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SDIS 78 Certificat Prévention Les I.C.P.E.

/ Les liquides inflammables et leurs dépôts

LES I.C.P.E. / Les liquides Inflammables et leurs dépôts

SOMMAIRE

Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement

I- GENERALITES
1 - Définition
2 - Historique
3 - Rappel de quelques accidents majeurs

II - CLASSIFICATION
1 - Classement
2 - Nomenclature

III - LES PLANS


1 – Le Plan d’Opération Interne (POI)
2 – Le Plan Particulier d’Intervention (PPI)

Les liquides inflammables

I- DEFINITION

II - PROPRIETES PHYSIQUES

III - CLASSIFICTION

Les dépôts de liquides inflammables

I- DEPOTS DANS LES ERP

II - DEPOTS DANS LES HABITATIONS

III - DEPOTS DANS LES IGH

IV - DEPOTS DANS LES PARCS DE STATIONNEMENT COUVERT

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Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement

I - GENERALITES

1°) Définition

Les installations classées sont des établissements ou des parties


d'établissements industriels pour la plupart fixes ou temporaires, mais non mobiles, qui
sont régis par la l’article L 511-1 du Code de l’environnement (reprenant les
dispositions de la loi du 19 juillet 1976), pour les nuisances qu'elles apportent à
l'environnement.

Les nuisances sont des dangers et inconvénients qui menacent les tiers au
sens large.

On dénombre : l’incendie et l’explosion


 la pollution de l'air, des eaux et du sol,
 les bruits,
 la contamination par les mouches, insectes, ...,
 la corrosivité,
 la radioactivité.

2°) Historique

La réglementation, appliquée en 1810 par l'empereur Napoléon 1er à


quelques artisanats parisiens nauséabonds, constitue le premier maillon de la
réglementation environnementale adaptée au monde industriel.

En 1917, la loi "relative aux établissements dangereux, incommodes ou


insalubres" pose certains des principes fondamentaux encore en vigueur :
 autorisation de l'administration avant la construction de
l'établissement,
 consultation de la population riveraine au cours de l'enquête
préalable.

La liste des installations soumise à cette loi est redéfinie le 20 mai 1953. La
nomenclature des installations classées (c'est le nom de cette liste) est l'ancêtre de celle
d'aujourd'hui.

Après le terrible accident de FEYSIN (4 janvier 1966 - 16 morts et 63


blessés), une nouvelle loi "relative aux installations classées pour la protection de
l'environnement", en date du 19 juillet 1976 reprend l'esprit de celle de 1917. Toutefois,
elle introduit 3 notions fondamentales qui sont les piliers du concept français dans le
domaine :
 le mot "installation" en le distinguant nettement des mots courants
"usine" ou "établissement", signifiant stockage ou activité inclus ou non
dans une exploitation,

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 le système de double seuil : déclaration / autorisation


 le tandem étude des dangers / étude d'impact.

3°) Rappel de quelques accidents majeurs

SEVESO, le 10 juillet 1976, en Italie, dans la banlieue de Milan :


l'emballement d'une synthèse chimique au sein d'un réacteur d'une usine pharmaceutique
du groupe HOFFMANN-LAROCHE, provoque l'émission d'un nuage toxique de dioxine
qui contaminera plus de 1 800 hectares. 220 000 personnes sont évacuées. Bien que
largement médiatisé et à l'origine de la prise de conscience européenne du risque
industriel majeur, cet accident n'aura pas fait de victimes directes. Par contre, de
nombreuses interruptions "préventives" de grossesses auront lieu ainsi qu'un abattage
massif d'animaux.

LOS ALFAQUES, le 11 juillet 1978, en Espagne : un camion citerne de 17


tonnes de propylène liquéfié sous pression, trop rempli en Europe du Nord, explose à
proximité d'un camping et provoque la mort de 216 personnes.

MEXICO, le jeudi 19 novembre 1984 : le centre emplisseur de bouteilles de


butane/propane est l'objet d'une fuite qui après inflammation provoquera 19 BLEVES
consécutifs, initialement perçus par le commandant de bord d'un Boeing comme une
attaque nucléaire. (BLEVE = Boiling liquid expanding vapor explosion). On comptera 20
000 personnes évacuées et les morts seront estimés dans cette banlieue populaire entre
500 et 2 000.

