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Formation Et Emploi Le Secret de La Reussite
Formation Et Emploi Le Secret de La Reussite
:
relever le défi
de la réussite
Rapport de synthèse des Examens de l’OCDE
sur l’éducation et la formation professionnelle
Formation et emploi
RELEVER LE DÉFI DE LA RÉUSSITE
Cet ouvrage est publié sous la responsabilité du Secrétaire général de l’OCDE. Les
opinions et les interprétations exprimées ne reflètent pas nécessairement les
vues de l’OCDE ou des gouvernements de ses pays membres.
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AVANT-PROPOS – 3
Avant-propos
REMERCIEMENTS
Renforcer les liens entre les établissements d’EFP et les entreprises......................... 112
Des enseignants et des formateurs efficaces : conclusion .......................................... 114
Références ..................................................................................................................... 115
Annexe A Centres nationaux d’EFP dans les pays de l’OCDE .............................. 183
Tableaux
2.1 Qui paie l’EFP ? ..................................................................................................55
2.2 Temps consacré à la formation pratique dans les programmes d’EFP ................70
2.3 Formes d’apprentissage privilégiées par niveau de qualification, 2003 ..............74
5.1 Temps consacré aux stages en entreprise par les élèves en EFP .......................122
5.2 Assurance de la qualité dans les entreprises proposant des stages de formation
pratique ............................................................................................................130
5.3 Contrats de formation en entreprise ..................................................................133
5.4 Modalités de financement de la formation sur le lieu de travail par les pouvoirs
publics et par les employeurs ..........................................................................138
5.5 Estimation des dépenses publiques affectées à l’apprentissage ........................141
Graphiques
1 Chômage relatif des jeunes adultes ........................................................................13
2. Éducation et formation professionnelles en pourcentage du deuxième cycle du
secondaire (niveau 3 de la CITE), 2006 ............................................................14
1.1 Taux de chômage relatif des jeunes adultes ........................................................32
1.2 Participation à la formation professionnelle continue .........................................33
1.3 Éducation et formation professionnelles en pourcentage du deuxième cycle du
secondaire (niveau 3 de la CITE), 2006 ............................................................37
1.4 Les professions que les jeunes veulent exercer ...................................................39
2.1 Probabilité de chômage et niveau à l’écrit et en calcul .......................................69
3.1 L’orientation professionnelle dans les établissements secondaires .....................87
5.1 Élèves âgés de 15 à 19 ans qui travaillent à temps partiel ou à temps plein
(y compris en apprentissage) ...........................................................................121
Encadrés
1 Apprendre pour le monde du travail : l’examen de l'OCDE ..............................10
1.1 Apprendre pour le monde du travail : l’examen de l'OCDE ...............................28
1.2 Définir l’éducation et la formation professionnelles ...........................................30
1.3 L’examen de l’OCDE sur Des emplois pour les jeunes ......................................35
1.4 L’enseignement professionnel et technique aux États-Unis ................................38
1.5 L’apprentissage : conjuguer formation et travail .................................................41
1.6 Mesures d’incitation à la poursuite des études et formation de la deuxième
chance ................................................................................................................43
1.7 L’enquête internationale de l’OCDE sur les systèmes d’EFP ............................45
2.1 La concurrence peut-elle contribuer à améliorer l’offre d’EFP ? ........................60
2.2 Aider les élèves à consolider leurs savoirs fondamentaux pour augmenter leurs
chances de mener à bien leur formation ............................................................72
2.3 « Mathématiques et EPT » – l’intégration des savoirs fondamentaux dans
l’éducation et la formation professionnelles aux États-Unis .............................75
3.1 La formation des conseillers d'orientation professionnelle en Angleterre et en
Suisse .................................................................................................................92
3.2 L’orientation professionnelle en Suisse...............................................................94
3.3 L’information sur les carrières dans différents pays ...........................................95
3.4 Stages en entreprise .............................................................................................97
doivent donc mettre l’accent sur la qualité des biens et services qu’ils
produisent, ce qui demande une main-d’œuvre qualifiée, présentant toute
une gamme de compétences spécialisées, techniques et professionnelles de
niveau intermédiaire, ainsi que des compétences de haut niveau associées
aux études supérieures. Ces compétences sont souvent acquises dans le
cadre de programmes de formation professionnelle. Dans le même temps,
les systèmes d’EFP font face à des défis de taille. Les programmes
d’enseignement professionnel destinés aux jeunes, qui s’inscrivent
généralement dans des établissements éducatifs, génèrent souvent leur
propre dynamique et peuvent être trop éloignés d’une économie moderne en
pleine mutation. La prise en compte de ces défis, et de leur signification, a
directement conduit au lancement de l'examen actuel de l’OCDE sur le
thème Apprendre pour le monde du travail (voir l’encadré 1).
Cet examen présente une série de propositions liées entre elles, visant à
rapprocher l’instruction du travail et à relier plus étroitement l’EFP initiale
des jeunes et les besoins de l’économie. En résumé, le but est de s’assurer
que l’offre des programmes de formation professionnelle reflète l’évolution
rapide des attentes des employeurs ainsi que les préférences des élèves. Il
faut pour cela bâtir un socle de compétences élémentaires et transférables,
débouchant sur des qualifications qui correspondent à de multiples
évolutions professionnelles possibles et non à un seul emploi à vie. Cela
suppose de rénover la profession des conseillers d’orientation afin que tous
les jeunes puissent obtenir des conseils concrets et justifiés par la
connaissance du marché du travail et des filières professionnelles et
générales. Il faut également que les enseignants et les formateurs de ces
programmes aient une expérience professionnelle récente et que l’entreprise
soit pleinement exploitée en tant que cadre pédagogique de qualité. De
meilleures données sont également nécessaires, en particulier pour mettre en
évidence les filières qui débouchent sur de bons emplois et celles qui mènent
à des impasses, il faut également des cadres d’évaluation et de certification
plus cohérents afin de renforcer la transparence du système. Surtout, cela
suppose un partenariat efficace entre les pouvoirs publics, les employeurs et
les syndicats afin de faire en sorte que le monde de l'éducation soit lié à tous
les niveaux au monde du travail.
4,5
4
3,5
3
2,5
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Grèce
Autriche
Corée
Luxembourg
France
Canada
Portugal
Danemark
Hongrie
Suisse
Nouvelle-Zélande
Belgique
République tchèque
Japon
Allemagne
Mexique
Suède
Norvège
Irlande
Turquie
Pologne
Pays-Bas
Australie
Finlande
Royaume-Uni
Islande
Italie
Espagne
République slovaque
États-Unis
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40%
30%
20%
10%
0%
Source : OCDE (2008), Regards sur l’éducation 2008 – Les indicateurs de l’OCDE,
tableau C1.1, OCDE, Paris.
Note : Ces chiffres ne tiennent pas compte des nombreux programmes qui
comprennent des options et des modules à visée professionnelle ou technique, mais en
proportion insuffisante pour être classés par le pays comme des programmes d’EFP.
Les chiffres relatifs à la Nouvelle-Zélande et aux États-Unis sont exclus, du fait de
l’approche très différente (aux États-Unis) retenue pour l’EFP dans les établissements
du deuxième cycle du secondaire (voir l’encadré 1.4).
volet de formation en entreprise, car, outre l’intérêt que cela offre d’un point
de vue pédagogique, la volonté des employeurs d’offrir ce type de formation
reflète la demande du marché du travail pour le type de compétences
proposées dans le programme en question.
L’orientation professionnelle
La formation en entreprise
Recommandations
Chapitre 1
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
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0
Grèce
Autriche
Corée
Luxembourg
France
Canada
Portugal
Danemark
Hongrie
Suisse
Nouvelle-Zélande
Belgique
République tchèque
Japon
Allemagne
Mexique
Suède
Norvège
Irlande
Turquie
Pologne
Pays-Bas
Australie
Finlande
Royaume-Uni
Islande
Italie
Espagne
République slovaque
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%
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Grèce
Autriche
France
Luxembourg
Portugal
Belgique
Danemark
Hongrie
Allemagne
Suède
Suisse
République tchèque
Canada 1
Pays-Bas
Pologne
Irlande
Finlande
Royaume-Uni
Italie
Espagne
République slovaque
États-Unis
Tous niveaux de formation confondus Premier cycle du secondaire
Encadré 1.3 L’examen de l’OCDE sur Des emplois pour les jeunes
Répondant à un mandat donné par les ministres de l’emploi des pays de l’OCDE en 2006-
2010, l’Organisation a entrepris l’examen thématique de l’emploi des jeunes dans seize pays
(Australie, Belgique, Canada, Corée, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Japon,
Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Slovaquie (voir
www.oecd.org/employment/youth), dont les conclusions principales sont les suivantes :
• Les jeunes sont particulièrement touchés par la récession actuelle et leur taux de
chômage devrait rester élevé pendant une bonne partie de la reprise. Les périodes
prolongées de chômage et d’inactivité peuvent amoindrir définitivement leur
aptitude à l’emploi, en particulier les jeunes peu qualifiés et inexpérimentés.
• Même en situation favorable, le taux de chômage des jeunes est en moyenne deux à
trois fois supérieur à celui des adultes dans l’OCDE. Environ 30 à 40 % des jeunes
qui quittent l’école dans l’OCDE sont susceptibles d’obtenir des résultats médiocres
sur le plan professionnel pendant leurs premières années de vie active.
• Dans de nombreux pays de l’OCDE, les jeunes constituent l’un des principaux
groupes cibles des programmes actifs du marché du travail, autrement dit l’aide à la
recherche d’emploi et les programmes pour l’emploi ou la formation, notamment en
Europe, où au milieu des années 2000, les 15-24 ans représentaient en moyenne
27 % de tous les participants à des mesures actives, alors qu’ils ne totalisaient que
11 % de l’emploi total.
• Pour être efficaces, les mesures actives du marché du travail doivent reposer sur des
obligations mutuelles, au titre desquelles les jeunes, en contrepartie d’une aide au
revenu et de mesures d’emploi (ou de retour à l’emploi), doivent participer
activement à ce processus, au risque de subir une réduction modérée de leurs
prestations en cas de refus.
• Des coûts salariaux élevés et un régime de protection de l’emploi trop strict ont
tendance à pénaliser l’emploi des jeunes dans de nombreux pays. Le passage de
l’école à la vie active est relativement facile pour de nombreux jeunes gens sur les
marchés du travail peu réglementés, où les « premiers emplois », même non
standards, servent généralement rapidement de tremplin pour la suite de la carrière.
• Sur les marchés du travail plus réglementés, un système de formation en alternance
fondé sur l’apprentissage contribue à faciliter le passage de l’école à la vie active
pour la plupart des jeunes, en particulier les moins qualifiés. Les contrats
d’apprentissage ont un double avantage : des coûts salariaux moindres et
l’implication de l’employeur dans la formation.
Un rapport de synthèse mettant en avant les problématiques et les recommandations
principales de l’examen sera publié fin 2010. Il s’appuiera très largement sur les 16 rapports
publiés, mais présentera également les politiques nouvelles mises en œuvre dans les 16 pays
depuis leur examen, ainsi que les actions en faveur des jeunes décidées dans tous les pays de
l’OCDE.
Source : OCDE (2010b), site Web de l’examen sur le thème Des emplois pour les jeunes,
www.oecd.org/employment/youth, consulté en juin 2010.
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Source : OCDE (2008), Regards sur l’éducation 2008 – Les indicateurs de l’OCDE,
tableau C1.1, OCDE, Paris.
Note : Ces chiffres ne tiennent pas compte des nombreux programmes qui
comprennent des options et des modules à visée professionnelle ou technique, mais en
proportion insuffisante pour être classés par le pays comme des programmes d’EFP.
Les chiffres relatifs à la Nouvelle-Zélande et aux États-Unis sont exclus, du fait de
l’approche très différente (aux États-Unis) retenue pour l’EFP dans les établissements
du deuxième cycle du secondaire (voir l’encadré 1.4).
20
15
10
Source : OCDE (2004), Regards sur l’éducation 2004 – Les indicateurs de l’OCDE,
OCDE, Paris.
Aux États-Unis, les jeunes de plus de 16 ans ayant quitté l’école sans diplôme
peuvent passer le test GED (General Educational Development) afin d’obtenir un
titre (diplôme ou certificat selon les Etats). Le GED mesure les compétences et
les connaissances en mathématiques, en lecture, en écriture, en sciences et en
sciences sociales. Les titres GED sont généralement reconnus comme équivalant
à des diplômes de fin d’enseignement secondaire.
Source : American Council on Education (2010), site Web du service de test GED,
www.acenet.edu/AM/Template.cfm?Section=GED_TS, consulté en juin 2010.
L’examen de l’OCDE
Cet examen de l’OCDE sur le thème « Apprendre pour le monde du
travail », qui englobe toute une série d’analyses autour de 17 examens par
pays, a pour objet d’aider les pays à améliorer la réactivité de leurs systèmes
d’EFP initiale face aux besoins du marché du travail (pour plus de détails,
voir l’encadré 1.1). Une crise économique mondiale s’est produite au cours
de cet examen, et, bien que son incidence varie très largement selon les
pays, elle a clairement eu des conséquences profondes sur les systèmes
d’EFP. L’Irlande a par exemple été confrontée au problème des apprentis
La structure du rapport
Le chapitre 2, Répondre aux besoins du marché du travail, porte sur la
façon dont les systèmes d’EFP peuvent fournir les bons nombres de
personnes qualifiées et ayant le bon panachage de compétences pour le
marché du travail. Le chapitre 3, L’orientation professionnelle, décrit le rôle
des services d’orientation professionnelle, les difficultés associées à une
offre de services efficace, et présente des propositions de réforme. Le
chapitre 4, Des enseignants et des formateurs efficaces, propose des mesures
visant à soutenir et à renforcer les effectifs d’enseignants et de formateurs,
dans les établissements scolaires comme en entreprise. Le chapitre 5, La
formation en entreprise, explique les nombreux avantages de la formation
en entreprise, propose certaines pistes pour encourager les employeurs à
offrir des formations ainsi que des mesures efficaces pour s’assurer de la
qualité. Le chapitre 6, Des outils au service du système, décrit certains
instruments nécessaires pour assurer une formation professionnelle efficace,
notamment des structures visant à impliquer les partenaires sociaux dans le
processus, des cadres de certification, des mécanismes d’évaluation
normalisés, de meilleures données sur les résultats professionnels des
diplômés de l'EFP, et une approche plus systématique de l’élaboration des
politiques fondées sur des données probantes.
