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Chimie – Terminale S Travaux Pratiques n°2a

Chapitre 2 Correction

SUIVI CINETIQUE PAR ANALYSE CHIMIQUE (CORRECTION)

1 – PRINCIPE
On dose une espèce chimique (réactif ou produit du système chimique) à intervalle de temps régulier afin de
voir l’évolution de l’avancement de la réaction.
Pour cela, à divers instants, on effectue un prélèvement du milieu réactionnel, on stoppe la réaction de cet
échantillon en réalisant une trempe chimique et on dose une des espèces chimiques présentes.
1. Définir ce qu’est une trempe chimique. Comment la réalise-t-on ? Sur quels paramètres agit-on ?
Comment appelle-t-on ces paramètres ?
Une trempe chimique permet de limiter l’évolution d’un système chimique en tendant à arrêter les
transformations dont il est le siège. Pour cela, on utilise de la glace pilée, que l’on introduit directement dans le
système (solutions aqueuses) ou que l’on dispose en bain thermostaté. L’idée est d’abaisser la température du
système chimique ; cette baisse de température limite l’agitation des molécules et abaisse considérablement la
vitesse des transformations. La température est l’un des facteurs cinétiques sur lesquels il est possible d’agir
pour accélérer ou freiner une réaction chimique. Ici, nous allons ajouter la glace pilée dans le système
réactionnel : en plus d’en abaisser la température, nous allons également diluer la solution et agir ainsi sur un
deuxième facteur cinétique, la concentration des réactifs.
2. Rappel : quelles doivent être les caractéristiques de la réaction de dosage ?
Une réaction de dosage doit être
 rapide : l’équivalence doit être observée sans ambiguïté
 totale : il faut que les réactifs soient entièrement consommés à l’équivalence
 univoque : aucune autre transformation ne doit interférer avec celle du dosage, ceci afin de ne
pas fausser les quantités de réactifs mises en jeu

2 – PREPARATION
2.1 – Préparation du milieu réactionnel
Dans un becher de 250 mL, mettre 50,0 mL d’eau oxygénée de concentration C(H2O2) = 6,0.10-2 mol.L-1.
Ajouter 2 mL d’acide sulfurique à 3 mol.L-1 (attention : utiliser des gants et une paire de lunettes).
Préparer séparément 50,0 mL d’iodure de potassium de concentration [I–(aq)] = 0,20 mol.L-1.
1. Quelle verrerie utilisez-vous pour prélever l’eau oxygénée ?
L’eau oxygénée est prélevée à l’aide d’une fiole jaugée de 50,0 mL. La mesure de ce volume doit être la plus
précise possible. La fiole sera préalablement rincée avec la solution d’eau oxygénée.
2. Quelle verrerie allez-vous utiliser pour prélever l’acide sulfurique et l’iodure de potassium ?
Justifier.
Pour prélever l’iodure de potassium, nous allons utiliser la
fiole jaugée précédemment utilisée pour le prélèvement de
l’eau oxygénée. Il faut absolument la rincer à l’eau fiole jaugée 
distillée (deux fois) puis à l’iodure de potassium. En
revanche, l’acide sulfurique sera prélevé à l’aide d’une  éprouvette
éprouvette graduée, compte tenu de la précision qui est graduée
requise (ce réactif sera probablement en excès compte tenu
de sa concentration, nous le vérifierons plus tard).
3. Pourquoi faut-il attendre avant d’introduire l’iodure de potassium au milieu réactionnel ?
L’idée est ici de suivre au cours du temps la cinétique de la réaction ayant lieu entre le peroxyde d’hydrogène
de l’eau oxygénée et les ions iodure de l’iodure de potassium. Pour cela, nous allons déterminer la composition
du mélange réactionnel (pour obtenir l’avancement de la réaction) à différents instants repérés par rapport à un
instant initial : celui où le mélange des réactifs a lieu, marquant ainsi le début de la transformation. Au moment
où nous introduirons l’iodure de potassium dans le milieu, il faudra déclencher le chronomètre.

2.2 – Préparation du dosage


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Chapitre 2 Correction

Remplir la burette avec une solution de thiosulfate de sodium de concentration [S2O32–(aq)] = 4,0 .10-2 mol.L-1.
Préparer tout le matériel pour réaliser la trempe et le dosage.
On dosera 10,0 mL du milieu réactionnel à intervalle de temps régulier dans un petit becher.

Remarque : penser à ajouter de l’empois d'amidon lorsque la couleur dans votre petit becher devient jaune clair,
afin d’accentuer la coloration et de mieux visualiser l’équivalence (passage du bleu à incolore au lieu de
passage du jaune pâle à incolore).

Dans la burette graduée, la solution titrante de thiosulfate de sodiium (2


Na+(aq) + S2O32–(aq)), de concentration [S2O32–] = 4,0.10-2 mol.L-1. On note
Véq le volume versé à l’équivalence.

Dans le becher, la solution titrée issue du mélange réactionnel après trempe


chimique (le becher doit toujours contenir de la glace). On travaille sur un
volume Vdosage = 10,0 mL. Lorsque l’équivalence approche, on ajoute une
goutte d’empois d’amidon, afin de mieux apprécier le virage.

