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Mécanique 

Quantique
Rappels des fondamentaux

T. Kociniewski
I) INTRODUCTION
Pourquoi a‐t‐on besoin de la mécanique Quantique ?

A la fin du XIXème siècle, les lois de la nature semblaient totalement connues à travers la théorie de 
la gravitation (Newton) et de l’électromagnétisme (Maxwell). Deux types de mouvements 
mutuellement exclusifs étaient connus :

• Mouvement ondulatoire : 
• Caractérisé par la fréquence et la longueur d’onde d’un signal oscillant.
• La lumière est considérée comme une onde à cause des phénomènes d’interférences (Young).

• Mouvement d’un solide :
• Caractérisé par sa masse, sa position et sa quantité de mouvement.

Il restait « juste » quelques petits points obscurs ….


Premier problème : la catastrophe ultra violette.

 Lorsque l’on chauffe un solide parfait (appelé corps noir), il émet des ondes
électromagnétiques dans un domaine de longueurs d’ondes caractéristique de sa
température.

https://media4.obspm.fr/p
ublic/ressources_lu/pages
_fdc/exo‐corps‐noir.html
λM

 Expérimentalement la courbe présente un maximum lié à la température par la


relation de Wien :
λM *T = 2,9.10-3 m.K

 En 1900, Rayleigh ne parvient pas à expliquer théoriquement ce phénomène. Son


calcul amène à une équation qui diverge dans l’ultra violet (catastrophe).
Second problème : l’effet Photoélectrique.

 Des électrons sont éjectés de certains métaux lorsque ceux ci sont éclairés !

 Interprétation classique : résonance entre l’oscillation de l’onde de lumière et


une oscillation (hypothétique) des électrons. Mais alors si on augmente l’intensité
de l’onde les électrons devraient être éjectés plus facilement.
Résultats expérimentaux :

 Ce n’est pas
l’intensité de la
lumière qui compte,
mais sa fréquence !

 Il y a une fréquence
minimale pour que le
phénomène
apparaisse.

Ce n’est donc pas un phénomène de


résonance mécanique
Troisième problème : Le spectre atomique

 Les atomes absorbent et émettent de la lumière d’une manière discontinue. Seuls certaines 
longueurs d’ondes sont absorbées ou émises.
 Le modèle planétaire classique ne permet pas d’expliquer cela.

Très mauvais modèle !


La solution à ces problèmes :

LE PHOTON: une particule de lumière


Explication de l’effet photoélectrique 

 Max Planck introduit l’idée de photon dans son étude théorique du corps noir.
Chaque photon transporte une énergie proportionnelle à la fréquence de l’onde
qui lui est associée.
 Ephoton= h (constante de Planck x fréquence)
 Il introduit la constante de proportionnalité « h » : constante de Planck
h=6,62 10‐34 J s
 Il parvient alors à trouver la forme théorique de la courbe du corps noir et la loi
de Wien s’exprime par :

Où k (constante de Boltzmann) et c (vitesse de la lumière) sont des constantes déjà établies.


Explication de l’effet photoélectrique 

 Si le photon est une particule, il entre en collision avec les électrons dans le métal. Si son énergie 
est suffisamment forte pour surpasser l’énergie de liaison de l’électron, celui ci sera arraché (effet 
de seuil).

 Comme l’énergie du photon dépend de sa fréquence d’après la formule de Planck, il est normal 
que l’énergie cinétique de l’électron arraché augmente avec la fréquence

 On obtient l’équation simple pour l’énergie cinétique de l’électron :

Ecin = h ‐ Eextraction


Explication des spectres atomiques

Un modèle simple utilisant le photon serait de considérer que l’atome ne peut


prendre que certains états (niveaux) d’énergie et qu’il peut passer d’un état à un
autre en absorbant ou émettant un photon.

Niels Bohr introduit deux postulats:
 L’électron n’émet pas de lumière tant qu’il
demeure sur certaines orbitales privilégiées
dites stationnaires d’énergie constante

 L’électron ne peut passer que d’une orbitale


stationnaire à une autre: d’un niveau d ’énergie
• Reste à comprendre l’origine de ces états particuliers …
supérieur (inferieur) à un niveau d’énergie
inferieur (supérieur)

Reste à comprendre l’origine de ces états particuliers …
Et les figures d’interférences de Young ?

