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omnis
suivi de : autre le rêve
2014-2015
in Plexus-S
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omnis I
avoir
demeuré ici
à tenir le corps en idée
tête implique
de loin
dans son pluriel
longues persévérances
offertes aux yeux
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omnis qui
ne se divise en rien
exhumant
le dedans du visible
blanc
cassé sur blanc
4
il y a
penser lourd
penser ce qu’il y a
blanc à penser
5
un moment de l’œil
d’où est exclu tout centre
jour comme
valeur de blanc
6
omnis
qui parle de tout
d’une voix la seule
l’unique apparaît
lorsque visible se ferme
de toute forme
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existence minuit
décentré de soi
au profit
d’un espace all-over
aller et
retour de la main
inexactement la même
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ne plus faire que toucher
perception pas même
est ouvert
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qui produit toutes choses
omnis
depuis sa matière même
c’est tracer
que fendre silence de la page
en long en large
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cherchant où est le
centre
errant la page
fil
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omnis de tout genre
même au bord d’exister
comprendre non et
symétrie pas plus
deviner le bord
d’où la vie
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omnis II
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vaste comme vide
ce dès la peau
la pensée faisant
ponctuation
d’un ciel à l’autre
oublié là
en sa transparence
trop lourd
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profondeur entrevue
depuis l’aigu de l’œil
en une courbe
confirme l’arc
par quoi
le monde donné à voir
donné à sentir
jets de fil
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omnis pour une
mise en commun des têtes
doigts pris
occupés de fil
coupés du reste
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je viens dire la menée
de la main
à travers la page
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la page en long en large
par ailleurs abordée
oui à la poussière
elle qui ne peut rester
sans acte
sans naissance
18
omnis
ce que l’on y voit
ne se comprend pas
19
cela résiste qui
ne fait pas pensée
je me tais
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autre le rêve
(extraits)
dans le rêve qui demeure rêvé, sans jamais prendre corps ni couleur, le
regard ralentit jusqu’à devenir immobile : il retourne et vérifie le réel,
devenu égal à se le figurer
il y a cela dans la mémoire qui fait chair du vécu, qui fait du présent
une épaisseur sans fond, et je considère comme certain que le rêve né
de cette mémoire ne peut nous quitter sans se perdre
supposer qu’il y a réel, et que celui-ci est en fait une demande de réel,
c’est approcher le mouvement profond de l’esprit qui le contient: par
là je viens toucher le rapport entre le mouvement intérieur et le
bougé du monde qui s’y accorde
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ici, nulle surface ne vient s’asseoir en profondeur - et le corps pendant
lequel je dors n’est que la manifestation la plus matérielle de ce que
peut être un corps
d’un long trait blanc, on rassemble les deux côtés d’une idée mal
jointe
dans le rêve, le noir nous rappelle que nous avons oublié de garder le
corps opaque à toute intrusion de la pensée
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ce qui dans le sommeil nous accueille en premier n’est pas le rêve,
mais un état d’inconscience où se délite toute l’idée qu’on se faisait du
sommeil avant d’y parvenir - en cela, cela seul, le sommeil est
semblable à la mort
ici l’on voit que la tête fonctionne comme une chambre faiblement
éclairée, dont la seule lumière provient de la persistance d’images que
nous reconnaissons sans savoir où nous les avons fabriquées, en quels
temps, en quels lieux, sans savoir même si nous en sommes les
créateurs
d’aussi loin que je sois pensé, ou rêvé, je n’en cesse pas moins de vivre
: par contre les blancs dont je fais l’expérience sont peut-être dus au
fait même que je sois pensé, rêvé, c’est-à-dire présent (au degré
logique) dans une autre sphère que la mienne
ainsi l’infini me sépare de mon image : je n’ai pas de prise sur elle, il
m’est seulement possible de cesser d’exister où je suis - commencer à
vivre implique de savoir qu’on ne se détruira nulle part ailleurs qu’en
nous-mêmes
c’est que la matière dont la réalité est faite forme quelque chose
comme un axe, dont le rêve recoupe le chaos en même temps qu’il
s’ordonne autour de lui et l’affronte
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