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2e édition

2e édition

Sylvia S. Mader
Michael Windelspecht, Appalachian State University
ADAPTATION FRANÇAISE

Nicole Dubois, Cégep de Trois-Rivières


Nancy Pelletier, Cégep régional de Lanaudière à Joliette

CONSULTATION

Gilles Bourbonnais, Cégep de Sainte-Foy

RÉVISION SCIENTIFIQUE

Gilles Bourbonnais, Cégep de Sainte-Foy


Matthieu Devito, Collège Ahuntsic
Lucie Morin

TRADUCTION

Jules Fontaine
Lucie Morin
Biologie humaine
2e édition Des marques de commerce sont mentionnées ou illus-
trées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il
Traduction et adaptation de : Human Biology de Sylvia S. Mader et n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment
Michael Windelspecht © 2012 McGraw-Hill (ISBN 978-0-07-352546-4) à la présence de ces marques. Celles-ci sont repro-
duites à la demande de l’auteur ou de l’adaptateur en
© 2014 TC Média Livres Inc. vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique
© 2009 Chenelière Éducation inc. de l’ouvrage.
Conception éditoriale : Sophie Gagnon
Édition : Johanne O’Grady
Coordination : David Bouchet Les cas présentés dans les mises en situation de cet
Révision linguistique : Ginette Choinière ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des
Correction d’épreuves : Christine Langevin personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que
Conception graphique : Pige communication pure coïncidence.
Conception de la couverture : Micheline Roy
Impression : TC Imprimeries Transcontinental

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Catalogage avant publication


de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada

Mader, Sylvia S.
[Human biology. Français]
Biologie humaine
2e édition.
Traduction de la 12e édition de : Human biology.
Comprend des références bibliographiques et un index.
Pour les étudiants du niveau collégial.
ISBN 978-2-76510-693-7
1. Biologie humaine. 2. Anatomie humaine. 3. Physiologie humaine.
i. Windelspecht, Michael, 1963- . ii. Pelletier, Nancy, 1974- .
iii. Dubois, Nicole, 1966- . iv. Titre. v. Titre : Human biology. Français.
QP36.M214 2014 612 C2014-940185-X

5800, rue Saint-Denis, bureau 900


Montréal (Québec) H2S 3L5 Canada
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contrefaçon pouvant donner lieu à une poursuite en justice
contre l’individu ou l’établissement qui effectue la reproduction
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ISBN 978-2-7651-0693-7
Dépôt légal : 2e trimestre 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Imprimé au Canada
1 2 3 4 5 ITIB 18 17 16 15 14
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par
l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de
livres – Gestion SODEC.
Avant-propos

L’édition originale
Qu’il soit question des dernières découvertes en santé et en médecine ou de causes
environnementales, la meilleure açon d’intéresser les étudiants d’aujourd’hui aux
sciences est de leur orir un contenu auquel ils peuvent s’identifer. C’est ce que pro-
posent Sylvia S. Mader et Michael Windelspecht dans la 12e édition de Human Biology.
Élaboré par deux pédagogues émérites, cet ouvrage est un incontournable pour qui-
conque a le goût de découvrir, de comprendre et d’apprécier la biologie humaine.

L’adaptation française
La première édition de Biologie humaine ayant connu un ranc succès, nous avons
succombé à la tentation de travailler de nouveau ensemble à une nouvelle adapta-
tion de Human Biology, dans le but d’en aire une édition paraitement adaptée au
cours de biologie humaine de niveau collégial.
L’ouvrage compte quatre sections. La première consiste en une introduction à la
biologie humaine, tandis que les trois autres traitent des trois grands thèmes abor-
dés dans le cours de préparation aux études universitaires en sciences humaines.
Les deuxième et troisième sections analysent l’autorégulation du corps humain par
l’étude des systèmes nerveux et endocrinien. Quant à la reproduction et à la géné-
tique, elles ont l’objet de la quatrième et dernière section.
Chaque chapitre commence par une mise en situation, inspirée du quotidien, à
laquelle la théorie est associée. En fn de chapitre, la rubrique « Pour conclure… »
apporte des précisions sur les phénomènes biologiques dont il est question dans la
mise en situation de départ.
Afn d’amener l’étudiant à mettre en relation diérentes notions abordées dans
un même chapitre, ou dans des chapitres diérents, nous avons enrichi le manuel
de plusieurs rubriques intégratives. Entre autres, certaines fgures intégratives sont
présentées sur une ou deux pages, qui permettent aux étudiants de aire la synthèse
des connaissances acquises et d’avoir une meilleure vue d’ensemble de la matière.
Au fl des pages, nous avons également ajouté les rubriques « Biologie au quoti-
dien », « Saviez-vous que… », « Liens entre les concepts » et « Stratégie pour mieux
apprendre », qui acilitent les apprentissages des étudiants en les aidant à la ois à
mettre en lumière certaines croyances populaires, à enrichir leur culture générale et
à établir des liens avec des notions expliquées dans diérents chapitres. Nous avons
conservé la rubrique « Vérifez vos progrès », qui permet à l’étudiant de confrmer sa
compréhension de la matière apprise.
La poursuite de ce projet, amorcé il y a déjà cinq ans, aurait été impossible sans la
patience, la compréhension et le soutien des membres de notre entourage. Nous les en
remercions chaleureusement. Ils ont été privés tantôt d’une amoureuse, tantôt d’une
mère, d’une sœur, d’une flle, d’une tante, d’une amie ou d’une collègue. Même si nous
étions avec eux de corps, nos pensées étaient souvent retenues ailleurs… par ce manuel.
Nous voulons également remercier Sophie Gagnon ainsi que tous les membres
de l’équipe qui ont travaillé d’arrache-pied à la réalisation de ce projet éditorial.
Un merci tout spécial à Lucie Morin, Gilles Bourbonnais, Matthieu DeVito, Johanne
O’Grady, David Bouchet, Christine Langevin et Ginette Choinière.

Nicole Dubois et Nancy Pelletier


Présentation du manuel
En ouverture de chapitre
Les Concepts du
LeS ConCePtS Du CHaPitre
6.1 une ve d’ensemble sr les sens stimulus, même si ces stimulus sont encore présents. L’habituation
chapitre sont dénis
succinctement.
La perception de l’information sensorielle par l’encéphale passe par permet au corps d’apprendre à ignorer certains stimulus. Les récep-
les sens. Il en existe deux catégories : les sens spéciaux et les sens teurs sensoriels contribuent de façon importante à l’homéostasie.
généraux. Les premiers comprennent l’odorat, le goût, la vision,
6.4 Les récepters ctanés
l’ouïe et l’équilibre ; les seconds se partagent en deux catégories :
les sens somatiques et les sens viscéraux. Ils englobent les autres Les récepteurs cutanés génèrent des sensations de toucher, de
stimulations sensorielles. température et de douleur. Certains sont aussi responsables de la
discrimination tactile, c’est-à-dire de la capacité à faire la distinction
6.2 Les récepters sensoriels entre deux stimulations voisines appliquées sur la peau.
Les récepteurs sensoriels peuvent être classifi és de trois manières :
6.5 Les sens spéciax
selon le type de stimulus auquel ils répondent, leur situation anato-
mique ou leur structure. Le goût et l’odorat dépendent des récepteurs sensoriels situés res-
pectivement dans la bouche et dans le nez de même que des cortex
6.3 La physiologie des récepters sensoriels gustatif et olfactif de l’encéphale. La perception du monde extérieur,
Lorsqu’ils sont stimulés, les récepteurs sensoriels produisent des par la vision, dépend des récepteurs sensoriels situés dans les yeux,
influx nerveux qui sont acheminés vers le système nerveux central. ainsi que des nerfs optiques et du cortex visuel. La perception des
Ceux-ci génèrent alors une sensation, puis une perception. Cette der- sons dépend des récepteurs sensoriels de l’oreille, du nerf vestibulo-
nière peut ensuite être projetée à l’endroit du corps qui a été stimulé. cochléaire et du cortex auditif. L’oreille interne renferme les récep-
Certains récepteurs peuvent s’adapter, c’est-à-dire ne plus réagir à des teurs sensoriels de l’équilibre.

Pensez-y… pose
quelques questions
ondamentales an
d’inciter à la réfexion
6
CHAPITRE

Les récepteurs et les sens au cours de la


Pensez-y... Avant de commencer
Une Mise en situation lecture.
our fêter la fi n de leurs cours, Christian et ses amis ont décidé hot-dogs, du maïs souffl é et d’autres gâteries savoureuses qui les font Tot en parcorant ce chapitre, réféchissez ax Avant d’étdier ce chapitre, prenez le temps de conslter

illustre les concepts P de passer la journée au parc d’attractions. Ils veulent à tout
prix essayer le nouveau manège appelé la Tornade infernale,
sorte de montagnes russes. En marchant vers le parc, ils peuvent
saliver. « Je meurs de faim, s’exclame Christian, mais si l’on se rend
tout de suite aux montagnes russes, on ne devrait pas avoir à faire
la queue. »
qestions sivantes.

1. Quel trajet nerveux les stimulations visuelles empruntent-elles


les points sivants.

SECTION 5.1 ❯ Quels rôles le système nerveux central et le La rubrique Avant de


clés du chapitre.
déjà voir les rails du manège qui brillent sous les mille feux du chaud pour être perçues par l’encéphale ? système nerveux périphérique tiennent-ils
En effet, la fi le qui mène au manège est courte. Les garçons prennent

commencer indique
soleil de mai. Tickets en main, Christian et ses amis se dirigent droit dans l’organisme ?
rapidement place sur leur siège et bouclent leurs harnais. La Tornade 2. Quels rôles la cochlée et le nerf vestibulocochléaire jouent-ils
vers la Tornade, à l’extrémité du parc.
démarre comme si elle sortait d’un canon. Rapidement, elle se met à dans l’audition ? SECTION 7.3.3 ❯ Quel est le rôle du cortex somesthésique
Sur leur chemin, ils croisent les stands de jeux où les gens peuvent monter en chandelle, à tourner et à tournoyer sur les rails. Quelques primaire de l’encéphale ?
minutes plus tard, les voitures s’arrêtent et les garçons en sortent,

les préalables
lancer des fl échettes sur des ballons, viser de petites voitures avec 3. Qu’est-ce qui explique le manque d’équilibre de Christian et de
des pistolets à eau et plus encore. « Venez tenter votre chance et titubant vers le banc le plus proche, à l’ombre. « Ouf ! dit Christian en ses amis à la sortie du manège ? SECTION 7.3.4 ❯ Comment le cervelet aide-t-il à maintenir
gagner des prix ! » crient les préposés. gémissant, je pense que je vais être malade. » Les garçons s’assoient, l’équilibre ?
ferment les yeux et tentent de faire cesser la sensation de vertige

essentiels à la
L’aire de restauration se trouve au centre du parc. En passant devant, qu’ils éprouvent. Quelques instants plus tard, Christian se lève d’un
Christian et ses amis sont assaillis par l’odeur des frites et des bond et s’écrie : « On y retourne ! »

compréhension des
concepts.
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10 PARTIE I L’introduction

Dans le corps du chapitre


12 PARTIE I L’introduction
1.3 Le corps humain : introduction à la
physiologie
Les humains ont partie du monde vivant au même titre que
s’éloigner de leur valeur de réérence, ou valeur de consigne,
les autres animaux, que les plantes, les champignons et les
Nutriments, le62
corps PARTIE
humain I aurait recours à un mécanisme de régulation
L’introduction
sels, eau
bactéries. L’évolution, qui s’est déroulée depuis l’origine de
pour les corriger.
Entrée d’O2 Sortie de CO2 la vie et qui continuera aussi longtemps que la vie existera,
Système Système Peu importe
explique à la ois la situation
la diversité et et
le mécanisme de régulation
l’unité de celle-ci. Les orga- en
digestif respiratoire 3.1 trois
cause,
nismes vivants Qu’est-ce qu’une cellule ?
éléments de base sont
sont diversi és parcetoujours
qu’ilsprésents.
se sont adaptés à
des modes de vie diférents, mais comme ils proviennent tous
1.
TousLe les récepteur
organsmes, : c’esty un capteur
comprs d’inormation
l’être human, se sensorielle
composent
d’un ancêtre commun, les êtres vivants partagent les mêmes
Système Système de qui réagitun
cellules,
caractéristiques
à une
atdevariation
qu
la n’est
d’unapparent
pas
vie. Par
acteur contrôlé.
exemple, àles mons Si un chan-
d’obserer,
organismes, et
cardiovasculaire urinaire gement de la valeur du des acteur contrôléuncellulares
est noté, aprèsetune
à l’ade
donc lesd’un
êtresmcroscope,
humains : organsmes les
Urine, modi cation du milieu interne ouEn externe, onplupart
parle alors
sels, eau
tssus d’organsmes plurcellulares. efet, la des Irrégulière : Cellules nerveuses
• d’un
se procurent
stimulus. deLelarécepteur
matière et dechargé
l’énergie
estpourquo à partir
d’envoyer de
cette
cellules sont de pette talle, et c’est la théore cellu-
leur milieu Figure 1.8 . Lessuivant
aliments
Sang inormation
lare, vers l’élément
l’un des prncpes ondamentau deournissent
du la bologe des
mécanisme, molé-
le centre
moderne,
cules
n’ade de nutriments
purégulation.
être ormulée dont certaines
Les récepteurs
qu’aec servent
sont disséminés
l’nenton d’éléments
à l’intérieur
du mcroscope, de
au Figure 1.9
xviistructure
du corps et
e sècle. quià permettent
sa surace. Ils de constituer la celluledans
sont, par exemple, et denos la Croissance et développement des êtres vivants ❯ Chez
Cellule Liquide Milieu Environnement réparer en
organes descas sensdeoubrislogésoudans
d’usure. Les autres
nos organes molécules
internes, comme de l’humain, la croissance et le développement se font à partir
interstitiel interne externe Disque biconcave : Globules rouges
Le damètre
nutriments
ceux qui nous des
sont cellules
dégradées
indiquent est
quetrès
pour
notrearable,
en mas
extraire
estomac pour
pleinlaaprès
estl’énergie plu-
qui d’embryons résultant de la fécondation des cellules reproductrices
part des
servira cellules
aucopieux. humanes,
maintien l se stue entre
de l’organisation de la10cellule
et 100etmcro-
à son de leurs parents.
Matière non absorbée et déchets un repas
mètres (μm), sot enron
onctionnement ; la largeur d’un cheeu ou mons, et
2. Le centre de régulation
leurs encore: ce centre
petts.connaît la valeur de
Figure 1.11 • se consttuants
reproduisent sont
et mettent plus
au monde des organismes qui
Homéostasie et milieu interne ❯ La concentration des
réérence à laquelle le acteur contrôlé doit être maintenu éconde un ovule, il y a mise en commun de l’ADN ourni
leur ressemblent, assurant ainsi la continuation de leur Cuboïde : Cellules du tubule rénal
et la compare avec les données reçues. À la suite de cette par un homme et de celui ourni par une emme. L’ADN du
les gazTermes
Les clés, dénis
diverses substances présentes dans le milieu interne, dont l’eau, espèce Figure 1.9 . L’acide désoxyribonucléique (ADN)
respiratoires, les sels et les nutriments, doit y être 3.1.1 La théorie
comparaison, il cellulaire
décide de l’action à entreprendre pour nouvel organisme dirige son développement, de sorte qu’il
maintenue relativement stable afn d’assurer la survie des cellules. d’un organisme renerme, sous orme de gènes, son inor-
corriger la situation et communique sa décision au der- ressemble à ses parents ;
au glossaire à la n du L’unité
mation
Comme
dans le
fondamentale
héréditaire. Cette
stpule
système
de lainormation
théorie
nerveux
vie
nier élément, l’eecteur. Le centre de régulation est logé
de la le cellule et ladirige son cellulaire,
métabolisme,
ou dans le système
dicte la structure
c’est-à-dire
la cellule l’en-
est l’unté
endocrinien
• croissent et se développent. La croissance est caracté-
risée par l’augmentation du nombre et de la taille des cel-
manuel, sont
ournit les nutriments en couleur
qui remplacent, dans le milieu interne,
semble de ses réactions chimiques. Avant qu’un orga-
ondamentale
(hormonal).de la e. Ren de plus pett qu’une cellule ne peut
nisme
re. Ans,se reproduise,
un organsme sonuncellulare
ADN doit être répliqué
présente (copié)
toutes les
Prismatique : Cellules de la muqueuse
lules. Chez les humains, elle se déroule à partir du moment
intestinale
3. L’eff : cet où l’ovule est écondé jusqu’à l’âge adulte. La croissance,
de laélément exécute dansl’ordre reçu 1.du centre
dans
ver stable lele corps du Pour texte.
ceux consommés par les cellules (ce qui permet de conser- de açon à transmettre son inormation héréditaire à ses
ecteur
caractérstques e eposées le chaptre Il n’este
ainsi que les réparations nécessaires pour l’entretien de
niveau de nutriments). sa part, le système pasde régulation.
descendants.
d’unté plus petteCet ordre
Chez qu vise se
l’humain,
pusse habituellement
lorsqu’un
procurer de laàmatère
ramener
spermatozoïde et
l’organisme, ont partie du développement, qui englobe
respiratoire permet au milieu interne de se réapprovisionner de le acteuràcontrôlé
l’énerge partr devers son sa valeursede
mleu, réérence.croître
reprodure, L’eecteur
et se
peut être répondre
un muscle, unestmulus
glande, et oumantenr
un organe, toutes les modications se déroulant de la conception
en O2 consommé par les cellules et d’éliminer le CO2 produit déelopper, à des soncomme
homéos- le
par elles (ce qui assure la stabilité du taux de ces gaz), tandis oie,En etc. jusqu’à la mort ;
tase. bre, la cellule est ante, mas ce qu la consttue ne
que le système urinaire élimine les surplus d’eau, des déchets l’est pas. • répondent aux stimulus ; ils réagissent
Sphérique à des
: Cellules modications
cartilagineuses

et d’autres substances nuisibles à l’organisme an de réguler des milieux externe et interne. Par exemple, lorsque Raaële
La rubrique Saviez-vous que…
leur concentration dans le sang. Tous les êtres vivants sont
our déterminer
P
formés
ce que de cellules
l’on considère en clinique a entendu le cri d’horreur de Wendy, elle a ermé les yeux.
Svz-vS ...

commeuncellulare
l’intervalle normal des valeurs ormé
pour une Pour sa part, quand Étienne a senti son estomac gargouiller,
Un organsme est édemment d’une
répond à des questions que human
variable telle que la température corporelle (37 oC), la gly­
seule cellule, mas qu’en est-l des organsmes comme l’être
cémie (3,6­5,8 mmol/L) ou la pression artérielle (90­
? Celu-c est-l entèrement consttué de cellules ?
il s’est acheté des biscuits ; Cylindrique : Cellules musculaires
• maintiennent leur homéostasie, squelettiques
c’est-à-dire pré-
Vérifiez vos progrès 120/60­80 mm Hg), on procède à un échantillonnage
l’on se9. a)pose
Qu’est­ce réquemment
que l’homéostasie ?
Certansparmi
cellules.
pourraent
Mas
valle
les personnes
de en
penser
eamnant
réérence
que les
en santé os lanepopulation.
dans
d’uneduvariable
tssu osseu
renerment pas de
L’inter­
au mcroscope,
est déterminé par les on
servent des conditions internes stables, malgré des
FIGURE 3.1
 luctuations environnementales, et ce, grâce à des méca-
Diversité de formes des cellules ❯ Les cellules de l’organisme
lorsqu’onb) Quelle
étudie
de l’organisme ? la biologie.
est son importance dans le onctionnement constatevaleurs
lon.
que,obtenues
Les
en plus de pour
proessionnels
la 95 % des individus
substance
de la santé
dure qude
doivent
l’os comprend auss des cellules. En réalté, un être human
le l’échantil­
donc
caractérse,
savoir
nismesdes
présentent physiologiques. Cette
ormes variées qui caractéristique
sont le de la vie
refet de leurs onctions.
est ondamentale en physiologie et elle ait l’objet de la Au l des pages, la rubrique
est unque 5 % de la de population,
cellules,quoiqu’en santé,pluseurs
présente des section suivante.
10. Qu’est­ce que le milieu interne ?
11. Quel lien existe­t­il entre la composition du milieu
assemblage donc, comme
valeurs se situant à l’extérieur de l’intervalle de réérence
êtres ants, un organsme plurcellulare. Ben qu’elles par-
normal pour une variable donnée.
autres
Vérifez vos progrès
les sours ou les humans se reprodusent, un spermatozoïde
interne et les systèmes de l’organisme ? tagent un certan nombre de caractérstques communes, les
cellules
Figured’un 1.8 organsme plurcellulare se dstnguent auss les
s’untVérifiez
aec unvosoule
progrèspour ormer un zygote, la premère cel- propose des questions qui
7. Nommez
lule d’un nouel des caractéristiques
organsme de la vie.
plurcellulare. Les parents trans-
permettent de s’assurer de la
unes des autres par leur spécalsaton quant à leur structure
Acquisition de matière et d’énergie ❯ Les humains consomment
et àLorsque l’inormation
leur oncton. captée
Ans,etune par sangune
lequ’ils
récepteur se dirigepeu
versà mettent ans à leurs
8. Pourquoi doit­ondescendants
s’attendre une
à cecope de leurs
que tous gènes. Ces
les êtres
des plantes qu’ils cultivent descellule
animaux ressemble
élèvent pour
le
se centre
cellude
nourrir. le régulation,
nereuse, on et dit qu’elle emprunte la voie aérente dernersvivants
renerment
de la Terrenstructons
les possèdent ces permettant au zygote
caractéristiques ? de
1.4.2 Les mécanismes homéostatiques une toutes deu sont assez dférentes

Bien que l’être humain n’en soit pas conscient, les variables
(d’entrée),
d’une cellule et lorsque
musculare la décision
FIGURE quitte le centre
3.1 tant de régulation
par leur orme que croître et de se déelopper en un organsme mature. compréhension de la matière.
pour se rendre
par leur rôle dans à l’e
leecteur, on parle de voie eérente (de sortie).
corps human.
corporelles, telles que la température, la pression sanguine Le système nerveux communique avec les eecteurs par des
ou la teneur en O2 du sang, sont continuellement surveillées. De ux
inf nouvelles
nerveux,cellules
semblables ne àpeuvent
un courant provenir que et
électrique, dele sys- 3.1.2 La taille des cellules
Si ces variables, que l’on nomme acteurs contrôlés, venaient à tème
cellulesendocrinien,
préexistantes par des hormones (messagers chimiques).
Il este certanes cellules, comme les œus de poule ou de gre-
Ce at n’état pas édent pour les premers chercheurs qu noulle, assez grosses pour être sbles à l’œl nu, mas la plupart
croyaent, par eemple, que des sours pouaent naître de gue-
Biologie_Ch01.indd 10
ne le sont pas. Les nutrments qu pénètrent dans une cellule et 03/03/14 8:28 PM
nlles sales. On sat de nos jours qu’une sours ne peut enr au les déchets qu en sortent le ont à sa surace ; par conséquent,
monde sans qu’l at esté d’autres sours auparaant. Lorsque plus celle-c est étendue, plus grande est la capacté de la cellule

Biologie_Ch01.indd 12 03/03/14 8:28 PM

Biologie_Ch03.indd 62 2/24/14 5:46 PM


PRÉSENTATION DU MANUEL v

CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 207


Chapitre 11 L sysèm oducu 387
Les encadrés Point de mire Santé, Bioéthique, Science
Poin D Mi Santé
ou Histoire explorent plusieurs sujets d’actualité associés
mitent un espace appelé le vestibule, dans lequel on trouve les

L chrurge culre pr l techque LaSiK


Mont du pubis
Prépuce
du clitoris
orices des glandes vestibulaires majeures. Au cours d’une
relation sexuelle, ces glandes sécrètent un mucus, qui s’ajoute
aux concepts théoriques étudiés dans un chapitre.
Gland à la glaire cervicale, pour lubrier et humidier le vestibule
La kératomileusie in situ au laser (LASIK, pour Laser-Assisted In L techque du LaSiK du clitoris 244 PARTIE II Le système nerveux
Méat urétral ainsi que le vagin. On considère les glandes vestibulaires
Situ Keratomileusis) est l’une des chirurgies qui permet de trai- Cette technique combine deux instruments : le laser et le micro-
ter de açon sécuritaire et efcace certains troubles visuels.
GrandeEnlèvre Vestibule majeures comme étant les homologues des glandes bulbo-
kératome. Ce dernier permet de créer une fne lamelle de cornée
général, les patients qui ont des problèmes de vision courants Orice
qu’on rabat afn d’eectuer le traitement au vaginal
laser au milieu de la
urétrales de l’homme. De plus, le sillon séparant les petites
(myopie, astigmatisme ou hypermétropie) réagissentPetite bienlèvre
à (hymen déchiré)
cornée, et non en surace. Chaque impulsion lèvres contient les ouvertures de l’urètre, vers l’avant, et du
du laser retire une
cette chirurgie. L’intervention consiste à modifer la orme de la
cornée de açon permanente, en utilisant le laser. Rapide
petite quantité de tissu sur la cornée, permettant au chirurgien
Périnée
vagin, vers l’arrière ; Point de Mire Histoire
Anus et d’accentuer ou de réduire sa courbure. Après l’intervention, la clitoris, homologue éminin du pénis. Il constitue l’organe
• le
indolore, elle réduit le besoin de verres correcteurs. Le candidat lamelle rabattue est remise en place et se moule à la zone traitée
idéal pour le LASIK est âgé de plus de 18 ans et a la même pres-
de l’excitation sexuelle chez la emme. Tout comme le pénis, Phas Gag : à l’g  la lbm ?
au laser FIGURE 6C. La guérison s’eectue ensuite par elle-
cription pour des lentilles de contact ou des verres depuis au il contient une masse de tissu érectile qui se gorge de sang
même. Le patient reçoit des gouttes ophtalmiques pour soulager
moins deux ans. Les personnes atteintes de cataractes, de la douleur. L’amélioration de la vision se constate dès le lende- sous l’eet d’une stimulation sexuelle. Le 13 septembre 1848, Phineas lobotomie en 10 minutes sans même
glaucome à un stade avancé, de maladies de la cornée Figureou 11.10main de la chirurgie, mais n’est généralement complète que deux Gage Figure 7A travaillait près de avoir besoin d’une salle d’opération
d’autres maladies de l’œil ne peuvent subir cette opération. La
Il est à noter que, chez la emme, le système urinaire et le
ou trois
Organes génitaux mois plus
externes tard.
de la La plupart
femme ❯ des patients retrouventsystème
une reproducteur sont complètement séparés. L’urètre ne Cavendish (Vermont, États­Unis) à la Figure 7C. Souvent, Freeman ren­
cornée du patient doit être sufsamment épaisse pour per-
À la naissance,vision
l’orifcede près est
vaginal de partiellement
20/20, maisermé
l’importance
par une de l’amélioration
mettre au chirurgien de créer en toute sécurité un rabat membrane
cornéen appelée transporte ainsi que de l’urine, et le vagin ne sert que pour les construction d’une ligne de chemin dait le patient inconscient à l’aide
dépend en partie
hymen. de la qualité
Les activités de la et
physiques vision avant la chirurgie.
les relations ChAPITRE 12 L’embryologie et le développement 429
net d’une certaine épaisseur. On ne recommande pas non plus brisent l’hymen.
sexuelles relations sexuelles, l’écoulement du fux menstruel et le pas- de er. Gage se servait d’une tige de d’un puissant électrochoc. Il prenait
cette intervention aux personnes atteintes d’une maladie qui Les cmplcts du LaSiK sage du bébé à la naissance. er pour compacter de la poudre ensuite un pic qu’il glissait sous la
pourrait nuire à leur guérison. paupière supérieure du patient et il
Comme dans toute chirurgie, des complications peuvent se pré-
La troisième semaine noire lorsque celle­ci explosa. La
senter. La sensation d’avoir quelque chose dans l’œil et une Espace intervilleux
Avant de prendre la décision de subir cette intervention, il est tige de près de six kilos et d’un l’enonçait dans le lobe rontal. Il
rempli de sang
important d’avoir un entretien sérieux avec un proessionnel Point de vision Bioéthique
Mire brouillée ont partie des eets indésirables. Il arrive aussi Veine ombilicale maternel La troisième semaine marque le début mètre de long ut propulsée par l’ex­ balayait ensuite le pic de gauche à
de la vue. Il importe également de bien se rendre compte de voir des halos autour des objets ou d’être très sensible aux Apporte le sang d’un événement majeur du dévelop-
que l’objecti du LASIK est de réduire la dépendance aux len- éblouissements. De plus, la sécheresse peut causer une irrita- riche en O2 au fœtus. Villosité chorionique plosion vers la tête de Gage. Elle y droite, puis répétait l’opération avec
L’xcs pement embryonnaire, la gastru-
tilles de contact ou aux verres, mais non de les éliminer tion de l’œil. Ces eets secondaires sont généralement tempo- pénétra juste sous l’œil gauche et l’autre œil.
lation. Elle est un bon exemple de
complètement. L’excision (aussi rairesappelée
et le taux de complications
mutilation génitale des après la chirurgie
emmes [MGF] est
ou très aible.
Grâce aux eorts d’Inna Modja Figure 11D, une victime de la sortit par le dessus du crâne pour
morphogenèse, soit l’acquisition de Freeman s’est même promené
mutilation sexuelle éminine) se pratique strictement pour des rai- mutilation, et d’autres personnes comme elle, on discute main- retomber environ 25 m derrière lui
sons culturelles ou religieuses, bien qu’aucune religion ne la pres- tenant ouvertement de la nécessité d’éliminer l’excision, et des
diférentes ormes par l’embryon à la d’asile en asile à travers les États­
suite du déplacement, ou de la migra- Figure 7B. Gage tomba à la ren­ Unis dans un camion qu’il a baptisé
crive spécifquement. L’intervention consiste en une ablation mesures sont prises dans beaucoup de pays pour déclarer Figure 7B
partielle ou totale des organes génitaux externes d’une flle. Les cette pratique illégale. Les Nations Unies, l’UNICEF et l’Organi- tion, de certaines cellules par rapport verse, mais il semble qu’il n’ait pas sa lobotomobile. Au cours de sa car­ Reconstitution inormati­
cultures qui pratiquent l’excision croient qu’il s’agit d’un rite de pas- sation mondiale de la Santé (OMS) considèrent l’excision à d’autres. Quand la gastrulation perdu conscience. Un jeune méde­ rière, on pense qu’il a pratiqué entre sée du traumatisme
sage nécessaire pour les flles. Selon la perspective de ces cultures, comme une violation des droits de la personne. Même s’il est est complétée, le disque embryon-
Figure 7A cin de Cavendish, John Martyn Har­ 2400 et 3500 lobotomies. Ses crânien de Phineas Gage
l’excision serait nécessaire pour préserver la virgi- illégal de pratiquer l’excision dans plusieurs naire didermique s’est transormé low, l’a si bien soigné qu’il a pu
nité des emmes et pour prévenir la promiscuité. Elle Artères ombilicales
pays d’Arique et du Moyen-Orient, la pratique Gage tenanttrider-
la tige de er patients étaient atteints de troubles
Apportent le sang en un disque embryonnaire retourner à sa maison de Lebanon
est aussi pratiquée pour des raisons esthétiques, Placenta
pauvre en O 2 au se perpétue parce que les lois ne sont pas appli- mique, c’est-à-direquiena changé
un embryonsa vie. divers – schizophrénie, dépression,
car on croit que le clitoris est un organe malsain et quées. Au Canada, en raison de l’immigration au New Hampshire environ douleur chronique, alcoolisme – ou ils étaient tout simplement
placenta. qui possède trois couches tissulaires
peu attrayant. En outre, l’excision est considérée récente de populations en provenance de la 10 semaines après son accident. considérés comme dérangeants par leur amille. Les résultats à
comme une condition préalable essentielle pour le baptisées feuillets embryonnaires
FIGURE 12.5 Somalie, de l’Éthiopie, de l’Érythrée, du Soudan Autour de l’été 1849, Gage se sentit prêt à retourner au travail, long terme étaient rarement probants. Plusieurs personnes
mariage. Les emmes dont le clitoris est intact sont et du Nigeria, on trouve de plus en plus de primitifs; ce sont l’ectoderme, le
présumées Placenta ❯ Dans le placenta, un mais son employeur reusa de le reprendre. La personnalité de ayant subi cette intervention ont connu des changements de
1 La cornée est incisée et rabattue 2 Un laser retire des impures
portions et elles représenteraient
3 Le rabat cornéenun est remis en emmes ayant subi ces mutilations. Et même si mésoderme et l’endoderme. Ces
an d’exposer ses couches danger potentiel
microscopiques des couches pour l’homme ou pour
échange de molécules entre le sang
le bébé si
place et ses bords commen- Gage avait complètement changé. On le décrivait compétent,
euillets embryonnaires sont très personnalité importants ; elles sont devenues brutales, d’hu­
œtal et le sang maternel se déroule ce sujet demeure tabou, et ce, aussi bien au sein
profondes. l’un ou profondes
cornéennes l’autre devait entrer en contact
et modie avec
cent le
à se clitoris
ressouder en moins
à travers les parois des villosités des communautés touchées que danssanguins
Vaisseaux l’en- importants, car ilsbien sont équilibré
à l’origine et
de perspicace ; après sa blessure, il devint irrévé­ meur inégale, grossières, inaptes à juger de la conséquence de
ainsi durant
la formelade la cornée.
relation sexuelle ou au moment de 72de heures.
l’accou-
chorioniques. semble de la société, des excisions maternelsse pra- tous les organes durencieux,
corps FIGUREchangeant
12.7. et grossier. Phineas Gage occupa diérents leurs actes, incapables de planifer et de réaliser des projets,
FIGURE 6C chement. Nombreux sont ceux qui croient même tiquent au Canada (incluant le Québec) malgré emplois, puis mourut, en 1860, dans le comté de Santa Clara, au
que
Correction de la vision au laser par le procédé LASIK l’excision augmente le plaisir sexuel de l’homme Figure 11D etc. En 1967, une des patientes de Freeman mourut d’une
l’adoption, en 1997, d’une loi visant à criminali- sud de San Francisco.
et la écondité de la emme. Inna Modja ❯ Inna Modja, une ser les MGF ainsi que le ait de aire passer à hémorragie cérébrale, ce qui mit fn à sa carrière. Aujourd’hui,
P  M
Dans les aits, beaucoup de flles meurent d’une chanteuse vedette née au Mali,
Science l’étranger une mineure afn qu’elle subisse ce Contrairement à une croyance répandue, le cas de Phineas les médicaments antipsychotiques aident de açon beaucoup
milite depuis 10 ans contre la
inection après une excision. L’intervention peut
mutilation génitale des emmes. type de mutilation. Malheureusement, malgré Gage n’a que très peu contribué au développement de la plus efcace les gens atteints de problèmes socioaectis.
également causer des inections permanentes Le prélèvement des chromosomes cela,fœtaux
beaucoup d’immigrants continuent la pra- psychochirurgie. Il semble plutôt que l’idée de cette dernière
6.5.3 L’uïe et l’équlbre des voies urinaires et génitales, la stérilité et des de la capture des ondes
L’oreille externe, responsable tique de l’excision en envoyant leurs flles à
sonores, comprend l’auricule,
douleurs pelviennes. Les victimes rapportent l’absence ou la Il arrive
le que
méat de uturs
acoustique parents demandent
externe à leur médecin d’ana- a. b. soit née, entre autres, de travaux sur des singes. Deux neurolo­
l’étranger pour l’intervention ou en aisant venir quelqu’un pour
L’tme de l’relle et l physlge de l’uïe réduction importante et le tympan. L’auricule,
du plaisir aussilyser
lors des relations les chromosomes
appelée
sexuelles. de leur œtus an de dépister la pré-
pavillon, correspond gues américains ont retiré la moitié des lobes rontaux de deux
sence de chromosomes l’eectuer. anormauxDiverses approches éducatives
ou surnuméraires. Le ont été tentées pour
L’oreille est divisée en trois parties : l’oreille externe, l’oreille à la partie visible de l’oreille. Le flles
méatâgées acoustique externe
éliminerest une anomalie singes et ont remarqué que l’opération aectait peu leur intelli­
Le plus souvent, l’excision est pratiquée sur des
syndrome de de 4 à par
Down, exemple,l’excision, notamment l’éducation communautaire por-
chromoso-
moyenne et l’oreille interne FIGURE 6.19 (p. 210). Les deux12pre- ans dansun lespetit
paystube d’environ
d’Arique centrale 2,5etcm de long
d’Arique
mique duqui s’étend
Nord.
caractérisée Ellepardeunl’auricule
tant sur les préjudices
chromosome causés– par
21 surnuméraire d’oùcette intervention et sur le gence, mais modifait leur comportement : les singes ne connais­
mières parties sont des milieux aériens, tandis que l’oreille est aussi pratiquée
au tympan. dans Près
certains
de sonpaysouverture,
du Moyen-Orient
le nomlede méat etacoustique
parmi
trisomie 21 donné recours
externe à des rituelsà de
plus couramment remplacement
ce syndrome – pour souligner le pas- saient plus la rustration ni la violence.
interne, aussi appelée labyrinthe, est remplie d’un liquide des groupes estmusulmans
doté de poils en divers autres se
et de glandes endroits.
cérumineuses Avec par
caractérise l’aug-
quiune sage des
produisent
arriération flles à l’âge
lementale, adulte.
un retard deL’éducation
crois- pourrait d’ailleurs être
mentation de l’immigration provenant de une
ces pays, il y a structures
plus lal’oreille
clecaractéristiques,
qui mettra fn à commel’excisionuneparce que les emmes plus Lorsque Egas Moniz, un neurologue portugais, a eu vent de ces
semblable au liquide cérébrospinal (LCS) du SNC. cérumen, ou cire d’oreille, sance, des
substance qui deprotège aciales
emmes qui ont été soumises à l’excision et langue plus de large et des yeux instruites
flles risquent bridés, ainsi sontquemoins
des susceptibles
anomalies du de tolérer que leurs flles travaux, il a pensé les transposer à ses patients. Il a mis au point
maintenant de subir cette mutilation en Amérique cœur,du des Nord.
oreilles, des mains soient et mutilées
des pieds. deLes
cette açon.
uturs parents une technique nommée leucotomie prérontale. Cette chirurgie,
FIGURE 12A
peuvent savoir à l’avance si leur progéniture est atteinte de ce pratiquée pour la première ois en 1936, était appliquée au trai­
Prélèvement de chromosomes fœtaux ❯
syndrome, grâce à une analyse des chromosomes aite à partir
tement
a. Pour prélever des villosités chorioniques, on utilise de certaines psychoses et de certains troubles mentaux.
un cathéter
des cellules des villosités chorioniques ou à une amniocentèse an d’aller chercher des cellules chorioniques sur le utur site de
pour recueillir quelques cellules œtales FIGURE 12A. développement du placenta.
Moniz pensaitqu’en coupant les fbres nerveuses qui unissent
Biologie_Ch06.indd 207 17/02/14 4:09 PM lesaiguille
b. Au cours de l’amniocentèse, on utilise une longue lobes rontaux
pour au thalamus, il serait possible d’éliminer les
Biologie_Ch11.indd 387 Le prélèvement des villosités chorioniques retirer du liquide amniotique, dans
03/03/14 8:08 schémas
PM lequel fottent des de pensée récurrents et de rétablir le cours normal de
cellules
œtales.
Le prélèvement des villosités chorioniques, ou choriocentèse, la pensée sans aecter l’intelligence. Moniz, qui a remporté le
se ait habituellement entre la huitième et la douzième semaine prix Nobel de physiologie/médecine en 1949 pour sa technique,
de grossesse. Le médecin insère un long tube mince jusque une longue aiguille à travers la paroi abdominale pour prélever
a lui­même précisé qu’il s’agissait d’un traitement radical à
dans l’utérus en passant par le vagin et le col utérin. Par écho- une aible quantité de liquide amniotique en même temps qu’une
graphie, le médecin peut bien visualiser la cavité utérine et pla- n’envisager
petite quantité de cellules œtales FIGURE 12Ab. qu’en dernier recours.
Ces cellules
cer le tube entre la paroi de l’utérus et les villosités chorioniques. sont cultivées en laboratoire jusqu’à ce qu’il y Moniz
en ait unest
nombre
rapidement devenu le mentor d’un médecin améri­
Les cellules œtales y sont prélevées par aspiration FIGURE 12Aa. susant pour étudier les chromosomes. Cela peut prendre
On en prélève un nombre susant an de pouvoir analyser jusqu’à quatre semaines.
cain, Walter Freeman. Dès 1937, ce dernier a modifé la tech­
immédiatement les chromosomes. nique de Moniz et l’a rebaptisée lobotomie. Freeman a pratiqué Figure 7C
En comparaison avec le prélèvement des villosités chorioniques,
qui présente un risque d’avortement spontanédes lobotomies
de 0,8 %, l’am- durant près de 10 ans avant d’entendre parler lobotomie ❯ Walter Freeman pratiquant une lobotomie en juillet
L’amniocentèse niocentèse comporte un pourcentage de risque d’une
de 0,3nouvelle
%. Par technique, la lobotomie transorbitale. Il modifa 1949, au Western State Hospital.
L’amniocentèse est généralement pratiquée entre la quinzième la procédure
contre, le prélèvement des villosités chorioniques permet d’ob- de sorte que, en 1946, il pouvait aire une
et la dix-septième semaine de grossesse. Le médecin insère tenir des résultats plus tôt dans la grossesse.

Biologie_Ch12.indd 429 25/02/14 8:37 PM

Biologie_Ch07.indd 244 13/03/14 8:10 PM

Destinées à avoriser 380 l’apprentissage


partie iV L sysèm oducu
et à aciliter l’enseignement,
les rubriques Intégration ont pour objectis d’établir des
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens
211

rapprochements
FIGURE 6.20 et FIGURE 6.21
entre
cochléaire, aisant partie du labyrinthe membraneux, occupe les
(pages suivantes). Le conduit
concepts
panique,
La régulation
la partie centrale. Il est rempli d’endolymphe. Au-dessus et en
puis s’échappent par laet d’illustrer
enêtre
de la sécrétion de la cochlée. Lorsque comment
sont transmis à travers le conduit cochléaire à la rampe tym-
de toutes ces hormones se
les mouvements ondulatoires de la périlymphe sont transmis
La testostérone est aussi responsable du développement mus-
interagissent les systèmes.
dessous de ce conduit, on trouve respectivement les rampes
vestibulaire et tympanique. Elles ont partie du labyrinthe
ait selon un mécanisme
à l’endolymphe de rétro-inhibition
du conduit cochléaire, la membrane basilaire
vibre. Cette vibration se transmet aux stéréocils appuyés sur
précédente, et fgure 10.30, p. xxx) qui permet de maintenir la
(f gure 11.5, page culaire plus important des hommes. Sachant cela, des hommes
osseux et sont remplies de périlymphe. La rampe vestibulaire la membrane tectoriale. Cette vibration stimule les mécanoré- et des emmes absorbent parois des stéroïdes anabolisants ; il
90 PARTIE I L’introduction
est séparée de l’oreille moyenne par la enêtre du vestibulesécrétion
et la de des
cepteurs testostérone et la
stéréocils (gure 6.21) . production de spermatozoïdes s’agit soit de la testostérone, soit d’hormones stéroïdes qui lui
rampe tympanique, par la enêtre de la cochlée. La membrane
du conduit cochléaire située du côté de la rampe vestibulairerelativement
Les infuxconstantes.
nerveux qui en découlent voyagent le long des neu- sont apparentées. La rubrique Point de mire Bioéthique du cha-
robres de la branche cochléaire du ner vestibulocochléaire
se nomme membrane vestibulaire, et celle en contact avec la
pitre 10 (p. xxx), traite de l’usage de stéroïdes anabolisants.
Biologie au quotidien explique L h L lh
(VIII). Avant d’atteindre le cortex auditi, où ont lieu l’inté-
rampe tympanique est appelée membrane basilaire. Celle-ciLorsqu’elle s’élève jusqu’à un certain niveau, la quantité de
gration des sons et l’entreposage de leurs souvenirs, les infux
porte la lame basilaire qui abrite l’organe de l’audition, nommé

et illustre certains cas cliniques


testostérone
organe spiral. L’organe spiral est constitué de cellules senso-
rielles rattachées à la membrane basilaire et d’une couche hypophyse
géla-
nerveux sontdans leà sang
relayés quelquesamène
thalamus FIGURE 6.22 (p. 214 et 215).
l’hypothalamus
reprises, notamment

à diminuer, par rétro-inhibition, leur sécrétion


dans le et l’adéno-
II lI  l cc
Liens entre les concepts propose
La métaphase se caractérise par la présence d’un useau de
division complet et par des chromosomes répliqués paraite-
La télopha
aux pôles.
tineuse, la membrane tectoriale, qui recouvre les stéréocils,
d’un point de vue biologique.
de longues microvillosités agissant à titre de mécanorécep- respective
La de Gn-RH
physiologie de et de LH.
l’équilibre : un Privés
aperçu de leur stimulation hormo-
Pour en savoir plus sur les sujets abordés dans cette sec- de alignés
ment revoir certaines
au centre notions
de la cellule, quides pôles
à égale distance leur appare
teurs pour les cellules sensorielles. Quand le stapès rappe nale,
sur les testicules
Dans cessent
l’oreille interne, alors
reliés au leurse sécrétion
vestibule, trouvent troisde testostérone. du useau, c’est-à-dire à l’équateur, sur un plan nommé plaque raît, tandis
la membrane de la enêtre du vestibule, les mouvements ondu-
latoires de la périlymphe contenue dans la rampe vestibulaire
canaux semi-circulaires à l’allure d’arches, disposés
Par contre,
pres quequand
à angle le taux
droit les de
uns testostérone
par rapport aux commence
autres. à baisser,
tion, consultez les éléments suivants.
peuvent aider à mieux comprendre
équatoriale (gure 3.27, p. 88). L’alignement des chromosomes s’assemblen
La Figure 2.17, p. 43, montre la structure chimique de la
cela stimule l’hypothalamus. Ce dernier augmente sa sécrétion
de Gn-RH, qui rejoint l’adénohypophyse et qui, à son tour, aug-
testostérone. un nouveau
répliqués concept.
se ait au hasard, donc rien n’oblige de les placer en
alternant les couleurs comme il a été ait dans la gure 3.27. Il
nucléole se
térise par la
IntégratIon BIologIe au quotIdIen La SeCTiON 3.7.2, p. 91, explique comment la méiose
mente sa sécrétion de LH. Finalement, les cellules interstitielles aurait été tout aussi correct de les regrouper par couleur. lule lle.
L’otite réduit le nombre de chromosomes au cours de la
sont stimulées, et elles produisent de la testostérone. spermatogenèse.
L’otite est une inection de l’oreille moyenne. Elle touche plus
souvent les jeunes enants, car leurs trompes auditives, conduits
Des inections répétées de l’oreille ou une inection chronique qui ne
répond pas au traitement antibiotique nécessitent habituellement L cyciè
reliant la gorge à l’oreille moyenne, sont horizontales, relative- Un une
mécanisme de contrôle
intervention chirurgicale, similaire
la myringotomie. maintient la produc-
Cette opération La rubrique BiOLOgie Au QuOTiDieN, p. xxx, traite du IntégratIon stratégIe pour mIeux apprendre La cytocin
ment courtes et pas complètement développées. Quand un consiste à insérer un tube dans le tympan. Elle permet la guérison
jeune enant a une inection respiratoire, l’agent responsable tion continue
de l’inection etde spermatozoïdes.
le drainage du pus et du mucus deLorsque
l’oreille moyennela spermatogenèse syndrome de l’insensibilité aux androgènes. Elle débute
peut ainsi se propager dans la trompe auditive à partir de la vers le méat acoustique externe, et procure un soulagement immé-
se déroule Voici des trucs pour se souvenir des principaux événements
gorge. Le liquide qui s’accumule alors dans la cavité de l’oreille diat de latrop rapidement
pression. Le tube inséré sera et qu’un
fnalement rejetégrand nombre de sperma-
et le tympan La SeCTiON 10.8.1, p. xx, fournit de l’information supplé- en même te
de chacune des phases de la mitose :
moyenne y crée une pression qui entraîne de la douleur et par-
ois une altération de l’audition. Normalement, le tympan est
tozoïdes est ormé, l’inhibine libérée par les épithéliocytes de
achèvera sa guérison.
mentaire sur les hormones sexuelles. une légère d
Lorsque l’enant a environ cinq ans, sa trompe auditive est deve-
blanc et nacré, mais il devient rouge en cas d’otite sévère (à soutiennuerejoint,
plus grosse,par la circulation sanguine,le liquide etl’hypothalamus et
• Le p de prophase signife premier, c’est la première phase
plus verticale et plus apte à drainer de la cellule
cause de l’inammation et parois d’un saignement). La pres- à empêcher l’inection d’atteindre l’oreille moyenne. Par consé- au cours de laquelle tous les éléments se mettent en place
sion du liquide dans l’oreille moyenne peut même aire bomber l’adénohypophyse
quent, l’incidence des pour y provoquer,
inections de l’oreille chute derespectivement,
açon spec- le blocage constituent
le tympan FIGURE 6D. pour la division : condensation des chromosomes (répli-
de la sécrétion de Gn-RH et de FSH afn d’arrêter la spermato-
taculaire à cet âge.
qués), disparition du nucléole, dissolution de l’enveloppe serre, étran
genèse (fgure 11.5). Lorsque le nombre de spermatozoïdes des- érifiez vos progrès
nucléaire, ormation du useau, etc. lule lle se
cend sous la barre des 20 millions par millilitre de sperme, la 16. a) Quelles sont les glandes endocrines qui
• Le m de métaphase, c’est le milieu : durant cette phase, plasmique.
sécrétion d’inhibine est amoindrie, Malléus les sécrétions de Gn-RH et interviennent dans le développement et le
les chromosomes répliqués s’alignent au milieu de la
Malléus
Membrane de FSH augmentent, ce qui permet de rétablir une numération
maintien des caractères sexuels de l’homme ?
cellule. La régulat
bombée
Saignementadéquate de spermatozoïdes dans le sperme.
Tube de ventilation
b) Quelles hormones en sont responsables ?

La testostérone est essentielle pour le développement et le


Stratégie pour mieux • Le a de l’anaphase signife à part : durant cette phase, les
chromatides sœurs se séparent, à part l’une de l’autre.
Le bon dér
essentiel au
onctionnement normaux des organes génitaux (caractères apprendre suggère des • Le t de télophase renvoie à terminé, c’est la dernière
eet, ces m
sexuels primaires). Elle permet également le développement et phase durant laquelle tous les événements de la prophase
Tympan normal Otite moyenne Myringotomie
le maintien des caractères sexuels secondaires masculins qui 11.4 l’anatomie duastuces systèmepour mieux se déroulent dans l’autre sens : les chromosomes pement de
de la répara
Tympan vu à l’aide d’un otoscope reprennent leur aspect de chromatine, le useau se dis-
FIGURE 6D
Tympan vu à l’aide d’un otoscope
apparaissent à la puberté. En général, les hommes sont plus reproduteur
comprendre de a femme
et étudier plus sout, l’enveloppe nucléaire se orme, etc. proliératio
grands que les emmes ; ils ont des épaules plus larges, et leurs peut en résu
jambes sont plus longues par rapport à la longueur de leur tronc. Les gonades éminines sont les ovaires,efcacement.
des organes pairs logés
La voix plus grave des hommes est attribuable à la taille supé- dans une dépression peu proonde de chaque côté de la partie L’h Des sign
rieure de leur larynx, qui se trouve ainsi muni de cordes vocales supérieure de la cavité pelvienne Figure 11.6. Ils produisent Le début de l’anaphase se distingue par la séparation des et les acte
Biologie_Ch06.indd 211
plus longues. Cela explique également pourquoi la pomme
17/02/14 4:09 PM
les ovocytes de 2e ordre, communément appelés ovules, et les centromères qui retiennent les chromatides sœurs. Une ois cellulaire.
d’Adam, une partie du larynx, est généralement plus proémi- hormones sexuelles éminines, soit les œstrogènes et la proges- séparée, chaque chromatide sœur porte dorénavant le nom Hormone) a
nente chez les hommes. La testostérone entraîne chez l’homme térone. Une ois produits, les ovocytes de 2e ordre sont captés de chromosome ls. Dans la gure 3.27, tous les chromo- elle n’est p
le développement d’une pilosité notable sur le visage et la poi- somes ls situés à gauche de la plaque équatoriale migrent progestéro
par les trompes utérines afn de rejoindre l’utérus. Les organes
trine et, parois, dans d’autres régions du corps, comme le dos. vers le pôle gauche de la cellule, tandis que tous ceux qui sont reproducte
reproducteurs éminins comprennent également le vagin,
à droite migrent vers le pôle droit. C’est ainsi que chaque nou- cellulaire e
les organes génitaux externes qui orment la vulve ainsi que les
velle cellule reçoit un chromosome ls de chaque sorte et, par rine ain d
glandes mammaires.
conséquent, un jeu complet de chromosomes. Donc, dans la écondé. En
es glandes surrénales et les ovaires d’une femme gure 3.27, chaque pôle reçoit quatre chromosomes ls, soit le acteur
...
vi PRÉSENTATION DU MANUEL

Les gures synthèses Intégration INTÉGRATION DES CONCEPTS


Cycle ovarien : phase folliculaire

des concepts aident à comprendre


b. JOURS 6 À 11 Cycle utérin : phase proliférative
FIGURE 11.14
Interrelations entre les hormones, le cycle ovarien et le cycle utérin (menstruel) 
a. Jours 1 à 5: phase folliculaire et phase menstruelle Les faibles taux d’œstrogènes et l’inhibine inhibent

comment onctionnent et interagissent


b. Jours 6 à 11: phase folliculaire et phase proliférative Taux des gonado- l’hypothalamus et l’adénohypophyse, ce qui entraîne une
c. Jours 12 à 14: phase folliculaire et ovulation, phase proliférative trophines chute de FSH et, dans une moindre mesure, de LH. Un
d. Jours 15 à 28: phase lutéale et phase sécrétoire follicule poursuit sa maturation et il produit des œstro-
gènes. La couche fonctionnelle de l’endomètre se

diérents systèmes.
reconstitue.

Cycle ovarien : phase folliculaire FSH Hypothalamus


a. JOURS 1 À 5 Cycle utérin : phase menstruelle LH

La Gn-RH stimule la sécrétion de FSH et de LH : certains follicules ovariques se


développent et produisent des œstrogènes. L’endomètre perd sa couche Jours 7 9 11
fonctionnelle. Taux des
Hypothalamus hormones
Taux des ovariennes
hormones
ovariennes Adéno-
hypophyse
Gn-RH Œstrogènes

Œstrogènes Progestérone Inhibine,


faibles taux
Progestérone d’œstrogènes
Jours 7 9 11
Adéno-
Jours 1 3 5 hypophyse
Cycle utérin Œstrogènes
Cycle utérin

Flux
menstruel Follicule ovarique Follicule ovarique
Couche Couche
FSH, LH secondaire mûr
fonctionnelle fonctionnelle
Ovaires
Couche
Couche basale
basale Utérus Jours 7 9 11
Jours 1 3 5 Vagin
Follicule ovarique Follicule ovarique
primaire secondaire

Cycle ovarien : phase folliculaire, ovulation


c. JOURS 12 à 14 Cycle utérin : phase proliférative
Cycle ovarien : phase lutéale
d. JOURS 15 À 28 Cycle utérin : phase sécrétoire
L’élévation importante du taux d’œstrogènes stimule
Le corps jaune se forme et sécrète de grandes quantités de progestérone ainsi que des oestrogènes et de l’inhibine. Taux des l’hypothalamus et l’adénohypophyse, causant ainsi la
Associées, ces hormones inhibent la sécrétion de Gn-RH, de FSH et de LH. La progestérone et les œstrogènes gonadotrophines montée de LH qui provoque l’ovulation.
218 stimulent
PARTIElaIIcroissance muqueuse utérine. Si l’ovocyte de 2e ordre n’est pas fécondé, le corps jaune
de la nerveux
Le système
dégénère et les taux hormonaux chutent.
Hypothalamus
Taux des hormones
ovariennes
Formation du Dégénérescence Taux des hormones
Œstrogènes 6.5.2 La vision ovariennes
corps jaune (corps blanc) LH
• L’œil, ou globe oculaire, est ormé de trois couches : la tunique breuse, la tunique vasculaire Taux élevés FSH
et la tunique interne, ou rétine.
Hypothalamus d’œstrogènes
Progestérone • La tunique breuse se divise en sclère et en cornée. La sclère détermine la orme de l’œil et Jours 12 13 14
protège les structures internes. La cornée réracte, c’est-à-dire dévie, une bonne partie des Adéno-
Adéno
Ovulation hypophyse
Jours 15 17 19 21 23rayons 25 lumineux.
27 La conjonctive recouvre la portion visible de la sclère, mais pas la cornée.
• La tunique vasculaire comprend la choroïde, le corps ciliaire et l’iris. La choroïde, une Cycle utérin
Cycle utérin membrane brun oncé, absorbe les rayons lumineux superfus pour assurer une bonne es
Œstrogènes
Progestérone LH
vision, et ses vaisseaux sanguins lui conèrent un rôle nutriti.
Adéno- le muscle ciliaire, responsable de l’accommodation de l’œil, et les
• Le corps ciliaire comprend Jours 12 13 14
procès ciliaires, qui hypophyse
sécrètent l’humeur aqueuse.
Progestérone,
Couche œstrogènes, Couche
fonctionnelle • Grâce à ses muscles lisses, l’iris règle le fot de lumière qui entre dans l’œil en ajustant le fonctionnelle
inhibine
diamètre de son ouverture centrale, la pupille.
Couche Couche basale
basale • La tunique interne de l’œil est la rétine. Elle est ormée de deux couches : la couche pigmen- Ovulation
Jours 15 17 19 21 23taire,25 qui absorbe
27 les rayons lumineux, et la couche nerveuse. La couche nerveuse est, entre Jours 12 13 14 Follicule ovarique
autres, riche en photorécepteurs : les bâtonnets et les cônes. mûr
• Les bâtonnets, dont le nombre augmente en allant vers la rétine périphérique, assurent la
vision dans des conditions de aible éclairage.
• Les cônes, abondants dans la macula, assurent une vision précise des couleurs.
Biologie_Ch11.indd 394-395
• La tache aveugle est une région de la rétine qui ne procure aucune sensation visuelle ; elle 05/03/14 9:14 PM
correspond à l’émergence du ner optique.
• La lentille de l’œil est le cristallin. La cavité située devant le cristallin contient l’humeur
aqueuse et la cavité postérieure, le corps vitré.

En ermeture de chapitre
• Le réfexe d’accommodation permet une bonne vision des objets situés en deçà de six mètres.
• Des anomalies touchant le cristallin ou le globe oculaire peuvent altérer la netteté de la vision.
• Les voies visuelles partent des photorécepteurs de la rétine, puis suivent les neurones bipolaires
220 PARTIEetII lesLecellules
système ganglionnaires.
nerveux Les ners optiques transportent l’inormation visuelle jusqu’au
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 217 chiasma optique. De là, les tractus optiques acheminent les infux nerveux au thalamus avant
qu’ils aboutissent dans les cortex visuels primaires par les radiations optiques.

Présenté à la n du chapitre
24. Les cellules gustatives : 30. Lequel des énoncés suivants est vrai ?
6.5.3 L’ouïe et l’équilibre
a. orment à elles seules les calicules gustatis ; a. La macula correspond à la tache aveugle.
RÉSUMÉ DES CONCEPTS Ces deux sens relèvent des oreilles.
b. ne possèdent toutes qu’une seule microvillosité ; b. La cornée et le cristallin ocalisent les rayons lumineux sur la rétine.

sous orme de tableau, le c. sont •des


L’oreille est constituée de trois parties : l’oreille externe (auricule,
chimiorécepteurs. méat
c. L’iris estacoustique externe de la sclère.
la portion antérieure
6.1 une ve d’ensemble Il y a deux catégories de sens : les sens généraux et les sens spéciaux. et tympan), l’oreille moyenne (osselets : malléus, incus et stapès) et l’oreille interne (cochlée,
d. Toutes vestibule
ces réponses. d. Les bâtonnets permettent de voir les couleurs en plein jour.
sr les sens • Les sens généraux comprennent les sens somatiques (toucher, température, démangeaison, et canaux semi-circulaires).
25. Quelle structure estexterne
incorrectement associée
ondesàsonores,
une onction ? 31. ampli
Où se croisent les neurofbres contenues dans les ners optiques ?

Résumé des concepts


proprioception et douleur) et les sens viscéraux (essentiellement douleur et pression). • L’oreille capte les l’oreille moyenne e les ondes et l’oreille
• Les sens spéciaux sont le goût, l’odorat, la vision, l’ouïe et l’équilibre. interne
a. Cristallin assure la transduction des stimulus auditis grâce à l’organe
– Accommodation spiral optique.
a. Au chiasma de la cochlée.
b. Cônes L’oreille interne
– Vision des maintient aussi l’équilibre grâce aux mécanorécepteurs
couleurs b. Au tractuslocalisés
optique. dans la
paroi des canaux semi- circulaires et du vestibule.

simplie l’étude.
6.2 Les récepters Les sens peuvent inormer une personne sur les événements qui surviennent, aussi bien à c. Iris – Contrôle du ux lumineux c. Au cortex visuel primaire.
l’intérieur de son corps qu’à sa surace, grâce aux récepteurs sensoriels. • Les mécanorécepteurs de l’ouïe et de l’équilibre sont stimulés quand leurs stéréocils se
sensoriels d. Choroïde – Localisation
courbent des cônes
sous l’eet d. Auxalors
des ondes sonores. La transduction se produit radiations
et les optiques.
infux géné-
6.2.1 La classifcation des récepters selon la natre de la stimlation e. Sclère rés se propagent le long de la branche cochléaire du ner crânien
– Protection VIII pour
32. Laquelle desrejoindre
structuresle suivantes
cortex ne ait pas partie du trajet des
On reconnaît cinq catégories de récepteurs sensoriels : les chimiorécepteurs (substances auditi ou le long de la branche vestibulaire du ner crânien VIII ondes
pour atteindre
sonores ?le cervelet.
26. Lequel de ces trajets correspond à celui suivi par les rayons
chimiques), les photorécepteurs (lumière), les mécanorécepteurs (toucher, pression, etc.), les lumineux qui pénètrent l’œil ? a. Le méat acoustique externe .
thermorécepteurs (température) et les nocicepteurs (douleur).

La rubrique Pour conclure… propose


a. Sclère, rétine, choroïde, cristallin, cornée b. Le tympan.
6.2.2 La classifcation des récepters selon ler sitation anatomiqe b. Fossette centrale, pupille, humeur aqueuse, cristallin c. Les osselets.
Selon cette classication, les récepteurs se répartissent en trois catégories : les extérocepteurs Pour conclure...c. Cornée, pupille, cristallin, corps vitré, rétine d. Les canaux semi-circulaires.

des réponses et des pistes de réfexion


(perception des stimulus extérieurs), les intérocepteurs (perception des stimulus intérieurs) et
d. Cornée, ossette centrale, cristallin, choroïde, bâtonnets e. La cochlée.
les propriocepteurs (perception de la posture et de l’équilibre).
Tout au long de la journée, 27. La couche
Christian dotée
et ses de pigments
amis oncés et quiles
ont été expo- repose sur la sclère de
changements est position
la : 33. Laquelle
de leur corpsdeset associations
la pression suivantes
des est incorrecte ?
6.2.3 La classifcation des récepters selon ler strctre
a. stimulus.
conjonctive ; a. Vestibule – Oreille interne

à la problématique décrite dans la mise


Cette classication regroupe les récepteurs sensoriels en récepteurs simples (pour les sens sés à un très grand nombre de Leur excursion au harnais qu’ils ont ressentis quand ils tournaient dans le
généraux) et en récepteurs complexes (pour les sens spéciaux). parc d’attractions a illustré le rôle des récepteurs
b. cornée ; sensoriels, manège ont été captés par des mécanorécepteurs. Ce type
b. Trompe auditive – Oreille externe
qui permettent de rassembler c. desrétine
renseignements
; sur l’envi- de récepteurs permet également de c. contrôler
Labyrinthelaosseux
pression san- interne
– Oreille
guine et de percevoir les vibrations quand on ait un tour de

en situation du début du chapitre.


• Les récepteurs sensoriels déclenchent des infux nerveux qui sont transmis au SNC. ronnement extérieur, mais aussi d. celui des intérocepteurs, qui
choroïde. d. Stapès – Oreille moyenne
6.3 La physiologie des manège, par exemple. CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 219
sont aussi très importants. S’ils ont senti les diérentes
récepters sensoriels • Une sensation se produit à l’arrivée des infux nerveux au cortex cérébral. 28. L’ajustement du cristallin qui permet de voir des objets rappro- 34. L’organe spiral est situé :
odeurs provenant de l’aire de restauration, c’est grâce à leurs À tous moments, les diérents types de récepteurs de Christian
• La perception est l’interprétation des sensations. chés se nomme : a. entre le tympan et la enêtre du vestibule ;
cellules olactives, sorte de chimiorécepteurs, qui ont été sti- et de ses amis ont été soumis à diérentes stimulations. La per-
• La projection permet à l’encéphale de renvoyer les sensations cutanées vers leur source mulées. S’ils ont vu les rails du a. convergence
QUESTION DE VOCABULAIRE
manège briller, ;c’est par l’inter- ception globale de ces inormations b. entre le malléusleur
sensorielles et l’incus
donne;
probable.
médiaire des photorécepteurs.b.Les accommodation
sons qu’ils ont ; entendus, envie de recommencer encore et encore c. entre
! la membrane tectoriale et la membrane basilaire ;
• L’adaptation sensorielle se caractérise par une diminution de la réaction à un stimulus qui Quel terme décrit c.
le mieux chacun
constriction ; des énoncés suivants ? d. dans les canaux semi-circulaires.
perdure. Elle peut être rapide ou lente.
a. Nom donné à la d. dilatation.
catégorie de sens qui regroupe les sens somatiques f. Partie visible
35.et Où
colorée de la choroïde.
se trouvent les mécanorécepteurs qui vous permettent de
• L’habituation consiste à apprendre à ignorer les stimulus peu intéressants. et les sens 29.
viscéraux.
Pour ormer une image nette d’un objet rapproché, il aut g.queAutre
: savoir interne.
nom de l’oreille que vous avez la tête à l’envers ?
6.3.1 L’importance des récepters sensoriels dans le maintien de l’homéostasie b. Structure aisanta.partie d’un neurone
les ligaments sensiti qui
suspenseurs réagit
soient à un ;stimu-
tendus a. Dans la rampe vestibulaire.
h. Région de la rétine dépourvue de photorécepteurs.
Grâce aux inormations captées par les récepteurs, des infux sont acheminés vers le SNC an lus ou transmettant des signauxciliaires
à un neurone sensiti. ;

Les Questions et les


b. les muscles soient relâchés b. Dans la cochlée.
que des activités réfexes et des actions volontaires appropriées se déroulent pour assurer le Biologie_Ch06.indd 218 i. Organe de l’audition compris dans la cochlée. 17/02/14 4:10 PM
c. Récepteur sensible
c. leà cristallin
la douleur.soit bombé ; c. Dans la membrane basilaire.
maintien de la constance du milieu intérieur. j. Cloison qui sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne.
d. l’image
d. Structure responsable de lasedétection
ocalise sur
deslasaveurs.
tache aveugle. d. Dans les canaux semi-circulaires.
6.4 Les récepters
ctanés


Ils sont présents dans la peau.
Ils sont sensibles au toucher, à la pression, à la vibration, à la température et à la douleur.
e. Concavité située au ond de l’œil qui contient majoritairement des
cônes. Réponses de n de chapitre
• Ils sont responsables des sensations de vibrations.
• Ils permettent de distinguer deux points de stimulation voisins sur la peau, ce qui correspond
à la discrimination tactile. RÉPONSES AUX QUESTIONS aident à consolider les
6.5 Les sens spéciax 6.5.1 Le goût et l’odorat
• Ces deux sens sont qualiés de chimiques. QUESTIONS
1. Les
VérIfIez Vos Progrès
DEsens
RÉVISION
somatiques concernent le toucher (pression, vibration), la
6. Ils rendent la peau sensible au toucher, à la pression, à la vibra-
tion, à la douleur et à la température (chaud et roid) ainsi qu’à la connaissances acquises
démangeaison.

pendant la lecture.
• Les récepteurs du goût et de l’odorat sont des chimiorécepteurs. Ils sont stimulés par la proprioception,
1. Quelle diérence la température,
y a-t-il entre la démangeaison
les sens généraux et la douleur.
et les sens 19. La transduction des signaux olactis a lieu dans :
présence de molécules dans leur environnement. spéciaux ? 2.
(p. Réagir
190) aux stimulus de l’environnement en générant des inux 7. olactis
a. les bulbes La discrimination
; tactile
c. les permet
tractus de ; distinguer deux stimulus
olactis
• Les microvillosités des cellules gustatives possèdent des protéines membranaires qui xent tactiles appliqués l’un à côté de l’autre sur la peau.
2. Quels sont les nerveux.
trois types de classication des récepteurs et quels b. le cortex olacti ; d. les cils olactis.
les molécules responsables des cinq saveurs de base (sucré, salé, amer, acide et umami). 8. a) Ce sont des chimiorécepteurs.
récepteurs3.chacun de ces types contient-il ? (p. 190-192)
Les chimiorécepteurs, photorécepteurs, mécanorécepteurs,
• Les cils des cellules olactives possèdent des protéines membranaires qui xent les molécules 20.ther-
Le tableau ci-dessous énumère des diérences qu’il y aurait entre
3. Qu’est-ce quemorécepteurs et nocicepteurs.
la proprioception et quelle est la onction des b) Ils perçoivent le sucré, le salé, l’amer, l’acide et l’umami.
responsables des odeurs. les propriocepteurs et les récepteurs cutanés. Certaines sont
useaux neuromusculaires
4. Une sensation ? (p.résulte
192) d’une première analyse d’un stimulusincorrectes.
et 9.Lesquelles
Dans la muqueuse
? Expliquezolactive.
vos réponses.
• La perception du goût et de l’odorat a lieu dans des régions spécialisées de l’encéphale,
nommées respectivement cortex gustati et cortex olacti. 4. Décrivez la série d’événements
permet de prendrequi se déroulent
conscience entre
de ce le moment
stimulus. Une perception est 10. a) La tunique fbreuse, la tunique vasculaire et la tunique interne.
où un récepteur estanalyse
une stimulé plus
et celui où naîtqui
poussée une perception.
permet (p. 193)
de donner une signifcation b) La tunique fbreuse procure de la rigidité au globe oculaire et pro-
Propriocepteurs Récepteurs cutanés
5. Qu’est-ce queàlalaprojection
sensation.? (p. 193) tège ses structures internes. Sa portion antérieure, la cornée, ore
a. Situés dans les muscles et Situés dans la peau
5. L’habituation.
6. Qu’est-ce qui distingue l’adaptation sensorielle de l’habituation ? une petite enêtre par laquelle la lumière peut passer. La tunique
les tendons
(p. 193-194)
b. Chimiorécepteurs Mécanorécepteurs
7. Nommez les diérents récepteurs cutanés et les types de stimu-
lus auxquels ils sont sensibles. (p. 194-195) c. Réagissent à la tension. Réagissent à la douleur, au
roid, à la chaleur, au tou-
8. Décrivez la structure d’un calicule gustati et expliquez les étapes
cher, à la pression.
menant à la perception consciente d’un goût. (p. 196-198)
d. Intérocepteurs Extérocepteurs
9. Expliquez les principaux mécanismes à la base de l’odorat.

À la fn de l’ouvrage
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(p. 196-197) e. Toutes ces diérences s’appliquent aux deux catégories de
Biologie_Ch06.indd 217 17/02/14 4:10 PM
10. Nommez les trois tuniques de l’œil et dites ce qui les compose. récepteurs.
Quels sont les principaux rôles de chacun de leurs constituants ?
(p. 198-203)
21. Un récepteur sensoriel :
11. Expliquez en quoi consiste le phénomène d’accommodation. a. est capable d’adaptation ;
(p. 204-205)
b. déclenche des infux nerveux ;
12. Dites à quoi sont dus l’astigmatisme, la presbytie, la myopie et c. peut être interne ou externe.

causés par ces aections ? (p. 205) Glossaire


l’hypermétropie. Quels problèmes visuels caractéristiques sont
d. Toutes ces réponses.

13. Qu’est-ce qui distingue la cataracte du glaucome ? (p. 205) 22. Les récepteurs qui sont sensibles aux variations de la pression
artérielle sont des :
14. Indiquez le trajet de l’infux nerveux qui permet l’obtention d’une
sensation visuelle à partir du récepteur jusqu’au cortex visuel a. intérocepteurs ;
primaire. (p. 206) A b. extérocepteurs ;
Adénosine monophosphate cyclique Aire somesthésique associative (aire pariétale
(AMPc) Molécule cyclique ormée d’adénosine postérieure) Région du cortex cérébral située
Accouchement Processus qui aboutit c. àpropriocepteurs
la ; groupement phosphate ; second messager
et d’un derrière l’aire somesthésique primaire ; intègre l’in-
15. Décrivez l’anatomie des trois parties de l’oreille et donnez les
naissance du bébé et se conclut par l’expulsion du
principales onctions de chacune d’elles. (p. placenta.
207 et p. 210-211) d. nocicepteurs.qui déclenche une cascade enzymatique dans ormation qu’elle reçoit de cette dernière et permet,
une cellule en réponse à un premier messager par exemple, de reconnaître des objets sans les voir.
16. Comment se ait la perception d’un son ? (p. Acétylcholine
214-215) 23. Les nocicepteurs
(ACh) Neurotransmetteur acti hormonal hydrosoluble
sont sensibles : capté par la membrane
Aire visuelle associative Région du cortex céré-
dans le ?SNC plasmique.
17. Quelles structures sont impliquées dans l’équilibre (p. et le SNP. Dans le SNP, ila.estàlibéré
211-213) des changements de température ; bral située devant l’aire visuelle primaire ; compare
dans les jonctions neuromusculaires ainsi que par Adénosine triphosphate (ATP) Nucléotide les éléments d’inormation qu’elle reçoit avec les
b. à lapos-

Le Glossaire regroupe les


18. La diminution de la sensibilité à un stimulus continu se nomme
tous les neurones :
du SNA sau les neurones pression et à l’étirement ;
d’adénosine ayant trois groupements phosphate. expériences visuelles passées afn de les recon-
a. adaptation ; tganglionnaires
c. transduction ; sympathiques. c. à des stimulus
La douloureux ;
dégradation d’une ATP en ADP+ Pi libère de naître et de les interpréter.
b. projection ; d. conduction.Acétylcholinestérase Enzyme qui d. aux rayons
dégrade l’énergie qui devient disponible pour les réactions
l’ACh lumineux. Aldostérone Hormone du cortex surrénal qui
Index cellulaires.

dénitions des termes clés.


présente dans la ente synaptique. diminue l’excrétion rénale du Na+ et hausse celle du
Acide aminé Molécule organique ayant un grou- Adhérence interthalamique (commissure grise) K+ ; augmente le volume sanguin et élève la pression
pement amine et un groupement acide qui se lie à Courte tige reliant les deux portions du thalamus sur sanguine.
d’autres acides aminés par des liaisons covalentes le plan médial ; voir Commissure grise.
Allantoïde Membrane embryonnaire qui participe
pour ormer des protéines. ADN polymérase Activité(s)Enzyme participant à la répli- à la ormation des vaisseaux ombilicaux chez
Biologie_Ch06.indd 219 A 17/02/14 4:10 PMaible en er, 50 du système nerveux, 458
Acide désoxyribonucléique (ADN) Macromolécule cation de l’ADN, au coursenzymatique,
de laquelle elle posi-81
44–45, l’humain. fbres dans l’_, 36–37 du tube neural, 427
Absorption tionne les nucléotides et hormonale,
les unit par 45des liaisons graisses dans
d’acides nucléiques, en orme de double hélice, Allèle dominant Allèle l’_,
qui39–42
exprime son eet liée à l’hémoglobine, 457

L’Index simplie le repérage résultant de liaisons covalentes entre desdes graisses, 19 covalentes.
nucléotides musculaire, 246 lors de de la grossesse, 435et qui masque squelettiques, 458
sur le phénotype l’hétérozygote
contenant le pentose désoxyribose. du calcium, 19 réexes, 287–291 recommandée, 40 touchant le nombre de chromo-
Adrénaline (A) Hormone sécrétée par la médulla l’expression de l’allèle récessi.
du glucose, 345 Acuité visuelle, 203 régimes et _, 40 somes sexuels, 469–470
Acide gamma-aminobutyrique Accident Principalvasculaire surrénale en réaction au stress.
neuro- cérébral (AVC), 41, Adaptation sensorielle, 193–194 Allèle récessif
régulationAllèlede qui ne s’exprime
la prise d’_, 235 que chezAntagoniste, 308

des concepts présentés dans transmetteur inhibiteur de l’encéphale.

Acide gras insaturé Molécule lipidique ayant une


173–175, 231 Agent pathogène Adénine,
Accomodation du cristallin, 204–205
une maladie.
Accouchement, 18, 331–332, 363,
liaison double ou plus entre les atomes de carbone
48, 86, 98de causer
Agent susceptible
Adénohypophyse, 235, 321, 332–337,
359, 363, 379–380, 389,
Allaitement,
l’homozygote,
Allantoïde,
quée chez
15, 18–19, 331,
son expression
421–422,
l’hétérozygote
Allèle(s), 447–448, 450
par424
334 être mas-Anticodon, 100–101
pouvant
un allèle dominant. Anticorps, 45, 121
Antigène, 45
435–438 Agnosie Incapacité de reconnaître 391, 422 ce qui est Allèle Chacune
dominant, des447–449,
ormes que458,peut prendre
460–461

le manuel.
prostatique spécifque, 377
de sa chaîne carbonée. par césarienne, 405, perçu429,par les organesAdénosine,
435–437 sensoriels.174, 257 un gène ; les allèles d’un même gène occupent leAntre olliculaire, 381
multiples, 462–464
Acide gras saturé Molécule lipidique phases de l’_, 436–438
ne conte- Agoniste Substance qui diphosphate
se fxe sur (ADP), 50, 81, 324 même locus
des récep-
sur des
mutant, 460 chromosomes homologues.Anxiété, 178, 254
nant que des liaisons simples entre lesprématuré,
atomes de 428 teurs spécifques et qui les monophosphate
stimule ; aussi cyclique
appelé (AMPc), récessi, 447–448,
Allèles multiples Mode de 450, 456–457 hérédi- troubles de l’_, 171
transmission
carbone de la molécule. Accoutumance, 176 324 Allergie, 462un gène possède plus de deuxAorte, 191, 458
stimulant. taire dans laquelle
Acétaminophène, 235 triphosphate (ATP), 49–50, 68, ormesAménorrhée, 391 individu ne peut posséder Aphasie, 242
Acide gras Molécule composée d’une chaîne (ACh), 149, alléliques ; chaque
Acétylcholine Aire163–166,
associative Région corticale recevant
76–77, 82–83, 324, 338, Amidon, 36 motrice, 242
hydrocarbonée se terminant par un groupement acide. que deux des allèles existants.
170, 175, 287,
de298, 306–308 en provenance d’autres
l’inormation aires
358, 377, et
257257 Amine biogène, 171–172 sensorielle, 242
Acétylcholinestérase,impliquée
164 dans le mécanisme dégradation de l’_, 71;
de reconnaissance Amidon Polysaccharide
Amnésie, 258 de réserve chez les végé-
Apport alimentaire, voir Alimentation,
Acide ribonucléique (ARN) Macromolécule
Acide peut également participer à des synthèse de l’_,
onctions 50, 80
mentales antérograde,
taux ; se compose 258
de molécules de glucose. voir Régime alimentaire
d’acides nucléiques ormés par des nucléotides
alpha-linolénique supérieures.
(AAL), 41 synthétase, 81–83 rétrograde, 258 Apprentissage, 254, 257
contenant le pentose ribose et retenus par des Amitotique (adj.) Désigne une cellule dépourvue
aminé, 45–46, 49, 69, 82, 97–102, Adhérence interthalamique, 234 Amniocentèse, 423, 467 Apraxie, 242
liaisons covalentes ; présent sous trois ormes : ARN 172–173,Aire
196,auditive associative Région corticale de la capacité
336, 354, Adipocyte, 118, 345 Amnios,de se diviser.
421–422, 437 idéatoire, 242
messager, ARN ribosomique et ARN de transert. adjacente à l’aire auditive primaire ; impliquée
357, 457–458 Adrénaline, 302, 306, 308,dans322, 324,Amnios rupture
Membrane de l’_, 437
embryonnaire qui orme une idéomotrice, 242
dérivés d’_, 324la perception des stimulus sonores.
352–353 Amphétamine,
Acrosome Coie recouvrant la tête du spermato- enveloppe remplie de 172, 176autour de l’embryon.
liquide Aquaporine, 69
zoïde et emmagasinant les enzymes qui arachidonique,
lui permet- 363 Aire de Broca (aireAdventice
motrice du vaginale,
langage) 385Région Amygdale, 19 Arachidonate, 363
citrique,ordre.
tront de pénétrer dans l’ovocyte de deuxième cycle de l’_, 80, 82, 84 Agent Anabolisme
Anabolisme, Ensemble
80–81,des 83,réactions
326 de synthèse
Arachnoïde, 249, 277
du lobe rontal qui coordonne les actions muscu-
désoxyribonucléique (ADN), 6, 10, bloquant, voir Antagoniste qui se produisent
Analgésique, dans
191l’organisme ; requiert de Arbre
laires complexes de la bouche, de la langue et du
Adaptation sensorielle Phénomène ressenti 47–49, 73–74, 85–86, 91, inectieux, 141 l’énergie.
Analogue d’hormone, 323 de vie, 247
larynx pour rendre la parole possible.
lorsqu’une sensation devient de moins en moins98, 101–103, 324, 402, neuroprotecteur, 174 Anandamide, 178 généalogique, 455–456, 465
Anaphase Troisième phase de la division cel-
perceptible à la suite de stimulations répétées d’un 446, 466Aire de Wernicke (airepathogène, 19, 45, 71,
de compréhension du75, 121, 252 Anaphase, 90, 96–97 Arc
lulaire, au cours de laquelle se ait le partage des
même récepteur. plasmidique, 102–103
langage) Région du cortex stimulant,
cérébralvoir Agoniste
impliquée dans I, 93–96 réexe, 287–288
polymérase, 86 chromosomes entre les cellules flles.
la compréhension du langage. stressant, 358–359 II, 93, 95–97 vertébral, 276
Adénine (A) Une des quatre bases azotées recombiné, 103 tératogène, 430 AnatomieAnatomie, 4
Branche de la biologie qui a pour butArginine, 97
nucléotidiques composant la structuredocosahexanoïque
de l’ADN Aire intégrative
(ADH), 41 commune (aire gno-
vagolytique, 308 l’étude descellulaire,
structures4 d’un organisme et des rap-Artère(s)
et de l’ARN ; complémentaire à la thymine (T) et à
eicosapentanoïque sique)
(AEP), 41 Région du cortex
Agnosiecérébral
tactile,qui
241reçoit et macroscopique, 4 carotides, 191
ports qui existent entre elles.
l’uracile (U). olique, 427, 430 interprète l’inormation en provenance
Agoniste, 308 des diverses microscopique, 4 coronaires, 460
carence en _, aires
430 associatives. Agressivité, 254 Androgène Hormone
régionale, 4 sexuelle mâle ; la testosté- ombilicales, 422
Adénohypophyse Lobe antérieur de l’hypophyse,
gamma-aminobutyrique (GABA), Aire(s) rone, par exemple. 352, 357, 359, 375
Androgène, Arthrite, 355
gouverné par l’hypothalamus ; produit diverses hor- Aire motrice Région corticale d’où partent
165, 167, 172–173 associatives, 240–242 Anémie, 15
mones, dont certaines contrôlent d’autres glandes les commandes déclenchant les mouvements Anesthésie épidurale Insensibilité régionale des rhumatoïde, 125
gras, 68, 82, 345, 354, 357 auditive associative, 241, 261 à hématies alciormes, 49, 86,
endocrines. volontaires. ners spinaux obtenue par l’injection d’anesthé- Articulation(s), 192, 213
insaturé, 39, 41–42 de Broca, 242, 260–261 457–458 mobiles, 125
siques dans l’espace épidural de la moelle épinière.
Adénosine diphosphate (ADP) Nucléotide métabolisme des Aire_,sensitive
354 Région de Wernicke,
corticale 242, 260–261
recevant de erripare, 50 Asparagine, 97
d’adénosine ayant deux groupements phosphate monoinsaturé,l’inormation
39, 42 en provenancemotrices, 240
des récepteurs sen- Anesthésie spinale 427,
Anencéphalie, 430
Insensibilité obtenue Aspartate, 97, 100
capables d’accepter un autre groupement oméga-3,phos- 41–42
soriels et permettant de prendre du langage,
consciencelésion des _, 242
des Anesthésie,
par l’injection 138, 226
d’anesthésiques dans la cavité Aspirine, 191, 235
Table des matières

PARTIE I – L’INTRODUCTION 2.2.2 Les propriétés de l’eau . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 32

Intégration des concepts


CHAPITRE 1 Quelques propriétés de l’eau . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 34
Introduction à la biologie humaine . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 2 2.3 Les molécules du vivant . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 35
1.1 L’anatomie et la physiologie . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 4 2.4 Les glucides . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 35
1.2 Le corps humain : introduction à l’anatomie . . . . . . . . .. . . . . . . 4 2.4.1 Les monosaccharides et les disaccharides . . . . . . . .. . . . . . . . 35
Intégration des concepts 2.4.2 Les polysaccharides . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 36
Comment les anatomistes et les physiologistes examinent Point de mire Santé
le corps humain .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 5 Les fbres dans l’alimentation ............................................. 37
1.2.1 Quelques termes relatis à l’orientation du corps 2.5 Les lipides . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 37
dans l’espace . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 7
2.5.1 Les triglycérides : les graisses et les huiles . . . . . . . . . .. . . . . . . 38
1.2.2 Quelques termes relatis aux plans et aux coupes . . . . . . 7
1.2.3 Les cavités corporelles . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 7
Point de mire Santé
À la recherche du remède miracle pour maigrir .................. 40
1.2.4 Les séreuses . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 9
1.3 Le corps humain : introduction à la physiologie . . . .. . . . . . . 10 Point de mire Santé
Les acides gras oméga-3 .................................................. 41
1.4 L’homéostasie : à la base de la physiologie . . . . . . . . .. . . . . . . . 11
2.5.2 Les phospholipides . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 42
1.4.1 Le milieu interne . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 11
2.5.3 Les stéroïdes . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 42
1.4.2 Les mécanismes homéostatiques . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 12
1.4.3 La rétro-inhibition . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 13 Point de mire Santé
1.4.4 La rétroactivation . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 15 Quand zéro n’égale pas rien du tout ...................................... 43
Point de mire Santé 2.6 Les protéines . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 44
Les déséquilibres homéostatiques . .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. . 15 2.6.1 Les acides aminés, sous-unités des protéines. . . . .. . . . . . . 45
2.6.2 La liaison peptidique . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 45
Intégration des concepts
2.6.3 La structure des protéines . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 46
Régulation de la température corporelle . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 16
2.7 Les acides nucléiques . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 47
1.5 Les systèmes de l’organisme et l’homéostasie . . . . . .. . . . . . 19 2.7.1 La structure d’un nucléotide, sous-unité
1.5.1 Le système tégumentaire . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 19 des acides nucléiques . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 47
1.5.2 Le système cardiovasculaire . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 19 2.7.2 L’acide désoxyribonucléique et l’acide
1.5.3 Le système lymphatique et le système immunitaire . . . . . 19 ribonucléique . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 48
1.5.4 Le système digesti . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 19 2.7.3 L’adénosine triphosphate, un transporteur
1.5.5 Le système respiratoire . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 21 d’énergie . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 49
1.5.6 Le système urinaire. . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 21 Intégration des concepts
1.5.7 Le système squelettique. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 21 Molécules organiques . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 52
1.5.8 Le système musculaire . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 21
1.5.9 Le système nerveux . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 21 Résumé des concepts . ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 54
1.5.10 Le système endocrinien . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 21 Pour conclure… .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 57
1.5.11 Le système reproducteur. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 21 Questions et réponses .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 57

Résumé des concepts . ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 22


Pour conclure… .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 23 CHAPITRE 3
Questions et réponses .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 23
La cellule : anatomie et physiologie . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 60
3.1 Qu’est-ce qu’une cellule ? . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 62
CHAPITRE 2 3.1.1 La théorie cellulaire . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 62
La chimie de la vie . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 26 3.1.2 La taille des cellules . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 62
2.1 Des atomes aux molécules. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 28 3.1.3 La microscopie et la structure de la cellule . . . . . . . . . .. . . . . . . 63
2.1.1 Les éléments . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 28 3.2 L’organisation cellulaire eucaryote. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 64
2.1.2 Les atomes . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 28 3.3 La membrane plasmique et le transport
2.1.3 Les molécules et les composés . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 29 membranaire . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 64
2.2 L’eau et les êtres vivants . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 32 3.3.1 Le transport passi . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 68
2.2.1 Les liaisons hydrogène. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 32 3.3.2 Le transport acti . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 71
VIII TABLE DES MATIÈRES

3.4 Le noyau et les principaux organites cellulaires. . .. . . . . . . . 73 4.6 Les organes et les membranes corporelles . . . . . . . . . .. . . . . . . 124
3.4.1 Le noyau . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 73 4.6.1 Les organes .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 124
3.4.2 Les ribosomes . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 74 4.6.2 Les membranes corporelles . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 125
3.4.3 Le système endomembranaire .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 74 4.7 Les systèmes de l’organisme . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 126
3.4.4 Les mitochondries . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 76 Point de mire Santé
3.5 Le cytosquelette et le mouvement cellulaire . . . . . . . . . .. . . . . . 76 La quête de la jeunesse de la peau .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. . 127
3.5.1 Les cils et les fagelles .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 77
Résumé des concepts . ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 127
3.6 Le métabolisme cellulaire .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 80 Pour conclure… .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 129
3.6.1 Les enzymes et les coenzymes . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 80 Questions et réponses .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 130
3.6.2 La respiration cellulaire. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 80
Point de mire Santé
La ermentation et l’acidose lactique .................................. 84 PARTIE II – LE SYSTÈME NERVEUX
3.7 La division cellulaire . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 84
3.7.1 La mitose et les cellules somatiques . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 85 CHAPITRE 5
Point de mire Science Le tissu nerveux et la neurophysiologie .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 132
Les cellules souches et leur incidence en recherche .......... 89 5.1 Une vue d’ensemble du système nerveux .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 134
3.7.2 La méiose et les gamètes . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 91 5.1.1 La sensibilité . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 134
3.7.3 La méiose et la mitose comparées . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 95 5.1.2 L’intégration .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 134
3.8 La synthèse des protéines . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 97 5.1.3 La motricité .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 134
3.8.1 Un rappel sur la structure et la 5.2 L’organisation du système nerveux . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 134
onction des protéines . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 97 5.3 Le tissu nerveux . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 137
3.8.2 La synthèse des protéines : une vue 5.3.1 Les gliocytes du système nerveux central . . . . . . . . . . .. . . . . . . 137
d’ensemble . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 97 5.3.2 Les gliocytes du système nerveux périphérique . . .. . . . . . . 139
3.8.3 La transcription . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 98 5.3.3 Le neurone . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 139
3.8.4 La traduction . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 99 5.3.4 Les types de neurones. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 141
3.8.5 La synthèse des protéines : un résumé . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 101 5.3.5 La gaine de myéline . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 142
3.9 Le génie génétique . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 102 5.3.6 Les substances blanche et grise . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 145
3.9.1 L’isolation et le clonage des gènes . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 102 5.4 L’infux nerveux . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 146
Résumé des concepts . ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 104 5.4.1 La répartition des ions de part et d’autre
de la membrane . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 146
Pour conclure… .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 107
Questions et réponses .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 108 Point de mire Science
La régénération nerveuse et les cellules souches............... 146
5.4.2 Les caractéristiques de la perméabilité
de la membrane plasmique . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 147
CHAPITRE 4
5.4.3 La production d’un potentiel
Les tissus, les organes et les systèmes .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 112 membranaire de repos . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 151
4.1 Les types de tissus . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 114 5.4.4 La modication du potentiel membranaire
de repos . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 152
4.2 Le tissu épithélial : revêtement et protection . . . . . . . . . .. . . . . . 114
5.4.5 Les potentiels gradués . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 153
4.2.1 Les épithéliums simples . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 115
5.4.6 Les potentiels d’action . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 155
4.2.2 Les épithéliums stratiés . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 116
5.4.7 La période réractaire .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 159
Point de mire Santé 5.4.8 L’intensité des stimulus et la réquence
Le bronzage .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. . 116 des potentiels d’action . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 159
4.2.3 L’épithélium glandulaire . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 117 5.4.9 La propagation des potentiels d’action . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 160
4.3 Le tissu conjoncti : liaison et soutien . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 117 5.5 La synapse chimique . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 162
4.3.1 Les tissus conjonctis lâches. . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 118 5.5.1 L’anatomie de la synapse chimique . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 163
4.3.2 Les tissus conjonctis denses .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 119 5.5.2 La physiologie de la synapse chimique . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 163
4.3.3 Les tissus conjonctis de soutien . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 120 5.5.3 Le retrait synaptique du neurotransmetteur . . . . . . . . .. . . . . . . 164
4.3.4 Les tissus conjonctis liquides . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 120 5.5.4 L’intégration synaptique . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 165
4.4 Le tissu musculaire : mouvement .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 121
5.5.5 Les neurotransmetteurs . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 165
4.4.1 Le tissu musculaire squelettique . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 122 5.5.6 Les toxicomanies . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 166

4.4.2 Le tissu musculaire lisse . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 122 Intégration des concepts


4.4.3 Le tissu musculaire cardiaque .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 122 Événements de la neurophysiologie . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 168
4.5 Le tissu nerveux : communication . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 123 Point de mire Bioéthique
4.5.1 Les neurones. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 123 L’utilisation de marihuana (cannabis)
4.5.2 La névroglie . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 123 à des ns médicales. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. . 177
TABLE DES MATIÈRES IX

5.6 L’intégration neuronale et les circuits 7.4.3 Le liquide cérébrospinal . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 250


neuronaux du système nerveux central . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 178 7.4.4 La barrière hématoencéphalique . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 252
Résumé des concepts ........................................................................ 179 7.5 Les systèmes de l’encéphale . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 252
Pour conclure… ................................................................................. 183 7.5.1 La ormation réticulaire . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 252
Questions et réponses ....................................................................... 183 7.5.2 Le système limbique . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 253
Point de mire Santé
Les états pathologiques d’inconscience ............................ 255
CHAPITRE 6 7.6 Les fonctions mentales supérieures. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 256
Les récepteurs et les sens . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 188 7.6.1 Les ondes cérébrales et le sommeil . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 256
6.1 Une vue d’ensemble sur les sens .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 190 7.6.2 L’apprentissage et la mémoire .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 257
6.2 Les récepteurs sensoriels . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 190 Point de mire Santé
6.2.1 La classication des récepteurs selon La maladie d’Alzheimer : un long au revoir .......................... 259
la nature de la stimulation . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 190 7.6.3 Le langage . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 260
6.2.2 La classication des récepteurs selon
leur situation anatomique . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 191 Résumé des concepts ........................................................................ 262
6.2.3 La classication des récepteurs selon leur structure. . . . 192 Pour conclure… ................................................................................. 264
6.3 La physiologie des récepteurs sensoriels .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 193 Questions et réponses ....................................................................... 264
6.3.1 L’importance des récepteurs sensoriels
dans le maintien de l’homéostasie . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 194
6.4 Les récepteurs cutanés . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 194
CHAPITRE 8
6.5 Les sens spéciaux . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 196 Les nerfs spinaux et la moelle épinière . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 268
6.5.1 Le goût et l’odorat . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 196 8.1 Les nerfs spinaux : structure et fonctions.. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 270
6.5.2 La vision . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 198 8.1.1 Les dermatomes . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 274
Point de mire Santé 8.2 L’anatomie de la moelle épinière . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 275
La chirurgie oculaire par la technique LASIK ...................... 207 8.2.1 L’anatomie macroscopique de la moelle épinière . . . . . . . . 275
8.2.2 L’anatomie microscopique de la moelle épinière .. . . . . . . . 275
Intégration des concepts 8.2.3 Les protections de la moelle épinière . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 276
Vision . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 208
8.3 La physiologie de la moelle épinière . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 278
6.5.3 L’ouïe et l’équilibre . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 207 8.3.1 Les tractus . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 278
Intégration des concepts Point de mire Santé
Audition . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 214 La douleur et la théorie du portillon.................................... 282
Point de mire Bioéthique Point de mire Histoire
La pollution sonore ............................................................ 216 Lou Gehrig : le cheval de er (1903-1941) ............................ 285
Résumé des concepts ........................................................................ 217 Intégration des concepts
Pour conclure… ................................................................................. 218 Différences entre les tractus sensitifs et les tractus moteurs .. . . . . . . 286
Questions et réponses ....................................................................... 219
8.3.2 Les activités réfexes . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 287
Point de mire Santé
CHAPITRE 7 La douleur chronique ........................................................ 288

Les nerfs crâniens et l’encéphale .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 222 Résumé des concepts . ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 292
7.1 Les nerfs . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 224 Pour conclure… .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 293
7.2 Les nerfs crâniens . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 224 Questions et réponses .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 293

7.3 L’encéphale . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 226


7.3.1 Le tronc cérébral . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 226
CHAPITRE 9
7.3.2 Le diencéphale . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 233
7.3.3 Le cerveau . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 236 Le système nerveux autonome . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 296
9.1 Le système nerveux autonome . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 298
Intégration des concepts
Cortex des hémisphères cérébraux . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 238 9.2 Le système nerveux autonome comparé au système
nerveux somatique . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 298
Point de mire Histoire 9.2.1 Les eecteurs . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 298
Phineas Gage : à l’origine de la lobotomie ? ........................ 244 9.2.2 Les neurones moteurs . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 298
7.3.4 Le cervelet . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 246 9.2.3 Les eets exercés sur les eecteurs . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 298
7.4 Les protections de l’encéphale . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 248 9.3 L’anatomie du système nerveux autonome . . . . . . . . . .. . . . . . . . 300
7.4.1 Les méninges . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 248 9.3.1 Le système nerveux autonome sympathique . . . . . .. . . . . . . . 300
7.4.2 Les ventricules . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 250 9.3.2 Le système nerveux autonome parasympathique .. . . . . . 302
X TABLE DES MATIÈRES

9.3.3 Les neurones sensitis viscéraux . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 302 10.7.2 Le cortex surrénal . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 353
9.3.4 Les ners comprenant des axones 10.7.3 Le stress et le syndrome général d’adaptation . . . .. . . . . . . . 357
de neurones viscéraux . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 302 10.8 Les autres glandes endocrines . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 359
9.4 La physiologie du système nerveux autonome . . . .. . . . . . . . 302 10.8.1 Les testicules et les ovaires . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 359
9.4.1 Les onctions générales du système 10.8.2 Le thymus . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 360
nerveux autonome . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 304
10.8.3 La glande pinéale . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 360
9.4.2 Les neurotransmetteurs . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 306
Point de mire Bioéthique
9.4.3 Les récepteurs de neurotransmetteurs . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 307
L’usage de stéroïdes anabolisants ..................................... 361
Point de mire Santé
L’infuence des médicaments à action directe 10.9 Les hormones sécrétées par d’autres
sur le système nerveux autonome...................................... 308 organes ou tissus . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 361
10.9.1 L’érythropoïétine . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 361
9.5 La régulation du système nerveux autonome. . . . . . . .. . . . . . . 309
10.9.2 La leptine . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 362
9.5.1 Les réfexes autonomes . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 309
10.9.3 Les prostaglandines . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 363
Intégration des concepts 10.10 Le système neuroendocrinien . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 363
Comparaison des divisions parasympathique
et sympathique du SNA . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 310 Résumé des concepts . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 364
9.5.2 La régulation par les centres cérébraux supérieurs . . . . . 312 Pour conclure… . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 366
9.5.3 Les conséquences d’une lésion médullaire sur les Questions et réponses . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 366
onctions du système nerveux autonome. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 312

Résumé des concepts . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 313 PARTIE IV – LE SYSTÈME REPRODUCTEUR


Pour conclure… . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 315
Questions et réponses . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 315 CHAPITRE 11
Le système reproducteur .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 370
11.1 Le cycle biologique de l’être humain . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 372
PARTIE III – LE SYSTÈME ENDOCRINIEN 11.1.1 La contribution de la division cellulaire. . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 372
11.1.2 La contribution du système reproducteur . . . . . . . . . . .. . . . . . . 372
CHAPITRE 10
11.2 L’anatomie du système reproducteur
Le système endocrinien . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 318 de l’homme . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 372
10.1 Les caractéristiques générales du 11.2.1 Le scrotum . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 374
système endocrinien . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 320 11.2.2 Les testicules. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 374
10.2 La stimulation de la synthèse et de la 11.2.3 L’épididyme . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 376
libération des hormones . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 322 11.2.4 Le conduit déérent et le conduit éjaculateur . . . . . . .. . . . . . . 376
10.3 La signalisation chimique : les hormones .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 323 11.2.5 L’urètre . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 376
10.3.1 Les mécanismes d’action hormonale . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 324 11.2.6 Les glandes sexuelles annexes . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 376
10.3.2 Les principaux eets des hormones . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 325 11.2.7 Le sperme . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 378
10.4 L’hypothalamus et l’hypophyse . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 327 11.2.8 Le pénis . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 378
10.4.1 La neurohypophyse . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 327 11.3 La régulation hormonale chez l’homme . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 379
11.4 L’anatomie du système reproducteur de la femme . . . . . . 380
Intégration des concepts
Système endocrinien : système de régulation 11.4.1 Les ovaires et l’ovogenèse . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 380
d’importance majeure dans l’organisme . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 328 11.4.2 Les trompes utérines .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 383
10.4.2 L’adénohypophyse . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 332 11.4.3 L’utérus . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 384
11.4.4 Le vagin . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 385
10.5 La thyroïde et les parathyroïdes . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 336
11.4.5 Les organes génitaux externes : la vulve .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 386
10.5.1 La glande thyroïde . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 336
10.5.2 Les glandes parathyroïdes. . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 341 Point de mire Bioéthique
L’excision .......................................................................... 387
Point de mire Santé
On peut prévenir l’ostéoporose .......................................... 344 11.4.6 Les glandes mammaires . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 388
11.5 Le cycle reproducteur chez la femme . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 388
10.6 Le pancréas . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 345
11.5.1 Le cycle ovarien : sans grossesse . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 388
10.6.1. Le glucagon . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 345
11.5.2 Le cycle utérin : sans grossesse . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 390
10.6.2 L’insuline . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 345
11.5.3 Le cycle reproducteur et la grossesse . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 392
10.6.3 Le diabète sucré . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 345
11.5.4 Les œstrogènes et la progestérone :
Point de mire Histoire eets selon l’âge . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 393
Survivre au diabète sucré .................................................. 351
Intégration des concepts
10.7 Les glandes surrénales . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 351 Interrelations entre les hormones, le cycle ovarien
10.7.1 La médulla surrénale . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 351 et le cycle utérin (menstruel) . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 394
TABLE DES MATIÈRES XI

11.6 La réponse sexuelle humaine . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 393 Point de mire Histoire


11.6.1 La phase 1 : l’excitation . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 396 Mettre n au pus louable ................................................... 438
11.6.2 La phase 2 : le plateau . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 396
Intégration des concepts
11.6.3 Les phases 3 et 4 : l’orgasme et la résolution . . . . . .. . . . . . . 396
Transformations anatomiques et physiologiques
11.6.4 Le point G . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 397
de la femme enceinte . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 439
11.7 Le contrôle de la reproduction . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 397
Résumé des concepts . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 440
11.7.1 Les méthodes contraceptives . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 397
Pour conclure… . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 441
11.7.2 L’inertilité et ses causes . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 400
Questions et réponses . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 441
11.7.3 La procréation médicalement assistée . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 401
11.8 Les infections transmissibles sexuellement
et par le sang . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 402
CHAPITRE 13
11.8.1 Le syndrome d’immunodécience acquise . . . . . . . . .. . . . . . . 402
Point de mire Science
La génétique . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 444

Un vaccin contre le sida ? .................................................. 404 13.1 Les notions de base . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 446
13.2 Les croisements monohybrides :
11.8.2 L’herpès génital . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 404
transmission d’un seul caractère . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 448
11.8.3 L’hépatite . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 405
13.2.1 La ormation des gamètes . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 449
11.8.4 La chlamydiose . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 405
13.2.2 Les croisements monohybrides. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 450
11.8.5 La gonorrhée . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 405
13.2.3 Les règles de probabilités. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 451
11.8.6 La syphilis . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 406
13.3 Les croisements dihybrides :
Point de mire Histoire transmission de deux caractères . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 453
Le scandale de la recherche sur la syphilis à Tuskegee ...... 407 13.3.1 La ormation des gamètes . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 453
Résumé des concepts . ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 407 13.3.2 Les croisements dihybrides . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 453
Pour conclure… . .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. 411 13.4 La généalogie des maladies héréditaires . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 455
Questions et réponses .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 411 13.4.1 Les maladies autosomiques récessives . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 456
13.4.2 Les maladies autosomiques dominantes . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 456
13.5 Quelques maladies héréditaires d’intérêt .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 456
CHAPITRE 12 13.5.1 Les maladies autosomiques récessives . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 457
L’embryologie et le développement . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 414 13.5.2 Les maladies autosomiques dominantes . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 458

12.1 La fécondation. . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 416 13.6 Les modes de transmission héréditaire


plus complexes . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 459
12.2 Le développement prénatal . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 417
13.6.1 La dominance incomplète et la codominance . . . . . .. . . . . . 459
12.2.1 Le développement préembryonnaire . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 417
Point de mire Santé
12.2.2 Le développement embryonnaire . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 421
Le diagnostic préimplantatoire ........................................... 460
Point de mire Science
13.6.2 L’hérédité polygénique . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 461
Le prélèvement des chromosomes œtaux......................... 423
13.6.3 La transmission par allèles multiples . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 462
12.2.3 Le développement œtal. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 426 13.7 L’hérédité liée au sexe . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 464
Point de mire Santé 13.7.1 Les gènes liés au chromosome X . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 464
Prévenir les anomalies congénitales .................................. 430 13.7.2 La généalogie des maladies liées
12.3 Le développement des organes génitaux au chromosome X . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 465
masculins et féminins . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 431 Point de mire Bioéthique
12.3.1 Le développement normal des L’identication génétique et la justice pénale ..................... 466
organes génitaux . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 431
13.8 L’hérédité chromosomique . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 467
12.3.2 Le développement anormal des
organes génitaux . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 431 13.8.1 Le syndrome de Down, une trisomie
autosomique .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 467
12.4 Les effets hormonaux chez la femme enceinte . . . .. . . . . . . 433 13.8.2 Les anomalies touchant le nombre de
12.4.1 Les fuctuations du niveau d’énergie et le chromosomes sexuels . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 469
gain de poids . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 434
12.4.2 Le relâchement des muscles lisses . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 434 Résumé des concepts . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 470
12.4.3 Les modications cardiovasculaires . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 434 Pour conclure… . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 472
12.4.4 Les modications respiratoires .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 434 Questions et réponses . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 473
12.4.5 D’autres eets . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 435 Annexe . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 476
12.5 L’accouchement . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 435 Glossaire . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 477
12.5.1 La phase 1 : la dilatation du col . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 437 Bibliographie . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 490
12.5.2 La phase 2 : l’expulsion du bébé . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . 438 Crédits photographiques . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . 491
12.5.3 La phase 3 : la délivrance . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 438 Index . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . 492
1 Introduction à la
CHAPITRE

biologie humaine
ar un soir de pleine lune, Wendy ait du jogging. Elle court à le biscuit qu’Étienne lui ore. Elle n’est pas remise de ses émotions.

P vive allure quand, tout à coup, un chien surgit de nulle part et


se lance à ses trousses. Apeurée, elle accélère le pas pour
le distancer, mais en vain. Elle décide alors d’entrer dans le chalet
Durant le flm, elle a souvent bondi de son siège, particulièrement
quand Wendy s’est ait couper le bras par son voisin. Son cœur bat-
tait alors si ort qu’elle croyait qu’il allait lui sortir de la poitrine.
du parc. Elle est en sueur et ses mains sont moites. En ouvrant la
Les réactions physiologiques de Raaële – nœud à l’estomac, ré-
porte, elle aperçoit son voisin, une hache à la main, qui s’apprête à
quence cardiaque augmentée et pâleur de sa peau – ont été causées
la rapper. Dans le cinéma, Sophie pousse un cri d’horreur, alors que
par l’activité de son système nerveux autonome sympathique. Ce
Raaële se erme les yeux, comme plusieurs autres spectateurs dans
dernier déclenche ce qu’on appelle une réaction de lutte ou de uite
la salle.
devant un danger. Même si, durant le flm, le danger n’était pas réel, le
Après la présentation du flm, Étienne, Sophie et Raaële se rendent système nerveux autonome sympathique de Raaële a provoqué chez
au caé du coin. Raaële, encore toute pâle, a l’estomac noué et reuse elle les mêmes réactions que si elle avait été à la place de Wendy.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
1.1 L’anatomie et la physiologie 1.3 Le corps humain : introduction à la physiologie
L’étude du corps humain est possible grâce à deux disciplines scien- Le processus de l’évolution explique la diversité de la vie, mais aussi
tifques : l’anatomie et la physiologie. L’anatomie est la branche de la son unité, c’est-à-dire pourquoi tous les organismes ont des carac-
biologie qui étudie la structure des parties du corps humain et leurs téristiques communes. Les êtres vivants se procurent de la matière
interrelations. La physiologie, quant à elle, est la branche de la biolo- et de l’énergie ; ils se reproduisent ; ils croissent et se développent ; ils
gie qui étudie le onctionnement de ces diérentes parties du corps. répondent aux stimulus et ils maintiennent leur homéostasie.
Les deux disciplines sont interdépendantes.
1.4 L’homéostasie : à la base de la physiologie
1.2 Le corps humain : introduction à l’anatomie L’homéostasie est un principe ondamental en physiologie. Elle
Le corps humain est organisé en une série hiérarchique de huit correspond à la capacité de l’organisme à maintenir une relative
niveaux structuraux. Cette série débute par les atomes et se ter- constance de son milieu interne par l’ajustement de ses processus
mine par l’organisme lui-même. Les anatomistes utilisent des physiologiques. Deux types de mécanismes assurent l’homéosta-
termes spécialisés pour décrire la position des structures du corps sie : la rétro-inhibition et la rétroactivation.
les unes par rapport aux autres et pour désigner les plans de
coupe qu’ils suivent lorsqu’ils ont des dissections. Les diérentes 1.5 Les systèmes de l’organisme et l’homéostasie
cavités qu’occupent les organes portent également des noms pré- Le corps humain comprend 11 systèmes. Chacun d’eux, sous la
cis. Ces cavités sont tapissées par des membranes corporelles gouverne des systèmes nerveux et endocrinien, remplit des onc-
appelées séreuses. tions qui contribuent au maintien de l’homéostasie.

Pensez-y...
Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux 3. Quelles sont les diérentes coupes qui décrivent la orme et le
questions suivantes. positionnement des organes dans un organisme ?

1. Quel lien peut-on établir entre l’anatomie et la physiologie ? 4. Quelles caractéristiques sont communes à tous les organismes
vivants ?
2. Dans le corps, quels termes désignent l’emplacement d’une
structure par rapport à une autre ? 5. Comment les systèmes contribuent-ils à l’homéostasie ?
4 PARTIE I L’introduction

1.1 L’anatomie et la physiologie


La biologie est l’étude scientique de la vie, et la biologie
humaine en est une spécialité. La compréhension de la majo-
rité des concepts abordés en biologie humaine requiert de
bonnes connaissances en anatomie et en physiologie.
L’anatomie est la branche de la biologie qui étudie la
structure (morphologie) des parties du corps humain ainsi
que leurs interrelations. Elle est basée sur l’observation et la
manipulation. Au cours d’une dissection, on peut observer
la açon dont un organe est constitué et comment il est relié aux
organes qui l’entourent. Par exemple, l’anatomie décrit les difé-
rentes couches qui constituent l’utérus, sa orme de « poire ren- a. Préhension b. Ingestion
versée » et sa position centrale par rapport aux trompes utérines. FIGURE 1.1
L’anatomie est un domaine d’études diversié qui com- Relation entre la structure et la fonction ❯ La structure des
prend plusieurs spécialités, dont : parties du corps est liée à leur onction.
a. L’anatomie des mains rend possible une bonne préhension.
• l’anatomie macroscopique, qui étudie les structures visibles b. La orme de la bouche permet d’y déposer acilement les aliments.
à l’œil nu ; Note : Les fèches indiquent le sens des mouvements associés
aux onctions.
• l’anatomie microscopique, qui examine au microscope les
structures invisibles à l’œil nu ; elle comprend l’anatomie
cellulaire, qui s’intéresse aux cellules, et l’histologie, qui
Vérifiez vos progrès
étudie la structure des tissus ;
1. Un médecin légiste qui pratique une autopsie ait-il de
• l’anatomie régionale, qui étudie toutes les structures
l’anatomie ou de la physiologie ? Justiez votre réponse.
d’une certaine partie du corps, par exemple la région
thoracique ; 2. Pourquoi l’anatomie et la physiologie sont-elles
considérées comme interdépendantes ? Donnez un
• l’embryologie, qui étudie le développement de l’orga- exemple de cette interdépendance.
nisme, de la écondation jusqu’à la n du développement
prénatal.
La physiologie est la branche de la biologie qui étudie le 1.2 Le corps humain : introduction à
onctionnement des diférentes parties du corps. Par exemple,
elle cherche à comprendre ce qui déclenche des contractions l’anatomie
utérines pendant l’accouchement. Cette science se divise en Le corps humain, comme celui des autres êtres vivants, est orga-
spécialités selon les systèmes du corps. Ainsi, l’endocrinologie nisé selon une hiérarchie de niveaux structuraux. Les atomes
étudie le onctionnement des glandes endocrines et de leurs s’unissent pour ormer des molécules, qui s’assemblent pour
hormones, et la neurophysiologie examine le onctionnement constituer des organites FIGURE 1.3 (p. 6). Ces derniers sont
du système nerveux. les petits organes qui composent la cellule, soit la plus petite
Il existe une interrelation entre les deux disciplines scien- unité vivante. La cellule constitue l’unité structurale et onc-
tiques que sont l’anatomie et la physiologie, tout comme il tionnelle d’un organisme. Certains organismes sont unicel-
y en a une entre la structure du corps humain et sa onction. lulaires, comme les bactéries ; ils ne se composent que d’une
En efet, la onction d’un organe est toujours étroitement liée cellule. Touteois, les êtres humains sont pluricellulaires,
à sa structure particulière. Par exemple, l’utérus peut expul-
ser le œtus à la naissance, grâce à sa paroi composée de
trois couches de muscles ; les poumons, qui sont composés
L edépend
nombre de cellules dans l’organisme humain
SAVIEZ-VOUS QUE...

d’alvéoles pulmonaires (petits sacs aux parois extrêmement de la taille de la personne. Touteois, la
minces), permettent les échanges gazeux entre l’air qu’ils plupart des estimations suggèrent qu’il y a bien au-delà
de 100 000 milliards de cellules dans un organisme
contiennent et le sang ; les articulations qui unissent les os
humain.
des doigts permettent la préhension ; la orme de la bouche
acilite la prise de nourriture et les dents assurent la mastica-
tion FIGURE 1.1 . Cette notion de relation entre la structure et
la onction est ondamentale en biologie FIGURE 1.2 .
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 5

INTÉGRATION DES CONCEPTS


FIGURE 1.2
Comment les anatomistes et les physiologistes examinent le corps humain ❯
a. L’anatomiste s’intéresse à la forme et à la structure d’un organe, l’intestin grêle par exemple.
b. Le physiologiste tend plutôt à se concentrer sur la fonction d’un organe ou d’un système.
Les deux reconnaissent toutefois la relation étroite entre la forme et la fonction.

a. ANATOMISTE ANATOMISTE ET
PHYSIOLOGISTE
S’intéresse à la forme et à la
structure de l’intestin grêle. Savent que la forme et la
fonction de l’intestin grêle
sont étroitement liées.
Anatomiste
Inclut dans son étude
les relations de l’intestin
grêle avec le reste de
l’organisme.
Œsophage

Protéine
Foie
Estomac
Glucide Globules de
graisse

Gros b. PHYSIOLOGISTE
intestin Intestin S’intéresse à la fonction Sels biliaires
grêle de l’intestin grêle.
Acides aminés
Physiologiste Monosaccharides Acides gras
Cellule
épithéliale
Décrit les mécanismes intestinale
de dégradation des
divers aliments.

Physiologiste
Capillaire Capillaire
Étudie les mécanismes sanguin lymphatique
d’absorption des
différents nutriments.

puisqu’ils sont constitués de nombreuses cellules. Il existe di- la mise en situation au début du chapitre, le cœur de Raaële
érents types de cellules dans le corps humain : la cellule ner- battait si ort lorsqu’elle regardait le lm d’horreur : son sys-
veuse en est un exemple. Elle possède une structure appropriée tème nerveux le lui commandait. Les organismes pluricel-
à sa onction, soit la conduction d’un infux nerveux. lulaires, comme les humains, sont constitués d’un ensemble
Un tissu est un groupe de cellules spécialisées qui de systèmes.
accomplissent une onction particulière. Le tissu nerveux se L’étude anatomique du corps humain requiert l’usage d’un
compose de milliards de cellules nerveuses qui transmettent vocabulaire particulier. En eet, les anatomistes utilisent des
des signaux à toutes les parties du corps. Plusieurs types de termes précis pour désigner, entre autres, la position des dié-
tissus constituent un organe, et chaque organe appartient à rentes parties du corps les unes par rapport aux autres et les
un ensemble appelé système. plans de coupe réalisés au cours d’une dissection. Cette termi-
Les organes d’un système collaborent entre eux dans un nologie est dénie en onction d’une personne placée en posi-
but commun. L’encéphale travaille avec la moelle épinière tion anatomique : debout, de ace, les bras allongés de chaque
pour envoyer des commandes aux parties du corps par l’inter- côté du corps et la paume des mains vers l’avant (voir les per-
médiaire des ners. Voilà pourquoi, comme on l’indique dans sonnages du côté droit de la gure 1.4, p. 7).
6 PARTIE I L’introduction

Exemple : l’être humain


Organisme
Un individu, formé de plusieurs systèmes qui collaborent.

Exemple : le système nerveux


Système
Ensemble composé de plusieurs organes
qui agissent de concert.

Organe Exemple : l’encéphale


Structure composée de plusieurs tissus qui agissent
ensemble pour accomplir une tâche spécique.

Exemple : le tissu nerveux


Tissu
Groupe de cellules spécialisées

Exemple : le neurone
Cellule
Unité structurale et fonctionnelle de tous les êtres vivants

Exemple : le noyau
Organite
Petit organe de la cellule composé de plusieurs
molécules différentes

Molécule Exemple : l’acide


désoxyribonucléique
Union de deux atomes ou plus d’un même élément
(ADN)
ou d’éléments différents

Exemple : le carbone (C)


Atome
6p
Plus petite unité d’un élément ; composé d’électrons, 6n
de protons et de neutrons

FIGURE 1.3
Niveaux d’organisation biologique de l’être humain

À laliards
fn de 2012, on estimait qu’il y avait près de 7,1 mil-
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
SAVIEZ-VOUS QUE...

d’êtres humains sur la planète, chacun d’eux


ayant besoin de nourriture, d’eau, d’air pur, d’un abri et En biologie, il arrive très souvent que, pour comprendre la
de certains biens pour vivre en bonne santé signifcation d’un terme, on doive simplement le scinder en
(Populationmondiale.com, 2013). Environ 85 millions de ses diverses composantes. En eet, plusieurs termes sont
personnes s’ajoutent à ce nombre chaque année – soit ormés par l’union de préfxes, de sufxes et de radicaux
l’équivalent de 21 villes comme Montréal (Statistique possédant chacun une signifcation particulière. Par exemple,
Canada, 2013) ! Cette réalité ait de la croissance de la pour connaître le sens du mot cytologie, il aut savoir que
population humaine l’une des principales menaces pour cyto- signife cellule et que -logie provient du grec logos, qui
la préservation de la Terre. veut dire étude.
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 7

Antérieur Postérieur Supérieur Inférieur Médial Latéral Proximal Distal


(ventral) (dorsal)

FIGURE 1.4
Termes relatifs à l’orientation du corps ❯ Ces termes indiquent la position des différentes structures corporelles les unes par rapport aux
autres, chez un sujet placé en position anatomique.

1.2.1 Quelques termes relatifs à l’orientation du traversant le corps ou l’une de ses structures. Les plans de
corps dans l’espace coupe énumérés ci-après sont les plus couramment utilisés,
tant pour la dissection que pour la représentation schématique
Les termes relatis à l’orientation du corps décrivent la position du corps humain et de ses organes FIGURE 1.5 (page suivante) :
des diférentes parties du corps les unes par rapport aux autres
• Plan frontal (coronal) : s’étend sur le sens de la longueur et
FIGURE 1.4. Une structure qui est :
partage le corps, ou l’une de ses structures, en parties anté-
• antérieure (ventrale) se situe vers l’avant ou à l’avant du rieure et postérieure ; il est perpendiculaire au plan sagittal.
corps ; par exemple, la trachée, qui sert au passage de l’air,
• Plan transversal (horizontal) : partage le corps, ou l’une de
est antérieure par rapport à l’œsophage, qui sert au passage
ses structures, en parties supérieure et inérieure.
de la nourriture ;
• Plan sagittal : s’étend sur le sens de la longueur et divise le
• postérieure(dorsale) se situe vers le dos ou à l’arrière du corps ;
corps, ou l’une de ses structures, en deux parties (gauche
par exemple, le cœur est postérieur par rapport au sternum ;
et droite). Le plan sagittal médian passe exactement au
• supérieure se situe au-dessus d’une autre structure ou vers centre du corps, alors qu’un plan parasagittal passe à côté
la tête ; le cou est supérieur par rapport au bassin ; du centre, à sa gauche ou à sa droite.
• inférieure se situe au-dessous d’une autre structure ou à
l’opposé de la tête ; le nombril est inérieur par rapport au cou ; 1.2.3 Les cavités corporelles
• médiale se situe plus près qu’une autre structure d’une Le corps humain comprend deux cavités principales : la
ligne imaginaire passant par le centre du corps ; le cœur est cavité antérieure (ventrale) et la cavité postérieure (dorsale)
médial par rapport aux poumons ; FIGURE 1.6 (page suivante). La cavité antérieure comprend la
• latérale se situe plus loin qu’une autre structure d’une ligne cavité thoracique, la cavité abdominale et la cavité pelvienne.
imaginaire passant par le centre du corps ; les yeux sont La cavité thoracique renerme, entre autres, les poumons et le
latéraux par rapport au nez ; cœur. Elle est séparée de la cavité abdominale par un muscle
• proximale se situe près de l’origine d’une autre structure respiratoire en orme de dôme, le diaphragme. L’estomac,
ou du point d’attache d’un membre au tronc ; le genou est le oie, la vésicule biliaire, la rate et la plus grande partie de
proximal par rapport à la cheville ; l’intestin grêle et du gros intestin occupent la cavité abdo-
• distale se situe plus loin de l’origine d’une autre structure minale. La cavité pelvienne, qu’aucune paroi ne sépare de la
ou du point d’attache d’un membre au tronc ; le genou est cavité abdominale, contient le reste des intestins, le rectum,
distal par rapport à la cuisse. la vessie et les organes reproducteurs internes. Chez l’homme,
un prolongement externe de la paroi abdominale, le scrotum,
renerme les testicules. Les organes situés dans la cavité anté-
1.2.2 Quelques termes relatifs aux plans rieure sont nommés viscères ou organes viscéraux.
et aux coupes La cavité postérieure est divisée en deux parties : la cavité crâ-
Les coupes que les anatomistes pratiquent au cours de leurs nienne, qui abrite l’encéphale, et la cavité vertébrale, aussi appe-
travaux de dissection respectent habituellement des plans pré- lée canal vertébral. Cette dernière cavité est ormée par la suite
cis, c’est-à-dire qu’elles suivent une surace imaginaire plane des trous centraux des vertèbres et contient la moelle épinière.
8 PARTIE I L’introduction

a.

a. Coupe frontale

b.

b. Coupe transversale
c.

c. Coupe sagittale médiane

FIGURE 1.5
Plans et coupes ❯ Les plans de coupe illustrés en a. (plan rontal), en b. (plan transversal) et en c. (plan sagittal médian) sont couramment utilisés
en anatomie. Ils donnent des résultats tels que ceux présentés à droite dans la fgure.

Cavité
crânienne
Cavité Renferme
thoracique l’encéphale. Cavité
Abrite le cœur,
Cavité posté-
les poumons,
vertébrale rieure
l’œsophage
et la trachée. Contient
la moelle
Cavité
Plèvre épinière.
abdominale
Cavité Contient l’estomac,
Péricarde thoracique Cavité le foie, la vésicule
Diaphragme
antérieure biliaire, la rate
et les intestins.
Cavité Cavité
Péritoine abdominale pelvienne
Renferme les
organes des
systèmes
Cavité reproducteur
pelvienne et urinaire.

a. Vue antérieure b. Vue latérale

FIGURE 1.6
Cavités du corps humain
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 9

1.2.4 Les séreuses


Un type de membranes corporelles, les séreuses, tapissent la
cavité antérieure et recouvrent les organes qu’elle contient (par
Paroi extérieure du ballon
exemple, les poumons, le cœur et les organes abdominaux). Pour (feuillet pariétal)
comprendre la relation entre la séreuse, l’organe qu’elle protège Cavité du ballon remplie d’air
et la paroi de la cavité, on peut imaginer qu’une personne enonce (cavité contenant la sérosité)
son poing (l’organe) dans un ballon semi-gonfé (la séreuse) Paroi intérieure du ballon
placé dans un bol (la paroi de la cavité) FIGURE 1.7a. La partie (feuillet viscéral)
Poing (organe)
de la séreuse directement accolée à l’organe est appelée feuil- Bol (paroi de la cavité corporelle)
let viscéral. Celui-ci se replie pour ormer la partie qui recouvre
a. Un poing est enfoncé dans un ballon placé dans un
la paroi interne de la cavité, soit le feuillet pariétal. Entre les bol afin d’illustrer la relation entre une séreuse,
deux euillets se trouve un espace contenant un liquide nommé un organe et la cavité où il se loge.
sérosité. Ce liquide, à base d’eau, est sécrété par les séreuses et
assure leur lubrication. Les séreuses jouent un rôle important,
car elles permettent à des organes comme les poumons, situés
de part et d’autre du cœur, de se gonfer avec un minimum de Péricarde pariétal (bleu)
riction sur le cœur et la cage thoracique. Elles orent également Cavité péricardique
un certain soutien aux organes internes et divisent les grandes contenant le liquide péricardique
cavités thoracique et abdominale en compartiments. Péricarde viscéral (vert)

Le nom des séreuses dépend de leur localisation. Le péricarde Cœur


FIGURE 1.7b orme la cavité péricardique et recouvre le cœur ; la
plèvre FIGURE 1.7c tapisse la cavité thoracique et recouvre les
poumons ; et le péritoine FIGURE 1.7d tapisse la cavité abdomi- b. Le péricarde recouvre le cœur.
nale et recouvre les organes qu’elle renerme. Un double euillet
de péritoine, le mésentère, soutient les organes abdominaux et
les relie à la paroi abdominale. Certaines structures, comme le Plèvre pariétale (bleu)
pancréas, sont situées en arrière du péritoine. On parle alors de Cavité pleurale contenant
structure en position rétropéritonéale. La péritonite est une le liquide pleural
dangereuse inection du péritoine pouvant causer la mort. Plèvre viscérale (vert)

Poumon
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
Diaphragme
La péritonite
La péritonite résulte de l’infammation du péritoine, le plus
c. La plèvre enveloppe les poumons et tapisse l’intérieur
souvent causée par une inection bactérienne. Une cause ré-
de la cavité thoracique.
quente de cette infammation est la rupture de l’appendice, un
organe situé à la jonction de l’intestin grêle et du gros intestin.
Les principaux symptômes de cette maladie sont une douleur Péritoine pariétal (bleu)
intense du côté droit de l’abdomen, de la èvre et un taux
Péritoine viscéral (vert)
élevé de globules blancs. L’administration d’antibiotiques par
voie intraveineuse est essentielle pour éviter que l’inection ne Cavité péritonéale
se propage dans tout l’organisme et entraîne la mort. contenant le liquide péritonéal
Organes recouverts par le
péritoine viscéral

Organes rétropéritonéaux
Vérifiez vos progrès
Mésentère (mauve)
3. Quel terme décrirait de açon adéquate la position des
oreilles par rapport au nez ?
4. Quel plan de coupe produit une section supérieure et
une section inérieure ? Organes rétropéritonéaux

5. a) Quelles sont les deux principales cavités corporelles ? d. Le péritoine recouvre les organes abdominaux
et la paroi interne de la cavité abdominale.
b) Comment chacune de ces cavités se subdivise-t-elle ?
6. Selon vous, qu’arriverait-il s’il n’y avait plus de liquide FIGURE 1.7
entre le euillet viscéral et le euillet pariétal de la plèvre ? Membranes séreuses
10 PARTIE I L’introduction

1.3 Le corps humain : introduction à la


physiologie
Les humains ont partie du monde vivant au même titre que
les autres animaux, que les plantes, les champignons et les
bactéries. L’évolution, qui s’est déroulée depuis l’origine de
la vie et qui continuera aussi longtemps que la vie existera,
explique à la ois la diversité et l’unité de celle-ci. Les orga-
nismes vivants sont diversiés parce qu’ils se sont adaptés à
des modes de vie diférents, mais comme ils proviennent tous
d’un ancêtre commun, les êtres vivants partagent les mêmes
caractéristiques de la vie. Par exemple, les organismes, et
donc les êtres humains :
• se procurent de la matière et de l’énergie à partir de
leur milieu FIGURE 1.8. Les aliments ournissent des molé-
cules de nutriments dont certaines servent d’éléments de FIGURE 1.9
structure qui permettent de constituer la cellule et de la Croissance et développement des êtres vivants ❯ Chez
réparer en cas de bris ou d’usure. Les autres molécules de l’humain, la croissance et le développement se font à partir
nutriments sont dégradées pour en extraire l’énergie qui d’embryons résultant de la fécondation des cellules reproductrices
servira au maintien de l’organisation de la cellule et à son de leurs parents.
onctionnement ;
• se reproduisent et mettent au monde des organismes qui
éconde un ovule, il y a mise en commun de l’ADN ourni
leur ressemblent, assurant ainsi la continuation de leur
par un homme et de celui ourni par une emme. L’ADN du
espèce FIGURE 1.9. L’acide désoxyribonucléique (ADN)
nouvel organisme dirige son développement, de sorte qu’il
d’un organisme renerme, sous orme de gènes, son inor-
ressemble à ses parents ;
mation héréditaire. Cette inormation dicte la structure
de la cellule et dirige son métabolisme, c’est-à-dire l’en- • croissent et se développent. La croissance est caracté-
semble de ses réactions chimiques. Avant qu’un orga- risée par l’augmentation du nombre et de la taille des cel-
nisme se reproduise, son ADN doit être répliqué (copié) lules. Chez les humains, elle se déroule à partir du moment
de açon à transmettre son inormation héréditaire à ses où l’ovule est écondé jusqu’à l’âge adulte. La croissance,
descendants. Chez l’humain, lorsqu’un spermatozoïde ainsi que les réparations nécessaires pour l’entretien de
l’organisme, ont partie du développement, qui englobe
toutes les modications se déroulant de la conception
jusqu’à la mort ;
• répondent aux stimulus ; ils réagissent à des modications
des milieux externe et interne. Par exemple, lorsque Raaële
a entendu le cri d’horreur de Wendy, elle a ermé les yeux.
Pour sa part, quand Étienne a senti son estomac gargouiller,
il s’est acheté des biscuits ;
• maintiennent leur homéostasie, c’est-à-dire pré-
servent des conditions internes stables, malgré des
 luctuations environnementales, et ce, grâce à des méca-
nismes physiologiques. Cette caractéristique de la vie
est ondamentale en physiologie et elle ait l’objet de la
section suivante.

Vérifiez vos progrès


FIGURE 1.8 7. Nommez des caractéristiques de la vie.
Acquisition de matière et d’énergie ❯ Les humains consomment
des plantes qu’ils cultivent et des animaux qu’ils élèvent pour 8. Pourquoi doit-on s’attendre à ce que tous les êtres
se nourrir. vivants de la Terre possèdent ces caractéristiques ?
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 11

1.4 L’homéostasie : à la base de la les sérosités, etc., sont des liquides analogues au liquide inters-
titiel et, pour cette raison, on les considère habituellement
physiologie comme en aisant partie. En somme, le milieu interne corres-
L’homéostasie est la capacité qu’a l’organisme de mainte- pond à l’ensemble des liquides se trouvant à l’extérieur des
nir une relative constance de son milieu interne en ajustant cellules, ensemble que l’on nomme liquide extracellulaire.
ses processus physiologiques. L’être humain possède en efet des L’homéostasie est en étroite relation avec ce qui se passe
mécanismes physiologiques qui réagissent aux perturbations, dans le milieu interne. Il aut savoir que le sang distribue le
tant internes qu’externes, et qui limitent l’ampleur des chan- dioxygène (O2) et les nutriments aux cellules, et qu’il évacue
gements. Ainsi, les conditions internes du corps demeurent, en les déchets de celles-ci, dont le dioxyde de carbone (CO2).
général, à l’intérieur des limites étroites de la normalité. Par Mais c’est dans le liquide interstitiel, et non dans le sang, que
exemple, que l’on se trouve dans une pièce chaufée ou raîche, baignent les cellules de l’organisme. Le liquide interstitiel
la température interne du corps humain se maintient autour de constitue donc un passage obligé au cours des échanges de
37 °C, puisqu’on peut transpirer si l’on a trop chaud ou risson- substances entre le sang et les cellules : l’O2 et les nutriments
ner si l’on a trop roid. Quand les conditions internes changent doivent, après avoir quitté le sang, traverser le liquide intersti-
de açon appréciable, une pathologie (maladie) s’installe. tiel avant d’entrer dans les cellules des tissus, alors que le CO2 et
les déchets doivent emprunter le chemin inverse FIGURE 1.11
1.4.1 Le milieu interne (page suivante). La concentration de ces substances (eau,
sels, gaz respiratoires, nutriments, etc.) doit être maintenue
Le milieu interne est l’environnement cellulaire, c’est-à-dire à l’intérieur de limites précises dans le liquide extracellu-
le milieu qui apporte aux cellules les substances nécessaires laire pour assurer le bon onctionnement des cellules. C’est la
à leurs besoins et qui recueille leurs déchets FIGURE 1.10 . Ce coopération de l’ensemble des systèmes de l’organisme, par
milieu est représenté par le plasma (portion liquide du sang) les mécanismes homéostatiques abordés ci-après, qui permet
et le liquide interstitiel qui baigne les cellules. La lymphe, le d’accomplir cette tâche. La gure 1.11 démontre bien cette
corps vitré et l’humeur aqueuse de l’œil, le liquide cérébrospinal, coopération. En efet, on peut y voir que le système digesti

Liquide extracellulaire
(liquide interstitiel)

Liquide
extracellulaire
(plasma)
Globule
rouge
Vaisseau
sanguin

Liquide
intracellulaire

Cellule

FIGURE 1.10
Milieu interne ❯ Le milieu interne est le milieu qui apporte aux cellules les substances nécessaires à leur fonctionnement et recueille leurs
déchets. Il correspond au liquide extracellulaire et comprend le plasma et le liquide interstitiel.
12 PARTIE I L’introduction

s’éloigner de leur valeur de réérence, ou valeur de consigne,


Nutriments, le corps humain aurait recours à un mécanisme de régulation
sels, eau pour les corriger.
Entrée d’O2 Sortie de CO2

Système Système
Peu importe la situation et le mécanisme de régulation en
digestif respiratoire cause, trois éléments de base sont toujours présents.
1. Le récepteur : c’est un capteur d’inormation sensorielle
Système Système qui réagit à une variation d’un acteur contrôlé. Si un chan-
cardiovasculaire urinaire gement de la valeur du acteur contrôlé est noté, après une
Urine, modication du milieu interne ou externe, on parle alors
sels, eau
d’un stimulus. Le récepteur est chargé d’envoyer cette
Sang
inormation vers l’élément suivant du mécanisme, le centre
de régulation. Les récepteurs sont disséminés à l’intérieur
du corps et à sa surace. Ils sont, par exemple, dans nos
Cellule Liquide Milieu Environnement organes des sens ou logés dans nos organes internes, comme
interstitiel interne externe
ceux qui nous indiquent que notre estomac est plein après
un repas copieux.
Matière non absorbée et déchets

FIGURE 1.11 2. Le centre de régulation : ce centre connaît la valeur de


Homéostasie et milieu interne ❯ La concentration des
réérence à laquelle le acteur contrôlé doit être maintenu
diverses substances présentes dans le milieu interne, dont l’eau, et la compare avec les données reçues. À la suite de cette
les gaz respiratoires, les sels et les nutriments, doit y être comparaison, il décide de l’action à entreprendre pour
maintenue relativement stable afn d’assurer la survie des cellules. corriger la situation et communique sa décision au der-
nier élément, l’eecteur. Le centre de régulation est logé
dans le système nerveux ou dans le système endocrinien
(hormonal).
ournit les nutriments qui remplacent, dans le milieu interne,
ceux consommés par les cellules (ce qui permet de conser- 3. L’efecteur : cet élément exécute l’ordre reçu du centre
ver stable le niveau de nutriments). Pour sa part, le système de régulation. Cet ordre vise habituellement à ramener
respiratoire permet au milieu interne de se réapprovisionner le acteur contrôlé vers sa valeur de réérence. L’eecteur
en O 2 consommé par les cellules et d’éliminer le CO2 produit peut être un muscle, une glande, ou un organe, comme le
par elles (ce qui assure la stabilité du taux de ces gaz), tandis oie, etc.
que le système urinaire élimine les surplus d’eau, des déchets
et d’autres substances nuisibles à l’organisme an de réguler
leur concentration dans le sang.
P our déterminer ce que l’on considère en clinique
SAVIEZ-VOUS QUE...

comme l’intervalle normal des valeurs pour une


variable telle que la température corporelle (37 oC), la gly-
cémie (3,6-5,8 mmol/L) ou la pression artérielle (90-
Vérifiez vos progrès 120/60-80 mm Hg), on procède à un échantillonnage
9. a) Qu’est-ce que l’homéostasie ? parmi les personnes en santé dans la population. L’inter-
valle de réérence d’une variable est déterminé par les
b) Quelle est son importance dans le onctionnement valeurs obtenues pour 95 % des individus de l’échantil-
de l’organisme ? lon. Les proessionnels de la santé doivent donc savoir
10. Qu’est-ce que le milieu interne ? que 5 % de la population, quoiqu’en santé, présente des
valeurs se situant à l’extérieur de l’intervalle de réérence
11. Quel lien existe-t-il entre la composition du milieu normal pour une variable donnée.
interne et les systèmes de l’organisme ?

Lorsque l’inormation captée par le récepteur se dirige vers


1.4.2 Les mécanismes homéostatiques le centre de régulation, on dit qu’elle emprunte la voie aérente
(d’entrée), et lorsque la décision quitte le centre de régulation
Bien que l’être humain n’en soit pas conscient, les variables pour se rendre à l’eecteur, on parle de voie eérente (de sortie).
corporelles, telles que la température, la pression sanguine Le système nerveux communique avec les eecteurs par des
ou la teneur en O2 du sang, sont continuellement surveillées. infux nerveux, semblables à un courant électrique, et le sys-
Si ces variables, que l’on nomme acteurs contrôlés, venaient à tème endocrinien, par des hormones (messagers chimiques).
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 13

INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE 1.4.3 La rétro-inhibition


Souvent, il y a conusion entre la signifcation des termes La rétro-inhibition est le principal mécanisme homéo-
aérent et eérent. Pour éviter le piège, il suft de se rappe- statique employé par le corps humain pour maintenir un
ler que la voie Aérente permet l’Arrivée des inormations au facteur contrôlé près de sa valeur de référence. Un méca-
centre de régulation, tandis que la voie Eérente permet aux
nisme de rétro-inhibition est présent lorsque la réponse
commandes de s’Éloigner du centre de régulation et d’at-
teindre les Eecteurs.
du système va dans le sens contraire du stimulus qui a fait
réagir le récepteur. Par exemple, si la pression sanguine
au gmente au-delà de sa valeur de référence (sti mulus
Une fois l’homéostasie rétablie, l’envoi de signaux par les détecté par un récepteur), la réponse du mécanisme de
récepteurs vers le centre de régulation est interrompu jusqu’à rétro-inhibition sera de la diminuer pour la ramener à la
la prochaine perturbation. normale. À l’opposé, si la pression sanguine diminue, un
mécanisme de rétro-inhibition la corrigera en la faisant
Il existe deux mécanismes de régulation, soit la rétro- augmenter FIGURE 1.12 .
inhibition (ou rétroaction négative) et la rétroactivation (ou
rétroaction positive).

m é o st a sie
Ho Tr
se

op
s
ba

éle
Tro p
Stimulus

vée
1 Perturbation du
milieu interne ou
Le processus se répète si externe qui engendre
l’homéostasie n’est pas une variation du
m é o s ta si eT rétablie, sinon il cesse. facteur contrôlé.
Ho r
se
op
s
ba

éle
Tro p

vé e

Réponse

7 Agit sur le facteur contrôlé Récepteur


pour le ramener à sa
valeur de référence et 2 Structure responsable
rétablir l’homéostasie. de la détection de la
variation du facteur
contrôlé

Mécanisme de
régulation
homéostatique
3 Envoi de données
Effecteur au centre de
régulation
6 Structure responsable
(voie afférente)
de mettre en place
une réaction qui
ramènera le facteur
contrôlé à sa valeur
de référence. Centre de régulation

4 Analyse et intégration
de la variation du facteur
contrôlé ; élaboration
5 Envoi d’une commande pour d’une réponse
susciter une réaction de
l’effecteur (voie efférente)

FIGURE 1.12
Éléments d’un mécanisme de rétro-inhibition ❯ Un récepteur réagit à un stimulus ; un centre de régulation analyse la situation et
déclenche, au moyen d’un eecteur, une réponse qui inverse le stimulus. Ce mécanisme recommence tant et aussi longtemps que le acteur
contrôlé n’a pas atteint sa valeur de réérence.
14 PARTIE I L’introduction

m é o st a si e m é os ta s ie
Ho Tr Ho Tr
se se

op

op
s

s
ba

ba
é le

é le
Tr op

Tr o p
Stimulus Stimulus

vée

vé e
1 Les rayons du 1 Une brise fraiche
soleil réchauffent entre par la fenêtre
la pièce. de la pièce.

Le processus se répète Le processus se répète


si la température de la si la température de la
é o s t a s ie m é o s t a si e
Ho
m Tr pièce n’est pas revenue Ho Tr pièce n’est pas revenue
se se
à 20°C, sinon il cesse.

op
à 20 °C, sinon il cesse.
op

s
s

ba
ba

é le
é le

T ro p
Tro p

Réponse

vée
Réponse
vée

Récepteur Récepteur
7 Cesse de chauffer pour 7 Chauffe pour ramener la
2 22°C 15
20 2 18°C
température à sa valeur de
20
laisser descendre la 15

25
Trop frais

10
25
10
température à sa valeur de Trop chaud référence, soit 20 °C.

10

25
10

25
15 20
15 20
référence, soit 20 °C.

3 Envoi de données 3 Envoi de données


au thermostat au thermostat
(voie afférente). (voie afférente)
Effecteur Effecteur
6 Appareil de Centre de régulation 6 Appareil de Centre de régulation
chauffage arrêté chauffage
15
20
4 20 °C démarré 15
20 4 20 °C
25

Valeur de
10

Valeur de référence

25
10
10

25

10

25
15
20 référence 15 20

5 Commande à l’appareil 5 Commande à l’appareil


de chauffage de s’arrêter de chauffage de démarrer
(voie efférente). (voie efférente).

a. Rétro-inhibition en réponse à une élévation de la b. Rétro-inhibition en réponse à une baisse de la


température ambiante température ambiante

FIGURE 1.13
Mécanismes de rétro-inhibition ❯ Ce schéma montre comment la température revient à la normale quand une pièce devient trop chaude
(a.) ou trop fraîche (b.). Le thermostat contient à la fois le récepteur et le centre de régulation.

Un exemple mécanique Un exemple (simplié) chez l’être humain : régulation


On utilise souvent l’exemple du système de chauage d’une de la température corporelle
maison pour illustrer le onctionnement d’un mécanisme Des récepteurs de température et le centre de régulation de
de rétro-inhibition FIGURE 1.13 . Ici, le acteur contrôlé la température corporelle sont localisés dans une partie de
est la température de la pièce. On peut ixer sa valeur de l’encéphale appelée hypothalamus. D’autres récepteurs
réérence à 20 °C, simplement en réglant le thermostat à de température sont situés dans la peau. L’exemple précé-
cette température. Le thermostat contient un thermo- dent a montré qu’un mécanisme de rétro-inhibition pro-
mètre, c’est-à-dire un récepteur qui détecte la température duit une réponse qui est à l’inverse du stimulus ; autrement
de la pièce. Si la température est au-dessus de la valeur de dit, il empêche des changements dans la même direction. Il
réérence FIGURE 1.13a , à 22 °C par exemple, le centre en va ainsi dans l’organisme, comme les exemples suivants
de régulation du thermostat commandera l’arrêt du onc- l’illustrent.
tionnement de l’eecteur, l’appareil de chauage, et la pièce
se reroidira légèrement. À l’inverse, si la température de la La fuctuation sous la température normale
pièce est sous la valeur de réérence, à 18 °C par exemple Lorsque la température du corps s’abaisse sous la nor-
FIGURE 1.13b , le thermostat commandera l’activation de male, l’hypothalamus commande, par des infux nerveux, la
l’appareil de chauage pour que la pièce se réchaue. constriction des vaisseaux sanguins de la peau, c’est-à-dire
On voit ici que, dans un mécanisme typique de rétro- une diminution de leur diamètre, pour conserver la chaleur
inhibition, le stimulus peut être une luctuation au-dessus FIGURE 1.14a (p. 16). Si la température s’abaisse encore, il
ou en dessous de la normale (la valeur de réérence). La envoie des infux nerveux aux muscles squelettiques pour
réponse, quant à elle, peut se traduire par une diminution provoquer des rissons. Les contractions rapides des muscles
ou une augmentation du acteur contrôlé, selon la correc- génèrent de la chaleur. La température du corps s’élève alors
tion à apporter. On constate alors que la réponse renverse graduellement jusqu’à 37 °C. Quand la température atteint la
toujours le stimulus initial. normale, le centre de régulation cesse d’être activé.
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 15

La fuctuation au-dessus de la température normale alors progressivement vers sa valeur normale. On doit noter
Lorsqu’ils détectent que la température du corps est au- que, dans cet exemple, le récepteur et le centre de régulation
dessus de la normale, comme dans le cas de Wendy lorsqu’elle sont situés dans le pancréas, un organe du système endocri-
court, les récepteurs de température envoient l’inorma- nien, et que les eecteurs sont les cellules, qui absorbent et
tion au centre de régulation situé tout près ; ce dernier, par stockent le glucose.
des infux nerveux, commande aux eecteurs, les vaisseaux Qu’arrive-t-il si la glycémie baisse ? Le pancréas réagit en
sanguins de la peau, de se dilater, c’est-à-dire d’augmenter libérant une autre hormone, le glucagon, qui agit sur le oie
leur diamètre FIGURE 1.14b (p. 17). Cela permet de aire cir- pour que ce dernier libère dans le sang un peu du glucose
culer plus de sang près de la surace du corps, où la chaleur qu’il a précédemment stocké sous orme de glycogène. Cette
peut s’échapper dans l’environnement. De plus, les infux mesure aura pour eet de aire monter la glycémie vers sa
du système nerveux activent d’autres eecteurs, les glandes valeur de réérence. La gure 10.21 (p. 347) et la gure 10.22
sudoripares. Comme la sueur utilise la chaleur du corps pour (p. 348) illustrent de manière détaillée la régulation de la
s’évaporer, elle contribue à abaisser la température corpo- glycémie.
relle. Cette dernière revient alors graduellement à 37 °C.

Le contrôle du taux de sucre sanguin 1.4.4 La rétroactivation


Le taux de glucose sanguin, la glycémie, est un acteur La rétroactivation est un mécanisme qui produit une réponse
contrôlé que l’organisme surveille étroitement. D’une part, allant dans la même direction que le stimulus. Lorsqu’une
sans le glucose, les cellules subissent une crise énergétique, emme allaite, par exemple, la succion du bébé stimule les récep-
car il est leur principal carburant. D’autre part, s’il devient trop teurs sensoriels de ses mamelons, qui envoient l’inormation
abondant, divers symptômes se maniestent, dont la déshy- vers l’hypothalamus. Ce dernier stimule la glande hypophyse
dratation et des troubles de la vision. Il est donc important de qui libère une hormone, l’ocytocine. L’ocytocine emprunte le
maintenir la glycémie près de sa valeur de réérence. Lorsque sang pour se rendre aux eecteurs, des muscles des glandes
Étienne mange et digère un biscuit, le glucose que celui-ci mammaires capables de se contracter pour éjecter le lait dans
contient traverse son intestin et pénètre dans son sang. Son la bouche du bébé. Le bébé est alors incité à téter de plus belle,
pancréas détecte cette hausse de glycémie et répond en sécré- ce qui stimule encore plus les récepteurs. Donc, à mesure que
tant une hormone, l’insuline. L’insuline stimule la plupart des l’allaitement se poursuit, les récepteurs sensoriels sont de plus
cellules pour qu’elles absorbent le glucose à partir du sang et en plus stimulés et les contractions des cellules musculaires
elle avorise son stockage dans les cellules du oie sous orme se poursuivent de manière que le bébé reçoive de plus en plus
de glycogène CHAPITRE 10. La glycémie d’Étienne diminue de lait, et ce, jusqu’à ce qu’il soit rassasié FIGURE 1.15 (p. 18).

POINT DE MIRE Santé


Les déséquilibres homéostatiques
Nous nous sommes tous déjà sentis atigués ou mal en point l’O2 dans le sang, un problème mieux connu sous le nom d’ané-
à un moment donné ou à un autre. Cette sensation est sou- mie. Accroître sa consommation d’aliments riches en er peut
vent associée à un léger déséquilibre homéostatique. D’ail- sufre pour retrouver son énergie.
leurs, la maladie peut être défnie comme un problème Un autre exemple est celui des personnes qui doivent manger
homéostatique accompagné de signes et de symptômes. Les régulièrement pour maintenir leur taux de glucose sanguin, ou
symptômes correspondent aux maniestations perçues par glycémie, normal. Si elles attendent trop longtemps avant de se
une personne malade – maux de tête, nausées, atigue, dou- nourrir, elles peuvent ressentir de la nervosité, transpirer abon-
leurs musculaires, par exemple. Quant aux signes d’un dés- damment, trembler et avoir de la difculté à se concentrer. Ces
équilibre homéostatique, ils sont mesurables par le personnel symptômes sont la conséquence d’un aible taux de glucose
médical ou en laboratoire et permettent d’établir un diagnos- sanguin, ou hypoglycémie. L’encéphale est extrêmement sen-
tic. Il peut s’agir, par exemple, d’une élévation de la pression sible au manque de glucose et, pour éviter que la glycémie
artérielle ou d’un taux anormal d’une substance dans le sang, n’atteigne un seuil critique, il accroît la sensation de aim. Si une
comme une hormone. personne en situation d’hypoglycémie ne peut pas manger
Il existe plusieurs exemples de déséquilibres homéostatiques, tout de suite et que sa glycémie descend largement sous
qui, si l’on ne s’en occupe pas, peuvent s’aggraver. Ainsi, un sa valeur de réérence, elle peut devenir conuse, avoir des
sentiment de atigue peut être dû à un transport inadéquat de convulsions ou même tomber dans le coma.
PARTIE I L’introduction
INTÉGRATION DES CONCEPTS
FIGURE 1.14
Régulation de la température corporelle ❯
On compare ici les mécanismes de rétro-inhibition
qui s’enclenchent quand la température de l’orga-
nisme baisse sous la normale (a.) et s’élève
au-dessus de la normale (b.).

Terminaisons
nerveuses

2 Récepteurs
Les récepteurs sensoriels de
la peau et de l’hypothalamus
détectent le froid.

m é o s t a si e
Ho Tr 3 Les récepteurs envoient au
se o
centre de régulation l’information
s

p
ba

é le

concernant la température
Tro p

1 Stimulus
vé e

(voie afférente).
Le froid abaisse la
température corporelle
sous la normale. Le processus se répète si la
température corporelle n’est
pas revenue à 37°C. 4 Centre de régulation
L’hypothalamus (dans l’encé-
phale) règle la température du
a. La température corporelle baisse corps à 37° C.
sous la normale
La diminution de la température corporelle déclenche Hypothalamus
é o stasie
H om Tr
se o un mécanisme de rétro-inhibition.
s

p
ba

é le
Tro p

vé e

8 Réponse
L’élévation progressive de
la température corporelle
assure le retour à
l’homéostasie.

5 L’hypothalamus envoie une


commande aux effecteurs
(voie efférente).

6 Effecteurs
Les vaisseaux sanguins de
la peau se contractent ; les
glandes sudoripares sont
7 La chaleur est conservée. inactives ; les muscles
squelettiques frissonnent
pour produire de la chaleur.

Glandes sudoripares

Vaisseaux sanguins
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine

Terminaisons
nerveuses

2 Récepteurs
Les récepteurs
sensoriels de la peau
et de l’hypothalamus
détectent la chaleur. 3 Les récepteurs envoient
au centre de régulation
l’information concernant
la température
m éo st asie (voie afférente).
Ho Tr
se o
s

p
ba

éle
Trop

1 Stimulus
v ée

Un exercice vigoureux ou la Le processus se répète si la


chaleur ambiante élève la température corporelle n’est
température corporelle pas revenue à 37 °C. 4 Centre de régulation
au-dessus de la normale.
L’hypothalamus (dans
l’encéphale) règle la
b. La température corporelle température du corps
s’élève au-dessus de la normale à 37 °C.
L’élévation de la température corporelle
déclenche un mécanisme de rétro-inhibition.
Hypothalamus
o s ta si
H omé eT
r
se
op
s
ba

éle
Tro p

8 Réponse
vée

La diminution progressive de la
température corporelle assure le
retour à l’homéostasie.

5 L’hypothalamus
envoie une commande
aux effecteurs
(voie efférente).

6 Effecteurs
Les vaisseaux sanguins
7 La chaleur est dispersée.
de la peau se dilatent ; les
glandes sudoripares
sécrètent de la sueur qui, Sueur
en s’évaporant, rafraîchit
la surface de la peau.

Glandes sudoripares

Vaisseaux sanguins
18 PARTIE I L’introduction

Il arrête alors de téter et les récepteurs n’étant plus stimulés,


l’éjection du lait cesse. On voit donc que, dans un mécanisme INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
de rétroactivation, la réponse amplife le stimulus et que le
L’homéostasie est un thème central en biologie hu-
mécanisme ne s’arrête que lorsqu’il n’y a plus de stimulus.
maine. Pour d’autres exemples, consultez les éléments suivants.
Les boucles de rétroactivation, comme celles qui permettent La SECTION 2.6, p. 44, présente les protéines, molécules
l’allaitement, l’accouchement et la coagulation du sang, aident dont les onctions sont primordiales dans le contrôle de
l’organisme à réaliser des processus essentiels dont la fn est l’homéostasie.
déterminée par la disparition subite du stimulus. La FIGURE 10.17, p. 340, présente le rôle des hormones thy-
roïdiennes dans la régulation de l’homéostasie.
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN La rubrique BIOLOGIE AU QUOTIDIEN, p. 341, décrit quel-
ques déséquilibres homéostatiques liés à ces hormones
Les dangers de la rétroactivation thyroïdiennes.
Une rétroactivation peut avoir des eets nocis si le proces- La SECTION 10.6.3, p. 345, traite du diabète sucré.
sus s’emballe. Il arrive, par exemple, que la fèvre entraîne
des changements métaboliques qui ont pour conséquence La FIGURE 10.22, p. 348, présente les mécanismes de main-
de l’augmenter. La mort survient lorsque la température cor- tien du taux de sucre sanguin normal.
porelle atteint 45 °C parce que, à cette température, des Les FIGURES 11.12 et 11.13, p. 390 et 391, présentent
composants cellulaires importants sont détériorés et les liens entre le contrôle hormonal des ovaires et les
deviennent incapables de onctionner. menstruations.

2 Récepteurs
Hypothalamus
Les récepteurs sensoriels de la 3 Centre de régulation
peau des mamelons et de l’aréole
sont sensibles à la succion ; ils L’hypothalamus
envoient des inux nerveux à stimule la libération
l’encéphale (hypothalamus). d’ocytocine par
1 Stimulus l’hypophyse.
La tétée du bébé
stimule les récepteurs
sensoriels des
mamelons.

Aréole
Le processus se répète tant
et aussi longtemps que le
bébé a soif.

Lobule
Conduit
5 Le bébé est nourri 4 Effecteurs
et continue à téter
L’ocytocine stimule les
(rétroactivation).
muscles responsables
de l’éjection du lait
Réponse stocké et produit par
Le lait est éjecté. les glandes mammaires.

FIGURE 1.15
Mécanisme de rétroactivation ❯ L’éjection du lait au cours de l’allaitement est soumise à un mécanisme de rétroactivation géré par les
systèmes nerveux et endocrinien.
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 19

Vérifiez vos progrès 1.5.1 Le système tégumentaire


12. Quelle est la principale différence entre les Le système tégumentaire comprend la peau ainsi que les
mécanismes de rétro-inhibition et de rétroactivation ? ongles, les cheveux et les poils (de même que les muscles qui
13. a) Quels sont les deux systèmes de régulation du les ont bouger), les glandes sébacées et sudoripares, des vais-
corps humain ? seaux sanguins et des ners reliés aux récepteurs sensoriels.
b) Quelle est leur importance par rapport aux autres
Ce système participe à diverses onctions homéostatiques : la
systèmes ? peau protège les tissus sous-jacents contre les traumatismes
physiques, l’invasion par des agents pathogènes et la perte
14. Quel lien pouvez-vous établir entre la caractéristique
d’eau ; elle reçoit l’inormation sensitive, contribue à la régu-
de la vie qui consiste à répondre aux stimulus et
l’homéostasie ? lation de la température corporelle et produit un précurseur
de la vitamine D, nécessaire à l’absorption du calcium par
les intestins.

1.5 Les systèmes de l’organisme 1.5.2 Le système cardiovasculaire


et l’homéostasie Dans le système cardiovasculaire, le cœur pompe le sang et
le propulse dans les vaisseaux sanguins. À mesure qu’il se
Les exemples de mécanismes de régulation décrits précédem- déplace dans le corps, le sang évacue, au niveau de la peau,
ment illustrent le ait que le centre de régulation peut appar- les surplus de chaleur produits par les muscles en activité,
tenir au système nerveux – c’est le cas pour la gestion de la ce qui assure le maintien de la température corporelle. Il
température corporelle –, au système endocrinien – comme apporte l’O2 et les nutriments aux cellules, et les débarrasse
pour le contrôle du glucose –, ou aux deux – comme c’est le de leurs déchets, y compris le CO 2, ce qui avorise l’homéo-
cas pour l’allaitement. Dans ce cas, en efet, l’hypothalamus stasie du milieu interne. Malgré le mouvement des molécules
du système nerveux efectue une partie du travail, en rece- qui entrent dans le sang ou qui en sortent, celui-ci garde un
vant l’inormation des récepteurs et en la communiquant à la volume assez constant.
glande hypophyse du système endocrinien, et cette dernière
ait le reste, en libérant l’hormone dont les efets mènent à
la réponse appropriée. Il s’agit d’un exemple de coopération 1.5.3 Le système lymphatique et le système
entre les deux systèmes de régulation.
immunitaire
Le système nerveux et le système endocrinien jouent un
Le système lymphatique se compose de vaisseaux lympha-
rôle déterminant dans la coordination des activités qui per-
tiques, de nœuds lymphatiques, de la rate et d’autres organes
mettent le maintien de l’homéostasie, car ils logent les centres
lymphoïdes (thymus, amygdales, etc.). Ce système recueille
de régulation. Sans eux, les messages captés ne trouveraient
l’excès de liquide interstitiel et achemine la lymphe ainsi or-
jamais de réponse. Touteois, les autres systèmes ont aussi une
mée vers les veines du système cardiovasculaire et il joue un
importance par rapport à l’homéostasie, puisque leurs organes
rôle dans l’absorption des graisses. Il purie également la
sont les efecteurs qui permettent de ramener à la normale la
lymphe grâce aux globules blancs qu’il entrepose.
variable qui a changé. En efet, comment, par exemple, régler
un problème de température corporelle trop basse sans la par- Le système immunitaire englobe toutes les cellules de
ticipation des vaisseaux sanguins du système cardiovasculaire l ’organisme qui le protègent de la maladie. Les globules blancs
et des muscles du système musculaire ? ont notamment partie de ce système.
Les paragraphes qui suivent nous permettront de aire un
tour d’horizon des diférents systèmes du corps humain. Il aut
1.5.4 Le système digestif
garder à l’esprit que chacun de leurs rôles contribue au maintien
de l’homéostasie FIGURE 1.16 (page suivante). Si un système Le système digesti comprend le tube digesti (ormé de la
perd la capacité de remplir une de ses onctions, l’organisme bouche, de l’œsophage, de l’estomac, de l’intestin grêle et du
tombe malade dans la plupart des cas. La personne malade gros intestin), auquel viennent se grefer certains organes
peut même mourir, si la onction perdue est vitale. Le virus du annexes : les dents, la langue, les glandes salivaires, le oie, la
syndrome d’immunodécience acquise (sida), par exemple, vésicule biliaire et le pancréas. Ce système transorme la nour-
bloque l’activité d’un type de cellules du système immunitaire. riture en des molécules de nutriments qui peuvent ensuite
Ce dernier n’est donc plus capable de réagir normalement aux pénétrer dans les cellules de l’organisme. Il rejette nalement
inections, qui niront par emporter la personne atteinte. les restes non digérés.
20 PARTIE I L’introduction

Système Système Systèmes Système digestif Système respiratoire Système urinaire


tégumentaire cardiovasculaire lymphatique
• Ingère les aliments. • Permet la respiration • Excrète les déchets
• Protège le corps. • Transporte les et immunitaire
• Digère les aliments. en assurant l’échange métaboliques.
• Reçoit les informations nutriments, les • Le premier participe des gaz au niveau des • Participe à la régulation
sensitives. gaz et les déchets. à la régulation de • Élimine les déchets. poumons et des tissus. de l’équilibre hydrique.
• Participe à la l’équilibre hydrique • Absorbe les
• Participe à la régulation et à l’absorption • Aide à réguler le pH. • Aide à réguler le pH.
de la température. régulation de la nutriments.
température, de des graisses.
• Synthétise la l’équilibre hydrique • Les deux protègent
vitamine D. et du pH. l’organisme contre les
maladies infectieuses.

Système squelettique Système musculaire Système nerveux Système endocrinien Système reproducteur
• Soutient le corps. • Maintient la posture. • Reçoit les informations • Produit les hormones. • Produit les gamètes.
• Protège des parties • Met le corps, ses sensitives. • Participe à la coordination • Transporte les gamètes.
du corps. parties et les organes • Intègre et emmagasine des systèmes. • Produit les hormones sexuelles.
• Aide à mouvoir le internes en mouvement. les informations. • Réagit au stress. • Chez la femme, abrite le
corps. • Produit de la chaleur. • Élabore et émet les • Participe à la régulation de développement de l’enfant et
• Entrepose des commandes motrices. l’équilibre hydrique et du pH. lui donne naissance.
minéraux. • Participe à la coordi-
• Participe à la régulation
• Produit les cellules nation des systèmes.
du métabolisme.
sanguines.

FIGURE 1.16
Contributions des divers systèmes de l’organisme à l’homéostasie ❯ Tous les systèmes contribuent à l’homéostasie de nombreuses
façons. Les principales contributions de chacun d’entre eux sont résumées ici.
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 21

1.5.5 Le système respiratoire modications environnementales provenant du milieu interne


ou externe. Ces modications stimulent les récepteurs senso-
Le système respiratoire se compose des poumons et des
riels de manière qu’ils produisent des infux nerveux, orme de
conduits qui y amènent l’air ou qui l’évacuent. Grâce aux pou-
signaux électriques, que des ners acheminent jusqu’à l’encé-
mons, le système respiratoire ait pénétrer l’O2 dans l’orga-
phale et à la moelle épinière, où se produit l’intégration de
nisme et rejette le CO2.
l’inormation. Les ners conduisent aussi des infux nerveux
de l’encéphale et de la moelle épinière jusqu’aux muscles et
1.5.6 Le système urinaire aux glandes, permettant ainsi au corps de réagir rapidement
et adéquatement aux stimulus.
Le système urinaire comprend les reins, la vessie et les conduits
qui transportent l’urine. Les reins débarrassent le corps de
ses déchets métaboliques, en particulier les déchets azotés, 1.5.10 Le système endocrinien
et contribuent à la régulation de la composition chimique et
hydrique du sang. Les reins peuvent en eet éliminer les sur- Le système endocrinien est ormé de glandes endocrines, tels
plus d’eau dans l’urine, de manière à maintenir relativement le pancréas et la thyroïde, qui sécrètent dans le sang des mes-
stables le volume sanguin et celui des cellules. Ils exercent éga- sagers chimiques appelés hormones. Ces hormones, comme
lement un contrôle sur la teneur en minéraux du sang, en les l’insuline, doivent emprunter le sang et le liquide interstitiel
conservant ou en éliminant leurs surplus, de manière à main- avant d’atteindre leurs cibles, les cellules. Une ois arrivées
tenir leur concentration stable. aux cellules, les hormones entraînent des réponses lentes,
mais qui ont généralement des eets prolongés. Ceux-ci sont
variés et comprennent, entre autres, la régulation du métabo-
1.5.7 Le système squelettique lisme cellulaire, la régulation du taux de sucre sanguin (gly-
Les os du système squelettique (ou osseux) soutiennent et pro- cémie) ainsi qu’une contribution à la réaction au stress et au
tègent les parties du corps. Le crâne orme, par exemple, une onctionnement des organes reproducteurs de l’homme et de
boîte protectrice pour l’encéphale, tout comme la cage thora- la emme.
cique protège le cœur et les poumons. Le squelette contribue
aux mouvements de l’organisme parce qu’il sert de point d’at-
1.5.11 Le système reproducteur
tache pour les muscles volontaires.
Le système reproducteur de l’homme comprend les
En outre, le système squelettique entrepose des sels miné-
testicules, ainsi que d’autres glandes et des conduits qui
raux, notamment le calcium, et la moelle osseuse rouge qu’il
transportent le sperme jusqu’au pénis et à l’extérieur du
abrite produit les cellules sanguines.
corps. Le système reproducteur de la emme se compose
des ovaires, des trompes utérines, de l’utérus, du vagin et de
1.5.8 Le système musculaire la vulve.
Dans le système musculaire, la contraction des muscles sque- Le système reproducteur est responsable de la production
lettiques maintient la posture et est responsable des mouve- des gamètes, c’est-à-dire les cellules reproductrices : les tes-
ments du corps et de ses parties. La contraction rapide des ticules de l’homme produisent les spermatozoïdes et, chez
muscles squelettiques pendant le risson dégage de la chaleur la emme, les ovaires produisent les ovules. Lorsqu’un sper-
qui permet de réchauer le corps. matozoïde éconde un ovule, un nouvel individu amorce son
développement.
Certains auteurs réunissent les systèmes squelettique
et musculaire sous une même appellation, soit le système
locomoteur. Vérifiez vos progrès
15. La nourriture que l’on mange permet à nos cellules de
faire le plein de nutriments. Nommez au moins deux
1.5.9 Le système nerveux
systèmes associés à ce processus.
Le système nerveux se compose essentiellement de l’encé- 16. En quoi le système endocrinien est-il dépendant du
phale, de la moelle épinière et des ners qui leur sont associés. système cardiovasculaire ?
Il peut provoquer des réactions brèves mais rapides devant des
22 PARTIE I L’introduction

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


1.1 L’anatomie et la L’anatomie et la physiologie sont deux disciplines complémentaires pour la compréhension de
physiologie la biologie humaine.
• L’anatomie s’intéresse à la structure de l’organisme.
• La physiologie étudie son onctionnement.
• Ces deux disciplines comprennent diverses spécialités, dont l’histologie, la neurophysiologie
et l’endocrinologie.

1.2 Le corps humain : Le corps humain s’organise en une hiérarchie qui va de l’atome à l’organisme (atomes, molé-
introduction à cules, organites, cellules, tissus, organes, systèmes, organisme).
l’anatomie Pour désigner la position d’une structure du corps ou pour nommer une coupe, les anatomistes
utilisent une terminologie précise dénie à partir de la position anatomique.

1.2.1 Quelques termes relatifs à l’orientation du corps dans l’espace


Pour aciliter la description de la localisation des organes, les anatomistes utilisent des termes
tels que antérieur (ventral), postérieur (dorsal), supérieur, inérieur, médial, latéral, proximal et
distal.

1.2.2 Quelques termes relatifs aux plans et aux coupes


Diérents plans de coupe sont utilisés pour la dissection ou la représentation schématique du
corps humain. Les principaux sont les plans rontal, transversal et sagittal.

1.2.3 Les cavités corporelles


Le corps humain comporte des cavités. Les deux principales sont la cavité antérieure et la
cavité postérieure.

1.2.4 Les séreuses


Les subdivisions de la cavité antérieure sont tapissées par des membranes séreuses, qui
recouvrent aussi les organes qu’elles contiennent.

1.3 Le corps humain : Les êtres vivants partagent des caractéristiques communes : l’acquisition de matière et d’éner-
introduction à la gie, la reproduction, la croissance et le développement, la réponse aux stimulus et le maintien
de l’homéostasie.
physiologie

1.4 L’homéostasie : à la L’homéostasie est le maintien de la constance relative du milieu interne.


base de la physiologie 1.4.1 Le milieu interne
• Le milieu interne se compose du plasma et du liquide interstitiel dans lequel baignent les
cellules. Le plasma et le liquide interstitiel composent aussi le liquide extracellulaire.
• Sa composition chimique doit être relativement stable pour assurer la survie des cellules.
1.4.2 Les mécanismes homéostatiques
Les mécanismes homéostatiques comportent trois éléments de base : le récepteur, le centre
de régulation et l’eecteur.

1.4.3 La rétro-inhibition
Les mécanismes de rétro-inhibition maintiennent le milieu relativement stable. Lorsqu’un
récepteur détecte une fuctuation d’une valeur de réérence, un centre de régulation provoque,
dans des eecteurs, une réaction qui renverse le changement et ramène les conditions à la
normale. Voici quelques exemples de mécanismes de rétro-inhibition :
• La régulation de la température d’une maison par un thermostat et un appareil de chauage.
• La régulation de la température corporelle par l’encéphale et les glandes sudoripares.
• La régulation du taux de glucose sanguin par deux hormones pancréatiques : l’insuline et le glucagon.
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 23

1.4.4 La rétroactivation
Par opposition à la rétro-inhibition, un mécanisme de rétroactivation provoque des change-
ments rapides dans la même direction que le stimulus et ne tend pas vers une relative stabilité.
Ce mécanisme est utile dans certaines conditions, comme au moment de l’allaitement.

1.5 Les systèmes de Les systèmes sont présentés à la fgure 1.16 (p. 20).
l’organisme • Les systèmes nerveux et endocrinien coordonnent l’activité de l’ensemble des systèmes
et l’homéostasie pour assurer l’homéostasie, c’est-à-dire la relative constance du milieu interne.
• Chaque système remplit des onctions qui contribuent au maintien de l’homéostasie.

Pour conclure ...


L’histoire racontée au début du chapitre permet de constater à vivants doivent se procurer de la matière et de l’énergie, comme
quel point la biologie est une science omniprésente dans notre Étienne qui mange un biscuit après la représentation. Nous
vie quotidienne. Tous, nous avons des connaissances de base savons aussi que les êtres vivants répondent aux stimulus,
sur l’anatomie de notre corps : main, yeux, cœur sont des comme Wendy qui court plus vite en voyant le chien. L’homéo-
termes de vocabulaire appris tôt dans notre vie. Quant à la phy- stasie n’est pas une notion largement connue, mais nous com-
siologie, ses mécanismes ne sont peut-être pas connus de prenons bien vite que nos diérents systèmes travaillent à nous
tous, mais nous avons tous ressenti certains de ses eets, garder en vie et en santé, comme le ait le système nerveux
comme Raaële et Wendy lorsque leur cœur a battu plus vite en autonome de Raaële et de Wendy.
réponse à la peur. L’étude de ce manuel permettra, à partir de connaissances déjà
Dès le plus jeune âge, nous savons aire la diérence entre le acquises, de mieux connaître et de mieux comprendre le corps
vivant et le non-vivant. Par exemple, nous savons que les êtres humain.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Unité structurale et onctionnelle d’un être humain et de tous les f. Qualifcati utilisé pour désigner une structure visible à l’œil nu.
êtres vivants. g. Mécanisme de régulation dont la réponse amplife le stimulus.
b. Propriété du corps (ou de l’organisme) de maintenir les conditions h. Capteur d’inormation sensorielle.
du milieu interne à l’intérieur de certaines limites, malgré les varia-
tions de l’environnement. i. Science qui étudie la morphologie des parties du corps.

c. Ensemble des réactions chimiques d’une cellule. j. Plan qui divise le corps sur le sens de la longueur en une partie
droite et une partie gauche.
d. Structure qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale.
k. Système responsable de la production et du transport des gamètes.
e. Membrane qui recouvre les organes de la cavité abdominale.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quelle(s) diérence(s) établissez-vous entre l’anatomie et la 3. Défnissez les principaux termes relatis à l’orientation du corps
physiologie ? (p. 4) dans l’espace. (p. 7)
2. Nommez les huit niveaux d’organisation du corps humain, du plus 4. Défnissez les trois principaux types de plans de coupe. (p. 7)
simple au plus complexe et décrivez brièvement chacun d’eux. 5. Quels organes observe-t-on dans la cavité thoracique ? dans la
(p. 4-6) cavité abdominale ? (p. 7-8)
24 PARTIE I L’introduction

6. Nommez les diérentes séreuses présentes dans l’organisme. 12. Associez chacune des descriptions de la colonne de gauche à l’un
(p. 9) des termes anatomiques de la colonne de droite.
7. Pourquoi défnit-on l’homéostasie comme le maintien de la « rela- a. Position du cœur par rapport aux 1. Antérieure (ventrale)
tive » constance du milieu interne ? La rétro-inhibition a-t-elle intestins.
2. Postérieure (dorsale)
tendance à avoriser l’homéostasie ? Qu’en est-il de la rétroactiva- b. Position du genou par rapport à la
3. Supérieure
tion ? Expliquez vos réponses. (p. 11-18) hanche.
4. Inérieure
8. Donnez quelques exemples qui illustrent la açon dont les sys- c. Position de l’utérus par rapport aux
tèmes onctionnent en interrelation pour maintenir l’homéostasie. trompes utérines. 5. Médiale
(p. 19-21) d. Position de la colonne vertébrale par 6. Latérale
9. Associez chacune des descriptions de la colonne de gauche rapport à l’estomac.
à l’une des caractéristiques de la vie inscrites dans la colonne 13. Associez chacune des descriptions de la colonne de gauche à l’un
de droite. des éléments de la colonne de droite.
a. La réquence cardiaque aug- 1. Les êtres vivants se repro- a. Tous les êtres vivants ont un ancêtre 1. Homéostasie
mente quand on est erayé. duisent et croissent. commun. 2. Cellule
b. Le milieu interne demeure relativement
b. Un être humain ne peut naître 2. Les êtres vivants répondent stable. 3. Évolution
que d’un autre être humain. aux stimulus. c. Les organismes renerment de l’inorma- 4. Gène
c. Les êtres humains ont besoin 3. Les êtres vivants acquièrent de tion héréditaire qui dicte leur structure et
de manger pour se procurer la matière et de l’énergie à par- leur onction.
leurs éléments de base et leur tir de leur milieu. 14. Dans quoi le système squelettique joue-t-il un rôle ?
énergie. a. La production des cellules sanguines.
10. Le niveau d’organisation qui correspond à des structures compre- b. La mise en réserve de minéraux.
nant deux tissus ou plus est un :
c. Le mouvement.
a. organe ;
d. Toutes ces réponses.
b. tissu ;
15. Dans un mécanisme de rétro-inhibition, lequel des événements
c. système ;
suivants ne se produit pas ?
d. organisme.
a. Un stimulus est la réponse de l’eecteur qui permet de rétablir
11. Le niveau d’organisation principalement responsable du maintien l’homéostasie.
de l’homéostasie est : b. Un récepteur réagit aux variations du acteur contrôlé.
a. le niveau cellulaire ; c. Un centre de régulation commande à un eecteur d’entre-
b. le niveau des organes ; prendre une action précise pour rétablir l’homéostasie.
c. le niveau systémique ; d. L’action de l’eecteur augmente ou diminue la valeur du
d. le niveau tissulaire. acteur contrôlé de açon à la ramener à une valeur normale.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 4. Transversal.
1. Lorsqu’il pratique une autopsie, un médecin légiste ait de 5. a) Les cavités antérieure et postérieure.
l’anatomie. Il observe la surace externe du corps de la per-
b) Cavité antérieure : cavité thoracique, cavité abdominale et
sonne décédée, puis il la dissèque de même que ses organes
cavité pelvienne ; cavité postérieure : cavité crânienne et cavité
ain d’y déceler les anomalies structurales pouvant expliquer
vertébrale.
la cause du décès.
6. Il y aurait de la riction entre les deux euillets de la plèvre. Les
2. Ces deux disciplines sont liées l’une à l’autre, comme le sont une
onctions respiratoires seraient diminuées et beaucoup de dou-
structure du corps humain et sa onction. En eet, la onction
leur serait ressentie.
qu’un organe remplit est toujours étroitement liée à sa structure
particulière. Exemple : Le crâne est composé d’os plats soudés 7. L’acquisition de matière et d’énergie, la reproduction, la crois-
entre eux de açon à ormer la boîte crânienne, une boîte solide et sance et le développement, la capacité de répondre aux stimulus
rigide qui protège l’encéphale. et le maintien de l’homéostasie.
3. Latérale. 8. Parce que tous les êtres vivants ont un ancêtre commun.
CHAPITRE 1 Introduction à la biologie humaine 25

9. a) L’homéostasie est la capacité de l’organisme à mainte- 15. Réponses possibles :


nir une relative constance de son milieu interne en ajustant • Le système digesti qui transorme les aliments en nutriments.
ses mécanismes physiologiques. • Le système cardiovasculaire qui apporte les nutriments aux
b) Elle est importante, car une fuctuation des conditions internes cellules.
peut engendrer la maladie. • Le système nerveux qui contrôle les activités des systèmes
10. Le milieu interne est l’environnement qui apporte aux cellules digesti et cardiovasculaire.
les substances nécessaires à leurs besoins et qui recueille leurs • Le système endocrinien qui contrôle les activités du système
déchets. Il se compose du plasma et du liquide interstitiel. digesti.
11. Les diérents systèmes de l’organisme coopèrent entre eux pour 16. Le sang présent dans les vaisseaux du système cardiovascu-
maintenir stable la composition du milieu interne, c’est-à-dire laire transporte jusqu’aux cellules les hormones produites par les
pour maintenir l’homéostasie. glandes du système endocrinien.
12. La rétro-inhibition maintient une variable près d’une valeur par-
QUESTION DE VOCABULAIRE
ticulière en renversant le stimulus qui l’en a éloignée. La rétro-
activation accentue les stimulus, car les changements qu’elle a. Cellule ; b. Homéostasie ; c. Métabolisme ; d. Diaphragme ;
avorise vont dans la même direction qu’eux, ce qui permet à e. Séreuse (péritoine) ; f. Macroscopique ; g. Rétroactivation ;
l’organisme d’amplier un processus jusqu’à son terme. h. Récepteur ; i. Anatomie ; j. Sagittal ; k. Système reproducteur.
13. a) Le système nerveux et le système endocrinien. QUESTIONS DE RÉVISION
b) Ce sont eux qui reçoivent l’inormation envoyée par les récep- 9. a2-b1-c3 ; 10. a ; 11. c ; 12. a3-b4-c5-d2 ;
teurs et qui donnent les ordres aux eecteurs. Ils coordonnent 13. a3-b1-c4 ; 14. d ; 15. a.
les activités de tous les autres systèmes.
14. La capacité de répondre aux stimulus consiste à déceler les
modiications de l’environnement interne ou externe et à y
répondre, ce qui permet de maintenir le milieu interne stable
(homéostasie).
2
CHAPITRE

La chimie de la vie
avid sait que, pour un homme de 23 ans, il a un léger excès Il recommande donc à David de réduire sa consommation d’aliments

D de poids et qu’il n’est pas en aussi bonne forme physique qu’il


l’était 5 ans plus tôt. Il se considère pourtant en bonne santé
et n’est pas enthousiaste à l’idée de subir une analyse sanguine lors
riches en graisses, de faire plus d’activité physique et de revenir le
voir trois mois plus tard pour un suivi. Il l’avise que, si ses lipides san-
guins ne sont pas revenus à des valeurs acceptables, il lui prescrira
de son examen médical annuel. Quelques semaines après sa visite du Lipitormd, un médicament qui réduit le taux de cholestérol sanguin.
chez le médecin, celui-ci lui demande de passer à son bureau pour
David comprend qu’il vient de recevoir un avertissement. Intrigué par
lui faire part de ses résultats d’analyse.
certains des termes utilisés par le médecin, il fait des recherches dans
Il dit à David qu’il a quelques motifs d’inquiétude quant à sa santé. Il lui Internet pour savoir, par exemple, quelle différence il y a entre le bon
explique que son taux de cholestérol s’élève à 5,6 et la valeur de ses et le mauvais cholestérol et ce qu’est un triglycéride. Ses recherches
triglycérides sanguins, à 1,7 mmol/L. De plus, son taux de bon choles- lui permettent de découvrir qu’il n’y a pas vraiment de bon ni de mau-
térol (High Density Lipoprotein, HDL) est faible (1,17 mmol/L), alors que vais cholestérol. Les termes LDL et HDL se rapportent en fait à des
celui de son mauvais cholestérol (Low Density Lipoprotein, LDL) est transporteurs de lipides dans l’organisme. Pourtant, son médecin en
élevé (3,5 mmol/L). Le médecin ajoute que, si ces valeurs ne sont pas parlait comme s’il s’agissait de cholestérol. David réalise qu’il en sait
améliorées, David court un risque de cardiopathie et d’athérosclérose très peu sur le contenu de son alimentation, mais aussi sur l’action
ainsi que, possiblement, de maladies comme le diabète et le cancer. des nutriments dans son organisme.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
2.1 Des atomes aux molécules 2.5 Les lipides
Toute matière se compose d’atomes qui réagissent les uns avec les Les huiles et les graisses, appelées triglycérides, procurent de
autres pour ormer des molécules. l’énergie à long terme à l’organisme. Les autres lipides, notamment
les phospholipides et les stéroïdes, exercent des onctions variées
2.2 L’eau et les êtres vivants dans l’organisme.
Les propriétés de l’eau rendent possible la vie sur Terre.
2.6 Les protéines
2.3 Les molécules du vivant Les protéines jouent une gamme très variée de rôles dans les cellules.
Les glucides, les lipides, les protéines et les acides nucléiques Leur onction dépend étroitement de leur structure tridimensionnelle.
sont des macromolécules ayant des onctions spécifques dans
les cellules. 2.7 Les acides nucléiques
Les acides nucléiques comprennent l’acide désoxyribonucléique,
2.4 Les glucides qui compose les gènes, et l’acide ribonucléique, qui assiste
Le glucose est communément appelé sucre sanguin ; chez l’être l’acide désoxyribonucléique. L’adénosine triphosphate, qui ournit
humain, il est mis en réserve sous orme de glycogène. La cellulose est l’énergie utilisée par la cellule pour ses activités physiologiques, est
un matériau végétal qui représente une source de fbres alimentaires. un nucléotide d’acide ribonucléique.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Comment le cholestérol peut-il aire augmenter le risque des FIGURE 1.3 ❯ Quelle diérence y a-t-il entre un atome et
maladies mentionnées par le médecin ? une molécule ?

2. Le cholestérol peut-il être utile pour l’organisme ? SECTION 1.3 ❯ Quelles sont les caractéristiques ondamentales
des organismes vivants ?
3. Quel rapport existe-t-il entre l’alimentation de David et son taux
de cholestérol dans le sang ?
28 PARTIE I L’introduction

2.1 Des atomes aux molécules I VIII


1 Numéro atomique 2
Par matière, on entend tout ce qui occupe un espace et possède
H Symbole de l’élément Masse atomique He
une masse. La matière peut exister sous orme solide, liquide
ou gazeuse. L’humain est composé de matière, comme l’eau 1,008 II III IV V VI VII 4,003

qu’il boit et l’air qu’il respire. 3 4 5 6 7 8 9 10


Li Be B C N O F Ne

2.1.1 Les éléments 6,941 9,012 10,81 12,01 14,01 16,00 19,00 20,18

Un élément, constituant essentiel de la matière, est une 11 12 13 14 15 16 17 18


substance pure qui ne peut pas être décomposée en Na Mg Al Si P S Cl Ar
d’autres substances par des moyens chimiques. Si l’on tient 22,99 24,31 26,98 28,09 30,97 32,07 35,45 39,95
compte de la grande variété d’êtres vivants et de matière non
19 20 31 32 33 34 35 36
vivante présente sur la planète, il est assez étonnant de consta-
K Ca Ga Ge As Se Br Kr
ter qu’il n’existe que 92 éléments naturels. Il est peut-être
39,10 40,08 69,72 72,59 74,92 78,96 79,90 83,80
encore plus étonnant d’apprendre que 96 % du corps humain
n’est composé que de quatre éléments : l’oxygène (65 %), le car-
FIGURE 2.1
bone (18,5 %), l’hydrogène (9,5 %) et l’azote (3,2 %). Les autres
Portion simplifée du tableau périodique des éléments ❯
éléments constituant le corps humain, une vingtaine envi- Le symbole de l’élément, le numéro atomique et la masse atomique
ron, sont présents en très petites quantités. Touteois, ils n’en sont indiqués dans ce tableau qui ne présente que 26 des
demeurent pas moins importants pour la santé. Ainsi, David, premiers éléments.
dont on a parlé dans la mise en situation de ce chapitre, a une
surcharge sanguine en lipides, des molécules ormées principa-
lement de carbone, d’hydrogène et d’oxygène. couches électroniques situées autour de ce noyau FIGURE 2.2.
La plus grande partie d’un atome est constituée d’espace vide.
Chaque élément a un nom et un symbole ; par exemple,
Si l’on pouvait comparer la taille d’un atome à celle d’un stade
on a attribué le symbole C au carbone et le symbole Fe au er.
de ootball, le noyau aurait la grosseur d’une gomme à mâcher
Certains des symboles utilisés pour désigner les éléments ont
au centre du terrain, et les électrons ne seraient que de minus-
une origine latine. Ainsi, le symbole du sodium est Na, du latin
cules grains tourbillonnant dans les gradins supérieurs.
natrium ; celui du potassium est K, du latin kalium, qui est l’an-
cien nom de cet élément. Les chimistes disposent les éléments Les protons ont une charge positive (+) et les électrons, une
dans un tableau appelé tableau périodique. Tous les éléments charge négative (–). Les numéros atomiques donnés dans la
d’une même colonne ont un comportement chimique semblable. fgure 2.1 représentent le nombre de protons de l’élément, ce
Par exemple, tous les éléments de la colonne VI (6) FIGURE 2.1
subissent le même type de réactions chimiques, parce qu’ils ont
six électrons dans leur couche périphérique SECTION 2.1.2 . La
Particules subatomiques
fgure 2.1 ne présente que 26 éléments du tableau périodique.
1p Particule Charge Masse

Proton +1 1
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE Hydrogène Neutron 0 1
L’acronyme HONC aide à se rappeler le nombre de liaisons H
Électron –1 0
que forme chacun des quatre éléments les plus communs :
hydrogène = 1, oxygène = 2, azote = 3 et carbone = 4.

6p 7p 8p
6n 7n 8n
2.1.2 Les atomes
Un atome est la plus petite unité d’un élément qui conserve
Carbone Azote Oxygène
encore les propriétés chimiques et physiques de cet élément. Le C N O
même nom est donné à l’élément et à ses atomes. Même s’il est
extrêmement petit, un atome renerme des particules encore FIGURE 2.2
plus petites, qualifées de subatomiques. Les particules subato- Structure des quatre principaux atomes du vivant ❯ Structure
des atomes d’hydrogène (H), de carbone (C), d’azote (N) et d’oxygène (O),
miques, appelées protons et neutrons, sont localisées au centre montrant le nombre de protons, de neutrons et d’électrons de chacun.
de l’atome, dans un noyau, et les électrons gravitent dans des
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 29

qui coïncide avec le nombre d’électrons lorsque l’élément a une de sodium dévoile sa couche électronique sous-jacente possédant
charge électrique neutre. Par exemple, le numéro atomique huit électrons, et l’atome de chlore complète sa dernière couche
de l’atome de carbone (C) est 6 ; donc, lorsqu’il a une charge à huit électrons. De cette açon, le sodium et le chlore obtiennent
neutre, l’atome de carbone possède six protons et six électrons. tous deux une conguration électronique chimiquement stable.
Les électrons d’un atome se répartissent de açon prévisible Les ions sont des particules (atomes ou groupe d’atomes)
dans ses couches électroniques. Ainsi, par exemple, pour les qui portent une charge positive (+) ou négative (–). Lorsque la
atomes des lignes 1 et 2 du tableau périodique, la première couche réaction entre l’atome de sodium et l’atome de chlore est ter-
électronique peut comporter, au plus, deux électrons, tandis que minée, l’ion sodium a une charge positive, car il possède main-
la deuxième peut en contenir un maximum de huit. La gure 2.2 tenant plus de protons que d’électrons, et l’ion chlorure a une
permet de voir le nombre d’électrons présents sur chaque couche charge négative parce qu’il a maintenant plus d’électrons que
électronique de quelques atomes. Ainsi, les six électrons de de protons. Les ions de charge positive se nomment cations et
l’atome de carbone sont répartis de la açon suivante : deux élec- ceux de charge négative, anions.
trons sur la première couche et quatre sur la seconde. Notons
que l’atome d’hydrogène (H), n’ayant qu’un électron, a une seule
Ion sodium (Na+) Ion chlorure (Cl –)
couche électronique. Les électrons présents sur la couche électro-
nique la plus externe d’un atome, appelée couche périphérique, se 11 protons (+) 17 protons (+)
nomment électrons de valence. Ainsi, le carbone a quatre élec-
10 électrons (–) 18 électrons (–)
trons de valence et l’hydrogène, un seul. Les électrons de valence
sont importants, car ils participent à la ormation des liaisons Une charge (+) Une charge (–)
chimiques, comme il en sera question ci-après SECTION 2.1.3.
Lorsqu’il possède le nombre maximum possible d’électrons Par exemple, l’attraction entre un ion sodium et un ion chlo-
sur sa couche périphérique, un atome est chimiquement stable. rure, qui sont de charges opposées, orme une liaison ionique.
L’hydrogène, tel quel, n’est pas stable, mais il pourrait le deve- Le composé qui en résulte, le chlorure de sodium (NaCl), est le
nir si un second électron venait combler son unique couche sel de table utilisé pour donner plus de goût aux aliments.
électronique. Le carbone, lui, serait stable si quatre électrons
Dans l’organisme, l’équilibre ionique est important pour la
s’ajoutaient à ses quatre électrons de valence, puisque sa
santé. Par exemple, un surplus de sodium (Na+) dans le sang peut
couche périphérique peut porter jusqu’à huit électrons.
causer une augmentation de la pression sanguine ; une concen-
tration de potassium (K+) trop élevée ou trop aible peut entraîner
2.1.3 Les molécules et les composés un rythme cardiaque irrégulier ; une baisse du calcium (Ca2+) san-
guin peut causer des crampes musculaires, voire des convulsions.
Les atomes se lient souvent entre eux pour ormer une unité
chimique appelée molécule. Une molécule peut contenir des Les liaisons covalentes
atomes d’un même élément ou des atomes d’éléments difé-
rents. Par exemple, lorsqu’ils se lient, deux atomes d’oxygène (O) Dans les liaisons covalentes, les atomes se partagent des
orment une molécule de dioxygène (O2), un gaz. Si deux atomes électrons de valence. Tout comme deux personnes ofrent cha-
d’hydrogène (H) et un atome d’oxygène (O) se combinent, une cune une main pour participer à une poignée de main, deux
molécule d’eau (H2O) est produite. Lorsque des atomes diférents atomes se prêtent chacun un électron de valence pour ormer
se lient, la molécule obtenue peut aussi se nommer composé. une liaison covalente. Pour permettre aux atomes de mettre en
commun leurs électrons, leurs couches périphériques se che-
Les atomes s’unissent par des liaisons chimiques, dont la vauchent FIGURE 2.4 (p. 31). Les électrons partagés circulent
liaison ionique et la liaison covalente. d’un atome à l’autre, permettant à chacun d’avoir, tour à tour,
tous les électrons requis sur sa couche périphérique.
La liaison ionique
Les liaisons covalentes simples Ici, les atomes impliqués
Au cours de la ormation d’une liaison ionique, un atome cède
dans la liaison ne se partagent qu’une paire d’électrons de va-
son ou ses électrons de valence à un autre atome qui les accepte
lence. La molécule de dihydrogène (H2), par exemple, contient
an que chacun puisse obtenir une couche périphérique stable
une liaison covalente simple FIGURE 2.4a entre ses deux atomes
(portant le maximum possible d’électrons). En règle générale, les
d’hydrogène. La molécule d’eau (H2O), quant à elle, contient
éléments du côté gauche du tableau périodique orment des liai-
deux liaisons covalentes simples : une entre l’atome d’oxygène
sons ioniques avec les éléments du côté droit du tableau périodique.
et un des deux atomes d’hydrogène, et l’autre entre le même
La gure de la page suivante décrit une réaction entre un atome atome d’oxygène et l’autre atome d’hydrogène FIGURE 2.4b.
de sodium (Na) et un atome de chlore (Cl) FIGURE 2.3. L’atome Cet arrangement avorise la stabilité de la couche périphé-
de sodium cède son unique électron de valence à l’atome de rique de tous les atomes en cause : chaque atome d’hydrogène a
chlore doté de sept électrons à sa périphérie. Ce aisant, l’atome accès à deux électrons et l’atome d’oxygène, à huit.
30 PARTIE I L’introduction

Na Cl

Atome de sodium (Na) Atome de chlore (Cl)

+ –

Na Cl

Ion sodium (Na+) Ion chlorure (Cl–)

Na+ Cl–
NaCl
a. Transfert d’un électron dans la formation du NaCl b. Configuration d’un cristal de NaCl

FIGURE 2.3
Liaison ionique ❯
a. Au cours de la ormation du chlorure de sodium (NaCl), un électron est transéré de l’atome de sodium (Na) à l’atome de chlore (Cl). À la fn de la
réaction, chaque atome a huit électrons dans sa couche périphérique, mais chacun a également une charge électrique.
b. Dans un cristal de NaCl, la liaison ionique entre le Na+ et le Cl– amène les ions à ormer une confguration en réseau tridimensionnel dans lequel
chaque ion sodium est entouré par six ions chlorure, et où chaque ion chlorure est entouré de six ions sodium.

Les liaisons covalentes doubles et triples Dans une liaison avorise un atome au détriment de l’autre, il s’agit d’une liai-
double, les atomes mettent en commun deux paires d’électrons son covalente polaire. Cette liaison peut être observée dans la
de valence et, dans une liaison triple, trois paires d’électrons de molécule d’eau (H 2O) FIGURE 2.5. En efet, dans cette molécule,
valence. Dans notre exemple ci-contre, chaque atome d’oxy- les électrons passent plus de temps à orbiter autour de l’atome
gène (O) prête deux électrons à son voisin FIGURE 2.4c. Il aut d’oxygène (O) qu’autour des atomes d’hydrogène (H), parce que
remarquer que les quatre électrons partagés, les deux paires de l’oxygène, le plus gros de ces deux atomes, a une plus grande
la liaison double, sont illustrés sur les couches périphériques acilité à attirer les électrons que les atomes d’hydrogène,
chevauchantes, puisqu’il s’agit d’électrons de valence. plus petits. Étant donné que les électrons sont plus proches
Les formules structurales et moléculaires Les liaisons de l’atome d’oxygène, ce dernier porte une charge partielle-
covalentes peuvent être représentées de bien des açons. À la ment négative (delta négati, symbolisé par δ–), et chacun des
diférence des représentations de la gure 2.4, les ormules atomes d’hydrogène, une charge partiellement positive (delta
structurales utilisent des lignes droites pour illustrer les liai- positi, symbolisé par δ+). Chez l’être vivant, la liaison cova-
sons covalentes entre les atomes. Chaque ligne représente une lente polaire s’observe surtout lorsque de l’hydrogène se lie à
paire d’électrons de valence partagés. Les ormules molécu- de l’oxygène, à du soure (S), ou à de l’azote (N).
laires ne donnent que le nombre de chaque type d’atome com- Les liaisons covalentes non polaires Ce type de liaison s’éta-
posant une molécule. Voici des exemples : blit entre des atomes qui exercent une attraction identique ou
très semblable sur les électrons mis en commun. Dans ce type
Formule structurale : H—O—H, O=O de liaison, le partage des électrons est équitable, c’est-à-dire
que ceux-ci passent autant de temps autour d’un atome que
Formule moléculaire : H 2O, O2
d’un autre. Aucune charge partielle n’apparaît sur les atomes,
c’est pourquoi la liaison est dite non polaire. Étant donné que
Les liaisons covalentes polaires Lorsque le partage des élec- les atomes de la molécule d’O2 sont identiques, ils s’unissent
trons entre les atomes est inéquitable, c’est-à-dire qu’il par une liaison covalente non polaire.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 31

1p + 1p 1p 1p

Hydrogène Hydrogène Dihydrogène (hydrogène gazeux)


H H H2

a. Formation d’une liaison covalente simple

1p
1p

8p
8n +
8p 1p
8n
1p

Oxygène 2 Hydrogène Eau


O 2H H2O

b. Formation de deux liaisons covalentes simples

8p 8p 8p 8p
8n + 8n 8n 8n

Oxygène Oxygène Dioxygène (oxygène gazeux)


O O O2
c. Formation d’une liaison covalente double

FIGURE 2.4
Liaisons covalentes ❯ Un atome peut remplir sa couche périphérique en partageant des électrons avec un autre atome. L’hydrogène est plus
stable lorsqu’il a deux électrons dans sa couche périphérique, alors qu’il aut huit électrons à l’oxygène pour être stable. Les parties a. et b.
illustrent la ormation de liaisons covalentes simples et la partie c., celle d’une liaison covalente double.

Les molécules non polaires, polaires et amphipathiques Pour


déterminer si une molécule est polaire ou non, il faut obser- – –
O
ver les liaisons qu’elle contient. Les molécules non polaires O
comportent habituellement des liaisons s’établissant entre
des atomes identiques, comme la molécule d’O2. Elles peuvent H H
H H
également posséder des liaisons C—H, car ces deux atomes + +
+ +
exercent une attraction très semblable sur les électrons par-
tagés. Certaines molécules non polaires, comme les lipides qui a. Formule structurale de l’eau b. Modèle plein de la
molécule d’eau
se retrouvent en trop dans le sang de David, possèdent les deux
types de liaisons à la fois : entre atomes identiques et entre des FIGURE 2.5
atomes de carbone et d’hydrogène. Liaisons covalentes polaires de l’eau ❯ Dans l’eau, les électrons
partagés passent plus de temps autour de l’atome d’oxygène que
Les molécules polaires contiennent, en règle générale, plu- de l’atome d’hydrogène. Cela conère une charge partiellement
sieurs liaisons O—H, C—O, N—H ou N—O. L’eau (H2O) et le positive à chacun des atomes d’hydrogène (δ+) et une charge
glucose (C6H12O6) appartiennent à cette catégorie, car l’eau partiellement négative à l’atome d’oxygène (δ–). Dans la gure a., les
fèches illustrent l’attraction que l’oxygène exerce sur les électrons
contient des liaisons O—H et le glucose, des liaisons C—O et des atomes d’hydrogène.
O—H. Certaines molécules font toutefois exception à cette
32 PARTIE I L’introduction

règle. En biologie, le principal exemple à connaître est celui


du dioxyde de carbone (CO2). Cette molécule est non polaire,
malgré qu’elle soit aite de deux liaisons covalentes polaires
C=O. Le CO2 est une molécule linéaire et symétrique : O=C=O.
L’oxygène de gauche attire vers lui les électrons du carbone
avec la même orce que le ait l’oxygène de droite. Ces orces +
H
étant égales et opposées, elles s’annulent. La molécule de CO2, H
O +
prise dans son ensemble, est donc non polaire. –
Liaison +
Il arrive parois qu’une molécule soit sufsamment grosse hydrogène H
pour comporter une région principalement polaire et une autre
principalement non polaire. Ces molécules sont nommées molé- + H O
–
cules amphipathiques. Les phospholipides, qui orment la trame
des membranes cellulaires, appartiennent à cette catégorie.

Vérifiez vos progrès FIGURE 2.6


1. Comment un atome est-il organisé ? Liaisons hydrogène entre les molécules d’eau ❯ La polarité
des molécules d’eau permet la formation de liaisons hydrogène
2. Combien d’électrons supplémentaires faudrait-il à (lignes pointillées) entre elles.
l’azote et à l’oxygène pour qu’ils soient stables ?
3. Quelles sont la formule structurale et la formule
La gure ci-dessus montre que les molécules d’eau orment
moléculaire du dioxyde de carbone ?
des liaisons hydrogène entre elles FIGURE 2.6. Ces liaisons
4. Nommez deux types de liaisons entre atomes. s’établissent entre un atome d’hydrogène, légèrement positi,
5. Quelle différence y a-t-il entre une liaison covalente d’une molécule d’eau et l’atome d’oxygène, légèrement néga-
polaire et une liaison covalente non polaire ? ti, d’une autre molécule d’eau.
6. Pourquoi l’atome de calcium, qui a deux électrons de
valence, devrait-il réagir avec deux atomes de chlore 2.2.2 Les propriétés de l’eau
au lieu d’un, comme le fait le sodium ?
Grâce à sa polarité et à sa capacité de ormer des liaisons hydro-
gène, l’eau possède de nombreuses propriétés essentielles au
maintien de la vie FIGURE 2.7 (p. 34).
2.2 L’eau et les êtres vivants
L’eau est la molécule la plus abondante chez les êtres vivants, Un liquide à la température de la pièce
composant généralement 60 à 70 % de leur masse corporelle À la température de la pièce, les molécules d’eau n’ont pas, pour
totale. De surcroît, ce sont les propriétés physiques et chimi- la majorité, l’énergie sufsante pour briser les liaisons hydro-
ques de l’eau qui rendent possible la vie sur Terre. gène qui les retiennent à leurs voisines. C’est pourquoi elles
Comme il en a été question précédemment, la molécule demeurent à proximité les unes des autres et constituent un
d’eau comporte deux liaisons covalentes polaires qui génèrent liquide. Ce n’est qu’à partir de 100 °C, température à laquelle
des charges partielles sur les atomes d’hydrogène et d’oxygène. l’eau bout, que les molécules d’eau ont absorbé sufsamment
Pris ensemble, on considère que les atomes d’hydrogène consti- d’énergie sous orme de chaleur pour briser les liaisons hydro-
tuent le pôle positi de la molécule et l’atome d’oxygène, le pôle gène qui les unissent, s’éloigner les unes des autres et passer
négati (gure 2.5, page précédente). On dit de la molécule d’eau à l’état gazeux. En l’absence de liaisons hydrogène, l’évapora-
qu’elle est polaire. tion de l’eau pourrait se aire à une température beaucoup plus
basse. Si c’était le cas, il n’y aurait probablement plus d’eau
liquide sur la Terre ni d’êtres vivants, puisque leur corps, et
2.2.1 Les liaisons hydrogène souvent même leur milieu de vie, est à base d’eau liquide.
Une liaison hydrogène se crée chaque ois qu’un atome d’hy-
drogène légèrement positi, prenant déjà part à une liaison Un liquide résistant aux changements de température
covalente polaire, est attiré par un atome légèrement négati Les nombreuses liaisons hydrogène qui lient les molécules
impliqué dans une autre liaison covalente polaire. On illustre la d’eau ont en sorte que l’eau doit absorber une bonne quantité
liaison hydrogène par une ligne pointillée, étant donné qu’elle de chaleur avant de bouillir. Une calorie d’énergie thermique
est relativement aible et qu’elle peut se briser aisément, contrai- élève la température d’un gramme d’eau de 1 °C. C’est à peu
rement à la liaison covalente (représentée par un trait plein). près le double de la quantité de chaleur nécessaire pour d’autres
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 33

liquides dont les molécules comportent des liaisons covalentes. Lorsqu’ils se dispersent dans l’eau, les ions et les molécules
Inversement, l’eau doit libérer beaucoup de chaleur avant que peuvent se déplacer et s’entrechoquer. Étant donné que les
sa température ne baisse de açon marquée. Puisqu’elle résiste collisions sont essentielles au bon déroulement des réactions
bien aux changements de température, l’eau protège tous les chimiques, l’eau est un solvant qui acilite les réactions.
êtres vivants des eets des écarts de la température ambiante
L’eau permet également la dissolution de molécules parti-
en les aidant à conserver une température interne relativement
culières qui jouent un rôle de lubriant. L’action lubriante de
stable. L’eau est un bon tampon thermique.
ces solutions permet de réduire la riction autour de certains
Une chaleur de vaporisation élevée organes et de préserver ainsi leur structure. Le liquide péricar-
dique, par exemple, situé entre les deux enveloppes du cœur,
Il aut une grande quantité de chaleur pour changer l’eau en diminue la riction entre elles et évite que chaque battement
vapeur. Dans un environnement chaud, la plupart des mammi- cardiaque soit douloureux.
ères transpirent pour se reroidir. La chaleur corporelle, plutôt
que de aire surchauer le corps, est utilisée pour aire passer l’eau L’eau ne peut dissoudre les molécules non polaires, car
de la sueur de l’état liquide à l’état gazeux. Cela explique pourquoi elles ne possèdent pas de charges électriques qui pourraient
il est plus difcile de tolérer une journée chaude et humide qu’une interagir avec celles de l’eau. Les molécules d’eau orment des
journée simplement chaude. Par temps humide, la vaporisation liaisons hydrogène entre elles, les molécules non polaires se
de la sueur s’eectue moins bien, l’air étant déjà chargé en humi- regroupent de leur côté et les deux types de molécules évitent
dité, et l’organisme reste aux prises avec sa chaleur corporelle. le plus possible d’entrer en contact les unes avec les autres.
Les molécules non polaires sont dites hydrophobes, car elles
Une forte cohésion semblent uir l’eau. L’huile végétale en est un exemple. Les tri-
Les molécules d’eau se tiennent les unes aux autres par des liai- glycérides et le cholestérol en sont d’autres. Comme David l’a
sons hydrogène. Cette propriété, la cohésion, leur permet de se appris en aisant une recherche dans Internet, ces substances
suivre l’une à la suite de l’autre et de s’écouler dans des conduits, ont besoin de transporteurs pour circuler dans le sang, puisque
comme dans les vaisseaux sanguins, c’est-à-dire les artères et ce dernier est essentiellement composé d’eau.
les veines. L’eau devient donc un excellent moyen de transport
pour de nombreuses molécules. Dans l’organisme, le sang, com-
Un bon amortisseur
posé à 92 % d’eau, transporte l’O2 et les nutriments dont les cel- Certains organes sont protégés des lésions physiques, car ils
lules ont besoin pour produire leur énergie ainsi que les déchets sont entourés de liquides biologiques à base d’eau. Le liquide
cellulaires, comme le dioxyde de carbone (CO2) ou l’urée. cérébrospinal, qui circule au centre et autour de l’encéphale,
est un bon exemple d’amortisseur de chocs.
Un solvant pour les molécules polaires ou ionisées
Lorsqu’on dépose un sel dans l’eau, comme le chlorure de sodium
(NaCl), les extrémités négatives des molécules d’eau sont atti-
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
rées par les ions sodium chargés positivement, et les extrémités
positives des molécules d’eau sont attirées par les ions chlorure La chimie constitue une solide assise pour l’étude de la bio-
chargés négativement. La polarité de l’eau occasionne la sépa- logie. An de vérier plus en détail cette relation, consultez
les éléments suivants.
ration, ou dissociation, des ions sodium et des ions chlorure de
même que la dissolution du sel (le soluté) dans l’eau (le solvant). La SECTION 3.3, p. 64, décrit le mouvement des substances
à travers les membranes cellulaires.
Une molécule polaire riche en liaisons covalentes, comme La SECTION 5.4, p. 146, explique comment notre système
le glucose, reste intacte dans l’eau, c’est-à-dire qu’elle ne se dis- nerveux utilise les ions pour maintenir l’homéostasie par le
socie pas. Par contre, elle peut passer en solution et se dissoudre biais des infux nerveux.
dans l’eau, car ses charges électriques attirent les molécules La SECTION 10.3, p. 323, traite de la signalisation chimique
d’eau qui viennent se placer tout autour d’elle et orment une des hormones.
couche d’hydratation. L’existence de cette couche est attri-
La SECTION 10.4, p. 327, traite du maintien de l’équilibre
buable aux liaisons hydrogène qui s’établissent entre la molé- hydrique et électrolytique.
cule polaire et les molécules d’eau (gure 2.7, page suivante).
Les molécules ionisées et les molécules polaires se mêlent bien
à l’eau ; elles sont dites hydrophiles. Les substances qui, comme
le NaCl, se dissolvent et se dissocient dans l’eau pour ormer des Vérifiez vos progrès
cations et des anions peuvent conduire le courant électrique. 7. Quelles propriétés de l’eau la rendent essentielle au
Pour cette raison, on les nomme électrolytes. Par ailleurs, les maintien de la vie ?
substances qui ne se dissocient pas dans l’eau, comme le glucose, 8. Pourquoi l’eau et l’huile ne se mélangent-elles pas bien ?
ne peuvent pas conduire le courant et ne sont pas des électrolytes.
PARTIE I L’introduction
AMORTISSEMENT DES CHOCS

Liquide
cérébrospinal
Crâne C liquide forme un coussin
Ce
RÉGULATION DE LA TEMPÉRATURE protecteur lors des
p
CORPORELLE mouvements subits.
m
L’eau contribue Encéphale
à la régulation Chaleur
de la
température
corporelle grâce
TRANSPORT DE SUBSTANCES
à sa chaleur de
vaporisation L’eau est le milieu
élevée. liquide qui transporte
les substances du
sang et des autres
liquides corporels
(p. ex. : urine).

