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Cours d’Analyse macroéconomique.

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CHAPITRE7.
EQUILIBRE MACROECONOMIQUE EN ECONOMIE OUVERTE

Il s’agit ici de faire ressortir les biens qui s’établissent entre l’équilibre intérieur
et l’équilibre extérieur d’une économie, le modèle de l’équilibre
macroéconomique en économie ouverte qui est le plus connu et le plus utilisé « est
le modèle de « MUNDELL-FLEMING » (Économistes Anglo-Saxonne).
Ce modèle n’est qu’une extension du modèle IS-LM dans lequel on introduit la
contrainte liée à l’équilibre de la BP (=38 équations). Sachant que la BP saisie les
transactions entre 2 pays et les autres pays (RDM). Ces transactions impliquent
les mouvements des (capitaux et de transactions courantes), il se pose un problème
de monnaie.

7.1. MODELISATION EN CHANGES FLEXIBLES

A. Équilibre IS : équilibre sur le marché des Biens et Services


En économie ouverte, cette équation comprend deux composantes
supplémentaires :
Y=c (Y-T) +I (Y, i) +G
i) On doit rajouter les exportations X qui représentent la demande pour les
biens domestiques en provenance de l’étranger. Les exportations sont
fonctions du produit étranger. Les exportations sont fonctions du produit
étranger et de la compétitivité du taux de change réel X=X (Y*, e).
- Une augmentation du produit étranger Y* entraîne une augmentation des X
nationales.
- Une augmentation de la compétitivité ou le taux de change réel
(dépréciation réelle du taux de change) conduit à une augmentation des
exportations.
Réponse : parce que le prix des produits étrangers devient plus cher que les
𝐸𝑃∗
produits nationaux, les étrangers vont acheter les produits nationaux. E=
𝑝𝑒
ii) On doit déduire les importations car certains biens achetés par certains
résidents peuvent être les biens étrangers. Pour ce faire, il faut multiplier
le volume des importations par le taux de change réel « e » pour
exprimer les importations en terme des biens domestiques soit « eM ».
Les M sont fonction du produit national et de la compétitivité c'est-à-dire si :
Où : Y : le Produit National, Y* : le Produit Étranger.
 Lorsque le niveau du revenu national (Y) augmente, cela entraîne une
augmentation des importations parce que les agents économiques ont une
propension à importer ;
 Une augmentation de e (dépréciation réelle du taux de change) diminue les
M, à ce sens que le prix des produits étrangers sont devenus plus chers
relativement aux produits locaux.
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De manière générale, on peut donc dire que la dépréciation réelle du taux de


change conduit à une augmentation des X et à une diminution des M.
Question : la condition pour qu’une dépréciation réelle induise une augmentation
des X et une diminution des M est connue sous le nom de « condition de Marshall
Lerner ».
Exemple : supposons qu’un ordinateur qui est produit aux USA coûte 1000$
qu’un ordinateur qui est produit en Europe coûte 1€. Si 1$=1€, il y a PPA.
Supposons que maintenant les USA laissent déprécier sa monnaie et que les prix
sont restés fixes. 1€=1,5$, en ce moment-là aux USA, l’ordinateur qui est produit
en Europe va se vendre à 1500$ alors que celui qui est produit localement coûte
1000$ parce que les américains ont déprécié la monnaie. En conséquence, la
demande américaine vers l’Europe va baisser c’est dire que les exportations
européennes vont baisser et les européens vont même souhaiter acquérir
l’ordinateur fabriqué aux USA parce que ça coûte moins cher.
En conclusion : pour les américains, la dépréciation encourage les X et ça
décourage, les M en ce sens que le prix des produits fabriqués à l’étranger est
devenu plus cher que les prix des produits fabriqués localement il y a donc « gain
de compétitivité du produit américain sur le produit européen ».
En économie ouverte,
- l’équation IS s’écrit :
Y+eM( Y,e)=(Y-T)+I (Y+i)+G+X (e) c’est l’équation IS en économie ouverte.
- Équation LM : équilibre sur les marchés financiers dans le modèle IS/LM,
𝑀
économie fermée, l’équation LM s’écrivait L (Y,i) c'est-à-dire l’offre
𝑃
réelle de monnaie=à la demande de monnaie en économie ouvre, cette
𝑀
équation reste valide. L (Y,i)
𝑃
C. Équilibre extérieur Équation BP
* En change flexible : l’équation BP se présente comme suit :
K( e) –eM (Y,e) +K(i) =0
La modélisation en change flexibles se présente comme suit :
Y+eM (Y,e) =c(Y-T) + I(y,i)+G+X( e) = IS
𝑀
=L (Y,i) = LM
𝑃
𝑒𝑀(𝑌,𝑒)
X(e) – +K(i) = 0 = BP
𝑍(𝑦)

 Ramener ces 3 équations à (2) parce qu’à 2 ça devient facile :


On peut consolider les équations (1) et (3) c'est-à-dire IS et BP pour avoir 2
équations seulement.
𝑌−𝑇 𝑌,𝑒
(1) Y-c( = I (y,i)+G+X(e) –eM( ) car C =cYd or Yd = Y-T
𝑆(𝑇) 𝑍(𝑌)
C=c(Y-T) or S=Y-C donc (1) peut s’écrire S(Y)= I (Y,i) +G+Z (Y)
(2) Z(y)= -K (i) en consolidant (1) et (3) on a S(y)= I (Y-i) +G-K (i)
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S(y) +K(i) = I (Y+i) +G +Z (y)


𝑀
=L(y,i)
𝑃

Équilibre de l’économie en économie ouverte, la résolution de ce système donne


l’équilibre macro économie en économie ouverte.

i
LM

E
i BP

IS
0 Y

Y*
D. Les effets d’une politique budgétaire change flexible en économie ouverte
Partant d’un point d’équilibre E qui rencontre les courbes IS, LM et BP et que,
l’économie est supposée être en sous-emploi. C’est un équilibre des sous-emploi
jugée par le gouvernement. Il faut des politiques conjoncturelles.

