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I

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UMA

Notes de Cours de
Nutrition - Diététique

Par : CT. MPIANA LUBEJI Tommy

ANNEE- ACADEMIQUE: 2022 - 2023


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PLAN DU COURS

0.. INTRODUCTION

CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA NUTRITION

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLEFS


I.2. CONSEQUENCES DES TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

I.3 SURNUTRITION : SURPOIDS ET OBESITE

I.4 : LES TROUBLES DUS A LA CARENCE EN IODE (TDCI)

CHAP II : NOTIONS SUR LES ALIMENTS

II.1. CLASSIFICATION DES ALIMENTS

II.1.1 LES ALIMENTS ENERGETIQUES


II.1.2 LES ALIMENTS DE CONSTRUCTION

II.1.3 LES ALIMENTS DE PROTECTION

II.2 LA CLASSIFICATION DES ALIMENTS SELON LEUR FAMILLES

CHAP III. ALLAITEMENT MATERNEL

III.1. Introduction

III.2. Les conditions d’un bon allaitement.

III.3. Conditions pour un allaitement optimal.

III.4. La composition du lait maternel.

III.5. Les avantages du lait maternel.

CHAP IV. LA MALNUTRITION PROTEINO CALORIQUE

I. DEFINITIONS

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II. FACTEURS ETIOLOGIQUES

III. DIAGNOSTIC

IV. TRAITEMENT DE LA MALNUTRITION PROTEINO CALORIQUE

CAHP V. ANTHROPOMETRIE
V.1 Définition :

V.2 Prise des mesures

V.3 Les indicateurs nutritionnels

CHAPITRE VI : LES BESOINS NUTRITIONNELS

VI.1. NOTION
VI.2 Besoins Energétiques :

VI.3 NOTIONS DES DEPENSES ENERGETIQUE

VI.4 LA RATION ALIMENTAIRE

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0. INTRODUCTION

La nutrition est une science relativement jeune dans nos pays en voie de
développement. Le grand public y trouve de l’importance, mais il demeure jusque-là
prisonnier d’erreurs préjudiciables qui viennent aggraver les conditions de vie.

Les problèmes nutritionnels se posent presque uniformément partout au


monde en ce qui concerne d’abord la disponibilité et l’assimilation des aliments, le cycle de
vie et le contrôle de l’activité physique caractéristiques des états morbides dues aux troubles
du comportement alimentaire. Une alimentation pauvre, tout comme par excès, préconisent
par ailleurs une durée d’hospitalisation ainsi qu’un problème spécifique affectant le système
immunitaire. Il existe des corrélations entre la déficience en vitamine A par exemple et une
forte incidence de la xérophtalmie. Le cancer de poumon et le tabagisme, le cancer du col
utérin chez les femmes alcooliques. L’hyper ingestion des graisses saturées en rapport avec
l’extrapolation du taux des pathologies cardio-vasculaires.

Cependant, une alimentaire saine, naturelle et équilibrée sur base de


l’adéquation quantitative et qualitative en plus de l’art culinaire constitue un paquet
minimum des solutions en nutrithérapie.

En république démocratique du Congo ; les enfants de moins de 5ans, les


femmes en ceintes ainsi que les personnes qui vivent avec le VIH sida, représentent la
population la plus vulnérable.

0.1. OBJECTIF GENERAL

L’étudiant sera capable de faire une approche corrélative entre l’alimentation et la santé.

0.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES

L’étudiant sera capable de :

1e. Déterminer la valeur nutritionnelle des aliments utilisés en Afrique ;

2e. Déterminer les besoins en principaux éléments nutritifs selon l’état de santé général des
personnes ;

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3e. Composer des menus nutritionnellement équilibrés avec différents aliments de bases ;

4e Connaitre les différents types des familles d’aliments ;

5e. Evaluer l’état nutritionnel des personnes.

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA NUTRITION

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLEFS

I.1.1. LA SANTE
C’est un état de complet bien être physique, mental et social, ne consistant pas
seulement en l’absence de la maladie ou d’infirmité.

I.1.2 LA NUTRITION

C’est l’ensemble des processus biologiques qui ont lieu dans l’organisme humain afin
de fournir aux tissus :

 L’énergie nécessaire sous forme de glucides, de protides, des lipides ;


 Des matériaux sous forme des acides aminés, des glucides, des lipides, des
sels minéraux ;
 Facteurs de régulation ;
 L’eau nécessaire.

I.1.3. ALIMENT
C’est toute substance animale ou végétale dont l’homme se nourrit, qu’elle ait ou non
subi une préparation culinaire.

I.1.4. NUTRIMENT
C’est une substance chimiquement défini contenu dans les aliments et utilisée pour la
formation et l’entretien de l’organisme. Exemple : Eau, lipides, glucides, protides, …

I.1.5 ALIMENTATION
Le terme alimentation a une dimension beaucoup plus large que celui de nutrition ;
Elle englobe des notions de transformation des aliments avant leurs apports dans l’organisme,
les habitudes alimentaires, les modes culinaires, les symboles liés aux aliments, la façon dont
l’homme s’approvisionne en aliments.

I.1.6. ETAT NUTRITIONNEL


On appelle état nutritionnel l’état qui résulte des processus nutritifs. Généralement
l’état nutritionnel est la résultante de nombreuses influences alimentaires de la période
antérieure.

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1.1.7. METABOLISME
Mécanisme complexe et incessant de transformation de matière et d’énergie par la
cellule ou l’organisme, au cours des phénomènes d’édification (synthèse) et de dégradation
organique (anabolisme)

1.1.8. METABOLISME DE BASE


C’est un minimum vital d’énergie indispensable à tout individu pour assurer le
fonctionnement des principaux organes : le cœur, poumon, foie et autres organes à une
température normale constante voisine de 37°C à jeun et au repos complet.

1.1.9 DIETETIQUE :
Pour Hippocrate (Ve siècle avant Jésus-Christ) la diététique est un art, celui du
bien vivre, donc du bien manger, pour conserver la santé et assurer son équilibre.
La diététique est, aujourd’hui, une discipline qui étudie la valeur nutritive des
aliments et détermine les régimes alimentaires (Petit Larousse 2005).

