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Les immobilisations
incorporelles (IAS 38)
V. Pertes de valeur 6
A. Introduction ..................................................................................................................................................................6
B. Évaluation d'une perte de valeur ................................................................................................................................6
C. La comptabilisation de la dépréciation .......................................................................................................................7
I. Définition
Définition Une immobilisation incorporelle
Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire identifiable sans substance physique, détenu en vue
de son utilisation pour la production ou la fourniture de biens ou de services, pour une location à des tiers ou à
des fins administratives.
Définition Actif
Un actif est un élément identifiable du patrimoine de l'entreprise ayant une valeur positive pour l'entité, c'est-à-
dire un élément générant une ressource que l'entité contrôle du fait d'événements passés et dont elle attend des
avantages économiques futurs.
Pour être considéré comme identifiable, un actif doit répondre à l'une de deux conditions suivantes :
Il est séparable de l'entité, c'est-à-dire qu'il peut être vendu, concédé, loué ou échangé, soit seul, soit dans
ensemble formé par cet incorporel et un contrat, un actif ou un passif lié,
Ou il résulte de droits (contractuels ou légaux), que ces droits soient ou non séparables de l'entité ou d'autres
droits et obligations.
Une entreprise contrôle un actif si elle a le pouvoir d'obtenir les avantages économiques futurs découlant de la
ressource sous-jacente et si elle peut également restreindre l'accès des tiers à ces avantages. La capacité d'une
entreprise à contrôler les avantages économiques futurs d'une immobilisation incorporelle résulte normalement de
droits que l'entreprise peut faire appliquer par un tribunal (protection d'un brevet par exemple). En l'absence de
droits, la démonstration du contrôle est plus difficile (contrats liant l'entreprise à son personnel, portefeuille clients,
etc.). Toutefois, le fait de faire appliquer juridiquement un droit ne constitue pas une condition nécessaire du
contrôle dans la mesure où une entreprise peut être à même de contrôler les avantages économiques futurs d'une
quelconque autre façon.
La connaissance du marché et les connaissances techniques peuvent générer des avantages économiques futurs.
Une entreprise contrôle ces avantages si, par exemple, ses connaissances sont juridiquement protégées par
exemple grâce à des droits d'auteur, par des contraintes dans les accords commerciaux (lorsque cela est autorisé)
ou par une obligation juridique des membres du personnel de maintenir la confidentialité.
Les avantages économiques futurs résultant d'une immobilisation incorporelle peuvent inclure les produits
provenant de la vente de biens ou de services, les économies de coûts ou autres avantages résultant de l'utilisation
de l'actif par l'entreprise. Par exemple, l'utilisation d'une propriété intellectuelle dans le cadre d'un processus de
production peut réduire les coûts futurs de production plutôt qu'augmenter les produits futurs.
Exemple
Les types de frais de développement suivants peuvent être immobilisés :
La conception, la construction et les tests de pré-production ou de pré-utilisation de modèles et prototypes.
La conception d'outils, gabarits, moules et matrices impliquant une technologie nouvelle.
La conception, la construction et l'exploitation d'une unité pilote qui n'est pas d'une échelle permettant une
production commerciale dans des conditions économiques.
La conception, la construction et les tests pour la solution choisie pour d'autres matériaux, dispositifs,
produits, procédés, systèmes ou services nouveaux ou améliorés.
Le coût d'une immobilisation incorporelle générée en interne est égal à la somme des dépenses encourues à partir
de la date à laquelle cette immobilisation incorporelle satisfait pour la première fois aux critères d'immobilisation.
Amortissement
Une immobilisation incorporelle peut avoir une durée d'utilité finie ou indéfinie (ce qui ne signifie pas infinie). La
durée est indéfinie quand l'analyse révèle qu'il n'y a pas de limite prévisible à la période pendant laquelle on attend
à ce que l'immobilisation génère des flux financiers dont l'entité pourra bénéficier.
Une immobilisation incorporelle dont la durée d'utilité est indéfinie n'est pas amortie
La durée d'utilité d'un actif incorporel qui n'est pas amorti doit être revue à chaque clôture. Dès lors que la
durée d'utilité n'est plus indéfinie, l'immobilisation devient amortissable et le changement, conformément
aux dispositions de la norme IAS 8, constitue un changement d'estimation (prospectif).
Une immobilisation dont la durée d'utilité est finie est amortie sur cette durée
La durée d'utilité d'un actif incorporel fondé sur un droit contractuel ou légal ne doit pas être supérieure à celle
de ce droit. Toutefois si le droit est renouvelable, la durée d'utilité doit comprendre les périodes de
renouvellement si le renouvellement peut s'effectuer sans encourir de coûts additionnels significatifs.
