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BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 1

Chapitre 3b : Le diabète

Chapitre 3b : Diabète
1. Etymologie
Diverses maladies portent le nom de diabète. Toutes ont en commun des urines abondantes
(polyurie).

Le mot diabète vient du grec « dia-baïno » = passer au travers. Les médecins grecs anciens
avaient observé ce syndrome : les malades semblaient uriner aussitôt ce qu'ils venaient de
boire, comme s'ils étaient "traversés par l'eau" sans pouvoir la retenir.
Puis ils maigrissaient, malgré une nourriture abondante, et mourraient en quelques semaines
ou mois. La polyurie - polydipsie (littéralement : beaucoup uriner et beaucoup boire) est une
conséquence de l'hyperglycémie (augmentation du taux de sucre sanguin).
Les reins ne peuvent récupérer tout le glucose filtré, qui passe dans les urines et par osmose
appelle l'eau de l'urine primaire et perte d'eau importante (urines)  déshydratation + soif
permanente.

Les malades boivent donc parce qu'ils urinent trop et non l'inverse.

2. Définition
Le diabète sucré est le plus fréquent : Celui-ci englobe à son tour :
- le diabète de type 1
- le diabète de type 2
- le diabète gestationnel
- le diabète secondaire (consécutif à une maladie pancréatique, à une endocrinopathie,
iatrogène ou encore lié à des anomalies génétiques).

 Trouble métabolique caractérisé par la présence d’une hyperglycémie attribuable à un


défaut de la sécrétion d’insuline :
absolu (diabète de type I)
relatif (diabète de type II) avec une diminution d’action de l’insuline (insulino-
résistance).

L’hyperglycémie chronique liée au diabète est associée à d’importantes séquelles à long


terme, particulièrement à des lésions, des anomalies et une insuffisance de divers organes,
surtout les reins, les yeux, les nerfs, le cœur et les vaisseaux sanguins. Plus elle est élevée,
plus les lésions sont importantes…

Le diabète insipide lié à un défaut de la réabsorption d'eau au niveau du rein se manifestant


par des urines abondantes non sucrées. Maladie caractérisée par l'excrétion de grandes
quantités d'urine très diluée, qui ne peuvent être réduites par une réduction de l'apport de
liquides. Elle trahit une inaptitude du rein à concentrer l'urine. Le diabète insipide est dû à:
- Une déficience en hormone antidiurétique (La vasopressine ou hormone antidiurétique
ou ADH, Antidiuretic hormone): une hormone peptidique synthétisée par les noyaux
supraoptique et paraventriculaire de l'hypothalamus et libérée par l'hypophyse
postérieure
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- Ou à une insensibilité des reins à cette hormone


3. Classification
Il existe principalement deux types de Diabète :

 Le diabète de type 1 (10%), qu'on appelait auparavant diabète insulinodépendant, dans


lequel le pancréas (cellules β de Langerhans) est incapable de produire l'insuline
indispensable à la survie. Cette forme apparaît le plus souvent chez l'enfant et l'adolescent,
mais de plus en plus de cas sont diagnostiqués à l'âge adulte.

 Le diabète de type 2 (90%) (non insulinodépendant mais devenant insulinoréquérant)


résulte de l'incapacité de l'organisme à réagir correctement à l'action de l'insuline produite par
le pancréas (= problèmes au niveau de l’entrée de Glucose par GLUT-4 dans les cellules). Il
est beaucoup plus fréquent : 90% des cas mondiaux. Il survient le plus souvent chez l'adulte,
mais on l'observe de plus en plus chez les adolescents aussi. Cause principale: obésité !

 Le diabète gestationnel : intolérance au glucose qui se manifeste pour la première fois ou


que l’on dépiste pendant la grossesse (augmentation de la glycémie pouvant évoluer en
diabète après l’accouchement)

 Le diabète secondaire : Une grande variété d’affections relativement peu courantes sont
classées comme “autres types particuliers”. Ces affections sont surtout des formes de diabète
définies génétiquement ou associées à d’autre maladies ou à l’usage de médicaments.

4. Epidémiologie
Dans le monde, environ 2.8% de la population est atteinte : 150 millions de diabétiques

Prévisions pour 2025 font état de 300 millions, soit 5.4% de la population (doublement !)
L'essentiel de cette augmentation se produira dans les pays en développement et sera dû à
l'accroissement démographique, au vieillissement de la population, à des régimes alimentaires
déséquilibrés, à l'obésité et à un mode de vie sédentaire.

En 2025, alors que la plupart des


diabétiques dans les pays
développés seront âgés de 65 ans
et plus, c'est dans le groupe d'âge
le plus productif, de 45 à 64 ans,
qu'ils seront les plus nombreux
dans les pays en développement.
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C’est le diabète de type 2 qui pose un problème de santé publique : Sa prévalence augmente
parallèlement :
- au vieillissement,
- à l'urbanisation,
- à la sédentarisation,
- au développement de l'obésité
 Dans les populations des pays industrialisés.

Cette maladie n'épargne pourtant pas les pays sous développés où le diabète non insulino-
dépendant (D.II) atteint parfois une prévalence de 20 à 30 %, en raison :
- d'une prédisposition génétique
- ET d’une modification rapide du mode de vie : urbanisation brutale, sédentarisation et
alcoolisation des populations.

Le diabète représente un coût financier important en raison du taux élevé de complications


dégénératives :
- 13% des dialysés en France sont diabétiques tandis que ce taux dépasse 30 % aux Etats
Unis
- 5 à 10 % des diabétiques subiront un jour une amputation (orteil, pied, jambe)  4/5
d'entre eux sont des diabétiques de type 2. En France, on compte environ 3 à 5 000
amputés par an chez les diabétiques.

5. Symptômes
Les symptômes du diabète peuvent être manifestes :

Dans le diabète de type 1 SYMPTOMES EVIDENTS ! (consultation rapide)


Les symptômes classiques sont relatifs à l’hyperglycémie :
- une sécrétion excessive d'urine (polyurie)
- une sensation de soif (polydipsie)
- une perte de poids (hyperphagie)
- une sensation de lassitude
Le syndrome cardinal diabétique : Individu mince(/maigre) souvent fatigué.

Polyurie : A l’état normal, le glucose est complètement filtré (niveau glomérulaire) et


réabsorbé au niveau des cellules tubulaires rénales. A une concentration en glucose > 1.8g/L
(10 mmol/L), le glucose n’est plus réabsorbé (transporteurs ACTIFS saturés) et apparaît dans
l’urine (goût des urines sucrées). Le glucose osmotiquement actif va « attirer » l’eau qui est
excrétée et augmente ainsi le volume urinaire: polyurie
Conséquences : forte soif (polydipsie) et hypovolémie avec chute de débit sanguin et risque
de coma : coma hyper-osmolaire!

Perte de poids : L’insuline est la seule hormone qui maintienne les lipides dans les
cellules Une carence en insuline entraîne une dégradation lipidique avec augmentation
d’Acetyl-CoA et production de corps cétoniques : risque d’acidose métabolique (corps
cétoniques acides) et odeur d’acétone dans l’haleine (par décarboxylation spontanée de
l’acétoacétate au niveau du poumon)
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Dans le diabète de type 2 Symptômes sournois ou même inexistants : (moins marqués)

Ils peuvent être même inexistants au début et le diagnostic ne sera posé que plusieurs années
après l'apparition de la maladie, alors que les complications existent déjà.

Majoritairement des risques de complications chroniques !

Souvent associés à d’autres facteurs : hypertension artérielle et hypertriglycéridémie.

Le diabète de type 2 est donc une affection particulièrement insidieuse et perverse car il peut
ne pas y avoir de symptômes pendant de très nombreuses années, et lorsque les symptômes
apparaissent ce sont ceux des complications.

Diabète de type 1 Diabète de type 2

Début brutal symptomatique : Découverte fortuite (asymptomatique !)


