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Aimez-vous
les uns les autres
Watchman Nee

Aimez-vous les uns les autres

«Aimez-vous les uns Les autres »


(Jean 13 :34)
Leçons fondamentales - Volume six

Aimez-vous
les uns
les autres
« Exerce-toi à la piété »

( 1 Timothée 4:8)

Watchman Nee
Leçons fondamentales - Volume six

Sommaire

39. Le pardon gouvernemental ............................................. 7

40. La correction divine ...................................................... 30

4 1 . Résister au diable . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . . 5 1
.

42. Se couvrir la tête ........................................................... 81

43. L'Eglise qu'il faut choisir ........................................... 1 06

44. L'unité ......................................................................... 1 35

45. Aimer les frères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 60

46. Le sacerdoce .. . .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . .. . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . ... . . . . . .. .. . . 1 82

47. Le Corps de Christ .................................. . .................... 200

48. L'autorité de l ' Eglise .................................................. 22 1


Leçons fondamentales
sur la vie chrétienne pratique

Ayant le désir de présenter un solide fondement concernant


la vie chrétienne, Watchman Nee donna une série de leçons
fondamentales sur la vie chrétienne pratique durant la confé­
rence pour les collaborateurs qui se tint à Kuling, Foochow,
en Chine, en 1 948. Il exprima l 'espoir que ces leçons fonda­
mentales pourraient être fidèlement apprises par le peuple de
Dieu, et poseraient ainsi un bon fondement pour l 'édification
du Corps de Christ.
Ces messages sur la vie chrétienne pratique ont été traduits
de l ' anglais en français et seront publiés en une série de six
livres qui portent les titres suivants : 1 ) Un sacrifice vivant;
2) L a nécessité de témoigner; 3) L'Eglise : l'Assemblée des
croyants; 4) Pas moi, mais Christ; 5 ) Tout faire pour la
gloire de Dieu; 6) Aimez-vous les uns les autres.
« Exerce-toi à la piété » (1 Timothée 4:8) est l 'exhorta­

tion de l 'apôtre Paul. Que nos cœurs soient exercés par la Pa­
role de Dieu, afin que le Saint-Esprit ait l ' occasion de nous
perfectionner pour le Corps de Christ.
Toutes les citations des Ecritures, à moins que cela ne soit
précisé autrement, proviennent de la Bible Segond, nouvelle
édition de Genève 1 979.
Leçon trente-neuf

Le pardon
gouvernemental

La B ible nous présente quatre sortes de pardon. Pour nous


faciliter les choses, nous donnerons un nom à chacun d'entre
eux. Il y a le pardon éternel, puis le pardon par procuration,
troisièmement le pardon restaurateur de communion, et enfin
le pardon gouvernemental. Pour marcher droitement, il nous
faut découvrir ce qu'est le pardon gouvernemental de Dieu.
Cependant, avant d'aborder ce sujet, notons d 'abord les diffé­
rences entre ces quatre sortes de pardon.

Le pardon éternel

Le pardon que nous recevons le jour de notre salut s ' ap­


pelle le pardon éternel. C 'est le pardon dont le Seigneur Jésus
a parlé quand il a dit : « que la repentance et le pardon des pé­
chés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à com­
mencer par Jérusalem » (Luc 24:47). Romains 4:7 mentionne
également ce pardon-là : « Heureux ceux dont les iniquités
sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts ».

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AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Nous nommons ce pardon-là le pardon éternel ; en effet,


quand Dieu accorde le pardon, il ne revient pas en arrière :
Dieu pardonne à jamais. Il jette nos péchés dans les profon­
deurs de la mer, en sorte qu' il ne les verra jamais plus ni ne
s'en souviendra. C'est le pardon que nous recevons le jour du
salut. A nous qui avons cru au nom du Seigneur Jésus, il a par­
donné tous les péchés et éloigné toutes les iniquités, de sorte
qu'il n 'en reste plus devant Dieu. C 'est ce que nous appelons
le pardon éternel.

Le pardon par procuration

Dieu lui-même dit à plusieurs reprises : « Je vous pardonne ».


Pourtant, il annonce parfois son pardon par l ' intermédiaire de
l ' Eglise en ces mots : « Dieu a pardonné vos péchés ». Nous
nommerons ce pardon-là le pardon par procuration. « Après
ces paroles, il souffia sur eux, et leur dit : Recevez le Saint­
Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront
pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront
retenus » (Jean 20:22-23). Il apparaît dans ce passage que le
Seigneur a donné son Saint-Esprit à l ' Eglise afin qu'elle le
représente sur terre et lui serve d'intermédiaire pour pardon­
ner les péchés des gens. Bien que nous appelions ce pardon­
là le pardon par procuration, veillons à ne pas tomber dans
l 'erreur de l ' Eglise catholique romaine. Notons les mots que
le Seigneur a utilisés. Ici, le pardon est basé sur le fait que le
Seigneur a soufflé sur l ' Eglise en disant : « Recevez le Saint­
Esprit » . L'Eglise a reçu le Saint-Esprit; une conséquence en
a découlé : elle sait à qui les péchés sont retenus et à qui ils
sont pardonnés. Ainsi donc, l ' Eglise peut déclarer à qui les
péchés sont retenus et à qui ils sont pardonnés. Gardons à l 'es­
prit que l ' Eglise détient cette autorité parce qu 'elle se trouve
elle-même sous l ' autorité du Saint-Esprit. « Ceux à qui vous

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LE PARDON GOUVERNEMENTAL

pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à


qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » - ces mots sui­
vent l 'expression : « Recevez le Saint-Esprit ». Dieu pardonne
les péchés des gens par l ' intermédiaire de l ' Eglise. Voilà ce
qu'est le pardon par procuration.
Prenons le cas d'un homme qui est convaincu de péché
après avoir entendu l 'Evangile. Amené à Dieu, il reconnaît
qu' i l est pécheur et implore le pardon divin. Il pleure, se re­
pent et reçoit sincèrement le Seigneur Jésus. Mais étant païen
à l 'origine, il n'a aucune connaissance en ce qui concerne la
vérité du salut. Si un membre de l ' Eglise lui annonce alors :
« Dieu t ' a pardonné », notre nouveau converti recevra une
grande aide et s 'épargnera bien des tourments et des doutes. Si
vous rencontrez une personne qui vient sincèrement d 'adhérer
à la foi, dites-lui : « Aujourd'hui, vous avez reçu le Seigneur;
Dieu a donc pardonné vos péchés, c'est chose faite; remerciez­
le, tout simplement ! » Si l ' Eglise ne pouvait ni pardonner ni
retenir les péchés, comment pourrait-elle décider de baptiser
ou non quelqu'un ? Pourquoi baptiser certaines personnes et
refuser le baptême à d 'autres ? Pourquoi, lorsque vous rompez
le pain, recevoir certains et en exclure d'autres ? Ces exemples
illustrent l ' autorité que l ' Eglise exerce parce que le Seigneur la
lui a donnée; elle peut donc déclarer qui est sauvé et qui ne l ' est
pas; elle est en mesure de pardonner et de retenir les péchés.
Bien sûr, elle ne doit pas se prononcer à la légère, mais en étant
soumise à l'autorité du Saint-Esprit. Ayant reçu le Saint-Esprit,
l ' Eglise se trouve sous son autorité et Dieu dispose d'elle. Par
l ' intermédiaire de l ' Eglise, le Seigneur annonce à qui les pé­
chés sont pardonnés et à qui ils sont retenus. Ainsi donc, il
s'agit là du second type de pardon que mentionne la Bible : au
lieu de pardonner directement les péchés, Dieu utilise l ' Eglise
comme intermédiaire. En ce qui concerne le pardon éternel,
Dieu pardonne directement les péchés, mais quand il s'agit du
pardon par procuration, Dieu utilise un intermédiaire.

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AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Le pardon restaurateur de communion


Qu'est-ce donc que le pardon restaurateur de commu­
nion ? « Mais si nous marchons dans la lumière, comme il
est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en
communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout
péché. Si nous disons que nous n 'avons pas de péché, nous
nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n 'est point en nous.
Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous
les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » ( 1 Jean
1 : 7-9). « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que
vous ne péchiez point. Et si quelqu 'un a péché, nous avons un
avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même
une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour
les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (2: 1 -2). Le
pardon mentionné ici n 'est ni celui que nous recevons au mo­
ment du salut, ni celui que l ' Eglise nous accorde. Après avoir
cru au Seigneur et être devenus enfants de Dieu, nous pou­
vons encore avoir besoin du pardon de Dieu. Nous en avons
déjà parlé dans une leçon précédente en évoquant le pardon de
la vache rousse (volume 4. Pas moi, mais Christ, leçon 22).
B ien que nous ayons reçu le pardon éternel, nous avons des
faiblesses; selon toute vraisemblance, nous péchons encore,
ce qui interrompt notre communion avec Dieu et nécessite le
pardon.
La vie a une caractéristique particulière : elle trouve son
bonheur dans la communion. Les étudiants en biologie peu­
vent vous dire que la vie a deux caractéristiques principales :
!' instinct de survie - elle se maintient « en vie » à tout prix,
car la vie redoute la mort; par ailleurs, elle craint la solitude.
Si vous isolez un poulet, il manifestera vite des signes de mé­
lancolie; mais si vous en rassemblez plusieurs dans un même
lieu, ils seront pleins de vitalité. Un homme en quarantaine
souffre passablement du manque de communication avec ses

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LE PARDON GOUVERNEMENTAL

semblables. Tout comme d'autres créatures, l ' homme a un


instinct de survie et cherche le contact avec d'autres.
Pour vous qui avez mis votre confiance dans le sang du
Seigneur Jésus, la vie est acquise. Vous êtes sauvé éternelle­
ment et vos péchés ont été à jamais pardonnés.
Mais il peut surgir des problèmes d ' un autre ordre. Si vous
péchez une fois sauvé, votre communion avec Dieu et avec
ses enfants en souffrira. Qu'est-ce que cela signifie ? Prenons
un exemple : imaginons une fi lle qui se rend dans la cuisine
pour y dérober des sucreries dès que sa mère a le dos tourné.
Quand elle s 'est bien gavée, elle s'essuie la bouche, nettoie
la table et referme la porte de la cuisine ! Ni vu, ni connu !
Mais elle a bel et bien commis une faute ! Fille et mère ont
peut-être pris l ' habitude de passer chaque soir un moment en­
semble, dans l 'intimité. Alors, au moment où la maman de­
mandera à sa fille de rejoindre sa chambre, le cœur de l ' enfant
défaillira ! Elle pensera à la correction qu'elle mérite. Ou déjà
au moment du repas, la fille n ' aura pu se détendre. Elle aura
été effrayée à l ' idée que sa mère pourrait avoir découvert son
méfait. Ainsi, toute la soirée, elle essaiera d'éviter la présence
maternelle. Vous voyez, sa relation avec sa mère est perturbée.
B ien entendu, le fait qu'elle ait dérobé un peu de nourriture
ne signifie pas qu'elle ne soit plus sa fi lle. Elle l 'est toujours,
mais la relation avec sa mère est momentanément interrom­
pue. Pareillement, vous n'avez pas cessé d'être un enfant
de Dieu parce que vous avez péché; vous êtes toujours son
enfant, mais votre péché a immédiatement interrompu votre
communion avec lui. Votre conscience n'est plus sans tache;
or, pour jouir d'une communion permanente avec Dieu, vous
devez avoir une conscience claire, nette. Quand la conscience
d'un homme est chargée de transgressions, la communion
avec Dieu s ' interrompt immédiatement.
A cause d ' un péché, les enfants de Dieu ne perdent pas leur
statut, mais leur communion avec lui. C'est pourquoi Dieu a

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AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

prévu un pardon, que nous appellerons le pardon restaurateur


de communion. Pourquoi cette appellation ? Parce qu'en vous
approchant de Dieu et en confessant votre péché, vous res­
taurerez la communion avec Dieu; en d'autres termes, votre
communion se rétablira. Dans le cas contraire, vous n' auriez
plus la possibilité de prier; vous pourriez à peine articuler
« Amen » à la prière d ' un autre. Que faire donc en cas d'in­
terruption de la communion ? Que devrait faire la fillette de
notre histoire ? Elle devrait aller trouver sa mère et lui avouer
qu'elle a volé de la nourriture. Elle devrait apprendre à voir
les choses comme sa mère et reconnaître sa faute en disant :
« Excuse-moi s'il te plaît ! » Pareillement, nous devons nous
approcher de Dieu, lui avouer notre péché et lui demander
de nous pardonner. « S i nous confessons nos péchés, i l est
fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier
de toute iniquité ». Un tel pardon est indépendant du salut
éternel, mais est relié à notre communion avec Dieu. C'est la
raison pour laquelle nous l ' appelons le pardon restaurateur de
commun10n.

Le pardon gouvernemental

Il existe encore une autre sorte de pardon, que nous ap­


pellerons le pardon gouvernemental. Ce pardon-là apparaît
dans Matthieu 9:2, 5 -6 , Jacques 5 : 1 5 et Matthieu 6: 14- 1 5 ; 1 8:
2 1 -35.
Qu 'est-ce que le pardon gouvernemental ? Je suis con­
vaincu que si j ' avais appris à connaître le gouvernement de
Dieu sitôt après mon salut, je me serais épargné bien des tour­
ments.
Revenons-en à l 'histoire de la fillette : dans un premier
temps, la maman a toujours laissé les portes de la maison
ouvertes, y compris la porte du garde-manger et celle de la

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LE PARDON GOUVERNEMENTAL

cuisine. Mais voilà qu'à son retour, elle découvre la dispa­


rition de nourriture. Maintenant que la mère est au courant,
l'enfant est contrainte d'avouer sa faute et de demander par­
don. La mère lui pardonne et l 'embrasse. L'incident est clos et
la communion est restaurée. Cependant, quand la mère sortira
de nouveau de la maison, elle fermera les portes à clé. Elle
agira donc différemment d'à l ' accoutumée. La communion
est une chose, mais le gouvernement en est une autre.
Qu'est-ce que le gouvernement ? Le gouvernement est une
manière d'agir. Le gouvernement de Dieu est la façon dont
D ieu s'y prend, c 'est son administration. La mère a certai­
nement pardonné la faute de sa fil le et rétabli la communion;
mais la fois où elle sortira de la maison, elle fermera les portes
du garde-manger et de la cuisine à clé. En d' autres termes,
elle changera de manière d ' agir. Restaurer la communion est
facile, mais bénéficier de la manière d ' agir initiale n ' est pas
aussi simple. La mère craindra que sa fille réitère son acte.
Elle ne lui accordera donc pas toute la liberté souhaitée; elle
la restreindra un peu. Sa manière d'agir aura donc changé.
Souvenez-vous que Dieu nous traite de la même façon. Il est
relativement facile d'obtenir le pardon. Celui qui confesse son
péché d'un cœur sincère verra la communion rétablie. Au mo­
ment même où l 'homme reconnaît son péché, Dieu rétablit
la communion avec lui. Néanmoins, Dieu changera peut-être
de manière d'agir à son égard. Il est possible qu'une correc­
tion divine intervienne immédiatement. Dieu ne lui accordera
peut-être plus autant de libertés qu'avant.
Le jour v iendra peut-être où Dieu retirera sa main discipli­
naire : ce sera son pardon gouvernemental. Dans le cas précité,
la maman aura l ' impression à un moment donné qu'elle peut
dorénavant avoir à nouveau confiance en sa fille et qu'elle
n'a plus besoin de fermer à clé avant de partir. Il s ' agit là du
pardon gouvernemental.

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AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

Le pardon restaurateur de communion est une chose, le


pardon gouvernemental en est une autre. On pourrait donner
un nouvel exemple. Imaginons un père qui a plusieurs fils. Il
les autorise à jouer dehors entre 16 et 1 8 heures, heure du sou­
per. Un jour, ils sortent et se disputent avec d'autres enfants.
Le père pardonne leur attitude et le lendemain, leur permet de
jouer dehors comme à l ' accoutumée. Mais que ferait le père
si ses enfants se querellaient chaque fois qu'ils sortaient ? A
quoi en arriverait-il ? B ien que les enfants avouent leur faute
de jour en jour et obtiennent le pardon, le père aurait peut-être
l ' impression que sa manière de faire est insuffisante, que son
« gouvernement » à l 'égard de ses enfants n 'est pas adéquat.
Ainsi, i l en viendrait à dire à ses fils : « Parce que vous vous
disputez chaque fois que vous sortez, vous devrez rester de­
dans dès demain ».
Vous, pareillement, si vous péchez contre Dieu, Dieu vous
accordera son pardon chaque fois que vous lui confesserez
votre faute. Cependant, votre aveu ne va pas l 'empêcher de
vous administrer une correction. Puisque Dieu vous a par­
donné, votre communion avec lui a été rétablie. Mais Dieu
changera de comportement à votre égard. Sachons que Dieu
ne lève pas promptement sa main disciplinaire sur nous, mais
une fois qu'il le fait, il ne la retire pas si vite. Tant que Dieu
ne sera pas convaincu que ses enfants ne vont pas tout à fait
bien, il ne retirera pas sa main gouvernementale. Revenons à
notre seconde histoire : voyant que ses fils se disputent de jour
en jour, le père les gardera à la maison pendant une ou deux
semaines, voire un ou deux mois, jusqu ' à ce qu'il soit sûr que
ses fils n' agiront plus en garnements et ne se disputeront plus
avec les autres. Il leur dira alors qu'étant donné leur bonne
conduite pendant les deux derniers mois, il leur accorde la
permission de ressortir le jour d'après, mais dix minutes seu­
lement. Le père commencera donc à retirer sa main gouverne­
mentale. Les dix minutes passées à l'extérieur pourraient être

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LE PARDON GOUVERNEMENTAL

nommées « pardon gouvernemental » . Le régime commence­


rait à se modifier, bien que le père observe encore la manière
dont ses fils se comportent avec les autres enfants. S ' ils ne se
querellaient pas avec les autres pendant dix minutes, le père
leur accorderait une sortie d'une demi-heure. Par la suite, il
les autoriserait à jouer dehors une heure. Après un ou deux
mois, il leur permettrait de sortir de 1 6 à 1 8 heures, comme ils
en avaient l 'habitude. Quand ce jour-là serait arrivé, son par­
don gouvernemental serait pleinement accordé à ses enfants.
A insi donc, frères, qu 'est-ce que le pardon gouvernemen­
tal? Il diffère passablement du pardon éternel, du pardon par
procuration ou du pardon restaurateur de communion. Il est
relié au soin de Dieu pour nous, à sa manière de nous repren­
dre et de nous éduquer.

1 . La signification
de la main gouvernementale de Dieu

Plusieurs passages des Ecritures sont reliés au pardon


gouvernemental. Voici un exemple : « Ce qu 'un homme aura
semé, il le moissonnera aussi » (Gal. 6:7). C'est la main gou­
vernementale de Dieu. Imaginons qu'un père n 'exerce aucune
autorité sur ses enfants. Ceux-ci seront évidemment mal éle­
vés et indisciplinés. Comment la maison pourrait-elle vivre
dans l 'harmonie si le père ne la régissait pas ? Si un homme
se querelle souvent avec les autres, il n ' aura pas d'amis. Vous
voyez, ce qu 'un homme sème, il le moissonnera aussi. Le
gouvernement divin se manifeste quand Dieu lève sur nous
sa main sans que nous puissions l 'en dissuader. Montrez-vous
prudents, enfants de Dieu, sinon Dieu lèvera sur vous sa main
gouvernementale; et une fois qu ' il la brandit, il ne la retire pas
facilement.

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AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

L'histoire du paralytique
Des gens amenèrent un paralytique au Seigneur, en pré­
sence de scribes. Le Seigneur dit au paralytique : « Mon en­
fant, tes péchés sont pardonnés » (Mat. 9 :2c). Ces paroles
du Seigneur représentent un réel problème pour ceux qui
ignorent ce qu'est le pardon gouvernemental. Ce paralytique
fut amené au Seigneur par ses amis; lui-même n'avait encore
pas exprimé sa foi dans le Seigneur. Pourtant, celui-ci lui dit :
« Mon enfant, tes péchés sont pardonnés». Cela signifierait-il
que le paralytique fut sauvé au moment où il fut amené au
Seigneur ? Si cela avait été le cas, le salut aurait été une chose
bien facile à obtenir puisqu'il aurait suffi que quelqu 'un soit
amené dans le même lieu que le Seigneur pour que ses péchés
lui soient aussitôt remis. Non ! le pardon dont il est parlé ici
n 'est en aucun cas le pardon éternel; il n ' a non plus rien à voir
avec le pardon par procuration ni avec le pardon restaurateur
de communion. Il s ' agit là d'une autre sorte de pardon, puis­
que Je Seigneur nous montre deux choses ici : d'un côté : « Tes
péchés sont pardonnés », de l'autre : « Lève-toi. . . et marche ».
Souvenons-nous que plusieurs maladies sont dues à la cor­
rection divine. Pour guérir le paralytique et Je faire marcher,
le Seigneur devait d' abord lui accorder le pardon gouverne­
mental, un pardon relié au gouvernement de Dieu et en lien
direct avec la maladie. C'est pourquoi, quand le paralytique
fut amené au Seigneur Jésus pour sa guérison, il n'entendit
d 'autre parole que : « Tes péchés sont pardonnés ».
En d' autres termes, la guérison dépendait du pardon des
péchés. Sa maladie était liée à des péchés. Le Seigneur Jésus
parla en ces mots puisqu 'il savait que la paralysie avait été
causée par les péchés de ) 'homme devant Dieu. La maladie
disparut au moment où les péchés furent pardonnés. Voilà ce
que nous appelons Je pardon gouvernemental. Lorsque ap­
paraît le pardon gouvernemental, la maladie disparaît. Ayant

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LE PARDON GOUVERNEMENTAL

péché contre le gouvernement de Dieu, cet homme avait été


atteint de paralysie. Le Seigneur lui pardonna ses péchés; il
put ainsi se lever, prendre son lit et s 'en aller dans sa maison.
Ce pardon-là est donc différent des autres sortes de pardons.
C 'est le pardon gouvernemental.

Les anciens prient


et transmettent l 'onction

« Quelqu 'un parmi vous est-il malade ? Qu 'il appelle

les anciens de l 'Eglise, et que les anciens prient pour lui, en


l 'oignant d 'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sau­
vera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s 'il a commis des
péchés, il lui sera pardonné » (Jacq. 5 : 1 4- 1 5). Le pardon dont
il nous est parlé ici semble très particulier. Nous avons déjà
vu que la maladie pouvait avoir plusieurs causes. Toutes les
maladies ne sont pas causées par le péché, mais c 'est quand
même le cas de quelques-unes. Ici, les péchés ne sont pas
pardonnés grâce à la confession du malade, mais grâce à la
prière des anciens de l ' Eglise. De quoi s ' agit-il ? Ce pardon-là
n'est ni le pardon éternel , ni le pardon par procuration, ni le
pardon restaurateur de communion. Ce pardon-là est proba­
blement relié au pardon gouvernemental. Pour illustrer notre
propos, imaginons qu'un frère soit malade parce que Dieu a
levé sa main gouvernementale sur lui. Dieu le corrige parce
qu ' il a péché et qu'il est tombé. Lorsqu 'il confesse son péché
à Dieu, il reçoit le pardon : la communion entre lui et Dieu
est rétablie. Mais la main disciplinaire de Dieu ne le quitte
pas pour autant. Il faudra attendre le jour où les anciens de
l'Eglise viendront prier pour lui, lui disant que les frères lui
ont aussi accordé le pardon et qu 'ils ont un vif désir de le voir
ranimé, que l ' Eglise est soucieuse de le voir goûter à nouveau

17
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

au fleuve de vie. Le jour venu, les anciens l ' oindront d'huile


en sorte que l ' huile d'onction de la Tête puisse couler sur lui.
Le frère en question sera relevé tandis que l ' Eglise priera pour
lui. La main gouvernementale de Dieu s 'éloignera ainsi de lui
et il sera guéri de sa maladie. Voilà ce que veut dire : « S 'il a
commis des péchés, il lui sera pardonné ». Les péchés dont il
est parlé ici ne sont pas des péchés ordinaires, mais ceux qui
suscitent la correction divine. En lisant la Bible, nous devons
comprendre que Jacques 5 nous parle de la main gouverne­
mentale de Dieu. Si Dieu lève sur vous sa main gouvernemen­
tale, il ne vous laissera pas tranquille tant que vous n'aurez
pas obtenu le pardon.

L'histoire de David

Pour comprendre la signification du pardon gouverne­


mental, nous prendrons l 'exemple de David. Nulle part dans
toute la Bible, le pardon gouvernemental de Dieu ne nous est
présenté aussi clairement que dans le cas de David et de la
femme d 'Urie. David commit deux péchés : l 'adultère et le
meurtre. En ce qui concerne l 'adultère, il pécha contre la fem­
me d'Urie; quant au meurtre, il pécha contre Urie. Il commit
ces deux péchés, mais s'en repentit devant Dieu. Le Psaume
5 1 , entre autres, relate cette confession. Le cœur contrit, il
confessa honnêtement ses péchés à Dieu. Il reconnut que ce
qu'il avait fait était abominable, impur et choquant. Il est clair
qu' une fois que David eut avoué ses péchés dans le Psaume
5 1 , sa communion avec Dieu fut rétablie, tout comme l 'indi­
que le premier chapitre de 1 Jean.
Pourtant, qu'est-ce que Dieu dit à David par la bouche de
Nathan ? Relevons les paroles du prophète. David dit à Na­
than : « J 'ai péché contre l 'Eternel ! Et Nathan dit à David :
« L'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras point. Mais,

18
LE PARDON GOUVERNEMENTAL

parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l 'Eternel, en


commettant cette action, le fils qui t 'est né mourra » (2 Sam.
1 2: 1 3- 1 4) . David dit : « J 'ai péché contre l 'Eternel ». Il con­
fessa ses péchés et reconnut son impureté. Dieu lui envoya
Nathan pour lui certifier que Dieu avait pardonné son péché
et que par conséquent, il ne mourrait pas. Ceci nous indique
c lairement que le péché de David avait été pardonné. Mais
Dieu voulait communiquer quelque chose de plus à David.
Premièrement : « Mais, parce que tu as fait blasphémer les
ennemis de l 'Eternel, en commettant cette action, le fils qui
t'est né mourra » (v. 1 3- 1 4). Et deuxièmement : « Maintenant,
l 'épée ne s 'éloignera jamais de ta maison, parce que tu m 'as
méprisé, et parce que tu as pris la femme d'Urie, le Héthien,
pour en faire tafemme » (v. 1 0). Troisièmement : « Ainsi parle
l 'Eternel : Voici, je vais Jaire sortir de ta maison le malheur
contre toi, et je vais prendre sous tes yeux tes propres fem­
mes pour les donner à un autre, qui couchera avec elles à la
vue de ce soleil. Car tu as agi en secret; et moi, je ferai cela
en présence de tout Israël et à la face du soleil » (v. 1 1 - 1 2) .
Quoique Dieu ait pardonné le péché de David, il fit pourtant
mourir le fils né de la femme d'Urie. Et ce n'est pas tout ! B ien
que Dieu lui ait pardonné son péché, il n 'éloigna jamais plus
l 'épée de la maison de David. Et en plus, Dieu laissa Absalom
se rebeller contre David et violer ses femmes, bien qu'il lui ait
pardonné son péché. En d'autres termes, le péché de David fut
pardonné, mais cela n 'empêcha pas la correction.
Permettez-moi de vous parler franchement. Quel que soit
le péché commis, il vous sera pardonné si vous vous appro­
chez de Dieu en lui demandant pardon. La communion sera
restaurée en un éclair. David vit sa relation avec Dieu rapi­
dement restaurée. Néanmoins, Dieu sanctionna David, même
après sa mort. Dieu fit régner sa discipline sur David de sorte
que le gouvernement de Dieu ne le quitta jamais plus. Il s'en­
suivit que son fils tomba malade. David jeûna, passa la nuit

19
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

couché par terre, mais rien n ' y fit. Dieu avait levé une main
disciplinaire sur David, et l 'enfant mourut. Plus tard, d'autres
événements survinrent : le fils aîné de David, Amnon, fut as­
sassiné et par la suite, un autre fils, nommé Absalom, se re­
bella. Jamais l ' épée ne s 'éloigna de la maison de David. Et
pourtant, Dieu avait dit à David qu' i l lui accordait le pardon
de ses péchés. Frères, Dieu désire pardonner tous les péchés
que vous avez commis, mais ce fait n 'implique pas que vous
puissiez l 'empêcher de vous sanctionner ni de lever sur vous
une main disciplinaire.

2. Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu

Notre Dieu est le Dieu du gouvernement. Parfois, lorsqu'il


est offensé, il ne lève pas aussitôt sa main gouvernementa­
le. Il vous laisse tranquille. Mais une fois qu'il lève sa main
gouvernementale, vous ne pouvez rien faire d 'autre que de
vous humilier. Vous n ' avez pas la possibilité d ' y échapper;
Dieu ne ressemble pas à un homme qui vous laisse facilement
tranquille. Il est plutôt facile d'obtenir le pardon et de rétablir
la communion avec Dieu. Mais vous ne pouvez surseoir à la
discipline que Dieu exerce dans votre environnement, chez
vous ou au travail. Vous n' avez plus qu'une chose à faire :
apprenez à vous soumettre sous la puissante main de Dieu.
Plus nous nous humilierons sous la puissante main de Dieu et
moins nous lui résisterons, plus la main gouvernementale de
Dieu s'éloignera facilement de nous. S i nous ne nous soumet­
tons pas et ne nous montrons pas patients, si nous murmurons
et tempêtons intérieurement, Dieu ne retirera pas facilement
sa main gouvernementale. C 'est une question très sérieuse. Il
y a vingt ans, vous avez agi à votre guise. Aujourd'hui, vous
devez affronter les problèmes qui en ont résulté, en goûtant au
fruit produit par votre action passée. Votre acte de l'époque
refait surface ou vous poursuit. Que faire ? Inclinez la tête en

20
LE PARDON GOUVERNEMENTAL

disant : « Seigneur, je suis responsable ! » Humiliez-vous sous


la main de Dieu et ne lui résistez pas. Plus vous résistez, plus
la main de Dieu sera pesante. Aussi, je le répète : il ne vous
reste qu'à vous soumettre sous la puissante main de Dieu.
Plus vous résistez à la main gouvernementale de Dieu, plus il
vous arrivera de choses. Dès que la main gouvernementale de
Dieu est sur vous, humiliez-vous et reconnaissez de bon coeur
que vous la méritez, puisque le Seigneur ne peut se tromper.
Soumettez-vous. Ne pensez pas à vous rebeller; ne murmurez
même pas, ne bronchez pas !
Si vous n 'êtes pas docile et que vous songez à échapper
à la main de Dieu, rappelez-vous que ce ne sera pas chose
facile. Qui peut se soustraire à la main de Dieu ? Ne compre­
nez-vous pas que c 'est ce que vous avez fait précédemment
qui vous a amené à vivre la situation actuelle ? Prenons un
exemple : Tout au long de son enfance, un frère a mangé des
sucreries. Il en a tant absorbées que ses dents se sont cariées.
Un jour, il prend conscience de sa faiblesse et de ses effets. Il
demande à Dieu de lui pardonner de trop aimer les sucreries.
Il obtient facilement le pardon de Dieu, mais cela ne lui en­
lève pas les caries. Le gouvernement de Dieu est sur lui. Trop
de sucre provoque les caries. Si vous avouez cette faute-là, la
communion sera rétabl ie, sans pour autant vous redonner des
dents saines. Il s ' agit du gouvernement de Dieu et vous devez
apprendre à vous y soumettre. (Naturellement, des dents ca­
riées ne redeviennent pas saines; cependant, certaines choses
peuvent être réparées quand la main gouvernementale de Dieu
se retire.)
J ' aimerais vous donner une autre illustration tirée de la
Bible. Après avoir frappé le rocher à Meriba (Nomb. 20: 1 0-
1 2), Moïse et Aaron tombèrent sous la main gouvernementale
de Dieu. Bien qu' Aaron soit tombé, Dieu lui permit tout de
même d'être sacrificateur et de bénéficier d'une communion
restaurée. Par la suite cependant, Dieu lui dit qu'il devrait

21
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

quitter cette terre sans entrer dans le pays de Canaan. Moï­


se ne sanctifia pas l 'Eternel lors de l 'épisode avec le rocher.
Au lieu de parler au rocher comme Dieu le lui avait ordonné,
Moïse le frappa de sa verge. La main de Dieu s ' abaissa sur lui
et lui non plus ne fut plus apte à entrer dans le pays de Canaan.
Voyez-vous le principe de base ? Le gouvernement de Dieu
se manifeste quand Dieu n ' agit plus comme précédemment.
Désormais, vous devrez peut-être changer de méthode. Vous
devrez peut-être renoncer à la manière d'agir qui vous paraît
la meilleure.
La Bible regorge d'exemples semblables. Quand les en­
fants d 'Israël arrivèrent à Kadès dans le désert de Paran, ils
envoyèrent des espions explorer le pays (Nomb. 1 3 et 1 4). Les
espions coupèrent une branche de vigne avec une grappe de
raisin si grande qu ' ils durent se mettre à deux pour la porter.
Ils savaient que c ' était un pays où coulaient le lait et le miel.
Mais après avoir remarqué la grande taille de ses habitants, ils
eurent peur et refusèrent d'entrer dans le pays; comparative­
ment à eux, ils se sentaient semblables à des sauterelles. Le
résultat ? A part Josué et Caleb, tout le reste du peuple allait
mourir dans le désert sans pouvoir entrer dans le pays de Ca­
naan. Quand ils entendirent Dieu prononcer ce jugement, ils
reconnurent leur péché, le confessèrent et exprimèrent égale­
ment leur vif désir d 'entrer dans le bon pays. Dieu continua à
les traiter avec grâce et à les reconnaître comme son peuple,
mais il ne leur accorda pas le droit d'avoir part à Canaan. Ils
n 'osèrent entrer dans ce pays, car le gouvernement de Dieu
avait changé. C 'est pourquoi, frères, dès le début de votre vie
chrétienne, cherchez à marcher de jour en jour sur le sentier
que Dieu vous a tracé. Ne vivez pas n'importe comment, ne
péchez point ! Souvenez-vous s'il vous plaît de ceci : quoique
vous ayez obtenu miséricorde, vous découvrirez peut-être que
Dieu a dû modifier sa manière d'agir à votre égard. Sa main
gouvernementale ne peut être prise à la légère.

22
LE PARDON GOUVERNEMENTAL

La main gouvernementale de Dieu est à vrai dire une affai­


re très sérieuse. Craignons donc, car nous ne savons pas quand
elle s ' abattra sur nous. Dieu fermera les yeux dans certains
cas; ou il fermera les yeux dix fois sur la rébellion, et lèvera
sa main sur nous à la onzième. Mais il se peut aussi qu ' il nous
corrige à la première incartade. Nous n 'avons aucun moyen
de savoir quand il exercera sur nous sa main disciplinaire. Le
gouvernement de Dieu n'est pas quelque chose que nous pou­
vons maîtriser. Dieu agit comme il l 'entend.
Frères, faisons tous de notre mieux pour apprendre sans
tarder l ' obéissance au Seigneur. Puisse Dieu être miséricor­
dieux et plein de grâce envers nous, de telle sorte que nous ne
tombions pas sous sa main gouvernementale. Néanmoins, si
Dieu vous reprend, ne lui résistez pas et ne soyez pas inconsi­
déré. N 'essayez pas de lui échapper, mais tenez-vous au prin­
cipe élémentaire qui consiste à vous soumettre, à n'importe
quel prix. B ien entendu, vous ne pouvez vous plier par vous­
même; demandez au Seigneur qu'il le fasse en vous. Ce n'est
que grâce à la miséricorde du Seigneur que vous pourrez vous
en tirer. « 0 Seigneur, sois miséricordieux envers moi de telle
sorte que je puisse en réchapper ! » Si Dieu n ' a encore levé
sur vous sa main gouvernementale, continuez à vous atten­
dre à sa miséricorde. Si sa main s'est abattue sur vous, s ' i l a
permis que vous tombiez malade ou que vous rencontriez des
difficultés, souvenez-vous bien que vous ne devriez jamais
essayer de résister au gouvernement de Dieu en recourant à
votre main chamelle. Dès que le gouvernement de Dieu s 'abat
sur vous, humiliez-vous sur-le-champ sous sa puissante main.
Dites : « Seigneur, c 'est toi qui agis; tu as tout arrangé; je me
soumets de bon cœur, je suis prêt à accepter ce qui m 'arrive. »
Quand Job vit s 'abattre sur lui la main gouvernementale de
Dieu (celle-ci aurait pu lui être épargnée), plus il se soumit,
meilleure fut sa condition; plus il se targua de sa justice, plus
la situation empira.

23
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Dieu soit loué ! D'ordinaire, la main gouvernementale


de Dieu ne reste pas indéfiniment sur une personne. Person­
nellement, je pense que la prière de l ' Eglise parvient parfois
à mouvoir facilement la main gouvernementale que Dieu a
levée contre quelqu 'un. Voilà ce qui est très précieux dans
Jacques 5. Dans ce passage, Jacques nous montre que les an­
ciens de l'Eglise peuvent mouvoir la main gouvernementale
de Dieu. Il dit : « La prière de la foi sauvera le malade, et le
Seigneur le relèvera; et s 'il a commis des péchés, il lui sera
pardonné. » Lorsqu'un frère estime qu'il doit faire appel à
l ' Eglise, celle-ci priera pour lui et l ' aidera à mouvoir la main
gouvernementale de Dieu loin de lui.
Je me souviens avoir entendu Miss Margaret E. Barber
s 'exprimer à merveille. Un frère qui avait mal agi et qui
s'était ensuite repenti, vint la trouver. Voilà ce qu 'elle lui dit :
« N 'est-ce pas vrai que vous vous êtes repenti maintenant et

que vous êtes revenu au Seigneur ? Approchez-vous de Dieu


et dites-lui: 'à l'origine, j 'étais un vase dans les mains d'un
potier, mais voilà que le vase s'est cassé. ' Ne forcez pas le
Seigneur en disant : ' Seigneur, tu dois faire de moi le vase
que j 'étais. ' Non, priez humblement : 'Seigneur, sois misé­
ricordieux envers moi et fais de nouveau de moi un vase. Je
n'oserais forcer ta main. Que tu fasses de moi un vase noble
ou un vase d'un usage vil, je n'ai rien à dire ! ' »
Les gens pensent qu' ils seront toujours le même vase et
aimeraient que le Seigneur les rende plus glorieux, plus no­
bles. Parfois les gens demandent même au Seigneur de les
transformer en un vase meilleur. Il arrive que nous négocions
avec le Seigneur pour qu'une bénédiction émerge de la ma­
lédiction. Mais j ' aimerais vous dire ceci : ceux d'entre nous
qui ont passé par plusieurs traitements du Seigneur savent que
nous avons souvent affaire avec la main de Dieu, avec sa main
gouvernementale. Nous reconnaissons qu'à travers elle, Dieu
nous enseigne ce qu'est sa volonté. Nous soumettre, c'est bien

24
LE PARDON GOUVERNEMENTAL

la seule chose à faire. Il n'y a pas moyen d'y échapper; nous


ne pouvons que nous y soumettre.
Ne prenons pas les choses à la légère. Une sœur qui son­
geait à se marier me demanda mon avis. Je le lui donnai en
disant qu'il valait mieux ne pas épouser l 'homme dont elle
me parlait parce qu'il ne semblait pas être un chrétien dépen­
dant du Seigneur. Elle maintint son point de vue en disant
qu'elle avait confiance en lui et l ' épousa quand même. Après
huit mois, elle m'écrivit une longue lettre dans laquelle elle
me disait : « Maintenant, je sais que j ' ai eu tort. Je ne vous
ai pas écouté et je réalise que j ' ai commis une grande erreur.
Que faire ? » Je lui répondis ceci : « Désormais, vous n ' avez
qu'une seule chose à faire : humiliez-vous sous la puissante
main de Dieu. Même si vous m'écrivez une seconde fois, je ne
pourrai vous aider davantage. Personne ne peut vous venir en
aide, car vous vous êtes placée sous le traitement gouverne­
mental de Dieu. Maintenant que vous y êtes, n'essayez pas de
lutter contre; vous risqueriez de briser votre vase et de ne plus
avoir aucun avenir. » Dans cette lettre, je lui indiquai claire­
ment de ne plus m'écrire. Ainsi donc, souvenons-nous que
rien ne peut être plus sérieux que le gouvernement de Dieu.
Je pense souvent à la condition actuelle de l ' Eglise. C'est
comme si on se rendait chez un potier et qu 'on découvrait
dans son champ un amas de cruches brisées, de vases et de
flasques cassés . . . bref, un tas de récipients en miettes. Telle est
la condition des chrétiens aujourd'hui. En fait, c'est une ques­
tion extrêmement grave. Je le répète, nous devons apprendre
à nous soumettre à la puissante main de Dieu.

3. Soyez une personne qui craint Dieu

Deux autres passages de la B ible nous parlent également de


la main gouvernementale de Dieu. Il s ' agit de Matthieu 6: 1 5 et
1 8 :23-25. Il est primordial que nous ne nous laissions pas aller

25
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

à juger les autres. C'est très sérieux. En effet, si, désinvolte,


vous jugez les autres, vous risquez de tomber dans les mêmes
travers. Là où vous ne pardonnez pas aux autres, on ne vous
pardonnera pas non plus. Cette question-là nous montre égale­
ment la main gouvernementale de Dieu. Si vous ne pardonnez
pas la faute de votre prochain, Dieu ne vous la pardonnera pas
non plus. Nous parlons du pardon gouvernemental, lequel dif­
fère fondamentalement du pardon éternel. B ien entendu, Dieu
est votre Père céleste; là n 'est pas la question. Mais si un frère
pèche contre vous et que vous ne lui pardonnez pas, Dieu ne
vous pardonnera pas non plus. Il lèvera sur vous sa main gou­
vernementale. Ainsi donc, laissez-moi vous dire ceci : appre­
nez à être généreux et à pardonner; soyez indulgent et prompt
à pardonner aux autres. S i vous vous plaignez constamment,
que vous critiquez les autres et que vous avez quelque chose
à redire concernant leur conduite, vous risquez d'être en proie
au gouvernement de Dieu. Vous ne vous en tirerez pas facile­
ment, car Dieu creusera probablement profondément en vous.
S i vous êtes intolérant avec les autres, Dieu sera intolérant à
votre égard. Souvenez-vous du serviteur dont il est question
dans Matthieu 1 8: il sortit de la maison de son maître et ren­
contra 1 'un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le
saisit et exigea le remboursement de la dette. Quand il en eut
connaissance, le maître fut profondément attristé. Il ordonna
que ce serviteur soit livré aux bourreaux jusqu 'à ce qu'il ait
payé son dû. Dieu se mit à le châtier; ce serviteur ne se tira pas
facilement d'affaire une fois que la main gouvernementale de
Dieu se fut abattue sur lui.
Par conséquent, apprenons à nous montrer indulgents en ce
qui concerne le pardon; mais soyons prudents de ne pas parler
légèrement des autres et les critiquer. La plupart du temps, ce
que nous avons reproché aux autres et critiqué en eux devien­
dra rapidement notre réalité ! A maintes reprises, nous avons
pu voir la discipline s'abattre rapidement sur celui qui s ' était

26
LE PARDON GOUVERNEMENTAL

montré trop sévère à l 'égard des autres. Si vous jugez un chef


de famille qui a des problèmes avec ses enfants, en disant :
« Voici, la main de Dieu est perpétuellement sur lui », vous

serez bientôt confronté aux mêmes difficultés que lui ! Frères,


apprenons à craindre le gouvernement de Dieu. Apprenons à
craindre Dieu.
J 'aimerais vous dire ceci : on peut passer sa vie à apprendre
ce qu'est le gouvernement de Dieu. Toutes les années que nous
chrétiens passons sur terre, servent à ce que nous apprenions
comment Dieu règne sur nous. Souvenez-vous qu'en rien nous
ne pouvons juger ni critiquer les autres légèrement. Prenons
l 'habitude de ne pas nous mêler de tout ni de parler légère­
ment. Apprenons à craindre Dieu. Provoquer la main gouver­
nementale de Dieu n 'est pas seulement inutile, mais lourd de
conséquences. Veillez à ne pas laisser les caractéristiques des
autres devenir vôtres; c 'est pourquoi ne soyez pas prompt à
les condamner, de peur qu'elles ne vous caractérisent à vo­
tre tour. Nous moissonnerons tout ce que nous avons semé.
Cette maxime s'applique particulièrement aux enfants de
Dieu. Apprenons à être indulgents. Plus nous ferons preuve de
longanimité, mieux ce sera, car en étant indulgents à l ' égard
des autres, nous bénéficierons de l 'indulgence divine. Si nous
sommes mesquins et sévères à l 'égard de nos frères, Dieu se
montrera strict envers nous et ne laissera rien passer. Apprenez
à être modéré, miséricordieux et bienveillant à l 'égard des
frères. Cherchez à fermer les yeux sur leurs fautes; exprimez
le minimum de paroles futiles, et limitez-vous dans vos juge­
ments. Quand les gens ont des ennuis, aidez-les, mais ne les
jugez surtout pas.
Dans les derniers temps, les Juifs souffriront beaucoup.
Ils seront emprisonnés, dévêtus et affamés. Ceux qui sont des
brebis (voir Mat. 25 :3 1 -46) leur rendront visite en prison, les
vêtiront et les nourriront. Nous ne pouvons pas ajouter aux
souffrances des Juifs sous prétexte que Dieu a décidé de les

27
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

faire passer par des persécutions et des afflictions. Il est vrai


que Dieu permettra qu'ils traversent des eaux profondes, mais
nous devons apprendre à être charitables. La discipline de
Dieu est du ressort de Dieu; dans cet âge, les enfants de Dieu
doivent chercher à apprendre l ' indulgence et la miséricorde à
l 'égard des autres, quelles que soient les situations. Dieu nous
épargnera ainsi beaucoup de détresses.
Des chrétiens en nombre considérable sont tombés très bas
parce qu'ils ont jugé trop sévèrement les autres. Leurs ennuis
actuels proviennent de critiques antérieures. Dieu n ' a pas re­
lâché la bride. Soyons donc indulgents à l ' égard des gens de
peur d'être à la merci de la main gouvernementale de Dieu.
Apprenez à aimer les gens et à les traiter avec générosité.
Puisse Dieu être miséricordieux envers nous pour nous em­
pêcher de nous conduire et d ' agir sottement; c ' est ainsi que
nous éviterons sa main gouvernementale. Nous dépendons de
la miséricorde de Dieu à ce propos. Combien nous avons be­
soin de vivre par la sagesse divine. Disons à Dieu que nous ne
sommes que des insensés qui agissent régulièrement de ma­
nière irréfléchie, qui seront vite brisés s' ils tombent sous sa
main gouvernementale. Demandons-lui de nous accorder sa
miséricorde. J'aimerais vous dire ceci : plus vous serez hum­
ble et soumis, plus vous vous sortirez facilement du gouverne­
ment de Dieu. En revanche, plus vous vous enorgueillirez et
vous justifierez, plus vous aurez de peine à vous en tirer. Dès
lors, apprenez l 'humilité.
Au cas où nous tombons sous la main gouvernementale de
Dieu, que la raison en soit importante ou pas, ne nous rebel­
lons jamais ! Franchement, la rébellion est une folie. Le seul
et unique principe à appliquer, c'est de nous humilier sous la
puissante main de Dieu. Si nous nous humilions réellement,
nous verrons qu'au temps convenable, Dieu nous libérera.
C'est alors qu'il considérera l' affaire comme classée. J ' es­
père que vous remarquerez les mots « au temps convenable ».

28
LE PARDON GOUVERNEMENTAL

« Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin

qu 'il vous élève au temps convenable » ( 1 Pierre 5 :6). L'accent


ici porte sur le temps convenable. Au temps convenable,
Dieu vous ouvrira la voie; au temps convenable, il vous donne­
ra un chemin droit; au temps convenable, il vous affranchira;
et au temps convenable, il vous élèvera.
L'expression « sous la puissante main de Dieu » nous
oriente exclusivement vers la discipline divine; dès lors, nous
devons nous humilier sous cette main. Ces termes n' impli­
quent aucune idée de protection; en effet, s'il s ' agissait de
protection, on nous parlerait de son bras éternel. Nous humi­
lier sous la puissante main de Dieu revient à nous y soumet­
tre. Cette main est puissante et vous ne serez capable ni de la
faire bouger, ni de lui résister. Dites au Seigneur : « Seigneur,
je suis prêt à écouter. Où que tu me mettes, je l 'accepterai
joyeusement. Je n'opposerai aucune résistance. Je n ' ai aucune
opinion concernant ta manière de me traiter. J'écoute ta parole
de bon cœur. Je suis prêt à rester dans cette situation aussi
longtemps que tu le désireras. » Vous verrez alors qu'au temps
convenable, il vous délivrera. Personne ne sait combien de
temps cela prendra. Viendra le moment où le Seigneur estime­
ra que vous avez appris la leçon; il amènera peut-être l 'Eglise
à prier pour qu'il vous relève.
Je souhaite que les frères et sœurs connaissent Je gouverne­
ment de Dieu à l ' aube de leur vie chrétienne. Nos problèmes
proviennent en grand nombre de ce manque de connaissance.
J 'espère que dès le premier jour de leur vie chrétienne, les
enfants de Dieu connaîtront le gouvernement de Dieu. Cela
les aidera à avancer sur Je droit chemin.

29
L eçon quarante

La correction
divine

« Vous n 'avez pas encore résisté jusqu 'au sang,

en luttant contre le péché. Et vous avez oublié


l 'exhortation qui vous est adressée comme à des
fils : Mon fils, ne méprise pas le châtiment du
Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu 'il te re­
prend; car le Seigneur châtie celui qu 'il aime, et il
frappe de la verge tous ceux qu 'il reconnaît pour
ses fils. Supportez le châtiment: c 'est comme des
fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu 'un
père ne châtie pas ? Mais si vous êtes exempts du
châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc
des enfants illégitimes, et non desfils. D 'ailleurs,
puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés,
et que nous les avons respectés, ne devons-nous
pas à bien plus forte raison nous soumettre au
Père des esprits, pour avoir la vie ? Nos pères
nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le
trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour no­
tre bien, afin que nous participions à sa sainteté.
Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un

30
LA CORRECTION DIVINE

sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit


plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un
fruit paisible de justice. Fortifiez donc vos mains
languissantes et vos genoux affaiblis; et suivez
avec vos pieds des voies droites, afin que ce qui
est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffer­
misse » (Hébreux 1 2 : 4- 1 3).

Le sens de la correction divine

« Vous n 'avez pas encore résisté jusqu 'au sang, en luttant

contre le péché » ( 1 2:4). L'apôtre s'adressa aux Hébreux en


reconnaissant leur lutte contre le péché, leurs nombreuses
souffrances, épreuves et persécutions, mais en leur rappelant
qu'ils n' avaient pas encore résisté jusqu ' au sang. Ils n'avaient
pas autant souffert que notre Seigneur qui « en échange de
la joie qui lui était réservée . . . a souffert la croix, méprisé
l 'ignominie, et s 'est assis à la droite du trône de Dieu » (v. 2).
L'expérience des croyants ne sera jamais comparable à celle
du Seigneur. Tout en méprisant l ' ignominie, notre Seigneur
a souffert la croix, jusqu' à en verser son propre sang. Les
croyants hébreux avaient enduré souffrances et outrages, mais
n'en étaient pas morts.
A quoi devrait s 'attendre un chrétien ? Ne donnons pas de
faux espoir aux frères. Montrons-leur qu'ils devront faire face
à beaucoup de situations contraignantes, mais qu'aux yeux de
Dieu, aucune d'elles n'est dépourvue de sens. Pourquoi les
épreuves et les difficultés ? A quoi servent-elles ? La souf­
france du chrétien a-t-elle un sens ? A moins que nous ayons
été appelés à souffrir le martyre, nous n'avons encore jamais
lutté contre le péché jusqu 'à en verser notre sang. Néanmoins,
nous résistons encore !

31
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Pourquoi les difficultés ? « Et vous avez oublié l 'exhorta­


tion qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne mé­
prise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage
lorsqu 'il te reprend; car le Seigneur châtie celui qu 'il aime, et
il frappe de la verge tous ceux qu 'il reconnaît pour ses fils »
(v. 5-6).
Ici, l 'apôtre cite un passage des Proverbes au chapitre 3
pour nous exhorter à ne pas mépriser la correction du Sei­
gneur ni à craindre ses réprimandes. Dans ce passage appa­
raissent les deux attitudes que les croyants devraient adopter.
Quand un enfant de Dieu passe par un moment difficile, ex­
périmentant donc la correction du Seigneur, il peut la prendre
à la légère. Ou alors il la ressent comme une main qui pèse
lourdement sur lui; il se décourage, estimant que la vie chré­
tienne est trop dure. Il rêve d 'une voie remplie de bonheur,
où il marcherait en vêtements de lin blanc sur une ruelle d'or
qui mènerait à la porte de perle ! Jamais il n'aurait imaginé
qu'un chrétien puisse rencontrer autant de difficultés. N 'étant
donc pas préparé mentalement à ce que sa vie chrétienne soit
jalonnée d'embûches, il se décourage et pense même à tout
laisser tomber. Mais les Proverbes nous indiquent qu' aucune
de ces attitudes n 'est correcte.
Ne méprisons pas le traitement du Seigneur. S ' i l nous
corrige, prenons la chose au sérieux. Chaque fois q u ' i l nous
arrive quelque chose, le Seigneur l ' a permis et s 'est fixé un
but précis. li utilise la situation pour nous éduquer. Toutes les
corrections servent à nous perfectionner pour nous sanctifier.
Dieu nous reprend, car il veut nous rendre participants de sa
nature divine; il cherche à nous éduquer et à nous former le
caractère. Jamais le Seigneur ne nous moleste sans bonne rai­
son. li nous frappe parce qu'il désire nous modeler en un vase;
jamais il ne permet que nous souffrions parce qu'il aimerait
voir souffrir ses enfants. La souffrance pour la souffrance
n'est pas son but. S ' il y consent, c'est qu ' il a ses raisons : il

32
LA CORRECTION DIVINE

désire que nous prenions part à sa sainteté. Tel est le but de


son traitement éducatif.
Néanmoins, il est fort possible que des enfants de Dieu,
chrétiens depuis déjà huit ou dix ans, n 'aient jamais pris au
sérieux le traitement divin. Peut-être n ' ont-ils jamais reconnu
humblement devant le Seigneur : « Le Seigneur est en train de
me reprendre, de m 'éduquer. Il me corrige pour me façonner
en un vase. » Ne percevant pas le dessein de Dieu derrière la
correction et le traitement divin, ils n'y attachent pas d ' impor­
tance. Les jours se succèdent avec leur lot d'événements, mais
ces croyants-là ne se posent aucune question. Ils ignorent le
but du Seigneur. Ils vivent comme si Dieu ne se préoccupait
pas de leur quotidien ou comme s ' i l laissait souffrir son peu­
ple dans une parfaite indifférence. Ainsi les enfants de Dieu
doivent changer d ' attitude et accorder de l ' importance à la
correction du Seigneur. A chaque coup dur, ils devraient se de­
mander : « Quel en est le sens ? » ou « Pourquoi ? » Apprenez
à attacher une certaine importance à ce qui vous arrive, sinon
vous n 'en retirerez rien.
Ne prenons pas la correction à la légère, mais attention, ne
la prenons pas non plus trop au sérieux. Nous tomberions vite
dans le découragement si nous assimilions la vie chrétienne
à une succession de souffrances. Cela reviendrait à accorder
trop d ' importance à la correction. Que faire alors ? Acceptons
le traitement du Seigneur et comprenons-en la signification.

La nature de la correction divine

« Car le Seigneur châtie celui qu 'il aime, et il frappe de la


verge tous ceux qu 'il reconnaît pour ses fils » (v. 6). Il s ' agit
d'une mention de Proverbes 3 : 1 2. Nous y découvrons le pour­
quoi de toute correction.