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I.2. CONSEQUENCES DES TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

LES EXCES

LES CARENCES

HTA
Le diabète
La goutte
Les
L’obésité avitaminoses
Kwashiorkor
Marasme
Certaines
anémies…

OUI OUI

REGIME ALIMENATIRE

NB : Certaines circonstances pathologiques ont de l’impacte sur la nutrition et orchestrent le


TCA (le paludisme, les verminoses…)

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I.3 SURNUTRITION : SURPOIDS ET OBESITE


I.3.1. Définition
Selon l'OMS, « le surpoids et l'obésité sont définis comme une accumulation anormale
des graisses corporelles qui peut nuire à la santé ».
I.3.2. Causes
-Les facteurs héréditaires : Plus de 20 gènes serraient actuellement directement ou
indirectement
incriminés.
-La surconsommation alimentaire : disponibilité des aliments tels que les chips, les
confiseries,
les boissons sucrées, les charcuteries, 7jrs/7 et 24h/24 dans les supermarchés et les
distributeurs
automatiques favorisent le grignotage.
-La sédentarité : le manque d’exercice physique, l’utilisation des automates, des ordinateurs
et
des télécommandes, l’intensification des moyens de transport.
-La climatisation artificielle : la thermorégulation assistée, surtout le chauffage facilitant la
stabilisation de la T° corporelle ; le corps n’a plus à lutter contre les variations de T° et
conserve
son Energie.

I.3.3. Prévalence
Depuis 20 ans, la prévalence de l’obésité n’a fait que croitre dans les pays
industrialisés et
non industrialisées. On estime qu’actuellement il existe plus de 500 millions de personnes
présentant un surpoids et plus de 300 millions d’adultes obeses dans le monde. Aux Etats
Unis,
approximativement 65% de la population (110 millions d’adultes âgés de 20 à 74 ans)
présente
un surpoids ou une obésité. En Europe, 15% des hommes et 20% des femmes sont obèses. Ce
problème n’est pas uniquement présent chez l’adulte. Aux Etats unis, 10% des enfants et 15%
des adolescents vivent avec un surpoids.

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I.3.4. Classification
-IMC entre 18,5 et 25 exclu : Normal
-IMC entre 25 inclus et 30 exclu : Surpoids ou surcharge pondérale
-IMC entre 30 inclus et 35 exclus : Obésité
-IMC entre 35 inclus et 40 exclus : Obésité sévère
-IMC supérieur à 40 : Obésité massive ou morbide.

I.3.5. Conséquences :

Il existe plusieurs risques associés à l’obésité :

- Risque de morbi-mortalité élevée surtout lorsque IMC dépasser 25 (Idéal : entre 22,5 et 25
Kg/m2,

- Risques psychologiques et sociaux : dépression, mal être, complexe, rejet de son corps et de
sa
personne, discrimination ou mise à l’écart.

- Conséquences économiques : accroissement des dépenses médicales et faible productivité au


travail.

- Complications cardio-vasculaires, Troubles de la fonction de reproduction, Troubles


respiratoires (Apnée du sommeil), Troubles ostéo articulaires (arthroses, tassements
vertébraux).

I.3.6. Prévention et Traitement (Pluridisciplinaire)

- Règles d’hygiène de vie : intensification de l’activité physique

- Régime hypocalorique, pauvre en graisse d’origine animale, riche en fibres végétales


(Légumes et fruits)

- Traitement médical : certains médicaments sont utilisés soit pour augmenter la


consommation
énergétique, soit pour inhiber la sensation de faim.

- Traitement chirurgical : ablation de la graisse.

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I.4 : LES TROUBLES DUS A LA CARENCE EN IODE (TDCI)


I.4.1. Définition
Les troubles de la carence iodée regroupent un ensemble de maladies dont le goitre est une
manifestation fréquemment observée et visible.

Ces maladies ou troubles résultent principalement d’une carence ou d’une insuffisance


notamment de l’iode dans le sol, dans les aliments ou dans l’eau dont dépendent les
populations pour leur alimentation et pour se maintenir en bonne santé.

Mais qu’est-ce que l’iode ?

L’iode est une substance minérale, un oligo-élément qui se trouve partout dans le monde :
dans le sol, dans l’eau surtout dans les océans, ainsi que dans les végétaux. L’iode joue un
rôle important dans le bon fonctionnement ainsi que dans le développement harmonieux de
l’organisme humain.

I.4.2. Métabolisme :
Le goitre est une tuméfaction ou une augmentation du volume de la partie inférieure
du cou en dessous de la pomme d’Adam.

Cette masse qui peut être petite, grosse ou même énorme provient de la tuméfaction de la
glande thyroïdienne qui a pour fonction de « brûler » l’iode en la transformant en des
substances indispensables au bon fonctionnement de notre organisme, ces substances sont
appelées hormones thyroïdiennes. Celles-ci sont essentielles pour le développement du
cerveau, du système nerveux, du développement global et harmonieux de l’être humain ainsi
que pour le maintien de la température du corps et de l’énergie.

Comme on le voit, l’iode est un élément à tout faire dans notre organisme et il est dit que
c’est lui qui est le « traceur » de l’intelligence de l’homme. Le déficit d’iode provoque donc
toute une gamme d’anomalies, notamment le goitre et le crétinisme, ce dernier survenant
chez les enfants des femmes qui ont eu un grave déficit d’iode au cours du premier
trimestre de la grossesse.

I.4.3. Classification
L’OMS classe les goitres de la manière suivante :
Classe 0 : pas de gonflement palpable ou visible de la thyroïde

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Classe 1 : gonflement palpable mais non visible de la thyroïde quand le cou est en position
normale
Classe 2 : gonflement palpable et visible de la thyroïde quand le cou est en position normale

 Crétinisme : deux types

- Crétinisme neurologique : déficience mentale ; Surdi-mutité ; spasmes ; ataxie


(désordre morbide de fonctions nerveuses càd manque de coordination des
mouvements volontaires)
- Crétinisme hypothyroïdien ou myxœdémateux : nanisme, hypothyroïdie (petite
glande thyroïde).

