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10 R Gles de Fran Ais Pour Faire 99 de Fautes en M
10 R Gles de Fran Ais Pour Faire 99 de Fautes en M
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ISBN : 978-2-412-02195-8
ISBN numérique : 9782412033517
Dépôt légal : septembre 2017
Montrons l’exemple
• Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix…
• Vingt poules (une seule fois vingt, pas de s à vingt)
• Vingt euros (une seule fois vingt, aucune raison de dire « vinzeuros »)
• Quatre-vingts œufs (quatre fois vingt : un s à vingt non suivi d’un autre
adjectif numéral)
• Cent euros (une seule fois cent, aucune raison de dire « cenzeuros »)
• Cent vingt plumes (une seule fois cent, une seule fois vingt, aucun s
pluriel)
• Deux cents, quatre cents personnes (plusieurs fois cent non suivi d’un
autre adjectif numéral : un s à cent)
• Deux mille personnes (mille, adjectif numéral, est invariable)
• Trois cent sept mille travailleurs (cent est suivi d’un autre adjectif
numéral, sept : on ne l’accorde pas au pluriel avec trois)
• Quatre cents millions de moustiques (voir ci-dessous)
Attention, danger !
Deux cents millions d’euros
Tiens ! Un s à cent, alors qu’il est suivi d’un autre nombre ? Oui, car millions
n’est pas un adjectif numéral cardinal, mais un nom commun.
On écrira aussi : trois cents milliards, le mot milliard étant aussi un nom
commun.
Mille et mille
Mille (1 000) est un adjectif numéral cardinal. Mais le mot mille peut aussi être
un nom commun. Il s’agit alors du mille marin, autrement appelé le
« nautique ».
Un mille désigne alors une distance de 1 852 mètres. Dans ce cas, il prend la
marque du pluriel :
Zéro
Zéro prend la marque du pluriel lorsqu’il est un nom commun : Vous méritez
deux zéros !
À l’oral
Quatre-vingts-z-ans, donc quatre-vingts-z-euros
Depuis l’introduction de l’euro en 2002, la liaison avec le terme qui précède
cette nouvelle (et déjà ancienne) monnaie demeure flottante et, parfois, elle
sombre corps et biens dans les abysses de l’erreur. Comment ? En ayant par
exemple décidé de ne plus faire aucun accord avec le mot euro ; ainsi, on
commet une erreur systématique hélas bien installée aujourd’hui.
Dans la bouche de ceux qui la commettent, on dirait que l’euro prend, comme
haricot, un h aspiré… Ainsi, on entend un / heuro (comme on dit un / hasard,
un / hibou, un / héros), deux / heuros, trois / heuros, deux cents / heuros…
Pourtant, lorsqu’on dit « J’ai vingt ans », on ne prononce pas « J’ai vingt /
hans », mais « J’ai vingt-tans » ; lorsqu’on dit « Cet enfant a deux ans », on ne
prononce pas « Cet enfant a deux / hans », mais « Cet enfant a deux-z-ans », et
son arrière-grand-père a « quatre-vingts-z-ans » et non « quatre-vingts /
hans »…
On doit donc prononcer :
1 € : un-n-euro,
2 € : deux-z-euros,
3 € : trois-z-euros,
6 € : six-z-euros
8 € : huit-t-euros
20 € : vingt-t-euros,
21 € : vingt et un-n-euros,
22 € : vingt-deux-z-euros,
33 € : trente-trois-z-euros,
80 € : quatre-vingts-z-euros,
100 € : cent-t-euros,
200 € : deux cents-z-euros,
300 € : trois cents-z-euros,
420 € : quatre cent vingt-t-euros,
500 € : cinq cents-z-euros
Le trait d’union
On met un trait d’union au-dessous de cent, sauf :
21 : vingt et un
31 : trente et un
41 : quarante et un
51 : cinquante et un
61 : soixante et un
71 : soixante et onze
Dans les « rectifications de la langue française » qui datent de 1990, il est
proposé de mettre un trait d’union partout pour écrire un nombre.
Cette proposition est tolérable pour les petits nombres. Mais pour les grands
nombres, la queue leu leu de mots accrochés par un trait d’union produit un
effet comique.
Par exemple, lorsqu’on écrit selon les rectifications ce nombre :
397 891 861 998, on obtient ce convoi impressionnant :
Trois-cent-quatre-vingt-dix-sept-milliards-huit-centquatre-vingt-onze-
millions-huit-cent-soixante-et-un-mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-huit.
On s’exerce ?
• Écrivez en toutes lettres :
87 :
120 :
600 :
820 :
2 000 :
2 120 :
6 001 :
7 821 :
10 019 :
280 071 :
700 000 000 :
7 895 456 222 :
2
La règle de l’accord
du participe passé
Le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire être s’accorde avec
le sujet.
Le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec
le complément d’objet direct si celui-ci est placé avant le participe passé.
Montrons l’exemple
• Avec l’auxiliaire être, accord avec le sujet :
Ces moutons sont tondus par le berger (tondus est accordé avec le sujet
bergers)
Les jeunes filles affamées sont séduites par ces babas
Les quenottes de cette jeunotte sont cariées par les bonbons
• Avec l’auxiliaire avoir, accord avec le COD :
– Ces moutons qu’a tondus le berger ont froid (accord avec le COD que, placé
avant tondus)
– Les jeunes filles que ces babas ont séduites s’en lèchent les doigts (accord
avec le COD que, placé avant séduites)
– Les bonbons ont carié les quenottes de cette jeunotte (le COD quenottes est
placé après le participe passé carié, pas d’accord)
Le conseil
Avant d’accorder un participe passé, assurez-vous que vous savez ce qu’est un
participe passé et ce qu’est un complément d’objet direct. Si vous ne le savez
pas, prenez le temps nécessaire pour en devenir un fin connaisseur.
Le participe passé
• Le participe est un des six modes du verbe (indicatif, conditionnel,
subjonctif, impératif, participe, infinitif)
• Le participe comporte deux temps : le présent et le passé
Prenons pour exemple le verbe voter :
Le cas particulier
• Lorsque le participe passé est suivi d’un infinitif, on peut obtenir deux
sens, selon qu’on accorde le participe passé ou non.
Par exemple :
Les lions que j’ai vus attaquer
Ce sont les lions qui attaquent : j’ai vu quoi ? J’ai vu que, pronom relatif
qui remplace lions, et que faisaient ces lions ? Ils attaquaient.
• Le pronom relatif que, placé avant le participe passé implique l’accord de
ce participe passé au masculin pluriel (lions) : vus.
Les lions que j’ai vu attaquer
• Le participe passé vu n’étant pas accordé, le complément d’objet du verbe
voir est ici attaquer, le sens de la phrase est totalement différent de celle
qui précède.
Ici, ce sont les lions qui ont été attaqués, ce ne sont pas eux qui ont
attaqué.
La cantatrice que j’ai entendue applaudir : la cantatrice applaudissait
La cantatrice que j’ai entendu applaudir : la cantatrice était applaudie
Le saviez-vous ?
Le participe passé s’accorde avec le COD placé avant l’auxiliaire avoir parce
que, dans la phrase, c’est le COD qui est concerné par l’action : dans « les
boucles d’oreilles qu’il lui a offertes… », les boucles d’oreille sont concernées
par l’action d’offrir, elles sont « offertes ». Si on omet d’accorder en disant
« les boucles d’oreilles qu’il lui a offert… », on a l’impression que c’est celui
dont il est question qui s’est offert en pendentif ! Ce serait un peu lourd…
Et pourquoi le participe passé ne s’accorde-t-il pas lorsqu’il est placé après ?
Le poète Clément Marot (1496-1544) nous donne la réponse, lui qui a énoncé
la règle qui existait bien avant lui :
On s’exerce ?
1. Ces problèmes ont été imaginé… par un célèbre mathématicien.
2. Les vaches étaient surveillé… par un dogue aussi puissant que beau.
3. Les fromages que j’ai dégusté… provenaient du village de Maroilles.
4. Ces lettres que j’ai écrit… n’ont pas été lu… .
5. Les automobiles sont lavé… par des rouleaux bleus.
6. Ces conducteurs sont verbalisé… par la maréchaussée.
7. Les candidats à ce poste de radiologue ont été reçu… toute la semaine.
8. Vois-tu ces fraises ? J’en ai mangé… après les avoir sucr… .
9. Ces fleurs, il les avait offert… à l’artiste Rosa Bonheur.
10. Ces ouvrages sont offert… par l’auteur lui-même.
11. Les groupes armés qu’on a laissé… attaquer se sont dispersés. (Quel
sens ?)
12. Les groupes armés qu’on a laissé… attaquer se sont dispersés. (Quel
sens ?)
13. Les antilopes qu’on a vu… manger avaient à peine un an. (Quel sens ?)
14. Les antilopes qu’on a vu… manger avaient à peine un an. (Quel sens ?)
15. Quels livres de cet auteur maudit avez-vous préféré…?
16. Quels ouvrages de cet auteur charmant avez-vous préféré… conserver ?
17. Les vitres qu’a nettoyé… le commerçant sont rayé… .
18. Ces statues de marbre, nous les avons cru… vivantes.
19. Les poètes ne sont lu… que par d’autres poètes.
20. Les branches qu’ont coupé… les bûcherons brûleront l’hiver prochain.
3
La règle de l’accord
du participe passé
avec les verbes
pronominaux
Définition
• Qu’est-ce qu’un verbe pronominal ? Dans pronominal, il y a pronom. Un
verbe pronominal est toujours accompagné d’un pronom personnel
complément qui représente la même personne que celle du sujet.
• Les boxeurs se sont bien battus :
Le pronom personnel se représente la même personne grammaticale que le
sujet les boxeurs. Le verbe se battre est conjugué à la voix pronominale – le
sujet boxeurs et se, le pronom personnel complément, représentent la même
personne.
• Les boxeurs nous ont bien battus :
Le pronom personnel nous ne représente pas la même personne grammaticale
que le sujet les boxeurs. Le verbe battre n’est pas pronominal, il est ici
conjugué à la voix active – le sujet les boxeurs fait l’action, il est actif.
• Les boxeurs ont été battus :
Aucun pronom personnel complément devant le verbe, qui est ici conjugué à la
voix passive – le sujet les boxeurs subit l’action, il est passif.
On le constate : le verbe battre peut donc être conjugué à la voix pronominale,
à la voix active ou à la voix passive
Montrons l’exemple
• Les nouilles se sont (auxiliaire être) agglutinées au fond de la casserole :
Les nouilles ont (on a remplacé l’auxiliaire être par l’auxiliaire avoir pour
trouver le complément d’objet direct) agglutiné quoi ?
Elles ont agglutiné se (elles-mêmes), pronom personnel complément
d’objet direct de ont agglutiné ; il remplace nouilles, féminin pluriel ; on
accorde donc le participe passé agglutinées au féminin pluriel.
