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Note Synthese Module RC Finale Du 10 01 10 2 PDF
Note Synthese Module RC Finale Du 10 01 10 2 PDF
« Accompagner un processus
de renforcement des capacités
avec un partenaire »
Introduction 3
Bibliographie 37
2
Introduction
Cette note de synthèse reprend les grandes lignes et les éléments clef du
module de formation sur le thème « Le suivi-évaluation d’un processus de
renforcement des capacités avec un partenaire », développé à travers trois
sessions de formation organisées par le F3E en février et mars 2007 et en mars
2009, réalisées par des formateurs de South Research (et de INTRAC pour la
session de mars 2007). Ce module de formation est repris en janvier 2010, avec
un allongement de sa durée (4 jours) et un ajustement de son titre pour refléter
les évolutions de son contenu : « Accompagner un processus de renforcement
des capacités avec un partenaire ». Ce titre ajusté est repris pour cette note de
synthèse.
Cette note de synthèse se base sur les supports utilisés et/ou distribués aux
participants lors des différentes sessions de formation organisées. Ce document
est en premier lieu destiné aux participants des sessions de formation, mais
devrait pouvoir fournir plus largement des points de repère aux personnes
intéressées par ces questions.
Nous souhaitons souligner que ce document a été conçu comme une synthèse,
un document d’accompagnement de la formation, pour rappeler la logique
d’ensemble et le déroulement du module, sans pour autant prétendre présenter
de façon approfondie « la manière de faire » sur ces questions. Cette synthèse
écrite ne doit pas faire passer le lecteur à côté de l’esprit et du sens de la
formation, notamment la prise de conscience de la relativité de n’importe quel
instrument ou outil, pour le renforcement de capacités ou pour tout autre type
d’intervention. Ces instruments et outils demeurent des moyens pour atteindre
des objectifs, et ne sont pas des buts en eux-mêmes. Dans une telle démarche, il
est primordial de communiquer et de clarifier les objectifs du processus de
renforcement des capacités et de son suivi-évaluation en dialogue avec son
partenaire, d’être dans une logique d’apprentissage, d’avoir le sens critique et
l’attitude créative requis pour adapter et développer des outils / instruments en
fonction de l’approche, des acteurs, de la culture, du contexte… Sans une
attention particulière portée à ces éléments « soft » et intangibles, tout processus
de renforcement de capacités avec un partenaire, et de suivi-évaluation de celui-
ci, risque de passer à côté de l’effet d’apprentissage mutuel et d’empowerment.
1
Une note de synthèse du module « Introduction au diagnostic organisationnel avec un partenaire » est
disponible sur le site internet du F3E, www.f3e.asso.fr.
3
1. Concepts liés au suivi-évaluation d’un processus de
renforcement de capacités (RC)
S-E et le processus de RC
Pourquoi? Le(s) but(s)
Préparer le DO Le champs
S&E du renforcement Quoi? L ’approche
des capacités Méthodes/outils
Comment?
QuickTime™ an d a
de compres sor
are ne ed ed to s ee this pictur e .
Mise en oeuvre
du plan de RC Mener un DO
Au niveau d’une organisation, on peut dire que sa capacité est le potentiel qu’elle
a à être performante, c’est-à-dire à atteindre ses buts et à réaliser sa mission
2
Téléchargable sur le site internet du F3E, www.f3e.asso.fr.
3
Traduit de CIDA (ACDI), « Capacity development », Occasional Series, May 2000.
4
globale. Le renforcement des capacités vise alors à améliorer la performance
potentielle de l’organisation (CRDI, 2004).
