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Nutrition clinique et métabolisme 18 (2004) 92–102

Document pédagogique élaboré sous l’égide de l’Association des Enseignants


de Nutrition en faculté de Pharmacie

Nutrition et diabète
Nutrition and diabetes mellitus
Françoise Foussarda,*, Agnès Salleb
a
UFR des sciences pharmaceutiques et d’ingénierie de la santé d’Angers, 16, boulevard Daviers, 49045 Angers cedex, France
b
Service de diabétologie, CHRU d’Angers

Plan :
• Introduction
• Partie I : Diabète
C Définition, classification, symptômes cliniques fréquents
C Diabète de type 1 (anciennement insulinodépendant)
C Diabète de type 2 (anciennement non insulinodépendant)

• Partie II : Rôle de l’alimentation dans la survenue du diabète


Généralités
C Diabète type 1
– et lait de vache
C Diabète type 2
– et lait de vache
– et régime riche en glucides (index glycémique)
– et régime riche en graisse : quantité, qualité (saturé, insaturé n-3, n-6)
– et fibres
– place des légumineuses
– place des micro nutriments
Conclusion
• Partie III : Traitement
C Objectif
– réduire la glycémie
C Moyens
– non médicamenteux, hygiénodiététiques : TOUJOURS INDIQUÉS diététique
protéines,
rapport glucides/lipides et choix
– répartition
– activité physique
C En pratique : quels conseils
• Partie IV : Prévention nutritionnelle du diabète : études d’intervention
C Diabète type 1 : vitamine D - vitamine PP (acide nicotinique)
C Diabète type 2 : modification alimentation (apport calorique, fibres, graisses), activité physique
• Conclusion

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : Francoise.Foussard@st-serge.univ-angers.fr (F. Foussard).

doi:10.1016/j.nupar.2004.04.009
F. Foussard, A. Salle / Nutrition clinique et métabolisme 18 (2004) 92–102 93

« De tes aliments tu feras ta médecine » recommandait, 1.2.2. DT2


quatre cent ans avant notre ère, le grec Hippocrate. Le DT2 (gras-sujet âgé) est la conséquence d’une ineffi-
cacité de l’insuline dont les causes sont variables. Toutefois,
Aujourd’hui dans les pays industrialisés la situation le premier mécanisme en cause est un défaut d’efficacité de
d’abondance, la grande disponibilité des produits alimen- l’insuline souvent lié au surpoids. Secondairement, la
taires, la pression de communication et l’allongement de la sécrétion d’insuline est inadaptée à la glycémie (insuffi-
durée de vie se sont accompagnés du développement de sante), et s’associe à une résistance tissulaire à l’insuline
pathologies chroniques telles que le diabète (mais égale- plus ou moins importante. Jusqu’à ces dernières années, le
ment cancers, pathologies cardiovasculaires, obésité) toutes DT2 survenait essentiellement après la cinquantaine, mais on
devenues des problèmes de santé publique. Elles résultent de voit maintenant apparaître d’authentiques cas de diabète de
l’interaction entre différents facteurs, génétiques, physiolo- type 2 entre 20 et 40 ans en raison de l’augmentation de la
giques, psychologiques et environnementaux. Parmi ces der- prévalence de l’obésité dans cette tranche d’âge. Il représente
niers, l’alimentation joue un rôle non négligeable. Elle est environ 90 % des sujets diabétiques. Il atteint environ
impliquée dans le déclenchement même de ces maladies, si 2,3 millions d’habitants en France soit près de 3 % de la
bien que de simples modifications des habitudes alimentaires population (beaucoup plus dans les Dom-Tom), sans compter
permettent de prévenir leur développement. les personnes ignorant leur état diabétique et dont le nombre
est estimé à plus de 800 000 (30 à 50 % de cas de diabètes
méconnus).
1. Diabète sucré

1.1. Définition Soit un total de plus de trois millions de diabétiques ; ce


chiffre a doublé depuis 1990 !
Le diabète est un nom générique qui désigne un état
d’hyperglycémie chronique plus ou moins important engen-
dré par un défaut de sécrétion d’insuline et/ou une résistance
tissulaire à l’insuline *. 1.3. Symptômes habituels

1.2. Classification simplifiée 1.3.1. DT1


Le DT1 est d’installation rapide et bruyante, entraînant
Une classification possible permet d’individualiser quatre une perte de poids de plusieurs kilogrammes, une fonte
types de diabètes : musculaire importante, de la fatigue et parfois des signes de
• diabète de type 1(DT1) auto-immun (anciennement in- déshydratation. Ils accompagnent une hyperglycémie, une
sulinodépendant) de type classique ou de type 1 lent ; glycosurie, une cétonurie plus ou moins importante en fonc-
• diabète de type 2 (DT2) génétique (anciennement non tion du stade d’évolution du diabète.
insulinodépendant) d’abord non insulinodépendant puis Le glucose en excès dans la circulation est éliminé par
insulinorequérant ; voie urinaire nécessitant un grand volume d’eau. La polyurie
• diabète secondaire à une endocrinopathie, une insuffi- résultant déclenche une polydipsie compensatoire.
sance pancréatique, à une prise de certains médica- La mauvaise utilisation cellulaire du glucose engendre un
ments ; déficit énergétique compensé par une augmentation de la
• diabète gestationnel (ne sera pas traité dans ce chapitre). prise alimentaire ou polyphagie.

