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II.1 Introduction
L'étude de l'écoulement de charge (load flow) permet d'avoir la soluution des grandeurs
d'un réseau électrique en fonctioonnement normal équilibré en régime permannent. Ces grandeurs
sont les tensions aux nœuds, less puissances injectées aux nœuds et celles quui transitent dans les
lignes. Les pertes et les courrants sont déduits. Les études de l'écoulem
ment de puissance
permettent donc de planifier la construction et l'extension des réseaux élecctriques ainsi que la
conduite et le contrôle de ces réseaux.
Les graphes ainsi définis sont dits ’’graphes non orientés’’. Dans certaines
c situations
cependant, l’orientation des arêttes est importante.
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Chapitre II Calcul de l’éécoulement de charge
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Chapitre II Calcul de l’éécoulement de charge
Tableau II.1 : Liste des successeurs. Tableau II.2 : Liste dees prédécesseurs.
Cette représentation est un peu redondante dans le cas des graphes non orientés, elle est
cependant assez commode pouur parcourir le graphe. L’encombrement de cette
c représentation
est minimal puisqu’il correspond exactement à la quantité d’information fourrnie par le graphe.
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
1 si → (i , j ) ∈ B
u ij = ® (ie : (i , j) est une arête)
¯0 si → non
Une telle matrice, ne contenant que des ”0” et des ”1” est appelée de manière générale,
une matrice booléenne.
Un graphe orienté quelconque a une matrice d’adjacence quelconque, alors qu’un
graphe non orienté possède une matrice d’adjacence symétrique. L’absence de boucle se traduit
par une diagonale nulle. La matrice d’adjacence du graphe de la (Figure II.2) est la suivante :
§0 1 1 1 1·
¨ ¸
¨0 0 1 0 0¸
U = ¨0 0 0 1 0¸
¨ ¸
¨0 0 0 0 0¸
¨1 0 ¸¹
© 0 0 1
Pour un graphe non orienté sans boucle, la matrice d’incidence (aux arêtes) est définie par :
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
§ 1 0 1 0 1 1 −1 0 ·
¨ ¸
¨−1 1 0 0 0 0 0 0 ¸
U =¨ 0 −1 −1 1 0 0 0 0 ¸
¨ ¸
¨ 0 0 0 −1 −1 0 0 − 1¸
¨ 0 −1 1 ¸¹
© 0 0 0 0 1
La matrice de connectivité de la (Figure. II.4) est donnée par le (Tableau II.3) qui suit :
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
1 0 1
2 1 2
3 2 3
4 3 4
5 4 5
6 5 6
7 6 7
8 7 8
Pour une branche « i » donnée, SE (i) est son nœud source et RE (i), son nœud récepteur.
0 autrement.
ª 1 0 0 0 0 0 0 0 º
«− 1 1 0 0 0 0 0 0 »»
«
« 0 −1 1 0 0 0 0 0 »
« »
0 0 −1 1 0 0 0 0 »
IM = «
« 0 −1 0 0 1 0 0 0 »
« »
« 0 0 0 0 −1 1 0 0 »
« 0 0 −1 0 0 0 1 0 »
« »
«¬ 0 0 0 0 0 0 −1 1 »¼
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
De cette matrice d'incidence, on déduit la matrice d'incidence nœuds à branches «G» par
simple inversion de «IM» [50]. Dans la matrice «G», les numéros des lignes sont les
identificateurs des nœuds et ceux des colonnes, les identificateurs des branches. Pour l'exemple
de la Figure II.4, la matrice d'incidence nœuds à branches «G» est :
ª1 0 0 0 0 0 0 0º
«1 1 0 0 0 0 0 0 »»
«
«1 1 1 0 0 0 0 0»
« »
1 1 1 1 0 0 0 0»
G = «
«1 1 0 0 1 0 0 0»
« »
«1 1 0 0 1 1 0 0»
«1 1 1 0 0 0 1 0»
« »
«¬ 1 1 1 0 0 0 1 1 »¼
Pour la branche 1 (colonne 1) les nœuds qui la suivent, son toutes les lignes de la
matrice «G» qui on une valeur non-nulle (1, 2, …8). Pour la troisième branche (colonne 3), les
lignes ayant une valeur non-nulle sont 3, 4, 7 et 8 ce qui veut dire qu’après la branche 3 on
trouve les nœuds 3, 4, 7 et 8.
