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École Polytechnique

Algèbre et théorie de Galois MAT 451

Corrigé du contrôle classant 2015

Ce corrigé constitue un ensemble d’indications pour résoudre les exerci-


ces.
Il ne s’agit en aucun cas d’un modèle de rédaction pour le contrôle clas-
sant.

Exercice 1.

1) K/Q et K1 /Q sont galoisiennes d’après le cours. Comme P annule


21/5 , les conjugués de 21/5 sur Q sont produit par 21/5 par une racine 5ème de
1. Donc 21/5 est le seul conjugué réel de 21/5 . Comme il n’est pas rationnel,
21/5 a des conjugués non réels, qui ne sont donc pas dans K2 . L’extension
K2 /Q n’est pas galoisienne.
2) Il s’agit d’une extension cyclotomique. D’après le cours le groupe de
Galois est isomorphe au groupe des inversibles (Z/5Z)× . Comme Z/5Z est
un corps, ce groupe est cyclique isomorphe à Z/4Z.
3) Il s’agit d’une extension cyclique comme étudiée dans le cours. Le
groupe de Galois est donc cyclique, sous-groupe de Z/5Z. Comme 5 est
premier, le groupe de Galois est isomorphe à Z/5Z.
4) Les racines de P s’expriment comme produit de 21/5 par une puissance
de 21/5 , donc K est contenu dans ce corps. Mais K contient 21/5 et ξ =
(21/5 ξ)/21/5 où on note ξ = exp(2iπ/5). Donc ce corps est K.
5) Base télescopique en utilisant K1 .
6) On a la suite exacte

0 → Gal(K/K1 ) → Gal(K/Q) → Gal(K1 /Q) → 0.

Or Gal(K/K1 ) et Gal(K1 /Q) sont commutatifs donc résolubles. Donc


Gal(K/Q) est résoluble.
7) Si il était réductible, il serait de la forme P1 P2 avec P1 , P2 ∈ Z[X]
d’après le lemme de Gauss. Alors P1 (0)P2 (0) = 2. On réduit modulo 2 : le
produit est X 5 . Donc P1 (0) et P2 (0) sont pairs. Contradiction (ceci revient
à utiliser Eisenstein).
8) On a donc [K2 : Q] = 5 premier avec [K1 : Q] = 4. Donc l’intersection
est Q.

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9) Le groupe Gal(K1 /Q) ' Z/4Z contient un unique sous-groupe d’ordre
2. Il s’agit du sous-groupe engendré par la conjugaison complexe. On a donc
le résultat en utilisant la correspondance de Galois. Ensuite, K1 ∩R est bien
l’ensemble des points fixes de K1 par la conjugaison complexe.
10) Considérons α = ξ + ξ −1 = 2cos(2π/5) √ ∈ K1 ∩ R. On a 0 =
2 3 4 2
1 + ξ + ξ + ξ + ξ et √ donc α + α = 1 et α = ( 5 − 1)/2. Donc α ∈ / Q et
K1 ∩ R = Q[α] = Q[ 5].
11) L est le corps des invariants de K pour la conjugaison complexe,
donc d’après la correspondance de Galois [L : Q] = 20/2 = 10. De plus, L
contient K2 et L1 de degrés respectifs 5 et 2 sur Q, premiers entre eux. Le
corps qu’ils engendrent est donc L. √
12) Si c’était le cas, on aurait deux extensions de degré 2 Q[i] et Q[ 5]
dans K. Donc Gal(K/Q)
√ admettrait deux sous-groupes G1 = Gal(K/Q[i]), √
G2 = Gal(K/Q[ 5]) d’ordre 10. Ils admettent le sous-groupe S = Gal(K/Q[i, 5])
d’ordre 5. Ce sous-groupe est distingué dans Gal(K/Q) et il est égal à S =
Gal(K/K1 ) d’après l’indication. On peut donc considérer le morphisme de
surjection canonique π : Gal(K/Q) → Gal(K/Q)/S. Alors π(G1 ) ' G1 /S
et π(G2 ) ' G2 /S sont d’ordre 2. Mais Gal(K/Q)/S ' Gal(K1 /Q) est
cyclique d’ordre 4. Il admet donc un unique sous-groupe d’ordre 2. Donc
G1 = G2 , contradiction.

Exercice 2.

