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Qui est Cherif Mohamed Aly Aidara 

?
Je suis né à Darou Hidjiratou dans le Département de Vélingara, Région de Kolda. Mon père est un
Chérif de la branche des Al Lakhal de la tribu Laghlal en Mauritanie qui est installé au Sénégal depuis
1947. Ma mère appartient à la famille Diao et son grand père était chef Canton. Jusqu’a l’âge de 17
ans j’ai vécu sous l’ombre de mon père à Darou. A l’instar de toutes les grandes familles religieuses
chez mon père il y avait des centaines de talibés qui étudiaient le Coran ainsi que les sciences
religieuses comme la jurisprudence islamique, la grammaire arabe etc. C’est dans cette ambiance que
j’ai grandi et depuis mon jeune âge j’ai naturellement assimilé toutes ces connaissances qui étaient
enseignées dans les daara.

A 17 ans j’ai quitté le pays pour voyagé à travers le monde jusqu’en 2000 où je suis rentré. Bien sur
pendant cette durée il m’arrivé de venir de temps en temps voir la famille au Sénégal.

Pendant cette période j’ai fait beaucoup de choses, j’ai travaille notamment dans le négoce, l’import
export. J’ai aussi contribué à faire venir beaucoup d’investisseur en Afrique. J’ai également fais
beaucoup de recherches. Je lisais beaucoup, par exemple pendant de longues années je terminais un
livre tous les deux jours. J’écrivais également beaucoup pendant mes voyages et je le fais toujours.
Ce qui fais que je possède nombreux de manuscrits sur des sujets diverses ayant trait à l’islam et à la
spiritualité.

Je n’ai pas effectué d’études formelles. J’avais un ami du nom de Hachim Touré qui était le Directeur
de la branche ivoirienne de l’Université du Koweit. Cette institution située dans le grand Bassa, à
Abidjan possédait une mosquée où j’ai donné une fois une conférence à la demande du Directeur
.Ayant appris qu’il organisait des épreuves du brevet et du baccalauréat je lui ai demandé
l’autorisation de m’inscrire en tant que candidat libre. Etant donné qu’il connaissait mon niveau il
accepta sans condition. Ainsi j’obtins et le brevet et le baccalauréat à cette université. Pour moi ce
n’était qu’une sorte de distraction car cette voie n’était pas celle que j’avais choisie. C’est pour cela
d’ailleurs que dans ma vie personnelle je n’ai jamais donné beaucoup d’importance aux diplômes.
Pour moi le vrai diplôme c’est sont l’expérience. Ensuite en 1982 j’ai obtenu une licence à l’université
d’Ibadan au Nigeria selon le même procédé.

Je suis également détenteur d’un diplôme de hautes études islamique d’une université iranienne de
Qom.

Comment êtes vous parvenu au chiisme étant né dans une famille sunnite ?
En devenant chiite je me suis rendu compte que je l’étais déjà car au fond ce sont les mêmes idées et
la même vision que j’avais reçu de mon père qui nous a inculqué certaines valeurs morales et
spirituelles. Seulement à l’époque nous n’avions aucune référence autre que les références sunnites
et tijane. C’est donc en tant que Cherif ; sunnite, malikite et tijanite que j’ai débarqué en France.
J’étais très jeunes à l’époque et je ne m’exprimais pas bien en français .Je me suis alors inscrit dans
une école spécialisée où j’ai rencontré de grands intellectuelles arabes qui étaient dans la même
situation que moi par rapport à la langue française. Avec eux j’ai eu de nombreux débats car certains
d’entre eux étaient chiites. Grace à ces débats je me suis lancé dans des recherches qui ont durée
prés de 10 ans. Il y a aussi d’autres personnes qui ont joué un rôle capital dans ma découverte de
l’islam chiite.

C’est le cas du cheikh Habib Kane beau-fils d’Amadou Hampaté ba .Ce dernier m’a d’ailleurs
beaucoup encouragé à poursuivre cette voie en me confirmant que c’était la bonne.

Comment devient –on un guide religieux dans le chiisme ?

Dans l’Islam chiite la fonction de guide religieux est une question de compétence ; d’efficacité et
d’efficience ce qui est tout à fait conforme aux textes explicites du Saint Coran. Il y a trois choses qui
sont nécessaires pour la fonction de guide : la connaissance, l’acceptation et la capacité.