I.4.4. Causes
▪ Manque d’iode dans le sol et dans l’eau
▪ Les océans et les mers étant riches en iode, l’absence de consommation de produits marins
▪ Certaines régions montagneuses sont pauvres en iode
▪ Consommation d’aliments goitrigènes, inhibiteurs de l’absorption de l’iode (chou, manioc)
▪ Consommation de sel non iodé tel que recommandé par OMS, UNICEF.

I.4.5. Conséquences
1) Chez le fœtus : avortements, Augmentation de la mortalité périnatale, Crétinisme
neurologique ou myxœdémateux, Retard de développement cérébral.
2) Chez le nouveau – né : Petit poids de naissance, goitre, Hypothyroïdie
3) Enfants et Adolescent : Augmentation de la mortalité infantile, goitre, retard de
développement physique et mental
4) Adulte : goitre et ses complications hypothyroïdie, retard mental.

Remarque : L’expression « goitre endémique » est utilisée lorsqu’un nombre élevé de


personnes (taux de prévalence >10 %) vivant dans un espace géographique limité présente
une hypertrophie de la glande thyroïde.
Les deux principaux moyens d’évaluer la gravité de la carence en iode dans une communauté
donnée sont : la prévalence du goitre, et l’excrétion urinaire de l’iode.

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Tableau 10 : Critères épidémiologiques permettant d’évaluer la sévérité du TDCI

Endémie Endémie sévère Endémie modérée Endémie légère

Goitres totaux chez les


>= 30 20 -29 % 5 -19%
enfants d’âge scolaire

Goitres visible >= 15% < 15% 0

Taux médian d’iodure


< 90% >80 -90% 50 -80%
urinaire mcg/dl < 10 mg/dl

Prevalence du crétinisme 1% et plus < 1% 0%

I.4.5. Stratégies de lutte


Groupe cible : les enfants et les adolescents, les femmes en âge de procréer.

1. Prévention
L’iodation universelle du sel est recommandée pour prévenir et corriger la carence en
iode. L’OMS, l’UNICEF et le Conseil international pour la lutte contre les TDCI
recommandent que la concentration d’iode dans le sel sur le lieu de production soit comprise
entre 20 et 40 mg d’iode (ou entre 34 et 66 mg d’iodate de potassium) par kg de sel.

Cela permet de couvrir les besoins journaliers des différents groupes cibles à l’arrivée dans les
ménages :
- 50 microgrammes pour les nouveau-nés et les nourrissons (les 12 premiers mois)
- 90 microgrammes pour les enfants de (2 à 6 ans)
- 120 microgrammes pour les enfants d’âge scolaire (7 à 12 ans)
- 150 microgrammes pour les adultes (au-delà de 12 ans).
- 200 microgrammes pour les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

2. Traitement
Dans les zones ou dans des populations où la prévalence du goitre est endémique, le sel iodé
est le plus souvent absent ou inaccessible par les populations. L’OMS recommande

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l’utilisation de l’huile iodée en petites doses (100-200mg) administrées par voie


intramusculaire. Il est souhaitable de respecter les protocoles nationaux des pays qui ont un
programme national de lutte contre les carences iodées.

L’OMS recommande d’utiliser prioritairement la voie orale si cela est possible ; les
injections n’intervenant qu’en cas d’impossibilité de réaliser les formes orales. Il faut
rappeler que la supplémentation en iode corrige les troubles de la carence iodée en leur
début mais ne peut faire disparaître les goitres de classes 1 et 2 ; seule une intervention
chirurgicale (parfois risquée) peut enlever les gros goitres visibles. Dans tous les cas, la
supplémentation en iode arrête les autres désordres et améliore la santé.

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CHAP II : NOTIONS SUR LES ALIMENTS

La couverture des besoins nutritionnels de l’homme nécessité les substances


nutritives ou nutriments. En dehors du choix, la qualité organoleptique y intervient.

II.1. CLASSIFICATION DES ALIMENTS

On classe les aliments selon le groupe chimique, selon l’OMS, selon l’origine…

a) Selon le groupe chimique d’appartenance (méthode scientifique) :

 Les hydrates des carbones ou glucides,


 Les lipides ou matières grasses,
 Les protéines,
 Les vitamines ainsi que les sels minéraux.

b) Selon l’origine : Il s’agit des aliments d’origine animale et végétale.

c) Selon l’OMS : l’organisation mondiale de la santé regroupe les aliments en 3 classes


dont les aliments énergétiques, les aliments de protection et de construction.

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II.1.1 LES ALIMENTS ENERGETIQUES

Ce sont des aliments qui contiennent les glucides et les lipides.

A) LES GLUCIDES :

Ce sont des nutriments qui fournissent rapidement de l’énergie à


l’organisme. Ils sont stockés dans les muscles et dans les foies sous formes des
glycogènes. Sous l’action de l’insuline, le glycogène est transformé en glucose.

A.1 Classification des glucides :

Il existe 2 grandes classes des glucides ; qui sont :

- Les glucides simples ;


- Les glucides complexes.

Les sucres simples sont des sucres à absorption rapide c’est-à-dire qui
entrent dans la circulation sanguine quelques temps après leur ingestion. Parmi les sucres
simples nous citons : les monosaccharides (une seule molécule de glucose, fructose, …) et les
disaccharides (exemples : saccharose, maltose.)

Les sucres complexes sont constitués des plusieurs chaines des


monosaccharides. Il s’agit entre autres de : amidon, cellulose, glycogène, … Ce sont des
sucres à absorption lente.

N.B : 1 g de glucides égal à 4 kilocalories.

A.2 Rôles des glucides :

- Les glucides servent de réserve d’énergie (amidon, glycogène), des molécules


énergétiques (glucose) et d’intermédiaires métaboliques.
- Le ribose et le désoxyribose sont des constituants des acides nucléiques (ARN et
ADN).
- Les polysaccharides sont des éléments de la structure de la paroi cellulaire de
bactéries et de végétaux.