Young

Même en envoyant la lumière photon par photon (très faible intensité),


les interférences se forment !
 En passant par une des fentes, le photon semble « savoir » que l’autre
fente est présente !
La particule garde sa qualité d’onde
Généralisation

Puisque la lumière que l’on prenait pour une onde est aussi une
particule, pourquoi les particules connues n’auraient elles pas des
comportements d’onde ?
Preuve expérimentale

 Les ondes associées à des électrons doivent pouvoir interférer, mais il faut des
fentes très rapprochées (quelques angstrœms) !
 Davisson et Germer utilisent les structures cristallines pour leurs expériences de
diffraction électronique
Electron double slit experiment Electron diffraction
II) Comportement ondulatoire des corpuscules

Relation de de Broglie

Max Planck a trouvé une relation entre une propriété corpusculaire


du photon et une propriété de l’onde associée.

Louis de Broglie a proposé une relation s’appliquant à une particule


quelconque (de masse différente de zéro). Si l’on associe une onde
de la forme
  0ei(ω t  kx )
 =h/(mv) a cette particule, alors la relation liant la propriété corpusculaire à la
propriété ondulatoire est :
vecteur
d’onde
Masse de la particule Vitesse de la particule
Dans sa théorie de la relativité restreinte, Einstein complète les propriétés du
photon associé à un rayonnement de fréquence ν ou de longueur d’onde λ.

Le photon est une particule sans masse qui se déplace à la célérité c dans le
vide et dont la quantité de mouvement p est reliée a l’énergie par :

E = hν = hc/λ = pc

Pour une onde électromagnétique de pulsation ω ou de fréquence ν = ω/2π et


de vecteur d’onde k, les photons associes ont une énergie E et une quantité
de mouvement p données par :

E = ћω = hν et p = ћk =h/λ u

Avec ћ= h/2π
2
• Pour un électron de masse m = 9,1 10-31 kg ayant une énergie cinétique T 
p
2m

 h  150,4 eV (Angstroem)
2mT T

Rappel : 1 eV est l’énergie acquise par un électron soumis à un potentiel de 1 Volt.

Dans un potentiel de 150,4 V on a donc T=150,4 eV et donc =10-10 m


Qui est une dimension caractéristique du monde microscopique auquel appartient
l’électron.

• Pour un acarien de 10-8 kg se déplaçant à 0,1 mm s-1 on obtient :

=6,6 10-22 m

Pour détecter cette onde par diffraction, il faudrait


une fente avec une ouverture de l’ordre 10-22 m ! mv=ћk
Seul l’aspect « particule » est visible. =h/(m*v)
mv=ћk
=h/(m*v)
Lorsque v devient petit,  augmente

Pour obtenir une longueur d’onde


=10-10 m avec une masse de 1 kg, il faut une
vitesse v=6,6 10-24 m s-1 !

Il faudra alors 1027 années pour que l’objet parcoure 1 m, ce qui


rend toute expérience de diffraction impossible.
III) Modèles pré‐quantiques

La mécanique quantique est née, entre autres, des difficultés à faire coïncider
des observations spectroscopiques (absorption ou émission de lumière) avec un
modèle physique classique de l’atome, même pour le plus simple d’entre eux,
l’atome d’hydrogène.
Les spectres optiques

Les sources lumineuses couramment utilisées appartiennent à deux catégories


principales :

les sources thermiques et les sources à décharge

Les sources thermiques sont celles évoquées précédemment (corps noir) : un


corps porté à haute température émet de la lumière, toutes les fréquences sont
représentées et la répartition spectrale obéit à la loi de Planck. Elle est
indépendante de la nature du matériau.
Les sources à décharge (tubes néon ou lampe au sodium des autoroutes) dont le
principe est tout autre.
La lumière a pour origine la traversée de la vapeur d'un élément chimique par un
courant électrique.

Spectre d'émission de raies d'une lampe à décharge

Le rayonnement n'est émis que sur certaines fréquences particulières caractéristiques


de l'élément.
Lorsque la vapeur traversée par un courant électronique est une vapeur d'hydrogène
Les longueurs d'onde des raies d'émission, notées np obéissent à une loi empirique
simple appelée loi de Balmer-Rydberg:

où R est la constante de Rydberg : 13.6 eV et n et p sont deux nombres entiers.

