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Obésité
C. Ciangura, S. Czernichow, J.-M. Oppert

L’obésité est une maladie chronique qui correspond à un excès de masse grasse ayant des conséquences
néfastes sur la santé. Les facteurs en cause dans le développement de l’obésité sont multiples et intriqués :
densité calorique de l’alimentation, sédentarité, facteurs psychologiques, rôle de l’hérédité, contexte
socioéconomique. Sa définition repose sur le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC = poids/taille2 :
poids en kg et taille en m). Un IMC ≥ 30 kg/m2 définit l’obésité dans les deux sexes pour l’adulte. L’obésité
est fréquente. Elle touche 12,4 % de la population adulte en France, soit près de 6 millions de personnes ;
0,8 % de la population présente une obésité massive (IMC ≥ 40 kg/m2). L’obésité est associée à de
nombreuses complications somatiques (respiratoires, mécaniques, cardiovasculaires, métaboliques) mais
aussi psychologiques et sociales. L’obésité abdominale, estimée par une élévation du tour de taille,
indique un risque de complications métaboliques (diabète de type 2) et cardiovasculaires. L’objectif de la
prise en charge thérapeutique de l’obésité n’est pas seulement pondéral, mais vise la prévention, le
traitement des complications et l’amélioration de la qualité de vie à long terme. La prescription est
individualisée et repose d’abord sur les conseils alimentaires, associés chaque fois que possible à la
pratique d’une activité physique régulière, et sur le soutien psychologique. Il s’agit d’une prise en charge à
long terme. Les traitements médicamenteux ou chirurgical sont de deuxième intention et correspondent à
des indications précises.
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Mots clés : Obésité ; Complications de l’obésité

Plan ■ Introduction
L’obésité est un problème de santé publique majeur : préva-
¶ Introduction 1 lence en nette augmentation, complications potentiellement
¶ Définition 1 sévères, retentissement socioéconomique. Les formes les plus
¶ Épidémiologie 2 graves et les plus compliquées progressent particulièrement.
Tout médecin sera confronté à la prise en charge de patients
¶ Physiopathologie 2 obèses. La compréhension de la demande du patient, l’identifi-
¶ Prise en charge 3 cation et le traitement des complications médicales et du
Comprendre le motif de consultation et l’attente du patient 3 retentissement psychologique, la gestion des polymédications, le
Reconstituer l’histoire pondérale (courbe de poids) 3 respect du contexte de vie et le suivi au long terme représentent
Évaluer les habitudes alimentaires 3 les principaux défis de la prise en charge de l’obésité. Les
Évaluer le niveau de pratique d’activité physique 4 moyens thérapeutiques sont multiples, centrés dans tous les cas
Préciser la situation psychologique et sociale 4 sur les changements de comportement, mais également évolu-
Évaluer cliniquement la surcharge pondérale (cf. supra) 4 tifs avec notamment les traitements médicamenteux et
Rechercher une cause d’obésité secondaire 4 chirurgicaux.
Dépister les complications (cf. infra) 4
¶ Principales complications 4 ■ Définition
Cardiovasculaires 5 L’obésité correspond à « un excès de masse grasse entraînant
Respiratoires 5 des conséquences néfastes pour la santé ». L’obésité est définie
Rhumatologiques 5 comme maladie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
Métaboliques 5 depuis 1997, du fait de sa dimension épidémique et de son
Cancers 5 retentissement somatique, psychologique et socioéconomi-
Psychologiques et sociales 6 que [1]. Chez l’adulte jeune en bonne santé, la masse grasse
Autres complications 6 corporelle représente 10 à 15 % du poids chez l’homme et 20 à
25 % chez la femme. Cette masse grasse a des fonctions
¶ Attitude thérapeutique 6
physiologiquement indispensables comme organe de stockage
Moyens thérapeutiques 6
énergétique (indispensable pour permettre une grossesse par
Stratégies de prise en charge : quels moyens pour quels patients ? 8 exemple), protection mécanique (comme au talon), thermoré-
¶ Conclusion 8 gulation, etc. Les différentes méthodes de mesure de la compo-
sition corporelle pour déterminer cette proportion de masse

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correspond au surpoids selon la définition internationale IOTF :


Mortalité la courbe du 97e percentile et la courbe IOTF 25 sont quasiment
superposables.

Risque ■ Épidémiologie
élevé La dernière enquête nationale (Obepi 2006, portant sur un
Risque échantillon de 20 000 foyers volontaires représentatifs de la
modéré population française, autodéclarant les mesures anthropométri-
Risque ques) rapporte que 12,4 % de la population adulte en France est
faible obèse, soit près de 6 millions de personnes : cette prévalence est
en augmentation [3]. L’augmentation la plus importante
25 30 40 IMC (kg/m²) concerne l’obésité massive qui représente aujourd’hui 0,8 % de
Figure 1. Relation entre indice de masse corporelle (IMC) et mortalité. la population, contre 0,3 % en 1997. La prévalence de l’obésité
est variable suivant : l’âge (elle augmente avec l’âge), le sexe
(13 % pour les femmes, 11,8 % pour les hommes), les facteurs
géographiques (gradient nord-sud : 18 % versus 12 %) et le
Tableau 1.
niveau socioéconomique (la prévalence est trois fois plus
Classification en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC).
importante dans les familles dont les revenus sont les plus
IMC (kg/m2) Classification (adulte, homme ou femme) faibles par rapport à ceux de revenu élevé, 19 % versus 5 %).
< 18,5 Maigreur
La seconde enquête Étude nationale nutrition santé 2006
(ENNS), portant sur plus de 3 000 adultes et 1 500 enfants tirés
18,5 - 24,9 Poids de référence
au sort, indique que 41 % des hommes et 23,8 % des femmes
25-29,9 Surpoids sont en surpoids. La prévalence de l’obésité est estimée à 17 %,
≥ 30 Obésité de façon comparable chez les hommes et les femmes. L’obésité
35 à 39,9 Obésité sévère massive touche 0,7 % des hommes et 1,1 % des femmes. En
≥ 40 Obésité massive ou morbide utilisant les courbes IOTF 25 et IOTF 30, la prévalence de
l’obésité chez l’enfant est de 3,5 % ; la prévalence du surpoids
et de l’obésité est de 18 %.
La France se situe dans la moyenne européenne, tant en
grasse ne sont pas d’usage clinique courant. En pratique, le
termes de chiffres que de progression. Aux États-Unis, la
statut pondéral est défini à partir de l’indice de masse corporelle
prévalence de l’obésité atteint 30 % de la population adulte.
(IMC ou indice de Quetelet, en anglais body mass index, BMI)
L’obésité occasionne des coûts directs par les pathologies qu’elle
qui est le rapport du poids (kg) sur le carré de la taille (m). À
entraîne (au premier rang desquelles diabète et maladies
l’échelle des populations, il est bien corrélé au pourcentage de
cardiovasculaires), et des coûts indirects par les conséquences
masse grasse. À l’échelle d’un individu, il est indispensable
sociales (arrêt de travail, invalidité...). En 2002, les estimations
d’avoir un regard critique sur cet IMC et d’observer si une
concluaient que l’obésité était responsable de 1,5 à 4,6 % des
corpulence élevée est en effet liée à un excès de masse grasse ou
dépenses de santé en France. Les dépenses de santé pour un
non (exemple du sportif qui présente un IMC élevé du fait
individu obèse étaient doubles par rapport à un sujet non
d’une importante masse musculaire).
obèse [4].
Les différents seuils d’IMC ont été définis par le niveau de
risque en termes de morbimortalité correspondant à chaque
tranche d’IMC à l’échelle d’une population (Fig. 1).
Les seuils qui définissent l’obésité chez l’adulte (> 18 ans)
sont les mêmes quels que soient le sexe et l’âge jusqu’à 60 ans :
“ À retenir
IMC ≥ 30 kg/m2. La définition des différentes classes d’obésité
en fonction de l’IMC est donnée dans le Tableau 1. Définition de l’obésité
L’IMC est un indicateur d’adiposité globale. L’appréciation de • excès de masse grasse ayant des conséquences
la répartition du tissu adipeux est une notion supplémentaire négatives pour la santé
importante. Un risque de mortalité cardiovasculaire et par • maladie fréquente : 12,4 % des adultes en France
cancer est en effet associé à la localisation abdominale de la • responsable de 1,5 à 4,6 % des dépenses de santé
surcharge adipeuse (répartition androïde). Un tour de taille
• repose sur le calcul de l’IMC = poids/taille2 (kg/m2)
augmenté (mesuré à mi-hauteur entre la crête iliaque et la
dernière côte sur la ligne médioaxillaire) témoigne d’un excès de ≥ 30 kg/m2
masse grasse abdominale. La mesure du tour de taille a surtout • nécessité de garder un œil critique à l’examen du
un intérêt quand l’IMC est inférieur à 35 kg/m2. Au-delà, il est patient : l’IMC traduit bien un excès de masse grasse ?
quasi systématiquement augmenté. Un regard clinique peut Mesurer le tour de taille pour apprécier la répartition du
néanmoins apprécier si la surcharge adipeuse est plutôt tissu adipeux.
androïde ou gynoïde (répartition glutéofémorale).
Les seuils sont différents chez l’homme et chez la femme :
• ≥ 80 cm chez la femme, ≥ 94 cm chez l’homme : niveau 1 ;
• ≥ 88 cm chez la femme, ≥ 102 cm chez l’homme : niveau 2.
■ Physiopathologie [5, 6]