33
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Dieu ne traite pas chaque individu du monde. Il châtie ceux


qu'il aime. Il nous corrige, car nous sommes ses enfants bien­
aimés. Il désire faire de nous des vases convenables. Voilà la
raison pour laquelle il passe du temps à éduquer et corriger
ses enfants. La correction découle de l 'amour. Par amour il
arrange nos événements. Par amour il soupèse également ce
que nous sommes à même de supporter. Par amour il prévoit
en détail le cours des événements. Nous appelons cela le trai­
tement divin, parce que tout concourt au bien le plus élevé qui
soit et à l ' intention ultime de la création.
« Et il frappe de la verge tous ceux qu 'il reconnaît pour ses

fils » . Quand le Seigneur corrige des croyants, c 'est q u ' il est


en leur faveur. En nous molestant, Dieu ne manifeste aucun
rejet à notre égard, bien au contraire ! Il fournit ainsi la preuve
de son approbation particulière. Dieu ne châtie pas chaque
individu; il concentre ses traitements sur ceux qu'il aime, sur
ceux qu'il reconnaît comme ses fils.
Si vous êtes chrétien, attendez-vous à recevoir des correc­
tions de Dieu. Si vous n'êtes pas un enfant de Dieu, i l vous
laissera agir à votre guise et mener une vie insouciante. Tou­
tefois, au moment où vous acceptez le Seigneur Jésus comme
votre Sauveur et que vous naissez de Dieu, vous devenez un
enfant de Dieu; depuis ce moment-là, attendez-vous à ce qu'il
vous éduque et vous corrige. Un père ne frappera pas les fils
d'un autre; que le fils du voisin soit bon ou mauvais ne le
concerne pas. Mais un bon père éduque son propre fils. Dans
certains domaines, il se montrera sévère à son égard; les situa­
tions dans lesquelles se trouvera le fils ne seront pas le fruit
du hasard. Le père orientera son éducation et instruira son fils
en fonction des domaines qu'il estime primordiaux. Il voudra
que son fils apprenne l ' honnêteté, l ' application, l 'endurance,
et d'autres valeurs; il se fixera des objectifs. C 'est ce qui s 'est
passé pour vous dès le jour de votre salut : Dieu vous a pré­
paré un parcours qui vous permette de devenir participant de

34
LA CORRECTION DIVINE

sa nature. Dans certains domaines, il souhaite que vous soyez


comme lui. C'est pour cette raison qu'il vous corrige tout au
long de votre cheminement.
Ainsi donc, chaque jeune chrétien doit comprendre qu'un
enfant de Dieu doit accepter les leçons qu'il lui réserve. Dieu
le placera dans des environnements précis, il en arrangera les
circonstances et prévoira plusieurs souffrances par lesquelles
son enfant devra passer, dans la perspective de lui forger un
certain caractère, une certaine personnalité. Voilà ce que Dieu
désire accomplir. Dieu gère les lieux et les événements qui
vous concernent, il conditionne votre environnement parce
qu'il a l ' intention de vous modeler.
Une fois chrétien, vous réaliserez que vous êtes dans la
main de Dieu. Bon nombre d'événements pré-arrangés sur­
viendront : vous serez frappé. Pour quelle raison ? Chaque
fois que vous ne marcherez pas sur le chemin que Dieu a pré­
vu pour vous, il vous reprendra pour vous pousser à y revenir.
Tout enfant de Dieu doit se préparer à accepter la main de
Dieu. Il vous reprend parce que vous êtes son fils. Si vous
n'étiez pas son enfant bien-aimé, il ne se donnerait pas la
peine de vous éduquer. En résumé, si nous sommes châtiés
et frappés, nous avons la preuve que Dieu nous aime et nous
agrée.
Nous ne recevons pas de punition, mais une correction.
Si Dieu nous punissait, il nous ferait payer notre écart; or, il
ne nous punit pas, il nous corrige. La correction a une por­
tée éducative. La punition s'en réfère au passé : on est frappé
parce qu'on a mal agi. Une correction est aussi administrée en
raison de fautes commises, mais elle s 'oriente vers l 'avenir.
La correction comprend donc deux éléments : un but éducatif
et une leçon pour le futur. Dès qu'un être s'approche de Christ
pour lui appartenir, il doit s' attendre à ce que Dieu le modèle
en un vase d'honneur. C'est avec assurance que je puis dire
que Dieu désire que chacun de ses enfants le glorifie d' une

35
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

manière ou d'une autre. Tous les chrétiens le glorifieront, mais


chacun à sa manière. Les uns le glorifieront dans un domaine,
les autres dans un autre. Il doit être glorifié dans tous les types
de situations, afin que sa gloire soit complète. Chacun magni­
fie Dieu selon sa propre portion - soit précisément là où le Sei­
gneur lui a modelé le caractère. Tel est le résultat quand Dieu
pose sa main sur quelqu 'un pour le corriger. Par conséquent,
aucun enfant de Dieu ne peut éviter que la main de Dieu ne
le tempère.
Quelle perte quand des chrétiens ne comprennent pas le
traitement divin ! Franchement dit, de nombreux croyants vi­
vent devant Dieu comme des insensés pendant des années, en
errant sans but. Ils ignorent ce que le Seigneur est en train de
faire à leur égard. Ainsi, ils vivent au gré de leur fantaisie, sans
se soucier le moins du monde des restrictions du Seigneur. Ils
vagabondent comme s ' ils se trouvaient en plein désert, sans
destination en vue. Cela n'a rien à voir avec la voie de Dieu
qui, elle, a un but précis. En effet, Dieu cherche à développer
en nous le caractère qui glorifiera son nom. Tel est le but qu'il
poursuit lorsqu 'il nous châtie.

Le contenu de la correction divine

L' apôtre a cité des paroles des Proverbes lorsqu'il écrivit


aux Hébreux. Dès le verset 7 du chapitre 1 2, il a essayé d ' ex­
pliquer cette citation : « Supportez le châtiment : c 'est comme
des fils que Dieu vous traite » . Le Nouveau Testament inter­
prète l ' Ancien. L'explication qui nous est donnée ici est très
importante; en effet, l 'apôtre nous montre que la souffrance
et la correction (ou châtiment) ne sont qu'une seule et même
chose. Nous endurons le traitement disciplinaire de Dieu.
Certains demanderont à quoi correspond ce traitement de
Dieu. Les versets 2 à 4 mentionnent l ' ignominie, la souffrance

36
LA CORRECTION DIVINE

à la croix, l ' opposition des pécheurs, tandis que les versets


5 et 6 évoquent la correction et la verge. Quel lien y a-t-il
entre ces deux passages ? A quoi ressemblent le traitement
divin et la correction ? Qu' impliquent ignominie, souffrance
et opposition ? Souvenez-vous donc que le verset 7 résume
les versets 2 à 6 en nous montrant que ce que nous supportons
correspond à la correction de Dieu. Dès lors, la souffrance est
un traitement divin; supporter l 'ignominie et lutter contre le
péché, même si l ' on ne le paie pas de sa vie, correspondent
également à ce genre de traitement.
Comment Dieu s ' y prend-il pour nous reprendre ? Chaque
fois que vous avez traversé une épreuve, chaque fois qu ' il a
permis que vous souffriez, il vous a discipliné. N 'allez pas
imaginer que son traitement a un caractère particulier. Non !
La correction divine se fond dans votre quotidien, sous forme
de paroles dures à votre encontre, de visage renfrogné, de lan­
gue de vipère, d'impolitesse, de critiques infondées, d'événe­
ment inattendu, de déshonneurs, d'irresponsabilité de la part
de membres de la famille . . . bref, sous la forme de toutes les
souffrances et difficultés auxquelles vous devez faire face,
qu'elles soient intenses ou légères. Parfois vous êtes malade,
vous endurez une privation ou une peine; un autre jour, vous
êtes confronté à un problème épineux. Toutes ces choses font
partie du traitement disciplinaire de Dieu. L'apôtre nous dit
que ce que nous supportons correspond à la correction de
Dieu.
La question à se poser est la suivante : si quelqu'un me
présente une mine renfrognée, quelle sera ma réaction ? Cette
triste mine n' a-t-elle rien à voir avec une correction divine ?
Ou comment vais-je traiter la personne qui met en péril mon
entreprise à cause de sa mémoire déficiente ? Si cette pauvre
mémoire correspond à une correction de Dieu à mon égard,
comment vais-je traiter la personne ? Si ma maladie est due à
une contagion, comment vais-je réagir ? Si mon échec est dû

37
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

à la malchance, que vais-je dire ? Si toutes ces choses sont en


rapport direct avec le traitement de Dieu à mon égard, com­
ment vais-je réagir ? Frères et sœurs, ces choses-là sont d ' une
importance capitale. Ne pensez pas que les différents événe­
ments auxquels vous êtes confronté tiennent du hasard et que
vous puissiez les prendre à la légère. Si vos yeux s 'ouvraient
pour voir que ces choses correspondent au traitement de Dieu
sur vous, votre attitude serait différente. Les paroles de l 'apô­
tre sont très claires : ce que vous supportez a trait à la disci­
pline du Seigneur. Par conséquent, ne concluez jamais que les
événements qui jalonnent votre vie et les circonstances par
lesquelles vous passez sont insupportables. Ne les méprisez
pas non plus en les considérant comme fortuits. Comprenez
que Dieu gère tous les éléments de votre quotidien. Ceux-ci
correspondent exactement au traitement éducatif par lequel il
veut vous faire passer.
« C'est comme desfils que Dieu vous traite; car quel est le

fils qu 'un père ne châtie pas ? » ( v. 7).


Tous ces traitements nous sont infligés parce que Dieu
s ' occupe de nous comme ses fils. Souvenez-vous-en : en vous
reprenant, Dieu vous montre que vous êtes dans ses bons pa­
piers ! Ce n'est donc pas la preuve de son animosité à vo­
tre égard. Nombreux sont ceux qui pensent à tort que Dieu
les maltraite au moment où ils sont châtiés. Non ! Dieu nous
traite en fils. Existe-t-il un fils que le père ne corrigerait pas ?
En vous châtiant, Dieu vous honore ! C 'est parce que vous
êtes devenus des enfants de Dieu que vous expérimentez ces
traitements. Il cherche à vous amener à la bénédiction et à la
gloire.
C'est ce qui fait toute la différence. Dès que quelqu'un
prend conscience que les événements quotidiens viennent de
Dieu, son attitude à leur égard change radicalement. Imagi­
nons que quelqu'un essaie de me battre. Si je lutte contre lui,
si je casse son fouet et le lui jette au visage, nous sommes quit-

38
LA CORRECTION DIVINE

tes. Mais si cet homme était mon père, agirais-je ainsi ? Non,
car je percevrais la valeur de la correction paternelle. Madame
Guyon s'exprima une fois en ces termes : « J'embrasserai le
fouet qui me corrige, j 'embrasserai la main qui me frappe » .
Quelle différence si vous vous souvenez que la main ou le
fouet qui vous frappe est celui de votre père ! S ' il ne s ' agis­
sait que d'une situation ordinaire, vous seriez certainement
chagriné. Mais elle n'a rien d'ordinaire, puisqu 'il s'agit de la
main de Dieu, de son fouet. Le but de la correction consiste à
faire de vous un participant de sa nature et de son caractère. Si
vous en avez pris conscience, vous ne vous plaindrez jamais
plus, vous ne vous irriterez plus. Une fois que vous savez que
votre Père est derrière la scène, vous voyez la situation avec
d'autres yeux. Quelle expérience glorieuse que d'être repris
par Dieu ! « Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel
tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non
des fils » (v. 8). La correction divine prouve notre filialité.
Qui sont les fils de Dieu ? Ceux qu 'il discipline. Qui ne sont
pas les fils de Dieu ? Ceux qu'il ne châtie pas. Celui qui ne se
fait pas reprendre n ' a aucune preuve qu'il est un fils. C'est la
correction qui met en évidence la filialité.
Le traitement éducatif est le lot de tous les fils. Vous ne
faites pas exception. Comme vous n'êtes pas un enfant illégi­
time, mais un fils, vous aurez part au traitement éducatif. La
parole de l'apôtre est très forte « auquel tous ont part. . . » . En
-

tant que fils de Dieu, n'espérez pas un traitement de faveur.


Tous les enfants de Dieu ont part à la correction. Tous ceux
qui vivent à l ' heure actuelle se trouvent dans le même cas que
les gens de l ' époque de Pierre et Paul. Il n'y a pas d 'excep­
tion. Espéreriez-vous prendre une voie qu'aucun fils de Dieu
n'a jamais empruntée, une voie qui échappe à tout traitement
divin ? Un enfant de Dieu peut-il se montrer assez insensé
pour rêver d'une vie et d'une activité prospère à l ' abri de tou­
te correction divine ? Vous comprendrez qu 'un tel individu

39
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

ne peut être qu ' un enfant sans père. Ce fait est maintenant


clair : la correction garantit la filialité, elle en est la preuve.
L'absence de discipline révèle l ' illégitimité, la non-apparte­
nance à la maison de Dieu.
J'ai assisté un jour à une scène qui i llustrera mon propos.
Je vis cinq ou six enfants qui jouaient dans une cour. Tous
étaient couverts de boue. Une mère arriva, tira l'oreille à trois
d'entre eux et leur interdit de continuer leur jeu. L'un des en­
fants s'écria : « Pourquoi ne corriges-tu pas les autres aussi ?
» Sa mère lui répondit : « Parce qu ' ils ne sont pas mes en­
fants ». Voyez-vous, aucun parent ne désire corriger les en­
fants des autres. Malheur à nous si Dieu ne nous châtie pas.
Ceux qui ne reçoivent aucune correction sont des enfants illé­
gitimes, pas des fils. Puisque vous êtes croyant, vous recevrez
des corrections, et cela, dès le tout début de votre vie chrétien­
ne. Qui pourrait recevoir la filialité et rejeter toute correction
? Les deux vont de pair. Tous les fils sont corrigés ; vous ne
faites pas exception.

Notre attitude
envers la correction divine

« D 'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont

châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas


à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits,
pour avoir la vie ? » (v. 9)
L'apôtre nous montre ceci : si nous respectons nos pères
dans la chair lorsqu'ils nous corrigent, admettant qu'il est in­
dispensable qu'ils nous éduquent, à combien plus forte raison
devrions-nous nous soumettre au Père des esprits pour vivre !
La filialité implique des traitements éducatifs qui néces­
sitent la soumission. Puisque nous sommes fils, nous serons

40
LA CORRECTION DIVINE

repris ; tandis que nous sommes corrigés et éduqués, soumet­


tons-nous ! Souvenez-vous-en : Dieu arrange tout dans notre
vie, avec l ' intention de nous instruire et de nous conduire sur
le chemin étroit.
Soumettons-nous à Dieu. Soumettons-nous à lui quand il
nous donne des ordres, mais également lorsqu'il nous éduque.
D ' une part, nous obéissons à la Parole de Dieu, à tous les
préceptes de la B ible. D' autre part, nous nous soumettons à
tous les arrangements que Dieu organise dans notre vie; nous
nous soumettons à toute correction divine. Nous nous soumet­
tons peut-être sans broncher à la Parole de Dieu, mais notre
soumission à la correction divine a des failles. Puisqu' i l a fait
en sorte que vous viviez tel événement, vous devriez en tirer
profit et apprendre la leçon. Dieu veut que vous vous en sor­
tiez avec un gain et que vous marchiez sur le droit chemin. Par
conséquent, apprenons à accepter la correction du Seigneur
quand elle se présente. C'est une marque d'obéissance, de
soumission. B ien sûr, il nous en coûte ! Mais nous soumettre
à la correction du Seigneur nous rend capables de marcher
droitement devant Dieu.
L'obéissance et la soumission ne sont pas des mots vides
de sens ! Bon nombre de frères m'ont dit : « Je ne vois pas en
quoi me soumettre. » C'est pourtant simple ! Ne voyez-vous
pas en quoi il vous demande votre soumission ? Dès que Dieu
vous reprend, ne serait-ce qu'une demi-journée, vous n'avez
qu'une seule pensée, celle d'échapper ! Il est étrange que des
frères ne voient pas à quoi ils doivent se soumettre. Dieu dé­
sire que vous vous soumettiez à la main disciplinaire qu'il
exerce sur vous.
Pourquoi ne pas évoquer la main de Dieu qui nous guide
au lieu de parler de sa main qui nous corrige ? Pourquoi ne
pas parler du Seigneur qui me conduit au lieu du Dieu qui me
reprend ? En voici la raison : Dieu nous connaît très bien. Il

41
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

sait que sans correction, sans traitement éducatif, beaucoup


n'apprendront jamais l ' obéissance.
Vous devez apprendre à connaître le genre de personne que
vous êtes devant Dieu. Nous sommes naturellement enclins à
nous rebeller et à résister, comme les enfants; nous nous obs­
tinons à ne pas écouter tant que nous n' avons pas vu le bâton
dans la main de notre père ! En fait, nous sommes tous pareils
dans ce domaine. La correction s ' avère nécessaire. Apprenons
à nous connaître. Nous ne sommes pas aussi purs que nous
voulons le penser ! Même après une correction, il nous arrive
de désobéir ! L'apôtre nous montre que le fouet sert à nous
aider à écouter et à obéir : « . . . ne devons-nous pas à bien plus
forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la
vie ? » La soumission est indispensable. Apprenez à obéir à
Dieu, à vous soumettre à lui en lui disant : « 0 Dieu, je suis
disposé à me laisser éduquer même si tu dois me frapper, puis­
que tout ce que tu fais est juste. »

Le but de la correction divine

« Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils


le trouvaient bon » (v. I Oa). Tandis qu' ils éduquent leurs en­
fants, les parents manifestent plusieurs faiblesses, car ils les
élèvent et les corrigent à leur idée. En conséquence, l 'édu­
cation prodiguée ne procure pas toujours l 'effet escompté.
« . . . mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous par­

ticipions à sa sainteté » (v. l üb). Le traitement de Dieu à


notre égard n'est jamais provoqué par la colère et ne vise pas à
nous punir. Toute la discipline que Dieu exerce sur nous a
un but éducatif; Dieu agit toujours pour notre bien. Le fouet
n'est pas administré en vue de la souffrance, mais la souffran­
ce est destinée à produire un résultat positif. La souffrance a
un but; elle ne consiste pas en une punition pour faute commi-

42
LA CORRECTION DIVINE

se. Si quelqu ' un n'y voit qu'une punition, c'est la preuve


que son intelligence est encore sous l 'esclavage de la loi.
Quel est donc le bien à en retirer ? Le bien, c'est que nous
participions à sa sainteté. Quel bienfait ! C'est glorieux ! La
sainteté est la nature de Dieu. Nous pouvons même dire que
la sainteté est le caractère de Dieu. D'où la raison des nom­
breuses formes de corrections administrées à ses enfants. Dès
le début de notre vie chrétienne, Dieu nous reprend réguliè­
rement. Il a un seul but en tête : nous faire participer à sa
sainteté.
Dans la B ible, la sainteté a plusieurs significations. La B i­
ble nous apprend par exemple que Christ est notre justice et
que nous sommes sanctifiés en Christ. C'est une image bien
différente de celle que nous présente ] 'Epître aux Hébreux.
En effet, dans Hébreux, la sainteté n ' a rien d ' un don; elle se
façonne petit à petit. Elle correspond aux mots « incorporé »
ou « pétri » sur lesquels nous insistons depuis plusieurs an­
nées. La sainteté tient à l ' œuvre graduelle de Dieu en nous ;
elle implique que Dieu s ' incorpore à nous progressivement.
Tandis qu'il nous éduque et nous corrige, il insère quotidien­
nement sa sainteté en nous. Par ses nombreux traitements et
dans chaque action, il vise à ce que nous participions à sa
sainteté.
Lors de chaque correction, je découvre sa sainteté et y
participe un peu plus. Tandis qu'il m'éduque et me reprend,
j 'en viens à voir ce qu'est la sainteté. Et comme il me châtie
régulièrement, mon caractère se façonne progressivement et
s'imprègne de sainteté; on peut donc dire que mon caractère
se modifie. Permettez-moi de vous dire ceci : rien n'est aussi
grandiose que cette oeuvre-là. Je souhaite que vous sachiez
tous qu'au travers de ces traitements éducatifs, le caractère de
Dieu prend forme en nous. Chaque coup, chaque traitement
a sa valeur. Chaque circonstance liée à un traitement disci­
plinaire nous donne la possibilité de récolter du fruit. Je sup-

43
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

plie Dieu de se montrer miséricordieux envers moi afin qu'à


chaque coup porté, un peu de sainteté s 'œuvre en moi ! Que
chaque correction m 'amène à saisir un peu plus de sainteté di­
vine ! Que par là Dieu me pétrisse de sainteté ! Puisse le taux
de sainteté s 'élever constamment en moi !
Une fois qu'un homme a reçu le Seigneur et qu'il est de­
venu enfant de Dieu, il devra, jour après jour, faire face à plu­
sieurs traitements éducatifs spécialement arrangés par Dieu.
Quelles leçons précieuses ! Grâce à elles, la sainteté de Dieu
s ' incorporera petit à petit à son être. Que de traitements sont
nécessaires pour produire un caractère saint ! Nous ne vivrons
pas forcément longtemps sur cette terre. Si nous gâchons les
occasions que Dieu nous donne pour nous discipliner et les
rendons infructueuses, quelle perte à portée éternelle !
Dieu ne nous a pas seulement donné sa sainteté; il veut en­
core qu'elle s ' incorpore à nous, que nous en devenions pétris
à travers divers traitements éducatifs. I l gravera petit à petit
sa sainteté en nous. Il lui faudra de nombreuses années pour
éduquer et discipliner des individus aussi charnels que nous; il
lui faudra du temps pour produire en nous son caractère saint.
Que de coups, que d'arrangements, que d'entraînements, que
de restrictions et de contraintes lui faudra-t-il pour que sa
sainteté s'intègre petit à petit à nous ! Quelle merveille ! Sa
sainteté ne nous est pas offerte comme un cadeau; elle doit
être œuvrée en nous. Dieu opère en nous pour nous imprégner
de sa sainteté !
Voilà la première caractéristique du salut du Nouveau Tes­
tament. Dieu ne nous a pas seulement donné le salut; après
nous l 'avoir offert, il commence à le concrétiser en nous au
travers d'une inlassable œuvre intérieure. En associant ces
deux processus, nous voyons ce qu'est le salut complet. L'un
provient du don de Christ; l 'autre s'acquiert par l ' incorpora­
tion du Saint-Esprit. L'un est offert, l 'autre s'acquiert petit à
petit. C 'est Dieu qui produit la sainteté en nous. L'une des

44
LA CORRECTION DIVINE

paroles importantes du Nouveau Testament est celle-ci : en


nous laissant discipliner par Dieu, nous pouvons devenir par­
ticipants de sa sainteté.

Le résultat de la correction divine

« Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de


tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux
qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (v. 1 1 ).
L'apôtre attire notre attention sur ce qui se passera « plus
tard », tout comme ce qui arrive « d 'abord ». C 'est un fait
que ce qui survient d'abord - tous les traitements éducatifs
- n 'est pas un sujet de joie, mais de tristesse. Quand vous êtes
confronté à la discipline divine, il n'est pas faux d 'éprouver
de la tristesse. Il est normal de souffrir. La Bible n ' a pas dit
que la croix était une cause de joie à priori; elle affirme plutôt
que la croix est liée à la souffrance. La croix occasionne des
souffrances. Il est vrai qu 'ayant en vue la joie qui lui était ré­
servée, notre Seigneur a méprisé l 'ignominie; toutefois la Bi­
ble ne présente jamais la croix comme d 'emblée une joie. La
croix n'est pas un sujet de joie, mais de tristesse. Quand vous
êtes en train de vous faire discipliner par Dieu, vous éprouvez
une certaine tristesse. C'est normal !
Cependant, c ' est le moment d 'apprendre l ' obéissance, la
soumission, afin que vous deveniez participant de la sainte­
té de Dieu. Tandis que Dieu vous reprend, vous ne pouvez
éprouver autre chose que de la tristesse, à l ' instar de notre Sei­
gneur aux jours de l ' épreuve. Mais au même moment, vous
pouvez considérer cela comme un sujet de joie, comme notre
Seigneur. Pierre n ' a-t-il pas dit : « C 'est là ce qui fait votre
joie, quoique maintenant, puisqu 'il le faut, vous soyez attris­
tés pour un peu de temps par diverses épreuves » ( 1 Pierre
1 :6) ? Il est tout à fait normal que vous éprouviez de la tris-

45
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

tesse, mais vous pourriez aussi considérer ce qui vous arrive


comme un sujet de joie. Eprouver un sentiment est une chose,
considérer l 'événement en est une autre. Vous ne vous sentez
pas joyeux, mais vous pouvez considérer ce qui vous arrive
comme un sujet de joie.
Un enfant de Dieu ne devrait jamais fixer les yeux sur le
moment présent, mais plutôt sur ce qui suivra. Remarquez ces
mots : « Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet
de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux
qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. » Ne vous
concentrez pas sur la souffrance que vous éprouvez sur le mo­
ment, mais attendez ardemment le fruit paisible de justice.
« Moab était tranquille depuis sa jeunesse, il reposait sur
sa lie, il n 'était pas vidé d'un vase dans un autre, et il n 'allait
pas en captivité. Ainsi son goût lui est resté, et son odeur ne
s 'estpas changée » (Jér. 48 : 1 1 ).
Ce passage illustre à merveille le problème des nombreu­
ses personnes qui n 'ont pas traversé d 'épreuves ou qui n ' ont
pas été châtiées par Dieu. Moab était tranquille depuis sa jeu­
nesse. Il ignorait ce qu'étaient épreuve ou souffrance. Une vie
aussi facile l ' avait rendu semblable à du vin qui reposait sur
sa lie. Le vin est dessus, la lie se trouve au fond. Pour filtrer
correctement le vin, il faut le transvaser. Sinon, la lie qui se
trouve au fond affectera le goût du vin. Quand on fait du vin,
on fait d 'abord fermenter le raisin ou tout autre produit brut
qui servira de produit de base. Après la fermentation, on trans­
vase le vin. Ce travail doit être effectué avec soin, sinon la lie
risque d 'être transvasée. Et on doit répéter l 'opération main­
tes fois jusqu 'à l 'élimination complète de sédiments dans le
récipient. Dieu nous dit que Moab était tranquille depuis sa
jeunesse. Il reposait sur sa lie; il n'avait pas été transvasé.
Aussi sa lie l ' accompagnait-elle toujours. Moab était plein de
lie. La partie supérieure était pure, mais la partie inférieure
n' avait pas été transvasée. Ceux qui n'ont pas passé au travers

46
LA CORRECTION DIVINE

d'épreuves et de corrections sont semblables à du vin qui n ' a


pas été transvasé.
Quand il en est ainsi, il est possible que Dieu doive déra­
ciner le croyant. Cela survient de temps en temps grâce à la
consécration. D' autres fois, cela s 'opère par la souffrance, les
épreuves ou la maladie. Voilà ce que signifie être vidé d'un
vase dans un autre. La main de Dieu est sur vous, il désire que
vous soyez totalement brisé. Comme conséquence, votre l ie
sera filtrée. Moab ne fut jamais transvasé, et sa lie l 'accompa­
gnait toujours.
Ainsi donc, mener une vie facile n'est pas vraiment une
bonne chose. Frères et sœurs, Dieu nous discipline parce qu 'il
désire nous purifier. Il nous frappe pour nous laver. Ne re­
cherchez ni vie faci le ni confort. Le bien-être dans lequel vi­
vait Moab le paralysa de sorte qu'il resta toujours le même.
« Aussi son goût lui est resté, et son odeur ne s 'est pas chan­

gée. » Comme il n ' avait jamais été « transvasé » , comme il


n'avait jamais été châtié par Dieu, son goût lui était resté et
son odeur n'avait pas changé.
Frères, voilà pourquoi Dieu opère, en cet instant même.
Il s ' applique à enlever votre goût d'origine et à modifier vo­
tre odeur initiale. Dieu ne veut pas de votre goût et de vo­
tre odeur. Il m 'est arrivé de dire que beaucoup de chrétiens
étaient encore des personnes « à l 'état brut », parce que leur
condition première n'avait pas été changée. Avant de croire
au Seigneur, vous aviez un certain goût; dix années se sont
écoulées depuis que vous avez cru au Seigneur, et ce goût
d'origine est toujours là. Votre odeur n ' a pas changé depuis
que vous êtes devenu chrétien. Cela signifie que Dieu n'a pas
eu la possibilité de s ' incorporer à vous, de prendre forme en
vous et de s 'œuvrer en vous en vous imprégnant de lui.
En réalité, les traitements de Dieu à notre égard ont une
valeur inestimable. Il nous déracine, nous transvase. Il nous
administre plusieurs corrections et de nombreux traitements

47
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

avec l ' intention de nous débarrasser de notre goût d'origine


pour produire en nous un fruit paisible, le fruit de justice.
J'aime les mots « fruit paisible », car c 'est uniquement
quand quelqu'un est paisible devant Dieu qu ' i l produit du
fruit. Craignons de nous plaindre, de nous irriter et de nous
rebeller au moment de la discipline. Il est normal d 'éprou­
ver de la tristesse, mais nous ne devrions jamais murmurer
ni désobéir. Je remarque que ceux qui se plaignent sont ceux­
là même qui manquent de paix. Ainsi donc, il est nécessaire
d'avoir le fruit paisible lors d'une correction. Comment peut­
on produire le fruit paisible ? Tout d 'abord, en apprenant à
nous laisser éduquer et corriger par Dieu sans marmonner ni
contester. Le fruit paisible est le fruit de la justice. Quand la
paix est avec vous, la justice en découle. C ' est remarquable !
Quand un croyant n'est pas paisible devant Dieu et commence
à se plaindre, il perd immédiatement la justice. Car là où il y a
discussion, il y a conflit. La paix est silencieuse.
Ainsi donc, apprenez à vous soumettre à la discipline divi­
ne, car cela produira un fruit paisible. Dites au Seigneur que le
traitement par lequel vous êtes en train de passer, correspond
exactement à ce dont vous avez besoin. Dites-lui que vous
voulez vous soumettre. Cela deviendra alors votre fruit paisi­
ble, qui produira le fruit de justice. La justice est paisible. Si
la paix est votre fruit intérieur, la justice en sera l 'expression,
la manifestation extérieure.
Espérons ne pas ressembler à Moab, qui fut tranquille dès
sa jeunesse et qui reposait sur sa lie. Il ne fut pas « transvasé »,
et il n'alla pas en captivité. Aussi son goût resta-t-il le même
et son odeur ne changea-t-elle pas. Des chrétiens sont sembla­
bles à Moab. Bien que chrétiens depuis dix ou vingt ans, voire
même davantage, ils n ' ont encore accepté aucun traitement
divin. Et puisqu' ils ne se sont pas soumis aux traitements de
Dieu au cours des années, leur goût est toujours le même. Si
c 'est notre cas, nous ne porterons jamais de fruit paisible de-

48
LA CORRECTION DIVINE

vant Dieu. Le résultat ? Nous n' aurons pas le caractère saint


que Dieu cherche à créer en nous.

Une parole de conclusion

« Fortifiez donc vos mains languissantes et vos genoux


affaiblis » (v. 1 2). Quand Dieu nous châtie, nos mains ont
tendance à perdre toute énergie et nos genoux à s 'affaiblir.
Mais l 'apôtre nous exhorte à ne pas défaillir, puisque le fruit
paisible de justice a été produit et qu'il est toujours là, même
si nos mains deviennent languissantes et que nos genoux s 'af­
faiblissent.
Ne vous découragez en aucun cas en pensant qu' i l ne res­
tera rien de vous après toutes les épreuves et corrections en­
durées. Fortifiez vos mains languissantes et affermissez vos
genoux affaiblis, car la discipline et les traitements ont pro­
duit en vous le fruit paisible qui est le fruit de justice. Si vous
avez la paix devant Dieu, vous avez aussi la justice. Si vous
pouvez être paisible devant Dieu, c'est bien. Si vous pouvez
être soumis, son caractère saint peut se constituer en vous.
Vous n'avez pas besoin de rechercher la justice; recherchez
seulement la paix, la soumission et la douceur devant Dieu.
Si vous avez été sensible, obéissant et paisible, la sainteté sera
votre partage. Rappelez-vous ceci : jusqu 'à maintenant, vous
avez traversé plusieurs épreuves et rencontré de nombreuses
difficultés, mais il s ' agit de fortifier vos mains languissantes
et vos genoux affaiblis aujourd' hui même.
Dans l'intervalle, « suivez avec vos pieds des voies droites,
afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raf­
fermisse » (v. 1 3). Parce que vous êtes passé par là, les autres
peuvent voir vos voies droites afin que même ceux qui boitent
ne dévient pas mais plutôt se raffermissent. A vos côtés, ceux
qui ne pouvaient marcher en seront rendus capables, parce

49
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

que vous aurez rendu la voie droite. Rappelez-vous donc sim­


plement ceci : si vous vous humiliez sous la puissante main
de Dieu au moment de l 'épreuve, le caractère saint de Dieu
se formera en vous et vous serez par ailleurs capable d'aider
les autres à marcher droitement. Si la personne qui est devant
dévie quelque peu dans sa marche, elle risque d'empêcher les
autres de marcher sur le droit chemin. C 'est pourquoi nous
devons être obéissants et produire le fruit paisible de justice.
Ainsi, notre voie ne sera pas seulement droite, mais nous en
amènerons d'autres à emprunter également le droit chemin.
Ainsi, ce qui est boiteux ne déviera pas, mais sera plutôt raf­
fermi. Cela me rappelle l 'histoire du boiteux d ' Actes 3, le­
quel vit ses pieds et ses chevilles s 'affermir. « D 'un saut il
fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le
temple, marchant, sautant, et louant Dieu » (v. 8). Ce boiteux
fut guéri. De nombreux autres boiteux ont également besoin
de guérison. Ouvrons la voie à nos frères.

50
L eçon quarante et un

Résister
au diable

« Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le dia­

ble, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui


il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sa­
chant que les mêmes souffrances sont imposées à
vos frères dans le monde » (1 Pierre 5:8-9).
« . . afin de ne pas laisser à Satan l 'avantage
.

sur nous, car nous n 'ignorons pas ses desseins »


(2 Cor. 2: 1 1 ).

Ces deux passages des Ecritures nous indiquent que Satan


nourrit de noirs desseins, qu ' il ne cesse de mettre au point de
méchants stratagèmes. Il s'ingénie à camoufler ses procédés
pour que les gens ignorent qu'il agit en personne. Il se déguise
même en ange de lumière (2 Cor. 1 1 : 1 4). Tout ce qu'il entre­
prend est fait sous le couvert de la tromperie. Quand i l ment,
il parle de son propre fonds, car il est menteur et le père du
mensonge (Jean 8:44). Dans tout ce qu'il a entrepris jusqu ' à
maintenant, il n'a jamais reconnu ouvertement quoi que ce
soit comme étant son œuvre. S ' il signait ses actions, il y a fort
à parier que plus personne n'en voudrait, que chacun résiste-

51
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

rait à ses agissements. C'est la raison pour laquelle il masque


ce qu' il fait en usant de maints artifices.

L'œuvre de Satan

Les œuvres de Satan sont multiples. Pour marcher cor­


rectement devant Dieu, un chrétien doit apprendre à résister
à Satan. Pour y parvenir, i l doit discerner ce qu'est l ' œuvre
de Satan. La B ible certifie que beaucoup de choses qui vont
apparemment de soi sont en fait des œuvres de Satan. Nous
considérons souvent les situations d ' un point de vue humain :
elles nous paraissent donc fortuites, normales, ou I 'enchaî­
nement de circonstances. Cependant, la B ible les identifie
comme œuvres du diable. S 'ils veulent suivre le droit chemin,
les enfants de Dieu ne doivent pas ignorer les desseins et les
stratagèmes de Satan; celui-ci emploie mille ruses, il est ambi­
tieux et trompeur. Il faut l 'identifier pour pouvoir lui résister.

1 . L'œuvre de Satan dans notre intelligence

Nous aimerions évoquer maintenant quelques stratagèmes


de Satan pour que nous puissions lui résister et le vaincre de­
vant le Seigneur.
« Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont

pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu,


pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonne­
ments et toute hauteur qui s 'élève contre la connaissance de
Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l 'obéissance de
Christ » (2 Cor. 1 0 :4-5 ) . Satan enferme l 'homme à l'intérieur
de forteresses qui l 'empêchent d'obéir à Christ. L'intellect, le
domaine de la pensée, constitue le terrain d ' action de prédi­
lection de notre ennemi. A maintes reprises, ) 'homme élabore
des raisonnements, il est harcelé de réflexions ou assailli par

52
RÉ SISTER AU DIABLE

des chimères qui l 'empêchent d'obéir à Christ. Paul dit que


les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas char­
nelles. I l s'agit donc de renverser toutes ces idées, toutes ces
pensées pour les amener captives à l ' obéissance de Christ.
La sphère de l 'intellect constitue donc la zone où Satan
opère volontiers. Il y injecte des pensées, des idées injusti­
fiées, en vous faisant croire qu 'elles viennent de vous, mais
vous vous illusionnez ! Vous les acceptez et vous vous y réfé­
rez comme si vous les aviez conçues personnellement, alors
qu'en réalité, il s ' agit des siennes !
Souvenez-vous que dans la vie des chrétiens, de nombreux
actes sont initiés par des suppositions ou des pensées trop ima­
ginatives. Beaucoup de péchés se commettent d' abord dans la
tête. De nombreux désagréments entre frères et soeurs éma­
nent d' idées fausses, de chimères, de pensées qui dérivent, qui
vagabondent.
Puis il y a les pensées éclairs, celles qui nous traversent
! ' »esprit ». Mettons que vous jugiez qu'un frère est dans son
tort. La plupart des enfants de Dieu n'identifient pas l 'œuvre
de Satan dans pareilles pensées. Ils estiment qu' il s ' agit de
leur réflexion personnelle; ils la prennent au sérieux, jugeant
donc que le frère est réellement dans son tort, alors qu'il ne
!'est pas. C'est Satan qui est à l ' origine de cette pensée et
qui l ' a soufflée. Comment résister au diable ? Disons : « Je
ne veux pas de cette pensée. Je la renvoie à son expéditeur,
qui est Satan. » Mais si nous l ' acceptons, nous l 'adopterons.
C'était celle de Satan à l'origine; pourtant, dès le moment où
nous y songeons, nous la gardons, nous la faisons nôtre.
Les chrétiens doivent discerner quand Satan les tente. Il
opère principalement dans la sphère des pensées. Quand Satan
tente des croyants, il ne s ' annonce pas en disant : « Me voici !
C'est moi, Satan, je viens vous tenter ! » S ' ils réalisaient que
la pensée en question provenait de Satan, ils la refouleraient.
Et pourtant ! Satan rampe furtivement sans faire de bruit. Tou-

53
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

tes ses tentations sont formulées de manière à éviter d'évei ller


les soupçons des chrétiens. Il ne veut pas qu' ils le suspectent;
il préfère qu'ils continuent à dormir. Aussi émet-il subreptice­
ment une pensée dans leur tête. Dès qu' ils l 'acceptent, Satan
a réussi : il a pris pied !
C'est l a raison pour laquelle les enfants de Dieu doivent
apprendre à résister aux pensées vagabondes. Cependant, ils
devraient veiller à ne pas devenir trop prudents non plus, car
cet excès produirait une confusion supplémentaire dans la
sphère mentale, et par là de nouvelles chutes dans les ruses
de l ' ennemi. Celui qui concentre son attention sur ses pensées
ne pourra la concentrer sur le Seigneur. En fait, nous devons
résister aux pensées inopportunes quand elles se présentent,
sans tomber dans une trop grande attention sur cette part de
l 'être.
D 'ailleurs, depuis plusieurs années, j 'ai eu maintes occa­
sions de rencontrer des chrétiens dans l 'un et l ' autre de ces
deux extrêmes : les uns n ' ont aucune emprise sur leurs pen­
sées vagabondes ; les autres sont, au contraire, obsédés par la
nécessité de contrôler leurs pensées. Satan trompe les uns et
les autres. Tous risquent la dépression nerveuse. L' important
consiste donc à garder un bon équilibre. Ne laissons pas Satan
nous tenter en nous suggérant ses propres pensées; mais ne
soyons pas non plus accaparés par la manière de traiter nos
pensées. Si nous sommes sans cesse hantés par le contrôle de
nos pensées, nous nous laisserons immanquablement tentés
par Satan, car nous aurons placé nos yeux sur nos pensées au
lieu de les fixer sur le Seigneur.
On peut assez facilement résister aux pensées qui viennent
de Satan. Les serviteurs du Seigneur citent volontiers le dicton
suivant : Vous ne pouvez empêcher un oiseau de voler au­
dessus de votre tête, mais vous pouvez en tout cas l 'empêcher
de faire son nid dans votre chevelure. Souvenez-vous donc
que vous ne pouvez empêcher des pensées de vous traverser

54
R ÉSISTER AU DIABLE

« l 'esprit », mais vous pouvez les empêcher de nicher en


vous. Quand une pensée éclair vous traverse « l 'esprit », vous
pouvez la rejeter en disant simplement : « Je ne la veux pas.
Je la rejette. » Vous constaterez alors qu'el le s'éclipse.
De nombreux enfants de Dieu éprouvent de grands problè­
mes par rapport à leurs pensées. Ils les contrôlent difficilement.
J ' ai reçu une quantité de lettres, et la question qui revient le
plus souvent est la suivante : « Comment puis-je exercer un
contrôle sur mes pensées? » Certains reconnaissent que leurs
pensées dérivent et s ' éparpillent durant le temps réservé à la
prière. La Bible dit : « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai,
tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est
pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l 'approbation,
ce qui est vertueux et digne de louange, soit l 'objet de vos
pensées » (Phil. 4:8). L'objet de vos pensées ! Les enfants
de Dieu devraient apprendre à avoir la tête occupée par des
pensées positives. Plus ils utiliseront positivement leur intel­
lect, moins leurs pensées vagabonderont. Ce11ains chrétiens
ne sont pas capables d'exercer un contrôle sur leurs pensées
parce qu' ils ne pensent même pas; ils sont passifs dans ce do­
maine. Cela donne à Satan l ' occasion de leur suggérer plu­
sieurs idées toutes faites, des idées de son cru.
Si vous vous entraînez à penser aux choses spirituelles,
bonnes, justes, saintes, pacifiques et aimables, Satan aura
beaucoup de peine à émettre en vous ses propres idées. Quand
votre intellect n'est pas désœuvré , mais qu 'il est occupé par
des pensées positives, Satan n ' a aucun moyen d'action. Or,
dès qu'un chrétien laisse vagabonder ses pensées, qu'il est
oisif ou passif dans cette sphère, son intellect n'est pas ceint,
et Satan a tout loisir de s'y infiltrer.
Pour cette raison, les enfants de Dieu devraient entraîner
leur intellect au même titre que leur corps. Ils éviteraient ainsi
toute intrusion de Satan. Apprenez à identifier les pensées im­
pures, critiques, soupçonneuses, celles qui insinuent le doute;

55
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

entraînez-vous à leur résister dès que vous prenez conscience


qu'elles viennent de l ' ennemi. Beaucoup de pensées provien­
nent de lui et nous les rejetons sans peine, car nous voyons
tout de suite qui est derrière. Pourtant, certaines sont très sub­
tiles et par conséquent, pas aussi faciles à rejeter. Quoi qu'il
en soit, nous devons apprendre à résister à chacune d'entre
elles.
Satan n'est ni omniscient ni omniprésent, et pourtant, il
connaît un tas de choses ! En effet, grâce à ses mauvais esprits
- les anges déchus - il a développé un réseau d'espionnage
autour de la terre. Au moment où nous sommes oisifs, Sa­
tan injecte à notre insu et facilement, quelque chose dans nos
pensées, quelque chose dont il a connaissance. Il empoisonne
notre intellect par des pensées que ses services secrets ont ob­
tenues. Il nous amène à nous faire des idées, à nous figurer
des choses, à élaborer des fabulations; il nous fourre ses chi­
mères dans l 'intellect ! Dès l ' instant où nous leur accordons
notre considération, nous les acceptons; elles nous paraissent
plausibles, véridiques. Ainsi donc, les enfants de Dieu doivent
bannir tout communiqué qui vient de Satan, même si ces mes­
sages semblent amener un certain éclairage sur une situation.
Nous devrions refuser toute idée et toute connaissance qui ne
germent pas en nous par une révélation reçue en priant.
Un enfant de Dieu ne doit pas être curieux; il peut ainsi
se protéger de beaucoup de pensées qui ont Satan pour origi­
ne. Si, au contraire, un chrétien aime fourrer son nez partout,
Satan qui sait tant de choses, se fera un plaisir de l 'appro­
visionner régulièrement en la matière ! En premier lieu, ce
chrétien aura peut-être l ' impression que de telles informations
lui sont utiles. Néanmoins, s ' il continue d'entretenir ces pen­
sées, Satan le manipulera comme un pion. L'ennemi utilisera
l 'intellect du chrétien pour réaliser son œuvre. Voilà pourquoi
tout enfant de Dieu doit résister aux pensées injustifiées. Ad­
mettons qu'une pensée fuse en vous concernant la faute d ' un

56
RÉ SISTER AU DIABLE

frère; si elle provient d' une pensée de votre intellect, que vous
ne l ' avez pas perçue par ! 'Esprit, rejetez-la. Si vous l ' accep­
tez, elle finira par devenir une conviction personnelle. Celui
qui pense qu'un frère lui a causé du tort estimera bientôt que
son impression correspond à la réalité. Le résultat ? Il cessera
d'avoir de la communion avec le frère en question.
Si ces pensées soudaines ne sont pas sabrées à la base,
vous n 'en serez très vite plus maître. Quand Satan nous tente
en s 'attaquant à notre intelligence, nous pouvons encore le
repousser facilement; mais au moment où nous considérons
ses idées comme des « faits réels », il devient plus difficile de
nous en débarrasser; aussi devons-nous traiter nos pensées.
Rejetons toute pensée impure, de peur de pécher. Utilisons
activement notre intellect de manière à ne pas mener une vie
inutile. A la lumière divine, nous verrons que beaucoup de
péchés découlent d'attaques lancées dans la sphère de notre
intellect et que nous n ' avons pas repoussées.
Permettez-moi de me répéter : une fois que vous avez ré­
sisté à une pensée, vous pouvez considérer l ' affaire comme
classée. Quand la pensée en question resurgit, qu 'elle vous
poursuit, n'en tenez pas compte. En d' autres termes, quand
une pensée se présente une première fois, résistez-lui par la
foi, en croyant qu'el le se dissipe. Si elle se présente une se­
conde fois, elle vient comme un mensonge, ce n 'est pas la
vérité. Ainsi donc, vous devez la juger comme nulle et non
avenue, et déclarer que vous l ' avez déjà rejetée. Prenez cette
position et tenez-vous-y jusqu 'à ce que la pensée disparaisse.
Si vous admettez que l ' idée qui revient est véridique, vous
vous y attacherez rapidement au point que vous ne pourrez
vous en débarrasser qu'avec peine. Cette erreur est à la base
de nombreuses défaites. Si vous résistez au diable, il fuira loin
de vous. Telle est la parole du Seigneur et elle est entièrement
digne de confiance. A contrario, on ne peut compter sur aucu­
ne parole de Satan. Le Seigneur dit : « Résistez au diable, et il

57
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

fuira loin de vous » (Jacq. 4:7). Ainsi donc, si elle revient, la


pensée en question est fictive et nous ne devons lui accorder
aucun crédit.
Pourquoi l 'intelligence de tant de chrétiens est-elle si
confuse? C'est parce qu'ils sont toujours en train de résister.
« Résistez au diable, et il fuira loin de vous », nous dit la B ib­
le. Résistez-lui une seule fois, et il s 'enfuira. Vous devriez
croire qu'il a fui . Nul n'est besoin de lui résister à maintes
reprises. Croyez simplement qu'il a fui, puisque la Parole de
Dieu le dit. Tout ce qui revient n'est donc pas vrai. Vous avez
tous les moyens de l 'ignorer et, si vous le faites, il disparaîtra
sur-le-champ. I l est aux aguets, tapi derrière la porte, essayant
de s ' introduire. Le principe de base est donc le suivant : résis­
tez-lui la première fois, ignorez-le la seconde. Si Satan passe à
l 'attaque une deuxième fois, vous n ' avez même pas besoin de
lui résister; la seule chose qu'il faille faire, c 'est de n'y prêter
aucune attention. Résister à nouveau revient à discréditer la
première résistance; résister une troisième fois, c'est réfuter
les deux premières résistances et ainsi de suite. Chaque fois
que vous résistez à nouveau, vous annulez votre résistance
précédente. Vous résistez pour la centième fois parce que vous
ne croyez pas ce qu'a dit le Seigneur : « Résistez au diable,
et il fuira loin de vous ». De l 'aube au crépuscule, vous êtes
obnubilé par l ' idée de lui résister. Mais plus vous y songez,
plus vous êtes troublé. Or, plus vous êtes dans la sphère des
pensées, plus vous souffrez. Ainsi donc, ne résistez pas de ma­
nière insensée. Croyez simplement que le diable s'enfuit dès
que vous lui résistez.

2. L'œuvre de Satan sur le corps de l'homme

Satan opère quelquefois dans l ' intellect de l 'homme, mais


il arrive aussi qu'il agisse sur son corps. Certaines maladies
ne sont pas de vraies maladies; elles sont en réalité des inter-

58
R ÉSISTER AU DIABLE

ventions sataniques ; elles sont manifestement des attaques de


Satan.
Quand la belle-mère de Pierre fut atteinte d' une violente
fièvre, le Seigneur Jésus se rendit dans la maison et menaça
la fièvre (Luc 4:39). La fièvre n'est qu' un symptôme, elle n ' a
aucune personnalité. Vous n e pouvez menacer un siège o u une
montre, car ni l 'un ni l 'autre n ' ont de personnalité. Vous ne
menacez que ce qui a une personnalité. Mais ici, le Seigneur
Jésus fit une chose surprenante. Quand il vit la belle-mère de
Pierre atteinte d'une fièvre, il menaça la fièvre, et la fièvre la
quitta. Ceci indique clairement que cette fièvre-là n' avait rien
d'ordinaire, mais qu'elle avait une personnalité. En d 'autres
termes, c'était l 'œuvre de Satan. Sitôt la menace du Seigneur
prononcée, Satan battit en retraite.
Un autre exemple apparaît dans la guérison d'un enfant qui
était sourd-muet dès son jeune âge (Marc 9: 1 7, 2 1 , 25-27).
Quand le père de l 'enfant l ' amena au Seigneur Jésus, celui-ci
menaça l 'esprit impur en disant : « Esprit muet et sourd, je te
l 'ordonne, sors de cet enfant, et n 'y rentre plus. » Et l 'enfant
fut guéri. La maladie avait été causée par un mauvais esprit.
Sous la menace du Seigneur, le mauvais esprit sortit de l ' en­
fant, qui se mit à parler et à entendre.
Ainsi donc, nous découvrons deux catégories de malades
dans le Nouveau Testament : les malades du point de vue mé­
dical ou physiologique, et les malades qui sont atteints suite
à une attaque de Satan. Le Seigneur guérit les malades de la
première catégorie; il menace dans le second cas, puisque la
maladie a une personnalité.
Beaucoup de maladies sont donc des maux physiques qui
s'expliquent médicalement, mais d'autres proviennent d'at­
taques que Satan lance contre le corps. Les enfants de Dieu
doivent apprendre à résister à ce dernier type de maladies.
Il arrive que vous ne pouviez comprendre la raison de
votre maladie. Vous n 'avez pas été imprudent; à votre con-

59
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

naissance, il n'y a pas eu possibilité de contagion dans votre


environnement direct. Et pourtant, vous êtes malade. Vous
vous trouvez soudainement dans l ' incapacité de réaliser quoi
que ce soit pour Dieu ou toute activité spirituelle. Cette mala­
die n'a rien d 'ordinaire puisqu'elle ne peut être attribuée à une
cause naturelle. De plus, vous êtes devenu malade au moment
précis où vous deviez accomplir un travail spirituel. Les yeux
clos, vous détectez facilement que cette maladie est due à une
attaque de Satan.
Ce type de maladie disparaîtra si vous lui résistez devant
le Seigneur en disant : « Seigneur, je n 'accepte pas cette ma­
ladie, car elle vient de l ' ennemi ! » Le plus surprenant de tout,
c'est que vous découvrirez qu 'elle disparaît aussi soudaine­
ment qu 'elle est venue. Ni son apparition ni sa fin ne peuvent
être attribuées à une cause naturelle. La maladie disparaît sous
la menace.
Prenez l 'exemple de Job. Satan le frappa d'un ulcère malin
depuis la plante du pied jusqu 'au sommet de la tête. Satan se
proposa de le tuer, mais Dieu s ' opposa à l ' intention du diable
en disant : « Epargne sa vie » .
Nous, chrétiens, devons avoir une autre approche de la ma­
ladie. Plusieurs maladies ne sont pas de réelles maladies, mais
des œuvres de Satan. Malheureusement, nous acceptons sou­
vent sans sourciller des interventions de Satan, et il en découle
de nombreux affaiblissements. Apprenons la leçon suivante
devant Dieu : chaque fois que nous tombons malades, cher­
chons-en la cause. Nous devrions nous demander si la maladie
a une raison valable. Si nous avons un doute, approfondissons
le sujet. N ' acceptons aucune maladie sans nous poser de ques­
tion. Il s ' agit soit d'une maladie réelle, soit d ' une attaque de
Satan. Dans le second cas, il nous faut résister en déclarant
que nous n 'accepterons pas ce que Satan nous inflige.
Si les enfants de Dieu se lèvent pour résister, plusieurs ma­
ladies disparaîtront dans un proche avenir. Je ne dis pas que

60
R ÉSISTER AU DIABLE

toutes les maladies sont imputables à Satan, mais je crois que


plusieurs d 'entre elles sont dues à son attaque. N 'étant pas mi­
ses en cause, ne trouvant aucune résistance, de telles maladies
se développent en rendant les gens vraiment malades. S ' ils
résistaient à Satan, celui-ci échouerait dans son œuvre et de
telles maladies disparaîtraient. N 'est-ce pas merveilleux ?
Permettez-moi de vous parler un peu de ma propre expé­
rience, bien que je sois très réticent à évoquer des histoires
trop personnelles. Cela m 'est arrivé en 1 928 ou en 1 929. Je
revenais à Foochow depuis Shanghaï. Depuis plus de deux
jours, je couvais une fièvre qui dépassait les 40° C. Je me trou­
vais chez une parente et j 'étais gêné de lui causer des dérange­
ments. Je ne savais pas ce qui avait pu provoquer la maladie.
J'étais très perturbé par un nombre considérable de pensées
qui grouillaient dans ma tête. J 'étais si désespéré que je déci­
dai en fin de compte de sortir de mon lit et de m 'asseoir sous
le portique pour prier ou lire la Bible. « Seigneur, il faut que je
sache ce qu' il en est » , priai-je. Soudain, la lumière se fit et je
vis qu ' il s ' agissait probablement d'une attaque de Satan, car
cela n ' avait aucune ressemblance avec la main du Seigneur
sur moi. Tandis que la lumière venait pour me montrer qu'il
s ' agissait de l 'œuvre de Satan, mon être intérieur était mer­
veilleusement illuminé et libéré. Je n ' avais jamais pensé qu'il
puisse s ' agir d' une attaque de Satan. Je devins soudain sage
et je compris le symptôme. Je déclarai que puisque c ' était là
l 'œuvre de Satan, je ne ! ' accepterais pas et lui résisterais. Je ne
fus pas très en forme cette nuit-là et luttai avec acharnement.
Mais j ' avais assurément une lumière en moi, qui me montrait
que cette maladie venait de l 'ennemi. Je résistai et refusai de
l ' accepter. Le matin suivant, je dormis un peu et la maladie
disparut. Je ne sais pas comment la fièvre me quitta. Depuis
lors, j ' ai vécu plusieurs expériences du même type. J'ai bien
l 'assurance que de nombreux frères et sœurs auront des expé­
riences similaires. Menacez Satan, et la maladie s 'apaisera.

61
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Les expériences de plusieurs attestent qu'une maladie


s 'installe si on l ' accepte, mais qu 'elle prend fin si on la re­
jette. Bien entendu, cela n ' a pas trait à toutes les maladies.
L'important, c ' est de recevoir la lumière de Dieu pour dis­
cerner s ' il s ' agit ou non d ' une attaque de Satan. Si c ' est le
cas, la maladie n ' a aucune cause naturelle et raisonnable, mais
surnaturelle. Dès que vous démasquez Satan, résistez-lui, et la
maladie prendra fin.
Satan ne souhaite pas seulement la maladie du croyant,
mais même sa mort. Etant assassin depuis la nuit des temps,
il complote contre beaucoup d'hommes, spécialement contre
les enfants de Dieu, et cherche à les faire mourir prématuré­
ment. Aussi, devant Dieu, devons-nous résister à ses projets
meurtriers. Résistons-lui non seulement comme au diable,
mais aussi comme à un assassin. Trop d'enfants de Dieu
pensent à tort que ce serait une bonne chose s ' ils mouraient.
Non ! Une telle idée vient de l'ennemi, qui trame toujours quel­
que chose contre la vie humaine. Nous découvrons ses mé­
chants projets, son intention de tuer, dans l ' attaque insidieuse
qu'il dirigea contre Job.
N 'acceptez pas l 'idée de la mort. Elle vient de Satan. Peut­
être que vous avez même eu, le temps d'un éclair, la pensée
de vous placer dans une situation périlleuse pendant que vous
marchiez dans la rue, que vous étiez à bord d'un bateau ou
que vous preniez l ' avion. Vous avez été tenté d' accepter l ' idée
d 'une mort possible. Apprenez à la rejeter et à lui résister. A
aucun moment, vous ne devriez laisser Satan vous mettre ce
genre de pensée en tête.
On m'a raconté l 'histoire d ' un croyant qui avait l ' idée de
se trancher la gorge chaque fois qu'il se rasait. De ce fait, il
n'osait plus se raser, par crainte de passer à l ' acte. Un jour, il
fit part de sa peur à un autre frère qui l 'exhorta à résister, puis­
que la pensée venait indubitablement de Satan. Le premier
frère demanda à l 'autre frère de prier pour lui. Le second lui

62
R É SISTER AU DIABLE

dit qu'il le ferait, mais que c ' était néanmoins lui le premier
frère qui devait opposer la résistance. Il lui conseilla de décla­
rer : « Je résiste à toute pensée de mort ! Au nom du Seigneur
Jésus, je chasse de telles idées. »
Vous ne devriez pas tourner Je dos à Satan, car cela signi­
fierait que vous fuyez au lieu qu 'il fuie loin de vous ! Vous
devriez lui faire face et Je laisser vous tourner le dos. Si vous
le voyez de dos, c 'est la preuve que c 'est lui qui bat en re­
traite. Mais si c 'est vous qui lui tournez le dos, vous battez en
retraite. Déclarez que vous ne vous suiciderez pas. En agis­
sant ainsi, vous lui tiendrez tête, et c'est lui qui devra fu ir. Si
vous tremblez de peur, vous vous suiciderez, car c 'est vous
qui êtes en train de fuir. Si vous avez peur de lui, c 'en est fini
de vous !
Un jour, le frère qui craignait de se couper la gorge pendant
qu'il se rasait, affronta Satan et déclara : « Tu m ' as trompé.
Je sais maintenant que c ' était ton action. Aujourd'hui, je te
résiste. » Depuis lors, cette pensée ne se représenta plus ja­
mais. Plus tard, il donna un témoignage en disant : « Dès le
jour où j ' ai résisté, je ne me suis même jamais égratigné en me
rasant. » Ne pensez pas que ce soit une petite affaire. Nom­
breux sont ceux qui sont sous l 'esclavage le plus grand dans
les choses les plus insignifiantes. Apprenez donc à reconnaître
devant Dieu ce que Satan peut faire à votre corps. Chaque fois
que vous voyez qu ' i l vous attaque, résistez-lui jusqu'à ce qu ' i l
fuie loin d e vous.

