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Master : Sport et santé

M16 : Physiopathologie et prescription de l'exercice dans la


population :
Pathologies métaboliques :
Dr Saïd EL KETTANI, Spécialiste en Médecine Interne

Chapitre 2- Excès pondéral et


Obésité
Objectifs du chapitre dans Module M2
• Différencier le surpoids et l'obésité et connaitre les différentes formes cliniques de l’obésité
• Découvrir comment calculer l'indice de masse corporelle, comment l’interpréter pour différencier le poids
normal, le surpoids et l'obésité puis connaitre ses limites
• Découvrir la prévalence de l'obésité au Maroc et les problèmes de santé associés à l'obésité
• Découvrir comment le poids corporel est contrôlé avec précision dans la plupart des conditions (point de
consigne) et comment il peut être déséquilibré, entraînant un gain ou une perte de poids.
• Comprendre les trois composantes de la dépense énergétique et son fonctionnement dans le contrôle du
poids corporel
• Déterminer les étiologies de l'obésité, sachant que la génétique joue un rôle mais que d'autres facteurs
interagissent avec la génétique
• Connaitre les complications de l’obésité
• Comprendre les éléments à étudier lors de l’abord clinque du patient obèse en vue de sa prise en charge
• Comprendre la démarche d’évaluation du risque lié à l’excès pondéral
• Connaitre les éléments clefs de la prévention de l’obésité

Objectifs du chapitre dans Module M16


• Apprendre les méthodes les plus efficaces pour traiter de manière non médicamenteuse l’excès pondéral
et l’obésité et comment les prévenir
• Instaurer une Activité physique adaptée au patient obèse ou en excès pondéral
• Connaitre les risques et les précautions à prendre avant pendant et après une séance d’AP

Introduction
• Importance du problème : OMS : cibles volontaires mondiales de la lutte contre les maladies non
transmissibles pour 2025 :
• Objectif 3 : Reduction relative de 10% de la prévalence du manque d’exercice physique ;
• Objectif 7 : Arrêt de l’augmentation du diabète et de l’obésité
La surcharge pondérale ou excès pondéral est très fréquent.
Sa définition se rapporte à l’IMC : surpoids (25 ≥ IMC < 30 kg/m²)
Sa prise en charge doit être la plus rapide et la plus efficace possible avant le passage à l’obésité.
L’excès pondéral est un facteur de risque de diabète.
Par comparaison avec des sujets non diabétiques, la prévalence du diabète était 2,5 fois plus élevée chez
les hommes en surpoids et 3 fois plus élevée chez les femmes en surpoids.

I- Epidémiologie de l’obésité
• L’obésité est reconnue comme une maladie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) depuis 1997,
Il s’agit actuellement d’une épidémie mondiale. En effet, elle concerne 400 millions de personnes dans le
monde, soit 7% de la population mondiale selon les données OMS.
L’obésité : Une maladie qui ne touche pas que les adultes !
En 2014, l’OMS dénombre dans le monde, 1,9 milliards d’adultes en surpoids et 600 millions définis
comme "obèses". Depuis 1980, le nombre de cas d'obésité a été multiplié par deux.
A l’échelle mondiale : L'obésité aujourd'hui concerne la quasi-totalité de la planète. Selon l’OMS, 35 %
des adultes dans le monde sont atteints d’obésité ou de surpoids.
Au Canada : Plus des deux tiers des hommes canadiens (68%) et plus de la moitié des femmes canadiennes
(54%) sont en surpoids ou obèses
Environ deux tiers des adultes qui sont en surpoids et obèses étaient dans la gamme de poids sain à
l'adolescence, mais ont pris du poids à l'âge adulte (environ 0,5 à 1,0 kg / 2 années en moyenne)
Contexte
Au Maroc l’enquête STEPWISE 2018 : 20% des marocains sont obèses et 53% ont un surpoids.
Enfant
• Au Maroc l’enquête STEPWISE 2018
• Chez les enfants de moins de 5 ans on observe que :
– 14 % ont un surpoids ;
– 5,4% sont obèses.
Adulte
• Au Maroc l’enquête STEPWISE 2018
• Chez les adultes âgés de 20 ans, il a été constaté que :
– 16,1% sont obèses dont
• 21% de femmes et
• 8% des hommes ;
– 28% ont un surpoids dont
• 30% de femmes et
• 25,5% des hommes.

II- Définition
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit L’obésité comme « une accumulation anormale ou
excessive de graisse corporelle (tissus adipeux) qui peut nuire à la santé ».
L'obésité correspond à un excès de masse qui entraine des inconvénients pour la santé et réduit l'espérance
de vie. Au-delà de la nutrition et de la génétique, de nombreux facteurs environnementaux (le stress, le sommeil,
certains médicaments, des virus, la composition de la flore intestinale, l’exposition à des polluants) semblent en
effet impliqués dans l'installation de cette maladie chronique.
L'obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Ce déséquilibre aboutit à une
augmentation des réserves stockées dans le tissu graisseux, ce qui entraîne de nombreuses complications.
L’indice de masse corporelle (IMC) est le principal indicateur permettant de déceler l’obésité ou le
surpoids chez un adulte :
On considère qu’une personne est en surpoids lorsque son IMC se situe entre 25 et 30.
Une personne est considérée comme obèse lorsque son IMC est supérieur ou égal à 30.
Evaluation de l’état trophique : Hypotrophie, dénutrition ; Normal ; Excès et obésité
IMC
Valeur d’IMC (kg/m2) chez l’adulte Signification
≤ 18,5 Maigreur
18,5-24,9 Poids normal
25-29,9 Surpoids = Excès pondéral = Embonpoint

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30-34,9 Obésité modérée
35-39,9 Obésité sévère
≥ 40 Obésité morbide
Le tour de taille
Est fortement corrélée à l’importance de l’accumulation abdominale de tissu adipeux, et par conséquent
au risque de complications cardio-vasculaires et métaboliques associées à l’excès de masse grasse péri viscérale.
Plusieurs études ont ainsi établi une nette augmentation de ce risque pour un tour de taille supérieur à 102 cm
chez l’homme et 88 cm chez la femme.
Le rapport tour de taille/tour de hanche (RTH)
Obésité androïde & gynoïde
Le morphotype androïde (RTH > 0,95 chez l’homme ; RTH > 0,85 chez la femme). L’obésité de type
androïde correspond à une accumulation abdominale de la surcharge adipeuse. Elle s’associe à un risque accru de
maladies cardio-vasculaires (angor, infarctus du myocarde, HTA et accidents vasculaires cérébraux) ainsi qu’à
un risque plus important de complications métaboliques (diabète et dyslipidémie). Il est d’ailleurs intéressant de
noter que complications métaboliques et cardio-vasculaires sont étroitement liées.
Le morphotype gynoïde (RTH < 0,80), peu exposé aux complications cardio-vasculaires mais
fréquemment associé à des complications « mécaniques » : insuffisance veineuse des membres inférieurs,
pathologies articulaires (en particulier gonarthrose et coxarthrose).
Les morphotypes intermédiaires sont dits « mixtes ».
Evaluation de la masse grasse = Mesure des plis cutanés ; impédancemétrie
La notion de surpoids ou d’obésité ne peut se limiter à la seule évaluation de la masse corporelle. (Voir
plus loin les limites de l’IMC)
Selon les individus, leur âge, leur sexe, et leur ossature, cette masse peut être repartie de façon très différente
entre « masse maigre », « masse grasse », et « masse minérale ». En effet, selon son morphotype, le sujet peut
présenter une ossature mince ou lourde.
La répartition de la graisse corporelle est en outre très variable (de l’obésité gynoïde, concernant les cuisses
et les hanches, à l’obésité androïde, concernant surtout le tronc et la partie supérieure du corps).
L’indice de masse grasse calculé est complètement inutile !

III- Formes cliniques


• Suivant la répartition régionale de l’excès de masse grasse, on distingue :
• L’obésité androïde (ou abdominale ou centrale), à prédominance sus-ombilicale ;
• La graisse est stockée dans le haut du corps et dans la région abdominale (en forme de pomme)
• Rencontrée plus fréquemment chez les hommes
• Risque accru de coronaropathie, d'hypertension, d'accident vasculaire cérébral, d'hyper lipides
sanguins et de diabète
• L’obésité gynoïde, à prédominance sous-ombilicale.
• La graisse est stockée dans le bas du corps autour des hanches, des fesses et des cuisses (en forme
de poire)
Rencontrée plus fréquemment chez les femmes
• L’obésité abdominale comporte un risque plus élevé de cardiopathies ischémiques, de diabète et
d’hypertension artérielle.
• Elle peut être évaluée cliniquement en mesurant la circonférence abdominale au niveau de l’ombilic
(ceinture), ou par le rapport circonférence de la ceinture/circonférence des hanches (rapport waist-to-hip).
• La circonférence abdominale témoigne d’une obésité abdominale si elle est supérieure à 95 cm chez une
femme et 100 cm chez un homme.
• B- Obésité sarcopénique
• À l'excès de masse grasse s'associe un défaut de masse musculaire.
• Cette forme d'obésité est
– particulièrement prévalente chez le sujet âgé de plus de 65 ans

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– de pronostic plus péjoratif.
• C- Obésité métabolique saine
• Environ 20 % des obésités ne s'accompagnent pas d'un surrisque métabolique
– Syndrome métabolique,
– Diabète de type 2,
– HTA,
– Surrisque cardiovasculaire.