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- Ils sont liés à certain nombre de protéine et de lipide où ils jouent des rôles clés
dans la médiation des interactions entre les cellules et les autres éléments de
l’environnement cellulaire.

B) LES LIPIDES

Les lipides communément appelés matières grasses, ils servent de


carburant pour répondre aux besoins énergétiques de l’organisme.

B.1 Classification des lipides :

Selon leur structure moléculaire, ils sont divisés en trois groupes :

- Les acides gras essentiels ou polyinsaturés ;


- Les acides gras monoinsaturés ;
- Les acides gras saturés.

B.2 Rôles des lipides :

- Les lipides servent des molécules énergétiques ;

- Ils constituent les principales substances de réserve ;

- Ils sont des constituants des membranes cellulaires (phosphoriques, glycolipides et


cholestérol) ;

- Ils servent de moyen de transport aux vitamines liposolubles (A, D, E, K.)

B.3 Les aliments riches en lipides :

- Origine animale : les gros poissons, la viande de porcs, l’huile de baleine, le fromage, la
crème, beure, salami, le saindoux, le suif.

- Origine végétale : l’huile d’arachide, de palme, d’olive, de soja, noix de coco, patte
d’arachide, avocats, les noix d’amande, le pistache.

N.B : des nombreux produits industrialisés : Pizza, hamburgers, les conserves, … ont
beaucoup des lipides.

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II.1.2 LES ALIMENTS DE CONSTRUCTION

Ce sont des aliments riches en protéines. Les protéines constituent


l’architecture de l’organisme, c’est l’élément de base de toute cellule vivante et constitue la
seule ou l’unique source d’azote indispensable à la vie.

Les protéines ne peuvent être stockés et l’organisme ne peut s’en passer


c’est-à-dire les protéines ne doivent nous être fournis que de l’extérieur chaque jour pour en
bénéficier car nous ne le stockons pas.

A) Rôles des protéines :


- Les protéines jouent un rôle dans la défense contre les maladies et dans le
fonctionnement de l’organisme ;
- Les protéines sont indispensables à la croissance des enfants, des adolescents ainsi
qu’à la formation du fœtus chez les femmes enceintes ;
- Les protéines jouent un rôle primordial comme élément de réparation et
construction de l’organisme et participe au renouvellement de la peau, des ongles,
des cheveux et des tissus musculaires.

B) Les aliments riches en protéine :


- Origine animale : la viande, les poissons, les œufs, le lait, les chenilles, les
mollusques, les fromages.
- Origine végétale : le soja, l’haricots, les arachides, les petits poids, le sorgho.

N.B : les protéines végétales sont souvent de moins bonne qualité que les protéines animales
car il leur manque plusieurs acides aminés essentiels (AAE).

Une carence en protéines se traduit par une diminution de la résistance aux infections qui se
manifeste par une fatigue importante.

II.1.3 LES ALIMENTS DE PROTECTION

Ce sont des aliments qui fournissent les nutriments non


énergétiques notamment : L’eau, les vitamines et les minéraux.

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A. L’EAU

A.1 Répartition de l’eau dans l’organisme


On distingue l’eau intra cellulaire représentant 40% du poids total de l’organisme,
et le liquide extra cellulaire, représentant 20% du poids du corps dont 15% pour l’espace
interstitiel et 5% pour l’espace vasculaire. L’eau extra cellulaire englobe aussi le liquide des
lubrifiants, du tissu conjonctif, de la moelle ainsi que des diverses sécrétions.

A.2 Quelques propriétés de l’eau :


1. Matériaux de constitution
2. Protection : des organes délicats : œil, fœtus, centres nerveux ou des lubrifiants pour
les organes soumis à des frottements (articulations, tendons, tissus conjonctifs)
3. Solvant : toutes les réactions dans une cellule vivante se produisent dans une solution
aqueuse. L’apport des nutriments aux cellules et l’élimination des produits
métaboliques sont possibles grâces aux propriétés dissolvantes de l’eau
4. Régulation thermique : par sa chaleur spécifique très élevée, l’eau constitue un tampon
thermique qui empêche que la chaleur libérée n’élève la température au niveau de
cellules. La conductibilité thermique fournit le maintien de l’égalité thermique.
5. Eau intervient dans de nombreuses réactions métaboliques.

A.3 Le bilan aqueux :


Apport de l’eau par jour en ml

1. Boissons : 1000 – 1500


2. Aliments solides : 700 – 1000
3. Eau métabolique : 300 – 500
Total 2000 - 3000

Pertes d’eau par jour en ml

1. Urines : 1000 – 1500


2. Fèces : 100 – 200
3. Par voie pulmonaire : 300 – 500
4. Par voie cutanée : 600 – 800
Total : 2000 - 2900

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La perte d’eau par émission cutanée et pulmonaire s’appelle la


perspiration. Cet équilibre est dû à une régulation minutieuse qu’est la sensation de soif. Les
pertes d’eau se font surtout par la voie rénale qui constitue aussi le mécanisme important de la
régulation de l’eau corporelle.

B. LES VITAMINES

Les vitamines sont des composés organiques très importants dans des quantités
infimes suffisant à assurer la croissance et le maintien de l’homéostasie. Contrairement aux
autres nutriments organiques, les vitamines ne sont pas dégradées, ne servent pas de source
d’énergie et ne sont pas les constituants d’autres substances. Elles sont qu’en même
indispensable aux cellules, qui ont besoin d’elles pour être capables d’utiliser les nutriments
remplissant ces fonctions, sans vitamines, tous les glucides, les protéines et les lipides que
nous mangeons seraient inutilisables.

Les vitamines sont classées en deux catégories :

1. Les vitamines hydrosolubles qui comprennent les vitamines du groupe B et la


vitamine C, ils sont absorbés avec l’eau dans l’intestin grêle à l’exception de la
vitamine B12 qui doit se lier au facteur intrinsèque de l’estomac pour être absorbé.
2. Les vitamines liposolubles (vitamines A, D, E, K) se lient aux lipides ingérés et sont
absorbés avec les produits de digestion dans l’intestin grêle et gros intestin.

