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28/09/2008
Transferts de chaleur
dans les milieux poreux
par Serge BORIES
Directeur de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS),
Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse
et Marc PRAT
Chargé de Recherche au CNRS, Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse
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Le 2
Les phénomènes qui se déroulent dans les milieux poreux dépen- τ = -------
L
dent de la géométrie de la matrice, celle-ci est donc caractérisée par
un certain nombre de grandeurs moyennes, géométriques ou sta- rapport de la longueur moyenne réelle L e des lignes de courant du
tistiques. fluide traversant l’échantillon à la longueur L de ce dernier. La signi-
fication physique de cette grandeur, dont on voit très bien le sens
■ La porosité se définit comme le rapport du volume des vides au dans le cas d’une modélisation de l’espace des pores par un réseau
volume apparent du milieu poreux. On distingue : de capillaires, est cependant beaucoup moins nette dans le cas des
● la porosité totale qui tient compte des cavités occluses au sein milieux poreux réels. (0)
du solide (pores fermés) :
masse volumique apparente de l′échantillon
ε t = 1 – --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
masse volumique du matériau constitutif
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■ La distribution des dimensions de grains et de pores : des Dans la pratique, les édifices réels de grains se distinguent
moyens spécifiques de mesures associés aux méthodes de l’analyse cependant des arrangements théoriques de sphères, par le fait que
statistique sont souvent mis en œuvre pour caractériser les distribu- tous les grains voisins ne se touchent pas. Cette situation conduit
tions de tailles des particules (courbe granulométrique) ou des pores évidemment à des valeurs de ε, α et τ généralement différentes de
(courbe porosimétrique). Aussi bien pour distinguer que pour carac- celles des empilements modèles.
tériser les différents milieux, on peut ainsi définir : taille médiane,
taille moyenne, variance, dissymétrie, aplatissement et fonction
d’autocorrélation de la distribution. Sur une courbe de porosimétrie
type, on distingue parfois : les macropores de diamètre équivalent 1.3 Grandeurs caractéristiques locales.
d 300 µ m , les micropores 0,05 d 300 µ m , les nanopores Concept de volume élémentaire
d 0,05 µ m . Comme dans le cas de la tortuosité, les méthodes
utilisées pour effectuer ces caractérisations présupposent cependant
représentatif
le choix de configurations ou modèles géométriques particuliers de
grains ou de pores. Lorsque les propriétés de structure, précédemment définies pour
Les résultats des calculs effectués à partir de tels modèles géo- l’échantillon de milieu poreux tout entier, doivent être généralisées
métriques, comme par exemple les empilements réguliers de localement, c’est-à-dire en chaque point de celui-ci, la définition
sphères de même diamètre (figure 1) montrent que les paramètres préalable d’un volume local de mesure s’impose (figure 2). Sans
de structure : porosité, surface spécifique et tortuosité, dépendent nous attarder sur les difficultés qui existent dans le choix de la
fortement de l’arrangement et de la taille des grains. On trouve ainsi, forme et des dimensions de ce volume, nous rappelons simple-
pour la porosité : ε = 0,476 dans le cas de l’arrangement cubique, ment qu’il doit être suffisamment grand pour être représentatif,
ε = 0,32 dans le cas cubique centré et ε = 0,26 dans le cas cubique c’est-à-dire pour permettre la caractérisation de toute propriété,
à face centrée. En ce qui concerne la surface spécifique, elle varie mais suffisamment petit pour que la grandeur ainsi définie
comme 1/r pour l’empilement cubique, c’est-à-dire de façon inver- conserve un caractère local [1] [18]. Ce volume, appelé volume élé-
sement proportionnelle au rayon r des sphères. En l’occurrence, elle mentaire représentatif, est noté VER. Il est tel que, si d représente
est donc d’autant plus grande que le milieu est plus divisé. l’échelle de longueur de la microstructure et L l’échelle de longueur
du milieu poreux, sa propre échelle r 0 doit satisfaire les contraintes
suivantes : d r 0 L (figure 2).
Lorsque les propriétés locales, définies sur le VER, sont indépen-
dantes de la position de celui-ci au sein de l’échantillon poreux, le
milieu est dit homogène à une échelle qualifiée de macroscopique.
2. Modélisation
des phénomènes
de transferts
L’établissement des modèles mathématiques de description des
Figure 1 – Arrangements réguliers de sphères de même diamètre transferts de chaleur en milieu poreux s’inspire directement des
méthodes qui sont traditionnellement utilisées en mécanique des
milieux continus pour rechercher les expressions locales des lois de
conservation.
En raison de la complexité géométrique de l’espace des pores,
cette approche ne peut toutefois être mise en pratique qu’après un
changement d’échelle, dont l’étape essentielle conduit à définir un
niveau de description qui permet d’établir une équivalence entre le
milieu réel dispersé et un milieu continu fictif. Par opposition avec
l’échelle du continu classique, dite microscopique, telle qu’elle est
proposée en mécanique des milieux continus, l’échelle du milieu
continu fictif équivalent au milieu poreux réel est dite macro-
scopique.
En général, l’établissement des équations, auxquelles obéissent
les phénomènes à l’échelle macroscopique, est formellement obtenu
à partir des équations microscopiques de la thermodynamique des
milieux continus auxquelles sont appliquées des procédures spé-
cifiques de changement d’échelle, telles que l’homogénéisation [4]
et les moyennes volumiques [1] [2] [3] [5]. Parmi ces dernières, l’une
des plus classiquement utilisées consiste à obtenir la description
macroscopique par prise de moyenne volumique des équations
microscopiques sur le volume élémentaire représentatif (§ 1.3).
Nota : pour toute grandeur microscopique notée ●, la moyenne volumique est définie
par :
Figure 2 – Volume de prise de moyenne
V
1
< • > = ------
V
● dV
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∂
et les moyennes volumiques des opérateurs de dérivations spatiale ∇ et temporelle -------
appliqués à cette grandeur par :
∂t 3.2 Modélisation du transfert de chaleur
par conduction
1
<∇ • > = ∇< • > + ------
V Aαi
• n α i dA
À l’échelle microscopique, les équations, qui rendent compte du
transfert de chaleur par conduction au sein d’un volume poreux
∂ ∂ 1
< ------- • > = ------- < • > – ------ • W ⋅ n α i dA limité par la surface Σ, sont les suivantes :
∂t ∂t V Aαi
∂ Ts
avec Aα i , surface séparant dans V les phases α et i, W vecteur vitesse de déplacement ( ρ c p ) s ----------- = ∇ · ( λ s ∇ T s ) dans V s (2)
des points de l’interface Aα i , lorsque celle-ci varie (milieu déformable, écoulements mul- ∂t
tiphasiques) et n α i vecteur normal à l’interface A α i orienté de la phase α vers la phase i.
Une fois établi, le système d’équations macroscopiques évite ∂ Tf
( ρ c p ) f ----------- = ∇ · ( λ f ∇ T f ) dans V f (3)
d’avoir à spécifier la configuration individuelle de chaque phase et ∂t
ne nécessite, pour sa résolution, que la connaissance des conditions
aux limites sur les frontières du milieu poreux. Dans cette descrip- Ts = Tf sur Asf (4)
tion, en effet, la complexité géométrique de la matrice et de l’espace
des pores se trouve incluse dans les coefficients des équations λ f ∇T f · n sf = λ s ∇ T s · n sf sur A sf (5)
macroscopiques traduisant, au sein du VER, les interactions entre
phases. Il convient de souligner toutefois que, pour fermer le sys- auxquelles il convient d’ajouter les conditions initiales et aux limites
tème, ces coefficients doivent être préalablement déterminés par sur Σ (figure 2). Dans ces expressions :
voie expérimentale, numérique ou théorique.
Vs (resp. Vf ) représente le volume occupé par la phase solide (resp.