Notes
Références
Chapitre 2
En matière d’EFP comme dans d’autres domaines de l’action publique, certains pays
comptent sur les marchés pour obtenir un surcroît d’efficience. Un des avantages possibles de
la mise en concurrence vient de ce qu’elle peut contraindre le système à réagir face aux
préférences des élèves pour ce qui concerne la palette de formations offertes. Les
établissements d’EFP qui proposent des programmes sans attrait voient diminuer leurs effectifs
d’étudiants ainsi que leur financement.
D’une manière plus générale, selon certains chercheurs, la mise en concurrence des
établissements aide à améliorer le rapport coût-efficacité, à rendre les élèves plus performants
et à créer un système mieux adapté aux besoins des apprenants (Bradley et al., 2001 ;
Woodfield et Gunby, 2003). Pour d’autres chercheurs, les pressions concurrentielles risquent
d’amoindrir les performances des élèves si les mécanismes du marché et l’autonomie des
établissements ne s’accompagnent pas de l’obligation de rendre des comptes (Wößmann et al.,
2007). Ces pressions peuvent également limiter la qualité et la quantité des formations
proposées aux groupes défavorisés et difficiles à atteindre et, en l’absence de mesures
correctives ciblées, aggraver un peu plus la ségrégation (Bradley et Taylor, 2002).
Les pays qui ont opté pour un marché ouvert doivent veiller à ce que les établissements
publics et privés bénéficient de conditions de concurrence équitables, seules garantes d’une
utilisation optimale des ressources. Lorsque seuls les établissements publics se voient imposer
une obligation de service à la collectivité (comme accueillir les élèves des établissements
privés qui cessent leur activité, par exemple), cette obligation doit être dûment reconnue et
rétribuée.
En Australie, les États et les Territoires mettent en œuvre une politique de financement de
l’apprentissage et des stages de professionnalisation axée sur « le choix des usagers » (user
choice), qui est définie à l’échelon national. En vertu de cette politique, l’employeur et
l’apprenti/stagiaire sont libres de choisir l’établissement et les modalités de formation qui leur
conviennent le mieux. Les États et les Territoires mettent en œuvre cette politique de
différentes manières. Certains décident quels sont les apprentissages et les stages de formation
pouvant bénéficier du user choice funding, avec pour principal objectif de distribuer
équitablement les places et de garantir la qualité des formations.
En Suède, les élèves peuvent s’inscrire dans l’établissement d’EFP (de niveau du deuxième
cycle de l’enseignement secondaire) de leur choix. Tous les établissements de ce niveau, y
compris les établissements indépendants agréés (privés), sont entièrement financés par les
communes sur la base du nombre d’élèves, et l’enseignement y est gratuit. L’autorisation de
créer une école indépendante est subordonnée à l’obligation, pour cette école, de se conformer
au programme scolaire national et d’enseigner les mêmes valeurs démocratiques que les écoles
administrées par un conseil d’établissement (Association suédoise des écoles indépendantes :
www.friskola.se/Om_oss_In_English_DXNI-38495_.aspx ; Skolverket :
www.skolverket.se/sb/d/354). Cependant, les écoles publiques et les écoles indépendantes ne
sont pas soumises exactement aux mêmes règles : à titre d’exemple, les secondes ne sont pas
soumises aux obligations définies à l’échelon municipal (Skolverket, 2006), d’où un risque
d’entorse au principe de concurrence équitable entre les établissements.
Créer des modèles de prévision fiables est une véritable gageure, car la
demande de compétences dépend d’un grand nombre de facteurs dont
beaucoup sont difficiles à anticiper, notamment le progrès technique, la
conjoncture économique mondiale et les politiques gouvernementales qui,
elles-mêmes, dépendent du choix des électeurs. D’après les évaluations dont
ils ont fait l’objet, les modèles de prévision peuvent donner des indications
très utiles sur les tendances générales du marché du travail ; mais ils
manquent souvent de fiabilité s’agissant de tel ou tel métier en particulier
(Neugart et Schömann, 2002 ; Sexton, 2002 ; Barnow, 2002 ; Richardson et
Tan, 2007). Dans des domaines précis comme la santé ou l’enseignement,
les prévisions peuvent être plus largement utilisées dans la mesure où elles
s’appuient sur des tendances démographiques relativement stables et où,
dans ces secteurs, l’employeur est le plus souvent l’État. Cependant, même
dans ces domaines, le rôle croissant des migrations internationales empêche
de déterminer de manière précise la relation entre l’effort de formation
national et l’offre de main-d’œuvre (c’est notamment le cas dans le secteur
de la santé où il est fait appel à des travailleurs immigrés).
Orientation professionnelle
La mise en place de services d’orientation professionnelle de qualité est
un autre moyen de mieux harmoniser les préférences des élèves et les
besoins du marché du travail (cf. chapitre 3). Dans une étude précédente,
Fogel et Mitchell (1973) font valoir que les goûts des élèves ne
correspondent pas toujours aux besoins de ce marché. En outre, s’il est
souhaitable que certains facteurs comme la personnalité de l’élève ou ses
centres d’intérêt soient pris en compte (comme le fait observer Culpepper,
2006), d’autres, comme les préjugés concernant tel ou tel métier, doivent
être limités au minimum. Si elles sont étayées par une information adéquate
sur les perspectives professionnelles, les préférences des élèves peuvent
grandement faciliter la mis en concordance de l’offre d’EFP et des besoins
des employeurs car, en règle générale, les élèves optent de préférence pour
des formations qui débouchent sur des emplois de qualité. Selon une étude
allemande (Heckhausen et Tomasik, 2002), les informations fournies aux
élèves sur les perspectives du marché du travail peuvent avoir une influence
constructive en modifiant leur perception de « l’emploi idéal ». Ces
chercheurs ont constaté qu’à l’approche de la date limite du choix de leur
apprentissage, les élèves ayant obtenu des retours d’informations de la part
d’employeurs potentiels, devenaient plus mesurés et plus réalistes dans la
définition de ce qui constituerait pour eux « l’emploi idéal ».
Les employeurs sont évidemment très bien placés pour savoir quel
éventail de qualifications convient le mieux à l’exercice d’un emploi
déterminé. Il est par conséquent logique de leur accorder un rôle déterminant
dans la définition des programmes d’étude. Toutefois, en accordant trop
d’influence aux employeurs, on risque fort de surestimer l’importance des
compétences professionnelles spécifiques et d’élaborer des programmes
n’accordant pas suffisamment de place aux compétences générales, garantes
de la mobilité des travailleurs d’une entreprise à une autre et d’un emploi à
un autre (Smits, 2007). Selon le niveau auquel ils sont exprimés, les intérêts
court terme des entreprises, tout au moins au départ, afin d’encourager les
employeurs à offrir des places de stage. En matière de formation
professionnelle du deuxième cycle du secondaire, le poids relatif des
différents types de compétences varie considérablement mais, bien souvent,
à l’une des extrémités de la distribution des compétences, la partie
« formation en alternance » dispensée en établissement éducatif
(généralement une journée ou une journée et demie par semaine) consacre
relativement peu de temps au développement des compétences comme la
compréhension de l’écrit et la maîtrise des chiffres. À l’autre extrémité de la
distribution, certaines formations professionnelles à temps plein comportent
un programme complet d’enseignement des savoirs fondamentaux ; c’est le
cas, par exemple, dans des établissements de formation professionnelle en
Suède, où le programme d’enseignement des disciplines de base est le même
que celui des établissements d’enseignement général du deuxième cycle du
secondaire.
Tableau 2.2 Temps consacré à la formation pratique* dans les programmes d’EFP
Une étude britannique (Basic Skills Agency, 1997) s’est intéressée à la relation
entre le soutien au renforcement des savoirs fondamentaux, d’une part, et, d’autre
part, les taux de décrochage, de persévérance et de réussite dans les colleges
d’enseignement complémentaire. Il apparaît que, sur un total de 15 000 élèves,
4 400 (dont 90 % d’élèves en formation professionnelle) auraient besoin d’un
soutien pour parvenir à maîtriser les savoirs fondamentaux. L’étude a comporté
un suivi de ce groupe d’élèves, dont il ressort qu’un peu moins de la moitié
d’entre eux ont bénéficié de cours de soutien en littérisme et en calcul.
Motifs de non recours à un soutien. Certains élèves n’ont pas été informés
des résultats de l’évaluation de leur maîtrise des savoirs fondamentaux ou n’ont
pas compris les implications de ces résultats. D’autres étaient dans l’impossibilité
de suivre les cours de soutien à cause de leur emploi du temps. En fait, le taux de
participation aux cours de soutien a été plus élevé dans les établissements où ce
soutien prenait la forme d’une composante à part entière du programme et non
d’une matière facultative. Cependant, l’obstacle le plus important à la
participation était d’ordre psychologique – les jeunes adultes, en particulier,
répugnant à suivre les cours de soutien par crainte d’être stigmatisés par ce qu’ils
ne maîtrisaient pas les savoirs fondamentaux. Par ailleurs, bon nombre d’élèves
n’avaient pas conscience qu’il leur faudrait renforcer leurs savoirs de base pour
mener à bien leur formation.
L’apprentissage en contexte
L’un des moyens d’améliorer la maîtrise des savoirs fondamentaux dans
le cadre des programmes de professionnalisation consisterait à augmenter le
nombre d’heures de cours d’enseignement théorique qui lui sont consacrées.
Mais les élèves (particulièrement les jeunes de sexe masculin qui éprouvent
les difficultés les plus grandes, notamment en compréhension de l’écrit)
n’ont pas forcément envie de passer plus de temps à l’école ; de leur côté,
les enseignants ne sont guère enclins à enseigner les savoirs de base à des
élèves non motivés, et les employeurs participant au système de formation
en alternance ne tiennent pas à voir réduire la durée d’apprentissage en
entreprise. L’intégration d’une expérience en entreprise dans les
programmes scolaires à l’intention des élèves ne souhaitant pas
particulièrement poursuivre des études, peut aussi avoir son utilité. Selon
Solga et Kohlrausch (2009), les élèves qui suivent des cursus comportant
des modules pratiques destinés à les préparer pour le Hauptschulabschluss
affichent des résultats relativement positifs s’agissant à la fois de leurs
études et des places en apprentissage qu’ils parviennent à obtenir par la
suite. Des données montrent par ailleurs que les personnes peu qualifiées
préfèrent nettement l’apprentissage concret à l’apprentissage théorique ou
hors contexte (cf. tableau 2.3).
(Ressortissants des pays de l’UE, de Norvège et d’Islande âgés de 15 ans et plus, n=18 007) en %
Formes d’apprentissage privilégiées Niveau de Niveau de
qualification élevé qualification faible
Chercher des informations sur des questions qui
38 12
intéressent la personne
Suivre des études dans une école, une université ou
33 15
un établissement d’enseignement complémentaire
Diriger ou former d’autres personnes 25 10
Observer et analyser une situation 23 18
Apprendre à effectuer une nouvelle tâche en utilisant
25 29
une nouvelle machine ou un nouvel équipement
Participer à des activités avec des amis 25 27
Se former sur le lieu de travail 16 23
Observer les autres et les imiter 11 23
Source : Eurostat, Eurobaromètre.
Enseignements tirés
Selon les enseignants ayant participé à cette expérimentation, le partenariat
entre collègues est indispensable. Grâce à une coopération étroite (d’individu à
individu) entre les enseignants d’EPT et les professeurs de mathématiques, les
premiers se sont sentis plus à l’aise en maths et le respect mutuel entre ces deux
types de spécialiste s’en est trouvé renforcé. Autre aspect clé : le programme
allait au delà d’un simple « plan de cours ». Les enseignants ont travaillé
ensemble dans un cadre structuré, et suivi ensemble un stage de perfectionnement
professionnel. « Le modèle fonctionne, mais la tâche est ardue, et il ne donnera
pas de résultats sans la volonté des enseignants d’y participer ».
L’étude a également mis en lumière quelques difficultés. Certains professeurs
s’inquiétaient du fait que les enseignants de l’EPT ne sont pas formés pour
enseigner les mathématiques, et que l’enseignement de cette matière prend du
temps, à décompter des heures consacrées à l’EPT. Une autre problématique
consistait à savoir s’il appartenait aux professeurs de l’EPT d’enseigner les
mathématiques, matière que les élèves auraient dû apprendre à un stade antérieur
de leur parcours scolaire.
pour apprendre à gérer les relations avec un client mécontent, il lui faudra
normalement en passer par un stage en entreprise. Selon une étude menée au
Danemark sur les vendeurs et les vendeuses (Aarkrog, 2005), l’entreprise est
la meilleure école qui soit pour acquérir les compétences immatérielles. Les
exercices de simulation (jeux de rôle par exemple) pratiqués en milieu
scolaire sont perçus comme artificiels et peu utiles par les élèves. Une étude
finlandaise (Lasonen, 2005) est parvenue au constat que la formation sur le
lieu de travail développait l’esprit d’entreprise des élèves, les aidait à mûrir
et améliorait leur maîtrise des compétences pratiques immatérielles comme
le sens de l’initiative, l’aptitude à résoudre les problèmes et à exploiter des
sources d’informations. Si certaines matières théoriques doivent être
enseignées de préférence en milieu scolaire, un stage en entreprise est
souvent nécessaire pour mettre la théorie en pratique. D’autres chercheurs
montrent qu’il est plus facile de développer les compétences
professionnelles dans le cadre de la formation en entreprise que de transférer
des connaissances théoriques acquises à l’école dans un contexte pratique
(Aarkrog, 2005 ; Woerkom, Nijhof et Nieuwenhuis, 2002).
D’autres compétences comme l’esprit d’entreprise sont extrêmement
utiles dans de nombreux métiers auxquels préparent l’éducation et la
formation professionnelles, mais elles ont souvent été négligées dans les
programmes de formation professionnelle classiques. Ayant pris conscience
de l’importance des compétences entrepreneuriales, certains pays ont créé
des structures dans ce domaine. En Belgique (Flandre), par exemple,
l’Agence flamande pour la formation d’entrepreneurs (Syntra Vlaanderen)
vise à stimuler l’esprit d’entreprise. Elle offre un éventail de programmes de
formation dont des cours de gestion d’entreprise, de formation à
l’entrepreneuriat dans le cadre d’un apprentissage, et une formation
spécifique à l’entrepreneuriat du niveau 4C de la CITE.
Notes
Références
Chapitre 3
Orientation professionnelle
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
Note : Ces données, qui proviennent d’entretiens avec des chefs d’établissement dans
le cadre du projet PISA, doivent être interprétées avec prudence. En effet, dans
certains cas, elles semblent en contradiction avec la politique scolaire officielle de
certains pays, qui stipule que l’orientation professionnelle est obligatoire pour tous.