1.2.1. DT1 1.3.2. DT2


Le DT1 (maigre, jeune) auto-immun résulte d’une carence Le DT2 s’installe de façon insidieuse. Il est le plus souvent
quantitative totale d’insuline par destruction des îlots de asymptomatique pendant une longue phase d’évolution et
Langerhans (anticorps auto-immuns). Il survient générale- seule une élévation vérifiée de la glycémie permettra d’orien-
ment avant 30 ans et il concerne environ 10 à 15 % des sujets ter le diagnostic (60 % des cas). Pendant la phase asympto-
diabétiques. Sa prévalence en France est d’environ 4/1000. matique, l’hyperglycémie permet le développement des
Son traitement par l’insuline est obligatoire et il ne doit complications. Exceptionnellement, ce sont les symptômes
jamais être interrompu. cliniques précédemment cités qui amènent à la découverte de
l’hyperglycémie. Dans un nombre encore trop élevé de cas,
ce sont les complications tardives liées à la toxicité cellulaire
* Syndrome d’insulinorésistance : il est fréquent (~1/3 des hommes de du glucose et responsables des complications du diabète qui
plus de 40 ans dans les pays industrialisés) et représente un facteur de risque conduisent à sa découverte (atteinte oculaire : 15-20 %,
de développement de diabète de type 2 (DT2) et de maladies cardiovascu-
laires. Il est habituellement associé à une surcharge pondérale et plus
atteinte rénale : 5-10 %, atteinte cardiaque : 15-20 %). Son
particulièrement à une adiposité abdominale. Il est important de prévenir son dépistage chez les sujets à risque (surpoids, antécédents
apparition ou son évolution. familiaux) est particulièrement important.
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effet et bien que contreversé, le rôle des protéines du lait de


• Est considéré comme diabétique tout sujet ayant plu- vache (PLV) dans le déclenchement de la réponse immuni-
sieurs fois (2 fois au moins) une glycémie supérieure ou taire de destruction des cellules b pancréatiques repose sur
égale à 7 mmol/l soit 1,26 g/l. plusieurs éléments :
• Entre 6,1 mmol/l (1,10 g/l) et 7 mmol/l le sujet présente • à l’installation, présence d’un titre élevé d’anticorps
une anomalie de la glycémie à jeun et devra être sur- (Ac) dirigés contre des protéines du lait de vache ;
veillé étroitement. • l’association entre consommation de lait de vache dans
l’enfance et survenue d’un DT1 chez les apparentés de
diabétiques de type 1 porteurs d’Ac dirigés contre les
PLV ;
1.4. Facteurs de risque • l’existence d’une réactivité croisée entre Ac anti-PLV et
protéines de la membrane des cellules b ;
Certains facteurs favorisent la survenue d’un état diabéti-
• le fait que les enfants diabétiques aient une durée d’allai-
que ; le plus important est la surcharge graisseuse surtout
tement significativement moindre que les non-
abdominale et périviscérale, soit plus fréquemment l’obésité
diabétiques.
franche de type androïde.
Le mécanisme en cause n’est pas connu mais le lait de
L’âge favorise la survenue d’une insulinorésistance pou-
vant conduire au diabète gras. Dans nos populations vieillis- vache intervient comme « facteur environnemental dé-
santes, on estime qu’en 2025 la population mondiale comp- clenchant ».
tera 300 millions de diabétiques soit deux fois plus
qu’aujourd’hui ! 2.2. Diabète de type 2
De même, la connaissance chez le patient ou chez un
proche d’une maladie vasculaire précoce, soit encore la mise Le DT2 résulte d’une interaction entre des facteurs géné-
au monde quelques décennies plus tôt d’un enfant de poids tiques et environnementaux. Ces derniers sont multiples,
de naissance élevé (supérieur à 4,5 kg) représentent des mais parmi eux, les facteurs diététiques et l’activité phy-
facteurs favorisants. sique jouent un rôle primordial, car la prévention de la
La sédentarité et une faible activité physique inter- surcharge graisseuse représente la mesure hygiéno-
viennent dans la survenue du diabète. diététique la plus efficace pour prévenir le diabète sucré.
Un certain nombre de ces facteurs ( sur la Fig. 1) peuvent 2.2.1. Rôle du lait de vache
faire l’objet d’une prévention et être modulés par l’alimenta- L’exposition précoce au lait de vache favorise le dévelop-
tion. pement du DT2 à l’âge adulte, par un mécanisme inconnu.
2.2.2. Rôle des régimes riches en glucides
Cette maladie dévastatrice se doit d’être prévenue par Il est admis que les régimes riches en glucides protègent
une connaissance du rôle de l’alimentation dans sa surve- contre le développement du DT2 par l’intermédiaire notam-
nue ce qui fera l’objet de la partie II. ment des fibres qu’ils contiennent. Toutefois, en fonction de
Lorsqu’elle est déclarée, sa prise en charge initiale néces- leur index glycémique, tous les glucides n’exercent pas le
site obligatoirement des mesures hygiènodiététiques (nu- même effet vis-à-vis du risque de DT2.
trition adaptée + activité physique) afin de parvenir à un L’index glycémique (IG) quantifie le pouvoir hypergly-
objectif glycémique défini (partie III). Si ces mesures se cémiant des aliments par rapport à une référence. Si la réfé-
révèlent insuffisantes, une thérapie médicamenteuse sera rence 100 % est le glucose : un aliment qui élève deux fois
associée et un suivi de l’efficacité thérapeutique sera réa- moins la glycémie aura un IG de 50 %.
lisé à trois et six mois. Index glycémique faible (< 40 %) : absorption lente -
légumes crus, secs ; moyen (40 à 70) : absorption moyenne -
fruits, produits céréaliers ; élevé (> 70) : absorption rapide -
sucre, miel, confitures, tubercules, gâteaux.
2. Rôle de l’alimentation dans la survenue du diabète L’index glycémique de divers aliments figure dans l’an-
nexe 1.
Les apports alimentaires interviennent à de multiples ni-
L’IG ou pouvoir hyperglycémiant varie avec divers
veaux dans le développement du diabète. Ils peuvent influen-
paramètres (Figs. 2 et 3) :
cer la survenue du diabète à différents stades de la vie, et ce,
• la nature et la complexité des sucres, le degré de maturité
dès la conception. Leurs effets sont variables en fonction du
des fruits (à maturité égale IG raisin, banane > IG fruits
type de diabète.
à noyaux > IG fruits à pépins > IG fruits rouges > IG
2.1. Diabète de type 1 fruits riches en eau melon, pastèque) ;
• l’emballage naturel des aliments (parois, fibres & IG) ;
Le développement du DT1 auto-immun est peu influencé • le degré de fractionnement (morceaux, flocons... # IG)
par les facteurs alimentaires en dehors du lait de vache. En (exemple : pommes de terre) ;
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Gènes Age