La démarche conceptuelle que nous venons de rappeler mérite fluide), Asf = Afs l’aire de la surface interfaciale solide-fluide au sein
cependant d’être nuancée sur différents points : du milieu poreux et n sf le vecteur unitaire normal à l’interface
— lorsque la taille des pores n’est pas suffisamment grande solide-fluide, orienté positivement du solide vers le fluide (figure 2).
devant le libre parcours moyen des molécules et que des effets molé- La prise de moyenne (§ 2) de l’équation (2) sur le volume V iden-
culaires spécifiques doivent être pris en compte (effet Knudsen [8]) ; tifié au VER conduit dès lors, pour la phase solide, à [8] :
— lors de la comparaison entre grandeurs mesurées et grandeurs
s
théoriques où l’on doit en effet s’assurer de la cohérence entre les ∂ 〈 Ts 〉
échelles spatiales, associées à la mesure, et les grandeurs moyennes ( 1 – ε ) ( ρ c p ) s ---------------------
∂t
du modèle ;
— lorsque, enfin, le milieu poreux présente des inhomogénéités
dans une large gamme d’échelles et, de ce fait, ne relève plus d’une
description de type continu fictif équivalent. Dans ce cas, certaines
s λs
= ∇ ⋅ ( 1 – ε )λ s ∇ 〈 T s 〉 + -------
V
A fs
s
n sf ( T s – 〈 T s 〉 )dA
s
avec 〈 T s 〉 température moyenne intrinsèque de la phase solide défi-
nie par :
3. Transfert de chaleur
par conduction
s 1
〈 T s 〉 = -------
Vs
Vs
T s dV (7)
s 1
〈 T s 〉 est liée à la moyenne volumique 〈 T s 〉 = ------
V
V Ts dV par la
3.1 Concept de conductivité thermique s
relation évidente 〈 T s 〉 = 〈 T s 〉 ( 1 – ε ) .
équivalente On obtient de même pour la phase fluide après prise de moyenne
de l’équation (3) sur le VER :
Lorsqu’un gradient de température moyen uniforme est imposé
à un milieu poreux dont l’espace des pores est occupé par une seule
f 1
phase fluide immobile et non réactive, un régime thermique per- ∂ 〈 Tf 〉 f
ε λ f ∇ 〈 T f 〉 + λ f ------
f
n fs ( T f – 〈 T f 〉 )dA
manent, auquel correspond une densité de flux thermique ε ( ρ c p ) f ------------------- = ∇ ⋅ V A fs
∂t
uniforme ϕ s’établit. Il est par suite possible de définir la conductivité
(1)
(a)
Cette loi, que les techniques de changement d’échelle permettent
de justifier formellement, peut être généralisée au cas des milieux avec
f 1
〈 T f 〉 = -----
Vf
Vf
T f dV et 〈 T f 〉 = ε 〈 T f 〉
f
(9)
anisotropes ; λ* est alors un tenseur λ * . Comme explicitement
Comme le montrent ces résultats, le changement d’échelle qui
montré (§ 3.2), λ * dépend des conductivités thermiques λ s et λ f des consiste à substituer aux équations (2) et (3), décrivant le transfert
phases solide (indice s) et fluide (indice f) constituant le milieu de chaleur à l’échelle microscopique dans chacune des phases, les
poreux, des fractions volumiques de ces phases (porosité) et de la équations macroscopiques locales (6) et (8), décrivant le transfert de
structure de la matrice solide (continuité, état de surface, points de chaleur moyen dans le VER au sein de chaque phase, a pour
contacts...). Ses valeurs sont évidemment comprises entre les conséquence l’apparition de termes supplémentaires traduisant les
valeurs λ s et λ f des conductivités thermiques des phases en échanges conductifs entre phases [terme (a)] et les effets de struc-
présence. ture [terme (b)]. Ces équations, qui distinguent, au sein du volume
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de prise de moyenne, les températures du fluide et du solide, sont l’équation (14) n’a donc qu’un intérêt purement formel. Lorsqu’un
très souvent simplifiées en admettant l’hypothèse de l’équilibre ther- milieu poreux est macroscopiquement isotrope, le tenseur de
mique local entre phases, soit :
conductivité thermique équivalente λ * se réduit évidemment à la
s
〈 Ts 〉 = 〈 Tf 〉 = T
f
(10) grandeur scalaire λ*.
Dans l’équation (13) décrivant le transfert de chaleur par
La justification de cette hypothèse, qui repose sur la comparaison conduction, les caractéristiques thermiques du milieu poreux sont
des temps caractéristiques de mise à l’équilibre thermique du milieu donc prises en compte par deux paramètres : la capacité thermique
poreux, aux échelles de longueur macroscopiques L, et des grains volumique équivalente (ρcp )* et la conductivité thermique équiva-
ou du fluide dans les pores, aux échelles de longueur microscopiques lente λ * . Compte tenu de la propriété d’additivité de l’enthalpie, la
2
d, implique généralement ( dL ) 1 . Sa validité a été systémati- capacité thermique volumique équivalente peut être facilement cal-
quement étudiée dans [9]. Pour un milieu modèle bidimensionnel culée par l’équation (11). Pour ce qui concerne la conductivité ther-
et un rapport λ s / λ f variant entre 10 –2 et 103, on a pu ainsi observer mique équivalente λ*, outre les données existantes [10] [11] [8], elle
que au cours d’un processus transitoire, l’écart maximal entre les est généralement détérminée par voie expérimentale ou évaluée à
températures moyennes adimensionnées de chaque phase est infé- l’aide de modèles (géométriques et statistiques) ou de corrélations
rieur à 10 % et n’est significatif qu’au tout début du processus. empiriques rappelées ci-après (§ 3.3).
La mise en œuvre de l’hypothèse exprimée par (10), associée à
l’additivité des équations (6) et (8), conduit dès lors au modèle clas-
sique dit à une équation : 3.3 Détermination de la conductivité
∂T thermique équivalente
( ρ c p )∗ ---------
∂t
= ∇ ⋅ [ ε λ f + ( 1 – ε )λ s ]∇T +
λf – λs
----------------
V
-
A fs
n fs ( T f – T )dA
(11)
Les modèles utilisés pour évaluer la conductivité thermique effec-
tive sont fondés sur l’identification du milieu poreux à une structure
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λs
2 ε + ( 3 – ε ) ------- ● Milieu constitué de sphères dispersées
λ* λ
Maxwell (borne inférieure) ....................... --------- = -------------------------------------f- dans une phase fluide continue (ε ≈ 1)
λf λs
3 – ε + ε ------- ● Pas d’influence entre particules
λf
Batchelor et O.’Brien λ* λs λs
(point de contact pris en compte) ............ --------- = 4ln ------- – 11 ● Cas particulier de point de contact ------- > 100
λf λf λf
● Ajustement d’une constante du modèle à
partir des données expérimentales
λ* λs
Parallèle ...................................................... --------- = ε + ( 1 – ε ) -------
λf λf
λ
------s-
λ* λf
Série ........................................................... --------- = --------------------------------
-
λf λs
ε ------- + 1 – ε
λf
λ* λs 1–ε
Géométrique .............................................. λ∗ = λ f λ s
ε 1–ε
c′est-à-dire --------- =
λf ------λ -
f
Hadley (moyenne pondérée) .................... f 0 = 0,8 + 0,1 ε , α 0 = α0 (ε ) Structure périodique. Construit à partir
du modèle de Maxwell (borne supérieure) par
introduction d’une fonction de calage f 0
λs
f 0 ε + ------- ( 1 – ε f 0 )
λ* λf
--------- = ( 1 – α 0 ) --------------------------------------------------------------------
λf λs
1 – ε ( 1 – f 0 ) + ------- ε ( 1 – f 0 )
λf
λs 2 λs
λf
2 ------- ( 1 – ε ) + ( 1 + 2 ε ) -------
λf
+ α 0 ---------------------------------------------------------------------------
λs
( 2 + ε ) ------- + 1 – ε
λf
lg α0 = – 4,898 ε
avec 0 ε 0,082 7
lg α0 = – 0,405 – 3,154 (ε – 0,082 7)
avec 0,082 7 ε 0,298
lg α0 = – 1,084 – 6,778 (ε – 0,298)
avec 0,298 ε 0,580
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3 ( λ s λ f ) – 1 2
12
Pe
2 3 ( λ s λ f ) – 1 2
12
Pe
2
- ( 1 – ε ) + ------------- -------------------------
-------------------------------------- - - ( 1 – ε ) + ------------- --------------------------
--------------------------------------
( λ s λ f ) + 2 15 (1 – ε)
12 λ s λ f 60 (1 – ε)
12
34
pour ( 1 – ε ) Pe 1
12 32 12
12
12 12 12 32
3 Pek 3 r 3r 3r 3r 1 3 r 3 r 3 r 3 r
----- -------------------
- – 2 – ----- -------------------
- + --------------- + -------------------
- – ----------------------- ----- + ----- -------------------
- – ----- --------------
- + ----- ------------------------ – ----- -------------------
-
4 r 12 2 Pek 12 Pe 2 k Pek
12
Pe k
3 32 4 4 Pek 12 4 Pe 2 k 2 Pe 3 k 3 2 4 Pek 1 2
12 12
Pek r 12 12
Pek r
× ln -------------------
r
12
-+1 -----
k
× ln -------------------
r
12
-+1 ----
k
12 12 12
pour ( 1 – ε ) Pe 1, Pe k r 1
3 12
----- Pe 3(2) 12
4 --------------------- ( 1 – ε )
8
pour Pe 1
3 1 2 12
----- Pe + ----- π ( 1 – ε )Pe In Pe 63 ( 2 ) 12
4 6 ------------------------- ( 1 – ε ) Pe
320
avec d
diamètre moyen de la distribution de la taille des
grains [18],
C 0 coefficient de forme compris entre 3,6 et 5 (égal à 4,80
pour des grains sphériques).
