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Ibn Al-Qayyim
© 2020 MuslimLife, LLC
Tous droits réservés.
ISBN : 978-1-952608-09-4
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Table des matières
Biographie de l’auteur
Introduction
Chapitre 1 : La Patience et la Certitude
Chapitre 2 : Guider les gens et les appeler à Allah et Son
Messager (paix sur lui)
Chapitre 3 : Les étapes vers l’atteinte du bonheur
Chapitre 4 : Le bonheur véritable
Chapitre 5 : Premier élément : La Sincérité
Chapitre 6 : Deuxième élément : La Véracité
Chapitre 7 : Troisième élément : Le Suivi
Chapitre 8 : Quatrième élément : La Station de l’Excellence
Chapitre 9 : Reconnaître la Faveur d’Allah
Chapitre 10 : Sixième Élément : Blâmer sa personne
Chapitre 11 : Les Quatre Piliers
Nos autres éditions
Biographie de l’auteur
Son nom :
Il grandit au sein d’une famille noble et éduquée. Dès son plus jeune âge, il
s’attela à l’apprentissage des sciences islamiques auprès des savants de son
époque.
Al-Hafidh Ibn Rajab décrit sa soif de connaissance dans son livre Dhayl
Tabaqat Al-Hanabilah : « Il éprouvait un amour intense pour le savoir, les
livres et les écrits. ».
Ses enseignants :
- Shihab Al-Nablusi
- Qadi Taqi Al-Din Ibn Sulayman auprès de qui il étudia le hadith
- Qadi Badr Al-Din Ibn Jama’ah
- Safi Al-Din Al-Hindi
- Isma’il Ibn Muhammad Al-Harrani de qui il prit le fiqh et les fondements
- Son père qui lui enseigna les lois de l’héritage
Son enseignant le plus notable fut toutefois Shaykh Al-Islam Ibn
Taymiyyah qu’il accompagna pendant seize ans.
- Ibn Kathir
- Al-Dhahabi
- Ibn Rajab
- Ibn ‘Abd Al-Hadi
- Ses deux fils Ibrahim et Sharafu Al-Din ‘Abdullah
Ibn Al-Qayyim fut l’auteur de soixante travaux. Ses livres et ses écrits se
caractérisaient par leurs capacités à atteindre le cœur et l’âme. Il se
distinguait par son style précis, ses arguments forts et ses recherches
profondes.
- I’lim Al-Muwaqqihin
- Turuq Al-Hukmiyyah
- Ighathatu Al-Lahfan
- Tuhfatu Al-Mawlud
- Ahkam Ahl Al-Dhimmah
- Al-Furusiyyah
- Madarij Al-Salikin
- Al-Da wa Al-Dawa
- Al-Wabil Al-Sayyib
- Al-Fawa’id
- Rissalat Al-Tabukiyyah
- Miftah Dar Al-Sa’adah
- ‘Uddat Al-Sabirin
- Bada’i Al-Fawa’id
Al-Suyuti a dit :
« Ses livres restent inégalés. Il travailla dur et devint l’un des grands
imams de l’exégèse, du hadith, du Livre, de la Sunnah, des branches de la
religion et de la langue arabe. »
« Il n’y a personne qui, sous les cieux, possède un savoir plus étendu que
le sien. ».
Sa mort :
L’imam Muhammad Ibn Abi Bakr Ibn Qayyim Al-Jawziyyah, qu’Allah lui
fasse miséricorde, a dit :
La valeur du temps
C’est pour cette raison que certains savants ont donné le conseil suivant :
Il est dirigé par leurs caprices et leurs désirs, jusqu’à ce que leur vie ne
devienne que distraction. Ils ne s’engagent donc pas dans ce qui profite à
leurs cœurs et améliore leur droiture, mais plutôt dans ce qui ne leur apporte
aucun bienfait, et qui pourrait même leur causer du tort tôt ou tard.
Allah, Exalté soit-Il, a ordonné à Son Messager (paix sur lui) de ne pas
obéir à ce groupe. Donc, l’obéissance du Prophète (paix sur lui) nécessita
qu’il n’obéisse pas à ce groupe de gens, car ils appellent au suivi des désirs et
à la négligence du rappel d’Allah.
