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Comptabilisation Des Contrats de Location en Normes Ifrs: L'Ias 17 Et Le Projet de Réforme
Comptabilisation Des Contrats de Location en Normes Ifrs: L'Ias 17 Et Le Projet de Réforme
Résumé de l’article
1. IAS 17, § 4.
2. Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, USA et IASC (observateur).
La réglementation actuelle de l’IASB distingue deux
3. G4+1, Accounting for leases: a new approach-recognition by lessees of
méthodes de comptabilisation des locations, selon la caté-
assets and liabilities, arising under lease contracts,1996; Leases: implementa-
gorie économique à laquelle elles sont rattachées, après tion of a new approach, 2000.
une analyse qui cherche à apprécier le transfert des risques
4. IASB, Discussion Paper, “Leases Preliminary Views”, mars 2009.
et avantages. Dans le cas des locations-financement, un
actif et une dette sont inscrits au bilan et ont un impact sur 5. IASB, Cadre pour la préparation et la présentation des états financiers,
la répartition des charges dans le compte de résultat. Dans 1989, §§ 53 & 60.
le cas des locations simples, seul le loyer est enregistré, sans 6. IASB, IAS 17, Contrats de location.
ventilation particulière, et le contrat n’affecte pas la struc- 7. IAS 17, § 10.
ture du bilan. Ce modèle hybride est critiqué, notamment
8. OEC, Avis Principes Comptables n° 29, sur la comptabilisation des
en raison d’un manque d’adéquation avec les définitions
contrats de location.
du cadre conceptuel.
9. Règlement CRC 99-02, actualisé par le Règlement 2005-10, § 300.
16. Ibid.
of adequacy with the definitions of the conceptual framework.
17. IAS 17, § 25.
la base d’une formule traduisant un taux de rentabilité périodique linéaire, pendant toute la durée du contrat de location. Cependant,
constant sur l’en-cours d’investissement net du bailleur dans le le critère à retenir est celui de l’échelonnement dans le temps des
contrat de location-financement » (23). Le loyer perçu va diminuer avantages que va retirer l’utilisateur du bien loué. Par suite, il arri-
à la fois le montant du principal (porté en immobilisation finan- ve qu’une autre base systématique doive être retenue (26). L’IASB
cière) et le montant des produits financiers non acquis (24). précise que l’utilisation d’une autre clé de répartition sera à mettre
en œuvre même si les paiements ne sont pas effectués sur cette
Reprise de l’exemple assise (27).
Enregistrement à l’origine :
Exemple
1-1-N
Une société loue une machine par le biais d’un contrat de loca-
D Prêt (immobilisation financière) 1 200 tion simple. Le contrat prévoit une série de 10 paiements à
C Vente 1 200 terme échu : 22 400 les 3 premières années et 26 000 les années
suivantes (une réduction de loyer de 10 % est accordée pour les
3 premiers paiements).
Enregistrement ultérieur :
La réduction de loyer doit être étalée sur la durée du contrat :
31-12-N
3 x 22 400 + 7 x 26 000 = 249 200
D Banque 304
Le montant moyen s’élève à 24 920
C Prêt 183,21
Le preneur enregistre pour les 3 premières années :
C Produits financiers 120,79
27. IAS 17, § 34. Les revenus locatifs provenant des contrats de location simple doi-
vent être comptabilisés en produits de façon linéaire sur toute la
28. IAS 17, § 35.
durée du contrat de location, à moins qu’une autre base systéma-
29. IAS 17, § 49. tique ne soit plus représentative de l’échelonnement dans le temps
30. IAS 17, § 50. de la diminution de l’avantage retiré de l’utilisation de l’actif loué (30).
Les coûts directs initiaux encourus par les bailleurs lors de la Altération de la comparabilité
négociation et de la rédaction d’un contrat de location simple
Les deux modèles comptables applicables respectivement aux
sont ajoutés à la valeur comptable de l’actif loué et sont comp- locations-financement et aux locations simples sont très éloi-
tabilisés en charges sur la période de location sur la même base gnés :
que les revenus locatifs (31).
• inscription en postes de bilan pour les premières,
La méthode d’amortissement des actifs amortissables loués doit • inscription en compte de résultat pour les secondes.
être cohérente avec la méthode normale d’amortissement du
Par suite, des transactions similaires, selon qu’elles sont classées
bailleur applicable à des actifs similaires, et la dotation aux amor-
dans l’une ou l’autre catégorie, peuvent être comptabilisées de
tissements doit être calculée selon les normes IAS 16 et IAS 38 (32).
façon très différente. Il en résulte une réduction de la compara-
Pour déterminer si un actif loué a perdu de la valeur, une entité bilité des états financiers.
applique IAS 36 (IAS 17 § 54).
Risque de transformation de la réalité
Exemple Les normes existantes peuvent fournir des opportunités pour
Pour les 3 premières années : structurer les transactions dans le but de ranger le contrat de
location dans une catégorie déterminée. En particulier, si la loca-
tion est classée en location simple, le preneur dispose d’une
D Banque 22 400
source de financement qui ne figure pas dans l’endettement au
D Produits à recevoir 2 520
bilan. Il en résulte une sous-estimation des dettes et un impact
C Produits des locations 24 920
sur l’appréciation des équilibres financiers.
Un certain nombre d’utilisateurs des états financiers estiment 33. IAS 17, § 56.
que les locations même simples donnent naissance à un actif et 34. DP, Leases, op. cit., § 1.12.
à une dette, et que ceux-ci devraient figurer au bilan du loca- 35. IAS 17, § 7.
taire. Par suite, ces utilisateurs s’efforcent de procéder à des
36. Traduction de “bright lines”.
retraitements afin que les états financiers reflètent mieux la réa-
37. Enumérés dans le § 10 de l’IAS 17.
lité. Cependant, l’information disponible dans les notes
annexes n’apparaît pas toujours suffisante pour effectuer des 38. IAS 17, § 11.
ajustements exacts. 39. SFAS 13, Accounting for leases.
au début de la location supérieure ou égale à 90 % de la juste actif au sein d’un contrat de fournitures. Par ailleurs, l’IFRIC 12 (41),
valeur du bien à l’origine du contrat). qui s’applique aux contrats de délégation de service public, pré-
cise les conditions de reconnaissance d’une situation de contrô-
3.3 FAIBLESSE CONCEPTUELLE le d’un actif, en introduisant la distinction entre droit d’utilisa-
Non-respect des contraintes du cadre conceptuel tion et droit d’accès à un actif.
A l’entrée dans un contrat de location, quel qu’il soit, le preneur Absence de transparence et d’image fidèle
obtient un droit évaluable, à savoir le droit d’utiliser le poste
loué. Ce droit satisfait les critères de définition d’un actif. Le traitement différencié des contrats de location aboutit à des
imperfections au niveau de l’information financière, qui peuvent
Symétriquement, le locataire souscrit un engagement : l’obliga-
être aussi graves que la non-consolidation de sociétés ad-hoc. La
tion de payer des loyers. Celle-ci remplit les conditions d’une
SEC américaine en a pris conscience et a recommandé que le
dette.
FASB reconsidère le traitement des contrats de location, de pré-
Or, si le preneur classe le contrat en location simple, ce droit et férence dans le cadre d’un projet commun avec l’IASB (42).
cette obligation ne seront pas comptabilisés dans les actifs et
passifs au bilan, ce qui est contraire aux principes établis dans le
cadre conceptuel. CONCLUSION
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