Lorsque les conditions sont telles que l’équation de Darcy ne
peut plus être utilisée, le modèle semi-heuristique suivant est
souvent mis en œuvre pour décrire le bilan de quantité de
mouvement d’un fluide visqueux newtonien en milieu poreux :
ρ
∂ U- +
------f- ----------
ε ∂t
U
U ⋅ ∇ -------
ε
(a) (21)
Figure 5 – Influence de la vitesse de filtration sur les conductivités µ
thermiques effectives longitudinale et transversale (d’après [8]) = ( – ∇ p ) + ρ f g + ∇ ⋅ ( µ ∇ U ) – ----- U – C E ρ f U U
k
(b) (c) (d) (e) (f)
On trouvera, enfin, tableau 4, des corrélations expérimentales avec (a) effets d’accélérations macroscopiques (généralement
proposées par plusieurs auteurs concernant les lois d’évolution de négligeables),
D// et D⊥ en fonction du nombre de Péclet exprimé en prenant le
diamètre d des grains, constituant le milieu poreux, comme échelle (b) gradient de pression,
de longueur de la microstructure. (c) forces de volume,
L’équation de Darcy (17) rend compte en moyenne de l’écoule- (d) terme de Brinkman (rendant compte des effets visqueux
ment au sein du milieu poreux et son domaine de validité est associé à l’échelle macroscopique),
à des valeurs du nombre de Reynolds (Re = Ud /ν ) inférieures à 10.
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(e) terme de Darcy (résultant des effets de viscosité à avec β coefficient d’expansion thermique,
l’échelle microscopique), ρ f (T 0 ) masse volumique à la température T 0 .
(f) terme de Forscheimer (traduisant l’influence des effets Le système des équations (16), (17), (18) et (22) complété par
d’inertie à l’échelle microscopique). l’ensemble des conditions aux limites est utilisé aussi bien comme
Le terme de Brinkman est indispensable pour rendre compte du base de départ de théories analytiques que comme première étape
développement et des caractéristiques des couches limites macro- de la mise en œuvre des modèles numériques de la convection. Dans
scopiques dynamique et thermique au voisinage des interfaces ce contexte, l’ensemble des phénomènes est caractérisé sous forme
(milieu poreux adjacent à une paroi solide imperméable, à un adimensionnelle par :
fluide homogène ou à un autre milieu poreux). Les calculs
montrent cependant que ces effets, confinés dans une couche ■ le nombre de Rayleigh de filtration :
d’épaisseur k (soit de l’ordre de d pour les milieux granulaires k ρ f g β ∆T H
compte tenu de la relation de Kozeny-Carman), n’ont en général Ra* = -----------------------------------
- (23)
qu’une influence négligeable. Cette influence peut, en revanche, µ [ λ∗ ( ρ c p ) f ]
devenir significative et affecter les transferts pariétaux [8] [45], à la
suite de variations locales de porosités. rapport des effets déstabilisants (forces de flottabilité) aux effets
stabilisants (viscosité et diffusivité thermique). Dans ce nombre
En ce qui concerne la constante C E du terme de Forscheimer, elle
apparaissent les caractéristiques du fluide saturant les pores [ρ f , β,
peut être estimée, pour les milieux poreux granulaires, par la relation
(ρ c p )f , µ ] généralement choisies à la température moyenne du
[18] [19] [20] :
milieu, celles du milieu poreux [ k , λ *, ( ρ c p )*] et les conditions
1,75 1 – ε opératoires (échelle de longueur de référence H, écart de tempéra-
C E = ------------- -------------
3
d ε ture de référence ∆T ) ;
■ les rapports d’aspects ou de forme de la configuration
géométrique :
4.2 Convection naturelle Lx Ly Lz
-------, -------, ------- où Lx , Ly et Lz sont les dimensions du milieu poreux
On désigne par convection naturelle d’origine thermique en H H H
milieux poreux les écoulements du fluide interstitiel, induits dans dans les trois directions spatiales et H une échelle de longueur de
le champ de la pesanteur par les variations de masse volumique dues référence.
aux différences de température. La modélisation mathématique En terme de transfert de chaleur, les résultats sont généralement
classique de ces écoulements, et du transfert de chaleur qui leur est exprimés par un nombre de Nusselt Nu* : rapport du transfert de
associé, s’appuie sur les équations (16), (17) et (18) dans lesquelles chaleur lorsque le milieu poreux est siège de mouvements
les variations de la masse volumique du fluide sont données par une convectifs au transfert de chaleur qu’on obtiendrait par conduction
équation du type : pure. (0)
ρf (T ) = ρf (T0 )[1 – β (T – T 0)] (22)
Ud ( c p )
Tableau 4 – Évolution de la diffusivité thermique totale en fonction du nombre de Péclet Pe = ---------------------------f .
λf
Résultats expérimentaux de différents auteurs (d’après [8])
Milieu (D/ / /(λf /(ρcp )f) D⊥ /(λf /(ρcp )f )
( ρ cp )f D⊥ 1
(a) Milieu désordonné ------------------------- = ----------------------- Pe
λf ( 5 à 15 )
D/ / ( ρ cp ) λ∗ ( ρ cp )f D⊥ λ∗
(b) Milieu désordonné ---------------------------f- = -------- + ( 0,7 à 0,8 )Pe -------------------------- = -------- + ( 0,1 à 0,3 )Pe
λf λf λf λf
( ρ cp )f D/ / λ∗
(d) Milieu désordonné - = -------- + 0,8Pe
--------------------------
λf λf
4
(e) Milieu désordonné — pour Pe 10
( ρ cp )f D/ / λ∗ ( 1 à 1,2 )
- = -------- + 0,5Pe
-------------------------
λf λf
4
— pour Pe 10
( ρ cp )f D/ /
------------------------ = 1,8Pe
λf
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Ra *c
Nu* = 1 + 2 1 – --------------
- pour Ra *c Ra * 100 (26)
Ra*
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cote z, compté à partir du bord d’attaque z = 0, le transfert de chaleur Quant à l’épaisseur de la couche limite thermique δ t , elle suit la loi :
local s’explicite par :
δt ≈ zRa*z –1 3
ϕ (z) z 1/2
Nu *z = --------------------- --------- = 0,444Ra*z ■ Paroi inclinée
T p – T λ*
∞ Les relations obtenues dans le cas de la plaque verticale peuvent
être utilisées en remplaçant g par g sin γ dans l’expression du
kg β z∆T ( ρ c p ) f ρ f nombre de Rayleigh. La validité de cette approximation reste
avec Ra*z = ------------------------------------------------ et ∆T = T p – T .