IV- Physiopathologie
A-. Le déséquilibre de la balance énergétique
• L'obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques.
• Ce déséquilibre aboutit à une augmentation des réserves stockées dans le tissu adipeux, ce qui entraîne
de nombreuses complications.
Pas que cela ::::::
B-. Les adipocytes
• Les adipocytes
• L’obésité est une maladie des tissus adipeux (graisseux). Ces tissus contiennent des cellules qui stockent
des réserves énergétiques sous la forme de graisses : les adipocytes blancs et bruns.
– Les adipocytes blancs ont une grande vacuole composée à 95% de triglycérides. Sa taille
imposante repousse les organites, le noyau et le cytoplasme à la périphérie cellulaire. ;
– Les adipocytes bruns contiennent plusieurs petites vacuoles de lipides, avec un noyau qui reste
central et n’est pas comprimé.
• La masse du tissu adipeux s’accroit
– non seulement par l’augmentation du volume des adipocytes,
– mais aussi par l’augmentation du nombre d’adipocytes qui la compose.
C-. Autres aspects
• Génétique
• Déséquilibre : Entrées → Sorties
• Biodisponibilité des aliments et des dépenses énergétiques
• Microbiote
• Métabolisme énergétique

V- Evolution
• Poids normal Excès pondéral
• Obésité grade 1 Grade 2 Grade 3

VI- Causes de l’obésité


Généralement, l’obésité fait suite à la combinaison de plusieurs facteurs. Les causes de l’obésité varient d’un
individu à l’autre.
• Facteurs génétiques et héréditaires : les gênes ne font pas prendre du poids mais facilitent une
prédisposition. Le poids d'une personne est lié à 80% à ses parents naturels. Le patrimoine génétique
concerne différents facteurs qui interviennent dans la prise de poids (ou non) : métabolisme, capacité à
fabriquer des graisses et à les stocker, seuil de satiété, appétit... Mais présenter une prédisposition ne veut
pas dire que la minceur est objectif illusoire. Il s'agit simplement d'adapter son alimentation à son
patrimoine.
• La Leptine
o Est une protéine, produite par les cellules adipeuses et le placenta.
o Elle signale à l’hypothalamus la quantité de graisses stockée.
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o Elle agit par rétrocontrôle (feedback négatif) pour réduire la prise d’énergie.
o Elle se lie à des récepteurs largement distribués.
o Chez la souris
▪ Le gène « ob » codant pour la leptine, les souris déficientes en leptine (souris ob/ob) :
présentent un syndrome associant hyperphagie, obésité, hyperinsulinisme avec
insulinorésistance, infertilité ; l’administration de leptine corrige tous les éléments du
syndrome.
o Chez l’homme
▪ Les cas d’obésité par déficit en leptine sont exceptionnels (2 familles décrites) ; quelques
cas ont été décrits de déficience en récepteurs de leptine ; la majorité des obèses n’a pas
d’anomalie du gène de la leptine ni du gène du récepteur ; la concentration de leptine est
souvent élevée chez les obèses ; l’administration de leptine à dose supra-physiologique
n’entraîne qu’une faible perte de poids.

• Facteurs environnementaux : le contexte, familial, social, la situation économique, intimement lié à la


génétique intervient de manière conséquente dans l'obésité. Autant par l'exemple d'une alimentation
inadaptée que par la démarche inverse : restriction cognitive, hypervigilance voire régime imposé par un
environnement sensibilisé au problème, qui provoquera à moyen terme l'effet inverse et la prise de poids
(contrôle - perte de contrôle). ; le marketing alimentaire, les publicités...
• Problèmes de santé : traitements médicamenteux, maladies endocriniennes peuvent être à l'origine d'une
prise de poids.
• Troubles alimentaires : au moins la moitié des obésités sont la résultante de troubles alimentaires,
hyperphagiques (boulimie sans stratégies compensatoires), consommation excessive d’aliments
caloriques
• Une pratique sportive insuffisante ou inexistante
• Une sédentarité élevée
• De nombreux médicaments favorisent la prise de poids : corticoïdes, insuline, antidépresseurs tricycliques,
lithium, phénothiazine, hypoglycémiants oraux, antagonistes de la sérotonine.
• En dehors des corticoïdes, ils sont rarement responsables d’une obésité, mais peuvent jouer un rôle
adjuvant.
Arrêt du tabac : C’est une cause très commune de prise de poids qui s’explique surtout par la levée de l’inhibition
de l’appétit due à la nicotine
Causes neuroendocriniennes
• L’hypercorticisme, quelle qu’en soit la cause, syndrome de Cushing, est responsable d’un développement
du tissu adipeux abdominal.
• D’autre part, il existe des obésités d’origine hypothalamique (après tumeurs, traumatismes, chirurgie).
Facteurs psychologiques
• Les facteurs psychologiques sont importants dans l’apparition de l’obésité, mais il est difficile de définir
une personnalité spécifique.
• Les tendances dépressives, qui peuvent être cycliques, sont souvent retenues.
• Le stress est souvent évoqué.

VII- Conséquences
L’obésité dégrade considérablement la qualité de vie et peut avoir de graves conséquences sur la santé avec
diverses maladies, des handicaps et une diminution de l’espérance de vie.
A Une réduction de l’espérance de vie
• La courbe en J. plus l’IMC est bas plus l’Esperance de vie diminue essentiellement chez le sujet âgé et plus
l’IMC augmente plus l’espérance de vie diminue essentiellement chez les adultes âgés de moins de 60 ans
B Complications cardio-vasculaires
• Une personne souffrant d’obésité présente 6 fois plus de risque d’un problème cardiaque.
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• Hypertension artérielle : est plus fréquente chez les personnes obèses.
• Maladies thromboemboliques : artériopathie oblitérante des membres inférieurs, insuffisance
coronarienne avec risques d’infarctus du myocarde
• La maladie coronaire est nettement plus fréquente chez les obèses, surtout en cas d’obésité abdominale.
Dans la Nurses Health Study, le risque de développer une maladie coronaire est multiplié par 3,3 en cas
de IMC > 29, et par 1,8 en cas de IMC entre 25 et 29 (par rapport aux femmes avec IMC < 21)

C Complications pulmonaires
• Dyspnée d’effort (difficulté à reprendre son souffle)
• Ronflement
• Apnée du sommeil : l’apnée du sommeil est fréquente chez des personnes souffrant d’obésité. (Qui
touchent 1/3 des personnes obèses). Cela peut entrainer fatigue, baisse de l’attention mais aussi des soucis
cardiaques.
• Insuffisance respiratoire : toute activité demandant plus d’oxygène, la gêne respiratoire peut être
importante, altérant l’activité du sujet.
D Complications endocriniennes et métaboliques.
• Taux élevé de cholestérol dans le sang : taux qui prédispose à un problème cardiaque ou une pathologie
des vaisseaux sanguins.
• Diabète de type 2 : une personne souffrant d’obésité a 10 fois plus de risque de développer un diabète de
type 2 (aux Etats-Unis, le diabète de type 2 est la troisième cause de décès.
• Troubles de l’ovulation chez la femme avec souvent un syndrome des ovaires multi kystiques.
• Des anomalies de la fertilité.
E Complications ostéoarticulaires
• Usure de certaines articulations : usure au niveau des hanches, genoux, chevilles et des pieds qui doivent
supporter la plus grande partie du poids du corps.
• Les risques arthrose sont accentués avec un vieillissement prématuré pouvant entrainer une invalidité.
• Usure prématurée de la colonne vertébrale : arthrite, hernie, sciatique peuvent être une conséquence de
l’obésité.
F- Risque de Cancers
– Augmentation du risque de cancer (niveau de preuve qualifié de convaincant ou probable) : de l’œsophage,
du pancréas, du côlon-rectum, du sein après la ménopause, de l’endomètre (muqueuse recouvrant l'intérieur
de l’utérus) et du rein
• Augmentation du risque de cancer (niveau de preuve qualifié de probable) : de la vésicule biliaire,
de l’ovaire, du foie, les cancers hématopoïétiques et le cancer de la prostate au stade avancé.
• Augmentation du risque de cancer est suggéré : les cancers de l’estomac proximal (cardia) et de la
thyroïde.
• Qualifié Non concluant : les cancers du testicule, de la prostate (chez l’homme, au stade avancé), de
l'estomac distal et pour le mélanome. Surpoids et obésité semblent également majorer les risques de
récidives (sein, endomètre, colorectal), de seconds cancers et de mortalité globale ou par cancer.
G Autres complications
• Maladie de la vésicule biliaire : la maladie de la vésicule biliaire est plus fréquente chez les personnes
obèses, en partie en raison des multiples régimes.
• Incontinence à l'effort : comme dans certaines grossesses, l’abdomen volumineux peut entraîner une
incontinence occasionnelle (en toussant, éternuant, riant…)
• Stase veineuse : le poids peut provoquer œdème et fragilisation de la peau dans les veines de la jambe
• Augmentation du risque de cancer du côlon et du sein
• Favoriser l’apparition d’une dépression.

H Cas de l’enfant et de l’adolescent


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Chez l’enfant et l’adolescent, le surpoids et l’obésité ont également des conséquences néfastes : un risque
accru de souffrir de problèmes respiratoires le développement d’une résistance à l’insuline, un risque accru
d’apparition du diabète à l’âge adulte, un risque élevé de fractures

VIII- Abord clinique du patient obèse


• Buts :
– Connaitre le client, sa maladie principale, ses autres maladies
– Évaluer les risques liés à sa maladie principale (Gravité de la maladie ?), ses autres maladies
– Evaluer ses aptitudes psychique et physique pour intégrer un programme d’APA

A- Anamnèse de la personne obèse


• 1- Données sociodémographiques
• 2- Histoire pondérale récente et ancienne (évolution du poids au cours du temps qui permet d’identifier
l’âge de début de la prise excessive de poids et les variations pondérales)
• Les circonstances les plus fréquentes de prise de poids à rechercher sont :
– modification du statut hormonal (puberté, grossesse, ménopause) ; choc émotionnel (dépression,
deuil) ; changement d'environnement familial (mariage, divorce) ou professionnel (perte d'emploi)
; sevrage tabagique ; arrêt du sport ; intervention chirurgicale imposant une immobilisation
prolongée ; médicaments (antidépresseurs, tricycliques, neuroleptiques, lithium, glucocorticoïdes,
insuline) ; exceptionnellement : traumatisme crânien, chirurgie de la région hypothalamo-
hypophysaire, hypothyroïdie profonde.
– 3- Antécédents pathologiques personnels
– Les antécédents médicochirurgicaux = Comorbidité
– La présence de pathologies diverses associées à l’obésité (et compliquant celle-ci), aggravent
sérieusement la mortalité. Ces pathologies associées sont : l’insulinorésistance, le diabète sucré ;
l’hypertension artérielle ; les dyslipidémies ; l’apnée du sommeil ; le syndrome d’hypoventilation
alvéolaire
– 4- Les antécédents familiaux d'obésité, de pathologies cardio-métaboliques (diabète, dyslipidémies,
hypertension artérielle) et de cancer.
– 5- Evaluation alimentaire (Nutritionnelle) = L’enquête alimentaire précise → Module 2 !
– L’enquête alimentaire a pour but de préciser la quantité de la ration alimentaire et sa composition,
mais aussi la répartition des prises alimentaires, les horaires et les lieux des repas, le rythme de vie
ou la fréquence des repas exceptionnels (repas de famille, repas d'affaire...).
– On insistera sur certains détails pouvant modifier l'apport calorique quotidien : assaisonnements,
sucrage des boissons, vin et alcool.
– Des fiches pré-imprimées facilitent l'enquête ainsi que des tables donnant la composition des
aliments.

– Étudier les apports alimentaires : Consommation de boissons sucrées (sodas, jus de fruits,
spécialités laitières, boissons énergisantes), de boissons alcoolisées Consommation d’aliments à
forte densité énergétique riches en lipides (par exemple : fritures ― frites, chips, beignets, etc.-,
pâtisseries, glaces, viennoiseries), (beurre, fromage, graisses de cuisson, fritures...), en sucres (par
exemple : confiseries) ; Consommation d’aliments à faible densité énergétique (fruits, légumes)
– Les rythmes alimentaires et recherche les facteurs augmentant la densité calorique de
l’alimentation (kcal/g), un excès de graisses alimentaires (beurre, fromage, graisses de cuisson,
fritures...), un excès de boissons sucrées (sodas) ou alcoolisées.
– Des troubles du comportement alimentaire sont fréquents dans l'obésité (environ 50 % des cas).
– Le plus souvent à type de compulsions et de grignotage.