• Les écureuils se sont (auxiliaire être) volé leurs noisettes : Les écureuils
ont volé quoi ? (On a remplacé l’auxiliaire être par l’auxiliaire avoir pour
trouver le complément d’objet direct : ont s’est substitué à se sont).
Ils ont volé leurs noisettes, nom commun. Leurs noisettes est
complément d’objet direct de ont volé ; ce complément d’objet direct est
placé après le participe passé ; on n’accorde pas ce participe passé : volé.
Et quelle est alors la fonction du pronom personnel se ? Les écureuils ont
volé à qui ? À se, pronom personnel complément qui remplace les
écureuils. La préposition à dans la question posée (Les écureuils ont volé
à qui ?) indique que se est complément d’objet indirect.
• Après avoir blanchi le linge, les lavandières se sont (auxiliaire être)
lavées :
Les lavandières ont lavé quoi ou qui ? Elles ont lavé se, pronom personnel
qui remplace les lavandières elles-mêmes.
Ce pronom personnel se est complément d’objet direct de ont lavé. Il est
placé avant le participe passé, on accorde donc ce participe passé : lavées.
Attention, si la phrase avait été :
• Après avoir blanchi le linge, les lavandières se sont (auxiliaire être) lavé
les mains
le complément d’objet direct répondant à la question « quoi ? » posée au
verbe est les mains. Les lavandières ont lavé quoi ? Elles ont lavé les
mains ; ce COD étant placé après le participe passé, celui-ci ne doit pas
être accordé : lavé.
Cas particulier
Certains verbes ne se conjuguent qu’à la voix pronominale. Ce sont les verbes
essentiellement pronominaux : il en existe une cinquantaine.
Leur participe passé s’accorde toujours avec le sujet.
• Les gazelles se sont enfuies : Le verbe s’enfuir est essentiellement
pronominal, on ne peut le conjuguer à la voix active (on ne peut enfuir
quelque chose) ou à la voix passive (on n’est jamais enfui par quelque
chose). Le participe passé enfuies s’accorde donc avec le sujet gazelles,
féminin pluriel.
Voici la liste (presque) exhaustive des verbes essentiellement pronominaux :
s’absenter, s’abstenir, s’accouder, s’accroupir, s’adonner, s’agenouiller, se
blottir, se dédire, se démener, se désister, se gargariser, s’ébattre, s’ébrouer,
s’écrier, s’écrouler, s’efforcer, s’élancer, s’emparer, s’empresser, s’enfuir,
s’enquérir, s’entraider, s’envoler, s’éprendre, s’esclaffer, s’évader, s’évanouir,
s’évertuer, s’exclamer, s’extasier, se formaliser, se gargariser, se gausser, se
gendarmer, se goinfrer, s’immiscer, s’ingénier, s’insurger, se méfier, se
méprendre, se morfondre, s’obstiner, se pâmer, se pavaner, se prélasser, se
prosterner, se raviser, se rebeller, se rebiffer, se récrier, se recroqueviller, se
réfugier, se renfrogner, se repentir, se souvenir, se suicider, se targuer, se
trémousser, se vautrer.
• Le verbe s’arroger est le seul parmi les pronominaux proprement dits à ne
pas suivre la règle. On applique la règle de l’accord du participe passé des
verbes pronominaux ordinaires.
Ainsi, dans : Les titres qu’ils se sont arrogés appartenaient à Roger, le
pronom se est COD, et on accorde. Mais dans : Ils se sont arrogé des
titres à Roger, titres étant considéré comme COD, placé après, on
n’accorde pas.
Attention, danger !
Le participe passé des verbes qui ne peuvent avoir de COD demeure
évidemment invariable.
Le plus célèbre de ces verbes dont le participe passé ne s’accorde jamais est
succéder. Ce verbe est transitif, certes, mais jamais transitif direct, c’est-à-dire
qu’il ne peut jamais avoir de complément d’objet direct.
On ne succède pas quelque chose ou à quelqu’un, mais à quelque chose ou à
quelqu’un. La préposition à devant quelque chose ou quelqu’un indique qu’il
s’agit ici d’une construction indirecte.
Le participe passé du verbe succéder ne s’accordera donc jamais,
puisqu’on accorde le participe passé – conjugué avec l’auxiliaire avoir – avec
le complément d’objet direct !
On écrit donc : Les journées de fête se sont succédé pendant un mois.
Il en est de même pour les verbes se plaire, se déplaire, se nuire, se parler, se
ressembler, se sourire, se suffire, se mentir, etc.
Soyez vigilant lorsque se succèdent des participes passés dans la même phrase :
Jean et Ariane Haciré se sont rencontrés (transitif direct : ont rencontré se,
accord avec se),
ils se sont plu (transitif indirect : ont plu à se, pas d’accord),
ils se sont nui (transitif indirect : ont nui à se, pas d’accord),
ils se sont menti (transitif indirect : ont menti à se, pas d’accord),
ils se sont séparés (transitif direct : ont séparé se, accord avec se),
puis ils se réconciliés (transitif direct : ont réconcilié se, accord avec se).
Attention à l’invariabilité
Le verbe faire est suivi d’un infinitif
Le participe passé des verbes faire et se faire est invariable devant un infinitif :
On s’exerce ?
• Accordez s’il le faut les participes passés dans ces phrases :
1. Elles se sont rencontré…
2. elles se sont plu…
3. elles se sont aimé…
4. elles se sont menti…
5. elles se sont haï…
6. elles se sont nui…
7. elles se sont séparé…
8. elles se sont retrouvé…
9. elles se sont souri…
10. elles se sont réconcilié…
11. elles se sont fait… faire de jolies robes
12. Les robes qu’elles se sont fait… leur vont à merveille
13. Les robes qu’elles se sont fait… envoyer leur vont à merveille
14. Elles se sont photographié…
15. Elles se sont photographié… les pieds
16. Elles se sont réchauffé… le cœur
17. Les visiteurs se sont extasié… devant les Rembrandt
18. Dans le musée, des policiers se sont substitué… aux gardiens
19. Les visiteurs ne se sont aperçu… de rien
20. Seuls les voleurs, prêts à agir, se sont douté… de quelque chose.
4
La règle de l’accord
des adjectifs
de couleur
Les adjectifs de couleur prennent un s au pluriel (des tissus bleus), sauf ceux
qui sont issus d’un nom commun (des yeux marron).
Six couleurs issues d’un nom commun font exception et prennent la marque
du pluriel : écarlate, mauve, pourpre, incarnat, fauve, rose.
Montrons l’exemple
Des herbes vertes
Des terres marron
Des fleurs jaunes
Des tulipes pourpres
Des yeux mauves
Des joues écarlates
Des robes incarnates
Des juments baies
Des chevaux alezans
Des écharpes écrues
Des teintes vermeilles (mais la SNCF écrit carte vermeil, allusion à la médaille
de vermeil octroyée pour trente années de travail)
Précisions
• Les noms employés comme adjectifs de couleur ne peuvent prendre la
marque du pluriel. Pourquoi ? Parce qu’il y aurait un risque de confusion
entre ce que désigne le nom et la couleur évoquée.
Par exemple, on imagine ce que représente le mot marrons avec un s ; on
voit les fruits du marronnier. Mais lorsqu’il s’agit de la couleur marron,
l’objet d’origine disparaît.
Dans l’expression des yeux marron, on entend « des yeux de la couleur du
marron ». On ôte mentalement « de la couleur du », et on obtient le
singulier pour marron qui suit yeux au pluriel.
Voici une liste d’adjectifs de couleur appartenant à cette catégorie, donc
invariables :
abricot, acajou, ardoise, argent, aubergine, auburn, azur, bistre, bitume,
brique, bronze, cachou, café, capucine, caramel, carmin, cerise,
champagne, châtaigne, chocolat, citron, coquelicot, corail, crème, cuivre,
cyclamen, ébène, émeraude, feuille-morte, framboise, garance, grenat,
groseille, havane, indigo, isabelle, jade, jonquille, marron, mastic,
moutarde, nacarat, nacre, noisette, ocre, olive, or, orange, paille,
pastèque, perle, pervenche, pie, pistache, prune, puce, rouille, safran,
saphir, saumon, sépia, serin, soufre, tabac, thé, tilleul, tomate, topaze,
turquoise.
• Les adjectifs de couleur d’origine étrangère, auburn et kaki par exemple,
demeurent invariables.
• Dans la liste des six exceptions (couleurs variables issues d’un nom
commun), se sont glissés deux noms qui ont plutôt le statut d’adjectifs à
l’origine : fauve et incarnat. Mais cette liste circule dans les mémoires
depuis trop longtemps pour être amputée de deux lettres initiales qui lui
offrent un moyen mnémotechnique imparable pour être logée
définitivement dans la mémoire :
Écarlate, Mauve, Pourpre, Incarnat, Fauve, Rose : E M P I F R
De quelques couleurs
La couleur pie
Il faut croire qu’il y avait donc, dans l’imagination de Julien Gracq, des vaches
entièrement blanches et des vaches entièrement noires.
Sinon, il eût dû écrire : des vaches blanc et noir.
Il eût aussi pu écrire : des vaches pie, c’est-à-dire avec du blanc et du noir, par
plaques, comme la pie.
Et si les plaques sont blanches et rouges (des plaques entièrement blanches et
d’autres entièrement rouges) ? On écrit alors : des vaches pie-rouge ou rouge-
pie.
Vairon
Vairon vient du latin varius signifiant « divers, différent » ou « tacheté,
moucheté ». Les yeux vairons sont donc de couleurs différentes, ou bien leur
iris est entouré d’un cercle blanchâtre. Cet adjectif s’emploie toujours au
masculin.
Pers
L’adjectif de couleur pers, qui fait perse au féminin, désigne une couleur entre
le bleu et le vert, ou bien une couleur où le bleu domine. On l’emploie surtout
pour qualifier les yeux : Athéna, la déesse aux yeux pers.
Châtain
L’adjectif châtain prend la marque du pluriel : des cheveux châtains. Au
féminin, châtain fait châtaine (et non châtaigne), ou bien ne varie pas (une
chevelure châtain). Suivi d’un autre adjectif, châtain reste invariable : Sa
chevelure est châtain foncé.
Auburn
L’adjectif auburn est invariable : des cheveux auburn.
Montrons l’exemple
Des reflets bleu-vert
Des reflets bleu clair
Des yeux marron clair
Des cheveux châtain foncé
Des cerises rouge vif
Des automobiles gris-bleu
Des oiseaux brun-roux
Vigilance
• Lorsque l’élément désigné possède deux couleurs ou plus, ces couleurs
demeurent au singulier :
Des chemises gris et bleu (chaque chemise possède du gris et du bleu).
• Lorsque l’élément désigné est présenté de deux ou plusieurs couleurs
différentes, ces couleurs prennent la marque du pluriel :
Des chemises grises et bleues (il y a des chemises grises et des chemises
bleues).
• Évidemment, on bute sur l’impossibilité de faire cette distinction si sont
utilisés des noms communs pour désigner les couleurs :
Des chemises orange et prune (chacune d’elles possède-t-elle de l’orange
et du prune, ou bien y a-t-il des chemises orange d’un côté et de l’autre
des chemises prune ? Petite impasse de la langue française…).