LM

i A
E
i* BP

IS’

IS
O Y Y
Pour stimuler l’économie, le gouvernement
Y* 1
entreprend une politique budgétaire
expansionniste G c'est-à-dire on augmente les dépenses publiques, les impôts sont
maintenus « T » inchangés et la courbe IS se déplace vers le haut, la production
(Y) augmente et le taux d’i aussi et l’équilibre allait s’établir au point A avec un
taux d’i>i*(=cet équilibre est transitoire en économie ouverte, passager (A). i>i*
Il y aura une entrée massive des entrées des capitaux spéculatifs (il y aura
beaucoup de devises) qui va se traduire par un excèdent de la balance des capitaux
et à l’application du taux de change. L’appréciation du taux de change rend les
produits locaux moins compétitifs que les produits étrangers ; les M↗ et les X↘.
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Ce qui provoque une contraction de Y national (la balance est déficitaire) la


courbe IS va se déplacer vers le bas jusqu’à ce que le taux d’i domestique soit
égalisé au taux d’i* international. i=i*.
Question : En conclusion, « la politique budgétaire est inefficace en change
flexible. L’on doit toutefois noter que, la politique budgétaire a un effet stimulant
sur le BDM en raison de l’appréciation du taux de change qui augmente, la
demande nette de la nation l’étranger qui en bénéficie parce que les produit X du
pays initiateur de cette politique vont à l’étranger.

E. Les effets d’une politique monétaire en change flexible en économie ouverte


Partant d’un point E qui est supposé en équilibre de sous-emploi le gouvernement
initie la politique monétaire expansionniste l’offre de monnaie « MS » augmente
et la courbe LM se déplace vers le bas et à droite.
Le taux d’i diminue et la production (Y) ↗ et l’équilibre allait s’établir au point A
où i˂i* qui entraîne une sortie des capitaux ce qui va conduire à un déficit, de la
balance des capitaux et provoquer une dépréciation du taux de change. La
dépréciation du taux de change rend les produits locaux p…lus compétitifs que
les produits étrangers ; les X↗ et les M↘. Ce qui va provoquer une ↗ du produit
national la courbe IS se déplace vers le haut, et à droit « IS » jusqu’à ce que i soit
égale à i*. L’équilibre s’établi alors au point A’ correspondant à un niveau de
produit à Y1˃Y0. A’ conclusion, la politique monétaire est efficace en charge
flexible parce que ça permit de relancer l’activité économique.
LM
i LM ‘

E A’
i*
A
i
IS’

IS
Y
0 Y0 Y1
7.2.2. MODELISATION EN REGIME DE CHANGES FIXES
A. Principe
En régime de changes fixes, la banque centrale choisit d’ancrer la valeur du taux
de change à un niveau donné (E=E) et à, conséquence, de prendre des mesures de
manière à maintenir constante cette valeur là (E).
Par exemple : s’il peut avoir un écart…….
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Les mouvements des marchandises des capitaux en fixant son taux de change. Un
pays se prive d’un puissant instrument de correction de déséquilibre de la BP pour
des stimulations de l’activité économique.
A cet effet, les pays concernés abandonnent le contrôle de son taux d’i, il doit
suivre les variations du taux d’i échangés, au risque et effet non désiré sur
l’économie.
Les pays concernés conservent tout de même le contrôle de sa politique budgétaire
dont l’efficacité est renforcée.
∆𝑒
La condition du taux d’i s’écrit : i+ix(Et+1-Et)/Et+1-Et)/Et la variation du taux
𝑒
de change anticipé.
 i :c’est le taux de change local ;
 ix : c’est le taux de change international.
 (Et+1-Et)/Et : c’est la variation du taux de change anticipé.

Question : Dans un régime de change fixe (c'est-à-dire le taux change est fixé à
un niveau), le niveau de change anticipé= au taux de change courant. Pourquoi ?
Réponse : étant donné que le taux de change est fixe, le de change actuel=taux de
change anticipé. (Et+1-Et)/Et =0 cecei implique que i =iX C’est le cas de la
mobilité parfaite des capitaux car le taux d’i domestique= au taux d’i étranger.
Comme i=ix, l’équilibre sur le marché financier peut être représenté par la relation
𝑀
suivante : = L(Y,i)
𝑃
C’est pour dire que la BC ne peut plus choisir, la Qté de marchandise offerte (=il
n’a pas le contrôle de sa politique monétaire), il reste qu’avec les instruments de
politique budgétaire). En ce moment-là, il y a une règle de politique qui est violée
« c’est la règle de Mundell il faut avoir plusieurs instruments de politiques et
affecter celui qui a l’efficacité la plus élevée ».
Congo Brazzaville ; Togo ; Burkina Faso ; Côte d’Ivoire.

Les équations en changes fixes se présentent de la manière suivante :


IS =S(y)-Z (e,y)= Y (Y,i) +G
𝑀
LM = =L(y,i)
𝑃
∆𝑅 ∆𝑅
BP= Z(e,y) +K (i) =£ ou la variation de réserves en devises
𝑃 𝑃
𝐸𝑃∗
Comme e=
𝑃
Sachant que E-E, alors e devient une constante ; le 3 équations s’écrivent
maintenant : parce que du fait qu’il n’y a plus de politique monétaire, e disparaît.