Agitateur magnétique et son barreau aimanté. Une feuille de papier blanc


entre l’agitateur et le becher peut permettre de mieux distinguer la couleur
du mélange réactionnel.

3 – ETUDE CINETIQUE DE L’EAU OXYGENEE SUR LES IONS IODURE


L’action du peroxyde d’hydrogène sur les ions iodures forme du diiode par réaction lente.
On dose le diiode formé par une solution de thiosulfate de sodium afin de suivre l’évolution de l’avancement de
la réaction et la vitesse de la réaction.

3.1 – Le milieu réactionnel


Déclencher le chronomètre lorsqu’on introduit, rapidement, la solution d’iodure de potassium dans le becher :
c’est le milieu réactionnel S que l’on va étudier. Agiter.
Faire des prélèvements de 10,0 mL du milieu réactionnel S et les placer dans des petits bechers pour réaliser le
dosage. Tous les systèmes S1, S2, … et S10 sont identiques.
Sans arrêter le chronomètre, au bout de 1 min, stopper la réaction dans S1 en ajoutant un peu de glace pilée dans
le petit bêcher. On relève la date avec précision au moment de l’ajout de glace (entre 1 min ou 1 min 30
maximum pour S1). Faire la même opération pour les prélèvements S2, …à S10 aux dates respectives (en min) :
3, 5, 7, 9, 12, 15, 18 et 25.

3.2 – Dosage
Doser le contenu du prélèvement après la trempe par une solution de thiosulfate de sodium.
3.3 – Exploitation
On appellera x1 l’avancement de la réaction dans le milieu réactionnel et x2 l’avancement du dosage.
1. Expliquer pourquoi le milieu réactionnel devient de plus en plus coloré. Quelle est l’espèce
responsable de cette coloration ?
Comme nous allons le montrer à la question suivante, le mélange réactionnel est le siège d’une transformation
impliquant les ions iodure qui sont oxydés par l’eau oxygénée : ils se transforment en leur oxydant conjugué, le
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diiode I2(aq), dont la particularité est d’être brun en solution aqueuse. A mesure que la réaction avance, la
coloration brune se fait de plus en plus intense.
2. Ecrire les couples intervenant, les demi-équations électroniques et l’équation de la réaction se
produisant dans le milieu réactionnel. Comment qualifier cette réaction du point de vue cinétique ?

H2O2(aq)/H2O(l) : H2O2(aq) + 2 H+(aq) + 2 e– = 2 H2O(l)


I2(aq)/I–(aq) : 2 I–(aq) = I2(aq) + 2 e–

H2O2(aq) + 2 I–(aq) + 2 H+(aq) = 2 H2O(l) + I2(aq)

Si la coloration brune apparaît rapidement, cela ne veut pas dire que la réaction est rapide (rapide signifiant
quasi instantanée). Une réaction ne se termine que lorsque l’avancement final xf est atteint. Ici, la coloration se
faisant de plus en plus intense, le diiode I2(aq) est formé en de plus en plus grande quantité, montrant ainsi que
la réaction continue de se faire : il s’agit d’une réaction lente, l’état final (système n’évoluant plus) étant atteint
au bout de plusieurs dizaines de minutes, comme nous le verrons.

3. Faire le tableau d’avancement de cette réaction. En déduire quel est le réactif limitant.

équation de la réaction H2O2 + 2 H+ + 2 I– = 2 H2O + I2


état du
avancement n(H2O2) n(H+) n(I–) n(H2O) n(I2)
système
état initial 0 n(H2O2)i n(H+)i n(I–)i 
état
x n(H2O2)i  x1 n(H+)i  2 x1 n(I–)i   x1 solvant x1
intermédiaire
état final x = xf n(H2O2)i  x1,f n(H+)i  x1,f n(I–)i   x1,f x1,f

Initialement,
n  H 2O2 i  c  H 2O2   V  H 2O2 i  6,0.102  50, 0.103  3, 0.103 mol
n  I     I    V  I    0, 20  50, 0.103  1, 0.102 mol
i i

n  H    H   V  H    3  2.103  6.103 mol


 
i i
La réaction met en jeu, d’après sa stoechiométrie, deux fois plus d’ions iodure I–(aq) et hydrogène H+(aq) que
de peroxyde d’hydrogène H2O2(aq). Or, on remarque qu’il y plus de deux fois plus d’ions iodure et d’ions
hydrogène que de peroxyde d’hydrogène : l’eau oxygénée est donc le réactif limitant. C’est à ce réactif que
correspond l’avancement final minimal :
 Si H2O2(aq) est le réactif limitant,
n  H 2O2  f  n  H 2O2 i  x1, f  0 ce qui conduit à x1, f  n  H 2O2 i  3, 0.103 mol
 Si H+(aq) est le réactif limitant,
nH  
nH 
  nH 
  2x 1, f  0 ce qui conduit à x1, f  i
 3.10 3 mol
f i 2
 Si I–(aq) est le réactif limitant,
nI 
nI 
  nI 
  2x 1, f
i
 5, 0.10 3 mol
 0 ce qui conduit à x1, f 
f i 2
Attention : ici les ions H+(aq) ne sont pas placés en excès, ce que l’on pourrait faire pour davantage de
tranquillité… Toutefois, nous en versons une quantité approximative, ce qui n’en fait pas le réactif limitant ici,
si tant est qu’on en prélève un peu plus de 2,0 mL.