Ces divergences pourraient traduire des nuances dans la signification ou
l’interprétation de l’expression « formellement intégrée à l’emploi du temps ».
Les défis
Possibilités d'action
Notes
Références
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Careers Work in Schools. A Systematic Review of Research Literature
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Chapitre 4
Solutions possibles
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Vocational Education and Training: Switzerland, OCDE, Paris. Disponible sur :
www.oecd.org/dataoecd/12/5/42578681.pdf.
Le programme finlandais Telkkä se fonde sur une étroite coopération entre les
enseignants et les formateurs en entreprise. Il vise à améliorer la capacité de l'EFP
à répondre aux besoins du monde du travail.
Ce programme comprend une période de deux mois en entreprise pour les
enseignants de disciplines professionnelles. C’est au cours de cette période que se
constituent les binômes enseignant-travailleur. Cette formule a donné aux
enseignants la possibilité d’actualiser leurs compétences professionnelles et aux
salariés qui travaillent également comme formateurs au sein de l’entreprise de
renforcer leurs compétences pédagogiques. La période de formation est précédée
d'un séminaire et de la définition d’un plan (pour préciser les buts et les attentes),
et suivie d’un retour d'informations émanant des enseignants et des salariés de
l’entreprise, puis d’une diffusion au sein de la société au sens large.
Les enseignants ont indiqué les nombreux avantages que présentait, pour eux,
cette formule, qui leur permet notamment de mieux connaître les nouvelles
pratiques et règles de la profession ainsi que de l'équipement utilisé, d’accéder
facilement aux entreprises pour des visites d'étude, de nouer les contacts
nécessaires pour inviter des salariés du secteur privé à venir faire des conférences
dans leur établissement d'EFP, d’accroître la confiance et le respect des étudiants
ainsi que leur motivation. La période de formation a également permis aux
enseignants et aux salariés d'examiner les problématiques de la formation des
élèves en entreprise, d'améliorer les projets de formation ainsi que les méthodes
d'évaluation. Les participants ont renforcé leurs compétences et leur estime de
soi, et communiqué leur savoir à d'autres collègues. Cette opération a été soumise
à l’Office finlandais d’information économique pour évaluation. Celui-ci a conclu
qu’il s’agissait de l’une des meilleures façons d'améliorer le professionnalisme
des enseignants.
Notes
Références
Chapitre 5
La formation en entreprise
La formation en entreprise peut prendre des formes diverses, qui vont d’une
période d’observation de courte durée, par l’apprenant, du travail effectué
par un salarié jusqu’aux contrats d’apprentissage. Ce chapitre révèle les
nombreux atouts que présente la formation en entreprise. Celle-ci offre un
cadre propice à l’acquisition de compétences matérielles concernant
l’équipement moderne, et de compétences immatérielles à travers la
collaboration dans un véritable contexte professionnel. Ce type de formation
facilite le passage de l’école à l’emploi en permettant aux employeurs et aux
salariés potentiels d’apprendre à se connaître et aux stagiaires de
contribuer utilement aux activités de l’entreprise. L’offre de formation en
entreprise émanant d’un employeur constitue également une très bonne
indication de ses besoins éventuels en matière de compétences.
Mais la formation en entreprise exige également un engagement de la part à
la fois des apprenants et des employeurs. Pour ce faire, il convient de
prendre des mesures incitatives adéquates pour encourager les employeurs
à proposer des places de stage tout en utilisant des moyens efficaces pour
garantir la qualité de la formation dispensée. Nombreux sont les types
d’incitations financières auxquels les pouvoirs publics font appel pour
développer la formation en entreprise, notamment des subventions directes,
des allègements fiscaux spécifiques et des dispositifs de mutualisation, entre
plusieurs entreprises, de la charge que représente la formation.
60
50
40
30
%
20
10
0
Luxembourg
Suède
Grèce
Norvège
Pologne
Irlande
Pays-Bas
France
Autriche
Australie
Finlande
Royaume-Uni
Hongrie
Portugal
Belgique
Italie
Espagne
République tchèque
Canada
Islande
République slovaque
Danemark
Allemagne
Suisse
Nouvelle-Zélande
Etats-Unis
Source : OCDE (2009), Des emplois pour les jeunes : États-Unis, OCDE, Paris
Tableau 5.1 Temps consacré aux stages en entreprise par les élèves en EFP*
Estimation (en pourcentage) du temps consacré aux stages en entreprise par les élèves du
secondaire suivant un programme d’EFP
(par rapport à la durée totale du programme de formation)
% de la durée du programme consacré aux stages en entreprise
75% ou plus entre 50% et entre 25% et moins de 25%
75% 50%
Australie1 ŶŶ - - -
Autriche ŶŶ - - ŶŶŶ
Belgique (Flandre) 1 Ŷ - - -
République tchèque - - - ŶŶŶŶ
Danemark - ŶŶŶŶ - -
Finlande Ŷ - - ŶŶŶŶ
France Ŷ - - ŶŶŶ
Allemagne2 - ŶŶŶ - Ŷ
Pays-Bas - ŶŶ ŶŶŶ -
Norvège2 - ŶŶŶŶ - -
Suède2 - - - ŶŶŶ
Suisse1 Ŷ ŶŶŶŶ - -
États-Unis - - - ŶŶŶŶ
Note : Pourcentage estimé des élèves du secondaire suivant un programme d’EFP :
- 0 %; Ŷ de 1 à 25 %; ŶŶ de 26 à 50 %; ŶŶŶ de 51 à 75 %; ŶŶŶŶ de 76 à 100 %.
En Corée, les employeurs se plaignent souvent du fait que les jeunes ne sont
pas employables dès l’obtention de leur diplôme, (Grubb et al., 2006 ; Jung et al.,
2004). Selon une enquête menée auprès de 536 entreprises, il faut habituellement
plus de 20 mois de formation aux personnes fraîchement émoulues des
universités avant qu’elles soient capables de fournir un travail productif (Park,
2007). Rares sont les étudiants qui suivent une formation en entreprise dans le
cadre de leur cursus, et beaucoup se voient contraints de payer un supplément de
formation dispensée par des prestataires privés avant de pouvoir trouver un
emploi (Jung et al, 2004).
Le programme axé sur l’acquisition d’une expérience professionnelle par les
jeunes propose des formations en entreprise à des jeunes étudiants ou chômeurs,
les étudiants issus de l’enseignement tertiaire représentant 83 % des participants.
Selon une évaluation, les participants trouvent un emploi plus rapidement une fois
leur diplôme en poche, et se maintiennent plus longtemps dans leur premier
emploi que ceux n’ayant acquis aucune expérience du monde du travail (OCDE,
2007). Toutefois, le programme ne touche qu’un nombre relativement faible
d’étudiants et son taux de fréquentation est en baisse (MEHRD et KEDI, 2005 ;
OCDE, 2007).
Normes de qualité
Comme le démontre le chapitre 4, une bonne formation en entreprise
exige des formateurs bien préparés. Les contrats d’apprentissage et les
autres types formels de formation professionnelle sont particulièrement
exigeants quant à la formation dispensée sur poste. Celle-ci doit proposer un
large éventail de compétences professionnelles, à la fois matérielles et
immatérielles, et offrir un véritable parcours de formation aboutissant à la
capacité d’exercer la profession visée. Notons en particulier les points
suivants :
• L’EFP théorique doit compléter la formation en entreprise. La
relation entre les apprentis, les employeurs et les établissements
d’EFP est un facteur décisif pour la réussite de la formation : tous
ces acteurs devraient avoir la même approche de la formation, ainsi
que des rôles et des responsabilités bien définis (Schofield, 1999).
• Les apprentis et les stagiaires doivent apprendre à effectuer des
tâches très diverses, soit au sein d’une même entreprise, soit par
rotation entre plusieurs entreprises (Gruber, Mandl et Oberholzner,
2008). La complexité des tâches doit s’intensifier au fil du temps, ce
qui permet aux stagiaires d’apprendre à travailler de manière
autonome en mettant leurs compétences en pratique (Robertson
et al., 2000).
Toujours intéressées par les contributions productives immédiates des
apprentis et des stagiaires, les entreprises sont parfois moins soucieuses de
leur apporter une bonne expérience du monde du travail (Cornford et Gunn,
1998 ; Kilpatrick, Hamilton et Falk, 2001 ; Gibb, 1999). Il importe donc de
déterminer si la recherche de contribution productive de la part des apprentis
se fait ou non aux dépens de la qualité de la formation. Selon des travaux de
recherche de la Norvège (Askilden et Øivind, 2005) et des Pays-Bas (Smits,
2006) les entreprises qui dispensent des formations en visant l’avantage de
production ont tendance à utiliser les stagiaires pour remplacer à moindre
coût des travailleurs non qualifiés. Smits (2006) a montré que la formation
dispensée était de meilleure qualité dans les entreprises qui visent l’avantage
de recrutement.
Les données émanant de la Suisse fournissent un contre-exemple.
Dionisius et al. (2008) indiquent que malgré la différence en termes de
contribution productive, la performance relative des apprentis suisses et
allemands semble être identique à la fin de la formation. Les entreprises
Les entreprises qui accueillent des apprenants sont chargées de contrôler leurs
progrès. Mise au point par les partenaires sociaux, la QualiCarte comporte une
liste de 28 critères de contrôle portant sur des éléments clés de la formation dans
l’entreprise (y compris l’engagement de l'entreprise, certains aspects de la phase
initiale de la formation et la procédure ultérieure d’apprentissage). Ces critères
sont utilisés par les entreprises pour s’auto-évaluer.
Les autorités cantonales contrôlent la qualité de la formation sur le lieu de
travail en délivrant des autorisations aux entreprises d'accueil afin qu'elles
puissent proposer des stages aux élèves en EFP. Pour être homologuées, les
entreprises doivent satisfaire à des critères techniques et individuels, apporter la
preuve que leur programme de formation est conforme aux normes de qualité et
que son contenu répond aux exigences de la profession.
Sources : Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie, (2008),
Vocational and Professional Education and Training in Switzerland. Rapport national de la
Suisse établi à titre de contribution à l’examen de l'OCDE intitulé « Apprendre pour le
monde du travail » ; OFFT, Berne.
Cadre juridique
Une étude réalisée dans cinq pays d’Europe [Allemagne, Autriche,
Danemark, Irlande et Royaume-Uni (Ryan, 2000)] a mis en évidence
l’existence d’une structure institutionnelle solide, comprenant un cadre
juridique pour les contrats d’apprentissage, qui joue un rôle important dans
la qualité de mise en œuvre de la formation. Un contrat d’apprentissage, ou
une convention de stage, qui définit les droits et les obligations à la fois du
stagiaire et de l’entreprise qui le reçoit peut servir à contrôler la qualité de la
formation sur le lieu de travail. Au Mexique, des employeurs ont signalé à
l’équipe d’examen de l’OCDE que l’absence de dispositif juridique
(notamment en ce qui concerne l’assurance des stagiaires) est un obstacle à
l’expansion de la formation professionnelle en entreprise. La création d’une
convention de stage énonçant les modalités juridiques résoudrait le
Estimation (en %) des contrats de formation en entreprise dans le cadre des programmes
d'EFP du deuxième cycle du secondaire, selon les modalités contractuelles
Nature du contrat Parties au contrat Caractéristiques du contrat
Obligatoire
obligatoire
Non
Variable
Employeur
Stagiaire
ment d'EFP
Etablisse-
Emploi
Formation
combinés
emploi
formation et
Australie ŶŶ ŶŶŶ ŶŶŶ ŶŶ ŶŶ - - ŶŶ
Ŷ ŶŶ
Autriche ŶŶŶ Ŷ ŶŶŶ ŶŶ ŶŶŶ ŶŶ ŶŶ Ŷ
Ŷ Ŷ ŶŶ ŶŶ
Belgique ŶŶ ŶŶ ŶŶŶ ŶŶ ŶŶŶ Ŷ ŶŶ -
(Flandre) Ŷ Ŷ
Danemark ŶŶŶ - ŶŶŶ ŶŶ ŶŶŶŶ - - ŶŶŶŶ
Ŷ Ŷ ŶŶ
Finlande Ŷ ŶŶŶ ŶŶŶ Ŷ ŶŶŶŶ - ŶŶ Ŷ
Ŷ Ŷ ŶŶ
France ŶŶ - ŶŶ ŶŶ - - - ŶŶ
Allemagne ŶŶŶ - ŶŶŶ ŶŶ - ŶŶ -
Ŷ Ŷ
Hongrie - ŶŶ ŶŶ ŶŶ ŶŶ - - ŶŶ
Pays-Bas ŶŶŶ - ŶŶŶ ŶŶ ŶŶŶŶ ŶŶ ŶŶŶŶ
Ŷ Ŷ ŶŶ ŶŶ
Norvège1 ŶŶŶ - ŶŶŶ ŶŶ - - - ŶŶŶŶ
Ŷ Ŷ ŶŶ
Suisse ŶŶŶ - ŶŶŶ ŶŶ - - - ŶŶŶŶ
Ŷ Ŷ ŶŶ
Note : pourcentage estimé des élèves du secondaire suivant un programme d’EFP :
- 0 %; Ŷ de 1 à 25 %; ŶŶ de 26 à 50 %; ŶŶŶ de 51 à 75 %; ŶŶŶŶ de 76 à100 %.
En 2000 et 2004, quelque 2 500 entreprises ont participé à une enquête pour
déterminer les coûts et les avantages de l’apprentissage. Une autre enquête a été
effectuée en 2009. Le coût brut de la formation englobe les salaires des apprentis
et des formateurs internes à l’entreprise, le coût des démarches administratives, le
coût de l’installation et de l’équipement, auxquels s’ajoutent quelques autres
postes de dépenses. Pour l’entreprise, accueillir un stage offre un avantage de
production calculé en se basant sur ce que coûterait l’emploi d’un tiers pour
obtenir la même production.
En comparant les coûts et les avantages bruts, on peut calculer la perte nette ou
le bénéfice net pour l’entreprise. En 2004, les entreprises suisses ont investi
4.7 milliards CHF dans la formation d’apprentis, alors que la production des
apprentis s’est élevée à 5.2 milliards CHF. Globalement, la formation d’apprentis
se révèle donc un bon investissement, les deux tiers environ des entreprises
d’accueil dégageant un bénéfice net. Parmi celles ayant enregistré une perte nette,
la plupart sont parvenues à compenser le déficit à court ou moyen terme, en
embauchant les diplômés qu’elles avaient formés comme stagiaires, ce qui leur a
procuré un avantage de recrutement.
