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Introduction
• Importance du problème : OMS : cibles volontaires mondiales de la lutte contre les maladies non
transmissibles pour 2025 :
• Objectif 3 : Reduction relative de 10% de la prévalence du manque d’exercice physique ;
• Objectif 7 : Arrêt de l’augmentation du diabète et de l’obésité
La surcharge pondérale ou excès pondéral est très fréquent.
Sa définition se rapporte à l’IMC : surpoids (25 ≥ IMC < 30 kg/m²)
Sa prise en charge doit être la plus rapide et la plus efficace possible avant le passage à l’obésité.
L’excès pondéral est un facteur de risque de diabète.
Par comparaison avec des sujets non diabétiques, la prévalence du diabète était 2,5 fois plus élevée chez
les hommes en surpoids et 3 fois plus élevée chez les femmes en surpoids.
I- Epidémiologie de l’obésité
• L’obésité est reconnue comme une maladie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) depuis 1997,
Il s’agit actuellement d’une épidémie mondiale. En effet, elle concerne 400 millions de personnes dans le
monde, soit 7% de la population mondiale selon les données OMS.
L’obésité : Une maladie qui ne touche pas que les adultes !
En 2014, l’OMS dénombre dans le monde, 1,9 milliards d’adultes en surpoids et 600 millions définis
comme "obèses". Depuis 1980, le nombre de cas d'obésité a été multiplié par deux.
A l’échelle mondiale : L'obésité aujourd'hui concerne la quasi-totalité de la planète. Selon l’OMS, 35 %
des adultes dans le monde sont atteints d’obésité ou de surpoids.
Au Canada : Plus des deux tiers des hommes canadiens (68%) et plus de la moitié des femmes canadiennes
(54%) sont en surpoids ou obèses
Environ deux tiers des adultes qui sont en surpoids et obèses étaient dans la gamme de poids sain à
l'adolescence, mais ont pris du poids à l'âge adulte (environ 0,5 à 1,0 kg / 2 années en moyenne)
Contexte
Au Maroc l’enquête STEPWISE 2018 : 20% des marocains sont obèses et 53% ont un surpoids.
Enfant
• Au Maroc l’enquête STEPWISE 2018
• Chez les enfants de moins de 5 ans on observe que :
– 14 % ont un surpoids ;
– 5,4% sont obèses.
Adulte
• Au Maroc l’enquête STEPWISE 2018
• Chez les adultes âgés de 20 ans, il a été constaté que :
– 16,1% sont obèses dont
• 21% de femmes et
• 8% des hommes ;
– 28% ont un surpoids dont
• 30% de femmes et
• 25,5% des hommes.
II- Définition
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit L’obésité comme « une accumulation anormale ou
excessive de graisse corporelle (tissus adipeux) qui peut nuire à la santé ».
L'obésité correspond à un excès de masse qui entraine des inconvénients pour la santé et réduit l'espérance
de vie. Au-delà de la nutrition et de la génétique, de nombreux facteurs environnementaux (le stress, le sommeil,
certains médicaments, des virus, la composition de la flore intestinale, l’exposition à des polluants) semblent en
effet impliqués dans l'installation de cette maladie chronique.
L'obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Ce déséquilibre aboutit à une
augmentation des réserves stockées dans le tissu graisseux, ce qui entraîne de nombreuses complications.
L’indice de masse corporelle (IMC) est le principal indicateur permettant de déceler l’obésité ou le
surpoids chez un adulte :
On considère qu’une personne est en surpoids lorsque son IMC se situe entre 25 et 30.
Une personne est considérée comme obèse lorsque son IMC est supérieur ou égal à 30.
Evaluation de l’état trophique : Hypotrophie, dénutrition ; Normal ; Excès et obésité
IMC
Valeur d’IMC (kg/m2) chez l’adulte Signification
≤ 18,5 Maigreur
18,5-24,9 Poids normal
25-29,9 Surpoids = Excès pondéral = Embonpoint
IV- Physiopathologie
A-. Le déséquilibre de la balance énergétique
• L'obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques.
• Ce déséquilibre aboutit à une augmentation des réserves stockées dans le tissu adipeux, ce qui entraîne
de nombreuses complications.
Pas que cela ::::::
B-. Les adipocytes
• Les adipocytes
• L’obésité est une maladie des tissus adipeux (graisseux). Ces tissus contiennent des cellules qui stockent
des réserves énergétiques sous la forme de graisses : les adipocytes blancs et bruns.
