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INATAA/ COURS MASTER 2/ NUTRITION HUMAINE

PHYSIOPATHOLOGIE DE
L’OBESITE

Présenté par:
Pr OULAMARA H.

1
• Qui est obèse ?
• Pourquoi et comment devient on obèse?

• Quelles sont les conséquences ?

• Que faire?

2
1.Qu’est ce que l‘obésité ?
L’OBESITE EST UNE MALADIE CHRONIQUE

Tout le monde est désormais d’accord…..


DEFINITIONS DE L’OBESITE
Excès de masse entraînant des conséquences
néfastes pour la santé. Elle doit être considérée
comme maladie car elle peut mettre en cause le
bien être somatique, psychologique et social de
l'individu

OMS - IOTF

5
Epidémiologie de l’obésité

Quelques chiffres
importants

6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
OBESITE PAR SEXE
Les problèmes de surpoids des
enfants sont ils fréquents ?
L’OBESITE INFANTILE, UN ENJEU MAJEUR DE
SANTE PUBLIQUE

 Une épidémie mondiale: augmentation rapide de la prévalence


de l’obésité infantile.
 Prévalence de l’obésité infantile × 2 en 10-15 ans.
 Augmentation actuellement aussi rapide qu’aux Etats-Unis (20-
25%) et en Grande Bretagne (15-20%).
 Prévalence de l’obésité sévère × 4 en 10-15 ans.
19
20
21
Prevalence of Overweight among Preschool Children
• Comment mesurer l’obésité
Mesure de la composition
corporelle

23
Différentes méthodes de mesure de la
composition corporelle

 Hydrodensitométrie

 Méthode isotopique

 L’impédancemétrie

 L’absorptiométrie

 Résonance magnétique nucléaire

 Mesures anthropométriques

24
I- LES METHODES DE DENSITOMETRIE
(Pesée Hydrostatique)
Application sur le principe d’Archimède

PRINCIPE
Assigner une densité fixe au tissu adipeux (0.9) et à la masse maigre (1.1)
Volume résiduel pulmonaire et les gaz sont évalués
Le sujet est immergé dans un bassin d’eau ce qui permet de déterminer son poids
dans l’eau

LIMITES
La pesée hydrostatique est limitée par sa technique d’immersion qui peut être
contraignante chez certains enfants et chez les personnes âgées. L’immersion
complète peut causer un inconfort rendant la mesure difficile.

Étant donné le temps de préparation et de mesure (30 à 60 minutes), il est


difficile d’utiliser cette méthode de mesure de la composition corporelle sur
d’importants échantillons d’individus. 25
La pesée hydrostatique (Référence)

Application de la poussée d'Archimède dans le calcul


du volume puis de la masse spécifique de la couronne
du roi …

(Solution: dans l'air, la masse est de 2,27 kg et dans


l'eau, 2,14 kg soit 0,13 kg de moins. La masse
spécifique de la couronne, résultat de la division de la
masse dans l'air par la perte de masse dans l'eau, est
de 17,5 [2,27 kg + 0,13 kg]. Comme ce quotient est
différent de la masse spécifique de l'or massif, soit 19,3,
Archimède peut conclure :
« Eureka, la couronne est fausse »)
II- METHODE ISOTOPIQUE

Eau marquée aux isotopes stables


Deutérium ou oxygène 18 (plus précis mais plus coûteux)
Absorption d’un verre d ’eau à jeun
Prélèvements d’urine, sang ou salive après de 3 à 4 h
Méthode de référence, aucune toxicité (F enceinte, enfant)
Mesure de l’eau totale
Matériel coûteux, réservé à la recherche
Beaucoup de précautions et corrections (pertes digestives,
cutanées)

27
III- L’IMPEDANCEMETRIE

PRINCIPE
 Application d’un courant de faible intensité qui permet de mesurer la résistance
(impédance) du corps. Les tissus riches en eau possèdent une impédance faible. Le tissu
graisseux oppose une forte résistance.
 Comme le courant passe avec des fréquence préférentielles différentes dans les
différents compartiments, il est possible de déterminer la répartition des trois
compartiments (graisse, maigre, masse liquidienne).

LIMITES
 Niveau d’hydratation des participants
 Les conditions pré-test sont très strictes (à jeun, sans alcool pour 24h, sans activité
physique pour 24h)
 Les équations pour déterminer la composition corporelle sont spécifiques et leur usage
limité
 Le positionnement des électrodes influence la précision de la mesure et la validité28des
équations utilisées
IV- ABSORPTIOMETRIE BIPHOTONIQUE (DEXA)

 Initialement utilisée pour la mesure de la densité osseuse


 Balayage du corps avec un faisceau de rayons X
 L’atténuation des faisceaux dépend de la matière traversée
 L’utilisation de 2 niveaux d’énergies (40 KeV et 100 KeV)
 Permet d’individualiser trois composants :
 Masse calcique
 Masse maigre
 Masse grasse 29
 Masse grasse, masse maigre
Par impedancemetrie, scanner, , absorption biphotonique

30
Méthodes de mesure de la composition
corporelle les plus courantes fondées sur

Les mesures anthropométriques


Poids
IMC

Taille
Plis cutanés

Circonférences Taille et Hanches

31
POIDS « IDEAL" (théorique bien sûr…)

Formule de Lorentz (+ ou - 10%) :

Pour un homme : (Taille en cm - 100) - (Taille en cm - 150) / 4


Pour une femme : (Taille en cm - 100) - (Taille en cm - 150) / 2,5

Forme simplifié (moins avantageuse) :

(Taille en cm - 100) - (Taille en cm - 150) / 2.


LE POIDS

Méthode de calcul du poids théorique maximum :


pour un homme : Taille x Taille (en m) x 25
pour une femme : Taille x Taille (en m) x 23,8

Méthode de calcul du poids théorique moyen :


pour un homme : Taille x Taille (en m) x 23
pour une femme : Taille x Taille (en m) x 21,5

Méthode de calcul du poids théorique minimum :


pour un homme : Taille x Taille (en m) x 20
pour une femme : Taille x Taille (en m) x 19
INDICE DE MASSE CORPORELLE

IMC = Poids (kg) / Taille² (m²)

MG A Quetelet
1869
r ~ 0,80

IMC

34
Assurances : « facteur de risque »
1950-60

35
Obésité – définition (OMS)

36
Les limites de l’IMC

NON REPRESENTATIF DE LA COMPOSITION CORPORELLE


37
NE FAIT PAS LA PART DE LA MASSE GRASSE ET DE LA MASSE MAIGRE

graisse
38
LES LIMITES DE L’IMC

Ces deux hommes ont le même IMC de 31 kg/m2…..