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– L’anorexie mentale ou restriction cognitive (tentative de limiter ses apports alimentaires
dans le but de contrôler son poids) est fréquente.
– La boulimie est plus rare car elle s’accompagne en général de stratégies de contrôle du
poids (vomissements).
– Il existe plusieurs méthodes pour évaluer les apports.
– Le carnet alimentaire qui consiste à consigner, en temps réel, les aliments et boissons consommés
sur une période donnée en estimant leur quantité est considéré comme la méthode de référence.
Cette technique est cependant relativement lourde et peut conduire à une modification du
comportement alimentaire du fait du recueil.
– 6- Evaluation ou enquête d’activité physique précise
– Le niveau habituel d’activité physique (professionnel, loisirs, sports), habituellement faible, et de
– Sédentarité (temps devant écran, temps assis), habituellement élevé, et
– Chez l’enfant la participation aux cours d’EPS et aux activités sportives extra-scolaires.
– L’existence d’une dépression ou d’un autre trouble psychologique est fréquente mais non spécifique.
– Par ailleurs, de nombreux traitements psychotropes (certains thymorégulateurs, neuroleptiques,
antidépresseurs, antiépileptiques) peuvent entraîner une prise de poids.
– La structure de la cellule familiale est importante à préciser.
– Motivation au changement des habitudes de vie
– Alimentation, Sédentarité, Activité physique
– 7- Évaluer l’activité physique
– Profession principale
– Horaires normaux ou décalés
– Intensité approximative de l’activité physique professionnelle (faible, modérée, élevée)
– Activités domestiques réalisées à domicile (ex. : travail d’entretien de la maison...) Intensité
approximative de l’activité domestique (faible, modérée, élevée)
– Activités de loisirs et activités sportives actuelles et antérieures, en identifiant l’activité de marche
au cours des loisirs
– Pour chaque activité : intensité approximative (faible, modérée, élevée) ; durée de chaque session
d’activité ; fréquence de pratique (par ex. : sur l’année précédente)
– Transports et trajets pour se rendre au travail ou dans les magasins
– Temps de trajet habituel (heures/jour) Mode de trajet (marche, vélo...)
– Utilisation préférentielle des ascenseurs ou des escaliers
– Outils ? Questionnaires (IPAQ, GPAQ …) Applications ???
– Les méthodes de mesure de l’activité physique et de la dépense énergétique
– Le questionnaire mondial de pratique de l’activité physique
– IPAQ : International Physical Activity Questionnaire – Craig et al. 2003
– GPAQ : Global Physical Activity Questionnaire – Cleland et al. 2014 : +++++++

– 8- Evaluation de l’état psychique et motivationnel
– Analyse de la demande du patient et évaluation psycho-comportementale
– Elles doivent faire partie de l'évaluation initiale du patient et peuvent orienter les modalités de prise en
charge.
– L’existence d’une dépression, ou d’un autre trouble psychologique, est fréquente mais non spécifique.
– De nombreux traitements psychotropes peuvent entraîner une prise de poids : certains
thymorégulateurs, neuroleptiques, anti-dépresseurs, antiépileptiques ...
– La structure de la cellule familiale est importante à préciser.
– Evaluation de la Motivation au changement des habitudes et du mode de vie : Alimentation, Sédentarité,
Activité physique
– Les 6 stades de motivation de Prochaska : Pré contemplation Indétermination & Contemplation
Intention & Détermination Préparation & Action & Maintenance Consolidation & Rechute
– Tableau : Évaluation du degré de motivation : stades de changement d’après Prochaska et Diclemente
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adaptés à l’activité physique

– 8- Evaluation de l’état psychique et motivationnel pour comprendrez ce chapitre il faut revoir les
Motivations pour perdre du poids
Motivations officielles et conscientes
1- La santé
Nous avons vu les différentes conséquences ou complications de l’obésité. Les éviter sera une bonne
motivation. La santé constitue donc une motivation légitime et utile à la perte de poids.
2- La forme physique, le bien-être
Perdre du poids participe effectivement à la santé physique et au bien-être. C’est également une motivation
importante
3- Améliorer son image auprès des autres
Il s’agit d’une motivation fréquente.
4- Améliorer l’image et l’estime de soi
Une perte de poids peut apporter un sentiment de réassurance, souvent temporaire de la confiance en soi. Une
évolution psychologique parallèle est nécessaire pour un résultat durable.
Ces quelques exemples de motivation sont fondés et peuvent constituer des objectifs. Mais, comme le
démontrent l’importance et la quantité des problèmes de poids, ils ne se suffisent que rarement à eux-mêmes.
L’approche psychologique de la perte de poids trouve là son utilité et son importance : elle permet d’établir les
fondements d’un changement adapté, écologique (respectant l’équilibre de l’individu) et durable.

B- Examen physique
– 1- Qu’est ce qui est du ressort du médecin ? Et qu’est ce qui est du ressort du spécialiste en APA ?
– Mesures anthropométriques (Poids, taille : équilibre staturo- pondéral)
– Poids, Taille : IMC ne pas oublier ses limites !
– La mesure du tour de taille : il sera mesuré sur un patient en sous-vêtements grâce à un mètre ruban
qui passera par deux points situés entre les dernières côtes et les épines iliaques antérosupérieures.
On parle d'obésité abdominale pour une tour de taille supérieur à 88 cm chez les femmes, et à 102
cm chez les hommes.
– Le tour de taille a surtout de la valeur pour les IMC < 35 kg/m2 ;
– Examen médical :
– Cardiovasculaire : Examen cardio-vasculaire : recherche d’un souffle, trouble du rythme, pouls
distaux ; la mesure de la pression artérielle, avec un brassard adapté à la circonférence du bras des
patients obèses ;
– Ostéoarticulaire : Appareil locomoteur : orienté en fonction de l'âge et des articulations
– Respiratoire : Appareil respiratoire : recherche de râles, déformations thoraciques
– La recherche de signes cliniques d'obésités secondaires
– Aptitude et Capacité physiques
– Force musculaire
– Aptitudes cardiovasculaires : Test de marche de 6 minutes ; Epreuve de Ruffier-Dickson ; …
– Equilibre, Coordination, Souplesse

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C- Examens paracliniques
– Les examens complémentaires systématiques doivent comporter : une glycémie à jeun, un bilan lipidique
à jeun, un bilan hépatique (transaminases, γ-GT), une uricémie, un ECG de repos.
– En fonction du contexte clinique, pourront être réalisés : un dosage de TSH, une recherche
d'hypercortisolisme, une polysomnographie.

IX- Evaluation du risque lié à l’excès pondéral


– Les risques de morbidité et de mortalité associés à l’obésité sont de plusieurs ordres.
A- Âge au début et durée de l’excès pondéral
– Les enfants et adolescents qui ont un excès pondéral ont un risque plus élevé sur le long terme (20
ans).
– Chez l’adulte, les risques sont plus élevés lorsque l’obésité est apparue avant 40 ans. Il existe une
relation nette entre le risque relatif (RR) d’événements cardiovasculaires et la prise de poids après
l’âge de 20 ans
B- Niveau de l’IMC
– Le taux de mortalité d’une population de 20 à 39 ans, en fonction de l’IMC, décrit une courbe en
J. : le plus faible pour un IMC entre 19 et 25, le risque s’élève pour un IMC supérieur à 25, mais
également pour un IMC inférieur à 19
C- Type d’obésité
– L’obésité abdominale comporte un risque plus élevé, notamment de cardiopathies, de diabète et
d’hypertension, mais aussi de certains cancers.
– Il y a une relation positive entre la circonférence de ceinture et le risque. L’augmentation de ce
paramètre est due à deux causes : dépôt de graisse sous-cutanée, mais aussi accumulation de la
graisse intra abdominale (mésentérique).
– Les obésités abdominales sont responsables du syndrome X ou syndrome métabolique, associant
plusieurs anomalies d’ordre clinique (hypertension) ou biologique (augmentation des triglycérides,
de la glycémie à jeun, de l’insulinémie avec résistance à l’insuline, de l’albuminurie, des anomalies
de certains facteurs de coagulation).
– L’obésité sarcopénie +++
D- Sexe
– Étant donné que la répartition des graisses est différente chez l’homme et la femme, même en cas
d’excès de masse grasse, le risque cardiovasculaire lié à l’obésité n’est pas du tout le même.
– À IMC identique, les femmes ont une espérance de vie plus élevée, avec un risque cardiovasculaire
nettement diminué. Il existe cependant des obésités centrales chez certaines femmes, avec dans
ces cas, un risque qui se rapproche de celui des hommes obèses.

E- Comorbidités
– La présence de pathologies diverses associées à l’obésité (et compliquant celle-ci), aggravent
sérieusement la mortalité. Ces pathologies associées sont :
1- L’insulinorésistance, provoquée chez l’obèse par plusieurs mécanismes : l’augmentation des
acides gras libres, l’augmentation du TNF- α, les anomalies des lipides plasmatiques (augmentation
des triglycérides et baisse du HDL-C), enfin des anomalies génétiques concernant en particulier les
récepteurs β-adrénergiques.
– Toutes ces causes d’insulinorésistance sont surtout nettes dans les obésités abdominales.
– L’insulinorésistance comporte un risque accru de maladies cardiovasculaires ischémiques ;
2- Le diabète sucré complique l’insulinorésistance après un délai plus ou moins long.
– C’est un diabète de type 2, dont l’incidence augmente avec le degré d’obésité.
– Chez les Indiens Pima, groupe particulièrement exposé génétiquement au diabète, on observe une
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prise de poids moyenne de 30 kg dans les années précédant le diagnostic de diabète ;
3- l’hypertension artérielle est souvent constatée chez les obèses, surtout lorsqu’il s’agit d’obésité
abdominale. L’insulinorésistance de ces patients joue probablement un rôle étiologique prépondérant
dans la survenue de l’hypertension.
– Une perte de poids est régulièrement accompagnée d’une baisse de la pression artérielle ;
4- Les dyslipidémies sont fréquentes dans les obésités abdominales, associant des augmentations du
cholestérol total, du LDL-C, du VLDL-C, des triglycérides et une baisse du HDL-C.
– Elles aggravent le risque de maladies cardiovasculaires ischémiques ;
5- Pathologies respiratoires
– L’apnée du sommeil est la plus importante pathologie respiratoire associée à l’obésité. Elle est
définie par un arrêt du flux aérien pendant au moins 10 sec. Plus de 5 fois par heure de sommeil.
La prévalence de l’apnée du sommeil atteint 40 % des obésités importantes. Cliniquement, elle se
manifeste par : ronflements, apnées constatées par l’entourage, somnolence diurne, céphalées,
troubles de l’attention et de la mémoire. Il existe une hypoxémie nocturne, qui peut être
responsable d’hypertension artérielle systémique ou pulmonaire, de troubles du rythme cardiaque
et surtout de mort subite. Le diagnostic repose sur l’enregistrement polysomnographique. Le
traitement consiste essentiellement en oxygénation nocturne à pression positive (CPAP) ;
– Le syndrome d’hypoventilation alvéolaire est la deuxième complication, fréquente, de l’obésité,
et associe hypoxémie et hypercapnie.