Les capacités peuvent se situer à plusieurs niveaux (cf. Figure 1.2) : le niveau
individuel, organisationnel, inter-organisationnel et le niveau de la société. Dans
la littérature sur le renforcement des capacités, il existe d’autres termes pour
identifier les différents niveaux des capacités comme individuel, organisationnel
et environnement « enabling » (PNUD, 2004) ou individuel, organisationnel,
sectoriel/réseau et environnement « enabling » (ACDI, 2000). L’idée sous-
jacente est le même et se réfère au fait que les capacités se situent à différents
niveaux qui sont liés entre eux et qui forment ensemble un système intégré. Il
s’agit d’un système où le renforcement des capacités n’est pas un processus
linéaire mais une intervention qui touche et influence les différentes dimensions
du système. Les interrelations entre les différents niveaux de capacité impliquent
qu’un processus de renforcement des capacités doit prendre en compte les
capacités à ces différents niveaux afin d’aboutir à un réel changement. Prenons
par exemple un infirmier très capable mais qui ne fonctionne pas bien parce que
ses efforts ne sont pas appréciés au niveau de l’hôpital. Il est inutile de le former
davantage sur un encadrement de qualité des patients sans influencer au niveau
organisationnel le système de reconnaissance du travail. Tout d’abord on se
concentre sur chacun des niveaux de renforcement des capacités pour ensuite
monter un plan intégré de renforcement des capacités.
L’objectif que l’on se fixe pour le renforcement des capacités peut se situer à
chacun des 4 niveaux :
• En commençant par l’intérieur des cercles, une action de renforcement des
capacités individuelles vise l’accroissement des capacités spécifiques d’une
ou plusieurs personnes : leurs connaissances, compétences, aptitudes,
expériences. Il pourrait s’agir de capacités d’animation des vulgarisateurs, de
connaissance du système de cofinancement, des capacités à motiver une
équipe… Ces interventions de renforcement de capacités individuelles
peuvent se traduire par exemple par des formations, des échanges, le
coaching (accompagnement en miroir par une personne interne ou externe à
l’organisation) ou le mentoring (apprentissage à travers un appui par un
collègue plus expérimenté).
• Le renforcement organisationnel (le niveau suivant) est défini comme le
processus continu par lequel une organisation accroît sa capacité à formuler
et à atteindre des objectifs pertinents. Le renforcement des capacités
organisationnelles telles que la politique interne, les systèmes et procédures,
la structure… requiert d’autres types d’intervention, par exemple le
renforcement de la politique de gestion des ressources humaines, une
restructuration, une planification stratégique…
• Le niveau suivant de renforcement de capacités se situe entre deux ou
plusieurs organisations, par exemple la gestion d’un réseau, le montage
d’une alliance pour une action commune spécifique, les capacités de gestion
de conflit...
• Finalement, on pourrait s’orienter vers le renforcement des capacités dans la
société telle que les politiques, la législation, les relations de pouvoir, les
normes sociales... qui, à son tour, requiert des interventions spécifiques
comme le renforcement des capacités de plaidoyer, de lobbying, pour
développer un contrepoids aux structures gouvernementales...
5
RC dans la société
RC inter-organisations
RC organisationnelles
Renforcement
de capacités
individuelles
• Dans le premier cas, une organisation est renforcée pour qu’elle accomplisse
des activités spécifiques (parmi lesquelles, par exemple, renforcer les
capacités d’animation pour que l’organisation puisse mieux accompagner des
groupements de base).
• Dans le cas où le renforcement d’une organisation est défini comme une fin
en soi, l’organisation est alors renforcée pour « survivre », se développer et
accomplir sa mission telle qu’elle l’a définie.
6
Tableau 1.1 Quelques méthodes de renforcement des capacités à différents
niveaux.
7
L’exemple d’un département forestier montre comment un plan intégré de
renforcement des capacités peut être monté en suivant des étapes
consécutives :
8
Figure 1.4. : Exemple d’un plan intégré de renforcement des capacités d’un département forestier.
OBJECTIF ACTIVITES
Niveau Appuyer la gestion durable des forêts Réforme législative pour le transfert de propriété de
de la SOCIETE : communautaires l’état aux communautés des forêts communautaires
Quels sont les éléments importants Assurer l’appropriation par les communautés Accompagner l’union des comités forestiers
dans l’environnement pour atteindre locales du thème de foresterie communautaire
les objectifs (loi, les règlements, la
culture, mentalité…) ?
