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Droit Des Societes Commercialesk
Droit Des Societes Commercialesk
Etant l’aptitude de devenir sujet de droits et d’obligations, la personnalité est accordée à des groupements
et organisations qui poursuivent un objectif prévu par la loi. La société n’est en sens pas la seule structure
pouvant se prévaloir de la personnalité. D’autres groupements sont aussi concernés.
Quand il s’agit de faire le commerce, la société est la structure interpellée par excellence. Il s’agit alors
d’une société commerciale qui se base sur un acte d’association établi dans les formes prescrites par la loi. En
principe, la société est commerciale ou civile par son objet.
D’autres personnes morales interviennent dans la vie commerciale. Il s’agit des groupements d’intérêt
économique et des associations.
* Les associations
Les associations sont réglementées par le dahir du 15 novembre 1958, modifié et complété par le dahir du
10 avril 1973. Les associations reconnues d’utilité publique jouissent d’une capacité juridique élargie, en
particulier le droit de recevoir des dons et des legs et le droit d’acquérir à titre gratuit, entre vifs ou par testament,
et à titre onéreux.
* Etablissements publics
Il s’agit des différents offices et établissements publics régionaux d’aménagement et de construction
(E.R.A.C.).
A. Le contrat de société
L’article 982 du dahir formant code des obligations et des contrats définit le contrat de société :« la société
est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail ou tous les
deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter ».
La société est donc considérée comme un contrat soumis aux règles générales qui régissent les contrats.
Mais, ces conditions ne suffisent pas à elles seules pour donner naissance à la structure. ¨Le contrat de société est
soumis à un cadre juridiquement strict¨ 1. Aussi pour qu’il y ait société faut-il encore satisfaire à d’autres règles
spécifiques au contrat de société.
La validité du contrat suppose l’existence des conditions de fond indispensables pour sa formation :
consentement des parties, capacité juridique, objet et cause.
a. Consentement
Pour la validité du contrat de société, le consentement des parties est indispensable. Celui-ci doit être réel
et sincère. De même ne doit-il pas être entaché d’un des vices du consentement, à savoir l’erreur (sur l’objet ou
la personne), le dol (manœuvres frauduleuses pouvant induire en erreur) et la violence (contrainte).
b. Capacité
Le contrat de société exige la capacité. Certaines personnes ne peuvent toutefois, en dépit de leur capacité,
constituer une société entre elles. Il en est ainsi du père et du fils soumis à la puissance paternelle, du tuteur et du
mineur jusqu’à la majorité de celui-ci, et entre le curateur d’un incapable ou l’administrateur d’une institution
1
P. Decroux, Les sociétés en droit marocain, 5 ème éd., 1988, La Porte, Rabat, p.57.
pieuse et la personne dont ils administrent les biens 2. La lecture fait néanmoins l’objet d’une controverse
doctrinale.
c. Objet
L’objet ou « objet social » est représenté par la nature ou le genre d’activité à exercer par la société. Il doit
être déterminé dans les statuts et avoir un but licite.
d. Cause
La cause du contrat est liée à la raison qui a poussé les parties à constituer la société. Il s’agit en fait du
motif sur la base duquel les personnes ont décidé de créer la structure.
De la lecture de l’article 982 du D.O.C.., on peut dégager quatre éléments caractéristiques du contrat de
société : pluralité d’associés, mise en commun d’apports, participation aux résultats de l’exploitation et la
volonté de collaborer.
a. Pluralité d’associés
L’article 982 du D.O.C. précise que le contrat est conclu entre deux ou plusieurs personnes. Il faut donc la
rencontre de deux ou plusieurs volontés pour la constitution d’une société. Deux exceptions ont toutefois été
prévues. La première est implicite et est contenue dans l’article 1061 du D.O.C. qui permet à un des associés de
continuer la société en cas de dissolution3. La seconde est une innovation de la loi n¨5-96 puisque l’article 44
dispose que « la société à responsabilité limitée est constituée par une ou plusieurs personnes qui ne supportent
les pertes qu’à concurrence de leurs apports… ».
2
Article 984 d.o.c.
3
(voir également l’article 85 de la loi n¨5-96 concernant la société à responsabilité limités
de deux manières : soit par le transfert du droit de propriété des biens apportés, soit par la mise de ces biens à la
disposition effective de la société sans transfert du droit de propriété. L’apport en nature est exigé à la naissance
de la société.
- L’apport en industrie qui est l’apport d’un travail, d’une activité intellectuelle ou d’un savoir-faire. Ce
type d’apport a un caractère temporaire. Il cesse avec l’arrêt de l’activité de l’apporteur. L’apport en industrie
n’est pas possible dans certaines sociétés dans la mesure où les apports doivent être intégralement libérés à la
constitution.
La mise en commun de ces apports est à l’origine de la constitution du fonds commun des associés ou capital
social4.
4
Article 992 d.o.c.
La personnalité morale est l’aptitude à devenir sujet de droits et d’obligations. Réservée à l’origine aux
personnes physiques, cette faculté a été étendue à des groupements et organisations dont l’importance dans la vie
sociale et commerciale n’est certes plus à démontrer. La société en nom collectif, la société en commandite
simple la société en commandite par actions et la société à responsabilité limitée ne jouissent de la personnalité
morale qu’à compter de leur immatriculation au registre du commerce 5. Il en est de même de la société
anonyme6. La personnalité morale n’est donc pas une conséquence automatique de la constitution de la société.
Elle est subordonnée à une formalité prévue par la loi, à savoir l’immatriculation.