X- Prévention
Prévention collective et individuelle
La prévention de l’obésité est l’une des priorités de santé publique. Prévention primaire (excès pondéral,
sédentarité), voire primordiale, secondaire (éviter les complications)
La vigilance doit débuter dès l’installation d’un excès pondéral !
Au quotidien, il est recommandé d’adopter certains gestes :
• Activité physique : pratiquer une activité sportive régulière : 30 minutes de sport par jour permettent de
réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète. Une pratique sportive plus soutenue peut-
être nécessaire en cas de surpoids avéré
• Nutrition :
o Avoir une alimentation diversifiée et équilibrée
o Limiter sa consommation de graisses saturées
o Limiter sa consommation de sucres et de sel
o Consommer des fruits et des légumes quotidiennement
o Augmenter la consommation de calcium chez les enfants
• Surveillance ; suivre régulièrement l’évolution de la courbe de poids des enfants et des adolescents est un
moyen de prévention contre l’obésité

XI- Introduction à la Prise en charge thérapeutique


A- Principes
• Elle nécessite un ensemble de mesures et un suivi à long terme.
• On ne peut obtenir de résultats satisfaisants que lorsque le patient est suffisamment motivé et capable de
maintenir son effort pendant de longs mois ou années (ce qui explique la fréquence des échecs).
• La seule mesure vraiment efficace est l’obtention d’un bilan énergétique négatif, d’une part par le régime
hypocalorique, d’autre part par l’augmentation de l’exercice physique.
• La réduction des apports caloriques ne peut se faire qu’après une analyse soigneuse des habitudes

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alimentaires, des conditions socioprofessionnelles, des possibilités d’appliquer le régime.
• Le patient doit recevoir des informations sur les notions essentielles de diététique. Cette éducation prend
du temps, et ne peut être faite que par du personnel formé voire spécialisé. → Education thérapeutique
• Des centres spécialisés pour la prise en charge des obèses, regroupant médecins nutritionnistes,
diététiciennes, psychologues, sont les mieux placés pour obtenir les meilleurs résultats.
• Tout le monde ne répond pas à la même intervention de la même manière → Individualiser la prise en
charge
• La perte de poids ne devrait pas dépasser 0,45-0,9 kg par semaine
• La perte de poids devrait être considérée comme un projet à long terme
• Mesures de perte de poids extrême
• Régimes très faibles en calories (350 à 400 kcal par jour)
• Médicaments de perte de poids
Chirurgie (pontage intestinal, anneau gastrique)
• La prise en charge de l'obésité suit les principes de la prise en charge d'une pathologie chronique.
• La construction avec le patient d'un plan de soins personnalisé dans le cadre d'une alliance thérapeutique
est l'objectif principal.
• La prise en charge de l'obésité est fondée sur les principes de l'éducation thérapeutique du patient. Il est
recommandé au thérapeute (médecin) d'éviter tout discours culpabilisant qui ferait de la personne en excès
pondéral la seule responsable de son poids.

B- Education thérapeutique
• Il est recommandé d'établir avec le patient un parcours de soins personnalisé ou de proposer au patient
d'entrer dans un programme d'ETP.
• Un tel programme d'ETP est fondé sur : une analyse des besoins et des attentes du patient (élaboration du
diagnostic éducatif) ; la définition d'un programme personnalisé comprenant les compétences les plus
utiles à acquérir et les priorités d'apprentissage ; la planification et la mise en œuvre de séances d'éducation
thérapeutique individuelles ou collectives (ou en alternance) ; l'évaluation des compétences acquises et du
déroulement du programme.
• Ce programme a pour objectif d'aider le patient à acquérir des compétences visant notamment à : modifier
ses habitudes et son comportement alimentaire dans la perspective de stabiliser puis de perdre du poids ;
planifier un programme d'activité physique.
C- Objectifs
• Pour les patients ayant une obésité, il est recommandé d'avoir pour objectif une perte pondérale de 5 % à
15 % par rapport au poids initial et de prendre en charge les comorbidités associées.
• Le projet vise un objectif de perte de poids de 5 à 10 % du poids corporel sur une période de 6 mois, qui
selon l’HAS Française, permettrait une amélioration de l’état de santé. Cependant, la stabilisation poids
est déjà un objectif intéressant pour les personnes ayant une obésité et qui sont en situation d’échec
thérapeutique.
• Il est recommandé d'établir avec le patient des objectifs de réduction pondérale réalistes (avec en moyenne
une perte de poids de 1 à 2 kg par mois), en définissant des moyens adaptés dans le cadre d'un contrat
thérapeutique.
• Phase d’amaigrissement Puis phase de stabilisation
• La phase d’amaigrissement peut comporter plusieurs phases ? chacune comporte une phase de
baisse de 10% sur 6 mois et une phase de stabilisation qui peut durer 4 à 6 mois puis on refait les
calculs pour une nouvelle baisse de 10 % etc.

D- Contre-indications à la perte de poids


Dans certains cas, il vaut mieux s’abstenir de faire perdre du poids au patient :
• Fausse obésité du sportif
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• sujets non obèses dysmorphophobiques (pas rares !), sujets avec déjà un régime hypocalorique et chez qui
une restriction supplémentaire pourrait être dangereuse, troubles graves des conduites alimentaires,
dépression, sujet âgé : tenir compte du retentissement de l'excès de poids sur la qualité de vie, insuffisance
cardiaque et insuffisance rénale sévère, maladie inflammatoire, néoplasie, maladie évolutive, ou
traitement induisant un catabolisme protéique (Corticoïdes, Statines, Colchicine, Antimalariques ...)
• Il est recommandé de ne pas faire maigrir systématiquement un sujet âgé ayant une obésité, mais il faut
tenir compte du retentissement de l'excès de poids sur la qualité de vie.
• Par ailleurs, dans le cadre de certaines pathologies chroniques comme l'insuffisance cardiaque et
l'insuffisance rénale sévère, les études épidémiologiques nous apprennent que l'obésité modérée
s'accompagne d'une moindre mortalité par rapport à un IMC considéré comme normal. Les mécanismes
en cause restent incertains.

XII- Prise en charge en dehors de l’Activité physique


A- Accompagnement psychologique
L’accompagnement psychologique comporte : évaluation et renforcement de la motivation, formulation positive
des objectifs, établissement des fondements d’un changement adapté, écologique (respectant l’équilibre de
l’individu) et durable, soutien et déculpabilisation, Chez l’enfant renforcement des compétences et de la cohérence
parentale.
• L’accompagnement psychologique doit être envisagé avec prudence et doigté car souvent source de rejet
de la part du patient. Les réunions de groupes d’obèses sont souvent assez efficaces. Les thérapies
comportementales peuvent donner de bons résultats en cas de troubles importants du comportement
alimentaire, mais sont peu courantes en France et rarissimes au Maroc ;
• Il comporte : évaluation et renforcement de la motivation, formulation positive des objectifs (réalisables,
progressifs), établissement des fondements d’un changement adapté, écologique (respectant l’équilibre de
l’individu) et durable, soutien et déculpabilisation, soutient le patient dans ces changements de
comportements
• Chez l’enfant renforcement des compétences et de la cohérence parentale.

B- Prise en charge diététique nutritionnelle Voir module 2


Une incitation à l’amélioration de l’équilibre nutritionnel (composition et rythme des repas) Les conseils
nutritionnels doivent tenir compte des habitudes alimentaires individuelles suivis et évalués périodiquement
L’observance à long terme des conseils diététiques étant généralement médiocre, il est recommandé, pour
l’améliorer, de proposer un suivi diététique régulier et de coupler, aux conseils diététiques, des conseils d’activité
physique.
Les objectifs pondéraux doivent être réalistes et individualisés, et s’inscrire dans la durée : perte de poids
obtenue puis maintenue sur le long terme.
Correction des principales erreurs alimentaires qualitatives (réduction des lipides notamment les graisses
alimentaires saturées, réduction des glucides simples et suppression des sodas et jus de fruits).
Répartition des apports caloriques et notamment glucidiques en 3 repas par jour.
La part des glucides complexes doit représenter la moitié de la ration calorique quotidienne, soit un apport
minimal de 180 g/j, sous forme d’aliments amylacés (pain, pâtes, riz, autres féculents) et dans une moindre mesure
de fruits et de laitages.
Diminuer la consommation de sucres dits « raffinés »
Diminuer la consommation des lipides totaux ;
Consommer davantage de fruits et légumes, de légumineuses, de céréales complètes et de noix ;
Enrichir l’alimentation en fibres (légumes).
Sujet ayant une obésité de type androïde, une hypertriglycéridémie et un HDL-cholestérol bas : régime
moins riche en glucides (40 % des calories totales), comportant plus de lipides, mais enrichi en acides gras
Module 16 : Activité Physique et Maladies métaboliques 2023-2024 : Dr. Saïd EL KETTANI
monoinsaturés (25 % des calories totales) avec un rapport monoinsaturés/polyinsaturés/saturés égal à 2,5/1/1.
Sujet ayant une obésité de type gynoïde et un bilan lipidique normal : régime riche en glucides (c’est-à-
dire correspondant à 55 % des apports caloriques journaliers), pauvre en lipides (soit 30 % des apports caloriques
journaliers) et non focalisé sur les graisses monoinsaturées (soit 10 % des apports caloriques journaliers) avec un
rapport acides gras monoinsaturés/polyinsaturés/saturés égal à 1/1/1.
Les régimes à basses et très basses valeurs caloriques ne doivent pas faire partie des prescriptions courantes.
C- Le traitement médicamenteux
• La seule molécule restante disponible en France est l'or listât (Xénia®).
– Il s'agit d'un inhibiteur des lipases gastriques et pancréatiques, permettant de limiter l'hydrolyse
des triglycérides alimentaires et ainsi de diminuer de 30 % leur absorption. Cette malabsorption
lipidique iatrogène peut avoir un impact sur la pharmacocinétique de certains médicaments (AVK,
lévothyroxine, amiodarone notamment) et induire une stéatorrhée.
– Il est indiqué chez les sujets avec IMC > 30 voire > 27 en cas de facteurs de risque cardiovasculaire
associés.
– Au regard de son efficacité modeste et de ses effets indésirables potentiels, notamment digestifs,
et des interactions médicamenteuses (anticoagulants, contraceptifs…), la HAS Française ne
recommande pas la prescription d'orlistat.
D- Les compléments alimentaires
• Faire attention à la publicité mensongère
E- Le traitement chirurgical et assimilé
Le traitement de l’obésité par la chirurgie (ou chirurgie "bariatrique") s’adresse aux personnes adultes souffrant
d’une obésité dite "massive" (IMC supérieur ou égale à 40) ou "sévère" (IMC supérieur ou égal à 35), combinée
à une maladie.
• Certaines techniques sont essentiellement à visée esthétique :
– Lipectomies
– Liposuccion
• D’autres sont novatrices
– Lipolyse
– Cryolipolyse et Cryothérapie

