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Royaume du Maroc BULLETIN MENSUEL D'INFORMATION ET DE LIAISON DU PNTTA

TRANSFERT DE TECHNOLOGIE
Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes
EN AGRICULTURE
MADRPM/DERD ● Janvier 2006 ● PNTTA
SOMMAIRE
Conduite alimentaire de la
vache laitière n° 136
Elevage bovin

● Introduction...............................................p.1
Introduction l'appétit des vaches qui atteint son mini-
mum dans la semaine du vêlage. ● Période de tarissement..............................p.1

La production de lait au Maroc a triplé au ● Période de début de lactation.................... p.3


cours des trente dernières années, attei- L'objectif à se fixer en ce moment est de
gnant actuellement environ 1,2 milliards de permettre aux vaches d'atteindre un bon
litres/an. Cette augmentation est plus due état corporel au vêlage pour qu'elles expri- énergétique (75 vs. 58% respectivement).
au changement opéré au niveau de la com- ment correctement leur potentiel. Les Les vaches amaigries par leur lactation
position génétique du troupeau bovin que réserves corporelles sont indispensables (note inférieure à 3) doivent impérative-
par les efforts d'amélioration des autres fac- pour faire face aux déficits énergétiques ment reprendre de l'état, sinon la lactation
teurs de production, dont l'alimentation. importants du début de la lactation. à venir pourra être pénalisée. Les vaches
Globalement, au niveau d'un troupeau, les grasses au tarissement (note supérieure à
A ce titre, aujourd'hui, plus que jamais, vaches doivent vêler à une note de: 4) n'ont plus besoin de grossir. On peut
nos éleveurs devront optimiser l'alimenta- éventuellement les rationner mais il est
tion du cheptel, plus particulièrement des ● 3,5 à 4,0 pour les troupeaux à haut
impératif de respecter la couverture de
vaches laitières, pour perdurer dans le sec- potentiel (plus de 6 000 litres par vache
leurs besoins d'entretien et de gestation.
teur laitier. En effet, si on considère deux laitière et par lactation);
En effet, tout amaigrissement pendant la
intrants importants dans la production lai- ● 3,0 à 3,5 pour les autres troupeaux. période sèche accroît les risques de vêlage
tière, à savoir les aliments concentrés et le difficile et de non délivrance.
carburant pour la production fourragère et Des vaches en état insuffisant au vêlage,
les travaux divers, on s'aperçoit que les (moins de 3) sont pénalisées au niveau de Il est bien évident qu'il est impossible de
ratios “Prix du lait/Prix des aliments” et leur pic de lactation. raisonner une telle conduite vache par
“Prix du lait/Prix du carburant” ne cessent Donc, le raisonnement de l'alimentation en vache mais le rationnement global à appli-
de diminuer ces deux dernières décennies, période de tarissement dépendra de l'état quer au troupeau devra tenir compte de
indiquant que le contexte économique est corporel ciblé pour le vêlage. Une vache lai- ces quelques règles.
de plus en plus contraignant pour les éle- tière, bonne productrice a besoin d'au Ainsi, pour éviter l’amaigrissement des
veurs laitiers. moins 4 à 5 mois pour la reconstitution de vaches taries, la ration doit couvrir au
C'est pour dire que l'amélioration de l'itiné- ses réserves corporelles. minimum les besoins d'entretien et de ges-
raire technique de la production laitière La reconstitution des réserves doit donc tation, soit l'équivalent de l'entretien plus
est une priorité. Le présent bulletin vise à commencer dès le milieu de la lactation. 7 kg de lait. Mais selon l'état de la vache
apporter quelques éléments qui contribue- Le reconditionnement de la vache en ce au tarissement et de ses besoins de repri-
raient à aider l'éleveur à mieux gérer l'ali- milieu-fin lactation est plus avantageux se d'état corporel, il est possible d'aller
mentation de la vache laitière. qu'en période de tarissement en raison de jusqu'à des apports équivalant les besoins
Nous considérons qu'au Maroc, une atten- la meilleure efficacité de transformation d'entretien plus 12 kg de lait. Cela cor-
tion particulière doit être portée sur la
phase “Tarissement - Pic de lactation”, car
le suivi de certains élevages montre que le
pic de lactation est très souvent bien en
dessous du potentiel des vaches, ce qui
grèverait la production de toute la lacta-
tion et même les performances de repro-
duction.