3. L'accusation de Satan dans la conscience

Satan n 'attaque pas seulement l 'intellect et Je corps hu­


mains; il s'en prend encore à la conscience. Nous appelons
cette attaque-là « accusation ». Celle-ci cause beaucoup d'af­
flictions au chrétien qui se sent fautif et, de ce fait, incapable
de se tenir devant Dieu.

63
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Les accusations peuvent affaiblir tout l 'être. D'aucuns


n 'osent pas résister par crainte qu'il ne s ' agisse d'un repro­
che que leur adresse le Saint-Esprit. Ils ne peuvent distinguer
l ' accusation qui vient de Satan du reproche émis par le Saint­
Esprit. Dès lors, ils acceptent l ' accusation de Satan comme
s ' il s ' agissait du reproche du Saint-Esprit. Le résultat ? Ils
gâchent leur vie en vivant sous l ' accusation. Souvenez-vous
que l ' accusation qui vient de Satan peut paralyser la personne
la plus spirituelle et la plus utile qui soit. Une conscience fra­
gilisée affaiblit toute la personne.
Quelle différence y a-t-il entre une conscience accusée et
une conscience reprise par le Saint-Esprit ? I l est extrêmement
important que nous connaissions la différence. L'accusation
de Satan n'est jamais claire et précise, tandis que la révélation
de Dieu vous montre distinctement votre péché. L'accusation
que formule Satan n ' a rien de précis, et elle ressemble à un
marmottement continuel. Dans les Proverbes, il nous est dit :
« Et les querelles d'une femme sont une gouttière sans fin »

(Prov. 1 9 : 1 3). En nous accusant, Satan opère de la même fa­


çon. Cela tombe à coup de deux ou trois gouttes, régulière­
ment, au lieu d'un déversement de toute une seille d'eau en
une fois. Satan nous serine son accusation comme une femme
insatisfaite geint. Sa nature est telle qu ' il ne s 'exprime j amais
clairement, mais il murmure constamment de manière à vous
donner un sentiment de culpabilité. Ainsi en est-il de l ' accu­
sation qui vient de Satan. Il ne s'exprime jamais clairement;
il marmonne plutôt jusqu 'à ce que vous soyez profondément
affligé. En revanche, quand le Saint-Esprit vient, il émet une
grande lumière de façon à ce que vous voyiez distinctement et
précisément la faute commise.
De plus, l ' accusation de Satan est dénuée de tout but posi­
tif; elle n'est pas du tout constructive ! Elle ne vous édifie pas;
elle provoque la souffrance. Satan marmotte jusqu 'à ce que
son accusation ait de l 'effet sur vous et vous accable, afin que

64
R ÉS ISTER AU DIABLE

vous ne soyez plus capable de vous tenir devant Dieu. Quand


le Saint-Esprit vous reprend, il a toujours un but : vous forti­
fier, et non vous affaiblir. Plus il vous reprend, plus vous vous
tenez facilement devant Dieu. L'accusation de Satan produit
l 'effet opposé : plus vous êtes accusé, plus vous vous sentez
faible. Le reproche qui vient de ! 'Esprit est positif dans sa
nature. L'Esprit vous reprend de manière à ce que vous vous
approchiez du Seigneur et appreniez la leçon. L'accusation
qu'émet Satan diffère totalement. Elle vous maintient sous
l ' accusation, jusqu'à ce que vous soyez anéanti et que vous
deveniez inutile. Rappelez-vous donc ceci : chaque fois que
vous percevez un marmottement qui vous accuse et qui vous
accable au point que vous ne puissiez ni prier ni confesser vo­
tre faute ni vous approcher du Seigneur, vous êtes à coup sûr
victime d 'une accusation de Satan et vous devez lui résister.
En outre, les résultats de l ' accusation de Satan sont très
différents des résultats du reproche du Saint-Esprit. Quand le
Saint-Esprit vous reprend, vous en retirez de la joie et en fin de
compte, la paix vous inonde dès que vous avez confessé votre
péché. Au moment où il vous reprend, vous souffrez, mais
dès que vous avez confessé votre péché devant Dieu, vous
jouissez de la paix du cœur. Vous êtes submergé de joie, le far­
deau pesant s'étant envolé. Tout ce qui a trait à l ' accusation de
Satan est différent. Même lorsque vous priez et reconnaissez
une erreur, un marmottement persiste. Satan insinue que vous
êtes pécheur et inutile, que votre confession devant Dieu n ' a
aucune valeur, qu ' après avoir demandé pardon, vous êtes tout
aussi faible qu'avant. Tels sont les signes qui vous permet­
tent de distinguer l 'accusation qui vient de Satan, du reproche
émis par le Saint-Esprit.
Nous devrions comprendre que les premiers champs de
bataille de Satan ne se trouvent pas seulement dans l ' intellect
ou dans le corps, mais aussi dans la conscience. Satan cher­
che à affaiblir notre conscience. Veillez donc à ne pas tomber

65
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

dans son piège ! Rappelez-vous bien que le sang du Seigneur


peut purifier votre conscience. Aucun péché du monde n 'est
trop grand ni trop grave pour ne pas être lavé par le sang. Sa­
tan essaie donc d'affaiblir notre conscience au point que nous
nous demandions si le sang du Seigneur est assez efficace
pour nous purifier. Nous pouvons avoir l ' impression que nous
n'obtiendrons jamais le pardon. Il s ' agit là d 'une accusation
qui vient de Satan; c 'est un mensonge du diable.
Il ne faut jamais confesser les accusations qui viennent de
Satan. Voilà une découverte que j 'ai faite après plusieurs an­
nées de recherche. Nous souhaitons tant être en ordre avec
Dieu que nous confessons et demandons au sang du Seigneur
de nous purifier de ces accusations. C'est bien là le problème :
si vous demandez une fois au Seigneur que son précieux sang
vous lave d 'une accusation de l 'ennemi, vous agirez pareille­
ment lorsque Satan vous accusera une deuxième fois; et ainsi
en ira-t-il indéfiniment. J ' ai déjà rencontré pas mal de frères
et sœurs qui étaient affl igés de la sorte. Vous ne pouvez que
les encourager à ne plus confesser. A la place, ils devraient
s' adresser au Seigneur en ces termes : « Seigneur, pardonne­
moi de ne pas confesser ! Même si j 'ai péché, je ne confes­
serai pas ma faute, parce que la confession n ' a guère de sens,
ces jours. Cela pourrait être l 'accusation de Satan; je ne vais
donc pas m' aventurer sur le chemin de la confession. »
Ne soyez pas hésitant ! Ne pensez pas que vous êtes inca­
pable de résister aux accusations de Satan et que d'autre part,
vous désireriez tellement ne pas les subir ! Si vous ne faites
rien d 'autre que ruminer des accusations du matin au soir,
vous serez misérable ! Mais si vous leur résistez en déclarant :
« Je résiste ! Je n 'accepte pas ces accusations qui viennent de

Satan; je m'insurge contre elles, car elles fragilisent ma cons­


cience ! Je m'élève contre elles, me tiens devant Dieu, sous le
couvert du sang, car le sang est à jamais efficace pour moi ! Je
refuse ces accusations » , vous remporterez la victoire !

66
R É SISTER AU DIABLE

Les accusations de Satan sont beaucoup plus nombreuses


que ce que nous pensons. Si Satan ne peut vous rendre inutile
pour Dieu en vous faisant pécher, il va vous donner l 'impres­
sion, dans votre conscience, que vous avez péché; de cette
manière, il vous paralysera. En effet, celui qui se sent pécheur
dans sa conscience devient tout aussi inefficace devant Dieu
que celui qui a vraiment péché. Celui que Dieu utilise doit
être dégagé de toute conscience de péché. Si une impression
de péché pèse sur la conscience d'un croyant, Dieu ne pourra
l 'utiliser. Comment quelqu' un pourrait-il être chargé par le
sentiment d'avoir péché et être tout de même utilisé par Dieu?
Ainsi donc, Satan vise toujours à nous accuser dans notre
conscience. L'Epître aux Hébreux dit : « . . . n 'auraient plus eu
aucune conscience de leurs péchés » ( 1 0:2). C'est l ' absolue
nécessité, le fondement de base essentiel. Notre conscience
ne doit pas être chargée du sentiment de péché. Or, Satan vise
précisément l ' inverse. Dès qu'un sentiment de culpabilité
pèse sur la conscience d'un croyant, son être entier est affaibli
et miné pour toutes les choses spirituelles. Souvenez-vous­
en : le sentiment de péché dans la conscience n 'est pas un
gage de sainteté. Plus vous êtes conscient de péché, moins
vous êtes saint et utile. Tant que votre conscience est troublée
par un péché non pardonné, vous avez perdu votre efficacité.
Ainsi donc, apprenez à résister à toutes les ingérences de
Satan dans votre conscience. Satan met les mauvais chrétiens
hors de combat en les entraînant à pécher, mais il agit diffé­
remment avec les chrétiens qui cherchent le Seigneur : il les
met hors de combat en les accusant. Il use du péché pour met­
tre les chrétiens charnels hors de combat, et il recourt aux ac­
cusations pour miner les chrétiens spirituels. En conséquence,
il est absolument nécessaire que les enfants de Dieu aient les
yeux ouverts pour discerner l 'attaque que Satan lance contre
eux. Sinon, ils ne pourront marcher avec droiture.

67
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

4. L'assaut de Satan à travers l'environnement

Ces jours, nous avons tout spécialement concentré notre


attention sur la question de la discipline du Saint-Esprit (voir
leçon quarante). Nous avons compris que le Saint-Esprit ar­
rangeait chaque situation et chaque événement de notre vie
au point que nos cheveux sont tous comptés, comme le dit la
Parole de Dieu (Mat. 1 0: 30). Nos cheveux ne sont pas seu­
lement comptés en une somme totale, mais chacun d'eux est
précisément connu. Tandis que vous vous peignez, Dieu con­
naît non seulement le nombre total de vos cheveux, mais aussi
ceux qui tombent !
Dieu accorde une minutieuse attention à tout ce qui con­
cerne ses enfants. Il veille sur l 'ensemble de leur vie. Tout est
dans ses mains. Et pourtant, en même temps, Dieu autorise
Satan à nous attaquer par l ' intermédiaire de notre environne­
ment. Nous devons le savoir.
L'histoire de Job, qui nous est relatée dans l 'Ancien Testa­
ment, est l'exemple le plus marquant. Satan eut la permission
de frapper Job d'un ulcère malin et de causer la chute de sa
maison; il osa s 'en prendre aux moutons et au bétail de Job,
qui furent volés; en outre, Satan toucha aux enfants de Job,
lesquels moururent. Satan envoya le feu, le vent et des enne­
mis. Satan fut à l 'origine de tous ces événements.
Voici un autre exemple : Que dit le Seigneur concernant la
chute de Pierre ? « Satan vous a réclamés, pour vous cribler
comme le froment » (Luc 22:3 1 ). Ainsi donc, Dieu veille sur
l'ensemble de notre vie, mais il autorise parfois Satan à nous
attaquer. Tandis que le Seigneur Jésus dormait dans le bateau,
une grande tempête s 'éleva sur la mer. Pierre et Jean n'étaient
certainement pas des hommes poltrons. Toutefois, en pêcheurs
expérimentés, ils estimèrent et surent que ces vagues allaient
causer leur perte. Aussi réveillèrent-ils le Seigneur en disant :
« Seigneur, sauve, nous périssons ! » (Mat. 8 : 25). Le Seigneur

68
R É S ISTER AU DIABLE

savait que sur l ' autre bord de la mer, dans le pays des Gadaré­
niens, il devrait chasser les démons, et que ceux-ci essayaient
donc de le faire couler avant. Aussi menaça-t-il les vents et
la mer, qui s ' apaisèrent. D'habitude, les vents et la mer ne
sont pas soumis à la menace puisqu 'ils ne possèdent aucune
personnalité. Mais ici, le Seigneur les menaça, car Satan était
derrière eux, et Satan est sujet à être menacé.
Quand Satan nous attaque par notre environnement, nous
devons considérer deux choses. Le passage de 1 Pierre 5, qui
se réfère spécialement à notre environnement, nous montre
ces deux aspects. Il nous y est dit en premier lieu : « Humiliez­
vous donc sous la puissante main de Dieu » (v. 6). Puis, plus
loin : « Résistez-lui » (v. 9).
Chaque fois que les enfants de Dieu essuient des attaques
incompréhensibles ou encourent des dangers sans cause ap­
parente dans leur environnement, ils devraient d ' une part gar­
der devant Dieu l ' attitude suivante : « Seigneur, je m'humilie
sous ta puissante main ! Je m'en remets à toi dans tout ce que
tu m 'envoies. » Ils ne devraient prononcer aucune parole d' in­
subordination; ils devraient plutôt apprendre à se soumettre à
leur environnement. Même s'il s ' agit d 'une attaque satanique,
Dieu l ' a néanmoins autorisée, et nous devons donc l 'accepter.
D'autre part, les enfants de Dieu devraient résister à Satan en
déclarant : « J' accepte tout ce que fait le Seigneur; mais je
m 'oppose catégoriquement à tout ce que Satan entreprend. Je
résiste à tout ce qui m'est tombé dessus par l 'entremise de Sa­
tan ! » Je puis vous assurer que si elle a été J 'œuvre de Satan,
l ' attaque passera grâce à votre résistance.
Hélas ! De nombreux enfants de Dieu ne se soumettent
pas à la discipline du Saint-Esprit et ne résistent pas non plus
à Satan quand il s 'attaque à leur environnement. C'est un réel
problème actuel : d'une part, il n'y a pas de soumission et
d 'autre part, aucune résistance.

69
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Je me souviens d'une histoire qui est arrivée à un homme


d'affaires chrétien. Ayant des ennuis à tout point de vue, il ac­
cepta ces difficultés comme venant du Seigneur. Un jour dans
le train, il rencontra un serviteur du Seigneur, qui lui demanda
s ' il pensait vraiment que ce qui lui était arrivé correspondait
à la manière dont le Seigneur agit. Il répondit par la négative,
car ces choses-là ne ressemblaient en rien à l 'œuvre du Sei­
gneur. Sur ce, le serviteur de Dieu lui montra quelles étaient
les œuvres de Satan et lui conseilla de lui résister. Alors, le
frère pria en ces termes : « 0 Dieu, j ' accepte la situation si
elle vient de toi; mais si c 'est Satan qui m' attaque, si mes
problèmes m'ont été envoyés par lui, je les rejette carrément;
je lui résiste. » Dans le train, il ne passa que quelques minutes
à prier, mais le temps qu' il soit de retour chez lui, les choses
avaient étonnamment changé.
La plupart des choses qui nous arrivent nous sont données
par le Seigneur afin que nous en tirions des leçons; cependant,
d 'autres événements nous viennent d' attaques de Satan. Dans
ce cas, nous n 'avons rien à en tirer, et nous souffrons inuti­
lement. La discipline du Saint-Esprit sert à notre édification
spirituelle, mais l 'attaque de Satan vise à nous détruire.

Comment résister au diable

Alors, il nous faut apprendre comment résister au diable.


Quelles sont les différentes façons de lui résister ?

1. Ne pas avoir peur

Chaque fois que Satan agit à l 'encontre des enfants de


Dieu, il doit d'abord s 'assurer une place en eux. Ephésiens
nous exhorte : « Et ne donnez pas accès au diable » (4:27).
S ' il n'a pas pu se réserver une place, Satan n' aura aucune

70
R É SISTER AU DIABLE

base pour lancer son opération. Dès lors, sa première manœu­


vre servira à ce qu'il prenne pied en nous; dans un deuxième
temps, il lancera un assaut contre nous depuis la base qu'il
s 'est préalablement assurée. Notre victoire sur lui réside dans
le fait de ne lui accorder aucun terrain dès le tout début. Un
terrain de grande envergure, peut-être le plus important qui
soit, c ' est la peur. Satan cherche à nous faire peur. L'œuvre
caractéristique et habituelle de Satan consiste à inspirer de la
peur dans la tête des enfants de Dieu, la crainte que quelque
chose pourrait arriver.
Remarquons les parole de Job : « Ce que je crains, c 'est
ce qui m 'arrive; ce que je redoute, c 'est ce qui m 'atteint »
(3:25). Ce que nous révèle ce verset est d'une signification
extraordinaire. Avant même que des malheurs s'abattent sur
lui, Job en avait déjà l 'appréhension. Il craignait pour la vie
de ses enfants; il redoutait la perte de ses biens. La première
besogne de Satan, c 'est de semer la peur en l ' homme. Une
fois que la peur est là, les choses redoutées ne tardent pas à
arriver; si nous rejetons la peur, rien ne se produira. Satan doit
obtenir notre consentement avant de pouvoir agir. Si nous ré­
sistons en ne lui donnant pas notre accord, il ne pourra opérer,
car l 'homme a été créé avec une volonté libre. Privé du con­
sentement de l ' homme, Satan ne peut ni le pousser à pécher,
ni l 'attaquer à sa guise. Ainsi, dans le cas de Job, Satan sema
d'abord en cet homme un léger sentiment de crainte. Une fois
la pensée acceptée, Job commença à trembler.
« La peur est la carte de visite de Satan », a dit M110 M argaret

E. B arber. Et chaque fois que vous acceptez sa carte de visite,


il vient en personne vous rendre visite. Craignez-le, et le voilà
qui arrive ! Ne le redoutez pas, et il se tiendra à l ' écart. C'est
pourquoi, refu sez toute crainte ! Si quelqu'un est obsédé par
l ' idée de se couper la gorge en se rasant, il pourrait finir par se
suicider. Trop souvent, les hommes ont des appréhensions; à
force qu' ils y songent, elles se réalisent. Cela s ' applique spé-

71
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

cialement aux gens nerveux. Mais souvenez-vous que de tel­


les pensées viennent de Satan et qu'il faut leur résister.
On demanda un jour à une personne âgée ce qu'était pour
elle la résistance. Elle répondit ceci : « Résister, c'est dire,
au moment où on vous offre quelque chose : ' Merci, mais
je n'en veux pas . ' » Quelle que soit l 'offre, vous répondez
invariablement : « Non, merci ! » B ien que Satan puisse vous
présenter ceci ou cela, répondez-lui par un simple refus. Une
telle attitude est suffisante; c 'est la seule chose qui soit né­
cessaire pour faire échouer son plan. Apprenons la leçon dès
aujourd'hui : résister à toute idée de peur. Ne craignez rien,
car la peur vous amènera justement à vivre les événements
que vous redoutez. Puis-je vous rappeler qu'aucun enfant de
Dieu ne devrait craindre Satan, parce que Satan n'est pas en
mesure de nous vaincre. B ien que Satan soit puissant, nous
avons en nous Quelqu'un qui est plus grand que lui. C'est un
fait inchangé « parce que celui qui est en vous est plus grand
que celui qui est dans le monde » ( 1 Jean 4:4). Par consé­
quent, n'acceptez jamais la peur. Celui qui accepte la peur est
insensé. La Bible n'a-t-elle pas dit clairement que Satan fuira
si nous lui résistons ? Qu'a-t-il à faire en nous, si ce n'est de
battre en retraite?

2. Connaître la vérité

La deuxième condition pour lui résister, c'est de connaître


la vérité. « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affran­
chira » (Jean 8 : 32).
Qu'est-ce que la vérité ? La vérité, c 'est la réalité d 'une
chose. Quand il tente des gens, les effraie ou les attaque, Satan
vient toujours à pas de loup, furtivement, sans jamais s ' an­
noncer puisqu' il ne veut pas éveiller vos soupçons. Il ment, il
agit par contrefaçons. Jamais il n'accomplit quoi que ce soit
au grand jour. Mais si vous connaissez le fin fond des choses,

72
R ÉS ISTER AU DIABLE

vous serez affranchi. En d' autres termes, si vous savez que


quelque chose vient de Satan, vous êtes libéré. Malheureuse­
ment, la majorité des enfants de Dieu méconnaissent l 'ennemi.
De la bouche, ils disent peut-être qu ' ils sont victimes d' une
attaque de Satan, mais ils n'en ont pas vraiment conscience
au plus profond de leur être, dans leur esprit. Ils reconnaissent
des lèvres l ' œuvre de Satan, mais leur esprit n 'est pas affûté.
Pourtant, le jour où ils voient la vérité, réalisant vraiment que
c ' est l ' œuvre de Satan, ils sont instantanément libérés.
La puissance de Satan réside dans sa tromperie. S ' il ne
peut tromper l 'homme, Satan en perd sa puissance. Par con­
séquent, discerner revient à résister; voir permet de résister
plus facilement. Lorsque vous êtes entouré de dangers dans
votre environnement, vous n 'êtes pas capable de les surmon­
ter si vous sentez seulement qu ' ils pourraient correspondre à
des attaques de Satan. Vous devez savoir avec certitude s ' ils
viennent de Satan; c ' est à ce moment-là qu ' il devient facile de
les affronter en y résistant. Traiter avec Satan est plus qu' une
simple opposition, car il est difficile de lutter contre ses con­
trefaçons. Mais si vous le rencontrez, vous devez le reconnaî­
tre, l ' identifier incontestablement; c'est alors seulement que
vous lui résisterez, et il fuira loin de vous.
Un jour, une sœur m ' a demandé : « Satan me donne tou­
jours de mauvaises pensées au moment où je prie. Que puis­
je faire? » Je lui répondis : « La seule chose à faire, c 'est de
résister. » Mais elle ajouta : « Je n' arrive pas à leur résister en
les chassant. » Je compris immédiatement que quelque chose
ne tournait pas rond. Comment une personne peut-elle dire
que c ' est Satan qui injecte un tas de pensées et ajouter qu 'elle
n 'est pas en mesure de s 'en débarrasser ? Ses paroles ne cor­
respondaient pas à la réalité. En fait, elle ne réalisait pas vrai­
ment que ces pensées venaient de Satan. Aussi continuai-je :
« Etait-ce vous qui nourrissiez de telles pensées ? » Après ré­
flexion, elle répliqua : « Non, je ne voulais pas passer du temps

73
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

à penser, mais à prier. Je ne pouvais pas avoir de pensées au


sujet de ces choses. » Aussi lui dis-je : « Ces pensées n'étaient
donc pas les vôtres. Il s 'agissait de pensées préconçues, qui
ont été introduites dans votre tête. » Elle conclut : « Alors,
c ' est Satan qui doit les y avoir introduites. » Voyez-vous ?
Au départ, elle n ' avait pas vraiment compris que ces pensées
étaient les œuvres de Satan. Pour terminer, je lui conseillai de
résister; ce qu 'elle fit. Plus tard, elle m 'annonça qu'elle avait
facilement résisté à ces pensées et que celles-ci s 'étaient rapi­
dement volatilisées.
Il est donc impératif d' identifier Satan et ses œuvres. Cela
facilitera la résistance. En cas de non-identification de Satan,
toute résistance devient vaine. En connaissant Satan et ses
stratagèmes, la victoire est déjà à moitié remportée.

3. Résister dans la foi

I l faut résister en étant dans la foi. Croyons que le Seigneur


a été manifesté pour détruire l' œuvre du diable, que le sang
du Seigneur a vaincu l 'attaque de Satan, que la résurrection
du Seigneur a exposé Satan à la honte, et que l 'ascension du
Seigneur surpasse la puissance de Satan.

Croire que le Seigneur a été manifesté


pour détruire l'œuvre du diable

Le Fils de Dieu a été manifesté ! Il est venu sur cette ter­


re ! Alors qu'il y était, il chassa tout démon qu'il rencontra.
Il résista à toute tentation proposée par Satan. En fait, « le
Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable »
( 1 Jean 3 : 8). Croyons donc que là où se rend le Seigneur
Jésus, l 'œuvre du diable ne peut exister, car elle a été totale­
ment détruite.

74
R É SISTER AU DIABLE

Croire que le sang du Seigneur a vaincu l'attaque de Satan

Comment les chrétiens vainquent-ils Satan ? « A cause du


sang de ! 'Agneau » (Apoc. 1 2: 1 1 ). Grâce à la mort du Sei­
gneur Jésus, nous avons été unis à Dieu. Tant que nous restons
unis à Dieu, Satan n ' a aucun moyen de nous porter préjudice.
Qu 'est-ce donc qui nous sépare de Dieu ? Seul le péché nous
en sépare, mais le sang de Jésus, son Fils, nous lave de tout
péché.
Apocalypse 1 2: 1 1 déclare que les frères ont vaincu Satan
grâce au sang de l ' Agneau. Grâce au sang du Seigneur Jésus
qui nous lave, nous avons été ramenés à Dieu. Quand nous
avons un péché sur la conscience, nous sommes instantané­
ment séparés de lui. Dès que nous prenons conscience du pé­
ché, le diable peut commencer à nous attaquer. Quand nous
n'en avons pas encore conscience, i l n ' a aucun moyen de dé­
clencher d'attaque. Dieu merci, le sang de l ' Agneau a vaincu
Satan. Aujourd'hui, le plus faible des enfants de Dieu peut
vaincre Satan, car chacun d'entre eux bénéficie du sang de
) 'Agneau.
Peut-être qu'il vous manque bon nombre de choses, mais
en tout cas, vous avez le sang. Grâce au sang du Seigneur Jé­
sus, vous pouvez facilement déclarer que tous vos péchés ont
été lavés. Aujourd'hui Dieu est votre Dieu. Si Dieu est pour
vous, qui sera contre vous ? Puisque Dieu se trouve de votre
côté, le diable n ' a pas la possibilité de vous attaquer. Il est en
mesure de nous accuser et de nous attaquer s'il a réussi, dans
un premier temps, à semer en nous l ' impression que nous
avons péché. Mais le sang vous a mis dans le camp de Dieu,
et Satan ne peut donc rien contre vous.
Souvenez-vous bien qu'une fois que la conscience a été
purifiée de la prise de conscience des péchés, Satan ne peut
plus organiser d'attaque. Le sang de I ' Agneau le vainc. N'est­
ce pas surprenant que ) 'homme se sente indigne chaque fois

75
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

qu 'il s 'approche de Dieu mais qu'il se sente coupable lors­


qu'il affronte Satan ? Ce sentiment de culpabilité le place à
la merci de Satan. Aussi à ce moment-là doit-il déclarer : « Je
suis pécheur; c 'est la raison pour laquelle tu m'attaques. Mais
grâce au sang de l ' Agneau, je te vaincs. Le Seigneur Jésus est
mort pour moi; il a versé son sang. Que peux-tu me faire ? »
Ainsi donc, croyons ! Croyons que le Seigneur a été manifesté
pour détruire les œuvres du diable. Croyons que la mort du
Seigneur a marqué la fin des attaques de Satan.

Croire que la résurrection du Seigneur


a exposé Satan à la honte

A l a croix, notre Seigneur a dépouillé les dominations et


les a livrées publiquement en spectacle (Col. 2: 1 5). Par sa
mort, il a rendu impuissant celui qui avait la puissance de la
mort, c 'est-à-dire le diable (Héb. 2: 14). Par sa mort et sa ré­
surrection, il a totalement détruit Satan. Comment le Seigneur
Jésus a-t-il pu exposer Satan à la honte ? En se débarrassant de
toutes les œuvres de Satan lorsqu'il ressuscita des morts.
Qu'est-ce que la résurrection ? C'est un royaume sur le­
quel la mort n ' a aucun pouvoir. La mort atteindra tout être
vivant dans ce monde. Les hommes meurent, les animaux et
les plantes également. Tous les êtres vivants mourront. Il n ' y
a aucune exception, car la mort s 'est répandue comme un fi let
sur le monde entier. Elle est entrée dans chaque être vivant.
Mais il existe un Homme qui en est sorti, puisque la mort ne
pouvait le retenir. Il est entré dans un royaume que la mort ne
peut atteindre et on appelle ce royaume-là résurrection.
La vie que nous recevons au moment de notre nouvelle
naissance est cette vie de résurrection, puisque le Seigneur
nous régénère par sa résurrection. Cette nouvelle vie en nous
n'a rien en commun avec Satan. Satan ne peut l ' atteindre;
cette vie est indestructible (cf. Héb. 7: 1 6). Satan a fait tout ce

76
R É SISTER AU DIABLE

qu ' il pouvait à la croix, mais le Seigneur l ' a mis en pleine dé­


route et l ' a exposé à la honte. Ainsi donc, nous avons en nous
une vie que ne peuvent vaincre les puissances de Satan.
Gardez bien ceci en mémoire : la bataille que nous livre
Satan ne sera jamais plus forte que celle qu'il livra contre le
Seigneur à la croix. C 'est là qu 'il déversa tout ce qu'il avait
accumulé depuis la création de l 'homme, en colère, en stra­
tagèmes astucieux, en stratégies et plans qui visaient tous un
but unique : la destruction de la vie. Mais tous ses plans et
stratégies n ' ont servi à rien. Il a été vaincu, et depuis ce jour­
là, il est resté l 'ennemi vaincu. La B ible affirme que sa tête a
été écrasée.
Il nous faut montrer aux frères et sœurs qu'un chrétien n ' a
aucune raison d'avoir peur d e Satan. Nous l e vaincrons grâce
à la vie de résurrection qui se trouve en nous. Satan est plei­
nement conscient qu'il ne peut absolument rien entreprendre
contre cette vie de résurrection. Ses jours de gloire sont de
l 'histoire ancienne ! Il a la tête fracassée ! Ainsi, il fournit un
suprême effort pour prolonger ses jours, mais il a déjà aban­
donné tout espoir de victoire. La vie de résurrection lui est
inaccessible; elle est en dehors de son pouvoir. Elle est au­
dessus de tout, bien au-dessus de la puissance de Satan. C'est
pourquoi, ne nous laissons pas intimider. Résistons à Satan,
non parce qu ' i l s 'acharne sur nous, mais parce que c 'est la
volonté de Dieu.

Croire que l'ascension du Seigneur


dépasse de loin la puissance de Satan

Nous croyons à l 'ascension au même titre qu'à la résurrec­


tion. La B ible nous montre que le Seigneur Jésus s 'est assis à
la droite de Dieu le Père quand il est monté aux cieux. I l siège
donc bien au-dessus de toute domination, de toute autorité, de
toute puissance, de toute dignité, afin qu'il domine sur toutes

77
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

choses et qu'il soit la Tête de l ' Eglise (Eph. 1 :20-22). Le Sei­


gneur a vaincu toutes choses et s'est assis à la droite de Dieu
le Père, où il siège maintenant. En lisant Ephésiens 2, nous
découvrons qu' il nous a également ressuscités avec lui et nous
a fait asseoir avec lui dans les lieux célestes (Eph. 2:6).
Nous pouvons donc conclure que le Seigneur Jésus n 'était
pas seul quand il détruisit manifestement les œuvres du dia­
ble, quand la crucifixion, la résurrection et l 'ascension désar­
mèrent Satan et sa puissance, et quand il s'éleva au-dessus de
toutes choses; tous les enfants de Dieu ont pris part à la trans­
cendance du Seigneur. Même les membres les plus faibles se
trouvent bien au-dessus de toute méchante domination, auto­
rité, puissance et dignité.
Le nœud du problème entre Satan et nous ne se situe pas
au niveau du combat pour la victoire, mais plutôt dans la lutte
pour la conservation de la victoire déjà acquise. Ces deux cho­
ses sont extrêmement différentes. Bon nombre d'enfants de
Dieu ont une conception erronée de la guerre avec Satan. Ils
pensent à tort qu' ils doivent combattre pour remporter la vic­
toire. Une telle idée révèle un manque de compréhension de
l 'Evangile. Aucun chrétien n 'est à même de lutter pour rem­
porter la victoire. Nous combattons parce que nous avons déjà
gagné. Le Seigneur Jésus a déjà vaincu Satan, qui a totalement
perdu son terrain. Satan lutte donc pour reconquérir ce qu' il
a perdu, et nous nous battons pour conserver nos acquis. Ne
menons pas une lutte offensive, mais défensive : veillons sur
ce qui nous est déjà acquis !
La question n ' a pas trait à la victoire, puisque Satan a déjà
été vaincu. Le Seigneur a remporté la victoire ! L'Eglise a
gagné ! Le conflit qui oppose l ' Eglise à Satan a pour but de
sauvegarder la victoire du Seigneur; il ne s ' agit donc pas de la
remporter. Luttons non pour obtenir la victoire sur Satan, mais
plutôt pour conserver la victoire acquise, afin qu 'il ne nous la
dérobe pas.

78
RÉ SISTER AU DIABLE

Nous devrions toujours triompher par la croix de notre


Seigneur. Proclamons : « Satan, tu es un adversaire vain­
cu ! » Rappelons-lui toujours ce fait. Lorsque vous tenez tête
à Satan, croyez qu'il est un adversaire vaincu ! Nous ne lui ré­
sistons pas parce qu'il nous agresse avec férocité. Déjà victo­
rieux , nous nous tenons debout devant Satan et lui déclarons :
« Tu as perdu ! C'en est fini de toi. Je suis maintenant dans les
lieux célestes. Je te défie et te résiste. » L'approche est donc
totalement différente !
J 'espère que tous les frères et sœurs comprendront ce que
veut dire « résister ». Satan est un adversaire vaincu qui est
en fuite; c 'est un prisonnier qui aurait dû être totalement dé­
truit à la croix de notre Seigneur. Aujourd'hui, c 'est un jour
d 'évasion, rien de plus ! Quand le royaume viendra, Satan
sera totalement détruit. Aussi n'essaie-t-il pas de mener une
guerre ouverte; il se cache plutôt derrière la porte, prêt à en­
trer en se faufilant frauduleusement. Il agit toujours en cati­
mini. Au moment où cela vous arrive, n'oubliez pas que vous
représentez le Seigneur Dieu et que Satan n'est rien d'autre
qu'un fugitif qui vous tente au dehors et qui ne se trouve pas
dans la pièce. Pourquoi vous effrayer ou lui résister comme
s'il faisait partie d'une armée régulière ? Annoncez-lui plutôt :
« Tu es complètement vaincu ! Tu as été détruit à la croix.
Tu aurais dû être éliminé, mais tu es toujours là ! Dès lors, ta
présence en ce moment n'est pas autorisée ! »
La Bible déclare avec force que Satan fuira loin de vous si
vous lui résistez. C'est un fugitif qui essaie de vous tromper
à la porte. Dites-lui donc qui il est; alors, il s'enfu ira. Si vous
pensez à lui comme à quelqu ' un qui se trouve déjà dans la
maison, vous serez certainement troublé. Il ne vient que pour
vous tromper et vous éprouver. S ' il n ' y parvient pas, il fuira
loin de vous.
S ' ils ont peur de Satan, les enfants de Dieu récolteront la
défaite. D' une part, ne nous fourvoyons pas en pensant que

79
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

Satan ne nous attaquera pas. Il passera à l ' attaque - parfois


dans nos pensées, parfois dans notre corps, parfois dans notre
esprit, parfois dans notre environnement et dans la vie de tous
les jours. Si nous succombons à son assaut, c'est uniquement
à cause de notre bêtise. Si nous sommes conscients de notre
position, si nous réalisons que nous sommes un avec le Sei­
gneur et si nous résistons à Satan, il fuira loin de nous. Cette
résistance doit avoir lieu dans la foi. Croyez qu 'il a fui, et
qu'il ne peut rien faire d 'autre que fuir, puisqu'il n'a aucune
place pour se tenir devant l 'autorité de Dieu. Nous remercions
Dieu de nous avoir donné la victoire en Christ.

80
L eçon quarante-deux

Se couvrir
la tête

« Je vous loue de ce que vous vous souvenez de

moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes


instructions telles que je vous les ai données.
Je veux cependant que vous sachiez que Christ
est le chef (la tête, grec) de tout homme, que
l 'homme est le chef (la tête, grec) de lafemme, et
que Dieu est le chef (la tête, grec) de Christ. Tout
homme qui prie ou qui prophétise, la tête cou­
verte, déshonore son chef (sa tête, grec). Toute
femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise,
la tête non voilée, déshonore son chef (sa tête,
grec) : c 'est comme si elle était rasée. Car si une
femme n 'est pas voilée, qu 'elle se coupe aussi
les cheveux. Or, s 'il est honteux pour une fem­
me d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée,
qu 'elle se voile. L 'homme ne doit pas se couvrir
la tête, puisqu 'il est l ' image et la gloire de Dieu,
tandis que la femme est la gloire de l 'homme. En
effet, l 'homme n 'a pas été tiré de la femme, mais
la femme a été tirée de l 'homme; et l 'homme n 'a

81
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

pas été créé à cause de la femme, mais la femme


a été créée à cause de l 'homme. C 'est pourquoi
la femme, à cause des anges, doit avoir sur la
tête une marque de l 'autorité dont elle dépend.
Toutefois, dans le Seigneur, la femme n 'est point
sans l'homme, ni l 'homme sans la femme. Car,
de même que la femme a été tirée de l 'homme, de
même l 'homme existe par la femme, et tout vient
de Dieu. Jugez-en vous-mêmes : est-il convena­
ble qu 'unefemme prie Dieu sans être voilée ? La
nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que
c 'est une honte pour l 'homme de porter de longs
cheveux, mais que c 'est une gloire pour lafemme
d'en porter, parce que la chevelure lui a été don­
née comme voile ? Si quelqu 'un se plaît à contes­
ter, nous n 'avons pas cette habitude, pas plus que
les Eglises de Dieu » ( 1 Corinthiens l l :2- 1 6).

Nous aborderons maintenant un nouveau thème, le fait de


se couvrir la tête.
Dans l Corinthiens l l : 2 à 1 6, les mots « frère » ou
« sœur » ne sont jamais utilisés. On peut dire que l ' attitude de

vivre la tête couverte concerne les hommes tout autant que


les femmes. Dès lors, ce passage ne concerne pas notre posi­
tion en Christ, mais met en évidence l 'ordre que Dieu a établi
dans la création.
De plus, ce même passage n'évoque pas l ' affirmation du
Seigneur « Moi et le Père nous sommes un » (Jean 1 0 : 30),
mais signale au contraire que Dieu est la tête de Christ (v. 3).
Ainsi, la relation qui nous est décrite ici n'est pas celle du
Père avec le Fils, mais celle de Dieu et Christ ou de Dieu et le
Messie (son Oint). Cela ne traite pas de ce qui est arrivé dans
la Déité entre Dieu le Père et Dieu le Fils. Ce passage se réfère
bien plutôt à la relation de Dieu avec le Christ de Dieu, lequel

82
SE COUVRIR LA TÊTE

fut envoyé et oint par Dieu. Le fait de se couvrir la tête n ' a


rien à voir avec la Déité mais concerne exclusivement la rela­
tion entre Dieu et son Oint. Par ailleurs, le fait de se couvrir la
tête n'est pas considéré ici comme quelque chose qui se passe
entre Christ et son Eglise. Ce n'est pas parce Christ est la Tête
de l ' Eglise et que l ' Eglise est le Corps de Christ qu'on doit
se couvrir la tête. Non, il s ' agit d'autre chose. Il nous est
dit : « Christ est la tête de tout homme » (v. 3, grec). Les chré­
tiens sont en nombre considérable, et Christ est cependant la
Tête de chacun d'eux; la Tête ici ne se réfère pas à l ' Eglise
dans son ensemble; elle est l 'autorité que Christ exerce sur
chaque homme. Ainsi la relation qui est évoquée ici ne nous
amène pas à Christ et l ' Eglise, mais à Christ et chaque hom­
me. Ce passage ne traite pas des relations entre enfants de
Dieu, entre frères et sœurs, et il n'indique pas ce que doivent
faire les frères et sœurs ; il nous dit simplement que « Christ
est la tête de tout homme, que l 'homme est la tête de la fem­
me ». Avant de pouvoir comprendre ce qu'est le fait de se cou­
vrir la tête, il nous faut comprendre cette relation.

Les deux systèmes universels de Dieu

Pour comprendre plus facilement 1 Corinthiens 1 1 et le fait


de se couvrir la tête, rappelons quelques points. I l est indis­
pensable que nous connaissions Dieu et sa Parole pour bien
comprendre ce chapitre. En premier lieu, il faut savoir que
Dieu a établi deux systèmes dans l 'univers : la grâce et le
gouvernement.

1. La grâce

Tout ce qui concerne l ' Eglise, le salut, les frères et sœurs et


les enfants de Dieu, est inclus dans la grâce de Dieu. Tout ce

83
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

qui se rapporte au Saint-Esprit et à la rédemption concerne la


grâce. Dans le cadre de la grâce, la place des hommes et des
femmes est telle que la femme syro-phénicienne reçut la grâce
de Dieu au même titre que le centurion. Ainsi en fut-il de Ma­
rie comme de Pierre. M arthe et M arie auraient tout aussi bien
pu ressusciter, à l 'instar de Lazare.

2. Le gouvernement

M ais dans la B ible, il existe un autre système que nous


appellerons le gouvernement de Dieu. Ce système diffère to­
talement de celui de la grâce. Le gouvernement de Dieu est un
système indépendant de notre volonté où Dieu entreprend ce
qui lui plaît et agit à son gré.
Lors de la création, Dieu créa l ' homme et la femme. Cela
se réfère au gouvernement de Dieu. Il créa d'abord l 'homme,
puis la femme : voilà un autre aspect de son gouvernement.
Il agit comme il l ' entend. I l possède une volonté souveraine
et indépendante. Il décida aussi que le Seigneur Jésus serait
la postérité de la femme. C ' est là un nouvel aspect de son
gouvernement. L'homme n'intervient aucunement dans ces
décisions.
Dans le j ardin d'Eden, Dieu fournit des fruits à l 'homme
pour qu ' il s 'en nourrisse. Tel fut le gouvernement de Dieu.
Il agit selon son bon plaisir. Après le déluge, Dieu dit aux
hommes de se nourrir dorénavant de la chair des animaux. I l
s ' agissait à nouveau d'un acte gouvernemental.
Naguère, les hommes parlaient tous la même langue. Or,
ils s ' allièrent pour construire ensemble la tour de Babel afin
de défier Dieu. Il en résulta que leurs langues se confondirent,
et ils ne furent plus en mesure de se comprendre. La main
gouvernementale de Dieu s 'abattit ainsi sur les hommes.
Après l ' épisode de la tour de B abel, Dieu dispersa les gens
sur la face de toute la terre. De multiples races apparurent,

84
SE COUVRIR LA TÊTE

résultat du gouvernement de Dieu. D'entre toutes ces races,


Dieu élut un peuple particulier - la nation d' Israël - pour qu' il
lui appartienne; c ' est la grâce. Mais diviser les peuples en plu­
sieurs races correspond au gouvernement.
Après un certain temps, ces nombreuses races devinrent de
nombreux royaumes. Selon l 'histoire biblique, les royaumes
commencèrent après l 'apparition des races. Il y eut d 'abord
des races, puis des nations. Chaque royaume eut un roi qui do­
mina sur un peuple. Ce fait fut lui aussi autorisé dans l 'ordre
gouvernemental de Dieu.
A l 'époque des Juges, les Israélites n 'étaient qu' une race,
pas un royaume. Même au temps de Samuel, ils étaient encore
une race comme les autres races, car ils n 'avaient pas encore
de roi qui régnait sur eux.
Mais un jour, les enfants d 'Israël demandèrent un roi pour
ressembler aux autres nations. Par ce choix, ils se privèrent de
la grâce et se placèrent sous un gouvernement. Ils s'exprimè­
rent ainsi : « Maintenant, établis sur nous un roi pour nous
juger, comme il y en a chez toutes les nations » ( 1 Sam. 8:5).
Dieu leur répondit en s 'adressant à Samuel en ces termes :
« Ecoute donc leur voix; mais donne-leur des avertissements,

et fais-leur connaître le droit du roi qui régnera sur eux (v. 9).
C 'est ainsi que Dieu choisit Saül comme roi. Dès le jour
où Saül fut élu, le système gouvernemental de Dieu fut ins­
tauré en Israël. Cela ne signifie pas que la grâce de Dieu cessa
d ' exister, mais que les Israélites s 'étaient irrévocablement
placés sous un gouvernement. Depuis ce jour-là, ils n 'eurent
plus de liberté et ne purent s 'opposer à l ' oint, puisque celui-ci
était leur roi. Par la suite, Saül se détourna de Dieu mais resta
néanmoins roi d 'après le gouvernement. Si nous remontons à
l 'origine de ces deux voies, nous verrons deux situations bien
distinctes. Selon la grâce, S aül fut déchu, mais selon le gou­
vernement, il resta roi. Puis ce fut le tour de David : lui non
plus ne put résister à l 'autorité de Dieu.

85
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

La grâce et le gouvernement
unis et complémentaires

Ces deux systèmes, la grâce et le gouvernement, continuè­


rent à exister parallèlement jusqu'à la venue du Seigneur Jé­
sus. L'œuvre de Dieu a deux aspects : le système de la grâce
divine et celui du gouvernement divin, qui progressent paral­
lèlement dans le monde. Sacrificateurs et prophètes se tien­
nent du côté de la grâce et en maintiennent le système; les rois
et les chefs d'Israël se tiennent du côté du gouvernement divin
et maintiennent son système.
Lorsque le Seigneur Jésus vint sur terre, il le fit pour deux
raisons : d'une part il vint pour être le Sauveur du monde, afin
de libérer les hommes du péché. Cet aspect correspond à la
grâce. D 'autre part, Dieu l 'envoya dàns le monde afin que par
l 'œuvre à la croix, il puisse asseoir son autorité et établir son
royaume, de telle sorte que les cieux puissent régner sur la
terre; il s ' agit dans ce cas, du gouvernement. Son œuvre per­
durera jusqu'à ce que la puissance du diable soit anéantie, que
le royaume et les nouveaux cieux et la nouvelle terre soient
introduits. Ce jour-là, ces deux systèmes, soit ceux de la grâce
et du gouvernement, seront réunis. En d' autres termes, ces
deux systèmes seront unis dans le Seigneur Jésus, quand ap­
paraîtront les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Le Seigneur
Jésus fait progresser les deux pôles de l 'œuvre divine : il agit
au niveau du gouvernement de Dieu, mais aussi par rapport à
la grâce.
Le gouvernement de Dieu ne démarra pas avec la création
de l ' homme, mais plutôt lors de la création des anges, comme
l ' indique très clairement la Bible. Quand Satan était encore
une étoile du matin, tandis qu'il gouvernait encore, le système
gouvernemental de Dieu avait déjà été lancé. A la suite de la
création de l 'homme, des institutions de base comme le ma-

86
SE COUVRIR LA TÊTE

riage, la vie conjugale, la famille et la relation entre parents et


enfants, s ' inscrivirent toutes dans le cadre du gouvernement
divin.
La leçon essentielle que tous les frères et sœurs doivent
apprendre est celle-ci : jamais nous ne devrions laisser la
grâce entraver le gouvernement de Dieu. Je le répète : dans
nos vies personnelles, nous ne devrions jamais mêler la grâce
aux décisions gouvernementales de Dieu. Dieu désire que les
hommes respectent son gouvernement et ne passent pas outre.
Si nous ignorons l 'existence du gouvernement de Dieu, nous
sommes des gens sans loi aux yeux de Dieu. Puisque nous
n ' avons encore jamais vu le royaume, excepté comme il ap­
paraît dans l ' Eglise, il est indispensable que nous voyions que
Dieu a un gouvernement. En fait, la grâce sert à compléter le
gouvernement. Le système de gouvernement n'est pas pour
le système de la grâce, mais la grâce nous achemine vers le
gouvernement.
Plusieurs personnes tiennent à une idée, qui est pourtant
une erreur grossière ; à leurs yeux, la grâce annule le gou­
vernement. En vérité, ce que Dieu entreprend dans la grâce
n ' altère en rien son gouvernement. Par grâce, nous recevons
le pardon de Dieu, ce qui n'altère en rien son pardon gouver­
nemental. Quelle que soit l ' importance du pardon que nous
recevons par grâce, le pardon gouvernemental ne s 'en trouve
pas modifié.
Le gouvernement divin est un principe indépendant. Dès
lorigine et jusqu'à la fin, Dieu achemine au système gouver­
nemental. La grâce ne fait que compléter ce gouvernement. Le
système de la grâce fu t ajouté en raison de l ' insubordination
et de la rébellion humaine au gouvernement. La grâce a pour
but de racheter et de restaurer ceux qui sont désobéissants et
rebelles, de manière à ce qu' ils puissent se soumettre au sys­
tème gouvernemental de Dieu. Ainsi donc, la grâce apporte
une aide auxiliaire au gouvernement de Dieu.

87
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Exemples de gouvernement de Dieu

1 . Adam

Vous vous souvenez de l 'histoire tragique de la chute de


l ' homme. Après avoir créé Adam, Dieu planta un jardin qu'il
confia à l 'homme. Dieu donna littéralement ce jardin à Adam
et Eve. « Eden » signifie « plaisir, délectation ». Ainsi donc,
ce premier couple vécut dans un jardin de plaisir. Puis ils pé­
chèrent contre Dieu. Dieu les chassa du jardin d'Eden, même
s'il leur promit la rédemption par l 'entremise d ' un Sauveur né
de la postérité de la femme. Accorder le salut est un acte en
rapport avec la grâce de Dieu, laquelle n ' al téra cependant pas
le gouvernement de Dieu puisque Adam et Eve furent expul­
sés du jardin.
Adam fut donc chassé du jardin d'Eden; et en plus, Dieu
y plaça des chérubins pour en garder l 'entrée. Il s ' agit à nou­
veau du gouvernement de Dieu. Nous voyons donc que le
gouvernement de Dieu et sa grâce sont deux choses distinctes.
La grâce donna à l 'homme la promesse d ' un Sauveur, mais
le gouvernement de Dieu chassa ce même homme du jardin
d'Eden.

2. Les Israélites

Arrivés à Kadès, les Israélites refusèrent d'entrer dans le


pays de Canaan. Dieu réagit en leur enlevant ce privilège. Ils
eurent beau se repentir et tenter d'y entrer malgré tout, la plu­
part périrent battus par les Cananéens, puisque Dieu leur en
avait barré l ' accès. Leurs pleurs ne purent modifier la décision
que Dieu avait prise (Nomb. 1 3 et 1 4). Nous voyons donc
que Dieu agit selon son gouvernement, qu'il ne laissera aucun
homme s'en mêler ou y nuire.

88
SE COUVRIR LA TÊTE

3. Moïse

En frappant deux fois le rocher, Moïse ne sanctifia pas


l ' Eternel aux yeux des enfants d'Israël; c 'est la raison pour
laquelle il n'eut pas la permission d'entrer dans le pays de
Canaan (Nomb. 20: 7- 1 2). Dieu se montra miséricordieux
envers Moïse en l 'amenant au sommet du Pisga, d'où il put
contempler le pays de Canaan, mais Dieu ne l 'autorisa jamais
à y entrer avec son peuple (voir Deut. 34). La grâce de Dieu
fut telle que Moïse vit les frontières du pays de Canaan depuis
le sommet de la montagne; son gouvernement à son égard se
manifesta puisque Moïse ne put y pénétrer.

4. David

Après que David eut péché, Dieu lui accorda grâce et misé­
ricorde en lui pardonnant son péché. Après cet incident, Dieu
accorda même à David une grâce particulière en lui permet­
tant d'entretenir avec lui une communion hors du commun.
Et cependant, jamais plus l ' épée ne quitta sa maison (2 Sam.
1 2:7- 1 4). Tel est le gouvernement de Dieu.

5. Paul et Barnabas

A cause de Marc, Paul et Barnabas se séparèrent l ' un de


l 'autre (Actes 1 5 :37-39). Marc était un parent de Barnabas
(Col. 4: 1 0) . Il avait abandonné Paul et Barnabas pendant leur
premier voyage missionnaire; Barnabas était pourtant d'avis
de le reprendre avec eux lors de leur nouveau périple, bien
évidemment en raison de son lien de parenté dans la chair.
Barnabas se sépara de Paul; Marc accompagna son cousin à
Chypre, leur lieu d'origine, ce qui nous indique qu' ils colla­
borèrent ensemble selon une relation chamelle. Il est fort pos­
sible que Barnabas ait continué à être utilisé par Dieu, qu'il

89
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

ait effectué un bon travail , mais notons que le Saint-Esprit ne


mentionna plus son nom depuis là. Son nom se trouve évi­
demment dans le livre de vie, mais il n'apparaît plus dans le
livre des Actes. Voilà le gouvernement de Dieu. Sous ce gou­
vernement, l 'homme n'a pas la liberté de marcher selon ses
propres idées.

La soumission au gouvernement divin

Ainsi donc, la grâce et le gouvernement sont deux systè­


mes distincts. Plus l 'individu s 'humilie, plus il progresse au
sein du système gouvernemental de Dieu. N ' imaginez jamais
que vous pourrez échapper au gouvernement divin parce que
vous êtes au bénéfice de la grâce de Dieu.
Jamais la grâce n ' annulera le gouvernement; on peut plutôt
dire que la grâce permet aux gens d'obéir au gouvernement.
Je pèse mes mots quand je dis que la grâce nous donne la force
de nous soumettre au gouvernement. Elle ne fait pas de nous
des rebelles; elle ne nous amène pas à souhaiter un renver­
sement de gouvernement. Ces deux systèmes se complètent
mutuellement. Jamais la grâce n'abolira le gouvernement.
Seul un insensé dirait que, puisqu ' il a reçu la grâce, il peut
s 'accorder le droit d'être relâché et insouciant. Cela serait
pure folie !

Le fait de se couvrir la tête


et le gouvernement de Dieu

La question de se couvrir la tête a trait au gouvernement de


Dieu. On ne peut exhorter ceux qui ne connaissent pas le gou­
vernement de Dieu, à se couvrir la tête; ils ne seraient pas ca-

90
SE COUVRIR LA TÊTE

pables d'en saisir les implications. Mais ceux qui ont perçu le
gouvernement divin que nous révèle la Parole, sont capables
d 'apprécier l ' i mmense lien qui existe entre le fait de se cou­
vrir la tête et le gouvernement de Dieu. « ... Je veux cependant
que vous sachiez que Christ est le chef (la tête, grec) de tout
homme, que l 'homme est le chef (la tête, grec) de la femme, et
que Dieu est le chef(la tête, grec) de Christ » ( 1 Cor. 1 1 :3). Ce
passage concerne le gouvernement divin.
La relation qui nous est décrite ici ne concerne pas le Père
et le Fils, mais Dieu et Christ. Je vais utiliser une expression
moderne, en disant que Christ est le représentant de Dieu. La
relation qui existe entre le Père et le Fils concerne la Déité;
or, Christ envoyé par Dieu se rapporte à l 'arrangement divin,
au gouvernement divin. « Or, la vie éternelle, c 'est qu 'ils te
connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé,
Jésus-Christ » (Jean 1 7:3). Dieu est Dieu, et Christ est celui
que Dieu a envoyé. Telle est la relation qui existe entre eux au
niveau du gouvernement divin. Le Fils qui, dès l ' origine, était
égal à Dieu, fut prêt à être envoyé par Dieu pour être le Christ.
Dieu resta bien au-dessus de tout en tant que Dieu, mais Christ
fut envoyé sur terre pour réaliser son œuvre. Il s ' agit là du pre­
mier événement dans le gouvernement de Dieu.
Dans le dessein de Dieu, Christ a été établi pour être la
Tête de tout homme; c 'est la raison pour laquelle tous les
gens doivent lui obéir. Il est le premier-né de toute la création
et les prémices. Il est la Tête de tout homme; tout homme
lui doit la soumission. Tel est un principe essentiel sous le
gouvernement de Dieu. Le fait que Christ soit la Tête de tout
homme est en relation avec le gouvernement divin et non avec
la grâce. Pareillement, l 'homme en tant que tête de la femme
concerne aussi le système gouvernemental de Dieu. Dans son
gouvernement, Dieu établit l 'homme comme tête, de la même
manière qu ' il a établi Christ comme Tête et qu ' il est lui-même
la Tête. C 'est ainsi que le système est complet.

91
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Dieu est lui-même la Tête; il établit Christ comme Tête;


puis il fait de l 'homme la tête. Tels sont les trois grands prin­
cipes du gouvernement de Dieu.
Aux yeux de Dieu, le fait d'être la Tête de Christ n' im­
plique pas une supériorité de l 'un sur l ' autre; il s ' agit plutôt
d'un arrangement au niveau du gouvernement de Dieu. Pa­
reillement, sous le gouvernement divin, Christ est la Tête de
tout homme, et l ' homme est la tête de la femme. Tels sont les
arrangements de Dieu; c 'est ce qu'il a établi.
Philippiens 2 est suffisamment clair : dans son essence
éternelle, le Seigneur Jésus est égal à Dieu, mais dans le gou­
vernement de Dieu, il devint le Christ; or, en tant que tel , Dieu
devint sa Tête. Christ lui-même a reconnu, dans l 'Evangile de
Jean : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que
ce qu 'il voitfaire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils
aussi le fait pareillement » (5 : 1 9) ; « Car je suis descendu du
ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui
m 'a envoyé » (6:38); « J 'ai beaucoup de choses à dire de vous
et à juger en vous; mais celui qui m 'a envoyé est vrai, et ce
que j 'ai entendu de lui, je le dis au monde » (8:26); « Je ne
jais rien de moi-même, mais . . . je parle selon ce que le Père
m 'a enseigné » (8:28). Aujourd'hui, Christ a sa place dans le
gouvernement de Dieu. Selon la prescience de Dieu, il est le
Christ, et en tant que tel, i l doit écouter Dieu. Dieu le Fils n'a
pas besoin d'écouter Dieu le Père, puisque Dieu le Père et
Dieu le Fils sont égaux au niveau de l 'honneur et de la gloire
en divinité. Mais, dans le gouvernement de Dieu, Christ ne se
tient pas à la place de Dieu le Fils; il tient plutôt la position de
Christ, l 'Oint de Dieu, son envoyé.
Le jour vient où le monde entier saura que Christ est la Tête
de tout homme, car Dieu en a décidé ainsi. A l' heure actuelle,
seule l'Eglise en a conscience; le monde l 'ignore totalement.
Mais un jour, les gens du monde entier réaliseront que Christ
est la Tête; il aura alors la prééminence sur toute la création.