L’insouciance et le désir
Celui qui se trouve dans le premier cas devient un des égarés et celui qui
se trouve dans le second cas devient un de ceux qui ont encouru la colère
d’Allah.
Certes, voilà ceux qui ont emprunté le chemin de la sécurité alors que les
autres marchent sur la voie de la perdition.
C’est pour cette raison qu’Allah nous a ordonné de réciter, plusieurs fois
par jour et par nuit :
Le serviteur d’Allah est en grand besoin de connaître tout ce qui lui sera
bénéfique dans cette vie et dans l’au-delà pour se trouver parmi ceux
qu’Allah a guidés vers le chemin droit. Il a besoin d’être enclin à favoriser,
par rapport à tout le reste, ce qui lui sera profitable, et d’éviter tout ce qui lui
causera du tort.
Le besoin des serviteurs d’être guidés persiste dans chacun des instants de
leur vie. Il se manifeste dans chaque souffle, chaque moment et chaque
situation, que ce soit dans ce qu’ils reçoivent ou dans ce qu’ils délaissent.
- une personne qui manque de guidance dans les deux domaines que sont
le savoir et les actes ; ainsi, elle échoue à acquérir le savoir et à agir
conformément à lui
- une personne dont la guidance est incomplète dans certaines choses ; elle
est donc dans le besoin de perfectionner et de compléter sa guidance
- une personne qui a été guidée vers le droit chemin, mais cela requiert
qu’elle soit de nouveau guidée après s’y être embarquée. En effet, être guidé
vers le droit chemin est une chose et le fait d’être guidé après l’avoir
emprunté en est une autre. Une personne peut, par exemple, connaître le
chemin vers une ville spécifique sans pour autant pouvoir accomplir le
voyage. Cela, car pour y parvenir, elle aura besoin qu’on la guide vers la
bonne manière d’accomplir ce voyage, comme le fait de connaître le meilleur
moment pour voyager, la quantité d’eau nécessaire pour l’expédition et les
endroits où se reposer pendant le trajet. Sans l’acquisition de cette guidance,
il se peut que le voyageur souffre ou meure au cours du voyage.
- une personne qui ne dispose d’aucune opinion sur certains sujets et qui
donc ne les croient ni corrects ni incorrects ; elle a alors besoin d’être guidée
vers la bonne opinion les concernant
- une personne qui pense être guidée à propos d’une chose, alors qu’en
réalité elle est égarée sans s’en rendre compte ; elle est donc dans le besoin de
changer sa position, ce qui ne peut être accompli excepté par la guidance
d’Allah
- une personne bien guidée sur certains sujets, mais qui a besoin de guider,
conseiller et diriger les autres vers ce en quoi elle a été guidée, car cela
maintiendra sa guidance ; dans le cas contraire, elle pourrait en être démunie.
Cela, car tout comme le proverbe le dit : « Comme la faute, comme le
châtiment ». C’est-à-dire que lorsqu’une personne guide les autres et leur
enseigne, Allah la guide et lui enseigne comment devenir quelqu’un de bien
guidé qui guide les autres également. Il s’agit d’un rang qui a été rapporté
dans l’invocation du Prophète (paix sur lui) :
Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agréé) a dit : « Cela signifie : « Fais que les gens
soient guidés vers le bien à travers nous. » »
Abu Salih a dit : « Cela signifie : « Fais que les gens soient guidés à
travers notre guidance. » »
Makhul a dit : « [Cela signifie] Fais de nous des exemples dans la piété
afin que les pieux suivent notre exemple. »
Mujahid a dit : « [Cela signifie] Fais de nous des suiveurs des pieux et
[fais que nous] suivions leur exemple dans la vertu. »
Je cherche refuge auprès d’Allah contre un tel propos, car il est impossible
de trouver un verset ayant un sens inversé dans le Coran. En effet, la parole
de Mujahid, qu’Allah l’englobe de Sa Miséricorde, indique sa compréhension
parfaite puisqu’il est évident qu’une personne ne peut être un modèle que les
pieux suivent sans qu’elle-même ne suivent l’exemple des pieux.
C’est cet aspect que Mujahid avait pour intention de souligner. Cela
explique comment une personne peut atteindre ce rang élevé : en suivant
l’exemple des pieux qui l’ont précédé au point qu’Allah fasse que les pieux
qui l’ont succédé suivent son exemple. Certes, cela fait partie des meilleures
compréhensions du Coran et il n’est nullement question ici de « sens
inversé ».
