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LITERATURE DU LIBAN CONTEMPORAIN

PARTIE HISTORIQUE

*Oser encore : l’horizon d’attente


Poème d’Andrée Chedid, Contre-Chant, 1968

Le Liban appartient à la région du Croissant Fertile, Le Levant

Le Liban est une petite langue de terre entre la mer et la montagne et il est à la frontière avec la
Syrie et Israël
Il se caractérise par des montagnes (le Mont Liban) où il y a les célèbres arbres du cèdre (un arbre
dont le bois est particulièrement élastique, employé en effet par les Phéniciens, les anciens habitants
du Liban, qui étaient de grands navigateurs et de grands commerçants, pour la construction de leurs
bateaux).
C’est une terre occupée par la montagne, le Mont Liban.
La chaîne montagneuse au nord-est du Liban s’appelle Anti-Liban.
Le nom de Liban en arabe signifie blanc (Lebanon : blanc, neige), une montagne blanche
(enneigée qui regarde vers la mer).
Avant d’arriver à la frontière avec la Syrie, il y a la plaine de la Béqqa, une terre fertile étroite et
cultivée.

Le massif montagneux est abrupt et escarpé (pendant longtemps, la montagne a été difficilement
accessible). Le climat au contraire est doux sur la mer, mais rigoureux sur la montagne.
Le Mont Sannine est aussi toujours enneigé.
La montagne libanaise est peuplée de beaucoup de monastères.

➢ Sur la montagne blanche beaucoup de populations ont trouvé du refuge au fil des
siècles. Le Liban est une terre d’accueil à cause de ce territoire difficile. Le Liban a
toujours été une terre d’accueil.
Parce qu’il y avait des guerres tout autour et que les populations persécutées se
réfugiaient et se réfugient encore sur la montagne.

Le symbole du pays imprimé sur le drapeau est le cèdre

➢ La terre du Liban a été convoitée, toujours l’objet de désir de plusieurs civilisations.

[Xavier Baron – Histoire du Liban, Paris, Tallandier, 2017]

Chapitre premier :
Le Liban, c’est :
Une haute montagne à le Mont-Liban, baigné par la mer

Arbre à cèdre

La montagne :
60 km le long de la Méditerranée
De Saïda, au sud, à Tripoli, au nord
Elle s’élève en moyenne entre 1500 et 2000 mètres, culmine à 3080 mètres et tombe rapidement
dans la mer

Petites plaines côtières—> là les premières populations s’installent dans l’Antiquité

Petits fleuves à profondes gorges qui font autant d’obstacles pour les déplacements des habitants et
pour les armées des envahisseurs

« Liban » : à l’origine, seulement la montagne, les cimes enneigés, leban (lait en arabe), c’est-à-dire
le « pays blanc » pour la blancheur des sommets dans une région désertique

Montagne escarpé, abrupte (comme le remarquait Volney, philosophe et orientaliste français, à la


e
fin du XVIII siècle)

Climat :

Doux sur la cote


Rigoureux sur les collines

Le Monte Sannine (2608 mètres) domine Beyrouth

Békaa :
fertile plaine derrière le massif montagneux
10/15 km de longueur
Entre le Mont-Liban et la chaine de l’Anti-Liban

Anti-Liban :
Frontière orientale du pays
Parallèle au Mont-Liban, mais moins élevé
En moyenne 2200 mètres
Se redresse au Sud pour former le mont Hermon culminant à 2800 mètres

Le Liban moderne :

Quadrilatère de 10452 km2


Délimité entre la vallée du fleuve Nahr el-Kébir au nord
Les monts de Haute-Galilée au sud
La mer à l’ouest
Et l’Anti-Liban à l’est

Terre généreusement irriguée par les cours d’eau dévalant des montagnes (environnement
exceptionnel dans la région)

Comme le dit Andrée Chedid, la rencontre montagne-mer donne à l’habitant un tempérament, une
physionomie se différenciant de ceux des populations environnantes.

La montagne pour son caractère imprenable, raviné et cloisonné, accueille les populations en lutte
contre l’autorité

Michel China :

- Journaliste, écrivain, député


- Influence considérable pendant les années de formation du jeune Liban indépendant
« Le Liban humain s’analyse en suite d’arrivées de gens persécutés, aboutissant en général à
l’escalade d’une montagne »
Le cèdre à recouvre les montagne du Liban
Figure sur le drapeau national
Trente mètres de hauteur
Solidité
Convoité et exploité par la Mésopotamie et l’Egypte
Aujourd’hui quelques spécimens
Jadis vastes forêts

Livres des Rois (Bible) : Hiram, roi de Tyr, se met à la disposition de Salomon pour construire le
temple de Jérusalem

Au IIIe millénaire avant notre ère : fortune de Byblos grâce au commerce du bois de cèdre avec
l’Egypte

Mésopotamie : utilisation intensive du cèdre pour les charpentes de leurs temples et de leurs palais]

➢ La civilisation qui a été associée au Liban est celle des Phéniciens. Environ autour de
1200 avant JC, les Phéniciens s’installent au Liban. Ce sont des guerriers. Ils ont fondé
des villes-états, comme celles des Grecs (ville polis, villes à elles seules toutes
indépendantes, mais qui avaient en commun les mêmes croyances religieuses et la même
langue). Byblos (c’est dans cette ville que notre alphabet a été inventé, l’alphabet
phénicien) ; il répondait à la nécessité de communiquer avec les autres peuples, et à
celle de stocker les marchandises. A Byblos, ils ont trouvé un document authentique en
phénicien. Il s’instaure ce système de villes, mais en relation étroite les unes avec les
autres. Ces villes partageaient la même langue, la même religion. Les Phéniciens font le
tour de la méditerranée. Ils fondent Carthage, un point stratégique important au milieu
de la Méditerranée. Des véritables navigateurs.
Bientôt les Grecs et les Romaines s’approprient de l’alphabet pour communiquer.

[Xavier Baron – HdL : Pays des Phéniciens

Phéniciens : la plus célèbre civilisation de l’Antiquité à s’être installée sur ces rivages

- Environ 1200 avant J.-C. lors des invasions des Peuples de la Mer
- Elle s’achève avec la prise de Tyr par Alexandre le Grand en 332
- Commerçants réputés et des navigateurs intrépides
- Ils sont installés dans les grandes villes côtières, Tripoli, Byblos, Sidon (Saïda), Tyr
- Elancements toujours plus loin sur une Méditerranée mal connue
- Ils établissent des comptoirs, dont le plus célèbre est Carthage, jusque sur les côtes ibériques
et africaines
- Principales activités : commerce, artisanat de luxe, construction navale et navigation
- Grandes villes : succession de royaumes indépendants et souvent rivaux, bâtis sur le fertile
littoral, chacun avec un petit territoire qui s’arrête à la montagne
- Langue commune
- Ils partagent les mêmes références culturelles et religieuses, mais ils demeurent sidoniens,
tyriens ou tripolitains
- Apport fondamental : écriture à l’alphabet phénicien
(l’alphabet préexistant : écriture cunéiforme de trente signes à Ougarit sur la côte syrienne)
e
II millénaire avant J.-C : alphabet simplifié de vingt-deux lettres notant les consonnes et
linéaire
Facilité d’écriture à repris partout dans le monde ancien méditerranéen, d’abord par les
Grecs et à l’origine de notre alphabet actuel.
Alphabet de Byblos à Premier texte découvert : en 1923, celui inscrit sur le sarcophage du
roi Ahiram dans la nécropole royale de Byblos.

- Indépendance de la Phénicie : trois siècles


- Puis, domination assyrienne, babylonienne, perse, macédonienne et romane à siècles de
révoltes, sièges, répressions, tributs imposés aux cités phéniciennes, considérables
déplacements de population et de déforestation continue du Mont-Liban.
- Pour autantà dynamisme phénicien se relève sans cesse
Fréquente sollicitation de la flotte phénicienne par les souverains achéménides (perses)
à Raisons : excellence et connaissances maritimes qu’ils ne connaissaient pas, venant du
désert.

Les Romains succèdent aux Phéniciens

Expansion commerciale de la Phénicieà liée à la richesse légendaire de Tyr

Tyr :
- Cité insulaire
- Très riche
- Insoumission jamais démentie
- Refus de se rendre lors des sièges infructueux menés par les conquérants successifs, comme
celui de Nabuchodonosor III, qui dura treize ans
- Alexandre réussit à la prendre avec l’aide des Sidoniens à il fait construire une jetée
empierrée comblant les 600 mètres séparant l’île du continent
- En 332 avant J.-C., Alexandre met définitivement fin à l’insularité de Tyr à Phénicie est
entièrement soumise à Alexandre et hellénisée
- Puis sous la domination des Séleucides
- 64 avant J.-C : conquête de la Syrie de la part des légions de Pompée à Syrie devient une
province romaine sous le nom de Colonia Julia Augusta Felix à période florissante de
Béryte (Beyrouth)

Beyrouth :
- Dotée d’un large territoire
- Colonie Romaine
- Importance de Beyrouth : hippodrome, thermes, cirque, temples et aqueduc
- Son apogée : au début du III siècle, une des grandes écoles de droit romain à côté de celles de
e

Rome, Alexandrie, Césarée de Cappadoce et Athènes à certains de ses juristes et


enseignants participent à l’élaboration du Code justinien

Code Justinien :
- Publié au VI siècle à Constantinople
e

- Monument du droit voulu par l’empereur pour mettre de l’ordre dans le droit romain devenu
incohérent au fil des siècles

551 : tremblement de terre qui dévaste Beyrouth et fait disparaitre l’école

Baalbeck : colonie romaine sous l’empereur Auguste


Souvenir des conquérants : à l’entrée des gorges de la rivière Nahr el-Kalb, à une dizaine de
kilomètres au nord de Beyrouth]

➢ Christianisme

➢ Islam

Montagnes qui repoussaient et qui accueillaient

Les Chrétiens Maronites, par exemple, pour échapper à la domination byzantine et à la conquête
musulmane, se réfugient sur la montagne libanaise. Les Byzantins vont persécuter les Chrétiens
Maronites. Ils commencent à arriver des musulmans chiites. Les chiites s’établissent dans la région
centrale du Liban

➢ Ottomans (sunnites) : groupes musulmans persécutés par des Ottomans

Les Maronites sont des chrétiens catholiques orientaux (fidèles au Pape de Rome, le successeur de
Saint Pierre, mais ils gardent un rite spécial, qui se rapporte aux traditions orientales).
Le rite oriental se rapproche plutôt de l’église orthodoxe (beaucoup d’or, ornements, processions).
Ils représentent la plus grande communauté catholique au Proche-Orient (chrétiens au début étaient
définis « ceux de la route », qui sont toujours en chemin).
Le Patriarche d’Antioche est en effet Maronite, même à l’heure présente
Maronite dérive de Saint Maron (ou Maroun) : anachorète, un ermite entre Antioche et la Syrie.
Des communautés qui s’inspirent de Saint Maroun et de sa manière de vivre se fondent bientôt.
Dépeint avec la Bible dans les mains, qui raconte de la méditation et de la lecture incessante de la
parole de Dieu.

Il y a les Melkites, aussi (chrétiens de rite oriental)

Monophysisme (une seule nature, divine). Nier l’incarnation du Christ.

Le Nestorianisme (deux natures, séparées, un moment Dieu, un moment homme). Alors que pour
les Catholiques, Jésus-Christ unit les deux natures (pont entre la transcendance et l’immanence).

Les Melkites décident de rester fidèles à Constantinople, mais ils se divisent entre une Eglise
orthodoxe et l’Eglise grecque-catholique.
Aussi au Liban arrivent des chalcédoniens persécutés.

Dans la montagne, des Mardaïtes, chrétiens d’origine perse, trouvent également refuge, mais ils se
mettent au service de l’Empire Byzantin.
A côté de la religion, l’élément historique et politique se mélangent. Ils descendaient des anciens
Persans zoroastriens. Le nom dérive des Mardes, population originaire de la Mer Caspienne.

Les migrations ont toujours existé.

➢ Hérésie : Monothélisme
Essayer de comprendre la vérité révélée.
Compromis : empereur Héraclius (restaurer l’unité de l’empire) : Si le Christ a deux
natures, il a une volonté unique.

Le monothélisme a tort, comme le déclarera le Concile de Constantinople en 681. Le


Christ à une volonté soumise, a des doutes, a des crises. Christ se fait un des nous.

Les Gens du Livre (Chrétiens) : menacés par la conquête islamique qui se répand d’une manière
e
impressionnante au VII siècle.
Aspect assez conciliant: les arabes soumettent ces populations politiquement, mais ils respectent
leur culte, tout au moins au début (ils permettent que ces populations chrétiennes puissent exercer
leurs pratiques religieuses, même si les maronites ne peuvent pas avoir les mêmes droits que les
musulmans). Ils imposent un impôt de capitation.

S’instaure ainsi le système communautaire qui va être la caractéristique typique du Liban, jusqu’à
la guerre civile, et même de nos jours (Ils peuvent coexister de façon pacifique, le droit d’exercer le
culte que cette religion comporte). L’institutionnalisation de ce système a lieu sous l’empire
ottoman.

Relations entre l’église romaine et maronite (Fondation du Collège maronite à Rome, lieu où les
prêtres seront formés, prêts du Pape) : ils vont former les classes dirigeantes du Liban dans leurs
monastères et puis à Rome. Pendant longtemps formés par les Maronites. Célèbre parce que lors de
la Croisade, ils vont sceller le lien entre Rome et les Maronites.
Persécutions aux dépens des Maronites qui se réfugient dans la vallée

Migrations vers l’Amérique : après la famine durant la Première Guerre Mondiale, en 1916 :
naissance de la Diaspora libanaise (elle s’adresse au Nouveau Monde).
La diaspora juive commence en 70 après J.C.

Population de montagnards, paysans, à l’occasion guerriers, sous la direction de leur patriarche,


guide religieuse, mais aussi sociale et politique.

[Xavier Baron – HdL : Une terre d’accueil

Naissance du christianisme et de l’islam :


Accueil des populations nouvelles, accusées d’hérésie e pour cela pourchassées par les autorités
religieuses gardiennes de l’orthodoxie

Installation définitive de ces communautés :

1) Chrétiens maronites :

- e
Dès le VII siècle ils commencent à se réfugier dans les profondes vallées du nord de la
montagne libanaise pour échapper à la domination byzantine et la conquête musulmane
- Ils viennent de la Syrie
- Ils s’installent dans les montagnes où est déjà établie une petite population autochtone,
probablement d’origine gréco-phénicienne
- Mal connus et contestés les premiers siècles de cette Eglise
- Le nom vient de l’anachorète Maron vivant au IV siècle dans la région d’Antioche et attirant
e

de nombreux disciples
- Après sa mort, les maronites se déplacent peu à peu vers Apamée, en bordure du fleuve
Oronte, au centre de la Syrie, ou est édifié un monastère
Ils vivent au milieu d’une population chrétienne, mais souvent hostile, majoritairement
marquée par les hérésies et les querelles christologiques divisant le monde chrétien naissant,
depuis le II siècle à Eglises schismatiques par rapport à Rome, pour des conflits
e

théologiques au sein du Christianisme naissant et d’une volonté des populations locales de


préserver une tradition, de conserver une langue liturgique, de maintenir une culture propre
à l’Orient et de refuser la domination byzantine et l’hellénisme.

Nestorianisme :
- La nature humaine du Christ doit être séparée de sa nature divine
- Condamné par le concile d’Ephèse de 431
- Ils se réfugient en Perse

Monophysisme :

- Naît en tant que réaction au nestorianisme


- Il prêche la nature unique du Christ
- Il est condamné come hérésie au concile de Chalcédoine, en 451 qui établit que le Christ a
deux natures, humaine et divine, en une seule personne
- Il rassemble durablement la grande majorité des populations de Syrie, de Palestine et
d’Egypte.

Chrétiens d’Orient :
Divisés entre
➔ Les Chalcédoniens, de race ou de culture grecque, attachés à Byzance et à l’autorité du
Pape à Rome
➔ Les Monophysites de Syrie et d’Egypte, opposés à l’hégémonie, à l’intransigeance
doctrinale et aux persécutions religieuses de Byzance, ainsi qu’à la langue grecque
e
Opposition violente : au début du V siècle 300 maronites du couvent de Saint Maron sont
massacrés pour avoir défendu la doctrine chalcédonienne

e
Au début du V siècle :
La communauté maronite se constitue en église à part entière avec son fondateur et premier
patriarche, Jean Maron, et ses évêques.