G- Contrôle des autres facteurs de risque


Une incitation à un meilleur contrôle des autres facteurs de risque cardiovasculaire
Les actions à mettre en place sont les suivantes : un sevrage tabagique ? La prévention et le traitement par des
mesures diététiques et/ou une bonne observance du traitement médicamenteux de : hypertension artérielle,
diabète, athérosclérose ; dyslipidémie ;
H- Responsabilité des pouvoirs publiques
1 Introduction
Adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2014, la Stratégie mondiale de l’OMS pour
l’alimentation, l’exercice physique et la santé décrit les mesures nécessaires pour encourager les gens à avoir une
alimentation saine et à faire régulièrement de l’exercice.
La stratégie demande à toutes les parties prenantes d’agir pour améliorer les habitudes alimentaires et
favoriser la pratique d’une activité physique dans la population.
La responsabilité individuelle ne peut pleinement jouer son rôle que si on a accès à un mode de vie sain.
Il est donc important qu’au niveau de la société, l’individu soit aidé à appliquer les recommandations, par la mise
en œuvre durable de politiques qui rendent les choix de l’activité physique régulière et de meilleures habitudes
alimentaires disponibles, financièrement avantageux et facilement accessibles pour tout un chacun, y compris les
plus pauvres.
Une taxe sur les boissons sucrées est un exemple de ce type de politiques.
Aménagement des circuits pédestres, de terrains de jeu de proximité ….

Module 16 : Activité Physique et Maladies métaboliques 2023-2024 : Dr. Saïd EL KETTANI


L’industrie agro-alimentaire peut jouer un rôle important de promotion des régimes alimentaires sains: en
réduisant la teneur en graisse, en sucre et en sel des aliments préparés; en proposant à tous les consommateurs des
produits sains et nutritifs à un prix abordable; en limitant la commercialisation d’aliments riches en lipides, en sel
et en sucre, notamment ceux qui sont destinés aux enfants et aux adolescents; et en veillant à proposer des aliments
sains et à favoriser la pratique d’une activité physique sur le lieu de travail.

2 Stratégie du Ministère de la santé : 2012-2016


• Action 71 : Lutte contre l’obésité et promotion de l’activité physique
o Mise en place de programmes spécifiques de lutte contre l’obésité et d’éducation nutritionnelle
dans les écoles, collège et lycées ainsi qu’en milieu professionnel ;
o Formation des professionnels de santé sur les risques de santé liés au surpoids et à l’obésité ;
o Sensibilisation des consommateurs et des industriels sur les risques de la restauration rapide non
équilibrée (fast-food) ;
o Encouragement de l’activité physique pour tous les âges ;
o Sensibilisation des départements chargés de l’aménagement du territoire pour planifier des espaces
dédiés à l’activité physique.
• Actions 72 à 85
3 Stratégie du Ministère de la santé : 2025
• Action
4 Rôle de quelques partenaires institutionnels dans la mise en œuvre de la Stratégie :
1. Ministère de l’Education Nationale ; de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la
Recherche Scientifique :
Le programme d'urgence 2009 – 2012, du ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la
Formation des cadres et de la Recherche scientifique contribuera à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de
nutrition à travers l’intégration de certaines actions en faveur de la promotion d’un mode de vie sain, en particulier
:
Veiller à l’adoption de bonnes pratiques nutritionnelles au niveau des cantines scolaires et universitaires ;
Renforcer l’enseignement de la nutrition dans le primaire ; le secondaire et l’universitaire ;
Renforcer la formation initiale et continue en nutrition du personnel enseignant ;
Développer la recherche en matière de nutrition ;
Développer l’expertise nationale et la formation en matière de nutrition ;
Contribuer aux actions d’IEC en matière de nutrition en milieu scolaire et universitaire ;
Encourager l’activité physique dans le système éducatif ;
Intégrer les modules de nutrition dans les programmes d’alphabétisation et dans les programmes de formation des
éducateurs.
2. Ministère de la Jeunesse et des Sports :
Le Ministère de la Jeunesse et des Sports contribue à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de nutrition à
travers le projet de loi relatif à l’éducation physique et aux sports notamment par la :
Promotion de l’activité physique chez les jeunes ;
Promotion de l’IEC en matière de nutrition dans les espaces dédiés aux jeunes y compris les camps et colonies de
vacances et aux activités sportives et aux foyers féminins.
3. Ministère de l’Intérieur :
Les collectivités locales apportent le soutien aux interventions communautaires en matière de nutrition notamment
à travers les actions suivantes :
Mise en place des espaces publics pour promouvoir l’activité physique ;
Sensibilisation de la population à l’adoption d’un mode de vie sain ;
Intégration de la nutrition dans le plan d’action des collectivités locales.
4. Ministère des Habous et des Affaires Islamiques
De par sa proximité avec la population, participe à la mise en œuvre des actions de la Stratégie nationale
de nutrition, à travers ses programmes et les causeries religieuses organisées à travers le royaume. Il s’agit
Module 16 : Activité Physique et Maladies métaboliques 2023-2024 : Dr. Saïd EL KETTANI
notamment de : La sensibilisation de la population aux bonnes pratiques alimentaires ; La promotion de
l’allaitement maternel ; La promotion de l’activité physique.

XIII- Place de l’Activité physique dans la prise en


charge de l’obésité
A- Introduction
L’Activité physique est fondamentale dans la prise en charge de l'obésité. Elle aura certes un effet modeste
sur la perte de poids mais sera déterminante pour la préservation de la masse maigre et sur le maintien de la
perte de poids.
L'activité physique aura par ailleurs des effets bénéfiques sur les comorbidités associées à l'obésité
indépendamment de la perte de poids.
Elle sera prescrite après un bilan préthérapeutique avec des conseils individualisés et réalistes qui pourront
initialement consister en une consolidation de l'image du corps (avec l'aide des psychomotriciens), puis en un
reconditionnement à l'effort (avec l'aide de kinésithérapeutes, spécialistes de l’APA, Sport-Santé, …) avant
d'inciter à la pratique régulière d'une activité physique, dont l'objectif sera d'atteindre 30 à 40 minutes d'activité
physique d'intensité modérée, 5 à 7 jours par semaine.
Les conseils d'activité physiques doivent aussi inclure des conseils simples permettant de réduire la
sédentarité.
1- Définition
• L’activité physique correspond à :« tout mouvement du corps produit par la contraction des muscles
squelettiques et qui entraîne une augmentation des dépenses d’énergie au-dessus de la dépense de
repos ».
2- Les domaines ou champs à explorer pour évaluer l’Activité Physique
• Activités professionnelles ; Scolaires
• Activités de la vie domestique
• Déplacements ; Transport
• Loisirs : activités structurées ou non structurées
3- Les Caractéristiques de l’Activité Physique
• Elle varie selon : L’intensité, la durée, la fréquence, le type et le contexte dans lequel elle est pratiquée.
4 – Bénéfices de l’activité physique chez toute personne
Les effets de l’exercice sur l’obésité sont considérables. Voir cours spécifique !
L’activité physique sans restriction calorique entraine une réduction du poids corporel, de la graisse
abdominale et viscérale.
Favorise les dépenses énergétiques, limite les pertes de masse maigre qui apparaissent lors de toute
restriction calorique. Permet de perdre du poids mais aussi de synthétiser de la masse musculaire (si exercices de
résistance).
Maintient le métabolisme de repos qui diminue habituellement lors de pertes pondérales. La masse maigre
étant le déterminant majeur de la dépense énergétique de repos, une diminution de cette dernière entraîne une
réduction du métabolisme basal.
Cette situation peut favoriser la reprise de poids ultérieure. Par conséquent, lors de régimes alimentaires
destinés à la perte de poids, il est non seulement important de pratiquer des activités à dominance aérobie en vue
de brûler les graisses, mais aussi des exercices en résistance (musculation) afin de préserver la masse musculaire.
La combinaison de ces deux composantes contribue ainsi à favoriser la perte de poids (notamment de la masse
grasse) tout en limitant les pertes de masse maigre et la diminution du métabolisme de repos. En outre, la sensation
de faim diminue immédiatement après une séance d'exercice intense.
5- Les effets positifs de l’Activité physique chez l’obèse
• Les effets de l’exercice sur l’obésité sont considérables. L’activité physique sans restriction calorique
engendre notamment une réduction : du poids corporel, de la graisse abdominale et viscérale ainsi que de

