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Master mécatronique Cours : actionneurs électriques

Moteurs asynchrones
triphasés

1. CONSTITUTION – FONCTIONNEMENT – GLISSEMENT

1.1. Constitution
Le moteur est composé de deux parties séparées par un entrefer.

• Le stator ou inducteur : C’est la partie fixe, sous forme d’une carcasse


ferromagnétique feuilletée comportant un enroulement triphasé 2p polaire (p = 1,
p = 2, etc., c’est le nombre de paires de pôles). On a couramment p = 2, soit une
vitesse d’environ 1500 tr/min. Il peut être couplé en étoile ou en triangle.

• Le rotor ou induit : C’est la partie tournante. Il existe des rotors bobinés constitués
d’un bobinage analogue au stator, fermé sur un rhéostat extérieur via des bagues et
des balais (Fig.1) et des rotors à cage, constitués de barres conductrices en court
circuit (Fig.2). Ces derniers sont plus robustes et moins coûteux.
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Bague

Balai
Barre

Rhéostat Anneau de
court-circuit

Fig.1 Rotor bobiné Fig.2 Rotor à cage

• Symboles et conventions (Fig.3)

i1 i1
u12 i2 u12 i2
u31 M u31 M
u23 i3 3 u23 i3 3

Inducteur Induit
Rotor bobiné Rotor à cage

Fig. 3 Symboles et conventions

• Plaque signalétique (Fig.4)


– La tension la plus faible est la tension nominale supportée par un enroulement du
stator (ici 400 V). Cette donnée permet de définir le couplage suivant le réseau
dont on dispose.
– Le courant le plus faible est le courant nominal en ligne dans le cas d’un couplage
en étoile.
– Sont aussi indiqués, pour le fonctionnement nominal, la puissance utile, le facteur
de puissance, la vitesse de rotation et la fréquence d’utilisation.

400 / 690 V 6,5 / 3,75 A


3 kW cosϕ 0,81
1437 tr/min 50 Hz

Fig. 4 Plaque signalétique

Exemple :
Pour la machine de la figure 4 et avec un réseau 230/400 V, on couplera le stator
en triangle alors qu’avec un réseau 400/690 V, on le couplera en étoile.
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Si la tension supportée par un enroulement statorique est égale à la tension


simple du réseau, la machine asynchrone sera couplée en étoile.
Si la tension supportée par un enroulement statorique est égale à la tension
composée du réseau, la machine asynchrone sera couplée en triangle.

1.2. Fonctionnement
Le stator crée un champ tournant au synchronisme 𝛀𝐬 = ω/p (en rad/s) qui induit
au rotor un système triphasé de courants, créant à leur tour un champ tournant à 𝛀𝐬 .
Le champ tournant résultant (du stator et du rotor) et les courants triphasés
génèrent un couple électromagnétique qui entraîne le rotor à une vitesse 𝛀𝐫 < 𝛀𝐬 .
On change le sens de rotation en permutant deux phases.

1.3. Glissement
Ω s −Ω r n s −n r
𝑔= Ωs
= ns
(le glissement 𝑔 doit rester faible : 𝑔 < 5·10−2)

𝛀𝐬 et 𝐧𝐬 : vitesse de synchronisme en rad/s et tr/s ou tr/min ; 𝛀𝐫 et 𝐧𝐫 : vitesse de


rotation du rotor ; 0 < 𝑔 ≤ 1: 𝑔 = 1 (moteur à l’arrêt) et g ≈ 0 (à vide).

2. BILAN DES PUISSANCES – RENDEMENT


• Arbre des puissances (Fig.5)

Pertes Pertes
Joule et fer Joule Pertes
pJs p mécaniques
Fs pJr pm

PA Stator Entrefer Rotor Arbre


PU

Puissance PTr = TEm ΩS PM = TEm Ω Puissance


électrique Puissance Puissance mécanique
absorbée transmise mécanique utile sur l'arbre

Fig.5 Arbre des puissances


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UEff : tension entre phases ;


IEff : courant en ligne ;
R : résistance entre deux phases du stator.

Remarques :
– Les pertes fer au rotor sont négligées car la fréquence fR des courants
rotoriques est généralement faible (fR = gf).
– À tension et fréquence constantes, pFs et pm sont constantes.

• Rendement

𝑃𝑢 𝑃𝐴 − (𝑝𝑗𝑠 + 𝑝𝑓𝑠 + 𝑝𝑗𝑟 + 𝑝𝑚 ) (𝑃𝐴 − 𝑝𝑗𝑠 − 𝑝𝑓𝑠 ) 1 − 𝑔 − 𝑝𝑚


Ƞ= = =
𝑃𝐴 𝑃𝐴 𝑃𝐴

3. MODÈLE ET CARACTÉRISTIQUES
• Modèle linéarisé ramené au stator pour une phase (Fig. 6)
𝑙
I1 R1 2 I2
I10

V L1 RF R2/g

Fig. 6 Modèle d’une phase ramené au stator


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R1 : résistance du stator ;
L1 et RF : bobine à noyau de fer ;
𝑙 2 : inductance de fuite ;
R2/g : résistance fictive représentant la puissance transmise,
R2 étant la résistance du rotor ramenée au stator.

• Détermination des éléments du modèle


– Un essai à vide au synchronisme permet de déterminer RF et L1 en mesurant :

2 2
3VEff 3VEff
P0 = en W et Q0 = en VAR
RF L1 ω

– Un essai à vide à rotor bloqué sous tension réduite telle que I1Eff = I1NEff permet
de déterminer R2 et 𝑙 2 en mesurant :

𝑃1 = 3𝑅2 𝐼1𝐸𝑓𝑓 2 𝑒𝑛 𝑊

Et
𝑄1 = 3𝑙2 𝜔𝐼1𝐸𝑓𝑓 2 𝑒𝑛 𝑉𝐴𝑅

– R1 peut se mesurer à chaud par un essai en continu.

• Moment du couple électromagnétique. D’après le modèle de la Fig.6 et en


négligeant la chute de tension aux bornes de R1, on montre que :

2
3pVEff 𝑅2
𝑇𝑒𝑚 = 2
𝜔 𝑅2
+ 𝑔(𝑙2 𝜔)2
𝑔

L’allure de TEm en fonction de g ou de n, à tension et fréquence constantes, est


représentée Fig.7.
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Fig. 7 Allure du couple électromagnétique

– Le moment du couple électromagnétique n’étant pas nul au démarrage, le moteur


peut démarrer seul.
– Dans la zone de fonctionnement, TEm ≈ kg soit TEm ≈ − an + b. La variation est
sensiblement linéaire.

• Caractéristiques TU(n) et I(n) (Fig.8)
– Le courant au démarrage est élevé.
– Le courant à vide n’est pas négligeable.

Fig. 8 Caractéristiques de couple et d’intensité

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