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MECANIQUE ONDULATOIRE-EQUATION DE
SCHRÖDINGER
I- Hypothèses fondamentales:
1- Fonction d’onde:
Des considérations du chapitre I, nous avons conclu que les concepts d’onde et de
corpuscule sont deux approximations (valable à l’échelle macroscopique) incompatibles
entre elles de la nature des constituants de la matière. Nous avons formulé ce
comportement grâce aux formules de Planck-Einstein et de De Broglie.
r
Postulat: Tout processus quantique est décrit par une fonction complexe ψ ( r , t ) appelée
fonction d’onde qui est une amplitude de probabilité. Cette fonction d’onde contient
toutes les informations sur l’état de la particule (ou du processus étudié).
Max Born a postulé en 1924 que la probabilité pour que la particule soit trouvée à
l’instant t dans un élément de volume infinitésimal dv=dx dy dz centre autour du point M
de coordonnées x, y, z est:
r r 2
dp( r , t ) = ψ ( r , t ) dv II-
1
où
r 2 r r
ψ ( r , t ) = ψ * ( r , t ) ψ ( r , t ) est une densité de probabilité.
- 15 -
Etat quantique d’une particule nécessite pour être parfaitement déterminé, la
r
connaissance des valeurs numériques de ψ ( r , t ) aux différents points de l’espace.
r
Schrodinger en 1926 établit l’équation d’évolution à laquelle obéit la fonction ψ ( r , t ) . Il
ne saurait être question dans le cadre de ce cours de la déduire d’un postulat d’évolution,
aussi, plutôt que de l’obtenir d’une manière qui ne pourrait être qu’apparemment
déductive, il est préférable de simplement la poser et de l’admettre comme étant
l’équation fondamentale de la dynamique quantique.
1- Introduction:
∂ r h2 r r r
ih ψ(r , t ) = − ∆ψ ( r , t ) + V( r ) ψ ( r , t ) II-
∂t 2m
3
∂2 ∂2 ∂ 2
où le symbole ∆ = + + représente l’opérateur Laplacien.
∂ x 2 ∂ y2 ∂ z2
Remarques: L’équation de Schrödinger est:
r
- linéaire et homogène en ψ( r , t ) . Par conséquent elle prend en compte le principe
de superposition (les solutions peuvent être ajoutées en amplitude et en phase pour
pouvoir reproduire le phénomène d’interférence).
- du premier degré par rapport au temps. Cette condition est nécessaire pour que
r
l'état du système représente par ψ ( r , t 0 ) à l’instant t0 déterminé son état à tout instant
ultérieur t.
- 16 -
r ∂ h2 r r r
ih ϕ( r ) χ(t ) = χ(t )− ∆ϕ( r ) + χ(t ) V( r ) ϕ( r ) II-
∂t 2m
4
r
Divisons les deux membres par ϕ( r )χ(t ) :
ih d 1 h2 r r
χ (t ) = r − ∆ϕ( r ) + V( r ) II-
χ(t ) dt ϕ( r ) 2m
5
r
Nous avons donc une égalité entre une fonction de t seul à gauche et une fonction de r
seul à droite. L’égalité n’est possible que si chacune de ces fonctions est égale à une
constante que nous appellerons E = hω ( ω est une pulsation). Nous obtenons ainsi les
deux équations suivantes:
dχ(t )
= −iωχ(t ) ⇒ χ(t ) = Ae − iωt II-
dt
6
et
h2 r r r r
− ∆ϕ( r ) + V( r ) ϕ( r ) = E ϕ( r ) II-
2m
7
r
L’équation (II-7) est l’équation de Schrödinger indépendante du temps. ϕ( r ) est
appelée solution stationnaire de l’équation de Schrödinger.
Remarques:
- La solution de l’équation de Schrödinger dépendant du temps s’écrit:
r r r r 2 r 2
ψ ( r , t ) = ϕ( r )χ(t ) = Ae − iωt ϕ( r ) ⇒ ψ ( r , t ) = Aϕ( r ) II-
8
La densité de probabilité est indépendante du temps t. Cela signifie que la particule est
stationnaire, en ce sens que sa probabilité de présence ( équation II-1) en n’importe quel
point M de l’espace est invariable dans le temps.
- L’opérateur hamiltonien H du système s’écrit:
h2 r
H=− ∆ + V( r ) II-
2m
9
Equation II-7 peut encore être écrite sous la forme d’une équation aux valeurs propres:
r r
Hϕ( r ) = Eϕ( r ) II-
10
Les énergies possibles du système sont donc les valeurs propres de l’hamiltonien H.