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la masse grasse corporelle totale.
• L’exercice favorise les dépenses énergétiques, limite les pertes de masse maigre qui apparaissent lors de
toute restriction calorique.
• Permet le maintien du métabolisme de repos qui diminue habituellement lors de pertes pondérales.
• La masse maigre étant le déterminant majeur de la dépense énergétique de repos, une diminution de cette
dernière entraîne une réduction du métabolisme basal.
• Lors de la phase initiale d’amaigrissement (1)
– Chez les sujets en surpoids ou obèses, l’AP, comparée à la réduction des apports alimentaires, a
un impact modeste sur la perte de poids.
– L’impact de l’AP sur la perte de poids diminue lorsque les apports énergétiques sont réduits à des
niveaux inférieurs ou équivalents au métabolisme au repos.
– Lors d’un régime hypocalorique bien équilibré, induisant une perte de poids régulière, la perte de
poids totale sur 6 mois correspond en moyenne à 70 % de masse grasse et 30 % de masse
musculaire. L’adjonction d’une AP régulière au régime hypocalorique n’a pas d’effet significatif
sur la perte de poids totale, mais limite la perte de masse musculaire associée, qui peut être réduite
à 10 % du poids total avec une AP d’endurance.
– Ainsi, lors de la phase d’amaigrissement, c’est la combinaison d’une réduction modérée d’apports
énergétiques et d’un niveau adéquat d’AP qui permet de maximiser la perte de poids, et surtout de
limiter la perte de masse musculaire associée.
– Pour cela il est conseillé d’associer des AP en endurance, mais aussi des AP en renforcement
musculaire (bien que les données manquent sur ce sujet).
– L’AP permet une réduction de la graisse abdominale, et donc du tour de taille.
• Lors de la phase de maintien de la perte de poids
– Les mécanismes impliqués dans le processus de reprise de poids après restriction calorique sont
multiples.
– Un élément majeur est la perte de masse musculaire associée à l’amaigrissement initial, qui induit
une diminution du métabolisme de base.
– Il existe une corrélation inverse entre la reprise de poids et l’AP réalisée lors du programme de
stabilisation du poids.
– L’AP réalisée pendant la phase initiale d’amaigrissement et pendant la phase de maintien pondéral
est donc essentielle pour prévenir la reprise de poids, en limitant la perte de masse musculaire et
en favorisant l’utilisation des lipides.
6- Recommandations de l’OMS
• Les principes de l’activité physique
– Pour tous
– Régulière
– Adaptée : A la tranche d’âge, aux souhaits ; A l’handicape ou à l’incapacité ; Aux maladies ; A la
femme enceinte …
– Précaution,
– Progressivité,
– Accumulation
• Encadré
– Enfants et jeunes de 5 à 17 ans : 60 minutes quotidiennes au minimum d’une A.P. de modérée à
vigoureuse
– Adultes entre 18 et 64 ans :
• 150 minutes hebdomadaires au minimum d’une A.P. aérobie modérée (marche d’un pas
alerte, jogging, jardinage, par exemple),
• ou
• 75 minutes hebdomadaires au minimum d’une A.P. aérobie vigoureuse, ou un ensemble
équivalent d’activité modérée et vigoureuse
– Adultes plus âgés, la même quantité d’A.P. est recommandée y compris notamment une activité
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destinée à renforcer l’équilibre et la musculation adaptée à leurs capacités et leur situation.

Certains auteurs ont résumé (mnémotechnique) sous forme : Principes RASP ! = Régulière ; Adaptée ; Sécurisante
; Progressive
B- Risques potentiels de l’A.P. et Contre-indications à l’A.P.
• L’exercice n’est pas sans risque, même pour les personnes en bonne santé. Chez l’adulte obèse, il n’existe
pas de réelle contre-indication à la pratique de l’activité physique mais des restrictions d’indication que
l’on pourra classer soit en fonction du degré ou de la gravité de l’obésité (grade, type, complications,
ancienneté …), soit en fonction des pathologies associées (sédentarité et les comorbidités).
• Pour certains, l’exercice rigoureux présente des risques : complications cardiaques cardiovasculaires ;
élévation marquée de la température ; risque accru de blessures et de problèmes podologiques.
• Dans l’ensemble, les bienfaits de l’exercice régulier surpassent de loin les risques pour la plupart des
personnes obèses.
• En fin de compte, tous les obèses devraient pouvoir bénéficier, à divers degrés, des nombreux avantages
que procure l’exercice.
• Il faut aussi tenir compte des pathologies associées à l’obésité.
• Deux grands types de pathologies vont restreindre les indications d’activité physiques : les pathologies
cardiovasculaires et les pathologies arthrosiques dégénératives.
2 – Pathologies cardiovasculaires et activité physique chez l’obèse
• Les pathologies cardiovasculaires ne sont pas une contre-indication absolue à la prescription d’activité
physique. Elles bénéficient d’une prescription adaptée à condition d’être reconnues et évaluées.
• Le premier acte à effectuer, pour un médecin, pour prescrire une activité chez un sujet obèse est de
rechercher une pathologie cardiovasculaire, l’indication de l’épreuve d’effort à visée diagnostique et/ou
d’une autre évaluation (score calcique...) sera posée sur l’évaluation des facteurs de risque : signes
cliniques, âge, tabagisme, hypertension, dyslipidémie, diabète.
• Devant la présence de ces signes le spécialiste en APA devra exiger une autorisation médicale avant
d’entreprendre toute démarche d’AP !
• Chez le patient en surpoids ou obèse, la présence fréquente d’autres facteurs de risque cardiovasculaire
que l’obésité (dyslipidémie, prédiabète, HTA, etc.) peut augmenter son niveau de risque cardiovasculaire
et justifie un avis médical préalable avec au minimum une évaluation de leur niveau de risque
cardiovasculaire avant de pratiquer une AP modérée à élevée (Cf. Guide de prescription de l’activité
physique et sportive chez les sujets porteurs de pathologies chroniques de l’HAS, 2018).
• Une atteinte coronarienne dépistée et prise en charge sur le plan thérapeutique sera chez le patient obèse
comme chez tout autre patient une indication d’activité physique adaptée.
• Même si les troubles cardiaques apparaissent parfois durant l’exercice, ceux-ci sont habituellement
précédés de signes précurseurs. Nous devons éduquer le patient à bien connaître les symptômes
indiquant la présence d’un trouble cardiaque et d’en tenir compte. Si le patient ressent l’un ou l’autre des
symptômes ci-dessous avant, durant ou immédiatement après une séance d’exercice, il doit en informer
et en discuter avec l’équipe soignante (coach et/ou médecin) avant de poursuivre le programme : douleur
ou malaise à la poitrine, à l’abdomen, au dos, au cou, à la mâchoire ou dans les bras; nausées durant ou
après l’exercice; essoufflement inhabituel durant l’exercice; étourdissements ou évanouissement; pouls
irrégulier (s’il est habituellement régulier durant l’exercice).
3 – Pathologies arthrosiques et activité physique chez l’obèse
• Les patients obèses souffrent souvent de douleurs sur les articulations en charge (dos, hanches, genoux
et chevilles).
• Les pathologies arthrosiques sont fréquentes chez les patients obèses. La prescription d’activité doit se
donner deux buts : réduire la surcharge pondérale et réduire les conséquences de la pathologie articulaire.
• La présence de pathologies de l’appareil locomoteur préexistantes n’est pas une contre-indication à la
pratique d’une activité physique, → elle peut simplement nécessiter quelques adaptations.
• Avant prescription d’un programme d’activité physique adapté chez un patient obèse, → un bilan

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musculosquelettique systématique doit être réalisé afin de mieux en préciser les modalités (activité aérobie
vs renforcement musculaire, travail en charge vs travail en décharge).
• Il faut privilégier la marche et les AP à faibles impacts articulaires (telles que le vélo). Le vélo à assistance
électrique permet une meilleure pratique chez le sujet en surpoids ou obèse.
• Lorsque ces activités sont impossibles, on aura recours aux renforcements musculaires segmentaires et
aux activités où le poids de corps est porté, Travail assis, couché ou AP en décharge (en piscine avec la
natation ou l’aquagym).
• Cette indication se heurte à une difficulté car la pratique de ce type d’activité, natation ou musculation
chez le patient obèse, nécessite un environnement particulièrement adapté sur le plan des installations, du
matériel et de la qualification des cadres éducateurs physiques. Il est nécessaire de promouvoir cette
possibilité d’accueil en agissant sur tous les acteurs du monde sportif.
• Paradoxalement, les patients en surpoids ou obèses qui maigrissent et qui participent à des programmes
d'AP peuvent éprouver une augmentation des douleurs, en particulier du dos. Cela est habituellement dû
à une redistribution des charges corporelles au niveau des vertèbres. Souvent ce problème est passager. Il
est important d'en informer le patient et de l’encourager à continuer ses AP.
• En fonction de la sévérité de l’obésité, l’augmentation de la masse corporelle réduit les capacités de
locomotion. Les activités physiques portées deviennent difficiles à réaliser lorsque l’IMC augmente. →
Donc travail assis, couché ou piscine …
• L’obésité induit des modifications de la biomécanique de la locomotion communément appelées « marche
en pingouin ». Ce type de marche est la conséquence d’oscillations pendulaires dans l’axe frontal, elle
augmente les contraintes mécaniques sur les deux articulations principales du membre inférieur, la hanche
et le genou.
• Associées aux effets de la surcharge pondérale sur les surfaces articulaires ces contraintes favorisent
l’apparition de douleurs articulaires et secondairement d’arthrose.
• En début de cure de réduction pondérale, il faut donc proposer des activités portées (donc travail assis ou
piscine …) ou des activités qui sollicitent préférentiellement les membres supérieurs.
• Un intérêt majeur sur le plan de la restauration des capacités locomotrices est également tiré de la pratique
des activités induisant un renforcement musculaire.
• Chez les patients obèses, la diminution spontanée des activités physiques réduit la masse musculaire. Il
faut donc privilégier le travail de renforcement musculaire qui va stimuler l’augmentation de la masse
musculaire et participer à la stabilisation des articulations des membres inférieurs.
4 – Contre-indications à la pratique de l’activité physique chez l’enfant obèse
• Chez l’enfant obèse, il existe encore moins de raisons que chez l’adulte de contre indiquer la pratique de
l’activité physique.
• L’examen statique doit rechercher des pathologies des cartilages de croissance et/ou des troubles statiques
(pieds plats, genu valgum, genu varum...).
• Même s’il existe peu de contre-indications cardiovasculaires, l’obésité chez l’enfant peut s’accompagner
d’une HTA et l’examen clinique doit être complet, renforcé si nécessaire d’un bilan paraclinique
(biologique, ECG ...).
5 – Risques liés aux contraintes environnementales
• Des précautions peuvent également être prises par rapport aux contraintes climatiques puisque l’obésité
peut causer des problèmes de thermorégulation et des précautions doivent être prises pour vérifier que les
conditions climatiques permettent une pratique sans risques.
• De plus, des boissons devront toujours être disponibles afin de permettre une hydratation convenable.
C- Bilan d’évaluation pré-activité physique
++++ Ill est primordial avant d’instaurer une activité physique adaptée. Il se termine par une conclusion.
Il permet de déterminer les objectifs à court et à long terme. Il nécessite par la suite une surveillance et
une réévaluation continue.
1- Gravité de l’obésité
• Forme clinique