Chez l’enfant, l’IMC varie au cours de la croissance : après une L’obésité est une maladie chronique. Elle évolue en plusieurs
augmentation dans la première année de vie, l’IMC diminue pour phases sous-tendues par des physiopathologies variables dans le
atteindre un nadir vers 4-6 ans. La réascension de l’IMC qui temps. Lors de la phase de prise de poids, le déséquilibre de la
intervient ensuite est appelée « rebond d’adiposité ». Plus le balance énergétique est avant tout lié à des facteurs comporte-
rebond est précoce, plus le risque d’obésité à l’âge adulte est mentaux et environnementaux : activité physique insuffisante
élevé. La définition internationale (International Obesity Task (sédentarité accrue liée aux transports modernes, aux activités
Force, IOTF) correspond aux centiles qui passent à l’âge de 18 ans type télévision et ordinateurs, à l’automatisation des tâches
par les valeurs d’IMC de 25 (IOTF 25) et 30 kg/m2 (IOTF 30) domestiques et professionnelles...) et/ou excès d’apport énergé-
utilisées pour la définition du surpoids et de l’obésité chez tique via la disponibilité et la palatabilité des aliments, la taille
l’adulte [2]. En France, il existe également des courbes nationales des portions, la densité calorique, les stimuli sensoriels alimen-
d’évolution de l’IMC en fonction de l’âge (téléchargeables sur le taires, la convivialité, les habitudes culturelles et sollicitations
site http://www.inpes.sante.fr/50000/pdf/courbes_enfants.pdf). professionnelles, les troubles du comportement alimentaire...
L’obésité est définie par un IMC ≥ au 97e percentile de la courbe de Lors de cette phase de constitution, les adipocytes se chargent
référence française. L’obésité selon la définition française en triglycérides. Point important, la masse maigre augmente

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aussi, ce qui entraîne une augmentation de la dépense énergé- familial ou médical par exemple, ce qui positionne le patient
tique. Des situations de stress intense sont associées à des prises dans une situation différente. Les objectifs peuvent être très
de poids sans hyperphagie systématique et font suspecter un différents d’un patient à l’autre (perte de poids, gain de
rôle du stress dans la régulation de l’équilibre énergétique. mobilité, équilibre d’un diabète, esthétique, pression profes-
Lors de la stabilisation du poids chez l’individu devenu obèse, sionnelle...), parfois extrêmement précis (demande de chirurgie
le bilan d’énergie est équilibré. Le nouvel équilibre pondéral est bariatrique par un patient très renseigné) ou inaccessibles
alors défendu par des facteurs biologiques puissants qui mettent (retour au poids de 20 ans).
en échec les mesures pour faire perdre du poids. Au fil du temps Il est essentiel d’écouter le patient, de guider l’entretien par
se constitue une pathologie d’organe avec de profonds remanie- des questions ouvertes en lui redonnant systématiquement la
ments anatomiques, biologiques et fonctionnels qui concernent parole, afin de comprendre la demande réelle (parfois masquée),
l’ensemble des cellules du tissu adipeux (hypertrophie puis et la fonction du poids dans la vie du patient et ses relations
hyperplasie des adipocytes, infiltration par des cellules inflam- aux autres (parfois utilisée comme une défense).
matoires, fibrose, sécrétions autocrine et paracrine...). Il en
résulte de profondes altérations du dialogue physiologique entre Reconstituer l’histoire pondérale
tissu adipeux et le reste de l’organisme.
Concernant les aspects génétiques, la majorité des obésités
(courbe de poids)
résulte d’une prédisposition (gènes de susceptibilité de meilleure L’anamnèse pondérale est reconstituée avec précision et peut
efficacité métabolique, contrôlant le métabolisme de base, la être résumée sur une courbe de poids à l’aide de repères tels
répartition du tissu adipeux, etc.) s’exprimant dans un environ- que : carnet de santé, documents de médecine scolaire ou du
nement favorisant. Il s’agit d’une hérédité polygénique en travail, consultations et/ou traitements motivés par des problè-
interaction avec des facteurs de comportement ou d’environne- mes pondéraux, poids lors de certains événements remarquables
ment, en premier lieu le niveau d’activité physique ou le type (service militaire, mariage, grossesses, etc.), évolution récente du
d’apports alimentaires. Dans de rares situations, il est possible poids (phase ascendante, descendante ou stable). Ces éléments
d’identifier une anomalie génétique spécifique (obésités mono- permettent de caractériser l’obésité, en particulier l’âge de début
géniques), correspondant en général à des situations où l’obésité et l’ancienneté, le poids précédant les poussées pondérales, le
est massive et a débuté précocement dans l’enfance. Elle est caractère statique ou dynamique du poids actuel, l’impact des
fréquemment associée à des anomalies morphologiques (des interventions thérapeutiques antérieures (phénomène de
yeux, oreilles, extrémités), endocriniennes (hypogonadisme), « yoyo » souvent associé à des régimes très restrictifs itératifs),
neurosensorielles (rétinite, surdité), impulsivité alimentaire ou le poids maximal et le poids de forme. Dans les situations
retard mental. d’obésité ancienne, évoluant depuis l’enfance, avec antécédents
familiaux, on parle d’obésité constitutionnelle.
Les circonstances les plus fréquentes de prise de poids à