Le mode d'amortissement utilisé doit traduire le rythme de consommation avantages économiques de l'actif
par l'entité. Si ce rythme ne peut être déterminé, l'amortissement linéaire doit être appliqué. L'amortissement
débute dès que l'actif est en état d'utilisation.
L'amortissement est calculé sur la base brute diminuée de la valeur résiduelle. La valeur résiduelle d'une
immobilisation incorporelle est supposée nulle sauf indication contraire (s'il existe un engagement ferme par
un tiers de racheter l'actif à la fin de sa durée de vie ou s'il existe un marché actif pour ce type d'incorporel).
La valeur résiduelle est la valeur probable de cession estimée à partir des valeurs pratiquées à la date de
clôture. Conformément aux dispositions de la norme IAS 38, la valeur résiduelle, la durée d'utilité et le mode
d'amortissement sont revus à chaque date de clôture et tout changement significatif doit se traduire par une
modification prospective du plan d'amortissement.
B. Méthode de la réévaluation
Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée pour son montant
réévalué correspondant à sa juste valeur à la date de la réévaluation, diminué du cumul des amortissements
ultérieurs et du cumul des pertes de valeur ultérieures.
Pour les réévaluations effectuées selon la présente norme, la juste valeur doit être évaluée par référence à un
marché actif. Les réévaluations doivent être effectuées avec une régularité suffisante pour qu'à la fin de la période
de reporting, la valeur comptable de l'actif ne diffère pas de façon significative de sa juste valeur.
Le modèle de la réévaluation ne permet pas :
1. La réévaluation d'immobilisations incorporelles n'ayant pas été au préalable comptabilisées en tant qu'actif,
2. Ou la comptabilisation initiale d'immobilisations incorporelles pour des montants autres que leur coût.
Il est exceptionnel qu'un marché actif existe pour une immobilisation incorporelle, mais cela peut arriver. Par
exemple, dans certaines juridictions, un marché actif peut exister pour des licences de taxis, licences de pêche ou
quotas de production, librement cessibles.
Toutefois, un marché actif n'existe pas pour les marques, les notices et titres de journaux, les droits d'édition
musicale et cinématographique, les brevets ou les marques commerciales, car chacun de ces actifs est unique. De
même, bien que les immobilisations incorporelles s'achètent et se vendent, les contrats se négocient entre
acquéreurs et vendeurs individuels et les transactions sont relativement peu fréquentes. Pour toutes ces raisons, le
prix payé pour un actif peut ne pas fournir une indication suffisante de la juste valeur d'un autre actif. De plus, les
prix ne sont pas souvent mis à la disposition du public.
La fréquence des réévaluations dépend de la volatilité de la juste valeur des immobilisations incorporelles qui sont
réévaluées. Si la juste valeur d'un actif réévalué diffère de façon significative de sa valeur comptable, une
réévaluation ultérieure est nécessaire. Certaines immobilisations incorporelles peuvent connaître des variations
importantes et volatiles de leur juste valeur, rendant nécessaire une réévaluation annuelle. Pour les immobilisations
incorporelles dont la juste valeur ne connaît que des variations peu importantes, il n'est pas nécessaire de procéder
à des réévaluations aussi fréquentes.
V. Pertes de valeur
A. Introduction
La norme IAS 36 Dépréciation des actifs est applicable aux immobilisations corporelles et incorporelles.
S'agissant des incorporelles, la norme requiert qu'un test de dépréciation soit réalisé dès qu'il existe un indice de
perte de valeur (comme pour les corporelles) et également, s'agissant des immobilisations incorporelles non
amorties, au minimum une fois par an, même en l'absence d'indice de perte de valeur.
Exemple Unités génératrices de trésorerie (ces exemples sont issus de la norme IAS 36)
Voie de chemin de fer privée d'un site d'extraction minière
Une société d'exploitation minière détient, sur l'un de ses sites d'exploitation, une portion de voie de chemin
de fer privée qui est utilisée pour les convoyages des produits miniers. Cette voie de chemin de fer ne peut
être vendue que pour sa masse de ferraille et ne génère aucun flux entrant de trésorerie de son utilisation
continue indépendant des autres entrées de trésorerie des autres immobilisations du site d'extraction.
En conséquence, il n'est pas possible d'estimer la valeur recouvrable de cette voie de chemin de fer, puisqu'il
est impossible d'évaluer la valeur d'utilité de cet actif qui est certainement différente de son prix de
ferraillage. Dans ces conditions, le site d'extraction minière dans son ensemble est une unité génératrice de
trésorerie.
Lignes d'une compagnie de bus
Une compagnie de bus offre un service de transport régi par un contrat signé avec une municipalité. Il existe
cinq lignes différentes de passage pour les bus. Les immobilisations et flux de trésorerie de chaque ligne
peuvent être facilement identifiables. L'une de ces lignes est structurellement déficitaire.