BHOPAL, dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, en Inde : l'arrivée d'eau


dans un réservoir d'isocyanate de méthyle lors de la synthèse de pesticides, provoque une
explosion suivie de la formation d'un nuage toxique. C'est à l'heure actuelle, l'accident
industriel le plus meurtrier : environ 3 000 morts et 50 000 blessés.

ACHA OUFA, le 3 juin 1989 en Oural : un nuage de gaz inflammable est


allumé à plus de 1,3 km de la fuite sur le gazoduc, par deux trains de voyageurs qui se
croisent : 645 morts et 706 blessés.

AZF TOULOUSE, le 21 septembre 2001 : explosion d’un stockage de


nitrate d’ammonium d’une usine de fabrication de fertilisants azotés destinés à
l'agriculture. Plus de 27 000 bâtiments seront sinistrés voir totalement détruits. Bilan : 30
morts, 2500 blessés.

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II - CLASSIFICATION

1°) Classement

Le Code de l’environnement distingue deux classes au sein des installations


industrielles d'où leur nom d'installations classées, suivant les dangers ou la gravité des
inconvénients inhérents à leur exploitation :
 les unes sont soumises à Autorisation (classe A),
 les autres à simple Déclaration (classe D).

Les installations dont l'importance n'atteint pas le seuil de classement, ne sont


pas classées.
Les établissements soumis à autorisation comportent des installations qui
présentent de graves dangers ou inconvénients pour les tiers. Ces installations font l'objet de
mesures spéciales contenues dans un arrêté préfectoral d'autorisation.

Les établissements soumis à déclaration comportent des installations qui


présentent des dangers moindres et qui doivent respecter les prescriptions générales édictées
par le Préfet en vue d'assurer dans le département la protection des intérêts visés à l'article 1 er
de la loi (arrêtés types nationaux, éventuellement modifiés au niveau du département).

2°) Nomenclature

Depuis le décret du 7 juillet 1992 portant refonte de la nomenclature, les


installations peuvent ainsi relever de la réglementation ICPE par 2 voies d’entrée :

- soit en fonction des substances qu’elles renferment,


- soit en fonction de la branche d’activité à laquelle elles se rattachent.

III – LES PLANS

1°) Le Plan d’Opération Interne (POI)

1.1 - Définition
Il définit l'organisation des secours et de l'intervention en cas
d'accident, et vise à protéger les personnels, les populations et
l'environnement immédiat, ainsi qu'à remettre l'installation dans un état de
sûreté le moins dégradé possible.

1.2 - Elaboration
Il est établi par l'exploitant et sous sa responsabilité, à partir des
scénarii d'accidents analysés dans une étude de dangers.

1.3 - Déclenchement
Le déclenchement du Plan d’Opération Interne est du ressort de
l'industriel.

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2°) Le Plan Particulier d’Intervention (PPI)

2.1 - Définition
Il définit l'organisation des secours et de l'intervention et vise à
sauvegarder les populations et l'environnement, pour un accident pouvant
avoir des conséquences à l'extérieur de l'établissement.

2.2 - Elaboration
Il est établi par le Préfet sur la base de l'étude des dangers et du P.O.I
réalisés par le ou les exploitants concernés, et avec leur assistance
technique.

2.3 - Déclenchement
Le déclenchement du Plan Particulier d’Intervention est du ressort du
Préfet.
Lors de la mise en place du Plan Particulier d’Intervention, le Préfet prend
la direction des secours, l'exploitant continuant d'agir au sein de son
établissement en étroite liaison avec ce dernier.

Les Liquides Inflammables

1°) Définition :

On appelle "liquides inflammables" tous les hydrocarbures et autres liquides,


soit purs, soit formant des mélanges, solutions ou suspensions, émettant des vapeurs
susceptibles de s'allumer momentanément en présence d'une flamme dans des conditions
normalisées, à une température minimum dite "Point d’Eclair" (P.E.).

2°) Propriétés physiques des liquides inflammables

Le Point d’Eclair: température, positive ou négative, à laquelle un liquide


inflammable émet suffisamment de vapeurs pour que, à l’approche d’une flamme pilote, il y
ai un éclair (flash).
Un mélange détonnant est réalisé, mais la quantité de vapeurs est insuffisante pour que la
combustion puisse continuer d’elle-même.