Niveau Le département forestier collabore avec les Mettre en place et accompagner des comités
INTER-ORGANISATIONNEL : communautés locales : arriver à développer une forestiers au niveau des villages
Comment faut-il travailler ensemble, en foresterie communautaire Monter une collaboration avec des ONGs travaillant
réseau …, pour atteindre les objectifs ? dans d’autres domaines pour sensibiliser la population
Chercher une synergie avec le département agricole,
des parcs nationaux, des chasseurs, marchands de
charbon…
Niveau ORGANISATIONNEL : Réorganiser le département forestier en fonction Développer des fiches de poste d’une manière
Quelles structures, systèmes, d’une foresterie communautaire : participative
leadership, mission, vision, sont Définir de nouvelles tâches, compétences…, du Définir les nouvelles régions de travail
nécessaires pour atteindre l’objectif ? garde forestier Commencer avec des réunions d’équipe et
9
Développer une nouvelle couverture l’intervision
géographique (régions de travail) Monter un système de coaching
Installer un système pour plus d’échange
d’expériences
Niveau INDIVIDUEL : Améliorer les capacités et les connaissances des Organiser des formations pour les gardes forestiers
Quelles connaissances, compétences, gardes forestiers dans l’animation des groupes, le sur les thèmes de la participation, l’animation des
comportements et attitudes sont travail participatif… groupes…
nécessaires pour atteindre l’objectif ? Accompagner les gardes forestiers Intégrer un module de foresterie communautaire dans
individuellement dans ce processus de la formation diplômante de garde forestier
changement Organiser des formations pour les chefs des gardes
forestiers sur l’accompagnement personnel dans des
processus de changement
10
1.3. … pour arriver au suivi-évaluation (S-E)
Dans le cadre d’une relation partenariale, il est important d’expliciter entre ONGN
et ONGS les attentes par rapport aux fonctions du suivi-évaluation. Du reste, la
prise de décision et les responsabilités sont à discuter et à clarifier (cf. § 3).
11
renforcement de capacités. Trois études de cas ont été développées au cours
des sessions de formation :
4
Adapté de INTRAC, Praxis Paper N°2, 2005, http://www.intrac.org/pages/PraxisPaper2.html.
12
• La répartition des rôles en termes de contrôle et de pouvoir sur le processus
de suivi-évaluation, et les enjeux d’appropriation de celui-ci, ne sont pas
toujours clarifiés.
Le défi consiste à identifier, à reconnaître et à comprendre les besoins, les
motivations et les priorités (explicites ou implicites) des parties concernées.
La réflexion et les travaux des groupes autour des études de cas pendant les
formations ont permis de faire émerger quelques éléments de solutions et de
réponses aux défis spécifiques du suivi-évaluation d’un processus de
renforcement des capacités :
Pour plus d’explications, nous nous référons au document de base « Pour être à
la hauteur des défis : l’évaluation des impacts du renforcement des capacités
organisationnelles » de John Haily, Rick James et Rebecca Wrigley (INTRAC,
Février 2005, in Praxis Paper, no. 2, Oxford, 33 p., téléchargeable en plusieurs
langues sur http://www.intrac.org/pages/PraxisPaper2.html).
13
2. Conception d’un système de suivi-évaluation
Les conseils suivants peuvent être utiles pour le montage d’un système de suivi-
évaluation :
14
des détails inutiles, tandis qu’une analyse et un résumé de 4 pages
pourraient être suffisants.
• Monter ou concevoir un système de suivi-évaluation est un processus en soi.
N’oubliez pas qu’il vaut mieux monter un système de suivi-évaluation basique
et flexible que vous pouvez adapter et optimiser par la suite plutôt que de
commencer avec un système trop compliqué qui démotive tout le monde dès
le départ.