λ* µ ∞ cependant limitée aux valeurs de γ > 45o. Au-delà, une résolution
Le transfert de chaleur moyen (calculé sur la hauteur H de la paroi) spécifique est nécessaire [41].
est caractérisé par le nombre de Nusselt suivant : ■ Cylindre de section droite circulaire et d’axe vertical
12 kg β H∆T ρ f ( ρ c p ) Cette étude a été effectuée dans [40] lorsque la température à la
Nu * = 0,888Ra* avec Ra* = ----------------------------------------------f surface du cylindre varie suivant une fonction puissance de la dis-
H H H λ* µ
tance z au bord d’attaque :
■ Paroi verticale imperméable soumise à une densité de flux z
thermique uniforme ϕ p T p = T ∞ + B η ( B et η constantes, z 0 ) [40]
La phénoménologie étant la même que dans l’exemple précédent,
les valeurs locales et moyenne du nombre de Nusselt s’explicitent Différentes solutions approchées ont ainsi été proposées pour les
dans ce cas par : flux thermiques pariétaux locaux et globaux selon la valeur de l’expo-
sant de η ∈ [0, 1] de la loi de puissance de la distribution de
ϕp z 13 température.
Nu*z = -------------------------------- --------- = 0,722 Ra*z
T p ( z ) – T∞ λ* ■ Cylindre de section droite circulaire et d’axe horizontal et sphère
2
kg β z ϕ p ( ρ c p ) f ρ f ● Le cas du cylindre horizontal à température uniforme T p noyé
avec Ra*z = -----------------------------------------------
-
2 dans un milieu poreux saturé a été étudié dans [41]. Cette analyse,
λ* µ
basée sur l’approximation de couche limite, conduit à l’expression
ϕp H 13 suivante pour le nombre de Nusselt moyen :
Nu * = ------------------------- -------- = 1,03 Ra *H
T p – T∞ λ *
H
2
kg β H ϕ p ( ρ c p ) f ρ f Nu * ∅
avec Ra *H = --------------------------------------------------
- 12
- = 0,565
------------------
2 Ra*
λ* µ ∅
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ϕ∅ ρ g β k ( T p – T∞ )∅ ( ρ c p ) f
avec Nu *
∅ = ----------------------------------- et Ra *
∅ = ---------------------------------------------------------------------
λ* ( T p – T∞ ) λ*µ
ϕp ∅
4.3.1.1 Écoulements internes Nu ∅
* = ---------------------------------------- -------- = 8 lorsque ϕ p = Cte
T p ( x ) – T m ( x ) λ*
■ La convection forcée dans un canal poreux limité par deux plaques
parallèles maintenues à température uniforme et constante T p ou 1
avec T m température de mélange [13] : T m = ----- Td ,
soumises à une densité de flux thermique constante ϕ (figure 14) a
été étudiée dans [45]. Pour l’écoulement établi [c’est-à-dire suffisam- section droite du milieu poreux.
ment loin de l’entrée du canal, soit pour x > UH 2 (ρc p )f / λ*] les UH ( ρ c p ) f
2
nombres de Nusselt correspondant à ces deux situations valent
respectivement :
Dans la zone d’établissement 0 x ------------------------------- , le transfert
λ*
de chaleur est contrôlé par le développement de la couche limite
ϕ (x) H et peut être calculé comme dans le cas externe (§ 4.3.1.2).
Nu* = ------------------------------- -------- = 4,93 pour T p = Cte
H T p – T m ( x ) λ*
4.3.1.2 Écoulements externes
ϕp H
Nu* = ---------------------------------------- -------- = 6 pour ϕ p = Cte sur la paroi ■ Paroi à température uniforme ou à densité de flux thermique
H T p ( x ) – T m ( x ) λ*
uniforme
avec Tm température de mélange. Le cas de base en convection forcée est celui du milieu poreux
saturé semi-infini limité par une surface imperméable à température
ou à densité de flux thermique uniformes.
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U ∞ L ( ρ cp )f ϕ L
avec Pe*L = ---------------------------------- et Nu *L = ---------------------- -------- .
λ* T p – T∞ λ *
12 ϕp L
Nu *L = 1,329Pe*L avec Nu *L = ------------------------- --------
T p – T∞ λ*
λ*
avec α m = --------------------
( ρ c p )*
— dans le cas du cylindre :
U∅ θ 12
Nu*θ = 0,564 ---------------
2 αm (2θ)
12
sin θ ( 1 – cos θ )
– 12
Nu ∅ = 1,128 Pe*
12 4.3.2 Convection mixte
∅
— dans le cas du cylindre à : Les configurations précédentes ont également été étudiées en
convection mixte. Le cas de la plaque plane immergée dans un milieu
12
Nu ∅ = 1,015 Pe*∅ poreux saturé a notamment fait l’objet de très nombreux travaux
visant à préciser l’influence de l’orientation (paroi horizontale,
avec les nombres de Nusselt et de Péclet bâtis sur les diamètres ∅ inclinée ou verticale), les conditions thermiques (densité de flux ou
du cylindre et de la sphère : température imposées) et enfin le sens de l’écoulement forcé par
rapport à celui de la convection naturelle (opposé ou de même
ϕ ∅ U∅ ( ρ c p ) sens) [41] [43] [44] [46] [48].
* = ----------------------- -------
Nu ∅ - , Pe* = ----------------------------f
T p – T∞ λ* ∅ λ*
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À titre d’exemple, dans le cas d’une paroi verticale d’orientation En dehors des cas cités dans [41], une version simplifiée du
Oz chauffée à température constante et noyée au sein d’un milieu modèle à deux équations est classiquement utilisée pour le calcul
poreux saturé, les résultats concernant le transfert de chaleur local du transfert de chaleur au sein des lits poreux du type échangeur-
Nu*z sont donnés sur la figure 18. Ces résultats, explicités en fonc- régénérateur [51] [52]. Dans ces systèmes, caractérisés par des
tion des paramètres locaux qui contrôlent respectivement la vitesses d’écoulement du fluide élevées (largement hors du
domaine de Darcy) et parfois un fort contraste des propriétés
convection naturelle Ra*z et la convection forcée Pe*z , mettent bien
thermophysiques de chaque phase, le transfert de chaleur est
en évidence le rôle de ces phénomènes et de leurs interactions selon généralement modélisé ainsi :
qu’ils se renforcent (figure 18a ) ou se contrarient (figure 18b ).
∂T U h sf α
----------f- + ------- ⋅ ∇T f = – ---------------------- ( T s – T f )
∂t ε ε ( ρ cp )f
4.3.3 Autres cas et situations particulières
(29)
∂ Ts h sf α
------------ = ------------------------------------- ( T s – T f )
Des résultats concernant d’autres configurations, aussi bien en ∂t ( 1 – ε ) ( ρ cp )s
écoulements internes qu’externes, peuvent être trouvés dans les
synthèses bibliographiques [48] [41].