92
SE COUVRIR LA TÊTE

Il en est le premier-né, les prémices, et un jour, chaque être


devra se soumettre à l 'autorité de Christ. Voici un autre cas
similaire : Dieu a désigné l ' homme comme tête de la femme,
et cette réalité n 'est actuellement connue que de l ' Eglise. Sai­
sissez-vous le point ? De nos jours, l 'Eglise est seule à savoir
que Christ est la Tête de l 'homme, et que l 'homme est la tête
de la femme.
Nous avons déjà vu comment la grâce ne pourra jamais
outrepasser le gouvernement divin. J 'espère que cette leçon
s 'éclairera maintenant que vous savez que la grâce sert au
gouvernement de Dieu et ne le détruit pas. Comment peut-on
être assez insensé en cherchant à utiliser la grâce pour annuler
le gouvernement de Dieu ? Ce gouvernement est inviolable;
sa main le soutiendra à jamais. Aucun croyant ne peut pré­
texter sa foi pour outrepasser l 'autorité du Père ni même se
soustraire à l 'autorité d'un gouvernement, quel qu'il soit. Ne
prétendons pas que nous n ' avons plus à payer d 'impôts parce
que nous sommes chrétiens. I l n 'en est rien ! Plus vous serez
un bon chrétien, plus vous maintiendrez le gouvernement de
Dieu.
Aujourd'hui, nous sommes ici pour maintenir Je témoigna­
ge de Dieu dans Je monde : Dieu nous a montré qu' il y avait
trois têtes : celle de Dieu, celle de Christ, et celle de l 'homme.
Cela n ' a rien à voir avec le fait d 'être des frères et sœurs;
il s ' agit essentiellement d ' un arrangement gouverne-mental.
La grâce est en rapport avec les frères et sœurs, mais pas le
gouvernement. Dieu a souverainement désiré être la Tête de
Christ, de façon à ce que Christ lui obéisse; il a souhaité que
Christ soit la Tête de l ' homme, de manière à ce que l ' homme
lui obéisse; et il a aussi choisi l ' homme comme tête de la fem­
me; c ' est la raison pour laquelle la femme devrait porter sur l a
tête la marque d e cette obéissance.

93
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

La signification du couvre-chef
« Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte,

déshonore son chef (sa tête, grec). Toute femme, au contraire,


qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son
chef (sa tête, grec) : c 'est comme si elle était rasée. » ( 1 Cor.
1 1 :4-5).
En me couvrant, je me soumets au gouvernement divin,
j ' accepte la position que Dieu m ' a assignée; je ne vais pas
annuler son gouvernement sous prétexte que j 'ai reçu la grâ­
ce; je n 'oserais même pas y songer; au contraire, j ' accepte le
gouvernement de Dieu. A l ' instar de Christ qui prend Dieu
comme sa Tête, tout homme devrait accepter que Christ soit
sa Tête. Pour sa part, la femme devrait accepter d' indiquer par
un symbole que l ' homme est sa tête. Par un couvre-chef, la
femme manifeste qu'elle n 'est pas la tête, qu 'elle vit comme
si elle n'avait pas de tête, puisque celle-ci est couverte.
Seule la femme se couvre effectivement et pratiquement;
mais souvenons-nous qu'en fait, Christ a véritablement la Tête
couverte devant Dieu, et que tout homme a la tête couverte de­
vant Christ. Pourquoi donc Dieu n ' exige-t-il un couvre-chef
que de la femme ? En réalité, ce phénomène est merveilleux,
car i l implique un principe très profond.
J ' ai souvent l 'impression qu'il est impossible de s 'entre­
tenir à ce sujet avec certains frères et sœurs, parce q u ' ils ne
connaissent pas le gouvernement divin. Avant d'être en me­
sure de comprendre la signification du couvre-chef, hommes
et femmes doivent connaître en premier lieu le gouvernement
de Dieu. Toute question se dissipe une fois qu'on voit que
Christ a la Tête couverte devant Dieu. Alors combien plus de­
vrais-je me voiler devant lui ! Je dois me couvrir pour que je
ne sois plus exposé, puisque c 'est Dieu qui est ma Tête. En
fait, devant Dieu, chacun doit vivre tête couverte. Etant donné
que Christ est ma Tête, il n'est plus possible que la mienne
apparaisse.

94
SE COUVRIR LA TÊTE

J 'aimerais confier aux chrétiennes que Dieu a désigné


l 'homme comme tête de la femme. De nos jours, le monde
ignore totalement l ' autorité divine, mais le Seigneur exige que
l ' Eglise respecte ce principe. Celui-ci influe donc sur notre vie
chrétienne. A nous qui sommes dans l ' Eglise, Dieu demande
d ' accepter ses décisions gouvernementales.

La responsabilité des sœurs

Quand une sœur se couvre, elle se tient devant Dieu dans


la même position qu'a Christ devant Dieu et que l 'homme a
devant Christ. Dieu souhaite que les femmes se couvrent afin
de manifester son gouvernement sur terre. Seule la femme
jouit de ce privilège. Le couvre-chef ne voile pas seulement
l ' ego féminin, mais il a encore et surtout une portée symbo­
lique. Par rapport à elle-même, elle se couvre parce qu'elle
est femme; au sens large, elle le fait parce qu'elle représente
l 'homme devant Christ et Christ devant Dieu. Par conséquent,
lorsque la femme se voile devant Dieu, c ' est comme si Christ
se couvrait devant Dieu. Pareillement, lorsque la femme se
couvre devant l 'homme, c ' est comme si l 'homme se couvrait
devant Christ. Les hommes comme les femmes ne devraient
pas avoir de tête, puisque Christ est la Tête. Si l ' on vit sans
être couvert, il y aura deux têtes. Entre Dieu et Christ, une
tête doit être couverte; il en va de même entre l 'homme et la
femme, et entre Christ et tout homme. Dès qu'une tête n 'est
pas couverte, deux têtes se manifestent, et le gouvernement
divin ne saurait tolérer la présence de deux têtes. Si Dieu est l a
Tête, Christ n e ! ' est pas; si Christ est la Tête, l 'homme n e peut
l 'être; et si l 'homme est la tête, la femme ne l 'est pas.
Dieu demande aux sœurs de manifester cet arrangement
par un signe visible. A travers ce signe extérieur, les sœurs
mettent en évidence le système gouvernemental. Les sœurs

95
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

ont la responsabilité de porter sur leur tête ce signe d'obéis­


sance. Dieu exige spécifiquement des femmes qu 'elles se cou­
vrent lorsqu 'elles prient ou qu 'elles prophétisent, montrant
ainsi qu'elles reconnaissent le gouvernement de Dieu quand
elles s'approchent de lui. Sœurs, couvrez-vous lorsque vous
voulez prier pour les gens ou que vous prophétisez au nom
de Dieu; que vous priiez ou prophétisiez, que vous vous ap­
prochiez de lui ou soyez envoyées par lui, dans tout ce qui
est relié à Dieu, couvrez-vous ! Par là, vous manifesterez le
gouvernement de Dieu.
L'homme n ' a pas le droit de se voiler la tête. S 'il le faisait,
ce serait une honte, puisque l 'homme représente Christ.

Comment se couvrir la tête

« Car si une femme n 'est pas voilée, qu 'elle se coupe aus­

si les cheveux. Or, s 'il est honteux pour une femme d 'avoir
les cheveux coupés ou d'être rasée, qu 'elle se voile » ( 1 Cor.
1 1 :6). En d'autres termes, Dieu dit aux sœurs de ne rien faire
à moitié dans ce domaine.
Les femmes ne peuvent garder leur chevelure si elles ne
se couvrent pas. Si elles ne se voilent pas, qu 'elles se coupent
également les cheveux ou qu'elles se rasent la tête. Si elles
estiment qu ' i l est honteux d ' avoir les cheveux coupés ou la
tête rasée, alors, qu'elles se voilent. Qu'elles ne fassent rien
en demi-mesure.
« L 'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu 'il est

l 'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire


de l 'homme » ( v. 7). Puisqu'il représente l image et la gloire
de Dieu, l'homme ne devrait aucunement se voiler. Mais puis­
que la femme est la gloire de l 'homme, elle devrait se couvrir.
Si elle ne le fait pas, elle n'a pas d'autre moyen de montrer
que l 'homme est la tête. « En effet, l 'homme n 'a pas été tiré de

96
SE COUVRIR LA TÊTE

la femme, mais la femme a été tirée de l 'homme; et l 'homme


n 'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été
créée à cause de l'homme » (v. 8-9). Ces deux versets nous
indiquent clairement qu' i l s ' agit de gouvernement. « En effet,
l'homme n 'a pas été tiré de la femme » : il s ' agit d'un acte
divin. Dans la création de Dieu, l 'homme n ' a pas existé grâce
à la femme, mais la femme a été tirée de l 'homme. Dès lors,
Adam fut la tête, et non pas Eve. Par ailleurs, « l 'homme n 'a
pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créé_e à
cause de l 'homme ». Si l 'on s'en réfère à l 'arrangement divin
lors de la création, la femme devrait la soumission à l 'homme.
« C 'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur
la tête une marque de l 'autorité dont elle dépend » (v. 1 0). La
Bible ne spécifie pas ce qui devrait servir à se couvrir; elle in­
dique uniquement que lorsqu ' il y a chevelure, la tête doit être
couverte. Et pourquoi donc ? A cause des anges.
Je suis régulièrement surpris par ce merveilleux ensei­
gnement selon lequel les sœurs doivent porter le signe de
1 'autorité dont elles dépendent, à cause des anges. Nous con­
naissons l 'histoire tragique de certains anges qui péchèrent.
Satan se rebella contre Dieu. Pourquoi ? Parce qu ' il désirait
être l 'égal de Dieu. En d'autres termes, l ' ange Lucifer essaya
d' usurper à Dieu sa prééminence et refusa de se soumettre à
l'autorité divine. Dans Esaïe 1 4, Satan répète constamment :
« Je . . je . . . je . . . » « Tu disais en ton cœur : Je monterai au
ciel, j 'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; je
m 'assiérai sur la montagne de l 'assemblée, à l 'extrémité du
septentrion; je monterai sur le sommet des nues, je serai sem­
blable au Très-Haut » (v. 1 3- 1 4). Ce passage nous montre un
archange qui tomba et devint Satan. Apocalypse 1 2 nous in­
dique par ailleurs que Satan entraîna dans sa chute le tiers des
anges (Apoc. 1 2 :4). Pourquoi tombèrent-ils ? Parce qu'ils ne
se soumirent pas à l 'autorité de Dieu, la Tête, mais qu' ils ten­
tèrent d'élever leur propre tête.

97
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Aujourd' hui, la femme porte sur la tête un symbole de


l'autorité dont elle dépend, à cause des anges; ce signe sert
donc de témoignage à l 'égard des anges; toutefois, seules les
sœurs de l ' Eglise le portent, puisque les femmes du monde
ignorent tout de lui. Aujourd'hui, lorsque les sœurs portent ce
signe de soumission sur leur tête, elles transmettent chacune
le témoignage suivant : « Je me suis voilée pour montrer que
je n ' ai plus de tête propre, que je n 'aspire pas à être la tête. Ma
tête est couverte et j 'ai accepté l ' homme comme tête, ce qui
implique que j 'ai accepté Christ comme Tête et Dieu comme
Tête. Or, parmi vous, les anges, certains se sont rebellés con­
tre Dieu. » Tel le est la signification de ces quelques mots : « à
cause des anges » .
Sur la tête, je porte un signe de soumission. Je suis une
femme dont la tête est couverte. C'est un excellent témoigna­
ge à l 'intention des anges, pour ceux qui sont tombés comme
pour les autres. Il ne faut donc pas s'étonner que Satan per­
siste à s 'opposer à cette question de couvre-chef, qui l 'expose
à la honte. Nous réalisons ce qu'il n ' a pas fait, réussissant là
où i l a échoué. Dieu obtient de l ' Eglise ce qu'il n ' a pas reçu
de la part des anges. Et parce que certains anges ne se sont
pas soumis à l 'autorité de Dieu et à celle de Christ, le monde
a été plongé dans une terrible confusion. La chute de Satan
a causé bien plus de problèmes que celle de l 'homme. Mais
Dieu soit loué, il a obtenu de l'Eglise ce q u ' il n ' avait reçu des
anges déchus.
Quand bon nombre de sœurs de l ' Eglise prennent la place
qui leur a été octroyée et apprennent à se couvrir, elles en­
voient un message non formulé avec des mots, qui sert de
témoignage aux anges dans les airs et qui prouve que Dieu
a obtenu au sein de l ' Eglise ce qu'il souhaitait. Voilà donc la
raison pour laquelle la femme doit porter sur la tête un signe
de l 'autorité dont elle dépend, qui sert de témoignage à l 'in­
tention des anges.

98
SE COUVRIR LA TÊTE

Les extrêmes
Cependant, des hommes peuvent se porter aux extrêmes,
pensant que puisqu 'ils sont la tête et que les femmes doivent
obéir à leur autorité, les épouses doivent adopter une attitude
de soumission inconditionnelle, aveugle. L'être humain a ten­
dance à passer d ' un extrême à l 'autre. Aussi Paul nous met-il
en garde par ce mot « toutefois », lequel indique que les choses
ne sont pas aussi simples. En fait, il s ' agit là d'un témoignage
extérieur, mais quelle en est la réalité intérieure ? « Toute­
fois, dans le Seigneur, la femme n 'est point sans l 'homme, ni
l 'homme sans la femme » (v. 1 1 ) . Pourquoi en est-il ainsi ?
« Car, de même que la femme a été tirée de l 'homme, de même
l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu » (v. 1 2).
Dans le j ardin d ' Eden, l a femme fu t tirée de l ' homme. Mais
sitôt après, l 'homme eut besoin de la femme pour exister. Per­
sonne ne naît sans le concours d ' une femme. En fait, l 'homme
ne peut pas se passer de la femme ni la femme se passer de
l 'homme. Ni l 'un ni l ' autre ne peuvent dire que l 'autre est
spécial, puisque tout vient de Dieu. Ainsi, la prescription de
porter un couvre-chef n ' a d'autre sens que d 'avoir sur la tête
un signe de l 'autorité dont on dépend. Comme tout vient de
Dieu, il n ' y a pas lieu de se glorifier ni de se déprécier.
« Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu 'une femme
prie Dieu sans être voilée ? » (v. 1 3). Paul adresse sa question
aux sœurs. Une fois que vous savez que dans le gouvernement
de Dieu, Dieu est la Tête de Christ, que Christ est la Tête de
l 'homme et l ' homme la tête de la femme, une fois que vous
savez que Dieu a choisi la femme pour représenter l 'homme et
même Christ devant Dieu, une fois que vous savez tout cela,
est-il convenable qu'une femme prie la tête non voilée ?
« La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que
c 'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux ? »
( 1 Cor. 1 1 : 1 4). Paul exprime ici le sentiment qu'a l ' Eglise

99
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

en la matière; « mais que c 'est une gloire pour la femme d'en


porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ? »
(v. 1 5). Les femmes du monde entier accordent une grande
importance à leur chevelure, dont elles se font une gloire. El­
les aiment leurs cheveux. Je n'ai encore jamais vu de femme
se séparer de ses cheveux pour les mettre à la poubelle ! La
chevelure a une grande valeur. Paul explique que les femmes
devraient porter un voile par-dessus leur voile naturel consti­
tué, lui, de leur longue chevelure. Les femmes devraient por­
ter un deuxième voile sur la tête. Cela ressort clairement des
versets 6 et 1 5 quand on les lit simultanément. « Car si une
femme n 'est pas voilée, qu 'elle se coupe aussi les cheveux. Or,
s 'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés
ou d'être rasée, qu 'elle se voile » ; « mais que c 'est une gloire
pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a été
donnée comme voile ». Dieu a recouvert la tête des femmes
d' une chevelure; aussi devraient-elles utiliser un couvre-chef
pour indiquer qu'elles acceptent l ' autorité divine. En cas de
refus, elles devraient se raser la tête. Sœurs, si vous acceptez
l 'autorité divine, optez pour le couvre-chef. Si vous refusez
de vivre couvertes devant Dieu, supprimez alors aussi le voile
naturel qu'il vous a donné. D'après la Bible, une longue che­
velure ne suffit pas; il convient de lui ajouter un autre voile.
De nos jours, personne n'observe ces deux commande­
ments bibliques. Si une sœur ne porte aucun couvre-chef et
qu 'elle choisit de se raser la tête, elle suit tout de même les
paroles bibliques. Or, à l ' heure actuelle, les femmes commet­
tent deux désobéissances, puisqu'elles ne se rasent pas la tête
et ne la couvrent pas non plus.
Que fera la femme qui veut obéir à Dieu ? Elle pensera
ceci : « Dieu m'a couvert la tête et à mon tour, je la couvrirai.
Dieu m'a revêtu d'une chevelure naturelle; je la couvrirai, ce
qui servira de signe. » Celles qui connaissent Dieu doivent
confirmer le signe divin en y ajoutant le symbole de leur sub­
ordination.

1 00
SE COUVRIR LA TÊTE

Une parole
à l'adresse des contestataires

« Si quelqu 'un se plaît à contester, nous n 'avons pas cette


habitude, pas plus que les Eglises de Dieu » (v. 1 6). J'ai l ' im­
pression que Paul ne plaisantait pas ! Il connaissait bien les
Corinthiens; de nos jours, nombreux sont ceux qui leur res­
semblent.
« Si quelqu 'un se plaît à contester. » Que peut bien remet­
tre en cause ce contestataire ? Quel est Je sujet abordé dans les
versets 1 à 1 5 auquel fait référence le verset 1 6 ? Paul nous
indique tout simplement qu'il est faux d 'argumenter à propos
de ce qu'établissent les versets 1 à 1 5.
« Si quelqu 'un se plaît à contester. » Une foule de gens
rétorquent volontiers que les femmes ne doivent pas obliga­
toirement se couvrir la tête. D ' après eux, seuls les Corinthiens
étaient concernés par le fait que Dieu est la Tête de Christ, que
Christ est la Tête de tout homme et que l 'homme est la tête de
la femme; ils prétendent que ce passage ne s 'adressait pas à la
terre entière. Mais Dieu soit loué, adhérer à la foi chrétienne
n'était pas seulement l affaire des Corinthiens d 'alors, mais
bien plutôt de l ' univers. Et moi qui suis moins que le moindre
de tous les serviteurs de Dieu, je puis dire également : le fait
d'être la tête de la femme est une question universelle, qui ne
concerne pas seulement les Corinthiens.
« Si quelqu 'un se plaît à contester. » Il semble que quel­
ques personnes ne conçoivent pas que les sœurs doivent
obligatoirement porter un couvre-chef. Elles s 'opposent à la
parole de Paul, à ce qu' il reçut du Seigneur et qu'il transmit
aux Corinthiens. Considérons donc la réplique de Paul. « Nous
n 'avons pas cette habitude. » Le « nous » impliquait Paul et
les apôtres. Il n'était pas coutume parmi les apôtres que les
sœurs ne soient pas voilées. Il s ' agissait d'une question non
négociable.

101
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Paul nous indique ici ce que les Eglises de Dieu avaient


décidé de faire. La coutume de l ' époque voulait que Juives et
Juifs se couvrent la tête en pénétrant dans la synagogue. Sans
ce voile appelé « taleth » , ils n'avaient pas le droit d'entrer.
Les Grecs de l'époque (dont les Corinthiens, qui habitaient
une cité grecque), se conformaient à d ' autres coutumes. Ni les
hommes ni les femmes ne se couvraient la tête en entrant dans
un temple. Au temps de Paul, aucune nation ni aucune race
d'entre les païens n'exigeaient que les femmes se couvrent la
tête et que les hommes restent tête nue. Soit hommes et fem­
mes se couvraient comme les Juifs, soit hommes et femmes
gardaient la tête découverte comme les païens. Il n'y avait que
chez les chrétiens que l 'homme restait tête nue tandis que la
femme se voilait.
Ainsi, cet état de fait était une prescription nouvelle que
les apôtres chrétiens avaient énoncée. Seules les Eglises de
Dieu se conformaient à cette pratique, qui différait des cou­
tumes judaïques et païennes. Cet usage est nouveau et requis
par Dieu.
Tous les apôtres estimèrent que la femme devait se couvrir
la tête. Si, de nos jours, quelqu'un se dit apôtre et pense que le
couvre-chef n'est pas de rigueur chez les femmes, on ne peut
le considérer comme apôtre, mais comme « outsider ». Les
apôtres n'ont pas l' habitude de ne pas croire à la nécessité de
cette pratique. Si une Eglise n'y avait pas cru, Paul lui aurait
répondu : « Nous n 'avons pas cette habitude, pas plus que
les Eglises de Dieu ». Aucune Eglise locale à laquelle avaient
rendu visite les apôtres, n'avait l'habitude de remettre en
cause la question du voile des femmes. Aussi la réponse aux
contestataires mettait-elle en évidence le caractère anormal de
la contestation. Dans les versets 1 à 1 5 , Paul expose de bon
gré les raisons de cette pratique, mais après, il clôt le sujet. A
celui qui se plaît à contester, Paul indique qu'il n'obtiendra le
soutien d'aucun apôtre; aucune Eglise non plus ne s' associera

1 02
SE COUVRIR LA TÊTE

au point de vue du contestataire. Celui-ci se situe en dehors de


la communion des Eglises autant que des apôtres.
Dès lors, il convient aux sœurs de se couvrir la tête quand
elles prient ou prophétisent dans l ' Eglise. Pourquoi ? Pour
prouver que dans l ' Eglise, Dieu a obtenu ce qu' il n'a pu rece­
voir du monde, de l 'univers et des anges.

Le principe
qui consiste à représenter Dieu

Nous chrétiens vivons selon deux principes : l ' un nous


concerne personnellement et l 'autre concerne notre fonction
de représentants. Devant Dieu, nous ne menons pas seulement
une vie personnelle, mais nous lui servons aussi de représen­
tants. Si je ne fais erreur, il me semble que nous serons jugés
plus tard par rapport à la vie menée individuellement, pour
notre compte, mais aussi par rapport à notre capacité à repré­
senter Dieu.

1. Illustré par les maîtres et les chefs

Voici un exemple : imaginons un chef qui a plusieurs em­


ployés sous ses ordres. Ce chef est un frère dans le Seigneur,
qui traite pourtant ses employés avec rudesse et sévérité, et
parfois aussi injustement. Plus tard, Dieu le jugera pour sa
méchanceté, pour son injustice, pour ses excès et sa sévérité.
Mais il passera encore par un autre jugement, parce que notre
frère n ' a pas seulement une relation avec ses employés, mais
qu'il représente aussi notre Seigneur comme maître devant
Dieu. Chaque fois qu' il agit en tant que chef, il représente
le Seigneur. La manière dont il traite ses employés devrait
refléter la manière dont le Seigneur agirait. Ainsi, s'il pèche,

1 03
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

il pèche en tant que représentant tout autant que dans sa con­


duite personnelle. Il sera jugé pour ses péchés personnels,
mais aussi par rapport à sa mauvaise manière de représenter
le Seigneur.

2. Illustré par les serviteurs et les employés

Supposons que je sois un employé chrétien. Si je vole, me


montre paresseux, si je mens, triche ou agis de manière hypo­
crite, je serai jugé pour ces péchés. Mais je ne serai pas seu­
lement jugé pour cela, car en tant qu'employé, je représente
tous ceux qui servent le Seigneur dans les cieux. S 'il n'était
question que de servir devant les hommes, je pourrais tricher,
voler et me montrer paresseux. Pourtant, chaque fois que la
B ible parle de serviteurs, elle nous rappelle que nous avons
un Seigneur, un Maître dans les cieux. Ainsi donc, je ne suis
pas seulement un serviteur; je représente tous les serviteurs.
Je suis un serviteur à la fois pour ma personne, mais aussi
comme représentant.

3. Illustré par Moïse

A Mériba, Moïse se mit en colère devant le peuple d 'Israël,


parce que celui-ci avait tenté Dieu. De sa verge il frappa deux
fois le rocher. Dieu le blâma aussitôt. Si tout en étant fâché,
Moïse avait fait une faute qui le concernait lui seul, il aurait
obtenu le pardon, même s'il conduisait tout un peuple. Avant
cet épisode, lorsqu'il avait vu que les enfants d'Israël avaient
adoré le veau d'or dans la plaine, n'avait-il pas été plus en co­
lère, jusqu'à jeter et briser les deux tables de la loi écrites du
doigt de Dieu ? Et pourtant, à ce moment-là, Dieu ne l'avait
aucunement repris, étant donné que sa fureur représentait celle
de Dieu; ainsi Moïse s'était-il conduit correctement à ce mo­
ment-là. Or, quand il frappa deux fois le rocher, qu'est-ce que

104
SE COUVRIR LA TÊTE

Dieu lui dit ? « Parce que vous n 'avez pas cru en moi, pour
me sanctifier aux yeux des enfants d' Israeï, vous ne ferez point
entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne » (Nomb.
20: 1 2). En d'autres termes, Moïse avait mal représenté Dieu.
Les enfants d'Israël avaient conclu à tort que Dieu était en co­
lère.

La position personnelle
et la position de représentant

Nous concluons donc que le péché personnel et le péché


commis en tant que représentant sont deux choses différen­
tes. En lisant 1 Corinthiens 1 1 : 3 , chaque sœur, chaque femme
(bien que vous ne puissiez trouver de telles femmes dans le
monde) devrait comprendre qu'elle n'a pas seulement une
position personnelle, mais qu 'el le a encore une position de
représentante. Dieu est la Tête de Christ, Christ est la Tête de
tout homme, et l 'homme est la tête de la femme. C'est la rai­
son pour laquelle les femmes devraient se couvrir.
En se couvrant lorsqu 'el le prie ou prophétise, la sœur pro­
clame devant Dieu qu'aucun être au monde ne devrait se placer
au-dessus de Christ. En fait, aucun être ne devrait chercher à
s ' octroyer la prééminence de Dieu ni faire passer son opinion
ou son idée personnelle avant Christ. En sa présence, toutes
les têtes doivent se couvrir, toute opinion et tout jugement
doivent disparaître. Reconnaissons ceci devant le Seigneur :
« Tu es ma Tête ». En tant que sœur, votre tête est couverte,

parce que vous êtes dans la position de représentante. En fait,


vous représentez tout l ' univers. Vous déclarez au monde ce
que chacun devrait faire devant Christ. Le couvre-chef en lui­
même est un objet insignifiant, mais il constitue un témoi­
gnage de grande importance.

105
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

qu 'à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur


les nations. Il les paîtra avec une verge de fer,
comme on brise les vases d'argile, ainsi que moi­
même j 'en ai reçu le pouvoir de mon Père. Et je
lui donnerai l 'étoile du matin. Que celui qui a
des oreilles entende ce que / 'Esprit dit aux Egli­
ses » (Apocalypse 2: 1 8-29).

Thyatire est la quatrième Eglise. Après que l 'empereur ro­


main l 'eut reconnu comme religion d'Etat, le christianisme
fut soutenu par le pouvoir politique. Jusque-là, le pouvoir po­
litique s'était employé à l 'éradication du christianisme; do­
rénavant, il allait le soutenir ! Il en devint le promoteur. La
conséquence ? Le christianisme ne se maria pas seulement
au monde, mais il fut même élevé par lui. En grec, le mot
« Thyatire » signifie « haute tour ». L'Eglise devint une haute
tour, visible, respectée et élevée par le monde.
Ceux qui étudient la B ible s'accordent à dire que l ' Eglise
à Thyatire illustre ! 'Eglise catholique romaine, car ce système
a allié Eglise et monde. Il en a résulté que l ' Eglise a obtenu
une certaine position dans le monde. Quels problèmes en ont
découlé ? Cela a produit une prophétesse, nommée Jézabel,
qui enseigne les serviteurs de Dieu. L'Eglise s'est placée sous
son contrôle et lui est soumise. Le problème de l ' Eglise ca­
tholique romaine est semblable à ce qui nous est décrit par
la quatrième parabole de Matthieu 1 3, où une femme a caché
du levain dans trois mesures de farine. La Bible utilise cette
femme pour parler de l ' Eglise catholique romaine.
Qu 'en est-il de cette femme ? « Mais ce que j 'ai contre toi,
c 'est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse,
enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu 'ils se livrent à
la débauche et qu 'ils mangent des viandes sacrifiées aux
idoles » (2:20). La fornication et l' idolâtrie constituent les
deux péchés principaux de Jézabel . Les pécheurs qui s' adon-

1 12
L'EGLISE QU' IL FAUT CHOISIR

nent à ces deux genres de péchés sont susceptibles d' excommu­


nication. Le Seigneur condamne l 'enseignement de Jézabel.
« Je lui ai donné du temps afin qu 'elle se repente, et elle ne
veut pas se repentir de sa débauche. Voici, je vais la jeter sur
un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commet­
tent adultère avec elle, à moins qu 'ils ne se repentent de leurs
œuvres » (v. 2 1 -22). L'Eglise à Thyatire a suivi l 'enseigne­
ment de Jézabel. La fornication est synonyme de confusion.
Quand des hommes sont dans la confusion, c'est qu' ils ont
probablement commis l ' adultère. Ici, nous voyons la confu­
sion causée par ) 'union de ) 'Eglise catholique romaine avec
le monde.
Toutes les religions du monde ont leurs propres déesses.
Les Bouddhistes ont les leurs. Les Grecs adorèrent Aphrodite,
et les Romains la vénérèrent sous le nom de Vénus. Mais per­
sonne ne put trouver de déesse dans le christianisme. Aussi
firent-ils de la vierge Marie, la déesse du christianisme. B ien
que le nom utilisé soit « Marie », la réalité en est la déesse
grecque et romaine. C'est de la fornication, car il s ' agit de
confusion.
Beaucoup de Romains croyaient au soleil et l ' adoraient.
Ils fixèrent le 25 décembre de chaque année comme date
d'anniversaire du soleil . Ils choisirent cette date-là, car le 22
décembre est le jour le plus court de l 'année, le solstice d'hi­
ver. Après lui les jours commencent à s'allonger et les nuits
à raccourcir. Ainsi ces adorateurs du soleil choisirent le 25
décembre comme date d'anniversaire du soleil. C'était un
temps de grandes festivités. Nombre de ceux qui avaient ac­
cepté le christianisme ne supportaient pas de voir leurs amis
païens organiser une grande fête pleine de réjouissances tan­
dis qu'eux-mêmes n'avaient rien à célébrer. Ils eurent donc
l' idée de transformer le 25 décembre en date d'anniversaire de
la naissance du Seigneur, puisque, pensèrent-ils, le Seigneur
Jésus était le véritable soleil. C'est la raison pour laquelle

1 13
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

nous fêtons Noël ce jour-là. En anglais par exemple, les mots


qui concernent Noël et Je christianisme commencent par
« Christ » ; en fait, malgré cet apparentement, il s ' agit d ' un

jour qui appartient à la religion de l ' adoration du soleil. Aux


yeux de Dieu, il s ' agit de fornication et de confusion.
L'Eglise est Je temple de Dieu. A l ' époque de l 'Ancien
Testament, Je temple de Dieu était construit de bois ou de
pierre. Mais à l 'époque du Nouveau, nous découvrons que
Dieu a permis que Je vieux temple soit détruit et qu'il ne res­
te pierre sur pierre. Aujourd'hui, les croyants sont Je temple
de Dieu. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple
du Saint-Esprit qui est en vous ? » ( l Cor. 6 : 1 9) . Voilà ce
qu'est Je vrai christianisme. Mais l ' Eglise catholique romaine
d'aujourd'hui a érigé de gigantesques édifices. Les Grecs fu­
rent connus pour leur archéologie et les Romains, qui leur suc­
cédèrent, furent également d'habiles architectes. Tous Jeurs
dieux eurent des temples. Seuls les chrétiens n' avaient pas
de temple où pourraient se rendre les gens. Ainsi, ces chré­
tiens romains s'éloignèrent de l 'enseignement des apôtres et
érigèrent d 'immenses édifices. Vraisemblablement, aucune
construction du monde ne surpasse en majesté et en grandeur
les cathédrales chrétiennes. On appelle ces cathédrales les
temples de Dieu. Qu'il s ' agisse de la cathédrale de Milan, de
la cathédrale Saint-Pierre à Rome ou de Notre-Dame à Paris,
toutes sont d'imposants édifices. Mais souvenons-nous que
l 'idée de construire des temples a son origine dans les reli­
gions païennes. Le concept d'édifier des temples païens fut
transposé aux temples chrétiens. Le mot « chrétien » apparaît
de nouveau, mais la réalité est tout autre, puisque la source
vient des païens. La chrétienté a commis la fornication spiri­
tuelle avec les païens.
En outre, dans la nouvelle alliance de la B ible, tous les
enfants de Dieu sont des sacrificateurs. Tous ceux qui croient
au Seigneur Jésus sont des prêtres pour Dieu ; ils sont donc

1 14
L'EGLISE QU'IL FAUT CHOISIR

tous à son service. Mais l ' Eglise catholique romaine fut sé­
duite par l ' idée d ' un clergé, à ! ' instar du sacerdoce dans le
judaïsme; elle fut enthousiaste à l ' idée d' avoir une classe in­
termédiaire et de répartir les gens en deux catégories : d'un
côté le peuple, de l ' autre les prêtres choisis par Dieu. Aussi
introduirent-ils dans l ' Eglise l 'idée judaïque du sacerdoce
de l 'Ancien Testament et divisèrent-ils les croyants romains
en deux classes distinctes. L'une de ces classes porte mitre
et habits sacerdotaux; elle se revêt comme les sacrificateurs
de ! ' Ancien Testament, mais elle a ceci de différent qu'elle a
ajouté beaucoup de choses à sa parure. Elle n ' a pas seulement
copié le judaïsme; elle s'est encore conformée à des usages
qui venaient des religions grecque et romaine. En agissant de
la sorte, elle a changé l 'ordre de Dieu. C'est de la fornication,
car selon la Bible, la fornication est la confusion.
Par ailleurs, l ' Eglise catholique romaine a emprunté nom­
bre d'objets d' adoration à l 'Ancien Testament, comme des
bougies, des chandeliers, des encensoirs, pour son propre
usage. Elle a ajouté ces choses à toutes les autres qui prove­
naient des religions païennes. S ' il ne s'agit pas de fornication,
qu'est-ce alors ? L'Eglise catholique romaine a adopté des
objets païens, des objets appartenant à l 'adoration des idoles,
des pratiques superstitieuses, que les Romains appellent « le
mystère » , et ils y ont mis le nom de « chrétien » . C 'est de
la fornication, de l ' impureté. Ce n'est pas chrétien, mais une
grande confusion.
Le Seigneur réprimanda l ' Eglise à Thyatire non seulement
en raison de ! ' adultère, mais aussi parce qu 'elle adorait des
idoles. N 'est-ce pas curieux que Dieu doive reprocher à une
Eglise d ' adorer des idoles ? Et pourtant, le fait est que l ' Egli­
se adorait des idoles ! A l 'époque de ! ' Ancien Testament, les
gens adorèrent le serpent d'airain. Dans l ' Eglise catholique
romaine, ils vénèrent le crucifix. Ils racontent aux gens qu ' ils
ont retrouvé la croix, et qu' ils fabriquent à partir de ce bois

1 15
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

beaucoup de croix en miniature. Ils adorent carrément le cru­


cifix.
Le Seigneur Jésus est Dieu, et Dieu n'a aucune forme;
mais ils le représentent pour l 'adorer. Ils représentent Marie,
Pierre, Marc. Ils remplissent la terre de statues ! Naturelle­
ment, l 'apparence de l ' idole dépend du niveau de culture. Plus
les gens sont cultivés, plus leurs idoles ont fière allure. Les
Eglises catholiques romaines sont pleines d' idoles ! Quand les
catholiques prient, ils ne s'adressent pas au Dieu des cieux; ils
préfèrent allumer des cierges au pied de statues et se signer.
Celles-ci représentent le Père, le Seigneur Jésus, Marie, Paul
et Pierre . . . Même les martyrs des siècles passés sont repré­
sentés. Dès que quelqu'un est canonisé, on lui érige une sta­
tue. Les gens prient en s ' adressant à ces représentations. Les
reliques des martyrs sont aussi devenues objets de vénération.
Il s ' agit peut-être d'une jambe d'un martyr ou d'un simple os
enterré sous l ' autel, mais ils se mettent à adorer la relique. Si
vous connaissez bien l ' Eglise catholique romaine, vous savez
combien elle est remplie d'idoles.
L'Eglise à Thyatire représente l ' Eglise catholique romai­
ne. Il s ' agit d'un système d'Eglise que Dieu condamne. C'est
pourquoi, le Seigneur s ' adresse en ces termes à ceux qui font
partie de l ' Eglise catholique romaine : « Sortez du milieu d' el­
le, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés,
et que vous n 'ayez point de part à sesfléaux » (Apoc. 1 8:4).
D 'après Apocalypse 2 et 3 , Thyatire est la quatrième Egli­
se. Elle succède à Pergame. Ephèse a passé, Smyrne aussi, et
Pergame également. Mais dès l ' arrivée de Thyatire, les Egli­
ses ne disparaîtront plus. Elles continueront d'exister jusqu'à
l 'avènement du Seigneur Jésus. Nous qui croyons en Dieu et
qui sommes enfants de Dieu devrions faire de notre mieux
pour ne pas toucher aux choses du système catholique romain.
Ne touchez pas à ces choses impures, de peur d'en être affecté.
Je me souviens que D. M. Panton a dit une fois que leurs livres

1 16
L'EGLISE QU'IL FAUT CHOISIR

étaient remplis d 'erreurs qu'on ne voyait pas forcément pen­


dant la lecture. Comme les erreurs sont innombrables, il est
plutôt difficile de discerner le vrai du faux. C'est la confusion.
Par conséquent, ne suivons pas l ' Eglise catholique romaine.

La cinquième Eglise : Sardes

« Ecris à l 'ange de l 'Eglise de Sardes : Voici ce


que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les
sept étoiles : Je connais tes œuvres. Je sais que
tu passes pour être vivant, et tu es mort. Sois vi­
gilant, et affermis le reste qui est près de mourir;
car je n 'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant
mon Dieu. Rappelle-toi donc comment tu as reçu
et entendu la parole, garde-la et repens-toi. Si
tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur,
et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai te
surprendre. Cependant, tu as à Sardes quelques
hommes qui n 'ont pas souillé leurs vêtements; ils
marcheront avec moi en vêtements blancs, parce
qu 'ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera ainsi
revêtu de vêtements blancs; je n 'effacerai point
son nom du livre de vie, etje confesserai son nom
devant mon Père et devant ses anges. Que celui
qui a des oreilles entende ce que l 'Esprit dit au.x
Eglises » (Apocalypse 3 : 1 -6).

Sardes est la cinquième Eglise. Cette Eglise représente


l ' Eglise restaurée, 1 ' Eglise qui reste. Elle a succédé à Thyatire,
bien que Thyatire n'eût pas cessé d'exister. Elle lui a donc
succédé sans s ' y substituer.
Quelle est la condition de Sardes ? Les versets 1 à 4 nous
montrent la caractéristique de Sardes : elle passe pour être
vivante, mais elle est morte.

1 17
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Sardes représente l ' Eglise protestante. L'Eglise protestante


vient après l ' Eglise catholique romaine. B ien qu'elle implique
la Réforme, Sardes ne la représente tout de même pas; elle
représente l ' Eglise protestante.
L'Eglise catholique romaine n'était pas seulement devenue
puissante, mais encore despotique et cruelle. En conséquence,
les pays d'Europe, qui ne supportaient plus son oppression,
initièrent un mouvement de réforme. A l ' époque de la Réfor­
me, deux forces distinctes se déployèrent; l 'une était de Dieu,
l ' autre de l 'homme.
Du côté de Dieu, un homme : Martin Luther. Bien que
seul, il s'éleva contre le pape, les cardinaux, les prêtres et
toute l ' Eglise catholique romaine. A cette époque, Dieu con­
fia deux choses aux hommes : une Bible ouverte, et la vérité
concernant la justification par la foi. A divers endroits, ceux
qui aimaient le Seigneur se levèrent pour s 'engager dans la
voie de la Réforme. Ils consacrèrent leur vie à sceller la vé­
rité dont ils témoignaient. B ien qu'opprimés et harcelés par
Rome, ils crurent malgré tout que le Seigneur entreprenait une
œuvre de restauration. Ils sacrifièrent donc tout pour s 'en­
gager dans cette tâche. Le Saint-Esprit agit puissamment ces
jours-là: il encouragea les gens à servir fidèlement le Seigneur
et il leur accorda la lumière pour qu'ils comprennent la B ible.
Le nombre de personnes sauvées fut en nette augmentation.
Ces croyants décl araient qu'ils étaient sauvés, non par leurs
propres oeuvres ni grâce aux prêtres, mais en dépendant de
Dieu, en se confiant en lui. Ce fut en vérité une puissante œu­
vre du Saint-Esprit !
Parallèlement, plusieurs politiciens s 'opposaient à Rome.
Ils se servirent de la Réforme pour réaliser leurs aspirations
politiques. Aussi le mouvement de la Réforme se compliqua­
t-il : la réforme religieuse se doubla d' une réforme politique.
Cela fut aussi dû au fait que l ' Eglise catholique romaine
n'était pas seulement une puissance religieuse, mais qu'elle

1 18
L'EGLISE QU' IL FAUT CHOISIR

exerçait encore un pouvoir politique, un pouvoir qui s'éten­


daiit sur toute l 'Europe. Ce qui, au départ, était une réforme re­
l igiieuse s' infléchit et se doubla d'une réforme politique quand
des rois, des chefs d'Etats et des politiciens de plusieurs pays
s ai:sirent l'occasion qui se présentait pour se libérer du joug
romain et créer des nations libres. Au départ, leurs Eglises et
lems gouvernements avaient été sous le contrôle de Rome; ils
purent alors les en libérer.
Pour cette raison, le protestantisme devint un mouvement
où Eglise et monde combinèrent leurs forces afin de renverser
Rome. L'Eglise ne fut pas la seule à s'opposer à Thyatire;
les pouvoirs politiques se dressèrent également contre elle.
Et c 'est ainsi que naquirent les Eglises qu'on appelle Eglises
nationales : en Allemagne et en Suède apparut l ' Eglise luthé­
rienne, en Angleterre ce fut l ' Eglise anglicane, aux Pays-Bas
les réformés hollandais. C'est ainsi que se développèrent tou­
tes ces Eglises nationales.
Au commencement, une grande partie du peuple de Dieu
sortit de l ' Eglise catholique romaine dans le seul but d'aban­
donner la débauche et l ' idolâtrie de Rome. Mais par la suite,
d'autres personnes intervinrent pour aider le peuple de Dieu;
même des pouvoirs politiques cherchèrent à lui simplifier la
vie. Plutôt naïfs, les chrétiens acceptèrent l 'aide des pouvoirs
politiques, mais ceux-ci les influencèrent : à certains égards,
les chrétiens imitèrent Rome quand ils entreprirent d'établir
de nouvelles Eglises. De même que Rome était une Eglise où
s 'étaient mêlées politique et religion, de même le protestan­
tisme naissant devint un mélange de politique et de religion.
Tel est un fait indéniable de l 'histoire.
L'Eglise de Rome gérait des affaires politiques aussi bien
que des affaires spirituelles. Par exemple, si les croyants d' Al­
lemagne avaient voulu s'en référer au Nouveau Testament
après avoir quitté Rome, ils auraient vu que l ' Eglise - c'est­
à-dire le peuple de Dieu - était un pauvre corps sans défense

119
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

sur la terre. Mais étant donné l ' insuffisance de lumière ad­


ditionnée aux aides politiques en jeu, l ' Allemagne établit sa
propre Eglise nationale, l ' Eglise allemande, indépendante de
Rome. L'expression « Eglise allemande » impliquait que tous
les Allemands étaient inclus dans l ' Eglise. Les Anglais firent
la même chose en établissant l ' Eglise anglicane. Toute per­
sonne née en Angleterre, donc anglaise, pouvait demander le
baptême au pasteur anglican. Selon le règlement d 'une Eglise
nationale, les buts de l ' Eglise sont aussi étendus que ceux de
la nation. Il ne s ' agit donc pas de rassembler au sein de l'Egli­
se tous les croyants, mais tous les citoyens d ' un même pays en
les baptisant. Voilà comment l ' Eglise protestante passa pour
être vivante, bien que morte en réalité, selon l ' Apocalypse.
Telle est la caractéristique de Sardes : elle passe pour être
vivante, mais elle est morte. Ce qui marque l ' Eglise protestan­
te, c 'est un entremêlement permanent du monde et de l ' Eglise.
Jadis, Rome régnait sur le monde entier; de nos jours, chaque
pays a sa propre Eglise. Ainsi donc, le peuple de Dieu et les
incroyants sont grandement mêlés. Voilà la situation de l ' Egli­
se protestante.
Cependant, ceci n ' a pas empêché 1 'existence de nombreux
conducteurs spirituels au sein de ! ' Eglise protestante, puisqu ' i l
y a e u e n fait une bonne quantité d 'hommes utilisés par Dieu.
C 'est pourquoi le Seigneur dit : « Cependant, tu as à Sa:r­
des quelques hommes qui n 'ont pas souillé leurs vêtements;
ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu 'ils em
sont dignes. » Voilà encore une nouvelle facette de 1 'Eglise
protestante : des géants spirituels se sont constamment swc­
cédé, mais il s'est agi d 'individus isolés, et non d ' un corps ....
L'histoire de l ' Eglise protestante à son début est essentiel­
lement celle des formations des Eglises nationales, mais son
histoire plus récente est une succession de créations d'Eglli­
ses dissidentes. Dans les Eglises nationales, les gens entraiemt
dans l ' Eglise par le baptême, et non sur la base de leur foi.

1 20
L'EGLISE QU ' IL FAUT CHOISIR

Plus tard, de nombreuses personnes réalisèrent que les Egli­


ses nationales ne correspondaient pas aux Ecritures parce que
c ' est par la foi qu'on devient un enfant de Dieu. Et c 'est ainsi
que des Eglises dissidentes virent le jour.
D 'autres croyants découvrirent une nouvelle vérité bibli­
que ou mirent l ' accent sur l ' une d'elles. Comme l ' Eglise na­
tionale se préoccupait davantage de maintenir son institution
que de servir Dieu, Dieu suscita naturellement des gens ici
et là qui découvrirent certaines vérités ou qui condamnèrent
certains péchés. Ces gens créèrent des Eglises indépendantes,
appelées Eglises dissidentes. Une grande partie de ces chré­
tiens furent victimes de persécutions et d'oppositions achar­
nées. Les histoires de John Bunyan, la persécution de l ' Eglise
presbytérienne en Ecosse, l 'émigration des puritains vers le
Nouveau Monde et l ' opposition aux méthodistes, spéciale­
ment à John Wesley et à George Whitefield, sont toutes bien
connues.
Une fois séparés des Eglises nationales, ces gens furent
accusés d'être diviseurs; étant dissidents, ils furent considé­
rés comme sectaires. En fait, ce n 'était pas eux qui avaient
créé la division, mais les Eglises nationales, puisque c'étaient
les Eglises nationales qui incluaient trop de personnes (les in­
croyants) en leur sein. Les enfants de Dieu devaient suivre la
Parole du Seigneur et sortir du milieu d'elles.
L'unité ne consiste donc pas à fermer les yeux sur le pé­
ché, mais plutôt à le condamner. De nos jours, les gens pré­
tendent que pour être un, nous devons tolérer le péché; à leurs
yeux, il suffit que nous apprenions tous à tolérer le péché
pour parvenir à l 'unité. En fait, un grand nombre de choses
ne sont pas de Dieu dans les Eglises nationales. Si le Saint­
Esprit touche la conscience d ' un être, que celui-ci s 'éveille
et commence à rejeter certains péchés, il se fera cataloguer
par ceux qui ne rejettent pas ces péchés et il passera pour
un homme qui produit des divisions. Le fait est que le réel

121
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

problème n ' est pas de son côté - car lui voit - il est du côté œ
ceux qui ne voient pas.
Si les enfants de Dieu se mettaient tous à juger le péché, i
seraient unis. L'unité des enfants de Dieu n 'est pas chamelle,
mais spirituelle; il s ' agit d'une unité avec le Seigneur. Si nous
ne jugeons pas le péché, nous parviendrons peut-être à ur:e
unité, mais nous ne serons pas un avec le Seigneur.
Dans l 'histoire de l ' Eglise protestante, Dieu a constam­
ment suscité des individus ici et ailleurs; il leur a révélé ses
pensées et son jugement par rapport à certaines choses. Ceux
qui ne voient pas ou ne veulent pas voir, accusent souvent
ceux qui voient et qui obéissent à Dieu d'être sources de di­
vision. Pourtant, si les enfants de Dieu aujourd'hui j ugeaient
le péché et s 'en prenaient aux choses qui ne sont pas de Dieu,
ils seraient tous un avec le Seigneur et un les uns avec les
autres. Ainsi donc, juger les erreurs et condamner le péché est
la vraie base de l 'unité.
L'histoire de l ' Eglise protestante a une autre facette. Dans
un premier temps, Dieu a suscité un homme. La grâce que cet
homme a reçue, a produit une grande bénédiction. La premiè­
re génération a vécu de nombreux jours glorieux, et la situa­
tion n ' a pas beaucoup changé durant la deuxième. Mais vers
la fin de la deuxième génération, les croyants ont commencé à
réfléchir à la manière de préserver la grâce de Dieu au milieu
d 'eux. Ils ont souvent conclu qu'ils devaient se doter d'une
structure. Ainsi, vers la fin de la deuxième génération, une
organisation s'est mise en place. Il arrive que les systèmes
d 'organisation soient établis même plus tôt, vers la fin cie la
première génération; et quelquefois, ils n ' interviennent qu 'à
la troisième génération.
Les chrétiens qui instaurent une organisation croient tfaci­
lement que Dieu donne la grâce, mais pas qu'il la maintierndra.
Ils croient Dieu capable de leur accorder la bénédiction , mais
pas de la perpétuer. Quel en est le résultat ? Leur considléra-

1 22
L'EGLISE QU' IL FAUT CHOISIR

tion humaine les amène à fonder un credo, à établir des règles


et des méthodes qui, à leur avis, leur permettront de maintenir
la bénédiction reçue. Pourtant, si Dieu bouche la source, la
mare tarira; jamais elle ne gagnera en importance. Ainsi, la
troisième génération fut plutôt dans un piètre état : elle fut
aussi morte que l ' Eglise que leurs ancêtres avaient jadis quit­
tée ! Par la suite, Dieu dut susciter un ou plusieurs autres in­
dividus à qui il accorda une nouvelle révélation, de nouvelles
bénédictions, une nouvelle séparation et une grâce nouvelle.
Ce temps devint à son tour un temps de renouvellement. Et à
nouveau, la première génération fut pleine de bénédictions,
la seconde se dota d' une organisation, et la troisième vécut le
déclin. Telle est l ' histoire de l ' Eglise protestante.
Jadis, les gens quittèrent les Eglises nationales et établirent
de nouvelles Egl ises. Maintenant, d'autres gens sont contraints
de quitter ces nouvelles Eglises. Quand les gens quittèrent les
Egl ises nationales, ils le firent parce qu'elles étaient devenues
mortes ; maintenant, les gens doivent quitter ces nouvelles
Eglises parce qu'à leur tour, elles ont passé de vie à trépas !
Toute l ' histoire de l 'Eglise protestante est caractérisée par
le fait qu 'elle est vivante de nom, mais qu'elle est en réalité
morte. Le protestantisme vit constamment à cheval entre la
vie et la mort. On y vit, on y meurt également. I l ne s ' agit pas
d' une mort qui atteint tout le monde puisque quelques-uns ne
se souillent pas et sont spécialement utilisés par Dieu. Ce sont
les géants de l ' Eglise protestante. Ils sont dignes de marcher
avec le Seigneur en vêtements blancs.
Le Seigneur réprimanda l ' Eglise à Sardes tout comme
l ' Eglise à Thyatire, soit l ' Eglise protestante et l ' Eglise ca­
tholique romaine. Alors, quel chemin les croyants doivent-ils
prendre ?

1 23
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

La sixième Eglise : Philadelphie


« Ecris à l 'ange de l 'Eglise de Philadelphie :
Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a
la clé de David, celui qui ouvre, et personne ne
fermera, celui qui ferme, et personne n 'ouvrira :
Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu
de puissance, que tu as gardé ma parole, et que
tu n 'as pas renié mon nom, j 'ai mis devant toi
une porte ouverte, que personne ne peut fermer.
Voici, je te donne quelques-uns de ceux de la sy­
nagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont
pas, mais qui mentent; voici, je les ferai venir se
prosterner à tes pieds, et reconnaître que je t 'ai
aimé. Parce que tu as gardé la parole de la per­
sévérance en moi, je te garderai aussi à l 'heure
de la tentation qui va venir sur le monde entier,
pour éprouver les habitants de la terre. Je viens
bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne
ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, je ferai
de lui une colonne dans le temple de mon Dieu,
et il n 'en sortira plus; j'écrirai sur lui le nom de
mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la
nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d 'auprès
de mon Dieu, et mon nom nouveau. Que celui
qui a des oreilles entende ce que ! 'Esprit dit aux
Eglises » (Apocalypse 3 :7- 1 3).

Nous avons ici la sixième Eglise, l ' Eglise à Philadelphie.


« Phileo » signifie « aimer » et « adelphos », « frère ». Phila­
delphie, c 'est l ' amour fraternel.
Seules deux Eglises parmi les sept échappent au reproche
du Seigneur et seule l ' une d'entre elles est pleinement approu­
vée et louée : seule Philadelphie reçoit une louange dépourvue
de tout reproche.

1 24
L'EGLISE QU'IL FAUT CHOISIR

Quelle est donc la caractéristique de Philadelphie ? « Je


connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance,
que tu as gardé ma parole, et que tu n 'as pas renié mon nom,
) 'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut
fermer » (Apoc. 3 : 8). Sardes se caractérisait par une lutte con­
tre la mort. Parce qu 'elle était mêlée au monde, Sardes devait
lutter pour la vie et recommencer toujours à nouveau. Mais
Philadelphie est l ' amour fraternel. On y vit le retour à l ' amour
fraternel. Nul besoin de se libérer de la mort et des choses de
la mort qui ont tendance à coller. Philadelphie est un simple
retour à la position initiale des frères qui se tenaient devant
Dieu, où tout était amour.
S ardes était sortie de Thyatire, et Philadelphie, de Sardes.
L'Eglise protestante est sortie de l ' Eglise catholique romaine,
tandis que Philadelphie est sortie de l ' Eglise protestante. Nous
ne saurions désigner le groupement qu 'est la Philadelphie ac­
tuelle, mais il est assez clair qu' i l s ' agit d'un nouveau dépla­
cement du Saint-Esprit. Ce nouveau déplacement conduit les
gens à sortir de la Sardes morte et à se placer ensemble dans
la position du corps où la seule communion acceptée est celle
de l 'amour. Voilà ce qu'est Philadelphie.
Philadelphie possède deux autres facettes : ces chrétiens
gardent la parole du Seigneur et ne renient pas son nom. Voilà
un groupement de croyants que Dieu conduit pour leur ap­
prendre comment garder la Parole du Seigneur. Dieu leur
ouvre sa Parole et ils la comprennent. Ils n 'ont aucun credo;
seule la Parole de Dieu règne parmi eux. Ils ne prônent aucune
doctrine particulière; il n'y a que la Parole. Il n'y a aucune
tradition, mais la Parole seule. L'opinion humaine n'a pas
cours, mais la Parole de Dieu seule. Après les apôtres, c 'est
la première Eglise qui obtient la louange du Seigneur, car un
groupe d' individus est complètement retourné à la Parole du
Seigneur. Parmi eux ne règne aucune autorité à part celle du
Seigneur; on n'y trouve aucun enseignement ni aucun credo
particulier.

