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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
NEUROLOGIE
Névralgie du trijumeau
HP-18
Dr Hassan HOSSEINI
Chef de Clinique
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HP-18
Névralgie
du trijumeau
INTRODUCTION
RAPPEL
●Le trijumeau est le nerf de la sensibilité de la face (hémiface homolatérale).
Son ganglion de Gasser reçoit les fibres nerveuses provenant de ses trois branches (voir sché-
ma) :
a) Ophtalmique de Willis (V1) : il traverse le sinus caverneux, où il donne trois branches ter-
minales (lacrymale, frontale, nasale), qui quittent le crâne par la fente sphénoïdale.
– Son territoire :
* le front, l’œil (la cornée), la paupière supérieure ;
* la racine du nez ;
* la partie antérieure du cuir chevelu ;
* les sinus : frontal, sphénoïdal, ethmoïdal ;
* la dure-mère.
c) Noyau mésencéphalique
– Est situé dans le pédoncule cérébral.
– Sensibilité proprioceptive.
● Son rôle moteur est limité aux muscles masticateurs.
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● L’atteinte du V moteur se manifeste par un déficit et une amyotrophie des muscles mastica-
teurs (masséter et temporal), et par une déviation de la mâchoire vers le côté paralysé lors de
l’ouverture de la bouche (bouche oblique ovale).
● La névralgie faciale est une douleur traduisant la souffrance du V, d’une façon :
– idiopathique : c’est la névralgie essentielle du V, ou maladie de Trousseau, ou tic douloureux
de la face ;
– secondaire : c’est la névralgie symptomatique du V.
1. Douleur
● Unilatérale, dans le territoire d’une seule branche du V, le plus souvent V2 (lèvre supérieure,
aile du nez, gencive supérieure), l’atteinte du V3 est plus rare, celle du V1 est exceptionnelle.
● Elle est intense (secousses électriques, coups de couteau…), fulgurante, insupportable, voire
cause de suicide.
● Elle survient en salves de durées brèves (quelques secondes) séparées d’un intervalle libre
sans aucune douleur de quelques minutes à quelques heures.
● Au cours d’un accès douloureux, le patient interrompt toute activité, cesse de parler et reste figé.
● Il existe une trigger zone, ou zone gâchette, cutanée ou muqueuse, dont la stimulation
(simple contact, mastication, parole…) peut provoquer la douleur. Cette zone siège en géné-
ral dans le territoire de la névralgie.
● Après une décharge paroxystique s’installe une période réfractaire, pendant laquelle la sti-
mulation de la zone gâchette est indolore.
● Des manifestations motrices (tressaillements musculaires, voire spasme facial) peuvent
accompagner cette douleur : « tics douloureux de la face ».
2. Examen neurologique
● En dehors des crises, il est strictement normal. Névralgie isolée :
– réflexe cornéen conservé (V1 fi VII) ;
– absence de déficit sensitif facial ;
– les autres paires crâniennes, en particulier le VII et le VIII, sont normales.
3. Évolution
● Elle est discontinue : périodes douloureuses alternant avec des phases de rémission, sans
aucun fond douloureux.
● La fréquence des accès douloureux est variable d’un patient à l’autre.
● Tendance à l’aggravation avec le temps, avec des accès de plus en plus fréquents et de plus en
plus sévères.
● Dans de rares cas, la douleur peut toucher deux branches du V ou se bilatéraliser.
● Cependant, même dans les formes sévères, le sommeil est respecté.
4. Causes
● Pas de cause retrouvée fi c’est un diagnostic d’élimination (+++).
● Dans quelques cas, compression du V par une boucle vasculaire ; le plus souvent l’artère céré-
belleuse supérieure qui est en contact du V à sa sortie du tronc cérébral. Cette anomalie vas-
culaire peut être visualisée par l’angio-IRM (ARM).
● Attention : des pathologies lentement progressives peuvent donner un tableau de névralgie
essentielle (+++).
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V1
V2
* L’angle de la mâchoire V3
(encoche massetérienne)
n’est pas innervé par le trijumeau
mais par les racines C2-C3.
5. Traitement
● Carbamazépine (Tégrétol) : très efficace sur la composante paroxystique à doses progressives,
en augmentant d’un demi-comprimé avec des paliers de trois jours, jusqu’à atteindre la dose
minimale efficace au-dessous de laquelle les douleurs réapparaissent ; en moyenne 4 à 6 com-
primés de 200 mg par jour (voir fiche thérapeutique « Tégrétol » : question « Épilepsie »).
● Autres médicaments efficaces :
– diphénylhydantoïne (Di-Hydan) ;
– clonazépam (Rivotril) ;
– baclofène (Liorésal) ;
– nouveaux antiépileptiques (gabapentine, topiramate).
● En cas d’échec du traitement médicamenteux, on peut proposer :
1. Une thermocoagulation du ganglion de Gasser, par voie percutanée.
2. Si l’angio-IRM montre une compression vasculaire : une décompression vasculaire du nerf
par abord direct de la fosse postérieure.
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N.B. : Le Tégrétol peut être efficace sur la composante paroxystique de la névralgie secondai-
re et donc ne suffit pas à éliminer une cause sous-jacente à la névralgie.
C/ Diagnostic différentiel
1. Algies vasculaires de la face
● Surviennent chez un homme jeune.
● Douleur orbitaire ou périorbitaire, unilatérale, toujours du même côté.
● Double périodicité :
– horaire fixe dans la journée (tous les jours) ;
– pendant une période de quelques semaines.
● Accompagnées de signes vasomoteurs de l’hémiface homolatérale à la douleur :
– larmoiement ;
– rhinorrhée ;
– rougeur cutanée et injection conjonctivale ;
– signe de Claude-Bernard-Horner (CBH).
● Traitement :
– identique à celui de la migraine ;
– traitement de la crise : tartrate d’ergotamine ;
– traitement de fond :
* bêtabloquants (Avlocardyl),
* DHE0,
* méthysergide (Désernil).
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POINTS FORTS
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