Mesures financières
De nombreuses formes d’EFP, y compris la formation sur le lieu de
travail, sont source d’avantages importants par effet de rejaillissement, étant
donné qu’elles profitent non seulement à l’employeur qui propose la
formation et à l’apprenti, mais aussi aux autres employeurs et à la société en
général. Les pouvoirs publics ont recours à une panoplie de mesures
diversement dosées (aides directes, allègements fiscaux, mécanismes de
prélèvement et contributions en nature) pour financer3 l’éducation et la
formation professionnelles initiales (voir encadré 5.4).
Tableau 5.4 Modalités de financement de la formation sur le lieu de travail par les
pouvoirs publics et par les employeurs
Mais comme l’effet de la subvention n’a été sensible que dans certains
secteurs, il est permis de penser qu’en limitant l’octroi de cette aide aux
secteurs en question, son efficience en aurait été accrue. En Suisse, un
exercice de simulation a révélé que la subvention aurait un impact sur les
entreprises qui n’accueillent pas encore d’apprentis, mais serait sans effet
sur l’offre de stages dans les entreprises qui en proposent déjà (Mühlemann
et al., 2007). En Autriche, l’impact des subventions est limité (Wacker,
2007).
Certains pays (comme le Danemark, la France, la Hongrie ou l’Irlande)
ont recours à une taxe d’apprentissage pour accroître le volume de formation
proposé par les entreprises et favoriser une répartition plus équitable des
possibilités de formation (cette taxe sert généralement à financer la
formation continue des salariés en poste mais aussi, parfois, celle de
stagiaires et d’apprentis). D’après les données disponibles sur l’efficacité de
ce dispositif, les résultats obtenus sont assez mitigés5. Selon des travaux de
recherche, les taxes d’apprentissage universelles ne garantissent pas une
répartition équitable des possibilités de formation : concrètement, ce sont
généralement les grandes entreprises et les salariés hautement qualifiés qui
en tirent le plus d’avantages (Gasskov, 1998 ; Edwards, 1997 ; Goux et
Maurin, 1997 ; Lee, 2006). Si les taxes sectorielles permettent de privilégier
des objectifs stratégiques sectoriels et sont plus avantageuses pour les
entreprises que les taxes universelles (Smith et Billett, 2005), les données
relatives à l’efficacité de cette taxe en termes d’accroissement de l’activité
globale de formation et de promotion de l’équité dans l’accès à la formation
font également apparaître des résultats mitigés (Van den Berg, Meijers et
Sprengers, 2006 ; Smith et Billett, 2005 ; CEDEFOP, 2008).
La conception des systèmes d’apprentissage se caractérise par la
nécessité d’opérer des arbitrages entre différents facteurs afin de trouver un
juste équilibre garant de l’efficacité de ces systèmes. Le niveau de qualité de
la formation doit être suffisamment élevé pour que les apprenants puissent
en tirer profit et pour répondre aux besoins de l’économie ; mais ne pas être
trop élevé afin de ne pas décourager les employeurs d’y participer. Le
salaire des apprentis doit être suffisant pour attirer les bons éléments et les
dissuader d’abandonner leur formation en cours de route, mais il ne doit pas
être trop élevé, faute de quoi les employeurs potentiels risqueraient de le
considérer comme un obstacle de plus. Il convient également de trouver un
juste équilibre entre la durée de l’apprentissage et la rémunération des
apprentis qui, en règle générale, augmente à mesure que ceux-ci
approfondissent leurs compétences. La période d’apprentissage ne doit pas
être trop longue pour éviter que les apprentis approchant la fin de leur
formation ne « décrochent ». Elle ne doit pas non plus être trop brève de
manière que l’employeur ne soit pas obligé de renoncer à l’avantage
1 2 3 4
Coût d'une
formation d'un an
Coût total
en dehors de Durée du Formation en
moyen du
l'entreprise, sur la programme entreprise (% du
programme par
base (en années) programme)
participant
d'équivalents
temps plein
Autriche de 15 300 à 2 à 4 (selon le
sans objet. 80 %
(2006) 15 900 programme)
Danemark de 19 400 à 3,5 à 4 (durée
12 100 40 à 60 %
(2008) 29 000 habituelle)
Irlande 16 300 4 (durée
19 000 70 %
(2008) (phases 4 et 6) habituelle)
Pays-Bas
(2006) de 7 100 à 2 à 4 (selon le
7 800 60 %
14 100 programme)
Norvège
36 200 12 900 4 50 %
(2006)
Suisse de 11 600- à 2 à 4 (selon le
(2007) 14 300 70 %
23 600 programme)
Source : Kuczera M. (2008); Réponses aux questions parlementaires par FÁS (Irlande),
numéros de référence : 13031/09, 13027/09, 13030/09, Communication personnelle
avec la DETE (Department of Enterprise, Trade and Employment).
Note : ces coûts comprennent le coût de l'éducation et de la formation dispensés par les
établissements d’EFP, c’est-à-dire en dehors de l'entreprise6. Dans les pays tels que le
Danemark et la Suisse, le chiffre correspond à la dépense publique principale. Dans
d'autres pays, comme la Norvège ou l’Autriche, le gouvernement accorde également
une subvention aux employeurs qui offrent des formations et ce coût est inclus dans les
chiffres. En Suisse et aux Pays-Bas, les entreprises proposant des formations peuvent
bénéficier d'un allègement fiscal, mais le coût de ces incitations financières indirectes
n'est pas compris dans les chiffres, car il est difficile de donner une estimation. Il est
donc possible que, pour ces deux pays, le coût total soit sous-estimé. En Irlande, la
dépense publique couvre l’éducation et la formation dispensées par les établissements
d’EFP (salaires des formateurs, locaux, équipement) et les allocations versées aux
apprentis.
Australie : les Group training organisations (GTO) sont des organismes à but non lucratif
financés par les pouvoirs publics, certaines dépenses étant à la charge de l’entreprise d’accueil.
Leur rôle consiste à employer des apprentis et à louer leurs services à des entreprises. Ils se
concentrent parfois sur un secteur ou une région en particulier. Les GTO sont chargés, entre
autres, des missions suivantes : sélectionner des apprentis répondant aux besoins des
employeurs ; organiser et assurer le suivi de la formation à la fois dans l’entreprise et en
dehors ; s’occuper des démarches administratives obligatoires liées à la formation, et veiller à
ce que les apprentis acquièrent une expérience du travail dans un large éventail de domaines en
les faisant, au besoin, travailler successivement dans plusieurs entreprises différentes.
Pour consulter des travaux de recherche sur les GTO, voir
www.ncver.edu.au/publications/bytheme.html.
Norvège : les Bureaux de formation (opplæringskontor) sont financés à 100 % par des
entreprises et rattachés, en général, à des secteurs d’activités bien précis. Leur rôle consiste à
recenser de nouvelles entreprises susceptibles de dispenser des formations et de créer des
places de stage, à superviser les entreprises accueillant des apprentis, et à former le personnel
chargé du tutorat. Dans de nombreux cas, les Bureaux de formation organisent la partie
théorique de la formation. Ce sont souvent eux qui signent les contrats d’apprentissage pour le
compte d’entreprises de petite taille accueillant des apprentis. Dans ce cas, ces Bureaux sont
responsables de l’exécution de la formation et de ses résultats.
Source : Direction norvégienne pour l’éducation et la formation (2008), « Réponses au questionnaire
national », non publiées.
Suisse : les associations de formation professionnelle (Lehrbetriebsverbünde) sont
constituées d’entreprises qui se regroupent pour mutualiser l’accueil des apprentis, réduisant
ainsi les charges financières et administratives pesant sur chaque entreprise. Cette formule
permet aux entreprises qui n’ont pas la capacité d’accueillir un apprenti à elles seules de
proposer malgré tout des contrats d’apprentissage. Au sein de chaque association, la
responsabilité formelle des apprentis est assumée par une seule et même entreprise. La Suisse
subventionne ces associations pendant les trois premières années, contribuant ainsi au coût
initial de la mise en place d’un programme de formation conjoint. D’après une évaluation
(OFFT, 2008) ce modèle est efficace dans la mesure où, s’il n’existait pas, la majorité des
entreprises participantes ne se seraient pas lancées dans la formation par l’apprentissage.
Notes
1. Pour obtenir une comparaison (un peu dépassée au regard des chiffres
d’aujourd’hui) du nombre d’apprentis par rapport à la population d’âge
actif de certains pays, voir
www.ncver.edu.au/research/proj2/mk0008/internat.htm.
2. Informations fournies par l’Office fédéral de la formation professionnelle
et de la technologie (OFFT) de la Suisse.
3. Parfois, ces aides ne couvrent pas uniquement l’éducation et la formation
professionnelles initiales mais aussi la formation des salariés en poste. Sur
ce dernier point, il existe assez peu de données d’observation rigoureuses
permettant de prouver l’existence de défaillances du marché en matière
d’offre de formation en entreprise (voir Bassanini et al., 2007).
4. En Norvège, le montant de la subvention destinée à inciter les entreprises
à offrir des formations aux adultes est inférieur à celui de l’aide accordée
pour contribuer au financement des contrats d’apprentissage pour les
élèves du deuxième cycle du secondaire. Cette disposition limite les
possibilités des apprenants adultes d’obtenir des contrats d'apprentissage.
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Chapitre 6
Les systèmes d’EFP ne sont pas isolés, leur efficacité dépend au contraire
de leurs liens avec le marché du travail. Deux types de mécanismes de
soutien sont ainsi nécessaires : premièrement, des outils visant à faire
participer les acteurs clés de l'EFP – notamment pour que les employeurs
puissent expliquer les compétences dont ils ont besoin et négocient
l’enseignement de ces compétences avec les autres parties prenantes, et
pour faire en sorte que le contenu de l'EFP - les enseignements dispensés
dans les établissements et les entreprises, ainsi que la conception des
examens - soit en phase avec le marché de l'emploi. Deuxièmement, il faut
disposer d’outils d’information afin que la valeur des programmes d’EFP
puisse être définie, reconnue et analysée. Parmi ces outils, on trouve des
cadres de certification, des systèmes d’évaluation ainsi que des données et
des études scientifiques. Des informations plus fiables peuvent provenir soit
d'enquêtes sur les sortants, soit d'ensembles de données longitudinales
établissant un lien entre les fichiers administratifs de l'EFP et les
expériences ultérieures, notamment sur le plan professionnel.
L'amélioration des données doit se conjuguer avec la capacité de les
interpréter et de les exploiter à des fins de recherche dans les structures
nationales compétentes.
Niveau sectoriel :
En Australie, les Industry Skills Councils (ISC) sont des entreprises de droit
privé gérées par des directoires issus des milieux industriels, financés pour
l'essentiel par les pouvoirs publics. Onze ISC nationaux couvrent les compétences
les plus demandées par l'industrie australienne. Leur rôle consiste à conseiller les
pouvoirs publics, Skills Australia (instance consultative indépendante auprès de
l’Etat) et les entreprises sur les évolutions de la main-d’œuvre et sur la demande
de compétences, à soutenir l'élaboration de produits et services intéressant la
formation et le perfectionnement professionnel, à donner aux entreprises un avis
sur leurs problèmes de formation et à collaborer avec différentes parties prenantes
pour la répartition des places de formation.
En Flandre (Belgique), des accords sectoriels sont signés entre les pouvoirs
publics et des branches d’activité afin d’établir un protocole de coopération
pendant deux ans. Parmi les sujets couverts, on trouve la collaboration entre les
établissements scolaires et les entreprises ainsi que la formation en entreprise des
apprentis, des chômeurs et des employés. Ces accords gèrent également des fonds
sectoriels financés par les entreprises et les employés, et soutenant par exemple la
formation des employés actuels et potentiels, le développement des compétences
dans les entreprises et la collaboration entre établissements scolaires et
entreprises.
Les Sector Skills Councils (SSC) du Royaume-Uni sont des instances issues
des milieux patronaux qui arrêtent une stratégie de formation pour des secteurs
précis de l'économie. Les 25 SSC homologués couvrent environ 85 % de la
population active. Il leur incombe de déterminer l'offre de qualifications dans leur
domaine de spécialité et ils interviennent de manière décisive dans la définition
des certifications appropriées et éligibles pour un financement public.
Niveau régional :
Les Centres régionaux d'EFP aux Pays-Bas ont dans leur conseil de
surveillance des représentants des partenaires sociaux (à l’échelon régional). Ces
centres, 46 répartis sur tout le territoire, assurent l'ensemble des formations
professionnelles financées par les pouvoirs publics au niveau du secondaire et
sont chargés de la formation des adultes.
De nombreux pays de l'OCDE ont mis en place ces dernières années des
cadres de certifications (Espagne, Hongrie, Irlande, Royaume-Uni, par
exemple), ou bien s'apprêtent à le faire (Flandre (Belgique). En Europe, la
création d'un Cadre européen des certifications a encouragé l'élaboration de
cadres nationaux alignés sur le dispositif européen. En règle générale, les
cadres de certifications couvrent aussi bien les certifications professionnelles
que scolaires, mais ils revêtent une importance particulière pour les
systèmes d’EFP dans la mesure où ils réussissent à regrouper dans un cadre
unique l'ensemble très diversifié des qualifications professionnelles (voir
l’encadré 6.3).
Quel que soit le métier choisi, les apprentis se voient tous proposer à l'examen
la même série d'épreuves en fonction de leur niveau dans le cursus. Les
compétences sont définies par l'organisme de formation, avec l'aval de la
Chambre locale de commerce. Dans tous les domaines, les apprentis passent un
examen écrit qui vérifie le niveau de leurs connaissances théoriques. Dans les
matières pratiques, ils doivent apporter la preuve qu'ils ont acquis les
compétences correspondant à leur niveau dans le cursus. Un apprenti cuisinier
doit notamment, à un certain niveau :
• Montrer comment préparer, cuire, servir et conserver une pâte à biscuit en
utilisant la technique du crémage pour obtenir des biscuits goutte à goutte,
pressés, roulés, moulés, à pâte réfrigérée ou en plaque.
• Montrer comment préparer, cuire, servir et conserver une pâte à cake en
utilisant la technique du muffin pour confectionner des popovers à partir
d'une pâte fluide.
C'est le formateur qui décide de la pondération à donner à chacune des
compétences en respectant les directives définies au titre de l’Analyse de
profession nationale, APN.
