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Devoir niveau cinquième

♦ Voici une brève nouvelle de Bernard Friot.

PROGRAMME

Son père était psychologue, sa mère ingénieur en informatique. Ensemble, ils avaient
créé un programme pour son éducation. Tout était prévu: le poids en grammes pour chaque
ration d'épinards; l'heure à laquelle il devait se coucher le samedi 3 juillet; les baisers et les
câlins auxquels il avait droit (2,1 baisers par jour en moyenne, 4,3 les jours de fête); la
5 couleur des chaussettes qu'il porterait le jour de ses huit ans...
Tous les matins, l'ordinateur le réveillait en chantant un peu faux: «Réveille-toi, petit
homme », puis lui annonçait le programme de la journée.
Il obéissait sans peine, suivait sans rechigner les instructions. Il était programmé pour
ça, après tout. Une seule chose le gênait : de temps en temps l'ordinateur annonçait : «
10 Aujourd'hui, 16 h 32 : bêtise ».
Ses parents savaient qu'un enfant normal, parfois, fait des bêtises. «C'est inévitable,
disaient-ils, et même indispensable à son équilibre.»
Lui, il avait horreur de ça. Pas tellement parce qu'ensuite, on le grondait. Il sentait bien
que ses parents faisaient semblant de se fâcher et qu'ils étaient fiers, en réalité, quand il
15 imaginait une bêtise originale. Mais, justement, c'était ça qui était difficile. Il n'avait pas
d'imagination et devait se torturer la cervelle pour inventer, chaque fois, une bêtise nouvelle.
Il avait électrifié la poignée de la porte d'entrée, un soir où ses parents avaient organisé une
grande réception. Il avait lâché des piranhas dans la piscine, pendant que sa grand-mère se
baignait. Il avait transformé le fauteuil de son instituteur en siège éjectable. Un jour, même, il
20 avait piraté les ordinateurs qui commandent les feux rouges de la ville et provoqué des
embouteillages monstres. Et bien d'autres choses encore.
Mais maintenant, il était à court d'idées. Il ne savait vraiment plus quoi inventer. Alors,
ce matin-là, quand l'ordinateur annonça: « Aujourd'hui, 7 h 28 : bêtise », il réfléchit
désespérément. Et, juste à temps, il trouva la seule bêtise qui lui restait à faire.
25 Il s'assit devant l'ordinateur, appuya sur toutes les touches, donna des milliers
d'instructions et détruisit, à tout jamais, le programme qui l'éduquait.

Bernard Friot, Nouvelles Histoires pressées, coll. Zanzibar, Éd. Milan, 1994.

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Devoir niveau cinquième

QUESTIONS
I. L A N AR R AT I O N

1. Qui raconte l’histoire ?


2. Où s’arrête la présentation de la situation dans ce texte ? Résumez cette dernière en une
phrase.
3. Où se situe l’événement perturbateur ? quel changement de temps le signale ?
4. Encadrez la chute ; relevez les verbes et indiquez leur temps.

I I . L E S B E T IS E S AU P R OG R A M M E

1. Comment comprenez-vous le titre « Programme » ?


2. Pourquoi l’enfant n’aime-t-il pas le moment des bêtises ?
3. Que pensez-vous des bêtises qu’il a faites ?

I I I . U NE N O U V E L L E

1. Comment s’intitule le recueil d’où est extrait ce récit ?


2. Quelles caractéristiques du genre de la nouvelle retrouvez-vous dans ce texte ?
3. Quels adjectifs vous semblent le mieux caractériser cette nouvelle : drôle, triste,
cruelle, fantaisiste. Justifiez votre choix en quelques phrases.

I V . E C R IT UR E

SUJET 1

A partir « il réfléchit désespérément », inventez un dialogue entre le petit garçon et l’ordinateur et


trouve une autre chute.

SUJET 2

Imaginez une suite : les parents découvrent la bêtise (l.25 – 26). Quelle est leur réaction ? Que
décident-ils ? Comment tout cela se termine-t-il pour l’enfant ? (attention à bien respecter tous les
temps et la personne grammaticale du texte de départ.

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Devoir niveau cinquième

ORTHOGRAPHE

Choisissez l'orthographe exacte des mots en gras entre parenthèses. Complétez les autres
mots en gras par -é (ou -és), -er ou -ez. Complétez, si cela est nécessaire, les mots en
italique.

Le narrateur (et - est - ai) ses amis sont en CM2 et on ne cesse de leur parl... de la 6è en leur
faisant (peur...). Pour les rassurer, leur instituteur décide de « changer de peau » à chaque
heure de cours et d'incarner ainsi les différents professeurs de collège, pour que ses élèves s’(
... abituent) à cette (diversit ...) qui les attend.

Il a saisi une craie jaune dans la boîte de l'éponge (et - est - ai) a écrit un nom au tableau :

Crastaing

Ce n'(et - est - ai) pas le nom qui m'a frapp..., c'(et - est - ai) l'écriture : zigzags de craie
jaune, une écriture aiguë, tranchante, qui n'était pas du tout celle de notre Instit'Bien Aimé...
On aurait jur... un brusque (...clair) sur le tableau noir !
Puis il s'est retourn... et a claqu... des mains - (Debou ... ) !
Une (voi ... ) si (dif ... érente) de la sienne que nous en sommes tous rest... cloués à nos
chaises.
- Allons, debout !
Ce n'était pas une voix, c'était un couteau ébréché crissant sur le fond d'une (as ... iette). Nous
nous sommes tous lev... sans le quitt... des yeux. Il a (at ... endu) la fin du dernier raclement
de chaise, puis dans un silence de frigo, il a dit : - Je suis votre nouveau professeur de (fran ...
ais); je viens d'écrire mon nom au tableau ; vous veiller... à ne pas y faire de fautes !
Il y avait une telle menace dans ses paroles que, loin de rigol..., nous sommes rest... à
l'intérieur de nos têtes, à épel... muettement son nom, avec toutes ses lettres, sans oubli... le «
G » final.
- Maintenant, regard...-moi bien.
Pour le regard..., on le regardait !
Ses yeux semblaient avoir rétréci dans ses orbites et on aurait jur... qu'il avait maigri du nez.

Daniel Pennac, Kamo, l'idée du siècle, C Gallimard Jeunesse, 1993.

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