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Quantique
Rappels des fondamentaux
T. Kociniewski
I) INTRODUCTION
Pourquoi a‐t‐on besoin de la mécanique Quantique ?
A la fin du XIXème siècle, les lois de la nature semblaient totalement connues à travers la théorie de
la gravitation (Newton) et de l’électromagnétisme (Maxwell). Deux types de mouvements
mutuellement exclusifs étaient connus :
• Mouvement ondulatoire :
• Caractérisé par la fréquence et la longueur d’onde d’un signal oscillant.
• La lumière est considérée comme une onde à cause des phénomènes d’interférences (Young).
• Mouvement d’un solide :
• Caractérisé par sa masse, sa position et sa quantité de mouvement.
Lorsque l’on chauffe un solide parfait (appelé corps noir), il émet des ondes
électromagnétiques dans un domaine de longueurs d’ondes caractéristique de sa
température.
https://media4.obspm.fr/p
ublic/ressources_lu/pages
_fdc/exo‐corps‐noir.html
λM
Des électrons sont éjectés de certains métaux lorsque ceux ci sont éclairés !
Ce n’est pas
l’intensité de la
lumière qui compte,
mais sa fréquence !
Il y a une fréquence
minimale pour que le
phénomène
apparaisse.
Les atomes absorbent et émettent de la lumière d’une manière discontinue. Seuls certaines
longueurs d’ondes sont absorbées ou émises.
Le modèle planétaire classique ne permet pas d’expliquer cela.
Max Planck introduit l’idée de photon dans son étude théorique du corps noir.
Chaque photon transporte une énergie proportionnelle à la fréquence de l’onde
qui lui est associée.
Ephoton= h (constante de Planck x fréquence)
Il introduit la constante de proportionnalité « h » : constante de Planck
h=6,62 10‐34 J s
Il parvient alors à trouver la forme théorique de la courbe du corps noir et la loi
de Wien s’exprime par :
Si le photon est une particule, il entre en collision avec les électrons dans le métal. Si son énergie
est suffisamment forte pour surpasser l’énergie de liaison de l’électron, celui ci sera arraché (effet
de seuil).
Comme l’énergie du photon dépend de sa fréquence d’après la formule de Planck, il est normal
que l’énergie cinétique de l’électron arraché augmente avec la fréquence
On obtient l’équation simple pour l’énergie cinétique de l’électron :
Niels Bohr introduit deux postulats:
L’électron n’émet pas de lumière tant qu’il
demeure sur certaines orbitales privilégiées
dites stationnaires d’énergie constante
Reste à comprendre l’origine de ces états particuliers …
Et les figures d’interférences de Young ?
Young
Puisque la lumière que l’on prenait pour une onde est aussi une
particule, pourquoi les particules connues n’auraient elles pas des
comportements d’onde ?
Preuve expérimentale
Les ondes associées à des électrons doivent pouvoir interférer, mais il faut des
fentes très rapprochées (quelques angstrœms) !
Davisson et Germer utilisent les structures cristallines pour leurs expériences de
diffraction électronique
Electron double slit experiment Electron diffraction
II) Comportement ondulatoire des corpuscules
Relation de de Broglie
Le photon est une particule sans masse qui se déplace à la célérité c dans le
vide et dont la quantité de mouvement p est reliée a l’énergie par :
E = hν = hc/λ = pc
E = ћω = hν et p = ћk =h/λ u
Avec ћ= h/2π
2
• Pour un électron de masse m = 9,1 10-31 kg ayant une énergie cinétique T
p
2m
h 150,4 eV (Angstroem)
2mT T
=6,6 10-22 m
La mécanique quantique est née, entre autres, des difficultés à faire coïncider
des observations spectroscopiques (absorption ou émission de lumière) avec un
modèle physique classique de l’atome, même pour le plus simple d’entre eux,
l’atome d’hydrogène.
Les spectres optiques
Lorsque la vapeur est celle d'un autre élément, les lois donnant les longueurs d'onde
sont plus complexes mais une généralisation de la loi de Balmer-Rydberg est
apportée par le principe de combinaison de Ritz :
Il existe pour chaque élément une suite de nombre Tn appelés termes spectraux.