Syndrome cardinal associant : d'une hyperglycémie chez un sujet de plus
- polydipsie, de 40 ans avec un surpoids ou ayant été
- polyphagie, obèse, avec surcharge pondérale de
- amaigrissement prédominance abdominale* (graisse
- asthénie androïde).
- avec cétonurie associée à la Le plus souvent, on retrouve une hérédité
glycosurie familiale de diabète non
Chez un sujet jeune, mince… insulinodépendant. Le diabète de type 2 est
souvent associé à une hypertension
On ne retrouve d'antécédent familial que artérielle essentielle et/ou à une
dans 1 cas sur 10. Il survient hypertriglycéridémie.
essentiellement avant 20 ans, mais connaît Le diagnostic se fait le plus souvent lors
2 pics d'incidence vers 12 et 40 ans. Il peut d'un examen systématique (car
être associé à d'autres maladies auto- asymptomatique). Le retard au diagnostic
immunes (vitiligo, maladie de Basedow, est d'environ 5-7 ans. Ainsi, dans 20 %
thyroïdites, maladie de Biermer). des cas, il existe une complication du
diabète au moment du diagnostic.
Besoin entre 5 et 10 ans pour détruire 80%
des Cellules β de L. *rapport (taille / hanche) supérieur à 0,8
♀ et supérieur à 0,95 ♂
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6. Diagnostic : comment mesurer le diabète


1. Mesure de la glycémie
2. Mesure de l'hémoglobine glycosylée, ou hémoglobine glyquée, ou HbA1c
3. Fructosamines
4. Glucosurie, cétonurie

 Glycémie

Sa mesure au laboratoire est le moyen le plus simple et le plus connu pour « mesurer le
diabète ».
- Valeur normale à jeun (dans la journée avant les repas) : comprise entre 0,70 et 0,90 g/l
- Valeur normale 1 h 30 après le début du repas (glycémie postprandiale) : inférieure à
1,50 g/l
- Après un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) : consiste (après
un premier prélèvement sanguin) à ingérer 75 grammes de glucose chez l'adulte (1,75
g/kg de poids chez l'enfant) en 5 minutes maximum, dilué dans 250 à 300 ml d'eau. Puis
d'autres prélèvements Sanguins sont réalisés toutes les 30 minutes pendant 120 minutes,
pour dosage de la glycémie en continu pendant le test
Est considéré comme diabétique:

Glycémie à jeun ≥ 1,26 g/L (7,0 mmol/L).


A jeun : aucun apport calorique depuis au moins 8h.
Glycémie aléatoire ≥ 2 g/L (11,1 mmol/L) + symptômes de diabète.
Aléatoire : à tout moment de la journée, sans égard au moment du dernier repas.
Symptômes de diabète classiques : polyurie, polydipsie et perte de poids
inexpliquée
Glycémie 2 heures après l’ingestion de 75 g de glucose ≥ 2 g/L (11,1 mmol/L)

Deux catégories intermédiaires :

- Les hyperglycémiques non diabétiques (glycémie entre 1,10 et 1,26 g/l à jeun). Une
glycémie à jeun modérément augmentée (comprise entre 1,1g/L et 1,26 g/L) correspond
à une "glycémie à jeun anormale" (impaired fasting glycemia) ! Or, les «dégâts
glycémiques» vasculaires (atteintes du artères du cœur, des jambes, du cou et du
cerveau) commencent dès 1,10 g/L ! La prise en charge doit donc commencer dès 1,10
g/l !
- Les intolérants au glucose : lorsque la glycémie à jeun étant inférieure à 1,26 g/l, la
glycémie à la 2ème heure de l'HGPO et comprise entre 1,40 et 2 g/l avec une valeur
intermédiaire (30, 60, 90 minutes) supérieure ou égale à 2 g/l. Sous les termes
d'hyperglycémie à jeun non diabétique et d'intolérance aux hydrates de carbone, on
regroupe 3 types de patients :
o ceux qui évolueront vers le diabète : 25 % à 50 % dans les 10 ans
o ceux qui resteront hyperglycémiques non diabétiques ou intolérants aux
hydrates de carbone : 25 à 50 % des patients
o ceux qui retrouveront une tolérance glucidique normale : environ 25 %
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R
R R

 Diagnostic: hémoglobine glyquéeH(HbA1c)


O NH2 H H
N HN
L'hémoglobine glycosylée, ou hémoglobine glyquée, ou HbA1c, est le témoin de la moyenne
des glycémies, minute après minute,
H jour
OH après jour, sur une période de deux mois.
H OH H OH
Non enzymatique
HO H
HO H
Comment une seule prise de sang (!) réalisée au laboratoire peut-elle renseigner surHOla H

moyenne des glycémies sur une période aussi longue,


HO H
H2O sans HO
que les glycémies
H soient HO
mesuréesH
pendant cette période ? H OH
H OH H OH

Le glucose (aldéhyde) peut formerCHune


2OH base de schiff (réaction de
CH2maillard)
OH avec les CH2OH
Réarrangement
groupements aminés (-NH2) des acides aminés des protéines. Cette base ded'amadori
D-glucose schiff peut subir
un réarrangement appelé réarrangement d’amadori pour générer une cétoamine :

Il s’agit de la GLYCATION non enzymatique des protéines :


R R
R R R R R

H NH2 H NH2
O O H H H H H
N HN N HN HN

H OH H OH
H OH H H OH OH H H OH O
Non enzymatique Non enzymatique
HO H HO H
HO H HO HO H H HO HO H H

HO H HO H
H2O HO H H2O HO HO H H HO HO H H

H OH H OH
H OH H H OH OH H H OH OH

CH2OH CH2OH
CH2OH CH2OH
CH2OH CHCH 2OH
2OH
Réarrangement Réarrangement
D-glucose D-glucose d'amadori d'amadori Cétoamine
(Fructosamine)

Les globules rouges, qui se trouvent dans le sang, contiennent de l'hémoglobine.


Il existe différents groupes d'hémoglobine, dont certaines permettent mieux l'adhésion du
glucose que d'autres. R R

L'hémoglobine A1 est la plus intéressante dans ce domaine,


HN
etHselon l'endroit où a HN
adhéré le
H

glucose, on distingue l'HbA1a1, l'HbA1a2, l'HbA1b et l'HbA1c. Parmi tous les groupes et
sous-groupes d'hémoglobine, l'HbA1c est celle dont le taux est le mieux en relation avec le
H O H O
niveau de sucre dans le sang.
HO H HO H

Comme la durée de vie d'un globule rouge est de 120HOjours, etH qu'à moment donné
HO
il y a H
dans le sang des :
- « nouveaux globules rouges » qui ne contiennentH pas encore
OH d'HbA1c car leH temps de OH

contact avec le glucose a été très court CH2OH CH2OH


- globules rouges « plus vieux » qui contiennent de plus en plus d'HbA1c au fur et à
Cétoamine Cétoamine
mesure que l'âge du globule rouge augmente (Fructosamine) (Fructosamine)
- « vieux globules rouges » contenant le plus d'HbA1c

La mesure de l'HbA1c est le témoin du niveau moyen du glucose dans le sang au cours des
deux derniers mois (on se réfère au T1/2)
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Plus le taux de glucose a été élevé au cours des deux derniers mois plus l'HbA1c est
élevée !
Son augmentation est corrélée au risque d’atteinte des vaisseaux :
Sa valeur normale est habituellement comprise entre 3,5 et 6,0 %, chez l'adulte, l'enfant ou
l'adolescent

Bien entendu, le risque de complications du diabète ne dépend pas que de la glycémie, car
d'autres facteurs interviennent (cholestérol, hypertension, tabac, absence d'activité
physique, excès de poids et facteurs génétiques) mais, à facteurs de risque identiques,
l'HbA1c permet bien mieux de «mesurer le diabète» que la glycémie à jeun, que ce soit en cas
de diabète insulinodépendant ou de diabète non insulinodépendant, et il est recommandé de la
doser tous les trois mois.

 Diagnostic: Fructosamines

Une série d’autres protéines circulantes (albumine, LDL, HDL), intracellulaires (protéines du
cristallin) ou des membranes basales subissent les mêmes transformations. La glycation de
ces protéines altère leurs fonctions !!!

Il s’agit dès lors d’un des mécanismes qui conduit aux complications du diabète.
Ex. : la fibrine glyquée est moins susceptible à l’action de la plasmine et se dépose
anormalement (formation de micro thrombus + activité fibrinolytique faible/moindre).

