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Nutrition clinique et métabolisme 19 (2005) 146–150

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Symposium « Intervention nutritionnelle » : Brest 2004

La chirurgie de l’obésité a-t-elle une place ?


Which place for bariatric surgery?
Natalia Leston, Martine Laville *
Service d’endocrinologie, hôpital Édouard-Herriot, place d’Arsonval, 69437, Lyon cedex 03, France
Disponible sur internet le 29 août 2005

Résumé

En France la prévalence d’obésité est inférieure à celle des États-Unis, de la Grande Bretagne et de l’Europe de l’Est, mais il y a une
augmentation progressive et surtout plus élevé dans la tranche d’âge de 35–55 ans, dans le nord et de l’est de la France, dans les grandes
conglomérations urbaines, et dans les milieux à bas niveaux éducationnels, économique et social. La chirurgie bariatique est une méthode
effective pour arriver à une perte de poids durable en patients avec une obésité morbide. Les procédures incluent la gastroplastie verticale
calibrée et l’anneau gastrique. Les méthodes qui produisent une malabsorption sont le by-pass simple et mixte. Ce dernier type de chirurgie a
des caractéristiques des deux (restriction et malabsorption). Il faut sélectionner chaque patient de manière soigneuse et l’indication doit être
posée pour un groupe multidisciplinaire après d’avoir fait un bilan préopératoire complet. Toutes les indications de chirurgie de l’obésité ont
été codifiées par les sociétés savantes et l’Anaes et sont respectées grâce à la demande d’entente préalable de la sécurité sociale actuellement
systématique. Un grand nombre des comorbidités liées à l’obésité ont été améliorées après une chirurgie de l’obésité grâce à la perte de poids
conséquente ; mais la solution chirurgicale doit être un recours exceptionnel. Dans les indications, l’efficacité mais aussi la morbidité et les
complications à long terme, doivent être prises en compte dans le choix du type de chirurgie de l’obésité.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

In France the prevalence of obesity is less than in United-State, England or Eastern Europe, but there are a progressive augmentation,
specially in 35–55 years old people and in the North and East of France, in cities and in the poor localisations. Careful patient selection and
preoperative work-up are extremely important and are now very well codified by ANAES recommendations that are carefully follow up by
national social security. A number of medical comorbidities are improved after surgically-induced weight loss. If the patient cannot lose
weight with traditional methods, because of morbidity and late term complications, surgery should be considered. Bariatric surgery is most
time a safe and effective method for achieving durable weight loss for patients with morbid obesity. Different intervention could be realized.
Gastric restrictive procedures include vertical banded gastroplasty and gastric banding. Malabsorptive procedures include long-limb gastric
bypass, biliopancreatic diversion, and biliopancreatic diversion with duodenal switch. Adverse events have been reported for all kind of
surgery. A careful selection of the patients should be done to minimized the complications after surgery.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Comorbidités ; Facteurs de risque ; Obésité ; Chirurgie bariatrique ; By-pass

Keywords: Comorbidity; Risk factor; Obesity; Bariatric surgery; By-pass

1. Introduction mais il y a une augmentation progressive et surtout est plus


élevé dans la tranche d’âge de 35–55 ans, dans le nord et de
En France la prévalence d’obésité est inférieure à celle des l’est de la France, dans les grandes conglomérations urbai-
États-Unis, de la Grande Bretagne et de l’Europe de l’Est,
nes, et dans les milieux à bas niveaux éducationnels, écono-
* Auteur correspondant. mique et social. Dans les pays en mutation économique et
Adresse e-mail : martine.laville@chu-lyon.fr (M. Laville). culturelle (pays du Pacifique, Asie), on observe un double-
0985-0562/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.nupar.2005.06.008
N. Leston, M. Laville / Nutrition clinique et métabolisme 19 (2005) 146–150 147

