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Abecedaire Amoureux Pour Lui (F - Eurydice Cend PDF
Abecedaire Amoureux Pour Lui (F - Eurydice Cend PDF
Le premier pas
Le premier pas vers celle que l’on désire était, dit-on, plus facile à
faire pour l’homme auparavant
que de nos jours et pour cause, les standards de valeur ont changé.
L’homme et la femme peuvent faire le premier pas, indépendamment
! Toutefois, faire le premier pas n’a jamais été aisé pour l’homme, à
moins que celui-ci ait déjà expérimenté la chose et tiré leçon en ce
qui concerne ce qu’il est approprié de faire ou non en la matière. Il
peut s’agir également de quelqu’un qui dispose d’un charisme
suffisamment puissant pour lui permettre de prendre le pas sur une
situation plutôt incommode de prime abord. Car, ce n’est jamais
évident de se jeter à l’eau en allant à la rencontre d’une inconnue,
au risque d’essuyer un refus, qui que l’on soit !
À exclure impérativement :
Les propos orduriers
Les propos orduriers, que nous ne citerons pas ici, tuent le lien
privilégié né de l’attraction première ayant permis que deux êtres se
retrouvent à partager leur intimité. A répétition, ils enracinent la
relation dans un schéma négatif qui fait que la présence de l’autre
devient insupportable, pour ne pas dire détestable, à terme. Il faut
donc se faire violence, si nécessaire, et éviter d’empoisonner une
relation qui nous est chère avec ce type de langage fâcheux et
préjudiciable sur le long terme.
Les injures blessantes
À privilégier :
Traitez-la comme une princesse
concerne les désirs profonds ainsi que les priorités de l’un comme
celles de l’autre. Se connaître, c’est pour ainsi dire, pouvoir se fixer
des limites en vue de ne point aller contre nature pour de mauvaises
raisons ; c’est pouvoir dire non, quand il le faut, et surtout pouvoir
s’engager dans des voies qui optimisent les chances de réussite
d’une relation amoureuse.
Innover
Innover, c’est injecter du neuf dans la relation afin de toujours
étonner l’autre au moment où elle s’y attend le moins. C’est s’investir
de façon positive pour lui signifier qu’elle a de la valeur pour nous et
que nous ferons toujours tout notre possible pour lui être agréable,
aimable !
Savoir étonner l’autre, c’est donc savoir s’investir au cœur de la
relation en vue de la faire fructifier et perdurer.
Encourager
Remercier
Savoir prendre sur soi d’éviter que la vulgarité ne prenne le pas sur
le reste au sein de la relation. Il faut savoir privilégier les attitudes qui
permettent à chacun de se sentir bien dans la relation amoureuse.
Prendre sur soi de valoriser l’autre, même si l’on a souvent tendance
à se laisser aller au dénigrement, et éviter de se mettre au-dessus
de l’autre de façon systématique. Ce qui désamorcera toute tentative
d’installation d’un rapport de force pesant dans le couple.
Eviter de rabaisser l’autre en public comme en privé, c’est lui
permettre d’exister, sans l’accabler de jugements malvenus et
inutiles.
Eviter l’ennui
A force de renouveler les actes permettant de dire je t’aime de façon
ingénieuse et admirable, on refuse de laisser l’ennui s’installer au
cœur de la relation. Pour ce faire, une attention de tous les instants
est requise, même s’il ne s’agit pas d’être perpétuellement aux
aguets. Certains signaux d’alarme sont là pour nous aider à agir le
moment venu. Un espacement inhabituel des moments de fusion
corporelle ; le manque de dialogue ; les sautes d’humeur répétées et
les ambiances négatives qui s’installent ; le manque de complicité,
même pour l’essentiel ; le manque d’implication dans les décisions
ou dans les projets qui engagent le couple. Ce qui veut dire qu’il faut
veiller à ce que la joie soit régulièrement présente au sein du couple,
bien que la vie ne soit pas toujours rose !