– Les adipocytes blancs ont une grande vacuole composée à 95% de triglycérides. Sa taille
imposante repousse les organites, le noyau et le cytoplasme à la périphérie cellulaire. ;
– Les adipocytes bruns contiennent plusieurs petites vacuoles de lipides, avec un noyau qui reste
central et n’est pas comprimé.
• La masse du tissu adipeux s’accroit
– non seulement par l’augmentation du volume des adipocytes,
– mais aussi par l’augmentation du nombre d’adipocytes qui la compose.
C-. Autres aspects
• Génétique
• Déséquilibre : Entrées → Sorties
• Biodisponibilité des aliments et des dépenses énergétiques
• Microbiote
• Métabolisme énergétique
V- Evolution
• Poids normal Excès pondéral
• Obésité grade 1 Grade 2 Grade 3
VII- Conséquences
L’obésité dégrade considérablement la qualité de vie et peut avoir de graves conséquences sur la santé avec
diverses maladies, des handicaps et une diminution de l’espérance de vie.
A Une réduction de l’espérance de vie
• La courbe en J. plus l’IMC est bas plus l’Esperance de vie diminue essentiellement chez le sujet âgé et plus
l’IMC augmente plus l’espérance de vie diminue essentiellement chez les adultes âgés de moins de 60 ans
B Complications cardio-vasculaires
• Une personne souffrant d’obésité présente 6 fois plus de risque d’un problème cardiaque.
Module 16 : Activité Physique et Maladies métaboliques 2023-2024 : Dr. Saïd EL KETTANI
• Hypertension artérielle : est plus fréquente chez les personnes obèses.
• Maladies thromboemboliques : artériopathie oblitérante des membres inférieurs, insuffisance
coronarienne avec risques d’infarctus du myocarde
• La maladie coronaire est nettement plus fréquente chez les obèses, surtout en cas d’obésité abdominale.
Dans la Nurses Health Study, le risque de développer une maladie coronaire est multiplié par 3,3 en cas
de IMC > 29, et par 1,8 en cas de IMC entre 25 et 29 (par rapport aux femmes avec IMC < 21)
C Complications pulmonaires
• Dyspnée d’effort (difficulté à reprendre son souffle)
• Ronflement
• Apnée du sommeil : l’apnée du sommeil est fréquente chez des personnes souffrant d’obésité. (Qui
touchent 1/3 des personnes obèses). Cela peut entrainer fatigue, baisse de l’attention mais aussi des soucis
cardiaques.
• Insuffisance respiratoire : toute activité demandant plus d’oxygène, la gêne respiratoire peut être
importante, altérant l’activité du sujet.
D Complications endocriniennes et métaboliques.
• Taux élevé de cholestérol dans le sang : taux qui prédispose à un problème cardiaque ou une pathologie
des vaisseaux sanguins.
• Diabète de type 2 : une personne souffrant d’obésité a 10 fois plus de risque de développer un diabète de
type 2 (aux Etats-Unis, le diabète de type 2 est la troisième cause de décès.
• Troubles de l’ovulation chez la femme avec souvent un syndrome des ovaires multi kystiques.
• Des anomalies de la fertilité.
E Complications ostéoarticulaires
• Usure de certaines articulations : usure au niveau des hanches, genoux, chevilles et des pieds qui doivent
supporter la plus grande partie du poids du corps.
• Les risques arthrose sont accentués avec un vieillissement prématuré pouvant entrainer une invalidité.
• Usure prématurée de la colonne vertébrale : arthrite, hernie, sciatique peuvent être une conséquence de
l’obésité.
F- Risque de Cancers
– Augmentation du risque de cancer (niveau de preuve qualifié de convaincant ou probable) : de l’œsophage,
du pancréas, du côlon-rectum, du sein après la ménopause, de l’endomètre (muqueuse recouvrant l'intérieur
de l’utérus) et du rein
• Augmentation du risque de cancer (niveau de preuve qualifié de probable) : de la vésicule biliaire,
de l’ovaire, du foie, les cancers hématopoïétiques et le cancer de la prostate au stade avancé.
• Augmentation du risque de cancer est suggéré : les cancers de l’estomac proximal (cardia) et de la
thyroïde.
