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Appendicite aigue
I- Introduction :
- La plus fréquente des urgences abdominales.
- Les erreurs diagnostiques sont présentes dans environ 20 à 30 % des cas.
- Caractérisé par :
1- Polymorphisme clinique ;
2- Absence de parallélisme anatomo-clinique ;
3- Impossibilité d’établir un pronostic.
II- Définition : Inflammation aigue de l’appendice iléo-caecal.
III- Intérêt:
- Fréquence : élevée (55 à 66 % des abdomens aigus) ;
- Diagnostic : difficile, essentiellement clinique ;
- Traitement : uniquement chirurgical, en urgence (Appendicectomie) ; Le choix de la voie d’abord (laparotomie
ou cœlioscopie) reste encore controversé.
- Pronostic : . Mortalité globale très faible.
. En général bon si traitement précoce.
IV- Rappel anatomique :
- Appendice ilio-caecal est une formation vermiculaire, d’un calibre de 4 à 8mm, d’une longueur de 8 à 10 cm mais
variant entre 2,5 cm et 20 cm ou davantage.
- Sa base est implantée sur le bas-fond cæcal, au point de convergence des trois bandelettes, soit à 2 à 3cm cm
environ de la valvule iléocæcale.
- Rapports : - En dehors: la face interne du cæcum.
- En dedans: les anses grêles.
- En avant : anses intestinales + paroi abdominale.
- En arrière : vaisseaux iliaques externes.
- Variations de la taille :
- Élargissements de la base d’implantation chez le nouveau-né donnant un aspect pyramidal,
- Appendice plus large que long,
- hypoplasie ou agénésie de l’appendice,
- Duplication (0,004%) voire triplication de l’appendice ou existence de diverticules congénitaux de l’appendice
(1%).
- Variation de position: Secondaire :
Soit à une migration anormale du caecum lors de sa rotation embryologique :
o appendice sous hépatique : 5%
o appendice pelvien : 20 à 40% chez la femme et 15% chez l’homme,
o situs inversus voire appendice dans la FIG ;
Soit à la variation de la direction de l’appendice/caecum :
1- 65% appendice latéro-caecal (interne ou externe) ;
2- 1% appendice mésocoeliaque (sus ou sous iléal) ;
3- 5% appendice pelvien ;
4- 25% appendice rétro-caecal (intra ou extra péritonéal).
- Les vaisseaux sanguins et lymphatiques parviennent à l’appendice et le quittent par le méso-appendice.
* L’artère appendiculaire, branche de l’iléo-cæco-colo-appendiculaire, est parfois doublée chez la femme par
une artériole en provenance de l’artère ovarienne.
* La veine appendiculaire se draine dans la veine mésentérique supérieure à travers l’iléo-colique.
* Le premier relais lymphatique ganglionnaire peut se trouver n’importe où le long de la chaîne iléo-colique.
- Histologie
La paroi de l’appendice est constituée de dehors en dedans par :
. Une séreuse péritonéale,
. Une musculeuse : longitudinale externe, circulaire interne.
. Une sous muqueuse, renfermant des organes lymphoïdes.
. Une muqueuse.
V- Epidémiologie :
- Rare avant 3 ans.
- Pic de fréquence entre 10 et 20 ans.
2015 Dr S. BENMAHFOUD - Résident en Chirurgie
2016 Service de Chirurgie générale, oncologique et transplantation hépatique « A », Pr. BENTABAK, CPMC, Alger
- Les signes pariétaux sont moins francs, parfois absents, remplacés par un tableau sub-occlusif.
- Les signes généraux de gravité.
L’enfant :
- Crises moins typiques : Douleur + nausée ou malaise général.
- Pas de fièvre, pas d’hyperleucocytose.
* Forme suraigüe toxique :
- souvent provoquée par une crise négligée et refroidie sous antibiothérapie.
- signes généraux prédominants avec choc septique sévère.
- l’évolution se fait vers la septicémie à bacille Gram négatifs et l’hépato-néphrite.
Appendicite et cancer.
Appendicite et maladie de CROHN (poussées iléite terminale).
Formes graves :
Les péritonites primitives appendiculaires :
.Une péritonite peut inaugurer l’histoire appendiculaire.
.L’évolution spontanée se fait vers la mort en quelques jours.
La toxémie appendiculaire :
.Rare chez l’adulte, elle s’observe surtout chez l’enfant.
.En l’absence de traitement, l’évolution se fait vers la mort en 24 à 36 heures, souvent dans un tableau d’hémorragies
diffuses, ou encore accompagné d’une anurie ou d’un ictère intense.
X- Diagnostic différentiel :
* Enfant de moins de 3 ans : Invagination intestinale aiguë.
* Enfant entre 3 et 12 ans :
- Adénolymphite mésentérique :
Cause la plus fréquente de syndrome pseudo-appendiculaire,
Certains éléments cliniques orientent le diagnostic :
- antécédents récents de rhino-pharyngite ;
- température > 39° ;
- leucocytose variable dans le temps ;
- Les infections urinaire.
- Une pneumopathie aiguë de la base droite.
- Une gastro-entérite aiguë fébrile.
- Une diverticulite de Meckel.