1 25
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

Il est possible que des gens soient capables de prêcher et


de comprendre des doctrines sans pour autant connaître la Bi­
ble. Il est possible d' apprendre un credo et de l 'accepter sans
connaître la Parole de Dieu. Cela vous paraît-il étrange ? Si
l ' Eglise avait eu besoin d'un credo, le Seigneur nous l 'aurait
donné. Aujourd'hui, les gens analysent la Bible et créent un
credo. La B ible est infinie dans sa nature, mais un credo ne
l ' est jamais. La Bible est complexe, mais un credo est simple.
Un homme sans instruction peut comprendre un credo; or, la
B ible est si complexe qu'elle n'est pas à la portée de chacun;
il faut une certaine condition. La Parole de Dieu n 'est grande
ouverte qu 'à ceux qui ont la vie pour y entrer; à l ' inverse, un
credo est si accessible à tous qu' il suffit de désirer y entrer
pour y parvenir. On ne peut comprendre la Bible; seul le lec­
teur qui a la vie et un regard porté uniquement sur le Seigneur
peut la comprendre; à l ' inverse, n'importe qui peut saisir un
credo s'il a une intelligence claire au moment où il le lit.
D'aucuns pensent que le chemin est trop étroit; ils essaient
donc de l ' élargir pour y amener d 'autres personnes. Mais les
croyants de Philadelphie rejettent tout credo; ils se bornent à
revenir à la Parole de Dieu. « Tu as gardé ma parole », dit le
Seigneur. Dans toute l 'histoire de l ' Eglise, c 'est seulement au
sein de Philadelphie que la Parole de Dieu jouit de la place
qu'elle mérite. En d 'autres temps, les croyants acceptèrent
credos et traditions, mais l ' Eglise à Philadelphie n'accepte
rien d'autre que la Parole de Dieu. On y marche selon la Pa­
role de Dieu. Au cours de l 'histoire de l ' Eglise, il n'y a jamais
eu autant de dispensateurs de la Parole de Dieu qu'à Philadel­
phie.
« Et que tu n 'as pas renié mon nom », dit le Seigneur. Voiici
encore une nouvelle facette de Philadelphie. Après une histoi­
re de l ' Eglise aussi mouvementée, le nom du Seigneur Jésus
est devenu le tout dernier nom. Les gens attachent plus d' inn­
portance aux noms des hommes - peut-être à celui de Pierre

1 26
L'EGLISE QU'IL FAUT CHOISIR

ou à celui de quelque apôtre . . . ou ils choisissent de se donner


un nom selon leur préférence pour une doctrine ou une natio­
nalité. Plusieurs proclament, non sans fierté : « Je suis luthé­
rien » ou « je suis de Wesley » - des noms d'hommes. D 'autres
déclarent fièrement qu ' ils sont coptes ou anglicans - des noms
qui proviennent d ' un endroit ou d'un pays. Tous ces noms
divisent complètement les enfants de Dieu ! On dirait que le
seul nom, le nom du Seigneur Jésus, n'est pas suffisant pour
nous démarquer du monde.
Si quelqu 'un vous demande : « Qui êtes-vous ? » et que
vous lui répondiez : « Je suis un chrétien », votre réponse ne
le satisfera pas. Il insistera pour savoir quel genre de chré­
tien vous êtes. Je me souviens d'un épisode qui m ' arriva à
l 'étranger : on m ' avait demandé qui j ' étais. J 'avais répondu :
je suis un chrétien; la personne avait alors rétorqué : « Quelle
réponse insensée ! »
Le Seigneur Jésus considère que son nom suffit à ses en­
fants. Mais seule Philadelphie pense comme lui. Il n'y a pas
besoin de plusieurs noms, car les noms sont source de divi­
sions. Son nom suffit ! Souvenez-vous que le Seigneur attache
de l ' importance à cette question.
De nombreux frères me demandent : « Qu'est-ce que les
vainqueurs de Philadelphie vainquent ? » Saisissez-vous la
difficulté ici ? Les vainqueurs d'Ephèse ont évidemment sur­
monté la tendance qu'ils avaient eue d'abandonner leur pre­
mier amour; les vainqueurs de Smyrne ont vaincu la menace
externe de mort; les vainqueurs de Pergame ont vaincu le
joug et la tentation du monde; les vainqueurs de Thyatire ont
vaincu l 'enseignement de la femme; les vainqueurs de S ardes
ont vaincu la mort spirituelle, et les vainqueurs de Laodicée
doivent vaincre la condition de tiédeur et le piège de l'orgueil.
Mais que doivent donc vaincre les vainqueurs de Philadel­
phie? Puisque le Seigneur paraît satisfait de tout ce qu 'ils ont
fait (des sept épîtres, c'est la seule que le Seigneur approuve

1 27
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

entièrement), que doivent-ils donc vaincre de plus ? Tout a été


accepté, tout va pour le mieux ! Philadelphie est une Eglise
selon le cœur du Seigneur. Et pourtant, le Seigneur adresse
une promesse aux vainqueurs de cette Eglise. Que vaincre ?
Apparemment, il n ' y a rien à vaincre, puisqu' il n ' y a aucun
problème !
Cependant, le Seigneur leur adresse une recommandation :
« Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne

prenne ta couronne » (Apoc. 3 : 1 1 ). Voilà la seule recomman­


dation qui s ' adresse aux Philadelphiens. Ces chrétiens doivent
veiller à s 'attacher fermement à ce qu'ils ont. C 'est en cela
qu' ils doivent vaincre. En d 'autres termes, ils ne doivent pas
perdre ce qu'ils ont déjà. Ne changez rien, n 'altérez rien. Gar­
dez ce que vous avez et ne le laissez pas tomber. Telle est la
seule recommandation adressée à Philadelphie. Le Seigneur
n'a qu'une seule requête : retenez ce que vous avez. Vous
n'avez rien fait de faux, mais vous devez continuer à pratiquer
ce que vous avez fait jusqu' ici. Vous avez obtenu la bénédic­
tion de Dieu dans ce que vous avez entrepris. Maintenant, il
s ' agit de continuer et de persévérer dans cette voie.
Le problème de Philadelphie surgit dès que les croyants ne
retiennent pas ce qu' ils ont. Dieu suscite alors d'autres per­
sonnes qui leur prennent leur couronne. La couronne leur a
d 'abord été donnée, mais s ' ils quittent leur position, d'autres
la prennent. Les chrétiens de Philadelphie doivent vaincre en
ne perdant pas ce qu'ils possèdent déjà. C ' est très différent des
six autres Eglises. Ainsi donc, retenez la Parole du Seigneur.
Seule une Egl ise, l ' Eglise à Philadelphie, correspond au cœur
du Seigneur. Elle se distingue de deux manières : elle garde la
Parole du Seigneur et ne renie pas son nom. Puissions-nous ne
jamais être négligents dans ces questions !

1 28
L'EGLISE QU' IL FAUT CHOISIR

La septième Eglise : Laodicée


« Ecris à l 'ange de l 'Eglise de Laodicée : Voici
ce que dit / 'Amen, le témoin fidèle et véritable, le
principe de la création de Dieu : Je connais tes
œuvres. Je sais que tu n 'es ni froid ni bouillant.
Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce
que tu es tiède, et que tu n 'es ni froid ni bouillant,
je te vomirai de ma bouche. Parce que tu dis : Je
suis riche, je me suis enrichi, et je n 'ai besoin de
rien, et parce que tu ne sais pas que tu es mal­
heureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te
conseille d'acheter de moi de l 'or éprouvé par le
feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements
blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta
nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre
tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et
je châtie tous ceux que j 'aime. Aie donc du zèle,
et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte, et je
frappe. Si quelqu 'un entend ma voix et ouvre la
porte, j 'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et
lui avec moi. Celui qui vaincra, je le ferai asseoir
avec moi sur mon trône, comme moi j 'ai vaincu
et me suis assis avec mon Père sur son trône. Que
celui qui a des oreilles entende ce que / 'Esprit dit
aux Eglises » (Apocalypse 3 : 1 4-22).

Cinq des sept Eglises sont réprimandées, une ne reçoit


aucun reproche (Smyrne) et une seule est pleinement approu­
vée. L'Eglise à Philadelphie est celle qui est approuvée en
tous points. L'Eglise catholique romaine, l ' Eglise protestante
et Philadelphie continuent toutes d'exister jusqu'à la secon­
de venue du Seigneur Jésus. La septième, Laodicée, existera
également au retour du Seigneur. Sardes sort de Thyatire,

1 29
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Philadelphie sort de Sardes, et Laodicée sort de Philadelphie.


Voyez-vous que l ' une engendre l ' autre ?
Maintenant, le problème est le suivant : si Philadelphie
tombe, elle devient Laodicée. Ne pensez pas que Laodicée
soit l ' Eglise protestante; l ' Eglise protestante est représentée
par S ardes et ne pourrait jamais être Laodicée. La chute de
Philadelphie produit Laodicée. Sardes est une amélioration
par rapport à Thyatire. Elle sort de Thyatire et constitue un
progrès. Philadelphie sort de Sardes et marque également un
progrès. Laodicée sort de Philadelphie, mais a régressé par
rapport à elle. Ces quatre Eglises existeront toutes lors de la
seconde venue du Seigneur Jésus.
Laodicée, c'est Philadelphie mutilée ou défigurée. Dès que
l ' amour fraternel disparaît, les droits et les opinions des gens
prennent immédiatement le dessus. Telle est la signification
de « Laodicée ». Ce fut le nom d'une ville, ainsi appelée par
un empereur romain en l ' honneur de son épouse, Laodia. Cet
empereur changea ce nom en Laodicée, qui signifie en grec :
« les droits ou les opinions des gens » .
Quand Philadelphie tombe, l ' accent s e porte alors plus sur
les « gens » que sur les « frères »; on s' intéresse davantage
aux « droits des gens » qu' à I ' »amour fraternel ». L'amour
dégénère en droits et en opinions. Lorsque l 'amour fraternel
est bien vivant, il n ' y a pas de discussion autour des droits des
croyants; mais chaque fois que l ' amour fraternel s'éteint (et
les échanges dans le Corps qui impliquent la communion de
la vie s'estompent à leur tour), les opinions des gens commen­
cent à prévaloir. On ne recherche plus la pensée du Seigneur;
on prend des décisions en fonction des opinions majoritaires.
La chute de Philadelphie produit Laodicée.
« Je connais tes œuvres. Je sais que tu n 'es ni froid ni

bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que


tu es tiède, et que tu n 'es ni froid ni bouillant, je te vomirai
de ma bouche » (Apoc. 3 : 1 5- 1 6). Voilà le caractère de Lao-

130
L'EGLISE QU'IL FAUT CHOISIR

dicée. « Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi,


et je n 'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es
malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu . . . » (v. 1 7) . Telle
est la condition de Laodicée. Bien que ni froide ni bouillante,
elle est pleine d'orgueil spirituel devant le Seigneur. Dire :
« Je suis riche » pourrait suffire, mais Laodicée accentue
ses propos en disant : « Je me suis enrichie » ; et elle ajoute en­
core : « Je n ' ai besoin de rien » ! Mais le Seigneur voit les
choses différemment, puisqu ' il réplique : « Tu es malheureux,
misérable, pauvre, aveugle et nu ». D 'où vient donc cet
orgueil spirituel ? Il est incontestablement basé sur le passé.
Les Laodicéens furent effectivement riches un jour; ils
s ' imaginent donc qu' ils le sont encore. Autrefois, le Seigneur
s ' était montré miséricordieux envers eux; ils se souviennent
donc de ce passé, bien que leur état actuel ne corresponde
plus du tout à la réalité de jadis.
A l 'heure actuelle, dans l ' Eglise protestante, on ne ren­
contre que rarement quelqu 'un qui se glorifie de ses richesses
spirituelles. J ' ai rencontré de nombreux leaders de l ' Eglise
protestante, en Chine et ailleurs. Ils s 'accordent tous à dire :
nous ne répondons pas aux besoins, nous ne sommes pas ce
que nous devrions être. A Sardes, je n ' ai encore jamais rencon­
tré d 'homme fier. Mais ceux qui furent un jour Philadelphie,
ceux qui gardèrent la Parole de Dieu et ne renièrent pas son
nom et qui ont maintenant perdu la vie en abondance, ceux-là
s 'enorgueillissent. Ils se remémorent leur histoire, mais ils ont
perdu la vie. Ils se rappellent qu' ils s'étaient enrichis et qu 'ils
ne manquaient de rien; mais maintenant, ils sont pauvres et
aveugles. Laissez-moi vous dire ceci : seule Philadelphie tom­
bée, la Philadelphie qui a perdu sa vie et sa puissance, peut se
vanter de ses richesses.
Par conséquent, frères et sœurs, si nous désirons atteindre
Philadelphie, nous devons apprendre à être humbles devant
Dieu. Il m'est arrivé d 'entendre des frères qui disaient : « La

131
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

bénédiction de Dieu est au milieu de nous. » J'en reconnais la


vérité, et pourtant, il me semble que nous devons faire preuve
d'une extrême prudence en disant cela, au risque que s'en dé­
gage, par mégarde, une odeur de Laodicée. Si un jour, nous
avons tendance à dire que nous sommes riches, si enrichis que
nous n'avons plus besoin de rien, nous sommes à un doigt de
Laodicée !
Souvenez-vous : il n'est rien qui ne nous soit donné. Même
si les gens qui vous entourent sont tous pauvres, il vaut mieux
que vous ne sachiez pas que vous êtes riche. Ceux qui vivent
devant le Seigneur ne sont pas conscients de leur richesse.
Ceux qui recherchent la présence du Seigneur sont riches,
mais l ' ignorent. Puisse Dieu nous être miséricordieux afin
que nous apprenions à vivre devant le Seigneur en étant ri­
ches tout en l ' ignorant ! Il vaut mieux que Moïse ne soit pas
conscient du rayonnement de son visage, au risque de tomber
dans Laodicée. Dès qu'on connaît son état, il y a de fortes
chances que cela tourne à la tiédeur. Ceux de Laodicée savent
tout, mais rien n'est réel aux yeux de Dieu. Si nous disons que
nous avons tout sans que rien puisse nous amener à renoncer à
notre vie, si nous nous souvenons de notre gloire passée mais
oublions notre condition actuelle devant Dieu, c'est la preuve
que nous étions Philadelphie et que nous sommes devenus
Laodicée, hélas !

Quelle Eglise sera notre choix ?

Aujourd'hui, je vous ai présenté les quatre Eglises - l ' Egli­


se catholique romaine, l'Eglise protestante, Philadelphie et
Laodicée - qui existeront toutes lors de l ' avènement du Sei­
gneur Jésus. En conséquence, chaque enfant de Dieu doit opter
aujourd'hui pour une Eglise. Est-ce que je désire être catholi­
que romain ou plutôt protestant ? Vais-je m'attacher à l ' unité

1 32
L'EGLISE QU ' IL FAUT CHOISIR

extérieure de ! ' Eglise catholique romaine ? Vais-je opter pour


les multiples dénominations de ! ' Eglise protestante ou tendre
vers Philadelphie ? Peut-être que j 'étais à Philadelphie . . . et
que je vis actuellement dans la gloire passée en me glorifiant
de mon histoire, à l ' instar des Laodicéens . . . Rappelez-vous
que si des gens commencent à s 'enorgueillir devant Dieu tout
en s 'écartant de la vie, en oubliant la réalité tout en se souve­
nant de leur glorieux passé, ils tomberont prochainement dans
une condition où prévalent les droits et les opinions. Ils sem­
bleront agir démocratiquement, mais leurs relations n 'auront
rien à voir avec celles qui s 'entretiennent dans le Corps de
Christ. Comment pourraient-ils connaître l 'amour fraternel
s ' ils ne connaissent pas les limitations du Corps, l 'autorité du
Corps et la vie du Corps ?
Puisque ces quatre Eglises continueront d'exister, nous
devons choisir de rester fidèlement à Philadelphie. Il n 'est
pas nécessaire que vous vous intéressiez particulièrement à
! 'Eglise catholique romaine. La curiosité amène souvent au
désastre. Ne touchez pas aux nombreuses sectes de ! 'Eglise
protestante, car elles ne correspondent pas à ce que veut k
Seigneur. La Bible nous montre clairement que le mouvement
protestant dans son entier a plusieurs choses que le Seigneur
condamne et réprimande, même si Dieu le bénit.
Apprenons à nous tenir dans la position de Philadelphie.
Gardez la parole du Seigneur et ne reniez pas son nom. Te­
nez-vous sur le terrain des frères, et non sur celui de noms.
Ne soyez pas enflés d'orgueil. Ne vous glorifiez pas devant
! ' Eglise catholique romaine. Ne vous vantez pas devant ! 'Egli­
se protestante. Ne vous glorifiez pas devant les innombrables
sectes et dénominations. Au moment même où vous êtes fiers,
vous n'êtes plus Philadelphie, vous devenez Laodicée. Frè­
res et sœurs, où vous trouvez-vous ? Puisse Dieu accorder
la grâce à ses enfants afin qu'ils puissent tous marcher sur le
droit chemin de l ' Egl ise !

1 33
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Philadelphie correspond à l ' Eglise que le Seigneur dé­


sire. C 'est son unique choix pour nous. Aiors, optons pour
Philadelphie et marchons dans cette voie. Gardons-nous de
toute fierté. L'orgueil est la plus grande tentation qui guet­
te les croyants de Philadelphie : « Je suis meilleur que toi !
Ma vérité est plus claire et plus importante que la tienne ! Je
n ' ai que le nom du Seigneur; je ne suis pas semblable à toi
qui t'attaches à un autre nom ! » L'orgueil nous plonge dans
Laodicée. Ceux qui suivent le Seigneur n 'ont pas de quoi se
glorifier. Le Seigneur vomira les orgueilleux. Que le Seigneur
soit miséricordieux envers nous ! Je vous encourage à ne pas
vous exprimer avec prétention ! Vivez dans la présence de
Dieu et veillez à n 'exprimer aucune parole de fierté. En vivant
d'heure en heure dans la présence de Dieu, nous ne verrons
pas nos richesses et ne serons par conséquent pas fiers.

134
L eçon quarante-quatre

L'unité

Développons maintenant le thème de l 'unité chrétienne.


Nous avons déjà vu que le Corps de Christ devait être ma­
nifesté sur terre. Paul ne dit-il pas aux croyants de Corinthe :
« Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme

tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment


qu 'un seul corps, ainsi en est-il de Christ » ( 1 Cor. 1 2: 1 2) ?
Paul ne dit pas : « ainsi en est-il de Christ et de son peuple » ;
il d i t seulement : « ainsi eli est-il de Christ » . Cela veut dire
que Christ est la Tête, que Christ est le Corps et qu'il est les
membres.
Alors qu' il se rendait à Damas, Saul vit resplendir une lu­
mière autour de lui et il entendit une voix qui lui demandait :
« Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Il répondit :

« Qui es-tu, Seigneur ? » Le Seigneur lui répondit : « Je suis

Jésus que tu persécutes » (voir Actes 9:3-5). Or, le « Je » , soit


Jésus, est dans les cieux. Comment un être terrestre, comme
Saul en l 'occurrence, un homme qui était muni de lettres de
la part du souverain sacrificateur, pouvait-il persécuter Jésus
de Nazareth qui, lui, était assis à la droite du Père ? L'unité du
Corps de Christ apparaît ici : la Tête, le Corps et les membres
sont tous Christ. Voilà la raison pour laquelle notre Seigneur
ne dit pas à Saul : « Pourquoi persécutes-tu mon peuple ? » ou

1 35
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

« Pourquoi persécutes-tu mon Eglise ? » mais: « Pourquoi me

persécutes-tu ? » I l apparaît ici que Christ et l ' Eglise sont un.

L'unité sur terre, aujourd'hui

Le Christ que Saul persécutait était manifeste sur terre


puisqu ' il pouvait être réellement persécuté et qu ' i l l'était.
« Ainsi en est-il de Christ » le Corps de Christ se trouve
-

sur terre. Le Corps est unique, mais les membres sont nom­
breux. B ien qu'il y ait beaucoup de membres, il n'y a qu'un
seul et unique Corps. Et ce Corps se trouve sur terre, puisqu '
il peut être victime de persécutions. Saul persécutait ce qu' i l
trouvait d e c e Corps, mais le Seigneur lui adressa des remon­
trances en lui disant qu'il le persécutait en personne.
Ce sujet a une signification importante. Le Corps de Christ
est unique. Comme une personne n ' a qu'un seul corps, ainsi
l ' unité du Corps de Christ devrait être manifestée sur terre
aujourd'hui. On ne devrait pas attendre qu'el le se révèle un
jour dans les cieux. Dans 1 Corinthiens 1 2, il est dit du Corps
de Christ : « Et si un membre souffre, tous les membres souf­
frent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se
réjouissent avec lui » (v. 26). Ce passage nous indique que le
Corps de Christ est bel et bien sur terre. S ' il se trouvait dans
les cieux, nous pourrions parler d'honneur, mais en aucun cas
de souffrances, puisqu 'un corps ne peut endurer de souffran­
ces s ' il se trouve au ciel. Un membre est sujet à la souffrance
pour autant qu'il se trouve sur terre; il ne peut endurer la per­
sécution que sur terre. C 'est la raison pour laquelle l ' unité du
Corps de Christ ne consiste pas en une réalité future qui aura
lieu dans Je ciel, mais en un fait actuel qui survient sur terre.
Dans l ' intercession du Seigneur, qui nous est relatée dans
Jean 1 7 , le Seigneur Jésus pria pour l ' unité de l ' Eglise sur
terre : « Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi,

1 36
L'UNITÉ

et comme je suis en toi, afin qu 'eux aussi soient un en nous,


pour que le monde croie que tu m 'as envoyé » (v. 2 1 ). Si nous
mettons la section intermédiaire de ce passage entre parenthè­
ses et lisons ce qui reste, nous avons : « Afin que tous soient
un . . . pour que le monde croie que tu m 'as envoyé »; nous
voyons donc clairement que l'unité de l ' Eglise aide Je monde
à croire. Puisque ceux qui sont invités à croire sont des gens
du monde, il est évident que cette unité doit être manifestée
devant le monde. Le Seigneur aspire à ce que le monde croie.
Cette unité doit donc être présente sur terre aujourd'hui.
Aussi, le premier problème qui se pose à nous est celui de
la manifestation de l 'unité chrétienne sur terre, aujourd'hui;
n ' attendons pas passivement qu'elle veuille bien s 'exprimer
un jour, dans les cieux. Bien entendu, tous les chrétiens se­
ront un plus tard, dans les cieux, mais ils doivent vivre cette
unité aujourd'hui déjà, en l 'exprimant donc sur terre. Les
croyants de longue date ne devraient pas réconforter les nou­
veaux convertis par des paroles telles que : « Ce n 'est pas Je
moment de vous préoccuper de l'unité de l ' Eglise, de J 'unité
des chrétiens, car nous serons bien un jour tous un dans les
cieux ! » Non ! Le Seigneur a demandé que l'unité se mani­
feste aujourd'hui, sur terre. Cette responsabilité nous incombe
à tous, ne la déclinez pas ! Que cette unité soit manifestée sur
terre aujourd'hui est une question de premier ordre.

L'unité se limite au Corps

D'aucuns recherchent l ' unité avec tous les chrétiens de


nom, sans se demander si ces gens font effectivement par­
tie du peuple de Dieu et ont une nouvelle vie, sans s ' assurer
qu ' ils sont de vrais membres du Corps de Christ. L'unité que
ces gens revendiquent excède la sphère du Corps de Christ.
Leur unité inclut des personnes qui sont spirituellement mor-

1 37
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

tes, ce qui constitue un élément étranger au Corps de Christ.


La Parole de Dieu, la Bible, ne tolère pas cette unité-là, mais
promeut l 'unité du Corps.
J'aimerais bien insister sur ce point : l ' unité du Corps est
l 'unité de l ' Eglise. L'unité de l ' Eglise se limite au Corps et
ne peut s 'étendre au-delà. Jamais la Parole de Dieu ne ratifie
l 'unité qui englobe des personnes qui ne sont chrétiennes que
de nom.

1 . L'ivraie et le bon grain

On cite parfois Matthieu 1 3 quand on aborde le sujet de


l 'unité. Voici ce que dit la deuxième parabole :

« Le royaume des cieux est semblable à un

homme qui a semé une bonne semence dans son


champ. Mais, pendant que les gens dormaient,
son ennemi vint, sema de l 'ivraie parmi le blé,
et s 'en alla. Lorsque l 'herbe eut poussé et donné
du fruit, l 'ivraie parut aussi. Les serviteurs du
maître de la maison vinrent lui dire : Seigneur,
n 'as-tu pas semé une bonne semence dans ton
champ ? D 'où vient donc qu 'il y a de l 'ivraie ? Il
leur répondit : C 'est un ennemi qui a fait cela. Et
les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions
l 'arracher ? Non, dit-il, de peur qu 'en arrachant
l 'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé.
Laissez croître ensemble l 'un et l 'autre jusqu 'à
la moisson, et, à l 'époque de la moisson, je dirai
aux moissonneurs : Arrachez d 'abord l 'ivraie, et
liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le
blé dans mon grenier (Matthieu 1 3 :24b-30).

Plusieurs personnes comprennent mal ce qu'est l 'unité du


Corps et utilisent la parabole de l ' ivraie et du bon grain corn-

138
L'UNITÉ

me illustration de l 'unité. Elles estiment que l 'unité n'est pas


seulement l ' affaire du bon grain, du blé, mais aussi de l 'ivraie.
Ces personnes ne réalisent pas que dans cette parabole, le Sei­
gneur ne traite pas du thème de l 'unité, qu'il ne plaide pas en
faveur du mélange des croyants et des incroyants. Il suggère
seulement que les croyants ne devraient pas chercher à tuer
ou blesser les incroyants. Le système catholique romain s 'est
égaré en essayant d 'extirper l ' ivraie, ceux qu'il appelait les
hérétiques. Il s 'égara par rapport au principe donné par Dieu,
et également en pratique : en extirpant ce qu'il pensait être
l ' ivraie, il arracha le blé puisqu' il considéra les protestants
comme hérétiques.
Le Seigneur ne nous demande pas d 'extirper l ' ivraie du
monde. Cependant, il nous enseigne qu'au sein de l ' Eglise,
il devrait y avoir séparation. « Laissez-les croître ensemble
l 'un et l 'autre jusqu 'à la moisson » a-t-il dit; cet ordre doit
s' accomplir dans le monde, non dans l ' Eglise (Mat. 1 3 :38).
En d' autres termes, il ne nous demande pas d'enlever du mon­
de tout chrétien de nom, ce que tenta pourtant de réaliser le
système catholique romain. Les chrétiens de nom ont le droit
de vivre dans le monde, ce qui n'implique en aucun cas que
l 'unité du Corps de Christ les incluse.
De nos jours, les organisations qui se disent chrétiennes
comprennent beaucoup d 'incroyants. Ces organisations ac­
cueillent les incroyants - l ' i vraie - dans leurs rangs. Pourtant,
le Seigneur n'accepte l ' i vraie que dans le monde; il n'en tolère
pas la présence dans l ' Eglise. Il désire que l 'unité chrétienne
soit maintenue au sein de l ' Eglise, pas dans le monde.
Deux extrêmes ont cours aujourd'hui : ceux qui, à l ' instar
du système catholique romain, ne tolèrent pas l ' ivraie et op­
tent pour son éradication; et ceux qui autorisent les incroyants
à rester dans l 'Eglise, comme le font certaines assemblées.
Dans les Eglises nationales, il suffit d'être natif du pays pour
recevoir le baptême et être admis comme membre de l ' Eglise.

139
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Cette pratique ouvre la porte de l ' Eglise aux incroyants et


n'est pas scripturaire.
Même John Wesley a écrit, dans son ouvrage La discipline
de l'Eglise méthodiste : « Tous ceux qui désirent échapper
à la colère à venir sont invités à devenir méthodistes ». Ce­
pendant, cette affirmation a une portée trop générale. Wesley
fut un homme très utile à Dieu et nous ne lui arrivons pas à
la cheville dans plusieurs domaines. Cependant, nous réagis­
sons à son allégation : « Frère, votre déclaration a une portée
trop générale ». Les bouddhistes font aussi partie de ceux qui
aimeraient fuir la colère à venir, mais ils ne font pas partie de
l ' Eglise. Par conséquent, l ' Eglise n' inclut pas tous ceux qui
cherchent seulement à fu ir la colère à venir.
Voyons plutôt ce qu'est l ' Eglise. L'Eglise se compose de
tous ceux qui ont la vie de Christ, de tous ceux dans lesquels
Christ s'est dispensé. Ces personnes-là forment le Corps de
Christ. En conséquence, l 'unité chrétienne inclut tous les en­
fants de Dieu. Elle n ' embrasse pas tout chrétien qui l ' est seule­
ment de nom, qui n ' a pas été régénéré et qui appartient encore
au monde. De tels individus n 'appartiennent pas à l ' Eglise et
ne sont pas inclus dans cette unité.

2. Une question de principe

Un serviteur du Seigneur m ' a dit une fois : « Nous ne re­


jetons aucune personne sauvée » . Je l ' ai approuvé : « Assu­
rément, vous avez raison, et nous espérons bien qu ' aucune
Eglise ne rejettera des personnes sauvées. Mais j 'aimerais
vous poser une question : excluez-vous ceux qui ne sont pas
sauvés ? » Ce frère me répondit : « Vous êtes trop strict, vous
présumez de vos connaissances, comme si vous pouviez sa­
voir qui est sauvé et qui ne l 'est pas ! Nous n'agissons pas
ainsi ». Je reconnus la pertinence de sa réplique et ajoutai :
« Je ne parle pas de fait concret, mais d'un principe : si vous

1 40
L'UNITÉ

saviez que quelqu'un n'était pas sauvé, l ' accueilleriez-vous


malgré tout comme membre de l ' Eglise ? » « Il me semble
que nous devrions le recevoir, même si nous savions qu 'il
n'est pas sauvé » , concéda-t-il honnêtement. Si par principe,
une Eglise accueille un incroyant, l'englobe en son sein, elle
ne peut être considérée comme Eglise. Recevoir un incroyant
par principe, l 'englober dans l ' Eglise, est quelque chose de
différent de l ' accueillir dans les faits. Dans les faits, nous ne
savons pas si Simon le magicien (évoqué dans Actes 8) était
ou non sauvé. En réalité, plusieurs nous donnent l 'impression
d'être sauvés, et ne le sont pourtant pas. Néanmoins, c ' est à
leur foi qu ' on les reconnaît, car agir ainsi est une question de
principe. S i une assemblée est prête à recevoir des gens sans
chercher à savoir s ' ils sont ou non sauvés, elle rompt le prin­
cipe de l 'unité du Corps de Christ.
La question que nous nous posons aujourd' hui ne touche
pas au procédé, mais au principe. Voici un exemple : c'est une
loi que tous les descendants de Huang-Ti peuvent devenir des
citoyens chinois. C 'est un principe. Si une personne qui ap­
partient à la race des Ta-Ho (les Japonais) est considérée à tort
comme Chinoise, il y a erreur de procédure. Mais s'il existe
une loi qui stipule que les Japonais peuvent aussi être consi­
dérés comme Chinois, le principe a alors changé. Au cours
des siècles, plusieurs erreurs ont été commises par rapport à la
question d 'appartenance à la nation chinoise. Nous, chrétiens,
avons également fait des erreurs à propos de qui est sauvé.
Puisse Dieu nous être miséricordieux, car nous n 'avons aucu­
ne raison d'être fiers. Néanmoins, il est clair que le Seigneur
a énoncé un principe selon lequel l ' Eglise n'a pas à englober
les incroyants en son sein.
Ainsi, frères, si un groupement décide de garder la porte
ou verte aux croyants comme aux incroyants, il n'est en défi­
nitive pas une Eglise. C'est le monde, car ce n'est que dans le
monde que poussent côte à côte le blé et l ' ivraie. L'Eglise est

14 1
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

l ' assemblée de ceux qui sont appelés. Comment donc peut­


elle recevoir appelés et non-appelés ?
Si un groupement ou une assemblée ouvre assez largement
ses portes pour y accueillir croyants et incroyants, il ne s'agit
pas d ' un groupe chrétien, et son unité n'est pas une unité chré­
tienne. Un jour, le Seigneur m 'ouvrira les yeux et je réaliserai
que je dois quitter ce groupement. Quand j ' agirai ainsi, je ne
briserai pas l 'unité chrétienne, car un tel groupement n'a pas
d 'unité chrétienne. Il s ' agit d'un mélange, d'une confusion.
Dieu nous ordonne d'en sortir.
« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étran­

ger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l 'iniquité ?


ou qu 'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ?
Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? Ou quelle part a
le fidèle avec l 'infidèle ? Quel rapport y a-t-il entre le temple
de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu
vivant, comme Dieu l 'a dit : J 'habiterai et je marcherai au
milieu d 'eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple »
(2 Cor. 6: 1 4- 1 6). Vous devriez savoir qui vous êtes. Vous êtes
un temple du Dieu vivant. Vous n 'avez donc rien à faire avec
les idoles. « Comme Dieu l 'a dit : J'habiterai et je marcherai
au milieu d'eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple »
( l 6b ). Vous êtes un temple du Dieu vivant. Il habite en vous
et se déplace avec vous. Il est votre Dieu, et vous êtes son
peuple.
Que faire ? « C 'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et
séparez-vous, dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est im­
pur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et
vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout­
puissant » (v. 1 7- 1 8). Ce passage biblique nous encourage à
sortir de toute association « chrétienne » qui englobe croyants
et incroyants.
Il est impératif que l ' Eglise applique un principe, celui de
ne pas englober d' incroyants. Un frère me demanda un jour :

1 42
L'UNITÉ

« Vous est-il déjà arrivé de recevoir des gens à tort ? » Je n'en


avais pas l ' i mpression, mais je répondis : « Peut-être, mais
alors très peu ». Il poursuivit : « Alors, quelle différence y a­
t-il entre vous et nous ? » Je lui répondis : « Si un incroyant
désire être parmi nous, il doit venir ' de nuit' et passer clandes­
tinement par-dessus le mur. Chez vous, il peut venir au grand
jour et entrer par la porte qui lui est largement ouverte ». Ne
soyons jamais orgueilleux pour penser que nous sommes in­
faillibles. Il peut arriver que nous baptisions des gens à tort et
que nous accueillions certaines personnes par erreur, mais cel­
les-ci doivent se montrer futées pour nous tromper, car nous
avons un principe et nous l ' appliquons. Nous ne prétendons
pas qu'il n'y ait pas d'erreur dans notre manière d'agir, mais
nous cherchons sincèrement à être prudents devant Dieu afin
de ne pas commettre de fautes. Cependant, tout groupement
qui s'éloigne volontairement du principe biblique en en adop­
tant un non biblique, ne peut être reconnu comme Eglise.
Les enfants de Dieu ne sont pas tenus de conserver l ' unité
avec ce genre de groupement. Puisqu' i l ne s ' agit pas d'unité
chrétienne, nous n ' avons pas à la conserver. Nous sommes
contraints de conserver l 'unité du blé, mais pas celle qui réunit
blé et ivraie. Tant de soi-disant Eglises regroupent aujourd 'hui
croyants et incroyants. Elles sont pour la façade et désirent
préserver l 'apparence de l' unité. Nous savons très bien que
nous n'avons pas à conserver pareille unité, qui ne fait que
briser la réelle unité du Corps.

L'unité inclut tout le Corps

La sphère de l ' unité chrétienne est définie avec précision.


Cette unité inclut tous les enfants de Dieu. L'unité chrétienne
a une mesure, qui est celle du Corps de Christ. La communion
chrétienne s'étend au Corps de Christ et ne va pas au-delà.

1 43
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Nous souhaitons attirer l 'attention de tous les frères et


sœurs sur ce point : Dieu désire que ses enfants soient un dans
le Saint-Esprit. Dieu ne dit pas que n 'importe quelle unité fera
l ' affaire; il insiste sur le fait que cette unité doit se développer
dans le Saint-Esprit. Voilà ce qu 'est l 'unité chrétienne. Si nous
voulons conserver l ' unité chrétienne, nous devons la préserver
en Christ, dans le Corps, dans ! ' unité du Saint-Esprit. Ainsi,
l 'unité chrétienne s'étend ni plus ni moins au Corps.

1. Les divisions

A l 'heure actuelle, que de fausses croyances se développent


autour de l'unité ! De nombreuses personnes prétendent à tort
que le désir de Dieu est comblé s'il y a l 'unité. Cependant, si
) ' unité n 'est pas circonscrite au Corps de Christ, elle ne mérite
pas d 'être conservée. D'après les Ecritures, une unité plus res­
trictive que le Corps de Christ cause des divisions. Dieu désire
que nous conservions l ' u nité du Saint-Esprit dont la sphère est
le Corps de Christ.
Certains chrétiens estiment que le baptême doit être prati­
qué par immersion. C 'est en effet ce que dit la B ible; ils n'ont
donc pas tort. Cependant, ces chrétiens-là peuvent se fixer une
règle consistant à ne recevoir personne qui n ' ait été baptisé
par immersion, même s ' i l s'agit d'un enfant de Dieu, soit de
quelqu'un qui appartient à Dieu. Dès lors, cet enseignement
devient la base de leur unité. Ce n 'est pas l ' unité du Saint-Es­
prit, puisqu 'elle crée un groupe plus étroit que le Corps.
Supposons qu'un frère fasse partie de ce groupement de­
puis un certain temps. Il y a bénéficié d'une très grande com­
munion spirituelle et a été grandement aidé dans sa vie avec le
Seigneur. Arrive le jour où Dieu lui ouvre les yeux ! Il réalise
que tous les membres de son groupe sont des enfants de Dieu,
mais que celui-ci ne peut être considéré comme une Eglise
puisque il n'accueille que les chrétiens baptisés par immer-

1 44
L'UNITÉ

sion, rejetant donc une partie des enfants de Dieu. Ayant reçu
la lumière, il quitte ce groupe.
Après un temps, un autre frère l 'exhorte en disant : « Nous
sommes tous chrétiens, nous sommes tous des enfants de
Dieu, nous sommes frères. Dans sa Parole, Dieu nous deman­
de de nous aimer les uns les autres. Tu n'aurais donc pas dû
t'en aller. En ayant quitté le groupe, tu as péché contre l ' unité
chrétienne, tu as divisé le peuple de Dieu et es sectaire. » A
ces mots, le frère en question prend sa Bible, lit et relit le Nou­
veau Testament. Il découvre qu'en fait, les enfants de Dieu
doivent être un et en arrive donc à la conclusion qu'il n 'aurait
pas dû quitter son groupe.
Frères, percevez-vous l 'erreur de ses conclusions ? Elle
est évidente. Lorsque les gens insistent sur la nécessité de ne
pas créer de divisions, il convient dans un premier temps de
définir ce qu'est une division. La division revient à séparer
le Corps ou à se séparer du Corps. 1 Corinthiens 1 2 évoque
les schismes dans le Corps; il s ' agit de divisions au sein du
Corps, et non dans le cadre d'un groupement autre que le
Corps; en fait, tout groupe autre que le Corps est en soi une di­
vision. L'unité chrétienne que Dieu prescrit s 'étend au Corps
de Christ, sans en exclure une partie; nous ne devrions jamais
pécher contre lui et en sortir. Mais dès qu ' un groupement plus
restrictif et plus étroit que le Corps de Christ exige l ' unité,
il ne s ' agit pas de l 'unité chrétienne. Ce n 'est pas l ' unité du
Saint-Esprit. Pourquoi ? Parce que cette unité ne s 'étend pas
au Corps, qu'elle n'en englobe pas tous les membres, comme
le fait l 'unité du Corps. Les nouveaux croyants devraient réa­
liser qu' ils ne violent ni ne détruisent l ' unité chrétienne si l a
cellule o u l 'organisation qu'ils quittent est plus restrictive que
le Corps.

1 45
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

2. Rejeter les divisions

Nous venons de voir que tout groupement qui était plus


restrictif que le Corps de Christ ne devait pas être préservé, au
contraire ! L'étape suivante, c ' est de sortir de cette soi-disant
unité, car tout enfant de Dieu qui essaie de conserver une telle
unité porte atteinte à la véritable unité de Christ.
Il y avait des disputes dans l ' Eglise à Corinthe, car les uns
se disaient de Paul, d'autres d'Apollos, les autres de Céphas
et d'autres encore de Christ. Paul a réagi sévèrement contre
de tels propos. Il les a sévèrement repris en disant : « Car, mes
frères, j 'ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu 'il y
a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de
vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! - et moi, d'Apollos !
- et moi, de Céphas ! - et moi, de Christ ! - Christ est-il di­
visé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de
Paul que vous avez été baptisés ? . . . En effet, puisqu 'il y a
parmi vous de la jalousie et des disputes, n 'êtes-vous pas
charnels, et ne marchez-vous pas selon l 'homme ? » ( 1 Cor.
1 : 1 1 - 1 3 ; 3 :3).
A supposer qu' i l se soit trouvé, à Corinthe, des frères pré­
nommés Marc, Etienne et Philippe, et qu'un jour Philippe
se soit levé pour dire : « Nous réalisons tous que Paul a été
un serviteur de Dieu particulièrement utile, et que nous de­
vons accorder plus d'attention à son enseignement qu'à celui
des autres. Nous l 'avons entendu prêcher, nous avons lu ses
épîtres et en avons retiré une grande aide. En fait notre com­
munion dans le Seigneur est magnifique. Cependant, j ' ai eu
récemment l ' i mpression que nous n'agissions pas de la bonne
manière : en effet, il se trouve des centaines de croyants à Co­
rinthe aujourd'hui et nous, nous ne sommes que quelques dou­
zaines à tenir pour Paul. Nous devrions nous retrouver avec
ces autres croyants et avoir de la communion avec eux » .

1 46
L'UNITÉ

Imaginons alors que Marc, Etienne et le reste des frères


se soient levés pour tenir tête à Philippe en disant : « C 'est
un péché ! Quand le Seigneur Jésus était sur terre, il a prié le
Père en demandant que nous soyons un. Le Seigneur Jésus
désire que nous soyons un et tu penses à nous quitter ! Tu as
l ' intention de prendre une nouvelle orientation. Tu n'es pas un
avec nous et ne glorifie pas le Seigneur ! Si tu n 'es pas un avec
nous, comment le monde pourrait-il voir que nous sommes un
et croire ainsi au Seigneur ? Tu pèches si tu nous quittes et t'en
vas; tu es sectaire. »
Frères, qu'est-ce ? N 'est-ce pas là ce que beaucoup essaient
de faire aujourd' hui ? Ils sont déjà divisés puisqu'ils déclarent:
« Je suis de Paul ... et moi, d'Apollos . . . et moi, de Céphas . . . et
moi, de Christ ». Et ils ont même l ' aplomb d'exhorter ceux
qui veulent partir à conserver l 'unité chrétienne. Or, leur unité
ne s 'étend pas au Corps de Christ; elle est seulement aussi
l arge que celle de ceux qui tiennent pour Paul. Conserver une
unité qui est plus restrictive que le Corps de Christ est en soi
une division. La seule déclaration qui consiste à dire « Je suis
de Paul » est déjà source de division.
Puisse Dieu nous ouvrir les yeux afin que nous voyions que
le Corps de Christ est un et que les sectes sont des divisions.
En 1 934, on dénombrait déjà mille cinq cents dénominations
bien structurées , des sectes qui toutes s ' appellent « Egli­
ses ». En réalité, elles ont toutes restreint la mesure du Corps
de Christ. De nos jours, des frères et sœurs voudraient retour­
ner aux pleines mesures du Corps, de façon à jouir de la com­
munion du Corps, mais on les accuse de détruire l 'unité.
Or, ils ne détruisent pas l 'unité du Corps. Ce n'est qu'au mo­
ment où l 'unité des sectes est supprimée qu'il peut y avoir un
retour à l ' unité qui a les bonnes mesures.
L' unité chrétienne inclut ni plus ni moins le Corps de
Christ. Elle exclut tous ceux qui n'appartiennent pas à ce
Corps. Toute unité qui est plus restrictive que le Corps ne

147
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

saurait être considérée comme unité chrétienne. Plus nous


conservons une unité fabriquée par les hommes, plus nous
devenons sectaires. Quittons ces unités restrictives et nous
aurons alors la possibilité d'entrer dans cette unité étendue.
Abandonnons l 'unité étroite pour entrer dans l ' unité tout-in­
clusive. N ' i maginez jamais que l ' unité seule soit suffisante; la
question à se poser est la suivante : « De quelle unité s'agit­
il ? » Chaque unité n ' a pas forcément de valeur; pour qu'elle
en ait, il faut qu 'il s ' agisse de l 'unité du Corps. Les chrétiens
ne peuvent accepter et tolérer une unité plus restrictive que
celle du Corps, puisqu'elle constitue une di vision et que
Dieu la répudie.

3. La signification du mot « secte »

Le mot grec « hairesis » est généralement traduit par le


mot « secte » ou « parti ». Ce mot apparaît neuf fois dans la
B ible, dont six dans les Actes, où il est rendu par « parti » ou
« secte » - comme le parti des sadducéens, le parti ou la secte

des pharisiens, la secte des Nazaréens (Actes 5 : 1 7 ; 1 5 : 5 ; 24: 5 ,


1 4 ; 26: 5 ; 28 : 22), e t trois fo i s dans les Epîtres. Considérons
maintenant ces trois dernières mentions.
Premièrement : « Car il faut qu 'il y ait aussi des sectes
parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient recon­
nus comme tels au milieu de vous » ( 1 Cor. 1 1 : 1 9). Quand
les croyants à Corinthe se rassemblaient, il y avait parmi eux
des divisions, des partis ou des clans. Qu'est-ce qu'un parti,
un clan, une secte ? Au sens où nous l ' entendons, c ' est quel­
que chose qui n' apparaît qu'au sein d 'une Eglise. A Corin­
the se trouvait une Eglise. Tous ces croyants faisaient partie
de l ' Eglise à Corinthe. Mais le jour vint où certains d'entre
eux se dirent de Paul, d 'autres d 'Apollos, d'autres encore
de Céphas et certains de Christ. Le ton de leurs déclarations
était malsain, et leur attitude choquante. Disputes et jalousies

1 48
L'UNITÉ

étaient prédominantes, tandis que l ' amour de Christ était ab­


sent. Lors de leurs rencontres, ils s ' assemblaient par clans.
C 'était du sectarisme.
Ce n'est qu 'à une Eglise qu'on peut porter l ' accusation
qu'elle est sectaire. En dehors, une telle accusation n 'est pas
possible, puisqu'un tel péché ne peut être commis ailleurs.
Voici un exemple : Il n'y a rébellion qu'en cas de gouverne­
ment légitime. Quand un individu est en prise avec le gou­
vernement en place, il agit en rebelle; mais en l ' absence de
gouvernement régulier, personne ne peut être considéré com­
me rebelle. De la même façon, le sectarisme ne peut être com­
mis qu 'à l ' intérieur de l ' Eglise. Dieu le désapprouve.
Deuxièmement : « Or, les œuvres de la chair sont mani­
festes ; ce sont l 'impudicité, l 'impureté, la dissolution, l'ido­
lâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies,
les animosités, les disputes, les divisions, les sectes » (Gal.
5: 1 9-20). Qu'est-ce qu'une secte, un parti, un clan ? C 'est une
œuvre de la chair. Paul s'adresse à nous, tout autant qu'aux
Galates et aux Corinthiens, quand il dit que les sectes ne sont
non seulement pas spirituelles, mais carrément charnelles. I l
dresse une liste des œuvres de la chair e t y mentionne l ' im­
pudicité, l 'impureté, la dissolution, l 'idolâtrie, la sorcellerie,
les inimitiés, les disputes, les jalousies, mais aussi les sectes
(ou partis).
Si on vous demandait si un chrétien a le droit de commettre
l ' impudicité, vous n'hésiteriez pas à répondre par la négative.
Et si l 'on vous demandait si un chrétien ose adorer des ido­
les, vous répondriez invariablement par la négative. Mais si
l ' on vous demandait si les chrétiens peuvent se séparer les uns
des autres pour former des sectes, vous répondriez vraisem­
blablement qu'il s ' agit de divisions extérieures, mais qu'au
fond, dans le cœur ne se trouve aucune division. Cette réponse
sonnerait creux, comme celle d' adorateurs d' idoles qui affir­
meraient que leur adoration n'est qu 'extérieure et que le cœur

1 49
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

n ' y est pas. Laissez-moi vous dire que de tels procédés sont
inexcusables, et que Dieu les condamne.
Je m 'étonne de trouver des gens qui se disent serviteurs de
Dieu et qui, dans leurs écrits, admettent que des chrétiens res­
tent dans des sectes. Que diriez-vous si un serviteur de Dieu
écrivait un l ivre où il excuse le chrétien qui adore des ido­
les ? Comment réagiriez-vous s ' i l justifiait la dissolution, les
jalousies ou les animosités des chrétiens ? Vous concluriez
sans nul doute qu'un tel individu n 'est pas serviteur de Dieu.
Or, quand quelqu ' un écrit que les chrétiens peuvent se divi­
ser et former des sectes, pourquoi ne vous ralliez-vous pas au
jugement du Seigneur ? S ' il vous plaît, rappelez-vous que
nous n 'avons pas la l iberté de choisir parmi les œuvres de la
chair. Les sectes sont manifestement des œuvres de la c hair,
et elles le sont clairement, tout comme l 'idolâtrie, l ' impudi­
cité, les disputes et la sorcellerie. Ces choses sont regroupées
dans la même liste et sont toutes condamnées.
En grec, le mot « hairesis » a une signification bien précise,
d ' ailleurs correctement rendue en français par le mot « sectes
» dans 1 Corinthiens 1 1 : 1 9 et Galates 5 : 20. Dieu condamne
les sectes, qu'il considère comme une œuvre de la chair. En
conséquence, nous ne sommes pas tenus de conserver l 'unité
d 'une secte. On peut même dire que conserver une telle unité
revient à porter un coup destructeur à l 'unité des chrétiens.
Troisièmement, « Il y a eu parmi le peuple de faux pro­
phètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs,
qui introduiront sournoisement des sectes pernicieuses, et qui,
reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une rui­
ne soudaine » (2 Pierre 2: 1 ). Sachez donc que les sectes sont
destructives et introduites par de faux docteurs. Tous ceux qui
appartiennent au Seigneur devraient apprendre à conserver
l ' unité chrétienne. Ne nous efforçons pas de maintenir une
unité plus restrictive que le Corps.

150
L'UNITÉ

L'unité n 'a rien d'une association


Quand les gens voient que les sectes sont un fléau que Dieu
condamne, ils commencent à prendre conscience de la néces­
sité de l ' unité chrétienne. Ils se rendent compte qu' il est inap­
proprié d ' avoir de la communion avec un groupe plus étroit
que le Corps de Christ et en même temps, ils réalisent qu'il
est nécessaire d 'entretenir de la communion avec tous les en­
fants de Dieu. Ces jours, une telle prise de conscience semble
presque monnaie courante parmi les chrétiens. Il y a quelque
temps, un conducteur chrétien m'a écrit une lettre dans la­
quelle il me disait : « B ien que nous n 'approuvions pas votre
enseignement contre les sectes, nous reconnaissons néan­
moins que l ' unité chrétienne est une nécessité. » En fait, les
conducteurs chrétiens d'aujourd'hui savent qu'ils devraient
mettre l 'accent sur l 'unité chrétienne plutôt que sur la fusion
entre sectes.
Je reconnais que depuis quelques décennies, de nombreux
chrétiens ont mis ! ' accent sur l 'unité. Néanmoins, ce n 'est pas
l 'unité du Corps qui en a été le fruit, mais la fusion entre dif­
férents groupes, une unité d'association. Ce type d'unité est
une production humaine, qui s ' appelle œcuménisme, mouve­
ment interconfessionnel ou interdénominationnel. Il s ' agit, je
pense, d ' un moyen intermédiaire, d'un compromis qui n ' est
pas en accord avec les Ecritures.
Permettez-moi de vous dire crûment la vérité : si les sectes
sont justes, si leur existence se justifie, maintenons-les, dans
une attitude constructive; si elles n ' ont pas lieu d 'être, renon­
çons-y et supprimons-les carrément. Or, au lieu d ' agir de la
sorte, que font les gens ? Certains admettent que les sectes
sont fausses, mais ils les maintiennent tout de même; d 'autres
prétendent qu'elles sont une bonne chose et néanmoins les
rejettent. Cette hypocrisie à l 'égard des sectes est une attitude
qui n'est pas chrétienne. Nous savons que le Seigneur désire

15 1
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

que ses enfants jouissent de la communion du Corps; c'est


pourquoi nous devrions rejeter toutes choses pour ne garder
que la communion du Corps de Christ.
Ceux qui sont le plus à redouter sont ceux qui adoptent une
attitude intermédiaire : ils admettent volontiers que les sec­
tes ne devraient pas exister, mais ils n ' ont pas le cœur de les
rejeter et désirent plutôt les faire passer par des réformes. Ils
reconnaissent que les dénominations ne sont pas scripturaires,
mais ils tentent d'organiser une association de dénominations.
Ils ne savent pas où se situer. Un chrétien ne devrait pas être
hypocrite : son oui devrait être « oui, oui » , son objection,
« non, non »; il devrait rejeter tout compromis ou tout ajus­

tement.
L'unité ne devrait donc pas s 'étendre au-delà du Corps
(l ' ivraie ne devrait pas y entrer) et ne pas être plus restrictive
que le Corps (divisions en sectes et en divers groupements) .
Cependant, ceux qui adoptent une attitude intermédiaire ont
une autre optique : à leurs yeux, la sphère de l 'unité est aussi
grande que le Corps de Christ, mais il s ' y trouve beaucoup
de compartiments; ils compareraient volontiers le Corps de
Christ à un échiquier. En l 'occurrence, ils recherchent les as­
sociations, qui ne sont ni union ni unité.
S ' il était nécessaire que l ' Eglise ait des sectes, Dieu en
aurait parlé dans sa Parole, c'est certain. Or, la Bible nous
dit seulement que l ' Eglise est un Corps, que ce Corps est un,
et que tous les membres sont étroitement liés. Où se trouve
donc le fondement biblique qui justifie une association entre
sectes ?
La Bible affirme que le Corps est fait de membres. En
d' autres termes, les membres sont les fractions du Corps, cha­
cun pour sa part. Aujourd'hui, ceux qui sponsorisent les asso­
ciations voient le Corps de Christ mais ne sont pas disposés à
payer le prix qui leur permettrait de jouir de la communion du
Corps. Ils mettent l ' accent sur le Corps de Christ, mais l 'élé-

152
L'UNITÉ

ment de base qu'ils choisissent n'est pas celui des membres,


c ' est celui de groupements ou de sectes. Or, c'est le chrétien
qui est l 'élément de base de la communion chrétienne; et le
Corps est constitué de tous les chrétiens. Nous avons de la
communion les uns avec les autres parce que nous sommes
tous croyants. Répartir les croyants par groupes, puis réunir
ces groupes pour qu'ils aient ensemble de la communion
ajoute un élément à ce que Dieu a institué.
Dieu a uni tous ses enfants dans le Corps de Christ de telle
sorte que sa gloire puisse être manifestée. Pourtant, les hom­
mes essaient de réunir diverses sectes - des groupes ayant
déjà des opinions qui leur sont propres, des groupes qui ont
leur orientation et leurs enseignements propres - pour les faire
fusionner en une grande association. D 'abord ils se divisent
à cause de conceptions humaines, et ensuite ils s'unissent en
appliquant la pensée de Dieu. Ils paraissent pouvoir contenter
Dieu et les hommes. Ils maintiennent les sectes charnelles et
veulent parvenir à l ' unité chrétienne. Tel est l'esprit qui se
cache derrière la formation d'associations, la fu sion de divers
groupements. Nous protestons contre cela en disant que cette
tactique n'est qu ' une base donnée à la chair. Le Seigneur nous
a montré clairement que les partis, les clans ou les sectes sont
les œuvres de la chair.
Une fois que le Corps a été divisé en sectes, il ne peut être
refondu en un Corps par la réunion de toutes ces sectes, car on
obtiendrait une association, mais pas le Corps. Pourriez-vous
couper un homme et le reformer ensuite en rassemblant tous
les morceaux ? Non, car la vie s'en serait allée ! Pareillement,
il est absurde de fractionner le Corps de Christ en centaines
de sectes puis de les rassembler : vous obtiendriez une asso­
ciation et non un corps. Puissions-nous réaliser devant Dieu
que nous n'avons pas à diviser le Corps de Christ en de nom­
breuses sectes. Nous avons compris que le Corps est un, mais
qu'il a plusieurs membres; entre le Corps et les membres il ne

1 53
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

doit se trouver aucune organisation intermédiaire. Le mou­


vement œcuménique ou interconfessionnel ou interdénomina­
tionnel qui éclôt de nos jours ne nous permettra pas d' obtenir
le Corps de Christ. Il produira une association gigantesque,
une organisation humaine, le produit de consciences qui se
sentent coupables.

Il faut conserver l 'unité

Comment donc conserver l'unité ? Il nous faut rejeter


toute organisation qui inclut les incroyants, car ce n'est pas
l ' Eglise. Nous devons abandonner toutes les sectes, qui di­
visent le Corps de Christ. Et il nous faut également répudier
toutes les associations de sectes, car celles-ci sont une œuvre
de la chair.
S ' i l doit y avoir une Eglise dans une localité, sa dimension
doit s 'étendre au Corps de Christ : elle doit inclure tous les en­
fants de Dieu de cette localité - rien de plus, rien de moins. Le
peuple de Dieu a la responsabilité de se montrer prêt à prendre
cette position, mais i l a le choix. Ceux qui désirent suivre le
Seigneur doivent être fidèles et prendre cette position qui n ' a
rien de sectaire. L e principal règlement d e l ' Eglise, c ' est que
l ' Eglise n 'inclue pas les incroyants en son sein ni ne laisse
une quelconque association se substituer au Corps. Nous nous
tenons sur le terrain du Corps de Christ, puisque telle est la
sphère de l ' Eglise. C 'est la seule et unique voie que doivent
emprunter les enfants de Dieu.
Dieu nous a placés sur cet unique terrain d'unité, sur lequel
devraient se retrouver tous les enfants de Dieu. Qu'en est-il si
quelques-uns ne se rassemblent pas ensemble ? Nous n'ose­
rions affirmer quoi que ce soit de faux; nous maintenons seule­
ment que nous nous tenons sur le terrain du Corps de Christ.