Ne lui dites jamais, au grand jamais : « Va te faire foutre », au
risque de dévaloriser complètement l’opinion qu’elle a de vous. Car,
si vous vous permettez une telle injonction, c’est que vous l’envoyez
vers je ne sais qui pour je ne sais quoi !
Il est donc fortement déconseillé de lancer ce genre de propos à
l’emporte-pièce que certains disent, souvent, sans réfléchir à sa
véritable portée. Une femme effacée encaissera le coup sans réagir
et en souffrira en silence. Une femme de caractère, qui en a mare
d’une relation qui l’étouffe, vous prendra au mot et mettra les voiles,
quitte à ne plus revenir ! Une femme susceptible qui ne supporte pas
l’injustice vous rendra la monnaie de votre pièce, d’une façon ou
d’une autre, juste pour le plaisir de se venger.
Dans tous les cas, évitez de prendre les femmes pour des idiotes et
aimez-les sincèrement, si ce qu’elles vous inspirent c’est de l’amour.
Autrement, passez votre chemin si vous ne voulez pas leur offrir de
partager le meilleur de la vie à deux, tout en sachant que chaque
jour implique un nouvel investissement. L’excellence dans la relation
amoureuse suppose donc un éternel recommencement dans l’art de
séduire et d’émouvoir l’autre, qui fait l’objet de notre affection.
La bassesse
Elle naît du mensonge et de tout ce qui fait qu’un être devient
détestable par amour du mal, et cherche sans cesse à nuire aux
autres, sans jamais se remettre en question. Par conséquent, mieux
vaut éviter celle qui pense avoir toujours raison car ce genre de
personnes est capable de se fabriquer des vérités qu’elles
voudraient imposer aux autres, par tous les moyens.
La petitesse d’esprit
C’est celle de ceux qui n’hésitent pas à brimer autrui, qui médisent
continuellement et qui écraseraient volontiers plus petit qu’eux, dans
le seul but de se faire valoir.
L’avarice
Il vaut mieux offrir ce qu’on peut, plutôt que de retenir l’essentiel, de
peur de trop donner, car on reçoit souvent bien plus en donnant
généreusement que le contraire, au sein d’une relation amoureuse
harmonieuse, bien que le don ne soit pas toujours quantifiable, donc
pas mesurable !
L’orgueil
L’orgueilleuse oublie souvent l’essentiel et accorde trop d’importance
à sa propre personne. Elle pardonne également peu et se croit
souvent tout permis. Le bonheur n’a donc de sens pour un tel être
que lorsqu’il passe par lui et flatte son ego.
La cupidité
Attention aux gens qui calculent toujours tout car, ils peuvent
s’avérer comme étant de dangereux manipulateurs, ne s’engageant
que par pur intérêt. N’oublions pas que subjugués par l’appât du
gain certains tueraient père et mère ; qu’en sera-t-il alors des
pauvres étrangers qui ne représenteraient que de bonnes
opportunités sur leur passage ?
La jalousie
Une jalousie modérée permet de s’assurer de notre attachement
véritable pour l’autre mais, excessive, elle envenime le climat
relationnel du couple au point de miner la relation dans la durée.
Jaloux, oui, peut-être, mais éviter d’accabler continuellement l’élue
de votre cœur en crises de jalousie parfois blessantes et
intolérables.
L’égoïsme
Décide-t-elle toujours de tout ou vous sollicitet-elle en vue de
recueillir vos souhaits, bien des fois ? Vous dicte-t-elle souvent sa
volonté plutôt que d’émettre des suggestions et de vous faire des
propositions auxquelles vous êtes libre de souscrire ou non ? Autant
de questions qui permettent de savoir à qui l’on a à faire !
La patience
Il faut beaucoup de patience pour construire et faire grandir une
relation de couple. Ce qui veut dire qu’il faut savoir se connaître et
ne pas s’emporter comme un enfant gâté, incapable de se maîtriser,
dès que l’autre n’est pas d’accord avec nous sur ce que voulons.