“ À retenir
rechercher sont : modification du statut hormonal (puberté,
grossesse, ménopause) ; choc émotionnel (dépression, deuil) ;
changement d’environnement familial (mariage, divorce) ou
professionnel (perte d’emploi) ; sevrage tabagique ; arrêt du
Critères d’orientation pour une obésité génétique sport ; intervention chirurgicale imposant une immobilisation
(rare) prolongée ; médicaments (antidépresseurs tricycliques, neuro-
• obésité massive leptiques, thymorégulateurs, glucocorticoïdes, insuline, stimula-
• acquise précocement dans l’enfance tion hormonale) ; exceptionnellement : traumatisme crânien,
• impulsivité alimentaire chirurgie de la région hypothalamohypophysaire, hypothyroïdie
• retard mental profonde.
• troubles endocriniens (hypogonadisme) Les antécédents familiaux d’obésité sont importants à noter
et informent sur la susceptibilité génétique et les facteurs
• anomalies morphologiques (yeux, oreilles, extrémités)
environnementaux. Les antécédents familiaux cardiométaboli-
• anomalies sensorielles (difficulté de la vision ques (diabète, dyslipidémies, hypertension artérielle [HTA]) et de
crépusculaire liée à une rétinite, surdité) cancer sont également à rechercher puisqu’ils augmentent le
risque auquel est déjà exposé le patient du fait de l’obésité.

Le développement de l’obésité commune dépend donc de


facteurs environnementaux et génétiques qui agissent en
Évaluer les habitudes alimentaires
interaction aboutissant à une pathologie d’organe : il s’agit Temps essentiel de l’examen, l’évaluation alimentaire cherche
d’une pathologie multifactorielle complexe. Au niveau indivi- à dépister les troubles du comportement alimentaire fréquents,
duel, le problème est de reconnaître pour chaque individu quels actuels ou passés, et à identifier des inadéquations évidentes des
sont les facteurs et les mécanismes qui paraissent prédominer et apports alimentaires. L’évaluation minimale relève la prise de
quels sont ceux qui sont accessibles à une intervention. repas (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) et éventuellement de
collations (telles que le goûter) ; l’existence de prises extrapran-
diales, leur nature, fréquence, horaire, contexte, ressenti ; les
■ Prise en charge boissons consommées (sodas, boissons alcoolisées). Il s’agit donc
L’examen d’un sujet obèse comprend le recueil de l’histoire de connaître ce que le patient mange, mais aussi comment et
du poids et la recherche des facteurs déterminants de l’obésité, dans quel contexte il s’alimente.
l’enquête alimentaire et du niveau de pratique d’activité
Comportement alimentaire
physique, l’évaluation de l’importance de la surcharge pondé-
rale, de la répartition du tissu adipeux, du retentissement de Certains troubles du comportement alimentaire sont fré-
l’obésité, du contexte psychosocial, ainsi que l’analyse de la quents dans l’obésité (environ 50 % des cas), mais ni obligatoi-
demande de prise en charge et des motivations du patient. res ni spécifiques. Fréquemment sous-tendus par des difficultés
Réunir ces éléments demande du temps mais est indispensable psychologiques, ils sont le plus souvent à type de compulsions
pour élaborer un programme thérapeutique cohérent [7]. et de grignotages. La boulimie est rare chez les sujets obèses car
elle s’accompagne de stratégies de contrôle du poids (vomisse-
Comprendre le motif de consultation ments, laxatifs...). Les troubles du comportement alimentaire
extraprandiaux sont représentés par les grignotages, compul-
et l’attente du patient sions, binge eating disorder (BED) et night eating syndrome (NES).
Il est essentiel de demander au patient son motif de consul- La culpabilité est une notion importante à repérer [8].
tation. La demande peut être directe (perte de poids) ou • Le grignotage correspond à l’absorption quasi automatique
indirecte (comorbidité, souffrance psychologique). Elle peut être d’aliments par petites quantités fractionnées, parfois de durée
à l’initiative du patient ou bien être motivée par l’entourage prolongée, sans envie d’un aliment spécifique.

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• Les compulsions alimentaires sont des impulsions soudaines Préciser la situation psychologique
à consommer un aliment donné, survenant entre les repas,
souvent en fin de journée, avec envie de manger un aliment
et sociale
spécifique. Grignotage et compulsions, parfois associés, L’existence d’une dépression, d’une anxiété ou d’un autre
peuvent correspondre à une défense comportementale contre trouble psychologique est fréquente mais non spécifique. Par
l’anxiété. ailleurs, de nombreux traitements psychotropes peuvent entraî-
• Le BED correspond à des compulsions graves répétées avec ner une prise de poids.
perte du contrôle, une forte culpabilité au décours et sans Connaître l’environnement social est essentiel pour la prise
stratégie de contrôle du poids. L’aliment est consommé en charge : difficultés financières qui conditionnent les conseils
rapidement et en grande quantité. diététiques, type de logement (escaliers, ascenseurs, existence
• Le NES associe une impulsivité alimentaire en période d’une cuisine et possibilités de stockage des aliments...) par
exemple.
nocturne, une absence d’appétit matinale, des anomalies du
sommeil et parfois des troubles de l’humeur. Il ne faut pas
confondre ces prises alimentaires avec celles des sujets Évaluer cliniquement la surcharge
insomniaques qui mangent parce qu’ils n’arrivent pas à pondérale (cf. supra)
dormir. • L’importance de l’obésité est estimée par l’IMC. Certaines
• L’hyperphagie prandiale peut être associée à une exagération prises de poids ne sont pas liées à une augmentation de
de la faim et/ou de l’appétit, à un recul ou à l’absence du masse grasse et doivent être reconnues : syndrome œdéma-
rassasiement, voire un dépassement de la satiété. Elle peut teux généralisé (anasarque), augmentation importante de
être caractérisée par une tachyphagie (durée des repas infé- masse musculaire (sportifs de haut niveau).
rieure à 20 minutes), par la survenue de prises alimentaires • La répartition du tissu adipeux est estimée par la mesure du
impulsives à tel ou tel moment du repas, par une convivialité tour de taille.
importante.
• La restriction cognitive est une « tentative, réussie ou non, de Rechercher une cause d’obésité secondaire
réduire sa consommation alimentaire dans le but d’obtenir
Même si ces étiologies sont exceptionnelles, il faut savoir
un poids inférieur au poids spontané » [9]. Cette restriction est
évoquer une hypothyroïdie, un hypercorticisme (obésité facio-
dite cognitive car elle n’aboutit pas forcément à une réduc-
tronculaire associée à des signes de catabolisme ; à noter que la
tion effective des apports énergétiques. Ce comportement,
présence de vergetures, même pourpres, est banale surtout dans
source d’insatisfaction chronique, est souvent suivi d’une les obésités de constitution rapide ou après plusieurs pertes de
levée de la restriction (désinhibition) avec présence de poids massives suivies de reprises pondérales), une tumeur
compulsions alimentaires qui engendrent une prise de poids. hypothalamique ou hypophysaire (impulsivité alimentaire,
La distinction des troubles du comportement alimentaire déficits endocriniens hypophysaires, syndrome polyuropolydip-
secondaires à des difficultés psychologiques des troubles sique, troubles visuels) ou encore un syndrome génétique rare
réactionnels suite à une restriction et des régimes antérieurs est avec obésité (histoire familiale, obésité précoce associée à un
importante : les propositions thérapeutiques sont différentes, syndrome malformatif).
centrées sur l’approche psychologique pour les premières et
diététique pour les secondes.