Les Tn sont tels que toute longueur d'onde émise par cet élément puisse s'écrire
sous la forme:
Ce modèle stipule la présence d'un noyau positif de charge Z IeI autour duquel
gravitent les électrons négatifs.
et l'énergie totale:
https://fr.khanacademy.org/science/physics/quantum‐physics/atoms‐and‐electrons/v/bohr‐model‐energy‐levels‐derivation‐
using‐physics
Quantification de l'énergie
Or l'expérience nous a appris que l'atome ne pouvait emmagasiner que certaines
énergies discrètes.
ii) Les orbites n'ont aucune raison d'être stables car les lois de
l'électromagnétisme prévoient qu'une charge électrique (l'électron) en
rotation sur un cercle émet un rayonnement électromagnétique et perd de
l'énergie. S'il en était ainsi, les électrons tomberaient très rapidement sur le
noyau et les atomes s'effondreraient. Ce n'est manifestement pas le cas.
Mais comme cette équation, ils trouvent leur justification finale dans leur
capacité à rendre compte de l'expérience. Il n'y a, à ce titre, pas de différence
fondamentale d'approche.
Vous penserez sans doute de temps à autre : "où sont-ils allés chercher tout
cela?", "par quel miracle l'arsenal mathématique de l'algèbre linéaire peut avoir à
faire avec les expériences de la physique ?"
On peut répondre en rappelant que la théorie n'a pas été bâtie en un jour, que c'est
l'aboutissement de l'imagination des femmes et des hommes qui nous ont
précédés. C'est le fruit d'hypothèses un peu folles, de discussions, de
controverses, d'erreurs multiples et de génies inventifs.
Eh bien postulons, tirons toutes les conséquences des postulats et confrontons les
prédictions à l'expérience.
IV) Mécanique ondulatoire
La fonction d'onde
Définition
Postulat 1
Toute particule, ou plus généralement tout système quantique, est complètement défini à
l'instant t par une fonction complexe ѱ(r,t) appelée fonction d'onde.
Toutes les informations accessibles concernant le système à l'instant t se déduisent de la
connaissance de ѱ à cet instant.
Postulat 2
P(r,t) = ψ∗(r,t) ψ(r,t) est la densité de probabilité de présence de la particule au point r
et à l'instant t
P(r,t) dr3 est la probabilité de trouver (si on effectue une mesure) la particule dans un
élément de volume dr3 autour du point r.
ψ(r,t) est aussi appelée amplitude de probabilité de présence.
Exemples de fonctions d’onde : Fonction unidimensionnelle
Orbitale 1s de l’Hydrogène (fonction radiale)
Attention à l’élément de
volume. Sa forme dépend du
système de coordonnées.
Coordonnées sphériques
Espace des fonctions d'onde
Si une particule existe, elle est quelque part dans l'espace.
La probabilité de la trouver en explorant tout l'espace est égale à 1.
L'intégrale sur tout l'espace de la densité de probabilité de présence est égal à 1.
ψ(r,t) est à priori une fonction de carré sommable et donc appartient à l'espace L2.
En fait certaines fonctions de L2 trop irrégulières ne peuvent pas être fonction
d'onde.
Opérateurs et résultats de mesure
Nous allons postuler comment extraire les prédictions de résultats de mesure des
différentes grandeurs physiques à partir de la connaissance de la fonction d'onde.
 φn(r) = an φn(r)
où φn(r) est une fonction, sont les seuls résultats de mesure possibles.
(Les opérateurs sont à priori indépendants du temps)
Cela impose aux valeurs propres des opérateurs associés d'être réelles.
Les opérateurs associés aux grandeurs physiques doivent être hermitiens.
Puisque les opérateurs sont hermitiens, leurs fonctions propres forment des
bases sur lesquelles toutes les fonctions ψ(r) peuvent être développées:
Remarque 1
Afin de ne pas alourdir la première approche de la physique quantique, nous
admettons ici que valeurs propres sont non dégénérées.