IS= S(y)-Z(y)=I (y-i)+G


𝑀
LM= = L (y,i)
𝑃
𝐸∆𝑅
BP= Z(y) +K(i) (déficit ou excèdent)
𝑃
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En change fixe, l’équation BP représente le solde de la BP contrairement en


change flexible où l’équation BP représente l’équilibre de la BP en rappelant
Z=(e,y)+K(i)=0.
En cas d’excédent de la BP, les réserves en devises augmentent (E∆R>0) et
automatiquement augmente aussi (création monétaire).
Dans la théorie monétaire, ces surplus de liquidité peuvent provoquer une baisse
du taux d’i interbancaire ou ça peut alimenter « l’inflation ». Pour atténuer les
effets de rentrée de diviser, la BC peut utiliser la politique de « stérilisation ».
Stériliser la rentrée de devise consiste à diminuer en partie les crédits à l’économie
pour assumer la charge de rentrée de devises. A bilan consolide du système
bancaire P.
Quelle différence qui existe entre le taux de change fixe et flottant ?
𝑒∆𝑅
 Masse monétaire
𝑃
 Le crédit à l’économie

Les pays ont le taux de change fixe peuvent le modifier, mais ces changements
sont rares.
- Une hausse de E est appelée (dévaluation).
- Une baisse de E est appelée (réévaluation).
Question : Quand est-ce qu’un pays arrive à dévaluer sa monnaie ou modifier le
taux de change ?
Supposons un déficit de la BTC c'est-à-dire les M˃X dans ce cas la demande de
devise sera plus forte par rapport à l’offre de devise. Ce qui va conduire la hausse
de prix de devise qui va baisser le cours de la monnaie nationale. Le taux de
change doit donc intervenir en se portant comme vendeuse contre la monnaie
nationale afin de maintenir la parité à son niveau initial.
Si le déficit devenait chronique, cela va limiter l’intervention de la de la BC en ce
sens que elle va épuiser ces réserves. En ce moment, là, il faut modifier la parité
de monnaie, on procédera alors à une dévaluation pour faire face à une situation
prolongée de la BC. A’ l’inverse, pour éviter que perdure l’excédent de la BC, on
procédera à une réévaluation.
B. La Politique Budgétaire en change fixe
LM
i LM ‘

A
i
E A’ BP
i*

iX
IS’

IS
Y
0 Y0 Y1
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Partant d’une situation d’équilibre E. Supposons que G augmente (=une politique


budgétaire). Cela se traduit par un déplacement de la courbe IS vers le haut et vers
le droit. L’effet multiplication ?
- La production augmente Y↗ et
- Le taux d’i augmente ;
L’équilibre allait s’établir au point A où i˃ix ça vide l’hypothèse de la mobilité
parfaite. Comme i>ix, il y aura une entrée massive des capitaux étrangers, ça qui
va provoquer un excédent de la BP qui va intervenir pour acheter l’excédent des
devises contre la monnaie nationale. Ce qui va occasionner une augmentation de
la liquidité intérieure c'est-à-dire l’offre de monnaie augmente. Cet accroissement
de la liquidité va se traduire par un déplacement de la courbe LM vers le bas et à
droite, le taux d’i va baisser jusqu’à ce qu’il va rencontrer le taux d’ix international
l’équilibre s’établirait alors à A’ correspondant à un niveau de production Y1 à Y0.
Conclusion : la politique budgétaire est efficace en régime de change fixe parce
que ça permit d’accroître la production.
Question : En économique fermée, l’expansion budgétaire implique un taux d’i
élevé. Donc un investissement privé faible : il se produit un effet d’éviction de
l’I privé au profit des dépenses publiques G. En économie ouverte, cette éviction
est évitée parce que le fait que la politique monétaire est contraire à être
accommodante et à augmenter l’offre de monnaie jusqu’à ce que le taux i
domestique soit égal au taux d’ix international.
Toutefois, sur le plan externe, la politique budgétaire a permis une entrée massive
des capitaux étrangers c'est-à-dire on a absorbé une partie de l’épargne mondiale
qui aurait servi à financer les I à l’étranger.
Les pays qui pratiquent une politique budgétaire « évince donc les I chez ces
partenaires au profit de l’I national. La mobilité des capitaux, en change fixes
rompt l’indépendance macroéconomique de la nation.

C. Politique monétaire en change fixe


i
LM

LM’

E
ix BP
A’

IS
Y
0 Y0
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Partant du point d’équilibre initial E, supposons une hausse de l’offre de monnaie


c'est-à-dire il y a expansion monétaire cela se traduit par un glissement de LM
vers la droite, il y a une baisse du tx d’i et la production (Y) augmente, l’équilibre
allait se situer au point A où i˃ix. Comme i˃ix il y aura fuite des capitaux vers
l’extérieur ce qui aura tendance à provoquer un déséquilibre de la BP et ça baisser
et le cours de la monnaie nationale va baisser (=BC va intervenir pour acheter les
devises et changer en vendant les devises contre la monnaie nationale et cela va
entraîner une réduction de la liquidité intérieure. Cette baisse de la liquidité
intérieure, la courbe LM va glisser vers le tx d’ix international et l’équilibre
revient au niveau initial alors la politique monétaire est inefficace parce que ça
n’a pas conduit à une augmentation de la production.

Q1. Quand la BC utilise la politique de réescompte il y a des contradictions


observées parfois externes et internes.
Réponse :
- Au niveau interne : « la relance de l’activité économique » ;
- Au niveau externe : il y a fuite des capitaux parce que le taux d’i a baissé.
Q2. La dévaluation tout comme la dépréciation, pourquoi les pays qui appliquent
la politique de dévaluation émettent souvent des grèves ?
Réponse : Parce que les produits étrangers vont devenir plus chers.
Q3. La faiblesse du modèle de Mundell Fleming ?
Réponse : Le fait d’ignorer la politique de transfert des revenus.
𝑈𝑆𝐴
Europe (PC)
𝑃𝐶

Américain est beaucoup demandé par rapport au PC européen et vous êtes en


Europe, quelle est la monnaie qui s’est dépréciée ?
Réponse : comme les PC américains sont beaucoup demandés en Europe et que
nous sommes en Europe, il y aura beaucoup des gens qui vont demander des
devises pour acquérir ces PC américains. Comme l’offre de devise est inférieur à
la demande de devise suite à une forte demande des gens qui cherchent à acquérir
des PC, l’Euro va se déprécier c'est-à-dire le dollar va s’apprécier comme devenir
rare (=plusieurs demandeurs de devises).