Autre aspect de l’enquête alimentaire :


quantification des apports alimentaires
“ À retenir
L’évaluation simplifiée recherche un excès de graisses alimen- Obésités secondaires (rares)
taires (beurre, fromage, graisses de cuisson, fritures...) ; un excès • médicaments
de boissons sucrées ou alcoolisées ; une alimentation particuliè- • tumeur de la région hypothalamohypophysaire
rement salée (pain, fromage, conserves...). L’utilisation de
• syndrome de Cushing, hypothyroïdie profonde
repères simples permet de quantifier les apports : nombre
d’assiettes, de canettes, de verres, durée d’utilisation d’un litre • syndromes génétiques
d’huile ou d’une plaquette de beurre, nombre de services par
repas, etc. Quand elle est pratiquée par une diététicienne,
l’enquête alimentaire permet de préciser le niveau de l’apport Dépister les complications (cf. infra)
énergétique quotidien (en kcal/24 h) et la proportion relative En particulier, il est très important que la pression artérielle
des macronutriments (en % de l’apport énergétique total). Il soit mesurée avec un brassard adapté à la circonférence du bras
n’est pas rare que certains patients massivement obèses présen- du patient (risque de surestimation de la pression artérielle et de
tent une dénutrition et des carences spécifiques (notamment en diagnostic par excès).
vitamine D et en folates). En cas d’apports insuffisants, une
recherche de déficit et une supplémentation adaptée s’imposent.

Évaluer le niveau de pratique d’activité “ À retenir


physique
Critères d’orientation vers un spécialiste
L’évaluation de l’activité physique habituelle précise le type
d’activité physique réalisé dans le cadre professionnel, les loisirs
• obésité massive multicompliquée nécessitant des
antérieurs et actuels (y compris le sport proprement dit), lors explorations
des trajets non motorisés (à pied, en vélo) et l’activité domesti- • suspicion d’obésité génétique
que [10]. Pour chaque activité sont notées : l’intensité approxi- • projet de chirurgie bariatrique
mative (faible, moyenne, élevée), la durée à chaque fois, la • troubles du comportement alimentaire importants
fréquence (par exemple par semaine). Le niveau de sédentarité
est évalué par le temps passé assis ou devant un écran (télévi-
sion, ordinateur). Les différents obstacles à la pratique d’une
activité physique doivent être recherchés (crainte du regard de
■ Principales complications [11]

l’autre, limitation de la capacité physique, difficultés d’accès, L’obésité, par ses nombreuses complications, influe sur le
comorbidités invalidantes...). Les expériences antérieures sont pronostic fonctionnel et vital, notamment dans les situations
informatives sur les représentations du patient vis-à-vis de d’obésité massive. La détermination des seuils d’IMC pour
l’activité physique. caractériser l’obésité a d’ailleurs été établie sur les courbes de

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Tableau 2. multiples, est rare mais sévère. Le syndrome d’apnée du som-


Principales complications somatiques des obésités. meil est fréquent, en particulier dans l’obésité massive. Les
a conséquences peuvent être majeures : accidents de la voie
Cardiovasculaires Hypertension artérielle
a
publique, HTA pulmonaire et systémique, troubles du rythme et
Insuffisance coronarienne de la conduction cardiaque. Les signes cliniques à rechercher
Accidents vasculaires cérébraux a
systématiquement sont en premier lieu : hypersomnolence
Thromboses veineuses profondes diurne, apnées ressenties ou signalées par l’entourage, ronfle-
Insuffisance cardiaque ments. D’autres signes tels que les céphalées matinales, nycturie,
.
troubles de la concentration peuvent orienter le diagnostic. Il
Respiratoires Dyspnée, syndrome restrictif
est possible de s’aider d’un questionnaire simple (échelle
Syndrome d’apnées du sommeil d’Epworth).
Hypoventilation alvéolaire Toute suspicion clinique de syndrome d’apnées du sommeil
Asthme impose une exploration du sommeil par polygraphie ventila-
Mécaniques Gonarthrose, coxarthrose, lombalgies toire nocturne, qui peut être réalisée en ambulatoire.