Remarque 2
En fait les opérateurs associés aux grandeurs physiques font partie de la classe
d'opérateurs hermitiens appelés "observables".
Résultat d'une mesure
C'est de la connaissance des composantes cn que l'on peut prédire les résultats de
la mesure de la grandeur physique A sur le système décrit par la fonction d'onde
ψ.
Postulat 4
Soit un système décrit par la fonction d'onde
La mécanique quantique est plus générale que la mécanique classique qui s'obtient
par passage à la limite. Aussi toutes les grandeurs physiques classiques ont un
correspondant quantique.
L'inverse n'est pas vrai: toutes les grandeurs quantiques, susceptibles de fournir des
résultats de mesure n'ont pas nécessairement un équivalent classique. Par exemple
le spin d'un électron n'a pas d'équivalent classique.
Ѱ
Principe de correspondance: application
Mesures successives
On peut alors se poser la question suivante: quelle sera le résultat d'une nouvelle
mesure de A effectuée immédiatement après la première mesure?
Postulat 5
Si le résultat de la mesure de la grandeur physique A effectuée à l'instant t0 sur le
système décrit par la fonction d'onde ψ(r,t0) est ap alors, immédiatement après la
mesure, la fonction d'onde n'est plus ψ(r,t0) mais elle est égale à la fonction propre
φp associée à ap.
Si on effectue une seconde mesure de A, immédiatement après la première
mesure, le résultat est à coup sûr identique au premier résultat trouvé.
Après la mesure, la fonction d'onde se réduit à une seule de ces fonctions, celle
correspondant au résultat de mesure.
EXEMPLE ! Le dé quantique
Imaginons un dé quantique (microscopique) posé à la surface d’un cristal.
Supposons qu’une des mesures possibles sur ce système consiste à lire le
numéro inscrit sur la face supérieure du dé.
Il y a 6 mesures possibles.
Tant que la mesure n’a pas été faite, il FAUT considérer tous les résultats
possibles. Si chaque face a une probabilité 1/6 d’être mesurée, l’état du
système est alors :
1 1 1 1 1 1
Face _ sup Face1 Face2 Face3 Face4 Face5 Face6
6 6 6 6 6 6
La mesure donne un résultat et un seul. Après la mesure, le système se
trouve dans un des états propres associés à cette mesure, avec un
coefficient 1 (car on a déterminé le résultat de la mesure) et toute mesure
ultérieure de la face supérieure donnera toujours le même résultat.
Si on a vu la face 5 alors
Face_sup=Face5
Pour effectuer la moyenne d'un élève, on prend la somme des notes et l'on divise
par le nombre de notes.
Chacun des résultats de mesure n'est prévisible qu'en terme probabiliste (et donc
dans une large part imprévisible) mais il parait évident que si on effectue un
nombre N très grand de mesure, le résultat ap revient N.|cp|² fois, le résultat aq
revient N.|cq|² fois etc..
La moyenne des résultats de mesure est:
Cette équation fait jouer à l'opérateur énergie un rôle tout à fait particulier, puisque
c'est de cet opérateur et pas d'un autre que dépend l'évolution temporelle de la fonction
d'onde.
Evolution libre et mesure
L'évolution temporelle est celle de la fonction d'onde en l'absence de mesure.
Les mesures viennent troubler le système en modifiant instantanément la fonction
d'onde. Le schéma d'évolution temporelle de la fonction d'onde est le suivant:
L'équation devient:
La seule possibilité pour que deux fonctions de variables indépendantes soient égales,
est que chacune de ces fonctions soient égales à une même constante E
* Etat stationnaire veut dire que hamiltonien ne dépend pas du temps.
On obtient une double équation:
Les valeurs propres Ep de sont les solutions de la première des équations. Ce sont
les résultats de mesure possibles de l'énergie.