B.1 SOURCES DES VITAMINES

- Les aliments les plus riches en vitamines d’origine animale sont : viande, poissons, les œufs
et les produits laitiers.

- Les aliments les plus riches en vitamines d’origine végétale sont : les fruits, les légumes ;
les légumineuses et les céréales.

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C. LES SELS MINEREAUX

Outre de l’eau et des matières organiques, les aliments contiennent des éléments
minéraux, substances indispensables présentent en petites quantités dans l’organisme.

Les minéraux constituent 4% de notre poids global.


Essentiels à l’organisme, ils sont divisés en 2 catégories selon leur quantité dans le corps :

- Les minéraux majeurs ou macroéléments ;


- Les oligoéléments ou éléments traces.

N.B : toute carence en sels minéraux ou oligoéléments peut entrainer les troubles divers :

- Carence en fer crée l’anémie ;

- Carence en calcium cause la fragilité des os, …

En adoptant une alimentation variée et équilibrée, on peut éviter les carences et lutter contre
l’apparition des certaines maladies.

Voici les principaux macronutriments présents dans l’organisme : Ca, Mg, K, Na, P.

Et les oligoéléments : Fer, Fluor et Iode.

N.B : les oligoéléments sont des éléments purs nécessaires à l’organisme en très petites
quantités (traces).

Certains oligoéléments ne peuvent être synthétisés par l’organisme et doivent être donc
apportés par l’alimentation.

Le fluor aide à lutter contre la carie dentaire mais un excès peut causer la fluorose.

Les troubles dus à la carence en iode : goitre, fausses couches ou avortements répétés et on
peut avoir les enfants sourds-muets.

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II.2 LA CLASSIFICATION DES ALIMENTS SELON LEUR FAMILLES

1. Boissons : riches en sels minéraux et sucre (eau, jus, le sucré, les tisanes, la bière) ;
2. Corps : riches en lipides, vitamines A, D, E (beure, margarine, fromage, huile,
graisses) ;
3. Les féculents : riches en glucides également en protéines, vitamines B complexes,
minéraux et fibres (blé, sorgho, maïs)
- Céréales : blé, sorgho, maïs, riz.
- Tubercules : pommes de terre, patates douces, ignames, tarot, manioc, bananes
plantins.
4. Lait et produits laitiers : riche en protéines, calcium et vitamines B complexes (Lait,
fromage, yaourt, …)
5. Les légumes et les fruits : riches en vit C, sels minéraux et antioxydants (concombres,
aubergines, carottes, oranges, papayes, tomates, ...)
6. Sucre et produits sucrés : surtout riches en glucose (sucre de canne, de betterave, jus,
sucré, …)
7. Viande, poissons, œufs : riche en protéines et fer. (viande de tout ce qui se meut,
poissons, les œufs, les chenilles) ;
8. Les légumineuses : riches en protéines, lipides et parfois glucides (haricots, lentilles,
petits pois, arachides)

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CHAP III. ALLAITEMENT MATERNEL

III.1. Introduction

Définition :

– Allaitement :

C’est une action de la femelle de mammifère, de nourrir sa progéniture avec le lait qu’elle
produit.

– AME:

Action de nourrir le N-né, uniquement avec le lait maternel, jusqu’à 6 mois.

– AMO:

Selon OMS : allaitement exclusif pendant 6 mois, suivi d’un allaitement continu complété par
une alimentation appropriée jusqu’à au moins 2 ans.

III.2. Les conditions d’un bon allaitement.

Chez la mère, Un allaitement parfait passe par les étapes suivantes :

1. La mammogénèse : vie intra utérine, 8ème mois de la période fœtale, poursuite


après la naissance.

2. La lactogénèse : pendant la grossesse (Formation du lactose à partir du


glucose alimentaire et du galactose).

3. Galactopoïèse : entretien de la lactation. La sécrétion lactée obéit à la loi de


l’offre et de la demande (Si le sein est vide, production du lait).

L’allaitement est aussi conditionné par 5 réflexes :

• Chez le Nouveau-né :

1. Réflexe de fouissement : présent à la naissance chez tous les mammifères,


pousse le Nouveau-né à chercher le sein et à téter instinctivement.

2. Réflexe de succion : présent à la naissance, pousse le N-né à sucer le


mamelon.

3. Réflexe de déglutition : permet à au N-né de déglutir (avaler) le lait.

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• Chez la mère :

1. Réflexe prolactinique : constitution et la sécrétion du lait.

2. Réflexe ocytocique : contraction des cellules myo épithéliales et éjection du


lait.

• En pratique, la mère devra mettre le bébé au sein dans l’heure qui suit l’accouchement
car :

1. Les terminaisons nerveuses sont très sensibles et permettrons la montée


laiteuse rapide.

2. Cela va consolider la relation mère - enfant.

• L’allaitement se fait à la demande et non de manière programmée :

1. Pour désengorger le sein et favoriser la sécrétion lactée.

2. Pour favoriser le développement psycho moteur de l’enfant.

• Ne pas donner des boissons sucrées, des sucettes ou tétine à l’enfant.

• Donner le sein et non le mamelon : la surface du sein est couverte des glandes de
Montgomery qui produisent un liquide acide à action bactéricide, qui va prévenir
l’infection de l’enfant.

III.3. Conditions pour un allaitement optimal.

• Les premiers jours comptent plus pour l‘AMO ; si une mère commence l'allaitement
au sein tôt et correctement, elle a toutes les chances de continuer sans problèmes en
adoptant les 7 pratiques suivantes :

1. Mettre les nouveau-nés au sein immédiatement après l'accouchement

– Première tétée sur la table d’accouchement pour :

• Favoriser les contractions de l’utérus,

• Accélérer la montée laiteuse et une reprise plus rapide du poids de


naissance (dans les 10 jours).

2. Allaiter exclusivement pendant les 6 premiers mois

– Aucun aliment ni boisson autre que le lait maternel n'est donné au bébé.

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– Aucune tétine artificielle ni sucette n'est donne au bébé

3. Allaiter fréquemment de jour comme de nuit, à la demande avec un intervalle


inférieur à 3heures.

