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1. Généralités
Sauf dans quelques cas particuliers, on ne peut pas en général transmettre directement
les signaux sur ces supports à grande distance, c'est-à-dire les transmettre dans leur
"bande de base" en fréquence (300 Hz - 3,4 kHz pour la téléphonie, 30 Hz - 15 kHz pour
l'audio hifi, 0 - 6 MHz pour la vidéo…). Ainsi, si l'on pense aux transmissions en espace
libre ou "hertziennes", on se heurte rapidement au problème des dimensions des
antennes. utilisées à l'émission et à la réception. Les dimensions des antennes doivent
être en effet au moins de l'ordre de grandeur de la longueur d'onde associée à l'onde
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électro- magnétique émise. Pour une fréquence de f = 1 kHz, on a λ= c/f = 3.10 /10 =
300 km, où c’est la vitesse de la lumière dans le vide... On comprend ainsi rapidement
qu'il faut translater vers de plus hautes fréquences le signal à transmettre. Cette notion
de translation en fréquence est également rendue nécessaire par le fait qu'on doit bien
souvent partager la bande passante en fréquences disponible sur un canal de
transmission entre plusieurs utilisateurs. On parle alors de multiplexage fréquentiel
(FDMA pour Frequency Division Multiple Access).
Pour réaliser cette translation vers les hautes fréquences du signal à transmettre, il faut
mettre en œuvre les techniques de modulation. Le signal à transmettre est alors utilisé
pour "moduler" une porteuse de forme déterminée et de fréquence plus adaptée au canal
que celles apparaissant dans la bande de base du signal modulant. Comme illustré sur la
Figure I.2, le signal modulant influe soit sur l'amplitude de la porteuse (AM, Amplitude
Modulation), soit sur sa fréquence ou sa phase (FM ou PM, Frequency Modulation ou
Phase Modulation, l'une et l'autre étant liée par une relation intégrale). On peut
également combiner modulations d'amplitude et de phase.
Figure I.2 :
Allure temporelle de signaux obtenus pas différentes techniques de modulation.
3. Critères de qualité
Dans une chaîne de communication, il faut assurer la transmission d'informations les
moins perturbées au possible avec un débit maximal et une occupation spectrale
minimale, en tenant compte de la bande passante permise sur le canal utilisé, du niveau
de puissance permis pour l'émission/réception, ainsi que du niveau de bruit inhérent au
système. Pour réaliser cet objectif, il faut mettre en œuvre des matériels de plus en plus
complexes. Les évolutions considérables de la microélectronique ont cependant permis
d'abaisser fortement le coût de ces systèmes complexes, d'où leur utilisation dans des
applications de plus en plus "grand public". Les
évolutions importantes ont été d'une part la transition des modulations analogiques
simples (AM, puis FM/PM) vers les modulations "numériques", ou plutôt analogiques
discrètes et d'autre part du multiplexage FDMA vers des techniques de multiplexage
temporel TDMA (Time Division Multiple Access) et de multiplexage par code CDMA
(Code Division Multiple Access) plus complexes mais plus souples par exemple vis-à-vis
de la gestion d'un débit variable (difficultés pour allouer dynamiquement les fréquences).
Cette évolution vers les systèmes numériques peut principalement s'expliquer par la
possibilité de régénération des informations transmises. Même en présence de
perturbations importantes, la qualité de la transmission, exprimée par une probabilité
d'erreur, peut rester bonne (cf. Figure I.3). Cette probabilité d'erreur sur les informations
binaires transmises est souvent désignée par le sigle BER (Bit Error Rate).
Figure I.3 :
Intérêt de
1. Généralités
La représentation symbolique d’un modulateur qui sera adoptée par la suite est
représentée sur la figure II.1
a. Porteuse p(t)
Le signal porteur p(t) peut être un signal sinusoïdal, ou éventuellement une suite
d’impulsions (voir le cas particulier de l’échantillonnage).
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transformée de Fourier X(f) en V/Hz ou une densité spectrale Dx(f) en V /Hz, donc un
spectre
І X(f) І, représenté schématiquement sur la Figure II.2. Ce spectre occupe la bande de
fréquence (pour les fréquences f > 0) Fm ≤ f ≤ FM. La fréquence FM sera supposée par
la suite beaucoup plus faible que la fréquence porteuse f0. La fréquence Fm est
supérieure ou égale à 0. L'intervalle [Fm ; FM] constitue la bande de base de x(t).
avec a la valeur maximale Іx(t)Іmax de x(t) (en V) et e(t) (sans dimension) tel
que Іe(t)Іmax = 1.
Où A(t) est l'amplitude instantanée du signal modulé s(t), Φ(t) sa phase instantanée, et
Φ(t) la déviation de phase vis-à-vis de la référence 2πf 0t (phase instantanée de la
porteuse). Le signal modulant x(t) agit :
soit sur A(t), on parle alors de modulation d'amplitude AM,
2. Modulation d'amplitude AM
a. Génération d'un signal modulé en amplitude
a.1. Modulation d'amplitude à double bande latérale "à porteuse supprimée"
Principe
L'idée la plus simple pour réaliser une modulation AM consiste à utiliser un multiplieur de
tensions comme illustré sur la Figure II.3 :
Aux deux entrées du multiplieur, on injecte le signal modulant x(t) et la porteuse p(t)
= A0 cos(ω0t). Le signal de sortie du multiplieur a pour expression :
s(t) = (k A0 x(t)) cos(2πf0t) voir fig.II.4
o
-1
ù Où le coefficient k, en V est le facteur multiplicatif caractéristique du multiplieur utilisé.
La fréquence instantanée de la sortie s(t) du multiplieur est égale à celle f0 de p(t).