La personnalité morale permet aux personnes concernées par la naissance de la société d’agir dans un
cadre organisé avec un fonctionnement dont les particularités diffèrent selon la forme de la structure. Elle permet
également de créer une entité indépendante par rapport à ses membres.
5
Article 2 de la loi n¨5-96.
6
Article 7 de la loi n¨17-95.
* Le patrimoine social de la société est distinct des patrimoines des associés. Ce qui implique différentes
conséquences : 1. le bien apporté par l’associé sort de son patrimoine pour intégrer celui de la société. L’associé
récupère en contrepartie des parts sociales ou des actions. 2. le patrimoine social est le gage des seuls créanciers
sociaux. Dans les sociétés de personnes, les créanciers sociaux ont également un droit de gage sur le patrimoine
de chacun des associés puisqu’ils sont personnellement, indéfiniment et solidairement responsables. 3. La faillite
ou la liquidation frappe la société elle-même, indépendamment des associés, sauf cas des sociétés de personnes.
* Le patrimoine social est géré d’une façon autonome par la société. La société a pleine capacité pour
accomplir les actes qui intègrent son objet. Elle gère, administre et dispose de son patrimoine. Elle agira par
l’intermédiaire de ses organes ou représentants légaux.
Le jeu des classifications permet de dégager différentes formes de sociétés. La diversification de l’activité
commerciale a, au fil du temps, imposé la création de nouvelles structures. Ce qui a permis à certains de
constater qu’« il y a presque autant de formes de sociétés que de sortes de fromage, surtout si au jeu juridique se
mêle le jeu fiscal ». L’on présentera deux grandes catégories en raison de l’intérêt de la distinction sur le plan
juridique.
A. La société anonyme
Structure symbolique des sociétés de capitaux, elle est régie par le dahir n¨1-96-124 du 30 août 1996
portant promulgation de la loi n¨17-95. La loi sur la société anonyme a été publiée au bulletin officiel le 17
octobre 1996. La société est commerciale par la forme.
Etant une société de capitaux, les actionnaires disparaissent en principe derrière les capitaux qu’ils mettent
à la disposition de la société. Peu importe la personne de l’apporteur dans la mesure où l’existence et le
fonctionnement de la société se rattachent plutôt au capital. La personne s’efface derrière les capitaux apportés
comme participation. Aussi est-il qu’aucune capacité particulière n’est requise des actionnaires. Ceux-ci
n’acquièrent pas la qualité de commerçant. Un mineur peut donc devenir actionnaire par l’intermédiaire de son
représentant légal. De même, le risque que supportent les actionnaires sont limités à leurs apports. Ils ne
supportent les pertes sociales qu’à concurrence de leur mise.
La constitution de la société anonyme peut revêtir deux formes : avec appel public à l’épargne ou sans
appel public à l’épargne.
La constitution avec appel public à l’épargne est plus rare en raison de la lourdeur des opérations. Elle suppose la
réunion d’actionnaires nombreux et l’intervention de plusieurs personnes, et exige du temps puisque la procédure
peut être assez longue. A la lecture de l’article 9 de la loi n¨17-95, sont réputées faire publiquement appel à
l’épargne :
- les sociétés dont les titres sont inscrits à la cote de la bourse des valeurs.
- les sociétés qui, pour le placement des titres qu’elles émettent, ont recours soit à des banques, soit à des
établissements financiers ou sociétés de bourse, soit à des procédés de publicité quelconques, soit au
démarchage.
- les sociétés dont le nombre d’actionnaires dépasse 100.
Pour éviter les confusions, l’article 10 a apporté une précision en stipulant que la publicité prescrite par
les lois et les règlements ne constitue pas par elle-même un appel public à l’épargne. Le capital social pour la
constitution d’une société anonyme avec appel public à l’épargne ne peut être inférieur à trois millions de
dirhams.
Une procédure simplifiée a été prévue pour la société anonyme sans appel public à l’épargne. En plus des
règles communes aux sociétés, les fondateurs doivent se conformer aux conditions spécifiques à la société
anonyme.
L’établissement des statuts est la première formalité à accomplir en vue de la constitution d’une société
anonyme. C’est sur la base de ce document que les souscripteurs pourront s’engager en connaissance de cause. A
ce propos, les techniciens semblent préférer des statuts réduits pour éviter des modifications successives à
chaque changement législatif ou réglementaire. Les statuts doivent être établis par écrit et contenir certaines
mentions prévues par la loi7. L’acte de constitution peut être établi soit sous forme notariée, soit sous seing privé.
Dans ce dernier cas, il est dressé autant d’originaux qu’il est nécessaire pour le dépôt d’un exemplaire au siège
social et à l’exécution des formalités requises.
a. Conditions de constitution
- Nombre d’actionnaires : la loi a fixé le nombre d’associés pour la constitution de la société anonyme à
un minimum de cinq personnes. Ils ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports. Au cas où des
actions auraient été attribuées en copropriété à plusieurs personnes, le nombre de ces derniers n’est pas pris en
considération pour le vote dans les assemblées générales. On considère qu’il s’agit d’un seul actionnaire. Un
représentant commun doit être désigné pour l’exercice des droits d’actionnaire 8. La même situation peut se
présenter s’agissant des héritiers. Ceux-ci sont comptés pour un seul actionnaire tant que les actions demeurent
indivises.
- Durée : elle ne peut excéder 99ans, et court à dater de l’immatriculation. L’article 3 de la loi n¨17-95 a
néanmoins prévu la possibilité d’une ou plusieurs prorogation, sans que chaque prorogation puisse excéder
99ans.
- Siège social : il constitue le domicile légal de la société. Il ne s’agit pas forcément du lieu d’exploitation.