Tour de taille >>> IMC


LES PLIS CUTANES

Les tissus adipeux sous cutanés


représentent 50 % de la masse grasse
totale. Cette méthode se pratique avec
une pince à pli cutané; la reproduction
exacte des plis (localisation, pincement
des doigts, pression des mâchoires de la
pince) est assez difficile et nécessite
beaucoup d'expérience ; cependant cette
technique est actuellement la plus facile à
mettre en œuvre avec une bonne fiabilité
(5% d’erreur).
Les mesures de plis cutanés sont fiables et donnent des
renseignements plus complets.

Mais cela nécessite une technique et des sites de mesure très


standardisés.

Coefficient de variation inférieur à ± 5%


(même opérateur, entre deux mesures successives)

Prendre la peau entre le pouce et l’index suffisamment


profondément.
Pour saisir toute l'épaisseur du tissu sous-cutané, être au-
dessus du plan musculaire, le plis est placé entre les
branches du compas
(épaisseur est lue sur le cadran après avoir relâché la
poigné).
La pince, peu importe le
modèle, seul la pression
exercé doit être fiable:

Pression entre
mâchoires (10 g/ mm²)
43
Les 4 plis cutanés

Tricipital Sous scapulaire

Supra iliaque
Bicipital
45
Les 4 plis cutanés

Mesure des plis cutanés Durnin & Womesley (1974)


Somme de 4 plis:

Tricipital :…………….. Bicipital :……….……..Sous- scapulaire :……….Supra- iliaque :……………

d = C-(M X log ∑ des 4 plis) Masse grasse = ((4,95/d) – 4,50) x 100

RESULTAT :………%.
Age (années) Densité (kg. m -3 )

Homme C M Femme C M
17-19 d = 1162,0 - 63,0 log ∑ des 4 plis 16-19 d = 1154,9 - 67,8 log ∑ des 4 plis
20-29 d = 1163,1 - 63,2 log ∑ des 4 plis 20-29 d = 1159,9 - 71,7 log ∑ des 4 plis
30-39 d = 1142,2 - 54,4 log ∑ des 4 plis 30-39 d = 1142,3 - 63,2 log ∑ des 4 plis
40-49 d = 1162,0 - 70,0 log ∑ des 4 plis 40-49 d = 1133,3 - 61,2 log ∑ des 4 plis
> 50 d = 1171,5 - 77,9 log ∑ des 4 plis > 50 d = 1133.9 - 64,5 log ∑ des 4 plis
Age Bas Moyen Elevé
20/24 18-22 22-25 25-30
Moyenne: 25/29 19-22 22-26 26-30
23%
30/34 20-23 23-27 27-31

35/39 21-24 24-28 28-31

40/44 23-26 26-30 30-33

45/49 24-27 27-31 31-35

50/59 27-30 30-33 33-36

>60 28-31 31-34 34-38


Age Bas Moyen Elevé

20/24 11-15 15-19 19-24


Moyenne: 25/29 12-17 17-21 21-25
15%
30/34 14-18 18-22 22-25

35/39 16-20 20-23 23-26

40/44 17-21 21-24 24-27

45/49 18-22 22-25 25-28

50/59 20-23 23-26 26-29

>60 20-23 23-26 26-30


TROIS TYPES D’OBESITE

Obésité caractérisé par Répartition


harmonieuse
Obésité Dite Gynoïde – typiquement
féminin
Obésité Dite Androïde – typiquement
masculin

49
HETEROGENEITE DE L’OBESITE

50
Obésité androïde / gynoïde

Défini par le RAPPORT TAIILE/HANCHE (TT/TH)


Risque
Homme >1

Femme > 0.85

51
SYNDROME METABOLIQUE: >3
CRITERES/5
H > 96 cm
1-  circonférence abdominale
F > 80 cm

2-  TG (ou traitement) > 1,5 g/l

H < 0,4 g/l


3-  HDL-Ch (ou traitement)
F < 0,5 g/l
S > 130 mmHg
4-  TA (ou traitement)
D > 85 mmHg

5-  glycémie à jeun (ou traitement) > 1 g/l


Alberti et al, Circulation 2009

Maladies cardiovasculaires

Diabète type 2

Stéato-hépatite
53
Adiposité abdominale

54
Tour de taille bon indicateur de la
graisse viscérale

- Circonférence de la taille
- Mesure simple associée au risque
cardiovasculaire
- Valeurs seuils pragmatiques :
– Hommes : tour de taille  102 cm
– Femmes : tour de taille  88 cm

55
L’obésité :
Une maladie qui ne touche pas que les adultes !

56
EVALUATION DU RISQUE DE DEVENIR ET RESTER
OBESE CHEZ L’ENFANT

• Le surpoids ne disparaîtra pas seul:


• 14% des enfants obèses à 2 ans le sont à l’âge adulte
• 50% des enfants en surpoids à 6 ans deviendront des
adultes obèses
• 33% des enfants obèses entre 6-9 ans le sont à l’âge
adulte
• 75% des enfants obèses à 10-14 ans le sont à l’âge
adulte
L’obésité chez l’enfant

• Utilisation des
courbes IMC

58
59
Rebond d’adiposité: sa précocité (avant 6 ans) est un indicateur
prédictif de l’évolution ultérieures vers l’obésité

60
• Qui est obèse ?
• Quelles sont les conséquences ?
• Comment et pourquoi devient on obèse?

• Que faire?

61
62
RISQUES RELATIFS DES DIFFERENTES PATHOLOGIES EN CAS
D’OBESITE ET POURCENTAGE
DES CAS ATTRIBUABLES A L’OBESITE.
Pathologies Risques relatifs % attribuable pour
chaque pathologie

Hypertension artérielle 2,9 24


Infarctus du myocarde 1,9 14
Angor 2,5 20
A.V.C. 3,1 25
Thrombose veineuse profonde 1,5 7,7
Diabète non insulino-dépendant 2,9 24
Dyslipidémie 1,5 7,7
Goute 2,5 20
Atteinte articulaire 1,8 11
Lithiase vésiculaire 2 14
Cancer colorectal 1,3 4,7
Cancer du sein 1,2 3
Cancer urinaire 1,6 9
Anomalies métaboliques:
Complications de l’obésité
Maladies cardiovasculaires:
* Diabète de type II (30 % des obèses) Insuffisance coronarienne
* Dyslipidémie: hypertriglycéridémie, HTA
HDL cholestérol bas Insuffisance cardiaque
* Hyperuricémie Accidents vasculaires cérébraux
Insuffisance veineuse des membres inférieurs
Anomalies endocriniennes:
* dystrophie ovarienne avec
dysovulation, anovulation et Complications ostéoarticulaires:
hyperandrogénie chez la femme. Arthrose des genoux et des hanches
* hypogonadisme chez les hommes Fréquence des lombalgies chroniques
* Hypercorticisme fonctionnel. Augmentation des mises en invalidité et