Alors que l'HbA1c est un pourcentage de l'hémoglobine contenue dans les globules rouges du
sang, le terme de fructosamine désigne l'ensemble des protéines glyquées présentes dans
le sérum (majoritairement l’albumine).

Le principe est le même que pour l'HbA1c (dosage des protéines sur lesquelles le glucose s'est
fixé) mais le renouvellement des protéines est beaucoup plus rapide que celui des
globules rouges, et la fructosamine est un témoin du niveau moyen du glucose dans le sang
au cours des deux-trois dernières semaines (valeur normale est comprise entre 200 à 290
micromoles/l).
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 Glucosurie et cétonurie :

Nous avons vu que le glucose du sang passe dans les urines, lorsqu'il dépasse le seuil de
résorption rénale du glucose (glycémie > 1,80 g/l).

Ceci n'a pas d'incidence chez les personnes non diabétiques car leur niveau de sucre dans le
sang n'atteint jamais 1,80 g/l (jamais de sucre dans les urines chez les non diabétiques, et la «
glycosurie normale » est nulle).

Par contre, si la glycémie d'un diabétique dépasse 1,80 g/l, une partie du sucre présent dans
le sang passe dans les urines où il peut être recherché (il suffit de quelques gouttes d'urine sur
une bandelette).

C'est le premier moyen dont on a disposé à domicile pour savoir soi-même si le taux de sucre
était élevé dans le sang, mais ce moyen qui a rendu d'énormes services à l'époque, ne peut
donner qu'une information grossière puisque le sucre ne passe dans les urines que s'il
dépasse deux fois sa valeur normale dans le sang (un diabétique avec une glycémie de 1,4
ne sera pas détecté !!!)

Les urines peuvent également être utilisées pour savoir si le corps est ou non en train de
fabriquer des corps cétoniques (témoins de l'utilisation des graisses comme source d'énergie
lorsque le corps ne parvient pas à utiliser le glucose).
La présence d'acétonurie peut donc authentifier une décompensation du diabète (acidocétose
diabétique), mais ce n'est pas à proprement parler une « mesure du diabète ».

On retrouve également l’acétone dans l’haleine via l’élimination pulmonaire.


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7. Dépistage
Diabète de type 1 : Pas de problème de dépistage car :
- la glycémie s'élève de façon brutale
- symptômes évidents (syndrome cardinal diabétique)

Diabète de type 2 : Problématique parce que asymptomatique ! Retard de diagnostic


(absence de symptômes).

On estime qu'actuellement il y a un délai moyen de sept années entre le moment où la


glycémie pourrait permettre le diagnostic de diabète et le moment où le diabète est
effectivement diagnostiqué.

Il n’y a pas de dépistage systématique pour la population, seulement pour les individus les
plus à risque :
- Familles où il y a des cas connus de diabète (près de 80 % d’hérédité diabétique
connue ou méconnue pour le D.II)
- Homme ou femme, ayant un excès de poids, défini par un indice de masse corporelle
supérieur à 25* (50 % ♂ et 70 % ♀ ayant type 2 ont un excès de poids)
- Femmes, et leurs apparentés génétiques, ayant eu transitoirement du diabète pendant
une grossesse (diabète gestationnel), ou ayant donné naissance à des enfants de plus de
4 kg et/ou ayant des antécédents obstétricaux évocateurs d'une hérédité diabétique)
- Sujets de plus de 45 ans (la fréquence du type 2 augmente vite à partir de 45 ans et
max entre 55 et 75 ans)
- Pendant la grossesse (la glycémie peut augmenter et évoluer en diabète après
l’accouchement.)

* Indice de masse corporelle ou body mass index (BMI) : calculé en divisant le poids en kg
par le carré de la taille en mètres :

Poids normal : 18 - 25.


Individu de 1m75, 70 Kg
Excès pondéral : 25 - 30
BMI= 70 / (1.75)2 = 22.8
Obésité : 30 - 35.
Obésité morbide : > 35

Les maladies chroniques, telles que le diabète de type 2, l’hypertension et


l’hypercholestérolémie, sont des conséquences fréquentes de l'obésité. Les données d’une
enquête du centre national de santé publique prouvent que 65% d'adultes de poids excessif et
obèses (BMI > 27) ont au moins une de ces maladies chroniques, et 27% ont deux ou plus.

Une relation
évidente a également
été établie entre le
diabète de type 2 et
le BMI*
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8. Physiopathologie du diabète
Diabète de Type I : (+/- 10% des cas)

Il est dû à la destruction auto-immune (propres anticorps) des cellules β des îlots de


Langerhans (diabète de type Ia : 90% des cas). Certains cas rares apparaissent
idiopathiques : pas de causes connues (diabète de type Ib)

L’hyperglycémie apparaît lorsqu’il ne reste plus que 10-20% de cellules β fonctionnelles.

Le processus auto-immun responsable d’une « insulite » pancréatique se déroule sur de


nombreuses années (5-10 ans voire plus, avant l’apparition du diabète).

Cette réaction auto-immune survient :


- sur un terrain de susceptibilité génétique (certains gènes mis en cause)
- à la suite de facteurs déclenchants : Environnementaux (probablement) à l'origine du
déclenchement du processus auto-immunitaire. « Le gradient nord-sud » du diabète de
type-I (un enfant finlandais a 7 à 8 fois plus de risque de développer un diabète I qu'un
enfant français). Ceci est en faveur de l'existence de facteurs environnementaux bien
que les facteurs génétiques puissent également rendre compte de ce gradient. Le rôle
des virus dans la pathogénie du diabète de type 1 est suspecté mais non démontré
- Il peut être dépistée avant l'apparition de l'hyperglycémie par des dosages
sanguins d'auto-anticorps.

Diabète de Type II : (+/- 90% des cas)

Le diabète de type 2 résulte de la conjonction de plusieurs gènes de susceptibilité, dont


l'expression dépend de facteurs d'environnement :
- consommation excessive de graisses saturées
- de sucres rapides
- la sédentarité

L'insulino-déficience responsable de l'hyperglycémie du diabète de type 2 est précédée par 10


ou 20 ans d'hypersécrétion insulinique (hyperinsulinisme) secondaire à une insulino-
résistance des tissus périphériques.

L’anomalie métabolique fondamentale qui précède le diabète de type II est l’insulino-


résistance !

L'insuline a plusieurs actions :


- sa présence dans le sang permet l'entrée du sucre dans les cellules de l'organisme
- son augmentation dans le sang favorise le stockage du sucre dans le foie et les muscles
- sa diminution dans le sang favorise la libération de sucre par le foie
=> Le déficit en insuline est donc un facteur d'hyperglycémie !

Mais il existe un autre facteur d'hyperglycémie, qui est la sensibilité des cellules vis à vis de
l'insuline.
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Définition de l’insulino-résistance : état où les cellules deviennent résistantes (moins


sensibles) aux actions de l’insuline, ce qui oblige les cellules β du pancréas à sécréter
davantage d’insuline pour répondre au besoin imposé par l’élévation de la glycémie qui en
résulte.

Ce mécanisme a lieu surtout au niveau du tissu musculaire (et non des graisses) !

- Cette insulino-résistance survient sur un terrain génétique puisqu'on la retrouve chez


les enfants ayant une tolérance glucidique strictement normale mais ayant deux parents
diabétiques de type II. Toutefois, on ne connaît pas encore les gènes impliqués.
- Sur le plan métabolique, l'insulino-résistance est secondaire à l'excès de graisses au
niveau des muscles et du tissu adipeux viscéral.
Au niveau musculaire, il existe une véritable compétition entre les acides gras libres et
le glucose pour être oxydé : les acides gras libres sont oxydés en priorité, entraînant
une production accrue d'acétyl-CoA qui inhibe en retour les enzymes de la glycolyse.
L'énergie musculaire est donc fournie en priorité par l'oxydation des acides gras
libres et le stock de glycogène musculaire reste intact, ce qui réprime en retour la
glycogène synthase. La cellule musculaire consomme ainsi préférentiellement les
acides gras et " refuse " le glucose d'où insulino-résistance et hyperinsulinisme pour
forcer la barrière.

=> Malgré la présence d'insuline dans le sang, le glucose pénètre difficilement dans les
cellules (surtout hépatiques et musculaires). Les glycémies augmentent puisque l'insuline fait
mal son office.