Augmentation
Lipolyse
Résistance
muscle à
insuline

Obésité AG
Augmentation
néoglucogenèse
hyperinsulimémie hépatique

compensation Sortie Glc


pancréatique hépatique

Diminution
tolérance au Glc

décompensation
pancréatique sécrétion
insuline
Diabète

Fig. 1. Cascade des événements conduisant au diabète (tiré de Satiel AR Cell : 2001 ; 104 : 517-529). Diminution progressive de l’action de l’insuline suivie
d’une incapacité des cellules b du pancréas à compenser la résistance à l’insuline. Première étape : résistance tissulaire à l’insuline d’origine multifactorielle
Conséquences : Lipolyse et libération d’acides gras (AG) c exacerbation de la résistance hépatique et musculaire Compensation par augmentation de la
sécrétion d’insuline Dernière étape : décompensation par impossibilité d’adapter la quantité d’insuline Conséquences : Augmentation de la résistance au
glucose (Glc) Évolution vers le diabète de type 2

• les modalités de cuisson (carottes crues IG =25 %, cuites duite et le risque de développer un DT2 est accru. Cette
= 90 %) ; situation se rencontre notamment chez les personnes
• l’association avec des protéines en quantité suffisante consommant de grandes quantités de boissons sucrées (limo-
(30 à 50 g), avec des lipides, des fibres entraîne une nade, coca...).
baisse de l’index glycémique.
La variabilité individuelle. 2.2.2.2. Alimentation à index glycémique faible
En améliorant la sensibilité à l’insuline, une telle alimen-
2.2.2.1. Alimentation à index glycémique élevé tation protège contre le développement du DT2. Une part de
Lorsque plus de 30 % de l’apport calorique quotidien est cet effet bénéfique peut s’exercer via la perte pondérale
apporté par du saccharose, la sensibilité à l’insuline est ré- Glycémie mmol/l
IG 16,6
100 glucose
Purée pommes de terre
carottes cuites glucides seuls en dehors
Pain blanc, repas
pâtes 8,33