• Qualifié Non concluant : les cancers du testicule, de la prostate (chez l’homme, au stade avancé), de
l'estomac distal et pour le mélanome. Surpoids et obésité semblent également majorer les risques de
récidives (sein, endomètre, colorectal), de seconds cancers et de mortalité globale ou par cancer.
G Autres complications
• Maladie de la vésicule biliaire : la maladie de la vésicule biliaire est plus fréquente chez les personnes
obèses, en partie en raison des multiples régimes.
• Incontinence à l'effort : comme dans certaines grossesses, l’abdomen volumineux peut entraîner une
incontinence occasionnelle (en toussant, éternuant, riant…)
• Stase veineuse : le poids peut provoquer œdème et fragilisation de la peau dans les veines de la jambe
• Augmentation du risque de cancer du côlon et du sein
• Favoriser l’apparition d’une dépression.
– 8- Evaluation de l’état psychique et motivationnel pour comprendrez ce chapitre il faut revoir les
Motivations pour perdre du poids
Motivations officielles et conscientes
1- La santé
Nous avons vu les différentes conséquences ou complications de l’obésité. Les éviter sera une bonne
motivation. La santé constitue donc une motivation légitime et utile à la perte de poids.
2- La forme physique, le bien-être
Perdre du poids participe effectivement à la santé physique et au bien-être. C’est également une motivation
importante
3- Améliorer son image auprès des autres
Il s’agit d’une motivation fréquente.
4- Améliorer l’image et l’estime de soi
Une perte de poids peut apporter un sentiment de réassurance, souvent temporaire de la confiance en soi. Une
évolution psychologique parallèle est nécessaire pour un résultat durable.
Ces quelques exemples de motivation sont fondés et peuvent constituer des objectifs. Mais, comme le
démontrent l’importance et la quantité des problèmes de poids, ils ne se suffisent que rarement à eux-mêmes.
L’approche psychologique de la perte de poids trouve là son utilité et son importance : elle permet d’établir les
fondements d’un changement adapté, écologique (respectant l’équilibre de l’individu) et durable.
B- Examen physique
– 1- Qu’est ce qui est du ressort du médecin ? Et qu’est ce qui est du ressort du spécialiste en APA ?
– Mesures anthropométriques (Poids, taille : équilibre staturo- pondéral)
– Poids, Taille : IMC ne pas oublier ses limites !
– La mesure du tour de taille : il sera mesuré sur un patient en sous-vêtements grâce à un mètre ruban
qui passera par deux points situés entre les dernières côtes et les épines iliaques antérosupérieures.
On parle d'obésité abdominale pour une tour de taille supérieur à 88 cm chez les femmes, et à 102
cm chez les hommes.
– Le tour de taille a surtout de la valeur pour les IMC < 35 kg/m2 ;
– Examen médical :
– Cardiovasculaire : Examen cardio-vasculaire : recherche d’un souffle, trouble du rythme, pouls
distaux ; la mesure de la pression artérielle, avec un brassard adapté à la circonférence du bras des
patients obèses ;
– Ostéoarticulaire : Appareil locomoteur : orienté en fonction de l'âge et des articulations
– Respiratoire : Appareil respiratoire : recherche de râles, déformations thoraciques
– La recherche de signes cliniques d'obésités secondaires
– Aptitude et Capacité physiques
– Force musculaire
– Aptitudes cardiovasculaires : Test de marche de 6 minutes ; Epreuve de Ruffier-Dickson ; …
– Equilibre, Coordination, Souplesse
E- Comorbidités
– La présence de pathologies diverses associées à l’obésité (et compliquant celle-ci), aggravent
sérieusement la mortalité. Ces pathologies associées sont :
1- L’insulinorésistance, provoquée chez l’obèse par plusieurs mécanismes : l’augmentation des
acides gras libres, l’augmentation du TNF- α, les anomalies des lipides plasmatiques (augmentation
des triglycérides et baisse du HDL-C), enfin des anomalies génétiques concernant en particulier les
récepteurs β-adrénergiques.
– Toutes ces causes d’insulinorésistance sont surtout nettes dans les obésités abdominales.
– L’insulinorésistance comporte un risque accru de maladies cardiovasculaires ischémiques ;
2- Le diabète sucré complique l’insulinorésistance après un délai plus ou moins long.
– C’est un diabète de type 2, dont l’incidence augmente avec le degré d’obésité.
