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UNIVERSITE DE BECHAR
Module de Biologie moléculaire et génie génétique
(Cours)
1.1.1. Composition
Les acides ribonucléiques (ARN) sont des polymères de ribonucléotides unis entre eux par des
liaisons 3’-5’ phosphodiester, ils ont une composition similaire à l’ADN, néanmoins quelques
différences spécifiques :
1- Le sucre sur lequel sont liés l’acide phosphorique et
la base azotée est le ribose.
Figure n°1
2- Dans l’ARN, les bases azotées sont, l’adénine (A), la guanine (G), la cytosine (C), et l’uracile
(U) au lieu de la thymine (T) présente dans l’ADN.
Les ribonucléosides correspondants sont ; l’adénosine, la guanosine, la cytidine, et l’uridine.
Les ribonucléotides correspondants sont ; l’adénosine 5’-triphosphate (ATP), la guanosine 5’-
triphosphate (GTP), la cytidine 5’-triphosphate (CTP), et l’uridine 5’-triphosphate (UTP)
Les ribonucléotides s’associent pour former une seule chaîne polyribonucléotidiques. Cette structure
à un seul brin est appelée structure monocaténaire.
Comme pour l’ADN, la séquence ribonucléotidique de l’ARN s’écrit aussi sous forme d’une
séquence de base orientée dans le sens 5’ 3’
Des régions secondaires plus ou moins distantes (dans un plan en 2 dimensions) d’une molécule
d’ARN peuvent interagir entre elles et entraîner un repliement dans l’espace de la molécule.
Cette classe est la plus hétérogène dans la taille et la stabilité. Tous les membres de cette classe
fonctionnant comme messagers, les ARNm transportent l'information contenue dans un gène à la
machinerie responsable de la synthèse protéique, où chacun sert comme une matrice sur laquelle une
séquence spécifique des acides aminés est polymérisée pour former une molécule protéique
spécifique, le produit final de gène.
Ce sont les copies de gènes de l’ADN. Ils assurent le transfert de l'information génétique des
chromosomes vers le cytoplasme où ils sont traduits en protéine.
Leur séquence en bases détermine la séquence en acides aminés de la protéine. De plus ils
possèdent des séquences nécessaires au mécanisme de la traduction et à sa régulation.
Les ARNm correspondent à 1 faible pourcentage des ARN cellulaires : 2 à 4%
Leur durée de vie est relativement courte :
o 1 à 2 minutes chez une bactérie (correspond au temps de synthèse d’une chaîne
polypeptidique de taille moyenne car traduction et transcription sont couplées)
2.1.2. Structure
Ce sont des polyribonucléotides monocaténaires. Le segment d’ADN, contenant l’ensemble des
triplets codant pour une chaîne polypeptidique, ainsi que les signaux d’initiation et de terminaison
s’appelle un cistron. Si l’ARNm code pour une chaîne polypeptidique, il est appelé ARNm
monocistronique. Chez les bactéries, une même molécule d’ARNm code, souvent, pour plusieurs
chaînes polypeptidiques : dans ce cas l’ARNm est dit polycistronique.
Met-7-G-Ribose-5'-O-P-P-P-O-5'-Ribose-P---------------------------3'A-A-A-A---------------A-AA
Ces 2 caractéristiques sont mises en place sur l’ARNm lors de la maturation des préARNm.
Rôles : protection de l’ARNm des 3’ et 5’ vis-à-vis des exonucléases
Régulation de la traduction
Ils interviennent dans la traduction : ils assurent le transport et le positionnement des acides aminés
au cours de synthèse des protéines
ARNt = petites molécules d’ARN portant un acide aminé correspondant à un codon de l’ARNm qui
sera reconnu par l’ARNt grâce à son anticodon.
a) Caractéristiques générales
Il existe environ 70 ARNt différents alors qu’il n’existe que 20 acides aminés différents ; donc
plusieurs ARNt portent le même AA, ils sont appelés ARNt isoaccepteurs.
Ils diffèrent entre eux au niveau de leur séquence nucléotidique mais ils peuvent avoir soit :
o Le même anticodon
o Des anticodons différents mais qui correspondent au même AA (car plusieurs codons du
code génétique codent pour le même AA (“ dégénérescence du code génétique ”)
Ils représentent 15% de l’ARN total
Ils comportent des nucléotides atypiques rares, c.-à-d. inhabituels, par exemple par la nature des
bases qu’ils renferment :
o Bases méthylées (méthylG, méthylC)
o Bases rares (T !, dihydrouracile)
o Liaison base-ribose inhabituelle : comme dans la pseudouridine où le C1’ du ribose est lié
au C5 de l’U au lieu du N1)
Ces bases inhabituelles ne sont d’ailleurs pas incorporées telles quelles au moment de la synthèse de
l’ARNt. Elles sont formées secondairement, par modification d’une des 4 bases (A, G, C, U)
normalement utilisées lors de la synthèse.
Malgré la diversité de leur structure primaire, les molécules d’ARNt se ressemblent toutes au niveau
des structures secondaires et tertiaires.
Boucle et tige D :
“D”= dihydrouridine
Bras TψC :
Contient séquence : thymine-pseudouridine-cytosine
Boucle variable :
Contient plus ou moins de nucléotides pour compenser le fait que les ARNt n’ont pas tous le même
nombre de nucléotides mais ont la même structure (basée sur 76 nt).
Cette compaction laisse l’extrémité 3’ libre et la boucle anticodon tout à fait accessible.
a) Caractéristiques générales
Structure secondaire :
Bien que leur structure primaire soit différente, il est retrouvé une même structure secondaire-type
conservée chez de nombreux ARNr
Structure tertiaire
Les ARNr ont des conformations tertiaires complexes dues à de nombreux repliements qui
compactent la molécule
Solubilité et absorption UV : identiques aux ADN monocaténaires (la longueur d’onde
d’absorption maximale d’un rayon par l’ARN est de 260 nm) donc l’ARN est
hyperchromatique lorsqu’on le compare à l’ADN double brin.
Les ARN sont des polyacides forts.
Leurs sels de Na+ sont solubles dans l'eau.
Les sels d'ammonium quaternaire sont solubles dans les solvants organiques.
Ils sont précipités par les alcools et les cétones.
Hydrolyse alcaline :
L’ARN est susceptible d’être hydrolysé sous l’effet des composés basiques. Ceci est dû à la
présence du groupement 2’-OH de l’ARN, parfaitement positionnée pour participer au
clivage du squelette d’ARN par attaque intramoléculaire du phosphate de la liaison
phosphodiester. Cette réaction est favorisée par un pH élevé. Les produits sont un 5’-OH
libre et un 2’-3’ phosphodiester cyclique, hydrolysé en 2’ ou 3’ monophosphate.
Cette caractéristique est un moyen d’éliminer les ARN d’un milieu en protégeant l’ADN.
Figure n°5 L’effet d’une base sur l’ARN (formation de 2’-3’ phosphodiester cyclique)