Monothélisme :
- VII siècle
e

- Forme de compromis
- Inspiré en 639 par l’empereur Héraclius pour la paix entre l’orthodoxie chalcédonienne et le
monophysisme et à restaurer l’unité de l’empire
- Si le Christ a deux natures, il a une volonté unique
- En 681 : Concile de Constantinople établit que le Christ a deux volontés (une humaine et une
divine) et déclare que le monothélisme est une hérésie
Les monophysites ne se sentent plus engagés par le compromis d’Héraclius

Conquête musulmane
- Opportunité de pratiquer librement la religion monophysite, sans se plier aux injonctions de
Constantinople
- Statut pour les « Gens du Livre », les chrétiens :
Il garantit leur vie et leurs biens, leur permet de pratiquer leur culte et de disposer
d’institutions religieuses, mais ne leur reconnaît pas les mêmes droits qu’aux musulmans et
leur impose de payer un impôt de capitation.

Débat :
Texte de Guillaume, archevêque latin de Tyr et historien des Croisades (1130-1186) qui assure
qu’en 1182 les maronites se sont convertis et sont revenus à l’unité de l’Eglise catholique
- Certains historiens : église maronite a adhéré au monothélisme et elle rejoint seulement après
les Croisades l’enseignement de l’Eglise romaine
- Eglise et historiens maronites disent au contraire que les maronites ont été perpétuellement
fidèles à l’orthodoxie romaine

Donc, pas de récit consensuel sur la genèse de la communauté maronite avant sa pleine adhésion à
l’enseignement de Rome pour :
- Les versions divergentes sur les origines de l’Eglise maronite jusqu’au au XII e
siècle
- La rareté des documents
- Les travaux contradictoires des historiens, selon qu’ils sont maronites ou pas
Cependant, échanges de visites et de correspondances entre Rome et l’Eglise maronite, dès le début
des Croisades, avant 1180, période cité par Guillaume de Tyr

Conquête musulmane et persécutions de Byzance :


- Poussent les maronites à se réfugier en nombre croissant dans le nord du Mont-Liban, dans la
vallée de la Kadicha
- La Kadicha devient la vallée sainte des maronites et accueille un ensemble de monastères et
de cellules de moines ; puis elle devient la base de départ pour une expansion ultérieure vers
le centre du Liban

e
X siècle :
- Fin de la pérégrination des maronites
- Enracinés dans le nord du Mont-Liban
- Montagnards, paysans et à l’occasion guerriers
- Ils défendent leur indépendance et parfois leur survie
- Direction de leur patriarche
- Travaillent la terre à agriculture de terrasses
- Entouré de menaces, ils réussissent à préserver leur identité et parviennent à éviter de tomber
sous l’autorité directe, ou même sous la tutelle, des pouvoirs musulmans qui se succèdent
- L’église maronite est la première à se lier à Rome, parmi les différentes Eglises orientales]

22 settembre 2021

Traité entre François I et Soliman le Magnifique nommé Capitulations qui vont affirmer un
contrôle fort sur cette région du Moyen-Orient et du Liban.
Accords commerciaux – va garantir à la France des avantages commerciaux, et aussi politiques
(protection de Constantinople ; la présence des représentants français qui résident à Constantinople
à Istanbul et à Tripoli, au Liban). Toutes les tentatives de se répandre et d’aller commencer des
commerces dans l’Orient seront protégés par l’Empire Ottoman (privilège spécial accordé à la
France) : les Echelles du Levant (les Grandes capitales sur la route de la soie pour la pénétration de
l’Extrême Orient). *voir Amin Maalouf – Les échelles du Levant.

La France utilise ces Capitulations d’une façon instrumentale : protection de l’église maronite et
des lieux saints pour la foi catholique (religion d’Etat dès Louis XI). La France contrôlera la Terre
Sainte.
La Russie : concurrente ; elle s’érige comme protectrice des chrétiens orthodoxes. Cette opposition
va conduire à long terme jusqu’à la Guerre de Crimée. Les Grandes Puissances se font la guerre.

(Collège Maronite : le centre de formation des élites françaises (fondé par Grégoire XIII à Rome)
Elle forme de grands savants orientalistes et des interprètes (terre d’accueil et un pont entre l’Orient
et l’Occident). Cette fonction de très-d’union entre l’Orient et l’Occident sera toujours maintenue.)

Une autre secte : les chiites duodécimains (de l’Irak). Il y a des courants même au sein de l’Islam
Le problème de la succession de Mahomet. A sa mort, ses disciples commencent à se demander qui
seront les successeurs du prophète. Certains soutiennent la succession par la ligne de descendance
directe (selon le sang) : Ali, cousin, genre de Mahomet.
D’autres disciples, la descendance non à partir du sang, mais à partir des qualités du chef.
Intelligence, les mêmes caractéristiques du prophète, ceux qui partageaient sa vision du monde et
qui avaient vécu avec lui.
Ali, ainsi proche et disciple, devient calife, mais après trois autres califes.
Après être tué, deux dynasties : les Omeyyades de Damas et Abbassides de Bagdad.
Les « chiites » sont les partisans d’Ali et ne reconnaissent pas la légitimité du califat.
Les califes chefs religieux, mais aussi politiques et militaires, comme en Europe, comme en
Angleterre (Henri VIII).
Les chiites sont considérés comme des hérétiques par la grande majorité des sunnites (orthodoxie
musulmane). Considérée comme minorité hétérodoxe (couvre-chef différent).
D’autres sectes : celle des ismaéliens sont issus de Fatimides ; célèbres pour leur cruauté, les plus
cruels en général. Ils justifient la violence pour convertir à la foi musulmane.
• Voir Samarcande, de Maalouf.
Des fatimides aux druzes (certains principes extrêmes orientales)
Ou les nosiairis ou alaouites ; et les chiites duodécimains qui s’établissent au Liban.
Les CD reconnaissent douze imams et attendent le retour du douzième, l’imam caché, qui a disparu
e
mystérieusement en Irak au IX siècle (Mohammed el-Mahdi).
Contaminations du monde religieux (la venue du Messie chez les Juifs, le douzième imam chez les
chiites douaudécimains, la deuxième venue de Jésus-Christ pour les Chrétiens) ; beaucoup de
similitudes. Pour l’orthodoxie islamiste, l’imam garde des fonctions religieuses : guide, appelle à la
prière, mais rien à voir avec le pouvoir (sunnites) ; l’imam au contraire exerce des fonctions
politiques pour les chiites

Chiites se réfugient au Mont-Liban, dans la plaine de la Békaa, Baalbeck, et à Djebel Amil.


Voilà que la mosaïque communautaire du Liban va se former.
Les chiites au Liban son appelés métoualis (les fidèles d’Ali), ils bénéficient de la protection des
Fatimides chiites en lutte (Egypte), en opposition au califat abbasside de Bagdad.
Situation change quand les Croisades arrivent. Ingérence des puissances européennes.

Les Métoualis faisaient le métier d’affiler, polir la lame de leur poignard à la roue.
Ils justifient la violence
Homme qui va affiler à la roue leur couteau
Majdalani a parlé de ça dans son roman Villa des femmes (2016).

Les chiites sont menacés par les sultans ottomans sunnites et par les mamelouks sunnites.
Dictature, pouvoir extrême pris par ce groupe militaire qu’on identifie avec les mamelouks.
Originaires de Turquie, ils se différencient des Ottomans. Ils conquièrent le rôle de chefs militaires
et de soldats.
Expéditions dévastatrices, cruelles exécutées par les mamelouks, aussi contre les autres
communautés religieuses, les druzes, les maronites, les chiites duodécimains.
Sabre (mamelouk)
Sultan (vestes drapées, les draperies de Damas).

Roman : Villa des Femmes (histoire d’une famille libanaise et de ses relations avec les groupes
sociaux).

Le sultan : chef de l’empire Ottoman et il était sunnite. Assez vite, l’influence des Fatimides est
remplacée par le pouvoir des sultans ottomans (Turquie) qui veulent éliminer les chiites. Donc ils
condamnent leur culte, leur tradition religieuse et ils condamnent la tiédeur de l’accueil que les
chiites ont fait au Croisés.

e e
Le XVI et XVII siècle sont caractérisés par le pouvoir extrême de ce groupe militaire qu’on
identifie avec les Mamelouks. Groupe originaire de Turquie, mais qui se différencie des Ottomans.
Ils conquièrent le rôle de chefs militaires de l’Empire Ottoman et ils se mettent au service du
pouvoir ottoman. Ils vont mettre en place une série d’expéditions dévastatrices aux dépens des
chiites ottomans.
Mais aussi contre les autres minorités religieuses, comme les druzes, les maronites et les chiites
duodécimains.
Les chiites sont évacués du territoire ottoman et trouvent refuge dans la région de Biblos et au fil
des siècles, ils seront persécutés par les ottomans sunnites (au service de la Syrie).
Les mamelouks vont eux aussi s’établir au Liban. Certaines tribus turcomanes s’établissent au
Liban. La mosaïque libanaise se complique.

Les druzes
Troisième grande communauté qui configure la mosaïque libanaise.
e
Leur religion issue du chiisme, mais qui trouve dans le XVI caliphe fatimide un personnage
énigmatique, un despote farouche qui règne sur l’empire fatimide de l’Afrique du Nord. Ce
personnage, ce calife va établir un royaume qui est l’un des plus violents.
Représenté et élogié comme un véritable chef d’Orient. Mohammed Ahmr-Allah va incarner le
modèle même du chef oriental. Les différents voyageurs occidentaux vont écrire des légendes à
propos de lui. Il incendie l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem et cela, dit-on, va déclencher les
Croisades.
Il disparaît mystérieusement une nuit de février 1021 après la croisade, sur la colline désertique qui
domine Le Caire. Il va réapparaître d’ici mille ans ; nature divine ; et ce sont ses disciples qui font
naître cette communauté religieuse. Druze est une crase, dérivant du nom de Mohamed el-Darazi,
un des disciples de Mohammed Ahmr-Allah qui, avec Hamza, avait diffusé le culture de
Mohammed Ahmr-Allah. Véritable syncrétisme religieux. Les Livres de la Sagesse, livres saints
pour les Druzes sont des livres secrets : seulement les initiés peuvent avoir accès à la lecture de ce
texte sacré. Il ne s’agit pas d’une religion révélée, mais d’une philosophie qui a subi plusieurs
influences (hindouisme, judaïsme, christianisme, philosophie grecque), ce n’est pas la divinité qui
se révèle à nous, ici c’est plutôt un cheminement que l’homme fait en travaillant sur lui-même, pour
améliorer sa personne et pouvoir avoir accès à la divinité.
Les druzes acceptent certaines règles de l’Islam et en rejettent d’autres (on ne croit pas au jeûne du
Ramadan et à la Mecque).
e
Kamal Jumblatt : le plus célèbre de chefs libanais (au XX siècle) disait que sa religion était fondée
sur un cheminement d’initiation. Seuls les initiés peuvent comprendre les livres sacrés. Religion de
l’éthique autant que de la conscience. Atteindre des niveaux élevés de connaissance et d’intégrité
morale.
La communauté druze est extrêmement solidaire à son intérieur ; farouchement attachés à son
territoire, ils recourent à la guerre et à la défense pour la défendre.
Le couvre-chef de chiites est rouge à l’intérieur. Ils sont présents dans le Nord de la Palestine, en
Syrie, à Damas, sur les hauteurs du Golan.
Le sanctuaire d’Albayyada (lieu sacré de la religion druze)
La hauteur de couvre-chef indique l’initiation.
La famille Tanouk qui vient de Mésopotamie. Il s’agit d’une famille druze qui reconnaît un chef
notamment militaire, l’émir, qui détient le gouvernement militaire et politique de ce clan. Tous
restreints qu’elles soient, les différentes communautés libanaises ont des relations entre elles et avec
d’autres organismes, par exemple les présences militaires qui sont au-delà de Liban.
Sur la mer, s’établissent les Sunnites. Ils s’installent parce que les ottomans ont conquis le Liban et
qu’ils se sentent protégés. Les sunnites vont entamer surtout des activités commerciales.

Les communautés se différencient :


Au nord, les maronites qui cultivent la terre arrachée à la montagne ; les chiites agriculteurs ; les
druzes à la montagne qui affilent la lame ; sur le littoral, les sunnites qui sont surtout des
commerçants.
A un moment donné, les melkites s’établissent, des Grecs orthodoxes qui essaient de s’établir sur la
côte et voilà la mosaïque libanaise.
Les maronites se mêlent à d’autres communautés chrétiennes.
Chacune de ces communautés se relationne pacifiquement avec les autres, jusqu’à l’année 1100. On
voit que l’équilibre dans lequel ils vivaient a été bouleversé au moment où les Européens arrivent
dans ce territoire. Ce qui va mener au fil des siècles, jusqu’à l’éclatement de la mosaïque libanaise.

Comme dans le cas de la colonisation.

Les puissances européennes arrivent au Liban et l’équilibre va être corrompu. La plus grande
responsabilité est à nous, les Européens.

Etudier l’autre sert à nous solliciter à entamer des réflexions.

[Développement des relations avec la France

Capitulations :

- Traité politique et militaire conclu par le roi de France François I er


avec le sultan Soliman le
Magnifique en 1536 pour affaiblir l’empereur Charles Quint

- Renouvelé et développé au fil des siècles par Louis XIV et Louis XV jusqu’à la chute de
l’Empire ottoman

- Avantages commerciaux à la France


- La place sous la protection de l’ambassadeur français à Constantinople et des consuls français
à Istanbul et Tripoli

- Effet : Possibilité pour les marchands français de développer leurs commerces dans les
échelles du Levant et supplanter les autres puissances, en bénéficiant aussi de la liberté de
religion.

- Prééminence de la France sur les Anglais et les Hollandais.

- Il concerne les étrangers et regarde le commerce.

- Mais par la suite, le traité devient un instrument pour obtenir la protection des religieux
catholiques des Lieux saints, puis des pèlerins européens se rendant à Jérusalem et pour
défendre ses intérêts commerciaux de la France.

- Finalement, la France devient la protectrice des chrétiens sans distinction sur l’ensemble du
territoire ottoman et en particulier des maronites du Mont-Liban.

- Même chose pour la Russie pour les chrétiens orthodoxes, ce qui conduira à la guerre de
e
Crimée au XIX siècle.

- Donc relation privilégiée multiséculaire entre la France et la communauté maronite et


intégration pleine de cette dernière dans les rites et les traditions de l’Eglise romaine.

- 1584 : Grégoire XIII fonde le Collège maronite à Rome –> pépinière de savants et de lettrés
contribuant fortement à l’avancée sociale et culturelle de la communauté maronite au sein
de la Montagne à diplômés ouvrant des écoles dans les villages de la Montagne et lignée de
professeurs, bibliothécaires, orientalistes, interprètes dans divers pays européens. Secrétaires
ou conseillers des gouverneurs ottomans du Mont-Liban.

- Ecoles et collèges de missionnaires européens et français (jésuites, lazaristes, franciscains) à


les élèves chrétiens sont majoritaires.

2) Melkites :

- Ils s’installent entre le VI et le VII siècle


e e

- Dans le district du Koura, au sud de Tripoli


- Chrétiens syriens et égyptiens respectant les décisions des conciles, comme celui de
Chalcédonie en 451 qui condamne le monophysisme.
- Ils demeurent pourtant fidèles à Constantinople, après le schisme entre l’Eglise d’Occident et
les patriarcats grecs-orthodoxes d’Orient en 1054.
- En 1754 : ils se divisent à leur tour en deux églises indépendantes se constituant
officiellement : l’Eglise Orthodoxe et l’église grecque-catholique en communion avec
Rome.

3) Mardaites :

- Chrétiens d’origine perse


- Au service de l’empire byzantin
- Petite population
- Largement absorbée successivement par les maronites

4) Musulmans chiites : Ils fuient les califats sunnites des Omeyyades de Damas puis des
Abbasides de Bagdad pour s’établir dans la région centrale du Mont-Liban

Conquête musulmane du Mont-Liban : été 636, les Byzantins quittent la Syrie


Période de Croisades : Le littoral libanais revient chrétien

Les chiites

Les chiites au Liban s’appellent « duodécimains ».