On s’exerce ?
• À vous d’ajouter d’éventuels traits d’union.
1. Des vert… bouteille…
2. Des blanc… verdâtre…
3. Des murs blanc… verdâtre…
4. Des chandails vert… bouteille…
5. Des vaches pie… rouge…
6. Sa cravate est bleu… et noir… .
7. Ses chaussettes sont marron… .
8. Ses chaussettes jaune… citron… étonnent même son pied.
9. Les rouge… pâle… de cette toile sont fades.
10. Les bleu… vert… de cette couverture ont passé.
11. Les groseille… et les pastèque… de sa palette concurrencent celles de
Picasso.
12. Son cadeau est orné de nœuds cerise… .
13. Elle avait choisi des rubans nacarat… .
14. Elle avait des yeux zinzolin… .
15. Quelle belle chevelure châtain…!
16. Elle utilise des rouge… à lèvres turquoise… .
17. Les pétales rose… de mon cerisier volettent dans l’atmosphère bleu…
clair… .
18. La robe kaki… qu’elle porte me plaît.
19. Sa jument alezan… est malade, sa jument bai… clair… est guérie.
5
La règle de l’accord
des noms communs
Montrons l’exemple
Une prairie, des prairies
Une voiture, des voitures
L’arbre, les arbres
Le cerisier, les cerisiers
Identifier
Comment identifier le nom commun ? C’est très simple, on peut le faire
précéder d’un déterminant :
le mouchoir, la feuille.
Cas particulier
Le mot de verlan ripou, qui signifie « pourri » en langage verlan (à l’envers),
s’écrit au pluriel tantôt avec un s, tantôt avec un x.
Montrons l’exemple
Un journal, des journaux
Un minéral, des minéraux
Un cheval, des chevaux
Un canal, des canaux
Un littoral, des littoraux
Montrons l’exemple
Un tuyau, des tuyaux
Un cadeau, des cadeaux
Montrons l’exemple
Les janviers
Les févriers
Les mars
Les avrils
Les mais
Les juins
Les juillets, etc.
Montrons l’exemple
Les lundis
Les dimanches
Les mercredis
Tous les mardis
Tous les vendredis soir
Tous les dimanches matin
Tous les mercredis et jeudis
Cas particuliers
Ouvert tous les mercredis et jeudis
Ouvert les mercredi et jeudi de chaque semaine (il n’y a qu’un mercredi et un
jeudi par semaine)
Selon la même logique, on écrira : Ce périodique paraît les deuxième et
quatrième mercredis de chaque mois
J’ai acheté trois Canon pour photographier mes deux Scénic Renault.
Montrons l’exemple
Nom + nom
Les deux varient (avec ou sans trait d’union) :
Un chou-fleur, des choux-fleurs (un chou, une fleur, des choux, des fleurs)
Une porte-fenêtre, des portes-fenêtres
Un laurier-rose, des lauriers-roses
Par exemple que pour des hommes clé, ces hommes représentent la clé du
problème,
Pour des voyages éclair, ces voyages se font le temps d’un éclair,
Pour des robes modèle, il s’agit de robes qui vont servir de modèle.
• Exceptions
des pot-au-feu
des tête-à-tête
• Cas particulier
Des aller et retour (singulier) ou des allers et retours (pluriel) ou des
allers-retours (pluriel) ou des aller-retour (singulier).
Nom + adjectif
Les deux varient.
Des coffres-forts
Des basses-cours
Des rouges-gorges
Des beaux-frères
Des plates-bandes
Des plates-formes
Des arcs-boutants
Des lieux-dits
Des sages-femmes
Des francs-maçons
• Cas particuliers
L’adjectif grand suivi d’un nom féminin pluriel peut être accordé ou rester au
singulier :
Des grand(s)-mères
Des grand(s)-tantes
Des grand(s)-routes (on écrit des grands-pères, des grands-parents, des
grands-ducs)
Une demi-heure
Des demi-portions
Des demi-finales
Des pur-sang (en réfléchissant, on peut se dire qu’il s’agit de chevaux dont
le sang est pur)
Des sang-mêlé
Des demi-sang
Adjectif + adjectif
Les deux adjectifs s’accordent au pluriel : des sourds-muets.
Verbe + complément
Dans un mot composé d’un verbe et d’un nom, le verbe ne varie pas. Seul le
nom varie si cela est nécessaire :
Éléments soudés
Un bonhomme, des bonshommes (on doit prononcer des bon - zomes)
Un gentilhomme, des gentilshommes (on prononce des genti - zomes)
Monseigneur, messeigneurs
Verbe + verbe
Aucun accord, puisque le verbe dans les mots composés demeure invariable :
Phrases nominalisées
Un sot-l’y-laisse, des sot-l’y-laisse
Un ouï-dire, des ouï-dire
Un m’as-tu vu, des m’as-tu vu
Un on-dit, des on-dit
Préposition + nom
La préposition ne varie pas, le nom peut varier ou bien ne pas s’accorder :
Anti-inflammatoire
Anti-infectieux
Anticonstitutionnellement,
Anticonformiste…
Autoallumage
Autogestion
Autoaccusation
Auto-infection,
Auto-intoxication…
Certains mots nouveaux subissent une période probatoire avec trait d’union
avant d’entrer définitivement dans l’usage : auto-évaluation semble avoir fait
ses preuves car on le rencontre de plus en plus souvent sous la forme
agglutinée : autoévaluation.
• Mots composés avec compte
On emploie le trait d’union :
Compte-gouttes
Compte-pas
Compte-fils
Compte-tours
Attention : un compte rendu sans trait d’union (des comptes rendus)
Contre-allée
Contre-emploi
Contre-indication
Controffensive, contrordre…
Faux passeport
Faux papiers
Faux jour
Faux bourdon (insecte), etc.
On trouve cependant :
Faux-bourdon (musique)
Faux-filet
Faux-semblant (des faux-semblants)
Faux-fuyant (des faux-fuyants)
Faux-monnayeur
Postnatal
Postglaciaire
Postposition…
On s’exerce ?
1. Des émeu… sont visibles dans le zoo.
2. Le prix de l’entrée est fixé à dix euro… .
3. À travers les soupira… du château, on apercevait la réserve de pommes.
4. Deux œil… -de-bœuf… ornaient la façade.
5. Magasin ouvert les lundi… et mercredi… de chaque semaine.
6. Les deux Lecomte… viennent dîner ce soir.
7. Les porte… -fenêtre… sont ouvertes.
8. Les porte… -parole… ont fait une déclaration.
9. Enverras-tu des faire… -part… de naissance ?
10. Nous ne trouvons pas nos tire… -bouchon… .
11. Les hibou… ont-ils des pou…?
12. Avez-vous acheté vos landau… pour vos jumeau…?
13. Le poissonnier nous a vendu deux lieu… .
14. Quand les juillet… faisaient crouler les cie…… .
15. Les Tudor… se levaient-ils de bonne heure ?
16. Les Habsbourg… ont toujours vécu à la cour.
17. Ces giboulées produisent de beaux arc… -en-ciel… .
18. Les rouge… -gorge… chantent dès le matin.
19. J’arrive dans une demi… -heure.
20. Les garde… -chasse… avaient démonté leurs garde… -boue… .
6
La règle de l’accord
de l’adjectif
qualificatif
Montrons l’exemple
L’accord en genre
On forme le féminin des adjectifs en ajoutant un e, ce qui donne : meilleur /
meilleure, grand / grande, petit / petite, etc.
Cas particuliers
Cependant la règle générale comporte des particularités :
• Les adjectifs terminés par -eil, -el, -ien, -on, - ul doublent leur consonne
finale lorsqu’ils sont employés au féminin :
Pareil / pareille
Cruel / cruelle
Ancien / ancienne
Bon / bonne
Nul / nulle
• Les adjectifs terminés par -et (muet par exemple) doublent le t au
féminin :
Fluet / fluette
Coquet / coquette
Sauf : complet / complète, concret / concrète, désuet / désuète, discret /
discrète, inquiet / inquiète, replet / replète, secret / secrète
• Terminés par -ot, les adjectifs qualificatifs se terminent par -ote au
féminin :
Idiot / idiote
Falot / falote
Bigot / bigote
Dévot / dévote
Rigolo / rigolote
Manchot / manchote
Huguenot / huguenote
Sauf ceux qui doublent le t au féminin :
Boulot / boulotte
Jeunot / jeunotte
Maigriot / maigriotte
Pâlot / pâlotte
Sot / sotte
Vieillot / vieillotte
L’accord en nombre
L’adjectif qualificatif prend un s au pluriel.
Cas particuliers
Les adjectifs terminés par -eau forment leur pluriel en -x :
Beau / beaux
Jumeau / jumeaux
Nouveau / nouveaux, etc.
Loyal / loyaux
Estival / estivaux, etc.
Sauf :
Banal / banals
Bancal / bancals
Fatal / fatals
Finals / finals
Glacial / glacials
Natal / natals
Naval / navals
Pour jovial, le pluriel est soit jovials (le plus fréquent), soit joviaux.
• Banal, banals
Le pluriel de banal est banaux lorsqu’il s’agit du four à ban, le four du
seigneur au Moyen Âge. Mais dans tous les autres cas, le pluriel de banal est
banals : des faits banals, des résultats banals, des projets banals, etc.
• Final, finals
Le pluriel de final est finals et non le curieux finaux, qui peut être confondu
avec finaud (qui signifie « fin et rusé »). Lorsqu’on entend « résultats
finau… », on peut se demander s’ils cachent habilement leur jeu ou s’ils ne
gagneraient pas à devenir « finals », des « résultats finals », seule forme
correcte.
Une demi-heure
Une demi-douzaine
Trois demi-douzaines
La mi-saison
La mi-carême
À mi-hauteur
À mi-voix
À mi-côte
Nu, placé avant le nom, est invariable et relié par un trait d’union :
Je vais nu-tête
Un nu-pied, des nu-pieds
Cependant on écrit :
Possible
Possible est invariable lorsqu’il est employé avec le plus, le moins, le meilleur :
Fort
On dit : Elle s’est fait fort de le convaincre (et non : elle s’est fait forte…).
Feu
L’adjectif feu signifie « qui a accompli son destin », c’est-à-dire « mort ».
Cet adjectif s’accorde avec le nom s’il est précédé d’un déterminant :
La feue reine
Mes feus (et non feux ici…) grands-parents.
Au moyen du superlatif
• d’infériorité :
Ma tablette est la moins grande ; le superlatif peut ici être relatif si on sous-
entend « la moins grande de celles qui sont dans le magasin » ; il peut être
absolu s’il n’y a pas de référence de groupe d’appartenance.
• de supériorité :
Ta tablette est la plus belle ; dans cet exemple aussi, le superlatif peut être
relatif ou absolu.
Pis, pire
C’était bien pis : pis est le comparatif de supériorité de mal.