- 17 -
- Equation de Schrödinger à une seule dimension est obtenue en remplaçant le
d2
Laplacien ∆ par son expression a une seule dimension dans équation II-7:
d x2
h2 d2
− ϕ(x ) + V(x ) ϕ(x ) = E ϕ(x ) II-
2m d x 2
11
d2 2m
⇒ ϕ(x ) + (E − V(x ) )ϕ(x ) = 0 II-
d x2 h2
12
Pour qu’une fonction ϕ(x ) soit acceptable comme fonction propre, c’est à dire
solution de l'équation de Schrödinger, elle doit posséder certaines propriétés de
continuité. Comme ϕ(x ) = ϕ(x ) ϕ* (x ) représente la densité de probabilité au point x,
2
ϕ(x ) doit être nécessairement continue en tout point. En effet, la densité de probabilité
pour x+ε doit tendre vers la valeur de cette densité pour x quand ε tend vers 0.
- 18 -
ϕ( x) = Be qx + B' e − qx où B et B’ sont des constantes complexes. II-
15
- Si E=V. ϕ( x) = Cx + D où C et D sont deux constantes complexes.
II-16
Si le potentiel V(x) est fini et discontinu en un point x0, d’après la relation (II-13),
d2
la dérivée seconde ϕ( x) l’est aussi. On peut alors en déduire que:
d x2
x 0 + ε ''
∫x − ε
( ) ( ) ( ) ( )
ϕ x dx = ϕ ' x 0 + ε − ϕ ' x 0 − ε = 2ε ϕ '' x 0
0
II-
2m
= 2ε ( V − E)ϕ = Aε
h 2
17
où A est une constante finie. Il s’ensuit que:
lim ϕ ' ( x 0 + ε ) = lim ϕ ' ( x 0 − ε ) II-
ε→0 ε→0
18
d
Ceci implique que la dérivée première ϕ ' ( x) = ϕ( x) de ϕ( x) est continue en x0. Il en
dx
sera de même de la fonction ϕ( x) .
Si le potentiel V(x) est infini en un point x0, d’après la relation (II-13), la dérivée
d2
seconde ϕ( x) est infinie, et la dérivée première ϕ ' ( x) est discontinue en x0. Seule
2
dx
la fonction d’onde ϕ( x) est dans ce cas continue.
V0
- 19 -
x x
Figure II-1-a Figure II-1-b
a- Cas où E>V0 :
On pose :
2mE 2m(E − V0 )
k 12 = et k 2 2 = II-
2
h h2
19
Dans la région 1, l’équation de Schrödinger s’écrit :
d2 2mE
ϕ(x ) + ϕ(x ) = 0 II-
dx 2 h2
20
Dont la solution est :
ϕ1 (x ) = A1e ik 1 x + A1' e −ik 1 x II-
21
ϕ1(x) est la superposition de deux ondes ; la première correspond à une particule se
déplaçant de gauche à droite, la seconde correspond à une particule réfléchie se déplaçant
de droite vers la gauche.
Dans la région 2, l’équation de Schrödinger s’écrit :
d2 2m(E − V0 )
ϕ(x ) + ϕ(x ) = 0 II-
2
dx h2
22
Dont la solution est :
ϕ 2 (x ) = A 2 e ik 2 x + A '2 e −ik 2 x II-
23
D’où :
A1' k1 − k 2 A 2k 1
= et 2 = II-
A1 k1 + k 2 A1 k 1 + k 2
25
- 20 -
Remarque : D’après la relation ( II-25 ) A’1 est non nul, ce qui implique l’existence d’une
probabilité non nulle pour que la particule soit réfléchie en x=0. La situation est
différente en mécanique classique, en effet, celle-ci prévoit un ralentissement lorsque le
corpuscule entre dans la zone 2 mais la probabilité de réflexion en x=0 est nulle.
b- cas où 0<E<V0 :
2m
On pose: ρ 2 =
2
(V0 − E ) = −k 22 ⇒ iρ = k 2 II-
h
26
On obtient :
Or la densité de probabilité de trouver la particule à l’infini ne peut être infinie
(inacceptable physiquement) ; il est donc nécessaire que A2=0.
ϕ1 (x ) = A1e ik 1 x + A1' e −ik 1 x
II-
ϕ 2 (x ) = A 2 e ρx + A '2 e − ρx
27
Les conditions de continuité en x=0 (équations ) permettent d’obtenir :
A1' k1 − iρ A' 2 2k1
= et = II-
A1 k1 + iρ A1 k 1 + i ρ
28
Le coefficient de réflexion est alors :
2
A'
R= 1 =1 II-
A1
29
Remarque : Le rapport de A’1 sur A1 étant complexe implique que l’onde réfléchie est
déphasée par rapport à l’onde incidente. Ceci s’explique par le retard que prend la
particule en pénétrant dans la région 2.
