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MichelBeaujour
nologuedoits'efforcer pas si
de se placer-sans douten'apparaitra-t-il
superflude noterque lestextesen languedu Sigui,dansleurensemble,
sontempreints d'une poesiereelle.... Si limiteeque cettepoesiesoit
danssesthemes,etsi pauvreen moyensmorphologiques etsyntactiques
que soitla langueen laquelleelles'exprime, une varieterythmiquesuf-
fisanteest miseenjeu dans les textespourqu'une emotionsoitcreee,
reposantsurla successionmemedes versetset surles diversaccidents
introduitsdans leurdeveloppement melodique.
L'infraction'a l'objectivitescientifiqueconsisteautanten l'usage du
mot poesie(denotant en ce contexte une essence transculturelle'a
laquelle l'ethnographe peut attribuerplus ou moins de "realite")
qu'en la formulationmeme d'un jugement de valeur selon les cri-
teres d'un ethnologue qui se trouve etre aussi un poete francais.
Toutefois, le titrede l'un des trois index que comporte le livre
nous permet de constater que Leiris ne peut totalement eviter
d'analyser ses "textes" en termes de poetique: dans l'index "Lin-
guistique et litterature,"Leiris serrela terminologiede son meta-
discours scientifique.Le mot poesiey renvoie a plusieurs passages
de son livre oui il s'agit manifestementde formulerune poetique
ou, plus precisement, une ethnopoetique.7 En un de ces lieux
(23-25), apres avoir evoque la pragmatique8 qui regitl'usage du style
de parole9dit "langue secrete"ou "langue du Sigui," Leiris affirme
que cette "langue" represente "la langue de ce milieu surnaturel
que constituela region situee en dehors des lieux habites ou cul-
tives, c'est-a'-direla brousse, par rapport au cadre physique et
mental nettementdefini constitue par le village," puis il definit
l'inventeur ou le createur(termes qu'il ne pretend pas avoir recus
des Dogons) comme un inspire:la langue secreteseraitdonc d'une
part "un parler d'un autre monde enseigne par un esprit'a un in-
dividu privilegie"et, de l'autre,une langue "entretenantavec cer-
tainselementsdu milieu ambiantun rapportplus etroitque le lan-
gage courant" (23). Puis, sur la base d'une informationde seconde
main, Leiris rapporte la croyance selon laquelle la langue secrete