On écrit : aller de mal en pis (de mal en plus mal), de pis en pis, un pis-aller,
tant pis…
Dans Les Femmes savantes de Molière (acte II, scène 6), on trouve l’emploi de
pis dans un dialogue entre Chrysale et Philaminte (le pis évoqué, ce sont les
fautes de français commises par Nicole, la servante).
Chrysale
Oh, oh ! peste, la belle !
Quoi ? l’avez-vous surprise à n’être pas fidèle ?
Philaminte
C’est pis que tout cela.
Chrysale
Pis que tout cela ?
Philaminte
Pis.
Montrons l’exemple
Amande (fruit) / amende (somme réclamée pour une infraction)
Palier (plate-forme) / pallier (corriger quelque chose, apporter un remède)
Ver (lombric) / vers (en poésie) / verre (pour boire) / vair (fourrure) / vert
(couleur)
Homonyme homophone
Homo signifie « le même ».
Et phone ? Pensez à téléphone. Télé : « loin ». Phone : « son ». Le son qui vient
de loin…
Alors, homophone signifie : « le même son, la même prononciation ».
La remarque
• Il existe donc des homonymes homophones et homographes (même
prononciation, même orthographe) : mousse (petit marin) / mousse (le
végétal) / mousse (bulles et liquide unis).
• Il existe des homonymes homophones non homographes (même
prononciation, orthographe différente) : rainette (la grenouille) / reinette
(la pomme).
• Il existe des homonymes homographes non homophones (même
orthographe, prononciation différente) : Les poules couvent (verbe couver)
au couvent (établissement religieux).
Le conseil
Vous n’êtes pas obligé de préciser à chaque fois que vous rencontrez un
homonyme s’il est homophone non homographe ou homographe non
homophone ou autre chose…
L’essentiel est de prendre conscience qu’il y a un risque d’erreur de sens si on
ne prend pas garde à l’homonymie.
Par exemple, confondre tache et tâche, homonymes homophones (ou presque)
mais non homographes, peut avoir de fâcheuses conséquences : effacer une
tache ou effacer une tâche n’a pas la même portée sémantique.
Attention, danger !
Voici les homonymes les plus souvent confondus :
• Balade (promenade) / ballade (forme fixe en poésie)
• Canne (pour marcher) / cane (coin-coin)
• Différend (mésentente) / différent (dissemblable)
Avantage peut être précédé de d’. Il a le sens de « profit, intérêt » : Je n’ai pas
d’avantage à choisir la solution que vous me proposez, vraiment aucun
avantage !
La liste
• Affaire (avoir affaire à…) / à faire (quelque chose à faire)
• Aine (entre la cuisse et l’abdomen) / haine (aversion)
• Aire (surface) / ère (époque) / hère (individu démuni, ou cerf âgé de six
mois à un an) / erre (vitesse moteur arrêté) / ers (variété de lentille) / erre,
erres, errent (verbe errer)
• Alène (poinçon) / haleine (bonne ou mauvaise)
• Amande (fruit) / amende (somme réclamée pour une infraction)
• Ancre (celle d’un bateau) / encre (celle du stylo)
• Are (100 m2) / art (talent, habileté) / arrhes (acompte)
• Autel (table sacrée) / hôtel (pour dormir)
• Bailler (présenter, remettre, donner) / bâiller (de fatigue) / bayer
(s’ouvrir)
• Balade (promenade) / ballade (forme fixe en poésie)
• Balai (pour balayer) / ballet (spectacle avec danseurs)
• Benzène (hydrocarbure) / Bunsen (inventeur du bec Bunsen)
• Cahot (secousse ressentie au passage d’une roue dans une ornière) / chaos
(désordre, anarchie)
• Canne (pour marcher) / cane (coin-coin)
• Cap (en géographie) / cap (de pied en cap : des pieds à la tête) / cape
(vêtement)
• Carier (une dent est cariée) / carrier (ouvrier d’une carrière de pierre)
• Censé (supposé) / sensé (avec bon sens)
• Cent (100) / sang (fluide) / s’en (il s’en moque) / sent (il sent bon)
• Chant (chanson) / chant (face étroite d’un objet) / champ (de patates).
• Chêne (arbre) / chaîne (métallique, ou de télévision)
• Chœur (chanteurs) / cœur (qui bat)
• Chemineau (vagabond) / cheminot (SNCF)
• Clair (lumineux) / clerc (employé aux écritures)
• Conte (histoire) / compte (opération, calcul) / comte (titre de noblesse)
• Cor (de chasse) / corps (humain)
• Cour (de récréation, du roi, de justice) / cours (de l’histoire, de
géographie, de la Bourse) / court (de tennis) / courre (chasse à courre) /
coure (que je…) / coures (que tu…)
• Coût (prix) / cou (partie du corps) / coup (de poing)
• Cuisseau (de veau) / cuissot (de chevreuil)
• Cygne (oiseau) / signe (du destin)
• Date (le 18 juin, par exemple) / datte (fruit)
• Dessein (but) / dessin (art, croquis)
• Différend (mésentente) / différent (dissemblable)
• Enter (greffer) / hanter (occuper de façon invisible)
• Entrain (ardeur) / en train (en cours de : être en train de travailler)
• Fausse (inexacte) / fosse (cavité)
• Filtre (tamis) / philtre (breuvage magique)
• Foi (croyance) / fois (première fois) / foie (organe)
• Fond (le plus bas) / fonds (l’argent) / fonts (baptismaux)
• Geai (oiseau au plumage tacheté de bleu, de blanc, sur fond clair) / jais
(variété de lignite d’un noir brillant : cheveux de jais, et non pas cheveux
de geai)
• Glaciaire (époque ancienne) / glacière (pour conserver le melon au frais)
• Golf (jeu) / golfe (en géographie)
• Grâce (élégance) / grasse (matière grasse)
• Granite (celui du géologue) / granit (celui du maçon)
• Haler (tirer, traîner) / hâler (bronzer)
• Hockey (sport) / hoquet (contraction du diaphragme)
• Hymne (un hymne national) / hymne (une hymne religieuse)
• Lait (liquide) / laid (pas beau)
• Lasser (fatiguer) / lacer (nouer des lacets)
• Lieu (endroit) / lieue (ancienne unité de mesure) / lieu (poisson)
• Maître (d’école) / mettre (poser) / mètre (longueur)
• Mari (homme marié) / marri (désolé)
• Marché (aux puces) / marcher (sur la plage)
• Marocain (adjectif dérivé de Maroc) / maroquin (cuir de chèvre tanné,
portefeuille ministériel)
• Martyre (il s’agit du supplice) / martyr (c’est le supplicié)
• Mot (vocable) / maux (pluriel de mal)
• Pair (nombre pair) / paire (de chaussures) / père (papa)
• Palier (plate-forme) / pallier (corriger quelque chose, apporter un remède)
• Peine (chagrin) / pêne (pour verrouiller) / penne (plume)
• Pinot (cépage français) / pineau (vin de liqueur des Charentes)
• Plainte (réclamation) / plinthe (au bas d’un mur)
• Plastic (l’explosif) / plastique (la matière)
• Policlinique (dispensaire) / polyclinique (clinique où on soigne plusieurs
maladies)
• Prémices (premiers produits de la terre, signes annonciateurs) / prémisses
(les deux premières propositions d’un syllogisme, raisonnement déductif
en trois étapes)
• Quand (lorsque) / quant (quant à : pour ce qui concerne)
• Rainette (la grenouille) / reinette (la pomme)
• Raisonner (user de la raison) / résonner (bruit qui se prolonge)
• Ras (cheveux ras) / rat (animal) / raz (raz de marée)
• Rêne (pour le cavalier) / renne (le cervidé) / reine (d’Angleterre)
• Repaire (refuge) / repère (signe, marque)
• Saint (dans la religion catholique) / sain (bon pour la santé) / sein
(mamelle)
• Sait (savoir) / s’est (être : il s’est fait mal) / c’est (cela est)
• Sale (pas propre) / salle (des fêtes)
• Satire (écrit ironique) / satyre (homme lubrique)
• S’égayer (se rendre gai, « sé – gai – yer ») / s’égailler (s’éparpiller, « sé –
ga – yer »)
• Septique (comme une fosse) / sceptique (comme un doute)
• Sot (stupide) / sceau (cachet) / seau (récipient) / saut (en hauteur)
• Soufflé (au fromage) / soufflet (gifle ou soufflet de forge)
• Ses (les siens, les siennes) / ces (ceux-ci, celles-là)
• Statut (situation) / statue (représentation sculptée ou moulée) / statu quo
(inchangé)
• Suggestion (« sug-ges-tion » : proposition) / sujétion (« su-jé-cion » :
dépendance)
• Sûr (certain) / sur (acide) / sur (dessus)
• Technopole (ville à fort potentiel de développement pouvant accueillir des
industries de pointe) / technopôle (site aménagé pour recevoir des instituts
d’enseignement, de recherche, des entreprises de haute technologie)
• Teint (celui du visage) / tain (d’un miroir) / thym (herbe aromatique)
• Tribu (ensemble d’individus) / tribut (impôt)
• Ver (lombric) / vers (en poésie) / verre (pour boire) / vair (fourrure) / vert
(couleur)
• Vin (liquide) / vingt (20) / vain (inutile) / vint (verbe venir)
• Vice (gros défaut) / vis (pour tournevis)
• Voix (humaine) / voie (romaine, route, chemin)
La petite histoire
La pantoufle de Cendrillon est-elle de verre ou de vair ?
La solution ? Rechercher le manuscrit original de l’auteur du conte Cendrillon :
Charles Perrault (1628-1703).
Le manuscrit de Charles Perrault trouvé, on lira sans difficulté sur sa
couverture : Cendrillon, ou la petite pantoufle de verre. C’est net, clair et
précis.
Le vair, fourrure de l’écureuil « petit-gris », utilisé pour confectionner des
pantoufles, leur donnera une souplesse leur permettant d’être chaussées par
toutes les jeunes filles de la contrée. Or, le fils du roi cherche celle dont le pied
s’adaptera parfaitement à la pantoufle de verre égarée à minuit, et cette jeune
fille retrouvée deviendra sa femme !
Pantoufle de verre alors ? Oui, parce que le verre brille, parce que son
scintillement éveille l’imaginaire au merveilleux, parce que, si l’existence
même de ces pantoufles est hautement improbable dans le réel, c’est qu’on
vient d’entrer dans une autre dimension, celle du merveilleux, du fantastique où
tout est possible.
Dans le fantastique et le merveilleux, les citrouilles se transforment en
carrosses, les rats en cocher, les souris en chevaux et les lézards en laquais. Et
les pantoufles sont de verre !
Qui donc a pu émettre ce doute à propos des fameuses pantoufles aussi fragiles
et belles que celle qui les porte ? Eh bien, c’est un écrivain, Balzac (1799-
1850), qui fait dire à l’un de ses personnages, pelletier de son état, c’est-à-dire
commerçant en peaux diverses : La pantoufle de Cendrillon ne pouvait être
qu’en vair, la peau du petit-gris !