5,55 glucides pendant un repas


mixte, équilibré.
Lentilles, carottes crues
Fig. 2. Évolution de la glycémie pour des IG variables. Fig. 3. Variation de la glycémie en fonction du temps.
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associée à ce type d’alimentation, puisqu’un tel régime riche AGS, lait de vache) favorisent le développement du diabète
en glucides est obligatoirement pauvre en graisses. de type 2 en diminuant la sensibilité à l’insuline. La diminu-
2.2.3. Rôle des fibres tion significative de ces aliments à fort IG au profit d’une
Le rôle préventif des fibres vis à vis du développement du alimentation à faible index glycémique, riche en fibres et
DT2 est clairement établi. Il résulte de leurs caractéristiques : légumineuses associée à la consommation préférentielle de
ce sont des glucides peu digérés, faiblement caloriques, graisses végétales et de poissons riches en AGPI permet de
non-hyperglycémiants, apportant un volume important et diminuer le risque de diabète.
ayant un important pouvoir satiétogène. De ce fait, avec un
régime riche en fibres le risque de développer une obésité est Ceci est le type d’une alimentation normale et
réduit. Ainsi, une augmentation de la consommation de fibres équilibrée
de 12 à 24 g par jour (quantité minimale à absorber) réduit le
risque de développer un diabète de 22 % en augmentant la
sensibilité à l’insuline. (annexe 2 : aliments riches en fibres
cf.). 3. Traitement
2.2.4. Rôles des légumineuses
Les légumineuses (lentilles, haricots, fèves, pois chiches, 3.1. Objectifs
pois cassés, petits pois, soja...) protègent contre le dévelop-
pement du DT2. Cet effet est lié à la conjonction de plusieurs L’objectif principal du traitement de tout diabète est de
propriétés : ce sont des aliments à faible index glycémique, normaliser la glycémie, l’hyperglycémie chronique étant le
riches en fibres et pauvres en graisses. déterminant essentiel des complications dégénératives. Si
l’indication du traitement médicamenteux et sa nature dépen-
2.2.5. Rôle des régimes riches en graisses dent du type de diabète et/ou de son stade évolutif, les
Les régimes riches en lipides favorisent le développement mesures hygiénodiététiques sont toujours indiquées et
du diabète : doivent être mises en œuvre en première intention. Leur
• par l’intermédiaire de l’insulinorésistance et de la sur- effet n’est pas uniquement de normaliser la glycémie : elles
charge graisseuse ou l’obésité qu’ils entraînent (compte permettent également, notamment au cours du diabète de
tenu de la haute densité énergétique des lipides, une type 2, de corriger les facteurs de risque vasculaire associés
alimentation hyperlipidique est également hypercalori- en corrigeant une dyslipidémie, en normalisant la pression
que et favorise le développement de la surcharge
artérielle, en contrôlant le poids.
graisseuse) ;
• par une action directe sur la sensibilité à l’insuline (les
3.2. Moyens non médicamenteux hygiénodiététiques
lipides diminuent la sensibilité à l’insuline).
En fonction de leur nature, les lipides sont diversement 3.2.1. Diététiques
associés au risque de diabète comme l’indique le Tableau 1.
2.2.6. Rôle des micronutriments 3.2.1.1. Apport calorique
• le potassium (banane, endive, raisin, champignons, Vi- En cas de poids normal, l’apport calorique doit couvrir les
chy St Yorre), le calcium, le magnésium (eau, lait, cho- besoins et être équilibré en macronutriments. Pour un
colat, cacao, bigorneau..) réduisent le risque de dévelop- homme d’âge compris entre 41 et 60 ans, pesant 70 kg et
pement de DT2 en cas d’apport important. ayant une activité normale, les besoins sont de 2200 à
• Vitamine D : la carence en vitamine D favoriserait le 2500 kcal/jour. Pour une femme d’âge compris entre 41 et
développement du DT2 en réduisant la sécrétion d’insu- 60 ans, pesant 60 kg et ayant une activité habituelle, les
line par les cellules b pancréatiques. besoins sont de 1800 à 2000 kcal/jour.
En cas d’excès pondéral, l’apport calorique doit être réduit
2.3. Conclusion de 500 kcal/jour par rapport à la consommation habituelle
afin de permettre une réduction pondérale. L’objectif est de
Dans des populations génétiquement prédisposées, la réduire la masse grasse abdominale, cause d’insulinorésis-
consommation de certains aliments (glucides à IG élevé, tance, mais n’est pas de normaliser le poids. Une perte de 5
Tableau 1
Effets de la nature des acides gras sur la sensibilité à l’insuline

Effets Bénéfiques Délétères Controverses Variables


Origine Graisses végétales/ poissons Viande/ charcuterie Graisses végétales Poissons gras
Délétères Bénéfiques
Nature AGPI AGS AGMI AG n–3 seuls AGS + AG n–3
Action # sensibilité à insuline # résistance à insuline #/& sensibilité à insuline & sécrétion d’insuline & résistance insuline
AG : acides gras ; AGS : acides gras saturés ; AGMI : acides gras mono-insaturés ; AGPI : acides gras polyinsaturés.
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à 10 % du poids initial suffit à normaliser la glycémie. Un 3.2.1.2.4. Glucides