En d’autres mots, quiconque suit l’exemple des prédécesseurs qui ont
adhéré à la Sounnah, servira lui-même de modèle à ceux qui lui succéderont
dans le temps ainsi qu’à ceux qui vivront dans la même époque que la sienne.
De nombreux savants ont expliqué cela. Certains ont affirmé que le mot
« Imam » est le pluriel du mot « Aâm », mais cette interprétation est farfelue
et atypique au sein de l’usage répandu de la langue arabe. Ainsi, une telle
explication ne peut être utilisée pour interpréter les mots d’Allah.
D’autres savants ont dit que le mot « Imam » n’est pas un « ism » (nom),
mais plutôt un « masdar » (un nom dérivé d’un verbe et qui conserve les
caractéristiques syntaxiques de ce verbe). Cela signifierait donc que le sens
est « Fais que nous ayons un guide ». Cette interprétation est un avis encore
plus faible que le précédent.
L’ensemble des pieux marche sur la même voie, adore le même dieu,
adhère au même livre, croit au même Prophète, et tous sont les serviteurs
d’un Seigneur Unique. Donc, c’est comme si tout cela représentait l’Imam
qu’ils suivent.
À l’opposé se trouve le cas de plusieurs Imams dont les opinions, les
voies, les croyances, les dogmes et les méthodologies diffèrent.
Ainsi, en réalité, suivre l’exemple des pieux signifie suivre ce sur quoi ils
sont.
Chapitre 1 : La Patience et la Certitude
Allah le Très-Haut nous a informés que le statut de guide dans la religion
s’obtient par la patience et la certitude. Il a dit :
« Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les
gens) par Notre ordre aussi longtemps qu'ils enduraient et croyaient
fermement en Nos versets. »[7]
Certains ont dit qu’il s’agissait d’une patience en rapport avec ce bas
monde, d’autres ont affirmé que cela signifiait se montrer patient face aux
épreuves, et d’autres encore ont stipulé que cette patience consistait à
s’écarter de l’illicite avec persévérance.
L’explication correcte, cependant, est qu’il s’agit d’être endurant dans tout
cela ; être endurant dans l’accomplissement des obligations qu’Allah nous a
imposé, être endurant dans le fait de s’écarter de tout ce qu’Allah a interdit et
être endurant face à tout ce qu’Allah a décrété et nous a prédestiné.
Cela s’explique par le fait que le cœur est exposé à la pression des envies
coupables qui transgressent les ordres d’Allah, ainsi qu’à la pression des
doutes qui contreviennent aux textes divins révélés.
« [Il en fut] de même de ceux qui vous ont précédés : ils étaient plus
forts que vous, plus riches et avaient plus d'enfants. Ils jouirent de leur
lot [en ce monde] et vous avez joui de votre lot comme ont joui vos
prédécesseurs de leur lot. Et vous avez discuté à tort et à travers comme
ce qu'ils avaient discuté. Ceux-là verront leurs œuvres anéantis dans ce
monde et dans l'autre et ceux-là sont les perdants. »[8]
La phrase « Ils jouirent de leur lot [en ce monde] » fait référence à leur
jouissance de leur lot de désirs [coupables], alors que la phrase « Et vous
avez discuté à tort et à travers comme ce qu'ils avaient discuté. » fait
référence à la discussion autour de sujets faux et illicites en rapport avec la
religion d’Allah, menés par les gens du doute.
« Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les
gens) par Notre ordre aussi longtemps qu'ils enduraient et croyaient
fermement en Nos versets. »[9]
dans lequel croire au Jour Dernier fait partie de croire aux Livres divins et
aux Messagers.
Quant à la certitude, c’est lorsque la foi en ces cinq principes est tellement
profonde que le cœur peut les concrétiser et les observer tout comme les yeux
peuvent contempler le reflet du soleil ou de la lune [sur l’eau]. C’est pourquoi
certains pieux prédécesseurs ont dit : « La certitude provient de la foi. ».
« Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle à Allah, fait
bonne œuvre et dit : "Je suis du nombre des musulmans?" »[14]
« C’est celui qu’Allah aime, c’est l’allié d’Allah. Il s’est soumis à Lui, Lui
a obéi, a accompli de bonnes œuvres et a appelé les gens à Lui. »
Ces personnes sont les meilleurs des gens. Leurs rangs seront les plus
élevés le Jour du Jugement. Ils sont ceux qu’Allah a exemptés d’être parmi
les perdants lorsqu’Il a dit :
Dans cette sourate, Allah a juré que l’humanité est en perdition, excepté
ceux qui se sont bonifiés par la foi et les bonnes œuvres, et ont bonifié les
autres en les conseillant sur la foi et les bonnes actions.
« J’appelle à Allah »
afin d’expliquer la voie sur laquelle se trouve Son Messager (paix sur lui).
Donc, appeler à Allah représente forcément la voie du Messager, ainsi que la
voie de ceux qui l’ont suivi. Alors, quiconque n’appelle pas à Allah ne sera
pas sur la voie du Messager d’Allah.
Toutefois, après recherches, l’avis correct est qu’on ne tire une leçon qu’en
faisant preuve de lucidité vis-à-vis d’une chose. En effet, si une personne se
montre clairvoyante au sujet de quelque chose, elle finira par réaliser la
sagesse qui se trouve derrière. Donc, celui qui ne connaît pas la sagesse qui
se cache derrière une chose ou la leçon à en tirer, c’est comme s’il ne
possédait aucune clairvoyance.
Le verset indique également que celui qui ne détient pas cette qualité
(c’est-à-dire la « bassirah ») ne fait pas partie des suiveurs du Prophète (paix
sur lui). Il stipule que ses partisans sont ceux détenant la « bassirah » dans
cette partie :
cela voudrait dire « c’est ma voie, ainsi que celle de ceux qui me suivent ».
Donc, dans les deux cas, la voie du Prophète (paix sur lui) et la voie de
ceux qui le suivent consistent à appeler les gens à Allah.
4- La partie du verset :
Cela démontre que les Imams de la religion, que les gens suivent et
prennent en exemple, sont ceux dotés de patience, de certitude et qui
appellent à Allah conformément à la Sounnah et à la révélation d’Allah et
non pas selon leurs opinions et innovations.
Nul doute qu’il s’agit des successeurs du Prophète (paix sur lui) dans cette
communauté. Ils forment le groupe favorisé qu’Allah aime et rapproche de
Lui.
Certes, leur effet sur les gens est bon et digne d’éloges, alors que l’effet
des gens sur eux est vil.
Ils ont neutralisé ce que les extrémistes ont extrapolé du Coran, ont réfuté
les affirmations des falsificateurs, ont démenti les interprétations des
ignorants qui ont levé les drapeaux des innovations et qui ont déployé les
argumentations injustifiées, les conduisant à s’éloigner du livre d’Allah et à
accepter de parler d’Allah et de Son livre sans science, à céder aux
discussions à propos des mutashibhat (c’est-à-dire les versets non spécifiques
dont l’interprétation et les sens sont vagues), puis à tromper les gens du
commun avec leurs arguments.
Il s’agit, de toute évidence, d’un but que toutes les créatures se doivent
d’atteindre et de poursuivre. Ce but implique le suivi de six étapes
mentionnées ci -dessous :
Bien que toute personne raisonnable s’efforce d’agir selon ces six
principes, la plupart d’entre elles échouent à atteindre le bienfait qu’elles
poursuivent.
Si ces deux types d’amour dominent leur cœur, ils se rendront compte de
ce qui doit être préféré. En effet, la raison humaine nous amène à favoriser ce
qui est le plus aimé par rapport à ce qui est le moins aimé et à supporter ce
qui est le moins détesté par rapport à ce qui est le plus détesté. En connaissant
ce principe, tu comprendras alors la façon de penser des gens et cela t’aidera
à distinguer le raisonnable du déraisonnable et à reconnaître les différents
degrés de raison des gens.
Certes, celui qui favorise un plaisir immédiat, dont l’effet nuira à sa vie
ici-bas et dans l’au-delà, n’a forcément aucun sens logique. En effet,
comment peut-on favoriser de tels plaisirs aussi éphémères qu’un rêve et
aussi courts qu’un bon moment passé avec un personnage le visitant dans un
songe, par rapport à un plaisir éternel situé parmi les plaisirs ultimes ?