Obésité arrêts de travail


Limitation de la mobilité et de l’activité
physique

Cancers
colo-rectaux, prostate,sein,
utérus (col et endomètre),
voie biliaires, ovaires.
Autres
Retentissement psycho-social Dermatologiques : mycoses des plis,
Gène fonctionnelle hypersudation.
Respiratoires: Arrêts de travail, invalidité Hépato-biliaires : lithiases biliaires, stéatose
SAS qualité de vie hépatique (HPM,GT).
Hypoventilation des risques opératoires
HTIC dite « bénigne »
protéinurie ou syndrome néphrotique 64
Obésité - mortalité
Un jeune adulte obèse a une espérance de vie diminuée de 13 ans

Taux de 300
mortalité
250

200

150

100
Risque Risque Risque
50 faible modéré élevé

0
15 20 25 30 35 40

Indice de masse corporelle (kg/m²)

d'après Bray (1985) 65


66
Facteurs de risque associés à l’obésité
Dyslipidémies
20,4%
Prévalence des
dyslipidémies : x 3 16,7%

11,3%

7,3%

Population Normal Surpoids Obésité


totale
IMC  24,9 25,0 - 29,9  30 kg/m2
ObEpi 200067
COMPLICATIONS CARDIO
VASCULAIRES
• risque de coronaropathie accru (multiplié par 2 à 4 selon
le sexe, chez l’obèse androïde)
• surtout lorsque s’associe HTA et dyslipidémie
• augmentation des AVC

Artère atteinte d’ Un cœur atteint d’une


Une athérosclérose cardiopathie
68
Facteurs de risque associés à l’obésité
Hypertension artérielle
32,0%

Prévalence de l’HTA : x 4 20,0%

13,5%

7,4%

Population Normal Surpoids Obésité


totale IMC  24,9 25 à 29,9  30 kg/m2
ObEpi 200069
Facteurs de risque associés à l’obésité
Diabète
8,1%
Prévalence du diabète de
type 2* : x 9

3,9%

2,5%

0,9%

Population Normal Surpoids Obésité


totale IMC  24,9 25,0 - 29,9  30 kg/m2

* Traités sans insuline ObEpi 200070


COMPLICATIONS RESPIRATOIRES
 Dyspnée à l’effort, voire au repos en cas d’obésité
morbide

 Syndrome d’apnée du sommeil (25 à 50 % des


obésités sévères avec risque cardiovasculaire accru)

 Troubles ventilatoires restrictifs purs

 Asthme

71
Principales complications

Syndrome d’apnées du sommeil:

 tonus muscles squelettiques nocturne:


en particulier de la langue: pression
négative intra pharyngée

72
COMPLICATIONS MÉCANIQUES
 Trouble de la circulation veineuse : atteinte principale des
genoux, des chevilles et des hanches
 Manifestation cutanée
 Risque de cancers (cancer du sein et de l’utérus)
 Pathologies gastro-entérologiques : lithiase vésiculaire
 Autres troubles métaboliques : hyperuricémie, goutte,
lithiase rénale

Problèmes ostéoarticulaires Problèmes cutanées 73


Conséquences psychologiques

Exclusion et retrait social


Dépression
Chômage

74
• Qui est obèse ?
• Comment et pourquoi devient on obèse?

• Quelles sont les conséquences ?

• Que faire?

75
• Pourquoi et comment devient-on obèse?
• Pourquoi devient on obèse?

76
INFLUENCE DE L’ALIMENTATION
POIDS

+ -
INFLUENCE DE L’ACTIVITE
PHYSIQUE

INFLUENCE GENETIQUE 77
Quand on grossit,
c’est

soit qu’on mange soit qu’on se


trop de calories dépense pas assez

78
Obésité : déterminants multiples

79
Génétique et Obésité
On distingue en réalité trois formes d’obésité génétique :

l’obésité monogénique

l’obésité syndromique

l’obésité polygénique dite commune, à l’origine multifactorielle

81
82
83
84
85
86
OBESITE PARENTALE
OBESITE PARENTALE

Risque d’obésité x3 si un parent est obèse,

Risque d’obésité x5 si les 2 parents le sont

Risque liée au statut pondérale des parents augmentée

dans la petite enfance

Risque liée au statut pondéral de l’enfant à l’adolescence

88
Si la cause monogénique et la cause syndromique

peuvent expliquer certains cas d’obésité,

apparaissant dès l’enfance, ces mutations isolées ne

permettent pas d’expliquer l’épidémie actuelle

d’obésité, ne se développant parfois qu’à l’âge

adulte.

89
90
ROLE DE L’ALIMENTATION

91
92
 Alimentation:

 Hypercalorique: produits à haute densité énergétique,


riche en AG saturés, à index glycémique élevé (boissons
sucrées, céréales, biscuits, friandises…), restauration rapide
(AG saturés + index glycémique élevé + densité calorique
élevée + portion XXL), plats préparés.

 Insuffisance en légumes et produits laitiers

 Grignotages, repas pris « sur le pouce »…


94
Les petites erreurs quotidiennes dans le bilan énergétique ont de lourdes
conséquences…
• Exemple d’un adolescent de 60 kg -

• Une Erreur de 50 kcal/j (< 2 % D.E.T.) tous les jours, pendant 4 ans
entraîne le dépot de > 10 kg de tissu adipeux

• Cette erreur peut se faire :

- Soit au niveau des dépenses (activité physique)


= DE (marche rapide) - DE (assis TV) pendant 15 min

- Soit au niveau des entrées (alimentation)


= énergie d’un biscuit

(Whitehead, Alison 1996)


95
96
97
Les 3 erreurs alimentaires les plus fréquentes
et leurs conséquences :

1. Absence de petit-déjeuner ?

 manque d’énergie et de motivation

 diminution de la concentration

 fringale / hypoglycémie en cours de journée

 compensation alimentaitre inévitable

98
2. Diner ou souper trop riche en calories

 CATASTROPHE :

- non utilisation et stockage

- transformation de l’excès en graisse

- sommeil perturbé

99
3. Sauter le repas de midi volontairement ou non

 grignotages

 déséquilibres

 besoins non couverts

100
Baisse de l’activité physique

101
102
Obésité – Télévision

103
An Atlas of Obesity and Weight Control, George A. Bray, 2003, The Parthenon Publishing Group
104
La quantité de pub pour les “junk food” est corrélée à l’obésité
Numbers of advertisements shown on children’s television and the prevalence of overweight among
children aged 7-11 years. USA, Australia and 8 EU countries

Sweet, fatty food advertising Healthier food advertising

30 30

25 25

Prevalence (%) overweight


Prevalence (%) overweight

20 20

15 15

10 10 r = -0.56, p<0.10
r = 0.86, p<0.005

5 5

0 0
0 50 100 150 200 250 0 5 10 15

Number of adverts / 20 hours Number of adverts / 20 hours

105
Lobstein and Dibb, 2005
Facteurs psychologiques

•Stress (études, travail)