Les signaux p(t) et s(t) sont en phase. En revanche, l'amplitude instantanée de s(t) varie
linéairement avec le signal modulant x(t). On a bien une modulation en amplitude.
Figure II.4 : Evolution temporelle d'un signal modulé s(t) dans les cas des modulations AM, PM et
FM (lignes continues). Le signal modulant x(t) (tirets) a pour fréquence f m = ωm /2π, sa forme est de
type créneau ou sinusoïdale.
Les amplitudes des signaux sont tracées en unité arbitraire (u. a.).
Evolution temporelle
Dans le cas d'un signal modulant sinusoïdal, soit x(t) = A m cos(2πfmt), l'allure du signal
modulé s(t) obtenu est représentée sur la Figure II.5(a). L'enveloppe de s(t) suit
l'évolution de x(t) pour s(t) > 0 et celle de -x(t) pour s(t) < 0. Ces commentaires restent
valables dans le cas d'une modulante véritablement "quelconque", mais contenant plus
d'informations (un signal déterministe comme une sinusoïde ne porte pas vraiment
d'informations puisque la connaissance de très peu de paramètres permet de prédire son
comportement pour un temps quelconque), comme illustré sur la Figure II.5(b).
Figure II.5 : Evolution temporelle d'un signal s(t) (lignes continues) obtenu par multiplication d'une
porteuse et en sinus (a) ou de forme "quelconque" (b), et de fréquence sinusoïdale p(t) d'une
modulante x(t) (tirets) fm = m /2 très faible devant celle de p(t).
Aspect spectral
Si x(t) est un signal modulant quelconque (mais dont on peut calculer la transformée de
Fourier), la transformée de Fourier S(f) de s(t) s'écrit :
soit encore :
le spectre du signal modulé reproduit donc celui du signal modulant mais décalé de
+f0 pour f > 0 et de -f0 pour f < 0. La Figure II.6 représente les allures des spectres
de e(t) et s(t).
Figure II.6 : Spectres des signaux modulant et modulé, ce dernier ayant été obtenu par simple
multiplication avec la porteuse sinusoïdale de fréquence f0
Principe
Taux de modulation
Ecrivons x(t) sous la forme a.e(t) avec a la valeur maximale de x(t) et donc І e(t) І max = 1.
Avec le montage schématisé sur la Figure II.7, on obtient en sortie de l'additionneur :
Figure II.8 : Allure temporelle obtenue après modulation "à porteuse conservée" d'une porteuse
sinusoïdale par une modulante sinusoïdale, pour 3 valeurs possibles du taux de modulation m.
Si e(t) est symétrique l’amplitude du signal modulé varie entre A 0 (1 + m) et A0 (1 – m)
tant que m est inférieur à 1. Le signal
modulé est compris entre les enveloppes (1 + m e(t)) et -(1 + m e(t)). Pour m = 1,
ces commentaires sont toujours valables, on a de plus un passage par 0 des enveloppes
pour e(t) = -1.
Enfin, quand m > 1 on dit qu’il y a surmodulation. L’enveloppe pour s(t) > 0 n'est alors
plus forcément (1 + m e(t)), mais parfois -(1 + m e(t)) sur certains intervalles temporels.
Dans ce dernier cas, il semble tout à fait délicat de détecter l'enveloppe du signal
modulé.
Aspect spectral
Le spectre du signal modulé dans ce cas a donc une allure identique à celle obtenue
dans le cas AM-P, si ce n'est qu'apparaissent en plus les raies correspondant à la
porteuse.
Puissance
Ce rendement varie entre 20 et 30% dans les applications pratiques (la porteuse
correspondant environ aux 2/3 de la puissance pour m < 1). La modulation AM à
porteuse conservée est utilisée en radiodiffusion et comme base à certaines modulations
à bande latérale atténuée.
es deux bandes latérales BLI (inférieure) et BLS (supérieure) d’une modulation AM-P
portant la même information, il est possible de n’en transmettre qu’une en filtrant (à l’aide
d’un filtre passe-bande) la BLI ou la BLS (cf. Figure II.12 et Figure II.13).
L'encombrement spectral du signal modulé est alors égal à celui du signal modulant x(t),
et non plus au double de l'encombrement de x(t). On a alors une modulation en bande
latérale unique (BLU, en anglais SSB pour Single Side Band). Il n’y a pas de raie à la
fréquence porteuse. On peut également produire la modulation BLU à l'aide d'un
montage du même type que celui de la Figure II.10 utilisant de plus des filtres dits "de
Hilbert", mais que nous ne détaillerons pas par la suite.
Toute l’information est encore
disponible, mais l’encombrement en fréquences est divisé par deux, il est désormais
limité à FM. On peut transmettre deux fois plus d’informations sur un même canal. Cette
méthode est à la base du multiplexage fréquentiel dans les systèmes "à courants
porteurs" : plusieurs émissions en BLU inférieures réparties en fréquences peuvent être
transmises en même temps sur le même canal (cf. Figure II.14).
La modulation à bande latérale atténuée (ou réduite, BLA ou BLR, en
anglais VSB pour Vestigial Side Band ) est une variante de la modulation BLU.
Elle est utilisée dans le cas de signaux modulants x(t) comportant une
composante continue, par exemple des signaux vidéo. Dans ce cas, on ne peut
utiliser un filtrage passe-bande pour réaliser une BLU puisque l'on perd de
l'information au niveau des composantes spectrales de x(t) voisines de f = 0.
Dans le cas de la modulation BLA, l'une des deux bandes latérales est transmise
presque complètement, et l'on transmet un résidu de l'autre bande latérale. Cette
opération est effectuée par filtrage passe-bande, avec une forme de fonction de
transfert un peu particulière (souvent filtrage de "Nyquist", analogue à celui employé
en communications