Comment peut-on vendre tout cela contre de vils plaisirs mortels qui ne
sont accompagnés que de douleur, qui s’obtiennent par la douleur et dont le
résultat n’est que douleur ?
En revanche, la vie la plus triste est celle de ceux dont les cœurs sont
distraits [par les plaisirs mondains] et dont l’attention [n’est pas dirigée vers
Allah]. Ils ne trouvent donc aucune demeure en laquelle s’installer et aucun
bien-aimé auprès duquel trouver refuge.
Peu importe à quel point le cœur vacille entre les plaisirs mondains aimés
et désirés, il ne jouira d’aucun d’eux sans ressentir confort, sécurité et joie
avec Son Seigneur.
Celui dont le cœur est dans un tel état non seulement se prélassera au
paradis tout en étant encore sur terre, mais il demeurera également ensuite
dans le Paradis d’Allah dans l’au-delà.
Il a été dit par quelqu’un parmi ceux dont les cœurs sont submergés par
l’amour d’Allah, le Très-Haut :
« Parfois, mon cœur se trouve dans un état [car étant en compagnie
d’Allah] qui me fait m’exclamer. Si les habitants du Paradis ressentent un tel
état de bonheur et de confort, je suis convaincu qu’ils sont plongés dans une
joie au-delà de toute imagination. »
Un autre a dit : « Parfois, le cœur se trouve dans un état de joie qui le fait
bondir de gaieté. »
Dans ce hadith, le Prophète (paix sur lui) nous informe qu’on lui a fait
aimer deux choses issues de ce bas monde.
Il est évident que les sentiments de plaisir, de joie et de paix sont d’un rang
plus élevé que les sentiments d’amour. En effet, tout ce qu’une personne
aime n’apporte pas forcément plaisir, paix et joie, car ces sentiments ne
peuvent être atteints qu’avec le plus aimé, qui est aimé pour son essence.
Donc, les personnes et les choses sont aimées par Sa cause et nous
n’aimons rien ni personne en parallèle de Lui.
Le sens visé est que, tout ce qui apporte plaisir, joie et paix est supérieur à
ce que nous aimons de manière simple.
La prière lui permet de demeurer dans la grâce de Son rappel. Elle baigne
son cœur dans l’océan de l’humilité et de la soumission à Sa Majesté.
Seul le vrai dévot trouve paix, joie et plaisir dans la prière alors que
l’insouciant et le négligent sont privés de tout cela !
En réalité, ce genre de personne trouve la prière difficile et la considère
comme un fardeau. Cela la rend perturbée et confuse pendant qu’elle prie et
lui donne l’impression qu’elle se tient sur des braises.
En effet, celui qui trouve paix, joie et plaisir dans une chose, il lui sera
difficile de s’en séparer. En revanche, celui dont le cœur est vide de l’amour
d’Allah et de l’Au-delà et touché par l’amour de cette vie mondaine et de ses
plaisirs, trouvera la prière comme étant la plus difficile des choses à
accomplir.
Il est un devoir de savoir que la prière qui apporte paix, joie et plaisir au
cœur se compose de six éléments.
Chapitre 5 : Premier élément : La Sincérité
La raison pour laquelle le serviteur prie et se sent motivé à prier doit être
son intention de se rapprocher d’Allah, son amour pour Lui, son désir de
rechercher Sa satisfaction et Sa proximité, et le respect de Son Ordre
d’accomplir la prière.
C’est alors que rien d’autre dans ce bas monde ne le motive à prier. Au
contraire, il ne prie que pour rechercher la Satisfaction de son Seigneur le
Très-Haut qu’il aime et qu’il craint, et dont il cherche la récompense et le
pardon.
Chapitre 6 : Deuxième élément : La Véracité[20]
Il convient de vider son cœur de cette vie mondaine afin qu’il soit dédié à
Allah Seul pendant la prière. Ainsi, il devient possible de faire des efforts
pour être attentif et l’accomplir de la meilleure manière intérieurement et
extérieurement. Cela, car la prière possède deux aspects : un aspect apparent
et un aspect caché.
L’aspect apparent est constitué des actes visibles et des paroles audibles.
