« Quelle étonnante simplicité de la naissance de Jésus ! » Frères et sœurs bien-aimés, En lisant ce récit de la nativité, n’importe qui peut être surpris par la banalité et la simplicité qui entourent cet événement : Les parents du nouveau-né ne se distinguent en rien des autres habitants du pays : comme tous les autres habitants de la région, Joseph et Marie se mettent en route pour respecter l’injonction officielle qui leur demande d’aller se faire recenser. Quant à la naissance de l’Enfant, elle ne se distingue en rien non plus des autres naissances : une naissance ordinaire qui n’a suscité aucun accueil spécial. C’est une simple mangeoire qui va servir de berceau à l’Enfant. Une mangeoire, ce n’est pas un berceau dans un palais royal, mais un objet grossier, inconfortable, destiné au bétail. Sa fonction n’est pas d’accueillir un nouveau-né, mais de servir à l’alimentation du bétail. Par ailleurs, aucun personnage officiel n’a été informé de cette naissance, ni l’empereur Auguste, ni le gouverneur Quirinius. Ceux qui sont conviés à cette naissance, ce ne sont pas des personnages officiels, mais de simples bergers qui vivent dehors et passent la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux ; ces bergers qui étaient une catégorie méprisée, rangée au plus bas dans l’échelle religieuse et sociale. Oui, nous avons à faire à une naissance qui n’a rien d’exceptionnel. Ces bergers sont rejoints par Dieu dans leur quotidien, dans le froid de la nuit. Dans ces conditions-là, Dieu leur fait sentir sa présence et sa proximité. La fragilité, la dépendance et le dénuement de l’enfant : voilà les signes donnés aux bergers pour reconnaître le Messie de Dieu. Ce sont déjà les caractéristiques de leur propre existence : le Messie qu’ils vont chercher est déjà l’un des leurs, pauvre parmi les pauvres. Frères et sœurs bien-aimés, Nous sommes invités à nous laisser rejoindre par ce Dieu-avec-nous qui vient nous rencontrer dans l’ordinaire de notre vie. Ne le cherchons pas ailleurs : il est ici et maintenant pour nous ; il a décidé de venir habiter chez moi, chez vous, de faire route avec vous dans votre humble condition ! Lui le créateur se fait créature, lui l’infiniment grand vient prendre notre condition humaine. Oui, Jésus s’est fait enfant pour que nous n’ayons pas peur de lui, et pour que nous fassions plus attention à lui. Aussi, dans une société matérialiste, souvent attirée par la consommation, l’abondance, le luxe et l’apparence, la naissance de notre Sauveur nous appelle à un comportement sobre, c’est-à-dire simple, équilibré, cohérent, capable de vivre l’essentiel. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre » Frères et sœurs bien-aimés, La Paix a toujours été un thème central dans la vie de Jésus : dès sa naissance, le ciel a proclamé aux bergers de Bethléem par la voix des anges que la paix était dorénavant accessible aux hommes. Plus tard, quand il enverra ses disciples en mission il leur dira : « dans chaque maison où vous entrerez dites : paix à cette maison ». Avant sa mort il dira aux apôtres « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Et quand il apparaît aux apôtres réunis après la résurrection, la première phrase qui sortira de sa bouche sera « la paix soit avec vous ». Oui, la paix est un don précieux et mérite d’être protégée. Notre monde est malheureusement lent à comprendre : que des guerres à travers les diverses régions du monde ! Et que dire de la prolifération des armes à destruction massive et du terrorisme ? Cependant, la paix est plus que le silence des armes. Pour parler de la paix, les Juifs utilisent le terme « Shaloom » qui signifie à la fois le bien-être, l’harmonie avec soi-même, avec la nature et avec les autres, l’absence de maladie, de la guerre… C’est cette paix que nous sommes appelés à construire dans nos familles, dans notre entourage, au travail et dans nos pays respectifs. « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ». Joyeux Noël et Shaloom à tous partout où vous êtes à travers le monde !