Privilège de l’écrivain : il peut inventer ce qu’il veut ! Et ces paroles que
Balzac met dans la bouche de son pelletier ne valent pas tripette, car aucune
édition du temps de Perrault, ou avant Perrault, et longtemps après lui, ne
mentionne ce vair pour la pantoufle.
Les pantoufles de Cendrillon étaient bien de verre – matériau précieux à
l’époque, rare et d’un prix trop élevé pour le peuple.
On s’exerce ?
1. Il habite sur le deuxième pallier/palier.
2. Cendrillon portait des pantoufles de vair/verre.
3. Il me faudrait une vice/vis pour suspendre ce tableau.
4. Je manque d’idées, faites-moi des sujétions/ suggestions.
5. Ce soir-là, près de la mare, les reinettes/rainettes coassèrent longtemps.
6. Un syllogisme est composé de deux prémices/ prémisses et d’une
conclusion.
7. Cartouche subit le martyr/martyre de la roue sur la place de Grève.
8. Les chevaux halaient/hâlaient les péniches près des rivières.
9. Prépare les chevaux, nous partons en ballade/ balade.
10. La canne/cane était suivie de ses petits en file indienne.
11. Vous êtes un homme sensé/censé !
12. Vous êtes sensé/censé connaître cette loi !
13. Savez-vous à qui vous avez à faire/affaire ?
14. Posez cette planche sur chant/champ.
15. Ce chemineau/cheminot répare les rails.
16. Nous sommes fâchés, j’ai un différend/différent avec lui.
17. Cet arbre aux fleurs blanches est un cerisier enté/hanté.
18. Ses cheveux sont noir de jais/geai.
19. La dernière époque glacière/glaciaire remonte à des milliers d’années.
20. Vexé, le père de Chimène a donné un soufflet/ soufflé au père de
Rodrigue.
Synonyme
Le synonyme est un mot signifiant (presque) la même chose qu’un autre, mais
dont l’orthographe est différente.
Gentil et aimable sont synonymes.
Antonyme
Deux mots dont le sens s’oppose sont des antonymes.
Bref, succinct, court, petit, laconique, abrégé, sont les antonymes de long.
Acronyme
Un acronyme est un sigle qui a été promu mot ordinaire par l’usage.
Sida est un acronyme. Chaque lettre d’un acronyme est la première lettre d’un
autre mot : syndrome d’immunodéficience acquise : sida.
Éponyme
L’adjectif éponyme qualifie ce qui donne son nom à tout un ensemble ; par
exemple, Madame Bovary est le personnage éponyme du roman de Flaubert.
Dans un recueil de nouvelles, la nouvelle éponyme est celle qui donne son titre
à l’ouvrage tout entier.
Paronyme
Les paronymes comportent des sons identiques tout en ayant un sens différent.
Ce mot vient du grec para. L’utilisation de paronymes dans un texte porte le
nom de paronomase. La paronomase est une figure de rhétorique. Elle sert de
base à beaucoup de proverbes dont voici quelques exemples :
Aptonyme
Un aptonyme est un nom de famille dont le sens est étroitement lié à celui qui
le porte – à son métier par exemple.
Pseudonyme
Un artiste prend souvent un autre nom que le sien pour signer ses œuvres ou
pour nom de scène
Pour être à l’aise en conjugaison, il faut maîtriser parfaitement tous les termes
qui s’y rapportent.
Le deuxième groupe
Il comprend les verbes terminés à l’infinitif par -ir et dont le participe présent
se termine par -issant (finir se termine par -ir, son participe présent est
finissant).
Le deuxième groupe compte environ trois cents verbes.
Cette conjugaison est fermée et ne s’est ouverte, au XXe siècle, que pour deux
verbes témoins d’innovations techniques : amerrir et alunir, construits sur le
modèle d’atterrir, verbe apparu au XIVe siècle.
Le troisième groupe
Il regroupe les verbes en -ir, -oir, -re, ainsi que le verbe aller parce qu’il est
irrégulier, son radical étant multiple : je vais, il allait, nous irons. Le participe
présent de ces verbes du troisième groupe se termine par -ant.
On dénombre plus de deux cents verbes du troisième groupe. Parmi eux, se
trouvent les plus capricieux de la langue française.
Montrons l’exemple
Pour le verbe servir, le radical est serv-.
Pour le verbe chercher, le radical est cherch-.
Pour le verbe rendre, le radical est rend-.
Pour le verbe conjuguer, le radical est conjugu-.
Pour le verbe aimer, le radical est aim-.
Pour le verbe voter, le radical est vot-.
Pour le verbe tondre, le radical est tond-.
Pour le verbe ouvrir, le radical est ouvr-.
Construire la conjugaison
Il suffit de prendre le radical – appelé aussi base – et de chercher dans le
tableau ci-dessous la terminaison qui correspond au temps et au mode que l’on
veut utiliser.
Par exemple, si l’on veut utiliser le verbe chercher au futur simple, on suit la
colonne verticale du 1er groupe jusqu’au temps « futur », et on ajoute les
terminaisons qu’on y trouve : je cherch – erai, tu cherch – eras, il cherch –
era, etc.
On peut multiplier les combinaisons pour décliner les temps.
Imparfait ais, ais, ait ais, ais, ait ais, ais, ait
ions, iez ions, iez ions, iez
aient aient aient
Passé simple ai, as, a is, is, it is, is, it, îmes, îtes, irent
âmes îmes us, us, ut, ûmes, ûtes, urent
âtes îtes ins, ins, int, înmes, întes, inrent
èrent irent
Futur simple erai, eras, era irai, iras, ira rai, ras, ra
erons irons rons
erez irez rez
eront iront ront
Conditionnel erais, erais, erait irais, irais, irait tais, rais, rait
erions irions rions
eriez iriez riez
eraient iraient raient
Impératif e is e, ons, ez
ons issons s, ons, ez
ez issez
Les verbes du troisième groupe comportant plusieurs bases doivent être étudiés
et appris un par un. Leur conjugaison variée et imprévisible est responsable de
la mauvaise réputation des verbes français auprès des étrangers. Mais rien ne
résiste à l’effort que l’on décide de faire, à la répétition qu’on opère pour
inscrire dans la mémoire les conjugaisons spécifiques. Alors, vous comprenez
ce qu’il vous reste à faire…
Montrons l’exemple
Verbes transitifs directs, avec un COD
Verbes intransitifs
Connaître la prononciation et la
terminaison du conditionnel
Demain, je pourrais (pourr-è) aller chez toi : je pourrais, conditionnel présent,
son « è » en terminaison -ais.
Je pourrais : ce n’est pas certain, c’est une éventualité, une hypothèse, c’est
soumis à la condition que tu sois là, que tu acceptes.
Demain, je pourrai (pourr-é) aller chez toi : je pourrai, indicatif futur simple,
son « é » en terminaison -ai.
Je pourrai : c’est certain, c’est une certitude, j’irai (« é ») chez toi.
Connaître les temps du conditionnel
• Les terminaisons du présent du conditionnel, pour les trois premières
personnes se prononcent « è » :
Je saurais, tu saurais, il saurait.
Il ne faut pas les confondre avec les terminaisons du futur simple de
l’indicatif : je saurai (« é »), tu sauras (prononciation comme dans pas), il
saura (prononciation comme dans la).
• Le conditionnel passé première forme se compose du conditionnel présent
de l’auxiliaire avoir suivi du participe passé : J’aurais (j’aur-è) dû gagner.
Le conditionnel passé deuxième forme se compose du subjonctif imparfait
de l’auxiliaire suivi du participe passé :
J’eusse aimé que vous répondiez = j’aurais aimé que vous répondiez.
Tu eusses aimé qu’il réponde = tu aurais aimé qu’il réponde.
Il eût aimé que nous répondions = il aurait aimé que nous répondions.
Avec une familiarité « toute méridionale », eût dit un Français = aurait dit
un Français.
Pour dire j’aurais aimé, ne pas commettre cette erreur courante en disant
(pour faire lettré…) j’eus aimé, qui est, non pas un conditionnel passé
deuxième forme, mais un passé antérieur sans aucune valeur
conditionnelle ici. On doit dire pour j’aurais aimé : j’eusse aimé.
Tu eusses aimé : tu aurais aimé
Il eût aimé : il aurait aimé
Nous eussions aimé : nous aurions aimé
Vous eussiez aimé : vous auriez aimé
Ils eussent aimé : ils auraient aimé
Maîtriser le mode subjonctif
Le mode subjonctif sert à exprimer ce qui n’est pas réalisé, qui peut l’être ou
non. C’est le mode du virtuel.
On l’emploie après :
• un verbe exprimant un ordre : je veux que vous veniez
• un verbe exprimant un sentiment : j’aimerais que vous soyez là.
• un verbe exprimant un désir : je voudrais que cette entreprise réussisse.
• un verbe exprimant une volonté : je veux que vous partiez.
• un verbe exprimant un doute : je doute qu’il connaisse le chemin.
Le mode subjonctif s’emploie aussi seul :
Qu’il vienne !
Qu’elle parte !
Qu’il soit là dans une heure.
Il eût été (conditionnel passé deuxième forme) utile que votre voisine publiât
(subjonctif imparfait) son roman en automne.
Autres groupes
Exemples
Il pu t qu’il pû t
Montrons l’exemple
Prenez le temps de lire la consigne.
Regardez-les.
Imprégnez-vous de mes conseils.
Ne vous laissez pas aller.
Comprenez que je ne vous veux que du bien.
Soyez bref !
Relisez les romans de Zola !
Constatez que j’avais raison !
Regarde ce film.
Mange ce dessert.
Retourne à ta place !
Présent Passé
Présent Passé
communiquant communicant
convainquant convaincant
extravaguant extravagant
fabriquant fabricant
fatiguant fatigant
intriguant intrigant
naviguant navigant
provoquant provocant
suffoquant suffocant
vaquant vacant
Montrons l’exemple
Vaquant à ses occupations (participe présent car suivi du complément
occupations), le personnel navigant (adjectif verbal, qualifie le personnel)
écoute le pilote convaincant (adjectif verbal, qualifie le pilote).
Ce pilote, provoquant l’hilarité (participe présent, il possède un complément :
l’hilarité) chez ses passagers, commente les facéties de son copilote
extravagant (adjectif verbal, qualifie copilote) en suffoquant de rire (suivi du
complément de rire, donc participe présent, gérondif ici, parce que précédé de
en).
Deux vases communicants – En communiquant bien, on se comprend.
Un discours convaincant – En me convainquant, vous avez gagné.
Des propos extravagants – En extravaguant, il montre qu’il est malade.
Tu es fatigant – Fatiguant tout le monde, il a été mis dehors.
Cette histoire est intrigante – En intriguant auprès de son chef, il est devenu
sous-chef.
Le personnel navigant est en grève – En naviguant trop près de la côte, son
navire a sombré.
Ce gaz est suffocant – Suffoquant dans les gaz d’échappement, il est parti vivre
à la campagne.