SOLVANT
LUBRIFICATION
Molécules hydrophiles
Le liquide sert de
lubriant pour
réduire la friction.
δ− δ− électrolytes,
Les éle
Na+ δ− comme le NaCl,
comm Péricarde
δ−
δ−
dissolvent
se diss Cœur
δ+
et se dissocient
d Liquide
δ+
Cl–
Cl
δ+
dans ll’eau. péricardique
δ+ δ+

Les mmolécules
polaires
polaire ont des
CH2OH
charges
charge électriques
C O H
H
H qui leur
leu permettent
HO C Glucose C de se dissoudre
H
HO C C
OH dans l’eau, mais
H OH
elles n
ne se disso-
cient pas. Ce ne sont
pas ddes électrolytes.

Molécules hydrophob
hydrophobes

Les molécules non po-


laires sont repoussées
par les molécules d’eau ;
c’est pourquoi elles
requièrent des transpor-
teurs particuliers pour
circuler dans l’organisme.

Molécules amphipathiques

Leur extrémité polaire


se dissout et leur
extrémité non polaire INTÉGRATION DES CONCEPTS
est repoussée.
FIGURE 2.7
Les molécules
Quelques propriétés de l’eau ❯ L’eau remplit plusieurs
amphipathiques forment
onctions cruciales à l’intérieur de l’organisme. Elle contribue à
des barrières chimiques
la régulation de la température corporelle, agit comme solvant,
(p. ex. : les phospholipides
amortit les chocs, transporte des substances et sert de
de la membrane
lubrifant.
plasmique, en haut, ou
des micelles, en bas).
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 35

2.3 Les molécules du vivant Vérifiez vos progrès


9. Quels sont les quatre grands groupes de molécules
Il existe quatre grands groupes de molécules propres aux propres au vivant ?
cellules : les glucides, les lipides, les protéines et les acides
nucléiques. Ces molécules sont classées par les chimistes 10. Quel type de réaction se produit durant la synthèse
d’une macromolécule ?
parmi les molécules organiques, car, comme ces dernières,
elles comprennent toutes du carbone et de l’hydrogène.
Les glucides, les lipides, les protéines et les acides
nucléiques sont des familles de molécules comprenant de 2.4 Les glucides
grosses molécules, les macromolécules, et des molécules
plus petites, les molécules simples. Les macromolé- Les glucides se caractérisent par la présence de groupements
cules sont constituées de plusieurs molécules simples (qui d’atomes H—C—OH (CH2O) dans lesquels le rapport atomes
seront nommées sous-unités), un peu comme un train est d’hydrogène (H)/atomes d’oxygène (O) est d’environ 2 : 1. Étant
constitué de plusieurs wagons. Quand une cellule fabrique donné que ce rapport est le même que celui de l’eau, l’expres-
une macromolécule en reliant plusieurs sous-unités, on sion « hydrates de carbone », qu’on attribue parfois à cette
parle d’une réaction de synthèse par déshydratation. Au classe de composés, peut sembler appropriée. Chez tous les
cours de cette réaction, l’équivalent d’une molécule d’eau êtres vivants, y compris les humains, la fonction première des
(un groupement hydroxyle —OH et un hydrogène) est libéré glucides est de constituer une source d’énergie à court terme
chaque fois que deux sous-unités sont reliées FIGURE 2.8a. et rapidement disponible.
La réaction inverse, soit la dégradation de la macromolécule,
se nomme réaction d’hydrolyse. Pendant cette réaction, les
sous-unités sont retirées une à une de la macromolécule en 2.4.1 Les monosaccharides et les disaccharides
utilisant, chaque fois, une molécule d’eau pour briser le lien Si le nombre d’atomes de carbone dans un glucide est faible
les unissant FIGURE 2.8b . (de trois à sept), on dit qu’il s’agit d’un sucre simple, appelé
aussi monosaccharide. Le terme pentose désigne un mono-
saccharide à cinq atomes de carbone et hexose, à six atomes
Sous-unité OH HH Sous-unité de carbone. Parmi les hexoses courants, on compte le fructose,
présent dans les fruits, le galactose, un des constituants du
lait, et le glucose, une source d’énergie cellulaire. Le glucose
Réaction de synthèse H2O
par déshydratation (C6H12O6) peut être représenté par l’une ou l’autre des trois
façons suivantes :
Sous-unité Sous-unité
CH2OH CH2OH
O H O H O
a. Réaction de synthèse par déshydratation H C H
H
C C
OH H OH H
HO C C OH HO OH
Sous-unité Sous-unité
H OH H OH

Un disaccharide (di, deux ; saccharide, sucre) résulte de


Réaction d’hydrolyse H2O
l’union de deux monosaccharides au cours d’une réaction
de synthèse par déshydratation. Parmi les disaccharides, le
Sous-unité OH H Sous-unité maltose, le saccharose et le lactose sont les plus connus.
Le maltose est utilisé dans le processus de fabrication de la bière.
b. Réaction d’hydrolyse C’est le sucre de malt, composé de deux molécules de glucose
FIGURE 2.9 (page suivante). Le saccharose est présent dans la
FIGURE 2.8
Synthèse et dégradation des macromolécules ❯
plupart des fruits et des légumes. Le sucre de table est du sac-
a. Une réaction de synthèse par déshydratation a lieu lorsqu’un lien charose extrait, le plus souvent, de la canne à sucre et de la bet-
s’établit entre deux sous-unités et qu’au cours du processus, une terave sucrière. Le sucre d’érable constitue un autre exemple de
molécule d’eau est retirée. saccharose. Ce disaccharide, peu importe sa provenance, est
b. Lors d’une hydrolyse, le lien entre deux sous-unités d’une
macromolécule se brise à la suite de l’ajout d’une molécule d’eau. composé de glucose et de fructose. Le lactose est le sucre du
lait et résulte de la liaison du glucose au galactose. Lorsqu’on
36 PARTIE I L’introduction

O O Réaction de synthèse par O O


H H
déshydratation
+ O + H2O
HO Réaction d’hydrolyse
OH

Glucose C6H12O6 Glucose C6H12O6 Maltose C12H22O11 Eau

Monosaccharide + Monosaccharide Disaccharide + Eau

FIGURE 2.9
Synthèse et hydrolyse d’un disaccharide ❯ Le maltose est un disaccharide ormé par une réaction de synthèse par déshydratation entre
deux molécules de glucose. La dégradation du maltose se réalise par une réaction d’hydrolyse à la suite de l’addition d’une molécule d’eau.

mange ces composés, les enzymes digestives les dégradent par


hydrolyse an de libérer les monosaccharides qui les consti- O O O O

tuent. Ce travail est nécessaire, car seules les petites molécules,


O O O O
comme les monosaccharides, peuvent traverser la paroi intes-
tinale pour être absorbées dans le sang. Là, elles pourront être
prélevées et utilisées par les cellules de l’organisme.

2.4.2 Les polysaccharides


Les macromolécules comme l’amidon, le glycogène et la cel-
lulose, sont des polysaccharides qui résultent de l’union, à la Chaîne linéaire Chaîne ramiée
suite de réactions de synthèse par déshydratation, d’un grand
nombre de molécules de glucose.
L’amidon et le glycogène sont des molécules qui, res-
pectivement, permettent de mettre en réserve du glucose
chez les végétaux et les animaux. Certaines des macromolé-
cules de l’amidon sont de longues chaînes pouvant compter
jusqu’à 4000 unités de glucose. L’amidon et le glycogène se Grain d’amidon

distinguent, entre autres, par le ait que le glycogène pos-


sède plus de chaînes de glucose se ramiiant à partir de la Paroi cellulaire
chaîne principale FIGURE 2.10 et FIGURE 2.11. Les pommes
de terre et les céréales, comme le blé, le maïs ou le riz, sont
Cellules de pomme de terre
très riches en amidon.
FIGURE 2.10
Après une consommation de éculents comme des pommes
Structure et fonction de l’amidon ❯ L’amidon comporte des
de terre, du pain et du gâteau, l’amidon est digéré par hydrolyse
chaînes linéaires de molécules de glucose. Certaines chaînes sont
dans le système digesti. Les nombreuses molécules de glucose également ramifées, comme illustré ici. La microphotographie montre
obtenues entrent ensuite dans la circulation sanguine et sont des grains d’amidon à l’intérieur de cellules de pomme de terre.
normalement entreposées dans le oie ou les muscles squelet- L’amidon est la orme d’entreposage du glucose chez les végétaux.
tiques sous orme de glycogène. La libération, par le pancréas,
de l’hormone insuline avorise cet entreposage du glucose.
Entre les repas, le pancréas libère une autre hormone, le gluca-
retenues par un type de liaison légèrement diférent de celui
gon, qui avorise l’hydrolyse du glycogène entreposé dans le oie.
observé dans l’amidon et le glycogène. Ce détail est important,
Les molécules de glucose obtenues sont libérées dans le sang
car c’est cette particularité qui empêche la digestion de la cellu-
pour maintenir la glycémie normale.
lose en molécules de glucose pouvant ensuite être absorbées par
La cellulose est un polysaccharide présent dans les parois des le sang. N’étant pas digérée, la cellulose demeure dans le tube
cellules végétales. Dans la cellulose, les unités de glucose sont digesti où elle constitue ce qu’on appelle des bres alimentaires.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 37

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


O O O O
Chez l’être humain, les glucides sont d’abord des molécules
O O O O énergétiques, bien que les fbres servent plutôt à assurer la
santé du système digesti. Pour en savoir plus sur les relations
des glucides avec le corps humain, consultez les éléments
suivants.
La FIGURE 3.20, p. 81, explique comment les enzymes
transorment les molécules lors du catabolisme ou de
l’anabolisme.
La SECTION 4.4.1, p. 122, décrit le tissu musculaire
squelettique comme l’un des lieux d’entreposage des
glucides.
La SECTION 10.6, p. 345, explique comment le pancréas
intervient dans le maintien de la glycémie.

Grain de
glycogène Vérifiez vos progrès
11. Quelle est la onction habituelle des glucides chez
les humains ?
12. Quelle diérence y a-t-il entre la structure des
monosaccharides et celle des glucides complexes ?
13. Quel est l’avantage d’inclure des fbres dans
l’alimentation ?
FIGURE 2.11
Structure et fonction du glycogène ❯ Le glycogène est plus
ramifé que l’amidon. La microphotographie montre des grains de
glycogène entreposé dans le oie. Le glycogène est la orme
d’entreposage du glucose chez les humains et les animaux en général. 2.5 Les lipides
Les lipides procurent plus d’énergie par gramme que toute
autre molécule biologique ; c’est pourquoi les triglycérides,
Ces fbres retiennent l’eau, ont augmenter le volume des selles comprenant les graisses animales et les huiles végétales,
et acilitent leur élimination. La cellulose est donc, malgré tout, sont utiles comme molécules de mise en réserve d’éner-
essentielle à une bonne santé. Pour en savoir plus sur les fbres, gie. D’autres lipides, soit les phospholipides, orment la
consultez le Point de mire Santé suivant. membrane plasmique qui sépare chaque cellule de son

POINT DE MIRE Santé


Les fbres dans l’alimentation
Les fbres alimentaires se composent principalement de glu- aire diminuer le taux sanguin. On les trouve dans de nombreux
cides non digestibles qui ont parcouru le système digesti et qui ruits, ainsi que dans les grains d’avoine. Les fbres insolubles
se retrouvent dans le côlon. La plupart des fbres proviennent donnent du volume aux matières écales et maintiennent ainsi le
des glucides structuraux des végétaux, c’est-à-dire des maté- onctionnement normal du côlon. Elles se trouvent dans le son,
riaux comme la cellulose et les pectines. Les fbres ne sont pas les noix, les graines et les produits de blé entier.
vraiment des nutriments, puisque nous ne les utilisons pas direc- Un homme adulte devrait absorber environ 38 grammes de
tement comme source d’énergie ou pour construire nos cellules, fbres par jour, alors qu’une emme adulte devrait en consom-
mais ce sont des constituants extrêmement importants de notre mer approximativement 25 grammes par jour. Une portion de
alimentation. pain de blé entier (une tranche) ournit environ trois grammes
Il existe deux principaux types de fbres : les fbres insolubles et de fbres et une seule portion de haricots (1/2 tasse) en contient
les fbres solubles. Les fbres solubles se dissolvent dans l’eau. de quatre à cinq grammes. Il a été démontré qu’un régime riche
Elles ont comme caractéristique de pouvoir se lier au cholesté- en fbres réduit les risques de maladie cardiovasculaire, de dia-
rol et d’en diminuer l’absorption, ce qui peut contribuer à en bète et de cancer du côlon.
38 PARTIE I L’introduction

environnement ; ils composent également les membranes des


organites. Quant aux stéroïdes, ils constituent une grande
L esfants
savons et les détergents sont des agents émulsi-

SAVIEZ-VOUS QUE...
catégorie de lipides comprenant, entre autres molécules, le ; ils lavent les mains ou les vêtements en entou-
cholestérol et les hormones sexuelles, comme la testostérone rant et en emportant dans l’eau les particules grasses qui
les salissent.
et les œstrogènes.
Extrémité polaire
Les lipides ont des onctions et des structures diverses, de l’agent émulsifiant
mais ils possèdent une caractéristique commune : ils sont
peu solubles dans l’eau (hydrophobes), mais solubles dans
d’autres lipides (liposolubles). Leur aible solubilité dans l’eau Extrémité non polaire Particule de saleté
est due à l’absence de groupements polaires. Ils contiennent de l’agent émulsifiant
peu d’oxygène et sont principalement constitués d’atomes
de carbone et d’hydrogène, liés par des liaisons covalentes
non polaires.
Agents émulsifiants du savon entourant une particule de saleté

2.5.1 Les triglycérides : les graisses


et les huiles
Pour leur permettre d’interagir avec les molécules d’eau,
Les lipides les plus connus sont les triglycérides ; ils com- les triglycérides doivent subir une émulsifcation. Pour ce
prennent les graisses animales (simplement appelées graisses) aire, on utilise des émulsifants. Ceux-ci permettent à deux
et les huiles végétales. La synthèse des graisses et des huiles substances normalement non miscibles de se mélanger. Leurs
se ait quand une molécule de glycérol s’associe à trois molé- molécules ont une extrémité non polaire et une extrémité
cules d’acides gras, riches en liaisons carbone-hydrogène polaire. Les émulsifants se placent autour d’une goutte-
FIGURE 2.12 . Les triglycérides, nommés ainsi en raison de lette de triglycérides de sorte que leurs extrémités polaires
leur structure tripartite, sont aussi parois appelés graisses pointent vers l’extérieur, soit vers les molécules d’eau, et
neutres, car ces molécules sont non polaires et dépourvues leurs extrémités non polaires, vers l’intérieur, soit vers les
de charge. triglycérides. La gouttelette produite, une micelle, est sus-
Les triglycérides remplissent de nombreuses onctions dans pendue dans l’eau, ce qui signife qu’il y a eu une émulsion
les organismes. Ils servent de réserve énergétique à long terme, FIGURE 2.13 . Avant d’être digérées, les graisses sont d’abord
tant chez les animaux que chez les végétaux. Dans le cas des émulsifées par la bile qui est produite par le oie. Entre les
animaux, les graisses servent aussi d’isolant thermique et pro- repas, la bile est entreposée dans la vésicule biliaire jusqu’au
tègent certains de leurs organes contre les chocs. moment de la digestion.

H H H H H H O H H H H
O
H C OH C C C C C H H C O C C C C C H
HO
H H H H H H H H
Réaction de synthèse
H H H H H H par déshydratation O H H H H H H
O
H C OH + C C C C C C C H H C O C C C C C C C H
+ 3 H2O
HO Réaction d’hydrolyse
H H H H H H H H H H H H

H H H H H O H H H H H
O
H C OH C C C C C C H H C O C C C C C C H
HO
H H H H H H H H

Glycérol Trois acides gras Triglycéride Trois molécules


d’eau

FIGURE 2.12
Synthèse et dégradation d’une molécule de triglycéride ❯ Les acides gras peuvent être saturés (absence de liaisons doubles entre les
atomes de carbone) ou insaturés (présence de liaisons doubles, en bleu pâle, entre les atomes de carbone). Lorsqu’il y a ormation d’une
molécule de triglycéride, trois acides gras se lient à une molécule de glycérol, et trois molécules d’eau sont libérées.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 39

FIGURE 2.13
Émulsication de l’huile dans l’eau ❯ Des molécules d’un agent émulsiant fragmentent l’huile en nes gouttelettes et suspendent ces
dernières dans l’eau. La partie polaire (mauve) de l’agent émulsiant est orientée vers l’eau, et la partie non polaire (jaune) fait face aux
molécules d’huile réfugiées au centre de la gouttelette.

L anueproportion d’acides gras saturés et insaturés conte-


SAVIEZ-VOUS QUE...

dans les huiles et les graisses détermine leur


consistance à la température ambiante. Les huiles végé-
tales sont généralement liquides à la température de la
pièce, car elles contiennent une bonne quantité d’acides
gras insaturés. En effet, chaque liaison double crée un pli
dans la chaîne d’acides gras. Ces déformations empêchent
les acides gras insaturés de s’empiler, d’où la uidité des
huiles. D’un autre côté, les acides gras saturés, n’ayant
pas de liaisons doubles, sont des molécules linéaires qui
peuvent produire des empilements serrés. C’est pourquoi
les gras d’origine animale, qui sont riches en gras saturés,
sont généralement solides à la température ambiante.

Les acides gras saturés et les acides gras insaturés


FIGURE 2.14
Un acide gras est une chaîne d’atomes de carbone et d’hy-
Acides gras saturé et insaturé ❯
drogène qui se termine par un groupement acide —COOH
a. Acide gras saturé sans double liaison entre les atomes de carbone.
FIGURE 2.14. La plupart des acides gras des cellules com- b. Acide gras monoinsaturé à cause de la présence d’une liaison
portent 16 ou 18 atomes de carbone par molécule, bien qu’on double entre deux atomes de carbone.
en connaisse des plus courts et des plus longs. Les acides gras
sont soit saturés, soit insaturés. Dans les acides gras saturés, il
n’y a pas de liaison covalente double entre les atomes de car- Lorsqu’il y a une seule liaison double dans un acide gras, on
bone FIGURE 2.14a. La chaîne comporte donc le maximum pos- dit qu’il est monoinsaturé FIGURE 2.14b ; s’il y a deux liaisons
sible d’atomes d’hydrogène ; elle est pour ainsi dire saturée en doubles ou plus, il est polyinsaturé.
atomes d’hydrogène. Dans les acides gras insaturés, il y a une
ou des liaisons doubles entre les atomes de carbone. Chaque Les graisses alimentaires
fois qu’une liaison double est présente entre deux atomes de Une alimentation équilibrée doit inclure des lipides, mais,
carbone, le nombre d’atomes d’hydrogène porté par les atomes comme chacun le sait, en quantités modérées. De plus, il faut
de carbone de la liaison double est réduit. La chaîne n’est veiller à la qualité des lipides. Les lipides sont les premiers
plus saturée en atomes d’hydrogène ; elle est donc insaturée. éléments à vérier dans l’information nutritionnelle d’un
40 PARTIE I L’introduction

aliment FIGURE 2.15. Il faut d’abord regarder la quantité de Les lipides contenant des acides gras saturés, communément
lipides par portion, sachant que la quantité totale quotidienne appelés gras saturés, sont à éviter, car ils sont associés aux mala-
recommandée, pour un régime alimentaire de 2000 calories, est dies cardiovasculaires. Ces gras, d’origine animale et parfois
de 65 g. Ensuite, il faut s’intéresser aux types de gras inclus, car végétale (comme dans les huiles de coco, de palme et de palmiste),
certains sont à éviter et d’autres, à privilégier. augmentent les risques d’athérosclérose, une maladie caractérisée

POINT DE MIRE Santé


À la recherche du remède miracle pour maigrir
« Suivez les recommandations du Guide alimentaire canadien Si ce changement d’alimentation paraît trop drastique, il est
et aites 30 minutes d’exercice par jour ! » Ce conseil ne semble possible, selon certains nutritionnistes, de « vidanger » les
pas une açon très prestigieuse de perdre du poids. Il n’est surplus de graisse. Ils soutiennent que la consommation de
pas étonnant qu’on propose aux gens, toujours à la recherche certains aliments, notamment le poivre de Cayenne, la mou-
du remède miracle pour maigrir, tant de méthodes pour perdre tarde, la cannelle, les légumes verts et les poissons riches en
des kilos en trop, qui, pour la plupart, ne sont pas très bonnes oméga-3, peut accélérer le métabolisme et débarrasser le
pour la santé. Ces solutions qu’on propose comprennent des corps de sa graisse.
régimes branchés, de nouveaux médicaments d’ordonnance
et même la chirurgie. Les deux dernières options requièrent
évidemment un suivi médical et ne s’adressent qu’aux per-
Les médicaments d’ordonnance
sonnes obèses qui répondent à des conditions précises, par Malgré le retrait du marché de médicaments d’ordonnance
exemple avoir un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou antiobésité, comme le Fen-Phenmd et le Meridiamd, deux médica-
égal à 40. ments soupçonnés d’avoir causé divers troubles cardiovascu-
laires graves, on ne cesse de vouloir mettre au point de nouveaux
Les régimes alimentaires branchés médicaments du même type. Un de ceux-là, l’orlistat, disponible
sous les marques Xenicalmd et Allimd, bloque la digestion des
Divers régimes amaigrissants ont la cote depuis plusieurs
graisses et empêche leur absorption par l’intestin. Touteois, son
années. En voici quelques-uns qu’on a récemment vantés.
prix élevé, la durée du traitement et des résultats obtenus iné-
Le régime Pritikin gaux constituent des embûches pour plusieurs, qui aban-
Ce régime encourage la consommation de grandes quantités de donnent la thérapie. En outre, comme les médicaments tentent
sucres et de fbres sous orme de grains entiers et de légumes. Il de diminuer l’apport calorique plutôt que de traiter l’obésité, les
est si aible en matières grasses que la personne qui le suit peut patients doivent comprendre qu’ils reprendront du poids dès
ne pas absorber sufsamment de « bons gras ». l’arrêt du médicament s’ils ne modifent pas de açon durable
leur alimentation et leur régime d’activité physique.
Le régime Atkins
Ce régime est tout à l’opposé du régime Pritikin, puisqu’il s’agit
La chirurgie
d’un régime pauvre en glucides. Il se onde sur l’hypothèse
qu’en mangeant plus de protéines et de matières grasses, L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la
notre organisme perdra du poids en brûlant la graisse emma- chirurgie est le seul traitement efcace de l’obésité morbide
gasinée. Nombreux sont ceux qui croient que le régime Atkins (IMC > 40).
représente une grave menace pour l’homéostasie. Il orce en La chirurgie bariatrique comprend deux principaux types d’in-
eet l’organisme à peiner pour maintenir la glycémie, car la terventions. Le premier réduit la capacité gastrique, c’est-à-dire
dégradation des graisses abaisse le pH sanguin et l’excrétion le volume utile de l’estomac. Le second, dit mixte, ajoute à la
de l’azote provenant de la dégradation des protéines atigue restriction gastrique la création d’un court-circuit (dérivation)
les reins. dans le tube digesti. Une partie des aliments ingérés évitant
ainsi l’estomac et la partie initiale de l’intestin grêle, ces ali-
Le régime Zone et le régime Miami (ou South Beach)
ments sont mal digérés et mal absorbés, ce qui diminue l’ap-
En réaction au régime Atkins, ces régimes ne recommandent port total en calories. Le taux de succès des chirurgies est en
que les « bons gras » et ils autorisent les glucides complexes ! En général bon.
d’autres termes, les régimes Zone et Miami nous ramènent aux
règles de base et aux recommandations du Guide alimentaire Nous aisons ace à une épidémie d’obésité et nous devons y
canadien, soit bien s’alimenter et aire de l’exercice. réagir. Les options pour perdre du poids présentées ici
renerment-elles la solution à ce problème ? Certains signes
Le régime de l’homme des cavernes indiquent que la population ne cherche plus le remède
Ce régime tente de reproduire l’alimentation des humains avant miracle, mais plutôt à atteindre un poids santé et à le conser-
le développement de l’agriculture. Il encourage la consomma- ver, à manger une variété d’aliments sains et à aire de
tion de viandes, de poissons, de ruits et de légumes. l’exercice.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 41

et en petites quantités dans certains aliments d’origine ani-


Valeur nutritive male, mais ils se orment également lorsque des huiles liquides
par ¾ de tasse (175 g) sont transormées par hydrogénation en graisses semi-solides,
Teneur % valeur quotidienne comme lors de la préparation des shortenings et de la marga-
Calories 110 rine dure. Cette transormation prolonge la durée de vie des
Lipides 3 g 5% produits. Une hydrogénation complète des huiles cause la
saturés 2 g saturation de toutes les liaisons doubles. Dans l’hydrogénation
Pour favoriser + trans 0 g 10 %
une bonne santé partielle, les liaisons doubles ne sont pas toutes saturées.
Cholestérol 10 mg
cardiovasculaire, Sodium 125 mg 5% Certaines liaisons doubles sont recongurées, et les atomes
limitez la d’hydrogène, au lieu d’être du même côté de la chaîne, se
consommation Glucides 12 g 4%
de ces produits. Fibres 0 g 0% trouvent sur les côtés opposés. Les chimistes nomment cette
Sucres 8 g conguration « trans » (en latin, trans, de l’autre côté). Ces
Protéines 9 g gras se trouvent principalement dans divers aliments trans-
Vitamine A 4 % Vitamine C 2 % ormés (collations du commerce et aliments cuits dans des
Calcium 30 % Fer 0% bains de riture, par exemple). Mais quel est l’impact de ces
gras sur la santé ? Ils mènent à l’augmentation du taux de
FIGURE 2.15 cholestérol sanguin, un important acteur de risque pour les
Exemple d’étiquette nutritionnelle d’une boîte de macaroni maladies cardiovasculaires. Les gras trans, comme les gras
au fromage ❯ Les étiquettes nutritionnelles doivent indiquer la saturés, haussent le taux de mauvais cholestérol, mais, en
quantité de gras trans. Il n’y a pas de quantité recommandée pour plus, ils abaissent le taux de bon cholestérol. Ils sont donc plus
ces gras, car il aut les éviter. néastes que les gras saturés. On sait que les gens dont l’ali-
mentation est riche en gras trans sont de deux à trois ois plus
à risque que les autres de soufrir d’un inarctus ou d’un autre
par la présence de plaques lipidiques sur la paroi de certaines trouble cardiovasculaire.
artères. Ces plaques, si elles se brisent et s’ouvrent, peuvent causer
la ormation de caillots sanguins susceptibles d’arrêter l’apport H H H H H
de sang dans une région du cœur ou de l’encéphale, par exemple, C C C C C C
causant un inarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC).
H H H
Les acides gras trans (ou gras trans) sont une autre catégo- Saturés Gras trans Insaturés
rie de lipides à éviter. Les gras trans se trouvent naturellement (graisses) (huiles hydrogénées) (huiles)

POINT DE MIRE Santé


Les acides gras oméga-3
Les matières grasses ne sont pas toutes mauvaises. En réalité, recherches se poursuivent quant aux autres bénéfces qu’ils
certaines d’entre elles sont essentielles à notre santé. Les pourraient avoir pour la santé. L’ADH pourrait ainsi réduire les
acides gras oméga-3 (classe particulière d’acides gras insatu- risques de sourir de la maladie d’Alzheimer. L’ADH et l’AEP
rés), par exemple, sont considérés comme des nutriments pourraient être abriqués en petites quantités à partir de l’ALA
importants pour le développement de l’organisme. Le nom des dans notre organisme. Les poissons gras, comme le saumon et
oméga-3 vient de la position de la première double liaison dans les sardines, ont partie des meilleures sources d’acides gras
la chaîne carbonée, soit entre le 3 e et le 4e carbone calculés à oméga-3. L’huile de lin est aussi une excellente source végétale
partir du carbone oméga, soit le dernier de la chaîne. d’acides gras oméga-3. Il est touteois préérable de moudre les
Les trois plus importants acides gras oméga-3 sont l’acide graines de lin avant de les consommer afn que notre organisme
alpha-linolénique (AAL, souvent noté ALA pour Alpha-Linolenic puisse assimiler les molécules qui s’y trouvent.
Acid), l’acide docosahexanoïque (ADH) et l’acide eicosapenta- Bien que les acides gras soient une composante importante de
noïque (AEP). Les acides gras oméga-3 constituent une compo- notre alimentation, les nutritionnistes recommandent de ne pas
sante majeure des acides gras de l’encéphale et il importe que consommer de suppléments de manière excessive. En eet, de
les enants et les jeunes adultes en consomment sufsamment. ortes doses d’oméga-3 peuvent entraîner des problèmes de
Un régime riche en acides gras oméga-3 procure également santé, notamment une diminution de la coagulation pouvant
une protection contre les maladies cardiovasculaires. Les entraîner des saignements anormaux.
42 PARTIE I L’introduction

Les lipides à privilégier sont les acides gras insaturés. Ils


sont principalement d’origine végétale, sau les oméga-3,
par exemple, qui sont surtout d’origine animale POINT DE Tête polaire Tête polaire
R
MIRE SANTÉ (page précédente). Les acides gras insaturés sont

    CH2
O
associés à une diminution du risque des maladies cardiovas- Phosphate OPO
Queues
culaires. Les gras monoinsaturés et les gras polyinsaturés O
non polaires
tendent à aire baisser le taux de mauvais cholestérol, mais

CH 2 O

CHO
Glycérol
les gras polyinsaturés, contrairement aux monoinsaturés, b. Représentation
eraient aussi baisser le taux de bon cholestérol. On tend donc d’un phospholipide
plutôt à avoriser les huiles monoinsaturées, ce qui explique CO OC


la grande popularité de l’huile d’olive.


CH2 CH2



CH2
En résumé, dans le cadre d’une alimentation saine avori- CH2



sant une bonne santé cardiovasculaire, il est préérable de CH2 CH2


choisir des aliments contenant peu de gras saturés et peu ou


CH2 CH2
Intérieur de la cellule


pas de gras trans. Lorsqu’un corps gras est nécessaire, il vaut


CH2 CH2
mieux privilégier des quantités modérées d’huiles végétales



CH2 CH2
monoinsaturées ou polyinsaturées.



CH2 CH2



CH2 CH
2.5.2 Les phospholipides



CH2 CH



Les phospholipides possèdent un groupement phosphate CH2
CH2


(HPO42–) FIGURE 2.16. Leur structure est semblable à celle des CH2


CH2


triglycérides, mais à la place du troisième acide gras, on trouve, CH2 Extérieur de la cellule
CH2


grefé au glycérol, un groupement phosphate ou un radical CH2
c. Structure membranaire


contenant à la ois du phosphate et de l’azote (symbolisé par CH2 CH2


R sur la gure 2.16). Les phospholipides ne sont pas électrique- CH2 Acides gras CH2


ment neutres comme les graisses, étant donné que les groupe- CH2
CH2


ments phosphate ou azote-phosphate sont ionisés (chargés). CH2

CH2


Ces groupements, qui sont hydrophiles, constituent ce qu’on CH3

CH2 Queues non polaires


appelle la tête de la molécule, alors que les deux acides gras

hydrophobes constituent les queues de la molécule. Parce que CH3

les phospholipides présentent une extrémité hydrophile et une a. Structure d’un phospholipide
autre hydrophobe, ils sont dits amphipathiques. Les phospho-
lipides sont les principaux constituants des membranes cellu- FIGURE 2.16
laires ; dans l’eau, ils se disposent spontanément en une double Structure et fonction des phospholipides ❯
a. Les phospholipides ont une structure semblable à celle des
couche, ou bicouche, où les têtes hydrophiles s’orientent vers triglycérides, mais l’un des acides gras est remplacé par un
les côtés aqueux et où les queues hydrophobes orment la groupement phosphate polaire.
partie interne de la membrane, cachée de l’eau (gure 2.16 et b. La tête est polaire, alors que le reste de la molécule est non polaire.
gure 3.6, p. 67). c. Cette fgure illustre l’orientation des phospholipides lorsqu’ils sont
en présence d’eau extracellulaire et intracellulaire.

2.5.3 Les stéroïdes


Les stéroïdes sont des lipides dotés d’une structure tout
L eplasmique
cholestérol est un composant de la membrane
SAVIEZ-VOUS QUE...

à ait diérente de celle des triglycérides et des phospho- qui ne se trouve que dans les cellules ani-
lipides. Ils ont une structure de base composée de quatre males et non chez les végétaux. Par conséquent, tout ali-
ment d’origine animale, comme les œus, le lait et la
cycles carbonés usionnés. La principale diérence entre
viande, contient du cholestérol, alors que les aliments
les divers stéroïdes réside dans les groupements onction- qui proviennent de plantes, comme les carottes, le maïs
nels qui sont liés aux cycles. Le cholestérol, un stéroïde, est et les croustilles cuites dans l’huile végétale, n’en
une composante de la membrane plasmique des cellules contiennent pas.
animales et le précurseur de plusieurs autres stéroïdes,
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 43

POINT DE MIRE Santé


Quand zéro n’égale pas rien du tout…
Le Canada a été le premier pays à exiger que l’inormation sur les dans le tableau que s’il y en a 0,2 g ou plus par portion (Gouver-
gras trans soit indiquée sur les tableaux de valeur nutritive des ali- nement du Canada, 2013). À titre indicati, l’OMS recommande
ments. Cette mesure a eu pour eet d’inciter l’industrie alimen- que la consommation quotidienne de gras trans n’excède pas
taire à réduire et parois à éliminer les gras trans de ses 1 % de l’apport énergétique total. Malheureusement, la consom-
préparations. On peut maintenant trouver sur le marché plusieurs mation de plus d’une portion d’un aliment contenant des acides
produits dont l’étiquette annonce qu’ils ne contiennent aucun
gras trans non déclarés pourrait nous aire dépasser ce 1 %.
gras trans (0 g). Mais peut-on réellement aire confance à cette
allégation ? Lisez les étiquettes nutritionnelles sur les contenants d’aliments
Par exemple, si la liste des ingrédients contient de l’« huile par- dans votre garde-manger et vérifez si le « zéro gramme de gras
tiellement hydrogénée » ou du shortening, cela signife qu’il y a trans » qu’elles indiquent est véridique. Lorsque vous découvrez
des gras trans dans cet aliment même s’ils ne fgurent pas dans des gras trans cachés dans un aliment, surveillez le nombre de
le tableau de valeur nutritive. Les gras trans ne doivent apparaître portions que vous en consommerez.

dont la vitamine D, les hormones sexuelles (comme les


œstrogènes et la testostérone) et les hormones de la glande H 3C CH3
corticosurrénale (comme le cortisol, impliqué dans l’adap-
tation de l’organisme au stress). H3C CH3

L’hormone sexuelle mâle, la testostérone, est ormée prin- CH3


cipalement dans les testicules ; les œstrogènes, des hormones
emelles, sont synthétisés dans les ovaires. Ces deux hor-
mones ne difèrent que par les groupements onctionnels liés
HO
au cholestérol FIGURE 2.17. La consommation de stéroïdes
anabolisants, qui sont de la testostérone ou des dérivés de a. Cholestérol
cette hormone, permet d’augmenter la orce musculaire. Leur
usage est illégal en raison des efets secondaires domma-
geables qu’ils peuvent occasionner à l’organisme. Le tableau
de la page suivante présente les principaux groupes de lipides
et leurs caractéristiques TABLEAU 2.1.

L ’organisme abrique normalement le cholestérol dont il


SAVIEZ-VOUS QUE...

a besoin. Bien que l’on parle souvent de bon OH OH


et de mauvais cholestérol, il ne aut pas penser qu’il CH3 CH3
s’agit de deux molécules diérentes. Il n’existe qu’une
molécule de cholestérol qui peut être véhiculée dans le CH3
sang par deux transporteurs diérents, des lipoprotéines
de aible densité (LDL pour Low Density Lipoprotein) et des
lipoprotéines de haute densité (HDL pour High Density
Lipoprotein). Les LDL transportent le cholestérol du oie, où O HO
il est produit, vers les tissus qui l’utilisent. S’il y a un excès
de LDL, celles-ci peuvent se déposer dans la paroi des b. Testostérone c. Œstrogènes (molécule
vaisseaux sanguins et avoriser la ormation de plaques lipi- représentée ici : œstradiol)
diques qui augmentent les risques de maladies cardiovas- FIGURE 2.17
culaires. C’est pourquoi les LDL sont connues comme étant
Stéroïdes ❯ Tous les stéroïdes dérivent du cholestérol
le mauvais cholestérol. Le transporteur HDL, lui, sert plutôt
et ont quatre cycles carbonés (a.). Les eets de la testostérone
à récupérer l’excédent de cholestérol en vue de son élimi- chez l’homme (b.) et des œstrogènes chez la emme (c.)
nation par le oie. Comme son action est nettoyante, on dépendent en grande partie des diérences entre les
l’appelle le bon cholestérol. groupements rattachés au squelette carboné.
44 PARTIE I L’introduction

TABLEAU 2.1 Principaux groupes de lipides

Groupes Structure chimique Caractéristiques


Triglycérides Trois acides gras rattachés à une molécule de glycérol Réserve d’énergie ; isolation et protection contre les chocs

Phospholipides Deux acides gras et un groupement phosphate rattachés à Principaux constituants de la membrane plasmique (donc
une molécule de glycérol extrêmement abondants dans le corps)

Stéroïdes Quatre cycles carbonés rattachés à des groupements fonc- Représentés par une grande variété de substances (par exemple :
tionnels variables cholestérol, vitamine D, hormones sexuelles, cortisol) remplissant
diverses fonctions

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


Le cholestérol est une molécule essentielle au maintien de Vaisseau sanguin Hémoglobine
l’homéostasie. Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez les
éléments suivants.
La SECTION 3.3, p. 64, explique le rôle que le cholestérol
joue dans les membranes cellulaires.
La SECTION 10.3.1, p. 324, explique le mode d’action des Globule rouge
hormones fabriquées à partir du cholestérol.
Le POINT DE MIRE BIOÉTHIQUE, p. 361, traite des effets de
l’usage des stéroïdes anabolisants.
Les SECTIONS 11.3 et 11.5.4, p. 379 et 393, traitent des rôles
de la testostérone, des œstrogènes et de la progestérone a.
dans la reproduction.

Vérifiez vos progrès


14. a) Quelle est la fonction principale des graisses et
des huiles ?
b) Quelle est leur composition ?
15. À quoi servent les phospholipides et les stéroïdes
dans l’organisme ?
16. Vous cuisinez un gâteau et vous devez choisir entre
du beurre, riche en acides gras saturés, et une
b.
margarine non hydrogénée, donc riche en acides
gras insaturés. Quel est le meilleur choix santé ?

2.6 Les protéines


Les protéines participent à la structure et au onctionnement
des cellules FIGURE 2.18. C’est pour cette raison que certaines
d’entre elles sont dites structurales, alors que d’autres sont
dites onctionnelles. Voyons les principales onctions des pro-
téines chez les humains.
Le soutien Certaines protéines – tels la kératine, qui com- c.
pose les poils et les ongles, et le collagène, présent dans les liga- FIGURE 2.18
ments, les tendons et la peau – sont des protéines structurales. Différents types de protéines ❯
L’activité enzymatique (catalyseur) Les enzymes rappro- a. L’hémoglobine, présente dans les globules rouges, est une protéine.
b. Le cheveu contient une protéine, la kératine.
chent les réactis et accélèrent ainsi la vitesse du déroulement c. Les muscles contiennent des protéines contractiles.
des réactions chimiques cellulaires. Elles sont spécifques d’un
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 45

type particulier de réaction et sont onctionnelles à la tempé-


rature du corps humain. Certaines enzymes ont partie inté- H O
H


O


grante de la membrane cellulaire, alors que d’autres exercent H3 N + C  C


H 3N + C  C


leur action à l’intérieur ou à l’extérieur des cellules. CH2 O–


H O O–
CH2



Le transport Étant présentes dans la membrane cellu-




H3N+ C  C CH2
laire, les protéines de transport membranaire permettent à CH2



O– CH2


diférentes substances d’entrer dans la cellule ou d’en sortir. CH
C



D’autres protéines transportent des molécules dans le sang ; H 3C CH 3 NH 3 +


O– O
par exemple, l’hémoglobine, présente dans les globules rouges,
Valine (Val) Glutamate (Glu) Lysine (Lys)
est une protéine complexe qui transporte l’O2. (R non polaire) (R ionisé et polaire) (R ionisé et polaire)
La défense Les anticorps sont des protéines. Ils se combinent
à des antigènes, c’est-à-dire à des substances étrangères, comme H O
des agents pathogènes (bactéries, virus, toxines, etc.), an de les


H3N+ C  C H
empêcher de nuire à l’organisme et de perturber son homéostasie. O


O–


CH2


H 3N + C  C H O
L’activité hormonale (régulation) La plupart des hor-



CH2 O– H3 N + C  C
mones du système endocrinien sont des protéines. C’est le cas, NH



par exemple, de l’insuline – une hormone qui participe à la CH2 O–
C


régulation de la glycémie en l’abaissant – ou de l’hormone de


O– O SH
croissance – une hormone responsable de la croissance durant
Tryptophane (Trp) Aspartate (Asp) Cystéine (Cys)
l’enance et l’adolescence. (R non polaire) (R ionisé et polaire) (R polaire)
Le mouvement Le mouvement s’explique par la présence de FIGURE 2.19
protéines contractiles, l’actine et la myosine, dans les cellules Acides aminés ❯ Les protéines peuvent contenir jusqu’à 20 sortes
musculaires. L’interaction de ces protéines permet à ces cel- différentes d’acides aminés qui ne diffèrent que par le radical
lules de se raccourcir et de causer la contraction musculaire. R (illustré ici en bleu) lié à l’atome de carbone central. Certains
radicaux R sont non polaires et hydrophobes ; d’autres sont polaires
Connaissant la multitude de onctions que les protéines et hydrophiles ; certains sont ionisés et hydrophiles.
accomplissent, il est plus acile de comprendre que les struc-
tures et les onctions des cellules et des tissus de l’organisme
dépendent du type de protéines qu’ils contiennent. Par exemple, cal va d’un unique atome d’hydrogène à un composé cyclique
les tissus de soutien, comme les os, renerment du collagène complexe, comme dans le tryptophane FIGURE 2.19. Certains
(une protéine structurale), et les globules rouges contiennent radicaux R sont polaires ou ionisés (donc hydrophiles), les
de l’hémoglobine, une protéine onctionnelle. autres sont non polaires. La gure 2.19 illustre quelques acides
aminés réquents.
2.6.1 Les acides aminés, sous-unités des protéines
Les protéines sont des macromolécules composées de nom-
2.6.2 La liaison peptidique
breuses sous-unités appelées acides aminés. Dans ceux-ci, il y La gure de la page suivante montre comment deux acides
a un atome de carbone central relié à un atome d’hydrogène et aminés s’unissent au cours d’une réaction de synthèse par
à trois autres groupements d’atomes. Le terme acide aminé est déshydratation FIGURE 2.20. Cette réaction se déroule entre le
approprié, car l’un de ces groupements est un groupement amine groupement acide d’un acide aminé et le groupement amine de
(—NH2, que l’on peut aussi écrire —H2N) et l’autre, un groupe- l’autre. La liaison covalente qui se orme entre les deux acides
ment acide (—COOH). Le troisième groupement, appelé radical R, aminés est appelée liaison peptidique et la molécule ainsi or-
est variable selon le type d’acide aminé. mée porte le nom de dipeptide. Notez que le groupement amine
d’un troisième acide aminé pourrait se lier par le même type
H de réaction à l’extrémité acide d’un dipeptide, et ainsi de suite.
Groupement amine Groupement acide
H2N C COOH Un peptide est une molécule ormée par un nombre restreint
d’acides aminés unis les uns aux autres par des liaisons pep-
tidiques. L’azote de cette liaison et l’oxygène, qui en est tout
Radical R R = variable selon près, se partagent inégalement les électrons de la liaison pepti-
le type d’acide aminé
dique. Comme l’oxygène attire les électrons plus ortement que
Acide aminé l’azote, ceux-ci circulent davantage autour de lui et lui attri-
buent une charge légèrement négative (δ–). Pendant ce temps,
Les 20 acides aminés servant à construire des protéines l’azote a une charge légèrement positive (δ+). La liaison pepti-
se diférencient par leur radical R. La complexité de ce radi- dique est donc polaire.
46 PARTIE I L’introduction

Groupement acide Groupement amine Liaison peptidique

H H H H Réaction de synthèse H H O – H
O OH OH


par déshydratation






+



H N C C + N C C H N C C N C C + H2O








R OH H O O
R Réaction d’hydrolyse R H R

Acide aminé Acide aminé Dipeptide Eau

FIGURE 2.20
Synthèse et dégradation d’un dipeptide ❯ À la suite d’une réaction de synthèse par déshydratation, une liaison peptidique réunit deux
acides aminés (ce qui forme un dipeptide), et une molécule d’eau est libérée. À la suite d’une réaction d’hydrolyse, la liaison est rompue en raison
de l’ajout d’une molécule d’eau.

modication dans la orme d’une protéine pourrait égale-


n acide aminé peut perdre son groupement amine ment expliquer la maladie d’Alzheimer POINT DE MIRE SANTÉ
U
SAVIEZ-VOUS QUE...

par un processus de désamination. L’azote du (chapitre 7, p. 259).


groupement amine est alors converti en urée, une forme
de déchet azoté, grâce aux réactions métaboliques du
cycle de l’urée. L’acide urique, un déchet produit par la
Les niveaux d’organisation des protéines
dégradation des acides nucléiques, et la créatinine, un La structure tridimensionnelle d’une protéine présente au moins
déchet venant de la dégradation d’une protéine du tissu trois niveaux d’organisation, et il peut y en avoir un quatrième
musculaire, sont d’autres déchets azotés. Le système FIGURE 2.21. Le premier niveau, appelé structure primaire, est la
urinaire se charge d’éliminer les déchets azotés de séquence linéaire des acides aminés réunis par des liaisons pep-
l’organisme.
tidiques. Cette suite d’acides aminés se nomme polypeptide.
Chaque polypeptide possède sa propre séquence d’acides ami-
nés de laquelle dépendent les niveaux de structure suivants et,
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS en n de compte, la orme nale de la protéine et sa onction.
Non seulement les molécules simples jouent un rôle impor- La structure secondaire d’une protéine apparaît lorsque
tant dans la construction des cellules, mais elles constituent le polypeptide adopte une certaine orme tridimensionnelle.
également une source d’énergie. Pour en savoir plus sur ce Étant donné que la liaison peptidique est polaire, il peut y avoir
sujet, consultez les éléments suivants. des liaisons hydrogène entre les acides aminés d’un même
La SECTION 3.6.2, p. 80, présente un aperçu de l’utilisation polypeptide (gure 2.21). Ces liaisons peuvent produire soit
du glucose lors de la respiration cellulaire. un enroulement de la chaîne protéique en une hélice α (alpha),
La FIGURE 10.7, p. 326, explique comment l’organisme uti- semblable à un ressort, soit un repli de la chaîne produisant
lise les molécules simples. une ormation en euillet plissé β (bêta), semblable à un accor-
déon. Les liaisons hydrogène entre les liaisons peptidiques sont
responsables du maintien de la structure secondaire.
2.6.3 La structure des protéines La structure tertiaire d’une protéine est sa orme tridimen-
sionnelle nale. Dans les muscles, par exemple, les molécules
Les protéines ne sont onctionnelles que si elles ont une struc-
de myosine ont une orme de bâtonnet se terminant par des
ture tridimensionnelle déterminée. Lorsqu’elles sont expo- têtes globulaires, comme un bâton de gol. Dans les enzymes,
sées à des températures ou à des pH extrêmes, les protéines le polypeptide se plie et se tord de diférentes açons. Les por-
subissent une déormation irréversible appelée dénaturation. tions hydrophobes sont situées à l’intérieur de la molécule,
Par exemple, le lait caille si on lui ajoute une substance acide tandis que les portions hydrophiles sont à l’extérieur, où elles
comme du jus de citron, et le blanc d’œu, contenant une pro- peuvent entrer en contact avec l’eau. La conguration ter-
téine appelée albumine, coagule en présence d’une chaleur éle- tiaire d’un polypeptide est maintenue grâce à divers types de
vée. Une ois qu’elle a perdu sa orme originale, une protéine liaisons entre les radicaux R ; on peut y observer des liaisons
ne peut plus accomplir sa onction habituelle. Des chercheurs covalentes, ioniques et hydrogène (le détail de ces liaisons
ont démontré qu’un changement dans l’organisation spatiale n’apparaît pas sur la gure 2.21). Si les liaisons entre les radi-
d’une protéine est à l’origine de la maladie de Creutzeldt- caux R sont brisées, la protéine perd sa orme et sa onction ;
Jakob (la orme humaine de la maladie de la vache olle). Une elle est dénaturée.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 47

+
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
H3N
Acide aminé Presque toutes les fonctions de l’organisme sont liées d’une
Structure – manière ou d’une autre à l’activité des protéines. Pour en
COO
primaire savoir plus sur ces mécanismes, consultez les éléments
Séquence Liaison
suivants.
d’acides aminés peptidique
La SECTION 3.3, p. 64, explique les différents rôles que
peuvent jouer les protéines membranaires.
O C C Liaison hydrogène La SECTION 3.8, p. 98, examine le mécanisme de la syn-
CH O C C
C N
O
CH R
R C
N H
O C
N H O C thèse des protéines dans une cellule.
Structure CH
C N
R
H
O
Liaison R C
C
C O N
secondaire R
H
O C N hydro- H N H N R C H La SECTION 5.5.2, p. 163, montre comment certaines pro-
CH
Hélice alpha C N H gène C C O H C O téines agissent comme neurotransmetteurs dans le système
R O C R C N
CH O R
H
ou feuillet N R
O C R C
N H
O C
N H O
C
C R
nerveux.
H CH R C
plissé bêta O C
CH N R
C O
H N R C
N H
C N
H N
La SECTION 10.3.1, p. 324, traite des hormones peptidiques,
R C O H C O
CH N protéiques et dérivées d’acides aminés.
Hélice alpha () Feuillet plissé bêta ()

Vérifiez vos progrès


17. Quelles sont les principales fonctions des protéines ?
Structure tertiaire
Structure tridimen- Liaison entre les R 18. D’où vient le nom acide aminé attribué à certaines
sionnelle nale d’un (R non illustrés) molécules ?
polypeptide des acides aminés
19. Quel rapport y a-t-il entre la forme d’une protéine et
sa fonction ?
Structure quaternaire
Deux polypeptides
ou plus reliés
miers chercheurs les ont appelés acides nucléiques, car ils
urent d’abord mis en évidence dans le noyau des cellules.
L’ADN renerme toute l’inormation génétique d’un orga-
FIGURE 2.21 nisme, quel qu’il soit. De plus, lorsqu’une cellule se divise
Niveaux d’organisation des protéines ou qu’un organisme se reproduit, son ADN se réplique (se
copie) pour transmettre l’inormation génétique à la généra-
tion suivante. L’ARN, quant à lui, permet à la cellule d’utili-
Certaines protéines se composent d’un seul polypeptide ; ser l’inormation génétique stockée dans l’ADN, inormation
d’autres en ont plus d’un, chacun ayant sa propre struc- indispensable au onctionnement cellulaire quotidien.
ture primaire, secondaire et tertiaire. Deux polypeptides
ou plus peuvent donc s’assembler pour ormer un quatrième La découverte de la structure de l’ADN, en 1953, a eu une
niveau de structure appelé structure quaternaire (gure 2.21). proonde infuence sur la biologie et la société en général. Le
L’hémoglobine est une protéine complexe ayant une structure projet Génome humain, entrepris en 1990 et terminé en 2003,
quaternaire ; de nombreuses enzymes ont aussi une structure a permis de connaître la séquence des nucléotides de l’ADN
quaternaire. L’hémoglobine est constituée de quatre polypep- humain, c’est-à-dire le génome humain. Ces travaux per-
tides, et chacun est ermement associé à un groupement hème mettent aujourd’hui aux scientiques d’étudier et de mieux
non protéique. Un groupement hème contient un atome de er connaître les gènes humains an d’assurer un meilleur déve-
(Fe) qui se lie à l’O2 ; c’est ainsi que l’hémoglobine transporte loppement du conseil génétique, de la thérapie génique et des
l’O2 aux tissus. médicaments qui permettront, on le souhaite, le traitement de
nombreuses maladies humaines.

2.7 Les acides nucléiques 2.7.1 La structure d’un nucléotide, sous-unité


Les deux types d’acides nucléiques sont l’acide désoxy-
des acides nucléiques
ribonucléique (ADN) et l’acide ribonucléique (ARN) Chaque nucléotide est un complexe comprenant trois types
FIGURE 2.22 (page suivante) et FIGURE 2.23 (p. 49). Les pre- de molécules, c’est-à-dire un groupement phosphate (HPO42–),
48 PARTIE I L’introduction

un pentose (un sucre simple, soit un monosaccharide à cinq


atomes de carbone) et une base azotée.
Phosphate P b.a. Base azotée
Le pentose des nucléotides de l’ADN est le désoxyribose,
alors que celui de l’ARN est le ribose ; cette diférence explique O
leurs noms respectis TABLEAU 2.2 . Il y a quatre bases azo- D
tées diférentes dans l’ADN : l’adénine (A), la thymine (T),
la guanine (G) et la cytosine (C). Les bases adénine (A) et a. Nucléotide
Pentose (désoxyribose, un sucre)
guanine (G) appartiennent à la amille des purines ; elles
comportent deux cycles carbonés. Les bases cytosine (C) et
thymine (T) sont, quant à elles, de la amille des pyrimidines et H Liaison hydrogène
ne comportent qu’un seul cycle carboné. Dans l’ARN, la pyri- N CH3
N H O
midine uracile (U) remplace la base thymine. Finalement, C
les nucléotides d’ADN, comme ceux de l’ARN, contiennent un N N H N
groupement phosphate. N N
O
Adénine (A) Thymine (T)
A (dans l’ADN seulement)
Phosphate P b.a. Base azotée T G
T
C H
C N
O A O H N
G
Nucléotide Charpente N N H N
N N
Pentose N H O
(un sucre)
H
Guanine (G) Cytosine (C)

2.7.2 L’acide désoxyribonucléique et b. Structure de l’ADN et de ses bases

l’acide ribonucléique
P
La structure de l’acide désoxyribonucléique T A
et de l’acide ribonucléique D D

P P
P
L’assemblage des nucléotides permet la ormation de T C
G
polynucléotides appelés brins. Lors de l’assemblage d’un D D
brin, le phosphate d’un nucléotide se lie au sucre du nucléo- P
P P
tide suivant, ce qui produit une charpente répétitive T
A
pentose-phosphate–pentose-phosphate, etc. Les bases azo- D D
tées se trouvent sur le côté de cette charpente, rattachées P
P
P C
aux sucres. G
D D
L’ADN est une double hélice aite de deux brins enroulés en
P
P
spirale l’un autour de l’autre (gure 2.22). Déroulé, l’ADN ait P
A T
penser à une échelle dont les montants sont constitués d’une D D
charpente sucres-phosphates, tandis que les barreaux sont or-
P
P
més par des paires de bases. Les bases d’une paire sont reliées c. Structure en
par des liaisons hydrogène qui se orment toujours entre une échelle
purine et une pyrimidine ; c’est ainsi que l’adénine (A) s’ap- FIGURE 2.22
parie avec la thymine (T), et la cytosine (C) avec la guanine
Vue d’ensemble de la structure de l’ADN ❯ a. Un nucléotide
(G). Les bases capables de s’apparier sont appelées des bases d’ADN est composé d’un sucre, le désoxyribose (D), d’un groupement
complémentaires. phosphate et d’une base azotée. b. Les nucléotides d’ADN
contiennent les bases A, T, C, G ; le désoxyribose comme sucre et un
Alors que l’ADN est bicaténaire (à double brin), l’ARN est groupement phosphate. L’ADN est bicaténaire (deux brins) et adopte
monocaténaire (à simple brin) (gure 2.23) et ne orme pas la orme d’une double hélice. c. Quand l’hélice se déroule, la
d’hélice. De plus, la thymine ne se retrouve pas dans l’ARN. Elle confguration en échelle qui se orme montre que les montants se
composent de molécules de désoxyribose et de phosphate et que les
est remplacée par la base uracile, complémentaire elle aussi barreaux sont ormés de bases azotées complémentaires.
à l’adénine.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 49

TABLEAU 2.2 Différences entre l’ADN et l’ARN


Caractéristiques ADN ARN
Emplacement dans Noyau Noyau et cytoplasme G O
P


la cellule Bases
C
R
Principales Matériel génétique et Participation à la syn- HN CH
onctions régie de la synthèse thèse des protéines U


des protéines P U C CH


O N
Sucre Désoxyribose Ribose R H
Bases A, G, C, T A, G, C, U Uracile (U)
(dans l’ARN seulement)
Nombre de brins Deux brins (bicaténaire) Un brin (monocaténaire) P
A
Structure Forme hélicoïdale Chaîne droite R
(double hélice) ou repliée
Charpente
P C

Les fonctions de l’acide désoxyribonucléique


L’ADN constitue le matériel génétique du corps humain.
Chacune des 46 molécules d’ADN présentes dans le noyau
d’une cellule humaine est associée à des protéines particu- FIGURE 2.23
lières et orme un chromosome. Les chromosomes peuvent : Structure de l’ARN et de la base uracile ❯ Les nucléotides
d’ARN contiennent les bases A, U, C, G de même que le ribose (R)
(1) se répliquer, avant la division cellulaire, an de pouvoir comme sucre et un groupement phosphate. L’ARN est
être transmis à la génération cellulaire suivante ; (2) subir monocaténaire (un brin) et linéaire.
des mutations, soit des modications dans leur séquence
de nucléotides après l’exposition à des acteurs physiques ou
chimiques ; et (3) entreposer de l’inormation, comme celle INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
qui permet la synthèse de protéines, à l’intérieur de segments
d’ADN nommés gènes. Plus précisément, ces derniers spéci- L’anémie à hématies falciformes
ent l’identité et la séquence des acides aminés nécessaires à Dans l’anémie à hématies alciormes, ou drépanocytose,
la synthèse d’une protéine. Les gènes constituent une sorte de une mutation dans l’ADN ait en sorte que la cellule produit
recette qui indique les ingrédients et la marche à suivre pour une version modiée de la protéine hémoglobine contenue
dans les hématies (globules rouges) : le sixième acide
préparer un plat. aminé de l’une de ses chaînes n’est pas le glutamate, mais
la valine. Cette substitution, banale en apparence, entraîne
Les fonctions de l’acide ribonucléique une déormation des molécules d’hémoglobine dans des
situations où l’O 2 sanguin se ait rare, comme à la suite
On connaît diférentes catégories d’ARN, dont trois jouent un d’un exercice exténuant. Les globules rouges perdent alors
rôle précis dans la synthèse des protéines SECTION 3.4.2 (p. leur orme habituelle, circulaire et fexible ; ils deviennent
74) et SECTION 3.8 (p. 98). En gros, les molécules d’ARN sont ermes, rigides et prennent la orme de aucilles. Lorsqu’ils
les assistantes de l’ADN. De la même manière qu’une recette passent dans de petits vaisseaux sanguins, ces globules
ne peut pas réaliser elle-même un plat, un gène ne peut pas rouges anormaux bloquent la circulation sanguine et se
ragmentent. L’anémie à hématies alciormes peut être
abriquer par lui-même une protéine. Il a besoin de l’aide des
douloureuse et endommager des organes.
molécules d’ARN qui prennent les données du gène, les trans-
portent là où la protéine sera abriquée pour ensuite partici-
per à la synthèse de la protéine.
Si l’inormation du gène, donc de l’ADN, est aussée à la suite
2.7.3 L’adénosine triphosphate, un transporteur
d’une mutation, la protéine synthétisée risque de l’être elle d’énergie
aussi et de ne pas présenter les bons acides aminés. La pro- En plus de constituer les sous-unités des acides nucléiques,
téine, n’ayant plus la bonne structure, risque de ne plus pou- certains nucléotides ont aussi des onctions métaboliques. Par
voir accomplir adéquatement sa onction et d’être à l’origine exemple, lorsqu’elle est liée à trois groupements phosphate au
d’une maladie. De la même manière, si une recette comprend lieu de un, l’adénosine (adénine associée au ribose) devient un
une erreur, le plat concocté risque d’être raté. Tout dépend de nucléotide d’ARN triphosphate et orme l’adénosine triphos-
la gravité de l’erreur. phate (ATP), un transporteur d’énergie dans les cellules.
50 PARTIE I L’introduction

La structure de l’adénosine triphosphate La dégradation du glucose permet la synthèse de


L’ATP est une molécule riche en énergie parce que les deux l’adénosine triphosphate
dernières liaisons phosphate sont instables et aciles à rompre. L’énergie contenue dans une molécule de glucose ne peut
Cette instabilité chimique s’explique par la présence de pas être utilisée telle quelle par la cellule. Elle doit d’abord
charges négatives sur chaque groupement phosphate, ce qui être transérée à des molécules d’ATP, la monnaie énergé-
produit une répulsion électrique entre eux. Habituellement, tique de la cellule. Puisque aucun transert énergétique n’est
dans les cellules, c’est la liaison phosphate terminale qui ecace à 100 %, une partie de l’énergie du glucose est perdue
est hydrolysée pour obtenir de l’énergie, entraînant ainsi la sous orme de chaleur. Cette dernière n’est touteois pas inu-
ormation d’une molécule d’adénosine diphosphate (ADP) tile, puisqu’elle contribue à maintenir la température corpo-
et d’une molécule de phosphate inorganique Pi FIGURE 2.24 . relle des humains à 37 °C.
L’énergie libérée par la dégradation de l’ATP peut, par
exemple, être utilisée par la cellule pour la synthèse de L’O2 joue un rôle important dans la dégradation du glucose.
macromolécules, comme des glucides et des protéines. Dans Une quantité insusante d’O2 limite la dégradation du glucose,
les cellules musculaires, l’énergie sert à la contraction mus- donc la production d’ATP. Étant donné que, pour son transport,
culaire ; dans les cellules nerveuses, elle permet la conduction l’O2 doit se lier aux atomes de er présents dans l’hémoglobine
de l’infux nerveux. À la suite de la dégradation d’une molé- des globules rouges (gure 2.18, p. 44), un régime alimentaire
cule d’ATP, celle-ci est reconstituée par l’ajout d’un P i à l’ADP. aible en er limite la capacité du sang à transporter l’O2 aux
Notons qu’un apport d’énergie est nécessaire pour synthéti- cellules. Les personnes atteintes d’anémie erriprive, c’est-
ser de l’ATP. à-dire d’une carence en er, ressentent alors une grande atigue.

ATP

a. Formation de l’ATP Adénine b. Dégradation de l’ATP


Trois groupements
phosphate
(Réaction requérant (Réaction dégageant
de l’énergie) P P P de l’énergie)

Liaison riche
en énergie Ribose
Énergie Énergie
fournie libérée

ADP

P Adénine
Deux groupements P
Phosphate (Pi) phosphate
Phosphate (Pi)
P P

Ribose

FIGURE 2.24
Adénosine triphosphate : molécule énergétique ❯
a. La liaison chimique riche en énergie de l’ATP se forme par une réaction de synthèse par déshydratation entre l’ADP et un groupement Pi.
La combustion de nutriments (p. ex. : le glucose) en présence d’O2 libère l’énergie nécessaire à cette réaction.
b. L’hydrolyse de l’ATP donne de l’ADP et un groupement Pi, en plus de libérer de l’énergie prête à être utilisée par la cellule.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 51

TABLEAU 2.3 Molécules du vivant

Molécules du vivant Exemples Sous-unités Fonctions

Glucides Monosaccharides, CH2OH CH2OH Principale source d’énergie ;


disaccharides, O H O H O réserve d’énergie à court terme
polysaccharides H C H
H
C C
OH H OH H
HO C C OH HO OH

H OH H OH
Glucose

Lipides Triglycérides (graisses, H Réserve d’énergie à


huiles), phospholipides long terme ; composants
H C OH H H H H H
O membranaires ; hormones
H C OH C C C C C C H
HO
H C OH H H H H H
Acide gras
H
Glycérol

Stéroïdes Aucune
(structure de base : cholestérol)

Protéines Collagène, hémoglobine, H Soutien ; activité enzyma-


actine, myosine, kératine Groupement amine Groupement acide tique (catalyseur) ; transport ;
H2N C COOH défense ; activité hormonale
(régulation) ; mouvement

Radical R

Acide aminé

Acides nucléiques ADN, ARN Entreposage de l’information


génétique ; participation à la
Phosphate P b.a. Base azotée
synthèse des protéines

O
Nucléotide

Pentose
(un sucre)

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS Vérifiez vos progrès


Les acides nucléiques, parce qu’ils contiennent l’information, et 20. En quoi a) la fonction et b) la structure de l’ADN et de
l’ATP, parce qu’elle agit en tant que molécule énergétique, l’ARN diffèrent-elles ?
jouent un rôle important dans le fonctionnement de nos cellules,
21. Quel type de liaison unit les bases à l’intérieur de la
de nos tissus et de nos organes. Pour en savoir plus sur cette
double hélice d’ADN ?
classe de molécules, consultez les éléments suivants.
La SECTION 3.7, p. 84, explique les deux types de divisions 22. Quelles sont la structure et la fonction de l’ATP ?
cellulaires.
La SECTION 3.8, p. 98, explore la manière dont l’ADN contient
l’information nécessaire à la fabrication des protéines.
La SECTION 13.1, p. 446, permet de lier l’ADN et les notions Le tableau ci-dessus et la fgure de la double page suivante,
de base en génétique. présentent les diverses molécules du vivant et leurs onctions
TABLEAU 2.3 et FIGURE 2.25.
PARTIE I L’introduction
a. LIPIDES Molécules non polaires
Triglycérides (forme de mise en réserve) ou amphipathiques, comprenant trois
sous-classes principales

H C OH
H C OH Acide gras
H C OH

H
Les triglycérides servent à la
Glycérol
Cellules du tissu adipeux avec mise en réserve à long terme de
gouttelettes de graisse l’énergie, à l’amortissement des
chocs et à l’isolation thermique
du corps.
Acide gras

Sang

Phospholipides

Barrière
Stéroïdes sélective Tête polaire
des
Composant de cellules
la membrane Queues non
plasmique polaires

Cholestérol
Précurseur des
hormones stéroïdes et
d’autres stéroïdes dont la
vitamine Dt

c. ACIDES NUCLÉIQUES ADN et ARN

Membrane plasmique

Chromosome

ADN
(macromolécule)

Nucléotide (sous-unité)

Base azotée

P
O
Groupement
INTÉGRATION DES CONCEPTS phosphate
Pentose

FIGURE 2.25
Les nucléotides sont les
Molécules organiques ❯ Les quatre principales sous-unités qui forment les
catégories de macromolécules sont les lipides (a.), acides nucléiquess ADN
ADN etet
les glucides (b.), les acides nucléiques (c.) et les ARN. Il existe huitt nucléotides
nuc
ucl
cléot
cléotide
éo es
protéines (d.). différents, quatre dans
danss l’ADN
l’A
ADN
N
et quatre dans l’ARN.
ARN.
RN ARN
(macromolécule)
Noyau
CHAPITRE 2 La chimie de la vie
b. GLUCIDES Le glucose et le
Glucose (sous-unité) Glycogène (macromolécule) glycogène, deux molécules importantes

Le foie emmagasine le
glucose sous forme de
glycogène et dégrade celui-
ci en glucose au besoin.

Acide gras Protéines du sang


Glucose sanguin

Molécules riches Protéine de la Protéines


en énergie membrane extracellulaires
plasmique (p. ex. : collagène)

Acide gras
et
glucose

O2
Protéines intracellulaires
(p. ex. : protéine de la
H 2O charpente cellulaire)
et
ATP CO 2

Adénine
d. PROTÉINES La catégorie de molécules
P P P organiques la plus diversifiée
O Énergie
Groupements
Pentose transférée Les protéines sont des macromolécules faites d’une ou de
phosphate
plusieurs chaînes de leurs sous-unités, les acides aminés.
L’ATP est un nucléotide qui sert Une fois synthétisées, les protéines remplissent leur
d’intermédiaire énergétique. Dans fonction à l’intérieur de la cellule, dans la membrane
la cellule, l’énergie chimique est plasmique, dans le plasma sanguin ou dans d’autres
transférée du glucose à l’ATP, liquides corporels.
puis de l’ATP aux réactions
chimiques qui en ont besoin. Acide aminé (sous-unité) Protéine (macromolécule)

H O
H
Instructions pour la
synthèse des protéines C
N C

Les acides aminés sont les sous-


unités des protéines. Il existe
20 acides aminés qui diffèrent les uns
des autres par leur radical R.
54 PARTIE I L’introduction

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


2.1 Des atomes La matière occupe un espace et possède une masse. Elle peut se présenter sous forme solide,
aux molécules liquide ou gazeuse.

2.1.1 Les éléments


La matière se compose d’éléments ; chaque élément est constitué d’un seul type d’atome.

2.1.2 Les atomes


Les propriétés chimiques d’un atome dépendent du nombre d’électrons contenus dans sa
couche électronique périphérique. Ces électrons sont appelés électrons de valence.

2.1.3 Les molécules et les composés


• Les atomes se transfèrent ou partagent des électrons pour permettre la formation de
molécules.
• Le transfert d’électrons entre atomes produit une liaison ionique.
• Le partage d’électrons entre deux atomes forme des liaisons covalentes polaires, si le
partage est non équitable, et des liaisons covalentes non polaires, s’il est équitable.

2.2 L’eau et les Ce sont les propriétés physiques et chimiques de l’eau qui rendent possible la vie sur Terre.
êtres vivants
2.2.1 Les liaisons hydrogène
Les liaisons hydrogène unissent un atome d’hydrogène (légèrement positif) appartenant à une
liaison covalente polaire à un atome (légèrement négatif) appartenant à une autre liaison cova-
lente polaire.

2.2.2 Les propriétés de l’eau


• À la température ambiante, l’eau est un liquide et non un gaz.
• Elle se réchauffe et se refroidit lentement, modérant ainsi les écarts de température.
• Elle a une haute chaleur de vaporisation, permettant le refroidissement par évaporation.
• Elle est cohésive et circule dans des conduits comme les vaisseaux sanguins.
• Elle est un excellent solvant en raison de sa polarité.
• Elle est un bon amortisseur pour les chocs.

2.3 Les molécules Il existe quatre grands groupes de molécules dans le monde vivant : les glucides, les lipides,
du vivant les protéines et les acides nucléiques. Les macromolécules sont fabriquées par réaction de
synthèse par déshydratation et sont dégradées par réaction d’hydrolyse.

2.4 Les glucides Les molécules de glucides présentent un rapport atomes d’hydrogène (H)/atomes d’oxygène
(O) d’environ 2 : 1. La fonction première des glucides est de constituer une source d’énergie à
court terme et rapidement disponible.

2.4.1 Les monosaccharides et les disaccharides


• Le glucose, un monosaccharide à six atomes de carbone, est utilisé par les cellules comme
source d’énergie.
• Les disaccharides sont formés par l’union de deux monosaccharides. Le lactose, composé
de glucose et de galactose, est un disaccharide.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 55

2.4.2 Les polysaccharides


Les glucides complexes sont des macromolécules nommées polysaccharides ; ceux-ci sont
constitués d’un très grand nombre de molécules de glucose. Les principaux polysaccharides
sont l’amidon, le glycogène et la cellulose.
• Les végétaux entreposent le glucose sous orme d’amidon.
• Les animaux entreposent le glucose sous orme de glycogène.
• La cellulose est une fbre qui constitue la paroi des cellules végétales.

2.5 Les lipides Les lipides ont des onctions et des structures diverses, mais ils possèdent une caractéristique
commune : ils sont hydrophobes et liposolubles.

2.5.1 Les triglycérides : les graisses et les huiles


• Les graisses et les huiles, appelées triglycérides, ont une onction d’entreposage d’éner-
gie à long terme. Elles sont constituées d’une molécule de glycérol liée à trois molécules
d’acides gras.
• Les acides gras peuvent être saturés ou insaturés.

2.5.2 Les phospholipides


Les phospholipides constituent la trame de la membrane plasmique.

2.5.3 Les stéroïdes


La testostérone et les œstrogènes sont, comme tous les stéroïdes, élaborés à partir du cholestérol.

2.6 Les protéines Certaines protéines, comme la kératine et le collagène, ont un rôle structural ; d’autres ont
un rôle onctionnel ; ce sont, par exemple, des hormones ou des enzymes. Ces dernières
accélèrent les vitesses des réactions chimiques.

2.6.1 Les acides aminés, sous-unités des protéines


• Les protéines sont des macromolécules composées de nombreuses sous-unités, les acides aminés.
• Un acide aminé comprend un carbone central auquel sont greés un groupement amine
(NH2), un groupement acide (COOH), un atome d’hydrogène et un radical R (variable). Les
acides aminés s’unissent par des liaisons peptidiques.

2.6.2 La liaison peptidique


Les peptides sont ormés d’acides aminés unis par des liaisons peptidiques ormées lors de
réactions de synthèse par déshydratation. Ces liaisons sont ormées entre le groupement acide
d’un acide aminé et le groupement amine d’un autre.

2.6.3 La structure des protéines


Les protéines ne peuvent jouer leur rôle que si elles ont leur structure tridimensionnelle.
Lorsqu’elles sont exposées à des températures ou à des pH extrêmes, les protéines sont déna-
turées, c’est-à-dire qu’elles perdent leur orme et donc leur onction.
Une protéine a quatre niveaux de structure.
• Une structure primaire, qui correspond à la séquence linéaire des acides aminés du
polypeptide.
56 PARTIE I L’introduction

• Une structure secondaire, qui se manieste par une orme en hélice α (alpha) ou en euillet
plissé β (bêta).
• Une structure tertiaire, qui correspond à la orme fnale de la protéine après le repliement des
diérentes parties de la chaîne.
• Une structure quaternaire, présente chez certaines protéines, qui se caractérise par l’union
de deux polypeptides ou plus.

2.7 Les acides nucléiques Les deux types d’acides nucléiques sont l’ADN et l’ARN.

L’ADN renerme l’inormation génétique d’un organismes, tandis que l’ARN permet à la cellule
d’utiliser l’inormation génétique stockée dans l’ADN.

2.7.1 La structure d’un nucléotide, sous-unité des acides nucléiques


• Les acides nucléiques (ADN et ARN) sont des macromolécules constituées de nucléo-
tides. Les nucléotides se composent d’un pentose, d’une base azotée et d’un groupement
phosphate.
• L’ADN contient le sucre désoxyribose ainsi que les bases azotées adénine, guanine, thymine
et cytosine.
• L’ARN contient le sucre ribose et les bases adénine, guanine, uracile et cytosine.
2.7.2 L’acide désoxyribonucléique et l’acide ribonucléique
• L’ADN est une double hélice, composée de deux brins de polynucléotides, dans laquelle les
bases A s’apparient aux bases T, et les bases G s’apparient aux bases C.
• L’ARN est ormé d’un seul brin de polynucléotides et ne orme pas d’hélice ; sa structure est
linéaire. La base U y remplace la base T.
• Chacune de nos 46 molécules d’ADN est associée à des protéines particulières et constitue
un chromosome. Les chromosomes portent plusieurs gènes. Ceux-ci sont des segments
d’ADN qui déterminent la séquence des acides aminés dans une protéine.
• Les molécules d’ARN prennent les données d’un gène, les transportent là où la protéine sera
abriquée et participent à la synthèse de la protéine.
• Une mutation est une modifcation d’un ou de plusieurs nucléotides dans un gène (ADN).
Elle peut entraîner le changement d’un ou de plusieurs acides aminés dans la protéine cor-
respondant au gène. Si ce changement d’acides aminés provoque un changement dans la
orme fnale de la protéine, celle-ci pourrait ne plus être en mesure d’accomplir sa onction.
2.7.3 L’adénosine triphosphate, un transporteur d’énergie
• L’ATP est une molécule énergétique, étant donné que les liaisons entre ses phosphates sont
instables.
• À la suite d’une hydrolyse, l’ATP se transorme en ADP + Pi, ce qui libère de l’énergie qui sera
utilisée par les cellules pour eectuer une activité physiologique.
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 57

Pour conclure...
Trois mois après le diagnostic posé par son médecin, David se également ce que son médecin voulait dire en parlant de bon et
sent mieux préparé pour son nouvel examen médical. Non seu- de mauvais cholestérol. Il aisait alors réérence à des lipopro-
lement il a apporté des ajustements importants à son alimenta- téines, une sorte de transporteurs pour les lipides et le cholestérol
tion en limitant la quantité de graisses alimentaires et en dans le sang. Un taux élevé de LDL — le « mauvais cholestérol » —
surveillant le contenu en cholestérol de ses aliments, mais il a signife que son organisme présente un excès de cholestérol à
également amélioré son programme hebdomadaire d’activités transporter ; pour leur part, les HDL ont une onction de trans-
physiques. Plus important encore, il a dorénavant une meilleure porteurs qui prélèvent l’excédent de cholestérol afn de l’élimi-
compréhension des termes utilisés par le médecin lors de sa ner. Des valeurs aibles de LDL et des valeurs élevées de HDL
dernière visite. David sait maintenant que le cholestérol est une contribuent à une bonne santé du système cardiovasculaire et
molécule importante dans son organisme, qui peut aussi causer correspondent à un risque moindre de contracter un certain
des problèmes au système cardiovasculaire. Il comprend nombre de maladies liées à l’alimentation.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Fragmentation d’amas de gras en gouttelettes sous l’action f. Synonyme d’hydrates de carbone.
d’émulsifants. g. Qualifcati donné à un acide gras n’ayant aucune liaison covalente
b. Particule chargée positivement ou négativement. double entre les atomes de carbone.
c. Liaison chimique par laquelle les atomes partagent une paire h. Stéroïde servant à abriquer les autres stéroïdes.
d’électrons. i. Protéine responsable du transport de l’O2.
d. Qualife une molécule qui réagit avec l’eau en s’y dissolvant. j. Catalyseur biologique.
e. Liaison aible qui se crée entre un atome d’hydrogène légèrement k. Changement dans la séquence des nucléotides d’un brin d’ADN.
positi appartenant à une liaison covalente polaire et un atome légè-
rement négati appartenant à une autre liaison covalente polaire.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quelle diérence y a-t-il entre une liaison ionique et une liaison 7. Quelle est la sous-unité des protéines, et comment deux
covalente ? (p. 29) sous-unités s’unissent-elles pour ormer une liaison peptidique ?
2. Quel lien y a-t-il entre la polarité des molécules d’eau, d’une part, (p. 45)
et l’établissement de liaisons hydrogène entre elles, d’autre part ? 8. Décrivez les structures primaire, secondaire et tertiaire des pro-
(p. 32-33) téines, et dites pourquoi ces structures sont si importantes.
3. a. Nommez et défnissez quelques monosaccharides, disaccha- (p. 46-47)
rides et polysaccharides.
9. Décrivez la structure en double hélice (bicaténaire) de l’ADN et la
b. Dites quel est le composant le plus courant des polysaccha- structure monocaténaire de l’ARN. (p. 48-49)
rides. (p. 35-36)
10. Donnez le nom du type de réaction qui libère l’énergie de la molé-
4. a. Quels sont les composants d’un triglycéride ?
cule d’ATP. Expliquez votre réponse. (p. 50)
b. Quelle diérence y a-t-il entre un acide gras saturé et un acide
11. En termes de production d’ATP, expliquez pourquoi les personnes
gras insaturé ? (p. 38-39)
anémiques ressentent généralement beaucoup de atigue. (p. 50)
5. a. Comment la structure d’un phospholipide dière-t-elle de celle
d’un triglycéride ? 12. Le numéro atomique indique :
a. le nombre de neutrons dans le noyau ;
b. Décrivez la disposition des phospholipides dans la membrane
plasmique. (p. 42) b. le nombre de protons dans le noyau ;
6. Dans quelles catégories de molécules propres aux êtres vivants c. le nombre d’électrons dans la couche périphérique ;
devrait-on trouver de l’azote ? (p. 44-50) d. le nombre de protons dans la couche périphérique.
58 PARTIE I L’introduction

13. Laquelle des propriétés suivantes de l’eau est attribuable aux liai- 18. Laquelle des réponses suivantes est un exemple de réaction
sons hydrogène entre ses molécules ? d’hydrolyse ?
a. L’eau empêche les grandes variations de température. a. acide aminé + acide aminé → dipeptide + H 2O
b. L’eau est un solvant pour les molécules polaires. b. dipeptide + H2O → acide aminé + acide aminé
c. La cohésion de l’eau lui permet de circuler dans des conduits. c. La dénaturation d’un polypeptide.
d. Les propriétés a. et c. d. Les réponses b. et c.
14. La liaison due au transfert complet d’électrons d’un atome à un 19. Ce qui fait la différence entre l’ARN et l’ADN, c’est que l’ARN possède :
autre est : a. un ribose ;
a. covalente ; b. un phosphate ;
b. ionique ; c. une base uracile.
c. hydrogène ; d. Les réponses a. et c.
d. non polaire. 20. Associez chacune des molécules de base de la colonne de
15. Un exemple de polysaccharide utilisé pour entreposer de l’énergie gauche à la bonne macromolécule de la colonne de droite.
chez les humains est : a. Triglycérides 1. Glucose
a. la cellulose ; b. Polysaccharide 2. Nucléotide
b. le glycogène ; c. Polypeptide 3. Glycérol et acides gras
c. le cholestérol ; d. ADN, ARN 4. Acide aminé
d. l’amidon. 21. Placez chacun des termes suivants au bon endroit dans le dia-
16. Ce qui fait la différence entre des acides gras saturés et des acides gramme ci-dessous : réaction de synthèse par déshydratation,
gras insaturés comportant le même nombre de carbones, c’est : réaction d’hydrolyse, sous-unités, macromolécule.
a. la présence ou l’absence de liaisons doubles carbone-carbone ;
a.
b. leur consistance à la température ambiante ;
H OH H OH
c. le nombre d’atomes d’hydrogène présents. H OH
H OH
d. Toutes ces réponses.
17. Ce qui fait la différence entre un acide aminé et un autre acide d. b.
aminé, c’est :
a. le groupement amine ; H2O H2O
b. le groupement carboxyle ;
H OH
c. le radical R.
c.
d. Toutes ces réponses.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS paires d’électrons de valence avec chaque atome d’oxygène. Les
formules s’écrivent ainsi :
1. Un atome comprend un noyau central ayant des protons et des
neutrons, et des électrons orbitant dans des couches électro- Formule structurale : O=C=O
niques autour du noyau. Formule moléculaire : CO2
2. Il faudrait trois atomes supplémentaires à l’azote et deux à 4. Les liaisons ioniques et les liaisons covalentes.
l’oxygène. 5. Dans la liaison covalente polaire, le partage des électrons est iné-
3. L’atome de carbone, qui a quatre électrons de valence, a besoin quitable, alors qu’il est équitable dans la liaison covalente non
de quatre électrons supplémentaires pour compléter sa couche polaire.
périphérique. Chaque atome d’oxygène, avec six électrons sur 6. C’est qu’un atome de calcium a besoin de céder deux électrons,
sa couche périphérique, n’a besoin que de deux électrons pour alors qu’un atome de chlore, ayant déjà sept électrons de valence,
compléter cette couche. L’atome de carbone partage donc deux ne peut en accepter qu’un de plus. Il faut donc deux atomes de
CHAPITRE 2 La chimie de la vie 59

chlore pour accepter les deux électrons que l’atome de cal- gras saturés ont tendance à avoriser des dépôts de lipides sur
cium a à donner. Le sel qui en résulte est appelé dichlorure de la paroi des vaisseaux sanguins et à causer ainsi des troubles
calcium (CaCl 2). cardiovasculaires.
7. L’eau est liquide à la température de la pièce ; sa température aug- 17. Elles servent à soutenir, à catalyser (activité enzymatique), à trans-
mente et s’abaisse lentement ; elle s’évapore à une haute tempé- porter, à déendre, à réguler l’activité hormonale et à assurer le
rature ; ses molécules sont cohésives et elle est un bon solvant. mouvement.
8. Parce que l’eau est une molécule polaire, alors que l’huile n’en est 18. Il vient des groupements —NH2 (amine) et —COOH (acide).
pas une. L’eau porte des charges partielles positives et négatives,
19. C’est la orme particulière d’une protéine qui lui permet d’accom-
mais pas l’huile. Il n’existe donc pas d’attirance électrique entre
plir sa onction propre. Si la orme d’une protéine change, celle-ci
les deux types de molécules, ce qui explique qu’elles n’ont pas
devient non onctionnelle.
tendance à se mêler.
20. a) L’ADN renerme les gènes, l’ARN transmet l’inormation
9. Les glucides, les lipides, les protéines et les acides nucléiques.
de l’ADN en ce qui concerne la séquence des acides aminés
10. La déshydratation (réaction de synthèse par déshydratation). d’une protéine.
11. Les glucides constituent une source d’énergie rapide, disponible b) L’ADN est composé de désoxyribose et des bases azotées A,
à court terme. T, C et G ; l’ARN contient du ribose et les bases azotées A, U, C
12. Les monosaccharides comprennent de trois à sept atomes de car- et G (tableau 2.2, p. 49). L’ADN est constitué de deux brins tor-
bone, tandis que les glucides complexes en possèdent des cen- sadés en double hélice, alors que l’ARN n’a qu’un brin linéaire.
taines, car ils résultent de l’union de plusieurs molécules de glucose, 21. Des liaisons hydrogène.
un monosaccharide.
22. L’ATP se compose d’une molécule d’adénosine et de trois grou-
13. Les fbres retiennent l’eau, ont augmenter le volume des selles pements phosphate ; elle est très riche en énergie.
et acilitent leur élimination en stimulant les mouvements du gros
intestin. QUESTION DE VOCABULAIRE
14. a) Elles constituent une source d’énergie et permettent sa mise a. Émulsifcation ; b. Ion ; c. Liaison covalente ; d. Hydrophile ;
en réserve. e. Liaison hydrogène ; f. Glucides ; g. Saturé ; h. Cholestérol ;
b) Un glycérol lié à trois acides gras. i. Hémoglobine ; j. Enzyme ; k. Mutation.

15. Les phospholipides sont d’importants constituants membra-


naires ; les stéroïdes assument diverses onctions, dont celle de QUESTIONS DE RÉVISION
la régulation hormonale. 12. b ; 13. d ; 14. b ; 15. b ; 16. d ; 17. c ; 18. b ; 19. d ; 20. a3-b1-c4-d2 ;
16. La margarine constitue le meilleur choix. Les gras insaturés 21. a. Sous-unités ; b. Réaction de synthèse par déshydratation ;
sont réputés être moins néastes pour la santé, alors que les c. Macromolécule ; d. Réaction d’hydrolyse.
3 La cellule : anatomie
CHAPITRE

et physiologie
uelques mois après la naissance de leur enant, Marie et Kevin ont pu diagnostiquer une aection baptisée maladie de Tay-Sachs. Il

Q se sont aperçus que quelque chose n’allait pas chez lui. Alors
qu’à ce stade, la plupart des nouveau-nés se renorcent et
s’agit d’un rare trouble métabolique qui entraîne le mauvais onction-
nement des lysosomes, l’une des composantes internes de la cellule.
acquièrent la coordination œil-main et la capacité de soulever la tête, En raison de ce mauvais onctionnement, des acides gras s’accu-
leur bébé semblait au contraire s’aaiblir. L’inquiétude de Marie s’est mulent dans les cellules de l’enant et provoquent la dégradation de
accrue quand le bébé a commencé à avoir de la difculté à avaler son
ses neurones, produisant les symptômes remarqués par les parents.
lait. Après consultation avec le pédiatre, Marie et Kevin ont décidé
d’amener leur enant à un hôpital de recherche pédiatrique afn d’y En dépit du sombre pronostic reçu, Marie et Kevin ont quitté le centre
rencontrer des médecins spécialisés dans les troubles du dévelop- de recherche déterminés à en apprendre davantage sur la manière
pement des nouveau-nés. dont cette aection provoque le mauvais onctionnement des lyso-
Les spécialistes ont soumis leur enant à une série de tests compre- somes et à se renseigner sur le développement de traitements visant
nant un bilan sanguin et un examen physique complet, par laquelle ils à prolonger la durée de vie d’un enant qui en est atteint.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
3.1 Qu’est-ce qu’une cellule ? 3.6 Le métabolisme cellulaire
Les cellules sont les unités ondamentales de la vie, et de nouvelles Les mitochondries sont le site de la respiration cellulaire, un méca-
cellules ne peuvent provenir que de cellules préexistantes. La plupart nisme qui extrait l’énergie du glucose pour la ormation de molécules
des cellules sont de petite taille et il aut généralement un micros- d’adénosine triphosphate.
cope pour les observer.
3.7 La division cellulaire
3.2 L’organisation cellulaire eucaryote Le cycle cellulaire comprend deux parties principales : l’interphase,
Les cellules humaines possèdent une membrane plasmique, un où la cellule accomplit ses activités courantes, et la division cellu-
cytoplasme et un noyau. Le cytoplasme renerme des organites qui laire, où elle se partage en cellules flles. La division des cellules
accomplissent des onctions spécifques. somatiques se ait par mitose, tandis que la production des gamètes
est assurée par la méiose, un autre type de division cellulaire.
3.3 La membrane plasmique et le transport membranaire
En raison de ses propriétés, la membrane plasmique est dite semi- 3.8 La synthèse des protéines
perméable. La diusion, les transporteurs protéiques et le transport Chaque protéine se compose d’une séquence d’acides aminés qui
vésiculaire permettent à des substances de pénétrer dans les cel- correspond au plan ourni par une séquence donnée de nucléotides
lules ou d’en sortir. de l’acide désoxyribonucléique. La synthèse des protéines s’eectue
en deux étapes. La première, nommée transcription, se déroule dans
3.4 Le noyau et les principaux organites cellulaires le noyau et produit de l’acide ribonucléique messager. La seconde,
L’acide désoxyribonucléique contenu dans le noyau détermine la la traduction, a lieu dans le cytoplasme et permet d’assembler les
séquence des acides aminés des protéines abriquées par une acides aminés en une protéine.
cellule. Celles-ci sont élaborées par les ribosomes, puis peuvent
être modifées par le réticulum endoplasmique rugueux et le com- 3.9 Le génie génétique
plexe golgien, éléments du système endomembranaire. Grâce à la technologie de l’acide désoxyribonucléique, il est possible
d’utiliser des bactéries pour produire des copies de gènes humains
3.5 Le cytosquelette et le mouvement cellulaire ou de protéines humaines.
Le cytosquelette se compose de fbres qui, entre autres, maintiennent
la orme de la cellule et contribuent au mouvement de ses organites.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Quel organite produit les lysosomes ? SECTION 2.2 ❯ Quelles propriétés de l’eau en ont une
molécule essentielle pour la vie telle que nous la
2. Quelle est la onction des lysosomes dans une cellule normale ? connaissons ?

3. Pourquoi le mauvais onctionnement des lysosomes entraîne-t-il SECTIONS 2.3 ❯ Quels sont les rôles ondamentaux des glucides,
une accumulation d’acides gras dans la cellule ? à 2.7 des lipides, des protéines et des acides
nucléiques dans la cellule ?
4. Comment les protéines contenues dans les lysosomes sont-
elles abriquées ? SECTION 2.7.3 ❯ Quel est le rôle de l’adénosine triphosphate dans
une cellule ?
62 PARTIE I L’introduction

3.1 Qu’est-ce qu’une cellule ?


Tous les organsmes, y comprs l’être human, se composent
de cellules, un at qu n’est pas apparent à mons d’obserer,
à l’ade d’un mcroscope, des organsmes uncellulares et les
tssus d’organsmes plurcellulares. En efet, la plupart des Irrégulière : Cellules nerveuses
cellules sont de pette talle, et c’est pourquo la théore cellu­
lare, l’un des prncpes ondamentau de la bologe moderne,
n’a pu être ormulée qu’aec l’nenton du mcroscope, au
xviie sècle.
Disque biconcave : Globules rouges
Le damètre des cellules est très arable, mas pour la plu­
part des cellules humanes, l se stue entre 10 et 100 mcro­
mètres (μm), sot enron la largeur d’un cheeu ou mons, et
leurs consttuants sont encore plus petts.
Cuboïde : Cellules du tubule rénal

3.1.1 La théorie cellulaire


L’unité fondamentale de la vie
Comme le stpule la théorie cellulaire, la cellule est l’unté
ondamentale de la e. Ren de plus pett qu’une cellule ne peut Prismatique : Cellules de la muqueuse
intestinale
re. Ans, un organsme uncellulare présente toutes les
caractérstques de la e eposées dans le chaptre 1. Il n’este
pas d’unté plus pette qu pusse se procurer de la matère et
de l’énerge à partr de son mleu, se reprodure, croître et se
déelopper, répondre à des stmulus et mantenr son homéo­
stase. En bre, la cellule est ante, mas ce qu la consttue ne
Sphérique : Cellules cartilagineuses
l’est pas.

Tous les êtres vivants sont formés de cellules


Un organsme uncellulare est édemment ormé d’une
Cylindrique : Cellules musculaires
seule cellule, mas qu’en est­l des organsmes comme l’être squelettiques
human ? Celu­c est­l entèrement consttué de cellules ?
Certans pourraent penser que les os ne renerment pas de FIGURE 3.1
cellules. Mas en eamnant du tssu osseu au mcroscope, on Diversité de formes des cellules ❯ Les cellules de l’organisme
constate que, en plus de la substance dure qu le caractérse, présentent des ormes variées qui sont le refet de leurs onctions.
l’os comprend auss des cellules. En réalté, un être human
est un assemblage de cellules, donc, comme pluseurs autres
êtres ants, un organsme plurcellulare. Ben qu’elles par­
tagent un certan nombre de caractérstques communes, les les sours ou les humans se reprodusent, un spermatozoïde
cellules d’un organsme plurcellulare se dstnguent auss les s’unt aec un oule pour ormer un zygote, la premère cel­
unes des autres par leur spécalsaton quant à leur structure lule d’un nouel organsme plurcellulare. Les parents trans­
et à leur oncton. Ans, une cellule sangune ressemble peu à mettent ans à leurs descendants une cope de leurs gènes. Ces
une cellu le nereuse, et toutes deu sont assez dférentes derners renerment les nstructons permettant au zygote de
d’une cellule musculare tant par leur orme que par leur rôle croître et de se déelopper en un organsme mature.
dans le corps human FIGURE 3.1.

De nouvelles cellules ne peuvent provenir que de 3.1.2 La taille des cellules


cellules préexistantes Il este certanes cellules, comme les œus de poule ou de gre­
Ce at n’état pas édent pour les premers chercheurs qu noulle, assez grosses pour être sbles à l’œl nu, mas la plupart
croyaent, par eemple, que des sours pouaent naître de gue­ ne le sont pas. Les nutrments qu pénètrent dans une cellule et
nlles sales. On sat de nos jours qu’une sours ne peut enr au les déchets qu en sortent le ont à sa surace ; par conséquent,
monde sans qu’l at esté d’autres sours auparaant. Lorsque plus celle­c est étendue, plus grande est la capacté de la cellule
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 63

à transporter des matériaux vers l’intérieur ou vers l’extérieur surace de l’échantillon, qu’on a d’abord recouverte d’une mince
de la cellule. Une grosse cellule exige plus de nutriments et pro­ couche de métal. Lorsque cette couche est rappée par les élec­
duit plus de déchets qu’une petite. Autrement dit, les besoins trons du aisceau incident, elle émet des électrons secondaires.
d’une cellule sont proportionnels à son volume. Mais à mesure Ceux­ci sont recueillis pour produire une image de la surace
que le volume d’une cellule augmente, sa surace devient pro­ de l’échantillon sur un écran semblable à celui d’un téléviseur.
portionnellement plus petite, comme on peut le constater en
comparant les deux cubes de la gure ci­dessous FIGURE 3.2.
On peut donc s’attendre à ce qu’il existe une limite à la taille
que peut atteindre une cellule ayant un métabolisme acti. Par
exemple, une ois qu’il est écondé et que son métabolisme s’ac­
tive, un ovule se divise à répétition sans augmenter de volume
pendant environ six jours. La division des cellules rétablit ainsi
la quantité de surace nécessaire pour des échanges susants
de matériaux. Un autre acteur important à considérer est la
distance que doit parcourir une substance : encore ici, les petites Globules rouges Globules rouges
cellules sont avantagées, car la distance que les substances
doivent ranchir pour atteindre leur destination est courte.
Paroi du vaisseau sanguin
Paroi du vaisseau sanguin
3.1.3 La microscopie et la structure de la cellule
Une microphotographie est une photographie d’un objet obte­
nue le plus souvent à l’aide d’un microscope optique (MO),
d’un microscope électronique en transmission (MET) ou d’un
microscope électronique à balayage (MEB) FIGURE 3.3.
a. Microphotographie optique b. Microphotographie électro-
Le MO, que l’on trouve dans la plupart des établissements nique en transmission
d’enseignement, permet, par un jeu de lentilles de verre déviant
les rayons lumineux qui traversent l’objet étudié, d’en produire
une image agrandie pouvant être directement observée.
Le MET utilise un aisceau d’électrons pour produire des
images agrandies de l’objet désiré. L’œil humain ne pouvant perce­
voir ces images, celles­ci doivent être projetées sur un écran fuo­
rescent ou sur une pellicule photographique pour être observées.
Globules rouges
Le MEB ournit une image tridimensionnelle de la surace
d’un objet. Pour ce aire, un étroit aisceau d’électrons balaie la

1 millimètre 2 millimètres
Paroi du vaisseau sanguin

Surface (1 × 1 × 6) mm2 =6 mm2 (2 × 2 × 6) mm2 = 24 mm2


c. Microphotographie électro- d. Microscopiste
(mm carré) nique à balayage
Volume (1 × 1 × 1) mm3 = 1 mm3 (2 × 2 × 2) mm3 = 8 mm3
(mm cube) FIGURE 3.3
Microphotographies de vaisseaux sanguins et de
Surface 6 24 = 3
globules rouges ❯
Volume 1 8 1
a. Microphotographie optique de nombreuses cellules dans un gros vaisseau.
b. Microphotographie électronique en transmission de trois cellules
dans un petit vaisseau.
FIGURE 3.2 c. Microphotographie électronique à balayage donnant une image
Rapport surface/volume ❯ Quand le volume d’un cube passe de tridimensionnelle des cellules et du vaisseau.
1 à 8 mm3, son rapport surace/volume diminue. d. Scientifque utilisant un microscope électronique.
64 PARTIE I L’introduction

Le grossissement permis par le MET est beaucoup plus élevé Vérifiez vos progrès
que celui du MO. De plus, le MET a un pouvoir de résolution
1. Quels sont les trois fondements de la théorie cellulaire ?
plus élevé, c’est­à­dire qu’il ore une meilleure capacité de dis­
tinguer deux points adjacents et donc de discerner les détails. 2. En quoi la petite taille des cellules leur est-elle utile ?
Le tableau ci­après permet de comparer le pouvoir de résolu­ 3. Qu’est-ce qui distingue le MO du microscope
tion de l’œil, du MO et du MET TABLEAU 3.1. électronique ?

Comparaison du pouvoir de résolution de


TABLEAU 3.1 l’œil, du MO et du MET
Œil 0,2 mm = 200 μm* = 200 000 nm** 3.2 L’organisation cellulaire eucaryote
Microscope (1 000X) 0,0002 mm = 0,200 μm = 200 nm Les premières cellules apparues étaient procaryotes. Les cel­
optique lules procaryotes actuelles sont majoritairement représentées
Microscope (50 000X) 0,00001 mm = 0,01 μm = 10 nm par les bactéries. Elles ne possèdent pas de véritable noyau,
électronique en c’est­à­dire que leur acide désoxyribonucléique (ADN), bien
transmission que placé au centre de la cellule, n’est pas entouré d’une enve­
* μm : micromètre, soit 10 - 6 m ou un millionième de mètre. loppe. On croit que la cellule eucaryote, qui possède un vrai
** nm : nanomètre, soit 10-9 m ou un milliardième de mètre. noyau, a évolué à partir de cellules procaryotes.
Les cellules procaryotes et les cellules eucaryotes, dont les
Si le MO permet d’observer des spécimens vivants, ce n’est cellules humaines, possèdent une membrane plasmique, une
pas le cas du microscope électronique. En eet, étant donné membrane externe qui contrôle ce qui entre dans la cellule
que les électrons ne peuvent se déplacer acilement dans l’air, ou ce qui en sort. Elles possèdent également un cytoplasme
on doit maintenir un vide poussé sur tout le parcours du ais­ comprenant une matrice semi­liquide, le cytosol, contenant de
ceau d’électrons. Habituellement, dans le cas de la microscopie l’eau et divers types de molécules dissoutes ou en suspension
optique, et toujours dans celui de la microscopie électronique, dans ce milieu. Le cytoplasme renerme aussi un ou des orga­
pour observer des cellules, on doit d’abord les xer an d’évi­ nites qui sont dénis ici comme de petites structures accom­
ter leur décomposition. Ensuite, on peut enrober le spécimen plissant des onctions particulières.
dans une matrice, de la parafne par exemple, pour pouvoir le
couper en nes tranches. Finalement, les cellules étant norma­ Chaque type d’organite eucaryote a une onction spécique.
lement transparentes, on doit souvent, en microscopie optique, Beaucoup de ces organites sont délimités par au moins une
procéder à leur coloration avant de les monter entre lame et membrane, alors que d’autres en ont deux, comme le noyau.
lamelle pour les observer. Le contraste de leurs diérentes Cette compartimentation a l’avantage de permettre à diverses
structures se trouve augmenté du ait que certaines compo­ activités cellulaires de se dérouler simultanément et indépen­
santes cellulaires absorbent plus de colorant que d’autres. damment les unes des autres FIGURE 3.4 .
En microscopie électronique, le contraste des composantes
de l’objet observé est ourni par l’application de métaux de Vérifiez vos progrès
densité électronique élevée. Comme cette dernière technique
4. Quelles sont les trois principales parties d’une cellule
ne produit pas de couleur, on peut colorer articiellement les
eucaryote ?
microphotographies électroniques après les avoir obtenues.
On dit alors qu’on a colorisé la microphotographie originale. 5. En quoi une cellule eucaryote se distingue-t-elle d’une
cellule procaryote ?

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


Pour en savoir plus sur certaines notions abordées dans
cette section, consultez les éléments suivants. 3.3 La membrane plasmique et le
La SECTION 12.1, p. 416, décrit la formation du zygote lors
de la fécondation.
transport membranaire
La SECTION 12.2.1, p. 417, décrit le développement pré- Une cellule humaine, comme toute cellule, est entourée par
embryonnaire, soit les premières divisions du zygote. une membrane plasmique FIGURE 3.5 (p. 66) qui marque la
Le CHAPITRE 13 expose les principes généraux de la trans- rontière entre l’extérieur et l’intérieur de la cellule. L’intégrité
mission des gènes d’une génération à l’autre. de la membrane plasmique et son bon onctionnement sont
nécessaires à la vie de la cellule.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 65

Membrane plasmique
Surface externe régulant
Membrane
l’entrée et la sortie de
plasmique
molécules
Enveloppe
Protéine
nucléaire
Phospholipides
Nucléole

Chromatine

Réticulum endo-
plasmique (RE)

50 nm
Réticulum endoplasmique rugueux (RER)
Noyau
Réticulum endoplasmique lisse (REL)
Enveloppe nucléaire
Env Mitochondrie
Chromatine
C Complexe golgien
Pore
P ore Nucléole
Lysosome
nucléaire

Cytoplasme
Ribosomes
libres
Ribosomes
liés Membrane
plasmique

Centrosome
(comprenant deux
Modifications
centrioles)
possibles de la
membrane plasmique
Cytosquelette Microvillosités

Cils

Flagelle

Vésicule

FIGURE 3.4
Modèle d’une cellule animale ❯ Microphotographie électronique en transmission (en haut) et représentation générale (en bas).
66 PARTIE I L’introduction

Membrane
plasmique

Liquide extracellulaire

Phospholipide
Glycolipide Chaîne glucidique
Tête
hydrophile d’un
phospholipide
Membrane
plasmique
Glycoprotéine
Queues Cholestérol Protéine
hydrophobes
d’un phospholipide Protéine
(canal protéique)

Protéine

Cytoplasme
Filaments du
cytosquelette

FIGURE 3.5
Modèle de la mosaïque fuide pour représenter la structure de la membrane plasmique ❯ La membrane plasmique se compose
d’une bicouche de phospholipides dans laquelle des protéines et du cholestérol sont enchâssés. Les têtes hydrophiles des phospholipides
orment la majeure partie des suraces externe et interne de la membrane, alors que les queues hydrophobes en orment l’intérieur.
Note : On remarque l’asymétrie de la membrane plasmique : des chaînes glucidiques s’attachent à la surace externe, et des flaments du
cytosquelette parcourent la surace interne.

La membrane plasmique est constituée d’une double couche Certaines protéines de la membrane plasmique sont des
(ou bicouche) de phospholipides ; des protéines s’y attachent transporteurs qui permettent le passage de substances à tra­
ou s’y enouissent, et elle contient aussi du cholestérol, qui lui vers la membrane FIGURE 3.7. Le canal protéique (gure 3.5),
conère une certaine stabilité. Une molécule de phospholipide une sorte de tunnel, en est un exemple. D’autres protéines sont
possède une tête polaire et deux queues non polaires (gure 2.16, des enzymes catalysant des réactions, tandis que d’autres ont
p. 42). Placés dans l’eau, les phospholipides orment spontané­ une conguration particulière qui leur permet d’agir comme
ment une pellicule de surace, des micelles ou des bicouches récepteur (gure 3.7) pour un messager chimique nommé
sphériques FIGURE 3.6. Dans la membrane, les têtes polaires, ligand, tels une hormone produite par une glande endocrine
chargées électriquement, sont hydrophiles (attirées par l’eau) et ou un neurotransmetteur sécrété par un neurone. Parois, de
se placent d’elles­mêmes pour aire ace au milieu aqueux de l’ex­ courtes chaînes glucidiques s’attachent à la ace externe de cer­
térieur ou de l’intérieur de la cellule. Les queues non polaires sont taines molécules de protéine ou de lipide, qu’on appelle alors
hydrophobes (repoussées par l’eau) et se tournent vers l’intérieur respectivement glycoprotéines et glycolipides. Ces chaînes glu­
de la bicouche, les unes vers les autres, là où il n’y a pas d’eau. cidiques sont propres à chaque cellule et contribuent à marquer
l’appartenance de celle­ci à un individu en particulier. Elles
Selon le modèle de la mosaïque fuide, les molécules qui
expliquent pourquoi les gens ont des groupes sanguins dié­
composent la membrane, en particulier les protéines, ont une
rents, par exemple. Des laments du cytosquelette se rattachent
disposition en apparence disparate qui rappelle une mosaïque.
également à la surace interne de la membrane.
De plus, l’agencement des molécules membranaires est chan­
geant. En eet, la plupart des lipides et plusieurs protéines La structure et les propriétés de la membrane plasmique
peuvent bouger et se déplacer latéralement, car la membrane contribuent au maintien de l’homéostasie cellulaire. Ainsi, la
est fuide, c’est­à­dire qu’à la température du corps elle a la membrane plasmique ne permet qu’à certaines substances
consistance de l’huile d’olive. d’entrer dans le cytoplasme ou d’en sortir. Pour cette raison,
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 67

Phospholipide Tête hydrophile Unique couche de


phospholipides

Queues hydrophobes Eau

b. P
Production de micelles

Eau à l’intérieur de
la bicouche de
Phospholipides
phospholipides
Pellicule de
surface Bicouche de
phospholipides
Eau
Eau

a. Formation d’une pellicule de surface c. Production de bicouches sphériques

FIGURE 3.6
Comportement des phospholipides dans l’eau ❯ Lorsqu’ils sont mis en contact avec de l’eau, les phospholipides exposent leur tête
hydrophile et protègent leurs queues hydrophobes. Ce comportement peut produire :
a. une pellicule de surface, constituée d’une seule rangée de phospholipides ;
b. des micelles, de petites sphères formées d’une seule couche de phospholipides dont les queues hydrophobes sont orientées vers le centre
de la sphère ;
c. des bicouches sphériques, dont la disposition des phospholipides leur permet de séparer deux milieux aqueux, comme le fait la membrane
plasmique.

Liquide extracellulaire

Ligand

Substrat Produit

Cytoplasme

Transporteur Récepteur Enzyme

FIGURE 3.7
Protéines membranaires ❯ Les protéines membranaires assurent différents rôles dont le transport membranaire (par exemple, un canal),
la réception de molécules médiatrices nommées ligands (par exemple, une hormone) ou la transformation d’un substrat en ses produits
par une enzyme.
68 PARTIE I L’introduction

Les molécules hydrophobes (non polaires), tels le dioxy­


Protéine gène (O2), le dioxyde de carbone (CO2), les acides gras, les
Molécules polaires et ions + –
alcools simples, etc., traversent la membrane plasmique par di­
usion simple. Elles peuvent se tailler un chemin entre les phos­
Molécules non polaires
pholipides, car elles sont solubles dans les lipides (liposolubles).
Dans quel sens iront­elles ? Elles se déplaceront dans les deux
Macromolécules directions, mais leur mouvement net se era selon leur gradient
de concentration, soit de la région de plus orte concentration
+
– vers la région de moindre concentration, et ce, jusqu’à ce que
l’équilibre soit atteint. À l’équilibre, il y aura autant de molé­
cules qui entreront dans la cellule qu’il y en aura qui en sortiront,
à moins qu’un autre acteur vienne modier leur concentration.
Ainsi, l’O2 diuse à travers la membrane plasmique, et son mou­
Aquaporine vement net se ait vers l’intérieur de la cellule FIGURE 3.10 parce
que sa concentration y est plus aible qu’à l’extérieur. En eet, la
H2O cellule consomme au ur et à mesure l’O2 qui traverse sa mem­
Liquide brane an de produire les molécules d’ATP nécessaires pour
extracellulaire Cytoplasme combler ses besoins énergétiques. Le CO2 se déplacera dans le
sens inverse parce qu’étant constamment produit dans la cel­
FIGURE 3.8 lule, sa concentration y est toujours plus élevée qu’à l’extérieur.
Perméabilité sélective ❯ Les èches simples et recourbées
indiquent que ces substances ne peuvent pas diuser directement Bre, pour une cellule, la diusion simple est le mouvement
à travers la membrane plasmique ; les longues èches doubles net de substances, directement à travers une membrane, d’une
indiquent que ces substances peuvent le aire dans les deux sens. région de plus orte concentration vers une région de plus aible
Les substances portant une charge électrique, comme l’eau (H2O,
au bas de la fgure), peuvent traverser la membrane à la condition concentration, jusqu’à ce qu’elles soient uniormément distribuées.
d’emprunter un canal protéique. Pour l’eau, la protéine est une Il s’agit d’un mode de transport passi permettant aux molécules
aquaporine. d’entrer dans une cellule ou d’en sortir. Un tel mode de transport se
réalise sans dépense d’énergie cellulaire, puisque les molécules
se déplacent librement, au gré de leurs mouvements spontanés.
on dit qu’elle est dotée d’une perméabilité sélective ou qu’elle
est semi­perméable FIGURE 3.8. La difusion acilitée
En onction de leur taille et de leur polarité, les substances De nombreux solutés hydrophiles (molécules polaires ou
entrent dans la cellule ou en sortent selon des mécanismes pré­ ions) ne peuvent pas diuser simplement à travers la mem­
cis. C’est ainsi, comme on l’explique dans les paragraphes qui brane plasmique, car, en raison de leur nature chimique, ils
suivent, que certaines substances traversent la membrane plas­ se mêlent bien à l’eau, mais ils sont peu ou non compatibles
mique par transport passi, c’est­à­dire sans que la cellule ait avec les lipides. Le déplacement de ces solutés, parmi lesquels
à dépenser d’énergie (adénosine triphosphate ou ATP), et que
d’autres emploient un transport acti, nécessitant de l’ATP.

3.3.1 Le transport passi


La difusion simple
Pour illustrer la difusion simple, on peut penser à l’arôme du
pain perçu lorsqu’on entre dans une boulangerie. L’odeur emplit
la boulangerie parce que les pains qui cuisent libèrent des molé­
cules gazeuses qui se déplacent de l’endroit où elles sont concen­
trées (dans le our) vers un endroit où elles le sont moins, la salle
de vente. Une ois que les molécules sont distribuées uniormé­
ment, c’est­à­dire qu’un équilibre est atteint, elles continuent de
se déplacer, mais de açon aléatoire dans toutes les directions.
Quand l’odeur atteint le nez, les molécules se lient à des récep­ FIGURE 3.9
teurs de la membrane plasmique des cellules olactives, ce qui Diffusion simple ❯ Quand une goutte de colorant est déposée
déclenche un infux nerveux qui se rend jusqu’au cerveau. L’odeur dans un bécher d’eau, les molécules de colorant diusent dans
l’eau en suivant leur gradient de concentration jusqu’à ce qu’un
du pain est alors perçue. La diusion d’un colorant dans un
équilibre (répartition uniorme) soit atteint.
bécher d’eau est un autre exemple de diusion simple FIGURE 3.9.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 69

Substances non polaires se déplaçant Les ions suivent leur gradient de concentration
selon leur gradient de concentration à travers des canaux remplis d’eau.
Liquide Na+
extra- O2
cellulaire Liquide
extra- Canal à K+
cellulaire Canal à Na+

CO2

Cytoplasme
Cytoplasme K+

FIGURE 3.10 a. Diffusion facilitée par canal protéique

Diffusion simple à travers une membrane biologique ❯ La


diusion simple permet aux substances non polaires de petite taille Un transporteur protéique change de forme pour déplacer
de traverser directement la bicouche de phospholipides. Une des molécules à travers la membrane plasmique.
substance se déplace selon son propre gradient de concentration. Glucose
Cela veut dire qu’elle se déplace d’un milieu dans lequel elle est plus
concentrée vers un milieu où sa concentration est plus aible, sans Liquide
extra-
égard aux concentrations des autres substances.
cellulaire

on compte le glucose, les acides aminés et les ions, est « aci­


lité » par la présence de protéines agissant à titre de canaux
Cytoplasme
ou de transporteurs. Au cours de la difusion acilitée, une
molécule ou un ion traverse la membrane plasmique du côté où Transporteur
du glucose
sa concentration est supérieure vers celui où elle est moindre
FIGURE 3.11. Il s’agit d’un mode de transport passi, parce que
la cellule n’a pas à dépenser d’énergie pour déplacer cette subs­ b. Diffusion facilitée par transporteur protéique
tance étant donné qu’elle suit son gradient de concentration.
Chaque transporteur, comme chaque canal, est spécifque et FIGURE 3.11
ne peut aire traverser qu’une molécule ou un ion précis : le Diffusion facilitée ❯ Il y a diusion acilitée lorsque des ions ou
transporteur de glucose ne transporte que du glucose, et le de petites molécules polaires traversent la membrane en suivant
canal à potassium (K+) ne laisse passer que du K+. Comme il en leur gradient de concentration à l’aide de protéines (canaux ou
transporteurs).
sera question dans le chapitre 5, certains canaux ioniques sont a. Diusion acilitée par canal protéique : des ions (p. ex. : sodium [Na+],
toujours ouverts et permettent un passage continuel des ions, K+, etc.) traversent des canaux protéiques spécifques contenant de
alors que d’autres s’ouvrent ou se erment en réponse à des sti­ l’eau.
mulus particuliers. b. Diusion acilitée par transporteur protéique : de petites molécules
polaires (p. ex. : glucose) sont transportées par des protéines.

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


Le contenu de cette section résume certaines des notions L’osmose
vues précédemment, dont le rôle des phospholipides dans
les membranes cellulaires. Pour en savoir plus, consultez les L’osmose est la diusion de l’eau à travers une membrane.
éléments suivants. L’eau, qui est polaire et peu compatible avec les lipides, traverse
La SECTION 2.5.2, p. 42, ournit une description des
la membrane plasmique en empruntant des canaux protéiques
phospholipides. spécifques nommés aquaporines. Ces canaux permettent à
l’eau de traverser la membrane tout en évitant le contact direct
La FIGURE 2.16, p. 42, illustre la structure des
phospholipides.
avec les phospholipides.
La SECTION 2.6, p. 44, présente diérents rôles que les pro- L’osmose se produit lorsque la membrane est perméable
téines jouent dans le corps humain. à l’eau, mais imperméable aux molécules d’un soluté, qui est
dit non diusible. Dans ce cas, seule l’eau peut se déplacer.
70 PARTIE I L’introduction

Son mouvement net s’eectuera à partir du compartiment Si l’on place des globules rouges dans une solution hypo-
où elle est plus abondante que les solutés (solution diluée) tonique (< 0,9 % de NaCl), dont la concentration des solutés
vers le compartiment où elle est moins abondante que ceux­ est inérieure à celle de leur cytoplasme et dont la teneur en
ci (solution concentrée). D’une certaine manière, on pourrait eau est supérieure, l’eau pénètre dans les cellules, qui gonfent
dire que l’eau suit son « gradient de concentration ». Le mou­ jusqu’à l’éclatement FIGURE 3.12b. Le terme cytolyse désigne
vement net de l’eau ne cessera que lorsque les solutions de part ce bris des cellules, et le mot hémolyse réère plus particulière­
et d’autre de la membrane auront une concentration égale. ment à la destruction des globules rouges.
Si elle entre dans une cellule ou en sort, cette eau modiera Si l’on place des globules rouges dans une solution hyper-
le volume de cette cellule. La capacité d’une solution à chan­ tonique (> 0,9 % de NaCl), dont la concentration des solutés est
ger le volume d’une cellule en modiant son contenu en eau supérieure à celle de leur cytoplasme et dont la teneur en eau
est appelée tonicité. Celle­ci dépend, en n de compte, de la est inérieure, l’eau quittera les cellules, et celles­ci se ratati­
concentration des solutés dans la solution. On peut l’expri­ neront FIGURE 3.12c. Les globules rouges se trouvant dans cet
mer en pourcentage, 0,9 % de chlorure de sodium (NaCl), par état prennent une apparence crénelée.
exemple. Voyons ce qui arrive à des cellules, comme des glo­
bules rouges, si on les plonge dans des solutions de diérentes
concentrations (tonicité).
L ’eau de mer est hypertonique par rapport aux cellules

SAVIEZ-VOUS QUE...
de l’organisme. Elle contient environ 3,5 % de sel,
Normalement, les liquides corporels sont isotoniques par alors que les cellules en contiennent 0,9 %. Si l’humain
rapport aux cellules. Ce type de solution a la même concen­ consommait de l’eau de mer, une ois le sel de cette eau
tration de solutés non diusibles et la même teneur en eau entré dans la circulation sanguine, les cellules se ratatine-
que la cellule. On peut plonger les globules rouges dans une raient et mourraient parce que l’eau de leur cytoplasme sor-
tirait par osmose. En outre, le corps se déshydraterait en
solution isotonique, à 0,9 % de NaCl. Dans ce cas, les cellules
perdant dans l’urine une grande quantité d’eau nécessaire
conservent leur taille et leur orme habituelles FIGURE 3.12a , pour le débarrasser du sel. Par ailleurs, l’eau salée contient
car il n’y a aucun mouvement net d’eau. Les solutions intravei­ un taux élevé d’ions magnésium ; ceux-ci entraîneraient une
neuses qu’on administre à des ns médicales sont générale­ diarrhée et une déshydratation encore plus grande.
ment isotoniques.

Solution isotonique Solution hypotonique Solution hypertonique

La concentration en solutés du Le liquide extracellulaire est Le liquide extracellulaire est plus


liquide extracellulaire est la moins concentré en solutés que concentré en solutés que le
même que celle le cyto- cytoplasme.
du cyto- plasme.
plasme.

L’eau entre L’eau sort


Pas de dans la cellule. de la
mouvement cellule.
net de l’eau

Globule rouge Globule rouge Globule rouge


MEB 11 550X
MEB 6 900X

MEB 9 030X

Globules rouges normaux Globules rouges près de l’hémolyse Globules rouges crénelés
a. b. c.

FIGURE 3.12
Effet de la tonicité d’une solution sur les globules rouges ❯ La tonicité infuence le mouvement net de l’eau ; le terme tonicité se
rapporte à la concentration relative de soluté dans une solution.
a. Dans une solution isotonique (p. ex. : 0,9 % de NaCl), il n’y a pas de mouvement net de l’eau et la orme de la cellule ne change pas.
b. Dans une solution hypotonique (p. ex. : de l’eau pure), l’eau entre dans la cellule.
c. Dans une solution hypertonique (p. ex. : 3 % de NaCl), l’eau sort de la cellule.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 71

3.3.2 Le transport actif partie grâce au transport acti. Les ions Na+ sont d’abord
activement pompés à travers la membrane, puis les ions
Les pompes à solutés chlorure (Cl−) diusent passivement en utilisant des canaux
Au cours du transport actif par pompe, une molécule se qui permettent leur passage. Le maintien de l’intégrité de
déplace dans le sens contraire de la normale, c’est­à­dire qu’elle ces transporteurs membranaires est primordial, car s’ils
va de la concentration la plus aible vers la plus élevée (autre­ sont atteints, certaines maladies peuvent se maniester. Par
ment dit, contre son gradient de concentration). C’est ainsi que exemple, un dysonctionnement des canaux à ions Cl− est à
l’iode, par exemple, s’accumule dans les cellules de la glande l’origine de la fbrose kystique.
thyroïde, que des monosaccharides sont complètement absor­
bés dans l’intestin par les cellules qui tapissent le tube digesti
et que le sodium (Na+) est parois presque complètement retiré
E ngénétique
1989, les scientifques ont établi qu’une anomalie

SAVIEZ-VOUS QUE...
de l’urine par les cellules qui orment les tubules rénaux.
était la cause de la fbrose kystique, aussi
Ce type de transport acti requiert une protéine de trans­ appelée mucoviscidose. Les portions d’ADN altérées
port et de l’énergie cellulaire libérée par la dégradation de codent pour une protéine responsable du mouvement
l’ATP. On donne souvent le nom de pompes aux protéines des ions Cl− à travers les membranes des cellules qui
abriquent du mucus, de la sueur et de la salive. Ces ano-
impliquées dans le transport acti parce que, tout comme une
malies se soldent par un déaut d’hydratation du mucus.
pompe à eau utilise de l’énergie pour déplacer de l’eau contre
la orce gravitationnelle, ces protéines emploient de l’énergie La protéine permettant au Cl− de sortir de la cellule étant
non onctionnelle, le Cl− s’accumule dans le cytoplasme.
pour déplacer des substances à l’encontre de leur gradient de
La rétention de Cl− élève la concentration de sel (NaCl), ce
concentration. L’une de ces pompes, active dans toutes les cel­ qui provoque une entrée d’eau dans la cellule (osmose).
lules, mais particulièrement associée aux cellules nerveuses Le mucus à l’extérieur de la cellule se déshydrate et
et musculaires, déplace les ions Na+ vers l’extérieur de la cel­ s’épaissit. On peut alors remarquer chez la personne
lule, où ils sont accumulés, tandis que les ions K+ sont amenés atteinte une toux persistante et une expectoration de
à l’intérieur pour y être amassés FIGURE 3.13. Cette protéine, mucus épais. Des symptômes intestinaux, pancréatiques
appelée pompe à Na+/K+, travaille de manière inéquitable : et génitaux sont aussi présents.
pour trois ions Na+ qu’elle ait sortir de la cellule, elle ne ait La découverte de la cause et du mécanisme de la mala-
entrer que deux ions K+. die a permis aux scientifques de mettre au point de nou-
velles options de traitement pour les personnes atteintes
Le passage du NaCl à travers la membrane plasmique est de fbrose kystique. Il ut un temps où celles-ci parve-
de première importance pour les cellules, et il se réalise en naient rarement à leur vingtième anniversaire, alors qu’il
est maintenant réquent de voir des personnes atteintes
dépasser la trentaine ou la quarantaine. On explore
actuellement de nouveaux traitements, telle la thérapie
génique, pour les victimes de la fbrose kystique.

Cytoplasme Le transport vésiculaire : endocytose et exocytose


Liquide
extracellulaire
Les grosses molécules, incapables de traverser la membrane
par l’un des mécanismes décrits précédemment, sont expor­
Site de tées ou importées dans la cellule par le transport vésicu-
xation laire. Il s’agit d’un mode de transport acti ; par conséquent, il
de l’ATP requiert la dégradation de molécules d’ATP (même si le mou­
K+
ATP
vement ne se ait pas nécessairement à l’encontre du gradient
de concentration). Ce type de transport comprend l’endo­
cytose et l’exocytose.
Na+
Au cours de l’endocytose, une portion de la membrane
Pompe (protéine
de transport) plasmique s’invagine, c’est­à­dire se creuse, pour envelopper et
aire entrer dans la cellule une substance ou un liquide. Quand
elle se détache, la portion de membrane orme une vésicule
FIGURE 3.13 (petit sac) à l’intérieur de la cellule FIGURE 3.14a (page sui­
Pompe à solutés ❯ La pompe à Na+/K+ est une protéine de vante). Certains globules blancs peuvent capturer des agents
transport membranaire qui utilise l’ATP pour déplacer les ions Na+ et
K+ contre leur gradient de concentration.
pathogènes (capables de causer des maladies) par un méca­
nisme d’endocytose auquel on donne le nom de phagocytose
72 PARTIE I L’introduction

(cellule qui « mange ») FIGURE 3.17 (p. 75). Mais, souvent, les
Liquide
cellules ne prélèvent que de petites quantités de liquide et de extracellulaire
Vésicule
molécules dissoutes ; on nomme ce mécanisme pinocytose
(cellule qui « boit »).

Substances
absorbées

L ’hypercholestérolémie familiale est une forme héré-


SAVIEZ-VOUS QUE...

ditaire de maladie cardiovasculaire qui survient


lorsque les cellules sont incapables d’absorber par endo- Cytoplasme
cytose le cholestérol présent dans le sang. Les personnes a. Endocytose
atteintes ont un taux de cholestérol sanguin anormale-
ment élevé et sont sujettes aux problèmes cardiaques
Liquide
très tôt dans leur vie, parfois même dans l’enfance selon Substances libérées
extracellulaire
la gravité de la maladie.

Dans l’exocytose, une vésicule cytoplasmique usionne


avec la membrane plasmique pour permettre la sécré­
tion, soit la sortie de substances à l’extérieur de la cellule
Vésicule
FIGURE 3.14b. Comme il est expliqué plus loin dans ce cha­
pitre, un fot constant de vésicules circule entre certains
Cytoplasme
organites avant de nir par usionner avec la membrane
plasmique. C’est de cette açon que des molécules de signa­ b. Exocytose
lisation, appelées neurotransmetteurs, quittent une cellule FIGURE 3.14
nerveuse pour aller exciter la prochaine cellule nerveuse Endocytose et exocytose ❯
ou une cellule musculaire. Le tableau suivant récapitule a. Les substances volumineuses entrent dans une cellule par
les principaux mécanismes de transport membranaire endocytose.
b. Les substances volumineuses quittent la cellule par exocytose.
TABLEAU 3.2 .

TABLEAU 3.2 Principaux mécanismes de transport membranaire


Nom Direction Besoins Exemples
Transport passif
Diffusion simple De la région de forte concentration Gradient de concentration en solutés Solutés hydrophobes (non polaires),
vers la région de faible concentration tels l’O2, le CO2, les acides gras,
les alcools simples, etc.

Diffusion facilitée De la région de forte concentration Protéine (canal ou transporteur) Petits solutés hydrophiles (polaires),
vers la région de faible concentration Gradient de concentration en solutés tels le glucose, les acides aminés et
les ions

Osmose De la région la plus diluée (forte Aquaporine Eau


teneur en eau) vers la région la plus Gradient de teneur en eau
concentrée (faible teneur en eau) Membrane imperméable à un soluté

Transport actif
Pompe à solutés De la région de faible concentration Protéine de transport (pompe) Na+, K+
vers la région de forte concentration Énergie cellulaire (ATP)

Endocytose

• Phagocytose Vers l’intérieur de la cellule Formation d’une vésicule par invagina- Macromolécules, parfois même
tion de la membrane plasmique des cellules (p. ex. : bactéries)

• Pinocytose Vers l’intérieur de la cellule Formation d’une vésicule par invagina- Solutés et liquides présents
tion de la membrane plasmique à l’extérieur de la cellule

Exocytose Vers l’extérieur de la cellule Vésicule provenant de la cellule fusion- Neurotransmetteurs, hormones,
nant avec la membrane plasmique enzymes digestives
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 73

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS 3.4 Le noyau et les principaux


Le contenu de cette section résume certaines des notions
vues précédemment, alors que d’autres seront réinvesties
organites cellulaires
dans les prochains chapitres. Pour en savoir plus, consultez
les éléments suivants.
3.4.1 Le noyau
La FIGURE 2.24, p. 50, illustre comment l’énergie libérée par Le noyau, structure prépondérante des cellules, constitue le
la dégradation de l’ATP peut, par exemple, être utilisée par la centre de contrôle de la cellule, car il renerme le génome, soit
cellule pour le onctionnement des pompes à solutés. l’ensemble de son matériel génétique FIGURE 3.15. Toutes les
La FIGURE 5.14, p. 148, illustre le onctionnement complet cellules d’un organisme contiennent les mêmes gènes, qui sont
de la pompe à Na+/K+. des segments des molécules d’ADN. Les gènes établissent la
La SECTION 13.5.1, p. 457, explique le mode de transmission séquence des acides aminés des protéines. Selon le type de cel­
héréditaire de la fbrose kystique. lule, certains gènes sont actis, alors que d’autres sont inactis.
La SECTION 13.6.1, p. 460, présente les caractéristiques Par exemple, dans les cellules de l’épiderme, le gène de la kéra­
génétiques de l’hypercholestérolémie amiliale. tine est acti, mais il ne l’est pas dans les cellules nerveuses.
Ainsi, l’ADN, avec l’aide de l’acide ribonucléique (ARN) qui agit
comme intermédiaire, détermine les protéines présentes dans
Vérifiez vos progrès une cellule. Elles y remplissent diverses onctions et contri­
6. Quelle est la structure de la membrane plasmique buent à défnir la spécifcité d’une cellule.
et quelle est sa onction générale ?
Lorsqu’on observe le noyau d’une cellule, même sur une
7. a) Quelles sont les diérentes açons pour des sub- microphotographie électronique, on ne peut pas voir le détail
stances de pénétrer dans les cellules et d’en sortir ? de la double hélice de chacune des molécules d’ADN qui s’y
b) Quels sont les modes passis et les modes actis trouvent. Ce que l’on peut voir dépend du moment où la cellule
de passage à travers la membrane plasmique ? est observée. Si la cellule n’est pas en train de se diviser, on peut
8. a) Quelle est la diérence entre des solutions observer un amas de fls enchevêtrés que l’on nomme chro-
isotonique, hypotonique et hypertonique ? matine. Chacun de ces fls correspond à une molécule d’ADN
b) Quel est l’eet de chacune de ces solutions
lâchement enroulée autour de protéines nommées histones
sur les cellules ? (fgure 3.15). Si la cellule est en train de se diviser, on verra plu­
tôt des chromosomes. Chacun de ceux­ci est obtenu lorsqu’un

Enveloppe nucléaire
Chromatine
Chromosome

Nucléole

R
RER

Enveloppe nucléaire

Membrane interne
Membrane externe
Chromatine
enroulée ADN

Ribosome Protéines
(en jaune) (histones)
Pore nucléaire REL
Bicouche
B ic de
phospholipides de
la membrane interne

FIGURE 3.15
Noyau et chromatine ❯ Le noyau renerme les brins d’ADN associés à des protéines, les histones, pour ormer la chromatine (gros plan, à
droite). Celle-ci présente une ou plusieurs régions spéciales nommées nucléoles, lieu de la production de l’ARN ribosomique (ARNr) et de
l’assemblage des sous-unités ribosomiques. Juste avant la division cellulaire, la chromatine se condense pour ormer les chromosomes.
L’enveloppe nucléaire est parsemée de pores (gros plan, à gauche) qui permettent à des substances de se déplacer entre le noyau
et le cytoplasme. L’enveloppe nucléaire est en continuité avec le RE.
74 PARTIE I L’introduction

 lament de chromatine subit un enroulement serré jusqu’à est une partie intégrante du système endomembranaire, même
ormer une structure ressemblant à un bâtonnet. si elle n’est pas une membrane interne FIGURE 3.16. En eet,
de nombreuses vésicules viennent se usionner à elle ou se or­
Le noyau d’une cellule humaine typique comporte 46 molé­
ment à partir d’elle.
cules d’ADN. On peut donc aussi dire qu’il contient 46 chro­
mosomes. On peut répartir ces derniers en 23 paires ; dans
chacune de ces paires, un chromosome a été donné par le père Le réticulum endoplasmique
et l’autre, par la mère. Le RE, dont la membrane est un prolongement de la mem­
brane externe de l’enveloppe nucléaire, est ormé de deux
Des microphotographies du noyau montrent une ou
portions : le RE rugueux (RER) et le RE lisse (REL). Le
plusieurs régions sombres dans la chromatine. Il s’agit de
RER doit son nom à son apparence rugueuse au microscope
nucléoles, où un autre type d’ARN, appelé ARN ribosomique
électronique ; en eet, sa surace est cloutée de ribosomes.
(ARNr), est produit pour ensuite s’unir à des protéines an de
Ceux­ci synthétisent des protéines qu’ils insèrent dans la
ormer les sous­unités d’un organite, le ribosome.
membrane du RER ou qu’ils laissent tomber dans ses cavités.
Le noyau est séparé du cytoplasme par deux membranes, Le RER peut modier ces protéines et les transormer en gly­
une interne et une externe, chacune constituée d’une double coprotéines par l’ajout de petites chaînes glucidiques. Le RER
couche de phospholipides. L’ensemble de ces membranes peut aussi abriquer des phospholipides qu’il insère dans sa
s’appelle enveloppe nucléaire et est en continuité avec le membrane. Un grand nombre de molécules produites dans
réticulum endoplasmique (RE). Ce dernier est un système le RER n’y demeurent pas. Elles peuvent être associées à cer­
membranaire de saccules et sera abordé dans une prochaine tains organites, insérées dans la membrane plasmique ou
section. L’enveloppe nucléaire présente des pores nucléaires exportées hors de la cellule.
de taille sufsante pour permettre le passage des molécules
Le REL, qui est en continuité avec le RER, est dit lisse parce
d’ARN et des sous­unités ribosomiques vers l’extérieur du
qu’il n’a pas de ribosomes à sa surace. À l’instar du RER, le REL
noyau et le passage de protéines vers l’intérieur de celui­ci. Il
synthétise des phospholipides membranaires. Il remplit aussi
aut noter que l’ADN ne quitte jamais le noyau.
diverses autres onctions qui dépendent du type particulier de
cellule. Ainsi, dans le tissu adipeux, il produit des triglycérides
3.4.2 Les ribosomes (lipides de réserve), alors que, dans les testicules, il participe à
Les ribosomes sont des organites composés de protéines et la synthèse d’un stéroïde, la testostérone. Dans le oie, il contri­
d’ARNr. L’ARN ribosomique (ARNr) est synthétisé à partir de bue, par exemple, à détoxiquer les médicaments et les drogues,
l’ADN se trouvant dans le nucléole. Cet ARN s’unit ensuite à en plus de participer à la libération de molécules de glucose
des protéines pour ormer des sous­unités ribosomiques. dans le sang.
Celles­ci quittent le noyau par des pores nucléaires et, lorsque Le RE orme des vésicules de transport interne dans les­
la synthèse des protéines est sur le point de débuter, elles quelles de grosses molécules sont amenées vers d’autres parties
s’assemblent deux à deux dans le cytoplasme pour ormer des de la cellule. Ces vésicules se dirigent souvent vers le complexe
ribosomes onctionnels (gure 3.38, p. 101). Ce sont donc ces golgien (gure 3.16).
organites qui eectuent la synthèse des protéines.
Les ribosomes sont souvent liés au RE (gure 3.4, p. 65), mais Le complexe golgien
on en trouve aussi qui sont libres dans le cytoplasme. Le complexe golgien doit son nom à Camillo Golgi, qui a
Les protéines synthétisées par les ribosomes libres sont uti­ découvert sa présence dans les cellules en 1898. Il consiste en
lisées à l’intérieur de la cellule pour accomplir diérentes onc­ un empilement de saccules légèrement concaves, dont l’appa­
tions. Celles que produisent les ribosomes liés au RE peuvent rence peut se comparer à celle d’une pile de pains pitas. Le
agir à l’intérieur de certains organites, être sécrétées à l’exté­ complexe golgien est partagé en trois régions principales : une
rieur de la cellule ou s’intégrer à la membrane plasmique. La ace vers le RE pour recevoir les vésicules de transport ;
structure des ribosomes et la synthèse des protéines seront une ace vers la membrane plasmique ; et une autre région
étudiées à la n du présent chapitre. logée entre les deux précédentes. Chacune d’elles est respon­
sable d’activités chimiques précises. C’est là que les molécules
qui proviennent du RE sont modiées une dernière ois avant
3.4.3 Le système endomembranaire d’être triées, emballées et dirigées vers leur destination nale.
Le système endomembranaire, réseau de membranes Les vésicules qui quittent le complexe golgien se déplacent
internes, se compose de la portion externe de l’enveloppe vers d’autres parties de la cellule. Certaines se rendent
nucléaire, du RE, du complexe golgien, des lysosomes et de vési­ jusqu’à la membrane plasmique pour y ajouter de nouvelles
cules. D’un point de vue onctionnel, la membrane plasmique molécules. D’autres, les vésicules de sécrétion, s’y rendent
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 75

Sécrétion

Membrane plasmique

Vésicule
d’endocytose Vésicule
(phagosome) de sécrétion

Enzymes Complexe golgien


Modie les molécules
reçues du RE ; les trie
Phagolysosome et les emballe dans
des vésicules.

Lysosome
Contient des enzymes
digestives qui dégradent
Vésicule de transport
des constituants usés
Convoie des molécules
de la cellule ou des
du RE au complexe
substances qui y
golgien.
pénètrent par des
vésicules. RER
Modie les protéines
REL fabriquées par les
Synthétise les lipides ribosomes liés et les
et remplit diverses emballe dans des
Ribosome vésicules.
autres fonctions.
Noyau

FIGURE 3.16
Système endomembranaire ❯ Les organites du système endomembranaire travaillent de concert pour produire, modifer, sécréter et digérer
des molécules.

pour déverser leur contenu à l’extérieur de la cellule. D’autres Cytoplasme


Bactérie Noyau
enfn demeurent dans la cellule et deviennent des lysosomes
Lysosome
(fgure 3.16). En somme, le complexe golgien est impliqué
dans la maturation, l’emballage et la sécrétion de divers pro­ Formation
duits cellulaires. d’une vésicule

Les lysosomes Phagolysosome


Les lysosomes sont des sacs membraneux produits par le Phagocytose
complexe golgien et qui contiennent des enzymes hydroly­ Phagosome
tiques. On les trouve dans toutes les cellules de l’organisme,
mais ils sont particulièrement abondants dans les globules
blancs qui capturent des microorganismes pathogènes et les
enerment dans des vésicules d’endocytose nommées pha­
Liquide extracellulaire
gosomes (igure 3.17). Lorsqu’un lysosome usionne avec
une telle vésicule, ormant un phagolysosome, ses enzymes FIGURE 3.17
en digèrent le contenu en sous­unités plus simples qui Lysosome ❯ Un lysosome de globule blanc usionne avec une
peuvent alors pénétrer dans le cytoplasme. Même des par­ vésicule (phagosome) contenant une bactérie phagocytée. Les
ties d’une cellule, tel un organite usé, peuvent être digérées enzymes hydrolytiques contenues dans le lysosome dégraderont
toutes les macromolécules constituant la bactérie. Les sous-unités
par ses propres lysosomes. Ce processus d’autodigestion per­
produites pénétreront dans le cytoplasme et serviront au
met à la cellule de recycler les molécules qui constituaient le métabolisme normal du globule blanc.
vieil organite.
76 PARTIE I L’introduction

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN 3.4.4 Les mitochondries


Les maladies lysosomales On dit souvent que les mitochondries sont les centrales éner­
gétiques de la cellule : tout comme une centrale thermique
Les maladies lysosomales orment un groupe important de
troubles héréditaires qui se caractérisent par l’accumulation
brûle du combustible pour produire de l’électricité, les mito­
de biomolécules incomplètement digérées dans les lyso- chondries extraient l’énergie chimique du glucose et la rendent
somes. Il existe plus de 40 enzymes lysosomales diérentes. disponible sous orme de molécules d’ATP. Au cours de ce
La maladie de Tay-Sachs est un exemple de maladie lysoso- mécanisme, les mitochondries utilisent de l’O2 et libèrent du
male. Les lysosomes des personnes atteintes manquent CO2. C’est pourquoi ce mécanisme de production d’ATP porte
d’une enzyme nécessaire pour la dégradation de lipides le nom de respiration cellulaire. La structure de la mitochon­
membranaires complexes qui entrent dans la composition drie, dotée d’une double membrane, est bien adaptée à cette
des membranes des cellules nerveuses. onction FIGURE 3.18. Sa membrane externe est lisse, mais sa
La maladie de Tay-Sachs se manieste au niveau cellulaire membrane interne se replie pour ormer des crêtes qui ont
par la présence de lysosomes gonfés par l’accumulation saillie dans la matrice, un espace central rempli de liquide
des lipides. Les enants atteints semblent normaux à la nais- gélatineux. La matrice contient des enzymes qui dégradent
sance, mais commencent à présenter les signes de la mala- des produits issus du glucose, et la production d’ATP s’eec­
die vers l’âge de six mois. Paralysie, cécité et surdité se
tue ensuite par des complexes protéiques situés sur les crêtes
développent en général sur une période de deux ans, suivies
par la mort, habituellement vers l’âge de quatre ans. Bien mitochondriales. L’ATP obtenue peut alors, par exemple, ser­
que des recherches soient en cours, il n’existe toujours pas vir à tout organite qui abrique des molécules.
de traitement ni de remède pour cette maladie atale.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Pour en savoir plus sur certains sujets traités dans cette sec-
tion, consultez les éléments suivants.
La SECTION 2.7.2, p. 48, décrit la structure des acides
nucléiques que sont l’ADN et l’ARN.
La SECTION 3.8, p. 97, ore un aperçu plus détaillé de la
synthèse des protéines par les ribosomes.

Vérifiez vos progrès


9. Quelle est la contribution du noyau et des ribosomes
dans la synthèse des protéines ?
10. Quelle est la contribution du RER et du complexe
golgien dans la maturation des protéines ?
200 nm 11. Quelles sont les onctions du REL ? Quelles sont
Membrane
externe Crêtes Matrice celles des lysosomes ?
Membrane 12. Quel rôle les vésicules de transport jouent-elles
interne dans le système endomembranaire ?
Espace
intermembranaire
13. Nommez deux organites ou parties de la cellule qui
ont besoin, pour onctionner, de l’ATP produite par
la mitochondrie.

3.5 Le cytosquelette et le mouvement


cellulaire
Il a allu un microscope électronique puissant pour découvrir
FIGURE 3.18 que plusieurs types de protéines s’entrecroisent dans le cyto­
Structure de la mitochondrie ❯ Une mitochondrie (MET, en haut) plasme d’une cellule et en orment le cytosquelette (fgure 3.4,
est limitée par une double membrane ; la membrane interne se replie p. 65). Le cytosquelette aide à maintenir la orme de la cellule
en projections appelées crêtes qui ont saillie dans une matrice
semi-liquide contenant de nombreuses enzymes. et ancre ses organites ou en acilite le mouvement, selon ce qui
est opportun.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 77

Le cytosquelette comprend trois types de bres. Les micro- Flagelle


tubules en sont les éléments les plus gros. Chacun est un
cylindre contenant 13 rangées longitudinales d’une protéine Microtubules
appelée tubuline. La régulation de l’assemblage des microtu­
bules est sous le contrôle d’un centre organisateur des micro­
tubules appelé centrosome (gure 3.4, p. 65). Les microtubules
contribuent au maintien de la orme de la cellule et agissent
comme des rails le long desquels les organites se déplacent. Le
centrosome comprend aussi une paire de centrioles, de courts
cylindres de microtubules qui reposent à angle droit l’un par Membrane
plasmique
rapport à l’autre. Au moment de la division cellulaire, le cen­
trosome se duplique et élabore le useau de division qui permet
le mouvement des chromosomes. Les laments d’actine (ou
microlaments), aits d’une protéine nommée actine, sont de
longues bres extrêmement nes qui se présentent habituelle­ Microtubules
Corpuscule basal
ment en aisceau ou en d’autres types de groupements. Les la­
ments d’actine sont principalement associés au mouvement de
la cellule et de ses organites. Par exemple, les laments d’ac­ a. Structure d’un flagelle
tine sont abondants dans les cellules musculaires, où ils inter­
viennent dans la contraction. Les laments intermédiaires,
Cils
comme leur nom l’indique, ont une taille intermédiaire entre
celle des microtubules et celle des laments d’actine. Leur
structure et leur onction précises varient selon le type de cel­ Spermatozoïde
lule, mais de açon générale, ils renorcent et maintiennent la
orme des cellules, en tout ou en partie.
Cellule sécrétrice
b. Cellules ciliées dans une trompe utérine
3.5.1 Les cils et les fagelles
Les cils et les flagelles participent au mouvement. Les cel­
lules ciliées qui tapissent les voies respiratoires balaient les
débris capturés dans le mucus vers la gorge, ce qui permet Flagelle
de garder les poumons propres. De même, des cellules ciliées
ont avancer l’ovule le long de la trompe utérine, où un sper­
matozoïde, qui est une cellule lagellée, pourra le éconder
FIGURE 3.19.
c. Spermatozoïdes
Les cils sont plus courts et plus nombreux que les fagelles,
FIGURE 3.19
et ils présentent un battement qui rappelle celui d’une rame,
Cils et fagelles ❯ Chez l’être humain, la reproduction est
alors que le fagelle est doté d’un mouvement ondulatoire. Les tributaire de l’activité normale des cils et des fagelles.
cils et les fagelles protent tous deux de la même organisa­ a. Les cils et les fagelles sont ormés d’un assemblage de micro-
tion de microtubules et sont recouverts par la membrane plas­ tubules recouvert par la membrane plasmique.
mique. Des protéines motrices, activées par l’ATP, permettent b. Les cils de la trompe utérine ont avancer l’ovule jusqu’à l’endroit
où il est écondé par un spermatozoïde fagellé (MEB).
c. Les spermatozoïdes ont un très long fagelle qui aide à leur
propulsion vers l’ovule (MEB).
C ertaines personnes héritent d’un déaut génétique
SAVIEZ-VOUS QUE...

qui occasionne une malormation des microtubules


dans les cils et les fagelles. Il n’est pas surprenant de
constater que ces personnes sourent à répétition de
aux microtubules des cils, comme à ceux des fagelles, d’inter­
graves inections respiratoires, parce que les cils qui agir et de se courber et, ainsi, de bouger. Les cils et les fagelles
tapissent leurs conduits respiratoires ne parviennent pas se développent à partir d’un corpuscule basal, structure qui a
à garder les poumons exempts de poussières. Elles sont la même organisation que les centrioles qu’on trouve dans le
aussi incapables de se reproduire naturellement à cause centrosome (gure 3.4).
de l’absence de l’action ciliaire nécessaire pour déplacer
l’ovule, chez la emme, ou de l’absence d’action fagellaire Le tableau de la double page suivante présente un résumé de
des spermatozoïdes chez l’homme. la structure et des onctions des principaux composants cellu­
laires TABLEAU 3.3 .
78 PARTIE I L’introduction

TABLEAU 3.3 Structure et fonctions des principaux composants cellulaires


Composant cellulaire Structure Fonctions Aspect physique
Membrane plasmique Double couche de • Constituer une barrière entre le Membrane plasmique
phospholipides où contenu cellulaire et l’environnement
sont logées des externe.
molécules de pro- • Gérer les entrées et les sorties des
téines, de cholesté- diverses substances impliquées dans
rol, etc. le métabolisme cellulaire.

Cytoplasme Région comprise • Contenir une matrice semi-liquide


Organites
entre la membrane constituée d’eau et de divers types
plasmique et le de molécules dissoutes ou en
noyau suspension.
Région occupée par
les organites

Cytoplasme

Noyau

• Enveloppe nucléaire Constituée de • Délimiter le noyau.


deux membranes, • Permettre les échanges avec le cyto-
une interne et une plasme grâce aux pores.
externe, dotées Noyau
de pores nucléaires

• Chromatine Brins flamenteux à • Constituer le matériel génétique qui Pores nucléaires


base d’ADN et de détermine la séquence des acides
protéines aminés des protéines et la nature des Nucléole
protéines abriquées par une cellule. Enveloppe nucléaire
Chromatine
• Nucléole Région du noyau • Produire et assembler des sous-
comprenant de unités ribosomiques.
l’ARNr et des
protéines

• Pore nucléaire Trou dans l’enve- • Permettre les échanges (ARN, sous-
loppe nucléaire unités ribosomiques, protéines, etc.)
avec le cytoplasme.

Ribosome

• Lié Composé de pro- • Synthétiser des protéines pouvant


téines et d’ARNr ; être sécrétées ou être incorporées Ribosomes
liés
attaché à la mem- dans un lysosome ou dans la mem-
brane du RER brane plasmique.
Ribosomes
• Libre Composé de pro- • Synthétiser des protéines qui libres
téines et d’ARNr ; demeurent dans la cellule.
détaché du RER

RE

• RER Réseau de mem- • Modifer les protéines (par l’ajout de


branes prolongeant glucides) synthétisées par les ribo-
la membrane externe somes liés à sa membrane.
du noyau ; clouté • Synthétiser des phospholipides.
de ribosomes

• REL Réseau de mem- • Synthétiser des lipides.


branes prolongeant • Contribuer à détoxiquer les médica-
le RER ; dépourvu de ments et les drogues.
ribosomes • Participer à la libération de glucose
dans le sang.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 79

TABLEAU 3.3 Structure et fonctions des principaux composants cellulaires (suite)


Composant cellulaire Structure Fonctions Aspect physique
Vésicule Sac creux déli- • Entreposer et transporter des
mité par une substances.
double couche de
phospholipides

Complexe golgien Empilement de • Effectuer les modications nales


saccules des molécules en provenance du RE.
• Trier, emballer et expédier
des molécules.

Lysosome Sac membraneux • Digérer le contenu des vésicules


rempli d’enzymes d’endocytose.
hydrolytiques • Digérer les vieux organites usés
de la cellule.

Cytosquelette

• Fibre Protéine formant • Donner la forme aux cellules.


des microtubules, • Contribuer au mouvement
des laments d’ac- des organites.
tine ou des laments
intermédiaires

• Cil et agelle Constitués de micro- • Déplacer des substances par rapport


tubules recouverts à la cellule.
de membrane • Déplacer certaines cellules,
plasmique p. ex. les spermatozoïdes.

• Microvillosité Projection de la • Augmenter la surface de contact


membrane plas- pour faciliter l’absorption de
mique en forme de substances.
doigt soutenue par
des microlaments
d’actine

Centrosome Région voisine du • Contenir le centre d’organisation des


noyau microtubules.
• Contenir une paire de centrioles par-
ticipant à la mise en place du fuseau
mitotique lors de la division cellulaire.

Mitochondrie Constituée de • Produire, par la respiration cellulaire,


deux membranes, des molécules d’ATP pour tout com-
une interne et une posant cellulaire qui en a besoin.
externe ; la mem-
brane interne est
dotée de nombreux
replis.
80 PARTIE I L’introduction

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS d’une enzyme particulière pour produire une réaction, qu’on
peut résumer de la manière suivante :
Le cytosquelette joue un rôle important dans beaucoup d’as-
pects de notre physiologie. Pour en savoir plus, consultez les
éléments suivants. E + S → ES → E + P
La SECTION 3.7, p. 84, explore la participation du cyto- (où E = enzyme, S = substrat,
squelette à la division cellulaire.
ES = complexe enzyme­substrat et P = produit)
La SECTION 11.2.2, p. 374, explique le rôle des spermato-
zoïdes agellés dans la reproduction.
Les coenzymes sont des molécules qui ne sont pas de nature
protéique et qui aident à l’activité d’une enzyme. Les vitamines
sont souvent des composantes des coenzymes. Par exemple,
Vérifiez vos progrès
au cours de la respiration cellulaire, des coenzymes déri­
14. Quels sont les trois types de fbres du cytosquelette ? vées de vitamines du groupe B aident certaines enzymes en stoc­
15. Lequel de ces types trouve-t-on à la ois dans les cils kant pour elles l’énergie qu’elles ont extraite de leurs substrats.
et les agelles ?
16. Comparez la onction du cytosquelette et celle
C ertains médicaments agissent en augmentant ou en

SAVIEZ-VOUS QUE...
des cils. réduisant l’activité de certaines enzymes. Par exemple,
lorsqu’un tissu est endommagé, il produit de grandes quan-
tités de prostaglandines, un type d’acides gras. Les prosta-
glandines signalent au système nerveux qu’il y a un
dommage tissulaire, ce que l’encéphale interprète comme
3.6 Le métabolisme cellulaire étant de la douleur. Les prostaglandines sont abriquées
dans la cellule grâce à une enzyme appelée COX (cyclooxy-
Le métabolisme comprend toutes les réactions chimiques se génase). L’aspirine, aite d’un produit chimique appelé
produisant dans une cellule. Il se partage en anabolisme, qui acide acétylsalicylique (AAS), en réduisant l’efcacité de
regroupe toutes les réactions de synthèse (abrication) et en cette enzyme, diminue la quantité de prostaglandines
catabolisme, qui comprend toutes les réactions de dégrada­ sécrétées et donc la perception de la douleur.
tion. Les premières réactions nécessitent de l’énergie pour se Un autre exemple est celui de la pénicilline. Cet antibio-
dérouler, alors que les secondes en libèrent. Toutes ont besoin tique n’agit pas sur une de nos enzymes, mais sur une
d’enzymes pour se réaliser. enzyme bactérienne. La paroi des bactéries est essentielle
à leur survie. Or, la pénicilline bloque une enzyme néces-
saire à sa abrication. Leur paroi étant déectueuse, les
3.6.1 Les enzymes et les coenzymes bactéries meurent et la progression de l’inection ralentit.

Une enzyme est généralement une protéine dont la onction est


de catalyser, c’est­à­dire d’accélérer, la vitesse des réactions.
3.6.2 La respiration cellulaire
Les enzymes sont nécessaires tant aux réactions anaboliques
qu’aux réactions cataboliques. Elles transorment des molé­ À tout moment, le sang distribue aux cellules du glucose que
cules de départ, nommées réactis, en molécules fnales, nom­ nous avons mangé et de l’O2 que nous avons inspiré afn que la
mées produits, sans être elles­mêmes modifées par la réaction. respiration cellulaire puisse avoir lieu. Ce processus, se dérou­
lant essentiellement dans les mitochondries, consiste à dégra­
Quand une enzyme accélère (catalyse) une réaction, le ou les
der le glucose en présence d’O2 pour ournir l’énergie requise à
réactis qui participent à celle­ci portent le nom de substrats.
la synthèse d’ATP, molécule hautement énergétique. Au cours
On nomme souvent les enzymes en onction de leurs substrats.
de ce processus, de l’eau et du CO2 sont également produits. Le
Par exemple, les lipides sont dégradés par la lipase, le maltose
CO2 est éliminé au cours de l’expiration.
l’est par la maltase et le lactose, par la lactase.
La respiration cellulaire comprend trois voies : la glycolyse,
Les enzymes présentent une région particulière appelée site
le cycle de l’acide citrique et la chaîne de transport des électrons
actif où les substrats sont mis en contact afn qu’ils puissent
menant à la phosphorylation oxydative. De ces trois voies, la der­
réagir. La spécifcité d’une enzyme, c’est­à­dire sa capacité à
nière est la plus importante, car elle produit presque toute l’ATP
n’agir qu’avec un substrat ou un type de substrats, est attri­
ournie par la respiration cellulaire. Bien que les deux premières
buable à la orme de son site acti, où l’enzyme et son substrat
voies produisent par elles­mêmes une petite quantité d’ATP, elles
s’ajustent l’un à l’autre de manière précise, à la açon des pièces
servent surtout à approvisionner la troisième voie en matériaux.
d’un casse­tête FIGURE 3.20. Lorsque la réaction est complé­
tée, le ou les produits sont libérés, et l’enzyme, intacte, est prête Pour bien saisir ce qu’est la respiration cellulaire, il aut
à servir de nouveau, catalysant la même réaction à répétition. d’abord comprendre sa troisième voie, la phosphorylation oxy­
Par conséquent, une cellule ne requiert qu’une petite quantité dative. Elle repose sur la présence d’une chaîne de transport
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 81

DÉGRADATION (catabolisme) Une molécule de lactose est scindée en ses sous-unités : le glucose et le galactose

Substrat : Produits :
Lactose Glucose et
Complexe Bris de la liaison galactose
O
enzyme-substrat
O

Site actif

Enzyme disponible
pour dégrader une
autre molécule de
Enzyme : Lactase
lactose

a.

SYNTHÈSE (anabolisme) Une molécule de glucose est ajoutée à une chaîne de glucose pour former du glycogène

Chaîne de
glucose
Substrats : Complexe Formation de
Glucose enzyme-substrats la liaison Produit :
Glycogène

Site actif

Enzyme disponible
pour attacher une autre
Enzyme : molécule de glucose
Glycogène synthétase

b.
FIGURE 3.20
Activité enzymatique ❯ Une enzyme possède un site actif où le substrat et l’enzyme s’ajustent l’un à l’autre, de sorte que le substrat est
correctement orienté pour réagir. À la suite de la réaction, les produits sont libérés, et l’enzyme est libre d’agir de nouveau.
a. Certaines enzymes (la lactase, par exemple) sont responsables de réactions de dégradation, au cours desquelles un substrat est dégradé en
produits plus petits (catabolisme).
b. D’autres enzymes (la glycogène synthétase, par exemple) réalisent des synthèses : les substrats sont alors combinés pour donner un produit
plus gros (anabolisme).

d’électrons située dans la membrane interne des mitochon­ d’autant plus si l’on se rappelle que le groupement phosphate
dries. Une chaîne est composée de complexes protéiques, dont est chargé négativement de même que l’ADP. Puisque des subs­
trois sont illustrés dans la gure à la page suivante FIGURE 3.21. tances de charges semblables se repoussent, il aut, si l’on sou­
Ces complexes sont identiés par les numéros 1, 2 et 3. La phos­ haite les unir, ournir de l’énergie. D’où provient cette énergie ?
phorylation oxydative requiert également la participation d’une La gure 3.21 procure la réponse à cette question. On note que,
enzyme nommée ATP synthétase. Notez que les mitochondries dans l’espace intermembranaire, il y a plus d’ions hydrogène (H+)
comportent des milliers d’exemplaires de chaînes de transport que dans la matrice de la mitochondrie. Dans les aits, il y en a
et d’ATP synthétases, sans quoi elles ne pourraient pas produire environ 100 ois plus. Ces H+ accumulés peuvent se comparer à
sufsamment d’ATP pour répondre aux besoins cellulaires. de l’eau retenue par un barrage hydroélectrique. Si l’on ouvre une
Le rôle de l’ATP synthétase est d’ajouter un groupement phos­ vanne, l’eau tombe et actionne une turbine qui produit de l’élec­
phate (Pi) (c’est la phosphorylation) à une molécule d’ADP pour tricité. Celle­ci peut ensuite aire onctionner un er à repasser
donner de l’ATP. Il s’agit d’une réaction de synthèse, ou anabo­ ou un téléviseur, par exemple. Dans la mitochondrie, l’ATP syn­
lique, qui requiert de l’énergie pour se dérouler. Cela se comprend thétase ait ofce à la ois de vanne et de turbine. Elle permet aux
82 PARTIE I L’introduction

Chaîne de transport
d’électrons

Coenzyme
nzyme Coenzyme
Coe
Coenzy
nzyme
chargée
argée vid
vide
id
de 1/2 O + 2H+
2
H+ H 2O
H+
e– H+ 2e–

2
1
H+ 3
H+ H+ Espace
H+
intermembranaire
H+
H+ H+ Membrane
externe
4 Membrane
interne
H+
ATP
synthétase

Cytoplasme
ADP + Pi Matrice

ATP

FIGURE 3.21
Respiration cellulaire : phosphorylation oxydative ❯ La phosphorylation oxydative est la dernière voie de la respiration cellulaire. C’est
à ce moment que l’énergie libérée par le déplacement des électrons permet de pomper des ions H+ dans l’espace intermembranaire. Ceux-ci
diffuseront ensuite vers la matrice, selon leur gradient de concentration, à travers l’ATP synthétase qui utilisera l’énergie de diffusion pour
recharger l’ATP.

H+ de passer (vanne) et lorsqu’ils la traversent, ils actionnent la permettant aux complexes protéiques de pomper des H+ dans
partie de l’enzyme (turbine) qui réunit le Pi et l’ADP pour ormer l’espace intermembranaire. À la fn de la chaîne de transport,
l’ATP. L’ATP peut ensuite être utilisée pour alimenter des réac­ les électrons s’associent à des H+ et à de l’O2 (d’où phosphoryla­
tions anaboliques ou pour permettre le transport acti de subs­ tion oxydative) pour ormer de l’eau.
tances à travers la membrane plasmique, par exemple.
Donc, pour aire de l’ATP au moyen de l’ATP synthétase, on
Le passage des ions H+ à travers l’ATP synthétase constitue un a besoin, outre l’O2, d’ions H+ et d’électrons. En d’autres termes,
exemple de diusion acilitée. En eet, les H+ utilisent un canal on a besoin d’atomes d’hydrogène, car chacun d’eux comprend
pour diuser dans le sens de leur gradient de concentration. un ion H+ et un électron. Où les trouver ? Dans des molécules
Selon ce principe, le mouvement net des ions se poursuit jusqu’à organiques, comme le glucose, les acides aminés ou les acides
l’égalité des concentrations, puis il cesse. Si c’était le cas ici, la gras. L’exemple habituel est celui du glucose. Il aut noter que,
production d’ATP fnirait aussi par cesser, or ce n’est pas le cas. sans O2, les électrons ne se déplacent pas le long de la chaîne de
Que se passe­t­il ? Des ions H+ sont continuellement ramenés transport et la production d’ATP cesse. Voilà pourquoi l’absence
dans l’espace intermembranaire afn de maintenir leurs eec­ d’O2 tue. Sans ATP, les cellules ne onctionnent plus.
tis. Autrement dit, ils sont prélevés de la matrice, où ils sont
Présentées de açon sommaire, les premières voies de la
moins abondants, pour être envoyés dans l’espace intermem­
respiration cellulaire, soit la glycolyse, qui a lieu dans le cyto­
branaire, où ils sont très abondants. Il s’agit là du travail d’une
plasme, et le cycle de l’acide citrique, ayant cours dans la
pompe et les pompes nécessitent de l’énergie. D’où vient­elle ?
mitochondrie, consistent en une vingtaine d’étapes au cours
Il ne serait pas logique de prendre l’énergie de l’ATP, car elle desquelles les atomes d’hydrogène du glucose (C6H12O6)
serait produite pour être immédiatement dépensée. Il existe sont progressivement arrachés jusqu’à ce qu’il ne reste que
une autre source d’énergie. Les complexes protéiques de la des molécules de CO2 FIGURE 3.22 . Ce sont des enzymes qui
chaîne de transport d’électrons (fgure 3.21) se passent des arrachent les atomes d’hydrogène, mais sachant que toute
électrons les uns aux autres. Le déplacement de ces électrons enzyme doit demeurer inchangée après une réaction, elles ne
libère de l’énergie (un peu comme dans un circuit électrique) peuvent pas les garder pour elles. Elles ont besoin d’aide et elles
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 83

Capillaire Coenzymes
sanguin
Glucose

Coenzymes

Cycle de
Phosphorylation
Glycolyse l’acide
oxydative
citrique

Sang

O2
Mitochondrie

H 2O

Cytoplasme CO2 ATP


Liquide
extracellulaire

FIGURE 3.22
Vue d’ensemble de la respiration cellulaire ❯ Venant de la circulation sanguine, le glucose pénètre dans la cellule par diffusion facilitée et
l’O2 par diffusion simple. Des trois voies de la respiration cellulaire (glycolyse, cycle de l’acide citrique et phosphorylation oxydative), c’est la
troisième qui produit le plus d’ATP. Les coenzymes transfèrent à la chaîne de transport les électrons venant de la glycolyse et du cycle de l’acide
citrique. Le déplacement des électrons est à l’origine de l’énergie utilisée par l’ATP synthétase pour recharger l’ATP. Cette dernière quitte la
mitochondrie par diffusion facilitée et le CO2 quitte la cellule par diffusion simple.

l’obtiendront de coenzymes. Ces dernières sont des dérivés de


vitamines B, principalement la niacine et la ribofavine (B3 et L’énergie libérée
B2). Les coenzymes se chargeront des atomes d’hydrogène arra­ par le catabolisme
du glucose permet
chés par les enzymes et les porteront au début de la chaîne de de recharger
transport d’électrons. Les électrons se déplaceront le long de l’ATP. ATP
la chaîne pour ournir l’énergie permettant de pomper les ions
H+. Ces derniers pourront ensuite diuser à travers l’ATP syn­
thétase qui utilisera l’énergie de diusion pour recharger l’ATP.
L’équation globale de la respiration cellulaire s’écrit
comme suit :
L’énergie de
C6H12O6 + 6O2 + 36P i + 36ADP → 6CO2 + 6H2O + 36ATP + l’ATP permet
chaleur ADP + Pi d’effectuer de
l’anabolisme
dans la cellule.
Cette réaction est au cœur des échanges énergétiques qui
se déroulent sans cesse dans la cellule. De ait, les réactions FIGURE 3.23
anaboliques et cataboliques sont toujours couplées, c’est­ Lien entre le catabolisme, l’ATP et l’anabolisme ❯ Le
à­dire que l’une ne peut pas se produire sans l’autre. En eet, catabolisme du glucose libère de l’énergie qui permet de réunir l’ADP
une réaction anabolique, comme la synthèse d’une protéine, et le Pi en ATP. L’énergie présente dans l’ATP peut alors être utilisée
exige de l’énergie (ATP) pour se dérouler, tandis que le cata­ pour faire de l’anabolisme, par exemple synthétiser une protéine.
L’ATP est donc l’intermédiaire énergétique qui réunit le catabolisme
bolisme (en particulier la respiration cellulaire) en libère et l’anabolisme.
FIGURE 3.23 .
84 PARTIE I L’introduction

POINT DE MIRE Santé


La fermentation et l’acidose lactique
Au cours de la première voie de la respiration cellulaire, la glyco- est surtout concentrée dans les régions de Charlevoix et du
lyse, une molécule de glucose est séparée en deux molécules Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’espérance de vie des personnes
de pyruvate. La destinée de ces dernières dépend de la pré- atteintes est d’environ 5-6 ans.
sence ou non d’O2. En présence d’O2, c’est-à-dire en conditions La maladie est causée par l’insufsance ou l’absence d’une des
aérobies, le pyruvate entre dans le cycle de l’acide citrique et il enzymes de la chaîne de transport d’électrons dans les mito-
est dégradé en CO2. En absence d’O2 (conditions anaérobies), chondries des cellules de plusieurs organes dont les muscles, le
la respiration cellulaire cesse complètement dans la plupart des cerveau et le oie. Les cellules de ces organes doivent donc tirer
cellules. Le pyruvate n’est donc pas dégradé. Touteois, dans une bonne part de leur énergie de la ermentation lactique plutôt
certains types cellulaires, même s’il n’y a pas d’O2, le pyruvate que de la respiration cellulaire. Lorsque ces personnes ont ace
peut être converti en acide lactique. On nomme ce processus la à une demande énergétique élevée, par exemple lors d’une
ermentation lactique. La quantité d’ATP produite alors est bien inection ou d’une activité physique intense, la production
moindre que celle obtenue en conditions aérobies (2 molécules d’acide lactique augmente beaucoup. Puisque le oie est atteint,
d’ATP contre 36 pour chaque molécule de glucose). il ne peut pas éliminer l’acide lactique tel qu’il le erait normale-
Chez l’humain, les cellules musculaires ont partie des rares cel- ment. L’accumulation d’acide lactique dans le sang cause un
lules capables de ermentation lactique. Au cours d’un exercice déséquilibre sanguin nommé acidose (sang acide). Si ce dés-
intense, l’O2 vient à manquer rapidement. Pour soutenir l’exer- équilibre est important, l’enant peut mourir. Actuellement, il
cice, les cellules musculaires obtiennent la plus grande partie de n’existe aucun traitement capable de guérir l’acidose lactique ou
leur ATP grâce à la ermentation lactique, avec comme corollaire même de prévenir les crises acidotiques.
une production importante d’acide lactique. Dans la demi-heure C’est afn de sensibiliser la population régionale à la réalité de
qui suit la fn de l’activité physique, la plus grande partie de l’acide l’acidose lactique que Pierre Lavoie, qui a perdu deux de ses
lactique passe dans la circulation sanguine, puis est captée par quatre enants à cause de cette maladie, a entrepris son premier
les cellules du oie. Celles-ci utiliseront l’acide lactique comme Déf en septembre 1999. Depuis, chaque année, le Déf Pierre
source d’énergie ou le convertiront en glucose. Lavoie gagne en popularité. Aujourd’hui, il vise non seulement à
L’acidose lactique (aussi appelée acidose lactique congéni- sensibiliser les gens à l’acidose lactique, mais aussi à adopter
tale) est une maladie génétique particulière au Québec. Elle de saines habitudes de vie.

Vérifiez vos progrès


a respiration cellulaire exige un apport ininterrompu
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

d’O2 et l’élimination continue du CO2. À chaque res- 17. Quelle est la diérence entre une enzyme et une
piration, les systèmes respiratoire et cardiovasculaire coenzyme ?
participent à la distribution de l’O2 atmosphérique aux 18. Pourquoi dit-on que la respiration cellulaire se passe,
cellules de l’organisme et au mouvement inverse du CO 2. essentiellement, dans les mitochondries ?
Les personnes dont la onction respiratoire est altérée
(par exemple, une personne sourant d’emphysème) ou 19. D’où provient le glucose utilisé lors de la respiration
qui sourent d’une maladie cardiovasculaire (par exemple, cellulaire ?
d’insufsance cardiaque) peuvent avoir de la difculté à 20. Qu’ont en commun les nutriments tels que les acides
acheminer l’O2 jusqu’aux cellules de leur organisme. Elles gras, les acides aminés et le glucose qui leur permet
éprouveront souvent des problèmes énergétiques et se d’être de bons substrats pour la respiration cellulaire ?
sentiront atiguées. Cette baisse d’énergie est attribuable
au ait que la respiration cellulaire doit recevoir sufsam- 21. Qu’arrive-t-il, quant à la respiration cellulaire, si une
ment d’O2 pour assurer une production maximale d’ATP. personne ne peut plus respirer ?

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS 3.7 La division cellulaire


Pour en savoir plus sur certaines notions abordées dans Les cellules somatiques, qui englobent l’ensemble des cellules
cette section, consultez les éléments suivants. corporelles sauf les gamètes, ou cellules reproductrices, sont
La SECTION 2.1.2, p. 28, traite des atomes, dont l’atome obtenues par division cellulaire. C’est aussi une division cel­
d’hydrogène. lulaire qui permet à l’être humain de produire ses gamètes,
La SECTION 2.6, p. 44, ore un aperçu plus détaillé des pro- qu’il s’agisse de spermatozoïdes ou d’ovules. Toutefois, comme
téines et de leurs diérents rôles dans l’organisme. les paragraphes qui suivent le préciseront, le type de division
La SECTION 2.7.3, p. 49, explique la structure et le rôle de cellulaire qui produit les cellules somatiques n’est pas le même
transporteur d’énergie de l’ATP. que celui à l’origine des gamètes. Le premier type de cellules est
obtenu par mitose, tandis que le second est issu de la méiose.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 85

3.7.1 La mitose et les cellules somatiques L’interphase


La vie des cellules somatiques est rythmée par le cycle cel- L’interphase constitue la plus grande partie du cycle cellulaire
lulaire, c’est­à­dire un processus ordonné comprenant deux (fgure 3.24). C’est durant cette étape que les organites accom­
grandes parties : l’interphase et la division cellulaire, ou plissent leurs onctions habituelles et que la cellule se prépare
phase mitotique (M), qui elle­même se déroule en deux étapes, à la division : son volume augmente, elle ait des copies de ses
à savoir la mitose et la cytocinèse FIGURE 3.24. organites, elle abrique des protéines et sa quantité d’ADN est
doublée en raison de la réplication (copie).
La durée du cycle cellulaire chez l’humain varie selon le
Les événements qui se produisent pendant l’interphase se
type de cellule considéré, mais, en général, la majorité de la vie
répartissent en trois phases : la première, dite G1, correspond à
d’une cellule se passe en interphase, et le reste est consacré à
une phase de croissance cellulaire. La suivante, la phase S, est
la phase M.
celle de la synthèse de l’ADN (par réplication). La dernière phase,
Dans certains tissus, le cycle cellulaire entier se déroule nommée G2, constitue une autre phase de croissance. Le choix
sans arrêt. À tout moment, le corps humain produit des mil­ de la lettre S vient de l’anglais synthesis et celui de la lettre G
lions de nouvelles cellules comme des globules rouges, des vient du mot anglais gap, qui signife intervalle (avant et après la
cellules cutanées et des cellules qui tapissent les voies respi­ réplication de l’ADN), mais on peut aussi associer G à croissance,
ratoires et digestives. Ailleurs, comme dans le tissu nerveux en anglais growth. Les événements qui se déroulent durant cha­
et le tissu musculaire (sau le tissu musculaire lisse), le cycle cune de ces phases sont décrits plus en détail ci­après.
cellulaire est arrêté en interphase, car, une ois adultes, Durant la phase G1, le métabolisme de la cellule est très acti,
la plupart des cellules nerveuses et des cellules muscu­ car celle­ci accomplit la plupart des activités décrites dans les
laires perdent la capacité de se diviser ; elles deviennent sections précédentes de ce chapitre. De plus, elle produit des
amitotiques. copies de plusieurs de ses organites et prépare les éléments

Anaphase
Métaphase

Mitose Télophase

Prophase
Phase mitotique (M)

Cytocinèse
Phase G2
(Croissance
et derniers
préparatifs
avant la Interphase
Phase G1
division) (Croissance et
synthèse des
protéines*)
Phase S
(Croissance
et réplication
de l’ADN)

FIGURE 3.24
Cycle cellulaire ❯ Le cycle cellulaire comprend deux parties. Au cours de l’interphase, qui se compose des phases G1, S et G2, la cellule se
prépare à se diviser. La seconde partie est la division cellulaire, qui comprend la mitose, ou division du noyau, et la cytocinèse, c’est-à-dire la
division du cytoplasme. La synthèse des protéines s’amorce durant la phase G1* et se poursuit jusqu’au moment où la cellule se divise.
86 PARTIE I L’introduction

nécessaires à la réplication de l’ADN. Vers la fn de la phase G1, Il est rare qu’une erreur de réplication se produise et que la
le centrosome, qui est le centre organisateur des microtubules séquence de bases d’un nouveau brin soit diérente de celle du
de la cellule, commence à se répliquer. brin d’origine. Mais en cas d’erreur, par exemple à cause d’une
exposition à des rayonnements ultraviolets ou à certains pro­
Vient ensuite la phase S, qui correspond à l’étape de la réplica-
duits chimiques, la cellule a des enzymes généralement capables
tion de l’ADN, soit le processus par lequel chacune des 46 molé­
de réparer l’ADN. Si elle n’est pas corrigée, l’erreur devient une
cules d’ADN se dédouble en deux copies identiques afn que chaque
mutation, c’est­à­dire une modifcation permanente de la
cellule flle puisse posséder un exemplaire complet du bagage
séquence des bases de l’ADN. Il peut s’agir d’ajouts, de retraits
héréditaire. La fgure ci­dessous illustre la réplication d’une molé­
ou de permutations de bases. Selon la nature de la mutation et
cule d’A DN FIGURE 3.25. En voici les principales étapes :
l’endroit où elle se produit, il se peut qu’elle demeure sans eet.
1. La molécule d’ADN d’origine est constituée de deux brins de On considère que toute la diversité de nos traits repose sur des
nucléotides, dont les bases azotées complémentaires (adé­ mutations. Sans cette capacité de changement, nous n’aurions
nine [A] et thymine [T] ; guanine [G] et cytosine [C]) se ont pas pu nous adapter à des environnements changeants et l’évo­
ace et sont retenues ensemble par des liaisons hydrogène. lution n’aurait pas été possible. Cependant, dans d’autres cas,
il est possible qu’une mutation cause une maladie comme la
2. Une enzyme déroule l’ADN et brise les liens hydrogène afn
drépanocytose (aussi appelée anémie à hématies alciormes),
de séparer les deux brins et d’exposer les bases azotées.
qui se caractérise par une malormation de l’hémoglobine des
Chaque brin servira de modèle pour la abrication d’un nou­
globules rouges.
veau brin complémentaire.
Finalement, durant la phase G2 , la cellule poursuit sa crois­
3. Les nucléotides appropriés sont puisés dans le noyau, puis pla­
sance et synthétise les protéines nécessaires à la division cel­
cés au bon endroit, aux bases azotées exposées des vieux brins,
lulaire, comme les protéines des microtubules. À la fn de G2, la
grâce à l’appariement des bases complémentaires. C’est l’A DN
réplication du centrosome, amorcée en G1, est complétée.
polymérase, une enzyme, qui positionne et unit les molécules.
La durée de l’interphase varie beaucoup selon les cellules.
4. À la fn du processus, deux molécules d’ADN identiques entre
Par exemple, les neurones et les cellules musculaires ne com­
elles et identiques à la molécule d’origine sont obtenues.
plètent pas leur cycle cellulaire et demeurent bloqués dans la
La réplication de l’ADN est un processus semi­ conservateur, phase G1 ; ces cellules sont alors dites en phase G 0. Par ailleurs,
car chaque nouvelle molécule est composée d’un vieux brin, les cellules embryonnaires passent très peu de temps dans la
provenant de la molécule originale, et d’un nouveau brin, raî­ phase G1 et accomplissent leur cycle cellulaire en quelques
chement assemblé. heures seulement.

A T G C
A 1 La molécule d’ADN parentale est
G G C formée de deux « vieux » brins
C G C retenus ensemble par des liaisons
C G
A T A hydrogène entre les bases azotées
ADN complémentaires.
G C polymérase
C G C G C
G A 2 Région de réplication. La molécule
T T A Vieux brin G C G C
A T d’ADN parentale est déroulée, puis
T A G G C les vieux brins sont séparés. Les
C G
C T nouveaux nucléotides s’associent
C A T A T A
A G T Nouveau brin avec ceux des vieux brins grâce à la
A T A
A T A complémentarité de leurs bases.
G A
G
T G G C G C
T A C C A 3 La réplication est terminée. Chaque
C G C G C
G nouvelle double hélice d’ADN
C G C G C comporte un vieux brin (parental)
G
A
T A T A et un nouveau brin.

a. Vue d’ensemble de la réplication de l’ADN b. Réplication de l’ADN représentée sous forme d’échelle

FIGURE 3.25
Réplication de l’ADN ❯
a. La réplication est un processus semi-conservateur parce que chaque nouvelle double hélice d’ADN est composée d’un vieux brin et d’un
nouveau brin.
b. La schématisation de la molécule d’ADN sous la forme d’une échelle permet de mieux voir comment les nucléotides complémentaires,
disponibles dans le noyau, s’associent avec les nucléotides des vieux brins avant d’être unis pour former les nouveaux brins.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 87

La fgure suivante présente une vue d’ensemble de la


’enzyme ADN polymérase peut copier environ mitose FIGURE 3.26. Dans le but de simplifer, une cellule
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

50 bases azotées par seconde. Si une seule molé- ayant seulement quatre chromosomes répartis en deux
cule d’ADN polymérase servait à copier tout l’ADN humain, paires a été choisie. Les paires se défnissent en onction de
il lui audrait presque trois semaines ! Étant donné que ce
sont de nombreuses molécules d’ADN polymérase qui
la longueur des chromosomes, et non des couleurs, qui n’in­
copient le génome humain en partant de diérents diquent que l’origine parentale. Les chromosomes bleus sont
endroits, l’ensemble des trois milliards de paires de bases d’origine paternelle, et les rouges, d’origine maternelle.
peut être copié en huit heures dans certaines cellules.
Les phases de la mitose
Afn de mieux décrire les événements de la mitose, ce processus
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS sera divisé en quatre phases : la prophase, la métaphase, l’ana­
phase et la télophase FIGURE 3.27 (page suivante). Bien que l’on
Pour en savoir plus sur certaines notions abordées dans
cette section, consultez les éléments suivants.
décrive ces phases comme si elles étaient séparées, elles sont en
ait continues et se déroulent sans interruption notable.
La SECTION 2.2.1, p. 32, explique les liaisons hydrogène.
La SECTION 2.7.2, p. 48, explique la structure de l’ADN. La prophase
Au début de la prophase, la chromatine s’enroule et se
La SECTION 13.5.1, p. 457, décrit ce qu’est la drépanocytose.
condense en chromosomes répliqués, chacun comprenant
deux chromatides sœurs. Pendant que les chromosomes

Vérifiez vos progrès


22. Quelles sont les trois phases de l’interphase ?
Paire de chromosomes
23. Durant l’interphase, comment une cellule se prépare- Centrosome homologues (longs)
t-elle à se diviser ? Centriole

Une vue d’ensemble de la mitose 2n = 4


Paire de
La mitose est une division qui conserve le nombre de chromo­ chromosomes
somes. Grâce à elle, une cellule, nommée cellule mère, se divise homologues (courts)
pour donner deux cellules flles qui possèdent chacune des Réplication de l’ADN pendant l’interphase
chromosomes identiques, en nombre et en structure, à ceux
qu’avait la cellule mère.
Chromosome
Juste avant la mitose, chaque molécule d’ADN se réplique répliqué se
composant de
et produit deux molécules d’ADN identiques (fgure 3.25). Une deux chromatides
ois la chromatine condensée en chromosomes, ces molécules sœurs
Centromère
sont nommées chromatides soeurs. Celles­ci sont mainte­
nues ensemble en un point nommé centromère et constituent 2n = 4
un chromosome répliqué. Durant la mitose, les chromatides
sœurs se séparent complètement l’une de l’autre. Chacune
devient alors un chromosome à part entière appelé chromo-
MITOSE
some fls. C’est ainsi qu’un chromosome répliqué donne deux
chromosomes fls individuels. Chaque cellule flle reçoit un
jeu complet de 46 chromosomes répartis en 23 paires. Parce
qu’elles comprennent des paires de chromosomes, la cellule
2n = 4 2n = 4
mère et les cellules flles qui en résultent sont dites diploïdes
(2n, où n = 23 pour l’humain).

Chromatides sœurs Chromosomes ls FIGURE 3.26


Vue d’ensemble de la mitose ❯ À la suite de la réplication de
l’ADN, chaque chromosome répliqué comporte deux chromatides
Réplication sœurs. Lorsque les centromères se séparent, les chromatides sœurs,
ADN représenté Centromère
sous forme de Division maintenant appelées chromosomes fls, migrent dans les noyaux fls.
chromosome Note : Les chromosomes bleus proviennent du père, et les rouges,
Chromosome
répliqué de la mère.
88 PARTIE I L’introduction

MITOSE

Cellule
en interphase

Début de la prophase
Fragments de
Les centrosomes se sont répliqués. La
l’enveloppe nucléaire
Aster chromatine se condense en chromosomes
Condensation
répliqués, l’enveloppe nucléaire est en train
de la chromatine
de se fragmenter et le nucléole disparaît.
Disparition du
20 µm

nucléole

Prophase
Le nucléole a disparu, et les chromosomes
Chromosomes répliqués sont visibles. Les centrosomes
répliqués Centromère commencent à se déplacer vers les pôles,
et le fuseau de division est en train
Formation des bres de se former.
20 µm

du fuseau de division

Début de la métaphase
Centromère Chaque centromère est attaché à une bre
Pôle du fuseau Fibre du fuseau du fuseau. D’autres bres se déploient à
(aster) reliée au centromère partir de chaque pôle du fuseau et
d’un chromosome se chevauchent.
répliqué
Fibre du fuseau
9 µm

reliée uniquement
à un pôle
Chromosomes Métaphase
répliqués sur la Les centromères des chromosomes
plaque équatoriale répliqués sont alignés sur la plaque
équatoriale, c’est-à-dire sur un plan
imaginaire passant au centre du fuseau
Fibre du fuseau de division. Chaque centromère est relié
20 µm

reliée à un par des bres du fuseau à chacun des


centromère deux pôles de la cellule.
Anaphase
Les chromatides sœurs se séparent et
forment des chromosomes ls qui se
Chromosome ls
déplacent vers chacun des pôles du fuseau.
Chaque pôle reçoit ainsi un nombre égal de
20 µm

chromosomes identiques.
Enveloppe Télophase et cytocinèse
nucléaire Les cellules lles se forment en même
temps que réapparaissent l’enveloppe
Sillon de division nucléaire et les nucléoles. Les chromo-
somes se transformeront ensuite en une
chromatine indistincte. Les deux cellules
16 µm

lles sont identiques entre elles et identiques


Nucléole à la cellule mère.

FIGURE 3.27
Phases de la mitose pour une cellule 2n = 4 ❯ Les paires de chromosomes se distinguent par leur taille et non par leur couleur. La couleur
indique l’origine parentale (bleu pour le père, rouge pour la mère).
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 89

POINT DE MIRE Science


Les cellules souches et leur incidence en recherche
Les cellules souches sont comparables à des « parents » immor- utilisés demeurent congelés indéfniment, à moins qu’ils ne
tels. Leurs « descendants », les cellules flles, peuvent rester à soient mis à la disposition des chercheurs. Cette éventualité
l’état de cellules souches, touteois la plupart se diérencient choque beaucoup de gens, car, selon eux, ces embryons
davantage pour ormer des cellules matures appelées cellules auraient pu poursuivre leur développement et devenir des
terminales. Par exemple, la moelle osseuse rouge des adultes et êtres humains.
le cordon ombilical des nouveau-nés FIGURE 3A contiennent Les cellules souches adultes sont des cel-
des cellules souches qui sont à l’origine lules indiérenciées présentes à divers
de tous les types de cellules sanguines de endroits, comme la paroi de l’estomac, la
l’organisme. peau et le cerveau, et dont la onction est
Il existe essentiellement deux types de cel- de réparer ou de remplacer les tissus
lules souches : les cellules souches embryon- endommagés. L’utilisation de cellules
naires et les cellules souches adultes. Les souches adultes est généralement accep-
deux types ont leurs avantages et leurs tée, mais elles n’orent pas la exibilité des
inconvénients pour la recherche. cellules souches embryonnaires parce
Une cellule souche embryonnaire peut se qu’elles sont loin de pouvoir ormer autant
transormer en n’importe quelle sorte de de types de cellules terminales.
cellule spécialisée de l’organisme. L’inté- La solution la plus éthique et la plus pra-
rêt est grand, mais la source des cellules tique viendra peut-être d’une découverte
est controversée, car il s’agit de cellules FIGURE 3A récente aite par Sir John B. Gurdon et
d’embryons obtenus par écondation in Cordon ombilical : source de cellules Shinya Yamanaka qui leur a valu le prix
vitro dans les cliniques de ertilité. En souches ❯ On peut prélever le sang du Nobel de physiologie/médecine en 2012.
eet, de nos jours, de jeunes couples cordon ombilical et l’utiliser comme source Ces chercheurs ont mis au point une tech-
arontant des problèmes de ertilité de cellules souches sanguines. nique qui consiste à prendre des cellules
cherchent assistance pour déclencher de peau adultes et à les transormer en
une grossesse et la mener à terme. Dans cellules souches présentant les mêmes
la écondation in vitro, plusieurs ovules et des spermatozoïdes attributs que des cellules souches embryonnaires. Leurs tra-
sont mis en présence dans un milieu où la écondation se pro- vaux ont en sorte que l’emploi de cellules souches embryon-
duit et où le développement s’amorce. Un médecin transère naires devient moins pertinent. Avec cette açon de aire, ils
par la suite deux ou trois embryons dans l’utérus de la emme orent beaucoup d’espoir à de nombreuses personnes
pour qu’ils poursuivent leur développement, mais il peut en atteintes, par exemple, de diabète de type 1 ou de maladies du
conserver quelques-uns au cas où les embryons ne réussi- système nerveux telles que la maladie de Parkinson et
raient pas à s’implanter. Les embryons qui ne sont jamais l’Alzheime r (Université de San Francisco, 2013).

répliqués deviennent visibles au MO, le nucléole disparaît. Les


centrosomes, situés à l’extérieur du noyau et répliqués depuis Centrioles à l’intérieur Chromosome Fibres du fuseau Aster
d’un centrosome répliqué
la fn de l’interphase, commencent à s’éloigner l’un de l’autre
pour se diriger vers les extrémités opposées de la cellule et or­
mer les pôles du fuseau de division FIGURE 3.28. C’est là que
s’eectue l’assemblage des microtubules à l’origine des fbres
du useau. Pendant la migration des centrosomes, l’enveloppe
nucléaire se ragmente afn de laisser le useau de division se
déployer et permettre à certaines de ses fbres de s’attacher
aux centromères des chromosomes répliqués. Un ensemble de
microtubules, appelé aster, apparaît également à chaque pôle.
Les centrosomes renerment chacun une paire de centrioles Pôle
(fgure 3.28). Bien que cela n’ait pas été démontré, ceux­ci pour­
raient contribuer à la ormation du useau de division. FIGURE 3.28
Durant la prophase, les chromosomes répliqués sont distri­ Fuseau de division ❯ Avant le début de la mitose, le centrosome
(et ses centrioles) se réplique. Au cours de la mitose, les centro-
bués de açon aléatoire dans le noyau (fgure 3.27) et se com­ somes se séparent et un useau de division se orme entre les deux.
portent indépendamment les uns des autres.
90 PARTIE I L’introduction

La métaphase INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE


La métaphase se caractérise par la présence d’un useau de
division complet et par des chromosomes répliqués paraite­ Voici des trucs pour se souvenir des principaux événements
de chacune des phases de la mitose :
ment alignés au centre de la cellule, à égale distance des pôles
• Le p de prophase signife premier, c’est la première phase
du useau, c’est­à­dire à l’équateur, sur un plan nommé plaque
au cours de laquelle tous les éléments se mettent en place
équatoriale (gure 3.27, p. 88). L’alignement des chromosomes pour la division : condensation des chromosomes (répli-
répliqués se ait au hasard, donc rien n’oblige de les placer en qués), disparition du nucléole, dissolution de l’enveloppe
alternant les couleurs comme il a été ait dans la gure 3.27. Il nucléaire, ormation du useau, etc.
aurait été tout aussi correct de les regrouper par couleur. • Le m de métaphase, c’est le milieu : durant cette phase,
L’anaphase les chromosomes répliqués s’alignent au milieu de la
cellule.
Le début de l’anaphase se distingue par la séparation des
• Le a de l’anaphase signife à part : durant cette phase, les
centromères qui retiennent les chromatides sœurs. Une ois
chromatides sœurs se séparent, à part l’une de l’autre.
séparée, chaque chromatide sœur porte dorénavant le nom
• Le t de télophase renvoie à terminé, c’est la dernière
de chromosome ls. Dans la gure 3.27, tous les chromo­
phase durant laquelle tous les événements de la prophase
somes ls situés à gauche de la plaque équatoriale migrent se déroulent dans l’autre sens : les chromosomes
vers le pôle gauche de la cellule, tandis que tous ceux qui sont reprennent leur aspect de chromatine, le useau se dis-
à droite migrent vers le pôle droit. C’est ainsi que chaque nou­ sout, l’enveloppe nucléaire se orme, etc.
velle cellule reçoit un chromosome ls de chaque sorte et, par
conséquent, un jeu complet de chromosomes. Donc, dans la
gure 3.27, chaque pôle reçoit quatre chromosomes ls, soit
une paire de longs et une paire de courts.
La régulation du cycle cellulaire
Les onctions des fbres du useau de division Les bres
du useau de division sont composées de microtubules. Ceux­ci Le bon déroulement du cycle cellulaire et de la mitose est
peuvent s’assembler et se désassembler par l’ajout ou la perte essentiel au onctionnement adéquat du corps humain. En
de composantes de tubuline, une protéine. Les bres peuvent eet, ces mécanismes soutiennent la croissance et le dévelop­
donc s’allonger et se raccourcir. Le useau de division com­ pement de l’organisme, tout en étant au cœur de l’entretien et
prend deux types de bres. Les premières s’étendent depuis de la réparation des tissus. S’ils se dérèglent, ils entraînent une
les pôles jusqu’aux centromères des chromosomes répliqués. proliération anormale des cellules par mitose, et une tumeur
Elles se raccourcissent pour séparer les chromatides sœurs et peut en résulter.
approcher les chromosomes ls des pôles. Les bres du second Des signaux extérieurs à la cellule, comme les hormones
type vont des pôles à l’équateur, où elles se chevauchent, sans et les acteurs de croissance, peuvent stimuler son cycle
se lier aux centromères. À mesure que se déroule la mitose, la cellulaire. L’hormone de croissance (ou GH pour Growth
longueur de ces bres augmente et la cellule s’étire. Hormone) active le cycle cellulaire, bien évidemment, mais
La télophase elle n’est pas la seule. Considérons par exemple l’hormone
La télophase débute quand les chromosomes ls arrivent progestérone, qui joue un rôle à certains moments du cycle
aux pôles. Ils redeviennent alors indistincts et reprennent reproducteur de la emme. Cette hormone stimule le cycle
leur apparence de chromatine. Le useau de division dispa­ cellulaire et la proliération des cellules de la paroi uté­
raît, tandis que les composantes d’une enveloppe nucléaire rine ain de préparer l’utérus à l’implantation d’un ovule
s’assemblent autour de chacun des amas de chromatine. Le écondé. En cas de blessure, comme lorsqu’on se coupe, c’est
nucléole se reorme dans chaque noyau. La télophase se carac­ le acteur de croissance de l’épiderme qui stimule les cel­
térise par la présence de deux noyaux ls, un pour chaque cel­ lules cutanées à compléter leur cycle cellulaire, avorisant
lule lle. ainsi la guérison.
La cytocinèse La régulation du cycle cellulaire se ait en plusieurs étapes.
La cytocinèse est la division du cytoplasme et des organites. Au cours de l’étape de la réception, un signal extérieur trans­
Elle débute durant l’anaphase, mais se déroule, pour l’essentiel, met un message à un récepteur spécique dans la membrane
en même temps que la télophase. Dans les cellules humaines, plasmique d’une cellule réceptrice. Le récepteur relaie le signal
une légère dépression produit un sillon de division tout autour à des protéines du cytoplasme. Ces protéines orment un
de la cellule dans le plan de l’équateur. Des laments d’actine réseau appelé voie de transduction parce qu’elles se transèrent
constituent un anneau contractile qui, à mesure qu’il se res­ le message de l’une à l’autre. Le dernier signal active les gènes,
serre, étrangle la cellule an de la séparer en deux. Chaque cel­ dont les protéines stimulent ou inhibent le cycle cellulaire. La
lule lle se trouve donc entourée par sa propre membrane régulation du cycle cellulaire est généralement efcace et ne
plasmique. produit pas plus de cellules que nécessaire.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 91

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN La méiose est une partie de la gamétogenèse, ou production


des gamètes (spermatozoïdes et ovules). Elle se produit dans
Les tumeurs les gonades, soit les testicules et les ovaires. Chez l’homme, la
Normalement, divers mécanismes régulateurs envoient des méiose commence à la puberté et se poursuit toute la vie. Chez
signaux aux cellules leur indiquant à quel moment se diviser la emme, elle commence avant la naissance pour s’arrêter
et quand cesser de le aire. Les tumeurs, bénignes ou presque aussitôt. Elle reprend à la puberté et cesse défnitive­
malignes, surviennent soit quand des cellules s’engagent ment à la ménopause.
dans le cycle cellulaire sans avoir reçu de signal de départ,
soit quand elles ne réagissent pas à des signaux qui mettent L’une des onctions de la méiose est de maintenir la
normalement fn à la division cellulaire. constance du nombre de chromosomes d’une génération à
Une tumeur bénigne, comme une verrue, se manieste en un l’autre. Étant donné que les gamètes sont haploïdes, le zygote,
seul site, alors que les cellules cancéreuses d’une tumeur qui résulte de l’union de deux gamètes, ne peut avoir qu’un
maligne ont tendance à quitter le site d’origine en emprun- nombre diploïde de chromosomes.
tant les vaisseaux lymphatiques et sanguins pour produire
de nouvelles tumeurs dites secondaires, les métastases, ail- Une vue d’ensemble de la méiose
leurs dans l’organisme. Une tumeur peut également, en rai-
son de sa taille, perturber le onctionnement des cellules La méiose comprend deux divisions successives appelées
normales avoisinantes. méiose I et méiose II. Durant l’interphase qui précède la méiose
I, l’ADN se réplique (fgure 3.25, p. 86). On obtient alors des
chromosomes répliqués constitués de deux chromatides sœurs
retenues par un centromère. Au début de la méiose I, la cellule
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS mère est diploïde (2n), et les chromosomes répliqués se placent
en paires sur le useau de division. Pour simplifer, deux
Pour en savoir plus sur la mitose et la cytocinèse, consul-
tez les éléments suivants. paires de chromosomes seront considérées dans cet exemple
FIGURE 3.29 (page suivante). Il aut se rappeler que les chro­
La SECTION 3.4.1, p. 73, examine la structure du noyau.
mosomes courts représentent une paire, et les chromosomes
La SECTION 3.5, p. 76, décrit la onction du cytosquelette, longs, une autre paire. Les chromosomes d’une paire, dont
dont ont partie les microtubules et les flaments d’actine,
l’un provient du père et l’autre, de la mère, sont appelés chro-
dans une cellule qui n’est pas en division.
mosomes homologues. Ceux­ci sont semblables, puisqu’ils
La SECTION 10.4.2, p. 332, décrit l’implication de l’hormone portent au même endroit les gènes responsables des mêmes
de croissance dans le développement et la croissance.
caractères, comme le type de cheveu ou la couleur des yeux.
La SECTION 11.5.4, p. 393, décrit les rôles de la progesté- Les chromosomes sexuels de l’homme constituent une excep­
rone dans le cycle reproducteur éminin. tion à cette règle ; il en sera question au chapitre 13.
Au cours de la méiose I, les chromosomes homologues répli­
qués s’apparient, puis s’alignent sur la plaque équatoriale.
Vérifiez vos progrès Ensuite, les membres des paires se séparent, et chaque noyau
24. Comment le nombre de chromosomes d’une cellule fls reçoit un représentant de chaque paire. Ainsi, chaque cel­
flle issue de la mitose se compare-t-il à celui de la lule flle possède alors le nombre haploïde (n) de chromosomes,
cellule mère ? comme on peut le vérifer en dénombrant les centromères
25. Nommez les phases de la mitose et décrivez les (fgure 3.29). Chaque chromosome est cependant répliqué
principaux événements qui se déroulent au cours de et toujours constitué de deux chromatides sœurs reliées par
chacune. un centromère. On appelle intercinèse l’intervalle entre la
26. À la suite de la mitose, comment s’eectue la division méiose I et la méiose II.
du cytoplasme entre les cellules flles ?

O nviennent
estime que la réquence des erreurs qui sur-
SAVIEZ-VOUS QUE...

durant la méiose et qui entraînent des ano-


3.7.2 La méiose et les gamètes malies chromosomiques chez l’embryon est d’environ
La méiose est un élément de la reproduction sexuée. Elle com­ 8 % de toutes les grossesses diagnostiquées. Mais la
porte deux cycles de division et, pour cette raison, produit réquence des anomalies chromosomiques s’élève à
environ 50 % dans le cas des avortements spontanés
quatre cellules flles. Chacune ne possède qu’un chromosome
(couramment appelés ausses couches). La plupart
de chaque sorte, soit la moitié du nombre de chromosomes de d’entre elles résultent d’erreurs qui se produisent au cours
la cellule mère. Cette dernière a un nombre diploïde (2n) de de la méiose chez des parents dont le bagage génétique
chromosomes, tandis que chaque cellule flle en a un nombre est considéré normal.
haploïde (n).
92 PARTIE I L’introduction

Centromère
Les phases de la méiose
Paire de
Nucléole chromosomes La fgure ci­contre présente les phases de la méiose I et de la
homologues (longs)
Centrioles
méiose II FIGURE 3.31. La méiose I comprend quatre phases,
soit la prophase I, la métaphase I, l’anaphase I et la télophase I
Paire de 2n = 4
chromosomes (et cytocinèse). On nomme les phases de la méiose II de açon
homologues (courts) similaire, en remplaçant « I » par « II ».
La méiose I
Réplication des chromosomes La prophase I Durant la prophase I de la méiose, comme
pendant la prophase de la mitose, la chromatine se condense
en chromosomes, le nucléole disparaît, l’enveloppe nucléaire se
Synapsis
(appariement des ragmente, et le useau de division se orme.
chromosomes homo-
logues répliqués) Par contre, dans la prophase I de la méiose, les chromosomes
répliqués de chaque paire s’alignent côte à côte, puis s’accolent en
2n = 4 plusieurs points ; le résultat se nomme synapsis. Le déroulement
Chromatides sœurs d’une synapsis est très important, car, plus tard, il permettra de
réduire le nombre de chromosomes de moitié. Les chromosomes
répliqués étant constitués de deux chromatides sœurs, leur rap­
MÉIOSE I prochement crée une tétrade, c’est­à­dire un groupe de quatre
Les paires chromatides qui demeurent proches l’une de l’autre durant les
de chromosomes
homologues répliqués deux premières phases de la méiose I. Cette disposition per­
s’apparient, puis se met aux chromatides non sœurs de chaque paire de s’échan­
séparent.
ger du matériel génétique FIGURE 3.30. Il peut y avoir jusqu’à
une dizaine d’échanges simultanés par synapsis. Ce processus
porte le nom d’enjambement. À la suite de ces enjambements,

Chromatides sœurs
n=2 n=2 (centromère non illustré)
MÉIOSE II
Les chromatides sœurs
se séparent et forment
les chromosomes ls.

n=2 n=2

FIGURE 3.29
Vue d’ensemble de la méiose ❯ La réplication de l’ADN est
suivie de la méiose I : les chromosomes homologues répliqués
s’apparient, puis se séparent. Au cours de la méiose II, les Synapsis de Enjambement Chromatides, Chromosomes
chromatides sœurs deviennent des chromosomes fls qui se chromosomes entre des à la suite de ls recombinés
déplacent ensuite dans les noyaux fls. homologues chromatides l’échange de
répliqués non sœurs segments
(formation
Au cours de la méiose II, les chromatides sœurs se séparent. d’une tétrade)

Elles deviennent des chromosomes fls indépendants qui sont FIGURE 3.30
distribués dans les noyaux fls. À la fn, chacune des quatre cel­ Synapsis et enjambement ❯ Durant la méiose I (de la gauche
lules flles possède un nombre haploïde (n) de chromosomes. vers la droite), les chromosomes homologues répliqués s’associent
en paires, puis s’accolent pour ormer des tétrades ; c’est la
Chez l’être humain, les cellules flles se transorment en synapsis. Au cours de l’enjambement, les chromatides non sœurs
gamètes (spermatozoïdes et ovules) qui vont usionner au cours d’une paire de chromosomes homologues répliqués peuvent
de la écondation. La fécondation rétablit le nombre diploïde de s’échanger des segments de la açon illustrée ici. À la fn de la
méiose II, des chromosomes fls recombinés, c’est-à-dire ayant
chromosomes chez le zygote, la première cellule d’un nouvel une combinaison de gènes diérente de celle des chromosomes
individu. Si les gamètes étaient diploïdes et non haploïdes, le d’origine, sont obtenus.
nombre de chromosomes doublerait à chaque écondation.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 93

MÉIOSE

Cellule
en interphase

MÉIOSE I (division réductionnelle) MÉIOSE II (division équationnelle)

Prophase I
Les chromosomes sont Prophase II
répliqués. Les chromo- Chaque cellule a le
somes homologues chromosome répliqué
répliqués s’apparient, puis d’origine paternelle ou
s’accolent ; c’est la maternelle de chaque paire
2n = 4 n=2 n=2
synapsis. Les tétrades qui de chromosomes
en résultent permettent homologues répliqués.
aux chromatides non
sœurs d’une paire de
chromosomes homologues
répliqués de faire des Métaphase II
enjambements. Les chromosomes
Métaphase I répliqués s’alignent
Les paires de chromo- individuellement sur la
somes homologues plaque équatoriale.
répliqués maintenant
en tétrades s’alignent de
façon aléatoire sur la
plaque équatoriale de
la cellule.
Anaphase II
Anaphase I Les chromatides sœurs
Les chromosomes se séparent et deviennent
homologues répliqués se des chromosomes fils.
séparent ; un membre de
chaque paire se déplace
vers le pôle le plus près
de lui.

Télophase I et cytocinèse
Les cellules filles ont le Télophase II et cytocinèse
chromosome d’origine Le fuseau disparaît,
paternelle ou maternelle de les noyaux se forment.
chaque paire de chromo-
somes homologues
répliqués.

