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INFLAMMATION

ET
ALIMENTATION

Présenté par:
Dr. TEBBANI Fouzia
Plan du cours:

Introduction
Définition de l’inflammation
Rôle de l’inflammation
Causes de l’inflammation
Symptômes de l’inflammation
Types de l’inflammation
Phases de la réaction inflammatoire
Cellules de l’inflammation
Inflammation et alimentation
• Alimentation pro-inflammatoire
• Alimentation anti-inflammatoire
 Exemples de menus équilibrés
 Conclusion

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INTRODUCTION

L'inflammation est une partie importante du processus de guérison. C'est


un signe que le corps est au travail, qu'il entreprend la réparation de ses tissus, qu'il
se guérit de lui-même.

L'adoption d'une saine alimentation est essentielle à la réduction de ce


processus. Notre alimentation est source de milliers d’éléments essentiels à notre
survie et il serait réducteur de simplement résumer son rôle à celui de pourvoyeur
d’énergie. L’un des rôles de l’alimentation est le maintien de l’équilibre entre les
molécules anti-inflammatoires et pro-inflammatoires dans notre corps.

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DÉFINITION DE L’INFLAMMATION

Réponse physiologique normale de l’organisme contre une


agression telle qu’une infection ou une lésion corporelle
(blessure, brûlure, irritation) afin de rétablir l’homéostasie aux
sites infectés ou endommagés :
o Exogènes (blessure, brûlure, traumatique, …)
o Endogènes (immunologique, virus, bactérie, parasite…)

L’inflammation est une composante de l’immunité innée, elle est


généralement protectrice.

Elle participe aux processus de défense naturelle et de réparation


des tissus endommagés.

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RÔLES DE L’INFLAMMATION
 Maintien et restauration de l’intégrité de l’organisme.

 Livrer les médiateurs de la défense: neutrophiles et protéines


plasmatiques au site endommagé.

 Détruire et éliminer les substances nocives:


- bactéries, mycoses, parasites, virus,
- corps étrangers (formation d’un granulome contient les
corps étrangers).

 Défense contre les microbes.


 Réparation des tissus lésés.

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Granulome cutané Granulome chez un enfant

Granulomes cutanés à corps étrangers 7


L'inflammation est un processus habituellement
bénéfique, son but est :
d'éliminer l'agent pathogène et
 de réparer les lésions tissulaires.

Parfois l'inflammation peut être néfaste du fait de


l'agressivité de l'agent pathogène, de sa persistance,
du siège de l'inflammation, par anomalies des
régulations du processus inflammatoire, ou par
anomalie quantitative ou qualitative des cellules
intervenant dans l'inflammation.

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CAUSES DE L’INFLAMMATION

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C’est la réponse de l’organisme à une menace ou à une agression.
Ces agressions peuvent être:

 Physiques comme la chaleur, le froid, des radiations ionisantes, …

 Chimiques occasionnées notamment par des composés acides ou basiques


ou des toxines bactériennes.

 Microbiennes (virus, bactéries, parasites…)

 Mécaniques (coupures, coups…)

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SYMPTOMES DE
L’INFLAMMATION

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L’inflammation est une
réponse locale du système immunitaire
caractérisée par quatre symptômes :

ROUGEUR,
CHALEUR,
GONFLEMENT,
DOULEUR.

L’inflammation est l’un des


symptômes associé à la mise en route
de la réaction immunitaire. Elle vise à
minimiser l’invasion de microbes et les
dommages des tissus après une
blessure.

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LA RÉACTION INFLAMMATOIRE
 La réaction inflammatoire est déclenchée
 par la reconnaissance de l’agent pathogène et la lésion tissulaire

Rôles
 Recrutement de molécules et de cellules effectrices en renfort des
macrophages
 Constituer une barrière pour limiter l’extension de l’infection ‣
Favoriser la réparation des tissus endommagés.

Signes caractéristiques
 Douleur - Rougeur - Chaleur Ŕ Œdème

 Deux types de réaction inflammatoire en clinique


 L’inflammation aiguë
 L’inflammation chronique
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TYPES D’INFLAMMATION

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L’inflammation aigue:

L’inflammation aigue se caractérise par des modifications locale.


Elle est immédiate et sa fonction est de protéger les tissus contre l’agent
d’agression.

Une fois que l’agent est éliminé, l’inflammation disparaît, la


lésion commence à se cicatriser et les diverses structures et fonctions se
rétablissent.

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L’INFLAMMATION CHRONIQUE

L’inflammation devient chronique quand l’agent d’agression


s’incruste et que la réaction aigue persiste.

Si cette inflammation dure, elle devient délétère et ça aboutit à


des maladies diverses qui touchent plusieurs tissus.