Système de S-E
bien défini et
Règles et procédures planifié en
de prise de décision avance Concevoir le
spécifiés à l'avance S-E comme un
processus de RC
Syst¸me
Collecte de S-E de qualitˇ
d'information et Collecte
communication d'information et
concentré sur ce rapportage
Les résultats du
qui est vraiment simples ⇒
S-E sont
essentiel automatisme
utilisés
15
Quel est le niveau de capacité actuel (existant) ? Rudimentaire, dépend de la
volonté ou de l’attitude des individus, pas très cohérent avec la culture du
département
Comment peut-on améliorer ce niveau ? Combinaison de formation, on-the-
job training (« formation sur le tas »), travail en binôme...
Comment peut-on savoir que cette capacité est renforcée ? Pour chaque
décision prise lors d’une AG villageoise, au moins 3/4 des membres du
comité villageois sont présents (dont 50% sont des femmes) et ils témoignent
d’avoir contribué au développement du plan d’action…
16
L’effet ou objectif spécifique de l’intervention de renforcement des capacités.
L’impact ou objectifs généraux de l’intervention de renforcement des
capacités.
Rˇsultats
Impact Elargir lŌ
approche
Effets sur tiers/groupe cible
Augmentation de la performance organ .
Effet
QuickTime™ and a
decompressor
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Effets
Changement interne dans le fonctionnement
QuickTime™ and a
decompressor
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Prestation de services
Input Dˇlivrance de produits
19
Figure 2.2 : Le renforcement des capacités n’est pas un processus linéaire mais
un continuum divergent
17
Tableau 2.1 : Exemples de formulation d’indicateurs à plusieurs niveaux de renforcement des capacités
18
C. L’implication des parties concernées dans la formulation d’indicateurs
de renforcement des capacités
Deux modèles ont été présentés et discutés lors de la formation pour leur intérêt
particulier dans le cadre du suivi-évaluation des processus de renforcement des
capacités :
5
Kirkpatrick Donald L, « Evaluating training programs : the four levels », ASTD, 1998,
http://www.businessballs.com/kirkpatricklearningevaluationmodel.htm.
6
De Bock G, Dereymaeker K, Dekeyser L, Servaes J, « IKOS. Handboek integrale kwaliteitszorg voor
ontwikkelingseducatie », ACCO Leuven, 2003, 148 p.
19
(requiert l’accord et la
collaboration des supérieurs, de
l’organisation, de l’individu…)
4. Résultats- Les effets induits sur • Dépend des outils déjà en place
performance l’organisation et dans le système de gestion et
l’environnement du de rapportage = défi pour les
participant lier ou les attribuer à
l’apprentissage du participant
• Le mécanisme d’attribution doit
être clair
• Plus facile au niveau de
l’individu qu’au niveau de
l’organisation
20
Le continuum éducatif
SENSIBILISATION - - ACTIVATION -
CONSCIENTISATION ANCRAGE
• Informer les gens • Offrir une perspective d’action
(politique, sociale, etc.)
• Toucher les gens
• Rendre les gens sensibles • Stimuler l’engagement
• D’accès facile • Mobiliser les parties concernées
• Changer de comportement
21
Selon l’objectif que l’on se donne pour l’action d’éducation (et donc de
renforcement des capacités), il y a différents types d’intervention à mener et
différents types d’indicateurs à concevoir. Prenons par exemple des indicateurs
pour l’éducation au VIH/SIDA :
• Il y a un risque que les indicateurs mal conçus (qui se focalisent sur ce qui
est facile à mesurer) deviennent les objectifs plus globaux de renforcement
des capacités de l’organisation.
• Les indicateurs peuvent biaiser l’analyse (court versus long terme).
• Il y a un risque si on utilise des indicateurs qui répondent seulement aux
besoins de certaines personnes ou groupes de l’organisation et pas à
l’ensemble.