Intercinèse Cellules filles


Chaque chromosome La méiose produit
se compose encore quatre cellules filles
de deux chromatides haploïdes génétiquement
n=2 sœurs. n=2 n=2 différentes les unes des
autres et de la cellule
mère.
n=2 n=2 n=2

FIGURE 3.31
Phases de la méiose pour une cellule 2n = 4 ❯ Pendant la méiose I, les chromosomes homologues répliqués s’accolent, ormant ainsi des
tétrades, puis se séparent. La prophase I est marquée par le processus d’enjambement. Au cours de la méiose II, les chromatides se détachent
l’une de l’autre et orment des chromosomes fls. Quatre cellules flles haploïdes sont alors ormées à la fn de la méiose II.
Note : Les paires de chromosomes se distinguent par leur taille et non par leur couleur. La couleur indique l’origine parentale.
94 PARTIE I L’introduction

les chromatides retenues ensemble par leur centromère ne sont membre de la paire vers un pôle et l’autre membre vers l’autre
plus identiques, puisque l’une d’entre elles contient maintenant pôle. À ce stade, chaque chromosome répliqué est encore com­
du matériel génétique recombiné. La fgure 3.30 (p. 92) illustre posé de deux chromatides sœurs unies au centromère.
bien que si l’une des chromatides sœurs a conservé sa couleur et La télophase I et la cytocinèse Chaque moitié de cellule
son matériel génétique initial, l’autre comprend maintenant une possède maintenant un seul représentant de chaque paire de
combinaison de couleurs, soit un mélange du bagage héréditaire chromosomes répliqués. Ceux­ci reprennent leur aspect de
maternel et paternel. De cette açon, le processus d’enjambement chromatine, le useau de division disparaît, et une enveloppe
permet à la progéniture de recevoir une combinaison d’instruc­ nucléaire se reorme à chaque pôle, autour de chacun des amas
tions que ni le père ni la mère ne possédaient telle quelle. de chromatine. La cellule mère (2n) se partage en deux cellules
La métaphase I Au cours de la métaphase I, les paires de flles (n) après qu’un sillon de division constitué de microfla­
chromosomes homologues répliqués (tétrades) s’alignent sur la ments d’actine l’a scindée.
plaque équatoriale (fgure 3.31, page précédente). Les paires se La méiose I est aussi appelée division réductionnelle parce
disposent au hasard et indépendamment les unes des autres. que les cellules flles n’ont pas un nombre diploïde (2n) de chro­
Ainsi, pour chacune, il est impossible de prévoir de quel côté mosomes comme la cellule mère, mais un nombre haploïde (n),
de la plaque se placeront le chromosome paternel (bleu) et le soit la moitié moins.
chromosome maternel (rouge). Plusieurs alignements dié­
La méiose II
rents sont possibles FIGURE 3.32 .
Les événements qui se déroulent durant la méiose II rappellent
L’anaphase I Durant l’anaphase I, les paires de chromosomes ceux de la mitose, hormis qu’ils ne sont pas précédés d’une
homologues répliqués se séparent. Pour chaque paire de chro­ réplication et que les cellules de départ possèdent n chromo­
mosomes répliqués, des fbres du useau de division attirent un somes (23) plutôt que 2n (46).

MÉIOSE

Cellule mère

2n = 4

Possibilité 1 Possibilité 2

MÉIOSE I

n=2

MÉIOSE II

1er type de gamètes 2e type de gamètes 3e type de gamètes 4e type de gamètes


n=2

FIGURE 3.32
Alignement indépendant des chromosomes répliqués à la méiose ❯ La cellule mère comporte deux paires de chromosomes
homologues (reconnus à leur longueur et non à leur couleur, qui n’indique que l’origine parentale). Les paires de chromosomes répliqués
s’alignent indépendamment les unes des autres à la métaphase I de la méiose, de sorte qu’il existe deux possibilités d’alignements diérents.
La poursuite de la méiose mène à la ormation de quatre types de cellules flles présentant toutes les combinaisons possibles de chromosomes.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 95

Durant la prophase II, la chromatine se condense, l’enve­ 3.7.3 La méiose et la mitose comparées
loppe nucléaire se ragmente et un useau de division se orme.
La mitose et la méiose sont toutes deux des mécanismes de
À la métaphase II, les chromosomes répliqués s’alignent indivi­
division du noyau, mais il existe plusieurs diérences entre
duellement, au hasard, sur la plaque équatoriale. C’est à l’ana­
elles. Il est important de bien diérencier ces deux processus
phase II que les centromères se divisent et que les fbres du
afn de mieux les comprendre. La fgure à la page suivante per­
useau tirent chaque chromatide vers un pôle de la cellule. Les
chromatides sœurs se séparent et deviennent alors des chro­ mettra de mieux atteindre cet objecti FIGURE 3.33 .
mosomes fls qui migrent chacun vers le pôle le plus près de • La réplication de l’ADN ne se produit qu’une seule ois,
lui. À la télophase II et à la cytocinèse, les chromosomes rede­ avant le début de la mitose et de la méiose. Cependant, la
viennent de la chromatine, les nouveaux noyaux se orment, et méiose comprend deux divisions nucléaires, et la mitose,
les cellules se séparent. Chacune contient une copie de chaque une seule.
chromosome fls et est haploïde (n). La méiose II est aussi appe­ • À la suite de la méiose, on obtient quatre cellules flles, tan­
lée division équationnelle, puisqu’elle maintient le nombre dis que la mitose en produit deux.
haploïde de chromosomes.
• Les quatre cellules flles ormées à la suite de la méiose sont
La méiose permet d’obtenir une variété étonnante de cellules haploïdes (n) et possèdent la moitié du nombre de chromo­
flles, toutes génétiquement diérentes de la cellule mère. Les évé­ somes de la cellule mère. La mitose produit deux cellules
nements qui se déroulent durant la prophase I et la métaphase I flles diploïdes (2n) ayant le même nombre de chromosomes
garantissent cette diversité. La fgure 3.32 montre les distributions que la cellule mère.
possibles des chromosomes répliqués à la métaphase I d’une cel­ • Les cellules flles issues de la méiose sont génétiquement di­
lule ayant deux paires de chromosomes. Cette cellule peut pro­ érentes les unes des autres et de la cellule mère. Les cellules
duire, au total, quatre types diérents de gamètes. Pour obtenir ce flles résultant de la mitose sont génétiquement identiques à
nombre, on peut calculer 2n, où n correspond au nombre de paires la cellule mère et l’une à l’autre.
de chromosomes de la cellule mère (ici, 22 donne 4). Chez l’être
humain, dont les cellules possèdent 23 paires de chromosomes, La méiose n’a lieu qu’à certains moments de la vie des orga­
chaque personne peut donc produire 223 gamètes diérents, soit nismes sexués. Chez l’être humain, c’est à partir de la puberté
8 388 608 ! Et ce nombre ne prend même pas en considération que la méiose commence à produire des gamètes onctionnels.
les variations génétiques dues aux enjambements ! Ce résultat Elle se poursuit durant toute la vie chez l’homme et jusqu’à la
illustre bien pourquoi, malgré leurs ressemblances, les enants ménopause chez la emme. La mitose est plus réquente, car
d’une même amille sont diérents les uns des autres. elle s’eectue au cours de la croissance et du développement de
l’organisme et se maintient la vie durant pour assurer l’entre­
tien et la réparation des tissus.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Pour en savoir plus sur la relation entre la méiose et la gamé- Les mécanismes de la méiose I comparés
togenèse, consultez les éléments suivants. avec ceux de la mitose
La FIGURE 11.3, p. 375, explique le mécanisme de la sper-
matogenèse chez l’homme. • C’est seulement au cours de la méiose I que les chromo­
La FIGURE 11.7, p. 382, illustre le mécanisme de l’ovogenèse somes homologues répliqués s’accolent (synapsis) et que
chez la emme. leurs chromatides s’échangent du matériel génétique par
enjambement.
• En métaphase I de la méiose, ce sont les paires de chromo­
Vérifiez vos progrès somes homologues répliqués (tétrades) qui s’alignent sur la
27. À la suite de la méiose, comment le nombre de plaque équatoriale, tandis qu’au cours de la métaphase de
chromosomes des cellules flles se compare-t-il à la mitose, les chromosomes répliqués (chromatides sœurs)
celui de la cellule mère ? s’alignent individuellement.
28. Comment la méiose contribue-t-elle à diminuer La connaissance de ces diérences permet de recon­
la probabilité que les gamètes puissent avoir la naître si les cellules représentées par un schéma sont en
même combinaison de chromosomes et de gènes
train de se diviser par mitose, par méiose I ou par méiose II
que la cellule mère ?
(igure 3.33).
29. Quels sont les événements marquants de chacune
des phases de la méiose ? Au cours de l’anaphase I de la méiose, chacun des chro­
mosomes répliqués d’une paire se sépare de son partenaire
96 PARTIE I L’introduction

MITOSE MÉIOSE
Prophase Prophase I
2n = 4 Les chromosomes répliqués ne 2n = 4 Synapsis des chromosomes
s’apparient pas (aucune homologues répliqués et
synapsis). enjambements

Métaphase Métaphase I
Les chromosomes répliqués Les paires de chromosomes
s’alignent sur la plaque homologues s’alignent de façon

Méiose I
équatoriale de la cellule. indépendante à l’équateur.

Anaphase Anaphase I
Les chromatides sœurs se séparent Les membres des paires de
et deviennent des chromosomes chromosomes homologues répli-
ls. qués se séparent, et chacun migre
vers le pôle le plus près de lui.
Télophase I et cytocinèse
Formation de cellules lles qui
vont se diviser à nouveau.
Télophase et cytocinèse
Formation de deux cellules lles Les chromatides sœurs se séparent

Méiose II
diploïdes. Leurs noyaux sont et forment des chromosomes ls.
génétiquement identiques à ceux
de la cellule mère. n=2 n = 2 Quatre cellules lles haploïdes sont
obtenues. Leurs noyaux ont une
2n = 4 2n = 4 n=2 n=2 constitution génétique différente
de celle de la cellule mère.

FIGURE 3.33
Comparaison de la méiose avec la mitose ❯ Pourquoi la méiose produit-elle des cellules flles ayant la moitié du nombre de chromosomes
de la cellule mère, alors que la mitose produit des cellules flles ayant le même nombre de chromosomes que la cellule mère ? Pour
comprendre, il aut comparer la métaphase I de la méiose avec la métaphase de la mitose. C’est seulement en métaphase I que les
chromosomes homologues répliqués sont disposés par paires (tétrades) sur la plaque équatoriale. Les membres des paires de chromosomes
homologues répliqués se séparent au cours de l’anaphase I et, par conséquent, les cellules flles sont haploïdes. Les échanges de couleurs
entre les chromatides non sœurs illustrent les enjambements qui se produisent au cours de la méiose I.

et migre vers un pôle. Durant l’anaphase II de la méiose et TABLEAU 3.4 Comparaison de la méiose I avec la mitose
durant l’anaphase de la mitose, les centromères des chromo­
Méiose I Mitose
somes répliqués se séparent et ce sont les chromatides sœurs,
maintenant appelées chromosomes fls, qui se dirigent vers Prophase I Prophase
chacun des pôles. Synapsis des chromosomes Absence de synapsis
homologues répliqués ormant
des tétrades
Les mécanismes de la méiose II comparés avec ceux
Métaphase I Métaphase
de la mitose Les paires de chromosomes Les chromosomes répliqués
Les événements de la méiose II sont semblables à ceux de la homologues (répliqués) s’alignent s’alignent individuellement sur la
sur la plaque équatoriale. plaque équatoriale.
mitose, sau qu’en méiose II le noyau des cellules est haploïde et
non diploïde. Si la cellule mère a 16 chromosomes, alors chaque Anaphase I Anaphase
Les membres de chaque paire de Les chromatides sœurs se séparent
cellule en méiose II possède 8 chromosomes, et chaque cellule chromosomes homologues (répli- et deviennent des chromosomes
flle a 8 chromosomes également. qués) se séparent l’un de l’autre. fls qui migrent vers les pôles.

Les tableaux suivants permettent de comparer séparément Télophase I et cytocinèse Télophase et cytocinèse
la méiose I TABLEAU 3.4 et la méiose II TABLEAU 3.5 avec la Deux cellules flles haploïdes, Deux cellules flles diploïdes,
diérentes de la cellule mère identiques à la cellule mère
mitose.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 97

TABLEAU 3.5 Comparaison de la méiose II avec la mitose 3.8 La synthèse des protéines
Méiose II Mitose
Avant de présenter les mécanismes de la synthèse des pro­
Prophase II Prophase téines, il aut réviser la structure des protéines.
Absence d’appariement Absence d’appariement
des chromosomes homologues des chromosomes homologues
(répliqués) (répliqués) 3.8.1 Un rappel sur la structure et la
Métaphase II Métaphase fonction des protéines
Les chromosomes répliqués Les chromosomes répliqués
en nombre haploïde s’alignent en nombre diploïde s’alignent
Les protéines se composent de sous­unités appelées acides
individuellement sur la plaque individuellement sur la plaque aminés ; il en existe 20 sortes, présentées dans le tableau ci­
équatoriale. équatoriale. dessous TABLEAU 3.6. Les protéines dièrent les unes des
autres par le nombre et la séquence des acides aminés qui les
Anaphase II Anaphase
composent. La fgure 2.21 (p. 47) montre comment la séquence
Les chromatides sœurs se Les chromatides sœurs se
séparent et deviennent des séparent et deviennent des des acides aminés dans une protéine est responsable de sa
chromosomes fls qui migrent ch romosomes fls qui migrent orme tridimensionnelle caractéristique.
vers les pôles. vers les pôles.
On trouve des protéines dans toutes les parties de l’orga­
Télophase II et cytocinèse Télophase et cytocinèse nisme ; certaines ont un rôle structural, comme la kératine
Quatre cellules flles Deux cellules flles des cheveux, d’autres ont un rôle onctionnel. Ainsi, les pro­
haploïdes, diérentes de la diploïdes, identiques à la
téines de reconnaissance, enchâssées dans la membrane
cellule mère cellule mère
plasmique, permettent au système immunitaire de distin­
guer les cellules appartenant à l’organisme de celles qui lui
sont étrangères.
Vérifiez vos progrès
Répondez aux questions suivantes à l’aide des choix pro- TABLEAU 3.6 Acides aminés
posés ci-dessous.
Acide aminé Abréviation Acide aminé Abréviation
a. La mitose.
Alanine Ala Leucine Leu
b. La méiose.
Arginine Arg Lysine Lys
c. Aucun des deux modes de divisions.
Asparagine Asn Méthionine Met
d. Les deux modes de divisions.
Aspartate Asp Phénylalanine Phe
30. Quel mode de division produit quatre cellules flles ?
Cystéine Cys Proline Pro
31. Dans quel mode de division observe-t-on des
chromosomes répliqués appariés ? Glutamine Gln Sérine Ser

32. Quel mode de division s’eectue de açon Glutamate Glu Thréonine Thr
incontrôlée dans les cas de cancer ?
Glycine Gly Tryptophane Trp
33. a) Quel mode de division conserve le nombre
de chromosomes ? Histidine His Tyrosine Tyr

b) Quel mode de division réduit le nombre Isoleucine Ile Valine Val


de chromosomes ?
34. Quel mode de division produit des cellules flles
génétiquement identiques à la cellule mère ?
3.8.2 La synthèse des protéines : une vue
35. Quel mode de division produit des cellules flles
génétiquement diérentes de la cellule mère ? d’ensemble
36. Quel mode de division joue un rôle dans la La première étape de la synthèse des protéines est appelée
gamétogenèse ? transcription et la seconde, traduction FIGURE 3.34 (page
37. Quel mode de division ait partie du cycle cellulaire ? suivante). Au cours de la transcription, une séquence de
nucléotides de l’ADN, codant pour la protéine à abriquer, est
98 PARTIE I L’introduction

U) pouvaient procurer sufsamment d’inormation pour


coder 20 acides aminés diérents. Si le code n’était ormé
G C G
C que d’une lettre (une base pour un acide aminé), alors quatre
A
G G acides aminés seulement pouvaient être codés. Si le code était
C G
un doublet (2 bases pour 1 acide aminé), alors seuls 16 acides
Double hélice T
G T C aminés pouvaient être codés. Mais si le code se composait de
d’ADN
T triplets (3 bases pour 1 acide aminé), les 4 bases pouvaient
ournir 64 triplets diérents, donc beaucoup plus que les 20
Brin d’ADN nécessaires pour coder les 20 acides aminés diérents. Il n’est
Transcription
G C C A T G A C C donc pas surprenant d’apprendre que le code génétique se
dans le noyau compose de triplets.

C G G U A C U G G Chaque triplet de nucléotides d’une molécule d’ARNm est


ARNm appelé codon. La correspondance entre chacun des 64 codons
Traduction et les 20 acides aminés a été déterminée dans les années 1960
dans le ribosome Codon 1 Codon 2 Codon 3 FIGURE 3.35. Soixante et un codons correspondent à un acide
aminé particulier ; les trois autres (UAA, UAG, UGA) sont des
O O O
codons d’arrêt qui signalent la n de la synthèse du polypep­

Polypeptide  N  C  C  N C  C  N  C  C  tide. Le début de la synthèse est toujours signalé par le même


R1 R2 R3
triplet (AUG), nommé codon de départ. Celui­ci désigne en
même temps l’acide aminé méthionine (Met). Cela signie que
Arginine Tyrosine Tryptophane tous les nouveaux polypeptides commencent par une Met ; cet
acide aminé sera retiré plus tard si nécessaire. Il aut égale­
FIGURE 3.34 ment noter que deux codons ou plus peuvent correspondre à un
Vue d’ensemble de la synthèse des protéines ❯ La
même acide aminé ; c’est la redondance du code. Par exemple,
transcription se déroule lorsqu’une séquence de nucléotides
de l’ADN sert de modèle pour la synthèse d’un ARNm. (Il faut il existe six codons synonymes pour la leucine. Cela accorde
rappeler que dans l’ARN la base uracile [U] remplace la base T, une certaine protection contre des mutations nuisibles pouvant
qui n’est présente que dans l’ADN.) La traduction se fait quand modier la séquence des bases. Touteois, aucun codon ne cor­
une séquence de codons de l’ARNm détermine la séquence respond à deux acides aminés diérents. Ainsi, le codon AUC
d’acides aminés du polypeptide.
ne code que pour l’isoleucine et pour aucun autre acide aminé.
Tous les êtres vivants ont, à quelques exceptions près,
transposée dans une séquence de nucléotides de l’ARN messa­ le même code génétique. Cela permet de penser que ce code
ger (ARNm), c’est­à­dire qu’il se orme une molécule d’ARNm remonte aux tout premiers organismes et que tous les êtres
complémentaire à un segment d’ADN. vivants, passés et actuels, sont apparentés.
L’ADN est comparable à un grand livre de recettes pour
abriquer des protéines. Parce qu’elle est très précieuse et 3.8.3 La transcription
qu’elle doit être conservée, la recette originale de chaque pro­
Au cours de la transcription, un segment d’ADN, nommé
téine ne peut pas quitter le noyau. Une copie en est d’abord aite
gène, sert de modèle pour la synthèse d’une molécule d’ARN.
sous la orme d’un ARNm ; la copie se rend ensuite au centre de
Il existe diérents types de gènes ; certains codent pour la
production (les ribosomes dans le cytoplasme) pour préparer
synthèse d’ARNr, d’autres pour la synthèse d’ARN de trans­
le mets, c’est­à­dire une protéine.
ert (ARNt), type d’ARN impliqué dans la seconde étape de
Un processus de traduction est nécessaire à la synthèse la synthèse des protéines, et d’autres encore permettent de
des protéines. En principe, la traduction est une activité qui abriquer de l’ARNm. Ici, l’accent sera mis sur les gènes trans­
consiste à transormer une inormation d’une langue d’origine crits en ARNm.
en une autre langue. On peut s’aider, pour ce aire, d’un dic­
tionnaire. Dans le cas présent, la séquence de nucléotides de
l’ARNm est traduite en une séquence d’acides aminés à l’aide
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
du dictionnaire du code génétique. Le processus de transcription peut se comparer à l’action de
copier une recette. L’ADN est alors le livre de recettes et le
Le code génétique gène correspond à une recette précise. Le livre de recettes
est ouvert, la recette est transcrite, puis le livre de recettes est
Après avoir pris conscience qu’une séquence de nucléotides refermé. La recette copiée est sur une feuille détachée qui
d’ARNm correspondait à une séquence d’acides aminés, les peut être déplacée et manipulée plus aisément.
chercheurs ont voulu savoir comment les 4 bases (A, C, G et
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 99

La transcription se déroule dans le noyau et débute lorsque


Première base Deuxième base Troisième base
l’enzyme ARN polymérase, en brisant les liaisons hydrogène
reliant chacune des paires de bases complémentaires, sépare
U C A G l’un de l’autre les deux brins de la molécule d’ADN de façon à
UUU UCU UAU UGU U
permettre l’assemblage des nucléotides d’ARN. L’ARN est une
Phénylalanine Sérine Tyrosine Cystéine molécule à simple brin dont la synthèse se fait en se basant sur
UUC UCC UAC UGC C un seul des deux brins d’ADN, le brin codant. L’autre brin, non
Phénylalanine Sérine Tyrosine Cystéine
U codant, demeure inactif pendant la transcription. L’ARN poly­
UUA UCA UAA UGA
Leucine Sérine Arrêt Arrêt
A mérase fonctionne en respectant l’appariement des bases com­
UUG UCG UAG UGG
plémentaires ; chaque fois qu’une base T, G ou C est présente
G
Leucine Sérine Arrêt Tryptophane dans le gène, les bases A, C ou G sont respectivement incor­
CUU CCU CAU CGU porées dans la molécule d’ARN. Par contre, s’il y a une base A
U
Leucine Proline Histidine Arginine dans l’ADN, une base U servira à la synthèse de l’ARN, puisque
CUC CCC CAC CGC ce dernier ne comporte pas de base T FIGURE 3.36 .
C
Leucine Proline Histidine Arginine
C
CUA CCA CAA CGA
A
Leucine Proline Glutamine Arginine 3.8.4 La traduction
CUG CCG CAG CGG G
Leucine Proline Glutamine Arginine La traduction se déroule dans le cytoplasme. Au cours de
AUU ACU AAU AGU U
cette étape, comme leur nom le suggère, des molécules
Isoleucine Thréonine Asparagine Sérine d’ARNt (t pour transfert) transfèrent des acides aminés
AUC ACC AAC AGC
C
Isoleucine Thréonine Asparagine Sérine
A
AUA ACA AAA AGA
A
Isoleucine Thréonine Lysine Arginine
AUG (départ) ACG AAG AGG C
G
Méthionine Thréonine Lysine Arginine C G
GUU GCU GAU GGU U T A
Valine Alanine Aspartate Glycine
A T
GUC GCC GAC GGC C Transcription : les nucléotides
Valine Alanine Aspartate Glycine d’ARN sont réunis grâce à
G l’enzyme ARN polymérase,
G

C
GUA GCA GAA GGA A C G
de façon que leur séquence
Valine Alanine Glutamate Glycine soit complémentaire à celle
GUG GCG GAG GGG A T du brin codant.
G
Valine Alanine Glutamate Glycine
A A T
FIGURE 3.35 ARN polymérase
C C G
Code génétique ❯ Chacun des codons de l’ARNm, représenté
Brin d’ADN codant
par trois lettres majuscules correspondant à la première, la G C
deuxième et la troisième base azotée du triplet, est situé dans un G
U A
rectangle blanc. Sous le codon se trouve le nom de l’acide aminé
auquel il correspond. Pour déterminer à quel acide aminé T G
correspond le codon CAU, par exemple, il aut trouver dans le C
tableau le point d’intersection entre les lettres C, A et U. On C
C
cherche d’abord la première lettre dans la colonne de gauche, puis
T

Brin d’ADN
la seconde dans la ligne du haut et, fnalement, la troisième dans la U
non codant (inactif)
C
colonne de droite. En suivant cette méthode, on voit que CAU G
correspond à l’acide aminé histidine. A T
A
C G
T A

INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE


Pour éviter de conondre la réplication de l’ADN et sa trans-
cription (la ormation d’ARN à partir de l’ADN), il aut se rap- FIGURE 3.36
peler que la transcription en ARNm, c’est comme copier une Synthèse de l’ARN au cours de la transcription ❯ Au cours
recette à partir d’un livre de recettes ; la recette est alors de la transcription, un ARN est synthétisé à partir du brin codant
écrite en langage ARN. Par opposition, la réplication de d’un gène. Une partie de l’ADN se déroule et se dégrae à partir du
l’ADN se compare à la copie de tout le livre de recettes et site de liaison de l’ARN polymérase. La synthèse de l’ARN se ait
alors par addition de nucléotides dotés de bases complémentaires
ceci, en langage ADN.
selon la séquence dictée par celle des bases du brin codant.
100 PARTIE I L’introduction

jusqu’aux ribosomes FIGURE 3.37, où ils sont assemblés pour De ce qui précède, on peut comprendre que la suite
ormer une protéine. Chaque molécule d’ARNt porte à l’une des codons d’ARNm détermine l’ordre dans lequel les
de ses extrémités un acide aminé spéciique et orme un ARNt­acides aminés s’attachent au ribosome et, par voie
complexe ARNt­acide aminé. L’autre extrémité de l’ARNt de conséquence, l’enchaînement précis des acides ami­
porte un anticodon, c’est­à­dire un groupe de trois bases nés constituant la protéine. Une erreur dans l’ARNm, à
complémentaires à celles d’un codon d’ARNm. Ainsi, l’ARNt cause d’une mutation dans l’ADN, peut se traduire par la
portant l’anticodon CUG se lie au codon GAC de l’ARNm. synthèse d’une protéine anormale. La onction de cette der­
Pour connaître l’identité de l’acide aminé lié à cet ARNt, il nière peut être touchée, allant même, dans certains cas,
aut regarder le codon de l’ARNm (et non l’anticodon !) et jusqu’à causer des maladies.
consulter le code génétique (igure 3.35, page précédente).
Comme l’ARNt, le ribosome est un acteur important de
Ce dernier indique que le codon GAC correspond à l’acide
la traduction. Il se compose d’une grosse et d’une petite sous­
aminé aspartate (Asp). C’est donc lui qui sera porté par cet
unités qui s’assemblent dans le cytoplasme juste avant le
ARNt. Voici d’autres exemples :
début de la synthèse des protéines. Chaque ribosome présente
un site de liaison pour l’ARNm et trois sites de liaison pour des
Codon Anticodon Acide aminé ARNt, les sites A, P et E. Le site A reçoit un ARNt portant le
ACC UGG Thréonine nouvel acide aminé à ajouter, le site P accueille l’ARNt lié au
polypeptide en cours de synthèse, et le site E est celui à partir
AGU UCA Sérine
duquel l’ARNt quitte le ribosome (fgure 3.37).
AAA UUU Lysine
Les étapes de la traduction
La traduction d’un ARNm en vue de la synthèse d’un polypep­
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE tide comprend trois étapes : l’initiation, l’élongation et la ter­
La traduction peut se comparer à la préparation d’un mets. minaison FIGURE 3.38 .
Le ribosome est la cuisine, l’ARNm est le che cuisinier et les • L’initiation (a.) Au cours de l’initiation, l’ARNm se lie à la
ARNt sont ses assistants ; les acides aminés sont les ingré- petite sous­unité ribosomique. Le codon de départ est placé
dients et la protéine est le mets cuisiné. Les assistants ARNt
vis­à­vis du site P. Un ARNt se lie, par des liaisons hydrogène,
apportent les ingrédients (les acides aminés) à la cuisine et
les incorporent à la recette, comme le che le leur indique,
au codon de départ (AUG) grâce à son anticodon UAC. Cet
afn de produire le mets, une protéine. La recette exécutée a ARNt porte l’acide aminé Met. L’initiation se termine quand
préalablement été copiée (transcription) par le che à partir la grosse sous­unité ribosomique vient s’unir à l’ensemble. Le
d’un grand livre conservé dans sa bibliothèque (le noyau). site A est alors prêt à recevoir l’ARNt portant le nouvel acide
aminé à ajouter.

Grosse sous-unité
ribosomique Met
Ser
Polypeptide Ala
Trp Asp
Acide aminé
Val
ARNt au site P
Site A
Site E ARNt
Anticodon Codon
CA U
GU A GA C C
Petite sous-unité ARNm U
ribosomique G
Anticodon
a. Vue latérale d’un ribosome montrant b. Structure et fonction de la grosse sous-unité c. Structure et fonction
l’ARNm et un polypeptide en cours ribosomique de l’ARNt
de synthèse

FIGURE 3.37
Structure et fonction des ribosomes et de l’ARNt ❯ Les ribosomes sont le site de la synthèse des protéines.
a. Un ARNm est enflé entre les deux sous-unités ribosomiques, et l’on distingue le polypeptide en croissance.
b. Le ribosome possède trois sites de liaison, A, P et E, qui permettent aux codons de l’ARNm de se lier aux anticodons de l’ARNt. Un ARNt
portant un polypeptide en croissance occupe le site P, et un ARNt portant le prochain acide aminé à ajouter viendra bientôt au site A. Une ois
qu’un ARNt a accompli sa tâche, il quitte le ribosome par le site E.
c. Un complexe ARNt-acide aminé s’approche du ribosome. Il va se poser sur le site A, et son anticodon CUG va se lier au codon GAC.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 101

• L’élongation (b.) Au cours de l’élongation, le complexe


Met Acide aminé Site E Site P Site A
ARNt ARNt­acide aminé doté de l’anticodon complémentaire
U C
au codon du site A vient se mettre en place. Une liaison
AUAG ARNm Met peptidique est ormée entre le nouvel acide aminé qu’il
Grosse
sous-unité apporte et le peptide arboré par l’ARNt du site P. Le pep­
Codon de
départ
UAC
AUG ribosomique tide est maintenant plus long d’un acide aminé et se trouve
Petite sous-unité sur l’ARNt du site A. Le ribosome se déplace alors latérale­
ribosomique
ment, de sorte que l’ARNt vide quitte le site P, passe au site
1 La petite sous-unité 2 La grosse sous-unité ribosomique E et se détache du ribosome. Cet ARNt ira se chercher un
ribosomique se lie à l’ARNm. coiffe le tout. Le premier ARNt-acide nouvel acide aminé identique à celui qu’il avait. Pendant
Le premier ARNt-acide aminé aminé occupe le site P. Le site A est
se lie au codon de départ AUG. prêt pour le prochain ARNt.
ce temps, le complexe ARNt­peptide se déplace du site A
a. Initiation au site P. Le site A, qui est maintenant vide, peut rece­
Asp voir un nouveau complexe ARNt­acide aminé. C’est ainsi
Met Met
ARNt que le peptide croît et qu’apparaît la structure linéaire du
Ser Ser Liaison
Ala CUG Ala peptidique
polypeptide (igure 2.21, p. 47). Le polypeptide acquiert sa
Trp Anticodon Trp
Val Asp
orme tridimensionnelle plus tard.
Val
• La terminaison (c.) La terminaison de la synthèse se produit
CAU CAU CUG lorsqu’un codon d’arrêt (UAA, UAG ou UGA) se trouve au site
GUA GAC GUA GAC
A. Ce codon ne code pour aucun acide aminé, mais il permet
la fxation d’un acteur de terminaison (une protéine particu­
1 Un ARNt-acide aminé 2 Deux ARNt sont liés au ribosome ; lière) qui hydrolyse la liaison entre l’ARNt du site P et le poly­
s’approche du ribosome une liaison peptidique se forme entre
et se lie au site A. le polypeptide et l’acide aminé
peptide, les libérant tous les deux. Par ailleurs, le ribosome se
Met Met nouvellement arrivé. dissocie en ses deux sous­unités et se sépare de la molécule
Ser Ser Thr d’ARNm.
Ala Ala
Trp Trp UGG
Val Val
Asp Asp 3.8.5 La synthèse des protéines : un résumé
U L’ADN renerme un code constitué par des triplets ; chacun
CAU CUG CA CUG
GUA GAC GUA GAC ACC est ormé de trois bases azotées codant un acide aminé pré­
cis (fgure 3.35, p. 99). Au cours de la transcription, le brin
3 L’ARNt-polypeptide se 4 Le ribosome se déplace vers la droite codant d’un gène sert de modèle pour la synthèse d’un ARNm
trouve maintenant au site de sorte que l’ARNt vide se détache TABLEAU 3.7 et FIGURE 3.39 (page suivante). L’ARNm trans­
A. L’ARNt occupant le du site E et l’ARNt-polypeptide,
site P est vide. maintenant allongé d’un acide porte une séquence de codons (triplets de bases complémen­
aminé, se trouve au site P. Un autre taires à celles de l’ADN) jusqu’aux ribosomes. Chaque ARNt
ARNt, porteur du prochain acide
aminé, s’approche du site A. se lie à un acide aminé particulier et possède un antico­
b. Élongation don, soit un triplet de bases pouvant s’apparier à un codon
Asp Asp
Ala Ala
Trp Trp
Val Facteur de Éléments participant à la synthèse
Glu Val
terminaison TABLEAU 3.7 des protéines
Glu
CUU
GA A UGA
Élément Défnition
U
Codon d’arrêt CU Gène (ADN) Segment d’ADN dont un brin (dit codant) porte
GA
1 Un facteur de terminaison GAA U
l’information nécessaire à la synthèse d’une
se lie au codon d’arrêt. protéine.
2 Le facteur de terminaison hydrolyse la liaison entre le
Codons (ARNm) Séquence de trois bases d’ARN complémen-
dernier ARNt (situé au site P) et le polypeptide, les libérant l’un
de l’autre. Les sous-unités ribosomiques se dissocient et taires à trois bases d’ADN
relâchent l’ARNm.
Anticodon (ARNt) Séquence de trois bases d’ARN complémen-
c. Terminaison taires à un codon
FIGURE 3.38
Ribosome (ARNr) Site de la synthèse des protéines
Synthèse d’un polypeptide La traduction, ou synthèse d’un

polypeptide, comprend trois étapes : l’initiation (a.), l’élongation (b.) Acide aminé Élément constitutif des protéines, transporté
et la terminaison (c.). jusqu’au ribosome par un ARNt
102 PARTIE I L’introduction

1 Le brin codant d’un


T
Tra
Transcription
ransc
nsc
scrip
sc r tion
riptio
on Traduction
gène sert de modèle
1
pour la synthèse d’un Brin
ARNm. codant
AD
A
ADN
DDN
N
2 L’ARNm se rend
dans le cytoplasme et Grosse et
s’associe aux Pore nucléaire petite sous-
ribosomes. 2 unités
ARNm ribosomiques Acides
3 Les ARNt amènent ARN
A
ARNm
RN
Nm aminés
les acides aminés
jusqu’à l’ARNm. Polypeptide
5
4 Il y a appariement des CC ARNt
bases complémentaires C CAU 3
d’un codon de l’ARNm CCC UGG UUU
GGG ACC AAA GUA Anticodon
et d’un anticodon de
l’ARNt.
Ribosome Codon ARNm
5 Le polypeptide croît
d’un acide aminé à
4
la fois.

FIGURE 3.39
Synthèse des protéines ❯ Les deux étapes nécessaires à la synthèse des protéines sont la transcription, qui se déroule dans le noyau, et la
traduction, qui s’eectue à l’aide des ribosomes, dans le cytoplasme.

complémentaire de l’ARNm. Au cours de la traduction, les 3.9 Le génie génétique


ARNt et leurs acides aminés s’attachent aux ribosomes ; la
séquence linéaire de codons de l’ARNm détermine l’ordre Le génie génétique regroupe l’ensemble des techniques portant
dans lequel les acides aminés s’incorporent dans une protéine. sur la manipulation de l’ADN, donc de ses gènes. La section
qui suit donne un exemple d’application de cette branche de
la biologie.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Pour en savoir plus sur certaines notions abordées précé-
demment, consultez les éléments suivants. 3.9.1 L’isolation et le clonage des gènes
La SECTION 3.4.1, p. 73, décrit l’organisation du noyau. En biologie, on appelle clonage la production de copies iden­
La FIGURE 3.16, p. 75, décrit le rôle du système endomem- tiques d’ADN, de cellules ou d’organismes de açon asexuée.
branaire dans le transport des protéines destinées à rejoindre La fgure ci­contre illustre les principales étapes du clonage
le liquide extracellulaire. d’un gène humain, à l’aide de bactéries, en vue d’obtenir de
La SECTION 13.5, p. 456, présente quelques maladies héré- nombreuses copies du gène lui­même ou de la protéine qui en
ditaires d’intérêt résultant de problématiques liées aux découle FIGURE 3.40 .
étapes de la synthèse des protéines.
1. On extrait d’une cellule humaine l’ADN comportant le gène
d’intérêt, par exemple le gène de l’insuline. On retire d’une
Vérifiez vos progrès
bactérie son plasmide, c’est­à­dire un petit anneau d’ADN
qui ne ait pas partie du chromosome bactérien et qui se
38. Comment défnit-on la structure d’une protéine ? réplique par lui­même.
39. Quelles sont les deux étapes de la synthèse des
protéines ? Quels sont les produits qui apparaissent
2. On utilise une enzyme de restriction pour couper l’ADN
à la fn de chacune de ces étapes ? humain et l’ADN plasmidique. Ces enzymes proviennent de
bactéries ; celles­ci en possèdent habituellement plusieurs
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 103

diérentes. Dans la nature, les enzymes de restriction b) Les bactéries transormées, c’est­à­dire celles qui ont
protègent les bactéries en coupant tout ADN étranger qui absorbé le plasmide recombiné, peuvent maintenant
les inecte. En laboratoire, on peut les utiliser comme des synthétiser une protéine, comme l’insuline, ce qu’elles
ciseaux moléculaires pour couper de l’ADN à des endroits ne pouvaient pas aire auparavant.
précis. Par exemple, l’enzyme de restriction appelée EcoRI
reconnaît la séquence de bases GAATTC et la coupe tou­
jours entre G et A :
Site de 1 L’ADN portant le gène d’intérêt
coupure et un plasmide sont retirés de
A G A A T T C G C le
leur cellule respective.
Segment
d’ADN T C T T A A G C G

Enzyme de restriction
Cellule humaine Bactérie
A A T T C G C ADN humain Plasmide
(vecteur)
Extrémités cohésives G C G
A G
2 Une enzyme de
T C T T A A Gène restriction coupe
de l’insuline les ADN humain et
plasmidique.
Quand elle coupe les brins d’ADN de açon décalée,
comme dans l’exemple précédent, l’enzyme de restriction 3 L’ADN ligase scelle le gène
crée des extrémités cohésives. Celles­ci peuvent se lier de l’insuline dans le plasmide.

(par complémentarité de bases) aux extrémités cohésives


d’un autre segment d’ADN, à la condition qu’elles aient ADN recombiné (ADNr)
été produites par la même enzyme. C’est ainsi qu’il est
possible d’insérer le gène de l’insuline humaine dans la
brèche de l’ADN plasmidique. 4 La bactérie acquiert l’ADNr.

3. L’enzyme ADN ligase soude l’ADN humain à celui du plas­


mide. Il en résulte un ADN recombiné (ADNr), c’est­à­dire
constitué d’ADN d’organismes diérents. Le plasmide peut
maintenant être utilisé comme vecteur (transporteur) pour
introduire l’ADN étranger qu’il porte dans une cellule, ici
une bactérie. 5a Le gène est cloné 5b La bactérie synthétise
quand la bactérie la protéine.
4. Certaines bactéries prélèvent le plasmide recombiné, sur­ se reproduit.

tout si elles ont subi un traitement qui augmente leur


perméabilité.
5. a) Le clonage du gène se ait à mesure que les bactéries
se reproduisent. Le gène cloné peut ensuite être isolé
et purifé afn de déterminer, par exemple, la dié­ Insuline
rence entre sa séquence de bases et celle de sa version
mutée. On peut aussi utiliser le gène pour modifer géné­ FIGURE 3.40
tiquement un organisme et lui conérer de nouvelles Clonage d’un gène humain
propriétés.
104 PARTIE I L’introduction

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


3.1 Qu’est-ce qu’une Tous les organismes, incluant l’être humain, se composent de cellules.
cellule ? 3.1.1 La théorie cellulaire
Les cellules sont les unités ondamentales de la vie ; tous les êtres vivants sont ormés de cel-
lules, et chacune provient de cellules préexistantes.
3.1.2 La taille des cellules
On utilise des microscopes pour observer les cellules ; celles-ci doivent rester petites afn de
maintenir un rapport surace/volume avorable aux échanges.
3.1.3 La microscopie et la structure de la cellule
Selon le type de microscope utilisé (MO, MET ou MEB), le pouvoir de résolution varie et modife
la clarté de l’image.

3.2 L’organisation Les cellules procaryotes sont les premières apparues et les cellules eucaryotes auraient évolué
cellulaire eucaryote à partir de celles-ci.
La cellule humaine est entourée par une membrane plasmique et possède un noyau central.
Entre la membrane plasmique et le noyau se trouve le cytoplasme, qui contient divers organites
ayant des onctions précises.

3.3 La membrane La membrane plasmique est une bicouche de phospholipides qui régule de açon sélective
plasmique et le passage de molécules et d’ions vers l’intérieur et l’extérieur de la cellule. Elle contient du
cholestérol et des protéines enchâssés qui permettent à certaines substances de la traverser.
le transport D’autres protéines servent, entre autres, de récepteurs ou d’enzymes. Toutes ces molécules
membranaire sont organisées à la manière d’une mosaïque uide.
Le passage de molécules vers l’intérieur ou l’extérieur de la cellule peut être acti ou passi.
3.3.1 Le transport passif
• Ce type de transport ne requiert pas d’énergie, car il s’eectue dans le sens du gradient de
concentration.
• La diusion simple permet aux molécules solubles dans les lipides de traverser la membrane
en passant entre les phospholipides.
• La diusion acilitée s’eectue à l’aide de canaux ou de transporteurs protéiques. Elle est
employée par les petites molécules qui ne sont pas solubles dans les lipides.
• L’osmose est la diusion simple de l’eau à travers une aquaporine.
3.3.2 Le transport actif
• Ce type de transport demande de l’énergie sous orme d’ATP, car il va à l’encontre du gra-
dient de concentration.
• Les pompes à solutés accumulent des solutés d’un côté de la membrane cellulaire au détri-
ment de l’autre.
• Le transport vésiculaire comprenant l’endocytose et l’exocytose permet de aire entrer des
substances volumineuses dans les cellules ou de les aire sortir de celles-ci.

3.4 Le noyau et les 3.4.1 Le noyau


principaux organites • Le noyau est délimité par l’enveloppe nucléaire. Il abrite l’ADN, qui détermine la séquence des
cellulaires acides aminés des protéines abriquées dans une cellule.
• Dans le noyau, l’ADN est sous orme de chromatine, et celle-ci se condense pour ormer les
chromosomes au cours de la division cellulaire.
• Le nucléole est le site de production de l’ARNr et de l’assemblage des sous-unités
ribosomiques.
3.4.2 Les ribosomes
La synthèse des protéines s’eectue par les ribosomes libres ou liés, de petits organites com-
posés de protéines et d’ARNr.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 105

3.4.3 Le système endomembranaire


• Le système endomembranaire se compose de la portion externe de l’enveloppe nucléaire, du
RE, du complexe golgien, des lysosomes et de vésicules.
• Le RER porte des ribosomes liés, où se déroule la synthèse des protéines. Celles-ci peuvent
être modiées par le RER qui peut également produire des phospholipides.
• Le REL n’a pas de ribosomes et remplit diverses fonctions, y compris la synthèse des lipides.
• Le complexe golgien assure la maturation nale des protéines et des lipides qu’il trie, puis emballe
dans des vésicules an de les sécréter ou de les déplacer vers d’autres parties de la cellule.
• Les lysosomes sont des vésicules spécialisées produites par le complexe golgien. Ils
fusionnent avec des vésicules d’endocytose pour digérer leur contenu ; ils effectuent aussi
l’autodigestion des parties usées de la cellule.
3.4.4 Les mitochondries
Les mitochondries sont les centrales énergétiques de la cellule : elles extraient l’énergie
chimique du glucose et la rendent disponible sous forme de molécules d’ATP. Ce mécanisme
porte le nom de respiration cellulaire.

3.5 Le cytosquelette et le Le cytosquelette se compose de microtubules, de laments d’actine et de laments intermé-


mouvement cellulaire diaires ; ces éléments sont responsables, notamment, de donner leur forme aux cellules et
d’assurer le mouvement des organites.
3.5.1 Les cils et les agelles
Grâce aux microtubules qu’ils contiennent, les cils permettent à la cellule de déplacer un élé-
ment de l’environnement, comme du mucus, par rapport à elle, et les agelles permettent à la
cellule de se déplacer.

3.6 Le métabolisme Le métabolisme comprend toutes les réactions chimiques se produisant dans une cellule.
cellulaire Il inclut l’anabolisme (synthèse) et le catabolisme (dégradation). Les réactions anaboliques
consomment de l’énergie et les cataboliques en libèrent.
3.6.1 Les enzymes et les coenzymes
• Une enzyme est une protéine dont la fonction est d’accélérer la vitesse des réactions. Les
enzymes accueillent sur leur site actif des molécules de réactifs, nommées substrats, et les
transforment en molécules de produits sans être elles-mêmes modiées par la réaction.
• Les coenzymes sont des particules non protéiques, souvent des vitamines, qui aident à
l’activité enzymatique.
3.6.2 La respiration cellulaire
• La respiration cellulaire utilise l’O2 que nous respirons pour convertir l’énergie du glucose que
nous mangeons en énergie contenue dans des molécules d’ATP. Au cours de ce processus,
du CO2 et de l’eau sont libérés.
• La respiration cellulaire comprend trois voies : la glycolyse, le cycle de l’acide citrique et la
phosphorylation oxydative. De ces trois voies, la dernière est la plus importante, car elle
produit presque toute l’ATP fournie par la respiration cellulaire. Les deux premières voies ne
servent pour ainsi dire qu’à approvisionner la troisième en matériaux.
• Dans la cellule, les réactions anaboliques et cataboliques sont toujours couplées. Par
exemple, le catabolisme du glucose libère de l’énergie pour recharger l’ATP. L’énergie de
l’ATP peut alors être utilisée pour faire de l’anabolisme.

3.7 La division cellulaire Les cellules somatiques, qui englobent toutes les cellules corporelles sauf les gamètes,
sont obtenues par mitose. Les gamètes, qui correspondent aux spermatozoïdes et aux
ovules, sont obtenus par méiose.
3.7.1 La mitose et les cellules somatiques
• Les cellules somatiques subissent, au cours de leur vie, une série de transformations consti-
tuant le cycle cellulaire. Celui-ci s’effectue de façon continue et comprend quatre étapes :
G1, S, G2 (les phases de l’interphase) et M (comprenant la mitose proprement dite et la
cytocinèse).
• Au cours de la phase G1, la cellule produit des copies de ses organites, synthétise des pro-
téines et accumule les matériaux nécessaires à la synthèse de l’ADN.
106 PARTIE I L’introduction

• Au cours de la phase S, l’ADN est répliqué. Pour ce faire, l’ADN se déroule et s’ouvre
an d’utiliser chaque vieux brin comme un modèle pour en fabriquer un nouveau. À la n
de ce processus semi-conservateur, deux molécules d’ADN identiques sont obtenues.
Elles constituent les chromatides sœurs du chromosome répliqué. Un centromère les
retient ensemble.
• Au cours de la phase G2, la cellule synthétise les protéines nécessaires à la division
cellulaire.
• La mitose est un mode de division cellulaire qui garantit que les cellules somatiques
auront le même nombre de chromosomes (2n) et qu’elles auront toutes des chromo-
somes identiques. Les phases de la mitose sont la prophase, la métaphase, l’anaphase
et la télophase.

– Prophase La chromatine se condense en chromosomes ; l’enveloppe nucléaire et le


nucléole disparaissent ; les chromosomes répliqués s’attachent aux bres du
fuseau de division.
– Métaphase Les chromosomes répliqués sont alignés sur la plaque équatoriale.
– Anaphase Les chromatides sœurs se séparent et deviennent des chromosomes ls qui
migrent vers chacun des pôles.
– Télophase Les enveloppes nucléaires se forment autour des chromosomes ls ; c’est le
début de la cytocinèse. La cytocinèse est la division du cytoplasme et des
organites à la suite de la mitose.
• Le bon fonctionnement du cycle cellulaire et de la mitose est essentiel à la croissance et à la
réparation des tissus.
3.7.2 La méiose et les gamètes
• La méiose est un élément de la reproduction sexuée. Cette division réduit de moitié le nombre
de chromosomes et assure la production de gamètes haploïdes, les spermatozoïdes et les
ovules.
• La méiose comprend deux divisions cellulaires : la méiose I et la méiose II.
– Méiose I Les chromosomes homologues répliqués s’alignent par paires (tétrades), puis
se séparent.
– Méiose II Les chromatides sœurs se séparent pour donner quatre cellules pourvues d’un
nombre haploïde de chromosomes ls.
• Grâce aux enjambements, une recombinaison génétique se produit durant la méiose ; les
gamètes peuvent posséder l’une ou l’autre des différentes combinaisons possibles de chro-
mosomes. À la suite de la fécondation, le zygote aura un nombre diploïde de chromosomes
et une combinaison de caractères différente de celle de chacun de ses parents.
3.7.3 La méiose et la mitose comparées
• Dans la prophase I de la méiose, les chromosomes homologues répliqués s’apparient
(tétrades) ; cela ne se produit pas au cours de la mitose.
• Dans la métaphase I de la méiose, les paires de chromosomes homologues répliqués
s’alignent sur la plaque équatoriale formant deux colonnes, alors que, durant la mitose, ce
sont les chromosomes répliqués non appariés qui s’alignent individuellement au centre de
la cellule.
• Dans l’anaphase I de la méiose, les membres de chaque paire de chromosomes homologues
répliqués se séparent ; durant la mitose, ce sont les chromatides sœurs des chromosomes
qui se séparent.
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 107

3.8 La synthèse 3.8.1 Un rappel sur la structure et la fonction des protéines


des protéines Les protéines se distinguent les unes des autres par le nombre et la séquence de leurs acides
aminés. Elles ont un rôle structural ou onctionnel.
3.8.2 La synthèse des protéines : une vue d’ensemble
• La synthèse des protéines se ait en deux étapes : la transcription et la traduction.
• Le code génétique permet de aire la correspondance entre une séquence de trois bases
azotées de l’ARNm et un acide aminé.
3.8.3 La transcription
Elle prend place dans le noyau. Le brin codant d’un gène sert de modèle pour abriquer, par
complémentarité des bases, une molécule d’ARNm. Ce dernier sort ensuite du noyau.
3.8.4 La traduction
Elle a lieu dans les ribosomes du cytoplasme. Les molécules d’ARNt se lient à leurs acides
aminés spécifques ; ensuite, leurs anticodons s’apparient aux codons de l’ARNm. La suite des
codons d’ARNm détermine l’ordre dans lequel les complexes ARNt-acides aminés se lient au
ribosome et donc l’enchaînement des acides aminés dans la protéine.
3.8.5 La synthèse des protéines : un résumé
Au cours de la transcription, le brin codant d’un gène sert de modèle pour la synthèse d’un
ARNm. Au cours de la traduction, les complexes ARNt et leurs acides aminés s’attachent aux
ribosomes ; la séquence linéaire de codons de l’ARNm détermine l’ordre dans lequel les acides
aminés s’incorporent dans une protéine.

3.9 Le génie génétique 3.9.1 L’isolation et le clonage des gènes


L’ADNr contient de l’ADN ayant deux origines diérentes. Un gène, humain par exemple, et
un ADN vecteur (plasmide) sont d’abord coupés par une même enzyme de restriction, pour
ensuite être liés l’un à l’autre. Les bactéries prélèvent les plasmides recombinés, se repro-
duisent et peuvent procurer de nombreuses copies du gène ou de sa protéine.

Pour conclure…
Au cours des mois suivants, Marie et Kevin consacrent des la bêta-hexosaminidase A pouvait réduire la concentration de
heures à l’étude des causes et des traitements de la maladie de gangliosides. Même si la recherche est toujours en cours, il
Tay-Sachs. Ils apprennent qu’elle est causée par une mutation s’agit là d’un élément d’inormation prometteur pour Marie et
qui limite la production de bêta-hexosaminidase, une enzyme Kevin.
incorporée dans les lysosomes nouvellement ormés par le
Mais ce n’est pas le seul. Il y a d’autres pistes (NTSAD, 2013). On
complexe golgien. La onction de cette enzyme est de dégrader
a testé l’efcacité d’un inhibiteur de substrat, le ZavescaMD
un type précis de chaînes d’acides gras nommées gangliosides.
(miglustat). Ce type de molécules peut théoriquement diminuer
Ceux-ci jouent un rôle important au début de la ormation des
la quantité de substrat (ici, les gangliosides) qui s’accumule
neurones dans l’encéphale. La maladie de Tay-Sachs apparaît
dans les lysosomes. Malheureusement, les essais cliniques à ce
quand il y a une accumulation excessive de gangliosides dans
sujet n’ont pas été concluants.
les neurones.
On s’intéresse aussi à la possibilité de restaurer l’activité enzy-
Même si le pronostic est mauvais au départ – très peu d’en-
matique. Par exemple, des gens atteints d’une orme particu-
ants atteints de la maladie de Tay-Sachs vivent au-delà de
lière de la maladie de Tay-Sachs, qui apparaît tardivement,
l’âge de quatre ans –, les parents veulent savoir si les progrès
pourraient bénéfcier d’une molécule qui aide l’enzyme déec-
d’une branche de la médecine appelée thérapie génique pour-
tueuse à adopter une orme tridimensionnelle adéquate et donc
raient prolonger la vie de leur enant. La thérapie génique
à retrouver ses onctions.
consiste à introduire une version correcte du gène dans des
cellules précises, dans le but de restaurer la onction perdue. On considère également la possibilité d’employer des cellules
Certaines des premières études utilisant des souris comme souches pour traiter les personnes atteintes. Sachant tout cela,
modèle expérimental ont montré que l’introduction dans les Marie et Kevin se voient déjà moins seuls devant la maladie de
neurones de l’encéphale d’une copie active du gène qui produit leur enant.
108 PARTIE I L’introduction

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Nom donné au modèle décrivant la structure de la membrane g. Nom de la phase de la respiration cellulaire qui produit beaucoup
cellulaire. d’ATP.
b. Diusion de l’eau à travers une membrane sélectivement perméable. h. Substance sur laquelle une enzyme exerce son activité.
c. Caractéristique de la membrane permettant à certaines subs- i. Synonyme de cellule reproductrice.
tances de passer, mais empêchant le passage de certaines autres. j. Processus qui permet la ormation de deux molécules d’ADN
d. Type de transport vésiculaire permettant la sortie de substances à identiques.
l’extérieur de la cellule. k. Cellule ayant un nombre n de chromosomes ; chez l’être humain,
e. Organite responsable de la production d’ATP par la respiration n = 23.
cellulaire. l. Étape de la synthèse des protéines aisant intervenir l’ARNt.
f. Système comprenant plusieurs structures, dont le RER, le REL, le m. Séquence de trois nucléotides d’une molécule d’ARNm codant
complexe golgien et les lysosomes. pour un acide aminé.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Exposez les trois dogmes de la théorie cellulaire. (p. 62) 19. Expliquez pourquoi les mots « transcription » et « traduction »
2. Quel type de microscope devrait-on utiliser pour observer le com- sont des termes appropriés pour les activités qu’ils décrivent.
portement natatoire d’un microorganisme agellé ? Expliquez (p. 97-98)
votre choix. (p. 63-64) 20. Si un brin d’ADN a les séquences de bases suivantes : TAC AAT
3. Qu’est-ce qu’une glycoprotéine ? Quelles onctions les protéines AAA CGT GTC ATT, quels sont alors les codons de l’ARNm, les anti-
(y compris les glycoprotéines) remplissent-elles dans la mem- codons de l’ARNt et la séquence des acides aminés ? (p. 98-100)
brane plasmique ? (p. 66) 21. La théorie cellulaire stipule que :
4. Dans quel type de solution une cellule se ratatinera-t-elle : hyper- a. les cellules apparaissent en tant qu’organites, et les molécules
tonique, hypotonique ou isotonique ? Expliquez votre raisonne- se regroupent de açon organisée ;
ment. (p. 69-70) b. le onctionnement normal d’un organisme ne dépend pas de
5. Qu’est-ce que l’endocytose et l’exocytose, et comment se ses cellules individuelles ;
déroulent-elles ? (p. 71-72) c. la cellule est l’unité ondamentale de la vie chez tous les êtres
vivants ;
6. Décrivez la structure et la onction des organites suivants : noyau,
nucléole, ribosomes, RE (rugueux et lisse), complexe golgien, d. seuls les animaux sont aits de cellules.
lysosomes et mitochondries. (p. 73-76) 22. La petite taille des cellules peut être mise en relation avec :
7. Décrivez la structure et la onction du cytosquelette. (p. 76-77) a. le ait qu’elles se reproduisent par elles-mêmes ;
8. Défnissez enzyme et coenzyme. Expliquez le mécanisme de l’ac- b. une surace adéquate pour l’échange de substances ;
tion enzymatique. (p. 80) c. leur grande souplesse.
9. Nommez les principales coenzymes nécessaires au déroulement d. Toutes ces réponses sont correctes.
de la respiration cellulaire et donnez leur rôle précis. (p. 80-83) 23. Un phospholipide a une tête et deux queues. Les queues se
10. Quelle est l’utilité des électrons et des ions H+ quant à la produc- trouvent :
tion d’ATP par l’ATP synthétase ? (p. 81-83) a. sur les suraces de la membrane ;
11. Nommez les réactions de la respiration cellulaire qui servent b. à l’intérieur de la membrane ;
essentiellement à arracher des atomes d’hydrogène au glucose. c. là où l’environnement est hydrophobe.
(p. 82-83) d. Les réponses b. et c. sont correctes.
12. Décrivez les deux parties du cycle cellulaire. (p. 85-90) 24. La diusion acilitée dière de la diusion simple parce qu’elle :
13. Quelle est la onction du useau de division ? (p. 90) a. implique l’utilisation passive d’une protéine de transport ;
14. Quelle est l’importance de la mitose et comment le cycle cellulaire b. implique l’utilisation active d’une protéine de transport ;
est-il régulé ? (p. 90) c. déplace une molécule d’une aible concentration vers une
15. Comment les termes « diploïde » (2n) et « haploïde » (n) s’ap- orte concentration ;
pliquent-ils à la méiose ? (p. 91-92) d. implique l’utilisation de molécules d’ATP.
16. Quelle est l’importance de la méiose ? (p. 91-92) 25. Lorsqu’on place une cellule dans une solution hypotonique :
17. Nommez et décrivez les événements qui se déroulent durant la a. le soluté sort de la cellule pour équilibrer la concentration des
méiose I et la méiose II. (p. 92-95) deux côtés de la membrane ;

18. Comparez la mitose avec la méiose I et avec la méiose II. (p. 95-96) b. l’eau sort de la cellule ;
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 109

c. l’eau entre dans la cellule ; b. La glycolyse.


d. le soluté sort de la cellule, et l’eau y entre. c. L’entrée d’O2 dans la mitochondrie.
26. Associez chacune des onctions de la colonne de droite à l’un des d. La production d’ATP par l’ATP synthétase.
organites de la colonne de gauche. 34. D’où provient l’énergie qui permet de pomper les ions H+ dans
a. Mitochondrie 1. Emballage et sécrétion l’espace intermembranaire ?
b. Noyau 2. Centrale énergétique a. De l’ATP. c. De la diusion des ions H+.
c. Complexe golgien 3. Synthèse des protéines b. Du transport d’électrons. d. Des enzymes.
d. RER 4. Centre de contrôle de la cellule 35. Le point d’attachement de deux chromatides sœurs s’appelle :
27. Les vésicules qui transportent des protéines destinées à la sécré- a. centriole ; c. chromosome ;
tion se déplacent du RE vers : b. centromère ; d. centrosome.
a. le REL ; c. le complexe golgien ; 36. Étiquetez les étapes du cycle cellulaire ci-dessous. Décrivez
b. les lysosomes ; d. le nucléole. ensuite l’événement marquant de chaque étape.
28. Les lysosomes jouent un rôle dans :
a. la synthèse des protéines ;
b. la maturation et l’emballage ;
Anaphase
c. la digestion d’organites usés ; Métaphase

Mitose
d. la synthèse des lipides. Télophase

Prophase
29. Le site acti d’une enzyme : d.

a. est identique à celui de toutes les autres enzymes ; Cytocinèse

b. est la partie de l’enzyme où le substrat s’ajuste ; c.

c. peut être utilisé à répétition. Interphase

a.
d. Les réponses b. et c. sont correctes.
b.
30. Utilisez les termes suivants pour légender ce schéma : chaîne glu-
cidique, flaments du cytosquelette, tête hydrophile, queues hydro-
phobes, protéine (utilisé deux ois), bicouche de phospholipides.
a.
Liquide extracellulaire
b.
a.
b. c.
c. d.
d.
37. Associez chacun des énoncés de la colonne de gauche à l’inter-
f. phase ou à l’une des phases de la mitose de la colonne de droite.
g.
e. a. Métaphase 1. Début d’apparition des fbres du useau
Cytoplasme b. Interphase 2. Réplication de l’ADN
c. Télophase 3. Alignement des chromosomes répli-
d. Prophase qués à l’équateur
31. Utilisez les termes suivants pour légender ce diagramme : subs-
e. Anaphase 4. Les chromosomes répliqués devien-
trats, enzyme (utilisé deux ois), site acti, produit, complexe
nent visibles.
enzyme-substrats.
5. Le centromère se sépare, et les chro-
matides vont vers chacun des pôles.
b. Formation de
e. la liaison c. 6. La cytocinèse se déroule durant cette
phase.
a.
7. Les chromosomes reprennent leur
f. apparence de chromatine.
d. 38. Si une cellule mère possède 18 chromosomes avant la mitose,
combien de chromosomes auront chacune des cellules flles ?
32. Quelle voie de la respiration cellulaire utilise l’O2 ? a. 18. c. 9.
a. La glycolyse. b. 36. d. 27.
b. Le cycle de l’acide citrique.
39. Chez les humains, la mitose est nécessaire pour :
c. La phosphorylation oxydative.
a. la croissance et la réparation des tissus endommagés ;
d. Les réponses a. et b. sont correctes.
b. la ormation des gamètes ;
33. Si une substance créait un trou dans la membrane interne de la c. le maintien du nombre de chromosomes dans les cellules
mitochondrie, quel processus s’arrêterait ? corporelles.
a. Le transport d’électrons le long de la chaîne. d. Les réponses a. et c. sont correctes.
110 PARTIE I L’introduction

40. Si une cellule mère a 18 chromosomes, comment ceux-ci seront-ils 46. Lequel des événements suivants assure le maintien de la diversité
disposés à l’équateur de la cellule durant la métaphase mitotique ? génétique ?
a. Alignement individuel de 18 chromosomes répliqués disposés a. L’alignement indépendant des chromosomes répliqués durant
de açon aléatoire. la métaphase I.
b. Neu chromosomes répliqués disposés en tétrades et de açon b. L’enjambement durant la prophase I.
aléatoire. c. La séparation des chromatides sœurs durant l’anaphase II.
c. Alignement individuel de 18 chromosomes répliqués disposés d. Les réponses a. et b. sont correctes.
en ordre, de 1 à 18.
47. L’enzyme responsable de l’addition de nouveaux nucléotides à
d. Les chromosomes maternels répliqués (1 à 9) d’un côté, et les une chaîne d’ARN en croissance au cours de la transcription de
chromosomes paternels répliqués (1 à 9) de l’autre côté. l’ADN est :
41. L’enjambement s’eectue entre : a. une ADN ligase ; c. une ADN polymérase ;
a. les chromatides sœurs du même chromosome répliqué ; b. une ARN polymérase ; d. des ribozymes.
b. les chromatides de chromosomes non homologues ; 48. Au cours de la synthèse des protéines, un anticodon de l’ARNt
c. les chromatides non sœurs d’une paire de chromosomes s’apparie avec :
homologues. a. des acides aminés dans le polypeptide ;
d. Les réponses b. et c. sont correctes. b. des bases de l’ADN ;
42. Durant la métaphase de la méiose I, on observe à l’équateur de la c. des bases de l’ARNr ;
cellule : d. des bases de l’ARNm.
a. des chromosomes répliqués disposés en ordre de grandeur ;
49. Laquelle de ces associations ne compare pas correctement l’ADN
b. des chromosomes répliqués, mais non appariés et en ordre avec l’ARN ?
aléatoire ;
ADN ARN
c. des paires de chromosomes homologues (répliqués) en ordre
a. Contient la base T. Contient la base U.
aléatoire ;
b. Molécule à simple brin. Molécule à double brin.
d. des paires de chromosomes homologues (répliqués), ceux de
la mère étant d’un côté, ceux du père, de l’autre. c. Présent uniquement Présent dans le noyau et dans
dans le noyau. le cytoplasme.
43. Complétez la phrase. Les produits fnaux de la ________ sont des
d. Le sucre est du Le sucre est du ribose.
cellules ________.
désoxyribose.
a. mitose, diploïdes
50. Le processus de conversion de l’inormation contenue dans la
b. méiose, haploïdes
séquence de nucléotides de l’ARN en une séquence d’acides ami-
c. méiose, diploïdes nés est appelé :
d. Les réponses a. et b. sont correctes. a. transcription ;
44. Si une cellule mère a 22 chromosomes, les cellules flles auront, à b. traduction ;
la suite de la méiose II : c. réplication.
a. 22 chromosomes ;
51. Voici un segment d’ADN. (Il aut se rappeler qu’un seul brin est
b. 44 chromosomes ; transcrit.) Quels sont a. les codons d’ARNm, b. les anticodons
c. 11 chromosomes. d’ARNt et c. la séquence des acides aminés ?
d. Chacune de ces réponses pourrait être juste. Brin codant
45. Laquelle des fgures ci-dessous illustre la métaphase de
la méiose I ?
T G A G G A C T T A C G T T T

A C T C C T G A A T G C A A A

a. b. Brin non codant

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 3. Le MO, qui utilise des rayons lumineux pour agrandir l’image d’un
1. La cellule est l’unité ondamentale de la vie ; tous les êtres vivants objet, peut être employé pour observer des spécimens vivants ; le
sont ormés de cellules, et de nouvelles cellules ne peuvent pro- microscope électronique est plutôt doté d’un aisceau d’électrons
venir que de cellules préexistantes. et a un pouvoir de résolution supérieur à celui du MO.

2. Les petites cellules ont un plus grand rapport surace/volume et 4. Noyau, membrane plasmique et cytoplasme.
donc une meilleure capacité à transporter des matériaux vers l’in- 5. Une cellule procaryote ne possède pas de véritable noyau, c’est-
térieur ou vers l’extérieur. à-dire que l’ADN, bien que placé au centre de la cellule, n’est pas
CHAPITRE 3 La cellule : anatomie et physiologie 111

entouré par une enveloppe, comme c’est le cas dans une cellule 21. Si une personne ne peut plus respirer, elle n’obtient plus d’O2. Le
eucaryote. rôle de l’O2 dans l’organisme est d’être un réacti de la respira-
6. Elle est ormée d’une bicouche de phospholipides dans laquelle sont tion cellulaire. Si un réacti est manquant, la respiration cellulaire
enchâssées des protéines et des molécules de cholestérol (modèle cesse. Par conséquent, la production d’ATP cesse aussi et sans
de la mosaïque uide) ; sa onction est de maintenir la cellule intacte énergie, les cellules meurent, tout comme l’organisme.
et de permettre le passage sélecti de molécules et d’ions. 22. G1, S, G2.
7. a) Diusion simple, diusion acilitée, osmose, transport acti par 23. G1 : les organites sont répliqués, et la cellule accumule les maté-
pompe et transport vésiculaire. riaux nécessaires à la synthèse de l’ADN ; S : l’ADN se réplique ; G 2 :
b) Passis : diusion simple, diusion acilitée et osmose ; actis : les protéines nécessaires à la division cellulaire sont synthétisées.
transport acti par pompe et transport vésiculaire. 24. Il est identique.
8. a) Une solution isotonique a la même concentration de soluté que 25. Prophase : la chromatine se condense en chromosomes, la
l’intérieur de la cellule ; une solution hypotonique a une concen- membrane nucléaire et le nucléole disparaissent ; métaphase :
tration inérieure à celle de la cellule, et une solution hyperto- les chromosomes répliqués s’alignent à l’équateur de la cellule ;
nique possède une concentration supérieure à celle de la cellule. anaphase : les chromatides se séparent, et les chromosomes
b) Solution isotonique : la orme de la cellule reste la même ; solution fls migrent vers chacun des pôles ; télophase : les enveloppes
hypotonique : la cellule absorbe de l’eau, gone et peut même écla- nucléaires se orment autour des amas de chromatine.
ter ; solution hypertonique : la cellule perd de l’eau et se ratatine. 26. Au cours de la cytocinèse, un anneau contractile étrangle la cel-
9. Noyau : renerme l’inormation génétique qui détermine la lule, puis la sépare en deux.
séquence des acides aminés des protéines abriquées dans la 27. Chaque cellule flle contient la moitié des chromosomes de la
cellule ; ribosomes : site de la synthèse des protéines. cellule mère.
10. RER : modifcation des protéines par ajout de petites chaînes glu- 28. En prophase I, il y a enjambement entre les chromosomes homo-
cidiques, s’il y a lieu ; complexe golgien : maturation, emballage et logues répliqués ; en métaphase I, il y a un alignement aléatoire
sécrétion. des chromosomes homologues répliqués.
11. REL : synthèse des phospholipides des membranes ; dans le tissu 29. Méiose I : les chromosomes homologues s’apparient, puis se
adipeux, il produit des triglycérides ; dans les testicules, il participe séparent ; méiose II : les chromatides sœurs se séparent, produi-
à la synthèse de la testostérone ; dans le oie, il aide à détoxiquer sant quatre cellules ayant un nombre haploïde de chromosomes.
les médicaments et les drogues en plus de participer à la libération
de molécules de glucose dans le sang. Lysosomes : usionnent 30. b. 31. b. 32. a. 33. a) a ; b) b.
avec des vésicules ou des organites usés et en digèrent le contenu. 34. a. 35. b. 36. b. 37. a.
12. Elles déplacent des molécules du RE vers d’autres parties de la cel- 38. Il s’agit d’une chaîne d’acides aminés ayant une confguration
lule, le complexe golgien ou la membrane plasmique, par exemple. tridimensionnelle.
13. Le noyau, la membrane plasmique, les ribosomes, le RER, le REL, 39. La transcription (synthèse d’ARNm) et la traduction (synthèse d’un
le complexe golgien. polypeptide).
14. Les microtubules, les flaments d’actine et les flaments
QUESTION DE VOCABULAIRE
intermédiaires.
a. Modèle de la mosaïque uide ; b. Osmose ; c. Perméabilité
15. Les microtubules.
sélective ; d. Exocytose ; e. Mitochondrie ; f. Système
16. Le cytosquelette aide à maintenir la orme de la cellule et ancre endomembranaire ; g. Phosphorylation oxydative ; h. Substrat ;
les organites ou assure leur déplacement ; les cils provoquent un i. Gamète ; j. Réplication de l’ADN ; k. Haploïde ; l. Traduction ;
mouvement (balayer les débris dans les voies respiratoires, par m. Codon.
exemple, ou aire avancer l’ovule dans la trompe utérine).
QUESTIONS DE RÉVISION
17. Une enzyme est une molécule protéique dotée d’un site acti spé-
cifque qui accélère une réaction métabolique ; une coenzyme 21. c ; 22. b ; 23. d ; 24. a ; 25. c ; 26. a2-b4-c1-d3 ; 27. c ; 28. c ;
est une molécule qui n’est pas de nature protéique et qui assiste 29. d ; 30. a. Chaîne glucidique ; b. Tête hydrophile ; c. Bicouche
l’activité d’une enzyme. de phospholipides ; d. Queues hydrophobes ; e. Filaments du
cytosquelette ; f. Protéine membranaire (canal protéique) ; g. Protéine
18. Parce que c’est dans la mitochondrie que se déroule la phospho-
membranaire ; 31. a. Site acti ; b. Substrats ; c. Produit ; d. Enzyme ;
rylation oxydative, voie qui ournit la plus grande partie de l’ATP
e. Complexe enzyme-substrats ; f. Enzyme ; 32. c ; 33. d ; 34. b ;
ormée.
35. b ; 36. a. Phase G1 : la croissance des cellules et la réplication des
19. Des glucides que l’on consomme dans notre nourriture. Après organites ; b. Phase S : la réplication de l’ADN ; c. Phase G2 : la cellule
avoir été digéré, un glucide comme l’amidon procure des milliers se prépare à se diviser ; d. Phase mitotique (M) ; 37. a3-b2-c6-c7-d1-
de molécules de glucose qui sont absorbées dans la circulation d4-e5 ; 38. a ; 39. d ; 40. a ; 41. c ; 42. c ; 43. d ; 44. c ; 45. b ; 46. d ;
sanguine à partir de laquelle elles rejoignent les cellules. 47. b ; 48. d ; 49. b ; 50. b ; 51. a. ACU CCU GAA UGC AAA ; b. UGA
20. Tous ces nutriments possèdent des atomes d’hydrogène. GGA CUU ACG UUU ; c. Thr-Pro-Glu-Cys-Lys.
4 Les tissus, les organes
CHAPITRE

et les systèmes
lodie a toujours été une emme active. Cependant, depuis Quelques semaines plus tard, le diagnostic est rendu : cancer de la

É quelques mois, elle est incommodée par des douleurs abdo-


minales et des difcultés à uriner qui l’ont obligée à délais-
ser ses activités. Ces jours-ci, ses malaises s’amplifent, et d’autres
vessie. Ces mots ont paru sinistres à Élodie lorsque son médecin
les a prononcés. Depuis tout le temps qu’elle umait, un diagnostic
de cancer du poumon ne l’aurait pas surprise, mais un cancer de la
s’ajoutent à la liste : perte d’appétit accompagnée d’une chute de vessie ? Le médecin lui apprend alors qu’il existe une orte corrélation
poids, de fèvre et d’une douleur à la vulve. entre ce type de cancer et le tabagisme. Une ois dans les poumons,
les substances chimiques présentes dans la umée de cigarette di-
En consultation chez son médecin, Élodie doit répondre à plusieurs
usent, à travers un tissu épithélial, vers la circulation sanguine, puis
questions sur son mode de vie et ses antécédents amiliaux. Le
fnissent par se retrouver dans l’urine accumulée dans la vessie.
médecin décide de procéder à un examen pelvien pour vérifer s’il y
a présence d’une masse ou d’un épaississement d’une région de la Élodie est ensuite inormée qu’on lui a fxé un rendez-vous pour l’abla-
vessie. Il demande également à Élodie de subir un test pour détecter tion de sa vessie. Heureusement, l’équipe de chirurgiens a l’intention
la présence de sang, un type de tissu conjoncti, dans ses urines. de créer une vessie de substitution à partir d’une section de son
Ces deux examens donnant des résultats positis, Élodie doit prendre côlon. Cette nouvelle vessie interne signife qu’elle ne sera pas obli-
rendez-vous en urologie pour subir des tests plus approondis. gée de porter un sac externe pour recueillir son urine.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
4.1 Les types de tissus tels l’estomac et les vaisseaux sanguins, et le muscle cardiaque
L’organisme comprend quatre types de tissus : le tissu épithélial, le forme la paroi du cœur.
tissu conjonctif, le tissu musculaire et le tissu nerveux.
4.5 Le tissu nerveux : communication
4.2 Le tissu épithélial : revêtement et protection Le tissu nerveux, présent dans l’encéphale, la moelle épinière et les
Les épithéliums, qui tapissent des cavités ou recouvrent des sur- nerfs, contient des neurones et des cellules de soutien, les gliocytes.
faces, sont nommés selon la forme de leurs cellules et le nombre de
4.6 Les organes et les membranes corporelles
couches cellulaires qu’ils possèdent. La combinaison de ces deux
caractéristiques détermine la fonction de l’épithélium. Un organe est formé par l’association d’au moins deux types de
tissus différents dans le but d’accomplir une fonction commune.
4.3 Le tissu conjoncti : liaison et soutien Les membranes sont également constituées de plusieurs tis-
On peut classer les tissus conjonctifs, qui relient et soutiennent sus. Elles tapissent ou recouvrent les cavités corporelles et les
les autres tissus, en quatre types : le tissu conjonctif lâche, le tissu organes. Elles se partagent en muqueuses, séreuses et mem-
conjonctif dense, le tissu conjonctif de soutien et le tissu conjonctif branes synoviales.
liquide.
4.7 Les systèmes de l’organisme
4.4 Le tissu musculaire : mouvement Le corps humain comprend 11 systèmes. Sous la gouverne du sys-
Les muscles squelettiques s’attachent aux os du squelette, les tème nerveux et du système endocrinien, le corps remplit des fonc-
muscles lisses se trouvent dans la paroi des organes internes creux, tions qui contribuent au maintien de l’homéostasie.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Quels types de tissus trouve-t-on normalement dans la vessie ? FIGURE 1.3 ❯ Où les tissus, les organes et les systèmes
s’insèrent-ils dans les niveaux d’organisation
2. Pourquoi est-ce si facile pour les substances nocives du tabac biologique ?
de diffuser à travers le tissu pulmonaire ?
SECTION 3.2 ❯ Quelle est la structure des cellules ?
3. Pourquoi est-il possible d’utiliser le côlon pour reconstituer
une vessie ? SECTION 3.5 ❯ Quels sont les éléments du cytosquelette qui
déterminent la forme d’une cellule ?
114 PARTIE I L’introduction

4.1 Les types de tissus Surface libre


Poumon (milieu environnant)
L’histologie étudie les tissus, des groupes de cellules spéciali- Plèvre
Cellules épithéliales
sées qui collaborent pour accomplir une onction au sein d’un (membrane
(membra
squameuses
organe. On peut classer les tissus humains en quatre types : séreuse)

• Le tissu épithélial recouvre les suraces corporelles et


tapisse les cavités de l’organisme en plus de ournir, dans
certains cas, une protection contre l’abrasion.
• Le tissu conjoncti relie des parties du corps et les soutient.
Noyau
• Le tissu musculaire met en mouvement le corps et ses parties.
• Le tissu nerveux reçoit des stimulus et conduit des inux
nerveux. Membrane
basale

Vérifiez vos progrès Tissu


conjonctif
1. Quels sont les quatre types de tissus de l’organisme Capillaire
humain ? sanguin

FIGURE 4.1
4.2 Le tissu épithélial : revêtement Structure d’un épithélium ❯ Les épithéliums n’ont pas de
vaisseaux sanguins. Leur alimentation est assurée par ceux du
et protection tissu conjoncti sous-jacent.

Le tissu épithélial consiste en de nombreuses cellules étroite-


les intestins), excrètent (comme dans l’épithélium des glandes
ment entassées, qui orment un revêtement continu appelé épi-
sudoripares dans la peau) ou fltrent (comme les reins).
thélium. Ce tissu recouvre les suraces de l’organisme et tapisse
ses cavités, incluant l’intérieur des organes creux, comme l’uté- Les cellules d’un épithélium sont exposées, d’un côté, au
rus, ainsi que l’intérieur des conduits, comme les vaisseaux milieu environnant et, de l’autre côté, elles sont limitées par
sanguins. Le tissu épithélial se décline en plusieurs types dont une membrane basale FIGURE 4.1 ; il ne aut pas conondre
certains protègent (comme dans la peau), d’autres sécrètent celle-ci avec les membranes de l’organisme telles que les
(comme dans les glandes salivaires), absorbent (comme dans séreuses ou avec la membrane plasmique de la cellule. Il s’agit

• Tapisse les alvéoles • Borde les tubules


des poumons et rénaux, forme des
l’intérieur des glandes.
vaisseaux sanguins. • Réabsorbe
• Permet des (reins seulement) et
échanges. sécrète des molécules.
MO 250X
MO 250X

FIGURE 4.2
Types d’épithéliums ❯ Cette fgure
présente les principaux tissus épithéliaux
humains, des exemples de leur localisation, Membrane basale Membrane basale
ainsi que leur onction principale à ces
endroits. a. Simple squameux b. Simple cuboïde
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 115

simplement d’une mince couche ormée de divers types de glu-


Noyau ovale
cides et de protéines qui ancrent l’épithélium au tissu conjonc- (près de la Microvillosités
ti sous-jacent. Par ailleurs, ce tissu conjoncti renerme les base)
vaisseaux sanguins qui alimentent l’épithélium, car celui-ci en
est dépourvu. Un épithélium peut être simple, ou stratié.

4.2.1 Les épithéliums simples FIGURE 4.3


Les épithéliums simples n’ont qu’une seule couche de cellules, Cellule épithéliale prismatique avec microvillosités
et on les classie selon la orme de celles-ci.
qui modie l’urine en ormation. Lorsqu’elles ont une onction
L’épithélium simple squameux de réabsorption, comme dans les reins, les cellules cuboïdes
L’épithélium simple squameux, qui se compose d’une seule portent des microvillosités FIGURE 4.3, minuscules replis de
couche de cellules aplaties, tapisse, entre autres, l’intérieur des la membrane plasmique qui augmentent sa surace. De plus,
va isseaux sanguins et les alvéoles des poumons, où sa orme lorsqu’elles ont du transport acti, ces cellules contiennent de
et son agencement permettent des échanges de substances nombreuses mitochondries.
FIGURE 4.2a . Les échanges de dioxygène (O2) et de dioxyde
de carbone (CO2) se produisent ainsi dans les poumons, et L’épithélium simple prismatique
les échanges de ces mêmes gaz, de nutriments et de déchets Les cellules de l’épithélium simple prismatique ressemblent à
s’efectuent à travers la paroi des petits vaisseaux sanguins des colonnes, et leur noyau est habituellement situé près de la
dans les tissus. C’est la présence de ce type d’épithélium dans base de la cellule FIGURE 4.2c. On observe cet épithélium dans
les poumons d’Élodie qui a acilité le passage des substances le recouvrement interne du tube digesti, où les microvillosités
nocives du tabac vers la circulation sanguine. (gure 4.3), qui augmentent la surace des cellules, acilitent
l’absorption des produits de la digestion. L’intérieur des trompes
L’épithélium simple cuboïde utérines est tapissé par un épithélium simple prismatique cilié
L’épithélium simple cuboïde est ormé d’une unique couche qui permet de aire avancer l’ovocyte vers l’utérus. Des cellules
de cellules en orme de cubes FIGURE 4.2b. On observe ré- caliciormes, ainsi nommées pour rappeler leur orme de calice,
quemment ce type d’épithélium dans les glandes, comme la sont souvent disséminées à travers les cellules prismatiques de
glande thyroïde et le pancréas. Il recouvre également les ovaires ce type d’épithélium an d’assurer la sécrétion de mucus sur la
et borde l’intérieur des tubules rénaux, soit la portion des reins surace libre. Le mucus sert à protéger l’épithélium sous-jacent.

• Tapisse l’intérieur de
• Tapisse la trachée. • Tapisse la bouche,
l’intestin grêle et des
• Balaie les impuretés l’œsophage, le canal
trompes utérines.
vers la gorge. anal et le vagin.
• Absorbe les nutri-
• Protège contre
ments et fait avancer
l’abrasion.
l’ovocyte, lorsque cilié.
MO 250X

MO 100X
MO 250X

Cils

Cellule Cellule
caliciforme caliciforme
sécrétant sécrétant
du mucus du mucus
Membrane basale Membrane basale Membrane basale

c. Simple prismatique d. Pseudostratifié prismatique cilié e. Stratifié squameux non kératinisé


116 PARTIE I L’introduction

L’épithélium pseudostratifé prismatique 4.2.2 Les épithéliums stratifés


L’épithélium pseudostratié prismatique a été baptisé ainsi Dans les épithéliums stratiés, des couches de cellules sont empi-
parce qu’il semble être ormé de plusieurs couches cellulaires lées les unes sur les autres, et seule la couche la plus proonde est
FIGURE 4.2d (pages précédentes), alors qu’il n’en a qu’une seule en contact avec la membrane basale. Les nombreuses couches
(gure 4.13, p. 126). En efet, toutes les cellules touchent à la de cellules de ces épithéliums les rendent résistants, et ceux-ci
membrane basale. C’est la disposition irrégulière des noyaux ont souvent un rôle de protection. Par convention, seule la orme
qui crée cette apparence de couches multiples. Le revêtement de la couche cellulaire supercielle donne le nom à l’épithélium.
interne de la trachée et des bronches, organes du système res-
piratoire, est un épithélium pseudostratié prismatique cilié. L’épithélium stratifé squameux
Il est couvert d’une couche de mucus, sécrété par des cellules
Dans l’épithélium stratié squameux, seules les couches de cel-
caliciormes, qui capture les particules étrangères transpor-
lules situées en surace sont d’apparence squameuse FIGURE 4.2e ;
tées ensuite jusqu’à la gorge grâce au mouvement ascendant
les autres, plus proondes, sont cubiques ou même prismatiques.
des cils de l’épithélium. Une ois dans la gorge, ce mucus est
Il existe deux variétés d’épithéliums stratiés squameux : kéra-
avalé ou expectoré.
tinisé et non kératinisé. Dans la variété kératinisée, les cellules
des couches supercielles sont mortes et remplies de kératine,
une protéine qui conère de la résistance et qui agit comme un
imperméabilisant. La couche externe de la peau (ou épiderme)
L ’habitude de umer peut entraîner une augmenta-
SAVIEZ-VOUS QUE...

tion de la sécrétion de mucus dans les voies respi- est constituée d’un épithélium stratié squameux kératinisé. La
ratoires et réduire l’action ciliaire. Les umeurs doivent variété non kératinisée sert, pour sa part, à tapisser des suraces
donc tousser pour orcer l’évacuation du mucus des qui demeurent humides, telles que la bouche, l’œsophage, le
voies respiratoires vers les voies digestives. Avec les canal anal, la portion externe du col de l’utérus ou le vagin.
années, la toux du umeur peut donner lieu à une condi-
tion infammatoire chronique appelée bronchite. Celle-ci
SAVIEZ-VOUS QUE...
se caractérise par une toux grasse qui persiste pendant
au moins trois mois au cours de deux années consé- P our détecter le cancer du col de l’utérus, on recourt
au test de Papanicolaou (ou test PAP). Ce test consiste
cutives. Souvent, les personnes atteintes de bronchite à prélever, à l’aide d’un coton-tige, des cellules épithé-
négligent de consulter un médecin au sujet de leur toux liales du col utérin, puis à les étaler sur une lame. On les
et, lorsqu’elles le ont, les poumons ont déjà été observe ensuite au microscope an de détecter toute
endommagés. anomalie.

POINT DE MIRE Santé


Le bronzage
Quelle que soit la açon d’acquérir un teint hâlé éclatant, dans un que le gouvernement du Québec a adopté une loi en évrier 2013
salon de bronzage ou sur une plage, elle n’est pas sécuritaire. interdisant aux jeunes de moins de 18 ans de se aire bronzer dans
L’apparence plus sombre et tannée de la peau, attribuable à la les salons de bronzage.
production supplémentaire de mélanine, le pigment de la peau,
révèle en ait un dommage cutané. Plutôt que de donner une
apparence jeune, le bronzage peut entraîner la ormation préma-
turée de rides et causer un cancer de la peau. Les dommages que
celle-ci subit s’accumulent avec le temps et plus l’exposition aux
rayons ultraviolets (UV) est longue, plus ils sont considérables.
Selon une étude commandée par l’Organisation mondiale de la
Santé (OMS), les personnes qui utilisent des lits de bronzage avant
l’âge de 30 ans augmentent de 75 % leurs risques de sourir d’un
cancer de la peau (OMS, 2013a). Bien que l’exposition aux rayons
UV augmente légèrement le taux de vitamine D dans l’organisme,
elle accroît également la ormation de cataractes (opacication du
cristallin des yeux) et abaisse l’activité du système immunitaire. On
sait que les rayons UV des lits de bronzage endommagent l’acide
désoxyribonucléique (ADN) des cellules proondes de la peau et
peuvent réduire la quantité de collagène dans le tissu conjoncti,
entraînant ainsi un vieillissement prématuré de la peau FIGURE 4A. FIGURE 4A
C’est pour ces raisons que l’OMS a demandé aux gouvernements Dangers du bronzage ❯ Le bronzage peut endommager la
d’accroître la surveillance des lits de bronzage, qu’elle considère peau de açon permanente.
comme « cancérogènes pour l’humain ». C’est dans cette oulée
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 117

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS L’épithélium transitionnel et l’épithélium simple pris-
matique sont suisamment semblables pour que les
L’histologie d’un organe aide souvent à comprendre sa phy- chirurgiens puissent reconstruire une vessie pour Élodie,
siologie. Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez les élé-
présentée au début du chapitre, en cousant une por-
ments suivants.
tion d’intestin à son urètre, ce qui lui permettra d’uriner
La SECTION 11.4.2, p. 383, explique le rôle des cils de
normalement.
l’épithélium des trompes utérines dans le déplacement
de l’ovocyte. Bien qu’ils soient plus rares, on trouve également dans
Les SECTIONS 11.4.3 et 11.4.4, p. 384 et 385, décrivent l’organisme des épithéliums stratiés cuboïdes et stratiés
respectivement l’histologie de l’utérus et du vagin. prismatiques.

4.2.3 L’épithélium glandulaire


L’épithélium transitionnel On désigne ainsi un épithélium qui sécrète un produit. Une
Le terme épithélium transitionnel sous-entend une variabilité glande peut être unicellulaire, comme les cellules caliciormes
FIGURE 4.4. En efet, l’apparence de ce tissu varie en onction de la trachée (gure 4.2d, p. 114 et 115) qui sécrètent du mucus,
de l’étirement d’un organe. Il tapisse l’intérieur de la vessie, des ou pluricellulaire, comme la thyroïde (gure 10.15, p. 338) qui
uretères (les conduits qui mènent l’urine des reins jusqu’à la sécrète des hormones. Il existe deux types de tissus glandu-
vessie) et d’une partie de l’urètre (le conduit unique qui trans- laires : l’exocrinien et l’endocrinien.
porte l’urine jusqu’à l’extérieur), tous des organes qui doivent
pouvoir s’étirer. Par exemple, lorsque la vessie se remplit, cet Les glandes exocrines
épithélium s’étire, et ses cellules de surace prennent une appa- Les glandes exocrines possèdent des conduits par lesquels
rence squameuse, alors qu’elles apparaissent cubiques lorsque elles sécrètent leurs produits à la surace du corps (comme le
la vessie est vide. ont les glandes sudoripares) ou à l’intérieur d’une cavité (à la
manière des glandes salivaires).

Les glandes endocrines


Les glandes dépourvues de canaux sont des glandes endo-
Rein crines. Ces dernières, telles l’hypophyse et la glande thyroïde,
sécrètent leurs produits, les hormones, dans le sang.
Uretère

Vessie Vérifiez vos progrès


Urètre 2. Établissez la distinction entre les épithéliums simples
squameux, cuboïde et prismatique. Donnez un
Surface libre exemple de localisation de chacun.
3. a) Qu’est-ce qui caractérise un épithélium
Cellule
épithéliale pseudostratifé prismatique ?
transitionnelle b) Quelle onction ce tissu remplit-il dans la trachée ?
Noyau 4. a) Qu’est-ce qu’un épithélium stratifé ?

Membrane b) Où peut-on trouver ce type d’épithélium ?


basale MO 413X
Tissu non étiré

Surface libre 4.3 Le tissu conjonctif : liaison


Cellule
épithéliale et soutien
transitionnelle
Le tissu conjonctif regroupe des tissus qui, de prime abord,
Noyau
semblent très diférents les uns des autres, à cause de leur
Membrane structure ou de leurs onctions. Par exemple, le sang et les
Tissu étiré basale MO 413X
os ne semblent pas avoir de points communs. Or, ils en ont.
FIGURE 4.4 En efet, tous les tissus conjonctis présentent trois compo-
Épithélium transitionnel santes communes : des bres protéiques, une substance on-
damentale et des cellules spécialisées. Ces composantes sont
118 PARTIE I L’introduction

illustrées dans la fgure ci-dessous, une représentation sché- INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
matique d’un tissu conjoncti : le tissu conjoncti aréolaire
FIGURE 4.5 . Le scorbut
Les fbres, flaments minces et allongés, peuvent être de Le collagène est une protéine importante qui renorce et
soutient presque tous les tissus de l’organisme, en particu-
trois types. Les fbres de collagène, aites de la protéine du
lier le tissu conjoncti. La vitamine C (l’acide ascorbique) est
même nom, conèrent orce et exibilité aux tissus. Les fbres essentielle pour la production et le maintien de bres de col-
réticulaires sont des fbres de collagène très fnes, ortement lagène saines. Le scorbut est une maladie causée par une
ramifées, ormant de délicats réseaux de soutien. Les fbres carence en vitamine C ; il se caractérise par de la aiblesse,
élastiques contiennent de l’élastine, une protéine moins solide l’ulcération des gencives entraînant la perte des dents, des
que le collagène, mais plus extensible. pertes sanguines, une croissance anormale des os et la ra-
gilité des capillaires sanguins.
La substance ondamentale du tissu conjoncti est un
Le scorbut a constitué un grave problème durant toute la
matériau non cellulaire, ait de liquide extracellulaire et de période d’exploration et de colonisation du Canada. En
diérentes molécules, dont des protéines. Elle sépare les 1535, Jacques Cartier a passé l’hiver avec ses hommes
cellules, relativement peu abondantes, et retient les ibres. d’équipage à l’emplacement actuel de la ville de Québec. En
Sa consistance varie et peut être solide, gélatineuse ou peu de temps, des signes de scorbut se sont maniestés
liquide. On désigne par le terme matrice la combinaison chez les hommes. En évrier 1536, 100 des 110 hommes de
ormée par la substance ondamentale et les ibres qu’elle l’expédition étaient malades. Bon nombre d’entre eux ont
renerme. été sauvés grâce à une décoction autochtone d’aiguilles et
d’écorce d’un conière, probablement du thuya occidental
Les cellules ont pour onction de synthétiser la matrice du (L’encyclopédie canadienne, 2013).
tissu. Les cellules les plus réquemment observées dans les tis- De nos jours, on traite le scorbut et les troubles de production
sus conjonctis sont les fbroblastes. Ces tissus peuvent aussi du collagène à l’aide d’aliments riches en vitamine C, comme
comprendre d’autres types de cellules, dont des adipocytes, les agrumes, le brocoli, le chou-feur, les poivrons, les épi-
des chondrocytes, des ostéocytes et des cellules sanguines, nards et les tomates, et avec des suppléments de vitamine C.
étudiées un peu plus loin.

4.3.1 Les tissus conjonctifs lâches


Le tissu conjoncti aréolaire, le tissu adipeux et le tissu
SAVIEZ-VOUS QUE...

es troubles héréditaires du tissu conjoncti se mani-


D estent lorsqu’une personne hérite de gènes qui pro-
conjoncti réticulaire sont trois types de tissus conjonctifs
lâches. Ces tissus sont bien vascularisés. Ils contiennent des
voquent des malormations des bres. Il peut en résulter
une peau trop lâche, des vaisseaux sanguins trop ragiles, fbroblastes disposés dans une matrice, ormée par une subs-
des os trop cassants ou des articulations trop mobiles, tance ondamentale gélatineuse contenant un agencement de
par exemple. fbres propre à chaque tissu.

Le tissu conjonctif aréolaire


Le tissu conjonctif aréolaire est très répandu dans le corps
humain FIGURE 4.6 . Il se reconnaît par ses fbres lâchement
Fibre réticulaire disposées autour de cellules espacées, parmi lesquelles on
compte des fbroblastes. Ce tissu soutient les épithéliums et de
Globules blancs nombreux organes internes. Plusieurs de ces derniers, dont les
(cellules sanguines)
muscles, les vaisseaux sanguins et les ners, ont aussi une enve-
Fibre élastique loppe protectrice aite de tissu conjoncti aréolaire.
Substance
fondamentale Le tissu adipeux
Le tissu adipeux (fgure 4.6) est un type spécialisé de tissu
Fibre de collagène
conjoncti aréolaire. Bien que les fbroblastes soient présents,
on y trouve surtout des cellules appelées adipocytes (ou cellules
Fibroblaste adipeuses) qui grossissent et s’entassent en entreposant de la
graisse jusqu’à ce que celle-ci occupe l’essentiel du volume de
Adipocyte la cellule. L’organisme utilise cette graisse comme source
FIGURE 4.5 d’énergie, comme isolant et pour la protection des organes. On
Composition du tissu conjonctif aréolaire trouve du tissu adipeux sous la peau, autour des reins et à la
surace du cœur, par exemple.
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 119

Fibre élastique Fibroblaste


Fibre
de collagène

MO 250X
Fibres
MO 250X

Fibroblaste de collagène

T
Tissu conjonctif
Tissu conjonctif
dense régulier
d
aréolaire

Graisse
dans un
Fibres de collagène
adipocyte
Lacune
Chondrocyte e

MO 250X
MO 250X

Noyau
Substance
fondamentale e
Cartilage fibreux Tissu adipeux

Matrice Canalicule
O
Ostéon
Canal
Chondrocyte central

MO 320X
MO 250X

dans une lacune


Ostéocyte
dans une
Cartilage hyalin lacune Os compact

FIGURE 4.6
Tissus conjonctifs associés au genou ❯ Le genou humain contient la plupart des tissus conjonctifs.

Chacun comprend quelques fbroblastes qui synthétisent un


SAVIEZ-VOUS QUE...

uivre un régime amaigrissant permet de réduire la grand nombre de fbres de collagène, laissant peu de place aux
S taille des cellules adipeuses, mais ne change pas vaisseaux sanguins ; en conséquence, ceux-ci sont peu nom-
leur nombre. Il est donc assez facile de reprendre le poids breux dans ce type de tissu.
perdu si l’on abandonne le régime. La liposuccion, une
intervention chirurgicale comportant son lot de risques,
est la seule manière de retirer de façon permanente des Le tissu conjonctif dense régulier
cellules adipeuses de l’organisme.
Le tissu conjoncti dense régulier (fgure 4.6) se trouve dans les
tendons, qui relient les muscles aux os, et dans les ligaments,
qui rattachent les os entre eux dans une articulation. Dans ce
Le tissu conjonctif réticulaire tissu, les fbres de collagène sont disposées en parallèle dans
la matrice. Elles ournissent ainsi une résistance à l’étirement
Le tissu conjoncti réticulaire est abondant dans la structure des
lorsqu’une orce est appliquée dans une seule direction, comme
organes lymphatiques, comme la rate, les nœuds (ou ganglions)
au moment d’une contraction.
lymphatiques, la moelle osseuse rouge et le oie. Les fbres réti-
culaires de la matrice, produites par les cellules réticulaires, sont
tissées à la manière d’un flet. Elles sont associées à des cellules Le tissu conjonctif dense irrégulier
immunitaires, comme des globules blancs capables, par exemple, Dans le tissu conjoncti dense irrégulier, les fbres de colla-
de purifer la lymphe lorsqu’elle traverse les nœuds lymphatiques. gène sont disposées de açon désordonnée dans la matrice
(fgure 4.11, p. 124), ce qui permet au tissu de résister à l’étire-
ment lorsqu’une orce est appliquée dans plusieurs di rections.
4.3.2 Les tissus conjonctifs denses L’expansion du derme, partie proonde de la peau et composé
Il existe deux variétés de tissus conjonctis denses : le tissu principalement de ce type de tissu, est un bel exemple de résis-
conjoncti dense régulier et le tissu conjoncti dense irrégulier. tance à l’étirement lors de la grossesse.
120 PARTIE I L’introduction

4.3.3 Les tissus conjonctifs de soutien de nombreuses lames et travées osseuses séparées par
des espaces irréguliers, le tout rappelant la tire éponge.
Le tissu cartilagineux Bien qu’il soit plus léger que l’os compact, l’os spongieux
Dans le tissu cartilagineux, les cellules, appelées chondro- est aussi conçu pour être solide. En efet, les portions
cytes, occupent de petits espaces nommés lacunes, séparés par solides de l’os spongieux sont disposées selon des lignes
une matrice solide, mais exible. Malheureusement, comme il de contrainte, tout comme les entretoises utilisées dans
est dépourvu d’un apport sanguin direct, ce tissu guérit très les constructions.
lentement. Il existe trois types de cartilages, qui se distinguent
Outre ses rôles de soutien et de protection, le tissu osseux
par leurs bres. participe aussi au mouvement, il entrepose des minéraux,
• Le cartilage hyalin (gure 4.6, page précédente), qui est dont le calcium, et il sert à ormer les cellules du sang grâce à
le type le plus répandu de cartilage, ne contient que des la moelle osseuse rouge présente dans la partie spongieuse de
bres de collagène très nes. Sa matrice a un aspect certains os, comme le sternum et le bassin.
vitreux et translucide. On trouve du cartilage hyalin dans
le nez, ainsi qu’aux extrémités des os longs et des côtes. Il
orme également des anneaux dans la paroi des conduits 4.3.4 Les tissus conjonctifs liquides
respiratoires comme la trachée. Le squelette du œtus est L’organisme contient deux tissus conjonctis liquides : le sang
aussi ait de ce type de cartilage, qui sera remplacé plus et la lymphe.
tard par de l’os.
• Le cartilage élastique renerme plus de bres élastiques Le sang
que le cartilage hyalin et est ainsi plus exible. Il orme, par
Certains auteurs ne classent pas le sang parmi les tissus
exemple, la charpente du pavillon de l’oreille.
conjonctis, mais ils proposent pour lui une catégorie dis-
• La matrice du cartilage breux contient de robustes bres tincte, celle de tissu vasculaire. Le sang se compose de cellules,
de collagène. On trouve ce type de cartilage dans des struc- les éléments gurés FIGURE 4.7, et d’une matrice, nommée
tures soumises à une tension ou à une pression, comme plasma, qui est ormée d’une substance ondamentale liquide
les disques intervertébraux et les ménisques du genou où baignent des protéines, des hormones, des gaz, des nutri-
(gure 4.6). ments, des déchets, etc. Le sang, qui circule dans les vaisseaux
sanguins, distribue les nutriments, l’O2 et les hormones au
Le tissu osseux liquide extracellulaire – dans lequel baignent les cellules de
l’organisme – et recueille le CO2 et les autres déchets an d’as-
Le tissu osseux est le tissu conjoncti le plus rigide. Il est ormé
surer leur élimination.
d’une matrice extrêmement dure composée de sels inorga-
niques, notamment des sels de calcium, déposés autour des
bres protéiques, surtout des bres de collagène. Les sels inor-
ganiques lui donnent sa rigidité, et les bres protéiques lui
conèrent son élasticité et sa orce, à la açon des tiges d’acier Globules blancs
du béton armé. Il existe deux types de tissus osseux : l’os com-
pact et l’os spongieux.
• L’os compact orme la partie cylindrique et allongée,
nommée diaphyse, des os longs (gure 4.6). Il se compose
d’unités structurales cylindriques appelées ostéons. Le
Globule rouge
canal central de chaque ostéon est entouré d’anneaux de
matrice solide nommés lamelles. Les cellules osseuses,
ou ostéocytes, sont logées dans des espaces nommés
lacunes, situés entre les lamelles. Dans le canal central, Plasma
des bres nerveuses acheminent des inux nerveux, et des
vaisseaux sanguins transportent les nutriments qui per-
Plaquettes
mettent à l’os de se régénérer. De nes extensions des cel-
lules osseuses occupant des canalicules (de minuscules
canaux) relient les cellules les unes aux autres, ainsi qu’au FIGURE 4.7
canal central. Éléments fgurés du sang ❯ Les globules rouges, dépourvus de
• Les extrémités d’un os long, les épiphyses, renerment de noyau, transportent l’O2. Chaque type de globule blanc combat
l’infection à sa façon. Les plaquettes sont des fragments cellulaires
l’os spongieux, dont la structure est complètement di- qui contribuent à sceller les vaisseaux sanguins endommagés.
érente. Celui-ci se présente comme un treillis aéré ait
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 121

Les éléments gurés remplissent des onctions spéciques. transportée par les vaisseaux lymphatiques jusqu’à des veines
Les globules rouges (ou hématies ou érythrocytes) sont de situées près des clavicules, où elle est déversée dans la circu-
petites cellules biconcaves en orme de disque et dépourvues lation sanguine. Le long de son parcours, la lymphe traverse
de noyau à maturité. L’espace ainsi libéré permet d’emmaga- plusieurs nœuds lymphatiques, composés de tissu conjoncti
siner une plus grande quantité d’hémoglobine. Cette protéine réticulaire (sorte de let) renermant de nombreux globules
contient du er qui peut s’associer avec l’O2 que l’on inspire et blancs qui la purient, au besoin, avant qu’elle rejoigne le sang.
ainsi assurer son transport à l’ensemble des cellules. Lorsque
La gure ci-dessous résume en un coup d’œil les diférents
le er s’associe à l’O2, le sang est rouge vi ; sinon, il est rouge
types de tissus conjonctis FIGURE 4.8.
sombre.
On peut distinguer les globules blancs (ou leucocytes)
des globules rouges par le ait qu’ils sont en général plus gros, Vérifiez vos progrès
qu’ils possèdent un noyau et que, sans coloration, ils paraî- 5. Énumérez les quatre catégories de tissus conjonctifs
traient translucides. On colore donc les globules blancs an de et donnez un ou plusieurs exemples de chacun.
permettre leur observation au microscope. Ces globules com-
6. Comparez le tissu conjonctif aréolaire avec le tissu
battent l’inection de trois açons principales. Certains sont des
adipeux.
phagocytes qui capturent des agents pathogènes. D’autres
peuvent produire des anticorps, molécules qui se combinent 7. Quelle est l’utilité du tissu conjonctif réticulaire ?
avec des substances étrangères pour les inactiver, tandis que 8. Comparez le tissu conjonctif aréolaire avec le tissu
d’autres encore tuent les microorganismes pathogènes. conjonctif dense.
Les plaquettes (ou thrombocytes) ne sont pas des cellules 9. Comparez l’os compact avec l’os spongieux.
complètes, mais plutôt des ragments de cellules géantes 10. Comparez le sang avec la lymphe.
qui ne sont présentes que dans la moelle osseuse rouge.
Lorsqu’un vaisseau sanguin est endommagé, les plaquettes
orment un bouchon pour colmater la brèche, et les tissus
lésés libèrent des molécules qui contribuent au processus de
coagulation.
4.4 Le tissu musculaire : mouvement
Le tissu musculaire se compose de cellules appelées fbres mus-
La lymphe culaires (à ne pas conondre avec les bres protéiques du tissu
La lymphe est un liquide clair, aqueux, parois légèrement conjoncti), ou myocytes. Celles-ci contiennent des laments
jaunâtre et contenant des globules blancs. Elle est ormée protéiques, les laments d’actine et de myosine, dont les interac-
lorsque les vaisseaux lymphatiques recueillent l’excès de tions sont responsables du mouvement. Il y a trois types de tissus
liquide extracellulaire présent dans les tissus. Elle est ensuite musculaires chez l’humain : squelettique, lisse et cardiaque.

TYPES DE TISSUS CONJONCTIFS

Tissu conjonctif Tissu conjonctif Tissu conjonctif Tissu conjonctif


lâche dense de soutien liquide

Aréolaire Adipeux Réticulaire Régulier Irrégulier Cartilage Os Sang Lymphe


Fibres et Conjonctif Réseau Fibres de Fibres de Matrice solide, Matrice solide Circulation Circulation
cellules dans aréolaire de bres collagène collagène mais exible et rigide dans les dans les
une substance avec réticulaires disposées disposées - Hyalin - Compact vaisseaux vaisseaux
fondamentale adipocytes parallèlement de façon - Élastique - Spongieux sanguins lymphatiques
semi-liquide désordonnée - Fibreux

FIGURE 4.8
Types de tissus conjonctifs
122 PARTIE I L’introduction

4.4.1 Le tissu musculaire squelettique sous la membrane plasmique. Les fbres présentent une stria-
tion occasionnée par l’alternance de bandes claires et de
Le tissu musculaire squelettique est parois qualifé de strié
bandes sombres due à la disposition des flaments d’actine et
squelettique FIGURE 4.9a . La plupart des muscles qu’il orme
de myosine dans la cellule.
s’attachent aux os du squelette par l’intermédiaire des ten-
dons et, en se contractant, ont bouger des parties du corps. La
contraction du muscle squelettique est volontaire, c’est-à-dire 4.4.2 Le tissu musculaire lisse
sous le contrôle de la volonté, sau lors des réexes.
Le tissu musculaire lisse doit son nom à l’absence de stria-
Les fbres musculaires squelettiques sont cylindriques et tions. Ses cellules usiormes ne contiennent qu’un noyau placé
plutôt longues – s’étendant parois sur toute la longueur du en position centrale FIGURE 4.9b. Le muscle lisse n’est pas
muscle. Elles se orment au stade embryonnaire par la usion soumis à la volonté ; on le qualife donc d’involontaire. Le tissu
« bout à bout » de cellules musculaires plus courtes, donnant musculaire lisse se trouve dans la paroi des viscères (intestin,
ainsi une fbre plurinucléée, c’est-à-dire comptant plusieurs vessie et autres organes internes sau le cœur) et des vaisseaux
noyaux. Ceux-ci sont situés à la périphérie de la cellule, juste sanguins. Dans la paroi des viscères, ses contractions servent
généralement à aire avancer des substances. Par exemple,
lorsque le muscle lisse de la paroi du tube digesti se contracte
et se relâche, les aliments sont poussés de l’œsophage vers l’es-
L aplusplupart des experts s’entendent pour dire qu’il y a
SAVIEZ-VOUS QUE...

de 600 muscles squelettiques dans le corps tomac pour arriver dans les intestins et, fnalement, sortir sous
humain. Leur nombre exact est difcile à déterminer parce orme de selles par l’anus. Dans la paroi des vaisseaux san-
que certains regroupent des muscles sous un seul nom, guins, la contraction des muscles lisses diminue le diamètre
alors que d’autres les considèrent séparément. Le plus des vaisseaux et hausse la pression sanguine, alors que leur
petit de ces muscles est le muscle stapédien, long de relâchement dilate les vaisseaux et ait baisser la pression.
1,27 mm, situé dans l’oreille moyenne. Le plus long est
le muscle sartorius qui part de la hanche pour s’étendre
jusqu’au genou. Le muscle le plus gros (pour ce qui est 4.4.3 Le tissu musculaire cardiaque
de la masse) est le muscle grand essier, qui compose la
plus grande partie de la esse. Le tissu musculaire cardiaque ne se trouve que dans la paroi
du cœur FIGURE 4.9c . Sa contraction, qui permet de pomper le

• Cellules striées avec plu- • Cellules fusiformes, • Cellules striées, ramiées


sieurs noyaux périphériques non striées, contenant et contenant chacune
• Dans les muscles qui chacune un noyau central un noyau central
s’attachent au squelette • Dans les parois des vaisseaux • Dans la paroi du cœur
• Mouvements volontaires sanguins et des organes creux • Involontaire ; propulsion
du corps • Involontaire ; mouvement de substances du sang
dans la lumière de certains organes
MO 250X

Fibre
MO 400X

MO 250X

muscu-
laire
Striation Noyau
Cellule musculaire lisse Noyau Disque intercalaire Noyau

a. Muscle squelettique b. Muscle lisse c. Muscle cardiaque

FIGURE 4.9
Types de tissus musculaires ❯
a. Le muscle squelettique est volontaire et ses cellules sont striées.
b. Le muscle lisse est involontaire et ses cellules sont dépourvues de striations.
c. Le muscle cardiaque est involontaire et ses cellules sont striées. Les cellules musculaires cardiaques se ramifent et se relient
l’une à l’autre par des disques intercalaires.
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 123

sang, est à l’origine des battements cardiaques. Le muscle car-


Dendrite
diaque combine des caractéristiques propres à la ois au muscle
squelettique et au muscle lisse. Il possède des striations comme
le muscle squelettique, mais sa contraction est involontaire. À
l’instar des cellules musculaires lisses, les cellules musculaires
cardiaques possèdent un noyau unique qui occupe une posi-
tion centrale. Par contre, les cellules cardiaques sont ramifées Neurone
Noyau
et semblent usionner à leurs extrémités. En réalité, les cel- Corps cellulaire
lules musculaires cardiaques sont bien séparées et distinctes
les unes des autres, mais elles s’attachent par leurs extrémités
grâce à des structures spécialisées appelées disques interca-
laires. Il s’agit de régions où les cellules en contact contiennent Astrocyte Microglie
deux types de structures : une pour le renort et une permet-
tant une contraction coordonnée des cellules du cœur.

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


La régulation des contractions musculaires est sous le Gaine de
myéline
contrôle du système nerveux. Pour en savoir plus sur ce
sujet, consultez les éléments suivants. Oligodendrocyte
Axone
La SECTION 5.2, p. 134, explique la manière dont le système
nerveux exerce un contrôle sur les muscles squelettiques et
les muscles lisses.
Dendrite Capillaire
La FIGURE 9.7, p. 312, illustre le contrôle involontaire des
sanguin
contractions cardiaques. Noyau

Corps cellulaire

MO 100X
Vérifiez vos progrès
11. Comparez la structure et la onction des trois types
Microphotographie d’un
de tissus musculaires. neurone
12. Où trouve-t-on chacun de ces types dans
FIGURE 4.10
l’organisme ?
Neurones et névroglie dans l’encéphale ❯ Les neurones
acheminent les infux nerveux. La névroglie se compose de
cellules, les gliocytes, qui soutiennent et nourrissent les neurones
en plus de remplir des onctions variées : les microglies deviennent
4.5 Le tissu nerveux : communication mobiles en réaction à l’infammation et phagocytent les débris ; les
astrocytes se trouvent entre les neurones et les capillaires et, par
conséquent, les substances du sang qui pénètrent dans les
Le tissu nerveux consiste en cellules nerveuses, appelées neurones doivent d’abord les traverser ; les oligodendrocytes
neurones, et en gliocytes ormant la névroglie, un ensemble orment la gaine de myéline qui isole électriquement les neurobres
de cellules qui soutiennent et nourrissent les neurones. On le de l’encéphale et de la moelle épinière.
trouve dans l’encéphale, la moelle épinière et les ners.

de myéline, une substance blanche ormée par des cellules par-


4.5.1 Les neurones ticulières de la névroglie, dont les oligodendrocytes. On utilise
Un neurone est une cellule spécialisée ormée de trois parties : le terme fbre nerveuse (ou neurofbre) pour désigner un axone
des dendrites, un corps cellulaire et un axone FIGURE 4.10. Les long. À l’extérieur de l’encéphale et de la moelle épinière, les
dendrites sont de courtes extensions du corps cellulaire qui fbres nerveuses rassemblées par du tissu conjoncti orment
reçoivent des signaux de la part des récepteurs sensoriels ou des ners.
d’autres neurones. Le corps cellulaire peut aussi recevoir des
signaux. De plus, il renerme la presque totalité du cytoplasme
4.5.2 La névroglie
de la cellule, ainsi que son noyau. L’axone est un prolongement
qui achemine les inux nerveux vers une autre cellule nerveuse, En plus des neurones, le tissu nerveux contient de la névro-
musculaire ou glandulaire. Les axones peuvent être recouverts glie (igure 4.10). Celle-ci se compose de cellules, les gliocytes,
124 PARTIE I L’introduction

qui sont de 10 à 50 ois plus abondantes que les neurones et 4.6 Les organes et les membranes
qui occupent plus de la moitié du volume de l’encéphale et de
la moelle épinière. La igure 4.10 (page précédente) présente
corporelles
quelques exemples de gliocytes ; ceux-ci seront étudiés plus Lors de l’étude des niveaux d’organisation du corps au cha-
en détail au chapitre 5. Bien que les principales onctions de pitre 1, il a été mentionné que les organes sont constitués de
la névroglie soient de soutenir et de nourrir les neurones, diférents tissus qui agissent ensemble pour accomplir une
des recherches se poursuivent actuellement ain de détermi- tâche spécique, que ce soit la sécrétion d’hormones, la ltra-
ner dans quelle mesure elle participe directement à la onc- tion du sang ou la production de gamètes, par exemple.
tion cérébrale. Les chercheurs commencent à recueillir des
preuves selon lesquelles les gliocytes communiquent entre À l’instar des organes, les membranes corporelles sont compo-
eux et avec les neurones. sées d’une association de tissus. Ces derniers conèrent aux mem-
branes la capacité de protéger les structures qu’elles tapissent.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Le tissu nerveux joue un rôle important en transmettant les 4.6.1 Les organes
signaux nécessaires pour le maintien de l’homéostasie.
Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez les éléments Certains tissus spéciques sont associés à des organes par-
suivants. ticuliers. Le tissu nerveux est associé, entre autres, à l’encé-
Les SECTIONS 5.3.1 et 5.3.2, p. 137 et 139, décrivent la phale et le tissu musculaire cardiaque ne se trouve que dans
structure et les rôles des différentes cellules de la névroglie. le cœur. Mais ce n’est pas le cas de la plupart des organes.
La SECTION 5.4, p. 146, offre un examen plus détaillé du L’estomac, par exemple, est ormé des quatre types de tissus et
fonctionnement des neurones. aucun ne lui est associé de açon particulière. Ainsi, sa surace
Les SECTIONS 6.1 à 6.3, p. 190, expliquent comment les interne est recouverte d’un tissu épithélial qui est supporté
neurones contribuent aux sensations. par des couches de tissu conjoncti en dessous desquelles sont
disposées trois couches de tissu musculaire lisse. La surace

Types de tissus

Tissu épithélial Tissu conjonctif

Tissu musculaire Tissu nerveux


Estomac

Muqueuse
Épithélium simple
prismatique

Tissu conjonctif
aréolaire

Tissu conjonctif
dense irrégulier
Tissu nerveux
Tissu musculaire lisse
(3 couches)
Tissu nerveux entre les
couches musculaires

Tissu conjonctif
aréolaire
Séreuse
Épithélium simple
squameux Tissu nerveux

FIGURE 4.11
Composition tissulaire d’un organe ❯ Divers tissus travaillent ensemble pour accomplir les fonctions d’un organe
(ici, l’estomac) : les tissus épithélial, musculaire, conjonctif et nerveux.
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 125

externe de l’estomac est tapissée d’un tissu épithélial. Le tissu


nerveux est également présent et très abondant dans l’esto-
mac FIGURE 4.11.
a. Muqueuses
Tous ces tissus concourent au onctionnement adéquat de
l’estomac. Le tissu épithélial de la surace interne sécrète des Respiratoire
substances qui permettent d’amorcer la digestion des aliments Digestive
ingérés. Le tissu épithélial de la surace externe est protec-
teur. Le tissu musculaire lisse se contracte et se relâche an
de pétrir la nourriture et de la réduire en une bouillie nommée
b. Séreuses
chyme qui sera, le moment venu, propulsée jusqu’à la première
partie de l’intestin grêle. Le tissu conjoncti soutient et déter- Plèvre
mine la orme de l’estomac en plus de contenir les vaisseaux Péritoine
sanguins et le tissu nerveux qui desservent l’organe. Le tissu
nerveux contrôle la production des sécrétions glandulaires et
le rythme des contractions musculaires.

4.6.2 Les membranes corporelles


Diverses membranes tapissent ou recouvrent les cavités
corporelles et les organes. Ces membranes comprennent c. Membrane synoviale
les muqueuses, les séreuses et les membranes synoviales
FIGURE 4.12 . La plupart d’entre elles sont ormées par l’asso-
ciation d’un tissu épithélial et d’un tissu conjoncti.

Les muqueuses
Les muqueuses tapissent l’intérieur des organes et des
conduits des systèmes qui débouchent à l’extérieur du corps,
soit les systèmes digesti, respiratoire, urinaire et reproduc-
teur FIGURE 4.12a. Elles se composent généralement d’un épi-
thélium recouvrant une couche de tissu conjoncti aréolaire
FIGURE 4.13 (page suivante). Le plus souvent, on trouve une
mince couche de tissu musculaire lisse sous le tissu conjoncti.
Généralement, l’épithélium contient des cellules caliciormes FIGURE 4.12
qui sécrètent du mucus. Celui-ci protège l’organisme contre Membranes ❯
les invasions bactériennes ou virales ; c’est pourquoi une plus a. Les muqueuses tapissent l’intérieur des organes et des conduits
grande quantité de mucus est sécrétée lorsqu’on a le rhume. des systèmes ouverts sur l’extérieur.
b. Les séreuses tapissent l’intérieur de la cavité antérieure et la
Le mucus emprisonne les microorganismes, qui sont expulsés
surface des organes qu’elle contient.
lorsqu’on se mouche. Le mucus peut tenir d’autres onctions ; c. Les membranes synoviales tapissent les cavités des articula-
par exemple, il protège les parois de l’estomac et de l’intestin tions mobiles.
grêle contre les sucs digestis. Touteois, cette protection peut
parois être insufsante. C’est le cas chez une personne sou-
rant d’un ulcère d’estomac, par exemple.
Les membranes synoviales
Les séreuses Les membranes synoviales tapissent les cavités des articu-
Comme il a été précisé à la section 1.2.4 (p. 9), les séreuses lations mobiles, comme celle du genou FIGURE 4.12c . Elles
recouvrent l’extérieur des poumons, du cœur et des organes sécrètent le liquide synovial, également appelé synovie,
abdominaux ainsi que l’intérieur des cavités qui les dans la cavité articulaire, un espace situé entre les os ; ce
contiennent FIGURE 4.12b. Elles sont ormées d’une couche liquide lubriie les extrémités osseuses, leur permettant de
supercielle d’épithélium simple squameux posée sur une bouger librement. Dans l’arthrite rhumatoïde, une maladie
ne couche de tissu conjoncti aréolaire. Elles sont consti- du cartilage des articulations, on note une inlammation de
tuées de deux euillets, un pariétal et un viscéral, entre les- la membrane synoviale ; celle-ci devient plus épaisse, et elle
quels le liquide qu’elles produisent, nommé sérosité, sert de restreint les mouvements. Il est à noter que ces membranes
lubriant. sont composées exclusivement de tissu conjoncti.
126 PARTIE I L’introduction

Mucus

Cils

Cellule
Épithélium
caliciforme
(ici, un
pseudostratié) Cellules
épithéliales

Membrane
Muqueuse basale
Vaisseau
sanguin
Fibres de
collagène
Tissu
conjonctif Fibroblaste
aréolaire Fibres
élastiques
Muscle lisse

FIGURE 4.13
Structure d’une muqueuse ❯ Une muqueuse se compose d’une mince couche de tissu conjoncti aréolaire sur lequel repose un épithélium.
Ici, l’épithélium illustré est pseudostratifé prismatique cilié.

un système, alors qu’il participe souvent au onctionnement de


es séreuses réduisent la riction de la même manière plusieurs autres systèmes.
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

dans plusieurs systèmes de l’organisme en sécré-


tant un liquide, la sérosité, entre leurs deux euillets. Dans Comme il a été expliqué au chapitre 1 (section 1.5, p. 19),
le système cardiovasculaire, la sérosité sécrétée par le le système nerveux et le système endocrinien coordonnent et
péricarde réduit la riction produite par les mouvements régulent le onctionnement des autres systèmes de l’organisme
du cœur qui bat. Celle qui est produite par la plèvre, dans et veillent au maintien de l’homéostasie, c’est-à-dire au main-
le système respiratoire, prévient une abrasion doulou- tien d’une relative constance du milieu intérieur. Touteois,
reuse lorsque les poumons se remplissent ou se vident
pour maintenir le corps en vie et en santé, les systèmes ner-
d’air et glissent contre la paroi thoracique. Dans le sys-
tème digesti, la sérosité sécrétée par le péritoine veux et endocrinien comptent sur la collaboration de tous les
empêche la riction entre les organes mobiles de l’abdo- autres systèmes. La fgure 1.16 (p. 20) résume la contribution
men et la paroi abdominale. des divers systèmes à l’homéostasie.

Vérifiez vos progrès


13. Qu’ont en commun les organes et les membranes ? INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
14. Quels sont les trois types de membranes trouvés Les diérents systèmes jouent plusieurs rôles importants
dans l’organisme ? dans le maintien de l’homéostasie. Pour revoir les princi-
15. Précisez ce que sécrète chacun des types de pales notions associées à ce sujet, consultez les éléments
membranes. suivants.
La SECTION 1.5, p. 19, décrit en détail les principaux rôles
de chacun des systèmes de l’organisme et explique leur
4.7 Les systèmes de l’organisme contribution à l’homéostasie.
La FIGURE 1.16, p. 20, présente les diérents systèmes
Un système comprend plusieurs organes qui collaborent pour et énumère leurs principales onctions dans le corps
réaliser un processus, la digestion des aliments, par exemple. humain.
En un sens, il est arbitraire d’assigner un organe particulier à
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 127

POINT DE MIRE Santé


La quête de la jeunesse de la peau
De plus en plus de emmes et d’hommes de la génération du qu’elle y provoque une paralysie des muscles aciaux FIGURE 4B.
baby-boom sont prêts à dépenser sans compter pour avoir l’air Les injections réduisent l’apparence des rides produites par les
jeune. Parmi les nombreuses approches proposées, le BotoxMD mouvements normaux des muscles du visage. Les eets,
semble particulièrement populaire. Mais dans quelle mesure ce visibles en quelques jours, atteignent leur maximum après une
traitement est-il efcace et sans danger ? ou deux semaines et peuvent persister durant trois à six mois
dans la plupart des cas.
Le BotoxMD Le traitement au BotoxMD peut par-
Le BotoxMD est un médicament utilisé ois causer des eets secondaires,
pour réduire l’apparence des rides du comme une légère éruption cutanée
visage. BotoxMD est le nom commer- autour du site d’injection. La diu-
cial déposé d’un dérivé de la toxine sion du BotoxMD autour de ce site
botulinique de type A, une toxine pro- peut aussi paralyser des muscles du
téique produite par la bactérie Clos- visage non visés par l’intervention.
tridium botulinum. Le BotoxMD Dans quelques cas, une douleur et
reine la communication entre les une aiblesse musculaires ont été
ners et les muscles, et entraîne ainsi rapportées. Bien que rares, des
une paralysie musculaire. Plus préci- eets secondaires plus sérieux,
sément, la toxine botulinique empêche notamment des réactions aller-
la libération d’acétylcholine par les giques, peuvent également survenir.
neurones moteurs SECTION 5.5.2 Mais on considère généralement
(p. 163). Les récepteurs des cellules que le traitement au BotoxMD est ef-
musculaires étant vides, les muscles FIGURE 4B cace et présente peu de danger
ne peuvent pas se contracter. Le lorsqu’il est administré dans un éta-
Injection de BotoxMD ❯ Cette pratique se popularise,
traitement consiste à injecter la mais est-elle vraiment efcace et sans danger ? blissement médical par un médecin
toxine directement sous la peau pour autorisé.

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


4.1 Les types de tissus On classe les tissus, regroupements de cellules spécialisées, en quatre groupes : épithélial,
conjoncti, musculaire et nerveux.

4.2 Le tissu épithélial : Le tissu épithélial recouvre les suraces de l’organisme et tapisse ses cavités.
revêtement et • Il assure diérentes onctions dont la protection, la sécrétion, l’absorption, l’excrétion et la
protection fltration.
• Un épithélium peut être simple ou stratifé.
4.2.1 Les épithéliums simples
• Un épithélium simple est constitué d’une seule couche de cellules. En onction de la
hauteur de ces dernières, il peut être squameux, cuboïde ou prismatique. L’épithélium pseu-
dostratifé prismatique est un épithélium simple, car, malgré les apparences, il ne possède
qu’une couche de cellules.
• Certains de ces tissus peuvent avoir des cils ou des microvillosités.
4.2.2 Les épithéliums stratifés
• Les épithéliums stratifés ont plusieurs couches de cellules. Ils sont nommés d’après la orme
de leur couche cellulaire superfcielle.
• Un épithélium stratifé peut être squameux kératinisé, squameux non kératinisé ou
transitionnel.
128 PARTIE I L’introduction

4.2.3 L’épithélium glandulaire


• Les épithéliums glandulaires sécrètent des produits.
• Il existe deux catégories de glandes : les glandes exocrines, qui possèdent des conduits
pour déverser leurs sécrétions à la surace du corps ou dans une cavité, et les glandes endo-
crines, qui déversent des sécrétions directement dans le sang.

4.3 Le tissu conjonctif : Les tissus conjonctis contiennent des cellules séparées par une matrice ormée de substance
liaison et soutien ondamentale et de bres (des bres de collagène, par exemple). Les types de tissus conjonc-
tis sont les suivants.
4.3.1 Les tissus conjonctifs lâches
Les tissus conjonctis lâches comprennent le tissu conjoncti aréolaire (soutient les épithéliums
et plusieurs organes internes), le tissu adipeux (emmagasine les graisses) et le tissu conjoncti
réticulaire (orme la charpente de la plupart des organes lymphoïdes).
4.3.2 Les tissus conjonctifs denses
Les tissus conjonctis denses sont réguliers (tendons et ligaments) ou irréguliers (derme de
la peau).
4.3.3 Les tissus conjonctifs de soutien
Les tissus conjonctis de soutien comprennent le tissu cartilagineux et le tissu osseux (la
matrice du cartilage est solide, mais fexible ; celle de l’os est solide et rigide).
4.3.4 Les tissus conjonctifs liquides
Les tissus conjonctis liquides regroupent le sang (la matrice est un liquide appelé plasma) et
la lymphe.

4.4 Le tissu musculaire : Il y a trois types de tissus musculaires : squelettique, lisse et cardiaque.
mouvement 4.4.1 Le tissu musculaire squelettique
On trouve le tissu musculaire squelettique dans les muscles attachés aux os. Ces muscles sont
sous contrôle volontaire et leurs cellules sont striées.
4.4.2 Le tissu musculaire lisse
Les cellules du tissu musculaire lisse ne sont pas striées. Ce tissu est situé dans la paroi des
organes internes ; il ne répond pas au contrôle volontaire.

4.4.3 Le tissu musculaire cardiaque


Le muscle cardiaque, ormé de cellules striées, constitue la paroi du cœur. Ses contractions
sont involontaires.

4.5 Le tissu nerveux : Le tissu nerveux se compose de neurones et de plusieurs types de gliocytes.
communication 4.5.1 Les neurones
Un neurone est ormé de dendrites, d’un corps cellulaire et d’un axone. Les dendrites et le
corps cellulaire reçoivent de l’inormation. L’axone achemine les infux nerveux.
4.5.2 La névroglie
Les principales onctions des gliocytes, les cellules ormant la névroglie, sont de soutenir et de
nourrir les neurones.
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 129

4.6 Les organes et 4.6.1 Les organes


les membranes Un organe se compose de deux ou de plusieurs types de tissus qui travaillent ensemble pour
corporelles accomplir des fonctions particulières.
4.6.2 Les membranes corporelles
• Les muqueuses, qui recouvrent les cavités et les conduits s’ouvrant sur l’extérieur, sont for-
mées d’un épithélium reposant sur un tissu conjonctif aréolaire. Leur épithélium contient
souvent des cellules caliciformes, responsables de la sécrétion de mucus.
• Les séreuses, recouvrant les organes internes et tapissant les cavités qui les contiennent,
sont formées d’une couche supercielle d’épithélium simple squameux reposant sur un
tissu conjonctif aréolaire. Les séreuses produisent une sérosité aqueuse lubriante.
• Les membranes synoviales sont formées de tissus conjonctifs et recouvrent des cavités
articulaires.

4.7 Les systèmes de Le système nerveux et le système endocrinien coordonnent l’activité de l’ensemble des
l’organisme systèmes pour assurer l’homéostasie, c’est-à-dire la constance relative du milieu intérieur.
Chaque système remplit des fonctions qui contribuent au maintien de l’homéostasie.

Pour conclure...
Élodie a été très déçue d’apprendre que la vessie formée à partir l’a pas dissuadée de poursuivre ses recherches. Récemment,
de son gros intestin ne fonctionnera pas comme l’organe origi- elle a lu qu’une équipe de chercheurs a cultivé des cellules en
nal. En effet, comme la vessie dérivée du gros intestin n’aura ni laboratoire et créé une véritable vessie à partir de celles-ci.
sphincter ni épithélium transitionnel, Élodie devra vider fré- Lorsqu’on xa cette vessie à une vessie endommagée, elle se
quemment sa nouvelle vessie tant qu’elle ne se sera pas étirée comporta aussi bien qu’une vessie réparée par des techniques
sufsamment pour recevoir un plus grand volume d’urine. C’est chirurgicales plus traditionnelles. L’utilisation de tels organes,
l’épithélium transitionnel qui permet normalement l’ajustement qui reproduiront la structure et le fonctionnement des organes
de la taille de la vessie à la quantité d’urine qui y est déversée. naturels, devrait améliorer le succès des transplantations, la
Découragée, Élodie s’est informée et a appris que le besoin en bonne intégration de l’organe transplanté dans son propre sys-
organes destinés aux greffes est très élevé et dépasse de beau- tème et la capacité de ce dernier à jouer son rôle dans le main-
coup le nombre d’organes effectivement disponibles. Ce qui ne tien de l’homéostasie.
130 PARTIE I L’introduction

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Terme utilisé pour qualier un épithélium glandulaire sécrétant une f. Structure ormée par l’assemblage de diérents types de tissus qui
substance dans la circulation sanguine. collaborent à l’accomplissement d’une onction.
b. Tissu trouvé dans les tendons, structures reliant les muscles g. Membrane qui recouvre l’extérieur de certains organes de même
aux os. que la paroi de la cavité qui les contient.
c. Os poreux trouvé dans les extrémités des os longs ; site de la or- h. Principal tissu ormant la paroi du cœur.
mation des cellules sanguines. i. Groupe de cellules spécialisées qui travaillent ensemble au sein
d. Tissu tapissant l’intérieur des trompes utérines. d’un organe.
e. Nom des cellules capables de produire des infux nerveux.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quelles sont les onctions des quatre types de tissus ? (p. 114) 10. Laquelle de ces caractéristiques s’applique à la ois au muscle
2. Sur quoi la classication des épithéliums repose-t-elle ? Décrivez cardiaque et au muscle lisse ?
chacun des principaux types d’épithéliums et citez au moins une a. Strié.
localisation de chacun. (p. 114-117) b. Plurinucléé.
3. Quelles caractéristiques tous les tissus conjonctis ont-ils en c. Involontaire.
commun ? (p. 117-121) d. Cellules usiormes.
4. Quelles sont les diérences anatomiques entre la cellule muscu- 11. Quelles cellules soutiennent et nourrissent les neurones ?
laire squelettique et la cellule musculaire lisse ? (p. 121-122) a. Gliocytes.
5. Nommez et décrivez brièvement les deux types de cellules obser- b. Ostéocytes.
vés dans le système nerveux. (p. 123-124) c. Adipocytes.
6. Lequel de ces tissus est un tissu conjoncti lâche ? d. Chondrocytes.
a. Cartilage hyalin. 12. Lesquels de ces tissus ne sont pas des tissus épithéliaux ?
b. Tissu conjoncti aréolaire. a. Simple cuboïde et simple prismatique.
c. Sang. b. Os et cartilage.
d. Os spongieux. c. Stratié squameux et simple squameux.
7. Quel type de cartilage trouve-t-on dans la cage thoracique et d. Pseudostratié et transitionnel.
dans la paroi des conduits respiratoires ? e. Tous ces tissus.
a. Cartilage breux. 13. Quel type de tissu épithélial tapisse l’intérieur de la vessie et lui
b. Cartilage élastique. donne la capacité de se distendre ?
c. Cartilage ligamenteux. a. Épithélium simple cuboïde.
d. Cartilage hyalin. b. Épithélium transitionnel.
8. Complétez la phrase. Le sang est un tissu ________, car il contient c. Épithélium pseudostratié prismatique.
________. d. Épithélium stratié squameux.
a. conjoncti, des laments d’actine 14. Quel type de membrane orme le revêtement interne des organes
b. musculaire, de la substance ondamentale qui s’ouvrent sur le milieu extérieur, tels les organes du système
c. épithélial, des disques intercalaires respiratoire ?
d. conjoncti, une matrice a. Séreuse.
9. Le tissu musculaire squelettique est : b. Muqueuse.
a. strié ; c. Membrane synoviale.
b. volontaire ;
c. plurinucléé.
d. Toutes ces réponses.
CHAPITRE 4 Les tissus, les organes et les systèmes 131

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 8. Le tissu conjoncti aréolaire contient relativement peu de fbres.
1. Tissu épithélial, tissu conjoncti, tissu musculaire et tissu nerveux. Il soutient les épithéliums et orme une enveloppe protectrice
autour de nombreux organes internes. Le tissu conjoncti dense
2. L’épithélium simple squameux se compose de cellules aplaties ; contient beaucoup de fbres de collagène entassées les unes
il tapisse les alvéoles des poumons et la paroi interne des vais- sur les autres et remplit certaines onctions plus spécifques que
seaux sanguins. L’épithélium simple cuboïde est ormé de cellules le tissu conjoncti aréolaire, comme procurer de la résistance.
de orme cubique ; il s’observe dans des glandes, à la surace des
9. L’os compact orme la diaphyse des os longs et se compose d’os-
ovaires et il borde les tubules rénaux. L’épithélium simple pris-
téons constitués d’anneaux de matrice rigide ; l’os spongieux s’ob-
matique se compose de cellules cylindriques ; il tapisse le tube
serve dans les extrémités des os longs et orme un treillis osseux aéré.
digesti et l’intérieur des trompes utérines.
10. Le sang se trouve dans les vaisseaux sanguins et se compose
3. a) Il semble être composé de plusieurs couches, mais toutes
d’éléments fgurés (fgure 4.7, p. 120) et de plasma, alors que la
les cellules sont en contact avec la membrane basale ; donc,
lymphe, transportée par les vaisseaux lymphatiques, est dérivée
il n’est composé que d’une seule couche, et ses noyaux sont
du liquide extracellulaire et contient des globules blancs.
disposés de açon irrégulière.
11. Tissu musculaire squelettique : mouvements volontaires du corps,
b) Il assure la sécrétion de mucus et son déplacement ascendant cellules striées avec plusieurs noyaux ; tissu musculaire lisse :
vers la gorge grâce à ses cils. mouvement de substances dans la lumière de diérents organes
4. a) Un épithélium stratifé est ormé de couches de cellules empi- et constriction des vaisseaux sanguins, cellules usiormes avec
lées les unes sur les autres. un noyau unique ; tissu musculaire cardiaque : circulation du sang,
cellules striées ramifées avec un noyau unique.
b) L’épithélium stratifé squameux non kératinisé tapisse la bouche,
l’œsophage, le canal anal, la portion externe du col de l’utérus 12. Muscle squelettique : attaché aux os du squelette ; muscle lisse :
et le vagin. L’épithélium stratifé squameux kératinisé constitue vaisseaux sanguins et paroi des organes internes ; muscle car-
la couche superfcielle de la peau, et l’épithélium transitionnel diaque : paroi du cœur.
tapisse l’intérieur de la vessie, des uretères et une partie de 13. Les organes et les membranes sont composés d’un ensemble
l’urètre. de tissus.
5. Tissu conjoncti lâche : tissu conjoncti aréolaire, tissu adipeux et 14. Muqueuse, séreuse et membrane synoviale.
tissu conjoncti réticulaire ; tissu conjoncti dense : régulier et irré-
15. Muqueuse (mucus) ; séreuse (sérosité) ; membrane synoviale
gulier ; tissu conjoncti de soutien : cartilage, os ; tissu conjoncti
(synovie ou liquide synovial).
liquide : sang, lymphe.
6. Le tissu adipeux est dérivé du tissu conjoncti aréolaire auquel QUESTION DE VOCABULAIRE
des cellules, les adipocytes, se sont ajoutées afn de permettre a. Endocrinien ; b. Tissu conjoncti dense régulier ; c. Os spongieux ;
l’emmagasinage des graisses. d. Épithélium simple prismatique ; e. Neurones ; f. Organe ;
7. Former un réseau dense de fbres afn de permettre l’emprison- g. Séreuse ; h. Tissu musculaire cardiaque ; i. Tissu.
nement des globules blancs dans les organes lymphatiques et
assurer une bonne part de la déense de l’organisme contre les QUESTIONS DE RÉVISION
agents pathogènes. 6. b ; 7. d ; 8. d ; 9. d ; 10. c ; 11. a ; 12. b ; 13. b ; 14. b.
5 Le tissu nerveux et
CHAPITRE

la neurophysiologie
n route vers son travail, Éliott remarque que la couleur des Les résultats indiquent qu’Éliott est atteint de sclérose en plaques,

E eux de circulation n’est pas tout à ait normale ; ils semblent


plus orangés que rouges. Au bureau déjà, il s’était aperçu
qu’il avait de la diculté à lire ses courriels et, qu’à la n d’une journée
une maladie auto-immune qui s’attaque aux gaines de myéline enve-
loppant des portions de certaines cellules nerveuses, à la açon de
l’isolant qui entoure un l électrique. À mesure que ces gaines se
de travail, il avait atrocement mal à la tête. Chaque ois, il se dit qu’il détériorent, les neurones ne peuvent plus conduire les infux nor-
a sûrement trop travaillé et essaie de rester calme, mais un mauvais malement. Pour des raisons inconnues, il est réquent que la sclé-
pressentiment l’habite. rose en plaques touche d’abord les ners optiques avant d’atteindre
l’encéphale et la moelle épinière. Les médecins d’Éliott ont réussi
En quelques semaines, il devient presque complètement aveugle d’un
à traiter ses symptômes à l’aide de ortes doses de médicaments
œil. De plus, une étrange sensation venant de ses pieds lui donne
immunosuppresseurs. Malheureusement, il n’existe pas de remède
l’impression qu’ils sont enveloppés dans de la gaze. Son médecin lui
pour guérir la sclérose en plaques. Touteois, la plupart des patients
conseille alors de consulter un neurologue. Celui-ci prescrit immédia-
parviennent à contrôler leurs symptômes, grâce à un traitement thé-
tement un examen cérébral d’imagerie par résonance magnétique et
rapeutique quotidien.
une étude des potentiels évoqués somesthésiques pour voir com-
ment les infux électriques sont traités par son système nerveux.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
5.1 Une vue d’ensemble du système nerveux 5.4 L’infux nerveux
Le système nerveux a trois onctions principales : il capte des sti- On appelle infux nerveux les signaux électriques générés par les
mulus, il intègre l’inormation sensorielle et il produit des réponses cellules nerveuses. C’est grâce à eux que l’inormation est transmise
motrices. En exécutant ces onctions, le système nerveux contri- d’une partie de l’organisme à une autre. En ait, la capacité de per-
bue au maintien de l’homéostasie, avec la collaboration du système cevoir l’environnement, d’eectuer des mouvements ou d’accomplir
endocrinien, et il est le siège des activités mentales supérieures. des activités mentales complexes repose sur l’infux nerveux. Ces
processus dépendent des propriétés électriques des neurones.
5.2 L’organisation du système nerveux Ces propriétés sont attribuables à la répartition des ions qui se
Le système nerveux est subdivisé en système nerveux central et en trouvent de part et d’autre de la membrane plasmique et à la per-
système nerveux périphérique. Le premier comprend l’encéphale méabilité sélective de celle-ci.
et la moelle épinière, tandis que le second englobe les récepteurs
sensoriels, les ners et les ganglions nerveux. Le système nerveux 5.5 La synapse chimique
périphérique se partage en division sensitive (aérente) et en division La synapse chimique permet le transert d’inormation, grâce à
motrice (eérente). La division motrice comprend le système nerveux des neurotransmetteurs, entre un neurone émetteur et un neurone
somatique et le système nerveux autonome. récepteur. La transmission synaptique peut être modiée par l’ac-
tion de nombreux médicaments et par les drogues, qui acilitent ou
5.3 Le tissu nerveux inhibent l’action des neurotransmetteurs.
Le tissu nerveux comprend des cellules de soutien – les gliocytes or-
mant la névroglie – et des neurones – les unités structurales et onction- 5.6 L’intégration neuronale et les circuits neuronaux
nelles du système nerveux. Certains gliocytes ne sont présents que dans du système nerveux central
le système nerveux central, alors que d’autres ne se trouvent que dans le Les neurones du système nerveux central sont disposés de manière
système nerveux périphérique. Les neurones comportent des dendrites, à ormer quatre types de réseaux de communication distincts : les
un corps cellulaire et un axone. Ce dernier peut être myélinisé ou non, circuits convergents, les circuits divergents, les circuits réverbérants
mais s’il l’est, l’infux nerveux s’y propagera plus rapidement. et les circuits parallèles postdécharge.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Comment la détérioration de la gaine de myéline entraîne-t-elle SECTION 2.1 ❯ Quelle est la diérence entre un ion et un atome ?
le mauvais onctionnement d’une cellule nerveuse ?
SECTION 3.3.2 ❯ Comment la pompe à Na+/K+ déplace-t-elle les
2. Pourquoi dit-on que la sclérose en plaques est une maladie ions à travers la membrane plasmique ?
du système nerveux central qui aecte le système nerveux
SECTION 4.5 ❯ Quelle est la structure et la onction du tissu
périphérique ?
nerveux dans l’organisme ?
3. Pourquoi plusieurs des personnes atteintes de sclérose en
plaques nissent-elles par être connées à un auteuil roulant ?
134 PARTIE II Le système nerveux

5.1 Une vue d’ensemble du de aire : agir, mettre l’inormation en mémoire ou l’ignorer.
Ainsi, dans l’exemple donné précédemment, quand l’encéphale
système nerveux se rend compte qu’une soupe aux légumes mijote, l’envie de se
L’être humain n’a qu’un seul système nerveux, mais, pour en diriger vers la cuisine pour la humer de plus près se ait ressen-
aciliter l’étude, on le subdivise en deux parties principales. Le tir. C’est la onction d’intégration qui ait de l’encéphale le
système nerveux central (SNC), situé sur la ligne médiane siège des activités mentales supérieures comme la pensée, la
du corps, comprend l’encéphale et la moelle épinière ; lesystème mémoire, les émotions et la conscience.
nerveux périphérique (SNP), situé hors du SNC, comprend les
récepteurs sensoriels, les ners et des ganglions FIGURE 5.1.
5.1.3 La motricité
Le système nerveux accomplit trois onctions principales.
Le SNC communique sa décision par des inux moteurs,
c’est-à-dire par des inux nerveux qui, après avoir quitté le
5.1.1 La sensibilité SNC, empruntent les voies motrices du SNP pour se rendre
Le système nerveux reçoit l’inormation sensorielle grâce à des jusqu’aux eecteurs, les muscles et les glandes, qu’ils activent.
récepteurs présents dans la peau et dans d’autres organes. Pour conclure l’exemple, on peut imaginer que la personne
Ces récepteurs réagissent à des stimulus externes et internes marche jusqu’à la cuisine et prend une cuillère pour goûter à la
en générant des infux nerveux qui empruntent les voies sen- soupe directement dans le chaudron.
sitives du SNP pour se rendre jusqu’au SNC. C’est ce qui sur- Ces trois onctions ondamentales permettent au système
vient, par exemple, lorsqu’une personne ouvre la porte de sa nerveux de coordonner les activités des milliards de cel-
maison, après une journée de travail, et qu’elle est accueillie lules qui composent le corps humain et d’assurer ainsi l’ho-
par l’arôme d’une soupe qui mijote. Ses récepteurs olactis méostasie. Par exemple, les cellules cardiaques doivent se
sont stimulés et émettent des inux sensitis vers son SNC. contracter à une réquence qui permet au sang d’être distri-
bué adéquatement dans tout l’organisme ; les muscles sque-
5.1.2 L’intégration lettiques respiratoires doivent se contracter à un rythme
qui assure une bonne oxygénation du sang ; et les cellules
Le SNC intègre l’inormation qu’il reçoit des récepteurs, c’est-
rénales ont la responsabilité de réguler le volume sanguin
à-dire qu’il l’étudie et l’analyse, puis décide de ce qu’il convient
et d’en éliminer les déchets. C’est en stimulant et en inhi-
bant les activités de ces systèmes et des autres systèmes de
l’organisme que le système nerveux contribue au maintien
SNC SNP de l’homéostasie (igure 1.16, p. 20). Le système endocrinien
l’assiste dans cette tâche.

Vérifiez vos progrès


Encéphale Nerfs crâniens
1. Laquelle des deux grandes divisions du système
nerveux est responsable d’activer les effecteurs ?
Moelle 2. Associez chacun des exemples suivants à l’une des
épinière fonctions du système nerveux.
Ganglions
a) Sentir le parfum dégagé par une personne.
b) Apprécier une musique entendue.
Nerfs spinaux c) Monter un escalier.

5.2 L’organisation du système nerveux


Le SNC comprend l’encéphale et la moelle épinière. L’encéphale
est situé à l’intérieur de la boîte crânienne, et la moelle épinière
FIGURE 5.1 se trouve dans le canal vertébral délimité par les vertèbres.
Vue d’ensemble du système nerveux ❯ Le système nerveux
L’encéphale et la moelle épinière s’unissent l’un à l’autre au
comprend le SNC, composé de l’encéphale et de la moelle épinière, niveau du trou occipital, un orifce à la base du crâne.
et le SNP, comprenant les récepteurs sensoriels (non illustrés), les
nerfs crâniens et spinaux ainsi que des ganglions. Le SNP est à l’extérieur du SNC. Il se compose de récepteurs
sensoriels, de ners et de ganglions. Les récepteurs sensoriels
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 135

sont des terminaisons nerveuses ou des cellules isolées et spé- Moelle épinière
cialisées dans la détection de stimulus tels que la température,
Ganglion de la racine
la douleur, le toucher, la pression, la lumière, les sons, les odeurs dorsale
et bien d’autres encore. Ces récepteurs sont présents dans la Neurone sensitif
peau, les muscles, les articulations et les organes internes, de
même que dans des organes sensoriels spécialisés, comme
les yeux et les oreilles. Un ner est un regroupement d’axones Nerf spinal
parallèles enserrés dans une enveloppe de tissu conjoncti ; il
relie le SNC aux récepteurs sensoriels et aux eecteurs, soit
les muscles et les glandes. Douze paires de ners crâniens et
31 paires de ners spinaux prennent respectivement leur ori-
gine de l’encéphale et de la moelle épinière. Un ganglion est un
amas de corps cellulaires neuronaux situés en dehors du SNC
FIGURE 5.2a . Récepteur sensoriel

Au point de vue onctionnel, le SNP est subdivisé en deux a. Division sensitive


parties. Une première, appelée division sensitive (ou aé-
rente), transmet des signaux électriques appelés inux ner-
Moelle épinière Racine dorsale
veux des récepteurs sensoriels jusqu’au SNC (fgure 5.2a). Les du nerf spinal
corps cellulaires des neurones sensitis se trouvent dans des
ganglions situés à proximité du SNC. La seconde division, dite
division motrice (ou eérente), achemine les inux nerveux
depuis le SNC jusqu’aux eecteurs, c’est-à-dire les muscles et
les glandes.
La partie motrice du SNP se divise en système ner­
veux somatique (SNS) et en système nerveux auto­ Racine ventrale
du nerf spinal
nome (SNA). Le SNS transmet des in lux nerveux du
SNC jusqu’aux muscles squelettiques FIGURE 5.2b ; le Nerf spinal
contrôle volontaire de ces muscles relève de ce sys- Neurone moteur
Muscle squelettique
tème. Les corps cellulaires des neurones moteurs soma-
tiques sont situés dans le SNC, et leurs axones se b. Division motrice : SNS
prolongent dans des ners jusqu’aux muscles squelet-
tiques pour y aire synapse. La synapse est la région où une Moelle épinière Nerf spinal
cellule nerveuse communique avec une autre cellule, ici
Ganglion autonome
une cellule musculaire squelettique.
Le SNA transmet des inux nerveux depuis le SNC jusqu’aux
muscles lisses, au muscle cardiaque et à certaines glandes. Il
est responsable de leur régulation inconsciente ou involon-
taire. Dans le SNA, pour relier le SNC à un eecteur, il aut une
chaîne de deux neurones FIGURE 5.2c. Les corps cellulaires
des premiers neurones sont à l’intérieur du SNC ; ils émettent
leur axone vers des ganglions autonomes où ils ont synapse Premier neurone moteur
avec les corps cellulaires des seconds neurones. Les axones de Second neurone moteur
ces neurones partent ensuite des ganglions autonomes et se Effecteur
dirigent vers les eecteurs. (ici, un muscle lisse)
Gros intestin (côlon)
c. Division motrice : SNA
Le SNA comprend deux subdivisions principales : le sys­
tème nerveux autonome sympathique (SNAS) et le
FIGURE 5.2
système nerveux autonome parasympathique (SNAP).
Divisions du SNP ❯
Les voies sympathiques sont généralement les plus actives a. Le neurone va du récepteur sensoriel au SNC.
en situation de stress. Par exemple, devant un danger, elles b. Le neurone va du SNC jusqu’au muscle squelettique.
permettent de lutter ou de uir. Les voies parasympathiques, c. Deux neurones sont présents entre le SNC et les cellules
pour leur part, sont responsables des activités végétatives effectrices (glandes, muscles lisses et cardiaque). Le corps
cellulaire du premier neurone est situé dans le SNC ; celui du
ou de repos comme la digestion ou la miction, soit l’action second neurone se trouve dans un ganglion autonome.
d’uriner.
136 PARTIE II Le système nerveux

En résumé, la partie sensitive du SNP détecte des stimulus et mentaux. Il ait un peu penser à un ordinateur, capable de recevoir
transmet cette inormation jusqu’au SNC par des inux nerveux des données, de les traiter, de les entreposer et de produire des
FIGURE 5.3. Le SNC est le site principal de traitement de l’inor- réponses. La division motrice du SNP transmet des inux nerveux
mation, de prise de décision et d’intégration des processus depuis le SNC jusqu’aux efecteurs, les muscles et les glandes.

SYSTÈME NERVEUX CENTRAL


ENCÉPHALE MOELLE ÉPINIÈRE

SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE


(récepteurs, ganglions et nerfs)

VOIE SENSITIVE (AFFÉRENTE) VOIE MOTRICE (EFFÉRENTE)


Véhicule l’information sensorielle de la périphérie vers l’encéphale Véhicule l’information motrice de l’encéphale ou de la moelle épinière
ou la moelle épinière. vers les effecteurs.

VOIE MOTRICE SOMATIQUE VOIE MOTRICE VISCÉRALE


VOIE SENSITIVE SOMATIQUE VOIE SENSITIVE VISCÉRALE (SNS) (SNA)
Véhicule l’information sensorielle Véhicule l’information sensorielle
Véhicule l’information motrice Véhicule l’information motrice se
provenant de la peau, des muscles provenant des vaisseaux
se dirigeant vers les muscles dirigeant vers les muscles lisses, le
squelettiques, des articulations sanguins et des viscères.
squelettiques ; réponses muscle cardiaque et les glandes ;
et des organes des sens.
généralement volontaires. réponses généralement involontaires.

SNAS SNAP
Voie utilisée en situation Voie utilisée en situation
de lutte ou fuite de repos et digestion

a. Organisation fonctionnelle du système nerveux

Stimulus (entrée) Réponse (sortie)

Muscles squelettiques Muscle cardiaque, muscles lisses, glandes

SNS SNA
Division sensitive (conduit
l’inux nerveux de la périphérie vers le SNC). Division motrice (conduit
SNP l’inux nerveux du SNC vers la périphérie).

Traitement de l’information, prise de


décision et intégration des processus mentaux
SNC

b. Système nerveux en action

FIGURE 5.3
Organisation du système nerveux ❯
a. La division sensitive du SNP détecte les stimulus et achemine des inux nerveux jusqu’au SNC. Le SNC interprète ces inux nerveux et
produit d’autres inux nerveux qui sont acheminés par la division motrice jusqu’à un eecteur qui réalise la réponse motrice. La division motrice
du SNP se partage en SNS et en SNA.
b. Exemple du onctionnement du système nerveux en situation de uite. Noter la simultanéité de l’activité du SNS et du SNA pour l’exécution
de la réponse. Le SNS permet à l’homme de courir en activant ses muscles squelettiques, et le SNA accélère son rythme cardiaque, sa
réquence respiratoire, etc., afn de soutenir sa course.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 137

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS produisent le liquide cérébrospinal (LCS) et orment les gaines
de myéline autour des axones. Il y a quatre types de gliocytes
Pour en savoir plus sur les diérents types de tissus qui dans le SNC, chacun ayant une structure et des propriétés
composent le corps humain, consultez les éléments
distinctes.
suivants.
La SECTION 4.2, p. 114, explique la composition des tissus
épithéliaux. Vérifiez vos progrès
La SECTION 4.3, p. 117, présente les diérents types de tis-
8. Comparez les onctions des gliocytes avec celles
sus conjonctis.
des neurones.
La SECTION 4.4, p. 121, décrit les diérents types de tissus
musculaires.
La SECTION 4.5, p. 123, présente le tissu nerveux.
Les astrocytes
Les astrocytes sont les gliocytes les plus abondants. Leur nom
vient du ait qu’ils ressemblent à des étoiles, par les nombreux
prolongements qui émergent de leur corps cellulaire. Ces pro-
Vérifiez vos progrès
longements s’élargissent et s’étalent pour ormer des pieds péri-
3. Comparez les onctions générales du SNC et du SNP. vasculaires qui recouvrent la surace des vaisseaux sanguins
4. Qu’est-ce qu’un récepteur sensoriel ? Où peut-on et des neurones FIGURE 5.4a (page suivante). La charpente
le trouver ? interne des astrocytes leur permet de supporter les vaisseaux
sanguins et les neurones.
5. Selon la direction suivie par les infux nerveux,
comment subdivise-t-on le SNP ? Les astrocytes contribuent au développement neuronal chez
6. D’après les eecteurs, comment subdivise-t-on le œtus en libérant des agents chimiques qui avorisent la or-
le SNP ? mation de connexions, ou synapses, entre les neurones. Ils par-
ticipent également à la régulation de la composition chimique
7. Nommez les divisions du SNA.
du liquide entourant les cellules nerveuses. Par exemple, ils
retirent des ions potassium et des neurotransmetteurs autour
des synapses SECTION 5.5 (p. 173).

5.3 Le tissu nerveux Aussi, les astrocytes libèrent des substances chimiques qui
avorisent l’union des cellules épithéliales des capillaires, de
Le tissu nerveux renerme deux types de cellules, à savoir les manière à ormer une barrière nommée barrière hémato­
neurones, aussi appelés cellules nerveuses, et les gliocytes or- encéphalique (BHE); autrement dit, une barrière entre le sang
mant la névroglie. Les neurones sont les cellules qui acheminent et les cellules nerveuses de l’encéphale. Celle-ci empêche que les
les inux nerveux ; la névroglie comprend l’ensemble des cellules
qui supportent et nourrissent les neurones, tout en les aidant
dans leur onction. On estime aujourd’hui que nous possédons
environ 85 milliards de neurones et presque autant de gliocytes
L ’opinion médicale admise durant des années voulait
SAVIEZ-VOUS QUE...

(Le blogue du cerveau à tous les niveaux, 2010). que le nombre de neurones présents dans l’encé-
phale peu de temps après la naissance constitue une
La plupart des cellules nerveuses d’un adulte ont perdu leur réserve qui devait durer toute la vie. Des études récentes
capacité de se diviser, mais ce n’est pas le cas des cellules de ont cependant montré que ce n’est pas toujours le cas.
la névroglie. Lorsqu’une lésion cause la mort de neurones, les Des chercheurs qui étudiaient l’hippocampe (une région
de l’encéphale impliquée dans les processus mnémo-
gliocytes ont la tâche de se diviser afn de remplacer le tissu
niques SECTION 7.6.2, p. 257) ont trouvé que cette région
détruit. Touteois, comme ils ne peuvent produire d’inux ner- contenait une population de cellules souches nerveuses.
veux, les gliocytes ne remplacent pas les neurones perdus dans On croyait que ces cellules ne donnaient naissance qu’à
leur onction. Étant en mesure de se multiplier, s’ils le ont de de nouveaux gliocytes chez l’adulte, mais il est mainte-
açon anarchique, les gliocytes génèrent des tumeurs souvent nant évident que, dans des circonstances particulières,
graves nommées gliomes. elles peuvent se diérencier en neurones. Ces nouveaux
neurones semblent capables de s’incorporer d’eux-
mêmes aux circuits de l’encéphale, du moins dans une
5.3.1 Les gliocytes du système nerveux central certaine mesure. Les chercheurs ont découvert que ce
sont les gliocytes avoisinants qui ournissent les signaux
Les gliocytes sont les principales cellules de support du SNC ; chimiques dirigeant une cellule souche sur la voie de la
ils participent à la ormation d’une barrière sélective entre le diérenciation en cellule nerveuse.
sang et les neurones, phagocytent les substances étrangères,
138 PARTIE II Le système nerveux

Microgliocyte

Neurone

Astrocyte
Pieds
Oligodendrocyte périvasculaires

Capillaire

Axone myélinisé Épendymocytes

Gaine de myéline
(sectionnée)

Ventricule de
l’encéphale

a. Gliocytes du SNC

Ganglion de la Corps cellulaire


racine dorsale du neurone

Nœuds de la
Gliocytes
neurobre
ganglionnaires

Axone

Noyau

Neurolemmocyte Gaine de myéline


Axone Corps cellulaire Racine dorsale
d’un neurone du nerf spinal Neurolemme
sensitif

b. Gliocytes du SNP

FIGURE 5.4
Organisation cellulaire du tissu nerveux ❯ Les quatre types de gliocytes du SNC (a.) et les deux types de gliocytes du SNP (b.), montrés
dans leurs relations avec les neurones.

fuctuations de la composition sanguine nuisent à l’encéphale. les substances toxiques (par exemple, l’urée) qui peuvent être
Elle détermine les substances qui peuvent ou non passer du sang présentes dans le sang. Touteois, la BHE ne peut rien aire contre
aux cellules de l’encéphale. Elle permet les échanges de nutri- les substances liposolubles, tels l’alcool et les anesthésiques, qui
ments (par exemple, le glucose) et de déchets (par exemple, le traversent les membranes à leur guise. Elle est touteois absente
dioxyde de carbone ou CO2), mais protège les neurones contre à certains endroits dans l’encéphale SECTION 7.4.4 (p. 252).
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 139

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN 5.3.2 Les gliocytes du système nerveux


périphérique
La barrière hématoencéphalique et la
pharmacologie Les gliocytes ganglionnaires
La présence de la BHE pose parois des problèmes dans le
Les gliocytes ganglionnaires enveloppent, soutiennent et
traitement de certaines maladies. Le cas du Parkinson en
est un bon exemple. Dans cette pathologie, les neurones de nourrissent les corps cellulaires des neurones dans les gan-
certaines régions de l’encéphale meurent et le neurotrans- glions FIGURE 5.4b. Ils orent également une protection contre
metteur qu’ils produisent, la dopamine, vient à manquer. Or, les métaux lourds toxiques, comme le plomb et le mercure, car
la simple administration de dopamine pour traiter les per- ils peuvent absorber ces métaux et les empêcher d’entrer en
sonnes atteintes est inefcace, car la barrière empêche le contact avec les neurones.
passage de cette substance du sang aux neurones. Heureu-
sement, les recherches médicales ont permis de découvrir Les neurolemmocytes
que cette même barrière permettait à un précurseur de la
dopamine, la lévodopa (L-Dopa), de se rendre jusqu’aux Les neurolemmocytes sont des gliocytes présents dans le SNP
neurones. Les neurones du SNC peuvent alors convertir la et qui, comme les oligodendrocytes du SNC, peuvent s’enrouler
L-Dopa en dopamine, réduisant ainsi les symptômes du autour des axones pour ormer des gaines de myéline. Mais à
Parkinson. la diérence des oligodendrocytes, chaque neurolemmocyte
contribue à la myélinisation d’un seul axone (fgure 5.4b).

Les épendymocytes
La plupart des épendymocytes orment une membrane qui INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
tapisse les cavités internes de l’encéphale, nommées ventri- Pour plus de renseignements sur les diérents éléments qui
cules, et le canal central de la moelle épinière (fgure 5.4a). assurent une protection des neurones et du SNC, consul-
D’autres épendymocytes constituent, en association avec des tez les éléments suivants.
vaisseaux sanguins, les plexus choroïdes logés dans les parois La SECTION 1.4, p. 11, explique l’homéostasie.
des ventricules (fgure 7.22, p. 251). Ces plexus sécrètent le LCS La SECTION 1.5, p. 19, traite des diérents systèmes de
qui circule autour du SNC et à l’intérieur de ses cavités. Les cils l’organisme et de l’homéostasie.
présents sur la surace libre des épendymocytes acilitent la La SECTION 5.3.3 suivante présente les diérentes parties
circulation du LCS. d’un neurone.
La SECTION 5.3.5, p. 142, explique la ormation et les rôles
Les microgliocytes de la gaine de myéline du SNC et du SNP.
Les microgliocytes sont mobiles et capables de se transormer La FIGURE 5.11, p. 145, illustre le rôle des neurolemmocytes
en macrophagocytes durant les réactions inammatoires. Ces dans la régénération axonale dans le SNP.
cellules phagocytent les tissus nécrosés, les microorganismes La SECTION 7.4.3, p. 250, décrit la composition et la orma-
et d’autres substances étrangères qui envahissent le SNC tion du LCS ainsi que ses diérents rôles.
(fgure 5.4a). La SECTION 7.4.4, p. 252, traite de la BHE.

Les oligodendrocytes
Les oligodendrocytes sont des cellules dont les prolongements
cytoplasmiques peuvent s’enrouler autour des axones des neu-
rones du SNC pour ormer une protection isolante nommée 5.3.3 Le neurone
gaine de myéline. Étant donné qu’il possède plusieurs prolon-
gements, un oligodendrocyte peut participer à la ormation de Les cellules nerveuses, appelées plus couramment neurones,
la gaine de myéline de plusieurs axones (fgure 5.4a). sont des cellules qui peuvent recevoir des stimulus et trans-
mettre des inux nerveux à d’autres neurones ou à des cellules
eectrices de nature musculaire ou glandulaire. Les neurones
Vérifiez vos progrès orment des réseaux complexes responsables des activités du
système nerveux. Un neurone comprend un corps cellulaire
9. Quel est le type de gliocytes qui soutient les cellules
et deux types de prolongements appelés dendrites et axone
nerveuses et les vaisseaux sanguins et qui avorise
la ormation de la BHE ? Décrivez cette barrière et FIGURE 5.5 (page suivante). Les dendrites ont habituellement
donnez-en la onction. une organisation ramifée, tandis que l’axone est générale-
ment de orme linéaire.
140 PARTIE II Le système nerveux

Dendrite

Dendrites Substance
chromatophile
Nucléole Noyau
Noyau
Corps Corps cellulaire
cellulaire
Substance Cône
chromatophile d’implantation
Cône
d’implantation

Neurobrilles

Noyau de
gliocyte
Axone

MO 100X
Collatérale de
Axone (sous la l’axone b.
gaine de myéline)

Neurolemmocyte

Nœud de la neurobre

Neurolemmocyte
Gaine de myéline
Télodendrons

400 nm
Vésicules synaptiques
renfermant des
molécules de
neurotransmetteur
Corpuscules Fente synaptique
nerveux terminaux Neurone postsynaptique
Synapse

Corps cellulaire

a.
2,7 µm

FIGURE 5.5
Structures d’un neurone type ❯
a. Les structures anatomiques du neurone. L’activité électrique se
propage à partir des dendrites, à travers le corps cellulaire, puis dans
l’axone, jusqu’aux corpuscules nerveux terminaux qui contiennent des
vésicules synaptiques remplies de molécules de neurotransmetteurs.
b. Microphotographie d’un neurone moteur.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 141

Le corps cellulaire INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Le corps cellulaire renerme un noyau central proéminent
doté d’un nucléole habituellement bien visible. Un certain
Le transport axonal et les agents infectieux
nombre de mitochondries, de ribosomes libres et d’autres S’ils peuvent aire déplacer des vésicules contenant des
neurotransmetteurs le long de l’axone jusqu’aux corpus-
organites sont également présents dans le cytoplasme. Le
cules nerveux terminaux, les mécanismes de transport
noyau est entouré d’un réticulum endoplasmique rugueux et axonal représentent aussi un moyen de transport pour des
d’un complexe golgien bien développé. Le réticulum endoplas- agents inectieux et des substances nocives qui cherchent à
mique rugueux constitue des agrégats nommés substance atteindre le SNC. C’est ainsi que le virus de la rage, celui de
chromatophile ; ceux-ci sont présents dans le corps cellu- l’herpès, le poliovirus et la toxine tétanique, par exemple,
laire et les dendrites, mais non dans l’axone. Les ribosomes peuvent s’introduire dans les neurones sensitis endomma-
gés et être véhiculés par eux jusqu’au SNC.
libres et les ribosomes associés à la substance chromatophile
sont, dans le neurone, les principaux sites de synthèse des pro-
téines. Un grand nombre de microlaments, de neurobrilles
et de microtubules orment le cytosquelette, élément indis- INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
pensable au maintien de la orme de la cellule et au transport
de substances d’une partie à l’autre du neurone. Pour mieux comprendre le onctionnement cellulaire du neu-
rone et ses interactions avec d’autres cellules, consultez les
éléments suivants.
Les dendrites
La FIGURE 3.4, p. 65, présente le modèle général de la cel-
Les dendrites sont de courtes extensions cytoplasmiques, lule en décrivant le rôle de chacun des organites.
souvent très ramiées, qui s’eflent depuis leur origine sur le
La SECTION 5.5, p. 162, décrit les événements qui prennent
corps cellulaire vers leurs extrémités (gure 5.5). Les dendrites place dans la synapse, la zone de communication entre
constituent les principales voies d’entrée du neurone, car les deux neurones.
axones d’autres neurones y ont synapse. Lorsqu’elles sont sti-
mulées, elles génèrent de aibles courants électriques qui sont
acheminés jusqu’au corps cellulaire en direction de l’axone. Il
aut noter que le corps cellulaire peut également servir de voie Vérifiez vos progrès
d’entrée du neurone, car on y trouve des synapses. Ensemble, 10. Décrivez les trois parties d’un neurone et donnez-en
dendrites et corps cellulaire orment la structure réceptrice la onction : corps cellulaire, dendrites et axone.
du neurone. 11. Défnissez les termes suivants : zone gâchette,
corpuscule nerveux terminal et neurofbre.
L’axone
Dans la plupart des neurones, un seul axone prend son origine
à partir d’une région conique du corps cellulaire appelée cône 5.3.4 Les types de neurones
d’implantation. Un axone peut ormer une structure unique
ou se ramier pour ormer des collatérales (gure 5.5). Le dia- On classe les neurones selon leur onction ou leur structure.
mètre de l’axone est constant, mais sa longueur peut varier de La classication selon la onction se base sur la direction sui-
quelques millimètres à plus de un mètre. Un axone long est vie par l’inux nerveux. Les neurones sensitis, ou aérents
aussi appelé neurofbre ou bre nerveuse. Les axones se ter- FIGURE 5.6a (page suivante), produisent des inux nerveux
minent en ormant de courtes extensions, les télodendrons, qui se dirigent vers le SNC ; de là, les inux sont transmis d’un
dont les extrémités élargies sont appelées corpuscules ner­ interneurone FIGURE 5.6b à l’autre jusqu’à ce qu’ils atteignent
veux terminaux. On y observe de nombreuses petites vési- les neurones moteurs, ou eérents FIGURE 5.6c, chargés de
cules contenant des neurotransmetteurs. transmettre les inux nerveux du SNC aux muscles et aux
glandes, les eecteurs.
Les inux nerveux sont générés dans la zone gâchette,
située au début de l’axone, et sont acheminés le long de La classication des neurones selon leur structure tient
l’axone jusqu’aux corpuscules nerveux terminaux où ils sti- compte du nombre de prolongements qui émergent du corps
mulent la libération de neurotransmetteurs. Ceux-ci sont cellulaire. On reconnaît ainsi trois grandes catégories de neu-
des substances chimiques qui diusent vers une cellule rones, soit les neurones multipolaires, bipolaires et unipolaires.
pour la stimuler ou l’inhiber. L’axone constitue la structure Les neurones multipolaires ont de nombreuses dendrites
conductrice du neurone parce qu’il génère et propage des et un seul axone FIGURE 5.7a (p. 143). Les dendrites varient non
inux nerveux, tandis que les corpuscules nerveux termi- seulement en nombre, mais aussi en niveaux de ramications.
naux en sont la structure sécrétrice, puisqu’ils libèrent des Les neurones moteurs et la plupart des interneurones sont des
neurotransmetteurs. neurones multipolaires.
142 PARTIE II Le système nerveux

FONCTION SENSORIELLE FONCTION INTÉGRATIVE FONCTION MOTRICE

SNC
(encéphale et
Corps cellulaire
moelle épinière)
d’un neurone
sensitif Synapses Jonction
Synapses neuromusculaire

Axone
e
Axone
A

Axone
Axo Corpss cellulaire
cellu
ulaire d’un
d inte
interneurone
erneurrone
et sess dendrites
denddrites Muscle
Mu
us
Terminaisons
réceptrices
é p i Corps cellulaire d’un neurone
moteur et ses dendrites
moteu

a. Neurone sensitif b. Interneurone c. Neurone moteur

FIGURE 5.6
Classifcation onctionnelle des neurones

Les neurones bipolaires ont deux prolongements, soit une ces deux ramifcations sont considérées comme ormant un seul
dendrite et un axone FIGURE 5.7b. Souvent, la onction de et unique axone. En eet, chacun des prolongements a une struc-
la dendrite consiste à recevoir un stimulus ; l’axone conduit ture qu’on ne peut diérencier de celle des autres axones et qui
l’inux nerveux vers le SNC. Les neurones bipolaires sont pré- propage les inux nerveux à la manière d’un axone. La majorité
sents dans certains organes sensoriels, comme la rétine de des neurones sensitis sont des neurones unipolaires.
l’œil, l’oreille interne et la muqueuse nasale.
Les neurones unipolaires n’ont qu’un seul prolongement issu 5.3.5 La gaine de myéline
du corps cellulaire FIGURE 5.7c. Ce très court prolongement se
divise en deux ramifcations, l’une qui est dirigée vers le SNC et Les axones d’un grand nombre de cellules nerveuses sont
l’autre, vers la périphérie. La ramifcation qui s’étend vers la péri- enrobés d’une gaine de myéline. Celle-ci leur ore une protec-
phérie, nommée prolongement périphérique, est pourvue de ter- tion physique, elle les isole électriquement les uns des autres
minaisons réceptrices, semblables à des dendrites, qui réagissent et elle avorise une circulation plus rapide des inux nerveux
à des stimulus pouvant mener à la ormation d’inux nerveux se SECTION 5.4.9 (p. 160). Les longs axones sont généralement
dirigeant vers le SNC. L’autre ramifcation, nommée prolongement myélinisés, mais non les courts. La gaine de myéline résulte des
central, se termine par des télodendrons et des corpuscules ner- enroulements autour des axones des neurolemmocytes dans
veux terminaux qui libèrent des neurotransmetteurs. Touteois, le SNP et des oligodendrocytes dans le SNC. La membrane
cytoplasmique de ces deux types de cellules contient un lipide
appelé sphingomyéline, d’où le nom de la gaine.
Vérifiez vos progrès Lorsqu’un neurolemmocyte participe à la ormation de la
12. Décrivez les trois types de neurones selon gaine de myéline d’un axone du SNP, sa membrane s’enroule
leur fonction. plusieurs ois de açon serrée autour de l’axone FIGURE 5.8a .
13. Décrivez les trois types de neurones selon leur
Pendant que le neurolemmocyte s’enroule, son noyau et son
structure ; donnez un exemple d’endroit où chacun cytoplasme sont repoussés vers la périphérie et, à la fn du pro-
de ces neurones peut être observé. cessus, ils orment une couche superfcielle plus épaisse que les
précédentes nommée neurolemme FIGURE 5.8b.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 143

Étant donné qu’un neurolemmocyte ne peut couvrir qu’un


Dendrites millimètre d’axone environ, il aut, pour myéliniser un axone
entier, plusieurs neurolemmocytes mis les uns à la suite des
autres. Entre deux neurolemmocytes, la gaine de myéline
est interrompue sur une longueur d’environ 2 ou 3 micro-
Corps cellulaire mètres (µm) (fgure 5.8b). Ces interruptions de la gaine de myé-
line se nomment nœuds de la neurofbre.
Dans le SNC, ce sont les oligodendrocytes qui orment la
gaine de myéline. Contrairement à un neurolemmocyte, qui
Axone ne peut myéliniser qu’un seul axone, les prolongements d’un
oligodendrocyte peuvent s’enrouler autour d’axones diérents.
Le noyau et le cytoplasme de l’oligodendrocyte ne participent
a. Un neurone multipolaire est pourvu de nombreuses
dendrites et d’un axone.
pas à la myélinisation et demeurent au-dessus de l’ensemble.
Les axones du SNC n’ont donc pas de neurolemme, mais ils
présentent des nœuds de la neurofbre qui, touteois, sont
plus éloignés les uns des autres que dans le SNP, car chaque
Corps cellulaire prolongement enroulé couvre plus de un millimètre d’axone
FIGURE 5.9 (page suivante).
Dendrite

Axone

b. Un neurone bipolaire a une seule dendrite et un seul axone.


Neurolemmocyte

Axone
Prolongement Prolongement
périphérique de l’axone central de l’axone

Axone

Terminaisons réceptrices Corps cellulaire


(récepteurs sensoriels)

c. Un neurone unipolaire a un seul prolongement (l’axone)


divisé en deux : le prolongement périphérique relié au SNP a. Myélinisation
et le prolongement central relié au SNC.

Nœud de la
FIGURE 5.7
neurobre
Classifcation structurale des neurones ❯ Selon leur structure, (absence de
les neurones sont classés en onction du nombre de prolongements gaine de
que porte leur corps cellulaire. Les dendrites et les terminaisons myéline)
réceptrices sont des structures spécialisées sensibles aux stimulus,
tandis que la onction des axones est d’acheminer des infux nerveux. Noyau
Neurolemme
Neurolemmocyte 1 Axone
Gaine de
Neurolemmocyte 2 myéline
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
b. Axone myélinisé
Pour bien comprendre la distinction entre gaine de myéline et
neurolemme, on peut imaginer un tube de pâte dentirice soi- FIGURE 5.8
gneusement enroulé autour d’un crayon. Les enroulements
Formation de la gaine de myéline dans le SNP ❯
serrés du tube correspondent à la gaine de myéline, tandis a. Enroulement d’un neurolemmocyte autour d’un axone.
que la dernière couche comprenant le dentirice repoussé b. Deux neurolemmocytes orment une partie de la gaine de
vers le haut à chaque tour de tube est le neurolemme. myéline entourant l’axone.
144 PARTIE II Le système nerveux

de l’axone, synthétisées dans le corps cellulaire, sont mainte-


nant incapables de se rendre au-delà de la coupure. À mesure
que se poursuit la dégénérescence des axones, la partie des neu-
rolemmocytes qui constituait la gaine de myéline commence à
se dégrader ; touteois, le neurolemme demeure intact. Pendant
Oligodendrocyte
ce temps, la partie proximale des axones se reerme et ene,
à cause de l’accumulation des substances transportées dans
les axones. De plus, des cellules du système immunitaire, les
macrophagocytes, envahissent le site de la blessure et le net-
toient en phagocytant les débris qui s’y trouvent. En libérant des
Axone
substances chimiques, ces cellules avorisent également la pro-
Nœud de la Gaine de myéline liération des neurolemmocytes intacts ; ceux-ci se mettent à
neurobre Partie d’un autre grossir et se divisent par mitose. Les neurolemmocytes libèrent
oligodendrocyte également des acteurs de croissance qui stimulent la repousse
des axones. Ils nissent aussi par produire, avec une des enve-
FIGURE 5.9 loppes protectrices du ner, l’endonèvre, un couloir dans
Formation de la gaine de myéline dans le SNC ❯ Des
chaque région auparavant occupée par un axone. Ces couloirs
prolongements issus des oligodendrocytes orment la gaine
de myéline recouvrant de nombreux axones du SNC. jouent un rôle essentiel dans la croissance des nouveaux axones,
car ils les guident. Si l’extrémité d’un axone en cours de guéri-
son rencontre son couloir de neurolemmocytes, elle pourra
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE rejoindre les structures périphériques qu’elle innervait aupara-
La orme d’un oligodendrocyte peut se comparer à celle
vant (gure 5.11) ; sinon elle n’y arrivera pas. S’il s’agit d’un neu-
d’une pieuvre. Son noyau et son cytoplasme correspondent rone moteur, la transmission sera interrompue et l’usage des
à la tête de la pieuvre, tandis que ses prolongements cellules musculaires associées à ce neurone sera perdu.
évoquent les tentacules. Ce sont les « tentacules » qui myéli-
nisent les axones du SNC en s’y enroulant. La « tête »
demeure intacte au-dessus du reste.
C ertaines interventions médicales augmentent la pro-
SAVIEZ-VOUS QUE...

babilité d’une réinnervation. Elles comprennent des


chirurgies visant à réunir les extrémités de ners endom-
Certains axones, que ce soit dans le SNC ou le SNP, sont magés. Dans certaines situations où des parties de ners
amyélinisés, c’est-à-dire dépourvus de myéline. Touteois, il ne sont détruites à la suite d’une section, on a pu eectuer
des transplantations de ner pour remplacer les parties
aut pas en conclure qu’ils n’ont aucun lien avec les oligodendro-
endommagées. Le ner transplanté fnit par dégénérer,
cytes ou les neurolemmocytes. Au lieu de se aire gainer par ces mais il procure des couloirs de neurolemmocytes qui ren-
cellules, ils s’y enoncent comme on s’enoncerait dans un gros dent possible la croissance des axones.
coussin moelleux FIGURE 5.10. Cet arrangement, par contre, ne
conère pas d’isolation électrique ; il ne permet donc pas d’obte-
nir des vitesses de conduction de l’inux nerveux aussi élevées
que dans les axones myélinisés SECTION 5.4.9 (p. 160). Noyau du
neurolemmocyte
Outre leur rôle d’isolant électrique, les neurolemmocytes
ont aussi une onction importante en cas de blessure à un ner.
En eet, les axones du SNP sont vulnérables à divers trauma-
tismes, comme les coupures ou les blessures par compression.
Touteois, leur régénération est possible si, après la lésion, le
corps cellulaire du neurone est demeuré intact et s’il subsiste
Axone amyélinisé
sufsamment de neurolemme. Le succès de la régénération
dépend de deux principaux acteurs : la gravité du trauma- Neurolemmocyte
tisme et la distance existant entre le site de la coupure et l’e-
ecteur. Moins ces acteurs sont importants, plus les chances
de rétablissement sont bonnes.
FIGURE 5.10
Quand un ner est sectionné, de nombreux changements Axones non myélinisés ❯ Ces axones s’enoncent dans
dégénératis se produisent FIGURE 5.11. En moins de trois à cinq les neurolemmocytes sans se aire enrouler par eux. Chaque
jours, la partie des axones en aval de la coupure commence à neurolemmocyte peut accueillir plusieurs axones parallèles. La
situation est semblable dans le SNC, sau que les neurolemmocytes
se briser en segments irréguliers et à dégénérer. Cela se produit y sont remplacés par des oligodendrocytes.
parce que les substances nécessaires au maintien de l’intégrité
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 145

libèrent pas de acteur de croissance nerveuse ; au contraire, ils


1 L’axone est sectionné lors
d’un traumatisme. inhibent activement la croissance axonale en produisant et en
Endonèvre Neurolemme sécrétant plusieurs acteurs inhibiteurs de croissance. De plus,
le grand nombre d’axones entassés dans le SNC tend à compli-
quer les activités de repousse. Finalement, les astrocytes et les
enveloppes de tissu conjoncti peuvent ormer du tissu cicatri-
Cellules musculaires squelettiques
ciel qui ait obstruction à la repousse axonale.

2 La partie proximale de l’axone coupé se


colmate et ene. La partie distale de l’axone INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
et sa myéline se désintègrent, mais pas le
neurolemme qui est toujours vivant. Le syndrome de Guillain-Barré
Le syndrome de Guillain-Barré est un trouble inammatoire
qui cause la perte de myéline dans les ners périphériques et
Endonèvre Axone colmaté Neurolemme
les racines des ners spinaux. Il se caractérise par une ai-
et ené blesse musculaire qui touche d’abord les muscles distaux
des membres, mais qui progresse rapidement pour atteindre
3 Le neurolemme et l’endonèvre forment aussi les muscles proximaux (paralysie ascendante). La plu-
un couloir de régénération. part des cas sont précédés d’une maladie aiguë ressem-
blant à une grippe, mais on n’a identifé à ce jour aucun agent
inectieux précis. Même si le syndrome de Guillain-Barré
semble être une aection immunitaire, les stéroïdes, qui
abaissent l’activité immunitaire, ne procurent qu’une légère
amélioration, voire aucune. En général, la plupart des per-
sonnes atteintes récupèrent presque toutes leurs onctions
neurologiques avec un minimum d’intervention médicale.

4 L’axone se régénère et
est remyélinisé.

Vérifiez vos progrès


14. Quels sont les rôles de la gaine de myéline ?
15. Pourquoi devrait-on s’attendre à ce que les habiletés
motrices d’un jeune enant s’améliorent parallèlement
5 L’effecteur est à
à la myélinisation de ses cellules nerveuses durant
nouveau innervé.
sa croissance ?

5.3.6 Les substances blanche et grise


La gaine de myéline donne une apparence blanche et luisante
aux bres nerveuses. C’est pour cette raison que les régions du
FIGURE 5.11 SNC qui comportent de grandes quantités de neurones myéli-
Régénération d’un axone du SNP endommagé ❯ Après la lésion nisés sont nommées substance blanche. Les régions du SNC
d’un ner, les axones le composant pourront être reconstruits et croître qui ne contiennent que peu d’axones myélinisés (ou pas du
afn de rétablir la conduction nerveuse entre le SNC et le récepteur ou tout), mais qui renerment beaucoup de corps cellulaires et
l’eecteur (dans ce cas-ci, une cellule musculaire squelettique).
de dendrites, dépourvus de myéline, ainsi que des axones non
myélinisés correspondent à la substance grise.
La régénération des axones du SNC est beaucoup plus dif- La substance blanche constitue des zones de passage des
cile, et le taux de réussite reste aible en comparaison de celui inux dans le SNC. Elle se trouve en périphérie de la moelle épi-
de la régénération des ners du SNP. Cela tient au ait que, nière et dans la partie centrale de l’encéphale FIGURE 5.12 (page
dans le SNC, la myéline est ormée par les oligodendrocytes suivante). Dans le SNC, les axones de la substance blanche se
et non par les neurolemmocytes. En eet, les oligodendrocytes
regroupent pour ormer des tractus nerveux qui propagent
n’ont pas les mêmes propriétés que les neurolemmocytes.
les inux nerveux d’une région du SNC à l’autre. La substance
Outre le ait qu’ils sont incapables de ormer des couloirs grise exécute des onctions d’intégration ou constitue des
pour guider la repousse des axones, les oligodendrocytes ne zones de relais neuronaux. La surace externe de l’encéphale,
146 PARTIE II Le système nerveux

Dans le SNP, les ners sont ormés de aisceaux parallèles


Substance d’axones qui conduisent les inux nerveux de la périphérie vers le
grise SNC et inversement. La majorité des ners sont aits d’axones myé-
Substance
blanche
linisés, mais certains contiennent aussi des axones non myélinisés.
Les amas de corps cellulaires dans le SNP sont appelés ganglions.

a. Coupe frontale de l’encéphale


Vériiez vos progrès
16. Distinguez les tractus des ners.
17. Défnissez les termes suivants : noyau et ganglion.

Substance
grise
5.4 L’infux nerveux
5.4.1 La répartition des ions de part et d’autre
Substance blanche de la membrane
Racine ventrale Racine Le tableau ci-contre présente les concentrations des principaux
dorsale
Nerf spinal ions de charge positive (les cations) et négative (les anions) dans
b. Coupe transversale de la moelle épinière les liquides intracellulaire et extracellulaire d’une cellule typique
TABLEAU 5.1. Les ions sodium (Na+) et les ions chlorure (Cl–) sont
FIGURE 5.12 beaucoup plus concentrés à l’extérieur de la cellule qu’à l’intérieur,
Disposition générale de la substance blanche et de la alors que les ions potassium (K+) et les grosses molécules chargées
substance grise dans le SNC
négativement, comme les protéines, sont plus ortement concen-
trés du côté intracellulaire. Cela entraîne une diférence de répar-
nommée cortex cérébral, et la région centrale de la moelle épi- tition des charges électriques qui crée une diférence de potentiel
nière (en orme de H ou de papillon) sont aites de substance entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule, diférence pouvant
grise. On observe aussi des amas de substance grise à l’inté- être mesurée à l’aide d’un voltmètre FIGURE 5.13. L’intérieur de la
rieur de l’encéphale ; ces amas sont appelés noyaux. cellule est ainsi négati par rapport à l’extérieur.

POINT DE MIRE Science


La régénération nerveuse et les cellules souches
Chez l’être humain, les axones ormant les ners peuvent se Certaines des cellules transplantées survécurent plus d’un
régénérer, mais pas ceux de l’encéphale ni ceux de la moelle mois, mais on n’a observé aucune amélioration des symptômes
épinière. Après une lésion, les axones du SNC humain dégé- et aucune connexion neuronale onctionnelle ne s’est établie.
nèrent, entraînant de ce ait une atteinte permanente du onc- Le même groupe de recherche eectua plus tard une autre expé-
tionnement nerveux. rience. Cette ois, les rats paralysés urent d’abord traités avec
Chose intéressante, la moelle épinière renerme ses propres des médicaments destinés à lever l’inhibition du SNC, qui s’op-
cellules souches. Lorsqu’elle est lésée chez des animaux expé- pose habituellement à la régénération nerveuse, et l’on ajouta un
rimentaux, ces cellules prolièrent, mais plutôt que de se trans- acteur de croissance nerveuse. Ces techniques augmentèrent
ormer en neurones onctionnels, elles deviennent des gliocytes, de açon importante la survie des neurones transplantés. Chose
par un mécanisme que les chercheurs tentent toujours de com- étonnante, les axones des neurones transplantés atteignirent les
prendre. Cette connaissance leur permettra peut-être dans le muscles, ormèrent des jonctions neuromusculaires et procu-
utur de transormer ces cellules souches en neurones. rèrent une amélioration partielle de la paralysie.
Lors des premières expériences en laboratoire portant sur les Des recherches se ont actuellement sur l’utilisation, à l’intérieur
cellules souches nerveuses, des scientifques de l’université du SNC, de cellules souches de l’organisme lui-même pour
Johns-Hopkins, à Baltimore, ont provoqué la diérenciation de réparer des neurones endommagés. Des études portant sur la
cellules souches embryonnaires en neurones de la moelle épi- transplantation de cellules souches cultivées en laboratoire se
nière. Cultivés avec des cellules musculaires, ces neurones or- poursuivent également. De nombreuses questions restent tou-
mèrent des jonctions neuromusculaires et provoquèrent même jours à résoudre, mais les résultats actuels sont prometteurs.
des contractions. Ces cellules urent ensuite transplantées dans La rubrique Point de mire Science (p. 89) aborde les promesses
la moelle épinière de rats ayant subi des lésions de cet organe. de la recherche sur les cellules souches.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 147

Concentrations des principaux cations et


Vérifiez vos progrès
anions dans les liquides intracellulaire
TABLEAU 5.1 et extracellulaire 18. Quel est le principal cation extracellulaire ? Quel est
le principal cation intracellulaire ?
Liquide Liquide
Ions intracellulaire extracellulaire 19. Quel est le principal anion extracellulaire ? Quel est le
(mEq*/L) (mEq/L) principal anion intracellulaire ?

Cations (ions positifs)

K+ 140 4
5.4.2 Les caractéristiques de la perméabilité
Na+ 10 142 de la membrane plasmique
Ca 2+ <1 2
La membrane plasmique a une perméabilité sélective, ce qui
Anions (ions négatifs) permet à certaines substances, mais pas à toutes, de la traver-
ser CHAPITRE 3 . Les protéines anioniques, et d’autres molé-
Protéines 16 2
cules chargées négativement, sont synthétisées à l’intérieur
Cl – 4 103 des cellules, incluant les neurones ; ces anions ne peuvent pas
* Équivalent : unité de mesure de la concentration des substances ioni-
diuser à travers la membrane plasmique en raison de leur
sées dans une solution. Un milliéquivalent (mEq) correspond à 1/1000 grande taille et de leur aible solubilité dans les lipides. Les
d’un équivalent. ions, tels que le Na+, le K+ et le Cl-, peuvent, pour leur part, tra-
verser cette même membrane de deux manières principales :
(1) par des canaux ou (2) par la pompe à Na+/K+ (fgure 5.13).

–70 mV
+ + + + + + + + + +
– – – – – – – – – –
–70 mV
– – – – – – – – – –
+ + + + + + + + + +
Voltmètre

Canal de Canal de Pompe à


fuite à Na+ fuite à K+ Na+/K+

Cl–
Na+
Liquide extracellulaire
Plus grande concentration
de Na+ et de Cl – Microélectrode
+ + + + + + + + + + + + + + + + +
Membrane plasmique

– – – – – – – – – – – – – – – – – –
–70 mV

Liquide intracellulaire
Plus grande concentration K+
de K+ et de protéines ATP
ADP Pi Protéine

FIGURE 5.13
Perméabilité membranaire et mesure du potentiel membranaire de repos ❯ La perméabilité de la membrane aux ions K+ est plus
grande que sa perméabilité aux ions Na+, étant donné que les canaux de fuite à K+ sont plus nombreux que ceux à Na+. Très peu d’ions
Cl- traversent la membrane plasmique qui, par ailleurs, n’est pas perméable aux protéines anioniques intracellulaires, car ils sont trop gros pour
traverser ses canaux.
La partie interne de la membrane plasmique étant négative par rapport à la surface externe, on enregistre une différence de potentiel d’environ
–70 mV (millivolts). La microélectrode enregistreuse est dans la cellule et la microélectrode de référence, à l’extérieur.
148 PARTIE II Le système nerveux

Liquide Liquide
extracellulaire intracellulaire
Membrane
plasmique
Site de
liaison
K+ de l’ATP
ATP

Na+
Pompe

1 Trois Na+ et de l’ATP du liquide intracellulaire


se lient à la pompe.

Liquide Liquide Liquide


extracellulaire intracellulaire intracellulaire
K+

Pompe à Na+/K+ ADP


K+ Na+ Pi
ATP

Liquide
extracellulaire

4 La libération du Pi permet à la pompe de 2 L’ATP transfère son phosphate (Pi) à la pompe.


retrouver sa forme originale ; les deux K+ sont La liaison du Pi donne l’énergie nécessaire à
libérés à l’intérieur de la cellule. la pompe pour qu’elle change de forme ; les
Liquide trois Na+ passent de l’autre côté de la membrane.
extracellulaire

K+

Na+
Pi

Liquide
intracellulaire

3 Deux K+ du liquide extracellulaire se lient à la


pompe ; le Pi est libéré.

FIGURE 5.14
Pompe à Na+/K+ ❯ La pompe à Na+/K+ transporte le Na+ et le K+ à l’encontre de leurs gradients de concentration, grâce à l’énergie de l’ATP.
La pompe à Na+/K+ maintient les gradients de concentration des ions Na+ et K+.

La pompe à Na+/K+ Les ions Na+ et K+ de même que les ions Cl– peuvent aussi
Grâce aux pompes à Na+/K+ FIGURE 5.14, présentes depuis les traverser la membrane plasmique selon leurs gradients de
dendrites jusqu’aux corpuscules nerveux terminaux inclusive- concentration respectis en utilisant des canaux ioniques. Il
ment, les ions Na+ et K+ traversent la membrane plasmique des en existe deux grands types : les canaux de uite et les canaux
cellules à l’encontre de leurs gradients de concentration. Pour ioniques à ouverture contrôlée.
chaque molécule d’adénosine triphosphate (ATP) dépensée
par la pompe, trois ions Na+ sont transportés à l’extérieur de la Les canaux de fuite
cellule, et deux ions K+ sont amenés à l’intérieur. C’est ainsi que Les canaux de fuite, présents d’un bout à l’autre des neu-
le Na+ s’accumule dans le liquide extracellulaire et que le K+ rones, sont toujours ouverts (fgure 5.13, page précédente) et
devient plus abondant dans le liquide intracellulaire. généralement spécifques d’un ion. Plus un type de canal est
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 149

abondant dans la membrane plasmique, plus celle-ci est per- 2. Les canaux ioniques voltage­dépendants FIGURE 5.15b,
méable à l’ion qui l’emploie. C’est ce qui explique que la mem- typiques des structures conductrice et sécrétrice, sont munis de
brane des neurones soit de 50 à 100 ois plus perméable aux vannes (petites portes) qui s’ouvrent et se erment en réponse
ions K+ qu’aux ions Na+. Les canaux de uite à K+ sont beaucoup à de aibles modifcations du potentiel membranaire (uctua-
plus abondants que les canaux de uite à Na+. tions du voltage). Dans un neurone non stimulé, le côté exté-
rieur de sa membrane plasmique a une charge positive, et son
Les canaux ioniques à ouverture contrôlée côté intérieur a une charge négative. Cette diérence de charge
Les canaux ioniques à ouverture contrôlée s’ouvrent et établit un potentiel membranaire qui change si le neurone est
se erment en réponse à des stimulus, ce qui leur permet de stimulé. En eet, la stimulation provoque des mouvements
modifer la perméabilité de la membrane plasmique momen- d’ions qui modifent la répartition des charges, donc le voltage.
tanément. Les trois principaux types de canaux à ouverture Cette variation de voltage entraîne l’ouverture ou la ermeture
contrôlée sont les suivants : des canaux ioniques voltage-dépendants. Les canaux à Na+ et à
K+ voltage-dépendants sont les plus nombreux, mais les canaux
1. Les canaux ioniques ligand­dépendants FIGURE 5.15a , à Ca2+ voltage-dépendants sont également importants, surtout
présents surtout sur les dendrites et le corps cellulaire des dans les corpuscules nerveux terminaux.
cellules nerveuses, sont munis, du côté extracellulaire, d’un
récepteur dont la orme est spécifque et complémentaire à 3. Les canaux ioniques sensibles à des stimulus autres que des
un ligand, c’est-à-dire à une molécule (comme un neuro- ligands ou des changements de voltage sont présents dans
transmetteur) capable de s’y lier. Une ois lié au récepteur, le des tissus spécialisés qui peuvent être excités électrique-
ligand occasionne l’ouverture du canal ionique. Par exemple, ment de açon particulière. Ce sont, par exemple, des récep-
lorsque l’acétylcholine (ACh) (un neurotransmetteur) se lie teurs tactiles, sensibles à des stimulations mécaniques de la
à son récepteur sur un canal à Na+ ligand-dépendant, le peau, ou des récepteurs thermiques, sensibles aux modifca-
canal s’ouvre, et du Na+ diuse dans la cellule en suivant tions de la température cutanée.
son gradient de concentration. Il existe des canaux ligand- La fgure de la page suivante permet de voir, en un coup
dépendants pour le Na+, le K+, le calcium (Ca 2+) et le Cl– ; ces d’œil, où se situent sur un neurone les pompes à Na+/K+ et les
canaux sont réquents dans les tissus comme le tissu ner- diérents canaux ioniques, qu’ils soient de uite ou à ouverture
veux, le tissu musculaire et le tissu glandulaire. contrôlée FIGURE 5.16.

Fermé Ouvert

Neurotransmetteur
lié au récepteur

Ion

a. Canal ionique ligand-dépendant


FIGURE 5.15
Canaux ioniques à ouverture Inactivé
Ouvert Fermé
contrôlée ❯ Les canaux ioniques à ouverture (fermé en phase
(phase d’activation) (phase d’inactivation)
contrôlée modifent la perméabilité de la d’inactivation)
membrane plasmique lorsqu’ils s’ouvrent en
réponse à des stimulus.
a. Les canaux ligand-dépendants s’ouvrent à + + + + + + + + – – – – – – – – – – – – – – – –
la suite de la liaison d’un neurotransmetteur,
par exemple, sur leur récepteur.
b. Les canaux voltage-dépendants s’ouvrent
lorsque le potentiel membranaire est modifé.
Habituellement, ces canaux n’ont que deux
– – – – – – – + + + + + + + + + + + + + + +
états, ouvert ou ermé, mais les canaux à Na+ Vanne d’inactivation Vanne
Vanne
voltage-dépendants sont diérents, car ils d’inactivation Vanne Vanne
(ouverte) Vanne d’activation d’inactivation
(ouverte) d’activation d’activation
peuvent aussi être inactivés. Cette diérence Na+ (fermée) (fermée)
(ouverte) (ouverte)
tient à l’existence d’une vanne d’inactivation
que les autres canaux ne possèdent pas. b. Canal ionique à Na+ voltage-dépendant (trois états)
150 PARTIE II Le système nerveux

Membrane plasmique de l’ensemble


du neurone

Structure réceptrice
Canal Canal à K+ Canal à Cl–
à Na+ ligand- ligand- ligand-
dépendant dépendant dépendant

b.
Corps
cellulaire
Dendrites Zone gâchette
Canal à Na+ Canal à K+
Cône voltage-dépendant voltage-dépendant
d’implantation

Pompe à Canal de Canal de c.


Na+/K+ fuite à Na+ fuite à K+
Structure conductrice
Canal à Na+ Canal à K+
voltage-dépendant voltage-dépendant

Neurone entier

Axone

d.

Structure
cture sécrétrice
Canal à Ca2+
voltage-dépendant
pendant

a. Corpuscule nerveux
terminal e.

FIGURE 5.16
Répartition des pompes et des canaux dans la membrane plasmique d’un neurone ❯ a. Les pompes à Na+/K+ et les canaux de uite
à Na+ et à K+ se répartissent sur toute la membrane plasmique d’un neurone. D’autres types de canaux ne se trouvent que sur des structures
onctionnelles particulières du neurone. On montre ici les canaux présents dans la structure réceptrice (b.), la zone gâchette de l’axone (c.),
la structure conductrice (d.) et la structure sécrétrice (e.).
Note : Il s’agit d’une représentation simplifée de la répartition des canaux et des pompes dans la membrane plasmique d’un neurone
multipolaire.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 151

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS La contribution du potassium au potentiel


Pour connaître tous les détails sur les différents mécanismes membranaire de repos
de transport qui interviennent dans la production des poten- Le potentiel membranaire de repos d’un neurone dépend
tiels membranaires, consultez les éléments suivants. de sa perméabilité membranaire et des diérences de
La SECTION 3.3.1, p. 68, décrit le transport par diffusion concentrations ioniques entre ses liquides intracellulaire et
simple. extracellulaire. Pour expliquer ce potentiel, on peut d’abord
La SECTION 3.3.2, p. 71, explique en détail le fonctionne- considérer les ions K+, puisque ce sont eux qui traversent le
ment des pompes à solutés. plus acilement la membrane, ayant le plus grand nombre
de canaux de uite. Les ions K+ diusent selon leur gradient de
concentration, c’est-à-dire de l’intérieur de la cellule vers
l’extérieur, et s’accumulent contre la partie externe de la
Vérifiez vos progrès
membrane plasmique FIGURE 5.17 (page suivante). Celle-ci
20. Dans quel sens la pompe à Na+/K+ déplace-t-elle les devient alors positive. À mesure que le K+ quitte la cellule, le
ions Na+ ? Comment le fait-elle avec les ions K+ ? nombre de charges positives près de la partie interne de la
21. Expliquez ce qu’on entend par canaux de fuite et par membrane diminue. Le nombre de charges négatives, lui, ne
canaux ioniques à ouverture contrôlée. Quels canaux change pas, car les anions (en particulier les protéines) sont
sont ouverts lorsque la membrane est au repos, non prisonniers de la cellule. Par conséquent, les charges néga-
stimulée ? lorsqu’elle est stimulée ? tives sont de plus en plus apparentes du côté interne de la
22. Expliquez la distinction entre un ligand et un membrane. Étant donné que les charges opposées s’attirent,
récepteur. le K+ est alors porté à retourner vers l’intérieur, maintenant
négati, de la cellule (fgure 5.17). Ce aisant, il suit son gra­
dient électrique, c’est-à-dire qu’il se déplace vers la région
de charge opposée à la sienne. Lorsque la tendance du K+
5.4.3 La production d’un potentiel membranaire à diuser hors de la cellule, en raison de son gradient de
de repos concentration, est égale à sa tendance à revenir dans la cel-
Dans un neurone, la majeure partie du liquide intracellulaire lule en raison de l’attraction qu’exercent sur lui les anions,
a une charge électrique neutre, étant donné que le nombre de un équilibre s’établit. Le potentiel membranaire mesuré à ce
cations y est égal au nombre d’anions (tableau 5.1, p. 147). Pour moment-là se situe à environ –90 mV. Pour arriver à –70 mV,
les mêmes raisons, la majeure partie du liquide extracellulaire il aut considérer l’inuence des autres ions.
est électriquement neutre. Par contre, près du côté extérieur de
la membrane plasmique, on observe une légère accu-
La contribution des autres ions au potentiel
mulation de charges positives et, du côté intérieur, une accu- membranaire de repos
mu lation équivalente de charges négatives (fgure 5.13, p. 147). Parmi le Na+, le Cl– et le Ca 2+, seul le Na+ peut avoir un eet
La membrane plasmique d’un neurone est donc polarisée, perceptible sur le potentiel de repos. En eet, la membrane
c’est-à-dire qu’il y a des charges opposées, ou des pôles, de part n’est pas très perméable au Ca2+, et même si elle est relative-
et d’autre de celle-ci. Les neurones ne sont pas les seules cel- ment perméable aux ions Cl–, ces derniers diusent très peu
lules du corps à être polarisées, car la majorité le sont. à l’intérieur de la cellule (malgré leur gradient de concentra-
La diérence de charge électrique de part et d’autre de tion avorable), puisque leur charge négative est repoussée par
la membrane est appelée diérence de potentiel. Dans une les charges négatives intracellulaires. Les ions Na+, touteois,
cellule au repos, cette diérence de potentiel se nomme réussissent à entrer dans la cellule. D’une part, ils suivent
potentiel membranaire de repos. On peut mesurer ce poten- leur gradient de concentration et, d’autre part, ils suivent le
tiel à l’aide d’un voltmètre ou d’un oscilloscope branché à gradient électrique, leur charge positive étant attirée par
des microélectrodes dont l’une est située exactement contre les charges négatives du côté interne de la membrane
la partie externe de la membrane et l’autre contre sa partie (fgure 5.17). Une ois entrées, ces charges positives annulent
interne (fgure 5.13). Règle générale, le potentiel membra- quelques charges négatives et amènent le potentiel de repos à
naire des neurones au repos est de –70 millivolts (mV), mais près de –70 mV.
il peut varier de –40 à –90 mV selon le type de neurone. Le
signe attribué à la diérence de potentiel est, par convention,
La contribution de la pompe à Na+/K+ au potentiel
celui des charges les plus abondantes du côté interne de la membranaire de repos
membrane plasmique. Plus la diérence de charges à tra- Si l’entrée des ions Na+ ne réussit pas à annuler complètement
vers la membrane est élevée, plus la diérence de potentiel le potentiel de repos, c’est grâce à la pompe à Na+/K+. En eet,
est grande. celle-ci utilise l’énergie de l’ATP pour expulser sans relâche
152 PARTIE II Le système nerveux

1 Les ions K+ diffusent à l’extérieur de la


Na+ cellule, car leur concentration est plus
élevée à l’intérieur de la cellule qu’à Lorsque le déplacement des
l’extérieur. ions K+ hors de la cellule est
égal à leur déplacement vers
l’intérieur de la cellule, le
+ + + + + + +
2 Les ions K+ entrent dans la cellule, car ils potentiel membranaire est
sont attirés par les protéines anioniques et égal à –90 mV.
1 2 3 par d’autres anions intracellulaires.
– – – – – –

K+ 3 Les ions Na+ entrent dans la cellule, car ils


Protéines suivent leur gradient de concentration et le
anioniques gradient électrique. Ils amènent le potentiel
membranaire près de –70 mV.