Le potentiel schématisé sur la figure II-2 est discontinu en deux points x=0 et x=a.
Ce potentiel permet d’étudier le principe de la résonance de diffusion ainsi que les
phénomènes liés à l’effet Tunnel.
V(x)
V0
- 21 -
(1) (2) (3)
x
0 a
Figure II-2 : Barrière de potentiel
Avec les mêmes notations qu’au paragraphe 3, les fonctions d’onde relatives aux
trois régions sont :
ϕ1 (x ) = A1e ik 1 x + A1' e −ik 1 x
ϕ 2 (x ) = A 2 e ik 2 x + A '2 e − ik 2 x II-
ϕ 3 (x ) = A 3 e ik 1 x + A 3' e − ik 1 x , avec A 3' = 0
30
Les conditions de raccordement aux points limites sont :
ϕ1 (0) = ϕ 2 (0) ⇒ A 1 + A1' = A 2 + A2'
ϕ 2 (a ) = ϕ 3 (a ) ⇒ A 2 e ik a + A2' e −ik a = A 3 e ik a + A3' e −ik a
2 2 1 1
II-
ϕ1' (0) = ϕ 2' (0) ⇒ k 1 (A 1 − A1' ) = k 2 (A 2 − A2' )
ϕ 2' (a ) = ϕ 3' (a ) ⇒ k 2 (A 2 e ik a − A2' e −ik a ) = k 1 (A 3 e ik a − A3' e −ik a )
2 2 1 1
31
La résolution de ces équations nous permet d’obtenir :
A1'
=
(
k12 − k 22 sin (k 2 a ) ) II-
( )
A1 − k12 + k 22 sin (k 2 a ) + 2ik1 k 2 cos(k 2 a )
32
et
A3 2ik1k 2 e −ik 1a
A1
=
( )
k12 + k 22 sin (k 2 a ) + 2ik1k 2 cos(k 2 a )
II-
33
Les coefficients de réflexion et de transmission de la barrière sont respectivement :
A'
R= 1
2
=
(k12 − k 22 )sin 2 (k 2a ) II-
A1
(
k12 )
2
+ k 22 sin 2 (k 2 a ) + 4k12 k 22 cos 2 (k 2 a )
34
et
2
A 4 k12 k 22
T= 3 = II-
A1
(
k12 )
2
+ k 22 sin 2 (k 2 a ) + 4k12 k 22 cos 2 (k 2 a )
35
or
- 22 -
(k12 + k 22 )2 sin 2 (k 2a ) + 4k12 k 22 cos 2 (k 2a ) = (k12 − k 22 )2 sin 2 (k 2a ) + 4k12 k 22
ce qui permet de vérifier que R+T=1.
* Etude graphique de T :
- T est minimal ⇔ sin(k2 a)=±1 ⇔ a=nπ/(2k2) où n∈Ν*.
4E(E − V0 )
Tmin = I-37
4E(E − V0 ) + V02
T est maximal et égal à 1 ⇔ sin(k2 a)=0 ⇔ a=nπ/k2 où n∈Ν. On dit alors qu’on a une
résonance de diffusion (la particule est intégralement transmise et R=0).
La figure II-3 illustre la variation de T en fonction des valeurs de la largeur de la barrière.
T
1
Tmin
a
0
Figure II-3 : Variation de T en fonction de a.
b- Cas où 0<E<V0 : effet Tunnel.
- 23 -
4E(V0 − E )
T= II-
2m(V0 − E )
4E(V0 − E ) + V02 sh 2 a
h
39
(il suffit de remarquer que sin(-iρa)= -i shρa )
et R=1-T.
Remarques :
- La particule a une probabilité non nulle de traverser la barrière de potentiel par effet
Tunnel. Ce dernier a de nombreuses applications : désintégration α des noyaux,
émission froide d’électrons, inversion de la molécule d’ammoniac, effet
Josephson(1962) entre deux supraconducteurs….
16E (V0 − E ) − 2ρa
- Si ρa >> 1 ⇒ T ≈ e →0 II-
V02
40
On retrouve le résultat obtenu pour la marche de potentiel.
-V0
Figure II-4 : Puits de potentiel carré.
2m(− E ) 2m(E + V0 )
On pose : q = et k =
h2 h2
Les solutions sont :
ϕ1 (x ) = A1e qx + A1' e −qx
ϕ 2 (x ) = A 2 e ikx + A '2 e − ikx II-
ϕ 3 (x ) = A 3 e qx + A 3' e − qx
41
- 24 -
Compte tenu que la fonction d’onde doit être bornée, il est nécessaire que A’1=0 et A3=0.