Facteurs cliniques de l’insulino-résistance (5) :


1. L'obésité
2. La répartition abdominale, sous-cutanée et plus encore viscérale des graisses : les
silhouettes en forme de pomme sont plus à risque
On distingue trois types de tissus adipeux de topographie différente :

Le tissu adipeux gynoïde (de type féminin) qui prédomine à la partie inférieure du corps
au niveau des cuisses et des fesses = Silhouette en forme de poire !
Le tissu adipeux androïde sous-cutané et viscéral : Ce tissu adipeux androïde (de type
masculin) se localise au contraire à la partie supérieure du corps = Silhouette en forme
de pomme !
RTH > 0.8 (femme) et RTH > 0.95 (homme) comporte un risque d'apparition de
diabète multiplié par 3 à 6 en comparaison à une population de poids identique avec
une répartition des graisses différentes (+ un risque cardiovasculaire en général).
« Bonne nouvelle » pour les personnes qui ont une silhouette en forme de poire : l'excès
de tissu adipeux dans la partie inférieure du corps ne menace pas nécessairement la
santé. À l'inverse, les personnes qui ont une silhouette en forme de pomme courent plus
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Chapitre 3b : Le diabète

de risques de souffrir de maladies cardiovasculaires, d'accidents vasculaires cérébraux,


de diabète, d'hypertension et de troubles de la vésicule biliaire.

3. La sédentarité : multiplie le risque de diabète par 2


4. L'âge : le sujet âgé cumule plusieurs facteurs d'insulino-résistance
5. L'hypertension artérielle essentielle, l'augmentation des triglycérides et la baisse du
HDL cholestérol, apparaissent comme des conséquences de l'insulinorésistance, ce
qui rendrait compte de la fréquence de leur association avec le diabète de type 2.

Le HDL permet de faire la navette Périphérie  FOIE (baisse du taux de Cholestérol)


=> Augmentation des risques de maladies cardiovasculaires !!!
=> Syndrome métabolique

Dépistage de l’insulino-résistance :
L'hyperinsulinisme doit être suspecté dans les cas suivants (non exhaustif) :
- Les sujets à glycémie à jeun "limite " - Antécédents familiaux de diabète de
- Augmentation des TG type 2
- Diminution du HDL-Cholestérol - Antécédents familiaux d'obésité
- Modifications qualitatives des LDL, - HGPO d'intolérance au glucose avec
plus petites plus denses ou sans obésité
- Une rétention hydrosodée chronique - Obésité androïde (abdominale)
même sans HTA (Rapport taille/hanche > 0,80 pour
- Une HTA même modérée les femmes et > 0,95 pour les
- Diabète gestationnel hommes)
- Les femmes ayant eu des enfants > 4 - Mais également gynoïde (pelvienne :
kg de poids de naissance hanche) très importante
- Ménopause
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9. Complications diabétiques

AIGUË
DIABETE DE TYPE I :
Le diabétique de type I doit contrôler sa glycémie par la prise d’insuline. En cas de mauvais
contrôle de son insuline, deux situations opposées peuvent se produire:
- Une hyperglycémie (pas assez d’insuline) : acidocétose
- Une hypoglycémie (trop d’insuline)

Hyperglycémie et acido-cétose diabétique :


- La glycémie s'élève de façon importante ce qui entraîne une élimination de sucre dans
les urines (glycémie > 1,8 g/L) dont le volume devient important (polyurie), avec pour
conséquence une diminution de la quantité en eau et en sel de l'organisme
(déshydratation) avec une soif et une baisse de la tension artérielle (hypotension).

- D'autre part, la production de corps cétoniques en quantité importante s'accompagne


de l'accumulation de déchets acides (corps cétoniques acides) dans le sang (acidose),
ce qui entraîne une fatigue physique et intellectuelle, une perte de l'appétit, puis des
nausées et des vomissements.

Si la situation n'est pas corrigée rapidement (injection d’insuline), cela peut aboutir à
un coma avec une respiration rapide (respiration de Kussmoll) car les poumons
essaient d'évacuer l'acidité présente dans le sang.

Autrement dit, le diabète peut passer par plusieurs stades : glycémie normale 
hyperglycémie sans cétose  hyperglycémie avec cétose mais sans acidose 
hyperglycémie avec cétose et acidose.

DIABETE DE TYPE II :
Hyperglycémie et coma hyperosmolaire
Le diabétique de type 2 est plus rarement concerné par ce type de décompensation avec
présence d'acétone, mais il peut décompenser son diabète sous forme de coma hyper-
osmolaire où la glycémie est très élevée, mais sans cétose !

A une concentration en glucose > 1.8g/L, le glucose n’est plus réabsorbé et apparaît dans
l’urine (goût des urines sucrées…). Le glucose osmotiquement actif va « attirer » l’eau qui est
excrétée et augmente ainsi le volume urinaire et diminue le volume sanguin (hypovolémie)
avec chute de débit sanguin et risque de coma.

Comment expliquer l'absence de cétose ? Elle est corrélée à l'absence d'élévation importante
des acides gras libres (métabolisés en priorité !)

Ce risque arrive fréquemment chez les patients diabétique de type 2 (95%), de 60 ans ou plus,
n’ayant pas ou plus les capacités de boire (alité, débile, etc.)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 14
Chapitre 3b : Le diabète

Traitement : Réhydratation massive et rapide.


DIABETE DE TYPE I et II :

Hypoglycémie = urgence !

On définit l'hypoglycémie par une glycémie < à 0.50 g/l.

L'hypoglycémie est fréquente et grave, voire mortelle sur certains terrains : alcoolisme,
insuffisance rénale, insuffisance hépatocellulaire, dénutrition, grand âge,…

Elle peut survenir chez :


- Le diabétique de type 1 traité par insuline mais mal régulé (dose trop importante)
- Le diabétique de type 2 traité par insuline ou sulfamides hypoglycémiant. En
revanche, les biguanides ne provoquent pas, en dehors d'un jeûne prolongé,
d'hypoglycémies sévères.

Symptômes :
- La production d'hormones (adrénaline, glucagon, cortisone) qui obligent le foie à
produire du sucre et qui s'opposent aux effets de l'insuline (la présence de ces
hormones en grande quantité gêne l'action de l'insuline). Elles entraînent des effets
secondaires pouvant associer :
o palpitations, tachycardie
o sueurs, pâleur
o tremblements
o sensation de faim, crampes abdominales
=> Activation du système OS : libération d’adrénaline. Mécanisme activé pour lutter
contre l’hypoglycémie.

- Le mauvais fonctionnement du cerveau (privé de son seul substrat : le glucose) peut


entraîner un ou plusieurs signes neurologiques :
o troubles de la vue, tête lourde, mal de tête
o jambes «en coton», vertiges
o sensation de vide intérieur, fatigue soudaine, bâillements, somnolence
o imprécision des gestes, « fonctionnement au ralenti », trou de mémoire
o sensation de perte de connaissance imminente, sensation de froid
o picotements au niveau de la bouche, gêne pour parler ou pour articuler
o comportement bizarre, nervosité
o rarement : agressivité, hallucinations
o perte de connaissance, coma.

Ces signes sont donc des manifestations d'accompagnement qui indiquent que l'organisme a
activé le système de lutte contre l'hypoglycémie. Ils sont utiles pour aider à reconnaître
l'hypoglycémie, mais ils ne sont pas spécifiques et peuvent également se rencontrer dans
d'autres circonstances.

Traitement : Un début de malaise est une urgence quelles que soient les circonstances
- conscient : Avaler de l’eau sucrée
- coma ou délirant : Glucagon IM
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 15
Chapitre 3b : Le diabète

Causes d’une hypoglycémie (4) :

1. Alimentation
- Collation ou repas sautés ou avec peu de glucides
- Boissons alcoolisées (l'alcool bloque la Néoglucogenèse : favorise hypoglycémies plus
sévères et plus prolongées).