7.2. Politiques macroéconomiques en économie ouverte : approches


littéraire et graphique

7.2.1. Politique monétaire et chocs monétaires internes


Envisageons le cas d’une politique monétaire expansionniste. Supposons que
l’économie se trouve initialement à l’équilibre au point 0.
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Graphique 1. Politique monétaire expansionniste (hypothèse de mobilité


parfaite des capitaux)
𝑖

𝐿𝑀
𝐿𝑀′

𝐸0 𝐸1
𝑖∗ 𝐵𝑃
𝐴

𝐼𝑆 ′
𝐼𝑆
𝑦
0 𝑦0
Avec : y = production et i = taux d’intérêt.
Le gouvernement estime que le niveau d’activité 𝑌0 est bas (équilibre 𝐸0 ), et il
entreprend une politique monétaire expansionniste (relance de l’activité) qui
consiste à augmenter l’offre de monnaie (M). L’augmentation de M déplace la
courbe LM vers la droite ; le taux d’intérêt (i) baisse et la production augmente.
L’économie passe en A, ce qui a deux effets de même sens sur le marché de
changes :
 La production augmente, le pays va importer plus, soit les intrants, soit les
biens d’équipements, ce qui élève l’offre de monnaie nationale contre
devises ;
 Le taux d’intérêt baisse, ce qui engendre la sortie des capitaux, et donc élève
également l’offre de monnaie nationale sur le marché de changes.
Ces deux effets se conjuguent pour créer une situation d’offre excédentaire
(monnaie locale) sur le marché de changes. Ce qui tend à déprécier la monnaie
nationale (accroissement du taux de change, dans une cotation à l’incertain).
En changes fixes : La banque centrale (BC) intervient pour maintenir la parité
en achetant la monnaie nationale contre devises. La défense du taux de change
engendre une contraction de la masse monétaire, la courbe LM se déplace vers le
haut jusqu’à ce que 𝑖 = 𝑖 ∗ (l’économie retrouve finalement la position initiale en
𝐸0 ). Conclusion : La politique monétaire n’est pas efficace en changes fixes,
elle ne permet pas de relancer l’économie.

Si la BC essaie de diminuer la monnaie nationale en dessous du taux d’intérêt


étranger, la défense du taux de change exige toujours plus de vente de devises,
toujours plus d’achat de titres sur le marché monétaire pour contrecarrer la
contraction monétaire. Dans ce cas, la politique de stérilisation, si elle est
appliquée, est vouée à l’échec du fait de l’ampleur des mouvements des capitaux
(mobilité parfaite), et les autorités perdent toute possibilité de mener une politique
monétaire autonome. Ce résultat, mis en évidence par Robert Mundell, est connu
sous l’expression de « Triangle des incompatibilités ».
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Graphique 2. Triangle des incompatibilités de Robert Mundell


Union monétaire

Autonomie de la
Autarcie financière politique monétaire Changes flexibles
Ce triangle veut dire qu’un pays ne peut pas à la fois avoir un régime de changes
fixes, la mobilité parfaite des capitaux, et une autonomie de la politique monétaire.
En changes flexibles : La dépréciation de la monnaie nationale améliore la
compétitivité prix des produits locaux ; les exportations augmentent et les
importations baissent, et le solde de la balance commerciale est amélioré si la
condition de Marshall-Lerner (M-L) est satisfaite. Les exportations augmentent et
les importations baissent, et les revenus internes augmentent, la courbe IS se
déplace vers la droite, et l’économie atteint l’équilibre au point 𝐸1 . Au final,
l’activité économique a été relancée : l’expansion monétaire en changes
flexibles est efficace.
7.2.2. Politique budgétaire
Considérons également le cas d’une politique budgétaire expansionniste ou
expansion budgétaire. L’économie se trouve initialement au point E. Le
gouvernement juge le niveau d’activité 𝑌0 très bas. Il entreprend une politique
budgétaire expansionniste (↑ 𝐺).
Graphique 3. Politique budgétaire expansionniste (expansion budgétaire)
𝑖

𝐿𝑀
𝐿𝑀′
𝐴
𝐸0 𝐸1
𝑖∗ 𝐵𝑃

𝐼𝑆 ′
𝐼𝑆
𝑦
0 𝑦0 𝑦1

Avec : y = production et i = taux d’intérêt.


Il y aura accroissement de G (dépenses publiques) et un déplacement de la courbe
IS vers le haut : la production s’accroit et le taux d’intérêt augmente aussi.
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L’économie passe en A, ce qui a deux effets contradictoires sur le marché de


changes :
 L’augmentation de la production élève les importations et accroit l’offre de
monnaie nationale contre devises ;
 La hausse du taux d’intérêt i (parfaite mobilité des capitaux) attire les
capitaux étrangers, ce qui accroit la demande de monnaie nationale contre
devises.
Les deux effets se conjuguent pour provoquer un excès de la demande de monnaie
nationale sur le marché de changes, les réserves en devises se gonflent et tendent
à apprécier la monnaie nationale.

En changes fixes : La banque centrale, pour le maintien de la parité, doit assurer


la contrepartie de cette offre excédentaire des devises ; elle va acheter des devises
contre la monnaie nationale. Sur le marché de change, l’offre de monnaie
augmente et la courbe LM se déplace vers la droite. L’économie est en équilibre
en 𝐸1 . L’activité économique a été relancée : En change fixe, l’expansion
budgétaire est efficace.

En changes flexibles :L’appréciation de la monnaie nationale dégrade la


compétivité-prix des produits locaux ; les exportations baissent et les importations
augmentent, et le revenu interne baisse (↓ 𝑌). La courbe IS fait chemin retour
jusqu’à ce que 𝑖 = 𝑖 ∗ . L’économie retrouve alors sa position initiale en E (où le
niveau d’activité est de 𝑌0 ). En conséquence, en change flexible, l’expansion
budgétaire est inefficace.