L’aspect caché est composé de l’attention portée à Allah et de la
concentration, tout en maintenant le cœur entièrement dédié à Lui et non pas
distrait par quiconque ni quoique ce soit.
L’aspect apparent est tel un corps de la prière et l’aspect caché tel une
âme. Ainsi, si l’âme est absente, la prière devient comme un corps sans âme.
Quant à la prière dont les aspects cachés et apparents ont été complétés,
elle s’élève accompagnée d’une lumière qui brille comme le soleil, jusqu’à ce
qu’elle soit présentée à Allah. Il l’accepte alors. La prière dit ensuite à son
auteur : « Qu’Allah te préserve tout comme tu m’as préservé ».
Chapitre 7 : Troisième élément : Le Suivi
Le troisième élément consiste à s’assurer de prier conformément à la
manière du Prophète (paix sur lui).
On ne doit pas prêter attention aux mots de ceux qui cherchent sans cesse
des concessions et ne se conforment qu’aux aspects minimums obligatoires.
En effet, certains savants ont débattu avec eux au sujet de leurs opinions et
interprétations au point de déclarer obligatoire ce que ces gens-là déclarent
comme étant surérogatoire.
Cela, car Allah, le Très-Haut, nous a ordonné de lui obéir et de suivre Son
Messager exclusivement. Le seul cas dans lequel les autres sont suivis est
lorsqu’ils défendent les ordres et les façons de faire du Messager d’Allah
(paix sur lui).
Ainsi, il faut garder à l’esprit que les opinions d’une personne peuvent être
débattues et donc acceptées ou rejetées, à l’exception des ordres et des propos
du Prophète (paix sur lui) dont les mots sont finaux et exécutoires.
Allah, le Très Haut, a juré par Lui-Même que nous ne croirons pas jusqu’à
ce que nous nous référions au Messager d’Allah pour juger sur ce sur quoi
nous divergeons, puis qu’ensuite nous nous soumettions et acceptons son
jugement, car le jugement d’aucun autre ni la soumission à aucune autre
personne nous sauveront du châtiment d’Allah.
« Il m’a été révélé que vous serez testés et interrogés à mon sujet. »[23].
C’est-à-dire que nous serons interrogés à son sujet dans nos tombes.
Cet état découle d’une foi complète en Allah, Ses Noms et Ses Attributs.
Cela au point que c’est comme si tu pouvais Le voir au-dessus de Son Trône,
au-dessus des cieux, administrant les affaires de la création tout entière,
émettant Ses commandements qui gouvernent le cosmos, tout cela pendant
que les œuvres et les âmes de Ses serviteurs Lui sont présentées.
Dans cet état, le serviteur croyant vit tout cela avec son cœur et ressent
[l’expression de] Ses Attributs et Ses Noms.
Il voit [dans son cœur et son esprit] qu’Il est Celui qui subsiste par Lui-
même, Le Vivant, Celui qui entend tout, celui qui voit tout, le Tout-Puissant,
Le Sage, Le Roi qui a autorité sur toute chose, qui aime, déteste et est
satisfait, qui se met en colère et accomplit tout ce qui Lui plaît de faire, qui
décrète tout ce qu’Il veut tout en étant au-dessus de Son Trône.
Rien ni personne n’échappe à Son Savoir, car Il sait ce qui trompe les yeux
et ce que les poitrines cachent.
Il met également fin à tous les susurrements (waswas) des diables, éloigne
les doutes et pousse les cœurs et les âmes à se dévouer à Allah Seul.
Sans Sa Grâce et Sa Faveur sur toi, rien de cela ne se serait produit. Les
Compagnons du Prophète (paix sur lui) étaient conscients de cela lorsqu’ils
répétaient les vers de poésie suivant :
Et
Et
Cet élément est de loin l’un des plus grands et plus bénéfiques pour le
serviteur d’Allah. Donc plus le monothéisme d’un individu sera profond, plus
ce qu’il tirera de cet élément sera perfectionné.
L’un des bienfaits tirés de cet élément est qu’il empêche le cœur de
s’enorgueillir des bonnes œuvres accomplies.
Tous ces sentiments vils seront instantanément retirés de son cœur. Ainsi,
il n’en parlera pas ni ne se sentira supérieur aux autres en raison d’elles. C’est
là la nature de toute bonne action acceptée.