•Événements familiaux,
sentimentaux

106
ALIMENTATION EMOTIONNELLE
EMOTIVITE

- L’excès alimentaire :
- réponse à des affects négatifs et
- effet anxiolytique

- Confusion entre les émotions et la sensation de faim


Hilde Bruch
Impulsivité alimentaire
• Intolérance à la frustration

• Passage à l’acte MANGER= SOLUTION


Pour baisser la tension intérieure

• Résolution de conflit

• Pathologie de manque

• Addiction
109
110
111
112
113
EFFET SOCIAL ou HOMOGAMIE
Personnes obèses choisissent préférentiellement partenaires obèses
Augmentation de la prévalence croissante de l'obésité

Hebebrand J, Wulftange H, Goerg T, et al. Epidemic obesity: are


genetic factors involved via
increased rates of assortative mating? Int J Obes Relat Metab
Disord. 2000; 24:345–53.
Speakman JR, Djafarian K, Stewart J, et al. Assortative mating
for obesity. Am J Clin Nutr. 2007;
86:316–23.
• Pourquoi et comment devient-on obèse?

• Comment devient on obèse?

115
OBESITE : UNE HISTOIRE DE PONDEROSTAT

Des mécanismes de régulation de poids permettent le maintient d’une

croissance pondérale régulière chez l’enfant et d’un poids constant chez l’adulte

en dépit des fluctuations quotidiennes des ingesta et des dépenses énergétiques

116
L’ADIPOSTAT
(centre de contrôle alimentation)

L’Adipostat est situé dans l’hypothalamus, donc


nous ne pouvons pas consciemment régler la
quantité et la fréquence de nos repas

L’Adipostat reçoit des messages hormonaux (leptine,


ghreline, GLP-1, etc..) en provenance des différents
organes (estomac, grêle, tissu adipeux, foie)

L’obésité est une MALADIE CHRONIQUE GRAVE et


non un manque de volonté et d’autocontrôle
Le Pondérostat ou point de consigne pondéral (weight Set Point)

 Le terme de pondérostat est attribué au système qui maintient le

poids à une valeur de référence propre à l’individu (Set-Point).

 Ce poids d’équilibre est lui-même l’expression de facteurs génétiques

personnels. Ainsi certaines personnes seraient génétiquement

déterminées pour avoir une faible ou une forte corpulence

 Le rôle du pondérostat est d’assurer un ajustement précis des ingesta

au niveau des dépenses énergétiques en corrigeant les écarts, en plus

ou en moins, que produisent les circonstances extérieures

118
Le Pondérostat : Exemple d’études

 une augmentation de la dépense énergétique de 7 p. cent


durant 30 jours de suralimentation chez des sujets maigres et
obèses
 Lorsque la prise alimentaire habituelle de 6 paires de jumeaux
monozygotes était supplémentée de 1000 calories/jour
pendant 22 jours, le poids corporel augmente de 3 p. cent,
tandis que la dépense énergétique augmente de 7 p. cent et
l’effet thermique des aliments monte de 100 p. cent
 Cependant, il semblerait qu’en maintenant une prise alimentaire
élevée pendant plusieurs mois ou années, tous les sujets
auraient fini par grossir simplement par usure de leurs
capacités adaptatives
119
Dynamique de la prise pondérale
Phase pré-obèse Phase obèse
Phase
(statique) (statique)
dynamique
Nouvel
Équilibre Déséquilibre
Équilibre
Energie

IN OUT IN OUT IN OUT IN OUT


Poids

Masse grasse

Masse maigre

Temps
120
OBESITE: un phénomène évolutif
Interaction Genès/Environnent
Phase statique Intervention

Phase
fluctuation
Poids

Phase
constitution
Années

Constitution Aggravation Chronicisation Résistance/Rechute

Complications
121
L’obésité : un processus régulé
 L’obésité peut être et est souvent une condition de
régulation physiologique
 L’obèse peut maintenir son poids corporel de la même façon
et aussi efficacement que les autres maintiennent des poids
corporels normaux
 Cette régulation de l’obésité peut expliquer la difficulté des
personnes en surpoids à perdre du poids et leur régularité à
regagner le poids perdu.

122
LE TISSU ADIPEUX, L’ADIPOCYTE

Cellule sécrétrice

Pas d’apoptose
(mort cellulaire)

123
Rôles dans :

 L’hypertension artérielle

 La coagulation

 L’insulinorésistance

 L’angiogénèse

 Mécanisme de la prise alimentaire

En raison de la sécrétion de nombreuses substances : L’angiotensinogène


La leptine, Le TNFα, L’angiotensine II, La prostacycline, Les cytokines, La production de PAI I,
etc …
STRUCTURE/ FONCTION
DES TISSUS ADIPEUX
OBESITE

INFLATION de masse grasse stocké au niveau du tissu


adipeux pouvant avoir des conséquences néfastes
pour la santé.

INFLATION?

Adipogenèse Inflammation?
Cellularité Fibrose?

125
Hypertrophie vs Hyperplasie ?

126
127
128
Le volume des cellules augmente
avec la masse grasse jusqu’à un Les sujets hyperplasiques ou
seuil puis se stabilise. Le hypertrophiques peuvent avoir de
phénomène d’hyperplasie se met petits ou de grands adipocytes en
en route fonction de la masse grasse

Le volume absolu des


adipocytes dépend du degré a: femmes, b: hommes
d’obésité c: sous-cutané, d: viscéral 129
Total adipocyte number from adult individuals combined with
results from children and adolescents

Adypocyte number increase in Major weight loss in surgery results


childhood and adolescence, with the in a significant decrease in cell
number levelling off and remaining volume (b)
constant in adulthood in lean (blue)
and obese individuals (pink)
However fail to reduce adipocyte
L’ESSENTIEL DE L’HYPERPLASIE cell number (c)
SE PRODUIT AVANT 20 ANS
130
POURQUOI EST-CE IMPORTANT?
Impact métabolique différent
HYPERTROPHIE

GAIN PONDERAL Risque pour :


Diabete
ADIPOCYTE MCV

HYPERPLASIE

131
L’IMC est régulièrement associé à la survenue de complications
métaboliques : cependant les liens entre surcharge pondérale
et troubles métaboliques ne sont pas automatiques.