4. Donner la relation entre la quantité de peroxyde d’hydrogène disparue et la quantité de diiode


formée à la date t quelconque.
La stoechiométrie de l’équation montre qu’il se forme autant de diiode que de peroxyde d’hydrogène
consommé,
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n  H 2O2  disparu  n  I 2  formé

5. Ecrire les couples intervenant, les demi-équations et l’équation de la réaction de dosage.

I2(aq)/I–(aq) : I2(aq) + 2 e– = 2 I–(aq)


S4O62–(aq)/S2O32–(aq) : 2 S2O32–(aq) = S4O62–(aq) + 2 e–

2 S2O32–(aq) + I2(aq) = S4O62–(aq) + 2I–(aq)

6. Faire le tableau d’avancement de cette réaction.

équation de la réaction 2 S2O32– + I2 = S4O62– + 2 I–


état du système avancement n(S2O32–) n(I2) n(S4O62–) n(I–)
état initial 0 n(S2O32–)i n(I2)i  0
état
x2 n(S2O32–)i   x2 n(I2)i  x2 x2 2 x2
intermédiaire
état final x2,max n(S2O32–)i   x2,max n(I2)i  x2,max x2,max 2 x2,max

7. Définir l’équivalence et en déduire la relation entre la quantité de diiode présente dans la prise
d’essai et la quantité d’ions thiosulfates versée à l’équivalence.
n  S 2O32   2 n  I 2 i
éq

8. Donner l’expression de l’avancement x2max en fonction de VE puis celle de x1.


n  S 2O32    S2O32   VE
x2,max  n  I 2 i  
2 2
Attention : on ne dose que 10,0 mL du mélange réactionnel, qui est constitué de 100 mL de solution. Pour
obtenir l’avancement du mélange réactionnel à partir du dosage d’un dixième de ce mélange, il faut donc
tenir compte d’un facteur 10.
 S2O32    VE
x1  n  I 2  formé ,100 mL  10   2,0.104  VE
2
où VE est exprimé en mL.
9. Faire un tableau avec les valeurs : t, VE et x1.

t (min) 0 1 3 5 7 9 12 15 18 25
VE
0,0 3,1 5,8 8,5 10,4 11,8 13,2 14,0 14,7 14,9
(mL)
x1
0,0 0,62 1,2 1,7 2,1 2,4 2,6 2,8 2,9 3,0
(mmol)

10. Tracer la courbe x1 = f(t).


(Echelle : abscisse : 1 cm pour 2 min et ordonnée : 1 cm pour 0,20.10-3 mol).
Voir graphique.
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Avancement de la réaction en fonction du temps


xx(mmol)
1 (mmol)
3,5

x = xmax
3
x2
t2
2,5

2
xmax x1
x= 2
1,5

t1
0,5

t1  4 min t2  14 min t (min)


0
0 t1/ 2 5 10 15 20 25 30

4 – DETERMINATION DE LA VITESSE DE REACTION


1. Déterminer la vitesse volumique aux dates t1 = 4 min et t2 = 14 min.
Echelle : 2,7 cm pour 5 min (abs) ; 2,2 cm pour 1,0 mmol (ord)
A t1 = 4 min
6,3 1, 0
x1   2,9 mmol 1 x1 1 2,9
2, 2 v1   3
  2, 4 mmol.L1.min 1
V t1 100.10 12
6,6  5
t1   12 min
2,7
A t2 = 14 min
1, 5 1, 0
x2   0,68 mmol 1 x2 1 0,68
2, 2 v2   3
  0,31 mmol.L1.min 1
V t2 100.10 22
12  5
t2   22 min
2,7

2. Comment évolue cette vitesse au cours du temps ? Expliquer comment vous visualisez cette
évolution et essayez de la justifier.
La vitesse volumique de réaction diminue. En effet, cette vitesse est proportionnelle à la pente des tangentes
successives à la courbe ; ces dernières voyant leur pente décroître au cours du temps (elles sont de moins en
moins inclinées par rapport à l’axe des abscisses), la vitesse de réaction diminue au cours du temps.
Si le volume réactionnel reste constant (100 mL), en revanche, les réactifs sont consommés. Ceci touche alors
un facteur cinétique : la concentration des réactifs. Leur concentration diminuant, il y a de moins en moins de
réactifs susceptibles de réagir dans le milieu : les chocs réactionnels s’espacent dans le temps, et la vitesse de
réaction diminue.
3. Déterminer la valeur du temps de demi-réaction.
Par lecture graphique, on peut constater que la moitié de l’avancement final (lié à H2O2(aq), réactif limitant) est
atteinte pour t = t1/2 = 4 min.

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