Ceci donne :
ϕ1 (x ) = A1e qx
ϕ 2 (x ) = A 2 e ikx + A '2 e − ikx II-
ϕ 3 (x ) = A 3' e − qx
42
Etudions les conséquences de l’application de la condition de continuité en x=±a/2.
Raccordement en x=+a/2:
ik
a
− ik
a
−q
a
a a A e 2 + A e 2 = A e 2
' '
ϕ 2 2 = ϕ3 2 2 2 3
⇒ II-
− ik
a a a
ik −q
ϕ ' a = ϕ ' a ik A e 2 − A ' e 2 = −qA ' e 2
2 2 3
2 2 2
3
45
− (q + ik )
a
A = − q − ik e 2 A'
2 2ik
3
⇒ II-
a
' q + ik − (q + ik ) 2 '
A 2 = e A3
2ik
46
En combinant les relations II-44 et II-46 , on en déduit que :
- 25 -
A 3' q + ik ika
=− e 2
A1 q − ik q − ik 2ika
' ⇒
q + ik = e II-
A3 q − ik − ika
A = − q + ik e
1
47
q − ik
⇒ = ±e 2ika II-
q + ik
48
ier
1 cas :
q − ik q ka
= −e ika ⇒ = tg II-
q + ik k 2
49
2 ka 1 k2 h2 k 2
⇒ cos = = = II-
2 1 + tg 2 ka k 2 + q 2 2mV0
2
50
ka h2
⇒ cos = k II-
2 2mV0
51
Nous obtenons les valeurs de k par une résolution graphique :
cos(ka/2) k/k0
2ieme cas :
q − ik q ka
= e ika ⇒ − = cot g II-
q + ik k 2
52
- 26 -
ka
tg 2 2
ka 2 = k h2 k 2
⇒ sin 2 = = II-
2 1 + tg 2 ka k 2 + q 2 2mV0
2
53
ka h2 k
⇒ sin = k= II-
2 2mV0 k0
54
Résolution graphique :
sin(ka/2
k/k0
Conclusion : Les solutions possibles de k étant discrètes, il en sera de même pour les
h2k
valeurs possibles de l’énergie E = − V0 . Il y a donc quantification de l’énergie.
2m
Le potentiel d’un puits de potentiel carré infini est représenté sur la figure II-7.
V(x)
-a/2 0 a/2 x
Figure II-7
- 27 -
2mE
ϕ ' ' ( x ) + k 2ϕ ( x ) = 0 avec k 2 = II-
h2
55
dont la solution est :
ϕ ( x ) = Ae ikx + A ' e −ikx II-
56
Les conditions de raccordement, continuité de ϕ et non de sa dérivée, s’écrivent :
ik a − ik
a
ϕ (a / 2) = 0
Ae 2 '
+ Ae 2 =0
⇒ II-
ϕ (− a / 2) = 0 − ik a ik
a
Ae '
2 + Ae 2 =0
57
A
⇒− = e ika = e − ika = ±1 II-
'
A
58
π
⇒ sin (ka ) = 0 ⇒ k = n avec n ∈ N * II-
a
59
L’énergie d’une particule dans ce cas quantifiée, elle s’écrit :
h 2 k 2 n 2π 2 h 2
En = = avec n = 1,2,3,..... II-
2m 2ma 2
60
La fonction d’onde solution de l’équation de Schrodinger s’écrit :
( ) nπ
ϕ ( x ) = A e ikx − e − ikx = 2iA sin (kx ) = 2iA sin x
a
II-
61
En utilisant la condition de normalisation, on obtient :
a/2 2 nπ
∫ ϕ ( x ) dx = 1 ⇒ ϕ (x ) =
2
sin x II-
−a / 2 a a
62
Les figures II-8-a, II-8-b et II-8-c représentent les fonctions d’onde correspondant aux
trois premiers niveaux d’énergie n=1,2 et 3.
- 28 -
Figure II-8-a Figure II-8-b Figure II-8-c
Remarques :
- les extremums des fonctions d’onde correspondent à des densités maximales de
présence de la particule. Les noeuds, au nombre de n-1, correspondent à des densités de
probabilité nulles.
- les fonctions d’onde sont paires ou impaires compte tenu de la parité du nombre
entier n.
Le confinement d’une particule libre dans une boite rectangulaire, figure II-9,
peut être examiné comme corollaire du calcul précèdent (problème à trois dimensions).
z
c
y
a 0 b
x
Figure II-9
Nous supposons la boite munie de parois infranchissables, ou le potentiel devient
brusquement infini, étant nul à l’intérieur.
- 29 -
Cas particulier : boite cubique (a=b=c)
π 2h 2 2
E n1 ,n2 ,n3 = ( )
n1 + n 22 + n32
2m a 2
- 30 -