Un certain nombre de sujets en surcharge pondérale,


présentant même parfois une obésité extrême, sont indemnes
de toutes perturbations métaboliques. Dans la littérature anglo-
saxonne ils sont appelés de différents noms

METABOLIC HEALTHY OBESE (MHO)

132
METABOLIC HEALTHY OBESE

133
METABOLIC HEALTHY OBESE

Sujets obèses mais en pleine santé et n’ayant aucun problème


métabolique

Metabolic healthy obese (MHO) had lower mean omental adipocyte size
compared to metabolic unhealthy obese (MUO)
Subcutaneous size was similar
134
OBESITE: Une pathologie du tissu
adipeux

135
Enormément d’études épidémiologiques sont réalisées sur les
facteurs qui déterminent l’hypertrophie et l’hyperplasie

Dans l’obésité, les apports caloriques sont plus élevés que les
dépenses, donc l’excès d’énergie est stocké dans des cellules
spécialisées, les adipocytes. Ce sont ces cellules qui forment
l’essentiel du tissu adipeux. Les réserves sont stockées sous forme
de lipides : ils pénètrent dans les adipocytes qui enflent comme des
ballons à mesure que s’accumulent les graisses. C’est l’hypertrophie

Si le déséquilibre calorique se poursuit, le tissu continue de


s’étendre, obligeant l’organisme à recruter toujours plus de cellules
graisseuses et à réaménager les voies de circulation sanguine pour
les alimenter correctement. C’est l’hyperplasie

136
Mais si les adipocytes sont de trop grande taille, ils finissent par
suffoquer et manquer d’oxygène : les vaisseaux sanguins ne
parviennent plus jusqu’à eux et la distance de diffusion de l’oxygène
peut être dépassé

Ce manque d’oxygène, qu’on appelle hypoxie, va semer le chaos


dans le tissu adipeux.

137
Inflammation

L’hypoxie provoque une inflammation chronique du tissu adipeux.

Cette même inflammation se propage ensuite vers la circulation


sanguine. L’inflammation s’accompagne d’une infiltration massive
de macrophages, ces cellules immunitaires primitives attirées par
certaines cytokines (le MCP-1 notamment) sécrétées par les
adipocytes suffocants.

138
OBESITE: un phénomène inflammatoire

139
140
141
Effets néfastes des cytokines : stéatose hépatiques, insulinorésistance,
atherosclérose, asthme, système immunitaire altéré, … 142
Sous l’effet de certaines cytokines, le cerveau moins sensibles aux messages du
tissu adipeux
Leptinoresistance
143
Fibrose
L’hypoxie provoque la formation d’un dépôt de collagène qui piège
les adipocytes.

L’inflammation du tissu adipeux s’accompagne d’un dépôt de


collagène qui va rendre le tissu rigide, fibreux. Des bandes fibreuses
se forment dans le milieu extracellulaire, ce qui va grandement
perturber le tissu. Ces bandes vont empêcher les adipocytes de
gonfler et de stocker davantage de lipides excédentaires, les
réorientant vers des organes vitaux comme le foie, les muscles et le
cœur, ce qui augmente l’accumulation de dépôts lipidiques à des
endroits inappropriés. Et c’est précisément cette réorientation des
graisses qui est à l’origine de très nombreuses complications comme
les troubles cardiovasculaires, l’insulinorésistance, le diabète de
type II ou la stéatose hépatique.
144
Fibrose

Limite l’expension
adipocytaire mais
aussi l’amaigrissement

Fibrosis correlated
negatively with fat
loss

145
TISSU ADIPEUX MUSCULAIRE COMPLICATIONS
(Indépendamment du surpoids)) 146
147
TISSU ADIPEUX BRUN

VS

TISSU ADIPEUX BLANC

148
149
TISSU ADIPEUX BRUN

150
Les cellules peuvent se
transformer d’un stade à l’autre
151
• Qui est obèse ?
• Comment et pourquoi devient on obèse?

• Quelles sont les conséquences ?

• Que faire?

152
Prise en charge
DEFINIR LES OBJECTIFS
• Avec le patient
• En fonction de
 son envie de maigrir
 sa capacité à suivre le régime
• En fonction des complications de l’obésité.
Conseils Conseils
GRANDS PRINCIPES alimentaires activité physique

• Alimentation équilibrée
• Activité physique
• Prise en charge psychologique Soutien
psychologique
Médicaments
Chirurgie
• +/- chirurgie, médicaments

153
EVALUATION CLINIQUE

L’examen clinique vise à préciser :

 La demande, les motivations et les objectifs du patient

 Les déterminants de l’obésité

 Le retentissement somatique et affectif du patient

 Le contexte psychologique est affectif du patient, les objectifs, les moyens


thérapeutiques
BILAN INITIAL

 L’anamnèse pondérale « l’histoire du poids »

 Les circonstances déclenchantes :

o Arrêt d’une activité physique

o Evénements hormonaux (puberté, grossesse, ménopause)

o Emotionnelles, affectives (dépression, deuil)

o Les changements d’environnements relationnels (mariage, divorce, déménagement)

o Les changements professionnels (perte d’emploi, promotion)

o Les interventions chirurgicales

o Le sevrage tabagique

o Certains traitements (stéroïdiens, neuroleptiques, antidépresseurs)

155
 Les antécédents familiaux :

o Recherche de facteurs génétiques (Y a-t-il des obèses dans la famille ?)

o L’environnement familial (mimétisme, valeurs symboliques attachées à la nourriture et


au corps)

o Antécédent de maladie métabolique, d’infections cardio-vasculaires et articulaires

 Le comportement alimentaire :

o Recherche de prise alimentaire en dehors des repas

o La méconnaissance des ingérés caloriques : importante surconsommation glucidique,


lipidique, alcoolique

o Les troubles du comportement alimentaire : boulimie, night eating syndrom,


compulsions, grignotages

o La restriction calorique (régimes) peut entrainer des prises alimentaires contre-


régulatrices.
 L’évaluation des dépenses énergétiques :

o Evaluation de l’activité physique

o Les besoins énergétiques minimaux ne doivent jamais être inférieurs à 1200


kgcalories/24 heures

 L’évaluation psychologique

 Type de demande de perte de poids :

o Somatique : maigrir pour sa santé

o Stéréotypée : maigrir pour être comme les autres, se conformer à la norme socio-
culturelle

o Ambiguë ou déplacée : maigrir pour une autre chose que le poids : névrose …

o Vraie : maigrir pour maigrir, il faut se débarrasser d’un surpoids qui n’est plus
nécessaire à l’équilibre psychologique. Cette dernière demande à le meilleur
pronostic.
L’EXAMEN CLINIQUE
 L’évaluation de la surcharge adipeuse :

o Calcul de l’I.M.C.

o Mesure du tour de taille

o Obésité androïde : rapport de la taille sur la hanche > à 1

o Obésité gynoïde : rapport de la taille sur la hanche < à 0,90

oObésité mixte.