– Chez les Indiens Pima, groupe particulièrement exposé génétiquement au diabète, on observe une
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prise de poids moyenne de 30 kg dans les années précédant le diagnostic de diabète ;
3- l’hypertension artérielle est souvent constatée chez les obèses, surtout lorsqu’il s’agit d’obésité
abdominale. L’insulinorésistance de ces patients joue probablement un rôle étiologique prépondérant
dans la survenue de l’hypertension.
– Une perte de poids est régulièrement accompagnée d’une baisse de la pression artérielle ;
4- Les dyslipidémies sont fréquentes dans les obésités abdominales, associant des augmentations du
cholestérol total, du LDL-C, du VLDL-C, des triglycérides et une baisse du HDL-C.
– Elles aggravent le risque de maladies cardiovasculaires ischémiques ;
5- Pathologies respiratoires
– L’apnée du sommeil est la plus importante pathologie respiratoire associée à l’obésité. Elle est
définie par un arrêt du flux aérien pendant au moins 10 sec. Plus de 5 fois par heure de sommeil.
La prévalence de l’apnée du sommeil atteint 40 % des obésités importantes. Cliniquement, elle se
manifeste par : ronflements, apnées constatées par l’entourage, somnolence diurne, céphalées,
troubles de l’attention et de la mémoire. Il existe une hypoxémie nocturne, qui peut être
responsable d’hypertension artérielle systémique ou pulmonaire, de troubles du rythme cardiaque
et surtout de mort subite. Le diagnostic repose sur l’enregistrement polysomnographique. Le
traitement consiste essentiellement en oxygénation nocturne à pression positive (CPAP) ;
– Le syndrome d’hypoventilation alvéolaire est la deuxième complication, fréquente, de l’obésité,
et associe hypoxémie et hypercapnie.
X- Prévention
Prévention collective et individuelle
La prévention de l’obésité est l’une des priorités de santé publique. Prévention primaire (excès pondéral,
sédentarité), voire primordiale, secondaire (éviter les complications)
La vigilance doit débuter dès l’installation d’un excès pondéral !
Au quotidien, il est recommandé d’adopter certains gestes :
• Activité physique : pratiquer une activité sportive régulière : 30 minutes de sport par jour permettent de
réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète. Une pratique sportive plus soutenue peut-
être nécessaire en cas de surpoids avéré
• Nutrition :
o Avoir une alimentation diversifiée et équilibrée
o Limiter sa consommation de graisses saturées
o Limiter sa consommation de sucres et de sel
o Consommer des fruits et des légumes quotidiennement
o Augmenter la consommation de calcium chez les enfants
• Surveillance ; suivre régulièrement l’évolution de la courbe de poids des enfants et des adolescents est un
moyen de prévention contre l’obésité
B- Education thérapeutique
• Il est recommandé d'établir avec le patient un parcours de soins personnalisé ou de proposer au patient
d'entrer dans un programme d'ETP.
• Un tel programme d'ETP est fondé sur : une analyse des besoins et des attentes du patient (élaboration du
diagnostic éducatif) ; la définition d'un programme personnalisé comprenant les compétences les plus
utiles à acquérir et les priorités d'apprentissage ; la planification et la mise en œuvre de séances d'éducation
thérapeutique individuelles ou collectives (ou en alternance) ; l'évaluation des compétences acquises et du
déroulement du programme.
• Ce programme a pour objectif d'aider le patient à acquérir des compétences visant notamment à : modifier
ses habitudes et son comportement alimentaire dans la perspective de stabiliser puis de perdre du poids ;
planifier un programme d'activité physique.
C- Objectifs
• Pour les patients ayant une obésité, il est recommandé d'avoir pour objectif une perte pondérale de 5 % à
15 % par rapport au poids initial et de prendre en charge les comorbidités associées.
• Le projet vise un objectif de perte de poids de 5 à 10 % du poids corporel sur une période de 6 mois, qui
selon l’HAS Française, permettrait une amélioration de l’état de santé. Cependant, la stabilisation poids
est déjà un objectif intéressant pour les personnes ayant une obésité et qui sont en situation d’échec
thérapeutique.
• Il est recommandé d'établir avec le patient des objectifs de réduction pondérale réalistes (avec en moyenne
une perte de poids de 1 à 2 kg par mois), en définissant des moyens adaptés dans le cadre d'un contrat
thérapeutique.