Lorsque la vapeur est celle d'un autre élément, les lois donnant les longueurs d'onde
sont plus complexes mais une généralisation de la loi de Balmer-Rydberg est
apportée par le principe de combinaison de Ritz :
Il existe pour chaque élément une suite de nombre Tn appelés termes spectraux.
Les Tn sont tels que toute longueur d'onde émise par cet élément puisse s'écrire
sous la forme:

dans le cas particulier de l'hydrogène:


Dans le modèle de Bohr semi-classique, l'électron tourne autour
du noyau dans une orbite circulaire, comme une planète autour du
Soleil. Un électron en orbite autour du noyau devrait rayonner et,
perdant son énergie par rayonnement, tomber sur le noyau. Or ceci
ne se produit pas, puisque les atomes sont stables. Bohr supposa
alors qu'il existe certaines orbites où l'électron n'émet pas de
rayonnement. Ceci arrive chaque fois que le moment de la quantité
de mouvement de l'électron est un multiple entier de h/2π (où h est
la constante de Planck ): on numérote par 1, 2,
...., n les orbites successives ainsi permises.

Voici comment Bohr est arrivé a cela


Modèle de Bohr

Le modèle de Bohr, appelé aussi modèle planétaire de l'atome, fut proposé en


1913.

Ce modèle stipule la présence d'un noyau positif de charge Z IeI autour duquel
gravitent les électrons négatifs.

Le traitement est d'abord purement mécanique, identique à celui des planètes


gravitant autour du soleil.

L'électron est soumis à une force centripète radiale:

Il possède une énergie potentielle:


Mouvement circulaire
Il s'agit d'un problème de forces centrales: Le moment cinétique est conservé en
grandeur et en direction. Le mouvement est confiné dans un plan et la vitesse
aréolaire est constante.
Si un atome est stable, cela signifie que les charges positives et négatives restent
liées et ne s'écartent pas infiniment.
Le mouvement de l'électron est donc a priori une ellipse dont le noyau est l'un des
foyers.
Ce cas général a été étudié en détail mais pour notre part nous nous restreindrons au
cas simple où le mouvement de l'électron est circulaire avec le noyau comme centre
du cercle.
La vitesse linéaire de l'électron est telle que la force centripète soit égale à la masse
de l'électron multipliée par l'accélération radiale, soit:
Il s'ensuit l'énergie cinétique:

et l'énergie totale:

où  = m v r est le moment cinétique.

De ces égalités, le rayon de l'orbite et l'énergie totale s'écrivent en fonction de  :

https://fr.khanacademy.org/science/physics/quantum‐physics/atoms‐and‐electrons/v/bohr‐model‐energy‐levels‐derivation‐
using‐physics
Quantification de l'énergie
Or l'expérience nous a appris que l'atome ne pouvait emmagasiner que certaines
énergies discrètes.

Pour l'atome d'hydrogène Z=1 , les résultats expérimentaux sont parfaitement


expliqués si on admet que le moment cinétique ne peut prendre que des valeurs
multiples de

Le moment cinétique est quantifié et vaut

L'énergie associée à ce moment cinétique de l'électron s'écrit:

Ce qui explique parfaitement les spectres d'émission de l'atome d'hydrogène.


Le rayon de l'orbite correspondant à cette énergie est:

Le rayon a0 de la première orbite de Bohr, correspondant à n=1 (état fondamental) vaut:


Le succès du modèle de Bohr tient à sa capacité à rendre compte de façon
satisfaisante du spectre d'émission de l'hydrogène.

Du point de vue de la mécanique et de l'électromagnétisme classiques, il


présente deux lacunes graves:

i) Il a fallu "parachuter" une condition de quantification.

ii) Les orbites n'ont aucune raison d'être stables car les lois de
l'électromagnétisme prévoient qu'une charge électrique (l'électron) en
rotation sur un cercle émet un rayonnement électromagnétique et perd de
l'énergie. S'il en était ainsi, les électrons tomberaient très rapidement sur le
noyau et les atomes s'effondreraient. Ce n'est manifestement pas le cas.

Il faudra attendre 1927 et le traitement quantique de l'atome d'hydrogène


pour vaincre ces difficultés
Nous abordons la mécanique quantique dans le même état d'esprit que la
mécanique classique: en postulant et en tirant les conséquences mathématiques
des postulats. Les postulats sont plus complexes que le simple F=ma.