Dans la mesure où la compagnie n'a pas la possibilité de supprimer la ligne déficitaire, le plus petit niveau
identifiable de flux de trésorerie entrants attendus d'une utilisation continue de chaque immobilisation ou
groupe d'immobilisations est l'ensemble des flux de trésorerie générés par les cinq lignes ensemble. L'unité
génératrice de trésorerie est alors la compagnie de bus dans son intégralité.
C. La comptabilisation de la dépréciation
Exemple
Un actif incorporel est inscrit à l'actif du bilan pour une valeur comptable de 500, début N-2, avec une durée
d'amortissement de 5 ans en linéaire.
Au 31/12/N
Un indice interne de perte de valeur montre que cet actif a perdu notablement de sa valeur.
Un test de dépréciation est effectué : la valeur nette comptable de 200 est comparée à sa valeur actuelle de 160.
Solution
Au 31/12/N
La juste valeur de 160 est inférieure à la VNC de 200. Il faut déprécier cet actif.
La dépréciation est donc égale à 200 - 160 = 40
N+1 100
N+2 0
La valeur actuelle de cet actif devient inférieure à sa valeur nette comptable, cette dernière est ramenée à la valeur
actuelle par le biais d'une dépréciation.
Les écritures sont les suivantes :
31/12/N
681 Dotations aux amortissements et aux dépréciations 140
2808 Amortissement des autres immo incorp 100
2908 Dépréciation autres immo incorp 40
Amortissement et dépréciation
La comptabilisation de cette dépréciation modifie de manière prospective, la base amortissable de l'actif qui est
donc égale à 160.
Les amortissements de N+1 et N+2 s'élèvent à 160/2 = 80.
Extrait de bilan au 31/12/N
300 (amortissement) + 40
Actif incorporel 500 160
(dépréciation)
Soit
comptabilisation
Frais de en charges.
constitution et Comptabilisation
Soit Inscription à Étude de cas n° 1
de premier en charges
établissement l'actif et
amortissement
sur 5 ans.
Activation des
Activation
frais de
obligatoire des
développement
Frais de frais de
méthode Étude de cas n° 2
développement développement
préférentielle si
si conditions
conditions
réunies.
réunies.
Frais
Voir dans la section
d'acquisition Option charges Activation
« Comptabilisation
des ou actif. obligatoire.
initiale »
immobilisations
Réévaluation
Réévaluation
des Interdite. Étude de cas n° 3
sous conditions.
immobilisations
Solution
Les procédures du groupe (plan comptable de consolidation) prévoient l'enregistrement de ces frais dans les
charges. Il convient donc d'annuler les frais d'établissement comptabilisés dans les comptes individuels et d'inscrire
ces frais en charges dans les comptes consolidés.
Afin de bien comprendre l'incidence du retraitement en consolidation, il est nécessaire d'analyser simultanément
les écritures ci-dessous avec le tableau d'incidence sur les postes du bilan.
L'objectif en consolidation est de supprimer dans le bilan les frais d'établissement et les inscrire en charges donc en
diminution des réserves (car charge de N-1) avec prise en compte de l'impôt différé.
Frais
d'établissement
20 000 - 20 000 0
Brut
8 000 - 8 000 0
Amortissement
12 000
Net
- 20 000
Réserves - 4 000 - 16 000
(charges de N-1
donc en réserves)
Après incidence de
l'impôt
4 000 x 30 %
= 1 200 - 1 200 0
Résultat
(Éco d'IS sur DAP (Neutralisation)
de N)
4 000 x 30 %
+ 6 000
= 1 200
Réserves 30 % x 16 000 = 4 800 (Éco d'IS sur
(Éco d'IS sur DAP charges de N-1)
de N-1)
L'économie d'IS sur les 4 000 de dotations aux amortissements de N-1 est déjà inscrite dans les réserves des
comptes individuels puisqu'elle a été comptabilisée en N-1 et sera donc reprise dans la consolidation.
Les 12 000 seront amortis dans le futur et ces amortissements seront fiscalement déductibles d'où la constatation
d'un impôt différé actif de 3 600.
Conditions
N/A N/A NON OUI OUI
d''activation
Ces frais de développement ont abouti le 01/09/N (début de l'utilisation des résultats du développement). Le
manuel de consolidation prévoit d'amortir les frais de développement sur 5 ans dès qu'ils ont abouti.
Taux d'impôt différé : 30 %
Solution
Écritures de retraitement au 31/12/N
Solution
Écritures de retraitement au 31/12/N
Fin N, la VNC de la licence est égale à 120 000 x 10 / 12 = 100 000 €.