• Phase d’amaigrissement Puis phase de stabilisation
• La phase d’amaigrissement peut comporter plusieurs phases ? chacune comporte une phase de
baisse de 10% sur 6 mois et une phase de stabilisation qui peut durer 4 à 6 mois puis on refait les
calculs pour une nouvelle baisse de 10 % etc.
•
6- Conclusion de l’évaluation
• Rédiger un compte rendu ou conclusion
• Classer le patient
• Proposer, planifier puis programmer une activité physique adaptée et spécifique au patient qui est devant
nous !
• Surveiller et réévaluer les objectifs et les acquis périodiquement
Notions de phénotype fonctionnel
• Les différentes pathologies chroniques peuvent se présenter avec différents niveaux de gravité, d’atteinte
organique et de potentiel d’évolutivité.
• Les patients porteurs de ces pathologies ne peuvent ainsi être considérés comme une seule entité. Ils se
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présentent sous de multiples formes cliniques
• Celles-ci doivent être considérées non pas sous l’angle des atteintes organiques spécifiques de chacune
d’elles, mais par leurs conséquences sur les grandes fonctions qui déterminent l’autonomie des patients et
leur intégration sociale et dans leur environnement naturel.
• Ainsi à partir de différents niveaux d’altération des fonctions : locomotrices, cérébrales et sensorielles
(aux quelles on peut ajouter la perception de la douleur).
• On peut proposer 4 principaux phénotypes fonctionnels selon la limitation
– Aucune Minime Moyenne Sévère
Arbre décisionnel pour la prescription d’activités physiques spécifiques au patient obèse (Lecoute at al.
Mars 2015.
• L’équipe démarre par une évaluation de la tolérance à l’effort.
• Si elle est limitée le programme passe par une Réadaptation à l’effort physique par des exercices
d’intensité légère à modérée
• Si la tolérance à l’effort est normale le programme consiste en des activités à intensité modérée à
vigoureuse.
• L’évaluation de la composition corporelle permet de choisir entre les types d’AP.
▪ Masse maigre faible : Exercices de renforcement musculaire
▪ Masse maigre normale : Exercices qui diminuent la masse grasse
D- Autorisation médicale
• Le patient en surpoids ou obèse présente souvent des facteurs de risque cardio-vasculaire associés.
• Cela nécessite une évaluation médicale minimale, avec un calcul de son niveau de risque cardio-
vasculaire, avant de lui donner des conseils ou de prescrire une AP.
• Avant de commencer une AP d’intensité élevée
• Avant de commencer une AP d’intensité modérée
• Une consultation médicale d’AP peut aussi se justifier pour d’autres raisons
• Avant de commencer une AP d’intensité élevée → Une consultation médicale d’AP est préconisée chez
les patients en surpoids ou obèses avec un risque cardio-vasculaire modéré, élevé ou très élevé, est
conseillée en cas d’obésité sévère (IMC ≥ 35).
• Avant de commencer une AP d’intensité modérée, telle que la marche et la natation ou une autre
activité aquatique (aquagym) → Le patient en surpoids ou obèse inactif avec un risque cardio-vasculaire
élevé ou très élevé peut bénéficier d’une consultation médicale d’AP
• Une consultation médicale d’AP peut aussi se justifier pour d’autres raisons, telles qu’un besoin
d’accompagnement plus important ou la présence de troubles musculo-squelettiques qui peuvent
nécessiter de rassurer, de motiver et d’orienter le patient vers des AP adaptées ou du sport-santé.
• L’épreuve d’effort
• La réalisation d’une épreuve d’effort chez un patient en surpoids ou obèse avant une AP d’intensité élevée
n’est pas systématique.
E- A.P. proprement dite
L’activité physique régulière et adaptée présente de multiples intérêts. Ses bienfaits doivent être connus,
et mis en avant. Le faible cout qu’elle exige, et l’efficacité reconnue dont elle fait preuve en font un des vecteurs
principaux du traitement de l’obésité. Son efficacité sera d’autant plus grande si elle est associée à une diététique
adaptée et à un engagement mental.
Bilan pré-activité physique :
Evaluer le grade de l’obésité, le niveau de risque cardiovasculaire, l’aptitude physique et la pratique réelle
des activités physiques afin de proposer une activité physique adaptée, progressive et réaliste avec des objectifs
mesurables. Une surveillance et une réévaluation périodique et continue est nécessaire.