Ce poste est vacant – Vaquant à ses occupations, il ne s’ennuie pas.
adhérant adhérent
coïncidant coïncident
convergeant convergent
déférant déférent
détergeant détergent
différant différent
divergeant divergent
émergeant émergent
équivalant équivalent
excellant excellent
expédiant expédient
influant influent
négligeant négligent
présidant président
précédant précédent
résidant résident
somnolant somnolent
violant violent
Montrons l’exemple
Présidant la réunion annuelle (participe présent, avec pour complément
réunion), le président (nom commun), excellant à exposer les situations
délicates (participe présent, pourvu d’un complément), s’est montré excellent
(adjectif qualificatif, attribut de le président).
Négligeant les consignes de sécurité, ce pilote négligent est allé au tapis.
En adhérant à notre association, tu en deviens un adhérent.
Violant les lois de la République, cet homme violent a été condamné.
En fabriquant de la fausse monnaie, ce fabricant de pièces détachées a entaché
à jamais sa réputation.
Deux exceptions
Deux verbes, affliger et exiger, possèdent une même orthographe pour
l’adjectif verbal et le participe présent : affligeant, exigeant.
Montrons l’exemple
J’appelle mais nous appelons
J’épellerai mais nous épelions
Nous ficellerons mais nous ficelons
Les exceptions
Il existe une liste de verbes qui ne suivent pas cette règle : le son « è » s’écrit è,
et le l n’est pas redoublé, ce qui donne -èle. Ces verbes sont : celer (qui signifie
« cacher »), ciseler, déceler, démanteler, écarteler, geler (et ses composés :
congeler, dégeler, regeler, surgeler, etc.), harceler, marteler, modeler
(remodeler), peler, receler.
Montrons l’exemple
Je cisèle
Tu écartèles
Il congèle
Il harcèlera
Tu pèleras, etc.
Cas particuliers
Le verbe interpeller conserve dans toute sa conjugaison ses deux l, mais il suit
la prononciation du verbe appeler. Dans vous appelez et vous interpellez, les
deux dernières syllabes se prononcent de la même façon.
Les verbes consteller, exceller, flageller, libeller, quereller, rebeller, sceller,
seller conservent aussi leurs deux l dans toute leur conjugaison, mais le e
central se prononce « è » suivant la règle énoncée plus haut.
Montrons l’exemple
Nous interpellons (le e se prononce « e »)
Nous flagellons (le e se prononce « è »)
Montrons l’exemple
Il connaît mais nous connaissons
Je paraîtrai mais je paraissais
Il naîtra mais nous naissions
Je disparais mais tu disparaîtras
Au XIe siècle, les verbes terminés par -aître s’écrivaient -oistre. Au XVIIIe
siècle, la transformation du son « oi » en « ai », puis la suppression du s et son
remplacement par l’accent circonflexe ont donné - aître.
Croître (qui fait au participe passé crû, afin d’éviter la confusion avec cru,
du verbe croire)
Accroître (participe passé : accru)
Décroître (participe passé : décru)
Maîtriser la conjugaison des verbes
terminés par -éer, -ier, -ouer, -uer
Conjugués au futur simple et au conditionnel présent, les verbes terminés
par -éer, -ier, -ouer, - uer prennent un e avant leur terminaison.
Montrons l’exemple
Je certifierai (futur simple)
Tu colorieras (futur simple)
Il crie (présent de l’indicatif et du subjonctif)
Il se méfie (présent de l’indicatif et du subjonctif)
Tu loueras (futur simple)
Il photographierait (conditionnel présent)
Tu copies (présent de l’indicatif et du subjonctif)
Il sciera (futur simple)
Je tarifie (présent de l’indicatif et du subjonctif)
Tu varies (présent de l’indicatif et du subjonctif)
Montrons l’exemple
J’essuie
Tu nettoies
Nous nettoyons
Vous nettoierez
Je côtoie
Nous côtoyons
Tu côtoieras
Tu festoies
Ils festoieront
J’octroie
Tous les verbes terminés par -yer prennent un i après le y aux première et
deuxième personnes du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent :
Il faut que nous appuyions sa candidature.
Hier, nous nous ennuyions.
Il serait normal que vous nous octroyiez une prime.
En ce temps-là, nous payions peu d’impôts.
Montrons l’exemple
Tu jetteras ces journaux.
Il faut qu’elle jette son dévolu sur lui.
Globule, mon chat birman, déchiquette sa part de viande de poulet.
Des exceptions
Plusieurs verbes font exception à cette règle : acheter, racheter, corseter,
crocheter, fileter, fureter, haleter.
Tu achèteras ces journaux.
Il faut qu’elle furète partout.
Globule, mon chat birman, halète sous le soleil.
Montrons l’exemple
Je vends
Tu tends
Il rend
Je réponds
Elle tond
Tu couds, etc.
Attention
Les verbes en -indre et -soudre constituent des exceptions à cette règle.
Aux deux premières personnes du singulier du présent de l’indicatif, les verbes
terminés par -indre et - soudre perdent le d.
De plus, à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif, ils
changent le d en t.
Ils ne conservent le d qu’au futur simple et au conditionnel présent.
Je peins, je feins, je teins
Tu te plains, tu me crains, tu geins
Elle résout, il peint, elle ceint, il atteint
Il nous joindra, il oindra, il enjoindra
Nous feindrons, etc.
On s’exerce ?
1. Quel est le radical du verbe attendre ?
2. À quel groupe le verbe aller appartient-il ?
3. Qu’exprime le mode subjonctif ?
4. Tu te regardes : quelle est la voix du verbe ?
5. Le chat est passé par la fenêtre : quelle est la voix du verbe ?
6. Le chat est nourri par son maître : quelle est la voix du verbe ?
7. Les cigognes migrent vers le Maroc : le verbe est-il transitif ou
intransitif ?
8. Vous me parlez de vos soucis : le verbe est-il transitif direct ou indirect ?
9. Dans deux jours, j’irai chez toi, c’est sûr : prononce-t-on « j’iré » ou
« j’irè » ?
10. Je viendrais chez toi si tu m’invitais : prononce-t-on « je viendré » ou « je
viendrè » ?
11. Je viendrai chez toi ce soir, j’en suis certain : prononce-t-on « je viendré »
ou « je viendrè » ?
12. J’eusse/j’eus préféré que vous me répondiez !
13. J’aurais aimé qu’elle regardât/regarda dans ta direction.
14. Ces prunes sont mûres, dégustes-en/déguste-en quelques-unes.
15. Regarde/Regardes ce film ! Il est passionnant !
16. Le personnel naviguant/navigant est en grève.
17. Tu es fatigant/fatiguant !
18. Les représentants des pays vainqueurs démantèlent/démantellent l’empire.
19. Je ne sais pas si je me fierais/firais à lui.
20. Hier à cette heure, nous pliions/plions notre tente.
9
Les règles d’emploi
des majuscules
Montrons l’exemple
La fête des Pères (le mot Pères caractérise la fête)
La fête de la Musique
Le parc Monceau
Le jardin des Tuileries
L’université de la Sorbonne
Le tropique du Capricorne
Le tropique du Cancer
La butte Montmartre
La rue de la Renaissance
Le pays de Galles
Le pas de Calais (le détroit entre la France et l’Angleterre)
La cordillère des Andes
L’île de la Réunion
L’île de France (ancien nom de l’île Maurice)
Le royaume de Belgique
La république d’Haïti
La principauté de Monaco
Le cimetière du Père-Lachaise
La tour Eiffel
La tour Montparnasse
La tour de Babel
La majuscule est employée lorsque la préposition est unie aux deux noms par
un trait d’union : le Pas-de-Calais (le département) ; l’Île-de-France (la région
parisienne).
Montrons l’exemple
Un Français (nom propre) mais un peintre français (français prend ici une
minuscule parce qu’il est adjectif qualificatif)
Un Espagnol mais un poète espagnol
Un Polonais mais un compositeur polonais
Un Québécois mais un informaticien québécois
Un Peau-Rouge mais des Indiens peaux-rouges
Un Francilien mais un automobiliste francilien
Le Pays basque
Le Massif central
L’Académie française
Attention : l’adjectif peut prendre une majuscule s’il est placé avant le nom
qu’il qualifie et si ce nom prend aussi une majuscule :
La Grande Ourse
La Seconde Guerre mondiale
Le Nouveau Testament
Le Moyen Âge
Il prend une majuscule s’il est lié au nom par un trait d’union :
La Croix-Rouge
La Comédie-Française
Montrons l’exemple
Les Archives nationales (mais les archives départementales, sans majuscule à
archives, car elles n’ont pas un caractère unique dans le pays)
Le Conseil des ministres (il n’y en a qu’un en France)
La Cour de cassation (mais la cour d’appel, car il y en a plusieurs dans
l’Hexagone)
Le Quai d’Orsay
L’Assemblée nationale
L’École polytechnique
L’École centrale
L’École nationale d’administration (E.N.A.)
L’École normale supérieure
Le conseil général (il y en a un par département)
Le conseil régional (un par région)
La mairie de Conquereuil (une mairie dans chaque ville)
La mairie de Paris
Montrons l’exemple
Montrons l’exemple
Le Pont-de-Beauvoison
La Roche-sur-Yon
La Ferté-sous-Jouarre
Rezé-lès-Nantes (lès signifie « près de »)
Lussac-les-Châteaux (les est ici l’article et signifie qu’on trouve des châteaux à
Lussac)
La règle de la majuscule et de
l’antonomase
L’antonomase est la transformation d’un nom propre en nom commun, ou
l’inverse.
Montrons l’exemple
Sur le porte-bagages de sa mobylette, se trouvaient un frigidaire, une boîte de
kleenex et des rouleaux de scotch…
Les marques de voitures conservent leur majuscule :
J’ai d’abord eu une Ford, puis une Citroën, une Renault, une Volkswagen,
une Peugeot et enfin une Audi.
Montrons l’exemple
Le ministre des Finances
Le ministre de l’Intérieur
Le ministre de l’Éducation nationale
Le chef du gouvernement est le Premier ministre (Premier avec une
majuscule : il n’y en a qu’un).
Le chef de l’État est le président de la République.
Le représentant de l’État dans les départements est le préfet – mais si vous lui
envoyez une lettre, montrez-vous déférent : Monsieur le Préfet…
Montrons l’exemple
saint Martin
sainte Martine
saint François
On écrit saint avec une minuscule dans Jeudi saint, Vendredi saint, Samedi
saint.
Si on abrège le mot saint, on met alors une majuscule : St Camille, Ste Camille,
St Polycarpe.
Le mot saint prend une majuscule dans les noms de fêtes, d’églises, de lieux,
etc. De plus, il est relié au nom du saint par un trait d’union :
Majuscule et particule
La particule n’étant pas forcément une marque de noblesse (les rois
s’appelaient simplement Capet, et non de Capet…), la préposition de est écrite
dans tous les cas en minuscules, sauf si deux prépositions se suivent ; ainsi, on
écrit : les discours de De Gaulle, les œuvres de Du Bellay.