Mais comme cette équation, ils trouvent leur justification finale dans leur
capacité à rendre compte de l'expérience. Il n'y a, à ce titre, pas de différence
fondamentale d'approche.

Vous penserez sans doute de temps à autre : "où sont-ils allés chercher tout
cela?", "par quel miracle l'arsenal mathématique de l'algèbre linéaire peut avoir à
faire avec les expériences de la physique ?"

On peut répondre en rappelant que la théorie n'a pas été bâtie en un jour, que c'est
l'aboutissement de l'imagination des femmes et des hommes qui nous ont
précédés. C'est le fruit d'hypothèses un peu folles, de discussions, de
controverses, d'erreurs multiples et de génies inventifs.

Eh bien postulons, tirons toutes les conséquences des postulats et confrontons les
prédictions à l'expérience.
IV) Mécanique ondulatoire
La fonction d'onde
Définition
Postulat 1
Toute particule, ou plus généralement tout système quantique, est complètement défini à
l'instant t par une fonction complexe ѱ(r,t) appelée fonction d'onde.
Toutes les informations accessibles concernant le système à l'instant t se déduisent de la
connaissance de ѱ à cet instant.

Fonction d'onde et probabilité de présence


La première information contenue dans la fonction d'onde est la probabilité de présence
de la particule :

Postulat 2
P(r,t) = ψ∗(r,t) ψ(r,t) est la densité de probabilité de présence de la particule au point r
et à l'instant t

P(r,t) dr3 est la probabilité de trouver (si on effectue une mesure) la particule dans un
élément de volume dr3 autour du point r.
ψ(r,t) est aussi appelée amplitude de probabilité de présence.
Exemples de fonctions d’onde : Fonction unidimensionnelle
Orbitale 1s de l’Hydrogène (fonction radiale)

Attention à l’élément de
volume. Sa forme dépend du
système de coordonnées.

Coordonnées sphériques
Espace des fonctions d'onde
Si une particule existe, elle est quelque part dans l'espace.
La probabilité de la trouver en explorant tout l'espace est égale à 1.
L'intégrale sur tout l'espace de la densité de probabilité de présence est égal à 1.

ψ(r,t) est à priori une fonction de carré sommable et donc appartient à l'espace L2.
En fait certaines fonctions de L2 trop irrégulières ne peuvent pas être fonction
d'onde.
Opérateurs et résultats de mesure

ψ renferme toutes les informations accessibles: la position de la particule mais


aussi les grandeurs physiques telles que l'énergie, la quantité de mouvement, le
moment cinétique etc...

Nous allons postuler comment extraire les prédictions de résultats de mesure des
différentes grandeurs physiques à partir de la connaissance de la fonction d'onde.

La première étape consiste à faire, indépendamment de la fonction d'onde, le tri


entre les résultats possibles et ceux qui ne le sont pas.
Vous savez par exemple que le résultat de la mesure de l'énergie d'un électron
dans l'atome d’hydrogène ne peut-être qu'un des niveaux donnés par Bohr.
Postulat 3

A chaque grandeur physique A (position, énergie, moment cinétique), correspond


un opérateur  agissant sur la fonction d’onde.
Les seuls résultats de mesure possibles de la grandeur physique A sont les
valeurs propres de l'opérateurs Â.

Si  est l'opérateur associé à A, les nombres an tels que:

 φn(r) = an φn(r)

où φn(r) est une fonction, sont les seuls résultats de mesure possibles.
(Les opérateurs sont à priori indépendants du temps)

Les résultats de mesure de grandeurs physiques ne peuvent être que des


grandeurs réelles.

Cela impose aux valeurs propres des opérateurs associés d'être réelles.
Les opérateurs associés aux grandeurs physiques doivent être hermitiens.
Puisque les opérateurs sont hermitiens, leurs fonctions propres forment des
bases sur lesquelles toutes les fonctions ψ(r) peuvent être développées:

Remarque 1
Afin de ne pas alourdir la première approche de la physique quantique, nous
admettons ici que valeurs propres sont non dégénérées.

Remarque 2
En fait les opérateurs associés aux grandeurs physiques font partie de la classe
d'opérateurs hermitiens appelés "observables".
Résultat d'une mesure

Nous connaissons les seuls résultats de mesure possibles.