Opérant à l'échelon fédéral, l’APN identifie et regroupe les tâches réalisées par
les travailleurs qualifiés dans un certain nombre de métiers et dans chacune des
provinces. Elle vise à garantir la transférabilité des qualifications et la mobilité
des actifs sur l'ensemble du territoire. (voir www.red-seal.ca)
Pour en savoir plus : www.saskapprenticeship.ca
Autres enquêtes
D'autres types d'enquêtes apportent elles aussi des informations (voir le
tableau 6.2). Les recensements s'appuient sur un échantillon de 100 % et
contiennent des informations relatives aux certifications ou au diplôme le
plus élevé obtenu, mais aussi des informations sur la situation au regard de
l'emploi. La valeur des recensements est limitée du fait qu'ils ne sont
pratiqués traditionnellement que tous les dix ans, si bien qu'ils peuvent ne
pas refléter les tendances les plus récentes. Les enquêtes sur la population
active renferment elles aussi des données sur les certifications et l'emploi,
mais uniquement sur un échantillon. Certains pays conduisent par ailleurs
des études longitudinales ou par cohortes sur les jeunes. Ces études partent
d'un échantillon aléatoire de jeunes à un âge donné, qui sont interrogés à
intervalles réguliers, l'objectif étant par exemple de suivre leur parcours
scolaire et professionnel. Les études longitudinales constituent une
excellente source d'information sur l'itinéraire des intéressés, depuis l’école
jusqu’à la vie active, mais les échantillons sont généralement de taille très
réduite, ce qui limite la possibilité d’étudier les filières mineures de l'EFP.
Pourcentage estimé de filières d'EFP du 2° cycle du secondaire dont les résultats sont suivis
par le biais d'enquêtes
Enquêtes Enquêtes Enquêtes sur Recensements
périodiques longitudinales les sortants
sur la
population
active
Australie ŶŶŶŶ - ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ
Autriche ŶŶŶŶ - - ŶŶŶŶ
République tchèque ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ -
Belgique (Fl.) ŶŶŶ ŶŶŶ Ŷ -
Danemark ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ -
Finlande ŶŶŶ - ŶŶŶ ŶŶŶ
France - - ŶŶŶŶ -
Allemagne - - - ŶŶŶ
Hongrie - Ŷ ŶŶ -
Pays-Bas ŶŶŶŶ * ŶŶŶŶ -
Norvège ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ -
Suède ŶŶ - ŶŶŶ -
Suisse ŶŶŶŶ ŶŶŶŶ - ŶŶŶŶ
Turquie ŶŶŶŶ - ŶŶŶŶ -
Note : pourcentage estimé de filières d'EFP dans le secondaire : - 0 % ; Ŷ 1-25 % ;
ŶŶ 26-50 % ; ŶŶŶ 51-75 % ; ŶŶŶŶ 76-100 %. Par ailleurs, certains pays (voir ci-
dessous), notamment les Pays nordiques, utilisent un fichier national pour suivre les
élèves jusque sur le marché du travail, ce qui les dispense des enquêtes périodiques.
* Aux Pays-Bas, une étude de cohorte suit un groupe d'élèves : les données relatives aux
élèves de 16 ans ou plus dans le 2e cycle du secondaire seront disponibles dans quelques
années.
Le fichier national
Dans certains pays, notamment les pays nordiques, chaque personne est
affectée d'un identifiant renvoyant à un ensemble de données administratives
portant sur le niveau d'instruction, la situation vis-à-vis de l'emploi et la
situation fiscale. On peut ainsi retracer les histoires individuelles en termes
de formation et d'emploi et donc analyser les rapports entre l'EFP et le
parcours professionnel ultérieur. Ces ensembles unifiés de données suscitent
des craintes du point de vue de la protection de la vie privée, mais ils
peuvent se révéler très efficaces pour organiser les données correspondantes.
Ainsi :
Faits et arguments
• Les pays ont prévu divers mécanismes permettant d'associer
employeurs et syndicats à la politique et à l'offre d'EFP. Dans
certains cas, l'absence de cadre organisationnel permettant de
mobiliser les employeurs pose problème.
• Les cadres de certifications sont susceptibles :
- D'unifier le système d'EFP.
- D'accroître la transparence, et donc de faire en sorte que la
valeur des différentes certifications soit reconnue de manière
plus précise par les élèves, les employeurs et les autres acteurs.
- De faciliter la formation tout au long de la vie et d'améliorer
l'accès à une formation de niveau supérieur pour tous.
• Cependant, les cadres de certifications ne représentent pas la
panacée. Il faut qu'ils soient étayés par une méthode fiable
Notes
1. Les études citées ci-après portent sur l’enseignement général. Nous avons
supposé que ces conclusions pouvaient également s’appliquer à l’EFP.
2. L'analyse s'appuie sur les données du PISA mesurant les résultats de
jeunes de 15 ans dans des domaines de culture générale tels que les
mathématiques, les sciences et la compréhension de l’écrit. Nous partons
du principe que les observations valent également pour les filières de
l’EFP.
Références
Annexe A
Annexe B
Allemagne
Hoeckel, K. et R. Schwartz (2010)
Atouts
• L’EFP est très enracinée dans la culture allemande et largement
respectée dans la société. Le système propose des certifications dans
de multiples professions et s’adapte facilement à l’évolution des
besoins du marché du travail.
• Le système de formation en alternance, particulièrement développé
en Allemagne, associe formation pratique et théorique afin de
faciliter l’accès des apprentis à un emploi à temps plein.
• L’un des atouts principaux du système concerne la forte
mobilisation et le sentiment d’appropriation de la part des
employeurs et des autres partenaires sociaux. Toutefois, le système
se caractérise aussi par un équilibre subtil des pouvoirs au niveau de
l’État fédéral, des Länder, des communes et des entreprises, ce qui
permet de s’assurer que les besoins à court terme des employeurs ne
faussent pas les objectifs éducatifs et économiques d’ensemble.
• Le système d’EFP dans sa globalité bénéficie de financements
publics et privés suffisants. Même pendant la crise, l’Allemagne a
maintenu un soutien financier important ainsi que l’offre
d’apprentissage du système d’EFP.
• L’Allemagne possède une capacité de recherche en EFP bien
développée et institutionnalisée, notamment l’Institut fédéral de la
formation professionnelle (BIBB), ainsi qu’un réseau national de
Défis à relever
• Le système de transition, qui concerne désormais presque autant de
jeunes que le système en alternance, est morcelé et manque de
transparence. Malgré les ressources très importantes qui lui sont
allouées, trop peu de participants réussissent leur transition vers le
système d’EFP classique.
• Les services d’orientation professionnelle semblent de qualité très
inégale selon les Länder, aucune agence unique n’étant chargée de
diffuser des informations fiables et des services d’orientation de
qualité à l’ensemble des élèves.
• Certains élèves achèvent leur scolarité obligatoire avec des
compétences élémentaires de faible niveau. Le système d’EFP n’est
pas organisé pour vérifier si cela pose effectivement problème et,
dans l’affirmative, pour déterminer comment y remédier.
• L’évaluation des élèves inscrits en alternance à la fin de leur
apprentissage est dominée par l’examen Chamber. Leurs résultats
scolaires ne comptant pas pour cet examen, les élèves ne prennent
pas la partie théorique de leur formation très au sérieux, ce qui
limite leur capacité de poursuivre ensuite des études supérieures.
• Bien que l’Allemagne ait récemment créé de nouvelles passerelles
entre l’EFP au deuxième cycle du secondaire et l’enseignement
supérieur, très peu d’élèves de l’EFP ont jusqu’à présent utilisé ces
passerelles.
• La diminution du nombre de jeunes due au déclin démographique
pose un problème contextuel de taille.
Recommandations
a. Créer un comité de coordination pour le système de transition au
sein de chaque Land afin d’améliorer la coopération entre les parties
prenantes et rendre l’offre plus transparente. Évaluer le rapport
coût/efficacité des mesures individuelles de transition et appliquer à
l’échelle fédérale les initiatives les plus prometteuses.
b. Réformer les services d’orientation professionnelle afin d’offrir à
chacun des conseils étayés par des données probantes. Donner à une
seule agence publique la responsabilité de gérer les services
Atouts
• L'Angleterre et le Pays de Galles sont décidés à améliorer par étape
le niveau des compétences professionnelles.
• Des ressources importantes ont été mobilisées à cette fin.
• La volonté explicite d'associer les employeurs est louable.
• L'élaboration de la politique de l'EFP en Angleterre et au Pays de
Galles est de toute évidence dynamique et innovante.
• Le dispositif est flexible et permet aux employeurs d'opter pour des
formules bien adaptées à leurs besoins.
Défis à relever
• La mobilisation des employeurs est très variable.
• Rares sont les pays qui sont parvenus à obtenir une forte
mobilisation des employeurs en l'absence d'un système
d'apprentissage solide, lequel fait toujours défaut en Angleterre et au
Pays de Galles.
• Malgré la volonté affichée des pouvoirs publics de faire intervenir
les employeurs dans le pilotage de l'EFP, les objectifs de Leitch ne
pourront être atteints sans une forte impulsion des pouvoirs publics.
• Les structures politiques sont plus complexes et plus instables que
dans la plupart des autres pays de l'OCDE, ce qui freine la
mobilisation des employeurs.
• Un système déterminé par la demande implique une concurrence
réelle entre prestataires. Mais les actions menées pour ouvrir le
marché sont hésitantes et leurs résultats incertains.
• La base de données et d'analyses est certes bien fournie, mais elle
reste fragmentaire et ne tient pas suffisamment compte de
l'expérience internationale.
• La grave crise économique que nous traversons actuellement exerce
des pressions sur le système de qualifications.
Recommandations
a. S’agissant de la mobilisation des employeurs, il importe de bien
définir les priorités ; les raisons qui poussent à solliciter cette
mobilisation doivent être précisées par les pouvoirs publics de
l'Angleterre et du Pays de Galles. Les données relatives à
l'engagement des employeurs méritent d'être étoffées. Les enquêtes
isolées doivent dans la mesure du possible être regroupées et
coordonnées.
b. Étant donné que la complexité et la volatilité du système font
obstacle à la mobilisation des employeurs, il faut simplifier et
stabiliser le dispositif institutionnel. Les propositions de la
Commission de l'emploi et des qualifications (UKCES) du
Royaume-Uni sont à cet égard les bienvenues, et doivent être
soutenues et prolongées.
c. S'ils veulent mobiliser les employeurs pour atteindre en termes de
qualifications les objectifs définis dans le rapport Leitch, les
pouvoirs publics de l'Angleterre et du Pays de Galles devront
envisager plusieurs mesures, dont des actions visant à réduire le coût
de la formation, la mise en place d'une solide base de références
pour encourager les employeurs à soutenir la formation et, le cas
échéant, le recours à des dispositions coercitives comme des taxes
sur la formation.
d. Les actions menées pour mobiliser les employeurs en Angleterre et
au Pays de Galles doivent être étroitement liées au développement
du système d'apprentissage.
e. Les pouvoirs publics de l'Angleterre et du Pays de Galles doivent
tenir compte des expériences antérieures, notamment des
expériences internationales, pour développer l'offre d'EFP. Il
importe en particulier que les utilisateurs aient de bonnes
informations sur la qualité des filières et des établissements.
f. L'Angleterre et le Pays de Galles devraient intégrer plus
systématiquement les données internationales dans le processus de
prise de décision. Envisager la mise en place d'un organisme
national chargé de superviser la recherche et l'analyse dans le
domaine de l'EFP.
Australie
Hoeckel K., et al. (2008)
Atouts
L’Australie est dotée d’un dispositif d’EFP très bien pensé bénéficiant
d’un bon niveau de crédibilité. En particulier :
• On note une forte participation des employeurs.
• Le système national de certification est solidement ancré et bien
perçu.
• Le dispositif d’EFP est souple ; il laisse suffisamment d’autonomie
et de capacité d’innovation à l’échelon local pour permettre
l’adaptation aux contextes locaux.
• Dans la plupart des cas, les données et la recherche relatives aux
problèmes d’EFP sont d’un bon niveau.
Défis à relever
• La répartition des compétences entre le Commonwealth et les
autorités des États et des Territoires n’est pas assez précise.
• Les principes régissant le financement n’apparaissent pas clairement
et ne concordent pas avec les principes d’une politique du capital
humain.
• Le recours aux prévisions en matière de qualifications crée certaines
difficultés.
• Les données concernées présentent des faiblesses et des lacunes.
• Les filières d’apprentissage sont rigides et semblent privilégier non
pas la compétence mais la durée.
• Les processus d’élaboration et de mise en œuvre des programmes de
formation manquent d’efficience.
• Le vieillissement du corps enseignant pose un grave problème.
Recommandations
a. Les autorités du Commonwealth, des États et des Territoires
devraient s’efforcer de s’accorder sur certain nombre de principes
Autriche
Hoeckel, K. (2010)
Atouts
Le système d’EFP autrichien présente plusieurs atouts :
• Le système de formation en alternance comporte de nombreuses
caractéristiques louables, notamment un mécanisme d’apprentissage
bien structuré qui réunit formation théorique à l’école et formation
en entreprise.
• Les taux de chômage des jeunes sont faibles et le passage de l’école
au premier emploi est facile par rapport aux autres pays.
• L’implication des partenaires sociaux à tous les niveaux est forte,
que ce soit pour l’élaboration de la politique d’EFP comme pour
l’offre, et repose sur une coopération efficace entre les diverses
parties prenantes.
• Le système d’EFP répond à un large éventail de besoins, en offrant
un filet de sécurité aux jeunes ayant des résultats scolaires
médiocres ou issus de milieux défavorisés, mais aussi en proposant
des programmes post-secondaires de cinq ans apportant une
formation technique de haut niveau.
• Le système d’EFP propose différents parcours à différents niveaux,
en évitant les impasses et en associant l’EFP à l’enseignement
supérieur général par le Berufsreifeprüfung (baccalauréat
professionnel).
• Les effectifs actuels dans les établissements d’EFP semblent bien
formés et l’expérience en entreprise est obligatoire. De nombreux
établissements ont des structures souples, avec des enseignants
travaillant en entreprise à temps partiel. Des réformes récentes ont
modifié les obligations attachées aux enseignants de l’EFP, mais
leurs effets ne sont pas encore apparents.
• Les taux de réussite dans le deuxième cycle du secondaire sont
élevés par rapport aux autres pays.
Défis à relever
• Le système d’EFP comporte une anomalie structurelle au niveau de
la 9e année d’école : une double orientation pour les apprentis et,
pour certains élèves, un an passé dans une filière inadaptée.
• Certaines certifications d’EFP peuvent être trop limitées pour
apporter une base adéquate à une carrière, voire à un premier
emploi.