Les sociétés anonymes dont le siège social est situé au Maroc sont soumises à la législation marocaine. La
désignation du siège social permet de déterminer les tribunaux compétents (compétence territoriale), et le lieu où
devront être effectuées les formalités légales de publicité. Aussi est-il que pour les tiers, le siège statutaire ne leur
est pas opposable par la société si son siège réel est situé en un autre lieu 9.
- Objet social : la société anonyme est commerciale par sa forme, peu importe son objet. L’article premier
de la loi n¨17-95 précise que « la société anonyme est une société commerciale à raison de sa forme et quel que
soit son objet… ». L’objet social doit être licite et respecter les prescriptions légales.
- Capital : il est fixé à trois cent mille dirhams au minimum si la société ne fait pas publiquement appel à
l’épargne, et trois millions de dirhams dans le cas contraire.
7
Voir les articles 2 et 12 de la loi n¨17-95.
8
Article 252, idem.
9
Article 5, dernier alinéa, idem.
Le capital doit être intégralement souscrit. Les apports peuvent être de différentes natures. Ils doivent
avoir une valeur actuelle appréciable en espèces, et constituer un élément d’actif réalisable pouvant être inscrit à
l’actif du bilan de la société.
La loi exige une libération des apports en numéraire du quart au moins de leur valeur nominale lors de la
souscription. La libération du surplus peut intervenir en une ou plusieurs fois dans un délai qui ne peut excéder
trois ans à compter de l’immatriculation de la société au registre du commerce.
Les actions représentatives d’apports en nature sont libérés intégralement lors de leur émission.
« L’identité des apporteurs en nature et l’évaluation de l’apport effectué par chacun d’eux et le nombre d’actions
remises en contrepartie de l’apport » sont indiqués dans les statuts. Les actions de la société ne donnent toutefois
pas nécessairement à leurs propriétaires des droits égaux dans la distribution des bénéfices au cours de la vie
sociale, ou la répartition de l’actif disponible en cas de liquidation. L’on distingue à ce niveau entre les actions
ordinaires et les actions privilégiées ou de priorité.
Les fondateurs désignent un ou plusieurs commissaires aux apports pour procéder à l’évaluation des
apports en nature. Ceux-ci sont désignés parmi les personnes habilitées à exercer les fonctions de commissaires
aux comptes. Certaines personnes ne peuvent être désignées en raison des incompatibilités prévues par la loi
(art.161). Il en est ainsi par exemple des fondateurs, des apporteurs en nature, des administrateurs, des
bénéficiaires d’avantages particuliers….
Le rapport du ou des commissaires aux apports décrit chacun des apports, indique le mode d’évaluation
adopté et pourquoi il a été retenu, affirme que la valeur des apports correspond au moins à la valeur nominale des
actions à émettre. Il est par la suite déposé au siège social et au greffe et tenu à la disposition des actionnaires
cinq jours au moins avant la signature des statuts. Si la société fait publiquement appel à l’épargne, le rapport est
déposé avec les statuts.
Les fonds provenant des souscriptions en numéraire sont déposés au nom de la société en formation, dans
un délai de huit jours, dans un compte bancaire bloqué, avec la liste des souscripteurs et l’indication des sommes
versées par chacun d’eux. Le retrait des fonds est effectué par le mandataire du conseil d’administration ou du
directoire contre remise du certificat du greffier du tribunal attestant l’immatriculation de la société au registre
du commerce.
b. Formalités de constitution
Après l’approbation des statuts, il convient de les faire enregistrer dans un délai d’un mois à compter de la
date de l’acte constitutif. La constitution de la société fait l’objet d’une publicité au bulletin officiel et dans un
journal d’annonces légales indiquant notamment le numéro d’immatriculation au registre du commerce.
Les fondateurs dune société anonyme ont le choix entre deux formules pour l’administration de la
structure : la direction avec conseil d’administration et président-directeur général et l’administration avec
directoire et conseil de surveillance.
10
Article 42, al.1, idem.
société. La durée de ces autorisations ne peut dépasser un an, sans prendre en considération la durée des
engagements cautionnés, avalisés ou garantis.
Une réunion du conseil est obligatoire pour l’examen des comptes annuels, l’adoption du rapport de
gestion à présenter aux actionnaires. A la clôture de chaque exercice, il dresse un inventaire de l’actif et du passif
social existant à cette date, et établit les états de synthèse annuels, conformément à la législation en vigueur.
Le conseil d’administration convoque les assemblées d’actionnaires, fixe leur ordre du jour et arrête les
termes des résolutions à leur soumettre. Il peut également décider du transfert du siège social dans la même
préfecture ou province. Cette décision doit toutefois être ratifiée par la plus prochaine assemblée général
extraordinaire.
** Conseil de surveillance
- Composition : le conseil de surveillance est composé de trois membres au moins et de douze au plus. Le
nombre des membres peut atteindre quinze lorsque les actions sont inscrites à la bourse des valeurs. La loi a
institué pour les membres du conseil des règles analogues à celles prévues pour les membres du conseil
d’administration en ce qui concerne la qualité d’actionnaire et le nombre d’actions dont il doivent être
propriétaires, la nomination, la durée des fonctions, la révocation et les représentants permanents des personnes
morales.
- Fonctions : le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de la gestion de la société par le
directoire. Il assure sa mission en opérant les vérifications qu’il juge opportune, et en recevant du directoire des
rapports périodiques.