Canal de Canal de
fuite à K+ fuite à Na+

FIGURE 5.17
Ions K+, ions Na+ et potentiel membranaire de repos ❯ L’instauration du potentiel membranaire de repos dépend de la diusion, à
travers les canaux de uite, des ions K+ et, dans une moindre mesure, des ions Na+. La pompe à Na+/K+ (non représentée) est essentielle au
potentiel de repos, puisqu’elle maintient les gradients de concentration ionique.

des ions Na+ qui entrent dans le neurone et, en même temps, Vérifiez vos progrès
ramener des ions K+ à l’intérieur (gure 5.14, p. 148). Ce travail
maintient les gradients de concentration des ions Na+ et K+, 23. Défnissez le concept de potentiel membranaire
de repos.
sans lesquels il serait impossible d’établir un potentiel mem-
branaire de repos. 24. L’extérieur de la membrane plasmique au repos
a-t-il une charge positive ou une charge négative par
La pompe à Na+/K+ est également responsable d’une aible rapport à l’intérieur ?
partie du potentiel de repos, car elle transporte plus de charges
positives à l’extérieur de la cellule qu’elle n’en ramène à
l’intérieur (trois Na+ qui sortent contre deux K+ qui entrent)
(gure 5.14). L’extérieur de la membrane plasmique acquiert 5.4.4 La modifcation du potentiel membranaire
ainsi une petite charge positive par rapport à l’intérieur. de repos
Le tableau ci-contre résume les acteurs responsables du Un neurone n’est pas toujours au repos. Le potentiel de sa mem-
potentiel membranaire de repos TABLEAU 5.2 . brane peut varier ; il peut augmenter ou diminuer FIGURE 5.18
(p. 154). Ces variations de potentiel sont essentielles, car elles
servent de signaux pour le système nerveux ; par exemple, elles lui
permettent d’ordonner à un muscle de se contracter.
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
Le neurone peut être comparé à un bateau qui prend l’eau. La dépolarisation et l’hyperpolarisation
Pour que le bateau demeure à ot, il aut écoper l’eau qui La dépolarisation consiste en une diminution du potentiel
entre, ce qui demande de l’énergie. Pour que le neurone
puisse maintenir son potentiel de repos, il aut évacuer le
membranaire, c’est-à-dire que la partie interne de la mem-
Na+ qui y pénètre. Pour cela, on recourt aux pompes à Na+/ brane devient moins négative qu’ au repos, et le potentiel
K+, qui requièrent de l’énergie pour travailler. prend des valeurs qui se rapprochent ou qui dépassent 0 mV,
Quant aux ions K+, on pourrait les comparer aux matelots qui
avorisant ainsi l’apparition d’un inux nerveux dans l’axone.
uient le bateau et que le capitaine rappelle, car sans eux le L’hyperpolarisation consiste, au contraire, en une augmenta-
naurage est garanti. Pour maintenir son potentiel de repos, tion du potentiel membranaire. Le côté interne de la membrane
le neurone doit récupérer les ions K+ qu’il perd, à l’aide des devient plus négati qu’ au repos et le potentiel peut atteindre des
pompes à Na+/K+. valeurs approchant –90 mV, rendant ainsi plus difcile la pro-
De cette açon, l’eau est à l’extérieur du bateau, les matelots duction d’un inux nerveux dans l’axone. C’est la diminution ou
dedans et tout baigne ! l’ augmentation du mouvement des ions à travers la membrane
plasmique qui modie la diérence de charges et le potentiel.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 153

Facteurs responsables de la création de sorte qu’il y a plus d’ions K+ qui diusent hors de la cellule
TABLEAU 5.2 d’un potentiel membranaire de repos qu’à l’état de repos. Ce mouvement d’ions est accompagné d’une
1. Le nombre de charges positives et de charges négatives est à peu augmentation de la charge négative intracellulaire, d’où une
près égal de chaque côté de la membrane plasmique. hyperpolarisation FIGURE 5.18c.
2. La concentration des ions K+ est plus élevée à l’intérieur de la cel-
lule, et la concentration des ions Na+ est plus élevée à l’extérieur
Les ions chlorure
de la cellule. Le potentiel de la membrane au repos peut aussi changer si la
3. La membrane plasmique est de 50 à 100 ois plus perméable aux perméabilité aux ions Cl– est modifée. L’ouverture des canaux
ions K+ qu’aux autres cations, tel le Na+. à Cl– à ouverture contrôlée permet à ces ions de diuser à l’in-
térieur de la cellule en suivant leur gradient de concentration.
4. La membrane plasmique est imperméable aux grosses molécules
intracellulaires de charge négative, comme les protéines. Leur arrivée rend la partie interne de la membrane encore plus
négative, créant ainsi une hyperpolarisation (fgure 5.18c).
5. Les ions K+ tendent à diuser, selon leur gradient de concentra-
tion, à travers la membrane plasmique, de l’intérieur de la cellule
vers l’extérieur.
Vérifiez vos progrès
6. Parce que les anions intracellulaires ne peuvent sortir de la cellule
25. Défnissez les termes dépolarisation
en même temps que les ions K+, il apparaît une légère charge
négative contre la partie interne de la membrane plasmique. et hyperpolarisation.
26. Y aura-t-il dépolarisation ou hyperpolarisation de la
7. Ces anions intracellulaires attirent les cations K+. Un équilibre est
atteint lorsqu’il y a autant d’ions K+ qui diusent à l’extérieur de membrane plasmique si la concentration de K+ est
la cellule à cause du gradient de concentration qu’il y en a qui augmentée dans le liquide extracellulaire ?
reviennent dans la cellule à cause du gradient électrique.

8. La diérence de charges qui existe de part et d’autre de la


membrane plasmique à l’équilibre correspond à une diérence de 5.4.5 Les potentiels gradués
potentiel mesurée en mV.
Lorsque la membrane plasmique des dendrites ou du corps
9. S’il n’y avait que des ions K+, le potentiel membranaire de repos se
stabiliserait autour de –90 mV. cellulaire d’un neurone est stimulée par la réception de molé-
cules signal (ligands) ou par une perturbation mécanique ou
10. Les ions Na+ inuent sur le potentiel de repos, car ils entrent dans thermique, par exemple, il se produit un potentiel gradué.
la cellule en suivant leur gradient de concentration et le gradient
électrique. Ils amènent le potentiel membranaire près de –70 mV.
Il s’agit d’une modifcation graduée parce que la variation
du potentiel peut être aible ou importante selon l’intensité du
11. Le potentiel de repos dépend aussi de la pompe à Na+/K+, car elle stimulus. Ce potentiel est aussi appelé potentiel local, étant
maintient les gradients de concentration des ions Na+ et K+ sans
lesquels rien ne se passerait.
donné qu’il ne se produit que sur une petite partie de la mem-
brane plasmique.
12. La pompe à Na+/K+ avorise la présence d’une charge positive sur
la ace extérieure de la membrane plasmique en expulsant plus Un potentiel gradué peut être soit une dépolarisation, soit
d’ions positis à l’extérieur de la cellule qu’elle n’en ait entrer à une hyperpolarisation (fgure 5.18). Si un stimulus entraîne
l’intérieur (trois Na+ qui sortent contre deux K+ qui entrent). l’ouverture de canaux à Na+, la diusion de ces ions dans la cel-
lule cause une dépolarisation. Au contraire, s’il déclenche l’ou-
verture de canaux ioniques au K+ ou au Cl–, un stimulus cause
une hyperpolarisation. Peu importe que des ions K+ sortent de
Les ions sodium
la cellule ou que des ions Cl– y entrent, le résultat demeure le
La membrane d’une cellule au repos n’est pas très perméable même : le côté intérieur de la membrane devient plus négati.
au Na+ parce qu’il y a peu de canaux de uite pour cet ion. Mais
si les canaux à Na+ à ouverture contrôlée s’ouvrent, la perméa- L’ amplitude des potentiels gradués peut être grande ou
bilité membranaire au Na+ augmente, et les ions Na+ diusent aible, selon la orce du stimulus. C’est ainsi que, par exemple,
à l’intérieur de la cellule, selon leur gradient de concentration. un petit stimulus entraîne la diusion de quelques ions Na+ dans
À mesure que cette diusion s’eectue, l’intérieur de la mem- la cellule et cause une aible dépolarisation. Un stimulus plus
brane devient plus positi (moins négati), et il se produit une ort peut aire ouvrir un plus grand nombre de canaux à Na+ et
dépolarisation FIGURE 5.18b (page suivante). entraîner une dépolarisation plus orte FIGURE 5.19a (p. 155).
L’ amplitude peut aussi changer s’il y a addition des poten-
Les ions potassium tiels gradués, ou sommation. Celle-ci se manieste quand les
Dans la membrane cellulaire, il y a également des canaux eets produits par plusieurs potentiels gradués se cumulent
ioniques à ouverture contrôlée pour le K+. Lorsque ces canaux FIGURE 5.19b. Par exemple, lorsque deux stimulus agissent
s’ouvrent, la perméabilité de la membrane aux ions K+ augmente, coup sur coup, le premier ait ouvrir un certain nombre de
154 PARTIE II Le système nerveux

canaux ioniques à Na+, et le second en ait ouvrir d’autres. Il y a Dans des conditions normales, un potentiel gradué ne peut
donc plus d’ions Na+ qui entrent dans la cellule, et cela produit se propager au-delà de quelques millimètres de son site de sti-
un potentiel gradué accru. mulation ; il lui est donc impossible de transérer de l’inorma-
tion sur de grandes distances. Au mieux, un potentiel gradué
Les potentiels gradués se répandent sur la membrane plas- dépolarisant peut se rendre jusqu’à la zone gâchette d’un axone
mique en diminuant progressivement d’intensité : à mesure pour, possiblement, causer un infux nerveux. Le tableau ci-
qu’ils se propagent, leur amplitude diminue, car les ions qui contre résume les caractéristiques des potentiels gradués
étaient entrés grâce au stimulus uient à travers la membrane. TABLEAU 5.3.

Canal à Na+ Canal à K+ Canal à Cl–


ligand- ligand- ligand-
dépendant dépendant dépendant

Na+
Cl– Liquide
extracellulaire
+ + + + + + + + + + + + + +
Membrane
–70 mV plasmique
– – – – – – – – – – – – – –
+ + + + + + + + + +
– – – – – – – – – – Liquide
K+ –70 mV intracellulaire

a. Potentiel de repos

Canal à Na+ ligand-dépendant

Cl– 0

Voltage (mV)
+ + + + + + + + + + + + + –70
Dépolarisation : le potentiel
membranaire se déplace vers 0 mV.
–60 mV – – – – – – – – – – – – – – – Temps (ms)
+ + + + + + + + + + +
Na
– – – – – – – – – – K+
p. ex., –60 mV

b. Dépolarisation: les ions Na+ entrent

Canal à K+ Canal à Cl–


ligand-dépendant ligand-dépendant

Na+ K+
0
Voltage (mV)

Cl– Hyperpolarisation :
le potentiel membranaire se déplace
+ + + + + + + + + + + + + vers –90 mV.
–70

–80 mV – – – – – – – – – – – – – Temps (ms)


+ + + + + + + + + +
– – – – – – – – – –
p. ex., –80 mV

c Hyperpolarisation : le K+ sort ou le Cl– entre


c. H

FIGURE 5.18
Changements du potentiel membranaire de repos ❯
a. Le potentiel membranaire de repos des neurones est de −70 mV.
b. Une dépolarisation survient quand le potentiel membranaire diminue, passant par exemple de −70 mV à −60 mV, à cause de l’ouverture
de canaux ioniques à ouverture contrôlée, ici des canaux à Na+ ligand-dépendants.
c. L’hyperpolarisation se produit quand le potentiel membranaire augmente, passant par exemple de −70 mV à −80 mV, à cause de
l’ouverture prolongée de canaux ioniques à ouverture contrôlée, ici des canaux à K+ ligand-dépendants et à Cl- ligand-dépendants.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 155

0 0

Voltage (mV)
Voltage (mV)

–70 –70
Quatre stimulus
de plus en plus forts Deux stimulus de même intensité
1 2 3 4 et de courte durée 1 2 en succession rapide

Temps (ms) Temps (ms)

a. Potentiels gradués isolés b. Potentiels gradués additionnés


FIGURE 5.19
Potentiels gradués ❯
a. Les potentiels gradués sont proportionnels à l’intensité du stimulus. Un stimulus de aible intensité appliqué brièvement produit une
dépolarisation peu intense qui revient rapidement au potentiel de repos (1). Des stimulus de plus en plus intenses produisent des dépolarisations
toujours plus ortes (de 2 à 4).
b. On produit un stimulus sur une cellule qui répond par une légère dépolarisation. Avant la fn de celle-ci, un second stimulus est appliqué.
La dépolarisation causée par le second stimulus s’additionne à la première, produisant ainsi une dépolarisation plus grande.

TABLEAU 5.3 Caractéristiques des potentiels gradués 5.4.6 Les potentiels d’action
1. Un stimulus peut entraîner l’ouverture des canaux ioniques à ouver- Un potentiel d’action est un phénomène local marqué par
ture contrôlée, ce qui augmente la perméabilité de la membrane une orte modifcation du potentiel membranaire. Un inux
aux ions Na+, K+ ou Cl –.
nerveux est un potentiel d’action qui se propage, sans chan-
2. Une augmentation de la perméabilité membranaire au Na+ cause ger d’amplitude, sur de grandes distances le long d’un axone. Il
une dépolarisation. Une augmentation de la perméabilité membra- peut transporter très rapidement de l’inormation d’une partie
naire au K+ ou au Cl – produit une hyperpolarisation. de l’organisme à une autre.
3. L’amplitude d’un potentiel gradué est proportionnelle à l’intensité
du stimulus. Les potentiels gradués peuvent aussi s’additionner. La loi du TOUT ou RIEN
C’est ainsi qu’un potentiel gradué déclenché par plusieurs stimulus
est plus ort qu’un potentiel gradué produit en réponse à un seul Les potentiels d’action dépendent des potentiels gradués et
stimulus. sont soumis à la loi du TOUT ou RIEN. Un potentiel d’action
est déclenché si les potentiels gradués causent une dépolari-
4. L’intensité des potentiels gradués diminue à mesure qu’ils se
propagent sur la membrane plasmique. Au-delà de quelques milli- sation de la membrane au niveau de la zone gâchette et si le
mètres du point de stimulation, ils ne sont plus mesurables. potentiel membranaire de la zone gâchette atteint ou dépasse
le seuil d’excitation du neurone (soit environ −55 mV). Tous les
5. Un potentiel gradué dépolarisant peut déclencher un inux nerveux
s’il se rend à la zone gâchette de l’axone avec, minimalement, le changements de perméabilité membranaire typiques du poten-
seuil d’excitation. tiel d’action s’eectuent alors de açon continue sans s’arrêter
et toujours avec la même amplitude (c’est la partie TOUT de
la loi FIGURE 5.20a, page suivante). Il n’y aura pas de potentiel
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
d’action produit si la dépolarisation causée par les potentiels
On peut comparer la diminution d’amplitude d’un potentiel gradués n’atteint pas la zone gâchette ou si, l’atteignant, elle
gradué à la voix d’un proesseur qui parle dans une très est inérieure au seuil d’excitation du neurone. Dans ce dernier
grande salle de classe. Dans les premières rangées, sa voix cas, le potentiel membranaire revient alors rapidement à son
peut acilement être entendue, mais plus on s’éloigne vers le
ond de la classe, plus elle devient difcile à percevoir.

INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE


Vérifiez vos progrès
On peut comparer un potentiel d’action au ash d’un appareil
27. Expliquez ce qu’est un potentiel gradué. photo. À partir du moment où la pression du doigt sur l’obtu-
28. Quand on dit qu’il peut y avoir une sommation des rateur est sufsante (le seuil est atteint), le ash est déclen-
potentiels gradués et qu’un potentiel gradué se ché (production d’un potentiel d’action) avec une orce égale
propage en diminuant progressivement, qu’est-ce (TOUT) à celle des ashs précédents. Si l’obturateur n’est
que cela signife ? que aiblement enoncé, il n’y a pas de ash (RIEN).
156 PARTIE II Le système nerveux

niveau de repos sans qu’il y ait production d’un potentiel d’action Le potentiel d’action
(c’est la partie RIEN de la loi FIGURE 5.20b). Ainsi, contraire- Le potentiel d’action comprend une phase de dépolarisa­
ment aux potentiels gradués, il n’y a pas de petits ou de grands tion, au cours de laquelle le potentiel membranaire s’éloigne
potentiels d’action. Il y en a un ou il n’y en a pas du tout. du potentiel de repos pour s’approcher, puis dépasser 0 mV. Il
Les potentiels gradués, de type hyperpolarisant, n’attei- comporte aussi une phase de repolarisation, caractérisée par
gnent jamais le seuil d’excitation du neurone, puisque, au le retour à un potentiel de repos. Après la phase de repolari-
contraire, ils éloignent la valeur du potentiel membranaire de sation, la membrane plasmique peut être hyperpolarisée pen-
ce seuil. En ait, comme ils amènent le potentiel membranaire dant une courte période FIGURE 5.21 et FIGURE 5.22 .
vers les –90 mV, loin du seuil d’excitation, ils sont plutôt portés
à empêcher la production d’un potentiel d’action. Le potentiel d’action : phase de dépolarisation
Bre, un potentiel gradué dépolarisant augmente la pro- Si un potentiel gradué atteint la zone gâchette et en dépolarise la
babilité de déclencher un potentiel d’action, et cette probabi- membrane au-delà du seuil d’excitation, soit environ –55 mV, ce
lité est d’autant plus grande que le potentiel gradué est ort, changement de potentiel membranaire provoque alors l’ouver-
alors qu’un potentiel gradué hyperpolarisant diminue la pro- ture des vannes d’activation des canaux ioniques à Na+ voltage-
babilité d’un potentiel d’action. dépendants, qui étaient jusque-là ermés (fgure 5.22, phase
2). Les ions Na+ commencent à diuser dans la zone gâchette,
causant une dépolarisation qui ait ouvrir d’autres canaux à Na+
voltage-dépendants de cette zone. Une plus grande quantité
Canal à Na+ ligand-
d’ions Na+ diuse à cet endroit, la membrane devient encore
Neurotransmetteur dépendant plus dépolarisée, et un nombre de plus en plus grand de canaux
(molécule signal) ioniques à Na+ s’ouvre. Ce mécanisme de rétroactivation se
poursuit jusqu’à ce que la plupart des canaux ioniques à Na+ vol-
tage-dépendants de la zone gâchette soient ouverts. Durant la
Canal à Na+ voltage- dépolarisation, l’entrée des ions Na+ fnit par inverser la répar-
dépendant
tition des charges : dès que le potentiel membranaire dépasse
Zone gâchette 0 mV, la partie externe de la membrane est négative, alors que sa
Na+ Na+
partie interne est positive, contrairement à ce qui est observé
Na+ au repos. Habituellement, le potentiel membranaire maximal
atteint au cours de la dépolarisation est d’environ +30 mV.
–55 mV Potentiel d’action
Le potentiel d’action : phase de repolarisation
Neurone présynaptique
(émetteur du signal) À mesure que le potentiel membranaire se rapproche de son
a. TOUT maximum de dépolarisation, soit +30 mV, le changement

+30
Potentiel membranaire (mV)

0
Dépolarisation Repolarisation

Na+
Na+

–62 mV Pas de potentiel Seuil d’excitation


d’action – 55
Potentiel gradué Hyperpolarisation
b. RIEN – 70

FIGURE 5.20 Temps (ms)


Loi du TOUT ou RIEN ❯
a. Une dépolarisation égale ou supérieure au seuil d’excitation qui atteint FIGURE 5.21
la zone gâchette de l’axone déclenche un potentiel d’action (TOUT). Potentiel d’action ❯ Le potentiel d’action comprend une phase
b. Une dépolarisation inférieure au seuil d’excitation ne pourra pas de dépolarisation et une phase de repolarisation parfois suivie
déclencher de potentiel d’action (RIEN). d’une courte période d’hyperpolarisation.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 157

3 Repolarisation et, parfois, hyperpolarisation


+
Les vannes d’inactivation des canaux à Na
2 Dépolarisation voltage-dépendants se ferment. Les vannes
+
des canaux à K voltage-dépendants
Un stimulus amène le potentiel membra- s’ouvrent et du K+ sort. La polarité mem-
naire au seuil d’excitation. Ouverture des branaire initiale est rétablie. Si les canaux
vannes d’activation des canaux à Na+ à K+ restent ouverts encore un peu, il y
voltage-dépendant ; entrée de Na+. aura une hyperpolarisation.

K+
– Na+

Potentiel membranaire (mV)


ATP 30 ATP

1 Potentiel membranaire de repos 4 Retour au repos


–55
Les ions Na+ et K+ diffusent par leurs
L Les canaux à Na+ voltage-dépendants sont
canaux
c de fuite (non illustrés), tandis que –70 revenus à l’état de repos. Les canaux à K+
le pompes à Na+/K+ maintiennent les gra-
les voltage-dépendants se ferment. Les pom-
dients
d de concentration. Tous les canaux Temps (ms) pes à Na+/K+ travaillent plus fort pour réta-
voltage-dépendants sont fermés. blir les concentrations ioniques normales.


ATP ATP

Canal à Na+ Canal à K+ Pompe à


voltage- voltage- Na+/K+
dépendant dépendant

FIGURE 5.22
Canaux ioniques voltage-dépendants et potentiel d’action ❯ La phase 1 illustre l’état des canaux à Na+ et à K+ voltage-dépendants
dans une cellule au repos. Les phases 2 à 4 montrent comment s’ouvrent et se ferment les canaux voltage-dépendants au cours d’un potentiel
d’action. Le graphique central illustre, selon une couleur correspondant à chacune des quatre phases, le potentiel membranaire qui découle de
l’état des différents canaux ioniques à ouverture contrôlée.

de voltage entraîne le début de la ermeture des vannes K+ voltage-dépendants demeurent ouvertes un peu plus
d’inactivation des canaux à Na+ voltage-dépendants et, par longtemps qu’il ne le aut pour ramener le potentiel membra-
conséquent, une diminution de la perméabilité de la membrane naire à son état de repos ; au lieu de se stabiliser tout de suite à
au Na+. Au cours de la phase de repolarisation, les vannes des –70 mV, le potentiel continue à descendre jusqu’aux environs
canaux à K+ voltage-dépendants, qui ont commencé à s’ouvrir de –90 mV. Touteois, à mesure que les vannes des canaux à
en même temps (mais plus lentement) que celles des canaux K+ voltage-dépendants se erment, le potentiel membranaire
ioniques à Na+, s’ouvrent de plus en plus (fgure 5.22, phase 3). remonte vers le potentiel de repos (fgure 5.22, phase 4).
La diminution de la diusion des ions Na+ à l’intérieur de la Au cours d’un potentiel d’action, malgré que les changements
cellule et l’augmentation de la diusion des ions K+ à l’exté- de potentiel puissent paraître impressionnants, un aible nombre
rieur entraînent la repolarisation de la membrane, c’est-à-dire d’ions Na+ diusent dans la cellule, et un aible nombre d’ions
une distribution des charges typique du repos : le surplus de K+ diusent à l’extérieur. Les pompes à Na+/K+, qui onctionnent
charges positives se trouve du côté extérieur de la membrane, continuellement, travaillent plus ort après un potentiel d’action
et le surplus de charges négatives se situe du côté intérieur. afn de rétablir les concentrations ioniques normales. Elles trans-
portent les ions dans le sens inverse de celui observé au cours du
Le potentiel d’action : phase d’hyperpolarisation potentiel d’action : les ions Na+ sont pompés en dehors de la cellule,
Dans de nombreuses cellules, on observe une phase d’hyper- et les ions K+, vers l’intérieur. Le tableau 5.4 (page suivante) résume
polarisation à la suite de chaque potentiel d’action. Cette les caractéristiques des potentiels d’action, et le tableau 5.5, qui
phase se manieste parce que les vannes des canaux à le suit, compare le potentiel gradué au potentiel d’action.
158 PARTIE II Le système nerveux

TABLEAU 5.4 Caractéristiques des potentiels d’action


1. Les potentiels d’action sont déclenchés dès qu’un potentiel gradué 5. Le retour au repos est caractérisé par une augmentation de l’activité des
provoque une dépolarisation au niveau de la zone gâchette égale pompes à Na+/K+, qui retournent à l’extérieur les ions Na+ entrés dans la cellule
ou supérieure au seuil d’excitation. durant la dépolarisation et qui ramènent dans la cellule les ions K+ qui en étaient
sortis.

2. Les potentiels d’action sont de type TOUT ou RIEN. 6. Aucun potentiel d’action n’est produit par un stimulus, quelle que soit son
intensité, durant la période réractaire absolue. Au cours de la période rérac-
taire relative, un stimulus causant une dépolarisation supérieure au seuil
d’excitation peut touteois engendrer un potentiel d’action SECTION 5.4.7.

3. La dépolarisation est le résultat d’une augmentation de la perméabilité 7. À partir du moment où un potentiel d’action se propage dans une fbre
membranaire aux ions Na+ et à l’entrée du Na+ dans la cellule. nerveuse, l’amplitude de ce potentiel y demeure constante.

4. La repolarisation est le résultat de la ermeture des canaux à Na+ 8. L’intensité d’un stimulus détermine la réquence des potentiels d’action.
voltage-dépendants par leurs vannes d’inactivation et de l’ouverture
des canaux à K+ voltage-dépendants. L’entrée des ions Na+ dans la cel-
lule diminue, et le mouvement des ions K+ hors de la cellule augmente.

TABLEAU 5.5 Comparaison entre le potentiel gradué et le potentiel d’action


Potentiel gradué Potentiel d’action
Intensité variable (selon la orce du stimulus) TOUT ou RIEN : une ois le seuil d’excitation atteint, il se propage
avec la même intensité, peu importe la orce du stimulus.

Cumulati (s’additionne à d’autres potentiels gradués) Non cumulati

Aucun seuil d’excitation Avec seuil d’excitation (généralement établi à 15 mV au-dessus du


potentiel membranaire de repos)

Aucune période réractaire Possibilité d’une période réractaire

Perte d’intensité avec la distance parcourue Aucune perte d’intensité avec la distance parcourue

Durée variable (selon la orce du stimulus) Durée constante (pour des cellules de même longueur)

Dépolarisant ou hyperpolarisant Dépolarisant

Déclenché par la réception de neurotransmetteurs ou à cause d’une stimula- Amorcé par un potentiel gradué
tion, mécanique ou thermique, par exemple

Apparaît à la suite de la participation de canaux ligand-dépendants ou de Apparaît grâce à la participation de canaux voltage-dépendants.
modifcations physiques ou chimiques, entre autres.

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN Vérifiez vos progrès


29. Comment les potentiels gradués dépolarisant et
Les neurotoxines hyperpolarisant peuvent-ils avoir une incidence sur le
Une toxine est une substance nocive synthétisée par un orga- déclenchement d’un potentiel d’action ?
nisme. Il s’agit habituellement d’une protéine qui cause une
maladie ou qui provoque la mort cellulaire lorsqu’elle interagit 30. Expliquez les termes TOUT et RIEN énoncés dans la
avec les récepteurs protéiques de la membrane plasmique. loi du TOUT ou RIEN qui s’applique aux potentiels
Certaines toxines sont des neurotoxines, c’est-à-dire qu’elles d’action.
modifent l’activité normale des neurones en interagissant 31. Expliquez ce qu’est l’hyperpolarisation et dites quelle
avec les protéines réceptrices de leur membrane plasmique. en est la cause.
Elles perturbent ainsi l’activité des canaux à ouverture 32. Un stimulus qui dépolarise la membrane jusqu’à
contrôlée et empêchent les neurones de déclencher des la valeur du seuil d’excitation et un stimulus qui la
potentiels d’action ou de se repolariser après un potentiel dépolarise bien au-delà produisent-ils les mêmes
d’action. Dans les deux cas, le onctionnement du système potentiels d’action ? Justifez votre réponse.
nerveux est perturbé. Les bloqueurs des canaux à Na+ à
ouverture contrôlée, comme la tétrodotoxine (trouvée chez
certains poissons, des amphibiens et même certains vers),
et des canaux à K+ à ouverture contrôlée, comme l’agitoxine
des scorpions, sont des exemples de neurotoxines.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 159

5.4.7 La période réfractaire de repos et que les canaux à K+ voltage-dépendants sont ouverts,
la membrane est dite en période réractaire relative (gure 5.23).
Pendant qu’un potentiel d’action se déroule en un point donné d’un
Durant cette seconde partie de la période réractaire, seul un sti-
axone, il se crée une période réfractaire au cours de laquelle
mulus causant une dépolarisation bien supérieure au seuil d’exci-
ce point est insensible à une autre stimulation. La première par-
tation peut déclencher un autre potentiel d’action.
tie de la période réractaire se caractérise par une insensibilité
totale à tout autre stimulus : c’est la période réractaire absolue L’existence de ces périodes, en particulier celle de la période
FIGURE 5.23. Elle se déroule depuis le début de la dépolarisation réractaire absolue, assure que, à partir du moment où se pro-
et presque jusqu’à la n de la repolarisation. Cette période est duit un potentiel d’action, les phases de dépolarisation et de
due au ait que les canaux à Na+ voltage-dépendants traversent repolarisation seront complétées (ou presque) avant toute
une phase d’inactivité après s’être ouverts durant la dépolarisa- autre production d’un potentiel d’action. C’est ainsi qu’un sti-
tion. Quand ils sont inactivés, les canaux à Na+ sont maintenus mulus très ort ne peut pas causer une dépolarisation continue
ermés sur leur côté intracellulaire par leur vanne d’inactivation de la membrane plasmique. La période réractaire absolue a
(gure 5.22, phase 3, p. 157). Un canal inactivé ne peut pas être des conséquences importantes sur la réquence des potentiels
ouvert, peu importe la orce du stimulus qui tenterait de le aire. d’action et sur leur propagation.
Ce n’est que lorsque la vanne d’inactivation s’ouvre, après un
laps de temps prédéterminé, que le canal peut revenir à son état INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
de repos (gure 5.22, phase 4). Un canal au repos est ermé, mais,
Le phénomène de la vie courante qui se compare le mieux aux
contrairement à un canal inactivé, il devient possible de l’ouvrir
périodes réractaires du neurone est le onctionnement d’une
à l’aide d’un stimulus de orce sufsante. toilette. En eet, si l’on tente d’actionner la chasse d’eau alors
Les canaux à Na+ voltage-dépendants ne passent pas tous que l’on vient tout juste de le aire, rien ne se passera, peu
importe la vigueur utilisée. C’est la période réractaire absolue.
en même temps de l’état inactivé à l’état de repos ; la transition
Après une brève attente, on peut aire évacuer l’eau de la toi-
se ait progressivement. Lorsqu’un nombre sufsant de canaux lette avant qu’elle n’ait fni de se vider une première ois, si l’on
à Na+ voltage-dépendants est revenu à l’état de repos, il devient à appuie sufsamment ort et longtemps sur la chasse d’eau.
nouveau possible de produire un potentiel d’action. Touteois, C’est la période réractaire relative.
comme les canaux à K+ voltage-dépendants sont ouverts durant
cette période, la sortie des ions K+ rend la dépolarisation plus
difcile. En eet, la diusion des ions K+ ait perdre des charges Vérifiez vos progrès
positives à la partie interne de la membrane, alors que le but de la 33. En quoi la période réractaire absolue se distingue-
dépolarisation est d’augmenter leur nombre. Pour réussir à com- t-elle de la période réractaire relative ?
penser la sortie des ions K+ et à dépolariser la membrane, il audra
aire entrer plus d’ions Na+ et donc ouvrir plus de canaux à Na+
voltage-dépendants que d’habitude. Cela nécessite un stimulus
sufsamment ort pour dépolariser la membrane bien au-delà de 5.4.8 L’intensité des stimulus et la fréquence
la valeur du seuil d’excitation. En somme, pendant que les canaux des potentiels d’action
à Na+ voltage-dépendants passent de leur état inactivé à leur état Tous les potentiels d’action produits par une cellule sont
identiques parce que, selon la loi du TOUT ou RIEN, ils ont
toujours la même amplitude, peu importe l’intensité du stimu-
+30
lus. Comment aire alors pour distinguer un stimulus aible,
Potentiel membranaire (mV)

0 comme une douce brise, d’un autre plus intense, comme un


coup de marteau ? Le système nerveux se base sur la fréquence
des potentiels d’action. Un stimulus intense ne produit pas
un plus ort potentiel d’action qu’un stimulus aible, mais il en
génère un plus grand nombre à la seconde.
Seuil
–55 La réquence des potentiels d’action se dénit comme le nombre
–70 de potentiels d’action déclenchés par unité de temps en réponse
à un stimulus. Elle augmente en onction de l’intensité du stimu-
lus jusqu’à un certain seuil où aucune augmentation n’est désor-
Absolue Relative Temps (ms) mais possible FIGURE 5.24 (page suivante). La période réractaire
absolue détermine la réquence maximale des potentiels d’action.
Période réfractaire Pendant cette période, aucun stimulus, quelle que soit sa orce, ne
FIGURE 5.23 peut déclencher un autre potentiel d’action. Il aut attendre qu’elle
Période réfractaire soit terminée pour en produire un nouveau. C’est ainsi que la
période réractaire absolue limite la réquence des potentiels.
160 PARTIE II Le système nerveux

du stimulus membranaire (mV) 5.4.9 La propagation des potentiels d’action


Potentiels d’action
Quand un potentiel gradué arrive à la zone gâchette et en dépo-
Potentiel

larise la membrane au-delà du seuil d’excitation, il occasionne


–70 l’ouverture des canaux à Na+ voltage-dépendants de cette zone.
FIGURE 5.25, étape 1. L’axone n’est pas touché dans son entier.
Début Fin Durant la dépolarisation de cette première section de mem-
Début Fin
Intensité

Stimulus brane, des ions Na+ entrent dans l’axone et sont portés à diu-
Début Fin Stimulus
Stimulus ser vers la région voisine, encore au repos, car il s’y trouve des
Stimulus charges négatives. Ce mouvement d’ions de charge positive est
(soutenus sur une période de appelé courant ionique (ou courant local). Lorsqu’ils arrivent
temps déterminée) Temps (ms)
dans la deuxième section de membrane, les ions Na+ avorisent
FIGURE 5.24 sa dépolarisation, car ils changent le potentiel membranaire.
Fréquence des potentiels d’action en fonction de l’intensité des
Il aut dire que ce processus est aussi avorisé par le mouve-
stimulus ❯ Des stimulus sont appliqués sur un axone et soutenus ment des ions sur la surace externe de l’axone (fgure 5.25,
durant une période de temps qui est toujours la même. Le premier étape 1). Quand le seuil d’excitation est atteint, la deuxième
stimulus est inérieur au seuil d’excitation et ne cause pas de potentiel section de membrane produit à son tour un potentiel d’action.
d’action. Le deuxième stimulus atteint le seuil d’excitation et déclenche
la production de quelques potentiels d’action. Le troisième stimulus est Ainsi, le potentiel d’action généré dans la première section a
plus ort que le précédent et produit plus de potentiels d’action à servi de stimulus pour déclencher un potentiel d’action dans
l’intérieur de la même période de temps. Cela illustre le ait que l’inten- la deuxième section. Ce potentiel d’action servira ensuite de
sité du stimulus est codée par la réquence des potentiels d’action et stimulus pour produire un potentiel d’action dans la troisième
non par leur amplitude qui, d’ailleurs, demeure toujours la même.
section, et ainsi de suite FIGURE 5.25, étapes 2 et 3 . Voilà donc
comment le potentiel d’action est généré successivement dans
Outre la réquence des potentiels d’action, l’intensité du sti- toutes les sections de l’axone, de la zone gâchette jusqu’aux
mulus est aussi codée par la durée de la stimulation et par le télodendrons. La propagation ne peut s’eectuer que dans une
nombre de neurones sensitis recrutés. Par exemple, un stimu- seule direction, car la période réractaire absolue empêche le
lus douloureux qui dure 1 seconde est interprété diéremment courant ionique de stimuler la production d’un potentiel d’ac-
d’un stimulus douloureux qui dure 30 secondes. Par ailleurs, le tion à rebours (fgure 5.25, étapes 2 et 3).
système nerveux n’accorde pas la même importance à un sti-
Dans un axone non myélinisé (fgure 5.10, p. 144), chaque sec-
mulus qui sollicite seulement quelques neurones sensitis qu’à
tion de membrane doit produire un potentiel d’action ; on parle
un stimulus qui en active plusieurs.
alors de conduction continue. En réalité, les potentiels d’ac-
L’importance de la réquence des potentiels d’action n’est tion ne sont pas vraiment conduits le long d’un axone comme le
pas uniquement liée à la onction sensitive du système nerveux. serait un courant électrique le long d’un fl, mais ils se propagent.
Elle inue aussi sur la onction motrice en jouant sur le type de Chaque potentiel d’action est un événement nouveau qui se
réponse donné par les eecteurs. Ainsi, une aible réquence répète ou se régénère de section en section le long de l’axone.
de potentiels d’action provoque une contraction musculaire
moins intense ou une sécrétion glandulaire moins abondante Dans un axone myélinisé, un potentiel d’action se propage
qu’une réquence plus élevée. d’un nœud de la neurofbre à un autre grâce à un processus appelé
conduction saltatoire. Un potentiel d’action dans un nœud de
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE la neurofbre génère des courants ioniques qui circulent vers le
nœud adjacent FIGURE 5.26, étape 1 (p. 162). Les lipides membra-
On peut comparer l’intensité d’un stimulus à un enant qui crie.
Si l’enant crie maman 2 ois en 2 minutes, sa mère ne réagira
naires de la gaine de myéline jouent un rôle d’isolant en orçant les
pas de la même açon que s’il crie maman 60 ois en 2 minutes. courants ioniques à sauter d’un nœud de la neurofbre à l’autre.
Même si son cri est en tout point identique dans les deux De surcroît, ces nœuds sont très riches en canaux ioniques à Na+
exemples, la mère sera plus alertée dans le second cas. La voltage-dépendants. Le courant ionique circule donc rapidement
réquence à laquelle son enant l’appelle lui ait comprendre dans chaque nœud de la neurofbre, y stimule l’ouverture des
que la situation est plus grave que la première ois. canaux à Na+ voltage-dépendants et, par conséquent, entraîne la
production d’un potentiel d’action FIGURE 5.26, étape 2.
Vérifiez vos progrès La vitesse de propagation d’un potentiel d’action le long d’un
34. Défnissez l’expression réquence des potentiels
axone dépend de la myélinisation de l’axone. Les potentiels d’ac-
d’action. tion se propagent plus rapidement dans les neurones myélinisés,
car ils vont d’un nœud de la neurofbre au suivant, au lieu de se
35. Qu’est-ce qui détermine la réquence des potentiels
propager plus lentement dans toutes les sections de la membrane
d’action ?
axonale, comme dans un neurone non myélinisé (fgure 5.25).
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 161

INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE


Axone
La conduction d’un potentiel d’action rappelle une oule qui
ait la vague : une personne se lève après l’autre (dépolarisa-
tion), puis se rassoit (repolarisation) jusqu’à ce que la vague
(le potentiel d’action régénéré de ois en ois), et non les gens,
ait voyagé dans toute l’assistance (la longueur de l’axone).
Dans la conduction continue, toutes les personnes de l’as-
sistance doivent aire la vague. Dans la conduction salta-
toire, on alterne entre des groupes de gens qui ont la vague
et d’autres qui ne la ont pas.
1 Le premier potentiel d’action On peut également comparer la conduction saltatoire à un
a lieu ici.
kangourou qui saute d’un point à l’autre ; dans le cas d’une
– – + + + + fbre amyélinisée, c’est comme si le kangourou marchait pas
+ + – – – à pas. Le kangourou – le potentiel d’action – se déplace plus
Na+ Axone rapidement en sautant qu’en marchant.
+ + – – – –
– – + + + +

Le potentiel d’action La vitesse de propagation d’un potentiel d’action est aussi


2 est régénéré ici. inuencée par l’épaisseur de la gaine de myéline, laquelle est
K+
+ + – – + + déterminée par le nombre de couches ormées par l’enroule-
– – + + – – ment des oligodendrocytes ou des neurolemmocytes autour
Na+ de l’axone. Les axones ortement myélinisés ont une couche de
– – + + – – myéline plus épaisse et conduisent des potentiels d’action plus
+ + – – + + rapidement que les axones plus aiblement myélinisés.
K+
En plus de la gaine de myéline, le diamètre de l’axone modi-
Le potentiel d’action
est régénéré ici. fe aussi la vitesse de conduction d’un potentiel d’action. Les
3 K+ axones de grand diamètre, à cause de leur surace plus impor-
+ + + + – –
tante, conduisent les potentiels d’action plus rapidement que
– – – – + +
Direction les axones de aible diamètre. En n’importe quel point d’un tel
Na+ du potentiel
axone, il y a un plus grand nombre de canaux à Na+ voltage-
– – – – + +
+ + + + – –
dépendants qui s’ouvrent durant la phase de dépolarisation. Ces
K+ canaux créent ainsi un courant ionique augmenté pouvant sti-
muler plus rapidement les régions membranaires adjacentes.
On classe les neurofbres (axones) en onction de leur taille
Potentiel de repos Dépolarisation
et de leur degré de myélinisation. Il n’est pas surprenant de
Repolarisation Retour au repos constater que la structure des neurofbres met leurs onctions
en relie. Les fbres de type A sont des axones myélinisés de
FIGURE 5.25 grand diamètre qui conduisent les potentiels d’action à des
Conduction continue : propagation d’un potentiel d’action vitesses très rapides, de 15 à 120 mètres/seconde (m/s). Les
dans un axone non myélinisé ❯ neurones moteurs qui innervent les muscles squelettiques de
1 Un potentiel d’action (section rose de la membrane) ait entrer même que la plupart des neurones sensitis ont des fbres de
des charges positives à l’intérieur de l’axone et génère des courants type A. Ces neurones permettent d’obtenir des réactions
ioniques (èches bleues) qui tendent à dépolariser la membrane
rapides à l’environnement extérieur.
adjacente au potentiel d’action.
2 Quand la dépolarisation causée par les courants ioniques atteint Les fbres de type B ont un diamètre moyen et sont aible-
le seuil d’excitation, un autre potentiel d’action apparaît ment myélinisées ; elles conduisent des potentiels d’action à
immédiatement à côté du premier.
des vitesses de 3 à 15 m/s. Les fbres de type C sont des axones
3 La propagation du potentiel d’action ne se ait que dans une de aible diamètre et non myélinisés ; les potentiels d’action y
seule direction, puisque la période réractaire absolue empêche la
production de potentiels d’action à rebours (illustré par les circulent à une vitesse de 2 m/s ou moins. Les fbres de type
èches bleues pointillées). B et C sont abondantes dans le SNA, qui stimule les organes
Note : L’onde de dépolarisation (en rose) est suivie d’une onde internes comme l’estomac, l’intestin et le cœur. Le maintien
de repolarisation (en bleu, étapes 2 et 3), puis d’une onde de retour de l’homéostasie interne, comme la digestion, ne nécessite
au repos (en vert pâle, étape 3). pas de réponses aussi rapides que celles destinées à réagir à
l’environnement externe.
162 PARTIE II Le système nerveux

Nœud de la neurobre Neurolemmocyte Entre-nœud

1 Un potentiel d’action (vert)


dans un nœud de la neurobre
produit des courants ioniques
(èche grise). Ces courants
circulent vers le prochain nœud
de la neurobre, car la gaine de
myéline du neurolemmocyte isole
l’axone dans l’entre-nœud.

2 Quand la dépolarisation causée


par les courants locaux atteint le
seuil du nœud de la neurobre
adjacent, il se produit un nouveau
potentiel d’action (vert).

3 La propagation d’un potentiel


d’action est rapide dans les axones 1 2 3 4 5
myélinisés parce que les potentiels
d’action se produisent uniquement
et successivement dans les nœuds
de la neurobre (1-5) et non en
chacun des points de la Direction de la propagation du potentiel d’action
membrane axonale.

FIGURE 5.26
Conduction saltatoire : propagation d’un potentiel d’action dans un axone myélinisé

Un rappel de l’importance des gaines de myéline L’importance de la myélinisation des fbres nerveuses est mise
pour la conduction en évidence de açon spectaculaire dans les maladies caractéri-
sées par une dégénérescence graduelle des gaines de myéline.
La ormation des gaines de myéline débute tardivement au
La transmission de l’inux est alors perturbée, ce qui cause une
cours du développement œtal. Par la suite, ce processus se
perte de contrôle des muscles lisses et squelettiques. Dans les
poursuit de açon rapide jusqu’à la fn de la première année
cas graves, on peut observer un arrêt complet de la transmission
après la naissance et continue plus lentement ensuite. Le
des potentiels d’action. On croit que la sclérose en plaques, dont
développement des gaines de myéline chez l’enant est lié
soure Éliott évoqué au début de ce chapitre, est causée par une
au développement progressi de réponses nerveuses plus
destruction de la myéline par son propre système immunitaire.
rapides et mieux coordonnées.

Vérifiez vos progrès


INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN 36. Pourquoi les inux nerveux sont-ils transmis plus
rapidement dans une fbre myélinisée que dans une
La sclérose en plaques fbre non myélinisée ?
La sclérose en plaques est caractérisée par une démyélini- 37. Qu’est-ce qu’un courant ionique ? Comment les
sation progressive des neurones du SNC, qui s’accompagne courants ioniques causent-ils la propagation de
de la destruction des oligodendrocytes. Il s’agit d’une mala- potentiels d’action dans les axones amyélinisés ?
die auto-immune, dans laquelle les cellules immunitaires de
l’organisme attaquent les oligodendrocytes qu’elles ont 38. Qu’est-ce qui empêche un potentiel d’action de
identifés comme étant étrangers. La perturbation de la circuler à rebours dans une fbre nerveuse ?
conduction des potentiels d’action qui en résulte entraîne 39. Décrivez le processus de conduction saltatoire d’un
une altération de la perception sensorielle et de la coordina- potentiel d’action et distinguez-le du processus de
tion motrice. Les événements inammatoires répétés aux conduction continue.
sites myélinisés causent la cicatrisation (sclérose) et, avec le
temps, une perte onctionnelle défnitive.
La maladie touche généralement les jeunes adultes âgés de
18 à 40 ans. Les symptômes habituels sont des problèmes 5.5 La synapse chimique
visuels, de la aiblesse musculaire et des spasmes, des
inections urinaires et de l’incontinence, ainsi que Un potentiel d’action qui se produit dans un neurone peut
des troubles de l’humeur plus ou moins marqués. être transmis à une cellule voisine par une synapse, c’est-
à-dire une zone de communication qui met en lien deux
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 163

neurones. C’est un peu comme allumer les bougies sur un du neurone postsynaptique (récepteur) FIGURE 5.27. Un
gâteau d’anniversaire : la amme d’une première bougie per- neurone présynaptique peut posséder un millier de corpus-
met d’allumer les bougies adjacentes. cules nerveux terminaux qui communiquent chacun avec
un neurone postsynaptique diérent. De plus, un neurone
postsynaptique peut recevoir une communication de la part
5.5.1 L’anatomie de la synapse chimique d’une dizaine de milliers de neurones présynaptiques dié-
Pour comprendre la transmission synaptique, il aut se rap- rents. Dans certaines régions de l’encéphale, comme le cer-
peler que chaque axone se ramife en télodendrons, dont les velet, les neurones postsynaptiques peuvent établir jusqu’à
extrémités présentent toutes un léger renement appelé cor- 100 000 synapses.
puscule nerveux terminal, chacun étant très proche d’une
autre cellule. Dans le SNC, cette autre cellule est un neurone,
alors que dans le SNP il peut s’agir d’un neurone, d’une cellule 5.5.2 La physiologie de la synapse chimique
musculaire ou d’une cellule glandulaire. La zone de commu- Étant donné que les courants ioniques de l’inux nerveux
nication entre deux neurones est appelée synapse, tandis que se dissipent dans la ente synaptique, celui-ci ne peut pas
celle située entre un neurone et une cellule eectrice (comme la ranchir lui-même. Un autre moyen doit être employé
une cellule musculaire ou une cellule glandulaire) se nomme pour assurer la liaison avec le neurone postsynaptique. Il
jonction neuromusculaire (JNM) ou jonction neuroglan­ consiste à utiliser des molécules appelées neurotransmet­
dulaire (JNG). teurs, d’où l’expression synapse chimique. Ces molécules
Dans une synapse chimique, les deux neurones en cause sont synthétisées par les neurones et entreposées dans des
ne se touchent pas. Il existe un très aible espace d’environ vésicules synaptiques logées dans les corpuscules ner-
20 nanomètres (nm), nommé fente synaptique, qui sépare veux terminaux. La transmission de l’inormation à travers
les corpuscules nerveux terminaux du neurone présynap­ une synapse chimique s’eectue selon la séquence suivante
tique (émetteur) du corps cellulaire et/ou des dendrites FIGURE 5.28 (page suivante) :

1. l’inux nerveux circulant le long de l’axone du neurone pré-


synaptique atteint les corpuscules nerveux terminaux où
Inux 2. il provoque l’ouverture de canaux à Ca 2+ voltage-
nerveux dépendants situés dans la membrane plasmique ;
Fente synaptique
3. les ions Ca 2+ diusent, selon leur gradient de concentration,
dans les corpuscules, puis
4. ils stimulent la migration des vésicules synaptiques pour les
aire usionner avec la membrane présynaptique ;
Axone d’un 5. les neurotransmetteurs sont ainsi libérés par exocytose dans
Dendrites neurone la ente synaptique et diusent jusqu’à la membrane post-
présynaptique
synaptique où ils se lient temporairement à des récepteurs
Corps cellulaire spécifques portés par des canaux ligand-dépendants, ce qui
d’un neurone en provoque l’ouverture. Cette dernière étape se compare à
postsynaptique
l’utilisation d’une clé (le neurotransmetteur) que l’on insère
Axone dans une serrure (le récepteur, spécifque du neurotrans-
d’un neurone
présynaptique metteur) afn d’ouvrir une porte (le canal ligand-dépendant).
Inux 6. Lorsqu’un neurotransmetteur se lie à un récepteur, on
nerveux
peut observer, selon les canaux ioniques qui s’ouvrent, une
Inux dépolarisation équivalant à une excitation du neurone
nerveux Axone d’un
neurone
postsynaptique, ou une hyperpolarisation équivalant à une
postsynaptique inhibition de ce neurone.
Si, à partir de la fgure 5.28, on désire illustrer un phéno-
mène d’excitation, on pourrait choisir l’ACh comme neu-
FIGURE 5.27
rotransmetteur. Cette substance, une ois fxée sur son
Relation entre les neurones présynaptique et postsynaptique ❯
Un neurone postsynaptique fait synapse avec plusieurs corpuscules
récepteur, entraîne l’ouverture de canaux à Na+ ligand-
nerveux terminaux rattachés à différents neurones présynaptiques. dépendants et permet, par conséquent, la diusion de Na+
dans le neurone postsynaptique. Le potentiel gradué dépo-
164 PARTIE II Le système nerveux

Neurone utile dans de nombreuses situations.


présynaptique Anisi, l’une de nos premières réactions
1
lorsqu’on se ait mal, à un coude par
Canal à Ca2+ exemple, c’est de se le masser. Ce geste
voltage-dépendant spontané réduit la sensation doulou-
reuse. Comment ? Les fbres du tou-
Axone Ca2+
du neurone cher qui sont activées par le rottement
pré
p
présynaptique
ésynaptiq Vésicules synaptiques appartiennent à un réseau de neurones
renfermant le
2 qui provoquent une orte hyperpola-
neurotransmetteur
Corpuscule
Corpusc
C o 3 risation sur les neurones chargés de
1 Arrivée du potentiel nerveux
n
nerveu
terminal transmettre l’inormation douloureuse
d’action
à l’encéphale, diminuant ainsi de beau-
2 Ouverture des canaux à coup la probabilité qu’ils émettent des
Ca2+ voltage-dépendants Synapse
4 inux nerveux.
3 Diffusion du Ca2+ dans
la cellule L’étude du réexe d’extension croisée
CHAPITRE 8 (p. 289) est un autre bon
4 Migration, puis fusion des Neurone
vésicules synaptiques avec la postsynaptique Fente exemple de l’utilité des potentiels post-
membrane plasmique du synaptique synaptiques inhibiteurs.
Neurone
neurone présynaptique
postsynaptique
5 Les molécules de neurotransmetteur 5
diffusent à travers la fente synaptique 5.5.3 Le retrait synaptique
jusqu’à la membrane du neurone
postsynaptique.
du neurotransmetteur
6 Le neurotransmetteur se lie à des Une ois que le neurotransmetteur a été
récepteurs de la membrane libéré dans la ente synaptique et qu’il a
postsynaptique, ce qui provoque déclenché une réaction, il doit être éli-
l’ouverture de canaux ioniques Neurone Neuro-
ligand-dépendants et le mouvement postsynaptique transmetteur miné. Il existe plusieurs açons de aire.
d’ions à travers la membrane. Dans certains cas, le neurotransmet-
teur est inactivé rapidement à la suite
de sa dégradation par des enzymes.
C’est ce qui arrive, par exemple,
6
Neuro-
à l’ACh qui est dégradée par l’enzyme
FIGURE 5.28 acétylcholinestérase. Il est aussi pos-
transmetteur
Structure et fonctionnement de sible que la membrane présynaptique
la synapse ❯ La transmission d’un Récepteur
message nerveux se ait d’un neurone recapte, c’est-à-dire réabsorbe, rapide-
à un autre par une synapse, grâce à Canal ionique ment le neurotransmetteur afn de le réu-
Ion ligand-dépendant
un neurotransmetteur qui y est libéré tiliser (recycler) ou de le dégrader. C’est
et qui diuse dans la ente synaptique ce qui se produit généralement avec la
Neurone
pour se lier à un récepteur situé dans
postsynaptique noradrénaline (NA) , un neurotransmetteur
la membrane d’un neurone
postsynaptique.

larisant qui en découle se nomme potentiel postsynaptique INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


excitateur (PPSE). Ce type de potentiel est dit excitateur, car il Le syndrome de Gilles de la Tourette
rend possible l’atteinte du seuil d’excitation à la zone gâchette
Le syndrome de Gilles de la Tourette désigne une association
et donc la production d’un inux nerveux par l’axone postsy-
de tics moteurs et vocaux avec des symptômes comme des
naptique FIGURE 5.29a . troubles anxieux et des troubles de l’humeur, dont la cause réelle
Par contre, si le neurotransmetteur avait plutôt ait sor- est encore inconnue. Cependant, plusieurs pistes de recherche
tir des ions K+ ou entrer des ions Cl−, une hyperpolarisation laissent croire que l’hérédité y aurait un rôle à jouer. En eet, les
signes et les symptômes de ce syndrome seraient causés par un
du neurone postsynaptique s’en serait suivie. On aurait alors
défcit de certains neurotransmetteurs inhibiteurs, telle la dopa-
parlé d’inhibition et de potentiel postsynaptique inhibiteur mine, dans certaines régions de l’encéphale. Sans ces neuro-
(PPSI). Un tel potentiel diminue la probabilité qu’un inux par- transmetteurs, certains eecteurs (les muscles squelettiques du
coure le neurone postsynaptique, puisqu’on s’éloigne du seuil visage, par exemple) ne sont plus contrôlés efcacement et leurs
d’excitation FIGURE 5.29b. Cela peut paraître étrange (pour- contractions deviennent spontanées et incontrôlables.
quoi bloquer la transmission d’un message ?), mais s’avère ort
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 165

très rapprochée dans le temps des changements de poten-


tiel qui peuvent être excitateurs ou inhibiteurs. Les neurones

membranaire (mV)
intègrent tous les signaux qui leur parviennent. L’intégration
consiste en l’addition des signaux excitateurs et inhibiteurs

Potentiel
+
FIGURE 5.30 (page suivante). Si un neurone reçoit sufsamment
+ ++ + +
+
de signaux excitateurs, c’est-à-dire de PPSE (venant de dié-
+
rentes synapses ou d’une seule synapse, mais à une réquence
+
+ + Temps (ms) très rapide), pour l’emporter sur les signaux inhibiteurs (PPSI),
le potentiel gradué résultant sera peut-être en mesure de dépo-
Zone gâchette
lariser la zone gâchette de l’axone jusqu’au seuil d’excitation. Si
c’est le cas, un potentiel d’action se ormera et se propagera le
a. Synapse excitatrice (PPSE)
long de l’axone. C’est l’inux nerveux. Il aut également prendre
en considération que des variations dans la somme algébrique
des PPSE et des PPSI inueront sur la réquence des potentiels
membranaire (mV) d’action dans le neurone postsynaptique.
Touteois, si la quantité de PPSE est supérieure à celle des
Potentiel

PPSI sans que le potentiel gradué permette l’atteinte du seuil


+ + d’excitation, aucun inux ne parcourra l’axone du neurone
+
+ postsynaptique. Par contre, ce neurone traversera une période
+ de facilitation. Dans ce cas, si une seconde vague de PPSE
+ Temps (ms) arrive dans un intervalle rapproché, il sera plus acile de pro-
+ voquer l’apparition d’un potentiel d’action dans l’axone, car
Zone gâchette
l’écart à combler pour atteindre le seuil d’excitation de la zone
b. Synapse inhibitrice (PPSI)
gâchette est moindre.
Par ailleurs, si un neurone postsynaptique reçoit plus de
FIGURE 5.29
signaux inhibiteurs (PPSI) que de signaux excitateurs (PPSE),
Potentiels gradués excitateurs et inhibiteurs ❯
a. Dans une synapse excitatrice, l’ouverture des canaux permet
la sommation de ces signaux conduira à un potentiel gradué
l’entrée du Na+ dans le neurone postsynaptique créant ainsi un hyperpolarisant qui empêchera la production d’un inux ner-
PPSE, c’est-à-dire un potentiel gradué dépolarisant dit excitateur, veux dans le neurone postsynaptique.
qui favorise l’atteinte du seuil d’excitation dans la zone gâchette.
b. Dans une synapse inhibitrice, l’ouverture des canaux permet la La gure Intégration des concepts (p. 168 et 169), présente
sortie de cations (ou l’entrée d’anions) et crée un PPSI, un potentiel le résumé des processus physiologiques se déroulant dans les
gradué hyperpolarisant dit inhibiteur, car il diminue la probabilité structures réceptrices, gâchette, conductrice et sécrétrice d’un
d’atteindre le seuil d’excitation dans la zone gâchette.
neurone FIGURE 5.32 .

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


du SNA. Parois, les neurotransmetteurs cessent d’agir tout sim-
plement parce qu’ils ont diusé hors de la ente synaptique. Il se Pour en savoir plus concernant les différentes caractéris-
peut aussi que des neurotransmetteurs soient éliminés par une tiques des potentiels gradués, consultez les éléments
suivants.
combinaison des moyens énumérés précédemment.
La SECTION 5.4.5, p. 153, traite des potentiels gradués.
La courte existence des neurotransmetteurs dans une
La SECTION 5.4.6, p. 155, décrit la loi du TOUT ou RIEN.
synapse est essentielle, car elle empêche une stimulation ou
une inhibition continue du neurone postsynaptique. Ce dernier La SECTION 5.4.8, p. 159, explique la relation entre l’inten-
sité des stimulus et la fréquence des potentiels d’action.
doit pouvoir répondre rapidement à des conditions variables. Si
le neurotransmetteur demeurait plus longtemps dans la ente
synaptique, le neurone postsynaptique serait incapable de
répondre à un nouveau signal issu du neurone présynaptique.
5.5.5 Les neurotransmetteurs
Il existe une centaine, sinon plus, de substances reconnues
5.5.4 L’intégration synaptique comme des neurotransmetteurs ou présumées l’être. Parmi les
Un neurone est doté de nombreuses dendrites et d’un corps neurotransmetteurs classiques les plus connus, on trouve l’acé­
cellulaire ; toutes ces structures peuvent établir des synapses tylcholine (ACh), la sérotonine (5­HT), la dopamine (DA), la
avec des neurones présynaptiques. Un neurone reçoit de nom- noradrénaline (NA), l’acide gamma-aminobutyrique (GABA)
breux signaux nerveux et subit simultanément ou de açon et le glutamate.
166 PARTIE II Le système nerveux

Un même neurotransmetteur peut exercer une action inhi-


bitrice ou excitatrice selon le récepteur sur lequel il se xe. Si le
récepteur du neurotransmetteur est lié à un canal à Na+ ligand-
dépendant, l’eet sera excitateur (apparition d’un PPSE), tan-
dis que s’il se trouve sur un canal à K+ ligand-dépendant (ou à
Cl− ligand-dépendant), le neurone postsynaptique sera hyper-
polarisé (apparition d’un PPSI). C’est ainsi que l’ACh peut exer-
cer une action excitatrice sur les muscles squelettiques et une
action inhibitrice sur le muscle cardiaque.
D’autres substances modient l’efcacité de la synapse. Les
neuromodulateurs sont des molécules qui, par divers moyens,
amplient ou émoussent la réponse du neurone postsynap-
Corps cellulaire Corpuscules
du neurone nerveux tique. Certains d’entre eux sont synthétisés et libérés par le
postsynaptique terminaux neurone présynaptique en même temps que le neurotrans-
Terminaisons
metteur. La caéine, présente dans le caé, le chocolat et le thé,
axonales des garde une personne éveillée en entravant les eets des neuro-
Dendrite
neurones transmetteurs inhibiteurs dans son cerveau. La substance P
présynaptiques
et les endorphines sont deux neuromodulateurs bien connus.
La substance P, libérée par des neurones sensitis, accentue
la douleur. Les endorphines inhibent la libération de la subs-
Synapse tance P et jouent donc un rôle d’analgésique naturel. Associées
inhibitrice à l’état d’euphorie ressenti par les coureurs, les endorphines
Corps cellulaire
Synapse sont produites par l’encéphale en réaction à un stress physique
excitatrice ou émotionnel. Les opiacés, à savoir la codéine, l’héroïne et la
morphine, se lient aux récepteurs des endorphines ; ils dimi-
nuent ainsi la douleur et produisent une sensation de bien-être.
Une liste de neurotransmetteurs et de neuromodulateurs est
a. Synapses excitatrice et inhibitrice ournie dans le tableau 5.6 (p. 170-175).

Somme des Vérifiez vos progrès


+30 signaux excitateurs
40. Décrivez le processus de libération d’un
Potentiel membranaire (mv)

Intégration
Somme des neurotransmetteur dans une synapse chimique.
0 signaux inhibiteurs
41. Nommez trois açons de retirer un neurotransmetteur
–20 d’une synapse.
42. Pourquoi un type donné de neurotransmetteur
n’infue-t-il que sur certains types de cellules ?
Seuil
–55 43. Comment un neurotransmetteur peut-il stimuler un
Potentiel de repos type de cellule et en inhiber un autre ?
–70
44. Qu’est-ce qu’un neuromodulateur ?
–90
Temps (ms)

b. Sommation de signaux 5.5.6 Les toxicomanies


FIGURE 5.30 Bon nombre de substances qui agissent sur le système nerveux
Intégration synaptique ❯ exercent leur action en perturbant ou en potentialisant l’action
a. Des signaux inhibiteurs et des signaux excitateurs s’additionnent des neurotransmetteurs. Ces substances ont pour eet d’aug-
sur les dendrites et sur le corps cellulaire du neurone postsynaptique. menter ou d’inhiber la libération d’un neurotransmetteur, en
Un potentiel d’action n’apparaît que si l’ensemble des signaux ait
monter le potentiel membranaire au-dessus du seuil d’excitation.
imitant l’action de celui-ci, en bloquant le site du récepteur
b. Dans cet exemple, ce seuil n’a pas été atteint. ou en entravant l’élimination d’un neurotransmetteur dans la
ente synaptique.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 167

Parmi ces substances, on trouve une grande variété de L’alcool


drogues, soit des molécules naturelles ou des composés Apparu dès l’Antiquité, l’alcool, dérivé de produits céréaliers
synthétiques, qui perturbent le onctionnement du système ou ruitiers, n’est habituellement pas considéré comme une
nerveux et qui peuvent modiier l’humeur et l’état émotion-
drogue ; pourtant, c’en est une. Il ait partie des dépresseurs du
nel. Les drogues agissent en augmentant ou en diminuant
SNC. L’alcool est sans doute la drogue la plus acceptée par la
l’eicacité d’un neurotransmetteur particulier. Parmi les
société en général.
drogues igurent des stimulants qui augmentent la possi-
bilité d’une excitation neuronale et des dépresseurs qui la L’alcool, l’éthanol plus précisément, a des eets nocis
diminuent. connus sur le corps et l’encéphale. Étant liposoluble, l’étha-
nol traverse acilement les membranes cellulaires, y com-
La DA, un neurotransmetteur, joue un rôle clé dans la régu-
lation de l’humeur et dans le onctionnement du circuit de pris la BHE, et cause des dommages à de nombreux tissus,
récompense présent dans l’encéphale (tableau 5.6, p. 170-175). dont ceux de l’encéphale. Une consommation prolongée d’al-
Le circuit de récompense est un ensemble de neurones qui, cool marque aussi proondément le oie, principal organe de
dans des circonstances normales, encouragent des activités détoxication de l’organisme, et altère ses capacités onction-
saines et plaisantes, comme manger. On peut abuser d’acti- nelles. Selon la quantité consommée, les eets de l’alcool sur
vités de ce type, car lorsque le circuit de récompense est sti- l’encéphale peuvent se maniester par un état de relaxation,
mulé, il procure une sensation de bien-être qui donne le goût une diminution des inhibitions, une concentration et une
de recommencer. Les toxicomanes prennent des drogues qui coordination diminuées, un langage pâteux et des vomis-
perturbent artifciellement le onctionnement de leur circuit de sements. Un taux d’alcool sanguin trop élevé peut causer le
récompense (par exemple, en augmentant la production de DA) coma ou la mort.
au point qu’ils négligent leurs besoins physiques ondamentaux L’ alcool a un eet dépresseur sur le SNC. Il exerce son action
par une utilisation prolongée de substances qui leur procurent
en agissant sur certains neurotransmetteurs. Par exemple, il
un certain « bien-être ».
augmente les eets du GABA (tableau 5.6, p. 173) et la libéra-
On parle de toxicomanie lorsqu’une personne consomme tion d’endorphines dans l’hypothalamus, important centre
une drogue dans des quantités et des circonstances telles que nerveux. Une consommation chronique d’alcool peut causer
cela augmente la probabilité d’un eet noci sur sa santé. Les une diminution de la taille de l’encéphale et augmenter le
toxicomanes ont tendance à démontrer une dépendance psy- volume des ventricules, cavités encéphaliques. Des dommages
chologique et physique, de même qu’une tolérance, à l’égard à l’encéphale peuvent se maniester par une perte permanente
d’une drogue. La dépendance psychologique est agrante de mémoire, la conusion, l’apathie, la désorientation ou le
quand un individu éprouve un besoin maladi pour une subs- manque de coordination motrice.
tance, qu’il consacre beaucoup de temps à s’en procurer et qu’il
en consomme régulièrement. La tolérance survient lorsque le
consommateur doit augmenter la quantité utilisée pour obte-
nir le même eet. La dépendance physique, pour sa part, est
manieste lorsque l’individu, devenu habitué aux eets d’une
drogue, a besoin de cette drogue pour onctionner normale-
ment. De plus, des symptômes de sevrage apparaissent lorsque
la personne interrompt sa consommation. Cela est vrai non
seulement pour les adolescents et les adultes, mais aussi pour
les nouveau-nés de mères toxicomanes. Les stupéfants, l’alcool
et le tabac, par exemple, peuvent tous exercer un eet déavo-
rable sur le développement de l’embryon et du œtus de même
que sur le nouveau-né FIGURE 5.31.

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


Pour en savoir plus sur les effets de la consommation
d’alcool et de drogue durant la grossesse, lisez le Point FIGURE 5.31
de mire Santé (p. 436) intitulé Prévenir les anomalies Drogues et fœtus ❯ La consommation de drogues affecte le
congénitales. développement du fœtus. Ce nouveau-né est intoxiqué par la cocaïne.
INTÉGRATION DESnerveux
168 PARTIE II Le système CONCEPTS
FIGURE 5.32
Événements de la neurophysiologie ❯ La 2a LA ZONE GÂCHETTE
neurophysiologie met en jeu des événements
précis qui se produisent, en quelques millisecondes La sommation des PPSE et des
(ms), dans les trois parties fonctionnelles du PPSI détermine si le seuil (–55 mV)
neurone : (1) la structure réceptrice, (2) la structure est atteint.
conductrice incluant la zone gâchette de l’axone et
(3) la structure sécrétrice.
Somme des signaux excitateurs
+30

Potentiel membranaire (mv)


Intégration
Somme des signaux inhibiteurs
0
Potentiel d’action Dendrites
le long de l’axone –20
d’un neurone
présynaptique Seuil
–55
Potentiel de repos
–70

–90
Temps (ms)
Neurone
Potentiels gradués du neurone
présynaptique
postsynaptique
2a Zone
gâchette

Cône
d’implantation

Neurone
postsynaptique
Corps
cellulaire
1 Structure
réceptrice

Gaine de
myéline
2b Structure
Axone conductrice

Potentiel d’action

Na+

Diffusion du Na+ à
travers le cytoplasme

K+

1 LA STRUCTURE RÉCEPTRICE : La formation de potentiels gradués — PPSE et PPSI Dépolarisation


Repolarisation
Le neurotransmetteur excitateur
libéré par le neurone présynaptique PPSE
mV

se lie aux canaux à Na+ ligand-


PP
PPSE dépendants ; les ions Na+ entrent et
l’intérieur devient plus positif ; cela
Ca
Canal àNNa+ constitue un PPSE. Temps (ms)
metteu
ur
Neurotransmetteur ligand-dépendant
lig and-dé
excitateur
Na+
Canal à K+
Le neurotransmetteur inhibiteur
ligand-dépendant
K+ libéré par le neurone présynaptique
Canal à Cl– se lie soit à des canaux à K+
+
Cl– ligand-dépendant ligand-dépendants (et les ions K
mV

metteur
Neurotransmetteur PPSI
inhibiteur sortent du neurone), soit à des
canaux à Cl– ligand-dépendants (et
PPSI
P
les ions Cl– entrent dans le neurone). Temps (ms)
Dans les deux cas, l’intérieur devient
plus négatif, ce qui constitue un PPSI.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 169
2b LA STRUCTURE CONDUCTRICE : La propagation du potentiel d’action le long de l’axone

Dépolarisation Repolarisation

Repolarisation Dépolarisation 30
Na+ Les ions Les ions K+ sortent
Na+
+ + + + + + + + + + – – – – – – – – – – – – – – – – + + + + + entrent
0

mV
Seuil
– – – – – – – – – – – –ATP
–+ + + + + + + + + + + + + +ATP
– – + + – – – – – –55
–70
Canal à K+ K+
voltage-dépendant Potentiel d’action Canal à Na+ voltage-dépendant
Hyperpolarisation
La repolarisation et sa propagation : La dépolarisation et sa propagation : Temps (ms)
ouverture séquentielle des canaux ouverture séquentielle des canaux à Na+ Potentiel d’action
à K+ voltage-dépendants qui suit voltage-dépendants lorsque le seuil est
immédiatement la dépolarisation atteint. Les ions Na+ entrent dans l’axone.
pour rétablir le potentiel membranaire
de repos. Les ions K+ sortent de l’axone.

Télodendrons

3 Structure
sécrétrice

3 LA STRUCTURE SÉCRÉTRICE : La libération


ation du neu
neurotransmetteur

L’arrivée d’un potentiel d’action au


corpuscule nerveux terminal déclenche Potentiel d’action
l’ouverture des canaux à Ca2+ voltage- Ca2+
dépendants. Les ions Ca2+ entrent dans le
corpuscule et provoquent la migration des
vésicules synaptiques et la libération du
neurotransmetteur par exocytose. Corpuscule
2+ nerveux
Canal à Ca terminal
voltage-dépendant
Neurotransmetteurs
Vésicule
synaptique

Le neurotransmetteur se lie aux


récepteurs d’un autre neurone ou
d’un effecteur (muscle ou glande).
170 PARTIE II Le système nerveux

TABLEAU 5.6 Effets de certaines substances sur la transmission synaptique


Neurotransmetteur et/ou
Exemples cliniques
neuromodulateur
ACÉTYLCHOLINE La myasthénie grave
(ACh) La myasthénie grave est une maladie qui se caractérise par une diminution de la capacité des muscles
squelettiques de répondre aux ordres du système nerveux ; il en résulte une atigue musculaire et même
STRUCTURE
une paralysie. Au cours de la myasthénie grave, des anticorps, qui normalement se lient à des substances
H3C CH3 étrangères comme des bactéries, se fxent improprement aux récepteurs membranaires de l’ACh et les
O
N+ relient les uns aux autres. Ces récepteurs, et les canaux ligand-dépendants sur lesquels ils se trouvent,
O CH3 sont alors éliminés de la membrane plasmique plus rapidement que la normale, ce qui ait diminuer leur
H3C
nombre. Les anticorps stimulent également des réactions immunitaires responsables de la destruction
de la membrane postsynaptique, y diminuant ainsi le nombre de canaux à Na+ voltage-dépendants. On
SITES DE LIBÉRATION
observe donc une diminution de la capacité de l’ACh à stimuler la production de potentiels d’action pour
Synapses du SNC, du SNA et des jonc-
les deux raisons suivantes : (1) la diminution du nombre de canaux ligand-dépendants pour l’ACh et (2) la
tions neuromusculaires
diminution du nombre de canaux à Na+ voltage-dépendants.
EFFETS
• Excitation des neurones du SNC
• Excitation des cellules musculaires Normal Myasthénie grave
squelettiques
• Inhibition des cellules musculaires
cardiaques
• Inhibition ou excitation des autres
cellules eectrices du SNA (muscles Terminaison
lisses, glandes) présynaptique
INTÉRÊT
Dans le SNC, elle est impliquée dans
l’éveil, l’attention, la colère, l’agressivité,
la sexualité et la soi.

ACh Fente
Anticorps
synaptique

Membrane
postsynaptique
de la bre
musculaire
Récepteur de Canaux ioniques Membrane Diminution du
l’ACh (sur un à Na+ voltage- postsynaptique nombre de
canal ionique à dépendants moins étendue canaux à Na+
Na+ ligand- (ligand-dépendants
dépendant) et voltage-
dépendants)

Le botulisme
Le botulisme est une intoxication alimentaire causée par la bactérie Clostridium botulinum. Cette bactérie
libère une toxine qui inhibe la libération d’ACh, provoquant ainsi une paralysie asque.

La maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par la dégénérescence de neurones du SNC qui sécrètent de l’ACh.
Ceux-ci sont principalement situés dans les noyaux gris centraux (SNC), mais ils agissent sur plusieurs
autres régions de l’encéphale. La perte de ces neurones entraîne la détérioration de la mémoire, des pro-
blèmes d’orientation temporelle et spatiale, et une perte d’autonomie, entre autres.

Le tabagisme
Chez les umeurs, la nicotine se lie sur des récepteurs de l’ACh et imite ses eets excitateurs dans le SNC
et le SNP.

L’empoisonnement au curare
Le curare, un poison extrait de certaines lianes amazoniennes, se fxe sur les récepteurs de l’ACh des
cellules musculaires squelettiques et les bloque, empêchant ainsi l’ACh d’agir. Ses eets mortels sont
attribuables à la paralysie respiratoire qu’il entraîne.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 171

TABLEAU 5.6 Effets de certaines substances sur la transmission synaptique (suite)


Neurotransmetteur et/ou
Exemples cliniques
neuromodulateur

Amines biogènes

SÉROTONINE La thérapie antidépressive


(5-HT) Des taux aibles de 5-HT (et de NA) semblent associés à l’état dépressi. Un traitement thérapeutique
reconnu consiste à administrer des inhibiteurs sélectis du recaptage de la sérotonine (ISRS), comme le
STRUCTURE
ProzacMD et le ZolotMD. Ils bloquent les transporteurs de 5-HT de açon temporaire, ce qui diminue son
HO recaptage par les terminaisons présynaptiques. Il en résulte une augmentation de la concentration de
5-HT dans les entes synaptiques. Chez certaines personnes, l’augmentation de la stimulation du neurone
postsynaptique par ce neurotransmetteur soulage les symptômes de la dépression.
NH2
Avant le traitement aux ISRS Après le traitement aux ISRS
N
Terminaison
H
présynaptique
SITES DE LIBÉRATION
Synapses du SNC
Les ISRS bloquent
EFFET les transporteurs
Inhibition (généralement) de la 5-HT, ce qui
fait augmenter le
INTÉRÊT taux de 5-HT dans
La 5-HT joue un rôle dans la thermorégu- Membrane la fente synaptique.
lation, le sommeil, les activités sexuelles, postsynaptique
l’appétit, l’apprentissage, la mémoire et Transporteur 5-HT Récepteur La présence prolongée de la 5-HT dans la
la régulation de l’humeur. de la 5-HT de la 5-HT fente synaptique favorise sa xation sur les
récepteurs de la membrane postsynaptique.

Les troubles de l’anxiété


Les ISRS permettent aussi de traiter les troubles anxieux, comme les troubles obsessionnels-compulsis
(TOC). Pour cette raison, les scientifques croient que les TOC pourraient être liés à des anomalies onc-
tionnelles de la 5-HT.
Les hallucinogènes
L’ acide lysergique diéthylamide (LSD) est une drogue hallucinogène, obtenue à partir d’un champignon
parasite du seigle, qui inhibe les transporteurs de 5-HT dans des régions précises du cerveau, ce qui
produit des hallucinations. D’autres drogues, comme l’ecstasy, sont également des hallucinogènes
qui bloquent les transporteurs de la 5-HT.

La consommation de cocaïne
La cocaïne ait augmenter la concentration de 5-HT dans la ente synaptique en empêchant son retrait de
celle-ci.

DOPAMINE La maladie de Parkinson


(DA) La maladie de Parkinson est associée à la destruction de neurones producteurs de DA situés dans la
substance noire du mésencéphale (SNC). Par de longs axones très ramifés, ces neurones relâchent
STRUCTURE
de la DA sur les neurones des noyaux gris centraux (SNC). Normalement, lorsqu’elle est libérée, la DA,
HO ainsi que d’autres neurotransmetteurs, comme l’ACh, joue un rôle important dans le onctionnement des
noyaux gris centraux, des centres nerveux importants pour la motricité. Une carence en DA entraîne un
HO NH2 déséquilibre des neurotransmetteurs qui cause, chez les parkinsoniens, des troubles moteurs tels que
des tremblements et une diminution de la régulation motrice volontaire. On peut soigner la maladie de
SITES DE LIBÉRATION Parkinson avec la lévodopa (L-Dopa), un produit qui augmente la production de DA dans les terminaisons
Certaines synapses du SNC et certaines présynaptiques des neurones encore actis afn de régulariser l’activité motrice volontaire. Une autre
synapses du SNA option consiste à utiliser des médicaments qui imitent l’action de la DA.

EFFETS La toxicomanie et le circuit de récompense


Excitation ou inhibition La DA est le neurotransmetteur clé du circuit de la récompense. Ce circuit nerveux de l’encéphale
intervient dans les activités qui assurent la survie individuelle et celle de l’espèce. Il est responsable, par
INTÉRÊT exemple, des sensations de bien-être et de plaisir ressenties lorsqu’une personne mange, boit ou a des
La dopamine joue un rôle dans l’appren- relations sexuelles. La plupart des drogues agissent sur ce circuit et amplifent la libération de DA, avori-
tissage, la mémoire, la motivation, le sant l’apparition d’une dépendance.
contrôle du mouvement et de la posture.
Elle module aussi l’humeur, en avorisant La consommation de cocaïne et ses effets psychotiques
une sensation de bien-être. La cocaïne inhibe les transporteurs de DA. Comme elle n’est pas recaptée, ses taux augmentent dans
les entes synaptiques, ce qui produit une surstimulation des neurones postsynaptiques. Bien que des
taux modérés de DA puissent être euphorisants, des taux élevés sont susceptibles de causer des eets
psychotiques, voire la schizophrénie.
172 PARTIE II Le système nerveux

TABLEAU 5.6 Effets de certaines substances sur la transmission synaptique (suite)


Neurotransmetteur et/ou
Exemples cliniques
neuromodulateur
DOPAMINE (suite) La dépendance à la nicotine et à l’alcool
La nicotine et l’alcool avorisent une augmentation des taux de DA, ce qui porte à croire que le mécanisme
physiologique de la dépendance à ces substances est similaire à celui d’autres drogues, comme la cocaïne.

NORADRÉNALINE Les troubles défcitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH)


(NA) Ces troubles sont souvent traités à l’aide de médicaments qui augmentent le taux de neurotransmetteurs
excitateurs, comme la NA, dans les entes synaptiques. On utilise alors des inhibiteurs de recaptage de la
STRUCTURE
NA pour en augmenter les taux dans les entes synaptiques.
OH
Les amphétamines
HO CH NH2 Les amphétamines sont des médicaments ayant des eets excitateurs sur le SNC. Elles augmentent les
C taux de NA et de DA dans les entes synaptiques, soit en inhibant le recaptage de ces neurotransmet-
HO H2 teurs, soit en acilitant leur libération par les vésicules synaptiques. Les eets des amphétamines sur le
SNC sont la diminution de l’appétit, l’augmentation de l’état de vigilance, de la capacité de concentration
SITES DE LIBÉRATION et d’accomplissement de tâches physiques. On utilise aussi les amphétamines pour soigner les TDAH, la
Certaines synapses du SNC et certaines dépression clinique, la narcolepsie et le syndrome de la atigue chronique. Une surdose d’amphétamines
synapses du SNA peut causer de l’insomnie, des tremblements, de l’anxiété et de la panique.

EFFETS La consommation de cocaïne


Excitation ou inhibition dans les jonc- La cocaïne avorise la présence de la NA dans la ente synaptique en empêchant son retrait de celle-ci.
tions neuromusculaires et neuroglandu-
laires du SNAS (une division du SNP)
INTÉRÊT
La NA joue un rôle important dans
l’attention, l’apprentissage, le sommeil
et le rêve. Elle agit aussi sur l’humeur
(sensation de bien-être).

Acides aminés

ACIDE GAMMA-AMINOBUTYRIQUE Les barbituriques


(GABA) Certains récepteurs de GABA, principal neurotransmetteur inhibiteur du SNC, sont associés à des
canaux ioniques à Cl− ligand-dépendants. En se liant à ces récepteurs, le GABA cause l’ouverture
STRUCTURE des canaux, l’entrée de Cl− dans le neurone postsynaptique et son inhibition par hyperpolarisation (PPSI).
O Les barbituriques se lient aux canaux à Cl− GABA-dépendants et augmentent la fxation du GABA à ses
H3N+ récepteurs, ce qui produit une inhibition prolongée des neurones postsynaptiques. Ces médicaments sont
O– utilisés comme sédatis et anesthésiques ainsi que dans le traitement de l’épilepsie, qui se caractérise par
des décharges neuronales excessives.
SITES DE LIBÉRATION
Synapses du SNC Absence
Absence
de barbituriques
de barbituriques Présence
Présence
de barbituriques
de barbituriques
EFFET GABA
GABA Cl Cl– – Barbiturique
Barbiturique
Inhibition des neurones postsynap-
tiques ; certains cas d’inhibition pré- UneUneaugmentation
augmentation
de lade la
synaptique se produisent dans la xation
xation
du GABA
du GABA
fait ouvrir
fait ouvrir
moelle épinière. Liaison
Liaison
du GABA
du GABA; ; plusplus
grand
grand
et plus
et plus
longtemps
longtemps
ouverture
ouverture
brève brève les canaux
les canaux
ioniques à Cl–à. Cl–.
ioniques
INTÉRÊT des des
canaux à Cl–à Cl–
canaux
Le GABA est le principal neurotransmet-
Récepteur
Récepteur
de de
teur inhibiteur de l’encéphale et il est GABA GABA
(sur (sur
un un
également impliqué dans l’établissement canalcanal
ionique
ionique
à à
du tonus musculaire. – –
Cl GABA-
Cl GABA-
dépendant)
dépendant)
Site Site
de liaison
de liaison La liaison
La liaison
de barbituriques
de barbituriques
de barbituriques
de barbituriques augmente
augmentele temps
le temps
de de
videvide liaison
liaison
du GABA.
du GABA.
L’entrée
L’entrée
d’ions Cl– inhibe
d’ions Cl– inhibe
le le La présence
La présence
accrue
accrue
d’ions Cl– prolonge
d’ions Cl– prolonge
la la
neurone
neurone
postsynaptique.
postsynaptique. période
période
d’inhibition
d’inhibition
du neurone
du neurone
postsynaptique.
postsynaptique.

Les benzodiazépines
Les benzodiazépines, utilisées comme anxiolytiques, sont des agonistes du GABA. Leur mode d’action est
semblable à celui des barbituriques : elles se lient aux canaux à Cl− GABA-dépendants et augmentent l’af-
nité du GABA avec son récepteur, ce qui accentue les eets inhibiteurs. Le ValiumMD (diazépam), le FrisiumMD
(clobazam), l’AtivanMD (lorazépam) et le XanaxMD (alprazolam) sont des benzodiazépines bien connues.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 173

TABLEAU 5.6 Effets de certaines substances sur la transmission synaptique (suite)


Neurotransmetteur et/ou
Exemples cliniques
neuromodulateur
ACIDE GAMMA-AMINOBUTYRIQUE La dépendance à l’alcool
(GABA) (suite) En agissant de la même açon que les barbituriques, l’alcool augmente l’eet du GABA. En conséquence,
la perméabilité des canaux à Cl− ligand-dépendants augmente, ce qui produit un eet inhibiteur. Une
consommation chronique d’alcool rend les récepteurs de GABA moins sensibles à l’alcool et au GABA,
augmentant ainsi le besoin d’alcool et la dépendance à celui-ci. L’intensité des symptômes de sevrage,
dont l’anxiété, les tremblements et l’insomnie, est aussi accentuée. Ces symptômes peuvent être soulagés
à l’aide de benzodiazépines.

GLYCINE L’empoisonnement à la strychnine


Les récepteurs de glycine sont associés à des canaux à Cl− ligand-dépendants, comme ceux du GABA.
STRUCTURE En se fxant à ses récepteurs, la glycine ait entrer le Cl− dans la cellule postsynaptique, provoquant ainsi
H son hyperpolarisation. La strychnine est un poison, obtenu à partir d’un arbre ruitier asiatique, qui bloque
H O
les récepteurs de glycine : cela augmente l’excitabilité des neurones touchés en empêchant leur inhibition.
N C C
L’empoisonnement à la strychnine se caractérise par des contractions musculaires intenses et des convul-
H OH sions. La tétanie (contraction soutenue) des muscles respiratoires peut être mortelle.
H

SITES DE LIBÉRATION
Synapses du SNC
EFFET
Inhibition
INTÉRÊT
La glycine participe à la régulation des
contractions musculaires squelettiques.

GLUTAMATE L’ accident vasculaire cérébral et l’ excitotoxicité


Le glutamate est le principal neurotransmetteur excitateur du SNC. Les récepteurs de glutamate sont
STRUCTURE
associés à des canaux ioniques à Ca 2+ ligand-dépendants. Sous le coup d’une stimulation, les canaux
H à Ca 2+ s’ouvrent, entraînant ainsi une dépolarisation (excitation) des membranes postsynaptiques. Une
H O certaine quantité de glutamate est éliminée de la synapse par des transporteurs situés sur les termi-
N C C naisons présynaptiques, mais la plus grande partie est supprimée par les transporteurs des astrocytes
H OH situés à proximité. Quand une personne subit un accident vasculaire cérébral (AVC), les tissus cérébraux
CH2
sont privés d’oxygène, et les taux d’ATP diminuent. Du coup, l’élimination du glutamate par les transpor-
CH2 teurs chute de açon temporaire, aute d’ATP. Il en résulte une accumulation de glutamate dans les entes
synaptiques et une stimulation excessive des neurones postsynaptiques. Un déplacement excessi d’ions
C Ca 2+ dans les neurones active un certain nombre de processus dégénératis qui peuvent causer la mort
HO O des cellules.

SITES DE LIBÉRATION Arrêt du transport (recaptage) Membrane présynaptique


Synapses du SNC ; régions de l’encé- du glutamate causé par
phale jouant un rôle dans l’apprentissage une diminution de
et la mémoire la concentration d’ATP Échec du transport
du glutamate vers
EFFET les astrocytes faute d’ATP
Excitation Augmentation
de la concentration de
INTÉRÊT
glutamate dans la fente
Le glutamate est le neurotransmetteur le
synaptique en raison
plus abondant de l’encéphale. Il joue un
de la décience
rôle dans les activités d’apprentissage et
de ses transporteurs
de mémoire. Astrocyte
Glutamate
Ca2+
Membrane
postsynaptique
Récepteur de glutamate Membrane
(sur un canal ionique de l’astrocyte
à Ca2+ ligand-dépendant)
Stimulation excessive du neurone postsynaptique

La maladie d’Alzheimer et le glutamate


Comme le glutamate est impliqué dans les processus cognitis liés à la mémorisation, des médicaments
qui ciblent les récepteurs spécifques du glutamate sont souvent utilisés pour traiter la maladie d’Alzheimer.
174 PARTIE II Le système nerveux

TABLEAU 5.6 Effets de certaines substances sur la transmission synaptique (suite)


Neurotransmetteur et/ou
Exemples cliniques
neuromodulateur

Purines

ADÉNOSINE Un agent neuroprotecteur en cas d’accident vasculaire cérébral


L’adénosine a la double onction d’un neurotransmetteur et d’un neuromodulateur. En tant que neuro-
STRUCTURE
transmetteur, elle stimule l’ouverture des canaux à Cl− et à K+ des membranes postsynaptiques, causant
NH2 ainsi une hyperpolarisation. Comme neuromodulateur, l’adénosine stimule la ermeture des canaux à Ca 2+
des neurones présynaptiques, ce qui inhibe la libération du neurotransmetteur. L’adénosine est produite
N pendant la dégradation de l’ATP, et elle augmente énormément durant un AVC. Elle inhibe la libération de
N
glutamate des vésicules présynaptiques, diminuant ainsi le taux de glutamate dans les entes synaptiques.
Elle hyperpolarise également les membranes postsynaptiques des synapses à glutamate, bloquant de la
N N
sorte les eets excitateurs de celui-ci. Les eets nuisibles du glutamate durant un AVC sont ainsi amoin-
dris. On étudie la possibilité d’utiliser l’adénosine comme agent anti-AVC.
HO La caféine
O L’adénosine est responsable de mécanismes cérébraux permettant l’endormissement. Cet eet est
contrebalancé par la consommation de caéine. Celle-ci bloque les récepteurs d’adénosine et avorise la
H vigilance. La caéine joue également un rôle dans la cognition en bloquant les eets inhibiteurs de l’adéno-
H
sine sur la onction du glutamate.
OH HO

SITES DE LIBÉRATION
Synapses du SNC

EFFET
Inhibition

INTÉRÊT
L’adénosine joue un rôle dans la
somnolence.

Neuropeptides

SUBSTANCE P La thérapie de la douleur


La substance P a une double onction de neurotransmetteur et de neuromodulateur. Certains médica-
STRUCTURE ments, comme la morphine, atténuent la douleur en bloquant la libération de substance P.
Polypeptide (11 acides aminés)
Les autres intérêts
SITES DE LIBÉRATION Elle intervient aussi dans plusieurs activités physiologiques, comme le vomissement, la stimulation de la
Voies de la douleur salivation, la contraction des muscles lisses, etc.

EFFET
Excitation

INTÉRÊT
La substance P joue un rôle dans la
douleur, l’anxiété et le stress.

ENDORPHINES Les opiacés et leur effet sur la douleur


(opiacés naturels) Les endorphines sont des neuromodulateurs possédant des récepteurs sur les neurones présynaptiques
qui atténuent la douleur en inhibant la libération de substance P.
STRUCTURE
Les opiacés et leur effet euphorisant
Polypeptides (le nombre d’acides aminés
Les endorphines produisent également des sentiments d’euphorie. Les opiacés, comme la morphine,
varie selon le type d’endorphines)
l’héroïne et la méthadone, se lient aussi aux récepteurs d’endorphine et produisent des eets similaires
SECTION 5.5.6 (p. 176). Ils sont aussi impliqués dans le second soufe (montée d’énergie accompagnée
SITES DE LIBÉRATION
d’une diminution de la douleur) du coureur de marathon et l’euphorie du joggeur (sensation de bien-être
Voies de la douleur
général après l’exercice). Certains chercheurs leur attribuent un rôle dans l’eet placebo.
EFFET
Inhibition

INTÉRÊT
Les opiacés naturels ont des eets
analgésiques.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 175

TABLEAU 5.6 Effets de certaines substances sur la transmission synaptique (suite)


Neurotransmetteur et/ou
Exemples cliniques
neuromodulateur

Gaz

OXYDE NITRIQUE (NO) Les dommages causés par un AVC


(monoxyde d’azote) Au cours d’un AVC, l’augmentation des taux de glutamate agit sur les neurones postsynaptiques et
entraîne la libération de NO qui, en forte concentration, peut être toxique pour les cellules. Le NO diffuse
STRUCTURE aussi en dehors des neurones postsynaptiques pour entrer dans les cellules voisines et les endommager.
N=O
Le traitement de la dysfonction érectile
SITES DE LIBÉRATION Au cours de l’excitation sexuelle, les terminaisons nerveuses libèrent du NO, ce qui entraîne la vasodila-
SNC, nerfs liés à la glande surrénale et tation des vaisseaux sanguins qui amènent le sang au pénis. Le ViagraMD, utilisé pour le traitement de la
au pénis, vaisseaux sanguins dysfonction érectile, agit en prolongeant l’effet du NO sur ces vaisseaux sanguins.
EFFET
Excitation
INTÉRÊT
Le NO joue un rôle dans l’apprentissage,
la mémoire, la relaxation des muscles
lisses du système digestif ainsi que ceux
des vaisseaux sanguins.

Il n’ existe pas de traitement efcace pour guérir l’alcoo- La nicotine


lisme. Quelques médicaments ont touteois été approuvés par Au Canada, en 2011, 17 % des personnes âgées de 15 ans et plus
la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis et par umaient tous les jours. Il s’agit d’une nette amélioration par
Santé Canada ; ils permettent d’aider ceux qui veulent deve- rapport à l’an 2000, où 24 % des gens âgés de plus de 15 ans
nir sobres. Parmi ces médicaments, on trouve la naltrexone umaient. Cependant, dans les deux cas, la prévalence varie
(ReViaMD), qui réduit le besoin de boire en diminuant le plaisir d’une province à l’autre. Par exemple, en 2011, 14 % de la popu-
ressenti au moment de la prise d’alcool. Ce traitement peut avoir lation de la Colombie-Britannique umait, comparativement à
du succès auprès des alcooliques, surtout s’il est suivi dans le 20 % au Québec (Santé Canada, 2011a).
cadre d’une thérapie plus globale. Le disulrame (AntabuseMD)
peut aussi être utile, mais comme il agit en entraînant des réac- La nicotine est une petite molécule exogène, non produite
tions désagréables lorsqu’il est pris en concomitance avec de normalement par l’organisme, dont l’eet est stimulant. On
l’alcool (gueule de bois, difcultés à respirer, nausées, vomisse- connaît bien l’eet de pharmacodépendance physiologique et
ments, etc.), il s’adresse principalement à des personnes sociale- psychologique de la nicotine. On sait que lorsqu’une personne
ment stables et motivées. ume du tabac, la nicotine se rend rapidement au SNC, particuliè-
rement dans le mésencéphale. En se liant à des neurones du SNC,
Outre le recours à ces médicaments, le traitement de l’alcoo- la nicotine accroît la libération de DA, ce qui stimule le circuit
lisme passe généralement par une ou des thérapies adaptées de récompense. Les eets excitateurs de la nicotine sur l’encé-
aux besoins de l’individu. L’apprentissage de la maîtrise de soi, phale sont causés par sa liaison sur des récepteurs de l’ACh. La
de la gestion du stress, une thérapie conjugale ou une théra- nicotine imite aussi les eets de l’ACh dans le SNP et augmente
pie de groupe ont partie des approches qui peuvent apporter l’activité des muscles squelettiques, la réquence cardiaque, la
un réel soutien aux alcooliques souhaitant devenir sobres. pression sanguine ainsi que les mouvements du tube digesti, ce
Les groupes d’entraide, comme l’association des Alcooliques qui peut expliquer la perte de poids chez certains umeurs.
Anonymes (AA), peuvent aussi convenir à certains alcooliques et Lorsqu’une personne désire arrêter de umer, les symptômes
toxicomanes. Par contre, les chercheurs ne s’entendent pas de sevrage se maniestent entre autres par de l’irritabilité, des
quant à l’efcacité de ces regroupements malgré le ait que
maux de tête, de l’insomnie, une aible perormance cognitive,
certaines études ont ressortir les traits de caractère des per-
de ortes envies de umer et la prise de poids.
sonnes qui bénécient de ces associations. En eet, ce type de
démarche personnelle semble plus efcace pour les personnes Parmi les moyens pour arrêter de umer, il y a les timbres
qui acceptent de se soumettre à l’autorité, qui sont dépendantes transdermiques à la nicotine (par exemple, Nicopatch MD), les
aectivement, qui ont besoin d’appartenir à un groupe, qui gommes à mâcher à la nicotine (par exemple, NicoretteMD) ou
éprouvent de graves problèmes en lien avec leur consommation, la prise de médicaments oraux (par exemple, Zyban MD) qui
qui sont moins scolarisées ou qui ont une incidence moins éle- modient progressivement l’action de certains neurotransmet-
vée de maladies mentales. teurs. L’efcacité de ces thérapies est variable. Des chercheurs
176 PARTIE II Le système nerveux

tentent de mettre au point une thérapie visant à immuniser la dépendance à la cocaïne, bien que des thérapies cognitivo-
l’encéphale des umeurs contre la nicotine. Le traitement comportementales aient connu un certain succès.
consisterait en des injections de nicotine qui provoqueraient
la production d’anticorps. Ceux-ci se lieraient à la nicotine et La méthamphétamine
l’empêcheraient de ranchir la BHE. On ne connaît pas encore
La méthamphétamine est une drogue synthétique aite à par-
l’efcacité de cette thérapie novatrice.
tir d’amphétamine. Plus de un million de Canadiens ont pris
de la méthamphétamine au moins une ois au cours de leur
La cocaïne existence ; les hommes en sont les principaux consommateurs.
Lors de l’Enquête de surveillance canadienne de la consomma- La méthamphétamine est oerte sous orme de poudre (speed)
tion d’alcool et de drogues (ESCCAD) menée par Santé Canada, ou de cristaux. Les cristaux sont umés ; leurs eets sont quasi
enquête en temps continu, lancée en avril 2008 sur la consom- instantanés et presque aussi rapides que s’ils sont reniés. Les
mation d’alcool et de drogues illicites chez les Canadiens âgés eets peuvent durer de quatre à huit heures.
de 15 ans et plus, environ 260 000 Canadiens déclaraient avoir La méthamphétamine a une structure chimique semblable
consommé de la cocaïne (Santé Canada, 2011b). à celle de la DA, et son eet stimulant imite celui de la cocaïne.
La cocaïne est une substance dérivée de l’arbuste Elle annule les sensations de atigue, maintient un état d’éveil
Erythroxylon coca, trouvé principalement en Amérique du Sud et améliore de açon temporaire l’humeur de l’usager. À la suite
et en Indonésie. La cocaïne est un puissant stimulant du SNC de l’état d’euphorie initial, on observe habituellement une agi-
qui inhibe le recaptage de certains neurotransmetteurs (DA, tation extrême qui, chez certaines personnes, se traduit par un
comportement violent. L’usage chronique de la méthamphéta-
5-HT et NA) dans les entes synaptiques. Il en résulte une sen-
mine peut produire un état psychotique menant à la paranoïa,
sation de bien-être d’une durée variant de 5 à 30 minutes.
à des hallucinations auditives et visuelles, au repli sur soi, à
On a déjà pensé que la cocaïne pouvait soigner la dépres- l’irritabilité et à un comportement agressi et erratique. La tolé-
sion, mais on a rapidement constaté que cette drogue créait rance, la dépendance et l’accoutumance demeurent courantes ;
une accoutumance extrême et que son usage était très noci. l’hyperthermie, les convulsions et la mort sont aussi possibles.
Dans les périodes de besoins intenses, la cocaïne est consom-
L’ecstasy est le nom de rue donné à la méthylène dioxymé-
mée sans arrêt à des doses de plus en plus ortes. Il en résulte thamphétamine (MDMA), une drogue qui produit les mêmes
de l’insomnie, une perte d’appétit, une augmentation des eets que la méthamphétamine, hallucinations en moins (sau
pulsions sexuelles, des tremblements et la psychose de la à ortes doses). L’ecstasy se présente sous orme de comprimé
cocaïne, soit un état aisant penser à une schizophrénie para- et contient souvent d’autres substances (par exemple, l’aspi-
noïde. Au cours de la période d’eondrement, des symptômes rine, la caéine), certaines étant plus dangereuses encore que
de atigue, de dépression et d’irritabilité sont réquents, sans la MDMA (par exemple, la kétamine, un puissant anesthésique
compter les pertes de mémoire et des activités intellectuelles utilisé généralement en médecine vétérinaire).
conuses.
Il n’existe pas de traitements pharmacologiques pour traiter
Le crack est le nom courant donné à un dérivé cristallisé la dépendance à la méthamphétamine. La thérapie la plus cou-
de la cocaïne que l’on prépare en aisant bouillir puis sécher rante consiste en une intervention cognitivo-comportementale.
un mélange de cocaïne, de bicarbonate de soude et d’eau.
Les cristaux obtenus se ument, et le ait d’inhaler cette Les opiacés
drogue permet, à des doses extrêmement ortes, d’atteindre Les opiacés, dont la morphine, la codéine et l’héroïne, sont des
rapidement l’encéphale et d’y produire un état d’euphorie produits dérivés du pavot. Cette plante pousse de la Turquie
intense, immédiat et de courte durée. L’appellation de cette jusqu’au Sud-Est asiatique et dans certaines régions de
drogue ait réérence au crépitement que l’on entend en la l’Amérique latine. La morphine et la codéine sont utilisées en
chauant. médecine pour leurs eets analgésiques, mais, du côté illicite,
Plus on consomme de la cocaïne et son dérivé, moins l’orga- l’héroïne reste l’opiacé le plus utilisé.
nisme sécrète de DA étant donné sa présence prolongée dans L’héroïne est un stupéant qui crée une orte dépendance
les synapses. La tolérance à la cocaïne mène à des épisodes au et qui agit comme un dépresseur du système nerveux. Elle est
cours desquels les besoins maladis de cette drogue augmen- transportée rapidement à l’encéphale, où elle est transormée
tent. Les cas de mortalité liés à la consommation de cocaïne en morphine. Celle-ci se lie aussitôt aux récepteurs des opiacés
sont généralement causés par un arrêt cardiaque ou respira- naturels, les endorphines, et déclenche une sensation d’eupho-
toire. La combinaison de la cocaïne avec l’alcool augmente rie. Les opiacés abaissent la réquence respiratoire, activent
de açon très importante le risque de mortalité soudaine. À le circuit de récompense, bloquent les voies de la douleur,
l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement efcace pour soigner troublent les onctions mentales et sont parois responsables
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 177

de nausées et de vomissements. En raison du partage des Ces produits diminuent les symptômes de sevrage et inhibent
seringues entre les usagers, les risques d’hépatite, de sida et les efets de l’héroïne.
d’inections bactériennes variées sont plus élevés pour les
héroïnomanes que pour les autres toxicomanes. La tolérance La marihuana
et la dépendance à l’héroïne sont courantes, et les consomma- La marihuana est le produit illicite le plus consommé.
teurs lourds peuvent subir des arrêts respiratoires entraînant On l’extrait des eurs, des euilles et des tiges du chanvre
des convulsions ou la mort. indien (Cannabis sativa) qui sont recouvertes d’une résine
L’héroïne peut être injectée, reniée ou umée. Les grands riche en tétrahydrocannabinol (THC), son ingrédient acti,
consommateurs peuvent s’injecter de l’héroïne jusqu’à quatre et qui en contiennent également. Le terme cannabis est éga-
ois par jour. Les nombreux traitements de l’héroïnomanie lement utilisé pour désigner la marihuana. Cette drogue est
comprennent des opiacés synthétiques, comme la méthadone. habituellement umée comme une cigarette, un joint dans le

POINT DE MIRE Bioéthique


L’utilisation de marihuana (cannabis) à des fns médicales
Au cours de l’Histoire, de nombreuses civilisations ont utilisé la considérables. À ce jour, le district de Columbia et 20 États
marihuana, Cannabis sativa, comme un médicament d’usage américains ont légalisé l’utilisation de la marihuana à des fns
général. Outre ses eets sur la douleur, la marihuana ou ses médicales (Pros and Cons o Controversial Issues, 2013). Par
ingrédients diminueraient l’anxiété, avoriseraient la relaxation contre, une décision de la Cour suprême des États-Unis, prise
musculaire, augmenteraient l’appétit, préviendraient les nau- en 2005, permet au gouvernement édéral d’arrêter quiconque
sées et les vomissements chez des patients recevant des traite- consomme de la marihuana, même pour des raisons médicales
ments chimiothérapeutiques et diminueraient la pression et même dans les États où son usage est légal.
intra oculaire chez ceux atteints de glaucome.
Ceux qui s’opposent à la légalisation de la marihuana à des fns
Dans les dernières années, il y a eu, dans plusieurs pays, un médicales : (1) se posent des questions sur sa toxicité, sur les
regain d’intérêt pour les applications thérapeutiques de la mari- interactions possibles avec des médicaments et sur le potentiel
huana. C’est ainsi qu’au Canada, depuis 2001, l’usage de ce d’accoutumance ; (2) croient que umer de la marihuana pourrait
produit à des fns médicales est permis dans des circonstances nuire au système respiratoire ; (3) ont l’impression que l’usage
et des modalités d’utilisation bien précises. de la marihuana à des fns médicales la rendra plus acilement
Le Règlement sur l’accès à la marihuana à des fns médicales accessible aux consommateurs de drogues et les conduira à
(RAMM) permet, entre autres, à des personnes atteintes de consommer d’autres drogues plus nocives ; et (4) citent des
sclérose en plaques, de lésions ou de maladies de la moelle recherches sur des animaux qui montrent que la marihuana ou
épinière, de cancer, de sida, de ormes graves d’arthrite ou ses composantes peuvent nuire à la coordination motrice et au
d’épilepsie de posséder et de consommer de la marihuana pour développement du œtus et qu’elles peuvent causer une dimi-
soulager, par exemple, des douleurs aiguës quand tous les nution du nombre de spermatozoïdes ou de leur mobilité – donc
autres traitements ont échoué. des eets secondaires potentiellement négatis.
Au cours des années, divers problèmes juridiques et de nom- Beaucoup de chercheurs reconnaissent la nécessité de pour-
breuses inquiétudes relatives à la santé et à la sécurité des par- suivre des études sur l’innocuité et l’efcacité de la marihuana,
ticuliers autorisés à produire de la marihuana ont conduit à en déterminant les doses de pureté et la orce des produits uti-
l’abrogation du RAMM, eective en 2014. Il a été remplacé par lisés. Cependant, le statut légal de ce produit soulève des obs-
le Règlement sur la marihuana à des fns médicales (RMFM). En tacles importants pour ces recherches. Ainsi, aux États-Unis,
gros, le RMFM élimine la production de marihuana par des per- les déenseurs du droit à l’utilisation de la marihuana à des fns
sonnes désignées, pour la remplacer par une production com- médicales et à la poursuite des recherches dans ce domaine
merciale. Cela supprime les risques auxquels les producteurs pourraient devoir mener leur combat devant le Congrès
particuliers s’exposaient (moisissures dans la maison, braquage américain.
à domicile, etc.) et permet d’orir aux patients un produit de
qualité contrôlée et plus sûr (Gazette du Canada, 2013). PRENEZ POSITION…
Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) afrme
1. La marihuana devrait-elle être accessible à tous les
qu’aucune étude scientifque solide n’a démontré les eets thé-
patients à des fns médicales ? Quels sont vos arguments
rapeutiques de la marihuana. Paradoxalement, elle a autorisé
en aveur ou en déaveur de cette mesure ?
l’utilisation de certains médicaments à base de THC (l’ingré-
dient acti de la marihuana) par des patients atteints de cancer 2. Devrait-on légaliser l’usage de la marihuana en dehors
et par ceux sourant de sida et subissant des pertes de poids de son contexte médical ?
178 PARTIE II Le système nerveux

langage populaire, ou elle peut être ingérée. En 2011, lors d’un FIGURE 5.33a . Ce dernier reçoit donc des aérences de plu-
sondage pancanadien, 39,4 % des Canadiens afrmaient avoir sieurs neurones présynaptiques. Par exemple, de nombreux
consommé de la marihuana au moins une ois dans leur vie et neurones sensitis ont synapse avec les neurones du noyau
9,1 % d’entre eux l’avaient ait durant l’année précédant l’en- salivaire dans le tronc cérébral ; celui-ci modie l’activité des
quête (Santé Canada, 2011b). glandes salivaires à l’heure des repas pour qu’elles produisent
de la salive. Les données aérentes proviennent de plusieurs
Le corps humain produit naturellement un neurotransmet-
stimulus : l’odeur des aliments, l’horloge qui annonce l’heure
teur anxiolytique, l’anandamide, qui appartient à la même caté-
du dîner, le bruit des activités de préparation du repas ou des
gorie d’agents chimiques que le THC, soit les cannabinoïdes. Il
photos d’aliments dans une revue. Ces aérences multiples
semblerait donc que le THC imite les actions de l’anandamide.
mènent à un seul résultat : la production de salive.
Les récepteurs qui lient les cannabinoïdes sont situés dans
l’hippocampe, le cervelet, les noyaux gris centraux et le cortex Un circuit divergent propage l’inormation d’un neurone
cérébral ; toutes ces régions jouent un rôle important dans la présynaptique vers plusieurs neurones postsynaptiques ou
mémoire, le sens de l’orientation, l’équilibre, la coordination d’un circuit neuronal vers de nombreux autres FIGURE 5.33b.
motrice et la perception. Par exemple, les neurones de l’encéphale qui commandent les
mouvements des muscles squelettiques des jambes pendant
Lorsqu’une personne ume de la marihuana, le THC se rend
la marche stimulent également les muscles du dos pour main-
au SNC et produit une légère euphorie ainsi que des modica-
tenir la posture et l’équilibre durant cette activité. Dans ce
tions visuelles et intellectuelles. On peut noter aussi, chez des
cas, une seule donnée aérente ou quelques-unes seulement
utilisateurs occasionnels, une distorsion spatio-temporelle.
conduisent à une sortie multiple.
Les grands consommateurs peuvent aussi connaître des hal-
lucinations, de l’anxiété, des pensées qui se déroulent à toute Les circuits réverbérants utilisent la rétroaction pour
vitesse, des distorsions de leur image corporelle ainsi que produire une stimulation répétée, cyclique, du circuit : c’est ce
des symptômes paranoïdes et psychotiques. L’ensemble de ces qu’on appelle la réverbération FIGURE 5.33c. Une ois activé,
réactions porte le nom de psychose cannabique ou de délirium un circuit réverbérant peut continuer à onctionner tant que
dû au cannabis. L’usage régulier de la marihuana peut causer le cycle n’est pas rompu par des stimulus inhibiteurs ou par
des besoins maladis qui rendent difcile l’arrêt de la consom- la atigue synaptique. La atigue synaptique se produit quand
mation de ce produit. des stimulus répétés provoquent l’épuisement de la production
de neurotransmetteurs dans une cellule présynaptique. C’est la
Au Canada, certaines personnes peuvent utiliser le canna-
nature répétitive des circuits réverbérants qui nous permet de
bis à des ns médicales. En eet, le gouvernement a consenti
continuer à respirer pendant le sommeil.
à mettre sur pied un programme permettant aux méde-
cins, selon certaines conditions précises, de prescrire de Dans un circuit parallèle postdécharge, les données d’en-
la marihuana aux personnes sourant de maladies graves trée sont transmises simultanément le long de plusieurs voies
POINT DE MIRE BIOÉTHIQUE (page précédente). neuronales parallèles jusqu’ à une cellule postsynaptique com-
mune FIGURE 5.33d. Notez que le nombre de neurones, donc
le nombre de synapses, varie dans les voies neuronales d’un tel
5.6 L’intégration neuronale et les circuit. Étant donné que la communication entre les neurones
au niveau de la synapse implique un délai synaptique (le temps
circuits neuronaux du système requis pour le déroulement des événements à la synapse), plus il
nerveux central y a de neurones dans une voie, plus il y a de synapses et plus
il aut de temps à cette voie pour transmettre l’inormation. Il
La coordination et l’intégration de l’activité neuronale que réa- s’ensuit que l’inormation provenant du point de stimulation
lise le système nerveux sont possibles grâce au regroupement parvient à la cellule postsynaptique commune à des moments
de ses milliards d’interneurones en des arrangements com- diérents, un peu comme s’il y avait des échos du stimulus d’ori-
plexes appelés circuits neuronaux, ou réseaux neuronaux. gine. On croit que ce type de circuit participe aux processus
En se basant sur leur onctionnement, on reconnaît quatre mentaux de niveau élevé : il renorcerait, par exemple, l’activité
types de circuits neuronaux : les circuits convergents, diver- nerveuse répétitive nécessaire pour réaliser des calculs mathé-
gents, réverbérants et parallèles postdécharge FIGURE 5.33. matiques précis.
Certains circuits sont localisés, leurs neurones étant con-
nés à une région précise, alors que dans d’autres circuits, les Vérifiez vos progrès
neurones se répartissent dans plusieurs régions diérentes du
45. Comment l’abus de drogues, y compris d’alcool et
SNC. Cependant, dans tous les circuits neuronaux, le nombre
de nicotine, affecte-t-il le système nerveux ?
de sources aérentes et de cibles eérentes est limité.
46. Dans quel type de circuit neuronal peut-on obtenir une
Dans un circuit convergent, les données d’entrée se seule réponse à partir d’une diversité de stimulations ?
dirigent (convergent) vers un unique neurone postsynaptique
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 179

Entrée
Entrée

Entrée

Entrée
Entrée

Entrée Entrée

Sortie Sortie
Sortie Sortie Sortie Sortie Sortie Sortie

a. Circuit convergent b. Circuit divergent c. Circuit réverbérant d. Circuit parallèle


postdécharge
FIGURE 5.33
Circuits neuronaux ❯ Les circuits neuronaux sont des groupes de neurones du SNC adoptant un arrangement précis et à travers lesquels les
données d’entrée sont transmises et distribuées. On reconnaît quatre types de circuits neuronaux.

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


5.1 Une vue d’ensemble Le système nerveux exerce trois onctions principales :
du système nerveux • La réception de données (onction sensitive).
• L’intégration des données (onction intégrative).
• La production de réponses motrices (onction motrice).
• L’exécution de ces trois onctions permet au système nerveux de maintenir l’homéostasie,
en association avec le système endocrinien, et de gérer les activités mentales supérieures.

5.2 L’organisation du Le système nerveux se compose de deux divisions anatomiques :


système nerveux • Le SNC, comprenant l’encéphale et la moelle épinière, tous deux protégés par des os.
• Le SNP, c’est-à-dire le tissu nerveux en dehors du SNC, comprenant les récepteurs sensoriels,
les ners et des ganglions.
Le SNP comporte deux divisions :
• La division sensitive transmet les infux nerveux au SNC.
• La division motrice transporte les infux nerveux loin du SNC.
La division motrice comprend deux subdivisions :
• Le SNS innerve les muscles squelettiques et est généralement volontaire. Il ne comprend que
des neurones dont le corps cellulaire se situe dans le SNC et les extrémités axonales, dans
les muscles.
• Le SNA innerve le muscle cardiaque, les muscles lisses et les glandes. Il communique avec les
eecteurs par une chaîne de deux neurones. Le corps cellulaire du premier neurone est dans
le SNC, et celui du second neurone se situe dans les ganglions autonomes.
Le SNA est subdivisé en deux parties :
• Le SNAS.
• Le SNAP.
Le premier est surtout acti durant les situations de stress ; le second est responsable de la
régulation des activités de digestion et de repos.
Les divisions anatomiques du système nerveux sont responsables de diverses onctions :
• Le SNP détecte les stimulus ; il transmet de l’inormation au SNC et reçoit également de
l’inormation du SNC, qu’il transmet aux eecteurs.
• Le SNC traite l’inormation ; il l’intègre, l’entrepose et y répond par l’entremise du SNP.
180 PARTIE II Le système nerveux

5.3 Le tissu nerveux Les gliocytes soutiennent et nourrissent les cellules nerveuses.
5.3.1 Les gliocytes du système nerveux central
• Les astrocytes procurent un support physique aux neurones et aux vaisseaux sanguins. Ils
ont une inuence sur la ormation et le onctionnement de la BHE. Ils appuient la onction
synaptique.
• Les épendymocytes tapissent les ventricules cérébraux et le canal central de la moelle épi-
nière. Certains s’associent à des vaisseaux sanguins pour ormer les plexus choroïdes, struc-
tures responsables de la production du LCS.
• Les microgliocytes phagocytent les microorganismes, les substances étrangères et les tissus
nécrosés.
• Les oligodendrocytes orment des gaines de myéline autour des axones de nombreux neu-
rones du SNC.
5.3.2 Les gliocytes du système nerveux périphérique
• Les gliocytes ganglionnaires soutiennent et nourrissent les corps cellulaires des neurones
situés dans les ganglions.
• Les neurolemmocytes orment des gaines de myéline entourant de nombreux axones du
SNP.
5.3.3 Le neurone
• Les neurones reçoivent des stimulus et transmettent des inux nerveux.
• Les neurones ont trois parties :
– Le corps cellulaire est le site principal de la synthèse des protéines. Il ait partie de la struc-
ture réceptrice du neurone.
– Les dendrites sont des prolongements cytoplasmiques courts et ramifés du corps cel-
lulaire qui transmettent généralement des signaux électriques vers le corps cellulaire. Ils
constituent la principale structure réceptrice du neurone.
– L’axone est un prolongement issu du corps cellulaire qui transmet des inux nerveux aux
autres cellules. Sa portion allongée correspond à la structure conductrice, tandis que sa
portion ramifée, ormée de télodendrons et de corpuscules nerveux terminaux, corres-
pond à la structure sécrétrice du neurone.
5.3.4 Les types de neurones
Les neurones sont classifés selon leur onction ou selon leur structure.
• Selon la onction, on distingue trois types de neurones :
– Le neurone sensiti, qui transmet des inux nerveux de la périphérie vers le SNC.
– L’interneurone, qui transmet des inux d’un neurone à un autre à l’intérieur du SNC.
– Le neurone moteur, qui achemine l’inux nerveux depuis le SNC jusqu’aux muscles et aux
glandes, les eecteurs.
• Selon la structure, on distingue encore trois types de neurones :
– Les neurones multipolaires ont de nombreuses dendrites et un seul axone. Les neurones
moteurs et la plupart des interneurones sont multipolaires.
– Les neurones bipolaires ont un seul axone et une seule dendrite. Ils sont présents dans
certains organes sensoriels.
– Les neurones unipolaires ont un seul axone. La majorité des neurones sensitis sont
unipolaires.
5.3.5 La gaine de myéline
• Les axones myélinisés sont enveloppés par plusieurs couches de membrane plasmique de
neurolemmocytes (SNP) ou d’oligodendrocytes (SNC). Des intervalles, appelés nœuds de la
neurofbre, sont présents sur les axones myélinisés ; ces nœuds permettent d’acheminer les
inux nerveux plus rapidement que sur les axones non myélinisés.
• Les axones non myélinisés ne ont que s’enoncer dans les neurolemmocytes (SNP) et dans
les oligodendrocytes (SNC). Les potentiels d’action s’y propagent lentement.
5.3.6 Les substances blanche et grise
Dans le SNC, selon la présence ou l’absence de myéline, on peut classer le tissu nerveux en
deux catégories : la substance blanche et la substance grise.
• La substance blanche est ormée d’axones myélinisés. Elle se trouve en périphérie de la
moelle épinière et dans la partie centrale de l’encéphale. Elle constitue les tractus nerveux
du SNC.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 181

• La substance grise se compose de corps cellulaires, de dendrites et d’axones non myélini-


sés. Elle constitue les sites d’intégration du système nerveux. La substance grise orme le
cortex cérébral, les noyaux du SNC ainsi que la région centrale de la moelle épinière.
Dans le SNP, les axones myélinisés sont regroupés pour ormer les ners, et les corps cellulaires
peuvent se regrouper pour ormer des ganglions.

5.4 L’inux nerveux Les propriétés électriques des cellules sont dues à des diérences de concentration
ionique de part et d’autre de la membrane plasmique et aux propriétés de perméabilité de
la membrane.
5.4.1 La répartition des ions de part et d’autre de la membrane
Les concentrations des ions K+, des protéines anioniques et d’autres molécules sont plus grandes
à l’intérieur de la cellule, et les concentrations des ions Na+ et Cl – sont plus élevées à l’extérieur.
5.4.2 Les caractéristiques de la perméabilité de la membrane plasmique
• Les protéines anioniques et d’autres anions sont synthétisés à l’intérieur de la cellule et ne
peuvent en sortir en raison de leur taille.
• La pompe à Na+/K+ déplace les ions contre leur gradient de concentration. Les ions K+ sont
amenés dans la cellule, et les ions Na+ en sont expulsés.
• La perméabilité de la membrane plasmique aux ions est déterminée par des canaux de uite
et par des canaux ioniques à ouverture contrôlée.
– Parce que le nombre de canaux de uite à K+ y est plus élevé que le nombre de canaux de uite
à Na+, la membrane plasmique est plus perméable aux ions K+ qu’aux ions Na+ lorsqu’elle est
au repos.
– Les canaux ioniques à ouverture contrôlée comprennent des canaux ioniques ligand-
dépendants, des canaux ioniques voltage-dépendants ainsi que d’autres canaux ioniques
dont l’ouverture est contrôlée par des stimulus autres que des ligands ou le voltage.
5.4.3 La production d’un potentiel membranaire de repos
• Le potentiel membranaire de repos est la diérence de charges qui existe de part et d’autre
de la membrane plasmique lorsque la cellule n’est pas stimulée. Par comparaison avec le
côté extérieur de la membrane, le côté intérieur est chargé négativement.
• Le potentiel membranaire de repos est principalement dû à la tendance des ions K+ à diuser
en dehors de la cellule, tendance qui est contrebalancée par les charges négatives qui se
développent sur la partie interne de la membrane.
5.4.4 La modifcation du potentiel membranaire de repos
• La dépolarisation est une diminution du potentiel membranaire de repos. L’intérieur de la cel-
lule devient moins négati. Le potentiel peut passer, par exemple, de –70 mV à –55 mV. Dans
certains cas, la polarisation peut même complètement s’inverser.
• L’hyperpolarisation est une augmentation du potentiel membranaire. L’intérieur de la cellule
devient plus négati, passant, par exemple, de sa valeur de repos, qui est de –70 mV, à –90 mV.
5.4.5 Les potentiels gradués
• Un potentiel gradué est un changement local dans le potentiel membranaire de repos, c’est-
à-dire qu’il se limite à une petite surace de la membrane plasmique. On parle de potentiel
gradué parce qu’un stimulus plus ort produit un changement de potentiel plus élevé qu’un
stimulus moins ort.
• Une augmentation de la perméabilité membranaire au Na+ cause une dépolarisation graduée,
et une augmentation de la perméabilité membranaire au K+ ou au Cl – produit une hyperpola-
risation graduée.
• Les potentiels gradués peuvent s’additionner.
• Un potentiel gradué diminue en intensité à mesure qu’augmente sa distance par rapport au
point d’origine de la stimulation.
5.4.6 Les potentiels d’action
• Un potentiel d’action est un phénomène local au cours duquel on note une complète inversion
du potentiel membranaire de repos. L’infux nerveux correspond au potentiel d’action qui se
propage sur toute la surace de l’axone.
• On parle de seuil d’excitation pour décrire le potentiel membranaire capable de déclencher
un potentiel d’action. Ce seuil est d’environ –55 mV.
• Les potentiels d’action sont des réactions de type TOUT ou RIEN. À partir du moment où
se déclenche un potentiel d’action, celui-ci a toujours la même amplitude, quelle que soit
l’intensité du stimulus.
182 PARTIE II Le système nerveux

• Au cours du potentiel d’action, la dépolarisation de la membrane, causée par l’entrée des ions
Na+ par les canaux ioniques voltage-dépendants, se poursuit jusqu’à une inversion complète
de la polarité membranaire. L’intérieur devient positi et l’extérieur devient négati.
• La repolarisation est un retour du potentiel membranaire à sa valeur de repos, car les canaux
à Na+ voltage-dépendants se erment, les canaux à K+ voltage-dépendants s’ouvrent, et les
ions K+ diusent hors de la cellule.
• La repolarisation est souvent suivie d’une courte phase d’hyperpolarisation.
5.4.7 La période réfractaire
• La période réractaire absolue est la période d’un potentiel d’action durant laquelle un second
stimulus, quelle que soit son intensité, ne peut déclencher un autre potentiel d’action.
• La période réractaire relative succède à la période réractaire absolue ; c’est à ce moment
qu’un stimulus causant une dépolarisation supérieure au seuil d’excitation peut déclencher
un autre potentiel d’action.
5.4.8 L’intensité des stimulus et la fréquence des potentiels d’action
• La réquence des potentiels d’action correspond au nombre de potentiels d’action déclen-
chés par unité de temps en réponse à un stimulus. Elle augmente en onction de l’intensité du
stimulus jusqu’à un certain seuil où aucune augmentation n’est désormais possible.
• La période réractaire absolue limite la réquence des potentiels.
• L’intensité des stimulus est codée dans la réquence des potentiels d’action, dans la durée
des potentiels et dans le nombre de neurones sensitis recrutés. Ces paramètres sont d’au-
tant plus élevés que la orce du stimulus l’est aussi.
5.4.9 La propagation des potentiels d’action
• Un potentiel d’action génère des courants ioniques qui stimulent l’ouverture des canaux à
Na+ voltage-dépendants dans les régions adjacentes de la membrane, produisant ainsi un
nouveau potentiel d’action.
• Dans un axone non myélinisé, les potentiels d’action se produisent directement dans la région
adjacente aux potentiels d’action précédents. On parle de conduction continue.
• Dans un axone myélinisé, les potentiels d’action se déplacent d’un nœud de la neurofbre au
suivant, et la conduction est dite saltatoire.
• En raison de la période réractaire absolue, les potentiels d’action ne peuvent pas se propa-
ger à rebours.
• Les potentiels d’action se propagent plus rapidement dans les axones myélinisés et de grand
diamètre.

5.5 La synapse chimique La synapse est une zone de communication qui met en lien deux neurones.
5.5.1 L’anatomie de la synapse chimique
La synapse est ormée de trois parties : le neurone présynaptique, la ente synaptique et le
neurone postsynaptique.
5.5.2 La physiologie de la synapse chimique
Dans une synapse chimique, le neurone présynaptique libère par exocytose des molécules de
neurotransmetteurs, soit des messagers chimiques, qui diusent dans la ente synaptique, puis
se fxent à leurs récepteurs sur le neurone postsynaptique, où ils peuvent avoriser ou inhiber la
transmission d’un inux nerveux.
5.5.3 Le retrait synaptique du neurotransmetteur
Une ois qu’il a déclenché une réaction dans le neurone postsynaptique, le neurotransmetteur
doit être éliminé de la synapse soit par dégradation enzymatique, soit par recaptage par le neu-
rone présynaptique ou simplement en diusant hors de la ente synaptique.
5.5.4 L’intégration synaptique
L’intégration consiste en la somme des signaux excitateurs et inhibiteurs qui peut mener à
l’apparition d’une dépolarisation, d’une hyperpolarisation ou à un état de acilitation dans le
neurone postsynaptique.
5.5.5 Les neurotransmetteurs
• Les neurotransmetteurs sont des messagers chimiques qui permettent la transmission
synaptique. Certains sont exclusivement excitateurs, d’autres exclusivement inhibiteurs, tan-
dis que d’autres peuvent exercer les deux eets.
• Les plus connus sont l’ACh, la 5-HT, la DA, la NA, le GABA et le glutamate.
• Les neuromodulateurs sont des molécules qui amplifent ou émoussent la réponse d’un neu-
rone postsynaptique.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 183

5.5.6 Les toxicomanies


• Les drogues neurologiques peuvent avoriser ou empêcher l’action d’un neurotransmetteur
particulier.
• L’état de dépendance se manieste lorsque l’organisme a besoin de continuer son intoxication.

5.6 L’intégration Les neurones du SNC sont disposés de manière à ormer quatre types de réseaux de commu-
neuronale et les nication distincts :
circuits neuronaux • Les circuits convergents permettent l’élaboration d’une réponse commune à partir de plu-
sieurs aérences.
du système nerveux
• Les circuits divergents permettent l’élaboration de plusieurs réponses à partir d’une seule
central aérence (ou de quelques-unes).
• Les circuits réverbérants permettent d’obtenir la même réponse plusieurs ois consécutives,
car l’inormation y voyage de manière cyclique.
• Les circuits parallèles postdécharge sont constitués d’un circuit divergent dont les voies neu-
ronales communiquent toutes avec le même neurone postsynaptique.

Pour conclure...
Dans la mise en situation, il est question d’Éliott, atteint de la que ce soit une combinaison de acteurs génétiques qui aug-
sclérose en plaques. La cause de cette maladie demeure incon- mente les risques de contracter la sclérose en plaques. Des
nue, mais la plupart des chercheurs s’accordent à penser qu’il acteurs environnementaux sont peut-être aussi en partie res-
existe probablement beaucoup de acteurs avorisants, notam- ponsables de la maladie, bien qu’aucun polluant ou acteur envi-
ment une déaillance du système immunitaire, des acteurs ronnemental précis n’ait encore été identifé. Par ailleurs, des
génétiques et des inuences environnementales. études ont montré que le risque de contracter cette maladie est
De nombreuses personnes atteintes de la sclérose en plaques partiellement inuencé par l’endroit où l’on habite sur la planète.
peuvent maîtriser leurs symptômes à l’aide de médicaments Les personnes qui, comme Éliott, habitent les régions tempé-
immunosuppresseurs qui abaissent l’activité immunitaire, tels rées, peu importe leur origine génétique, ont plus de chances de
les interérons bêta. C’est heureusement le cas d’Éliott. Le ait contracter la maladie que celles des régions tropicales. Bien
que ce traitement onctionne donne à penser que, dans de nom- qu’il n’existe pas de remède pour cette maladie, des chercheurs
breux cas, la sclérose en plaques est causée par l’identifcation ont réussi à mettre au point des médicaments efcaces pour
incorrecte de la gaine de myéline par le système immunitaire qui modifer son cours en réduisant les symptômes et en permettant
y voit une substance étrangère. On pense également que des aux personnes atteintes de mener une vie normale. D’ailleurs,
acteurs génétiques joueraient un rôle dans certains cas. Toute- c’est là la erme intention d’Éliott. Bien qu’il doive être plus atten-
ois, la plupart des chercheurs croient qu’il est peu probable que ti aux signaux de atigue que lui envoie son corps, Éliott entend
l’anomalie d’un seul gène soit en cause. Il est plus vraisemblable ne rien changer à ses grands projets de vie.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme correspond à chacune des descriptions suivantes ?
a. Division du système nerveux chargée de transmettre les inux f. Produit chimique entreposé à l’extrémité des axones et respon-
nerveux du SNC au muscle cardiaque, aux muscles lisses et aux sable de la transmission d’un inux nerveux à travers la synapse.
glandes. g. Neurotransmetteur acti dans le SNS.
b. Cellule de la névroglie qui tapisse les cavités du SNC. h. Mode de propagation de l’inux nerveux dans un axone myélinisé.
c. Partie du neurone correspondant à sa structure conductrice. i. Regroupement d’axones enserrés dans une enveloppe de tissu
d. Type de potentiel qui a toujours la même amplitude, quelle que soit conjoncti.
l’intensité du stimulus. j. Appellation employée pour désigner la couche de substance grise
e. Type de canal qui s’ouvre si une molécule, tel un neurotransmet- située à la surace externe de l’encéphale.
teur, se lie sur son récepteur. k. Organisation neuronale qui permet de ormuler plusieurs réponses
à partir d’une seule aérence.
184 PARTIE II Le système nerveux

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Nommez les trois onctions principales du système nerveux et 20. Les cellules de la névroglie qui orment les gaines de myéline dans
expliquez brièvement chacune d’elles. (p. 134) le SNP sont :
2. Distinguez le SNC du SNP. Comment le SNP est-il subdivisé ? a. les oligodendrocytes ; c. les neurolemmocytes ;
Quelles sont les onctions de ces subdivisions ? (p. 134-136) b. les cellules ganglionnaires ; d. les astrocytes.
3. Nommez les gliocytes qui ne se trouvent que dans le SNC. Quels 21. Les cellules présentes dans les plexus choroïdes qui sécrètent le
sont leurs rôles ? Répondez aux mêmes questions pour les glio- LCS sont des :
cytes du SNP. (p. 137-139) a. astrocytes ; c. neurolemmocytes ;
4. Décrivez la structure et les onctions des trois parties d’un neu- b. épendymocytes ; d. microgliocytes.
rone. (p. 139-141)
22. Les gliocytes qui ont, dans le SNC, une onction de phagocyte
5. Quelles sont les onctions accomplies par les neurones multipo- sont appelés :
laires, bipolaires et unipolaires ? (p. 141-142)
a. oligodendrocytes ; c. microgliocytes ;
6. Comparez la gaine de myéline des axones du SNC à celle des b. neurolemmocytes ; d. astrocytes.
axones du SNP. (p. 142-143)
23. Laquelle (ou lesquelles) des parties d’un neurone reçoit (ou
7. Expliquez les grandes étapes de la régénération des axones dans reçoivent) des signaux provenant d’autres neurones ?
le SNP. (p. 144-145)
a. Le corps cellulaire.
8. Expliquez le rôle des ions K+, des ions Na+ et de la pompe à Na+/K+
b. L’axone.
dans la création du potentiel membranaire de repos. (p. 151-152)
c. Les dendrites.
9. Distinguez potentiel gradué et potentiel d’action. (p. 153-158)
d. Les réponses a. et c.
10. Décrivez les phases de dépolarisation et de repolarisation d’un
24. Quel type de neurone repose entièrement dans le SNC ?
potentiel d’action. Expliquez comment les changements dans
la perméabilité de la membrane plasmique et les déplace- a. Le neurone moteur. c. Le neurone sensiti.
ments des ions Na+ et K+ expliquent chacune de ces phases. b. L’interneurone. d. Le neurone unipolaire.
(p. 156-157) 25. Un neurone ayant de nombreuses dendrites courtes et un axone
11. Montrez la relation entre les périodes réractaires absolue et rela- long est un neurone :
tive et les phases de dépolarisation et de repolarisation du poten- a. multipolaire ; c. bipolaire.
tiel d’action. (p. 159) b. unipolaire ;
12. Comment le système nerveux ait-il pour décoder l’intensité des
26. Les neurones moteurs et les interneurones sont des neurones :
stimulus ? (p. 159-160)
a. unipolaires ; c. bipolaires ;
13. Comment les potentiels d’action se propagent-ils dans les axones
b. multipolaires ; d. aérents.
non myélinisés ? Comment le ont-ils dans les axones myélinisés ?
(p. 160-161) 27. Les amas de corps cellulaire dans le SNP portent le nom de :
14. Expliquez comment s’eectue la transmission d’un signal nerveux a. ganglions ; c. tractus nerveux ;
à travers une synapse. (p. 163-164) b. noyaux ; d. ners.
15. Nommez des neurotransmetteurs et décrivez les onctions de 28. La substance grise est principalement composée :
chacun. (p. 170-175) a. de fbres myélinisées ; c. de corps cellulaires ;
16. Décrivez le mode d’action et les eets physiologiques des subs- b. de neurolemmocytes ; d. d’oligodendrocytes.
tances suivantes : alcool, nicotine, cocaïne, méthamphétamine, 29. La propagation d’un potentiel d’action est plus rapide :
héroïne et marihuana. (p. 166-167 et p. 175-178)
a. dans des axones de aible diamètre que dans des axones de
17. Résumez le onctionnement des quatre grands types de circuits grand diamètre ;
neuronaux. (p. 178)
b. dans des axones non myélinisés que dans des axones myélinisés ;
18. Le SNP comprend : c. dans les axones myélinisés.
a. le SNS ; d. Toutes ces réponses.
b. l’encéphale ;
30. Concernant la diérence de concentration de part et d’autre de la
c. la moelle épinière. membrane au repos, il y a :
d. Toutes ces réponses.
a. plus d’ions K+ et Na+ à l’extérieur de la cellule qu’à l’intérieur ;
19. Le SNA comporte deux divisions appelées : b. plus d’ions K+ et Na+ à l’intérieur de la cellule qu’à l’extérieur ;
a. SNC et SNP ; c. plus d’ions K+ à l’extérieur qu’à l’intérieur et plus d’ions Na+ à
b. somatique et squelettique ; l’intérieur qu’à l’extérieur de la cellule ;
c. eérente et aérente ; d. plus d’ions K+ à l’intérieur qu’à l’extérieur et plus d’ions Na+ à
d. sympathique et parasympathique. l’extérieur qu’à l’intérieur de la cellule.
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 185

31. Dans un neurone au repos, la partie externe de la membrane est c. sont limités à une petite partie de la membrane plasmique ;
(par rapport à la partie interne) : d. peuvent s’additionner.
a. de charge positive ; e. Toutes ces réponses.
b. de charge négative ;
39. Durant la phase de dépolarisation d’un potentiel d’action, la per-
c. continuellement en train de changer de polarité, celle-ci étant méabilité de la membrane :
positive pendant une seconde et négative la seconde suivante ;
a. au K+ est augmentée ; c. au Ca 2+ est augmentée ;
d. de charge négative chaque ois que la pompe à Na+/K+ est active.
b. au Na+ est augmentée ; d. demeure inchangée.
32. Les canaux de uite :
40. Au cours de la repolarisation de la membrane plasmique :
a. s’ouvrent en réponse à de aibles changements de voltage ;
a. le Na+ diuse dans la cellule ;
b. s’ouvrent quand une molécule signal se lie à son récepteur ;
b. le K+ diuse dans la cellule ;
c. sont responsables de la perméabilité aux ions de la membrane
c. le Na+ diuse hors de la cellule ;
plasmique au repos ;
d. le K+ diuse hors de la cellule.
d. ne permettent que l’entrée de substances à l’intérieur de la
cellule. 41. La période réractaire absolue :
e. Toutes ces réponses. a. limite la réquence des potentiels d’action ;
33. Le potentiel membranaire de repos apparaît quand la tendance b. empêche un potentiel d’action de produire un autre potentiel
des _________ à diuser hors de la cellule est équilibrée par leur d’action au même point de la membrane ;
attraction aux charges de signe opposé à l’intérieur de la cellule. c. est la période de temps pendant laquelle un stimulus intense
a. ions Na+ c. ions K+ peut déclencher un autre potentiel d’action.
b. ions Cl – d. protéines anioniques d. Les réponses a. et b.
e. Toutes ces réponses.
34. Si la perméabilité de la membrane plasmique au K+ augmente, le
potentiel membranaire de repos _________. C’est ________. 42. Lorsque la membrane de la zone gâchette est dépolarisée à –65 mV :
a. augmente, l’hyperpolarisation a. c’est le ruit d’un potentiel gradué ;
b. diminue, l’hyperpolarisation b. cela est dû à l’entrée d’ions Na+ ;
c. augmente, la dépolarisation c. cela déclenchera un potentiel d’action.
d. diminue, la dépolarisation d. Les réponses a. et b.
35. Lequel des termes ci-dessous est correctement associé avec sa 43. La transmission d’un inux nerveux à travers une synapse est ren-
défnition ou sa description ? due possible par :
a. Dépolarisation : le côté interne de la membrane devient plus a. le mouvement des ions Na+ et K+ ;
négati. b. la libération d’un neurotransmetteur par une dendrite ;
b. Hyperpolarisation : le côté interne de la membrane devient c. la libération d’un neurotransmetteur par l’axone ;
plus négati.
d. la libération d’un neurotransmetteur par un corps cellulaire.
c. Repolarisation : le côté interne de la membrane devient plus
e. Toutes ces réponses.
positi.
44. Les vésicules synaptiques sont :
36. Lequel des énoncés ci-dessous au sujet du déplacement des ions
à travers la membrane plasmique est vrai ? a. situées à l’extrémité des dendrites et des axones ;
a. Le mouvement du Na+ hors de la cellule nécessite de l’énergie b. situées à l’extrémité des axones uniquement ;
(ATP). c. situées le long de toutes les fbres longues du neurone.
b. Le mouvement du K+ hors de la cellule ne nécessite pas d. Toutes ces réponses.
d’énergie (ATP). 45. Dans une synapse chimique :
c. Des canaux ioniques spécifques à ouverture contrôlée a. lorsque le potentiel d’action atteint les télodendrons du neu-
régulent la diusion du Na+ à travers la membrane plasmique. rone présynaptique, il provoque l’ouverture de canaux Ca 2+
d. Toutes ces réponses. voltage-dépendants ;
37. La onction principale de la pompe à Na+/K+ est : b. les neurotransmetteurs peuvent provoquer l’ouverture de
a. de pomper le Na+ dans la cellule et le K+ hors de la cellule ; canaux Na+ ligand-dépendants ;
b. de produire le potentiel membranaire de repos ; c. les neurotransmetteurs peuvent être dégradés par des enzymes ;
c. de maintenir les gradients de concentration des ions Na+ et K+ d. les neurotransmetteurs peuvent être recaptés par le neurone
de part et d’autre de la membrane plasmique ; présynaptique.
d. de s’opposer à toute tendance du neurone à subir une e. Toutes ces réponses.
hyperpolarisation. 46. Un eet inhibiteur postsynaptique se produit quand :
38. Les potentiels gradués : a. un PPSI apparaît dans le neurone postsynaptique ;
a. se répandent en diminuant d’intensité ; b. la membrane postsynaptique est hyperpolarisée ;
b. ne se propagent pas sur de longues distances ; c. des ions K+ diusent à l’extérieur du neurone postsynaptique ;
186 PARTIE II Le système nerveux

d. des ions Cl– diusent vers le cytoplasme du neurone post- ne vous parle entre-temps, car vous oublierez ledit numéro. À quel
synaptique. type de circuit neuronal aites-vous principalement appel à ce
e. Toutes ces réponses. moment-là ?
47. Vous vous aites un nouvel ami et désirez avoir son numéro de télé- a. Au circuit divergent.
phone. Cependant, vous n’avez rien sous la main pour le noter. b. Au circuit convergent.
Pour ne pas l’oublier, vous le répétez sans cesse dans votre tête c. Au circuit réverbérant.
jusqu’à ce que vous puissiez l’écrire. Vous souhaitez que personne d. Au circuit parallèle postdécharge.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 12. Neurone sensiti : neurone unipolaire ou bipolaire chargé de
1. Le SNP. transmettre les inux nerveux de la périphérie vers le SNC.
Interneurone : neurone multipolaire logé dans le SNC et qui sert
2. a) La sensibilité permet de capter des stimulus. b) L’intégration de relais aux inux nerveux. Neurone moteur : neurone multipo-
permet de traiter l’inormation sensorielle et d’apprécier la stimu- laire qui transmet les inux nerveux du SNC vers les eecteurs
lation. c) La motricité. (muscles et glandes).
3. Le SNP détecte les stimulus ; il transmet de l’inormation au SNC 13. Les neurones multipolaires ont de nombreuses dendrites et un
et reçoit également de l’inormation du SNC, qu’il transmet aux seul axone. Les interneurones sont des neurones multipolaires
eecteurs. Le SNC traite l’inormation ; il l’intègre, l’entrepose et logés dans le SNC, et les neurones moteurs sont des neurones
donne l’ordre aux eecteurs, par le SNP, d’y répondre. multipolaires dont l’axone est logé dans des ners. Les neu-
4. Il s’agit de terminaisons nerveuses libres ou de cellules isolées et rones bipolaires ont un seul axone et une seule dendrite. Ils sont
spécialisées dans la détection de stimulus externes ou internes. présents dans la rétine de l’œil, l’oreille interne et la muqueuse
Les récepteurs sont logés dans la peau, les muscles, les articu- olactive. Les neurones unipolaires ont un seul prolongement
lations et les organes internes, de même que dans des organes émergeant du corps cellulaire. La majorité des neurones sensitis
sensoriels spécialisés, comme les yeux et les oreilles. sont unipolaires, et ils sont situés dans le SNP.

5. Division sensitive ou aérente : les inux nerveux partent de la 14. La gaine de myéline isole et protège les axones. De plus, elle
périphérie pour se rendre au SNC. Division motrice ou eérente : contribue à augmenter la vitesse de conduction des inux nerveux.
les inux nerveux partent du SNC et se rendent aux eecteurs, les 15. La myélinisation permet aux inux nerveux de se propager rapide-
muscles et les glandes. ment le long d’un axone, ce qui acilite les habiletés motrices.
6. SNS : les eecteurs sont des muscles squelettiques. SNA : 16. Les tractus et les ners sont des regroupements d’axones. Les
les eecteurs sont le muscle cardiaque, les muscles lisses premiers sont situés dans le SNC, tandis que les seconds se
et les glandes. trouvent dans le SNP.
7. SNAS et SNAP. 17. Noyau : amas de corps cellulaires situés dans le SNC. Ganglion :
8. Les gliocytes soutiennent et protègent les neurones, tandis que amas de corps cellulaires situés dans le SNP.
ceux-ci reçoivent des stimulus et transmettent des inux nerveux. 18. Principal cation extracellulaire : Na+ ; principal cation intracellu-
9. Les astrocytes. La BHE est constituée par les cellules épithéliales laire : K+.
des capillaires sanguins du SNC, qui sont étroitement unies les 19. Principal anion extracellulaire : Cl – ; principal anion intracellulaire :
unes aux autres. La barrière permet à certaines substances, mais protéines.
pas à d’autres, d’entrer dans le SNC. Elle protège le tissu nerveux
20. La pompe à Na+/K+ déplace les ions à l’encontre de leurs gra-
des substances qui pourraient lui être nuisibles.
dients de concentration ; pour chaque molécule d’ATP dépensée,
10. Le corps cellulaire est la partie la plus volumineuse du neurone ; il elle expulse trois Na+ à l’extérieur de la cellule et ait entrer deux
ait partie de la structure réceptrice du neurone et est le site prin- K+ à l’intérieur.
cipal de la synthèse des protéines. Les dendrites sont des pro-
21. Canaux de uite : canaux protéiques insérés dans la membrane
longements courts et ramifés du corps cellulaire qui transmettent
plasmique des neurones permettant le passage des ions. Ces
des signaux électriques vers celui-ci. Ils constituent la principale
canaux sont habituellement spécifques d’un ion, et ils sont tou-
structure réceptrice du neurone. L’axone est un prolongement jours ouverts. Canaux ioniques à ouverture contrôlée : ils sont
issu du corps cellulaire, qui est parcouru par des inux nerveux semblables aux canaux de uite, sau qu’ils s’ouvrent et se er-
et qui les transmet à d’autres cellules. Il correspond à la structure ment en réponse à des stimulus, ce qui leur permet de modifer la
conductrice et à la structure sécrétrice du neurone. perméabilité de la membrane plasmique. Canaux ouverts lorsque
11. Zone gâchette : zone où sont générés les inux nerveux. Corpuscule la membrane est au repos : canaux de uite. Canaux ouverts
nerveux terminal : élargissement situé au bout des télodendrons lorsque la membrane est stimulée : canaux de uite et certains
(ramifcations fnales de l’axone). Neurofbre : nom parois donné à canaux ioniques à ouverture contrôlée (le nombre et la nature
un axone long. des canaux ouverts dépendent des circonstances).
CHAPITRE 5 Le tissu nerveux et la neurophysiologie 187

22. Ligand : molécule se liant à un récepteur. Récepteur : structure du stimulus. La période réractaire relative succède à la période
portée sur le côté extracellulaire des canaux ligand-dépendants réractaire absolue et, si l’on applique un stimulus sufsamment
servant à accueillir un ligand particulier. La reconnaissance ort (supérieur au seuil d’excitation), il est possible de déclencher
ligand/récepteur se ait par complémentarité de ormes. un autre potentiel d’action.
23. Potentiel membranaire de repos : diérence de charge électrique 34. La réquence des potentiels d’action se défnit comme le nombre
de part et d’autre de la membrane plasmique lorsqu’un neurone de potentiels d’action déclenchés par unité de temps en réponse
est au repos (non stimulé). Il se situe à –70 mV pour la plupart des à un stimulus.
neurones. 35. L’intensité du stimulus et la durée de la période réractaire absolue.
24. L’extérieur de la membrane plasmique au repos a une charge 36. Grâce à la gaine de myéline, l’inux nerveux saute d’un nœud de
positive par rapport à l’intérieur. la neurofbre à l’autre étant donné que la dépolarisation de l’axone
25. Dépolarisation : diminution du potentiel membranaire de repos. ne se produit qu’au niveau de ces nœuds. Dans une fbre non
L’intérieur de la cellule devient moins négati, passant, par myélinisée, l’inux nerveux doit se produire dans toutes les sec-
exemple, de –70 mV à –55 mV. Hyperpolarisation : augmentation tions de l’axone, ce qui demande plus de temps que de sauter
du potentiel membranaire de repos ; l’intérieur de la cellule devient d’un nœud à l’autre.
plus négati passant, par exemple, de –70 mV à –90 mV. 37. Le courant ionique ait réérence au mouvement d’ions de charge
26. Si la concentration de K+ est augmentée dans le liquide extracellu- positive qui se produit au cours de la propagation des potentiels
laire, cela aura pour eet de diminuer le gradient de concentration d’action. Ces courants causent la propagation de potentiels d’ac-
des ions K+ et de diminuer leur tendance à sortir de la cellule. Un tion dans les axones amyélinisés en dépolarisant la section de
plus grand nombre de charges positives demeurera dans la cel- membrane adjacente à celle où le potentiel d’action s’est produit.
lule, ce qui aura pour eet de diminuer le potentiel membranaire (il 38. La période réractaire absolue.
sera moins négati) et d’entraîner une dépolarisation.
39. Dans un axone myélinisé, les potentiels d’action se déplacent
27. Un potentiel gradué est un changement dans le potentiel de d’un nœud de la neurofbre au suivant, et la conduction est dite
repos, qui peut être soit une dépolarisation, soit une hyperpolari- saltatoire. Dans un axone amyélinisé, les potentiels d’action se
sation. Le potentiel gradué est local, c’est-à-dire qu’il se limite à produisent directement dans la région adjacente aux potentiels
une petite surace de la membrane plasmique, diminuant en inten- d’action précédents. On parle alors de conduction continue.
sité à mesure qu’augmente la distance par rapport au point de
stimulation, et son amplitude varie selon l’intensité des stimulus et 40. Le neurone présynaptique libère par exocytose des molécules de
lorsqu’il y a sommation. neurotransmetteurs qui étaient stockées dans des vésicules synap-
tiques. Les neurotransmetteurs diusent dans la ente synaptique,
28. Il y a sommation des potentiels gradués quand leurs eets se puis se fxent à leurs récepteurs sur le neurone postsynaptique, où
cumulent parce que plusieurs stimulus sont survenus simultanément, ils peuvent avoriser ou inhiber la transmission d’un inux nerveux.
par exemple. Les potentiels gradués se propagent en diminuant pro-
gressivement, car les ions entrés à la suite du stimulus uient à tra- 41. Par dégradation enzymatique, par recaptage par le neurone pré-
vers la membrane et dans le liquide intracellulaire (ils se dispersent). synaptique ou par diusion hors de la ente synaptique.

29. Un potentiel gradué dépolarisant augmente la probabilité de 42. Parce qu’il n’agit que sur les cellules qui ont un récepteur pour lui.
déclencher un potentiel d’action, et cette probabilité est d’autant 43. En ayant des récepteurs diérents sur chaque type de cellule. Si, sur
plus grande que le potentiel gradué est ort, alors qu’un potentiel une cellule, le neurotransmetteur se lie à des récepteurs logés
gradué hyperpolarisant diminue la probabilité de déclencher un sur des canaux à Na+ ligand-dépendants, il aura un eet excita-
potentiel d’action. teur. Si, sur une autre cellule, il se lie sur des récepteurs fxés à des
30. TOUT : les potentiels gradués qui se rendent à la zone gâchette de canaux à K+ ou à Cl – ligand-dépendants, il aura un eet inhibiteur.
l’axone avec une amplitude atteignant, au moins, le seuil d’exci- 44. C’est une molécule qui modife l’efcacité d’une synapse en aug-
tation déclenchent des potentiels d’action. Tous les changements mentant ou en diminuant l’eet d’un neurotransmetteur.
de perméabilité membranaire s’eectuent alors de açon continue
45. En perturbant ou en potentialisant l’action des neurotransmet-
sans s’arrêter et toujours avec la même amplitude. Tous ces poten-
teurs : les drogues exercent leurs eets en augmentant ou en
tiels seront les mêmes, peu importe que le seuil ait été dépassé
inhibant la libération d’un neurotransmetteur, en imitant l’action
de peu ou de beaucoup. RIEN : les potentiels gradués dépolari-
d’un neurotransmetteur, en bloquant le site du récepteur ou en
sants plus aibles, qui ne se rendent pas à la zone gâchette ou
entravant l’élimination d’un neurotransmetteur dans la ente
qui s’y rendent, mais sans atteindre le seuil d’excitation, n’inuent
synaptique.
pratiquement pas sur la perméabilité membranaire. Le potentiel
membranaire revient alors rapidement à son niveau de repos sans 46. Dans un circuit convergent.
produire de potentiel d’action.
QUESTION DE VOCABULAIRE
31. L’hyperpolarisation est une augmentation du potentiel membranaire,
c’est-à-dire qu’il devient plus négati. L’hyperpolarisation peut être a. SNA ; b. Épendymocyte ; c. Axone ; d. Potentiel d’action ; e. Canal
causée par tout mouvement d’ions qui rend l’intérieur de la mem- ligand-dépendant ; f. Neurotransmetteur ; g. ACh ; h. Conduction
brane plus négati, comme la sortie d’ions K+ ou l’entrée d’ions Cl–. saltatoire ; i. Ner ; j. Cortex ; k. Circuit divergent.

32. Oui, à cause de la loi du TOUT ou RIEN. QUESTIONS DE RÉVISION


33. La période réractaire absolue a lieu du début de la dépolarisa- 18. a ; 19. d ; 20. c ; 21. b ; 22. c ; 23. d ; 24. b ; 25. a ; 26. b ; 27. a ;
tion et presque jusqu’à la fn de la repolarisation. Elle empêche la 28. c ; 29. c ; 30. d ; 31. a ; 32. c ; 33. c ; 34. a ; 35. b ; 36. d ; 37. c ;
production d’un autre potentiel d’action, peu importe l’intensité 38. e ; 39. b ; 40. d ; 41. d ; 42. d ; 43. c ; 44. b ; 45. e ; 46. e ; 47. c.
6
CHAPITRE

Les récepteurs et les sens


our êter la n de leurs cours, Christian et ses amis ont décidé hot-dogs, du maïs soufé et d’autres gâteries savoureuses qui les ont

P de passer la journée au parc d’attractions. Ils veulent à tout


prix essayer le nouveau manège appelé la Tornade inernale,
sorte de montagnes russes. En marchant vers le parc, ils peuvent
saliver. « Je meurs de aim, s’exclame Christian, mais si l’on se rend
tout de suite aux montagnes russes, on ne devrait pas avoir à aire
la queue. »
déjà voir les rails du manège qui brillent sous les mille eux du chaud
En eet, la le qui mène au manège est courte. Les garçons prennent
soleil de mai. Tickets en main, Christian et ses amis se dirigent droit
rapidement place sur leur siège et bouclent leurs harnais. La Tornade
vers la Tornade, à l’extrémité du parc.
démarre comme si elle sortait d’un canon. Rapidement, elle se met à
Sur leur chemin, ils croisent les stands de jeux où les gens peuvent monter en chandelle, à tourner et à tournoyer sur les rails. Quelques
lancer des féchettes sur des ballons, viser de petites voitures avec minutes plus tard, les voitures s’arrêtent et les garçons en sortent,
des pistolets à eau et plus encore. « Venez tenter votre chance et titubant vers le banc le plus proche, à l’ombre. « Ou ! dit Christian en
gagner des prix ! » crient les préposés. gémissant, je pense que je vais être malade. » Les garçons s’assoient,
erment les yeux et tentent de aire cesser la sensation de vertige
L’aire de restauration se trouve au centre du parc. En passant devant, qu’ils éprouvent. Quelques instants plus tard, Christian se lève d’un
Christian et ses amis sont assaillis par l’odeur des rites et des bond et s’écrie : « On y retourne ! »
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
6.1 Une vue d’ensemble sur les sens stimulus, même si ces stimulus sont encore présents. L’habituation
La perception de l’inormation sensorielle par l’encéphale passe par permet au corps d’apprendre à ignorer certains stimulus. Les récep-
les sens. Il en existe deux catégories : les sens spéciaux et les sens teurs sensoriels contribuent de açon importante à l’homéostasie.
généraux. Les premiers comprennent l’odorat, le goût, la vision,
6.4 Les récepteurs cutanés
l’ouïe et l’équilibre ; les seconds se partagent en deux catégories :
les sens somatiques et les sens viscéraux. Ils englobent les autres Les récepteurs cutanés génèrent des sensations de toucher, de
stimulations sensorielles. température et de douleur. Certains sont aussi responsables de la
discrimination tactile, c’est-à-dire de la capacité à aire la distinction
6.2 Les récepteurs sensoriels entre deux stimulations voisines appliquées sur la peau.
Les récepteurs sensoriels peuvent être classiés de trois manières :
6.5 Les sens spéciaux
selon le type de stimulus auquel ils répondent, leur situation anato-
mique ou leur structure. Le goût et l’odorat dépendent des récepteurs sensoriels situés res-
pectivement dans la bouche et dans le nez de même que des cortex
6.3 La physiologie des récepteurs sensoriels gustati et olacti de l’encéphale. La perception du monde extérieur,
Lorsqu’ils sont stimulés, les récepteurs sensoriels produisent des par la vision, dépend des récepteurs sensoriels situés dans les yeux,
infux nerveux qui sont acheminés vers le système nerveux central. ainsi que des ners optiques et du cortex visuel. La perception des
Ceux-ci génèrent alors une sensation, puis une perception. Cette der- sons dépend des récepteurs sensoriels de l’oreille, du ner vestibulo-
nière peut ensuite être projetée à l’endroit du corps qui a été stimulé. cochléaire et du cortex auditi. L’oreille interne renerme les récep-
Certains récepteurs peuvent s’adapter, c’est-à-dire ne plus réagir à des teurs sensoriels de l’équilibre.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Quel trajet nerveux les stimulations visuelles empruntent-elles SECTION 5.1 ❯ Quels rôles le système nerveux central et le
pour être perçues par l’encéphale ? système nerveux périphérique tiennent-ils
dans l’organisme ?
2. Quels rôles la cochlée et le ner vestibulocochléaire jouent-ils
dans l’audition ? SECTION 7.3.3 ❯ Quel est le rôle du cortex somesthésique
primaire de l’encéphale ?
3. Qu’est-ce qui explique le manque d’équilibre de Christian et de
ses amis à la sortie du manège ? SECTION 7.3.4 ❯ Comment le cervelet aide-t-il à maintenir
l’équilibre ?
190 PARTIE II Le système nerveux

6.1 Une vue d’ensemble sur les sens Vérifiez vos progrès
1. Quelles sensations les sens somatiques concernent-ils ?
Les sens sont les moyens par lesquels l’encéphale perçoit l’inor-
mation concernant l’environnement et l’organisme. Autreois,
on reconnaissait cinq sens : le goût, l’odorat, la vision, l’ouïe et le
toucher. Maintenant, on divise plutôt les sens en deux groupes
6.2 Les récepteurs sensoriels
ondamentaux : les sens généraux et les sens spéciaux FIGURE 6.1. Les sens peuvent inormer une personne sur les événements
Les sens généraux sont ceux dont les récepteurs sont distribués qui surviennent, aussi bien à l’intérieur de son corps qu’à sa
dans une vaste partie du corps. On les subdivise en deux groupes : surace, grâce aux récepteurs sensoriels. Ceux-ci réagissent
les sens somatiques et les sens viscéraux. Les sens somatiques aux stimulus en produisant des inux nerveux. On peut classer
ournissent de l’inormation sensorielle sur l’organisme et son les récepteurs sensoriels de l’humain de trois açons principale-
environnement ; ils concernent le toucher (pression, vibration), ment : selon le type de stimulus auquel ils répondent, selon leur
la démangeaison, la température, la douleur et la proprioception, situation anatomique et selon leur structure.
qui renseigne sur les mouvements et la position du corps. Les sens
viscéraux ournissent de l’inormation sur les organes internes et
renseignent essentiellement sur la douleur et la pression. 6.2.1 La classifcation des récepteurs selon
Les sens spéciaux, plus spécialisés sur le plan structural,
la nature de la stimulation
sont localisés dans des organes précis. Ce sont le goût, l’odorat, Selon le type de stimulus auquel ils répondent, il existe cinq types
la vision, l’ouïe et l’équilibre. de récepteurs. Ce sont les chimiorécepteurs, les photorécepteurs,
les mécanorécepteurs, les thermorécepteurs et les nocicepteurs.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS Dans la mise en situation du début du chapitre, lorsque Christian
Pour plus d’informations sur les régions de l’encéphale et ses amis se rendent vers la Tornade, tous ces récepteurs sont
associées aux sensations, consultez les éléments suivants. stimulés. Les odeurs variées des rites, des hot-dogs et du maïs
La SECTION 7.3.3, p. 236, explique ce que sont les aires
soufé, par exemple, stimulent leurs chimiorécepteurs.
corticales et décrit leurs principales fonctions.
Les chimiorécepteurs
La SECTION 7.5.1, p. 253, décrit la localisation et la fonction
du système réticulaire activateur ascendant (SRAA). Les chimiorécepteurs sont stimulés par des substances
chimiques présentes dans leur environnement immédiat.

SENS

Récepteurs distribués Récepteurs localisés


dans une vaste partie du corps dans des organes précis

Sens généraux Sens spéciaux

Situés dans la peau, Situés dans les organes Cellules gustatives Cellules olfactives Bâtonnets et Cellules ciliées Cellules ciliées
les muscles, les articulations internes situées dans situées dans la cônes situés dans situées dans situées dans
les calicules gus- muqueuse olfactive la rétine des yeux la cochlée les canaux
tatifs de la langue des cavités nasales des oreilles semi-circulaires
des oreilles
Somatiques Viscéraux

Goût Odorat Vision Ouïe Équilibre


Toucher Douleur
(pression, vibration) Pression
Proprioception
Température Agents Agents Rayons Ondes Mouvement
Démangeaison chimiques chimiques lumineux sonores
Douleur

FIGURE 6.1
Classifcation des sens
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 191

Les sens du goût et de l’odorat, qui détectent des stimulus températures élevées ou basses. La chaleur du soleil active
extérieurs, dépendent de chimiorécepteurs situés respecti- les thermorécepteurs de la peau de Christian et de ses amis ;
vement sur la langue et dans le nez. D’autres organes pos- l’augmentation de leur température corporelle les amène à
sèdent ce type de récepteurs pour détecter des stimulations chercher de l’ombre.
chimiques intérieures. Les chimiorécepteurs sensibles à la
présence de dioxygène (O2) dans le sang, par exemple, sont Les nocicepteurs
situés dans les artères carotides (dans le cou) et dans l’aorte. Les récepteurs de la douleur, appelés nocicepteurs, sont des ter-
Ces récepteurs sont excités en situation d’hypoxémie, c’est- minaisons réceptrices libres logées dans les diérents organes
à-dire lorsque le taux d’O2 dans le sang est très bas. Ils trans- (sau l’encéphale), qui réagissent aux stimulus potentiellement
mettent l’inormation au centre respiratoire, qui réagit en nuisibles pour l’organisme. Ils répondent, par exemple, aux
augmentant le rythme respiratoire de açon à hausser la substances chimiques libérées par les tissus endommagés.
quantité d’O2 . Quand une inammation se produit, en réaction à des stimu-
lus mécaniques, thermiques, électriques ou autres, les cellules
Les photorécepteurs libèrent des agents chimiques qui stimulent les nocicepteurs,
Les photorécepteurs sont sensibles aux rayons lumineux. La ce qui permet à la personne d’être avertie du danger. Leur rôle
stimulation des photorécepteurs, appelés bâtonnets et cônes, est protecteur. Si une inammation de l’appendice était indo-
permet respectivement de voir dans la pénombre et de dis- lore, par exemple, on n’aurait pas l’idée de recourir à des soins
tinguer les couleurs. Au parc d’attractions, par exemple, les médicaux pour éviter le pire.
ballons multicolores, les montagnes russes et les objets variés
lancés dans les airs par les jongleurs stimulent les photorécep-
teurs de Christian et de ses amis.
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
Les mécanorécepteurs
Les analgésiques
Les mécanorécepteurs sont stimulés par des orces méca-
Plusieurs médicaments exercent une action analgésique sur
niques qui peuvent être associées au toucher, la pression ou l’organisme, c’est-à-dire qu’ils diminuent la perception de la
les vibrations par exemple. Ces récepteurs interviennent, par douleur. C’est le cas, notamment, de l’aspirine et de l’ibupro-
exemple, lorsqu’on entend un son. Les ondes sonores aériennes fène (comme Advil MD et MotrinMD). Ces médicaments inhibent
sont transormées en vagues de pression qui stimulent les la synthèse de certains des agents chimiques, les prosta-
mécanorécepteurs de l’oreille interne. Dans le parc, les garçons glandines, qui stimulent les nocicepteurs.
peuvent entendre de la musique, des cloches, le crépitement
du maïs que l’on ait éclater et les cris des autres passagers de
la Tornade.

L orsqu’on consomme un plat très épicé, une sensation


SAVIEZ-VOUS QUE...

D’autres mécanorécepteurs présents dans l’oreille interne


de brûlure peut être ressentie dans la bouche, parce
permettent de détecter les changements de position corpo- que des nocicepteurs somatiques y sont présents. Norma-
relle. Ils sont sensibles aux mouvements d’un liquide qui se lement sensibles aux températures élevées, les nocicep-
déplace lorsque notre tête est en mouvement. C’est ainsi que teurs somatiques sont aussi sensibles à la capsaïcine, une
la Tornade met à rude épreuve la capacité des jeunes gens à substance chimique contenue dans les piments. Une fois
maintenir leur équilibre. avalé, le mets épicé descend jusqu’à l’estomac et n’y pro-
voque pas de sensation de brûlure parce que les nocicep-
Les mécanorécepteurs comprennent aussi des récep- teurs viscéraux qui s’y trouvent ne réagissent pas à la
teurs sensibles à l’étirement. Parmi ces derniers, on trouve capsaïcine. Quand les résidus de ce repas épicé sont éva-
des récepteurs sensibles au degré de gonement d’organes, cués, il est possible qu’ils produisent une sensation de
comme les poumons, et des barorécepteurs. Ces derniers sont brûlure à l’anus, car les nocicepteurs situés autour de
situés dans la paroi de certaines artères, dont l’aorte, et ils réa- celui-ci et à l’intérieur du canal anal sont des nocicepteurs
somatiques sensibles à la capsaïcine.
gissent aux variations de la pression artérielle. Une pression
artérielle élevée étire davantage les parois des artères qu’une
pression basse et, conséquemment, elle stimule plus ortement
les barorécepteurs.

Les thermorécepteurs 6.2.2 La classifcation des récepteurs selon


Les thermorécepteurs, situés dans la peau et dans l’hypo-
leur situation anatomique
thalamus (une structure de l’encéphale), sont stimulés par les Selon cette classifcation, il est possible de répartir les récep-
changements de température. Les récepteurs de la chaleur et teurs en trois catégories : les extérocepteurs, les intérocepteurs
les récepteurs du roid sont respectivement sensibles à des et les propriocepteurs.
192 PARTIE II Le système nerveux

Les extérocepteurs, les intérocepteurs et les muscles, alors que les useaux neurotendineux se trouvent
les propriocepteurs dans les tendons et les ligaments. Ils permettent aux centres
moteurs du système nerveux de maintenir le tonus des muscles,
Les extérocepteurs détectent les stimulus provenant de l’ex-
c’est-à-dire d’y garder une tension appropriée aux circonstances.
térieur de l’organisme, comme ceux qui se traduisent par des
sensations gustatives, sonores et visuelles.
Les intérocepteurs reçoivent des stimulus issus de l’inté- 6.2.3 La classifcation des récepteurs
rieur de l’organisme, c’est-à-dire des viscères et des vaisseaux selon leur structure
sanguins. Ils comprennent, entre autres, des barorécepteurs, Dans la classifcation selon la structure, on trouve des récep-
sensibles aux variations de la pression artérielle, des osmo- teurs simples et des récepteurs complexes.
récepteurs, sensibles aux changements dans la concentration
des solutés dans le sang, et des chimiorécepteurs, sensibles à la Les récepteurs simples et les récepteurs complexes
présence d’O2, entre autres.
Les récepteurs simples, dispersés dans tout le corps, sont
Les propriocepteurs sont spécialisés dans la perception associés aux sens généraux et correspondent aux terminaisons
de la posture et de l’équilibre FIGURE 6.2 . Ce sont des mécano- réceptrices (libres ou encapsulées de tissu conjoncti) des neu-
récepteurs sensibles à l’étirement des fbres musculaires, des rones sensitis FIGURE 6.3. Ces terminaisons réceptrices se dis-
tendons, des articulations et des ligaments. Ils aident à connaître tinguent des autres, car elles peuvent porter des canaux ioniques
la position des membres dans l’espace en détectant le degré de dont l’ouverture est contrôlée par autre chose qu’un ligand. Par
relaxation musculaire, l’étirement des tendons et le mouvement exemple, les terminaisons réceptrices de certains neurones sen-
des ligaments. Les fuseaux neuromusculaires sont situés dans sitis de la peau contiennent des canaux ioniques dont l’ouver-
ture est contrôlée par une pression mécanique, comme lorsque
quelqu’un vous touche le bras pour attirer votre attention.
Le biceps
en extension Les récepteurs complexes se situent dans la tête et se com-
s’étire. posent de neurones spécialisés sensibles à un stimulus spéci-
fque. Ceux-ci stimulent ensuite des neurones sensitis avec
Nerf lesquels ils ont synapse (fgure 6.3).

Capsule de tissu Pression Neurone sensitif


conjonctif
Neurones moteurs Terminaison réceptrice
Neurones sensitifs Capsule de tissu conjonctif
Muscle squelettique

Fibres musculaires Potentiel d’action


spécialisées (bres du Corpuscule lamelleux
fuseau neuromusculaire)
a. Récepteur simple

a. Fuseau neuromusculaire Stimulus chimique Neurone sensitif

Muscle
Neurone sensitif squelettique

Tendon
Cellule gustative Potentiel d’action
Neurotransmetteur
b. Fuseau neurotendineux b. Récepteur complexe
FIGURE 6.2
Propriocepteurs ❯
FIGURE 6.3
a. Lorsqu’un muscle est étiré, les useaux neuromusculaires émettent des Comparaison des récepteurs simples et complexes ❯
infux nerveux sensitis vers le système nerveux central (SNC). En retour, a. Un récepteur simple correspond aux terminaisons réceptrices –
le SNC envoie des infux nerveux pour causer une contraction du muscle. libres ou, comme ici, encapsulées – d’un neurone sensiti.
b. Lorsqu’un muscle contracté tire sur son tendon, les useaux b. Un récepteur complexe est une cellule nerveuse spécialisée
neurotendineux émettent des infux nerveux sensitis vers le SNC, qui (ici une cellule gustative). En réponse à un stimulus, il libère un
répond en causant un relâchement du muscle. neurotransmetteur qui stimule un neurone sensiti postsynaptique.
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 193

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS l’encéphale détermine que l’on goûte quelque chose de sucré,
alors que la perception consiste à interpréter ce goût comme
Pour en savoir plus sur le rôle de certains récepteurs dans étant celui d’une pomme. Certains inux sensitis, comme
des contextes particuliers et sur la douleur, consultez les
la pression artérielle, ne sont jamais perçus parce qu’ils n’at-
éléments suivants.
teignent pas les zones d’analyse du cortex cérébral.
La FIGURE 1.14, p. 16 et 17, explique le rôle des thermo-
récepteurs de l’hypothalamus dans le contrôle de la La projection permet à l’encéphale de renvoyer les sensa-
température corporelle. tions cutanées vers leur source probable an de permettre
Les rubriques POINT DE MIRE SANTÉ, p. 282 et p. 288, l’identication de l’origine de la stimulation. Si quelqu’un se
traitent de la douleur. blesse à la main, par exemple, la douleur est perçue dans son
La FIGURE 8.18, p. 289, démontre le rôle des useaux encéphale, mais elle est projetée dans la main pour que la per-
neuromusculaires dans le réexe d’étirement. sonne s’occupe de soigner sa blessure.
Les récepteurs sont capables d’adaptation sensorielle.
Cette dernière se caractérise par une diminution de la réaction
Vérifiez vos progrès à un stimulus qui perdure. Tout le monde a déjà vécu l’expé-
rience de percevoir une odeur particulière en entrant dans
2. Quelle est la onction d’un récepteur sensoriel ?
une pièce et de ne plus la sentir après quelque temps. Quand
3. Quels sont les diérents types de récepteurs ils s’adaptent, les récepteurs sensoriels envoient moins d’inux
sensoriels, selon la classifcation basée sur la nature nerveux vers l’encéphale, voire plus du tout, même si le stimu-
de la stimulation ?
lus est encore présent.

6.3 La physiologie des récepteurs


SNP
sensoriels Stimulus

Tous les récepteurs sensoriels, peu importe leur structure,


convertissent l’énergie des stimulus auxquels ils sont sen- Récepteur sensoriel
sibles en potentiel gradué. Ce processus, nommé transduc-
tion, repose sur la présence, dans la membrane des récepteurs,
de canaux ioniques dont l’ouverture est régie par le stimulus Inux nerveux le
détecté. Dès l’application du stimulus, les canaux s’ouvrent et long d’une
provoquent les mouvements d’ions responsables du potentiel neurobre sensitive
gradué. Si le stimulus est sufsamment ort, des inux nerveux
sont déclenchés et envoyés au système nerveux central (SNC).
par une neurobre sensitive FIGURE 6.4. Plus le stimulus est
ort, plus la réquence des inux nerveux est élevée.
Moelle épinière
Lorsqu’elle parvient à l’encéphale, l’inormation sen-
Encéphale
sorielle est dirigée vers les régions appropriées du cortex
cérébral, mince couche de substance grise recouvrant sa sur-
ace. Ainsi, les inux qui prennent leur origine dans le ner
optique nissent par atteindre le cortex visuel et permettent
de voir des objets. Les inux nerveux qui parcourent le ner
vestibulocochléaire nissent par atteindre le cortex auditi, et
l’on entend des sons. S’il était possible d’aiguiller autrement
ces ners, des stimulations des yeux pourraient peut-être se
traduire par des sons ! SNC

L’analyse de l’inormation sensorielle par l’encéphale produit


d’abord une sensation, puis une perception. La sensation naît FIGURE 6.4
d’un premier examen des inux sensitis et permet de prendre Sensation et perception ❯ En réaction à un stimulus, un
conscience du stimulus. La perception est le ruit d’une ana- récepteur sensoriel situé dans le système nerveux périphérique (SNP)
lyse plus poussée au cours de laquelle l’encéphale interprète le déclenche des inux nerveux qui, acheminés au SNC, y créeront une
sensation. La perception résulte de l’interprétation de cette sensation
stimulus et lui donne une signication. Par exemple, lorsqu’on par le cortex cérébral.
mange une pomme, la sensation correspond au moment où
194 PARTIE II Le système nerveux

actions volontaires permettent de conserver la constance du


ne personne amputée, en plus d’être conrontée à la milieu intérieur.
U
SAVIEZ-VOUS QUE...

perte d’un membre, peut être aux prises avec le phé-


nomène de douleurs illusionnelles du membre antôme. Par exemple, certains intérocepteurs, nommés barorécep-
Un patient dont le pied a été amputé peut, par exemple, teurs, sont directement impliqués dans le contrôle homéo-
ressentir de la douleur dans ce « pied » pourtant inexis- statique de la pression artérielle. Lorsque cette dernière
tant. L’une des hypothèses avancées pour expliquer ce augmente, les barorécepteurs stimulent un centre régulateur
phénomène suggère que tout stimulus appliqué au moi- de l’encéphale, qui envoie des inux nerveux vers les parois des
gnon va leurrer le cerveau, qui percevra une sensation
artères pour qu’elles se relâchent ; la pression artérielle baisse.
étant donné qu’il a souvent reçu des signaux provenant
du pied. Une autre hypothèse suggère que la représenta- Dès lors, les barorécepteurs ne sont plus stimulés, et le méca-
tion mentale du membre, encore présente dans le SNC, nisme homéostatique revient au repos SECTION 1.4.3 (p. 13).
jouerait un rôle important. En eet, un amputé peut res- D’autres intérocepteurs, de type chimiorécepteurs, situés dans
sentir une douleur antôme même en l’absence de toute les vaisseaux sanguins surveillent les taux d’O2 et de dioxyde
stimulation ou d’infux sensitis provenant du moignon. de carbone (CO2) dans le sang. Lorsque ceux-ci s’éloignent de
Outre les douleurs illusionnelles, une personne amputée leurs valeurs homéostatiques, les systèmes cardiovasculaire et
peut également ressentir des sensations illusionnelles. respiratoire sont sollicités pour rétablir l’homéostasie.
Ces dernières, moins réquentes, ne sont pas doulou-
reuses ; il peut s’agir de démangeaisons, par exemple. De Les extérocepteurs, comme les récepteurs cutanés, peuvent
telles sensations peuvent perdurer pendant des années, aussi participer à l’homéostasie, car ils transmettent continuel-
mais disparaissent en général sans traitement. Les dou- lement des messages au SNC sur les conditions du milieu envi-
leurs illusionnelles, par contre, doivent être traitées par ronnant. Par exemple, si la température ambiante devient trop
une combinaison de médicaments, de massages et de roide ou trop chaude, des récepteurs cutanés captent l’inorma-
physiothérapie.
tion qui est transmise à l’encéphale. Ce dernier peut alors déclen-
cher des mécanismes de production ou de déperdition de chaleur,
selon le contexte, et assurer le maintien de l’homéostasie.
Les récepteurs n’ont pas tous la même capacité d’adapta-
tion. Certains sont des récepteurs à adaptation rapide, ou Vérifiez vos progrès
récepteurs phasiques, comme plusieurs mécanorécepteurs et 4. Expliquez ce qu’est une sensation et dites comment
les récepteurs de l’odorat. Ces récepteurs détectent le stimulus, on la distingue d’une perception.
s’y adaptent et n’y réagissent de nouveau que si l’intensité de la 5. Pendant un examen, quel mécanisme permet à un
stimulation augmente. L’odorat est le sens qui s’adapte le plus étudiant de ne plus tenir compte du bruit que ont les
rapidement aux stimulus. Les récepteurs à adaptation lente, autres étudiants assis dans la même salle de classe ?
ou récepteurs toniques, comprennent les nocicepteurs et cer-
tains propriocepteurs. Ils émettent des inux nerveux tant et
aussi longtemps que le stimulus est présent, car s’y adapter
complètement pourrait être dangereux. 6.4 Les récepteurs cutanés
L’habituation se distingue de l’adaptation, car, bien qu’elle La peau est un organe particulièrement intéressant pour
asse aussi ignorer certains stimulus, elle passe par un appren- l’étude des récepteurs, puisqu’elle en renerme plusieurs. Elle
tissage plutôt que par une modifcation de la réponse des récep- se compose de deux couches de tissus, à savoir l’épiderme et
teurs. Par exemple, une personne qui travaille sur un chantier le derme FIGURE 6.5. L’épiderme se compose d’un épithélium
de construction peut apprendre à ne plus aire attention aux stratifé squameux kératinisé dans lequel les cellules se kéra-
bruits de la rue, même si ses oreilles continuent à capter les tinisent à mesure qu’elles s’approchent de la surace, où elles
stimulus sonores. S’il le voulait, par contre, le travailleur pour- se détachent. Le derme correspond, pour l’essentiel, à une
rait de nouveau être attenti à ce qui se passe afn d’entendre épaisse couche de tissu conjoncti dense irrégulier, riche en
arriver le camion qui doit livrer les outils dont il a besoin. récepteurs cutanés qui rendent la peau sensible au toucher, à
la douleur et à la température (chaud et roid). Ces récepteurs
sont très répandus dans la peau, mais ils le sont de açon iné-
6.3.1 L’importance des récepteurs sensoriels gale, comme on peut le constater si l’on ait lentement glisser
dans le maintien de l’homéostasie une tige métallique sur celle-ci. En certains endroits, on a la
sensation d’un léger toucher ou d’une pression et, en d’autres
Les récepteurs sensoriels contribuent de açon importante
endroits, on sent le roid ou la chaleur, selon la température de
à l’homéostasie. En l’absence d’inux sensitis, l’encéphale
la tige.
et la moelle épinière ne pourraient pas recevoir d’inorma-
tion de l’environnement interne ou externe. Or, c’est grâce à Trois catégories de récepteurs cutanés sont sensibles au
cette inormation que des activités réexes appropriées et des contact léger, ce qui ournit une inormation précise sur l’endroit
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 195

Épiderme soulevé

Terminaisons réceptrices libres


(douleur, chaleur, froid)

Corpuscule tactile capsulé


(toucher)

Corpuscule tactile non capsulé Derme


Corpuscule lamelleux
(toucher)
(pression, vibration)

Récepteur du follicule pileux Corpuscule de Rufni


(toucher) (pression)

FIGURE 6.5
Récepteurs sensoriels cutanés ❯ Cette coupe de peau schématisée illustre les différentes catégories de récepteurs cutanés ainsi que
leurs fonctions.

touché de même que sur la orme, la taille et la texture de l’objet. chaleur. Les récepteurs du roid sont beaucoup plus abondants
Les corpuscules tactiles capsulés se concentrent sur le bout que les récepteurs de la chaleur, mais ces deux types de récep-
des doigts, dans les paumes, les lèvres, la langue, les mamelons, teurs ne présentent pas de diférences structurales connues.
le pénis et le clitoris. On observe les corpuscules tactiles non Les terminaisons réceptrices libres sont aussi capables de
capsulés à la jonction de l’épiderme et du derme. Une terminai- répondre à des stimulus douloureux, mécaniques et même
son réceptrice libre, appelée récepteur des ollicules pileux ou chimiques. Dans ce dernier cas, elles sont sensibles à des
plexus de la racine des poils, s’enroule à la base d’un ollicule molécules libérées au cours d’une réaction inammatoire et
pileux et déclenche des inux lorsqu’il y a un contact avec le génèrent une sensation de démangeaison.
poil. Les corpuscules tactiles capsulés et les récepteurs des ol- Les corpuscules tactiles capsulés et les corpuscules lamel-
licules pileux envoient des inux nerveux seulement au début leux sont les récepteurs responsables des sensations de
d’une stimulation tactile, car ce sont des récepteurs à adapta- vibration. En efet, ils peuvent émettre des inux nerveux inter-
tion rapide. Les corpuscules tactiles non capsulés maintiennent mittents grâce à leur capacité d’adaptation rapide. Après une
leur production d’inux nerveux plus longtemps, puisqu’ils première émission d’inux nerveux, ils s’adaptent au stimulus,
s’adaptent lentement. mais dès que ce dernier change, ils s’activent de nouveau, pro-
Les corpuscules lamelleux sont des récepteurs cutanés duisant la sensation de vibration.
logés dans les proondeurs du derme ; ils captent aussi des Les corpuscules tactiles capsulés sont aussi responsables
sensations se rapportant à la pression intense et à l’étirement. de la discrimination tactile. Celle-ci correspond à la capa-
Ces récepteurs sont à adaptation rapide. Il s’agit de terminai- cité de considérer comme distincts deux stimulus appliqués
sons réceptrices entourées de lamelles concentriques de tissu à proximité l’un de l’autre sur la peau. Cette propriété per-
conjoncti (comme les pelures d’un oignon). met d’évaluer la texture des objets. À certains endroits du
corps, la discrimination tactile est excellente, car les deux
À l’instar des corpuscules lamelleux, les corpuscules de
stimulus doivent être appliqués très près l’un de l’autre
Rufni sont des récepteurs, présents dans le derme, sensibles à
avant que la personne ait l’impression qu’ils ne ont qu’un,
la pression intense et à l’étirement. Par contre, ils sont à adap-
tandis qu’à d’autres endroits ils se conondent très rapide-
tation lente. Ils sont ormés de réseaux entrelacés de terminai-
ment FIGURE 6.6 (page suivante). Cette diférence repose sur
sons réceptrices et entourés de couches de tissu conjoncti.
la densité variable des corpuscules tactiles capsulés dans la
Les récepteurs de température sont tout simplement des peau. Par exemple, ils sont très abondants dans la langue et
terminaisons réceptrices libres dans l’épiderme. Certaines sur le bout des doigts, mais ils sont moins nombreux et plus
de ces terminaisons sont sensibles au roid, et d’autres, à la espacés dans le dos.
196 PARTIE II Le système nerveux

2-3 mm Vérifiez vos progrès


6. Quelles sont les onctions des récepteurs cutanés ?
7. À quoi correspond la discrimination tactile ?

6.5 Les sens spéciaux


6.5.1 Le goût et l’odorat
Le goût et l’odorat sont qualifés de sens chimiques, car les
récepteurs sensoriels impliqués sont des chimiorécepteurs
sensibles aux molécules présentes dans la nourriture et dans
l’air. Ces sens ont joué un grand rôle dans le comportement de
Christian et de ses amis lorsqu’ils sont passés devant l’aire de
restauration du parc d’attractions.

Le goût
Il existe cinq saveurs de base : le salé, le sucré, l’amer, l’acide
et l’umami. L’umami, terme d’origine japonaise signifant
délicieux, est une saveur perçue à la suite d’une stimulation des
récepteurs gustatis par le glutamate, un acide aminé présent
dans des aliments riches en protéines, comme les viandes et
les ruits de mer. Les saveurs sont détectées grâce aux quelque
10 000 calicules gustatifs logés surtout dans les papilles de la
langue, mais aussi ailleurs dans la bouche, comme sur la ace
interne des joues.
Dans les calicules gustatis, dont la orme rappelle celle d’un
bulbe d’ail, se trouvent des cellules de soutien et les cellules
64 mm gustatives. Chacune d’entre elles possède, sur son sommet, des
microvillosités, soit des extensions de la membrane plasmique,
qui émergent à la surace du calicule par le pore gustati. Du
FIGURE 6.6 côté basal, les cellules gustatives sont en contact avec les termi-
Discrimination tactile ❯ On peut démontrer la discrimination naisons réceptrices de neurones sensitis FIGURE 6.7.
tactile en touchant une personne avec les pointes d’un compas.
Quand les pointes du compas sont situées plus près l’une de Pour qu’une personne identife une saveur, il aut d’abord
l’autre que ne le sont les récepteurs cutanés, la personne ne qu’une substance dissoute dans sa salive se fxe sur un récep-
perçoit qu’une pointe. Quand le compas est ouvert plus
largement, la personne arrive à percevoir distinctement les
teur des microvillosités, lieu de la transduction des stimulus
deux pointes. gustatis. Les cellules gustatives stimulées excitent à leur tour
les neurones sensitis avec lesquels elles ont synapse. Ceux-ci
relaient, par le biais d’interneurones, l’inormation à une région
de l’encéphale, le bulbe rachidien FIGURE 6.8. Les interneu-
rones bulbaires sollicités assurent la transmission de l’inor-
mation jusqu’au thalamus, zone de relais pour l’inormation
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS sensorielle. Finalement, des interneurones quittent le thala-
Afn d’approondir les notions présentées aux sections 6.3 et mus pour aboutir dans le cortex gustati, région spécialisée de
6.4, consultez les éléments suivants. l’encéphale responsable de la perception consciente des goûts.
La FIGURE 1.14, p. 16 et 17, explique le mécanisme de régu-
lation de la température corporelle. L’odorat
La FIGURE 8.13, p. 281, illustre le tractus cunéiorme le long Lorsqu’on inspire proondément, on peut remarquer que le
duquel les sensations de proprioception sont acheminées. tourbillon d’air généré par cette action permet d’identifer
La FIGURE 9.7, p. 312, montre le trajet d’un réexe autonome l’une des 10 000 odeurs que l’odorat peut détecter. À chaque
important dans le maintien de l’homéostasie. inspiration, des molécules odorantes viennent en contact avec
les quelque 10 millions de récepteurs olactis logés dans la
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 197

Amygdales Épiglotte

Pore
gustatif Microvillosités

Cellule gustative
(récepteur)
10 m
P
Papille
Cellule de
soutien

Tissu
conjonctif

a. Langue b. Papille c. Calicule gustatif

FIGURE 6.7
Emplacement et anatomie des calicules gustatis

muqueuse olactive ; ce contact est le stimulus à l’origine de la Une cellule olactive ne peut détecter qu’une particule odorante
perception d’une odeur par le cortex olacti, région spécialisée précise et, selon la combinaison de cellules olactives stimulées,
de l’encéphale pour l’olaction. on peut distinguer l’odeur d’une orange de celle d’une mouette.
Les cellules olfactives sont en réalité des neurones bipo- L’ensemble des neurofbres des cellules olactives orme le
laires agissant à titre de chimiorécepteurs. Leur extrémité den- ner olacti (fgure 6.9). Ceux-ci rejoignent les bulbes olactis,
dritique, en orme d’ampoule, porte des cils responsables de la des prolongements de l’encéphale, en traversant les perorations
transduction FIGURE 6.9 (page suivante). Cette conversion des d’un os de la cavité nasale, l’ethmoïde. Dans les bulbes, les cellules
stimulus en potentiels d’action se produit à la suite de la fxation olactives ont synapse avec des interneurones. Les axones de ces
de molécules odorantes sur des protéines membranaires des cils. derniers se regroupent en tractus olactis. Ceux-ci acheminent
l’inormation olactive dans diérentes régions de l’encéphale,
dont le cortex olacti et le système limbique, le siège des émotions.

Cortex gustatif Le nombre de cellules olactives diminue avec l’âge, ce qui


peut représenter un danger si une personne âgée ne peut sentir
la umée ou une uite de gaz. Cela explique aussi pourquoi les
Thalamus personnes âgées mettent parois trop de parum ou d’eau de toi-
lette. C’est parce qu’elles n’en perçoivent que aiblement l’odeur.

L aleperception d’une odeur peut évoquer très nettement


SAVIEZ-VOUS QUE...

souvenir d’une personne ou d’un endroit et ainsi


recréer les émotions qui s’y rattachent. Par exemple, un
Point de relais parfum peut déprimer une personne s’il lui rappelle une rela-
dans le bulbe tion ratée, alors que l’odeur des lilas peut susciter chez elle
rachidien des émotions agréables en lui rappelant la maison familiale.
Nerfs acheminant C’est que les bulbes olfactifs sont reliés directement au sys-
l’information tème limbique et à des régions impliquées dans la mémoire.
gustative
Un chercheur a montré que lorsque des sujets sentaient
une orange tout en regardant un tableau, ils conser-
FIGURE 6.8 vaient un souvenir plus net de celui-ci et éprouvaient des
Voies gustatives simplifées ❯ L’information sensorielle gustative
sensations plus vives à son égard. Alors, n’hésitez pas
captée par les récepteurs est acheminée par des interneurones à vous entourer de produits aux parfums agréables lorsque
jusqu’au cortex gustatif. vous étudiez, cela pourrait faciliter votre mémorisation !
198 PARTIE II Le système nerveux

Bulbe olfactif Interneurone Tractus olfactif


Lobe frontal de
l’encéphale

Vers le cortex
olfactif et le
Bulbe olfactif système
Muqueuse Ethmoïde limbique
olfactive Nerf olfactif
Cavité nasale
Neurobre
Molécules olfactive
odorantes Cellule olfactive
Muqueuse
olfactive
Dendrite

Cil d’une cellule


olfactive
Cellule
Molécules
de soutien
odorantes
a. Localisation de la muqueuse olfactive b. Anatomie de la muqueuse olfactive

FIGURE 6.9
Emplacement et anatomie de la muqueuse olfactive ❯
a. La muqueuse olfactive est située dans la portion postérosupérieure de la cavité nasale.
b. Les cils de l’extrémité dendritique des cellules olfactives portent des protéines membranaires (non illustrées) capables de se lier à des molécules odorantes.

La saveur et l’odorat Vérifiez vos progrès


Sachant que les récepteurs gustatis sont aptes à détecter les cinq 8. a) À quel type de récepteurs les cellules gustatives
saveurs de base, comment ait-on pour distinguer deux saveurs appartiennent-elles ?
sucrées, comme celles d’une tarte au sucre ou d’une mousse au b) Quelles saveurs ces récepteurs perçoivent-ils ?
chocolat ? Une onction importante de l’odorat est de moduler
et d’intensifer le goût des aliments. Par exemple, si l’on suce un 9. Où sont localisées les cellules olfactives ?
bonbon, la sensation de goût sucré relève des récepteurs gusta-
tis, mais pour distinguer la saveur d’orange ou de réglisse noire,
c’est l’odorat qui aide à aire la diérence. En eet, les molécules 6.5.2 La vision
odoriérantes dégagées par les aliments atteignent la muqueuse
olactive et inuent sur la gustation. La saveur constitue donc le
L’anatomie de l’œil
résultat de la perception de sensations gustatives et olactives. L’œil, aussi appelé globe oculaire, présente un diamètre moyen
Sachant cela, on comprend pourquoi les aliments perdent leur de 2,5 cm chez l’adulte FIGURE 6.10. Il est constitué de trois
bon goût lorsqu’on est enrhumé. La congestion nasale et l’accu- couches qui sont, de l’extérieur vers l’intérieur, la tunique
mulation de sécrétions sur les cils olactis nuisent à la fxation fbreuse, la tunique vasculaire et la tunique interne, ou rétine
des molécules odorantes et perturbent ainsi la perception des FIGURE 6.10a .
odeurs et, indirectement, celle du goût. La tunique fbreuse correspond à l’enveloppe externe de
l’œil. Elle est constituée de la sclère et de la cornée. La sclère,
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS en raison de sa couleur, correspond à ce que l’on appelle com-
munément le blanc de l’œil. Elle détermine la orme de l’œil, lui
Pour en savoir plus sur les différents nerfs et régions de procure une rigidité et protège ses structures internes. Dans
l’encéphale impliqués dans la perception des saveurs et la
sa portion antérieure, la sclère se modife et orme la cornée,
différenciation des odeurs, consultez les éléments suivants.
partie fbreuse et transparente. La cornée est comme une petite
Le TABLEAU 7.1, p. 227, présente les 12 paires de nerfs enêtre qui laisse entrer la lumière dans l’œil. La conjonctive
crâniens.
est une muqueuse qui tapisse l’intérieur des paupières et
La SECTION 7.3.2, p. 233, traite du thalamus. recouvre la portion visible de la sclère, mais pas la cornée. Cette
La SECTION 7.3.3, p. 237, décrit l’organisation du cortex cérébral. muqueuse assure la lubrifcation de l’œil. La cornée n’étant pas
recouverte par la conjonctive, elle est donc en contact étroit
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 199

Tunique breuse
Sclère
Cornée

Tunique vasculaire
Iris
Corps ciliaire
Choroïde

Rétine

Couche pigmentaire
Couche nerveuse
a.

Muscle ciliaire
Corps ciliaire
Vaisseaux sanguins Procès ciliaire
de la rétine

Nerf
optique Ligament suspenseur
(II)
Cristallin
Iris
Cornée
Tache aveugle
Axe optique Pupille
Fossette centrale

Cavité
postérieure remplie
du corps vitré

Rétine
Cavité antérieure
Choroïde Chambre antérieure
remplie d’humeur
Chambre postérieure
aqueuse

Sclère

b.

FIGURE 6.10
Anatomie de l’œil ❯ La tunique externe correspond, postérieurement, à la sclère et, antérieurement, à la cornée. L’iris est le prolongement
antérieur de la choroïde. La rétine contient les photorécepteurs. La fossette centrale correspond à la zone d’acuité visuelle maximale.

avec l’extérieur. La cornée renerme de nombreux nocicep- incurvée, celle-ci réracte (dévie) une bonne partie de la lumière
teurs qui assurent une protection réexe contre les stimulus vers l’intérieur de l’œil afn de ocaliser les rayons sur la rétine.
dangereux de l’environnement. C’est grâce au réexe du cligne-
La tunique vasculaire correspond à l’enveloppe moyenne de
ment que l’on erme rapidement l’œil après qu’un moustique
l’œil. Elle comprend trois parties : la choroïde, le corps ciliaire et
est entré en contact avec la cornée. De plus, grâce à sa orme
200 PARTIE II Le système nerveux

l’iris. La choroïde est une membrane qui contient un pigment muscles lisses, un premier ormé de couches concentriques
noir, la mélanine ; elle renerme de nombreux vaisseaux san- (sphincter de la pupille) et l’autre ormé par des cellules disposées
guins, contrairement à la tunique fbreuse, qui est avasculaire. comme des rayons (muscle dilatateur). Ces muscles sont capables
Ces nombreux vaisseaux sanguins conèrent à la choroïde son respectivement de diminuer ou d’augmenter le diamètre de la
rôle nutriti, car ils assurent l’approvisionnement en nutriments pupille, réglant ainsi la quantité de lumière qui pénètre dans l’œil
pour toutes les tuniques du globe. La choroïde absorbe une selon la luminosité de l’environnement FIGURE 6.11. C’est ce
grande partie des rayons lumineux qui pénètrent dans le globe qu’on appelle le réfexe pupillaire. Ce réexe autonome protège
oculaire et empêche leur diusion et leur réexion. Cela limite l’individu des rayons lumineux non essentiels, ce qui avorise une
l’éblouissement et contribue à procurer une vision nette. Chez meilleure acuité visuelle dans un milieu à luminosité variable.
les individus albinos, l’absence de pigment laisse voir la couleur
La tunique interne de l’œil constitue la rétine. Elle recouvre
rouge du sang qui circule en abondance dans la choroïde.
les trois quarts de la partie postérieure de l’œil et comprend
Dans sa portion antérieure, la choroïde orme le corps deux couches : une couche pigmentaire et une couche nerveuse.
ciliaire, qui comprend le muscle ciliaire et les procès ciliaires. La couche pigmentaire est accolée à la choroïde. Comme cette
Le muscle ciliaire est constitué de fbres musculaires lisses dont dernière, elle contient de la mélanine qui absorbe les rayons
la contraction et le relâchement modifent la orme du cristallin lumineux et empêche leur diusion dans l’œil.
afn de permettre une vision rapprochée ou éloignée, selon les
La couche nerveuse assure la transduction des rayons
circonstances. Les procès ciliaires contiennent des capillaires
lumineux en inux nerveux permettant ainsi à l’inormation
qui sécrètent un uide nommé humeur aqueuse.
visuelle d’être perçue par l’encéphale FIGURE 6.12. Elle est com-
La portion la plus antérieure de la tunique vasculaire est l’iris, posée de trois couches de cellules : les photorécepteurs, les neu-
dont la couleur varie beaucoup chez les humains. L’iris est percé rones bipolaires et les cellules ganglionnaires FIGURE 6.12a .
d’une ouverture appelée pupille et possède deux groupes de Les rayons lumineux doivent traverser la totalité de la couche
nerveuse avant d’être captés par les photorécepteurs.
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN Il existe deux grands types de photorécepteurs : les
bâtonnets et les cônes FIGURE 6.12b. Les bâtonnets sont plus
La conjonctivite
La conjonctivite est la maladie non traumatique de l’œil la plus
réquente. Elle se manieste par une inammation et une rou- Constriction pupillaire Dilatation pupillaire
geur de la conjonctive. C’est pourquoi on lui donne parois le
nom d’œil rose. La conjonctivite est réquemment causée par Lumière vive Lumière faible
un virus, mais elle peut aussi être une réaction à une inection
bactérienne, à des allergènes en suspension dans l’air (pollen
ou squames animales), à des produits chimiques ou à des
éléments matériels irritants (des verres de contact portés trop
longtemps, par exemple). La conjonctivite d’origine virale ou
bactérienne peut être très contagieuse. On la soigne généra-
lement en appliquant des gouttes ophtalmiques qui aident à
lubrifer l’œil et à réduire l’inammation.
Le trachome est une orme chronique et contagieuse de Le muscle sphincter de la Le muscle dilatateur de la
conjonctivite causée par Chlamydia trachomatis. Cette mala- pupille se contracte (innervation pupille se contracte (innervation
die, courante dans les pays en développement, touche envi- autonome parasympathique). autonome sympathique).
ron 84 millions de personnes, dont près de 8 millions sourent
d’une défcience visuelle. Le trachome fgure sur la liste des
maladies oculaires prioritaires de l’Organisation mondiale de
la Santé (OMS) et ait l’objet d’un programme d’éradication
(OMS, 2013b). Il se transmet par contact avec les sécrétions
oculaires d’une personne inectée (par les doigts, des mou-
choirs, etc.) et par des mouches. L’inection par cette bactérie
entraîne une inammation due à l’hypertrophie de la conjonc-
tive et la ormation de minuscules granulations jaune grisâtre FIGURE 6.11
dans la conjonctive. Lorsque l’inection se répète durant des Diamètre de la pupille ❯ La constriction pupillaire a comme eet
années, l’intérieur de la paupière s’épaissit et cette dernière de réduire le diamètre de la pupille afn de restreindre la quantité de
se retourne vers l’intérieur. Les cils rottent alors sur le globe lumière qui entre dans l’œil. Elle est commandée par la division
oculaire, en particulier sur la cornée, causant de la douleur. parasympathique du système nerveux autonome (SNA). La dilatation
En l’absence d’un traitement, le trachome provoque l’appari- pupillaire, pour sa part, augmente le diamètre de la pupille pour
tion d’opacités cornéennes et la cécité. permettre à plus de lumière d’entrer dans l’œil. Elle est sous le
contrôle de la division sympathique.
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 201

Bâtonnet

Cône

Corps
cellulaire du
photorécepteur

Noyau
Vésicules
synaptiques
20 m
b. Photorécepteurs
Choroïde

Couche de bâtonnets
et de cônes

Couche de neurones
bipolaires
Rétine
C
Couche
Nerf pigmentaire
p
optique Couche de cellules
ganglionnaires
Rétine
Couche Axones des
nerveuse cellules
ganglionnaires

Tache
aveugle Vers le nerf optique
Rayons lumineux

a. Emplacement de la rétine

FIGURE 6.12
Structure de la rétine ❯ La rétine est la couche interne du globe oculaire. Les bâtonnets et les cônes, situés en profondeur de la couche
nerveuse, au plus près de la choroïde, font synapse avec des neurones bipolaires qui, à leur tour, font synapse avec les cellules ganglionnaires.

nombreux que les cônes. Plus sensibles à la lumière, ils per- les verts et les rouges –, chacun étant nommé d’après la cou-
mettent de voir même quand l’éclairage est aible ; ils our- leur à laquelle il est sensible. Le daltonisme est une anomalie
nissent des images oues en tons de gris. Les cônes sont assez réquente de la vision des couleurs, plus répandue chez
spécialisés dans la codication et la vision très précise des les hommes. Pour traverser la rue, le daltonien doit se er à la
couleurs ; ils sont actis lorsque l’éclairage est sufsant. Chez position (ou à la orme) des eux de circulation allumés et non
les individus normaux, il existe trois types de cônes – les bleus, à leur couleur !
202 PARTIE II Le système nerveux

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN Fossette Vaisseaux Tache


Macula centrale sanguins aveugle
Le daltonisme
Le daltonisme est une aection héréditaire causée par l’ab-
sence ou la défcience de l’un des types de cônes rétiniens,
les rouges et les verts étant le plus souvent en cause (dalto-
nisme rouge/vert). Pour les daltoniens, les objets rouges et
les objets verts semblent de la même couleur, soit rouges
ou verts, selon le type de cônes qu’ils possèdent. Chez l’op-
tométriste, au test d’image en cartouche, une personne Latéral Médial
daltonienne ne pourrait pas distinguer le nombre 2 coloré en
rouge du reste de l’arrière-plan vert FIGURE 6A. L’image lui
apparaîtrait plutôt comme un amas de points colorés de di-
érentes tailles, sans grande diérence de couleur. Le dalto-
nisme est plus réquent chez les hommes que chez les
emmes en raison de son mode de transmission génétique
particulier.
FIGURE 6.13
Aspect interne de la rétine montrant la tache aveugle ❯
Un ophtalmoscope permet d’observer la rétine à travers la pupille.
Les vaisseaux sanguins empruntent le ner optique pour entrer
dans l’œil au niveau de la tache aveugle.

P our trouver la tache


SAVIEZ-VOUS QUE...
aveugle de l’œil droit, il
suft de ermer l’œil gauche,
de tenir l’image ci-contre
devant l’œil droit et de
fxer le point noir. Appro-
chez l’image de l’œil ouvert.
À environ 15 cm de l’œil, l’image de la croix se trouve sur
la tache aveugle et semble alors disparaître.

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


FIGURE 6A Le décollement de la rétine
Exemple de cartouche utilisée lors du test de Il y a décollement de la rétine quand les deux couches de la
dépistage du daltonisme rétine, la couche pigmentaire et la couche nerveuse, se
séparent. Ce décollement peut être consécuti à un trauma-
tisme crânien (les joueurs de soccer y sont particulièrement
exposés), mais il arrive qu’il n’y ait aucune cause apparente.
Les bâtonnets et les cônes occupent la partie de la couche Les personnes qui sont myopes, en raison de la orme plus
nerveuse qui est la plus près de la choroïde (fgure 6.12a, page elliptique de leur globe oculaire, risquent davantage de subir
précédente). Ils transmettent les signaux visuels aux neurones un décollement de la rétine parce que celle-ci est générale-
bipolaires qui, à leur tour, les acheminent vers les cellules ment plus mince ou plus distendue que celle d’un œil nor-
ganglionnaires. Ces dernières génèrent des inux nerveux qui mal. Le risque est également plus élevé chez les diabétiques
longent leurs axones. Ceux-ci constituent le ner optique et et les personnes âgées. Quand la rétine se décolle, les cel-
lules de sa couche nerveuse manquent de nutriments, car
communiquent l’inormation visuelle à l’encéphale pour ana-
elles se trouvent alors trop loin de la choroïde, où se situent
lyse. Le ner optique part de l’œil à un endroit nommé tache les vaisseaux sanguins. Le tissu nerveux dégénère alors et
aveugle ou disque du ner optique FIGURE 6.10b (p. 199). meurt si l’irrigation sanguine n’est pas rétablie.
Cette région étant dépourvue de photorécepteurs, elle ne pro-
Le décollement de la rétine se manieste par une grande
cure aucune sensation visuelle. Touteois, elle ore un passage quantité de corps ottants (de petits objets particulaires)
aux vaisseaux sanguins qui accompagnent le ner optique dans le champ visuel, par l’impression d’avoir un voile dans
afn qu’ils puissent alimenter la couche nerveuse de la rétine l’œil atteint et par des éclats lumineux. La vision est alors
FIGURE 6.13, à l’exception de la zone des photorécepteurs qui réduite et semble aqueuse et ondulante.
est desservie par les vaisseaux de la choroïde.
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 203

La rétine se partage en deux régions : la rétine centrale rétine périphérique, le nombre de cônes diminue au ur et à
et la rétine périphérique. La rétine centrale est aussi appe- mesure que le nombre de bâtonnets augmente. Quand il n’y a
lée macula, ou tache jaune (puisqu’elle est jaune chez l’être plus de cônes, l’acuité visuelle (capacité de voir les détails) se
humain). Celle-ci se situe dans l’axe optique de l’œil, soit en perd, alors que la sensibilité à une aible luminosité augmente.
plein milieu du ond de l’œil, en ligne droite avec le centre du
cristallin. Cette zone rétinienne orme une sorte de concavité
(dépression) et constitue la zone d’acuité visuelle maximale, Vérifiez vos progrès
surtout à cause de la fossette centrale qui s’y trouve et qui ne
contient que des cônes (fgure 6.10b et fgure 6.13). L’absence de 10. a) Nommez les trois tuniques du globe oculaire.
neurones bipolaires et de cellules ganglionnaires dans la os- b) Quel est leur rôle respecti ?
sette centrale permet à la lumière d’atteindre presque directe-
11. a) Où se situe la conjonctive ?
ment les cônes, qui y sont abondants, ce qui explique l’acuité
visuelle de cette zone. b) Quelle est sa onction ?