1) S4 est engendré par les transpositions et une transposition stabilise


bien cet ensemble. En partant du premier polynôme, on obtient le second
en appliquant (23), puis le troisième en appliquant (24). On a donc bien
une orbite.
2) Soit H le stabilisateur du premier polynôme. On a une bijection
naturelle entre l’ensemble des classes gauche S4 /H et l’orbite. Donc l’ordre
de H est 4!/3 = 8.
3) On obtient que (1234) et (12)(34) stabilisent le premier polynôme.
Or (12)(34) n’est pas dans le sous-groupe d’ordre 4 engendré par (1234). Ils
engendrent donc un groupe d’ordre au moins 8, donc le stabilisateur entier.
C’est analogue pour les autres polynômes.
4) On vérifie directement que ces sous-groupes sont maximaux.
5) On considère l’action du groupe de Galois G. Comme l’ensemble des
racines de Q forment une orbite d’après la question 1), le polynôme est
invariant. Il est donc à coefficients dans k.
6) Si deux racines sont égales, par exemple x1 x3 + x2 x4 = x1 x2 + x3 x4 ,
alors x1 (x3 − x2 ) = x4 (x3 − x2 ) et x1 = x4 , contradiction.

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7) Si Q a une racine dans k, alors G stabilise cette racine, donc est dans
un sous-groupe d’ordre 8 d’après la question 2). Réciproquement, soit H
un sous-groupe de S4 d’ordre 8 contenant G. Alors d’après 4), les sous-
groupes maximaux sont d’ordre 6, 8 ou 12. Donc H est maximal égal à un
sous-groupe stabilisateur de la question 3). Donc une racine de Q est dans
k.
8) Le coefficient de X 2 est

−(x1 x3 + x2 x4 + x1 x2 + x3 x4 + x1 x4 + x2 x3 ) = −c2 = 0.

Le coefficient de X est

(x1 x3 +x2 x4 )(x1 x2 +x3 x4 )+(x1 x3 +x2 x4 )(x1 x4 +x2 x3 )+(x1 x2 +x3 x4 )(x1 x4 +x2 x3 )
X X X
=− xi /xj = − xi x−1
k
1≤i6=j≤4 1≤i≤4 k6=i

= −(x−1 −1 −1 −1
1 + x2 + x3 + x4 )c1 + 4 = 4.

Notons que x1 +x2 +x3 +x4 = 0 et x1 x2 +x1 x3 +x1 x4 +x2 x3 +x2 x4 +x3 x4 = 0
et donc x21 + x22 + x23 + x24 = 0. Le coefficient constant est

−(x1 x3 + x2 x4 )(x1 x2 + x3 x4 )(x1 x4 + x2 x3 )

= −x21 − x22 − x23 − x24 − (x21 x22 x23 + x21 x22 x24 + x21 x23 x24 + x22 x23 x24 )
= −(x21 x22 x23 + x21 x22 x24 + x21 x23 x24 + x22 x23 x24 )
= 2c2 c1 − (x21 x22 x23 + x21 x22 x24 + x21 x23 x24 + x22 x23 x24 ) = c23 .
9) On montrer d’abord que R n’a pas de racine dans Q : il suffit d’écrire
que x = a/b est racine, puis a4 = b4 (ap + 1), donc b = 1 et x ∈ Z. Alors
d’après le Lemme de Gauss, R est le produit de (X − x) par un polynôme
à coefficients entiers. En regardant les termes constants, on obtient que
x = ±1, qui ne serait être racine. Maintenant, si Q n’est pas irréductible,
c’est le produit de deux polynômes de degré 2 à coefficients entiers, donc
R = (X 2 + aX + 1)(X 2 − aX − 1). Le terme de degré 2 donne a = 0,
contradiction.
10) L’action du groupe de Galois sur les racines est transitive. Il suffit
donc de montrer que Q(X) = X 3 + 4X − p2 n’a pas de racine dans Q.
Supposons qu’on en a une x = a/b. Alors a(a2 + 4b2 ) = p2 b3 et b3 divise
a2 + 4b2 donc b divise a2 et b = 1. Alors a(a2 + 4) = p2 donc a = ±1 ou ±p.
Contradiction dans tous les cas.

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11) Une étude de la fonction montre qu’il y a 2 racines réelles (la dérivée
ne s’annule qu’une seule fois et la valeur en 0 est strictement négative).
12) La conjugaison complexe donne une transposition dans le groupe de
Galois. Ce n’est donc pas un sous-groupe de A4 . Il est donc isomorphe à
S4 .

Exercice 3.

1) C’est une conséquence directe du Lemme de Gauss.


2) On peut supposer z ∈ / Q.Ecrivons z = a+ib = reiθ . Alors le polynôme
minimal de z est X 2 −2aX +(a2 +b2 ). Si a, b ∈ Z, ce polynôme est clairement
à coefficients entiers. Réciproquement, supposons que r2 = A et 2rcos(θ) =
B sont entiers. Alors posons rsin(θ) = p/q. On a p2 /q 2 = A − B 2 /4 donc
q = 1 ou q = 2. Si q = 2, alors p et B sont impairs : p = 1+2α et B = 1+2β.
Donc 4A = p2 + B 2 = 2 + 4α + 4β + 4α2 + 4β 2 , contradiction. Ainsi q = 1,
et B est pair. Donc a et b sont entiers.

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