Période de tarissement
Durant cette phase, on veillera à couvrir
les besoins d'entretien de la vache, per-
mettre une croissance adéquate du foetus
et, assurer une bonne préparation au vêla-
ge et à la lactation suivante. En cette
période, on remarque une diminution de
Programme National de Transfert de Technologie en Agriculture (PNTTA), DERD, B.P: 6598, Rabat, http://www.agriculture.ma
Bulletin réalisé à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, B.P:6446, Rabat, Tél-Fax: (037) 77-80-63, DL: 61/99, ISSN: 1114-0852
respond à un apport de 8 à 10,5 UFL et de durant la période de tarissement, la vache
700 à 900 g de PDI, le rapport PDI/UFL devient très grasse, et après le vêlage, elle
devant toujours être proche de 80 g de PDI perd beaucoup de réserve corporelle et son
par UFL. appétit est médiocre.
L'alimentation minérale des vaches taries ● Fièvre du lait: En cas de déséquilibre
est très importante, c'est pendant cette entre le calcium et le phosphore de la
période que la croissance du foetus est ration distribuée avant le vêlage, et plus
maximale et la vache doit continuer à particulièrement à un excès de calcium, la
reconstituer ses réserves minérales. Le vache devient incapable de répondre à la
minéral employé tiendra compte de la grande demande en calcium en début de
nature du régime pour le calcium et le lactation. Elle est alors paralysée et peut
phosphore et contiendra 4 à 5 % de même mourir si elle n'est pas traitée. La
magnésium. Cet élément joue en effet un prévention de la fièvre de lait consiste à
rôle important dans le déroulement du réduire les apports de calcium, une quin-
vêlage, de la délivrance et de la mobilisa- zaine de jours avant le vêlage, si les
tion des graisses de réserves. Du sel sera apports de l'ensemble de la ration dépas-
laissé à la libre disposition des animaux. sent largement les recommandations.
En période estivale et automnale, un ● Déplacement de la caillette: En cas de
apport de vitamines A, D3 et E est distribution excessive d'aliments concen-
indispensable. De l'eau doit être laissée à trés, situation qui engendre un manque de
disposition des animaux. fibres dans la ration, la caillette sera tordue
et par la suite obstruée.
A titre indicatif, le tableau 1 présente les
apports recommandés (de l'INRA France) ● Cétose ou acétonémie: C'est un désord-
d'une vache laitière lors du dernier mois de re métabolique qui se produit chez les
gestation. vaches qui ont un excès de réserves corpo-
relles au moment du vêlage. Les graisses de
Pour préparer les vaches à consommer et à
réserve sont utilisées par les vaches hautes
bien digérer les fourrages et les concentrés
productrices lorsqu'elles ne disposent pas
de lactation, il est recommandé de distri-
de suffisamment de glucose pour faire face
buer progressivement ces aliments au
à la production laitière. Ce processus d'uti-
moins 3 semaines avant le vêlage pour que
lisation des réserves de matières grasses
la flore ruminale puisse s'y adapter et que
génère une production de déchets: les
la transition puisse avoir lieu sans pertur-
corps cétoniques dont le représentant est
bation digestive.
l'acétone, ou le ß-hydroxybutyrate. Celui-ci
La ration de base en période de tarisse- peut être évalué dans les urines (cétonu-
ment peut être la même que celle de la lac- rie), dans le sang ou dans le lait avec des
tation. La différence peut résider dans la bandelettes réactives. L'acétone est pro-
quantité à distribuer qui augmentera après duite par le foie, et ne peut être utilisée
le vêlage. Si la ration de base est différen- que par certains organes comme le coeur et
te, on veillera à supplanter progressive- dans une moindre mesure par le cerveau.
ment les fourrages de tarissement par ceux Les graisses de réserve produisent donc des
de la lactation, au moins 3 semaines avant déchets qui ont tendance à s'accumuler.
le vêlage. Cette condition s'accompagne chez la
La quantité de concentré à distribuer avant vache d'une perte d'appétit et une diminu-
le vêlage sera fonction de celle offerte au tion de la production laitière. L'animal mai-
pic de lactation. Globalement, la vache grit et ses organes, notamment le foie,
recevra, quotidiennement, lors de la semai- peuvent être endommagés de manière irré-
ne pré-vêlage, presque la moitié de la quan- versible. C'est ce qu'on appelle la cétose.