La délicatesse
Parce qu’elle témoigne de l’affection véritable que nous portons à
l’autre et nous prédispose à nous montrer bienveillant à son égard.
C’est ce qui fait que nous faisons quotidiennement attention à l’autre
et veillons à ne pas le vexer !
L’amabilité
Qui permet d’instaurer un climat de respect mutuel appréciable au
sein du couple.
La discrétion
La générosité
Parce qu’une relation amoureuse basée sur la mesquinerie ne
saurait être concevable et que seule, la générosité, sauve l’être de la
petitesse et de l’étroitesse d’esprit qui conduisent souvent aux pires
dérapages.
La bonté
Parce que l’amour est beau et devient merveilleux lorsqu’il se nourrit
de bonté. La bonté donne pleinement sens à l’émotion qu’elle
exacerbe de façon magnifique et appréciable.
L’ingénuité
Elle permet de garder un regard candide et curieux face aux choses
de l’amour et nous permet de préserver, dans une certaine mesure,
cette part d’état de grâce qui baigne les débuts amoureux.
Mais, rappelons-le, encore, avant de songer à s’impliquer dans une
relation de couple de façon durable, il faut prendre le temps de se
connaître afin d’éviter les séries fatales d’amourettes qui font
basculer de désillusion en désillusion. Ce qui veut dire deux choses :
Bien se connaître soi-même et saisir l’essentiel de ce qui caractérise
l’autre.
La phase de la connaissance
La phase d’approfondissement
Ferveur
Témoigner de la ferveur dans ce qui rapproche l’homme et la femme
au sein du couple, c’est célébrer en permanence le lien privilégié qui
unit l’homme et la femme, dès le départ. Fréquence
La fréquence des gestes d’amour permet d’entretenir le lien précieux
qui fait qu’on voit en l’autre quelqu’un qui nous apprécie
véritablement. Il ne s’agit ni d’être envahissant en offrant mille et une
choses onéreuses ou insignifiantes, ni de solliciter l’autre à outrance,
mais de savoir agir et être là quand il le faut. Un simple sourire peut
néanmoins inutile parfois suffire. Il est
H comme honte
Au sein du couple, rien ne devrait contraindre l’une au l’autre partie à
éprouver de la honte car il s’agit du sentiment le plus négatif et le
plus destructeur de la personne humaine. Valoriser l’autre sans
jamais chercher à jouer avec ses faiblesses ou ses points sensibles
permet justement d’éviter que cela n’arrive. Nul n’est parfait !
Aussi, quitte à partager une relation amoureuse, autant que ce soit
pour en tirer satisfaction et non pas pour s’enfermer dans le cercle
vicieux de la dépréciation continuelle de soi qu’apporte le regard
méprisant de l’autre ou des remarques souvent acerbes et négatives
! La « positive attitude » est donc absolument indispensable afin que
chacun se sente bien dans le couple !
J comme jouer
Le jeu est au centre d’une vie amoureuse épanouie parce qu’il est
stimulant pour entretenir le désir ou l’élan vers l’autre, autant qu’il
encourage la découverte des choses de l’amour à deux. Il est utile,
voir indispensable, en vue d’entretenir la flamme passionnelle à
l’origine de la relation.
Il appartient donc au couple de découvrir et de partager des jeux de
séduction divers et variés, à même de stimuler la relation d’un point
de vue ludique, afin de mieux se libérer des charges émotionnelles
négatives pouvant incommoder pour mieux se recharger, par suite,
en énergie bénéfique.
K comme kilo
L’amour ne se quantifie pas au kilo, il se vit et se donne en fonction
de l’intensité des sentiments éprouvés. Il faut donc apprécier la
qualité de la relation amoureuse qui rend compte de la nature et de
la profondeur des sentiments, plutôt que de vouloir la soupeser et
l’estimer comme une valeur quantifiable.