2. Exercice physique sans précautions


- Absence de diminution de la dose d'insuline avant le sport, ou dose habituelle sans
avoir augmenté la ration en glucides avant, pendant, et après le sport
- Injection dans une zone qui travaillera beaucoup pendant le sport (par exemple, les
cuisses avant de faire du vélo, le bras droit avant de faire du tennis chez les droitiers...)
- Oubli d'une collation supplémentaire le soir au coucher après avoir fait du sport
pendant l'après-midi

3. Insuline
- Erreur de dose d'insuline (par exemple, 30 unités au lieu de 20)
- Erreur d'insuline (par exemple, utilisation d'insuline rapide au lieu d'insuline retard,
injection le soir de l'insuline du matin lorsque les deux insulines ne sont pas identiques)
- Utilisation d'une dose excessive d'insuline rapide pour corriger une hyperglycémie

4. Autres causes liées au diabète lui même


- Très rarement : diabète instable vrai
- Très exceptionnellement : anticorps dirigés contre l'insuline

CHRONIQUE
Le diabète, qu’il soit de type 1 ou de type 2 est susceptible de provoquer des complications à
moyen et long terme. L’apparition de ces complications est fonction de l’équilibration du
diabète.

Un diabète équilibré se compliquera moins vite qu’un diabète livré à lui-même.

Malgré le traitement à base d’insuline les complications restent fréquentes et nombreuses. Le


diabète favorise les infections, en particulier la tuberculose, les mycoses cutanées et
génitales (témoins d’un mauvais équilibre du diabète), des infections cutanées, les maladies
virales et des infections urinaires.
Pq les infections sont favorisées ? L’hyperglycémie va modifier le chimiotactisme des
Polynucléaires, mais aussi les divisions cellulaires
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 16
Chapitre 3b : Le diabète

Mais outre les infections fréquentes et diverses, on peut distinguer trois grands types de
complications :

La macroangiopathie, touchant les


artères, responsable :
- d’hypertension artérielle (HTA)
- d’accidents cardio-vasculaires et
vasculaires cérébraux.
Les microangiopathies, c’est-à-dire les
petites lésions vasculaires. Elles touchent
les artérioles et les capillaires avec pour
cibles privilégiées la rétine et le rein.
- Rétinopathie
- Néphropathie
- Pied diabétique
La neuropathie, ou dégénérescence des
petits nerfs.
- Neuropathie
- Pied diabétique

Macroangiopathie et dyslipidémie :

Touche les artères de gros et moyen diamètre.


Similaire à l’athérosclérose mais progresse plus vite chez les jeunes personnes.

On a constaté qu’en cas de diabète, les lésions athéroscléreuses :


- Sont volontiers présentes sur un plus grand nombre d'artères
- Sont plus nombreuses sur une même artère
- Ce surcroît de sténoses observées chez les diabétiques sont des sténoses modérées,
c'est-à-dire celles qui sont le plus susceptibles de provoquer des manifestations aiguës
(rupture de plaque et thrombose)

Le diabète ne semble pas intervenir directement mais plutôt en potentialisant les facteurs de
risque d'athérosclérose ou en aggravant l'athérome constitué (complications
thrombotiques de l'athérosclérose, accélération du vieillissement de la paroi artérielle
notamment).

Ils sont également favorisés par l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle, le


tabagisme, la sédentarité, l'excès de poids, l'alimentation riche en graisses saturées.
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 17
Chapitre 3b : Le diabète

Rôle aggravant du diabète dans l’athérosclérose :

- Le diabète entraîne bien souvent une augmentation des graisses dans le sang. Environ
30 % des diabétiques ont ce problème, alors qu'il n'est présent que chez environ 3 % de
la population générale : Hypertriglycéridémie (dyslipidémie) !
- L'hypertension favorise la survenue de lésions de l'endothélium, et le diabète favorise
l'hypertension (environ 30 % des diabétiques sont hypertendus)
- Le diabète entraîne des modifications de l'adhésion des plaquettes et de la viscosité du
sang : Augmentation de l’agrégabilité des plaquettes par
o Augmentation du thromboxane A2
o Diminution de synthèse de prostacycline par les cellules endothéliales
- La glycosylation de l'hémoglobine transportée par les globules rouges (c'est-à-dire
l'imprégnation en sucre de l'hémoglobine) entraîne un moindre transfert de l'oxygène
des globules rouges vers les tissus
- Le diabète a un déterminisme génétique, et il est possible que certains diabétiques
aient des facteurs génétiques artériels pouvant favoriser l'athérome

75 % des diabétiques décèdent d'accident vasculaire, au premier rang desquels l'ischémie


coronarienne (infarctus) responsable de 50 % des décès

Les facteurs de risque classiques tels que l'âge, l'hypertension artérielle,


l'hypercholestérolémie et le tabagisme associés au diabète potentialisent encore le risque !

Microangiopathie (unique au Diabète, ne se rencontre pas dans d’autres maladies !) :

La microangiopathie diabétique intéresse les petits vaisseaux : artérioles, veinules et


capillaires.

Elle se manifeste cliniquement au niveau de l’œil (rétinopathie), du rein (glomérulopathie)


et des nerfs (neuropathie).

En faisant un examen de fond d’œil, on peut voir les petits vaisseaux et évaluer leur état par
rapport aux autres, sans pratiquer de biopsie. Hypertension Intra-Oculaire = Cas du
Glaucome (rien à voir avec le Diabète !!!)

La théorie retenue actuellement sur le déterminisme de la microangiopathie diabétique est une


théorie métabolique reposant sur la toxicité du glucose et ses mécanismes.

L’hyperglycémie agirait comme une répétition d’agressions aiguës du métabolisme


cellulaire. Ce processus semble être sous l’influence d’un déterminisme génétique et régulé
par des facteurs d’aggravation tels que l’hypertension artérielle (HTA) et les
dyslipoprotéinémies.
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 18
Chapitre 3b : Le diabète

Les mécanismes de la toxicité du glucose au niveau des tissus cibles provoquant les
complications du diabète sont multiples. Seront présentés majoritairement : La réaction de
glycation et la voie des polyols.

1. Glycation

Nous avons vu que le glucose (aldéhyde) peut former une base de schiff (réaction de maillard)
avec les groupements aminés (-NH2) des acides aminés des protéines. Il s’agit de la glycation
non enzymatique des protéines.

De produits terminaux de glycation ou produits de Maillard (produits terminaux de glycation


ou AGEs : Advanced Glycation End-products), caractérisant les protéines structurales de
durée de vie prolongée (collagène, myéline) peuvent se former.

Ceci va avoir pour conséquence une atteinte des vaisseaux (hyperperméabilité) et des nerfs.
R
R R

H NH2
O H H
N HN

H OH
H OH H O
Non enzymatique H
HO H
HO H HO H

HO H
H2O HO H HO H

H OH
H OH H O
H
CH2OH
CH2OH CH2OH
D-glucose

Produits de dégradation de Maillard


AGEs (Advanced Glycation End-products) ou PTG
(produits terminaux de glycation)
responsable du vieillissement cutané et maladies, telles
que l’artériosclérose, l’insuffisance rénale, la
rétinopathie diabétique
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 19
Chapitre 3b : Le diabète

2. La voie des polyols

Les cellules de la rétine et du rein ont la particularité d'être perméables au glucose même
en l'absence d'insuline.

Le glucose qui pénètre en excès dans ces cellules, et qui ne peut pas être utilisé normalement,
se transforme en sorbitol sous l'effet de aldose réductase.

Cette voie métabolique des polyols existe aussi chez les non diabétiques mais elle n'est pas
utilisée car le glucose qui pénètre dans les cellules peut être utilisé autrement.

Par contre, en cas de diabète, le glucose en excès conduit à la fabrication et à


l'accumulation de sorbitol qui entraîne une perturbation des fonctions cellulaires ainsi
qu'une augmentation de la pression dans les capillaires de la rétine et du rein.
L'accumulation de sorbitol se produit également au niveau du cristallin où cela favorise la
cataracte, et au niveau des nerfs où cela favorise la polynévrite.

Conséquences de cette microangiopathie :

 cellulaires

Perturbation des échanges et apparition de forces anormales sur les parois des
capillaires, sont les suivantes (4 STADES) :

1. Il y a un épaississement de la membrane basale, et au niveau du rein, des dépôts se


forment entre les capillaires.