• Bilan anthropmétrique,
• Bilan clinique : appareils : Cardiovasculaire ; Respiratoire ; Locomoteur
• Bilan paraclinique : ECG de repos, exploration de la fonction ventilatoire, NFS…
Activité physique :
Ainsi, les recommandations destinées à éviter une prise ou un regain de poids encouragent la
prescription d’activités physiques aérobies sont plus exigeantes que celles associées aux bénéfices de santé en
général et cardiovasculaires (30 minutes la plupart des jours de la semaine).
Elles préconisent d’accomplir quotidiennement l’équivalent d’une marche à allure modérée durant 60
à 90 minutes ou d’une activité intense comme le jogging durant 35 minutes afin de stabiliser une perte de poids.
En ce qui concerne la prévention de la transition de la catégorie « poids santé » à « surpoids » et de
« surpoids » à « obésité », il est recommandé de pratiquer une activité modérée durant 45 à 60 minutes.
Idéalement, il s’agit de dépenser de 300 à 500 kcal/séance par l’activité physique, ce qui représente une dépense
de 1500 à 2500 kcal/semaine, ceci en association avec une alimentation adaptée.
Finalement, il semblerait que la combinaison d’une activité aérobie à un programme de renforcement
musculaire soit plus avantageuse que la pratique unique d’une activité aérobie au niveau de la composition
corporelle.
Il faut cependant remarquer que l’exercice seul ne peut pas amener une perte de poids significative et
importante. En effet, le coût énergétique de l’effort musculaire est faible comparativement à la dépense
énergétique d’une journée.
Par conséquent, il serait nécessaire de prescrire plusieurs heures d’entraînement intensif par jour afin
d’obtenir une perte de poids considérable, ce qui serait difficilement envisageable et tolérable pour la plupart des
patients. Néanmoins, l’entraînement physique modifie la répartition des graisses corporelles en favorisant la
masse maigre et en diminuant la masse grasse. Il diminue également la graisse viscérale. Enfin, l’activité physique
régulière à une intensité modérée permet d’améliorer d’autres paramètres chez les individus obèses ou en surpoids
: les taux sanguins d’insuline et de leptine.
Quel type d’activité physique ?
Toujours envisagée après évaluation médicale : type et intensité de l’activité en tenant compte des désirs du patient
mais surtout de son état de santé
• Le type d’activité :
• L’intensité de l’exercice : Plus l’intensité de l’exercice augmente, plus on dépense de l’énergie mais ce ne
sont pas les mêmes sources d’énergie utilisées. Pour utiliser le maximum d’acides gras sanguins il faut
faire un exercice entre 40 et 55%PM
• La durée de l’exercice : Plus la durée de l’exercice se prolonge, plus on consomme d’acides gras. Pour
utiliser le maximum d’acides gras sanguins il faut faire un exercice qui dépasse les 90 minutes
• La fréquence minimale recommandée :
1- Caractéristiques de l’AP
• Mnémotechnique : FITT
• Intensité
– Comment mesurer l’intensité : Fréquence cardiaque à l’entrainement ; Equivalent métabolique ;
Score de fatigue ; Seuil ventilatoire
– L’intensité de l’exercice préconisée : faible au début, puis progressivement croissante et adaptée
au contexte personnel de sédentarité, pour aboutir à 60 à 75 % voire à 80 à 85 % de la puissance
max aérobie ou fréquence cardiaque maximale théorique
• Durée = Temps
– Les exercices peuvent être réalisés d'une manière continue (de 20 à 60 minutes) ou d'une manière
fractionnée par intervalles de 10 min avec un cumul journalier d'au moins 20 minutes.
– La durée est inversement proportionnelle à l'intensité, plus l'intensité est élevée, plus la durée est
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limitée, cette charge de travail (intensité × durée) doit représenter au minimum 1000 à 2000 kcal
par semaine.
– La durée de l’exercice recommandée est : plus de 60 à 90 mn pour induire les effets métaboliques
favorables avec une période d’échauffement et de récupération active avant et après l’exercice
(5 à 10 mn) pour : diminuer les douleurs musculaires et ostéoarticulaires ; Au moins 30 min/jour,
par tranches d’au moins 10 min.