L comme se livrer,
Se livrer à l’autre permet de s’ouvrir à lui ; ce qui permet d’apprendre
à se faire confiance mutuellement. Pouvoir se reposer l’un sur
l’autre, et réciproquement, exige de savoir s’en remettre à sa
partenaire lorsqu’on éprouve du chagrin, comme lors des passages
difficiles.
Parce que l’autre nous est précieux nous lui disons et lui prouvons
qu’elle représente une merveille indissociable de notre vie.
Nous sommes, à la fois, mendiants et donneurs d’amour dans une
relation équilibrée.
Nous apprenons à mûrir dans la relation avec l’idée que le couple
engage nos deux êtres et que nous ne pouvons substituer à l’intérêt
commun celui personnel au sein de la relation. Le bien commun doit
donc prédominer, enrayant de fait toute déviance de nature à avilir la
relation ou à aliéner la personne de l’autre.
Oui, P comme poésie, toujours, parce que la vie est un joyau dont
l’amour offre le plus bel éclat et qu’on voudrait la chanter
merveilleusement. Sans amour, point de poésie et, sans poésie,
point d’amour exalté !
Car, lorsqu’on y repense, on réalise qu’à l’origine de la passion,
il y a toujours un moment d’intense émotion où tout nous
apparaît, sous un jour nouveau, comme revêtu d’une
magnifique lumière de féérie et de beauté. Dans la magie de cet
instant fugace, indicible et inoubliable se trouve la poésie de la vie,
la beauté même qui donne soudain sens à notre existence et nous
donne envie d’explorer cet univers nouveau qui s’ouvre alors à nous
avec tous ses possibles et bien d’inconnues2 à découvrir.
P comme partage et comme pardon parce que, lorsqu’on s’aime,
on fait attention l’un à l’autre, on est à l’écoute des envies et des
désirs de l’autre et on peut accepter ses défauts tant qu’ils ne sont
pas de nature à porter atteinte à notre personne.
On lui pardonne parce que nous ne sommes pas parfaits, de notre
côté, mais surtout parce que nous ne pouvons envisager de la
laisser dans un état de mal-être évident sans chercher à l’en
soustraire. Mais on pardonne toujours à
2 Inconnues : données inconnues
ceux qu’on aime, surtout s’ils nous aiment aussi.
Q comme querelle
Q pour querelle, puisque qu’une vie à deux implique toujours des
différends qui viennent parfois compliquer la relation. Toutefois, la
querelle permet aussi d’aplanir les choses et de consolider les liens,
lorsqu’elle aide le couple à clarifier les sources de discordes en vue
d’avancer vers une meilleure compréhension l’un de l’autre, et
réciproquement.
Mieux vaut donc prendre le temps de bien faire les choses, surtout
lorsqu’elles engagent et concernent le bien-être de l’autre.
U comme unir, Un
Faire un dans l’effusion corporelle qui noue deux êtres qui s’aiment,
tant sur le plan physique qu’émotionnel, est une chose formidable
après laquelle courent bien des gens. On s’imagine souvent que les
coureurs multiplient les aventurent par pur besoin physique, mais je
pense que nombre d’entre eux cherchent continuellement leur âme
sœur, leur double. Ils recherchent l’être unique avec lequel ils
pourront faire corps pour se sentir enfin un avec l’autre. Je pense
donc qu’ils aspirent à unifier et à pacifier leur moi profond en
harmonie avec celui de l’autre, avant toute chose ! C’est la
raison pour laquelle nous devrions toujours tout faire pour préserver
la relation privilégiée qui naît de la rencontre de cet être unique, en
l’aimant vraiment de tout notre être, mais sans jamais chercher à
l’emprisonner, lorsque nous le découvrons en fin de compte !