• L’assurance qualité de l’apprentissage ne garantit pas le respect de
normes minimales.
• Les programmes de formation en alternance en atelier
(Überbetriebliche Ausbildung) sont coûteux et risquent de moins
inciter les employeurs à proposer des places en apprentissage.
• Tous les élèves de l’EFP n’ont pas accès à des services d’orientation
professionnelle de qualité, étayée par des informations sur le marché
du travail.
• L’enseignement des compétences élémentaires à l’écrit et en
mathématiques aux élèves de l’EFP est limité, en particulier dans le
système de formation en alternance.
Recommandations
a. Réformer la 9e année d’école, en réduisant les doubles orientations
et en veillant à ce que tous les élèves soient orientés dans la bonne
filière et reçoivent la préparation appropriée pour leur apprentissage
ou leur programme d’EFP en établissement scolaire à temps plein.
b. Utiliser des modules, des partenariats avec des entreprises et des
contrats d’apprentissage afin de compenser la tendance qu’ont les
employeurs à créer leurs propres certifications. Assouplir l’offre
d’EFP du côté des établissements scolaires afin d’obtenir une offre
plus rationnelle.
c. Améliorer la qualité et faire respecter des normes minimales pour
les contrats d’apprentissage en entreprise, par un suivi efficace et un
soutien aux entreprises accueillant des apprentis. Envisager
différents outils d’auto-évaluation ainsi que la possibilité d’imposer
une certaine forme de contrôle qualité (au moyen de l’examen à mi-
parcours ou d’un système d’inspection).
d. L’objectif des programmes d’Überbetriebliche Ausbildung doit
rester le placement des jeunes en apprentissage classique dans des
Belgique (Flandre)
Kis, V. (2010a)
Atouts
• L’éventail des programmes d’EFP à différents niveaux est large.
L’offre d'EFP initiale dans le secondaire comporte des programmes
en temps plein et partiel, tandis que l’offre de formation continue
présente des possibilités de formation complémentaire et de la
« deuxième chance » dans des centres de formation des adultes et
les centres de formation de l’Agence flamande pour l’emploi et la
formation professionnelle (VDAB) et de l’Agence flamande pour la
formation à l’entrepreneuriat (Syntra Vlaanderen).
• Les résultats moyens des jeunes de 15 ans à l’écrit, en
mathématiques et en sciences sont très bons par rapport aux autres
pays, comme le montrent les évaluations du PISA, dans lesquelles la
Flandre figure régulièrement parmi les régions les plus
performantes.
• L’enseignement universel au deuxième cycle du secondaire s’inscrit
dans la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, avec la possibilité de
suivre des études à temps partiel à partir de 16 ans.
• Le processus d’élaboration des politiques est dynamique, comme en
témoignent la publication récente du Livre vert « Qualité et
opportunités pour chaque élève », le « Programme des
compétences » et le « Pacte 2020 » signé entre les pouvoirs publics
et les partenaires sociaux. Les réformes s’appuient très largement
sur des données probantes.
• Le système d’EFP flamand accorde une attention louable à la
formation à l’entrepreneuriat à travers l’initiative Syntra
Vlaanderen, qui propose des parcours adaptables permettant
d’acquérir des compétences utiles à la création d’entreprise.
Défis à relever
• Une certaine proportion d’élèves présente un niveau médiocre à
l’écrit et en mathématiques.
Recommandations
a. Renforcer le volet consacré aux compétences élémentaires générales
dans les programmes qui contiennent actuellement peu
d’enseignement général, en particulier les programmes BSO
(enseignement secondaire professionnel), DBSO (enseignement
secondaire professionnel à temps partiel) et Syntra. Créer des
options pour les élèves qui souhaitent aller plus loin que le volet
consacré aux compétences élémentaires générales et suivre un
enseignement général.
b. Recenser systématiquement les élèves ayant des difficultés à l’écrit
et en mathématiques au début des programmes d’EFP, et leur
apporter une aide ciblée. Étoffer les données et les études sur la
réalisation des objectifs et sur les moyens d’y parvenir. L’évaluation
normalisée en cours des objectifs sur la base d’échantillons est une
bonne initiative, qui devrait être étendue.
c. Reporter l’orientation jusqu’à l’âge de 14 ans au moins et rendre
l’enseignement précédant l’orientation réellement polyvalent.
d. Soutenir et développer la formation en entreprise. S’assurer de la
qualité de la formation en contrôlant son contenu, en renforçant
l’évaluation des compétences et en apportant un niveau de
préparation approprié à ceux qui supervisent les jeunes.
Chili
Kis V., Field S. (2009)
Atouts
Le système chilien d’EFP comporte un certain nombre d’atouts :
• Il s'appuie sur une économie dynamique, avec une croissance
moyenne de 6 % du PIB au cours des deux dernières décennies.
Mais le Chili n'a pas échappé au ralentissement mondial de
l'économie en 2009.
• La société chilienne valorise l'éducation et la formation : la demande
d'éducation est très forte et le taux de fréquentation de
l'enseignement post-obligatoire progresse rapidement ; le taux de
réussite à l’examen de fin d'études secondaires est passé de 46 % en
1995 à 71 % en 2007 (Regards sur l’éducation, 2009).
• Les efforts consentis pour améliorer le niveau de la scolarité sont en
train de porter leurs fruits : les résultats des étudiants aux épreuves
de compréhension de l’écrit du PISA ont progressé entre 2000 et
2006 (PISA, 2006).
• La volonté des pouvoirs publics de développer et de réformer le
système est mise en évidence par les travaux récents de la
Commission de l'EFP et par la création d'un Conseil national de
l'EFP.
Défis à relever
Le Chili est confronté notamment aux problèmes suivants :
• Les différents éléments du système sont mal reliés entre eux, qu'il
s'agisse des établissements ou des programmes. L'initiative visant à
mettre en place un cadre de certifications constitue une réaction
louable face à ce problème, mais la mise en œuvre se heurte à des
difficultés.
• Les compétences des jeunes Chiliens de 15 ans à l'écrit et en
mathématiques laissent à désirer, ce qui risque de se révéler
particulièrement problématique pour les élèves des filières de l'EFP.
• La formation en entreprise dans le cadre des cursus de l'EFP n'est
pas très développée. De nombreux élèves du deuxième cycle de
Recommandations
a. Se concerter systématiquement avec les employeurs, les syndicats et
autres acteurs essentiels pour élaborer et mettre en œuvre le cadre
des certifications. Il faut peut-être envisager ici une approche
progressive afin d’obtenir le soutien plein et entier de l'ensemble des
parties prenantes.
b. Renforcer l'assurance qualité dans l'ensemble du système d’EFP
pour soutenir le cadre des certifications : dans l'enseignement
supérieur, veiller à ce que le dispositif d'assurance qualité en place
prenne bien en compte la spécificité de l'EFP.
c. Veiller à ce que les programmes d’EFP fassent une place suffisante
à l'acquisition des compétences techniques et des compétences
générales non techniques et à ce que l'enseignement correspondant
ait un niveau satisfaisant.
d. Identifier chez les élèves les faiblesses particulières en ce qui
concerne la maîtrise de l'écrit et des mathématiques et faire en sorte
que le soutien cible ceux qui en ont besoin.
e. En prenant comme point de départ l'initiative de création du Conseil
national, prévoir un dispositif assurant une concertation
systématique entre l'EFP et les entreprises, avec possibilité de
consultations à l'échelon sectoriel et régional.
f. Chercher systématiquement à encourager la formation en entreprise
dans toutes les composantes de l'EFP en créant des partenariats entre
les établissements et les entreprises ; établir des normes de qualité
opérationnelles pour la formation en entreprise.
Chine
Kuczera, M., S. Field (2010)
Atouts
Les établissements d’EFP au deuxième cycle du secondaire en Chine
présentent de nombreux atouts, notamment :
• Une scolarisation de neuf années quasiment universelle jusqu’au
premier cycle de l’enseignement secondaire.
• Le nombre de jeunes qui poursuivent jusqu’au deuxième cycle du
secondaire est en rapide augmentation (les trois quarts environ du
groupe d’âge), de même que celui des étudiants. Au deuxième cycle
du secondaire, la moitié environ du groupe d’âge s’inscrit (par
principe) dans un établissement d’EFP – ils sont désormais plus de
20 millions.
• Un modèle solide et simple pour l’EFP au deuxième cycle du
secondaire, qui comprend toute une série de spécialisations, des
matières théoriques générales à la base de tous les programmes,
l’accent mis sur la formation en entreprise et des liens étroits avec
les employeurs.
• Le deuxième cycle du secondaire implique généralement des droits
de scolarité, mais l’État a mis en place un certain nombre de
mesures, au niveau national comme à l’échelle provinciale, pour
tenter de surmonter les obstacles financiers et faire en sorte que le
plus d’élèves possible continuent leur scolarité. Parmi ces mesures,
on trouve un dispositif national de bourses de 1500 CNY (yuan
renminbi) par an versées aux élèves des établissements d’EFP, qui
couvrent largement leurs droits d’inscription, et, depuis 2009, une
initiative visant à rendre l’EFP gratuite au deuxième cycle du
secondaire.
• La Chine a mis en place des mécanismes solides permettant de
s’assurer que les enseignants de l’EFP restent au fait de l’évolution
des entreprises modernes. Ils doivent passer un mois en entreprise
chaque année, ou deux mois tous les deux ans. En outre, de
nombreux établissements emploient un nombre important
d’enseignants à temps partiel qui travaillent également en entreprise.
Défis à relever
Formation en entreprise :
• La formation en entreprise est activement encouragée par des
subventions publiques et la politique actuelle est que chaque élève
devrait passer un an en formation en entreprise au cours de son
cursus de deuxième cycle du secondaire. Toutefois, la coopération
avec les employeurs est variable. Il existe en outre peu de normes
sur la qualité de la formation en entreprise et peu d’organismes
régionaux, sectoriels ou nationaux pour faire participer les
employeurs et les associer au système d’EFP.
Ressources et normes :
• Il existe certains dispositifs compensatoires, mais dans une très large
mesure, les ressources de chaque établissement dépendent des
ressources de la province et du comté/district dans lesquels ils se
situent. Étant donné le développement économique rapide mais
inégal de la Chine, les établissements de certaines zones rurales et
provinces pauvres manquent de moyens. Quelques normes
minimales existent à propos des équipements, enseignants, etc. des
établissements d’EFP. Certaines directives nationales sont
également établies, mais elles ne sont appliquées que lorsque les
ressources sont disponibles. L’une des normes principales concerne
les « établissements scolaires nationaux clés », mais il semble que
cela nécessite des moyens dont la plupart des établissements ne
disposent pas.
Planification et coordination :
• Planifier en vue de répondre aux besoins du marché du travail ne
suffit pas. Les provinces gèrent certains établissements directement,
à travers la commission de l’éducation, d’autres par l’intermédiaire
d’organismes publics tels que le bureau de l'agriculture, et de
nombreux établissements sont également administrés au niveau du
district ou du comté. Cela crée un problème de coordination
considérable. Du côté de la demande, les données sur les besoins du
marché du travail manquent souvent.
Formation en entreprise :
• Imposer une période minimum de formation en entreprise comme
l’un des éléments de l’EFP au deuxième cycle du secondaire.
• Étudier avec soin le recours aux incitations financières en tenant
compte des données limitées démontrant leur utilité.
• Élaborer un accord ou un contrat standard pour la formation en
entreprise afin de confirmer les droits et obligations des stagiaires et
des entreprises.
• Établir des normes sur la formation en entreprise, en concertation
avec les employeurs.
• Encourager les associations locales d’entreprises formant des jeunes
à gérer et à soutenir l’offre de formation en entreprise pour les
établissements d’EFP.
• Mettre au point des mécanismes encourageant les employeurs au
plan régional et sectoriel à planifier l’offre, à convenir des
programmes et à soutenir la formation en entreprise.
Ressources et normes :
• Les dépenses globales d’éducation, y compris l’EFP, devraient être
augmentées, ainsi que l’OCDE l’a déjà recommandé dans des
examens précédents de la Chine.
• Compte tenu des différences de financement profondes entre les
régions, des ressources complémentaires devraient être allouées aux
localités les plus pauvres afin d’éliminer les obstacles financiers à
l’inscription dans des programmes d’EFP et d’améliorer la qualité
du système. On pourrait envisager les mécanismes suivants :
− Des aides financières par élève allouées à l’échelon central pour
l’enseignement secondaire du deuxième cycle, versées
directement par le pouvoir central aux comtés où
l’enseignement secondaire du deuxième cycle (y compris l’offre
d’EFP) est le plus limité et où la qualité (mesurée selon des
indicateurs concernant les enseignants tels que le taux
d’encadrement et les diplômes des enseignants) est la plus
faible.
Planification et coordination :
• Proposer un éventail de programmes d’EFP qui tienne compte à la
fois des préférences des élèves et des besoins des employeurs.
• Élaborer des mécanismes de planification en vue de gérer l’offre de
compétences en concertation avec les employeurs, tout en prenant
en compte des carences en termes d’information.
• Utiliser la formation en entreprise et l’engagement des employeurs
dans ce domaine pour établir un éventail approprié de programmes.
• Améliorer la coordination de l’offre d’EFP aux différents niveaux
d’administration et entre les prestataires.
Corée
Kuczera M., Kis V. et Wurzburg G. (2009)
Atouts
• Le niveau d'instruction des jeunes est très élevé : 97 % des jeunes
entre 25 et 34 ans sont diplômés du deuxième cycle du secondaire,
et 53 % ont une formation supérieure.
• L'éducation est universellement valorisée dans la société coréenne.
• Les jeunes âgés de 15 ans ont un bon niveau en mathématiques, à
l'écrit et en sciences, comme le montrent les résultats du PISA.
• Les pouvoirs publics sont décidés à mobiliser les employeurs pour
l'élaboration et la mise en œuvre de la politique de l'EFP, comme le
prouve la création récente de conseils sectoriels et d'établissements
d'excellence.
• L'EFP est bien développée dans l'enseignement supérieur : 32 %
environ des étudiants sont inscrits dans un établissement post-
secondaire ou dans un institut universitaire de technologie.
Défis à relever
• Les établissements d'EFP jugent souvent eux-mêmes leur orientation
largement théorique, alors qu'ils sont censés former des jeunes
employables par les entreprises. Il y a là un dilemme.
• Les partenariats école-entreprise se créent généralement pour
répondre aux besoins de sociétés locales et non pour transmettre des
compétences professionnelles générales et transférables. Mis à part
ces initiatives locales, on ne constate guère d'engagement de la part
des employeurs dans l'EFP initiale.