Le Point d’inflammation: température à partir de laquelle le liquide émet des


vapeurs en quantité suffisante pour que la combustion une fois amorcée puisse continuer
d’elle-même au moins 5 secondes.
Cette température est légèrement supérieure au point d’éclair (1 à 5° suivant les produits).

Le Point d’auto-inflammation: température à partir de laquelle les vapeurs


s’enflamment spontanément. La combustion s’amorce d’elle-même.

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Les limites d’explosivité : Les vapeurs inflammables mélangées à l'air ne sont


explosives que dans un domaine de concentration défini par les limites inférieures et
supérieures d'explosivité. Ces limites s'expriment en pourcentage de volume des vapeurs
inflammables dans l'air.

La densité de vapeur: La majeure partie des liquides inflammables émettent des


vapeurs plus denses que l'air. Elles sont donc susceptibles de ramper au sol et de rencontrer
un point d'inflammation à des distances parfois grandes du point d'émission.

3°) Classification des liquides inflammables

La législation sur les "Installations Classées" répartit en quatre familles les


liquides inflammables :

 Les liquides extrêmement inflammables


Oxyde d'éthyle et tous les liquides dont le point éclair est inférieur à
0°C et dont la pression de vapeur à 35°c est supérieure à 105 pascales.

 Les liquides inflammables de la 1ère catégorie


Tous les liquides dont le point éclair est inférieur à 55°C et qui ne
répondent pas à la définition des liquides extrêmement inflammables.

 Les liquides inflammables de la 2ème catégorie


Tous les liquides dont le point éclair est supérieur ou égal à 55°C et
inférieur à 100°C sauf les fuels lourds.

 Les liquides peu inflammables


Les fuels (ou mazout) lourds tels qu'ils sont définis par les
spécifications administratives.

Si des liquides inflammables sont stockés dans la même cuvette de rétention ou


manipulés dans le même atelier, ils sont assimilés à des liquides de la catégorie présente la
plus inflammable.

NB : La classification au titre des produits pétrolier classe les produits en 4 catégories : A, B,
C, D, avec parfois des sous-catégories.
Ces catégories sont quasi assimilables aux familles de la réglementation des ICPE.

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Dépôts de liquides inflammables

1°) Dépôts dans les ERP

Les établissements recevant du public qui utilisent des combustibles liquides


pour leur chauffage constituent des dépôts de liquides inflammables de 2ème catégorie. Aux
termes du règlement de sécurité, le stockage du combustible doit répondre aux dispositions
du Code de l’environnement (article CH 17)

Toutefois, un stockage en plein air, d’une capacité maximum de 2000 litres, peut
être admis dans les établissements recevant du public de la 4 ème catégorie, après avis de la
commission de sécurité.

Extrait Article CH17 : « Tout stockage en réservoirs fixes doit être installé suivant les règles
techniques relatives aux installations classées soumises à
déclaration (rubrique 1430), même lorsque sa capacité n’atteint pas
le seuil de classement. […] »

2°) Dépôts dans les habitations

L’arrêté du 21 mars 1968 (modifié par l’arrêté du 26 févier 1974) et la circulaire


ministérielle du 19 juin 1970 concernant le stockage et l’utilisation des produits pétroliers
destinés, notamment au chauffage des locaux d’habitation dans des lieux ne relevant pas de la
législation relative aux installations classées ou de la réglementation des établissements
recevant du public.

Tout dépôt de liquides inflammables de 1ère catégorie (essence, pétrole, benzine,


alcool, etc…) constitué par des particuliers, pour leur usage, est interdit dans les locaux
d’habitation, combles, balcons et terrasses. Des réserves de ces liquides pourront toutefois être
tolérées dans les locaux d’habitation des personnes utilisant un de ces produits pour des
usages domestiques, mais elles ne devront en aucun cas dépasser une quantité totale de 20
litres (référence à l’ordonnance du 4 février 1957, préfecture de Paris).

3) Dépôts dans les Immeubles de Grande Hauteur

Le stockage et l’utilisation de tout combustible liquide, solide et gazeux, sont


interdits à l’intérieur des Immeubles de Grandes Hauteurs.

4°) Dépôts dans les parcs de stationnement couvert

A l’intérieur d’un parc de stationnement couvert, il est interdit de constituer des


dépôts de liquides inflammables (circulaire du 3 mars 1975, arrêté-type n°2935, arrêté du 31
janvier 1986)

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