Les statuts peuvent subordonner certaines opérations à une autorisation préalable du conseil. Il en va ainsi
de la cession d’immeubles par nature, la cession totale ou partielle de participations, la constitution de sûretés et
les cautions, avals et garanties, sauf si la société exploite un établissement bancaire ou financier. Le conseil fixe
un montant pour chaque opération.
c. Assemblées d’actionnaires
Les assemblées d’actionnaires se tiennent pendant la vie sociale de la société. Les titulaires d’une même
catégorie d’actions sont représentés dans les assemblées spéciales, alors que les assemblées générales, ordinaires
et extraordinaires, représentent l’ensemble des actionnaires.
L’assemblée générale extraordinaire est seule habilitée à modifier les statuts. Toute clause contraire est
réputée non écrite. Elle ne peut toutefois augmenter les engagements des actionnaires, si ce n’est de leur propre
consentement, ni changer la nationalité de la société. Les décisions modificatives des statuts doivent être prises
dans le respect des droits politiques (droit de vote), pécuniaires (droit ou vocation à la répartition des bénéfices et
au partage du boni de liquidation) et patrimoniaux (droit de cession des actions) des actionnaires.
L’assemblée ne délibère valablement que si les actionnaires présents ou représentés possèdent au moins,
sur première convocation, la moitié, et sur deuxième convocation, le quart des actions ayant le droit de vote. A
défaut de ce dernier quorum, la tenue de la deuxième assemblée peut être prorogée à une date postérieure de
deux mois au plus par rapport à celle pour laquelle elle a été convoquée.
L’assemblée générale ordinaire prend toutes les décisions autres que celles réservées par la loi à
l’assemblée générale extraordinaire. Ce décisions se rapportent, notamment, à l’approbation des comptes
annuels, à la désignation des membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance et à la
nomination des commissaires aux comptes. Elle ne délibère valablement sur première convocation que si les
actionnaires présents ou représentés possèdent au moins le quart des actions ayant le droit de vote. Sur deuxième
convocation, aucun quorum n’est requis.
La dissolution de la société anonyme est régie par les articles de 356 à 360. Les causes de la dissolution
sont générales (communes à toutes les sociétés) ou spécifiques (ne concernent que la société anonyme).
- Causes générales : arrivée du terme (sauf prorogation, réalisation ou extinction de l’objet social,
liquidation judiciaire, application d’une clause statutaire (ex. retrait ou décès du principal actionnaire), décision
judiciaire.
- Causes spécifiques à la société anonyme : le nombre d’actionnaires est demeuré inférieur au minimum
légal de cinq actionnaires depuis plus d’un an, la situation nette est restée inférieur au quart du capital social, le
capital social a été maintenu depuis plus d’un an à un montant inférieur au minimum légal.
C’est l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires qui décide de la dissolution anticipée de la
société. La décision de dissolution doit être publiée dans un journal d’annonces légales et au bulletin officiel,
déposée au greffe du tribunal et inscrite au registre du commerce.
En vertu de l’article 31, alinéa 3 de la loi n¨5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite
simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation, les
règles applicables à la société en commandité simple et les dispositions de la loi n¨17-95 relative aux sociétés
anonymes , à l’exception de celles qui concernent leur administration et leur direction, sont applicables aux
sociétés en commandite par actions, à condition qu’elles ne soient pas incompatibles avec les dispositions
spécifiques prévues pour les sociétés en commandite par actions.
2. Fonctionnement de la S.C.A
a. La gérance
Les premiers gérants sont désignés dans les statuts par les fondateurs. Seuls les commandités sont
habilités à désigner les premiers gérants parmi les associés ou non associés.
Au cours de la vie sociale de la société, le ou les gérants sont nommés par l’assemblée générale ordinaire des
actionnaires, avec accord unanime des commandités. Les statuts peuvent prévoir d’autres modalités. Les
commanditaires ne peuvent donc imposer un gérant aux commandités.
La rémunération du gérant doit être prévue dans les statuts. L’article 36 de la loi n¨5-96 précise que
« toute autre rémunération que celle prévue aux statuts ne peut être allouée au gérant que par l’assemblée
générale ordinaire des actionnaires. Elle ne peut l’être qu’avec l’accord des commandités donné, à l’unanimité,
sauf clause statutaire contraire ».
La durée des fonctions est fixée soit dans les statuts, soit dans le procès-verbal de l’assemblée ayant nommé le
gérant.
11
Article 32, al.1. de la loi n¨5-96 : dépôt au greffe du tribunal des statuts, de la déclaration de souscription et de
versement, du rapport du ou des commissaires aux apports…, demande d’immatriculation au registre du
commerce, insertion d’un avis dans un journal d’annonces légales et au Bulletin officiel.
La révocation ainsi que les conditions de démission du gérant sont fixés dans les statuts. Le gérant est
également révocable par le tribunal, pour cause légitime, à la demande de tout associé ou de la société, toute
clause contraire étant réputée non écrite12.
Dans les relations avec les tiers, la société est engagée même par les actes du gérant qui ne relèvent pas de
l’objet social, à moins qu’elle prouve que le tiers s’était engagé en connaissance de cause, c’est-à-dire qu’il
savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte tenu des circonstances. Les clauses
statutaires qui auraient pour objectif de limiter les pouvoirs du gérant sont inopposables aux tiers. De même,
l’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre gérant est sans effet à l’égard des tiers, à moins qu’il ne
soit établi qu’il en ont eu connaissance.