• En dépit du fait que le ministère de l'Éducation, des Sciences et de la
Technologie (MEST) leur adresse des directives, les établissements
développent généralement leurs propres cursus et délivrent des
certifications visant à répondre aux besoins du marché. Il en résulte
des redondances dans l'action.
• La formation en entreprise n'est pas systématiquement prévue dans
les programmes et les normes de qualité pour cette formation ne
sont pas très ambitieuses.
Recommandations
a. Prévoir un cadre institutionnel propre à renforcer la participation des
entreprises à l'EFP. À l'intérieur de ce cadre, des instances
permanentes devront inviter les principaux acteurs économiques à
intervenir, à tous les niveaux, dans l'élaboration et la mise en œuvre
de l'action publique. Les ministères concernés devront être
représentés dans ces instances.
b. Améliorer l'offre, la qualité et la pertinence de la formation initiale
en entreprise, en renforçant les incitations à la création de
partenariats entre les établissements et les entreprises, et par
l’élaboration et l’application de normes de qualité.
c. Veiller à ce que les enseignants récemment recrutés aient une
expérience professionnelle préalable, notamment dans les lycées
professionnels. Exiger des établissements qu'ils veillent à ce que
leurs enseignants actualisent régulièrement leurs compétences, en
particulier leurs connaissances en matière de technologie et de
pratique professionnelle.
d. Fonder, ou du moins moduler, la partie professionnelle du cursus sur
des normes techniques nationales de haut niveau répondant aux
besoins de l'économie. Les élèves devraient pouvoir obtenir deux
types de certification : le diplôme de l'établissement d'EFP et, sur
examen, une certification technique nationale (CTN). Compte tenu
du bilan mitigé des CTN actuelles, celles-ci devraient faire l'objet
d'une évaluation (et le cas échéant d'une réforme) par le ministère du
Travail.
Hongrie
Kis V., et al., (2008)
Atouts
• À partir de 1989, la Hongrie a consenti des efforts importants pour
restructurer son dispositif d'EFP afin qu'il puisse affronter les défis
de l’économie de marché. On a mis en œuvre une réforme
importante visant à améliorer sa réactivité aux besoins du marché de
l'emploi.
• La taxe sur la formation représente pour l'EFP une source de
financement importante et fiable et elle a joué un rôle crucial
pendant les années de transition.
• Le système d’EFP s'appuie sur un solide système national de
certifications.
• Le nombre de jeunes âgés de 15 à 19 ans devrait enregistrer une
baisse sensible ; il y a là pour le système à la fois une chance et un
défi.
• La volonté de réforme affichée par les décideurs montre que la
Hongrie a fermement l'intention de traiter les problèmes auxquels
son système d’EFP est confronté.
• À moyen terme, le PIB par habitant de la Hongrie devrait converger
avec la moyenne européenne (BCE, 2008) et l'on prévoit pour
l'économie une croissance d'environ 4 %, même compte tenu des
difficultés actuelles.
Défis à relever
• Le système d’EFP actuel est fortement ancré en milieu scolaire et a
peu de liens avec le marché du travail.
• Les mécanismes d'orientation précoce et de sélection multiple du
système scolaire hongrois sont susceptibles de poser des problèmes
d'efficience et d'équité.
• Les données disponibles sont insuffisantes sur plusieurs points
importants, notamment en ce qui concerne les résultats sur le plan
professionnel des différents cursus d'EFP, les sources de
Recommandations
a. Normaliser la procédure de transition vers les différentes filières
secondaires en fin de 9e année plutôt qu'en fin de 8e année, y
compris dans l'enseignement professionnel, et débuter la formation
pratique en 10e année plutôt qu'en 11e année. Ces deux changements
doivent être couplés.
b. Recueillir et publier les informations relatives aux résultats de l'EFP
en termes d'emploi, par établissement et par filière, en commençant
par une enquête pilote sur les sortants.
c. Des conseillers convenablement préparés doivent proposer une
orientation professionnelle dans toutes les écoles élémentaires et
présenter l’ensemble des filières secondaires disponibles ainsi que
leurs résultats respectifs. Les élèves inscrits dans une formation
professionnelle ou dans un établissement secondaire professionnel
doivent bénéficier d'une information complète, impartiale et fiable
sur les métiers qui s'offrent à eux.
d. Les filières de l'EFP devraient toutes proposer un volume important
de formation en entreprise ou bien dans un cadre proche du milieu
professionnel.
e. Publier régulièrement des informations relatives à la taxe sur la
formation de manière compréhensible pour les employeurs, et
publier des données sur les recettes collectées grâce à cette taxe, leur
utilisation et les résultats obtenus. On disposerait ainsi d'une base
indispensable pour examiner le fonctionnement de cette taxe.
Irlande
Kis V. (2010)
Atouts
Le système irlandais d'EFP présente un certain nombre d’atouts :
• L'offre est plutôt abondante et variée au niveau post-secondaire ;
elle cible une large gamme de publics, y compris les personnes
actives et inactives, qui se voient ainsi offrir une seconde chance.
• Le cadre national des certifications est complet, il réunit les
certifications professionnelles et générales, avec la volonté affichée
d'éviter les impasses et de faciliter la progression.
• La collaboration avec les partenaires sociaux est bien établie et elle
se situe à des niveaux particulièrement bien choisis.
• Le dispositif de l'apprentissage est bien structuré et il alterne
systématiquement formation pratique et formation théorique.
• Au sommet, la concertation entre les deux ministères de tutelle se
passe bien, pratiquement sans trace de rivalité. La National Skills
Strategy garantit des objectifs communs.
• La mobilisation des employeurs se fait par le biais de formules
innovantes parties de la base, comme Skillnets, initiative qui
bénéficie d'un large soutien des employeurs.
Défis à relever
• La crise économique actuelle exerce de fortes contraintes sur le
système, auquel on demande d'assurer un enseignement et une
formation pour un public toujours plus nombreux, ce qui pose de
sérieux problèmes, notamment pour l'apprentissage.
• La filière de l'apprentissage ne couvre qu'un nombre restreint de
métiers. La formation en entreprise est insuffisamment utilisée dans
de nombreux cursus d'EFP.
• Les formateurs, en particulier dans les entreprises, sont nombreux à
ne pas avoir reçu de formation pédagogique.
• La faiblesse des élèves à l'écrit et en mathématiques pose un
problème qui n'est que rarement identifié et convenablement traité.
Recommandations
a. Procéder à un examen du dispositif de l'apprentissage afin de le
rendre plus efficient et plus équitable face aux demandes de
qualifications du marché de l'emploi. Recourir très largement à la
formation en entreprise dans tous les cursus en exploitant les
formules déjà en place et les expériences antérieures en matière
d'apprentissage.
b. Réagir à la crise en modifiant ou en renforçant les mesures déjà
prises.
− Proposer un soutien différencié aux apprentis licenciés en
fonction de leur métier et du niveau atteint dans leur cursus.
− Examiner, dans les plus brefs délais, le dispositif, géré par les
employeurs, de rotation des apprentis en surnombre afin d'en
réaffecter les ressources à un plan de soutien universel aux
apprentis licenciés qui soit d'un meilleur rapport qualité-prix.
− Envisager des mesures visant à maintenir les jeunes dans des
programmes d’enseignement et de formation dont les avantages
l'emportent sur les coûts.
− Veiller à ce que les programmes d'enseignement et de formation
destinés aux adultes ciblent bien leurs besoins de qualifications
et les besoins du marché de l'emploi.
c. Procéder à un examen des prestations de la FÁS afin d'améliorer le
dispositif du point de vue de la transparence et de la qualité. Cela
passe par une amélioration des données et de l'évaluation ainsi que
par une concertation avec les employeurs.
Mexique
Kis V., Hoeckel K. et Santiago P. (2009)
Atouts
• Le Mexique est fermement décidé à traiter les problèmes que
rencontre son système d'EFP, comme en attestent de nombreuses
initiatives récentes, telles que la réforme du baccalauréat technique
(bachillerato tecnológico) et la mise en place de bourses de stage
(becas de pasantía).
• L'EFP joue un rôle social important car elle offre une possibilité de
formation aux élèves les plus susceptibles d’abandonner leurs
études. Diverses initiatives, dont les « unités mobiles de formation »
(unidades móviles), permettent de prendre contact avec des élèves
vivant dans des régions isolées, qui n'ont que des options limitées en
termes de formation.
• Dans certains secteurs ou sous-domaines de l'enseignement
secondaire du deuxième cycle, les résultats des diplômés de l'EFP
sur le plan professionnel sont excellents, comme le montrent les
données émanant de l'Observatoire du marché de l'emploi
(Observatorio Laboral).
• Des mesures encourageantes ont été prises pour inscrire l'EFP dans
le cadre plus large de la formation tout au long de la vie, avec
notamment la suppression des impasses (insertion du baccalauréat
dans le CONALEP par exemple) et les réformes récentes visant à
faciliter la mobilité au sein du système éducatif.
• On trouve de remarquables exemples de collaboration entre les
établissements et les employeurs, comme le projet Carmen del
Playa.
• De nombreux enseignants ou formateurs ont une expérience
professionnelle dans leur domaine et conservent souvent un emploi
à temps partiel dans le secteur privé, ce qui devrait leur permettre de
rester à jour du point de vue des qualifications professionnelles.
Défis à relever
• La coordination au sein de l'enseignement secondaire du deuxième
cycle et sa cohésion restent problématiques. Les diverses
Recommandations
a. Intégrer la concertation entre employeurs et EFP de deuxième cycle
au sein d'un dispositif consultatif unique et cohérent. Y inclure
l'ensemble des sous-systèmes afin de faciliter la collaboration dans
l'élaboration de la politique.
b. À titre d'objectif stratégique à long terme, mettre en place des
normes de qualité pour la formation en entreprise et prévoir des
contrats de stage pour étoffer cette formation et en améliorer le
niveau.
c. Veiller à ce que les enseignants et les formateurs bénéficient d'une
formation pédagogique avant ou peu après leur entrée dans la
profession et assurer une certaine formation du personnel
d'encadrement en entreprise. Pour améliorer le niveau de
qualification professionnelle du personnel de l'EFP, exiger des
formateurs une expérience professionnelle préalable et demander
aux établissements d'élaborer une stratégie pour actualiser les
qualifications professionnelles des enseignants et des formateurs.
d. Explorer les formules envisageables pour l'élaboration d'une cadre
national des certifications professionnelles.
e. Améliorer les données relatives aux besoins du marché du travail et
aux résultats de l'EFP sur le front de l’emploi. Développer une
capacité d'utilisation des données aux fins d'élaboration de la
politique et d'information des acteurs. Améliorer l'orientation
professionnelle à l'intention des élèves actuels et potentiels.
Norvège
Kuczera M., et al. (2008a)
Atouts
La Norvège possède en matière d'EFP de deuxième cycle un système
bien développé, relié à l'apprentissage, qui est jugé tout à fait fiable par les
parties prenantes. En particulier :
• Il existe une forte coopération tripartite à l'échelon national, des
comtés et au niveau sectoriel.
• Le dispositif jouit de la confiance des acteurs.
• Selon les normes internationales, il est relativement complet et les
filières de deuxième cycle de l'EFP ont une image assez bonne.
• Compte tenu des tensions exceptionnelles qui s’exercent sur le
marché du travail actuel, les employeurs sont désireux d'attirer des
apprentis.
• Le niveau d'instruction de la population adulte est élevé selon les
normes internationales (IALS, ALLS).
Défis à relever
• Les choix des élèves limitent éventuellement la réactivité du
système d’EFP face au marché de l'emploi.
• L'abandon scolaire pose problème.
• Avec le vieillissement des formateurs en milieu scolaire, il est
difficile de recruter de nouveaux formateurs suffisamment vite pour
compenser les départs.
• Le dispositif d'assurance qualité laisse à désirer.
• Il n'existe pas d'exigences en matière de certifications pour les
formateurs au sein des entreprises et les conseillers d'orientation.
• Les données existantes ne sont pas suffisamment exploitées et
présentent des lacunes qui doivent être comblées.
• Les résultats du PISA semblent indiquer que le niveau des
connaissances de base est relativement faible chez les élèves inscrits
dans l'EFP.
Recommandations
a. Pour mieux ajuster l'offre d'EFP et les besoins du marché de
l'emploi, il convient d'orienter et de canaliser les choix des élèves.
La planification de l'offre doit prendre en compte le nombre de
places d'apprentis disponibles ; les comtés doivent réduire le nombre
des filières qui n'attirent qu'un nombre réduit d'apprentis. Dans le
premier comme dans le deuxième cycle, les élèves doivent
bénéficier d'une orientation professionnelle de qualité, dispensée par
un personnel qualifié.
b. Pour lutter contre l'abandon scolaire, renforcer les interventions dans
l'enseignement préscolaire et scolaire pour venir en aide aux élèves
en difficulté. Se servir de la flexibilité du dispositif pour maintenir
les élèves de l'EFP dans le système tout en évitant les initiatives
susceptibles d'accroître les inégalités. Améliorer la collecte des
données relatives aux flux d'élèves dans le système éducatif et aux
résultats des élèves déscolarisés sur le plan professionnel.
c. En Norvège, les employeurs bénéficient de subventions importantes
au titre de l'apprentissage. Des mesures s'imposent pour veiller à ce
que la qualité de la formation soit à la hauteur. Entreprendre une
étude systématique des coûts, des avantages et de la qualité de
l’apprentissage.
d. La mise en place de la réforme dite de la Promotion du savoir donne
l'occasion de renforcer les procédures d'évaluation. Mettre en place
une évaluation nationale normalisée des compétences pratiques des
apprentis.
e. Les personnes qui encadrent ou forment les apprentis devraient
suivre une formation obligatoire.
f. Améliorer les données et l'analyse relatives à l'EFP et les exploiter
de manière plus systématique pour l'élaboration de la politique et
pour l'orientation professionnelle. Envisager la création d'un centre
de collecte des données et d'analyse.
République tchèque
Kuczera M. (2010)
Atouts
Le système d’EFP de la République tchèque présente un certain nombre
d’atouts :
• Le niveau scolaire moyen des jeunes de 15 ans mesuré par les tests
PISA est bon.
• La majorité des élèves mène à bien ses études secondaires de
deuxième cycle ; le taux d’abandon à ce niveau se situe au-dessous
de la moyenne OCDE.
• La République tchèque dispose d'une base de données
impressionnante sur les résultats de l'enseignement en termes de
formation et d'accès à l'emploi ; c'est l'une des meilleures qu'ait vues
l'équipe de l'OCDE.