Digestives Hernie hiatale


Rhumatologiques
Lithiase biliaire
Les complications rhumatologiques sont d’autant plus
Stéatose hépatique, NASH
fréquentes que le sujet obèse avance en âge. Elles peuvent être
Cancers Homme : prostate, côlon responsables de handicap fonctionnel, d’altération de la qualité
Femme : sein, ovaire, endomètre, col de vie et aggraver la prise de poids en limitant la mobilité.
Métaboliques- Insulinorésistance a La gonarthrose fémorotibiale est la complication la plus
endocriniennes a
fréquente et la plus directement en rapport avec l’excès de
Diabète de type 2
poids. La coxarthrose, les dorsalgies et lombosciatalgies sont
Hypertriglycéridémie a
aggravées par l’excès de poids. Un traitement antalgique efficace
HypoHDLémie a
est indispensable et représente un objectif majeur de la prise en
Hyperuricémie a, goutte charge car il permet la mobilisation des patients et améliore à
Dysovulation, syndrome des ovaires polykystiques la fois leur qualité de vie, mais aussi leur niveau de dépense
Hypogonadisme (homme, obésité massive)
énergétique. Dans ce cadre, l’utilisation de morphinique est
possible, mais après une évaluation précise de l’état respiratoire
Cutanées Hypersudation compte tenu de son effet dépresseur respiratoire. En l’absence de
Mycoses des plis perte de poids, l’obésité ne doit pas constituer une contre-
Lymphœdème indication à la chirurgie orthopédique (remplacement prothéti-
que) sous réserve que l’indication soit correctement posée,
Rénales Protéinurie, hyalinose segmentaire et focale
l’équipe chirurgicale entraînée et que l’état cutané le permette.
Risque opératoire L’obésité ne doit pas faire méconnaître des pathologies rhuma-
Autres Hypertension intracrânienne tologiques inflammatoires ; la localisation distale et l’horaire
Complications obstétricales inflammatoire doivent alerter sur une cause autre
qu’arthrosique.
HDL : high density lipoprotein ; NASH : stéatohépatite non alcoolique.
a
Complications pour lesquelles une répartition abdominale du tissu adipeux est
considérée comme facteur de risque indépendant de la corpulence globale. Métaboliques
Les principales complications métaboliques de l’obésité sont
mortalité. La recherche des complications de l’obésité ne doit associées au phénomène d’insulinorésistance et entrent dans le
pas se limiter aux seules anomalies métaboliques. Le Tableau 2 cadre du syndrome métabolique. Le risque de développer un
liste les principales complications somatiques de l’obésité [12]. diabète de type 2 est multiplié par 10 en cas d’obésité, et trois
quarts des patients diabétiques de type 2 sont obèses. À noter
Cardiovasculaires que la présence d’antécédents familiaux augmente fortement ce
L’obésité globale et abdominale sont des facteurs de risque risque. Les anomalies lipidiques typiques sont l’hypertriglycéri-
d’insuffisance coronarienne, indépendamment des facteurs de démie et la diminution du cholestérol-high density lipoprotein
risque cardiovasculaires classiques. Le risque de coronaropathie (HDL). L’hyperuricémie est souvent observée et peut être
est bien entendu d’autant plus grand que l’obésité est associée majorée lors de l’amaigrissement, surtout s’il est rapide. Enfin,
aux autres facteurs de risque cardiovasculaires (diabète, hyper- la présence d’une stéatohépatite non alcoolique (NASH) se
cholestérolémie, HTA, tabagisme, faible condition physique). manifeste par une cytolyse hépatique (avec élévation prédomi-
L’hypertrophie ventriculaire gauche est l’anomalie cardiaque nante des alanine aminotransférases [ALAT]) et par la présence
la plus fréquente chez les sujets obèses. L’insuffisance cardiaque d’une stéatose à l’échographie hépatique, avec un risque
est le plus souvent favorisée par l’HTA, l’atteinte coronarienne potentiel de chronicisation des lésions (cirrhose puis carcinome
(insuffisance cardiaque gauche) et/ou l’HTA pulmonaire favori- hépatocellulaire).
sée par le syndrome d’apnée du sommeil secondaires à l’obésité.
L’obésité est en elle-même un facteur de risque d’insuffisance Cancers
cardiaque.
Chez l’homme, l’obésité est associée à un risque accru de
Les œdèmes des membres inférieurs liés à l’insuffisance
cancer de la prostate et de cancer colique. Chez la femme, les
veineuse sont fréquents avec dermite ocre et parfois cicatrices
cancers de l’endomètre, des voies biliaires et du col de l’utérus,
d’ulcères.
du sein après la ménopause, et des ovaires, sont plus fréquents
chez les sujets obèses. Plusieurs facteurs sont impliqués dans
Respiratoires l’augmentation de la mortalité par cancer, notamment dans
Les conséquences respiratoires des obésités sont généralement l’obésité massive : mécanismes métaboliques et hormonaux
sous-estimées et jouent un rôle important dans la morbidité et (exposition chronique à une inflammation de bas grade,
la surmortalité liées à l’obésité. hyperœstrogénie liée à la conversion des androgènes surréna-
L’obésité perturbe la mécanique ventilatoire (réduction de la liens en œstrogènes par le tissu adipeux, production adipeuse de
compliance thoracique et pulmonaire avec augmentation du facteurs de croissance), retard au diagnostic, inadaptation des
travail ventilatoire) et est responsable d’un syndrome restrictif. examens d’imagerie standard... Les mesures de dépistage
L’association à un asthme, fréquent chez le sujet obèse, ajoute habituelles ne doivent pas être négligées : dosage des prostate
une part obstructive. specific antigen (PSA) (hommes), frottis cervicovaginal et mam-
Le syndrome d’hypoventilation alvéolaire de l’obésité carac- mographie (femmes), même si les conditions d’examen sont
térisé par une hypoxémie avec hypercapnie, de mécanismes difficiles. Il n’est pas aberrant d’avoir recours à une échographie

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pelvienne si l’examen gynécologique est peu informatif par