ment de la prévalence d’obésité en quelques années seule- du métabolisme glucidique (insulinorésistance) une hyper-
ment. En France, en Suède, aux Pays-Bas la progression est triglyciridémie, une baisse du HDL–cholestérol, une obé-
plus lente (1 à 2 % en dix ans). Le coût de l’obésité et ses sité androïde et une hypertension artérielle, même légère
conséquences peuvent être évalués à 2 à 3 % des dépenses de [3]. L’Anaes souligne l’association fréquente d’une obé-
santé [1]. sité androïde et d’une dyslipidémie (il peut s’agir d’un fai-
ble taux de HDL–cholestérol) dans le cadre d’un « syn-
drome d’insulinorésistance » [4]. Le NCEP (national
2. Comorbidités cholestérol education program américain) définit le syn-
drome métabolique par la présence d’une intolérance au
L’obésité est une maladie sévère entraînant, directement glucose (glycémie à jeun ≥ 1,10 g/l et au moins deux des
ou par l’intermédiaire des pathologies associées (comorbidi- autres facteurs de risque sur quatre [5] : HDL inférieur à
tés), une haute mortalité. Les facteurs qui augmentent ce ris- 40 g/l chez l’homme et 0,50 g/l chez la femme, triglycéri-
que sont la gravité de l’obésité, un début à l’âge moyen de des supérieurs à 1,50 g/l, pression artérielle supérieure à
vie, une répartition « androïde » du tissu adipeux, les antécé- 130/85 mmHg, et tour de taille > 102 cm chez l’homme et
dents familiaux de surpoids. Il convient de distinguer deux 88 chez la femme (obésité abdominale), microalbuminu-
types de complications : mécaniques (directement en rapport rie (> 20 µg/minute), insulinorésistance ± intolérance au
avec l’excès de poids et de masse grasse), métaboliques et/ou glucose ± diabète. Selon l’OMS, la prévalence du syn-
hémodynamiques (qui s’observent même dans les obésités drome métabolique dans les pays développés est de l’ordre
modérées (surtout de type viscérales avec haut risque cardio- de 25 à 45 % chez les hommes de plus de 40 ans [6]. Les
vasculaire, en association au syndrome métabolique). sujets porteurs d’un syndrome métabolique ont un risque
Les complications liées à des traitements non adaptés de cardiovasculaire précoce important, en dehors des compli-
l’obésité sont aussi fréquentes (dépression, troubles du com- cations liées au diabète. Selon une étude américaine le ris-
portement alimentaire, malnutrition, etc.), peuvent suivre la que d’événement coronarien est multiplié par trois et la
prescription de régimes trop restrictifs entraînant un amai- mortalité cardiovasculaire est multipliée par 1,8 [7].
grissement rapide et important. Certains médicaments (hor-
mones thyroïdiennes, amphétamines, diurétiques, fausse
homéopathie) peuvent avoir des effets secondaires graves, 3. Traitement
mais l’aggravation de l’obésité en est souvent la consé-
quence [2] : Étant donné le caractère multifactoriel et hétérogène de
• hypertension : dans les études d’intervention a été démon- l’affection, les mesures préventives ne seront efficaces que si
tré que la perte de 1 kg diminue la pression artérielle sys- elles s’adressent à plusieurs facteurs de risque au niveau de la
tolique de 1 mmHg et la diastolique de 0,5 mmHg [3,9] ; population tout entière. L’importance de la sédentarité, et du
• insuffisance cardiaque : selon les résultats du Framinham mode de vie dans la modulation des manifestations du syn-
heart study [3,18] les risques chez les patients avec drome métabolique (obésité viscérale, dyslipidémie, hyper-
surpoids (IMC : 25–29,9) sont de 8,8 % pour les hommes glycémie par insulinorésistance) [9] fait qu’une intervention
et de 14 % pour les femmes ; mais chez des patients obè- précoce sur ces facteurs serait sans doute la plus efficace sur
ses (IMC > 30) le risque est de 10,9 % chez les hommes et le plan coût–bénéfices ; mais difficilement réalisable en pra-
de 14 % pour les femmes ; tique. L’OMS a donné ses objectifs et moyens thérapeuti-
• coronaropathie (athérosclérose) : le risque est lié, surtout, ques pour traiter les comorbidités liées à l’obésité : [4].
à l’hypertension artérielle, diabète et dyslipidémie (fré-
quents chez les patients obèses) [3,8] ; 3.1. Traitement chirurgical