4. Introduire progressivement à partir du 6ème mois, une alimentation


complémentaire mais :

– Poursuivre l’Allaitement maternel jusqu'à 2 ans au moins ;

– Donner des aliments peu solides riches en vitamine et protéines ;

– Augmenter la quantité, la consistance et la fréquence au fur et à mesure que


l'enfant grandit.

5. Maintenir l'allaitement jusqu'à 2 ans :

– La prévalence de la malnutrition, du retard staturo-pondéral, la carences en


micro-nutriments et la fréquence des maladies, augmentent pendant l'enfance.
Une alimentation appropriée peut empêcher ou réduire les effets de ces
conditions dangereuses.

– Entre 6 à 24 mois, donner assez d'énergie et d'éléments nutritifs en combinant


l'allaitement maternel avec une alimentation complémentaire préparée et
donnée dans des conditions hygiéniques,

– Veiller particulièrement à l'alimentation pendant et après les maladies.

6. Maintenir l'allaitement maternel même si l'enfant ou la mère est malade.

– Il est plus dangereux de nourrir le bébé au lait artificiel que de le laisser au lait
de sa mère pendant qu'elle est malade.
Un enfant malade n'a pas souvent envie de manger. Mais il a besoin plus de
force pour lutter contre la maladie. Le lait maternel et les aliments de
complément sont des sources d'énergie, renforce la défense naturelle.

7. Enrichir, varier et augmenter l'alimentation de la mère plus que d’habitude

– Repas supplémentaire et varié, riche en vitamines et sels minéraux

III.4. La composition du lait maternel.

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La composition du lait maternel passe par 3 phases : Colostrum, lait de transition, lait
mature.

1. Le colostrum :

– Premières heures qui suivent l’accouchement, jusqu’au 3ème Jour.

– Petite quantité (20 à 40 ml/ Tétée)

– Très épais et jaunâtre : Riche en protéines, lipides, A.A libres, et Ig

– Riche en vit liposolubles (ADEK), mais pauvre en Vit H20solubles

– Riche en Ca et Mg.

– Protège le N-né contre les infections

– Limite les troubles digestifs du N-né, en participant au bon développement des


organes gastro-intestinaux

– Facilite l’évacuation du méconium.

2. le lait de transition :

– Entre 3ème et 15ème jr après la naissance du N-né,

– La quantité augmente en suivant les besoins du N-né,

– Plus liquide (moins dense que le colostrum) et blanchâtre

– Riche en lipides, lactose et calcium

– Moins riche en Ig et en protéines que le colostrum

– Sa production s'accompagne pour la maman, de la "montée de lait" (les seins


sont engorgés, très durs et lourds).

3. Le lait mature :

– Vers le 15ème jour environ,

– Fourni au nourrisson tous les éléments nutritifs dont il a besoin

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28

– Sa composition évolue au cours de la journée (il n'aura par ailleurs pas la


même composition la nuit que le jour).

– Sa composition change également tout au long d'une tétée:

1. Au début de la tétée, le lait est plus aqueux et composé plus de lactose,


sucres, vitamines, protéines et sels minéraux : c'est le lait initial.

2. Au fur et à mesure de la tétée, le lait s’épaissit et sa teneur en graisse


augmente progressivement. Le lait mature proposé à l'enfant en fin de
tétée est appelé lait terminal.

III.5. Les avantages du lait maternel.

• Sur le plan santé publique :

1. Meilleur aliment pour le N-né, disponible immédiatement, toujours à la T°


idéale prêt à être consommé !

2. Pas besoin de préparation, de lavage et stérilisation des biberons et tétines….

3. Pas d’équivalents sur le marché, recommandé par les experts de la santé


partout dans le monde, des pays industrialisés aux pays sous-développés.

• Les recommandations actuelles de l’OMS et de l’Unicef prônent l’allaitement


maternel optimal.

• Sur le plan nutritif :

1. Apport des glucides s/forme de gynolactose, et fourni 30% d’énergie à


l’enfant. Plus sucré que le lait de vache.

2. Le lait maternel contient la lipase qui facilite la digestion des lipides. Il


contient aussi des AGPI utiles au développement du cerveau de l’enfant. Les
lipides fournissent 50% d’énergie à l’enfant.

3. Apport de protéines s/forme d’a.a, parmi lesquels les a.a. soufrées (taurine,
cystéine et méthionine) qui sont des neuro modulateurs. Le lait de vache est
plus riche en caséine, difficile à digérer.

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4. Le lait maternel est pauvre en sel minéraux, mais cette faible quantité est
totalement absorbée, contrairement aux sels minéraux des lait du commerce =
surcharge rénale.

5. Le rapport phosphore calcium est de 2/1, alors qu’il est inversé dans le lait de
vache.

6. Le lait maternel est plus riche en vitamines que le lait de vache.

• Sur le plan immuno-allergique :

1. Protection contre les gastros entérites : Apport d’IgA sécrétoires que la


muqueuse de l’enfant ne produit pas.

2. Apport de lactoferrine, protéine qui permet l’absorption du fer et empêche aux


bactéries de se développer par manque de fer.

3. Présence de Lactobacillus bifidus qui rend le pH digestif acide et empêche


ainsi la pullulation microbienne.

4. Protection contre les maladies allergiques grâce au β-lactalbumine, alors que le


lait de vache contient l’α-lactalbumine.

• Sur le plan économique :

Il est évident que le lait maternel est le plus économique car il ne s’achète pas.

• Sur le plan Psycho affectif :

Le contact physique du N-né avec la mère le réconforte, lui procure un sentiment de sécurité
et stabilise sa T°corporelle. Il favorise aussi le développement intellectuel et affectif.

• Avantage pour la mère :

La succion des seins au cours de la tétée entraîne des contractions utérines (Involution de
l’utérus)

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CHAP IV. LA MALNUTRITION PROTEINO CALORIQUE

I. DEFINITIONS

1. Nutrition :

Processus par lequel l'organisme absorbe les éléments nutritifs pour son bon fonctionnement
et son développement.

2. Malnutrition :

Excès, insuffisance ou déséquilibre des apports alimentaires.