La solution générale est une combinaison linéaire des solutions particulières soit:
Cela signifie que si l'on connaît la fonction d'onde à l'instant t = t0, on peut déduire
son expression à un instant t ultérieur en décomposant à t = t0 la fonction d'onde sur la
base des fonctions propres de l'hamiltonien et en multipliant chacune des
composantes par son propre facteur de phase.
Il apparaît que la fonction d'onde totale est un paquet d'ondes élémentaires (les
fonctions propres de H) qui évoluent indépendamment les unes des autres. Cela peut
se représenter par le schéma ci-dessous
Et l'équation de Schrödinger
On a vu:
ψ (x,t) = φ x) η(t) où φ ∈ ℱ et η ∈ ₵
et donc Louis de Broglie
0ei(ω t kx )
qui est l'onde sinusoïdale plane infinie, compatible avec E=ћω et p =ћk
Quantité de mouvement
Equation aux valeurs propres de l'opérateur
La solution est
Pour une particule décrite par la fonction d'onde ψk(x,t) = φk(x) η(t) = 0ei(ω t kx )
Le résultat d'une mesure de la quantité de mouvement est ћk à coup sûr.
Où est la particule ?
La probabilité de présence d'une particule décrite par la fonction d'onde sinusoïdale
infinie
ψk(x,t) n'est pas de carré sommable et ne rentre pas dans le cadre du formalisme que
nous venons de développer.
https://www.youtube.com/watch?v=DNqfWREQ2Fs
Paquet d'ondes
ou continues:
Ces combinaisons linéaires continues sont normalisables (si A(k) l'est) et font sans
problème partie de ℱ.
Base continue
A tout instant ( t0 = 0) par exemple,
où:
est une combinaison linéaire continue des fonctions propres de l'opérateur quantité
de mouvement φk(x).
Pour
Le dernier pas mathématique à franchir est de dire que les {exp ikx} forment une
base continue. Cela revient à dire que la décomposition de Fourier d'une fonction
est une décomposition de cette fonction sur la base continue des ondes planes
sinusoïdales infinies.
Relations d’Heisenberg.
0 e
i(ω t kx)
On utilise également souvent les formes suivantes :
0cos( t kx ) avec k=2/
• 1) Formalisme mathématique des phénomènes ondulatoires.
Une onde monochromatique se propage dans un milieu homogène
unidimensionnel (x) en vérifiant l’équation :
0cos((t x ))
vphase
Élongation d’un point x au temps t
Elongation maximale 0
pulsation de l’onde
Vphase : vitesse de phase
vphase
0cos((t x ))
vphase
Longueur d’onde et période
2 2vphase
vphase
1 : nombre d’onde (m-1)
T 2 T 2
1 : fréquence (s-1 ou Hz)
T
2) a)Addition de deux ondes
Soit 2 ondes de fréquences voisines ω1 et ω2, leur somme :
A cos(k1x - ω1 t) + A cos(k2 x - ω2 t)
peut aussi s'écrire :
Cas général :
peut dépendre de la valeur de k
=> =f(k)
On a alors un milieu dispersif et la
vitesse de groupe est
Vg d
dk
Sinon, =vphasek et Vg=Vphase (non
dispersif)
Milieu dispersif
L'eau d'une rivière est un milieu dispersif pour les ondes mécaniques.
Si un bateau passe à grande vitesse devant vous sur une eau calme, il crée un ensemble d'ondes sous
forme de vagues de différentes fréquences. Les vagues très espacées arrivent en premier ; ces vagues ont
une grande longueur d'onde, donc une faible fréquence. Ensuite viennent les vagues plus rapprochées de
longueur d'onde plus petite et en conséquence de fréquence plus élevée. À la surface de l'eau, la célérité
des vagues dépend de leur fréquence.
Les ondes vues précédemment sont délocalisées sur tout l’espace. Peut on
obtenir des ondes localisées ?
Additionnons N ondes
N
0e
i(nt kn x)
n1
On peut choisir kn compris entre k0-k/2 et k0+k/2 et faire tendre N vers
l’infini. On a alors :
k0 k / 2
i((k)t kx)
0e
k0 k / 2
dk
En faisant en toute généralité un développement de taylor de autour de
k0 :