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Recherche sur les omeyades et les abassides

1) Renversement du califat omeyyade

Après la fin des califats, le monde islamique a connu l'empire omeyyade (661-
750) qui était gouvernée par les membres de la tribu quraychite. Dotés d'un fort
sentiment tribal, mais aussi méfiants envers les personnes fraîchement converties à
l'Islam, les Omeyyades privilégiaient les grandes familles arabes dans leur
administration et les postes importants. Ils maintenaient une attitude d’ostracisation
envers les non-Arabes (soit les Perses, les peuples d'Afrique du Nord et les peuplades
Turques) qui, convertis à l’islam, réclamaient les droits que le Coran leur garantissait
et la stricte égalité entre Arabes et non-Arabes. Un nombre considérable de ces
nouveaux convertis furent mécontents de leur statut fiscal défavorable et du
classement comme citoyens de deuxième ordre malgré leur adoption de la religion.

Les inégalités sociales touchant les non-arabes (al ajam cad les perses, les
byzantins...) ont favorisé l’émergence du soulèvement d'une partie de la population
en renversant les omeyyades. L'empire abasside est donc né des suites d'un coup
d'Etat. Les abassides (750-1258) fondent leur revendication pour le califat en leur
qualité de descendants d'Al-Abbas Ibn Abd al-Muttalib (566-662), l'un des oncles
de Mahomet. C'est en vertu de cette descendance qu'ils se considèrent comme les
héritiers légitimes de Mahomet, par opposition aux Omeyyades. Les Abbassides ont
fait appel aux musulmans non-arabes, connus sous le nom de mawali, restés en marge
de la société fondée sur la parenté et la culture arabe et perçus comme une classe
inférieure au sein de l'empire omeyyade.
Pendant le règne de Marwan II, cette opposition aboutit à la rébellion de l'imam
Ibrahim, le quatrième descendant d'Al-Abbas. Soutenu par la province iranienne du
Khorasan conquise par le général abasside Abu Muslim (après la défaite du
gouverneur Nasr Ibn Sayyar), il remporte des succès considérables, mais est capturé
au cours de l'année 747 et meurt en prison.
Le combat est repris par son frère Abdallah, connu sous le nom de Abu al-'Abbas as-
Saffah, qui, après sa victoire menée par le général abbasside Abu Muslim au Grand
Zab (750), bat les Omeyyades et est proclamé calife. L'empire abasside était en réalité
gouverné par les perses et cette gouvernance a multiplié les conversions de ces
populations car ils n'étaient plus ostracisés comme avant.

Jan Resto affirme que la révolution abasside en 750 était une révolte des
musulmans non-arabes contre les arabes afin de prendre le pouvoir. Cette révolte était
dominée par les iraniens étrangers (al ajam) qui prônait l'égalité entre les deux
groupes (Jan Resto ; Arabs ; 24)
Al Jahiz dans son livre, Al Bayan (Al Bayan, III, 36) explique que l'empire abasside
était 'ajamiyya cad gouverné par des étrangers non-arabes et khurasanien (perses)
tandis que les omeyyades étaient arabes.

Ronald Segal, dans son livre The Race War note les conséquences de cet
afflux : augmentation des mariages entre races différentes pour inverser les
distinctions originels entre les deux groupes, augmentation du nombre des personnes
conquises ayant adoptés la religion et le langage des conquérants afin qu'ils
identifient eux-même à l'identité des arabes.

2) Tentative de renversement du califat abasside

Cet empire a connu deux révolutions majeures qualifiées de Zanjs (noirs esclaves
bantous) qui correspondaient en réalité à la révolte des arabes autochtones et locales.

– A l'année 145 après l'Hégire, il y a eu la première révolution menée


initialement par Muhammad An Nafs As Zakiya (arrière petit fils de Ali Ibn
Abu Talib). Le mot Zanj est un mot perse (zanghi = noir). Il a été la première
fois utilisé pour désigner les Arabes de la Mecque. Il a ensuite été déplacé par
les géographes pour qualifier les populations d’Afrique.
Plusieurs récits de l'époque ont décrit le racisme racial, la souffrance
financière, sociale, économique et la manière dont l’armée perse venait
raquetter les Médinois. C'était une révolution sociale avec la mise en place d'un
conseil qui a conclu 0 la division en 4 groupes :

- Bani Hashim (clan de la famille du prophète SAWS)


- Bani Ansar (clan médinois)
- Bani Quraychite (clan des mecquois)
- Bani Mawali (clan des esclaves)