On ne fait pas notre propre éloge, mais plutôt on reconnaît le fait que
toutes les louanges appartiennent à Allah Seul tout comme on reconnaît le fait
que la grâce dans laquelle on se prélasse et les bienfaits par lesquels on est
béni proviennent d’Allah Seul. Ce bienfait concrétise la perfection de
l’adoration exclusive d’Allah.
Ainsi, il n’est pas possible d’avoir un ancrage solide au sein du
monothéisme tant qu’on ne reconnaît pas et ne ressent pas tout ce qui vient
d’être expliqué.
Celui qui vit cela se voit aussitôt raffermi et dès que son cœur le ressent, il
en recueille des fruits que nul bienfait de ce monde n’atteint.
En vérité, il n’y a aucun bien dans la vie d’une personne lorsque le chemin
qui mène à tout cela est bloqué et lorsque le cœur en est banni. Les personnes
de ce genre sont telles qu’Allah l’a décrit dans le verset :
Si les serviteurs et les sujets des rois montrent de hauts égards, du respect,
de la révérence, de l’admiration, de la crainte et de la sincérité envers leurs
maîtres au point de leur dédier leurs corps et leurs cœurs pour les servir, alors
cela est encore plus approprié au Roi des rois. Le Seigneur des cieux et de la
terre doit être traité non seulement de manière similaire, mais bien plus
encore.
C’est pour cette raison que nous sommes plus dans le besoin de Son
pardon en raison de nos adorations et obéissances insuffisantes, que dans le
besoin de demander Sa récompense pour l’adoration et l’obéissance que nous
avons accomplie.
Il n’y a aucune fierté ni crédit devant être réclamé par une personne, même
si celle-ci a été capable de remplir toutes les conditions de l’état de servitude
envers Allah, le Très-Haut. En effet, celui qui sera dans ce cas n’aura fait que
remplir son rôle naturel de serviteur envers son Maître, Allah, Glorifié soit-Il.
Il est évident que si le serviteur servait son maître, et qu’il demandait à son
maître une récompense pour son service, les gens le traiteraient de fou. Cela,
alors qu’en réalité, il n’est pas le vrai esclave d’un autre homme puisque
l’humanité appartient à Allah et Le sert Lui Seul de tout point de vue.
Ainsi, lorsqu’Allah récompense Ses serviteurs pour leurs adorations, qu’ils
sont obligés d’accomplir de toute façon en tant que serviteur de Lui, cela
n’est dû qu’à Sa faveur et Sa grâce qu’Il leur confère, bien qu’ils ne soient
pas habilités à recevoir une récompense quelconque.
Il répondit :
Dès lors, le plus petit et minime des bienfaits commencera à prendre ses
droits jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucune bonne œuvre sur son compte.
Ensuite, il [le bienfait] dira : « Ô mon Seigneur ! Je n’ai pas encore pris
assez de bonnes œuvres pour remplir mon droit ! ».
Ce récit est authentique et il a été vérifié qu’il a été rapporté de Anas ibn
Malik (qu’Allah l’agréé). Il est une preuve des plus claires de la connaissance
parfaite de leur Seigneur qu’avaient les Compagnons ainsi que de Ses droits
sur eux. Inutile d’ajouter que c’est eux qui connaissaient le mieux le Prophète
(paix sur lui), sa Sounnah et la religion.
Ces quatre éléments forment la base de cet état. Chaque lacune dans la foi
d’une personne, dans sa situation ou dans les évènements qui la touchent,
apparents et cachés, sont dus à un manque situé dans l’un de ces quatre piliers
ou dans tous.
Il est possible d’affirmer que celui qui a développé cet état n’a pu y arriver
sans ces quatre piliers et ceux qui ont échoué l’ont fait seulement, car ils
n’ont pas été conformes à eux.
Certes, Il est Celui capable de cela et Il est Celui qui nous suffit en toute
chose.
Nos autres éditions
100 Trésors de l’Islam : principes du Coran et de la Sunna pour une
vie meilleure — Samir Doudouch
Les Bienfaits de l’Épreuve — Al ‘Izz ibn ‘Abd Al-Salam & Ibn Al-
Qayyim
[1]
Sourate 19 : Marie, verset 31
[2]
Sourate 18 : La Caverne, verset 28
[3]
Sourate 1 : L’Ouverture, versets 6-7
[4]
Rapporté par Ibn Khuzaymah. Jugé faible par Al-Albani.