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• Grade,
• Ancienneté : (âge de début, niveau d’évolution,
• Complications (connues et celles que nous allons rechercher)
• Cardio-vasculaires (Insuffisance coronaire, AOMI, Risque cardiovasculaire ; Ostéoarticulaires : Arthrose
• Comorbidités présentes : HTA ; Diabète ; Dyslipémies (HDL-cholestérol, triglycérides), ; Syndrome
métabolique
2- Examen clinique dans le bilan pré-activité physique
• Autres éléments en dehors de l’obésité mais qui vont impacter l’AP
• Examen Cardiovasculaire : Pression artérielle (couchée et debout et membre inférieur), Fréquence
cardiaque
• Recherche des contraintes orthopédiques : Mobilité articulaire (Arthrose) force musculaire
• Examen Respiratoire
• … vont impacter les réalisations
• ….
• Rôle du médecin ?
• Rôle du Spécialiste en APA ?
• Examen anthropométrique : Poids, Taille, IMC, Tour de taille, autres,
• L’examen clinique doit être complet à la recherche d’anomalies associées au surpoids :
• Examen ostéoarticulaire : limitation ou handicap fonctionnel ;
• Examen musculaire : masse maigre, force segmentaire ;
• Examen cardiovasculaire : (recherche d’une HTA mal contrôlée, évaluation risque cardiovasculaire) ECG
et échographie cardiaque si nécessaire ;
• Examen pulmonaire : questionnaire, examen clinique. Si anomalies : explorations fonctionnelles
respiratoires ;
• Examen visuel ;
• Examen neurologique (troubles de l’&équilibre, déficit neurologique) ;
3- Niveau de risque cardiovasculaire
• Le risque sera plus élevé si à l’obésité s’associent
• Tabagisme, Diabète déséquilibré, HTA non contrôlée, Dyslipidémie, Sédentarité
• Le risque cardiovasculaire
• Risque coronaire :
• Angor, Infarctus du myocarde : chez tous les Obèses, il est recommandé de surveiller les signes et
symptômes évocateurs d’ischémie myocardique silencieuse, tels qu’un essoufflement anormal ou des
palpitations lors d’une AP de faible intensité.
• Place de l’ECG et l’Epreuve d’effort
• Accidents vasculaires cérébraux : Accident vasculaires cérébraux ischémiques (AVCI transitoires, AVC
constitué : hémiplégie …
• AOMI : claudication intermittente, périmètre de marche, pouls faibles, souffle fémoral, Indice de pression
systolique …
Questionnaire sur l’aptitude à l’A.P. (Q-AAP)
• Dans certains cas, il est conseillé de passer un examen médical avant d’entreprendre un programme
régulier d’activités physiques.
• Le Q-AAP (questionnaire sur l’aptitude à l’activité physique) vise à mieux cerner les personnes pour qui
un examen médical est recommandé
• On demande au patient de lire attentivement (ou on lui pose les questions) et de répondre honnêtement à
chacune des 7 questions du Q-AAP.
• Si la réponse est oui à l’une de ces 7 questions
• Un avis médecin devient impératif avant de réaliser des tests d’évaluation de la forme et de la condition
physique ou même de réaliser ; un test médico sportif

• SCORE :
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• Risque d’accident cardio-vasculaire mortel à 10 ans
• Risque d’accident cardio-vasculaire mortel ou non à 5 ans
• SCORE2-OP juillet 2021
• Epreuve d’effort
• La réalisation d’une épreuve d’effort chez un patient en surpoids ou obèse avant une AP d’intensité élevée
n’est pas systématique.
• Elle est recommandée chez les patients en surpoids ou obèses avec un niveau de risque cardio-vasculaire
élevé ou très élevé, en lien avec d’autres facteurs de risque cardio-vasculaire associés, et pour des AP
d’intensité élevée.
• Elle peut être réalisée en cas de niveau de risque cardio-vasculaire modéré et pour des AP d’intensité
élevée (guide HAS, chapitre 5, tableau 10).

4- Pratiques des activités physiques et sédentarité voir anamnèse !
Outils, Transformation de cette variable en indice à multiplier par le métabolisme de base pour estimer
Les dépenses journalières ! (GPAQ…

5- Aptitudes physiques (Examen,


• Capacités Aérobies  Détermination de la consommation maximale d’oxygène (VO2 max.)
• Détermination de la FC maximale : Formules Astrand, Gellish, Karvonen ++++ : A partir de ce
calcul on détermine la FC cible qui permet d’atteindre un niveau d’intensité de l’activité estimé
faible, moyen ou intense
• La méthode de Karvonen : prend en compte la fréquence cardiaque au repos.
• Elle calcule la FC de réserve = FC Maximale – FC au repos
• Puis la FC cible = FC repos + x % de la FC réserve
• Tests de terrain : Léger (test navette) ; Léger – Boucher ; Cooper (test de marche 12 min.) ;
VAMéval ; Test de marche de 6 Minutes +++
• Tests en salle : Test de Ruffier ; Indice de de Ruffier-Dickson : Systolic Tension Test (STT) ; Step
Test
• Place ? Titre : Cradiofréquencemetre & Seuil de dyspnée
• Tests de force et capacités anaérobies
• Tonicité de la sangle abdomino-lombaire
• Force de serrage manuel (HandGrip)
• Tests de Bosco (Ergojump)
• Souplesse  Tests de flexibilité
• Evaluation de la sensation de fatigue : Piper +++ & Pichot
• Evaluation de la dyspnée
• Evaluation de la douleur : Echelle analogique de la douleur !

Chez l’obèse avec problèmes au niveau des genoux on peut recourir au Test de Ruffier Dickson modifié
(Chaise)

6- Conclusion de l’évaluation
• Rédiger un compte rendu ou conclusion
• Classer le patient
• Proposer, planifier puis programmer une activité physique adaptée et spécifique au patient qui est devant
nous !
• Surveiller et réévaluer les objectifs et les acquis périodiquement
Notions de phénotype fonctionnel
• Les différentes pathologies chroniques peuvent se présenter avec différents niveaux de gravité, d’atteinte
organique et de potentiel d’évolutivité.
• Les patients porteurs de ces pathologies ne peuvent ainsi être considérés comme une seule entité. Ils se
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présentent sous de multiples formes cliniques
• Celles-ci doivent être considérées non pas sous l’angle des atteintes organiques spécifiques de chacune
d’elles, mais par leurs conséquences sur les grandes fonctions qui déterminent l’autonomie des patients et
leur intégration sociale et dans leur environnement naturel.
• Ainsi à partir de différents niveaux d’altération des fonctions : locomotrices, cérébrales et sensorielles
(aux quelles on peut ajouter la perception de la douleur).
• On peut proposer 4 principaux phénotypes fonctionnels selon la limitation
– Aucune Minime Moyenne Sévère
Arbre décisionnel pour la prescription d’activités physiques spécifiques au patient obèse (Lecoute at al.
Mars 2015.
• L’équipe démarre par une évaluation de la tolérance à l’effort.
• Si elle est limitée le programme passe par une Réadaptation à l’effort physique par des exercices
d’intensité légère à modérée
• Si la tolérance à l’effort est normale le programme consiste en des activités à intensité modérée à
vigoureuse.
• L’évaluation de la composition corporelle permet de choisir entre les types d’AP.
▪ Masse maigre faible : Exercices de renforcement musculaire
▪ Masse maigre normale : Exercices qui diminuent la masse grasse

D- Autorisation médicale
• Le patient en surpoids ou obèse présente souvent des facteurs de risque cardio-vasculaire associés.
• Cela nécessite une évaluation médicale minimale, avec un calcul de son niveau de risque cardio-
vasculaire, avant de lui donner des conseils ou de prescrire une AP.
• Avant de commencer une AP d’intensité élevée
• Avant de commencer une AP d’intensité modérée
• Une consultation médicale d’AP peut aussi se justifier pour d’autres raisons
• Avant de commencer une AP d’intensité élevée → Une consultation médicale d’AP est préconisée chez
les patients en surpoids ou obèses avec un risque cardio-vasculaire modéré, élevé ou très élevé, est
conseillée en cas d’obésité sévère (IMC ≥ 35).
• Avant de commencer une AP d’intensité modérée, telle que la marche et la natation ou une autre
activité aquatique (aquagym) → Le patient en surpoids ou obèse inactif avec un risque cardio-vasculaire
élevé ou très élevé peut bénéficier d’une consultation médicale d’AP
• Une consultation médicale d’AP peut aussi se justifier pour d’autres raisons, telles qu’un besoin
d’accompagnement plus important ou la présence de troubles musculo-squelettiques qui peuvent
nécessiter de rassurer, de motiver et d’orienter le patient vers des AP adaptées ou du sport-santé.
• L’épreuve d’effort
• La réalisation d’une épreuve d’effort chez un patient en surpoids ou obèse avant une AP d’intensité élevée
n’est pas systématique.
E- A.P. proprement dite
L’activité physique régulière et adaptée présente de multiples intérêts. Ses bienfaits doivent être connus,
et mis en avant. Le faible cout qu’elle exige, et l’efficacité reconnue dont elle fait preuve en font un des vecteurs
principaux du traitement de l’obésité. Son efficacité sera d’autant plus grande si elle est associée à une diététique
adaptée et à un engagement mental.
Bilan pré-activité physique :
Evaluer le grade de l’obésité, le niveau de risque cardiovasculaire, l’aptitude physique et la pratique réelle
des activités physiques afin de proposer une activité physique adaptée, progressive et réaliste avec des objectifs
mesurables. Une surveillance et une réévaluation périodique et continue est nécessaire.
• Bilan anthropmétrique,
• Bilan clinique : appareils : Cardiovasculaire ; Respiratoire ; Locomoteur
• Bilan paraclinique : ECG de repos, exploration de la fonction ventilatoire, NFS…

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• L’activité physique recouvre un domaine plus large que celui de la seule pratique sportive. Elle
inclut : Activités professionnelles ; Scolaires ; Activités de la vie domestique ; Déplacements ;
Transport ; Loisirs : activités structurées ou non structurées
• Evaluer l’aptitude physique : Capacités Aérobies  Détermination de la consommation maximale
d’oxygène (VO2 max.) ; Tests de force et capacités anaérobies ; Souplesse  Tests de flexibilité ;
Autres…