– A l'année 254 après l'hégire, une seconde révolution a eu lieu, elle a été menée

par Ali ibn Muhammad (dont la mère appartenait aux bani asad ibn Khuzayma)
qui était arabe et qui se revendiquait descendant de Ali ibn Abu Talib.
L'objectif de cette révolution était à la fois politique (remettre le pouvoir dans
les mains de la "famille" du prophète SAWS) et social (éliminer la
discrimination effectuée envers les arabes noirs). Selon Al-Tabari, cette
révolution a donné lieu à plus de 250.000 morts. D'autres comme Al Mas'udi
fait état de 500 000 morts et d'autres auteurs donnent des chiffres plus
alarmants comme Al-Suli qui donne un chiffre de 1 500 000 morts ou comme
Ibn Al-Taqtaqi qui fait état de 2 500 000 morts. Cette révolte aurait éclaté dans
le sud de l'Irak. Elle a été longtemps dénommée à tort par la révolte de Zanjs.
Or, cette révolte était plus un soulèvement religieux et sociale faite par les
citoyens opprimés de la région de Bassorah, qui comprenait une grande variété
de personnes, y compris des esclaves d'origine indéterminée. Les personnes
appelées « Zanj » ne sont pas les seuls participants de la révolte, mais ont été
rejoints par Bahranis, et d'autres bédouins de la région de Bassorah
(Talhami ,Ghada Hashem « La rébellion Zanj reconsidéré, La Revue
internationale d'études historiques africaines (1977)).
M.A. Shaban, spécialiste de l'histoire abbasside, a dit ceci : « Tout le discours
sur la montée des esclaves contre les conditions de travail misérables dans les
marais salants de Bassora est un fruit de l'imagination et n'a aucun soutien dans
les sources. Au contraire, certaines des personnes qui travaillaient dans les
marais salants ont été parmi les premières à lutter contre la révolte. Bien sûr, il
y avait quelques esclaves fugueurs qui ont rejoint les rebelles, mais cela n'en
fait toujours pas une révolte d'esclaves. La grande majorité des rebelles étaient
des Arabes du golfe Persique soutenus par des Africains de l'Est libres qui
avaient élu domicile dans la région "(Shaban, Histoire islamique: Une nouvelle
interprétation, Vol 2 ; 1976, p. 101).

L'idée que les esclaves «Zanj» d'Afrique centrale et orientale se révoltent


contre les maîtres esclavagistes est une projection colonialiste perso occidentale. Non
seulement leurs hommes principalement libres étaient impliqués, mais ils étaient
surtout des Arabes plutôt que des Africains asservis.

La convergence de sentiments anti-arabe et donc anti-noir chez les Abbassides


est la meilleure articulée dans la poésie de Abu al-Hasan Ali ibn Al-Abbas ibn Jurayj,
également connu sous le nom de Ibn al-Rumi(d. 896). Ibn al-Rumi n'était pas un
Arabe. Sa mère était persane et son père byzantin (certains disent à moitié grec);
Pourtant, il était un défenseur des Arabes noirs maltraités, en particulier de la famille
du prophète Muhammad SAWS. Ibn al-Rumi a fulminé dans sa poésie contre les abus
des Abbassides. Il écrit au calife abbasside : « Vous avez insulté (la famille du
Prophète) à cause de leur noirceur (bi-l-sawad), alors qu'il demeure toujours des
Arabes intensément noirs avec un sang pur (al-arab al-amhad akhhar ad aj).
Cependant, vous êtes clairs car les Romains (Byzantins) ont embelli vos visages avec
leur couleur. La couleur de la famille de Hashim n'était pas un défaut corporel (aha)
[Abå al-Faraj al-Isbahani, Maqatil al-ãalibiyyin, ed. Ahmad Saqr (Le Caire : Dar
Ihya" al-Kutub al-Arabiya,1949) 759.].».
Échanges de lettres entre Muhammad An Nafs Al Zakiya et Abu Ja'far Al
Mansour (deuxième calife abasside)=> Joutes verbales entre un pur quraychite,
descendant direct du prophète de par Fatima et Ali contre une personne issue du fruit
d'un metissage (quraychite et ajam), fils de l'oncle du prophète. Abu Ja'far l'a traité de
charbon de bois de par sa noirceur et Muhammad An Nafs lui a rappelé qui l'était
moins légitime à l'accession du pouvoir que lui de par sa lignée et qu'il avait dans son
sang, du sang de al-ajam [Chroniques El Tabari].

