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Sainte Monique

Mère de saint Augustin (332-388)


Mémoire : 27 août
À l'heure où sont trop oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère chrétienne, il
est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en savons nous vient de la
meilleure des sources, son fils Augustin.
Monique naît à Tagaste, en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents chrétiens, elle eut une
enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée servante. Encore toute
petite, elle aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois
elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son cœur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des
malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table de famille ; elle lavait les
pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix.
À toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à de grandes
choses.
Dieu, qui a ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de
vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal et libertin, presque
deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère. Dans
cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre jamais,
elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C'est par ces beaux exemples
qu'elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort chrétienne, c'est ainsi qu'elle
mérita aussi de devenir la mère du grand saint Augustin.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements
d'Augustin, sans perdre courage et espoir. Un évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit
: « Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse ! » Dieu, en effet, la récompensa
même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes
lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.
Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tombe malade à Ostie, au moment de s'embarquer
pour l'Afrique, et meurt à l'âge de cinquante-six ans. Augustin pleura longtemps cette mère de son
corps et de son âme.
Le corps de sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430.
Elle a été choisie pour être patronne des mères chrétiennes.

DES CONFESSIONS DE S. AUGUSTIN


À l'approche de ce jour où ma mère allait sortir de cette vie – tu connaissais ce jour, mon Dieu ;
nous, nous l'ignorions – il arriva, par l'effet de tes arrangements mystérieux, à ce que je crois,
qu'elle et moi, nous nous trouvions seuls, appuyés à une fenêtre d'où l'on voyait le jardin, dans la
maison que nous habitions. C'était à Ostie, à l'embouchure du Tibre. Loin de la foule, après la
fatigue d'un long voyage, nous reprenions nos forces en vue de la traversée. Nous causions donc,
seuls, avec une grande douceur. Oubliant le passé et tendus vers l'avenir, nous cherchions
ensemble, auprès de la Vérité, c'est-à-dire auprès de toi, ce que serait la vie éternelle des saints,
que l'œil n'a pas vue, que l'oreille n'a pas entendue, que le cœur n'a pu concevoir. Nos cœurs
s'ouvraient avidement aux flots célestes de ta source: la source de vie, qui est en toi. ~
C'est de cela que nous parlions, quoique d'une manière et en des termes différents de ceux que j'ai
rapportés. Mais, Seigneur, tu le sais, ce jour-là, comme nous causions ainsi, et que le monde,
parmi ces propos, perdait pour nous toute valeur, ma mère me dit : « Mon fils, pour moi, il n'y a
plus rien qui me donne du plaisir en cette vie. Qu'y ferais-je maintenant ? Pourquoi y suis-je
encore ? Je ne le sais pas. Mon espérance en ce monde est maintenant épuisée. Une seule chose
me faisait désirer de m'attarder dans cette vie quelque temps encore, c'était de te voir, avant ma
mort, chrétien catholique. Dieu m'a plus que comblée sur ce point, puisque je vois que tu es son
serviteur au point de mépriser les joies terrestres. Qu'est-ce que je fais ici ? »
Je ne me rappelle guère ce que j'ai répondu à ces paroles. En tout cas, environ cinq jours après, ou
un peu plus, elle se mit au lit avec la fièvre. Pendant sa maladie, il lui arriva un jour de perdre
conscience et de ne plus reconnaître ceux qui l'entouraient. Nous sommes accourus, mais elle a
vite repris ses sens ; elle nous vit debout près d'elle, mon frère et moi, et elle nous dit, avec l'air de
chercher quelque chose : « Où étais-je? »
Puis, nous voyant accablés de tristesse, elle dit : « Vous enterrerez ici votre mère. » Je me taisais
en retenant mes larmes. Quant à mon frère, il lui dit quelques mots : qu'elle ne devait pas
souhaiter mourir à l'étranger mais, comme un sort plus heureux, dans sa patrie. En l'entendant, ma
mère eut le visage anxieux et lui jeta un regard de reproche pour avoir eu cette pensée. Puis elle
me regarda : « Vois ce qu'il dit. » Et, s'adressant à nous deux : « Enterrez mon corps n'importe
où ; que cela ne vous donne aucun souci. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à
l'autel du Seigneur, partout où vous serez ». Lorsqu'elle eut prononcé cette phrase en cherchant ses
mots, elle garda le silence, car la maladie s'aggravait et la faisait souffrir.
RÉPONS
R/ Qui nous fera comprendre
pourquoi l'homme peine à chercher
sans jamais atteindre ?
Ce que l'œil n'a pas vu, ni l'oreille entendu,
ce qui n'est pas monté au cœur de l'homme,
voilà ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment.
À nous, Dieu l'a révélé par l'Esprit,
car l'Esprit sonde tout,
jusqu'aux profondeurs de Dieu.
ORAISON
Dieu très bon, réconfort de ceux qui pleurent, tu accueillais avec amour les larmes de sainte
Monique pour la conversion de son fils Augustin ; accorde-nous, à la prière de la mère et du fils,
de savoir pleurer nos péchés pour obtenir de toi le pardon.
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