1 54
L'UNITÉ

Nous reconnaissons sans hésiter qu'il y a de nombreux


frères et sœurs dans les sectes, dans les Eglises nationales et
dans diverses associations. S 'ils sont fidèles au Seigneur, ils
devraient retourner à la maison et se tenir avec nous sur le
terrain du Corps. La porte leur est toujours ouverte. Quant à
nous, nous ne pouvons agir autrement qu 'en nous tenant sur
le terrain du Corps.
Certains insinueront que l ' Eglise de Dieu a été dissoute et
que la porte en a été fermée puisque tant d'enfants de Dieu se
sont mis à errer dans diverses dénominations. Cependant, par
la position que nous avons prise, nous déclarons que les en­
fants de Dieu sur terre ne sont pas dispersés et que la porte de
l ' Eglise ne peut être fermée. Nous nous efforçons de mainte­
nir ce témoignage. Nous avons une maison dans laquelle notre
Père, notre Seigneur et le Saint-Esprit habitent conjointement
avec nous. Nous ne sommes peut-être pas bien nombreux,
mais quelle importance ? La présence du Dieu trinitaire n 'est­
elle pas suffisante ?
Cependant, pomrions-nous nous glorifier d'avoir une fa­
mille et ignorer que des frères errent, perdus, au dehors ? Quel
genre de famille aurions-nous ? Quelque chose clocherait.
Nous sommes tristes et cela nous fait mal au cœur quand un
frère ou une sœur continuent à errer dans les sectes. Nous de­
vons opter pour ces deux attitudes : premièrement, conservons
et maintenons le terrain de l 'unité du Corps; deuxièmement,
faisons preuve d'humilité en ne nous enorgueillissant jamais.
Tout en nous tenant sur le terrain de l ' unité, nous ne pouvons
pas être fiers et satisfaits d'être à la maison. Souvenez-vous :
de nombreuses personnes qui font partie de la famille, qui
sont donc des chrétiens, errent toujours au dehors. Soyons
humbles et apprenons à prier. Que la porte leur soit toujours
ouverte. Souhaitons qu' ils reviennent à la maison, soit qu' ils
y demeurent ou qu'ils y restent momentanément. Le terrain

155
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

de la maison doit être maintenu. N 'errez pas désespérément


comme s ' il n ' y" avait pas <l 'Eglise aujourd'hui.

Le jugement de Dieu
est la base de l 'unité

Pour terminer, permettez-moi, frères et sœurs, de vous rap­


peler une chose : l 'unité du Corps n'est pas seulement l 'unité
des chrétiens, mais aussi une unité avec Dieu.
Dans l 'Ancien Testament, nous voyons que chaque fois
que Dieu est présent, il y a jugement. La présence de Dieu
implique la présence de la loi, et par conséquent, le jugement.
Dieu est saint. S ' il n'avait pas été présent, il n ' y aurait pas
eu de jugement. Pour conserver l'unité des chrétiens, nous
devons maintenir la présence de Dieu. Celle-ci amène loi et
jugement. Dès que quelque chose n 'est pas juste, Dieu le juge.
Sans la présence de Dieu, tout est tolérable; avec sa présence,
aucun péché ne peut rester non jugé. Si une Eglise tolère le
péché, elle ne pourra jamais conserver l ' unité.

1. Abandonner le péché

J'espère que les frères et sœurs distingueront la base de


) 'unité. C'est élémentaire : l 'unité se base sur l abandon du
péché. Les enfants de Dieu sont si divisés aujourd'hui en rai­
son de nombreux péchés. Le péché et le mal aboutissent à la
séparation, à la division. C 'est une erreur grossière que d' ima­
giner que la patience ou la longanimité constituent la base de
l 'unité. Jamais la Bible ne prescrit patience et endurance com­
me base d 'unité. Elle affirme au contraire que l 'abandon du
péché constitue la base de l 'unité.

156
L'UNITÉ

Si quelqu 'un désire avoir de la communion avec Dieu, il


doit marcher dans la lumière. Si nous marchons dans la lumiè­
re, comme Dieu est lui-même dans la lumière, nous sommes
mutuellement en communion ( 1 Jean 1 :7). De ce verset nous
pouvons dire que la communion sert de base à ) ' unité; or, la
communion se base sur le traitement du péché, sur son aban­
don. Nous avons de la communion les uns avec les autres si
nous sommes tous dans la lumière de Dieu; sinon, pas moyen
d 'avoir de la communion !
« C 'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et séparez-vous,

dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous


accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour
moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant » (2 Cor.
6: 1 7- 1 8). Dieu établit sa communion avec nous quand nous
sommes sortis et séparés de ce qu' i l condamne. Pour vous
gagner les faveurs d ' un homme, n'allez jamais perdre la com­
munion que vous avez avec Dieu. La quête d 'affection est
source de nombreuses défaites.

2. Payer le prix

Pour devenir un vase d'honneur devant Dieu, il faut se dé­


pouiller du vase de déshonneur. Que celui qui prononce le
nom du Seigneur s 'éloigne de l ' injustice. Si un homme se pu­
rifie, il sera un vase d' honneur et sera capable de rechercher
la justice, la foi, l 'honneur et la paix avec ceux qui invoquent
le Seigneur d'un cœur pur. Ceux qui tirèrent l 'épée, qui se
montrèrent déterminés dans leur cœur pour se tenir du côté
de Dieu et qui frappèrent leurs frères furent les seuls à être
qualifiés pour devenir Lévites (cf. Ex. 32:25-29).
L'unité s 'acquiert à un certain prix. Ne pensez pas qu'on
l 'obtient en faisant montre de plus d'amour ou de longanimi­
té. Non ! Cette option-là n'est pas possible, puisque l 'abandon
du péché est indispensable. Rejetez tout ce qui endommage

157
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

l 'unité des chrétiens. Les chrétiens ne sont pas un aujourd 'hui,


non parce qu ' ils n'aiment pas bien ou pas assez, mais parce
qu'ils ne traitent pas radicalement leurs péchés. Rien ne man­
que aujourd'hui, ni patience humaine ni affection; et pourtant,
a-t-on le résultat escompté ?
Actuellement, Dieu a ouvert les yeux de quelques frères et
sœurs qui voient maintenant le Corps et la sphère de l ' Eglise.
Ils ont été saisis par l ' importance de l ' unité parmi les chrétiens
et se sont libérés des liens que représente l 'affection naturelle;
dorénavant, ils sont prêts à aller de l ' avant avec le Seigneur et
à le suivre. Ne blâmez pas ceux qui s ' en sont allés; reprochez­
vous plutôt votre manque d 'humilité de cœur, et votre refus
d 'aller de l ' avant. Eux voient ! Leurs yeux sont ouverts, car
ils se sont montrés prêts à abandonner le péché et l 'injustice,
disposé à quitter le déshonneur, à renier toute affection natu­
relle et prêts à se tenir sur le terrain du Corps. Ils n'essaient
pas de vous entourer d'affection humaine ni ne vous prêchent
l ' unité. Aujourd' hui, si vous êtes disposé à payer le prix en
abandonnant l 'injustice et en offrant vos amitiés en sacrifice,
vous percevrez vous aussi le Corps de Christ et serez bien
entendu un avec ses membres.

3. Obéir à Dieu

Que d'injustice, que d'offenses et de péchés n'ont pas été


commis contre le Corps de Christ ! Permettez-moi de vous
dire ceci : si une personne est fidèle et obéissante au Seigneur,
elle devrait être une avec tous ceux qui aiment le Seigneur.
Mais si elle souhaite conserver une autre sorte d'unité, elle
sera contaminée par les mêmes genres de péchés et d'injusti­
ces que commettent les autres.
De nombreux individus se plaignent en disant que ceux
qui s 'en vont manquent de longanimité, d 'amour et de pa­
tience. En réalité, ce sont justement ceux qui ne s 'en vont pas

1 58
L'UNITÉ

qui manquent de patience et d' amour, et qui désobéissent. Les


cœurs de ceux qui s'en vont ne sont pas trop durs; les cœurs de
ceux qui restent en retrait sont moins déterminés.
Si tous les frères et sœurs se levaient pour juger le péché,
les chrétiens jouiraient d ' une communion qui les unirait. La
chair, les sectes et les divisions disparaîtraient tout naturelle­
ment, et les enfants de Dieu seraient tous un.
Ainsi donc, la base de l 'unité n 'est pas la tolérance à l 'égard
du péché, mais son rejet. L'unité n'est pas possible entre ceux
qui condamnent le péché et ceux qui ne le condamnent pas. Si
quelqu' un recherche l 'unité avec les enfants de Dieu, il doit
juger le péché avec tous les enfants de Dieu. Si l ' un rejette le
péché et que les autres ne le font pas, l 'unité sera-t-elle possi­
ble ? Or, il est juste de condamner le péché. Celui qui rejette
le péché est un avec tous ceux qui le jugent également. Puisse
Dieu faire preuve de miséricorde à l ' égard de celui qui n ' a pas
enc re jugé le péché, afin qu' à son tour il se lève et le con­
damne. L'unité n 'est possible qu'en dehors des organisations,
des méthodes, des sectes et des associations. Seul le Corps de
Christ est la sphère de ! 'unité parmi les enfants de Dieu.

159
L eçon quarante-cinq

Aimer
les frères

« Nous savons que nous sommes passés de la

mort à la vie, parce que nous aimons les frè­


res » ( 1 Jean 3 : 1 4).

Des quatre Evangiles, celui de Jean fut le dernier à être


écrit ; de toutes les Epîtres, celles de Jean furent les derniè­
res à être rédigées ; en outre, ! ' Apocalypse fut conçu après
les autres livres bibliques. En d' autres termes, l 'Evangile, les
Epîtres et ! ' Apocalypse de Jean furent chaque fois écrits après
les autres.

L'Evangile de Jean nous invite à croire

Les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc, qui précèdent ce­


lui de Jean, nous présentent divers aspects du Seigneur Jésus.
Mais c'est Jean qui, dans son Evangile, nous montre l 'aspect
le plus élevé et le plus spirituel du Fils de Dieu qui vint sur
terre. Jean semble mettre tout le monde de côté, à la fois Juifs
et gens du monde, pour que nous nous concentrions sur le

1 60
AIMER LES FRÈRES

Seigneur Jésus en personne et que nous apprenions à le con­


naître, lui qui nous accorde la vie éternelle. En fait, le mot
« croire » apparaît maintes fois dans cet Evangile (ex : celui

qui croit a la vie éternelle) ; la foi est donc le thème que Jean
met nettement en évidence. B ien sûr, Jean écrivit son Evan­
gile pour nous convaincre que les hommes doivent se repen­
tir, être baptisés, porter la croix et suivre le Seigneur, mais il
le rédigea surtout pour nous montrer que nous devons croire
au Seigneur et recevoir la vie éternelle. D 'ailleurs, c'est dans
cet Evangile que nous est transmise une parole très précieuse
du Seigneur : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui
écoute ma parole, et qui croit à celui qui m 'a envoyé, a la vie
éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la
mort à la vie » (Jean 5 : 24). Qui peut bien passer de la mort à
la vie ? Celui qui entend et qui croit. Celui qui entend et croit
est passé de la mort à la vie.
Parmi les quatre Evangiles, Jean est celui qui nous ouvre
le plus largement la porte sur l ' Evangile. Il nous montre qu 'en
croyant, les hommes peuvent obtenir la vie éternelle ; ils nais­
sent alors non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la
volonté de l 'homme, mais de Dieu (Jean 1 : 1 3). Qui sont ces
gens-là ? Ce sont ceux qui ont reçu le Seigneur Jésus. Tous
ceux qui ont cru au nom du Seigneur sont nés de Dieu. Jean
nous ouvre donc une porte précise et large ; celui qui croit a
la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé
de la mort à la vie.

L'Epître de Jean
nous invite à aimer les frères

C 'est merveilleux ! Les Epîtres de Paul, de Pierre et des


autres apôtres interprètent admirablement l 'Evangile de Dieu.

16 1
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Elles nous montrent clairement que ceux qui le reçoivent ob­


tiennent la grâce. Elles sont plus claires, plus directes et plus
accessibles que les Evangiles. Les Epîtres de Jean, dernières à
être rédigées, nous montrent également la voie à suivre; elles
le font avec précision et clarté. Pourtant, les écrits de Jean sont
différents des autres. Les trois premiers Evangiles mettent
l ' accent sur la vie de tous les jours, sur la conduite à adopter
devant Dieu, alors que Jean met en évidence la foi en Dieu.
Les Epîtres autres que celles de Jean sont ciblées sur la foi en
Dieu, alors que les siennes se centrent sur la vie quotidienne
et sur la conduite à avoir devant Dieu. L'Evangile de Jean
nous montre comment recevoir, par la foi, la vie éternelle ;
i l surpasse les autres dans sa présentation de bonnes nouvel­
les, tant par rapport à son ton direct que par sa clarté. Quand
toutes les Epîtres expliquent comment ceux qui croient seront
justifiés, pardonnés et purifiés, celles de Jean notent que ceux
qui croient doivent montrer clairement des signes de foi, en
donner des preuves évidentes.
Lorsque nous prêchons l 'Evangile, nous annonçons aux
gens que celui qui croit a la vie éternelle, qu'il est passé de
la mort à la vie. Nous devrions aussi demander à ceux qui
croient s 'ils ont intérieurement le témoignage, la confirmation
qu ' ils sont passés de la mort à la vie.
Si vous interrogez les croyants à ce propos et leur deman­
dez comment ils savent qu ' ils ont la vie éternelle, beaucoup
vous répondront que c 'est parce que la Bible le dit. Cette ré­
ponse manque de précision. Dans son Epître, Jean nous donne
une autre piste : la vie éternelle se manifeste par des signes
tangibles : si quelqu' un a la vie, les preuves ne doivent pas
manquer. Il peut affirmer qu ' il appartient à Dieu, mais un té­
moignage évident devrait confirmer ses propos.
Il arrive que des gens parlent d'après une connaissance
purement mentale, en disant : « Je crois ; j 'ai donc la vie
éternelle. » Ils réduisent la phrase « celui qui croit a la vie

1 62
AIMER LES FRÈRES

éternelle » à une formule. Si on leur demande comment ils


savent qu ' ils ont la vie éternelle, ils répondront : « N 'est-ce
pas écrit dans le troisième chapitre de ) 'Evangile de Jean ? »
De tels propos révèlent un manque de conviction personnelle.
Après avoir entendu ) ' Evangile de la grâce de Dieu, ils es­
saient de s 'assurer Je salut en appliquant une formule et disent
ceci : 1 . J'ai entendu l 'Evangile, 2. Je Je comprends, 3. Je crois
et 4. Je sais que j 'ai la vie éternelle. Comment Je savent-ils ?
Parce que la B ible Je dit. Ce salut-là est par trop technique et
par conséquent peu fiable.
Comment donc savoir si la foi de quelqu' un est véritable
ou simulée ? Comment discerner si la foi est authentique, vi­
vante ? Souvenez-vous que l 'apôtre Jean a rencontré Je même
problème. Oui, ) ' Evangile de la grâce doit être annoncé. Oui,
la voie du salut est extrêmement simple : croire et être sauvé ;
s ' adresser à Dieu et avoir la vie éternelle. Telles sont les vé­
rités à proclamer. Cependant, inévitablement apparaissent des
simulateurs, et de là un peuple mélangé.
Il y eut de faux frères à l ' époque de Paul, il y en eut au
temps de Jean et aujourd'hui, on n'y échappe pas. Certains
disent qu ' ils sont frères et ne le sont pas réellement. Ils disent
appartenir à Dieu, mais n 'en ont pas la vie. Ils s ' introduisent
dans l ' Eglise par le biais de doctrines, de connaissances ou de
formules. Comment donc savoir s ' ils appartiennent véritable­
ment au Seigneur ? L'Epître de Jean nous aide à résoudre ce
problème. Jean évoque les signes par lesquelles on reconnaît
un frère. Il montre qui sont ceux qui ont la vie et ceux qui ne
l ' ont pas.

1 . La conscience de l ' amour

Seuls deux passages bibliques contiennent la phrase «


Passé de la mort à la vie ». Comparons-les maintenant : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et

1 63
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

qui croit à celui qui m 'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient


point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean
5 : 24). Celui qui croit a la vie éternelle et est passé de la mort
à la vie.
« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie,

parce que nous aimons les frères » ( 1 Jean 3: 1 4). L'amour à


l 'égard des frères est une preuve que nous sommes passés de
la mort à la vie.
Il existe certainement bon nombre de personnes avec les­
quelles vous cultivez une amitié ou que vous aimez et res­
pectez; toutefois, vous éprouvez des sentiments particuliers
à l'égard de votre frère ou de votre sœur dans la chair. Vous
vous dites : « C'est mon frère, il appartient à la même famil le
que moi. » Nous appelons « amour » cette conscience-là,
ce sentiment-là. Celui-ci atteste qu 'un être fait partie de la
famille.
On peut imaginer que les actes ou la conduite d ' un individu
ne vous conviennent pas. Peut-être est-il même votre opposé
de par son statut social, de par sa famil le, ses études ou autre.
Pourtant, malgré mille différences, vous éprouvez intérieure­
ment un sentiment indicible, mais bien réel à son égard; vous
avez la merveilleuse conscience, la sensation intérieure qu'il
est votre frère et qu'il vous est même plus proche que votre
frère en la chair. Pourquoi ? Parce qu'il a cru au Seigneur Jé­
sus. De tels sentiments intérieurs vous attestent indéniable­
ment que vous êtes passé de la mort à la vie.
Il est parfois difficile de savoir sur la seule base de la foi
si quelqu 'un a véritablement cru au Seigneur ou s'il feint seu­
lement; s'il croit du cœur ou seulement de la tête; s ' il a vrai­
ment rencontré le Seigneur ou s'il a simplement répété une
formule. Discerner le vrai du faux est très simple si l'on se
base sur l 'amour. Même Jean, qui a tant parlé de la foi, esti­
mait difficile de différencier une vraie foi d'une fausse. Par
conséquent, il utilisait l ' amour pour trancher : celui qui res-

1 64
AIMER LES FRÈRES

sent de l ' amour pour les enfants de Dieu en est lui-même un;
celui qui n'éprouve pas ces sentiments-là n'est pas enfant de
Dieu. Chaque enfant de Dieu a tout naturellement un amour
indicible envers d'autres croyants - comme s'ils lui étaient
même plus proches que son propre frère. Quiconque possède
ce sentiment-là est un réel croyant.
Au tréfonds de votre être, quelque chose témoigne de
l 'authenticité de votre foi. Un amour indicible en jaillit. Cet
amour fraternel n'a pas son pareil, puisqu 'il n'a aucune rai­
son apparente, si ce n'est que la personne en face est un frère
dans le Seigneur. Vous ne l ' aimez pas parce qu 'il est d'accord
avec vous. Les gens qui ont les mêmes centres d'intérêt ou
des atomes crochus s'apprécient tout naturellement. Or, ce-
1 ui-là même que vous aimez maintenant n ' a rien en commun
avec vous : ni ses études, ni son caractère, ni son arrière-plan,
ni ses conceptions. Vous l ' aimez par le simple fait qu'il est
croyant comme vous. Vous êtes frères; vous avez donc de la
communion ensemble. Un sentiment indescriptible vous unit,
un lien indicible l 'un vis-à-vis de ! ' autre. Cette conscience­
là, ces sentiments-là vous prouvent que vous êtes passé de la
mort à la vie. Si j ' aime les frères, je sais alors que je suis passé
de la mort à la vie.

2. La vie de l'amour

C'est par la foi que vous rencontrez Dieu, passez de la


mort à la vie et devenez membre de la maison de Dieu. Vous
êtes né de nouveau et devenu membre de la famille de Dieu.
La foi vous attire vers les frères tout autant que vers le Père.
Elle vous a permis de connaître Dieu afin que vous croyiez en
lui et receviez sa vie. Peu après, vous avez découvert que de
nombreuses autres personnes avaient également reçu cette vie.
Instinctivement, la vie qui est en vous vous pousse à commu­
niquer avec ceux qui possèdent la même vie que vous. Vous

1 65
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

aimez leur présence et vous faites vos délices de la commu­


nion. Spontanément, vous aimez les frères dans le Seigneur.
J'aimerais que vous preniez note de ceci: la vie que nous
avons reçue n'est pas seulement la vie du Fils unique de Dieu.
S ' il nous avait donné cette vie-là uniquement, nous pourrions
ne pas aimer les frères, mais la vie que nous avons reçue est
aussi celle du Fils premier-né de Dieu; elle est la portion de
tous les fils de Dieu. Par conséquent, il est tout à fait natu­
rel que nous aimions les frères. L'amour que nous éprouvons
pour les frères atteste que nous avons effectivement la vie.
Résumons-nous : la foi nous conduit à Dieu; Dieu nous donne
la vie; la vie nous pousse à aimer les frères ; et l ' amour des frè­
res nous atteste que nous sommes passés de la mort à la vie.
L'Evangile de Jean nous dit qu'en croyant, nous passons
de la mort à la vie; son épître nous indique que ceux qui sont
passés de la mort à la vie aiment les frères. Voici donc ce
que Dieu a établi : par la foi, nous passons de la mort à la
vie; en passant de la mort à la vie, nous aimons les frères; en
les aimant, nous avons la preuve que nous sommes passés de
la mort à la vie. Ainsi donc, l 'amour éprouvé intérieurement
devient le test à disposition des enfants de Dieu. Les frères
doivent s'aimer les uns les autres; ce n ' est que si nous nous
aimons les uns les autres que nous sommes réellement frères.
Si nous ne nous aimons pas, nous ne sommes pas frères. Si cet
amour fait défaut, nous ne sommes pas nés de Dieu. Peut-être
quelqu'un confesse-t-il de la bouche, mais aux yeux de Dieu,
sa foi n'est pas authentique puisqu 'il n ' a pas d 'amour envers
les frères.
li faut absolument que nous voyions ce point : l ' amour
pour les frères est la manifestation de la foi. Nous n ' avons pas
d'autre moyen pour discerner l 'authenticité ou la fausseté de
la foi de quelqu 'un. Plus la présentation de l ' Evangile est par­
faite, plus le danger de contrefaçon est élevé. Plus la prédica­
tion de l ' Evangile est profonde, plus les gens ont de facilité à

1 66
AIMER LES FRÈ RES

simuler la foi. Plus l 'Evangile annoncé est empreint de grâce,


plus le nombre de participants au cœur partagé s 'élèvera. Par
conséquent, nous devons trouver un moyen de distinguer une
foi simulée d 'une foi authentique. La B ible nous en indique
la voie : il s ' agit d 'observer l ' amour, et non la foi. Jean mon­
tre qu'ainsi, nous pouvons jauger la foi. Si elle est authenti­
que, l ' amour en aura découlé. Si l 'amour fait défaut, la foi est
inexistante. Si ! ' amour est là, la foi l ' est aussi. Ne cherchez
donc pas à vous assurer de l ' authenticité de la foi en observant
la foi. Percevez la foi à travers l ' amour; tout sera clair, alors.
Ce ne sont pas seulement les serviteurs de Dieu qui se
demandent si la foi d'une personne est authentique ou non.
Beaucoup de nouveaux croyants se demandent comment ils
peuvent être sûrs de la réalité de leur foi. S 'ils la sentent im­
parfaite, ils n 'arrivent pas à avoir ! ' assurance de la vie éter­
nelle. Ils désirent donc connaître leur véritable condition aux
yeux de Dieu. La réponse à cette question réside dans la pré­
sence ou l ' absence d'amour.
S i vous avez véritablement cru en Dieu et que vous avez
la vie en vous, vous êtes tout naturellement attiré par les frè­
res. Votre amour pour les chrétiens jaillit spontanément; vous
avez même l ' impression qu ' ils vous sont plus proches que vos
propres frères; l ' intimité vous semble plus profonde qu' avec
vos amis. Bref, vous vous sentez une affinité pour les chré­
tiens. Vous découvrez qu'une sensation indescriptible s 'élève
en vous et vous pousse à aimer vos frères et à chérir leur pré­
sence. C ' est ainsi que vous savez que vous êtes passé de la
mort à la vie. Vous avez un témoignage intérieur aussi bien
que celui de la Parole de Dieu.
Je vais m ' adresser maintenant à ceux qui ont des frères ou
des sœurs dans la chair : comment savez-vous qu 'ils sont vos
frères et sœurs ? Avez-vous fait des examens sanguins pour
vous en assurer ? Non, vous n 'avez pas besoin de preuve exté­
rieure car le témoignage d 'une attirance intérieure vous suffit.

1 67
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

L'instinct vous le confirme mystérieusement : vous êtes bien


frères et sœurs.
Les véritables chrétiens ont été engendrés par Dieu. Pour
vous assurer que vous êtes ou non chrétien, posez-vous une
simple question : ai-je un sentiment particulier, une attirance
inexplicable pour les enfants de Dieu ?
La vie que Dieu vous a donnée n 'est pas une vie indépen­
dante. Elle vous pousse vers ceux qui possèdent la même vie
que vous. Elle vous contraint à aimer les chrétiens et à vous
sentir proche d 'eux. Si vous éprouvez de tels sentiments, vous
savez que vous êtes passé de la mort à la vie. Il est primordial
que vous éprouviez vraiment de tels sentiments particuliers
pour les enfants de Dieu.

3. La pensée de l ' amour

« Celui qui prétend être dans la lumière, et qui hait son

frère, est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère
demeure dans la lumière, et aucune occasion de chute n 'est
en lui. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il
marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les
ténèbres ont aveuglé ses yeux » ( 1 Jean 2:9- 1 1 ). Ces versets
sont on ne peut plus clairs : la manière dont quelqu 'un traite
son frère met en évidence s'il est ou non frère, s'il vit dans la
lumière ou dans les ténèbres.
S 'il y a un frère ici - vous savez que c 'est vraiment un frère
- et que vous le détestez dans votre cœur, vous avez une preu­
ve suffisante que vous n'êtes pas chrétien. Supposons qu 'il y
ait cinq frères et que vous n'en aimiez que quatre d'entre eux.
Si vous détestez le cinquième, vous n'êtes pas un frère. Aimer
les frères ne revient pas apprécier ceux qui vous sont sym­
pathiques ni à vous attacher à ceux que vous préférez. Vous
aimez quelqu 'un pour la seule raison qu'il est frère.

1 68
AIMER LES FR ÈRES

Le passage que nous venons de mentionner affirme que


celui qui hait son frère demeure et marche dans les ténèbres.
En d 'autres termes, la Bible annule toute éventualité de haine
à l 'égard d ' un frère. Sauriez-vous qu'il est frère et le haïriez­
vous que vous seriez contraint d' admettre : « Seigneur, je ne
t'appartiens pas ; ô Dieu, je ne suis pas ton enfant, car je vis
dans les ténèbres ! »
« C 'est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu

et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice


n 'est pas de Dieu, ni celui qui n 'aime pas son frère » ( 1 Jean
3 : 1 0). S ur la terre, les gens se répartissent en deux catégories :
les enfants de Dieu et les enfants du diable. Pareillement, il
n'y a que deux pères : Dieu est le premier, le diable est l 'autre.
Il est extrêmement simple de distinguer entre Dieu et le diable.
Mais le problème consiste plutôt à différencier les enfants de
Dieu des enfants du diable. Selon la parole biblique ci-dessus,
la distinction se fait sur la base de deux critères : 1 . « Quicon­
que ne pratique pas la justice n 'est pas de Dieu » celui qui
-

ne pratique pas la justice dans sa marche n 'est pas de Dieu;


2. « ni celui qui n 'aime pas son frère » celui qui n ' aime pas
-

son frère a ! ' assurance qu'il n'est lui-même pas frère, donc
pas enfant de Dieu; il est enfant du diable puisqu' il n 'éprou­
ve, à l 'égard des croyants, aucun sentiment profond qu 'on
appelle la conscience intérieure de ! 'amour.
Pour juger la réalité d'un frère, il suffit de voir s ' il possède
cette conscience intérieure. Dans le monde, cette attirance
s' appelle « nature ». Dans notre nature, dans nos fibres, dans
nos moelles, nous avons des affinités naturelles. Celui qui est
né de Dieu se découvre une attirance naturelle on ne peut plus
claire et plus forte. Dès lors, il est évident qu'un homme qui
se dit enfant de Dieu et qui pourtant hait son frère ne peut être
enfant de Dieu.

1 69
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

4. Le commandement d'aimer

« Car ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez enten­

du dès le commencement, c 'est que nous devons nous aimer


les uns les autres . . . Nous savons que nous sommes passés de
la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui
n 'aime pas demeure dans la mort » ( 1 Jean 3 : 1 1 , 1 4).
L'amour dont nous parlons n 'est pas n ' importe quel amour;
c 'est un amour à l 'égard des frères. La B ible indique que celui
qui n' aime pas, demeure dans la mort. Si je suis indifférent à
l 'égard de quelqu 'un, si je ne ressens aucun sentiment envers
lui, je sais qu ' il m 'est étranger et qu'il n ' a aucun lien de pa­
renté avec moi. Au contraire, si je me sens proche de lui, je sais
qu'il est mon frère. Avant que je me confie dans le Seigneur,
je ne ressentais pas le moindre sentiment envers les croyants;
ceux-ci m ' indifféraient. Aujourd'hui, si je n'éprouve encore
aucun sentiment qui me lie à eux intérieurement, je crains
que ma foi ne soit pas authentique, puisque celui qui n ' aime
pas demeure dans la mort. J'étais mort, et je le suis encore.
L'amour est donc la manifestation de la foi. L'authenticité de
la foi se vérifie au travers de l 'amour. Quiconque croit en Dieu
a de l ' amour pour les frères. Si l ' amour ne se manifeste pas,
la personne gît encore et sans conteste dans la mort et ne se
différencie aucunement des incroyants.
« Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez

qu 'aucun meurtrier n 'a la vie éternelle demeurant en lui »


( 1 Jean 3: 1 5). Il est absolument inconcevable que quiconque
croit au Seigneur soit un meurtrier. Celui qui hait son frère est
un meurtrier, et un meurtrier n'a pas la vie éternelle en lui. Par
conséquent, quiconque a la vie éternelle ne pourra haïr son
frère. En ne haïssant pas son frère, on se prouve à soi-même
qu 'on a l'amour en soi.
Considérons maintenant la signification de la haine à
l ' égard d'un frère. Certaines choses sont autorisées aux en-

1 70
AIMER LES FRÈRES

fants de Dieu, mais la haine n'en fait pas partie. Si un frère


avait mauvais caractère, je pourrais en venir à ne pas l 'appré­
cier. S 'i l commettait un péché qui méritait l 'excommunication,
je pourrais ne pas le ménager et le réprimander sévèrement.
Mais comment pourrais-je être un homme sauvé et haïr un
frère ? Si je ressens de la haine à l 'égard d ' un seul frère, c'est
la preuve que je n 'appartiens pas à Dieu.
La vie qui est en tous les enfants de Dieu est si riche qu' ils
ont la capacité d 'aimer chaque frère et chaque sœur. Un tel
amour est spontané en tous ceux qui appartiennent à Dieu.
Il n ' y a aucune différence entre le fait d 'aimer un frère et de
les aimer tous. Le même amour doit être déployé à l 'égard de
chaque frère. J 'aime cet individu parce que c'est un frère. Le
nombre de croyants n 'entre pas en ligne de compte. L'amour
fraternel, c 'est l 'amour pour tous les frères, sans exception. S i
quelqu' un hait un seul frère, cela suffit à prouver que l ' amour
fraternel n ' est pas en lui.
C ' est un problème sérieux et d'actualité. Si volontaire­
ment, un frère en outrage un autre, lui cause du tort ou le hait
même, l 'on ne pourrait que ressentir un soupir intérieur s 'éle­
ver du fond du cœur : « 0 Dieu, montre-toi miséricordieux !
Voici un homme qui n 'est pas sauvé. » L'instant est grave,
n'est-ce pas ?
Quand vous voulez savoir si un nouveau croyant est réel­
lement sauvé, vous n 'avez qu'une seule chose à faire : de­
mandez-lui s ' il aime les frères. Celui qui hait son frère est un
assassin. I l n 'est pas nécessaire d'assassiner la terre entière
pour devenir assassin; il suffit de tuer un homme, un seul. Or,
celui qui hait son frère est un assassin, et aucun assassin n'a la
vie éternelle qui habite en lui.
Supposons qu 'un frère soit assis à mes côtés. Je sais qu'il
est frère, mais je suis mal disposé à son égard : en mon for
intérieur, je désire l ' attaquer et le voir tomber. Ce seul phé­
nomène prouve sans l 'ombre d'un doute que je n'ai jamais

17 1
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

rencontré la vie. Il n 'est pas nécessaire que je nourrisse de


sombres desseins à l 'égard de plusieurs frères pour m ' assurer
que je n'ai pas la vie du Seigneur. Le seul fait que je puisse
concevoir une telle haine à l 'égard d'un frère me prouve une
chose : je n' appartiens pas au Seigneur.
A supposer que j ' aie un sujet de discorde avec un frère,
sans éprouver la moindre haine à son égard. Disons qu'il en­
treprenne maintes choses que je désapprouve radicalement
mais que je ne ressente aucune haine à son égard. Je serai
peut-être amené à faire certaines choses qui le blesseront,
mais je suis à même de dire : « Frère, je n ' aimerais pas te
blesser, mais par obéissance à Dieu, je dois pourtant le faire.
Je sais que tu en ressentiras des désagréments, mais je n ' ai pas
le choix. » Ce qu'il a fait m ' a irrité, mais je ne peux le haïr. Je
le réprimanderai peut-être, mais il n ' y a pas la moindre trace
de haine en mon cœur; au contraire, j ' aime ce frère dans mon
for intérieur. Si même je devais aller trouver l ' Eglise par rap­
port à lui (cf. Matthieu 1 8), ma seule motivation serait de le
gagner, de le restaurer. Si je cherche sa perte, si je ne souhaite
pas sa restauration, on ne peut me considérer comme frère. Le
frère dont il est question dans Matthieu 1 8 s'adresse à l ' Eglise
parce qu 'il souhaite regagner son frère. La question qui s ' im­
pose est donc celle-ci : ma démarche a-t-elle des visées des­
tructrices ou restauratrices ? Si je m'adresse à l ' Eglise pour
détruire un frère, je me révèle à moi-même : jamais je n ' ai
été sauvé. Si j 'ai la vie, je ne pomrni jamais souhaiter la perte
d'un frère. Comment pourrais-je assassiner mon frère ? Quel
sujet d ' importance !
Qu 'est-ce que l 'amour fraternel ? Comment Paul l ' expli­
que-t-il ? Dans 1 Corinthiens 5, il nous est parlé d ' un mé­
chant homme que Paul voulait voir quitter l ' Eglise. Comme
les frères de cette Eglise ne bronchaient pas, l 'apôtre dans
! 'Esprit et au nom du Seigneur Jésus, livra cet homme à Satan
pour la destruction de la chair. L'attitude de Paul fut lourde de

1 72
AIMER LES FRÈ RES

conséquences devant Dieu. Pourquoi agit-il ainsi ? Paul nous


dit : « Afin que l 'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus «
( 1 Cor 5 :Sb). La destruction temporelle de la chair allait per­
mettre le salut de la destruction éternelle. Le résultat de cette
mesure drastique apparaît dans 2 Corinthiens. On y découvre
que la personne préalablement excommuniée produisit une
repentance dont on ne se repent jamais. Souvenons-nous que
si l ' on en rapporte à l ' Eglise, c'est pour la restauration d'un
frère et que l 'excommunication dont nous parle 1 Corinthiens
5 vise le même but.
Le jugement de Josué sur Acan fut également empreint
d'amour. « Mon .fils, donne gloire à l 'Eternel, le Dieu d'Is­
raël, et rends-lui hommage. Dis-moi donc ce que tu as fait,
ne me le cache point » (Josué 7: 1 9). Quand Josué s 'adressa
à Acan, son esprit débordait d 'amour fraternel . Quiconque a
dans le cœur l ' intention de se débarrasser d ' un frère sous pré­
texte qu'il est méchant, montre de façon évidente qu' i l ne sait
pas ce qu'est l ' amour fraternel .
David pleura à l a mort d' Absalom. Celui-ci s ' était montré
rebel le, mais il n ' en était pas moins le fils de David. David dé­
plora la mort de Saül, mais il s'écroula à la mort d ' Absalom.
Saül avait été son roi, mais Absalom avait été son fils rebelle.
Le combat doit être mené, la rébellion doit être punie, mais
David doit aussi pleurer ! Le jugement avait été immanquable
mais les pleurs l 'étaient également.
Frères et sœurs, s ' i l y a jugement sans larmes, c 'est la
preuve incontestable qu ' il n ' y a pas d 'amour fraternel. S ' il
y a condamnation sans chagrin, c'est le signe qu'on ignore
ce qu 'est la fraternité. S ' il n'y a que reproches et désir de dé­
truire un frère, il n'y a évidemment aucune marque d'amour.
Quiconque connaît la haine est un assassin et n'a donc pas la
vie éternelle qui habite en lui.
J. N. Darby a parlé clairement à ce propos. Quand on lui
demanda ce qu ' il pensait de l 'excommunication, sa première

173
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

parole fut celle-ci : « Je pense que la chose la plus horrible


du monde entier, c 'est qu'un pécheur pardonné excommunie
un autre pécheur pardonné. » En fait, rien n'est plus terrible.
Voyez-vous l 'attitude à adopter si l 'excommunication s 'im­
pose ? Vous touchez à quelque chose qui se trouve en dehors
de la vie ; s'il faut le faire, faites-le, mais sans la moindre
haine. Haïr un frère revient à le tuer, que cette haine se justifie
ou non.
Pour savoir si un être est ou non un frère, vérifiez qu'il ait
la vie ; et pour cela, voyez s ' il éprouve ou non de la haine à
l 'égard d'un frère. S ' il hait, il n 'est en aucun cas enfant de
Dieu et il n'a jamais connu ce qu 'est la vie.
Montrons-nous prudents afin de ne pas entreprendre de
choses qui aillent à l 'encontre de l 'amour. Ne causez pas de
dommage à un frère, mais aimez-le. N ' acceptez pas de per­
dre l 'amour fraternel pour avoir été vous-même blessé, car les
conséquences en seraient graves. Dieu a mis dans nos coeurs
de l ' amour pour les frères, de telle manière que nous puissions
nous entraider et nous servir les uns les autres. Cet amour de­
vrait croître en nous et s 'intensifier au fil des jours.
« Si quelqu 'un possède les biens du monde, et que, voyant
son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment
l 'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » ( l Jean 3 : 1 7). A celui
qui sait qu 'un frère est dans le besoin et qui ne fait preuve
d 'aucune compassion, Jean dit : « comment l 'amour de Dieu
demeure-t-il en lui ? »II ne se demande pas comment l 'amour
des frères demeure en lui, mais comment l 'amour de Dieu
demeure en lui. Pourquoi ? L'amour de Dieu est l 'amour des
frères, et l ' amour des frères est l 'amour de Dieu. Ne vous
trompez pas vous-même en disant : « Je n' aime pas les frè­
res et sœurs, mais j ' aime Dieu ; je n 'aime pas mes frères et
sœurs, mais j ' aime mes parents. » Comment une relation fra­
ternelle a-t-elle été rendue possible ? Grâce à nos parents. Si
nous n'entretenons pas de relation avec nos frères et sœurs,

1 74
AIMER LES FRÈ RES

nous n ' en avons pas non plus avec nos parents. En rejetant les
frères, nous annulons l ' amour à l 'égard de nos parents.
« Petits enfants, n 'aimons pas en paroles et avec la langue,

mais en actions et avec vérité. . . Et c 'est ici son commande­


ment : que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ,
et que nous nous aimions les uns les autres, selon le com­
mandement qu 'il nous a donné » ( 1 Jean 3: 1 8, 23). Tel est
le commandement de Dieu : nous avons cru, alors aimons
maintenant ! Dieu nous donne deux choses en même temps :
le commandement d'aimer, et l ' amour lui-même. II nous ac­
corde de l ' amour, et puis il nous demande de nous aimer les
uns les autres. Appliquons aujourd'hui même l ' amour que
Dieu nous a donné en nous aimant les uns les autres, selon
son commandement. Puisqu ' il a déposé de l ' amour dans nos
cœurs, veillons à l 'utiliser selon sa nature au lieu de l 'endom­
mager ou de le détruire.

5. La réalité de l'amour

« Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ; car l 'amour


est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît
Dieu. Celui qui n 'aime pas n 'a pas connu Dieu, car Dieu est
amour » ( 1 Jean 4:7-8).
Pourquoi s 'aimer les uns les autres ? Parce que l ' amour est
de Dieu. Quiconque aime est né de Dieu ; celui qui n'aime pas
n'a pas connu Dieu. Dieu est amour, et l ' amour vient de Dieu.
Au moment où il nous a engendrés, il a transmis ! ' amour dans
nos cœurs. Nous n'avions pas cet amour-là auparavant, mais
désormais nous en sommes remplis. Cet amour vient de Dieu
et a été offert à tous ceux qui sont nés de Dieu, afin qu' ils
puissent s ' aimer les uns les autres.
Quiconque est né de Dieu a la vie. Jean nous dit que cette
vie est Dieu en personne et Dieu est amour. C'est la raison
pour laquelle celui qui est né de Dieu a cet amour qui est né

175
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

en lui. L'Evangile de Jean met l ' accent sur la foi, et la vie par
la foi est une vie qui ne pèche pas. Cependant, nous devons
comprendre que « ne pèche pas » a une note négative. La Bi­
ble ne dit pas que Dieu ne pèche pas, car cela sonnerait trop
négativement. Dans cette épître de Jean, la Bible met l ' accent
sur l ' amour ; ainsi donc, la vie que Dieu nous a offerte est une
vie d'amour. L'amour est positif, car Dieu est amour.
Quiconque est né de Dieu a cet amour au fond du cœur, qui
s 'exprime en premier lieu à l 'égard des frères et sœurs. Nous
pouvons nous aimer les uns les autres parce que nous sommes
tous nés de Dieu et que cet amour vit en chacun de nous. Il
serait donc fort étonnant que nous ne nous aimions pas les
uns les autres. Nous sommes pleins de reconnaissance envers
Dieu parce que les enfants de Dieu ont la capacité de s 'aimer
les uns les autres. La vie que nous avons désormais est nou­
velle et efficace puisque Dieu nous fournit d'abord l ' amour
avant d'exiger que nous aimions les autres. Ayant été engen­
drés par Dieu, nous devrions apprendre à aimer les frères et au
besoin, à renoncer à nos droits pour eux.
« Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons

aussi nous aimer les uns les autres. Personne n 'a jamais vu
Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure
en nous, et son amour est parfait en nous » ( 1 Jean 4: 1 1 - 1 2).
Ces versets nous montrent la relation qui existe entre l ' amour
fraternel et l ' amour à l 'égard de Dieu. Si nous nous aimons les
uns les autres, l ' amour de Dieu est parfait en nous. En d 'autres
termes, Dieu, que nous aimons, nous donne l ' occasion de lui
prouver notre amour; en effet, il a placé de nombreux frères et
sœurs sur notre route comme cibles de notre amour. Ces frères
nous donnent l ' occasion de manifester concrètement l ' amour
que nous portons à Dieu. Ne vous vantez pas d'aimer Dieu,
mais apprenez à aimer les frères. Il ne sert à rien de prôner
l 'amour; l 'amour que nous éprouvons pour Dieu se manifeste
vraiment quand nous aimons les frères.

1 76
AIMER LES FRÈRES

« Et nous, nous avons connu l 'amour que Dieu a pour


nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui de­
meure dans l 'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en
lui » ( 1 Jean 4: 1 6). C'est la deuxième fois qu 'apparaît, dans
ce chapitre, l ' expression « Dieu est amour ». Puisque Dieu
est amour, il attend de nous que nous aimions les frères et
que nous demeurions dans l ' amour. I l n'est pas nécessaire que
nous proclamions à cor et à cri que nous demeurons en Dieu,
car si nous demeurons dans l 'amour, nous sommes en Dieu.
« Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c 'est

en cela que l 'amour est parfait en nous, afin que nous ayons
de l 'assurance au jour du jugement. La crainte n 'est pas dans
l 'amour, mais l 'amour parfait bannit la crainte; car la crainte
suppose un châtiment, et celui qui craint n 'est pas parfait dans
l 'amour » ( 1 Jean 4: 1 7- 1 8). Je ne sais si vous êtes conscient
de la valeur de ces mots. Ce passage biblique est le seul qui
nous indique comment nous pourrons avoir de l ' assurance, de
la hardiesse devant le tribunal de Christ. Jean nous en révèle
le secret : il s ' agit de demeurer dans l 'amour. Quiconque de­
meure dans l ' amour demeure en Dieu. C 'est ainsi que l ' amour
sera rendu parfait en nous et que nous serons pleins de har­
diesse au jour du jugement.
Ainsi donc, n'ayons aucun autre objectif envers les frères
et sœurs que celui de les aimer. Nous sommes enclins à les
aimer, à les gagner, et à rechercher leur plus grand bien. Qu'il
n'y ait donc aucune jalousie ni aucune haine, mais l 'amour,
et l ' amour seul. Il s'agit de nous exercer dès aujourd'hui et
jusqu 'au jour où tout notre être demeurera dans l ' amour et
que l ' amour demeurera en nous. C'est alors que nous serons
capables de chasser toute crainte, même en vivant sur terre.
Si nous aimons, nous ne sommes pas dans la crainte, mais
pourrons avoir de la hardiesse au tribunal de Christ. Cette vie
opérera tant en profondeur que les frères n 'éprouveront plus
aucune crainte. L'amour, fruit du Saint-Esprit, sera conservé

177
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

jusqu' au jour du jugement. A ce moment-là, nous pourrons


nous tenir devant lui sans crainte, car tel il est, tels nous som­
mes dans le monde. Quelle merveille de vivre sans crainte,
sans appréhender la mort et sans redouter Dieu.
En résumé, nous avons vu qu'aimer les frères revient à
aimer Dieu. Nous aimons les frères et c'est ainsi que notre
amour envers Dieu est rendu parfait. Chérissons nos frères
à tel point que nous ne nourrissions dans nos cœurs aucune
crainte, aucune peur à leur égard. Notre être intérieur sera
entièrement transformé, parce que tout sentiment de crainte
aura été banni. Voyez-vous le parallèle ? Aimer Dieu revient
à aimer les frères. Ne pas avoir peur des frères revient à ne
pas avoir peur de Dieu. Notre amour des frères qui, comme
nous, sont sur la terre, est un gage d 'amour pour Dieu. Parce
que nous aimons les frères aujourd'hui et n 'éprouvons aucune
peur envers eux, nous pourrons un jour nous tenir devant le
tribunal de Christ sans craindre Dieu. Seuls ceux qui aiment
les frères auront ce jour-là de la hardiesse, toute crainte ayant
été bannie. Tel est le commandement que Dieu nous a donné.
La vie que Dieu nous a donnée est une vie d' amour. Bien
entendu, la vie de Dieu « ne pèche point », mais ne nous
attardons pas sur cet aspect-là et concentrons notre attention
sur l ' amour dont est empreinte cette vie. Jadis, nous mettions
l ' accent sur le fait que la vie de Dieu ne pèche point; il est
temps de rééquilibrer les choses et de mettre en évidence
l 'amour qu'elle renferme. Dieu nous a aimés le premier, puis
il a implanté en nous l 'amour qui nous permet d'aimer les frè­
res. Désormais, apprenons à ne pas porter atteinte à cet amour.
Vous aurez souvent à dire à l ' un de vos frères : « Frère, je vais
peut-être te blesser, mais sache que je ne le ferai pas de gaieté
de cœur et qu'il y a une raison ; si je m'y hasarde, c ' est par
amour pour Dieu et pour toi. »
A supposer que vous vous sentiez contraint de prêcher
l ' Evangile après avoir cru au Seigneur, que vos parents vous

1 78
AIMER LES FRÈRES

l ' interdisent formellement et que vous vous disputiez donc


avec eux à ce propos. Certes, prêcher l 'Evangile est une bonne
chose, mais vous auriez porté atteinte à l 'amour. Vous auriez
dû voir que vous devez l ' obéissance au Seigneur et des paro­
les empreintes d'humilité à vos parents. Vous auriez pu vous
exprimer ainsi : « Papa et maman, je désire véritablement
vous obéir; j 'aimerais vous suivre et ne pas prêcher l 'Evan­
gile, mais je ne le puis, car Dieu m ' a demandé de le faire. »
C 'est ainsi que vous pouvez prêcher l 'Evangile sans pécher
contre l 'amour. Beaucoup de frères et sœurs cherchent les
bonnes choses mais se sont déjà risqués à porter un coup à
l 'amour. Ils ont adopté une attitude trop dure; ils ont grandi
démesurément dans la justice au détriment de l 'amour. Ap­
prenons donc à obéir à Dieu sans pécher contre l 'amour, dans
quelque situation que .ce soit.
Certes, il nous faut apprendre tout de suite à être justes,
mais sans jamais abandonner l 'amour. Voyez-vous la nécessi­
té de cet équilibre ? Un nouveau croyant devrait faire ce qu ' il
a à faire, mais en veillant à ne pas porter atteinte à l 'amour.
Au moment même où il n'est pas d'accord avec les gens, i l
devrait s e montrer bienveillant e t plein d 'amour. I l devrait
pouvoir dire : « Frère, j 'aimerais bien voir les choses comme
toi, mais je dois obéir à ce que Dieu m'a montré. » Ne luttez
pas contre les autres. Ne faites pas de compromis avec la Pa­
role de Dieu, mais n 'endommagez pas l ' amour. Optez pour
l 'obéissance, mais aussi pour l 'amour. Je pense que bon nom­
bre d 'entre vous marchent sur ce chemin étroit. Quel échec au
témoignage des enfants de Dieu si leur obéissance est liée à de
bruyantes luttes et à des sentiments inconvenants !

6. Le caractère absolu de l ' amour

« Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et

quiconque aime celui qui l 'a engendré aime aussi celui qui est

179
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

né de lui » ( 1 Jean 5 : 1 ). Quelle parole précieuse ! Il est si nor­


mal d'aimer ceux qui sont nés de Dieu si vous aimez celui qui
vous a engendré. Il est impensable que vous aimiez vraiment
Dieu si vous n 'avez pas une once d'amour envers vos frères.
« Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu,

lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses com­


mandements » ( l Jean 5 : 2). Evidemment, nous observerons
les commandements divins si nous aimons Dieu. Mais si nous
essayons d 'aimer les hommes tout autant que Dieu, nous dé­
couvrirons peut-être que nous sommes incapables d'observer
ses commandements. Il est vrai que celui qui aime Dieu gar­
dera ses commandements, mais nous ne pouvons pas dire que
celui qui aime les enfants de Dieu gardera forcément les com­
mandements de Dieu.
Imaginons que vous vous sentiez poussé à entreprendre
quelque chose pour Dieu. Beaucoup d'enfants de Dieu vous
diront : « Si tu nous aimes, tu n 'entreprendras pas cela, car tu
nous blesserais. » Par amour pour Dieu, vous devez entrepren­
dre la chose en question; mais par amour pour les frères, vous
ne le pouvez. La parole de Jean s 'avère donc bien étrange :
« Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu,

lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses com­


mandements. » Ce passage biblique nous indique que si
vous ne suivez pas les commandements de Dieu, vous ne pou­
vez dire que vous aimez ses enfants. Si Dieu vous pousse à
faire quelque chose, faites-le, non seulement par amour pour
Dieu, mais encore par amour pour vos frères. Si vous n'obéis­
sez pas, les enfants de Dieu qui vous auront influencé n'obéi­
ront pas, à leur tour. En vous empêchant d'obéir, ils ne se
donneront pas l ' occasion d'obéir à Dieu.
Quand vous pratiquez tous les commandements de Dieu,
vous montrez de façon évidente que vous aimez les frères. En
marchant dans la voie de l 'obéissance, vous frayez le chemin
à tous les enfants de Dieu pour qu'à leur tour, ils marchent sur

180
AIMER LES FRÈRES

vos traces. Choisiriez-vous plutôt de ne pas les blesser, que


vous leur fermeriez l ' accès à l ' obéissance ! Aussi, apprenez à
aimer Dieu et à observer tous ses commandements; en agis­
sant de la sorte, vous ferez preuve d' amour pour les frères.
Un enfant de Dieu choisirait-il de ne pas croire au Seigneur
parce que ses parents le lui interdisent et au nom de son amour
pour eux ? S 'il agissait ainsi, il ne ferait pas réellement preuve
d'amour; dans le cas contraire, ses parents risqueraient de lui
en vouloir, mais en croyant, il leur frayerait le chemin pour
qu ' ils aient à leur tour la foi.
La plupart des gens sont gagnés par l 'amour, non par la
haine. Veillez donc à ne pas les blesser. B ien sûr, vous devez
obéir à Dieu et suivre ses commandements, mais que votre
attitude et vos paroles ne blessent pas les gens. Dites-leur que
vous ne cherchez pas à les blesser, et que si vous les offensez
en agissant d'une certaine manière, c 'est parce que Dieu vous
a contraint d'agir. N 'adoptez pas une attitude revêche ou dure;
soyez plein de douceur et de bienveillance. C'est ainsi qu'un
grand nombre de personnes seront attirées et viendront au
Seigneur. Souvenez-vous qu 'on obtient plus en aimant qu 'en
haïssant. La haine repousse les gens, tandis que l ' amour les
attire. Aussi, bannissez toute haine.

18 1
L eçon quarante-six

Le sacerdoce

La B ible évoque un service qu'elle appelle le sacerdoce.


Ce ministère concerne des individus qui se sont entièrement
séparés du monde afin de servir Dieu; ceux-ci n'exercent
aucune autre fonction et n'assument aucune autre responsabi­
lité; ils font profession de servir Dieu. Leur nom ? Les sacri­
ficateurs.

L'histoire des sacrificateurs

Depuis la Genèse déjà, Dieu a eu des sacrificateurs. Mel­


chisédek fut le premier d'entre eux. A l'époque d'Abraham,
Melchisédek s'était déjà mis à part pour servir Dieu, et même
après l ' établissement de la nation d' Israël, il y a toujours eu
des sacrificateurs.
Lorsque le Seigneur Jésus était sur terre, et même après
son départ, le sacerdoce n ' a cessé d 'exister. La Bible nous
apprend d'ailleurs qu'après son ascension, le Seigneur Jésus
est devenu sacrificateur devant Dieu. En d' autres termes, il est
aux cieux et se consacre entièrement au service de Dieu.
Le sacerdoce se poursuit tout au long de la dispensation de
l ' Eglise. Après elle, ceux qui ont part à la première résurrec-

1 82
LE SACERDOCE

tion seront des sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régne­


ront avec lui pendant mille ans (Apoc. 20:6). Ainsi donc, lors
du royaume du millénium, les enfants de Dieu continueront
à être des sacrificateurs de Dieu et de Christ. Le monde aura
ses rois, et Dieu, ses sacrificateurs. La nature du sacerdoce
restera inchangée, puisque les sacrificateurs continueront à
servir Dieu.
Même lors des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, le
sacerdoce continuera d'exister. Dans la Nouvelle Jérusalem,
tous les enfants de Dieu et tous ses serviteurs n 'auront d'autre
activité que de le servir.
Quel fait merveilleux ! Le sacerdoce a commencé avec
Melchisédek - qui n ' a ni père, ni mère, ni généalogie, qui n'a
ni début de jours, ni fin de vie - et il se poursuivra même après
le millénium. Ce service englobera l 'éternité future.

Le royaume des sacrificateurs

A l 'origine, Melchisédek fut le seul sacrificateur. Or, Dieu


souhaite que tout son peuple devienne un peuple de sacrifica­
teurs (pas seulement une poignée d'hommes).
Quand les enfants d'Israël furent sortis d'Egypte et eurent
atteint le mont Sinaï, Dieu leur parla en ces termes, par l ' in­
termédiaire de Moïse : « Vous serez pour moi un royaume de
sacrificateurs » (Ex. 1 9:6). Pourquoi parla-t-il d'un royaume
de sacrificateurs ? Pour une seule raison : toute la nation de­
vait être constituée de sacrificateurs. Pas un seul individu du
pays ne devait rester un homme ordinaire. Tous sacrificateurs !
Tel est le dessein de Dieu.
Quand Dieu élut Israël comme son peuple, il leur fixa une
seule exigence : leur nation devait être différente de toutes les
autres nations parce que la leur devait être un royaume de sa­
crificateurs. Tous les individus du royaume devaient être des

1 83
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

sacrificateurs. Chacun devait s ' appliquer à servir Dieu. Dieu


fait ses délices en élisant un peuple qui le serve; il aime les
voir vaquer à ses affaires sur terre.
Sur le mont Sinaï, Dieu informa le peuple d'Israël qu' il
ferait d'eux un royaume de sacrificateurs. Quelle merveille en
vérité ! Les gens ont coutume de dire que la Grande-Bretagne
est un peuple de marins, les Etats-Unis d 'Amérique un pays
où l 'or abonde, la Chine, une nation d 'éthique et l 'Inde, une
nation de sages; or, nous découvrons ici une nation qui s 'ap­
pelle un royaume de sacrificateurs. Dans cette nation, chaque
individu est un sacrificateur, les femmes aussi bien que les
hommes, les enfants tout autant que les adultes. Ils ne font
rien d'autre que servir Dieu. Tel le est leur unique profession.
N 'est-ce pas merveilleux ?
Une fois que Dieu leur eut annoncé qu' il ferait d'eux un
royaume de sacrificateurs, Dieu appela Moïse afin qu' il monte
sur la montagne pour y recevoir les dix commandements écrits
sur les deux tables. Moïse resta quarante jours sur la monta­
gne. Dieu écrivit les commandements de son propre doigt :
« Tu n 'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras
point d'image taillée ... « ; et ainsi de suite (Ex. 20 : 3-4b).
Or, lorsque le peuple s 'aperçut que Moïse tardait à des­
cendre de la montagne, il s 'assembla autour d' Aaron et lui
dit : « Allons ! fais-nous un dieu qui marche devant nous, car
ce Moïse ... nous ne savons ce qu 'il est devenu » (Ex. 32: l b) .
Aaron les écouta e t leur fit u n veau d'or. E t i l s dirent : « Is­
raël ! voici ton dieu, qui t'afait sortir du pays d'Egypte » (Ex.
32:4b).
Ils se mirent à adorer l '.idole, s 'assirent pour manger et boi­
re, puis ils se levèrent pour se divertir. Ils se réjouirent beau­
coup car ils voyaient de leurs yeux Je dieu qu 'ils avaient fait
en or fondu. Le Dieu que Moïse les avait amenés à connaître
avait des inconvénients : il était invisible et ne se laissait pas
trouver facilement. Or, voilà qu 'on ne savait où avait passé ce

1 84
LE SACERDOCE

Moïse qui avait enseigné à adorer Dieu ! Il devenait donc plus


pratique d' adorer le veau d'or car lui se voyait ! En d'autres
termes, malgré l 'intention de Dieu de faire d'eux ses sacri­
ficateurs, et avant même que ce désir ait pu se réaliser, ils
s 'étaient déjà transformés en sacrificateurs du veau d'or. Dieu
s'était proposé de faire d 'eux un royaume de sacrificateurs,
mais avant même l ' i nitiation, ils s 'étaient déjà détournés pour
adorer une idole. Ils avaient un autre dieu et un autre objet
d'adoration.
Quand ils pensent à Dieu, les hommes émettent des con­
ceptions naturelles qui les amènent toujours à se créer leur
propre dieu. Ils aiment adorer le dieu qui est sorti de leurs
mains au lieu d'accepter l ' autorité de Dieu et sa position de
Créateur.