7.2.3. Incidence des chocs exogènes


Un choc exogène peut être défini comme un évènement d’origine extérieure qui
a des effets négatifs sensibles sur l’économie, et qui échappe au contrôle du
gouvernement. Par exemple :
 Une évolution défavorable des prix des produits de base, y compris le
pétrole ;
 Une catastrophe naturelle ;
 Une perturbation des échanges commerciaux consécutive à un conflit ou à
une crise dans un ou des pays voisins.

a. L’impact d’une augmentation du taux d’intérêt extérieur (↑ 𝒊∗ )


Une augmentation du taux d’intérêt extérieur (𝒊∗ ) suscite la sortie des capitaux en
quête de rendement meilleur offert à l’étranger, et la courbe d’intégration
financière (BP) se déplace vers le haut. Graphiquement, on a :
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Graphique 4. effet d’une augmentation du taux d’intérêt extérieur (𝑖 ∗ )


𝑖
𝐿𝑀′

𝐿𝑀
𝐸1
𝑖1∗ 𝐵𝑃′
𝐸0
𝑖∗ 𝐵𝑃

𝐼𝑆
𝑦
0 𝑦1 𝑦0
Avec : y = production et i = taux d’intérêt.
La naissance de ce différentiel du taux d’intérêt va provoquer la sortie massive
des capitaux et tend à exercer une pression à la baisse du cours de la monnaie
nationale (augmentation du taux de change ou dépréciation de la monnaie
nationale).
En changes fixes
La banque centrale doit maintenir la parité et doit se porter acheteuse de la
monnaie nationale, ce qui engendre une réduction des réserves officielles et une
contraction de la masse monétaire nationale. Le taux d’intérêt domestique
augmente, ce qui déprime la demande globale et conduit à une récession interne.
En changes flexibles
La dépréciation de la monnaie stipule (stimule) la demande étrangère (les
exportations augmentent et les importations baissent). Graphiquement, on a :
Graphique 5. effet d’une augmentation du taux d’intérêt extérieur (𝑖 ∗ ) en
changes flexibles
𝑖

𝐿𝑀
𝐸1
𝑖1∗ 𝐵𝑃′
𝐸0
𝑖∗ 𝐵𝑃

𝐼𝑆 ′
𝐼𝑆
𝑦
0 𝑦0 𝑦1
Avec : y = production et i = taux d’intérêt.
Le revenu interne augmente, et la courbe IS se déplace vers le haut à droite.
Malgré qu’il y a hausse de i (taux d’intérêt domestique), il y a eu un effet
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expansionniste sur l’économie nationale (passage de 𝑌0 à 𝑌1 ). Le régime de


change flexible est intéressant en cas d’accroissement du taux d’intérêt
extérieur (𝒊∗ ).

b.L’impact de la récession extérieure


Une récession à l’extérieur affecte l’économie nationale en premier, en réduisant
les exportations, ce qui entraine une baisse de la demande interne, la courbe IS se
déplace vers la gauche (vers le bas). Graphiquement :
Graphique 6. : effet d’une récession extérieure
𝑖 Changes fixes : ↓ 𝐼𝑆 →↓ 𝑖 →↑
𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 (dépréciation) →BCC
intervient (achat MN contre ME) →↓ 𝐿𝑀
𝐿𝑀′ (on est à E1) →↑ 𝑖 →↓ 𝑦 (récession Yo à
𝐿𝑀 Y1).

𝐸1 𝐸0 Changes fixes : ↑ taux de change


𝑖∗ 𝐵𝑃 (dépréciation) →BCC n’intervient pas →↑
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡 𝑒𝑡 ↓ 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡 (↑ comptitivité
𝐼𝑆 produits locaux) →↑ revenus internes→↑

𝐼𝑆 𝐼𝑆 (IS rejoint son niveau initial).
𝑦
0 𝑦1 𝑦0

Avec : y = production et i = taux d’intérêt.


Il y a baisse du taux d’intérêt, et cela provoque la sortie des capitaux. La baisse
du taux d’intérêt et celle de la demande interne se conjuguent ensemble pour créer
une pression à la dépréciation de la monnaie nationale.
En changes fixes :La banque centrale intervient pour maintenir la parité. Elle va
se porter acheteuse de la monnaie nationale, ce qui aura comme conséquence,
premièrement la réduction des réserves officielles et la contraction de la monnaie
nationale sur le marché monétaire, la courbe LM se déplace vers la gauche, et
l’économie passe au point 𝐸1 où la récession est aggravée suite à la hausse de « i »
provoquée par le déplacement de LM vers la gauche.
En changes flexibles :La monnaie nationale se déprécie, ce qui améliore la
compétitivité des produits nationaux, et la demande globale augmente.
Graphiquement, on a :
Graphique 6a. effet d’une récession extérieure en changes flexibles
La courbe IS se déplace vers la droite, et l’économie retrouve son niveau initial.
NB : le régime de changes flexibles est meilleur en cas de récession à
l’extérieur.
En conclusion, en changes fixes, la récession extérieure se transmet à l’économie
nationale, et son impact est amplifié par la contraction de la masse monétaire qui
résulte de la défense de la parité. En revanche, le régime de changes flexibles isole
totalement l’économie nationale des chocs externes affectant la demande de biens.
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c. Impact des politiques macroéconomiques avec quelques équations


Partons de la modélisation en changes flexibles :
𝑌 + 𝑥𝐽(𝑥, 𝑦) = 𝐶(𝑦) + 𝐼(𝑖, 𝑦) + 𝐺 + 𝑋(𝑥, 𝑦) … … (5𝑎)
𝑀
( ) = 𝐿(𝑦, 𝑖) … … (5𝑏)
𝑝
𝑋(𝑥) − 𝑥 𝐽(𝑥, 𝑦) + 𝐻(𝑖 − 𝑖𝑥∗ ) = 0 … … (5𝑐)

Ecrivons les trois équations en 2 (le modèle Mundell-Fleming est une adaptation du modèle ISLM en économie
ouverte) :
𝒀 − 𝒄(𝒚) = 𝐼(𝑖, 𝑦) + 𝐺 + 𝑋(𝑥) − 𝑥𝐽(𝑥, 𝑦) → 𝒔(𝒚) = 𝐼(𝑖, 𝑦) + 𝐺 + 𝑋(𝑥) − 𝑥𝐽(𝑥, 𝑦) … … (5𝑑)
𝑋(𝑥) − 𝑥 𝐽(𝑥, 𝑦) = −𝐻(𝑖) … … (5𝑒)