Les symptômes peuvent se manifester pendant deux mois ou


deux ans. Elle devient invalidante.

Dans l’inflammation chronique, le DESTRUCTION est plus


grande que la RÉPARATION.

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Maladies cardiovasculaires: Maladies « neurologiques »:
• Athérosclérose Cancer •Dépression
•Insuffisance cardiaque Initiation •Alzheimer
•AVC Progression •Parkinson
•Hypertension artérielle Métastases •Scléroses

Complications du
Maladies auto- diabète:
immunes: •Neuropathie
•Maladie de Crohn Inflammation
•Rétinopathie
•Diabète de type I Chronique •Hypertension
•Colites •Athérosclérose
•Scléroses •Maladies cardiaques

Désordres Maladies articulaires et Maladies Pulmonaires :


métaboliques: Osseuses : •Asthme
•Diabète de type II •Arthrites •BPCO
•Stéatose hépatique •Ostéoporose •Bronchites
•Insuffisance rénale •Ostéopénie •Maladies Allergiques
•Obésité 25
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PHASES DE LA REACTION
INFLAMMATOIRE

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La réponse inflammatoire peut être divisée en trois phases :

 La phase d’initiation ou phase vasculaire


 La phase d’amplification ou phase cellulaire
 La phase de résolution

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1- PHASE VASCULAIRE OU PHASE
D’INITIATION

 Augmentation du diamètre des vaisseaux ce qui


augmente l’apport sanguin local.

 Activation des cellules endothéliales qui expriment


des molécules d’adhérence cellulaire, ce qui favorise
la liaison des leucocytes circulants.

 Augmentation de la perméabilité vasculaire, par la


perte des jonctions serrées de l’endothélium avec
comme conséquence la fuite de protéines et de fluides.

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2- PHASE D’AMPLIFICATION OU PHASE
CELLULAIRE

 Cette phase correspond au recrutement des


polynucléaires neutrophiles d’abord et par les cellules
mononucléées ensuite, en particulier les macrophages.

 La phagocytose et la libération d’enzymes


hydrolytiques permettent la destruction de l’agent
pathogène.

 Le foyer infectieux est nettoyé par les macrophages


qui éliminent les débris cellulaires et tissulaires.

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3- PHASE DE RÉSOLUTION
Cette phase correspond à

 L’élimination des pathogènes

 À l’apoptose des polynucléaires d’une part

 Et à la réparation des tissus lésés, lorsque la réaction


inflammatoire a été efficace et adaptée.

 Les systèmes de contrôle constitués par les molécules


anti inflammatoires ont rempli leur rôle
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CELLULES DE
L’INFLAMMATION

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Les cellules impliquées dans l’inflammation sont:
1. Polynucléaires neutrophiles, éosinophiles, basophiles
2. Monocytes et macrophages
3. Mastocytes
4. Lymphocytes T et B, les cellules NK

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1. Polynucléaires neutrophiles, éosinophiles,
basophiles:
Principales cellules de défense de l’organisme,
Sont impliqués dans les réponses inflammatoires, la phagocytose
bactérienne, …

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2. Monocytes et macrophages:
Sont impliqués dans les réponses inflammatoires et la production de
cytokines régulatrices,
Sont transformés en macrophages tissulaires qui sont les cellules pivot de
l’inflammation chronique,
Sont en contact du collagène, le composant majoritaire de l’espace sous-
endothélial.

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3. Mastocytes :

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4. Lymphocytes T et B, les cellules NK :
T: Est un leucocyte particulier : Il peut se transformer en cellule tueuse et détruire des
cellules reconnues comme étrangères ou anormales (cellules infectées par un
virus ou cellules cancéreuses).
B: Représentent près de 10% des lymphocytes. Ils ont pour fonction de fabriquer des
anticorps qui seront intégrés directement au niveau du cytoplasme de la cellule.
NK: Gros lymphocytes, capables d’éliminer les cellules tumorales, infectées ou
parasitées. Ils font partie du système immunitaire inné.

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Ces cellules libèrent de nombreux médiateurs :
 L’Histamine,
 Les Kinines,
 Les Cytokines,
 Les Prostaglandines,
 Les Leucotriènes,
 Les Interférons.