Division de l’islam à propos du successeur de Mahomet
Certains : il devait être désigné au sein e la famille du Prophète et de ses descendants, c’est-
à-dire Ali, cousin et gendre de Mahomet.
Autres : les proches compagnons du Prophète

A la fin :

Trois califes n’appartenant à la famille de Mahomet


Puis Ali

En 661 : assassinat d’Ali


Le califat revient à deux dynasties : Les Omeyyades de Damas et les Abbassides de
Bagdad

Les « chiites » sont donc les partisans d’Ali. Ils ne reconnaissent pas la légitimité de ces
califats

Les Sunnites : ils se revendiquent comme les tenants de l’orthodoxie


Les Chiites : Minorité considérée comme une secte hétérodoxe par les Sunnites

5) Su sein du chiisme, il y a des scissions successives :

a) Ismaéliens à Fatimides (dynastie importante du Caire en Egypte) à Druzes


b) Nosairis ou alaouites (Syrie)
c) Chiites duodécimains
Chiites duodécimains :
Ils représentent la grande majorité des chiites
Ils reconnaissent douze imams (d’où « duodécimains »)
Ils attendent le retour du douzième, Mohammed el-Mahdi, l’ « imam caché » disparu
e
mystérieusement en Irak au IX siècle
Au sein du Chiisme, l’Imam est le chef politique et religieux de la communauté (chiites)
Alors que chez les Sunnites, l’Imam conduit la prière du vendredi dans une mosquée
Les Chiites sont pourchassés par la majorité sunnite
Ils se réfugient dans le district du Kesrouan situé à l’est de Beyrouth et au sud des
régions contrôlées par les maronites, à Tripoli, dans la plaine de la Békaa, dans la région
de Baalbeck, dans le Djébel Amil, dans l’arrière-pays de Tyr
Ils sont définis « Métoualis » au Liban (fidèles de Ali)
Ils bénéficient de la présence au Caire de la dynastie de Fatimides chiites en lutte contre
le califat abbaside de Bagdad.
La situation change après l’expulsion des Croisés : les sultans mamelouks sunnites
remplacent les Fatimides du Caire et veulent alors éliminer les chiites, dont ils
condamnent les convictions religieuses et la tiédeur dans la lutte contre les Croisés.
Accusations : avoir noué des alliances avec les Francs, mais aussi avec les Mongols qui
ont envahi la région
1260 : les chiites battent les Mongols en Palestine, bataille d’Ain Djalout.
Syrie soumise par les Mamelouks
Des expéditions dévastatrices sont menées contre les chiites du Liban, les maronites et
les druzes, dans le Kesrouan et dans le district voisin du Metn de 1292 à 1307
Les Chiites sont largement éliminés de la Montagne : ils conserveront seulement
quelques villages dans la région de Byblos. Kesrouan devient maronite
Pourchassé aussi pour être au service de la Perse, grande ennemie de l’Empire Ottoman.
Vide démographique à profit des druzes et des maronites
Les Mamelouks installent des tribus turcomanes sunnites au Liban, les Assaf, dans le
Kesrouan, pour surveiller le littoral, les passages stratégiques de la Montagne et
contrôler les populations maronites, druzes et chiites.

Druzes :
Troisième grande communauté fondatrice du Liban
e
Religion issue du chiisme, fondée au X siècle, au Caire
Fondateur : le sixième calife fatimide Al-Hakim bi-Amr Allah :
Personnage énigmatique, despote pétri de contradictions, il règne sur un empire s’étendant
de l’Afrique du Nord à la vaste Syrie à un des plus violents du Proche-Orient ; personnage
généreux dans Les Mille et Une Nuits ; sa personnalité stimule l’imagination de Gérard de
Nerval (poète romantique français)
Royaume autoritaire : succession de décisions contradictoires, persécutions, exécutions
sommaires, supplices à incendie et destruction de l’église de Saint-Sépulcre à Jérusalem, en
1010, l’allumette des Croisades. Aussi Incendie du Caire.
Calife chiite
Population très majoritairement sunnite
Il s’en prend aux sunnites à il dénonce les premiers califes de l’Islam et interdit le
pèlerinage à la Mecque
Nuit de février 1021 : il se rend à la colline désertique du Makattam dominant le Caire et il
disparaît mystérieusement (sont retrouvés seulement des vêtements ensanglantés et déchirés
à coups de poignard)
Rumeur chez ses partisans : ce calife réapparaîtra dans mille ans
Proclamation de sa nature divine
Deux de ses disciples, Hamza et Mohamed el-Darazi, dont le nom donnera naissance au mot
« druze » répandent ses idées, surtout en Syrie.

Druze à désigne la communauté et la religion dont Al-Hakim est à l’origine.


Principal texte sacré des druzes à Les Livres de la sagesse
Connus seulement par les initiés

Emprunts aux philosophes grecs, judaïsme, hindouisme, christianisme tout en écartant


certaines règles fondamentales du sunnisme, comme le jeune du Ramadan et le pèlerinage à
la Mecque
Ils s’éloignent des ismaéliens
Religion d’ascètes spirituels, de gnostiques pratiquant la vie, une religion de l’éthique
Premier devoir du druze : croire au caractère divin d’Al-Hakim
Croyance en la métempsychose –> le corps meurt, mais l’âme est immédiatement réincarnée
dans le corps d’un nouveau-né druze.
Ainsi, pas de conversion du non-druze.
Les mariages doivent avoir lieu au sein de la communauté.
1043 : fin d’une campagne de prosélytisme en Liban et Syrie à est fixée cette conception de
société close
Religion diffusée au Chouf dans le sud de Beyrouth, les collines du district du Gharb
dominant Beyrouth, les districts du Kesrouan et du Metn, à l’est de Beyrouth
Communauté solidaire
Farouchement attachée à son particularisme
Ils n’hésitent pas à manifester ses qualités guerrières
Présents aussi dans le nord de la Palestine et dans le sud du Liban, au Wadi al-Taym, dans
les villes de Rachaya et Hasbaya, au pied de l’Anti-Liban, dans les faubourgs de la banlieue
de Damas et sur les hauteurs du Golan ; le Djébel dans le sud de la Syrie
Sanctuaire d’al-Bayyada : haut-lieu de cette religion à Hasbaya
Renforcés par les druzes fuyant la taxation ou la conscription militaire ottomanes.

Les Tanouk :
Originaires de Mésopotamie
e e
Une des premières grandes familles rejoignant la religion druze vers les XI -XII siècles
e
Présents au centre du Mont-Liban et dans le Wadi al-Taym au V siècle
Ils tiennent le rang d’émir sur le plan militaire à le chef de leur tribu

Descendants : les Buhturs à rôle prééminent aux côtés des Mamelouks


Ils vivent dans des régions montagneuses
Très solidaires
Traditions transmises de génération en génération
Sanctuaires et modes de vie à eux

Sunnites :
Ils s’installent tardivement sur le littoral, villes côtières de Saïda, Beyrouth et Tripoli
avec des activités commerciales prospères
Favorisés par l’arrivée des Mamelouks et des Ottomans

Melkites : Ils s’installent aussi dans les villes de la cote

➢ Croisades :
Les maronites coopèrent avec les croisés
Les sunnites et les druzes les combattent
Les chiites à attitude attentiste

➢ Période Mamelouke (1289-1516) :

Hégémonie sunnite
Dure pour les chiitesà pourchassés comme hérétiques, contraints d’abandonner plusieurs régions
du Mont-Liban à ils se réfugient au sud de Saïda ou dans la Békaa

➢ Empire Ottoman :
Les Mamemlouks sont vaincus
Régime d’autonomie toléré
Conditions : Reddition d’impôts et reconnaissance de l’autorité du sultan]

23 settembre ’21

Avec l’arrivée des Européens, les communautés du Liban commencent à établir des relations
différentes avec les puissances étrangères, qui tendent à les éloigner les unes des autres. Selon
l’alliance de chaque communauté, la situation, le cadre général change. Les maronites collaborent
avec les croisés, ils les aident. Les sunnites et les druzes les combattent. Affrontement entre des
cultures différentes (an 1000) : le premier confinement a eu lieu pendant les Croisades.
Les chiites ont une attitude indifférente envers les Croisés.
Puis l’empire ottoman devient la grande puissance de la région.
e
Au XVI siècle, pendant la Renaissance, il établit son pouvoir dans la région ; hégémonie sunnite,
grande majorité orthodoxe, ils vont entamer une série d’expéditions au Liban. C’est au sein de
l’empire ottomane que la montagne libanaise se configure comme le refuge des populations
suspectes, qui ne veulent pas obéir aux règles de la puissance dominante.
L’empire ottoman est appelé la Sublime Porte, son siège est à Constantinople, et il veut exercer un
contrôle étroit sur le Moyen-Orient.
Le Liban, terre des rebelles, gagne un statut autonome : les sultans ottomans sauvent qu’il y a des
religions différentes, mais en exchange de cette liberté, ils demandent un impôt, une taxe (comme
dans un roman de Maalouf, Le rocher de Tanios) ; ils respectent le sultan ottoman, mais celui est
éloigné, et donc le rôle de l’autorité est incarné par les différents émirs appartenant aux différentes
communautés.
Le Sultan ottoman ne se fait sentir que par l’impôt ; chef du clan, l’émir a un rôle essentiellement
de défense militaire, de protection, comme au Moyen-Age, en Europe, le vassal. Une domination
souple. Le pouvoir réel est confié aux émirs de chaque communauté libanaise : druze, chiite, etc.
qui détiennent un pouvoir militaire, de vie et de mort sur leurs sujets. L’émir doit également garantir
la communication entre le pouvoir éloigné du sultan et la communauté locale. Il fait payer l’impôt à
sa communauté. Les petits conflits locaux sont gérés par l’émir. Pouvoir authentique. Ils
s’enrichissent : ils gagnent un pourcentage sur les impôts qu’ils font payer au nom du sultan
ottoman.
Ils sont choisis un peu par mérite et un peu par ligne de descendance (les premiers clans qui
s’établissent dans la montagne libanaise). L’émir est choisi par son mérite, au début, mais par la
suite l’émirat devient une caractéristique héréditaire (le pouvoir est conservateur, on n’a pas envie
de perdre les privilèges).
Soliman le Magnifique, le grand Sultan ottoman, fanatique et cruel, en 1520, applique l’impôt au
Liban, une province qui comprend la Syrie et une partie de l’actuel Etat d’Israël, la bande de Gaza.
Trois provinces : la province d’Alep, la province de Damas et la province de Tripoli (mosaïque de
populations). Il y a le sunnisme, les maronites, les druzes et sous la première domination ottomane,
ceux-ci gardent l’équilibre et la pacification.
Extension de l’Empire Ottoman.

Comment sont organizées les communautés ?


L’iqta, qui fonde l’émirat druze, est hiérarchique. L’administration locale est gérée par l’émir qui
recueille les impôts des paysans et en garde son pourcentage.
L’émir va s’entourer d’un certain nombre de notables. Dans le plan de l’emir, il y aura des
collaborateurs étroits de l’émir, des notables, des mouqataajii (des grands fermiers) qui sont
extrêmement liés aux paysans et qui collectent la mouqataa (l’impôt), étant donc responsables de
la terre et de ceux qui les cultivent.

Sultan (argent)
Emir (parfois Grand Emir) à mouqataa
Mouqataajii/cheiks (notables locaux qui appartiennent à son clan et qui ont un contrôle capillaire
sur la terre pour rétirer l’impôt) à produits de la terre
Ces notables deviennent des cheiks (petits seigneurs très locaux qui agissent au nom de leur
famille), appelés mouqadaams.
Ce système garantit une autonomie réelle pour le gouvernement et la population du Liban. Et donc
les mouqataajii deviennent une caste, on passe du prestige à la descendance. Ils deviennent une
caste héréditaire et dès le Moyen-Age le système devient clos.
L’influence de cheiks est énorme ; chaque cheik a une petite armée (il doit protéger sa
communauté), donc à côté du pouvoir politique, le pouvoir militaire passe à sa descendance.
Donc, très vite, la charge d’Emirats devient héréditaire. Princes héréditaires, qui ne sont pas du
toujours capables de régir la comparaison avec leurs ancêtres
Les grands clans qui gagnent du pouvoir : les Maan et puis les Chéhab. Les Arslane, les Abillama,
les Joumblatt (chieks druzes), d’origine kurde d’Alep, qui deviendront les maitres du Chouf ;
Chieks maronites : Khazen, Hobeische, etc.

Les paysans peuvent jouir des produits de la terre, mais ils doivent donner l’impôt au sultan.
Différemment de l’émir, le mouqataajii n’a pas le droit de vie et de mort sur les paysans, qui
jouissent donc du droit de se déplacer, de quitter la montagne pour la plaine de la Beqaa, ou vice
versa.
Les maronites commencent à descendre vers le Kesrouan, le Chouf et les districts du Sud.
Les Maan s’installent au cœur du Chouf, à Deir-el-Kamaar, le « couvent de la lune ». Cette
localité est passée à l’histoire comme la Capitale de la montagne. Elle devient un centre
commercial.
On y trouve encore les vestiges de la Mosquée Fakhreddine, le palais de Maan, vaste souk des
bijoux et de la soie, ainsi qu’une synagogue. Le Liban demeure dès ses origines, une terre de
mélange, habitée par des cultures différentes.
e
L’emir Béchir II Chéhab quittera Deir-el-Kamar au début du XIX siècle
Volney a décrit Deir-el-Kamaar comme « un gros bourg mal bâti et fort sale » ; formée de Grecs
catholiques et orthodoxes, maronites, druzes. Le sérail ou palais du prince (« grande et mauvaise
qui menace ruine »). On retrouve le mélange libanais même dans ce petit village.
L’autonomie du Liban est encore élargie au moment où le mont Liban va être gérée par un émir
important, Fakhreddine II Maan, qui contribue à la formation concrète de l’identité libanaise.
Identifiée à la montagne druze.
Mais les druzes avec Fakhreddine vont devenir comme les vrais libanais. « Montagne druze »
synonyme de la montagne libanaise. Il marque ce caractère druze qui devient synonyme
d’insubordination (ils se veulent libres). Les Européens sont perçus comme de menaces. Séries de
réprimandes, expéditions punitives de la part de la Sublime Porte.
Cicatrice de Fakhreddine, homme fier, determiné.
La population refuse de payer l’impôt. Les druzes cultivent leur territoire, mais se demandent
pourquoi il doivent payer à un sultan qu’ils ne connaissent pas ?
Fakhreddine II Maan avait perdu son père par hasard pendant une expédition à la montagne de la
part du Sultan. L’expédition se termine avec 400 têtes coupées envoyées à Istanbul.
Fakhreddine est obligé de se sauver, les Ottomans avaient intérêt à le tuer : il s’enfuit dans la
montagne et trouve refuge auprès d’une famille maronite, la famille des Khazen. Il commence alors
à nourrir des sentiment d’amitié, d’amour vers cette famille.
Abou Nader el-Khazen deviendra le conseiller de Fakhreddine II et son premier ministre pendant
35 ans.
Druzes : sont extrêmement orgueilleux, fiers d’eux-mêmes, intègres et fidèles. Cf. le personnage de
Marwan dans Le Quatrième mur de Sorj Chalandone
Fahkreddine encore adolescent et jeune va faire expérience directe de la solidarité, de l’accueil et de
la tolérance. Ils ne l’assimilent pas ; c’est un exemple vivant de tolérance. Leçon pour toute sa vie.
Il va établir cette tolérance au sein de la communauté religieuse libanaise. Il va établir des relations
étroites la communauté maronite et la communauté druze.
Fakhreddine est reconnu prince de la Montagne : il élimine rapidement des clans et des familles qui
lui portent ombrage. Elimine les bédouins et il va entrer en contact direct avec un clan des
Maronites.
Il va établir ses possessions jusqu’au nord de la Palestine, et avec l’aide d’Ali Joumblatt établit son
pouvoir vers Damas et vers Tripoli. Fakhreddine peut faire cela, parce que la Sublime Porte vit une
crise intérieure (occupée dans leur succession, ils se laissent échapper ce qui se passe dans la
province du Liban). Il va s’annexer tous les territoires qu’il conquiert. L’Europe est en ébullition.
Menace de l’Empire Ottoman, établit leur main-mise après la bataille de Lépante. Problème de la
corruption, des pachas qui avaient des pouvoirs énormes et de la richesse. La richesse corrompt les
mœurs.
L’ottomane ou le sofa (terme turc et arabe) : divan.
Fakhreddine est l’énergie faite personne. Il soustrait des territoires à la domination ottomane.
Habilité diplomatique. Il scelle des alliances tout autour. Cette province gagne une autonomie
toujours plus grande.

Fakhredin / Fekherdin : ce regard enflammé, plein d’énergie. Portrait trompé des contradictions.
Personnalité harmonieuse. Il connaissait plusieurs langues. Arabe, Français, Latin. Incarnation des
chefs orientaux, extrêmement curieux. Il était un souverain éclairé. Un émir qui avait compris que
le Moyen-Orient ne peut survivre tout seul, qu’il fallait entamer des relations diplomatiques et
culturelles. Tous les grands savants connaissent parfaitement leurs limites. Il faisait venir des
artistes de l’Europe. On parlera ici de rencontres de culture. Il avait compris que le Moyen-Orient
ne pouvait vivre isolément et que sa force résidait dans sa culture et la force de la culture est la
rencontre avec l’altérité.
Il commence à être remarqué en Europe, donc les grandes puissances qui sont à la recherche de
nouveaux territoires et de nouvelles conquêtes, essaient des relations.
La Toscane va courtiser Fakhredine : déterminée à enlever à Venise les échelles du Levant, le
contrôle sur les ports de la Méditerranée. Grave revers de Venise en 1570 quand les Ottomans font
la conquête de Chypre. Chypre était stratégique par sa position, cargaisons d’armes, de fusils
destinés aux druzes au Liban ; ces armes étaient plus modernes que celles de l’armée Ottomane.
Chypre a un rôle de pont et de base militaire avec Fakhreddine.
er
Ferdinand I de Toscane nourrit des ambitions en Syrie et s’allie avec Fakhreddine.
1608 : accord signé entre Cosme II et Fakhreddine. Cosme abandonne toute ambition sur la Syrie.
La Sublime Porte envoie son armée pour essayer d’éliminer Fakhreddine et on y arrive presque.
Fakhreddine s’enfuit.
1607, vaincu Ali Joumblatt. En 1612 Grand pacha, vizir (le vis du sultan), Nasouh Pacha s’établit à
Damas.