 Bilan somatique avec recherche de complications

 Recherche d’une cause


 Examens complémentaires :

o Systématique : glycémie, cholestérolémie, hyperuricémie, ECG

o Fonctions du contexte : EFR, GDS, polysomnographie, bilans hormonaux en


particulier thyroïdiens
158
TRAITEMENTS
L’objectif thérapeutique est de permettre au sujet de perdre du poids avec selon les cas :

 Maintenir un poids stable, atténuer le risque de complications ou les traiter

 Restaurer un équilibre somatique compromis

 Aider le patient à clarifier une demande qui va au-delà de la simple réduction


pondérale

 Corriger des erreurs thérapeutiques antérieures, par exemple les conséquences


psychologiques ou somatiques de régimes trop restrictifs

 Permettre que se déréalisent des ajustements psychologiques et sociaux chez un


patient qui ne peut maigrir suffisamment

 Traiter un trouble du comportement alimentaire plutôt que le surpoids

Une perte de 10 % du poids par an est conseillée. Elle tient compte des limites biologiques et
psychologiques à la perte de poids.
L’objectif pondéral est adapté à chaque cas. L’objectif thérapeutique doit toujours inclure le traitement
et la prévention des complications.

159
Traitement de l’obésité:
mesures hygiéno-diététiques

Équilibrer la balance énergétique

Pratiquer un sport
Manger équilibré régulièrement

160
PRISE EN CHARGE
NUTRITIONNELLE DE L’OBESITE

161
L’ALIMENTATION

Le conseil nutritionnel doit viser la durée et donc être supportable :

 Coaching

 Ecarts alimentaires

 Tenue d’un carnet alimentaire

 Analyse des rythmes alimentaires et donner une architecture


nutritionnelle pendant la journée

 Il n’existe pas de prescription diététique standard, pas de régime


miracle

 Lutter contre la somme de publications charlatanesques.

Une action d’information, d’éducation, de démystification, de responsabilisation est


nécessaire.
LES GRANDS PRINCIPES

• Objectif raisonnable : perte de poids : 5 - 15 % du


poids initial
• Bien distinguer 2 phases
– La perte de poids : déficit énergétique de 30 %
– La stabilisation pondérale : l’enjeu !
• Diététique, activité physique, comportement
• Education - suivi

163
164
165
166
167
168
L’alimentation équilibrée et diversifiée

A PRIVILEGIER

Pourquoi ?

Qu’est ce que c’est ?

Est-ce réalisable en pratique ?


Les règles de base
 Ne pas supprimer de repas
 Éviter le grignotage
 Éviter la surconsommation de charcuterie, de fromage
 Éviter la consommation fréquente d’aliments de l’agroalimentaire
(pizza, hors d’œuvre…)
 Eviter de cuisiner avec beaucoup de matières grasses

- Faire 3 repas par jour :


- petit déjeuner (20-25% apport énergétique total)
- déjeuner (35-40% AET)
- dîner (30-35 % AET)

- Boire régulièrement sur la journée


- Bouger chaque jour le plus possible
Le moyen facile d’avoir une alimentation équilibrée : avoir des
repères de consommations par groupe d’aliments

Graisses
25-30%

Protéines
12-15%

Hydrates de carbone
55-60%

Objectif de l’alimentation équilibrée : couvrir les besoins en nutriments,


avoir un poids normal, éviter les perturbations métaboliques 172
1. Les glucides complets (produits céréaliers) :
 apports recommandés : 50-60 % de la ration calorique totale
 c’est le carburant de l’organisme.

173
Recommandations pratiques :
 manger un féculent à chaque repas principal
 3 portions par jour (si possible 2 sous forme de produit
complet)
 1 portion =
75 - 125g de pain
60 – 100 g de légumineuses (poids cru)
130 – 300 g de pommes de terre
45 – 75 g de pâtes, maïs ou riz (poids cru)

Protéines, fibres alimentaires, vitamines du groupe B, sels


minéraux (magnésium, fer, zinc) 174
Produits céréaliers raffinés

- Diminution de la teneur en nutriments essentiels


- augmentation de la teneur en sucres rapides : stockés sous
forme de graisse

175
2. Les lipides :
 très peu oxydés par l’organisme
 consommés en excès ils sont stockés dans la graisse
 ce stockage ne dépense pas d’énergie
 apports recommandés : 30 % de la ration calorique totale.

176
Recommandations pratiques :
 limiter les graisses saturées :
- charcuterie : 1 fois par semaine
- fromage : 1 part par jour (30 g = 1/8 de camembert)
- viennoiserie : 1 fois par semaine
 équilibre idéal : 1/3 AGS, 1/3 AGM, 1/3 AGP
- graisses animales le matin (20-30 g/j)
- graisses végétales midi et soir en variant les huiles
(10 à 20 g/j)
 se méfier des graisses cachées :

177
3. Les protéines :
 indispensables au bon fonctionnement de l’organisme
 matière première pour la masse musculaire
 apports recommandés : 15 % de la ration calorique totale.

178
Recommandations pratiques :
 une à 2 parts par jour

 limiter les viandes grasses :


-canard, viande rouge, mouton, porc, viandes panées
 privilégier les viandes maigres :

- volaille sans la peau, veau


 privilégier les poissons gras riches en oméga 3 :

- maquereau, saumon, truite de lac, hareng, sardine

 2 œufs remplacent une part de viande


179
4. Les fruits et légumes :
 5 portions par jour
 2 fruits minimum au moment du repas
 2 à 3 portions de fruits et 3 à 2 portions de légumes

- Compote ou jus d’orange pressé au petit déjeuner

- Une crudité en entrée et un fruit en dessert au déjeuner

- Un plat de légume et un fruit au dessert au dîner

180
5. Les produits laitiers :
 besoins en calcium de l’organisme 1000 à 1500 mg/jour
 1 produit laitier à chaque repas
 tous les produits laitiers ne sont pas équivalents
 sources de calcium mais aussi de graisse

181
Recommandations pratiques :
 3 produits laitiers par jour

 1part de fromage par jour

 2 produits laitiers autres :

- 1 verre de lait ½ écrémé

- 1 yaourt, 1 fromage blanc, 2 petits suisses

 limiter les produits laitiers au lait entier et à la crème fraîche

182
• Produits sucrés
En quantité modérée

1 dessert sucré / semaine

l’équivalent de 4 à 8 morceaux de sucre/jour

• Boissons
1 à 1,5 litre d’eau /jour

183
Au final :

On oublie le mot régime


On oublie les restrictions
On travaille sur la régularité et l’équilibre des repas dans un premier temps
On évite de se resservir
On ne supprime pas obligatoirement, on réduit
Garder le plaisir de manger est essentiel
Proposer de fractionner en cas de grignotage = couper les repas en deux et
non rajouter

184
L’allaitement maternel exclusif prolongé réduit le risque

Etude transversale - 9 357 enfants âgés de 5 – 6 ans en Bavière

Prevalence odds ratio*


odds ratio
obésité % ajusté
Durée de l’allaitement maternel :

