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Dr. TOUATI D.

Maitre de Conférence - A - Microbiologie


Laboratoire de Microbiologie
tmicrobiologie@yahoo.com
2ème Année de Pharmacie 2019/2020

Les transferts génétiques


PLAN

Introduction

I. Particularités de la génétique bactérienne

II. Matériels génétiques bactériens

I.1 Chromosome

I.2 Plasmides

I.3 Transposons

I.4 Intégrons

II. Transferts génétiques

II. 1Transformation

II. 2Conjugaison

II.3Transduction

III. Applications de la génétique bactérienne

Conclusion
Introduction
La bactérie se divise par scissiparité après réplication du matériel nucléaire.
La génétique bactérienne est caractérisée par des variations génotypiques qui donnent des
changements massifs en rapport avec la pression de sélection mais surtout les transferts
génétiques.
Les transferts génétiques sont à l’origine de l’évolution de la génétique grâce aux différentes
applications dans le domaine de la recherche.

Objectifs
Définir les éléments utiles aux transferts
Comprendre les phénomènes de transferts
Donner les différentes applications

I. Particularités de la génétique bactérienne


Chez les bactéries il n’y a pas de reproduction sexuée, donc pas de méiose, et pas de
brassage de gènes. Ces mécanismes induisent très peu de variabilité des génomes.
C’est pour cela que les bactéries ont développé des mécanismes para-sexuels de
recombinaison génétique, qui n’échangent qu'une fraction du chromosome ou une fraction
extra-chromosomique, se sont les transferts génétiques au nombre de trois :
Transformation/ Conjugaison/ Transduction.
L’ADN ainsi transféré peut être intégré dans le chromosome du receveur par recombinaison.
La bactérie possède un élément génétique fixe qui est le chromosome bactérien et des
éléments génétiques mobiles dont plasmide/ transposon/ intégrons

II. Matériels génétiques bactériens

II.1 Le chromosome
C’est un polymère de nucléotides de haut poids moléculaire.
La majorité des bactéries possèdent un chromosome unique, circulaire.
La réplication de l’ADN est semi-conservative, bidirectionnelle, avec plusieurs enzymes
Le génome bactérien s’exprime par un phénotype après une étape de transcription et de
traduction du matériel génétique (voir cours ADN)

II.2 Les plasmides


Les plasmides sont de l’ADN bicaténaire, circulaire exta-chromosomique, avec une taille qui
varie de 0,5 à 500 Kb, ayant une réplication autonome, ils portent moins de 30 gènes
Les plasmides sont très fréquents dans le monde bactérien, ils se transmettent de façon stable
à la descendance (les bactéries filles). Ainsi ils peuvent s’intégrer dans le chromosome sous
forme d’épisome, ils peuvent être perdus dans l’environnement.
Les plasmides apportent des informations génétiques importantes à la bactérie, ce qui lui
permet une meilleure adaptation dans le milieu extérieur. Il existe des plasmides
cryptiques.

Classification des plasmides


On distingue deux types de classification en famille et en pouvoir conjugatif
Les familles :
Plasmides incompatibles / Plasmides compatibles
Le pouvoir conjugatif
Plasmide conjugatif
Ils sont retrouvés chez les bactéries mâles (F+) et celles à haute fréquence de recombinaison
( Hfr)
Se sont des plasmides de grande taille, qui se transmettent par conjugaison
Ils possèdent un opéron Tra ( où se trouve les gènes codant pour la conjugaison et ils
dirigent la synthèse de pili sexuels )