A l’égard des associés, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance
au nom de la société, sous réserve de l’autorisation préalable à obtenir des associés pour toute convention entre
le gérant et la société, et pour l’exercice d’une activité similaire à celle de la société 13.
b. Le conseil de surveillance
A la lecture de l’article 33 de la loi n¨5-96, il ressort que le conseil de surveillance est composé de trois
commanditaires au moins, nommés par l’assemblée générale ordinaire des commanditaires selon les conditions
prévues par les statuts. Un commandité ne peut, à peine de nullité, faire partie de ce conseil ni participer à la
désignation de ses membres. A défaut de dispositions contenues dans les statuts, les règles concernant la
désignation et la durée du mandat des administrateurs de sociétés anonymes sont applicables 14.
Le conseil de surveillance assume le contrôle permanent de la gestion de la société15. En ce sens, il
présente à l’assemblée générale ordinaire annuelle des actionnaires un rapport dans lequel il porte notamment un
jugement sur la gestion de la société. Il peut également, par le biais du rapport, relever les irrégularités et les
inexactitudes dans les états de synthèse de l’exercice.
La rémunération est prévue dans les statuts. A défaut de précision statutaire, il revient à l’assemblée
générale ordinaire des commanditaires d’allouer une rémunération globale aux membres du conseil. A ce niveau,
l’accord unanime des commandités est indispensable.
En principe, les membres du conseil de surveillance n’encourent aucune responsabilité pouvant survenir à
l’occasion d’un acte de gestion et de ses résultats. Leur responsabilité civile peut néanmoins être engagée si, en
ayant eu connaissance de ces actes, les membres du conseil ne les ont pas révélés à l’assemblée générale des
actionnaires16. Pour les sanctions pénales, l’article 118 précise que « les sanctions pénales de la loi n¨17-95
relative aux sociétés anonymes sont applicables aux sociétés en commandite par actions. Les sanctions propres
aux présidents, administrateurs, directeurs généraux ou membres du directoire des sociétés anonymes
s’appliquent aux gérants des sociétés en commandite par actions en ce qui concerne leurs compétences».
12
Article 32, alinéa 3 et 4 de la loi n¨5-96.
13
Article 35, alinéa 1 de la loi n¨5-96.
14
La durée du mandat est déterminée dans les statuts, sans pouvoir excéder trois ans en cas de nomination par les
statuts, ou six ans en cas de nomination par les assemblées ordinaires ou extraordinaires à l’occasion d’une
fusion ou scission.
15
Article 37 de la loi n¨5-96.
16
Article 42, idem.
Chaque catégorie d’associés est représentée au sein d’une assemblée : commandités ou commanditaires.
Un commanditaire ne peut donc assister à une assemblée de commandités s’il n’est lui-même commandité. Il en
est de même pour les commandités qui ne peuvent assister à une assemblée générale des actionnaires
commanditaires où cette qualité est exigée.
La loi ne précise pas les modalités de consultation des commandités. Dans la mesure où les commandités
sont assimilés aux associés dans une société en nom collectif, les règles prévues pour celle-ci s’appliquent. La
modification des statuts n’est possible que moyennant l’accord unanime des commandités, sauf si les statuts ont
prévu d’autres dispositions.
Les assemblées générales ordinaires ou extraordinaires des commanditaires sont convoquées, réunies et
délibèrent selon les règles applicables aux assemblées d’actionnaires des sociétés anonymes.
Les règles applicables à la transformation de la société en commandite par actions ont été prévues par
l’article 43. La transformation en société anonyme ou en société à responsabilité limitée est décidée par
l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires, avec l’accord des deux tiers des associés commandités, à
moins que les statuts ne fixent un autre quorum.
Elle se présente comme la société dont les associés ont tous la qualité de commerçant et répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Elle est commerciale par la forme.
La société en nom collectif constitue le type même de la société de personnes. Chaque associé est choisi
en considération de sa personne. Généralement, les associés sont peu nombreux et se font mutuellement
confiance. La responsabilité des associés dans une société en nom collectif est lourde dans la mesure où elle
illimitée et solidaire. Le créancier social, après mise en demeure de la société, peut réclamer le paiement de sa
créance exigible à l’un quelconque des associés.
a. conditions de fond
- Associés : les associés sont au moins au nombre de deux. A la différence de la société à responsabilité
limitée, aucun maximum n’est fixé. Les associés ont tous la qualité de commerçant. Ils doivent avoir la capacité
17
Article 13, idem
exigée pour exercer une activité commerciale. Cette forme de société est donc interdite aux mineurs, majeurs
incapables, aux personnes soumises à une interdiction, une déchéance ou une incompatibilité.
- Dénomination sociale : il s’agit du nom qui permet à la société de se distinguer en tant que groupement
d’individus cherchant à réaliser un objectif commun. Le nom d’un ou plusieurs associés peut être incorporé à la
dénomination. Il doit néanmoins être précédé ou suivie de la mention « société en nom collectif ».
- Capital social : la loi n’exige aucun capital minimum, étant donné que les associés sont responsables
indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Aucune règle contraignante n’est exigée en la matière.
Les apports peuvent être effectués en numéraire ou en nature. Les associés fixent librement dans les
statuts les modalités d’appel des fonds en vue de la libération des apports en numéraire. La société est constituée
dès la signature des statuts par tous les associés. Elle jouit de la personnalité morale à compter de la date de son
immatriculation au registre du commerce. L’écran constitué par la personnalité n’est toutefois pas assez opaque
pour supprimer la responsabilité pécuniaire personnelle des associés.
La cession des parts, même entre associés, n’est possible qu’avec le consentement unanime des associés.