2. L'élasticité des capillaires est altérée, et il apparaît des lésions des cellules de
l'endothélium.

3. Il y a une diminution de l'étanchéité des capillaires (glycation des protéines des


jonctions serrées : augmentation de la perméabilité!) qui entraîne un œdème et des exsudats
(fuites) au niveau de la rétine (ce qui accentue la perturbation des échanges) et l'apparition
d'une micro-albuminurie au niveau du rein (passage d'albumine dans les urines).

4. Lorsque la situation est évoluée, il y a rupture du capillaire et hémorragie.

Par ailleurs, il y a augmentation de la viscosité du sang, augmentation de l'activité et de


l'agrégabilité des plaquettes (augmentation de thromboxane A2), ce qui favorise la
formation de caillots.
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 20
Chapitre 3b : Le diabète

 pathologie

Tous les capillaires de l'organisme peuvent être atteints avec dégénérescence, mais trois
territoires sont plus particulièrement affectés par les conséquences de la
microangiopathie :

1. La rétine : Rétinopathie (faire un examen du fond de l’œil). Le diabète est la première


cause de cécité acquise dans les pays industrialisés

2. Les glomérules rénaux : Néphropathie (albuminurie, insuffisance rénale)

La première atteinte du rein diabétique consiste en une perte de capacité de filtration


des protéines. Les épisodes répétés récurrents d'hyperglycémie détruisent
tranquillement la capacité du filtre rénal à garder les protéines.
Cela débute par une micro-albuminurie dépistée par une collecte des urines soit
durant votre sommeil ou durant toute une journée par la collecte des 24 heures.
Par la suite s'en suit au niveau du rein l'incapacité à excréter les toxines produites par
l'organisme, entraînant un début d'insuffisance rénale légère progressant
graduellement.

Le diabète est la cause principale d'insuffisance rénale terminale chez l'adulte nord
américain. La dialyse ou l'hémodialyse sont des moyens pour remplacer cette
capacité du rein à filtrer les déchets de notre organisme.
On estime que les diabétiques représentent 25 % de tous les nouveaux cas de maladies
détruisant le rein et nécessitant une hémodialyse chronique

3. Les pieds (point le plus éloigné du cœur) : Pied diabétique. Dans le monde, plus de la
moitié de toutes les amputations de jambe sont liées au diabète !

Conséquences :

• L'atteinte des tout petits vaisseaux, appelée microangiopathie, est caractéristique du diabète
(elle ne se rencontre pas dans d'autres maladies).

• Elle est caractérisée par une perturbation des échanges entre le sang et les tissus et
aboutit à un ralentissement du flux sanguin.

• Elle atteint tous les petits vaisseaux, mais ses conséquences sont particulièrement
importantes au niveau de la rétine, des glomérules rénaux et au niveau des pieds.
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 21
Chapitre 3b : Le diabète

Neuropathie (atteinte des nerfs) :

Très fréquente : atteinte au niveau AXONAL !

Si on retient des critères cliniques, on estime sa prévalence à 50 % chez les diabétiques dont
la maladie évolue depuis plus de 20 ans et également à 50 % chez les diabétiques âgés de plus
de 65 ans.

1. Les polyneuropathies diabétiques (80 à 85% des cas)


2. Les mononeuropathies et mononeuropathies multiples (10 à 15% des cas)
3. La neuropathie végétative.

1. Les polyneuropathies diabétiques (80 à 85% des cas) : atteinte de plusieurs nerfs

Elles touchent majoritairement les membres inférieurs et se caractérisent par :


- Paresthésie (fourmillement) : Trouble de la sensibilité, désagréable et non douloureux,
donnant l'impression de palper du coton, et pouvant s'accompagner d'une anesthésie
(disparition plus ou moins importante de la sensibilité). La perte de sensibilité graduelle
qui se manifeste surtout par l'atteinte au niveau du gros orteil au début, qui peut
progresser à tout le pied, toute la jambe (problèmes de nécrose)
- Parfois : douleurs intenses (!!! Aux antidouleurs prescrits qui peuvent entraîner des
problèmes rénaux !!!)

2. Les mononeuropathies et mononeuropathies multiples (10 à 15% des cas) :

Ces mononeuropathies se traduisent essentiellement par des signes moteurs déficitaires


(apalysies) et des douleurs nocturnes :

- Les membres inférieurs sont le plus souvent intéressés : Cruralgie : la douleur du bas
du dos s’accompagne d’une douleur qui descend devant la cuisse et jusqu’au genou (=
trajet du nerf Crural). Le nerf Crural innerve le Quadriceps : c’est pour ça que la douleur
est ANTERIEURE !
- L'atteinte des nerfs oculomoteurs (paire III, IV et VI : qui innervent les muscles
moteurs de l'œil) est parmi les plus fréquentes. Un tiers des paralysies oculomotrices
serait d'origine diabétique

3. La neuropathie végétative :

Atteinte des nerfs du système nerveux végétatif (ou système nerveux autonome)
(SN responsable des fonctions automatiques (digestion,…), caractérisé par les deux systèmes
antagonistes : orthosympathique et parasympathique)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 22
Chapitre 3b : Le diabète

Conséquences:

• Troubles digestifs :
gastroparésie, diarrhée

• Urinaires : troubles de la
vidange vésicale,
impuissance (la dysfonction
érectile touche environ 34 à
45% des hommes
diabétiques), éjaculation
rétrograde

• vasculaires : hypotension
orthostatique

• disparition des symptômes


d'origine adrénergique des
hypoglycémies : pâleur,
sueurs, tachycardie...

ORTHOSYMPATHIQUE : ➚ Fréquence Cardiaque MAIS ➘ vitesse des intestins/ digestion


PARASYMPATHIQUE : ➘ Fréquence Cardiaque MAIS ➚ vitesse des intestins/ digestion

Infections :

Le diabète mal équilibré favorise les infections bactériennes et mycosiques qui elles-mêmes
déséquilibrent le diabète : les capacités du système de défense de l'organisme, représentées
par les globules blancs, sont diminués et ce, d'autant plus nettement que le taux de sucre dans
le sang est élevé  Problèmes d’interférence avec les Polynucléaires, …

Sont particulièrement fréquentes : les infections urinaires et les infections cutanées à


staphylocoques ou à champignons (mycoses)  la Cystite est généralement non pyrétique
et plus fréquente chez la femme car le trajet est plus court.
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 23
Chapitre 3b : Le diabète

Pied diabétique :

5 à 10 % des diabétiques seront un jour victimes d'une amputation

Les causes sont intriquées :


- Ischémie (microangiopathie)
- Neuropathie périphérique (perte de sensibilité)
- Neuropathie végétative (troubles circulatoires locaux favorisant l'ostéoarthropathie)
- L'infection est un facteur aggravant des lésions ischémiques et neuropathiques
- + Pb de Macroangiopathie : ➘ P niveau pied parfois jusque 60 mmHg !
- + Pb de sensibilité

Les étapes qui mènent à l’amputation d’un membre inférieur sont bien connues chez les
personnes qui souffrent d’une neuropathie ou d’une maladie vasculaire périphérique :

Attention à la nouvelle chaussure Affecte


beaucoup le
Plaie minime due au pronostic
banal frottement d'une Ulcération de VITAL
chaussure ou à la la peau Surinfection
blessure d'un ongle
incarné ou mal taillé, Gangrène
risque donc de ne pas Amputation
cicatriser

Les complications liées aux pieds sont une importante cause d’hospitalisation chez les
personnes diabétiques. Lorsqu’un membre a été amputé, le pronostic pour le membre
controlatéral est sombre.

IMPORTANCE de la PREVENTION : soigner ses pieds et surveiller une infection !!!


BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 24
Chapitre 3b : Le diabète

10. Traitement du diabète


- Règles hygiéno-diététiques
- Traitement médicamenteux

RÈGLES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

OBJECTIF : prévention des complications de micro et de macroangiopathie


- Maintenir une glycémie préprandiale < 1.2 et une HbA1C inférieure à 6.5 %
- Prévention de la macroangiopathie (athérosclérose,…) : normaliser les facteurs de
risques vasculaires
o La pression artérielle doit être < 130/80 mmHg (140/90, chez les personnes
non diabétiques ou sinon antihypertenseur) : Vigilance accrue !
o Les taux triglycérides doivent être < 1,50 g/l
Celui de HDL cholestérol > 0,35 g/l chez l'homme et > 0,40 g/l chez la femme
(ou sinon : statine  Inhibiteur de HMG-CoA reductase  permet de
diminuer le teux de cholestérol)
Quand on parle d’hypercholestérolémie sans préciser, on parle du Cholesterol
TOTAL !!
o L'arrêt d'une intoxication tabagique est d'autant plus justifié que 65 % des
accidents cardio-vasculaires des diabétiques surviennent chez des patients
tabagiques
o Lutte contre la sédentarité, l'obésité, la répartition androïde des graisses

ACTIONS ENVISAGEES :
1. Alimentation équilibrée
Il ne s'agit plus d'un régime hypoglucidique, mais d'un régime normoglucidique,
modérément hypocalorique, grâce à une réduction des boissons alcoolisées et des
graisses
• La part des graisses, qui sont déjà consommées de façon excessive par la population
générale doit être réduite même si la tendance spontanée serait plutôt de l'augmenter
en réaction à la limitation des apports en glucides… Préférer les graisses insaturées. Si
toutes les graisses ont la même valeur calorique (1 g = 9 calories), seules les graisses
saturées (graisses d'origine animale sauf poissons, c-à-d : la charcuterie, les viandes et
les fromages) favorise l'insulino-résistance & l'athérosclérose.
• On recommande donc aux diabétiques comme à l'ensemble de la population,
d'augmenter la consommation en poissons (y compris en poissons gras) et en huiles
végétales poly et mono-insaturées
• La part des sucres simples, qui sont également consommés de façon excessive par la
population générale doit également être réduite (utilisation d’alimentation au
fructose et d’édulcorant).
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 25
Chapitre 3b : Le diabète

• La part des sucres complexes, qui est insuffisante dans la population générale, doit
être augmentée en veillant à associer les aliments, notamment avec des fibres, de
façon à ce que l'arrivée du sucre dans le sang après les repas soit la plus progressive
possible.
• Réduire l’alcool (apport calorique = 7Cal/g et Inhibe la Néoglucogenèse)

 Glucides : 50% Lipides : 35% (dont 3X 1/3) et Protéines : 15%

2. Poids normal => Maîtrise du poids


L'existence d'un excès de poids est un facteur d'insulinorésistance.
Ceci est vrai aussi bien en cas de :
- diabète de type 1 : lors de la découverte du diabète, une réduction de 5 à 7 kg d'un
poids excessif entraîne très souvent une nette amélioration des glycémies
- diabète de type 2 : une majoration du poids entraîne une majoration des besoins en
insuline (une réduction du poids entraîne une diminution des besoins en insuline...)

3. Pratique régulière d'une activité physique => Activité physique


Arguments physiopathologiques:
Le tissu musculaire est le siège d'une compétition de substrats énergétiques entre acides gras
libres et glucose, qui se fait physiologiquement au détriment du glucose. Ce déséquilibre
compétitif est en fait corrigé au cours de l'exercice physique où le glucose devient un
carburant indispensable.
Arguments cliniques:
- l'activité physique a une action hypoglycémiante nette
- la prescription de l'activité physique permet de « rompre » avec l'obsession calorique en
orientant le malade vers une prise en charge plus globale de la santé.
- l'activité physique a un bénéfice psychologique. Elle peut être le moyen de retrouver un
plaisir corporel oublié ou négligé. Globalement, l'activité physique a un effet
antidépresseur.
- les activités d'endurance ont de plus une action bénéfique sur l'ensemble des paramètres
du syndrome d'insulino-résistance en particulier ses conséquences cardio-vasculaires
(hypertension artérielle) et métaboliques (abaissement des triglycérides et augmentation
du HDL cholestérol).

4. Arrêt du tabac
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 26
Chapitre 3b : Le diabète

REMARQUE SUR LES SUCRES :


Le fructose est un sucre naturel est fort utilisé comme « sucre » chez les diabétiques car il ne
pose pas de « problèmes ».
En effet, ce dernier rentre au niveau cellulaire par le GLUT-5 indépendemment du taux
sanguin d’insuline.
C’est pourquoi les diabétiques qui souffrent d’un déficit en insuline peuvent prendre du
fructose à la place du glucose.

On réserve habituellement le terme d'édulcorant aux produits sucrants qui ne sont pas des
sucres naturels. EDULCORANT : produits servant à parfumer ou donner du goût sucré aux
aliments (additif alimentaire)

Il existe deux types d'édulcorants :

1. Les succédanés du sucre, encore appelés édulcorants « de masse » ou « de charge ».


Ils entraînent un apport de calories (+/- important !!!)

Succédanés du sucre Pouvoir sucrant

Sorbitol 0,5 à 0,6


Xylitol 1
Maltilol 0,8 à 1
Mannitol 0,5 à 0,7

2. Les édulcorants intenses, qui ont un très fort pouvoir sucrant sans apporter de
calories.

Edulcorants intenses Pouvoir sucrant

Saccharine 300 à 400


Aspartam 100 à 200
Acésulfame 100 à 200
Cyclamate 25 à 30

Rem. : Pouvoir sucrant donné par rapport à celui du glucose.


BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 27
Chapitre 3b : Le diabète

Catabolisme du Glucose : se fait avant tout dans le foie (produit de l’énergie par la
glycolyse !)

A l’intérieur de la cellule
hépatique, le fructose est transformé par la fructokinase en fructose-1-phosphate.
Ensuite le fructose est transformé en produits intermédiaires de la glycolyse
(dihydroxyacétone-3-phosphate et glycéraldéhyde-3-phosphate).

périphérique, le fructose qui n’a pas été transformé au niveau du foie est capté par le
transporteur GLUT-5 et est métabolisé par l’hexokinase en fructose-6-phosphate,
intermédiaire de la glycolyse !

La fructokinase n’est quasi pas présente au niveau musculaire !


L’hexokinase est une enzyme peu spécifique, en effet elle transforme :
Glucose   Glucose-6-Phosphate
Fructose   Fructose-6-Phosphate
GLUT-5 est SPECIFIQUE au Fructose (pas au GLUcose !)

Tout ce qui est sucré (oses et co) est résorbé au niveau gastrique/intestinal et passe
directement par le foie via le système porte-hépatique  métabolisation directe de la majorité
du fructose…
O
1
HOH2C CH2OH HOH2C
6 CH2 O P O-
O fructokinase O
(foie) O
-
HO 5 HO 2
GLUT-5 ATP
Mg
2+
ADP
OH 4 OH F1P
3

OH fructose OH
F1P aldolase
ATP Dihydroxy-
O-
hexokinase
glycéraldéhyde
DHAP
Acetone
O-
P O
H 4 O
1 CH OPO 2- Phosphate
2 3
ADP
5 2
O H OH C O
6
CH2OH CH2OH 3 CH2OH
CH2
O
ATP triose
HO kinase
triose-P
isomérase
OH
ADP H O
F6P
OH G3P
H OH Glycéraldéhyde
2-
3 Phosphate
CH2OPO3

glycolyse
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 28
Chapitre 3b : Le diabète

Production endogène du Fructose :

La biosynthèse endogène du fructose se fait à partir du glucose dans les vésicules séminales
qui produisent le sucre pour les spermatozoïdes.
En effet, les spermatozoïdes se nourrissent principalement de fructose !

Need beaucoup d’énergie  qui est trouvée dans le Fructose du « milieu »…


Le liquide séminal contient de 1 à 2 g/L de Fructose
(Plasma sanguin = 0.8g/L de Fructose)

Le fructose est produit à partir du glucose en passant par le sorbitol.

O H O H O H

C C C

H C OH NADPH/H+ NADP H C OH NADH/H+ NAD H C O


H
HO C H HO C H HO C H

aldose sorbitol
H C OH H C OH H C O
réductase déshydrogénase H
H C OH H C OH H C O
H
H2C OH H 2C OH H2C O
H

D-glucose Sorbitol Fructose

Le sorbitol :
Produit de réduction du glucose peut être utilisé comme édulcorant également !
Il est converti en fructose qui peut, grâce à la fructokinase hépatique être converti en
intermédiaires de la glycolyse.
Attention :
Sorbitol EXOGENE : donné dans l’alimentation (dégradé par le Foie)
Sorbitol ENDOGENE : intracellulaire (voie des Polyols) : impossible à éliminer pour
la cellule, s’accumule ! (Polynévrite, Cataracte,… + effet osmotique de la molécule de
sorbitol)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 29
Chapitre 3b : Le diabète

L’Aspartame (E951) :
Assemblage de deux acides aminés naturels : phénylalanine et acide aspartique, la
phénylalanine étant estérifiée par du méthanol.
Son nom vient de son nom chimique aspartyl-phenylalanine-méthylester.
Son pouvoir édulcorant est de 100-200 fois celui du saccharose.