Plasmide non conjugatif


Se sont des plasmides de petite taille ( 7-10Kb), ils codent rarement pour plusieurs caractères
Ils ne possèdent pas d’Opéron Tra, donc ils se transmettent grâce à la co-existence au sein
d’une bactérie avec un plasmide conjugatif.
II. 3 Les transposons
Le transposon est composé de séquences d'ADN linéaires de taille limitée capables de
changer de localisation dans le génome sans jamais apparaitre à l'état libre.
Ils ne peuvent se répliquer mais codent pour les déterminants de la transposition pour
l’excision, l’intégration et la transposition ainsi que la résistance aux antibiotiques.
Ils s’intègrent directement dans les différents génomes en absence d’homologie de
séquences nucléotidique.
Il existe plusieurs types d’éléments génétiques transposables, les plus petits ne portent que les
gènes codant la transposase et ceux qui régulent leur mouvement, les plus grands portent, en
plus, d’autres gènes comme ceux de la résistance aux antibiotiques.
L’ADN dans lequel est situé l’élément transposable s’appelle ADN donneur et l’ADN dans
lequel il va s’insérer s’appelle l’ADN cible.
Parmi les éléments génétiques transposables, on retrouve, les séquences d’insertion,
transposon composite et transposon non composite(figure 1)

Figure N°1 : Transposons

II.4 Les intégrons


Ils constituent un système de capture et d'expression de gènes sous forme de cassettes.
Les cassettes sont des éléments mobiles capables d'être intégrés ou excisés par un mécanisme
de recombinaison spécifique de site Médie par une intégrase. Le site de recombinaison est
dit attC. (Figure 2)
Les intégrons sont incapables d'autoréplication, les intégrons sont obligatoirement portés par
un plasmide ou un chromosome. Ils peuvent aussi être véhiculés par un élément transposable

Figure N°2 : Intégrons


III Les transferts génétiques
III.1Définition
L’addition du matériel de transfert permet l’acquisition de nouveaux gènes et peut avoir lieu
entre des bactéries d’espèces ou même de genres différents.
III.2 Transformation
Découverte par Griffith F. en 1928, améliorée par Avery , Macleod et McCarty en
1944(figure 3)
Il y a une transformation quand une bactérie est capable de récupères un fragment d’ADN nu
dans l’environnement et l’incorporer dans son chromosome d’une façon stable. Car des
bactéries lysées dans le milieu extérieur, libèrent des fragments d’ADN
La bactérie ne peut récupérer le fragment d’ADN que si elle est en état de compétence donc
elle sera transformée.

Figure N°3 : Transformation génétique


La compétence est un phénomène complexe, dans la phase exponentielle de croissance
des bactéries secrètent le facteur de compétence qui stimule la production de protéines
requise pour la transformation
Les étapes de la transformation
En état de compétence la bactérie capture de l’ADN, cette étape nécessite de l’énergie,
produit grâce à un brin de l’ADN est hydrolysé par une exonucléase qui reste associée à la
paroi, alors que l’autre brin avec des petites protéines, passe la membrane plasmique pour se
lier sur la région homologue du génome.
Les bactéries Gram négatif ne possèdent pas un état de compétence , ADN bi-caténaire
complexée avec des protéines est absorbée par des vésicules membranaires
Applications
La transformation permet de cartographier des gènes bactériens
La transformation est un moyen rapide pour les bactéries de disséminer des gènes et donc
s'adapter à l'environnement.
III. 3 Transduction
Le transfert de gènes bactériens se fait par des bactériophages (figure 4) ( qui protège le
génome dans sa capside) vers une bactérie réceptrice.