2e objectif essentiel est de maintenir la perte de poids dans Macronutriments les plus abondants dans notre environ-
le temps. Pour cela, la perte pondérale ne doit pas excéder 2 à nement naturel, ils constituent la principale source d’énergie
4 kg par mois. La réduction calorique est obtenue en dimi- dans notre alimentation. Les aliments riches en glucides
nuant la consommation de graisses et d’alcool et en privilé- forment un groupe hétérogène dont les effets physiologiques
giant la consommation de fibres. Compte tenu des difficultés peuvent être analysés en fonction de quatre paramètres :
à perdre du poids, une stabilisation pondérale doit déjà être • leur densité énergétique ;
considérée comme un succès. • la nature chimique des glucides qui les composent (su-
crose = mono- et disaccharides, amidon = polysacchari-
des amylacés) ;
Excès de poids ⇒ perte de 5 à 10 % + stabilisation
• leur contenu en fibres alimentaires ;
• leur index glycémique.
Chez le diabétique, l’apport glucidique doit représenter 50
3.2.1.2. Apport en macronutriments à 55 % de l’apport calorique totale. Les glucides à index
glycémique faible sont privilégiés en favorisant la consom-
3.2.1.2.1. Protéines mation d’amidons riches en amylose (certains maïs, riz, mil,
Comme chez les sujets non diabétiques, les besoins sont haricots grain, manioc, sorgho) et d’aliments riches en fibres
de 0,8 g/kg/j. L’apport protéique ne doit pas dépasser 15 % solubles (annexe 2).
de la ration calorique quotidienne. En effet, 65 % des protéi- La quantité de sucrose (saccharose) ne doit pas dépasser
nes étant d’origine animale, leur consommation en quantité 10 %. En effet, le remplacement isoénergétique d’amidon par
élevée s’accompagne d’un apport élevé en graisses qui nuit à du sucrose en quantité modérée (25-45 g/j) et au cours
la réduction pondérale. d’un repas mixte ne modifie pas la glycémie chez les diabé-
tiques.
3.2.1.2.2. Rapport glucides/lipides
Les recommandations reposent sur des données précises :
la consommation de lipides est inversement proportionnelle à 3.2.2. Répartition, fractionnement des apports
la consommation de glucides ; un régime riche en graisses est sur la journée
délétère pour le poids et les vaisseaux, un apport élevé en L’apport glucidique doit être fractionné sur l’ensemble du
glucides ne nuit pas à l’équilibre glycémique. Fort de ces nycthémère. Ce fractionnement se fait habituellement au
données, les glucides doivent représenter 50 à 55 % et les cours des trois principaux repas. Parfois, une ou deux colla-
lipides 30 à 35 % de la ration calorique quotidienne. tions y sont associées à 10h00 et à 16h00 afin d’éviter les
fringales et le grignotage. En cas de collation, il faut être
3.2.1.2.3. Lipides vigilant : l’apport calorique des collations ne doit pas s’ajou-
La majorité des lipides ingérés sont des lipides « cachés » ter à l’apport calorique total conseillé au patient. Il doit être
contenus dans les aliments. Les deux principales sources sont soustrait de la ration calorique des repas sous peine d’entraî-
les produits laitiers et les viandes et charcuterie. Les lipides ner une prise de poids.
« visibles » sont minoritaires (cuisson, assaisonnement, tar-
tines) 3.2.3. Activité physique
Les acides gras saturés (AGS) (beurre, margarine, fro-
L’activité physique doit être encouragée. Sa place est
mage, charcuterie, viande) ne doivent pas dépasser 10 % de
aussi importante que celle de l’alimentation. L’entraîne-
la ration calorique (19 et 16 g/j, respectivement chez
ment physique régulier a des effets bénéfiques sur la sensibi-
l’homme et la femme adulte de poids normal).
lité à l’insuline et la glycémie. Il participe également à la
L’apport quotidien conseillé de cholestérol est de
correction des autres facteurs de risque vasculaire associés :
300 mg/j (ex : 1 œuf, 100 g de foie de veau).
dyslipémie, surcharge pondérale notamment. Une pratique
Les acides gras polyinsaturés (AGPI) (n-3 apportés par
régulière de l’activité physique est essentielle. La marche,
sardine, maquereau, saumon, hareng et n-6 apportés par
olive, avocat, amande, huile de tournesol, soja, noix, pépin de le vélo... sont des activités qui, pratiquées au minimum trois
raisin) ne doivent pas représenter plus de 10 % de l’apport fois par semaine et idéalement tous les jours, à raison de
calorique. 30 minutes par jour ont fait la preuve de leur efficacité.
La consommation d’acides gras mono-insaturés (AGMI) L’activité doit être prolongée pendant au moins 30 minutes
(huile d’olive, de colza), doit être encouragée. Ils doivent car 20 minutes sont nécessaires avant que les graisses ne
représenter au minimum 10 voire 20 % de l’apport calorique commencent à être mobilisées. Son intensité doit également
(49 et 40 g/j, chez l’homme et la femme adulte, respective- être suffisante pour accélérer la fréquence cardiaque.
ment).
Cette répartition correspond à 25 % d’apport sous forme 3.2.4. Moyens médicamenteux
d’AGS, 25 % AGPI, 50 % AGMI. Ils ne sont pas envisagés dans ce chapitre.
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(2), il suffit de 57 grammes de corn-flakes pour atteindre


En pratique quels conseils ? 50 g de glucides disponibles ! Il est donc clair qu’il vaut
La qualité nutritionnelle fait partie intégrante du traite- mieux contrôler sa consommation de corn-flakes plutôt
ment du sujet diabétique au même titre que le traitement que celle de pastèque... car cette dernière ne contenant
médicamenteux. Aussi, pour recueillir l’adhésion du pa- qu’un faible taux de glucides n’est pas un aliment hyper-
tient, des règles simples doivent lui être fournies. Elles glycémiant en dépit de son IG élevé.
seront valables pour la majorité d’entre eux et assureront
« équilibre et modération ». Astuces :
1 - Proscrire le mot régime car toute suppression trop • associer un légume à un féculent ou un fruit abaisse
importante de « sucre » entraîne une surconsommation de l’IG sauf dans le cas du maïs, de la carotte cuite et des
graisses petits pois.
2 - Faire 3 repas par jour : petit déjeuner - déjeuner - dîner • ne pas dépasser deux fruits/jour, toujours en fin de
Z régularité de répartition repas,
3 - Pas de grignotage entre les repas • se souvenir que tout « plat cuisiné industriel » est trop
4 - Avoir une alimentation variée et équilibrée tendant riche en graisses et en sucres,
vers : • commencer par peser ses aliments pour établir des
55 % de glucides * (~330 g H et 250 g F) repères. Respecter une règle générale : « ne jamais
30 à 32 % de lipides (~60 g) apport calorique consommer un glucide tout seul et toujours en quan-
12 à 15 % de protéines (~0,8 g/Kg/j) tité raisonnable »
* Les glucides simples seront pris en fin de repas et en
quantité limitée ; privilégier les céréales, le pain, les fécu-
quelques pièges
lents.
Produits au fructose, chocolats light, bonbons « sans su-
(les besoins énergétiques sont estimés à 2200 à
cre », faux sucre, association d’édulcorants et de sucre
2500 kcal pour un homme adulte et à 1800 à 2000 kcal
(risque de compenser la diminution des sucres simples par
pour une femme ayant une activité normale)
des graisses au lieu des sucres complexes ; renforcement
5 - Privilégier la densité nutritionnelle par rapport à la
de l’appétence au sucre).
densité énergétique
6 - Boire entre 1 L et 1,5 L d’eau entre les repas
Rôles du pharmacien auprès du diabétique
ennemi no 1 : les graisses
• apprendre à connaître les aliments pauvres en grais-
ses et à repérer les aliments trop riches en graisses 1. Rechercher les principales erreurs alimentaires en
visibles et cachées (viandes rouges) - limiter les répondant à sept questions simples :
graisses saturées (tartiner léger). 1. Sautez-vous des repas ? oui, non
• maîtriser la quantité d’huile dans les assaisonne- 2. Prenez-vous un petit déjeuner ?
ments (privilégier l’huile d’olive, de colza riche en 3. Buvez-vous des boissons sucrées ? oui, non ; si oui
acides gras insaturés n-3,…) en quelle quantité ?
• ne pas associer deux plats riches en graisses, se limi- 4. Buvez-vous de l’alcool et en quelle quantité : vin,
ter à ~ 30 g de fromage une fois par jour. apéritifs, bière
Choisir des yaourts natures et des fromages blancs demi- 5. Vous servez-vous plusieurs fois du plat principal ou
écrémés, limiter les yaourts parfumés sucrés du fromage ? oui, non
prendre des quantités raisonnables. 6. Mangez-vous très souvent, souvent, parfois, jamais
et en quelle quantité les aliments riches en graisse
attention aux calories cachées de l’alcool : pas plus suivants : charcuterie, frites ou chips, cacahuètes,
d’un verre soit 10 g d’alcool (70 kcal), des sodas pistache, amandes, olives, pâtisserie ou glace, vien-
(coca-cola…). noiserie, plats en sauces, chocolat, gruyère râpé,
Consigne : limiter les variations de la glycémie mayonnaise, beurre, huile, crème fraîche, marga-
Raisonner avec l’index glycémique (IG) (annexe 1). De rine ?
plus, il convient de rapporter ces connaissances à la réalité 7. Avez-vous faim en dehors des repas ? oui, non ; si
pratique. Ainsi, même si la pastèque a un index glycémi- oui que faites vous ?
que élevé de 72 (1), on remarquera que pour absorber 50 g
de glucides disponibles, il faut tout de même ingérer 769 2. Des réponses simples aux erreurs alimentaires les
grammes de pastèque épépinée, ce qui n’est pas si facile! plus fréquentes :
En comparaison, avec leur index glycémique de 77 (1), et 1. Faire trois repas par jour à heures relativement régu-
leurs 87,6 grammes de glucides disponibles pour 100 g lières : c’est la base d’une alimentation équilibrée.
F. Foussard, A. Salle / Nutrition clinique et métabolisme 18 (2004) 92–102 99