Parenthèse culturelle
Du progrès social à la pure régression concernant la vie
sexuelle des ados
Les adolescents-parents
A treize ans on n’est pas encore sorti de l’enfance, on n’a pas pu se
poser les questions essentielles permettant d’avancer vers l’âge
adulte après avoir combattu les désordres de l’adolescence. On n’a
pas pu évoluer sur la mer agitée de cette période trouble et parfois
éprouvante qu’on appelle l’adolescence. Alors, comment peut-on
devenir et s’affirmer soimême responsable d’un autre enfant, quand
nous en sommes encore un ? Quel avenir espérer pour nous comme
pour lui ? Comment envisager par conséquent une vie de couple de
façon sereine alors que nous n’avons pas pris le temps de voir
comment ceux qui nous ont précédés évoluent en la matière ? Sur
quelles bases établir une telle relation et comment gérer les
inévitables moments d’angoisse et de crise qui en découleront un
jour ou l’autre ? Telles sont les questions que je me pose et que
j’invite la jeunesse à se poser, avant de se laisser entraîner dans
l’aventure séduisante de la paternité ou de la maternité précoce,
sans prendre en considération toutes les implications que cela
suppose.
D’accord, il y aurait des avantages immédiats inhérents d’une part à
l’aventure humaine que cela implique comme à ceux matériels
incombant à la générosité du système social dont on dépend. Mais il
faut bien réaliser que ces avantages matériels ne durent qu’un
certain temps, qu’il faudra bien grandir un jour et se prendre en
charge, finalement, avec une contribution sociale qui ne suffira
jamais à satisfaire les véritables désirs d’épanouissement de l’être.
Qu’adviendra t-il alors de ces assistés et de l’être innocent qui aurait
été ainsi engendré par des ados uniquement mus par des
raisonnements enfantins et opportuns ? Ces questions, chaque
adolescent séduit par une telle perspective devrait pouvoir se les
poser. Mais ce qui me dérange le plus face à ce fléau, c’est le côté
amoral d’une telle situation. On ne peut décemment concevoir
l’existence comme pouvant nous permettre de vivre indéfiniment au
dépens des autres, sans chercher à se construire ni à s’investir dans
une activité créatrice de valeurs, tout en sachant que d’autres se
tuent à la tâche afin que nous puissions vivre dans l’oisiveté de
façon complaisante. Un système qui encourage et valorise cet état
de choses est non seulement malade mais, malheureusement, voué
à la déchéance.
Que deviendra une société au sein de laquelle les enfants renoncent
à prendre le temps de grandir en s’affirmant grâce à des valeurs
honnêtes et justes mais préfèrent exploiter le système social en
place afin de se soustraire aux obligations d’une vie adulte dont ils
voudraient jouir des avantages sans avoir à en subir les charges ?
Qui donc travaillera plus tard, pour que d’autres qu’eux bénéficient
de ces mêmes avantages qui les séduisent tant, et que deviendront
les personnes véritablement nécessiteuses auxquelles étaient
destinées ces aides sociales à l’origine ? Qui voudra continuer à
travailler en vue de soutenir une bande de fainéants, dédaigneux
des vertus du travail comme de la société dans son ensemble,
puisqu’elle ne cherche qu’à en tirer le meilleur parti possible, sans y
consentir la moindre contrepartie ?
Nous aboutirons ainsi à la dégénérescence d’un système social
aberrant, qui aura longtemps placé adultes et enfants sur un même
pied d’égalité, brouillant les points de repère au point que peu,
parents comme enfants, peuvent encore s’y retrouver. L’heure est
grave et nous devons tous nous ressaisir afin de remettre les choses
en place et dans leur contexte réel, tout en ayant à l’esprit
l’importance de la dignité de l’être, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un
adulte. Restreindre l’être dans une certaine mesure, n’est pas
toujours opprimant, tant qu’il s’agit de permettre à l’enfant de se
forger son propre caractère et de grandir en s’inspirant des valeurs
qui lui sont servies en exemple. L’enfant roi sera-t-il véritablement
un jour source de joie ? Nous ne pouvons que l’espérer, tout en
souhaitant que chacun contribue à son niveau à désacraliser une
aberration sociale qui fait souvent loi !