28/09/2021

Fahkreddine s’enfuit vers la Toscane ; accueilli à la cour de Médicis ; intéressé et cultivé.


En Europe, il a la possibilité de connaitre le monde de l’art ; il apprend les arts humanistes : la
sculpture, la peinture, les langues.
Il découvre les lois de l’Europe et le système social et civil (il apprend l’existence de l’imprimerie,
banque, hôpitaux, gestion de la justice).
Il est intéressé à préparer une armée qui se puisse opposer à la Sublime Porte.
Pacha et Hafez, les autorités ottomanes commencent à se montrer disposés à l’égard de
Fakhreddine.
La possibilité d’avoir cette terre et de pouvoir se réinstaller sur ces terres, sous-entendues, de
pouvoir remettre sur pied sa propre entré militaire ; reconstituer un pays dévasté par son absence.
Le Liban était défini « la Suisse de l’Orient » (pays de la douceur de la vie jusqu’en 1970) ; mais
aussi un pays extrêmement corrompu.

[Xavier Baron – Histoire du Liban :

➢ 1590-1635 :
Apogée druze
Domaine de Fakhreddine

1516 :
er
Victoire décisive du sultan Sélim I sur les mamelouks à la bataille de Marj Dabek, au
nord d’Alep
Il s’empare de la Syrie (Liban, Jordanie, Syrie actuelle et Palestine)
Les Tanoukh qui sont les partisans des Mamelouks à doivent abandonner leur pouvoir
en faveur des Maan

Les Maan : Grande famille druze


Venue de Mésopotamie pour s’installer à Baqline dans le Chouf pendant les Croisades, afin de
combattre les Francs
Ils sont présents au sein d’une délégation convoquée par le sultan après son entrée à Damas à
probablement l’émir Qorqomaz (même s’il y a des controverses chez les historiens)
er
Il est reconnu prééminant sur le Chouf par Selim I , impatient d’achever sa campagne contre les
Mamelouks et peu désireux de se lancer à la conquête de la montagne libanaise
Les Maans donc à émirs druzes des districts sud de la Montagne, puis ils étendent leur autorité sur
l’ensemble du Mont-Liban jusqu’à l’extinction de la dynastie maanide en 1697
Premiers contours d’une entité libanaise
Successeurs des Maans –> les Chéhab du Wadi al-Taym jusqu’en 1841 (famille alliée et apparentée
de longue date), sunnites, avant de devenir chrétiens pour la plupart.
Puis les Arslane à druzes du district du Gharb situé dans les collines dominant Beyrouth
Et les Abillama à famille d’origine druze qui se convertira au christianisme

1520 : Soliman le Magnifique

Territoire de la Syrie :
Du Taurus à Gaza
Trois provinces à Alep, Damas et Tripoli
Tripoli (le nord du Mont-Liban, jusqu’à la rivière Maameltein)
Damas (le sud du Mont-Liban, Beyrouth, Saida et Jérusalem)
Saida= Sidon
1660 : le vilayet (la province) de Saïda est créée à pour mieux contrôler les incessantes révoltes
des druzes
Il comprend le centre et le sud de la montagne et les régions littorales jusqu’à Haïfa
Gestion de la région libanaise est confiée à des responsables locaux, tout en faisant partie de
l’Empire ottoman.

Iqta :

En vigueur à cette époque


Organisation féodale
Fondement de l’émirat druze
Système hiérarchique
Sert pour ramasser et payer les impôts
Elle prévoyait qu’un territoire appartenant au domaine de l’état était confié à l’émir,
parfois, Grand Emir
Emir : chargé de recueillir les impôts et les taxes et les impôts auprès de paysans et
d’envoyer au sultan le tribut convenu. Cette charge est soumise à la bonne volonté du
sultan et donc peut être révoquée à tout moment
Mouqatajii : notables sur lesquels s’appuie l’émir ; fermiers généraux assurant la
collecte sur leur mouqataa ; ils sont appelés cheiks ou mouqaddams ; ils agissent au nom
de toute leur famille qui porte le titre M., hiérarchiquement supérieure donc.
Mouqataa : les terres ou la société rurale dont ils ont la responsabilité
Autonomie réelle dans les limites fixées par le sultan
Assez grande liberté
Caste des mouqatajii, détenteurs d’une charge qui dévient héréditaire (malgré le
renouveau chaque année)
Leur influence augmente à l’augmenter des paysans, de leur production et de la fourniture
d’une troupe suffisante au cas ils doivent aller au combat

Ensuite dans la hiérarchie viennent les cheiks

Cheiks druzes à exemple, les Joumblatt, d’origine kurde d’Alep, les maitres du Chouf
Cheiks maronites à exemple, les Khazan, dans le Kesrouan ; les Hobeiche et les Gemayel
(originaires de la péninsule arabique, qui s’implantent à Bikfaya, [Metn] en 1540

Emir ou cheiks : ils signifient seulement le statut social supérieur de certaines familles et leurs
responsabilité reçues en délégations.
Certaines familles ensuite s’emparent du système

A la base de la hiérarchie :
Les paysans à ils ont libre jouissance des terres dans la Montagne libanaise, mais ils doivent payer
l’impôt au mouqatajii ; liberté de quitter leur village pour un autre
e
Pourtant, les maronites au XVI siècle descendront peu à peu du Mont-Liban vers le Kesrouan, le
Chouf et les districts du Sud.

Deir-el-Kamar (le « couvent de la lune ») :


Capitale administrative des Maans au cœur du Chouf, à une vingtaine de km au sud de
Beyrouth
Une petite ville bâtie à flanc de colline
860 mètres d’altitude
Le site d’un ancien établissement phénicien
e
Capitale de la Montagne jusqu’au début du XIX siècle
Aussi un très important centre commercial
Dans la place centrale : la mosquée Fakhreddine –> la première construite dans la
montagne libanaise ; le palais des Maan, le vaste bâtiment de l’ancien souk des bijoux et
de la soie, ainsi qu’une synagogue
e
Elle sera quittée par l’émir Béchir II Chéhab au début du XIX siècle pour son palais de
Beiteddine à quelques kilomètres seulement

Fakreddine II Maan :
Emir
Il donne au Mont- Liban une autonomie remarquable
Il esquisse les contours de l’entité libanaise future
Il fait connaître la « Montagne des druzes » au-delà des frontières de l’Empire
Période d’insubordination permanente des druzes à continuelles instructions de fermeté
de la part de la Porte aux gouverneurs ottomans
16 décembre 1576 : gouverneur de Damas reçoit l’ordre de réagir contre état de
rébellion et d’insubordinations continuelles des druzes des régions de Beyrouth e Saïda
à ils refusent de payer les impôts, pour le manque de produits de la terre
31 Août 1585 : d’autres instructions au gouverneur de Damas
1585 : Fakhreddine II Maan orphelin très jeune, vers l’âge de treize ans à son père est
tué pendant une expédition ottomane dans la montagne (quatre cents têtes coupées,
envoyées à Istanbul)
Il trouve refuge auprès de la famille maronite Khazen, avec son frère cadet Younes, sur
les rives du fleuve Nahr el-Kahb, à une quinzaine de kilomètres au nord de Beyrouth à
relation de confiance et amitiéà Abou Nader el-Khazen : conseiller de Fakhreddine II
et son premier ministre pendant trente-cinq ans à tolérance religieuse de Fakhreddine II
et coopération étroite entre les druzes et les maronites dans le gouvernement de la
montagne druze
1590 : il devient majeur ; il est reconnu prince de la Montagne et il élimine rapidement
des clans et des familles qui lui portent ombrage dans le Kesrouan, avec le plein soutien
des Khazen.
Assuré du soutien des Abillama dans le Metn
Il se tourne vers la vallée de la Békaa, d’où il éloigne des tribus bédouines avec l’aide de sa
famille chiite Harfouche
Il se trouve ainsi en contact direct avec ses alliés Chéhab du Wadi al-Taym
Expéditions dans le nord de la Palestine, sur la route des Lieux saints.

Il s’empare de Tripoli qui est pillée avec l’aide d’Ali Djanboulad (Joumblatt), kourde
originaire d’Alep
1606 : prise et pillage de Damas

Il profite des difficultés militaires de la Porte


1607 1571 : victoire de Lepanto des Européens
1608 Fin du XVI siècle : revers en Hongrie
e

1609 Début du XVII : reculement en Géorgie et en Azerbaidjan face au chah d’Iran


e

Abbas
1610 Empire à court d’argent et les pachas pressurent la population pour de nouvelles
ressources

Fakhreddine II :

1611 Inlassable énergie


1612 Grande habileté
1613 Forte capacité à faire usage de la ruse pour son objectif à préserver une certaine
autonomie aux territoires qu’il contrôle
1614 Forte personnalité pour laquelle il est respecté et craint, mais petite taille
Portrait du chevalier d’Arvieux C’est le portrait littéraire
Portrait de Toufic Touma ( ?)

1615 Succès
1616 Connu comme « Facardin » en Europe
1617 Curiosité des cours européennes
1618 Début des interventions croissantes des Etats européens dans les affaires orientales

Exemple : la Toscane à déterminée à reprendre à Venise une part de son fructueux


commerce avec le Levant
1570 : grave revers de Vénitiens à conquête de Chypre, grande place commerciale
vénitienne régionaleà de l’île partaient d’importantes cargaisons de fusils destinés aux
druzes, plus modernes que ceux de l’armée ottomane

Ferdinand I de Toscaneà entend aider Fakhreddine à étendre son autorité et ouvre des
er

négociations sur l’aide militaire à lui apporter

1608 : accord signé


1609 : le grand-duc de Toscane meurt – son fils, Cosme II, abandonne les ambitions sur la
Syrie à reprise en main de la Porte (excédée par l’extension territoriale de Fakhreddine au-
delà de la Montagne, par la puissance de son armée et par les alliances avec les étrangers ;
en plus, la prospérité de la Montagne attire l’attention pour avoir des nouvelles ressources )

1619 Novembre 1607 : puissante armée ottomane vainc Ali Joumblatt à Alep (citadelle
de la ville reprise et pillé)
1630 : décapitation d’Ali
1609 : Ahmet Hafez, adversaire déterminé de Fakhreddine, prend la direction du vilayet de
Damas
1612 : nouveau grand vizir Nasouh Pacha à pas amical avec Fakhreddine
Fakhreddine II à Déclarations d’allégeance et efforts pour désamorcer le conflit, mais il
doit faire face à la pénétration des armées ottomanes dans le sud de la Montagne et à la
marine bloquant les portes
Septembre 1613 : il confie l’émirat à son frère Younes, puis il s’enfuit et s’embarque à Saïda
sur un bateau à destination de l’Italie

1620 Débarquement à Livourne


Puis Florence où il est accueilli à la cour des Médicis
1615 : en Sicilie
Emerveillé par l’Italie de la Renaissance (mœurs et lois de l’Europe, imprimerie, hôpitaux,
banques, justices, etc)
Son objectif toutefois : rentrer au Liban et pour ce faire il cherche sans relâche de l’aide
pour la mise sur pied d’une campagne militaire contre la Porte

1621 Automne 1618 : voyage de retour vers la Montagne Libanaise à mort de Nasouh
Pacha, remplacement de Ahmet Hafez à Damas, les autorités ottomanes sont
maintenant mieux disposées à ses égards
1622 Du sultan, il obtient la restitution de ses terres et autorisation de s’y réinstaller
1623 Urgence : reconstruire un pays dévasté en son absence et réaffirmer son autorité
Campagne contre Youssef Sayfaà son adversaire traditionnel du district de l’Akkar, au nord
du Mont-Liban :
Pourchassement jusqu’au Krak des Chevaliers en plein hiver ; ordre de démolir les
résidences des Sayfa dans l’Akkar et d’emporter les matériaux de construction à Deir-el-
Kamar afin de reconstruire son palais incendié.
Expéditions à Tripoli, dans le nord de la Palestine, dans la Békaa (défaite aux forces
ottomanes près d’Andjar et s’empare du gouverneur de Damas), conquête de la citadelle de
Baalbeck

1624 Au faîte de sa puissance : ses possessions s’étendent de la montagne des alaouites,


dominant Lattaquieh, à la Galilée, et du littoral à la Bekaa
1625 Son prestige : exploits guerriers, mais aussi son action économique, commerciale,
administrative qui transforme la Montagne libanaise à période de grande prospérité

1626 Développement de la sériciculture (commerce de la soie) à principale activité de


l’économie libanaise et précieuse source de revenus
1627 Expansion de la culture du mûrier de Tripoli à Saïda et du littoral jusqu’à 1000
mètres d’altitude
1628 Multiplication des magnaneries et des filatures
1629 Expansion du coton, ainsi que des fruits et des céréales
Besoin de main-d’œuvre favorise l’avancée des Maronites dans le Chouf, avec
l’encouragement de l’émir à coexistence réelle entre les chrétiens et les druzes est respectée

1630 Construction d’équipements urbains, comme les égouts –> il crée la Forêt des Pins
pour purifier l’air de Beyrouth (encore aujourd’hui le poumon de la capitale libanaise)

1631 Aide des puissances européennes (Toscane : elle envoie des conseillers, des
experts et des armes, en faisant la fortune du port de Saïda avec son commerce ;
France à laquelle est offert le grand khan de la ville qui prend le nom de « khan des
Francs » et se dresse toujours à Saïda
1632 Envie de la Porte
1633 Hiver 1632 : des unités de l’armée ottomane, du retour d’une campagne contre la
Perse, veulent prendre leurs quartiers dans la Békaa
L’emir druze, pas été informé, s’oppose par la force à leur installations à des soldates sont
tués et les forces ottomanes sont contraintes de se retirer à Damas

1634 Sultan de l’époque à Mourad IV (1623-1640) à il cherche à rétablir l’autorité de


l’Etat contestée en Europe et en Perse et par les tendances à l’autonomie de certaines
provinces arabes et par des révoltes internes.
1635 -1633 : puissante armée rassemblée aux environs de Damas avant de marcher vers
la montagne libanaise
Devastation du Wadi Taym où les Chéhab demeurent fidèles à Fakhreddine
Ali, le fils de l’emir druze est tué au cours de combat près de Hasbaya
Les forces ottomanes envahissent la montagne tandis que la marine bloque les portes
Effondrement des forces de Fakhreddine, seulement quelques fidèles druzes et maronites
Il se rend et il est conduit à Istanbul avec ses enfants
D’abord bien reçu à la cour du sultan, mais étant donné que rien de la Montagne n’est réglé
et que la rébellion remporte des succès, les autorités décident d’exécuter l’émir et tous les
Maan se trouvant à Istanbul.