La rétine périphérique occupe un vaste territoire tout 12. a) Quels sont les deux types de photorécepteurs ?
autour de la macula. Plusieurs millions de cônes et de bâton- b) En quoi leurs onctions dièrent-elles ?
nets y sont présents. Quand on passe de la rétine centrale à la

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


La dégénérescence maculaire
La dégénérescence maculaire est une dété-
rioration physique de la macula. Elle est la
principale cause de cécité dans les pays
développés. La majorité des personnes
atteintes ont plus de 55 ans. Chez ces per-
sonnes, on note, à l’arrière de la rétine, une
proliération de vaisseaux sanguins qui
laissent suinter du liquide. Des lésions à la
macula s’ensuivent et entraînent générale-
Vision normale La même scène, telle que vue par une
ment une perte d’acuité dans le centre du
personne atteinte de dégénérescence maculaire
champ visuel, une réduction de la percep-
tion des couleurs et la présence de corps
ottants. L’aection peut aussi toucher des
personnes plus jeunes, mais dans la plupart
des cas, la dégénérescence est alors asso-
ciée à des conditions spéciales, comme le
diabète, une inection oculaire, l’hyperten-
sion ou un traumatisme de l’œil.
Le ranibizumab (LucentisMD ) est un médi-
cament qui permet de contrôler, mais non
de guérir, la dégénérescence maculaire
liée à l’âge (DMLA). Il s’agit d’un liquide qui
est injecté dans l’œil pour aider à ralentir la
perte de la vision. Il peut même améliorer
l’acuité visuelle en arrêtant la croissance
de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil La grille d’Amsler vue par un œil normal La grille d’Amsler telle que vue par une
et le passage des liquides provenant du personne atteinte de dégénérescence maculaire
sang à travers leurs parois.
FIGURE 6B
Le dépistage précoce est un élément impor-
Grille d’Amsler
tant du traitement. Des visites régulières chez
l’optométriste sont essentielles. S’il détecte
quelque chose d’anormal, l’optométriste pourra conseiller une s’agit de fxer un point de la grille et de vérifer si des lignes sont
visite chez l’ophtalmologiste. Le patient peut également aire à la ondulées, embrouillées ou manquantes, ce qui révélerait l’exis-
maison un test simple à l’aide de la grille d’Amsler FIGURE 6B. Il tence de modifcations dégénératives de la macula.
204 PARTIE II Le système nerveux

L’anatomie interne de l’œil Le réfexe d’accommodation


La localisation du cristallin, la lentille de l’œil, permet de divi- Le réfexe d’accommodation est le mécanisme nerveux par
ser l’intérieur du globe oculaire en une cavité antérieure et lequel le cristallin modife sa courbure, de açon réexe, en
une cavité postérieure. La cavité antérieure est située entre la onction de la distance de l’objet et de manière à aire converger
cornée et le cristallin, tandis que la cavité postérieure s’étend les rayons lumineux exactement sur la macula de la rétine.
du cristallin jusqu’à la rétine. Pour bien voir un objet rapproché, c’est-à-dire situé à une dis-
tance allant de 10-15 cm à 6 m, le muscle ciliaire se contracte,
La cavité antérieure contient un liquide transparent nommé
ce qui le rapproche du cristallin et réduit la tension dans le liga-
humeur aqueuse (fgure 6.10b, p. 199). Ce liquide, qui crée une
ment suspenseur. Le cristallin n’étant plus étiré, il devient très
pression à l’intérieur de l’œil, est sécrété par les capillaires san-
bombé et produit une image nette sur la rétine FIGURE 6.14a .
guins du corps ciliaire. L’humeur aqueuse circule constam-
En contrepartie, pendant l’observation d’une image située
ment à l’intérieur de la cavité antérieure. Elle humidife et
au loin, soit à partir d’environ six mètres, le muscle ciliaire
nourrit plusieurs structures qui ne possèdent pas de vaisseaux
se relâche, ce qui l’éloigne du cristallin et instaure une ten-
sanguins, comme la cornée et le cristallin. Ce liquide est renou-
sion dans le ligament suspenseur. Ce dernier exerce une trac-
velé en moyenne toutes les 90 minutes.
tion sur le cristallin qui s’étire et s’aplatit au maximum. Les
Contrairement à l’humeur aqueuse, le corps vitré, une rayons lumineux convergent alors vers la rétine FIGURE 6.14b.
substance transparente et d’aspect gélatineux contenue Autrement dit, pour voir nettement un objet situé à une dis-
dans la cavité postérieure, se orme durant le développement tance allant de 10-15 cm à 6 m, le cristallin s’accommode en
embryonnaire et n’est jamais renouvelé. Le corps vitré contri- changeant de orme. Au-delà de six mètres, l’accommodation
bue au support de la partie postérieure du globe oculaire et cesse, car elle n’est plus nécessaire.
empêche sa déormation. Il soutient aussi la rétine en s’appli-
quant ermement sur elle. De ce ait, la rétine devient une sur-
ace lisse permettant la ormation d’une image claire.
Le cristallin est une lentille biconvexe, c’est-à-dire qui a Muscle ciliaire contracté
la orme d’une sphère aplatie. Il est maintenu en place entre Cristallin arrondi
la cavité antérieure et la cavité postérieure par le ligament
suspenseur. La orme du cristallin peut se modifer sous Foyer
l’a ction du muscle ciliaire (l’ensemble des fbres musculaires
lisses du corps ciliaire) et permettre ainsi l’accommodation
(fgure 6.10b). Ligament suspenseur relâché

a. Observation d’une image rapprochée

L orsqu’une personne est atiguée ou que ses yeux Muscle ciliaire relâché
SAVIEZ-VOUS QUE...

piquent et qu’elle les rotte avec ses doigts, la pression


Cristallin aplati
exercée sur l’humeur aqueuse et sur le corps vitré est
captée par les photorécepteurs de la rétine. Une ois stimu-
lés, ces récepteurs déclenchent la propagation d’un poten-
tiel d’action jusqu’au cortex visuel. C’est alors que la Foyer
personne « voit des étoiles », car les infux nerveux issus des
photorécepteurs ne peuvent se traduire que par des images.
Ligament suspenseur tendu

b. Observation d’une image éloignée


Par sa orme, le cristallin ait converger la lumière en un point
nommé oyer FIGURE 6.14. Ce dernier doit se situer sur la rétine FIGURE 6.14
pour que l’image soit nette. Les rayons lumineux venant d’ob- Modifcation du cristallin pendant le réexe d’accommodation ❯
jets éloignés sont presque parallèles et ils convergent naturelle- Les rayons lumineux sont déviés par la cornée et le cristallin de
manière à ormer sur la rétine une image inversée de l’objet observé.
ment vers la rétine. En revanche, les rayons lumineux divergent a. Pour la vision rapprochée, le cristallin accommode : il adopte une
lorsqu’un objet est près de nous et le oyer de l’image se situe orme plus arrondie et bombée, car, en se contractant, le muscle
alors derrière la rétine. C’est l’accommodation du cristallin qui ciliaire se rapproche du cristallin, ce qui provoque le relâchement du
permet de ormer l’image sur la rétine et d’en aire une mise au ligament suspenseur.
b. Pour la vision éloignée, le cristallin est aplati, car, en se relâchant,
point fne. Étant donné la orme du cristallin, l’image produite le muscle ciliaire s’éloigne du cristallin, ce qui tend le ligament
sur la rétine est toujours inversée. Par contre, lorsque le cortex suspenseur.
visuel primaire interprète cette image, il la redresse.
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 205

En vision rapprochée, le muscle ciliaire se contracte pour


bomber le cristallin ; ainsi, lire pendant des heures entraîne
une atigue des yeux. Par contre, le muscle ciliaire est relâché
pour la vision éloignée ; on peut donc admirer longtemps un
paysage sans ressentir de atigue oculaire.

Certains problèmes visuels causés par le cristallin


Œil normal
Des anomalies touchant le cristallin peuvent altérer la netteté
de la vision. Par exemple, en vieillissant, le cristallin change
plus difcilement de orme, car il a moins d’élasticité. Par
conséquent, même si le muscle ciliaire se contracte et que le
ligament suspenseur se relâche, le cristallin n’est plus aussi
souple qu’avant et il se bombe moins ; il devient alors difcile
de bien voir les objets rapprochés. Ainsi, quand une personne
vieillit, ses yeux perdent leur habileté à apporter l’image sur la
rétine, et elle soure alors de presbytie. Ce problème oculaire
se manieste par une vision embrouillée des objets rapprochés
Vision normale
et pousse, entre autres, la personne presbyte à éloigner d’elle les
documents qu’elle lit pour mieux les voir.
Normalement, le cristallin est clair et permet à la lumière
de le traverser aisément. Il peut arriver que des traumatismes Cataracte
à l’œil, une exposition aux rayons ultraviolets, la prise de cer-
tains médicaments, certaines maladies comme le diabète, ou
simplement le vieillissement soient à l’origine de l’opacica-
tion progressive du cristallin. Quand le cristallin est opacié, Œil avec une
cataracte
la quantité de lumière qui parvient à la rétine diminue, ce
qui entraîne une vision brouillée FIGURE 6.15. La personne
soure alors de cataractes. On traite chirurgicalement la
cataracte uniquement lorsqu’elle nuit aux activités de la vie
quotidienne. Lors de la chirurgie, le centre opacié du cris-
tallin est ragmenté à l’aide d’ultrasons, ce qui le rend plus
acile à extraire. Le cristallin détruit est ensuite remplacé par
une lentille articielle qui est intégrée dans l’œil de açon
permanente.
Image vue à travers une cataracte
D’autres problèmes visuels FIGURE 6.15
La orme du globe oculaire est déterminée génétiquement. Il peut Vision avec ou sans cataracte
être trop allongé, comme dans le cas de la myopie, et alors l’image
des objets éloignés se orme en avant de la rétine FIGURE 6.16a
(page suivante). C’est pourquoi les personnes myopes distin-
guent mal les objets éloignés. Touteois, elles voient bien les rayons lumineux est inégale et les images sont oues en rai-
objets rapprochés, car leur cristallin peut s’accommoder. Si le son de la courbure irrégulière de la cornée et/ou du cristallin
globe oculaire est plus court que la normale, comme dans le FIGURE 6.16c .
cas de l’hypermétropie, l’image des objets éloignés se orme à Le glaucome résulte d’une augmentation anormale de la
l’a rrière de la rétine et celle des objets rapprochés encore plus pression intraoculaire causée par une accumulation d’humeur
loin derrière FIGURE 6.16b. Grâce à l’accommodation du cris- aqueuse dans la cavité antérieure. Le liquide pousse le cristallin
tallin, les personnes hypermétropes voient très bien de loin, dans le corps vitré et celui-ci comprime alors la rétine et la cho-
car l’image des objets est ramenée sur la rétine. Cependant, roïde, où sont logés des vaisseaux sanguins. Cette pathologie
leur vision des objets rapprochés est oue, car même avec entraîne la dégénérescence de la rétine et provoque une cécité
une accommodation maximale du cristallin, l’image ne peut progressive si elle n’est pas traitée. C’est pourquoi, lors d’un dia-
être ramenée sur la rétine, puisqu’elle se orme trop loin der- gnostic de glaucome, on prescrit des gouttes ophtalmiques, qui
rière elle. Dans le cas de l’astigmatisme, la convergence des servent à réduire la pression intraoculaire.
206 PARTIE II Le système nerveux

Les voies visuelles


Pour atteindre le cortex visuel primaire, les ners optiques
Cortex visuel primaire droit
conduisent les inux nerveux de la rétine jusqu’au chiasma Cortex visuel primaire gauche
optique, une structure en orme de X. À cet endroit, la moi- Thalamus
tié des neurofbres contenues dans chacun des deux ners Tractus optique
optiques traverse de l’autre côté. Les neurofbres provenant de la Chiasma optique
gauche traversent à droite et vice versa. L’autre moitié des neu- Nerf optique
rofbres continue son chemin du côté d’où elle provient. La fgure
ci-contre permet de constater que les neurofbres en provenance Œil droit
de la portion droite des deux rétines s’unissent pour ormer le Œil gauche
Radiations
optiques
tractus optique droit et que les neurofbres en provenance de la
portion gauche de chacune des rétines s’unissent pour ormer le
tractus optique gauche FIGURE 6.17. FIGURE 6.17
Chiasma optique ❯ Le chiasma optique permet de diriger
l’inormation provenant de la portion droite des deux rétines vers le
cortex visuel primaire droit et d’acheminer l’inormation provenant de
la portion gauche des deux rétines vers le cortex visuel primaire
Plan focal Plan focal gauche. Cette combinaison d’inormations mène à l’obtention d’un
champ visuel complet.

Les tractus optiques transportent les inux nerveux jusqu’au


Globe oculaire allongé ; les rayons
convergent devant la rétine quand Une lentille concave permet thalamus. Par la suite, des neurofbres thalamiques, appe-
le regard se porte sur des objets de voir les objets éloignés. lées radiations optiques, acheminent l’inormation visuelle
éloignés. jusqu’au lobe occipital, emplacement des cortex visuels.
a. Myopie Ceux-ci sont chargés de l’analyse de l’inormation reçue et de
la production d’une image fnale.
Plan focal Plan focal La fgure de la double page suivante résume les principaux
aspects de la physiologie de la vision FIGURE 6.18.

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


Globe oculaire court ; les rayons Pour plus d’inormations sur le contenu de cette section,
convergent trop loin derrière la rétine Une lentille convexe consultez les éléments suivants.
quand la personne regarde des objets permet de voir les objets
rapprochés. rapprochés. La SECTION 7.3.3, p. 240, décrit la onction du cortex visuel
primaire.
b. Hypermétropie
La SECTION 13.7.1, p. 464, explique le mode de transmission
héréditaire du daltonisme.

Vérifiez vos progrès


13. Qu’est-ce qui distingue l’humeur aqueuse du
Cornée irrégulière ; les rayons ne Une lentille irrégulière
corps vitré ?
convergent pas uniformément. permet de voir nettement
les objets. 14. Pourquoi le cristallin doit-il accommoder pour la
c. Astigmatisme vision des objets rapprochés, mais pas pour celle des
objets éloignés ?
FIGURE 6.16
15. Pourquoi la plupart des gens deviennent-ils presbytes
Corrections de troubles visuels ❯Des lentilles peuvent corriger avec l’âge ?
la vue en aisant converger les rayons lumineux sur la rétine :
une lentille concave corrige la myopie (a.), une lentille convexe, 16. Comment se nomment les ners qui transportent les
l’hypermétropie (b.), et une lentille irrégulière, l’astigmatisme (c.). infux nerveux de la rétine jusqu’au chiasma optique ?
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 207

POINT DE MIRE Santé


La chirurgie oculaire par la technique LASIK
La kératomileusie in situ au laser (LASIK, pour Laser-Assisted In La technique du LASIK
Situ Keratomileusis) est l’une des chirurgies qui permet de trai- Cette technique combine deux instruments : le laser et le micro-
ter de açon sécuritaire et efcace certains troubles visuels. En kératome. Ce dernier permet de créer une fne lamelle de cornée
général, les patients qui ont des problèmes de vision courants qu’on rabat afn d’eectuer le traitement au laser au milieu de la
(myopie, astigmatisme ou hypermétropie) réagissent bien à cornée, et non en surace. Chaque impulsion du laser retire une
cette chirurgie. L’intervention consiste à modifer la orme de la petite quantité de tissu sur la cornée, permettant au chirurgien
cornée de açon permanente, en utilisant le laser. Rapide et d’accentuer ou de réduire sa courbure. Après l’intervention, la
indolore, elle réduit le besoin de verres correcteurs. Le candidat lamelle rabattue est remise en place et se moule à la zone traitée
idéal pour le LASIK est âgé de plus de 18 ans et a la même pres- au laser FIGURE 6C. La guérison s’eectue ensuite par elle-
cription pour des lentilles de contact ou des verres depuis au même. Le patient reçoit des gouttes ophtalmiques pour soulager
moins deux ans. Les personnes atteintes de cataractes, de la douleur. L’amélioration de la vision se constate dès le lende-
glaucome à un stade avancé, de maladies de la cornée ou main de la chirurgie, mais n’est généralement complète que deux
d’autres maladies de l’œil ne peuvent subir cette opération. La ou trois mois plus tard. La plupart des patients retrouvent une
cornée du patient doit être sufsamment épaisse pour per- vision de près de 20/20, mais l’importance de l’amélioration
mettre au chirurgien de créer en toute sécurité un rabat cornéen dépend en partie de la qualité de la vision avant la chirurgie.
net d’une certaine épaisseur. On ne recommande pas non plus
cette intervention aux personnes atteintes d’une maladie qui Les complications du LASIK
pourrait nuire à leur guérison. Comme dans toute chirurgie, des complications peuvent se pré-
Avant de prendre la décision de subir cette intervention, il est senter. La sensation d’avoir quelque chose dans l’œil et une
important d’avoir un entretien sérieux avec un proessionnel vision brouillée ont partie des eets indésirables. Il arrive aussi
de la vue. Il importe également de bien se rendre compte de voir des halos autour des objets ou d’être très sensible aux
que l’objecti du LASIK est de réduire la dépendance aux len- éblouissements. De plus, la sécheresse peut causer une irrita-
tilles de contact ou aux verres, mais non de les éliminer tion de l’œil. Ces eets secondaires sont généralement tempo-
complètement. raires et le taux de complications après la chirurgie est très aible.

1 La cornée est incisée et rabattue 2 Un laser retire des portions 3 Le rabat cornéen est remis en
an d’exposer ses couches microscopiques des couches place et ses bords commen-
profondes. cornéennes profondes et modie cent à se ressouder en moins
ainsi la forme de la cornée. de 72 heures.
FIGURE 6C
Correction de la vision au laser par le procédé LASIK

6.5.3 L’ouïe et l’équilibre L’oreille externe, responsable de la capture des ondes


sonores, comprend l’auricule, le méat acoustique externe
L’anatomie de l’oreille et la physiologie de l’ouïe et le tympan. L’auricule, aussi appelée pavillon, correspond
L’oreille est divisée en trois parties : l’oreille externe, l’oreille à la partie visible de l’oreille. Le méat acoustique externe est
moyenne et l’oreille interne FIGURE 6.19 (p. 210). Les deux pre- un petit tube d’environ 2,5 cm de long qui s’étend de l’auricule
mières parties sont des milieux aériens, tandis que l’oreille au tympan. Près de son ouverture, le méat acoustique externe
interne, aussi appelée labyrinthe, est remplie d’un liquide est doté de poils et de glandes cérumineuses qui produisent le
semblable au liquide cérébrospinal (LCS) du SNC. cérumen, ou cire d’oreille, une substance qui protège l’oreille
208 PARTIE II Le système nerveux

Cristallin Vision éloignée


aplati

3 La lumière qui traverse la


pupille est réfractée par le
a. RÉFRACTION ET FOCALISATION DE LA LUMIÈRE cristallin. Celui-ci est aplati
pour la vision éloignée et
arrondi pour accommoder
l’œil à la vision rapprochée.
Cristallin
bombé

Vision
rapprochée

1 Les rayons lumineux


pénètrent dans l’œil et sont
réfractés par la cornée.
2 Les pupilles se dilatent
si la lumière est faible
et elles se contractent
si la lumière est vive.
8 Le cerveau perçoit une
image qu’il redresse.
Pupille Rayons
Cristallin
Cornée lumineux

Iris

Lumière vive : Lumière faible :


la pupille la pupille
se contracte. se dilate.

INTÉGRATION DES CONCEPTS


FIGURE 6.18
Vision ❯
a. La lumière est réractée, puis ocalisée sur la rétine.
b. Les rayons lumineux sont convertis en infux nerveux.
c. Les infux nerveux sont transmis à l’encéphale.
CHAPITRE 6Cône
Bâtonnet Les récepteurs et les sens 209

Sclère
Choroïde Choroïde
Rétine
Tache
aveugle Couche
pigmentaire

Rétine

Couche
nerveuse
Nerf
optique Fossette
centrale

4 Une image inversée se Axones des


forme sur la rétine. cellules ganglionnaires
(vers le nerf optique)

re
b. TRANSDUCTION DES STIMULATIONS Lumiè
LUMINEUSES EN INFLUX NERVEUX

5 Les photorécepteurs
captent les stimulus
lumineux. Bâtonnet

En présence 6 Les photorécepteurs transmettent


de lumière l’information aux neurones
Les bâtonnets bipolaires, leur permettant ainsi de
vive, les cônes sont plus
offrent une stimuler les cellules ganglionnaires ;
efcaces dans celles-ci déclenchent alors des Neurone
vision nette la pénombre.
en couleurs. inux nerveux qui se propagent
agent bipolaire
le long du nerf optique.

c. VOIES VISUELLES
Cellule ganglionnaire

Tractus Inux nerveux


optique
Œil droit

7d 7c 7a Les inux nerveux générés dans chaque œil


7a circulent dans le nerf optique correspondant.
7b 7b Certains axones de chacun des deux yeux passent
de gauche à droite et vice versa au niveau du
Cortex visuel chiasma optique.
primaire dans 7c Chaque tractus optique transmet des inux nerveux
le lobe occipital venant des deux yeux, inux qu’il relaie dans
Chiasma le thalamus.
optique 7d Les inux nerveux se propagent du thalamus
jusqu’aux cortex visuels primaires droit et gauche.
Thalamus gauche
Œill g
gau Chacun d’eux reçoit donc des informations venant
Nerf des deux yeux.
optique
210 PARTIE II Le système nerveux

contre les agresseurs de l’environnement, dont les polluants et ermée, mais elle s’ouvre rapidement à chaque mouvement de
les microorganismes. Le tympan, une membrane en orme de la bouche (parole, déglutition, bâillement, etc.) pour laisser
cône aplati, vibre lorsqu’il est rappé par des ondes sonores. entrer ou sortir l’air de l’oreille moyenne et permettre d’éga-
liser les pressions de part et d’autre du tympan. Quand les
Derrière le tympan se trouve l’oreille moyenne. Elle
pressions s’équilibrent, on a l’impression que les oreilles « se
comprend les trois plus petits os du corps, les osselets, qui
débouchent ». Le tympan est alors libre de vibrer au gré des
s’étendent jusqu’à l’entrée du vestibule de l’oreille interne.
ondes sonores et l’on entend mieux.
Les osselets sont, dans l’ordre, le malléus (marteau), l’incus
(enclume) et le stapès (étrier). Ils sont ainsi nommés, car L’oreille interne, aussi appelée labyrinthe, présente une
leurs ormes rappellent celles de ces objets. Quand elle par- orme tortueuse (fgure 6.19). Elle se partage en un labyrinthe
vient dans le méat acoustique externe, une onde sonore osseux et un labyrinthe membraneux. Le premier est composé
atteint le tympan et le ait vibrer. Cette vibration est trans- de trois cavités reliées entre elles et nommées cochlée, vesti-
mise au malléus, l’osselet directement accolé au tympan. Le bule et canaux semi-circulaires. Le labyrinthe membraneux
mouvement vibratoire passe ensuite à l’incus et fnalement correspond à des sacs et à des tubes membraneux insérés dans
au stapès, qui s’appuie sur la enêtre du vestibule, une petite les cavités du labyrinthe osseux et prenant leur orme. Entre
ouverture recouverte d’une membrane et donnant sur l’oreille le labyrinthe osseux et le labyrinthe membraneux, on trouve
interne. À ce stade, l’onde sonore est 20 ois plus vigoureuse un liquide nommé périlymphe. Sa composition se rapproche
qu’initialement, soit lors de sa capture par le tympan, car de celle du LCS. À l’intérieur du labyrinthe membraneux se
chaque osselet amplife le son. Les coups que donne le stapès trouve l’endolymphe dont la composition est proche du liquide
sur la membrane de la enêtre du vestibule créent des vagues intracellulaire.
dans le liquide de l’oreille interne, où sont logés les mécano-
Le vestibule constitue la partie centrale du labyrinthe osseux
récepteurs de l’audition (fgure 6.19).
(fgure 6.19). Il abrite les récepteurs de l’équilibre, sujet abordé
La paroi antérieure de l’oreille moyenne débouche dans un peu plus loin dans ce chapitre. Au-dessus et à l’arrière du ves-
la trompe auditive, un tube d’une longueur d’environ trois tibule se trouvent les canaux semi-circulaires, également impli-
à quatre centimètres, qui relie l’oreille moyenne à la partie qués dans l’équilibre. La cochlée, située à l’avant du vestibule,
supérieure de la gorge. Normalement, la trompe auditive est est en orme de spirale. On y trouve trois espaces superposés

Oreille externe Oreille moyenne Oreille interne


Stapès
Canaux semi-circulaires
Incus
Malléus Vestibule

Branche vestibulaire
du nerf crânien VIII
Auricule
Branche cochléaire
du nerf crânien VIII

Labyrinthe osseux (en jaune)


Tympan Cochlée
Labyrinthe membraneux
Méat (en gris)
acoustique
externe

Trompe auditive
Fenêtre de
la cochlée
Fenêtre du vestibule
(derrière le stapès)

FIGURE 6.19
Anatomie de l’oreille ❯ L’oreille externe constitue la voie d’entrée des sons. Dans l’oreille moyenne, les osselets (malléus, incus et stapès)
amplifent les ondes sonores. Dans l’oreille interne, les mécanorécepteurs de l’audition sont situés dans la cochlée et ceux de l’équilibre
sont localisés dans les canaux semi-circulaires et le vestibule. Le ner crânien VIII, le ner vestibulocochléaire, comprend deux branches : une
branche vestibulaire et une branche cochléaire.
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 211

FIGURE 6.20 et FIGURE 6.21 (pages suivantes). Le conduit sont transmis à travers le conduit cochléaire à la rampe tym-
cochléaire, aisant partie du labyrinthe membraneux, occupe panique, puis s’échappent par la enêtre de la cochlée. Lorsque
la partie centrale. Il est rempli d’endolymphe. Au-dessus et en les mouvements ondulatoires de la périlymphe sont transmis
dessous de ce conduit, on trouve respectivement les rampes à l’endolymphe du conduit cochléaire, la membrane basilaire
vestibulaire et tympanique. Elles ont partie du labyrinthe vibre. Cette vibration se transmet aux stéréocils appuyés sur
osseux et sont remplies de périlymphe. La rampe vestibulaire la membrane tectoriale. Cette vibration stimule les mécanoré-
est séparée de l’oreille moyenne par la enêtre du vestibule et la cepteurs des stéréocils (fgure 6.21).
rampe tympanique, par la enêtre de la cochlée. La membrane
Les inux nerveux qui en découlent voyagent le long des neu-
du conduit cochléaire située du côté de la rampe vestibulaire
rofbres de la branche cochléaire du ner vestibulocochléaire
se nomme membrane vestibulaire, et celle en contact avec la (VIII). Avant d’atteindre le cortex auditi, où ont lieu l’inté-
rampe tympanique est appelée membrane basilaire. Celle-ci gration des sons et l’entreposage de leurs souvenirs, les inux
porte la lame basilaire qui abrite l’organe de l’audition, nommé nerveux sont relayés à quelques reprises, notamment dans le
organe spiral. L’organe spiral est constitué de cellules senso- thalamus FIGURE 6.22 (p. 214 et 215).
rielles rattachées à la membrane basilaire et d’une couche géla-
tineuse, la membrane tectoriale, qui recouvre les stéréocils,
de longues microvillosités agissant à titre de mécanorécep- La physiologie de l’équilibre : un aperçu
teurs pour les cellules sensorielles. Quand le stapès rappe sur Dans l’oreille interne, reliés au vestibule, se trouvent trois
la membrane de la enêtre du vestibule, les mouvements ondu- canaux semi-circulaires à l’allure d’arches, disposés
latoires de la périlymphe contenue dans la rampe vestibulaire presque à angle droit les uns par rapport aux autres.

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


L’otite
L’otite est une inection de l’oreille moyenne. Elle touche plus Des inections répétées de l’oreille ou une inection chronique qui ne
souvent les jeunes enants, car leurs trompes auditives, conduits répond pas au traitement antibiotique nécessitent habituellement
reliant la gorge à l’oreille moyenne, sont horizontales, relative- une intervention chirurgicale, la myringotomie. Cette opération
ment courtes et pas complètement développées. Quand un consiste à insérer un tube dans le tympan. Elle permet la guérison
jeune enant a une inection respiratoire, l’agent responsable de l’inection et le drainage du pus et du mucus de l’oreille moyenne
peut ainsi se propager dans la trompe auditive à partir de la vers le méat acoustique externe, et procure un soulagement immé-
gorge. Le liquide qui s’accumule alors dans la cavité de l’oreille diat de la pression. Le tube inséré sera fnalement rejeté et le tympan
moyenne y crée une pression qui entraîne de la douleur et par- achèvera sa guérison.
ois une altération de l’audition. Normalement, le tympan est Lorsque l’enant a environ cinq ans, sa trompe auditive est deve-
blanc et nacré, mais il devient rouge en cas d’otite sévère (à nue plus grosse, plus verticale et plus apte à drainer le liquide et
cause de l’inammation et parois d’un saignement). La pres- à empêcher l’inection d’atteindre l’oreille moyenne. Par consé-
sion du liquide dans l’oreille moyenne peut même aire bomber quent, l’incidence des inections de l’oreille chute de açon spec-
le tympan FIGURE 6D. taculaire à cet âge.

Malléus
Malléus
Membrane
bombée
Saignement Tube de ventilation

Tympan normal Otite moyenne Myringotomie


Tympan vu à l’aide d’un otoscope
FIGURE 6D
Tympan vu à l’aide d’un otoscope
212 PARTIE II Le système nerveux

Membrane
tectoriale

Osselets de l’audition
Cellule ciliée
Malléus Incus Stapès

Membrane
Fenêtre du
basilaire
vestibule
Rampe Branche cochléaire
vestibulaire du nerf crânien VIII

2 3

Labyrinthe membraneux
(conduit cochléaire)
Méat acoustique
externe 5 Membrane vestibulaire
1
4 Organe spiral

Membrane basilaire

Labyrinthe osseux
(cochlée)

Tympan Rampe tympanique


Fenêtre de Trompe auditive
la cochlée

1 Les ondes sonores pénètrent dans l’oreille et font vibrer 4 Les ondes de pression sont transmises à l’endolymphe du conduit
le tympan. cochléaire, ce qui engendre le mouvement de la membrane basilaire.
Les cellules ciliées de l’organe spiral sont alors déformées et
2 La vibration du tympan se transmet aux osselets ; les ondes déclenchent un inux nerveux dans la branche cochléaire du
sonores sont ampliées. nerf crânien VIII.
3 Le stapès appuyé sur la fenêtre du vestibule crée des ondes 5 Les ondes de pression restantes sont transférées à la rampe
de pression dans la périlymphe de la rampe vestibulaire. tympanique et s’échappent de l’oreille interne par la fenêtre de la cochlée.

FIGURE 6.20
Transmission des ondes sonores dans l’oreille ❯ Les ondes sonores qui pénètrent dans l’oreille externe sont transmises par les osselets à
travers l’oreille moyenne avant d’être détectées par l’organe spiral dans l’oreille interne. Noter que la cochlée a été déroulée pour mieux
comprendre son organisation et son onctionnement.

Chacun est rempli d’un liquide qui se déplace au moindre


n désigne par l’expression ver d’oreille une chanson mouvement de tête et chacun possède des mécanorécep-
O
SAVIEZ-VOUS QUE...

qui hante le cortex auditi. Les vers d’oreille sont teurs de l’équilibre. À l’instar des mécanorécepteurs de
généralement des chansons dont les paroles sont répéti- l’ouïe, ceux de l’équilibre sont des cellules sensorielles munies
tives, insignifantes et dont le rythme est entraînant, mais
leur cause n’est pas entièrement comprise. Des cher-
de stéréocils. Ces derniers sont emprisonnés dans une sorte
cheurs ont noté que le cortex auditi devient très acti de membrane gélatineuse. Lorsqu’on bouge la tête, la mem-
quand un ver d’oreille trotte dans la tête d’une personne. brane se déplace et provoque trois réactions : le mouvement
Ce phénomène pourrait être une açon de laisser tourner des stéréocils, la transduction dans les mécanorécepteurs et
le cerveau « au ralenti », tout comme une voiture arrêtée à la transmission de potentiels aux neurofbres de la branche
un eu rouge. Le cerveau serait ainsi prêt à démarrer si un vestibulaire du ner vestibulocochléaire (VIII). La branche
besoin d’activité cérébrale plus grande se présentait. vestibulaire aboutit au cervelet, la région de l’encéphale res-
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut aire disparaître un ver ponsable du maintien de l’équilibre.
d’oreille en se distrayant par une tâche complexe (lire, par
exemple) ou en mangeant quelque chose de très épicé Il est cependant important de noter que plusieurs struc-
(la sensation gustative stimulera alors d’autres régions tures contribuent au maintien de l’équilibre corporel. Des
de l’encéphale). éléments présents dans le vestibule détectent les mou-
vements de la tête et les yeux inorment l’encéphale de la
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 213

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Le mal des transports
Canaux
semi-circulaires Le mal des transports est une sensation de nausée, de légère
désorientation et de vertiges que certains éprouvent quand ils
voyagent en avion, en automobile ou en bateau. Il apparaît
Cochlée lorsqu’une personne est soumise à une accélération et à des
changements de direction, alors que son contact visuel avec
Fenêtre du vestibule
l’horizon extérieur est limité ou intermittent. Dans ce cas,
Stapès l’oreille interne envoie à l’encéphale des inux nerveux qui
sont en conit avec les réérences visuelles. Les yeux
Fenêtre de la cochlée indiquent à l’encéphale que la position est statique pendant
que l’oreille interne lui signale quelque chose de complète-
Conduit cochléaire
ment diérent.
Rampe vestibulaire Il est possible de soulager le mal des transports en trouvant un
endroit où le mouvement est moindre et en rétablissant le contact
Rampe tympanique visuel avec l’horizon. Certaines personnes consomment une
Branche cochléaire
boisson gazeuse ou mangent des craquelins, mais on comprend
du nerf crânien VIII mal pourquoi ces mesures réduisent les symptômes. Certains
antihistaminiques sont efcaces pour réduire les eets du mal
a. Coupe transversale de la cochlée
é
ée des transports, notamment le dimenhydrinate (GravolMD), un anti-
histaminique de première génération qui agit également à titre
d’antinauséeux.
Membrane tectoriale On utilise aussi réquemment des timbres (patchs) transder-
Stéréocils miques de scopolamine que l’on colle derrière les oreilles. La
scopolamine est un anticholinergique qui, comme les antihis-
Mem
Membrane taminiques, agit sur une zone du bulbe rachidien impliquée
basilaire
bas dans le vomissement.
Cellulee
ciliée

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


Branche cochléaire
du nerf crânien VIII Pour plus d’inormations sur le contenu de cette section,
Rampe
a pe tympanique
ty pa ique
tympan que consultez les éléments suivants.
b. Organe spiral
La SECTION 7.3.3, p. 240, décrit la onction du cortex audi-
ti dans l’audition.
La SECTION 7.3.4, p. 247, explique le rôle du cervelet dans
le traitement de l’inormation sensorielle se rapportant
à l’équilibre.

Vérifiez vos progrès

c. Stéréocils 2 m 17. Quelle est la onction du méat acoustique externe ?


18. a) Quelles structures ont un rôle d’amplifcateur dans
FIGURE 6.21 les oreilles ?
Localisation de récepteurs auditifs dans la cochlée ❯ L’organe
spiral est situé dans la cochlée. Il est ormé de cellules ciliées b) Où sont-elles situées ?
rattachées à la membrane basilaire et au-dessus desquelles loge la
19. À quoi sert-il de mâcher de la gomme quand un avion
membrane tectoriale. Les mouvements de vagues de l’endolymphe
ont bouger la membrane basilaire et, par conséquent, les stéréocils gagne en altitude ?
des cellules se déplacent contre la membrane tectoriale. Le 20. a) Quel type de récepteurs intervient dans l’audition ?
échissement des stéréocils engendre des inux nerveux.
b) Où sont-ils situés ?
c) Comment onctionnent-ils ?
position du corps, alors que les propriocepteurs répar- 21. a) Quels sont les récepteurs qui interviennent
tis dans tout le système musculosquelettique perçoivent dans l’équilibre ?
la tension des muscles et des tendons ainsi que la position b) Où sont-ils localisés ?
des articulations.
214 PARTIE II Le système nerveux INTÉGRATION DES CONCEPTS
FIGURE 6.22
Audition ❯
a. Les ondes sonores pénètrent dans l’oreille externe.
b. Elles sont transmises à l’oreille moyenne. Le son est amplifé, puis transmis à
l’oreille interne.
c. Le son est converti en inux nerveux.
d. Les inux nerveux sont acheminés vers l’encéphale.

Cortex a. TRANSMISSION DES ONDES SONORES DE L’OREILLE EXTERNE


auditif À L’OREILLE MOYENNE
primaire

1 Les ondes sonores sont


dirigées vers l’oreille externe.

2 Les ondes sonores traversent le


méat acoustique externe et font
vibrer le tympan.

Oreille externe Oreille moyenne Oreille interne

Ondes sonores Cochlée

Tympan

Méat
acoustique Trompe
externe auditive

d. VOIES AUDITIVES

7 Les inux nerveux parcourent la branche cochléaire du nerf


crânien VIII jusqu’au tronc cérébral. Ensuite, ils atteignent le
thalamus, puis ils parviennent nalement au cortex auditif primaire
où ils sont perçus en tant que sons.

Thalamus
Cortex auditif
primaire

Branche cochléaire
du nerf crânien VIII

Pont
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 215
b. TRANSMISSION ET AMPLIFICATION DU SON DE L’OREILLE MOYENNE À L’OREILLE INTERNE

4 Le stapès fait bouger la fenêtre du vestibule et crée ainsi des ondes de pression dans la
périlymphe de l’oreille interne.
3 La vibration du tympan fait
osciller les osselets, qui Branche cochléaire du
amplient alors le son. Fenêtre du nerf crânien VIII
vestibule
Rampe
Osselets
vestibulaire
Malléus
Incus
Stapès

Conduit
cochléaire

Membrane
vestibulaire
Membrane
Fenêtre de basilaire
Tympan
la cochlée
Cavité de l’oreille moyenne
Rampe tympanique
Trompe a
auditive

c. TRANSDUCTION DES ONDES SONORES EN Conduit 5 Les ondes de pression circulent dans
cochléaire la périlymphe de la rampe vestibu-
INFLUX NERVEUX
laire et provoquent la vibration
Rampe du conduit cochléaire et de
vestibulaire l’endolymphe qu’il contient.
Membrane vestibulaire
Membrane tectoriale
Membrane basilaire
Rampe
tympanique

Membrane tectoriale Stéréocils

Branche cochléaire Cellule ciliée


du nerf crânien VIII

Membrane basilaire

Signal nerveux

6 Le déplacement de la membrane
basilaire fait courber les stéréocils
des cellules ciliées ; les inux nerveux
déclenchés se propagent le long
de la branche cochléaire du
nerf crânien VIII.
216 PARTIE II Le système nerveux

POINT DE MIRE Bioéthique


La pollution sonore
La pollution sonore est causée par l’ensemble des bruits qui Échelle des niveaux sonores et
nous entourent et qui sont irritants, gênants ou potentiellement TABLEAU 6A réactions humaines
dangereux. Ces bruits sont produits par les avions, les voitures,
les tondeuses à gazon, entre autres, ou simplement par le Effets à un mètre
Sources de bruit dB(A)*
volume élevé de la musique. Ils sont présents sur les lieux de de distance
travail, dans les espaces publics, comme les parcs d’attrac- Seuil d’audibilité 0 Aucun bruit
tions, et dans nos maisons. L’omniprésence des bruits intenses
peut avoir un impact important sur le bien-être. Respiration normale 10 À peine audible

La préoccupation la plus sérieuse des scientifques concernant Tic-tac d’une montre, 20 À peine reconnaissable
la pollution sonore réside dans le ait que l’exposition à des chuchotement
bruits intenses (plus de 85 décibels) ou chroniques peut endom-
Conversation à voix basse 30 Très doux
mager les cellules de l’oreille interne et entraîner une perte d’au-
dition FIGURE 6E. Plusieurs jeunes recherchent souvent la Rérigérateur 40 Doux
stimulation procurée par la musique orte des concerts musi-
caux, se préoccupant peu des dommages que le bruit peut cau- Conversation normale 55-60 Conortable pour communiquer
ser à leur organe spiral. Pourtant, avec les années, les bruits Lave-vaisselle, 70 Incommodant, gênant pour la
intenses peuvent entraîner la surdité. sèche-cheveux conversation téléphonique

Nombreuses usines, 80-85 Rend la conversation difcile,


camion diesel, trafc nuit aux apprentissages.
urbain, aspirateur Risque pour l’audition, si expo-
sition de 8 h/jour, atigue

Métro, tondeuse à 90 Gênant et très stressant


gazon, motomarine

Scie circulaire, motocy- 100-105 Risque pour l’audition, si expo-


clette, motoneige, bala- sition de plus de 15 min/jour
deur à volume maximal

Scie mécanique, 110 Risque pour l’audition, si expo-


marteau piqueur sition de plus de 1 min/jour

Sirène d’ambulance, 120 Vibrations ressenties dans tout


a. b.
discothèque le corps
FIGURE 6E Fusil pneumatique 130 Risque de traumatisme à
Dommages causés par le bruit aux cellules ciliées de l’oreille, début de douleur
l’organe spiral ❯
a. Cellules ciliées normales dans l’organe spiral d’un cobaye. Avion à réaction 140 Douleur à l’oreille, traumatisme
b. Cellules endommagées à la suite d’une exposition de 24 heures (à proximité) irréversible
à un niveau sonore équivalant à celui d’un concert rock heavy * dB(A) : Désigne le niveau de pression acoustique d’un signal sonore fl-
metal TABLEAU 6A. L’audition est altérée de açon permanente, tré à l’aide d’un dispositi qui a les mêmes caractéristiques de réponse
car les cellules perdues ne seront pas remplacées et les cellules qu’une oreille moyenne en rapport avec la réquence.
endommagées pourraient mourir elles aussi.
Sources : Regroupement québécois contre le bruit, 2013 et Le diction-
naire de l’environnement, 2013.
Le contrôle de la pollution sonore
Il est difcile de réglementer la pollution sonore générée par de PRENEZ POSITION...
simples citoyens ou par des propriétaires d’entreprises. En eet,
les gens ont le sentiment qu’ils peuvent agir à leur guise sur leur 1. Croyez-vous qu’il audrait en aire plus pour réduire la
propriété, aire jouer de la musique à plein volume, par exemple, pollution sonore dans votre voisinage ? Si oui, pourquoi ?
ou se servir d’outils bruyants comme bon leur semble. Les pro- 2. Croyez-vous que le gouvernement a le droit de
priétaires de boîtes de nuit ou de caés, quant à eux, déendent réglementer les agissements des gens sur leur
l’idée que leur gagne-pain dépend de l’utilisation de chaînes propriété ? Pourquoi ?
stéréo puissantes. La même argumentation pourrait venir des
utilisateurs de terrains de sport et de stades. Finalement, régle- 3. Si vous avez répondu non à la question précédente, qui
menter le bruit près des aéroports et sur les routes pose aussi alors serait le plus en mesure de contrôler la pollution
d’énormes défs qui sont difciles à relever. sonore ?
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 217

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


6.1 Une vue d’ensemble Il y a deux catégories de sens : les sens généraux et les sens spéciaux.
sur les sens • Les sens généraux comprennent les sens somatiques (toucher, température, démangeaison,
proprioception et douleur) et les sens viscéraux (essentiellement douleur et pression).
• Les sens spéciaux sont le goût, l’odorat, la vision, l’ouïe et l’équilibre.

6.2 Les récepteurs Les sens peuvent inormer une personne sur les événements qui surviennent, aussi bien à
sensoriels l’intérieur de son corps qu’à sa surace, grâce aux récepteurs sensoriels.
6.2.1 La classifcation des récepteurs selon la nature de la stimulation
On reconnaît cinq catégories de récepteurs sensoriels : les chimiorécepteurs (substances
chimiques), les photorécepteurs (lumière), les mécanorécepteurs (toucher, pression, etc.), les
thermorécepteurs (température) et les nocicepteurs (douleur).
6.2.2 La classifcation des récepteurs selon leur situation anatomique
Selon cette classifcation, les récepteurs se répartissent en trois catégories : les extérocepteurs
(perception des stimulus extérieurs), les intérocepteurs (perception des stimulus intérieurs) et
les propriocepteurs (perception de la posture et de l’équilibre).
6.2.3 La classifcation des récepteurs selon leur structure
Cette classifcation regroupe les récepteurs sensoriels en récepteurs simples (pour les sens
généraux) et en récepteurs complexes (pour les sens spéciaux).

6.3 La physiologie des • Les récepteurs sensoriels déclenchent des inux nerveux qui sont transmis au SNC.
récepteurs sensoriels • Une sensation se produit à l’arrivée des inux nerveux au cortex cérébral.
• La perception est l’interprétation des sensations.
• La projection permet à l’encéphale de renvoyer les sensations cutanées vers leur source
probable.
• L’adaptation sensorielle se caractérise par une diminution de la réaction à un stimulus qui
perdure. Elle peut être rapide ou lente.
• L’habituation consiste à apprendre à ignorer les stimulus peu intéressants.
6.3.1 L’importance des récepteurs sensoriels dans le maintien de l’homéostasie
Grâce aux inormations captées par les récepteurs, des inux sont acheminés vers le SNC afn
que des activités réexes et des actions volontaires appropriées se déroulent pour assurer le
maintien de la constance du milieu intérieur.

6.4 Les récepteurs • Ils sont présents dans la peau.


cutanés • Ils sont sensibles au toucher, à la pression, à la vibration, à la température et à la douleur.
• Ils sont responsables des sensations de vibrations.
• Ils permettent de distinguer deux points de stimulation voisins sur la peau, ce qui correspond
à la discrimination tactile.

6.5 Les sens spéciaux 6.5.1 Le goût et l’odorat


• Ces deux sens sont qualifés de chimiques.
• Les récepteurs du goût et de l’odorat sont des chimiorécepteurs. Ils sont stimulés par la
présence de molécules dans leur environnement.
• Les microvillosités des cellules gustatives possèdent des protéines membranaires qui fxent
les molécules responsables des cinq saveurs de base (sucré, salé, amer, acide et umami).
• Les cils des cellules olactives possèdent des protéines membranaires qui fxent les molécules
responsables des odeurs.
• La perception du goût et de l’odorat a lieu dans des régions spécialisées de l’encéphale,
nommées respectivement cortex gustati et cortex olacti.
218 PARTIE II Le système nerveux

6.5.2 La vision
• L’œil, ou globe oculaire, est formé de trois couches : la tunique breuse, la tunique vasculaire
et la tunique interne, ou rétine.
• La tunique breuse se divise en sclère et en cornée. La sclère détermine la forme de l’œil et
protège les structures internes. La cornée réfracte, c’est-à-dire dévie, une bonne partie des
rayons lumineux. La conjonctive recouvre la portion visible de la sclère, mais pas la cornée.
• La tunique vasculaire comprend la choroïde, le corps ciliaire et l’iris. La choroïde, une
membrane brun foncé, absorbe les rayons lumineux superus pour assurer une bonne
vision, et ses vaisseaux sanguins lui confèrent un rôle nutritif.
• Le corps ciliaire comprend le muscle ciliaire, responsable de l’accommodation de l’œil, et les
procès ciliaires, qui sécrètent l’humeur aqueuse.
• Grâce à ses muscles lisses, l’iris règle le ot de lumière qui entre dans l’œil en ajustant le
diamètre de son ouverture centrale, la pupille.
• La tunique interne de l’œil est la rétine. Elle est formée de deux couches : la couche pigmen-
taire, qui absorbe les rayons lumineux, et la couche nerveuse. La couche nerveuse est, entre
autres, riche en photorécepteurs : les bâtonnets et les cônes.
• Les bâtonnets, dont le nombre augmente en allant vers la rétine périphérique, assurent la
vision dans des conditions de faible éclairage.
• Les cônes, abondants dans la macula, assurent une vision précise des couleurs.
• La tache aveugle est une région de la rétine qui ne procure aucune sensation visuelle ; elle
correspond à l’émergence du nerf optique.
• La lentille de l’œil est le cristallin. La cavité située devant le cristallin contient l’humeur
aqueuse et la cavité postérieure, le corps vitré.
• Le réexe d’accommodation permet une bonne vision des objets situés en deçà de six mètres.
• Des anomalies touchant le cristallin ou le globe oculaire peuvent altérer la netteté de la vision.
• Les voies visuelles partent des photorécepteurs de la rétine, puis suivent les neurones bipolaires
et les cellules ganglionnaires. Les nerfs optiques transportent l’information visuelle jusqu’au
chiasma optique. De là, les tractus optiques acheminent les inux nerveux au thalamus avant
qu’ils aboutissent dans les cortex visuels primaires par les radiations optiques.

6.5.3 L’ouïe et l’équilibre


Ces deux sens relèvent des oreilles.
• L’oreille est constituée de trois parties : l’oreille externe (auricule, méat acoustique externe
et tympan), l’oreille moyenne (osselets : malléus, incus et stapès) et l’oreille interne (cochlée,
vestibule et canaux semi-circulaires).
• L’oreille externe capte les ondes sonores, l’oreille moyenne amplie les ondes et l’oreille
interne assure la transduction des stimulus auditifs grâce à l’organe spiral de la cochlée.
L’oreille interne maintient aussi l’équilibre grâce aux mécanorécepteurs localisés dans la
paroi des canaux semi- circulaires et du vestibule.
• Les mécanorécepteurs de l’ouïe et de l’équilibre sont stimulés quand leurs stéréocils se
courbent sous l’effet des ondes sonores. La transduction se produit alors et les inux géné-
rés se propagent le long de la branche cochléaire du nerf crânien VIII pour rejoindre le cortex
auditif ou le long de la branche vestibulaire du nerf crânien VIII pour atteindre le cervelet.

Pour conclure...
Tout au long de la journée, Christian et ses amis ont été expo- les changements de position de leur corps et la pression des
sés à un très grand nombre de stimulus. Leur excursion au harnais qu’ils ont ressentis quand ils tournaient dans le
parc d’attractions a illustré le rôle des récepteurs sensoriels, manège ont été captés par des mécanorécepteurs. Ce type
qui permettent de rassembler des renseignements sur l’envi- de récepteurs permet également de contrôler la pression san-
ronnement extérieur, mais aussi celui des intérocepteurs, qui guine et de percevoir les vibrations quand on fait un tour de
sont aussi très importants. S’ils ont senti les différentes manège, par exemple.
odeurs provenant de l’aire de restauration, c’est grâce à leurs À tous moments, les différents types de récepteurs de Christian
cellules olfactives, sorte de chimiorécepteurs, qui ont été sti- et de ses amis ont été soumis à différentes stimulations. La per-
mulées. S’ils ont vu les rails du manège briller, c’est par l’inter- ception globale de ces informations sensorielles leur donne
médiaire des photorécepteurs. Les sons qu’ils ont entendus, envie de recommencer encore et encore !
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 219

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Nom donné à la catégorie de sens qui regroupe les sens somatiques f. Partie visible et colorée de la choroïde.
et les sens viscéraux. g. Autre nom de l’oreille interne.
b. Structure aisant partie d’un neurone sensiti qui réagit à un stimu- h. Région de la rétine dépourvue de photorécepteurs.
lus ou transmettant des signaux à un neurone sensiti.
i. Organe de l’audition compris dans la cochlée.
c. Récepteur sensible à la douleur.
j. Cloison qui sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne.
d. Structure responsable de la détection des saveurs.
e. Concavité située au ond de l’œil qui contient majoritairement des
cônes.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quelle diérence y a-t-il entre les sens généraux et les sens 19. La transduction des signaux olactis a lieu dans :
spéciaux ? (p. 190) a. les bulbes olactis ; c. les tractus olactis ;
2. Quels sont les trois types de classifcation des récepteurs et quels b. le cortex olacti ; d. les cils olactis.
récepteurs chacun de ces types contient-il ? (p. 190-192)
20. Le tableau ci-dessous énumère des diérences qu’il y aurait entre
3. Qu’est-ce que la proprioception et quelle est la onction des les propriocepteurs et les récepteurs cutanés. Certaines sont
useaux neuromusculaires ? (p. 192) incorrectes. Lesquelles ? Expliquez vos réponses.
4. Décrivez la série d’événements qui se déroulent entre le moment
où un récepteur est stimulé et celui où naît une perception. (p. 193)
Propriocepteurs Récepteurs cutanés
5. Qu’est-ce que la projection ? (p. 193)
a. Situés dans les muscles et Situés dans la peau
6. Qu’est-ce qui distingue l’adaptation sensorielle de l’habituation ? les tendons
(p. 193-194)
b. Chimiorécepteurs Mécanorécepteurs
7. Nommez les diérents récepteurs cutanés et les types de stimu-
lus auxquels ils sont sensibles. (p. 194-195) c. Réagissent à la tension. Réagissent à la douleur, au
roid, à la chaleur, au tou-
8. Décrivez la structure d’un calicule gustati et expliquez les étapes
cher, à la pression.
menant à la perception consciente d’un goût. (p. 196-198)
d. Intérocepteurs Extérocepteurs
9. Expliquez les principaux mécanismes à la base de l’odorat.
(p. 196-197) e. Toutes ces diérences s’appliquent aux deux catégories de
10. Nommez les trois tuniques de l’œil et dites ce qui les compose. récepteurs.
Quels sont les principaux rôles de chacun de leurs constituants ?
(p. 198-203)
21. Un récepteur sensoriel :
11. Expliquez en quoi consiste le phénomène d’accommodation. a. est capable d’adaptation ;
(p. 204-205)
b. déclenche des inux nerveux ;
12. Dites à quoi sont dus l’astigmatisme, la presbytie, la myopie et c. peut être interne ou externe.
l’hypermétropie. Quels problèmes visuels caractéristiques sont
d. Toutes ces réponses.
causés par ces aections ? (p. 205)
13. Qu’est-ce qui distingue la cataracte du glaucome ? (p. 205) 22. Les récepteurs qui sont sensibles aux variations de la pression
artérielle sont des :
14. Indiquez le trajet de l’inux nerveux qui permet l’obtention d’une
sensation visuelle à partir du récepteur jusqu’au cortex visuel a. intérocepteurs ;
primaire. (p. 206) b. extérocepteurs ;
15. Décrivez l’anatomie des trois parties de l’oreille et donnez les c. propriocepteurs ;
principales onctions de chacune d’elles. (p. 207 et p. 210-211) d. nocicepteurs.
16. Comment se ait la perception d’un son ? (p. 214-215) 23. Les nocicepteurs sont sensibles :
17. Quelles structures sont impliquées dans l’équilibre ? (p. 211-213) a. à des changements de température ;
18. La diminution de la sensibilité à un stimulus continu se nomme : b. à la pression et à l’étirement ;
a. adaptation ; c. transduction ; c. à des stimulus douloureux ;
b. projection ; d. conduction. d. aux rayons lumineux.
220 PARTIE II Le système nerveux

24. Les cellules gustatives : 30. Lequel des énoncés suivants est vrai ?
a. orment à elles seules les calicules gustatis ; a. La macula correspond à la tache aveugle.
b. ne possèdent toutes qu’une seule microvillosité ; b. La cornée et le cristallin ocalisent les rayons lumineux sur la rétine.
c. sont des chimiorécepteurs. c. L’iris est la portion antérieure de la sclère.
d. Toutes ces réponses. d. Les bâtonnets permettent de voir les couleurs en plein jour.
25. Quelle structure est incorrectement associée à une onction ? 31. Où se croisent les neurofbres contenues dans les ners optiques ?
a. Cristallin – Accommodation a. Au chiasma optique.
b. Cônes – Vision des couleurs b. Au tractus optique.
c. Iris – Contrôle du ux lumineux c. Au cortex visuel primaire.
d. Choroïde – Localisation des cônes d. Aux radiations optiques.
e. Sclère – Protection 32. Laquelle des structures suivantes ne ait pas partie du trajet des
26. Lequel de ces trajets correspond à celui suivi par les rayons ondes sonores ?
lumineux qui pénètrent l’œil ? a. Le méat acoustique externe .
a. Sclère, rétine, choroïde, cristallin, cornée b. Le tympan.
b. Fossette centrale, pupille, humeur aqueuse, cristallin c. Les osselets.
c. Cornée, pupille, cristallin, corps vitré, rétine d. Les canaux semi-circulaires.
d. Cornée, ossette centrale, cristallin, choroïde, bâtonnets e. La cochlée.
27. La couche dotée de pigments oncés et qui repose sur la sclère est la : 33. Laquelle des associations suivantes est incorrecte ?
a. conjonctive ; a. Vestibule – Oreille interne
b. cornée ; b. Trompe auditive – Oreille externe
c. rétine ; c. Labyrinthe osseux – Oreille interne
d. choroïde. d. Stapès – Oreille moyenne
28. L’ajustement du cristallin qui permet de voir des objets rappro- 34. L’organe spiral est situé :
chés se nomme : a. entre le tympan et la enêtre du vestibule ;
a. convergence ; b. entre le malléus et l’incus ;
b. accommodation ; c. entre la membrane tectoriale et la membrane basilaire ;
c. constriction ; d. dans les canaux semi-circulaires.
d. dilatation. 35. Où se trouvent les mécanorécepteurs qui vous permettent de
29. Pour ormer une image nette d’un objet rapproché, il aut que : savoir que vous avez la tête à l’envers ?
a. les ligaments suspenseurs soient tendus ; a. Dans la rampe vestibulaire.
b. les muscles ciliaires soient relâchés ; b. Dans la cochlée.
c. le cristallin soit bombé ; c. Dans la membrane basilaire.
d. l’image se ocalise sur la tache aveugle. d. Dans les canaux semi-circulaires.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 6. Ils rendent la peau sensible au toucher, à la pression, à la vibra-
1. Les sens somatiques concernent le toucher (pression, vibration), la tion, à la douleur et à la température (chaud et roid) ainsi qu’à la
proprioception, la température, la démangeaison et la douleur. démangeaison.

2. Réagir aux stimulus de l’environnement en générant des inux 7. La discrimination tactile permet de distinguer deux stimulus
nerveux. tactiles appliqués l’un à côté de l’autre sur la peau.

3. Les chimiorécepteurs, photorécepteurs, mécanorécepteurs, ther- 8. a) Ce sont des chimiorécepteurs.


morécepteurs et nocicepteurs. b) Ils perçoivent le sucré, le salé, l’amer, l’acide et l’umami.

4. Une sensation résulte d’une première analyse d’un stimulus et 9. Dans la muqueuse olactive.
permet de prendre conscience de ce stimulus. Une perception est 10. a) La tunique fbreuse, la tunique vasculaire et la tunique interne.
une analyse plus poussée qui permet de donner une signifcation b) La tunique fbreuse procure de la rigidité au globe oculaire et pro-
à la sensation. tège ses structures internes. Sa portion antérieure, la cornée, ore
5. L’habituation. une petite enêtre par laquelle la lumière peut passer. La tunique
CHAPITRE 6 Les récepteurs et les sens 221

vasculaire, dont la choroïde ait partie, est riche en vaisseaux san- 17. Le méat acoustique externe achemine les ondes sonores vers le
guins, ce qui lui permet de jouer un rôle nutriti. De plus, ses pig- tympan et produit le cérumen qui protège contre la pollution et les
ments empêchent la diusion des rayons lumineux afn de limiter microorganismes, par exemple.
l’éblouissement. Dans sa portion antérieure, elle orme l’iris qui 18. a) Les osselets : le malléus, l’incus et le stapès.
entoure une ouverture, la pupille, permettant de régler la quan-
b) Elles sont situées dans l’oreille moyenne.
tité de lumière qui entre dans l’œil. La tunique interne, ou rétine,
contient les photorécepteurs qui sont impliqués dans le proces- 19. Les mouvements de la bouche avorisent l’ouverture des trompes
sus de la vision. auditives, ce qui permet d’équilibrer la pression d’air de chaque
côté du tympan et de déboucher les oreilles. On ressent alors
11. a) La conjonctive recouvre la portion visible de la sclère, mais moins d’inconort et l’on entend mieux.
pas la cornée.
20. a) Les mécanorécepteurs.
b) Elle sert à lubrifer l’œil.
b) Ils sont situés dans la cochlée de l’oreille interne, plus précisé-
12. a) Les cônes et les bâtonnets. ment dans l’organe spiral.
b) Les cônes permettent de distinguer les couleurs en pleine c) Par le échissement de leurs stéréocils, causé par le dépla-
lumière et les bâtonnets procurent une vision oue, en tons de cement de la membrane basilaire, les mécanorécepteurs
gris, lorsque la lumière est aible. amorcent le processus de transduction qui permettra l’appari-
13. L’humeur aqueuse est un liquide transparent, continuellement tion d’inux nerveux si le stimulus est sufsamment intense.
renouvelé, présent dans la cavité antérieure du globe oculaire. 21. a) Les mécanorécepteurs.
Le corps vitré est une substance transparente plus épaisse, qui n’est b) Ils sont localisés dans les canaux semi-circulaires.
pas renouvelée et qui se situe dans la cavité postérieure de l’œil.
QUESTION DE VOCABULAIRE
14. Quand les objets sont éloignés, leurs rayons lumineux nous par-
viennent presque parallèles et leur image se orme sur la rétine. a. Sens généraux ; b. Récepteur sensoriel ; c. Nocicepteur ;
Aucune accommodation n’est nécessaire. Lorsque les objets sont d. Calicule gustati ; e. Macula ; f. Iris ; g. Labyrinthe ; h. Tache
rapprochés, leurs rayons lumineux divergent, leur image se orme aveugle ; i. Organe spiral ; j. Tympan.
derrière la rétine et le cristallin doit se bomber pour devancer
QUESTIONS DE RÉVISION
l’image sur la rétine.
18. a ; 19. d ; 20. b. Les propriocepteurs ne sont pas
15. Parce que le cristallin devient moins souple avec le temps et qu’il
des chimiorécepteurs, mais des mécanorécepteurs.
est moins en mesure d’accommoder. La vision de près devient
d. Les propriocepteurs ne ont pas partie des intérocepteurs,
donc plus difcile.
ils orment une classe à part ; 21. d ; 22. a ; 23. c ; 24. c ; 25. d ; 26. c ;
16. Les ners optiques. 27. d ; 28. b ; 29. c ; 30. b ; 31. a ; 32. d ; 33. b ; 34. c ; 35. d.
7 Les nerfs crâniens
CHAPITRE

et l’encéphale
ujourd’hui, alors qu’il se rend à son cours de rançais, Éric est par- très malade et l’emmène rapidement à l’hôpital. Le médecin qui l’ac-

A ticulièrement heureux, car il sait qu’il y verra Émilie. En équipe, ils


doivent aire l’analyse d’un roman québécois, et il espère pouvoir
profter de l’occasion pour mieux la connaître. En approchant son bureau
cueille décide de pratiquer une ponction lombaire. Celle-ci démontre
qu’Émilie est atteinte d’une méningite d’origine bactérienne. Un trai-
tement antibiotique est immédiatement administré ; on en prescrit un
de celui d’Émilie, Éric se rend compte qu’elle n’est pas comme d’habi- aussi aux membres de la amille d’Émilie et aux personnes qui l’ont
tude. Elle semble moins enjouée et plus atiguée. Ils commencent malgré côtoyée récemment.
tout à travailler, mais Émilie doit constamment prendre des pauses, car
Quand il apprend la nouvelle, Éric est inquiet pour Émilie, car il sait
elle n’arrive pas à se concentrer. Elle a très mal à la tête, éprouve des rai-
que cette maladie est parois mortelle ; parmi les personnes qui s’en
deurs au cou et pense aire de la fèvre. Éric la rassure, mais lui conseille
sortent, certaines ont des séquelles comme la surdité ou la paralysie.
tout de même d’aller se reposer chez elle ; ils fniront leur travail plus tard.
À l’école, le lendemain, il rencontre Marie-Josée, une amie d’Émilie, et
En se dirigeant vers l’arrêt d’autobus, Émilie est prise de nausées ; il s’empresse de prendre des nouvelles de la malade. « Émilie va s’en
elle décide d’appeler son père qui travaille tout près, pour qu’il tirer, lui dit-elle. Elle a été traitée à temps. Bientôt, tout cela ne sera
vienne la chercher. Dès qu’il voit Émilie, celui-ci comprend qu’elle est qu’un bien mauvais souvenir ! »
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
7.1 Les ners boîte crânienne. Le liquide cérébrospinal agit comme un cous-
Les ners crâniens sont reliés à l’encéphale et les ners spinaux, à la sin protecteur. La barrière hématoencéphalique empêche cer-
moelle épinière. taines substances potentiellement nuisibles de pénétrer dans
l’encéphale.
7.2 Les ners crâniens
Douze paires de ners crâniens sont reliés à l'encéphale. La plupart 7.5 Les systèmes de l’encéphale
assurent l’innervation du cou et de la tête. Un seul, le ner vague (X), La ormation réticulaire est dispersée dans le tronc cérébral ; elle
innerve les viscères. participe au contrôle d’activités cycliques, comme le cycle veille-
sommeil. Le système limbique donne aux activités de l’encéphale
7.3 L’encéphale
des nuances émotionnelles ; il joue également un rôle important
L’encéphale comprend le tronc cérébral, le diencéphale, le cerveau dans les processus de l’apprentissage et de la mémoire.
et le cervelet. Le tronc cérébral inclut plusieurs centres réfexes
vitaux. Le diencéphale loge un centre relais pour les sensations et 7.6 Les onctions mentales supérieures
un centre de contrôle pour le maintien de l’homéostasie et la régu-
Le sommeil non MOR (mouvements oculaires rapides) se divise en
lation de la onction endocrine. Le cerveau est responsable de la
quatre stades qui alternent avec le sommeil MOR, associé au rêve. La
perception consciente des sensations, de la pensée et des activités
motrices volontaires. Le cervelet règle la posture, assure le maintien mémoire comprend la mémoire sensorielle, éphémère, la mémoire
de l’équilibre et coordonne les mouvements. à court terme – qui peut retenir des données pendant quelques
secondes – et la mémoire à long terme, dont la capacité de rétention
7.4 Les protections de l’encéphale est indénie. Le contrôle du langage dépend de l’aire de Wernicke,
L’encéphale est protégé par le crâne et les méninges, qui le qui permet de comprendre le langage (parlé ou écrit), et de l’aire de
maintiennent en place et limitent ses déplacements dans la Broca, qui stimule les muscles appropriés pour parler ou écrire.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Comment le liquide cérébrospinal peut-il se retrouver autour du SECTION 5.2 ❯ Comment le système nerveux est-il
système nerveux central ? organisé tant du point de vue structural
que onctionnel ?
2. Comment, à partir d’une ponction lombaire, un médecin peut-il
conclure à une inection bactérienne ? SECTIONS 5.3.1 ❯ Quels gliocytes assurent la protection des
et 5.3.2 neurones dans le système nerveux central ?
3. Comment la méningite peut-elle causer une paralysie ou dans le système nerveux périphérique ? Quels
la surdité ? sont ceux qui assurent la circulation du liquide
cérébrospinal ?

POINT DE MIRE ❯ Est-il possible que les neurones du système


SCIENCE, P. 146 nerveux central se régénèrent ?
224 PARTIE II Le système nerveux

7.1 Les nerfs Les ners, qu’ils soient crâniens ou spinaux, se composent
de groupes parallèles d’axones. Chaque axone, aussi appelé
En plus des récepteurs sensoriels, le système nerveux périphé- neurofbre, et sa gaine de myéline, si elle est présente, sont
rique (SNP), situé en dehors du système nerveux central (SNC), entourés par une fne couche de tissu conjoncti lâche appe-
contient des ners et des ganglions. Les nerfs crâniens sont lée endonèvre. Une couche de tissu conjoncti plus épaisse, le
reliés à l’encéphale, et les ners spinaux, à la moelle épinière périnèvre, enveloppe des groupes d’environ 100 axones pour
FIGURE 7.1. Tous les ners émergent du SNC ou s’y rendent. En ormer des ascicules. Finalement, une troisième couche de
ce moment, vos yeux envoient des messages au cerveau grâce à tissu conjoncti dense, l’épinèvre, entoure l’ensemble des as-
un ner crânien et vous permettent de lire ce texte, tandis que cicules pour ormer le ner. Celui-ci reçoit son apport sanguin
votre cerveau ordonne aux muscles de vos doigts, par l’inter- grâce à des vaisseaux nichés autour des ascicules et dans
médiaire de la moelle épinière et de ners spinaux, de tourner ceux-ci FIGURE 7.2 .
cette page.

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


Pour mieux comprendre les relations entre les neurones et
Encéphale Nerfs crâniens les récepteurs ainsi que certaines particularités de l’anato­
mie du système nerveux, consultez les éléments suivants.
SNC
La SECTION 4.3, p. 117, présente les caractéristiques des
Moelle épinière tissus conjonctis.
SNP
La SECTION 5.2, p. 134, décrit la composition d’un ganglion.
La SECTION 6.2, p. 190, présente les diérents types de
récepteurs sensoriels.
Nerfs spinaux

Vérifiez vos progrès


1. Nommez et décrivez les couches de tissu conjoncti
qui se trouvent à l’intérieur et autour des ners.
FIGURE 7.1
Composantes du système nerveux ❯ Le SNC est ormé de
l’encéphale et de la moelle épinière. Le SNP est composé, entre 7.2 Les nerfs crâniens
autres, des ners crâniens, qui sont rattachés à l’encéphale, et des
ners spinaux, qui sont en relation avec la moelle épinière. Les ners Chez l’humain, 12 paires de ners crâniens sont reliées à l’encé-
représentés dans l’illustration ne suivent pas leur trajectoire réelle phale. Une paire trouve son origine dans la muqueuse nasale
vers la périphérie ; ils ont été écourtés.
(ners olactis), une dans les yeux (ners optiques), une dans
les oreilles (ners vestibulocochléaires), huit autres paires
émergent du tronc cérébral, soit du mésencéphale, du pont ou
du bulbe rachidien, et une paire de ners (ners accessoires) a
des points d’attache à la ois dans le bulbe rachidien et dans la
moelle épinière FIGURE 7.3 .
Par convention, on attribue à chacune de ces paires de ners
Épinèvre crâniens un chire romain et un nom. La numérotation des
Périnèvre ners s’eectue de l’avant vers l’arrière de l’encéphale. Quant au
Fascicule
Neurobre nom, il reète souvent la onction du ner ou la structure qu’il
amyélinisée
innerve. Certains ners crâniens ne contiennent que des neuro-
Endonèvre
fbres sensitives ; on les qualife de ners sensitis. D’autres ners,
Vaisseaux sanguins Myéline
Neurobre
principalement composés de neurofbres motrices mais conte-
myélinisée nant une aible quantité de neurofbres sensitives, sont qualifés
de ners principalement moteurs. Tous les autres ners crâniens
FIGURE 7.2 comportent une quantité équivalente de neurofbres sensitives
Structure d’un nerf ❯ La structure d’un ner comporte plusieurs et de neurofbres motrices. Ils sont considérés comme des ners
couches protectrices de tissu conjoncti : l’épinèvre recouvre le
ner, le périnèvre délimite les ascicules, l’endonèvre entoure
mixtes. Ainsi, les ners I, II et VIII sont sensitis, les ners III, IV,
chacune des neurofbres. VI, XI et XII sont principalement moteurs, tandis que les autres
sont mixtes.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 225

Nerfs optique, oculomoteur, Nerf olfactif


trochléaire et abducens

VI IV III II I

Nerf trijumeau (V1)


Nerf facial
V1

V1

VII

V2 Nerf trijumeau (V2-V3)


Nerf vestibulocochléaire VIII

V3 V2

V3

Nerf glossopharyngien
Nerf vague

IX X

XII XI
Nerf hypoglosse Nerf accessoire

FIGURE 7.3
Nerfs crâniens
226 PARTIE II Le système nerveux

Les ners crâniens innervent principalement la tête et le cou. (O2). Si l’encéphale cesse de recevoir du sang, ne serait-ce que
Touteois, le ner vague (X) émet des ramifcations non seule- pendant quelques secondes, cela peut entraîner une perte de
ment vers le pharynx (gorge) et le larynx, mais aussi vers la conscience, et si l’interruption dure quelques minutes, elle
plupart des organes internes des cavités thoracique et abdo- peut se solder par des dommages irréversibles ou par la mort.
minale. Le tableau ci-contre présente les 12 paires de ners crâ-
Cette section traitera des parties de l’encéphale : du tronc
niens et leurs principales onctions TABLEAU 7.1.
cérébral, du diencéphale, du cerveau (hémisphères cérébraux)
et du cervelet FIGURE 7.4 (p. 228) et FIGURE 7.5 (p. 229). Les
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE quatre ventricules de l’encéphale, décrits à la page 250, sont
des cavités respectivement nommées ventricules latéraux (au
On peut aciliter la mémorisation des noms des ners crâ­ nombre de deux), troisième ventricule et quatrième ventricule.
niens en ormulant une phrase dont les mots commencent Le cerveau est associé aux ventricules latéraux, le diencéphale
par la première lettre du nom de chacun des ners, par
est associé au troisième ventricule, et le tronc cérébral, au qua-
exemple : « Oh ! Oh ! Oscar, Toi, Tu m’As Fait Vraiment
Gagner Vendredi À l’Hippodrome. » trième ventricule. La fgure 7.6 (p. 230) et la fgure 12.7 (p. 425)
présentent l’évolution des structures du système nerveux au fl
du développement embryonnaire.

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


SAVIEZ-VOUS QUE...

es dentistes injectent un anesthésique pour bloquer


L la transmission des sensations par les ners alvéo­
Les tumeurs du système nerveux central
laires, des ramifcations du ner trijumeau. Au cours de
cette anesthésie, plusieurs ners qui ne sont pas reliés Les tumeurs du SNC, ou néoplasmes, résultent d’une crois­
aux dents sont également touchés. C’est pourquoi la sance cellulaire hors de contrôle. Étant donné que la plupart
langue, la lèvre et le menton deviennent engourdis. des neurones matures ne peuvent se diviser par mitose, les
tumeurs du SNC sont généralement issues de ses cellules
de soutien, les gliocytes, ou de ses tissus protecteurs, les
méninges (membranes protectrices du SNC), dont les cel­
lules ont conservé leur capacité de se diviser. Les gliomes
Vérifiez vos progrès
sont des tumeurs des gliocytes ; ils peuvent être relative­
2. Quels ners crâniens ne sont que sensitis ? Quel sens ment bénins et de croissance lente, ou encore malins
est associé à chacun de ces ners ? (capables de métastaser ou de se propager vers des sites
distants).
3. Quels ners crâniens sont responsables du goût ?
4. Quel ner crânien innerve les viscères ?

7.3.1 Le tronc cérébral


Le bulbe rachidien, le pont et le mésencéphale orment
7.3 L’encéphale ensemble le tronc cérébral (fgure 7.5). Celui-ci relie la
moelle épinière au reste de l’encéphale et remplit de nom-
L’encéphale humain est le seul organe à s’étudier lui-même. breuses onctions essentielles. Alors que des portions relati-
C’est peut-être pourquoi, en plus de sa complexité, il repré- vement importantes du cerveau ou du cervelet peuvent être
sente la dernière grande rontière de la physiologie. L’objecti endommagées sans qu’il y ait de conséquences extrêmement
de la neurobiologie moderne est de comprendre la structure et graves, la lésion d’une petite région du tronc cérébral est sou-
la onction des diérentes parties de l’encéphale à un point tel vent mortelle, car beaucoup de réexes essentiels à la vie y
qu’il sera possible de prévenir ou de corriger la multitude de trouvent leur siège.
troubles qui le touchent et qui empêchent plusieurs personnes
de mener une vie normale. La présente section ne donne qu’un Le bulbe rachidien
aperçu de ce que l’on connaît de l’encéphale.
Le bulbe rachidien mesure environ 3 cm de longueur ; il
On évalue que l’encéphale humain contient quelque 85 mil- orme la portion inérieure du tronc cérébral et se prolonge vers
liards de cellules nerveuses, ce qui correspond, grosso modo, le bas par la moelle épinière, à laquelle il s’unit à la hauteur du
au nombre d’étoiles dans la Voie lactée ! L’encéphale ne consti- trou occipital, un orifce à la base du crâne. En surace, la moelle
tue que 2 % de la masse corporelle, mais il reçoit de 15 à 20 % épinière semble se ondre avec le bulbe rachidien, mais à l’inté-
du sang pompé par le cœur chaque minute. Cela est indispen- rieur, ils dièrent en plusieurs points. Entre autres, la substance
sable, car l’encéphale a un métabolisme très acti, et ses cel- grise du bulbe rachidien se compose de noyaux individualisés
lules n’entreposent pas de molécules riches en énergie. Elles FIGURE 7.7a (p. 231), alors que celle de la moelle épinière s’étend
doivent recevoir un apport constant en glucose et en dioxygène en une masse centrale continue (fgure 5.12, p. 146). Parmi les
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 227

TABLEAU 7.1 Principales fonctions des nerfs crâniens


Fonction motrice Fonction motrice autonome
Nerf crânien Fonction sensitive
somatique (parasympathique)*

I (olacti) Olaction (odorat) Aucune Aucune

II (optique) Vision Aucune Aucune

III (oculomoteur) Aucune** Innerve les muscles squelet­ Innerve l’iris, soit les muscles lisses qui
tiques qui déplacent l’œil (vers adaptent le diamètre de la pupille à la
le haut, vers le bas et vers quantité de lumière, et le muscle ciliaire
l’intérieur), et qui relèvent la qui modife la orme du cristallin pour
paupière supérieure. l’accommodation de l’œil.

IV (trochléaire) Aucune** Innerve les muscles squelet­ Aucune


tiques qui déplacent l’œil vers
le bas et le côté.

V (trijumeau), Assure la sensibilité générale de la Innerve les muscles de la Aucune


branches V1, V2, V3 portion antérieure du cuir chevelu, mastication.
de la cornée, de la cavité nasale, du
nasopharynx, de l’ensemble du visage,
de la plus grande partie de la cavité
buccale, des dents, des deux tiers
antérieurs de la langue (non reliés au
goût), et des méninges.

VI (abducens) Aucune** Innerve les muscles squelet­ Aucune


tiques qui déplacent l’œil vers
le côté.

VII (acial) Assure le sens du goût des deux tiers Innerve les muscles squelet­ Innerve les glandes salivaires subman­
antérieurs de la langue. tiques de l’expression aciale. dibulaires et sublinguales, les glandes
lacrymales et les glandes de la cavité
nasale et du palais.

VIII (vestibulocochléaire) Audition (branche cochléaire) ; équilibre Aucune Aucune


(branche vestibulaire)

IX (glossopharyngien) Assure le sens du goût du tiers pos­ Innerve les muscles sque­ Innerve les glandes salivaires parotides.
térieur de la langue et la sensibilité du lettiques responsables de
pharynx ; est relié aux barorécepteurs la déglutition. Contribue à la
et aux chimiorécepteurs des artères phonation.
carotides.

X (vague) Assure la sensibilité viscérale du cœur, Innerve les muscles squelet­ Innerve le cœur, les glandes et les
des poumons et de la plupart des tiques du palais mou, du pha­ muscles lisses des organes thora­
organes abdominaux ainsi que celle rynx, du larynx et un muscle de ciques et abdominaux.
du méat acoustique externe, du tympan, la langue. Ces muscles inter­
d’une partie du pharynx et du larynx viennent dans la phonation, la
en plus d’assurer le sens du goût de la déglutition et la toux.
partie postérieure de la langue.

XI (accessoire) Aucune** Innerve les muscles sque­ Aucune


lettiques du palais mou, du
pharynx, du larynx ainsi que
les muscles squelettiques du
cou et des épaules.

XII (hypoglosse) Aucune** Innerve les muscles squelet­ Aucune


tiques de la langue et contribue
à la mastication, à la déglutition
et à la phonation.

* Le système nerveux autonome (SNA) comprend une division sympathique (SNAS) et une division parasympathique (SNAP) chapitre 9. Quelques ners crâniens
(III, VII, IX et X) comportent des neurofbres parasympathiques. On trouvera plus de détails sur les divisions du SNA dans la section 9.3 (p. 300).
**En règle générale, ces ners sont considérés comme étant exclusivement moteurs, malgré le ait qu’ils contiennent quelques neurofbres sensitives
proprioceptives qui proviennent des muscles squelettiques.
228 PARTIE II Le système nerveux

Antérieur Postérieur
Sillon central

Lobe
Lobe frontal
pariétal

Gyrus Gyrus
précentral postcentral
Gyrus Sillon
Sillon pariéto- Hémisphère
occipital cérébral
Sillon latéral
Lobe
occipital

Lobe temporal

Pont
Tronc cérébral Cervelet
(en partie) Bulbe
rachidien

Moelle épinière
a.

Sillon central

Lobe frontal Lobe


pariétal
Gyrus
Gyrus
précentral
postcentral
Gyrus
Sillon Hémisphère
Sillon
pariéto- cérébral
occipital
Sillon latéral
Lobe
occipital

Lobe temporal

Pont
Tronc cérébral Cervelet
Bulbe rachidien

Moelle épinière
b.
FIGURE 7.4
Vue latérale de l’encéphale humain ❯ L’encéphale est un organe complexe qui comprend plusieurs subdivisions.
a. L’illustration montre l’aspect latéral de l’hémisphère cérébral gauche, du cervelet et d’une partie du tronc cérébral.
b. Cette photographie est celle de l’encéphale d’un cadavre.
Note : Le diencéphale et le mésencéphale ne sont pas visibles. Les noms des principales parties de l’encéphale sont en caractères gras.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 229

Antérieur Postérieur

Sillon central

Lobe frontal Lobe pariétal

Sillon pariéto-
Corps calleux occipital
Lobe occipital
Adhérence
interthalamique
Diencéphale Thalamus
Épithalamus
Hypothalamus Mésencéphale
(colliculus)
Aqueduc du
Hypophyse mésencéphale
Quatrième
Lobe temporal ventricule

Mésencéphale (pédoncules
cérébraux) Cervelet
Tronc cérébral Pont
Bulbe rachidien

a. Moelle épinière

Lobe frontal
Sillon central

Lobe pariétal
Corps calleux
Sillon pariéto-
occipital
Adhérence Lobe occipital
interthalamique
Diencéphale Thalamus
Épithalamus
Hypothalamus
Mésencéphale
(colliculus)

Lobe temporal Aqueduc du


mésencéphale
Quatrième
Mésencéphale (pédoncules ventricule
cérébraux)
Tronc cérébral Cervelet
Pont
Bulbe rachidien

b. Moelle épinière

FIGURE 7.5
Coupe sagittale de l’encéphale humain ❯ En coupe sagittale, il est possible de bien voir, autant sur l’illustration (a.) que sur la
photographie provenant d’un cadavre (b.), les structures internes de l’encéphale, comme le diencéphale et le mésencéphale.
Note : Les noms des principales parties de l’encéphale sont en caractères gras.
230 PARTIE II Le système nerveux

Télencéphale Cerveau

Cerveau antérieur
(prosencéphale) Diencéphale Thalamus
Cerveau moyen Hypothalamus
(mésencéphale) Mésencéphale
Mésencéphale
Métencéphale
Cervelet
Pont
Cerveau postérieur
(rhombencéphale) Myélencéphale Bulbe rachidien

a. Embryon (quatre semaines) b. Embryon (cinq semaines) c. Adulte

FIGURE 7.6
Évolution des principales structures de l’encéphale ❯
a. L’encéphale du jeune embryon comprend trois parties : un cerveau antérieur (ou prosencéphale), un cerveau moyen (ou mésencéphale) et un
cerveau postérieur (ou rhombencéphale).
b. Pendant le développement embryonnaire, le cerveau antérieur se développe en télencéphale et en diencéphale. Le cerveau moyen donne une
structure unique, le mésencéphale, et le cerveau postérieur se subdivise en métencéphale et en myélencéphale.
c. Chez l’adulte, le télencéphale devient le cerveau ; le diencéphale forme des régions spécialisées, dont le thalamus et l’hypothalamus ; le mésen­
céphale demeure une structure unique ; le métencéphale se partage en cervelet et en pont ; et le myélencéphale donne naissance au bulbe rachidien.

noyaux bulbaires, on compte des centres réexes autonomes, et vice versa (gure 7.7a). Ce croisement de neurobres orme la
impliqués par exemple dans la régulation du rythme cardiaque, décussation des pyramides et explique pourquoi chaque côté
du diamètre des vaisseaux sanguins, de la respiration, de la déglu- de l’encéphale contrôle les mouvements du côté opposé du corps.
tition, du vomissement, du hoquet, de la toux et de l’éternuement
Deux structures ovales appelées olives ont saillie sur la
FIGURE 7.7b. D’autres noyaux bulbaires sont associés aux ners
ace antérieure du bulbe rachidien, latéralement aux extrémi-
crâniens VIII (vestibulocochléaires), IX (g lossopharyngiens),
tés supérieures des pyramides (gure 7.7a et gure 7.7b). Les
X (vagues), XI (accessoires ; branche crânienne) et XII (hypo-
olives renerment les noyaux olivaires qui interviennent dans
glosses) (gure 7.7a), tandis que les noyaux graciles et cunéi-
l’équilibre, la coordination des mouvements et la modulation
ormes (gure 7.7b) sont afliés à des tractus. Ceux-ci sont des
du son venant de l’oreille interne.
groupes d’axones parallèles spécialisés dans le transport d’in-
ormation sensitive (tractus ascendants) ou motrice (tractus Le pont
descendants). Les noyaux graciles et cunéiormes, situés dans
la partie postérieure du bulbe rachidien, constituent des relais La portion du tronc cérébral située juste au-dessus du bulbe
pour les sensations qui se rapportent à la discrimination tactile, rachidien est le pont (gure 7.8a, p. 232). Il mesure environ
à la proprioception, à la pression et aux vibrations. L’inormation 2,5 cm de long et renerme des tractus ascendants et descen-
sensorielle qui quitte ces noyaux traverse du côté opposé du dants ainsi que plusieurs noyaux.
bulbe et monte dans le lemnisque médial, un ruban de subs-
tance blanche qui traverse le tronc cérébral (gure 7.7a). Outre INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
ces noyaux, le bulbe rachidien renerme des tractus ascendants
Pour en savoir davantage sur plusieurs éléments du SNC qui
et descendants de même qu’une partie de la ormation réticu-
sont en lien avec le bulbe rachidien, consultez les éléments
laire (gure 7.7a et gure 7.24, p. 254). suivants.
Deux renements proéminents sur la ace antérieure du bulbe La SECTION 5.3.6, p. 145, explique la différence entre la sub ­
rachidien portent le nom de pyramides parce que, plus larges stance blanche et la substance grise.
près du pont, ils vont en se réduisant du côté de la moelle épinière La SECTION 8.3.1, p. 278, présente les tractus ascendants
FIGURE 7.8a (p. 232). Les pyramides contiennent des tractus des- et descendants de la moelle épinière.
cendants, les tractus corticospinaux (gure 7.7a), qui jouent un La SECTION 9.5.2, p. 312, décrit la régulation des fonctions
rôle dans le contrôle volontaire des muscles squelettiques. Près de autonomes par les centres nerveux supérieurs, dont le bulbe
leur extrémité inérieure, la plupart des neurobres des tractus rachidien.
descendants passent de la pyramide droite à la pyramide gauche
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 231

Postérieur
Postérieur

Quatrième
Quatrième
ventricule
ventricule
NoyauNoyau
du nerf
duhypoglosse
nerf hypoglosse
(XII) (XII)

Nerf vague
Nerf vague
(X) (X)
Lemnisque
Lemnisque
médial
médial
NoyauNoyau Olive Olive
du nerf
duvague
nerf vague
(X) (X) NoyauNoyau
olivaire
olivaire Centre respiratoire
Centre respiratoire
Pyramide
Pyramide
Nerf hypoglosse
Nerf hypoglosse
(XII) (XII) Centre
Centre NoyauNoyau
cunéiforme
cunéiforme
cardiovasculaire
cardiovasculaire NoyauNoyau
gracile
gracile

Décussation
Décussation Pyramide
Pyramide
des pyramides
des pyramides Formation
Formation réticulaire
réticulaire
Neurobres
Neurobres
du tractus
du tractus Nerf spinal
Nerf spinal
C1 C1
corticospinal
corticospinal
latérallatéral Antérieur
Antérieur Postérieur
Postérieur
Neurobres
Neurobres
du tractus
du tractus
corticospinal
corticospinal
ventral
ventral
MoelleMoelle
épinière
épinière
Antérieur
Antérieur

a. Coupe
a. Coupe
transversale
transversale
du bulbe
du bulbe
rachidien
rachidien b. Vue
b.latérale
Vue latérale
du bulbe
du bulbe
rachidien
rachidien

FIGURE 7.7
Anatomie interne du bulbe rachidien ❯ Le bulbe rachidien relie la moelle épinière au reste de l’encéphale.

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN mation allant des hémisphères cérébraux au cervelet. Le


pont comprend également une partie de la ormation réti-
L’accident vasculaire cérébral culaire et d’autres régions importantes, dont un centre du
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est causé par la sommeil et un centre respiratoire qui agit de concert avec
réduction de l’irrigation sanguine d’une partie de l’encé­ les centres respiratoires du bulbe rachidien pour contrôler
phale à la suite d’une hémorragie ou de l’obstruction d’une la respiration.
artère. Les conséquences d’un AVC dépendent de la loca­
lisation et de la durée de l’obstruction du vaisseau sanguin Le mésencéphale
ou de l’hémorragie. Si l’insufsance d’irrigation dure plus
de 10 minutes, le tissu cérébral peut mourir. Les symp­ Le mésencéphale mesure environ 2,5 cm de long ; il constitue
tômes de l’AVC peuvent être une perte de la vision ou une la plus petite portion du tronc cérébral (fgure 7.5, p. 229). Il se
vision brouillée, la aiblesse ou une légère torpeur, la situe juste au-dessus du pont et contient les noyaux des ners
céphalée, les vertiges et la difculté à marcher. Étant donné crâniens III (oculomoteurs) et IV (trochléaires).
que chaque côté de l’encéphale commande le côté opposé
du corps, les symptômes d’un AVC qui survient du Quatre noyaux orment des protubérances sur la ace
côté gauche se maniestent du côté droit du corps, et vice postérieure du mésencéphale. On les appelle collective-
versa. Les risques d’AVC augmentent avec l’âge et dépen­ ment les tubercules quadrijumeaux. Chacune de ces pro-
dent également des antécédents amiliaux, de la race
tubérances est un colliculus ; on a ainsi deux colliculus
et du sexe.
supérieurs et deux colliculus inférieurs FIGURE 7.8b. Les
Une ischémie cérébrale transitoire (ICT), ou miniAVC, est un colliculus supérieurs sont impliqués dans des rélexes dits
bre épisode de perte de la sensibilité ou de la capacité
motrice, ou encore une sensation de ourmillement dans
visuels, car ils entraînent le déplacement de la tête et des
les membres. Elle est due à la présence, dans un vaisseau yeux (parois aussi du corps) vers diérents stimulus qui
sanguin, d’un caillot temporaire qui se dissout en quelques peuvent être visuels, mais aussi auditis ou tactiles. Par
minutes. Une ICT peut cependant signaler un risque impor­ exemple, lorsqu’un objet brillant apparaît soudainement
tant d’obstruction plus sérieuse d’un vaisseau sanguin. dans le champ visuel d’une personne, un rélexe lui ait diri-
ger le regard vers ce stimulus ; quand une personne entend
un bruit ort et soudain, un rélexe la ait se tourner vers
ce bruit. De même, lorsqu’on ressent une sensation cutanée,
La partie postérieure du pont renerme les noyaux des comme une piqûre d’insecte, la réponse rélexe consiste à
ners crâniens V (trijumeaux), VI (abducens), VII (aciaux) orienter le regard vers la partie du corps touchée. Les colli-
et VIII (vestibulocochléaires). Cette dernière paire de ners culus inérieurs, pour leur part, interviennent dans l’audi-
est aussi reliée au bulbe rachidien. La portion antérieure du tion et ont partie intégrante des voies auditives du SNC. Les
pont comprend des noyaux pontiques, qui relaient l’inor- neurones qui acheminent des inlux nerveux des structures
232 PARTIE II Le système nerveux

Nerf optique Chiasma optique


Thalamus
Hypophyse

Corps Emplacement du troisième ventricule


mamillaire
Hypothalamus
Tractus
optique Épithalamus
Colliculus supérieur
Pédoncule
cérébral Colliculus inférieur

Pont Pédoncules cérébelleux

Pyramide Emplacement du quatrième ventricule


(bulbe rachidien)
Bulbe rachidien

Moelle épinière

a. Vue antérieure b. Vue postérieure

FIGURE 7.8
Tronc cérébral ❯ Le tronc cérébral comprend le mésencéphale – dont font partie les pédoncules cérébraux et les colliculus –, le pont et
le bulbe rachidien.

de l’oreille interne vers l’encéphale y ont synapse. Les colli-


culus inérieurs communiquent aussi des données auditives
aux colliculus supérieurs par des neuroibres collatérales.
C’est ainsi que les colliculus supérieurs peuvent déclencher
un rélexe qui ait tourner les yeux et la tête vers un bruit
soudain.
La ace antérieure du mésencéphale présente les pédon-
cules cérébraux (igure 7.8a et igure 7.9). Ils consistent
essentiellement en voies descendantes qui transmettent de
l’inormation motrice des hémisphères cérébraux au tronc
cérébral et à la moelle épinière. La substance noire est
une masse nucléaire située à l’arrière des pédoncules céré-
braux FIGURE 7.9 ; elle contient des granules cytoplasmiques Aqueduc du Colliculus
mésencéphale supérieur
de mélanine qui lui donnent sa couleur gris oncé ou noire.
Interconnectée avec les noyaux de la base, décrits plus loin Tractus
spinothalamique
dans ce chapitre, la substance noire participe au maintien
du tonus musculaire et à la coordination des mouvements. Noyau du nerf
oculomoteur (III)
Le mésencéphale contient aussi une paire de noyaux Pédoncule
rouges appelés ainsi parce que, dans un encéphale rais, ils cérébral Lemnisque médial
sont rosâtres en raison de leur abondante vascularisation Substance
Noyau rouge
noire
(fgure 7.9). Les noyaux rouges participent à la régulation
et à la coordination involontaire des activités motrices,
particulièrement au cours de la lexion des membres. Le Coupe transversale du mésencéphale
mésencéphale comprend une partie de la ormation réti-
culaire de même que des tractus ascendants, comme les
FIGURE 7.9
tractus spinothalamiques et ceux logés dans le lemnisque
Anatomie interne du mésencéphale ❯ Le mésencéphale relie
médial (igure 7.9). Ces tractus transmettent l’inormation le pont au diencéphale.
sensorielle de la moelle épinière à l’encéphale.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 233

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN Vérifiez vos progrès


5. Nommez les trois parties du tronc cérébral en
La maladie de Parkinson commençant par celle qui fait suite à la moelle épinière.
La maladie de Parkinson est une affection neurologique qui
progresse lentement et apparaît généralement après 55 6. Où sont situés les noyaux graciles et cunéiformes
ans. Elle n’est ni contagieuse ni héréditaire. Cette patholo­ et quelle est leur fonction ?
gie se caractérise par de la rigidité musculaire, la perte de 7. Quelle partie du tronc cérébral comprend les
l’expressivité faciale, des tremblements (touchant en parti­ pyramides et quelle est leur utilité ?
culier les mains), une démarche lente et traînante ainsi
qu’une réduction générale des mouvements. Un tremble­ 8. Indiquez deux centres nerveux contenus dans le pont.
ment de repos caractéristique est associé à la maladie de 9. À quel endroit se situent les colliculus supérieurs ? À
Parkinson ; il consiste en un mouvement circulaire des quoi servent­ils ?
extrémités du pouce et de l’index (mouvement d’émietter
du pain).
Ces symptômes sont causés par un déficit de dopamine
(DA), un neurotransmetteur inhibiteur, résultant de la 7.3.2 Le diencéphale
dégénérescence de neurones de la substance noire (un
noyau du mésencéphale). Le déficit de DA empêche les Le diencéphale est la partie de l’encéphale comprise entre le
cellules cérébrales d’accomplir leurs fonctions inhibitrices tronc cérébral et les hémisphères cérébraux (fgure 7.5, p. 229).
dans les noyaux de la base. Quand les symptômes appa­ Ses composantes sont le thalamus, l’épithalamus et l’hypotha-
raissent, la personne a déjà perdu de 80 à 90 % des cel­ lamus FIGURE 7.10.
lules responsables de la production de DA. Les traitements
actuels comprennent des médicaments qui améliorent la Le thalamus
production de DA par les cellules restantes de la subs­
tance noire et des médicaments destinés à traiter les Le thalamus est de loin la partie la plus volumineuse du
symptômes. diencéphale, dont il constitue environ les quatre cinquièmes
du poids. Il se compose d’un amas de noyaux (divisés en cinq

Corps calleux
Ventricule latéral Fornix
Plexus choroïde du troisième ventricule
Troisième ventricule
Thalamus
Adhérence interthalamique
Épithalamus
Commissure antérieure
Hypothalamus Colliculus supérieur et inférieur
Corps mamillaire
Aqueduc du mésencéphale
Chiasma optique

Cervelet
Hypophyse
Quatrième ventricule

FIGURE 7.10
Coupe sagittale du diencéphale
234 PARTIE II Le système nerveux

groupes) FIGURE 7.11, qui adopte la orme approximative d’un INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
yo-yo, avec deux grosses portions latérales réunies au centre
par une petite tige appelée adhérence interthalamique. La Pour en savoir davantage sur plusieurs éléments du SNC qui
sont en lien avec le thalamus, consultez les éléments
cavité entourant l’adhérence interthalamique et séparant les
suivants.
deux grosses portions du thalamus est le troisième ventricule
de l’encéphale SECTION 7.4.2 (p. 250). La SECTION 7.3.3, p. 236, présente le cortex moteur et le
cortex prérontal.
À l’exception de la plupart des inlux olactis, tous les La SECTION 7.3.3, p. 245, présente les noyaux de la base.
inlux sensitis qui se projettent vers les hémisphères céré-
La SECTION 7.3.4, p. 246, présente le cervelet.
braux passent d’abord par le thalamus. C’est pour cette
raison que celui-ci constitue le centre relais sensiti de La SECTION 7.4.2, p. 250, décrit l’organisation des ventri­
cules cérébraux.
l’encéphale. Le t halamus trie l’inormation sensorielle qu’il
reçoit, puis il l’envoie aux régions appropriées du cortex La SECTION 7.5.2, p. 253, décrit le système limbique.
cérébral, où la nature et la provenance des données senso- Les FIGURES 8.12 et 8.13, p. 279 et 281, illustrent bien le rôle
rielles sont établies. Par ailleurs, le thalamus amorce une du mésencéphale dans la transmission d’inormations sensi­
perception grossière de la pression, de la température et de tives et motrices entre la moelle épinière et l’encéphale.
la douleur.
Certains noyaux du thalamus sont impliqués dans les
onctions motrices et établissent la communication entre les
noyaux de la base, le cervelet et le cortex moteur. L’hypothalamus
Le thalamus a aussi une inuence sur l’humeur et sur les L’hypothalamus, qui est la portion la plus inérieure du diencé-
actions associées à de ortes émotions, telles la peur et la colère, phale (fgure 7.10), contient plusieurs petits noyaux et tractus.
car il est relié au système limbique et au cortex prérontal. Le Les plus évidents sont les corps mamillaires, qui orment des
tableau ci-dessous présente les onctions associées à chacun renements sur sa ace postérieure. Ils jouent un rôle dans les
des groupes de noyaux du thalamus TABLEAU 7.2. réexes olactis et dans les réactions émotives aux odeurs. Ils
pourraient également intervenir dans la mémoire.
Les inux nerveux qui aboutissent à l’hypothalamus ournis-
sent de l’inormation provenant : (1) des organes internes, (2) des
Fonctions contrôlées par les noyaux récepteurs gustatis de la langue, (3) du système limbique, impli-
TABLEAU 7.2 thalamiques qué dans les réactions aux odeurs, (4) de zones précises de la peau,
Noyau Fonctions comme les mamelons et les organes génitaux externes, (5) des
yeux et (6) du cortex prérontal des hémisphères cérébraux, trans-
Groupe antérieur Modier l’excitabilité du cortex moteur ; agir
sur l’humeur.
portant alors l’inormation relative à l’humeur, par l’intermédiaire
du thalamus. De plus, l’hypothalamus possède des récepteurs
Groupe latéral Contrôler le fux des données sensorielles qui se sensibles, entre autres, à la température du sang, à la concentra-
dirigent vers les lobes pariétaux et des données
tion sanguine d’hormones, de glucose et de divers autres solutés.
émotionnelles qui se rendent au système limbique.
À l’instar du thalamus, l’ensemble de cette inormation est traité
Groupe médial Communiquer avec les lobes rontaux au sujet par diérents noyaux hypothalamiques. Les principales onctions
de la perception consciente des émotions.
de l’hypothalamus sont présentées ci-après.
Groupe Transmettre au cortex visuel et aux colliculus l’in­
postérieur ormation visuelle provenant des tractus optiques.
La fonction autonome L’hypothalamus gère les activités du
Transmettre au cortex auditi l’inormation audi­ système nerveux autonome (SNA). Certaines de ses neurofbres
tive provenant de l’oreille interne. rejoignent le tronc cérébral et la moelle épinière, où elles ont
Intégrer l’inormation sensorielle et la transmettre synapse avec les neurones des centres autonomes. C’est ainsi que
aux aires associatives du cortex.
l’hypothalamus s’occupe de la régulation des onctions viscérales,
Groupe ventral Transmettre au cortex moteur primaire et au comme le rythme cardiaque et les activités digestives, et qu’il cons-
cortex prémoteur du lobe rontal l’inormation titue l’un des principaux centres régulateurs de l’homéostasie.
motrice somatique provenant des noyaux de la
base et du cervelet. La fonction endocrinienne L’hypothalamus joue un rôle
Transmettre l’inormation sensorielle au cortex de premier plan dans le contrôle du système endocrinien.
somesthésique primaire du lobe pariétal.
L’infundibulum, une tige en orme d’entonnoir qui part du
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 235

Groupe médial

Adhérence interthalamique
Groupe latéral

Groupe postérieur

Groupe antérieur

Groupe ventral

a. Localisation du thalamus dans l’encéphale b. Aspect supérolatéral

FIGURE 7.11
Thalamus ❯
a. Le thalamus apparaît par transparence sur cette illustration de l’encéphale.
b. Le thalamus se compose d’amas de noyaux qui forment des groupes, comme le montre cette vue agrandie.

plancher de l’hypothalamus, le relie à l’hypophyse, une impor- Les émotions L’hypothalamus, étant en lien avec le système lim-
tante glande endocrine dont il règle les activités. Par ses hor- bique, joue un rôle important dans plusieurs onctions liées à l’hu-
mones de libération, l’hypothalamus régit la sécrétion des meur, à la motivation et aux émotions, comme la colère et la peur.
hormones de l’adénohypophyse (partie antérieure de l’hypo-
physe). Ces hormones ont une inuence sur des onctions aussi La régulation de la prise d’aliments et d’eau Le centre de la
variées que le métabolisme, la reproduction et les réactions à aim incite à manger, et le centre de la satiété pousse à ne plus
des stimulus stressants. De plus, l’hypothalamus produit deux le aire. Ces centres dépendent de plusieurs stimulus parmi
hormones, l’ocytocine (OT) et l’hormone antidiurétique (ADH), lesquels on compte la glycémie et le taux sanguin de diverses
qu’il envoie dans la neurohypophyse (partie postérieure de hormones, dont l’insuline. Le centre de la soi avorise la prise
l’hypophyse) pour les entreposer et pour, au moment opportun, d’eau lorsque la concentration sanguine en solutés dépasse un
en commander la libération grâce à des inux nerveux. certain seuil, signe d’une déshydratation.

La régulation de la température Quand la température du sang Le développement et les comportement sexuels L’hypo-
augmente, l’hypothalamus réagit en avorisant, entre autres, la thalamus stimule le développement sexuel, l’excitation sexuelle
production de sueur pour évacuer le surplus de chaleur. Si, au et le comportement sexuel.
contraire, la température du sang baisse, il stimule des méca- Les trois derniers rôles de l’hypothalamus expliquent pour-
nismes conservateurs de chaleur et d’autres qui en augmentent quoi des expériences émotives intenses peuvent inuer sur le
la production, comme les rissons. L’aspirine et l’acétamino- désir ou la capacité d’une personne de manger, de boire ou de
phène réduisent la fèvre en agissant sur l’hypothalamus. connaître du plaisir sexuel. L’hypothalamus est directement
La régulation du cycle veille-sommeil L’hypothalamus coor- impliqué dans les maladies associées au stress et les maladies
donne les réactions du cycle veille-sommeil avec les autres psychosomatiques.
régions de l’encéphale, dont le système réticulaire activateur
ascendant (SRAA). Son noyau suprachiasmatique (l’horloge L’épithalamus
biologique) reçoit directement des données des yeux concer- L’épithalamus est une petite région supérieure et posté-
nant les cycles lumière/obscurité et agit sur la atigue causée rieure au thalamus (fgure 7.10). Il contient des noyaux reliés
par le décalage horaire. au sens de l’odorat et impliqués dans les réactions émotives et
236 PARTIE II Le système nerveux

viscérales aux odeurs. Quand Christian et ses amis, présentés 7.3.3 Le cerveau
au début du chapitre 6, ont humé l’odeur de la nourriture en
Le cerveau, appelé aussi télencéphale, est la plus grande partie
passant devant l’aire de restauration du parc d’attractions, ils
de l’encéphale humain. Sa masse est proportionnelle à celle du
ont ressenti une agréable émotion. C’est leur épithalamus, en
corps ; chez la emme, elle est d’environ 1200 g et chez l’homme,
étant activé, qui a ait naître cette réaction.
elle avoisine les 1400 g.
L’épithalamus renerme aussi la glande pinéale, qui adopte la
Le cerveau est partagé en deux moitiés, qu’on appelle hémis-
orme approximative d’une pomme de pin, d’où elle tire son nom.
phères cérébraux gauche et droit. Une rainure proonde, la
Cette glande sécrète l’hormone mélatonine en onction de la
fssure longitudinale du cerveau, les sépare FIGURE 7.12 . On
lumière perçue. Sa sécrétion augmente la nuit et diminue le jour.
observe, à la surace des hémisphères cérébraux, de nombreux
Elle est plus importante l’hiver que l’été. La mélatonine jouerait
bourrelets ou replis ; ce sont les gyrus. Les rainures super-
ainsi un rôle dans le photopériodisme, c’est-à-dire le cycle veille-
fcielles situées de part et d’autre des gyrus sont les sillons.
sommeil, en onction du jour et de la nuit (veille le jour et sommeil
Les plus importants d’entre eux servent de points de repère
la nuit, chez les animaux diurnes) et dans les cycles vitaux saison-
anatomiques.
niers chez les animaux des régions tempérées. Son eet sur l’hu-
meur (elle pourrait être responsable de la dépression saisonnière La surace de chaque hémisphère est partagée en lobes,
ressentie par certaines personnes) n’est pas vraiment démontré. nommés d’après les os qui les surplombent (fgure 7.4, p. 228). Le
La glande pinéale semble aussi jouer un rôle dans l’apparition lobe rontal est associé, notamment, au contrôle volontaire des
de la puberté, mais les données à ce sujet sont peu concluantes, de mouvements, à la motivation, à l’agressivité, au sens de l’odo-
sorte que la recherche se poursuit activement dans ce domaine. rat et à l’humeur. Le lobe pariétal constitue un centre de récep-
tion et d’intégration de l’inormation sensorielle, sau celle se
rapportant à l’odorat, à l’ouïe et à la vision. Les lobes rontal et
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS pariétal sont séparés par le sillon central de l’hémisphère céré-
bral. Le lobe occipital reçoit et intègre les données visuelles ; il
Pour en savoir plus sur divers éléments du SNC et sur
est séparé du lobe pariétal par le sillon pariéto-occipital.
d’autres systèmes en lien avec l’hypothalamus et l’épithala­
mus, consultez les éléments suivants. Le lobe temporal reçoit et interprète les sensations se rappor-
La SECTION 7.5.1, p. 252, présente le SRAA. tant à l’odorat et à l’ouïe. Il joue aussi un rôle important dans la
La SECTION 8.3.1, p. 278, présente les tractus sensitifs et mémoire. Ses portions antérieures et postérieures participent
moteurs. à des onctions comme la pensée abstraite et le jugement. Le
La SECTION 9.5.2, p. 312, décrit le rôle de l’hypothalamus
dans la régulation du SNA.
La SECTION 10.4, p. 327, illustre la relation entre l’hypothala­
mus et l’hypophyse. Hémisphère Hémisphère Lobe frontal
cérébral gauche cérébral droit
La SECTION 10.4.1, p. 327, présente en détail les hormones Lobe pariétal
hypothalamiques que sont l’ADH et l’OT, tandis que le
Lobe occipital
TABLEAU 10.3, p. 333, présente les hormones hypothala­
miques qui contrôlent l’adénohypophyse.
La SECTION 10.7.3, p. 357, étudie le stress et le syndrome
Gyrus
général d’adaptation.
Sillon
La SECTION 10.8.3, p. 360, présente les effets de la
mélatonine. Gyrus précentral
Sillon central
Gyrus postcentral
Fissure longitudinale
du cerveau
Vérifiez vos progrès
10. Nommez les trois composantes du diencéphale.
11. Quelles sont les fonctions du thalamus ?
Sillon pariéto-occipital
12. Expliquez pourquoi l’hypothalamus représente un
lien important entre le système nerveux et le système
endocrinien.
FIGURE 7.12
13. Donnez les fonctions de l’épithalamus. Cerveau, en vue supérieure
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 237

lobe temporal est séparé du lobe rontal par le sillon latéral. large bande de neurofbres commissurales est celle du corps
En écartant les bords de ce sillon, on peut découvrir le lobe calleux, située à la base de la fssure longitudinale du cerveau
insulaire FIGURE 7.14 (page suivante), normalement masqué (fgure 7.12) ; (3) les neurofbres de projection, dont ait par-
par les lobes rontal, pariétal et temporal. tie la capsule interne, relient diérentes régions de l’encéphale
entre elles et avec la moelle épinière. Elles comprennent, entre
La substance grise qui orme la couche externe de chaque
autres, des neurofbres de tractus descendants et ascendants.
hémisphère se nomme cortex cérébral, et celle qui se regroupe
en amas dans les régions plus proondes du cerveau orme
les noyaux de la base. Le cortex cérébral contient de nom- INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
breux types de neurones qui se rassemblent en couches dont
le nombre varie de deux à six selon les régions du cortex et la La dyslexie
complexité des tâches à accomplir. L’épaisseur du cortex ne L’alexie, qui est la perte de la capacité de lire, peut résulter
dépasse habituellement pas 4 mm. Entre le cortex et les noyaux d’une lésion de l’aire visuelle associative. La dyslexie (dys,
de la base, on trouve la substance blanche cérébrale. « mauvais » lexis ; « mot »), ou alexie partielle, est un trouble
d’apprentissage qui se caractérise par des problèmes de
décodage des mots. Non seulement les personnes atteintes
La substance blanche cérébrale ont­elles de la diculté à lire, mais également à écrire et à
La substance blanche cérébrale compose la plus grande partie épeler avec exactitude. Le niveau de lecture d’une personne
du cerveau. Elle est constituée surtout de neurofbres myélini- dyslexique est généralement inérieur à ce que son intelli­
sées. La myélinisation de certaines de ces fbres se ait après la gence globale lui permettrait d’atteindre. Son écriture peut
naissance. C’est d’ailleurs parce que le processus de myélini- être désorganisée et irrégulière, l’ordre des lettres ou des
mots qu’elle lit étant incorrect ou carrément inversé. Les
sation se poursuit durant l’enance qu’on note, chez les tout-
symptômes varient considérablement d’une personne à
petits, une amélioration de leurs habiletés motrices et verbales l’autre et comprennent la transposition des lettres d’un mot,
au ur et à mesure qu’ils se développent. la conusion entre les lettres b et d, ainsi qu’un manque
d’orientation dans l’espace tridimensionnel.
La substance blanche renerme des tractus qui relient les di-
érentes parties du cortex cérébral entre elles et avec les autres Cette anomalie est trois ois plus commune chez les hommes
régions du SNC FIGURE 7.13. Les neurofbres ormant ces trac- que chez les emmes. Certains individus semblent surmon­
ter cette condition ou du moins semblent acquérir une meil­
tus sont de trois types : (1) les neurofbres associatives relient
leure capacité en lecture avec le temps. Cette amélioration
entre elles les diérentes zones de cortex d’un même hémis- peut être le refet d’une maturation nerveuse ou de la réédu­
phère ; (2) les neurofbres commissurales relient les gyrus d’un cation de certaines parties de l’encéphale pour mieux déco­
hémisphère à leurs homologues de l’autre hémisphère. La plus der les mots et les symboles. Certains chercheurs ont émis
l’hypothèse que la dyslexie est une orme de syndrome de
déconnexion, dans lequel il y a une perturbation du transert
des inormations entre les hémisphères cérébraux par le
Neurofibres commissurales corps calleux. Il arrive aussi que l’encéphale de certaines
personnes dyslexiques renerme des arrangements cellu­
laires anormaux, y compris une désorganisation corticale.
Dans de tels cas, la dyslexie résulte apparemment d’un
Cortex cérébral développement anormal de l’encéphale.
Noyaux de la base

Neurofibres associatives
Le cortex cérébral
Substance blanche cérébrale
Le cortex cérébral est une mince couche de substance grise,
Capsule interne mais comme il a de très nombreux gyrus, sa surace est telle
Neurofibres de projection qu’il contient des milliards de corps cellulaires ; cette région
Vue antérieure du cerveau est responsable de la perception des sensations, des
mouvements volontaires et de tous les processus de pensée que
Neurofibres associatives
l’on associe à la conscience.
Neurofibres commissurales
Neurofibres de projection Au début des années 1900, un scientifque du nom de
Korbinian Brodmann, qui étudiait l’anatomie comparée du
FIGURE 7.13 cortex cérébral des mammières, ut parmi les premiers à éta-
Tractus de la substance blanche cérébrale ❯ Coupe
blir une corrélation entre des activités physiologiques et des
rontale de l’encéphale montrant les neurobres commissurales,
associatives et de projection. régions anatomiques de l’encéphale. Il a cartographié le cortex
cérébral afn d’illustrer l’emplacement de certaines onctions.
238 PARTIE II Le système nerveux

a. LES LOBES DES HÉMISPHÈRES CÉRÉBRAUX


ET LEURS AIRES FONCTIONNELLES

Lobe frontal (soulevé) Sillon central


Lobe pariétal
Cortex moteur primaire
(dans le gyrus précentral) Cortex somesthésique primaire
Cortex prémoteur (dans le gyrus postcentral)
Cortex préfrontal Aire somesthésique associative
Aire de Broca

Sillon pariéto-occipital

Aire de Wernicke

Lobe insulaire Lobe occipital


Cortex gustatif Cortex visuel primaire
Aire visuelle associative

Aire intégrative
Sillon commune
latéral
Lobe temporal (soulevé)
Cortex auditif primaire
Aire auditive associative
Cortex olfactif

INTÉGRATION DES CONCEPTS


FIGURE 7.14
Cortex des hémisphères cérébraux ❯
Chaque hémisphère cérébral se partage en cinq
lobes, à l’intérieur desquels se trouvent des régions
corticales et des aires associatives précises.

b. LES AIRES MOTRICES


Cortex moteur primaire Cortex prémoteur Aire de Broca
Commande l’activité
musculaire
squelettique.

Coordonne les
mouvements
des muscles
squelettiques
Planie et coordonne les impliqués dans
habiletés motrices apprises. la parole.
c. LES AIRES SENSITIVES ET LES AIRES ASSOCIATIVES CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 239
Cortex visuel primaire Cortex gustatif
Aire visuelle associative Cortex olfactif

Le premier traite
Traite, intègre et les informations
emmagasine les gustatives et le
informations visuelles. second procure
une perception
consciente
des odeurs.

Cortex auditif primaire Cortex somesthésique primaire


Aire auditive associative Aire somesthésique associative

Traite et interprète les Reçoit et interprète


sons et emmagasine les informations
les souvenirs auditifs. somatiques.

d. LES RÉGIONS CÉRÉBRALES FONCTIONNELLES


Aire de Wernicke Aire intégrative commune

Intègre toutes les


informations traitées
dans les aires
associatives
adjacentes pour
produire une
compréhen-
sion globale
Contribue à la de l’activité
compréhension du en cours.
langage parlé et écrit.
240 PARTIE II Le système nerveux

La fgure 7.14 (double page précédente) présente une vue laté- et du mouvement. Le cortex auditif primaire, responsable du
rale du cortex cérébral gauche sur laquelle certaines de ses traitement des qualités du son, comme l’intensité et le rythme,
aires onctionnelles, c’est-à-dire des régions chargées de rôles se situe dans la partie supérieure du lobe temporal.
particuliers, sont identifées. Il existe des aires sensitives, où
L’intégrité des aires sensitives du cortex cérébral est essen-
l’on prend conscience des sensations ; des aires motrices,
tielle pour permettre la perception consciente, la localisation
d’où partent les commandes déclenchant les mouvements
et l’identifcation d’un stimulus. Plusieurs sensations, bien
volontaires ; et des aires associatives, impliquées dans les
qu’elles soient intégrées à l’intérieur des hémisphères céré-
onctions d’intégration et d’autres tâches complexes liées à la
braux, sont perçues comme venant de la surace du corps.
cognition et au raisonnement, par exemple. Malgré cette repré-
Cette projection indique que l’encéphale associe ces sensa-
sentation compartimentée des onctions du cortex cérébral, il
tions au site superfciel (ou près du site) où le stimulus interagit
ne aut pas perdre de vue que les diverses aires onctionnelles
avec les récepteurs sensoriels.
collaborent souvent entre elles.
Les aires sensitives du cortex cérébral Les aires sensitives
sont majoritairement situées dans les lobes pariétal, temporal INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
et occipital du cortex. La majeure partie du gyrus postcentral,
Pour en savoir plus sur le trajet emprunté par l’infux nerveux
situé derrière le sillon central, porte le nom de cortex somes- depuis les récepteurs somatiques jusqu’aux aires sensitives,
thésique primaire. Les neurofbres qui véhiculent les données consultez les éléments suivants.
de la sensibilité générale, comme la proprioception, le toucher,
La SECTION 6.5, p. 196, décrit les trajets nerveux pour les
la pression, la douleur et la température, ont synapse dans le sens spéciaux : goût, olaction, vision et audition.
thalamus, qui en ait une interprétation grossière, et les neu-
La FIGURE 8.12, p. 279, illustre le trajet nerveux des sensa­
rones thalamiques relaient ensuite l’inormation jusqu’au cor-
tions douloureuses et thermiques.
tex somesthésique primaire pour une identifcation précise de
la nature et de l’origine du stimulus. La FIGURE 8.13, p. 281, présente le trajet nerveux des sen­
sations proprioceptives et de la discrimination tactile. Dans
Le cortex somesthésique primaire présente une organisa- les deux cas, remarquez le rôle de relais du thalamus.
tion topographique qui reète le plan général de l’organisme
FIGURE 7.15 . Les inux sensitis qui acheminent l’inormation
provenant du pied aboutissent dans la portion supérieure du Les aires motrices du cortex cérébral Les aires motrices sont
gyrus postcentral, et ceux qui proviennent de la ace arrivent essentiellement logées dans le lobe rontal. La principale aire
dans sa portion la plus basse. La disposition topographique du motrice se nomme cortex moteur primaire. Elle est située
cortex somesthésique primaire de chaque hémisphère adopte dans le gyrus précentral, devant le sillon central (fgure 7.14).
ainsi la orme d’un demi-homoncule (petit homme) avec les Les inux nerveux engendrés dans cette région parcourent
pieds orientés vers le haut et la tête, vers le bas. Le cortex diérents tractus, dont les tractus corticospinaux, et com-
somesthésique primaire gauche analyse les données du côté mandent de nombreux mouvements volontaires. Les onctions
droit du corps et inversement, car la sensibilité est croisée. En du cortex moteur primaire sont disposées de açon topogra-
eet, les inux sensitis dévient de leur trajectoire et passent phique selon le plan général de l’organisme, semblable à l’ar-
du côté opposé de la moelle épinière ou du bulbe rachidien. La rangement topographique du cortex somesthésique primaire
taille des diérentes zones du cortex somesthésique primaire (fgure 7.15). Les corps cellulaires des neurones qui régissent
est en relation avec le nombre de récepteurs sensoriels dans la les onctions motrices des pieds sont situés dans la portion
région du corps qui s’y projette et, par conséquent, le degré de supérieure et médiale du gyrus précentral, alors que ceux qui
sensibilité de cette région. Ainsi, la densité des récepteurs sen- contrôlent la ace se trouvent dans sa région inérieure. Les
soriels étant beaucoup plus grande dans la ace que dans les muscles responsables de mouvements précis ou complexes,
jambes, une plus grande surace du cortex somesthésique pri- comme ceux qui contrôlent les mains et la ace, sont repré-
maire est dédiée au traitement des sensations aciales, et l’ho- sentés par des régions relativement grandes du cortex moteur
moncule est ainsi doté d’une grosse tête et de petites jambes. primaire, contrairement aux muscles qui, par exemple, per-
mettent les mouvements de la hanche et de la jambe, car leur
Il existe d’autres aires sensitives dans le cortex cérébral
travail nécessite moins de précision. Chaque cortex moteur
(fgure 7.14). Le cortex gustatif, où les sensations gustatives
primaire gouverne les contractions du côté opposé du corps,
sont perçues de açon consciente, est situé à l’extrémité iné-
car la motricité est croisée.
rieure du gyrus postcentral, dans le lobe insulaire. Le cortex
olfactif occupe la surace inérieure de la rontière entre le Les aires associatives du cortex cérébral Les cortex sensitis
lobe rontal et le lobe temporal ; c’est là que sont amorcées les primaires et le cortex moteur primaire sont jumelés à des aires
réactions conscientes et inconscientes aux odeurs. Le cortex associatives adjacentes qui traitent et interprètent les don-
visuel primaire, où les images sont traitées, loge dans le lobe nées aérentes ou qui coordonnent des réponses motrices. Les
occipital. Il contribue à la perception des couleurs, des ormes aires associatives apparient les nouvelles données sensitives
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 241

TroncTronc
Bras Bras Cou Tronc
Bras Bras Cou Tronc
Bassin
Bassin
Avant-
Avant- Bassin
Bassin
Avant-
Avant-
bras bras bras bras CuisseCuisse
Pouce,
Pouce,
doigts
doigts Cuisse
Cuisse Main,Main,
doigts
doigts
et main
et main et pouce
et pouce Jambe Jambe
PartiePartie
Jambe
Jambe supérieure
supérieure Pied Pied
Expression
Expression de ladeface
la face
faciale
faciale et orteils
et orteils
Pied Pied Organes
Organes
et orteils
et orteils LèvresLèvres
génitaux
génitaux
Salivation,
Salivation, DentsDents
vocalisation
vocalisation et gencives
et gencives
et mastication
et mastication Fissure
Fissure Fissure
Fissure
longitudinale
longitudinale longitudinale
longitudinale
du cerveau
du cerveau Langue
Langue du cerveau
du cerveau
Déglutition
Déglutition et pharynx
et pharynx

a. Cortex
a. Cortex
moteur
moteur
primaire
primaire b. Cortex
b. Cortex
somesthésique
somesthésique
primaire
primaire

FIGURE 7.15
Cortex moteur primaire et cortex somesthésique primaire ainsi que leurs demi-homoncules ❯ La taille de chaque partie du corps
illustre la surface relative de cortex qui lui est consacrée.

avec les souvenirs d’expériences passées. Les principales aires émotive est donnée à l’inormation visuelle. À cause de ces
associatives sont décrites dans les paragraphes suivants. nombreuses connexions, l’inormation visuelle est jugée à plu-
sieurs reprises. C’est peut-être une des raisons qui expliquent
L’aire somesthésique associative est située derrière le
pourquoi deux personnes auront des perceptions très dié-
cortex somesthésique primaire. Elle traite et analyse l’inor-
rentes en regardant la même œuvre d’art.
mation que lui envoie le cortex somesthésique primaire au
sujet des sensations issues de la peau et des muscles. Elle com- L’aire auditive associative, située dans le lobe tempo-
pare les sensations présentes avec celles du passé et permet ral, accomplit à l’égard des sons le même type de travail que
de reconnaître des objets sans les voir. Par exemple, cette aire les autres aires associatives. C’est ainsi qu’elle permet de
permet de distinguer, au toucher, une orange au milieu d’un lot reconnaître les sons et de les interpréter comme étant de la
de pommes, car ces ruits se diérencient par leur texture, leur musique, le ronronnement d’un rérigérateur ou la voix d’une
orme et leur grosseur. Une atteinte de l’aire somesthésique personne aimée.
associative provoque l’agnosie tactile, une incapacité à recon-
L’aire intégrative commune ne se trouve que dans un
naître les objets sans les voir.
seul hémisphère, le gauche chez la plupart des gens. Les aires
L’aire visuelle associative se trouve devant le cortex visuel somesthésique, visuelle, et auditive associatives l’entourent.
primaire. Les inux sensitis provenant de la rétine de l’œil L’aire intégrative commune se compare à une gare centrale
atteignent le cortex visuel primaire, où l’image est perçue. Les qui reçoit les inux de plusieurs régions de l’encéphale, dont
inux nerveux passent ensuite du cortex visuel primaire à l’aire les aires associatives, et en communique à plusieurs autres.
visuelle associative, où la nouvelle inormation visuelle est com- Son rôle consiste essentiellement à aire un tout de l’inor-
parée avec les expériences visuelles passées. Sur la base de cette mation recueillie et à transmettre le résultat de son analyse
comparaison, l’aire visuelle associative tire la conclusion qu’elle aux régions aptes à produire une réponse appropriée. Par
reconnaît l’inormation visuelle ou non et juge de la signifcation exemple, si l’on détecte une odeur de brûlé et que l’on voit
de celle-ci. Cette aire peut en quelque sorte « décider » que l’on a des ammes qui commencent à s’élever au-dessus d’une cas-
déjà vu tel visage, tel tableau ou tel symbole. serole, on comprend qu’il y a un début d’incendie et qu’il aut
vite l’éteindre.
L’aire visuelle associative, comme les autres aires asso-
ciatives, est liée à d’autres parties du cortex. Elle reçoit Le cortex prémoteur, situé à l’avant du cortex moteur pri-
par exemple des données du lobe rontal, où une valeur maire, est la plateorme sur laquelle les onctions motrices
242 PARTIE II Le système nerveux

s’organisent avant d’être déclenchées par le cortex moteur


INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
primaire. Par exemple, quand une personne décide de aire un
pas, ce sont les neurones du cortex prémoteur qui s’activent Le trouble défcitaire de l’attention avec ou
en premier. C’est le cortex prémoteur qui détermine quels sans hyperactivité
muscles doivent se contracter, dans quel ordre et à quel degré.
Les enants qui sourent d’un trouble défcitaire de l’atten­
Les inux nerveux passent ensuite aux neurones du cortex
tion (TDA) sont acilement distraits, ont une courte capacité
moteur primaire, qui déclenchent alors eectivement les mou- d’attention et peuvent passer d’une tâche non complétée à
vements planifés. une autre. Les enants atteints d’un trouble défcitaire de
l’attention avec hyperactivité (TDAH) présentent les caracté­
L’intégrité du cortex prémoteur est essentielle pour qu’une
ristiques du TDA, mais sont de plus agités, ont de la dif­
personne puisse eectuer des mouvements complexes deman- culté à rester assis et à attendre leur tour, s’engagent dans
dant une certaine habileté ou des mouvements appris nécessi- un bavardage excessi et interrompent réquemment les
tant une séquence précise de contractions, en particulier ceux autres. Environ 3 % des enants – plus souvent des garçons
qui sont liés à la dextérité manuelle – la manipulation d’un scal- que des flles – montrent un TDAH. Les symptômes appa­
pel par un chirurgien, par exemple, ou l’utilisation d’un crayon. raissent en général avant l’âge de sept ans.
D’après les chercheurs, des dysonctions de certains neuro­
transmetteurs, dont la DA et la noradrénaline (NA), dans le
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN cortex prérontal, seraient responsables du trouble défcitaire
de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) (Ensei­
L’apraxie gnement et recherche scientifque, Fédération Wallonie­
Une lésion du cortex prémoteur peut compromettre la réali­ Bruxelles, 2013). Chez les personnes atteintes, l’activation de
sation des mouvements appris. Cette condition, qui porte le cette zone, responsable de l’attention, du sens de l’organisa­
nom d’apraxie, se caractérise par de l’hésitation et une tion et du contrôle des mouvements, se erait diéremment.
réduction de la dextérité dans l’exécution de ces mouve­ À ce jour, les études démontrent que 80 % des cas s’ex­
ments. On distingue plusieurs ormes d’apraxie, dont pliquent par des acteurs génétiques et 20 % par des ac­
l’apraxie idéatoire et l’apraxie idéomotrice. L’apraxie idéa­ teurs environnementaux (Institut Douglas, 2013). Plusieurs
toire perturbe la coordination des mouvements à exécuter gènes seraient en cause, mais aucun n’a encore été identi­
pour utiliser correctement un objet, par exemple un crayon. fé. Quant aux acteurs environnementaux tels que le
Les gestes sont saccadés et conus. L’apraxie idéomotrice tabac et l’alcool pendant la grossesse et le manque
rend difcile la réalisation d’un geste sur commande vocale, d’oxygène durant l’accouchement, ils précipiteraient l’ap­
mais n’empêche pas de le aire spontanément. Une personne parition des symptômes chez les personnes génétiquement
atteinte de ce trouble est incapable de saluer de la main si on prédisposées.
le lui demande, mais elle le era d’elle­même si elle aperçoit
au loin quelqu’un qu’elle connaît.
Le pronostic varie beaucoup d’un patient à l’autre. Alors que
certains montrent une amélioration importante grâce à une
prise en charge rééducative, d’autres voient leur état s’amé­ lobe rontal gauche, commande les mouvements des muscles
liorer très peu ou pas du tout. responsables de la prononciation et de l’écriture des mots
(fgure 7.14). L’aire de Broca est en position antérieure par
rapport à la portion du cortex moteur primaire associée aux
muscles de la parole (lèvres, langue, larynx, etc.). Par l’intermé-
Le cortex préfrontal, une aire associative sise dans le lobe diaire du cortex moteur primaire, l’aire de Broca ordonne la sti-
rontal, exécute des onctions analytiques de haut niveau mulation des muscles appropriés pour parler et pour écrire en
(fgure 7.14, p. 238). Il reçoit l’inormation des autres aires plus de permettre l’ajout d’améliorations grammaticales.
associatives et l’utilise pour raisonner et planifer des actions.
L’intégration qui se déroule dans cette aire illustre plusieurs
aptitudes humaines : penser de açon critique, adopter des INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
comportements appropriés, aire preuve d’initiative, de juge-
ment, concevoir des idées abstraites, etc. Le cortex prérontal L’aphasie
est aussi associé à la personnalité, à l’intelligence, à la motiva- Une lésion des aires motrices du langage ou de la compré­
tion, à l’humeur et à l’intuition. hension du langage, à la suite d’un AVC par exemple,
entraîne l’aphasie. L’aphasie motrice, ou de Broca, se mani­
Le langage, capacité propre aux humains, dépend partiel-
este par un discours lent et pénible, même si la personne
lement de deux aires présentes habituellement dans le cortex sait ce qu’elle veut dire. L’aphasie sensorielle, ou de
cérébral gauche. L’aire de Wernicke, qui assure la compréhen- Wernicke, provoque pour sa part de la difculté à com­
sion du langage parlé ou écrit, est située à la limite des lobes prendre le langage parlé ou écrit et s’accompagne de la pro­
pariétal et temporal gauches, près du cortex auditi, et envoie duction d’un langage qui n’a aucun sens.
l’inormation à l’aire de Broca. Cette dernière, située dans le
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 243

La dominance hémisphérique particulièrement manifeste chez les épileptiques traités dont


La majorité des personnes étant droitières, on dit de l’hémis- le corps calleux a été sectionné. Par exemple, si l’on demande
phère gauche qu’il est le dominant. Par exemple, en ce qui à une telle personne de toucher avec la main gauche un objet
a trait au langage, 90 % des gens utilisent leur hémisphère caché parmi plusieurs autres derrière un écran et qu’on lui
gauche, les autres (des gauchers, pour la plupart) se servent de
l’hémisphère droit ou des deux. La latéralisation du langage est INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
moins marquée chez les femmes que chez les hommes. C’est L’épilepsie
ce qui explique que, si une femme et un homme subissent le
L’épilepsie est un trouble qui se caractérise par la transmis­
même type de lésion à l’hémisphère gauche, la femme connaî-
sion trop réquente et trop rapide de potentiels d’action par
tra moins de séquelles langagières que l’homme. Il en va de les neurones, ce qui provoque des convulsions préjudi­
même de certains gauchers. ciables aux onctions motrices et sensorielles. Des médica­
ments permettent de maîtriser la plupart des convulsions,
En dehors du langage, il existe d’autres fonctions inégale-
mais s’ils s’avèrent inefcaces, une intervention chirurgicale
ment partagées entre les deux hémisphères. On admet généra- peut être nécessaire. L’ablation de la partie de l’encéphale
lement que l’hémisphère gauche intervient davantage dans des qui est à la source des convulsions parvient souvent à les
habiletés logiques et rationnelles, comme les mathématiques, éliminer. Dans les cas les plus sévères, on a recours à un
alors que l’hémisphère droit est plutôt mis à contribution traitement plus radical, l’hémisphérectomie, une interven­
dans des activités comme la perception spatiale, la reconnais- tion chirurgicale qui consiste à retirer le côté de l’encéphale
sance des visages et les habiletés musicales FIGURE 7.16. responsable des convulsions.
Bien que les onctions cérébrales ne reviennent pas complè­
La dominance d’un hémisphère cérébral par rapport à l’autre tement à la normale à la suite de cette intervention, l’hémis­
n’a probablement pas beaucoup d’importance pour la plupart phère restant se charge de açon étonnante de certaines
des gens, parce que les deux hémisphères communiquent des onctions de l’hémisphère manquant. Plus la personne
constamment par l’intermédiaire du corps calleux, permettant est jeune, meilleures sont ses chances de rétablissement
littéralement à la main droite de savoir ce que la main gauche onctionnel.
est en train de faire. L’importance de cette communication est

Œil gauche Œil droit

Champ Champ Champ Champ


visuel visuel visuel visuel
gauche droit gauche droit
Main gauche Main droite

Hémisphère gauche Hémisphère droit


(hémisphère de la rationalité) (hémisphère de l’intuition
et de la créativité)
Mémoire du langage Mémoire des formes
(compréhension partielle
du langage)
Langage (aire de Broca) Corps calleux

Motricité de la main gauche


Motricité de la main droite Sensibilité de la main gauche
Sensibilité de la main droite

Habiletés musicales
Reconnaissance des visages
Compréhension du langage
et perception spatiale
(aire de Wernicke) et des mathématiques
Champ visuel droit Champ visuel gauche
Cortex visuels primaires

FIGURE 7.16
Dominance hémisphérique ❯ Même si les deux hémisphères accomplissent la plupart des onctions, chacun est responsable d’activités
plus spécialisées.
244 PARTIE II Le système nerveux

POINT DE MIRE Histoire


Phineas Gage : à l’origine de la lobotomie ?
Le 13 septembre 1848, Phineas lobotomie en 10 minutes sans même
Gage FIGURE 7A travaillait près de avoir besoin d’une salle d’opération
Cavendish (Vermont, États­Unis) à la FIGURE 7C. Souvent, Freeman ren­
construction d’une ligne de chemin dait le patient inconscient à l’aide
de er. Gage se servait d’une tige de d’un puissant électrochoc. Il prenait
er pour compacter de la poudre ensuite un pic qu’il glissait sous la
noire lorsque celle­ci explosa. La paupière supérieure du patient et il
tige de près de six kilos et d’un l’enonçait dans le lobe rontal. Il
mètre de long ut propulsée par l’ex­ balayait ensuite le pic de gauche à
plosion vers la tête de Gage. Elle y droite, puis répétait l’opération avec
pénétra juste sous l’œil gauche et l’autre œil.
sortit par le dessus du crâne pour Freeman s’est même promené
retomber environ 25 m derrière lui d’asile en asile à travers les États­
FIGURE 7B. Gage tomba à la ren­ Unis dans un camion qu’il a baptisé FIGURE 7B
verse, mais il semble qu’il n’ait pas sa lobotomobile. Au cours de sa car­ Reconstitution inormati­
perdu conscience. Un jeune méde­ rière, on pense qu’il a pratiqué entre sée du traumatisme
FIGURE 7A cin de Cavendish, John Martyn Har­ 2400 et 3500 lobotomies. Ses crânien de Phineas Gage
low, l’a si bien soigné qu’il a pu patients étaient atteints de troubles
Gage tenant la tige de er retourner à sa maison de Lebanon
qui a changé sa vie. divers – schizophrénie, dépression,
au New Hampshire environ douleur chronique, alcoolisme – ou ils étaient tout simplement
10 semaines après son accident. considérés comme dérangeants par leur amille. Les résultats à
Autour de l’été 1849, Gage se sentit prêt à retourner au travail, long terme étaient rarement probants. Plusieurs personnes
mais son employeur reusa de le reprendre. La personnalité de ayant subi cette intervention ont connu des changements de
Gage avait complètement changé. On le décrivait compétent, personnalité importants ; elles sont devenues brutales, d’hu­
bien équilibré et perspicace ; après sa blessure, il devint irrévé­ meur inégale, grossières, inaptes à juger de la conséquence de
rencieux, changeant et grossier. Phineas Gage occupa diérents leurs actes, incapables de planifer et de réaliser des projets,
emplois, puis mourut, en 1860, dans le comté de Santa Clara, au etc. En 1967, une des patientes de Freeman mourut d’une
sud de San Francisco. hémorragie cérébrale, ce qui mit fn à sa carrière. Aujourd’hui,
Contrairement à une croyance répandue, le cas de Phineas les médicaments antipsychotiques aident de açon beaucoup
Gage n’a que très peu contribué au développement de la plus efcace les gens atteints de problèmes socioaectis.
psychochirurgie. Il semble plutôt que l’idée de cette dernière
soit née, entre autres, de travaux sur des singes. Deux neurolo­
gues américains ont retiré la moitié des lobes rontaux de deux
singes et ont remarqué que l’opération aectait peu leur intelli­
gence, mais modifait leur comportement : les singes ne connais­
saient plus la rustration ni la violence.
Lorsque Egas Moniz, un neurologue portugais, a eu vent de ces
travaux, il a pensé les transposer à ses patients. Il a mis au point
une technique nommée leucotomie prérontale. Cette chirurgie,
pratiquée pour la première ois en 1936, était appliquée au trai­
tement de certaines psychoses et de certains troubles mentaux.
Moniz pensait qu’en coupant les fbres nerveuses qui unissent
les lobes rontaux au thalamus, il serait possible d’éliminer les
schémas de pensée récurrents et de rétablir le cours normal de
la pensée sans aecter l’intelligence. Moniz, qui a remporté le
prix Nobel de physiologie/médecine en 1949 pour sa technique,
a lui­même précisé qu’il s’agissait d’un traitement radical à
n’envisager qu’en dernier recours.
Moniz est rapidement devenu le mentor d’un médecin améri­
cain, Walter Freeman. Dès 1937, ce dernier a modifé la tech­
nique de Moniz et l’a rebaptisée lobotomie. Freeman a pratiqué FIGURE 7C
des lobotomies durant près de 10 ans avant d’entendre parler Lobotomie ❯ Walter Freeman pratiquant une lobotomie en juillet
d’une nouvelle technique, la lobotomie transorbitale. Il modifa 1949, au Western State Hospital.
la procédure de sorte que, en 1946, il pouvait aire une
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 245

demande par la suite de pointer cet objet avec l’autre main, centraux, noyaux de la base et ganglions de la base. Non seule-
elle en est incapable. L’inormation tactile de la main gauche ment les appellations de ces structures portent-elles à contro-
pénètre dans le cortex somesthésique primaire droit, mais elle verse, mais le détail de leur composition ne ait pas consensus
n’est pas transmise à l’hémisphère gauche, qui est donc inca- non plus. Dans ce manuel, l’expression choisie pour les dési-
pable de diriger la main droite vers le bon objet. gner est noyaux de la base plutôt que noyaux gris centraux,
une appellation qui tend à disparaître, et plutôt que ganglions
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN de la base, qui pourrait susciter une conusion avec les gan-
glions du SNP. On considère ici que les noyaux de la base sont
La dyskinésie des noyaux pairs, reliés sur le plan de la onction, situés symé-
Le terme dyskinésie désigne un ensemble de troubles qui triquement dans la partie inérieure de chacun des hémis-
mettent souvent en cause les noyaux de la base et au cours phères cérébraux, dans le diencéphale et dans le mésencéphale
desquels des mouvements non désirés et superfus sont FIGURE 7.17.
exécutés. Des atteintes des noyaux de la base peuvent résul­
ter en mouvements brusques, saccadés et sans objet qui Les plus gros de ces noyaux, les noyaux lenticulaires et cau-
ressemblent à des ragments de mouvements volontaires. dés, constituent ce qu’on appelle le corps strié. Ces noyaux
La chorée de Sydenham (appelée également danse de Saint­ participent au contrôle des onctions motrices. La queue du
Guy) est une maladie généralement associée à un trouble noyau caudé se termine par le corps amygdaloïde qui, onc-
toxique ou inectieux qui cause apparemment un dys­ tionnellement, ait partie du système limbique (fgure 7.25,
onctionnement temporaire du corps strié. Elle touche habi­
p. 255). Le noyau lenticulaire se divise en putamen, placé
tuellement les enants.
latéralement, et en globus pallidus, situé en position médiale.
Les corps striés sont les plus gros noyaux de l’encéphale et
occupent une portion importante des hémisphères cérébraux.
Les noyaux de la base Les noyaux de la base comprennent aussi les noyaux subtha-
Les régions de substance grise situées en proondeur dans les lamiques, situés dans le diencéphale, et la substance noire du
hémisphères cérébraux et ailleurs dans l’encéphale sont mésencéphale. Cette dernière agit de concert avec les noyaux
regroupées sous diérentes appellations, dont noyaux gris caudés et lenticulaires dans le contrôle des mouvements.

Cortex
Corps calleux Noyaux de la base
Ventricule latéral
Cloison transparente Noyau caudé
Putamen
Thalamus Corps
Globus Noyau strié
pallidus lenticulaire
Lobe insulaire
Troisième ventricule
Corps amygdaloïde
Hypothalamus

Coupe frontale

FIGURE 7.17
Noyaux de la base ❯ Les noyaux de la base sont des masses paires de substance grise entourée de substance blanche, situées en
proondeur dans les hémisphères cérébraux.
246 PARTIE II Le système nerveux

Les noyaux de la base jouent un rôle important dans la pla- sieurs boucles de rétroaction dont certaines sont excitatrices
nication, l’organisation et la coordination des mouvements et d’autres, inhibitrices. Les circuits excitateurs acilitent
et dans le maintien de la posture. Des circuits neuronaux l’activité musculaire, en particulier au début d’un mouvement
complexes unissent les noyaux de la base les uns aux autres, volontaire, comme lorsqu’on se lève d’un siège ou qu’on entre-
ainsi qu’au thalamus et au cortex cérébral, notamment aux prend de marcher. Les circuits inhibiteurs acilitent l’action
cortex prémoteur et prérontal. Ces connexions orment plu- des circuits excitateurs en bloquant l’activité de muscles qui
pourraient s’opposer au mouvement. Ils réduisent également
le tonus musculaire quand le corps, les membres et la tête
Vérifiez vos progrès
sont au repos, éliminant ainsi les mouvements non désirés.
14. Quels sont les noms des cinq lobes des hémisphères Les troubles des noyaux de la base entraînent de la difculté à
cérébraux ? passer de la position assise à la position debout ou à commen-
15. Nommez la plus large bande de fbres cer à marcher. Les personnes atteintes montrent également
commissurales, reliant les deux hémisphères un tonus musculaire accru et excessi, ainsi que des mouve-
cérébraux. Quelle est son utilité ? ments non maîtrisés lorsqu’elles sont au repos. Une caracté-
16. Expliquez les onctions générales du ristique particulière associée à certains de ces troubles est un
cortex visuel primaire et de l’aire visuelle tremblement de repos, soit un léger tremblement des mains
associative. quand la personne n’est pas en train de réaliser une tâche.
17. Pourquoi certaines parties du corps apparaissent­
elles plus grosses que d’autres dans la carte
topographique de l’organisme située dans le cortex
7.3.4 Le cervelet
moteur primaire ? Le terme cervelet signie petit cerveau FIGURE 7.18 . Le cer-
18. Quelle aire est responsable de gérer l’exécution velet s’attache au tronc cérébral, postérieurement au pont. Il
des mouvements appris, comme celui de communique avec les autres régions du SNC par l’intermé-
dactylographier ? diaire de trois paires de tractus volumineux, les pédoncules
19. Quelles onctions sont localisées dans l’hémisphère cérébelleux supérieurs, moyens et inférieurs (gure 7.8b,
cérébral gauche ? Lesquelles sont localisées dans p. 232), qui le relient respectivement au mésencéphale, au
l’hémisphère droit ? pont et au bulbe rachidien. Le cervelet se compose de deux
20. Quelle est la onction générale des noyaux de
hémisphères, nommés hémisphères cérébelleux, réunis par
la base ? une portion centrale étroite, le vermis FIGURE 7.18b. Une s-
sure primaire divise chaque hémisphère du cervelet en un

Aqueduc
du mésencéphale
Épithalamus
Mésencéphale
(colliculus) Antérieur
Corps mamillaire Vermis
Hémisphère Lobe antérieur
Pédoncule cérébral Substance blanche
(mésencéphale) cérébelleuse cérébelleux
Lobe postérieur
Quatrième ventricule (arbre de vie)
Pont

Cortex cérébelleux

Bulbe rachidien

Fissure Lamelles du
primaire cervelet
Postérieur

a. Coupe sagittale b. Cervelet, en vue supérieure

FIGURE 7.18
Anatomie interne et externe du cervelet
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 247

lobe antérieur et en un lobe postérieur (fgure 7.18b). Un troi- INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
sième lobe, nommé lobe focculonodulaire, n’est pas visible
de l’extérieur. Les drogues et le cervelet
Chaque hémisphère du cervelet comprend de la substance La consommation de diverses drogues, l’alcool en particu­
blanche qui, en coupe sagittale, présente un moti appelé lier, peut perturber le onctionnement du cervelet de açon
temporaire ou permanente. L’intoxication liée à l’alcool
arbre de vie. En son centre, on trouve les noyaux cérébelleux,
entraîne les symptômes suivants (dont les policiers se
des amas de substance grise. La substance blanche est tapis- servent pour évaluer le niveau d’ébriété) :
sée de substance grise, le cortex cérébelleux FIGURE 7.18a,
Troubles de la démarche Une personne sous l’infuence de
qui orme des replis complexes appelés lamelles du cervelet l’alcool peut rarement marcher en ligne droite ; elle semble
(fgure 7.18b). plutôt tanguer et chanceler. En outre, il arrive souvent qu’elle
Le vermis et la portion médiale des hémisphères cérébelleux tombe ou qu’elle heurte des objets en raison de cette pertur­
bation cérébelleuse temporaire.
sont impliqués dans le contrôle de la posture, de la locomotion
et de la coordination motrice fne, permettant d’exécuter des Perte d’équilibre et de posture Habituellement, une per­
sonne intoxiquée qui tente de se tenir sur un seul pied bas­
mouvements réguliers et uides. Le reste des hémisphères céré-
cule et tombe par terre.
belleux, soit leur majeure portion, agit de concert avec les lobes
rontaux du cortex cérébral pour la planifcation, l’exécution Incapacité de percevoir l’information proprioceptive
Lorsqu’on lui demande de ermer les yeux et de toucher son
et l’apprentissage des mouvements complexes. Le lobe occu-
nez, la personne intoxiquée manque réquemment la cible.
lonodulaire est la partie la plus simple du cervelet ; il contribue Cette réaction est due à sa capacité réduite de percevoir les
au contrôle de l’équilibre et des mouvements oculaires. inormations proprioceptives qui s’ajoute au manque de
coordination de ses muscles squelettiques.
Les rôles du vermis et de la portion médiale des hémis-
phères cérébelleux reposent essentiellement sur un travail de
comparaison. Des inux nerveux provenant du cortex moteur
primaire descendent dans la moelle épinière pour amorcer des
projeté avec le mouvement réellement exécuté. S’il décèle une
mouvements volontaires, tandis que d’autres sont acheminés
diérence, il envoie des inux nerveux au thalamus en passant
au cervelet, par les pédoncules cérébelleux moyens, pour
par les pédoncules cérébelleux supérieurs. Le thalamus les
l’inormer du mouvement projeté FIGURE 7.19 (ci-dessous).
communique au cortex moteur pour qu’il corrige les écarts. La
Simultanément, le cervelet reçoit, par les pédoncules cérébel-
moelle épinière reçoit ensuite des inux moteurs qu’elle trans-
leux inérieurs, des inux sensitis en provenance des yeux,
met aux muscles squelettiques. Il en résulte des mouvements
des oreilles (équilibre), des articulations et des muscles, qui
harmonieux et coordonnés.
le renseignent sur le mouvement réel. Le cervelet compare les
inux nerveux du cortex moteur primaire avec ceux des struc- La onction comparatrice coordonne les mouvements
tures en mouvement, c’est-à-dire qu’il compare le mouvement simples, comme toucher son nez. Les mouvements rapides et

Mouvements volontaires
Le cortex moteur et les noyaux de la base des Cerveau
hémisphères cérébraux envoient des inux
nerveux par l’intermédiaire des noyaux
pontiques vers la moelle épinière et le cervelet. Corps calleux
Évaluation des mouvements volontaires
Thalamus
Les propriocepteurs des muscles squelettiques
et des articulations envoient des inux nerveux
au cervelet.
Intégration et analyse Noyaux pontiques Cortex
Le cervelet compare les mouvements planiés cérébelleux
(signaux moteurs) avec les mouvements
exécutés (signaux sensitifs).
Correction
S’il y a discordance, le cervelet envoie
des inux nerveux en passant par le thalamus Tractus descendants
vers le cortex moteur pour corriger les écarts. (corticospinaux)

Coupe sagittale
FIGURE 7.19
Rôle comparatif du cervelet ❯ Le cervelet assure l’équilibre, la posture et la coordination des mouvements des muscles squelettiques.
248 PARTIE II Le système nerveux

complexes requièrent touteois beaucoup plus de coordination TABLEAU 7.3 Fonctions des divisions de l’encéphale
et d’entraînement. Ce sont les deux tiers latéraux des hémis-
TRONC CÉRÉBRAL
phères du cervelet qui s’en chargent. Ils communiquent avec les
cortex moteur primaire, prémoteur et prérontal pour réaliser Bulbe rachidien Voie empruntée par les tractus nerveux ascen­
la planifcation et l’exécution de ces mouvements. C’est ainsi dants et descendants
que, avec de l’entraînement, une personne peut apprendre Centre de plusieurs réfexes importants (par
exemple, rythme cardiaque, respiration, déglu­
des mouvements rapides demandant beaucoup d’adresse et tition, vomissement)
les exécuter plus rapidement que ne pourrait le justifer à elle Contient les noyaux des ners crâniens VIII (en
seule la onction comparatrice du cervelet. Le cervelet colla- partie) à XII.
bore donc avec les hémisphères cérébraux pour l’apprentis-
Pont Contient des tractus nerveux ascendants et
sage de mouvements très spécialisés, comme jouer du piano ou descendants ; relais entre les hémisphères
rapper une balle de baseball. Les champions et championnes cérébraux et le cervelet ; centres réfexes respi­
de gymnastique ou de patinage artistique doivent, en partie, ratoires ; centre du sommeil.
leurs médailles au bon onctionnement de leur cervelet. Contient les noyaux des ners crâniens V à VIII
(en partie).
Les deux tiers latéraux des hémisphères cérébelleux inter-
Mésencéphale Contient des tractus nerveux ascendants et
viennent également dans des onctions cognitives, tels le descendants ; centre réfexe visuel ; partie de la
rythme, la conceptualisation des intervalles de temps et cer- voie auditive.
taines associations de mots – activités qu’on croyait autreois Contient les noyaux des ners crâniens III et IV.
assumées uniquement par les hémisphères cérébraux.
DIENCÉPHALE
Les lésions du cervelet produisent tout un spectre de troubles
Thalamus Important centre relais pour les sensations
onctionnels caractéristiques. Les mouvements ont tendance à (sau l’olaction) ; infuence l’humeur et le
être ataxiques (saccadés) et dysmétriques (dépassement du but mouvement.
recherché – par exemple, en tentant de toucher une marque
Hypothalamus Important centre de contrôle pour la régula­
précise, on la dépasse ou l’on en dévie). Il est aussi possible tion de la onction endocrine et le maintien de
d’observer du nystagmus, un mouvement constant des yeux. l’homéostasie
Le tremblement cérébelleux est un tremblement d’intention,
Épithalamus Renerme des noyaux réagissant aux stimula­
c’est-à-dire que plus une personne essaie de contrôler son mou- tions olactives et comprend la glande pinéale.
vement avec soin, plus elle tremble. Ainsi, quand une personne
atteinte d’un tremblement cérébelleux tente de boire un verre CERVEAU
d’eau, sa main est de plus en plus secouée à mesure qu’elle Substance Relie les diérentes parties des hémisphères
approche le verre de ses lèvres. Ce type de tremblement ore un blanche cérébrale cérébraux entre elles et avec d’autres régions
contraste direct avec ceux dus aux noyaux de la base, qui sont du SNC.
des tremblements de repos et qui disparaissent partiellement Cortex cérébral Perception consciente, pensée et activité
ou complètement au cours des mouvements intentionnels. motrice volontaire

Le tableau ci-contre résume les principales onctions des Noyaux de la base Participent au contrôle de l’activité muscu­
grandes divisions de l’encéphale TABLEAU 7.3. laire et de la posture ; au repos, inhibent dans
une grande mesure les mouvements non
intentionnels.
Vérifiez vos progrès
CERVELET Contrôle les mouvements et le tonus mus­
21. Quelles sont les principales parties du cervelet ? culaire ; équilibre ; ajuste l’ampleur des
Décrivez les onctions majeures de chacune. mouvements volontaires ; impliqué dans
l’apprentissage des habiletés motrices.
22. Expliquez la onction comparatrice du cervelet.
23. Pour quels types de mouvements la onction
comparatrice du cervelet ne sut­elle pas ?
irrégulier. Dans le canal vertébral, la dure-mère est distinc-
tement séparée des vertèbres, ormant un espace épidural. À
l’intérieur de la cavité crânienne, elle adhère étroitement aux
7.4 Les protections de l’encéphale os du crâne, de sorte que l’espace épidural n’est que virtuel. La
dure-mère crânienne se compose de deux couches : le euillet
7.4.1 Les méninges externe de la dure-mère se ond avec la surace interne des
os du crâne, et le euillet interne de la dure-mère est en conti-
Les méninges sont trois enveloppes de tissu conjoncti qui
nuité avec la dure-mère spinale.
protègent l’encéphale et la moelle épinière FIGURE 7.20.
L’enveloppe la plus externe et la plus épaisse est la dure-mère Le euillet interne de la dure-mère orme, à certains endroits,
(fgure 8.9, p. 277). Elle se compose de tissu conjoncti dense des cloisons résistantes de tissu conjoncti qui permettent de
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 249

Cuir chevelu

Enveloppe protectrice de l’os

Os du crâne

Villosité Feuillet externe


Dure-mère
arachnoïdienne Feuillet interne
Sinus Espace subdural
sagittal Arachnoïde
supérieur Cavité subarachnoïdienne
Pie-mère

Cortex cérébral
Substance blanche

Faux du cerveau

FIGURE 7.20
Méninges crâniennes ❯ Une coupe rontale de la portion supérieure de la tête montre l’organisation des méninges : la dure­mère,
l’arachnoïde et la pie­mère. Sur la ligne médiane, le euillet interne de la dure­mère se replie et vient s’accoler à celui du côté opposé pour
ormer la aux du cerveau, qui sépare les deux hémisphères cérébraux. Les euillets interne et externe de la dure­mère se séparent parois
pour ormer des sinus veineux, comme le sinus sagittal supérieur montré ici, qui drainent le sang de l’encéphale.

maintenir l’encéphale en place à l’intérieur du crâne et l’em-


pêchent de se déplacer trop librement. La plus importante de INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
ces cloisons est la aux du cerveau, située dans la fssure longi- Les maux de tête
tudinale. La tente du cervelet s’oriente horizontalement entre
Les maux de tête, ou céphalées, sont attribuables à des
les hémisphères cérébraux et le cervelet, tandis que la aux du
causes variées qu’on peut classer en deux catégories princi­
cervelet se trouve entre les deux hémisphères du cervelet. pales : extracrâniennes et intracrâniennes. Les maux de tête
Les sinus de la dure-mère sont des espaces qui se orment extracrâniens peuvent être causés par une infammation des
sinus, des irritations dentaires, des troubles de mâchoire, des
aux endroits où les deux euillets de la dure-mère se séparent
troubles ophtalmiques ou des tensions des muscles de la tête
(igure 7.20, ci-dessus). Le plus important de ces sinus et du cou. Les maux de tête intracrâniens peuvent résulter
est le sinus sagittal supérieur, qui se orme entre la aux du d’une infammation de l’encéphale ou des méninges, de pro­
cerveau et le euillet externe de la dure-mère ; il s’étend sur le blèmes vasculaires, de dommages mécaniques ou de tumeurs.
plan médian, de l’avant vers l’arrière de la tête FIGURE 7.22 Les maux de tête de tension sont des maux de tête extracrâniens
(p. 251). Toutes les veines qui recueillent le sang de l’encéphale causés par la tension musculaire. Ils consistent en une douleur
se jettent dans les sinus de la dure-mère. Ces derniers drainent sourde et constante au ront, aux tempes et au cou ou dans l’en­
aussi le liquide cérébrospinal (LCS) de l’encéphale. Les sinus de semble de la tête (comme cela peut se produire quand une per­
la dure-mère se déversent par la suite dans les veines jugulaires sonne a les yeux atigués à orce de regarder un écran d’ordinateur).
internes, qui sont les principales veines quittant la cavité crâ- Ils sont associés au stress, à la atigue et à la posture.
nienne pour ramener le sang au cœur. Les migraines ne touchent qu’un côté de la tête et semblent
mettre en cause une dilatation ou une constriction anormale
La deuxième méninge est l’arachnoïde, fne et très mince. des vaisseaux sanguins. Elles débutent souvent par une dis­
L’espace qui la sépare de la dure-mère est l’espace subdural, torsion de la vision et l’apparition de points de lumière ou de
qui ne contient qu’une toute petite quantité de liquide séreux. points noirs dans les champs visuels. La migraine consiste en
La troisième couche méningée est la pie-mère, très intime- une douleur intense pulsante et lancinante. Environ 89 % des
ment liée à la surace du SNC. Entre l’arachnoïde et la pie-mère, victimes ont une histoire amiliale de migraine, et les emmes
sont touchées quatre ois plus souvent que les hommes. Les
la cavité subarachnoïdienne (ou espace sous-arachnoïdien)
gens qui sourent de migraine sont le plus souvent des
contient des fls enchevêtrés ressemblant à une toile d’arai- emmes âgées de moins de 35 ans. La gravité et la réquence
gnée ainsi que les vaisseaux sanguins irriguant l’encéphale ; des épisodes diminuent en général avec l’âge.
cet espace est rempli de LCS.
250 PARTIE II Le système nerveux

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN du thalamus. Chaque ventricule latéral communique avec


le troisième ventricule par un oramen interventriculaire. Le
La méningite quatrième ventricule se trouve dans la partie inérieure du
La méningite est due à une inection contagieuse des méninges pont et la partie supérieure du bulbe rachidien, à la base du
causée par un virus ou par une bactérie. Les microorganismes cervelet. Le troisième ventricule communique avec le qua-
se propagent par des microgouttellettes projetées par la toux trième par l’intermédiaire d’un canal étroit, l’aqueduc du
ou par les sécrétions buccales. La méningite virale est généra­ mésencéphale, qui traverse le mésencéphale. Le quatrième
lement moins grave que la méningite bactérienne, qui entraîne
ventricule est en continuité avec le canal central de la moelle
parois des dommages cérébraux et même la mort. Les prin­
cipaux symptômes sont la fèvre, de violents maux de tête, des épinière (fgure 7.22), qui s’étend sur presque toute la longueur
vomissements et une raideur de la nuque (parce que la dou­ de celle-ci. Le quatrième ventricule communique également
leur des méninges se projette à l’arrière du cou). avec la cavité subarachnoïdienne par l’intermédiaire de deux
La méningite bactérienne est généralement causée par l’une ouvertures latérales et d’une ouverture médiane.
des trois bactéries suivantes : Haemophilus infuenzae de
type b (Hib), Streptococcus pneumoniae et Neisseria menin-
gitidis. Il existe des vaccins pour les bactéries Hib et pour 7.4.3 Le liquide cérébrospinal
certaines ormes de S. pneumoniae et N. meningitidis. Dans
son Guide canadien d’immunisation, le Comité consultati Le LCS est un liquide dans lequel baignent l’encéphale et la
national de l’immunisation (CCNI) recommande que ce vac­ moelle épinière ; il orme un coussin protecteur autour d’eux.
cin soit administré à l’ensemble des enants de moins de Le LCS permet à l’encéphale de otter dans la cavité crânienne,
cinq ans, des adolescents et des jeunes adultes, à l’excep­ de sorte qu’il ne repose pas directement sur les os du crâne ou
tion de ceux qui ont des antécédents de réaction à l’un des sur la dure-mère. Il protège ainsi l’encéphale contre les chocs
composants du vaccin (Santé Canada, 2013).
que pourraient occasionner les mouvements rapides de la tête.
Il ournit également certains nutriments aux tissus du SNC
de même qu’un milieu chimique propice à la production des
7.4.2 Les ventricules inux nerveux.

L’encéphale renerme quatre ventricules qui sont des cavi- De 80 à 90 % du LCS est produit par les plexus choroïdes des
tés dans lesquelles le LCS peut circuler FIGURE 7.21. Chaque ventricules latéraux, le reste étant élaboré par ceux des troi-
hémisphère cérébral contient une cavité relativement impor- sième et quatrième ventricules (fgure 7.22). Les plexus choroïdes
tante, le ventricule latéral. Les deux ventricules latéraux sont sont des enchevêtrements de capillaires sanguins, emmaillotés
séparés par une mince paroi, la cloison transparente, située de pie-mère et recouverts d’épendymocytes (fgure 7.22), logés
sur la ligne médiane, juste sous le corps calleux (fgure 7.17, dans la paroi des ventricules. Les capillaires fltrent le plasma
p. 245). Une cavité médiane plus petite, le troisième ventri- sanguin et, à partir de ce fltrat, les épendymocytes orment le
cule, occupe le centre du diencéphale, entre les deux moitiés LCS. Étant donné que les épendymocytes s’unissent de manière

Ventricules latéraux
Foramen interventriculaire
Troisième ventricule
Aqueduc du
mésencéphale
Quatrième ventricule
Ouverture latérale du
quatrième ventricule
Ouverture
médiane
du quatrième
Moelle épinière
ventricule
a. Vue latérale des ventricules observés b. Vue antérieure des ventricules observés
par transparence à travers l’encéphale par transparence à travers l’encéphale

FIGURE 7.21
Ventricules de l’encéphale ❯ L’encéphale contient quatre ventricules : deux ventricules latéraux, le troisième ventricule et le quatrième ventricule.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 251

à empêcher les substances de se aufler entre eux, les molécules les plexus choroïdes jusqu’à son retour dans la circulation. Le
doivent les traverser. Une diversité de mécanismes de transport débit du LCS, de son origine jusqu’à son retour dans le courant
membranaires est donc impliquée dans la ormation du LCS. La sanguin, est d’environ 20 à 25 ml à l’heure. À ce débit, tout le
plus grande partie de l’eau du LCS pénètre ainsi dans les ven- LCS est renouvelé trois à quatre ois par jour. Le LCS passe des
tricules par osmose en suivant un gradient de concentration ventricules latéraux au troisième ventricule en empruntant
des ions sodium (Na+). En eet, les épendymocytes des plexus les oramens interventriculaires ; il traverse ensuite l’aqueduc
choroïdes transportent activement le Na+ dans les ventricules, du mésencéphale pour atteindre le quatrième ventricule. Ce
et l’eau suit passivement par osmose. Les grosses molécules n’est qu’à ce niveau qu’il peut quitter l’intérieur de l’encéphale
sont déplacées par transport vésiculaire. Le mécanisme pré- pour se diriger vers la cavité subarachnoïdienne. L’ouverture
cis du transport du glucose et d’autres substances dans le LCS médiane, située dans le toit du quatrième ventricule, et les
demeure inconnu. Le liquide fnal contient de l’eau, du glucose, deux ouvertures latérales, sises dans ses parois, permettent au
des protéines de même que divers ions, dont le sodium (Na+), le LCS de passer du quatrième ventricule à cette cavité. Une aible
potassium (K+), le calcium (Ca2+) et le chlore (Cl–), en des propor- quantité de LCS continue de s’écouler vers le bas, dans le canal
tions qui ne sont pas nécessairement celles du plasma. central de la moelle épinière.
Le LCS remplit les ventricules, le canal central de la moelle Des masses de tissu arachnoïdien, appelées villosités arach-
épinière et la cavité subarachnoïdienne de l’encéphale et de la noïdiennes, ont saillie dans les sinus veineux de la dure-mère,
moelle épinière. Il y a environ 25 ml de liquide dans les ventricu- en particulier dans le sinus sagittal supérieur, et le LCS pénètre
les et 120 ml dans la cavité subarachnoïdienne. La fgure 7.22 dans les sinus à travers ces villosités (fgure 7.22). Les sinus
décrit la voie empruntée par le LCS depuis sa ormation par étant remplis de sang, c’est à l’intérieur de ceux-ci que le LCS

1 Le LCS est produit par les Crâne


plexus choroïdes des quatre Feuillet externe de la dure-mère
ventricules.
Sinus sagittal supérieur Feuillet interne de la dure-mère
2 Le LCS des ventricules latéraux Arachnoïde
s’écoule à travers les foramens Villosité arachnoïdienne
interventriculaires vers le Pie-mère
troisième ventricule. Cavité subarachnoïdienne
Hémisphère cérébral
3 Le LCS s’écoule du Faux du cerveau
troisième ventricule vers
le quatrième ventricule en
passant par l’aqueduc du 5
mésencéphale. Sinus sagittal supérieur
Villosité arachnoïdienne
4 Le LCS quitte le quatrième Plexus choroïde
ventricule par les ouvertures du ventricule latéral
médiane et latérales et pénètre
dans la cavité subarachnoïdienne. Foramen interventriculaire
Une partie du LCS passe dans le 1 Plexus choroïde
canal central de la moelle épinière. du troisième ventricule
5 Le LCS circule dans la cavité 2 Aqueduc du mésencéphale
subarachnoïdienne jusqu’aux Ouverture latérale
villosités arachnoïdiennes 3
dans le sinus sagittal Plexus choroïde
supérieur, où il entre dans la du quatrième ventricule
circulation veineuse. Épendymocytes 4 Ouverture médiane
Tissu conjonctif Cavité subarachnoïdienne
de la pie-mère 1 Section Canal central de
d’un plexus la moelle épinière
Capillaire choroïde
contenant du sang Dure-mère
Le LCS pénètre
da
dans le ventricule.

Coupe sagittale

FIGURE 7.22
Circulation du LCS ❯ La circulation du LCS dans les ventricules et la cavité subarachnoïdienne est représentée par des fèches blanches.
Celles qui traversent les ouvertures du quatrième ventricule montrent le passage du LCS dans la cavité subarachnoïdienne. Le LCS retourne
au sang par les villosités arachnoïdiennes (fèches blanches et noires), qui ont saillie dans les sinus de la dure­mère. Les fèches noires
montrent la direction de la circulation du sang dans les sinus.
252 PARTIE II Le système nerveux

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN borent pas de BHE. Cela leur permet de réagir aux variations de
la composition chimique du sang. Par exemple, une portion de
L’hydrocéphalie l’hypothalamus comprenant, entre autres, les centres de la soi,
Dans des conditions normales, tout surplus de LCS est réab­ de la aim et de la satiété, n’a pas de BHE. Le centre du vomisse-
sorbé dans la circulation sanguine. On peut touteois observer ment, situé dans le tronc cérébral, en est également dépourvu.
des blocages, ce qui limite son évacuation. La plupart des cas Par contre, l’absence de BHE à ces endroits de l’encéphale per-
d’hydrocéphalie sont dus soit à une obstruction de l’écoule­ met à diérents agents pathogènes, dont le virus de l’immunodé-
ment du LCS qui limite sa réabsorption dans le sang veineux, fcience humaine (VIH), d’y pénétrer et de causer des dommages.
soit à un problème lié aux villosités arachnoïdiennes elles­
mêmes. S’il y a accumulation de LCS chez un bébé, avant que
les os de son crâne ne se soient soudés, l’encéphale peut se INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
déormer et la tête de l’enant grossit, produisant ainsi un état Pour en savoir plus sur certains éléments en lien avec les
appelé hydrocéphalie (de l’eau dans l’encéphale) FIGURE 7D. protections de l’encéphale, consultez les éléments suivants.
Il va de soi que des dommages neurologiques peuvent s’en­
La SECTION 3.3, p. 64, décrit les diérents mécanismes de
suivre à cause de la pression exercée sur le tissu nerveux.
transport impliqués dans la ormation du LCS.
S’il y a accumulation de LCS une ois que les os crâniens se sont
Le TABLEAU 3.2, p. 72, présente un résumé des principaux
soudés, l’encéphale qui s’hypertrophie se comprime alors contre
mécanismes de transport membranaire.
les os du crâne, ce qui peut causer des lésions neurologiques.
La SECTION 4.3, p. 117, décrit l’organisation générale du
Dans les deux cas, on peut traiter l’hydrocéphalie avec suc­
tissu conjoncti entrant dans la composition des méninges.
cès en insérant un tube de drainage (dérivation) dans les
ventricules cérébraux. On dirige le surplus de LCS dans une
veine afn de supprimer la pression interne excessive.
Vérifiez vos progrès
24. Décrivez les trois méninges qui enveloppent le SNC.
Qu’est­ce que la aux du cerveau, la tente du cervelet
et la aux du cervelet ?
25. Décrivez les sinus de la dure­mère, l’espace subdural
et la cavité subarachnoïdienne ; précisez ce que
contiennent ces espaces.
26. Nommez les quatre ventricules de l’encéphale et les
communications qui existent entre eux.
27. À quel endroit le LCS retourne­t­il dans le
sang ? Qu’arrive­t­il lorsque ces structures
FIGURE 7D sont obstruées ?
Nourrisson atteint d’hydrocéphalie

revient dans la circulation sanguine. À partir des sinus de la 7.5 Les systèmes de l’encéphale
dure-mère, le sang est drainé vers les veines jugulaires internes
de la circulation systémique avant de se rendre au cœur. 7.5.1 La formation réticulaire
La formation réticulaire, ou ormation réticulée, est une
structure composée d’un réseau complexe de noyaux et de
7.4.4 La barrière hématoencéphalique neurofbres qui parcourent toute la longueur du tronc céré-
Comme il en a été question au chapitre 5, les cellules épithéliales bral FIGURE 7.24 (p. 254). La portion motrice de la ormation
des vaisseaux sanguins de l’encéphale orment, avec l’aide des réticulaire comprend, entre autres, des centres réexes auto-
astrocytes, la barrière hématoencéphalique (BHE), qui exerce nomes, dont ceux qui contrôlent les mouvements respiratoires,
un contrôle sur les substances entrant dans l’encéphale FIGURE le rythme cardiaque et la pression artérielle. Elle communique
7.23. Elle laisse passer les nutriments et les substances liposo- aussi avec la moelle épinière afn d’assurer le tonus musculaire.
lubles, mais bloque le passage à certaines substances hydroso- Sa portion sensitive reçoit des axones de nombreuses sources,
lubles susceptibles de représenter un danger pour les cellules en particulier des ners qui innervent la tête et des tractus sen-
nerveuses. On pourrait penser, à tort, que la BHE est présente sitis, et elle dirige leurs signaux vers les centres supérieurs.
partout dans l’encéphale. Les organes circumventriculaires, Cette partie de la ormation réticulaire constitue le système
situés en bordure des troisième et quatrième ventricules, n’ar- réticulaire activateur ascendant (SRAA).
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 253

Capillaire

Les substances
liposolubles traversent
librement la BHE.

Astrocyte
Noyau
Lipide
Pieds Pieds périvasculaires
périvasculaires d’un astrocyte
Glucose

Globule rouge
dans le Les astrocytes sélectionnent
capillaire les substances qui
traversent la BHE.

Capillaire
Globule rouge
sanguin

a. b.

FIGURE 7.23
Barrière hématoencéphalique ❯
a. Les pieds périvasculaires des astrocytes et l’entassement serré des cellules de la paroi des capillaires cérébraux agissent de concert pour
empêcher les substances nocives présentes dans le sang d’atteindre l’encéphale. On montre ici quelques pieds périvasculaires seulement pour
faciliter la compréhension de leur structure.
b. Les astrocytes régulent les mouvements de la plupart des substances, mais les substances liposolubles peuvent traverser la barrière n’importe où.

Les onctions du SRAA concernent des cycles d’activité, 7.5.2 Le système limbique
comme le cycle veille-sommeil. La sonnerie d’un réveil, des
Le système limbique, ou cerveau émotionnel, comprend un
éclats de voix, une lumière vive ou des éclaboussures d’eau
groupe de structures dont l’origine évolutive est ancienne. Le
roide dans la fgure peuvent tous stimuler le SRAA et réveil- mot limbe vient d’un terme latin signifant bord. Le qualif-
ler une personne. Par contre, les odeurs l’inuencent moins, ce cati limbique décrit donc la position de plusieurs structures
qui explique la nécessité d’avoir un avertisseur de umée afn constituant le système du même nom, soit en bordure, au-
de se aire réveiller en cas de eu. Une ois stimulé, le SRAA dessus et de chaque côté du diencéphale FIGURE 7.25 (p. 255).
envoie des inux excitateurs au cerveau, en passant par le tha- Le système limbique comprend : (1) certaines régions du
lamus, et contribue à l’éveiller. Par la suite, les stimulus visuels cortex cérébral, dont le gyrus du cingulum, situé au-dessus du
et acoustiques, aussi bien que les activités mentales, conti- corps calleux, sur la ace interne de la fssure longitudinale,
nuent à stimuler le SRAA afn de maintenir l’état de veille. Il et le gyrus parahippocampal, localisé sur la ace médiale
semble que ce système fltre aussi les stimulus inutiles, ce qui du lobe temporal ; (2) divers noyaux logés dans le thalamus,
contribue à expliquer pourquoi on ne sent plus les vêtements l’épithalamus et l’hippocampe, une partie du gyrus para-
après les avoir enflés ou pourquoi on peut étudier devant la hippocampal ; (3) les corps amygdaloïdes, localisés au bout
télévision ou en écoutant de la musique. Le retrait des stimu- de la queue du noyau caudé (un des noyaux de la base) ;
lus visuels ou auditis peut entraîner la somnolence ou le som- (4) l’hypothalamus, particulièrement les corps mamillaires ;
meil. De nombreux tranquillisants dépriment le SRAA, et les (5) le c ortex olacti et les bulbes olactis ; et (6) des tractus
anesthésiques généraux l’inhibent artifciellement. Une lésion connectant les diérentes structures du système limbique,
grave de cette région peut causer un coma si proond qu’il rend dont le ornix (fgure 7.25), qui relie l’hippocampe au thala-
le réveil impossible. mus et aux corps mamillaires.
254 PARTIE II Le système nerveux

Inux nerveux du SRAA


vers le cortex cérébral

Thalamus

Inux sensitifs entrant dans le SRAA


Inux moteurs dirigés vers la moelle épinière
Inux du SRAA dirigés vers le cerveau

Inux visuels
Formation réticulaire
FIGURE 7.24
Système réticulaire activateur Inux
ascendant ❯ La ormation réticulaire reçoit de Tractus moteurs auditifs
l’inormation sensorielle et envoie des ordres vers la moelle épinière
moteurs vers divers eecteurs. Une partie, le
Tractus sensitifs (toucher,
SRAA, active le cerveau et le maintient en douleur, température)
état de veille.

Le système limbique intervient dans les émotions, les Parmi les structures du système limbique, trois méritent
réponses viscérales aux émotions, la motivation, l’humeur une attention particulière : les corps amygdaloïdes,
ainsi que dans les sensations de douleur et de plaisir. Ce sys- l’hippocampe et la partie antérieure du gyrus du cingulum.
tème est associé à l’instinct de survie par le rôle qu’il joue dans Les corps amygdaloïdes participent au décodage des émo-
les comportements de peur, de reproduction et d’acquisition tions, particulièrement celles qui se rapportent à la colère,
de nourriture et d’eau. Les nerfs olfactifs représentent une à l’agressivité et à la peur. Ils reçoivent des données en pro-
importante source de données sensorielles pour le système venance de plusieurs régions de l’encéphale et peuvent, à
limbique, puisque ce dernier trouve son origine évolutive, en la suite de l’évaluation qu’ils font d’une situation, susciter
bonne partie, dans le rhinencéphale, ou encéphale olfactif. une sensation de crainte, puis, si nécessaire, déclencher la
C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi les odeurs peuvent réaction de lutte ou de fuite. L’hippocampe, pour sa part,
faire ressurgir des souvenirs et susciter autant d’émotions joue un rôle crucial dans l’apprentissage et la mémoire.
chez les humains. L’hippocampe est un des rares endroits de l’encéphale où l’on
a pu remarquer l’apparition de nouveaux neurones, même
chez l’adulte. Les corps amygdaloïdes et l’hippocampe tra-
C hez plusieurs animaux, dont les chats et les chiens,
SAVIEZ-VOUS QUE...

la détection par le nez de la présence de phéro­ vaillent de concert lorsque, par exemple, une personne se
mones joue un rôle important dans la reproduction. Les remémore un accident grave. L’hippocampe lui permet de se
phéromones sont des substances libérées dans l’air par souvenir de ce qui est arrivé, de sa réaction, des gens qui l’ac-
un individu et qui agissent sur un autre individu de la compagnaient et du caractère désagréable de l’événement,
même espèce. Le plus souvent, il s’agit de phéromones tandis que les corps amygdaloïdes font en sorte que, pen-
sexuelles qui provoquent l’attirance, mais ce n’est pas dant que cette personne pense à l’accident, ses mains sont
toujours le cas. Chez l’humain, le rôle exact des phéro­
moites, son cœur bat plus vite, et elle se sent tendue. Puisque
mones n’est pas encore ermement établi, mais on sait
par exemple que celles libérées par les emmes peuvent
les lobes frontaux sont reliés aux corps amygdaloïdes, ils
infuer sur le cycle menstruel des autres emmes qu’elles pourraient exercer un certain contrôle sur l’anxiété ressen-
côtoient. tie à ce moment. Les lobes frontaux semblent pouvoir agir
comme un frein sur les émotions. Si ce lien devient moins
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 255

POINT DE MIRE Santé


Les états pathologiques d’inconscience
Le niveau de conscience d’une personne en santé varie de l’état que par une stimulation extrême répétée ou douloureuse. La stu­
de veille au sommeil proond. Techniquement, la personne qui peur peut être causée par des troubles métaboliques, telle l’hypo­
dort est inconsciente, mais elle ne l’est pas de açon pathologique. glycémie, par des maladies du oie ou des reins, par un AVC ou par
Certains états d’inconscience sont cependant pathologiques. un autre traumatisme cérébral, ou encore par l’usage de drogues.
L’évanouissement, ou syncope, est une brève perte de Le coma est un état proond d’inconscience dont il est impos­
conscience ; il résulte souvent d’une irrigation sanguine insuf­ sible de sortir une personne même par des stimulations répé­
sante de l’encéphale attribuable à une baisse de la pression tées ou douloureuses. La personne dans le coma est vivante,
artérielle, consécutive, par exemple, à une hémorragie ou à un mais incapable de réagir à l’environnement. Le coma peut résul­
stress émotionnel. ter d’une grave lésion crânienne ou d’un AVC, d’une insufsance
Une commotion est un coup reçu à la tête qui produit une perte de métabolique grave (comme on l’observe dans des maladies
conscience momentanée sans dommage immédiatement détec­ hépatiques ou rénales à un stade avancé), d’une hypoglycémie
table à l’encéphale. Dans certains cas, il peut survenir un syndrome très marquée ou de la consommation de drogues.
commotionnel peu de temps après la blessure. Ce syndrome occa­ L’état végétati chronique est la condition dans laquelle se trouve
sionne des migraines ou des maux de tête de tension, une réduc­ une personne qui a perdu sa capacité de penser et sa conscience
tion de la tolérance à l’alcool, de la difculté à apprendre de de l’environnement, mais dont les onctions cérébrales non
nouvelles choses, une diminution de la créativité et de la motivation, cognitives se poursuivent, comme la régulation par le tronc
de la atigue et des modifcations de la personnalité. Les symp­ cérébral de la réquence cardiaque, de la respiration et du cycle
tômes peuvent disparaître après un mois ou persister jusqu’à un an. veille­sommeil. Certaines personnes dans cet état eectuent
La stupeur (stupor, « engourdissement ») est un niveau d’incons­ des mouvements spontanés : il leur arrive de bouger les yeux,
cience modérément proond duquel une personne ne peut sortir de grimacer, de pleurer et même de rire.

La partie antérieure du gyrus du cingulum ournit une voie


de communication entre le thalamus et l’hippocampe, et elle
Corps calleux semble être responsable de la ocalisation de l’attention sur des
Thalamus événements porteurs d’une charge émotive. Au cours d’une
Gyrus du cingulum
dépression, cette partie du système limbique devient plus active
et contribue peut-être au ait que le sujet atteint concentre ses
Fornix pensées sur des émotions négatives.
Hypothalamus
Parce que des émotions primitives y sont mêlées avec
Corps mamillaire des onctions mentales supérieures, le système limbique est
Bulbe olfactif une structure exceptionnelle. Son lien avec l’hypothalamus
explique pourquoi des activités telles que le comportement
Tractus olfactif
sexuel et la consommation d’aliments procurent des sensa-
Corps amygdaloïde tions agréables et pourquoi aussi le stress mental peut être
Hippocampe la cause d’une pression sanguine élevée. Ce lien est égale-
ment en cause lorsque le cœur d’Éric, dans la mise en situa-
Gyrus parahippocampal
tion au début du chapitre, se met à battre plus vite à la vue
FIGURE 7.25 d’Émilie. Les liens existant entre le système limbique et les
Système limbique ❯ Le système limbique (en violet), qui comprend hémisphères cérébraux expliquent comment la raison peut
des structures proondes à l’intérieur de chaque hémisphère aider à maîtriser les émotions et pourquoi, parois, celles-ci
cérébral et qui entoure le diencéphale, met en relation des onctions
mentales supérieures, comme le raisonnement, avec des sentiments embrouillent la raison.
plus primitis, comme la peur et le plaisir.
Des lésions du système limbique peuvent se solder par
diférents symptômes, dont un appétit vorace, une activité
sexuelle accrue, souvent inappropriée, et une docilité se
eicace, on pourrait ressentir plus d’émotions négatives, maniestant par l’incapacité de reconnaître la peur et de se
comme on l’observe chez les personnes atteintes de dépres- mettre en colère. Une perte de mémoire peut survenir si l’hip-
sion et de troubles bipolaires. pocampe est touché.
256 PARTIE II Le système nerveux

Vérifiez vos progrès celui des ondes cérébrales. Celles-ci sont continuellement pré-
sentes, mais leur intensité et leur réquence varient en onction
28. Luc essaie de dormir, mais il entend le robinet de de l’activité de l’encéphale.
la salle de bain couler goutte à goutte et cela le
maintient éveillé. Expliquez pourquoi. La plupart du temps, l’EEG ne produit pas de patrons pré-
29. Quelle est la fonction du système limbique ? cis, car, dans un encéphale normal, l’activité électrique n’est
habituellement pas synchronisée. Par contre, il arrive que
certains patrons précis puissent être reconnus. Ce sont ceux
des ondes alpha, bêta, thêta et delta. La répartition et la ré-
quence de ces ondes varient selon que le sujet est un enant ou
7.6 Les fonctions mentales un adulte ; elles sont également diérentes si la personne est
proondément endormie, si elle a des convulsions ou si elle
supérieures est dans un état de conscience pathologique. Par exemple, on
Tout comme dans les autres domaines de la recherche en biolo- observe les ondes alpha chez une personne normale éveillée,
gie, les travaux sur l’encéphale ont progressé grâce aux percées mais qui se repose les yeux ermés. Les ondes bêta ont une ré-
technologiques. Les neurobiologistes disposent maintenant quence plus élevée que les ondes alpha et s’observent lorsqu’un
d’une grande variété de techniques pour étudier l’encéphale individu est éveillé et acti. Les ondes thêta se maniestent chez
humain, y compris des appareils qui permettent d’enregistrer les enants et dans le sommeil précoce. Elles peuvent aussi sur-
son onctionnement. venir chez des adultes qui ressentent de la rustration ou qui
sourent de certains désordres cérébraux. Les ondes delta se
produisent pendant le sommeil proond et chez les patients
7.6.1 Les ondes cérébrales et le sommeil éveillés atteints de graves problèmes cérébraux.
On peut obtenir un électroencéphalogramme (EEG) en On peut utiliser l’EEG pour étudier les diérents stades
plaçant, sur le cuir chevelu d’une personne, des électrodes du sommeil FIGURE 7.26. Celui-ci est divisé en deux phases :
reliées à un appareil capable de détecter l’activité électrique le sommeil non MOR (mouvements oculaires rapides), ou
de l’encéphale. Les électrodes ne sont pas sufsamment sommeil lent, et le sommeil MOR, aussi nommé sommeil
sensibles pour percevoir des potentiels d’action isolés, mais paradoxal. Le sommeil non MOR comprend quatre stades et
elles détectent les potentiels d’action se produisant simultané- dure beaucoup plus longtemps que le sommeil MOR, qui n’oc-
ment dans un grand nombre de neurones. Le tracé obtenu est cupe environ que 20 % du temps de sommeil.

Veille
État de veille
Ondes alpha et bêta MOR MOR MOR MOR
Stade 1
Stade 1

Stades du sommeil
Stade 2

Stade 2
Stade 3
Sommeil

Stade 3 Stade 4

Stade 4 0 1 2 3 4 5 6 7
(ondes delta)
Début du sommeil Temps (heures) Fin du sommeil

a. Ondes cérébrales : veille et sommeil b. Répartition des stades du sommeil pour une période donnée

FIGURE 7.26
Ondes cérébrales sur un EEG ❯
a. Tracés d’ondes cérébrales sur un EEG lorsqu’une personne est en état de veille et durant les quatre stades du sommeil.
b. Représentation typique des stades du sommeil chez un jeune adulte. Le temps passé en sommeil paradoxal (MOR) est indiqué par d’épaisses
barres horizontales.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 257

Le sommeil non MOR phosphate (ATP), par l’encéphale. L’adénosine inhibe certains
neurones cholinergiques du SRAA, ce qui aaiblit leur activité
Le premier stade du sommeil non MOR correspond à l’endormis-
et induit le sommeil. La caéine inhibe l’adénosine et aide à pro-
sement. Il dure de une à sept minutes et se reconnaît sur l’EEG
longer l’état de veille.
par l’apparition d’ondes thêta dont l’amplitude et la réquence
sont inérieures à celles des ondes alpha. Pendant ce stade, les La mélatonine est une autre substance susceptible d’agir sur
pensées divaguent, et la réaction aux stimulus externes s’aai- l’endormissement. La glande pinéale la sécrète en diérentes
blit. Il arrive que certaines personnes qu’on réveille au cours de quantités selon l’heure du jour ou de la nuit. Les concentra-
ce stade aient l’impression de ne pas avoir dormi. tions élevées de mélatonine, typiques de la nuit, avorisent la
somnolence.
Le deuxième stade est celui où le sommeil véritable com-
mence. L’EEG présente des useaux du sommeil, c’est-à-dire Les diérents stades du sommeil sont régis par plusieurs
des pics d’ondes rapides et de grande amplitude. Le tonus parties de l’encéphale. Le sommeil non MOR relève de l’hypo-
musculaire s’aaiblit, les réquences cardiaque et respiratoire thalamus et du bulbe rachidien. Le rôle de l’hypothalamus est
ralentissent, et la température corporelle commence à s’abais- particulièrement important, car il xe la séquence des stades du
ser en raison de la dominance de l’activité du système nerveux sommeil, par l’intermédiaire de son noyau suprachiasmatique
autonome parasympathique (SNAP) sur celle du SNA sympa- (l’horloge biologique) et de son noyau préoptique, un centre
thique (SNAS). Il s’avère plus difcile de réveiller un sujet qui inducteur de sommeil. Le sommeil MOR est pris en charge par
est en stade 2 et lorsqu’on le réveille, il sait qu’il a dormi. le pont et le mésencéphale.
Le troisième stade survient environ une demi-heure à trois
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
quarts d’heure après le deuxième stade. L’EEG commence à
présenter des ondes delta et lorsque ces dernières composent la Pour en savoir plus sur certains éléments en lien avec le
moitié de l’EEG, le stade 4 du sommeil est atteint. Pendant ces sommeil, consultez les éléments suivants.
stades, le tonus musculaire, les réquences cardiaque et res- La SECTION 2.7.3, p. 49, décrit la structure de la molécule
piratoire et la température corporelle continuent à décroître. énergétique qu’est l’ATP et son rôle dans le métabolisme.
Le stade 4 est celui pendant lequel il est le plus difcile de se Le TABLEAU 5.6, p. 174, présente l’adénosine, un neuro­
réveiller, car le sommeil y est le plus proond. modulateur.

Le stade 4 dure de quelques minutes à une heure ; après La SECTION 9.3, p. 300, présente le SNAP et le SNAS.
quoi, on revient au stade 3, puis au stade 2, et l’on passe pour la La SECTION 10.8.3, p. 360, décrit la glande pinéale et le rôle
première ois en sommeil MOR. de la mélatonine, une hormone, dans l’endormissement.

Le sommeil MOR
Le sommeil MOR, dont la longueur des périodes augmente 7.6.2 L’apprentissage et la mémoire
à mesure que la nuit avance, est associé au rêve ; il dure de
15 à 45 minutes et revient 5 ou 6 ois par nuit, espacé par des L’apprentissage est un processus d’acquisition de connais-
périodes de 30 à 90 minutes. Pendant ce stade du sommeil, l’EEG sances ou de comportements nouveaux au moyen de l’exercice
montre des ondes de aible amplitude (mais dont la réquence est et de la répétition. La mémoire est la capacité de conserver une
élevée), semblables à celles d’une personne éveillée. Malgré que pensée dans son esprit ou de se souvenir d’événements passés,
l’on soit endormi, le corps et l’encéphale sont très stimulés. C’est allant d’un nouveau mot appris récemment à une expérience
pour cette raison que le sommeil MOR est aussi appelé sommeil personnelle lointaine et marquante. Le processus de mémo-
paradoxal. En outre, ce sommeil se caractérise par des mouve- risation ait appel à trois étapes : l’encodage, le stockage et le
ments oculaires rapides et une paralysie des membres qui évite repêchage. L’encodage consiste à traiter l’inormation et à se
de mimer les rêves. Contrairement à ce que l’on a déjà cru, la donner des trucs pour la retenir. Par exemple, pour se rappeler
privation du sommeil MOR ne semble pas causer de problèmes une liste de mots, on peut prendre la première lettre de chacun
comportementaux ou physiologiques à long terme. Touteois, on d’eux et ormer un nouveau mot. Ainsi, pour retenir qu’on doit
peut noter un rebond de sommeil MOR, c’est-à-dire que les nuits acheter du pain, de l’ail, des échalotes, du lait, de la laitue et
suivant la privation de ce type de sommeil sont caractérisées des avocats, on peut encoder le mot paella. Cette stratégie aide
par des périodes de sommeil MOR plus longues. au stockage, qui consiste à entreposer l’inormation encodée
an de pouvoir la récupérer plus tard. Le repêchage est l’étape
La physiologie du sommeil durant laquelle on puise dans les souvenirs l’inormation qu’on
L’endormissement serait acilité, entre autres, par l’accumula- y avait stockée.
tion d’adénosine, une substance pouvant agir comme neuro- De açon classique, on divise la mémoire en trois paliers : la
modulateur. Cette accumulation serait attribuable à une mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à
utilisation intensive de l’énergie cellulaire, ou adénosine tri- long terme FIGURE 7.27 (page suivante).
258 PARTIE II Le système nerveux

Répétition, encodage
Information Encodage
sensorielle venant pour stockage
de l’environnement Attention sélective
Mémoire sensorielle Mémoire à court terme Mémoire à long terme
Repêchage

Pas d’attention : oubli Pas d’encodage : oubli Problème d’encodage :


repêchage impossible

FIGURE 7.27
Types de mémoire ❯ Division de la mémoire en trois paliers interreliés : la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.

gasiner, soit 7 (+/− 2). Ainsi, pour s’aider à retenir un numéro


’amnésie est la perte complète ou partielle de la de téléphone, on peut regrouper les chires en nombres, car
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

mémoire résultant d’une perturbation des voies ner­ cela diminue les éléments d’inormation à mémoriser. La
veuses de la mémoire. Elle peut être causée par un trau­
mémoire à court terme s’eace habituellement si l’attention
matisme psychologique ou une lésion directe de l’encéphale,
comme cela peut survenir si l’on reçoit un violent coup à la
de la personne est détournée vers autre chose, un second
tête ou si l’on subit un AVC. L’amnésie est le plus souvent numéro de téléphone, par exemple. Touteois, si la personne se
temporaire et ne touche qu’une partie des expériences de concentre, l’inormation peut être transérée dans sa mémoire
la personne. à long terme.
Dans l’amnésie antérograde, une lésion du système lim­ La mémoire à long terme, contrairement à la mémoire à
bique sépare les souvenirs des événements survenus
court terme, a la capacité d’emmagasiner indéniment une
avant la lésion de ceux qui se produisent dans le présent.
La personne atteinte peut entretenir une conversation sur quantité presque illimitée d’inormation. Touteois, cela ne
des événements passés (les souvenirs d’un anniversaire signie pas que tous ces souvenirs sont récupérables. Par
lointain, par exemple), mais peut ne pas se rappeler ce exemple, une inormation mal encodée pourrait être perdue.
qu’elle a mangé le jour même au déjeuner. La mémoire à long terme se partage en mémoire déclarative
Dans le cas de l’amnésie rétrograde, un coup à la tête ou et en mémoire procédurale. La mémoire déclarative se divise
un traumatisme semblable abolit tous les souvenirs d’une à son tour en mémoire sémantique et en mémoire épisodique.
certaine période, qui peut être variable, précédant la lésion. La première se rapporte aux choses que l’on sait (chires,
Par exemple, un traumatisme crânien subi lors d’un acci­ mots, concepts, dénitions, etc.), et la seconde concerne
dent de la route peut supprimer tous les souvenirs des jours ce qu’on a vécu (histoires, voyages, expériences person-
qui ont précédé l’accident.
nelles, etc.). C’est la mémoire sémantique, plus encyclopé-
dique, qui permet de se souvenir que Paris est la capitale de la
France, mais c’est la mémoire épisodique, plus personnelle,
Les paliers de la mémoire qui permet de se rappeler ce que l’on a ait dans la journée.
La mémoire sensorielle est celle, très brève, de l’inormation C’est grâce à elle qu’Éric et Marie-Josée se rappelleront tou-
visuelle ou sonore telle que retenue par les récepteurs senso- jours la méningite d’Émilie. Les mémoires sémantique et épi-
riels. Ainsi, la mémoire iconique conserve des images, ou icônes, sodique sont souvent liées. Par exemple, il est très difcile de
pendant environ un quart de seconde, et la mémoire échoïque penser à un numéro de téléphone sans que vienne à l’esprit
conserve des sons, ou échos, pendant une ou deux secondes la personne ou le lieu associé à ce numéro. Dans certains cas
tout au plus. C’est la succession de ces images et de ces sons de dommages au cerveau, des personnes peuvent perdre un
qui permet à une personne de voir et d’entendre ce qui se passe type de mémoire, mais non l’autre. Ainsi, en l’absence d’une
autour d’elle, un peu à la manière d’un lm. Si l’on prête atten- mémoire épisodique onctionnelle, ces personnes peuvent
tion à ce que l’on voit ou entend, l’inormation sera transérée tenir une conversation, mais sont incapables de se souvenir
dans la mémoire à court terme ; sinon, elle sera oubliée. d’événements récemment vécus. Si, par exemple, une autre
personne leur parle puis quitte la pièce, elles ne se sou-
La mémoire à court terme, ou mémoire de travail, permet
viennent pas de cette personne à son retour.
de retenir une inormation, comme un numéro de téléphone,
pendant une période restreinte de temps, généralement de 2 à La mémoire procédurale, ou mémoire des savoir-aire, est
30 secondes. Cette mémoire est aussi limitée par le nombre le dernier type de mémoire à long terme. Cette mémoire inter-
d’éléments (ou tronçons d’inormation) qu’elle peut emma- vient dans l’exécution d’activités motrices, comme rouler à
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 259

POINT DE MIRE Santé


La maladie d’Alzheimer : un long au revoir
La maladie d’Alzheimer est un type de détérioration mentale semblent y tenir un rôle. Un examen microscopique du tissu ner­
majeure, touchant habituellement les personnes plus âgées, veux de personnes sourant de la maladie d’Alzheimer montre
mais occasionnellement des gens de moins de 60 ans. Environ que leurs neurones sont moins nombreux et sont caractérisés
500 000 Canadiens sourent de la maladie d’Alzheimer, ou par la présence de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements neu­
d’une orme de démence connexe, et les statistiques prévoient robrillaires. Les plaques apparaissent lorsque des enzymes
que ce nombre doublera dans une génération. On estime que détachent un peptide, appelé bêta­amyloïde, d’une protéine
10 % des personnes âgées de plus de 65 ans et près de la moi­ membranaire plus grosse. Les ragments de bêta­amyloïdes
tié de celles de plus de 85 ans sourent de la maladie obtenus s’agglomèrent progressivement les uns aux autres et
d’Alzheimer (Santé Canada, 2012). Celle­ci entraîne une diminu­ orment des plaques autour des neurones. Ces plaques pour­
tion globale de la taille de l’encéphale, résultant de la perte de raient bloquer la transmission synaptique d’un neurone à l’autre.
neurones dans le cortex cérébral. Les gyrus deviennent plus Elles pourraient aussi activer le système immunitaire et déclen­
étroits, et les sillons s’élargissent. Les lobes rontaux et ceux cher une réaction infammatoire causant la mort des neurones.
des régions précises des lobes temporaux, soit l’hippocampe et En plus des plaques de bêta­amyloïdes, les axones des
les corps amygdaloïdes, sont les plus gravement touchés. Les neurones présentent des enchevêtrements neurobrillaires
images ci­dessous FIGURE 7E montrent les diérences anato­ FIGURE 7F. Nor malement, dans les neurones, le transport des
miques entre un encéphale normal et celui d’une personne substances se ait à l’intérieur de vésicules qui longent des rails
atteinte de cette maladie. ormés de microtubules. La protéine tau contribue à garder ces
L’un des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer est la rails droits. Dans la maladie d’Alzheimer, la protéine tau perd sa
perte de la mémoire, surtout la mémoire à court terme. La per­ orme normale et s’entremêle avec d’autres protéines tau. Le
sonne atteinte répète de açon caractéristique la même ques­ résultat se nomme enchevêtrements neurobrillaires. Dès lors,
tion et est désorientée, même dans les endroits amiliers. Les les protéines tau ne sont plus en mesure de soutenir les rails et
autres symptômes de la maladie comprennent une capacité le transport des substances cesse, ce qui entraîne la mort du
d’attention de durée limitée, une humeur changeante, la dés­ neurone.
orientation, l’irritabilité et une décience intellectuelle générali­
sée. Graduellement, la personne touchée perd la capacité Existe-t-il un remède pour la maladie d’Alzheimer ?
d’accomplir des gestes quotidiens et devient connée au lit. La À ce jour, il n’existe pas de cure pour la maladie d’Alzheimer,
mort est habituellement causée par une pneumonie ou une même si certains médicaments en soulagent les symptômes
maladie de ce type. et semblent ralentir sa progression. Entre­temps, les cher­
cheurs tentent de mettre au point une épreuve diagnostique
Quelle est la cause de la maladie d’Alzheimer ? permettant de mieux prédire qui est exposé à sourir de cette
La cause proonde de la maladie d’Alzheimer demeure un mys­ maladie. Des recherches récentes suggèrent que la diculté
tère, bien que des acteurs génétiques et environnementaux ou l’incapacité de reconnaître des odeurs amilières, comme

Ventricules dilatés Bêta-amyloïde


Plaque

Membrane axonale Protéine tau (difforme)

Atrophie corticale

Microtubule
a. b.
FIGURE 7F
FIGURE 7E Maladie d’Alzheimer ❯ Dans la maladie d’Alzheimer, les
Imagerie par résonance magnétique (IRM) d’une section rontale neurones atteints sont caractérisés par la présence de plaques
d’un encéphale normal (a.) et de celui d’une personne atteinte amyloïdes et d’enchevêtrements neurobrillaires. Ce sont
de la maladie d’Alzheimer (b.). (Noter les ventricules dilatés de généralement les neurones de l’hippocampe et des corps
ce dernier et les larges espaces entre les gyrus.) amygdaloïdes qui sont les plus gravement touchés.
260 PARTIE II Le système nerveux

POINT DE MIRE Santé (suite)


celle du citron ou de la cannelle, serait liée à un risque accru les enchevêtrements neurofbrillaires de la maladie d’Alzhei­
d’être atteint de la maladie d’Alzheimer. En réalité, cette perte mer. Les chercheurs pourraient ainsi, dans un proche avenir,
d’olaction pourrait être l’un des premiers signes de la mettre au point un test olacti qui permettrait de prédire
maladie, vraisemblablement parce que les régions cérébrales les risques que court une personne d’avoir la maladie
impliquées dans l’odorat sont parmi les premières à ormer d’Alzheimer.

bicyclette et jouer au tennis. Quand une personne commence partie des changements susceptibles de survenir. Elle permet
à apprendre une technique, un plus grand nombre de régions un renorcement durable des synapses. La PLT se caractérise
du cortex cérébral sont sollicitées que lorsque cette technique par une augmentation de la libération du neurotransmetteur
est maîtrisée. En d’autres mots, on doit penser à ce que l’on glutamate par les neurones présynaptiques. Le nombre de
ait pendant l’apprentissage d’une technique ou l’acquisi- récepteurs de glutamate (NMDA1) augmente aussi sur la mem-
tion d’une dextérité, mais plus tard, ces aptitudes deviennent brane postsynaptique. De plus, la réaction du neurone postsy-
automatiques. naptique au glutamate est accentuée. Parmi les modifcations
anatomiques qui se maniestent dans la mémoire à long terme,
L’entreposage dans la mémoire à long terme on compte, du côté des neurones présynaptiques, une augmen-
Il semble que la mémoire déclarative soit entreposée en pièces tation du nombre de télodendrons et un grossissement des
détachées dans les aires sensitives associatives du cortex corpuscules nerveux terminaux ; du côté des neurones post-
cérébral. Les images sont mises en réserve dans l’aire visuelle synaptiques, on note des modifcations de leurs dendrites. En
associative, les sons, dans l’aire auditive associative, et ainsi eet, la plupart des synapses excitatrices se ont sur de petites
de suite. L’hippocampe sert de pont entre les aires sensitives extensions pointues des dendrites nommées épines dendri-
associatives, où les souvenirs sont entreposés, et le cortex pré- tiques. Ces dernières changent de orme et deviennent plus
rontal, où ils sont utilisés. Le cortex prérontal communique grosses sous l’inuence de la PLT. L’augmentation de surace
avec l’hippocampe lorsque les souvenirs sont entreposés et qui en résulte pourrait aciliter la transmission synaptique.
lorsqu’ils sont rappelés à l’esprit. Certains de ces souvenirs
regorgent d’émotions parce que l’hippocampe ait aussi partie INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
du système limbique et communique avec les corps amygda-
loïdes, qui ajoutent une valeur émotive, positive ou négative, Pour en savoir plus sur certains éléments en lien avec la
mémoire, consultez les éléments suivants.
aux souvenirs.
La SECTION 3.5, p. 76, présente les diérents éléments du
La mémoire procédurale, quant à elle, n’utilise pas l’hip- cytosquelette, dont les microtubules.
pocampe, mais ait plutôt appel à toutes les régions motrices La FIGURE 5.28, p. 164, présente la structure et le onction­
inconscientes de l’encéphale. Lorsqu’on souhaite exécuter un nement d’une synapse.
mouvement appris, le cortex cérébral communique l’inorma-
La FIGURE 5.33, p. 179, illustre un circuit réverbérant.
tion au corps strié (noyaux de la base), qui envoie des inux
au tronc cérébral et au cortex afn d’amorcer le mouvement
choisi. Le cervelet est aussi sollicité au cours de ce processus.
7.6.3 Le langage
La physiologie de la mémoire
La mémoire à court terme pourrait impliquer l’établissement Comme il a été mentionné précédemment, le contrôle du lan-
d’un réseau réverbérant, c’est-à-dire un circuit où les neurones gage est situé, chez la majorité des gens, dans l’hémisphère
ont synapse entre eux de manière à ormer un trajet circulaire. gauche. Deux aires corticales sont particulièrement impor-
De cette açon, le dernier neurone stimulé active le premier, et tantes pour le langage : l’aire de Wernicke, située à la limite
l’inormation peut ainsi « tourner en rond » quelques instants des lobes pariétal et temporal gauches, et l’aire de Broca, logée
avant d’être oubliée. dans la partie inérieure du lobe rontal FIGURE 7.28 . L’aire de
Wernicke permet de comprendre les mots lus ou entendus et
La mémoire à long terme onctionne diéremment, car elle
provoque des changements dans la structure des neurones et 1. Ces récepteurs sont nommés d’après la substance qui révèle leur pré­
dans leurs synapses. La potentialisation à long terme (PLT) ait sence, le N­méthyl D­aspartate.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 261

d’avoir un discours cohérent, tandis que l’aire de Broca amorce reconnu. Elle continue son chemin vers l’aire de Wernicke, où
la série de mouvements complexes nécessaires à l’articulation la signifcation du mot est comprise et où sa prononciation est
des mots. Les deux aires sont reliées par un groupe de neurones préparée. À partir de là, les inux nerveux suivent le même tra-
connu sous le nom de aisceau arqué FIGURE 7.28a . jet que celui associé à la prononciation du mot lu.
Quand on prononce un mot que l’on voit, comme on le ait
lorsqu’on lit à voix haute, les inux nerveux partent des yeux
pour se rendre au cortex visuel primaire, où le mot est vu. Le Vérifiez vos progrès
mot est ensuite reconnu dans l’aire visuelle associative et com- 30. Quelles ondes cérébrales sont produites pendant les
pris dans l’aire de Wernicke. De là, la représentation du mot est périodes de sommeil profond ?
envoyée, en passant par le aisceau arqué, à l’aire de Broca, qui 31. Indiquez de quelle façon le neuromodulateur
amorce la prononciation du mot. Des inux nerveux quittent adénosine induit le sommeil.
l’aire de Broca et dictent au cortex moteur primaire les mouve-
32. Quelles sont les trois étapes du processus de
ments à déclencher FIGURE 7.28b.
mémorisation ?
Le processus permettant de répéter un mot entendu est 33. Quelles sont les aires responsables du langage et
semblable. L’inormation passe des oreilles au cortex audi- de la parole ?
ti primaire, puis à l’aire auditive associative, où le mot est

Cortex moteur primaire Aire de Wernicke


(gyrus précentral)
Faisceau arqué
Aire de Broca Vision

Audition

a. Régions cérébrales sollicitées au cours du langage et de la parole

Cortex visuel Aire de Aire de Broca Cortex moteur


primaire Wernicke primaire

Le mot est vu dans le L’information concernant L’information de l’aire de L’information est


cortex visuel primaire. le mot lu est interprétée Wernicke est transmise à transférée de l’aire de
dans l’aire de Wernicke. l’aire de Broca. Broca au cortex moteur
primaire.
b. Tomographies par émission de positons de l’encéphale

FIGURE 7.28
Langage et parole ❯
a. Les connexions nerveuses qui existent entre différentes régions cérébrales permettent la compréhension de mots entendus ou vus et la
production des mots au cours de la parole.
b. Ces photographies d’activités cérébrales ont été saisies à l’aide d’un ordinateur puissant au cours d’une tomographie par émission de positons
(TEP). Après avoir injecté une solution radioactive à un sujet, on lui demande d’accomplir certaines activités. Des images de l’encéphale, produites
à l’aide de l’ordinateur, désignent où se déroule l’activité, étant donné que la solution radioactive est captée par le tissu cérébral actif. Ces images
montrent les voies corticales empruntées pour lire des mots et pour les prononcer. La couleur rouge indique les parties cérébrales les plus actives
et la couleur bleue, les parties moins actives.
262 PARTIE II Le système nerveux

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


7.1 Les nerfs Le SNP contient des ners et des ganglions en plus des récepteurs sensoriels étudiés dans le
chapitre 6.
Dans le SNP, chaque axone est tapissé par l’endonèvre. Des groupes d’axones appelés
ascicules sont retenus ensemble par le périnèvre. Les ascicules orment des ners, ces derniers
étant entourés par l’épinèvre.

7.2 Les nerfs crâniens Les ners crâniens acheminent des infux vers l’encéphale et hors de l’encéphale. Les 12 paires
de ners crâniens sont reliées soit aux yeux, au nez, aux oreilles, soit à la base de l’encéphale. La
majorité assure l’innervation du cou et de la tête. Le ner vague (X) innerve les viscères.
Les ners crâniens I, II et VIII ne comportent que des neurobres sensitives, mais les autres ners
crâniens sont principalement moteurs ou mixtes. Les ners III, VII, IX et X comportent des neuro­
bres parasympathiques (tableau 7.1, p. 227).