exemple. Des métrorragies chez une patiente obèse doivent
absolument être explorées à la recherche d’un cancer de
l’endomètre.
“ À retenir
Examens complémentaires
Psychologiques et sociales • systématiques : glycémie à jeun, bilan lipidique
L’obésité est source de préjudice, de discrimination sociale et (triglycérides, cholestérol total et HDL, calcul du low
est associée à une diminution de qualité de vie. « L’idéal de
density lipoprotein [LDL]-cholestérol), uricémie,
minceur » peut participer au développement de troubles du
comportement alimentaire (restrictions alimentaires puis transaminases et électrocardiogramme (ECG) de repos
compulsions) qui favorisent la prise de poids. La dépression • en fonction du contexte clinique : polygraphie
peut être déterminante dans la prise de poids mais aussi ventilatoire nocturne de dépistage, épreuves fonction-
secondaire, et doit être prise en compte. L’évaluation du nelles respiratoires, gazométrie artérielle, épreuve d’effort
retentissement de l’obésité sur la qualité de vie fait partie de ECG...
l’examen systématique, de même que l’appréciation de la • recherche d’une cause endocrinienne orientée par le
douleur qui est une cause majeure d’altération de cette qualité contexte clinique : thyroid stimulating hormone (TSH)us
de vie et accessible à un traitement.
(hypothyroïdie), freinage minute à la dexaméthasone
Autres complications (suspicion d’hypercorticisme)
On note une augmentation du risque de lithiase biliaire, en
particulier en cas de perte de poids importante. de l’allure de la courbe de poids (stable ou ascendante), du
Il existe un risque accru de thromboses veineuses profondes, niveau des apports énergétiques de départ et de l’évaluation
notamment lors d’intervention chirurgicale. Le diagnostic est même approximative des dépenses énergétiques.
rendu plus difficile par l’obésité (mauvaise échogénicité à Une priorité correspond au rétablissement d’un rythme
l’échodoppler veineux). Une surveillance renforcée et un alimentaire et à la répartition dans la journée en conseillant
traitement anticoagulant préventif associés à une contention trois repas par jour et éventuellement des collations à heures
veineuse sont nécessaires en cas de circonstances favorisantes. précises. Une autoévaluation du comportement par un carnet
Les complications cutanées sont fréquentes et souvent alimentaire sur 7 jours (semainier) peut permettre de mieux
méconnues. Il est indispensable de rechercher un intertrigo appréhender les apports alimentaires du patient.
sous-mammaire, inguinal et sous un tablier abdominal pour les En cas de troubles du comportement alimentaire, la reprise
patients présentant une obésité massive. Le lymphœdème est d’un rythme alimentaire régulier est essentielle, avant une
favorisé par l’obésité, surtout massive. Il correspond à une réduction des apports énergétiques. Une prise en charge par un
incapacité du réseau lymphatique à assurer le drainage distal, psychologue ou un psychiatre peut être nécessaire si ces
résultant en une accumulation de lymphe aux zones les plus troubles du comportement alimentaire s’inscrivent dans une
déclives. Il se caractérise par un œdème élastique prenant peu situation psychopathologique particulière, mais elle n’est pas
le godet avec une accentuation des plis de flexion. En évoluant, systématique.
il devient dur et infiltré jusqu’à des troubles de renouvellement Lorsque l’évaluation alimentaire ne révèle pas d’erreurs
cutané à type d’hyperkératose, voire de papillomatose. Le signe qualitatives majeures, la prescription consiste en une réduction
de Stemmer est caractéristique et correspond à l’incapacité de des apports énergétiques totaux adaptée au niveau de la dépense
plisser la peau de la face dorsale du deuxième orteil [13]. énergétique de repos (DER) qui correspond aux besoins physio-
La fréquence de l’incontinence urinaire est augmentée chez logiques de base du patient. Les régimes trop restrictifs
les femmes obèses. Rares sont les patientes qui s’en plaignent (< 1 000-1 200 kcal/j) et déséquilibrés comportent des risques :
spontanément. La connaissance d’une telle complication est abandon avec désinhibition et reprise de poids et souvent
importante car elle peut avoir un retentissement fonctionnel dépassement du poids initial, dénutrition, dépression. Un
majeur, limitant les sorties hors du domicile ou la pratique objectif raisonnable est d’obtenir une perte de poids de l’ordre
d’une activité physique. de 5 à 10 % du poids de départ au rythme de 2 à 3 kg/mois.
L’hypertension intracrânienne « idiopathique ou bénigne »
est rare mais potentiellement grave. Les conséquences ne sont Conseils d’activité physique
pas forcément bénignes puisqu’elles conduisent à la cécité dans L’activité physique aide principalement au maintien du poids
10 % des cas par œdème papillaire. Cette complication après amaigrissement, à la préservation de la masse maigre lors
concerne surtout la femme et suit très souvent une prise de de la perte de poids et à la prévention des complications
poids rapide sans qu’elle soit nécessairement importante. Le (diabète, pathologies cardiovasculaires) [10]. Il est important de
diagnostic repose sur l’examen clinique (céphalées d’aggravation préciser au patient que l’activité physique, au niveau pratiqué,
progressive avec nausées et vomissements, flou visuel, diplopie ne permet pas de perdre du poids.
par paralysie du VIe nerf crânien, éclipses visuelles), la normalité Dans tous les cas, la limitation du temps passé à des occupa-
de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’élévation de tions sédentaires est une priorité.
la pression du liquide céphalorachidien qui est de composition Un premier objectif est d’atteindre le niveau d’activité
normale. L’examen du fond d’œil est indispensable. Le diagnos- physique recommandé à la population générale soit 30 minu-
tic différentiel principal est la thrombophlébite cérébrale. tes/j d’activité d’intensité modérée type marche à un bon pas.
Les risques liés à l’anesthésie et la grossesse sont augmentés Il est possible d’aider le patient à adapter son niveau d’activité
(fausses couches spontanées, diabète gestationnel, HTA gravidi- de marche par l’utilisation d’un podomètre qui permet de
que, césariennes, malformations). compter le nombre de pas effectué chaque jour : le patient peut
ainsi s’autoévaluer et suivre ses progrès. Une augmentation de
■ Attitude thérapeutique la durée et/ou de l’intensité de l’activité physique peut être
proposée sur une base individuelle. Des équivalences d’activité
Moyens thérapeutiques physique sont utiles, avec notamment les activités aquatiques
particulièrement adaptées. Dans tous les cas, il faut prendre en
Conseils alimentaires compte les obstacles à cette pratique souvent nombreux,
Il n’existe pas de prescription diététique « standard ». Dans motiver le patient à commencer dès le début de la prise en
tous les cas, la prescription diététique est individualisée et doit charge sans attendre la perte de poids (afin de préserver la
tenir compte des habitudes alimentaires, du contexte socioéco- masse maigre) et inscrire ce changement de comportement de
nomique du patient, éviter les interdits et fait partie d’une façon durable dans la vie du patient.
action positive d’information et d’éducation nutritionnelle. Dans les situations d’obésité massive, la priorité est à la
Le type de prescription diététique est variable et dépend de remobilisation et à l’autonomie, par exemple la reprise de la
la présence ou non de troubles du comportement alimentaire, marche avec l’aide du kinésithérapeute.

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Tableau 3.
Indications et contre-indications à la chirurgie bariatrique.
Indications Contre-indications
• IMC ≥ 40 kg/m2, ou IMC ≥ 35 kg/m2 avec comorbidités menaçant • Troubles psychiatriques non stabilisés
le pronostic vital ou fonctionnel • Alcoolisme et toxicomanie
• Obésité stable ou s’aggravant • Impossibilité du suivi médical, absence de compliance
• Malgré une prise en charge spécialisée préalable et échec des traitements • Troubles du comportement alimentaire graves
conventionnels en associant des approches complémentaires
• Obésité de cause curable
• Pathologie menaçant le pronostic vital à court terme (anesthésie, cancers...)
IMC : indice de masse corporelle.

“ À retenir
Podomètre
• ne pas fixer d’objectif de nombre de pas sans évaluation
préalable de l’activité spontanée
• une progression du nombre de pas de 10 % par
semaine est réaliste
• 30 minutes de marche rapide associée à l’activité
habituelle correspondent à 10 000 pas/j
• un patient très sédentaire marche 3 000 pas/j
• le nombre de pas recommandé pour le maintien d’une
perte de poids est de 12 000 à 15 000 pas/j Figure 2. Anneau ajustable (d’après [15]).