tité prévue en pic de lactation. Cette quan- Pour prévenir ce type de problèmes, cer-
tité distribuée avant le vêlage sera atteinte tains recommandent l'utilisation de la cho-
par augmentation progressive à un pas d'un line protégée, à distribuer à raison de 60
kg par semaine. grammes par jour, 3 semaines avant et 7
Si la vache est isolée pour le vêlage, il ne semaines après vêlage. Elle permet une
faut pas oublier de l'alimenter en fourrage, amélioration du fonctionnement hépatique
en concentré et surtout en eau. Tout chan- (moins de corps cétoniques et plus de gly-
gement alimentaire réduirait à néant tous cogène), une réduction de la chute de
les efforts faits précédemment (transitions, poids vif après vêlage, et amélioration la
préparation à la lactation) et serait néfas- production laitière qui peut atteindre 2
te au développement de l'appétit en début kg/jour, une amélioration des performan-
de lactation. ces de reproduction (+8% de vaches ges-
tantes; -10 jours écart vêlage/gestation).
La gestion adéquate de l'alimentation
durant cette période est aussi importante Tableau 1. Apports quotidiens recomman-
que durant la lactation. Durant la période dés pendant le 9ème mois de gestation pour
de transition, certaines erreurs de la ges- une vache tarie de 600 kg
tion de l'alimentation provoquent certaines
complications lors du vêlage, à savoir: UFL PDI Ca P Mg Vit. A Vit. D, Vit. E
(g) (g) (g) (g) (UIx1000) (UIx1000) (UI)
● Syndrome de la vache grasse: En cas de
suralimentation en fin de lactation et/ou 8-10,5 700-900 60 35 20 60-100 15-30 120-240
Transfert de Technologie en Agriculture Page 2 N° 136/Janvier 2006
Période de début de lactation Outre sa richesse en énergie, la ration doit plus digestibles et de haute valeur énergé-
contenir suffisamment de fibres (minimum tique et/ou d'incorporer une faible propor-
Energie de 17% de fibres ou 19% d'ADF ou lignocel- tion de gras (sans dépasser 5 à 6% de la MS
La période la plus critique pour une vache lulose pour un bon fonctionnement du totale) afin d'améliorer la densité énergé-
laitière se situe entre le vêlage et le pic de rumen et un lait présentant une teneur nor- tique de la ration. Le fourrage à distribuer
lactation. En effet, avec le démarrage de la male en matières grasses). Une quantité aux vaches pendant cette période serait celui
lactation, les besoins de la vache montent plus importante de fibres serait souhaitable de la meilleure qualité disponible à la ferme.
en flèche, suite à l'augmentation de la pro- si le fourrage est finement haché ou pelle-
duction laitière qui atteint son maximum à tisé. Une ration constituée de 40-45% de Protéines
la 3ème ou 4ème semaine (fin du 1er mois) chez fourrage de bonne qualité et 55-60% de Les besoins des vaches laitières en protéi-
les faibles productrices, et à la 4ème et 5ème concentré peut fournir la quantité d'énergie nes augmentent rapidement après le vêla-
semaines chez les fortes productrices. Ces nécessaire à la vache en début de lactation. ge à cause de leur rôle dans la constitution
besoins représentent 3 à 6 fois ceux de l'en- Un niveau d'incorporation du concentré du lait. Ces besoins peuvent être couverts
tretien ou de la fin de gestation. Pour les dans la ration supérieur à 60%, surtout si la en distribuant une ration riche en protéi-
satisfaire, la vache doit consommer des quantité de fourrage ingérée est inférieure nes (16% de MAT ou plus, à base de MS)
quantités d'aliments 3 à 4 fois supérieures à à 1-1.5% du poids vif de la vache risque de durant les premiers mois, couplée avec une
celles consommées par la vache tarie. Or, en diminuer l'appétit de l'animal et de provo- augmentation du niveau d'ingestion.
fin de gestation et au vêlage, l'appétit de la quer une chute du taux butyreux du lait.
Si la mobilisation des réserves corporelles
vache est faible et n'augmente pas aussi L'utilisation de l'énergie par les vaches lai- permet à la vache de combler le déficit
rapidement que ses besoins: il n'atteindra tières dépend du profil fermentaire généré énergétique, les réserves en protéines sont
son maximum que vers le 3ème mois ou le 4ème par l'aliment. En général, les rations qui limitées (stockage d'une faible quantité
mois, époque à laquelle la lactation dimi- engendrent un faible ratio acétate/propio- dans le sang, foie, et muscles qui peut être
nue de façon sensible. Un bilan énergétique nate (tels que les concentrés) résultent en utilisée en un temps court). Un déficit pro-
négatif est alors observé en début de lacta- une formation de gras corporel au détri- téique chronique provoque une diminution
tion (l'énergie apportée par la ration est ment des matières grasses du lait. de l'appétit de l'animal, résultant en un
inférieure à celle exportée dans le lait). La quantité de concentré à distribuer après déficit en protéines et en énergie.