1636 13 avril 1635 : exécution de Fakhreddine et de trois de ses fils sur la place de la
nouvelle Mosquée, située à l’extrémité du pont de Galata
1637 Successeur de Fakhreddine : son neveu Melhem, fils de son frère Younes, un autre
Maan donc

Le fondateur du Liban moderne (pour des nombreux Libanais) :


➔ Il a réussi à rassembler les différents territoires (Montagne, Bekaa et littoral)
➔ Il a défendue l’autonomie de la Montagne libanaise
➔ Bâti un embryon d’administration centralisée
➔ Rétabli la sécurité sur ses domaines
➔ Crée prospérité économique à développement du commerce avec l’Italie et la France

Cette période à étape fondatrice (elle fait apparaître certains traits de l’Etat futur :
Autonomie par rapport aux régions environnantes
Solidarité des populations montagnards
Résistance face à l’autorité
Curiosité intellectuelle pour l’Europe
Pratique du commerce
Goût per les arts)

Le legs de l’émir : coopération entre les différentes communautés religieuses, et d’abord entre les
druzes et les maronites sì
à Favorisé l’installation de paysans maronites dans le Chouf druze
➔ Il s’est entouré de nombreux maronites et de juifs jusqu’aux postes les plus confidentiels
➔ Il a accueilli avec bienveillance les missionnaires catholiques de différents ordres
➔ Il a veillé au respect de la liberté de culte sur une base d’égalité
➔ Insufflé esprit de résistance et de liberté qui lui survivra à il a créé un sentiment
d’appartenance à un territoire commun et un esprit de solidarité
➔ Il fait apparaître la Montagne sur la carte des grandes puissances européennes, grâce à ses
relations avec la papauté et les ducs de Toscane

1636 : Proclamation de Melhem Maan émir des druzes


1657 : lui succède son fils Ahmed Maan
1697 : Ahmed meurt sans laisser d’héritier mâle à extinction de la lignée maanide]

_____________

e
Saut temporel vers la modernité, vers le 20 siècle, pour nous approcher de la guerre civile.
A la fin de la seconde guerre mondiale, nouvelle organisation du monde entier ; Ligue des états
arabes en Egypte après le 1945. 5 pays au moment de la fondation, à Alexandrie, où la charte a été
signée.
Forme de collaboration et de coopération entre ces états, fondée sur l’indépendance de ces états.
Indépendance vis-à-vis des autres états de Moyen-Orient. Cela devrait comporter l’exclusion de
toute sorte d’hégémonie d’un état sur un autre.
La conférence du Caire interdisait une politique étrangère préjudiciable pour la Ligue.
Le Liban, à cause de la mosaïque religieuse ne peut pas entrer dans la Ligue, parce que à la fin de la
Première Guerre mondiale le Liban entre sous le protectorat français (un régime inventé par les
grandes puissances, par lequel une grande puissance se voyait confier un état émergent et la grande
puissance avait pour tâche celle de conduire les pays étrangers à la conquête d’une autonomie et
d’une indépendance politique réelle, un sort de babysitting vis-à-vis des pays « incapables » de
s’autodéterminer). Un instrument qui devient la main-mise sur tel ou tel pays.
Le Liban joue en ce sens une fonction de porte et de pont entre Occident et Orient (une main-mise
de la France vise à pouvoir regarder et contrôler ce qui se passait en Orient et en Occident) pour
réagir.
1920 : la France va protéger le Liban des attaques voisins, mais en échange on établit que la
Constitution du Liban devra prévoir que le président de la République libanaise soit par statut un
chrétien maronite. C’est une question d’intérêts, de complicité aussi culturelle entre la France et le
Liban, mais qui établit qu’une communauté (la maronite) aura une forme de suprématie sur les
autres communautés de la mosaïque libanaise.
Un cheminement qui s’enracine dans l’histoire.
Un des pas vers la guerre (une minorité privilégiée).
C’est pour ce motif que le Liban ne peut pas entrer dans la ligue des Arabes. Et elle mal considérée.
Laïcité de l’état versus le communautarisme.
Ils essayent de créer toutefois un lien avec la Ligue.
e e
Epoque de « pan » entre le XIX et le XX siècles. Désir de Grande Syrie (par Abdallah de
Transjordanie). Semence de guerre qui s’établit, hostilité, domination sur l’autre et enfonce ses
racines dans la jalousie, c’est une situation personnelle. Montrer au monde qu’il veut quelque
chose.
Grande Syrie gouverné par les Hachémites.
Bagdad veut la même chose, donc l’Egypte et l’Arabie Saoudite sont exclus de ce projet de Bagdad.
La Grande Bretagne a une main-mise plus grande que les autres puissances sur le Proche-Orient.
Elle se garantit le protectorat sur l’Egypte, état riche qui lui permet de contrôler le territoire, tout le
contrôle fertile.
Au niveau culturel, avant-postes de contrôle de la situation (par la Grande Bretagne et la France),
utilisent des missionnaires. Grande Bretagne rôle de puissance au Moyen-Orient. Missionnaires
protestants au Moyen Orient, comme les Etas-Unis, en fonction anti-française, parce que la région
est très intéressante. Aujourd’hui, l’université de Beyrouth qui est libanaise, mais il y a aussi
l’université anglaise de Beyrouth, américaine de Beyrouth, avant-poste de contrôle de la situation.
La GB ne veut pas lâcher ses territoires. Dans cette ligue arabe qui va se constituer, un certain
nombre de garanties sont souscrites par les autres états membres de la ligue. C’est aussi grâce à
cette reconnaissance que la Ligue a donné au Liban que l’existence du Liban a été reconnue par le
ONU. Il a reçu une reconnaissance internationale, grâce à la reconnaissance des pays arabes de la
ligue.
Dans la conférence de San Francisco, le Liban va être institutionnellement reconnu comme état à
part entière, donc les Libanais sont orgueilleux, même si on était sous le protectorat français. Le
pays semble revenir à ses propres hommes politiques, il pourrait désormais s’autodéterminer,
donner libre cours à ses décisions.
Le Liban est un état reconnu par tout le monde ; les Libanais sont fiers de ça ; il semble
s’autodéterminer, sous le control de Béchara el-Khoury, un maronite. Les administrations
françaises commencent à partir et une nouvelle classe s’installe avec le but de respecter le rôle de
chaque communauté (équilibre acceptable entre toutes les communautés).
Il est habillé à la française. Même le vêtement est occidental.
La base du pays continue à être fondée sur les communautés, les villages, mais le mouquatajii est
disparu, quoique le Liban soit resté un pays à forte présence agricole. Organisation féodale par
laquelle le mouqua avait la charge de s’occuper des gens de cette terre, maintenant elle a évolué
vers une forme de clientélisme. Maintenant ces chefs de clan deviennent des chefs de pouvoir.
Système de clientèle.
Le chef du clan va protéger un soumis, mais ce dernier va donner son vote. Pouvoir électoral et
politique.
Un système de népotisme : je peux octroyer un certain nombre et donc on passe assez vite dans
l’espace d’une vingtaine d’année.
On passe de la collaboration à un système d’exclusivité, parce que le favoritisme je le fais où je
peux avoir des votes. D’un système ouvert à un système de fermeture. Clientélisme. Le chef devient
influent, les clans se consolident autour de leur chef avec des intérêts économiques et politiques.
La « Suisse de Moyen Orient » : nettoyé et le pays le plus corrompu, arracheur d’argent. La Suisse
des merveilles et de la corruption.
Gangrène qui ronge la société et qui va toujours être serrée, exclusive.
Frustration, inégalité.
Commencent les luttes d’influence. Représentants à l’intérieur du gouvernement, des luttes et des
alliances.

La fin de la Seconde Guerre mondiale va établir la carte du Liban et du Moyen-Orient.


Mais il y a le problème de la naissance de l’Etat d’Israël.
Le sionisme. Affaire Dreyfus (1883) : emblème de la haine contre les Juifs ; les Juifs occupent dans
le monde des rôles sociaux extrêmement élevés, stratégiques. Les juifs du monde commencent à
nourrir un projet de créer l’état d’Israël qui est en territoire avec des délimitations territoriales.
Recréer l’Etat de Sion, puisqu’ils se trouvent en diaspora depuis l’an 70 après J.-C.
Après la Seconde Guerre Mondiale, au moment où l’Onu va accueillir la requête de l’établissement
de l’Etat d’Israël. Sentiment de culpabilité énorme des puissances occidentales à cause de
l’Holocauste.
Mais d’autres populations s’étaient établies sur le territoire de Palestine. Tas de souffrance
immense, souffrance millénaire de ce peuple israélien, de se retrouver sur la Terre Promise et la
souffrance des Palestiniens qui s’étaient installés sur cette terre.
Cf. David Grossmann, Sparare a una colomba (Saggi sulla situazione di Israele nel contesto medio-
orientale); Yasmina Kadra, L’attentat (roman sur la situation palestinienne)
Manipulation qui peut avoir lieu dans certaines communautés religieuses.
Tout le monde a tort, toute le monde a ses raisons
La guerre civile libanaise est un produit direct du conflit israélo-palestinien.

En 1947, indépendance de l’Inde, donc la Gran-Bretagne quitte la Palestine.


29 novembre 1947, la résolution 181 prévoit le partage de la Palestine.
L’état d’Israël a une série de confins intérieurs.

Angoisse éternelle : problème de la souveraineté (sentiment d’être incessamment en guerre)


Conditions irrationnelles

29 septembre 2021
Distribution du territoire d’Israël. Deux zones, assignées à Israël le 54% du territoire, le reste aux
Palestiniens, avec un principe de distribution sur la base des percentages et Jérusalem sera contrôlée
par l’Onu.
Comme le dit Grossman, les guerres se sont suivies à partir de la fondation de l’état d’Israël et
changent l’aspect de cet état.
Ce changement continuel des frontières depuis sa fondation par rapport aux autres pays de la région
causent un état d’angoisse permanente chez les Israéliens. Leur identité se fonde même sur un
territoire. On retrouve notre image qui a un contour, qui a des limites. La limitation est inhérente à
l’identité. La problématique des frontières est essentielle pour l'identité collective et surtout pour
Israël.
La ville sainte de Jérusalem pour les trois religions les plus importantes est sous le contrôle de
l’Onu, la frontière à l’énième puissance. D’abord, les états arabes votent contre la résolution de
l’Onu 1947.
Les pourcentages étaient au début presque la moitié pour les deux côtés, la moitié d’Israéliens qui
ne représentaient que le 30 % des habitants de l’Etat d’Israel, qui arrivent des quatre coins du
monde, qui se retrouvent leur le nouvel état d’Israël et qui représentent une minorité. On propose
d’attribuer la moitié du territoire. Les états arabes, y compris le Liban, votent contre la résolution
Onu pour cette « injustice ». Pourquoi donner la moitié du territoire à une minorité, alors que les
Palestiniens habitent dans cette région depuis longtemps.
Le sionisme était à la mode—> il faut fonder les Grand Israël. Projet de grandeur a emmené à la
guerre, au conflit. Dès qu’ils s’y mettent, voilà la guerre éclate entre juifs et arabes et l’ONU décide
en 1948 que l’état d’Israël devrait être établi. Or, la région est l’une des plus chaudes. Des troupes
arabes provenant des tous les pays arabes pénètrent en Palestine. La Palestine a été quittée par la
Grande Bretagne. La guerre éclate.
Petite guerre d’indépendance contre la Guerre Bretagne en 1939 et les miliciens Palestiniens
avaient été réduits pour cette guerre. Total dénuement de la part militaire. Ils ne réussissent pas à
contrer les Israéliens.
Le Liban est le pays confinant de l’état d’Israël, frontière nord. La ligue arabe a une idée : confier
au Liban le contrôle du conflit israelo-palestinien. C’est le Liban qui contrôle et la Syrie va veiller à
cette autre frontière, mais la force militaire des Libanais est improvisée. La force de libération arabe
va garantir la partie nord-orientale. Mais c’est une armée irrégulière. Peu d’hommes, mal armées et
pas instruis à la différence de l’armée israélienne, très bien équipée militairement et financée par les
Etats-Unis. Ils ne sont pas du tout formés à affronter cet état et nous savons que les communautés
du Liban avaient leurs groupes de combattants, mais ce sont des petites armées artisanales, les chefs
des différentes familles avec la tâche de défendre leur famille. Le déséquilibre de l’armée juive et
celle libanaise est énorme et le rôle de ces petites armées des émirs de défendre leur clan des petits
débats de tribus. Cette armée devient l’armée nationale du Liban, donc composite, parce qu’elle est
le résultat de la mosaïque libanaise.
Quand il y a un chef plus courageux, une situation de confusion va amener normalement,
physiologiquement les gens du peuple à se confier, à mettre leur confiance dans un chef fort. Parce
que ça nous donne un peu de sécurité, un sentiment de protection.

[Xavier Baron, HdL :


➔ La Grande-Bretagne souhaite une forme d’unité arabe
➔ 1943 : soutien au projet du Premier ministre irakien, Nouri Saïd :
- l’union d’un même Etat de la Syrie, le Liban, la Palestine et la Transjordanie
- Ligue Arabe, rassemblant l’ensemble des Etats arabes

Donc, domination hachémite sur la région


- Pour le Liban à nécessité de s’assurer que le futur organisme panarabe préservera pleinement
l’indépendance et la souveraineté de chaque Etat à condition impérative pour les chrétiens

libanais
➔ 7 octobre 1944 : le Protocole d’Alexandrie, texte de l’accord signé par cinq pays :
L’Egypte, L’Irak, le Liban, la Syrie et la Transjordanie et ensuite par l’Arabie Saoudite et le
Yémen :
- article 1: la Ligue sera formée par les Etats arabes indépendants
- article 4: seront respectées de l’indépendance et de la souveraineté du Liban dans ses
frontières jusque-là atteintes
- Le gouvernement syrien reconnait officiellement les frontières et l’indépendance du Liban et
renonce à revendiquer les districts rattachés au Mont Liban
➔ 27 février 1945 : La Liban avait déclaré la guerre à l’Allemagne et au Japon pour participer
à la conférence de San Francisco à Liban, l’un des cinquante Etats fondateurs signataires

➔ 22 mars 1945 : création de la Ligue des Etats Arabes au Caire : Seules les décisions du
Conseil de la Ligue qui seront prises à l’unanimité sont contraignantes
➔ Décembre 1946 : Fouad Chéhab est promu général de l’armée libanaise
Au Liban, une forme de clientélisme se crée et se répand : les postes importantes sont confiés à
ceux qui ont les faveurs du pouvoir en place à favoritisme et népotisme (clans influents, grandes
familles, intérêts économiques et financiers)
➔ 25 mai 1947 : élections législatives à nombreuses irrégularités et manipulations (bourrage
d’urnes à Beyrouth, contestations sur les conditions du dépouillement des votes dans des
bureaux du Mont-Liban)
➔ Mai 1948 : Béchara el-Khoury obtient un amendement constitutionnel qui lui permet d’être
réélu
➔ 27 mai 1948 : la Chambre vote le renouvellement du mandat présidentiel, avec effet à
l’expiration de celui en cours, en septembre 1949.

Drame de la Palestine :
- Dernier territoire sous mandat au Proche-Orient, non encore évacué par la Grande-Bretagne
➔ Depuis les années 1930 : grèves, émeutes, attentats, absence de solution politique
➔ Grande révolte palestinienne contre les anglais en 1936: elle voit une grande partie des
Palestiniens écrasés par l’armée britannique
- Volonté inébranlable des Juifs de disposer d’un Etat qui empêchera à jamais le retour de
l’Holocauste
- Est réaffirmée l’impossibilité d’un accord politique entre Arabes et sionistes sur l’avenir de ce
territoire
- L’Angleterre n’a plus les moyens de contrôler la situation
➔ Mai 1946 : accord secret, sans suite, signé entre le patriarche maronite d’Antioche, Antoine
Arida et l’Agence juive :
- Reconnaissance aux Juifs du droit de fonder un Etat en Palestine
- Affirmation du caractère chrétien du Liban, ainsi que son indépendance
➔ Février 1947 : Londres est occupée par l’indépendance de l’Inde qui se déroule dans la
violence, renonce alors à son plan d’indépendance d’un Etat palestinien unitaire, envisagé
pour 1949, et demande aux Nations Unies de trouver une solution
➔ 29 novembre 1947 : l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 181
qui prévoit le partage de la Palestine
- Le Liban, avec les autres Etats arabes, vote contre cette résolution à ils soulignent que le
plan de partage accorde 54% du territoire aux Juifs, alors qu’ils ne représentent que 30% de
la population.
- Les dirigeants sionistes rejettent de leur côté ce plan à il ne correspond pas au Grand Israël
qu’ils ambitionnent
➔ Une Guerre civile éclate sur le territoire du nouvel Etat d’Israël entre les Arabes et les
Juifs qui se poursuit jusqu’au 14 mai 1948
➔ 14 mai 1948 : proclamation de l’Etat d’Israël
➔ Les heures suivantes : des forces armées arabes, sans coordination, étriquées et rivales,
pénètrent en Palestine, où la Grande-Bretagne met fin à son mandat
- La toute jeune armée libanaise reçoit de la part de la Ligue Arabe la responsabilité du front
nord :
L’armée libanaise est formée au plus par trois mille hommes
Elle est mal équipés, souvent avec du vieux matériel français
Ses membres sont encore insuffisamment formés pour affronter les forces juives, qui sont
plus nombreuses et qui se sont préparées depuis des années au combat ; elles sont bien
armées.
La mission de l’armée libanaise jusqu’à présent a été celle de maintenir la sécurité au Liban,
face à une éventuelle menace militaire de la Syrie, et de lutter contre le banditisme et les
disputes de clans et tribus, surtout dans la Békaa
En ce moment, elle acquiert du jour au lendemain un rôle d’une force de police nationale
Elle composée essentiellement par des soldats appartenant à la communauté maronite
- Fouad Chéhab adopte une position défensive le long de la frontière libanaise, qu’il juge plus
adaptée à ses faibles capacités
Existence des relations entre certains sionistes et des membres de la hiérarchie maronite
Cette dernière manifeste une certaine réticence contre une entrée en guerre, manifestée par
une partie de la société, y compris chez les Druzes.
Mais on décide tout de même d’entrer dans le conflit, par solidarité avec le monde arabe et
pour préserver la réputation de l’armée libanaise
- Béchara el-Khoury : préoccupé par le renouvellement de son mandat qui va être soumis à la
Chambre
Il ne souhaite pas que le Liban se lance dans une attaque en Palestine
Les maronites redoutent de se retrouver seuls dans un contexte régional massivement
sunnite, après le départ de la puissance mandataire, c’est-à-dire des Français, d’un côté et
des Anglais, de l’autre à les Juifs sont donc vus comme des alliés régionaux potentiels,
mais sur le long terme, seule la coexistence avec les musulmans est envisageable et les
Libanais redoutent aussi les appétits territoriaux sionistes au Liban
- Plusieurs raids israéliens sont effectués en territoire libanais
- Agitation de la population chiite
- Attaque de l’armée libanaise contre les forces juives qui se sont emparées du petit village
chiite palestinien d’al-Malikiyya, situé à quelque sept cents mètres de la frontière
Al-malikiyya : localité de Haute Galilée
Abandonnée par sa population
Située sur un promontoire au carrefour de routes stratégiques entre des
colonies juives et les villes du littoral
Le village a été pris et repris par les forces juives et irrégulières arabes, depuis le début de la
guerre
➔ Fin mai / début juin 1948 : première trêve en Palestine
➔ 5/6 Juin 1948 : l’armée libanaise s’empare d’al Malikkiya, défendue par une petite brigade
israélienne nouvellement constituée. Elle a l’ordre de ne pas progresser au-delà
➔ 8 Juin 1948 : elle remet à l’ALA le village
➔ 9 Juin 1948 : le président Béchara el-Khoury, qui vient d’être réélu, se rend dans la ville
frontalière libanaise de Bint Jbeil, afin de féliciter le commandant en chef pour le succès
remporté à al-Malikkiya
Cette bataille :
- La seule participation libanaise à la guerre de Palestine
- Elle devient un symbole fondateur pour l’armée
- Elle illustre la solidarité du Liban avec les Palestiniens
- Elle montre au monde arabe que le pays a rempli ses obligations