• diabète : la prévalence de diabète de type 2 est en relation
directe avec celle d’obésité [3,8] ; Il s’inscrit dans une stratégie médicale cohérente et glo-
• dyslipidémie : l’obésité (surtout abdominale) est en rela- bale comportant [23–25] : une prise en charge médicale préa-
tion avec une augmentation de la taille de LDLc et des lable, un bilan préopératoire multidisciplinaire médical (nutri-
Triglycérides plasmatiques, avec un haut risque cardiovas- tionnel), chirurgical, anesthésique et psychologique, une
culaire associé [3,8] ; information du patient, un suivi médical et chirurgical pro-
• syndrome métabolique : associe des anomalies cliniques longé. L’acte chirurgical est une étape, majeure mais non
et une altération du métabolisme glucidolipidique, respon- exclusive, d’un projet médical global coordonné par le méde-
sables d’une athérosclérose sévère et précoce, avec son cin responsable de la prise en charge au long cours.
risque cardiovasculaire élevé. C’est un syndrome très fré-
quent, dont la physiopathologie est encore discutée. La gra- 3.1.1. Indications
vité est principalement liée à son caractère silencieux et • Les obésités morbides, (IMC) égal ou supérieur à 40 kg/m2
son évolution insidieuse, ce qui souligne l’importance d’un résistant aux traitements médicaux.
diagnostic précoce et d’une prise en charge opportune. Pour • Les obésités d’IMC compris entre 35 et 40 kg/m2, s’il
l’Afssaps, le syndrome métabolique associe à des troubles existe des comorbidités menaçant le pronostic vital ou
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fonctionnel : atteintes cardiorespiratoires, atteintes ostéoar- associée (court-circuit gastrique ou « by-pass ») ou isolée
ticulaires invalidantes, désordres métaboliques sévères non (dérivations biliopancréatiques). À faute d’études compara-
contrôlés par un traitement intensif. L’indication ne peut tives, il n’est pas possible de justifier un choix entre ces deux
être envisagée que chez des patients ayant eu accès à une techniques sur la base d’un rapport coût/efficacité.
prise en charge médicale spécialisée d’au moins un an, Le choix revient conjointement au patient et à l’équipe
comprenant des approches complémentaires (diététique, médicochirurgicale en fonction, de l’avis du chirurgien et
activité physique, prise en charge des difficultés psycho- son expérience, du morphotype du patient, de ses antécé-
logiques, traitement des complications). Le patient doit dents de chirurgie abdominale et de l’importance de l’obé-
s’engager, de préférence par écrit, à un suivi médical sité, entre autres critères de choix. La gastroplastie est géné-
prolongé. ralement recommandée en première intention en raison d’une
moindre difficulté technique. Une autre possibilité est de débu-
3.1.2. Contre-indications ter par une gastroplastie et de convertir secondairement en un
• L’absence de prise en charge médicale préalable identi- by-pass en cas de résultat insuffisant. On sait que les inter-
fiable. ventions créant une malabsorption intestinale entraînent des
• L’impossibilité pour le patient de participer à un suivi pertes de poids supérieures à celles obtenues par la seule res-
médical prolongé. triction gastrique, mais aussi, les difficultés techniques opé-
• les troubles psychotiques non stabilisés, les syndromes ratoires sont très supérieures pour les courts-circuits, en par-
dépressifs sévères, les tendances suicidaires. ticulier en cœlioscopie. Le court-circuit gastrique peut être
• Les troubles graves du comportement alimentaire (de type proposé, y compris en première intention, en particulier dans
boulimie). les formes les plus sévères en raison d’une meilleure effica-
• Un coeffıcient de mastication insuffisant. cité en termes de perte de poids, et de l’absence d’inconvé-
• Les contre-indications documentées à l’anesthésie géné- nients liés aux matériels implantables.
rale.
• Les pathologies menaçant le pronostic vital à court terme 3.1.5. Information au patient
(ex. cancers). Une information claire et précise doit être fournie sur les
• L’intervention n’est pas indiquée chez l’enfant et l’ado-