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
Le nombre total de nœuds après chaque branche « i » noté «M (i)», est alors égal au
nombre d'éléments non nuls de «BR».
Une valeur de «M (i)» égale à 1, signifie que la branche ou (nœud) est une branche ou (nœud)
terminale. Le vecteur « M » pour notre exemple de la Figure II.4 est donc :
M = [8 7 4 1 2 1 2 1]
Les branches 4, 6, et 8 (élément 4, 6 et 8 de M) sont des branches terminales, alors que
la branche 3 (élément 3 du vecteur M) par exemple, a 4 nœuds qui la suivent. Ces nœuds sont
donnés par la matrice « BR » dans la ligne 3 qui corresponde à la branche 3.
En résumé, le vecteur « M » nous indique le nombre total des nœuds après chaque
branche et la matrice « BR » le numéro de chacun d’eux.
II.5. Modélisation
II.5. 1 Modèle de charge
Les puissances actives et réactives des charges dépendent des tensions aux endroits de
leur branchement. Le modèle d'une charge peut être écrit sous une forme exponentielle (II.1) ou
une forme polynomiale (II.2) :
α
§ Vi ·
° Pi = P0 ¨¨ ¸¸
° © V0 ¹
® β (II.1)
° § Vi ·
° Q i = Q 0 ¨¨ V ¸¸
¯ © 0¹
Où :
- α et β définissent la variation de la puissance active et réactive de la charge avec la variation
de la tension d’alimentation. Leurs valeurs égales à 0, 1 ou 2 correspondent respectivement à
une charge de puissance, courant ou impédance constante.
- Pi et Q i : sont respectivement les puissances active et réactive de la charge au nœud « i ».
- Vi : est la tension aux bornes de la charge au nœud « i ».
- L’indice « o », correspond aux valeurs nominales de la charge.
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Chapitre II Calcul de l’éécoulement de charge
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
ª §V ·
2
§V · º
° Pi = P 0 « Z p ¨ i ¸¸ + I p ¨¨ i ¸¸ + P p »
°° ¨V
«¬ © 0 ¹ © V0 ¹ »¼
® (II.2)
° ª § Vi ·
2
§V · º
° Q i = Q 0 « Z q ¨¨ V ¸¸ + I q ¨¨ i ¸¸ + Q q »
¯° «¬ © 0 ¹ © V0 ¹ »¼
Avec :
Z p + I P + Pp = 1
®
¯Z q + Iq + Qq = 1
1 alors que les autres coefficients sont nuls. Une charge d'impédance constante est équivalente
quant à elle, à Z p = 1 et Zq = 1 tandis que le reste des coefficients est nul [50].
II.5.2 Hypothèses
- L’étude proposée dans ce travail se concentre sur les lignes de distribution équilibrées, ce
qui nous permet de les représenter par leurs diagrammes unifilaires.
- Les lignes de distribution étant de moyenne tension, donc les admittances shunts du
schéma équivalent en ʌ sont négligeables.
- Les charges sont considérés comme étant de puissances constantes alors, α = 0 et β = 0
ou encore, Pp = 1 , Qq = 1 et I p = I q = Z p = Z q = 0 .
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
BR ( i ,1) BR ( i , 2 )
Pi = ¦P Lk
k = BR ( i , M ( i ))
+ ¦ ploss
k = BR ( i , M ( i ))
k
(II.3)
BR ( i ,1) BR ( i , 2 ) BR ( i ,1)
Qi = ¦Q Lk
k = BR ( i , M ( i ))
+ ¦ qloss
k = BR ( i , M ( i ))
k − ¦Q ck
k = BR ( i , M ( i ))
Où :
- M (i) : est le nombre totale des nœuds à la suite de la branche « i ».
- BR (i, k) ; 1 k M(i) : l'ensemble des nœuds après la branche « i ».