Les niveaux de déficit énergétique varient vêlage doit être augmentée graduellement La nature des protéines pour les vaches lai-
ainsi de 20 à 250 UFL environ au cours des (0,5 à 1 kg par jour) pour améliorer le tières performantes, en leur début de lac-
4 à 10 premières semaines de la lactation. niveau d'ingestion et éviter une chute de tation, est importante. Pendant cette
Cette sous-alimentation inévitable des l'appétit de l'animal. phase, les protéines naturelles sont mieux
vaches en début de lactation nécessite Du fait que le niveau d'ingestion de la vache valorisées que l'azote non protéique.
qu'elles disposent de réserves (donc qu'el- Durant la deuxième moitié de la lactation,
est limité durant cette première phase de
les soient en bon état corporel au vêlage) les deux sources d'azote peuvent être utili-
lactation (il passerait de 12 à 22 kg de MS
et qu'elles soient capables de les mobiliser. sées dans les rations qui ne nécessitent
Cette capacité de mobilisation augmente pour une vache produisant 40 kg de lait), il
serait opportun de distribuer des aliments que 12-13% de MAT.
avec le potentiel des animaux. Une vache
en bon état corporel peut mobiliser de 15
à 60 kg de lipides selon son potentiel de
production sans que le démarrage de la lac-
tation ne soit perturbé, soit l'équivalent
énergétique de 150 à 600 kg de lait.
L'intensité et la durée de mobilisation des
réserves graisseuses doivent être limitées.
En effet, si l'amaigrissement dépasse 1,5
points (sur une échelle de notation de l'é-
tat corporel allant de 1 à 5) durant les cinq
semaines post-vêlage, les performances de
production laitière et de reproduction chu-
tent (Figure 1).
La capacité de mobilisation des réserves
protéiques est beaucoup plus réduite. Chez
les vaches en bon état corporel et d'un
potentiel de production élevé, elle ne peut
pas dépasser 5 à 10 kg sans conséquence
sur la production laitière, soit l'équivalent
protéique de 105 à 210 kg de lait.

Figure 1: Equilibre énergétique et fertilité de la vache au cours de la lactation (M. Wattiaux)


Transfert de Technologie en Agriculture Page 3 N° 136/Janvier 2006
Durant la première phase de lactation, les élevée pour les céréales (74-80%) et les
besoins en protéines de la vache laitière graines oléagineuses et protéagineuses (85-
dépassent de loin les quantités fournies par 90%). Celle des tourteaux est de 60-75%,
les micro-organismes du rumen (PDIM). Cet qui peut être diminuée jusqu'à 35% par cer-
écart est d'autant plus important que l'ani- tains traitements (chaleur, traitement chi-
mal est sous-alimenté en énergie ou son mique) et plus particulièrement le tannage.
niveau de production est élevé. Le complé- Si la ration alimentaire de la vache haute
ment doit être apporté par des matières productrice doit renfermer suffisamment de
azotées non dégradées dans le rumen protéines non dégradables dans le rumen
(PDIA). D'où l'intérêt de choisir des ali- (PDIA), le rôle des protéines dégradables
ments concentrés riches en PDIA pour des n'est pas moins important. Les deux types
vaches laitières en début de lactation. En de protéines nécessitent d'être inclus dans
parallèle, il est recommandé de réduire les la ration. Un excès d'un type de protéines
apports en azote fermentescible. peut affecter la production laitière et l'effi-
Un excès d'azote fermentescible, non valo- cacité alimentaire de la vache. Ainsi, un
risé par les micro-organismes en protéines excès de protéines dégradables dans le
microbiennes, à cause de l'insuffisance de rumen résultera en une accumulation de
l'énergie ingérée, risque de se perdre voire NH3 dans le rumen, qui sera absorbé et
même de provoquer une toxicité ou des pro- transformé dans le foie en urée, excrétée via
blèmes de reproduction chez les vaches lai- les reins. Un excès de protéines non dégra-
tières. L'indicateur de cet excès est l'urée du dables et un déficit en protéines dégrada- est donc nécessaire de fournir ces miné-
lait, qui peut être mesurée par des bande- bles dans le rumen résultera en une faible raux aux vaches laitières à raison de 0,18%
lettes spécifiques. Des études ont montré quantité de NH3 disponible pour les micro- Na ou 0,46% NaCl.