• La « bureaucratie d’indicateurs » ou un « cimetière d’informations » non- ou
sous-utilisées (on collecte trop d’information sans l’utiliser).
7
Morgan Peter, « The design and use of capacity development indicators », Paper prepared for the Policy
Branch of CIDA (ACDI), 1997, 48 p.
22
• La mystification des indicateurs, l’impression que seuls les experts sont
capables de formuler des indicateurs.
• Des indicateur trop compliqué et/ou des sources d’information non
disponibles ou trop chères.
• L’utilisation potentielle des information peu claire (sert-elle à apprendre ou à
juger et réprimander ?)
• Jugements mécaniques sur la base des indicateurs en négligeant le bon
sens, le contexte...
• Jugements trop fragmentés sur la base des indicateurs sans qu’ils fassent
référence à une perspective systémique de la capacité ou de la performance.
Cette partie de la formation se termine par une discussion sur des conseils
opérationnels pour la conception et la formulation d’indicateurs de suivi-
évaluation d’un processus de renforcement des capacités. Les aspects suivants
sont à retenir lors de la conception d’indicateurs de renforcement des capacités :
Il se peut que l’on trouve un indicateur idéal pour faire un suivi-évaluation d’un
processus de renforcement des capacités mais que la source de vérification
s’avère trop chère (en termes d’investissment en temps, en expertise spécialisée,
en ressources financières…) ou pas disponible à temps.
23
2.3. Méthodes et outils de suivi-évaluation
Il existe une littérature très riche sur une grande variété de méthodes et d’outils
pour faire du suivi-évaluation8. Afin d’avoir des points de repère dans le choix des
méthodes et outils de suivi-évaluation dans la perspective spécifique d’un
processus de renforcement des capacités, sont présentés ici quelques aspects à
prendre en compte dans la préparatoire du choix des méthodes et outils.
24
L’implication des parties concernées dans le suivi-évaluation peut leur
apporter de nouvelles idées, une autre compréhension, d’autre
perspectives… Si l’apprentissage est un objectif en soi du suivi-évaluation,
alors les méthodes / outils doivent s’y prêter.
Pour encore clarifier un peu les choix, on peut classer les outils selon les
questions suivantes :
Objectif
Comment procéder ?
• Soyez sûr que le sujet de l’évaluation est bien clair pour tous. Par exemple,
l’idée de « capacité d’une organisation » doit être très claire et comprise par
tous les participants. Les participants doivent se mettre d’accord sur les
indicateurs à utiliser pour évaluer la qualité du sujet. Pour cela, vous pouvez
procéder à un « brainstorming ».
• L’ensemble des indicateurs sélectionnés est positionné sous forme de roue,
dont chaque indicateur est un « rayon », comme sur une roue de bicyclette.
Les rayons sont équidistants les uns des autres. Les indicateurs peuvent être
représentés par des mots ou par des symboles.
• Les participants doivent ensuite se mettre d’accord sur la manière de classer
les indicateurs de 0, c’est-à-dire du niveau le plus bas, à 100 (ou à 25, 10...),
c’est-à-dire le niveau le plus élevé. Il importe peu que le 0 soit situé sur la
circonférence extérieure de la roue et que le 100 se situe au centre, ou
l’inverse, du moment que tous les rayons de la roue sont les mêmes.
• Lorsque la roue est complète, évaluez chaque indicateur. Si vous travaillez
avec un groupe, il faudra alors se mettre d’accord sur le score final (ou sur un
chiffre moyen). Indiquez le point du rayon correspondant au score final donné
pour chaque indicateur. Puis reliez tous les scores, qui sont marqués sous
forme de points sur les rayons, pour obtenir ce qui finit par ressembler à une
toile d’araignée. Un coup d’œil à votre toile d’araignée vous donne un aperçu
9
Adapté de INTRAC, Praxis Paper N°2, 2005, http://www.intrac.org/pages/PraxisPaper2.html.