- PLk et Q Lk : sont respectivement la puissance active et réactive de la charge au nœud « k ».
- Pi : est la puissance active à la fin de la branche « i ». Elle est égale a la somme des
puissances actives de toutes les charges des nœuds qui suivent la branche « i » (nœud i compris)
plus la somme des pertes de puissance active dans les branches qui suivent la branche « i »
(branche i non comprise).
- Q i : est la puissance réactive à la fin de la branche « i ». Elle est égale à la somme des
puissances réactives de toutes les charges des nœuds qui suivent la branche « i » (nœud i
compris) plus la somme des pertes de puissance réactive dans les branches qui suivent la
branche « i » (branche i non comprise).
- plossK et qlossK : sont respectivement les pertes de puissance active et réactive dans la k éme
branche.
- ri et Xi : sont la résistance et la réactance de la branche « i ».
- Vi : est la tension au nœud « i ».
Les pertes des puissances active et réactive dans la i éme branche sont données par :
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
Pi 2 + Q i2
°° ploss i = ri
Vi2
® (II.4)
° qloss i = Pi + Q i X i
2 2
°¯ Vi 2
Les puissances actives et réactives transitant par la branche « i » juste à la sortie de son nœud
source sont :
Pl i = Pi + ploss i
® (II.5)
¯ Ql i = Q i + qloss i
Le courant de branche est défini dans notre cas, comme étant égal à la valeur conjuguée
du rapport de la puissance apparente en début de la branche « i » à la tension du nœud source de
cette dernière. En fonction des puissances actives et réactives à l'extrémité de la branche « i »,
nous obtenons pour ce courant l'expression [54]:
Pl i − jQl i
Fi = (II.6)
V ∗ ( SE i )
Pl i cos( ϕ ( SE i )) + Ql i ( ϕ ( SE i ))
°° Fd i = V ( SE i )
® Ql i cos( ϕ ( SE i )) − Pl i sin( ϕ ( SE i ))
(II.7)
° Fq i =
°¯ V ( SE i )
Où :
- V ( SE (i )) : est la tension du nœud source de la branche « i ».
- ϕ ( SE (i )) : la phase à l'origine de la tension au nœud source de la branche « i ».
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
Sachant que le nœud source de la ligne (nœud zéro dans notre système de numération)
est pris comme nœud de référence alors, les composantes d et q de la tension du nœud récepteur
de la branche 1 de la ligne sont données par :
Vd ( RE (i )) = 1 − r ( RE (i )) Fd ( RE (i )) − X ( RE (i )) Fq ( RE (i ))
® (II.9)
¯ Vq ( RE (i )) = − X ( RE (i )) Fd ( RE (i )) + r ( RE (i )) Fq ( RE (i ))
Pi = ¦ Pl K + PLi
° K ∈S ( i )
®
Q
° i = ¦ Ql K +Q Li − Q ci
(II.11)
¯ K ∈ S ( i )
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
ª2 0 0 0 0 0 0 0º
«3 5 0 0 0 0 0 0 »»
«
«4 7 0 0 0 0 0 0»
« »
0 0 0 0 0 0 0 0»
S = «
«6 0 0 0 0 0 0 0»
« »
«0 0 0 0 0 0 0 0»
«8 0 0 0 0 0 0 0»
« »
¬« 0 0 0 0 0 0 0 0 ¼»
Pour le nœud 2 (ligne 2 de la matrice S) par exemple, les branches qui admettent ce
dernier comme nœud source sont les branches 3 et 5, d’une autre manière SE(3)=2 et SE(5)=2.
Pour les nœuds 4, 6, et 8 (ligne 4, 6, et 8 de la matrice S) l’absence d’une valeur non
nulle signifie que ces nœuds sont terminaux.
La matrice « S » est une matrice creuse. Pour éviter de parcourir toutes ses lignes
inutilement et réduire ainsi d’avantage le temps de calcul on stock le nombre de branche qui
vient juste après le nœud en question dans le vecteur « K ». Le vecteur « K » pour notre
exemple de la (Figure.II.4) est donc :
K = [1 2 2 0 1 0 1 0]
En résumé, « K(i) » nous indique le nombre des branches qui ont le même nœud source
« i » et « S(i, 1ĺ K(i)) » le numéro de chacune d’elles.