La tribu sacerdotale

Dieu dit à Moïse de descendre de la montagne, ce qu'il fit.


Il descendit, les deux tables du témoignage (soit les dix com­
mandements) en main. Tandis qu' il s 'approchait du camp, il
vit la condition du peuple; alors sa colère s 'enflamma; i l brisa
les tables au pied de la montagne. « Moïse se plaça à la porte
du camp, et dit : A moi ceux qui sont pour / 'Eternel ! Et tous
les enfants de Lévi s 'assemblèrent auprès de lui. Il leur dit :
Ainsi parle l 'Eternel, le Dieu d'Israël : Que chacun de vous
mette son épée au côté; traversez et parcourez le camp d'une
porte à l 'autre, et que chacun tue son frère, son parent » (Ex.
32:26-27). Ils durent tuer tous ceux qui avaient adoré le veau
d'or. Ils ne devaient faire aucun cas de leur lien de parenté,
mais agir sans distinction.
Beaucoup trouvèrent le verdict trop dur. Qui avait le cœur
de tuer son propre frère ou ses amis ? Onze tribus sur douze
restèrent inactives. A leurs yeux, le prix était trop élevé. Seule

185
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

la tribu de Lévi tira l ' épée, en traversant le camp et en le par­


courant d'une porte à l 'autre; environ trois mille hommes pé­
rirent en ce jour-là. Ceux qui furent tués étaient leurs frères,
leurs parents, leurs amis.
Notons ceci : sitôt après l 'épisode du veau d 'or, Dieu in­
forma Moïse que la nation d'Israël ne pourrait plus être un
royaume de sacrificateurs. Dieu n'exprima pas sa décision
explicitement, mais elle était implicite puisque Dieu confia le
privilège d'être sacrificateurs à la tribu de Lévi seulement. Ce
qui avait été offert initialement à toute la nation d ' Israël était
maintenant confié à la maison d' Aaron de la tribu de Lévi.
Dès lors, il y eut deux catégories dans le peuple de Dieu :
l ' une était constituée par le peuple de Dieu, l ' autre par la
caste des sacrificateurs. Au départ, Dieu avait prévu que cha­
que membre de son peuple soit sacrificateur. Il n 'avait eu
nulle intention de répartir les enfants d'Israël en deux caté­
gories : peuple et sacrificateurs. Tout le royaume aurait dû être
sacrificateurs. Le peuple de Dieu et les sacrificateurs ne de­
vaient être qu' une seule et même entité. Qui était le peuple
de Dieu ? Quels étaient les sacrificateurs de Dieu ? Quicon­
que faisait partie du peuple de Dieu était l 'un de ses sacrifica­
teurs et quiconque était sacrificateur de Dieu était membre
de son peuple. Mais étant donné que tant aimaient le monde,
avaient succombé aux affections humaines, abandonné la fidé­
lité au Seigneur et adoré des idoles, Dieu était contraint de
prendre des mesures pour séparer les sacrificateurs de son peu­
ple. Quiconque n 'aime pas le Seigneur plus que son père, sa
mère, son épouse, ses enfants, son frère, sa sœur et toutes cho­
ses, n'est pas digne d'être disciple du Seigneur. Hélas ! trop
de monde ne paie pas le prix et ne remplit pas les conditions.
A l ' origine, il y avait un royaume de sacrificateurs, mais
maintenant il y avait une tribu de sacrificateurs. L' intention
du départ, qui avait englobé toute une nation, se concrétisait
maintenant dans une seule famille. Le sacerdoce devint J ' af-

1 86
LE SACERDOCE

faire d ' une famille au lieu d'une nation. Dans la tribu de Lévi,
le peuple de Dieu et les sacrificateurs de Dieu étaient un : le
peuple de Dieu était les sacrificateurs de Dieu. Mais les onze
autres tribus, bien que peuple de Dieu, ne purent être sacrifi­
cateurs de Dieu. Quel drame ! De nos jours, n 'est-ce pas éga­
lement grave si un individu croit au Seigneur et ne fonctionne
pas comme sacrificateur ?

Le sacerdoce

Du livre de ! 'Exode à la venue du Seigneur Jésus sur terre,


personne n ' était habilité à faire le travail de sacrificateur et
offrir des sacrifices à Dieu s ' i l ne faisait partie de la tribu de
Lévi ; Dieu ne les aurait pas acceptés. Seuls les sacrificateurs
pouvaient offrir des sacrifices. Pareillement, personne ne pou­
vait s ' approcher de Dieu pour confesser son péché; il devait le
confesser par l ' intem1édiaire du sacrificateur. N 'ayant aucune
autorité pour toucher à l 'huile d'onction, nul ne pouvait se sé­
parer du monde; seul le sacrificateur pouvait oindre quelqu' un
et le mettre à part. Aucune personne ordinaire n'était autorisée
à entreprendre un service spirituel; le sacrificateur accomplis­
sait tout à sa place.
Dans l 'Ancien Testament, Dieu était lointain. Les enfants
d 'Israël n 'avaient pas la possibilité d 'entrer en contact avec
Dieu personnellement, ils n 'avaient pas le droit de s 'appro­
cher de Dieu et de communiquer directement avec lui. Ils
devaient passer par les sacrificateurs. Le sacerdoce était l ' apa­
nage d 'une classe intermédiaire. Dieu s 'approchait des hom­
mes au moyen des sacrificateurs, et les hommes venaient à
Dieu par leur intermédiaire. Une classe servait donc de mé­
diateurs entre Dieu et les hommes, la communication directe
étant impossible.

1 87
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Or, initialement, Dieu n' aurait pas voulu qu'il en soit ainsi.
En effet, il avait prqjeté de communiquer directement avec
les hommes et que les hommes s 'adressent directement à lui.
Or, voilà que la situation avait changé. I l n'y avait plus Dieu
et le peuple; il y avait désormais Dieu, les sacrificateurs et le
peuple. Le peuple s 'approchait de Dieu en passant par les sa­
crificateurs, et Dieu s ' adressait au peuple par l ' intermédiaire
des sacrificateurs. La relation passait désormais par des inter­
médiaires.

Le sacerdoce changé

Pendant quelque mille cinq cents ans, soit de Moïse à


Christ, le peuple de Dieu était dans l ' impossibilité de se pré­
senter directement devant Dieu. Seule une famille avait été
choisie pour servir de sacrificateurs. Quiconque voulait s ' ap­
procher de Dieu devait passer par eux. Quiconque osait s ' ap­
procher directement de Dieu était frappé à mort. Durant cette
période, la fonction de sacrificateur était d 'une importance
énorme. Quelle noblesse le sacerdoce n ' avait-il pas ! Quelle
grandeur ! Mais un jour, la Nouvelle Alliance entra en scène et
les hommes purent alors être sauvés et rachetés directement.
Voilà que soudainement, nous entendons la parole suivante :
« Et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous

pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin


d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus­
Christ » ( 1 Pierre 2:5).
Pierre nous apprend que Christ est le fondement de l ' Egli­
se. Il est la pierre rejetée par ceux qui bâtissaient et qui est
devenue la principale de l ' angle. Par lui, nous aussi sommes
devenus des pierres vivantes qui doivent être unies les unes
aux autres et édifiées ensemble pour former deux réalités: un
temple spirituel et le sacerdoce saint de Dieu. La voix qui re-

1 88
LE SACERDOCE

tentit des cieux nous informe que tous ceux qui ont été sauvés
sont les sacrificateurs de Dieu. Tous ceux qui sont devenus
des pierres vivantes et sont liés au temple spirituel sont les
sacrificateurs de Dieu.
La promesse qui avait été mise de côté pendant quinze
siècles, refit soudainement surface, Dieu l 'ayant voulu ainsi.
L'Eglise récupéra donc ce que les enfants d 'Israël avaient per­
du. Israël avait perdu le sacerdoce destiné à tous, le sacerdoce
« universel » ; or, aujourd'hui, avec la Nouvelle Alliance, la

voix se fait entendre des cieux pour nous annoncer que tous
les rachetés sont des sacrificateurs.
« A celui . . . qui afait de nous un royaume, des sacrificateurs
pour Dieu son Père . . » (Apoc. 1 :5b-6a). Au départ, toute l a
.

nation d'Israël était composée d e sacrificateurs, mais elle agit


de telle façon qu'el le se disqualifia. Cependant, l ' Eglise est
aujourd'hui un royaume de sacrificateurs. Grâce au Seigneur
Jésus, l ' Eglise a pleinement acquis ce que les enfants d'Israël
avaient perdu en adorant le veau d'or. Tous les membres de
l ' Eglise sont sacrificateurs. Dieu a donc pleinement réalisé
son désir : il s 'est acquis un royaume de sacrificateurs.
Mais que signifie donc que l ' Eglise est un royaume de sa­
crificateurs, que tous ses membres sont des sacrificateurs ?
Cela implique que tous ceux qui ont reçu la grâce de Dieu
ont une occupation unique qui consiste à servir Dieu. Je ré­
péterai ici ce que j ' ai déjà dit aux jeunes : la médecine n 'est
plus l 'occupation essentielle d'un médecin qui a reçu le Sei­
gneur; soigner les malades n'est pas non plus l 'occupation
d'une infirmière chrétienne, pas plus que l ' enseignement pour
l 'enseignant qui a la foi ; la ferme et ses multiples travaux ne
sont plus l'occupation du paysan chrétien, pas plus que les
affaires pour l 'homme d 'affaires. Souvenez-vous que lorsque
vous êtes devenu chrétien, votre profession a subi un change­
ment radical. Tous les chrétiens n'ont qu'une seule et même
profession : servir Dieu. Dès aujourd'hui, je suis sacrificateur

189
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

de Dieu. Apparemment, je vaque à diverses occupations, mais


intérieurement, je me tiens devant Dieu et le sers. Je poursuis
ce but spirituel dans tout ce que j 'entreprends.
Ainsi donc, tous les chrétiens sont engagés dans une occu­
pation unique qui consiste à servir Dieu. Le médecin ne de­
vrait plus aspirer à la gloire; sa profession devrait lui permettre
de subvenir à ses besoins. En effet, la vraie profession qu' il
exerce actuellement est celle de sacrificateur de Dieu. Les mê­
mes propos s ' adressent au professeur. Celui-ci ne devrait pas
chercher à sortir du lot, mais à être un bon sacrificateur de
Dieu. L'enseignement n'est plus sa tâche principale; ce qui lui
importe avant tout, c 'est de servir Dieu. Ce même et unique
service devrait régir les chrétiens de toute profession, qu ' ils
soient employés, paysans ou autres. En réalité, leur seule et
unique profession consiste à servir Dieu.
Dès le jour où vous devenez chrétien, mettez de côté vos
ambitions personnelles et vos projets ! Ne cherchez pas à vous
distinguer dans votre domaine. En tant que chrétien, ne nour­
rissez qu'une seule ambition, la même que Paul : être agréable
au Seigneur (2 Cor. 5 :9). Aucune autre ambition ne devrait
vous dévorer. Peut-être que de belles perspectives d'avenir
s 'ouvraient à vous, dans le monde, mais elles ont été balayées,
à jamais ! Dorénavant, apprêtez-vous à être un individu qui
sert le Seigneur.

La gloire des sacrificateurs

Durant les premiers jours de ma vie chrétienne, je pen­


sais qu'il m 'en coûterait de conduire un jeune croyant à ser­
vir Dieu. Je croyais qu'il me faudrait le persuader à coups
d ' arguments, le supplier. Il s ' avère que Dieu a des pensées
foncièrement différentes. Ce fut en raison de leur péché que
Dieu retira le sacerdoce aux enfants d'Israël. En d' autres ter-

1 90
LE SACERDOCE

mes, servir Dieu est la gloire la plus élevée et le plus grand


privilège que Dieu peut accorder aux hommes. Quiconque
tombe se voit retirer ce privilège. Dieu n'a aucune intention
de persuader qui que ce soit; il ne va pas se mettre à genoux
comme le ferait un mendiant; il ne recherche pas à faire plaisir
aux hommes. C 'est une gloire pour l 'homme, non pour Dieu,
de pouvoir être sacrificateur de Dieu.
Souvenez-vous que dans l 'Exode, quand des gens offraient
du feu étranger, ils étaient consumés. Si un individu quelcon­
que pénétrait dans le lieu saint ou offrait des sacrifices, il était
frappé à mort. Seuls les sacrificateurs étaient habilités à s ' ap­
procher de Dieu. En faisant des hommes des sacrificateurs,
Dieu montre la confiance qu' i l leur accorde; il leur transmet
la gloire et les élève. Quiconque s 'arrogerait le droit d'être sa­
crificateur, mourrait. Uzza, qui tendit une main naturelle pour
retenir l ' arche qui versait, fut frappé à mort.
Des gens estiment parfois qu'ils honorent Dieu en se met­
tant à son service ! Tout au long des dernières décennies, j 'ai
souvent eu l ' occasion d 'assister à des réunions de réveil où
le prédicateur suppliait les auditeurs de bien vouloir servir
Dieu. D'autres fois, j 'ai vu des gens qui offraient quelques
sous comme s'ils accordaient une faveur à Dieu. Quelquefois,
des croyants se sont mis à la disposition de Dieu, mais comme
s ' ils lui faisaient une faveur. Quand ils renoncent à une petite
position qu ' ils avaient dans le monde et qu'ils se mettent à
servir Dieu, les hommes ont souvent l 'impression que Dieu
peut s 'estimer content, qu'ils l 'honorent véritablement ! Per­
mettez-moi de vous dire qu'il s ' agit là d'aveuglement. Quelle
folie ! Quelles ténèbres !
Parce que le Dieu des cieux nous a appelés à être sacrifica­
teurs, agenouillons-nous devant lui en signe de reconnaissance
de nous avoir accordé une telle gloire ! C'est Dieu qui nous
a honorés. Dans ce monde, y aurait-il quelque chose à lui
offrir ? En fait, Dieu est d'accord d'accepter ce que nous lui

19 1
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

offrons, voilà notre plus grande gloire ! Que des individus


comme nous aient le privilège de servir Dieu, voilà ce qu'est
la gloire ! C'est la grâce en vérité ! C'est cela, l 'Evangile
dans toute sa splendeur ! L'Evangile ne nous a pas seulement
sauvés grâce au Seigneur Jésus; il nous a aussi rendus ca­
pables de servir Dieu. Que l ' Evangile est grandiose !

Le sacerdoce confirmé

De nos jours, le sacerdoce n'est pas l ' apanage d ' une élite;
l ' Eglise jouit d ' un sacerdoce qui est l ' affaire de tous, d'un
sacerdoce « universel ». La nation d ' Israël tomba un jour. . .
résultat ? Il y eut séparation : le peuple de Dieu d ' un côté, les
sacrifi cateurs de l ' autre. Or, il ne peut en être ainsi dans l 'Egli­
se ! Une telle séparation ne devrait pas exister. Dans l ' Eglise,
le peuple de Dieu et les sacrificateurs ne sont qu'un. Le nom­
bre de sacrificateurs s'élève à celui des frères et sœurs, car
tous sont sacrificateurs. Chacun d'entre nous doit s' approcher
de Dieu et offrir des sacrifices spirituels. Tous devraient offrir
un sacrifice de louange, tous devraient participer aux activités
spirituelles. Il ne s ' agit pas d'un ministère élitaire, puisque
tous ont pour mission de servir Dieu. Si tous les membres ne
s ' impliquent pas, il ne s ' agit pas de l ' Eglise.
Or, la situation actuelle est telle que le sacerdoce n'est plus
« universel ». Israël a échoué; l ' Eglise échouera-t-elle éga­

lement ? Durant ces derniers deux mille ans, le nombre de


sacrificateurs n'a jamais atteint le nombre des chrétiens. Dans
l 'histoire de l ' Eglise, nous voyons souvent une séparation en­
tre les sacrificateurs et les autres croyants. Une classe intermé­
diaire s 'est formée entre Dieu et son peuple. Tels sont l ' œuvre
et l'enseignement des Nicolaïtes.
Espérons que les frères et sœurs verront clairement que
nous n'avons pas le droit de laisser se former une classe d' in-

1 92
LE SACERDOCE

termédiaires entre Dieu et son peuple. Jamais nous ne devrions


accepter une telle situation. Nous savons ce qu'est l ' Eglise.
Dans l ' Eglise, chaque enfant de Dieu est un sacrificateur.
Nous ne chargeons pas un membre ou une poignée d'indi­
vidus de s 'occuper à notre place des questions touchant au
domaine spirituel. L'Eglise ne peut tolérer la formation d' une
classe intermédiaire.
Notons que nous ne nous élevons pas contre une forme
extérieure adoptée par les chrétiens, mais contre son contenu.
De nos jours, nous observons l 'existence d'une classe inter­
médiaire parmi les chrétiens; une élite a été chargée de servir
Dieu tandis que le reste n'est constitué que de simples mem­
bres de l ' Eglise. Ces derniers sont des enfants de Dieu, mais
ils se sont rendus dépendants des autres pour s 'approcher de
Dieu. Les intermédiaires existent et sont même préconisés par
bon nombre d 'organisations. Néanmoins, nous ne pouvons
accepter de c lasse intermédiaire, car nous ne voulons pas sui­
vre le mauvais exemple des Israélites de jadis ! Nous ne vou­
lons pas perdre la grâce que Dieu a donnée à l ' Eglise sous la
Nouvelle Alliance.
Débarrassons-nous donc de la classe intermédiaire. La
meilleure manière de l ' abolir, c 'est que chacun en fasse par­
tie ! Agenouillons-nous devant le Seigneur et disons-lui :
« Seigneur, je désire te servir. Je suis prêt à être sacrifica­
teur. »
L' idée d ' une classe intermédiaire nous vient du monde, de
la chair, de l ' adoration des idoles et de l ' amour du monde. Si
dès le début de leur vie chrétienne, tous les frères reniaient le
monde et ses idoles, ils seraient à même de s 'offrir personnel­
lement à Dieu. Ils diraient : « Dès aujourd'hui, je vis sur terre
dans le seul but de servir Dieu. » La classe intermédiaire se
dissoudrait d'elle-même. Si chaque frère et sœur prenait cons­
cience que servir Dieu constitue notre unique occupation, la
classe intermédiaire disparaîtrait rapidement.

193
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

En fait, dès le début, nous ne devrions pas admettre l 'exis­


tence de médiateurs. Ce n 'est qu'à travers la chute et la vo­
lonté individuelle qu'une élite a la possibilité d'exister. Et
pourtant, beaucoup de croyants trouvent normal que seule une
partie d 'entre eux servent le Seigneur; à leurs yeux, il y a ceux
qui s 'engagent dans les affaires temporelles et ceux qui se
consacrent aux affaires spirituelles. Les premiers apporteront
au plus leur contribution financière aux autres. Ils vaqueront
à leurs occupations de négociants, enseignants ou médecins,
sans se sentir du tout concernés personnellement par un ser­
vice à rendre à Dieu. Ils désireront parfois être de meilleurs
chrétiens et mettront à part un temps dans la semaine pour
assister aux réunions de l ' Eglise et pour apporter une contri­
bution financière comme offrande. En agissant ainsi, le peu­
ple de Dieu n'est pas constitué que de sacrificateurs de Dieu.
Or, les distinctions parmi le peuple de Dieu ne devraient pas
exister. Puissions-nous réaliser qu'en tant que chrétiens, nous
devrions nous impliquer à cent pour cent ! Ceux qui engagent
tout leur être sont des sacrificateurs.

Le rétablissement du sacerdoce

Souvenons-nous que le danger qui guettait Israël a été ce­


lui qui a guetté l ' Eglise tout au long de ces vingt siècles. Entre
le moment où le Seigneur quitta ce monde et la période qui
suivit la rédaction de l' Apocalypse, tous les enfants de Dieu
furent des sacrificateurs. Il n ' y eut aucune ombre au tableau.
Mais dès la fin du premier siècle jusqu'à la fin du troisième,
de fréquents troubles apparurent à ce sujet, dans des propor­
tions tout de même restreintes. Çà et là, des enfants de Dieu
ne furent plus d' accord de fonctionner comme sacrificateurs;
cependant, globalement, les croyants maintinrent le sacerdoce
« uni verse) » .

1 94
LE SACERDOCE

Lorsque Rome approuva la chrétienté, beaucoup d'in­


croyants se mêlèrent aux croyants, puisqu 'ils pouvaient reti­
rer des avantages terrestres en se déclarant pour le Seigneur;
ces personnes devinrent des compagnons des croyants et les
frères de César. Le Seigneur avait pourtant donné le conseil
suivant : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu
ce qui est à Dieu » (Mat. 22:2 1 ). Mais le peuple commença à
dire qu ' il fallait tout rendre à Dieu : à la fois ce qui était à Dieu
et ce qui était à César. Apparemment, la chrétienté rempor­
tait ainsi une victoire considérable ! Or, depuis ce moment-là,
l ' Eglise commença à subir de profonds changements. Aupa­
ravant, pendant la persécution que les chrétiens avaient subie
de la part de Rome, des milliers avaient souffert le martyre.
Ce n ' était pas facile que de s'afficher comme chrétien. Or,
la situation changea radicalement. Il devint respectable d'être
chrétien, car ceux qui croyaient au Seigneur partageaient la
même foi que l 'empereur ! Nombre de personnes vinrent
grossir les rangs de la chrétienté. Le nombre de personnes
augmenta considérablement, mais le nombre de sacrificateurs
ne s'éleva pas. Pourquoi ? Parce qu'il était dorénavant possi­
ble de se joindre aux chrétiens comme si on en était un, mais
impossible de se joindre à eux et de servir Dieu.
Ainsi donc, au quatrième siècle l ' Eglise vécut un change­
ment radical. En effet, c'est à cette époque-là que d'innom­
brables individus vinrent grossir les rangs de l ' Eglise alors
qu'ils étaient incroyants, ou à moitié croyants, ou croyants
mondains. Ceux-ci n'éprouvaient aucun désir de servir le
Seigneur. Il en découla que les affaires de l ' Eglise devinrent
la préoccupation d ' une partie des fidèles, de ceux qui étaient
spirituels. Ceux qui s'y intéressaient peu dirent aux autres :
« Vous vous occupez mieux que nous des affaires de l'Egli­
se; vous, vous servez bien le Seigneur; nous, nous sommes
des laïcs. » C'est ainsi qu'apparut le mot « séculier » pour la

1 95
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

première fois. Le résultat ? Une minorité servit Dieu, tandis


que les autres ne le servirent pas.
Durant le premier siècle, au temps des apôtres, chaque
croyant servait le Seigneur. Mais dès le quatrième siècle,
nombre de ceux qui s 'affichaient comme membres du peuple
de Dieu désiraient également le monde. Ils souhaitaient gérer
leurs affaires et conserver leur position au sein de la société.
Ils étaient prêts à offrir de l 'argent de temps à autre et pen­
saient que de tels gestes les qualifiaient comme chrétiens. A
leur avis, les gens spirituels devaient s 'occuper des questions
spirituelles. C'est ainsi que l ' Eglise marcha dans les traces
de la nation d'Israël qui avait adoré le veau d'or et établi une
classe intermédiaire. Les gens du peuple de Dieu ne furent
plus tous sacrificateurs; en fait, la plupart se satisfirent d 'une
simple adhésion au peuple et refusèrent le sacerdoce.
Aujourd'hui, les ecclésiastiques de l ' Eglise catholique ro­
maine s 'appellent prêtres. Les Eglises protestantes les appel­
lent révérends ou pasteurs. Ceux qui s 'occupent des affaires
terrestres s ' appellent les laïcs, ou le peuple, tandis que ceux
qui s 'intéressent de près aux questions spirituelles s 'appellent
le clergé. L'histoire se répète : ) ' Eglise a des « sacrificateurs »
qui sont séparés du peuple.
Je désire montrer aux frères et sœurs que durant ces der­
niers jours, Dieu a l 'intention de restaurer la situation en nous
ramenant à son projet initial. Il suit la voie de la restauration.
Il amène ses enfants dans cette voie. Une part essentielle de
cette œuvre de restauration consiste à ramener l ' Eglise au
sacerdoce « universel » des croyants. Tous les croyants font
partie du peuple et sont en même temps des sacrificateurs, sa­
crificateurs aujourd'hui et sacrificateurs du royaume demain.
Dieu désire des sacrificateurs; il languit de voir tout son peu­
ple fonctionner comme tels.

1 96
LE SACERDOCE

Le service des sacrificateurs


Etre chrétien revient à être sacrific ateur. Ne vous atten­
dez pas à ce qu'un autre croyant exerce cette fonction à votre
place. Vous-même devez fonctionner en tant que tel. Etant
donné que nous n'avons parmi nous aucune classe qui sert
d' intermédiaire, personne ne se substituera à vous dans le do­
maine spirituel. Qu'aucune classe particulière d' actifs ne se
crée parmi nous.
Si Dieu est bon envers nous, tous les frères et sœurs fonc­
tionneront spontanément dans l ' Eglise. Tous prêcheront
l ' Evangile, tous serviront Dieu. Plus le sacerdoce se renforce,
mieux se porte l ' Eglise. Si le sacerdoce n'est pas l 'affaire de
tous, s ' il n ' est pas « universel » , nous avons passé à côté de ce
que Dieu veut; nous ne marchons pas droitement.
Pour des gens comme nous, qui sont pauvres, faibles,
aveugles et boiteux, c'est une gloire incontestable que d'être
acceptés par le Seigneur comme sacrificateurs. Aux temps de
l 'Ancien Testament, de tels individus ne pouvaient fonction­
ner comme sacrificateurs. Les estropiés, les boiteux comme
tous ceux qui étaient « handicapés », avaient l ' interdiction
de servir Dieu. Or, aujourd'hui, Dieu nous appelle, nous qui
sommes indignes, impurs, dans les ténèbres et estropiés, i l
nous invite à être ses sacrificateurs ! O h ! il est l e Seigneur !
Comme je l 'ai dit plus haut, je n'ai plus qu'une envie : ram­
per devant lui, m'agenouiller et lui dire : « Seigneur, je suis
heureux de te servir, je suis content d'être ton serviteur. Il est
évident à mes yeux qu'en me permettant de venir à toi, tu
m'élèves. » Permettez-moi de vous dire qu'être sacrificateur
revient à s' approcher de Dieu. Etre sacrificateur, c 'est n ' avoir
aucune distance entre soi-même et Dieu. Etre sacrificateur,
c 'est être capable d'entrer directement dans sa présence. Etre
sacrificateur implique que l ' homme n ' a pas besoin de s 'en re-

197
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

mettre à une aide extérieure. Etre sacrificateur revient à tou­


cher Dieu personnellement.
Si un jour, les frères et sœurs de chaque endroit servent
Dieu, Je royaume de Dieu sera apparu en vérité. Ce sera un
royaume de sacrificateurs, puisque tout Je peuple sera consti­
tué de sacrificateurs. J'attends cet événement comme Je plus
glorieux qui soit. Puissions-nous payer Je prix qu'il faut pour
servir Dieu. Puissions-nous liquider toutes les idoles ! Les Lé­
vites payèrent le prix en ne faisant aucun cas de leur attache­
ment personnel. De tels individus sont dignes du sacerdoce.
Frères bien-aimés, pour savoir ce qu'est Je sacerdoce, il
nous faut comprendre comment Dieu traita les sacrificateurs
dans 1 ' Ancien Testament. Dieu franchit un pas énorme en
vous autorisant à vous approcher de lui sans mourir. Seuls les
sacrificateurs osaient manger le pain de proposition; eux seuls
pouvaient servir à l ' autel; eux seuls étaient habilités à entrer
dans le lieu saint; eux seuls avaient l ' autorisation d'offrir des
sacrifices. Tout étranger qui se serait risqué à une intrusion se­
rait mort. Cela indique clairement que Je sacerdoce se base sur
Dieu qui nous accepte. Etant donné que Dieu m' accepte, j 'ai
la possibilité d'entrer. Jadis, quiconque aurait osé entrer serait
mort sur le coup. Or, aujourd'hui Dieu dit : « Entrez, c 'est
ouvert ! » Ne souhaitons-nous pas entrer ? Ce serait étonnant
que cette invitation ne corresponde pas à notre désir person­
nel .
Nous avons vu précédemment que la grâce nous rendait
capables de servir Dieu; cette grâce est la grâce la plus abon­
dante qui soit et que Dieu a répandue sur nous. A mon avis,
ceux qui connaissent vraiment Dieu répondront tous en disant
que la grâce qui m'a rendu capable de servir Dieu est même
plus grande que la grâce qui m ' a amené au salut. Le chien
sous la table mange les miettes de pain qui tombent par terre,
mais il ne peut en aucun cas servir Je maître qui est attablé. Il
est relativement simple d 'être sauvé par la grâce, mais servir

1 98
LE SACERDOCE

par la grâce est beaucoup plus précieux. Je suis bien insensé


si je ne suis pas conscient que c 'est la grâce abondante qui me
rend capable de servir Dieu (tout autant qu'elle me sauve).
A l ' heure actuelle, la chrétienté organisée reconnaît l 'exis­
tence d 'une classe intermédiaire et marque bien la différence
entre les sacrificateurs de Dieu et le peuple. Si un ou deux
individus seulement étaient tombés dans cette ornière, il ne
s 'agirait pas d'un principe. Or, la majeure partie des chrétiens
acceptent le principe du sacerdoce sélectif qui ne s 'adresse
qu 'à une partie du peuple de Dieu. Ils sont tombés dans le
même travers que les enfants d'Israël et marquent une sépa­
ration entre le peuple et les sacrificateurs. Puissions-nous ne
pas tomber dans pareil système et que Dieu nous accorde sa
grande bonté!

1 99
L eçon quarante-sept

Le Corps
de Christ

Nous aimerions évoquer quelques aspects du Corps de


Christ.

Christ, l 'Eglise et le Corps

« Car jamais personne n 'a haï sa propre chair,

mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ


le fait pour l 'Eglise, parce que nous sommes
membres de son corps » (Ephésiens 5 : 29-30).

Dans l 'Ancien Testament, Dieu nous montre comment il


prit une côte d'Adam et forma Eve. Eve fut tirée d'Adam.
Pour nous exprimer différemment, nous pourrions dire qu'Eve
était Adam. Parallèlement, lorsque nous demandons ce qu 'est
! 'Eglise, nous répondrons que ! 'Eglise est tirée de Christ.
Dieu forma Eve de ce qu'il tira d'Adam; il forme l ' Eglise de
la même façon, avec ce qui sort de Christ. Christ ne nous a
pas seulement donné sa puissance, sa grâce, sa nature et sa
volonté; il a aussi offert son corps. Il nous a donné ses os et

200
LE CORPS DE CHRIST

sa chair. Christ s 'est offert lui-même à nous, comme Adam


donna sa côte à Eve.
La Bible nous indique que Christ est la Tête de l ' Eglise et
que l ' Eglise est le Corps de Christ. Chaque chrétien est pour
sa part un membre du Corps de Christ, puisqu'il est sorti de
lui.
Notons spécialement une chose : le Corps de Christ se
trouve sur terre. Il est bel et bien sur terre et pourtant, il n' ap­
partient pas à la terre ! Le Corps de Christ est céleste, bien
qu'il se trouve sur terre. N 'allez pas vous imaginer que le
Corps de Christ se trouve dans les cieux. Lorsque Paul per­
sécutait l ' Eglise, le Seigneur Jésus lui fit face, sur le chemin
de Damas. Il lui dit : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes­
tu ? » (Actes 9 :4b ). Quelle merveilleuse parole que celle du
Seigneur ! Il n'a pas dit : « Saul, Saul, pourquoi persécutes-tu
mes disciples ? », mais : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes­
tu ? » Le Seigneur n'a pas dit non plus : « Saul, Saul, pour­
quoi persécutes-tu mon peuple ? » ou « Saul, Saul, pourquoi
persécutes-tu mon Eglise ? » mais : « Saul, Saul, pourquoi
me persécutes-tu ? » Par cette simple question, il fu t révélé
à Paul que l ' Eglise et Christ étaient un. L'unité de Christ et
! 'Eglise est telle que persécuter l ' Eglise revient à persécuter
Christ. Par ailleurs, l 'événement qui se produisit sur le chemin
qui menait à Damas indique que le Corps de Christ se trouve
effectivement sur terre. S ' il était dans les cieux, il ne pourrait
être victime de persécution. Mais aujourd'hui, l ' Eglise sur
terre est le Corps de Christ. C 'est pourquoi Saul pouvait s'y
attaquer.
D'aucuns affirment que le Corps est céleste et ne peut donc
être manifesté que dans les cieux; d 'après eux, il ne nous reste
qu 'à attendre d'avoir atteint les cieux pour en voir la manifes­
tation. Si c ' était vraiment le cas, Saul n 'aurait pas pu persécu­
ter le Seigneur. Mais le Corps de Christ est sur terre et c ' est la
raison pour laquelle Saul pouvait le persécuter.

20 1
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Etant donné que l ' Eglise est le Corps de Christ sur terre,
il devrait se manifester ici. Certes, la Tête se trouve dans les
cieux, et le Corps ici sur terre, mais ils sont un. La partie qui
est aux cieux et celle qui se trouve sur terre sont un. Dès lors,
persécuter l ' Eglise revient à persécuter le Seigneur, puisqu 'en
persécutant le Corps, on s 'attaque également à la Tête. Leur
union est si parfaite qu 'on ne peut les séparer, les dissocier
l 'un de l 'autre.
Les gens me demandent : « Comment le Corps de Christ
a-t-il pu se trouver sur terre à l ' époque de Paul ? Durant les
2000 ans qui se sont écoulés depuis, des foules ont été sau­
vées et ajoutées au Corps de Christ. Comment l 'Egli se put­
elle être le Corps de Christ à cette époque-là déjà ? » J.B.
Stoney, un frère très spirituel et grandement utilisé par Dieu
au siècle passé, donnait une bonne illustration. Il comparait
l ' Eglise à un petit oiseau. Lorsque l ' oisillon perce la coquille
et en sort, il s'appelle oiseau . . . et pourtant, il n ' a encore qu ' un
duvet sur le corps ! Par l a suite, quand il a atteint l ' âge adulte,
son nom reste le même : oiseau. Quand ses plumes n ' ont pas
encore poussé, il s ' appelle déjà oiseau. Les plumes poussent
lentement depuis l 'intérieur; on ne les colle pas depuis l ' ex­
térieur ! La plénitude de la croissance provient de l 'intérieur
et s 'acquiert petit à petit. Eh bien ! c'est aussi la manière dont
l ' Eglise existe sur terre. B ien qu 'à l ' époque de Paul elle n'ait
été qu'au début de sa vie, il n'en reste pas moins qu 'elle était
le Corps de Christ. Elle a bien grandi depuis, mais aujourd'hui
encore, aucun corps étranger ne doit y être ajouté. Toute la
croissance provient de l ' intérieur.
Le nombre de rachetés aujourd'hui est nettement inférieur
à celui de la totalité, mais l ' Eglise n'en reste pas moins par­
faite à l'intérieur. Ce qui se trouve en elle doit se développer
pleinement, jusqu' à ce que Christ soit manifesté de l ' intérieur.
En conclusion, l ' Eglise d'aujourd'hui, tout comme l ' Eglise
d'antan et celle de demain, est le Corps de Christ. Dieu ne

202
LE CORPS DE CHRIST

sauve pas les gens pour les ajouter extérieurement à l 'Eglise;


le Corps de Christ croît depuis l ' intérieur, en puisant dans la
Tête.
L'Eglise n'est rien d'autre que ce qui provient de Christ.
L'Eglise s'extrait de la Tête qui est dans le ciel, mais elle ha­
bite sur terre aujourd'hui. Elle est un Corps. Semblable à un
petit oiseau, elle doit croître pour parvenir à maturité. En con­
clusion, l ' Eglise est une seule et même entité du début à la
fin.
La Bible nous montre que le Corps de Christ constitue la
base de l ' Eglise. Tout ce qui ne s ' appuie pas sur le Corps de
Christ n 'est pas l ' Eglise. La Parole de Dieu n'admet qu'une
seule Eglise : le Corps de Christ. Ce qui ne se base pas sur le
Corps de Christ, ne saurait être l ' Eglise, quelles qu'en soient
la raison ou la conformité aux Ecritures. Quand l ' influence
du protestantisme atteignit son paroxysme en Europe, de
nombreux groupes et plusieurs dénominations virent le jour
en dehors des Eglises nationales. Durant cette période, les
Eglises créées par les hommes se répandirent comme les re­
jetons des bambous après une pluie rafraîchissante. Ils échap­
pèrent à la tutelle de l ' Eglise catholique romaine et goûtèrent
à la liberté des Eglises protestantes. Ils s ' imaginèrent qu' ils
pouvaient s 'octroyer l a liberté de créer des Eglises. Il con­
vient pourtant de se poser la question suivante : les Egli­
ses qu'ils créèrent eurent-elles le principe du Corps comme
fondement ?
Il est indispensable que nous voyions précisément devant
Dieu ce qu'est l ' Eglise. L'Eglise est le Corps de Christ. Tout
ce qui est plus restrictif que le Corps de Christ ne peut servir
de base à une Eglise. Voici un exemple : Nous, les frères à
Shanghaï, avons une Eglise parce que nous avons appris à
nous tenir sur le terrain du Corps et nous accueillons les mem­
bres du Corps de Christ dans la communion. Notre accueil se
limite à une seule condition; il suffit que les gens appartien-

203
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

nent au Corps de Christ, qu'ils soient dans le Corps. Seul cet


aspect justifie le fait que nous soyons une Eglise.
Ici, à Shanghaï se trouve donc une Eglise. Mais imagi­
nons que le jour vienne où les frères ne soient pas d 'accord
avec certaines doctrines ou qu' ils aient l ' impression que
l ' Eglise met en évidence des vérités qui ne sont pas correctes.
Auraient-ils le droit d'établir une nouvelle Eglise ? Non, car
ils n'ont aucune base pour le faire. La base de l ' Eglise est le
Corps de Christ. Maintenir une vérité ne suffit pas à justifier
la création d'une Eglise. Si l ' Eglise à Shanghaï n 'est pas le
Corps de Christ, ces frères peuvent se permettre d'établir une
Eglise. Mais si elle l ' est, ils sont dans l ' obligation de conti­
nuer à avoir de la communion à cet endroit. Ils n ' ont pas la
liberté de créer de nouvelle Eglise.
Imaginons la situation suivante : des frères nous annoncent
qu'ils ne se préoccupent pas autant que nous des doctrines
bibliques et de leurs interprétations, mais que ce qui compte,
c 'est la nourriture spirituelle qu'on fournit à ceux qui se ras­
semblent. Ont-ils le droit de fonder une Eglise sur la base de
cette excellente motivation qui consiste à fournir une nourri­
ture spirituelle aux enfants de Dieu ? Non ! On a le droit de
créer à volonté toute nouvelle société, mais pas une Eglise. Ils
peuvent organiser une aide chrétienne, une école du diman­
che, un club saint, mais ils n ' ont pas le droit d ' instituer une
Eglise. Le désir d'apporter de la nourriture spirituelle n 'est
pas une raison suffisante à la formation d'une Eglise. Une
Eglise ne peut être établie que sur un seul terrain, et ce terrain
doit inclure tous les enfants de Dieu. L'Eglise doit prendre le
Corps de Christ comme unité de base. Si des chrétiens omet­
tent de se retrouver sur la base de cette entité, ils en assu­
meront la responsabilité. Pourtant, une Eglise ne peut avoir
d'autre condition que celle d' appartenir au Corps. En conclu­
sion, le Corps est la seule et unique condition. L'Eglise com­
prend l'ensemble du Corps; elle ne peut être plus restreinte.

204
LE CORPS DE CHRIST

Tous ceux qui appartiennent à Christ sont inclus dans l ' Eglise.
Aucun membre du Corps de Christ ne peut être amputé.
La B ible nous révèle que l ' Eglise de Christ est le Corps
de Christ, et que le Corps de Christ est l 'Eglise de Christ.
Aucune doctrine ne suffit à légitimer la création d'une Eglise.
La sainteté est importante, puisque sans elle, personne n'est
en mesure de voir Dieu. La foi est primordiale, puisque nous
sommes justifiés par la foi. N 'empêche que ni la sainteté ni la
foi ne suffisent à fonder une Eglise, car L'Eglise est le Corps
de Christ ! Ce n ' est pas le rassemblement de ceux qui croient
en la doctrine de la sainteté ni le rassemblement de ceux qui
préconisent la justification par la foi.
I l est évident que les nationalités ne peuvent servir de base
à l ' Eglise. C 'est pourtant le cas en Allemagne avec l ' Eglise
luthérienne ou en Angleterre avec l ' Eglise anglicane. Dieu ré­
véla à Martin Luther la vérité concernant l a justification par
la foi, et ce dernier devint l ' instrument utilisé pour répandre
le mouvement protestant. Mais ce fait ne l 'autorisait pas à
établir <l'Eglise nationale, ni lui, ni ses compagnons. Mettons
qu'aujourd'hui, il n ' y ait que dix chrétiens qui se tiennent sur
le terrain du Corps de Christ. Eh bien ! ils ont pourtant le droit
de former une Eglise ! Cependant, l 'Allemagne avec ses vingt
millions d'habitants n'a pas cette autorisation. Le nombre,
fût-il élevé, n 'est pas une raison suffisante à l 'établissement
d'une Eglise nationale.
Le Corps de Christ dans une localité constitue donc le ter­
rain de l ' Eglise. Celui-ci ne s ' appuie pas sur une doctrine, sur
un peuple, sur de la nourriture spirituelle ni sur une interpréta­
tion biblique. Où que nous nous rendions, i l nous faut être au
clair concernant cette unique position : l 'Eglise est le Corps de
Christ. Dès qu'une Eglise locale est formée sur cette base-là,
elle n'est pas sectaire.
Mettons que des frères et sœurs aient d'autres points de
vue et interprétations que vous, qui les motivent à établir une

205
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

réunion à l ' écart. Leur base serait fausse. Si la vôtre est Je


Corps de Christ, vous avez la bonne base. Ce n 'est pas leur
cas, puisqu' ils s ' appuient sur des interprétations et des points
de vue.
Le monde est rempli de prétendues Eglises. Pourtant, seu­
les celles qui tiennent pour Je Corps de Christ sont des Egli­
ses. Le fondement des autres est insuffisant; il ne s ' agit donc
pas d'Eglises.
Si les enfants de Dieu voient clairement que le Corps est
le seul terrain de l ' Eglise, ils ne se diviseront pas en sectes.
Une Eglise qui ne comporte que trois à cinq membres peut
être une véritable Eglise, tandis qu'une autre de cent ou mille
membres peut ne pas avoir de raison d'être. Nous sommes
convaincus que l ' Eglise a une seule et unique base : manifes­
ter pleinement le Corps de Christ. Nous ne nous rassemblons
pas sur une autre base que celle du Corps de Christ. Espérons
que les croyants verront que là où un groupe dans une ville
excède le Corps de Christ ou le fractionne, ce groupe ne peut
s 'appeler Eglise. Qu'est-ce qu 'un groupe qui excède Je Corps
de Christ ? C 'est un groupe qui accueille en son sein des gens
qui n'appartiennent pas au Corps, donc des incroyants. De tels
groupes deviennent un mélange et perdent le statut d ' Eglise.
A l' opposé, on a les groupes qui morcellent Je Corps de Christ
et qui restreignent donc leur communion. Il peut s ' agir d ' un
groupe de sainteté, un groupe du septième jour ou un groupe
baptiste. De tels groupes restreignent Je Corps de Christ plus
qu ' il ne le faut; eux non plus n'ont pas de fondement suffisant
pour être reconnus comme Eglise.

L'unité de l'Eglise dans le Saint-Esprit

«Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et


comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne

206
LE CORPS DE CHRIST

forment qu 'un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons


tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former
un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres,
et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit » ( 1 Cor.
1 2: 1 2- 1 3).
Quand on dit que l ' Eglise sort de Christ, on en évoque la
source. Tous les chrétiens ont une nouvelle vie. La seule vie
de Christ s 'est multipliée en des dizaines de milliers, en des
millions de chrétiens. Jean 1 2 nous montre comment un grain
de blé tombe en terre, meurt et porte beaucoup de grains. Tous
les grains participent à la vie du premier grain. Un grain en
devient plusieurs, et toute cette multitude provient de ce seul
grain.
Nous avons vu comment un seul grain pouvait en devenir
beaucoup. Mais comment une multitude de grains peut-elle
redevenir un ? Les Ecritures nous montrent que c 'est le Saint­
Esprit qui agit pour former le Corps de Christ. Comment s'y
prend-il ? Il le fait au travers du baptême : beaucoup de grains
sont baptisés pour former une seule entité. Des dizaines de
milliers, des millions de chrétiens proviennent tous de l 'uni­
que Christ. Ces millions de chrétiens sont baptisés dans un
seul Esprit pour former un seul Corps. Tel est l 'enseignement
qui ressort de 1 Corinthiens 1 2: 1 2- 1 3. Voici une autre méta­
phore : nous tous sommes semblables à des pierres taillées
dans le même rocher puis cimentées ensemble en un tout, par
le Saint-Esprit.
Nous pouvons donc dire que le Corps de Christ a deux
principes de base : premièrement, i l ne s ' agit pas du Corps
de Christ s ' il ne provient pas de lui; et deuxièmement, sans
l 'opération du Saint-Esprit, il ne s ' agit pas non plus du Corps
de Christ. Il faut être baptisés dans le Saint-Esprit et remplis
du Saint-Esprit pour être unis et ne former qu'un. C'est vrai
que l ' Eglise a commencé à la Pentecôte. C'est vrai qu'elle
a commencé dans la maison de Corneille, puisque Juifs et

207
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

païens ont été baptisés en un seul Corps. Nous recevons la


vie du Seigneur et cette vie est dans le Saint-Esprit pour faire
de nous un seul Corps. Tous ceux qui connaissent le Seigneur
connaissent ce Corps. Si les croyants marchent selon le Saint­
Esprit, ils sont tout naturellement conscients que les enfants
de Dieu forment un seul Corps. Un corps physique a plusieurs
membres, mais la tête les contrôle tous grâce au système ner­
veux central. Pareillement, la Tête de l ' Eglise unit les nom­
breux membres pour qu' ils ne forment qu'un seul Corps, par
le Saint-Esprit.

Le Corps, la base de la communion

Relisons 1 Corinthiens 1 2: 1 2 : « Car, comme le corps est


un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du
corps, malgré leur nombre, ne forment qu 'un seul corps, ainsi
en est-il de Christ. »
L'Eglise sort de Christ et devient le Corps grâce à l 'opé­
ration du Saint-Esprit. Tous les membres sont ajustés et
coordonnés les uns avec les autres dans le S aint-Esprit. La
communion (ou communication) entre chrétiens a par con­
séquent lieu dans les limites du Corps. En d'autres termes, le
Corps est la base de la communion chrétienne.
Nous sommes membres les uns des autres et nous sommes
un seul Corps. Naturellement, notre communion se base sur
le Corps de Christ. La seule base qui nous associe ensemble
et qui permette la communion, c ' est notre appartenance au
Corps de Christ. Nous ne sommes ni tous Juifs, ni tous Grecs,
ni tous libres, ni tous esclaves. Notre communion ne repose
pas sur des liens de parenté. En conclusion, le Corps et lui seul
sert de base à notre communion.
Toute autre communication ne peut être reconnue en tant
que communion chrétienne. Toute communion, tout rassem-

208
LE CORPS DE CHRIST

blement ou tout groupe qui n 'est pas dépendant du Corps de


Christ n ' est pas acceptable. De nos jours, il existe un grand
nombre d 'associations dites chrétiennes, mais leur commu­
nion peut ne pas être basée sur le fait qu'ils sont membres les
uns des autres dans le Corps. Les uns basent leur association
sur un rite (tel que le baptême par immersion), une doctrine
(comme la justification par la foi), une forme de gouverne­
ment (comme l 'épiscopat), le nom d'une personne (comme
Wesley), un système (comme les congrégations) ou un mou­
vement (comme les Pentecôtistes).
Ainsi donc, un grand nombre d'associations et de sociétés
chrétiennes n ' ont pas un fondement correct devant Dieu. Les
enfants de Dieu devraient réaliser que l ' Eglise est le Corps
de Christ, et que dans ce Corps, un membre est la plus petite
unité. La communion de tous les membres est basée sur le
Corps et sur rien d 'autre. Une telle base pour la communion
qualifie un groupe pour une communion chrétienne. Puisque
vous et moi sommes membres du Corps de Christ, nous pou­
vons avoir de la communion ensemble. Une telle communion
de membre à membre est basée sur l 'unité du Corps. Parce
que nous participons à la même vie dans le Corps et avons
été baptisés dans le même Saint-Esprit, nous sommes à même
d' avoir de la communion l 'un avec l 'autre. Notre communion
ensemble ne devrait être maintenue sur aucune autre base.
Toute communion autre que celle du Corps est sectaire et
facteur de division. Supposons que mes bras et mes jambes
organisent un grand club des membres et maintiennent de la
communion sur la base de la longueur; une telle association
créerait un schisme, c ' est certain !
En conclusion, toute communion qui ne se base pas sur le
Corps n 'est pas une communion chrétienne. Nous ne pouvons
accepter de communion qui est différente du Corps. Bien plus,
il nous faut la rejeter dans une attitude positive. Pour pouvoir

209
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

être préservée, notre communion chrétienne ne devrait pas


être plus petite que le Corps de Christ.

Le ministère du Corps

« Ainsi le corps n 'est pas un seul membre, mais

il est formé de plusieurs membres. Si le pied di­


sait: Parce que je ne suis pas une main, je ne
suis pas du corps, ne serait-il pas du corps pour
cela ? Et si l 'oreille disait : Parce que je ne suis
pas un œil, je ne suis pas du corps, ne serait-elle
pas du corps pour cela ? Si tout le corps était
œil, où serait l 'ouïe ? S 'il était toute ouïe, où
serait l 'odorat? Maintenant Dieu a placé cha­
cun des membres dans le corps comme il a vou­
lu. Si tous étaient un seul membre, où serait le
corps ? . . . Et Dieu a établi dans l 'Eglise première­
ment des apôtres, deuxièmement des prophètes,
troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui
ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons
de guérir, de secourir, de gouverner, de parler di­
verses langues. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont­
ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils
le don des miracles ? Taus ont-ils le don des gué­
risons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous inter­
prètent-ils ? » ( 1 Corinthiens 1 2: 1 4- 1 9, 28-30).

Le Saint-Esprit donne divers dons aux membres du Corps


de Christ, selon les besoins individuels du Corps. En dotant
les membres de divers ministères, le Seigneur a un objectif
en vue : il cherche à subvenir aux divers besoins du Corps.
Jamais il ne fera de nous tous des yeux, des oreilles ou des
pieds. L'Eglise a besoin d'un large éventail de ministères pour

2 10
LE CORPS DE CHRIST

accomplir son service spirituel. Il lui faut les ministères de la


Parole et elle a besoin de l 'opération des miracles ; le minis­
tère de la Parole et le ministère « surnaturel » sont présents
dans le Corps.
Une Eglise doit accorder de la place à chaque ministre
(donc à chaque membre) pour servir le Corps. L'Eglise inclut
tous les frères et sœurs, tant ceux qui sont charmants que ceux
qui nous paraissent déplaisants. Tous ont une utilité spirituelle
qui leur est propre et tous sont engagés dans le service du
Seigneur. Le Corps ne devrait pas avoir une foule de mem­
bres inefficaces. Etant donné que chaque membre fait partie
du Corps et que chaque membre a sa fonction propre, ainsi
chaque membre devrait rendre son service devant Dieu. Telle
est la manière qui permet à l ' Eglise de se manifester.
Selon Romains 1 2, Ephésiens 4 et 1 Corinthiens 1 2, nous
concluons que chaque membre a un ministère qui lui est pro­
pre et quelles que soient leurs différences, tous les ministères
permettent au Corps de prospérer. Si vous êtes chrétien, vous
êtes membre du Corps; en tant que tel, vous avez à faire votre
part dans le service devant Dieu. Nous tenons à insister sur
l 'importance du service universel. Chacun a un ministère pré­
cis. C 'est une absolue nécessité que chacun fasse sa part de
service. Espérons que tous les enfants de Dieu parviendront
au stade où chacun sert Dieu.
Imaginons qu'un système mis en place dans une localité ne
stimule pas tous les membres à servir, mais qu' il confie toutes
les responsabilités du Corps aux yeux; ce système ne serait
pas le Corps, cela ne fait pas l 'ombre d'un doute. Comment
demander aux yeux de réaliser le travail des mains ? Comment
charger les yeux de marcher à la place des pieds, de manger
pour la bouche, de sentir à la place du nez ou de toucher à
la place des doigts ? Si une telle créature existe, une créature
qui n'est faite que d'yeux, ce doit être un monstre, pas un
corps ! Ainsi donc, si vous voyez qu'un groupe adopte le sys-

211
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

tème où seuls un ou deux membres monopolisent la conduite


des affaires du Corps, en écartant les services du reste des
membres, vous pouvez être sûr qu'il ne s'agit pas d 'une Egli­
se. Aucun corps ne peut s 'assurer la croissance en fonction­
nant de la sorte. Avez-vous déjà vu une personne qui délègue
les affaires de tout le corps à quelques membres, en chargeant
les yeux d'entendre, de sentir, de parler, de marcher, de tra­
vailler ? Vous savez qu'une telle condition n'est pas le Corps
de Christ, puisque quelque chose cloche à la base.
Dans chaque Eglise, chaque membre du Corps a son propre
ministère et doit donc servir. Personne n'exerce de monopole;
le service n'est jamais l 'affaire d'un ou deux membres; aucun
n 'est à même de représenter tous les membres. Tout système
qui n'offre pas à chaque membre l 'opportunité de servir, n'est
absolument pas du Corps. Dans un corps, les yeux, la bou­
che, les pieds et les mains peuvent tous être très actifs sans
qu'il y ait de conflit pour autant. Supposons que la bouche, les
pieds, les mains et le nez d 'une personne soient inactifs. Vous
en concluriez bien vite qu'une maladie s'est installée. Mais
quand toutes les parties d'un corps fonctionnent normalement
et en se coordonnant, le corps peut se manifester; i l est bien
visible. Il en va de même du Corps de Christ : si les uns ser­
vent tandis que d 'autres ne font rien, si les uns fonctionnent
comme sacrificateurs mais pas les autres, donc si le sacerdoce
n 'est constitué que de quelques personnes, il est c lair comme
de l ' eau de roche qu'il ne s ' agit pas d'un corps. Tous les frères
et sœurs doivent saisir ce principe.

La vie du Corps

« Car, comme nous avons plusieurs membres

dans un seul corps, et que tous les membres n 'ont


pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes

2 12
LE CORPS DE CHRIST

plusieurs, nous formons un seul corps en Christ,


et nous sommes tous membres les uns des autres.
Puisque nous avons des dons différents, selon la
grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le
don de prophétie l 'exerce en proportion de la.foi;
que celui qui est appelé au ministère s 'attache à
son ministère; que celui qui enseigne s 'attache à
son enseignement, et celui qui exhorte à l 'exhor­
tation ; que celui qui donne le fasse avec libéra­
lité; que celui qui préside le fasse avec zèle; que
celui qui pratique la miséricorde le fasse avec
joie » (Romains 1 2:4-8).

Il est aussi nécessaire de réaliser que dans le Corps, chacun


reçoit la grâce sous un jour différent. La grâce a de multiples
aspects et de ce fait, le don que chaque membre a reçu de Dieu
diffère de ceux des autres. La première épître aux Corinthiens
met l ' accent sur les ministères de la Parole et sur les ministè­
res miraculeux, parce que tel est son but. Mais dans Romains
1 2 apparaissent d ' autres ministères que ceux de la Parole : les
ministères des services de l ' Eglise. Nous pourrions les appeler
les services des Lévites. Ce sont les ministères de l 'offrande,
de la présidence, du déploiement de miséricorde et de I 'exhor­
tation. Il existe donc à la fois les ministères de la Parole et les
services des Lévites.
Nous avons relevé de 1 Corinthiens 1 2 que le Corps de­
vrait permettre à chaque membre de trouver sa place dans le
service. Ici, dans Romains 1 2, il apparaît encore que chaque
don, qu'il se rapporte aux ministères de la Parole ou à ceux
qui touchent au service, doit être l 'affaire d'un seul membre
en particulier. En d 'autres termes, personne ne devrait inter­
férer dans les affaires d'un autre membre ou marcher sur ses
plates-bandes ! Soyons simplement fidèles dans le don qui
nous a été confié. S ' il s ' agit de la prophétie, consacrez-vous-

2 13
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

y au point que vous ne puissiez vous engager dans d'autres


activités. S ' il vous incombe d'exhorter, mettez-y tout votre
cœur et ne vous laissez pas distraire par d'autres choses. Si
vous avez à présider l 'assemblée, soyez diligent dans l ' Eglise.
Notre nature humaine est telle que nous confierions volontiers
nos responsabilités à d'autres ! Mais, en tant que frères, nous
devons réaliser que chacun de nous doit s 'engager personnel­
lement et fidèlement dans le service de l ' Eglise, et là où il lui
a été donné de le faire.
Le Corps ne peut s'offrir le luxe d 'avoir des membres
inactifs. Si les yeux ne voient pas, le corps sera tout entier
immobilisé. Les yeux ont à voir, les pieds à marcher. Même
le plus petit de tous les dons ne doit pas être enterré. Tel est
le principe du talent unique. Lui aussi est nécessaire. Quand
l 'Eglise sert en tant que Corps de Christ, le don de chaque
membre, qu'il soit grand ou petit, de cinq talents, de deux ou
d'un, doit être utilisé. L'Eglise est cruellement blessée lorsque
des croyants cachent leur talent unique.
1 Corinthiens 1 2 nous apprend qu' aucun membre ne de­
vrait usurper la place d'un autre; le passage de Romains 1 2
montre qu'aucun membre ne devrait perdre s a place. Nous
ne devrions ni occuper la place d'un autre, ni perdre la nôtre.
Chaque membre est invité à offrir ce qu'il a et tous devraient
servir ensemble. C 'est ainsi que se manifeste l ' Eglise.
La bonne ou mauvaise santé d'une Eglise dépend non de
la bonne volonté des croyants ayant cinq talents, mais de ceux
qui n'en possèdent qu'un seul. L'histoire nous apprend que
les problèmes ne sont pas du côté de ceux qui ont cinq talents,
mais un seul. En effet, ces derniers ont une fâcheuse tendance
à enterrer leur talent. Il en résulte que l ' Eglise s 'affaiblit en
ayant à porter un incroyable poids mort. Ceux qui ont cinq
talents doivent porter le poids mort des croyants qui n'en ont
qu'un. Partout où les croyants qui n'ont qu ' un seul talent l ' in­
vestissent, l ' Eglise est manifestée.