 2 mois (n=2084) 3,8 0,84 0,90

3- 5 mois (n=2052) 2,3 0,50 0,65

6 - 12 mois (n=863) 1,7 0,38 0,57

> 12 mois (n=121) 0,8 0,18 0,28

Tous allaités (n=5184) 2,8 0,61 0,75

Jamais allaités (n=4022) 4,5

* Niveau parental d’éducation, régime maternel pendant la grossesse, petit poids de naissance, chambre
personnelle, consommation de beurre
R. von Kries et al, BMJ 1999, 319,185
147
Réduire la sédentarité

186
ACTIVITE PHYSIQUE
L'activité physique
regroupe à la fois :

 l’exercice physique de
la vie quotidienne
 l'activité physique de
loisirs
 la pratique sportive

On appelle « activité physique » tout ce qui nous fait bouger, alors


que le sport concerne des exercices physiques soumis à des règles précises
pouvant donner lieu à des compétitions.
187
SEDENTARITE
Chute de notre dépense
énergétique quotidienne de façon
extrêmement importante depuis que les
machines sont entrées dans notre
environnement (voiture et moyens de
locomotion, électro-ménager,
informatique, etc. )

DE PERSONNES ACTIVES,
NOUS SOMMES DEVENUES
SÉDENTAIRES.
188
AVOIR UNE ACTIVITE PHYSIQUE C’EST
BOUGER SON CORPS

189
QUE VEUT DIRE BOUGER ?
BOUGER, C’EST METTRE EN MOUVEMENT LES MUSCLES DE SON CORPS. BOUGER
PLUS, C’EST LE FAIRE PLUS SOUVENT
ET/OU DE FAÇON PLUS INTENSE

 Courir à quatre pattes avec un bébé


 Passer la serpillère
 Se baigner à la crique
Exemples  Jouer à la balle avec les enfants
 Danser
D’activités  Monter des marches
Physiques  Dépoussiérer un meuble
quotidiennes  Faire la vaisselle
 Pousser le chariot d'épicerie
 Cueillir des mangues
 Se brosser les dents
 Faire du repassage
190
POURQUOI BOUGER ?

BOUGER BOUGER AIDE


À MAINTENIR
ENTRETIENT
UN BON
LE CORPS MORAL
BOUGER
 Fonctionnement du cœur, PRÉSERVE
 Gestion du stress et de
des poumons LA SANTÉ certaines contrariétés
 Entretien force
musculaire, souplesse,  Effets favorables sur
équilibre, coordination, l’anxiété et la dépression
tonus, etc.  Limitation de la prise
 Augmentation du capital de poids
 Meilleure estime de soi
osseux
 Augmentation résistance  Diminution du risque
de certaines maladies  Amélioration du sommeil
à l’effort

191
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Blair, 1990 (10.000 sujets) 192


Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport protège le coeur ?


Le risque relatif d’infarctus est multiplié par 100 chez les sédentaires.
L’exercice permet d’augmenter ou de réduire la diminution de VO2max
avec l’âge, diminue de 30 % le nombre d’interventions au niveau
cardiaque grâce à une fluidification du sang (augmentation du nombre
des enzymes trombolytiques.

1993 (New England Journal of Medicine)

193
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport diminue la tension artérielle ?

Une pratique physique modérée (4 séances de 35 min hebdomadaires à


faible intensité) fait baisser la tension de 10 mmHg chez les hypertendus
modérés

Somers et al, 1991

194
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport diminue les triglycérides et le


mauvais cholestérol ?

Oui, chez 264 sujets ayant une surcharge pondérale, chez 40 sujets âgés
et chez 110 femmes ménopausées mais la diminution est transitoire.
(American Journal of Geriatrics, 1996)

195
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport prévient le diabète ?

Le sport diminue de 6 % les riques de diabète de la maturité (non


insulinodépendants) pour 500 Kcal brûlées par semaine. Amélioration de
la sensibilité à l’insuline et de la tolérance au glucose.

New England Journal of Sport Medicine, 1996

196
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport durcit le squelette ?

Pour 13000 sujets âgés, une séance de 30 min quotidienne diminue de 40


à 50 % le risque de fracture de la hanche
Un groupe de 40 coureurs vétérans ont un volume minéral osseux
supérieur de 40 % à celui de sujets sédentaires du même âge.
Lane et al, 1986

197
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport renforce le cartilage?

498 coureurs de fond (40 km hebdomadaire) comparés à 365 sujets


témoins. Malgré le surmenage des articulations, on a constaté chez les
sportifs une dégénérescence ostéoarticulaire, une impotence fonctionnelle
et des consommations médicamenteuses inférieures.
Lane et al, 1993

198
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport évite la dépression ?

Une étude statistique sur plus de 20000 sujets a montré que les
sédentaires ont un risque de dépression multiplié par 4,2 en comparaison
des sujets sportifs.

Fachée et al, 1996 (Américan Journal of epidemiology)

199
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport améliore le sommeil ?

40 sujets âgés de 50 à 75 ans insomniaques ont augmenté leur durée de


sommeil de 4 à 6h30 suite à un programme de ré-entraînement physique

J.A.M.A, 1996

200
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport permet d’arrêter de fumer ?

75 à 80 % des sédentaires qui ont réussi à reprendre une activité


physique régulière ont arrêté de fumer. (étude réalisée sur 2800 sujets)

Koplan et al, 1997

201
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport rend plus intelligent ?

546 enfants en 2 groupes âgés de 8 à 9 ans


G1 = 45 min hebdomadaire
G2 = 5 heures à la place de cours théoriques
Résultats scolaires identiques et même supérieurs en mathématiques.
Lavallée et Shepard, 1980

202
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature

Le sport fait maigrir ?

Un régime hypocalorique fait chuter le poids à raison de 50 % de masse


grasse et 50 % de masse musculaire.
L’exercice ne fait chuter que la masse grasse et tend à augmenter
légèrement la masse musculaire. (étude réalisée sur 268 sujets)

New England Journal of Sport Medicine, 1991

203
Pourquoi pratiquer une activité physique ?
Revue de littérature
Le sport allonge la vie

« ajoute des années à la vie mais surtout


de la vie aux années »
Les études scientifiques ont aussi montré
que le sport facilite la digestion, facilite la
récupération après un infarctus ou une
greffe, diminue les crises d’épilepsie,
augmente l’immunité au SIDA, diminue
les risques liés à la pilule, diminue le
stress, etc.

204
Mise en place d’un programme structuré d’augmentation de l’activité
physique régulier et permanent.

Ça favorise la perte de poids en préservant la masse maigre et


améliore les facteurs de risques vasculaires.

La vraie question n’est pas celle de l’opportunité mais celle des


modalités de cette activité …

L’objectif prioritaire est de lutter contre la sédentarité : 30 à 45 mn


par jour de marche.