25
rapide des points faibles et des points forts principaux. Les aspects les plus
faibles de la question examinée sont ceux qui ont obtenu les scores les plus
proches de 0.
• Les roues produites auparavant peuvent être réexaminées aux sessions de
suivi ultérieures afin de comparer l’évolution de la situation au fil du temps.
La « toile d’araignée » peut être utilisée pour vous aider à représenter les
capacités des différentes organisations en regroupant les organisations par
secteur, par exemple pour évaluer leur situation d’ensemble ou les besoins
d’information dans ce secteur. Toutefois, vous n’obtiendrez par là qu’une idée
générale des points de vue et de l’orientation du changement, et non pas des
mesures précises.
Si les roues sont produites sur des transparents en utilisant une taille standard,
les évaluations de plusieurs organisations, zones de projet, ou de la même
situation au fil du temps doivent être superposées pour visualiser très clairement
comment elles diffèrent ou ont évolué.
La toile d’araignée de WWF10 est un outil que WWF a adapté pour avoir une
base de référence applicable et valable pour ses différents bureaux. L’outil a été
adapté et développé (y inclus le développement de leurs propres indicateurs) sur
la base du modèle des 3 cercles11. C’est un outil de travail et de développement
très intéressant qui se prête bien au suivi-évaluation. Il génère beaucoup
d’informations, mais la mise en commun et la synthèse à un niveau plus agrégé
n’est pas évidente.
10
« A guide to the WWF organisationnal assessment process », WWF International, 2003, 33 p.
11
Voir la note de synthèse du module « Introduction au diagnostic organisationnel avec un partenaire »,
téléchargeable sur le site internet du F3E, www.f3e.asso.fr.
12
Pour plus de détails sur cet outil, voir l’ouvrage « Le 360°: Historique, typologies d’utilisations e t
contribution », Melkonian T, 2005, The European Institute for lifelong learning, Cahiers de recherche,
http://www.emlyon.com/%5Cressources%5Cge%5Cdocuments%5Cpublications%5Cwp%5C2005-13.pdf.
26
d’où le terme « 360° »). Ensuite la personne peut l a comparer avec sa propre
évaluation (auto-évaluation).
Il s’agit d’un outil développé dans le secteur privé mais qui peut être adapté pour
l’appliquer au niveau d’organisations ou de partenaires.
Objectif
Matériel
Comment procéder ?
Options
27
3. Les grandes lignes d’évolution sont nommées et indiquées par de nouvelles
fiches placées en haut du tableau pendant la discussion (par exemple
« naissance de l’organisation », « période de croissance »…).
4. Les grands évènements extérieurs qui ont eu un effet sur le projet ou sur
l’organisation sont marqués (par exemple changement de politique
concernant le développement, autre modalité de financement par les
bailleurs…).
• Cette méthode est utile pour démarrer un atelier d’évaluation : elle donne une
vue générale et les grands axes de discussions à venir.
• Comme tous les points de vue sont représentés, c’est un outil efficace pour
que tous les acteurs sentent que leur point de vue est important et sera
écouté.
• Souvent, cette méthode peut créer une vue d’ensemble qui n’existait pas
avant. Dans une situation de tension et de conflits, cela pose les fondations
d’une base commune pour comprendre le passé et faire face aux défis dans
le futur.
• On peut aussi utiliser des dessins plutôt que d’écrire sur les fiches.
• À la base, il s’agit d’un outil qui permet de visualiser les évolutions,
tendances, changements dans un groupe / organisation ou une action de
renforcement des capacités. Il aide à mieux comprendre les appréciations
des uns et des autres.
• L’élaboration d’une ligne historique ne mène pas à une conclusion : il faudra
continuer à explorer en plus de détails les grands thèmes identifiés.
• La méthode de la ligne historique, qui est plutôt qualitative peut être
parfaitement compatible avec la visualisation d’une évolution quantitative (par
exemple le nombre de jours de formation réalisés par formateur afin de voir si
on peut d’une manière plus objective suivre et évaluer la performance d’un
organisme de formation).