L’armée et son commandant en chef sont désormais devenus des héros nationaux –
distributions des décorations

➔ Novembre 1948 : le village sera repris par les forces israéliennes


La guerre est gagnée par les Israéliens
La moitié de la population palestinienne, sept cent mille personnes, a été expulsée ou a dû fuir
les combats. Il s’agit principalement de Sunnites
D’abord, ils sont accueillis par les Libanais, mais face à leur nombre et à l’absence d’une
solution politique internationale à les Libanais ressentent la crainte d’un bouleversement de
l’équilibre confessionnel au pays à en effet, le Liban voit soudain la population résidant sur son
sol augmenter de 10%.
Lente déstabilisation du Liban
Les réfugiés palestiniens sont repartis dans une douzaine de camps, du nord au sud du pays, sous
l’égide de UNRWA, office spécialisé de l’ONU à ils continuent de développer leur rancœur,
tout en gardant une vive nostalgie de leur pays (Israël occupe 78% du territoire au lieu des 54%
prévus par les dispositions votées à l’ONU de 1947
➔ Début de l’année 1949 : les pays arabes engagent les uns après les autres des négociations
avec Israël pour établir un armistice, l’Egypte en premier, puis le Liban
- Ligne d’armistice : Israël et le Liban devront respecter la frontière internationale définie en
1923 par la France et la Grande-Bretagne
➔ 23 mars 1949 : convention d’armistice du Liban signée au poste frontalier par Ras al-
Nakoura par deux officiers libanais
- Elle met fin aux hostilités entre forces belligérantes, mais ne règle pas la question
palestinienne
- La ligne de démarcation d’armistice suit la frontière internationale entre le Liban et la
Palestine à les deux états, le Liban et Israël, s’interdisent tout acte de guerre ou d’hostilité
dirigée à partir de leur territoire contre l’autre partie
- Proscrits le franchissement de la ligne de démarcation ou la pénétration de l’espace aérien de
l’autre partie
- On tolèrera seulement des éléments défensifs pour chacun des deux pays, dans la zone de la
ligne de démarcation
- L’armée syrienne fera en sorte de ne jamais pénétrer dans la zone frontalière où les
armements sont limités
- La convention de 1949 est encore en vigueur, mais ses dispositions seront régulièrement
contredites au long des décennies

➢ Démission de Béchara el-Khoury


- Consultations politiques qui suit sa démission à les noms des candidats potentiels sont ceux
de représentants connus de l’élite politique :
Alfred Naccache à ancien président
Charles Hélou à ancien éditorialiste au quotidien Le Jour, puis premier ambassadeur du
Liban après du Saint-Siège
Fouad Chéhab, même s’il est déterminé à rester à la tête de l’armée

- Deux candidats restent en lice :


Camille Chamoun à député du Chouf

Aspire à la présidence depuis 1943


Soutient l’ambassade britannique
Avantage : il est le préféré des sunnites, car il est considéré comme un
défenseur des intérêts arabes
Il s’est prononcé contre le partage de la Palestine
Il a soutenu avec vigueur les droits des Palestiniens, lors des débats de
l’ONU en 1947-1948, alors qu’il y représentait le Liban
Il a l’appui du chef de la communauté druze, Kamal Joumblatt, avec
qui il a œuvré pour obtenir la démission de Béchara el-Khoury

Soleiman Frangié à membre de la grande famille maronite de Zghorta, dans le nord du


pays

23 septembre 1952 : élections du Président de la République


Camille Chamoun, devenu candidat unique, après que Soleiman
Frangié s’est retiré à la veille du vote, obtient une quasi-unanimité des
votes avec soizante-quatorze voix sur soizante-seize votants]

Les gens confient le pouvoir à un homme fort, Fouad Chéhab, maronite


Il essaie d’attendre, d’hésiter, de ne pas mener une offensive directe avec Israël.
Chéhab essaie d’adopter une position défensive – ériger une protection de la frontière libanaise
D’autres préoccupations l’assaillent : il est soucieux de la date d’échéance de son mandat, qui va
établir une probable perte de pouvoir de sa part. Il ne veut pas non plus lancer le Liban dans une
guerre de l’anéantir
L’armée libanaise, formée de différentes petites armées ‘artisanales’ appartenant à chaque
communauté de la mosaïque libanaise, est dominée par les maronites qui sont au pouvoir ; il s’agit
d’une armée à majorité maronite. Les maronites ont fini pour ouvrir des relations internationales
avec les Juifs, parce que comme les Juifs ils sont une minorité dans la région à forte domination
musulmane.
Pourquoi ne pas avoir un Grand Liban ? Le chemin qui conduirait à la création d’un Grand Liban
va conduire les Libanais à la signature de ce Pacte National en 1943, où les maronites craignent
de perdre leur privilège.
Les Juifs ne pensent que d’établir des alliances avec les forces de la région.
Le Liban est composite, donc il veut à la fois établir des relations avec l’Israël et entrer dans la
Ligue Arabe (Arabe se réfère à l’ethnie, Musulman à la religion)
Les Maronites s’allient donc avec les Juifs
Les Chiites avec les Chiites et contre les Sunnites
Les Druzes entre les deux
Chaque communauté établit ainsi un pont d’aide et solidarité avec les autres puissances entourant le
Liban, et chacune le fait sur la base d’une proximité et d’une affinité culturelle et religieuse avec
quelqu’un de semblable. Ce qui fait exploser la guerre civile libanaise.
Projet de Grand Israël de la part d’Israël.
Les Libanais essayent de stipuler des alliances : en mai 1945, le Patriarche Maronite Antoine Arida
cherche un contact avec l’agence juive. Reconnaissance de l’Etat en Palestine et affirmation le
charactère chrétien du Liban, aussi que de son indépendance. L’accord prévoit le respect des
frontières de chaque pays.
Stagnation : tout le monde est réticent à entrer en guerre (mais le Liban reste un pays à majorité
arabe de religion musulmane). Difficile de trouver un équilibre en cette situation.
Ambiance de guerre
Israël entre dans le territoire libanais : les Israéliens vont attaquer le village chiite d’Al-malikiyya
à 700 mètres de la frontière. Les chiites sont très féroces, eux-mêmes. Carrefour de routes
stratégiques qui amènent à la fois sur le littoral et à la montagne. Point stratégique de ce village
pour les retaillements. Les villes qui se trouvent à correspondance de la mer sont cruciales.
Action et réaction. La loi du taillon
1948 : le village est encore repris par les forces israéliennes
Cette bataille devient le symbole fondateur de l’armée libanaise, qui va établir une sorte d’affinité
avec les Palestiniens. Alliance secrète, de sympathie qui se met en place entre l’armée libanaise et
les Palestiniens. Ils ont réussi à repousser Israël dans ses confins.
Israël gagne sur tous les fronts, sauf sur Jérusalem. Catastrophe énorme pour les arabes, contraints
de déclarer leur échec.
Pays arabes = convoitise de la domination
Instinct de la domination. Anéantir l’autre.
Les plus faibles utilisent souvent la violence pour dominer.
Humilité
Les armées arabes ont étalé leur manque de coordination, leur faiblesse et leur rivalité
Les Palestiniens musulmans sont principalement sunnites, ils sont d’abord bien accueillis par les
différentes communautés libanaises, ils partent en masse et rejoignent le Liban. Le Liban accueille
les réfugiés palestiniens et non seulement les communautés musulmanes, mais aussi les
communautés chrétiennes. Arrivée massive et ces émigrés qui sont essentiellement des sunnites
musulmans, frustrés par l’exile de leur terre et qui nourrissent donc une rage énorme.
Ils deviennent le 10% de la population libanaise ; l’équilibre fragile du Liban est chamboulé, même
au point de vue quantitatif.
L’arrivée des réfugiés ouvre le processus de déstabilisation d’Israël qui va conduire fatalement à la
guerre civile. Ils vivent dans des camps. Douze camps sont désormais dispersés sur le territoire
libanais ; ils vivent dans des conditions misérables. Vers le littoral, vers la frontière sud. Les
Palestiniens ont besoin d’une terre, à l’intérieur des camps, ils commencent à établir des relations et
à s’organiser, même. Les Palestiniens veulent organiser une armée pour essayer de combattre Israël
et de rentrer dans leur terre. Organisation non seulement militaire, mais aussi administrative, dont le
chef est Yasser Arafat. Ils essayent de conquérir le Liban pour arracher la terre conquise par Israël.

05/10/2021

Chéhab arrive à conduire l’armée libanaise à un premier succès ; il range son armée sur la ligne
défensive, de sorte à empêcher la catastrophe. Ce qui arrive et ce qui va faire donc faire de Chéhab
le grand chef militaire. C’est ce qui va le conduire à devenir le Président de la République
Libanaise, le 23 septembre 1958
Qui est Chéhab ? Il n’appartient pas à la classe de notables, mais provient d’une famille modeste,
même si sa famille a des racines illustre. La famille de Chéhab descend en effet du grand émir,
ème
Bechir II, celui qui avait choisi de renouveler le Liban au XVI siècle.
Chéhab devient chef de l’armée, né en 1902, d’une famille maronite qui se trouve dans le Kesrouan.
Les Chéhab ont remplacé à Kesrouan le clan des Maan.
Fouad Chéhab passe son enfance dans la maison familiale, mais il perd très tôt son père qui tente
sa chance dans les Etats-Unis, mais meurt pendant la traversée océanique, donc du coup Fouad
devient orphelin de père.
Il va donc être élevé par sa mère qui appartient à deux des familles les plus importantes du Liban,
Les Obeiche et le Bazan.
La famille de sa mère possède beaucoup de terres, mais elle est composée de gens très pauvres.
Chéhab arrivent à faire ses études chez des frères maronites. Il apprend le français, ce qui lui donne
une inclination à la francophilie très forte. A l’âge de 14 ans, il quitte l’école pour travailler pour sa
famille et juste après, il entame sa carrière militaire. Il s’engage à Damas. Les Français avaient
ouvert dans la province de Syrie une académie militaire, où les jeunes officiers étaient entraînés. Il
e
est admis à cette carrière grâce à son titre d’émir, le prestige du titre d’émir arrive au XX siècle. Il
obtient le grade de tenant et effectue des stages de formation militaire en France. Au cours de ces
stages, il va faire la rencontre de celle qui deviendra sa femme et qui va l’accompagner le long de
sa carrière militaire et politique. Il se distingue de ces prédécesseurs, parce qu’il vient de la carrière
militaire. Le premier Président de la République qui provient de l’armée.