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Chapitre II Calcul de l’éécoulement de charge
Figure.II.7 : Organigramme de
d détermination des branches sortantes d’un mêême nœud source
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
d ( x, y ) = «¦ X j − Y j » Avec r 1 (II.12)
¬« j =1 ¼»
& &
Où n est la dimension des vecteurs X et Y .
Les distances les plus fréquemment utilisées sont en fonction de la valeur de « r » :
- La distance « Euclidienne » qui s'obtient pour une valeur de r = 2, est définie par :
1
ª n 2
º2
d ( x, y ) = « ¦ X j − Y j »
«¬ j =1 »¼
- La distance de « Manhattan » obtenue pour r = 1, s'exprime par :
ª n º
d ( x, y ) = « ¦ X j − Y j »
«¬ j =1 »¼
- La distance du maximum où « r » tend vers l'infini, admet l'expression suivante :
d ( x, y ) = max X j − Y j (II.13)
1≤ j ≤ n
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
On effectue un balayage en montée afin de calculer les puissances transitant par les
différentes branches, les pertes de puissance qui s'y produisent ainsi que les courants de
branche. Ensuite, un balayage en descente de la ligne est effectué afin de déduire les tensions
aux différents nœuds et leurs phases à l'origine. Le processus de balayage en montée et en
déscente de la ligne n'est alors arrêté que si la tolérance fixée pour la convergence est réalisée.
Ce test, est effectué sur le maximum de distance entre les vecteurs tensions de deux itérations
successives (II.13) et ce à la différence de [46]-[48] et [49] où le test de convergence est réalisé
sur la différence des puissances active et réactive à la sortie de la source et de [44] où le test est
pratiqué sur la différence entre la tension au nœud source spécifiée et celle calculée.
Pour éviter le stockage de toutes les valeurs des tensions des nœuds de l’itération qui
précède à chaque fois et réduire la mémoire occupée, on garde une seule valeur maximale entre
les différences de toutes les tensions obtenue par 2 itérations successives juste avant
l’écrasement de la dernière itération. Si ce maximum est inférieur ou égal à une certaine
tolérance, la solution est dite atteinte.
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Chapitre II Calcul de l’écoulement de charge
Étape.4 : Initialiser toutes les tensions des nœuds à 1 pu et leurs phases à zéros (tension et
phase du nœud de source).
Étape.5 : Procéder à un balayage en montée de la ligne (backward sweep) pour obtenir le
courant qui circule dans chaque branche en utilisant les équations (II.11), (II.4), (II.5),
et (II.7).
Étape.6 : Procéder à un balayage en décente de la ligne (forward sweep) pour calculer la
tension et sont déphasage à chaque nœud en utilisant les équations de (II.8) à (II.10).
Étape.7 : Si le maximum de la différence entre les tensions de chaque nœud de 2 itérations
successives sont inférieurs ou égale à la tolérance fixée (la solution converge), aller à
l'étape suivante sinon, répéter l’étape 4, 5 et 6 jusqu'à la convergence.
Étape.8 : Écrire les résultats.
II.9 Applications
La méthode de calcul de l’écoulement de charge proposée a été mise en application
sous environnement Matlab.
Plusieurs lignes radiales sans et avec ramifications ont été considérées. La première
ligne [46]-[65] est de moyenne tension, non homogène, sans ramifications et composée de dix
nœuds, sa tension de service est de 23 kV (Figure II.8).
La seconde, non homogène [66], est quant à elle, ramifiée, comprenant 34 nœuds et de tension
de service de 11 kV (Figure II.9).
La troisième ligne non homogène aussi [43], [48], [49], est de 69 nœuds avec ramifications de
tension de service égale à 12.66 kV (Figure II.10). Les données des 3 lignes sont présentées
dans l’annexe.
Les calculs sont faits en unités relatives (pu), les tensions et les puissances apparentes de
base de chaque ligne sont données dans le Tableau II.4.
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