7.3 L’encéphale 7.3.1 Le tronc cérébral


• Le bulbe rachidien est en continuité avec la moelle épinière.
– Les noyaux bulbaires exercent une régulation sur le cœur, les vaisseaux sanguins, la respi­
ration, la déglutition, le vomissement, la toux, l’éternuement et le hoquet. Les noyaux des
ners crâniens VIII à XII se trouvent dans le bulbe rachidien.
– Il contient des tractus ascendants et descendants de même qu’une partie de la ormation
réticulaire.
• Le pont est situé au­dessus du bulbe rachidien.
– Des tractus ascendants et descendants traversent le pont. Une partie de la ormation réti­
culaire s’y trouve également.
– Les noyaux pontiques règlent le sommeil et la respiration. Les noyaux des ners crâniens
V à VIII sont situés dans le pont.
• Le mésencéphale se situe au­dessus du pont.
– Il contient les noyaux des ners crâniens III et IV.
– Les deux colliculus supérieurs interviennent dans les réfexes visuels, et les deux colliculus
inérieurs, dans l’audition.
– Les pédoncules cérébraux sont les principales voies motrices descendantes.
– Il contient une partie de la ormation réticulaire ainsi que des noyaux intervenant dans le tonus
musculaire et la coordination des activités motrices.
7.3.2 Le diencéphale
• Le thalamus est ormé de deux lobes reliés par l’adhérence interthalamique.
– Il est un centre relais sensiti qui reçoit les données sensorielles, sau les données olac­
tives, puis les trie et les envoie aux régions appropriées du cortex cérébral.
– Il a aussi certaines onctions motrices.
• L’hypothalamus est la portion la plus inérieure du diencéphale.
– Il gère les activités du SNA.
– Il règle beaucoup de onctions endocriniennes et exerce une régulation de la température
corporelle, du cycle veille­sommeil, des émotions, de la aim, de la satiété, de la soi et des
comportements sexuels.
• L’épithalamus est situé au­dessus et en arrière du thalamus.
– Il contient des noyaux qui agissent sur les émotions par l’intermédiaire des voies olactives.
– Il renerme la glande pinéale qui sécrète la mélatonine, une hormone qui infuence l’humeur
et divers biorythmes. La mélatonine est aussi impliquée dans l’endormissement.
7.3.3 Le cerveau
• Le cerveau est ormé de deux hémisphères cérébraux reliés par le corps calleux. La surace de
chaque hémisphère se partage en cinq lobes : rontal, pariétal, occipital, temporal et insulaire.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 263

• La substance blanche cérébrale renferme des tractus qui relient différentes régions du cortex
cérébral entre elles et avec d’autres régions du SNC.
• Le cortex cérébral est la couche externe du cerveau. Il se partage en aires sensitives, en aires
motrices et en aires associatives.
• Les hémisphères traitent l’information qu’ils reçoivent de façon différente. L’hémisphère
gauche la traite de manière plus rationnelle, alors que l’hémisphère droit est plutôt associé à
la créativité.
• Les noyaux de la base comprennent, entre autres, les corps striés et, du point de vue fonction­
nel, la substance noire. Ils jouent un rôle important dans le contrôle des fonctions motrices.
7.3.4 Le cervelet
Le cervelet peut « apprendre » des activités motrices complexes extrêmement précises.

7.4 Les protections 7.4.1 Les méninges


de l’encéphale • L’encéphale et la moelle épinière sont recouverts par la dure­mère, l’arachnoïde et la pie­mère.
• La dure­mère crânienne s’attache au crâne et se compose de deux feuillets. Les deux feuillets se
séparent par endroits pour former les sinus veineux de la dure­mère. Un seul feuillet recouvre la
moelle épinière.
• La cavité subarachnoïdienne contient du LCS qui forme un coussin protecteur pour l’encéphale.
• La pie­mère s’attache directement à l’encéphale.
7.4.2 Les ventricules
• Les ventricules latéraux des hémisphères cérébraux sont reliés au troisième ventricule du
diencéphale par les foramens interventriculaires.
• L’aqueduc du mésencéphale relie le troisième ventricule au quatrième ventricule, situé à la
jonction du pont et du bulbe rachidien. Le canal central de la moelle épinière communique
avec le quatrième ventricule.
7.4.3 Le liquide cérébrospinal
• Le LCS est produit à partir du sang dans les plexus choroïdes de chaque ventricule. Il circule
des ventricules latéraux vers le troisième ventricule, puis vers le quatrième.
• À partir du quatrième ventricule, le LCS pénètre dans la cavité subarachnoïdienne par trois
ouvertures.
• Le LCS quitte la cavité subarachnoïdienne par les villosités arachnoïdiennes et retourne dans
le sang des sinus veineux de la dure­mère.
7.4.4 La barrière hématoencéphalique
Les cellules épithéliales des vaisseaux sanguins de l’encéphale forment, avec l’aide des astro­
cytes, la BHE qui exerce un contrôle sur les substances qui entrent dans l’encéphale. Certains
endroits de l’encéphale sont dépourvus de BHE.

7.5 Les systèmes 7.5.1 La formation réticulaire


de l’encéphale • La formation réticulaire consiste en noyaux dispersés dans le tronc cérébral.
• La branche motrice de la formation réticulaire comprend des centres autonomes et assure
le maintien d’un tonus musculaire minimal ; sa branche sensorielle forme le SRAA et joue un
rôle dans des activités cycliques, comme le cycle veille­sommeil.
7.5.2 Le système limbique
• Le système limbique, situé profondément dans l’encéphale, est impliqué dans les émotions.
• L’hippocampe joue un rôle particulier dans l’entreposage et le rappel des souvenirs.

7.6 Les fonctions 7.6.1 Les ondes cérébrales et le sommeil


mentales supérieures • Un EEG est un tracé des ondes cérébrales. Il existe des ondes alpha, bêta, thêta et delta.
• Le sommeil non MOR est partagé en quatre stades, le quatrième étant celui du sommeil le
plus profond. Une fois le stade 4 atteint, on revient au stade 3, puis au stade 2, et l’on passe
en sommeil MOR.
• Le sommeil MOR est caractérisé par l’apparition des rêves, des mouvements oculaires
rapides et une paralysie des membres. Au cours d’une nuit, on alterne entre le sommeil non
MOR et le sommeil MOR cinq ou six fois.
264 PARTIE II Le système nerveux

• L’accumulation d’adénosine et une teneur élevée en mélatonine avoriseraient la somno­


lence. Le sommeil non MOR est régi par l’hypothalamus et le bulbe rachidien. Le sommeil
MOR dépend du pont et du mésencéphale.
7.6.2 L’apprentissage et la mémoire
• La mémoire est la capacité de conserver des éléments d’inormation dans son esprit. Le
processus de mémorisation ait appel à l’encodage, au stockage et au repêchage.
• La mémoire est divisée en trois paliers : la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et
la mémoire à long terme. La mémoire à long terme comprend la mémoire déclarative – qui
se divise à son tour en mémoire sémantique (des connaissances) et en mémoire épisodique
(des expériences personnelles) – et la mémoire procédurale (des savoir­aire).
• Le cortex prérontal envoie, par l’intermédiaire de l’hippocampe, les souvenirs des mémoires
sémantique et épisodique se aire entreposer dans les aires sensitives associatives du cortex
cérébral. La mémoire procédurale ait appel aux régions motrices inconscientes de l’encéphale.
• La physiologie de la mémoire à court terme repose sur des circuits neuronaux réverbérants.
La mémoire à long terme entraîne des changements dans la structure des neurones et des
synapses. Elle peut aciliter la transmission de l’inormation grâce à la PLT.
7.6.3 Le langage
• Les aires du langage sont situées dans l’hémisphère gauche chez la plupart des gens.
• L’aire de Wernicke permet de comprendre les mots et de ormuler le discours.
• L’aire de Broca reçoit des infux nerveux de l’aire de Wernicke et en envoie vers le cortex
moteur primaire pour déclencher les contractions musculaires nécessaires à la parole.

Pour conclure...
Quel soulagement Éric a ressenti quand Marie­Josée lui a dans l’aqueduc du mésencéphale. Dans ce cas, la ventriculo­
annoncé qu’Émilie était tirée d’aaire ! Il était très inquiet depuis cisternostomie endoscopique est la procédure chirurgicale de
qu’il avait lu qu’une méningite pouvait nuire au drainage du LCS choix. Elle consiste à créer, par endoscopie, une ouverture au
par les villosités arachnoïdiennes et causer une hydrocéphalie. niveau du plancher du troisième ventricule. Le LCS s’écoule
L’hydrocéphalie provoque une pression excessive sur l’encé­ alors au travers de ce trou aisant communiquer les ventricules
phale, consécutive à une importante accumulation de LCS. Dans et la cavité subarachnoïdienne. Ce traitement est, en général,
ses lectures, Éric avait également appris qu’une hydrocéphalie à déniti et rapidement ecace.
l’âge adulte pouvait se traduire par des troubles visuels et audi­ L’hydrocéphalie peut également survenir chez les enants, mais
tis, des maux de tête, des dicultés à marcher et des problèmes dans ce cas, la cause de l’hydrocéphalie est inconnue. Une
endocriniens. bonne nutrition et la prise de suppléments vitaminiques, dont
Un adulte peut être aecté d’hydrocéphalie sans avoir une l’acide olique, avant la conception et pendant les premières
méningite. Dans de tels cas, il est réquent d’observer une ano­ semaines de grossesse, peuvent aider à réduire le risque d’ano­
malie congénitale, appelée sténose de l’aqueduc du mésencé­ malies de développement du système nerveux. Ces anomalies
phale. Cette aection se manieste par une dilatation des comprennent le spina­bida, l’anencéphalie et l’encéphalocèle
ventricules latéraux et du troisième ventricule non accompa­ (une hernie du cerveau). Le spina­bida, le plus réquent de ces
gnée d’une dilatation du quatrième ventricule. Cela suggère qu’il troubles, s’accompagne généralement d’hydrocéphalie, bien
y a une obstruction entre le troisième et le quatrième ventricule, que ce ne soit pas la seule cause d’hydrocéphalie.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Ner crânien qui innerve les muscles squelettiques de l’expression f. Partie de l’encéphale responsable de la coordination des mouvements.
aciale. g. Système de l’encéphale associé aux émotions.
b. Partie de l’encéphale abritant la ormation réticulaire. h. Type de sommeil associé au rêve.
c. Partie du diencéphale qui règle les onctions autonomes. i. Type de mémoire qui entrepose les souvenirs des expériences
d. Lobe où est envoyée et intégrée l’inormation visuelle. personnelles.
e. Structure qui connecte les hémisphères cérébraux. j. Hémisphère où se situe habituellement le contrôle du langage.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 265

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Décrivez la structure d’un ner. (p. 224) 20. Les colliculus supérieurs sont impliqués dans :
2. Donnez une dénition des ners crâniens et indiquez leurs onc­ a. l’audition ; c. l’équilibre ;
tions principales. (p. 224) b. les réfexes visuels ; d. les voies motrices.
3. Nommez les principales parties de l’encéphale et donnez une des 21. Le cervelet communique avec les autres régions du SNC par
onctions de chacune. (p. 248) l’intermédiaire :
4. Énumérez les principales onctions de l’hypothalamus. (p. 234) a. du lobe focculonodulaire ; d. des hémisphères latéraux ;

5. Où sont situés le cortex moteur primaire, le cortex prémoteur et b. des pédoncules cérébelleux ; e. des lamelles.
le cortex prérontal du cortex cérébral ? Comment leurs onctions c. du vermis ;
sont­elles reliées ? (p. 240­242) 22. Le principal relais des données sensorielles qui se projettent vers
6. Décrivez la localisation et la onction des aires sensitives et de le cortex cérébral est :
leurs aires associatives dans le cortex cérébral. (p. 240­243) a. l’hypothalamus ; d. le cervelet ;
7. En quoi l’aire intégrative commune et le cortex prérontal se res­ b. le thalamus ; e. le mésencéphale.
semblent­ils ? Qu’est­ce qui les distingue ? (p. 241­242) c. le pont ;
8. Dressez la liste des protections de l’encéphale et dites en quoi 23. Quelle partie de l’encéphale est impliquée dans les réfexes olac­
elles sont protectrices. (p. 248­252) tis et dans les réactions émotives aux odeurs ?
9. Décrivez la ormation et la circulation du LCS. (p. 250­251) a. Les colliculus inérieurs. d. La glande pinéale.

10. Qu’appelle­t­on ormation réticulaire et quel est le rôle du SRAA ? b. Les colliculus supérieurs. e. L’hypophyse.
(p. 252) c. Les corps mamillaires.

11. Qu’est­ce que le système limbique ? Quelles sont les onctions 24. La partie du diencéphale qui est directement reliée à l’hypophyse
des corps amygdaloïdes et de l’hippocampe ? (p. 253­255) est :

12. Décrivez les quatre stades du sommeil non MOR, puis décrivez le a. l’hypothalamus ; c. le subthalamus ;
sommeil MOR. (p. 257) b. l’épithalamus ; d. le thalamus.

13. Décrivez les diérents types de mémoire. (p. 258) 25. Parmi les onctions suivantes, laquelle est du ressort de l’hypo­
thalamus ?
14. Énumérez, dans l’ordre, les parties de l’encéphale qui s’activent
lorsqu’on lit un mot à voix haute. (p. 260­261) a. La régulation des onctions du SNA.
b. La régulation de la libération d’hormones par
15. Si l’on doit séparer le tronc cérébral du reste de l’encéphale, on
la neurohypophyse.
eectuera une section située entre :
c. La régulation de la température corporelle.
a. le bulbe rachidien et le pont ;
d. La régulation de la prise d’aliments (aim) et d’eau (soi).
b. le pont et le mésencéphale ;
e. Toutes ces onctions.
c. le mésencéphale et le diencéphale ;
d. le thalamus et les hémisphères cérébraux ; 26. La méninge la plus externe est une enveloppe épaisse et résis­
tante qui porte le nom :
e. le bulbe rachidien et la moelle épinière.
a. de pie­mère ; c. d’arachnoïde ;
16. On trouve des centres importants qui contrôlent le rythme car­
b. de dure­mère ; d. d’épidurale.
diaque, la pression artérielle, la respiration, la déglutition, la toux
et le vomissement dans : 27. Les ventricules de l’encéphale sont interreliés. Laquelle des
a. le cerveau ; c. le mésencéphale ; associations suivantes, établies entre les ventricules en com­
munication et la structure qui leur permet de communiquer, est
b. le bulbe rachidien ; d. le cervelet.
incorrecte ?
17. Dans quelle partie de l’encéphale y a­t­il une décussation des a. Ventricule latéral et troisième ventricule – oramen interven­
tractus descendants impliqués dans le contrôle volontaire triculaire
des muscles squelettiques ?
b. Ventricule latéral droit et ventricule latéral gauche – canal central
a. Les hémisphères cérébraux. d. Le pont.
c. Troisième ventricule et quatrième ventricule – aqueduc du
b. Le diencéphale. e. Le bulbe rachidien. mésencéphale
c. Le mésencéphale. d. Quatrième ventricule et cavité subarachnoïdienne – ouver­
18. On trouve des centres respiratoires importants dans : tures médiane et latérales
a. le cerveau ; d. le mésencéphale ; 28. Le LCS est produit par _______, circule à travers les ventricules et
b. le cervelet ; e. le système limbique. pénètre dans la cavité subarachnoïdienne. Il quitte cet espace par
c. le pont et le bulbe rachidien ; _______.
a. les plexus choroïdes, les villosités arachnoïdiennes
19. Les pédoncules cérébraux sont une voie motrice descendante
importante située dans : b. les villosités arachnoïdiennes, les plexus choroïdes
a. les hémisphères cérébraux ; d. le mésencéphale ; c. les sinus veineux de la dure­mère, la dure­mère
b. le cervelet ; e. le bulbe rachidien. d. la dure­mère, les sinus veineux de la dure­mère
c. le pont ;
266 PARTIE II Le système nerveux

29. Lequel de ces espaces contient du sang veineux ? 38. L’hypothalamus n’est pas responsable de la régulation :
a. Le troisième ventricule. d. L’espace subdural. a. des muscles squelettiques ; c. de l’hypophyse ;
b. L’espace épidural. e. Le sinus sagittal supérieur. b. de la soi ; d. de la température corporelle.
c. La cavité subarachnoïdienne. 39. Laquelle des régions encéphaliques suivantes n’est pas associée
30. La plus grande partie de l’eau contenue dans le LCS est entrée correctement à sa onction ?
dans les ventricules : a. Le bulbe rachidien et les pulsations cardiaques, la réquence
a. en suivant les ions Na+ ; c. par transport acti ; respiratoire et la pression sanguine régulières.
b. par pinocytose ; d. par transport vésiculaire. b. Le cervelet et la coordination volontaire des mouvements
31. Le ner crânien impliqué dans la mastication des aliments est : musculaires.
a. le ner trochléaire (IV) ; d. le ner acial (VII) ; c. Le thalamus et la sécrétion de mélatonine qui régule les
b. le ner trijumeau (V) ; e. le ner vestibulocochléaire (VIII). rythmes corporels quotidiens.
c. le ner abducens (VI) ; d. Le mésencéphale et les centres réfexes pour les réactions
visuelles, auditives et tactiles.
32. Le ner crânien qui permet l’accommodation de l’œil est :
a. le ner optique (II) ; d. le ner abducens (VI) ; 40. Une ois activé, le SRAA est maintenu acti par tous les éléments
suivants, sau un. Lequel ?
b. le ner oculomoteur (III) ; e. le ner acial (VII).
a. Des stimulus visuels. c. Des stimulus acoustiques.
c. le ner trochléaire (IV) ;
b. Des stimulus olactis. d. Les activités mentales.
33. Le ner crânien qui permet de sentir un mal de dents est :
41. Le système limbique participe au contrôle :
a. le ner trochléaire (IV) ; d. le ner acial (VII) ;
b. le ner trijumeau (V) ; e. le ner vestibulocochléaire (VIII). a. du cycle veille­sommeil ; d. des émotions ;

c. le ner abducens (VI) ; b. de la posture ; e. de l’audition.


c. du langage et de la parole ;
34. Parmi les ners crâniens suivants, lesquels ne sont pas sensitis ?
a. Le ner olacti (I). d. Le ner abducens (VI). 42. La ocalisation de l’attention vers des événements très chargés en
b. Le ner optique (II). e. Le ner vestibulocochléaire (VIII). émotions est assurée par :
c. Le ner oculomoteur (III). a. l’hippocampe ;
b. les corps amygdaloïdes;
35. Parmi les ners crâniens suivants, lesquels sont responsables du
sens du goût ? c. la partie antérieure du gyrus du cingulum ;
a. Le ner trijumeau (V). d. Le ner vague (X). d. le thalamus.
b. Le ner acial (VII). e. Le ner hypoglosse (XII). 43. Quelles structures de l’encéphale interviennent dans le sommeil
c. Le ner glossopharyngien (IX). non MOR ?
36. Parmi les ners crâniens suivants, lesquels ont partie du SNAP ? a. L’hypothalamus et le bulbe rachidien.
a. Le ner oculomoteur (III). d. Le ner vestibulocochléaire (VIII). b. Le pont et le mésencéphale.
b. Le ner trijumeau (V). e. Le ner glossopharyngien (IX). c. Le mésencéphale et l’hypothalamus.
c. Le ner acial (VII). f. Le ner vague (X). d. Le bulbe rachidien et le pont.
37. Laquelle des associations suivantes est incorrecte ? 44. La mémoire à long terme implique :
a. Le lobe occipital et la vision. a. un renorcement à long terme des synapses ;
b. Le lobe pariétal et le cortex somesthésique primaire. b. une augmentation de la libération de glutamate ;
c. Le lobe temporal et le cortex moteur primaire. c. un grossissement des corpuscules nerveux terminaux.
d. Le lobe rontal et l’aire de Broca. d. Toutes ces réponses sont correctes.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 2. I : olaction ; II : vision ; VIII : audition et équilibre.
1. Chaque axone est recouvert d’une enveloppe de tissu conjonc­ 3. VII, IX, X.
ti (par­dessus sa gaine de myéline si elle est présente) appelée 4. X.
endonèvre. Les axones sont ensuite regroupés en ascicules, des
paquets d’une centaine d’axones environ, dans une deuxième 5. Le bulbe rachidien, le pont, le mésencéphale.
enveloppe nommée périnèvre. Finalement, plusieurs ascicules 6. Ils sont situés dans la partie postérieure du bulbe rachidien et
sont réunis par une troisième enveloppe, l’épinèvre, qui délimite constituent des zones de relais pour les sensations suivantes :
le ner. discrimination tactile, proprioception, pression et vibrations.
CHAPITRE 7 Les nerfs crâniens et l’encéphale 267

7. Les pyramides se trouvent sur la ace antérieure du bulbe rachi­ des mouvements oculaires ; le reste des hémisphères cérébel­
dien. Elles correspondent à des tractus descendants ; elles servent leux : planication, exécution et apprentissage des mouvements
à diriger les commandes motrices destinées à contrôler les mou­ complexes.
vements des muscles squelettiques vers la moelle épinière. 22. Le cortex moteur primaire envoie simultanément des infux ner­
8. Les centres du sommeil et de la respiration. veux vers les muscles squelettiques, par l’intermédiaire des trac­
tus descendants, et le cervelet. Ces infux moteurs renseignent
9. Les colliculus supérieurs sont situés sur la ace postérieure du
le cervelet sur le mouvement planié. Au même moment, les pro­
mésencéphale. Ils sont impliqués dans des réfexes dits visuels,
priocepteurs, les photorécepteurs et les récepteurs des oreilles
car ils entraînent le déplacement de la tête et des yeux (parois
(équilibre) envoient des infux qui renseignent le cervelet sur
aussi du corps) vers des stimulus visuels, auditis ou tactiles.
le mouvement réel. Le cervelet compare les infux moteurs aux
10. Le thalamus, l’hypothalamus et l’épithalamus. infux sensitis reçus. S’il y a concordance, le mouvement exécuté
11. Le thalamus est une zone de relais obligatoire pour l’inorma­ correspond au mouvement planié, et aucune correction n’est
tion sensorielle (sau l’olaction). Il permet une première percep­ nécessaire. S’il y a discordance, le cervelet envoie des infux ner­
tion grossière de la pression, de la douleur et de la température. veux au thalamus, qui les communique au cortex moteur primaire
Certains de ses noyaux sont impliqués dans les activités motrices. pour qu’il corrige les écarts.
Il intervient dans la gestion des émotions, car il ait partie du sys­ 23. Pour les mouvements rapides et complexes requérant plus de
tème limbique. coordination et d’entraînement, le cervelet collabore avec les
12. L’hypothalamus, une partie du système nerveux, sécrète des hor­ hémisphères cérébraux.
mones de régulation ayant pour cible la partie antérieure de l’hypo­ 24. La pie­mère est la méninge la plus mince et la plus interne. Elle
physe, ou adénohypophyse, pour en gérer les activités. De plus, il adhère ermement à l’encéphale. L’arachnoïde est la méninge
abrique lui­même deux hormones (l’OT et l’ADH) qui sont entrepo­ médiane, et elle a l’aspect d’une toile d’araignée. La dure­mère
sées dans la neurohypophyse (partie postérieure de l’hypophyse) et est la méninge la plus externe et la plus épaisse. Elle se compose
dont il régit la libération par l’envoi d’infux nerveux. De cette manière, de deux euillets : le euillet externe, accolé au crâne, et le euillet
l’hypothalamus contrôle entièrement la production d’hormones par interne, qui est en continuité avec la dure­mère spinale. Le euil­
l’hypophyse, la glande maîtresse du système endocrinien. let interne orme, à certains endroits, des cloisons qui séparent
13. L’épithalamus est impliqué dans les réactions émotives déclen­ certaines parties de l’encéphale. Ces cloisons sont la aux du cer­
chées par des stimulus olactis, dans l’établissement des bio­ veau, la tente du cervelet et la aux du cervelet.
rythmes (par exemple, le cycle veille­sommeil), dans la régulation 25. Les sinus de la dure­mère sont des espaces qui se orment aux
de l’humeur et, possiblement, dans l’apparition de la puberté. endroits où les deux euillets de la dure­mère se séparent. Le sang
recueilli par les veines de l’encéphale y est déversé. Ils drainent
14. Les lobes rontal, temporal, pariétal, occipital et insulaire.
aussi le LCS de l’encéphale. L’espace subdural sépare la dure­
15. Le corps calleux. Cette structure est composée de bres commis­ mère de l’arachnoïde et contient une petite quantité de liquide
surales qui permettent la communication entre les deux hémis­ séreux. La cavité subarachnoïdienne sépare l’arachnoïde de la
phères. C’est grâce à ces bres que, par exemple, la main gauche pie­mère, et elle est remplie de LCS.
peut être renseignée sur ce que ait la main droite.
26. Ventricules latéraux, oramens interventriculaires, troisième ven­
16. Le cortex visuel primaire permet de déterminer la orme et la cou­ tricule, aqueduc du mésencéphale, quatrième ventricule.
leur de ce que l’on voit, en plus de préciser si l’objet observé est
27. Aux villosités arachnoïdiennes. Si elles sont obstruées, le LCS ne
en mouvement ou non. L’aire visuelle associative compare l’image
peut retourner à la circulation sanguine. Il s’accumule alors dans
vue avec les expériences visuelles passées an de reconnaître
les ventricules cérébraux et cause un état appelé hydrocéphalie.
précisément l’objet observé.
28. Le bruit des gouttes qui tombent stimule son SRAA. Celui­ci
17. Les parties du corps capables de mouvements requérant beau­
éveille le cortex cérébral en envoyant des infux excitateurs par le
coup de précision (par exemple, les mains) occupent une plus
thalamus, ce qui se traduit par l’état de veille.
grande région sur la carte topographique du cortex moteur pri­
maire, car plusieurs neurones sont nécessaires à l’accomplisse­ 29. Générer les émotions primitives et les conjuguer aux onctions
ment des mouvements ns. Les parties du corps qui ne ont que mentales supérieures.
des mouvements simples n’ont pas besoin d’autant de neurones 30. Les ondes delta (à au moins 50 %).
pour les gérer, et elles occupent une plus petite place sur la carte
31. L’adénosine inhibe certains neurones cholinergiques du SRAA.
topographique.
32. L’encodage, le stockage et le repêchage.
18. Le cortex prémoteur.
33. L’aire de Wernicke et l’aire de Broca.
19. L’hémisphère gauche : habiletés logiques et rationnelles, comme
les mathématiques et le langage (chez 90 % des gens) ; l’hémis­ QUESTION DE VOCABULAIRE
phère droit : perception spatiale, reconnaissance des visages et
a. Ner acial (VII) ; b. Tronc cérébral ; c. Hypothalamus ; d. Lobe
habiletés musicales.
occipital ; e. Corps calleux ; f. Cervelet ; g. Système limbique ;
20. Les noyaux de la base jouent un rôle important dans la planica­ h. Sommeil MOR ; i. Mémoire épisodique ; j. Gauche.
tion, l’organisation et la coordination des mouvements et dans le
maintien de la posture. QUESTIONS DE RÉVISION
21. Le vermis et la portion médiale des hémisphères cérébelleux : 15. c ; 16. b ; 17. e ; 18. c ; 19. d ; 20. b ; 21. b ; 22. b ; 23. c ; 24. a ; 25. e ;
contrôle de la posture, de la locomotion et de la coordination 26. b ; 27. b ; 28. a ; 29. e ; 30. a ; 31. b ; 32. b ; 33. b ; 34. c, d ; 35. b, c,
motrice ne ; le lobe focculonodulaire : contrôle de l’équilibre et d ; 36. a, c, e,  ; 37. c ; 38. a ; 39. c ; 40. b ; 41. d ; 42. c ; 43. a ; 44. d.
8 Les nerfs spinaux et
CHAPITRE

la moelle épinière
imanche matin, le soleil est au rendez-vous. Après le déjeu- Malgré l’impact qui l’a secoué, Antoine est toujours conscient.

D ner, Antoine participe à la course au championnat automo-


bile sur un circuit qu’il connaît bien. Après quelques tours
d’échauement, les voitures se placent à leur position de départ,
Rapidement, il réalise qu’il est incapable de remuer sa jambe droite. La
course est momentanément arrêtée, et les secours sont dépêchés sur
place. Après plusieurs minutes de travail acharné, les ambulanciers
et le signal est lancé. À la mi-course, Antoine a de bonnes chances réussissent à dégager Antoine, coincé dans sa voiture. On l’évacue
de remporter le Grand Prix. Le gérant de son écurie juge que le du circuit, immobilisé sur une planche (mais aisant signe aux spec-
moment est opportun pour aire un arrêt au poste de ravitaillement, tateurs, pour les rassurer), et on le transporte au centre hospitalier le
eectuer un changement de pneus et le plein du bolide. Une ois plus proche. Dès son arrivée, un médecin le transère en radiologie.
ces opérations terminées, Antoine repart à grande vitesse. Ayant Les radiographies révèlent des ractures à la colonne vertébrale, au
perdu un rang au classement, il appuie sur l’accélérateur pour rat- niveau lombaire, avec des ragments d’os coincés dans le canal ver-
traper les quelques précieuses secondes perdues qui le séparent tébral, endroit où se loge la moelle épinière, et dans les espaces inter-
de la victoire. Confant, il amorce un tournant. Malheureusement, vertébraux, là où l’on trouve les ners spinaux. Ces ractures peuvent
au même moment, il sent qu’il perd le contrôle de sa monoplace. expliquer la paralysie d’Antoine, mais pour s’en assurer, le neurologue
En tentant d’en reprendre la maîtrise, il ait une embardée et heurte préère que celui-ci subisse une série d’examens cliniques afn de
le mur de pneus. déterminer avec précision la ou les causes de sa paralysie.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
8.1 Les ners spinaux : structure et onctions thoraciques, lombaires et sacraux. En coupe transversale, elle révèle
Le corps humain possède 31 paires de ners spinaux nommés la présence de substance grise, en orme de H, entourée de subs-
d’après leur point d’émergence de la colonne vertébrale. Ils se rat- tance blanche. La moelle épinière possède trois protections : les ver-
tachent à la moelle épinière par des racines ; la racine dorsale com- tèbres, les méninges et le liquide cérébrospinal.
porte des neurobres sensitives, et la racine ventrale, des neurobres
motrices. Les ners spinaux sont mixtes, car ils contiennent des neu- 8.3 La physiologie de la moelle épinière
robres sensitives et des neurobres motrices. Ils desservent toutes Le système nerveux central comprend l’encéphale et la moelle épi-
les parties du corps, mais ils n’innervent la tête et le cou qu’en partie. nière. Les tractus sensitis de la substance blanche de la moelle
épinière sont le lieu de passage de l’inormation provenant de di-
8.2 L’anatomie de la moelle épinière érentes parties du corps et se dirigeant vers l’encéphale, tandis
L’anatomie macroscopique de la moelle épinière montre une orme que les tractus moteurs servent à acheminer des infux qu’envoie
quasi cylindrique avec la présence de deux renfements importants l’encéphale à la périphérie. La substance grise de la moelle est le
aux points d’émergence des ners responsables de l’innervation des centre d’intégration d’importants réfexes, dont les réfexes médul-
membres. La moelle épinière est subdivisée en segments cervicaux, laires somatiques.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Une lésion dans le système nerveux entraîne-t-elle SECTION 5.3.6 ❯ Qu’est-ce qui distingue la substance grise de la
nécessairement une paralysie ou une paresthésie du côté substance blanche ?
où elle se situe ?
SECTION 7.3.3 ❯ Quelles aires du cortex cérébral interviennent
2. Malgré une paralysie, est-il possible que l’activité réfexe soit dans la sensibilité et dans la motricité volontaire ?
toujours onctionnelle ?
SECTION 7.4.1 ❯ Quelles méninges sont responsables de la
3. Quels trajets l’inormation emprunte-t-elle pour passer des protection de l’encéphale ?
récepteurs à l’encéphale et transmettre les commandes
aux eecteurs ?
270 PARTIE II Le système nerveux

8.1 Les nerfs spinaux : structure INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
et fonctions À une exception près, le nombre de ners spinaux d’une
région donnée du corps est le même que le nombre de ver­
Chez les humains, 31 paires de ners spinaux émergent de la tèbres de cette région. Par exemple, les 12 paires de ners
moelle épinière FIGURE 8.1. Ils rejoignent toutes les régions du spinaux thoraciques correspondent aux 12 vertèbres thora­
corps, mais ils ne desservent la tête et le cou qu’en partie. Par ciques. Le sacrum est ormé de cinq vertèbres sacrales et il
y a cinq paires de ners spinaux sacraux. Les vertèbres coc­
souci de commodité, on désigne chaque ner spinal par une cygiennes ont tendance à usionner en une seule structure
lettre et un chire. La lettre indique la région de la colonne ver- et il y a une unique paire de ners coccygiens. Le ait qu’il y
tébrale d’où émerge le ner et le chire signale la hauteur du ait huit paires de ners spinaux cervicaux, mais seulement
point de sortie, le chire le plus petit indiquant l’origine la plus sept vertèbres cervicales constitue l’exception à cette règle.
haute. C’est ainsi que les ners cervicaux sont désignés par les C’est que la première paire de ners cervicaux émerge en
symboles C1 à C8, les ners thoraciques par T1 à T12, les ners dessous de l’os occipital et au­dessus de l’atlas (la première
lombaires par L1 à L5 et les ners sacraux par S1 à S5. Le ner vertèbre cervicale) et que le huitième ner cervical sort sous
la septième vertèbre cervicale.
coccygien étant unique, il n’est pas désigné de cette manière,
mais par le symbole Co.

Les ners spinaux se rattachent à la moelle épinière par les


Crâne flets radiculaires d’une racine dorsale et d’une racine ven-
C1 trale FIGURE 8.2 . La racine dorsale d’un ner spinal renerme
des neurobres sensitives qui amènent, vers la moelle épinière,
Ganglion de la les infux provenant des récepteurs sensoriels. Les corps cel-
racine dorsale lulaires des neurones sensitis sont situés dans le ganglion
C8 de la racine dorsale (ganglion spinal) FIGURE 8.3 (p. 272).
T1 La racine ventrale d’un ner spinal contient des neurobres
motrices qui transportent des infux vers les eecteurs, tous
situés à l’extérieur de la moelle épinière. Le ner spinal est
Omoplate (scapula)
ormé par la usion de ces deux racines. Tous les ners spinaux
sont mixtes, car ils contiennent à la ois des neurobres sensi-
Foramen
tives et des neurobres motrices (gure 8.3).
intervertébral

Côtes
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
L’herpès
T12
L1 L’herpès est une inection causée par les virus de l’herpès
humain de types 1 et 2. Le terme herpès vient du grec herpo,
Section d’une qui signife ramper ; il ait réérence à l’éruption cutanée ram­
vertèbre
pante qui se manieste chez la personne touchée. L’herpès de
type 1 loge dans les ganglions de la racine dorsale des ners
spinaux et cause des lésions au niveau de la peau dans les
L5 zones innervées par ces ners. L’herpès de type 2, ou herpès
S1 Os coxal
génital, est une inection transmissible sexuellement et par le
sang (ITSS) causant des lésions sur les organes génitaux
externes SECTION 11.8.2 (p. 404).
S5 Foramens sacraux
Co
Nerf sciatique
Sacrum La majorité des ners spinaux quittent la colonne vertébrale
Coccyx en passant par les oramens (trous) intervertébraux situés
entre les vertèbres adjacentes. Touteois, la première paire de
FIGURE 8.1 ners spinaux prend son origine entre la base du crâne et la pre-
Distribution des nerfs spinaux ❯ Le corps humain possède
mière vertèbre cervicale, tandis que les ners sacraux quittent
31 paires de ners spinaux : 8 cervicales, 12 thoraciques, 5 lom­
baires, 5 sacrales et 1 coccygienne. le sacrum, un os unique, par les oramens sacraux (gure 8.1
et gure 8.2).
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 271

Atlas
C1
C2 Cervelet
Plexus cervical C3
C4
Segment cervical
C5
C6
Moelle
Plexus brachial C7
épinière
C8 Filets
Vertèbre T1
T1 radiculaires
Renflement cervical T2 dorsaux
T3
T4
Sillon médian
T5
dorsal Ligaments
T6 dentelés
Segment
T7 thoracique b. Segment cervical
T8
T9 Moelle
épinière
T10
Renflement
lombaire T11

Vertèbre L1 T12 Segment lombaire


Cône médullaire Segment sacral Filets
L1 radiculaires Cône
L2 dorsaux médullaire
Plexus
lombaire L3

L4 Queue de cheval

L5
S1 Racine
Plexus sacral dorsale Ganglion
S2 de la racine
Queue
dorsale
S3 de cheval
S4
S5
Plexus coccygien

Co Filum
terminal
Filum terminal

a. Aspect postérieur c. Cône médullaire et queue de cheval

FIGURE 8.2
Anatomie macroscopique de la moelle épinière ❯ La moelle épinière se loge dans le canal vertébral et prolonge le bulbe rachidien vers le bas.
a. Dans cette fgure, une portion des vertèbres a été retirée pour révéler l’anatomie de la moelle épinière et des ners spinaux.
b. Photo du segment cervical de la moelle épinière d’un cadavre.
c. Photo du cône médullaire et de la queue de cheval chez un cadavre.

Non loin de l’endroit où il émerge de la colonne vertébrale, des axones associés au système nerveux autonome sympa-
chaque nerf spinal se divise en deux rameaux, un dorsal et un thique (SNAS). Les rameaux dorsaux innervent la plupart des
ventral FIGURE 8.4 (page suivante). Des rameaux addition- muscles profonds dorsaux ; ils sont responsables des mouve-
nels – appelés rameaux communicants –, issus des régions ments de la colonne vertébrale. Ils innervent également le tissu
thoraciques et lombaires supérieures de la moelle, contiennent conjonctif et la peau près de la ligne médiane du dos.
272 PARTIE II Le système nerveux

Ganglion de la racine
dorsale
Filets radiculaires
Racine dorsale Voies Corps cellulaires de
dorsaux
Ganglion sensitives neurones sensitifs
de la racine Nerf spinal
dorsale Racine
Ra
dorsale
do Épinèvre

Nerf spinal Vaisseaux sanguins


Racine Neurofibres sensitives
Racine ventrale Filets radiculaires
ventrale Neurofibres motrices
Moelle épinière ventraux
Voies motrices
a. Coupe transversale de la moelle épinière montrant des b. Vue détaillée d’un ganglion de la racine dorsale
racines de nerfs spinaux

FIGURE 8.3
Moelle épinière et racines des ners spinaux

Les rameaux ventraux se distribuent de deux açons. Dans communiquent donc avec plus d’un segment de la moelle épi-
la région thoracique, ils sont à l’origine des nerfs intercos- nière. Les rameaux ventraux des ners spinaux C1 à C4 orment
taux FIGURE 8.4B, qui s’étendent le long de chaque côte et qui le plexus cervical, ceux des ners C5 à T1, le plexus brachial,
innervent les muscles intercostaux, plusieurs muscles abdomi- ceux des ners L1 à L4, le plexus lombaire, et ceux des ners
naux ainsi que la peau recouvrant ces muscles. Les rameaux L4 à S4, le plexus sacral. Finalement, les rameaux ventraux
ventraux des autres ners spinaux orment cinq plexus des ners S4 à Co orment le plexus coccygien. La fgure ci-
majeurs. Le terme plexus signife réseau et décrit l’organisa- contre illustre chacun de ces plexus, précise leur principale
tion produite par l’entrelacement des rameaux ventraux de onction et présente les ners les plus importants qui s’y rat-
diérents ners spinaux. Les ners issus des plexus ont habi- tachent FIGURE 8.5. Le tableau ci-contre donne les onctions
tuellement des axones provenant de plus d’un ner spinal ; ils de quelques ners importants d’origine spinale TABLEAU 8.1.

Nerf spinal
Nerf spinal Rameau dorsal
Rameau dorsal
Racine dorsale
Racine dorsale Rameau ventral
Rameau ventral

Ganglion Ganglion
de de
Nerf intercostal
Nerf intercostal
la racine dorsale
la racine dorsale
Racine ventrale
Racine ventrale
RameauxRameaux
communicants
communicants
Rameau dorsal
Rameau dorsal Ganglion Ganglion
du du
du nerf spinal
du nerf spinal tronc sympathique
tronc sympathique

Nerf spinal
Nerf spinal Cavité thoracique
Cavité thoracique
Rameau ventral
Rameau ventral
du nerf spinal
du nerf spinal

Muscles intercostaux
Muscles intercostaux

RameauxRameaux communicants
communicants
Ganglion Ganglion
du tronc du tronc Nerf
Nerf cutané cutané antérieur
antérieur
sympathique
sympathique
a. Vue antérolatérale
a. Vue antérolatérale b. Coupeb.transversale
Coupe transversale

FIGURE 8.4
Ramifcations des ners spinaux ❯
a. Ners spinaux thoraciques typiques. La fgure présente les racines dorsales avec leurs ganglions, les racines ventrales, de même que les
rameaux dorsaux, ventraux et communicants. Ces derniers se raccordent au tronc sympathique.
b. Les mêmes structures peuvent être observées sur ce schéma d’une coupe transversale du torse. On note de plus la présence d’un ner
intercostal, des muscles intercostaux et d’un ner cutané antérieur.
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 273

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN TABLEAU 8.1 Ners d’origine spinale


Origine des
La névrite paralysante ou les pertes de Ners
neurofbres*
Fonction
sensations ?
Musculo­ C5 à C7 Innerve les muscles et la peau de la
Les ners issus des plexus peuvent subir des dommages cutané portion antérieure du bras.
ou de l’infammation. La névrite est un terme général qui
désigne l’infammation d’un ner. Les causes de l’infam­ Radial C5 à T1 Innerve les muscles du côté posté­
mation sont nombreuses : blessure ou pression mécanique, rieur du bras ainsi que la peau de
l’avant­bras et de la main.
inection virale ou bactérienne, intoxication par des médi­
caments ou d’autres agents chimiques, ou carences vita­ Médian C5 à T1 Innerve les muscles de l’avant­bras et
miniques. Une névrite touchant des ners sensitis peut de la main, ainsi que la peau de la main.
provoquer des névralgies ou des pertes de sensations et
de réfexes dans les régions touchées. Une névrite tou­ Ulnaire C7 à T1 Innerve les muscles de l’avant­bras
et de la main, ainsi que la peau de
chant les ners moteurs entraîne la perte de onctions
la main.
motrices (paralysie).
Phrénique C3 à C5 Innerve le diaphragme.

Intercostaux T2 à T12 Innervent les muscles intercostaux


et les muscles abdominaux ainsi
que la peau du tronc.

Fémoral L2 à L4 Innerve les muscles et la peau de la


portion antérieure de la cuisse et
de la jambe.

Sciatique L4 à S3 Innerve les muscles et la peau de la


portion postérieure de la cuisse et de
la jambe ainsi que du pied.
C1 Plexus cervical
C2
C3 (C1-C4) * C = cervicale ; T = thoracique ; L = lombaire ; S = sacrale.
Nerf C4
Innerve le cou
musculo- C5
C6 et le diaphragme.
cutané C7
C8 Plexus brachial
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
T1
Nerf (C5-T1)
radial
T2
T3 Innerve les La sciatique et le pied tombant
T4 membres La sciatique est une névralgie bien connue. Comme son nom
Nerf T5 supérieurs et
médian les épaules.
l’indique, elle touche le ner sciatique. Elle produit des douleurs
T6
qui irradient à l’arrière de la cuisse et de la jambe. La cause la
Nerf T7
plus courante est une hernie d’un disque intervertébral lom­
ulnaire T8 baire ou, chez la emme enceinte, la présence du œtus dans
T9
Nerf l’utérus. Dans chaque cas, les ners spinaux innervant le plexus
T10
phrénique T11 sacral, duquel émerge le ner sciatique, sont comprimés. Une
T12 Plexus lombaire sciatique peut aussi être provoquée par des névrites scia­
Nerfs (L1-L4) Innerve
intercostaux L1 tiques. Les causes de ces dernières sont multiples : l’étirement
la paroi abdominale,
L2 mécanique du ner durant un eort, une insusance vitami­
l’avant de la cuisse
L3
et les organes nique ou des troubles métaboliques, comme le diabète.
L4 génitaux externes. Le pied tombant est le signe classique d’une lésion du ner
Nerf fémoral L5
S1 Plexus sacral bulaire. Dans son trajet, la branche supercielle de ce
S2 (L4-S4) Innerve ner s’enroule autour de la tête et du col de la bula (péroné),
S3
S4 les fesses et les un petit os qui longe parallèlement le tibia sur toute sa lon­
S5 membres inférieurs. gueur. Le ner bulaire est particulièrement exposé à des
Co
Nerf sciatique lésions dues à la racture de la bula ou à la compression
Plexus coccygien
d’un plâtre trop serré. Dans ces cas, certains muscles de la
(S4-Co) Innerve
une partie de la jambe peuvent être paralysés et empêcher la personne de
région coccygienne. aire, avec son pied, une dorsifexion (lever de l’avant du
Vue postérieure pied, comme lorsqu’on se tient sur les talons) et une éversion
(pivotement de la plante du pied vers l’extérieur). Étant donné
FIGURE 8.5 que la personne est incapable de bouger son pied vers le
Distribution des ners spinaux et des plexus ❯ Les appella­ haut pour marcher normalement (dorsifexion), elle com­
tions par région et la numérotation des ners spinaux de même pense en féchissant la hanche pour lever le membre atteint
que les plexus sont indiqués à droite de la gure. Quelques ners
et éviter de aire un aux pas ou de se cogner les orteils.
d’origine spinale sont identiés à gauche de la gure.
274 PARTIE II Le système nerveux

8.1.1 Les dermatomes INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Un dermatome est une région de la peau qui envoie de l’inor- La varicelle et le zona : quelle diférence ?
mation sensitive au système nerveux central (SNC) par une
La varicelle, une maladie inantile, et le zona, une aection
paire de ners spinaux (sau les ners C1) ou par la paire de ners
de l’adulte, sont deux inections causées par un même virus
crâniens V (ners trijumeaux). La fgure ci-dessous présente la nommé virus de la varicelle et du zona. Normalement, ce
carte des dermatomes FIGURE 8.6. Les territoires cutanés qu’on virus inecte l’enant et cause la varicelle. Ensuite, le virus
peut y observer semblent bien défnis, mais en réalité leurs s’installe dans les ganglions spinaux où il reste inacti pen­
bords se chevauchent, surtout dans la région du tronc. Cela dant de nombreuses années. Il peut redevenir acti lorsque
signife qu’il aut souvent anesthésier trois paires de ners spi- le porteur voit sa résistance immunitaire diminuer. Un stress
naux successis si l’on veut provoquer une perte complète de psychologique, d’autres inections (comme un rhume ou une
grippe) ou même un coup de soleil peuvent déclencher l’ap­
sensation dans une zone donnée. La carte des dermatomes est
parition du zona.
importante pour l’investigation clinique de dommages nerveux.
Une paresthésie (sensations anormales de ourmillement, de Lors de sa réactivation, le
virus de la varicelle et du
piqûre ou de brûlure) dans un dermatome peut ournir des ren-
zona prolière et se propage
seignements utiles sur la localisation d’une lésion de la moelle vers les dermatomes, le long
épinière ou de ners spinaux. des neurofbres sensitives
associées aux ganglions des
ners spinaux inectés. Il y T1
provoque une éruption cuta­ T2
née et des ampoules sou­ T3
vent accompagnées d’une T4
intense sensation doulou­ T5
C2
Nerf crânien V reuse de brûlure ou de pico­ T6
C3 tement FIGURE 8A. Les T7
C2 C4
C5 symptômes peuvent durer
C3 C6
C4 T1 C7 de trois à six mois.
C5 C5 T2 C8
T1 T3 C5 Un médicament antiviral
T2 T2 T5 T4 (l’acyclovir, par exemple) peut
T4 T3 T7 T6 réduire la sévérité et la durée
T6 T1 T5 T9 T8
T1 T8 des symptômes du zona. Les
T7 C6 C6
T9 T10 personnes âgées peuvent en
T10
T12 FIGURE 8A
T11 L1 outre recevoir un vaccin
T11 C8 C8 Propagation typique d’une
C5 C5 L2 contre le zona, capable de
L1 T12 L1 L3 éruption de zona chez un
S2 S3 L4 les aider à prévenir la maladie homme de 49 ans
C6 S3 C6 S4
S5 ou à réduire sa gravité.
L2 L2
L1 Co
S1 S1
L3 L3 S2 S2
C7 C7 C7 C7
C8 C8 L5 L5
L4 L4

L2 INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


L5 L5 Pour en savoir plus sur les diérentes notions abordées dans
L3 cette section, consultez les éléments suivants.
S1 S1 La SECTION 5.2, p. 134, explique le rôle des ners spinaux
S1 L4 S1 dans l’organisation du système nerveux.
L5 L5 La SECTION 7.1, p. 224, décrit l’organisation d’un ner et de
Vue antérieure Vue postérieure ses enveloppes.
La SECTION 7.2, p. 224, présente les ners crâniens, dont les
FIGURE 8.6 ners trijumeaux.
Distribution des dermatomes ❯ Les lettres et les chires
désignent les ners spinaux qui innervent une région donnée de la La SECTION 9.3.1, p. 300, présente le SNAS, dont ont partie
peau. Chaque groupe de dermatomes a son code de couleur. les rameaux communicants.
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 275

Vérifiez vos progrès 8.2.2 L’anatomie microscopique de la


1. Combien de ners spinaux le corps humain moelle épinière
possède­t­il ?
Une coupe transversale de la moelle épinière révèle un canal
2. Nommez tous les ners spinaux et précisez leurs central, de la substance grise et de la substance blanche
points d’émergence dans la colonne vertébrale. FIGURE 8.7 (page suivante). Le canal central de la moelle
3. Diérenciez les termes suivants : flets radiculaires, épinière renerme du liquide cérébrospinal (LCS), tout
racine dorsale, racine ventrale et ner spinal. comme les méninges qui la protègent. La substance grise y est
Nommez les éléments qui ne contiennent que des en position centrale et adopte la orme d’un H ou d’un papil-
neurofbres motrices, des neurofbres sensitives ou
lon (gure 8.7). Elle comprend des corps cellulaires de neu-
les deux.
rones, des dendrites et des axones amyélinisés. La substance
4. Qu’est­ce qu’un dermatome ? blanche entoure la substance grise et comporte surtout des
5. À l’aide de la carte des dermatomes, dites l’origine axones myélinisés bien que certains d’entre eux soient amyé-
possible des ners atteints chez une personne qui a linisés. La ssure médiane ventrale et le sillon médian dorsal
subi un coup de ouet cervical au cours d’un accident sont de proondes entes qui séparent la moelle épinière en
d’automobile et qui ne peut plus ressentir de sensations côtés gauche et droit. La substance blanche de chacune des
dans le bras, l’avant­bras et la main gauches.
moitiés de la moelle se partage en cordons dorsal, latéral et
ventral. Dans ces cordons, on trouve des groupes d’axones
parallèles nommés tractus 1 (ou aisceaux). Chaque tractus se
spécialise dans le transport d’un ou de quelques types d’in-
8.2 L’anatomie de la moelle épinière ormations. Par exemple, il existe un tractus dont les axones
ne transportent que de l’inormation se rapportant à la dou-
8.2.1 L’anatomie macroscopique de la leur et à la température (gure 8.12, p. 279). Ces tractus sont
moelle épinière décrits en détail dans la section 8.3.1 (p. 278).

La moelle épinière s’étend de la base de l’encéphale, depuis La substance grise, pour sa part, se partage en cornes
le trou occipital, un large orice à la base du crâne, jusqu’à la (gure 8.7). On y trouve des corps cellulaires, des segments
première ou à la deuxième vertèbre lombaire, selon les per- de neurones sensitis et moteurs, ainsi que des interneu-
sonnes (gure 8.2, p. 271). Elle est plus courte que la colonne rones qui communiquent avec ces deux types de n eurones.
vertébrale, car elle croît plus lentement que cette dernière Les cornes dorsales droite et gauche, relativement minces,
durant le développement. La moelle épinière se partage en sont le site de synapses entre les neurones sensitis et les
segments cervicaux, thoraciques, lombaires ou sacraux selon interneurones. Les cornes ventrales sont plus larges et
le nom des vertèbres qui l’enveloppent et la protègent. Comme contiennent les corps cellulaires des neurones moteurs
indiqué précédemment, 31 paires de ners spinaux émergent somatiques. Il existe des cornes latérales dans les régions
de la moelle épinière. Les premières paires de ners sont hori- thoracique, lombaire et sacrée de la moelle, là où se trouvent
zontales et sortent par les oramens intervertébraux qui leur des corps cellulaires de neurones moteurs du système ner-
ont ace, mais puisque la moelle épinière se termine avant la veux autonome (SNA). Les racines dorsales (sensitives) et
colonne vertébrale, les racines des ners lombaires et sacraux ventrales (motrices) des ners spinaux s’unissent aux cornes
doivent s’allonger avant de trouver leur point d’émergence. Ces dorsales et ventrales, respectivement.
longues racines orment ensemble la queue de cheval.
Les deux moitiés de la moelle épinière sont reliées par la
Le diamètre de la moelle épinière n’est pas uniorme sur commissure grise et la commissure blanche antérieure. Ces
toute sa longueur. En eet, deux élargissements, le renfement commissures contiennent des axones qui traversent d’un côté à
cervical et le renfement lombaire, sont observables là où l’autre de la moelle avant d’entrer dans l’encéphale ou d’en sor-
sortent et arrivent les neurobres qui desservent les membres tir. D’ailleurs, cela explique en partie pourquoi le côté gauche
supérieurs et inérieurs, respectivement. Sous le renfement de l’encéphale commande la partie droite du corps, et le côté
lombaire, la moelle épinière se resserre en une structure nom- droit de l’encéphale, la partie gauche du corps.
mée cône médullaire. Un mince cordon de tissu conjoncti, le
lum terminal, ancre le cône médullaire au coccyx. La queue
de cheval naît à partir du renfement lombaire et du cône 1. Dans ce manuel, les termes « tractus » et « aisceaux » sont considérés
médullaire. comme synonymes.
276 PARTIE II Le système nerveux

Dorsal
Substance blanche Canal central Sillon médian dorsal Substance grise
Cordon dorsal Corne dorsale
Cordon latéral Commissure grise
Commissure blanche Corne latérale
antérieure Corne ventrale
Cordon ventral Dorsal

Substance blanche
Canal central
Substance grise
Corne dorsale
Commissure grise

Corne latérale

MO 10X
Corne ventrale

Fissure médiane ventrale Ventral


Ventral

a. Anatomie interne de la moelle épinière b. Coupe transversale de la moelle épinière

FIGURE 8.7
Répartition de la substance grise et de la substance blanche dans la moelle épinière ❯
a. La substance grise est centrale, alors que la substance blanche est située en périphérie.
b. Photographie d’une coupe transversale de la moelle épinière.

8.2.3 Les protections de la moelle épinière Les vertèbres


Le ragile tissu nerveux de la moelle épinière, tout comme celui Chaque vertèbre comprend un corps vertébral, en orme de
de l’encéphale, est protégé de plusieurs manières : par des os, disque, un arc vertébral et plusieurs petites saillies nom-
en l’occurrence des vertèbres, par des méninges et par le LCS. mées processus FIGURE 8.8 . Le corps vertébral est en position
ventrale, le restant de la vertèbre étant constitué
par l’arc vertébral et les processus qu’il porte,
comme le processus épineux situé en position
Moelle
dorsale. En passant les doigts dans le dos, le long
épinière Processus épineux de la colonne vertébrale, on peut palper les pro-
Substance grise
cessus épineux des vertèbres. Le corps vertébral
et l’arc vertébral délimitent une ouverture nom-
Arc vertébral Substance blanche
mée oramen vertébral ; l’ensemble des oramens
vertébraux constitue le canal vertébral, où loge
Racine la moelle épinière. Comme déjà mentionné, les
dorsale ners spinaux, qui prennent leur origine dans la
moelle épinière, passent par des ouvertures laté-
Ganglion
de la racine
Foramen vertébral rales entre les vertèbres, les oramens interverté-
dorsale braux. Des disques intervertébraux séparent
les vertèbres ; s’il arrive qu’un disque glisse légè-
Espace épidural rement, cela peut comprimer la moelle épinière
Nerf spinal
(contenant du tissu
adipeux et des et causer une sensation de douleur.
Racine ventrale
vaisseaux sanguins)
Corps vertébral
Les méninges et le liquide cérébrospinal
La moelle épinière est tapissée de membranes de
FIGURE 8.8 tissu conjoncti appelées méninges FIGURE 8.9.
Protection osseuse de la moelle épinière ❯ La moelle épinière est protégée par
La membrane la plus épaisse et la plus superf-
les vertèbres.
cielle est appelée dure-mère. La dure-mère spinale
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 277

Dure-mère
sanguins, du tissu conjoncti lâche aréolaire et de la graisse. On
Espace subdural pratique une anesthésie épidurale des ners spinaux en injec-
Ligament dentelé tant des anesthésiques dans cet espace. On ait souvent ce type
Arachnoïde d’anesthésie aux emmes sur le point d’accoucher.
Cavité subarachnoïdienne
Sous la dure-mère se trouve l’arachnoïde, une membrane
Pie-mère très ine dont les prolongements ilamenteux rappellent
Épinèvre d’un nerf spinal
l’aspect d’une toile d’araignée, d’où son nom. L’espace
Ganglion d’une racine compris entre cette membrane et la dure-mère est appelé
dorsale espace subdural ; il ne renerme qu’une très aible quantité
Nerf spinal de liquide séreux.
Racine ventrale
La troisième méninge, appelée pie-mère, est la plus proonde.
Elle adhère très étroitement à la surace de la moelle épinière.
Cette dernière est maintenue en place par les ligaments den-
Vue antérolatérale de la moelle épinière et de ses méninges telés et par le flum terminal. Les ligaments dentelés sont des
FIGURE 8.9
Méninges spinales ❯ Vue antérolatérale de la moelle épinière et cloisons de tissu conjoncti (fgure 8.9) qui s’étendent depuis les
de ses méninges. côtés de la moelle épinière jusqu’à la dure-mère, entre les sor-
ties des ners spinaux cervicaux et thoraciques. Le terme den-
telé signife ayant de petites dents. Ces ligaments limitent les
est en continuité avec la dure-mère crânienne, qui enveloppe mouvements latéraux de la moelle épinière. Le flum terminal
l’encéphale. Elle poursuit aussi le tissu conjoncti de l’épinèvre ancre le cône médullaire au coccyx, limitant ainsi le mouve-
qui enveloppe les ners spinaux. L’analogie d’un manteau (la ment de la moelle épinière vers le haut.
dure-mère spinale) et d’une manche (l’épinèvre) illustre bien la Entre l’arachnoïde et la pie-mère se trouve la cavité
relation entre ces deux enveloppes.
subarachnoïdienne ; on y trouve des flaments arachnoïdiens,
La dure-mère entourant la moelle épinière est séparée des des vaisseaux sanguins et le LCS. Ce dernier agit comme un
parois du canal vertébral par l’espace épidural (fgure 8.8). coussin qui amortit les chocs. Le LCS est également présent
Cet espace contient les racines des ners spinaux, des vaisseaux dans le canal central de la moelle épinière.

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


L’introduction d’aiguilles dans la cavité subarachnoïdienne
Plusieurs interventions cliniques nécessitent l’insertion d’une aiguille inérieure du corps. On peut également injecter une substance
dans la cavité subarachnoïdienne. Pour y arriver, l’aiguille doit tra­ radio­opaque avant de pratiquer un myélogramme, c’est­à­dire
verser la peau, les muscles du dos, le ligament jaune (situé entre les une radiographie de la moelle épinière pour visualiser des
vertèbres), l’espace épidural, la dure­mère, l’arachnoïde pour nale­ lésions ou des anomalies médullaires.
ment atteindre la cavité subarachnoïdienne. Une ois l’aiguille intro­
duite dans la cavité, on peut y aspirer une petite quantité de LCS ou Peau
y injecter des médicaments. L’aiguille est introduite dans l’espace Couche sous-cutanée
intervertébral L3/L4 ou L4/L5 pour éviter le contact avec la moelle Muscles dorsaux
épinière qui, contrairement à la cavité subarachnoïdienne, ne L3
s’étend habituellement pas au­delà de la deuxième vertèbre lom­ Espace épidural
baire. Les racines nerveuses de la queue de cheval uient devant Dure-mère et arachnoïde
l’aiguille et ne sont donc pas endommagées par la procédure. Aiguille
Une ponction lombaire (ou rachicentèse) FIGURE 8B consiste à pour la ponction
prélever du LCS dans la cavité subarachnoïdienne an de mettre lombaire
en évidence la présence d’agents inectieux (dans le cas d’une L4
méningite, c’est­à­dire d’une inection des méninges, par exemple) Cavité subarachnoïdienne
ou la présence de sang (signe d’une hémorragie), ou pour mesurer Queue de cheval
la pression du LCS.
On pratique une anesthésie spinale, dite aussi bloc spinal, en Canal vertébral
injectant, dans la cavité subarachnoïdienne, des anesthésiques FIGURE 8B
qui inhibent la transmission des infux nerveux et, par consé­ Ponction lombaire
quent, les sensations de douleur provenant de la moitié
278 PARTIE II Le système nerveux

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS Tractus sensitifs (ascendants)


Pour en savoir plus sur les diérentes notions abordées dans Tractus moteurs (descendants)
cette section, consultez les éléments suivants.
La SECTION 7.4.3, p. 250, décrit les rôles du LCS.
La rubrique BIOLOGIE AU QUOTIDIEN, p. 427, présente cer­
taines anomalies de la moelle épinière et des méninges pou­
vant survenir au cours du développement œtal.
La rubrique BIOLOGIE AU QUOTIDIEN, p. 436, présente les
diérents types d’anesthésies qu’une emme peut recevoir
lorsqu’elle est sur le point d’accoucher, an de réduire la douleur.

Vérifiez vos progrès


6. À quel niveau de la moelle épinière pratique­t­on Vue antérolatérale
l’injection épidurale ? FIGURE 8.10
7. Nommez les méninges qui entourent la moelle Tractus sensitifs et tractus moteurs de la moelle épinière ❯
épinière. Que trouve­t­on dans les espaces épidural, Tractus ascendants et descendants de la moelle épinière.
subdural et subarachnoïdien ? Note : Les fèches indiquent la direction de la propagation des
infux nerveux.

8.3 La physiologie de la moelle épinière


La moelle épinière orme, avec l’encéphale, le SNC. Ses princi- Côté dorsal

pales onctions consistent à acheminer les infux sensitis se Tractus


dirigeant vers l’encéphale et les infux moteurs destinés à la gracile
Cordon
périphérie, de même qu’à intégrer les réfexes spinaux. dorsal Tractus
cunéiforme

8.3.1 Les tractus


Tractus
La moelle épinière constitue une voie de communication entre spinothalamiques
l’encéphale et les ners spinaux. Les tractus qu’elle contient (latéral et ventral)
sont des regroupements de neurobres parallèles spécialisés
dans le transport unidirectionnel d’infux nerveux. Ils se com-
parent à de gros câbles électriques FIGURE 8.12 , ou à des routes
à sens unique dont certaines conduisent les infux nerveux
de la périphérie vers l’encéphale et d’autres assurent le trajet
inverse. Par exemple, lorsqu’on touche la main d’une personne,
ses récepteurs sensoriels génèrent des infux nerveux qui Côté ventral

empruntent des neurobres sensitives pour se rendre jusqu’à FIGURE 8.11


sa moelle épinière et monter à l’encéphale par des tractus sen- Coupe transversale de la moelle épinière, au niveau cervical,
sitis (ou ascendants, en bleu) FIGURE 8.10. Par contre, lorsque montrant les voies sensitives ❯ Seuls les tractus sensitis
le cerveau exerce un contrôle volontaire sur ses membres, les (ascendants) droits ont été illustrés (en bleu), bien que les mêmes
soient présents du côté gauche de la moelle.
infux moteurs issus du cerveau circulent dans des tractus
Note : Certains tractus sensitis n’ont pas été représentés, car ils ne
moteurs (ou descendants, en rouge) (gure 8.10) de sa moelle sont pas traités dans le présent manuel.
épinière et empruntent ensuite des neurobres motrices pour
aller jusqu’à ses muscles.
ces voies transmet un type déterminé d’inormation, et les neu-
Les tractus sensitifs rones qui la constituent sont associés à un type précis de récep-
La moelle épinière renerme un grand nombre de tractus sensi- teurs sensoriels. Par exemple, les thermorécepteurs génèrent
tis qui se prolongent dans le tronc cérébral. Ils assurent la trans- des infux nerveux qui se propagent dans la voie sensorielle de
mission des infux nerveux de la périphérie à diverses parties de la température, alors que les infux nerveux déclenchés par les
l’encéphale. La gure ci-contre illustre l’emplacement des prin- useaux neuromusculaires empruntent la voie sensorielle impli-
cipaux tractus sensitis dans la moelle FIGURE 8.11. Chacune de quée dans la proprioception TABLEAU 8.2 (p. 280).
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 279

Côté droit du corps Côté gauche du corps


Cortex somesthésique primaire
Hémisphère cérébral

Neurone de troisième ordre

Thalamus

Mésencéphale

Neurone de deuxième ordre

Pont

Bulbe rachidien

Tractus spinothalamique ventral


Information (toucher grossier, pression)
sensorielle

Neurone de premier Tractus spinothalamique latéral


ordre (douleur, température)
Corne dorsale
Moelle épinière
Direction des influx

FIGURE 8.12
Tractus spinothalamiques latéral et ventral ❯ Les axones du tractus spinothalamique latéral transmettent des infux nerveux douloureux
et thermiques. Les axones du tractus spinothalamique ventral transmettent des infux nerveux de toucher grossier et de pression.
Note : Seuls les tractus gauches ont été représentés.

Les tractus ascendants véhiculant de l’inormation sensi- aboutissement, soit le thalamus. Les termes ventral et latéral ont
tive de même type peuvent être regroupés en systèmes. Il en réérence au cordon de la moelle où se trouvent ces tractus.
existe deux principaux quant à la perception consciente des
Les tractus sensitis sont composés d’une séquence de trois
stimulus externes. Ce sont le système spinothalamique et
neurones – de premier, deuxième et troisième ordre – qui se
celui du cordon dorsal et du lemnisque médial (tableau 8.2,
succèdent depuis le récepteur jusqu’au cortex cérébral. Dans
page suivante). D’autres voies acheminent des données sen-
les tractus spinothalamiques, les corps cellulaires des neurones
sorielles dont on n’a pas conscience, mais elles ne seront pas
de premier ordre se trouvent dans les ganglions des racines
abordées dans ce manuel.
dorsales des ners spinaux (gure 8.12). Ces neurones relaient
Le système spinothalamique Le système spinothalamique les données sensorielles de la périphérie jusqu’à la corne dorsale
achemine l’inormation sensorielle cutanée jusqu’à l’encéphale. de la moelle épinière, où ils ont synapse avec les neurones
On divise traditionnellement ce système en deux tractus spi- de deuxième ordre. Les axones de ces derniers traversent du
nothalamiques : un ventral et un latéral. Le nom de ces tractus côté opposé de la moelle épinière (controlatéral) en passant
refète d’abord leur origine, spino signiant moelle, puis leur par les commissures et pénètrent dans l’un des tractus
280 PARTIE II Le système nerveux

TABLEAU 8.2 Principaux tractus spinaux sensitifs*


Localisation du Localisation du
Information corps cellulaire corps cellulaire
Système et tractus Origine Décussation
transmise du neurone de du neurone de
premier ordre deuxième ordre

Spinothalamique

Latéral Douleur, température Récepteurs cutanés Ganglion de la racine Corne dorsale Niveau auquel les
(nocicepteurs et dorsale de la moelle épinière neurones de premier
thermorécepteurs) ordre entrent dans la
moelle épinière

Ventral Toucher grossier, Récepteurs cutanés Ganglion de la racine Corne dorsale De 8 à 10 segments
chatouillement, (mécanorécepteurs) dorsale de la moelle épinière au­dessus du
démangeaison, niveau d’entrée des
pression neurones de premier
ordre

Cordon dorsal et lemnisque médial

Gracile Proprioception, Récepteurs cutanés, Ganglion de la racine Bulbe rachidien Bulbe rachidien
discrimination tactile, articulations, dorsale (noyau gracile)
pression et vibrations tendons, muscles
(partie inférieure (propriocepteurs et
du corps) mécanorécepteurs)

Cunéiforme Proprioception, Récepteurs cutanés, Ganglion de la racine Bulbe rachidien Bulbe rachidien
discrimination tactile, articulations, dorsale (noyau cunéiforme)
pression et vibrations tendons, muscles
(partie supérieure (propriocepteurs et
du corps) mécanorécepteurs)

* Tous les tractus sensitifs sont controlatéraux. De plus, les corps cellulaires de leurs neurones de troisième ordre sont situés dans le thalamus et les
axones se terminent dans le cortex somesthésique primaire.

spinothalamiques, pour monter jusqu’au thalamus, où ils ont celle-ci, sans traverser du côté opposé, pour aire synapse avec
synapse avec les corps cellulaires des neurones de troisième les neurones de deuxième ordre situés dans le bulbe rachidien
ordre. Les axones des neurones de troisième ordre relient le (gure 8.13).
thalamus au cortex somesthésique primaire, qui localise la
Dans la moelle épinière, le système du cordon dorsal et du
provenance des infux sensitis reçus. L’inormation sur la
lemnisque médial se divise en deux tractus (gure 8.13). Le
douleur et la température suit le tractus spinothalamique
tractus gracile achemine des sensations provenant de ter-
latéral, tandis que les infux se rapportant à la pression, au
minaisons nerveuses situées en dessous du milieu du thorax,
toucher grossier (mal localisé) et aux sensations de déman-
et le tractus cunéiforme véhicule des infux venant des ter-
geaison empruntent le tractus spinothalamique ventral
minaisons situées au-dessus de ce niveau. Le tractus gracile
(tableau 8.2).
se termine par des synapses avec les neurones de deuxième
Le système du cordon dorsal et du lemnisque médial Le ordre dans le noyau gracile. Le tractus cunéiorme se ter-
système du cordon dorsal et du lemnisque médial convoie mine par des synapses avec les neurones de deuxième ordre
les sensations qui touchent la discrimination tactile, la proprio- dans le noyau cunéiforme. Les noyaux gracile et cunéiorme
ception, la pression et les vibrations FIGURE 8.13 . Ce système se trouvent tous deux dans le bulbe rachidien. Les neurones
est nommé d’après sa localisation dans le cordon dorsal et dans de deuxième ordre qui quittent ces noyaux traversent du côté
le lemnisque médial, soit la continuation du cordon dorsal de opposé du bulbe, à un endroit nommé décussation du lem-
la moelle épinière dans le tronc cérébral. Le terme lemnisque nisque médial, puis montent dans le lemnisque médial pour
signie ruban, et il ait réérence à l’apparence mince du trac- se terminer dans le thalamus. Les neurones de troisième ordre
tus, semblable à un ruban, quand il traverse le tronc cérébral. partent du thalamus et aboutissent dans le cortex somesthé-
Les corps cellulaires des neurones de premier ordre du sys- sique primaire.
tème du cordon dorsal et du lemnisque médial se situent dans le
ganglion de la racine dorsale. Il s’agit des plus gros corps cellu- Les tractus moteurs
laires de ce ganglion, en particulier ceux qui sont responsables Les tractus moteurs sont des voies descendantes qui contiennent
de la discrimination tactile. Les axones de ces neurones entrent des axones conduisant des infux nerveux de certaines ré-
dans la moelle épinière et montent sur toute la longueur de gions des hémisphères cérébraux ou du cervelet jusqu’au tronc
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 281

Côté droit du corps Côté gauche du corps

Hémisphère cérébral Cortex somesthésique


primaire

Neurone de troisième ordre


Thalamus

Neurone de deuxième ordre


Mésencéphale Lemnisque médial

Bulbe rachidien Noyau gracile


Noyau cunéiforme

Décussation du
lemnisque médial

Information Neurone de premier ordre FIGURE 8.13


sensorielle Tractus gracile
Système du cordon dorsal et du
Tractus Cordon dorsal lemnisque médial ❯ Le tractus cunéiforme
Racine ventrale cunéiforme achemine des sensations touchant la
Racine dorsale proprioception, la pression, les vibrations et
la discrimination tactile du haut du corps. Le
Moelle épinière tractus gracile fait la même chose pour le bas
Direction des influx du corps.

cérébral ou à la moelle épinière. Le nom d’un tractus descen- Côté dorsal


dant est basé sur son origine et son aboutissement TABLEAU 8.3
(p. 284). Comme pour les noms de certains tractus ascendants, le Tractus corticospinal
latéral
préxe indique l’origine du tractus, et le sufxe, sa destination.
Par exemple, le tractus corticospinal est un tractus moteur qui
provient du cortex moteur et se termine dans la moelle épinière. Tractus corticospinal
Au besoin, un troisième terme est ajouté pour indiquer le cordon ventral
de la moelle, latéral ou ventral, où loge le tractus FIGURE 8.14.
Les neurobres motrices descendantes se divisent en deux
groupes : les voies directes et les voies indirectes. Les voies
directes, appelées aussi voies pyramidales, entrent en jeu dans
le maintien du tonus musculaire et dans le contrôle de la vitesse
et de la précision des mouvements demandant de l’adresse, Côté ventral
surtout les mouvements ns nécessaires pour la dextérité. La
FIGURE 8.14
plupart des voies indirectes, parois appelées voies extrapyra-
Coupe transversale de la moelle épinière, au niveau cervical,
midales, participent au contrôle moins précis des onctions montrant les tractus corticospinaux ❯ Seuls les tractus
motrices, spécialement celles associées à la coordination corticospinaux droits ont été illustrés (en rose), même s’ils existent
générale du corps et à la onction cérébelleuse, comme le main- des deux côtés.
Note : Certains tractus moteurs n’ont pas été représentés, car ils ne
tien de la posture. Beaucoup de voies indirectes sont plus vieilles sont pas traités dans le présent manuel.
d’un point de vue évoluti et contrôlent des mouvements plus
282 PARTIE II Le système nerveux

POINT DE MIRE Santé


La douleur et la théorie du portillon
La douleur est une sensation se caractérisant par un ensemble peuvent être supprimés par des infux nerveux qui proviennent
d’expériences perceptives et émotives complexes et déplai­ des collatérales des neurones du système du cordon dorsal et
santes qui déclenchent des réactions motrices autonomes et du lemnisque médial. Cet arrangement permettrait d’ouvrir ou
somatiques, ainsi que des réactions psychologiques. Une sen­ non la « porte » à la douleur. Une augmentation de l’activité du
sation douloureuse peut se présenter sous deux ormes : (1) des système du cordon dorsal et du lemnisque médial tend à ermer
infux nerveux transmis rapidement par des axones myélinisés cette porte, en réduisant les infux douloureux transmis par le
de ort diamètre qui entraînent une douleur aiguë et bien locali­ tractus spinothalamique. Des voies descendantes provenant du
sée, cuisante ou cinglante ; ou (2) des infux propagés plus lente­ cortex cérébral et d’autres régions de l’encéphale peuvent aussi
ment par des axones plus petits et moins myélinisés qui procurent contrôler cette porte.
une douleur diuse. Des recherches indiquent que la sensibilité Un acteur potentiellement important dans l’explication de la
des récepteurs de la douleur est très uniorme et ne change pas douleur antôme est l’absence d’infux de toucher, de pression
de açon importante d’un instant à l’autre. La variation des sen­ et de proprioception provenant du membre amputé. Ces infux
sations douloureuses résulte plutôt des mécanismes par les­ suppriment normalement la transmission des infux douloureux
quels les nocicepteurs sont stimulés, de diérences dans dans les voies de la douleur, comme l’explique la théorie du por­
l’intégration des infux nerveux provenant de ceux­ci et d’inter­ tillon. Lorsqu’un membre est amputé, l’eet inhibiteur de l’inor­
actions complexes dans le cortex cérébral, le gyrus du cingulum mation sensorielle se trouve supprimé. En conséquence,
et le thalamus, là où la composante émotionnelle de la douleur l’intensité de la douleur antôme peut augmenter.
est ajoutée. La perception de la douleur au niveau du cortex peut
être modulée par le contexte ou les expériences antérieures. Le L’analgésie
stress, par exemple, peut réduire la perception de la douleur.
La théorie du portillon pourrait expliquer les bases physiolo­
giques de certaines méthodes utilisées pour réduire l’intensité de
Le système du cordon dorsal et du lemnisque médial la douleur chronique : la stimulation électrique des neurones du
Bien que le système du cordon dorsal et du lemnisque médial système du cordon dorsal et du lemnisque médial, la stimulation
ne soit pas spécialisé dans la transmission des infux doulou­ électrique transcutanée (application d’un aible stimulus élec­
reux, les récepteurs cutanés et les propriocepteurs qui lui sont trique sur la peau), l’acupuncture, la massothérapie et l’exercice.
associés peuvent répondre aux mêmes stimulus qui touchent La réquence des infux nerveux transmis dans le système du
les récepteurs de la douleur. Les infux nerveux provenant des cordon dorsal et du lemnisque médial augmente lorsque la peau
récepteurs tactiles ournissent l’inormation qui permet de loca­ est rottée vigoureusement et quand on bouge les membres ;
liser la sensation douloureuse. La douleur supercielle est cela pourrait expliquer pourquoi la riction vigoureuse d’une
localisée très précisément grâce à la stimulation simultanée des grande surace autour de la source d’une douleur cuisante tend
nocicepteurs et des mécanorécepteurs cutanés. La douleur à en réduire l’intensité. L’exercice diminue normalement la sen­
proonde ou viscérale n’est pas aussi bien localisée à cause sation de douleur, et des programmes d’exercice sont des com­
d’une quantité moindre de mécanorécepteurs dans les organes posantes importantes de la gestion de la douleur chronique non
internes, et on la perçoit normalement comme étant diuse. associée à une maladie. Les infux nerveux générés par les
méthodes d’acupuncture pourraient agir par un mécanisme de
La théorie du portillon portillon dans lequel l’activité de cellules sensitives émettant des
Les neurones du système du cordon dorsal et du lemnisque branches collatérales vers la corne dorsale de la moelle épinière
médial interviennent dans ce qu’on appelle la théorie du portil­ inhiberait la transmission d’infux douloureux vers l’encéphale.
lon. Les neurones de premier ordre de ce système émettent, Les analgésiques agissent en bonne partie comme le méca­
dans la moelle épinière, des branches collatérales qui ont nisme du portillon. Certains bloquent la transmission de la noci­
synapse avec des interneurones capables d’inhiber les neu­ ception dans la moelle épinière par les neurones de premier
rones de deuxième ordre du tractus spinothalamique. Autrement ordre des voies ascendantes. D’autres interviennent dans le
dit, les infux nerveux douloureux voyageant dans ce tractus cortex cérébral pour moduler la douleur.

« primitis » du tronc et de la portion proximale des membres. dans le tronc cérébral ou dans la moelle épinière. On dit aussi
On peut imaginer que les voies directes, qui n’existent que chez qu’elles constituent le système pyramidal parce que les neuro-
les mammières, se surimposent aux voies indirectes et sont fbres de ces tractus orment les pyramides du bulbe rachidien
plus concernées par les mouvements fnement contrôlés de la FIGURE 8.15 (p. 284). Les voies directes comprennent des groupes
ace et des portions distales des membres. Les voies indirectes de neurofbres réparties dans deux types de tractus : les tractus
ne seront pas décrites plus en détail dans le présent manuel. corticospinaux (latéral et ventral), impliqués dans le contrôle
Les voies directes Ce nom vient du ait que les neurones cortical direct des mouvements générés sous la tête, et les trac-
pyramidaux du cortex cérébral, dont les axones orment ces tus corticonucléaires, responsables du contrôle cortical direct
voies, ont directement synapse avec les neurones moteurs des mouvements se produisant dans la tête et le cou.
vésicule
biliaire Cœur
Estomac
Intestin Foie et vésicule
CHAPITRE 8 Pancréas
Les nerfs spinaux et la moelle épinière
grêle biliaire 283
Gros intes-
Ovaire tin (côlon)
Appendice Vessie
Uretère Rein
l arrive parois que la stimulation de nocicepteurs logés les mêmes régions du cortex cérébral. Comme il ne peut éta­
I
SAVIEZ-VOUS QUE...

dans les organes internes soit ressentie comme une dou­ blir a.
l’origine de la
Principales douleur,
zones le cerveau
de douleur la projette
projetée du corps là où il y a le
humain
leur provenant de la peau ou d’une structure supercielle du plus de récepteurs et aux endroits où il est le plus réquent
corps. C’est ce qu’on appelle la douleur projetée FIGURE 8Ca. d’avoir mal.
Cela explique pourquoi les personnes qui subissent un
inarctus du myocarde ont mal à l’épaule et au bras gauches. Voie ascendante se dirigeant vers l’encéphale
Les sensations qui proviennent du cœur et du bras suivent le
même parcours FIGURE 8Cb et elles sont analysées dans
Ganglion de la
racine dorsale
Nocicepteur
Foie et Poumon et
Moelle épinière
vésicule diaphragme
biliaire Cœur
Estomac
Intestin Foie et vésicule
Pancréas
grêle biliaire
Gros intes-
Ovaire tin (côlon) Peau du côté
Appendice Vessie gauche de la
Uretère Rein poitrine et du
Cœur Neurofibre sensitive bras gauche

a. Principales zones de douleur projetée du corps humain b. Douleur projetée pendant un infarctus

FIGURE 8C
Douleur projetée
Voie❯ascendante se dirigeant vers l’encéphale
a. La douleur projetée est une sensation douloureuse ressentie ailleurs qu’au site réel du stimulus.
b. Les neurones sensitis somatiques et viscéraux convergent souvent vers le même interneurone dans la moelle épinière, ce qui contribue
à expliquer pourquoi l’encéphale peut interpréter des infux douloureux en provenance du cœur comme s’ils venaient de la peau.
Ganglion de la
racine dorsale
Nocicepteur

Moelle épinière
Les tractus corticospinaux Les tractus corticospinaux sont hypotonie (diminution du tonus) et compromet les mouve-
ormés par les axones de neurones pyramidaux dont les corps ments fns ainsi que les activités mettant en jeu un contact,
cellulaires sont situés dans le cortex moteur primaire et le cor- comme la préhension. Ces données expérimentales appuient
tex prémoteur des lobes rontaux. Ils descendent Peau jusqu’aux
du côté la conclusion que les tractus corticospinaux se surimposent
pyramides du bulbe rachidien. À l’extrémité inérieure dedula
gauche aux voies indirectes, plus vieilles, et qu’ils remplissent de nom-
poitrine et du
bulbe, de 75 à 85 % des neurofbres corticospinales bras traversent
gauche
breuses onctions parallèles. La principale onction des voies
Cœur Neurofibre sensitive
du côté opposé du SNC (décussation) dans les pyramides directes est d’ajouter de la vitesse et de l’agilité aux mouve-
visibles b.
à Douleur projetée
la portion pendant
inérieure duunbulbe.
infarctus
Ces neurofbres des- ments volontaires, en particulier ceux des mains, et de ournir
cendent ensuite dans les tractus corticospinaux latéraux de un haut degré de contrôle moteur fn, comme dans les mouve-
la moelle épinière (fgure 8.15, page suivante). Les 15 à 25 % res- ments individuels des doigts.
tant descendent sans croiser dans les tractus corticospinaux
ventraux et croisent près du niveau auquel ils ont synapse
avec les neurones moteurs. Les tractus corticospinaux ven-
L esprimaire)
tractus descendants (provenant du cortex moteur
SAVIEZ-VOUS QUE...

traux innervent le cou et les membres supérieurs, et les tractus


et les tractus ascendants (dirigés vers le
corticospinaux latéraux, tous les niveaux du corps (tableau 8.3, cortex somesthésique primaire) croisent la ligne médiane
page suivante). (ligne imaginaire passant par le centre du corps) soit dans
La plupart des neurofbres corticospinales ont synapse la moelle épinière, soit dans le bulbe rachidien. En raison
de ce croisement, les neurones moteurs de l’hémisphère
avec les neurones moteurs de la corne ventrale de la substance cérébral droit commandent le côté gauche du corps et
grise de la moelle épinière. Ces neurones moteurs innervent vice versa. De même, les sensations provenant de la moi­
essentiellement les muscles des membres. tié gauche du corps parviennent à l’hémisphère cérébral
droit. Pour cette raison, on dit que la motricité et la sensi­
Des lésions des tractus corticospinaux occasionnent une
bilité sont croisées. C’est pourquoi la destruction de tissu
réduction du tonus musculaire, de la lourdeur et de la ai- cérébral due à un accident vasculaire cérébral (AVC)
blesse, mais pas de paralysie complète, même si la lésion aecte les signaux moteurs destinés au côté opposé du
est bilatérale. Des expériences ont montré qu’une section corps, ainsi que l’inormation sensorielle qui en provient.
bilatérale des pyramides du bulbe rachidien provoque une
284 PARTIE II Le système nerveux

Direction des influx


Côté droit du corps Côté gauche du corps

Hémisphère cérébral Cortex moteur


primaire

Thalamus
Neurones pyramidaux
(interneurones)

Tractus corticospinaux
Mésencéphale (latéral et ventral)

Pédoncule cérébral

Quatrième ventricule
Bulbe rachidien
Décussation dans les
pyramides du
bulbe rachidien
Vers les muscles
squelettiques
Tractus corticospinal
Neurones moteurs latéral
Tractus corticospinal
ventral
Moelle épinière
Décussation dans la
moelle épinière

FIGURE 8.15
Tractus corticospinaux ❯ Les tractus corticospinaux latéral et ventral sont responsables des mouvements générés sous la tête.
Note : Seuls les tractus gauches ont été représentés afn d’alléger le schéma.

TABLEAU 8.3 Principaux tractus spinaux moteurs


Exemples Côté du corps
Fonctions
Tractus de mouvements Origine Décussation Aboutissement où les fbres
contrôlées
contrôlés aboutissent
Mouvements précis
Direct
volontaires

Tractus Mouvements
corticospinal générés sous la tête,
spécialement ceux
des mains

Tractus Mouvements fns Dactylographie Cortex cérébral Extrémité iné­ Corne ventrale de la Controlatéral
corticospinal des membres, des rieure du bulbe moelle épinière
latéral mains et des pieds rachidien

Tractus Mouvements du Mouvements avec Cortex cérébral Niveau du Corne ventrale de la Controlatéral
corticospinal tronc, du cou et de un hula­hoop neurone moteur moelle épinière
ventral la tête (cerceau) inérieur

Tractus Mouvements de la Expressions Cortex cérébral Variable selon le Noyaux des ners crâ­ Controlatéral
corticonucléaire tête, du cou et du aciales, mastication ner crânien niens dans le tronc céré­
visage bral (neurones moteurs)
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 285

Les lésions de la moelle épinière qui touchent à la ois les voies yeux et de la langue, la mastication, les expressions aciales et les
directes et les voies indirectes causent quant à elles une paralysie mouvements du palais, du pharynx et du larynx.
complète. Si la section se produit dans la région thoracique, c’est
La fgure de la page suivante résume les principales dié-
la partie inérieure du corps et les jambes qui sont paralysées,
rences entre les tractus sensitis et moteurs FIGURE 8.16 .
ce qu’on appelle une paraplégie. Antoine, présenté au début du
chapitre, pourrait devenir paraplégique à la suite de son accident.
Si la blessure se situe dans la région du cou, les quatre membres INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
sont habituellement touchés : on parle alors de quadriplégie. La poliomyélite
Les tractus corticonucléairesLes tractus corticonucléaires sont La poliomyélite (en grec, polio signife substance grise), ou
analogues aux tractus corticospinaux, mais les premiers innervent paralysie inantile, est une maladie causée par un entéro­
la tête, alors que les autres innervent le reste du corps. Les tractus virus. Il s’agit en réalité d’une inection du SNC, mais qui
corticonucléaires suivent la même route de base que les tractus atteint principalement les ners et les muscles qu’ils des­
servent. Le virus inecte les neurones moteurs de la corne
corticospinaux jusqu’au tronc cérébral. Là, la plupart des neuro-
ventrale de la moelle épinière. L’inection produit une dégé­
fbres corticonucléaires s’arrêtent dans les noyaux des ners crâ- nérescence des neurones moteurs qui entraîne la paralysie
niens, où elles ont synapse avec les neurones moteurs. Ces noyaux et l’atrophie des muscles innervés par ces ners.
donnent naissance aux ners qui contrôlent les mouvements des

POINT DE MIRE Histoire


Lou Gehrig : le cheval de fer (1903-1941)
Il est malheureux qu’avec le temps le nom de Lou Gehrig soit pyramidaux par les radicaux libres, des inections virales et bien
surtout associé à une maladie. Gehrig, le « cheval de er » du d’autres. Les personnes qui en sont atteintes deviennent gra­
baseball, est né en 1903. Fils d’immigrants allemands, il était un duellement incapables de marcher, de parler, de mastiquer et
athlète talentueux qui excellait dans plusieurs sports. d’avaler, sans touteois que leurs habiletés mentales et leurs
sensations soient altérées. Le patient meurt à la suite de com­
Le dévouement de Gehrig pour le baseball et son amour du jeu
plications respiratoires, habituellement deux à cinq ans après le
sont légendaires. Il gagna son surnom en jouant 2130 parties
diagnostic. Stephen Hawking, un physicien britannique, consti­
consécutives, un record qui tint jusqu’en 1995, quand il ut fna­
tue une célèbre exception à cette règle. En eet, 2013 marque
lement battu par Cal Ripken. La maladie, des spasmes dorsaux,
les 50 ans de son diagnostic de SLA. Il existe maintenant des
même des os brisés, rien ne pouvait empêcher Gehrig de jouer
médicaments capables de ralentir la progression de la maladie,
au baseball. Les médecins qui radiographièrent ses mains mais pas de la guérir.
urent stupéaits d’y découvrir 17 ractures diérentes. Toutes
avaient guéri lentement pendant que Gehrig continuait à jouer Lou Gehrig prononça son discours d’adieu devant son équipe et
au baseball. ses partisans au Yankee Stadium, le 4 juillet 1939 FIGURE 8D.
La SLA l’emporta le 2 juin 1941.
Durant toutes ces années, Gehrig a établi plusieurs records
imbattus pendant des décennies. Marquée par 493 coups de
circuit, sa carrière a établi le record historique du nombre de
coups de circuit rappés par un joueur de premier but. Il ut éga­
lement le premier joueur de la Ligue américaine de baseball à
réussir quatre coups de circuit dans une même partie. Pendant
12 années consécutives, cet homme calme et modeste a eu une
moyenne au bâton de plus de 0,300. Gehrig jouait toujours dans
l’ombre de joueurs plus connus : d’abord le rappeur de coups
de circuit Babe Ruth et, plus tard, Joe DiMaggio. Pourtant,
Gehrig a toujours été reconnu et respecté pour ses exploits.
En 1938, les perormances de Gehrig se sont détériorées pro­
gressivement et sa série de parties consécutives s’est interrom­
pue le 2 mai 1939. En tant que capitaine des Yankees, il présenta
comme d’habitude la composition de l’équipe à l’arbitre, mais
pour la première ois en 15 ans, son nom n’y fgurait pas. Il s’était
volontairement retiré et sa carrière de baseball était terminée.
Gehrig reçut un diagnostic de sclérose latérale amyotrophique
(SLA), une maladie neuromusculaire dégénérative qui porte FIGURE 8D
maintenant son nom. Les causes de cette maladie sont variées : Lou Gehrig ❯ Le 4 juillet 1939, Lou Gehrig dit adieu au baseball.
l’hérédité (environ 10 % des cas), une altération des neurones
a. TRACTUS SENSITIFS b. TRACTUS MOTEURS

Les signaux nerveux montent à l’encéphale Les signaux nerveux descendent de l’encéphale
par les tractus sensitifs. par les tractus moteurs.

Neurone Neurone
de troisième pyramidal
ordre
Les tractus sensitifs voyagent Les tractus moteurs voyagent
par les cordons de Neurone Neurone surtout par les cordons ventral et
la moelle épinière. de deuxième moteur latéral de la moelle épinière.

Tractus du ordre
cordon dorsal et
Neurone
du lemnisque médial Tractus
de premier
corticospinal
ordre
latéral
Tractus
spinothalamiques
ventral et latéral

Tractus
corticospinal
ventral

INTÉGRATION DES CONCEPTS


FIGURE 8.16
Différences entre les tractus sensitifs et les tractus moteurs ❯
a. Les tractus sensitifs transmettent des informations ascendantes vers l’encéphale ;
ils voyagent par les cordons de la moelle épinière et utilisent trois neurones pour
acheminer leur information (les neurones de premier, de deuxième et de troisième ordre).
b. Les tractus moteurs transmettent l’information descendante de l’encéphale ; ils
passent en général par les cordons ventral et latéral de la moelle épinière et
requièrent deux neurones (les neurones pyramidal et moteur).

Les tractus sensitifs vers l’encéphale nécessitent trois neurones : Les tractus moteurs vers les effecteurs nécessitent deux neurones :
un neurone de premier ordre, un neurone de deuxième ordre un neurone pyramidal et un neurone moteur.
et un neurone de troisième ordre.

Neurone de troisième Neurone pyramidal (corps


ordre (corps cellulaire dans cellulaire dans le cortex
le thalamus) cérébral)

Thalamus

Neurone de deuxième ordre (corps


cellulaire dans la substance grise
de la moelle épinière ou dans
un noyau du tronc cérébral)

Neurone de premier
ordre (corps cellulaire
dans le ganglion de
la racine dorsale) Neurone moteur (corps
cellulaire dans la corne
ventrale)
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 287

Vérifiez vos progrès 3. aboutit dans la corne dorsale de la substance grise de la


moelle épinière, où il est transmis, à l’aide d’un interneurone
8. Quelles sont les deux onctions principales de la ou non, à
moelle épinière ?
9. Une personne a subi une lésion dans la partie droite
4. un neurone moteur dont le corps cellulaire est dans la corne
de la moelle épinière. On croit que les neurofbres ventrale de la substance grise de la moelle et dont l’axone se
associées au tractus spinothalamique latéral droit trouve dans la racine ventrale d’un ner spinal qui
sont touchées dans la zone de la lésion. Quelles
5. rejoint l’eecteur, un muscle squelettique, pour le aire se
observations seraient cohérentes avec ce diagnostic ?
contracter. La contraction est possible à la suite de la libéra-
10. William et Marie sont victimes d’un accident et tion d’acétylcholine (ACh) à la jonction neuromusculaire.
subissent tous deux une perte de la proprioception,
du toucher fn et de la perception des vibrations du Le réfexe d’étirement
côté gauche de leur corps, sous la taille. On a
constaté que l’accident a causé un traumatisme à la Le réfexe patellaire, appelé aussi réfexe rotulien, est un
moelle épinière de William, alors que c’est le tronc exemple classique de réfexe d’étirement. Il est déclenché
cérébral de Marie qui a été touché. Expliquez quel lorsqu’on donne un petit coup de marteau sous la rotule, ou
côté de la moelle épinière a été atteint chez William et patella FIGURE 8.18 (p. 289). La percussion du ligament patel-
quel côté du tronc cérébral de Marie a subi une lésion.
laire tire la rotule vers le bas, étire le tendon, puis les proprio-
11. Quelles sont les onctions du système spinothalamique cepteurs (des useaux neuromusculaires) enouis à l’intérieur
et de celui du cordon dorsal et du lemnisque médial ? des muscles extenseurs de la cuisse. Lorsque les useaux neu-
Indiquez à quel niveau les neurones de ces systèmes romusculaires sont étirés, des infux nerveux sont produits et
eectuent une décussation et ont synapse.
acheminés par des neurones sensitis jusqu ’ à la moelle épi-
12. Quels sont les deux tractus qui orment les voies nière. À cet endroit, les neurones sensitis ont synapse avec,
directes ? Quelle région du corps est innervée par d’une part, les neurones moteurs qui envoient des infux
chacun de ces tractus ? Décrivez la localisation excitateurs au muscle extenseur, ce qui provoque sa contrac-
des neurones de chaque tractus, le site de leur
tion (contrant l’étirement initial). D’autre part, les neurones
décussation et l’endroit où ils ont synapse.
sensitis ont synapse avec des interneurones. Ces derniers
orment des synapses inhibitrices avec les neurones moteurs
desservant le muscle féchisseur. Ne recevant pas d’infux, le
8.3.2 Les activités réfexes muscle féchisseur demeure relâché et il ne s’oppose pas à la
Les mouvements que l’on eectue ne sont pas tous volontaires. contraction du muscle extenseur. Cela provoque l’extension de
En eet, certains sont automatiques. On appelle réfexe une la jambe et sa projection vers l’avant : c’est la réaction caracté-
réponse automatique à un stimulus. Un réfexe est une activité ristique du réfexe patellaire.
qui se déroule rapidement, sans que l’on ait à y penser. Certains Le réfexe patellaire cause donc la contraction d’un muscle
réfexes sont innés (inconditionnés), comme le battement des en réponse à son étirement. Il permet le maintien de l’équilibre
paupières, mais d’autres sont acquis (conditionnés), comme et de la posture du corps, par exemple quand une personne se
celui des enants qui salivent au son de la cloche du dîner de la tient debout depuis un certain temps. Si le genou commence à
colonie de vacances. plier sous l’eet de la gravité, le muscle extenseur est étiré, le
Il existe diérents types de réfexes. Ceux que la moelle gère réfexe s’enclenche, et la jambe se redresse.
sont les réfexes spinaux et ceux qui relèvent de l’encéphale sont Il aut noter que ce rélexe est monosynaptique, c’est-
les réfexes crâniens. Les réfexes somatiques activent des à-dire que, dans la voie menant au muscle extenseur, il ne
muscles squelettiques, tandis que les réfexes autonomes sti- comprend qu’une synapse entre un neurone sensiti et un
mulent des muscles lisses, le cœur ou des glandes. Quelques neurone moteur. Il ne ait pas intervenir d’interneurone. Il
réfexes spinaux somatiques sont présentés ci-après. est aussi homolatéral, car l’inormation sensorielle entre
Le chemin le plus court que peut parcourir un infux nerveux d’un côté de la moelle, et les décisions motrices sortent par
pour générer une réponse est appelé arc réfexe. Il se compose le même côté.
de cinq éléments, illustrés à la page suivante FIGURE 8.17. Dans
un réfexe médullaire somatique, l’arc réfexe peut se décrire de Le réfexe de retrait
la manière suivante : Le réfexe de retrait est aussi appelé réfexe nocicepti.
Ce réfexe est polysynaptique ; il comporte donc plusieurs
1. un stimulus amène un récepteur sensoriel à produire un
synapses, et est homolatéral. Il protège une personne du
infux nerveux ;
danger en lui permettant de s’éloigner des stimulus doulou-
2. cet infux se propage le long de l’axone d’un neurone sensiti, reux. Par exemple, si l’on se pique involontairement un doigt
s’engage dans la racine dorsale d’un ner spinal et sur l’épine d’une rose, on retire sa main FIGURE 8.19 (p. 289).
288 PARTIE II Le système nerveux

1 Le récepteur capte un stimulus. 3 L’influx nerveux est transmis à un interneurone


dans le centre d’intégration (moelle épinière).
Peau du bras droit 2 L’influx nerveux voyage le long
d’un neurone sensitif jusqu’à la
moelle épinière.

Interneurone

Sens de
Moelle épinière
propagation de
l’influx nerveux

4 Le neurone moteur achemine l’influx


nerveux jusqu’à l’effecteur (biceps droit).
FIGURE 8.17
5 L’effecteur répond à la commande
envoyée par le neurone moteur. Éléments d’un arc réfexe

POINT DE MIRE Santé


La douleur chronique
La douleur est utile et importante, car elle sonne l’alarme quant La sensibilisation dans la douleur chronique
à des conditions potentiellement dangereuses. Il existe cer­ Des dommages tissulaires subis dans une région blessée,
taines situations, touteois, où elle peut devenir problématique. comme la peau, peuvent provoquer une augmentation de la sen­
La douleur chronique, comme celle associée aux migraines, à la
sibilité des terminaisons nerveuses de cette région, condition qui
douleur aciale localisée ou aux douleurs dorsales, peut être
porte le nom de sensibilisation périphérique. Il existe des récep­
très débilitante. De plus, dans tous ces cas, la douleur perd sa
teurs de la douleur qui ne sont pas activés par les stimulus nocis
valeur de signal d’alarme. Les personnes sourant de douleur
habituels, mais qui réagissent lorsque les tissus deviennent
chronique se sentent souvent impuissantes et désespérées et
enfammés. Une ois activés, ces récepteurs ajoutent leurs
peuvent devenir dépendantes des médicaments. La douleur
signaux au fot d’infux sensitis dirigés vers l’encéphale et inten­
peut nuire à leurs activités proessionnelles, et beaucoup de ces
sient la sensation douloureuse.
victimes sont sans emploi ou même connées à la maison et
socialement isolées. Elles sont acilement contrariées ou se Le SNC peut aussi réagir à des dommages tissulaires en
mettent aisément en colère et présentent les symptômes de la abaissant le seuil de la douleur, ce qui augmente la sensibi­
dépression grave. L’ensemble de ces caractéristiques constitue lité. Cette condition porte le nom de sensibilisation centrale.
le syndrome de la douleur chronique. À tout moment, des mil­ Elle résulte apparemment d’un sous­ensemble précis de
lions de Canadiens, y compris des enants, sourent d’une dou­ récepteurs qui ne sont recrutés que lorsque les neurones
leur chronique susante pour compromettre leurs activités. envoient des infux nerveux à répétition à l’encéphale, comme
La douleur chronique peut commencer par une douleur aiguë c’est le cas lors d’une douleur intense. Ces récepteurs main­
associée à une blessure ou se développer sans raison appa­ tiennent un état d’hyperexcitabilité dans les cellules du SNC,
rente. La açon dont le thalamus et les hémisphères cérébraux état qui peut conduire à une condition persistante de douleur
traitent les signaux sensitis peut déterminer si les données sont chronique.
analysées comme étant un simple inconort, une douleur légère Ces connaissances sur la sensibilisation périphérique et
ou une douleur intense. L’encéphale ajuste de açon active la la sensibilisation centrale, tout comme celles portant sur
quantité d’inormation douloureuse qui atteint le niveau de la l’existence de récepteurs qui n’interviennent pas dans les
perception, supprimant par conséquent une bonne partie des sensations normales, pourraient mener à la découverte de médi­
données. Si ce système d’amortissement devient moins onc­ caments pour traiter la douleur chronique. Plutôt que de
tionnel, la perception douloureuse peut augmenter. rechercher de nouveaux analgésiques, susceptibles d’amoindrir
Le traitement exige souvent une approche pluridisciplinaire com­ un vaste éventail de sensations, la possibilité existe mainte­
prenant des interventions telles la chirurgie ou la psychothérapie. nant de développer une nouvelle classe de médicaments, les
Certains malades réagissent bien à la thérapie médicamenteuse, « antihyperanalgésiques », qui pourraient bloquer la sensibili­
mais certains médicaments, comme les opiacés, ont un eet qui sation sans atténuer les autres sensations, y compris la dou­
va en s’atténuant et peuvent créer une dépendance. leur normale.
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 289

Muscle extenseur Sens de propagation


Propriocepteurs (fait allonger la jambe) de l’inux
(fuseaux neuro- Axone du Corps cellulaire du
musculaires) neurone sensitif neurone sensitif (SNP)

Corps cellulaires des Segment de


neurones moteurs moelle épinière
(SNC)
Ligament
patellaire
Muscle échisseur
(fait plier la jambe) Interneurone
Axones des neurones
moteurs

Sens du mouvement

FIGURE 8.18
Réfexe d’étirement ❯ Arc réfexe monosynaptique provoquant la contraction du muscle étiré.

Pour ce aire, des récepteurs sensoriels de la peau génèrent


Moelle épinière Interneurone
des infux nerveux qui circulent le long de neurobres sen-
sitives jusqu’à la moelle épinière, en passant par le ganglion
de la racine dorsale. Une ois dans la moelle épinière, les neu-
rones sensitis transmettent leurs messages à de nombreux
interneurones. Parmi ceux-ci, certains ont synapse avec des
neurones moteurs, dont les courtes dendrites et les corps cel- Neurone moteur
lulaires siègent dans la corne ventrale de la moelle épinière.
Les infux nerveux circulent le long des neurobres nerveuses
motrices jusqu’aux muscles du bras qui se contractent, de

veux
sorte que la main laisse tomber la rose.

de l’influx ner
Le réfexe d’extension croisée
Le réfexe d’extension croisée survient généralement en
Effecteur
même temps qu’un réfexe de retrait. Par exemple, lorsqu’on (muscle)

ation
marche sur une punaise et qu’on lève le pied sous le choc
de la douleur, ce réfexe permet de maintenir l’équilibre sur
ropag
Retrait de la main à la suite
l’autre jambe. La gure à la page suivante illustre les princi- de la contraction musculaire
la p

pales étapes du réfexe d’extension croisée FIGURE 8.20. Des


de

nocicepteurs cutanés sont stimulés dès que le pied se pose sur


ns

une punaise. L’inormation sensorielle est envoyée à la moelle


Se

épinière par des neurones sensitis qui ont synapse avec des
interneurones. Certains de ceux-ci veillent à la stimulation, Nocicepteurs
au moyen de potentiels postsynaptiques excitateurs (PPSE), (récepteurs cutanés) Neurone sensitif
des neurones moteurs capables d’entraîner la contraction du
muscle féchisseur de la jambe touchée, tandis que d’autres
FIGURE 8.19
assurent l’inhibition, au moyen de potentiels postsynaptiques
Réfexe de retrait ❯ Arc réfexe polysynaptique permettant la
inhibiteurs (PPSI), des neurones moteurs reliés aux muscles protection de l’organisme contre des stimulus douloureux.
extenseurs de cette même jambe, an qu’ils se relâchent.
290 PARTIE II Le système nerveux

Ainsi, la jambe se pliera pour éloigner le pied du stimulus inhibés (dominance de PPSI) ain d’assurer le relâchement
douloureux. L’innervation réciproque est essentielle à cette des  léchisseurs. Le tout permet à l’autre jambe d’être en
fexion. En eet, les muscles extenseurs et féchisseurs sont extension et de recevoir le poids du corps ain de préserver
des antagonistes, c’est-à-dire que, pour garantir un mouve- l’équilibre.
ment, un seul de ces muscles doit se contracter pendant que Le réfexe d’extension croisée est polysynaptique. Il est
l’autre doit se relâcher. Si les extenseurs se contractent pen- aussi controlatéral, car l’inormation sensorielle entre d’un
dant que les féchisseurs se relâchent, la jambe s’étire, mais côté de la moelle, mais certains des infux moteurs en sortent
si les féchisseurs se contractent tandis que les extenseurs se de l’autre côté.
relâchent, elle se plie. Il aut noter que de l’innervation réci-
proque se produit également lors des réfexes patellaire et de Chacun des réfexes décrits précédemment entraîne une
retrait décrits précédemment. réponse stéréotypée et prévisible qui peut être accompagnée
d’autres réactions. Dans l’exemple de la rose, la personne peut
Ain de maintenir l’équilibre, l’inormation sensorielle la laisser tomber, mais il est aussi possible qu’elle la regarde,
se rend de l’autre côté de la moelle épinière en suivant des qu’elle grimace ou pousse un cri de douleur. Toutes ces réac-
interneurones. Ceux-ci ont synapse avec d’autres inter- tions se déroulent, car certains des interneurones impliqués
neurones qui communiquent avec des neurones moteurs, dans le réfexe transmettent des infux nerveux jusqu’au cer-
dont certains sont stimulés ain d’exciter (dominance de veau FIGURE 8.21. Ce dernier ait prendre conscience du stimu-
PPSE) les muscles extenseurs, tandis que d’autres sont lus et ait réagir la personne en conséquence. Il est également

Interneurone

+ –
– +

Neurone sensitif Muscles extenseurs Muscles extenseurs


relâchés contractés

Muscles
fléchisseurs
Neurones relâchés
moteurs
Neurones
moteurs
Muscles
fléchisseurs
contractés

+ Excitation (PPSE) – Inhibition (PPSI)

FIGURE 8.20
Réfexe d’extension croisée ❯ Arc réfexe polysynaptique permettant de maintenir l’équilibre sur une jambe lorsqu’un stimulus douloureux est
perçu par l’autre jambe.
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 291

Vers De
l’encéphale l’encéphale

Interneurone Interneurone Récepteur cutané

Synapse Tractus moteur


Tractus
sensitif Neurone sensitif

Synapse
Peau
Interneurone

Neurone moteur

Effecteur Muscle squelettique

FIGURE 8.21
Composante cérébrale des réfexes ❯ Certains interneurones impliqués dans les réfexes transmettent des infux nerveux jusqu’au cerveau.
Ce dernier peut également intervenir sur le déroulement du réfexe.

possible que le cerveau communique avec la moelle et modi- INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
e la réponse à un réfexe. C’est ce qui arrive, par exemple,
lorsqu’une mère qui se brûle au bras évite tout mouvement Pour en savoir plus sur les diérentes notions abordées dans
cette section, consultez les éléments suivants.
brusque an de ne pas laisser tomber son enant.
La SECTION 5.3.4, p. 141, et la FIGURE 5.6, p. 142, pré­
Souvent, dans le cas de traumatismes médullaires, les méde- sentent la classication onctionnelle des neurones.
cins vont vérier l’intégrité de la moelle épinière en évaluant La SECTION 5.5.2, p. 163, explique la physiologie de la
l’activité réfexe. C’est ce qu’ils ont ait pour Antoine à son arri- synapse chimique et la distinction entre les phénomènes de
vée au centre hospitalier. L’absence d’un réfexe peut signaler PPSE et PPSI.
une voie nerveuse endommagée ou une lésion du SNC. Ainsi, La SECTION 9.5.1, p. 309, décrit l’implication des réfexes
l’absence du réfexe patellaire peut révéler une lésion des autonomes dans le maintien de l’homéostasie.
ners lombaires L2 à L4 (ou de leurs racines), qui innervent
les muscles de la cuisse, ou un problème dans les segments
lombaires correspondants de la moelle épinière, puisqu’ils Vérifiez vos progrès
sont responsables de l’intégration de ce réfexe. Touteois, si 13. Quelle est la açon la plus rapide de réagir à un stimulus ?
l’activité réfexe est intacte, mais qu’elle n’est pas perçue (la
perception relève du cortex cérébral), cela peut suggérer une 14. Nommez les cinq éléments d’un arc réfexe.
lésion des tractus sensitis. Par exemple, dans le réfexe patel- 15. Dénissez les termes monosynaptique et
laire, si la jambe se soulève à la suite du coup de marteau porté polysynaptique .
sur la rotule sans que le contact du marteau sur la peau soit 16. À quoi servent le réfexe d’étirement, le réfexe de
ressenti, les tractus responsables de véhiculer l’inormation du retrait et le réfexe d’extension croisée ?
toucher sont probablement lésés.
292 PARTIE II Le système nerveux

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


8.1 Les nerfs spinaux : • Les ners spinaux acheminent des infux vers la moelle épinière et hors de celle­ci.
structure et fonctions • Le corps humain possède 8 paires de ners cervicaux, 12 de ners thoraciques, 5 de ners
lombaires, 5 de ners sacraux et 1 paire de ners coccygiens pour un total de 31 paires de
ners spinaux.
• Chaque ner spinal est ormé par l’union de deux racines : une ventrale, ne contenant que
des neurobres motrices, et une dorsale, contenant des neurobres sensitives et portant un
ganglion. Ils sont donc tous mixtes.
• Après son émergence, chacun des ners spinaux orme un rameau dorsal et un rameau
ventral.
• Les rameaux dorsaux innervent principalement la région dorsale incluant la colonne
vertébrale.
• Les rameaux ventraux orment les ners intercostaux, dans la région thoracique, et les plexus,
dans les régions cervicale, lombaire et sacrale de la moelle.
• La portion sensitive de chacun des ners spinaux (sau les C1) innerve un territoire cutané
déni nommé dermatome.

8.2 L’anatomie de la 8.2.1 L’anatomie macroscopique de la moelle épinière


moelle épinière • La moelle épinière s’étend de la base de l’encéphale jusqu’à la deuxième vertèbre lombaire,
où elle se termine par le cône médullaire. Elle donne naissance à 31 paires de ners spinaux.
Les régions cervicale et thoracolombaire de la moelle épinière présentent des renfements,
points d’entrée et de sortie des ners innervant les membres.
• La moelle épinière est plus courte que la colonne vertébrale. Les racines des ners à l’extré­
mité de la moelle épinière orment la queue de cheval.
8.2.2 L’anatomie microscopique de la moelle épinière
• La substance grise de la moelle épinière renerme les corps cellulaires des neurones et se
partage en cornes dorsales et ventrales. La région thoracolombaire de la moelle comprend
aussi des cornes latérales.
• La substance blanche est constituée d’axones myélinisés regroupés en tractus qui occupent
les cordons dorsaux, latéraux et ventraux.
8.2.3 Les protections de la moelle épinière
La moelle épinière est protégée par des os, en l’occurrence des vertèbres, par des méninges
(la dure­mère, l’arachnoïde et la pie­mère) et par le LCS.

8.3 La physiologie de la Le SNC reçoit et intègre des infux sensitis et donne des ordres moteurs. Le SNC comprend
moelle épinière la moelle épinière et l’encéphale. La moelle épinière est le site d’activités réfexes.

8.3.1 Les tractus


• La conduction se ait vers l’encéphale et à partir de l’encéphale par les tractus, regroupe­
ments de neurobres trouvés dans la substance blanche du SNC.
• Les tractus sensitis acheminent des sensations conscientes et inconscientes. Les deux
principaux systèmes ascendants sont le système spinothalamique et le système du cordon
dorsal et du lemnisque médial.
– Le tractus spinothalamique latéral convoie les sensations de douleur et de température.
– Le tractus spinothalamique ventral achemine les sensations de toucher grossier, de pres­
sion, de chatouillement et de démangeaison.
– Les tractus spinothalamiques sont ormés par des neurones de premier ordre qui pénètrent
dans la moelle épinière et y ont synapse avec des neurones de deuxième ordre. Les neu­
rones de deuxième ordre, qui acheminent les sensations, traversent de l’autre côté de la
moelle épinière et montent au thalamus, où ils ont synapse avec les neurones de troisième
ordre qui, eux, se rendent au cortex somesthésique primaire.
– Le système du cordon dorsal et du lemnisque médial véhicule des sensations de discrimination
tactile, de proprioception, de pression et de vibration. Les neurones de premier ordre entrent
dans la moelle épinière et montent jusqu’au bulbe rachidien, où ils ont synapse avec les neu­
rones de deuxième ordre. Ceux­ci eectuent une décussation et se rendent au thalamus. Les
neurones de troisième ordre s’étendent de là jusqu’au cortex somesthésique primaire.
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 293

• Les tractus moteurs comprennent des voies directes et des voies indirectes. Seules les voies
directes ont été détaillées dans ce chapitre. Ces voies sont ormées de neurones pyramidaux
et de neurones moteurs. Elles maintiennent le tonus musculaire et contrôlent les mouve­
ments ns et précis de la ace et de la partie distale des membres.
• Les tractus corticospinaux régissent les mouvements musculaires générés sous la tête.
– De 75 à 85 % des neurones pyramidaux orment les tractus corticospinaux latéraux et
eectuent une décussation dans le bulbe rachidien.
– Les neurones pyramidaux qui traversent le bulbe rachidien et croisent dans la moelle épi­
nière orment les tractus corticospinaux ventraux.
– Dans les deux cas, les neurones ont synapse avec des neurones moteurs dans la moelle épinière.
• Les tractus corticonucléaires innervent les muscles de la tête. Leurs neurones pyramidaux
ont synapse avec les neurones moteurs dans les noyaux des ners crâniens.
8.3.2 Les activités réfexes
• L’arc réfexe comporte cinq éléments importants : un récepteur sensoriel, un neurone sensiti,
un centre d’intégration, un neurone moteur et un eecteur.
• Dans le réfexe d’étirement, dont le réfexe patellaire est l’exemple le mieux connu, des
useaux neuromusculaires sont sensibles au degré d’étirement des muscles. Lorsque ceux­
ci sont trop étirés, la réponse réfexe les ait se raccourcir.
• Le réfexe de retrait protège du danger en permettant à une personne de s’éloigner des sti­
mulus douloureux.
• Le réfexe d’extension croisée permet le transert du poids du corps d’une jambe à l’autre par
l’extension de la jambe opposée à celle qui capte un stimulus douloureux.

Pour conclure...
Parmi les examens cliniques que le neurologue ait subir à Antoine, que celui nécessaire au réfexe patellaire qui a subi des dommages,
certains servent à vérier s’il est victime d’une section médullaire, sinon le réfexe serait impossible). Par conséquent, ce qui empêche
soit un sectionnement transversal de la moelle épinière, ou d’une Antoine d’envoyer des ordres à sa jambe doit provenir d’un pro­
compression des ners spinaux. Également, le spécialiste veut blème de communication entre l’encéphale et les eecteurs. Autre­
connaître l’état des réfexes médullaires d’Antoine. Lors de l’éva­ ment dit, la substance blanche de la moelle épinière est atteinte.
luation de l’activité réfexe d’Antoine, le médecin a vérié le réfexe À ce stade, le médecin ne peut cependant pas dire à Antoine si
patellaire du côté droit. La jambe d’Antoine a bien réagi à cette la paralysie sera temporaire ou permanente. Elle peut être per­
stimulation. Puisque ce réfexe dépend de neurones du système manente si les tractus moteurs de la moelle sont touchés, alors
nerveux périphérique et de synapses dans la substance grise de la qu’elle peut s’avérer temporaire si elle n’est attribuable qu’à une
moelle épinière, le médecin a pu conclure que la substance grise compression de la moelle. Quand la compression cessera, la
spinale était intacte (c’est un segment de la moelle situé plus haut onction pourra se rétablir lentement.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Ensemble de corps cellulaires de neurones, habituellement situés . Nom donné aux régions de la substance blanche de la moelle épi­
en dehors du SNC. nière comprenant les axones des diérents tractus.
b. Réponse automatique, involontaire et rapide d’un organisme à un g. Tractus transmettant de l’inormation sur le toucher grossier et la
stimulus. pression jusqu’à l’encéphale.
c. Structure protectrice du SNC ayant l’allure d’une toile d’araignée. h. Tractus moteur qui innerve les extrémités des membres.
d. Territoire cutané innervé par la racine dorsale (sensitive) d’un ner i. Espace autour de la moelle épinière contenant le LCS.
spinal. j. Terme signiant que l’inormation sensorielle et les décisions
e. Qualicati donné à un ner contenant des neurobres sensitives et motrices entrent par un côté de la moelle épinière et ressortent par
des neurobres motrices. ce même côté.
294 PARTIE II Le système nerveux

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Expliquez comment les ners spinaux sont rattachés à la moelle. (p. 270) d. ni les sensations douloureuses ni les sensations thermiques
2. À quoi servent les dermatomes ? (p. 274) ne sont touchées.

3. Décrivez la structure et les onctions de la moelle épinière. (p. 275­279) 13. Les neurobres du système du cordon dorsal et du lemnisque médial :
a. acheminent les sensations touchant la discrimination tactile,
4. Nommez les protections de la moelle épinière. (p. 276­277)
la proprioception, la pression et les vibrations ;
5. Un ner spinal transporte les infux nerveux : b. traversent du côté opposé dans le bulbe rachidien ;
a. vers le SNC ; c. se divisent en tractus gracile et en tractus cunéiorme dans la
b. loin du SNC ; moelle épinière ;
c. à la ois vers le SNC et loin de celui­ci ; d. comprennent des neurones de deuxième ordre qui quittent le
d. du SNC vers la moelle épinière. bulbe rachidien et ont synapse dans le thalamus.
6. Un ensemble de ners spinaux qui s’entrecroisent à la sortie de la e. Toutes ces réponses sont correctes.
moelle épinière est appelé : 14. Les neurones de troisième ordre du système spinothalamique et
a. ganglion ; c. racine ; du système du cordon dorsal et du lemnisque médial :
b. noyau ; d. plexus. a. aboutissent dans le cortex somesthésique primaire ;
7. La moelle épinière s’étend : b. traversent du côté opposé dans le bulbe rachidien ;
a. de la base de l’encéphale jusqu’au coccyx ; c. se trouvent dans la moelle épinière ;
b. de la troisième vertèbre cervicale jusqu’au coccyx ; d. se connectent à des neurones de quatrième ordre dans le
thalamus ;
c. de la deuxième vertèbre cervicale jusqu’à la dernière vertèbre
lombaire ; e. ont partie des voies descendantes.
d. de la base de l’encéphale jusqu’au niveau de la deuxième ver­ 15. Laquelle de ces voies n’est pas une voie ascendante (sensitive) ?
tèbre lombaire. a. Le tractus spinothalamique. c. Le tractus gracile.
8. La structure qui ancre la partie inérieure de la moelle épinière au b. Le tractus corticospinal. d. Le tractus cunéiorme.
coccyx est : 16. La plupart des neurobres des voies directes (pyramidales) :
a. le cône médullaire ; c. le lum terminal ; a. eectuent une décussation dans le bulbe rachidien ;
b. la queue de cheval ; d. le renfement lombaire. b. ont synapse dans le pont ;
9. Identiez les parties de cette gure. c. descendent dans le tractus spinothalamique ventral ;
d. a. b. c. d. proviennent du cervelet.
17. Une personne ayant subi une blessure à la moelle épinière soure
d’une parésie (paralysie légère) dans le membre inérieur droit.
Laquelle de ces voies est probablement en cause ?
e. a. Le tractus corticospinal latéral gauche.
b. Le tractus corticospinal latéral droit.
c. Le tractus gracile gauche.
d. Le tractus gracile droit.
Coupe transversale de la moelle épiniè
épinière
18. Lequel des énoncés suivants contient le premier et le dernier élé­
10. Les axones des neurones sensitis ont synapse avec les corps ment d’un réfexe spinal ?
cellulaires des interneurones dans de la substance
a. Axone et dendrite.
grise de la moelle épinière.
b. Récepteur sensoriel et eecteur musculaire.
a. la corne ventrale c. la corne dorsale
c. Corne ventrale et corne dorsale.
b. la corne latérale d. la commissure grise
d. Encéphale et muscle squelettique.
11. Les corps cellulaires des neurones sensitis spinaux sont situés dans :
e. Neurone moteur et neurone sensiti.
a. la corne antérieure de la substance grise spinale ;
19. Les événements ci­dessous se déroulent entre le moment où
b. la corne latérale de la substance grise spinale ;
un médecin rappe le ligament patellaire d’une personne à l’aide
c. la corne postérieure de la substance grise spinale ; d’un maillet de caoutchouc et celui où le muscle extenseur se
d. les ganglions de la racine dorsale. contracte. Dans quel ordre de séquences se déroule normale­
12. Si le tractus spinothalamique latéral du côté droit de la moelle ment le réfexe rotulien ?
épinière est sectionné : a. Des potentiels d’action se propagent dans les neurones sensitis.
a. les sensations douloureuses du côté droit, sous la région tou­ b. L’étirement des propriocepteurs.
chée, sont supprimées ;
c. Des infux nerveux se propagent dans les neurones moteurs.
b. les sensations douloureuses du côté gauche, sous la région
touchée, sont supprimées ; d. L’étirement du muscle extenseur.
c. les sensations thermiques ne sont pas touchées ; e. La contraction du muscle extenseur.
CHAPITRE 8 Les nerfs spinaux et la moelle épinière 295

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS démangeaison et à la pression. La décussation de ses neurobres
1. Trente et une (31) paires. a lieu de 8 à 10 segments au­dessus de leur entrée dans la moelle
épinière. Le neurone de premier ordre ait synapse avec celui de
2. Cervicaux (C1 à C8), thoraciques (T1 à T12), lombaires (L1 à L5), deuxième ordre dans la corne dorsale de la moelle épinière. Le
sacraux (S1 à S5), coccygien (Co). Les points d’émergence dans neurone de deuxième ordre ait synapse avec celui de troisième
la colonne vertébrale sont indiqués dans le nom des ners. ordre dans le thalamus.
3. Filets radiculaires : laments rattachant les ners spinaux à la Le système du cordon dorsal et du lemnisque médial assure la
moelle épinière. transmission de l’inormation relative à la proprioception, à la dis­
Racine dorsale : structure renermant les neurobres sensitives crimination tactile, à la pression et aux vibrations. La décussation
d’un ner spinal. de ses neurobres a lieu dans le bulbe rachidien. Le neurone de
Racine ventrale : structure renermant les neurobres motrices premier ordre ait synapse avec celui de deuxième ordre dans
d’un ner spinal. le bulbe rachidien, soit dans le noyau gracile (tractus gracile) ou
dans le noyau cunéiorme (tractus cunéiorme). Le neurone de
Ner spinal : groupe de neurobres sensitives et motrices émer­ deuxième ordre ait synapse avec celui de troisième ordre dans le
geant de la moelle épinière. thalamus.
La racine dorsale et les lets radiculaires dorsaux ne contiennent 12. Les tractus corticospinaux innervent les régions corporelles qui
que des neurobres sensitives, la racine ventrale et les lets radi­
assurent les mouvements générés sous la tête et plus spéciale­
culaires ventraux ne contiennent que des neurobres motrices, et
ment les mouvements des mains. Les neurobres de ces tractus
le ner spinal contient les deux types de neurobres.
partent du cortex cérébral pour aboutir dans les cornes ventrales
4. Un dermatome est un territoire cutané innervé par la portion sen­ de la moelle épinière après une décussation dans le bulbe rachi­
sitive d’une paire de ners spinaux. La carte des dermatomes est dien (pour le tractus latéral) et dans la moelle épinière (pour le
importante, car une perte de sensation dans l’un d’eux permet de tractus ventral). Dans les deux cas, la synapse entre le neurone
déceler une lésion à une section de la moelle épinière ou à des pyramidal et le neurone moteur se ait dans les cornes ventrales
ners spinaux. de la moelle épinière.
5. Les ners ormés d’axones provenant des ners spinaux C5 à T1. Les tractus corticonucléaires innervent la tête et le visage. Les
6. Dans l’espace intervertébral L3/L4 ou L4/L5. neurobres de ces tractus partent du cortex cérébral pour aboutir
dans les noyaux des ners crâniens situés dans le tronc cérébral.
7. La pie­mère, l’arachnoïde et la dure­mère entourent la moelle épi­
La synapse entre le neurone pyramidal et le neurone moteur a lieu
nière. L’espace épidural contient les racines des ners spinaux,
dans les noyaux des ners crâniens.
des vaisseaux sanguins, du tissu conjoncti lâche aréolaire et de la
graisse. L’espace subdural contient une petite quantité de liquide 13. Par un réfexe.
séreux. La cavité subarachnoïdienne contient du LCS. 14. Le récepteur, le neurone sensiti, le centre d’intégration, le neu­
8. La moelle épinière est la voie de communication entre l’encéphale rone moteur et l’eecteur.
et les ners périphériques, et le centre des réfexes médullaires. 15. Monosynaptique : réfexe ne comportant qu’une synapse ; poly­
9. Si le tractus spinothalamique latéral droit de la moelle épinière est synaptique : réfexe comportant plusieurs synapses.
lésé, il y aura perte de la transmission de l’inormation sensorielle 16. Le réfexe d’étirement permet le maintien de l’équilibre et de la
douloureuse et thermique provenant du côté gauche du corps. posture du corps. Le réfexe de retrait protège du danger en ai­
10. Dans les deux cas, il y a eu une lésion du tractus gracile, étant sant éloigner une personne des stimulus douloureux. Le réfexe
donné la perte de sensibilité (proprioception, toucher n, vibra­ d’extension croisée survient généralement en même temps qu’un
tions) dans la partie inérieure du corps. Comme les neurobres réfexe de retrait et permet de maintenir l’équilibre.
de ce tractus croisent dans le bulbe rachidien du tronc cérébral,
le côté de la lésion dière chez William et Marie. Chez William,
QUESTION DE VOCABULAIRE
la lésion de la moelle épinière est du côté gauche, tandis que la
lésion au tronc cérébral de Marie se situe du côté droit, au­dessus a. Ganglion ; b. Réfexe ; c. Arachnoïde ; d. Dermatome ; e. Mixte ;
du bulbe rachidien. f. Cordons ; g. Tractus spinothalamique ventral ; h. Tractus
corticospinal latéral ; i. Cavité subarachnoïdienne ; j. Homolatéral.
11. Le tractus spinothalamique latéral assure la transmission de l’in­
ormation nociceptive et thermique. La décussation de ses neuro­
bres a lieu dès leur entrée dans la moelle épinière. Le neurone QUESTIONS DE RÉVISION
de premier ordre ait synapse avec celui de deuxième ordre dans 5. c ; 6. d ; 7. d ; 8. c ; 9. a. Canal central ; b. Corne dorsale de
la corne dorsale de la moelle épinière. Le neurone de deuxième substance grise ; c. Cordon latéral de substance blanche ; d. Corps
ordre ait synapse avec celui de troisième ordre dans le thalamus. cellulaire d’un neurone sensiti dans le ganglion de la racine dorsale ;
Le tractus spinothalamique ventral assure la transmission de e. Interneurone ; 10. c ; 11. d ; 12. b ; 13. e ; 14. a ; 15. b ; 16. a ; 17. a ;
l’inormation relative au toucher grossier, au chatouillement, à la 18. b ; 19. d, b, a, c, e.
9 Le système nerveux
CHAPITRE

autonome
aomie se rend au cégep en vélo, à toute vitesse : aujourd’hui, visage doit la trahir, car toute la classe se met à rire. Naomie glisse

N elle a un examen de biologie portant sur le système ner­


veux, et elle n’a pas vu l’heure passer alors qu’elle préparait
doucement sur sa chaise, envahie par la gêne. Elle regarde autour
d’elle et cherche sa meilleure amie, Ariane, pour trouver un peu de
son lunch et révisait ses notes. Sur la route, un accident la orce à réconort, mais elle ne la voit pas. Naomie est très étonnée : Ariane
s’engager dans un détour, et elle arrive en retard. Elle grimpe les ne raterait jamais un examen.
escaliers à la course et, à bout de soufe, se rend en toute hâte à
son local d’examen. La porte est ermée ; elle l’ouvre doucement et Soudain, Naomie croit entendre sa mère qui l’appelle au loin. N’y
voit toutes les têtes penchées sur les euilles d’examen. Son ensei­ comprenant rien, elle tend l’oreille pour s’assurer qu’elle ne s’est pas
gnant lui ait signe d’entrer et lui tend une copie qu’elle prend d’une trompée et elle l’entend de nouveau ! « Bizarre, cette odeur de pain
main tremblante. Elle s’assoit à la première place qu’elle trouve, pose grillé, se dit­elle. Mais qui ait du caé ? » Puis, elle saisit ce qui se
son sac sans aire de bruit et lit la première question. Son cœur bat passe : n’ayant pas pu se préparer autant qu’elle l’aurait souhaité pour
la chamade, sa gorge se serre et sa bouche devient subitement cet examen, elle avait décidé d’étudier toute la nuit et s’est endormie
très sèche : elle n’a pas étudié le bon chapitre ! L’expression de son sur son manuel !
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
9.1 Le système nerveux autonome proximité de la moelle épinière. Les neurones préganglionnaires du
Contrairement à ce que suggère son nom, le système nerveux auto­ système nerveux autonome parasympathique sont compris dans
nome n’est pas indépendant des autres divisions du système nerveux ; des ners crâniens ou émergent de segments sacraux de la moelle
épinière. Ils ont synapse avec des neurones postganglionnaires
il est assujetti aux inuences du système nerveux central.
dans des ganglions situés près des eecteurs ou dans ceux­ci.
9.2 Le système nerveux autonome comparé au système
9.4 La physiologie du système nerveux autonome
nerveux somatique
Les systèmes nerveux autonomes sympathique et parasympathique
Le système nerveux autonome et le système nerveux somatique
desservent habituellement les mêmes eecteurs, mais ils génèrent
sont deux divisions motrices du système nerveux périphérique. dans ceux­ci des réactions opposées. Le premier est acti dans la
Le système nerveux autonome excite ou inhibe les muscles lisses, réaction de lutte ou de uite ; le second domine dans les moments de
le muscle cardiaque et les glandes au moyen de deux neurones relaxation. Les neurones du système nerveux autonome sécrètent
moteurs successis. Le système nerveux somatique excite les de l’acétylcholine, sau les neurones postganglionnaires du système
muscles squelettiques à l’aide d’un seul neurone moteur. nerveux autonome sympathique, qui libèrent de la noradrénaline. Le
système nerveux autonome peut avoir un eet excitateur ou inhi­
9.3 L’anatomie du système nerveux autonome
biteur sur ses eecteurs, selon le type de récepteur sur lequel le
Le système nerveux autonome se compose d’une division sympa­ neurotransmetteur se fxe.
thique et d’une division parasympathique. Dans le système nerveux
autonome sympathique, les neurones préganglionnaires émergent 9.5 La régulation du système nerveux autonome
du segment thoracolombaire de la moelle épinière et ont synapse La plus grande partie de la régulation du système nerveux autonome
avec les neurones postganglionnaires dans des ganglions situés à se ait par voie réexe.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Comment les réactions contrôlées par le système nerveux SECTION 5.2 ❯ Quelles sont les principales divisions
autonome peuvent­elles être associées au système onctionnelles du système nerveux ?
nerveux central ?
SECTION 7.3.2 ❯ Quels sont les rôles de l’hypothalamus ?
2. En quoi le système nerveux autonome dière­t­il du système
SECTION 8.3.2 ❯ Quels éléments composent un arc réexe et
nerveux somatique ?
quelle est la onction de chacun ?
3. Quelles diérences y a­t­il entre le système nerveux
autonome sympathique et le système nerveux autonome
parasympathique ?

4. Pourquoi certains eecteurs sont­ils stimulés dans un moment


de stress, alors que d’autres sont inhibés ?
298 PARTIE II Le système nerveux

9.1 Le système nerveux autonome l est possible d’apprendre à contrôler certaines fonc-
I

SAVIEZ-VOUS QUE...
tions autonomes, grâce à la rétroaction biologique.
Le système nerveux autonome (SNA) est ainsi nommé parce
Cette technique est particulièrement intéressante pour les
que les physiologistes ont longtemps pensé qu’il onctionnait personnes qui souffrent d’anxiété, d’hypertension arté-
de açon indépendante, sans subir l’inuence d’autres parties rielle ou de dépression, entre autres. Elle consiste à relier
du système nerveux. Cette impression découlait des onctions les patients à un appareil qui émet un signal sonore ou
observées du SNA : régulation du rythme cardiaque et de la visuel lorsque, par exemple, leur rythme cardiaque aug-
pression artérielle, de la réquence respiratoire et de la diges- mente ou leurs ondes cérébrales changent. La prise de
tion, par exemple. Bien que ces activités échappent, pour l’es- conscience de leurs réactions permet à ces personnes
de maîtriser leurs symptômes de stress de façon à les
sentiel, au contrôle volontaire, il ne aut pas en déduire que le
diminuer, voire à les faire disparaître. On peut aussi obte-
SNA onctionne par lui-même. Comme il en sera question un nir des résultats semblables par le yoga ou la méditation,
peu plus loin, ses activités sont inuencées par le système ner- qui procurent un profond état de relaxation lorsque prati-
veux central (SNC). D’ailleurs, certains auteurs préèrent nom- qués sur une base régulière et sur une longue période.
mer le SNA système nerveux végétati ou involontaire, cette
dernière appellation étant plus près de la réalité physiologique.
deux neurones successis entre le SNC et les organes innervés
FIGURE 9.1b. Les premiers neurones de la série sont appelés neu-
Vérifiez vos progrès rones préganglionnaires. Leurs corps cellulaires se situent
1. Pourquoi certains auteurs préfèrent-ils nommer le dans le SNC, et leurs axones, des neurobres de type B aible-
SNA système nerveux involontaire ? ment myélinisées, se prolongent jusqu’à des ganglions auto-
nomes situés à l’extérieur du SNC. C’est là qu’ils ont synapse
avec les corps cellulaires des seconds neurones, les neurones
postganglionnaires. Les axones de ces derniers sont amyélini-
9.2 Le système nerveux autonome sés (neurobres de type C) et quittent les ganglions autonomes
pour se rendre jusqu’aux organes efecteurs, avec lesquels ils ont
comparé au système nerveux synapse. Les neurones préganglionnaires sécrètent toujours de
somatique l’ACh ; cependant, les neurones postganglionnaires libèrent soit
de l’ACh, soit de la noradrénaline (NA).
Le SNA appartient, comme le système nerveux somatique
(SNS), à la division motrice du système nerveux périphérique
(SNP) (gure 5.3, p. 136). Le SNA et le SNS ont pour tâche d’ache- 9.2.3 Les efets exercés sur les efecteurs
miner les inux nerveux depuis le SNC jusqu’aux efecteurs ; L’efet des neurones moteurs somatiques sur le muscle sque-
c’est là leur principale ressemblance. Quant à leurs diférences, lettique est toujours excitateur, c’est-à-dire qu’il entraîne
il en existe trois ondamentales ; le SNA et le SNS : (1) n’agissent toujours une contraction, mais le SNA peut avoir des efets de
pas sur les mêmes efecteurs ; (2) n’ont pas besoin du même
nombre de neurones moteurs pour rejoindre leurs efecteurs ;
(3) peuvent exercer des efets diférents sur leurs efecteurs. Comparaison des voies motrices somatique
TABLEAU 9.1 et autonome

9.2.1 Les efecteurs Caractéristique


Voie motrice Voie motrice
somatique autonome
Le SNS agit sur les muscles squelettiques, tandis que les efec-
Effecteurs Muscles Muscles lisses, muscle
teurs du SNA sont les muscles lisses, le muscle cardiaque et plu-
squelettiques cardiaque, glandes
sieurs glandes. De nombreux mouvements régulés par le SNS
sont conscients et volontaires (les réexes sont involontaires), Type de régulation Généralement Involontaire
volontaire
alors que les onctions du SNA sont inconscientes et involon-
taires, comme l’augmentation de la réquence respiratoire de Nombre de Un Deux (préganglionnaire et
Naomie lorsqu’elle croit qu’elle n’a pas étudié le bon chapitre. neurones moteurs postganglionnaire)

Degré de Fortement Faiblement myélinisés


myélinisation des myélinisés (type A) (type B, axones prégan-
9.2.2 Les neurones moteurs axones moteurs glionnaires) et amyéli-
nisés (type C, axones
Les corps cellulaires des neurones moteurs somatiques sont postganglionnaires)
situés dans le SNC, et leurs axones, des neurobres de type A or-
Neurotransmetteur ACh ACh/NA
tement myélinisées, s’étendent jusqu’aux muscles squelettiques,
où ils libèrent toujours le même neurotransmetteur, l’acétyl- Effets Toujours Parfois excitateurs, par-
excitateurs fois inhibiteurs
choline (ACh) FIGURE 9.1a. Le SNA, pour sa part, comprend
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 299

nature excitatrice ou inhibitrice sur ses efecteurs. À la suite Le tableau ci-contre résume les diférences entre le SNS et le
d’un repas, par exemple, le SNA peut stimuler les activités SNA TABLEAU 9.1.
gastriques en avorisant la contraction des muscles de l’esto-
mac, mais durant une activité physique, il peut les inhiber.
Vérifiez vos progrès
2. Comparez le SNS et le SNA pour chacun des
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS éléments suivants :
Pour en savoir plus sur l’anatomie des neurones et la neuro-
a) le nombre de neurones entre le SNC et un organe
physiologie, consultez les éléments suivants.
eecteur ;
La SECTION 5.2, p. 134, défnit le ganglion. b) la localisation des corps cellulaires des neurones
La SECTION 5.3.3, p. 139, décrit l’anatomie du neurone et moteurs ;
précise les onctions de chacune de ses composantes. c) les structures innervées par chacun de ces
La SECTION 5.3.5, p. 142, explique comment se orme la systèmes ;
gaine de myéline dans le SNP. d) les eets excitateurs ou inhibiteurs ;
La SECTION 5.5, p. 162, explique le déroulement de la e) la régulation volontaire ou involontaire.
transmission synaptique.
3. Défnissez les termes suivants : neurone
Le TABLEAU 5.6, p. 170 et 172, présente les eets de l’ACh préganglionnaire, neurone postganglionnaire et
et de la NA respectivement. ganglion autonome.

a. Voie motrice du SNS

Nerf spinal

Axone fortement ACh


myélinisé (type A)
Effecteurs somatiques
(muscles squelettiques)

Racine ventrale

b. Voie motrice du SNA

SNAP
ACh ACh

Racine ventrale
Axone Axone
préganglionnaire postganglionnaire Effecteurs viscéraux
SNAS faiblement amyélinisé (type C) (muscle cardiaque,
myélinisé Ganglion muscles lisses
(type B) autonome et glandes)

Racine ventrale
ACh NA

FIGURE 9.1
Distinction entre les voies motrices somatique et autonome ❯
a. Les voies somatiques ont un seul neurone entre le SNC et l’eecteur.
b. Les voies autonomes comprennent généralement deux neurones entre le SNC et l’eecteur. Il est à noter que, dans le SNS et le SNA,
les axones des neurones moteurs empruntent la racine ventrale d’un ner spinal.
Note : Cette fgure n’est qu’une représentation partielle de l’anatomie du SNA.
300 PARTIE II Le système nerveux

9.3 L’anatomie du système nerveux lombaire. Les axones des neurones préganglionnaires sont
autonome courts, et la plupart d’entre eux, après avoir quitté la moelle
épinière et être passés dans des rameaux communicants
Sur le plan anatomique, le SNA comprend deux divisions : le (gure 8.4, p. 272), se rendent dans les ganglions du tronc
système nerveux autonome sympathique (SNAS) et le système sympathique situés tout près de la moelle. Là, ils peuvent aire
nerveux autonome parasympathique (SNAP) FIGURE 9.2 . immédiatement synapse ou rejoindre un neurone postgan-
glionnaire campé dans un ganglion logé plus haut ou plus bas
9.3.1 Le système nerveux autonome dans le tronc sympathique. D’autres axones préganglionnaires
sortent du tronc sans aire synapse et aboutissent dans des
sympathique ganglions prévertébraux, comme les ganglions cœliaques
Dans le SNAS, les corps cellulaires des neurones préganglion- ou les ganglions mésentériques, localisés non loin de là. Peu
naires sont situés dans les cornes latérales de la région tho- importe le ganglion où se trouvent les corps cellulaires des
racolombaire (de T1 à L2) de la moelle épinière FIGURE 9.3. neurones postganglionnaires, leurs axones sont toujours longs
D’ailleurs, le SNAS est parois aussi nommé système thoraco- an de rejoindre les efecteurs du SNAS.

Système nerveux autonome

SNAP SNAS

Origine Origine
Les corps cellulaires III (nerf oculomoteur) Les corps cellulaires des
des neurones préganglionnaires neurones préganglionnaires
sont situés dans les noyaux VII (nerf facial) sont situés dans les cornes
des nerfs crâniens III, VII, IX latérales des segments T1 à
et X, et dans les segments Tronc sympathique L2 de la moelle épinière
IX (nerf glossopharyngien)
S2 à S4 de la moelle épinière (origine thoracolombaire).
(origine craniosacrale). X (nerf vague)

Segments T1-L2 de la
moelle épinière

Segments S2-S4 de la
moelle épinière

FIGURE 9.2
Composantes des divisions parasympathique et sympathique du SNA ❯ Les neurones moteurs du SNAP sont issus du tronc
cérébral et de la région sacrale de la moelle épinière ; c’est pourquoi on lui donne aussi le nom de système craniosacral. Les neurones moteurs
du SNAS ont leur origine dans les régions thoracique et lombaire de la moelle épinière et, pour cette raison, on lui donne le nom de système
thoracolombaire.
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 301

Axone préganglionnaire
Axone postganglionnaire

Œil
Vaisseaux sanguins et glandes
sudoripares de la tête

Glandes salivaires
Vaisseaux sanguins

Cœur

Plexus
Moelle épinière cardiaque
Droite Gauche
et pulmonaire
Ganglion cervical
supérieur
Ganglion cervical moyen
Ganglion cervical inférieur
T1 T1 T1 Poumon
T2 T2 Ganglion
cœliaque Foie et
T3 T3 vésicule
Nerf grand
T4 T4 splanchnique biliaire
T5 T5 Estomac
T6 T6 Rate
Médulla surrénale
T7 T7 Nerf petit Rein
splanchnique Ganglion
T8 T8 mésentérique Uretère (portion
T9 T9 supérieur proximale)

T10 T10 Pancréas


Gros intestin
T11 T11 Nerf
Axones Intestin grêle
T12 T12 splanchnique
postganglionnaires inférieur
allant à la peau et aux L1 L1 Ganglion
vaisseaux sanguins L2 L2 L2 mésentérique Rectum
inférieur
L3 Nerfs splanchni- Uretères (portion
ques lombaires distale)
L4
L5 Plexus Vessie
hypogastrique
S1
S2 Conduit déférent
Nerfs Vésicule séminale
splanchniques Prostate
sacraux

Ganglions du tronc Testicule


sympathique Ovaire Utérus

FIGURE 9.3
Vue d’ensemble des voies sympathiques ❯
(À gauche de la fgure) Origine des axones préganglionnaires et distribution des axones postganglionnaires innervant la peau.
(À droite de la fgure) Voies axonales rejoignant les autres effecteurs du SNAS.
Note : Les nerfs splanchniques sont les nerfs responsables de l’innervation des viscères.
302 PARTIE II Le système nerveux

La glande médulla surrénale, qui orme la partie interne sensitis somatiques l’ont transmise au SNC, et ce dernier a
de la glande surrénale, est le seul efecteur du SNAS à n’être commandé au SNA d’accélérer le rythme cardiaque.
desservi que par un seul neurone moteur, un neurone prégan-
glionnaire. Les cellules de cette glande se comportent comme
des neurones postganglionnaires et libèrent dans le sang un 9.3.4 Les nerfs comprenant des axones
mélange d’hormones, les catécholamines, constitué à 80 % de neurones viscéraux
d’adrénaline (A) et à 20 % de NA. Bien que des axones de neurones sensitis somatiques et viscé-
raux, moteurs somatiques et moteurs viscéraux puissent être
présents dans les mêmes ners, leur proportion varie d’un ner
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
à l’autre. Par exemple, les ners qui innervent les muscles lisses,
Pour en savoir plus sur les sujets abordés dans la présente le muscle cardiaque et les glandes se composent principale-
section, consultez les éléments suivants. ment d’axones de neurones sensitis et de neurones moteurs
La SECTION 8.1, p. 271, décrit les rameaux communicants. viscéraux. Quant aux ners qui innervent les muscles squelet-
La SECTION 8.2.2, p. 275, présente l’anatomie microsco- tiques, comme le ner sciatique, ils comprennent surtout des
pique de la moelle épinière. axones de neurones sensitis et de neurones moteurs soma-
La SECTION 10.7.1, p. 353, explique le contrôle des glandes tiques. Certains ners crâniens, comme le ner olacti (I), le ner
surrénales par le SNAS et la sécrétion des catécholamines. optique (II) et le ner vestibulocochléaire (VIII), se composent
uniquement d’axones de neurones sensitis somatiques.

9.3.2 Le système nerveux autonome INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


parasympathique Pour en savoir plus sur les neurones, les récepteurs et les
ners, consultez les éléments suivants.
Dans le SNAP, les corps cellulaires des neurones préganglion-
La SECTION 5.3.3, p. 139, décrit la structure du neurone et
naires sont logés dans l’encéphale, dans les noyaux des ners
les onctions de chacune de ses parties.
crâniens III, VII, IX et X, et dans la substance grise latérale de la
portion sacrale (S2 à S4) de la moelle épinière FIGURE 9.4. C’est La SECTION 5.3.4, p. 141, présente les diérents types de
neurones que contient le tissu nerveux.
pourquoi on désigne souvent cette division par le nom de système
craniosacral. Ici, l’axone préganglionnaire est long, et l’axone La SECTION 5.3.6, p. 145, explique ce que sont les noyaux
postganglionnaire est court ; la synapse se ait dans des gan- nerveux.
glions terminaux situés à proximité des organes (viscères) ou Les SECTIONS 6.2.1 et 6.2.2, p. 190 et 191, décrivent les
dans des ganglions intramuraux logés dans la paroi des organes. classifcations des récepteurs selon la nature de la stimula-
tion et selon leur situation anatomique.
Le TABLEAU 7.1, p. 227, présente les 12 paires de ners
9.3.3 Les neurones sensitifs viscéraux crâniens.
Jusqu’à maintenant, seul l’aspect moteur viscéral a été consi-
déré. Qu’en est-il des neurones sensitis viscéraux ? À propre-
ment parler, ils ne ont pas partie du SNA, qui est une voie
Vérifiez vos progrès
motrice. Par contre, les neurones sensitis viscéraux sont
étroitement associés au onctionnement du SNA (gure 9.7, 4. D’où partent les neurones préganglionnaires du
p. 312). Principalement reliés à des intérocepteurs, ils sont uti- SNAS ? D’où partent ceux du SNAP ?
lisés pour acheminer au SNC de l’inormation concernant les 5. Comparez les neurones moteurs viscéraux du SNAS
variations de la pression artérielle, du taux sanguin de dioxyde avec ceux du SNAP.
de carbone (CO2) ou du degré d’étirement des viscères, par 6. Quel type d’inormation sensitive peut se traduire par
exemple. Une ois cette inormation analysée, le SNC trans- une réponse du SNA ?
met sa réponse aux efecteurs appropriés en passant soit par le
SNAS, soit par le SNAP.
Il aut touteois bien comprendre qu’il n’est pas indispen-
sable de passer par des neurones sensitis viscéraux pour 9.4 La physiologie du système nerveux
obtenir une réponse du SNA. Par exemple, lorsque, dans son autonome
rêve, Naomie a lu la première question de son examen et qu’elle
s’est rendu compte qu’elle n’avait pas étudié le bon chapitre, Le SNA se compose de deux divisions qui collaborent an
son cœur s’est emballé. Dans cette situation, des extérocep- d’assurer la gestion des activités des muscles lisses, du cœur et
teurs ont capté l’image des mots de la question, des neurones des glandes.
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 303

Axone préganglionnaire
Axone postganglionnaire
Ganglion ciliaire

Glande lacrymale

Nerf Ganglion
crânien III Glande salivaire parotide
ptérygopalatin
Glande salivaire submandibulaire

Nerf Glande salivaire sublinguale


crânien
VII Ganglion
submandibulaire

Pont Nerf Ganglion


crânien IX otique
Cœur
Nerf
crânien Plexus cardiaque
X

Trachée
Plexus pulmonaire Ganglion
intramural

Plexus œsophagien

Poumon

Œsophage
Foie
Plexus aortique
aortiqu Vésicule biliaire
abdominal Estomac
Rate
Moelle épinière Rein
Uretère

Pancréas

Intestin grêle
Plexus
hypogastrique
Testicule Ovaire Côlon descendant

Rectum
S2
S3
S4

Nerfs splanchniques Vessie


pelviens

Pénis FIGURE 9.4


Vue d’ensemble des voies parasympathiques ❯
Utérus Les neurones préganglionnaires du SNAP sont issus
Vagin de l’encéphale et de la région sacrale de la moelle
épinière. Les neurones postganglionnaires sont situés
dans les ganglions terminaux et intramuraux, d’où
part leur axone pour aller innerver le viscère.
304 PARTIE II Le système nerveux

9.4.1 Les onctions générales du système son énergie à la lutte ou à la uite plutôt qu’à la digestion. Elle
nerveux autonome digérera son repas une ois en sécurité ! C’est aussi cette onc-
tion du SNAS qui ait qu’on a l’estomac noué dans une situa-
L’activité et le repos tion de stress, avant un examen par exemple.
Le SNAS joue un rôle particulièrement important dans la Le SNAP, pour sa part, devient plus acti en l’absence de
réaction d’alarme, ou réaction de lutte ou de uite. Celle-ci stress particulier ou en période de repos. Cette division régule la
se produit quand un individu subit un stress en raison d’une digestion en augmentant les sécrétions des glandes digestives,
menace, d’une rayeur intense ou d’un embarras. Le SNAS de même qu’en stimulant les contractions des muscles lisses du
est également sollicité au cours d’une situation excitante ou tube digesti, ce qui a pour efet de déplacer les aliments dans le
lorsque l’on ait de l’exercice. Dans de telles circonstances, tube et de avoriser le mélange de la nourriture avec les enzymes
ce système accélère la réquence cardiaque, ce qui contribue digestives et la bile. Une augmentation de l’activité parasym-
à hausser la pression artérielle, dilate les bronches, détourne pathique diminue la réquence cardiaque et, par conséquent,
le sang d’organes moins actis vers les muscles squelettiques la pression artérielle ; elle resserre aussi les voies aériennes,
en activité, provoque une augmentation du ux sanguin dans car une personne au repos n’a pas besoin du supplément d’air
les muscles squelettiques, stimule la sudation pour évacuer le si utile à la réaction de lutte ou de uite. La miction (action
surplus de chaleur attribuable à la hausse du métabolisme et d’uriner) et la déécation sont également stimulées par le SNAP.
engendre toute autre réponse qui prépare l’individu à com- Touteois, en situation de stress, comme pendant un examen
battre ou à uir la situation périlleuse, réelle ou imaginée, dans polygraphique, les efets du SNAP seront rapidement annulés
laquelle il se trouve. par ceux du SNAS. Le tableau ci-contre présente un résumé des
On se rappelle Raaële, dont il était question au début du principaux efets de chacun de ces systèmes TABLEAU 9.2 .
chapitre 1. La vision d’une scène d’horreur au cinéma a ait
accélérer sa réquence cardiaque. Raaële n’était pas en danger,
mais son SNC a interprété la situation comme telle et a com- INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
mandé à son SNAS de réagir. Naomie, qu’on a connue au début Pour s’aider à prévoir les eets de chacune des divisions du
du présent chapitre, a ressenti les efets du SNAS plusieurs ois SNA, on peut associer le S de SNAS à Stress et le P de SNAP
durant son rêve. Par exemple, lorsqu’elle se voyait courir pour à Pas de stress. En s’imaginant vivre l’un ou l’autre état, il
se rendre à son local, son SNAS était acti pour accélérer sa ré- devient plus acile de déterminer les réactions que le SNAS
et le SNAP avorisent.
quence cardiaque.

La double innervation
e détecteur de mensonge surveille et enregistre les
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

La plupart des organes contrôlés par le SNA sont innervés à


réactions physiologiques sympathiques, qui tendent
à se maniester lorsqu’une personne ment. On appelle la ois par des neurones sympathiques et parasympathiques
aussi cet appareil un enregistreur polygraphique. Il peut (gure 9.3, p. 301, et gure 9.4, page précédente). Le tube diges-
recueillir certaines données telles que l’augmentation de ti, le cœur, la vessie et les voies génitales en sont des exemples
la réquence cardiaque, l’élévation de la pression arté- (tableau 9.2). Cette double innervation n’est cependant pas
rielle et l’amplifcation de la sudation. La aiblesse du généralisée. Les glandes sudoripares et les vaisseaux sanguins,
détecteur de mensonge est que ces réactions peuvent par exemple, sont innervés presque exclusivement par des
survenir même chez une personne qui ne ment pas ; il su-
ft qu’elle ressente un stress. Or, lors d’un interrogatoire,
neurones sympathiques. De plus, la plupart des organes rece-
les occasions d’être stressé ne manquent pas. C’est vant une double innervation ne sont pas contrôlés également
pourquoi le système pénal canadien ne reconnaît plus les par le sympathique et le parasympathique. En ce qui concerne
résultats ournis par le détecteur de mensonge, qui n’est le tube digesti par exemple, l’innervation par le parasympa-
en réalité qu’un détecteur de l’activation du SNAS. thique est plus importante et a une plus grande inuence que
celle du sympathique.

Outre ces efets du SNAS, celui-ci diminue aussi les activités Les efets antagonistes
des organes non essentiels en situation d’urgence. Par exemple, Quand une structure donnée est innervée à la ois par les deux
il ralentit la digestion en diminuant les sécrétions digestives, le divisions du SNA, ces dernières y produisent généralement
brassage et le déplacement des aliments dans le tube digesti. des efets antagonistes (contraires). Le SNA est donc capable
Cet efet est essentiel, car il permet à une personne en danger d’augmenter ou de diminuer l’activité de cette structure. Dans
d’investir son énergie là où elle est vraiment requise pour s’en le tube digesti par exemple, une stimulation parasympathique
tirer. Par exemple, si elle se ait attaquer à la sortie d’un restau- augmente la sécrétion glandulaire, alors qu’une stimulation
rant après un repas copieux, elle préérera sûrement consacrer sympathique produit l’efet inverse. Mais, dans certains cas,
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 305

TABLEAU 9.2 Effets du SNAS et du SNAP sur leurs effecteurs*


Effecteur Réponse à une stimulation sympathique Réponse à une stimulation parasympathique
Pupille de l’œil Dilatation (mydriase) (α1) Constriction (myosis) (μ)

Glandes lacrymales Diminution des sécrétions (α) Augmentation des sécrétions (μ)

Glandes salivaires Diminution des sécrétions (α) Augmentation des sécrétions (μ)

Glandes sudoripares Augmentation de la sudation (μ) Aucune action

Fréquence cardiaque Augmentation (β1) Diminution (μ)

Vaisseaux sanguins Vasoconstriction (α1)**, sau pour les vaisseaux de Aucune action à l’exception d’un eet de vaso-
l’encéphale qui n’ont pas de récepteurs α1 et les constriction sur les vaisseaux (artères) du cœur (μ)
vaisseaux du cœur qui ont surtout des récepteurs β2
(vasodilatation)

Bronchioles pulmonaires Dilatation (β2) Constriction (μ)

Muscles de la paroi intestinale Ralentissement du péristaltisme (α1, α2 et β2) Accélération du péristaltisme (μ)

Glandes gastriques et pancréas Diminution des sécrétions (α) Augmentation des sécrétions (μ)

Foie Libération de glucose, ce qui augmente la concentra- Mise en réserve du glucose (légère) (μ)
tion de glucose sanguin (α et β2)

Muscles de la vésicule biliaire Relâchement (β2) Contraction (μ)

Muscles de la vessie Relâchement (β2) Contraction (μ)

Clitoris Aucune action Érection (vasodilatation) (μ)

Pénis Éjaculation (α1) Érection (vasodilatation) (μ)

Glandes médulla surrénales Stimulation de la sécrétion d’A et de NA (n) Aucune action

* Le type de récepteurs des neurotransmetteurs impliqués dans chacun des eets est indiqué entre parenthèses SECTION 9.4.3 (p. 307).
** Une diminution de l’activité sympathique sur les vaisseaux sanguins entraîne une vasodilatation.

l’efet d’opposition n’est pas si manieste. Ainsi, dans le cas des SNAP amorce l’érection du pénis, tandis que le SNAS stimule la
glandes salivaires, le parasympathique amorce la sécrétion libération des sécrétions des glandes génitales et aide à produire
d’un volume important de salive claire et aqueuse, tandis que l’éjaculation.
le sympathique est responsable de la production d’un aible
volume de salive de nature visqueuse. INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
Les efets stimulants et les efets inhibiteurs Le syndrome de Horner
Bien que les deux divisions du SNA aient des efets antago- Le syndrome de Horner est une aection causée par une com-
nistes, on ne doit pas en conclure qu’une division du SNA a tou- pression ou une lésion du tronc sympathique cervical ou du
jours un efet stimulant et que l’autre division a toujours un ganglion T1 du tronc sympathique, là où prennent naissance
les axones postganglionnaires sympathiques qui se rendent à
efet inhibiteur. Au contraire, chacune des deux divisions peut
la tête. Les symptômes se maniestent généralement du même
produire des efets stimulants et des efets inhibiteurs. Par côté de la tête que la lésion d’origine. La personne atteinte
exemple, le SNAP stimule la contraction de la vessie et avorise présente une chute (ptosis) de la paupière supérieure, en rai-
la miction, mais il diminue les contractions du cœur et ralentit son de la paralysie du muscle tarsal supérieur. La paralysie du
le rythme cardiaque. Le SNAS inhibe la contraction (avorise le muscle dilatateur de la pupille provoque une constriction
relâchement) des muscles lisses des voies respiratoires pour les (myosis, de muein signifant ermer les yeux) de la pupille. La
dilater, mais il stimule la production de sueur par les glandes transpiration cesse (anhydrose, an signifant sans et hidros
signifant sueur) parce que les glandes sudoripares ne
sudoripares (sudation).
reçoivent plus d’innervation sympathique. Un quatrième
symptôme, qui consiste en une rougeur aciale évidente, est
Les efets coopératis dû à l’absence d’innervation sympathique dans la paroi des
Les deux divisions du SNA peuvent agir de concert pour coor- vaisseaux sanguins, ce qui provoque leur dilatation.
donner les activités de certaines structures. Chez l’homme, le
306 PARTIE II Le système nerveux

Les efets généraux et les efets locaux INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Le SNAS a des eets plus généralisés et plus durables que
le SNAP, car, entre autres, l’activation du sympathique
La maladie de Raynaud
entraîne souvent la production d’A et de NA par la médulla La maladie de Raynaud, ou syndrome de Raynaud, se mani-
surrénale. Ces hormones circulent dans le sang et agissent este par une constriction subite des petites artères des
extrémités, plus souvent les doigts et les orteils. La réduc-
sur des organes eecteurs partout dans l’organisme. Étant
tion immédiate de l’irrigation sanguine ait blanchir les extré-
donné qu’elles provoquent des eets qui peuvent persister mités distalement au site de la constriction vasculaire.
quelques minutes avant leur dégradation, ces hormones sur- Celle-ci s’accompagne d’une douleur qui peut persister
passent en durée les eets provoqués par les neurotransmet- même après que le vaisseau se soit dilaté et ait ramené l’irri-
teurs du SNAP. gation locale à la normale.

Le SNAS peut aussi agir simultanément sur un grand Les épisodes sont généralement provoqués par l’exposition
au roid, bien qu’on ait observé qu’un choc émoti peut par-
nombre d’eecteurs, car chacun de ses neurones prégan-
ois déclencher une attaque de la maladie. Cette aection
glionnaires ait synapse près de la moelle épinière avec de s’observe plus souvent chez les emmes que chez les
nombreux neurones postganglionnaires reliés à diérents hommes et l’on croit qu’elle est due à une réaction sympa-
eecteurs. Les eets du SNAP sont beaucoup plus locali- thique locale excessive. La gravité de cette condition médi-
sés, car la synapse entre les neurones préganglionnaires cale dépend de la réquence et de la durée des crises. La
et postganglionnaires s’eectue près de l’organe eec- plupart des gens atteints de la maladie de Raynaud doivent
teur ou dans celui-ci, et chaque neurone préganglionnaire éviter le roid et les autres acteurs déclencheurs.
ne ait synapse, la plupart du temps, qu’avec un neurone
postganglionnaire.
9.4.2 Les neurotransmetteurs
Les efets du SNAS ne sont pas toujours généralisés. Par
Les terminaisons des neurones sympathiques et parasympa-
exemple, si l’une des mains d’une personne est très roide, la
thiques sécrètent l’un ou l’autre de deux neurotransmetteurs. Les
constriction des vaisseaux sanguins cutanés de cette main
neurones qui sécrètent de l’ACh sont dits neurones choliner-
par le SNAS peut se aire sans qu’il y ait augmentation de
giques, et ceux qui sécrètent de la NA se nomment neurones
la réquence cardiaque ou du rythme respiratoire de cette
adrénergiques. On a cru pendant un certain temps que ces der-
personne.
niers sécrétaient de l’adrénaline, d’où leur nom. Tous les neurones
Le tableau suivant présente un résumé des principales préganglionnaires sympathiques et parasympathiques ainsi que
caractéristiques des divisions parasympathique et sympa- tous les neurones postganglionnaires parasympathiques sont cho-
thique du SNA TABLEAU 9.3. linergiques. Tous les neurones postganglionnaires sympathiques

TABLEAU 9.3 Comparaison des divisions parasympathique et sympathique du SNA


Caractéristique SNAP SNAS
Fonction Maintient l’homéostasie ; conserve l’énergie et renouvelle Prépare l’organisme à aronter les urgences ; dépense
les réserves énergétiques ; division « repos et digestion ». l’énergie ; division « lutte ou uite ».

Situation du corps Noyaux des ners crâniens III, VII, IX, X et substance grise Cornes latérales des segments T1 à L2 de la moelle épi-
cellulaire des neurones latérale des segments S2 à S4 de la moelle épinière, d’où nière, donc appelé système thoracolombaire
préganglionnaires son nom de système craniosacral

Longueur de l’axone Long Court


préganglionnaire

Longueur de l’axone Court Long


postganglionnaire

Localisation des ganglions Ganglions terminaux près de l’organe cible ; ganglions Ganglions du tronc sympathique de part et d’autre de la
intramuraux dans la paroi de l’organe cible colonne vertébrale ; ganglions prévertébraux en avant de
la colonne vertébrale et de l’aorte

Rameaux communicants Absents Présents

Degré de ramifcation de Faible (un axone innerve moins de quatre neurones Important (un axone innerve plus de 20 neurones
l’axone préganglionnaire postganglionnaires). postganglionnaires).

Degré de réaction Local Activation de masse ou réponse locale


CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 307

sont adrénergiques, à l’exception de ceux qui innervent les glandes 9.4.3 Les récepteurs de neurotransmetteurs
sudoripares ; ceux-ci sont cholinergiques FIGURE 9.5.
La liaison d’un neurotransmetteur à son récepteur sur une
cellule efectrice provoque une modication du onctionne-
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS ment de cette dernière. Selon le type de cellules, la réponse se
Pour en savoir plus sur les neuromodulateurs et les neuro- traduit par une excitation ou par une inhibition.
transmetteurs ainsi que sur l’implication du SNA dans
quelques aspects de la physiologie humaine, consultez les Les récepteurs cholinergiques
éléments suivants.
Les récepteurs cholinergiques sont les récepteurs sur les-
Le TABLEAU 5.6, p. 170, présente plusieurs neurotransmet- quels se xe l’ACh. On reconnaît deux catégories de récepteurs
teurs et neuromodulateurs. cholinergiques, à savoir les récepteurs nicotiniques (n) et les
Les SECTIONS 10.7.1 et 10.7.3, p. 351 et 357, décrivent la récepteurs muscariniques (m ou μ). Les premiers doivent
collaboration des systèmes nerveux et endocrinien dans la leur nom au ait qu’ils peuvent être activés par la nicotine, une
gestion du stress. substance alcaloïde présente dans le tabac ; les seconds sont
La SECTION 11.2.8, p. 378, explique les phénomènes de ainsi nommés, car ils peuvent être activés par la muscarine, un
l’érection, de l’éjaculation et de la dysfonction érectile. alcaloïde extrait de certains champignons vénéneux. La nico-
La SECTION 11.6, p. 393, traite de la réponse sexuelle humaine. tine et la muscarine ne sont pas naturellement présentes dans
l’organisme, mais elles ont permis d’identier les deux catégo-

SNAP SNAS

L’axone
préganglionnaire
libère de l’ACh.

ACh ACh ACh

Le corps cellulaire et les


dendrites du neurone
postganglionnaire Récepteurs Récepteurs
possèdent toujours des Récepteurs
nicotiniques nicotiniques
FIGURE 9.5 récepteurs pour l’ACh. nicotiniques
Localisation des
neurones Les axones
cholinergiques postganglionnaires
et adrénergiques libèrent de l’ACh ou
dans le SNA ❯ Dans les de la NA. ACh ACh NA
ganglions autonomes,
les neurones postgan-
Récepteurs Récepteurs Récepteurs
glionnaires sympathiques
muscarini- muscariniques adrénergi-
et parasympathiques ques ques
possèdent des récepteurs
cholinergiques, de type Les cellules effectrices
possèdent soit des
nicotinique, dans leur récepteurs à ACh ou
membrane. Les effecteurs à NA. Cellule effectrice Cellule effectrice Cellule effectrice
du SNA présentent des (par exemple, les (la plupart des
récepteurs adrénergiques glandes sudoripares) autres effecteurs
ou muscariniques, selon du SNAS)
le cas.
308 PARTIE II Le système nerveux

ries de récepteurs cholinergiques. La nicotine ne se lie qu’aux


récepteurs nicotiniques, et la muscarine, qu’aux récepteurs
D eux catégories de médicaments infuent sur les

SAVIEZ-VOUS QUE...
muscariniques, alors que l’ACh active les deux catégories de activités du SNA, à savoir les médicaments à
récepteurs. action directe et ceux à action indirecte. Les médica-
ments à action directe se lient aux récepteurs du SNA
Dans le SNS, les membranes des cellules musculaires pour produire leurs eets. Les médicaments à action
squelettiques ont toutes des récepteurs nicotiniques. Dans indirecte produisent un eet stimulant en provoquant la
le SNA, les membranes plasmiques de tous les neurones pos- libération de neurotransmetteurs ou en inhibant leur
dégradation chimique. D’autres médicaments de la
tganglionnaires possèdent des récepteurs nicotiniques (gure
même catégorie exercent une inhibition en empêchant
9.5, page précédente). Lorsqu’elle se lie à ces récepteurs, l’ACh la synthèse ou la libération de neurotransmetteurs.
produit une excitation. Pour plus de détails, consultez la rubrique Point de mire
Santé ci-dessous.
Dans le SNA, les cellules efectrices du SNAP ont des récep-
teurs muscariniques. Lorsque l’ACh s’y lie, la réponse cellulaire
peut être excitatrice ou inhibitrice. Quand, par exemple, l’ACh
se lie aux récepteurs muscariniques du muscle cardiaque, Les récepteurs adrénergiques
la réquence cardiaque diminue ; quand l’ACh s’attache aux Les récepteurs adrénergiques peuvent être stimulés de
récepteurs des cellules musculaires lisses de l’estomac, les deux açons : soit par le système nerveux, soit par l’A et la NA,
contractions gastriques augmentent. Dans le SNAS, quelques les hormones produites par la médulla surrénale. La plupart
cellules efectrices, comme celles des glandes sudoripares, ont des cellules efectrices du SNAS portent des récepteurs adré-
des récepteurs muscariniques (gure 9.5). La liaison de l’ACh à nergiques (gure 9.5). Ces récepteurs se subdivisent en deux
ces récepteurs les stimule. grandes catégories : les récepteurs adrénergiques alpha (α) et

POINT DE MIRE Santé


L’infuence des médicaments à action directe sur le système nerveux autonome
Les médicaments à action directe ont la propriété de se xer à médicaments pour combattre les eets du rhume ou de l’aller-
des récepteurs spéciques. Ils se divisent en deux catégories : gie (SudaedMD, Tylenol SinusMD, Claritin Allergies + SinusMD, par
les agonistes, aussi appelés agents stimulants, et les antago- exemple). Elle stimule les récepteurs alpha (α) des vaisseaux
nistes, ou agents bloquants. sanguins de la muqueuse nasale. La vasoconstriction qui en
résulte diminue les écoulements durant un rhume. Le salbuta-
Quelques agonistes mol (ou VentolinMD) active sélectivement les récepteurs adréner-
Les substances qui se lient aux récepteurs nicotiniques et qui les giques bêta (β2) des muscles lisses bronchiolaires et provoque
activent sont appelées agents nicotiniques, dont le plus étudié ainsi une bronchodilatation ; on l’utilise dans le traitement des
est la nicotine. Les eets de celle-ci sur l’organisme varient et crises d’asthme.
dépendent de la quantité qui est absorbée. Le ait que la nicotine
stimule les neurones postganglionnaires des voies sympathiques Quelques antagonistes
et parasympathiques explique la grande variation de ses eets, Les médicaments qui s’attachent aux récepteurs muscariniques
étant donné les réactions opposées de ces deux voies. En et qui les inhibent sont appelés inhibiteurs muscariniques ou
réponse à la nicotine d’une cigarette par exemple, le rythme car- agents vagolytiques. L’atropine est un agent qui inhibe les eets
diaque tend à devenir moins régulier, car le sympathique accé- du parasympathique en bloquant les récepteurs muscariniques,
lère la réquence cardiaque, et le parasympathique la ralentit. La ce qui permet, entre autres, d’augmenter le diamètre de la
pression artérielle tend à augmenter, parce que le degré de pupille pour aciliter les examens ophtalmologiques.
constriction des vaisseaux sanguins dépend presque exclusive- Les médicaments appelés bêta-bloquants, comme le proprano-
ment du SNAS. On ne peut pas expliquer tous les eets de la lol ou le bisoprolol, sont des antagonistes adrénergiques bêta (β).
nicotine en tenant compte uniquement de son action sur le SNA, On les utilise pour le traitement de l’hypertension artérielle, de
car elle agit aussi sur le SNC. Prise à l’état pur, la nicotine est très l’insusance cardiaque et de certains types d’arythmies car-
toxique et peut se révéler mortelle, même en petites quantités. diaques. On peut aussi les utiliser pour prévenir l’angine de poi-
Les médicaments qui activent les récepteurs adrénergiques trine. Comme ces médicaments bloquent les récepteurs bêta (β)
sont appelés agents adrénergiques ou sympathomimétiques. du cœur, cela empêche des augmentations soudaines de la ré-
La phényléphrine (et ses dérivés comme la pseudoéphédrine) quence cardiaque et diminue ainsi la probabilité d’arythmies
est l’agent acti des décongestionnants souvent ajoutés aux cardiaques.
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 309

les récepteurs adrénergiques bêta (β). Chacune de ces catégo- 9.5 La régulation du système nerveux
ries de récepteurs est subdivisée en types de récepteurs : pour
les récepteurs adrénergiques α, il existe les types α1 et α2 ; pour
autonome
les récepteurs adrénergiques β, on trouve les types β1 et β2. En La plus grande partie de la régulation du SNA se ait de açon
général, la stimulation des récepteurs α1 et β1 provoque une réexe, mais les données issues du cerveau, de l’hypothalamus
excitation, et la stimulation des récepteurs α2 et β2 entraîne et d’autres régions de l’encéphale permettent aux pensées et
une inhibition. Par exemple, la stimulation des récepteurs β1 aux gestes volontaires, aux émotions et à d’autres activités
des cellules musculaires cardiaques excite ces cellules ; elles se du SNC d’exercer une inuence sur les onctions autonomes.
contractent plus ort et plus vite. La stimulation des récepteurs Donc, le SNA ne onctionne pas en vase clos, sans être soumis
β2 logés dans la paroi de la vessie inhibe ses muscles lisses et à une régulation ou à diverses inuences provenant du SNC. Si
provoque un relâchement de l’organe (tableau 9.2, p. 305). c’était le cas, l’homéostasie se maintiendrait très difcilement.
La gure de la double page suivante résume et intègre les
éléments les plus importants à connaître sur l’anatomie et la 9.5.1 Les réfexes autonomes
physiologie du SNA FIGURE 9.6.
Les réexes autonomes, comme tous les autres réexes, ont inter-
venir des récepteurs sensoriels, des neurones sensitis, des inter-
neurones, des neurones moteurs et des cellules eectrices. Les
C hacun des principaux types de récepteurs possède barorécepteurs situés, par exemple, dans les parois des grosses
SAVIEZ-VOUS QUE...

des sous-types. Les récepteurs adrénergiques artères proches du cœur sont sensibles aux modications de la
alpha (α) sont, par exemple, subdivisés en récepteurs pression artérielle FIGURE 9.7 (p. 312). Quand ils sont stimulés
adrénergiques α1A, α1B, α2A et α2B. On ne connaît pas
par une hausse de pression, les neurones sensitis transmettent
encore le nombre total de sous-types chez les humains.
Leur présence permet touteois de penser qu’on pourrait l’inormation jusqu’au bulbe rachidien par les ners glossopha-
produire, par exemple, un médicament qui agirait eca- ryngiens (IX) et vagues (X). Les interneurones du bulbe rachidien
cement sur les vaisseaux sanguins du cœur, mais non sur intègrent l’inormation, et les inux nerveux moteurs qui sont
les autres vaisseaux. De tels médicaments pourraient émis se rendent au cœur par des neurones moteurs viscéraux.
engendrer des eets spéciques, sans produire d’eets Ceux-ci inhibent les cellules musculaires cardiaques ; il en résulte
secondaires indésirables parce qu’ils n’agiraient que sur une diminution de la réquence et de la orce de contraction car-
des tissus cibles précis.
diaques permettant à la pression artérielle de revenir à la normale.
De la même açon, une diminution brusque de celle-ci déclenche
un réexe sympathique qui ait hausser la réquence et la orce de
contraction cardiaques, augmentant ainsi la pression artérielle.
Vérifiez vos progrès
7. Décrivez les réponses du SNAS à l’aide de l’exemple INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
de la réaction de lutte ou de uite.
8. Dans quelles circonstances le SNAP prédomine-t-il ?
La dysréfexie autonome
La dysréfexie autonome est une aection vasculaire qui peut
9. Que signie la double innervation ? être dangereuse. Elle stimule plus particulièrement un réfexe
10. Dites si l’énoncé suivant est vrai ou aux et justiez sympathique qui provoque une vasoconstriction systémique et
votre réponse : « Le SNAS produit toujours des eets une augmentation de la pression artérielle parois si importante
excitateurs sur ses eecteurs. » qu’elle entraîne la rupture des vaisseaux sanguins. La dys-
réfexie autonome est causée par l’hyperactivité du SNA qui se
11. Dénissez les termes neurones cholinergiques et produit durant les semaines ou les mois suivant une lésion de
neurones adrénergiques . Quels sont les neurones la moelle épinière. La réaction initiale à une telle lésion consiste
du SNA qui sont cholinergiques et ceux qui sont souvent en un choc spinal, qui se caractérise par la perte des
adrénergiques ? réfexes autonomes. Paradoxalement, cette réduction des acti-
12. Nommez les deux grandes catégories de vités réfexes peut provoquer une réaction anormale de cer-
récepteurs cholinergiques et précisez où ils sont tains viscères au manque d’innervation, un phénomène baptisé
situés. Lorsque l’ACh se lie à l’un ou l’autre de hypersensibilité de dénervation. Par exemple, quand une per-
ces récepteurs, observe-t-on une inhibition ou sonne perd la capacité d’évacuer volontairement sa vessie,
une excitation cellulaire ? celle-ci peut continuer à se remplir d’urine au point de devenir
surdistendue. Ceci déclenche un réfexe médullaire qui pro-
13. Où sont situés les récepteurs adrénergiques ? Nommez voque le relâchement involontaire du muscle sphincter urétral
les deux catégories de récepteurs adrénergiques. interne et permet à la vessie de se vider.
INTÉGRATION DES CONCEPTS
FIGURE 9.6
Comparaison des divisions parasympathique et sympathique du SNA ❯
a. Les neurones préganglionnaires du SNAP, aussi connu sous le nom de système de « repos et de digestion »,
sont situés dans la région crânienne (tronc cérébral) et dans la région sacrale de la moelle épinière.
a. SNAP
b. Le SNAS renferme des neurones préganglionnaires situés dans les segments T1 à L2 de la moelle épinière ; La division
il commande la réaction de « lutte ou de fuite ». « repos et digestion »

En général, axones préganglionnaires longs et axones postganglionnaires courts


Relié aux Neurone Axone préganglionnaire Axone postganglionnaire court
régions crânienne et préganglionnaire long
sacrale du SNC
Nerf crânien
n
III
Neurone postganglionnaire
Ner
Ner
erff
Nerf
crâni
crân
â en
en
crânien
VI
VII Les ganglions se trouvent près de l’organe effecteur
ou dans sa paroi (ganglions terminaux ou intramuraux).
Po
Pon
P ont
o
Pont Ganglions terminaux Ganglion
Bu
Bul
B u be
Bulbee
intramural
ra
rac
acchid
hidien
ien
ien
rachidien n
Nerf
I
crânien IX
Nerf
crânien X

Ganglions
intramuraux

Nerfs
splanchniq
p ques
q
splanchniques
sacrauxx

S2
S2
S3
S3 Neurotransmetteurs et récepteurs
S4
S4

Principaux effets

Constriction L’ACh libérée


de la pupille par les axones
préganglionnaires se
Restaure lie à des récepteurs ACh
l’homéostasie Réduit la cholinergiques
de l’organisme. fréquence
(nicotiniques).
cardiaque et
provoque la Récepteurs
bronchoconstriction. nicotiniques
Augmente la motilité
et l’activité du système
digestif.
Stimule la
sécrétion des Les axones
glandes ACh
postganglionnaires libèrent
lacrymales, de l’ACh qui se
nasales et lie à des récepteurs
Emmagasine digestives. cholinergiques Récepteurs
des molécules
(muscariniques). muscariniques
de combustible
dans le foie. Cellule effectrice
b. SNAS
La division « lutte ou fuite »

En général, axones préganglionnaires plus courts et axones postganglionnaires plus longs. Les Relié aux segments
axones préganglionnaires ont plusieurs ramifications et montrent une divergence considérable. T1 à L2 de la moelle
Axone préganglionnaire Axone postganglionnaire épinière
court et ramifié long

Neurone Neurone
préganglionnaire postganglionnaire
Droite Gauche
Les ganglions (ceux du tronc sympathique et les
ganglions prévertébraux) se trouvent près
de la moelle épinière.

Ganglions
du tronc
sympathique

T1-L2

Ganglions
prévertébraux

Neurotransmetteurs et récepteurs Principaux effets

Élève la fréquence
cardiaque et
Dilatation de provoque la
la pupille bronchodilatation.
L’ACh libérée par les axones
préganglionnaires se lie à
des récepteurs choliner- Stimule la médulla
Glande
giques (nicotiniques). surrénale à sécréter
surrénale
ACh de l’A et de la NA
ACh pour prolonger les
effets sympathiques. Stimule l’activité des
glandes sudoripares
Les axones
et provoque la
postganglionnaires libèrent
Récepteurs Récepteurs Réduit la motilité contraction des
soit de l’ACh, soit
nicotiniques nicotiniques et l’activité du muscles arrecteurs
de la NA :
système digestif. du poil.
L’ACh La NA
se lie à des se lie à des Vasoconstriction
récepteurs récepteurs Muscle arrecteur des vaisseaux
NA
cholinergiques adrénergi- du poil sanguins superficiels
ACh
(muscariniques) ques (dans Récepteurs Glande et des vaisseaux
Récepteurs dans les la plupart adrénergiques sudoripare de la plupart des
muscariniques glandes des autres organes viscéraux,
sudoripares, effecteurs mais vasodilatation
Libère dans
Cellule par exemple. du SNAS). Cellule des artères coronaires
le sang les
effectrice effectrice et des artères allant
molécules de
aux muscles
combustible
squelettiques
du foie.
312 PARTIE II Le système nerveux

mus qui exerce une régulation globale sur le SNA. Presque


Nerf glosso-
pharyngien (IX)
toutes les réactions autonomes peuvent être déclenchées
Augmentation de la par la stimulation d’une partie de l’hypothalamus ; celui-
pression artérielle ci stimule ensuite les centres autonomes du tronc cérébral
détectée par les baro- ou de la moelle épinière. Bien qu’il y ait un chevauchement
récepteurs carotidiens des réactions, la stimulation de la partie postérieure de
Intégration
Artère carotide
l’hypothalamus déclenche des réponses sympathiques, alors
dans le bulbe que celle de la partie antérieure engendre des réponses
commune
rachidien
parasympathiques.

Nerf L’hypothalamus est en lien avec les hémisphères céré-


vague (X) braux, et il constitue une partie importante du système lim-
Ganglion intramural bique ; ce dernier joue un rôle important dans les émotions.
L’hypothalamus est le centre d’intégration des pensées et
des émotions qui se traduisent par des réponses du SNA. Le
Cœur
Diminution de la fréquence cardiaque
ait de penser à des aliments que l’on aime beaucoup stimule
entraînant une baisse de la pression artérielle la sécrétion des glandes salivaires et gastriques, de même
qu’une augmentation de l’activité des muscles lisses du sys-
a. Réflexe parasympathique
tème digesti. Ces réactions sont régulées par des neurones
parasympathiques. Des émotions comme la colère augmen-
Nerf glosso- tent la pression artérielle en haussant la réquence cardiaque
pharyngien (IX) et la constriction des vaisseaux sanguins par une stimulation
Diminution de la
sympathique.
pression artérielle
détectée par les baro-
récepteurs carotidiens
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Artère carotide
Intégration commune
Pour en savoir plus sur les relations entre le SNA et
dans le bulbe d’autres parties du système nerveux, consultez les
Moelle rachidien éléments suivants.
épinière Nerf La SECTION 7.3.2, p. 234, présente l’hypothalamus et
sympathique son rôle dans le contrôle des activités du SNA.
La SECTION 8.3.2, p. 287, décrit les activités réfexes
associées à la moelle épinière.
Cœur La SECTION 10.7.3, p. 357, explique le syndrome géné-
Ganglions ral d’adaptation.
du tronc sympathique Augmentation de la fréquence
cardiaque entraînant une hausse
de la pression artérielle
b. Réflexe sympathique
9.5.3 Les conséquences d’une lésion médullaire
FIGURE 9.7
sur les fonctions du système nerveux
Réfexes autonomes Ces exemples de réfexes autonomes

illustrent la régulation de la pression artérielle. Les infux sensitis autonome
issus des barorécepteurs carotidiens sont acheminés par les ners
glossopharyngiens jusqu’au bulbe rachidien, où s’eectue Une lésion à la moelle épinière peut interrompre la communi-
l’intégration. Le bulbe donne ensuite les ordres moteurs appropriés cation entre les centres encéphaliques du SNA et les organes
vers le cœur. qu’il innerve. Du côté du SNAP, peu importe la localisation de
la lésion, seuls les efecteurs innervés par la région sacrale de la
moelle épinière seront touchés. De ait, les autres organes sont
9.5.2 La régulation par les centres cérébraux toujours sous l’efet du parasympathique, étant donné qu’ils
sont innervés par un ner crânien, le ner vague (X). Quant à
supérieurs la voie sympathique, la communication entre l’encéphale et
Le tronc cérébral et la moelle épinière renerment d’impor- les neurones sympathiques situés sous le site de la blessure ne
tants centres réexes autonomes responsables du maintien se ait plus. Plus la lésion médullaire est haute, plus le nombre
de l’homéostasie FIGURE 9.8 . Touteois, c’est l’hypothala- d’organes touchés est élevé.
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 313

Cerveau Contient les centres de la pensée et une portion du système limbique


(cerveau émotionnel), qui peuvent influer sur les fonctions du SNA par
l’intermédiaire de l’hypothalamus.
Système limbique Contient un groupe de structures intervenant dans les émotions et les
réponses viscérales aux émotions.
Hypothalamus Contient des centres d’intégration du SNA et fait partie du système
limbique. Interagit avec le cerveau, le tronc cérébral et la moelle épinière.
Tronc cérébral Contient des centres réflexes autonomes qui agissent sur le diamètre de la
pupille, la vision de près (réflexe d’accommodation), la production de
larmes, la salivation, la toux, la déglutition, les activités digestives,
la fréquence et la force de contraction du cœur, le diamètre des vaisseaux
sanguins et la respiration.
Moelle épinière Contient des centres réflexes autonomes qui agissent sur la défécation, la
miction, l’érection du pénis et du clitoris ainsi que l’éjaculation.

FIGURE 9.8
Infuence des centres supérieurs de l’encéphale sur les onctions autonomes ❯ L’hypothalamus et le cerveau infuent sur le SNA.
Des voies nerveuses vont du cerveau jusqu’à l’hypothalamus, puis de l’hypothalamus aux neurones du SNA.

INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE Immédiatement après une blessure à la moelle épinière, il y
a perte des réfexes spinaux, y compris les réfexes autonomes
L’analogie avec une compagnie commerciale peut aider à sous le niveau du site touché. Mais avec le temps, les centres
comprendre la hiérarchie de régulation du SNA.
réfexes de la moelle épinière redeviennent onctionnels. Cette
• L’hypothalamus est le président de la compagnie Système récupération est particulièrement importante pour les réfexes
nerveux autonome. Il supervise toutes les activités de
de la miction et de la déécation.
cette compagnie.
• Les centres réfexes autonomes du tronc cérébral et de la
Vérifiez vos progrès
moelle épinière sont les vice-présidents de la compagnie.
Ils ont beaucoup de responsabilités et de pouvoir, mais 14. Nommez les composantes d’un réfexe autonome.
doivent ultimement rendre compte au président Décrivez le réfexe autonome parasympathique
(l’hypothalamus). responsable de la régulation de la pression artérielle
• Les neurones préganglionnaires et postganglionnaires par la modication de la réquence cardiaque.
sont les employés de la compagnie. Ils sont à la ois sous 15. Quelle partie du SNC exerce la régulation globale
les ordres du président et des vice-présidents. Ces tra- du SNA et intègre les pensées et les émotions de
vailleurs sont responsables de la production. manière à produire des réponses autonomes ?

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


9.1 Le système nerveux Le SNA est involontaire, mais il ne onctionne pas de manière indépendante. Il peut subir
autonome l’infuence du SNC.

9.2 Le système nerveux Le SNA et le SNS sont les divisions motrices du SNP, mais leurs eecteurs, le nombre de
autonome comparé neurones moteurs rejoignant les eecteurs et les eets qu’ils exercent sur leurs eecteurs
sont diérents.
au système nerveux
somatique 9.2.1 Les eecteurs
• Le SNS agit sur les muscles squelettiques, qui sont commandés volontairement.
• Le SNA agit sur les muscles lisses, le muscle cardiaque et les glandes. Ses activités sont
involontaires.
314 PARTIE II Le système nerveux

9.2.2 Les neurones moteurs


• Les corps cellulaires des neurones moteurs somatiques sont situés dans le SNC, et leurs
axones, qui libèrent de l’ACh, innervent les muscles squelettiques.
• Les corps cellulaires des neurones préganglionnaires du SNA sont situés dans le SNC,
et leurs axones font synapse avec des neurones postganglionnaires dans des ganglions
autonomes. Les axones postganglionnaires font synapse avec les effecteurs. Les neurones
préganglionnaires sécrètent toujours de l’ACh, tandis que les neurones postganglionnaires
libèrent de l’ACh ou de la NA.
9.2.3 Les effets exercés sur les effecteurs
• Les neurones moteurs somatiques ont un effet excitateur qui se traduit par une contraction
des muscles squelettiques.
• Les neurones moteurs viscéraux ont un effet excitateur ou inhibiteur.

9.3 L’anatomie du 9.3.1 Le système nerveux autonome sympathique


système nerveux Les neurones préganglionnaires émergent de la région thoracolombaire (de T1 à L2) de la
autonome moelle épinière. Ces neurones sont courts et font synapse, dans des ganglions situés tout près
de la moelle, avec les neurones postganglionnaires, dont les axones sont longs.
9.3.2 Le système nerveux autonome parasympathique
Les neurones préganglionnaires sont logés dans quatre nerfs crâniens (III, VII, IX et X) ou émergent
de la portion sacrale (S2 à S4) de la moelle épinière. Les neurones préganglionnaires, dont les
axones sont longs, font synapse avec les neurones postganglionnaires, dont les axones sont
courts, dans des ganglions localisés à proximité des effecteurs ou dans la paroi de ceux-ci.
9.3.3 Les neurones sensitifs viscéraux
Les neurones sensitifs viscéraux ne font pas partie du SNA, mais ils sont étroitement asso-
ciés à son fonctionnement, car ils sont souvent à l’origine des réponses motrices du sympa-
thique ou du parasympathique. Les neurones sensitifs somatiques peuvent aussi provoquer
des réponses du SNA.
9.3.4 Les nerfs comprenant des axones de neurones viscéraux
Des axones de neurones sensitifs somatiques et viscéraux, moteurs somatiques et moteurs
viscéraux peuvent être présents dans les mêmes nerfs, mais leur proportion varie d’un nerf à
l’autre.

9.4 La physiologie 9.4.1 Les fonctions générales du système nerveux autonome


du système nerveux • La division sympathique, le SNAS, domine lors des réactions de lutte ou de fuite.
autonome • La division parasympathique, le SNAP, domine dans les situations de repos et les moments
de relaxation.
• La plupart des organes sont innervés à la fois par des neurones sympathiques et des
neurones parasympathiques.
• Une division produit généralement, sur un organe, un effet antagoniste à celui de l’autre division.
• Les deux divisions du SNA produisent des effets stimulateurs et inhibiteurs.
• Les activités des effecteurs peuvent être coordonnées par une seule division ou par les deux
divisions travaillant de concert.
• Le SNAS produit des effets plus généralisés que le SNAP.
9.4.2 Les neurotransmetteurs
• L’ACh est libérée par des neurones cholinergiques, c’est-à-dire tous les neurones prégan-
glionnaires, tous les neurones postganglionnaires parasympathiques et certains neurones
postganglionnaires sympathiques.
• La NA est libérée par des neurones adrénergiques, c’est-à-dire la plupart des neurones
postganglionnaires sympathiques.
9.4.3 Les récepteurs de neurotransmetteurs
• L’ACh se lie aux récepteurs cholinergiques qui sont soit nicotiniques (présents dans tous les
neurones postganglionnaires), soit muscariniques (présents dans tous les organes effecteurs
innervés par des neurones parasympathiques et aussi dans quelques organes innervés par
des neurones sympathiques).
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 315

• La NA et l’A se lient aux récepteurs adrénergiques. Ce sont les récepteurs α et β (présents


dans la plupart des organes eecteurs innervés par le SNAS).
• L’activation des récepteurs nicotiniques est toujours de nature excitatrice, alors que l’ac-
tivation des récepteurs muscariniques et des récepteurs adrénergiques est excitatrice ou
inhibitrice.

9.5 La régulation La plus grande partie de la régulation du SNA se ait de açon réfexe, mais les données issues
du système nerveux de l’encéphale permettent d’exercer une infuence sur les onctions autonomes.
autonome 9.5.1 Les réfexes autonomes
Les réfexes autonomes contrôlent la plupart des activités des viscères, des glandes et des
vaisseaux sanguins.
9.5.2 La régulation par les centres cérébraux supérieurs
Les centres cérébraux supérieurs et l’hypothalamus peuvent modier les activités réfexes
autonomes.
9.5.3 Les conséquences d’une lésion médullaire sur les onctions du système nerveux
autonome
Une blessure à la moelle épinière peut interrompre la régulation des neurones viscéraux par les
centres encéphaliques du SNA.

Pour conclure...
En utilisant son vélo pour se rendre au cégep et en grimpant les bronchioles). La NA se xe aussi sur les récepteurs adrénergiques
escaliers à la course, Naomie sollicite principalement le onc- alpha (α) des muscles lisses de la paroi des vaisseaux sanguins
tionnement du SNAS. Cette division du SNA est ormée de neu- des systèmes digesti et urinaire de même que, dans une moindre
rones reliés à la région thoracolombaire de la moelle épinière. mesure, sur ceux des vaisseaux de la peau, entraînant ainsi leur
Ces derniers sont en lien avec des interneurones, eux-mêmes vasoconstriction (stimulation de la contraction).
associés à des centres nerveux autonomes dispersés dans di- Une telle réaction permet de rediriger une partie du sang présent
érentes régions de l’encéphale, dont le bulbe rachidien et l’hy- dans ces vaisseaux vers ceux des organes les plus sollicités,
pothalamus. La réponse d’un eecteur à une stimulation du c’est-à-dire le cœur, les muscles squelettiques et l’encéphale.
SNAS peut être soit une excitation, soit une inhibition, cela Ainsi, les glandes salivaires n’étant pas d’une grande utilité dans
dépend du récepteur auquel la NA s’associe. les péripéties de Naomie, l’activité du SNAS réduit leur activité.
Quand Naomie court, par exemple, ses poumons sont mieux C’est ce qui explique la sécheresse buccale. Dès que Naomie
approvisionnés en air. En eet, pour aciliter l’apport en dioxy- reprend contact avec la réalité et qu’elle constate qu’elle n’est pas
gène, la NA se xe sur les récepteurs adrénergiques bêta (β) des dans la salle de classe, son SNAP s’occupe de ramener ses pro-
muscles lisses des bronches entraînant ainsi une bronchodila- cessus biologiques, tels que son rythme cardiaque, à leurs
tation (inhibition de la contraction des muscles lisses des valeurs normales, ce qui correspond à un retour à l’homéostasie.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Partie du SNP qui régule les organes internes. . Qualicati donné aux ganglions du SNAP.
b. Points d’émergence des neurones préganglionnaires du SNAP. g. Capacité du SNA de provoquer des eets contraires sur une même
c. Partie du SNA responsable de la réaction de lutte ou de uite. structure.

d. Expression utilisée pour signier que le SNAS et le SNAP des- h. Appellation désignant un neurone qui sécrète de l’ACh.
servent souvent les mêmes eecteurs. i. Seul eecteur du SNAS à être desservi par un seul neurone moteur.
e. Neurotransmetteur libéré par la majorité des neurones du SNA.
316 PARTIE II Le système nerveux

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Faites la diérence entre le SNS et le SNA en termes de structures, 12. Un neurone cholinergique :
d’eecteurs, de neurotransmetteurs et de onctions. (p. 298) a. sécrète de l’ACh ;
2. Décrivez l’anatomie du SNAS et du SNAP en insistant sur l’ori- b. possède des récepteurs pour l’ACh ;
gine des neurones préganglionnaires, sur la longueur des dié- c. sécrète de la NA ;
rents neurones et sur l’emplacement des ganglions autonomes. d. possède des récepteurs pour la NA ;
(p. 300-303)
e. sécrète à la ois de l’ACh et de la NA.
3. Comparez les onctions du SNAS à celles du SNAP. (p. 304-306)
13. Les récepteurs nicotiniques sont situés dans :
4. Décrivez un arc réfexe autonome. (p. 309) a. les neurones postganglionnaires du SNAP ;
5. Quelles sont les structures du SNC impliquées dans le contrôle du b. les neurones postganglionnaires du SNAS ;
SNA et comment interviennent-elles ? (p. 312-313) c. les membranes des cellules musculaires squelettiques.
6. Le SNA a deux divisions appelées : d. Les réponses a. et b.
a. SNC et SNP ; e. Toutes ces réponses.
b. somatique et squelettique ; 14. L’activation des récepteurs adrénergiques :
c. eérente et aérente ; a. peut déclencher une réponse excitatrice ou inhibitrice ;
d. sympathique et parasympathique. b. peut être déclenchée par le SNAS ;
7. Le SNAP n’est pas responsable : c. peut être causée par l’A ;
a. de la miction ; d. peut être causée par la NA.
b. de la dilatation des bronchioles ; e. Toutes ces réponses.
c. des activités de digestion du tube digesti ; 15. Le SNAS :
d. de la diminution de la réquence cardiaque. a. est toujours excitateur ;
8. Lequel des énoncés suivants est vrai à propos de la médulla surrénale ? b. est toujours inhibiteur ;
a. Le SNAP y stimule la libération d’ACh. c. est habituellement volontaire ;
b. Le SNAP y stimule la libération d’A. d. produit des eets généralement antagonistes à ceux du SNAP.
c. Le SNAS y stimule la libération d’ACh. e. Les réponses a. et c.
d. Le SNAS y stimule la libération d’A. 16. Laquelle des structures suivantes est innervée presque exclusive-
9. Le SNAP : ment par le SNAS ?
a. est aussi appelé système craniosacral ; a. Le tube digesti.
b. a des axones préganglionnaires dans les ners crâniens ; b. Le cœur.
c. a des axones préganglionnaires dans des ners émergeant de c. La vessie.
la portion sacrale de la moelle épinière ; d. Les voies génitales.
d. a des ganglions situés à proximité des parois des organes e. Les vaisseaux sanguins.
eecteurs ou sur ceux-ci.
17. Lequel des événements suivants peut se produire à la suite d’une
e. Toutes ces réponses. stimulation par le SNAS ?
10. Lequel des ners crâniens suivants ne contient pas d’axones a. Une augmentation de la sécrétion d’une salive claire.
parasympathiques ? b. Une augmentation de la production de larmes.
a. Le ner oculomoteur (III). c. Une dilatation des voies aériennes.
b. Le ner trijumeau (V). d. Toutes ces réponses.
c. Le ner acial (VII).
18. On peut administrer du chlorure de méthacholinium à quelqu’un
d. Le ner glossopharyngien (IX). qui soure de tachycardie (réquence cardiaque élevée). Ce médi-
11. Lequel des énoncés suivants concernant les neurones prégan- cament a un mode d’action semblable à celui de l’ACh. Lequel des
glionnaires du SNA est vrai ? eets secondaires suivants pourrait lui être associé ?
a. Tous les neurones préganglionnaires parasympathiques sé- a. Dilatation des pupilles.
crètent de l’ACh. b. Augmentation de la salivation.
b. Seuls les neurones préganglionnaires parasympathiques sé- c. Sudation.
crètent de l’ACh. d. Diminution de l’activité digestive.
c. Tous les neurones préganglionnaires sympathiques sécrètent
de la NA.
d. Seuls les neurones préganglionnaires parasympathiques
sécrètent de la NA.
CHAPITRE 9 Le système nerveux autonome 317

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 10. Faux. Si la NA se xe à un récepteur adrénergique alpha (α) ou
1. Cette appellation représente mieux ses eets physiologiques qui adrénergique bêta (β) de type 1, l’eet est généralement excita-
échappent à la volonté. Le onctionnement du SNA n’est pas indé- teur, mais si elle se xe à un récepteur adrénergique alpha (α) ou
pendant de celui du SNC. adrénergique bêta (β) de type 2, l’eet a plus de chances d’être
inhibiteur.
2. SNS SNA 11. Neurones cholinergiques : neurones qui libèrent de l’ACh comme
a) Un (1) Deux (2) neurotransmetteur. Tous les neurones préganglionnaires sont des
b) Dans le SNC Neurone préganglionnaire : dans le SNC neurones cholinergiques ainsi que tous les neurones postgan-
Neurone postganglionnaire : dans un gan- glionnaires du SNAP.
glion autonome Neurones adrénergiques : neurones qui libèrent de la NA comme
c) Les muscles Les muscles lisses, le muscle cardiaque neurotransmetteur. Les neurones postganglionnaires du SNAS
squelettiques et les glandes sont des neurones adrénergiques, à l’exception de ceux qui
d) A des eets A des eets excitateurs ou inhibiteurs innervent certains eecteurs, comme les glandes sudoripares.
excitateurs 12. Les deux grandes catégories de récepteurs cholinergiques sont
e) Volontaire Involontaire les récepteurs nicotiniques et les récepteurs muscariniques. Les
récepteurs nicotiniques sont situés sur la membrane des neu-
rones postganglionnaires. Les récepteurs muscariniques sont
3. Neurone préganglionnaire : premier neurone moteur de la voie
situés sur les cellules eectrices du SNAP et sur certains eec-
autonome dont le corps cellulaire et les dendrites sont situés dans
teurs du SNAS, comme les cellules des glandes sudoripares.
le SNC et dont l’axone aiblement myélinisé (type B) poursuit son
Lorsque l’ACh se xe à un récepteur nicotinique, il y a une excita-
chemin jusqu’à un ganglion autonome, dans lequel il ait synapse
tion, et au moment de sa xation à un récepteur muscarinique, il y
avec un neurone postganglionnaire.
a soit excitation, soit inhibition.
Neurone postganglionnaire : second neurone moteur de la voie
13. Les récepteurs adrénergiques sont situés sur la plupart des cel-
autonome dont le corps cellulaire et les dendrites sont situés dans
lules eectrices du SNAS. Il y a les récepteurs adrénergiques
un ganglion autonome et dont l’axone amyélinisé (type C) poursuit
alpha (α) et les récepteurs adrénergiques bêta (β).
son chemin jusqu’à l’eecteur.
14. Composantes d’un réfexe autonome : récepteur, neurone sen-
Ganglion autonome : regroupement de corps cellulaires de neurones
siti, centre de régulation, neurone moteur et eecteur. Exemple
moteurs viscéraux postganglionnaires situé à l’extérieur du SNC.
de réfexe autonome parasympathique en cas de hausse de la
4. Les neurones préganglionnaires du SNAS partent de la région pression artérielle : les barorécepteurs situés dans les parois des
thoracolombaire de la moelle épinière ; ceux du SNAP, de la région grosses artères proches du cœur détectent une élévation de la
craniosacrale du SNC. pression artérielle. À ce moment, des neurones sensitis trans-
5. Dans le SNAS, les neurones préganglionnaires sont courts, et mettent l’inormation jusqu’au bulbe rachidien par les ners glosso-
les neurones postganglionnaires sont longs. C’est l’inverse qui pharyngiens (IX) et vagues (X). Les interneurones du bulbe rachidien
se produit dans le SNAP. Dans les deux divisions, les neurones intègrent l’inormation, et les infux nerveux moteurs qui sont émis
préganglionnaires sont aiblement myélinisés (type B), et les neu- se rendent au cœur par des neurones moteurs viscéraux du SNAP
rones postganglionnaires sont amyélinisés (type C). an d’inhiber les cellules musculaires cardiaques ; il en résulte une
diminution de la réquence et de la orce de contraction cardiaques
6. De l’inormation provenant des neurones sensitis viscéraux et permettant à la pression artérielle de revenir à la normale.
somatiques.
15. L’hypothalamus.
7. Dans une réaction de lutte ou de uite, le SNAS accélère la ré-
quence cardiaque, ce qui contribue à la hausse de la pression QUESTION DE VOCABULAIRE
artérielle, ait dilater les bronches, détourne le sang des organes
a. SNA ; b. Ners crâniens (III, VII, IX et X) et région sacrale de la
laissés en veilleuse vers les muscles squelettiques en activité et
moelle épinière (S2 à S4) ; c. SNAS ; d. Double innervation ; e. ACh ;
augmente l’état de vigilance de l’organisme. Il provoque égale-
f. Terminaux ; g. Antagonisme ; h. Neurone cholinergique ; i. Glande
ment la sudation an d’évacuer le surplus de chaleur attribuable à
médulla surrénale.
la hausse du métabolisme.
8. Dans des situations de repos. QUESTIONS DE RÉVISION
9. Elle signie qu’un même organe est innervé à la ois par le SNAS 6. d ; 7. b ; 8. d ; 9. e ; 10. b ; 11. a ; 12. a ; 13. e ; 14. e ; 15. d ; 16. e ;
et le SNAP. 17. c ; 18. b.
10
CHAPITRE

Le système endocrinien
vec son mètre cinquante, Jérôme Bélanger est le garçon le pour déterminer le taux d’hormone de croissance de Jérôme aidera

A plus petit de toutes les classes de deuxième secondaire de


son école. Il n’a pas connu la poussée de croissance typique
à mettre au point un plan d’action.

Les radiographies des os longs de Jérôme montrent que ses plaques


de la plupart des garçons de son âge. Ses camarades de classe,
le dominant de toute leur hauteur, l’appellent la puce et le taquinent épiphysaires ne sont pas soudées, et les analyses sanguines révèlent
en lui disant qu’il est un nain ou un gnome. Son frère cadet mesure un taux d’hormone de croissance inférieur à la normale. Le D r Toupin
déjà cinq bons centimètres de plus que lui. Les parents de Jérôme semble croire que des injections d’hormone de croissance pourraient
s’inquiètent de sa petite taille et se demandent si elle ne découle pas aider Jérôme à gagner plusieurs centimètres. Certains des autres
d’une maladie ou d’une carence hormonale. patients du médecin ont grandi de 13 à 18 centimètres à la suite de
Ils prennent donc rendez-vous avec un endocrinologue, le Dr Toupin, 2 années d’injections. Le Dr Toupin avertit les Bélanger que le traite-
qui les conseille sur les options possibles. Le Dr Toupin leur apprend ment peut occasionner des maux de tête et des nausées et que les
que Jérôme peut être un candidat pour une thérapie par l’hormone risques à long terme sont inconnus. Les Bélanger acceptent d’en-
de croissance si les plaques épiphysaires de ses os longs ne sont treprendre le traitement dans l’espoir que toute augmentation de sa
pas encore soudées. Ces plaques, constituées de cartilage hyalin, taille améliorera l’estime de soi de Jérôme et rendra son intégration
permettent la croissance en longueur des os. Une analyse sanguine sociale plus facile.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE
10.1 Les caractéristiques générales du système 10.6 Le pancréas
endocrinien Le pancréas sécrète l’insuline et le glucagon qui, ensemble, main-
Le système endocrinien communique avec ses cibles à l’aide tiennent à peu près constante la glycémie.
de signaux chimiques, les hormones. Une ois qu’elles ont rejoint
leurs cibles par voie sanguine, les hormones en modifent l’activité 10.7 Les glandes surrénales
cellulaire. Les glandes surrénales produisent des hormones qui permettent de
réagir au stress. Le syndrome général d’adaptation se divise en trois
10.2 La stimulation de la synthèse et de la libération des phases : l’alarme, la résistance et l’épuisement.
hormones
Les glandes endocrines produisent et libèrent des hormones à la 10.8 Les autres glandes endocrines
suite d’une stimulation hormonale, humorale ou nerveuse. Les autres glandes endocrines comprennent les testicules et les
ovaires, le thymus et la glande pinéale.
10.3 La signalisation chimique : les hormones
Il existe deux groupes d’hormones : les hormones peptidiques, pro- 10.9 Les hormones sécrétées par d’autres organes ou
téiques et dérivées d’acides aminés, et les hormones stéroïdes. tissus
Chaque groupe possède son mécanisme d’action. Le cœur, les reins et certains autres organes ou tissus qu’on ne
considère généralement pas comme des glandes endocrines
10.4 L’hypothalamus et l’hypophyse sécrètent aussi des hormones.
L’hypothalamus contrôle les sécrétions de l’hypophyse qui, à son
tour, règle la sécrétion d’autres glandes. L’hypophyse se divise en 10.10 Le système neuroendocrinien
deux portions : la neurohypophyse et l’adénohypophyse. Le système nerveux et le système endocrinien travaillent de concert
pour contrôler et réguler les autres systèmes.
10.5 La thyroïde et les parathyroïdes
Des hormones sécrétées par la glande thyroïde stimulent le méta-
bolisme cellulaire, et une autre permet d’ajuster le taux de calcium
sanguin, tout comme le ait l’hormone des glandes parathyroïdes.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Comment les mécanismes de régulation aident-ils à contrôler SECTION 1.4 ❯ Comment les mécanismes de régulation
les sécrétions hormonales ? participent-ils au bon onctionnement de
l’organisme ?
2. Quelles peuvent être les conséquences d’un dérèglement
hormonal ? SECTION 2.5.3 ❯ À quel groupe de molécules appartiennent
les stéroïdes ? Sont-ils hydrosolubles ou
3. Est-ce que l’hypothalamus est indispensable au bon liposolubles ?
onctionnement de toutes les hormones ?
SECTION 2.6.1 ❯ À quel groupe de molécules appartiennent
4. Quel mécanisme de régulation est responsable de la libération les acides aminés ? Sont-ils hydrosolubles
de l’hormone de croissance ? ou liposolubles ?