2. Le petit déjeuner doit être suffisant : un bol de café 3. Choisir des viandes peu grasses :
ne suffit pas ; il faut y associer au minimum un fruit • volailles, lapin, bavette, rôti de veau, cheval ;
et 1/6 de baguette ou un bol de céréales avec du lait. • les cuisiner sans matières grasses ;
3. Supprimer complètement les boissons sucrées, leur • ne pas manger le gras de la viande ;
préférer l’eau, voire les eaux aromatisées et boire au • consommer des portions raisonnables :
minimum 1,5 litre d’eau par jour. 120 g de viande = 120 g de poisson = 2 œufs
4. Se servir une fois d’une part normale plutôt que de = deux tranches de saumon fumé = deux tranches
se resservir plusieurs fois. de jambon blanc, de blanc de dinde ou de poulet
5. Limiter la consommation de fromage en quantité et apportent environ 20 g de protéines animales
en fréquence (1 portion par jour = 30 g = 1/8 de 4. Manger plus souvent du poisson :
camembert), préférer les laitages à 0 ou 20 % de • au moins deux ou trois fois par semaine ;
matières grasses aux autres repas. Attention : le • frais ou surgelé ou en conserve au naturel.
fromage est deux fois plus gras que la viande. 5. Éviter les aliments très gras :
6. Se méfier des graisses cachées : charcuterie, frites, • préférer les plats sans sauce ;
cacahuètes, chips, pâtisseries, mayonnaise, viennoi- • remplacer la mayonnaise par de la moutarde ;
series, plats en sauce, chocolat sont des « bombes • remplacer la vinaigrette par une sauce au citron
caloriques ». À déconseiller. Il faut en réduire la (2 yaourts à moins de 20 % + 1/2 citron + 1 c. à s.
consommation dans un premier temps et faire atten- de moutarde) ;
tion aux autres apports en graisses de la journée. • éviter amandes, olives, cacahuètes, pistaches ;
7. L’alcool est calorique, il est préférable d’éviter sa • préférer les tartes, mousses de fruits, éclairs aux
consommation ou tout du moins à la limiter à un pâtisseries type millefeuille, Paris-Brest (pas plus
verre de vin par repas et un apéritif par semaine. d’une fois par semaine).
8. Pratiquer une activité physique régulière.
4. Comment manger suffisamment de glucides
3. Comment manger moins gras (lipides = 30 % de indispensables à faible IG (55 % de la ration
la ration calorique) ? calorique) ?
1. Être vigilant car spontanément nous mangeons tous
1. Il est nécessaire de consommer des féculents à cha-
trop gras.
que repas pour assurer un bon équilibre du diabète.
2. Limiter les matières grasses en contrôlant les quan-
2. Manger une part de féculent au déjeuner et au dîner :
tités consommées :
• environ 100 g cuits correspondant à :
• il n’y a pas d’huile moins grasse, toutes les huiles
C trois petites pommes de terre ou
sont caloriques ; les doser à l’aide d’une cuillère à
C six c. à s. de riz ou de pâtes cuits ou
soupe (c. à s.) ;
C sept c. à s. de semoule ou de légumes secs cuits
• la margarine est aussi grasse que le beurre.
3. Manger un morceau de pain matin, midi, soir ou
Toutes ces quantités sont équivalentes en terme d’apport
majorer l’apport de féculents :
lipidique:
• Environ 40 g de pain = 2 tranches de 1 cm = 1/5 de
1 cuillère à soupe rase 2 cuillères à soupe 1/2 cuillère baguette = 4 biscottes = 2 tranches de pain de mie.
~10–12 g à soupe 4. Manger deux fruits par jour à la fin du repas :
Huile Beurre allégé mayonnaise • 1 fruit = 1 pomme = 1 poire = 1 orange = 1/2 pam-
beurre Margarine allégée plemousse = 1/4 ananas frais = 1 barquette 250 g
margarine Crème fraîche allégée
15 % de fraises ou framboises = 12 cerises = 1 pêche =
Bombée de crème fraîche Sauce vinaigrette allégée 2 clémentines = 4 abricots = 5 prunes = 15 grains
Mayonnaise allégée de raisin = 1 petite banane = 1/2 melon = 2 kiwis =
100 F. Foussard, A. Salle / Nutrition clinique et métabolisme 18 (2004) 92–102