(5𝑒) dans (5𝑑) :


𝑠(𝑦) = 𝐼(𝑖, 𝑦) + 𝐺 − 𝐻(𝑖) … … (5𝑓)
Le système devient :
𝑠(𝑦) + 𝐻(𝑖) = 𝐼(𝑖, 𝑦) + 𝐺
𝑀
( ) = 𝐿(𝑦, 𝑖)
𝑝
Différencions les équations pour obtenir le multiplicateur. On a :
𝑠𝑦 𝑑𝑦 + 𝐻𝑖 𝑑𝑖 = 𝐼𝑖 𝑑𝑖 + 𝑌𝑦 𝑑𝑦 + 𝑑𝐺
𝑀
𝑑 ( ) = 𝐿𝑦 𝑑𝑦 + 𝐿𝑖 𝑑𝑖 … … … … … … 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 1
𝑝
Dans ce système d’équations (système 1), « 𝑑𝑦 et 𝑑𝑖 » sont des variables d’état qu’il faut chercher à partir des
instruments de la politique économique (𝑑𝐺 et 𝑑(𝑀 ⁄𝑃 )).
Sous forme matricielle, on aura :
(𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 )𝑑𝑦 + (𝐻𝑖 − 𝐼𝑖 )𝑑𝑖 = 𝑑𝐺
𝐿𝑦 𝑑𝑦 + 𝐿𝑖 𝑑𝑖 = 𝑑(𝑀⁄𝑃 ) … … … … … … 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 2

Soit :
𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 𝐻𝑖 − 𝐼𝑖 𝑑𝑦 𝑑𝐺
( )( )=( )
𝐿𝑦 𝐿𝑖 𝑑𝑖 𝑑(𝑀⁄𝑃 )

𝑑𝑦 𝑑𝐺 𝐿𝑖 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖
𝐴̃
( ) =A𝐴 −1
( ) , 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝐴 −1
= , 𝐴̃ = ( )
𝑑𝑖 𝑑(𝑀⁄𝑃 ) det 𝐴 −𝐿𝑦 𝑠𝑦 − 𝐼𝑦

det 𝐴 = 𝐿𝑖 (𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) − [−𝐿𝑦 (𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 )] = 𝐿𝑖 (𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) − 𝐿𝑦 (𝐻𝑖 − 𝐼𝑖 ) = 𝐿𝑖 (𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) + 𝐿𝑦 (𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 )


det 𝐴 = |𝐴| = déterminant de la matrice carrée A ; 𝐴̃ = matrice adjointe de A ; 𝐴−1 = la matrice inverse de A.
𝐿𝑖 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖
𝐴̃ 1
𝐴−1 = = ( )
det 𝐴 𝐿𝑖 (𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) + 𝐿𝑦 (𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 ) −𝐿 𝑠𝑦 − 𝐼𝑦
𝑦

𝑑𝑦 𝐿𝑖 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝑑𝐺
1
( )= ( )( )
𝑑𝑖 det 𝐴 −𝐿 𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 𝑑(𝑀⁄𝑃 )
𝑦

En système d’équation, on écrit :

𝐿𝑖 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖
𝑑𝑦 = 𝑑𝐺 + 𝑑(𝑀⁄𝑃 )
|𝐴| |𝐴|
−𝐿𝑦 𝑠𝑦 − 𝐼𝑦
𝑑𝑖 = 𝑑𝐺 + 𝑑(𝑀⁄𝑃 ) … … … … 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 3
|𝐴| |𝐴|

Calcul du multiplicateur algébrique de politique budgétaire (𝒌𝑮)


Cours d’Analyse macroéconomique. Doctorant MPIA Patrick Page 15 sur 18

𝑑𝑦 𝐿𝑖 𝐿𝑖 𝐿𝑖 1
𝑘𝐺 = = = → ∗ 𝑘𝐺 = = 𝑘𝐺
𝑑𝐺 |𝐴| 𝐿𝑖 (𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) + 𝐿𝑦 (𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 ) 𝐿𝑖 𝐿𝑦
(𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) + (𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 )
𝐿𝑖
Avec l’hypothèse de mobilité parfaite des capitaux (𝐻𝑖 → ∞), on a :
1
𝐻𝑖 → ∞ ∶ 𝑘𝐺 = = 0 : la politique budgétaire est inefficace en changes flexibles.

Calcul du multiplicateur algébrique de politique monétaire (𝒌𝒎)

𝑑𝑦 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 1
𝑘𝑚 = = = → ∗ 𝑘𝑚 =
𝑑(𝑀⁄𝑃 ) |𝐴| 𝐿𝑖 (𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) + 𝐿𝑦 (𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 ) 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝐿𝑖 𝐿𝑦
(𝑠 − 𝐼𝑦 ) + (𝐼 − 𝐻𝑖 )
𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝑦 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝑖
1
= = 𝑘𝑚
𝐿𝑖
(𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 ) + 𝐿𝑦
𝐼𝑖 − 𝐻𝑖
1
Si 𝐻𝑖 → ∞ ∶ 𝑘𝑚 = = vitesse de circulation de la monnaie.
𝐿𝑦

Appliquons la règle de Mundell qui impose la comparaison des instruments de politique économique. Pour ce
faire, trouvons :

𝑑𝑦 𝐿𝑖 𝑑𝑦 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖
𝑘𝐺 = = … … (6𝑎) ; 𝑘𝑚 = = … … (6𝑏)
𝑑𝐺 |𝐴| 𝑑(𝑀⁄𝑃 ) |𝐴|

De (6𝑎), on a :

𝐿𝑖 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝑘𝐺 𝑰𝒊 − 𝑯𝒊
|𝐴| = … … (6𝑐) ; (6𝑐) 𝑑𝑎𝑛𝑠 (6𝑏) → 𝑘𝑚 = = (𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 ) → 𝒌𝒎 = ( ) 𝒌𝑮.
𝑘𝐺 𝐿𝑖 𝐿𝑖 𝑳𝒊
𝑘𝐺
De (6𝑏), on a :