L'insuffisance et le déséquilibre des apports alimentaires sont les formes de malnutrition les
plus répandues dans les pays en développement. Elles génèrent beaucoup de maladies
nutritionnelles dont la MPE.

II. FACTEURS ETIOLOGIQUES

A. Insuffisance d’apport (dénutrition) :

1. Facteurs naturels : sécheresse, séismes (Haïti,2010), inondations (Australie 2010-2011),…

2. Facteurs cognitifs : faible niveau d’instruction des mères,

3. Facteurs psychologiques : refus de s’alimenter (Psychose post conflit, grève de faim)

4. Facteurs environnementaux : mauvaise qualité de l’H20 et conditions médiocre


d’assainissement (Tiers monde)

5. Facteurs liés à l’état de santé : maladies avec perte d’appetit

B. Les défaut d’absorption :

- Malformations de l’appareil digestif,


- Déficits enzymatiques congénitaux,
- Pratiques traditionnelles : lavement,
- Gastro-éntérites.

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C. Les défauts de métabolisation :

- Déficits enzymatiques congénitaux,


- Troubles hormonaux (Diabète,…)

D. Apport excessif (obésité) :

- Facteurs génétiques,
- Facteurs physiologiques

III. DIAGNOSTIC

Deux formes de malnutrition selon l’évolution : la forme aiguë et la forme chronique.

• ANTHROPOMETRIE :

Zscore permet de définir :

1. Les formes sévères : Zscore < - 3 ET

2. Les formes modérées : Zscore < - 2 ET

3. Les formes légères : Zscore < - 1 ET

 CLINIQUE :

Il existe 3 formes :

A. Le marasme : C’est une insuffisance nutritionnelle globale.

 Déficit pondéral majeur,

 Fonte graisseuse et musculaire,

 Faciès de vieillard,

 Appétit conservé

 Actif

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Anthropométrie :

L’indice Poids/Taille en % de la médiane : indicateur par excellence du marasme : Si P/T <


70% on parle de Marasme.

B) Le kwashiorkor : Insuffisance protéique.

 Arrêt de la croissance pondérale puis staturale

 Fonte musculaire ; manque d’appétit

 Œdème du dos des pieds ;

 Mosaïque craquelée : Fissures des orifices naturels ;

 Regard fixé et Apathique

 Cheveux décolorés, fins et cassants.

C) Association Marasme et Kwashiorkor.

Mosaïque craquelée

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• Œdème du pied, avec godet.

IV. TRAITEMENT DE LA MALNUTRITION PROTEINO CALORIQUE

4.1 Prévention

• Education sanitaire pour une alimentation saine.

• Vaccination pour prévenir les infections (VAR,…)

• Amélioration de l'approvisionnement en eau, assainissement et hygiène du milieu.

• Promotion de la culture et la consommation d’aliments locaux riches en protéines

• Promotion de l’allaitement maternel exclusif.

• Promotion de CPS, Déparasitage, Vitamine A, …

4.2. Curatif

A) Médical (des complications)

- Déshydratation (RESOMAL) ;
- Glycémie (Sucre, F75 et F100);
- Anémie (traiter la cause),
- Infection (Antibiothérapie)

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B) Nutritionnel (F75/F100/RUTF) en deux phases :

Phase I : le Poids reste stationnaire pendant le traitement médical/ complications (7à


14jours)

Phase II : Récupération nutritionnelle (plus de 15jours)

N.B : Privilégier le traitement nutritionnel à domicile, sauf en cas de complication.

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CAHP V. ANTHROPOMETRIE
V.1 Définition :

• Art de mesurer les proportions des différentes parties du corps humain.

• En nutrition : c’est la mesure du poids, de la taille et/ ou d’autres dimensions


du corps d’un individus pour évaluer son statut nutritionnel.

V.2 Prise des mesures

 C’est la 1ère étape de l’Anthropométrie

 Mensurations souvent difficiles à prendre et à interpréter ; d’où, il faut respecter les


exigences suivantes :

1. Techniques standardisées

2. Outils standardisés :

Balance : précision de 100mg, étalonnée, tarée chaque jour, remise aiguille à 0.

Ruban : étalonné, précision au mm près.

3. Personnel formé sur la technique de mensuration et l’utilisation des outils.

4. Précision dans la prise de l’âge (document fiable).

V.2.1 Principales mensurations :

1. Poids,
2. Taille,
3. Périmètre brachial (PB)
4. Age (A)
5. Indice de masse corporelle (IMC).

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V.2.2 Techniques de mensuration :


1. Mesure de la taille.
– Enfant > 24
mois ou > 87
cm
– Utiliser 1e
toise
– Enfant en
position
débout.
– Noter la taille
en cm

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2. Mesure de la longueur
– Enfant < 24 mois ou < 87 cm
– Utiliser 1e toise
– Enfant en position couchée.
– Noter la longueur en cm

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3. Mesure du poids avec une balance de type SALTER
– Enfant > 3 mois

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4. Mesure du poids pour les enfants < 3mois
– Balance pèse bébé
– Balance pèse personnes (lorsqu’on n’a pas de pèse bébé): Peser d’abord la
mère seule, puis avec l’enfant et faire la soustraction. Inconvénients : erreur
de précision et de calcul.

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5. Mesure du périmètre brachial.
– Utiliser 1 mètre ruban (MUAC)
– Prendre la mesure au niveau du bras, à mi-chemin entre l’olécrane
(pointe du coude) et l’acromion de l’omoplate (pointe de l’épaule).
– Noter la mesure en cm

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V.3 Les indicateurs nutritionnels

1. Périmètre brachial selon l’OMS :


Il est réalisé chez les enfants de 1 – 5 ans, la mesure du PB est prise au bras.