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LES MÉDIATEURS DE L’INFLAMMATION

o L’histamine
o Stockée dans les granules des mastocytes et basophiles
o  perméabilité vasculaire
o Permet la contraction locale du muscle lisse
o Agit au niveau du SN en provoquant la douleur

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LES MÉDIATEURS DE L’INFLAMMATION

o Les kinines

o Formés dans le sang à partir de précurseurs inactifs


(kininogènes)
o Facteurs pouvant déclencher leur formation :
• Protéases libérées par les polynucléaires ou les tissus
nécrosés
o Induisent une vasodilatation des veinules
o  perméabilité vasculaire
o Permettent la contraction locale du muscle lisse
o Agissent au niveau du SN en provoquant la douleur

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LES MÉDIATEURS DE L’INFLAMMATION
o Les cytokines pro-inflammatoires
o Secrétées par les cellules en réponse à divers stimuli
o Ce sont des « messagers »
TNFα
IL-1
IL-6
Autres cytokines

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1. Le TNFα (Tumor Necrosis Factor α)

Produit par les macrophages, les cellules dendritiques


résidentes et les mastocytes
Stimule l’expression de molécules d’adhérence et la
production de chimiokines
Active les systèmes microbicides des phagocytes
Active la production de facteurs de croissance

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2. L’IL-1 (Interleukine-1)

Secrétée par de nombreuses cellules (leucocytes,


fibroblastes, cellules endothéliales des tissus)
Stimule l’expression des mol. d’adhésion au niveau
endothélial
Rôle important d’induction de fièvre (agit directement
sur les centres de l’hypothalamus qui contrôlent la T°
corporelle)

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3. L’IL-6 (Interleukine-6)

Produite par les phagocytes (macrophages et cellules


dendritiques) et les cellules endothéliales
Induit l’activation des phagocytes et la modification de
l’endothélium
Favorise le recrutement des monocytes sanguins vers les
tissus
Favorise la production des protéïnes de la phase aigüe
par les hépatocyes

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La protéine C-réactive (CRP) est un acteur
essentiel du processus inflammatoire et son mesure
permet d’obtenir une bonne évaluation de l’activité
inflammatoire existant dans l’organisme.

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Par ailleurs, l’inflammation accélère la
production de radicaux libres. Lorsque l’inflammation est
limitée, les radicaux libres peuvent être contrôlés par les
défenses antioxydantes naturelles de l’organisme.

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Tableau 01: tableau récapitulatif des médiateurs de l’inflammation

Vasodilatation Histamine,
kinines ;prostaglandines PAF, NO
Augmentation de la perméabilité Histamine, bradykinine, C3a et
vasculaire C5a, PAF, leucotriènes C4, D4, E4
Chimiotactisme Leucotriènes B4, C5a,
chimiokines, produits bactériens,
PDF, thrombine
Fièvre TNF, IL1, IL6, prostaglandines E2
Douleur Bradykinine, prostaglandines
Destruction (cellules, matrice) Radicaux libres oxygénés
enzymes des lysosomes, NO
cytokines lymphocytaires

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Les médiateurs de l’inflammation
o Résumé succinct : Fonction des principaux médiateurs

Fonction Médiateurs Origine

 Perméabilité Histamines Mastocytes


capillaire Bradykinine Plasma
Leucotriènes C4, D4, E4 Masto et macrophages
Facteurs d’activation Leucocytes et endothélium
plaquettaires Terminaisons nerveuses
Substance P
vasodilatation Histamine Mastocytes
NO, PG Masto et macrophages
Bradykinines Plasma
CGRP (calcitonin gene- Terminaisons nerveuses
related peptide)
Diapédèse LPS Bactéries
IL-1β, TNF-α Masto et macrophages
Thrombine Plasma
Douleur Bradykinines Plasma
PG, NO Masto et macrophages
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ALIMENTATION ET
INFLAMMATION

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L’alimentation industrielle, avec
ses produits transformés et raffinés, ses fast
food et autres junky food, riche
en sucres simples (glucose, fructose,
saccharose, boissons, bonbons, snacking,
…), en acides gras saturés (huiles +/-
hydrogénées…) et en sel… .

Ceci a modifié en profondeur ce


que nous apportons à notre corps ainsi que
notre rapport aux aliments. Cela a pour
conséquence de déséquilibrer notre
organisme, à l’acidifier (équilibre acido-
basique) et l’affaiblir en le rendant moins
résistant au quotidien.

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L’alimentation : source de nutriments anti-inflammatoires

L’alimentation contient des nutriments qui stimulent ou inhibent


les mécanismes inflammatoires. Par la réduction des apports des
uns et l’augmentation des apports des autres, il est possible de
limiter un terrain pro-inflammatoire.

Les médecines traditionnelles optaient en première intention sur


la qualité des aliments pour prévenir la maladie avant le
médicament. Comme le souligner Hippocrate,: » Que ton
aliment soit ton médicament et ton médicament, ton
aliment ».

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1. Les acides gras polyinsaturés (AGPI)
sont des précurseurs des principales molécules régulant
l’inflammation (eicosanoïdes anti-inflammatoires: prostaglandines,
thromboxanes, lipoxines, résolvines et protectines).