𝐼𝑖 − 𝐻𝑖
|𝐴| = … … (6𝑑)
𝑘𝑚

Calcul du multiplicateur pour le taux d’intérêt (𝒅𝒊 )

𝑑𝑖 −𝐿𝑦 𝐿𝑖 𝒅𝒊 −𝑳𝒚 𝑳𝒚
= , 𝑜𝑟 |𝐴| = … … (6𝑐), 𝑑 ′ 𝑜ù ∶ = = − 𝒌𝑮
𝑑𝐺 |𝐴| 𝑘𝐺 𝒅𝑮 𝑳𝒊 𝑳𝒊
𝒌𝑮
𝑑𝑖 𝑠𝑦 − 𝐼𝑦 𝐼𝑖 − 𝐻𝑖 𝒅𝒊 𝒔𝒚 − 𝑰𝒚 𝒔𝒚 − 𝑰𝒚
= , 𝑜𝑟 |𝐴| = … … (6𝑑), 𝑑 ′ 𝑜ù ∶ = =( ) 𝒌𝒎

𝑑(𝑀 𝑃 ) |𝐴| 𝑘𝑚 ⁄
𝒅(𝑴 𝑷 ) 𝑰𝒊 − 𝑯𝒊 𝑰𝒊 − 𝑯𝒊
𝒌𝒎

D’où, pour le taux d’intérêt, l’effet total est calculé comme suit :
𝒅𝒊 𝒅𝒊 𝑳𝒚 𝒔𝒚 − 𝑰𝒚
𝒅𝒊 = + = 𝒌𝑮 + ( ) 𝒌𝒎
𝒅𝑮 𝒅(𝑴⁄𝑷) 𝑳𝒊 𝑰𝒊 − 𝑯𝒊

Signe attendu >0 <0


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CAS PRATIQUE
Considérons une petite économie ouverte sur l’extérieur. La propension marginale
à consommer est de 0,50 ; le gouvernement ne lève aucune taxe. L’investissement
est composé d’une partie fixe de 245 millions, et d’une partie décroissante du taux
d’intérêt : −500𝑖. Les dépenses publiques de l’Etat s’élèvent à 30 milliards.
L’offre de monnaie est de 395 milliards, et la demande de monnaie est constituée
de deux composantes : la delande de transaction est de 0,5𝑌 et la demande de
spéculation de 150 − 100𝑖. Les exportations comportent une partie fixe de 40
milliards et une partie croissante par rapport à la compétitivité de 10𝑥 ; et, les
importations constituent 10% de la production (0,1𝑌). On suppose que l’indice
des prix du pays et de l’extérieur est 1. La balance des capitaux est équilibrée et
les capitaux immobiles.
Au regard des informations ci-dessus, il est demandé de :

Question de niveau Licence

 Trouver les niveaux d’équilibre de la production (Y), du taux d’intérêt (i) et


de la compétitivité (x) ;
 Calculer les multiplicateurs budgétaire et monétaire ;
 Trouver les effets de l’augmentation de 5 Milliards des dépenses publiques
et de 10 milliards de la masse monétaire (donnez les résultats dans un
tableau).

RESOLUTION

Données :
𝐶 = 0,5𝑌 ; 𝐼 = 245 − 500𝑖 ; 𝐺 = 30 ; 𝑀 𝑠 = 395 ; 𝐿 = 0,5𝑌 + 150 − 100𝑖 ; 𝑋 = 40 + 10𝑥 ;
𝐽 = 0,1𝑌 ; 𝑋 − 𝐽 + 𝐻𝑖 = 0 ; 𝐻𝑖 = 0 → 𝑋 − 𝐽 = 0.
a) Déterminons les niveaux d’équilibre de la production, du taux d’intérêt et de la productivité

A l’équilibre, on a :
(i) 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑋 − 𝐽 , avec : 𝑋 − 𝐽 = 0 → 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺
(ii) 𝑀 𝑠 = 𝐿(𝑌, 𝑖) = 𝐿𝑦 𝑌 + 𝐿0 − 𝐿𝑖 𝑖
(iii) 𝑋 − 𝐽 + 𝐻𝑖 = 0 ; 𝐻𝑖 = 0 → 𝑋 − 𝐽 = 0
D’où :
𝑌 = 0,5𝑌 + 245 − 500𝑖 + 30
395 = 0,5𝑌 + 150 − 100𝑖 𝐼𝑆 | 0,5𝑌 + 500𝑖
= 275
Si l’on fait : 𝐼𝑆 = 𝐿𝑀, on a : 𝒊𝒆 = 𝟎, 𝟎𝟓 𝒐𝒖 𝟓% 𝑒𝑡 𝒀𝒆 = 𝟓𝟎𝟎 𝒎𝒊𝒍𝒍𝒊𝒂𝒓𝒅𝒔.
Pour ce qui est de la compétitivité (taux de change) 𝐿𝑀|
: 𝑋 −0,5𝑌
𝐽 = 0−→
100𝑖
40 + 10𝑥 − 0,1𝑌 = 0 → 40 +

10𝑥 − 0,1(500) = 0 → 𝒙 = 𝟏. = 245

b) Déterminons les multiplicateurs budgétaire et monétaire

On sait que nos deux équations s’écrivent :


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𝑌 = 𝑐𝑌 + 𝐼0 − 𝑖𝐼𝑖 + 𝐺
𝑀 𝑠 = 𝐿𝑦 𝑌 + 𝐿 0 − 𝐿𝑖 𝑖

Différencions ces équations :

𝑑𝑌 = 𝑐𝑑𝑌 − 𝐼𝑖 𝑑𝑖 + 𝑑𝐺 (1 − 𝑐)𝑑𝑌 + 𝐼𝑖 𝑑𝑖 = 𝑑𝐺
𝑑𝑀 𝑠 = 𝐿𝑦 𝑑𝑌 + 𝐿𝑖 𝑑𝑖
𝐿𝑦 𝑑𝑌 − 𝐿𝑖 𝑑𝑖 = 𝑑𝑀 𝑠
Sous forme matricielle, on a :
(1 − 𝑐) 𝐼𝑖 𝑑𝑌 𝑑𝐺 1−𝑐 𝐼𝑖
( )( )=( )→𝐴=( )
𝐿𝑦 −𝐿𝑖 𝑑𝑖 𝑑𝑀 𝑠 𝐿𝑦 −𝐿𝑖

det 𝐴 = −𝐿𝑖 (1 − 𝑐) − 𝐿𝑦 𝐼𝑖 = −100(0,5) − 0,5(500) = −300.