C’est une règle d’ordre public. La cession doit être constatée par écrit, à peine de nullité.
b. conditions de publicité
Les statuts doivent être établis par écrit, sous forme authentique ou sous seing privé. Les formalités de
publicité sont réalisées à la diligence et sous la responsabilité des représentants légaux de la société. A peine de
nullité, les statuts doivent être datés et indiquer certaines mentions prévues par l’article 5 de la loi n¨5-96. Une
copie de l’acte constitutif de la S.N.C. doit être déposée au secrétariat greffe du tribunal du lieu où la société a
son siège. De même, un extrait de l’acte est inscrit sur le registre du commerce. Il est également publié au
bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales.
2. Fonctionnement de la S.N.C.
a. Gérance
* Nomination des gérants
En principe, tous les associés sont gérants. L’article 6 de la loi n¨5-96 précise néanmoins qu’il est possible
de désigner un ou plusieurs gérants, associés ou non, dans les statuts. Le gérant peut être une personne physique.
Les gérants sont désignés, conformément aux clauses statutaires, soit à l’unanimité, soit à la majorité des
associés. La loi ne limite pas le nombre des gérants, ni celui des mandats d’un même gérant. Les statuts peuvent
également prévoir que la gérance fera l’objet d’une désignation par un acte ultérieur.
Les fonctions du gérant prennent en principe fin par l’arrivée du terme fixé au moment de sa nomination.
Le gérant peut toutefois librement démissionner. Si le gérant est statutaire, sa démission suppose l’agrément
unanime des autres associés. Si la démission est sans juste motif, elle peut ouvrir un droit, au bénéfice de la
société, à des dommages-intérêts.
Les modalités de révocation d’un gérant sont liées au mode de sa désignation. Si le gérant, choisi parmi
les associés, est statutaire, la révocation ne peut se décider qu’à l’unanimité des autres associés. Si le gérant,
choisi parmi les associés, n’est pas statutaire, la révocation s’effectue dans les conditions prévues par les statuts
ou, à défaut, par une décision des autres associés, gérants ou non, prise à l’unanimité. Si le gérant n’est pas
associé, sa révocation est possible dans les conditions prévues par les statuts, ou à défaut, par une décision des
associés prise à la majorité. La révocation ne met pas fin au contrat de travail dont bénéficierait le gérant non
associé révoqué. Si le gérant est révoqué sans motif légitime, il est en droit de réclamer des dommages-intérêts.
1. La gérance
L’article 25 de la loi n¨5-96 interdit au commanditaire de faire tout acte de gestion qui engagerait la
société à l’égard des tiers. En cas de violation de cette disposition ,l’associé commanditaire est tenu
solidairement avec les associés commandités des dettes et engagement de la société qui résultent des actes
prohibés.
La gestion de la société en commandite simple est organisée comme dans la société en nom collectif :
gérant commandité ou non associé, mêmes conditions pour la désignation, la rémunération, la récusation, la
démission, les pouvoirs et les obligations….
Les assemblées se réunissent obligatoirement pour l’approbation des comptes. Une réunion peut être
demandée soit par un commandité, soit par le quart en nombre et en capital des commandités. Les statuts
peuvent prévoir d’autres modalités de réunion des assemblées.
Les décisions concernant la modification des statuts ne sont prises qu’avec l’accord de tous les
commandités et la majorité en nombre et en capital des commanditaires. La clause qui aurait pour conséquence
d’exiger une majorité plus stricte est réputée non écrite. L’article 28 précise que les associés ne peuvent changer
la nationalité de la société.
Les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les associés. Les statuts peuvent
toutefois stipuler que les parts des associés commanditaires sont librement cessibles entre associés, que les parts
des associés commanditaires peuvent être cédées à des tiers étrangers à la société, et qu’un associé commandité
18
Article 23, idem.
peut céder une partie de ses parts à un commanditaire ou à un tiers étranger à la société avec le consentement de
tous les commandités et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires 19.
3. Dissolution de la société
La société continue malgré le décès d’un commanditaire. Le décès d’un commandité entraîne en principe
la dissolution de la société. Toutefois, les statuts peuvent prévoir la continuation avec un nouveau commandité
ou avec les héritiers du commandité décédé. Dans ce dernier cas, l’héritier majeur devient commandité et les
héritiers mineurs non émancipés deviennent commanditaires. En la présence d’un seul commandité, si les statuts
stipulent la continuation de la société seulement avec les héritiers, le délai d’un an à compter de la date du décès
a été prévu pour la transformation de la société si aucun des héritiers mineurs non émancipés n’a atteint la
majorité.
La société est également dissoute lorsqu’un commandité est frappé par un jugement de redressement ou
de liquidation judiciaire, par une interdiction d’exercer une profession commerciale, ou par une incapacité. Les
statuts peuvent toutefois stipuler la continuation de la société, s’il existe un ou plusieurs autres associés
commandités. A défaut de stipulation, les associés peuvent décider la continuation à la majorité requise pour la
modification des statuts. Dans ce cas, la valeur des droits sociaux à rembourser à l’associé qui perd cette qualité
est déterminée, à dire d’expert par ordonnance du président du tribunal statuant en référé, toute clause contraire
étant réputée non écrite20.
E. La société en participation
Aux termes de l’article 2, alinéa 2 de la loi n¨5-96 : « …Sont commerciales les sociétés en participation
dont l’objet est commerciale ». A la différence des autres types de sociétés, la société en participation est
commerciale par son objet. Sauf décision contraire des associés, lorsque la société en participation est
commerciale, les rapports entre associés sont régis par les dispositions applicables aux sociétés en nom collectif.