Charles de Gaulle, né à Lille, est issu d’une ancienne famille noble originaire
de Bourgogne. La particule s’orthographie donc avec un d minuscule, et non un
d majuscule comme le proposent ceux qui pensent que le patronyme en
question serait d’origine flamande, ce qui n’est pas le cas. On écrit donc la
famille de Gaulle, sans omettre le de car le nom ne comporte qu’une syllabe. Et
pour éviter la confusion de deux de identiques, on écrit les discours de De
Gaulle, en mettant une majuscule au deuxième de.
Montrons l’exemple
La Grande Guerre
La Guerre de Cent Ans
Le Premier Empire
Le Second Empire
Le Saint Empire romain germanique
L’Empire britannique
L’empire du Milieu (minuscule à empire car le nom caractéristique se situe
après)
Les Trois Glorieuses
La monarchie de Juillet (majuscule à Juillet, élément caractéristique)
L’Antiquité
La Renaissance
L’Ancien Régime
La Régence
La Restauration
Les Temps modernes
La Belle Époque
La Cinquième République
La guerre de Sécession
Le serment du Jeu de paume
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
Les noms de dynasties bâties sur un nom propre prennent une majuscule : les
Mérovingiens (Mérovée), les Carolingiens (Charlemagne), les Capétiens
(Hugues Capet).
Les surnoms donnés en Histoire prennent une majuscule : Charles le Chauve,
Richard Cœur de Lion, Philippe le Bel, Jean sans Peur, la Pucelle d’Orléans…
Montrons l’exemple
Pour que les hommes aillent sur Mars, il faudrait d’abord y envoyer les
femmes.
La Lune tourne autour de la Terre.
La planète Vénus tourne dans le sens inverse des autres planètes.
L’étoile Polaire se situe dans le prolongement du bord de la Grande Ourse.
La Voie lactée est la partie la plus visible de la galaxie dans laquelle nous nous
trouvons.
En dehors du contexte de l’astronomie, les mots lune, terre et soleil, ne
prennent pas de majuscule.
On écrit l’ère primaire, l’ère secondaire, l’ère tertiaire.
On s’exerce ?
1. La fête de la Musique/Fête de la musique a lieu le jour du solstice d’été.
2. La tour/Tour Eiffel est visitée par des millions d’étrangers.
3. La tour/Tour Montparnasse compte cinquante-huit étages.
4. La Québécoise/québécoise Denise Bombardier a écrit le Dictionnaire
amoureux/dictionnaire Amoureux du Québec.
5. Bajazet de Racine est joué à la Comédie-Française/la Comédie française.
6. Le mont Blanc/Mont-Blanc se trouve dans le massif du Mont-Blanc/mont
Blanc.
7. Le pôle Nord/Pôle nord et le pôle Sud/Pôle Sud sont distants
de 20 000 km.
8. Du Havre au Tréport s’étend la Côte/côte d’Albâtre.
9. Il est admis à l’École centrale/école Centrale et à l’École
polytechnique/l’école Polytechnique.
10. Vous savez que le romanée-conti/Romanée Conti est produit sur le climat
de la Romanée-Conti/ romanée-conti.
11. Le ministre des Finances/Ministre des finances et le premier
Ministre/Premier ministre se rencontrent demain.
12. Avez-vous lu Les Pies Jouent de la Castagnette/ Les pies jouent de la
castagnette de Gordon Zola ?
13. Je vous offre Les Poils mystérieux/Les poils mystérieux de Gordon Zola.
14. La planète/Planète Mars est appelée la planète/ Planète rouge.
15. Au Premier Empire/empire et à la Restauration/ restauration succédèrent
les Trois/trois Glorieuses.
10
La règle pour
connaître la nature
et la fonction des mots
le but (pour)
le lieu (dans)
le temps (avant)…
Montrons l’exemple en un seul mot
Les prépositions peuvent voyager en solitaire : à, de, par, pour, sans, sous, sur,
avec, en, dans, avant, après, devant, derrière, dessus, dessous, chez, contre,
depuis, vers, malgré, durant, jusque, pendant, entre, parmi, outre, hormis,
touchant, suivant, voici, voilà.
Voici, voilà : à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous, sur.
(Voici, voilà : Adam part pour Anvers avec deux cents sous sûrs)
Montrons l’exemple
1. La famille personnelle
Cette famille se répartit en deux catégories :
• Les pronoms personnels sujet : je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles.
• Les pronoms personnels complément : me, te, le, la, lui, se, nous, vous,
leur, moi, toi, soi, eux, en, y.
L’exemple de la famille
Je te le dis, cet hôtel me plaît, mène-m’y !
Je, te, le, me, m’ et y sont des pronoms personnels.
2. La famille possessive
Les pronoms possessifs varient en genre, en nombre et en personne. En voici la
liste :
L’exemple de la famille
Votre orthographe décline, la nôtre progresse.
La nôtre est un pronom possessif, sujet de progresse.
3. La famille démonstrative
Les pronoms démonstratifs servent à montrer, ils désignent l’être, l’idée ou la
chose dont on parle, dont on vient de parler, dont on va parler :
L’exemple de la famille
J’achète une voiture et une peau de chamois. Je mettrai celle-ci dans mon
sac et celle-là dans mon garage.
L’exemple de la famille
Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu (La Fontaine)
Aucun (aucune)
L’autre (les autres)
Un autre (une autre)
Certain (certains, certaine, certaines)
Chacun (chacune)
Le même (la même, les mêmes)
Nul (nuls, nulle, nulles)
L’un (les uns, l’une, les unes)
Quelqu’un (quelques-uns, quelqu’une, quelques-unes)
Tel (tels, telle, telles)
Tout (tous, toute, toutes), pas un (pas une)
Certains noms n’existant qu’au pluriel, le déterminant qui les précède s’écrit au
pluriel :
L’exemple de la famille
Tout avec adjectif masculin : adverbe ou pronom indéfini ?
• Adverbe, on peut le remplacer par « complètement ».
Au masculin :
Les footballeurs sont tout (complètement) étonnés de leurs résultats.
• Pronom indéfini, il s’accorde avec le sujet du verbe.
• Au masculin :
Les footballeurs sont tous étonnés de leurs résultats.
Tout avec adjectif féminin : adverbe ou pronom indéfini ?
• Adverbe, on peut le remplacer par « complètement ».
Au féminin :
Les escrimeuses sont tout (complètement) heureuses d’avoir réussi.
Attention : l’adverbe tout varie devant un adjectif commençant par un h
aspiré :
Les escrimeuses sont toutes honteuses d’avoir perdu.
Mais ce toutes au pluriel peut aussi être un pronom indéfini, on ne peut le
savoir :
Les escrimeuses sont toutes honteuses d’avoir perdu.
Voilà l’un des rares cas où la langue française est prise en flagrant délit
d’ambiguïté. Les escrimeuses sont-elles complètement honteuses d’avoir
perdu ? Ou bien sont-elles toutes, sans exception, honteuses d’avoir
perdu ? Seule l’intonation qu’on emploie pour dire cette phrase peut
répondre à cette question.
• Pronom indéfini, tout s’accorde avec le sujet du verbe.
Au féminin :
Les escrimeuses sont toutes heureuses d’avoir réussi.
• Le cas de tout entière
La question se pose souvent : doit-on écrire toute entière ou tout entière ?
Si tout peut être remplacé par complètement, c’est un adverbe, donc il est
invariable.
Tout, dans l’expression tout entière, signifie complètement.
Son statut d’adverbe lui interdit l’accord.
On écrit donc : Elle était tout entière occupée à sa tâche.
Vous rappelez-vous pourquoi on écrit tout heureuse, mais toute honteuse et
toutes surprises ?
5. La famille relative
Voici la liste des pronoms relatifs :
Qui, que, quoi, dont, où, lequel et ses composés : laquelle, lesquelles, lesquels,
auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles, duquel, de laquelle, desquels,
desquelles
L’exemple de la famille
Les candidats desquels vous avez loué les qualités dont nous avons parlé ont
voté la loi qui vous avantage.
Desquels prend la marque du genre et du nombre du nom qui le précède,
masculin pluriel : desquels.
Desquels, pronom relatif, est complément du nom qualités (les qualités de
desquels, des candidats).
Dont, pronom relatif, est complément d’objet indirect de nous avons parlé.
Qui, pronom relatif, est sujet de avantage.
Qui, que, quoi, où, lequel et ses composés : laquelle, lesquelles, lesquels,
auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles, duquel, de laquelle, desquels,
desquelles.
1. Les articles
• Les articles définis : le, la, les
• Les articles indéfinis : un, une, des
• Les articles partitifs : du, de la, des
L’exemple de la famille
Peux-tu me passer le sel, une poire et du pain ?
Le : article défini, détermine sel.
Une : article indéfini, détermine poire.
Du : article partitif, détermine pain.
2. Les adjectifs
• Les adjectifs numéraux cardinaux : un, deux, trois, quatre, cinq, six,
sept, huit, neuf, dix, onze, douze, vingt, cent, mille…
• Les adjectifs numéraux ordinaux ; ils précisent le rang, l’ordre : premier,
deuxième, trentième, soixante et onzième…
• Les adjectifs indéfinis : aucun, autre, certain, chaque (invariable),
différents, divers, maint, même, nul, plusieurs, quelque, quelconque, tel,
tout, pas un, n’importe quel, beaucoup de, bien des…
L’exemple de la famille
• Quelque, adjectif indéfini, s’écrit en un mot :
J’ai acheté quelques diamants pour la reine.
• Lorsque quelque… que encadre un nom, quelque, adjectif indéfini,
s’accorde avec ce nom :
Quelques regrets que la reine en ait, les diamants iront en Angleterre.
• Attention, quelque peut être adverbe.
• Lorsque quelque… que encadre un adjectif, quelque est alors adverbe et
ne s’accorde pas :
Quelque concentrés que vous paraissiez tous, rêvons ensemble que nous
nous envolons vers Essaouira.
Quelque épais que fût ce brouillard, il ne put m’empêcher de voir un
homme de petite taille (quelque ne s’élide que devant un ou une).
• Quelque est adverbe invariable également lorsqu’il « signifie à peu près,
environ » :
Il y a quelque cinquante ans, Bourvil joua le rôle de Planchet dans Les
Trois Mousquetaires.
• On écrit quelque au singulier dans l’expression quelque temps (cela
signifie « un certain temps ») :
Il y a quelque temps, vous êtes venu me voir.
• Les adjectifs démonstratifs : ce, cet, ces, renforcés par -ci ou -là (cette
choucroute-ci, ce pianiste-là).
• Les adjectifs possessifs :
4. Connaître le verbe
Il existe plus de dix mille verbes, et chacun d’entre eux peut gouverner le cœur
d’une phrase. Ils sont divisés en deux catégories :
• Les verbes d’action – leur nom l’indique : ils expriment une action :
demander, répondre… Ils représentent la presque totalité des verbes.