Dans ces équations, où les effets de conduction et de dispersion
S’agissant de l’influence des variations de porosité près des sont a priori négligés par rapport à la convection et au transfert entre
parois, des termes de Forscheimer et de Brinkman dans l’équation phases [h sf α (T s – T f )], le seul paramètre inconnu est donc le coef-
de quantité de mouvement, ou de la dispersion thermique, le lec- ficient de transfert h sf dès lors que la surface spécifique α est connue.
teur intéressé pourra se reporter à [45]. D’après [51], celui-ci peut être déterminé à l’aide de la corrélation
Comme dans le cas de la convection naturelle, les résultats pré- suivante :
sentés dans ce paragraphe ne concernent que des situations dans
h sf d 0,6 13 Ud ν ( ρ cp )
lesquelles l’équilibre thermique local entre phases est supposé - = 2 + 1,1 Re Pr
------------ avec Re = ---------- et Pr = ----------------------f
valable. Cette hypothèse se trouve cependant parfois mise en défaut λf ν λf
de façon sévère. C’est notamment le cas lorsqu’il existe une pro-
duction interne de chaleur au sein des phases (chauffage électro-
magnétique), lorsqu’il existe des variations rapides de température
et de vitesse à la frontière ou au sein du milieu poreux (échangeurs
à contact direct) et quand les propriétés thermiques des phases :
5. Transfert de chaleur
conductivités thermiques et capacités thermiques, sont très
différentes.
par rayonnement
Il n’est malheureusement pas facile de sélectionner, a priori, le type
Comparativement à la conduction et à la convection, le rayon-
de modélisation le plus adapté à la description d’une situation pra-
nement a été relativement peu étudié en milieu poreux. Avec l’éla-
tique donnée [49] [50]. S’il est en effet toujours possible, en première
boration de nouveaux matériaux : fibres, céramiques, frittés, et
approximation, de se baser sur le rapport d’échelles microscopique
l’élargissement des plages des températures d’utilisation de ces
et macroscopique : (d /L )2 → 0, pour effectuer cette sélection il
matériaux, on observe cependant un net accroissement des activités
convient de préciser que cette question n’est toujours pas close,
de recherche dans ce domaine. L’étude du rayonnement dans les
comme en témoignent les travaux récents [50] destinés à l’établis-
isolants poreux semi-transparents à forte porosité, utilisés aussi bien
sement de critères de choix plus rigoureux.
aux températures cryogéniques qu’à celles des fours industriels, a
notamment fait l’objet de nombreux travaux au cours de la dernière
décennie. Comme en témoignent les analyses développées dans [8]
[53] [54] [56], dont ce qui suit est directement inspiré, la compré-
hension et la modélisation de ce mode de transfert en milieu poreux
sont néanmoins encore bien peu satisfaisantes.
q r ( s, ∆ ) = ∞
0 Ω = 4π
LΩ υ ( s , ∆ , t ) ∆ d Ω d υ (31)
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luminance. Cette grandeur est, en principe, accessible par résolution et se présente en couche d’épaisseur uniforme (modèle du mur
de l’équation du transfert radiatif prenant en compte, dans le bilan semi-transparent).
d’énergie au sein du VER, les processus d’émission thermique, Dans ces conditions et pour cette géométrie, la densité totale de
d’absorption thermique et de diffusion sans changement de fré- flux de rayonnement dans la direction Oz perpendiculaire à la couche
quence [55]. s’exprime par :
Si l’équilibre thermique local est réalisé, et pour un milieu 4 σ d ( n2 T 4 )
considéré comme isotrope, l’équation de transfert s’écrit : q r ( z ) = – ------------- ------------------------- (33)
3 βR dz
∞
0
1 dL Ω υ ( s, ∆ ) 0 –1 1 dL υ ( T )
- + LΩ υ ( s , ∆ ) = ( 1 – ωυ ) L υ [ T ( s ) ]
--------- ---------------------------------- avec β = - dυ ,
------- ----------------------
βυ ds R
υ=0 β υ dL 0 ( T )
(32)
ωυ
+ -------- P υ ( ∆ ′ → ∆ ) L Ω′ υ ( s , ∆ ′ ) d Ω′ n 2σT 4
4 π Ω′ = 4 π L0 (T ) = --------------------- .
π
avec βυ = χ υ + συ , À condition de supposer que l’indice de réfraction n est indé-
συ pendant de la fréquence υ (et de la direction Ω), L0 (T ) est alors la
ωυ -,
= ------- luminance totale du corps noir, σ étant la constante de
βυ
Stefan-Boltzman [55]. Si de plus, n ne varie pas avec la température
χυ
1 – ωυ = ------- , T dans toute l’épaisseur de la couche, on peut écrire (33) sous une
βυ forme similaire à la loi de Fourier, soit :
συ coefficient de diffusion, dT
q r ( z ) = – λ r --------- (34)
χυ coefficient d’absorption thermique, dz
βυ coefficient d’extinction,
16n 2 σ T 3
ωυ albédo. avec λ r = -------------------------- conductivité thermique de rayonnement, par
0 3 βR
L υ [ T ( s ) ] est la luminance du corps noir telle que :
analogie avec la conductivité thermique de conduction.
0 2h υ3 L’approximation de Rosseland, dont il convient de rappeler qu’elle
L υ [ T ( s ) ] = ------------------------------------------------- n’est correcte que loin des frontières du matériau, c’est-à-dire des
hυ
2
c υ exp --------- – 1
kT parois, justifie donc formellement l’expression du transfert radiatif
sous forme d’une loi de type Fourier.
où c υ est la vitesse de phase du rayonnement dans le milieu Une amélioration de l’approximation de Rosseland, incluant les
considéré. Elle dépend de la fréquence υ (et, aussi, de la direction effets de paroi, a été proposée par Deissler, lorsque la couche de
dans un milieu anisotrope exclu ici) ; elle est par ailleurs liée à l’indice matériau poreux est limitée par des surfaces réfléchissantes,
c0 diffusantes isotropes [54] . Cette approximation dite de
de réfraction n υ puisque n υ = -------, c 0 étant la vitesse des ondes élec- Rosseland-Deissler conduit à exprimer λ r par :
cυ
tromagnétiques dans le vide. 4n 2 σ T 3 H
λ r = ----------------------------------------------------------------
- (35)
1 1 3
P υ ( ∆ ′ → ∆ )dΩ′ ------- + ------- – 1 + ----- β R H
ε1 ε2 4
------------------------------------------------- représente la probabilité que, un faisceau de
4π
rayonnement incident, dans l’angle solide élémentaire dΩ’ centré sur À condition que T 1 – T 2 , différence de température entre les deux
la direction ∆ ′ , soit diffusé dans d Ω centré sur ∆ (P υ s’appelle fonc- parois, soit faible, T est la température moyenne (T 1 + T 2 )/2. ε1 et
tion angulaire de diffusion ou indicatrice de diffusion ). ε 2 , désignent les émissivités des surfaces frontières supposées indé-
pendantes de la fréquence υ, et H l’épaisseur de la couche (on notera
La résolution de l’équation intégro-différentielle (32) nécessite
que lorsque H → ∞, on retrouve l’expression de λ r donnée par
cependant la connaissance des coefficients optiques συ , χυ et β υ de
la fonction de phase P υ et des conditions aux limites thermiques et l’approximation de Rosseland). Comme observé expérimentale-
optiques. La détermination de ces grandeurs en milieu poreux étant ment, [54], l’équation (35) met de surcroît en évidence la dépendance
difficile, cette résolution ne peut donc généralement s’effectuer de λ r avec H, c’est-à-dire l’effet d’épaisseur.
qu’en ayant recours à des hypothèses simplificatrices. Parmi les autres approximations également utilisées pour
résoudre l’équation de transfert radiatif, nous citerons enfin l’appro-
ximation de Schuster-Schwartzchild (modèle à deux flux) [54],
5.2 Solutions approchées de l’équation fondée sur l’hypothèse d’un champ de luminance isotrope dans
chaque hémisphère avant et arrière de la couche. Ce modèle, qui
de transfert radiatif permet de calculer explicitement la densité de flux radiatif en fonc-
tion des coefficients radiatifs ou optiques du milieu poreux a donné
Lorsque le transfert radiatif peut être considéré comme indépen- de bons résultats dans le cas des isolants fibreux à haute
dant des autres modes de transfert de chaleur, des solutions température.
approchées de l’équation (32) peuvent être dégagées en vue de Comme indiqué dans [55], ces différentes approximations ont été
calculer la densité totale de flux de rayonnement q r . C’est utilisées, lorsque le milieu est le siège de couplages rayonnement-
notamment le cas lorsque le matériau poreux est dit optiquement conduction-convection, en vue d’estimer la contribution et l’impor-
épais, c’est-à-dire satisfait l’approximation de Rosseland, soit : tance relatives de chacun de ces modes de transfert d’énergie en
situations réelles.