4.1.2. Vitamine PP (céréales, foie, viande)


1 compote individuelle allégée en sucre (100 g) =
La vitamine PP ou acide nicotinique semble exercer des
1 fruit cuit sans sucre ;
effets protecteurs vis-à-vis de la cellule b aussi bien chez
• si vous avez envie de manger un dessert sucré à la
l’homme que chez l’animal. Elle diminue le risque de dévelop-
place du fruit, vous pouvez prendre de temps en
per un diabète de type 1 chez les sujets à risque élevé. De plus,
temps : 1 yaourt aromatisé ou fruité, 1 crème
au moment du diagnostic de diabète de type 1, elle préserve la
dessert (flan, crème) 2 boules de sorbet, 2 madelei-
sécrétion résiduelle d’insuline. Cette action s’exerce via la
nes, 4 petits gâteaux secs, 1 part de tarte sans sucre
neutralisation de radicaux libres impliqués localement dans la
(1/8 plateau de 27 cm) mais ATTENTION AUX
destruction auto-immune des cellules b. L’efficacité et l’inno-
GRAISSES CACHÉES.
cuité de son administration à long terme en prévention du
diabète de type 1 fait actuellement l’objet d’études.
5. Quelles sont les boissons conseillées ?
1. Il est conseillé de boire 1,5 l minimum par jour en
4.2. Diabète de type 2
dehors des repas.
2. Toutes les boissons qui n’apportent pas de calories Plusieurs études d’intervention montrent que, chez les sujets
sont autorisées : prédisposés, des modifications précoces des habitudes de vie
• eau plate du robinet, eau gazeuse, eau minérale (modification de l’alimentation, pratique régulière d’une acti-
aromatisée ; vité physique) permettent de réduire de façon importante le
• café chaud ou glacé, thé chaud ou glacé mais pas risque de devenir diabétique de type 2.
les boissons type « ice-tea » ;
4.2.1. Modifications de l’alimentation
• jus de tomate, citron pressé ;
Les modifications réalisées dans ces études vont dans le
• boissons light type coca-cola light ;
sens d’une diminution de l’apport calorique global et de la
• lait écrémé ou 1/2 écrémé (1 à 2 verres par jour) ;
consommation de graisses au profit d’un apport plus impor-
• bouillon de légumes, potage léger ;
tant de fibres. Ceci correspond à une alimentation normale
3. Se méfier des boissons sans alcool enrichies en su-
équilibrée adaptée aux besoins qui est celle conseillée à la
cre (bière sans alcool, anis).
population générale. Une telle alimentation réduit le risque
4. Éviter l’alcool.
de devenir diabétique de 31 % chez les sujets prédisposés
À volonté :
(étude DA QING). Cet effet bénéfique est observé que l’ali-
Légumes verts cuits ou crus en se méfiant des légumes à
mentation permette ou non une perte de poids. Toutefois,
IG élevé.
chez les sujets obèses, la réduction du risque de diabète est
Les fibres sont apportées par une alimentation diver-
corrélée à la perte de poids.
sifiée.
4.2.2. Activité physique
L’alimentation du diabétique est celle de « Monsieur En dehors de l’étude DA QING, l’effet de la pratique
tout le monde », variée, équilibrée en veillant à un régulière d’une activité physique (30 minutes de marche par
apport régulier, constant en sucres pour chacun des jour) sur le développement du diabète de type 2 n’est pas
trois repas. dissocié de l’effet des modifications alimentaires. La réduc-
tion du risque de diabète est attribuée conjointement aux
deux facteurs.

4. Prévention nutritionnelle du diabète : études 5. Conclusion


d’intervention
Un autre axe de prévention concerne la remise en cause de
4.1. Diabète type 1 certaines pratiques de l’industrie agroalimentaire voire de
l’agriculture et de l’élevage.
4.1.1. Vitamine D (foie, poisson, œufs, exposition au soleil)
Nous disposons surtout d’études réalisées chez l’animal.
Elles suggèrent un effet immunomodulateur protecteur de Pour infléchir la courbe de tendance (augmentation impor-
la vitamine D contre la destruction auto-immune des cellu- tante du nombre de diabétiques) les changements de
les b pancréatiques. Chez l’homme, une étude multicentri- style de vie, - alimentation variée, équilibrée et activité
que européenne (The EURODIAB Sub-study Group) a physique régulière - doivent entrer très tôt dans les habi-
montré qu’une supplémentation en vitamine D pendant tudes. C’est donc près des « tous petits » que la préven-
l’enfance était associée à une diminution du risque de déve- tion et l’éducation doivent être mises en place en utilisant
lopper un diabète de type 1. Le mécanisme en cause n’est leur goût spontané pour le jeu et l’activité physique.
pas élucidé.
F. Foussard, A. Salle / Nutrition clinique et métabolisme 18 (2004) 92–102 101