avantages et inconvénients de chaque procédure, les risques
lescent, hors situations exceptionnelles expertisées dans
immédiats de l’intervention et de ses suites : les chiffres de
des structures spécialisées en nutrition et en pédiatrie avec
mortalité périopératoire varient de 0,1 à 0,5 %. Il est recom-
une analyse experte de la situation psychologique.
mandé de compléter l’information orale par un document
• Les indications chez des sujets de plus de 60 ans doivent
écrit. Les conséquences de l’intervention sur la vie quoti-
être mûrement réfléchies car les risques opératoires et les
dienne, les habitudes alimentaires et la santé. La possibilité
dangers de l’amaigrissement sont accrus (perte de masse
d’une conversion d’une procédure cœlioscopique à une pro-
maigre, de masse musculaire et leurs conséquences) alors
cédure conventionnelle en cours d’intervention. Il faut iden-
que le risque de mortalité lié à l’obésité n’est pas aug-
tifier le médecin et l’équipe multidisciplinaire responsables
menté dans cette classe d’âge.
du projet du suivi médical d’analyser la motivation du patient
3.1.3. Évaluation préopératoire et sa capacité à adhérer durablement au programme thérapeu-
• D’identifier le médecin et l’équipe multidisciplinaire res- tique, d’évaluer l’ensemble de la situation clinique, somati-
ponsables du projet du suivi médical. que, psychologique incluant le contexte médicochirurgical et
• D’analyser la motivation du patient et sa capacité à adhé- anesthésique, d’étudier le contexte familial et social, la chi-
rer durablement au programme thérapeutique. rurgie de l’obésité conduisant parfois à des transformations
• D’évaluer l’ensemble de la situation clinique, somatique, relationnelles importantes. Il faut poser l’indication opéra-
psychologique incluant le contexte médicochirurgical et toire, incluant le type d’intervention, ou de l’estimer contre-
anesthésique. indiquée, au terme d’une décision réellement collégiale de
• D’étudier le contexte familial et social, la chirurgie de définir avec le patient.
l’obésité conduisant parfois à des transformations relation-
nelles importantes. 3.1.6. Suivi postchirurgical
• De poser l’indication opératoire, incluant le type d’inter- Un suivi médical et chirurgical durable est impératif car
vention ou de l’estimer contre-indiquée, au terme d’une l’intervention entraîne une maladie iatrogène de l’estomac
décision réellement collégiale. et/ou de l’intestin avec des conséquences digestives et nutri-
• De définir avec le patient les conditions du suivi. tionnelles (carences en fer, folates, vitamines du groupe B,
dénutrition), le matériel implanté peut être source de com-
3.1.4. Technique chirurgicale plications (retournement du boîtier, rupture de tubulure). Un
contrôle radiologique régulier du montage chirurgical est
3.1.4.1. Deux types d’interventions sont principalement pra- recommandé afin de dépister une dilatation de poche ou une
tiqués. Réduction gastrique simple (gastroplastie verticale dilatation œsophagienne, une malposition de l’anneau. Le
calibrée et anneaux ajustables) et malabsorption intestinale traitement des comorbidités doit être surveillé et adapté (anti-
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diabétiques et antihypertenseurs). L’intervention peut profon- 0,49) pour HDLc basse, et 1,24 (0,84–1,8) pour l’hypercho-
dément modifier la situation psychologique et sociale. lestérolémie. En comparaison, le premier groupe (soumis à
Il est recommandé d’enregistrer cette procédure chirurgi- gastroplastie) a eu des réductions significatives de comorbi-
cale dans le système d’information médicale, veiller à l’appli- dités par rapport au témoin. La qualité de vie a été aussi amé-
cation des bonnes pratiques, constituer des registres et mener liorée de manière significative, évaluée par des échelles géné-
une évaluation médicoéconomique et de satisfaction, assurer riques ou spécifiques, qu’on a publiées dans la littérature
une matériovigilance. internationale. La qualité de vie devrait être inscrite parmi
les critères d’évaluation des essais thérapeutiques [20,21].