épaisseur totale de la couche
------------------------------------------------------------------------------------------------- 1
libre parcours moyen des photons
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6. Transfert de chaleur
avec changement de phase
Les phénomènes de changement de phase en milieux poreux
occupent une place importante dans de nombreux domaines :
l’exploitation des gisements d’hydrocarbures, l’isolation thermique,
la géothermie, les transferts entre le sol et l’atmosphère, les échan-
geurs thermiques, le génie chimique... Comme tous les processus
polyphasiques, ils sont d’une grande complexité et sur de nombreux
points, leur connaissance n’est encore que partielle.
En raison de son importance pratique particulière, on ne s’inté-
ressera dans ce qui suit qu’au seul cas du changement de phase
liquide ↔ vapeur (évaporation-condensation), le changement de
phase liquide ↔ solide comparativement moins étudié, n’étant pas
abordé. Le lecteur intéressé par ce dernier thème trouvera quelques
références bibliographiques dans [41].
Figure 20 – Variation de la conductivité thermique effective Le changement de phase liquide ↔ vapeur en milieux poreux a
d’un isolant fibreux avec la masse volumique (T = 24 ° C ;
surtout été étudié en relation avec les problèmes de séchage [60],
de géothermie [61], d’évaporateurs [62] [63], d’environnement
H = 80 mm ; ext = 30,7 m2/kg)
(câbles électriques de forte puissance enterrés, stockage des déchets
radioactifs...). Ce phénomène, qui intervient comme suite à l’évo-
lution des conditions thermodynamiques du ou des fluides saturant
5.3 Exploitation des solutions l’espace des pores, peut être provoqué par des modifications des
approchées : cas des isolants fibreux conditions aux limites sur les frontières du domaine limitant le milieu
poreux (séchage convectif...) ou par des processus internes concer-
L’approximation de Rosseland-Deissler s’est avérée utile à la nant le volume poreux dans son ensemble (chauffage microondes...).
compréhension et à l’interprétation des résultats expérimentaux La situation physique la plus simple, pour illustrer ces phéno-
concernant l’évolution de la conductivité thermique effective de mènes, est celle de la couche poreuse horizontale ou verticale,
couches d’épaisseurs uniformes d’isolants fibreux en fonction de initialement saturée par un liquide (évaporation) ou un gaz
leur masse volumique apparente ρ 0 = ρ s (1 – ε ). En admettant (condensation) limitée par des surfaces perméables ou non
(figures 21, 22 et 23). Ces illustrations, qui correspondent respec-
tivement à une situation de condensation sur plaque verticale
(figure 21), d’évaporation au contact d’une surface imperméable
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Figure 22 – Évaporation due à un chauffage par le bas 6.1 Modes de fixation d’un constituant
à une température au-dessus de la température de saturation. fluide au sein de la matrice poreuse
Les trois régions principales (zone du film vapeur, zone diphasique,
zone liquide) ainsi que les profils de saturation et de température
Deux mécanismes fondamentaux contribuent à fixer un fluide sur
dans ces régions sont représentés (d’après [8])
une matrice poreuse. Il s’agit respectivement de la capillarité et de
l’adsorption [65]. Dans ce dernier cas, les molécules de vapeur sont
surchauffée (cas des échangeurs) (figure 22) et d’évaporation à fixées, sous forme de film, par voie chimique ou physique sur la
partir d’une surface perméable (séchage) (figure 23), mettent en évi- surface interne des pores. Les films moléculaires ainsi formés se
dence la complexité des phénomènes avec, dans la majorité des cas, trouvent alors en équilibre avec la vapeur dans des conditions parfois
l’existence de trois zones : une zone diphasique gaz-liquide très différentes des conditions thermodynamiques classiques, ce qui
( s + + g ) et deux zones monophasiques (s + g) gaz et liquide a pour effet de modifier la pression de vapeur d’équilibre et l’enthal-
( s + ) . La zone diphasique, qui a pour cause principale les effets pie de changement de phase comme indiqué par les équations (47)
dits capillaires, joue un rôle déterminant dans l’évolution des diffé- et (48) (se reporter à [59] [65]).
rents processus de transfert d’énergie et de masse.
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Comme pour les milieux poreux saturés par une phase fluide avec pc ( ω , T ) ,
unique (cf. § 3.3), différents modèles géométriques et statistiques ont ψ succion ;
été proposés pour évaluer λ*. Les plus courants, [57] [58] [77] sont
— équation de Clausius-Clapeyron (expression de l’enthalpie
rappelés dans le tableau 6 étant bien entendu, ici encore, que seule
la détermination expérimentale permet d’accéder à des valeurs pré- massique de changement de phase en fonction de la pression) :
cises de cette grandeur.
R d [ ln ( p v p v S ) ]
∆h v = – ---------- ---------------------------------------- (47)
■ Pour l’obtention d’un système fermé d’équations, les relations Mv d(1T )
suivantes sont utilisées.
● Bilan de quantité de mouvement (équations de Darcy
avec p vS pression de vapeur à saturation ;
généralisées) : — équation de l’isotherme de sorption Φ ( ω , T ) qui relie la masse
de constituant fixé par adsorption sur la matrice solide en fonction
k
U = – -------- ⋅ ( ∇ p – ρ g ) (42) de sa pression de vapeur :
µ
p v = p vS ( T )Φ ( ω , T ) (48)
kg dans le domaine de la condensation capillaire [59], cette équation
U g = – -------- ⋅ ( ∇ p g – ρ g g ) (43)
µg s’explicite comme suit :
pc Mv
avec k et k g tenseurs des perméabilités effectives respective- p v = p vS ( T )exp – ---------------- (49)
ment liquide et gazeuse qui, pour un milieu poreux ρ TR
donné, sont principalement fonction de la satura-
tion (figure 25), — capacité thermique volumique équivalente :
µ et µ g éventuellement fonctions de p , de pg et de T ; ( ρ c p )* = ρ 0 c ps + ω c p + ω g c pg (50)
● Densité de flux de masse due à la diffusion :
ρv
ρg
J v = – ρ g D * ⋅ ∇ -------- (44)
Parallèle ................................................... λ*
//
= ( 1 – ε )λ s + λ θ + ( ε – θ )λ a
θ ε – θ
Série ........................................................ λ*
⊥ = 1 -------------
1–ε
λ s λ λ
+ ------- + ---------------
a
θ (1 – ε) ( ε – θ )
Modèle géométrique.............................. λ* = λ λ s λg
Suivant les références bibliographiques, ces conductivités sont exprimées en fonction de θ (teneur volumique en liquide), de ω (teneur massique en liquide) ou de S (saturation
en liquide). Pour passer d’une expression à l’autre, il convient de se rappeler que :
ρ
θ = -------0 ω = ε S
ρ
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Les équations (42) et (43) communément appelées équations de ● Évolution de la pression gazeuse
Darcy généralisées, décrivent l’écoulement simultané des deux
phases fluides dans l’espace des pores. Initialement proposées ∂p ∂ω ∂T
γ --------- – δ ----------- – ζ --------- = – ∇ ⋅ ( D ω v ⋅ ∇ ω + D T v ⋅ ∇ T + D p a ⋅ ∇ p g ) (53)
comme une extension de la loi de Darcy, ces équations ont été ∂t ∂t ∂t
formellement justifiées [68] [69], sous certaines conditions [57].