[5]
Sourate 25 : Le Discernement, verset 74
[6]
Sourate 26 : Les Poètes, verset 16
[7]
Sourate 32 : La Prosternation, verset 24
[8]
Sourate 9 : Le Repentir, verset 69
[9]
Sourate 32 : La Prosternation, verset 24
[10]
Sourate 2 : La Vache, verset 177
[11]
Sourate 4 : Les Femmes, verset 136
[12]
Sourate 2 : La Vache, verset 285
[13]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim
[14]
Sourate 41 : Les Versets Détaillés, verset 33
[15]
Sourate 103 : Le Temps, versets 1 à 3
[16]
Sourate 12 : Joseph, verset 108
[17]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim
[18]
Rapporté par Al-Nasa’i. Jugé bon par Al-Albani.
[19]
Rapporté par Ahmad et Abu Dawud. Jugé authentique par Al-Albani.
[20] La Véracité (Al-Sidq) est la conformité entre l’intérieur et l’extérieur, de manière à ce que les
actes et les propos d’une personne ne trahissent pas ses croyances et vice-versa. La Véracité est le
fondement de la foi. Son résultat est la paix de l’esprit. Le mensonge est le fondement de l’hypocrisie.
Son résultat est le doute. C’est pourquoi ces deux éléments ne peuvent jamais coexister sans s’opposer
l’un à l’autre. On demanda à Al-Junayd si la Véracité et la Sincérité étaient identiques ou différentes et
il répondit : « Elle sont différentes. La Véracité est la racine et la Sincérité est la branche. La Véracité
est à la base de tout et la Sincérité n’entre en jeu que lorsqu’on débute un acte. Les œuvres ne sont
acceptées que lorsqu’elles combinent les deux. ». Celui qui détient la véritable Véracité sera démuni de
toute vanité.
[21]
Sourate 28 : Le Récit, verset 65
[22]
Sourate 7 : Al-A’raf, verset 6
[23]
Rapporté par Ahmad. Jugé bon par Al-Albani.
[24]
Al-Haya : la pudeur. Ce mot est dérivé de « Hayat », la vie, car c’est à travers la pudeur que le cœur
reçoit la vie et que c’est par son manque qu’il meurt. Il s’agit d’un état qui se développe par le fait que
le serviteur devienne conscient qu’Allah le voit, par le fait de L’aimer, Le craindre et Le vénérer ainsi
que par le fait qu’il ait une piètre opinion de lui-même.
[25]
Al-Inabah : revenir. Ibn Al-Qayyim a dit dans « Madarij Al-Salikin » : « Al-Inabah est constitué de
quatres éléments : l’amour d’Allah, la soumission à Lui, revenir à Lui et se détourner de tout ce qui est
en dehors de Lui. Le pénitent est celui qui remplit ces quatre éléments. Les explications des Salafs
concernant ce mot tournent autour de cela. Ce mot porte aussi un sens de promptitude, de retour et de
priorité. Ainsi le pénitent se précipite d’accomplir ce qui satisfait son Seigneur, revenant à Lui à chaque
moment et mettant en priorité ce qu’Il aime. »
[26]
Sourate 49 : Les Appartements, verset 17
[27]
Sourate 2 : La Vache, verset 128
[28]
Sourate 14 : Abraham, verset 40
[29]
Sourate 16 : Les Abeilles, verset 53
[30]
Sourate 14 : Abraham, verset 7
[31]
Sourate 15 : Al-Hijr, verset 3
[32]
Al-Boukhari & Muslim rapportent le hadith d’après Abu Hurayrah dans lequel le Prophète (paix sur
lui) a dit : « Il n’y a aucune personne dont les œuvres le feront entrer au Paradis. ». On lui
demanda : « Pas même toi Messager d’Allah ? ». Il répondit : Pas même moi, sauf si Allah
m’enveloppe de Sa Miséricorde. »
[33]
Jugé mawquf par Al-Haythami
[34]
Rapporté par Abu Dawud et Ahmad. Jugé authentique par Al-Albani.