Nous voudrions savoir quel sera le résultat effectif de la mesure si le système est
décrit par une fonction d'onde particulière ѱ(r,t).

La fonction d'onde du système, comme toute fonction de peut se développer de


façon unique sur la base des fonctions propres de l'opérateur  . A tout instant t,
elle peut donc s'écrire:

C'est de la connaissance des composantes cn que l'on peut prédire les résultats de
la mesure de la grandeur physique A sur le système décrit par la fonction d'onde
ψ.
Postulat 4
Soit un système décrit par la fonction d'onde

La probabilité que le résultat de la mesure de la grandeur physique A soit, à


l'instant t, ap est |cp(t)|²

Connaissant la fonction d'onde, on peut prédire le résultat d'une mesure, mais


on ne peut le faire qu'en terme probabiliste.
Cela rappelle l'expérience des fentes d'Young photon par photon. Il n'était
possible de prévoir le point d'impact du photon ou de l'électron qu'en terme
probabiliste.
En mécanique classique, la connaissance des conditions initiales des positions
et des vitesses (ajoutées à celle des forces auxquelles la particule est soumise)
permettait de prévoir à coup sûr le résultat de la mesure. En mécanique
quantique, ce n'est plus vrai.
Il reste un cas où le résultat de la mesure est prévisible à coup sûr, c'est celui
où la fonction d'onde est l'une des fonctions propres de Â. Dans ce cas l'un des
cn vaut 1 et tous les autres valent 0. Le résultat de la mesure est
nécessairement le an correspondant.
Construction des opérateurs

Reste la lourde tâche de construire les opérateurs associés aux grandeurs


physiques.

La mécanique quantique est plus générale que la mécanique classique qui s'obtient
par passage à la limite. Aussi toutes les grandeurs physiques classiques ont un
correspondant quantique.

L'inverse n'est pas vrai: toutes les grandeurs quantiques, susceptibles de fournir des
résultats de mesure n'ont pas nécessairement un équivalent classique. Par exemple
le spin d'un électron n'a pas d'équivalent classique.

En l'absence d'équivalent classique, il n'y a rien d'autre à faire que d'inventer un


opérateur, ce sera le cas des opérateurs de spin. De nouveau, la seule justification
de l'opérateur sera sa capacité à prédire les résultats des mesures physiques.
Principe de correspondance
Si la grandeur quantique présente un équivalent classique, il existe un principe dit
de correspondance. Ce principe privilégie deux types d'opérateurs: les opérateurs de
position et les opérateurs de quantité de mouvement:

Ѱ
Principe de correspondance: application
Mesures successives

Résultat d'une seconde mesure de la même grandeur physique

On effectue une mesure de la grandeur physique A. On trouve le résultat ap.


Avant la mesure on ne savait pas à coup sûr quel résultat particulier on obtiendrait.
Mais les choses sont ainsi, on a trouvé le résultat ap, ce qui est une information.

On peut alors se poser la question suivante: quelle sera le résultat d'une nouvelle
mesure de A effectuée immédiatement après la première mesure?

Postulat 5
Si le résultat de la mesure de la grandeur physique A effectuée à l'instant t0 sur le
système décrit par la fonction d'onde ψ(r,t0) est ap alors, immédiatement après la
mesure, la fonction d'onde n'est plus ψ(r,t0) mais elle est égale à la fonction propre
φp associée à ap.
Si on effectue une seconde mesure de A, immédiatement après la première
mesure, le résultat est à coup sûr identique au premier résultat trouvé.

Ce postulat est connu sous le terme de "réduction du paquet d'onde".

Avant la première mesure, la fonction d'onde était une somme pondérée de


fonctions propres de Â, en quelque sorte un paquet de ces fonctions propres.

Après la mesure, la fonction d'onde se réduit à une seule de ces fonctions, celle
correspondant au résultat de mesure.
EXEMPLE ! Le dé quantique
Imaginons un dé quantique (microscopique) posé à la surface d’un cristal.
Supposons qu’une des mesures possibles sur ce système consiste à lire le
numéro inscrit sur la face supérieure du dé.

Il y a 6 mesures possibles.