Figure N°4 : Structure du phage


Propriétés des bactériophages
Les bactériophages ont permis de découvrir plusieurs des notions fondamentales de la
biologie moléculaire telles que les enzymes de restriction, la réplication discontinue de
l’ADN, les mécanismes de régulation de l’expression des gènes…
Ces phages sont également responsables du pouvoir pathogène de certaines bactéries : la
dissémination de gènes codant pour la virulence ou la résistance aux antibiotiques par
transduction.
Dans le milieu aquatique les bactériophages interviennent dans d’épuration d’eau,
contaminée par la flore fécale
Identifier le genre ou l’espèce bactérienne : phage Tbilissi pour le diagnostic des Brucella.
Ils permettent l’étude épidémiologique grâce à la lysotypie : lysovars d’une même espèce
bactérienne
Capable d’assurer la guérison naturelle d’une infection (BMR, MRD).
Ils sont utilisés comme vecteur et amplificateur de gènes
Cartographie du génome.
Les différents cycles de la transduction
Le cycle lytique
Adsorption : à des sites récepteurs spécifiques qui sont responsables de la spécificité d’hôte
Pénétration : après digestion d’une zone de la paroi par des enzymes phagiques la plaque
basale est collée à la surface de la bactérie, la gaine se contracte et le tube central est
propulsé à travers la paroi et l’acide nucléique est expulsé de la tête à travers la queue et
pénètre la cellule hôte
Phase de latence ou d’éclipse : arrêt de la multiplication de la bactérie et détournement de
son métabolisme au profit de celui du bactériophage
Synthèse de l’acide nucléique et des protéines du phage
Assemblage des particules phagiques
Libération des bactériophages par lyse de la bactérie d’abord la membrane cytoplasmique et
puis la paroi on dit que le phage est virulent

Le cycle lysogènique ou la conversion lysogènique


Le génome phagique ne prend pas le contrôle de la bactérie, il est reproduit au même temps
que le chromosome bactérien c’est la lysogénie
Bactérie lysogène et le phage est tempéré

Les différentes transductions


La transduction généralisée
Les phages transducteurs : T4 – P1- P22
L’ADN bactérien remplace l’ADN phagique donnant naissance à une particule transductrice
ou phage défectueux car il devient incapable de se répliquer
La transduction spécialisée ou restreinte
Elle est réalisée par des phages tempérés comme le phage lambda. Ce phage a la particularité
de ne transférer que les gènes nécessaires à la fermentation du galactose (région gal) ou à la
synthèse de la biotine (région bio) parce qu’il s’insère toujours entre ces deux régions du
chromosome d’ Escherichia coli.

III. 4 Conjugaison
Ce transfert de matériel génétique ne peut se faire que par contact direct entre les bactéries
Après contact physique entre la cellule donatrice, qui contient à l’origine ce plasmide, et une
bactérie réceptrice dans laquelle ce plasmide sera transféré.
Cela se vérifie par l’expérience du tube en U , on utilisant des bactéries auxotrophes pour des
substrats différents.
Les plasmides conjugatifs ou autotransférables peuvent promouvoir leur propre transfert, c’est
le plasmide F ou le transfert d’autres plasmides dit les plasmides mobilisables, ou celui d’un
fragment d’ADN chromosomique pour souches Hfr.
La conjugaison ou le croissement F+/ F-
Hayes W. démontre que le transfert de gènes s’effectue dans un sens déterminé de souches
donneuses F+ vers des souches receveuse F-
F+ contient un facteur F extra chromosomique qui porte les gènes pour la formation des pili
pour le transfert des plasmides
Au cours de la conjugaison F se réplique par un mécanisme de cercle roulant et une copie de
F se dirige vers la bactérie receveuse par le pili sexuel
La fréquence de recombinaison des gènes chromosomiques est faible car le chromosome
bactérien est rarement transfère avec le facteur F

La conjugaison par les souches HFR


Le plasmide F est intégré dans le chromosome, le transfert commence par le chromosome
bactérien suivi du plasmide. Le chromosome n’est presque jamais transféré en totalité donc F-
ne devient pas une souche HFR
Les souches Hfr sont utilisées pour la cartographie des gènes. On peut faire des cartes selon
l'orientation et l'emplacement du facteur F.
On peut également effectuer des croisements Hfr x F- et interrompre la conjugaison (par une
agitation à différents moments.
Les conséquences de la conjugaison est une forte adaptabilité des bactéries, par acquisition de
nouveaux gènes (résistance et virulence).

Conclusion
Les transferts génétiques est le mécanisme utilise par les bactéries pour s’adapter aux
différents changements auxquels elles sont confrontées
Ils contribuent à l’évolution de la génétique, position des gènes.

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