Activité physique :
Ainsi, les recommandations destinées à éviter une prise ou un regain de poids encouragent la
prescription d’activités physiques aérobies sont plus exigeantes que celles associées aux bénéfices de santé en
général et cardiovasculaires (30 minutes la plupart des jours de la semaine).
Elles préconisent d’accomplir quotidiennement l’équivalent d’une marche à allure modérée durant 60
à 90 minutes ou d’une activité intense comme le jogging durant 35 minutes afin de stabiliser une perte de poids.
En ce qui concerne la prévention de la transition de la catégorie « poids santé » à « surpoids » et de
« surpoids » à « obésité », il est recommandé de pratiquer une activité modérée durant 45 à 60 minutes.
Idéalement, il s’agit de dépenser de 300 à 500 kcal/séance par l’activité physique, ce qui représente une dépense
de 1500 à 2500 kcal/semaine, ceci en association avec une alimentation adaptée.
Finalement, il semblerait que la combinaison d’une activité aérobie à un programme de renforcement
musculaire soit plus avantageuse que la pratique unique d’une activité aérobie au niveau de la composition
corporelle.
Il faut cependant remarquer que l’exercice seul ne peut pas amener une perte de poids significative et
importante. En effet, le coût énergétique de l’effort musculaire est faible comparativement à la dépense
énergétique d’une journée.
Par conséquent, il serait nécessaire de prescrire plusieurs heures d’entraînement intensif par jour afin
d’obtenir une perte de poids considérable, ce qui serait difficilement envisageable et tolérable pour la plupart des
patients. Néanmoins, l’entraînement physique modifie la répartition des graisses corporelles en favorisant la
masse maigre et en diminuant la masse grasse. Il diminue également la graisse viscérale. Enfin, l’activité physique
régulière à une intensité modérée permet d’améliorer d’autres paramètres chez les individus obèses ou en surpoids
: les taux sanguins d’insuline et de leptine.
Quel type d’activité physique ?
Toujours envisagée après évaluation médicale : type et intensité de l’activité en tenant compte des désirs du patient
mais surtout de son état de santé
• Le type d’activité :
• L’intensité de l’exercice : Plus l’intensité de l’exercice augmente, plus on dépense de l’énergie mais ce ne
sont pas les mêmes sources d’énergie utilisées. Pour utiliser le maximum d’acides gras sanguins il faut
faire un exercice entre 40 et 55%PM
• La durée de l’exercice : Plus la durée de l’exercice se prolonge, plus on consomme d’acides gras. Pour
utiliser le maximum d’acides gras sanguins il faut faire un exercice qui dépasse les 90 minutes
• La fréquence minimale recommandée :
1- Caractéristiques de l’AP
• Mnémotechnique : FITT
• Intensité
– Comment mesurer l’intensité : Fréquence cardiaque à l’entrainement ; Equivalent métabolique ;
Score de fatigue ; Seuil ventilatoire
– L’intensité de l’exercice préconisée : faible au début, puis progressivement croissante et adaptée
au contexte personnel de sédentarité, pour aboutir à 60 à 75 % voire à 80 à 85 % de la puissance
max aérobie ou fréquence cardiaque maximale théorique
• Durée = Temps
– Les exercices peuvent être réalisés d'une manière continue (de 20 à 60 minutes) ou d'une manière
fractionnée par intervalles de 10 min avec un cumul journalier d'au moins 20 minutes.
– La durée est inversement proportionnelle à l'intensité, plus l'intensité est élevée, plus la durée est
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limitée, cette charge de travail (intensité × durée) doit représenter au minimum 1000 à 2000 kcal
par semaine.
– La durée de l’exercice recommandée est : plus de 60 à 90 mn pour induire les effets métaboliques
favorables avec une période d’échauffement et de récupération active avant et après l’exercice
(5 à 10 mn) pour : diminuer les douleurs musculaires et ostéoarticulaires ; Au moins 30 min/jour,
par tranches d’au moins 10 min.

• Type
– Travail en endurance (en décharge) : Les principales activités recommandées sont : la marche
rapide, la course à pied, le cyclisme, la natation et l'aviron.
– Activité de musculation et travail en résistance :
– Ce type de travail doit être progressif.
– Les recommandations sont de 2 à 3 séries chacune composées de 8 à 10 répétitions continues,
concernant les principaux groupes musculaires 2 à 3 fois par semaine.
– Les étirements : devront accompagner toutes les séances (travail en endurance et en force).
– Ce programme doit concerner les membres inférieurs (chaîne antérieure et postérieure) et les
membres supérieurs (épaule, bras et avant-bras).
– Le membre doit être étiré proche de la zone maximale tolérée, la position maintenue de 10 à 30
secondes.
– Le nombre de répétitions n'a pas été scientifiquement étudié, il semble cependant que pour une
chaîne musculaire donnée l'effet optimal soit obtenu après quatre répétitions de l'étirement (Taylor
et al., 1990).
– Intérêt de l’Entraînement continu à intensité modérée (ECIM) vs Entraînement par intervalles à
haute intensité (EIHI)

• Substrats énergétiques
• Timing, Fréquence minimale recommandée
• Comment mesurer l’impact : Fatigue ?
– Préciser le degré de douleur et de fatigue !
– Exemple : Echelle de Piper
2- Activités physiques en pratique
• Définition des objectifs et prescription adaptée
• Activité régulière
• La régularité et l'assiduité sont deux notions extrêmement importantes, après deux semaines d’arrêt
apparaît une modification significative des paramètres cardiorespiratoires conduisant au retour à
la case de départ (pré entraînement). Le maintien d’une activité minimale va ralentir ces effets.
• Avec au moins 3 séances à des jours différents par semaine, en visant la pérennité
• Activité adaptée
• Au Client (patient), ses goûts (le plaisir est recherché), ses habilités, capacités et potentialités
physiques, mentales, sociales et culturelles, ainsi qu’aux objectifs personnalisés que l’équipe
soignante lui a assigné (ses besoins).
• Pour un sujet souffrant de pied plat, ou une arthrose, → privilégier des A.P. en décharge ou assises
: cyclisme, Kayak, natation, renforcement musculaire assis ou allongé.
• Souffrant d’une maladie respiratoire, privilégier : des exercices de marche à basse intensité 4-5
km/h.
• Et respectant les incapacités fonctionnelles du sujet tout en essayant de les faire diminuer
(renforcer les muscles quadriceps chez les gonarthrosiques …)

• Effet dose-réponse
• Progression :
• L’intensité devrait être faible au départ surtout chez les sujets déconditionnés.
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• Après quelques semaines l’intensité augmente pour qu’elle soit modérée à élevée.
• Avec une charge initiale très faible et une progression des charges d’entrainement par paliers de
15 jours minimum
• Une intensité élevée au départ risque d’être dangereuse et de démotiver le sujet
• Pyramide
• Chez les patients inactifs : Lutter contre la sédentarité
• Le comportement sédentaire : ensemble de comportements au cours desquels la position
assise ou couchée est dominante et la dépense énergétique très faible, voire nulle.
• Occupations pour lesquelles la dépense énergétique est de l’ordre de 1 à 1,5 METs
• Chez les patients déjà actifs
• Progression alternance
• « Start to run » « Commencez à courir »
• « Interval training »
• Entraînement fractionné ou par intervalles ou intermittent ou par répétitions
• « Fartlek «
• Précautions = Activité sécurisante
• Toujours envisagée après évaluation « médicale » (je dirais sanitaire)
• Tenir compte des désirs de l’obèse et de son état de santé
• Activité physique en présentiel ou à distance ;
• Auto exécutée par le patient ; &
• Supervisée &
• Connectée ?
• En plein air ou au sein d’un club de sport ;
• Adaptation du programme d’activité physique
• Ne pas se fixer des objectifs inaccessibles
 mise en situation d’échec
• Adaptation très progressive de la durée de l’intensité en fonction des résultats et des difficultés
rencontrées
• Les activités proposées devront garantir
• La sécurité du patient
• Connaître les signes précurseurs d’une ischémie coronaire
• Pour tous les obèses, il est recommandé de surveiller les signes et symptômes évocateurs
d’ischémie myocardique silencieuse, lors d’une AP de faible intensité, tels qu’un
essoufflement anormal ou des palpitations
• → Avis médical impératif &
• Progresser plus lentement dans le planning &
• Chez le coronarien obèse : remise en forme progressive en présence d’un cardiologue
• L’efficacité de l’entraînement
• L’adhésion au programme
• Hydratation
• Suivi
• Carnet de suivi des activités physiques effectuées au cours de la semaine
• Il s'agit là d'une étape essentielle. Il faut revoir le patient très régulièrement et évaluer son activité
à l'aide des outils que nous avons décrits, plus particulièrement les carnets ou journaux d'activité
et le podomètre (un traqueur d’activité, ou une application qui mesure …).
• Il faut : Contrôler le poids la masse grasse ; Effets positifs ? ; Effets négatifs ?
• La consultation (médecin et spécialiste de l’APA) permet également de s'assurer que les objectifs,
les conseils et la prescription d'activité physique sont toujours adaptés à la situation et à l'état de
santé du client (patient) et de les ajuster ou les réexpliquer si nécessaire.
• Il est particulièrement important de prendre en compte très régulièrement : l'évolution du poids,
des capacités fonctionnelles et perceptives, la motivation et l'évolution des intérêts et des goûts du
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client, et bien entendu sa situation globale (médicale, nutritionnelle et psychosociale).
• Le but étant bien entendu d'assurer au client, non seulement le meilleur état de santé, mais
également la meilleure qualité de vie possible.
• Avant chaque séance : Réévaluer la motivation actuelle ! Préciser le degré de douleur et de fatigue
! Echelle de Piper Echelle de de Pichot Echelle de Borg Echelle Visuelle Analogique (EVA)

3- Recommandations de la HAS Française
• La prescription des activités physiques adaptées chez le patient en surpoids ou obèse
• 1- Activités en endurance
• 3 à 7 jours /semaine à intensité modérée puis élevée et en absence de contre-indication
• 10 à 60 minutes en continu ou en fractionné
• Podomètre, traqueur ou Appli pour objectiver les progrès
• Exemples : marche, tapis roulant, ergomètre, vélo, natation, aquabike…
• 2- Activités en renforcement musculaire
• 2 à 3 jours /semaine non consécutifs et en absence de contre-indication
• Commencer par de faibles intensités
• 1 à 4 séries de 8 à 12 répétitions à intensité modérée en sollicitant les grands groupes musculaires
• 8 à 10 exercices en augmentant le nombre d’exercices progressivement en fonction de tolérance
• Exemples : Circuit training, bandes élastiques, …….
• 3- Assouplissements
• 2 à 3 jours /semaine avant ou après le renforcement musculaire
• Etirements jusqu’au point de tension avec petit inconfort
• Statiques de 10 à 30 secondes
• 2 à 4 répétitions pour chaque exercice
• 4- Mobilité active au quotidien
• Tous les jours au moins 30 minutes à intensité modérée
• Multiplier les activités afin de fidéliser la pratique
• Objectif motivationnel en définissant un nombre de pas quotidien + 10 000 pas/jour mini avec
l’aide d’un podomètre, traqueur ou Appli de santé
• Exemples : Marcher, faire ses courses, monter les escaliers, jardinage, ménage ……….

Conclusion
• Chez l’obèse la pratique d’une activité physique adaptée et régulière constitue un élément important du
projet thérapeutique.
• Elle peut retarder l’apparition d’un diabète chez les sujets à risque.
• Dans tous les cas, une évaluation médicale (sanitaire) est indispensable et permet la prescription d’un
programme d’entraînement adapté à la condition physique du patient.
• Aucune pathologie n’interdit définitivement toute forme d’Activité physique
• Ce n’est pas l’AP qui est bénéfique → C’est la sédentarité qui est maléfique
• Un effort doit être fait à l’échelle nationale pour que les Médecins soient Formés et Convaincus à la
prescription de l’AP aux obèses (Malades chroniques)
• Sport sur ordonnance
• Sport n’élimine pas facilement les effets néfastes de la sédentarité
• On a depuis longtemps un médicament idéal : efficace, sans effets secondaires, et gratuit !
• Les professionnels de l’AP formés à l’APA doivent promouvoir leur savoir-faire au profit du patient
marocain !

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