28
2.3.4. Le Changement le Plus Significatif13
Objectif
Comment procéder ?
13
D’après Catherine Squire, INTRAC, pour la formation de février 2007.
Références :
IFAD (FIDA), « Guide pratique de S&E des projets de développement rural », IFAD, 2002,
http://www.ifad.org/evaluation/guide_f/annexd/d.htm#m_24.
Wrigley R « Learning from Capacity Building Practice : Adapting the Most Significant Change approach to
Evaluate Capacity Building - Provision by CABUNGO in Malawi », 2006, INTRAC Praxis Paper No. 12,
http://www.intrac.org/pages/PraxisPaper12.html.
Autre lien internet : http://www.mande.co.uk/docs/MSCGuide.htm.
29
4. La réponse doit être vérifiable et doit donc être documentée en deux parties :
1) une description de ce qui s’est passé, avec suffisamment de détails pour
permettre à une autre personne de la vérifier si nécessaire (ce qui s’est
passé, avec qui, où, qui était là, quand l’événement a-t-il eu lieu…) et 2) une
explication de la raison pour laquelle ce changement spécifique a été choisi
parmi tous ceux qui ont été mentionnés.
5. Les conclusions se rapporteront aux changements ou faits positifs ou négatifs
découlant des activités du projet. Il est possible d’inclure expressément deux
types de changements (négatifs et positifs) par domaine. Lorsque des
changements négatifs ont été recensés, des mesures peuvent être décidées
pour prévenir ou corriger le problème. Si une évolution positive est indiquée,
des mesures peuvent alors être convenues pour la renforcer ou la diffuser.
Tester le libellé des domaines de changement avant d’en arrêter la liste finale
est une bonne idée, pour s’assurer qu’ils sont clairs pour tout le monde.
Cette méthode n’entend pas forcément trouver une moyenne. Les
changements sélectionnés ne sont pas forcément les plus représentatifs,
mais sont les plus significatifs d’après les protagonistes. Si quelqu’un, par
exemple un membre d’un comité de pilotage, souhaite connaître l’ampleur
d’un changement donné, ce changement devient alors un indicateur dont le
suivi sera assuré durant une période de temps définie.
Il s’agit ici d’une méthode qui développe des indications / indicateurs définis
de façon rétrospective. Assurer-vous qu’une telle démarche est acceptée par
vos bailleurs de fonds.
Le changement le plus significatif valorise les points de vue internes au projet
ou à l’organisation pour le suivi-évaluation. Dans certaines situations, un
point de vue externe peut apporter un regard externe et innovateur, parfois
divergent du regard interne.
30
3. Le suivi-évaluation d’un processus de renforcement des
capacités dans un contexte de partenariat
Il importe de replacer cette réflexion sur le suivi-évaluation d’un processus de
renforcement des capacités dans le contexte du partenariat entre ONG du Nord
et ONG du Sud. Lors du 3ème jour de la formation, la question du partenariat a été
abordée avec les participants (en théorie et en réalité), ainsi que ses
conséquences en termes de suivi-évaluation d’un processus de renforcement
des capacités.
1. Motivation et attitudes
• Pour moi, le partenariat est une stratégie essentielle pour réaliser nos
objectifs.
• Je suis convaincu que nos partenaires veulent que notre relation soit une
réussite.
• Je suis engagé a soutenir ce partenariat pour réaliser notre but.
• Je suis prêt a remettre mes présomptions en question s’il le faut.
• Les différences entre nous sont un aspect important et utile de notre
partenariat.
14
Voir la note de synthèse du module « Introduction au diagnostic organisationnel avec un partenaire »,
téléchargeable sur le site internet du F3E, www.f3e.asso.fr.
31
2. Comportement
• Je soutiens activement notre travail en partenariat.
• J’écoute et j’essaye de bien comprendre le point de vue de nos partenaires.
