Elaboration du modèle conceptuel des données (MCD), écriture du

modèle relationnel (MR)

Le MCD ou modèle entités-associations (MEA) a pour but de représenter sous la forme d’un schéma
utilisant un formalisme très précis tout ou partie d’un SI. Il offre la vision statique de l’ensemble des
données utilisées sans préjuger de leur implantation physique (fichier, SGBD, papier).
Ce modèle doit être lisible par un non-informaticien à condition que quelques clés de lecture lui soient
fournies
.
Exemple de MCD du SI « préparation des plats » dans un grand restaurant.

I ) Définitions, notations
1°) Entités, associations, cardinalités
Entité : Collection d’objets ayant des propriétés (données) analogues : chaque objet (appelé
« occurrence ») possède un identifiant unique (clé) et est un ensemble de propriétés. L’entité est
donc un ensemble d’occurrences.
Formalisme : rectangle avec le nom de l’entité

Association : Lien logique unissant plusieurs entités. C’est un sous-ensemble du produit cartésien
des entités reliées. Une occurrence d’association est donc un n-uplet d’occurrences d’entités (n étant
le nombre d’arcs ou « pattes » de l’association).
On distingue les associations hiérarchiques (CIF : contrainte d’intégrité fonctionnelle) et non
hiérarchiques (CIM : contrainte d’intégrité multiple).
Formalisme : rectangle aux bords arrondis avec un verbe de relation

Cardinalités : Nombre de fois minimum et maximum où une occurrence d’entité participe à une
association. Cardinalité minimale : (0 ou 1). Cardinalité maximale (0 ou n).
Clé : La clé d’une entité est une propriété ou une concaténation de propriétés telle que toute propriété
de l’entité est en dépendance fonctionnelle simple de la clé. (df cf II)2°)

2°) Règles importantes

• La même propriété ne peut pas figurer dans plusieurs entités ou associations.

• Les propriétés doivent avoir un sens pour chaque occurrence d’entité (sinon entités spécialisées
cf IV).
• Une CIF a seulement 2 arcs et au moins sur un de ses arcs une cardinalité maximale de 1.
• Une propriété ne peut pas avoir plusieurs occurrences pour une même occurrence d’entité.
• Une association (x,1) ---- (x,x) ne peut pas être porteuse de données.
• Dans une association de dimension n >2 :
Il ne peut pas y avoir d’arc de cardinalité (x,1)
Toute occurrence de l’association doit engager la totalité des n entités
La connaissance des n entités concernées doit déterminer de façon unique les propriétés de
l’association.
Rq : en général on évite les associations de dimension >3 (transformées en entités pour plus de
lisibilité)

II ) Construction formelle du MCD

1°) Dictionnaire des données élémentaires (épuré)

L’analyse documents du SI conduit à présenter un dictionnaire des données correspondant à un

inventaire des données élémentaires utiles au fonctionnement du SI. Chaque donnée y sera
mentionnée en précisant son type (AN(alphanumérique), A(alphabétique), D(date), L(logique),
M(monétaire)), le nombre de caractères avec la précision du masque de saisie (règle d’intégrité).

Libellé de la donnée Type Taille et masque de saisie (règles d’intégrité de la donnée)

Ex : Num cuisinier AN 3 (masque de saisie A99) ex : G09

Les données constantes ou pré-imprimées ne seront jamais retenues. Chaque donnée est recensée
une seule fois même si elle figure dans plusieurs documents différents. L’épuration du dictionnaire
consiste à en supprimer les données non élémentaires :
• calculées (données obtenues par calcul ou traitement logique à partir d’autres données) ex : Montant H
• Concaténées (données contenant en réalité un groupe de données distinctes) ex : AD
• Synonymes (données ayant la même signification mais nommées de manière différente) ex : NUMCLIEN
• Polysèmes (données libellées de façon identique bien que n’ayant pas la même signification)ex : QTE et QTE qui

2°) Du GDF (graphe des dépendances fonctionnelles) à la SAT (structure

d’accès théorique)

a) Les dépendances fonctionnelles et leurs propriétés

Elles établissent un lien entre les données dans le respect de la structure des documents du SI et des
règles de gestion du SI.
Tableau 1 : Types de DF

Tableau 2 : Propriétés des DF

b) Les dépendances fonctionnelles et les formes normales

On distingue 3 formes normales correspondant à chaque type de DF. L’objectif de la normalisation est
de définir un MCD évitant la redondance des données, les incohérences lors des mises à jour et les
anomalies lors des opérations d’ajout et de suppression.

1FN : Toute entité ne contient que des propriétés (données) élémentaires en DF simple avec une clé.
2FN : contient des relations dont les DF sont élémentaires
3FN : contient des relations dont les DF sont directes (absence de transitivités)
c) Le GDF (graphe des dépendances fonctionnelles)

Graphe dans l’espace représentant toutes les DF. Son épuration progressive par l’application des
formes normales conduit à représenter une SAT (structure d’accès théorique). La SAT est donc un
GDF en 3FN.

d) La matrice des dépendances fonctionnelles

Cet autre formalisme permet l’étude des DF et équivaut à la construction de la SAT. C’est un tableau
à 2 dimensions. L’ordonnée reprend les données du dictionnaire des données, identifie les clés
primaires et définit les concaténations des clés (futures CIM). Chaque ligne y est identifiée par un
numéro. L’abscisse reprend le numéro des lignes correspondant aux clés primaires et aux
concaténations de clés.

Construisons ensemble la matrice des DF à l’origine du MCD préparation des plats.

N° Données 1 3 5 7 11 12 14 17 19 21
1 NUMVIN
2 LIBVIN
3 NUMCAT
4 LIBCAT
5 NUMDENREE
6 LIBDENREE
7 NUMPLAT
8 NOMPLAT
9 DUREE PREPA
10 DUREE CUISSON
11 DATE PREPARATION
12 NUMCUISINE
13 TELCUISINE
14 NUM CUISINIER
15 NOM CUISINIER
16 DATE EMBAUCHE
17 5+7
18 QTE DENREE
19 7+11+12
20 NOMBRE PLATS
21 1+7

Exercice : Reconstituer toute la démarche qui a conduit à présenter

le MCD préparation des plats

III ) Ecriture du MR (Modèle Relationnel)

Les entités et CIM du MCD deviennent des relations.
Une association de type CIF est transcrite par l’inscription d’une clé étrangère (secondaire) dans une
des relations (l’entité qui possède la cardinalité maximale 1 sur l’arc qui en part)
L’association de type CIM est traduite comme une nouvelle relation dont la clé est la concaténation
des clés des entités qui forment l’association.
Le symbole # est inscrit par convention devant chaque clé. La clé primaire peut en sus être soulignée.

Rq :Le MR peut directement être écrit à partir de la matrice des DF ou de la SAT

Exercice : Ecrire le MR correspondant au MCD préparation des
plats
Correction des exercices proposés