Critères Signification

< 110 mm Malnutrition sévère

110 – 119 mm Malnutrition modérée

120 – 135 mm Malnutrition légère

≥ 135 mm Normal

2. Indice de KANAWAT PB/PC


Apprécie la malnutrition aiguë chez les enfants :

Etat nutritionnel Indication

Normal [0,30 – 0,35[

Malnutrition légère [0,28 – 0,30[

Malnutrition modérée ] 0,26 – 0,28[

Malnutrition sévère < 0,26

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3. Indice de GOMEZ : (1955) P/A


Apprécie les malnutritions chronique et aiguë

Indicateurs Signification

110 – 90% Normal

90 – 75 % Malnutrition légère

75 – 60% Malnutrition modérée

< 60% sans œdèmes Malnutrition sévère

Œdèmes + + Malnutrition sévère

4. Indice de masse corporelle (IMC) : P(kg)/T2(m)


L’indice de masse corporelle (IMC) correspond à l’évaluation de la maigreur, du surpoids et
de l’obésité.

Interprétation :

IMC INTERPRETATION

< 16.0 Maigreur severe

16.0 - 16.9 Maigreur modérée

17.0 - 18.4 Maigreur marginale

18.5 - 24.9 Normale

25 - 29 Surpoids

30 – 39 Obesité Ier dégré

40 et Plus Obesité IIeme dégré

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CHAPITRE VI : LES BESOINS NUTRITIONNELS

VI.1. NOTION
Pour un être humain en général, les besoins nutritionnels traduisent le
niveau d’apport énergétique, la quantité moyenne et journalière des nutriments nécessaire qui
lui permet de se maintenir en bon état de santé physique et psychique en fonction de son état
général (âge, sexe, physiologique ; pathologique, poids, activité physique…).

Toute énergie peut être convertie en chaleur, on mesure l’énergie produite par la combustion
des aliments et on l’exprime en énergie calorifique.

L’unité de mesure est : le kilocalorie (Kcal) qui est égal à 1000 la calorie utilisée en physique.

1 Kcal est la chaleur nécessaire pour faire passer 1 litre d’eau de 14,5 à 15,5 °C ; alors que la
calorie est une unité de chaleur, le joule est une véritable unité d’énergie.

En nutrition on utilise le kilojoule :

- 1 Kcal = 4,184 Kj

- 500 Kcal = 2092 Kj

- 500 Kj = ??? Kcal.

Le corps a besoin de l’énergie pour assurer toutes ses fonctions : la croissance, la


régulation thermique, la reproduction, le travail, le fonctionnement continu des organes (
Cœur, poumons, reins, foies, …)

VI.2 Besoins Energétiques :

C’est la quantité d’énergie que l’homme a besoin pour couvrir les activités du
métabolisme basal.

Il y a également les déterminants de besoins énergétiques dont les plus importants sont : la
taille du corps, l’activité physique, l’état physiologique (grossesse, l’allaitement).

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 Formule métabolisme de base :

Formule de Harris & Benedict)

Homme : MBR = 66,5 + (13,8 x P (kg)) + (5 x T(cm)) - (6,8 x A(ans) )


Femme : MBR = 655 + (9,6 x P (kg)) + (1,9 x T(cm))- (4,7 x A (ans))

Formule du poids idéal selon Lorentz

T−150
Homme : Pi = 𝑇 − 100 − ( )
4
T−150
Femme : Pi= 𝑇 − 100 − ( )
2,5

VI.3 NOTIONS DES DEPENSES ENERGETIQUE

Pour assurer toutes les fonctions, l’organisme libère de l’énergie


biochimique issu de la transformation des nutriments pour bien-sûr répondre aux besoins de :
La thermogénèse, le métabolisme basal.

Pour les valeurs nutritives :

1g de glucide = 4 Kcal

1g de protide = 4 Kcal

1g Lipide = 9 Kcal.

CALCUL DE LA VALEUR ENERGETIQUE

Exemple : Quel nombre de kcal contenu dans 100 g du riz sachant qu’on y
trouve 8 g des protéines, 1,1g des lipides et 77g des glucides ?

Protides : 8g x4 = 32

Lipides : 1.1g x 9 = 9.9

Glucides : 77g x 4= 308

Total = 349,9 ou 350 kcal.

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VI.4 LA RATION ALIMENTAIRE


C’est la quantité d’aliments destinée pour la consommation dans le but
d’assurer la croissance normale et le maintien du poids en plus de l’état de santé pendant
d’une période bien déterminée (jour, semaine…).

La ration doit satisfaire les besoins nutritionnels (boire et manger…). Elle


doit être saine, variée, équilibrée, suffisante. La ration varie selon l’état général de la
personne.

Pour prévenir le déséquilibre nutritionnel ; il faudra réaliser les


compléments alimentaires avec des protéines de la manière suivante :

- Aliment de base (AB) + protéines animal


- Aliment de base (AB) + légume
- AB + Légumineuse + protéine

Pour gagner de la vitamine A, C et les sels minéraux il faut associer à l’AB


les légumes à feuilles vertes foncées ou à pigmentation orangées, les légumineuses en plus de
la tomate naturelle, les compléments alimentaires, le corps gras, les noix ou graines
oléagineuses. Il faut associer aux céréales : du lait, les poissons, l’arachide pilées, les légumes,
de la viande, les feuilles vert…

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BIBLIOGRAPHIE

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- ApfelbaumM et coll. Diététique et nutrition, éd. MASSON, 2000

- Chevallier et coll. Médicaments à base des plantes. éd. MANSSON, PARIS,


2004

- Damon M et col. Manuel de nutrition africaine, éd. ACCT, France, 1991

- Garnier D. Dictionnaire illustré des termes de médecine, éd. MALOINE, 2012

- George P. Un corps sain, éd.SAFELIZ, MADRID, 2010

- Jean M D. 200 Aliments qui vous veulent du bien, éd. LAROUSSE, PARIS,
2O12

- Pamplona R.Guide des aliments.éd. SAFELIZ.2009

- Philip H.et col. Comprehensive school health education,éd. M C GRWILL,


BOSTON 2OO3

- Schneider E. La nature et votre santé, éd. DAMMARIE Les Lis, France, 1986

- Schneider E. Santé par les aliments, éd. DAMARY, Les Lys, France1986

- Tandu U. Nutrition, de la théorie à la pratique, éd. PUK, Kinshasa, 2000

- Van der H A. et col. Nourriture saine meilleur santé, éd. KANGO


MAYUMBE, KINSHASA 1984

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