On mesure « 1 » et le système est dans l’état normalisé « Face1 »


On mesure « 2 » et le système est dans l’état normalisé « Face2 »
On mesure « 3 » et le système est dans l’état normalisé « Face3 »
On mesure « 4 » et le système est dans l’état normalisé « Face4 »
On mesure « 5 » et le système est dans l’état normalisé « Face5 »
On mesure « 6 » et le système est dans l’état normalisé « Face6 »

Tant que la mesure n’a pas été faite, il FAUT considérer tous les résultats
possibles. Si chaque face a une probabilité 1/6 d’être mesurée, l’état du
système est alors :
1 1 1 1 1 1
Face _ sup  Face1  Face2  Face3  Face4  Face5  Face6
6 6 6 6 6 6
La mesure donne un résultat et un seul. Après la mesure, le système se
trouve dans un des états propres associés à cette mesure, avec un
coefficient 1 (car on a déterminé le résultat de la mesure) et toute mesure
ultérieure de la face supérieure donnera toujours le même résultat.

Si on a vu la face 5 alors

Face_sup=Face5

C’est ce que l’on appelle « la réduction du paquet d’ondes »

En mécanique quantique toute mesure a un effet potentiel sur le système


mesuré car elle modifie la forme mathématique de la fonction d’onde.
Valeur moyenne

Pour effectuer la moyenne d'un élève, on prend la somme des notes et l'on divise
par le nombre de notes.

Considérons un nombre N de particules indépendantes, toutes décrites juste avant


la mesure par la même fonction d'onde ψ(r,t0) et effectuons la mesure de la
grandeur A sur chacune des particules.

Chacun des résultats de mesure n'est prévisible qu'en terme probabiliste (et donc
dans une large part imprévisible) mais il parait évident que si on effectue un
nombre N très grand de mesure, le résultat ap revient N.|cp|² fois, le résultat aq
revient N.|cq|² fois etc..
La moyenne des résultats de mesure est:

La deuxième égalité se vérifie directement en tenant compte de l'orthogonalité des


fonctions d'onde φn.
La prédiction quantique: Evolution temporelle
La physique est une science prédictive
La connaissance des grandeurs physiques et de leurs dérivées à l'instant t en
mécanique classique permet de les connaître à l'instant t+dt etc...

Que devient cette notion en physique quantique où la connaissance la plus complète


que l'on puisse avoir sur un système à un instant t0 est celle de sa fonction d'onde
dont la capacité se limite à la prédiction des résultats de mesure en termes
probabilistes à ce même instant ?

Cette équation fait jouer à l'opérateur énergie un rôle tout à fait particulier, puisque
c'est de cet opérateur et pas d'un autre que dépend l'évolution temporelle de la fonction
d'onde.
Evolution libre et mesure
L'évolution temporelle est celle de la fonction d'onde en l'absence de mesure.
Les mesures viennent troubler le système en modifiant instantanément la fonction
d'onde. Le schéma d'évolution temporelle de la fonction d'onde est le suivant:

Connaissant la fonction d'onde à l'instant t0, on peut la déduire à l'instant t1 grâce à


l'équation de Schrödinger.
Si on effectue une mesure de la grandeur physique A à l'instant t1, on obtient un
résultat ap, une des valeur propre de Â, correspondant à la fonction propre φp.
Juste après la mesure, la fonction d'onde est φp.
A partir de cet instant la fonction d'onde évolue suivant l'équation de Schrödinger
avec comme nouveau point de départ φp.
Etats stationnaires*
Evolution temporelle
Lorsque l'opérateur hamiltonien est indépendant du temps, l'équation de
Schrödinger se résout simplement par séparation des variables. On cherche des
solutions de la forme:
ψ (r,t) = φ r) η(t) où φ ∈ ℱ et η ∈ ₵

L'équation devient:

en divisant chaque membre par le produit φ(r) η(t):

La seule possibilité pour que deux fonctions de variables indépendantes soient égales,
est que chacune de ces fonctions soient égales à une même constante E

* Etat stationnaire veut dire que hamiltonien ne dépend pas du temps.
On obtient une double équation:

Les valeurs propres Ep de sont les solutions de la première des équations. Ce sont
les résultats de mesure possibles de l'énergie.