3) Méfiance des arabes face aux al-ajams

Shaykh 'Abbas Qummi, dans son livre Safīnat al-biḥār a dit que : « Un
vendredi, Ali était en train de délivrer un sermon. Al-Ash'ath ibn Qays Al Kindi, un
des éniments chefs de clans arabes est venu et a a dit à Ali : « Ces personnes rouges
sont venus nous dominer et tu ne les arrêtes pas. Ali a répondu par : J’ai entendu le
prophète SAWS dire : Par Allah, les rouges vont vous frapper pour l’islam comme
vous les avez frappé au début. » Cela veut dire que les rouges vont vous devancer
dans la religion comme vous les avez devancés.

Dans Kitaab Al Ayn livre 3 page 228, Khaleel Ibn Ahmed :"Et dans le hadith,
Le peuple rouge nous a submergés (par leur présence) "il veut dire les non Arabes
(Perses) et les Esclaves (mawaaly) parce que les teintes marrons sont les couleurs des
Arabes et le rouge (blanc pâle) correspond aux couleurs du non arabe.

Ibn Abi Shaybah dans Tariq Al Madinah, chapitre 3, pages 490-491 :

« Uyaynatu ibn Hasn a dit: « Oh chef des croyants, en vérité , je vois les non Arabes
(Perses) devenir de plus en plus nombreux dans votre pays, méfiez - vous d'eux.
Amir al Mumimin (Omar ibn khattab) a dit ces blancs aux yeux bleu s'accrochent à
l'Islam. »
Face au nombre grandissant d'al-ajam, Muawiyah aurait déclaré à ses généraux
: « Je vois que ces gens blancs sont devenus très nombreux, ils sont en train de dire
des mauvaises choses. Je peux craindre une entreprise audacieuse d'eux contre
l'autorité arabe. Je pense à tuer la moitié d'entre eux et en laisser l'autre moitié pour
être esclave, à mettre en place des marchés et à construire des routes. ».

D'après Amr Ibn Maimun : « Umar a dit," O Ibn `Abbas! Découvres qui m'a
attaqué." Ibn `Abbas a continué à regarder ici et là pendant un court moment et est
venu dire. "L'esclave d'Al Mughira." Sur ce `Umar a dit," L'artisan? " Ibn `Abbas a
dit:" Oui. " `Umar a dit:" Qu'Allah le maudisse. Je ne l'ai pas traité injustement.
Toutes les louanges sont pour Allah qui ne m'a pas fait mourir de la main d'un homme
qui prétend être musulman. Sans aucun doute, vous et votre père (Abbas) aimait avoir
plus d'infidèles non arabes à Médine. " Al-Abbas avait le plus grand nombre
d'esclaves. Ibn `Abbas a dit à` Umar. "Si vous le souhaitez, nous le ferons." Il voulait
dire: "Si vous le souhaitez, nous les tuerons." `Umar a dit:" Vous vous trompez (car
vous ne pouvez pas les tuer) après qu'ils aient parlé votre langue, prié pour votre
Qibla et effectué le Hajj comme le vôtre. » [Sahih al-Bukhari, 3700].
4) Thèse prémonitoire du remplacement de population par le prophète SAWS

Le savant égyptien Jalal al-Din al-Suyuti (m. 991/1583) rapporte : « Le


Messager de Dieu a dit : "J'ai rêvé que je conduisais devant moi des moutons noirs,
puis après eux des moutons blancs, de sorte que le noir ne pouvait plus être vu parmi
eux". Abu Bakr a répondu : "O apôtre de Dieu, les brebis noirs signifiaient les Arabes
qui doivent embrasser la foi et se multiplier, et les moutons blancs sont les non-
Arabes (hajam) qui seront convertis jusqu'à ce que les Arabes ne soient plus vus
parmi eux en raison leur nombre". L'apôtre de Dieu répondit : "L'ange l'a de même
interprété ainsi". " [Al-Suyuti, Tārikh al-khulafā, 86].

Al- Haakim Al-Nishapuri, savant perse, spécialisé en science du hadith a


rapporté qu’Ibn Umar a dit : « Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit :
« J’ai vu (dans un rêve) beaucoup de moutons noirs qui ont été rejoints par de
nombreux moutons blancs. ». Les compagnons ont dit : Comment l’avez-vous
interprété, ô Messager d’Allah ? Il a répondu: « Les non-arabes vous rejoindront dans
votre religion et votre lignée. » Ils ont dit : Les non-arabes, ô Messager d’Allah? Il a
dit : «Si la foi était aux Pléiades, certains hommes parmi les non-arabes
l’obtiendraient.» [no 8194]. Classé comme authentique par al-Albaani dans as-
Saheehah (1018).

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