Cette provenance l’a habitué à interagir avec toutes les composantes de la mosaïque libanaise. Il est
désormais exposé à avoir des contacts et il n’est pas du tout habitué aux jeux politiques, aux jeux de
la corruption. Il est libre, il ne doit rendre compte à personne, il est étranger aux élites dominantes.
Dès son arrivée, il s’oppose au clientélisme, au népotisme, à la corruption.
Chéhab comprend que le Liban a besoin d’une série énorme de reformes, étant arriéré d’un point de
vue industriel, économique et même agricole. C’est quelqu’un de très informel, qui n’obéit pas à
l’étiquette, au protocole : il n’aime pas les rites officiels et en effet il ne se transplante pas à
Beyrouth dans la maison présidentielle.
L’autre aspect qui le rend différent, c’est qu’il n’a pas du tout l’objectif de garder son pouvoir.
Surtout les chefs des pays limitrophes utilisent la paix pour faire des coups d’état, dans le but de
consolider leur pouvoir. Au contraire, Chébab croit que son mandat sera à temps déterminé, qu’il
aura donc une fin. Il est persuadé d’agir de cette manière, mais il a nourri un programme détaillé
qui comprend l’exigence d’emmener l’ordre dans le pays. Il veut lutter contre les déséquilibres
économiques et sociaux et veut porter une attention particulière aux classes défavorisés. D’abord il
va conduire son pays à un gouvernement d’unité nationale, où toutes les composantes politiques
vont converger. Leur constitution non écrite, c’est le Pacte national.
Le pacte national sera la constitution non écrite qui va unir les Libanais et qui va être leur grande
force. Chéhab va souligner le fait que le citoyen moyen, pour qu’il puisse avoir confiance dans son
état, doit trouver impartialité, compétence, noblesse de la part d’un pouvoir qui veille pour le bien
du peuple. Ce sont les mêmes exigences que nous avons à l’heure actuelle. Chéhab va dénoncer
tout favoritisme, toute injustice, même au point de vue judiciaire.
Il est persuadé que si on va rétablir cet équilibre à l’intérieur du pays, il y a aura une justice plus
égalitaire, une société plus juste.
Même s’il est chrétien et maronite, les communautés chrétiennes s’insurgent. Au moment où il est
élu, il y a des grèves générales et donc Chéhab va créer un cabinet avec Rachid Karamé. (8
membres mais des protestations s’approfondissent, parce que parmi le 8 membres, il y a un seul
maronite)
Chéhab démissionne son premier ministre et va essayer de nommer un autre chef du gouvernement
à cabinet restreint d’union nationale où il n’ay aura ni vaincus ni vainqueurs, majorité musulmane
et minorité maronite, 4 membres en tout.
Rachid Karamé, Pier Gemayel (le chef d’une milice irrégulière, les Kataëbs). Ordre et rééquilibre
se réinstallent dans le pays. Apparemment, il y a une reprise normale de la vie, avec une sorte
d’amnistie. Il a réussi dans le but de réunir tous les opposés, toutes les communautés de la mosaïque
libanaise. À côté de la présence palestinienne, on assiste au Liban encore à une présence
significative américaines. Chéhab va négocier leur départ. Les observateurs de l’ONU quittent aussi
le Liban après des années.
L’Egypte nourrissait à son tour un projet du grande Egypte (projet d’élargissement de ces confins).
Avant Chéhab, Camille Chamoun, appartenant à l’élite corrompue et quand les relations entre
Egypte et Liban s’étaient détendues, elles vont devenir tendues à nouveau. Donc le gouvernement
du Liban veille à cette situation et Chéhab demande à un membre du gouvernement de rencontrer
Nasser, le président d'Egypte. Chéhab organise un entretien entre Karamé et Nasser, le chef
égyptien, pour que la rencontre puisse restaurer les relations entre Liban et Egypte.
25 mars 1949 : sur la frontière libano syrienne, chacun de deux chefs ne veut pas sortir de son
territoire (on amége donc une tente d’une quinzaine de mètres de long qui est installée juste sur la
frontière entre les deux pays). Chacun des deux chefs est donc assis dans son territoire, mais ils sont
en train de négocier.
Le Liban et l’Egypte commencent à avoir des relations plus étroites. Le Liban va être neutral à
propos de la République Arabe Unie (RAU), un rassemblement d’états auquel participent Egypte et
Syrie et aussi le Yémen. Et le but de la RAU est de celui d’élargir le nombre des pays qui
pourraient y prendre part (projet de la Grande Egypte masqué sous la démocratie arabe). Et le Liban
ne peut s’allier avec des pays contraires à l’Egypte. Nasser va respecter l’indépendance du Liban et
respecter sa souveraineté. Tout le monde crie au succès. Chéhab a réussi à défendre la liberté
libanise. Tout le monde est content.
Le vice-président de la RAU va affirmer que la Syrie ne mettra en acte aucune tentative de
déstabilisation de Liban et viceversa. Ce ne seront malheureusement que de belles paroles. Le
projet de Chéhab est de réformer son était, arriéré et qui présentait une situation économique trop
déséquilibrée vers le tertiaire. Un pourcentage très restreint de la population était occupé dans
l’agriculture et l’industrie. Avec le soutien de De Gaulle, Chéhab se rapproche de la France, de
sorte à s’éloigner aussi de la Guerre Froide. Chéhab s’aperçoit qu’existent des parties du territoire
très pauvres, et qu’il y a un décalage énorme entre la côte, Beyrouth et le reste du pays. Il faudra
absolument, pour balancer ces différences, doter le pays d’infrastructures régionales (des routes, des
ponts, des aqueducs, des voies des communication). Ces ouvrages seront l’objet de gros
investissements, ce qui permettra aux différences entre les diverses parties du pays de s’estomper.
Liens de solidarité, à l’origine de la mosaïque libanaise.
Chéhab va demander de l’aide à une personnalité importante, le père Joseph Lebret, spécialiste de
l’économie du tiers monde (Economie des Humanistes), l’un des collaborateurs du pape lors de
l’encyclique Popularum Progressio. Il dirige un Organisme scientifique ayant pour but d’avancer
des propositions, des solutions d’émancipation aux chefs d’état des pays en voie de développement.
Cet organisme s’appelle IRFED (Institut de Recherche et de Formation en vue du Développement)
IRFED mène sa recherche, en diagnostiquant la situation de Liban, et en montrant les points forts et
les point faibles de cet état. IRFED mène deux missions au Liban : en 1951 et en 1964.
!961 : les résultats de la recherche menée par IERFED au Liban indiquent une forte disparité
sociale et économique. Une très petite élite garde la grande majorité de la richesse du pays et les
secteurs productifs ne sont pas développés de manière équilibrée : le tertiaire est hypertrophié, alors
que le primaire (agriculture) et le secondaire (industrie) sont presque délaissés par la population
libanaise, marquée entre autre par une grande pauvreté culturelle.
On assiste donc à la mise en place d’un nouveau plan économique par Maurice Gemayel, mais
l’arrivée au pouvoir de Charles Hélou va tout balayer. Le projet de Chéhab tombe.
Naissance du Chéhabisme : manière de gouverner qui voulait conjuguer la modernisation du pays
avec une attention particulière aux politiques sociales, mais tout cela à l’aide de l’armée, parce que
Chéhab était un chef militaire. Chéhab lui-même se dote du Deuxième Bureau, un organe
administratif et militaire qui devrait l’assister dans le gouvernement du pays. Politique de
modernisation illuminée, qui donne toutefois origine à une vision dégradée, le chéhabisme.
Le Deuxième Bureau devient vite en effet un contrôleur pervers, qui obtient le contrôle du pays à
travers la force. Donc, même si Chéhab est un chrétien, ancré dans la vision chrétienne, la présence
du pouvoir militaire est forte.
Il renouvèle la classe politique du pays : les élections seront gagnées en effet par Pierre Gemayel,
Fouad Boutros et Soleiman Frangié.
Gemayel est – il ne faut pas l’oublier – le chef des Kataëbs, les milices chrétiennes irrégulières –, et
il est assassiné pendant la guerre civile, comme beaucoup d’autres chefs de la communauté.
Frangié deviendra Président de la République. L’autre figure qui se distingue est celle de
Joumblatt, le chef druze qui fonde un parti de gauche, etc. (voir le livre).
A la gauche Joumblatt : il était végétarien, il prêche des reformes du pays et travaille à pacifier les
relations du Liban surtout avec le monde arabe. Mais Chéhab décide de démissionner. Un coup de
foudre, un choc pour le pays entier.
Kamal Joumblatt va signer une pétition qu’il remet dans les mains de Chéhab pour qu’il retire sa
démission. Chéhab a la sensation d’un état stagnant. Chéhab était en dehors de toutes les
manœuvres politiques. Il était persuadé d’avoir une mission temporaire. Après les élections, il est
remplacé.
Donc la démission de Chéhab et les nouvelles élections plongent le pays dans une atmosphère
sombre. Soleiman Frangié est élu Président de la République. Le Liban est au triomphe. Tout le
monde est content de cette présidence, mais Frangié arrive au pouvoir, provenant de la Montagne :
il n’a pas l’habitude de la politique et des jeux de la corruption politique. Et puis il doit résoudre la
crise avec la Jordanie. Le roi de Jordanie est en effet en train de combattre une guerre énorme
contre les fédaynes palestiniens, qui veulent désormais contrôler certaines parties de la Jordanie.
Un accord va s’établir entre Yasser Arafat (OLP) et le roi de Jordanie, parce que Nasser avait
entamé une action diplomatique.
Le père de Frangié était un député ; Soleiman Frangié s’était consacré au commerce, sur le sillage
de son frère qui à un moment donné était meurt. Il va donc remplacer son frère, dans l’atmosphère
arriérée de la montagne libanaise. Il va se réfugier en Syrie, il rentre au Liban et met en place sa
campagne contre Chamoun. Il va former un groupe parlementaire centriste qui se dit contraire au
chéhabisme, parce que ce groupe stigmatise l’hégémonie du Deuxième Bureau.
Mais Frangié s’avère incapable de faire face à la corruption : sous la présidence de Frangié en effet,
le clientélisme, le népotisme que Chéhab avait voulu combattre reviennent. Il crée un gouvernement
auquel participe deux figures qui deviendront importantes lors de l’éclatement la guerre civile. Ce
sont des jeunes technocrates, comme Saëb Salam et Ghassan Tuéni, qui veulent reformer le pays,
mais du haut, sans que la population partage ces choix.
Le gouvernement n’a pas longue vie ; l’assurance maladie est mise en place à partir de 1971, mais
le Ministre des Finances Elias Saba instaure une augmentation des droits de douane sur plusieurs
dizaines de produits de luxe, ce qui engendre des protestations générales. Ces impôts sont en effet
sentis par la population comme étant dégradants. En 1970 : le ministre de l’Éducation va aussi
démissionner. Le pays est au bord de l’abime, avec une division nette, entre la population
appauvrie, et une petite élite d’hommes puissants : on réclame de plus en plus un changement
radical du pays.
Mais le Liban de 1970, tout en étant au bord de l’abîme, est un milieu culturel extrêmement vif
(festival de Baalbeck voit 40 000 spectateurs pour le concert d’Ella Fitzgerald et le ballet de
Bolchoï) et il est considéré le seul pays du Proche-Orient où l’expression de soi-même est libre et la
presse est forte. Beyrouth est un carrefour de l’art et de la culture moyen-orientale. Le Liban et
Beyrouth sont fréquentés par les émirs du Golfe Arabe qui y passaient leurs vacances. Le Liban de
ces années est appelé la « Suisse du Moyen-Orient ».
Mais en Syrie, Hafez el Assad va instaurer un régime autocratique, en nourrissant des projets
d’expansion territoriale aux dépenses du Liban.
La Jordanie mène une bataille contre les Fédayines. La Syrie est sous le joug d’Assad.
Assad a par ailleurs, vu qu’il y a beaucoup de Palestiniens même en Syrie. Il va donc établir des
règles extrêmement sévères pour éviter que les fédayines restent sur le sol de Syrie. Donc, la
plupart d’entre eux est obligée de se réfugier ailleurs et ils choisissent tout naturellement le Liban,
qui est le pays le plus proche de la Syrie. La règlementation stricte qui est en vigueur en Syrie n’y
est pas, ce qui rend l’exode des Palestiniens de la Syrie au Liban ultérieurement facile. En fait, le
Liban traverse une situation d’incertitude politique et donc les Palestiniens se dirigent à la frontière
du Liban, encouragés par la Syrie. Toutes les puissances arabes de la région versent sur le Liban la
responsabilité des Palestiniens.

07/10/2021

Les Libanais se trouvent occupés par cette population, les Palestiniens, qui va établir son quartier
général au Beyrouth.
Le Liban tâche entretemps de faire face aux attaques israéliennes.
A Israël doit répondre une contrattaque par les Palestiniens qui se trouvent dans les camps. Les
Israéliens attaquent et les Palestiniens répondent, mais ceux-ci sont Liban et au cours de ces
attaques croisées la partie de la population qui va être tuée est représentée par des civiles.
Les Israéliens commencent à avancer avec des bulldozers, le village druze de Hasbaya est
bombardé et les Israëliens se justifient en déclarant que cela a été par erreur.
Les attaques continuent, mais les attaques ciblent les différents camps dans le Liban.
Effort de la part de l’ONU et de la part du gouvernement du Liban pour arriver à une trêve.
Les Palestiniens participent d’une façon clandestine aux jeux olympiques de 1972 à Munich: ils
accumulent frustration sur frustration.
Les nations arabes voient les fedayines palestiniens sous un œil un peu alternant, d’un côté comme
frères, de l’autre ils deviennent du coup d’ennemis (comme en Syrie).
10 septembre 1972 : bombardements de 10 bases et camps de réfugiés palestiniens au Liban. Israël
envahit le Liban avec ses soldats.
Les prémisses de la guerre se mettent en place : les intérêts des Palestiniens sont manipulés par les
puissances arabes qui les entourent.
Actes de terrorisme et de guérilla qui visent à la guerre.
Les Palestiniens essaient d’entamer des relations diplomatiques avec de différents partis philo-
palestiniens.
En janvier 1973, Le Conseil National Palestinien se réunit au Caire et déclare que le Liban est une
« région fondamentale pour la révolution palestinienne » ( Ils n’ont donc aucune envie de quitter le
Liban). Le Conseil Palestinien veut neutraliser les forces contraires au Liban dans ce conflit. Ce
dernier va désormais dominer la vie politique libanaise. La façon de répondre de manière violente
devient la raison pour annuler les forces libanaises qui s’opposent à leur guerre.
Les Palestiniens vont droit à la capitale, Beyrouth, parce qu’il y a le quartier général. Beyrouth
devient la cible des attaques israéliens. L’objectif est bien d’attaquer le Liban dans son équilibre
instable, annoncer, apporter le chaos dans ce pays, le désordre total. Attaques aériennes, terrestres.
Le chef des milices maronites qui était entré assiste à un massacre. Les relations entre Liban et
Israël se détériorent de manière irrévocable. Envie de revanche qui commence à s’installer chez
toutes les communautés.
Soleiman Frangié nomme deux personnes pour rétablir l’ordre. A partir de Chéhab, les chefs
politiques sont puisés dans les milices armées de chaque communauté.
Meilleures relations avec les Palestiniens. Mais ces derniers ne cessent pas d’emmener des attaques
même contre la population civile.
Les Fedayines organisent une attaque contre l’ambassade américaine à Beyrouth. Les Américains
en effet ont soutenu le parti sioniste et le nouvel Etat d’Israël, depuis sa naissance. D’ailleurs les
Palestiniens sont désormais un peuple frustré qui maintenant veut à tout prix avoir une terre et qui
est disponible à mourir pour cela à stratégie suicidaire, aucun espoir. Grand bazar médiatique, pour
amener l’opinion publique et les chefs politiques du monde entier à réfléchir à la souffrance de ce
peuple (Cf. Yasmina KHADRA, L’Attentat et Khalil, deux romans qui nous offrent le point de vue
palestinien).
Du côté israélien, on s’appuie sur le sens de culpabilité des puissances européennes, qui laissent
faire les Israéliens, comme forme de compensation de la tragédie qui a eu lieu avec l’extermination
de 6 millions de juifs pendant l’Holocauste.
Point de vue libanais : ils voient mourir les membres de chaque communauté à cause de
Palestiniens et d’Israéliens.
L’armée israélienne décide de réagir de façon nette (détermination), doué d’armements modernes et
d’argent. Une série d’attaques et de contre-attaques commence, qui va entraîner fatalement la
guerre, étant donné que toutes les communautés de la mosaïque libanaise s’étaient désormais dotée
d’une armée.
13 Avril 1975, début de la guerre civile libanaise : lorsqu’un autobus occupé par une majorité de
civils palestiniens traverse un quartier maronite de Beyrouth, une bombe est jetée sur cet
autobus qui naturellement éclate, conduisant à l’incendie et à la mort de tous les passagers.
Désormais la guerre civile est éclatée : tout le monde contre tout le monde.

[Xavier Baron, HdL,

Fouad Chéhab :
Guère de points communs avec celle de ses prédécesseurs
- Origines familiales, tous à la fois illustres et économiquement modestes
- C’est le premier président qui vient de la carrière militaire
- Etranger aux jeux politiques
- Il n’appartient à aucun parti, ce qui nourrit son impartialité à libre, face à la classe politique,
étranger à l’élite dominante (les « fromagistes ») et opposé au clientélisme traditionnel
- Il est conscient qu’une réforme de l’Etat s’impose
- Très attaché à la maison familiale de Jounieh, il continuera à y résider pendant sa présidence,
délaissant le palais présidentiel de Beyrouth à il fera aménager à Sarba, près de Jounieh
- Officier élu constitutionnellement à la tête du pays pour un mandat d’une durée déterminée, il se
distingue même des militaires des pays voisins qui s’emparent durablement du pouvoir par des
révolutions et des coups d’Etat
- Son programme : rétablir l’unité nationale et assurer l’ordre dans le pays et pour cela lutter contre
les déséquilibres politiques, mais aussi sociaux, en développant les régions défavorisées du pays,
qui ne bénéficient pas de la prospérité nationale

Chéhabisme :
- Politique novatrice de développement économique et social
- Mot forgé par en 1960 par Georges Naccache qui a développé une profonde estime pour ce
général-président fuyant la politique ‘politicienne’ et faisant preuve d’intégrité et de sobriété
- Volonté de construire un Etat moderne
- Mélange de politique sociale, d’intervention modérée de l’Etat, de maintien de l’ordre avec
une forte influence des services des sécurité de l’armée, le « Deuxième Bureau »
- Le système économique libéral est conservé, mais il est tempéré par la planification
- Les références chrétiennes de solidarité sociale à l’égard de tous les Libanais sans distinction
sont essentielles
- Sur le plan international, toute option qui pourrait diviser de nouveau les Libanais est écartée
- Série de réalisations qui attestent de la volonté de moderniser le pays de la part de Chéhab:
adductions de l’eau potable
forte extension des réseaux électriques et téléphoniques dans les régions défavorisées
construction d’écoles et de dispensaires
Création d’un ministère du Plan et d’une direction de la statistique
Création d’un Institut national d’administration, d’une Banque centrale, qui met fin au
privilège d’émission
En 1963 : création de la Sécurité sociale dont bénéficient tous les salariés
Rééquilibrage communautaire à il veille à ce que les communautés musulmanes soient
mieux représentées dans les institutions de l’Etat, civiles ou militaires à façon pour lui de
renforcer la cohésion nationale et d’intéresser tous les Libanais au bon entretien du pays

➔ 1964 : Charles Hélou est élu nouveau président de la République


➔ 5-11 septembre 1958 : deuxième sommet arabe à Alexandrie à les chefs d’Etat
approuvent la création de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), alors dirigée par
Ahmed Choukeiri – elle représente le peuple palestinien.

Ils approuvent la formation d’une Armée de libération de la Palestine – le Liban précise :


aucune unité palestinienne ne pourra être stationnée sur son territoire

➔1 er
Janvier 1965 : communiqué à Beyrouth qui annonce une première séries d’opérations
menées par des Palestiniens en Israël (Al-Assifa, branche militaire de al-Fatah)
Les premiers combattants palestiniens : vivent dans la clandestinité
Ils sont rapidement connus sous le nom de fedayine
Ils s’implantent peu à peu dans les pays arabes, le long
des frontières avec Israël. En fait, leur but est
d’organiser des actions terroristes aux dépenses de
l’Etat d’Israël

1964 : Le Fath dispose de bases en Syrie, d’où il lance des actions contre Israël en passant par les
frontières libanaise ou jordanienne.

Jusqu’alors à la population des camps de réfugiés au Liban est controlée par le Deuxième Bureau
et les Palestiniens, souvent regroupés par village d’origine, continuaient à suivre les directives de
leurs dirigeants traditionnels, réfugiés avec eux.