Les coefficients qui apparaissent dans ces équations sont, quant
Différents modèles ont été proposés pour estimer, k , k g et D *, à eux, des fonctions de T, de ω et éventuellement de pg .
mais, ici encore, la prédiction précise de ces grandeurs exige géné- Les tenseurs D ω et D T sont respectivement appelés diffusivités
ralement leur détermination expérimentale. Il convient de souligner
en outre que, lorsque la taille des pores n’est pas grande devant le massiques isotherme et non isotherme, D p et D g sont les diffusi-
libre parcours moyen des molécules de la phase gazeuse, des effets vités massiques associées au transfert de masse dû respectivement
de glissement, conduisant à une modification des valeurs de ces au gradient de pression totale de la phase gazeuse et à la gravité.
coefficients, doivent être pris en compte (à titre d’exemple, la taille En milieu homogène et isotrope, ces grandeurs se réduisent
critique des pores en-deçà de laquelle ces effets deviennent signi- évidemment à des scalaires dont les expressions sont données dans
ficatifs, tant sur D * que sur k g est de l’ordre de 10 –7 m lorsque le tableau 7. (0)
la pression de la phase gazeuse est de 103 Pa [8]). En règle générale, le système (51), (52) et (53) doit être résolu
numériquement en raison de sa très forte non-linéarité. Selon les
■ En combinant les équations (37) à (50) et en choisissant la tempé- auteurs, deux stratégies sont employées, suivant que l’on distingue
rature T, la teneur pondérale en liquide ω et la pression de la phase ou non, a priori, les différentes zones monophasiques et diphasiques.
gazeuse p g , comme variables indépendantes, le système précédent
se réduit aux trois équations aux dérivées partielles non ■ Conditions aux limites : remarques sur les coefficients
linéaires couplées suivantes [70]. de transferts interfaciaux
● Bilan de masse L’exploitation du modèle précédent est évidemment associée à un
jeu de conditions aux limites. Si celles-ci ne posent pas de problème
∂ω ∂ω ∂T particulier lorsque la surface limitant le milieu poreux est une surface
----------- + α ----------- + ξ --------- imperméable, il n’est pas de même lorsqu’il s’agit de conditions à
∂t ∂t ∂t
imposer à l’interface entre un milieu poreux et un écoulement
tion fréquemment rencontrée en séchage). Généralement, ces
D ω ∇ ω D T ⋅ ∇T D p ⋅ ∇ pg D g ⋅ ∇z
= ∇⋅ + + + (51) conditions aux limites traduisant les bilans de masse et d’énergie
(b) (c) (d) (e) sur l’interface sont exprimées au moyen de coefficients de transferts
interfaciaux par des relations du type :
∂ω v
avec (a) taux de variation de la masse de vapeur ------------ e = K (ρ∞ – ρsu)
exprimée en équivalent liquide, ∂t
ϕ = h (T∞ – Tsu)
(b) et (c)
densités de fl u x massique totales
(liquide + vapeur) dues aux gradients de pression avec K et h coefficients de transfert, respectivement massique
capillaire, de pression partielle de vapeur et de et thermique, sur l’interface,
pression totale,
e et ϕ densités de flux respectivement massique et ther-
(d) et (e) densités de flux massique totales dues au gradient mique, dans l’écoulement externe sur l’interface,
de pression dans la phase gazeuse et à la force de
T ∞ et ρ∞ température et masse volumique de la vapeur
gravité.
dans l’écoulement convectif externe,
● Bilan d’énergie
T su et ρsu température et masse volumique de la vapeur sur
∂T l’interface du milieu poreux dans l’écoulement
( ρ c p )* --------- = ∇ ⋅ ( λ* ⋅ ∇T )
∂t externe.
Sur l’interface, les coefficients de transfert peuvent être locaux ou
+ ρ c p ( D ω ⋅ ∇ ω + D T ⋅ ∇ T + D p ⋅ ∇ p g + D g ⋅ ∇ z ) ⋅ ∇ t moyens. Ils s’expriment généralement en nombre de Nusselt
( Nu = hλ ) ou de Sherwood ( Sh = K ) interfacial, avec dis-
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Tableau 7 – Propriétés de transfert effectives [coefficients des équations (51), (52) et (53)]
k ρ g
D g = ----------------
-
ρ0 ν
1 k 1 kg ρv ρg ∂ ρv
D p = D p + D pv avec D p = ------- -------
ρ0 ν
et D pv = ------- ------- ------- + D * -------- ----------- -------
ρ0 νg ρg ρ0 ∂ pg ρg
k g ∂ψ ρ ρg ∂ ρv
D T = D T + D T v avec
D T = ----------- --------- -------
ν ∂ T ρ0
et D T v = D * -------- --------- --------
ρ0 ∂ T ρg
k g ∂ψ ρg ∂ ρv
D ω = D ω + D ω v avec
D ω = ----------- -----------
ν ∂ω et D ω v = D * -------- ------------ --------
ρ 0 ∂ω ρ g
λ* ( T, ω ) (cf. tableau 6)
ρv
ρ k ρ
∂ ------
ρ 1 kg
1 v g g g
D pa = ------- 1 – ------ -------- – D * -------- ------------------ ; D p g = ------- -------
ρ0 ρg νg ρ0 ∂ pg ρ0 νg
ρg ρg
( ρ c p )* = ρ 0 ( c ps + c p ω + c pg ω g ) avec ω g = -------- ε – -------- ω
ρ0 ρ
ρ0
D ω v ε – -------- ω
ρ ρv Ma ρ0 ρ0
∂ pv ρ0
Ma
pg ρ ρ 0 RT ρ ρ 0 RT
α = -------------------------------------------- – -------- ; γ = ---------------- ε – -------- ω ; δ = ---------------- ε – -------- ω
ρ ------------ + ---------------------------------------- ( p g – p v )
∂ω ρ0
D * --------------------
pg – pv
ρ ε – -------- ω
ρ
ρ0 ∂ pv ρ0 ρ0 1 ρv
-----------
- + -------------------- ; ξ = -------- ε – -------- ω
-----------------------------------
pg – pv
ρ
Ma DT v
ζ = ---------------
- ε – -------- ω - – ------ --------
ρ 0 RT ρ ∂T T ρ p g T ρ 0
D * ------------------------
pg – pv S
Légendes : c pg , c p , c p s capacités thermiques massiques à pression constante du gaz, du liquide ou du solide
D *diffusivité massique effective de la vapeur au sein du milieu poreux
Dg diffusivité massique associée au transfert de masse dû à la gravité
Dp diffusivité massique associée au transfert de masse dû au gradient de pression totale de la phase gazeuse
DT diffusivité massique non isotherme
Dω diffusivité massique isotherme
g accélération due à la pesanteur
k g , k perméabilité effective du gaz ou du liquide
M a masse molaire de l’air
p g , p v pression de gaz ou de la vapeur
R constante molaire des gaz
T température thermodynamique
ε porosité accessible
λ* conductivité thermique effective
ν g , ν viscosité cinématique du gaz ou du liquide
ρ0 masse volumique apparente du milieu poreux
ρ g , ρ , ρ v masse volumique du gaz, du liquide ou de la vapeur d’eau
(ρcp )* capacité thermique volumique équivalente
ψ succion
ω g , ω teneur massique en gaz ou en liquide
En fait, il n’existe pour l’instant, aucune théorie établie permettant travers l’étude de situations physiques particulières. Les cas de réfé-
de prédire l’évolution des coefficients interfaciaux. Ce problème fait rence, qui ont donc été choisis dans cette perspective, correspondent
donc actuellement l’objet de recherches, qui ne relèvent pas typi- en général à des géométries simples, de milieux poreux homogènes
quement du sujet traité ici et, de ce fait, ne sont pas abordées [74]. et isotropes, dans lesquelles les transferts sont unidirectionnels et
à deux types principaux de conditions thermodynamiques (tempé-
ratures moyennes d’évolution des phénomènes inférieures ou supé-
rieures aux conditions de saturation à la pression atmosphérique)
6.3 Évaluation des modèles permettant de privilégier respectivement les processus diffusifs ou
convectifs.