• Plusieurs réformes ont été mises en route récemment, avec
notamment la création d'un nouveau système de certification,
l'introduction d'un examen national normalisé dans les filières de
l'apprentissage, le lancement d'une grande initiative en matière de
formation des adultes et l'adoption de nouveaux outils en matière
d'orientation professionnelle.
• Les pouvoirs publics cherchent activement à stimuler la
participation des partenaires sociaux à l'EFP. Les Conseils sectoriels
sont un bon exemple de concertation entre partenaires sociaux et
décideurs.
Défis à relever
• Les résultats des élèves et la qualité de l'enseignement dans les
filières de l'apprentissage (stĜední odborné uþilištČ – SOU) sont
faibles par rapport aux filières générales et techniques (stĜední
odborné školy - SOS) conduisant à l'examen de la maturita.
• La gouvernance de l'EFP du deuxième cycle du secondaire au
niveau régional n'est pas dotée des mécanismes de transparence et
de responsabilisation capables d'assurer la convergence entre la
demande du marché de l'emploi et le choix des élèves, et de garantir
des normes de qualité sur tout le territoire.
Recommandations
a. Améliorer l'enseignement et évaluer systématiquement le niveau de
la formation générale dans les filières de l'EFP, notamment les
programmes d'apprentissage. Les aides ciblées doivent bénéficier
aux élèves les plus faibles.
b. Améliorer en qualité et en volume l'orientation professionnelle dans
l'enseignement de base :
− En séparant l'activité de conseil de l'orientation professionnelle,
cette dernière étant confiée à un « conseiller carrière ».
− En privilégiant l'orientation professionnelle et en introduisant
davantage de flexibilité dans la formation initiale des
« conseillers carrière » tout en facilitant l'accès à une formation
continue de bon niveau pour le personnel en place.
− En diversifiant l’offre de services d'orientation professionnelle.
À terme, des réformes similaires devraient être mises en place pour
l'orientation professionnelle dans le deuxième cycle du secondaire.
c. Fixer des procédures claires et des critères transparents pour
l'élaboration des plans régionaux d'éducation. Il s'agit de mieux
Suède
Kuczera M., et al. (2008b)
Atouts
Dans le deuxième cycle du secondaire, l'EFP en Suède :
• Peut s'appuyer sur les bons résultats des élèves de 15 ans par rapport
aux autres pays.
• Affiche un taux d'abandon faible.
• Jouit d'un statut relativement élevé.
• Accorde à l'échelon local la marge de manœuvre nécessaire pour
innover.
Défis à relever
• Le chômage des jeunes est relativement important.
• Le nombre de jeunes entre 15 et 19 ans devrait enregistrer un fort
recul.
• L'EFP du deuxième cycle ne cherche pas à rendre les jeunes
employables, ce qui crée un décalage potentiel avec un marché du
travail régi par les conventions collectives et fait que les employeurs
peuvent hésiter à recruter ces jeunes.
• Plus d'un formateur sur deux a dépassé les 50 ans.
• Le fait que le système d'EFP en milieu scolaire soit isolé du monde
du travail, de son évolution et de son caractère technologique le rend
moins réactifs aux besoins du marché du travail.
• Les partenaires sociaux n'ont actuellement qu'une influence réduite
sur l'EFP du deuxième cycle.
• Les données relatives aux résultats sur le plan professionnel des
diplômés de l'EFP sont mal exploitées, alors qu'elles pourraient
servir par exemple à informer les élèves au moment du choix de la
filière.
Recommandations
a. Préserver le caractère non sélectif des programmes actuels dans le
deuxième cycle.
b. Créer pour l'EFP une commission nationale regroupant les
ministères et les partenaires sociaux en vue d'établir un dispositif
robuste permettant aux employeurs et aux représentants des salariés
de communiquer aux prestataires les exigences du marché de
l'emploi.
c. La concurrence entre établissements doit être loyale et perçue
comme telle : examiner soigneusement la réglementation et vérifier
qu'elle applique le même régime aux écoles publiques et aux
établissements indépendants.
d. Publier des informations sur les résultats de l'EFP en termes
d'emploi, par établissement et par filière. Il convient d'exploiter au
mieux le fichier national et de le compléter le cas échéant par des
enquêtes régulières sur les sortants récents.
e. Le stage en entreprise de 15 semaines qui fait partie du cursus du
deuxième cycle doit être soumis à un contrôle de qualité et rendu
obligatoire dans l'ensemble des filières. Les formations d'EFP ne
doivent être proposées que si elles s'accompagnent d'un stage en
entreprise afin de rapprocher les qualifications obtenues des
exigences du marché du travail.
f. Élaborer un système d'apprentissage venant en complément de la
formation en milieu scolaire par une action conjointe des pouvoirs
publics et des partenaires sociaux, et bien prendre en compte
l'expérience internationale.
Suisse
Hoeckel K., Field S. et Grubb W.N. (2009)
Atouts
Le système d’EFP très développé de la Suisse présente de nombreux
atouts. En particulier :
• Il adopte pleinement la logique de l'employeur et du marché.
• Le partenariat entre la Confédération, les cantons et les
organisations professionnelles fonctionne bien.
• Les formations en milieu scolaire et en entreprise s’articulent bien ;
la formation en entreprise n'est pas trop étroitement spécialisée.
• Le système d'EFP dispose des ressources adéquates qui lui
permettent de se doter d'équipements modernes.
• Les filières de l'apprentissage sont rentables dans la mesure où, pour
la plupart des employeurs, les avantages l'emportent sur les coûts.
• L'EFP de niveau supérieur est solide ; l’éventail de l’offre est large.
• Des parcours flexibles ont été instaurés pour favoriser la mobilité et
éviter les impasses.
• Les enseignants et les formateurs, les examinateurs et les chefs
d'établissement sont bien préparés.
• Le contrôle de la qualité est assuré et des procédures nationales
d'évaluation sont appliquées.
• L'orientation et le conseil sont pratiqués de manière systématique et
professionnelle.
• L'information est abondante et elle est couramment utilisée dans les
prises de position politiques.
Défis à relever
• La récession globale aura peut-être des conséquences négatives,
notamment sur l'offre de places d'apprentissage.
• Le déclin démographique risque d'exacerber la concurrence entre
enseignement général et professionnel ; l'EFP se trouve en
concurrence avec la formation universitaire supérieure.
Recommandations
a. La Suisse, qui s'enorgueillit à juste titre de la qualité de son système
d'EFP, devrait l'étayer par des mesures visant à en préserver les
atouts. Cela passe entre autres par des données et des analyses de
haut niveau. Vérifier si le dosage actuel d'EFP et de formation
théorique pour les jeunes répond bien aux besoins du marché.
b. Renforcer l'équité dans l'ensemble du système : veiller à réduire le
plus possible l'abandon scolaire et à soutenir les élèves déscolarisés ;
trouver des principes de financement garantissant le niveau des
subventions accordées à l'EFP et aux formations universitaires ; se
servir de l'EFP pour améliorer le niveau de qualification et d’activité
des femmes. Assurer un suivi strict du système pour appuyer la
réalisation de ces objectifs.
c. Élaborer un plan d'urgence pour faire face à la propension beaucoup
moins grande des employeurs à proposer des formations en
entreprise du fait de la crise économique.
Références
Hoeckel, K., et al. (2008), Learning for Jobs. The OECD Review of
Vocational Education and Training. Australia, OCDE, Paris. Voir :
www.oecd.org/dataoecd/27/11/41631383.pdf
Hoeckel, K., et al. (2009), Learning for Jobs. The OECD Review of
Vocational Education and Training. England and Wales, OCDE, Paris.
Voir : www.oecd.org/dataoecd/32/8/43947857.pdf
Hoeckel, K., S. Field et W.N. Grubb (2009), Learning for Jobs. The OECD
Review of Vocational Education and Training. Switzerland, OCDE,
Paris. Voir : www.oecd.org/dataoecd/12/5/42578681.pdf
Hoeckel, K. (2010), Learning for Jobs. The OECD Review of Vocational
Education and Training. Austria, OCDE, Paris. Voir :
www.oecd.org/dataoecd/29/33/45407970.pdf
Hoeckel, K., and R. Schwartz (2010), Learning for Jobs: OECD Reviews of
Vocational Education and Training: Germany, OCDE, Paris. Voir :
www.oecd.org/dataoecd/9/6/45668296.pdf
Kis, V., et al., (2008), Learning for Jobs. The OECD Review of Vocational
Education and Training, Hungary, OCDE, Paris, Voir :
www.oecd.org/dataoecd/24/27/41738329.pdf
Kis, V., S. Field (2009), Learning for Jobs. The OECD Review of
Vocational Education and Training. Chile : A First Report, OCDE Paris.
Voir : www.oecd.org/dataoecd/33/13/44167258.pdf
Kis, V., K. Hoeckel et P. Santiago (2009), Learning for Jobs. The OECD
Review of Vocational Education and Training. Mexico, OCDE, Paris.
Voir : www.oecd.org/dataoecd/28/37/43277304.pdf
Kis, V. (2010), Learning for Jobs. The OECD Review of Vocational
Education and Training. Ireland, OCDE, Paris. Voir :
www.oecd.org/dataoecd/2/6/44592419.pdf
Kuczera, M., et al. (2008a), Learning for Jobs. The OECD Review of
Vocational Education and Training. Norway, OCDE, Paris. Voir :
www.oecd.org/dataoecd/45/34/41506628.pdf
Kuczera, M., et al. (2008b), Learning for Jobs. The OECD Review of
Vocational Education and Training. Sweden, OCDE, Paris. Voir :
www.oecd.org/dataoecd/26/55/40755122.pdf
Kuczera, M., V. Kis et G. Wurzburg (2009), Learning for Jobs. The OECD
Review of Vocational Education and Training. Korea, OCDE, Paris.
Voir : www.oecd.org/dataoecd/53/49/42689417.pdf
Kuczera, M. (2010), Learning for Jobs. The OECD Review of Vocational
Education and Training. Czech Republic, OCDE, Paris. Voir :
www.oecd.org/dataoecd/50/28/44496125.pdf
Glossaire
Notions principales
aptitudes et/ou des compétences plus vastes par rapport à des niveaux
spécifiques. Une certification confère une reconnaissance officielle de la
valeur des compétences acquises sur le marché du travail ainsi que dans le
cadre de la formation complémentaire. (OCDE, 2007)
Clauses de remboursement : les entreprises et les salariés établissent un
contrat prévoyant une période durant laquelle les seconds doivent
rembourser les dépenses afférentes à leur formation en cas de départ
volontaire. (OCDE, 2005)
Comptes individuels de formation : comptes bancaires exclusivement
destinés à la formation des adultes. En règle générale, ils sont alimentés par
plusieurs parties prenantes, dont les pouvoirs publics, les particuliers, les
entreprises et les organismes sectoriels. (OCDE, 2005)
Contribution des employeurs au coût de l’EFP : comprend les
versements directement affectés à l’EFP (par exemple, prélèvement affecté
au fonds pour la formation) et le coût des ressources consacrées à la
prestation de la formation pratique.
Contrôle qualité : procédure externe officielle utilisée pour veiller à la
qualité de l’enseignement et de la formation dans les établissements d’EFP
privés et publics.
Convention collective : accord écrit entre employeur et employés
établissant les modalités et les conditions d’emploi (par exemple, salaires,
temps de travail, conditions de travail et procédures de réclamation).
Les déductions fiscales comprennent :
- déduction/exonération sur les prélèvements sur salaire :
déduction/exonération d’une somme qu’un employeur retient et/ou verse au
nom de ses employés sur la base du salaire. Les pouvoirs publics utilisent les
recettes tirées des prélèvements sur salaire pour financer des programmes
tels que la sécurité sociale, le système de santé, l’indemnisation du chômage
et l’indemnisation des travailleurs.
- déduction au titre de l’impôt sur les bénéfices : sommes déduites des
bénéfices.
Déduction au titre de l’impôt sur les bénéfices : permet aux entreprises
de déduire de leurs bénéfices au minimum les coûts afférents à la formation.
(OCDE, 2005)
Déduction au titre de l’impôt sur les bénéfices : déduction/exonération
sur les bénéfices d’une entreprise.
Enquête sur les sorties de formation : enquête sur les diplômés de l'EFP
à un moment donné après l’obtention de leur diplôme.
Enseignants et formateurs de l’EFP : personnel assurant l’EFP,
autrement dit, les enseignants/formateurs intervenant dans la formation
professionnelle pratique (dans les établissements éducatifs et sur le lieu de
travail).
Établissements d’EFP publics et privés : les établissements d’EFP sont
dits « publics » ou « privés » selon que le pouvoir de décision final
concernant leur gestion est dévolu à une autorité publique ou à une entité
privée (association confessionnelle, syndicat, entreprise). Le niveau des
financements publics ou privés que reçoit un établissement ne détermine pas
son statut dans l’une ou l’autre catégorie, et certains établissements peuvent
être classés comme « privés » tout en étant essentiellement financés par des
autorités publiques centrales/régionales.
Évaluation : procédure d’assurance qualité consistant à surveiller la
qualité de l’enseignement et des acquis, et donnant lieu à un jugement sur la
qualité d’un prestataire ou d’un programme d’EFP.
Évaluation externe : évaluation du travail des enseignants/formateurs
par un organisme externe.
Évaluation interne : évaluation du travail des enseignants/formateurs par
un prestataire d’EFP (chef d’établissement, entreprise assurant la formation,
etc.).
Exigences préalables à l’emploi : conditions nécessaires pour devenir un
enseignant/formateur dans l’EFP.
Financement sur une base antérieure : établissement du budget par
rapport aux dépenses effectuées les années précédentes et aux estimations du
coût des activités prévues.
Financement par chèques-formation : financement attaché à chaque
élève. Les fonds sont directement alloués à l’élève, qui peut ainsi s’inscrire
dans l’établissement d’EFP de son choix sans acquitter les droits
d’inscription ou en n’en payant qu’une partie. Les chèques-formation
peuvent être financés et gérés par l’État, par des organismes privés ou par
les deux. Les rémunérations réelles des prestataires d’EFP peuvent être
calculées à partir de critères liés aux ressources engagées et aux résultats
obtenus.
Financements publics : dépenses que les pouvoirs publics consacrent à
l’EFP (tous niveaux confondus), y compris dépenses des ministères de
l’éducation et d’autres ministères ou institutions équivalentes.
ISSN 2077-7744
www.oecd.org/editions
isbn 978-92-64-08747-7
91 2010 04 2 P
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