Deux risques pour la santé concernent l’aspartam :

L'aspartame est une source de phénylalanine : De ce fait les personnes atteintes de


phénylcétonurie ne peuvent le métaboliser et doivent faire attention à la quantité qu'elles
ingèrent par jour.

Cette maladie étant d'origine génétique, elle est systématiquement recherchée à la naissance
dans de nombreux pays. C'est le seul problème certain attribué à l'aspartame!

La phénylcétonurie est une affection héréditaire autosomique (autre que les chromosomes
sexuels X et Y) récessive due à un déficit en phénylalanine hydroxylase. La Phénylalanine
n’est plus convertie en tyrosine. La tyrosine devient alors essentielle.
Normalement : Le catabolisme de la phénylalanine aboutit à la tyrosine. La tyrosine est
ensuite métabolisée puis dégradée par étapes en fumarate et acéto-acétate.

Elle affecte 1 nouveau-né sur 16 000 et est responsable d'une arriération mentale
progressive en absence de traitement approprié.

Conséquences :
- Accumulation de phénylalanine
- Transformation de phénylalanine par transamination en phénylpyruvate (le pyruvate
est un acide α-cétonique, d’où le nom phénylcétonurie)
- Augmentation d’acide phénylpyruvique dans le sang et les urines
- Cet acide phénylpyruvique est transformé en produits de dégradation qui empêchent
la formation de gaine de myéline par les oligodendrocytes, ce qui explique le retard du
développement psychomoteur (psychique et moteur) de l’enfant atteint.

La gaine de Myeline est faite au niveau du :


SNC  par les Oligodendrocytes (cellules de la Glie)
SNP  par les Cellules de Schwann (qui s’enroulent….)

Traitement :
- Régime strict : pauvre en phénylalanine et riche en tyrosine (sinon risque
d’hypertyroïdie : Cretinisme)
- Institué dans les 2 premiers mois de la vie et poursuivi jusqu’à l’âge de 12 ans (âge où
s’achève la myélinisation). Il permet un développement psychomoteur normal.

 Produits potentiellement dangereux : En phase solide, l’aspartam peut se dégrader à plus


de 105°C (cuissons) en une substance toxique qui a perdu le pouvoir sucrant, l’acide 2-(5-
benzyl-3,6-dioxopipérazin-2-yl)acétique qui est une dicétopipérazine. Au-delà de 150°C, cette
substance peut se dégrader en autres substances à risque cancérigène (cyclisation de la
molécule). L'incorporation d'aspartam avant cuisson dans des produits dont la préparation
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 30
Chapitre 3b : Le diabète

nécessite une cuisson n'a aucun intérêt, car il perd son pouvoir sucrant bien avant d'avoir été
porté à des températures aussi élevées.
TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX
Diabète de type 1 : INSULINOTHERAPIE
- Insuline (+ explication par rapport à son utilisation)
- Règles hygiéno-diététiques à mettre en pratique

Diabète de type 2 :

Stratégies :
1. Agir sur le mode de vie (régime + sport…)
2. Eventuellement obliger le pancréas à fabriquer plus d'insuline => Sulfamides
hypoglycémiants (Sulfonylurée = Glycazide) et Glinides (Répaglinide) :
Risques d’hypoglycémie
Ne fonctionne que si le pancréas produit ENCORE de l’insuline
3. Rendre plus sensible les cellules vis à vis de l'insuline présente dans le sang =>
Biguanides (Metformine) et Glitazone (agit sur PPL-γ)

La Metformine :
1. ➚ sensibilité à l’insuline (pour le Foie et les muscles)
2. Inhibe la Néoglucogenèse hépatique
3. ➘ la résorption de Glucose intestinal

4. Freiner le passage du sucre des aliments vers le sang => Inhibiteur des α-
glucosidases :
Acarbose  inhibe la résorption intestinale de sucre
Incretine  hormone digestive agissant aussi sur la résorption….

Donc ce qu’on doit faire :


1. Metformine (ne donne pas d’hypoglycémie sauf si alcoolisme)
2. Sulfonylurée
3. Acarbose
4. on peut injecter une faible dose d’insuline, tout en continuant le traitement per Os

Généralement le diabète de type 2 s’aggrave au cour du temps (âge,…)


=> Il faut souvent augmenter les doses de médicaments …
=> Peut entraîner la survenue d’un état « Insulino-réquérant »
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 31
Chapitre 3b : Le diabète

11. Diabète et grossesse


Les risques principaux sont d'une part les malformations liées:

1. l'hyperglycémie lors des 1ère semaines de grossesse (+/- 50% de la mortalité


néonatale: malformations cardiaques, neurologiques,…)

2. les complications néonatales liées à l'hyperinsulinisme fœtal développé à partir du


2ème trimestre (hypoglycémie, retard de maturation...).

Si la mère est en hyperglycémie, cela va passer dans le sang du bébé => hyperstimulation du
pancréas (trop d’insuline). Lorsqu’il nait : il perd sa source de glucose… => Hypoglycémie
réactionnelle. A la naissance, il faut lui donner du glucose.

La règle est donc d'une part d'obtenir un équilibre glycémique parfait :


- au moment de la conception (programmation des grossesses),
- pendant la grossesse
- pendant l'accouchement
- un suivi mixte diabétologique et obstétrical rapproché.

12. Syndrome métabolique


Ces dernières années, on s’est de plus en plus intéressé à la relation existant entre
l’hypertension et divers troubles métaboliques :
l’obésité,
la résistance à l’insuline
la dyslipidémie
l’intolérance au glucose

Lorsqu’on retrouve divers facteurs de risque chez un même patient (fréquent), on parle de
syndrome métabolique. Une hyperactivité sympathique (OS) est à la base de ce syndrome.

L’Organisation Mondiale de la Santé a récemment défini le syndrome métabolique. Selon


l’OMS, les composantes du syndrome métabolique sont :

1. Une obésité, définie par un indice de masse corporelle élevé (BMI supérieur ou égale
à 30 kg/m2) et / ou un rapport taille-hanche élevé (> 0,90 chez les hommes et > 85
chez les femmes).

2. L’hypertension, définie par l’existence d’un traitement hypertenseur et/ou d’une


pression artérielle élevée (systolique > 160 mmHg ou diastolique > 90 mmHg)
OU on parle d’hypertension si le patient prend déjà un traitement antihypertension

3. Une dyslipidémie définie comme un taux élevé de triglycérides (supérieur ou égal à


145 mg/dl) et /ou un faible taux de HDL-cholestérol (< 35 mg/dl chez les hommes et <
40 mg/dl chez les femmes)
BPHNP du Système Endocrinien et Métabolisme 32
Chapitre 3b : Le diabète

4. Une microalbuminie (excrétion urinaire de l’albumine supérieure ou égale à 20


mg/min.)
Problème de Glycation du glomérule : membrane basale abimée, augmentation du passage
donc il peut y’avoir des protéines qui passent !

Importance du syndrome métabolique :

Le syndrome métabolique, avec l’hyperglycémie, l’hyperlipidémie et l’hypertension,


entraînent une lésion au niveau des vaisseaux sanguins et des reins. Les patients atteints de
syndrome métabolique présentent dès lors une incidence plus élevée d’infarctus du
myocarde, d’insuffisance rénale, d’AVC, de rétinopathie et de coronaropathie!

Importance du dépistage :

En pratique clinique, ce sont surtout les patients qui échappent à l’attention de leur médecin
traitant lors d’un examen de routine, qui courent un risque. Les patients atteints de
syndrome métabolique ne présentent souvent aucun facteur de risque individuel
nettement augmenté, mais bien un risque cardiovasculaire fortement accru en raison du
fait qu’ils ont simultanément divers facteurs de risque

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