5. Quelle diérence y a-t-il entre l’acromégalie et le gigantisme ? SECTION 7.3.2 ❯ Quel est le rôle de l’hypothalamus dans les
systèmes nerveux et endocrinien ?
320 PARTIE III Le système endocrinien

10.1 Les caractéristiques générales du peut se déplacer rapidement pour éviter d’être rappé par une
automobile. Cependant, il aut noter que son action est de courte
système endocrinien durée, soit de quelques millisecondes (ms) TABLEAU 10.1.
Le système nerveux et le système endocrinien travaillent
Comparaison des systèmes nerveux et
de concert pour réguler les activités des autres systèmes.
endocrinien dans le contrôle de
Lorsqu’ils réagissent à des modications perturbant l’ho- TABLEAU 10.1 l’homéostasie
méostasie, ces systèmes emploient tous deux des signaux
chimiques, mais ils empruntent des moyens diérents pour les Système
Caractéristiques Système nerveux
endocrinien
livrer FIGURE 10.1.
Signaux chimiques Neurotransmetteurs Hormones
Dans le système nerveux, les récepteurs sensoriels captent
des modications des milieux intérieur et extérieur qui sont Mode de libération/ Inux nerveux Sang
amenées, par les ners, vers le système nerveux central (SNC). distribution

Ce dernier intègre l’inormation et y répond en provoquant Eecteurs Muscles, glandes Cellules corporelles
l’excitation ou l’inhibition des muscles ou des glandes. Toute la variées
communication nerveuse repose sur des infux nerveux ache- Réponses des Contraction, Modifcation des
minés par des axones et sur des signaux chimiques, soit les eecteurs sécrétion activités métabo-
neurotransmetteurs, qui traversent les synapses an d’assurer liques ou cellulaires
la transmission des signaux nerveux d’une cellule à l’autre. Le Temps écoulé avant Court (ms) Long (minutes,
système nerveux est organisé pour réagir rapidement aux sti- une réaction heures ou jours)
mulus, ce qui se révèle particulièrement utile si ceux-ci sont des
Durée de la réponse Courte Longue
événements extérieurs présentant un danger – par exemple, on

Neurobre

Muscle lisse
vasculaire

Vaisseau
sanguin

Vésicule
synaptique
Corpuscule nerveux terminal
Fente synaptique
Récepteur de neurotransmetteur Neurotransmetteur
et canal ligand-dépendant
a. Réception d’un neurotransmetteur

Cellule hépatique

Insuline Foie

Récepteur d’insuline

Capillaire sanguin Vaisseau


sanguin
b. Réception de l’insuline,
une hormone
Pancréas

FIGURE 10.1
Modes d’action du système nerveux et du système endocrinien ❯
a. Des inux nerveux cheminant le long d’un axone provoquent la libération d’un neurotransmetteur. Dans ce cas-ci, le signal chimique
constitué par le neurotransmetteur entraîne la constriction de la paroi d’une artériole (petite artère).
b. L’insuline est une hormone qui constitue un signal chimique ; elle voyage par les vaisseaux sanguins, dans ce cas-ci du pancréas jusqu’au
oie, dans lequel elle provoque la mise en réserve du glucose sous orme de glycogène.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 321

Le système endocrinien onctionne de açon diérente. Il se cellules cibles de cette hormone sont, entre autres, les cellules
compose surtout de glandes qui sécrètent des signaux chimiques osseuses. Lorsqu’elle se lie à ses récepteurs, cette hormone sti-
nommés hormones FIGURE 10.2 ; celles-ci sont transportées mule la croissance des os et accroît ainsi la taille d’un individu.
par le sang jusqu’à des organes cibles ou des cellules cibles La distribution des hormones dans l’organisme prend un certain
disséminés dans l’organisme. Une structure est la cible d’une temps, de même que la modication des activités cellulaires.
hormone lorsqu’elle possède des récepteurs spéciques pour L’action du système endocrinien est donc moins rapide que celle
cette hormone. La liaison de l’hormone à son récepteur, qui rap- du système nerveux parce que le transport des hormones par
pelle l’insertion d’une clé dans une serrure, ait réagir la cellule le sang est beaucoup plus lent que l’acheminement de signaux
en modiant ses activités. Dans la situation décrite au début du sous orme d’inux nerveux. En revanche, les eets du système
chapitre, Jérôme était petit pour un garçon de son âge parce que endocrinien durent plus longtemps que ceux engendrés par le
son sang ne contenait pas sufsamment d’hormone de crois- système nerveux. En d’autres mots, le système endocrinien pro-
sance, hormone produite par l’adénohypophyse, une glande. Les duit des réactions lentes, mais prolongées (tableau 10.1).

HYPOPHYSE HYPOTHALAMUS
Neurohypophyse Sécréter les hormones de
libération et d’inhibition pour
Libérer l’hormone antidiurétique (ADH),
assurer la régulation de
dont le rôle est de favoriser la
l’adénohypophyse ; synthé-
réabsorption de l’eau par les reins.
tiser l’ADH et l’OT.
Libérer l’ocytocine (OT), dont le rôle
est de stimuler les contractions utérines
et l’éjection du lait.
Adénohypophyse
Thyréotrophine (TSH) : stimuler la sécrétion PARATHYROÏDES
d’hormones thyroïdiennes par la thyroïde.
Corticotrophine (ACTH) : stimuler la Parathormone (PTH) : aug-
sécrétion des glucocorticoïdes par le menter le taux de calcium
cortex surrénal. sanguin (Ca2+).
Gonadotrophines (FSH et LH) : stimuler
la sécrétion des hormones sexuelles par Glandes parathyroïdes
les gonades. (face postérieure de
la thyroïde)
Prolactine (PRL) : stimuler la production
du lait par les glandes mammaires.
Hormone de croissance (GH) : favoriser la
synthèse des protéines et la division THYMUS
cellulaire. Thymosines : faire maturer
des cellules immunitaires.

THYROÏDE
Thyroxine (T4) et triiodothyronine (T3) :
accélérer le métabolisme et autres effets PANCRÉAS
(croissance, développement, etc.). Insuline : diminuer la glycémie.
Calcitonine (CT) : diminuer le taux de Glucagon : augmenter la
calcium sanguin (Ca2+) glycémie.

GONADES
GLANDE SURRÉNALE Testicules
Cortex surrénal Androgènes (testostérone) :
Glucocorticoïdes (cortisol) : élever la stimuler le développement
glycémie par néoglucogenèse et la résis- des caractères sexuels
tance au stress. masculins.
Minéralocorticoïdes (aldostérone) : Ovaires
réabsorber du sodium (Na+) et de l’eau ; Œstrogènes et progestérone :
résister au stress. Testicule stimuler le développement
Hormones sexuelles : stimuler le (homme) des caractères sexuels
développement des caractères sexuels féminins.
(effets négligeables).
Médulla surrénale
Adrénaline (A) et noradrénaline (NA) :
Ovaire (femme)
participer à la phase d’alarme en situation
d’urgence.

FIGURE 10.2
Vue d’ensemble du système endocrinien ❯ On présente ici les principales glandes endocrines et les hormones qu’elles produisent.
Le système endocrinien comprend en outre des organes, dont les reins, l’estomac, les intestins et le cœur, qui produisent également des
hormones, mais sans que cela soit leur fonction principale.
322 PARTIE III Le système endocrinien

artérielle chute, des récepteurs sensoriels, soit les barorécep-


es cellules cibles des hormones étant disséminées teurs, avertissent un centre de régulation dans l’encéphale.
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

dans l’organisme, le système endocrinien interagit Ce centre émet des infux nerveux vers les parois artérielles
avec plusieurs autres systèmes. Par exemple, l’hormone pour provoquer leur constriction (resserrement) et élever
de croissance, qui stimule entre autres la croissance des
os et des muscles, met le système endocrinien en relation
ainsi la pression sanguine. Les récepteurs sensoriels cessent
avec les systèmes osseux et musculaire. L’hormone ocy- alors d’être stimulés, et le mécanisme de régulation se trouve
tocine unit le système endocrinien et le système reproduc- inactivé. De la même açon, l’augmentation de la glycémie
teur, puisqu’elle stimule les contractions utérines au après un repas provoque la libération d’insuline par le pan-
moment de l’accouchement. L’adrénaline associe le sys- créas ; cette hormone stimule l’absorption de glucose par les
tème endocrinien au système cardiovasculaire, car elle cellules, surtout celles des muscles squelettiques, du tissu
accélère le rythme cardiaque. Les exemples de ce type adipeux et du oie (gure 10.1, p. 320). De ce ait, la glycémie
sont nombreux, puisque le système endocrinien est un
diminue jusqu’à revenir à sa valeur normale. Le pancréas
système de régulation, c’est-à-dire qu’il contribue à la ges-
tion des activités des autres systèmes de l’organisme. cesse alors de sécréter de l’insuline.

On peut mettre en opposition les glandes endocrines et les


glandes exocrines. Ces dernières sont dotées de conduits dans 10.2 La stimulation de la synthèse et
lesquels elles sécrètent leurs produits, qui sont ainsi acheminés de la libération des hormones
jusqu’à la lumière (cavité intérieure) d’un organe ou à l’extérieur
du corps. La salive des glandes salivaires, par exemple, parvient La synthèse et la libération d’une hormone par une glande endo-
jusqu’à la bouche par les conduits salivaires. Les glandes endo- crine peuvent être régies par l’un des trois types de stimulus sui-
crines, comme il a déjà été mentionné, sécrètent leurs produits, vants ou leur combinaison : hormonal, humoral ou nerveux.
des hormones, directement dans la circulation sanguine, qui les • Stimulus hormonal L’hormone X (TSH dans la gure), mise
distribue dans tout l’organisme an qu’elles puissent rejoindre en circulation par une glande endocrine, stimule une autre
leurs cibles, seules structures qui leur sont sensibles. glande endocrine à produire et à libérer l’hormone Y (T3-T4
Pour assurer l’homéostasie, les systèmes nerveux et endo- dans la gure) FIGURE 10.3a .
crinien ont tous deux appels à des mécanismes de rétro- • Stimulus humoral La variation du taux sanguin d’un
inhibition. Par exemple, dans une situation où la pression ion (Ca2+, Na+, K+, etc.) ou d’un nutriment (glucose, acide

Stimulation hormonale Stimulation humorale Stimulation nerveuse


Libération d’une hormone en réponse Libération d’une hormone en réponse à une Libération d’une hormone en réponse à une
à une autre hormone variation de la concentration de nutriments ou stimulation par le système nerveux
d’ions dans le sang
1 L’adénohypophyse libère de la 1 L’activité du système nerveux autonome
thyréotrophine (TSH). 1 La glycémie s’élève. sympathique s’accroît.

Pancréas Moelle épinière

Signal
nerveux
Adénohypophyse Glande
Axone surrénale
Insuline
préganglionnaire
2 La TSH stimule la TSH
libération d’hor- 2 Les axones
mones thyroï- préganglion-
diennes (T3-T4) Glande 2 L’élévation naires sympa-
par la glande thyroïde de la glycémie thiques stimulent
thyroïde. stimule la libération la libération d’adrénaline (A)
d’insuline par Glucose
et de noradrénaline (NA) A et
Capillaire sanguin le pancréas. par la médulla surrénale.
T3-T4 NA

a. b. c.

FIGURE 10.3
Types de stimulations endocriniennes ❯ La libération d’une hormone par une glande endocrine peut être provoquée par une stimulation
hormonale (a.), une stimulation humorale (b.) ou une stimulation nerveuse (c.).
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 323

aminé, etc.) stimule une glande endocrine à produire et à


libérer une hormone FIGURE 10.3b. Récepteurs
d’hormone
• Stimulus nerveux Un infux nerveux stimule une glande
endocrine à produire et à libérer une hormone FIGURE 10.3c. Cellule non
Cellules
cibles
ciblée
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Pour en savoir plus sur les membranes cellulaires et les pro-
téines qu’elles contiennent, sur les mécanismes de contrôle Hormone
ainsi que sur le système nerveux autonome sympathique
(SNAS), consultez les éléments suivants.
La SECTION 1.4.2, p. 12, présente les mécanismes
homéostatiques. Capillaire
La SECTION 2.6, p. 44, traite des protéines et de leurs rôles, sanguin
dont celui de récepteur.
FIGURE 10.4
La SECTION 9.3.1, p. 300, explique la relation anatomique
Cellules cibles ❯ La plupart des hormones sont distribuées par le
entre le SNAS et la médulla surrénale.
sang à des cellules cibles. Celles-ci possèdent des récepteurs
auxquels l’hormone s’ajuste, à l’image d’une clé dans une serrure. Si
une cellule porte un récepteur qui n’a pas la orme adéquate pour se
lier à l’hormone, elle ne sera pas une cible de cette hormone.
Vérifiez vos progrès
1. Défnissez les termes glande endocrine et hormone. INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
2. Comparez la rapidité et le temps d’action des
systèmes nerveux et endocrinien. Le syndrome de l’insensibilité aux androgènes
Les individus présentant le syndrome de l’insensibilité aux
3. À quel type de mécanisme de contrôle les systèmes
androgènes (fgure 12.10, p. 433), hormones sexuelles
nerveux et endocrinien ont-ils principalement appel
masculines, possèdent les chromosomes sexuels d’un
pour contrôler l’homéostasie ?
homme, X et Y. Leurs testicules, qui demeurent dans la cavité
4. Le cortisol est une hormone qui nous aide à traverser abdominale au lieu d’en descendre, produisent de la testosté-
les périodes stressantes de notre vie. Il est libéré rone, principal androgène. Mais, comme les cellules de leur
lorsque l’hormone corticotrophine stimule les glandes organisme ne possèdent pas de récepteurs capables de se
surrénales à le aire. À quel type de stimulus associez- combiner à la testostérone et que la testostérone est essen-
vous la libération du cortisol ? tielle au développement embryonnaire des organes géni-
taux masculins, ces personnes possèdent des organes
génitaux externes éminins et présentent une apparence émi-
nine normale, même si, génétiquement, elles sont des hommes
10.3 La signalisation chimique : les (pour en savoir plus sur l’eet de la testostérone sur le déve-
loppement des gonades, consultez la section 12.3, p. 431).
hormones
Les hormones sont des signaux chimiques qui peuvent établir
une communication entre des cellules de diérentes parties
L apharmaceutique
spécifcité des récepteurs permet à l’industrie
SAVIEZ-VOUS QUE...

du corps. De açon typique, elles modient le métabolisme ou de produire des analogues d’hor-
le onctionnement des cellules qui possèdent des récepteurs mones, qui serviront de médicaments pour inhiber ou
pouvant les capter FIGURE 10.4. En l’absence de récepteurs, les activer des onctions cellulaires particulières. Le médica-
ment active, par exemple, un récepteur et imite l’eet de
hormones demeurent sans eet.
l’hormone naturelle. Cependant, l’usage à long terme d’un
Les hormones circulantes voyagent par le sang à partir de la tel médicament ou un traitement par des doses élevées
glande qui les produit jusqu’à leurs cibles. Elles agissent sou- pourrait entraîner une insensibilité des récepteurs de
l’hormone chez le patient, un eet indésirable. Par consé-
vent à distance entre des parties du corps. On compte parmi
quent, le recours à un analogue d’hormone doit être suivi
ces hormones les sécrétions produites par les cellules neuro- d’une période de sevrage (c’est-à-dire que les doses
sécrétrices de l’hypothalamus, une partie de l’encéphale. doivent progressivement être réduites sur une plus ou
Certaines de ces sécrétions stimulent la libération d’hormones moins longue période). Le sevrage donne le temps aux
par l’hypophyse, une importante glande du système endocri- récepteurs des cellules de l’organisme de recouvrer leur
nien, alors que d’autres l’inhibent. sensibilité. C’est le cas, par exemple, pour des personnes
qui doivent se sevrer des stéroïdes après un traitement
Ce ne sont pas toutes les hormones qui agissent à distance. anti-inammatoire (contre l’asthme, des réactions aller-
Quelques-unes sont des hormones locales, comme les pros- giques ou l’arthrite rhumatoïde, entre autres).
taglandines. Une ois produites, ces hormones ne gagnent
324 PARTIE III Le système endocrinien

habituellement pas le sang, mais agissent plutôt sur les cel-


lules voisines. Certaines sont, par exemple, responsables des Capillaire
sanguin
symptômes associés à l’infammation aisant suite à une 1 L’hormone se lie
lésion des tissus. Les acteurs de croissance ont aussi une à un récepteur de
la membrane plasmique
action locale ; ils stimulent la division cellulaire. Par exemple, et provoque l’activation
comme il a été mentionné au chapitre 3, il existe, en cas de de la protéine G.
blessure, un acteur de croissance qui stimule la division des Hormone adrénaline
cellules environnantes, avorisant ainsi la guérison. dérivée d’acides aminés
(premier messager)

10.3.1 Les mécanismes d’action hormonale Récepteur


protéique
Les hormones sont partagées en deux groupes selon leur
Enzyme
nature chimique. Le premier groupe est celui des hormones activée
peptidiques, protéiques et dérivées d’acides aminés ; outre des
acides aminés modiés, des peptides et des protéines, il com-
prend également des glycoprotéines. L’hormone de croissance Protéine G
ait partie de ce groupe. Dans le second groupe d’hormones,
on trouve les hormones stéroïdes. Ces dernières présentent
2 La protéine G se lie
toutes le même complexe de quatre anneaux carbonés, car à une protéine enzy-
elles dérivent toutes du cholestérol (gure 2.17, p. 43). Les hor- matique de la mem-
brane et l’active.
mones sexuelles sont classées dans ce groupe. La plupart des Cette enzyme activée
hormones appartiennent au premier groupe et sont des pep- AMPc transformera l’ATP
(second messager) en AMPc.
tides ou des protéines. ATP
Membrane
Les hormones peptidiques, protéiques plasmique 3 L’AMPc active une
et dérivées d’acides aminés cascade enzymatique.
Glucose
La plupart des glandes endocrines sécrètent des hormones pep-
tidiques, protéiques et dérivées d’acides aminés. Étant donné 4 Des molécules de
que les eets de ces hormones varient, on ne se concentrera que glycogène sont dégradées
en de nombreuses molécules
sur un exemple, celui de l’adrénaline (A) FIGURE 10.5. Cette hor- de glucose, qui se rendent Glycogène
mone, comme toutes les hormones de son groupe, est hydroso- aux mitochondries.
luble. Puisqu’elle ne peut pas entrer dans la cellule, l’A se lie à
un récepteur logé dans la membrane plasmique de ses cellules
cibles, soit les cellules musculaires. Une ois liée, l’A stimule, FIGURE 10.5
dans la cellule, la dégradation du glycogène en glucose, lequel Mode d’action des hormones peptidiques, protéiques et
dérivées d’acides aminés ❯ L’hormone (premier messager) se lie
ournit l’énergie nécessaire à la cellule. Ce résultat est la consé- à un récepteur de la membrane plasmique, et, par la suite, l’AMPc
quence d’une cascade de réactions déclenchées par l’hormone. (second messager) se forme et active une cascade enzymatique.
En eet, la liaison de l’A à son récepteur active une protéine, la
protéine G, qui stimule à son tour une protéine enzymatique
membranaire. Cette enzyme assure la ormation d’adénosine Les hormones stéroïdes
monophosphate cyclique (AMPc) à partir de l’adénosine triphos-
Seuls le cortex surrénal, les ovaires et les testicules produisent
phate (ATP). Une ois produite, l’AMPc active une enzyme intra-
des hormones stéroïdes. Ces dernières sont liposolubles et
cellulaire de type protéine kinase qui active une autre enzyme ;
doivent, pour cette raison, être liées à une protéine pour circuler
celle-ci, à son tour, en active une autre, et ainsi de suite. La série
dans le sang. Une ois rendues à leur cellule cible, les hormones
de réactions enzymatiques qui s’enclenche après la ormation
stéroïdes ne se lient pas à un récepteur de la membrane plas-
d’AMPc porte le nom de cascade enzymatique. Le résultat nal
mique, mais passent à travers les phospholipides et trouvent leur
de cette dernière est la dégradation du glycogène en de nom-
récepteur à l’intérieur de la cellule FIGURE 10.6. Les hormones
breuses molécules de glucose, qui seront ensuite dégradées an
thyroïdiennes, qui appartiennent au groupe des dérivés d’acides
d’en extraire l’énergie nécessaire à la ormation d’ATP à partir
aminés, sont aussi liposolubles, et elles se comportent de açon
d’adénosine diphosphate (ADP) et de phosphate (P).
semblable aux hormones stéroïdes. Une ois à l’intérieur, l’hor-
L’adrénaline suit le mode d’action typique des hormones mone stéroïde (ou thyroïdienne) se lie à un récepteur, situé
peptidiques, protéiques et dérivées d’acides aminés en ne généralement dans le noyau, mais parois dans le cytoplasme.
pénétrant jamais dans la cellule. C’est pourquoi on lui donne le À l’intérieur du noyau, le complexe hormone-récepteur se lie à
nom de premier messager, alors que l’AMPc, qui met en branle l’acide désoxyribonucléique (ADN) et active certains gènes, ce
la machinerie métabolique, est appelée second messager. qui déclenche la synthèse des protéines codées par ces gènes.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 325

réactions métaboliques dont il sera question dans ce chapitre


Hormone
stéroïde
FIGURE 10.7 et TABLEAU 10.2 . Pour un tour d’horizon des notions
de base du système endocrinien, il audra se réérer à la gure
Intégration des concepts des pages 328 et 329 FIGURE 10.8 .
1 L’hormone diffuse à travers Membrane
la membrane plasmique parce plasmique
qu’elle est liposoluble. INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
Pour mieux comprendre le mode d’action des hormones
peptidiques, protéiques et dérivées d’acides aminés, on peut
utiliser une analogie. Imaginons que la médulla surrénale, qui
produit l’A, est comme le bureau principal qui envoie un
coursier (c’est-à-dire l’A, le premier messager) à une usine (la
Noyau cellule). Le coursier n’a pas de laissez-passer pour entrer
dans l’usine, de sorte que lorsqu’il y arrive, il dit au contre-
maître, à travers la porte-moustiquaire, que le bureau princi-
2 L’hormone se lie pal désire que l’usine abrique un produit particulier. Le
à un récepteur
dans le noyau. contremaître (c’est-à-dire l’AMPc, le second messager) va
alors activer une commande qui démarrera la machinerie (la
voie enzymatique) qui permettra la abrication du produit.
Protéine Une hormone stéroïde est comme un coursier qui a un
Récepteur
protéique laissez-passer pour entrer dans l’usine (la cellule). Une ois à
ADN l’intérieur, il entre en contact avec le directeur de l’usine
ARNm Ribosome (l’ADN) qui veille à ce que celle-ci (la cellule) commence à
abriquer le produit demandé.
Les stéroïdes agissent plus lentement que les hormones
peptidiques, protéiques et dérivées d’acides aminés, parce
qu’il aut plus de temps pour synthétiser de nouvelles pro-
téines que pour activer des enzymes déjà présentes dans
les cellules. Leur action dure cependant plus longtemps.
ARNm
3 Le complexe
hormone-récepteur 4 L’ARNm se déplace
active un gène et provoque vers les ribosomes,
la synthèse d’une molécule où se déroulera la
spécique d’ARNm. synthèse d’une
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
protéine. Pour en savoir plus sur les sujets discutés dans cette sec-
tion, consultez les éléments suivants.
La SECTION 2.2.2, p. 33, explique pourquoi les molécules
FIGURE 10.6 non polaires ont besoin de transporteurs pour circuler dans
Mode d’action des hormones stéroïdes ❯ Une hormone le sang.
stéroïde passe directement à travers la membrane plasmique de la
Les SECTIONS 2.5.3 et 2.6, p. 42 et 44, résument le rôle des
cellule cible avant de se lier à un récepteur situé dans le noyau
ou le cytoplasme. Le complexe hormone-récepteur se lie à l’ADN stéroïdes et des protéines dans l’organisme.
et entraîne l’expression d’un gène. Le TABLEAU 2.3, p. 51, présente les grands groupes de
molécules de l’organisme, leur composition ainsi que leurs
principales onctions.
Les FIGURES 3.5 et 3.7, p. 66 et 67, illustrent la structure de la
10.3.2 Les principaux efets des hormones membrane plasmique et des protéines qui lui sont associées.
Les hormones peuvent avoir des eets variés sur les cellules. Le TABLEAU 3.2, p. 72, présente les principaux mécanismes
Certaines induisent une modication de la perméabilité mem- de transport membranaire.
branaire de la cellule cible an qu’elle absorbe davantage d’une
substance particulière, comme le glucose ou les ions calcium
(Ca2+). D’autres déclenchent l’activité sécrétrice d’une glande, Vérifiez vos progrès
comme c’est le cas de plusieurs hormones produites par l’hy- 5. Comment les hormones agissent-elles sur le
pothalamus. D’autres encore déclenchent le processus de la métabolisme des cellules ?
division cellulaire ou infuent simplement sur le métabolisme
6. Où trouve-t-on les récepteurs pour les hormones
des cellules, en stimulant ou en inhibant des réactions de syn-
peptidiques, protéiques et dérivées d’acides aminés ?
thèse ou de dégradation. Une ois leurs eets accomplis, les hor- Où se situent ceux des hormones stéroïdes ? Justifez
mones sont dégradées par le oie et excrétées par les reins. La vos réponses.
gure et le tableau de la page suivante présentent les principales
326 PARTIE III Le système endocrinien

Toutes les cellules, en


Foie et tissu musculaire Tissu adipeux
particulier celles des muscles
Capillaire sanguin

Glycérol Acides aminés


Glucose Acides gras
Glucose Sang

Foie
Glycérol et acides gras
Glucose Acides aminés
Glucose
1 2 M
Muscle
1 2
1 2
Glycogène
3 1
2 Triglycérides Protéines
Composé
Muscle
M uscle
non glucidique
e Glycogène Cellule adipeuse
1 Glycogenèse 1 Lipogenèse 1 Anabolisme des protéines
Formation de glycogène à partir du glucose Formation de triglycérides à Synthèse de protéines
2 Glycogénolyse partir de glycérol et d’acides à partir d’acides aminés
Dégradation du glycogène en glucose gras
2 Catabolisme des protéines
3 Néoglucogenèse 2 Lipolyse
Dégradation de protéines
Formation de glucose à partir d’une source Dégradation de triglycérides
en acides aminés
non glucidique (p. ex. : acide aminé) en glycérol et en acides gras

a. Métabolisme des glucides b. Métabolisme des lipides c. Métabolisme des protéines

FIGURE 10.7
Principales réactions métaboliques de l’organisme ❯ La fgure montre les principales réactions du métabolisme des glucides (a.), des
lipides (b.) et des protéines (c.), ainsi que le site de leur déroulement.

TABLEAU 10.2 Principaux eets métaboliques des hormones


Exemple(s) d’utilité de la Principaux endroits où la
Type de réaction Description de la réaction
réaction réaction peut se dérouler
Anabolique (dont l’appellation se termine par le sufxe « –genèse »)
Synthèse des protéines Formation de protéines en liant successi- Croissance Cellules corporelles en général, et
(protéogenèse) vement plusieurs acides aminés particulièrement celles des muscles
squelettiques et des os longs
Lipogenèse Formation de graisse* à partir d’acides Formation d’une réserve d’énergie à Tissu adipeux, oie
gras ou de glucose excédentaires long terme
Glycogenèse Formation de glycogène en liant succes- Formation d’une réserve d’énergie à Foie, muscles squelettiques
sivement plusieurs glucoses court terme
Néoglucogenèse Formation de glucose à partir d’acides Maintien de la glycémie (essentiel au Foie
(cette réaction survient aminés ou de glycérol bon onctionnement de l’encéphale)
après l’épuisement du
glycogène)

Catabolique (dont l’appellation se termine par le sufxe « –lyse »)


Dégradation des pro- Dégradation des protéines en acides Utilisation des acides aminés libérés Muscles squelettiques
téines (protéolyse) aminés pour l’entretien et la réparation des
tissus, pour la néoglucogenèse et, si
nécessaire, comme source énergétique
Lipolyse Dégradation des graisses en acides gras Utilisation des acides gras et du glycé- Tissu adipeux
et en glycérol rol obtenus comme source énergétique
par une gamme variée de cellules
Glycogénolyse Dégradation du glycogène en glucose Libération du glucose dans le sang Foie
pour maintenir la glycémie ; utilisation
du glucose comme source énergétique
par une gamme variée de cellules
* Les graisses ont partie des triglycérides.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 327

10.4 L’hypothalamus et l’hypophyse en causer la constriction an d’aider au rétablissement de la


pression.
Par l’intermédiaire du système nerveux autonome (SNA),
l’hypothalamus exerce une régulation du milieu intérieur. Par La régulation de la sécrétion d’ADH se ait par rétro-
exemple, il contribue à la régulation des battements cardiaques, inhibition, car l’eet de l’hormone (diluer le plasma) inverse le
de la température corporelle et de l’équilibre hydrique. Par la stimulus (plasma concentré) et ait cesser sa libération. Si la
production d’hormones, il contribue également à l’homéosta- concentration en solutés du plasma est inérieure à la normale
sie, notamment en contrôlant les sécrétions de l’hypophyse. (donc, s’il est riche en eau), l’ADH n’est plus libérée et le surplus
Celle-ci possède un diamètre d’environ un centimètre, et elle d’eau est éliminé dans une urine diluée.
est reliée à l’hypothalamus par une structure en orme de tige,
appelée inundibulum, tige de connexion ou encore tige hypo- INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
physaire. L’hypophyse se compose de deux parties, la neuro-
hypophyse (ou lobe postérieur) et l’adénohypophyse (lobe Le diabète insipide
antérieur) FIGURE 10.9 (p. 330). Il ut une époque où les médecins goûtaient l’urine de leurs
patients afn de déterminer le type de diabète qui les ai-
geait. Si l’urine était sucrée, on disait que la personne sou-
10.4.1 La neurohypophyse rait de diabète sucré et si l’urine était sans goût, le médecin
diagnostiquait un diabète insipide.
Certains neurones de l’hypothalamus s’étendent jusqu’à la neu-
rohypophyse, où sont logés leurs corpuscules nerveux termin- Alors que le diabète sucré est dû à une insufsance insuli-
nique, c’est l’incapacité de produire de l’ADH qui est la cause
aux (gure 10.9, à gauche). Leurs axones orment, en partie,
du diabète insipide ; les personnes atteintes produisent des
l’inundibulum. Ces neurones de l’hypothalamus sont des quantités appréciables d’urine diluée, jusqu’à 20 litres (L) par
cellules neurosécrétrices, c’est-à-dire des cellules nerveuses jour, et elles ont toujours très soi. Cet état peut se corriger
sécrétant des hormones. Ils se répartissent en deux groupes par l’administration d’ADH.
(usionnés en un seul dans la gure 10.9) ; l’un est responsable
de la production de l’hormone antidiurétique (ADH), et
l’autre synthétise l’ocytocine (OT) (tableau 10.4, p. 337). Une ois
produites dans le corps cellulaire des cellules neurosécrétrices,
Q uand on consomme de l’alcool, celui-ci est absorbé
SAVIEZ-VOUS QUE...

ces hormones voyagent dans des vésicules le long des axones, dans le sang à travers la paroi du tube digesti, puis
puis sont entreposées dans les corpuscules nerveux terminaux parvient à l’hypothalamus, où il inhibe la sécrétion d’ADH.
logés dans la neurohypophyse. Elles sont libérées par exocytose Lorsque le taux d’ADH chute, les tubules rénaux réab-
sorbent moins d’eau et, en conséquence, un important
lorsque des infux nerveux l’ordonnent. La neurohypophyse sert
volume d’urine diluée est produit. La perte excessive d’eau,
donc de lieu de stockage ; elle ne produit aucune hormone. ou déshydratation, est un dérèglement de l’homéostasie
qui se manieste, entre autres, par des maux de tête et une
L’hormone antidiurétique soi intense, comme ceux ressentis au lendemain d’une
Les osmorécepteurs de l’hypothalamus sont sensibles à la soirée bien arrosée. Puisque l’alcool cause la déshydrata-
tion, ce n’est pas une bonne idée d’en boire par une chaude
concentration en solutés du plasma, la portion liquide du sang.
journée où l’on perd déjà beaucoup d’eau par sudation.
Quand ils détectent que le plasma est plus concentré en solutés Plutôt que de garder le corps hydraté, une boisson alcooli-
que la normale (donc, qu’il manque d’eau), ils stimulent les cel- sée, comme une bière, n’aura que l’eet opposé.
lules neurosécrétrices de l’hypothalamus. Celles-ci envoient
des infux nerveux vers la neurohypophyse pour provoquer la
libération, par exocytose, de l’ADH entreposée dans les corpus- L’ocytocine
cules nerveux terminaux FIGURE 10.10 (p. 331). Une ois dans la
Un des eets de l’ocytocine (OT), également produite par l’hypo-
circulation sanguine, l’ADH atteint les tubules des reins, empla-
thalamus, est de stimuler les contractions utérines au moment
cement de ses cellules cibles. Arrivée à destination, l’ADH se lie
de l’accouchement FIGURE 10.11 (p. 332). En eet, lorsque le
à ses récepteurs et provoque une augmentation de la réabsorp-
bébé descend dans la lière pelvienne, il entraîne la distension
tion de l’eau dans les capillaires sanguins. Autrement dit, une
du col utérin, stimulant ainsi ses mécanorécepteurs ; des infux
partie de l’eau qui allait quitter le corps dans l’urine est rame-
nerveux sont alors générés. Ces derniers se rendent aux cellules
née dans le sang an de contribuer à la dilution du plasma et au
neurosécrétrices concernées de l’hypothalamus. Une ois sti-
rétablissement de sa teneur relative en solutés. C’est parce que
mulées, celles-ci libèrent (par exocytose) l’OT entreposée dans
l’ADH diminue le volume d’urine produit qu’elle est qualiée
leurs corpuscules nerveux terminaux situés dans la neurohypo-
d’antidiurétique (la diurèse étant la production d’urine).
physe. L’OT, par la voie sanguine, va se xer sur les récepteurs
Si la perte d’eau est telle que le volume sanguin et la pres- de ses cellules cibles, les bres musculaires utérines, et pro-
sion artérielle chutent de açon importante ou s’il y a hémor- voque leur contraction. Cette réponse pousse le bébé vers le col
ragie, une plus grande quantité d’ADH sera libérée. Elle pourra utérin, accentue l’étirement du col, et le mécanisme se répète
alors agir sur ses autres cibles, les vaisseaux sanguins, pour jusqu’à la naissance de l’enant (mécanisme de rétroactivation).
328 PARTIE III Le système endocrinien

Vaisseau
eau b. LES HORMONES ET LEUR
sanguin
uin TRANSPORT
TRA RT

Hormone
liée Hormone

Protéine
Prot
Pro téi

téi
én ne
e de
ttransport
tra
transp
ransppor
or

a. LE SYSTÈME ENDOCRINIEN Hormones Hormones


Horm
La libération d’hor-
mones par les cellules liposolubles
li l bl hydrosolubles
h d
Les glandes et les cellules endocrines endocrines élève
produisent des hormones et les libèrent dans leur taux sanguin. • Hormones stéroïdes • Peptides
le sang en réponse à une stimulation hormonale, • Hormones thyroï- • Protéines
humorale ou nerveuse. diennes (T3-T4) • Dérivées d’acides
aminés (sauf les
T3-T4)
Glandes
endocrines
Hypothalamus
Glande pinéale
Hypophyse
Thyroïde
Parathyroïdes

Face
postérieure de la
glande thyroïde
d. ÉLIMINATION DES HORMONES
Thymus
Glande
surrénale Quelques organes
Pancréas renfermant des
Gonades cellules endocrines Le foie
Ovaire (chez Cœur dégrade les
la femme) hormones.
Estomac
Testicule (chez
l’homme) Rein
Intestin grêle
Tissus adipeux
Tissus en général
Les reins
excrètent les
hormones.

INTÉGRATION DES CONCEPTS


FIGURE 10.8
Système endocrinien : système de régulation d’importance majeure dans l’organisme ❯ Les hormones produites par les glandes
du système endocrinien sont libérées dans le sang et transportées vers des organes cibles. Les hormones liposolubles pénètrent dans leurs
cellules cibles, alors que les hormones hydrosolubles se lient à des récepteurs de la membrane plasmique pour provoquer des modifcations à
l’intérieur de la cellule. Une cellule ne répond à une hormone que si elle possède des récepteurs pour elle. Les hormones sont dégradées par
le oie et excrétées par les reins.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 329
c. CELLULE CIBLE ET RÉPONSE CELLULAIRE

Mode d’action des hormones stéroïdes Hormones liposolubles : activation génique

Acides Protéine
aminés
Hormone
Ribosome
Complexe
Récepteur hormone-récepteur
Résultat

L’hormone se lie à un La nouvelle protéine est


récepteur intracellulaire synthétisée.
H
Hor
Ho
Hormone
rmon
m ne e pour former un complexe
no
n
non
on liliée

éee hormone-récepteur. Synthèse
d’ARNm
Protéine ARNm
Le complexe se lie
de transport
à un segment d’ADN,
qui est alors transcrit
en ARNm.

Mode
M d’action des hormones peptidiques, protéiques et dérivées d’acides aminés
Hormones hydrosolubles : activation d’enzymes kinases et modifications de la perméabilité aux ions

1 La liaison de 2 Activation de la 3 Formation d’un 4 L’AMPc active des enzymes


l’hormone (premier protéine effectrice, second messager de type protéine kinase qui
messager) provoque une enzyme, par la (AMPc) provoquent une modication
l’activation de la protéine G de l’activité cellulaire.
protéine G.

Résultats possibles
• Stimulation ou inhibition d’une voie enzymatique
• Croissance cellulaire (mitose)
• Libération de sécrétions cellulaires
Récepteur protéique • Modification de la perméabilité membranaire
1
• Contraction ou relâchement musculaire
Hormone Protéine G

mon
orm
Hormone
H
Ho
remie
pre e
(premier
(p Protéines
me
m ssag
ess
ssa
messager) ATP
kinases
actives
2
4
3
Enzyme activée AMPc Protéines
(second messager) kinases
inactives
330 PARTIE III Le système endocrinien

Hypothalamus
1 Des cellules neurosécrétrices produisent des
hormones hypothalamiques de libération et
d’inhibition.
2 Ces hormones sont sécrétées dans le système
1 Des cellules neurosécrétrices porte hypothalamo-hypophysaire.
produisent l’ADH et l’OT.
3 Chaque type d’hormone hypothalamique stimule
2 Ces hormones descendent par les ou inhibe la production et la sécrétion d’une
axones jusqu’aux télodendrons. Elles hormone de l’adénohypophyse.
sont entreposées, puis sécrétées par les
4 Lorsqu’elle est stimulée, l’adénohypophyse
corpuscules nerveux terminaux dans la Chiasma produit et libère ses hormones dans le sang, qui
circulation sanguine en réponse à optique les distribue à des cellules cibles déterminées.
certains stimulus.

Infundibulum

Système porte Thyroïde Cortex


hypothalamo-hypophysaire (TSH) surrénal
(ACTH)

Reins Muscle lisse Glandes Neurohypophyse Adénohypophyse Glandes Os, tissus Ovaires,
(ADH) de l’utérus mammaires mammaires en général testicules
(OT) (OT) (PRL) (GH) (FSH, LH)

FIGURE 10.9
Hypothalamus et hypophyse ❯
(À gauche de la fgure) L’hypothalamus produit deux hormones, l’ADH et l’OT, qui sont emmagasinées et sécrétées par la neurohypophyse.
(À droite de la fgure) L’hypothalamus contrôle les sécrétions de l’adénohypophyse, qui régit à son tour les activités de ses cibles.
Note : Au bas de la fgure, chaque organe cible est nommé ainsi que l’hormone qui le stimule, entre parenthèses.

O nemme
peut avoriser le déclenchement du travail chez une pouvant même entraîner un déchirement de l’utérus. En outre,
SAVIEZ-VOUS QUE...

enceinte dont la grossesse se prolonge au-delà la réduction de l’apport sanguin au œtus, attribuable aux très
de la date prévue d’accouchement en lui administrant une ortes contractions utérines, pourrait être atale pour le bébé.
version synthétique de l’OT (PitocinMD ). On peut aussi admi- Par ailleurs, bien qu’ayant pour eet de réduire eectivement la
nistrer ce médicament durant le travail pour augmenter la durée du travail, l’utilisation de l’OT pour aider au déclenche-
orce des contractions utérines afn d’accélérer le processus ment peut être très douloureuse pour la mère. Lorsque c’est
au besoin (par exemple, si l’utérus de la emme se contracte possible, il est préérable de recourir à des méthodes plus
aiblement ou si la santé de la mère ou de l’enant se trouve en douces et plus naturelles pour déclencher le travail ou renor-
danger pendant l’accouchement). On se sert aussi couram- cer les contractions. Il a été prouvé que marcher lentement, en
s’arrêtant afn de respirer durant les contractions, acilitait le
ment d’OT après l’accouchement pour stimuler de ortes
processus de la naissance. La stimulation très douce des
contractions de l’utérus et ainsi réduire le saignement
mamelons pourrait aussi être utile, puisqu’elle provoque la libé-
post-partum.
ration d’OT. Aidée par la personne qui l’accompagne, la emme
L’administration d’OT doit être surveillée étroitement parce peut aussi se bercer dans un auteuil à bascule, changer de
qu’elle peut causer des contractions utérines excessives, position dans le lit ou rouler sur un ballon d’accouchement.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 331

Hormone antidiurétique (ADH)

Stimulation Stimulus
Inhibition
1 Volume sanguin faible Centre de régulation
Augmentation de la
concentration du plasma 3 Une augmentation de la concen-
en solutés (osmolarité) tration du plasma provoque la
production d’inux nerveux dans
Hypothalamus les cellules neurosécrétrices
Rétro-inhibition (osmorécepteurs) Récepteurs
d’ADH. Les inux nerveux sont
Arrêt de la stimulation acheminés le long des axones de
des osmorécepteurs 2 Des osmorécepteurs
de l’hypothalamus ces cellules jusqu’à leurs corpus-
Cellule sont sensibles aux cules nerveux terminaux, situés
neurosécrétrice changements de con- dans la neurohypophyse. Là, les
Réponses centration du plasma. inux nerveux engendrent l’exo-
Infundibulum cytose des vésicules synaptiques
6 Réduction de la production d’urine Neurohypophyse qui entreposent l’ADH. Celle-ci
Augmentation du volume sanguin est sécrétée dans la circulation
Plasma moins concentré en solutés sanguine.
(retour à l’homéostasie de la con- ADH
centration en solutés du plasma)

ADH
Sang

4 L’ADH se rend, par la circulation


sanguine, jusqu’à ses cellules cibles
et se xe à leurs récepteurs.

5 Effecteurs

Réabsorption d’eau
par les tubules rénaux,
Tubule rénal
diminuant ainsi le volume
d’urine, augmentant le
volume sanguin et favo-
risant une concentration
H 2O adéquate du plasma.
Sang

FIGURE 10.10
Régulation de la sécrétion de l’hormone antidiurétique

Il aut noter qu’un peu avant le début du travail, l’hypothala- mammaires, pour provoquer leur contraction et permettre
mus du œtus sécrète également de l’OT. L’OT œtale combinée l’éjection du lait FIGURE 10.13 (p. 334). L’arrivée du lait dans la
à celle de la mère exerce un eet stimulant sur le placenta, qui bouche du nourrisson l’encourage à continuer sa tétée et pro-
sécrète alors des prostaglandines, hormones stimulant, entre longe la libération de l’OT. Les pleurs d’un bébé peuvent éga-
autres, les contractions utérines. lement, à eux seuls, provoquer la libération de cette hormone.
L’OT est aussi produite après l’accouchement an d’as- Durant l’accouchement et l’allaitement, la libération
surer l’éjection du lait quand le nourrisson est allaité. d’OT par la neurohypophyse est régulée par un mécanisme
Lorsque le bébé tète, la succion exerce une pression sur les de rétroactivation, c’est-à-dire que le stimulus produit un
mécanorécepteurs du mamelon et entraîne la transmission eet qui augmente encore son intensité. Un mécanisme de
d’inux nerveux vers les cellules neurosécrétrices de l’hy- rétroactivation se termine lorsqu’un événement extérieur
pothalamus qui libèrent l’OT. Celle-ci se rend, par la voie survient, par exemple quand le bébé est expulsé hors de l’uté-
sanguine, jusqu’aux récepteurs de ses cellules cibles, des cel- rus à la naissance ou quand le bébé a sufsamment bu et qu’il
lules m usculaires lisses entourant les alvéoles des glandes cesse de téter.
332 PARTIE III Le système endocrinien

4 L’OT se rend, par la circulation


sanguine, jusqu’à ses cellules Effecteur
cibles et se xe à leurs récepteurs.
Centre de régulation
5 L’ocytocine stimule le
placenta à libérer des
3 En réponse à cette prostaglandines. Ces
stimulation, l’hypothalamus dernières stimulent les
de la mère commande à la muscles utérins à se
neurohypophyse de libérer contracter plus souvent
de l’OT dans le sang et plus fortement.
(l’hypothalamus du fœtus
Effecteur
en sécrète aussi).
5 L’ocytocine stimule les
potthalamus
potha
Hypothalamus muscles utérins à se
contracter lors de
l’accouchement.

Placenta

Récepteurs Réponse

2 Les mécanorécepteurs du 6 Les contractions de l’utérus


col utérin détectent son poussent le bébé qui descend
étirement et envoient plus bas dans la filière
l’information à l’hypo- pelvienne.
thalamus de la mère.

Rétroactivation
Le col utérin est davantage étiré et il se
dilate encore plus ; la stimulation se
Stimulus poursuit (mécanisme de rétroactivation).
FIGURE 10.11
Régulation de la sécrétion de l’ocytocine 1 Le bébé descend dans
lors de l’accouchement ❯ Le déroulement la filière pelvienne et
de l’accouchement est un mécanisme de provoque la distension
du col de l’utérus.
rétroactivation.

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS cellules : les thyréotropes, les corticotropes, les gonadotropes,
les lactotropes et les somatotropes, responsables de la sécrétion
Pour en savoir plus sur des sujets relatis au déroulement de de six hormones. L’hypothalamus contrôle l’activité des cellules
l’accouchement, consultez les éléments suivants.
adénohypophysaires grâce à des hormones de libération et des
La SECTION 5.4, p. 146, traite de la production et de la trans- hormones d’inhibition TABLEAU 10.3 qui se rendent jusqu’à
mission des infux nerveux.
elles en empruntant le système porte. Par exemple, l’hormone
La SECTION 6.2.1, p. 190, présente les diérents types de de libération de l’hormone de croissance stimule la sécrétion de
récepteurs nerveux, comme les mécanorécepteurs. l’hormone de croissance par l’adénohypophyse, alors que l’hor-
La SECTION 7.3.2, p. 234, décrit la localisation et les onc- mone d’inhibition de l’hormone de croissance a l’efet contraire.
tions de l’hypothalamus, interace entre le système nerveux
et le système endocrinien. Les stimulines sont des hormones produites par l’adéno-
La SECTION 12.5, p. 435, traite des phases de hypophyse qui stimulent des glandes ou des cellules endocrines
l’accouchement. à sécréter leurs hormones. Généralement, elles se reconnaissent
par leur nom, dont la terminaison est trophine. Il existe cinq
stimulines. D’abord, il y a la thyréotrophine (TSH), qui sti-
mule la glande thyroïde à produire les hormones thyroïdiennes,
10.4.2 L’adénohypophyse la corticotrophine (ACTH), qui stimule le cortex surrénal à
La portion antérieure de l’hypophyse, nommée adénohypo- sécréter des glucocorticoïdes (principalement le cortisol) et les
physe, est reliée à l’hypothalamus par un système porte, soit gonadotrophines (LH et FSH), qui stimulent les gonades – les
deux réseaux capillaires raccordés par une veine (gure 10.9, à testicules chez l’homme et les ovaires chez la emme – à pro-
droite, p. 330). Ce système s’appelle système porte hypotha- duire les hormones sexuelles et les gamètes (ovules et sperma-
lamohypophysaire. L’adénohypophyse contient cinq types de tozoïdes). Dans chacun de ces quatre cas, le taux sanguin de
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 333

TABLEAU 10.3 Hormones hypothalamiques contrôlant l’adénohypophyse


Hormones Nature chimique Principaux stimulus Cellules cibles Effets

Hormones de libération
Hormone de libération de Peptide (44 acides aminés) Baisse de la glycémie Somatotropes Augmente la sécrétion de
l’hormone de croissance Sommeil l’hormone de croissance
ou somatocrinine (GH- Exercice (GH).
RH, Growth Hormone Stress
Releasing Hormone)
Thyréolibérine (TRH, Peptide (3 acides aminés) Baisse de la température Thyréotropes Augmente la sécrétion de
Thyrotropin Releasing corporelle thyréotrophine (TSH).
Hormone ; ou TSH-RH, Accroissement des
Thyroid Stimulating besoins énergétiques
Hormone Releasing
Hormone)
Corticolibérine (CRH, Peptide (41 acides aminés) Baisse de la glycémie Corticotropes Augmente la sécrétion de
Corticotropin Releasing Stress corticotrophine (ACTH).
Hormone ; ou ACTH-RH,
Adrenocorticotropic
Hormone Releasing
Hormone)
Gonadolibérine (Gn-RH, Peptide (10 acides aminés) Puberté Gonadotropes Augmente la sécrétion des
Gonadotropin Releasing Baisse d’œstrogènes et de gonadotrophines (LH et
Hormone) progestérone (femme) FSH).
Baisse de testostérone
(homme)

Hormones d’inhibition
Hormone d’inhibition de Peptide (2 formes actives, Élévation de la glycémie Somatotropes Diminue la sécrétion
l’hormone de croissance une de 14 acides ami- de l’hormone de crois-
ou somatostatine (GH-IH, nés, l’autre de 28 acides sance (GH).
Growth Hormone Inhibiting aminés)
Hormone)
Hormone d’inhibition de la Dopamine (dérivée de Présence de prolactine Lactotropes Diminue la sécrétion de
prolactine* (PIH, Prolactin l’acide aminé tyrosine) (PRL) prolactine (PRL).
Inhibiting Hormone)

* La sécrétion de prolactine est vraisemblablement stimulée par au moins un facteur de libération de la prolactine, mais sa nature exacte n’est pas encore connue.

la dernière hormone de la séquence exerce une régulation par


Hypothalamus
rétro-inhibition sur la sécrétion des hormones hypothalamiques
et adénohypophysaires FIGURE 10.12. Finalement, la cinquième
stimuline est la somatotrophine, aussi appelée hormone de Hormone de libération
(hormone 1)
croissance ou GH (Growth Hormone). Elle avorise la croissance Rétro-inhibition
durant l’enance et l’adolescence. Puis, une ois la taille adulte sur la libération
Adénohypophyse de l’hormone 1
atteinte, elle assure le maintien et la réparation des tissus. La
GH exerce ses efets soit directement, en agissant elle-même sur
ses cellules cibles, soit indirectement, à l’aide de acteurs hormo- Rétro-inhibition
Stimuline (hormone 2) sur la libération
naux nommés somatomédines (ou IGF pour Insulin-like Growth de l’hormone 2
Factor), dont elle cause la libération par le oie, notamment. La
GH est traitée en détail plus loin dans cette section. Glande cible

La prolactine
Hormone de la glande cible (hormone 3)
La dernière hormone que produit l’adénohypophyse, la pro-
lactine (PRL), n’est pas une stimuline, car elle n’agit pas
FIGURE 10.12
sur d’autres glandes endocrines. La PRL contribue au déve-
Régulation de la sécrétion des hormones hypothalamiques
loppement des glandes mammaires et stimule la produc- et adénohypophysaires
tion de lait.
334 PARTIE III Le système endocrinien

• Avant la puberté, la sécrétion de PRL est aible, car le taux eet, la tétée du bébé diminue la libération de PIH, ce qui
de l’hormone d’inhibition de la prolactine (PIH), qui cor- permet une élévation du taux de PRL. Cette élévation dure
respond en ait au neurotransmetteur dopamine, est élevé. environ une heure, le temps de stimuler la production de
• À la puberté, chez les garçons, rien ne change, mais chez les lait. Il est important de bien distinguer le rôle de la PRL
flles, les taux sanguins d’œstrogènes s’élèvent et avorisent de celui de l’OT dans l’allaitement. La succion stimule la
une augmentation de la sécrétion de PRL. sécrétion de chacune de ces hormones, mais la première
• Pendant la grossesse, le placenta libère des œstrogènes et avorise la abrication du lait, alors que la seconde en per-
de la progestérone. Quant à la PRL, les œstrogènes jouent met l’éjection (igure 10.13). La PRL est également pro-
les trois rôles suivants : (1) ils avorisent une augmenta- duite chez l’homme, mais son rôle y demeure obscur.
tion de la libération de la PRL ; (2) ils contribuent, avec la
PRL, au développement des glandes mammaires ; et (3) ils L’hormone de croissance
empêchent, avec la progestérone, la PRL de stimuler la pro- La production de GH par l’adénohypophyse est consécu-
duction de lait. En somme, durant la grossesse, les glandes tive à la sécrétion d’une hormone hypothalamique, l’hor-
mammaires se développent sans touteois produire de lait, mone de libération de l’hormone de croissance (GH-RH).
car il est encore trop tôt. L’hypoglycémie (taux de glucose sanguin inérieur à la nor-
• Après l’accouchement, le placenta n’étant plus là, les male), le sommeil, l’exercice physique et le stress ont partie
taux d’œstrogènes et de progestérone chutent et leur eet des stimulus qui amènent l’hypothalamus à augmenter sa
inhibiteur sur la production de lait cesse. La PRL pourra sécrétion de GH-RH FIGURE 10.14 . La GH-RH, une ois dans le
donc agir chaque ois que sa concentration sanguine sera sang du système porte hypothalamo-hypophysaire, rejoint ses
élevée, c’est-à-dire à chaque séance d’allaitement. En cibles, les cellules somatotropes de l’adénohypophyse, pour les

Centre de régulation
Hypothalamus
3 Ces inux nerveux provoquent la
production d’OT par l’hypothalamus
ainsi que la libération, par exocytose,
Cellule de l’OT stockée dans la neurohypophyse.
neurosécrétrice Ces inux nerveux inhibent la production
et la libération de la PIH par l’hypotha-
lamus. La diminution de la PIH stimule
l’adénohypophyse à produire et à libérer
Récepteur Adénohypophyse Neurohypophyse de la PRL.
2 La stimulation des mé-
canorécepteurs du ma- OT
melon par la tétée du PRL
Cellule musculaire
bébé génère des inux
lisse capable de 4 L’OT et la PRL se rendent, par
nerveux qui se rendent la circulation sanguine, jusqu’à
se contracter
à l’hypothalamus. leurs cellules cibles et se
Alvéole xent à leurs récepteurs.

Glande
Stimulus mammaire
1 La tétée du bébé Effecteur Effecteur

5 Sous l’effet de l’OT, les 5 Sous l’effet de la


cellules musculaires PRL, les glandes
Rétroactivation lisses entourant les mammaires
Le bébé reçoit du lait, alvéoles des glandes produisent du lait.
ce qui l’encourage à mammaires se con-
poursuivre la tétée. tractent, ce qui pro-
voque l’éjection du lait.
Réponse
6 Le lait est éjecté

FIGURE 10.13
Régulation hormonale de la lactation
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 335

Hormone de croissance (GH)

Stimulus Stimulation
Inhibition
1 Une glycémie basse, le sommeil,
l’exercice et le stress favorisent la
sécrétion de l’hormone GH-RH par
l’hypothalamus.

Hypothalamus
Rétro-inhibition
L’augmentation des taux sanguins 1
de GH et de somatomédines
inhibe la libération de GH-RH par 2
l’hypothalamus. L’augmentation
de GH inhibe également la Récepteur Centre de régulation
libération de GH par l’adéno- GH 3
hypophyse. L’élévation de la 2 Des cellules neuro- 3 L’hypothalamus
glycémie stimule la libération Somatomédines GH-RH sécrétrices de l’hypo- augmente la sécrétion
de GH-IH qui empêche la thalamus répondent de GH-RH dans le
sécrétion de GH. aux différents système porte
stimulus. hypothalamo-
hypophysaire.
GH
4 La GH-RH atteint les cellules somatotropes
4 GH de l’adénohypophyse et se xe à leurs
récepteurs. En réponse à la GH-RH,
Réponse GH l’adénohypophyse produit et libère la GH.
6 Augmentation de la synthèse Foie La GH stimule le foie à libérer des
des protéines et de la mitose somatomédines dans le sang.
(spécialement dans les os et La GH et les somatomédines atteignent
les muscles) Hépatocytes
leurs cellules cibles par la circulation sanguine.
Libération de nutriments
emmagasinés vers le sang
Épargne du glucose
4 Somatomédines
d
dines

Glycérol
Glucose Acides gras
Sang Acides aminés
Ac
GH Somatomédines
édines

5 Effecteurs
(de la GH et/ou des somatomédines)

Os Muscles Ensemble des cellules Foie Tissu adipeux

Favorise la croissance en stimulant la synthèse des protéines. Augmente la glycogénolyse Augmente la lipolyse.
et la néoglucogenèse.
Stimule la mitose.
Diminue l’absorption du glucose sanguin par l’ensemble
des cellules.

FIGURE 10.14
Régulation de la sécrétion de l’hormone de croissance ❯ La sécrétion de GH est contrôlée par deux hormones hypothalamiques : la
GH-RH et la GH-IH. La GH-RH stimule la libération de GH par l’adénohypophyse, tandis que la GH-IH a l’effet contraire.
336 PARTIE III Le système endocrinien

stimuler à libérer la GH. Celle-ci se dirige ensuite, grâce au sang, à la normale). Dans ce cas, la GH-IH empêche la libération de
vers ses cibles, c’est-à-dire l’ensemble des cellules du corps. La GH, car si cette dernière était sécrétée, elle ne erait qu’ampli-
GH (et les somatomédines qu’elle ait libérer par le oie) assure er le problème, puisqu’elle tend à aire augmenter la glycémie.
la croissance, entre autres des os longs et des muscles squelet-
Le tableau ci-contre résume l’ensemble des hormones
tiques, en stimulant l’entrée des acides aminés dans les cel-
sécrétées ou libérées par l’hypophyse TABLEAU 10.4 .
lules et le rythme auquel s’efectue la synthèse des protéines.
Elle avorise aussi la proliération des cellules en activant la
division cellulaire par mitose. Sous l’efet de la GH, la plupart INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
des cellules diminuent leur absorption de glucose sanguin, ce
Pour en savoir plus sur les hormones et les autres sujets
qui évite d’aggraver la baisse de la glycémie. Touteois, comme présentés dans cette section, consultez les éléments
les cellules sont en pleine croissance, il leur aut de l’énergie. suivants.
Ce besoin est comblé par l’action de la GH sur le métabolisme
La SECTION 4.3.3, p. 120, étudie l’histologie des os.
des graisses. En avorisant la lipolyse dans le tissu adipeux, elle
La SECTION 4.4, p. 121, étudie l’histologie des muscles.
procure aux cellules des molécules de carburant sous la orme
d’acides gras. La GH peut aussi rétablir la glycémie, qui était La SECTION 11.3, p. 379, décrit le rôle des hormones hypo-
basse, en agissant sur le métabolisme des glucides. Elle avo- physaires dans la production des spermatozoïdes chez
l’homme.
rise, dans le oie, la glycogénolyse et la néoglucogenèse, qui se
soldent par la libération de glucose dans le sang. Les efets de la La SECTION 11.4.6, p. 388, décrit l’anatomie des glandes
mammaires.
GH sur les glucides contribuent à l’épargne du glucose, c’est-
à-dire à l’accroissement de la consommation de molécules de La SECTION 11.5, p. 388, décrit le rôle des hormones hypo-
physaires dans le cycle reproducteur de la emme.
combustibles autres que les glucides (surtout des triglycérides)
par l’ensemble des cellules du corps an d’économiser le glu-
cose pour les neurones dont c’est l’unique source énergétique.
Il aut noter que la GH ne permet pas aux muscles de libérer
le glucose qu’ils emmagasinent sous orme de glycogène, car Vérifiez vos progrès
les muscles ne possèdent pas les éléments requis (par exemple, 7. Après la découverte d’une tumeur, une patiente subit
une enzyme) pour assurer la libération du glucose dans la cir- l’ablation totale de son hypophyse.
culation sanguine. a) Quelles hormones cette patiente ne sera-t-elle plus
capable de synthétiser ?

L econstitue
oie est la plus grosse glande de l’organisme. Il b) Cette patiente soure également de sois
SAVIEZ-VOUS QUE...

environ 2 % de la masse corporelle totale, ce intenses et urine beaucoup. À quelle hormone


qui signife que, chez l’adulte moyen, le oie a une masse de ces symptômes sont-ils attribuables ? En quoi
près de 1,4 kg. Il est situé du côté droit du corps, sous le cette hormone est-elle aectée par l’ablation de
diaphragme. Le oie exerce environ 500 onctions dié- l’hypophyse ?
rentes. Entre autres, il détruit les globules rouges usés,
8. Qu’est-ce que le système porte hypothalamo-
métabolise des substances comme l’alcool et les médica-
hypophysaire ? Quelle est son utilité ?
ments afn de les éliminer, emmagasine du er, des vitamines
(A, B12, D, E et K), de même que du glycogène et des lipides.
Le oie possède une étonnante capacité de régénération.
Si une personne atteinte d’une maladie hépatique grave
requiert une transplantation du oie, il n’est pas néces-
saire de recourir à un donneur en état de mort cérébrale.
10.5 La thyroïde et les parathyroïdes
On peut aire appel à une personne vivante qui era don
La glande thyroïde est une grosse glande située dans
d’une partie de son oie. Après l’opération, le oie du don-
neur se régénérera pour retrouver son état original et la
le cou, où elle s’attache à la trachée, juste sous le larynx
partie de oie donnée se développera en un oie complet FIGURE 10.15 (p. 388). Les glandes parathyroïdes sont enouies
chez le receveur. dans la ace postérieure de la thyroïde.

La régulation de la libération de GH peut se aire, comme


10.5.1 La glande thyroïde
il a été expliqué précédemment, par rétro-inhibition. En efet, La glande thyroïde se compose d’un grand nombre de follicules
l’élévation du taux sanguin de GH et des somatomédines de thyroïdiens (gure 10.15) ; ce sont de petites structures sphé-
même que le rétablissement de la glycémie inhibent la libé- riques dont la paroi est constituée de cellules olliculaires et dont
ration de GH-RH (gure 10.14, page précédente) et stimulent le centre est rempli de deux hormones, soit une petite quantité
celle de l’hormone d’inhibition de l’hormone de croissance de triiodothyronine (T3), qui contient trois atomes d’iode, et
(GH-IH). Celle-ci est également sécrétée lorsqu’il y a, par une plus grande quantité de thyroxine (tétraiodothyronine ou
exemple, hyperglycémie (taux de glucose sanguin supérieur T4), qui en contient quatre. Entre les ollicules se trouvent des
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 337

TABLEAU 10.4 Hormones hypophysaires


Hormones Nature chimique Principaux stimulus Cibles Principaux effets
Neurohypophyse
Hormone antidiurétique (ADH, Peptide (8 acides Augmentation de la Reins (tubules Augmente la réabsorption de l’eau dans
Antidiuretic Hormone) aminés) concentration du sang en rénaux) le sang (réduction du volume d’urine).
solutés (osmolarité)
Ocytocine (OT, Oxytocin) Peptide (8 acides Dilatation du col utérin Utérus ; Favorise les contractions utérines ; per-
aminés) Stimulation des mame- glandes met l’éjection du lait.
lons (tétée du bébé) mammaires

Adénohypophyse
Hormone de croissance (GH, Protéine (191 acides Hypoglycémie La plupart des Favorise la synthèse des protéines, la
Growth Hormone) aminés) Stress cellules lipolyse, la glycogénolyse et la néo-
Exercice glucogenèse ; épargne le glucose ;
Sommeil stimule la mitose.
Prolactine (PRL, Prolactin) Protéine (198 acides Stimulation des mame- Glandes Favorise, avec d’autres hormones, la
aminés) lons (tétée du bébé) mammaires production du lait.
Thyréotrophine (TSH, Thyroid Glycoprotéine Présence de TSH-RH Thyroïde Augmente la sécrétion des hormones
Stimulating Hormone) thyroïdiennes.
Corticotrophine (ACTH, Peptide (39 acides Présence de CRH Glandes sur- Augmente la sécrétion des gluco-
Adrenocorticotropic Hormone) aminés) rénales (cortex corticoïdes (cortisol) et, en situation
surrénal) de stress, des minéralocorticoïdes.
Gonadotrophines (hormone Glycoprotéines Présence de Gn-RH Ovaires et Favorisent la sécrétion des hormones
lutéinisante, LH pour Luteinizing testicules sexuelles et la production des gamètes.
Hormone, et hormone olliculo-
stimulante, FSH pour Follicle
Stimulating Hormone)

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN

Les déséquilibres homéostatiques liés à l’hormone de croissance


La quantité de GH produite par l’adénohypophyse durant l’en- appelée diabète sucré
ance inue sur la taille d’une personne. Une grande quantité de SECTION 10.6.3 (p. 345).
GH explique la taille des très grands joueurs de basketball. Si la En eet, l’hyperglycé-
quantité de GH produite pendant l’enance est trop aible, la per- mie stimule une libéra-
sonne sera atteinte de nanisme hypophysaire FIGURE 10A, qui tion soutenue d’insuline
se caractérise par une aible stature, mais des proportions par- par le pancréas qui, à la
aites. Il est possible de réaliser un dosage sanguin de GH afn de longue, peut s’épuiser.
déterminer si un enant en pro- Il arrive parois que la
duit des quantités sufsantes. GH soit produite en
Si ce n’est pas le cas, comme trop grandes quantités
pour Jérôme, présenté au chez l’adulte, entraînant
début du chapitre, on peut alors une condition 9 ans 16 ans
administrer de la GH en guise nommée acromégalie
de médicament. En eet, FIGURE 10B. Étant
depuis les années 1980, les donné que la crois-
biotechnologies permettent de sance en longueur de
produire de la GH humaine en la plupart des os n’est
laboratoire. plus possible chez les
Si une trop grande quantité adultes, seuls les
de GH est produite, la per- pieds, les mains et la
sonne est alors atteinte de ace (en particulier le
gigantisme (fgure 10A). Les menton, le nez et les
géants ont en général une arcades sourcilières) 33 ans 52 ans
FIGURE 10A mauvaise santé, surtout parce peuvent réagir, et ces
Nanisme hypophysaire et que leur taux élevé de parties du corps FIGURE 10B
gigantisme GH entraîne une hyperglycé- atteignent une taille
Acromégalie
mie avorisant une maladie disproportionnée.
338 PARTIE III Le système endocrinien

cellules paraolliculaires (gure 10.15) qui sécrètent une troi-


sième hormone, la calcitonine (CT) TABLEAU 10.5.

Les hormones thyroïdiennes


La gure suivante illustre la biosynthèse des hormones thyroï-
diennes FIGURE 10.16 . La principale hormone produite par les
ollicules thyroïdiens est la T4. La T3, quant à elle, est surtout
obtenue par transormation de la T4 dans la plupart des cel-
lules cibles. La T3 est la plus puissante des deux hormones.
La diminution des hormones thyroïdiennes dans le sang
Larynx et la hausse des besoins énergétiques, qui peut être causée par
Glande thyroïde
diférents acteurs, comme la grossesse ou l’exposition au roid,
Larynx
stimulent l’hypothalamus à sécréter la thyréolibérine (TRH ou
Vaisseau
Larynx sanguin
Glande thyroïde
(artère carotide commune)
TSH-RH) dans le sang FIGURE 10.17 (p. 340). Celle-ci provoque
Glande
Vaisseau thyroïde
sanguin la libération de la thyréotrophine (TSH) par les cellules thyréo-
(artère carotide commune) tropes de l’adénohypophyse. À son tour, la TSH emprunte la voie
Trachée
Vaisseau sanguin
(artère carotide commune) sanguine pour agir sur ses cibles, les cellules olliculaires de la
a. Vue antérieure
Trachée glande thyroïde, qui répondent en déversant les hormones thy-
Trachée
a. Vue antérieure Follicule thyroïdien roïdiennes dans le sang. Cette ois, les cibles sont presque toutes
les cellules de l’organisme. Ensemble, les hormones T3 et T4
a. Vue antérieure Follicule thyroïdien augmentent la vitesse du métabolisme cellulaire et accroissent
Cellule folliculaire
Follicule thyroïdien la production d’énergie, sous orme d’ATP. Pour ce aire, elles
déclenchent, dans le tissu adipeux, les réactions de lipolyse qui
Cellule folliculaire
ourniront des acides gras aux cellules corporelles. Ces dernières
Cellule parafolliculaire
Cellule folliculaire en eront le catabolisme de même que celui du glucose libéré par
Cellule parafolliculaire le oie an de se procurer de l’énergie. Pour soutenir leurs activi-
Cellule parafolliculaire tés cataboliques, les cellules recevront également un apport adé-
quat en dioxygène (O2) grâce à l’augmentation de l’activité des
systèmes respiratoire et cardiovasculaire. Avec la production
b. Représentation de follicules thyroïdiens
accrue d’ATP, une plus grande quantité de chaleur est dégagée ;
c’est pourquoi on qualie les hormones thyroïdiennes d’hor-
b. Représentation de follicules thyroïdiens mones thermogènes, c’est-à-dire productrices de chaleur. En
Follicule thyroïdien
(rempli
b. d’hormones de follicules thyroïdiens
Représentation association avec la GH, les hormones thyroïdiennes stimulent
thyroïdiennes)
Follicule thyroïdien la croissance et le développement des systèmes musculaire,
(rempli d’hormones
Cellules folliculaires
Follicule thyroïdien
thyroïdiennes) squelettique et nerveux. Les hormones T3 et T4 sont également
(rempli d’hormones nécessaires au bon onctionnement du système reproducteur et
thyroïdiennes)
Cellules folliculaires
du cœur.
Cellule parafolliculaire
Cellules folliculaires
Un taux sanguin élevé d’hormones thyroïdiennes inhibe la
MO 130X

Cellule parafolliculaire
sécrétion de TRH par l’hypothalamus et de TSH par l’adéno-
Cellule parafolliculaire hypophyse (rétro-inhibition) (gure 10.17). Conséquemment,
MO 130X

c. Microphotographie de la glande thyroïde la glande thyroïde libère moins de T3 et de T4, ce qui contribue
MO 130X

à rétablir leur taux normal.


c. Microphotographie de la glande thyroïde
c. Microphotographie de la glande thyroïde INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Pour en savoir plus sur certaines notions en lien avec les
FIGURE 10.15 hormones thyroïdiennes, consultez les éléments suivants.
Anatomie de la glande thyroïde ❯
La FIGURE 1.14, p. 16 et 17, illustre la régulation de la tempé-
a. Vue de la face antérieure de la glande thyroïde.
b. La thyroïde est formée de plusieurs structures sphériques, rature corporelle.
appelées follicules. Entre les follicules, on trouve les cellules La SECTION 2.7.3, p. 49, décrit la structure et la fonction de
parafolliculaires, responsables de la sécrétion de calcitonine (CT). l’ATP, un transporteur d’énergie.
c. Microphotographie optique de follicules thyroïdiens remplis
d’hormones thyroïdiennes. La SECTION 3.7.1, p. 85, étudie la mitose.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 339

TABLEAU 10.5 Hormones de la glande thyroïde et des glandes parathyroïdes


Hormones Nature chimique Principaux stimulus Cibles Principaux effets

Glande thyroïde

Hormones thyroïdiennes Dérivées d’un acide Présence de TSH dans la La plupart des cellules Accélèrent le métabolisme et
(T3 et T4) aminé, la tyrosine circulation sanguine accroissent la production de cha-
Sécrétées par les cellules Ces hormones sont leur ; favorisent la lipolyse et le cata-
folliculaires liposolubles. bolisme du glucose ; favorisent la
croissance et le développement
des systèmes musculaire, sque-
lettique et nerveux ; permettent le
fonctionnement normal du système
reproducteur et du cœur.

Calcitonine (CT, Calcitonin) Peptide (32 acides Hypercalcémie (élévation Cellules osseuses Augmente le dépôt de Ca 2+ dans
Sécrétée par les cellules aminés) du Ca 2+ dans le sang) le tissu osseux.
parafolliculaires

Glandes parathyroïdes

Parathormone (PTH, Peptide (84 acides Hypocalcémie (diminution Cellules osseuses, Retire le Ca 2+ du tissu osseux ; réduit
Parathyroid Hormone) aminés) du Ca 2+ dans le sang) rénales et intestinales l’élimination du Ca 2+ par les reins ;
stimule l’activation rénale du calci-
triol ; augmente l’absorption intesti-
nale du Ca 2+.

Paroi du follicule thyroïdien Lumière du follicule thyroïdien

Glande
thyroïde 1 Transport actif Liaison d’un iode à une tyrosine de la thyroglobuline
de l’iode dans et production de la monoiodotyrosine (T1) ; la liaison de
les cellules deux iodes produit la diiodotyrosine (T2).
folliculaires 4 Liaison
Liaison d’une
Liaiso
aiso d’’une T1 et
ADP
AD
D
DP 3 d’une
d’u n T2 pou
’une pour former
p
ATP une T3 ; deux
un d T2 s’unissent
p
pou
pourr donner une T4.
Cellule
folliculaire
2 Synt
Synthèse
d’une protéine,
d’un
Vaisseau la thyroglobuline,
sanguin dans les cellules
folliculaires T3 ett T4 fo
font partie
de la thyroglobuline
emmagasinée dans
Bassin
Bas d’acides aminés la lumière
lumiè du follicule.
(incluant
(inc la tyrosine) Lysosomes

T3, T4
5 Endocy
Endocytose
cytt de la
thyroglobuline par
6 Dans les lysosomes,
lysosom dé
dégradation
é d ti de d la
l thyroglobuline
th en la cellule folliculaire
acides aminés inindividuels et en T3 et T4. Celles-ci diffusent
hors du follicule thyroïdien et gagnent la circulation sanguine.

FIGURE 10.16
Biosynthèse des hormones thyroïdiennes ❯
Les étapes de la synthèse et de la sécrétion des hormones thyroïdiennes sont numérotées de 1 à 6.
340 PARTIE III Le système endocrinien

Hormones thyroïdiennes : T3 et T4

FIGURE 10.17 Stimulation


Stimulus
Régulation de la Inhibition
sécrétion des hormones 1 Lorsque les besoins énergétiques sont accrus, que la
thyroïdiennes température corporelle baisse ou qu’il y a une diminution des
(triiodothyronine et hormones thyroïdiennes dans la circulation sanguine, des
thyroxine) cellules hypothalamiques sont stimulées.

Hypothalamus
1
2
Rétro-inhibition
L’augmentation du taux Récepteur Centre de régulation
sanguin de T3 et de T4
inhibe la libération de 2 Des cellules 3 L’hypothalamus
TSH-RH et de TSH par 3 neurosécrétrices augmente la
l’hypothalamus et T3 et T4 de l’hypothalamus sécrétion de
l’adénohypophyse. TRH
répondent aux TSH-RH dans le
différents stimulus. système porte
hypothalamo-
T3 et T4 hypophysaire.

TSH
Réponse 4 4 La TSH-RH atteint les cellules thyréotropes de
l’adénohypophyse et se xe à leurs récepteurs.
6 L’augmentation du En réponse à la TSH-RH, l’adénohypophyse
métabolisme est soutenue par sécrète la TSH.
Glande
la libération des nutriments La TSH atteint les cellules folliculaires de la glande
thyroïde
emmagasinés vers la circulation thyroïde par la circulation sanguine et, en se liant
sanguine et par l’augmentation à leurs récepteurs, provoque la libération des
de la livraison de l’O2 aux hormones thyroïdiennes (T3 et T4).
cellules. Elle est accompagnée
d’une hausse de la température Les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) atteignent
corporelle. les récepteurs de leurs cellules cibles par la
circulation sanguine.
Augmentation
de la température 4 T3 et T4
corporelle
Glycérol
T3 et T4 Acides gras
Acides aminés Glucose Sang
(liées à une protéine
de transport)

5 Effecteurs

Ensemble des cellules (spécialement les neurones Foie Tissu adipeux Poumons Cœur
et les cellules des muscles et des os)

Augmentation du Augmentation de la Augmentation Augmentation de Augmentation Augmentation de la


métabolisme et de synthèse de protéines de la glycogé- la lipolyse de la fréquence fréquence cardiaque
la température (croissance et nolyse et de la respiratoire Augmentation de
corporelle développement) néoglucogenèse la force de contraction
Augmentation de la con- Ces réponses assurent un apport sufsant
sommation de glucose en O2 aux cellules dont le
et des acides gras métabolisme est augmenté.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 341

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN

Les déséquilibres homéostatiques liés aux hormones thyroïdiennes


Pour produire la T3 et la T4, la thyroïde doit absorber activement Chez l’adulte, l’hypothyroïdie entraîne le myxœdème, une condi-
de l’iode. La concentration d’iode dans la glande peut être jusqu’à tion qui se caractérise par de la léthargie, un gain de poids, la
25 ois plus élevée que celle présente dans le sang. Si l’alimenta- perte des cheveux, le ralentissement du rythme cardiaque, la
tion n’apporte pas sufsamment d’iode, la thyroïde est incapable diminution de la température corporelle, ainsi que l’épaississe-
de produire et de sécréter adéquate- ment et la boufssure de la peau. L’administration de doses
ment ses hormones, malgré une stimula- appropriées d’hormones thyroïdiennes restaure les onctions et
tion constante de l’adénohypophyse. l’apparence normales.
Alors, les ollicules thyroïdiens accu- Dans le cas de l’hyperthyroïdie (hypersécrétion d’hormones
mulent des hormones inachevées, ce thyroïdiennes), la thyroïde est trop active. La personne
qui cause l’hypertrophie de la glande et atteinte est en général hyperactive, nerveuse, irritable, et elle
entraîne ce que l’on appelle un goitre soure en plus d’insomnie. Un rythme cardiaque rapide et
simple FIGURE 10C. De nos jours, ce irrégulier, une perte de poids malgré un grand appétit et une
trouble est relativement rare grâce à l’uti- intolérance à la chaleur sont également remarqués. Les yeux
FIGURE 10C lisation répandue du sel iodé. peuvent devenir proéminents à cause de l’œdème des tissus
Goitre simple Un état baptisé de l’orbite et de l’enure des muscles oculaires. Un goitre
hypothyroïdie peut également se ormer. Cette maladie porte le nom de
congénitale ou crétinisme FIGURE 10D goitre exophtalmique FIGURE 10E, maladie de Graves ou
apparaît si la glande thyroïde ne se maladie de Basedow. L’ablation ou la destruction d’une partie
développe pas normalement. Le manque de la thyroïde à l’aide d’iode radioacti sont parois e fcaces
d’hormones thyroïdiennes durant le pour traiter cette condition.
développement œtal ou l’enance L’hyperthyroïdie peut aussi
entraîne une arriération mentale et un être causée par une tumeur de
retard de croissance osseuse. Les indivi- la thyroïde qu’on détecte habi-
dus atteints sont petits, trapus, et leurs tuellement sous la orme d’une
proportions corporelles sont anormales. masse au cours d’un examen
Une thérapie à base d’hormones thyroï- physique. Là aussi, le traite-
diennes peut déclencher la croissance, FIGURE 10D ment combine la chirurgie et
mais si le traitement ne commence pas Hypothyroïdie l’administration d’iode radioacti. FIGURE 10E
dès les deux premiers mois de la vie, le congénitale Dans la plupart des cas, le pro- Goitre exophtalmique
retard mental ne sera pas récupérable. nostic est excellent.

La calcitonine
es cellules musculaires squelettiques perdent très tôt
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

Le Ca2+ joue un rôle important aussi bien dans la transmission


leur capacité de se diviser par mitose. Même chez
l’enant qui grandit, les cellules musculaires ne peuvent nerveuse que dans la contraction musculaire, en plus d’être
que s’allonger et s’épaissir. Comment expliquer alors les essentiel à la coagulation du sang. Le taux de Ca 2+ sanguin, ou
modifcations observées chez un adulte qui s’entraîne ? calcémie, est régulé en partie par la calcitonine (CT), une hor-
L’augmentation du volume musculaire est principalement mone sécrétée par les cellules paraolliculaires de la glande thy-
due à un gonement de chacune des cellules musculaires roïde FIGURE 10.18 (page suivante). Lorsqu’elles détectent une
qui accroissent leur contenu en protéines. Bien que cela augmentation de la calcémie, ces cellules libèrent de la CT dans
soit controversé, certains scientifques avancent que le
le sang (il aut noter que l’hypothalamus et l’adénohypophyse
nombre de cellules musculaires pourrait aussi augmenter,
mais par un mécanisme autre que la mitose. Une hypo-
n’interviennent pas ici). Une ois dans la circulation sanguine, la
thèse proposée voudrait que les cellules musculaires se CT se rend jusqu’à ses organes cibles, les os, où elle avorise le
séparent en deux sur le sens de la longueur, comme un dépôt de Ca2+. Elle y réduit aussi l’activité et le nombre des cellules
long ruban, et qu’ensuite, chaque moitié de cellule aug- qui détruisent la matière osseuse. Quand la calcémie revient à la
mente de volume. normale, la libération de CT par la thyroïde est inhibée (rétro-
Lorsqu’on s’entraîne, comment aire pour développer une inhibition). Si le taux de Ca2+ continue à diminuer, d’autres
belle masse musculaire ? On suggère de aire tous les deux glandes, les parathyroïdes, libéreront de la parathormone (PTH).
jours quelques minutes d’exercices de musculation et de se
tenir loin des suppléments, comme les protéines et la créatine,
proposés dans certains commerces. L’efcacité et l’innocuité
10.5.2 Les glandes parathyroïdes
de ces produits n’ont pas encore été ormellement démon- On ignorait l’existence des glandes parathyroïdes jusqu’à ce qu’on
trées. Par contre, on sait que des modifcations judicieuses de remarque que certains patients, après une ablation de la glande thy-
son alimentation peuvent subvenir aux besoins de la personne
qui s’entraîne. Il aut donc se renseigner et le aire au bon
roïde, soufraient de spasmes musculaires et de douleurs intenses
endroit ! avant de mourir. Un examen plus approondi de la thyroïde, et en
particulier de sa ace postérieure, a révélé la présence de toutes
342 PARTIE III Le système endocrinien

petites glandes, les parathyroïdes (gure 10.2, p. 321). Celles-ci pro-


Ca2+ Ca2+
duisent une hormone, la parathormone (PTH), qui exerce, sur la
calcémie, l’efet contraire de la CT (gure 10.18). Pour cette raison,
Parathormone Calcitonine
on dit que la PTH et la CT sont des hormones antagonistes.
Ca2+ Ca2+
La parathormone
La PTH est libérée dans la circulation sanguine par les glandes para-
thyroïdes lorsqu’elles détectent une aible calcémie FIGURE 10.19. Vérifiez vos progrès
La PTH se rend jusqu’à ses organes cibles, les os, les reins et l’intes- 9. a) Quelles hormones la glande thyroïde produit-elle ?
tin, an d’augmenter la calcémie. Dans les os, elle avorise l’acti- b) Comment les hormones thyroïdiennes inuent-
vité des cellules qui dégradent la matière osseuse (résorption), ce elles sur la vitesse du métabolisme ?
qui libère du Ca2+ dans le sang. Dans les reins, la PTH avorise la
10. Quelle est la cause du goitre simple ?
réabsorption du Ca2+ et stimule l’activation de la vitamine D en une
hormone qu’on appelle parois calcitriol. Cette vitamine activée est 11. a) Quelle hormone les glandes parathyroïdes
essentielle pour l’absorption du Ca2+ dans l’intestin, dernier organe produisent-elles ?
cible de la PTH. Tous ces efets ramènent la calcémie à la normale, b) Quelle est la onction de cette hormone ?
de sorte que les parathyroïdes cessent de sécréter de la PTH (rétro-
c) Comment se nomme son hormone antagoniste ?
inhibition). Il est à noter qu’à l’instar de la CT, la PTH n’est pas sous
le contrôle de l’hypothalamus ni de l’adénohypophyse. 12. Expliquez comment les deux hormones
responsables de la gestion de la calcémie
Ayant des efets opposés, la CT et la PTH sont des hor- interagissent afn de maintenir l’homéostasie.
mones antagonistes :

Calcitonine (CT)

Glande thyroïde
Stimulus Stimulation
Inhibition
1 Augmentation de la calcémie 1
(taux de Ca2+ sanguin)
2
Récepteur Centre de régulation

Rétro-inhibition 2 L’augmentation de la 3 Les cellules parafolli-


La libération de CT est calcémie est détectée culaires de la glande
inhibée par la diminution par les cellules thyroïde sécrètent de
du Ca2+ sanguin. parafolliculaires la CT dans le sang.
de la glande thyroïde.

Réponse 3 CT
4 La CT se rend, par la circulation
6 Diminution de la calcémie sanguine, jusqu’à ses cellules cibles et
se fixe à leurs récepteurs.

Ca2+ CT
Sang

5 Effecteur

Les os prélèvent le Ca2+


du sang et le stockent.
Os Les cellules qui dégradent
les os diminuent en
activité et en nombre.

FIGURE 10.18
Régulation de la libération de la calcitonine par la glande thyroïde
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 343

Parathormone (PTH)

Stimulus
Ca2+
1 Diminution de la calcémie
(taux de Ca2+ sanguin)
Stimulation
Sang Inhibition

Récepteur

2 Les glandes parathyroïdes


détectent la baisse de Ca2+.

Glandes
parathyroïdes
Centre de régulation
PTH
3 Les glandes parathyroïdes
sécrètent la PTH dans la
Rétro-inhibition
circulation sanguine.
La libération de PTH
est inhibée par
l’augmentation
de la calcémie.

PTH

4 La PTH se rend, par la circulation


sanguine, jusqu’à ses cellules cibles
Ca2+ et se xe à leurs récepteurs.
5 Effecteurs

Intestin
Os Reins grêle
Réponse
Les os libèrent du Les reins réabsorbent le L’intestin absorbe le
6 Augmentation de la calcémie Ca2+ dans le sang. Ca2+ à partir des tubules Ca2+ du tube digestif.
jusqu’à un taux sanguin normal rénaux.

FIGURE 10.19
Régulation de la libération de la parathormone par les glandes parathyroïdes

U ne production insufsante de PTH conduit à une diminution généralement causé par la contamination d’une plaie par la
SAVIEZ-VOUS QUE...

importante de la calcémie et peut entraîner la tétanie, un bactérie Clostridium tetani. Celle-ci libère des toxines dans
état caractérisé par des crises réquentes au cours desquelles l’organisme provoquant des spasmes musculaires. Si les
les mains, parois les pieds et plus rarement le visage sont sou- muscles respiratoires sont touchés, le malade mourra. À
mis à des contractions musculaires ortes et prolongées. Bien l’échelle mondiale, environ 500 000 personnes décèdent des
qu’il soit très désagréable de subir ces crises, elles ne sont pas suites du tétanos chaque année. Ces morts surviennent
mortelles. presque toutes dans les pays en voie de développement, car,
Il ne aut pas conondre tétanie et tétanos. Ce dernier est une sous nos latitudes, les gens sont habituellement vaccinés
maladie inectieuse aiguë et potentiellement mortelle. Il est contre le tétanos.
344 PARTIE III Le système endocrinien

POINT DE MIRE Santé


On peut prévenir l’ostéoporose
L’ostéoporose est une condition dans laquelle les os sont aai- vivent en région nordique, comme au Canada, risquent de ne
blis à cause d’une diminution de leur masse. Normalement, la pas s’exposer sufsamment à la lumière solaire pendant les
masse osseuse continue à augmenter jusqu’à l’âge de 20 à mois d’hiver. Elles doivent par conséquent consommer des
30 ans. Après cela, il y a un taux égal de ormation et de dégra- aliments enrichis en vitamine D ou des aliments contenant
dation des os jusqu’à l’âge de 40 à 50 ans. Puis, la résorption naturellement cette vitamine, comme les œus, les sardines et
(dégradation) commence à dépasser la ormation, et la masse le saumon.
osseuse totale diminue lentement. Une autre bonne açon de préserver la orce des os est de aire
Avec le temps, les hommes peuvent perdre jusqu’à 25 % de des exercices modérés réguliers aisant intervenir des articula-
leur masse osseuse et les emmes, jusqu’à 35 %. Il aut savoir tions portantes, comme la marche ou le jogging. En eet, les
aussi que les hommes, à moins d’avoir pris des médicaments personnes très peu actives, comme celles qui sont confnées au
comprenant des corticostéroïdes (qui diminuent la ormation lit, perdent de la masse osseuse 25 ois plus vite que les per-
des os), ont normalement des os plus denses que ceux des sonnes modérément actives.
emmes et qu’en général, leur taux de testostérone ne com-
mence pas à diminuer de açon notable avant l’âge de 65 ans. Le diagnostic et le traitement
Par opposition, le taux d’œstrogènes des emmes commence à Les emmes ménopausées présentant n’importe lequel de
décliner à partir de 45 ans environ. Étant donné que les hor- ces acteurs de risque devraient aire évaluer leur densité
mones sexuelles jouent un rôle important dans le maintien de la osseuse :
orce des os, cette diérence signife qu’on risque d’observer
un nombre de cas plus élevé de ractures chez les emmes ; • Race blanche ou asiatique
elles touchent en particulier les hanches, les vertèbres, les os • Histoire amiliale d’ostéoporose
longs et le bassin. Bien que l’ostéoporose puisse parois résul- • Ménopause précoce (avant l’âge de 45 ans)
ter de divers processus pathologiques, il s’agit essentiellement
• Tabagisme
d’une condition liée à l’âge.
• Régime aible en calcium ou consommation excessive d’al-
Comment prévenir l’ostéoporose cool ou de caé
Chacun peut prendre des mesures pour éviter d’être atteint • Mode de vie sédentaire
d’ostéoporose lorsqu’il sera plus vieux FIGURE 10F. Un apport On mesure actuellement la densité osseuse grâce à une
alimentaire adéquat de calcium pendant toute la vie constitue méthode appelée densitométrie osseuse par absorptiométrie
une importante protection contre l’ostéoporose. Il est recom- biphotonique (DEXA). Ce test évalue la densité osseuse en
mandé de consommer une ration quotidienne d’environ 1300 mg mesurant l’absorption par les os de deux aisceaux de rayons X
de calcium durant la puberté. Selon Ostéoporose Canada, les d’énergie diérente. Il pourrait bientôt exister des analyses san-
adultes, hommes et emmes, en ont besoin de 1000 mg par jour guines ou urinaires permettant de détecter les marqueurs bio-
jusqu’à l’âge de 50 ans et d’environ 1500 mg par jour après chimiques de la perte osseuse. Il sera alors plus acile pour les
50 ans (Ostéoporose Canada, 2014). médecins d’eectuer le dépistage de l’ostéoporose chez les
Il aut aussi une petite quantité quotidienne de vitamine D pour emmes plus âgées et les hommes à risque.
que l’organisme puisse utiliser correctement le calcium. L’ex- Lorsque les os sont ragiles, il vaut la peine de prendre toutes
position au soleil est nécessaire pour permettre à la peau de les mesures possibles pour accroître la densité osseuse, car
synthétiser un précurseur de la vitamine D. Les personnes qui son augmentation, même légère, peut réduire les risques de
racture de açon importante. Bien que l’œstrogénothérapie
réduise eectivement la réquence des ractures de la hanche,
actuellement on la recommande rarement à long terme, car on
craint que les œstrogènes augmentent les risques de cancer du
sein, de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de
ormation de caillots sanguins. D’autres traitements médica-
menteux sont touteois oerts, tels que l’administration de CT.
On a vu que cette hormone thyroïdienne augmente la densité
osseuse et la orce des os, tout en diminuant la réquence des
ractures osseuses. Les biphosphonates constituent, pour leur
part, une amille de médicaments non hormonaux utilisés pour
a. b.
prévenir et pour traiter l’ostéoporose. Ils ressemblent sufsam-
FIGURE 10F ment à une composante naturelle des os pour pouvoir s’y inté-
Ostéoporose ❯ Un os normal (a.) comparé avec celui d’une grer. Pour obtenir les meilleurs résultats possibles avec la CT ou
personne sourant d’ostéoporose (b.). l’un des biphosphonates, la personne doit aussi recevoir des
quantités adéquates de calcium et de vitamine D.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 345

10.6 Le pancréas cibles de l’insuline sont les cellules hépatiques, les cellules
musculaires et les cellules adipeuses. L’insuline stimule l’ab-
Le pancréas est un organe adoptant la orme d’une chaussure sorption du glucose par les cellules musculaires et les cellules
à talon plat qui s’étire dans l’abdomen derrière l’estomac et près adipeuses, et son utilisation comme carburant. Dans le oie et
du duodénum, première portion de l’intestin grêle. Il se com- les cellules musculaires, le glucose en excès est mis en réserve
pose de deux types de tissus : exocrine et endocrine. Le tissu sous orme de glycogène (glycogenèse) et, dans les cellules adi-
exocrine produit et libère dans l’intestin grêle des substances peuses, il est transormé en molécules qui serviront à la orma-
responsables de la digestion FIGURE 10.20 (page suivante). Les tion de réserves de graisses (lipogenèse). Ces divers efets de
îlots pancréatiques (îlots de Langerhans) représentent le tissu l’insuline permettent d’abaisser le taux de glucose à sa valeur
endocrine. Ils produisent et sécrètent directement dans le sang normale FIGURE 10.22 (p. 348), ce qui a pour efet d’arrêter,
deux hormones, l’insuline et le glucagon (gure 10.20). La pre- par rétro-inhibition, la libération d’insuline par le pancréas. À
mière est produite et sécrétée par les cellules bêta des îlots, tan- l’instar de la CT et de la PTH, l’insuline et le glucagon, ayant
dis que les cellules alpha sécrètent la seconde TABLEAU 10.6. des efets opposés, sont des hormones antagonistes.

10.6.1 Le glucagon glucose glucose

Le pancréas n’est pas sous le contrôle de l’hypothalamus et de Glucagon Insuline


l’hypophyse. Les cellules alpha du pancréas sécrètent le gluca-
gon, généralement entre les repas, lorsqu’elles détectent que la glucose glucose
glycémie est aible. La principale cible de l’hormone est le oie,
mais elle agit aussi sur le tissu adipeux. Sur le oie, les efets du
Il aut noter que la plupart des cellules nerveuses ne sont pas
glucagon consistent principalement à stimuler la dégradation
des cibles de l’insuline. Ainsi, que cette hormone soit présente
du glycogène en glucose (glycogénolyse), alors que, dans le cas
ou non dans le sang, les cellules nerveuses peuvent prélever
des cellules adipeuses, le glucagon entraîne la dégradation des
leur part de glucose sanguin au rythme qui leur convient.
graisses en glycérol et en acides gras (lipolyse). Le oie absorbe
les molécules de glycérol obtenues et les utilise comme subs- L’hyperglycémie n’est pas le seul stimulus à l’origine de la
trat pour la ormation de glucose (néoglucogenèse). Quant aux sécrétion d’insuline. Cette hormone est aussi déversée dans le
acides gras libérés par la lipolyse, le glucagon avorise leur uti- sang en réponse à la présence d’autres hormones, comme la GH
lisation comme source d’énergie de préérence au glucose, qui (qui est hyperglycémiante). L’insuline est également libérée à la
est épargné. L’hormone agit aussi sur les acides aminés, car suite d’une hausse des acides gras ou des acides aminés. Dans
elle avorise leur utilisation pour la néoglucogenèse et comme ce dernier cas, elle augmente leur absorption par les cellules et
source énergétique. L’efet global du glucagon est d’élever la induit la synthèse des protéines dans les cellules musculaires,
glycémie FIGURE 10.21 (p. 347), et lorsque cette dernière est de entre autres.
nouveau normale, sa sécrétion arrête (rétro-inhibition).
10.6.3 Le diabète sucré
10.6.2 L’insuline
Le monde occidental connaît actuellement une progression
Les cellules bêta du pancréas sécrètent de l’insuline dans le sans précédent du nombre de cas de diabète sucré. En 2008-
sang lorsqu’elles détectent une élévation de la glycémie, ce qui 2009, au Canada, près de 2,4 millions de personnes soufraient
se produit normalement juste après un repas. Les principales du diabète (Santé Canada, 2011c). Il s’agit probablement d’une

TABLEAU 10.6 Hormones pancréatiques


Hormones Nature chimique Principaux stimulus Cibles Effets
Glucagon* Peptide (29 acides aminés) Hypoglycémie Foie et tissu adipeux Augmente la glycémie ; favorise
la glycogénolyse, la lipolyse et la
néoglucogenèse.

Insuline** Deux chaînes peptidiques, Hyperglycémie Foie, muscles et tissu Diminue la glycémie ; favorise l’utili-
une de 21 acides aminés et adipeux sation du glucose comme carburant ;
l’autre de 30. favorise la glycogenèse, la lipogenèse
et la synthèse des protéines.

* Sécrété par les cellules alpha.


** Sécrétée par les cellules bêta.
346 PARTIE III Le système endocrinien

Aorte
Corps du Rate
abdominale
pancréas
Veine
cave
inférieure Diaphragme Rate

Conduit
biliaire

Veine cave
Conduits inférieure
pancréatiques
Queue du
Foie
pancréas
(sectionné)
Corps du
Vésicule pancréas
biliaire
Tête du
Intestin pancréas
grêle
(duodénum)

Tête du Intestin grêle Aorte Rein Queue du


pancréas (duodénum) abdominale gauche pancréas
a.

Capillaire sanguin

Îlot pancréatique

Cellule alpha Îlot pancréatique

Cellule bêta

MO 150X
Acinus pancréatique

b.

FIGURE 10.20
Pancréas ❯ Le pancréas exerce à la fois des fonctions exocrines et des fonctions endocrines.
a. L’illustration et la photographie provenant d’un cadavre montrent la relation entre le pancréas, l’intestin grêle et la rate.
b. Le schéma et la microphotographie illustrent l’histologie d’un îlot pancréatique. Le schéma montre les différents types de cellules des îlots
pancréatiques.

sous-estimation du nombre réel, car de nombreux individus dans l’urine (glycosurie). Puisque les reins doivent utiliser
sont diabétiques sans le savoir, les symptômes de la maladie de grandes quantités d’eau pour éliminer le glucose en excès,
n’étant pas toujours apparents. les mictions deviennent réquentes, et la perte d’eau rend la
personne très assoiée. Elle est aussi très aamée, car malgré
Le diabète sucré est une maladie hormonale dans laquelle l’hyperglycémie, ses cellules ne peuvent pas utiliser le glu-
les cellules n’absorbent plus ou n’utilisent plus le glucose cose comme elles le devraient, et elles subissent une « amine
comme elles le devraient à cause d’un manque d’insuline ou cellulaire ». Puisque le centre de la aim, localisé dans l’hypo-
d’une perte d’efcacité de celle-ci. Au ur et à mesure que la thalamus, connaît aussi cette amine, il déclenche une sensa-
maladie se développe, la glycémie augmente et lorsqu’elle tion persistante de aim. Ces signes du diabète sont appelés
atteint un certain seuil, le glucose commence à être excrété respectivement polyurie, polydipsie et polyphagie. Les
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 347

autres symptômes de la pathologie sont un changement de On reconnaît deux grands types de diabètes : le diabète de
poids inexpliqué, une vision brouillée, la guérison difcile type I et le diabète de type II. Les lignes qui suivent expliquent
des plaies et une atigue excessive. L’ensemble de ces mani- les principales caractéristiques de chacun.
estations cliniques aide le médecin à établir un diagnostic.
L’épreuve de l’hyperglycémie provoquée aide également à
Le diabète de type I
poser le diagnostic de diabète sucré. Après avoir ait boire une Le diabète de type I, ou diabète insulinodépendant, se caracté-
solution contenant 100 g de glucose, on eectue des prises de rise par une incapacité du pancréas à produire sufsamment
sang après 30 et 120 minutes an de mesurer la concentration d’insuline. Ce type de diabète est associé à une prédisposition
sanguine de glucose. Chez la personne diabétique, la glycémie héréditaire. En eet, les chercheurs ont découvert environ
augmente de açon importante et reste élevée pendant plu- 20 gènes qui prédisposent à la maladie. Le diabète de type I se
sieurs heures FIGURE 10.23 (p. 349). Le glucose apparaît dans déclare souvent après une inection virale. Le système immu-
l’urine pendant ce laps de temps. Chez une personne non dia- nitaire combat l’inection en tuant les cellules qui hébergent
bétique, la glycémie s’élève quelque peu, puis retourne à la nor- le virus. Lorsque l’inection est jugulée, le système immu-
male après environ deux heures. nitaire continue à tuer des cellules – cette ois, les cellules

Glucagon

Stimulus Pancréas Stimulation


Inhibition
1 Diminution de la glycémie 1
(taux de glucose sanguin)

2
Rétro-inhibition
La sécrétion de glucagon est Récepteur Centre de régulation
inhibée lorsque la glycémie revient
2 Les cellules alpha 3 Les cellules alpha du
à une valeur d’homéostasie. pancréas sécrètent le
du pancréas détectent
l’hypoglycémie. glucagon.

Réponse 3 Glucagon

6 Élévation de la glycémie 4 Le glucagon atteint ses cellules cibles par la


Élévation du taux d’acides circulation sanguine et se fixe à leurs récepteurs.
gras dans le sang
Épargne du glucose

Glycérol et acides gras


Glucose Glucagon
Sang

5 Effecteurs

Foie Tissu adipeux

Augmentation de la Augmentation de la lipolyse


glycogénolyse et de la
néoglucogenèse

FIGURE 10.21
Régulation de la glycémie par le glucagon ❯ Quand la glycémie est faible, les cellules alpha du pancréas sécrètent du glucagon.
Celui-ci augmente la glycémie.
348 PARTIE III Le système endocrinien

Insuline

Pancréas Stimulation
Stimulus Inhibition
1 Augmentation de la 1
glycémie (taux de glucose
sanguin)
Hausse des acides gras 2 Récepteur Centre de régulation
Hausse des acides aminés
2 Les cellules bêta du 3 Les cellules bêta du
pancréas détectent pancréas sécrètent
l’hyperglycémie. de l’insuline.
3 Insuline
Réponse Rétro-inhibition
La sécrétion d’insuline est
6 Diminution de la glycémie inhibée lorsque la glycémie 4 L’insuline atteint ses cellules cibles par la circulation
Diminution des taux revient à une valeur sanguine et se xe à leurs récepteurs.
d’acides gras et d’acides d’homéostasie.
aminés dans le sang
Acides aminés Sang
Glucose Acides gras et glucose
et glucose Insuline

5 Effecteurs

Foie Tissu adipeux Cellules musculaires

Augmentation de la Augmentation de la lipogenèse Augmentation de la glycogenèse


glycogenèse Augmentation de l’apport en acides aminés
pour la synthèse de protéines

FIGURE 10.22
Régulation de la glycémie par l’insuline ❯ Quand la glycémie est élevée, les cellules bêta du pancréas sécrètent de l’insuline. Celle-ci
favorise l’utilisation du glucose comme source énergétique et la mise en réserve du glucose excédentaire sous forme de glycogène et de
graisses. L’insuline diminue ainsi la glycémie.

pancréatiques qui produisent l’insuline – probablement parce doit être injectée et non absorbée sous orme de comprimé à
qu’elles ont des propriétés qui rappellent celles des cellules cause de sa nature chimique. Étant un polypeptide, elle serait
inectées. Le diabète de type I est donc une maladie que le digérée si elle était prise oralement.
corps s’infige à lui-même (maladie auto-immune). Pour connaître la quantité d’insuline à s’injecter, la per-
Chez le diabétique non traité, les cellules ne peuvent pas sonne diabétique doit mesurer sa glycémie, en général avant
utiliser le glucose comme carburant cellulaire, donc elles se les repas et à l’heure du coucher. Il existe aujourd’hui des
tournent vers le métabolisme des graisses FIGURE 10.24 (p. 350). lancettes automatiques pour piquer le bout des doigts et des
Touteois, cette solution entraîne la ormation de molécules appareils inormatisés pour mesurer la glycémie. La valeur
nommées corps cétoniques. Leur accumulation dans le sang normale de la glycémie se situe entre 3,9 et 6,1 mmol/L. Ce taux
cause une acidose (acidité du sang) qui peut mener jusqu’au excède de beaucoup la limite supérieure chez le diabétique qui
coma et à la mort. Pour éviter cette situation, le diabétique a besoin d’insuline.
s’injecte quotidiennement de l’insuline. Les cellules, en ayant Les injections d’insuline contrôlent les symptômes du
accès au glucose, délaissent le métabolisme des graisses, et le diabète, mais présentent tout de même des inconvénients
risque d’acidose s’en trouve diminué. Par ailleurs, l’insuline parce que le taux de glucose sanguin peut osciller entre
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 349

récepteurs, mais le nombre de transporteurs n’augmente pas


autant qu’il le devrait. On dit par conséquent que la cellule est
Glucose dans l’urine
insulinorésistante.
250
On croyait que ce type de diabète était un trouble de l’âge
Glycémie (mg/dl)

200 adulte, mais, de nos jours, de plus en plus d’enants en sont


Seuil rénal atteints. Outre une prédisposition héréditaire, les deux prin-
150 Diabétique cipaux acteurs qui augmentent les risques de développer un
diabète de type II sont l’inactivité physique et la consomma-
100
tion excessive de nourriture, car elles mènent à l’obésité (les
50 Non diabétique graisses localisées dans la région abdominale semblent parti-
culièrement dangereuses). L’obésité est problématique, car il
semble que le tissu adipeux produise diverses substances qui,
1 2 3
Administration chacune à sa manière, nuisent à l’action de l’insuline. Donc,
de glucose Temps (heures) plus une personne possède de tissu adipeux, plus son insuline
risque d’être inefcace.
FIGURE 10.23
Sachant cela, il est possible de prévenir, ou à tout le
Épreuve de l’hyperglycémie provoquée Après l’ingestion de

100 g de glucose, la glycémie s’élève de façon spectaculaire chez moins de contrôler, le diabète de type II. Le meilleur plan
le diabétique, et le glucose apparaît dans l’urine. De plus, la d’action consiste à mener une vie saine – le plus tôt est le
glycémie dépasse encore 200 milligrammes par décilitre (mg/dl) mieux. Pour y parvenir, il aut soigner son régime alimen-
après deux heures.
taire et pratiquer une activité physique régulière, comme la
marche, la bicyclette ou la danse. Souvent, même une légère
perte de poids permet une meilleure régulation de la glycé-
mie. Lorsque vient le temps de manger, il aut choisir le plus
l’ hypoglycémie et l’hyperglycémie. Les symptômes de ces deux souvent possible des aliments pauvres en matières grasses,
états étant similaires, il est difcile de préciser lequel se mani- contenant peu de sel et peu ou pas de sucres ajoutés. Les
este sans aire appel à une analyse de la glycémie. Ces symp- glucides complexes, y compris les bres alimentaires, sont à
tômes comprennent la sudation, la pâleur et l’anxiété. Dès que privilégier. Il aut donc accorder une place grandissante aux
ces symptômes apparaissent, il aut s’occuper de ramener la céréales entières, aux ruits et aux légumes tout en réduisant
glycémie à la normale. Dans le cas de l’hypoglycémie, le trai- sa consommation d’aliments riches en calories vides, les
tement consiste à ingérer un cube de sucre et, dans le cas de croustilles étant un exemple.
l’hyperglycémie, en une injection d’insuline.
Si ces mesures ne sont pas sufsantes, diérents médica-
Certains diabétiques apprennent à utiliser une pompe ments à prise orale peuvent être prescrits. La metormine en
à insuline pour mieux régulariser leur glycémie. Cette est un ; elle augmente la réceptivité des cellules à l’insuline et,
pompe est portée à l’extérieur du corps, généralement atta- par conséquent, contribue à abaisser la glycémie.
chée à la ceinture. À partir d’un réservoir, l’insuline est pom-
pée dans un tube inséré sous la peau de la paroi abdominale. Tout diabétique doit travailler en étroite collaboration avec
Il est également possible de transplanter un pancréas onc- son médecin an de mettre au point un régime de vie qui lui
tionnel chez des personnes atteintes de diabète de type I. Il est bien adapté en ce qui concerne les médicaments, l’alimen-
existe aussi un protocole expérimental dans lequel on place, tation et l’exercice.
à l’intérieur de la cavité abdominale, des cellules d’îlots pan-
créatiques dans une capsule qui permet à l’insuline de sortir, Les complications des diabètes de type I et II
mais qui empêche les anticorps et les cellules immunitaires Les deux types de diabètes sont associés aux mêmes com-
d’y entrer. plications. Dans chacun des cas, les taux élevés de lipides
circulant détériorent les vaisseaux sanguins. Le diabétique
Le diabète de type II pourrait donc sourir de maladies cardiovasculaires, de
Le diabète de type II, ou diabète non insulinodépendant, est maladies rénales ou même de cécité à la suite de l’altération de
le type le plus répandu : au Canada, 9 personnes diabétiques ses vaisseaux. Les problèmes de circulation sanguine peuvent
sur 10 en sont atteintes (Santé Canada, 2011c). Normalement, aussi entraîner une détérioration nerveuse qui, elle, peut
une ois que l’insuline s’est liée à un récepteur de la mem- aboutir à l’incapacité de sentir la douleur, en particulier dans
brane plasmique, le nombre de transporteurs protéiques pour les mains et les pieds. Dans ce cas, il peut arriver que le trai-
le glucose augmente, et l’entrée du glucose dans la cellule est tement d’une inection non décelée soit retardé au point de
accrue. Dans le cas du diabète de type II, l’insuline se xe aux devoir amputer le membre touché.
350 PARTIE III Le système endocrinien

La faim est continuellement ressentie.


Les cellules du centre de la faim sont
Prise excessive de nourriture
également privées de glucose.
POLYPHAGIE

Malgré l’hyperglycémie sanguine, les L’excès de glucose sanguin


cellules se retrouvent en hypoglycémie est éliminé par les reins. L’eau suit le déplacement du glucose.
cellulaire faute d’insuline. GLYCOSURIE
Cette situation favorise

lipolyse

qui entraîne

acides gras dans le sang

qui sont utilisés

comme carburant cellulaire

ce qui provoque

quantité de corps cétoniques dans Haleine à odeur d’acétone (fruitée)


le sang caractéristique chez les diabétiques

ce qui entraîne

ce qui
élimination des corps cétoniques par
élimination H2O
les reins cause

Production excessive d’urine État de déshydratation qui stimule


le centre de la soif de l’hypothalamus.
POLYURIE
POLYDIPSIE

FIGURE 10.24
Effets de l’hypoinsulinisme chez un diabétique non traité ❯ Les cellules d’une personne diabétique non diagnostiquée ou dont la
glycémie est mal contrôlée ne peuvent pas utiliser le glucose comme carburant cellulaire ; en remplacement, elles utilisent les acides gras.

L es emmes qui n’étaient pas diabétiques avant leur gros- orme de graisse et l’on sera en présence de macrosomie, soit
SAVIEZ-VOUS QUE...

sesse, mais dont la glycémie s’élève durant celle-ci, sont la naissance d’un « bébé gros et gras ». L’accouchement d’un
atteintes de diabète gestationnel, une aection qui touche très gros bébé peut être dangereux à la ois pour celui-ci et
une aible proportion de emmes enceintes. Cette orme de pour sa mère, et il est souvent nécessaire de pratiquer une
diabète est causée par une résistance à l’insuline : même si la césarienne. Les complications sont réquentes chez ces
concentration d’insuline est normale dans l’organisme, les bébés après leur naissance ; ils courent aussi un risque plus
cellules ne parviennent pas à y réagir normalement. Des repas élevé de devenir obèses et de contracter plus tard le diabète
soigneusement planifés et l’exercice maîtrisent souvent cette de type II.
condition, mais il est possible que des injections d’insuline Le diabète gestationnel disparaît habituellement après la nais-
deviennent nécessaires. sance de l’enant. Touteois, une emme qui l’a contracté une
Si la emme n’est pas traitée, le glucose supplémentaire qui ois court plus de risques de le contracter à nouveau lors de ses
traverse le placenta entraîne une élévation de la glycémie du grossesses ultérieures. Il est également plus probable qu’elle
œtus. Celui-ci emmagasine alors ce surplus d’énergie sous soit atteinte de diabète de type II plus tard.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 351

POINT DE MIRE Histoire


Survivre au diabète sucré
Les millions de personnes atteintes de diabète doivent leur Au début de 1922, ils traitèrent leur premier patient humain, un
capacité de vivre normalement à deux hommes dont la plupart garçon de 14 ans, dont la vie ut sauvée grâce à leur extrait. Après
n’ont probablement jamais entendu parler : Frederick Banting le traitement par l’insuline, la glycémie du garçon diminua, son
(1891-1941) et Charles Best (1899-1978). Avant que ces deux urine ne contenait plus de glucose et les autres signes du diabète
hommes eectuent leurs recherches, les inortunés qui rece- avaient disparu. En évrier 1922, Banting et Best publièrent leur
vaient un diagnostic de diabète dépérissaient jusqu’à ce que la premier article sur le traitement du diabète par l’insuline.
mort les emporte. Banting et Best ont ormé la première équipe
En 1923, le prix Nobel de physiologie/médecine ut décerné à
qui a réussi à isoler l’insuline, cette hormone qui permet aux
Banting et à MacLeod, bien que ce dernier n’ait jamais participé
patients diabétiques de survivre.
à la recherche initiale. Best ne ut pas inclus dans l’équipe qui
En 1920, Banting entreprit des travaux visant à isoler des sécré- reçut la récompense parce qu’il n’était qu’un étudiant en méde-
tions du pancréas capables de traiter l’hyperglycémie associée cine. Banting, révolté par
au diabète. Des chercheurs précédents avaient déjà établi que cette injustice à l’égard de
le diabète sucré était causé par le manque d’une hormone pro- Best, partagea l’argent du
téique produite par de petits amas de cellules du pancréas, les prix avec lui.
îlots pancréatiques. En réérence à son origine, cette hormone
reçut le nom d’insuline (d’après le nom latin insula, île). L’ajout Le travail entrepris par
de tissu pancréatique à l’alimentation de patients diabétiques Banting et Best se pour-
ne parvenait cependant pas à rétablir leur glycémie. Par ailleurs, suit encore aujourd’hui.
les tentatives pour extraire l’insuline des îlots pancréatiques Depuis quelques années,
demeuraient inructueuses. Banting émit alors l’hypothèse que l’insuline humaine est
ces tentatives stériles étaient attribuables au ait que des produite par des bacté-
enzymes pancréatiques digéraient la protéine. Il supposa que ries génétiquement
s’il pouvait empêcher la destruction de l’insuline, il tiendrait modifées, éliminant ainsi
peut-être là un traitement pour le diabète. la dépendance envers
Banting présenta son idée à un physiologiste de l’Université de une source animale. Il
Toronto appelé John MacLeod, qui mit à sa disposition un existe plusieurs ormes
espace de laboratoire et des chiens expérimentaux. Un étudiant d’insuline humaine, cha-
en médecine, nommé Charles Best, devint l’assistant de Banting. cune ayant sa propre
Au cours de l’été 1921, les deux chercheurs accomplirent des action caractéristique.
progrès étonnants vers leur objecti d’isoler l’insuline. À l’au- Des combinaisons d’in-
tomne suivant, ils étaient en mesure de prolonger la vie de chiens sulines, libérées par des
pompes à insuline de FIGURE 10G
diabétiques grâce au matériel qu’ils avaient isolé à partir des
îlots pancréatiques FIGURE 10G. Des expérimentations addi- haute technologie, per- Best et Banting, photographiés
tionnelles leur permirent de recueillir des échantillons d’insuline mettent aux diabétiques à l’Université de Toronto
beaucoup plus importants à partir de bovins. Ils avaient enfn de maintenir une concen- pendant l’été 1921. Ce chien ut
le premier maintenu en vie grâce
trouvé une source qui ournirait sufsamment d’insuline pour tration stable d’insuline
au traitement par l’insuline.
eectuer des tests chez l’humain ! pendant toute la journée.

INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS 10.7 Les glandes surrénales


Pour en savoir plus sur les autres eets de la grossesse,
consultez la SECTION 12.4.5, p. 435.
Les glandes surrénales, en orme de pyramide, coifent les reins
FIGURE 10.25a (page suivante). Chacune comprend une portion
interne appelée médulla surrénale et une portion externe, le
Vérifiez vos progrès cortex surrénal. Sur le plan onctionnel, ces deux parties sont
13. Quelles sont les hormones produites par le pancréas ?
des glandes endocrines distinctes, car elles produisent chacune
De quelle açon chacune agit-elle sur la glycémie ? leurs propres hormones TABLEAU 10.7 (page suivante).
14. Quelles cellules des îlots pancréatiques sécrètent
précisément chacune d’elles ? 10.7.1 La médulla surrénale
15. Qu’est-ce que le diabète sucré ?
Cette portion des glandes surrénales est ormée de neurones
16. Certains culturistes se sont déjà injecté de l’insuline
postganglionnaires sympathiques modiés. Ces cellules sphé-
afn d’augmenter leur masse musculaire. Expliquez la
logique de leur raisonnement. Pourquoi cette pratique riques, nommées cellules chromafnes, sont dépourvues
est-elle dangereuse ? d’axones et sécrètent des neurotransmetteurs qu’on qualie
d’hormones, puisqu’ils sont sécrétés dans le sang et agissent
352 PARTIE III Le système endocrinien

Glande surrénale
Aorte abdominale

Rein

Uretère
a. Vue antérieure

Tissu conjonctif
Zone glomérulée

Cortex Zone fasciculée Cortex


Médulla

Glande surrénale
(coupe frontale) Zone réticulée
MO 100X

Médulla

b. Coupe histologique

FIGURE 10.25
Glandes surrénales ❯
a. Vue antérieure d’un rein et de sa glande surrénale.
b. Les glandes surrénales sont divisées en deux parties : la médulla et le cortex. Le cortex est recouvert d’une couche de tissu conjoncti ; il se
divise en trois zones qui sont, de l’extérieur vers l’intérieur, la zone glomérulée, la zone asciculée et la zone réticulée.

TABLEAU 10.7 Hormones des glandes surrénales


Hormones Nature chimique Principaux stimulus Cibles Principaux effets

Médulla surrénale

Adrénaline (A) et Dérivées d’un acide Infux nerveux du SNAS Cœur, vaisseaux Augmentent la réquence cardiaque et la pression
noradrénaline (NA) aminé, la tyrosine sanguins, voies artérielle, et dilatent les voies respiratoires ; augmen-
respiratoires, tent la glycogénolyse ; causent une vasoconstriction,
oie, etc. sau pour les vaisseaux du cœur, de l’encéphale et des
muscles en activité, ce qui avorise une distribution du
sang en onction des besoins des organes.

Cortex surrénal

Minéralocorticoïdes Stéroïdes Présence d’ACTH Rein Augmentent l’élimination du K+. Augmentent la réab-
(comme Diminution du taux de sorption du Na+ et donc augmentent la réabsorption
l’aldostérone) Na+ sanguin de l’eau, le volume sanguin et la pression artérielle.

Glucocorticoïdes Stéroïdes Présence d’ACTH La plupart des Augmentent la dégradation des protéines et la lipolyse
(comme le cortisol) tissus pour avoriser la ormation de glucose ; abaissent la
réaction infammatoire.

Androgènes Stéroïdes Stimulus précis La plupart des Favorisent la croissance des poils pubiens et axil-
indéterminé tissus laires ; sont associés à la libido éminine ; peuvent être
convertis en œstrogènes.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 353

comme des hormones typiques. Il s’agit de catécholamines, suite transormée en angiotensine II par une enzyme de conver-
soit l’adrénaline (A), qui constitue environ 80 % de la sécré- sion (ACE, de l’anglais Angiotensin Converting Enzyme) localisée
tion, et la noradrénaline (NA), qui compose les 20 % restant. dans les capillaires pulmonaires. On appelle cette suite de réac-
tions le système rénine-angiotensine FIGURE 10.27 (p. 355).
La médulla surrénale est sous le contrôle du SNAS. En situa-
tion de stress, l’hypothalamus déclenche des inux nerveux Une ois présentes dans la circulation sanguine, l’aldosté-
qui empruntent le tronc cérébral, la moelle épinière et les neu- rone et l’angiotensine II peuvent atteindre leurs cellules cibles
robres nerveuses sympathiques préganglionnaires pour se et se xer à leurs récepteurs. L’angiotensine II, outre son eet
rendre à la médulla surrénale. Celle-ci répond à la stimulation sur la libération d’aldostérone, agit sur les artérioles (petites
en sécrétant ses hormones dans la circulation sanguine. artères) et provoque leur constriction an d’élever la pression
artérielle. L’aldostérone, quant à elle, stimule l’élimination du
Les catécholamines K+ et la réabsorption du Na+ par les reins. Étant donné qu’elle
L’A et la NA entraînent rapidement toutes les modications suit le déplacement du Na+, l’eau retourne aussi dans le sang.
corporelles qui apparaissent lorsqu’une personne réagit à L’augmentation du volume sanguin qui en découle permet un
une situation d’urgence dans un mode de lutte ou de uite (- retour à la normale de la pression artérielle (rétro-inhibition).
gure 10.29, p. 358). L’eet de ces hormones intensie et prolonge Si le volume sanguin augmente de açon importante, les
les réactions du SNAS. Elles accélèrent le rythme cardiaque, oreillettes du cœur reçoivent plus de sang, et elles s’étirent. Cela
élèvent la pression sanguine et provoquent une bronchodilata- stimule leurs cellules à libérer le facteur natriurétique auricu-
tion (dilatation des voies respiratoires). Elles assurent une réac- laire (FNA). Ce dernier est une hormone qui inhibe la sécrétion
tion rapide au stress en ournissant sufsamment de dioxygène d’aldostérone par le cortex surrénal. Autrement dit, le FNA pro-
(O2) et de glucose (par glycogénolyse hépatique) aux organes qui voque indirectement l’élimination du Na+. Lorsque ce dernier
contribuent à aire ace à la situation difcile, soit l’encéphale, est excrété, l’eau l’est également, et le volume sanguin ainsi que
les muscles squelettiques, le cœur et les poumons. Pendant ce la pression artérielle diminuent en conséquence pour revenir à
temps, des organes, comme les intestins et les reins, voient leur la normale (rétro-inhibition). Étant donné qu’ils ont des eets
apport en sang diminué, car leurs activités sont ralenties. contraires, l’aldostérone et le FNA constituent un autre exemple
d’hormones antagonistes.
10.7.2 Le cortex surrénal Il aut noter que le cœur ait partie des divers organes du
Le cortex surrénal est divisé en trois zones qui sécrètent corps qui libèrent une hormone, sans que cela soit touteois sa
chacu ne des hormones diérentes FIGURE 10.25b. La zone onction principale – et de loin –, puisqu’elle consiste plutôt à
glomérulée, située en surace du cortex, sécrète les minéralo- pomper le sang dans les vaisseaux sanguins.
corticoïdes ; la zone asciculée, au centre, produit les glucocor- Étant donné que la onction de l’aldostérone ressemble à celle
ticoïdes, tandis que la zone réticulée, juxtaposée à la médulla, de l’A DH, pourquoi la sécrétion de ces deux hormones est-elle
synthétise des androgènes. Le cortex surrénal est en partie nécessaire au maintien de l’homéostasie ? Simplement parce
contrôlé par l’ACTH, une hormone de l’adénohypophyse. qu’elles peuvent agir à des moments diérents. Par exemple, l’ADH
intervient lorsqu’une absorption insufsante d’eau entraîne une
Les minéralocorticoïdes augmentation de la teneur en solutés du plasma. Cependant,
Les minéralocorticoïdes régulent l’équilibre hydroélec- lorsqu’on perd des solutés et de l’eau, au cours d’une hémorragie
trolytique (eau et ions). Ils entraînent une augmentation du par exemple, l’homéostasie est rétablie par l’aldostérone et l’A DH.
volume sanguin et, par conséquent, de la pression artérielle.
L’aldostérone est le plus important des minéralocorticoïdes
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
produits par la zone glomérulée du cortex surrénal. Sa sécrétion Pour en savoir plus sur le SNA et ses neurotransmetteurs,
n’est habituellement pas contrôlée par l’adénohypophyse consultez les éléments suivants.
FIGURE 10.26 (page suivante), mais elle peut le devenir en situa- La SECTION 9.4.1, p. 304, traite des fonctions générales du
tion de stress SECTION 10.7.3 (p. 357). Le plus souvent, l’aldosté- SNA.
rone est sécrétée en réponse à une hausse du taux de potassium La SECTION 9.4.2, p. 306, présente les neurotransmetteurs
(K+) sanguin, une diminution du taux de sodium (Na+) sanguin du SNA.
ou une hausse du taux sanguin de l’hormone angiotensine II.
Cette dernière est produite lorsque les reins détectent une baisse
du taux de Na+ sanguin ou une diminution de la pression arté- Les glucocorticoïdes
rielle, attribuable à une hémorragie par exemple. En eet, c’est Les glucocorticoïdes régulent le métabolisme des glu-
alors que les reins sécrètent dans le sang une enzyme nommée cides, des protéines et des graisses, provoquant une aug-
rénine. Cette dernière convertit l’angiotensinogène, une pro- mentation de la glycémie. Sécrétés en grande quantité, les
téine présente dans le plasma, en angiotensine I, qui sera par la glucocorticoïdes peuvent également réduire la réaction
354 PARTIE III Le système endocrinien

infammatoire de l’organisme. Le cortisol et la cortisone sont son tour ses cibles, les cellules de la zone asciculée du cortex
des exemples de glucocorticoïdes biologiquement importants. surrénal, responsables de la sécrétion des glucocorticoïdes,
dont le cortisol ait partie FIGURE 10.28 (p. 356). Ces hormones
Le stress ou une diminution des taux sanguins d’acides ami- empruntent la voie sanguine pour rejoindre leurs cibles et avo-
nés, d’acides gras et de glucose, observée par exemple entre les risent : (1) la dégradation des protéines en acides aminés ; (2)
repas, stimulent l’hypothalamus à sécréter une hormone, la la lipolyse dans le tissu adipeux, produisant du glycérol et des
corticolibérine (CRH ou ACTH-RH), dans la circulation du acides gras ; (3) le prélèvement des acides aminés et du glycérol
système porte hypothalamo-hypophysaire. La CRH rejoint les par le oie, qui les transorme en glucose (néoglucogenèse) ; et
cellules corticotropes de l’adénohypophyse et les amène à libé- (4) le métabolisme des acides gras plutôt que celui des glucides,
rer la corticotrophine (ACTH) dans le sang. L’ACTH stimule à ce qui épargne le glucose pour l’encéphale. Ensemble, ces eets

Aldostérone

Stimulation
Stimulus Inhibition

Rétro-inhibition 1 Baisse du taux de Na+ sanguin


La libération de l’aldostérone cesse Hausse du taux de K+ sanguin
lorsque les taux de Na+ et de K+ Angiotensine II
sanguins sont revenus à leurs valeurs
d’homéostasie, et que la libération
d’angiotensine II a cessé, en raison de Cortex
l’élévation de la pression artérielle. surrénal Récepteur Centre de régulation

2 Le cortex surrénal 3 Le cortex surrénal


répond aux stimulus. sécrète l’aldostérone
Réponse dans la circulation
sanguine.
6 Hausse du taux de Na+ sanguin
Diminution du taux de K+ sanguin
Hausse du volume sanguin et de la Aldostérone
pression artérielle (en réduisant le
volume urinaire)

Aldostérone
Sang

4 L’aldostérone atteint ses


cellules cibles et se xe à
leurs récepteurs.

5 Effecteur

Rein

Liquide du tubule rénal

Na+
Sang
H2O
L’aldostérone augmente la
sécrétion de K+ du sang vers L’aldostérone augmente la
le tubule rénal. Ce K+ sera K+ réabsorption de Na+/H2O des
éliminé dans l’urine. tubules rénaux vers le sang.

FIGURE 10.26
Régulation de la libération de l’aldostérone par le cortex surrénal
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 355

L es glucocorticoïdes réduisent aussi la réaction inlam- qu’en supprimant la douleur et l’immunité, on augmente de
SAVIEZ-VOUS QUE...

matoire. La cortisone est souvent administrée pour beaucoup la vulnérabilité du patient aux blessures et aux
soulager l’inammation associée à l’asthme ou à l’eczéma, inections. De plus, de ortes doses de cortisone peuvent
par exemple, ou pour traiter la douleur et l’enure causées par conduire à l’ostéoporose en avorisant la dégradation des os
l’inammation d’articulations, comme dans le cas de l’arthrite. tout en diminuant leur ormation. L’excès de glucocorticoïdes
Des taux sanguins élevés et prolongés de glucocorticoïdes est aussi susceptible d’induire des symptômes psychotiques
peuvent inhiber le système immunitaire, et c’est pourquoi la chez certaines personnes. Ces symptômes peuvent être
cortisone peut également être prescrite afn d’éviter le rejet contrôlés par un traitement rapide aux antipsychotiques ou
d’un organe transplanté. Dans ce cas, il aut touteois savoir par l’arrêt de la prise de cortisone, si possible.

Système rénine-angiotensine

Stimulus

1 Pression sanguine faible


Baisse du taux de Na+
sanguin
Rétro-inhibition
Récepteur Centre de régulation
L’augmentation de la pression
sanguine fait cesser la libération 2 Des récepteurs 3 Les reins sécrètent une
de rénine par les reins. situés dans les reins enzyme, la rénine, dans
réagissent aux la circulation sanguine.
Réponse stimulus.

6 Élévation de la pression
sanguine
4 La rénine permet de convertir l’angiotensinogène, une
Rein Rénine protéine plasmatique, en angiotensine I qui sera activée
par l’ACE en angiotensine II.

Sang
ACE
4 Angiotensinogène Rénine Angiotensine I Angiotensine II
(protéine inactive) (inactive) (hormone active)

Angiotensine II

5 Effecteurs

Artérioles Cortex surrénal

Vasoconstriction qui Production et sécrétion


permet d’augmenter d’aldostérone
la pression sanguine. Aldostérone (gure 10.26)

FIGURE 10.27
Régulation du volume sanguin et de la pression artérielle par le système rénine-angiotensine ❯ La aible pression artérielle
provoque la sécrétion de rénine par les reins. La rénine conduit à la ormation d’angiotensine II, qui génère une vasoconstriction. La rénine
conduit aussi à la sécrétion d’aldostérone par le cortex surrénal.
356 PARTIE III Le système endocrinien

Cortisol

Stimulus Stimulation
Inhibition
1 Diminution de la glycémie
Diminution des taux d’acides aminés
et d’acides gras
Moment de la journée
Stress

Hypothalamus
1
2
Récepteur Centre de régulation

3 CRH 2 L’hypothalamus 3 Des cellules neurosécrétrices


répond aux différents de l’hypothalamus sécrètent
stimulus. de la CRH dans le système
porte hypothalamo-
hypophysaire.
Cortisol

4 La CRH se xe sur ses récepteurs logés


4 ACTH sur les cellules corticotropes de l’adénohypo-
Rétro-inhibition physe. En réponse à la CRH, ces cellules pro-
La présence de cortisol dans la circulation duisent et libèrent de l’ACTH dans le sang.
sanguine entraîne l’inhibition de la libération L’ACTH rejoint ses cellules cibles du cortex
de CRH et d’ACTH. surrénal (zone fasciculée) et se xe à leurs
récepteurs. Cela engendre la production et la
Réponse libération des glucocorticoïdes, principalement
le cortisol, dans le sang.
6 Augmentation de tous les
Le cortisol rejoint ses cellules cibles et se xe à
types de nutriments dans la
leurs récepteurs.
circulation sanguine
Épargne du glucose
4 Cortisol

Acides aminés Sang


Glucose Acides aminés
Cortisol Glycérol et acides gras

5 Effecteurs

Foie Tissu adipeux Ensemble des cellules Fortes doses de cortisol


(sauf celles du foie) Réduisent la réaction inammatoire.
Favorisent une rétention de Na+ et
d’eau.
Suppriment le système immunitaire.
Inhibent la réparation tissulaire
(tissu conjonctif).
Augmentation de la néo- Augmentation de la lipolyse Augmentation de la protéolyse
glucogenèse Augmentation du métabolisme
des acides gras pour épargner
le glucose

FIGURE 10.28
Régulation de la sécrétion des glucocorticoïdes
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 357

haussent les taux sanguins d’acides aminés, d’acides gras et de sence d’hormones sexuelles mâles et emelles chez l’homme et
glucose, et mettent un terme à la libération de CRH et donc à la emme. Touteois, les hormones du sexe opposé produites
celle des glucocorticoïdes (rétro-inhibition). L’augmentation du par le cortex surrénal ne sont normalement pas présentes en
taux de cortisol sanguin exerce, quant à lui, un eet de rétro- quantités sufsantes pour entraîner des eets masculinisants
inhibition sur l’hypothalamus et l’adénohypophyse. ou éminisants importants.

Les androgènes Vérifiez vos progrès


Tant chez l’homme que chez la emme, la zone réticulée du 17. Quelles sont les trois couches du cortex surrénal ?
cortex surrénal sécrète une petite quantité d’androgènes, des Nommez la catégorie d’hormones produite par
hormones sexuelles mâles. À la puberté, elles stimulent la crois- chacune d’elles.
sance des poils pubiens et axillaires chez les deux sexes. Après 18. À quelle catégorie l’aldostérone appartient-elle ?
la puberté, l’inuence des androgènes surrénaliens est négli- Indiquez sur quoi elle exerce une régulation.
geable chez l’homme, car ce sont les testicules qui sécrètent
19. À quelle catégorie le cortisol appartient-il ? Indiquez
les plus grandes quantités d’androgènes. Chez la emme, par
sur quoi il exerce une régulation.
contre, les androgènes surrénaliens sont associés à la libido
et ils semblent pouvoir être transormés en œstrogènes.
D’ailleurs, après la ménopause, les androgènes surrénaliens
constitueraient la principale source d’œstrogènes, puisque les 10.7.3 Le stress et le syndrome général
ovaires ne onctionnent plus. d’adaptation
Le cortex surrénal sécrète aussi, chez les deux sexes, une La vie quotidienne ore plusieurs situations stressantes, et
petite quantité d’hormones sexuelles éminines. Il y a donc pré- les hormones surrénaliennes interviennent dans la capacité

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN

Les défaillances du cortex surrénal


Une personne est atteinte de la maladie d’Addison si ses taux glucocorticoïdes en excès entraînent une tendance au diabète
sanguins de glucocorticoïdes et de minéralocorticoïdes sont en même temps que les protéines musculaires sont métaboli-
aibles en raison d’une hyposécrétion de ces hormones. La pré- sées et que la graisse sous-cutanée s’accumule dans la partie
sence d’ACTH en quantités excessives, mais inefcaces, donne centrale du corps. On observe un gonement lunaire de la fgure
une apparence bronzée à la peau parce que l’ACTH peut provo- FIGURE 10I, ainsi qu’une obésité du tronc, alors que les bras et
quer une accumulation de mélanine, pigment responsable de les jambes gardent une taille normale. Les enants atteints pré-
colorer la peau FIGURE 10H. Sans glucocorticoïdes, le réappro- sentent en plus une aible croissance. Selon la cause et la durée
visionnement en glucose ne peut pas se aire pendant une situa- du syndrome de Cushing, on peut observer, chez certaines per-
tion stressante. Dans certains cas, l’hyposécrétion d’aldostérone sonnes, des changements plus spectaculaires, dont une mas-
provoque la perte de Na+ et d’eau, une pression artérielle trop culinisation accompagnée d’une augmentation de la pression
basse et possiblement une déshydratation grave. Non traitée, la artérielle et d’un gain de poids. Les personnes qui prennent de
maladie d’Addison peut être atale. ortes doses de cortisone sur de longues périodes de temps
Le syndrome de Cushing apparaît si le taux de glucocorti- peuvent développer les symptômes du syndrome de Cushing.
coïdes est trop élevé à cause d’une hypersécrétion. Les

a. b.

FIGURE 10I
FIGURE 10H Syndrome de Cushing ❯
Maladie d’Addison ❯ La maladie d’Addison se caractérise par a. Enant chez qui l’on vient de diagnostiquer le syndrome.
une coloration bronzée typique. b. Le même enant, quatre mois plus tard, après le traitement.
358 PARTIE III Le système endocrinien

d’adaptation du corps au stress. En eet, qu’il s’agisse d’uneustress externe), cette phase vise à mobiliser et à stimuler l’organisme
(stress qui stimule l’organisme et le rend producti), comme le an qu’il puisse combattre l’agent stressant. Lorsque le stimulus
début d’un nouvel emploi, ou d’un dystress (stress néaste pour atteint l’hypothalamus, plusieurs changements physiologiques
l’organisme), comme un deuil, l’hypothalamus y réagit en stimu- se produisent par l’intermédiaire de l’activation du SNAS et de
lant une ou des portions des glandes surrénales FIGURE 10.29. la sécrétion des catécholamines. Entre autres, le débit sanguin
vers les organes utiles à la lutte ou à la uite est augmenté, la pro-
Un facteur de stress correspond à n’importe quel stimulus duction d’énergie, sous orme d’ATP, est également augmentée,
qui déclenche une suite de modications physiologiques éloi- et les activités non essentielles à la survie immédiate, comme
gnant l’organisme de l’homéostasie. Hans Seyle (1907-1982), la digestion, sont reinées. Ces réactions ne visent pas à rétablir
un endocrinologue, a décrit cette suite de changements, qu’il a l’homéostasie, mais à aronter la situation difcile.
regroupés dans le syndrome général d’adaptation (SGA). Le
SGA comprend trois phases : la phase d’alarme (ou réaction de La phase de résistance
uite), la phase de résistance et la phase d’épuisement. Puisqu’elle est amorcée par des inux nerveux, la phase
d’alarme a une courte durée. Alors, si l’agent stressant per-
La phase d’alarme siste, l’organisme amorce des réactions qui lui permettront
La reconnaissance d’un événement stressant, surtout s’il s’agit d’y aire ace plus longtemps. C’est ce qui se passe à la n d’un
d’une menace ou d’une peur, est immédiatement transérée des semestre quand les dates de remise des travaux approchent ou
corps amygdaloïdes à l’hypothalamus. L’événement stressant que la semaine d’examens commence. Pendant la phase de résis-
peut être interne ou externe. Que l’élément déclencheur de la tance, l’activité du SNAS est moindre, et les hormones cortico-
phase d’alarme soit le stress psychologique causé par un exa- surrénaliennes prennent la relève pour assurer l’adaptation à
men (stimulus interne) ou une querelle avec un ami (stimulus long terme de l’organisme. Durant cette phase, l’homéostasie

Stress

Hypothalamus
Cellule neurosécrétrice RÉACTION AU STRESS
produisant une hormone DE LONGUE DURÉE
Moelle épinière Inux nerveux de libération Glucocorticoïdes
(coupe transversale) hypothalamique (CRH)
Métabolisme des protéines
et des graisses pour fabriquer
Corps cellulaire du glucose (néoglucogenèse)
d’un neurone et contribuer à élever la glycémie
Sécrétion d’ACTH Réduction de l’inammation
et de la réponse immunitaire
par l’adénohypophyse
Neurobre Minéralocorticoïdes
sympathique Réabsorption des ions Na+
ACTH et de l’eau par les reins
A
Élimination des ions K+
RÉACTION D’ALARME NA Augmentation du volume sanguin
(réaction au stress à court terme) et de la pression artérielle
Augmentation des battements cardiaques
Augmentation de la pression artérielle
Bronchodilatation
Augmentation de la glycémie
(glycogénolyse dans le foie)
Les muscles deviennent prêts à l’action Glucocorticoïdes
grâce à un meilleur apport sanguin.
Augmentation de la vigilance
Minéralocorticoïdes
Dilatation des pupilles Médulla surrénale Cortex surrénal
Réduction de l’apport sanguin aux systèmes
digestif, urinaire et reproducteur, et
diminution de leurs activités

FIGURE 10.29
Syndrome général d’adaptation ❯ Lorsqu’ils aident une personne à réagir au stress, le cortex et la médulla de la glande surrénale sont
tous deux sous le contrôle de l’hypothalamus.
(À gauche de la fgure) Une stimulation nerveuse provoque, de la part de la médulla surrénale, une réaction au stress rapide, mais de courte durée.
(À droite de la fgure) Le cortex surrénal fournit une réaction au stress plus lente, mais de plus longue durée. L’ACTH provoque la libération de
glucocorticoïdes et de minéralocorticoïdes par le cortex surrénal.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 359

semble à peu près rétablie, mais cette illusion a un coût. En 10.8 Les autres glandes endocrines
efet, pour résister, l’organisme consomme une bonne partie
des réserves de glucose et de minéraux qu’il avait accumulées. 10.8.1 Les testicules et les ovaires
La principale hormone hypothalamique en jeu est la CRH, Les testicules sont situés dans le scrotum, et les ovaires logent
laquelle stimule l’adénohypophyse à produire à son tour de dans la cavité pelvienne. Les testicules produisent la presque
l’ACTH qui rejoint le cortex surrénal pour engendrer la sécré- totalité des androgènes, les hormones sexuelles mâles comme
tion des minéralocorticoïdes et des glucocorticoïdes. Ensemble, la testostérone, et les ovaires produisent les œstrogènes et la
les hormones surrénaliennes permettent une hausse de la progestérone, les hormones sexuelles de la emme. Tant chez
pression artérielle et accélèrent les réactions qui ournissent l’homme que chez la emme, les hormones sexuelles sont res-
à l’organisme l’énergie nécessaire pour surmonter le stress. La ponsables du développement des caractères sexuels pri-
GH et les hormones thyroïdiennes peuvent aussi participer à maires (croissance des testicules et des ovaires, par exemple)
cette phase en ournissant un surplus d’énergie aux cellules. et secondaires (apparition des poils axillaires, par exemple).
Normalement, la phase de résistance permet à l’organisme de L’activité des testicules et des ovaires est contrôlée par la
recouvrer son état d’homéostasie. gonadolibérine (Gn-RH) hypothalamique et les gonadotro-
phines (LH et FSH) adénohypophysaires.
La phase d’épuisement
Si les ressources de l’organisme baissent à un point tel qu’elles ne Les hormones sexuelles contrôlent, par rétro-inhibition, la
peuvent plus supporter qu’une phase de résistance se prolonge, sécrétion hypothalamique de Gn-RH et la sécrétion hypophy-
la phase d’épuisement débute. C’est ce que peut engendrer le saire de LH et de FSH FIGURE 10.30. Une autre hormone, pro-
stress continuel causé par les travaux scolaires. L’exposition duite par les testicules et les ovaires, exerce une inhibition sur
prolongée aux hormones corticosurrénaliennes, surtout aux la sécrétion de FSH par l’adénohypophyse ; il s’agit de l’inhi-
glucocorticoïdes, entraîne une diminution de la masse mus- bine (gure 11.5, p. 379).
culaire et des déenses immunitaires de même qu’une aiblesse
Développe et maintient les Développent et maintiennent
des cellules bêta du pancréas. De plus, il semblerait que des caractères sexuels masculins ; les caractères sexuels féminins ;
taux élevés de cortisol soient associés à une diminution de la stimule la spermatogenèse. stimulent l’ovogenèse.
taille de l’hippocampe, expliquant du coup les piètres peror-
mances de la mémoire en situation de stress prolongé. Dans les
cas extrêmes, la phase d’épuisement peut mener à la mort.
Hypothalamus

L arepos
persistance d’un agent stressant et le manque de
SAVIEZ-VOUS QUE...

qui souvent l’accompagne peuvent amener un Gn-RH


individu à évaluer tout événement qui lui arrive comme
étant menaçant et stressant. Le résultat est un déclenche-
Adéno-
ment incessant du SGA. C’est alors que les maladies psy- hypophyse
chosomatiques peuvent se manifester. Ces maladies,
souvent fort douloureuses, sont causées par des facteurs
psychologiques, comme l’anxiété, le stress et l’inquiétude.
Leurs principaux symptômes sont des maux de tête, des
malaises digestifs, de l’hypertension (pression artérielle FSH, FSH,
Testostérone Œstrogènes
LH LH
élevée), des troubles de la peau (par exemple, l’urticaire) et et progestérone
des douleurs musculaires (par exemple, les maux de dos). Testicule

Ovaire
Vérifiez vos progrès
20. La phase d’alarme relève-t-elle du système nerveux Stimulation
ou du système endocrinien ? Expliquez votre Inhibition
réponse.
FIGURE 10.30
21. Durant la phase de résistance, la réponse relève-
t-elle principalement du système nerveux ou du Aperçu de la régulation des gonadotrophines et des
hormones sexuelles ❯ Les testicules et les ovaires sécrètent les
système endocrinien ?
hormones sexuelles. Les testicules sécrètent la testostérone, et les
22. Selon vous, quelle est la principale conséquence de ovaires produisent les œstrogènes et la progestérone. Pour chaque
la libération d’aldostérone en situation de stress ? sexe, la gonadolibérine (Gn-RH) hypothalamique contrôle, avec la
FSH et la LH adénohypophysaires, la sécrétion des hormones
23. Selon vous, quelle est la principale fonction du sexuelles. Ces dernières exercent une rétro-inhibition sur la
cortisol en situation de stress ? sécrétion de Gn-RH, de FSH et de LH.
360 PARTIE III Le système endocrinien

La testostérone, un stéroïde, est en partie responsable de de certaines cellules du système immunitaire qui sont entas-
la orce musculaire des hommes ; voilà pourquoi certains sées dans les lobules. Bien que les hormones sécrétées par
athlètes absorbent des stéroïdes anabolisants, qui sont soit le thymus agissent normalement dans cet organe, on espère
de la testostérone, soit des composés chimiques apparentés. qu’il sera possible de les injecter à des personnes atteintes du
sida ou du cancer an d’améliorer l’activité de leur système
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS immunitaire.
Pour en savoir plus à propos de certaines notions en lien avec
les hormones sexuelles, consultez les éléments suivants.
10.8.3 La glande pinéale
La SECTION 2.5.3, p. 42, étudie les stéroïdes. Située dans l’épithalamus, la glande pinéale (gure 10.8, p. 328)
Le POINT DE MIRE BIOÉTHIQUE, ci-contre, expose les possi- produit une hormone appelée mélatonine (tableau 10.8).
bles eets néastes des stéroïdes anabolisants sur l’organisme. Cette hormone, sécrétée en l’absence de stimulus lumineux,
La FIGURE 11.5, p. 379, explique en détail le contrôle hor-
cause de la somnolence FIGURE 10.31. Bien que l’hypothala-
monal des testicules. mus soit responsable de l’endormissement le soir et du réveil
La FIGURE 11.12, p. 390, explique en détail le contrôle hor-
monal des ovaires.

10.8.2 Le thymus
18 h 6h 18 h 6h 18 h 6h
Le thymus est une glande lobulaire située juste sous le ster- a. Expérimental b. En hiver c. En été
num, au-dessus du cœur (gure 10.2, p. 321). C’est au cours de
l’enance que cet organe atteint sa taille la plus importante et FIGURE 10.31
qu’il est le plus acti. En vieillissant, il s’atrophie. Production de mélatonine ❯ La production de mélatonine

Ses lobules sont tapissés de cellules épithéliales qui augmente durant la nuit et diminue le jour. La lumière supprime
la production de mélatonine (a.), de sorte qu’elle est sécrétée
sécrètent des hormones appelées thymosines TABLEAU 10.8. plus longtemps en hiver (b.) qu’en été (c.).
Celles-ci contribuent à la diférenciation et à la maturation

TABLEAU 10.8 Hormones produites par d’autres glandes endocrines


Hormones Nature chimique Principaux stimulus Cibles Principaux effets
Testicules
Testostérone Stéroïde Présence de LH La plupart des Favorise le développement et la croissance
cellules des organes reproducteurs ; stimule la sperma-
togenèse ; permet l’apparition des caractères
sexuels secondaires ; infue sur le comporte-
ment sexuel.
Inhibine Glycoprotéine Présence de FSH Adénohypophyse Inhibe la sécrétion de l’hormone olliculo-
Nombre élevé de spermatozoïdes stimulante (FSH).

Ovaires
Œstrogènes et Stéroïdes Présence de LH et de FSH La plupart des Favorisent le développement et la crois-
progestérone cellules sance des organes reproducteurs ; par-
ticipent à la maturation de l’ovocyte ;
permettent l’apparition des caractères
sexuels secondaires ; participent à la régu-
lation du cycle reproducteur ; infuent sur le
comportement sexuel.
Inhibine Glycoprotéine Présence de LH et de FSH Adénohypophyse Inhibe la sécrétion de FSH.

Thymus
Thymosines Peptides Inconnus Cellules Infuent sur le développement et la matu-
immunitaires ration de certaines cellules du système
immunitaire.

Glande pinéale
Mélatonine Dérivé d’un acide Obscurité Hypothalamus Participe à la régulation du cycle
aminé, le tryptophane veille-sommeil.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 361

POINT DE MIRE Bioéthique


L’usage de stéroïdes anabolisants
Bien que plusieurs athlètes et certains ofciels reusent d’ad- ses eets désirables. Même ainsi, des conséquences néastes
mettre qu’on utilise des stéroïdes dans le sport proessionnel, de pour la santé peuvent se maniester.
nombreuses personnes, aussi bien à l’intérieur qu’en dehors de
l’industrie sportive, allèguent que cet abus existe depuis de nom- Les efets néastes sur la santé
breuses années et qu’il se poursuit malgré la publicité négative. Les conséquences les plus courantes sur la santé sont l’élévation
de la pression artérielle, l’ictère (coloration jaune de la peau),
Que sont les stéroïdes anabolisants ? l’acné et une orte augmentation des risques de cancer. Chez les
Les stéroïdes anabolisants sont des compo- emmes, l’abus de stéroïdes anabolisants
sés étroitement apparentés aux hormones peut provoquer une masculinisation qui se
sexuelles masculines. Ils représentent une manieste par une voix grave, une pilosité
vaste catégorie de substances à la ois aciale et corporelle excessive, l’épaissis-
bénéfques et nocives. Les stéroïdes anabo- sement des cheveux, l’irrégularité des
lisants entraînent généralement la crois- cycles menstruels et l’hypertrophie du cli-
sance des tissus, comme le tissu musculaire toris. L’abus de stéroïdes anabolisants est
squelettique, en stimulant la production de encore plus dangereux durant l’adoles-
protéines FIGURE 10J. Ils inuent égale- cence. Lorsqu’ils sont pris avant et durant
ment sur de nombreux processus physiolo- la poussée de croissance de l’adoles-
giques et entraînent donc de nombreux cence, les stéroïdes peuvent entraîner
eets secondaires. l’apparition précoce de la puberté ou un
À cause de leurs eets sur la santé et du ralentissement de la croissance se tradui-
vaste potentiel d’abus qu’ils représentent, sant par une taille qui restera défnitive-
ces médicaments puissants sur le plan ment en dessous de la normale. Il est
métabolique sont des substances contrô- FIGURE 10J ironique de constater qu’alors que des
lées qui ne sont disponibles que sur Effet des stéroïdes anabolisants sur le doses normales de stéroïdes anabolisants
ordonnance et sous la supervision étroite tissu musculaire squelettique permettent de traiter de nombreux cas
d’un médecin. d’impuissance chez l’homme, l’abus de
ces médicaments peut entraîner l’impuis-
Les doses normalement prescrites de stéroïdes anabolisants
sance et même la réduction de la taille des testicules. Des pro-
n’entraînent pas de croissance musculaire soutenue, de sorte
blèmes de ertilité et une diminution de la libido sont également à
qu’il aut en absorber plus pour obtenir cet eet. Les athlètes
prévoir.
doivent ainsi consommer des quantités très élevées de sté-
roïdes anabolisants pour améliorer leurs perormances ou pour L’aspect peut-être le plus alarmant de l’abus des stéroïdes ana-
augmenter leur orce, souvent avec des conséquences graves. bolisants est qu’on rapporte une augmentation des comporte-
Les consommateurs de stéroïdes ont parois varier le type et la ments agressis et des modifcations violentes de l’humeur chez
quantité de médicaments qu’ils prennent ou ils en alternent la les gens qui en prennent. De plus, de nombreux consommateurs
prise et l’arrêt. Ces pratiques se ont dans le but de mini miser les ont mentionné des symptômes de sevrage extrêmement graves
eets secondaires graves du médicament tout en maximisant lorsqu’ils ont cessé d’en prendre.

le matin, la mélatonine a son rôle à jouer, puisqu’elle synchro-


nise le cycle veille-sommeil établi par l’hypothalamus avec le
10.9 Les hormones sécrétées par
cycle jour-nuit (cycle circadien). Sans la mélatonine, le cycle d’autres organes ou tissus
d’environ 8 heures de sommeil suivi de 16 heures d’éveil se
poursuivrait, mais il ne serait pas synchronisé sur le cycle Certains organes ou tissus qu’on ne considère générale-
jour-nuit. ment pas comme des glandes endocrines sécrètent aussi des
hormones ; on a vu le cœur, par exemple, qui produit le FNA
TABLEAU 10.9 (p. 363). À l’instar des exemples fournis dans
SAVIEZ-VOUS QUE...

cette section, un certain nombre d’autres tissus sécrètent aussi


D esquerecherches eectuées sur des animaux suggèrent
la mélatonine régule aussi le développement des hormones, mais ils ne seront pas traités dans ce manuel.
sexuel. Relativement à ces découvertes, on a remarqué
que la puberté est précoce chez les enants dont la glande
pinéale a été détruite à cause d’une tumeur cérébrale. 10.9.1 L’érythropoïétine
L’inverse a également été noté : en cas d’hypersécrétion
de mélatonine, la puberté est retardée. En réaction à un faible taux d’O2 sanguin, les reins sécrètent
une hormone glycoprotéique nommée érythropoïétine (EPO)
362 PARTIE III Le système endocrinien

(tableau 10.9), qui stimule la ormation des globules rouges dans 10.9.2 La leptine
la moelle osseuse rouge FIGURE 10.32 . En milieu médical, l’EPO
est prescrite pour traiter des anémies provoquées par la des- La leptine est une hormone protéique de 167 acides aminés
truction des globules rouges à la suite d’une chimiothérapie, par produite par le tissu adipeux (tableau 10.9). Elle agit sur l’hypo-
exemple. Parce qu’elle augmente le nombre de globules rouges thalamus, auquel elle donne un signal de satiété – l’inormant
et donc qu’elle améliore le transport d’O2, l’EPO est devenue un que l’individu a sufsamment mangé. Étrangement, le sang des
agent dopant utilisé illégalement dans certains sports d’endu- personnes obèses peut être riche en leptine. Il est possible que
rance comme le cyclisme ou le ski de ond. celle qu’elles produisent soit inefcace à cause d’une mutation

Érythropoïétine (EPO)

Stimulus Stimulation
Inhibition
1 Diminution de la
concentration sanguine
d’O2

6 Rétro-inhibition Récepteur Centre de régulation


L’élévation de la concentration d’O2
dans le sang est détectée par les
2 Les reins détectent 3 Les reins sécrètent
la baisse d’O2. l’EPO dans la circula-
reins, ce qui inhibe la libération
tion sanguine.
d’EPO.

Réponse EPO

6 Les globules rouges étant 4 L’EPO se rend, par la circulation


plus nombreux dans la sanguine, jusqu’à ses cellules
circulation sanguine, ils cibles et se xe à leurs
peuvent prélever plus d’O2 récepteurs.
lors de leur passage dans
les poumons.

Effecteur
5 L’EPO stimule la moelle
osseuse rouge à élaborer
des globules rouges.
Sang

O2

FIGURE 10.32
Régulation de la formation des globules rouges par l’érythropoïétine
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 363

ou que les cellules de leur hypothalamus possèdent un nombre Vérifiez vos progrès
insufsant de récepteurs pour la leptine, ce qui les incite à
24. Un certain nombre d’organes et de tissus qu’on ne
manger malgré la présence de cette hormone de la satiété. considère généralement pas comme des glandes
endocrines sécrètent des hormones. Donnez des
exemples précis.
10.9.3 Les prostaglandines
25. Qu’est-ce qu’une hormone locale ? Donnez un
Les prostaglandines sont des signaux chimiques puissants exemple.
produits à l’intérieur des cellules à partir d’un acide gras, l’ara-
26. Décrivez comment réagit l’organisme lorsque le taux
chidonate (aussi appelé acide arachidonique). Les prostaglan-
d’O2 sanguin est bas.
dines sont des hormones locales, c’est-à-dire qu’elles ne sont
pas distribuées dans le sang, mais agissent plutôt localement,
assez près de leur site de production.
Les prostaglandines sont responsables d’un grand nombre de
onctions. Au cours de l’accouchement, elles provoquent, en asso- 10.10 Le système neuroendocrinien
ciation avec l’OT, la contraction des muscles utérins. Elles sont
également en cause dans la douleur et l’inconort que certaines Le système nerveux et le système endocrinien maintiennent
emmes ressentent durant leurs menstruations (tableau 10.9). l’homéo stasie en exerçant un contrôle sur les autres sys-
tèmes. Ces deux systèmes travaillent si étroitement ensemble
Hormones sécrétées par d’autres organes qu’ils orment ce qu’on appelle parois le système neuroen-
TABLEAU 10.9 ou tissus docrinien. Comme il en a déjà été question, l’hypothalamus
Organe/tissu Hormone Fonction constitue l’agent de liaison entre les activités régulatrices du
système nerveux et celles du système endocrinien. En plus
Cœur FNA Abaisse la pression artérielle. de produire des hormones libérées par la neurohypophyse, il
Rein EPO Stimule la production de sécrète des hormones qui contrôlent l’adénohypophyse. En
globules rouges par la moelle outre, l’hypothalamus agit, par l’entremise du SNA, pour
osseuse. contrôler d’autres organes. L’hypothalamus appartient en
Tissu adipeux Leptine Participe à la régulation vérité aux deux systèmes, nerveux et endocrinien. De ce
de l’appétit. ait, on lui donne souvent l’appellation justiée d’organe
Tissus en général Prostaglandines Exercent des onctions
neuroendocrinien.
variées.
La régulation de l’équilibre hydroélectrolytique (eau/ions)
par l’action conjuguée de l’ADH et de l’aldostérone démontre
bien le travail du système neuroendocrinien. Prenons
l’exemple d’une sudation intense. Bien que la sueur contienne
L ementer
dopage sanguin désigne toute méthode visant à aug-
SAVIEZ-VOUS QUE...

la quantité normale de globules rouges de l’ath- un peu de Na+, elle est surtout à base d’eau. Par conséquent,
lète, dans le but de distribuer l’O2 plus efcacement dans lors d’une transpiration abondante, on note, dans le plasma,
son organisme, de réduire la atigue et de lui donner ainsi un une baisse du volume d’eau accompagnée d’une hausse de
avantage compétiti. Pour y parvenir, l’athlète peut recevoir
la concentration en solutés. Cela stimule la libération d’ADH,
une injection d’EPO quelques mois avant la compétition,
injection qui aura pour eet d’augmenter le nombre de glo-
qui augmente activement la réabsorption d’eau par les
bules rouges dans son sang. Plusieurs semaines plus tard, tubules rénaux. La baisse de la pression artérielle entraîne
quatre unités de son sang seront prélevées et centriugées aussi la libération d’aldostérone, qui agit sur les reins pour
afn d’y concentrer les globules rouges. Ceux-ci lui seront réabsorber du Na+ et de l’eau. Ces eets combinés compense-
réinjectés peu de temps avant l’épreuve sportive. ront les pertes dues à la sueur.
Le dopage sanguin est une pratique illégale et dange-
reuse. Dans les années 1990, plusieurs cyclistes en sont
morts. L’augmentation du nombre de globules rouges Vérifiez vos progrès
dans le sang le rend plus visqueux et demande un eort
accru du cœur pour le pomper. De plus, l’augmentation 27. Si la transpiration ait perdre au corps du Na+ et
de la viscosité accroît les risques de ormation de caillots, de l’eau, comment restaurera-t-il son équilibre
lesquels peuvent ensuite obstruer un vaisseau sanguin hydroélectrolytique ?
important du cœur, des poumons ou de l’encéphale. Le 28. Donnez des exemples montrant que l’hypothalamus
décès par inarctus du myocarde, embolie pulmonaire ou appartient à la ois au système nerveux et au
accident vasculaire cérébral (AVC) peut alors survenir. système endocrinien.
364 PARTIE III Le système endocrinien

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


10.1 Les caractéristiques Le système nerveux et le système endocrinien travaillent de concert, mais chacun à sa açon,
pour assurer l’homéostasie.
générales du
Le système nerveux emploie des inux nerveux et des neurotransmetteurs pour :
système endocrinien
• réagir rapidement aux stimulus ;
• exciter ou inhiber ses eecteurs, les muscles et les glandes.
Le système endocrinien sécrète des hormones qui :
• voyagent dans le sang pour atteindre leurs organes cibles ou leurs cellules cibles et provo-
quer des changements dans leurs activités métaboliques. Ces changements mettent plus de
temps à se maniester que les réactions du système nerveux, mais leurs eets durent plus
longtemps ;
• exercent leur contrôle principalement par rétro-inhibition.

10.2 La stimulation de Les glandes endocrines produisent et libèrent des hormones en réponse à une stimulation
la synthèse et de la hormonale, humorale ou nerveuse.
libération des
hormones

10.3 La signalisation Les glandes endocrines sécrètent des hormones dans le sang, qui les distribue à des cellules
chimique : les cibles. Les hormones sont des signaux chimiques qui agissent en général à distance entre les
parties du corps.
hormones
10.3.1 Les mécanismes d’action hormonale
• Les hormones appartiennent soit au groupe des peptides, des protéines et des dérivés
d’acides aminés, soit au groupe des stéroïdes.
• La réception d’une hormone peptidique, protéique ou dérivée d’acides aminés par un récep-
teur de la membrane plasmique active une cascade enzymatique à l’intérieur de la cellule.
• Les hormones stéroïdes se combinent à un récepteur à l’intérieur de la cellule, et ce com-
plexe s’attache à l’ADN et l’active, entraînant la synthèse de protéines.
10.3.2 Les principaux effets des hormones
• Certaines hormones induisent une modifcation de la perméabilité membranaire de la cellule
cible.
• D’autres déclenchent l’activité sécrétrice d’une glande.
• D’autres encore déclenchent le processus de la division cellulaire.
• Plusieurs inuent simplement sur le métabolisme des cellules.

10.4 L’hypothalamus L’hypothalamus et l’hypophyse sont unis par l’inundibulum. Celui-ci est constitué d’axones
et l’hypophyse dans sa partie reliée à la neurohypophyse et du système porte hypothalamo-hypophysaire
dans sa section jointe à l’adénohypophyse.
10.4.1 La neurohypophyse
• Des cellules neurosécrétrices de l’hypothalamus produisent l’ADH et l’OT qui sont emma-
gasinées jusqu’à leur libération dans leurs corpuscules nerveux terminaux situés dans la
neurohypophyse.
• L’ADH avorise la réabsorption de l’eau en cas de déshydratation ; l’OT avorise les contrac-
tions utérines au moment de l’accouchement et l’éjection du lait au cours de l’allaitement.
10.4.2 L’adénohypophyse
• L’hypothalamus produit des hormones de libération et des hormones d’inhibition qui se
rendent à l’adénohypophyse en empruntant le système porte hypothalamo-hypophysaire.
• L’adénohypophyse produit au moins six hormones.
• La PRL avorise la production de lait.
• La GH avorise la croissance et, à l’âge adulte, elle assure le maintien et la répara-
tion des tissus. Elle procure de l’énergie aux cellules et augmente la glycémie (eet
hyperglycémiant).
• La TSH, l’ACTH, la LH et la FSH sont des stimulines, c’est-à-dire qu’elles stimulent d’autres
glandes endocrines à sécréter leurs hormones. Ces autres glandes sont, dans l’ordre, la thy-
roïde, les glandes surrénales et les gonades.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 365

10.5 La thyroïde et 10.5.1 La glande thyroïde


les parathyroïdes • La glande thyroïde a besoin d’iode pour produire la T3 et la T4, qui stimulent le métabolisme,
accroissent la production de chaleur, ournissent de l’énergie aux cellules, avorisent une
croissance et un développement normaux.
• La thyroïde produit la CT qui contribue à diminuer la calcémie.
10.5.2 Les glandes parathyroïdes
Les glandes parathyroïdes sécrètent la PTH, qui élève la calcémie.

10.6 Le pancréas Les îlots pancréatiques sécrètent deux hormones, l’insuline (cellules bêta) et le glucagon (cel-
lules alpha).
10.6.1 Le glucagon
Le glucagon élève la glycémie.
10.6.2 L’insuline
L’insuline diminue la glycémie.
10.6.3 Le diabète sucré
Le diabète sucré est attribuable à une défcience de la production d’insuline par le pancréas ou
à une baisse de la sensibilité des cellules à l’insuline.

10.7 Les glandes Les glandes surrénales réagissent au stress et gèrent le SGA.
surrénales 10.7.1 La médulla surrénale
La médulla surrénale, la portion interne de la glande surrénale, sécrète de l’A et de la NA. Le
rythme cardiaque et la pression sanguine s’élèvent alors ; le taux de glucose augmente dans le
sang, et les muscles sont ainsi préparés à l’action.
10.7.2 Le cortex surrénal
Le cortex surrénal, la portion externe de la glande surrénale, produit les minéralocorticoïdes
(comme l’aldostérone) et les glucocorticoïdes (comme le cortisol), ainsi que des androgènes.
• Les minéralocorticoïdes régulent l’équilibre hydroélectrolytique et entraînent l’augmentation
du volume sanguin et de la pression artérielle.
• Les glucocorticoïdes régulent le métabolisme des glucides, des protéines et des graisses et
atténuent également la réaction inammatoire.
10.7.3 Le stress et le syndrome général d’adaptation
• Le SGA comprend trois phases : l’alarme, gérée par le SNAS et les catécholamines ; la résis-
tance, soutenue par les hormones corticosurrénaliennes, et l’épuisement.
• La persistance d’un agent stressant peut conduire à l’apparition de maladies
psychosomatiques.

10.8 Les autres glandes D’autres glandes endocrines produisent des hormones.
endocrines 10.8.1 Les testicules et les ovaires
Les testicules et les ovaires produisent les hormones sexuelles. Les hormones sexuelles mâles
sont les androgènes (la testostérone, par exemple) ; celles de la emme sont les œstrogènes et
la progestérone.
10.8.2 Le thymus
Le thymus sécrète des thymosines qui stimulent la production et la maturation de certaines
cellules immunitaires.
10.8.3 La glande pinéale
La glande pinéale produit la mélatonine qui pourrait intervenir dans les rythmes circadiens et
dans le développement des organes reproducteurs.

10.9 Les hormones D’autres organes et tissus sécrètent aussi des hormones.
sécrétées par 10.9.1 L’érythropoïétine
d’autres organes Les reins produisent l’EPO qui stimule la moelle osseuse rouge à produire des globules rouges.
ou tissus
366 PARTIE III Le système endocrinien

10.9.2 La leptine
Le tissu adipeux abrique la leptine, une hormone de la satiété, qui agit sur l’hypothalamus.
10.9.3 Les prostaglandines
Les prostaglandines sont produites par diérents types de cellules et agissent localement.

10.10 Le système Le système nerveux et le système endocrinien maintiennent l’homéostasie en exerçant un


neuroendocrinien contrôle sur les autres systèmes.
Le système nerveux et le système endocrinien travaillent ensemble si étroitement qu’ils orment
ce qu’on appelle parois le système neuroendocrinien.

Pour conclure...
Les traitements reçus par Jérôme ont été considérés comme un servir à traiter d’autres troubles, par exemple une anomalie
succès, car, après un an d’administration d’hormone de crois- chromosomique connue sous le nom de syndrome de Turner
sance, il avait atteint la taille de 1,63 m. Jérôme était enchanté CHAPITRE 13. On pourra peut-être même un jour ralentir ou
de sa nouvelle stature parce qu’il était maintenant plus grand inverser le processus de vieillissement grâce à des traitements
que la plupart des flles de sa classe ! Laissé sans traitement, par la hGH.
Jérôme aurait pu sourir de nanisme hypophysaire : croissance Une certaine controverse entoure touteois le recours à des trai-
lente, taille réduite et, dans certains cas, absence de puberté. tements administrés à des fns essentiellement cosmétiques à
Avant l’avènement de la biotechnologie, dans les années 1980, des enants de petite taille n’ayant pas de défcit en GH. Cer-
le traitement de ces enants était extrêmement difcile et coû- tains parents sont malheureusement obsédés par la taille et les
teux. En eet, la GH nécessaire pour traiter les défcits devait enants plus petits sont souvent l’objet d’intimidation et de
être extraite de l’hypophyse de personnes décédées et, bien taquineries de la part de leurs pairs. Il semble que beaucoup
que la thérapie ait généralement été couronnée de succès, elle plus de personnes de petite taille que de personnes de taille
a malgré tout connu quelques ratés. Par exemple, le recours à la moyenne ou supérieure à la moyenne disent avoir des pro-
GH cadavérique a provoqué la maladie de Creutzeldt-Jakob blèmes d’estime de soi importants. Un traitement par la hGH
(une maladie neurologique semblable à la maladie de la « vache pourrait apporter une solution à ces problèmes.
olle », également appelée encéphalopathie spongiorme bovine)
Même si l’approvisionnement en hGH semble presque illimité, le
chez un petit nombre de personnes traitées.
coût du traitement demeure assez élevé (bien que beaucoup
Maintenant, grâce à la biotechnologie, les scientifques sont moins qu’avec la GH cadavérique), allant de 13 000 $ à 30 000 $
capables de synthétiser de la GH humaine (hGH) à l’aide de pour une année de traitement. Beaucoup de compagnies d’as-
bactéries modifées génétiquement. On insère d’abord le gène surances ne couvrent pas ces coûts. Touteois, ce sont surtout
de la hGH dans l’ADN de celles-ci. Les bactéries modifées les eets secondaires possibles de l’administration de supplé-
sont ensuite cultivées en laboratoire et abriquent des quantités ments de hGH, encore mal compris, qui suscitent une plus
illimitées de GH grâce à laquelle il est possible de traiter de grande préoccupation. En outre, il n’est pas sûr qu’un traitement
açon plus sécuritaire et à moindre coût les enants ayant un par la hGH entraînera un accroissement important de la taille
défcit de cette hormone. La hGH recombinante peut aussi fnale d’un enant de aible stature.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Organe situé dans le cou qui sécrète plusieurs hormones impor- f. Hormones sécrétées durant la phase d’alarme du SGA.
tantes, dont la T4 et la CT. g. Type de stimulus correspondant à la modifcation du taux d’un ion
b. Maladie caractérisée par une hyperglycémie et par la présence de ou d’un nutriment dans le sang et provoquant la synthèse et la libé-
glucose dans l’urine. ration d’une hormone.
c. Hormone sécrétée par l’adénohypophyse qui stimule des portions h. Élément chimique essentiel à la synthèse de la T4.
du cortex surrénal. i. Hormone produite par les reins en réponse à une diminution du
d. Type d’hormone causant l’activation d’une cascade enzymatique taux d’O2 sanguin.
dans les cellules. j. Nom donné aux cellules aptes à sécréter des hormones et à pro-
e. Hormone libérée par la neurohypophyse qui provoque la contrac- duire des inux nerveux.
tion de l’utérus et l’éjection du lait.
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 367

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Comparez le système nerveux et le système endocrinien. 19. Laquelle de ces hormones ne peut pas traverser les membranes
(p. 320-321) cellulaires ?
2. Expliquez chacun des trois types de stimulus susceptibles de pro- a. La thyroxine. c. La testostérone.
voquer la libération d’une hormone par une glande. (p. 322-323) b. L’hormone de croissance. d. Le cortisol.
3. Comment l’action d’une hormone peptidique, protéique et dérivée 20. L’adénohypophyse contrôle les sécrétions :
d’acides aminés dière-t-elle de celle d’une hormone stéroïde ? a. de la médulla surrénale et du cortex surrénal ;
(p. 324) b. de la thyroïde et du cortex surrénal ;
4. Expliquez les relations existant entre l’hypothalamus, d’une part, c. des ovaires et des testicules.
et la neurohypophyse et l’adénohypophyse, d’autre part. (p. 327 et d. Les réponses b. et c. sont correctes.
332)
21. La GH est produite par :
5. Énumérez les hormones sécrétées par l’adénohypophyse et par la
a. la neurosurrénale ;
neurohypophyse, et indiquez leurs actions. (p. 327, 330-336)
b. la neurohypophyse ;
6. Donnez un exemple de régulation par rétro-inhibition où inter-
c. l’adénohypophyse ;
viennent l’hypothalamus, l’adénohypophyse et une autre glande
endocrine. (p. 320, 332-340, 351-355) d. les reins.
e. Aucune de ces réponses n’est correcte.
7. Discutez de l’action de la GH dans l’organisme. Que se passe-t-il
s’il n’y en a pas sufsamment ou s’il y en a trop durant les années 22. Lequel des énoncés suivants est vrai ?
de croissance ? Que se passe-t-il s’il y a une trop grande produc- a. La PTH entraîne une augmentation de la calcémie et la CT
tion de GH chez l’adulte ? (p. 333 et 337) aussi.
8. Quelles sont les conséquences d’un mauvais onctionnement b. La PTH entraîne une augmentation de la calcémie et la CT, sa
de la glande thyroïde (types de goitres et autres conditions) ? diminution.
Expliquez chacune de ces conséquences. (p. 341) c. La PTH entraîne une diminution de la calcémie et la CT, son
9. Expliquez comment la thyroïde et les parathyroïdes collaborent augmentation.
pour maintenir l’homéostasie de la calcémie. (p. 341-342) d. La PTH entraîne une diminution de la calcémie et la CT aussi.
10. Expliquez comment l’insuline et le glucagon maintiennent stable 23. Michelle est en retard et sort précipitamment de sa maison pour
la glycémie. Quels sont les deux types de diabètes sucrés ? Quels monter dans sa voiture. En route, une tempête de neige ralen-
sont leurs principaux symptômes ? (p. 345-349) tit la circulation. Michelle perd patience et devient de mauvaise
humeur. Alors qu’elle essaie de garer sa voiture, un automobi-
11. De quel type de tissu la médulla surrénale est-elle constituée ?
liste emboutit son véhicule sur le côté du passager. Michelle
Quelles sont ses hormones et leurs actions ? (p. 351-353)
est maintenant très âchée. Quelles hormones sont libérées afn
12. Quelles hormones le cortex surrénal sécrète-t-il et quelles sont d’aider Michelle à aronter son mauvais début de journée ?
leurs actions ? (p. 353-357) a. De l’insuline et du glucagon.
13. Expliquez la perte de poids qui peut survenir lorsqu’un agent b. De l’adrénaline et du cortisol.
stressant perdure. (p. 354 et 359) c. De l’insuline, de la T3 et de la T4.
14. Quels sont les symptômes et les causes de la maladie d’Addison d. De la mélatonine et de l’adrénaline.
et du syndrome de Cushing ? (p. 357)
24. L’utilisation de stéroïdes anabolisants peut entraîner :
15. Nommez les autres glandes et tissus endocriniens mentionnés a. une élévation de la pression artérielle ;
dans ce chapitre et discutez des actions des hormones qu’ils
b. une acné grave ;
sécrètent. (p. 359-363)
c. l’irrégularité des cycles menstruels ;
16. Comment le système neuroendocrinien travaille-t-il avec les
d. la diminution de la taille des testicules.
autres systèmes pour maintenir l’homéostasie ? (p. 363)
e. Toutes ces réponses sont correctes.
17. Laquelle de ces hormones n’est pas libérée après un stimulus
humoral ? 25. Un manque d’aldostérone causera un déséquilibre sanguin :
a. Calcitonine. a. du Na+ ;
b. Hormone de croissance (GH). b. du K+ ;
c. Aldostérone. c. de l’eau.
d. Glucagon. d. Toutes ces réponses sont correctes.
e. Aucune de ces réponses n’est correcte.
18. Quel type de glandes ne possède pas de conduits ?
a. Exocrines. 26. Le glucagon avorise :
b. Endocrines. a. l’utilisation des graisses comme source d’énergie ;
c. Les réponses a. et b. sont correctes. b. la conversion du glycogène en glucose ;
d. Les réponses a. et b. sont incorrectes. c. l’utilisation des acides aminés pour ormer des graisses.
d. Les réponses a. et b. sont correctes.
e. Aucune de ces réponses n’est correcte.
368 PARTIE III Le système endocrinien

27. Parmi les complications à long terme du diabète, on observe : 33. Associez chacune des glandes de la colonne de gauche à l’une
a. la cécité ; des hormones de la colonne de droite.
b. des maladies rénales ; a. Pancréas 1. Cortisol
c. des troubles circulatoires. b. Adénohypophyse 2. GH
d. Toutes ces réponses sont correctes. c. Hypothalamus 3. OT
e. Aucune de ces réponses n’est correcte. d. Médulla surrénale 4. Insuline
28. Le diabète sucré est associé à : e. Cortex surrénal 5. Adrénaline
a. une trop grande quantité d’insuline dans le sang ; 34. Lequel de ces énoncés est vrai ?
b. une glycémie trop élevée ; a. La glycogénolyse a pour eet de diminuer la glycémie.
c. du sang qui est trop dilué. b. La lipolyse a pour eet d’augmenter le taux d’acides aminés
d. Toutes ces réponses sont correctes. dans le sang.
c. La protéogenèse a pour eet d’augmenter le taux d’acides
29. Laquelle de ces paires n’est pas ormée par des hormones
gras dans le sang.
antagonistes ?
d. La néoglucogenèse a pour eet d’augmenter la glycémie.
a. Insuline – Glucagon c. Cortisol – Adrénaline
b. CT – PTH d. Aldostérone – FNA 35. Complétez le schéma ci-dessous.

30. Laquelle de ces associations est incorrecte ? Hypothalamus


a. GH – Acromégalie d. Cortisol – Myxœdème
b. T4 – Goitre e. Insuline – Diabète
c. PTH – Tétanie c. (hormone 1)
a.
31. Lequel de ces mécanismes ne correspond pas à l’une des
Rétro
réponses cellulaires causées par l’action d’une hormone ? sur la libération de
a. La modifcation de la perméabilité de la membrane cellulaire. Adénohypophyse l’hormone 1
b. La synthèse de molécules (par exemple, la lipogenèse). b.
c. La modifcation de la vitesse du métabolisme. d. (hormone 2) Rétro
sur la libération de
d. La contraction des muscles squelettiques. l’hormone 2
32. Associez chacune des hormones suivantes avec l’eet qu’elle produit.
a. Glucagon 1. Élève la glycémie. Glande cible
b. Prostaglandine 2. Convertit le glucose en glycogène.
c. Mélatonine 3. Contrôle l’appétit.
e. (hormone 3)
d. Insuline 4. Contrôle les rythmes circadiens.
e. Leptine 5. Provoque, avec l’OT, les contractions
utérines.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 6. Les récepteurs pour les hormones peptidiques, protéiques et
1. Glande endocrine : organe dépourvu de canaux et qui déverse ses dérivées d’acides aminés sont logés dans la membrane plas-
sécrétions (hormones) directement dans la circulation sanguine. mique des cellules cibles, car ces hormones sont hydrosolubles.
Elles sont incapables de traverser la membrane plasmique et
Hormone : messager chimique, sécrété par une glande endocrine, qui d’entrer dans la cellule. Les récepteurs des hormones stéroïdes
agit sur des cellules cibles afn de moduler leurs activités métaboliques. se trouvent dans le noyau, et parois dans le cytoplasme, des cel-
2. Le système nerveux agit rapidement et pour une courte période, lules cibles, car les stéroïdes sont liposolubles, ce qui leur permet
tandis que le système endocrinien met plus de temps à s’activer, d’entrer dans les cellules.
mais son action est plus durable. 7. a) La TSH, l’ACTH, les FSH et LH, la PRL et la GH.
3. À un mécanisme de rétro-inhibition. b) Ces symptômes sont attribuables à l’absence d’ADH. Cette
4. À un stimulus hormonal (une hormone, la corticotrophine, stimule hormone est stockée et libérée dans la neurohypophyse, por-
une glande à libérer une autre hormone, le cortisol). tion postérieure de l’hypophyse. En retirant l’hypophyse, on
retire du coup la neurohypophyse, empêchant ainsi son stoc-
5. Les hormones peptidiques, protéiques et dérivées d’acides ami- kage et sa libération, d’où les symptômes mentionnés.
nés entraînent la ormation d’AMPc, qui déclenche une série de
réactions enzymatiques ; les hormones stéroïdes avorisent la 8. Le système porte hypothalamo-hypophysaire est un réseau vas-
synthèse d’une protéine spécifque. culaire ormé de deux réseaux de capillaires reliés par une veine,
CHAPITRE 10 Le système endocrinien 369

qui assure le transport de certaines hormones hypothalamiques 20. La réaction relève à la ois du système nerveux et du système
vers l’adénohypophyse. endocrinien. Le système nerveux réagit d’abord au ac-
9. a) La T3 et la T4 ; la thyroide produit également de la CT. teur de stress, et il provoque ensuite la réaction du système
endocrinien.
b) Elles augmentent la vitesse du métabolisme.
21. La phase de résistance relève surtout du système endocrinien.
10. Le manque d’iode dans l’alimentation. Faute d’iode, la synthèse
des hormones thyroïdiennes ne peut pas être complétée, et elles 22. Une augmentation de la pression artérielle.
ne peuvent pas être libérées par la thyroïde, où elles s’accumulent. 23. Il ournit des nutriments et de l’énergie à l’organisme.
Par conséquent, celle-ci s’hypertrophie. 24. Le cœur produit le FNA, les reins sécrètent l’EPO, le tissu adipeux
11. a) La PTH. produit la leptine et les cellules de certains tissus sécrètent des
b) Elle provoque l’augmentation de la calcémie. prostaglandines.

c) La CT. 25. C’est une hormone qui agit au site même de sa production.
Exemple : les prostaglandines.
12. La CT est libérée lorsque la calcémie est élevée et sert à l’abais-
ser. Si ce taux descend trop, ce sera alors la PTH qui sera libérée. 26. Les reins détectent la baisse d’O 2 et libèrent l’EPO, qui stimulera
Cette dernière sert à hausser la calcémie. C’est par ces moyens la moelle osseuse rouge à produire plus de globules rouges.
que la calcémie ne peut généralement ni monter trop haut, ni des- Ces derniers, étant plus nombreux, pourront capter plus d’O2
cendre trop bas. aux poumons, donc en transporter davantage dans le sang,
vers les cellules.
13. L’insuline diminue la glycémie et le glucagon élève la glycémie.
27. L’aldostérone, hormone produite par le cortex surrénal, agira sur
14. Les cellules bêta sécrètent l’insuline et les cellules alpha, le glucagon. les reins pour conserver le Na+, ce qui entraînera la réabsorption
15. Une maladie hormonale caractérisée par une hyperglycémie due indirecte de l’eau.
à un manque ou à une perte d’efcacité de l’insuline. 28. L’hypothalamus agit directement par les ners du SNA pour
16. L’insuline est une hormone libérée après les repas qui met en contrôler les organes internes, et il produit des hormones libérées
réserve, dans les cellules, les nutriments absorbés. Entre autres, par la neurohypophyse, ainsi que des hormones qui régissent
dans les muscles squelettiques, elle avorise l’entrée des acides l’adénohypophyse.
aminés et leur assemblage en protéines. C’est grâce à cette réac-
tion que la masse musculaire peut augmenter. Le danger de cette QUESTION DE VOCABULAIRE
pratique réside dans le ait que l’insuline est une hormone hypo- a. Glande thyroïde ; b. Diabète sucré ; c. ACTH ; d. Hormone
glycémiante. Toute dose trop élevée génère une hypoglycémie et peptidique, protéique et dérivée d’acides aminés ; e. OT ; f. A et NA ;
cette dernière peut s’avérer mortelle. g. Humoral ; h. Iode ; i. EPO ; j. Cellules neurosécrétrices.
17. La zone glomérulée – minéralocorticoïdes ; la zone asciculée
– glucocorticoïdes ; la zone réticulée – androgènes. QUESTIONS DE RÉVISION
18. Aux minéralocorticoïdes. Elle exerce une régulation sur l’équilibre 17. b ; 18. b ; 19. b ; 20. d ; 21. c ; 22. b ; 23. b ; 24. e ; 25. d ; 26. d ;
hydroélectrolytique. 27. d ; 28. b ; 29. c ; 30. d ; 31. d ; 32. a1-b5-c4-d2-e3 ; 33. a4-b2-c3-
19. Aux glucocorticoïdes. Il exerce une régulation sur le métabolisme d5-e1 ; 34. d ; 35. a. Inhibition ; b. Inhibition ; c. Hormone de libération ;
des glucides, des protéines et des graisses. d. Stimuline ; e. Hormone de la glande cible.
11
CHAPITRE

Le système reproducteur
yant entendu, durant les 20 dernières années, des avis répé- Au cours de ce rendez-vous, le médecin pratique un examen phy-

A tés sur sa dépendance au tabagisme, Martine a toujours


redouté ses visites annuelles chez son gynécologue. En eet,
malgré les mises en garde, elle a continué à umer régulièrement, soit
sique complet, y compris un test de Pap (ou rottis cervical). Lorsqu’il
reçoit les résultats, il constate qu’ils sont anormaux. Il en discute avec
un collègue oncologue, un spécialiste du cancer, qui lui confrme
près de un paquet de cigarettes par jour. Quand elle a atteint la qua- que les symptômes de Martine sont causés par un cancer du col
rantaine, ses rendez-vous chez le gynécologue sont devenus plus de l’utérus à un stade précoce. Afn d’évaluer l’étendue du cancer
sporadiques. Bousculée par le temps, elle les a même complètement et de vérifer s’il s’est propagé à d’autres organes, l’oncologue pres-
interrompus au cours des dernières années. crit à Martine un examen du bassin et de l’abdomen en médecine
nucléaire ainsi qu’une série d’analyses sanguines visant à rechercher
Jusqu’à tout récemment, Martine se sentait bien. Mais depuis des signes de cancer. Tous ces examens révèlent que Martine est
quelques mois, elle a parois des saignements vaginaux anormaux, chanceuse : ils ont permis de diagnostiquer le cancer à un stade
habituellement peu de temps après une relation sexuelle. Ces saigne- précoce de développement. L’oncologue est convaincu qu’il est
ments s’accompagnent souvent d’une légère douleur. Préoccupée possible d’éviter l’hystérectomie, mais Martine doit entreprendre
par ces changements récents, Martine prend rendez-vous avec son immédiatement un traitement de chimiothérapie et de radiothérapie
médecin. afn de reiner la progression du cancer.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE

11.1 Le cycle biologique de l’être humain 11.5 Le cycle reproducteur chez la emme
Pour assurer la procréation, le développement et la croissance, le Le cycle utérin et le cycle ovarien constituent ensemble le cycle
cycle biologique humain repose sur la mitose, la méiose et sur le bon reproducteur éminin. Il y a une ovulation par mois ; celle-ci sera sui-
onctionnement du système reproducteur. vie par la menstruation s’il n’y a pas de grossesse.

11.2 L’anatomie du système reproducteur de l’homme 11.6 La réponse sexuelle humaine


Le système reproducteur de l’homme comprend les testicules, de La réponse sexuelle humaine se divise en quatre phases : l’excita-
nombreux conduits et des glandes sexuelles annexes. Les testicules tion, le plateau, l’orgasme et la résolution.
sont responsables de la spermatogenèse et de la sécrétion des hor-
mones sexuelles. 11.7 Le contrôle de la reproduction
Il existe divers moyens contraceptis pour éviter la grossesse.
11.3 La régulation hormonale chez l’homme Certains couples inertiles ont recours à des technologies médicales
La production de testostérone et la spermatogenèse sont contrôlées pour engendrer un enant.
par des mécanismes de rétro-inhibition.
11.8 Les inections transmissibles sexuellement et par le sang
11.4 L’anatomie du système reproducteur de la emme Les inections transmissibles sexuellement et par le sang peuvent
Les organes reproducteurs éminins comprennent les ovaires, les être causées, entre autres, par des virus, comme dans le cas du
trompes utérines, l’utérus, le vagin, la vulve ainsi que les glandes syndrome d’immunodéfcience acquise (sida), de l’herpès et de l’hé-
mammaires. Les ovaires sont le site de l’ovogenèse et de la produc- patite, ou par des bactéries, comme dans le cas de la chlamydiose,
tion des hormones sexuelles. de la gonorrhée et de la syphilis.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Quel rôle le col de l’utérus joue-t-il dans le système reproducteur SECTION 3.7.2 ❯ Quelles étapes du processus de la méiose
de la emme ? permettent de réduire le nombre de
chromosomes dans les gamètes ?
2. Qu’est-ce qu’un rottis cervical est-il censé détecter ?
SECTION 10.8.1 ❯ Où la testostérone est-elle produite et quelle est
3. Qu’est-ce qu’une hystérectomie ? sa onction dans l’organisme de l’homme ?

SECTION 10.8.1 ❯ Où la progestérone et les œstrogènes sont-ils


produits et quelles sont leurs onctions dans
l’organisme de la emme ?
372 PARTIE IV Le système reproducteur

11.1 Le cycle biologique de Sans la méiose, le nombre de chromosomes doublerait à chaque


l’être humain génération d’êtres humains, et les cellules ne seraient plus en
mesure de onctionner.
Le cycle biologique d’un organisme comprend toutes les
transormations qu’il subit depuis sa conception jusqu’à sa INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
mort, incluant sa propre reproduction. Pour en savoir plus sur les sujets abordés dans cette sec-
tion, consultez les éléments suivants.

11.1.1 La contribution de la division cellulaire Les SECTIONS 3.7.1 et 3.7.2, p. 85 et 91, exposent les
étapes de la mitose et de la méiose.
Dans le cycle biologique de l’être humain, à tout âge, la mitose La SECTION 3.7.3, p. 95, compare la méiose et la mitose.
est le type de division cellulaire qui assure le développement, la
La SECTION 10.8.1, p. 359, s’intéresse aux hormones
croissance et la réparation des tissus FIGURE 11.1 (haut). sexuelles.
Chez l’humain mature sexuellement, un second type de
division cellulaire, la méiose SECTION 3.7.2 (p. 91), participe au
cycle biologique. Elle se produit dans les gonades, c’est-à-dire
dans les testicules de l’homme, au cours de la spermatogenèse
11.1.2 La contribution du système reproducteur
(ormation des spermatozoïdes), et dans les ovaires de la emme, Le système reproducteur, contrairement aux autres systèmes,
pendant l’ovogenèse (production de l’ovocyte de deuxième [2e] intervient peu dans le maintien de l’homéostasie. Sa physio-
ordre, appelé ovule dans le langage courant) (gure 11.1, bas). logie prend tout son sens au moment de la puberté. Celle-ci
Ces deux mécanismes seront abordés en détail sous peu. correspond à une suite d’événements, qui se déroulent durant
l’adolescence, par laquelle un enant devient un jeune adulte
La usion des gamètes, soit le spermatozoïde et l’ovocyte de
sexuellement mûr grâce à des changements hormonaux.
2e ordre, correspond à la écondation ; elle permet la ormation
de la première cellule d’un nouvel être humain, le zygote. Étant À la n de la puberté, l’individu est apte à la procréation,
donné que le spermatozoïde et l’ovocyte de 2e ordre ont chacun phénomène important du cycle biologique de l’humain. Les
23 chromosomes, le zygote possède en tout 46 chromosomes. organes reproducteurs produisent les gamètes et permettent la
écondation. Les hormones qu’ils abriquent assurent la mas-
culinisation ou la éminisation et le maintien de la grossesse.
MITOSE
2n
2n Vérifiez vos progrès
2n 1. a) Combien de chromosomes la mère fournit-elle à un
MITOSE nouvel individu ?

2n b) Combien le père en fournit-il ?


2. a) Où la méiose se produit-elle chez l’homme ?
b) Où se produit-elle chez la femme ?

Zygote

2n = 46
Diploïde (2n)
11.2 L’anatomie du système
MÉIOSE
Haploïde (n)
FÉCONDATION
reproducteur de l’homme
n = 23
n
Les gonades mâles sont les testicules FIGURE 11.2 ; ils com-
prennent un système de conduits et sont suspendus dans le
Ovocyte de scrotum. Une ois sortis des testicules, les spermatozoïdes s’en-
2e ordre gagent dans une série de conduits qui débouchent à l’extérieur
n du corps ; ce sont, dans l’ordre, l’épididyme, le conduit déé-
rent, le conduit éjaculateur et l’urètre. À ceux-ci se grefent les
Spermatozoïde glandes sexuelles annexes, soit les vésicules séminales, la pros-
tate et les glandes bulbo-urétrales, responsables de la produc-
FIGURE 11.1 tion de la partie liquide du sperme. Ce dernier est un liquide
Cycle biologique de l’être humain blanchâtre dans lequel baignent les spermatozoïdes lorsqu’ils
sont expulsés, par le pénis, à l’extérieur du corps de l’homme.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 373

Uretère
(sectionné)

Vessie Vésicule
séminale
Symphyse Conduit
pubienne éjaculateur

Conduit
déférent Prostate

Glande
bulbo-urétrale

Bulbe du pénis
Urètre Anus
Corps
Pénis caverneux
Tissus érectiles
Gland du Corps
du pénis
pénis spongieux

Prépuce Ampoule du
conduit déférent
Uretère Vésicule
Épididyme séminale
Testicule Vessie Conduit de la
vésicule séminale
Scrotum
a. Vue latérale Prostate

Urètre prostatique Conduit


Urètre membraneux éjaculateur

Glande bulbo- Canal inguinal


urétrale
Cordon
spermatique
Bulbe du pénis
Racine
du pénis Pilier du pénis
Crémaster
Corps caverneux (muscle)
Tissus érectiles
du pénis Corps spongieux

Conduit déférent Gland du


Urètre spongieux pénis
Méat urétral
Tête externe
Épididyme Corps
Queue Dartos
(muscle) Scrotum
Conduit déférent Peau
(jonction avec la queue de l’épididyme)
Testicule
(retourné pour
b. Vue antérieure voir l’épididyme)

FIGURE 11.2
Anatomie du système reproducteur de l’homme ❯
Les testicules produisent les spermatozoïdes. Les vésicules séminales, la prostate et les glandes bulbo-urétrales fournissent un milieu liquide
dans lequel baignent les spermatozoïdes. Ces derniers subissent une maturation dans l’épididyme ; ils passent ensuite du conduit déférent au
conduit éjaculateur, puis à l’urètre, dans le pénis.
374 PARTIE IV Le système reproducteur

11.2.1 Le scrotum
L edesrôletesticules
du scrotum est de maintenir la température

SAVIEZ-VOUS QUE...
Le scrotum est un sac ait de peau. À l’intérieur, une cloison de inérieure à celle du corps, condition
tissu conjoncti, le septum du scrotum, le divise en deux compar- nécessaire à la production normale de spermatozoïdes.
timents, chacun contenant un testicule. Son emplacement et la On pourrait en conclure que le type de sous-vêtements
contraction de certains muscles avoisinants permettent de régler portés par un homme, en changeant cette température,
modierait la production de spermatozoïdes. Touteois,
la température des testicules an d’assurer une production adé-
les recherches n’appuient pas cette hypothèse et il n’a
quate de spermatozoïdes. En eet, la production et la survie des pas été démontré que le style de sous-vêtements portés
spermatozoïdes nécessitent une température inérieure à celle du par un homme, lâches ou ajustés, a une infuence impor-
corps d’environ trois degrés Celsius. Quand un homme se baigne tante sur la numération de spermatozoïdes ou sur la
dans l’eau roide de la mer, son scrotum se rétrécit à cause de la écondité. Alors, caleçon ou slip ? À vous de choisir !
contraction d’un muscle, le dartos FIGURE 11.2b (page précé-
dente), tandis qu’un autre muscle, le crémaster, élève les testicules Les épithéliocytes de soutien FIGURE 11.3c (en mauve)
vers la cavité pelvienne, où ils peuvent absorber la chaleur corpo- s’étalent du bord extérieur de la paroi des tubules séminières
relle. L’exposition à des conditions chaudes renverse le processus ; contournés jusqu’à la lumière (cavité centrale) de ces derniers.
les muscles se relâchent et les testicules s’éloignent du corps. Ces cellules soutiennent, protègent et nourrissent les cellules pro-
ductrices de spermatozoïdes tout au long de la spermatogenèse.
Grâce à leur capacité à réagir aux stimulations hormonales, elles
11.2.2 Les testicules
interviennent également dans la régulation de la spermatogenèse.
Organes ovoïdes, les testicules produisent les spermatozoïdes
La paroi des tubules séminières contournés contient, dans
et les hormones sexuelles mâles. Les testicules entament
sa portion supercielle, des cellules somatiques appelées sper-
leur développement à l’intérieur de la cavité abdominale,
matogonies (gure 11.3c). Elles contiennent 2n chromosomes
près des reins, mais descendent par les canaux inguinaux
(soit 46) chacune. Jusqu’à la puberté, ces cellules se divisent
(gure 11.2b) dans le scrotum durant les deux derniers mois
par mitose, et l’ensemble des cellules nouvellement ormées
du développement œtal.
continue à occuper la portion supercielle de la paroi des
tubules. À partir de la puberté, lorsqu’une spermatogonie se
divise par mitose, une des cellules lles (nommée spermatogo-
l arrive que les testicules n’achèvent pas leur des- nie de type A) demeure sur place, tandis que l’autre cellule lle
I
SAVIEZ-VOUS QUE...

cente vers le scrotum, phénomène désigné par le (la spermatogonie de type B) s’avance dans la paroi du tubule
terme cryptorchidie. Si aucun traitement, ou chirurgie, pour devenir un spermatocyte de premier (1er) ordre (2n).
n’est eectué an de les amener en place dans le scro-
tum, l’homme sera généralement stérile, c’est-à-dire
Celui-ci se dirige de plus en plus vers la lumière du tubule sémi-
incapable de produire des spermatozoïdes. Cela est attri- nière, augmente de volume et subit la méiose I pour donner
buable au ait que la température interne de l’organisme deux spermatocytes de deuxième (2e) ordre (n). Chacun des
est trop élevée pour permettre la production de sperma- spermatocytes de 2e ordre (n) subit la méiose II et produit deux
tozoïdes viables. spermatides. Ainsi, au total, quatre spermatides sont obte-
nues. Elles contiennent n chromosomes (soit 23) chacune. Mais
quelle diérence y a-t-il entre les chromosomes des spermato-
Les tubules séminifères contournés cytes de 2e ordre haploïdes et ceux des spermatides haploïdes ?
et la spermatogenèse Chaque chromosome des spermatocytes de 2e ordre est répli-
qué, il se compose de deux chromatides sœurs, alors que les
Une coupe sagittale du testicule montre que des prolonge-
chromosomes des spermatides sont simples, puisqu’ils sont
ments de l’albuginée, une capsule de tissu conjoncti blanc,
obtenus par la séparation des chromatides sœurs.
le séparent en près de 300 compartiments appelés lobules, dont
chacun contient de 1 à 3 tubules séminifères contournés Les spermatides se diérencient ensuite en spermatozoïdes
ortement enroulés FIGURE 11.3a et b. Ces tubules sont pro- en perdant leur surplus de cytoplasme (il est éliminé par les
longés par les tubules séminières droits et le rété testis, qui épithéliocytes de soutien) et en acquérant un fagelle au cours
conduisent les spermatozoïdes hors des testicules. d’un processus appelé spermiogenèse. Le résultat de la sper-
matogenèse est toujours de quatre spermatozoïdes par sper-
Les tubules séminières contournés produisent les sperma-
matocyte de 1er ordre. Il aut environ de 65 à 75 jours pour
tozoïdes, au cours d’un processus appelé spermatogenèse qui
qu’une spermatogonie se développe en spermatozoïdes.
débute à la puberté. À partir de ce moment, et pour toute la
durée de la vie d’un homme, la spermatogenèse se déroule sans Les spermatozoïdes FIGURE 11.3d et e matures présentent
arrêt. Les tubules séminières contournés produisent de 300 à trois parties distinctes : une tête (contenant de l’acide désoxy-
400 millions de spermatozoïdes par jour. ribonucléique [ADN]), une pièce intermédiaire et une queue.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 375

Cellules interstitielles

Épithéliocyte de Conduit déférent


soutien
Épididyme

Rété testis

Tubule séminifère droit

Cloison du testicule
100 m
Tubule Lobule
séminifère
b. Tubules s
séminifères contournés contourné Albuginée du
déroulé testicule
MITOSE
SE MÉIOSE I MÉIOSE II
MÉ Spermiogenèse
Spermatogonie
Spermatogonie A (2n) Spermatocyte de 2e ordre (n) a. Coupe sagittale du testicule
(2n)
Spermatogonie B (2n) Jeune spermatide (n)
(spermatocyte
de 1er ordre) Spermatide plus vieille (n)
Acrosome
Tête
23 23
23
46 Pièce
46
23 intermédiaire
23

23 23
46 23 Queue

23 23
Cytoplasme d’un Noyau d’un
épithéliocyte épithéliocyte
de soutien de soutien

c. Spermatogenèse (schéma) d. Spermatozoïdes e. Spermatozoïde (n)

FIGURE 11.3
Testicule, spermatogenèse et spermatozoïdes

La tête renerme un noyau recouvert d’une coie, l’acrosome, Les cellules interstitielles
qui emmagasine les enzymes nécessaires pour pénétrer dans Les cellules qui sécrètent les hormones sexuelles mâles, ou
l’ovocyte de 2e ordre (ovule immature) pendant la éconda- androgènes, occupent les espaces situés entre les tubules
tion. Les mitochondries de la pièce intermédiaire ournissent séminières contournés, d’où leur nom de cellules inters-
l’énergie nécessaire aux mouvements de la queue, qui est un titielles (gure 11.3b). L’androgène le plus important est la
fagelle. Le sperme éjaculé par un homme normal contient de testostérone.
50 à 150 millions de spermatozoïdes par millilitre (ml), mais
un seul d’entre eux pénètre normalement dans l’ovocyte de
2e ordre. En général, les spermatozoïdes ne survivent pas plus Vérifiez vos progrès
de 48 à 72 heures dans les voies génitales éminines. 3. Quel est le rôle des muscles crémaster et dartos dans
le contrôle de la température des testicules ?
SAVIEZ-VOUS QUE...

a vitesse de déplacement des spermatozoïdes varie


L considérablement de l’un à l’autre et elle est orte-
4. Quel est le rôle des cellules interstitielles ?

ment infuencée par les conditions environnementales. En 5. Nommez les diérentes parties d’un spermatozoïde.
général, les spermatozoïdes se déplacent à une vitesse 6. Quel est l’organe mâle qui a pour onction de produire
comprise entre 7,2 cm/heure et 36 cm/heure. Cela signie les spermatozoïdes ?
que les plus rapides d’entre eux pourraient atteindre
l’ovocyte de 2e ordre en moins d’une heure ! 7. Qu’est-ce que la spermiogenèse ?
376 PARTIE IV Le système reproducteur

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN entreposés pendant quelque temps, voire quelques mois.
Chaque conduit déérent quitte la cavité pelvienne pour péné-
Le cancer des testicules trer dans la cavité abdominale en empruntant le canal inguinal.
La réquence du cancer des testicules a augmenté de açon Il longe le côté de la vessie et se replie derrière elle. Sa portion
régulière au cours des dernières décennies, mais on com- terminale élargie, nommée ampoule du conduit déérent, s’unit
prend peu les raisons de cette augmentation. Il s’agit du au conduit de la vésicule séminale pour ormer un canal mesu-
cancer le plus courant chez les jeunes hommes âgés de 15 rant près de 2,5 cm, le conduit éjaculateur. Chaque conduit
à 29 ans. L’incidence est la plus aible avant la puberté, aug- éjaculateur entre dans la prostate avant de se jeter dans l’urètre.
mente de açon importante après l’âge de 14 ans, atteint un
pic vers l’âge de 30 ans et diminue jusqu’à l’âge de 60 ans Durant l’éjaculation, le conduit déérent propulse les sper-
environ (Société canadienne du cancer, 2014). Ce type de matozoïdes de l’épididyme à l’urètre, en passant par le conduit
cancer est plus réquent chez les Blancs que chez les Ari- éjaculateur, à l’aide de la contraction des trois couches de
cains et les Asiatiques, et il aecte plus souvent les hommes muscles lisses de sa paroi.
de statut socioéconomique élevé. Heureusement, il est
acile, dans la majorité des cas, de traiter le cancer des tes- La vasectomie est une méthode de stérilisation masculine,
ticules s’il est décelé à un stade précoce. Pour cette raison, c’est-à-dire qu’elle supprime, de açon permanente, la capa-
on recommande aux hommes de procéder à l’autoexamen cité de procréer, à moins qu’elle soit renversée par chirurgie
de leurs testicules selon la procédure suivante : FIGURE 11.4a . Elle consiste à sectionner ou à obturer les deux
1. Examiner les testicules conduits déérents – autreois appelés vases déérents, d’où
une ois par mois. le nom de la chirurgie – de sorte que les spermatozoïdes ne
2. Rouler chaque testicule peuvent s’ajouter au sperme éjaculé au moment de l’orgasme.
entre le pouce et l’index Les spermatozoïdes sont alors réabsorbés. À la suite de cette
afn de vérifer s’il y a opération, qui peut se réaliser en clinique, le volume de l’éja-
des masses ou des
culat demeure normal, car les spermatozoïdes ne orment
bosses FIGURE 11A.
qu’environ 1 % du sperme. En outre, il n’y a pas d’efets sur les
3. Si un changement est
caractères sexuels secondaires, puisque les testicules conti-
noté ou si une douleur
ou une masse est per- nuent à produire de la testostérone.
çue, aviser immédiate-
ment le médecin qui FIGURE 11A 11.2.5 L’urètre
recommandera le trai- Autoexamen des testicules
tement approprié. L’urètre (gure 11.2), long d’environ 20 cm, est un canal qua-
lié d’urogénital, car il appartient à la ois au système urinaire
et au système génital (reproducteur) en permettant le passage
de l’urine ou du sperme, selon le cas.
11.2.3 L’épididyme
Il débute dans la prostate pour se terminer à l’extrémité
Les spermatozoïdes efectuent leur maturation dans l’épidi- du pénis avec le méat urétral. Il comporte trois parties :
dyme (gure 11.2, p. 373, et gure 11.3, page précédente) situé (1) l’urètre prostatique, long de 2 à 3 cm, qui loge dans la pros-
juste à l’extérieur de chaque testicule. Chaque épididyme est tate ; (2) l’urètre membraneux mesurant 1 cm et traversant une
constitué d’une tête, d’un corps et d’une queue, et il consiste en membrane, le diaphragme urogénital ; et (3) l’urètre spongieux,
un conduit étroitement enroulé (mesurant jusqu’à 6 m de long nommé ainsi parce qu’il traverse le corps spongieux du pénis,
lorsqu’il est déroulé), le conduit épididymaire. La maturation qui mesure de 15 à 20 cm.
semble nécessaire pour que les spermatozoïdes puissent nager
jusqu’à l’ovocyte de 2e ordre, puis le éconder. En efet, il semble- Vérifiez vos progrès
rait qu’au cours de cette période pouvant durer de 12 à 16 jours 8. Quels conduits sectionne-t-on au cours d’une
la mobilité des spermatozoïdes augmente considérablement. vasectomie ?
Les spermatozoïdes peuvent être entreposés dans l’épidi- 9. Quelle est la dernière structure que traverse le
dyme pendant un mois (parois plus), après quoi ils dégénèrent, sperme avant de se retrouver à l’extérieur du corps ?
sont phagocytés et réabsorbés par les cellules épithéliales 10. Décrivez le trajet emprunté par les spermatozoïdes
avoisinantes. depuis les tubules séminières contournés jusqu’au
méat urétral.

11.2.4 Le conduit déférent et le conduit


éjaculateur 11.2.6 Les glandes sexuelles annexes
Lorsqu’ils quittent la queue de l’épididyme, les spermatozoïdes Tandis que les conduits du système reproducteur de l’homme
passent dans le conduit déférent (gure 11.2 et gure 11.3), entreposent et transportent les spermatozoïdes, les glandes
d’une longueur d’environ 45 cm, où ils peuvent aussi rester sexuelles annexes sécrètent la presque totalité de la partie
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 377

Trompes
utérines

Conduit
déférent

Testicule

Scrotum

a. b.