La société en participation est constituée avec au moins deux associés. Elle n’existe que dans les rapports
entre associés et elle n’est pas destinée à être connue des tiers. Aucun montant minimum légal pour le capital
social n’est exigé. Les associés conviennent librement de l’objet social, de leurs droits et obligations respectifs et
des conditions de fonctionnement de la société, sous réserve des dispositions impératives contenues notamment
dans les articles 982, 985, 986, 988 et 1003 du dahir formant code des obligations et contrats 21.
Chaque associé conserve la propriété de son apport, sauf clause contraire ou si les associés décident de
mettre en indivision certains apports. Les biens que les associés acquièrent en emploi ou en réemploi de deniers
indivis pendant la durée de la société sont réputés indivis. L’article 91, al.2, précise à ce propos qu’aucun ne peut
demander le partage des biens indivis avant la dissolution de la société, sauf clause contraire.
Dans les rapports avec les tiers, chaque associé agit en son nom personnel. Il est engagé à titre individuel
même lorsqu’il révèle les noms des autres associés sans leur accord. La situation se présente autrement si les
19
Article 27, idem.
20
Article 30, idem
21
Article 89, alinéa 1, idem.
participants agissent en qualité d’associés. Dans ce cas, ils sont tenus à l’égard des tiers comme des associés en
nom collectif.
La dissolution d’une société en participation obéit aux causes générales de dissolution. Outre ces causes
générales, tout associé peut demander, lorsque la durée de la société est indéterminée, à tout moment, la
dissolution de la société. Cette demande est faite au moyen d’une notification adressée par l’un des associés aux
autres associés, pourvu que cette notification soit faite de bonne foi et ne le soit pas à contretemps22.
La société à responsabilité limitée est régie par la loi n¨5-96 du 13 février 1997). Elle s ‘apparente à la fois
aux sociétés de capitaux et aux sociétés de personnes. C’est un type hybride qui puise ses règles tantôt des
sociétés de capitaux, tantôt des sociétés de personnes. C’est un outil idéal pour l’exploitation des petites et
moyennes entreprises. Elle est d’un maniement plus ais é que les sociétés anonymes.
La S.A.R.L. se caractérise, comme les sociétés de personnes, par le caractère personnel des associés. Elle
est généralement constituée par un petit nombre d’associés qui se connaissent et se font confiance. De même , la
cession des parts sociales obéit à un régime qui limite la liberté des personnes en la matière.
La parenté de la S.A.R.L. avec les sociétés de capitaux apparaît à différents niveaux :
- Les associés n’acquièrent pas la qualité de commerçant
- Les associés ne sont tenus du passif social qu’à concurrence de leurs apports
- Les évènements qui affectent la situation juridique personnelle d’un associé (décès, déchéance…) n’ont
pas une incidence directe sur le fonctionnement de la société
1. Constitution de la S.A.R.L.
a. Conditions de fond
- Associés : si en principe deux personnes sont indispensables pour constituer une société, la société à
responsabilité limitée peut n’en comporter qu’un « associé unique » (société à responsabilité limitée à associé
unique). C’est la seule exception prévue à la règle de la pluralité d’associés. Dans l’autre sens, la S.A.R.L. ne
peut dépasser cinquante. Au-delà de ce nombre, elle doit se transformer en société anonyme. Elle a un délai de
deux ans pour procéder à la transformation. Etant donné que l’entrée dans la société ne confère pas la qualité de
commerçant, il n’est donc pas nécessaire que les associés aient la capacité de faire des actes de commerce.
- Objet social : le principe est celui de la liberté. Commerciale par sa forme, la S.A.R.L. peut constituer un
cadre pour l’exercice de n’importe quelle activité économique, à condition qu’elle soit licite et non contraire à
l’ordre public et aux bonnes mœurs. Certaines activités ne peuvent toutefois s’exercer dans le cadre de ce type de
société. Il s’agit des sociétés de banque, de crédit, d’investissement, d’assurance, de capitalisation et d’épargne.
- Capital social : le capital social a été fixé à un minimum de cent mille dirhams. Il est exigé à la
constitution. Si le capital devient inférieur à ce montant au cours de la vie sociale, la société dispose d’un délai
d’un an soit pour l’augmenter, soit pour se transformer en société d’une autre forme. A défaut de régularisation,
22
Article 91, alinéa 1, idem.
tout intéressé pourrait demander en justice sa dissolution, deux mois après avoir mis les représentants légaux de
la société en demeure de régulariser la situation.
- Les parts sociales : le capital de la société est réparti en parts sociales égales, le montant nominal ne peut
être inférieur à cent dirhams. La cession des parts sociales est libre entre les associés, sauf clause contraire des
statuts. Elles sont également librement transmissibles par voie de succession, entre conjoints et parents alliés
jusqu’au deuxième degré. Le consentement des associés n’est donc pas requis. Seules la qualité d’associé,
d’héritier et le rang de filiation sont exigés.
Dans certains cas, la cession est toutefois soumise au consentement des associés. Les parts sociales ne
peuvent être cédées à des tiers qu’avec le consentement de la majorité des associés représentant au moins les
trois quart des parts sociales. Toute clause contraire est nulle.
Enfin, les statuts peuvent, par une clause d’agrément, limiter la cessibilité des parts sociales, entre
associés, ou en cas de transmission par voie de succession, ou entre conjoints, parents et alliés jusqu’au
deuxième degré inclusivement. Les statuts déterminent les modalités de cette limitation, dans le respect de la
procédure prévue à l’article 58.
- Apports : les parts sociales doivent être souscrites en totalité par les associés et intégralement libérées.