• Je respecte les principes d’un partenariat (l’égalité, la transparence, l’intérêt
mutuel).
• Je demande à mes partenaires de me donner leur point de vue sur notre
partenariat.
• Je respecte les engagements que je prends envers mes partenaires.
• Je crée des occasions pour développer la confiance qui existe entre nous.
• Même en l’absence de mes partenaires je montre mon respect pour eux.
• Je ne perd pas une occasion pour faire l’éloge du bon travail de mes
partenaires.
32
3.2. Droits et obligations dans une relation de partenariat
Tableau d’analyse des relations de partenariat dans la perspective des droits du partenaire du Nord et des obligations
du partenaire du Sud
33
Tableau d’analyse des relations de partenariats dans la perspective des droits du partenaire du Sud et les obligations
du partenaire du Nord
Profondeur de la Allié de développement Bailleur projet Appui programme Appui institutionnel Partenaire
relation
Information Droits-S : accès aux Droits-S : accès aux Droits-S : accès aux Droits-S : accès aux Droits-S : accès aux documents
informations liées à l’initiative documents projets et documents des informations concernant pertinents
Obligations-N : flux agréement programmes politiques de Obligations-N : transparence
d’informations régulier sur Obligations-N : rédiger Obligations-N : fournir les développement, stratégies dans la documentation interne, y
l’initiative et partager les guides de programmes et Obligations-N : partage des inclus sources et conditions de
documents de projets bonnes pratiques réflexions et propositions financement
stratégiques
Consultation Droits-S : consultation avant Droits-S : consultation Droits-S : discussion sur les Droits-S : input sur la Droits-S : accès à la
que des changements soient au moments clés du objectifs et les politique et la stratégie du négociation avec des tiers
apportés aux accords cycle de projet stratégies/standards de partenaire du N qui peuvent influencer la relation
Obligations-N : ne pas Obligations-N : qualité Obligations-N : créer des Obligations-N : impliquer les
introduire des changements impliquer les Obligations-N : processus processus participatifs et partenaires dans les
sans consultation partenaires dans les pour inclure partenaire du d’apprentissage pour négociations
différentes phases de la Sud dans les discussions intégrer les connaissan-
gestion du cycle de ces, préférences locales
projet
Influence Droits-S : influence sur Droits-S : co-sélection Droits-S : co-définition des Droits-S : co-définition de Droits-S : participation dans les
l’allocation des tâches, des évaluateurs/experts objectives et méthodes de l’exécution des politiques et négociations/définition
stratégies et méthodes Obligations-N : travail stratégies des conditions affectant
Obligations-N : accepter les accepter choix Obligations-N : accepter les Obligations-N : prise en le partenariat
propositions après discussion argumenté du choix du partenaire Sud compte des réactions, Obligations-N : application des
partenaire mais détient après discussion modifier la mise en œuvre critères du partenaire après
droit du choix définitif de la politique, stratégie discussion
de l’appui externe
Contrôle conjoint Droits-S : participation dans la Droits-S : définir Droits-S : contrôle final du Droits-S : Participation dans Droits-S : co-gestion des
gestion ensemble les règles de programme la prise de décision conventions affectant la relation
Obligations-N : co-gestion de gestion du projet Obligations-N : accepter le stratégique Obligations-N : opérationnaliser un
l’action Obligations-N : contrôle local du Obligations-N : accepter la système de co-gestion
respecter la gestion programme co-responsabilité pour la
locale du projet performance
34
3.3. Les conséquences pour le suivi-évaluation d’un processus de
renforcement avec un partenaire
35
« tangibles » ne sont pas toujours, ou pas au même degré, applicables aux
processus de renforcement des capacités.
36
Bibliographie
Argyris Chris, Schön Donald A, « Apprentissage organisationnel : théorie,
méthode, pratique », in Management, Bruxelles, De Boeck Université, 2002, 380
p.
Bogler Jo, « Capacity Development : Why, What and How ». Occasional Series,
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World Neighbours
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