En raison du caractère fortement non linéaire et couplé des équa-
tions, la validation du modèle (51), (52) et (53) ne peut se faire qu’à
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contrôlés par le nombre de Bond (rapport entre les forces de gravité 6.3.2.2 Étude de l’évaporation
et de capillarité) dont l’influence a été systématiquement analysée
La configuration fondamentale la plus étudiée (figure 22 )
[8] :
concerne une couche poreuse horizontale initialement saturée par
g ( ρ – ρ g )k une phase liquide, limitée en z = 0 par une surface imperméable
Bo = -------------------------------
-
εσ chauffée à des températures supérieures à la température de
saturation (configuration typiquement représentative de certaines
avec k perméabilité intrinsèque, parois d’échangeurs).
ε porosité, Suivant l’intensité du flux de chaleur à évacuer, la distribution des
σ tension superficielle. phases au sein du revêtement poreux se caractérise, en situation
La figure 31 relative au transfert de chaleur dû au processus de 1D, par l’existence d’une ou de différentes zones d’extension variable
condensation sur la plaque froide, établit la comparaison entre les (figure 22):
résultats expérimentaux et les prédictions théoriques issues de dif- — une zone vapeur, d’épaisseur δg , qui n’est observée que
férentes hypothèses de calcul : existence ou non d’une zone dipha- lorsque la densité de flux thermique ϕ à évacuer devient supérieure
sique, conditions de raccordement entre zones [82]. Ces résultats, à une valeur critique notée ϕ cr ;
exprimés : — une zone diphasique, d’épaisseur δ g , dans laquelle la
hz saturation S croît de façon monotone avec z (lorsque ϕ < ϕ cr , δg = 0
— en nombre de Nusselt local Nu*z = ---------
λ*
et la zone diphasique s’étend de z = 0 jusqu’à la zone de
kz ( ρ – ρ g )g ( ρ c p )* condensation) ;
— en nombre de Rayleigh local, Ra*z = -------------------------------------------------------
ν λ* — une zone saturée en liquide au-dessus de la zone de conden-
( c p ) ( T ∞ – T p ) sation : cette zone n’est évidemment observée, dans le milieu
— en nombre de Jacob Ja = ---------------------------------------- poreux, que si l’extension cumulée des zones vapeur et diphasique :
∆h v δ g + δ g , est inférieure à l’épaisseur du revêtement.
confirment assez bien les prévisions du modèle, compte tenu des Dans chacune des zones monophasiques vapeur et liquide, les
difficultés d’expérimentation et de mesure en la matière. La figure 32 saturations en liquide sont éventuellement différentes de 1 et
illustre quant à elle, les variations d’épaisseur du film liquide respectivement bornées par les saturations irréductibles en liquide
condensé, en fonction du nombre de Jacob et de la taille d des billes et en gaz : S ir S S irg .
formant le milieu poreux à z = Cte. On note, en particulier, que Dans la zone diphasique, la vapeur provenant de la zone d’éva-
l’épaisseur du film augmente lorsque la perméabilité du milieu poration se déplace vers le haut sous l’influence des forces de
diminue, c’est-à-dire lorsque d diminue, résultat mettant explicite- gravité, tandis que le liquide, provenant de la zone de condensation,
ment en évidence le rôle de la capillarité. s’écoule vers le bas par gravité et capillarité. En régime permanent,
la densité de flux de chaleur ϕ arrivant sur la surface imperméable
est ainsi extraite par le liquide au terme d’un processus de
vaporisation-condensation.
■ L’étude de ce problème a fait l’objet de quelques travaux
théoriques, numériques et expérimentaux visant aussi bien à valider
le système d’équations qu’à analyser différents aspects de la phéno-
ménologie (densité du flux critique contrôlant la formation du film de
vapeur, développement des différentes zones en régime transitoire,
extension de ces zones en régime permanent, stabilité de la
stratification) [83] [84]. Les résultats acquis au terme de comparai-
sons, entre simulations expérimentale et numérique d’un processus
d’ébullition unidirectionnel, conduisent à une confirmation qualitati-
vement satisfaisante de la modélisation retenue. L’analyse théorique
[83] fournit de surcroît les expressions permettant d’estimer, d’une
part, la densité de flux thermique critique ϕ cr , entraînant la formation
du film de vapeur sur la paroi chaude, d’autre part, l’épaisseur de la
zone diphasique δ g lorsque ϕ devient supérieur à ϕ cr :
k ∆h v ( ρ – ρ g )g ν 14 – 4
ϕ cr = --------------------------------------------
νg
- 1 + -------
νg
dp
-----------c
δ g = 0
1 dS
-------------------------------------------------------------------------------------------------- d S
ϕ νg ν
– ---------------- ------------------------ - + ------- σ ( ρ g – ρ )
k ∆ hv ( 1 – S )3 S3
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La valeur 0,303, portée en abscisse, correspond à la densité de flux ■ Il existe d’autres classes de problèmes de changement de phases
thermique critique pour les conditions expérimentales choisies. Un où, contrairement aux cas précédents, le milieu poreux est ouvert
exemple d’application de ces résultats est donné dans [8], pour le sur ces deux faces et traversé par un fluide subissant un change-
cas de revêtements poreux de faible épaisseur. On trouve égale- ment de phase complet durant son écoulement à travers le
ment dans cet ouvrage l’analyse de situations plus complexes cor- milieu [8]. Ces situations sont illustrées sur la figure 34. Elles cor-
respondant aux cas où soit l’épaisseur du revêtement est inférieure respondent respectivement au refroidissement par transpiration
à l’extension des zones vapeur et diphasique, soit la couche (figure 34a ) et au déplacement d’un liquide par injection de sa
poreuse horizontale est chauffée par le haut. L’étude de l’évapora- vapeur (figure 34b ).
tion dans des systèmes unidirectionnels (cylindres) inclinés avec Dans le premier cas, l’échauffement de la partie supérieure
chauffage par le haut ou par le bas est également discutée entraîne une vaporisation du liquide injecté dans le matériau à la
dans [83]. température T 0 < T S ; la consommation d’énergie, due au change-
ment de phase dans la zone d’évaporation, contribue à limiter
l’échauffement de la partie inférieure à la température de satura-
tion TS , alors que dans la zone vapeur δg , la température évolue
de T S à T 0 . Dans le second cas, l’injection de vapeur à T g > T S
entraîne simultanément sa condensation à T S avec déplacement et
échauffement du liquide. Ces situations sont, ici encore,
caractérisées par l’existence des trois zones : monophasiques
liquide et gaz, et diphasique dans la matrice solide. Leur analyse
peut s’avérer parfois délicate en raison des problèmes de
stabilité [86] des interfaces. C’est notamment le cas lors de l’injec-
tion de vapeur avec condensation et déplacement du liquide [85].
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7. Conclusion
Bien que l’étude des transferts de chaleur en milieu poreux soit
encore en pleine évolution [87], l’ingénieur dispose, dès à présent,
d’un ensemble de connaissances (résultats et modèles) permettant
des prédictions satisfaisantes pour un grand nombre de problèmes.
Il s’agit principalement des connaissances acquises sur les transferts
conductifs et convectifs incluant éventuellement certains phéno-
mènes de changement de phase dans les milieux poreux homo-
gènes. Le transfert radiatif a été comparativement moins étudié, en
Figure 35 – Profils de pression, de température et de teneur dépit des développements récents, offrant quelques perspectives
en eau moyenne au sein de la plaque de béton séchée raisonnables de modélisation [8] [54]. Aussi bien du point de vue
à haute température (d’après [80]) théorique qu’expérimental, l’exploitation de ces connaissances se
heurte cependant encore, non seulement aux difficultés de déter-
mination des propriétés de transfert effectives et des coefficients
En présence d’incondensables, c’est-à-dire lorsque la phase optiques, mais également aux difficultés associées à la mesure locale
gazeuse n’est pas constituée uniquement de la vapeur de l’espèce d’un grand nombre de variables d’état.
subissant le changement de phase (exemple : vapeur d’eau + air ;
vapeur d’eau + azote, etc.), il est nécessaire de prendre en compte,
dans l’expression de la densité de flux thermique de vapeur, non
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