Transformer les inactifs en actifs en tenant compte des complications


de l’obésité.

205
Conseils pour lutter contre la sédentarité :

 Favoriser les déplacements à pieds et les transports publics en milieu


urbain

 Recommander la marche à pas réguliers et soutenue 30 minutes par


jour

 Encourager la marche dans les déplacements professionnels et de


plaisir

 Rappeler de façon ludique, la présence d’escaliers sur les marches, sur


les portes
d’ascenseurs

 Promouvoir l’activité physique à l’école, au travail et au cours des loisirs,


Activité physique recommandée
Les données actuelles insistent sur l’importance :
 Des activités d’endurance (marche, vélo, natation), /
renforcement musculaire.
 D’un programme individualisé aux capacités de
chaque patient.
 D’une activité d’intensité modérée (3-6 METs, 4-7 Kcal/min)
 D’une activité physique régulière (7j/7) et progressive.
 D’augmenter également les activités de la vie
quotidienne (tâches ménagères, escaliers, moins de
voiture…)

207
Comment prescrire l’activité physique ?
1. Argumenter la prescription :
- c’est bon pour votre état de santé en général
- ça va améliorer vos capacités physiques :
- ce sera de plus en plus facile,
- vous observerez une amélioration fonctionnelle dans la vie de
tous les jours,
- c’est aussi important que l’alimentation équilibrée

2. Demander au patient de quantifier l’activité :


- Porter un podomètre en permanence
- Noter quotidiennement le nombre de pas
→ progression = encouragement, motivation
208
3. Prescrire une activité adaptée
1. Au mode de vie / emploi du temps, (« je n’ai pas le temps »)
2. Aux goûts du patient (« j’ai horreur de courir, j’aime bien nager,
faire du vélo »)

3. Activité physique  sport


4. Se baser sur les capacités présentes (pouvez vous marcher
sans douleur ? Faire du vélo? Combien de temps ?....)
5. Réalisable par tous les temps été comme hiver (vélo
d’appartement, tapis de marche)

6. Intégrée à la vie quotidienne (aller travailler en vélo,


descendre à un arrêt de bus plus tôt, marcher pendant la pause
déjeuner….)
7. Capacités physiques

209
4. Recommandations sur l’Activité Physique Spécifique
Aérobie (marche, vélo, natation) :
 ≥ 30 min 7 × sem. En continu
 Intensité modérée à dynamique « incapable d’aligner 3 mots en
marchant» marche à 5 km/h.
 3-5 min d’échauffement préalable  augmenter progressivement le
rythme jusqu’à l’intensité modérée.
 3-5 min de récupération active  diminuer progressivement le
rythme jusqu’à l’arrêt de l’activité.

210
211
L’activité physique et la santé
Elle peut être un moyen simple, efficace et peu coûteux pour agir
sur la santé
Complémentairement à un apport calorique régulier et dosé, une
dépense calorique de 1000 Kcal/ semaine supérieure à une vie de
sédentaire est nécessaire et suffisante. Pour une séance de 40
minutes, on dépense :
Marcher 250 Kcal
Jogging 700 Kcal
Natation 230 Kcal
Gymnastique 400 Kcal
Tennis 450 Kcal
Tondre le Gazon 230 Kcal

212
L’activité physique et la santé
Une dépense calorique de 2000 Kcal/ semaine est idéal pour entretenir et
préserver un bon état de santé

Marcher 30 min/jour 875 Kcal


en sus dans ses déplacements
Eviter les ascenceurs 150 Kcal
Une sortie en vélo ou piscine 300 Kcal

2 joggings de 30 min 450Kcal


Travail ménager, pelouse, etc. 250 Kcal

Total 1975 Kcal

213
Dépense énergétique (cal/h) pour un poids de 70 kg 214
LES MEDICAMENTS
Ils sont utilisés en cas d’échec des thérapeutiques habituelles chez les patients avec un I.M.C. > à 30
et/ou = à 28 s’il existe des complications.

Les axes de recherche :

 Le tube digestif

 Le tissu adipeux

 Le cerveau

Quelques exemples :

 Les inhibiteurs de lipases digestives (XENICAL)

 Les molécules qui augmentent la dépense énergétique (molécule adrénergique


thermogénique) avec des risques d’effets secondaires cardio-vasculaires

 Celles qui limitent l’insulinorésistance

 Celles qui limitent les apports alimentaires (agonistes ou antagonistes des


neurotransmetteurs monoaminergiques (noradrénaline, sérotonine, dopamine) ou
des neuromodulateurs peptidiques ou de leurs récepteurs
ENCORE PLUS CONCRET

LES EQUIVALENCES

216
Un Big Mac = 500 calories

1 heure de ski de fond


2 heures de marche à 6 km/h
1 heure de basket

Une heure de marche en terrain plat vous permet de


brûler 60 à 150 calories.

La seule consommation d'un verre de


soda annule cette dépense.

217
Un menu complet dans un fast-food (Sandwich +
grande frite + grand coca) est d'environ 1200 calories
soit l'équivalent de :

7 heures de marche à 4 km/h


ou 1h20 de jogging à 12.5 km/h
ou 3h15 de vélo à 20 km/h

218
Une barre de chocolat équivaut à 8 morceaux de
sucre

1 heure de marche à 6 km/h


ou 3/4 d'heure de vélo à 20 km/h
ou encore 30 minutes de basket-ball

219
Exemples pour une femme de 70 kg :
- Je descends 3 arrêts de bus avant mon arrêt habituel :
15′ de marche rapide = 80 Calories.
- J’évite l’ascenseur toute la journée et prends les
escaliers : 20 étages = 70 Calories.
- Je vais acheter mon pain et mon journal à pied plutôt
qu’en voiture : 10′ de marche rapide = 55 Cal.
- Je saute à la corde avec ma fille pendant 15′ = 150
Calories.

Sur la journée j’ai finalement dépensé 355 Calories de


plus que d’habitude, soit l’équivalent d’1 heure de
natation à 25 m/mn (soit 1,5 km).

220
• Exemple :
1h00 de course à pied
500 calories éliminés
298,7 Kcal sandwich kebab

221
TAKE-HOME MESSAGES

Les obésités sont des pathologies chroniques


complexes et multifactorielles

La régulation du métabolisme énergétique est


complexe, avec une composante génétique
prédominante (adipostat)

Les tentatives de perte de poids à travers les


régimes sont voués systématiquement à l’échec sur
le long terme (car pas d’altération du métabolisme
énergétique)
TAKE-HOME MESSAGES

La PEC d’une maladie chronique telle que l’obésité


doit être nécessairement multisciplinaire et doit pouvoir
compter sur des ressources comparables à celles
disponibles pour les autres maladies chroniques

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