4. Bénéfices et inconvénients de la perte de poids 4.2. Les risques de la perte de poids


(traitement chirurgical)
Les effets iatrogéniques des traitements sont la lithiase
4.1. Bénéfices de la perte de poids biliaire et l’ostéoporose, de fréquence variable ; les carences
nutritionnelles ; les troubles du comportement alimentaire
À court terme, l’effet d’une perte de poids sur les consé- suite à un régime ; les conséquences psychologiques de la
quences de l’obésité a été documenté [11]. Les études à long restriction alimentaire (dépression) ; les conséquences car-
terme sont très peu nombreuses. La perte de poids chez les diovasculaires et pulmonaires. Abenhaim et al. ont détaillé
femmes obèses présentant des comorbidités entraîne une dimi- des causes d’hypertension pulmonaire liée à certains anorexi-
nution de la mortalité, mais n’y a pas d’effet chez celles sans gènes [19]. Certaines études suggèrent qu’il y a une associa-
comorbidités associées [12]. Les effets d’une perte de poids tion entre les fluctuations pondérales et le risque de mortalité
ont été testés chez des sujets soumis à un régime [10,13–16], cardiovasculaire. L’hypothèse est qu’il y a une augmentation
et il y a une amélioration au niveau métabolique, endocri- de la masse grasse [22]). Mais, il y a un problème avec l’inter-
nienne, tensionnelle, respiratoire ; une diminution du pas- prétation des résultats et avec le niveau de preuves des études
sage d’intolérance au glucose à diabète, et une diminution du épidémiologiques qui ne sont pas suffisantes.
risque de maladie ischémique cardiovasculaire. Les bénéfi-
ces d’une perte de 10 kg (perte de poids modérée) sont les
suivants : 5. Conclusion
• une réduction de l’hyperglycémie à jeun de 50 % ;
• une diminution de 10 mmHg de la pression systolique et L’obésité est une maladie multifactorielle et complexe,
de 20 mmHg de la diastolique ; dont la prise en charge doit être multidisciplinaire (médecin,
• une baisse du cholestérol total de 10 %, des triglycérides généraliste, médecin, nutritionniste, psychologue, diététi-
de 30 %, de LDLc de 15 % et du HDLc de 8 % [17]. cienne, assistante sociale), pour pouvoir identifier chaque cas
Les effets d’une perte de poids majeur ont été étudiés après en particulier. L’obésité est un problème de santé publique,
une gastroplastie (chez des sujets présentant une obésité mas- de la perception de l’image de soi et doit être abordée par des
sive, IMC > 40). Après une perte de 20 à 30 kg, 43 % des cliniciens avant de passer à une proposition chirurgicale. Une
sujets hypertendus et 69 % des diabétiques ont pu arrêter tout fois qu’il n’y a pas d’autre solution pour une obésité massive,
thérapeutique. La perte de poids diminue l’incidence de dia- le traitement chirurgical bien conduite, avec un bilan préopé-
bète, HTA, et dyslipidémies chez ses sujets à risque, et aussi ratoire complet et l’avis d’un spécialiste en psychiatrie, a
améliore la fonction respiratoire (dyspnée, syndrome d’apnée démontré l’efficacité de la perte de poids rapide et ses béné-
du sommeil).
fices ; sans oublier qu’un suivi strict doit s’effectuer pour évi-
La qualité de vie des patients et leur situation psychologi- ter les inconvénients de la perte de poids (iatrogéniques, la
que et sociale s’améliorent [18]. Dans le swedish obesity study
perte de nutriments et la dépression, entre autres).
(S.O.S), ont été étudiés les effets bénéfiques de la perte de
poids dans l’incidence de diabète, hypertension et dyslipidé-
mies. L’objectif de l’étude était d’examiner l’effet de la perte
6. Références non citées
de poids volontaire (soumis à une gastroplastie) chez 845 obè-
ses sévères (IMC 41 ± 4,6), en comparaison avec un groupe
[10,23,24].
témoin (845 obèses sévères soumis au traitement médical
conventionnel). Ils ont obtenu une perte de poids de 28 ± 15 kg
pour le premier groupe et de 0,5 ± 8,9 kg pour le groupe
témoin. Ils ont observé l’incidence de diabète, hypertension Références
et dyslipidémies dans le premier groupe vs le groupe témoin
[1] Rabasa-Lhoret R, Laville M. Physiopathologie des obésités et du
pendant deux ans et les résultats sont les suivants (odds ratio diabète de type 2. Encyclopédie Médicochirurgicale; 2001 (10-
ajusté) : 0,38 (0,22, 0,65) pour l’hypertension, O,02 (0,00, 5066F610).
0,16) pour diabète, 0,10 (0,03, 0,28) pour l’hyperinsuliné- [2] Laville, et al. Obésité de l’enfant et de l’adulte. Cahiers de Nutrition et
mie, 0,10 (0,04–0,25) pour l’hypertriglyciridémie, 0,28 (0,16, diététique; 2001 (hors série 1.).
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