Le pire en ce qui concerne le phénomène de mode des enfants qui
deviennent eux-mêmes parents, en pleine adolescence, c’est qu’il
s’agit d’une régression historique des plus affligeantes. Des millions
d’hommes et de femmes se sont battus afin d’instaurer les droits des
enfants comme ceux des femmes pour que, finalement, ceux-ci les
remettent eux-mêmes en cause ! Voici ce qui me navre le plus au
regard de cette situation véritablement pathétique et difficilement
concevable pour l’être désireux d’un avenir digne et prospère pour
tout un chacun que je suis et souhaite rester. Les jeunes filles qui
valorisent maintenant cette pratique bassement matérialiste ne se
rendent certainement pas compte de toutes les implications et
conséquences de ce choix sur leur avenir. Je pense qu’elles n’en
voient que les avantages immédiats, ignorant le long parcours suivi
par leurs prédécesseurs en vue de la libération de la femme. Si ces
dernières ont, pour un grand nombre, payé un lourd tribut afin que
soient reconnus les droits de la femme, pour qu’enfin de compte les
générations suivantes bradent ces mêmes acquis au nom d’une
libération des mœurs poussée à son paroxysme, où en sommes-
nous alors réellement du prétendu progrès social ? Et peuton
seulement parler encore de progrès social là où l’irresponsabilité des
uns pousse les autres à se figurer que, dans la vie, tout serait
acceptable ? Qui blâmer dès lors, les parents pour n’avoir pas assez
informé leurs enfants sur les risques d’une vie amoureuse trop
précoce, le système éducatif qui prône l’éducation sexuelle très tôt,
sans pour autant insister sur les conséquences d’une vie sexuelle
active dès l’adolescence ? À mon humble avis, le fait d’informer la
jeunesse sur les risques inhérents à la sexualité tels que la
contraction de maladies sexuellement transmissibles, ou la
grossesse précoce ne suffit pas ! Il faudrait insister davantage sur
des évidences notoires telles que le décalage psycho-temporel lié à
une parentalité trop précoce ou sur la nécessité de respecter chaque
étape de la vie, sans lui assujettir de façon volontaire et irraisonnée
des charges qui lui sont impropres et inhabituelles. L’adolescent
traverse la période la plus problématique et la plus délicate de son
existence, sans pouvoir prendre le temps de recul nécessaire afin
d’en ressortir plus riche en maturité, parce qu’il se trouve déjà face à
une réalité qui le dépasse et qu’il croît pourtant pouvoir maîtriser
grâce à la seule commodité matérielle. Or, être parent implique
qu’on puisse se sacrifier souvent pour le bien-être de son enfant. Ce
qui signifie qu’il faut se réveiller au cours de la nuit pour le bercer,
sans rechigner quand il ne se sent pas bien ; qu’il faut être
davantage disponible pour lui que pour soi-même et qu’il faut
l’entourer constamment d’une présence bienveillante. Mais à treize
ou à quatorze ans, lorsqu’on n’a déjà pas fini de s’occuper de soi,
comment peut-on raisonnablement concevoir et accepter le fait de
s’occuper d’un tout-petit, en plus de soi, sans y être contraint et forcé
? Quel plaisir prend-on dès lors à assumer des responsabilités qui
peuvent très rapidement sembler harassantes voir écrasantes et
insurmontables, sans y avoir été préparé ? Il reste à espérer qu’une
cellule psychologique des plus actives et des plus efficaces puisse
suivre régulièrement ces parents-adolescents, de plus en plus
nombreux, ne serait-ce que pour s’assurer de leur bien-être autant
que celui de l’enfant qu’ils accueillent, manifestement, dans la joie et
dans l’insouciance des débuts enfiévrés d’une aventure amoureuse,
certes, séduisante.
S’aimer, c’est aussi savoir faire les bons choix qui feront
grandir le couple vers un mieuxêtre appréciable et non l’inverse
!