• Les verbes d’état – ils introduisent une façon d’être, un état, ils sont peu
nombreux : être, paraître, devenir, demeurer, rester, avoir l’air, passer
pour…
5. Connaître l’adverbe
L’adverbe, invariable, sert à modifier peu ou prou (un peu ou beaucoup) un
verbe, un adjectif, un autre adverbe ou un nom.
Voici les différentes catégories d’adverbes :
Adverbes de manière
Bien, mal, mieux, vite, et tous les adverbes construits à partir d’un adjectif :
facilement, rapidement, doucement, longuement…
Cas particulier
La règle des adverbes dérivés des adjectifs en -ant ou -ent est très simple à
appliquer : brillant donne brillamment (on conserve le a de brillant, et on
ajoute deux m) ; apparent donne apparemment (on conserve le e de apparent et
on ajoute deux m).
• Voici les adverbes tirés des adjectifs en -ant :
Abondant / abondamment
Bruyant / bruyamment
Complaisant / complaisamment
Constant / constamment
Courant / couramment
Élégant / élégamment
Étonnant / étonnamment
Galant / galamment
Méchant / méchamment
Nonchalant / nonchalamment
Notant (participe présent) / notamment
Pesant / pesamment
Plaisant / plaisamment
Précipitant (participe présent) / précipitamment
Puissant / puissamment
• Voici les adverbes tirés d’adjectifs en -ent :
Apparent / apparemment
Ardent / ardemment
Décent / décemment
Conscient / consciemment
Différent / différemment
Éloquent / éloquemment
Éminent / éminemment
Évident / évidemment
Fréquent / fréquemment
Innocent / innocemment
Insolent / insolemment
Intelligent / intelligemment
Négligent / négligemment
Patient / patiemment
Pertinent / pertinemment
Précédent / précédemment
Prudent / prudemment
Récent / récemment
On ajoute -ment aux adjectifs qualificatifs masculins terminés par -ai, -é, -i, -u,
pour former l’adverbe de manière (excepté : gaiement) :
Vraiment
Désespérément
Joliment.
Attention : assidûment, continûment, crûment, dûment, goulûment, indûment
prennent un accent circonflexe sur le u.
Adverbes de quantité
Beaucoup, peu, trop, fort, extrêmement…
Adverbes de temps
Hier, aujourd’hui, demain, jamais, toujours…
Adverbes de lieu
Où, ici, là, ailleurs, là-bas…
Adverbes d’opinion
Oui, non, si, assurément, vraiment, probablement…
Si tu venais entre cinq et sept heures (et non si tu viendrais), nous pourrions
nous entraîner avant l’épreuve.
Si vous étiez venue (et non si vous seriez venue) entre 5 et 7 heures, nous
aurions pu nous entraîner avant l’épreuve.
Si tu fusses venu entre cinq et sept heures, nous eussions pu nous entraîner
avant l’épreuve.
Cette règle du si de condition qu’on ne doit pas faire suivre du conditionnel est
condensée dans la formule connue : « Les si n’aiment pas les rais » (ni les
rions, ni les riez…).
Mais on peut trouver des rais (des rions et des riez) après les si, à condition
qu’ils soient interrogatifs indirects : Je me demandais si tu viendrais entre cinq
et sept heures pour l’entraînement.
• La comparaison : aussi… que, plus… que, moins… que, plus que, moins
que, d’autant plus que, le même que, comme.
1. Le sujet
Le sujet répond à la question « qu’est-ce qui ? » ou « qui est-ce qui ? » posée
au verbe.
Montrons l’exemple
Les hommes désapprouvent toujours ce qu’ils ne sont pas capables de faire
(Christine de Suède).
Qui est-ce qui désapprouve toujours ? Ce sont les hommes, sujet de
désapprouvent.
Attention à l’accord
C’est moi qui suis le premier (moi est l’équivalent de je).
C’est moi qui vais le lui dire.
C’est toi (toi est l’équivalent de tu) qui es le deuxième.
C’est toi qui vas partir.
C’est lui (lui est l’équivalent de il) qui est le troisième.
C’est nous qui sommes les meilleurs.
Vous faites partie des artistes qui ont réussi. (qui, sujet de ont réussi remplace
artistes ; c’est une erreur de dire : Vous faites partie des artistes qui avez
réussi, le verbe a réussi ne peut s’accorder avec vous).
Toi et moi irons au marché (toi + moi = nous).
Elle et lui partiront de bonne heure (elle + lui = ils).
Vous et elle achèterez les fruits (vous + elle = vous pluriel).
C’est vous et moi qui les endormirons (vous + moi = nous).
C’est vous et eux qui partirez les derniers (vous + eux = vous pluriel).
2. L’épithète
Un adjectif qualificatif qui n’est pas séparé par un verbe du nom qu’il qualifie a
une fonction d’épithète. L’épithète est donc placée – oui, au féminin, on dit
« une épithète » – à côté du nom qualifié, que ce soit avant ce nom (antéposée)
ou après (postposée). Plusieurs épithètes peuvent qualifier le même nom.
Dans : Petite, boulotte, falote, brunette, proprette, un peu bête, la jeune poule
de ma basse-cour joue au petit coq, l’adjectif jeune est épithète de poule ;
petite, boulotte, falote, brunette, proprette, bête sont des épithètes détachées
qui qualifient poule.
3. L’attribut
L’attribut est introduit par un verbe d’état (qui indique un état et non une
action : être, paraître, sembler, devenir, demeurer, rester, avoir l’air, passer
pour).
Dans :
Dans :
Cet homme de lettres ne vous prend pas pour un imbécile, le nom commun
imbécile est attribut du pronom personnel COD vous.
4. L’apposition
L’apposition fournit au nom un équivalent qui le précise.
Le complément d’agent
On trouve le complément d’agent dans les phrases dont le verbe est à la voix
passive (conjugué avec l’auxiliaire être). Le complément d’agent indique qui
fait l’action exprimée par le verbe dont le sujet subit l’action, il répond aux
questions « par qui ? » ou « par quoi ? », « de qui ? » ou « de quoi ? ».
Dans : La sardine est grillée par Augustine, le nom Augustine est complément
d’agent (ce qui agit) du verbe est grillée. La sardine est grillée par qui ? Par
Augustine.
Si on transforme cette phrase à la voix active, on obtient : Augustine grille la
sardine.
Le complément circonstanciel
Le complément circonstanciel répond aux questions posées au verbe
concernant les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les actions
évoquées.
Ce sont le temps, le but, la cause, la conséquence, la condition, la concession
ou opposition, la comparaison, le lieu, la manière, le moyen, la quantité.
Dans : Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai, trois
compléments circonstanciels de temps précisent l’action exprimée par le verbe
partir, ils répondent à la question « quand ? » posée au verbe : demain - dès
l’aube - à l’heure où blanchit la campagne.
7. Le complément du nom
Le complément du nom, comme son nom l’indique, complète le nom… Ce
complément du nom peut être un nom, une proposition conjonctive…
Dans : La mère de Jules tricote des pulls, le nom Jules complète le nom mère.
8. Le complément de l’adjectif
Dans : La mère de Jules est fière de ses pull-overs, pull-overs est complément
de l’adjectif fière.
On s’exerce ?
1. Combien de prépositions ou de locutions prépositives cette phrase comporte-
t-elle ?
2. Quelles familles de pronoms sont utilisées dans les phrases qui suivent ?
Ces chaussettes sont vert et jaune, les miennes sont bleu et vert, les siennes
sont marron clair.
Quiconque a beaucoup lu peut avoir beaucoup retenu.
C’est de vous que nous allons parler, oui, c’est vous dont nous allons parler !
Quelque déçus qu’ils soient, les candidats devront rentrer chez eux.
Quelques bénéfices que l’entreprise ait tirés de cette affaire, c’est une bonne
affaire.
Voilà quelque vingt ans, vous réussissiez la traversée de l’Atlantique à la
rame.
Il y a quelque temps, tu es allé en Colombie.
Brillant : brill…………
Méchant : méch…………
Violent : viol…………
Conscient : conscie…………
Évident : évid…………
Négligent : néglig…………
Pertinent : pertin…………
Courant : cour…………
Élégant : élég…………
Étonnant : étonn…………
La ou l’a ?
On écrit la (pronom personnel devant un verbe) lorsqu’on peut le remplacer par
le.
On écrit l’a quand on peut remplacer par l’avait ; on écrit là quand on peut
remplacer par ci ou par ici.
Ont ou on ?
On écrit ont quand on peut remplacer par avaient, sinon on écrit on (pronom
indéfini).
Les bûches de sapin ont été entassées (les bûches avaient été… Ont s’écrit
ainsi car il s’agit ici du verbe avoir).
On a brûlé les bûches de sapin (on ne peut être remplacé par avait ; on écrit
donc le pronom personnel on).
Sont ou son ?
On écrit sont quand on peut le remplacer par étaient, sinon on écrit son.
Les rondins sont (étaient) empilés dans son (on ne peut substituer était à
son ; on écrit donc son, adjectif possessif) appentis.
Où ou ou ?
On écrit où lorsqu’on ne peut le remplacer par ou bien (si on peut le remplacer
par ou bien, on écrit ou).
N’y ou ni ?
On écrit n’y lorsqu’on peut le remplacer par ne + verbe + à cela, à lui, à elle, à
eux.
On écrit ni quand on peut le remplacer par pas.
Tuer un arbre ? Vous n’y pensez pas ! (Vous ne pensez pas à cela = n’y)
Elle ne pense ni à vous ni à moi. (Elle ne pense pas à vous, pas à moi.)
Ça ou çà
On écrit ça, sans accent, lorsque ça est la contraction du pronom démonstratif
cela.
On écrit çà lorsque çà peut être remplacé par ici.
Couverture
10 règles de français pour faire 99 % de fautes en moins
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Introduction
1. La règle de l’accord des nombres
Montrons l’exemple
Attention, danger !
Mille et mille
Mille et mil
Zéro
À l’oral
Le trait d’union
On s’exerce ?
Le participe passé
Le cas particulier
Le saviez-vous ?
On s’exerce ?
Montrons l’exemple
Cas particulier
Attention, danger !
Attention à l’invariabilité
On s’exerce ?
Précisions
De quelques couleurs
Montrons l’exemple
Vigilance
La règle pour les couleurs employées comme noms communs
On s’exerce ?
Identifier
On s’exerce ?
Possible
Fort
Feu
On s’exerce ?
La remarque
Le conseil
Attention, danger !
La liste
La petite histoire
On s’exerce ?
Maîtriser la conjugaison des verbes terminés par -éer, -ier, -ouer, -uer
On s’exerce ?
Majuscule et particule
On s’exerce ?
4. Connaître le verbe
5. Connaître l’adverbe
7. Connaître le nom
1. Le sujet
2. L’épithète
3. L’attribut
4. L’apposition
5. L’apostrophe
7. Le complément du nom
8. Le complément de l’adjectif
On s’exerce ?
Bonus
Maîtriser les accents