2 14
LE CORPS DE CHRIST

Il vaut la peine de remarquer que la bonne santé d' une


Eglise dépend moins de ce qu ' accomplissent personnellement
quelques leaders que de leur capacité à motiver ceux qui ont
un seul talent à l ' investir. Tout le problème de l ' Eglise actuelle
repose sur les épaules de ceux qui ont un seul talent. Le Sei­
gneur nous a montré qu'il n 'existait personne qui possède plus
de cinq talents. Et l 'histoire nous montre également qu 'un tel
membre est rarissime et qu' il n'y en a qu'un par Eglise tous
les vingt ans à peu près. En revanche, elle a plusieurs fois cinq
personnes ayant un seul talent. Quelle que soit la faiblesse
d'un enfant de Dieu, celui-ci possède toujours au minimum
un talent. En rassemblant les cinq croyants qui n'ont qu 'un
seul talent, on a l 'équivalent d'une personne à cinq talents.
Si tous les membres qui n'ont qu'un talent l'investissaient,
l ' Eglise aurait moins besoin des plus grands dons. On pour­
rait aisément conquérir le monde entier par l ' envoi de tous les
membres qui n'ont qu'un seul talent.
Voyons donc clairement que l ' Eglise doit avoir plus que le
ministère d' une seule personne, quels qu 'en soient les capa­
cités ou l 'investissement à porter les fardeaux. Pour combler
les besoins de l ' Eglise, nous devons aider tous les frères et
sœurs - tous ceux qui n ' ont qu'un seul talent - à s 'associer
au service de Dieu. Telle est notre conclusion après plusieurs
années de vie d ' Eglise. Tous les membres qui n'ont qu 'un seul
talent doivent se lever pour servir le Seigneur. Une personne
qui s 'affaire du matin au soir ne saurait pourtant être consi­
dérée comme l ' Eglise. Mais si, tout en vous activant, vous
aidez tous les membres qui n'ont qu' un seul talent à s 'investir,
l ' Eglise sera entrée en action : l ' Eglise servira, l ' Eglise annon­
cera l ' Evangile, l ' Eglise sera à l 'œuvre. Il s ' agira du Corps en
opération, et non de quelques membres qui s ' activent comme
représentants du Corps.
Ne pensez jamais que là où les gens s 'assemblent, il y a
l ' Eglise. Non ! Seul le Corps de Christ est l ' Eglise, et le Corps

2 15
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

de Christ est approvisionné par l 'opération de tous les mem­


bres. Le problème majeur repose entre les mains des croyants
qui n'ont qu' un seul talent. Par conséquent, nous sommes
chargés d ' un fardeau : concentrer nos efforts non sur les mem­
bres talentueux, mais au contraire sur ceux qui ont le moins de
dons, soit ceux qui n'ont qu'un seul talent. Nous espérons que
tous les talents enterrés par les membres qui n ' en possèdent
qu'un, seront déterrés. Le linge sert à essuyer la transpiration,
non à envelopper la pièce (cf. Luc 1 9:20) !
J 'aimerais vous dire ceci : Quand tous ceux qui ont un seul
talent se lèveront pour servir le Seigneur, nous aurons alors
l ' Eglise parmi nous. La situation actuelle est due au monopole
qu 'exercent les chrétiens qui ont cinq et deux talents dans le
service pour le Seigneur; les croyants qui n'ont qu'un seul ta­
lent restent oisifs. Il nous faut montrer aux chrétiens qui n ' ont
qu' un talent qu 'ils doivent servir fidèlement le Seigneur, avec
le peu qu' ils ont. C'est ce qu 'on appelle le Corps; c ' est la vie
du Corps. Que chacun apprenne à servir Dieu avec ce qu' il
a; que personne n 'essaie d'en décharger la responsabilité sur
d'autres. C 'est alors que nous verrons que le Corps de Christ
avec la vie du Corps est édifié grâce aux membres qui ont un
seul talent.

L'édification du Corps

« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres

comme prophètes, les autres comme évangélis­


tes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour
le perfectionnement des saints en vue de l 'œu­
vre du ministère et de l 'édification du corps de
Christ, jusqu 'à ce que nous soyons tous parvenus
à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils

2 16
LE CORPS DE CHRIST

de Dieu, à l 'état d 'homme fait, à la mesure de la


stature parfaite de Christ » (Ephésiens 4: 1 1 - 1 3).

Ce passage nous présente cinq types d'hommes qui exer­


cent tous un ministère pour l ' édification du Corps de Christ.
Ces cinq sortes de personnes sont un peu différentes de celles
que nous présentent Romains 1 2 et 1 Corinthiens 1 2, puisqu'il
s ' agit chaque fois de serviteurs de la Parole de Dieu. Dieu
donne à l ' Eglise des dispensateurs de sa Parole dans le but
d'édifier le Corps de Christ. Les nouveaux croyants devraient
chercher devant Dieu à devenir de tels serviteurs. Que beau­
coup de frères soient amenés dans ce ministère de la Parole
qui amène une aide non négligeable au Corps de Christ dans
sa croissance pour atteindre la maturité.
D ' un autre côté, si une Eglise ne donne jamais aux nou­
veaux croyants l ' occasion de démontrer s 'ils ont ou non ce
ministère de la Parole, vous avez affaire à une Eglise de nom,
mais pas à une Eglise en réalité. Il sera très difficile de trouver
le Corps de Christ là où les dons que Dieu a donnés sont res­
tés bloqués et là où l ' on n'offre pas l ' occasion aux nouveaux
croyants de manifester leurs dons.

Le témoignage du Corps

« La coupe de bénédiction que nous bénissons,

n 'est-elle pas la communion au sang de Christ ?


Le pain que nous rompons, n 'est-il pas la com­
munion au corps de Christ ? Puisqu 'il y a un seul
pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons
un seul corps; car nous participons tous à un
même pain » ( l Corinthiens 1 0 : 1 6- 1 7).

217
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

L'Eglise est le Corps de Christ. Sa mission principale sur


terre consiste à manifester ce Corps et l ' unité de ce Corps. Il
n ' est pas nécessaire qu'elle attende les cieux pour manifester
l 'unité du Corps. Ceux qui confinent la manifestation de l 'uni­
té du Corps aux cieux sont ceux qui cherchent à maintenir et
fortifier les sectes et les divisions.
« Puisqu 'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs,

nous formons un seul corps » ( 1 Cor. 1 0 : 1 7a). Le Nouveau


Testament accorde beaucoup d 'attention à cette question de la
fraction du pain. Elle est mentionnée dans Actes 20:7 : « Le
premier jour de La semaine, nous étions réunis pour rompre Le
pain » . Ce court extrait nous montre que les enfants de Dieu
rompaient le pain pour se souvenir du Seigneur, chaque jour
du Seigneur. Cet acte témoigne que le corps du Seigneur a
été brisé pour nous et que ce corps est un. Quand on rompt le
pain, on rappelle qu'à la croix, le Seigneur a donné sa vie par
amour pour nous, et l 'unicité du pain proclame que tous les
enfants de Dieu sont un aujourd'hui.
Le Nouveau Testament nous montre que nous nous ras­
semblons chaque jour du Seigneur et rompons le pain. Chaque
jour du Seigneur, nous venons au Seigneur en reconnaissant
qu'il a été brisé pour nous et que les enfants de Dieu sont
un. Par la même occasion, nous témoignons que le Seigneur
a livré son corps pour nous et que l ' Eglise est le Corps de
Christ. Voyez-vous cela ? Le Corps est un, car nous qui som­
mes plusieurs sommes un seul pain. Il y a un seul pain, il y a
un seul Corps : l 'unité est ainsi mise en évidence. Tous ceux
qui savent ce qu 'est le Corps de Christ en témoignent chaque
jour du Seigneur. Nous rendons témoignage à l 'unique pain et
à l ' unique Corps. C'est le témoignage de l ' Eglise et en même
temps son œuvre.
Disons qu ' un groupement se targue d' avoir la communion
du Corps plutôt qu'une communion restreinte mais qu'il ne se
rassemble pas autour du pain, comme les premiers chrétiens;

218
LE CORPS DE CHRIST

le témoignage rendu serait incomplet. Au temps des apôtres,


ils se rassemblaient chaque jour du Seigneur pour exprimer
l ' unité du Corps.
Certains chrétiens diront qu'ils rompent le pain chaque se­
maine, mais une question s'impose : la fraction du pain est­
elle au centre de toutes vos réunions ou ne constitue-t-elle
qu'une activité accessoire ? Au temps des apôtres, les Eglises
se rassemblaient dans le seul but de rompre le pain. L'épisode
qui eut lieu à Troas lorsque Paul s 'entretint longuement avec
les disciples, figure parmi les exceptions. D'ailleurs, un jeune
homme tomba du dernier étage, tant le discours était long.
Par chance, il survécut à sa chute. Ce jour-là, la fraction du
pain fut différée pour donner à Paul l ' occasion de prêcher.
N ' ajournons pas intentionnellement la fraction du pain aux
dernières minutes de la réunion au bénéfice d'une prédication.
Ainsi donc, nous ne nous demandons pas si le pain est là ou
non, mais quelle est la place que nous lui réservons. La table
du Seigneur devrait figurer au centre de tous les rassemble­
ments des enfants de Dieu.
Ceux qui mettent l 'évangélisation en priorité et minimi­
sent ainsi la fraction du pain ignorent la vérité du Corps. Plus
nous connaissons le Corps de Christ, plus nous comprenons
comment la fraction du pain manifeste cette vérité. Rompre le
pain c ' est se souvenir de la mort du Seigneur, mais cela ma­
nifeste aussi l 'unité du Corps. Nous sommes nombreux, mais
formons un seul Corps. Nous rompons le pain pour montrer
au monde que l ' Eglise est un seul Corps. Par conséquent, fai­
sons cela le jour que Dieu a choisi.
Résumons ainsi les différentes considérations concernant
le Corps de Christ : chacun doit voir que devant Dieu, le
Corps de Christ est la base de la communion de l ' Eglise sur
terre. Gardez-vous de toute communion qui est autre que le
Corps. La communion ne doit pas être plus vaste que le Corps
- en y intégrant des incroyants - ni plus petite que le Corps -

219
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

en excluant des croyants. Maintenons sur terre le témoignage


de ce seul Corps. Que Dieu nous accorde sa bonté.

220
L eçon quarante-huit

L' autorité
de l 'Eglise

Nous considérerons maintenant la question qui touche à


l 'autorité de l ' Eglise.

Le principe qui gouverne l 'univers

Avant que Dieu ne crée l 'univers, il établit un principe es­


sentiel, celui de l ' autorité. Il voulait être l 'autorité suprême
et, en même temps, la source de toute autorité. Il voulait que
d'innombrables anges soient assujettis à plusieurs archanges,
eux-mêmes sujets de Dieu, et qu'il y ait sur terre d'autres êtres
vivants. C 'est de cette manière que Dieu décida de gouverner
l'univers, et il en est ainsi. Il soutient toutes choses par la pa­
role de sa puissance : les étoiles, la terre et toutes les créatures
vivantes. Il a établi des lois qui régissent chaque être vivant
et tout phénomène naturel. Ainsi donc, l ' autorité est d'une
suprême importance dans l' univers. Dès qu'un être vivant
ou des éléments ne respectent pas la loi de l 'univers, c'est le
chaos assuré !

22 1
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

L'histoire de la rébellion

1 . Dans l ' univers : la rébellion des anges

Nous savons que le premier monde tomba à cause de l ' or­


gueil d'un archange : Satan se rebella contre l 'autorité divine.
« Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, j'élèverai mon

trône au-dessus des étoiles de Dieu; je m 'assiérai sur la mon­


tagne de l 'assemblée, à l 'extrémité du septentrion; je monte­
rai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut »
(Esaïe 1 4: 1 3- 1 4) . Satan chercha à se faire l ' égal de Dieu; il
désira s 'élever au rang de Dieu; jusque-là, il avait régné sur
tout ce qui était assujetti à Dieu, mais il ne s'en contenta plus.
Il se rebella contre l 'autorité de Dieu et chercha à l 'usur­
per à son profit. Le résultat ? L'étoile du matin devint Satan;
l 'ange de lumière devint le diable. Tout cela intervint avant la
création de l 'homme.

2. Dans le monde : la rébellion de l 'homme

Après avoir créé l 'homme, Dieu le plaça dans le jardin


d ' Eden. Dans le monde actuel , Dieu a son propre arrange­
ment pour l 'ordre des choses et ses propres autorités choi­
sies. Ainsi il créa l 'homme, puis la femme. Il créa l ' homme
avant de former son épouse. Dieu a prévu qu'Eve se soumette
à Adam, lui-même soumis à Dieu. Il a prévu aussi que les en­
fants obéissent à leurs parents, les peuples aux rois ou à leurs
gouvernements.
Mais Satan tenta Eve dans le jardin. Il n 'essaya pas de ten­
ter l 'homme pour l 'amener à pécher en passant outre l 'auto­
rité établie par Dieu; il s 'approcha de la femme. Dieu avait
prévu un ordre : la femme aurait dû écouter son mari . . . mais
les rôles furent inversés ! Dieu avait choisi Adam comme chef
de famille, mais l ' incident du jardin montra qu 'en réalité,

222
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

c 'est Eve qui prit la conduite. Elle enseigna, décida et émit


une opinion. A I ' époque, il n'y avait pas encore d 'autres êtres
humains sur la terre : le reste de l ' humanité devait encore voir
le jour. Ainsi, nous voyons que Dieu avait établi un principe :
la femme devait la soumission à son mari. C'est à ce principe
que Satan s 'attaqua dès que possible.
Seules deux personnes furent impliquées dans ce drame, et
pourtant les conséquences furent aussi catastrophiques que si
le monde entier s ' était rebellé. Non seulement l 'autorité entre
humains fut annulée, mais l autorité de Dieu sur l 'homme fut
aussi renversée. Satan dit : « le jour où vous en mangerez, . . .
vous serez comme Dieu » (Gen. 3 : 5 ) . Satan insinua que Dieu
ne les autorisait pas à y goûter par crainte qu ' ils ne devien­
nent comme lui. Une double rébellion s'ensuivit : l 'humanité
s 'éleva contre l 'autorité que Dieu avait établie parmi elle et
se regimba contre l 'autorité que Dieu exerçait sur elle. En
d'autres termes, l 'autorité que Dieu avait confiée aux hommes
tout comme son autorité directe furent violées. Au lieu d'obéir
à Dieu, l ' homme aspira à devenir comme Dieu. L'autorité di­
vine fut donc renversée.
Eve aurait dû se soumettre à Adam, s ' en référer à lui; en
fait, elle s'en remit à son propre jugement et prit elle-même
une décision. Par conséquent, Eve pécha la première. Notez
ceci : les raisonnements indépendants servent de précurseurs
au péché. Si les hommes n 'apprennent pas à connaître les pen­
sées de Dieu, s ' ils ne recherchent pas les instructions qui leur
parviennent par les délégués de son autorité, s ' ils s'en remet­
tent uniquement à leurs raisonnements - le fruit est bon, il a
bon aspect et sent bon, je gagnerai en sagesse en y goûtant - ils
ne se rebelleront pas seulement contre Dieu, mais se regimbe­
ront également contre l 'autorité que Dieu a établie sur terre.
C 'est la raison pour laquelle le péché du jardin d'Eden fut une
double sédition : l 'autorité déléguée et l 'autorité directe furent
toutes deux renversées.

223
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

L'histoire du jardin d'Eden fut la répétition d'une première


tragédie qui, elle, avait impliqué Satan. Celui-ci avait aspi­
ré à être l ' égal de Dieu et il incita l ' homme à s 'élever à ce
rang-là. Dans le premier paradis, c 'est le chérubin brillant qui
avait pensé à se rebeller; dans le second, le jardin de délices,
c'est l ' homme qui se rebella. Et depuis ce jour-là, l 'humanité
n'a cessé d 'emprunter la voie de la rébellion. Dès lors, Ro­
mains 5 nous dit : « Ainsi donc, comme par une seule offense
la condamnation a atteint tous les hommes . . . Car par la
désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus
pécheurs » (v. 1 8- 1 9). Souvenez-vous qu'aux yeux de Dieu,
ce qui survint dans le jardin d ' Eden ne fut pas seulement
une question d 'offense, mais aussi de désobéissance. Il y eut
rébellion tout autant que péché. Par la rébellion d ' un seul
homme, le péché entra dans le monde. Par la suite, l 'humanité
mena systématiquement une vie en rébellion contre Dieu :
un principe était né.
Après le déluge, Dieu ordonna que certains hommes exer­
cent un pouvoir sur leurs semblables; c 'est ainsi que commen­
ça l ' âge du gouvernement. D'Adam au déluge, il n ' y eut que
des familles; après le déluge fut instauré le gouvernement, soit
mille six cent cinquante-six ans après la création. Dès la fin du
déluge, l 'autorité passa des mains des familles aux gouverne­
ments. « Si quelqu 'un verse le sang de l 'homme, par l 'homme
son sang sera versé » (Gen. 9:6). Ceci marqua le début des
gouvernements.
Après le déluge, Cham se regimba contre l 'autorité pa­
ternelle (cf. Gen. 9:20-27). Par la suite, les nations que Dieu
avait établies s 'allièrent pour construire ensemble la tour de
Babel. Personne ne fomentait de sédition, mais les nations
s'unirent pour se rebeller contre Dieu. A l ' époque du jardin
d'Eden, une personne ou une famille se rebellèrent, mais au
temps de la tour de Babel, la rébellion s'étendit à plusieurs
nations. Celles-ci se rassemblèrent pour construire une tour

224
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

dont le sommet touche au ciel. Elles désiraient s 'élever tou­


jours plus haut pour rivaliser avec Dieu ! Au lieu d'utiliser les
pierres que Dieu avait mises à leur disposition, elles firent des
briques, essayant d'imiter l 'œuvre divine. Elles cherchaient à
se rendre égales à Dieu.

3. La rébellion des Israélites

En conséquence, Dieu choisit Abraham qui fut non seule­


ment le père de la foi, mais aussi symbole d'obéissance. Dieu
le choisit aux jours de confusion générale et de rébellion des
nations. Dieu languissait d' avoir quelques individus qui se
placeraient dans une position d 'obéissance au milieu même
des rebelles.
Abraham ne fu t pas le seul à se montrer obéissant, sa fem­
me le fut également. Abraham et Sarah obéirent à Dieu, et
Sarah se soumit à Abraham. Elle accepta qu'Abraham exerce
sur elle l ' autorité que Dieu lui avait confiée, et elle se soumit
également à l 'autorité que Dieu exerçait directement sur elle.
Chacun d'eux se montra obéissant à Dieu; au sein du couple,
il y eut aussi obéissance. Parce qu' ils maintinrent sur terre le
principe de l 'autorité de Dieu, ils allaient être à l ' origine du
peuple de Dieu. Le peuple de Dieu fut choisi en fonction de
l 'autorité divine.
Dieu promit à Abraham que ses descendants, esclaves en
Egypte dans un premier temps, pourraient s'en sortir à la qua­
trième génération. Cette promesse s ' accomplit avec l 'exode
des enfants d'Israël et sous la conduite de Moïse. Dans un
premier temps, Dieu choisit Moïse et lui apprit l ' obéissance et
la soumission à son autorité; Dieu put ensuite l ' utiliser pour
faire sortir d'Egypte les enfants d' Israël. Là aussi, parmi les
Israélites, Dieu établit son autorité directe. Pendant l 'exode,
Dieu accompagna son peuple en se cachant tantôt dans une
colonne de nuée, tantôt dans une colonne de feu. Il leur donna

225
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

ses commandements, signifiant son autorité directe. Il choisit


Moïse et Aaron comme représentants de son autorité. Ainsi
donc, Moïse et Aaron devinrent les délégués de l ' autorité di­
vine parmi les enfants d'Israël.
Comme Dieu ne permettrait pas que quiconque commette
une offense contre lui, il n 'allait pas non plus laisser quicon­
que commettre une offense contre ses serviteurs. Il ne permet­
trait pas que le peuple pèche contre lui, il n'allait pas non plus
les laisser pécher contre son prophète et son sacrificateur, car
il avait établi son autorité parmi les enfants d'Israël. A main­
tes reprises, les Israélites furent jugés et punis parce qu' ils
avaient violé l 'autorité de Dieu. D'ailleurs, c ' est pour cette
raison qu'une multitude d 'entre eux ne purent entrer dans le
pays de Canaan.
Après être entrés dans le pays de Canaan, les enfants d 'Is­
raël désobéirent une nouvelle fois à Dieu. Leur désobéissance
fut si grave qu'ils en arrivèrent même à désirer un roi choisi
parmi eux. L'autorité que Dieu exerçait sur eux ne les satis­
faisait pas; aussi préférèrent-ils imiter les nations d 'alentour.
Dieu dit à Samuel : « Car ce n 'est pas toi qu 'ils rejettent,
c 'est moi qu 'ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux »
( 1 Sam. 8 :7). Saül fut leur premier roi, suivi de David. Dieu
élut David comme autorité. David prépara les matériaux qui
allaient servir à la construction du temple. Cet édifice serait le
symbole de la cohabitation de Dieu avec son peuple. Salomon
fut le roi qui construisit le temple.
Même avant la disparition de Salomon, les enfants d'Israël
commencèrent à adorer des idoles. En réaction, Dieu rejeta les
royaumes d'Israël et de Juda. Il les laissa régner encore quel­
ques années en raison de la promesse qu 'il avait faite à David.
Vous voyez par là qu' aucun péché n'offense plus Dieu que le
péché de l ' idolâtrie, car l ' idolâtrie se substitue à l ' adoration
de Dieu. Dès qu'apparut l 'idolâtrie, l 'histoire d' Israël fut une
succession de rébellions.

226
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

Le principe de l 'obéissance
Dieu ne trouva pas l ' Elu de son cœur avant la naissance du
Seigneur Jésus. Le Seigneur a dit : « Le Fils ne peut rienfaire
de lui-même, il ne fait que ce qu 'il voit faire au Père; et tout
ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement » (Jean
5 : 1 9b); « Je ne fais rien de moi-même, mais . . . je parle selon
ce que le Père m 'a enseigné » (Jean 8:28b); « Je ne puis rien
faire de moi-même : selon que j 'entends, je juge; et mon juge­
ment est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais
la volonté de celui qui m 'a envoyé » (Jean 5 :30). Le Seigneur
Jésus fut l 'homme qui s 'en remit entièrement à l 'autorité de
Dieu.
Le Seigneur Jésus était Dieu lui-même, mais il ne regarda
point comme une proie à arracher d 'être égal avec Dieu; au
contraire, il se soumit entièrement à l 'autorité de Dieu . Après
sa mort à la croix, Dieu l 'éleva d'entre les morts et le plaça
bien au-dessus de tout. Il fut fait Seigneur et Christ, et il reçut
« le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu 'au nom de
Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous
la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Sei­
gneur, à la gloire de Dieu le Père » (cf. Phil. 2:5- 1 1 ).
Suite à l 'ascension du Seigneur, l ' Eglise vit le jour. Il
n'établit pas son Eglise comme on forme une organisation ou
une institution, selon l ' attente des hommes. Le Seigneur qui
ressuscita d'entre les morts et qui fut placé au-dessus de tout
doit être la Tête de l ' Eglise et l ' Eglise entière doit lui servir de
Corps. Alors qu'il vivait ici-bas, il mena une vie en complète
obéissance, et c 'est en retour ce qu'il désire de son Eglise.
Dans la B ible, l 'Evangile est en soi un commandement.
Nous sommes invités à croire à l 'Evangile, mais encore à y
obéir. Le Saint-Esprit est donné à ceux qui obéissent à Dieu, à
ceux qui obéissent à la parole qui est prêchée. Quiconque ac­
cepte le Seigneur Jésus fait implicitement acte d'obéissance.

227
AIMEZ -VOUS LES UNS LES AUTRES

Dieu demande aux hommes de croire, où qu' ils soient. Croire


revient donc à obéir. Dès le début de leur vie chrétienne, ceux
qui sont dans l ' Eglise devraient apprendre à obéir au Seigneur,
à se soumettre à l 'aut01ité divine.
Le monde, et donc l 'histoire de l 'humanité, est une suc­
cession de rébellions. Le monde vit comme il a toujours vécu,
selon un principe immuable : il n ' a de cesse d'outrepasser
l 'autorité divine, celle que Dieu exerce directement et celle
qu'il exerce par des intermédiaires. Mais quand l ' Eglise, le
Corps de Christ, fut établie sur terre, l 'obéissance fut le princi­
pe essentiel qu'elle appliqua. Ce que Dieu exigea du monde au
départ, il le revendique maintenant de l ' Eglise. Aujourd 'hui,
Dieu veut que les femmes de l ' Eglise se soumettent aux hom­
mes. Quelle exigence inaccessible au monde ! Demandez
donc à une femme si elle se soumet de bon gré à un homme.
Elle répondra par la négative, car elle n'en a pas la moindre
envie. Or, dans l ' Eglise, Dieu demande aux femmes d'obéir
aux hommes et aux épouses de se soumettre à leur mari.
Dans les Epîtres hautement spirituelles, comme Ephésiens
et Colossiens, le Seigneur ordonne aux épouses de se soumet­
tre à leur mari, aux enfants d'obéir à leurs parents, aux servi­
teurs d'obéir à leur maître. Ces paroles s 'adressent à l ' Eglise,
non au monde.
Ces deux Epîtres sont grandioses. Elles nous montrent
comment nous étions des fils de la désobéissance parce que
notre mode de vie n'était pas différent de celui des gens du
monde qui, par principe, désobéissent. Or, Dieu nous a donné
un commandement : il désire que les épouses se soumettent à
leur mari, que les enfants obéissent à leurs parents et les ser­
viteurs à leur maître. Quelle différence d'avec le monde en­
tier ! Ainsi donc, nous voyons que l 'obéissance est le principe
de base qu'applique l ' Eglise.
Romains contient des paroles précises à ce sujet : « Que
toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il

228
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

n 'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités


qui existent ont été instituées de Dieu » ( 1 3 : 1 ). Les autorités
ont toutes été établies par Dieu et c 'est pourquoi nous leur
devons la soumission. « Rendez à tous ce qui leur est dû :
l 'impôt à qui vous devez l 'impôt, le tribut à qui vous devez le
tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l 'honneur à qui
vous devez l 'honneur » ( 1 3 :7). Aucun autre l ivre ne présente
aussi bien le salut que l 'épître aux Romains. Mais à partir du
chapitre 1 2, qui débute par la consécration, et jusqu'au chapi­
tre 14, il nous est dit que nous devons non seulement mener
une vie de soumission au sein du Corps (l ' Eglise), mais éga­
lement dans le monde. Les hommes doivent se soumettre à
toutes les puissances qui sont au-dessus d'eux.

L'autorité respectée

L'Eglise est un Corps au caractère particulier : ses mem­


bres mènent une vie d'obéissance tant qu' ils sont dans ce
monde. L'obéissance est le principe que nous appliquons au
quotidien.
De nos jours, l 'Eglise doit pouvoir déclarer que Dieu ob­
tient avec elle ce qu ' il n'a pas obtenu au temps d'Adam, ce
que la nation d'Israël n'est pas non plus parvenue à lui of­
frir. L'Eglise possède effectivement ce que le monde - soit les
hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de
toute nation - n ' a pas. Par conséquent, sur cet immense globe
se trouve au moins un groupe de personnes qui respectent
l 'autorité de Dieu. Bien que les gens de ce vaste monde soient
rebelles, l ' Eglise est le seul Corps qui se montre obéissant à
l ' autorité. Elle devrait donc relever la tête et dire : « Seigneur,
ce que tu n ' as obtenu de Satan et de ceux qui l ' ont suivi dans
sa rébellion, tu l 'as maintenant, au sein de l ' Eglise. »

229
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

En résumé, l ' Eglise manifeste l'autorité de Dieu. L'Eglise


ne se trouve pas sur terre dans les seuls buts de prêcher l 'Evan­
gile et de s'édifier; elle a la mission d'exercer l 'autorité divine,
rejetée partout ailleurs. Les gens du monde ne recherchent pas
la volonté de Dieu, à l 'inverse de l ' Eglise qui s ' y applique.
Celle-ci constitue donc un Corps obéissant. Si vous n 'êtes pas
sauvé, ne faisant par conséquent pas partie de l ' Eglise, vous
en êtes exclu; dans le cas contraire, dès que vous venez dans
l'Eglise, il vous faut maintenir ce principe essentiel qui per­
met à l 'autorité divine de prévaloir dans l ' Eglise. La volonté
de Dieu ne peut s 'exprimer nulle part dans le monde, mais elle
devrait prévaloir dans l 'Eglise. Vous et moi devons respecter
l 'autorité divine au sein de l ' Eglise.
C 'est la raison pour laquelle les frères et sœurs de l 'Eglise
ont tous à apprendre l ' obéissance. Veuillez garder en mémoire
qu ' aucun péché n 'est plus grave que la désobéissance, puis­
qu'elle est en contradiction avec la vraie raison de ! 'existence
de l ' Eglise. Quand le Seigneur Jésus était sur terre, il lui im­
portait de se montrer obéissant avant même de mener une vie
correcte. En fait, si le Fils avait agi de son propre chef en
quoi que ce soit, son acte aurait de toute façon été valable. Or,
il insista sur le fait qu 'il ne faisait rien de lui-même, n 'étant
pas venu pour accomplir sa volonté propre, mais pour faire la
volonté du Père qui l ' avait envoyé. Souvenez-vous donc de
ceci : une seule autorité mérite d'être élevée dans l ' univers et
le Seigneur l 'éleva. Nous souhaitons qu'aujourd'hui, l ' Eglise
suive son exemple.
Ce que Dieu n ' a pu obtenir au fil des dispensations, il !' ob­
tiendra dans l ' Eglise. Aussi l ' Eglise est-elle l ' unique endroit
où vous pouvez apprendre la leçon de l 'obéissance. Dans
l'Eglise, nous évoquons le bien et le mal, le juste et le faux,
mais il s'agit avant tout d 'obéissance. Aucun autre témoigna­
ge n ' est plus important aujourd'hui. Etant donné que l ' uni­
vers entier a sombré dans la rébellion, Dieu ne trouve aucun

230
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

endroit où les hommes respectent son autorité, hormis dans


l ' Eglise. Il est donc vital que les enfants de Dieu apprennent
l'obéissance dans l ' Eglise.
L'obéissance est la vie de l ' Eglise; elle en constitue la na­
ture, elle en est le principe essentiel. L'Eglise existe dans le
but d ' observer l 'obéissance. Quel contraste quand on considè­
re les nations alentour ! Tandis que celles-ci s 'entendent pour
s'opposer à Dieu et à son Oint en disant : « Brisons leurs liens,
délivrons-nous de leurs chaînes ! » (Ps. 2:3), tandis qu'elles
cherchent à s 'affranchir de la loi du Fils de Dieu, l ' Eglise dé­
clare joyeusement : « C 'est avec une joie débordante que je
me place sous ses liens afin d'apprendre l 'obéissance. » Voilà
ce qu'est l ' Eglise ! Elle devient un Corps qui respecte l 'autori­
té directe de Dieu et en plus un organe en guise de témoignage
d'obéissance. Elle maintient sur terre l ' autorité de Dieu, celle
qu'il exerce directement tout comme celle qu 'il lui a confiée.

L'autorité de l 'Eglise

Dans la B ible apparaît souvent le thème de l ' obéissance.


Nous découvrirons maintenant l'obéissance dans quatre sec­
tions.

1. La loi du Corps

L'Eglise est le Corps de Christ. Or, tout corps possède une


loi interne. Chacun des membres a son utilité et est régi par
une mystérieuse loi de fonctionnement. Les membres ont à
s 'assujettir à la loi du corps. L' indépendance fonctionnelle
d'un membre révèle une maladie. L'unité caractérise donc le
corps; si elle est brisée, c 'est qu'une maladie s 'est installée.
Nous comprenons donc qu'aucun enfant de Dieu ne de­
vrait violer la loi du Corps de Christ et agir indépendamment

23 1
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

des autres, car les actes produits dans l ' indépendance révèlent
la rébellion. Agir indépendamment des autres revient à ne pas
se soumettre à l 'autorité de la Tête, au principe de l'unité que
Dieu a pourtant prescrite au Corps, ou à la loi d'unité que la
Bible prescrit. Un acte réalisé dans l ' indépendance révèle une
désobéissance au Seigneur et également une insoumission au
Corps.
Le Seigneur a baptisé tous ses enfants pour former un seul
Corps dans le Saint-Esprit. Cette unité interne est d' une pro­
fondeur sans pareille : si un membre se réjouit, tout le Corps
est dans la joie; dès qu'un membre souffre, le Corps entier
souffre également. Une telle relation intérieure dépasse notre
entendement. Il m'est souvent arrivé qu'un frère vienne me
voir parce qu'il cherchait les raisons d ' un trouble intérieur ou
d'une joie incompréhensible les jours précédents. Je ne sais
comment expliquer ce phénomène et les raisons d'une tristes­
se ou d 'une joie particulière. De nombreuses fonctions dans
le Corps n' admettent aucune explication. Lorsque plus tard,
nous nous tiendrons devant le Seigneur, nous saisirons alors
pourquoi nous avons étonnamment été fortifiés ou pourquoi
nous nous sommes sentis affaiblis certains jours ou pourquoi
encore nous avons éprouvé certains sentiments. Souvenez­
vous : des membres du Corps peuvent exercer une influence
sur nous et nous sur eux. Nous en ignorons le comment, mais
nous savons que notre unité est un fait; par expérience, nous
savons que nous sommes un et que les membres du Corps
s' influencent mutuellement.
Il existe une loi à laquelle nous devons tous obéir : je dois
voir ce que tout le Corps voit devant Dieu ; ce que le Corps
rejette, je dois le rejeter et ce qu ' il accepte, l 'accepter devant
Dieu. Puisque je suis membre du Corps, je ne peux fonction­
ner indépendamment. Le Corps a sa loi, et l 'unité est son auto­
rité. Je ne peux agir selon mes désirs et si je le fais pourtant,
je suis rebelle et désobéissant à l 'autorité. C 'est le Corps qui

232
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

fait autorité, car il représente l autorité de Christ. Si je quitte


le Corps et m'engage dans une action indépendante, je suis
un rebelle.
Permettez-moi d' illustrer mon propos en évoquant le can­
cer, une terrible maladie beaucoup plus grave que la tubercu­
lose. Quand un corps fonctionne normalement, ses cellules se
multiplient en se divisant : une cellule se divise en deux, ces
deux en quatre, les quatre en huit et ainsi de suite. Chaque cel­
lule possède la puissance de grandir, et il existe une loi interne
qui régit sa croissance.
Imaginons que je me coupe à la main. Les cellules avoisi­
nant la blessure commenceront à se multiplier en se divisant.
Qui commande aux cellules de grandir ? Comment croissent­
elles ? Nous l ' ignorons. Mais nous comprenons qu' il est juste
qu 'el les croissent étant donné la blessure. Nous réalisons qu' il
est également bon qu'elles arrêtent de grandir une fois la plaie
refermée. Il existe donc une loi qui régit toutes les cellules.
Celles-ci savent comment obéir à la loi de la croissance ou la
loi qui commande de cesser de grandir dans le corps.
Souvenez-vous que l ' autorité de Dieu constitue la loi de
tout le Corps spirituel ; apprenons donc à lui obéir. En cas de
désobéissance, quelque chose de grave survient. Si je me suis
coupé à la main et que les cellules avoisinantes se mettent à se
multiplier, c'est bien; mais si elles continuent de se multiplier
après que la blessure est refermée, qu' arrivera-t-il ? Elles de­
viendront un cancer! Des cellules qui ne s'en tiennent plus à
la loi qui régit toutes les cellules du corps se mettent donc à
proliférer là où cela n'est pas nécessaire, dans une totale indé­
pendance et de façon continue.
Chaque cellule doit être sous contrôle. Et pourtant, il ar­
rive qu'une cellule se développe sans aucun respect de la loi
qui régit les cellules. Ce genre de cellule est maligne. Son dé­
veloppement affecte tout le corps. La cellule cancéreuse pui­
se dans les autres cellules pour favoriser son développement

233
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

propre au lieu de celui du corps. En temps normal, les cellu­


les croissent en vue du bien-être du corps; quand un cancer
se développe, toutes les cellules sont affectées par la cellule
malade et en deviennent les complices. La cellule cancéreuse
n ' a plus suivi la loi du corps et s ' est transformée en cellule
anormale.
Si quelqu 'un désobéit à l 'autorité et à la loi du Corps en
agissant selon ses propres idées plutôt que selon le principe de
l 'unité, il devient un cancer. Celui qui entre alors en contact
avec lui devient un instrument qui l 'aide à se développer au
détriment du Corps. Il absorbera tout ce qui l 'entoure pour se
répandre plutôt que d 'aider le Corps à croître. Il agit selon un
principe différent de celui du Corps.
Le Corps de Christ est vivant. Rien n 'est plus vivant, plus
un, plus rempli de vie que le Corps. Si vous étiez célibataire et
indépendant avant de croire au Seigneur, vous devez réaliser
que vous êtes devenu une cellule du Corps depuis votre éveil à
la foi ; vous êtes membre du Corps; or, la loi du Corps contrôle
chaque cellule. Suivez donc la loi du Corps et non plus vos
propres désirs. Si vous vous entêtez à suivre vos idées, vous
développerez un cancer du Corps. Vous n 'aiderez pas le Corps
mais lui serez fatal.
Ceux qui agissent dans leur coin, ceux qui rejettent le con­
trôle du Corps et qui n'en font qu 'à leur guise, ceux qui n ' ap­
prennent pas à obéir à l 'autorité de la Tête dans le Corps, nous
font peur. Une fois que nous avons cru au Seigneur, nous ne ·

devons jamais oublier le premier principe spirituel : le Corps


représente l 'autorité de Dieu sur terre. Le Corps est une auto­
rité. La loi de Dieu est dans le Corps et je n ' ai pas le droit de
la violer. Je ne peux m 'en remettre à ma seule volonté ni agir
dans mon coin; et si je le faisais, je deviendrais une cellule in­
contrôlable et maligne du Corps, agissant pour mon compte et
détruisant l ' unité du Corps. Je serais un cancer, incapable de se
coordonner avec les autres, totalement indépendant, nuisible

234
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

au Corps. Apprenons donc à accepter le jugement du Corps et


apprenons à suivre le mouvement de vie du Corps entier.
Plus il y a longtemps que vous vous tenez devant le Sei­
gneur en tant que chrétien, plus vous voyez que l 'unité du
Corps est un fait. Vous comprenez qu 'il s ' agit d'un fait très
sérieux et que donc vous devez apprendre à ne pas le corrom­
pre. Si vous l 'outrepassez, vous êtes sans loi, désobéissant et
rebelle; l ' autorité de Dieu ne repose pas sur vous. Nous réa­
lisons bien que l ' autorité touche chaque cellule, puisque les
cellules d'un corps doivent coordonner leur action et ne pas
être indépendantes. C'est vraiment merveilleux ! Les Ecritu­
res sont empreintes de sagesse quand elles utilisent le Corps
comme image de l ' Eglise.

2. Le principe des deux ou trois

La B ible évoque un autre principe auquel nous devons


nous soumettre : le principe des deux ou trois.

« Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi


et lui seul. S 'il t'écoute, tu as gagné ton frère.
Mais, s 'il ne t 'écoute pas, prends avec toi une ou
deux personnes, afin que toute l 'affaire se règle
sur la déclaration de deux ou de trois témoins.
S 'il refuse de les écouter, dis-le à l 'Eglise; et s 'il
refuse aussi d'écouter l 'Eglise, qu 'il soit pour
toi comme un païen et un publicain. Je vous le
dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre
sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez
sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis
encore que, si deux d'entre vous s 'accordent sur
la terre pour demander une chose quelconque,
elle leur sera accordée par mon Père qui est dans
les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés

235
AIMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

en mon nom, je suis au milieu d'eux » (Matthieu


1 8: 1 5-20).

Le Seigneur Jésus nous dit que si deux ou trois s 'assem­


blent en son nom et s 'accordent, comme des instruments de
musique exprimant l 'harmonie, i l est au milieu d'eux. Quoi
qu ' ils demandent, la chose leur sera accordée. Le Seigneur
nous donne là une grande promesse. Le Seigneur promet de
répondre à la prière des deux ou trois qui s 'accordent parfaite­
ment et ne doutent point.
Le Seigneur m 'apprend aussi ce que je dois faire si je pè­
che contre un frère et que celui-ci vient me trouver pour me
montrer ma faute et que je continue à penser que j 'ai raison.
Le Seigneur me dit que je devrais apprendre à écouter mon
frère. Si je suis quelqu'un qui devant le Seigneur a appris à
recevoir, je ressentirai immédiatement mon péché quand mon
frère viendra me trouver. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit égale­
ment d'un principe du Corps : un membre peut représenter le
Corps. En dépit de mes sentiments concernant la pertinence
de mon acte, et pour autant que je sois une personne douce
et humble devant Dieu, je reconnaîtrai que mon frère a plus
d 'expérience et qu ' i l est bien plus instruit que moi devant le
Seigneur. Il voit ma faute et vient me reprendre.
J'aimerais vous dire qu 'une seule personne peut être l ' auto­
rité et que vous n ' avez pas besoin d' attendre plus de frères et
sœurs. Le membre qui se tient à vos côtés peut être cette auto­
rité; il peut représenter le Corps puisqu' une seule personne
peut représenter toute l ' Eglise. Je verrai que je me suis trom­
pé, car cette personne aura su me le montrer clairement. Mais
n ' interprétez pas mal mes paroles; cela ne veut pas dire que
la question doit vous paraître évidente pour accepter d 'être
repris. Ce que je veux dire, c 'est qu 'il vous faut être sensible
devant Dieu. Il en ressort qu'il ne vous sera souvent pas né­
cessaire d'être repris par deux ou trois personnes ni même par

236
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

toute l ' Eglise. Dans le domaine des réalités spirituelles, nous


devrions être à même de voir et de saisir un point sur la dé­
claration d 'une seule personne. Celle-ci représente le Corps,
et cela suffit.
Il n 'empêche qu' il faille paifois deux ou trois témoins. Si
un frère cherche à m 'aider et que je n'arrive pas à voir, il
s 'en ira chercher un ou deux autres frères connus pour leur
amour débordant envers le Seigneur. Il existe des croyants
d' une bonne stature spirituelle et qui ont de la maturité dans
leur service pour le Seigneur. Disons que ces deux ou trois
m ' informent que d'après eux, je fais fausse route. A moi de
me rappeler alors la parole du Seigneur : « Car là où deux ou
trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d 'eux. »
(Mat. 1 8 :20).
Si deux ou trois frères tombent d' accord sur un sujet, le
Seigneur entendra leur prière. Si le Seigneur les entend, puis­
je rejeter leur intervention à mon égard ? Si le Seigneur ac­
cepte leur jugement, qui suis-je pour le rejeter ? Si le Seigneur
estime que ce qu' ils font d'un commun accord est juste, com­
ment oserais-je dire que ce n 'est pas juste ? Il ne me reste
qu ' à les écouter sur-le-champ. Sachant que ce qu'ils lient sur
la terre sera lié dans le ciel et ce qu'ils délient sur la terre sera
délié dans le ciel, je n ' ai plus qu'à me soumettre à la décision
du ciel.
Deux ou trois deviennent l ' autorité. B ien entendu, ne con­
cluons pas hâtivement que n'importe quels frères peuvent être
pris au hasard ou qu ' ils peuvent parler à la légère. Les frères
en question doivent être de ceux qui ont autorité devant le Sei­
gneur, soit des hommes pieux et obéissants. S 'ils s 'accordent
pour vous dire que vous êtes dans votre tort, je vous encou­
rage à vous soumettre et à reconnaître votre faute . . . même si
vous êtes convaincu du contraire ! N 'attendez pas que toute
l ' Eglise s'en mêle. Si vous êtes extrêmement sensible, le té­
moignage d ' un seul frère suffira. Si vous l'êtes un peu moins,

237
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

il vous faudra la parole de deux ou trois personnes pour vous


ramener à la raison. Au moment où les deux ou trois frères
pieux s 'accordent, i l ne vous reste qu'à laisser tomber votre
orgueil et à vous soumettre.

3. La soumission à l 'autorité de l 'Eglise

Matthieu 1 8 ne s 'arrête pas là. Il nous montre que si deux


ou trois frères ne parviennent pas à vous convaincre, ils doi­
vent en parler à l ' Eglise. C ' est alors que toute l ' Eglise devrait
délibérer devant Dieu. Si la décision qui tombe est à nouveau
en votre défaveur, que direz-vous ? Direz-vous : « Même si le
Corps pense que j 'ai tort, la Tête estime que j 'ai raison; même
si les parents me laissent tomber, le Seigneur me garde; même
si mes frères me rejettent, le Seigneur me reçoit. Je vais porter
la croix dans cette situation. » N 'en faites rien, car cette atti­
tude montrerait que vous êtes en dehors de l ' Eglise. Comment
pouvez-vous vous considérer comme persécuté, maltraité et
souffrant aux mains de vos frères ? Je vous conseille de vous
humilier et de dire : « Tout ce que l ' Eglise dit est juste; aucun
autre jugement ne peut encore tomber après celui-là. Puisque
tous les frères et sœurs me trouvent fautif, je le suis, en dépit
de mes impressions personnel les. » Apprenons à nous sou­
mettre à l 'autorité de l ' Eglise.
L'autorité de Dieu se trouve dans l ' Eglise. Ne vous endur­
cissez pas en refusant la décision de l 'assemblée. Une per­
sonne fière n ' a pas sa place dans l ' Eglise puisqu 'elle ignore
ce qu'est l ' obéissance et ne connaît pas l ' Eglise. Apprenons à
être doux, humbles et soumis. L'Eglise a autorité devant Dieu.
Dieu rejette ce que l ' Eglise rejette.
Chaque enfant de Dieu doit apprendre l ' obéissance dans
l ' Eglise. Il s ' agira peut-être d ' un frère, de deux ou trois ou
peut-être même de toute l ' assemblée locale, mais dans cha­
que cas, il s ' agit de représentants de l ' Eglise. Apprenons à

238
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

être doux et tendres devant Dieu. Ne vous montrez pas dur


et hautain. Les enfants de Dieu s 'en tiennent au principe de
l'obéissance.

4. Représenter l 'autorité dans l'Eglise

En plus de ce qui vient d'être mentionné ci-dessus, la B ible


indique que d 'autres personnes représentent l 'autorité dans
l ' Eglise.

Les frères responsables : les anciens

La B ible nous montre que ceux qui sont des frères respon­
sables devant le Seigneur, ceux qui surveillent - les anciens
- représentent l 'autorité de Dieu dans l ' Eglise d'une façon
particulière. Les autres frères doivent apprendre comment
se tenir dans une position de soumission à ces frères, devant
Dieu. Dans l ' Eglise, Dieu investit son autorité dans des frères
qui ont à s 'occuper et à superviser toutes les affaires de l ' Egli­
se. Il en ressort que les frères devraient apprendre à accepter
leurs décisions et à se soumettre à eux.
Quoi qu'ils fassent, les enfants de Dieu devraient être at­
tentifs à suivre les commandements et à saisir les occasions
pour obéir. J ' ai souvent l ' impression que les jeunes gens ne
sont pas d 'une grande efficacité. Pourquoi ? Parce qu ' indé­
pendamment de la quantité de travail à faire, ils n ' arrivent pas
à se soumettre. Beaucoup désobéissent. Si vous demandez à
l ' un d'eux depuis combien de temps il travaille, il vous répon­
dra peut-être qu'il œuvre pour le Seigneur depuis dix ans et
qu'il a réalisé un grand nombre de choses. Si vous lui deman­
dez à qui il s 'est déjà soumis dans sa vie, il n'aura peut-être
rien à dire. Peut-être qu ' il ne s 'est encore soumis à personne.
Et pourtant, l 'obéissance est le principe de base de la vie de
l ' Eglise.

239
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Chacun d'entre nous devrait apprendre l'obéissance. Si


quelqu'un n 'apprend jamais à se soumettre, c 'est pitoyable !
Soyons obéissants à l ' Eglise, l ' autorité prévue par Dieu, tout
autant qu'à Dieu lui-même. Obéissons également aux frères
responsables, qui détiennent l 'autorité que Dieu a établie au
sein de l ' Eglise.

Les frères plus âgés et plus mûrs

« Encore une recommandation que je vous adres­


se, frères. Vous savez que la famille de Stéphanas
est les prémices de / 'Achaïe, et qu 'elle s 'est dé­
vouée au service des saints. Ayez vous aussi de la
déférence pour de tels hommes, et pour tous ceux
qui travaillent à la même œuvre » ( 1 Corinthiens
1 6: 1 5- 1 6).

Les membres de la famille de Stéphanas ne pensaient qu'à


servir les saints dans l ' Eglise à Corinthe. Paul exhorta les
saints à se soumettre à eux. Il faut obéir à celui que Dieu a dé­
signé comme autorité dans l ' Eglise. Les croyants de Corinthe
devaient se soumettre à la maison de Stéphanas et à ceux qui
avaient travaillé avec Stéphanas. A nous de respecter égale­
ment ceux qui sont plus âgés que nous, qui sont en Christ de­
puis plus longtemps que nous, comme prémices, et qui se sont
dévoués à notre service. N 'imaginez jamais que vous puissiez
les rejeter, au contraire, obéissez-leur.
« De même, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux an­
ciens » ( 1 Pierre 5 :5). D'après les versets qui précèdent, ceux
dont il est parlé ici sont ceux qui ont reçu le Seigneur en pre­
mier et qui servent comme anciens de l ' Eglise. Les plus
jeunes doivent se soumettre aux plus âgés, qui servent d' exem­
ples à tout le troupeau (v. 3) et qu'ils paissent selon la volonté
de Dieu (v. 2). Les frères plus âgés qui représentent le Seigneur

240
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

au sein de l 'Eglise devraient recevoir une obéissance spéciale


de la part des autres croyants.
« Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes

d'un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédi­


cation et à l 'enseignement » ( 1 Tim. 5 : 1 7). Ceux qui gèrent
bien l ' Eglise devraient recevoir un double honneur; personne
ne doit parler légèrement à leur sujet. I l nous faut honorer les
anciens, surtout ceux qui travaillent à l 'enseignement. Cer­
tains anciens ont le ministère de la Parole; d 'autres pas. Mais
respectons-les tous.
A ce stade, j 'aimerais ajouter ceci : de nombreux frères et
sœurs ont à la base une mauvaise compréhension de ce qu 'est
l ' obéissance; en effet, ils choisissent à qui ils veulent obéir.
Ils pensent que ceux à qui ils doivent obéir devraient être par­
faits. Mais souvenez-vous que le Seigneur n ' a jamais donné
une telle règle. L'obéissance n'est pas due aux parfaits, mais
uniquement à l 'autorité du Seigneur dans la personne. Si vous
désirez choisir à qui obéir, vous arriverez toujours à trouver
quelques fautes. Franchement, même si Paul ou Pierre étaient
parmi vous, vous trouveriez encore facilement des erreurs.
Si vous voulez vous trouver des excuses, vous aurez de
bonnes raisons de ne pas avoir de peine à le faire. Disons qu'il
y ait ici un ancien qui sache seulement diriger, mais qui n ' ait
aucun ministère de prédication. Peut-être conclurez-vous
qu'il ne mérite pas votre respect puisque vous prêchez mieux
que lui. Il n'empêche que la Parole de Dieu dit clairement :
« Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d 'un

double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication


et à l 'enseignement ». Le choix n ' intervient pas. Beaucoup
de croyants veulent effectuer leur propre choix pour masquer
leur désordre et leur rébellion. Quelle stupidité ! Soumettez­
vous à ceux qui sont plus anciens et en avance sur vous, et ne
les critiquez pas.

24 1
AIMEZ - VOUS LES UNS LES AUTRES

Les conducteurs

« Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la dé­

férence, car ils veillent sur vos âmes dont ils devront ren­
dre compte » (Héb. 1 3 : 17 a). La Parole de Dieu parle d'elle­
même ! Il nous faut obéir à ceux qui veillent sur nos âmes.
Il n'est pas parlé d'un choix à faire concernant ceux à qui
nous devons l ' obéissance. Que de difficultés seraient en­
gendrées si nous devions écouter un frère plutôt qu' un autre.
Rappelez-vous qu'il n'y a rien de normal à nous endurcir
à la parole d'un frère. Apprenons à obéir à ceux qui sont
devant nous tout autant qu'à ceux qui sont au-dessus de nous.
Apprenons à obéir aux conducteurs tout autant qu'à ceux qui
ont des dons particuliers et qui sont grandement utilisés par
le Seigneur. Nous devrions toujours chercher à découvrir
ceux qui sont devant nous.
A supposer que vous vous rendiez dans un endrpit où trois
ou quatre frères sont réunis. La première question que vous
devriez vous poser devrait être : A qui dois-je l ' obéissance ?
Soumettez-vous à ceux qui sont devant vous. En l 'espace de
deux ou trois heures, vous découvrirez tout naturellement qui
est celui que Dieu utilisera pour vous conduire. Vous devez
de la déférence à cette personne. L'obéissance est la carac­
téristique d ' un chrétien, et pas son œuvre. Une marque d'un
chrétien est sa capacité à reconnaître ceux qui le conduisent.
Je trouve souvent magnifique, je veux dire, spirituellement
magnifique, quand dans une ville où il n'y a que cinq ou six
frères qui se rassemblent, chacun est à sa place.
Pourquoi obéir à nos conducteurs ? « Car ils veillent sur
vos âmes dont ils devront rendre compte; qu 'il en soit ainsi,
afin qu 'ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui
ne vous serait d'aucun avantage. » Vous devez soumission à
celui qui marche devant vous et qui veille sur votre âme pour
en rendre compte à Dieu.

242
L'AUTORITÉ DE L'EGLISE

« Nous vous prions, frères, d'avoir de la considération


pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans
le Seigneur, et qui vous exhortent. Ayez pour eux beaucoup
d'affection, à cause de leur œuvre » ( l Thess. 5 : 1 2- 1 3). Le
Seigneur utilise des frères pour vous conduire, vous exhorter
et vous diriger. Vous leur devez respect, honneur, obéissance.
Si un chrétien parvient à ne trouver personne à qui obéir, il
doit être la personne la plus étrange au monde ! Un chrétien
doit être capable de voir les gens qui sont devant lui, qui ont
plus de poids spirituel et qui veillent sur son âme. C 'est à eux
qu'il devrait se soumettre.
Cela étant, l ' Eglise doit élever ce seul principe qui consiste
à obéir. Notons que Dieu ne peut trouver ce principe en Satan,
ni dans le monde, ni dans l 'univers. L'obéissance est la leçon
fondamentale de l ' Eglise. L'Eglise regagne ce que le monde
rejette. L'obéissance est le principe fondamental de l ' Eglise.
Nous avons vu comment l 'unité du Corps est l 'autorité.
Nous avons vu comment une personne, deux ou trois, ou
l 'assemblée locale, peuvent représenter le Corps de Christ.
Et pour terminer, nous avons vu que les anciens dans le Sei­
gneur, ceux qui prennent la conduite, représentent également
le Corps de Christ. Telles sont les autorités qui nous ont été
données par Dieu. Obéissons-leur, respectons-les, appre­
nons d'elles et écoutons leurs paroles. C'est ainsi que le nom
du Seigneur et sa Parole seront au milieu de nous. C 'est ainsi
que nous serons Philadelphie.

243
Autres publications
de Watchman Nee

Un sacrifice vivant ( 1 35 p.)


La nécessité de témoigner ( 1 28 p.)
Tout faire pour la gloire de Dieu (240 p.)
Pas moi, mais Christ ( 1 49 p.)
L'Eglise: l ' Assemblée des croyants ( 1 60 p.)
Témoignage de Watchman Nee (70 p.)
Le trésor dans les vases de terre ( 1 7 p.)
Le terrain de l ' Eglise (37 p.)
La victoire par le sang de I' Agneau ( 1 7 p.)
L'unité de l ' Eglise ( 108 p.)
L'Eglise et les Eglises (80 p.)
La séparation de l ' âme et de l 'esprit ( 1 9 p.)
Deux manières de vivre (26 p.)
Christ, notre vie (37 p.)
Christ: le chemin, la vérité et la vie (20 p.)
A la recherche de Dieu (30 p.)
Le Livre des livres (25 p.)
Dieu s 'est fait homme (46 p.)

245

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