Annexe 1. Table des index glycémiques de produits courants

Sucres
raffinés
Légumineuses Tubercules
Maltose
Petits glucose
100% Déjeuners Panais
tubercules
Carottes
A base de
céréales cuites
P DT*
Corn instantanée
Produits Produits flakes
laitiers Biscuits céréaliers PDT
bouillies
Frais Riz blanc
Pain
Raisin
banane Riz brun Flocon saccharose Betteraves
avoine
Ignames
Pois cassé Spaghetti
50% blé PDT
Spaghetti douces
Crème Pomme complète
glacée orange

Lentilles lait écrémé


fructose

Pois chiche

0%
*PDT=pomme
Index glycémique de terre

Aliments IG bas IG moyen IG élevé


Sucres Fructose, lactose Saccharose Miel
Fruits Cerise, pamplemousse, pomme, poire, Kiwi, banane, ananas Pastèque
raisin
Boissons Jus de pomme, Jus d’orange, fanta
Céréales de petit déjeuner All-bran kellogs Porridge Chocopos, spécial K, corn flakes
Pain Pain au son, pain aux céréales Pain blanc, complet Baguette
Pâtes Pâtes aux œufs, raviolis à la viande, Riz blanc, basmati, couscous Riz rapide
spaghettis
Légumes Pois chiches, petits pois Pomme de terre Pontiac, nouvelles, Pommes de terre frites, flocons,
betteraves, carottes cuisinées
Collations Cacahuètes, chocolat Chips, mars, pop corn
Gâteaux Muffins aux pommes Gâteau de Savoie, croissant, pâtisserie Gaufres
Légumineuses Soja, haricots secs, blancs, lentilles Fèves
Produits laitiers Yaourt édulcoré, lait entier, écrémé, Crème glacée
yaourt parfumé maigre, crème anglaise
102 F. Foussard, A. Salle / Nutrition clinique et métabolisme 18 (2004) 92–102

Annexe 2. Teneur en Fibres de divers Fruits et Légumes. Fibres en g/100 g de Pour en savoir plus
matière sèche
Assal JP. Primary prevention of NIDDM: A future dream.
Solubles Insolubles Totales Diabetes/Metabolism Reviews 1997;13:113–7.
Aubergine 15,6 15,4 31,0 Basdevant A, Laville M, Lerebours E. Traité de nutrition clinique de
Betterave rouge 8,9 9,4 18,3 l’adulte. Paris Flammarion Médecine-Sciences, 2001, 732 pages.
Carotte 12,9 10,2 23,1 Bennett PH. Primary prevention of NIDDM: A practical reality.
Céleri 12,6 15,3 27,9 Diabetes/Metabolism Reviews 1997;13:105–11.
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Concombre 6,6 10,2 16,8 de la diététique. Tec. et Doc., 2000, 430 pages.
Epinards 7,6 13,3 20,9
Grimaldi A, Sachon C, Corset E, Masseboeuf N. Dictionnaire sa-
Haricots secs 8,9 10,5 19,4
voureux du diabétique de type 2, 2000, 126 pages.
Haricots verts 12,8 17,4 30,2
Lentilles 3,2 8,0 11,2
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Navet 14,0 22,2 36,2
tion française 3e éd. Paris, Éd. Tec. et Doc., 2001, 605 pages.
Oignon 11,6 9,5 21,1 Messing B, Billaux MS. Biodisponibilité des glucides des aliments.
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Poireau 12,6 12,5 25,1 Pasa-P. « les diabètes sucrés ». Fiche technique du CESSPF juin
Pomme de terre 3,7 3,4 7,1 2002.
Potiron 6,0 8,5 14,5 Roberfroid MB. Aliments fonctionnels. Tec. et Doc., 2002, 484 pa-
Tomate 7,0 10,0 17,0 ges.
Abricot 8,0 5,7 13,7 Valensi P, Feuvray D, Nessim R. Cœur et diabète : Prise en charge
Ananas 1,1 8,0 9,1 et suivi du patient diabétique. Sachs Frison Roche, 1999,
Kiwi 5,2 6,2 11,4 476 pages.
Nectarine 5,7 5,7 11,4
Orange 9,8 5,2 15,0
Sites d’intérêt :
Pamplemousse 9,0 4,1 13,1
www.diabète.fr (des recettes)
Pêche 7,1 6,4 13,5
www.diabsurf.com
Poire 4,2 8,6 12,8
www.dia b etenet.com
Pomme 5,7 7,4 13,1 Petits documents à se procurer :
Prune 7,0 4,0 11,0 L’équilibre ! Mon carnet de route : Novo Nordisk SA 32, rue de
Bellevue 92773 Boulogne Billancourt.
D’après Englyst HN, Bingham SA, Runswick SA, Collinson E, Alimentation diabète : Collection Glucides complexes et Alimenta-
Cummings JH. “Dietary fibre (non-starch polysaccharides) in fruit, tion, GIE/ARN, 27/29, rue des Poissonniers, 92200 Neuilly sur
vegetables and nuts”. J Hum Nutri Diet 1988;1:247–86. Seine.

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