La balance oméga 3 / oméga 6 joue donc un rôle important


dans le processus inflammatoire. Une déficience en oméga 3,
fréquemment observée dans les sociétés industrialisées (ratio oméga
3/ oméga 6 supérieur à 15-20, la normalité devant être inférieure à 5),
favorise un terrain inflammatoire. Ainsi, favorisez la consommation
d’huiles de colza, lin, …de poissons gras des mers froides comme les
harengs, maquereaux, sardines, saumons… riches en oméga 3.

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choisir les bonnes graisses Oméga-6 contre Oméga-3
Le type de graisses que nous mangeons est très important.
Les oméga-6 conduisent l’organisme à fabriquer des
molécules inflammatoire (prostaglandines) tandis que
les oméga-3 diminuent les réactions inflammatoire.

On trouve les oméga-6 dans l’huile de tournesol, les animaux


nourris avec des farines riches en acides gras donc dans le
bœuf, le poulet et les œufs des poules élevés en batterie, les
plats préparés avec des huiles ou margarines hydrogénées,
etc.

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La protection contre l’inflammation…C’est un combat entre…

Pyromanes : Oméga 6 Pompiers : Oméga 3


Huile de tournesol, Acides gras de
arachide, la viande poissons, huile de
rouge, favorisent la colza, noix favorisent
formation de molécules la formation de
pro-inflammatoires molécules anti-
inflammatoires

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2.La vitamine D
participe à la régulation du système immunitaire, et
pourrait être impliquée dans la régulation de l’inflammation.
Les études épidémiologiques ont mis en évidence un lien entre
le statut en vitamine D et le risque de développer des maladies
inflammatoires et auto-immunes. La vitamine D se trouve dans
le beurre, œuf, huile de foie de morue, poissons gras…

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3.Certains polyphénols :
Retrouvés principalement
dans les végétaux (fruits et
légumes) ont des propriétés anti-
inflammatoires, c’est notamment le
cas des épices comme la curcumine
du curcuma, du gingérol du
gingembre, de la capsaïcine du
piment, du raisin.

Un effet antioxydant de ces


nutriments (couplé à celui des
vitamines A, C, E, B2, B3, B6, du
Cu, du Zn ou encore du Se) apporte
également un bénéfice car il limite
les effets nuisibles de la production
de radicaux libres (stress oxydatif)
par les cellules immunitaires dans
les tissus environnants.
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4. Choisir les bons glucides (Selon l’Index Glycémique)

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Suppression du sucre raffiné!!!?
Dans notre alimentation moderne, le sucre est partout. Pour réduire et
abolir l’inflammation, mettre un frein à cette consommation excessive est la
solution la plus opportune. En effet, le sucre est inflammatoire, principalement
lorsqu’il est raffiné, c’est-à-dire blanc. Ce dernier devrait être écarté au profit de
sucres complets, bien plus riches en minéraux comme le potassium, le calcium,
le phosphore et certaines vitamines.

Néanmoins, l’idéal serait de considérer l’apport de sucre ajouté comme


une gourmandise occasionnelle et non comme une routine alimentaire
quotidienne. Aussi, les gâteaux, sodas, ou autres biscuits devraient être éliminés
des placards au profit d’une alimentation « plaisir » plus naturelle, comme les
fruits et les légumes, mais aussi les fruits secs comme les dattes, les figues ou
encore les raisins secs.

En déshabituant le palais au goût du sucre, nous garantissons


également une meilleure gestion de l’insuline et nous protégeons ainsi le couple
foie-pancréas d’une certaine fatigue. Aussi, les cellules cancéreuses se
nourrissant principalement de sucres, voilà une raison supplémentaire de
l’éliminer de l’alimentation quotidienne.
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L'alimentation santé

Une alimentation santé optimale est


une alimentation variée:
Elle doit être diversifiée, colorée.
Elle doit exalter les goûts et les
saveurs.
Il n'existe pas d'aliments «
miracles »!
Il n'y a pas de « bons » ou de «
mauvais » aliments!
Le fait de mélanger et d'associer
les aliments permet de trouver
un juste équilibre et assure un
apport optimal en
micronutriments afin de
maintenir une santé durable. 66
Pro-inflammatoires Anti-inflammatoires

Protéines et
gras

Légumes

Céréales

Epices et
condiments
Sucres

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Conclusion
Pour contrer la tendance à l’inflammation

Fruits et
Éviter les légumes à IG
fast-food et Cuisiner soi- faible +++++
les produits même avec de Débuter le
industriels vrais aliments repas par un
potage ou une
salade

Aliments Des repas de


riches en légumineuses
Oméga-3 et/ou de noix à
S’assurer d’avoir l’occasion
un « bon gras » à Des aliments
chaque repas que vous
digérez bien
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