• les activités type vélo ne sont pas comptabilisées

Prise en charge psychologique


et comportementale
Dans certains cas, le recours à un suivi psychologique
spécifique permet, en fonction des situations et de la demande
du patient, de déterminer le type de prise en charge adapté
(psychothérapie, psychanalyse, thérapie comportementale,
traitement antidépresseur). Dans la majorité des cas, le soutien
psychologique est assuré par le médecin en charge du suivi
nutritionnel et médical. Cet accompagnement est un aspect
essentiel du traitement.
Médicaments
Le traitement pharmacologique a pour objectif d’aider à la
perte de poids et à son maintien. Il est prescrit en association
avec les mesures portant sur le mode de vie (alimentation,
activité physique). Les pertes de poids moyennes obtenues sont
de l’ordre de 5 à 6 kg supplémentaires par rapport au placebo.
Deux médicaments sont actuellement disponibles mais non
remboursés : l’orlistat (Xenical®) et la sibutramine (Sibutral®).
Les indications sont un IMC ≥ 30 kg/m2, ou un surpoids (IMC
≥ 28 kg/m2 pour le Xenical® et ≥ 27 kg/m2 pour le Sibutral®)
associé à des facteurs de risque cardiovasculaires.
• L’orlistat est un inhibiteur des lipases intestinales réduisant de
30 % l’absorption des graisses. Les principaux effets secondai-
res sont une stéatorrhée et un inconfort digestif.
• La sibutramine est un inhibiteur sélectif de la recapture de la
sérotonine, de la noradrénaline et de la dopamine. Elle exerce
principalement un effet anorexigène. Les effets secondaires
sont une élévation de la pression artérielle et de la fréquence Figure 3. By-pass gastrique (d’après [15]).

cardiaque, qui sont les paramètres à surveiller.


Chirurgie Les deux interventions les plus pratiquées sont la gastroplastie
La chirurgie bariatrique a pour but d’induire un bilan éner- par anneau ajustable (Fig. 2) [15] et le by-pass gastrique
gétique négatif par un montage au niveau du tube digestif. Le (Fig. 3) [15] . L’anneau ajustable est l’intervention la plus
nombre d’interventions ne cesse d’augmenter : d’après les couramment pratiquée en France. Elle consiste à poser autour
données du Programme de médicalisation des systèmes d’infor- de l’estomac un anneau qui le délimite en deux parties. Les
mation (PMSI), le nombre annuel de chirurgies de l’obésité en aliments avalés passent de la petite poche supérieure à la grande
France a été multiplié par 7 de 1997 à 2006 pour atteindre un poche par le passage rétréci par l’anneau, entraînant une
peu plus de 13 000 en 2006. restriction. L’anneau est relié par une tubulure à un boîtier placé
L’indication doit être discutée par une équipe spécialisée sous la peau, permettant par injection de liquide de modifier le
multidisciplinaire, après échec des autres moyens thérapeutiques diamètre de l’anneau et de moduler l’importance de la perte de
et un suivi régulier préalable. Des recommandations très poids. C’est une intervention réversible, réalisée par voie
régulièrement actualisées permettent de préciser les contre- cœlioscopique, et qui permet une perte de poids de l’ordre de
indications (Tableau 3) [14]. 13 % avec un recul de 15 ans [16].

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Tableau 4.
Moyens thérapeutiques utilisables dans la prise en charge de l’obésité en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC).
IMC (kg/m2) 25-27 27-30 30-35 35-40 ≥ 40
Conseils alimentaires, activité physique, soutien psychologique + + + + +
Médicaments si comorbidités + + +
Chirurgie bariatrique si comorbidités +
Traitements spécifiques + + + + +
des complications

Le by-pass gastrique est une intervention restrictive et dans l’obésité récente, les modifications de comportement sont
malabsorptive. L’estomac est sectionné pour créer une petite essentielles et s’inscrivent volontiers dans des programmes
poche supérieure, qui est anastomosée au jéjunum, en court- d’éducation thérapeutique. À la phase de stabilisation dans
circuitant le reste de l’estomac et le duodénum. Cette techni- l’obésité ancienne, l’objectif est souvent une stabilisation du
que, irréversible, également réalisée par voie cœlioscopique, est poids et la prise en charge spécifique des complications est
plus efficace puisqu’elle permet de perdre en moyenne 26 % du souvent au premier plan. La discussion de traitements médica-
poids à 15 ans [16]. menteux ou de chirurgie trouve ici toute sa place. Dans tous les
L’intervention doit être réalisée par une équipe chirurgicale et cas, les objectifs de traitement doivent être individualisés en
d’anesthésistes entraînés. tenant compte de la demande du patient, et ne se réduisent pas
La chirurgie bariatrique a montré son efficacité dans la au contrôle du poids. Il est indispensable de traiter les compli-
réduction de la survenue de certaines complications comme le cations spécifiquement (par exemple antihypertenseurs, hypoli-
diabète de type 2, et l’évolution favorable des comorbidités pémiants, antidiabétiques oraux ou insuline, pression positive
telles que le diabète, le syndrome d’apnées du sommeil, la nocturne, continuous positive airway pressure (CPAP), chirurgie des
qualité de vie. Elle est associée à une réduction de la mortalité
hanches ou des genoux), sans attendre la perte de poids.
évaluée à 10 ans de l’ordre de 30 % par rapport aux sujets
Même si elles sont rares, certaines situations urgentes doivent
obèses non opérés. Cette réduction de la mortalité correspond
à une diminution des événements cardiovasculaires, des cancers être identifiées (complications neurologiques, décompensation
et de la mortalité liée au diabète [16]. d’un diabète, complications de la chirurgie bariatrique).
Même si les bénéfices sont nets, il faut noter l’existence d’un La prescription repose d’abord sur les conseils alimentaires,
risque opératoire, avec une mortalité périopératoire estimée à associés chaque fois que possible à la pratique d’une activité
0,1 % pour l’anneau et surtout à 0,5 % pour le by-pass. Les physique régulière et sur le soutien psychologique. Elle est
complications sont importantes et nécessitent un suivi postopé- interdisciplinaire (Tableau 4). Avec la prise en charge médicale
ratoire chirurgical, nutritionnel [17] et psychologique. Pour et nutritionnelle, une perte de poids de l’ordre de 5-10 % du
l’anneau ajustable, les principales complications mécaniques poids maximal est considérée comme réaliste et permettant une
sont les vomissements et l’intolérance alimentaire avec possibi- amélioration significative des complications (métaboliques,
lité de déplacement de l’anneau induisant une dilatation de la respiratoires, cardiovasculaires, rhumatologiques). L’indication
poche, voire de l’œsophage. Les complications du by-pass sont d’une chirurgie bariatrique doit rester exceptionnelle, réservée
surtout le dumping syndrome et la possibilité de carences aux cas les plus graves, après évaluation des bénéfices et risques
(martiales, vitaminiques), voire de dénutrition, avec des consé- potentiels, au sein d’équipes spécialisées.
quences parfois gravissimes notamment au plan neurologique
(encéphalopathie de Gayet-Wernicke, neuropathie périphérique,
etc.). Le résultat pondéral est conditionné par l’expérience du
chirurgien, l’adhésion aux conseils diététiques et la reprise d’une
activité physique [18].
Les interventions de type chirurgie plastique ou réparatrice
“ À retenir
(exemple, lipectomie) visant surtout l’excision de la peau Intérêt du suivi après chirurgie bariatrique
excédentaire après amaigrissement (exemple, tablier abdominal) • adaptation diététique (diversification alimentaire,
peuvent être pratiquées après réduction puis stabilisation du fractionnement, mastication)
poids.
• supplémentation systématique, dépistage et correction
des déficits vitaminiques (fer, calcium, vitamine D, B1, B9,
Stratégies de prise en charge : B12)
quels moyens pour quels patients ? • surveillance de la perte de poids et poursuite de
L’obésité est une maladie chronique : la prise en charge est l’éducation dans le maintien du poids (place de l’activité
sur le long terme, elle impose un suivi et de ne pas répéter les physique)
échecs. En pratique, c’est l’objectif à long terme qui est priori- • dépistage des complications mécaniques des montages
taire : maintien du poids perdu, stabilisation ou prévention de (transit œso-gastro-duodénal)
la reprise de poids, dépistage et traitement des complications et • suivi psychologique si besoin
amélioration de la qualité de vie. Elle nécessite donc un suivi
• programmation des grossesses, chirurgie réparatrice
régulier en consultation qui permet l’adaptation du traitement
à l’efficacité et la tolérance du sujet, l’accompagnement dans les
changements de comportement. Il s’agit d’une progression à
petits pas, visant des micro-objectifs fixés avec le patient. Une
hospitalisation en milieu spécialisé peut être proposée en cas de ■ Conclusion
complication somatique nécessitant des explorations et/ou un
traitement urgent, dans l’obésité massive multicompliquée, pour La prise en charge des patients obèses est un exercice com-
prise en charge multidisciplinaire avant et après chirurgie plexe : elle aborde de multiples aspects de la pratique médicale,
bariatrique. nécessite une approche multidisciplinaire et implique une
L’obésité est une maladie évolutive dont chaque phase considération permanente de la demande du patient. Ses
répond à des mécanismes et déterminants différents : il est objectifs sont multiples, allant du contrôle du poids au dépis-
important de reconnaître pour chaque patient quels sont les tage et traitement des complications et à l’amélioration de la
facteurs déclenchants, les mécanismes prédominants et ceux qualité de vie. Les mesures préventives, non abordées ici, sont
accessibles au traitement. Ainsi à la phase de constitution et essentielles à l’amélioration de ce problème de santé publique.