Chaque valeur propre de conduit à une solution particulière

La solution générale est une combinaison linéaire des solutions particulières soit:

Cela signifie que si l'on connaît la fonction d'onde à l'instant t = t0, on peut déduire
son expression à un instant t ultérieur en décomposant à t = t0 la fonction d'onde sur la
base des fonctions propres de l'hamiltonien et en multipliant chacune des
composantes par son propre facteur de phase.
Il apparaît que la fonction d'onde totale est un paquet d'ondes élémentaires (les
fonctions propres de H) qui évoluent indépendamment les unes des autres. Cela peut
se représenter par le schéma ci-dessous

Etat stationnaire et valeur moyenne de l'énergie


Si à l'instant t = 0, la fonction d'onde se réduit à une des fonctions propres de soit
φp, la fonction d'onde évolue comme

Le résultat d'une mesure de l'énergie est à coup sûr Ep pour tout t.


Si à l'instant t=0, la fonction d'onde est quelconque, il n'en est plus de même mais la
valeur moyenne de l'énergie est indépendante du temps.
En effet:

qui provient du fait que pour tout n:

|cn (t)| ²= |cn (t0)| ²

Les probabilités de résultat de mesure de l'énergie ne varient pas avec le temps.

Etat stationnaire et probabilité de présence


Si à l'instant t = 0, la fonction d'onde se réduit à l'une des fonctions propres φ(r) de
, la probabilité de présence reste |φ(r)|².
Retour sur l'onde plane sinusoïdale infinie
Particule libre
Une particule est dite libre si elle est soumise à un potentiel nul en tout point de
l'espace. La seule énergie qui puisse lui être attribuée est l'énergie cinétique. En se
restreignant à une dimension, l'opérateur hamiltonien s'écrit:

Et l'équation de Schrödinger
On a vu:
ψ (x,t) = φ x) η(t) où φ ∈ ℱ et η ∈ ₵

Cherchons des solutions à variables séparées, on obtient:


2 On pose
2

Il s'ensuit une solution de la forme: φk(x) = B exp i k x

et donc Louis de Broglie 

  0ei(ω t  kx )
qui est l'onde sinusoïdale plane infinie, compatible avec E=ћω et p =ћk
Quantité de mouvement
Equation aux valeurs propres de l'opérateur

La solution est

Pour une particule décrite par la fonction d'onde ψk(x,t) = φk(x) η(t) =   0ei(ω t  kx )
Le résultat d'une mesure de la quantité de mouvement est ћk à coup sûr.

Où est la particule ?
La probabilité de présence d'une particule décrite par la fonction d'onde sinusoïdale
infinie

Elle est uniforme dans tout l'espace

ψk(x,t) n'est pas de carré sommable et ne rentre pas dans le cadre du formalisme que
nous venons de développer.
https://www.youtube.com/watch?v=DNqfWREQ2Fs
Paquet d'ondes

Toutes les fonctions du type

sont solutions de l'équation de Schrödinger de la particule libre

Leurs combinaisons linéaires discrètes :

ou continues:

sont également solutions

Ces combinaisons linéaires continues sont normalisables (si A(k) l'est) et font sans
problème partie de ℱ.
Base continue
A tout instant ( t0 = 0) par exemple,

où:

est une combinaison linéaire continue des fonctions propres de l'opérateur quantité
de mouvement φk(x).

Cela est à rapprocher de la décomposition de ψ sur les fonctions propres discrètes de


l'opérateur  :
 Pour
Le résultat de la mesure de  effectuée sur une particule décrite par la fonction
d'onde ψ(r) est an avec la probabilité |cn|²

 Pour

Le résultat de mesure de la quantité de mouvement sur une particule décrite par un


paquet d'ondes planes sinusoïdales infinies est ћk avec la densité de probabilité
|A(k)|²

Le dernier pas mathématique à franchir est de dire que les {exp ikx} forment une
base continue. Cela revient à dire que la décomposition de Fourier d'une fonction
est une décomposition de cette fonction sur la base continue des ondes planes
sinusoïdales infinies.
Relations d’Heisenberg.

Le vecteur d’onde k est lié à la quantité de mouvement de la particule.


Nous avons vu que pour avoir une onde parfaitement localisée, il fallait
faire la somme d’un nombre infini d’ondes.
Chacune de ces ondes représente une certaine quantité de mouvement
possible pour la particule.

De même, si l’on considère qu’une seule onde est associée à la


particule, on fixe très précisément sa quantité de mouvement, mais la
position de la particule se retrouve indéfinie car l’onde est délocalisée.