–
• Type
– Travail en endurance (en décharge) : Les principales activités recommandées sont : la marche
rapide, la course à pied, le cyclisme, la natation et l'aviron.
– Activité de musculation et travail en résistance :
– Ce type de travail doit être progressif.
– Les recommandations sont de 2 à 3 séries chacune composées de 8 à 10 répétitions continues,
concernant les principaux groupes musculaires 2 à 3 fois par semaine.
– Les étirements : devront accompagner toutes les séances (travail en endurance et en force).
– Ce programme doit concerner les membres inférieurs (chaîne antérieure et postérieure) et les
membres supérieurs (épaule, bras et avant-bras).
– Le membre doit être étiré proche de la zone maximale tolérée, la position maintenue de 10 à 30
secondes.
– Le nombre de répétitions n'a pas été scientifiquement étudié, il semble cependant que pour une
chaîne musculaire donnée l'effet optimal soit obtenu après quatre répétitions de l'étirement (Taylor
et al., 1990).
– Intérêt de l’Entraînement continu à intensité modérée (ECIM) vs Entraînement par intervalles à
haute intensité (EIHI)
–
• Substrats énergétiques
• Timing, Fréquence minimale recommandée
• Comment mesurer l’impact : Fatigue ?
– Préciser le degré de douleur et de fatigue !
– Exemple : Echelle de Piper
2- Activités physiques en pratique
• Définition des objectifs et prescription adaptée
• Activité régulière
• La régularité et l'assiduité sont deux notions extrêmement importantes, après deux semaines d’arrêt
apparaît une modification significative des paramètres cardiorespiratoires conduisant au retour à
la case de départ (pré entraînement). Le maintien d’une activité minimale va ralentir ces effets.
• Avec au moins 3 séances à des jours différents par semaine, en visant la pérennité
• Activité adaptée
• Au Client (patient), ses goûts (le plaisir est recherché), ses habilités, capacités et potentialités
physiques, mentales, sociales et culturelles, ainsi qu’aux objectifs personnalisés que l’équipe
soignante lui a assigné (ses besoins).
• Pour un sujet souffrant de pied plat, ou une arthrose, → privilégier des A.P. en décharge ou assises
: cyclisme, Kayak, natation, renforcement musculaire assis ou allongé.
• Souffrant d’une maladie respiratoire, privilégier : des exercices de marche à basse intensité 4-5
km/h.
• Et respectant les incapacités fonctionnelles du sujet tout en essayant de les faire diminuer
(renforcer les muscles quadriceps chez les gonarthrosiques …)
•
• Effet dose-réponse
• Progression :
• L’intensité devrait être faible au départ surtout chez les sujets déconditionnés.
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• Après quelques semaines l’intensité augmente pour qu’elle soit modérée à élevée.
• Avec une charge initiale très faible et une progression des charges d’entrainement par paliers de
15 jours minimum
• Une intensité élevée au départ risque d’être dangereuse et de démotiver le sujet
• Pyramide
• Chez les patients inactifs : Lutter contre la sédentarité
• Le comportement sédentaire : ensemble de comportements au cours desquels la position
assise ou couchée est dominante et la dépense énergétique très faible, voire nulle.
• Occupations pour lesquelles la dépense énergétique est de l’ordre de 1 à 1,5 METs
• Chez les patients déjà actifs
• Progression alternance
• « Start to run » « Commencez à courir »
• « Interval training »
• Entraînement fractionné ou par intervalles ou intermittent ou par répétitions
• « Fartlek «
• Précautions = Activité sécurisante
• Toujours envisagée après évaluation « médicale » (je dirais sanitaire)
• Tenir compte des désirs de l’obèse et de son état de santé
• Activité physique en présentiel ou à distance ;
• Auto exécutée par le patient ; &
• Supervisée &
• Connectée ?