- Les maladies infectieuses et /ou éruptives : hépatites aiguës, méningites, purpura rhumatoïde.
- Leucémie aigues
* Enfant de plus de 12 ans : surtout chez la jeune fille :
Endométriose, salpingite, l’ovulation.
* L’adulte :
Affections médicales :
- Colique néphrétique ;
- Pneumopathie de la base droite ;
- Fièvre typhoïde ;
- Hépatite virale en phase pré-ictérique.
Affections gynécologiques :
- Une salpingite :
. Antécédent gynécologiques ;
. Leucorrhée ;
. Douleurs à la mobilisation utérine ;
- Torsion de kyste de l’ovaire : douleur latéro-utérine au TV et / ou TR ;
- GEU :
. Troubles du cycle ;
. Masse latéro-utérine au TV ;
. Dosage du taux de prolans ;
Autres affections digestives :
- Perforation d’ulcère au début ;
- Tuberculose iléo-caecale ;
- Maladie de Crohn ;
- Diarrhée chronique ;
2015 Dr S. BENMAHFOUD - Résident en Chirurgie
2016 Service de Chirurgie générale, oncologique et transplantation hépatique « A », Pr. BENTABAK, CPMC, Alger
1- Plastron appendiculaire:
*C’est la diffusion lente de l’inflammation au niveau des séreuses environnantes.
*Clinique :
- Douleur persistante de FID
- Fièvre à 39 oC,.
- Palpation : Empâtement mal limitée de la FID, douloureux à la pression, mat à la percussion.
* Paraclinique :
Échographie et surtout TDM : image en « cocarde », avec stercolithe intra-appendiculaire et infiltration de la
graisse péri-appendiculaire.
L’évolution de ce plastron est variable : - Régression lente est possible.
- Constitution d’un abcès appendiculaire.
2- Abcès appendiculaire (péritonite localisée) :
* 3 signes doivent y faire penser:
1-Douleur vive et pulsatile de la FID, entraînant l’insomnie.
2-Fièvre oscillante souvent supérieure à 39°C.
3-Masse douloureuse, bien limitée et fluctuante dans la FID.
Leucocytose > 15000/mm3.
L’imagerie confirme le diagnostic (échographie + TDM).
Peut se rompre, et donner une péritonite aigue généralisée.
3- Péritonite généralisée : Urgence médicale absolue !
- Douleur: soudaine, violente, en « coup de poignard » débutant dans la FID, pour atteindre rapidement tout
l’abdomen.
- Contracture de la paroi : tonique, permanente, douloureuse, invincible, initialement localisée en FID, se
généralise à tout l’abdomen.
- Touchers pelviens: douleur vive au Douglas.
*Imagerie: absence de pneumopéritoine, épanchement péritonéal.
XII- Traitement :
A.Butes :
- réaliser l’appendicectomie,
- traiter les lésions associées,
- éviter les complications.
B. Methodes :
1- Traitement médical :
- Le patient est laissé à jeun ;
- Une réhydratation intraveineuse ;
- Sonde nasogastrique et aspiration en cas d’iléus ;
- Les traitements antipyrétiques, antalgiques et la prévention thrombo-phlébitique ;
- Antibioprophylaxie (C2G en priorité), Allergie : Nitroimidazole + aminoside.
Appendicite compliquée : elle doit être poursuivie 48 heures voire 05 jours.
- Antibiotiques : des premières études récentes ont montré l’efficacité de l’antibiothérapie
isolée dans le traitement de l’appendicite non compliquée avec toutefois un taux très élevé
de récidives,
2- Traitement chirurgical :
2-2. Les techniques opératoires :
2015 Dr S. BENMAHFOUD - Résident en Chirurgie
2016 Service de Chirurgie générale, oncologique et transplantation hépatique « A », Pr. BENTABAK, CPMC, Alger
Tardives :
- Occlusion intestinale ;
- Eventration ;
- Stérilité chez la femme.
Le syndrome du 5ème jour :
1- des douleurs de la FID ;
2- Arrêt des matières et des gaz ;
3- Hyperthermie et
4- Sensibilité à la palpation de l’abdomen.
Il correspond à une contamination du péritoine par le moignon appendiculaire.
3- Mortalité :
Entre 0,1 et 0,25%.
Dépend de l’existence d’une perforation appendiculaire et de l’âge du patient.
Références :
1. Bennani A. Appendicites aigues. Service universitaire de chirurgie viscérale & oncologique. Hôpital Bologhine
Ibn-Ziri. El Hammamet, Alger. 2015-2016.
2. Zeitoun J.D, Lefevre J. Chryssostalis A. Hépato-gastro-entérologie - chirurgie viscérale. ECN (Série KB).
Editions Varnazobres-Grego.2012.
3. Haute autorité de santé. Appendicectomie. Nov 2012.
4. Louis Gabriel L. Philippe D. Le diagnostic de l’appendicite aiguë par l’omnipraticien. Le clinicien. 2012.
5. CDU-HGE. Abrégé d’hépato-gastro-entrologie. Editions Elsevier-Masson, 2ème édition. Octobre 2012.
6. FMC. Appendicite aigue : Signes cliniques et biologiques. Mars 2015.
7. MOUTEI H. Guide pratique des urgences chirurgicales viscérales.2013.