Les actions menées continuellement par des commandos palestiniens bouleversent la situation au
Liban.

➔ Janvier 1966 : un membre d’al-Assifa, Jalal Kaouache est arrêté par l’armée libanaise alors
qu’il s’apprête à pénétrer en Israël. Au cours de son interrogatoire, il se jette par la fenêtre
et meurt.

➔ 22 Juin 1966 : un premier accrochage entre une patrouille de l’armée libanaise et des
Palestiniens, dans le sud, près de la frontière avec Israël

➔ Pendant l’été 1966, les actions palestiniennes de guérilla se multiplient, affectant le front
syrien et les régions frontalières jordaniennes et libanaises.

➔ Immenses manifestation au Liban se déroulent en divers points du pays à l’occasion de


l’enterrement d’un fedayine, de l’anniversaire de la guerre en 1967 ou de la naissance
d’Israël.

➔ Tout discours politique tenu par les puissances arabes tend à souligner le caractère sacré de
la lutte des fedayine.

➔ Automne 1968 : premières bases palestiniennes s’installent dans le sud du Liban


Les commandos palestiniens, venant par la Syrie, sont de plus en plus
nombreux à franchir la frontière libano-israélienne à ce qui entraîne le
bombardement de villages libanais frontaliers par l’armée israélienne

➔ 26 décembre 1968 : un commando du Front Populaire pour la Libération de la Palestine


(FPLP), mouvement dirigé par George Habache, attaque un Boieng 707 d’El Al au
moment où il s’apprête à décoller de l’aéroport d’Athènes. Attaque revendiqué à Beyrouth

➔ 28 décembre : pour répondre à cette attaque, l’armée israélienne détruit la flotte aérienne
commerciale libanaise sur l’aéroport de Beyrouth
➔ 12-13 mai 1969 : première attaque massive israélienne contre le sud du Liban. Au cours
des mois suivants, les combats se multiplient entre l’armée libanaise et des fedayines, du sud
au nord du pays

➔ 3 novembre 1969 : signature de l’accord libano-palestinien du Caire qui consacre le


droit de la Résistance palestinienne armée d’exister et d’agir au Liban

➔ 17 aout 1970 : élection de Soleiman Frangié à la présidence de la République

➔ 5 septembre 1972 : attaque palestinienne contre l’équipe israélienne aux Jeux olympiques de
Munich : onze Israéliens, cinq Palestiniens et un policier allemand sont tués. Les représailles
israéliennes au Liban font plusieurs centaines de morts palestiniens et libanais.

➔ 13 avril 1975 : incidents à Ain el-Remmaneh, un quartier populaire chrétien de la


banlieue sud-est de la capitale. Pierre Gemayel, le chef des Kataëbs, est venu assister, en fin
de matinée, à la consécration d’une nouvelle église maronite. Des coups de feu partent
d’une voiture non identifiée et un garde du corps du chef des Kataëb est tué.
Le quartier est en ébullition et les miliciens sont dans les rues, lorsque survient, en début
d’après-midi, un autobus transportant des Palestiniens regagnant le camp de Tell al-
Zaatar. Des miliciens tirent contre le véhicule et tuent ses vingt-sept occupants.
Des violences éclatent aussitôt dans divers quartiers de Beyrouth
Les partis de gauche réunis sous la présidence de Kamal Joumblatt demandent que le parti
Kataëb soit dissous et que les deux ministres de ce mouvement soient exclus du
gouvernement

Irruption des groupes armés, décidés à récupérer leurs terres d’origine :


- Rencontre l’adhésion de nombreux réfugiés, surtout chez les plus jeunes
- Atmosphère des camps change du tout au tout
- Autorité des anciens faiblit avant de disparaître
- Il se développe un sentiment de désespoir et de révolte à l’égard des Etats arabes, et en
particulier du pays hôte, le Liban, la Jordanie ou la Syrie (mais aussi Israël pour ceux qui
sont restés dans la bande de Gaza) qui continue à vivre dans la prospérité, alors que des
milliers de Palestiniens sont privés de toute perspective de futur
- Déstabilisation de l’ensemble de la classe politique libanaise qui se divise à propos de l’aide
qu’il convient d’apporter, ou non, aux militants palestiniens

Quinze ans de guerre civile


➔ 22 octobre 1989 : les députés libanais adoptent à Taef (Arabie Saoudite) un accord
d’entente nationale qui met fin à la guerre et pour réformer les institutions dans un sens
plus favorable aux musulmans

➔ Mars 1991 : Loi d’amnistie pour tous les crimes commis pendant la guerre civile

➔ 22 mai 1991 : signature à Damas d’un traité libano-syrien de « Fraternité, de


coopération et de coordination »

[Wikipedia :

Le massacre de Damour a eu lieu, dans sa phase finale, le 20 janvier 1976 pendant la guerre civile
libanaise de 1975-1990. Ce massacre est commis principalement par des milices palestiniennes contre les
habitants chrétiens de Damour.
Il a lieu en réaction au massacre de plus d'un millier d'habitants de Karantina, quartier
de Beyrouth majoritairement peuplé de réfugiés palestiniens, par des milices Kataëb deux jours plus tôt.
Le 9 janvier 1976, les Palestiniens assiègent la ville de Damour en coupant l'eau, l'approvisionnement et
l'électricité. Ensuite, ils interdisent à la Croix-Rouge l'entrée dans la ville pour évacuer les blessés. La cité
est soumise à un intense bombardement à partir du 13 janvier et pendant les deux jours qui suivent. Le
ministre de la Défense Camille Chamoun, piégé dans la région, demanda à l'aviation de soutenir la ville.
Le 16 janvier au matin, des chasseurs Mirage III et Hawker Hunter de l'armée de l'air libanaise font une
descente sur les positions des combattants palestiniens et musulmans, mais l'opération est annulée par le
Premier ministre Rachid Karamé. Ce fut la dernière mission des Mirage III libanais de la guerre civile.
Après une semaine de combats, les assaillants viennent à bout de la résistance des milices du Parti
National Libanais et des Kataëbs. Les combats et le massacre qui s'ensuivit firent de 150 à 580 victimes.
Beaucoup de corps sont démembrés, de sorte que les têtes ont dû être comptées pour dénombrer les
morts. Le vieux cimetière chrétien est détruit et les tombes sont profanées.
Après le massacre, un grand nombre de familles quittent Damour et vont s'installer dans des villes ou
villages libanais, tel que Jounieh ou El Nabaa, ou bien émigrent vers d'autres continents ou d’autres pays
tels que l'Afrique, l'Europe, le Canada ou encore l'Australie.
Le 12 août 1976, pour venger le massacre de Damour, les milices Kataëb massacrent les habitants
du camp de Tall el-Zaatar, faisant plus d'un millier de morts.
Il existe un certain nombre de revendications contradictoires à propos de quelles milices ont participé au
massacre. Il est clair qu'il s'agissait d'une attaque dirigée par les milices palestiniennes, mais certaines
sources indiquent une participation forte des factions palestiniennes soutenues par Damas. Une chose est
néanmoins claire : l'attaque et le massacre ont été effectués par des miliciens palestiniennes alignées avec
le Mouvement national libanais.
Selon Robert Fisk, l'attaque a été conduite par le colonel Saïd al-Mouragha surnommé Abou Moussa, un
haut-commandant de l'OLP et du Fatah. Toutefois, Cedarland.org, cite les noms de Zouheir Mohsen, chef de
file de l'As-Saiqa, une faction palestinienne basée à Damas, agissant directement sur les ordres syriens, et
affirme qu'il a été appelé au Liban comme le « boucher de Damour ».
Le gros des forces d'agression semble avoir été composé par les brigades de l'Armée de libération de la
2
Palestine et As-Saiqa, ainsi que d'autres milices, y compris le Fatah.
Certaines sources mentionnent également le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front
démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP) et la milice musulmane libanaise Al-
Mourabitoun parmi les agresseurs. Il existe également des rapports selon lesquels des mercenaires ou des
miliciens de Syrie, de Jordanie, de Libye, d'Iran, du Pakistan et d'Afghanistan ont fait partie de l'assaut, et
même des commandos japonais qui s'entraînaient au Liban.

Massacre de Sabre et Chatila


Le massacre de Sabra et Chatila a été perpétré du 16 au 18 septembre 1982 envers des Palestiniens du
quartier de Sabra et du camp de réfugiés palestiniens de Chatila situés à Beyrouth-Ouest par
les milices chrétiennes des phalangistes, lors de la guerre civile libanaise avec l'intervention israélienne au
Liban. Selon les estimations, le massacre fit entre 460 et 3 500 victimes.
Les milices chrétiennes des phalangistes lancent leurs opérations sur ordre de Elie Hobeika dans les zones
occupées par l'armée israélienne, visant à combattre à Sabra et de Chatila les combattants palestiniens de
)
l'Organisation de libération de la Palestine (OLP . Elles y pénétrèrent sans résistance et y commirent
le massacre de la population civile durant approximativement 38 heures. Le massacre est justifié par une
vengeance de l'assassinat de leur dirigeant, le président libanais Bachir Gemayel quelques jours
5
plus tôt .
Le massacre s'inscrit dans un cycle de violence entre les chrétiens et les musulmans qui continue depuis
6
1976 . La famille et la fiancée d'Hobeika avait été tuées par des miliciens palestiniens et leurs alliés libanais
durant le massacre de Damour en 1976 (lui-même en représailles du massacre de Karantina). Hobeika
devint par la suite parlementaire et occupa des fonctions ministérielles. Entre 300 et 400 miliciens de
11
diverses factions prirent part au massacre .
Une commission d'enquête, la commission Kahane, fut chargée par le gouvernement israélien d'enquêter
sur le massacre. Elle conclut à la responsabilité directe des phalangistes et à la responsabilité indirecte de
plusieurs dirigeants israéliens lors de la conduite de cette opération, parce qu'ils n'avaient pas suffisamment
12,13
tenu compte du risque d'un massacre et tenté de le prévenir . En 1982, une commission indépendante
menée par Sean McBride considéra qu'en tant que puissance occupante, Israël portait une responsabilité
quant aux violences.

Dans la nuit du 14 au 15 septembre 1982, Rafaël Eytan (alors chef d'état-major israélien) s'envole pour
Beyrouth, il se rend au siège des Phalanges libanaises et donne l'instruction au commandement phalangiste
de mobiliser ses troupes et être prêts pour faire partie de l'attaque contre Beyrouth-Ouest qui se prépare.
34
Les phalangistes répondent qu'ils ont besoin d'un délai de 24 heures pour pouvoir s'organiser . Il est prévu
qu'un officier de liaison phalangiste soit présent au quartier général de l'armée. Selon tous les témoins qui
visitèrent les lieux des positions avancées israéliennes interrogés par la Commission Kahane, la situation
offre une bonne vue générale sur les camps, mais ne permet pas de voir ce qui s'y passe dans les ruelles,
même à la jumelle. Eytan rapportera plus tard avoir eu des contacts avec des miliciens Mourabitoun la nuit
du 14, lui disant à quel point ils redoutaient d'être tous tués par les Phalangistes.
Le 15 septembre au matin, l'armée israélienne commence à attaquer Beyrouth-Ouest. Passé l'effet de
surprise, des combats interviennent à divers endroits, faisant 3 morts et 100 blessés parmi les soldats. Des
tirs nourris provenant du camp de Chatila font un mort et 20 blessés dans l'armée israélienne. Ariel Sharon,
venu sur place, informe Menahem Begin que la situation est sous contrôle. Ce dernier, lors d'une conférence
avec l'ambassadeur des États-Unis, lui confirme que l'armée israélienne contrôle Beyrouth-Ouest, et qu'il fait
confiance aux phalangistes. Pendant les journées du 15 et du 16, plusieurs réunions ont lieu entre
responsables de l'armée, du Mossad, et des Phalanges. Affirmant qu'il n'était « pas à l'aise » avec l'idée
d'envoyer les Phalanges dans les camps, Drori témoignera du fait qu'il a tenté de persuader le
commandement de l'armée libanaise de se substituer aux Phalanges ; en vain. L'ordre d'entrée dans les
camps est confirmé.
Les premières exactions commencent le soir du jeudi 16 septembre. Le camp est éclairé à l'aide de tirs de
mortiers et d'un avion. À 19 heures, un lieutenant israélien qui assiste aux conversations par radio entre Élie
Hobeika, présent au Q.G., et ses troupes, comprend que celui-ci ordonne le meurtre de 50 femmes et
enfants, et présente un rapport au Général Yaron, présent sur le toit de l'immeuble. À 20 heures, les
phalangistes rencontrent une riposte armée, et font état de blessés qu'ils doivent évacuer. L'armée
israélienne interrompt provisoirement l'éclairage. À la même heure, un autre rapport fait état de 300
Palestiniens tués, civils et militants confondus. À 20 h 40, lors d'un point enregistré avec le Général Yaron,
un officier de renseignement fait état de la situation. Il indique que les phalangistes ont eu deux blessés, qu'il
semble ne pas y avoir de « terroristes » dans le camp, et que les phalangistes ont rassemblé des femmes,
des enfants et des vieillards. Il commence à indiquer que, selon lui, s'il est toujours possible que les
phalangistes amènent ces personnes hors du camp, il est au courant du rapport présageant de la
volonté de tuer des civils. Il est interrompu par le Général Yaron qui réfute l'hypothèse, et indique
qu'aucun mal ne sera fait à ces civils. Plus tard dans la nuit, un phalangiste fait état de deux morts dans leur
milice, et se plaint au Lieutenant-Colonel Treiber que le camp n'est pas assez éclairé. Celui-ci répond qu'il
est au courant de la mort des 300 personnes, et qu'il ne souhaite pas les aider. Le vendredi matin, un officier
israélien présent dans le camp prévient que les massacres ne se sont pas arrêtés. Un autre insiste pour
savoir si le rapport concernant les 300 exécutions de la nuit a bien été envoyé aux plus hauts responsables,
et insiste pour qu'il le soit. Un journaliste, informé des massacres, prend contact avec le Ministre Zipori, pour
le convaincre d'agir.
Dans la journée du vendredi, dès l'aube, plusieurs soldats et officiers sont témoins de meurtres de civils aux
alentours du camp. L'un d'entre eux souhaite faire un rapport à ses autorités, mais en est dissuadé par ses
camarades, qui lui indiquent que le fait a déjà été signalé et que la réponse a été faite de ne pas
interférer. Dans l'après-midi, les témoignages oraux sont de plus en plus nombreux. À 16 heures, le
commandant en chef de Tsahal, Rafaël Eytan, tient une réunion avec les phalangistes, qu'il félicite.
Ceux-ci indiquent avoir fini leur opération. Il en ressort qu'à la suite de pressions américaines, il est
nécessaire qu'ils évacuent le camp le lendemain à 5 heures du matin au plus tard. Les phalangistes
demandent l'autorisation de faire entrer des troupes supplémentaires, ce qui leur est refusé, et qu'on mette à
leur disposition des tracteurs, « afin de détruire des constructions illégales », ce qui leur est accordé.
Entre 18 heures et 20 heures, les personnels des Ministères des Affaires étrangères tant libanais
qu'israéliens, reçoivent différents communiqués des forces américaines, indiquant que des phalangistes ont
été vus dans les camps, et que leur présence pourrait aboutir à des résultats indésirables, et que d'autre
part des plaintes auraient été reçues sur les actions de soldats israéliens dans l'hôpital de Beyrouth. Cela
est démenti.
Le samedi matin, entre 6 heures 30 et 7 heures, un groupe de 15 médecins et infirmières de l'hôpital Gaza
(à proximité du camp de Sabra) est emmené de force par les phalangistes, et libéré par des soldats
israéliens. Ils témoignent qu'ils ont vu, en traversant Sabra, des bulldozers en action, et, outre de nombreux
corps, des groupes de personnes rassemblées sous la menace des armes des miliciens.
Le général israélien Yaron exige alors du chef des Phalangistes chrétiens qu'il retire ses hommes.
Les Phalangistes obéissent, et les derniers d'entre eux quittent les camps à huit heures du matin. Femmes
et enfants ont été rassemblés dans un stade voisin, tandis que les hommes étaient exécutés sur place ou
emportés en camion. On découvre alors que les Phalangistes ont tué, outre des combattants
palestiniens, des civils en grand nombre. Des employés de la Croix-Rouge et des journalistes arrivent
sur place et informent le monde entier. Quand Ariel Sharon et Rafael Eitan annoncent que les tueries ont
cessé et que les Phalangistes ont été expulsés des camps, il est trop tard. Il y aurait eu 900 réfugiés
palestiniens tués. Les chiffres de morts et de disparus demeurent dans le plus grand flou. Ils varient, selon
les estimations, de 500 à 5 000, un nombre indéterminé de cadavres ayant été emportés par camion par les
Phalangistes lors de leur retrait des camps.]

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