• En plein air ou au sein d’un club de sport ;
• Adaptation du programme d’activité physique
• Ne pas se fixer des objectifs inaccessibles
mise en situation d’échec
• Adaptation très progressive de la durée de l’intensité en fonction des résultats et des difficultés
rencontrées
• Les activités proposées devront garantir
• La sécurité du patient
• Connaître les signes précurseurs d’une ischémie coronaire
• Pour tous les obèses, il est recommandé de surveiller les signes et symptômes évocateurs
d’ischémie myocardique silencieuse, lors d’une AP de faible intensité, tels qu’un
essoufflement anormal ou des palpitations
• → Avis médical impératif &
• Progresser plus lentement dans le planning &
• Chez le coronarien obèse : remise en forme progressive en présence d’un cardiologue
• L’efficacité de l’entraînement
• L’adhésion au programme
• Hydratation
• Suivi
• Carnet de suivi des activités physiques effectuées au cours de la semaine
• Il s'agit là d'une étape essentielle. Il faut revoir le patient très régulièrement et évaluer son activité
à l'aide des outils que nous avons décrits, plus particulièrement les carnets ou journaux d'activité
et le podomètre (un traqueur d’activité, ou une application qui mesure …).
• Il faut : Contrôler le poids la masse grasse ; Effets positifs ? ; Effets négatifs ?
• La consultation (médecin et spécialiste de l’APA) permet également de s'assurer que les objectifs,
les conseils et la prescription d'activité physique sont toujours adaptés à la situation et à l'état de
santé du client (patient) et de les ajuster ou les réexpliquer si nécessaire.
• Il est particulièrement important de prendre en compte très régulièrement : l'évolution du poids,
des capacités fonctionnelles et perceptives, la motivation et l'évolution des intérêts et des goûts du
Module 16 : Activité Physique et Maladies métaboliques 2023-2024 : Dr. Saïd EL KETTANI
client, et bien entendu sa situation globale (médicale, nutritionnelle et psychosociale).
• Le but étant bien entendu d'assurer au client, non seulement le meilleur état de santé, mais
également la meilleure qualité de vie possible.
• Avant chaque séance : Réévaluer la motivation actuelle ! Préciser le degré de douleur et de fatigue
! Echelle de Piper Echelle de de Pichot Echelle de Borg Echelle Visuelle Analogique (EVA)
•
3- Recommandations de la HAS Française
• La prescription des activités physiques adaptées chez le patient en surpoids ou obèse
• 1- Activités en endurance
• 3 à 7 jours /semaine à intensité modérée puis élevée et en absence de contre-indication
• 10 à 60 minutes en continu ou en fractionné
• Podomètre, traqueur ou Appli pour objectiver les progrès
• Exemples : marche, tapis roulant, ergomètre, vélo, natation, aquabike…
• 2- Activités en renforcement musculaire
• 2 à 3 jours /semaine non consécutifs et en absence de contre-indication
• Commencer par de faibles intensités
• 1 à 4 séries de 8 à 12 répétitions à intensité modérée en sollicitant les grands groupes musculaires
• 8 à 10 exercices en augmentant le nombre d’exercices progressivement en fonction de tolérance
• Exemples : Circuit training, bandes élastiques, …….
• 3- Assouplissements
• 2 à 3 jours /semaine avant ou après le renforcement musculaire
• Etirements jusqu’au point de tension avec petit inconfort
• Statiques de 10 à 30 secondes
• 2 à 4 répétitions pour chaque exercice
• 4- Mobilité active au quotidien
• Tous les jours au moins 30 minutes à intensité modérée
• Multiplier les activités afin de fidéliser la pratique
• Objectif motivationnel en définissant un nombre de pas quotidien + 10 000 pas/jour mini avec
l’aide d’un podomètre, traqueur ou Appli de santé
• Exemples : Marcher, faire ses courses, monter les escaliers, jardinage, ménage ……….
Conclusion
• Chez l’obèse la pratique d’une activité physique adaptée et régulière constitue un élément important du
projet thérapeutique.
• Elle peut retarder l’apparition d’un diabète chez les sujets à risque.
• Dans tous les cas, une évaluation médicale (sanitaire) est indispensable et permet la prescription d’un
programme d’entraînement adapté à la condition physique du patient.
• Aucune pathologie n’interdit définitivement toute forme d’Activité physique
• Ce n’est pas l’AP qui est bénéfique → C’est la sédentarité qui est maléfique
• Un effort doit être fait à l’échelle nationale pour que les Médecins soient Formés et Convaincus à la
prescription de l’AP aux obèses (Malades chroniques)
• Sport sur ordonnance
• Sport n’élimine pas facilement les effets néfastes de la sédentarité
• On a depuis longtemps un médicament idéal : efficace, sans effets secondaires, et gratuit !
• Les professionnels de l’AP formés à l’APA doivent promouvoir leur savoir-faire au profit du patient
marocain !