Il y a donc difficulté pour décrire simultanément avec précision, la


position et la quantité de mouvement d’une particule quantique.
Werner Heisenberg a énoncé en 1927 ce
« principe d’incertitude »

Incertitude sur position Incertitude sur quantité de mouvement


Ce principe reflète une loi de la nature et pas une impossibilité technique !
On dit que x et p sont des variables conjuguées. Il en existe d’autres, comme
l’énergie et le temps :

La constante de Planck étant très petite dans des unités macroscopiques,


cette relation, n’a pas de répercussion sur le monde macroscopique où
l’on peut la négliger.
Quelques notions à connaître
On utilise également souvent les formes suivantes :

  0cos( t  kx ) avec k=2/

Ou bien la forme complexe, plus commode à manipuler


mathématiquement


  0 e 
i(ω t  kx)

où  est un opérateur qui ne conserve que la


partie réelle de la fonction. Généralement on omet de l’écrire !
i(ω t ) i kx
  0e e
Comportement corpusculaire des ondes

On utilise également souvent les formes suivantes :

  0cos( t  kx ) avec k=2/

• 1) Formalisme mathématique des phénomènes ondulatoires.
Une onde monochromatique se propage dans un milieu homogène 
unidimensionnel (x) en vérifiant l’équation :

  0cos((t  x ))
vphase
 Élongation d’un point x au temps t
Elongation maximale  0

 pulsation de l’onde
Vphase : vitesse de phase
vphase
  0cos((t  x ))
vphase
Longueur d’onde et période

: Période spatiale (on pose t=t0=0)

  2    2vphase
vphase 
1  : nombre d’onde (m-1)

: Période temporelle (on pose r=r0=0)

T 2  T  2

1  : fréquence (s-1 ou Hz)
T
2) a)Addition de deux ondes
Soit 2 ondes de fréquences voisines ω1 et ω2, leur somme :
A cos(k1x - ω1 t) + A cos(k2 x - ω2 t)
peut aussi s'écrire :

Enveloppe Oscillations moyennes

où : les pulsation et vecteur d'onde moyens

: les pulsation et vecteur d'onde de l'enveloppe

est alors la vitesse de phase

env est alors la vitesse de groupe


vg 
kenv
Evolution temporelle :
Illustration de la différence
entre la vitesse de phase et
la vitesse de groupe

Cas général :
 peut dépendre de la valeur de k
=> =f(k)
On a alors un milieu dispersif et la
vitesse de groupe est

Vg  d
dk
Sinon, =vphasek et Vg=Vphase (non
dispersif)
Milieu dispersif

L'eau d'une rivière est un milieu dispersif pour les ondes mécaniques.
Si un bateau passe à grande vitesse devant vous sur une eau calme, il crée un ensemble d'ondes sous
forme de vagues de différentes fréquences. Les vagues très espacées arrivent en premier ; ces vagues ont
une grande longueur d'onde, donc une faible fréquence. Ensuite viennent les vagues plus rapprochées de
longueur d'onde plus petite et en conséquence de fréquence plus élevée. À la surface de l'eau, la célérité
des vagues dépend de leur fréquence.

L'air n'est pas milieu dispersif pour les ondes sonores


On entend toutes les notes issues d'un instrument de musique en même temps puisqu'elles se déplacent à
la même célérité
2) b) Superposition de N ondes : paquet d’ondes

Les ondes vues précédemment sont délocalisées sur tout l’espace. Peut on
obtenir des ondes localisées ?

Additionnons N ondes
N
  0e
i(nt kn x)

n1
On peut choisir kn compris entre k0-k/2 et k0+k/2 et faire tendre N vers
l’infini. On a alors :
k0 k / 2
i((k)t kx)
   0e
k0 k / 2
dk
En faisant en toute généralité un développement de taylor de  autour de
k0 :

(k)(k0)(k k0) d .....


dk
Vg
On arrive à la solution :

sin( k (Vgt x))


  0 2 exp(i(0t k0 x))
k (V t x)
2 g
Enveloppe. A t donné, tend vers zéro quand x
tend vers l’infini => Localisation
Aide aux TD
http://www.sciences‐en‐ligne.com/DIST/Data/Ressources/lic2/chimie/chi_gen/chimie_quantique/modele_bohr.htm

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