Les apports peuvent être en numéraire, en nature et exceptionnellement en industrie. Ceux en nature sont évalués
sous la responsabilité d’un commissaire aux comptes. Leur évaluation doit obligatoirement figurer dans les
statuts. Le rapport d’évaluation sera annexé aux statuts. Les associés peuvent toutefois décider à l’unanimité que
le recours à un commissaire aux apports ne sera pas obligatoire si la valeur d’aucun apport en nature n’excède
cent mille dirhams, et si la valeur totale de l’ensemble des apports en nature non soumis à l’évaluation d’un
commissaire aux apports n’excède la moitié du capital (art. 53).
La loi permet exceptionnellement des apports en industrie. Quatre conditions sont exigées :
* la S.A.R.L. doit concerner l’exploitation d’un fonds de commerce
* le fonds de commerce ou l’entreprise artisanale doit faire partie des apports en nature
* l’apporteur en nature du fonds peut seul faire un apport en industrie
* l’activité principale apportée est liée à la réalisation de l’objet social de la société
b. Conditions de forme
Les statuts doivent être rédigés par écrit, acte notarié ou sous seing privé. Ils doivent, à peine de nullité de
la société, être datés et indiquer certaines mentions prévues par l’article 50 de la loi 5-96.
Les formalités de publicité de la constitution sont accomplies à la diligence et sous la responsabilité des
représentants légaux de la société. Deux copies ou deux exemplaires des statuts doivent être déposés, dans les
trente jours de la constitution, au greffe du tribunal du lieu du siège social, et un extrait publié dans un journal
d’annonces légales et au bulletin officiel. Les représentants légaux sont également tenus de procéder à
l’immatriculation de la société au registre du commerce.
2. Fonctionnement de la société
a. La gérance
* Statut du gérant
Il peut être désigné un ou plusieurs gérants soit parmi les associés, soit parmi les tiers, à condition que ce
soit des personnes physiques. Les gérants sont nommés dans les statuts ou par un acte postérieur, par les associés
représentant au moins les trois quart du capital social. Toute clause exigent une majorité plus élevée est réputée
non écrite. La loi ne limite pas le nombre de gérants, ni celui des mandats d’un même gérant.
Le gérant cesse normalement d’exercer ses fonctions au terme de son mandat, sauf révocation ou
démission. Le gérant peut être révoqué à tout moment par les associés représentant les trois quarts des parts
sociales. Il s’agit d’une disposition d’ordre public. La révocation non fondée sur des causes légitimes peut être à
l’origine de dommages-intérêts en faveur du gérant révoqué. Il en est de même pour la démission. Le gérant est
certes libre de démissionner, mais celle-ci ne doit pas intervenir dans le but de porter préjudice à la société.
** Pouvoirs du gérant
Dans les rapports avec les associés, les pouvoirs du gérant sont précisés dans les statuts, qui peuvent
subordonner certains actes à une autorisation de l’ensemble des associés. En cas de pluralité de gérants, les
statuts pourraient prévoir une répartition des tâches et des pouvoirs. Chaque associé peut effectuer tout acte de
gestion dans l’intérêt de la société en cas de silence des statuts.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance dans l’intérêt de la société, sous réserve des pouvoirs que la loi attribue expressément aux associés.
Les limitations des pouvoirs du gérant sont réputées inopposables aux tiers. La société serait engagée même par
les actes du gérant qui excéderaient les limites de l’objet social, à moins d’établir la mauvaise foi du tiers. En cas
de pluralité de gérants, il est possible à un gérant de s’opposer aux actes d’un autre, mais son opposition serait
sans effet à l’égard des tiers, à moins qu’il ne soit établi qu’ils ont en eu connaissance. Le gérant opposant sera
mieux inspiré en notifiant aux tiers et aux autres associés, par lettre recommandée, son opposition à l’acte
projeté.
b. Assemblées d’associés
Les décisions sont prises en assemblés générale. La consultation écrite à propos de certaines décisions est
possible si elle est prévue par les statuts. Le gérant convoque l’assemblée. Le droit de certains associés de
demander au gérant la réunion d’une assemblée est d’ordre public. Chaque associé a droit de participer aux
décisions et dispose d’un nombre de voix égal à celui des parts sociales qu’il possède.
Le commissaire aux comptes, s’il en existe, peut également convoquer l’assemblée. Dans la pratique, le
commissaire aux comptes demande, par lettre recommandés avec accusé de réception, au gérant de convoquer
l’assemblée, et ce n’est qu’en cas d’inaction du gérant que le commissaire procède à la convocation.
Bien que la loi ne le précise pas, tout associé, après avoir vainement demandé au gérant de convoquer
l’assemblée, devrait pouvoir demander au président du tribunal, statuant en référé, la désignation d’un
mandataire chargé de convoquer l’assemblée et de fixer l’ordre du jour.
Les causes générales de dissolution d’une société sont applicables à la S.A.R.L. (arrivée du terme,
extinction de l’objet social…). La S.A.R.L. peut être dissoute si, à l’expiration du délai légal spécifié, la situation
n’a pas été régularisée dans les cas suivants : le nombre d’associés est supérieur à cinquante, le capital demeure
inférieur à cent milles dirhams, la situation nette demeure inférieur au quart du capital social.
La société n’est pas dissoute en cas de modification du statut personnel des associés. Sauf stipulation
contraire des statuts, la liquidation judiciaire, l’interdiction de gérer ou une mesure d’incapacité prononcée à
l’égard de l’un des associés n’empêchent pas la continuation de la société.
La décision de dissolution est soumise aux formalités de publicité par dépôt (au greffe) et par publication
(dans un journal d’annonces l égales et au bulletin officiel) dans les trente jours à dater de ladite décision.