que quand l'azote de l'urée au niveau du lait organismes du rumen, entraînant une réduc- Les besoins en potasse (K) sont aussi impor-
dépasse 19 mg/dl de lait, on assiste à une tion de la synthèse des protéines microbien- tants à cause de son implication dans la
chute des performances de reproduction. nes. On doit donc toujours combler les composition du lait. Ces besoins s'amplifient
besoins en protéines quantitativement et avec le stress thermique. Une déficience en
L'importance des protéines non dégrada- qualitativement. Sur le plan qualitatif, 35%
bles (PDIA) dans l'alimentation des vaches K peut résulter en une diminution de l'appé-
des protéines seront non dégradables pour tit des vaches et consécutivement une bais-
laitières hautes productrices est bien docu- éviter le pic d'ammoniac et d'urée, le stress
mentée. Quand la quantité d'acides aminés se de la production laitière. En général, les
et la sous-alimentation. fourrages (sauf l'ensilage de maïs) contien-
absorbés au niveau de l'intestin grêle n'est
pas suffisante, les vaches laitières perfor- Minéraux nent suffisamment de K pouvant répondre
mantes risquent de ne pas extérioriser tout aux besoins de la vache laitière. En situation
Les besoins des vaches laitières en calcium de stress thermique, on peut envisager l’in-
leur potentiel de production même si les (Ca) et phosphore (P) augmentent sub-
recommandations en protéines sont corporation de mélasse (riche en K) dans la
stantiellement à partir du vêlage du fait ration alimentaire des vaches laitières, à rai-
respectées. A titre d'exemple, une supplé- que ces deux minéraux entrent amplement
mentation en caséine a amélioré la produc- son d’environ 1 kg par jour.
dans la composition du lait. L'inaptitude
tion laitière de 5 à 7% et la quantité de Vitamines
des vaches à s'adapter à cette grande
protéines dans le lait de 10 à 15%. Quand La supplémentation en vitamines n'a pas
les acides aminés d'origine alimentaire demande peut leur causer la fièvre du lait.
Une importante résorption du Ca et du P à d'effet direct sur la production laitière;
sont absorbés au niveau de l'intestin, l'ani- mais il existe des situations où il est
mal économise sur l'énergie utilisée pour partir des os peut avoir lieu pour combler
le déficit en ces nutriments. recommandé de faire recours à des supplé-
transformer les protéines alimentaires en mentations: vitamine A lorsque les ani-
protéines microbiennes et sur l'azote qui La disponibilité du Ca alimentaire pour l'a- maux ne reçoivent pas de vert, vitamine D
risque de se perdre sous forme d'urée dans nimal est variable: le Ca provenant des lorsque les animaux ne sortent pas, et vita-
le cas d'une production accrue d'azote sources inorganiques est plus disponible mine E quand le lait sent le rance. Les
ammoniacal dans le rumen. que celui des sources organiques. Parmi les micro-organismes synthétisent les vitami-
La dégradabilité des protéines dans le rumen sources organiques, le Ca de la luzerne est nes du groupe B. Cependant, quelques étu-
est variable d'un aliment à un autre. Les utilisé moins efficacement à cause de l'in- des ont mis en exergue l'intérêt de supplé-
fourrages verts ont une dégradabilité théo- digestibilité des cristaux renfermant le Ca menter les animaux en niacine qui a un
rique moyenne de 73%, qui est augmentée (oxalate de Ca) qui peuvent représenter le effet positif sur la production laitière à tra-
par la conservation en ensilage direct, peu tiers du Ca total de la luzerne. vers une modération des effets de la céto-
modifiée par l'ensilage avec conservateur et D'importantes quantités de sodium (Na) et se sur les vaches hautes productrices. Par
légèrement plus faible pour les foins. Elle est en chlore (Cl) sont sécrétées dans le lait. Il ailleurs, la supplémentation en choline
peut avoir un effet positif sur la teneur du
lait en matières grasses lorsque la ration ne
contient pas suffisamment de fibres.
Tampons
Quand la ration est riche en concentré ou
en fourrage ensilé ou haché, le pH ruminal
chute et des conditions d'acidose s'établis-
sent. Une chute de l'appétit peut avoir lieu.
L'adjonction de tampon dans de telles
rations permettra d'augmenter le pH rumi-
nal, créant ainsi un environnement plus
favorable dans le rumen ■.
Prof. Abdelilah ARABA
Département des Productions Animales
Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
Transfert de Technologie en Agriculture Page 4 N° 136/Janvier 2006

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