𝑑𝑌 𝑑𝐺 −𝐿𝑖 −𝐼𝑖 𝑑𝐺
−1 −1
1
( )=𝐴 ( )→ 𝐴 = ( )( )
−300 −𝐿
𝑑𝑖 𝑑𝑀 𝑠 𝑦 1−𝑐 𝑑𝑀 𝑠
Ainsi, on peut tirer ou calculer nos multiplicateurs budgétaire (𝑘𝐺) et monétaire (𝑘𝑚) comme suit :
𝑑𝑦 −𝐿𝑖 −100 1
𝑘𝐺 = = = = ⁄3
𝑑𝐺 |𝐴| −300
𝑑𝑦 −𝐼𝑖 −500 5
𝑘𝑚 = 𝑠
= = = ⁄3
𝑑𝑀 |𝐴| −300
c) Les effets de politique budgétaire et monétaire

On sait que : 𝑑𝐺 = 5 𝑒𝑡 𝑑𝑀 = 10. Ainsi, l’on dira :


 L’augmentation des dépenses publiques de 5 milliards entraine une augmentation de la
production de :
1
𝑑𝑌 = 𝑘𝐺 ∗ 𝑑𝐺 = ∗ 5 = 5⁄3 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑎𝑟𝑑𝑠.
3

 L’accroissement de la masse monétaire de 10 milliards permet d’augmenter la production de :


5
𝑑𝑌 = 𝑘𝑚 ∗ 𝑑𝑀 = ∗ 10 = 50⁄3 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑎𝑟𝑑𝑠.
3

d) Effets sur les autres variables

 𝑐 = 0,5𝑌 → 𝑑𝑐 = 0,5𝑑𝑌

 Politique budgétaire : 𝑑𝑐 = 0,5(5⁄3) = 5⁄6.


 Politique monétaire : 𝑑𝑐 = 0,5(50⁄3) = 50⁄6.

 𝐽 = 0,1𝑌 → 𝑑𝐽 = 0,1𝑑𝑌

 Politique budgétaire : 𝑑𝐽 = 0,1(5⁄3) = 1⁄6.


 Politique monétaire : 𝑑𝐽 = 0,1(50⁄3) = 5⁄3.

 𝐿 = 0,5𝑌 + 130 − 100𝑖 → 𝑑𝐿 = 0,5𝑑𝑌 − 100𝑑𝑖


Trouvons « 𝑑𝑖 » comme suit :
𝑑𝑖 −𝐿𝑦 −0,5 1 1 1 𝟏
= = = → 𝒅𝒊 = 𝑑𝐺 = ∗5= (𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑏𝑢𝑑𝑔é𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒)
𝑑𝐺 |𝐴| −300 600 600 600 𝟏𝟐𝟎
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𝑑𝑖 1−𝑐 0,5 −1 −1 −1 −𝟏
= = = → 𝒅𝒊 = 𝑑𝑀 = ∗ 10 = (𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑚𝑜𝑛é𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒)
𝑑𝑀 |𝐴| −300 600 600 600 𝟔𝟎
Ainsi, on a :
 Politique budgétaire : 𝑑𝐿 = 0,5(5⁄3) − 100(𝟏⁄𝟏𝟐𝟎) = 𝟎.
 Politique monétaire : 𝑑𝐿 = 0,5(50⁄3) − 100(−𝟏⁄𝟔𝟎) = 𝟏𝟎.

 𝐼 = 245 − 500𝑖 → 𝑑𝐼 = 0 − 500𝑑𝑖

 Politique budgétaire : 𝑑𝐼 = −500(1⁄120) = −25⁄6.


 Politique monétaire : 𝑑𝐼 = −500(− 1⁄60) = 25⁄3.

 𝑋 = 40 + 10𝑥.

𝑋 − 𝐽 + 𝐻 = 0 → 𝑋 − 𝐽 = 0 → 40 + 10𝑥 − 0,1𝑌 = 0 → 10𝑑𝑥 − 0,1𝑑𝑦 = 0. On a ainsi :

0,1 1
𝑑𝑥 = 𝑑𝑌 = 𝑑𝑌 (𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑚𝑜𝑛é𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑝𝑜𝑙𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑏𝑢𝑑𝑔é𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒)
10 100

 Politique budgétaire : 𝑑𝑥 = (1⁄100) ∗ (5⁄3) = 1⁄75.


 Politique monétaire : 𝑑𝑥 = (1⁄100) ∗ (50⁄3) = 1⁄6.

𝑋 = 40 + 10𝑥 → 𝑑𝑋 = 10𝑑𝑥

 Politique budgétaire : 𝑑𝑋 = 10 ∗ (1⁄75) = 2⁄15.


 Politique monétaire : 𝑑𝑋 = 10 ∗ (1⁄6) = 5⁄3.

e) Résumé des effets de politique budgétaire et monétaire dans un tableau

Politique Politique Politique


budgétaire monétaire
Effets

𝑑𝑌 5⁄3 50⁄3

𝑑𝑐 5⁄6 50⁄6

𝑑𝐽 1⁄6 50⁄3

𝑑𝐿 𝟎 𝟏𝟎

𝑑𝐼 −25⁄6 25⁄3

𝑑𝑥 1⁄75 1⁄6

𝑑𝑋 2⁄15 5⁄3

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