Un guide doit avoir une connaissance parfaite de son parcours car autrement il s’égare et égare les
autres. Il n’est pas nécessaire qu’il soit expert en tout. Par exemple il n’est pas nécessaires qu’il
connaisse la médecine ou l’agriculture .Mais s’il a en face de lui un médecin et un agronome il doit
pouvoir les emmener à être utile à la communauté.

Un guide doit être remarquable par ses qualités morales, il doit sortir du lot car le Coran nous dit que
celui qui suit naturellement la voie droite est plus digne d’être suivie que celui commence par suivre
ses passions. Ensuite un guide doit être acceptable pour ceux qui le suivent et chaque peuple à ses
réalités. C’est pour cela que Dieu a dit qu’il envoi chaque prophète selon le langage de son peuple
c'est-à-dire selon les modalités culturelles saines de son peuple. Pour être un guide religieux au
Sénégal il faut être d’une grande famille religieuse. Tous les prophètes ont été choisis dans des
familles remarquables. Cela est aussi valable pour les guides religieux qui sont les successeurs des
prophètes.

Un guide doit avoir aussi les capacités de sa fonction .par exemple un incapable, un sot ou quelqu’un
de mentalement limité ne peut pas remplir correctement cette fonction car ne l’oublions pas qu’un
guide est un refuge pour la communauté.

Dans mon livre, « les vérités de la succession du prophète » j’ai décrit la fonction de Marja qui signifie
source de référence dans la jurisprudence islamique. Ce sont des savants qui après de très longues
études ont acquis la capacité de déduire les dispositions de la loi islamique à partir des sources.

Il ne faut pas confondre entre un Marja, un guide et un leader. Les guides ne sont pas forcement des
Marja et tous les Marja ne sont pas des guides. Les Marja sont consultés pour des questions
spécifiques tandis que les guides sont des directeurs de conscience ; des bergers des âmes. Tandis
que les leaders ce sont des meneurs d’hommes. Rarement toutes ces qualités sont réunies en une
seule personne d’où l’importance de faire la différence. Quant à moi je ne suis pas un Marja. Les
réalités de notre pays ainsi que mon appartenance familiale et mon parcours ont fait de moi un guide
de facto.

Vous êtes crédité d’avoir de solides relations avec des les personnalités
politiques et économiques qui dirigent le monde ?
J’ai été sollicité depuis mon plus jeune âge par de grandes personnalités pour des conseils sur le plan
spirituel. Cela à créer beaucoup de relations entre moi et des personnalités venant de tous les
horizons. Ces relations sont basées sur une influence morale

Parlez nous de Mozdahir International


Mozdahir  qui veut dire épanouissement en arabe, est une communauté de chiites  sous ma
direction et qui sont présents en Afrique de l’ouest et en France. Cette communauté fortement
représentées au sud du Sénégal prêche un Islam authentique, basé sur l’enseignement de la Sainte
famille prophétique et qui prône l’amour, la solidarité, la tolérance et le partage. Nous sommes
également très bien représentées dans toutes les sphères de responsabilité de ce pays même si
beaucoup pour des raisons compréhensibles préfèrent être discrets. Nous prônons le dialogue et le
sens des responsabilités et nous œuvrons dans la lutte contre les bases erronées de la pauvreté que
sont le fatalisme, l’ignorance, la maladie et le sous développement.

Nous avons initiés de nombreux projets de développement dans le pays. J’ai démarré ces projets
grâce à ce que j’avais récolté en faisant de l’intermédiation mais aussi grâce aux personnes que j’ai
aidées à sortir de situations difficiles par des prières .Mozdahir a commencé avec peu de moyens et
au fur et à mesure que nous prenons de l’ampleur de bonne volonté commencent à se manifester.

Vous avez une bibliographie assez fournie. Pourquoi avez-vous senti le besoin
d’écrire ?
C’est au fait que j’ai à faire de nombreuses conférences -débats et à chaque fois on
m’interpellait pour des livres et des références. Il m’arrivait d’offrir de livres de référence
chiite à mes amis mais ces derniers par préjugés ne les lisaient pas. J’ai pensé que le fait
d’écrire moi-même pouvait les inciter à lire. J’ai donc décidé d’écrire les verites de la
succession du prophète qui depuis lors à été édité plusieurs fois au Liban, en France ; au
canada et en Iran. Le livre est disponible en Français ; anglais ; arabe et pulaar.

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