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[7] Czernichow S, Ciangura C, Oppert JM. Obesity in the adult. Rev Prat

“ Points forts [8]


2006;56:2275-81.
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alimentaire. In: Basdevant A, Guy-Grand B, editors. Médecine de
l’obésité. Paris: Flammarion Médecine-Sciences; 2004. p. 99-109.
Erreurs à ne pas commettre [9] Herman CP, Polivy J. From dietary restraint to binge eating: attaching
• ne pas tenir compte de la demande du patient causes to effects. Appetite 1990;14:123-5 (discussion 142-3).
• fixer des objectifs non réalisables au lieu de procéder [10] Oppert JM, Dalarun P. Activité physique et traitement de l’obésité. In:
par micro-objectifs Basdevant A, Guy-Grand B, editors. Médecine de l’obésité. Paris:
• prescrire un régime restrictif qui risque de générer des Flammarion Médecine-Sciences; 2004. p. 222-7.
[11] BasdevantA, Guy-Grand B. Médecine de l’obésité. Paris: Flammarion-
désinhibition et reprises de poids Médecine-Sciences; 2004.
• méconnaître des symptômes de dépression [12] BasdevantA, Laville M, Ziegler O. Recommandations pour le diagnos-
• croire que les médicaments et chirurgie sont efficaces tic, la prévention et le traitement des obésités en France. Diabetes
indépendamment des changements de comportement Metab 1998;24(suppl2):10-42.
(alimentaire et d’activité physique) [13] Vignes S. Examination of a lymphedema on the limbs. Ann Dermatol
Venereol 2004;131:1108-10.
• compter sur la perte de poids pour le traitement des [14] Fried M, Hainer V, Basdevant A, Buchwald H, Deitel M, Finer N, et al.
complications sans proposer de traitements spécifiques Interdisciplinary European guidelines for surgery for severe (morbid)
• ne pas prendre en compte le contexte médical (âge, obesity. Obes Surg 2007;17:260-70.
pathologie chronique, espérance de vie) [15] Bouillot JL, Servajean S. Traitement chirurgical de l’obésité :
.
gastroplastie ou « bypass » gastrique ? Sang Thromb Vaiss 2006;18:
501-5.
■ Références [16] Sjöström L, Narbro K, Sjöström CD, Karason K, Larsson B, Wedel H,
et al. Effects of bariatric surgery on mortality in Swedish obese subjects.
[1] Obesity: preventing and managing the global epidemic. Report of a N Engl J Med 2007;357:741-52.
WHO consultation. World Health Organ Tech Rep Ser 2000;894:1-253 [17] Poitou Bernert C, Ciangura C, Coupaye M, Czernichow S, Bouillot JL,
(i-xii). Basdevant A. Nutritional deficiency after gastric bypass: diagnosis,
[2] Cole TJ, Bellizzi MC, Flegal KM, Dietz WH. Establishing a standard prevention and treatment. Diabetes Metab 2007;33:13-24.
definition for child overweight and obesity worldwide: international [18] Chevallier JM, Paita M, Rodde-Dunet MH, Marty M, Nogues F,
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epidemic in France: The Obepi Surveys 1997-2006. Obesity. 2008; Ann Surg 2007;246:1034-9.
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[4] Emery C, Dinet J, Lafuma A, Sermet C, Khoshnood B, Fagnani F. Cost
of obesity in France. Presse Med 2007;36:832-40. Pour en savoir plus
[5] Basdevant A. Obésité : épidémiologie et histoire naturelle. In: Journées
d’enseignement post universitaire de la Salpêtrière, 2008. p. 209-12. Basdevant A, Guy-Grand B. Traité de médecine de l’obésité. Paris:
[6] Basdevant A. Obesity epidemic: origins and consequences. C R Biol Médecine-Sciences Flammarion; 2004.
2006;329:562-9 (discussion 653-5). www.nice.org.uk.

C. Ciangura (cecile.ciangura@psl.aphp.fr).
Centre de recherche en nutrition humaine Île-de-France, Service de nutrition (professeur Basdevant), Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de
l’Hôpital, 75013 Paris, France, Université Pierre et Marie Curie-Paris 6, France.
S. Czernichow.
Unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle Inserm U557/INRA U1125/CNAM/UP13 ; Centre de recherche en nutrition humaine Île-de-France ;
Département de santé publique, Hôpital Avicenne, 125, rue de Stalingrad, 93009 Bobigny cedex, France.
J.-M. Oppert.
Centre de recherche en nutrition humaine Île-de-France, Service de nutrition (professeur Basdevant), Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 83, boulevard de
l’Hôpital, 75013 Paris, France, Université Pierre et Marie Curie-Paris 6, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Ciangura C., Czernichow S., Oppert J.-M. Obésité. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Traité de Médecine
Akos, 3-0780, 2009.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations

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