FIGURE 11.4
Vasectomie et ligature des trompes ❯
a. La vasectomie peut être pratiquée par deux petites incisions dans la peau du scrotum an de sortir et de sectionner, ou d’obturer, chacun
des deux conduits déérents. Si les conduits sont coupés, les extrémités sont ensuite ligaturées. Les incisions du scrotum sont reermées
par des points de suture.
b. Pour la ligature des trompes, une ou deux petites incisions sont aites dans l’abdomen, puis, à l’aide d’instruments introduits par ces
incisions, les trompes utérines sont obturées par cautérisation ou sectionnées et ligaturées. Les incisions de la peau sont reermées par des
points de suture.

liquide du sperme (le reste est produit par les testicules). Ces vessie. Le liquide prostatique, qui peut représenter le tiers du
glandes sont les deux vésicules séminales, la prostate et la volume du sperme, est déversé dans l’urètre prostatique pour
paire de glandes bulbo-urétrales (gure 11.2, p. 373). contribuer à la nutrition et au maintien de la mobilité des
spermatozoïdes. Il est légèrement acide, d’apparence laiteuse
Les vésicules séminales et contient diverses substances parmi lesquelles on trouve :
Les vésicules séminales sont des glandes paires situées der- (1) du citrate, un nutriment essentiel à la production d’ATP ;
rière la vessie, près de sa base ; chacune est dotée d’un conduit (2) des enzymes, dont l’antigène prostatique spécique (APS),
qui rejoint l’ampoule du conduit déérent correspondant pour qui joue un rôle dans la liquéaction du sperme ; et (3) de la
ormer le conduit éjaculateur. séminalplasmine, un antibiotique capable de détruire cer-
taines bactéries, présentes dans le sperme et le vagin, qui
Elles sécrètent un liquide alcalin (contraire d’acide) riche pourraient nuire à la écondation.
en ructose (un glucide), en protéines et en prostaglandines
qui compose plus de 60 % du volume du sperme. Grâce à son
alcalinité, ce liquide peut neutraliser l’acidité de l’urètre de INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
l’homme, de même que celle du vagin, ortement nuisible aux
spermatozoïdes (l’acidité peut les inactiver et les détruire).
L’hypertrophie de la prostate
Les spermatozoïdes ont besoin d’énergie pour se déplacer. Le Le volume de la prostate augmente jusque vers l’âge de
ructose contenu dans le liquide des vésicules séminales sert 30 ans, où, normalement, il se stabilise. Il peut arriver, vers
45 ans, que la prostate se remette à grossir, passant de la
à la production de l’énergie (adénosine triphosphate ou ATP)
taille d’une noix à celle d’une lime ou même d’un citron, et
nécessaire au bon onctionnement de leur agelle. Quant aux comprime la partie prostatique de l’urètre, rendant ainsi la
prostaglandines, elles contribuent à la mobilité des gamètes miction douloureuse et dicile. Une hypertrophie de la pros-
et provoquent des contractions des voies génitales éminines, tate, causée par une infammation ou un cancer, est acile-
ce qui contribuerait à propulser les spermatozoïdes vers l’ovo- ment détectable par un toucher rectal, soit la palpation de la
cyte de 2e ordre. Finalement, les protéines aident à la coagula- prostate à travers la paroi du rectum. On peut aussi eec-
tion du sperme après l’éjaculation. Si l’une des composantes tuer un dosage sanguin d’APS. Même si l’APS est une com-
posante normale du sperme, on le trouve également en
du sperme se trouve en quantité insufsante ou est inefcace,
petites quantités dans le sang. Si son taux sanguin dépasse
elle peut être la cause d’inertilité masculine. un certain seuil, cela dénote un trouble de la prostate.
Que l’hypertrophie de la prostate soit causée par une infam-
La prostate mation ou par un cancer, on peut recourir à la médication ou
La prostate (gure 11.2) est une glande en orme de beignet à la chirurgie pour tenter d’y remédier.
qui entoure la portion supérieure de l’urètre, juste sous la
378 PARTIE IV Le système reproducteur

Les glandes bulbo-urétrales INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Au nombre de deux, les glandes bulbo-urétrales sont situées
sous la prostate, de part et d’autre de l’urètre membraneux.
La circoncision
Ces glandes ont la taille d’un pois. Durant l’excitation sexuelle, La circoncision (circum, autour ; cidere, couper) est l’abla-
elles sécrètent, dans l’urètre spongieux, un mucus translucide tion chirurgicale du prépuce du pénis. Cette intervention, qui
est pratiquée dans beaucoup de cultures, aurait plusieurs
qui protège les spermatozoïdes du milieu acide que représente
eets salutaires : il semblerait que les hommes circoncis ris-
l’urètre de l’homme, en plus de lubrier sa paroi an de aci- queraient moins d’avoir une inection urinaire, car les
liter le passage du sperme et ainsi réduire le nombre de sper- bactéries causant ces inections ont tendance à s’attacher
matozoïdes endommagés au cours de l’éjaculation. Le mucus au prépuce. La circoncision pourrait aussi orir une protec-
lubrie également l’extrémité du pénis pendant les relations tion contre l’infammation du pénis (parce qu’il serait plus
sexuelles. acile de maintenir la propreté du gland si le pénis est circon-
cis) et contre le cancer du pénis. Finalement, certaines
recherches suggèrent que les hommes circoncis courent
11.2.7 Le sperme moins de risques d’attraper et de transmettre des inections
transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), notam-
Le sperme est un liquide laiteux et blanchâtre ormé par les ment le virus de l’immunodécience humaine (VIH). Les
spermatozoïdes et les sécrétions des vésicules séminales, de la risques d’inection des hommes circoncis seraient d’environ
prostate et des glandes bulbo-urétrales. Il est expulsé à l’extré- 50 % inérieurs à ceux des hommes non circoncis.
mité du pénis par le méat urétral au moment de l’éjaculation. Néanmoins, la circoncision présente certains inconvénients :
Il aut noter que, malgré l’acidité du liquide prostatique, une de elle est parois pratiquée sans anesthésie chez les nourris-
ses composantes, le sperme est légèrement alcalin, une condi- sons, ce qui les soumet à la douleur et à un stress important.
tion essentielle à la survie des spermatozoïdes. Grâce à son L’intervention comprend aussi des risques de complica-
tions, notamment l’inection, le saignement excessi et, dans
alcalinité, il neutralise le milieu acide de l’urètre de l’homme et
de rares cas, la nécessité de pratiquer une autre interven-
celui du vagin de la emme. tion. Certains ont suggéré que la circoncision réduirait les
Chaque éjaculation déverse en moyenne de 2 à 5 ml de sensations durant les relations sexuelles, mais cette hypo-
thèse n’a pas été vériée méthodiquement ni prouvée.
sperme et contient de 50 à 150 millions de spermatozoïdes par
millilitre. Un homme est inertile lorsque son sperme renerme
moins de 20 millions de spermatozoïdes par millilitre.

Durant l’érection, le sphincter de l’urètre, situé à la base


11.2.8 Le pénis
de la vessie, se erme ; par conséquent, il n’y a pas de miction
Le pénis (gure 11.2, p. 373) est l’organe copulateur de l’homme. durant l’éjaculation, et le sperme ne peut pas pénétrer dans la
Il permet de déposer les spermatozoïdes dans le vagin. Le pénis vessie.
comprend une racine et un corps. Ce dernier est constitué de
L’éjaculation, qui expulse par jets le sperme à l’extérieur
trois masses cylindriques de tissu érectile, soit deux corps
du corps, est due à la contraction des glandes annexes et des
caverneux dorsolatéraux et un corps spongieux médian, ren-
muscles des voies génitales stimulés par des neurones logés
ermant un réseau complexe d’espaces vasculaires. Les corps
dans les ners spinaux L1, L2, S2 et S4.
caverneux orment chacun un pilier de la racine du pénis, tan-
dis que le corps spongieux prend naissance dans le bulbe de À la suite de l’éjaculation, les artères qui s’étaient dilatées
la racine pour se terminer par un renfement nommé gland. pour produire l’érection se relâchent et le pénis retrouve son
Celui-ci est normalement recouvert par un repli de peau por- état normal.
tant le nom de prépuce.
Au moment de l’excitation sexuelle, les neurones parasym- INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
pathiques associés aux segments S2 à S4 de la moelle épinière
libèrent localement du monoxyde d’azote (NO). Ce stimulus Le dysfonctionnement érectile
provoque une augmentation de la production d’un agent vaso- Un dysonctionnement érectile (auparavant appelé impuis-
dilatateur, le guanosine monophosphate cyclique (GMPc), qui sance) apparaît quand le tissu érectile ne se dilate pas su-
entraîne le relâchement des muscles lisses des parois arté- samment pour comprimer les veines et qu’une érection
rielles. Conséquemment, les corps caverneux et spongieux complète est impossible. Les médicaments utilisés dans le
traitement du dysonctionnement érectile inhibent l’enzyme
se remplissent de sang. L’engorgement sanguin de ces tissus
qui dégrade la GMPc, ce qui permet à cette dernière d’agir
compresse les veines qui drainent le pénis. La majeure partie susamment longtemps pour permettre le développement
du sang qui s’y trouve est donc emprisonnée. Ces changements d’une érection complète. Certains de ces médicaments
vasculaires occasionnent une augmentation du volume et de la peuvent occasionner des problèmes visuels, parce que la
rigidité du pénis à la suite du gonfement des tissus érectiles ; même enzyme se trouve dans la rétine.
c’est ce qu’on appelle l’érection.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 379

Vérifiez vos progrès aux cellules gonadotropes de l’adénohypohyse par le système


porte hypothalamo-hypophysaire afn de stimuler la sécrétion
11. Expliquez la raison pour laquelle une hypertrophie de la des gonadotrophines FIGURE 11.5. Il y en a deux : l’hormone
prostate occasionne de la douleur au moment d’uriner.
lutéinisante (LH) et l’hormone folliculo-stimulante (FSH).
12. Nommez la ou les glandes qui produisent le plus Ces hormones empruntent à leur tour la circulation sanguine
grand volume de la partie liquide du sperme. pour atteindre leurs cibles. Chez l’homme, la LH se fxe sur les
13. À quoi sert la sécrétion des glandes bulbo-urétrales ? cellules interstitielles et stimule la production de testostérone,
tandis que la FSH se fxe aux épithéliocytes de soutien, où elle
14. Pour quelle raison le sperme doit-il être alcalin ?
avorise la sécrétion d’une protéine, l’ABP (Androgen-Binding
15. Quels sont les deux types de tissus érectiles ? Protein). Cette dernière se lie à la testostérone, ce qui permet
de maintenir la concentration de testostérone élevée dans les
tubules séminières contournés. Les taux élevés de testosté-
11.3 La régulation hormonale rone avorisent la spermatogenèse. Voici un diagramme sim-
chez l’homme plifé des voies endocriniennes à la puberté :

Bien que la nature exacte des stimulus qui engendrent le


déclenchement de la production d’androgènes et de la sperma- Gn-RH (de l’hypothalamus)
togenèse par les testicules à la puberté soit inconnue, on pense
qu’une diminution de la sécrétion de la mélatonine par la glande
pinéale pourrait être en cause. Quoi qu’il en soit, on sait que les FSH et LH (de l’adénohypophyse)
cellules neurosécrétrices de l’hypothalamus augmentent leur
sécrétion de gonadolibérine (Gn-RH) à cette période du déve- Libération d’hormones sexuelles et
loppement de l’homme (fgure 10.30, p. 359). La fgure suivante maturation des gamètes (dans les gonades)
montre qu’une ois synthétisée, cette hormone est acheminée

Hypothalamus

Gn-RH

1 L’hypothalamus sécrète de la Gn-RH.


Stimulation
Inhibition 2 La Gn-RH hypothalamique stimule la sécrétion de
LH et de FSH par l’adénohypophyse.
Adéno- 3 La LH stimule les cellules interstitielles à sécréter de
6 hypophyse la testostérone.
Testostérone 7 Libido 4 La FSH agit sur les épithéliocytes de soutien où elle
2 stimule la sécrétion de l’ABP, protéine qui maintient
la concentration de testostérone élevée dans les
5 testicules.

5 La testostérone stimule la spermatogenèse.


ABP Spermatogénèse
8 6 La testostérone fait diminuer, par rétro-inhibition, la
FSH
sécrétion de Gn-RH et de LH.
4 LH
7 La testostérone est responsable du développement
8 Épithéliocytes
de soutien
et du maintien des caractères sexuels primaires et
secondaires en plus d’inuer sur la libido.

Cellules 8 L’augmentation du nombre de spermatozoïdes


3 interstitielles stimule les épithéliocytes de soutien à sécréter de
l’inhibine. Celle-ci abaisse la sécrétion de FSH et
Testicule
Test
MO 250X

de Gn-RH par rétro-inhibition.


Tubule séminifère

8 Inhibine

FIGURE 11.5
Contrôle hormonal des testicules
380 PARTIE IV Le système reproducteur

La régulation de la sécrétion de toutes ces hormones se La testostérone est aussi responsable du développement mus-
ait selon un mécanisme de rétro-inhibition (fgure 11.5, page culaire plus important des hommes. Sachant cela, des hommes
précédente, et fgure 10.30, p. 359) qui permet de maintenir la et des emmes absorbent parois des stéroïdes anabolisants ; il
sécrétion de testostérone et la production de spermatozoïdes s’agit soit de la testostérone, soit d’hormones stéroïdes qui lui
relativement constantes. sont apparentées. La rubrique Point de mire Bioéthique du cha-
Lorsqu’elle s’élève jusqu’à un certain niveau, la quantité de pitre 10 (p. 361), traite de l’usage de stéroïdes anabolisants.
testostérone dans le sang amène l’hypothalamus et l’adéno-
hypophyse à diminuer, par rétro-inhibition, leur sécrétion INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
respective de Gn-RH et de LH. Privés de leur stimulation hormo-
Pour en savoir plus sur les sujets abordés dans cette sec-
nale, les testicules cessent alors leur sécrétion de testostérone. tion, consultez les éléments suivants.
Par contre, quand le taux de testostérone commence à baisser,
La FIGURE 2.17, p. 43, montre la structure chimique de la
cela stimule l’hypothalamus. Ce dernier augmente sa sécrétion testostérone.
de Gn-RH, qui rejoint l’adénohypophyse et qui, à son tour, aug-
La SECTION 3.7.2, p. 91, explique comment la méiose
mente sa sécrétion de LH. Finalement, les cellules interstitielles
réduit le nombre de chromosomes au cours de la
sont stimulées, et elles produisent de la testostérone. spermatogenèse.
Un mécanisme de contrôle similaire maintient la produc- La rubrique BIOLOGIE AU QUOTIDIEN, p. 323, traite du
tion continue de spermatozoïdes. Lorsque la spermatogenèse syndrome de l’insensibilité aux androgènes.
se déroule trop rapidement et qu’un grand nombre de sperma- La SECTION 10.8.1, p. 359, fournit de l’information supplé-
tozoïdes est ormé, l’inhibine libérée par les épithéliocytes de mentaire sur les hormones sexuelles.
soutien rejoint, par la circulation sanguine, l’hypothalamus et
l’adénohypophyse pour y provoquer, respectivement, le blocage
de la sécrétion de Gn-RH et de FSH afn d’arrêter la spermato-
genèse (fgure 11.5). Lorsque le nombre de spermatozoïdes des- Vérifiez vos progrès
cend sous la barre des 20 millions par millilitre de sperme, la 16. a) Quelles sont les glandes endocrines qui
sécrétion d’inhibine est amoindrie, les sécrétions de Gn-RH et interviennent dans le développement et le
de FSH augmentent, ce qui permet de rétablir une numération maintien des caractères sexuels de l’homme ?
adéquate de spermatozoïdes dans le sperme. b) Quelles hormones en sont responsables ?

La testostérone est essentielle pour le développement et le


onctionnement normaux des organes génitaux (caractères
sexuels primaires). Elle permet également le développement et
le maintien des caractères sexuels secondaires masculins qui 11.4 L’anatomie du système
apparaissent à la puberté. En général, les hommes sont plus reproducteur de la femme
grands que les emmes ; ils ont des épaules plus larges, et leurs
jambes sont plus longues par rapport à la longueur de leur tronc. Les gonades éminines sont les ovaires, des organes pairs logés
La voix plus grave des hommes est attribuable à la taille supé- dans une dépression peu proonde de chaque côté de la partie
rieure de leur larynx, qui se trouve ainsi muni de cordes vocales supérieure de la cavité pelvienne FIGURE 11.6 . Ils produisent
plus longues. Cela explique également pourquoi la pomme les ovocytes de 2e ordre, communément appelés ovules, et les
d’Adam, une partie du larynx, est généralement plus proémi- hormones sexuelles éminines, soit les œstrogènes et la proges-
nente chez les hommes. La testostérone entraîne chez l’homme térone. Une ois produits, les ovocytes de 2e ordre sont captés
le développement d’une pilosité notable sur le visage et la poi- par les trompes utérines afn de rejoindre l’utérus. Les organes
trine et, parois, dans d’autres régions du corps, comme le dos. reproducteurs éminins comprennent également le vagin,
les organes génitaux externes qui orment la vulve ainsi que les
glandes mammaires.

L esfabriquent
glandes surrénales et les ovaires d’une femme
SAVIEZ-VOUS QUE...

de petites quantités de testostérone. Ces


11.4.1 Les ovaires et l’ovogenèse
faibles taux pourraient agir sur la libido. L’usage de sup-
pléments de testostérone visant à stimuler la libido chez Un ovaire renerme de nombreux follicules ovariques, c’est-
la femme n’a pas fait l’objet de beaucoup de recherches. à-dire de petits sacs ormés chacun d’un ovule immature,
Par ailleurs, les hommes fabriquent eux aussi des appelé ovocyte, entouré de cellules. À la naissance, les ovaires
œstrogènes. Les androgènes sont en effet convertis peuvent contenir jusqu’à 2 millions de ollicules, mais à la
en œstrogènes par une enzyme des gonades et des tis-
puberté, ce nombre n’est plus que de 300 000 à 400 000. Parmi
sus périphériques. Les œstrogènes contribuent à préve-
nir l’ostéoporose chez l’homme. ceux-ci, seul un petit nombre (environ 400) fnira par atteindre
la maturité, car une emme ne produit habituellement qu’un
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 381

Trompe utérine
Ovaire
Frange
de la trompe

Utérus

Vessie Col utérin


Symphyse
Trompe utérine Ovaire pubienne Rectum
Urètre Vagin

Clitoris
Franges Utérus
de la trompe Petite lèvre Anus
Vagin Grande lèvre
Orice vaginal

FIGURE 11.6
Anatomie du système reproducteur de la femme (en coupe sagittale) ❯ Les ovaires libèrent habituellement un ovocyte de 2e ordre
chaque mois ; la écondation se produit dans la trompe utérine, et le développement de l’embryon puis du œtus se déroule dans l’utérus. Le
vagin est la lière d’expulsion du œtus ainsi que l’organe permettant les rapports sexuels et l’écoulement du fux menstruel.

ovocyte de 2 e ordre par mois durant sa vie reproductive, soit de À partir de la puberté, sous l’infuence de la gonadotro-
la puberté à la ménopause. Tout au long de leur maturation, les phine FSH, plusieurs ollicules ovariques primordiaux, jusqu’à
ollicules subissent diverses modications FIGURE 11.7 (page 20 environ, reprennent leur développement chaque mois.
suivante), décrites ci-après. Touteois, un seul d’entre eux, le follicule ovarique dominant,
poursuivra son développement jusqu’à la n ; les autres olli-
L’ovogenèse et le développement folliculaire cules dégénéreront. Lorsqu’un ollicule entreprend sa matura-
L’ovogenèse est le processus permettant la production des tion, on note que les cellules olliculaires qui entourent l’ovocyte
gamètes emelles, les ovocytes de 2e ordre. Ceux-ci sont des cel- de 1er ordre se mettent à croître et deviennent cuboïdes. Elles se
lules haploïdes produites en plusieurs étapes par le mécanisme multiplient ensuite, entraînant ainsi l’apparition de plusieurs
de la méiose. couches de cellules nommées cellules granuleuses. Dès lors,
le ollicule porte le nom de follicule ovarique primaire. Les
Au début de la vie embryonnaire, des cellules du sac vitellin cellules granuleuses participent à la sécrétion d’œstrogènes,
se transorment en ovogonies, soit des cellules diploïdes (2n) hormones sexuelles éminines, ainsi qu’à la production de
qui sont à l’origine des ovocytes de 2e ordre haploïdes (n). Les
glycoprotéines ormant une membrane transparente, la zone
ovogonies se multiplient rapidement par mitose et, après une
pellucide, posée immédiatement sur l’ovocyte.
période de croissance importante, deviennent des ovocytes de
premier (1er) ordre (2n). Ces derniers amorceront la méiose I Ensuite, le ollicule ovarique primaire se transorme en un
et l’arrêteront en prophase I ; ils demeureront dans cet état ollicule ovarique secondaire. Ce passage est marqué par l’ap-
jusqu’à la puberté. Il est à noter qu’à sa naissance, une petite parition, entre les couches de cellules, d’une cavité remplie de
lle n’a plus d’ovogonies ; celles-ci ont soit dégénéré, soit subi la liquide, l’antre folliculaire. De plus, les cellules granuleuses en
transormation en ovocytes de 1er ordre. contact avec la zone pellucide s’y xent et deviennent la corona
radiata. Le ollicule ovarique secondaire se développe considé-
C’est aussi pendant le développement embryonnaire que
rablement ; lorsqu’il atteint sa taille maximale, plus de 2 cm, il ait
s’amorce la ormation des ollicules ovariques. Ainsi, chacun
saillie à la surace externe de l’ovaire. Dès lors, on l’appelle folli-
des ovocytes de 1er ordre s’entoure d’une couche simple de cel-
cule ovarique mûr. À ce moment, l’ovulation est imminente.
lules épithéliales squameuses, nommées cellules olliculaires,
et orme un follicule ovarique primordial. Ce dernier entre Pendant que le ollicule se transorme, la LH stimule l’ovo-
alors en dormance et ne subit aucune modication jusqu’au cyte de 1er ordre à reprendre la méiose qu’il avait abandon-
début de l’adolescence. née en prophase I et à se rendre jusqu’à la métaphase II, où il
382 PARTIE IV Le système reproducteur

1 Un follicule ovarique
primordial contient un
ovocyte de 1er ordre.

2 Avec l’apparition des


cellules granuleuses, le
follicule ovarique primaire
commence à produire les
hormones sexuelles
féminines, les œstrogènes, 2 Follicule ovarique primaire Ovocyte de 3 Follicule
ainsi que les glycoprotéines avec cellules granuleuses 1er ordre ovarique
qui constitueront la zone secondaire
pellucide. Zone pellucide
Follicule ovarique primaire
3 Avec l’apparition de l’antre avec cellules cubiques
folliculaire, le follicule
ovarique secondaire se Antre folliculaire
développe.
1 Follicule ovarique Follicule ovarique
4 Le follicule ovarique mûr primordial mûr
s’étant développé, l’ovulation Ovocyte de
est imminente. Lorsqu’elle 2e ordre
survient, l’ovocyte de Corona radiata
2e ordre est libéré avec sa
zone pellucide et sa corona
radiata. 6 Corps blanc Corona radiata
Ovocyte de 2e ordre
5 Le corps jaune sécrète de la
progestérone et un peu 5 Corps jaune 4 Zone pellucide
d’œstrogènes. (en formation)
6 Le corps jaune dégénère et
devient le corps blanc.

FIGURE 11.7
Développement folliculaire ❯ Un seul ollicule traversera toutes ces étapes (1 à 6) en un seul endroit à l’intérieur de l’ovaire. À mesure que le
ollicule se développe, des couches de cellules granuleuses entourent l’ovocyte. Le ollicule ovarique mûr fnit par se rompre et libère l’ovocyte
de 2e ordre. Le ollicule se transorme alors en corps jaune, qui fnira par dégénérer.

s’arrêtera de nouveau. À ce stade, il est devenu un ovocyte de cytoplasme. Il sert à éliminer le matériel génétique en trop,
deuxième (2 e) ordre. Au cours de l’ovulation, cette cellule sera car, en tant que gamète, l’ovocyte de 2e ordre ne peut conte-
expulsée de l’ovaire dans la cavité pelvienne, pour ensuite nir que 23 chromosomes. Le globule polaire peut ou non
être aspirée par les ranges de la trompe utérine. Certaines subir la méiose II, mais tôt ou tard il dégénérera et n’inter-
emmes ressentent une douleur au bas-ventre au moment de viendra jamais dans le processus de la écondation. S’il subit
l’ovulation parce que la paroi de l’ovaire subit un important la méiose II, il donnera deux cellules, des globules polaires,
étirement. qui dégénéreront.
S’il échappe aux ranges de la trompe utérine, l’ovocyte de Dans l’ovaire, après l’ovulation, le ollicule brisé s’emplit de
2e ordre mourra quelque part dans la cavité pelvienne. Bien que sang, puis les cellules prolièrent et remplacent le sang coagulé
cela soit rare, il peut arriver qu’un spermatozoïde rencontre par des cellules endocriniennes nommées cellules lutéiques.
cet ovocyte perdu et le éconde ; il en résultera une grossesse Le ollicule brisé devient alors le corps jaune, une glande
extra-utérine, nommée ainsi car l’ovocyte écondé s’implante endocrine qui sécrète, entre autres, des œstrogènes et de la
ailleurs que dans l’utérus. progestérone.
Il aut savoir que la méiose I (division réductionnelle) de S’il y a écondation peu après l’ovulation, le corps jaune se
l’ovocyte de 1er ordre (2n) produit deux cellules haploïdes (n) développera et demeurera acti pendant les premières semaines
nettement diférentes l’une de l’autre FIGURE 11.8 (p. 384). de la grossesse, alors que, s’il n’y a pas de écondation, il dégé-
La première de ces cellules est l’ovocyte de 2e ordre ; il reçoit nérera après quelque dix jours d’activité en laissant une cica-
la moitié des chromosomes de l’ovocyte de 1er ordre, soit 23, trice breuse et blanchâtre sur l’ovaire : le corps blanc. Seule la
et presque tout son cytoplasme. Il est en conséquence beau- écondation peut provoquer la reprise de la méiose II ; sans elle,
coup plus volumineux que la seconde cellule produite par la l’ovocyte de 2e ordre ne terminera jamais sa méiose et mourra
méiose I, le globule polaire. Celui-ci est une toute petite cel- peu de temps après son expulsion de l’ovaire. Si elle reprend,
lule contenant l’autre moitié des chromosomes et très peu de la méiose II conduira à la production de deux cellules très
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 383

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN

La grossesse tubaire Embryon Placenta Trompe utérine


Une grossesse tubaire FIGURE 11B (un type particulier de gros-
sesse extra-utérine) survient lorsque l’ovocyte écondé s’im-
plante dans la trompe utérine plutôt que dans l’utérus. La trompe Grossesse
utérine ne peut se dilater sufsamment quand l’embryon grossit, tubaire
de sorte que celui-ci ne peut demeurer viable au-delà de la hui-
tième semaine, alors qu’il devient trop gros pour les dimensions
restreintes de la trompe utérine. Si la grossesse tubaire en est à
ses débuts, on utilisera du méthotrexate. Ce médicament inter-
Utérus
rompt la division des cellules de l’embryon, qui se résorberont
ensuite. Si la grossesse est plus avancée, la trompe utérine de la
emme risque de se rompre. Il aut alors retirer l’embryon par une
intervention chirurgicale. La rupture de la trompe utérine entraîne
une grave hémorragie dans la cavité abdomino-pelvienne,
hémorragie qui peut mettre la vie de la mère en danger. Il n’existe FIGURE 11B
pas actuellement de méthode pour traiter une grossesse tubaire Grossesse tubaire
tout en sauvant l’embryon en développement.

diférentes : l’ovocyte de 2e ordre et un second globule polaire. 11.4.2 Les trompes utérines
Bien qu’elle puisse conduire à la ormation de quatre cellules
Le corps de la emme contient deux trompes utérines
haploïdes, l’ovogenèse est diférente de la spermatogenèse, car
(igure 11.6, p. 381). Elles s’étendent latéralement, sur une
une seule d’entre elles deviendra un gamète onctionnel.
longueur d’environ 10 cm, de la portion supérieure de l’uté-
rus jusqu’aux ovaires. Elles ne sont touteois pas rattachées
INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE
aux ovaires, mais les recouvrent de leurs projections digiti-
Pour aire la distinction entre un ovocyte de 1er ordre et un ormes appelées franges de la trompe. Quand il s’échappe
ovocyte de 2e ordre, il aut se rappeler que : de l’ovaire au moment de l’ovulation, l’ovocyte de 2 e ordre
• un ovocyte de 1er ordre est arrêté en prophase I ; est généralement balayé vers l’intérieur de la trompe uté-
• un ovocyte de 2e ordre est arrêté en métaphase II. rine par l’action combinée des ranges et du battement des
De plus, rappelez-vous que le seul ollicule ovarique qui cils des cellules de la muqueuse qui tapisse l’intérieur de la
contient un ovocyte de 2e ordre est le ollicule ovarique mûr trompe FIGURE 11.9 (p. 385).
– tous les autres ollicules ovariques ne renerment que des
ollicules de 1er ordre. Une ois dans la trompe utérine, l’ovocyte de 2 e ordre est
lentement poussé vers l’utérus par le mouvement des cils et
par les contractions de la couche musculaire présente dans la
paroi de la trompe. Un ovocyte de 2e ordre survit durant envi-
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
ron 12 à 24 heures, à moins qu’il y ait écondation. Celle-ci, qui
Pour en savoir plus sur les sujets abordés dans cette sec- aboutit à la ormation du zygote, se produit habituellement
tion, consultez les éléments suivants. dans l’ampoule d’une trompe utérine (gure 11.9). L’embryon
La SECTION 3.7.2, p. 91, explique comment la méiose réduit en développement atteint normalement l’utérus dans les cinq
le nombre de chromosomes au cours de l’ovogenèse. à sept jours suivants.
La SECTION 12.1, p. 416, explique les étapes de la éconda-
tion d’un ovocyte de 2e ordre par un spermatozoïde. La ligature des trompes FIGURE 11.4b (p. 377) est une
méthode de stérilisation éminine, c’est-à-dire qu’elle sup-
prime la capacité de procréer. Elle est permanente malgré
son caractère réversible. Elle consiste à obturer (ligaturer)
Vérifiez vos progrès et à sectionner, ou non, les trompes utérines. La grossesse se
17. Qu’est-ce qu’un globule polaire ? produit rarement par la suite, parce que le passage de l’ovo-
18. Décrivez la structure d’un ollicule ovarique cyte de 2e ordre dans la trompe utérine se trouve bloqué. En
primordial. procédant selon une méthode appelée laparoscopie, qui ne
demande que deux courtes incisions dans la paroi abdomi-
19. Au moment de l’ovulation, est-il juste de dire qu’un
ovule est libéré par les ovaires ? Justifez votre nale, le chirurgien insère un petit appareil lumineux pour voir
réponse. les trompes et il les ligature par l’installation d’agraes métal-
liques, par exemple.
384 PARTIE IV Le système reproducteur

Avant la naissance Ovogenèse Développement folliculaire Microphotographies


(périodes embryonnaire et fœtale) (développement des ovocytes) en exemple
Les ovogonies sont les cellules
diploïdes (contenant 23 paires de
46 Ovogonie Ovocytes de
chromosomes, soit 46 au total) qui
sont à l’origine des ovocytes. Les 1er ordre
divisions mitotiques des ovogonies Mitose Ovocyte
produisent des ovocytes de 1er ordre, Cellules
qui sont des cellules diploïdes. folliculaires
Ovocyte de

MO 500X
Les ovocytes de 1er ordre entament Follicule
46 1er ordre (arrêté
le processus de la méiose, mais ils primordial
à la prophase I)
s’arrêtent à la prophase I.

L’enfance
L’ovaire est inactif. Il abrite des Méiose I
follicules primordiaux dont un (interrompue)
certain nombre dégénèrent.

Tous les mois, de la puberté à


la ménopause
Follicule

MO 500X
Chaque mois, jusqu’à 20 follicules ovarique
primordiaux environ mûrissent en primaire
46 Ovocyte de
follicules primaires. Un seul d’entre eux,
1er ordre (arrêté
le follicule ovarique dominant, poursuivra
à la prophase I)
son développement jusqu’à la n ; les
Follicule
autres follicules dégénéreront.
ovarique
secondaire
Le follicule ovarique en développement
contient un ovocyte de 1er ordre. Ce Ovocyte de
dernier complètera la première division 2e ordre (arrêté à
la métaphase II) Follicule
de la méiose pour produire un globule

MO 100X
23 23 ovarique
polaire et un ovocyte de 2e ordre. mûr
Celui-ci est une cellule haploïde Premier Méiose II (interrompue)
(contenant seulement 23 chromo- globule polaire
somes) qui s’arrête à la (dégénère) Ovulation
Ovocyte de
métaphase de la seconde Fécondation
2e ordre

MO 175X
division méiotique. Spermatozoïde
23
Si l’ovocyte de 2e ordre est fécondé, 23 Méiose II
il complète la seconde division de complétée (s’il y
la méiose et devient un ovule. S’il a fécondation)
n’est pas fécondé, il dégénère. Corps jaune
MO 25X

23 23
Second Ovocyte fécondé
globule polaire
Corps blanc
MO 80X

(dégénère)

FIGURE 11.8
Ovogenèse ❯ L’ovogenèse débute chez le fœtus de sexe féminin, lorsque des ovocytes de 1er ordre se forment dans des follicules
primordiaux. L’ovaire et ces follicules demeurent inactifs durant l’enfance. Chaque mois à partir de la puberté, un certain nombre de
follicules primordiaux entament leur maturation et l’un d’eux produira un gamète femelle (ovocyte de 2e ordre).

11.4.3 L’utérus au-dessus de la vessie et la recouvre. D’ordinaire, il a un dia-


mètre d’environ 5 cm, mais il peut s’étirer jusqu’à 30 cm de
L’utérus ait partie du circuit que doivent emprunter les diamètre au moment d’une grossesse. La portion supérieure
spermatozoïdes afn de rejoindre les trompes. Il est destiné à légèrement bombée de l’utérus correspond au undus de l’uté-
recevoir, à abriter et à nourrir l’embryon, puis le œtus en crois- rus. La partie principale de l’utérus est le corps de l’utérus,
sance. C’est un organe musculeux à paroi épaisse de la taille et alors que son extrémité inérieure, qui s’ouvre dans le vagin,
de la orme approximatives d’une poire inversée. Il se trouve se nomme col de l’utérus. Sur une coupe sagittale comme celle
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 385

présentée à la gure 11.6 (p. 381), on peut observer que l’utérus cervicale ore un milieu propice à la survie des spermatozoïdes ;
s’insère presque perpendiculairement dans le vagin. par exemple, elle les protège du pH acide du vagin. Elle devient
Sur le plan histologique, l’utérus est composé de trois aussi moins visqueuse sous l’eet des œstrogènes produits par
couches de tissu : le périmétrium, le myomètre et l’endomètre le ollicule ovarique en développement. Cette liquéaction aci-
(gure 11.9). Le périmétrium correspond à la séreuse (couche lite le passage des spermatozoïdes et avorise la écondation. En
externe) utérine. Le myomètre, couche intermédiaire, est com- d’autres temps, elle orme un bouchon, appelé bouchon cervi-
posé de bres musculaires lisses entrecroisées. Au cours de cal, qui empêche les spermatozoïdes de traverser le col utérin et
l’accouchement, sous l’eet de l’ocytocine, ce sont les contrac- empêche l’entrée des microorganismes présents dans le vagin.
tions coordonnées de ces bres qui aident à expulser le œtus
du corps de l’utérus. La couche la plus interne, l’endomètre, 11.4.4 Le vagin
correspond à une muqueuse. Elle contient plusieurs glandes qui
sécrètent des éléments nutritis en vue de la possible implanta- Un petit orice dans le col utérin conduit au canal vaginal. Le
tion d’un embryon. Richement vascularisée, elle est divisée en vagin (gure 11.6 et gure 11.9) est un tube long de 8 à 10 cm
deux couches. La première et la plus interne est la couche fonc- qui orme un angle d’environ 90 degrés avec l’utérus. Pendant
tionnelle. Elle subit plusieurs modications (détaillées à la sec- les rapports sexuels, il sert d’organe copulateur, puisqu’il reçoit
tion 11.5.2, p. 390) au cours d’un cycle mensuel et, en absence le pénis (et le sperme). Il permet également l’écoulement du
de écondation, elle se desquame et est éliminée pendant la fux menstruel et l’accouchement.
menstruation. La deuxième, plus externe, la couche basale,
est permanente et sert à produire une nouvelle couche onc- Sur le plan histologique, la paroi vaginale est ormée de trois
tionnelle après chaque menstruation. L’endomètre participe couches : une adventice, une musculeuse et une muqueuse.
à la ormation du placenta, organe ournissant les nutriments L’adventice, une enveloppe externe ormée de tissu conjonc-
nécessaires pour le développement de l’embryon et du œtus. ti, protège le vagin tout en le rattachant aux structures avoi-
La muqueuse du col utérin possède des glandes cervicales sinantes. La musculeuse est dotée d’une grande élasticité qui
qui produisent le mucus cervical, également appelé glaire cer- acilite la pénétration du pénis au moment du coït et l’expulsion
vicale (cervicale pour col de l’utérus). Ce liquide est riche en du bébé à l’accouchement. La muqueuse vaginale maintient un
glucides qui peuvent être utilisés comme substance énergisante milieu légèrement acide, car les diérents types de bactéries
par les spermatozoïdes. À l’approche de l’ovulation, la glaire qui y résident normalement dégradent les réserves de glycogène

Franges de Cavité
la trompe utérine
Ligament suspenseur
de l’ovaire

Fundus Ovaire
Ampoule de
la trompe utérine

Trompe utérine

Ligament de l’ovaire
Utérus Corps
Ligament rond de l’utérus
Ligament Endomètre
large de Myomètre
l’utérus Paroi utérine
Périmétrium
Col

Vagin

Vue antérieure

FIGURE 11.9
Organes génitaux internes de la femme ❯ L’utérus et les ovaires sont soutenus par diérents ligaments. Ces derniers les maintiennent en
place tout en leur laissant sufsamment de liberté pour qu’ils puissent changer de position lorsque cela est nécessaire, quand la vessie se
remplit ou se vide, par exemple. Dans la partie droite de la fgure, une coupe rontale montre la structure interne.
386 PARTIE IV Le système reproducteur

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN

Le cancer du col utérin et les condylomes de la plupart des cancers du col et les deux autres, de la plupart
acuminés : une prévention commune des condylomes acuminés. En 2008, le gouvernement du
Québec a instauré un programme de vaccination gratuite contre
Le cancer du col de l’utérus est l’une des maladies les plus ré- les VPH. Il s’adresse aux flles et aux emmes âgées de 9 à
quentes du système reproducteur de la emme. Une inection 26 ans. La vaccination est principalement oerte à l’école, soit
antérieure par le virus du papillome humain (VPH), ou papilloma- en 4e année du primaire, car c’est à cet âge (entre 9 et 11 ans)
virus, en est la principale cause. Certains chercheurs croient que le système immunitaire répond le mieux au vaccin. De plus,
que jusqu’à 90 % de tous les cas de cancer du col de l’utérus le vaccin est plus efcace lorsque la personne n’est pas déjà
pourraient impliquer ce virus. Les grossesses répétées, la inectée par un VPH. Il est donc préérable que les jeunes flles
consommation de tabac, les rapports sexuels en bas âge ou soient vaccinées avant leurs premières relations sexuelles. Mal-
avec un nombre élevé de partenaires diérents sont également gré tout, le vaccin peut être administré à des personnes sexuel-
des acteurs de risque de développer ce cancer. À partir de l’âge lement actives, car il est peu probable qu’elles soient inectées
de 21 ans, les emmes sexuellement actives devraient subir par les quatre VPH en même temps. Touteois, puisque la vacci-
régulièrement un test de Papanicolaou (test de Pap) FIGURE 11C, nation ne protège pas contre tous les types de VPH, les emmes
ou rottis cervical, afn de détecter le plus tôt possible tout chan- vaccinées doivent quand même continuer à subir régulièrement
gement suspect survenant dans les cellules du col utérin. Si un test de Pap.
l’examen microscopique des cellules prélevées dans la région
Au début du programme québécois, les flles étaient les seules à
du col révèle la présence de cellules cancéreuses, il est possible
recevoir le vaccin. Depuis, plusieurs études scientifques ont
que le médecin recommande une hystérectomie, soit l’ablation
montré que le vaccin contre les VPH protège les garçons contre
de l’utérus. Si l’on enlève les ovaires en même temps que l’uté-
les condylomes acuminés et une orme de cancer de l’anus asso-
rus, l’opération porte le nom technique d’ovario-hystérectomie
ciée aux VPH. Ainsi, des experts canadiens recommandent la
(hystérectomie radicale). Par la suite, la emme peut encore
vaccination des garçons contre les VPH, mais elle n’est pas
avoir des relations sexuelles, puisque le vagin reste en place.
gratuite.
Les condylomes acuminés, ou verrues géni-
tales, sont un type d’ITSS. Ils sont aussi causés Cellules épithéliales Cellules épithéliales Cellules
normales normales dysplasiques
par le VPH. Il arrive souvent que les porteurs ne
présentent aucun signe de condylomes ou qu’ils
n’aient que de simples lésions aplaties.
Lorsqu’ils sont présents, les condylomes s’ob-
servent sur le pénis et le prépuce de l’homme et,
chez la emme, près de l’orifce vaginal. On peut
enlever chirurgicalement les tumeurs visibles,
les congeler ou encore les brûler à l’aide d’un
MO 160X
MO 140X

laser ou d’un acide. Les condylomes excisés


peuvent touteois réapparaître. Les condylomes
acuminés sont associés à des tumeurs de la
vulve, du vagin, de l’anus et du pénis. Test de Pap normal Test de Pap anormal

En 2006, Santé Canada a approuvé le vaccin FIGURE 11C


GardasilMD, qui s’est révélé être efcace contre Test de Pap
quatre types de VPH : deux sont responsables

qui s’y trouvent et créent, de ce ait, un environnement acide. 11.4.5 Les organes génitaux externes : la vulve
Cette acidité protège naturellement la emme des inections
L’ensemble des organes génitaux externes de la emme orme
vaginales en empêchant la croissance de bactéries pathogènes.
la vulve FIGURE 11.10. Celle-ci comprend :
Les spermatozoïdes préèrent touteois un environnement alca-
lin. C’est pourquoi la présence de composants alcalins dans le • le mont du pubis, une région adipeuse recouverte de peau
sperme est essentielle pour neutraliser l’acidité vaginale et ainsi et de poils qui surplombe la symphyse pubienne ;
assurer la survie des spermatozoïdes. • les grandes lèvres, deux gros replis de peau couverts de
À la naissance, le vagin peut être partiellement ermé poils et contenant du tissu adipeux ; elles s’étendent vers
par un anneau de tissu appelé hymen. Celui-ci se déchire l’arrière à partir du mont du pubis. Puisqu’elles dérivent du
ordinairement au cours d’une relation sexuelle, mais sa même tissu embryonnaire que le scrotum, on considère ces
déchirure peut aussi survenir au moment de l’insertion structures comme étant des homologues ;
d’un tampon hygiénique ou d’un examen gynécologique. Si • les petites lèvres, deux petits replis cutanés dépourvus
l’hymen est ermé complètement, il aut corriger la situa- de poils situés juste à l’intérieur des grandes lèvres. Elles
tion chirurgicalement ain de permettre l’écoulement du s’étendent vers l’avant à partir de l’orifce vaginal pour aller
lux menstruel. entourer le gland du clitoris et ormer son prépuce. Elles
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 387

délimitent un espace appelé le vestibule, dans lequel on trouve


Prépuce les orices des glandes vestibulaires majeures. Au cours
Mont du pubis du clitoris d’une relation sexuelle, ces glandes sécrètent un mucus, qui
Gland s’ajoute à la glaire cervicale, pour lubrier et humidier le
Méat urétral du clitoris vestibule ainsi que le vagin. On considère les glandes vesti-
Grande lèvre Vestibule bulaires majeures comme étant les homologues des glandes
Orice vaginal bulbo-urétrales de l’homme. De plus, le sillon séparant les
Petite lèvre (hymen déchiré) petites lèvres contient les ouvertures de l’urètre, vers l’avant,
et du vagin, vers l’arrière ;
Périnée
Anus • le clitoris, homologue éminin du pénis. Il constitue l’organe
de l’excitation sexuelle chez la emme. Tout comme le pénis,
il contient une masse de tissu érectile qui se gorge de sang
sous l’eet d’une stimulation sexuelle.
FIGURE 11.10 Il est à noter que, chez la emme, le système urinaire et le
Organes génitaux externes de la femme ❯ système reproducteur sont complètement séparés. L’urètre ne
À la naissance, l’orifce vaginal est partiellement ermé par une transporte ainsi que de l’urine, et le vagin ne sert que pour les
membrane appelée hymen. Les activités physiques et les relations
sexuelles brisent l’hymen. relations sexuelles, l’écoulement du fux menstruel et le pas-
sage du bébé à la naissance.

POINT DE MIRE Bioéthique


L’excision
L’excision (aussi appelée mutilation génitale des emmes [MGF] ou Grâce aux eorts d’Inna Modja FIGURE 11D, une victime de la
mutilation sexuelle éminine) se pratique strictement pour des rai- mutilation, et d’autres personnes comme elle, on discute main-
sons culturelles ou religieuses, bien qu’aucune religion ne la pres- tenant ouvertement de la nécessité d’éliminer l’excision, et des
crive spécifquement. L’intervention consiste en une ablation mesures sont prises dans beaucoup de pays pour déclarer
partielle ou totale des organes génitaux externes d’une flle. Les cette pratique illégale. Les Nations Unies, l’UNICEF et l’Organi-
cultures qui pratiquent l’excision croient qu’il s’agit d’un rite de pas- sation mondiale de la Santé (OMS) considèrent l’excision
sage nécessaire pour les flles. Selon la perspective de ces cultures, comme une violation des droits de la personne. Même s’il est
l’excision serait nécessaire pour préserver la virgi- illégal de pratiquer l’excision dans plusieurs
nité des emmes et pour prévenir la promiscuité. Elle pays d’Arique et du Moyen-Orient, la pratique
est aussi pratiquée pour des raisons esthétiques, se perpétue parce que les lois ne sont pas appli-
car on croit que le clitoris est un organe malsain et quées. Au Canada, en raison de l’immigration
peu attrayant. En outre, l’excision est considérée récente de populations en provenance de la
comme une condition préalable essentielle pour le Somalie, de l’Éthiopie, de l’Érythrée, du Soudan
mariage. Les emmes dont le clitoris est intact sont et du Nigeria, on trouve de plus en plus de
présumées impures et elles représenteraient un emmes ayant subi ces mutilations. Et même si
danger potentiel pour l’homme ou pour le bébé si ce sujet demeure tabou, et ce, aussi bien au sein
l’un ou l’autre devait entrer en contact avec le clitoris des communautés touchées que dans l’en-
durant la relation sexuelle ou au moment de l’accou- semble de la société, des excisions se pra-
chement. Nombreux sont ceux qui croient même tiquent au Canada (incluant le Québec) malgré
que l’excision augmente le plaisir sexuel de l’homme FIGURE 11D
l’adoption, en 1997, d’une loi visant à criminali-
et la écondité de la emme. Inna Modja ❯ Inna Modja, une ser les MGF ainsi que le ait de aire passer à
Dans les aits, beaucoup de flles meurent d’une chanteuse vedette née au Mali, l’étranger une mineure afn qu’elle subisse ce
milite depuis 10 ans contre la
inection après une excision. L’intervention peut
mutilation génitale des emmes. type de mutilation. Malheureusement, malgré
également causer des inections permanentes cela, beaucoup d’immigrants continuent la pra-
des voies urinaires et génitales, la stérilité et des tique de l’excision en envoyant leurs flles à
douleurs pelviennes. Les victimes rapportent l’absence ou la l’étranger pour l’intervention ou en aisant venir quelqu’un pour
réduction importante du plaisir lors des relations sexuelles. l’eectuer. Diverses approches éducatives ont été tentées pour
Le plus souvent, l’excision est pratiquée sur des flles âgées de 4 à éliminer l’excision, notamment l’éducation communautaire por-
12 ans dans les pays d’Arique centrale et d’Arique du Nord. Elle tant sur les préjudices causés par cette intervention et sur le
est aussi pratiquée dans certains pays du Moyen-Orient et parmi recours à des rituels de remplacement pour souligner le pas-
des groupes musulmans en divers autres endroits. Avec l’aug- sage des flles à l’âge adulte. L’éducation pourrait d’ailleurs être
mentation de l’immigration provenant de ces pays, il y a plus de la cle qui mettra fn à l’excision parce que les emmes plus
emmes qui ont été soumises à l’excision et plus de flles risquent instruites sont moins susceptibles de tolérer que leurs flles
maintenant de subir cette mutilation en Amérique du Nord. soient mutilées de cette açon.
388 PARTIE IV Le système reproducteur

Le périnée enceinte. Chaque lobe est composé de petits compartiments,


Chez les deux sexes, le périnée (gure 11.10, page précédente), appelés lobules, qui comportent du tissu conjoncti dans
une région anatomique en orme de losange, s’étend de la sym- lequel sont enouies les glandes alvéolaires qui sécrètent le
physe pubienne au coccyx et contient les organes génitaux lait maternel. Disposées en grappes, ces glandes augmentent
externes ainsi que l’anus. de volume durant la grossesse et l’allaitement. Elles sécrètent le
lait dans une série de conduits lactifères qui s’ouvrent par un
pore à la surace du mamelon. Juste avant d’arriver à l’aréole,
11.4.6 Les glandes mammaires chaque conduit lactière s’élargit pour ormer un sinus lacti-
fère où une petite quantité de lait peut être entreposée entre
Les glandes mammaires possèdent une structure diférente
chaque tétée chez la emme qui allaite.
selon qu’il y ait ou non lactation FIGURE 11.11. Elles sont le
produit dérivé de modications subies par des glandes sudori-
pares, et leur rôle physiologique consiste à assurer la lactation, INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
soit la synthèse et la sécrétion du lait. Anatomiquement, elles Pour en savoir plus sur la régulation hormonale de la lacta-
ont partie du système tégumentaire (la peau). tion et l’éjection du lait, consultez les éléments suivants.
La FIGURE 1.15, p. 18, montre la régulation hormonale de
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN l’éjection du lait.
La FIGURE 10.13, p. 334, illustre la régulation hormonale de
Le cancer du sein la lactation.
Une Canadienne sur neu risque de sourir d’un cancer du
sein au cours de sa vie ; ce cancer atteint aussi parois les
hommes (Fondation canadienne du cancer du sein, 2013). Vérifiez vos progrès
Parmi les acteurs de risques bien connus du cancer du sein,
mentionnons l’existence d’un cancer du sein chez un membre 20. Parmi les organes génitaux de la emme, nommez
de la amille du côté maternel, la durée plus longue de la vie celui qui :
reproductive (règles précoces et ménopause tardive), l’obé- a) produit l’ovocyte de 2e ordre ;
sité, la nulliparité, l’âge avancé à la première grossesse et la
b) achemine l’ovocyte de 2e ordre ;
présence des gènes spécifques du cancer du sein (BRCA1 et
BRCA2). La plupart des cancers du sein sont hormonodépen- c) abrite l’embryon en développement ;
dants, c’est-à-dire que les œstrogènes et la progestérone d) permet le passage du bébé à la naissance.
avorisent la croissance tumorale. Au Québec, l’autoexamen
des seins n’est plus recommandé comme moyen de dépis- 21. Avec quelle autre condition médicale les condylomes
tage. Il a été démontré que cette méthode ne réduit pas la acuminés sont-ils associés chez la emme ?
mortalité par cancer du sein. Les emmes qui pratiquent cet
autoexamen n’en retirent donc pas le bénéfce attendu. De
plus, cette méthode entraîne des examens additionnels inu- 11.5 Le cycle reproducteur
tiles – et plus de chirurgies – pour les emmes qui la suivent.
La mammographie est la méthode la chez la femme
plus efcace pour détecter le cancer
du sein. Il s’agit d’une radiographie du À maturité sexuelle, chez la emme qui n’est pas enceinte,
sein FIGURE 11E qui peut déceler de les taux d’hormones sexuelles varient cycliquement sur une
petites zones de tissu plus dense ; elle base presque mensuelle. La durée de ce cycle est très variable
Tumeur permet de découvrir des tumeurs très d’une emme à l’autre, mais elle est en moyenne de 28 jours,
petites. Le Programme québécois de
soit un mois lunaire, avec des variations normales allant de 24
dépistage du cancer du sein (PQDCS)
invite toutes les emmes de 50 à
à 35 jours. Durant cette période, dans les ovaires, l’ovogenèse
69 ans à subir une mammographie produit un ovocyte de 2e ordre. Simultanément, l’utérus se
tous les deux ans. Pour les autres prépare à la possible implantation d’un embryon. Pour ces rai-
emmes, les avantages de la mammo- sons, le cycle reproducteur éminin est divisé en deux cycles :
FIGURE 11E graphie ne sont pas clairs. Ces le cycle ovarien, englobant tous les événements se déroulant
Mammographie emmes sont donc invitées à discuter dans les ovaires, et le cycle utérin, comprenant toutes les
montrant une avec leur médecin de leurs besoins modications subies par la muqueuse utérine. Des hormones
tumeur propres en onction de leur histoire
amiliale et de leurs habitudes de vie.
produites par l’hypothalamus, l’adénohypophyse et les ovaires
gouvernent le déroulement du cycle reproducteur éminin.

Chaque glande mammaire est située dans un sein et com-


prend de 15 à 20 lobes (ou compartiments) séparés par du tissu
11.5.1 Le cycle ovarien : sans grossesse
conjoncti, dont du tissu adipeux. C’est la quantité de tissu Par souci de simplication, on considère que le cycle ovarien
adipeux qui détermine le volume des seins chez la emme non comporte deux phases séparées par un événement marquant,
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 389

Conduit
lactifère

Côte
Lobe
Lobule
Muscle grand
pectoral
a. Anatomie d’un lobe Glande alvéolaire

Conduit
Tissu adipeux Épithélium
de la glande
Ligaments suspenseurs alvéolaire
(soutien du sein) Absence de lactation
A
Sinus lactifère
Cellule
Conduit lactifère
musculaire lisse
b. Absence de lactation

c. Lactation Glandes
Mamelon alvéolaires

Épithélium

Aréole
Lobule
Lobe Lactation

FIGURE 11.11
Glandes mammaires ❯
a. Chaque lobe comporte plusieurs lobules subdivisés en glandes alvéolaires. Le tout est drainé par un conduit lactifère.
b. En absence de lactation, la taille des seins est principalement déterminée par la quantité de tissu adipeux s’y trouvant.
c. Chez la femme qui allaite, les glandes alvéolaires sont gorgées de lait, ce qui fait augmenter le volume des seins. Au moment de l’allaitement,
les cellules musculaires lisses entourant les glandes alvéolaires se contractent sous l’effet de l’ocytocine, permettant ainsi l’éjection du lait.

l’ovulation. D’abord, il y a la phase olliculaire (ou préovulatoire), suivante). La FSH, avec l’aide de la LH, stimule la croissance
durant laquelle les ollicules, sous inuences hormonales, et la maturation de 15 à 20 ollicules ovariques ainsi qu’une
subissent diverses modications. Elle dure 14 jours (jour 1 au aible sécrétion d’œstrogènes et d’inhibine par ces derniers. La
jour 14 du cycle). Ensuite se déroule la phase lutéale (ou post- légère augmentation du taux d’œstrogènes exerce une rétro-
ovulatoire). Elle correspond à la période d’activité du corps inhibition sur la libération de Gn-RH par l’hypothalamus et
jaune. Elle dure également 14 jours (jour 14 au jour 28 du cycle). sur la sécrétion de FSH et de LH par l’adénohypophyse, tandis
que l’inhibine empêche la sécrétion de FSH par l’adénohypo-
Il est à noter que la durée de la phase olliculaire peut varier,
physe. La diminution du taux de FSH bloque la croissance des
tandis que celle de la phase lutéale est toujours la même. On
peut en conclure que l’ovulation se produit toujours 14 jours ollicules les moins développés, qui dégénéreront par la suite.
avant la n d’un cycle, mais pas nécessairement le 14e jour du Par contre, vers le sixième jour du cycle, un des ollicules les
cycle. Par exemple, une emme qui a un long cycle de 40 jours plus avancés dans leur maturation commence à se démarquer ;
ovule au 26e jour de son cycle, tandis qu’une emme dont le c’est le ollicule ovarique dominant. On le nomme ainsi, car il
cycle n’est que de 25 jours ovulera au 11e jour. sécrète sufsamment d’œstrogènes, malgré la baisse du taux de
FSH, pour stimuler sa propre croissance et son développement.
Tout comme pour les testicules, c’est l’hypothalamus qui
contrôle ultimement la onction des ovaires en sécrétant la Par la suite, l’augmentation progressive du taux d’œstro-
Gn-RH. Celle-ci stimule la sécrétion de FSH et de LH par l’adé- gènes, jusqu’à l’obtention d’un pic, stimule l’hypothalamus et
nohypophyse, et ces hormones régulent le cycle ovarien. l’adénohypophyse. (Un aible taux d’œstrogènes inhibe l’axe
hypothalamo-hypophysaire, tandis qu’un taux élevé le stimule.)
La phase folliculaire C’est ce qui explique la brusque augmentation de la sécrétion, par
l’adénohypophyse, de LH et, dans une moindre mesure, de FSH
D’une durée variable, la phase folliculaire s’étend du début
qui se produit au milieu du cycle FIGURE 11.13 (p. 391). L’élévation
de la menstruation jusqu’au moment de l’ovulation.
du taux de LH stimule l’ovocyte de 1er ordre à poursuivre sa
Au jour 1 du cycle, il y a une augmentation du taux de Gn-RH, méiose jusqu’à l’obtention d’un ovocyte de 2e ordre, bloqué en
ce qui accroît les taux de LH et de FSH FIGURE 11.12 (page métaphase II. À ce moment, tout est prêt pour l’ovulation.
390 PARTIE IV Le système reproducteur

Majeure partie de la phase folliculaire Fin de la phase folliculaire, ovulation, phase lutéale

Hypothalamus Hypothalamus
1 L’hypothalamus sécrète
la Gn-RH qui stimule
la libération de FSH
et de LH par Gn-RH
n-
l’adénohypophyse.
Stimulation
Inhibition

Adéno-
Adéno- hypo
p phyyse
hypophyse
hypophyse 6 Une montée de LH, libérée
Progestérone,
2 La FSH et la LH stimulent par l’adénohypophyse,
œstrogènes, inhibine
le développement provoque l’ovulation.
Inhibine, folliculaire. Taux
T x élevés
éle
evés
ev és
s
faibles taux d’œstrogènes
d’œ
œstttrrog

g ènees LH
d’œstrogènes 5 Le follicule ovarique mûr produit une
quantité importante d’œstrogènes
FSH, LH qui stimulent l’hypothalamus et
l’adénohypophyse.

Œstrogènes
8 Le corps jaune sécrète de
3 Les follicules ovariques en grandes quantités de
voie de maturation sécrètent progestérone de même
de l’inhibine (qui inhibe la production 4 Les œstrogènes que des œstrogènes et de
de FSH) et une légère quantité contribuent également 7 Le corps jaune se forme l’inhibine qui inhibent
d’œstrogènes (qui inhibent à la fois au développement du sous l’influence de la LH. l’hypothalamus et
l’hypothalamus et l’adénohypophyse). follicule dominant.
l’adénohypophyse.

FIGURE 11.12
Interactions hormonales dans le cycle ovarien ❯ Le cycle ovarien s’amorce quand l’hypothalamus sécrète la Gn-RH ; celle-ci stimule la
sécrétion de FSH et de LH par l’adénohypophyse. La fgure montre la cascade d’événements qui se produisent au cours du cycle.

La montée du taux sanguin de LH entraîne l’ovulation, au INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
14e jour d’un cycle de 28 jours. L’ovulation correspond à la rup-
ture du ollicule ovarique mûr avec libération de l’ovocyte de Pour en savoir plus sur les hormones présentées dans cette
section, consultez les éléments suivants.
2e ordre. Les mouvements des ranges des trompes utérines
créent des courants qui transportent l’ovocyte de 2 e ordre La SECTION 10.4.2, p. 332, présente l’adénohypophyse et
dans la trompe. Une ois que le ollicule ovarique mûr a perdu explique le rôle des gonadotrophines.
l’ovocyte de 2e ordre, la LH le stimule à se transormer en corps La SECTION 10.8.1, p. 359, décrit les hormones produites
jaune, une structure glandulaire. par le système reproducteur de la emme.

La phase lutéale
Avec la ormation du corps jaune, la phase lutéale commence Vérifiez vos progrès
(gure 11.12). Sous l’infuence de la LH, le corps jaune com-
22. Quelles hormones régulent le cycle ovarien ?
mence à sécréter une bonne quantité de progestérone de même
que d’œstrogènes. Ces hormones exercent une rétro-inhibition 23. Qu’est-ce qui diérencie le corps jaune du corps blanc ?
sur l’hypothalamus et empêchent la libération de Gn-RH. Par 24. Déterminez la durée de la phase olliculaire, le jour
conséquent, les taux de LH et de FSH diminuent aussi. La libé- de l’ovulation et la durée de la phase lutéale pour un
ration d’inhibine par le corps jaune accentue le blocage de la cycle de 33 jours.
libération de FSH. De cette manière, aucun autre ollicule ne
peut se développer. Cependant, sous l’infuence des hormones
produites par le corps jaune, l’utérus se prépare à accueillir
11.5.2 Le cycle utérin : sans grossesse
un embryon. En l’absence de écondation, et parce que la LH
a diminué, le corps jaune dégénère après une dizaine de jours Le cycle utérin correspond à une série de modications
d’activité. Il laisse une cicatrice, appelée corps blanc, à la sur- cycliques subies chaque mois par l’endomètre en réponse aux
ace de l’ovaire et cesse de produire ses hormones. Un nouveau variations de concentrations sanguines des hormones ova-
cycle peut alors s’amorcer (gure 11.13). riennes, les œstrogènes et la progestérone (gure 11.13). C’est
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 391

pour cette raison que les modications de l’endomètre sont


coordonnées avec les phases du cycle ovarien. ’ aménorrhée, ou absence de menstruation, n’est pas
L

SAVIEZ-VOUS QUE...
le propre de la ménopause. Certaines jeunes emmes
On considère que le cycle utérin comporte trois phases. peuvent aussi vivre cette situation si elles suivent un entraî-
D’abord, il y a la phase menstruelle (plus communément appe- nement physique intense ou si elles sourent d’anorexie,
lée menstruation), durant laquelle se produit la desquamation par exemple. Dans les deux cas, la disparition des règles
de l’endomètre. Elle dure environ cinq jours. Ensuite survient est essentiellement causée par le même acteur : une masse
la phase proliférative. Elle correspond à la période où l’endo- adipeuse insufsante. Une explication proposée pour com-
prendre ce phénomène porte sur la leptine, une hormone
mètre s’épaissit. Elle dure environ neu jours. Finalement, il y
produite par le tissu adipeux. Elle pourrait agir à titre d’indi-
a la phase sécrétoire, au cours de laquelle l’endomètre se pré- cateur de l’état des réserves énergétiques d’une emme et,
pare à l’implantation d’un embryon. Elle s’étale sur 14 jours. en cas d’insufsance, les onctions reproductives seraient
inhibées. Pour rétablir son cycle reproducteur, la emme
La phase menstruelle atteinte d’aménorrhée doit adopter une alimentation équili-
brée et réduire ses périodes d’entraînement.
Durant les jours 1 à 5 du cycle, la couche onctionnelle de l’en-
domètre se désagrège et ses vaisseaux sanguins se rompent en
réponse aux aibles taux d’œstrogènes et de progestérone dans
l’organisme. Le fux de sang et de tissus qui en résulte s’écoule La phase proliférative
alors par le vagin. C’est ce qu’on appelle la menstruation ou les Au cours des jours 6 à 14, la production accrue d’œstrogènes
règles. Au même moment, en réponse à la baisse du taux des par le ollicule ovarique dominant entraîne la proliération des
hormones ovariennes, l’hypothalamus commence à sécréter cellules de la couche basale de l’endomètre, permettant ainsi
de la Gn-RH, qui incitera l’adénohypophyse à recommencer sa la reconstruction et la vascularisation de la couche onction-
sécrétion de gonadotrophines. nelle de même que le développement des glandes utérines.
Taux hormonaux

Cycle ovarien
Ovulation

FSH LH

Follicule ovarique Follicule ovarique mûr Corps jaune Corps jaune Corps
en croissance en régression blanc
Événements
ovariens

14
Jours 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 1

Phase folliculaire Phase lutéale


Ovulation
Modications Taux hormonaux

Cycle utérin Ovulation


Œstrogènes

Progestérone

Menstruation
de l’endomètre

Jours 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 1

Phase menstruelle Phase proliférative Phase sécrétoire

FIGURE 11.13
Taux hormonaux chez la femme pour un cycle de 28 jours ❯ Durant la phase olliculaire, la FSH et la LH libérées par l’adénohypophyse
avorisent la maturation de ollicules dans l’ovaire. Le ollicule ovarique dominant produit des taux de plus en plus élevés d’œstrogènes, qui
provoquent l’épaississement de l’endomètre au cours de la phase proliérative du cycle utérin. Après l’ovulation et durant la phase lutéale du
cycle ovarien, la LH entraîne le développement du corps jaune. La progestérone que celui-ci sécrète stimule en particulier le développement
des glandes de la muqueuse endométriale. La menstruation, causée par la dégradation de l’endomètre, commence lorsque la production de
progestérone et d’œstrogènes chute à la suite de la dégénérescence du corps jaune.
392 PARTIE IV Le système reproducteur

Autrement dit, l’endomètre s’épaissit grâce à l’apparition d’une Vérifiez vos progrès
nouvelle couche onctionnelle.
25. Quelles hormones régulent le cycle utérin ?
De plus, sous l’infuence des œstrogènes, la glaire cervicale
change d’aspect an de avoriser le passage des spermato-
zoïdes au moment de l’ovulation. En eet, elle perd de sa vis- 11.5.3 Le cycle reproducteur et la grossesse
cosité pour devenir plus liquide. Elle retrouve sa consistance
Dès les premiers jours suivant la écondation, l’enveloppe de
normale, au cours de la phase sécrétoire, sous l’eet de la
l’embryon (dont une partie contribuera à la ormation du pla-
progestérone.
centa) produit la gonadotrophine chorionique humaine
La phase sécrétoire (hCG). Cette hormone remplace la LH (qui n’est plus produite
par l’adénohypophyse) et assure le maintien du corps jaune
Pendant les jours 15 à 28, l’augmentation de la production de dans l’ovaire. Au cours du premier trimestre de la grossesse, la
progestérone et d’œstrogènes par le corps jaune dans l’ovaire quantité de plus en plus importante de hCG dans la circulation
va amener l’endomètre à doubler ou à tripler son épaisseur en sanguine de la emme stimule le corps jaune à produire de plus
entraînant la maturation des glandes utérines, qui produiront en plus de progestérone. Celle-ci inhibe les sécrétions de Gn-RH
une épaisse sécrétion muqueuse, et en avorisant le développe- par l’hypothalamus et de FSH et de LH par l’adénohypophyse,
ment de nouveaux vaisseaux sanguins. C’est ce qu’on appelle de sorte qu’aucun nouveau ollicule ne commence son dévelop-
la phase sécrétoire du cycle utérin. L’endomètre est main- pement dans l’ovaire. La progestérone est également nécessaire
tenant prêt à recevoir l’embryon en développement. En l’ab- à l’entretien de la muqueuse utérine, où l’embryon est mainte-
sence de écondation, le corps jaune de l’ovaire dégénère, et la nant logé. Comme le taux de progestérone (et d’œstrogènes) est
diminution du taux d’hormones sexuelles dans l ’organisme de élevé, la phase menstruelle du cycle utérin ne peut se déclen-
la emme entraîne la desquamation de l’endomètre au cours cher. L’absence de menstruation est un signal qui indique à la
de la menstruation. Le cycle recommence alors. emme qu’elle pourrait être enceinte FIGURE 11.14. Vers la n du
Le tableau suivant et la gure Intégration des concepts premier trimestre de la gestation, le placenta abrique lui-même
(p. 394 et 395) mettent en relation les phases du cycle ovarien la progestérone et une certaine quantité d’œstrogènes. Le corps
et celles du cycle utérin en l’absence de grossesse TABLEAU 11.1 jaune, qui n’est alors plus nécessaire, dégénérera.
et FIGURE 11.15. On y remarque que la phase menstruelle et la
phase proliérative du cycle utérin correspondent à la phase
olliculaire du cycle ovarien, alors que la phase sécrétoire cor-
U ndans
test de grossesse détecte la présence de hCG
SAVIEZ-VOUS QUE...

respond à la phase lutéale. le sang ou dans l’urine. La majorité des tests


vendus en pharmacie peuvent déceler une grossesse dès
TABLEAU 11.1 Cycles ovarien et utérin : sans grossesse le premier jour prévu des menstruations. Pour aire le test,
il est suggéré d’utiliser l’urine du matin, car elle est plus
Cycle Cycle concentrée et donc habituellement plus efcace.
Événements Événements
ovarien utérin
Si le résultat du test de grossesse est positi oncé, c’est-
Phase La sécrétion de Menstruation L’endomètre à-dire qu’une ligne oncée apparaît sur le bâton de test, la
olliculaire FSH commence. (jours 1 à 5) se dégrade. emme est enceinte. En ce cas, nul besoin de repasser plu-
(jours 1 à 14) Il y a maturation sieurs autres tests, la réponse est valide à 99 %, à la condi-
du ollicule. tion d’avoir bien utilisé le test. Si c’est une ligne pâle, mais
La sécrétion Phase L’endomètre visible, qui apparaît sur le bâton de test, cela signife aussi
d’œstrogènes proliérative se reconstruit. qu’il y a grossesse. Si le résultat est positi très pâle, il peut
prédomine. (jours 6 à 14)
indiquer que la emme est enceinte, mais que le taux de
Ovulation Le pic de LH hCG est très bas, ou il peut signifer qu’il n’y a pas de gros-
(jour 14*) survient. Le sesse et que les menstruations débuteront bientôt.
ollicule ovarique Si le résultat du test est négati, il peut vouloir dire deux
mûr éclate et
choses. Soit qu’il n’y a pas de grossesse, soit qu’il y a gros-
libère un ovocyte
de 2e ordre.
sesse, mais que le taux de hCG est trop bas pour être
détecté, le test ayant peut-être été ait trop tôt. Dans ce der-
Phase lutéale La sécrétion de Phase L’endomètre nier cas, si les menstruations n’ont pas encore commencé
(jours 15 à 28) LH se poursuit. sécrétoire s’épaissit ; les dans les cinq à sept jours suivant le premier test, il aut pas-
Le corps jaune (jours 15 à 28) glandes utérines ser un autre test. Si ce dernier est encore négati, mais que
se orme. poursuivent leur des symptômes de grossesse sont présents, comme un
La sécrétion développement
grand retard menstruel, ou en cas de ortes douleurs, il est
de progestérone et commencent
recommandé de consulter un médecin. En attendant d’en
prédomine. leurs activités
sécrétoires. savoir plus, une emme qui ne désire pas être enceinte doit
utiliser une méthode contraceptive pour éviter de le devenir.
* Pour un cycle de 28 jours.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 393

les emmes ont les hanches plus larges et que leurs cuisses or-
Ovulation ment un angle plus grand en convergeant vers les genoux (ce
e
ss que l’on nomme souvent culotte de cheval). Étant donné que
Taux d’hormones

sse
G ro leur bassin est incliné vers l’avant, la courbure lombaire de la
colonne vertébrale des emmes est plus accentuée que celle
Œstrogènes des hommes, leur abdomen est plus bombé, et leurs esses sont
Progestérone plus proéminentes.

Jours 4 8 12 16 20 24 28 La ménopause
et +
La ménopause est la période de la vie d’une emme qui sonne
Phase folliculaire Ovulation Phase lutéale l’interruption de ses cycles reproducteurs. Elle survient géné-
ralement entre l’âge de 45 et de 55 ans. À ce moment, les ovaires
Cycle ovarien

ne réagissent plus aux gonadotrophines produites par l’adéno-


hypophyse, et ils cessent de sécréter des œstrogènes et de la
Follicule Follicule Libération de Corps jaune progestérone. Au début de la ménopause, les menstruations
ovarique ovarique mûr l’ovocyte de deviennent irrégulières, mais tant qu’elles se produisent, la
en croissance 2e ordre
emme peut toujours concevoir. C’est pourquoi l’on considère
Menstruation Ovulation en général qu’une emme n’est ménopausée que lorsque ses
Cycle utérin

menstruations ont cessé depuis un an.

O ndurant
recourt à l’hormonothérapie substitutive (HTS)

SAVIEZ-VOUS QUE...
et après la ménopause pour remplacer les
hormones que l’organisme ne produit plus. La fuctuation
FIGURE 11.14
des taux d’hormones durant la ménopause peut provo-
Effets de la grossesse sur le cycle reproducteur ❯
quer divers symptômes, comme des bouées de chaleur,
Si une grossesse se déclenche, le corps jaune ne régresse pas.
des sautes d’humeur, des troubles du sommeil, l’accrois-
Il se maintient plutôt et sécrète des quantités de plus en plus
importantes de progestérone. Par conséquent, la muqueuse sement de la graisse abdominale et l’éclaircissement de
utérine, où loge l’embryon, se maintient et il n’y a plus de la chevelure. L’HTS peut soulager ces symptômes.
menstruations. Ce traitement présente des avantages et des inconvé-
nients. Il existe, par exemple, des preuves qu’il aide à pré-
venir la perte osseuse, à réduire le risque de cancer
11.5.4 Les œstrogènes et la progestérone : colorectal et de certains types de cardiopathies. Mais des
études montrent également que certaines hormonothéra-
efets selon l’âge pies substitutives accroissent la réquence des accidents
Les œstrogènes et la progestérone n’agissent pas seulement sur vasculaires cérébraux (AVC) et des caillots sanguins chez
l’utérus, mais aussi sur d’autres parties du corps. Les œstro- des patientes. Les emmes qui adoptent ce traitement
devraient consulter leur médecin régulièrement.
gènes sont responsables, dans une vaste mesure, des carac-
tères sexuels secondaires de la emme, dont la répartition de
la pilosité et de la graisse. Les emmes ont généralement une
apparence plus arrondie que les hommes en raison d’une quan- Vérifiez vos progrès
tité plus importante de graisse sous-cutanée. 26. Quels changements observe-t-on dans les cycles
d’une emme qui devient enceinte ?
La puberté
Au cours de la puberté, des poils axillaires et pubiens appa-
raissent chez les flles comme chez les garçons. Chez la emme,
la limite supérieure des poils pubiens est horizontale, mais 11.6 La réponse sexuelle humaine
chez l’homme, elle s’allonge en pointe vers le nombril. Les
Des recherches amorcées en 1954 par deux sexologues améri-
œstrogènes et la progestérone sont aussi nécessaires pour le
cains, William Masters et Virginia Johnson, ont montré que la
développement des seins. D’autres hormones interviennent
réponse sexuelle humaine, correspondant à une séquence de
dans la production du lait à la suite d’une grossesse et dans
changements physiologiques et émotionnels que connaissent
l’éjection du lait au moment de l’allaitement.
l’homme et la emme avant, durant et après le coït, se divise
La ceinture pelvienne est plus large et plus proonde chez en quatre phases : l’excitation, le plateau, l’orgasme et la réso-
la emme, de sorte que la taille de sa cavité pelvienne est rela- lution FIGURE 11.16 (p. 396). Ces phases peuvent varier en lon-
tivement plus grande que celle de l’homme. Cela signife que gueur et en intensité selon les individus.
INTÉGRATION DES CONCEPTS
FIGURE 11.15
Interrelations entre les hormones, le cycle ovarien et le cycle utérin (menstruel) ❯
a. Jours 1 à 5 : phase folliculaire et phase menstruelle.
b. Jours 6 à 11 : phase folliculaire et phase proliférative.
c. Jours 12 à 14 : phase folliculaire et ovulation, phase proliférative.
d. Jours 15 à 28 : phase lutéale et phase sécrétoire.

Cycle ovarien : phase folliculaire


a. JOURS 1 À 5
Cycle utérin : phase menstruelle
La Gn-RH stimule la sécrétion de FSH et de LH : certains follicules ovariques se
développent et produisent des œstrogènes. L’endomètre perd sa couche
fonctionnelle.

Hypothalamus
Taux des
hormones
ovariennes
Gn-RH

Œstrogènes

Progestérone
Adéno-
Jours 1 3 5 hypophyse

Cycle utérin

Flux
menstruel
Couche
fonctionnelle FSH, LH Ovaires

Couche Utérus
basale Vagin
Jours 1 3 5 Follicule ovarique Follicule ovarique
primaire secondaire

Cycle ovarien : phase lutéale


d. JOURS 15 À 28
Cycle utérin : phase sécrétoire
Le corps jaune se forme et sécrète de grandes quantités de progestérone ainsi que des œstrogènes et de l’inhibine.
Associées, ces hormones inhibent la sécrétion de Gn-RH, de FSH et de LH. La progestérone et les œstrogènes
stimulent la croissance de la muqueuse utérine. Si l’ovocyte de 2e ordre n’est pas fécondé, le corps jaune
dégénère et les taux hormonaux chutent.

Taux des hormones


ovariennes
Formation du Dégénérescence
Œstrogènes corps jaune (corps blanc)

Hypothalamus

Progestérone

Jours 15 17 19 21 23 25 27

Cycle utérin

Adéno-
hypophyse
Progestérone,
Couche œstrogènes,
fonctionnelle inhibine
Couche
basale
Jours 15 17 19 21 23 25 27
Cycle ovarien : phase folliculaire
b. JOURS 6 À 11
Cycle utérin : phase proliférative

Les faibles taux d’œstrogènes et l’inhibine inhibent


Taux des gonado- l’hypothalamus et l’adénohypophyse, ce qui entraîne une
trophines chute de FSH et, dans une moindre mesure, de LH. Un
follicule poursuit sa maturation et il produit des œstro-
gènes. La couche fonctionnelle de l’endomètre se
reconstitue.

FSH Hypothalamus
LH

Jours 7 9 11

Taux des
hormones
ovariennes
Adéno-
hypophyse
Œstrogènes

Progestérone Inhibine,
faibles taux
d’œstrogènes
Jours 7 9 11

Cycle utérin Œstrogènes

Follicule ovarique Follicule ovarique


Couche secondaire mûr
fonctionnelle
Couche
basale
Jours 7 9 11

Cycle ovarien : phase folliculaire, ovulation


c. JOURS 12 à 14
Cycle utérin : phase proliférative

L’élévation importante du taux d’œstrogènes stimule


Taux des l’hypothalamus et l’adénohypophyse, causant ainsi la
gonadotrophines montée de LH qui provoque l’ovulation.

Hypothalamus

Taux des hormones


ovariennes
LH
Taux élevés FSH
d’œstrogènes
Jours 12 13 14
Adéno-
Adéno
Ovulation hypophyse
Cycle utérin
s
Taux élevés
Progestérone es
d’œstrogènes LH

Jours 12 13 14

Couche
fonctionnelle

Couche basale Ovulation


Jours 12 13 14 Follicule ovarique
mûr
396 PARTIE IV Le système reproducteur

11.6.1 La phase 1 : l’excitation des rustrations. Pour éviter que cela survienne, la communi-
cation entre eux devient essentielle pour que leur vie sexuelle
Durant cette phase, les premières stimulations déclenchent
soit des plus épanouies.
une série de réexes parasympathiques qui préparent l’or-
ganisme à la phase de plateau. L’excitation est caractérisée, Chez l’homme
chez les deux sexes, par une élévation de la tension muscu-
laire, du rythme cardiaque, de la pression sanguine et du Les glandes bulbo-urétrales commencent à sécréter leur
rythme respiratoire. liquide lubriant qui s’écoule le long de l’urètre pour sortir à la
surace du gland par le méat urétral. L’érection est plus stable.
Chez l’homme Elle est conservée même en cas de dérangement. Les testicules
grossissent (jusqu’à 50 % de plus que leur taille normale), tout
Grâce à la vasodilatation des artères du pénis, c’est durant
en remontant vers le bassin. Cette remontée est causée par le
cette période que commence l’engorgement sanguin des tissus raccourcissement des conduits déérents et la contraction des
érectiles, d’où l’apparition de l’érection. Mais attention, celle- muscles du scrotum.
ci peut être perdue à tout moment si un événement dérangeant
survient, comme la sonnerie du téléphone. On peut également Chez la femme
observer une augmentation du diamètre de l’urètre an de
aciliter le passage du sperme pendant l’éjaculation. Les seins poursuivent leur gonement. L’utérus s’élève et
change d’angle par rapport au vagin, ce qui avorise la or-
Chez la femme mation du lac séminal, soit une dénivellation en orme
de cuillère, dans le dernier tiers de la paroi postérieure du
Au cours d’une stimulation sexuelle, plusieurs changements vagin, qui permet de retenir le sperme à proximité du col
anatomiques sont observables chez la emme. Les seins utérin. Les sécrétions des glandes vestibulaires sont plus
gonent et les mamelons deviennent érigés. À cause de l’en- abondantes pour assurer une bonne lubrication de la vulve.
gorgement sanguin des organes génitaux externes, la colo- Le clitoris se cache sous son prépuce, la jonction antérieure
ration générale de la vulve change et devient plus oncée. De des petites lèvres.
plus, le début de l’érection du clitoris et l’épaississement des
petites lèvres se produisent. Le vagin s’allonge et s’élargit
pour aciliter la pénétration du pénis, s’il y a lieu. Quant aux 11.6.3 Les phases 3 et 4 : l’orgasme
grandes lèvres, elles grossissent, rougissent et s’écartent de et la résolution
l’orice vaginal.
L’orgasme, d’une durée de 15 à 20 secondes, est l’apogée du
Les vaisseaux sanguins de la paroi vaginale libèrent des plaisir sexuel. Il s’agit du relâchement de la tension neuro-
gouttelettes d’un liquide qui se répand dans le vagin et le lubri- musculaire accumulée pendant les phases précédentes par de
e. Les glandes vestibulaires majeures, situées sous les petites rapides contractions rythmiques.
lèvres de part et d’autre du vagin, sécrètent un mucus, qui
L’orgasme comprend également un ensemble de sensa-
s’ajoute à la glaire cervicale, ournissant ainsi une lubrication
tions physiologiques et psychologiques qui surviennent au
qui sert à aciliter la pénétration du pénis.
point culminant de la stimulation sexuelle. La sensation
Bien que le vagin soit l’organe éminin de la copulation, le psychologique de plaisir se situe dans l’encéphale, mais les
clitoris joue un rôle important dans la réponse sexuelle de
la emme. Cet organe extrêmement sensible peut atteindre
jusqu’à deux ou trois ois sa taille habituelle. Les poussées
du pénis et la pression que peuvent exercer les symphyses
pubiennes des partenaires stimulent le clitoris.
Orgasme

11.6.2 La phase 2 : le plateau Plateau

Le plateau correspond à la phase de préparation du corps à l’or-


gasme. Si la stimulation sexuelle est maintenue efcacement, Excitation Résolution
l’excitation atteint son maximum au cours de cette période. Le
désir de se soulager, par l’orgasme, de la tension sexuelle accu-
mulée durant la phase d’excitation est grand. Temps

Les partenaires n’atteignent pas nécessairement le sommet FIGURE 11.16


de cette phase au même moment. Si la tension accumulée ne Schéma général de la réponse sexuelle humaine
peut être libérée par l’orgasme, les partenaires peuvent vivre
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 397

ré actions physiologiques ont intervenir les organes génitaux l’urètre, à mi-chemin entre le col utérin et l’os pubien, donc à
et les muscles qui leur sont associés, aussi bien que l’ensemble environ 4 cm de l’orice vaginal. Il s’agit d’une zone palpable,
du corps. particulièrement érogène, plus acilement accessible avec les
doigts qu’avec le pénis. Lorsqu’il est stimulé, il se gone jusqu’à
Chez l’homme tripler de volume passant de sa taille initiale, équivalente à
À mesure que s’intensie la stimulation sexuelle, les spermato- une pièce de 10 cents, à la grosseur d’une pièce de 2 dollars.
zoïdes pénètrent dans l’urètre à partir des conduits déérents, L’orgasme ressenti est alors très ort. Le volume de cette zone
et les glandes sexuelles annexes ajoutent leurs sécrétions au serait associé aux taux sanguins d’androgènes. Certains biolo-
sperme. Dès l’arrivée du sperme dans l’urètre, des contrac- gistes pensent que le point G est associé à des glandes urétrales,
tions musculaires rythmiques sont déclenchées par le système comparables à une prostate éminine. Ces glandes sécrètent
nerveux autonome sympathique et constituent en partie l’or- un liquide clair par l’urètre, que certains associent à l’éjacula-
gasme. Ces contractions assurent l’expulsion du sperme par tion éminine. Selon certains sexologues, seulement 10 % des
jets : c’est l’éjaculation. Après l’éjaculation ou la n de l’excita- emmes ont un orgasme associé au point G.
tion sexuelle, le pénis retrouve sa accidité normale.
Un laps de temps, appelé période réractaire, suit habi- Vérifiez vos progrès
tuellement l’orgasme. Durant cet intervalle, une stimulation 27. Parmi les organes génitaux externes, lequel joue
n’entraînera pas d’érection. La durée de la période réractaire un rôle important dans la réponse sexuelle de la
augmente avec l’âge. emme ?
28. Qu’est-ce qui explique la possibilité d’avoir de
Chez la femme multiples orgasmes pour une emme au cours d’une
même relation sexuelle ?
Tout comme chez l’homme, l’orgasme arrive au sommet de la
réponse sexuelle éminine. Pour libérer la tension, les parois du 29. Quelles sécrétions assurent la lubrifcation de la vulve ?
vagin, de l’utérus et des trompes utérines de même que celles
de l’anus se contractent de açon rythmique. Une sensation de
plaisir intense est alors éprouvée et suivie par une phase de
résolution se caractérisant par un grand sentiment de détente
11.7 Le contrôle de la reproduction
tandis que les organes reprennent leur taille et leur position Il existe plusieurs moyens pour contrôler la onction reproduc-
normales. Les emmes n’ont pas de période réractaire, et des tive des deux sexes.
orgasmes multiples peuvent se produire au cours d’une seule
relation sexuelle.
11.7.1 Les méthodes contraceptives
La contraception permet à un individu ou à un couple de pla-
L amettent
réponse sexuelle de l’homme et celle de la emme
SAVIEZ-VOUS QUE...

toutes deux en jeu des interactions com- nier le nombre d’enants qu’il aura. Les contraceptis oraux,
plexes entre divers systèmes de l’organisme en plus du les injections contraceptives (par exemple, Depo-ProveraMD) et
système reproducteur. Le système nerveux (somatique le condom associé à des spermicides ont partie des méthodes
et autonome) participe en orchestrant l’ensemble de la contraceptives les plus réquemment utilisées étant donné leur
réponse et en contrôlant toute une série de processus
accessibilité et leur aspect pratique. De ces moyens contra-
physiologiques. Le système cardiovasculaire est res-
ponsable de l’engorgement sanguin des tissus érectiles ceptis, seul le condom protège les partenaires contre les ITSS
et il augmente la réquence cardiaque et la pression lorsqu’il est utilisé adéquatement.
artérielle juste avant l’orgasme. Le système respiratoire
intervient aussi, car la réquence respiratoire augmente Les contraceptifs oraux
avant l’orgasme. Chez l’homme, une étape supplémen-
Les contraceptis oraux (plus communément appelés la pilule)
taire demande la contribution du système urinaire : le
sphincter interne de l’urètre se contracte en eet pour
utilisés pour prévenir la grossesse ont un taux d’efcacité éva-
empêcher l’urine de passer dans celui-ci durant lué à 98 %. Pendant 21 jours, la emme doit prendre des com-
l’éjaculation. primés actis contenant des œstrogènes synthétiques et des
progestatis (substances ayant des eets similaires à la pro-
gestérone). Puis, pendant sept jours, elle doit prendre des com-
primés inactis ne contenant ni œstrogènes ni progestérone.
11.6.4 Le point G
Les doses d’œstrogènes dans les comprimés actis exercent
En 1950, la zone de Gräenberg, plus communément appelée une rétro-inhibition sur l’hypothalamus et l’adénohypophyse
le point G, ut découverte par le gynécologue du même nom. Le an de réduire respectivement les sécrétions de Gn-RH et de
point G est situé sous la paroi antérieure du vagin, le long de FSH (mais pas celle de LH). Les progestatis des comprimés
398 PARTIE IV Le système reproducteur

inhibent les efets de la LH. Par conséquent, aucun ollicule semaines à trois mois. Elles ont pour but de modiier la
ovarique mûr n’est ormé dans l’ovaire et l’ovulation devient structure de l’endomètre ain de le rendre impropre à l’im-
impossible FIGURE 11.17. plantation d’un embryon, d’épaissir la glaire cervicale pour
nuire au passage des spermatozoïdes dans le col et d’em-
Les contraceptis oraux épaississent aussi la glaire cervi-
pêcher l’ovulation. Leur taux d’eicacité se situe autour
cale, empêchant ainsi les spermatozoïdes de pénétrer dans
de 97 à 99 %.
l’utérus. Sous l’efet des progestatis, l’endomètre s’épaissit
jusqu’à un certain point et quand la emme prend les com-
Le condom et les spermicides
primés inactis, il se produit une petite menstruation. Si,
pour une raison particulière, la emme ne désire pas avoir ses Le condom est une gaine aite le plus souvent de latex qui
menstruations, elle peut décider de ne pas prendre les com- s’ajuste sur le pénis en érection. L’éjaculat est capté par
primés inactis et de continuer la prise des comprimés actis. la gaine et ne pénètre donc pas dans le vagin. Utilisé en
Il est sans conséquence de sauter une menstruation de temps conjugaison avec un spermicide, c’est-à-dire une gelée, une
en temps, mais on pense que pour maintenir la bonne santé mousse ou une crème qui tue les spermatozoïdes, il ofre une
de la muqueuse utérine, les menstruations ne devraient pas meilleure protection que s’il est utilisé seul. Cette méthode
être supprimées trop longtemps. À cause des efets secon- contraceptive est prisée parce qu’elle ofre une bonne protec-
daires possibles associés à la prise de contraceptis oraux, la tion contre les ITSS.
emme doit consulter son médecin régulièrement. Le tableau ci-contre présente diférentes méthodes de
contrôle de la reproduction TABLEAU 11.2 .
Les injections contraceptives
Les injections contraceptives, tel le Depo-Provera MD, sont
oertes généralement sous orme de progestatis seuls.
Vérifiez vos progrès
L’intervalle entre les injections peut varier de quelques
30. Nommez quelques méthodes de contraception
actuellement oertes aux hommes et aux emmes.
31. Quel est le mécanisme d’action des contraceptis
Progestérone oraux ?
Taux d’hormones

Œstrogènes

L esempêcher
contraceptis d’urgence sont conçus pour
SAVIEZ-VOUS QUE...

la grossesse à la suite d’une relation


4 8 12 16 20 24 28 sexuelle non protégée. Le terme pilule du lendemain,
Jours
souvent utilisé pour les désigner, est inapproprié, car
Pas de phases ovariennes
Pas de cycle ovarien

l’administration de la médication peut se aire au-delà


des 24 heures suivant la relation non protégée. L’un des
types de contraceptis d’urgence, vendu sous le nom
Pas de follicules qui mûrissent. de Plan BMD, contient du lévonorgestrel, qui est un pro-
gestati. On doit prendre deux comprimés en une seule
dose dans les 72 heures qui suivent la relation à risque.
Le médicament agit principalement en retardant l’ovu-
Menstruation
lation, mais il empêche également la écondation et
Cycle utérin

l’implantation. Le pourcentage d’efcacité est d’autant


plus élevé que le médicament est pris rapidement après
la relation non protégée. On peut compter sur une ef-
cacité de 95 % si Plan BMD est pris dans les 12 heures
suivant la relation non protégée, mais le taux de protec-
FIGURE 11.17 tion baisse à 60 % lorsque les comprimés sont pris
Effets des contraceptifs oraux sur le cycle reproducteur ❯
après 5 jours. Le produit n’ore pas de protection
Les comprimés actis provoquent la proliération de contre les ITSS et il ne mettra pas fn à une grossesse
l’endomètre, et celui-ci se desquame quand les comprimés déjà en cours. Au Québec, les contraceptis d’urgence
inactis sont pris. Les hormones des comprimés actis inhibent sont délivrés sans prescription médicale dans les
l’hypothalamus et l’adénohypophyse, ce qui signiie qu’il n’y a CLSC, les pharmacies et auprès des infrmières en
pas de cycle ovarien. milieu scolaire.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 399

TABLEAU 11.2 Méthodes contraceptives courantes


Nom Technique Fonctionnement Efcacité Risque possible pour la santé
Abstinence Aucune relation sexuelle Absence de sperme dans le vagin 100 % Aucun ; protection contre les ITSS

Planication ami- Détermination du jour de l’ovula- Relations sexuelles évitées au 80 % Aucun


liale naturelle tion par la consignation de divers moment où l’ovocyte de 2e ordre est
signes viable.

Méthode du Retrait du pénis du vagin juste Éjaculation hors du corps de la 75 % Aucun


retrait avant l’éjaculation emme ; absence de sperme dans le
vagin si le retrait survient à temps.

Douche vaginale Rinçage du vagin après la relation Évacuation du sperme hors du vagin ≥ 70 % Infammation
sexuelle

Condom Gaine de latex, de polyuréthane ou Rétention du sperme dans le 89 % Réaction allergique avec les
masculin d’un matériau naturel, ajustée sur condom, empêchant les sper- condoms en latex ; aucune
le pénis en érection matozoïdes d’atteindre l’ovocyte ; protection contre les ITSS avec
protection contre les ITSS avec les les condoms aits de matériaux
condoms en latex et en polyuréthane naturels

Condom éminin Gaine de polyuréthane insérée Rétention du sperme dans le 79 % Inection urinaire, réaction aller-
dans le vagin avant la relation condom, empêchant les spermato- gique ou irritation
sexuelle zoïdes d’atteindre l’ovocyte ; protec-
tion contre les ITSS

Spermicide : Produit spermicide introduit dans Destruction de beaucoup de 50 à 80 % Irritation, réaction allergique, inec-
gelée, mousse, le vagin avant la relation sexuelle ; spermatozoïdes par le spermicide tion urinaire
crème souvent utilisé en combinaison nonoxynol-9
avec le diaphragme, la cape cervi-
cale et le bouclier cervical

Éponge Éponge contenant un spermicide Destruction de beaucoup de 72 à 86 % Irritation, réaction allergique, inec-
contraceptive insérée dans le vagin et placée spermatozoïdes par le spermicide tion urinaire, syndrome de choc
contre le col de l’utérus nonoxynol-9 toxique

Anneau vaginal Anneau fexible de plastique Méthodes ayant recours à une 98 % Étourdissements, nausées, modi-
avec combinai- introduit dans le vagin ; libère des association d’hormones, œstrogènes cations des menstruations, de
son d’hormones hormones absorbées dans la et progestati, dont les actions com- l’humeur et du poids ; rarement,
circulation sanguine. binées suppriment l’ovulation. maladie cardiovasculaire, notam-
ment hypertension, ormation de
Contracepti oral Pilule absorbée quotidiennement ; caillots sanguins, crise cardiaque
combiné comprimé à croquer aussi oert et AVC
Contracepti oral Pilule absorbée quotidiennement ;
combiné, ormat l’utilisatrice a ses règles trois ou
de 91 pilules quatre ois par année

Contracepti Injection d’hormones à action 99 %


injectable prolongée administrée une ois
combiné par mois

Timbre contra- Pellicule autocollante appliquée 98 %


cepti combiné sur la peau et laissée en place
une semaine, après quoi elle est
remplacée.

Contracepti oral Pilule absorbée quotidiennement Épaississement du mucus cervical 98 % Saignements irréguliers, prise de
progestati seul empêchant ainsi les spermatozoïdes poids, sensibilité des seins
d’atteindre l’ovocyte

Progestati Injection de progestati une ois Inhibition de l’ovulation ; épaississe- 99 % Saignements irréguliers, prise de
injectable tous les trois mois ment du mucus cervical empêchant poids, sensibilité des seins, possi-
(Depo-ProveraMD) ainsi les spermatozoïdes d’atteindre bilité d’ostéoporose
l’ovocyte ; modications de l’endo-
mètre empêchant l’implantation
400 PARTIE IV Le système reproducteur

TABLEAU 11.2 Méthodes contraceptives courantes (suite )


Nom Technique Fonctionnement Efcacité Risque possible pour la santé
Contraception Pilule devant être absorbée moins Suppression de l’ovulation par l’action 80 % Nausées, vomissements, douleur
d’urgence de 72 heures après une relation combinée d’hormones, œstrogènes et abdominale, atigue, mal de tête
sexuelle non protégée progestati ; modifcations de l’endo-
mètre empêchant l’implantation

Diaphragme Dôme de latex placé dans le vagin Entrée des spermatozoïdes dans 90 % avec Irritation, réaction allergique, inec-
avant la relation sexuelle, pour l’utérus bloquée ; destruction des spermicide tion urinaire, syndrome de choc
recouvrir le col de l’utérus ; souvent spermatozoïdes par le spermicide toxique
utilisé en combinaison avec un
spermicide

Cape cervicale Dôme, petit et proond, ait de Irritation, réaction allergique, syn-
latex et maintenu sur le col de drome de choc toxique
l’utérus ; souvent utilisé en combi-
naison avec un spermicide

Bouclier cervical Dôme de latex placé dans la portion Irritation, réaction allergique, inec-
supérieure du vagin, tenu en place tion urinaire, syndrome de choc
par succion ; souvent utilisé en toxique
combinaison avec un spermicide

Stérilet en cuivre Dispositi intra-utérin Épaississement du mucus cervical ; 99 % Crampes, saignements, stérilité,
modifcations de l’endomètre empê- peroration de l’utérus
chant l’implantation

Stérilet hormonal Inhibition de l’ovulation ; épaissis-


(à libération de sement du mucus cervical ; modif-
progestati) cations de l’endomètre empêchant
l’implantation

11.7.2 L’infertilité et ses causes élevée de spermatozoïdes anormau, à cause de leur motlté
ou de leur orme. Les orellons contractés après la puberté, une
Au xxie sècle, pluseurs couples peuvent planer le moment
radothérape dans le cadre d’un tratement oncologque ou la
opportun pour avor un enant. Tel n’est pas le cas pour tous.
cryptorchde (non-descente des testcules dans le scrotum)
Ben des couples sont au prses avec des problèmes de ertlté.
peuvent engendrer un dérèglement de la oncton testculare
L’infertilité menant à l’nertlté.
On dént l’infertilité comme étant l’ncapacté pour Les causes de l’infertilité féminine
un couple d’engendrer un enant après un an de relatons
Chez la emme, l’absence d’ovulaton, des problèmes ovula-
seuelles régulères non protégées. En 2012, une étude cana-
tores lés à une ménopause précoce, le syndrome des ovares
denne (Statstque Canada) ndquat que le tau d’nertlté a
polykystques, une obstructon ou un dysonctonnement
presque doublé en 20 ans au pays. En eet, en 1992, on estmat
des trompes utérnes (à la sute d’une salpingite) et l’endo-
que 8,5 % des couples éprouvaent des problèmes de ertlté, et
métrose FIGURE 11.18 consttuent des causes réquentes
deu décennes plus tard, les statstques ndquent que ce sont
d’nertlté. La salpngte est souvent causée par une ITSS.
16 % d’entre eu qu ont de la dfculté à concevor (Le Devoir,
L’endométrose survent quand un reu de lqude mens-
2012). La cause de l’nertlté peut être trouvée dans la majo-
rté des cas, mas pour certans d’entre eu, elle demeurera truel permet à des cellules utérnes vvantes de s’établr dans
nconnue. Il aut cependant noter que l’nertlté est souvent la cavté abdomnale, où elles suvent le cycle utérn nor-
attrbuable à pluseurs causes qu peuvent toucher les deu mal. Lors des menstruatons, la dégradaton de l’endomètre
partenares. etra-utérn, qu ne peut pas être évacué, provoque une vve
douleur et cause des ccatrces entraînant souvent des déor-
Les causes de l’infertilité masculine matons des trompes utérnes à l’orgne de la dfculté de
concevor.
Chez l’homme, les causes les plus réquentes d’nertlté sont
une absence de spermatozoïdes (azoosperme), une able numé- L’absence de la glare cervcale ou sa mauvase qualté
raton de spermatozoïdes (olgosperme) ou une proporton (trop acde) est une autre eplcaton d’nertlté émnne.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 401

de la FSH et de la LH qui stimulent la maturation des ollicules


ovariens de même que l’ovulation. Les hormones contenues
dans le Repronex MD et le MenopurMD sont issues de l’urine
Utérus
puriée de emmes ménopausées.

Tissu L’insémination intra-utérine


endométrial
extra-utérin L’insémination intra-utérine peut être utilisée lorsque les
Intestins canaux déérents du conjoint sont obstrués ou lorsque son
sperme est de aible qualité, à cause d’une aible numération de
spermatozoïdes, par exemple. Cette technique peut également
être indiquée si la glaire cervicale de la emme est telle qu’elle
FIGURE 11.18 constitue un obstacle au passage des spermatozoïdes.
Tissu endométrial extra-utérin observé sur plusieurs Dans l’insémination intra-utérine, des spermatozoïdes –
organes pelviens
provenant du partenaire ou d’un donneur – sont introduits
dans l’utérus de la emme par un médecin an de rapprocher
les spermatozoïdes du site de écondation, les trompes uté-
Cela nuit à la progression des spermatozoïdes jusqu’à l’ovo- rines, et ainsi augmenter les chances de grossesse.
cyte de 2 e ordre, rendant ainsi la écondation plus difcile.
Divers troubles hormonaux, notamment des dérèglements Avant le jour prévu de l’insémination, la emme peut devoir
thyroïdiens, sont également à considérer. prendre des médicaments pour stimuler ses ovaires, comme le
Clomid MD, en vue d’une ovulation. Le jour de l’insémination,
L’obésité, la consommation d’alcool, l’usage de drogues, le le sperme est recueilli quelques minutes avant le transert, car
tabagisme, l’exposition à certains produits chimiques de l’en- les spermatozoïdes ne survivent pas longtemps hors du corps
vironnement et le niveau élevé de stress sont d’autres acteurs humain. Le sperme est lavé, et les spermatozoïdes qui semblent
associés à un risque accru de stérilité chez les deux sexes. normaux et de bonne qualité sont concentrés, puis gardés à
une température avoisinant celle du corps jusqu’au moment
11.7.3 La procréation médicalement assistée de leur introduction dans l’utérus de la emme. Bien que toute
intervention médicale comprenne des dangers, l’insémination
En cas d’inertilité, plusieurs couples adoptent un enant. intra-utérine est généralement sûre.
D’autres se tournent vers la procréation médicalement assistée
(PMA). Le choix du traitement suivi repose sur la cause initiale La fécondation in vitro
de l’inertilité.
Dans la fécondation in vitro (FIV), la rencontre des ovules
La stimulation ovarienne et des spermatozoïdes se réalise dans des conditions de labo-
ratoire. Les embryons obtenus sont ensuite transérés dans le
La stimulation ovarienne consiste à stimuler la produc- corps de la emme. Cette technique s’adresse en particulier
tion d’ovocytes par les ovaires ; elle est indiquée, entre aux emmes qui présentent des lésions aux trompes utérines,
autres, pour les emmes ayant des problèmes d’ovulation qui sourent d’endométriose grave ou qui sont plus âgées. Elle
causés soit par le syndrome des ovaires polykystiques, est aussi proposée aux couples pour qui les autres traitements
soit par des problèmes hormonaux touchant les ovaires ou d’inertilité ont échoué.
l’adénohypophyse.
Dans le processus de FIV, le médecin prescrit d’abord à la
Deux principales catégories de médicaments sont utili- emme des médicaments qui inhibent le cycle reproducteur.
sées pour avoriser la production d’ovocytes de 2e ordre chez Quand des échographies et des prises de sang conrment
la emme. Le citrate de clomiène (Clomid MD), administré par cette inhibition, la emme doit s’injecter chaque jour, durant
voie orale, est un anti-œstrogènes. Il réduit les eets rétro- une dizaine de jours, des médicaments tels que le Repronex MD
inhibitis qu’exercent les œstrogènes sur l’hypothalamus et ou le MenopurMD, an de stimuler ses ovaires pour que plu-
l’adénohypophyse, permettant à la sécrétion naturelle de FSH
sieurs ollicules se développent au cours du même cycle. Par
et de LH d’augmenter. Il stimule, par conséquent, le développe-
la suite, à l’aide d’échographies endovaginales, le médecin
ment olliculaire et l’ovulation. ClomidMD est parois associé à
mesure la grosseur des ollicules. Lorsqu’il juge que ces der-
des grossesses multiples et à une hyperstimulation ovarienne.
niers sont sufsamment développés, il prescrit à la emme une
Si le ClomidMD est inefcace ou s’il est nécessaire de stimuler injection d’une hormone qui stimule la maturation nale des
plus ortement les ovaires, le RepronexMD ou le MenopurMD peu- ovocytes de 2e ordre, soit la hCG dont l’action imite celle de
vent être prescrits. Ces médicaments injectables renerment la LH. Les ovocytes sont prélevés en clinique 35 heures après
402 PARTIE IV Le système reproducteur

l’injection. Pour ce aire, le médecin peut procéder par écho- Vérifiez vos progrès
graphie endovaginale. Cette technique lui permet de bien
32. Quelles options un couple ayant de la difculté à
voir les ovaires. À l’aide d’une longue aiguille, il transperce
engendrer un enant peut-il envisager ?
l’ovaire an d’aspirer le contenu des ollicules. Il ponctionne
tous les ollicules matures des deux ovaires. Les ovocytes de
2e ordre sont ensuite mis en présence des spermatozoïdes
pour que la écondation ait lieu. Après trois à cinq jours envi-
ron, les embryons sont prêts à être transérés dans l’utérus de 11.8 Les infections transmissibles
la emme, qui devra alors prendre des médicaments avorisant sexuellement et par le sang
l’implantation de l’embryon. Si les uturs parents le désirent,
il est possible de dépister une maladie génétique chez les Les inections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS)
embryons et de n’utiliser que ceux qui en sont épargnés. sont causées, entre autres, par des virus et des bactéries. Les
paragraphes qui suivent présentent quelques-unes des ITSS les
Dans la mesure du possible, au Québec, un seul embryon
plus réquentes.
est implanté. Selon la volonté des parents, les autres embryons
peuvent être cryoconservés, c’est-à-dire congelés, en vue
d’autres tentatives pour établir une grossesse. Le Programme 11.8.1 Le syndrome d’immunodéfcience acquise
québécois de procréation assistée, mis en place en août 2010,
veut éviter le transert de plusieurs embryons. L’objecti de Le syndrome d’immunodécience acquise (sida) est le der-
cette mesure est de diminuer le nombre de grossesses mul- nier stade d’une inection par le virus de l’immunodécience
tiples issues de la FIV. En eet, ces grossesses sont difciles. humaine (VIH). On estime que 34 millions de personnes étaient
La mère court plus de risques d’éprouver des complications, inectées par le VIH dans le monde à la n de 2011 et que plus
comme le diabète gestationnel et l’hypertension, que les de 30 millions de personnes sont mortes du sida jusqu’à pré-
emmes qui ne portent qu’un seul bébé. La position des œtus sent (ONUSIDA, 2012).
dans l’utérus peut rendre l’accouchement vaginal plus impro- Le VIH, un virus à acide ribonucléique (ARN), ait partie
bable, et les risques de prématurité augmentent ; les bébés nés de la amille des rétrovirus et possède l’inormation géné-
prématurément doivent aronter de nombreuses difcultés. tique lui permettant de abriquer une enzyme particulière, la
La mortalité inantile et des handicaps durables sont aussi transcriptase inverse FIGURE 11.19a . Pour amorcer le proces-
plus communs dans le cas de naissances multiples, y compris sus inectieux, le virus doit se xer à ses cellules hôtes, deux
les naissances gémellaires. Et, même si tous les bébés sont en types particuliers de globules blancs, les lymphocytes T auxi-
santé, être parent pose alors des dés particuliers. liaires et les macrophagocytes, et y pénétrer. Une ois cette
étape ranchie, l’ARN viral subit une transcription inverse.
Les autres options en procréation Normalement, au cours de la transcription, un brin d’ARN est
Au Québec, il est possible de procéder à une insémination ou abriqué à partir d’un brin d’acide désoxyribonucléique (ADN).
à une FIV en ayant recours à un don de sperme ou à un don Dans une transcription inverse, c’est le contraire qui se pro-
d’ovocytes de 2e ordre. Pour cela, il aut qu’un problème d’in- duit : l’ARN viral est transcrit en ADN viral. Cet ADN viral sert
ertilité ou une autre condition physique asse en sorte qu’un ensuite de modèle pour abriquer un brin complémentaire.
des deux conjoints soit incapable de concevoir un enant au On obtient ainsi une molécule d’ADN complète. Cette double
moyen de son propre sperme ou de ses propres ovocytes. Une hélice s’intègre au génome des lymphocytes T auxiliaires et
emme seule ou un couple de emmes homosexuelles peut aussi des macrophagocytes, modiant ainsi dénitivement leur
recourir à des dons de gamètes, tout comme les personnes qui inormation génétique. Après son intégration, l’ADN viral
veulent éviter de transmettre une maladie génétique grave à demeure latent et se nomme provirus. Une cellule possédant
leur enant. un provirus peut quand même produire de nouveaux virus,
On peut également aire appel à une mère porteuse. mais ceux-ci demeurent latents à l’intérieur de vacuoles. Ces
Touteois, dans ce dernier cas, les complications éthiques et virus sont appelés virions. La latence peut durer jusqu’à plus
légales sont multiples. Légalement, au Québec, les contrats de 15 ans. Durant cette période, la personne inectée n’a pas de
de mère porteuse sont nuls. Cela signie qu’ils sont réputés réels symptômes, mais elle est très contagieuse. En eet, si, par
n’avoir jamais existé et que si l’une des deux parties ne res- exemple, un macrophagocyte est activé par une inection, peu
pecte pas l’entente, l’autre partie ne pourra pas la orcer à le importe laquelle, de nouveaux virus seront produits. Ils seront
aire. L’entreprise est donc très risquée. Par exemple, la mère ensuite libérés en même temps que les virions et la maladie
porteuse a le droit de décider de garder le bébé. Les clients pourra être transmise FIGURE 11.19b. La période de latence se
peuvent, pour leur part, décider qu’ils ne veulent plus de termine lorsque le provirus est extrait de l’ADN de la cellule
l’enant. Devant un tel état de choses, plusieurs couples choi- et qu’il prend le contrôle de la cellule inectée pour son propre
sissent plutôt l’adoption. bénéce et la orce à produire de nouveaux virus. Ces derniers
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 403

Enveloppe Spicule (permet


la xation)
ARN

Transcriptase
inverse
Capside (couche de
protéine entourant l’ARN)

a. Structure du VIH

Enveloppe Membrane plasmique


Spicule 2
Capside
Ribosome
1 6 8 c. Libération du VIH
ARN viral
3
Transcriptase inverse
ARN
ADN viral 1 Fixation 5 Intégration
monocaténaire
viral 7
Récepteur 4 2 Fusion 6 Synthèse de
nouveaux virus
ARN viral

Double hélice 3 Pénétration 7 Assemblage


d’ADN viral
Provirus VIH
5 4 Transcription 8 Libération
ADN hôte
Pore inverse
nucléaire Cytoplasme
Noyau

b. Reproduction du VIH dans un lymphocyte T auxiliaire

FIGURE 11.19
VIH, virus du sida ❯
a. La structure du VIH comprend des spicules lui permettant de se fxer aux cellules hôtes avorisant ainsi la pénétration de sa capside.
b. Le VIH est un rétrovirus qui utilise la transcriptase inverse, une enzyme, pour produire de l’ADN viral. L’ADN viral s’intègre au génome de la
cellule hôte pour se répliquer.
c. Cette microphotographie colorisée montre des particules de VIH qui sont libérées à la surace d’un lymphocyte T auxiliaire. Ces nouveaux
virus peuvent inecter les lymphocytes T auxiliaires sains.

sortent immédiatement de la cellule FIGURE 11.19c par bour- Il n’y a pas de remède au sida, mais un traitement appelé
geonnement pour aller inecter de nouvelles cellules. À orce multithérapie antirétrovirale permet habituellement de dimi-
de subir ces bourgeonnements, qui occasionnent des pertes de nuer la reproduction du VIH au point que le virus n’est plus
portions de membrane, les cellules inectées meurent. décelable dans le sang. Les médicaments doivent être pris
indéniment parce que le virus resurgit dès qu’on interrompt
Comme les lymphocytes T auxiliaires sont responsables du
la thérapie.
déclenchement d’une réaction immunitaire efcace, leur perte
progressive aaiblit les déenses des personnes inectées au l
des ans. Elles deviennent sensibles à diverses inections, comme
Q uand on a découvert le VIH/sida au milieu des années
SAVIEZ-VOUS QUE...

d’autres ITSS. Dans le dernier stade de l’inection, appelé sida, 1980, plusieurs personnes ont craint d’être inectées
la numération de lymphocytes T auxiliaires tombe bien en par le virus en s’asseyant sur des sièges de toilette. Ceux-
deçà de la normale, et au moins une inection opportuniste est ci étant aits de plastique, ils sont inertes et ne constituent
présente. De telles inections ne peuvent apparaître que parce pas un milieu hospitalier pour les organismes patho-
gènes. Alors, si vous hésitez à vous asseoir sur un siège
que le système immunitaire est gravement aaibli. De açon de toilette, rappelez-vous qu’il ne pourra pas vous trans-
typique, les personnes atteintes du sida meurent d’une mala- mettre une ITSS.
die opportuniste, comme la pneumonie à Pneumocystis.
404 PARTIE IV Le système reproducteur

POINT DE MIRE Science


Un vaccin contre le sida ?
Voilà maintenant plus de 30 ans que l’humanité est aux prises pendant trois ou quatre ans sur des milliers de personnes non
avec une épidémie de sida. Plus de 30 millions de personnes en inectées par le virus.
sont déjà mortes (ONUSIDA, 2012). Beaucoup de recherches sont Un essai de phase III sur le vaccin RV 144 HIV, qui portait sur
menées dans l’espoir de trouver une solution dénitive au problème. plus de 16 000 volontaires, ut ainsi mené en Thaïlande de
Parmi elles, on compte les travaux sur la mise au point d’un vaccin 2003 à 2009. Les résultats de cet essai indiquent que plus
anti-VIH. Cela est-il possible ? On a mis au point des vaccins e- de 31 % des participants ayant été vaccinés avaient nettement
caces contre des maladies telles que l’hépatite B, la variole, la moins de risque d’être inectés par le VIH que les individus
poliomyélite, le tétanos, l’infuenza et la rougeole. Mais qu’en est-il ayant reçu un placebo. Cette protection immunitaire serait due
du sida ? Dans ce cas particulier, les chercheurs sont conrontés à à la production, chez les personnes vaccinées, d’anticorps qui
plusieurs obstacles ; en voici quelques-uns. se lient à une zone précise de l’enveloppe du virus. Les anti-
• Idéalement, le vaccin devrait empêcher l’entrée du VIH dans corps sont des protéines produites naturellement par le corps
les cellules et, par conséquent, l’évolution et la transmission humain pour se déendre contre des agents inectieux, tels les
de la maladie. Cependant, on n’a jamais pu abriquer un vac- virus et les bactéries. Selon l’hypothèse avancée, une ois que
cin qui pouvait bloquer totalement l’entrée d’un virus dans ces anticorps sont liés au virus, ils empêcheraient l’inection en
une cellule. De ait, la plupart des vaccins ne ont qu’inhiber, bloquant la réplication virale. Le vaccin RV 144 HIV, ayant déjà
modier ou diminuer les symptômes des maladies causées ourni d’importantes inormations sur les réponses du système
par une inection. immunitaire, continue à être étudié dans le cadre d’un pro-
• En raison du taux élevé de mutation du VIH, il existe plusieurs gramme de recherche mené par l’armée américaine en colla-
types et sous-types du virus. Sachant cela, la question qui se boration avec le ministère de la Santé thaïlandais.
pose est la suivante : est-il nécessaire de produire un vaccin À l’heure actuelle, le taux de succès des vaccins contre le sida
contre chacun des types et sous-types du VIH ou un seul vac- est bien inérieur à celui qui permet de juger qu’un vaccin est
cin pourrait-il orir une protection ecace contre toutes les ecace. Malgré cela, la plupart des scientiques ont beau-
variantes de ce virus ? coup de bonnes raisons de penser avec optimisme qu’un vac-
• Si le vaccin n’orait qu’une protection à court terme, il audrait cin contre le sida peut être mis au point et qu’il le sera. Les
donner des injections de rappel. résultats du vaccin RV 144 HIV, ainsi que d’autres succès obte-
• La plupart des vaccins en usage de nos jours contre les autres nus par la vaccination de singes, donnent à penser que la
inections virales contiennent des ormes vivantes mais atté- recherche commence à produire des résultats. Mais la raison
nuées des virus inectieux. On craint qu’un vaccin antisida la plus indéniable de demeurer optimiste reste la capacité de
abriqué à partir de VIH vivants mais atténués puisse causer l’organisme humain à combattre l’inection. Le système immu-
aussi le sida. nitaire est capable de réduire ecacement la charge virale du
VIH sur l’organisme, permettant ainsi de retarder de 10 ans en
• Les chercheurs ne disposent pas d’un modèle animal idéal moyenne l’apparition du sida chez 60 % des personnes inec-
pour tester le vaccin antisida. tées par le VIH aux États-Unis. Des études ont montré qu’un
Malgré ces obstacles à la création d’un vaccin contre le sida, petit nombre de personnes ne sont pas inectées par le virus
des essais sont en cours, mais le processus pourrait prendre même après une exposition répétée et que le système immuni-
de nombreuses années. En eet, après avoir été testé sur des taire de quelques individus inectés par le VIH reste sain pen-
animaux, un vaccin doit traverser trois phases d’essais cli- dant plus de 15 ans. Ce sont ces signes de la capacité du
niques avant d’être commercialisé ou administré à la popula- corps humain à combattre l’inection par le VIH qui main-
tion. Au cours des phases I et II, le vaccin est testé pendant une tiennent chez les scientiques l’espoir qu’il est possible d’aider
ou deux années sur un petit nombre de volontaires non inectés l’organisme à combattre l’attaque de ce virus. La plupart des
par le VIH. Les vaccins qui se montrent les plus ecaces scientiques s’accordent à dire que, malgré tous les obstacles,
passent à la phase III, au cours de laquelle le vaccin est testé il sera possible de créer un jour un vaccin contre le sida.

11.8.2 L’herpès génital une sensation de picotement ou de démangeaison avant l’ap-


L’herpès génital est causé par le virus Herpes simplex. Le virus parition de vésicules sur les organes génitaux FIGURE 11.20.
de type 1 cause habituellement de l’herpès labial (eux sau- Lorsqu’elles se rompent, les vésicules laissent des ulcères
vages et boutons de èvre), alors que le virus de type 2 est le douloureux qui peuvent prendre jusqu’à trois semaines pour
plus souvent responsable de l’herpès génital. Dans les deux cas, guérir ou aussi peu que cinq jours. Les vésicules peuvent s’ac-
il s’agit d’inections incurables qui peuvent se maniester épi- compagner de èvre, de douleur à la miction, d’enfure des
sodiquement. En période de crise, un médicament, l’acyclovir, nœuds lymphatiques de l’aine et, chez les emmes, d’un écoule-
peut accélérer la guérison. ment vaginal abondant. La personne est alors plus à risque de
contracter une inection par le VIH.
Généralement, c’est à l’âge adulte qu’une personne est inec-
tée par le virus Herpes simplex de type 2. Certains patients ne Après la guérison des ulcères, la maladie reste latente, et les
présentent jamais de symptômes, alors que d’autres éprouvent vésicules peuvent réapparaître, bien que généralement ce soit
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 405

s’attrape par l’ingurgitation d’eau contaminée. L’examen du


sang et des produits sanguins peut éviter la transmission des
virus de l’hépatite lors d’une transusion, et des techniques
adéquates de traitement de l’eau peuvent prévenir la conta-
mination de l’eau potable.

11.8.4 La chlamydiose
a. b. La chlamydiose, communément appelée chlamydia, tient son
nom de la minuscule bactérie qui la provoque (Chlamydia
FIGURE 11.20 trachomatis). Cette ITSS est la plus réquente en Amérique
Virus de type 2 et herpès génital ❯
du Nord et, contrairement au sida ou à l’herpès, elle peut être
Il existe plusieurs types de virus herpétiques et, en général, ceux
qu’on appelle virus Herpes simplex de type 2 causent l’herpès traitée à l’aide d’antibiotiques. Touteois, il ne s’agit pas d’une
génital. L’un des symptômes de l’herpès génital est l’éruption de solution miracle, car de plus en plus de bactéries deviennent
cloques sur les grandes lèvres de la femme (a.) ou sur le pénis résistantes aux antibiotiques.
de l’homme (b.).
Les inections à chlamydia des voies reproductrices iné-
rieures sont généralement légères ou n’entraînent pas de symp-
tômes, en particulier chez la emme. Environ 18 à 21 jours après
à des intervalles moins réquents et avec des symptômes plus l’inection, les hommes peuvent éprouver une légère sensation
légers. On associe la èvre, le stress, la lumière du soleil et les de brûlure pendant la miction et produire un écoulement
menstruations à la réapparition des symptômes. L’exposition muqueux. Chez ces derniers, l’inection peut remonter les
au virus de l’herpès au moment de l’accouchement peut cau- conduits génitaux et rejoindre l’épididyme. Si cela se produit,
ser, chez le nouveau-né, une inection entraînant des troubles une inection à chlamydia peut être la cause d’une inertilité.
neurologiques et même la mort. L’accouchement par césa- Les emmes peuvent présenter des écoulements vaginaux en
rienne permet d’écarter ces risques. plus des symptômes d’une inection urinaire. La chlamydiose
Il est important de mentionner que pour certaines ITSS, cause aussi des ulcérations au col utérin qui augmentent le
comme l’herpès et le sida, aucun traitement ne peut, à l’heure risque de contracter le VIH.
actuelle, éliminer les virus de l’organisme de la personne Si l’inection n’est pas bien diagnostiquée ou si la emme
atteinte ; les médicaments ne peuvent que ralentir la réplica- ne recourt pas à une aide médicale, il y a un risque particulier
tion (reproduction) virale. qu’elle se répande aux trompes utérines et provoque un syn-
drome inammatoire pelvien. Cet état très douloureux peut
11.8.3 L’hépatite entraîner l’obstruction des trompes utérines et des risques
d’inertilité. Le contact avec la chlamydia au moment de la
L’hépatite aecte le oie et peut entraîner l’insufsance hépa- naissance peut causer une inammation des yeux ou une
tique, le cancer du oie et la mort. On connaît six virus dié- pneumonie chez le bébé. Ici encore, l’accouchement par césa-
rents pouvant causer l’hépatite. On les désigne par les lettres
rienne permet d’écarter les risques.
A, B, C, D, E et G. L’hépatite A se contracte habituellement en
buvant de l’eau contaminée par des matières écales, mais
cette inection peut aussi se transmettre sexuellement par 11.8.5 La gonorrhée
contact oral-anal. L’hépatite B se répand par contact sexuel
et par transmission sanguine (piqûre accidentelle au travail, La gonorrhée est causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae.
transusion de sang contaminé, partage entre toxicomanes Souvent, les personnes inectées n’ont pas de symptômes.
de seringues inectées, transmission par la mère au œtus, Quand il y en a, il s’agit, entre autres, pour la emme, de pertes
etc.). L’inection simultanée par l’hépatite B et par le VIH vaginales, de douleurs dans le bas-ventre et de saignements
est réquente, puisque les deux partagent les mêmes voies vaginaux anormaux. Les principaux symptômes chez l’homme
de transmission. Il existe heureusement un vaccin combiné sont des douleurs à la miction et une production d’un épais
pour les hépatites A et B, et l’on recommande actuellement écoulement urétral jaune vert. Chez la emme, une inection
que tous les enants le reçoivent an de prévenir l’inection. latente peut conduire à un syndrome inammatoire pelvien,
L’hépatite C (aussi appelée hépatite non-A–non-B) se trans- qui peut mener à l’inertilité. Chez l’homme, une gonorrhée
met par du sang inecté, soit par transusions sanguines, non traitée peut conduire à la stérilité en causant une inam-
soit par contact avec des produits sanguins, mais, à l’heure mation des épididymes. Si un bébé est exposé au moment de la
actuelle, la majorité des cas d’hépatite C sont dus à l’injection naissance, il peut sourir d’une inection oculaire entraînant
de drogues avec des seringues contaminées. Les hépatites la cécité. On administre des gouttes oculaires à tous les bébés
D et G se transmettent sexuellement, alors que l’hépatite E an de prévenir cette éventualité.
406 PARTIE IV Le système reproducteur

La gonorrhée rectale, une inection de l’anus caractérisée Au cours du troisième stade, qui dure jusqu’à la mort du
par une douleur anale et par la présence de sang ou de pus patient, la syphilis peut toucher le système cardiovasculaire
dans les èces, peut aussi se maniester chez certains patients. en causant des anévrismes, notamment au niveau de l’aorte.
Une relation orogénitale peut causer l’inection de la bouche, Dans d’autres cas, la maladie peut toucher le système nerveux
de la gorge et des amygdales. La gonorrhée peut se répandre et provoquer des perturbations psychologiques. Des gommes
aux parties internes du corps et entraîner des dommages (gros ulcères proonds) peuvent aussi apparaître sur la peau ou
cardiaques ou de l’arthrite. Si, par inadvertance, la personne à l’intérieur des organes internes.
touche ses yeux après avoir touché ses parties génitales inec-
La syphilis congénitale est causée par des bactéries syphi-
tées, elle peut sourir d’une grave inection oculaire. Jusqu’à
litiques ayant traversé le placenta. À la naissance, l’enant est
maintenant, il était possible de guérir la gonorrhée par une
aveugle ou présente de nombreuses malormations anato-
antibiothérapie, mais la résistance aux antibiotiques devient
miques. Le contrôle de la syphilis repose sur le traitement rapide
de plus en plus répandue et 40 % de toutes les souches sont
et approprié de tout nouveau cas ; il est, par conséquent, de la
maintenant résistantes à la thérapie.
première importance de trouver toutes les personnes avec qui le
patient a été en contact sexuel an de les traiter. Le diagnostic
11.8.6 La syphilis de la syphilis se ait grâce à une analyse sanguine ou à l’examen
microscopique des liquides provenant des lésions. Comme pour
La syphilis est causée par une bactérie appelée Treponema pal- beaucoup d’autres maladies bactériennes, la pénicilline est un
lidum FIGURE 11.21. La syphilis comporte trois stades, souvent antibiotique efcace pour combattre cette inection.
séparés par des périodes de latence au cours desquelles la bac-
térie est en repos avant de se multiplier à nouveau. Au cours du
Vérifiez vos progrès
premier stade, un chancre dur (lésion ulcéreuse avec des bords
indurés) indique le site de l’inection. Le chancre guérit en géné- 33. Quelles ITSS ne peuvent pas être traitées à l’aide
ral spontanément, ne laissant qu’une petite cicatrice. Pendant d’antibiotiques ?
le deuxième stade, la victime se couvre d’éruptions qui ne 34. Quelle condition la chlamydiose et la gonorrhée
piquent pas et qui apparaissent même sur la paume des mains peuvent-elles entraîner chez la femme ?
et la plante des pieds. Il est aussi possible d’observer une perte 35. Quelle ITSS peut affecter le système nerveux et
des cheveux et la présence de plaques inectieuses grisâtres sur entraîner des problèmes psychologiques ?
les muqueuses. Ces symptômes disparaissent d’eux-mêmes.

b.

a. 1,1 µm c. d.

FIGURE 11.21
Agent causal de la syphilis et les trois stades de la maladie ❯
a. Microphotographie électronique de Treponema pallidum, la bactérie causant la syphilis.
b. Le premier stade de la syphilis se caractérise par un chancre apparaissant au site de pénétration de la bactérie dans l’organisme.
c. Le deuxième stade se manifeste par une éruption cutanée généralisée touchant même la paume des mains et la plante des pieds.
d. Dans le stade tertiaire, des gommes syphilitiques apparaissent sur la peau ou sur les organes internes.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 407

POINT DE MIRE Histoire


Le scandale de la recherche sur la syphilis à Tuskegee
L’étude sur la syphilis a commencé en 1932, dans la ville de évoluaient de la même manière que celles qui l’étaient. L’étude,
Tuskegee en Alabama aux États-Unis. Au départ, on y avait ins- qui devait durer six mois, s’est poursuivie durant des décennies.
crit 600 hommes aro-américains : 399 d’entre eux étaient inec- Elle a même continué une ois la pénicilline devenue le traite-
tés par la syphilis et 201 ne l’étaient pas ment reconnu pour la syphilis, en 1947. On n’a
FIGURE 11F. Ces hommes étaient des métayers jamais oert aux personnes soumises à l’étude
pauvres, pour la plupart illettrés. Aucun d’entre le traitement à la pénicilline, même si cela aurait
eux ne ut inormé de sa participation à une pu les guérir de la maladie.
recherche ni des options de traitement exis-
tantes. On leur a menti en leur disant que les Les objections contre l’étude de Tuskegee ont
chercheurs étudiaient la cause et le traitement commencé à s’élever au milieu des années
du mauvais sang, expression se rapportant à un 1960. Une critique jugeait que le projet était de
certain nombre de maladies couramment répan- la mauvaise science, parce que certains des
dues à cette époque, notamment l’anémie. hommes avaient été traités partiellement durant
Durant leur participation à l’étude, on ournissait FIGURE 11F l’étude. En juillet 1972, l’Associated Press (AP) a
à ces hommes des examens médicaux, le trans- rendu publique l’histoire du projet sur la syphilis
Projet Tuskegee ❯
port vers les cliniques, les traitements pour et l’étude a fnalement été interrompue. Une
Des Aro-Américains peu instruits
d’autres aections, de la nourriture et, le cas ont été recrutés pour le projet action en recours collecti pour dérayer les
échéant, de l’argent pour leur enterrement. Tuskegee, avec la promesse de dépenses médicales et unéraires des partici-
Au moment où l’étude a commencé, il y avait soins médicaux gratuits. pants ut conclue par un règlement à l’amiable
peu de traitements pour la syphilis. Ceux qui en 1974. Le président Clinton a présenté des
existaient consistaient en des composés renermant du mer- excuses nationales aux survivants et à leurs amilles en 1997.
cure et de l’arsenic, tous deux toxiques pour les patients. Aujourd’hui encore, des membres des amilles de certains par-
À l’origine, la recherche tentait de déterminer si ces composés ticipants à l’étude reçoivent des indemnités à la suite de cette
toxiques étaient utiles ou si les personnes non traitées action en justice.

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


11.1 Le cycle biologique Le cycle biologique d’un organisme comprend toutes les transormations qu’il subit depuis sa
de l’être humain conception jusqu’à sa mort, incluant sa propre reproduction.

11.1.1 La contribution de la division cellulaire


• La mitose assure le développement, la croissance et la réparation des tissus.
• La méiose assure la production des gamètes.
11.1.2 La contribution du système reproducteur
Les structures de ce système et leur onctionnement assurent la procréation, un phénomène
important du cycle biologique humain.

11.2 L’anatomie 11.2.1 Le scrotum


du système Il soutient les testicules et régularise leur température pour le bon déroulement de la
reproducteur spermatogenèse.
de l’homme 11.2.2 Les testicules
• Ils représentent les organes sexuels primaires ; ils sont composés de tubules séminières
contournés et assurent la spermatogenèse ainsi que la production de testostérone.
• Dans la spermatogenèse, des spermatogonies se divisent pour donner des spermatocytes
de 1er ordre diploïdes ; chacun de ceux-ci entre en méiose I afn de donner deux spermato-
cytes de 2e ordre haploïdes. Ces derniers amorcent la méiose II et procurent chacun deux
spermatides également haploïdes. Les quatre cellules ainsi obtenues se transormeront en
spermatozoïdes au cours de la spermiogenèse. Les épithéliocytes de soutien protègent et
nourrissent les cellules en cours de division.
408 PARTIE IV Le système reproducteur

• Les spermatozoïdes sont constitués de trois parties : une tête (contenant de l’ADN), une pièce
intermédiaire (ournissant de l’énergie) et une queue (permettant le déplacement).
• Les cellules interstitielles produisent de la testostérone.
11.2.3 L’épididyme
Dans l’épididyme, les spermatozoïdes subissent une maturation durant laquelle leur mobilité
augmente considérablement ; ils peuvent ensuite y être emmagasinés.

11.2.4 Le conduit déférent et le conduit éjaculateur


• Après leur passage dans l’épididyme, les spermatozoïdes progressent dans le conduit déé-
rent, puis dans le conduit éjaculateur.
• Pendant l’éjaculation, ce sont des contractions musculaires de la paroi de ces conduits qui
propulsent les spermatozoïdes vers l’urètre.
11.2.5 L’urètre
Selon le moment, l’urètre sert de passage au sperme ou à l’urine.

11.2.6 Les glandes sexuelles annexes


• Elles produisent des sécrétions liquides qui s’ajoutent aux spermatozoïdes.
• Le liquide produit par les vésicules séminales sert, entre autres, à neutraliser l’acidité de
l’urètre de l’homme et du vagin de la emme, et à ournir des éléments énergisants aux
spermatozoïdes.
• Le liquide prostatique contribue à la nutrition et au maintien de la mobilité des spermatozoïdes.
• Le mucus sécrété par les glandes bulbo-urétrales protège les spermatozoïdes du milieu
acide que représente l’urètre de l’homme, en plus de lubrifer sa paroi afn de aciliter le pas-
sage du sperme.
11.2.7 Le sperme
Les spermatozoïdes et les liquides produits par les glandes sexuelles annexes orment le sperme.

11.2.8 Le pénis
• Le pénis est l’organe masculin de la copulation. Il est ormé de tissus érectiles : les corps
caverneux et le corps spongieux.
• L’engorgement des tissus érectiles cause l’érection.

11.3 La régulation • La régulation hormonale implique la Gn-RH de l’hypothalamus, qui stimule la sécrétion de LH
hormonale chez et de FSH par l’adénohypophyse.
l’homme • La LH avorise la production de testostérone par les cellules interstitielles.
• La FSH avorise, par le biais de l’ABP et avec la testostérone, la spermatogenèse.
• L’inhibine bloque les sécrétions hypothalamiques et adénohypophysaires afn de régulariser
la spermatogenèse.

11.4 L’anatomie 11.4.1 Les ovaires et l’ovogenèse


du système L’ovogenèse, qui se déroule dans les ovaires, produit chaque mois un ovocyte de 2e ordre qui
reproducteur de la s’échappe d’un ollicule ovarique mûr.
femme • L’ovogenèse débute avec une ovogonie diploïde qui se divise par mitose pour donner un ovo-
cyte de 1er ordre. Ce dernier va amorcer la méiose I et donner un ovocyte de 2e ordre ainsi
qu’un petit globule polaire, tous deux haploïdes. L’ovocyte de 2e ordre, et parois le globule
polaire, vont entrer en méiose II afn de procurer chacun deux cellules haploïdes. Seulement
une des quatre cellules ainsi obtenues se transormera en ovule, s’il y a écondation.
• La ormation de l’ovocyte de 2e ordre s’accompagne de la transormation du ollicule qui le
contient. À maturité, ce ollicule ait saillie à la surace de l’ovaire, éclate et libère l’ovocyte de
2e ordre qui pénètre dans la trompe utérine ; c’est l’ovulation.
11.4.2 Les trompes utérines
Les trompes utérines sont le lieu de la écondation.

11.4.3 L’utérus
• L’implantation et le développement de l’embryon se déroulent dans l’utérus.
• Les contractions du myomètre assurent l’expulsion du bébé pendant l’accouchement.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 409

• L’endomètre est constitué de deux couches : la couche onctionnelle et la couche basale. La


première subit mensuellement diverses modications menant normalement à sa desquama-
tion. La seconde assure le renouvellement de la première.
• L’endomètre contient des glandes qui sécrètent des éléments nutritis en vue d’une possible
implantation.
• Au cours d’une grossesse, l’endomètre participe à la ormation du placenta.
• La muqueuse du col utérin comporte des glandes qui produisent un mucus appelé glaire
cervicale. Sa consistance infue sur la écondité.
11.4.4 Le vagin
• Le vagin est l’organe copulatoire de la emme et constitue la lière d’expulsion du œtus. De
plus, il permet l’écoulement du fux menstruel.
• L’acidité de la muqueuse vaginale protège la emme contre certaines inections.
11.4.5 Les organes génitaux externes : la vulve
• Les organes génitaux externes de la emme comprennent le mont du pubis, les grandes
lèvres, les petites lèvres et le clitoris.
• Le clitoris est l’organe de l’excitation sexuelle éminine.
11.4.6 Les glandes mammaires
• Chez la emme qui en est au dernier trimestre d’une grossesse ou qui allaite, l’anatomie des
glandes mammaires est modiée. Le rôle physiologique de ces glandes est la lactation.
• Chaque glande est composée de 15 à 20 lobes, eux-mêmes compartimentés en lobules
comportant du tissu conjoncti, dont du tissu adipeux, dans lequel sont enouies les glandes
alvéolaires responsables de la sécrétion du lait.

11.5 Le cycle 11.5.1 Le cycle ovarien : sans grossesse


reproducteur chez • Le cycle ovarien dépend du contrôle hormonal de l’hypothalamus et de l’adénohypophyse.
la femme • Il comprend deux phases : la phase olliculaire et la phase lutéale. Elles sont séparées par le
moment de l’ovulation.
• L’ovulation se produit habituellement 14 jours avant la menstruation.
• Durant la première moitié du cycle, la FSH et la LH sécrétées par l’adénohypophyse entraînent
la maturation d’un ollicule qui sécrète des œstrogènes.
• Après l’ovulation et durant la phase lutéale du cycle, la LH sécrétée par l’adénohypophyse
transorme le ollicule rompu en corps jaune.
• Le corps jaune sécrète de la progestérone et une certaine quantité d’œstrogènes.
11.5.2 Le cycle utérin : sans grossesse
• Les œstrogènes et la progestérone régulent le cycle utérin.
• Un aible taux de ces hormones provoque la desquamation de l’endomètre et la menstruation
(phase menstruelle).
• L’aménorrhée (absence de menstruations) peut survenir chez les emmes qui subissent un
entraînement physique intensi ou qui sourent d’anorexie.
• Les œstrogènes stimulent la reconstitution de l’endomètre pendant la phase proliérative.
• La progestérone produite par le corps jaune entraîne l’épaississement de l’endomètre et le
développement de ses glandes et de ses vaisseaux sanguins pendant la phase sécrétoire.
11.5.3 Le cycle reproducteur et la grossesse
S’il y a écondation, l’embryon s’implante dans l’endomètre épaissi.
• Le corps jaune se maintient à cause de la production de hCG par l’enveloppe de l’embryon,
et, en conséquence, la production d’œstrogènes et de progestérone ne cesse pas.
• Les menstruations cessent normalement durant la grossesse à cause des taux élevés de
progestérone et d’œstrogènes.
11.5.4 Les œstrogènes et la progestérone : effets selon l’âge
• Les œstrogènes sont responsables du développement des caractères sexuels secondaires
éminins, dont la répartition de la pilosité et de la graisse.
• La progestérone intervient dans le développement des seins.
• La ménopause correspond à la période dans la vie d’une emme au cours de laquelle les
cycles reproducteurs cessent.
410 PARTIE IV Le système reproducteur

11.6 La réponse sexuelle La réponse sexuelle humaine correspond à une séquence de changements physiologiques et
humaine émotionnels que connaissent l’homme et la emme avant, durant et après le coït.

11.6.1 La phase 1 : l’excitation


• Chez l’homme, elle est caractérisée par l’apparition de l’érection.
• Chez la emme, l’engorgement sanguin provoque plusieurs changements anatomiques de la
vulve, comme le début de l’érection du clitoris et le grossissement des grandes lèvres.
11.6.2 La phase 2 : le plateau
• Le plateau correspond à la phase de préparation du corps à l’orgasme.
• Chez les deux sexes, la lubrication s’intensie pour aciliter le coït.
11.6.3 Les phases 3 et 4 : l’orgasme et la résolution
• Chez l’homme, l’orgasme correspond à des contractions rythmiques des conduits génitaux.
• Chez la emme, l’orgasme culmine par des contractions des parois du vagin, de l’utérus et
des trompes utérines.
• Chez l’homme, l’orgasme est suivi d’une période réractaire, au cours de laquelle une stimu-
lation n’entraînera pas d’érection. Cette période n’existe pas chez la emme. Cette dernière
peut donc être multiorgasmique.
11.6.4 Le point G
Le point G est une zone érogène située dans les tissus de la paroi antérieure du vagin, devant
l’urètre.

11.7 Le contrôle de la 11.7.1 Les méthodes contraceptives


reproduction On trouve parmi celles-ci les contraceptis oraux, les injections contraceptives, le condom et
les spermicides.

11.7.2 L’inertilité et ses causes


• L’inertilité se dénit comme étant l’incapacité pour un couple d’engendrer un enant après
un an de relations sexuelles régulières non protégées.
• Chez l’homme, les causes les plus réquentes d’inertilité sont l’azoospermie, l’oligospermie
ou une proportion élevée de spermatozoïdes anormaux.
• Chez la emme, l’absence d’ovulation, des problèmes ovulatoires liés à une ménopause
précoce, une obstruction ou un dysonctionnement des trompes utérines et l’endométriose
constituent des causes réquentes d’inertilité.
11.7.3 La procréation médicalement assistée
La PMA peut aider un couple inertile à avoir des enants. Parmi les choix de traitement, on
trouve la stimulation ovarienne, l’insémination intra-utérine et la FIV.

11.8 Les inections 11.8.1 Le syndrome d’immunodéfcience acquise


transmissibles Le sida est causé par le VIH. Il s’attaque aux globules blancs responsables du déclenchement
sexuellement et par d’une réaction immunitaire. Les personnes atteintes sont donc très vulnérables aux inections
et meurent généralement d’une maladie opportuniste.
le sang
11.8.2 L’herpès génital
L’herpès génital est attribuable au virus Herpes simplex de type 2 ; il se manieste par l’appari-
tion de vésicules sur les organes génitaux.

11.8.3 L’hépatite
L’hépatite est causée par les virus A, B, C, D, E et G. Les hépatites A et E se transmettent en
général par de l’eau contaminée, l’hépatite B et l’hépatite C, par le sang, et les hépatites B, D et
G se transmettent sexuellement.

11.8.4 La chlamydiose
L’agent causal de la chlamydiose est la bactérie Chlamydia trachomatis ; cette inection peut
entraîner un syndrome infammatoire pelvien chez la emme.

11.8.5 La gonorrhée
La gonorrhée est causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae ; elle peut entraîner un syn-
drome infammatoire pelvien chez la emme.

11.8.6 La syphilis
La syphilis est causée par la bactérie Treponema pallidum. Elle comporte trois stades, dont le
dernier est mortel.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 411

Pour conclure…
Pour Martine, apprendre que la détection précoce du cancer du son cancer. Mais nombre de cas de cancer cervical sont plutôt
col de l’utérus est cruciale pour la réussite du traitement repré- attribuables au virus du papillome humain (VPH). Plus de
sente une bonne nouvelle. En eet, le taux de survie des emmes 15 ormes de ce virus ont été liées à des cancers cervicaux.
atteintes d’un cancer du col est de presque 100 % quand le dia- Quatre d’entre elles sont ciblées par le vaccin GardasilMD,
gnostic a été précoce, mais de moins de 5 % si le cancer a com- approuvé en 2006 par Santé Canada. On espère que la mise au
mencé à métastaser, c’est-à-dire à se propager à d’autres organes. point de ce vaccin permettra de aire chuter de açon spectacu-
Dans le cas de Martine, ses années de tabagisme ont probable- laire la réquence du cancer du col de l’utérus chez les emmes
ment constitué un acteur déterminant dans le développement de au cours des prochaines décennies.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Libération d’un ovocyte de 2e ordre par l’ovaire. f. Période dans la vie d’une emme où il y a arrêt des cycles
b. Hormone sexuelle de la emme qui transorme l’endomètre en tissu reproducteurs.
sécrétoire pendant le cycle utérin ; avec les œstrogènes, elle main- g. Apogée du plaisir sexuel.
tient les caractères sexuels secondaires éminins. h. Incapacité pour un couple d’engendrer un enant après un an de
c. Liquide épais et blanchâtre ormé de spermatozoïdes et des sécré- relations sexuelles régulières non protégées.
tions de plusieurs glandes des voies reproductrices de l’homme. i. Microorganisme responsable des condylomes acuminés.
d. Extrémité étroite de l’utérus se projetant dans le vagin. j. Absence de menstruations.
e. Coie à l’extrémité antérieure d’un spermatozoïde qui couvre par-
tiellement le noyau et qui contient des enzymes permettant au
spermatozoïde de pénétrer dans l’ovocyte de 2e ordre.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Quel type de division cellulaire produit les gamètes ? Pourquoi ce 9. Décrivez le cycle ovarien d’une emme qui n’est pas enceinte en
type de division est-il nécessaire ? (p. 372) indiquant ce qui se passe dans chacune des phases et précisez
2. Nommez et expliquez les étapes de la spermatogenèse. (p. 374-375) les hormones impliquées. (p. 388-390)

3. Dans quelle partie des testicules les spermatozoïdes sont-ils pro- 10. Décrivez le cycle utérin d’une emme qui n’est pas enceinte en
duits ? Quel est le nom de ce mécanisme ? Quelles sont les cel- indiquant ce qui se passe dans chacune des phases ; établissez
lules testiculaires qui produisent la testostérone ? (p. 374-375) les relations avec le cycle ovarien. (p. 390-392)
4. Quelles sont les glandes qui ournissent un liquide entrant dans la 11. Décrivez brièvement diverses méthodes de contraception et indi-
composition du sperme ? (p. 376-378) quez leur efcacité respective. (p. 397-400)
5. Quels sont les organes des voies reproductrices de la emme et 12. Décrivez brièvement quelques techniques de PMA. (p. 401-402)
quelles sont leurs onctions ? (p. 380-388)
13. Nommez des ITSS causées par des virus. Nommez leur
6. Nommez et expliquez les étapes de l’ovogenèse. (p. 380-383) agent causal et indiquez leurs symptômes et leur traitement.
7. Expliquez le développement du ollicule à partir du stade primor- (p. 402-405)
dial jusqu’à l’ovulation. (p. 380-383) 14. Nommez une ITSS causée par une bactérie. Nommez son
8. Décrivez l’organisation histologique de la paroi utérine. agent causal et indiquez ses symptômes et son traitement.
(p. 384-385) (p. 405-406)
412 PARTIE IV Le système reproducteur

15. Identiez les structures sur ce schéma du système reproducteur 22. Chez l’homme, la LH :
de l’homme et indiquez le trajet des spermatozoïdes. a. stimule le développement des spermatozoïdes ;
b. déclenche l’érection ;
c. est responsable des caractères sexuels secondaires ;
d. contrôle la production de testostérone par les cellules
o. interstitielles.
n. a. 23. Les caractères sexuels secondaires sont :
m. b.
c. a. les seules caractéristiques qui régressent quand on vieillit ;
d. b. les mêmes chez l’homme et chez la emme ;
e.
l. f. c. des caractéristiques qui ne se développent qu’après la
k. g. puberté ;
h.
j. d. les seules structures reproductrices qui sont infuencées par
i. les hormones.
24. La libération de l’ovocyte de 2e ordre par le ollicule est causée
par :

16. Laquelle de ces associations est incorrecte ? a. une diminution du taux d’œstrogènes ;

a. Cellules interstitielles – Testostérone b. un pic de FSH ;

b. Tubules séminières contournés – Production des c. un pic de LH ;


spermatozoïdes d. la libération de progestérone par le corps jaune.
c. Conduits déérents – Production du sperme 25. Parmi ces événements, lequel ne ait pas partie du cycle ovarien ?
d. Urètre – Conduit les spermatozoïdes a. La FSH avorise le développement d’un ollicule.
17. La FSH : b. L’endomètre s’épaissit.
a. est sécrétée chez la emme, mais pas chez l’homme ; c. Le corps jaune sécrète de la progestérone.
b. stimule la production de spermatozoïdes par les tubules sémi- d. Un ovocyte de 2e ordre est libéré de l’ovaire.
nières contournés ; 26. L’ovocyte de 2e ordre est écondé dans :
c. est sécrétée sous l’infuence de la Gn-RH. a. le vagin ;
d. Les réponses b. et c. sont correctes. b. l’utérus ;
18. En suivant le trajet des spermatozoïdes, on placerait les conduits c. la trompe utérine ;
déérents avant : d. l’ovaire.
a. les testicules ; 27. Après l’implantation, le corps jaune se maintient grâce :
b. l’épididyme ; a. aux œstrogènes ;
c. l’urètre ; b. à la progestérone ;
d. l’utérus. c. à la FSH ;
19. Le sperme ne contient pas : d. à la hCG.
a. de liquide prostatique ; 28. Pendant la grossesse :
b. d’urine ; a. les cycles ovarien et utérin se déroulent plus rapidement
c. de ructose ; qu’avant ;
d. de prostaglandines. b. la Gn-RH est produite en plus grande quantité qu’avant ;
e. Les réponses b. et d. sont correctes. c. les cycles ovarien et utérin sont supprimés ;
20. Le scrotum est : d. les caractères sexuels secondaires de la emme sont perdus.
a. l’un des organes sexuels primaires ; 29. Les contraceptis oraux empêchent la grossesse :
b. important pour la régulation de la température des testicules ; a. parce que la pilule inhibe la libération de LH ;
c. séparé en lobules ; b. parce qu’ils empêchent la libération d’un ovule ;
d. une extension du cordon spermatique. c. parce que la FSH n’est pas libérée.
21. La testostérone est produite et sécrétée par : d. Toutes ces réponses sont correctes.
a. les spermatogonies ; 30. Contre laquelle de ces inections peut-on prendre des
b. les épithéliocytes de soutien ; antibiotiques ?
c. les tubules séminières contournés ; a. Chlamydiose. c. Condylomes acuminés.
d. les cellules interstitielles. b. Sida. d. Herpès.
CHAPITRE 11 Le système reproducteur 413

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 21. Le cancer du col de l’utérus.

1. a) 23. b) 23. 22. La Gn-RH, la FSH et la LH.

2. a) Dans les testicules. b) Dans les ovaires. 23. Le corps jaune est une glande endocrine qui apparaît à la surace
de l’ovaire après l’ovulation, tandis que le corps blanc correspond
3. Selon les situations, ces muscles se contractent ou se relâchent
à la cicatrice permanente que laisse le corps jaune à la suite de sa
pour rapprocher ou éloigner les testicules du corps, an de main-
dégénérescence.
tenir une température à l’intérieur des testicules inérieure d’en-
viron trois degrés Celsius à celle du corps pour assurer le bon 24. La durée de la phase olliculaire est de 19 jours ; l’ovulation a lieu
déroulement de la spermatogenèse. au 19e jour et la phase lutéale dure 14 jours.

4. Produire la testostérone. 25. Les œstrogènes et la progestérone.


5. La tête, la pièce intermédiaire et la queue. 26. Le corps jaune se maintient dans l’ovaire et produit des concen-
trations de plus en plus importantes de progestérone ; celle-ci
6. Les testicules.
inhibe l’hypothalamus et l’adénohypophyse, de sorte qu’aucun
7. Processus de maturation au cours duquel la spermatide perd son nouveau ollicule ne se développe dans l’ovaire et que les cycles
surplus de cytoplasme et acquiert son fagelle pour devenir un ovarien et utérin se trouvent interrompus.
spermatozoïde.
27. Le clitoris.
8. Les conduits déérents.
28. L’absence de période réractaire.
9. L’urètre spongieux.
29. Celles des glandes vestibulaires majeures.
10. Épididyme, conduit déérent, conduit éjaculateur, urètre (prosta-
30. Les contraceptis oraux, les injections contraceptives, le condom
tique, membraneux, spongieux).
et les spermicides, la vasectomie, la ligature des trompes uté-
11. L’augmentation de volume de la prostate comprime la portion rines, la pilule du lendemain. Pour d’autres réponses, consulter le
prostatique de l’urètre, ce qui rend dicile et douloureux le pas- tableau 11.2 (p. 399 et 400).
sage de l’urine.
31. Les hormones contenues dans les contraceptis, oraux inhibent
12. Les vésicules séminales et la prostate. l’hypothalamus et l’adénohypophyse ; par conséquent, aucun
nouveau ollicule ne se développe dans l’ovaire et il n’y a pas
13. À neutraliser le milieu acide que représente l’urètre de l’homme et
d’ovulation.
à lubrier l’extrémité du pénis au cours d’un rapport sexuel.
32. Exemples de réponses : L’insémination intra-utérine et la FIV.
14. Pour protéger les spermatozoïdes contre l’acidité de l’urètre et du
vagin et assurer leur survie, car l’acidité les détruit. 33. Les ITSS causées par des virus, comme le sida, l’hépatite et l’her-
pès génital.
15. Les corps caverneux et spongieux.
34. Le syndrome infammatoire pelvien.
16. a) L’hypothalamus, l’adénohypophyse et les testicules.
35. La syphilis.
b) La Gn-RH, la FSH, la LH et la testostérone.
QUESTION DE VOCABULAIRE
17. Une petite cellule, obtenue pendant le déroulement de la
méiose, possédant 23 chromosomes et une minime quantité de a. Ovulation ; b. Progestérone ; c. Sperme ; d. Col de l’utérus ;
cytoplasme. e. Acrosome ; f. Ménopause ; g. Orgasme ; h. Inertilité ;
i. Papillomavirus ; j. Aménorrhée.
18. Un ollicule ovarique primordial est ormé d’une couche de cellules
épithéliales squameuses qui entourent un ovocyte de 1er ordre. QUESTIONS DE RÉVISION
19. Non, pendant l’ovulation, c’est un ovocyte de 2eordre arrêté en 15. a. Vésicule séminale ; b. Conduit éjaculateur ; c. Prostate ;
métaphase II qui est libéré. L’ovule ne se orme qu’au moment de d. Glande bulbo-urétrale ; e. Anus ; f. Conduit déérent ; g. Épididyme ;
la écondation. h. Testicule ; i. Scrotum ; j. Prépuce ; k. Gland ; l. Pénis ; m. Urètre ;
n. Conduit déérent ; o. Vessie. Trajet du sperme : h, g, , n, b, m ;
20. a) L’ovaire. c) L’utérus.
16. c ; 17. d ; 18. c ; 19. b ; 20. b ; 21. d ; 22. d ; 23. c ; 24. c ; 25. b ;
b) La trompe utérine. d) Le vagin. 26. c ; 27. d ; 28. c ; 29. d ; 30. a.
12 L’embryologie et
CHAPITRE

le développement
amille et Michel souhaitent onder une amille. Pendant quelques sanguin destiné à conirmer sa grossesse. Le médecin explique

C années, alors qu’ils poursuivaient leurs carrières respectives,


ils avaient mis ce projet de côté. Aujourd’hui, comme Camille
est âgée de 36 ans, ils commencent à sentir la pression du temps et
aux uturs parents qu’une analyse sanguine est plus précise que
les tests urinaires vendus en pharmacie pour détecter les taux
de gonadotrophine chorionique humaine, l’hormone de la gros-
se préparent pour la naissance d’un premier bébé. Par mesure de sesse. Le test sanguin conirme que Camille porte bel et bien leur
précaution, Camille prend des suppléments vitaminiques prénataux premier enant.
et elle est aussi beaucoup plus attentive au contenu de son assiette.
Le Dr Grondin donne à Camille une liste de choses à aire et à éviter
Bien que ni l’un ni l’autre n’ait jamais été très porté à aire de l’exer-
durant la grossesse. Il lui conseille de continuer à aire de l’activité
cice physique, ils marchent dorénavant plusieurs ois par semaine afn
physique et à surveiller son alimentation. Il ajoute qu’elle doit boire
d’être bien préparés pour l’heureux événement qu’ils souhaitent voir
plusieurs verres d’eau par jour et manger beaucoup de ruits et de
se produire. Finalement, après deux mois, Camille annonce fèrement
légumes. Il précise que le premier trimestre est une période cru-
à Michel que le test de grossesse qu’elle vient de passer est positi. Ils
ciale pour le développement des organes du bébé et que l’alcool et
prennent aussitôt rendez-vous avec leur médecin.
la plupart des médicaments en vente libre lui sont interdits. Si elle
Lors de la première rencontre avec le D r Grondin, Camille est sou- désire prendre un tel médicament, il est impérati qu’elle le consulte
mise à un examen physique complet ainsi qu’à un prélèvement au préalable.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE

12.1 La écondation 12.3 Le développement des organes génitaux masculins et


Au moment de la fécondation, le noyau d’un spermatozoïde fusionne éminins
avec celui de l’ovocyte. Une fois qu’un spermatozoïde a traversé Le développement des organes génitaux internes et externes mas-
sa membrane plasmique, l’ovocyte subit des transformations qui culins relève du gène SRY. L’absence de ce gène se traduit par le
empêchent tout autre spermatozoïde de le pénétrer. développement de structures génitales féminines.

12.2 Le développement prénatal 12.4 Les eets hormonaux chez la emme enceinte
Le développement prénatal se divise en trois périodes : préem- Les hormones placentaires provoquent plusieurs changements phy-
bryonnaire, embryonnaire et fœtale. Le développement pré- siologiques chez la mère, dont des adaptations cardiovasculaires et
embryonnaire se déroule entre le moment de la fécondation et pulmonaires.
celui de l’implantation du préembryon dans la muqueuse utérine.
Pendant le développement embryonnaire, tous les systèmes 12.5 L’accouchement
d’organes s’établissent, et le placenta atteint sa maturité fonction- Un mécanisme de rétroactivation faisant intervenir l’ocytocine est à
nelle. Au cours du développement fœtal, les tissus et les organes l’origine du déclenchement des contractions utérines et du déroule-
qui se sont formés durant la période précédente croissent et se ment du travail jusqu’à la naissance de l’enfant. Le travail est divisé en
spécialisent. trois phases : la dilatation du col, l’expulsion du bébé et la délivrance.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Quelles étapes permettent au spermatozoïde et à l’ovocyte de FIGURE 11.3 ❯ Comment la spermatogenèse produit-elle des
mettre leur bagage génétique en commun ? spermatozoïdes ?

2. Quel est le rôle de la gonadotrophine chorionique humaine dans FIGURES 11.3 ❯ Quelles différences y a-t-il entre l’ovogenèse et la
la grossesse ? et 11.8 spermatogenèse ?

3. Comment l’embryon et le fœtus se développent-ils ? SECTION 11.5 ❯ Quels sont les rôles des œstrogènes et de la
progestérone dans le système reproducteur de
4. À quels changements physiologiques Camille doit-elle la femme ?
s’attendre pendant sa grossesse ?

5. Quels tests de dépistage d’anomalies génétiques sont suggérés


à une femme enceinte, à partir de 35 ans ?
416 PARTIE IV Le système reproducteur

12.1 La fécondation pour digérer toute l’épaisseur de la zone pellucide. Cette dégra-
dation enzymatique assure la ormation d’un chemin pour
La écondation est l’union d’un spermatozoïde (cellule à qu’un spermatozoïde se rende jusqu’à l’ovocyte. On comprend
n chromosomes) et d’un ovocyte de deuxième (2e) ordre (cellule alors que ce n’est pas le premier spermatozoïde arrivé à l’ovo-
à n chromosomes) pour ormer un zygote (2n chromosomes), qui cyte qui le écondera, mais plutôt celui qui protera des réac-
est la première cellule d’un nouvel individu. Elle se déroule habi- tions acrosomiales successives aites par ses pairs, à un endroit
tuellement dans l’ampoule d’une trompe utérine, soit dans la précis de la zone.
portion de la trompe située près de l’ovaire. La écondation est
la première étape qui a permis à Camille de devenir enceinte. La syngamie (usion des cellules) se produit quand un
spermatozoïde emprunte le passage pratiqué dans la zone
Considérant la longévité des gamètes, soit environ 3 jours pellucide et qu’il réussit à se lier à l’ovocyte. Leurs membranes
pour les spermatozoïdes et 24 heures pour l’ovocyte de 2e plasmiques s’unissent, et le contenu du spermatozoïde (la tête,
ordre, leur rencontre a plus de chances de se réaliser quand le la pièce intermédiaire et habituellement la queue) entre dans
coït a lieu dans les 3 jours précédant l’ovulation ou dans les l’ovocyte. Au même moment, ce dernier termine sa méiose II
24 heures suivant celle-ci. La rencontre des gamètes est aci- pour donner le noyau de l’ovule et le second globule polaire qui
litée par : (1) le déplacement de l’ovocyte de 2e ordre dans les se désintégrera. Ensuite, le noyau de l’ovule usionne avec
trompes utérines grâce au péristaltisme (contractions per- celui du spermatozoïde. Le zygote reçoit 23 chromosomes de
mettant la progression d’un contenu) de la couche muscu- chaque parent, mais il ne reçoit du cytoplasme et des orga-
laire de leur paroi ; (2) le mouvement des cils des cellules de la nites que de la mère.
muqueuse des trompes utérines ; (3) les mouvements ondula-
toires des agelles des spermatozoïdes ; et (4) la libération, par An d’assurer un développement adéquat, un seul sperma-
l’ovocyte, d’agents chimiques attractis. tozoïde doit entrer dans l’ovocyte. La polyspermie (entrée de
plus de un spermatozoïde) est évitée grâce à des modications
Une ois les quelque 300 millions de spermatozoïdes éjaculés de la membrane plasmique de l’ovocyte et de la zone pellucide.
dans le tiers postérieur du vagin, une course contre la montre Dès qu’un spermatozoïde touche l’ovocyte, le blocage rapide de
s’amorce pour les 2 millions d’entre eux qui atteignent le col la polyspermie s’enclenche. En efet, la membrane plasmique
utérin. L’objecti : rejoindre l’ovocyte dans les 24 heures suivant de ce dernier se dépolarise, à la suite de l’ouverture de canaux
l’ovulation. Ce but ne sera pas acile à atteindre, car le parcours à sodium (Na+), ce qui empêche la liaison de tout autre sper-
est parsemé d’embûches : l’acidité vaginale peut être atale matozoïde. De plus, des vésicules de l’ovocyte, appelées gra-
pour les spermatozoïdes, la glaire cervicale peut être dicile nules corticaux, libèrent alors des enzymes qui transorment
à traverser si elle est insusamment liquéée, les contractions la zone pellucide en une membrane de écondation impéné-
de l’utérus dispersent les spermatozoïdes dans la cavité uté- trable, en plus d’inactiver les récepteurs des spermatozoïdes ;
rine et des globules blancs logés dans l’endomètre peuvent les c’est le blocage lent de la polyspermie. À partir de ce moment,
phagocyter. Seuls ceux qui réussissent à surmonter tous ces les spermatozoïdes ne peuvent plus se lier à la zone pellucide
obstacles atteignent les trompes utérines. Ils sont générale- non plus. Si jamais plusieurs spermatozoïdes arrivaient à se
ment quelques milliers, parois moins de 200, à y arriver. Là, ils lier à l’ovocyte, l’embryon contiendrait un nombre trop élevé
subissent une capacitation, soit un ensemble de modications de chromosomes, et il serait incapable de se développer.
les rendant capables de éconder l’ovocyte. Une de celles-ci est
la ragilisation de leur membrane pour aciliter la rupture de
l’acrosome au moment opportun. INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
Quand l’ovocyte est atteint, les spermatozoïdes doivent ran- Pour en savoir plus sur les ovocytes et les spermatozoïdes,
sur des concepts liés à la compréhension de la écondation
chir la corona radiata et la zone pellucide qui entourent l’ovo-
ainsi que sur les méthodes de écondation pour les couples
cyte, an d’accéder à sa membrane plasmique. La corona inertiles, consultez les éléments suivants.
radiata correspond aux quelques couches de cellules ollicu-
La SECTION 3.6.1, p. 80, traite des enzymes et de leur mode
laires qui nourrissaient l’ovocyte dans son ollicule ovarique.
d’action.
Ces cellules adhèrent à la zone pellucide constituée d’une
La SECTION 5.4.6, p. 155, présente le principe de la
couche de glycoprotéines recouvrant la membrane plasmique
dépolarisation.
de l’ovocyte FIGURE 12.1.
Les SECTIONS 11.2.2 et 11.4.1, p. 374 et 381, expliquent res-
Au moment de la écondation, plusieurs spermatozoïdes pectivement comment les spermatozoïdes sont produits par
pénètrent la corona radiata et tentent de percer la zone pellu- spermatogenèse et comment les ovocytes sont
cide. Une ois leur tête liée ermement à un récepteur de sper- produits par ovogenèse.
matozoïde de la zone pellucide, les spermatozoïdes peuvent la La SECTION 11.7.3, p. 401, traite de la écondation in vitro et
percer grâce aux enzymes digestives libérées par leur acrosome de l’insémination artifcielle.
(gure 12.1). Le contenu de plusieurs acrosomes est nécessaire
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 417

1 Traversée 2 Digestion de 3 Liaison d’un spermatozoïde 4 Entrée du contenu 5 Libération d’enzymes par
de la corona la zone pellucide à la membrane plasmique du spermatozoïde les granules corticaux ; la zone
radiata par les enzymes de l’ovocyte et fusion dans le cytoplasme pellucide devient une membrane
acrosomiales des deux cellules (syngamie) de l’ovocyte de fécondation impénétrable.

Membrane plasmique de l’ovocyte


Spermatozoïde

Queue
Corona
radiata
Noyau
Pièce intermédiaire

Tête
Acrosome

Membrane
de fécondation

Granule cortical Noyau du


spermatozoïde 6 Formation du zygote :
Membrane plasmique fusion des noyaux
de l’ovocyte Noyau du spermatozoïde
de l’ovule et de l’ovule
Zone pellucide

FIGURE 12.1
Fécondation ❯ Au cours de la écondation, un seul spermatozoïde pourra pénétrer à l’intérieur de l’ovocyte de 2e ordre. Après avoir ranchi la
corona radiata, un chemin est ormé à travers la zone pellucide grâce aux enzymes de l’acrosome de plusieurs spermatozoïdes (non illustré).
Lorsqu’un spermatozoïde se lie à la membrane de l’ovocyte, des modifcations se produisent afn d’empêcher tout autre spermatozoïde d’entrer
dans l’ovocyte. La écondation se complète quand le noyau du spermatozoïde et celui de l’ovule usionnent pour constituer le noyau du zygote
et lui ournir leurs chromosomes.

Vérifiez vos progrès de l’implantation du préembryon dans la muqueuse utérine.


1. Comment la écondation se déroule-t-elle ?
La segmentation est un processus qui consiste en une série de
mitoses du zygote débutant environ 24 heures après la éconda-
tion et se déroulant en même temps que le zygote poursuit son
chemin dans la trompe utérine jusqu’à l’utérus. Ainsi, la cellule
initiale se divise en 2 cellules, qui se divisent à leur tour chacune
12.2 Le développement prénatal en 2 pour donner 4 cellules ; avec la division de ces dernières, on
Le développement prénatal comprend les événements qui obtient 8 cellules, puis 16, 32, 64 et ainsi de suite. Ces divisions
se produisent entre la écondation et la naissance. Il se divise donnent des cellules de plus en plus petites, nommées blasto-
en trois périodes : préembryonnaire, embryonnaire et œtale mères, de sorte que la taille du préembryon est presque la même
FIGURE 12.2 (page suivante). La durée normale de gestation que celle du zygote d’origine FIGURE 12.3 (p. 419). Comme les
s’échelonne sur 280 jours, soit 40 semaines. divisions cellulaires sont des mitoses, chaque blastomère reçoit
un assortiment complet de chromosomes. Chacune des cellules
nouvellement obtenues possède la capacité génétique de se
12.2.1 Le développement préembryonnaire développer en n’importe quel type de tissu.
Le développement préembryonnaire, d’une durée de deux La boule compacte de blastomères obtenue après la écon-
semaines, se déroule à partir de la écondation jusqu’à la fn dation, par les divisions répétées du zygote, se nomme morula.
418 PARTIE IV Le système reproducteur

Déve
lopp
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ote Stade de
Zyg ) 2 cellules
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(2n 4 ce e de
Ovocyte (n) llul
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o

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la
Spermato-

Bl
zoïde (n)

as
toc
yste 3e semaine 3 e sem e la
Gamétogenèse
n
Maturatio

D ébut de la
Ovaire Testicule

Gastrulation
Fin d
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N

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D

el op
op vel
pe Dé
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t fœ
tal e
Organogenès

FIGURE 12.2
Développement humain ❯ Le développement prénatal commence après la fécondation. Il comprend les développements préembryonnaire,
embryonnaire et fœtal. Après la naissance, la maturation se poursuit et la gamétogenèse se déroule chez l’adulte parvenu à la maturité
sexuelle.

Vers le quatrième jour suivant la écondation, la disposition L’implantation commence généralement six ou sept jours
des cellules embryonnaires est modifée de manière à laisser après la écondation. À ce moment, l’endomètre se trouve
place à une cavité, le blastocœle. Cette dernière est remplie en phase sécrétoire, et il est prêt à recevoir le blastocyste.
d’un liquide nutriti. À partir de ce moment, la masse de cel- L’implantation se réalise la plupart du temps sur la paroi pos-
lules portera le nom de blastocyste. Outre sa cavité, le blasto- térieure du undus utérin ou dans le corps de l’utérus. Lorsqu’il
cyste possède une masse de cellules internes, l’embryoblaste, commence à s’implanter, le blastocyste s’oriente de açon
et une couche de cellules périphériques, le trophoblaste. que l’embryoblaste soit ace à l’endomètre (fgure 12.3). Dès
L’embryoblaste est à l’origine de l’embryon, alors que le tro- lors, certaines cellules du trophoblaste, ormant le syncytio-
phoblaste participe à l’implantation de celui-ci et orme le cho- trophoblaste, sécrètent des enzymes pour digérer la couche
rion, la partie œtale du placenta. onctionnelle de l’endomètre utérin et ses vaisseaux sanguins.
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 419

2 Fécondation
Noyau de l’ovule
Noyau du spermatozoïde

Ovocyte de 2e ordre
Fusion des noyaux Zone pellucide
Corona radiata
Cellule unique = zygote
1 Ovulation
Ampoule de la trompe utérine Jeune blastocyste
Ovaire
Blastocœle
Embryoblaste
Stade
de 2 cellules Trophoblaste

4 Implantation
Stade
de 4 cellules

3 Segmentation Stade
de 8 cellules
Morula Syncytiotrophoblaste

Endomètre
Vagin

FIGURE 12.3
Développement préembryonnaire ❯ Les structures et les événements se suivent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
1 Au moment de l’ovulation, l’ovocyte de 2e ordre quitte l’ovaire. Le noyau d’un seul spermatozoïde peut se fusionner avec lui et 2 la
fécondation se produit dans la trompe utérine. En même temps qu’il chemine dans la trompe utérine, le zygote subit 3 une segmentation pour
produire une morula, puis un blastocyste. 4 Ce dernier s’implante dans la muqueuse utérine, l’endomètre.

Au même moment, d’autres cellules trophoblastiques com- agit comme l’hormone lutéinisante (LH) en ce qu’elle permet
mencent à sécréter la gonadotrophine chorionique humaine de maintenir acti le corps jaune qui, autrement, dégénérerait
(hCG), l’hormone décelable par les tests de grossesse. La hCG après la chute de la LH à la fn de la phase lutéale. Stimulé par la
hCG, le corps jaune sécrète un peu d’œstrogènes, mais surtout
l arrive parfois qu’un groupe de cellules se sépare de la progestérone, qui assure à son tour le maintien du déve-
I
SAVIEZ-VOUS QUE...

des autres après le début de la segmentation ; on est loppement de l’endomètre de l’utérus, et la menstruation atten-
alors en présence de deux préembryons plutôt que d’un due ne se produit pas. Le tableau de la page suivante résume
seul. Si tout se passe bien, ces deux préembryons, qui les étapes du développement préembryonnaire TABLEAU 12.1.
ont hérité exactement des mêmes chromosomes, devien-
dront des jumeaux vrais (monozygotes). Les jumeaux fra- Une ois l’implantation réalisée, Camille se trouvait clinique-
ternels (dizygotes), qui proviennent de la fécondation de ment enceinte. Il arrive à l’occasion que l’embryon s’implante ail-
deux ovocytes par deux spermatozoïdes différents, ne leurs que dans l’utérus – le plus souvent, dans une trompe utérine.
sont pas génétiquement identiques. Une telle grossesse extra-utérine, si elle se poursuit, peut entraî-
On s’accorde généralement pour dire que le fait d’avoir ner la rupture de la trompe utérine et parois même le décès de la
des jumeaux monozygotes relève du hasard. Pour ce qui mère. Ces grossesses sont traitées chirurgicalement ou à l’aide
est d’avoir des jumeaux dizygotes, l’hérédité joue un rôle.
de médicaments qui arrêtent le développement embryonnaire.
En effet, les jumeaux dizygotes proviennent de femmes
qui peuvent libérer plusieurs ovocytes par cycle. Or, la L’embryon atteint maintenant la taille approximative du
poly-ovulation est un caractère qui se transmet généti- point situé à la fn de cette phrase. À mesure que la deuxième
quement. La poly-ovulation peut aussi être liée à d’autres
facteurs, comme l’âge de la mère ou le fait d’être sous
semaine avance, l’implantation se poursuit. Pendant ce temps,
traitement hormonal pour cause d’infertilité. les cellules de l’embryoblaste amorcent un processus de difé-
renciation, c’est-à-dire qu’elles se spécialisent et adoptent des
420 PARTIE IV Le système reproducteur

TABLEAU 12.1 Chronologie des événements du développement préembryonnaire


Étape ou processus du développement Moment Localisation Événements
Fécondation De 12 à 24 heures après Ampoule de la trompe Les membranes plasmiques de l’ovo-
l’ovulation utérine cyte de 2e ordre et du spermatozoïde
usionnent ; le contenu du spermato-
zoïde pénètre dans l’ovocyte de
2e ordre ; celui-ci achève la
méiose II et devient un ovule.
Noyau de l’ovule

Noyau du
spermatozoïde

120 m

Zygote À la fn de la écondation Ampoule de la trompe Cellule diploïde produite quand les


utérine noyaux de l’ovule et du spermatozoïde
usionnent.
Noyau

120 m

Segmentation De 24 heures à trois jours Trompe utérine Le zygote subit des divisions mitotiques
après la écondation et le nombre de cellules augmente, mais
la taille globale de la structure reste
constante.

120 m 120 m
Stade de 4 cellules Stade de 8 cellules

Morula
Morula Jours 3 et 4 après la Trompe utérine La structure ormée ressemble à une
écondation boule solide de cellules ; il y a 16 cellules
ou plus, mais pas de changement de
diamètre depuis le zygote initial.

120 m

Blastocyste Jours 5 et 6 Utérus Boule creuse de cellules dont la paroi


externe constitue le trophoblaste ; l’em-
bryoblaste est une masse de cellules
Embryoblaste
situées à l’intérieur du blastocyste.

Trophoblaste

120 m

Implantation Commence vers la fn de Couche onctionnelle de Le blastocyste adhère à la couche


la première semaine et est l’endomètre de l’utérus onctionnelle de l’utérus ; les cellules
complétée à la fn de la trophoblastiques et la couche onction-
deuxième semaine. nelle commencent à ormer ensemble
le placenta.
Embryoblaste
Syncytiotrophoblaste
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 421

structures et des onctions précises. L’embryoblaste se trans-


orme alors en disque embryonnaire didermique, structure
ormée de deux euillets : l’endoderme primaire et l’ectoderme Chorion
primaire. Au même moment, deux membranes embryonnaires Cavité
Amnios
amniotique
apparaissent FIGURE 12.4 : le sac vitellin et l’amnios.
Embryon Allantoïde
Cordon
a date présumée de l’arrivée du bébé se calcule à ombilical
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

partir du premier jour des dernières règles précédant Sac vitellin


la grossesse de la femme. Environ 266 jours s’écoulent
entre la conception et la naissance. La conception se fait
approximativement 14 jours après le début du cycle
menstruel (en supposant que l’ovulation arrive au milieu
du cycle). Cela donne un total de 280 jours jusqu’à l’ac-
couchement, soit environ 40 semaines. Portion fœtale Portion maternelle Vaisseaux sanguins
On recourt souvent à un calcul appelé formule de Naegele du placenta du placenta dans une villosité
pour estimer la date exacte de l’accouchement : chorionique

• Prendre le premier jour des dernières règles comme FIGURE 12.4


point de départ (par exemple : 1er janvier). Membranes embryonnaires ❯ Le chorion et l’amnios entourent
• Soustraire trois mois du mois où ces règles ont eu lieu l’embryon. L’allantoïde participe à la formation du cordon ombilical.
(par exemple : 1er janvier – 3 mois = 1er octobre). Le sac vitellin est le premier site de formation des cellules sanguines.
• Ajouter sept jours (par exemple : 8 octobre, soit la date
prévue de l’accouchement).
On se sert aussi fréquemment de l’échographie pour pré- Les membranes embryonnaires
voir la date de l’accouchement. Toutefois, seulement 5 %
des bébés environ arrivent effectivement à la date prévue.
Les membranes embryonnaires apparaissent durant le
développement préembryonnaire, mais elles continuent à se
développer durant le développement embryonnaire et œtal.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS Elles ne ont pas partie de l’embryon et du œtus ; elles se
trouvent plutôt à l’extérieur d’eux ( fgure 12.4). Ces membranes
Pour en savoir plus sur des concepts liés à la compréhen- portent des noms qui semblent étranges parce qu’ils leur
sion du développement préembryonnaire, consultez les élé-
ments suivants.
viennent des onctions qu’elles remplissent chez les animaux
ovipares, comme les oiseaux !
La SECTION 2.7.2, p. 49, explique ce que sont les
chromosomes. Chez les humains, les membranes embryonnaires rem-
La SECTION 3.7.1, p. 85, présente les différentes phases de plissent les onctions suivantes :
la mitose. • Le chorion orme la portion œtale du placenta, l’organe qui
La SECTION 11.4.3, p. 384, décrit l’anatomie de l’utérus. ournit les éléments nutritis et le dioxygène (O2) à l’embryon
(puis au œtus) ; il recueille aussi les déchets, dont le dioxyde
de carbone (CO2). Les vaisseaux sanguins situés dans les
Vérifiez vos progrès villosités chorioniques, espaces en orme de doigt dans le
2. Quels événements marquent le développement
chorion, sont en continuité avec ceux du cordon ombilical.
préembryonnaire ? L’apparition précoce du chorion, durant la première semaine
de développement, illustre bien la complète dépendance de
3. Quel est le rôle de la hCG ?
l’embryon par rapport à cette membrane embryonnaire.
4. Qu’est-ce qu’une grossesse extra-utérine ? • Le sac vitellin pend sous la ace ventrale de l’embryon. Il
contribue à ormer une partie de l’intestin FIGURE 12.6
(p. 424). Il est aussi le premier site de ormation des cel-
12.2.2 Le développement embryonnaire lules sanguines. De plus, il renerme les cellules souches
Le développement embryonnaire commence à la troisième qui migreront vers les gonades (ovaires et testicules) pour
semaine et dure jusqu’à la fn de la huitième semaine de ges- ormer les cellules reproductrices mères (ovogonies et
tation. Avant de s’engager dans sa description semaine par spermatogonies).
semaine, il aut se amiliariser avec le nom des membranes • L’allantoïde, située à proximité du sac vitellin, comprend
embryonnaires et leurs onctions de même qu’avec la struc- les vaisseaux sanguins qui deviendront ceux du cordon
ture et les rôles du placenta. ombilical ; ils transportent le sang venant du œtus et allant
422 PARTIE IV Le système reproducteur

vers lui. Les deux artères ombilicales1 véhiculent le sang et celui du œtus ne se mélangent pas, puisque les échanges
œtal pauvre en O2 vers le placenta, tandis que l’unique s’efectuent toujours à travers les villosités chorioniques.
veine ombilicale est parcourue par le sang riche en O2
Les substances nocives peuvent aussi traverser le placenta,
provenant du placenta. Également, l’allantoïde accumule
ce qui est particulièrement inquiétant durant la période
la petite quantité d’urine produite par les reins du œtus et
embryonnaire, alors que plusieurs structures importantes
donne plus tard naissance à une portion de la vessie.
commencent à se ormer. Chaque organe ou partie d’organe
• L’amniosressemble à un sac membraneux transparent. Il appa- semble sujet à une période critique au cours de laquelle une
raît vers le huitième jour de gestation et grossit en même temps substance peut altérer son onctionnement normal.
que l’embryon et le œtus. Il renerme le liquide amniotique
qui, à l’instar du liquide cérébrospinal (LCS), orme un coussin Le placenta constitue aussi la source d’œstrogènes et de proges-
protecteur contre les chocs, tels ceux que pourrait produire la térone durant la grossesse. Ces hormones remplissent deux onc-
mère en aisant de l’exercice, en plus de servir d’isolation (pour tions : (1) elles exercent une rétro-inhibition sur l’hypothalamus et
l’embryon, puis pour le œtus) contre le roid et la chaleur. l’adénohypophyse pour empêcher la maturation de tout nouveau
ollicule ; et (2) elles assurent le maintien de l’endomètre – norma-
lement, il ne se produit pas de menstruations durant la grossesse.
L eschezcellules souches ne sont pas présentes seulement
SAVIEZ-VOUS QUE...

les embryons. Il existe actuellement une méprise


réquente provoquée par l’attention médiatique accordée
L etiques
sang du œtus contient des cellules souches iden-

SAVIEZ-VOUS QUE...
aux cellules souches embryonnaires. En réalité, tout tissu à celles de la moelle osseuse. Ces cellules
qui se divise activement doit posséder des cellules souches, peuvent servir à traiter diverses maladies graves. On peut
c’est-à-dire des cellules qui peuvent servir à la création recueillir le sang du cordon ombilical immédiatement
d’autres types cellulaires. La diérence tient au ait que après la naissance d’un bébé et l’envoyer à une banque de
beaucoup de cellules souches embryonnaires sont totipo- sang pour qu’il y soit analysé, traité et entreposé. Les lym-
tentes – ce qui signife qu’elles conservent leur capacité de phomes (cancers des nœuds lymphatiques), la leucémie
ormer presque n’importe quel type de cellules –, alors que (cancer du sang), l’anémie résultant d’une atteinte de la
la plupart des cellules souches adultes sont pluripotentes. moelle osseuse (provoquée, par exemple, par une chimio-
Les cellules pluripotentes ont atteint un stade supplémen- thérapie) et même la drépanocytose (autre type d’anémie)
taire de spécialisation et, de ce ait, elles ne peuvent pro- sont des exemples d’aections qu’on a déjà traitées avec
duire qu’une variété limitée de nouveaux types cellulaires. succès grâce aux cellules souches du sang de cordon.
Bien que cette technologie soit prometteuse, chaque prélè-
vement de sang de cordon contient relativement peu de
Le placenta cellules souches. De plus, bien qu’elles puissent servir pour
Le placenta a une double origine : il provient de structures des receveurs non apparentés, leur gree est plus longue à
modiées de l’endomètre maternel et de structures dérivées du prendre, ce qui laisse le patient vulnérable aux inections
pendant une période plus longue que lorsqu’on recourt à
chorion embryonnaire. Ce dernier est mis en place dès la pre-
des cellules souches provenant de la moelle osseuse.
mière semaine, mais le placenta n’est pleinement onctionnel
qu’à la n du troisième mois de grossesse.
Après l’implantation de l’embryon, la dégradation de la INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
couche onctionnelle de l’endomètre se poursuit et orme des Pour en savoir plus sur des sujets liés au contrôle hormonal
lacunes, les espaces intervilleux FIGURE 12.5. Ceux-ci se durant le développement embryonnaire, consultez les élé-
remplissent de sang maternel qui s’échappe des vaisseaux san- ments suivants.
guins érodés. Des prolongements liormes du chorion enva- La FIGURE 11.12, p. 390, présente le contrôle hormonal des
hissent ces espaces nouvellement ormés et deviennent les ovaires.
villosités chorioniques. Ces dernières renerment des vaisseaux La SECTION 11.5.3, p. 392, expose les rôles de la hCG et de
sanguins qui seront en continuité avec ceux du cordon ombi- la progestérone durant la grossesse.
lical. Étant donné qu’elles baignent dans le sang maternel des La FIGURE 11.15, p. 393, explique les modifcations du cycle
espaces intervilleux et qu’elles contiennent des vaisseaux san- reproducteur durant la grossesse.
guins œtaux, les villosités constituent le site des échanges
sanguins entre la mère et le œtus : l’O2 et les nutriments
rejoignent le œtus, tandis que le CO2 et les déchets œtaux sont Vérifiez vos progrès
pris en charge par la mère. Il est à noter que le sang de la mère
5. Qu’entend-on par membranes embryonnaires ?

1. Les artères et les veines ne se reconnaissent pas en onction de la qua- 6. Nommez les membranes embryonnaires et précisez
lité du sang qu’elles transportent, mais plutôt selon la direction suivie une onction de chacune.
par le sang qui circule en elles. Les artères éloignent le sang du cœur, 7. Énumérez des rôles du placenta.
tandis que les veines le ramènent vers lui.
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 423

Espace intervilleux La troisième semaine


rempli de sang
Veine ombilicale
maternel La troisième semaine marque le début
Apporte le sang d’un événement majeur du dévelop-
riche en O2 au fœtus. Villosité chorionique
pement embryonnaire, la gastru-
lation. Elle est un bon exemple de
morphogenèse, soit l’acquisition de
diférentes ormes par l’embryon à la
suite du déplacement, ou de la migra-
tion, de certaines cellules par rapport
à d’autres. Quand la gastrulation est
complétée, le disque embryonnaire
didermique s’est transormé en un
Artères ombilicales
Apportent le sang disque embryonnaire tridermique, c’est
Placenta
pauvre en O2 au -à-dire en un embryon qui possède
placenta. trois couches tissulaires baptisées
feuillets embryonnaires primitifs ;
FIGURE 12.5
ce sont l’ectoderme, le mésoderme et
Placenta ❯ Dans le placenta, un
échange de molécules entre le sang
l’endoderme. Ces euillets embryon-
œtal et le sang maternel se déroule naires sont très importants, car ils
à travers les parois des villosités Vaisseaux sanguins sont à l’origine de tous les organes du
chorioniques. maternels corps FIGURE 12.7 (p. 425).

POINT DE MIRE Science


Le prélèvement des chromosomes fœtaux
Il arrive que de uturs parents demandent à leur médecin d’ana- a. b.
lyser les chromosomes de leur œtus an de dépister la pré-
sence de chromosomes anormaux ou surnuméraires. Le
syndrome de Down, par exemple, une anomalie chromoso-
mique caractérisée par un chromosome 21 surnuméraire – d’où
le nom de trisomie 21 donné plus couramment à ce syndrome –
se caractérise par une arriération mentale, un retard de crois-
sance, des structures aciales caractéristiques, comme une
langue large et des yeux bridés, ainsi que des anomalies du
cœur, des oreilles, des mains et des pieds. Les uturs parents FIGURE 12A
peuvent savoir à l’avance si leur progéniture est atteinte de ce
Prélèvement de chromosomes fœtaux ❯
syndrome, grâce à une analyse des chromosomes aite à partir a. Pour prélever des villosités chorioniques, on utilise un cathéter
des cellules des villosités chorioniques ou à une amniocentèse an d’aller chercher des cellules chorioniques sur le utur site de
pour recueillir quelques cellules œtales FIGURE 12A. développement du placenta.
b. Au cours de l’amniocentèse, on utilise une longue aiguille pour
Le prélèvement des villosités chorioniques retirer du liquide amniotique, dans lequel fottent des cellules
œtales.
Le prélèvement des villosités chorioniques, ou choriocentèse,
se ait habituellement entre la huitième et la douzième semaine
de grossesse. Le médecin insère un long tube mince jusque une longue aiguille à travers la paroi abdominale pour prélever
dans l’utérus en passant par le vagin et le col utérin. Par écho- une aible quantité de liquide amniotique en même temps qu’une
graphie, le médecin peut bien visualiser la cavité utérine et pla- petite quantité de cellules œtales FIGURE 12Ab. Ces cellules
cer le tube entre la paroi de l’utérus et les villosités chorioniques. sont cultivées en laboratoire jusqu’à ce qu’il y en ait un nombre
Les cellules œtales y sont prélevées par aspiration FIGURE 12Aa. susant pour étudier les chromosomes. Cela peut prendre
On en prélève un nombre susant an de pouvoir analyser jusqu’à quatre semaines.
immédiatement les chromosomes. En comparaison avec le prélèvement des villosités chorioniques,
qui présente un risque d’avortement spontané de 0,8 %, l’am-
L’amniocentèse niocentèse comporte un pourcentage de risque de 0,3 %. Par
L’amniocentèse est généralement pratiquée entre la quinzième contre, le prélèvement des villosités chorioniques permet d’ob-
et la dix-septième semaine de grossesse. Le médecin insère tenir des résultats plus tôt dans la grossesse.
424 PARTIE IV Le système reproducteur

Pédicule
Cavité amniotique embryonnaire
Cavité amniotique
Disque Embryon Allantoïde
embryonnaire Sac vitellin
Villosités Sac vitellin
chorioniques
Chorion
a. 18 jours b. 21 jours

Cavité
Chorion amniotique
Cavité amniotique Chorion
Utérus
Amnios
Allantoïde
Villosités
Sac vitellin chorioniques
Villosités Amnios
chorioniques Cordon ombilical
c. 25 jours d. 35 jours +

FIGURE 12.6
Développement embryonnaire ❯
a. Au début, il n’y a pas d’organes chez l’embryon, mais seulement des tissus. La cavité amniotique se trouve d’un côté du disque
embryonnaire, et le sac vitellin loge du côté opposé. Les villosités chorioniques se orment.
b. et c. L’allantoïde et le sac vitellin, deux membranes embryonnaires, se placent dans le pédicule embryonnaire pendant que celui-ci devient
le cordon ombilical.
d. À partir du trente-cinquième jour, l’embryon a une région céphalique et une région caudale (queue). Le cordon ombilical renerme les
vaisseaux sanguins qui relient l’embryon au placenta.

La troisième semaine marque également le début de l’or- ses vaisseaux sanguins deviennent ceux du cordon ombilical.
ganogenèse (ormation des organes). Le premier système où Ensuite, l’embryon se recourbe, et le pédicule embryonnaire
elle survient est le système nerveux. En efet, l’organogenèse se positionne vers l’avant. Une ois ce mécanisme complété, le
débute avec la neurulation, soit la diférencia tion d’une partie cordon ombilical, qui relie l’embryon au placenta, est complè-
de l’ectoderme en tube neural FIGURE 12.8 (p. 426). tement ormé FIGURE 12.6d .
L’organogenèse se poursuit dans le système cardiovas-
culaire. Durant la troisième semaine, le mésoderme se di-
érencie pour ormer les vaisseaux sanguins et le cœur dont
L etissus
développement du cœur œtal s’amorce dans les
SAVIEZ-VOUS QUE...

le développement continue pendant la quatrième semaine. thoraciques de l’embryon par la ormation d’une
Sous l’efet de signaux chimiques provenant de l’endoderme structure tubulaire qui donnera plus tard les cavités du
sous-jacent, une région du mésoderme se transorme en cœur. À la cinquième semaine du développement embryon-
naire, le cœur est ormé ; il est trop petit pour qu’on puisse
deux tubes cardiaques, un droit et un gauche. Ces derniers
l’entendre, mais on peut le distinguer à l’échographie. À la
nissent par usionner vers le dix-huitième jour. Dès lors, dixième semaine, le cœur est entièrement développé et bat
cette ébauche de cœur commence à pomper le sang, même à une réquence de 150 à 195 pulsations par minute.
si ses cavités ne sont pas complètement ormées. Les veines On désigne souvent les sons entendus à ce moment-là
entrent à l’arrière de ce cœur en grande partie tubulaire, et par l’expression bruits du cœur œtal. Leur réquence est
les artères en sortent par l’avant. Plus tard, le cœur subit une très rapide en raison de la petite taille du œtus. Toute-
torsion, de sorte que tous les gros vaisseaux sanguins sont ois, ces sons fnissent par se calmer, et une réquence
situés au-dessus du cœur. de 120 à 160 battements par minute s’établit, générale-
ment après la douzième semaine. Il se peut même que
les battements du œtus se synchronisent avec ceux de
Les quatrième et cinquième semaines la mère. Dès la fn du premier trimestre et le début du
deuxième, il est possible d’entendre le cœur œtal à l’aide
À quatre semaines, l’embryon est à peine plus gros que la hau-
d’un instrument d’amplifcation appelé appareil Doppler
teur de ces lettres. Un pédicule embryonnaire (le utur cordon qui ait rebondir des ondes (inoensives) sur le cœur. Par
ombilical) relie l’embryon au chorion, qui présente à ce moment la suite, quand le œtus et son cœur sont devenus plus
ses projections arborescentes appelées villosités chorioniques gros, un simple stéthoscope peut déceler les battements
FIGURE 12.6b et c. La quatrième membrane embryonnaire, l’al- du cœur si le œtus est bien placé dans l’utérus.
lantoïde, se trouve à l’intérieur du pédicule embryonnaire, et
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 425

Principaux événements du développement


TABLEAU 12.2 embryonnaire

Semaine de développement Événements

Semaine 3 Formation des trois


Endoderme euillets embryon-
Future région
naires primitis
céphalique
Sillon neural Développement de la
Ectoderme Pli neural notochorde
1,5 mm Début de la
neurulation
Longueur : 1,5 mm
Ligne primitive
Mésoderme
Vue supérieure/dorsale

Ectoderme (feuillet externe) Semaine 4 Le plan général d’or-


ganisation du corps
Épiderme de la peau et Tête humain s’établit.
dérivés (glandes sudoripares,
glandes mammaires, etc.), Les dérivés des trois
Cœur
épithélium de la cavité 4 mm Cordon ombilical euillets embryon-
buccale et du rectum, Bourgeons des naires commencent à
système nerveux, hypophyse membres se ormer.
Les bourgeons
Mésoderme (feuillet moyen) des membres
Vue latérale
apparaissent.
Squelette, derme de la peau,
systèmes musculaire, La longueur vertex*-
cardiovasculaire, urinaire et coccyx (LVC), à la fn
reproducteur, couches externes de la semaine 4, est
de la paroi des voies de 4 mm.
respiratoires et digestives La tête grossit.
Semaines 5 à 8
Les yeux, les oreilles
Endoderme (feuillet interne)
et le nez apparaissent.
Épithélium du tube digestif et
Les principaux
des voies respiratoires,
30 mm systèmes d’organes
glandes associées à ces
sont ormés à la in
systèmes, épithélium du
de la semaine 8 (bien
système urogénital
que certains d’entre
eux ne soient pas
encore pleinement
Vue latérale onctionnels).
FIGURE 12.7
Embryon formé de trois feuillets embryonnaires primitifs ❯ La LVC, à la fn de
Les trois euillets embryonnaires sont l’ectoderme, le mésoderme la semaine 8, est de
et l’endoderme. On peut associer l’origine des organes et des 30 mm.
tissus à un euillet embryonnaire particulier, comme le montre
cette illustration. * Synonyme de sommet du crâne.

De la sixième à la huitième semaine


Sous orme de petites palmes, les membres appa- De la sixième à la huitième semaine du développement,
raissent. Ces excroissances du mésoderme, recouvertes l’embryon se transorme et prend une apparence humaine
d’ectoderme, se nomment bourgeons. À partir de ces bour- acilement reconnaissable. Durant cette période, la tête se
geons TABLEAU 12.2 , les bras, les jambes de même que les diférencie du reste du corps au ur et à mesure que le cou et le
mains et les pieds se développent et deviennent apparents. tronc se orment. Le système nerveux est alors susamment
L’encéphale se développe rapidement, et la tête grossit ; les développé pour permettre des actions réexes, comme un sur-
organes des sens deviennent plus protubérants. Il est pos- saut en réaction au toucher. À la n de cette période, l’embryon
sible de distinguer les yeux et les oreilles en développement mesure environ 30 mm, et il ne pèse pas plus qu’un comprimé
ainsi que le nez. d’aspirine, même si tous ses systèmes sont établis. Camille
426 PARTIE IV Le système reproducteur

1 L’ectoderme situé au-dessus 1


de la notochorde (squelette Sillon neural
primitif de l’embryon) s’épaissit. Pli neural
Notochorde
2 Les plis neuraux apparaissent 2
sur toute la longueur de l’embryon. Sillon neural

3 Les plis neuraux se déplacent vers Pli neural


la ligne médiane, où ils se rejoindront.

3
4 Les plis neuraux fusionnent pour former
le tube neural.
Cellules de la crête neurale

4
Peau
Cellules de la crête neurale
Tube neural Tube neural
Notochorde

FIGURE 12.8
Formation du tube neural ❯ Les plis neuraux, formés à partir de l’ectoderme, fusionnent sur la ligne médiane pour former le tube neural.

était enceinte d’environ six ou sept semaines lorsqu’elle a pris INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
rendez-vous avec son médecin. Le tableau à la page précédente
présente un résumé des principaux événements survenant lors Pour en savoir plus sur des sujets liés au développement
embryonnaire, consultez les éléments suivants.
du développement embryonnaire (tableau 12.2).
La SECTION 1.5, p. 19, résume la fonction de chacun des
systèmes de l’organisme.
La FIGURE 7.6, p. 204, présente l’évolution des principales
es oreilles du bébé commencent à se développer
L structures de l’encéphale.
SAVIEZ-VOUS QUE...

autour de la huitième semaine. À 18 semaines, les os


du crâne et de l’oreille moyenne se sont formés, ainsi que La rubrique POINT DE MIRE SANTÉ, p. 430, traite de com-
leurs connexions nerveuses avec l’encéphale, de sorte portements maternels qui peuvent prévenir certaines ano-
que le bébé peut entendre. Il peut alors percevoir des malies congénitales.
sons, comme les battements du cœur de sa mère. À La rubrique POINT DE MIRE SANTÉ, p. 460, présente le dia-
25 semaines, le bébé écoute les voix et reconnaît en par- gnostic préimplantatoire.
ticulier celle de sa mère. Sa fréquence cardiaque ralentit La SECTION 13.8.1, p. 467, explique le syndrome de Down.
alors légèrement – signe que cette voix le réconforte.
Pendant le reste de la grossesse, le sens de l’audition du
bébé lui transmet de l’information provenant du monde
extérieur. La musique douce le berce et l’endort. Les 12.2.3 Le développement fœtal
bruits forts le font sursauter et le réveillent. Toutefois, tous
les sons qui atteignent le bébé dans l’utérus sont assour- Le développement fœtal s’échelonne du troisième au neuvième
dis, ses oreilles étant remplies de liquide amniotique et mois du développement prénatal. Il est marqué par une crois-
son oreille externe, couverte d’un enduit cireux qui pro- sance rapide de l’ensemble des tissus et des organes formés
tège sa peau. durant la période embryonnaire. À ce moment, le fœtus a une
apparence humaine, mais de nombreuses structures doivent
encore être complétées. La taille du fœtus augmente, et celui-
ci prend le poids dont il aura besoin pour mener sa vie en tant
Vérifiez vos progrès qu’individu indépendant.
8. Quelles sont les membranes embryonnaires apparaissant
durant la deuxième semaine de gestation ? Les troisième et quatrième mois
9. Quel phénomène marque le début de l’organogenèse ? Au début du troisième mois, la tête du fœtus demeure très
grosse par rapport au reste du corps, son nez est aplati, ses
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 427

yeux sont écartés, et ses oreilles ont pris leur orme. La crois- Le cartilage commence à être remplacé par de l’os. Le carti-
sance de la tête commence alors à ralentir, mais le reste lage persiste aux extrémités des os longs, dont l’ossifcation ne
du corps continue à allonger. Des annexes épidermiques sera pas complétée avant l’âge de 18 à 20 ans. Le crâne présente
apparaissent, tels les ongles, les mamelons, les cils et les sour- six régions membraneuses appelées fontanelles, qui conére-
cils, ainsi que les cheveux. ront une certaine exibilité à la tête lorsqu’elle traversera la

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Les anomalies du tube neural
Les anomalies du tube neural sont de graves malormations de généralement d’un myéloméningocèle, une grosse structure
l’encéphale, de la moelle épinière et des méninges qui appa- kystique remplie de LCS et recouverte d’une mince couche de
raissent au cours du développement. Les deux principales ano- peau ou, dans certains cas, uniquement par les méninges (les
malies du tube neural sont l’anencéphalie et le spina-bifda, membranes protectrices de la moelle épinière). En général, on
toutes deux résultant du déaut de ermeture du tube neural procède rapidement à une intervention chirurgicale pour corri-
dans certaines régions au cours du développement. ger la malormation, réduire les risques d’inection et préserver
les capacités onctionnelles existantes de la moelle épinière.
L’anencéphalie La paralysie des membres inérieurs ait souvent partie du syn-
L’anencéphalie (d’après le grec an, sans ; enkephalos, encé- drome du spina-bifda. Touteois, malgré ces problèmes, l’es-
phale) est l’absence partielle ou complète de l’encéphale et des pérance de vie des enants atteints s’améliore et la plupart
os du crâne FIGURE 12B. Les nourrissons anencéphales vivent atteignent l’âge adulte.
rarement plus de quelques heures après leur naissance. Des Le spina-bifda occulte est moins grave, mais il est beaucoup
anomalies du tube neural de cette importance sont heureuse- plus commun que le spina-bifda avec myéloméningocèle.
ment rares et elles sont acilement décelées à l’échographie pré- Cette aection se caractérise par une anomalie partielle de
natale, de sorte que les parents sont avisés de la pathologie. l’arc vertébral qui touche en général les lames vertébrales et
le processus épineux FIGURE 12Cc. La malormation osseuse
Le spina-bifda étant légère, la moelle épinière et les méninges ne ont pas
Le spina-bifda (d’après le latin spina, épine ; bifdus, divisé en saillie dans le dos. Il y a souvent une toue de poils dans la
deux parties) est plus réquent que l’anencéphalie. Cette ano- région où se situe l’anomalie osseuse, ce qui peut alerter le
malie se présente lorsque la portion caudale du tube neural ne médecin et lui en aire soupçonner l’existence. La plupart des
se reerme pas, souvent dans la région lombaire ou sacrale. Il personnes atteintes de cette aection ne présentent pas
existe deux ormes de spina-bifda : le spina-bifda avec myé- d’autres symptômes et c’est habituellement une radio-
loméningocèle, plus grave, et le spina-bifda occulte. Dans le graphie passée pour une autre raison qui la révèle. Certaines
cas du spina-bifda avec myéloméningocèle, il ne se orme études radiologiques permettent d’estimer que la prévalence
presque pas d’arc vertébral, de sorte que l’aspect postérieur du spina-bifda occulte s’élèverait jusqu’à 17 % dans la
de la moelle épinière est laissé sans protection dans la région population.
concernée FIGURE 12Ca et b (page suivante). Il s’accompagne
Comment réduire la réquence des anomalies
du tube neural
Bien qu’on ne puisse éliminer les risques d’anomalies du tube
neural, il est possible d’en réduire considérablement la ré-
quence. Des chercheurs ont en eet trouvé une corrélation
entre l’absorption par la emme enceinte de plus grandes
quantités de vitamine B12 et d’acide olique (olate), une autre
vitamine du complexe B, et une réduction de la réquence des
anomalies du tube neural. Ces deux vitamines sont essen-
tielles pour la ormation de l’acide désoxyribonucléique (ADN)
et elles sont nécessaires pour la division cellulaire et la dié-
renciation tissulaire. Par conséquent, on recommande aux
emmes enceintes de prendre des vitamines prénatales conte-
nant des taux élevés de ces vitamines. L’industrie alimentaire
a d’ailleurs entrepris d’enrichir de olate plusieurs pains et
céréales. En outre, on incite toutes les emmes en âge de pro-
créer à inclure sufsamment d’acide olique à leur régime ali-
FIGURE 12B mentaire, au cas où elles ne constateraient une grossesse
Nouveau-né anencéphale qu’après la quatrième semaine, alors que la ormation du tube
neural est achevée.
428 PARTIE IV Le système reproducteur

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN (suite)


Rudiment d’arc
vertébral

Myéloméningocèle Arc vertébral


incomplet
Dure-mère
Région poilue
Moelle
Peau
épinière

Muscles Moelle épinière


dorsaux

Vertèbre

a. Spina-bifida avec myéloméningocèle b. Enfant atteint de spina-bifida c. Spina-bifida occulte


avec myéloméningocèle

FIGURE 12C
Spina-bifda ❯ Le spina-bifda est un trouble du tube neural qui présente deux ormes : le spina-bifda avec myéloméningocèle (a. et b.)
et le spina-bifda occulte (c.).

flière pelvienne de la mère et qui permettront la croissance Du cinquième au septième mois


rapide de l’encéphale durant la petite enance. La usion des os Pendant cette période, la mère commence à sentir les mouve-
du crâne entraînera la ermeture progressive des ontanelles, ments du œtus. Il ne s’agit au début que d’une légère palpita-
qui sera généralement complétée vers l’âge de deux ans. tion, mais, à mesure que les jambes croissent et se développent,
Dans la plupart des cas, il est possible de distinguer le la mère commence à ressentir des coups de açon plus précise.
sexe du œtus pendant le troisième mois. Comme il en sera Le œtus adopte la position œtale, la tête inclinée en contact
question à la section 12.3.2 (p. 431), la présence du gène SRY avec les genoux échis.
(Sex-determining Region of the Y Chromosome : région de déter- La peau plissée et rougeâtre est couverte d’un fn duvet
mination du sexe du chromosome Y) sur le chromosome Y appelé lanugo. Celui-ci est à son tour recouvert par une subs-
entraîne le développement de testicules et d’organes génitaux tance grasse et blanche ressemblant à du romage, le vernix
masculins. Sinon, ce sont des ovaires et des organes génitaux caseosa, qui protège probablement la peau délicate contre le
éminins qui prennent orme. À ce moment, les testicules sont
liquide amniotique. Les paupières sont maintenant complète-
logés dans la cavité abdominale, tout comme les ovaires, mais
ment ouvertes.
plus tard, pendant le troisième trimestre du développement
prénatal, les testicules descendent dans le scrotum. À la fn de cette période, la longueur du œtus atteint envi-
ron 300 mm et son poids, environ 1300 g.
Pendant le quatrième mois, les battements du cœur œtal
sont susamment orts pour être perçus par le médecin à Les huitième et neuvième mois
l’aide du stéthoscope qu’il pose sur l’abdomen de la mère. À
la fn de ce mois, le œtus mesure environ 152 mm de long et il Généralement, à la fn du neuvième mois, le œtus mesure envi-
pèse à peu près 171 g. ron 530 mm, et son poids avoisine 3400 g. Cet important gain de
poids est en grande mesure attribuable à l’accumulation de
graisse sous-cutanée. Les bébés nés à terme ont de meilleures
l arrive parois que la descente d’un ou des deux testi-
I
SAVIEZ-VOUS QUE...

cules dans le scrotum ne se asse pas avant la nais-


chances de survie, alors que les bébés prématurés (nés entre la
sance du petit garçon. On parle alors de cryptorchidie. Les trente-troisième et la trente-septième semaine) sont conron-
causes peuvent être d’ordre génétique, hormonal ou envi- tés à divers dangers, tels le syndrome de détresse respiratoire
ronnemental. La cryptorchidie constitue un acteur de risque (parce que leurs poumons ne sont pas susamment dévelop-
pour l’inertilité et le cancer des testicules. Heureusement, pés) et l’ictère (jaunisse).
près de 50 % des cas se résolvent d’eux-mêmes avant l’âge
de trois mois. Autrement, on peut envisager des traitements Quand la fn du développement approche, le œtus se
hormonaux ou une chirurgie pour résoudre le problème. retourne habituellement, de sorte que sa tête est dirigée vers
le col de l’utérus. S’il ne se retourne pas, cette présentation par
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 429

le siège risque de compliquer l’accouchement. Il est très dif- principaux événements survenant lors du développement œtal
cile alors pour le col de se dilater sufsamment pour permettre TABLEAU 12.3 .
le passage du siège et il y a des risques importants d’asphyxie
Vérifiez vos progrès
pour le bébé. Dans ce cas, un accouchement par césarienne
pourrait être indiqué. Il sera question de l’accouchement à la 10. Quels sont les principaux événements du
section 12.5 (p. 435). Le tableau suivant présente un résumé des développement œtal ?

TABLEAU 12.3 Stades du développement fœtal

Période Principaux événements

3e mois Les centres d’ossifcation primaires apparaissent dans la plupart des os.
Les organes génitaux commencent à se développer.
La coordination entre les ners et les muscles pour le mouvement des membres s’installe.
L’encéphale grossit.
Le corps s’allonge.
L’épiderme et le derme de la peau deviennent mieux ormés.
LVC : 9 cm Le rein se développe.
Le palais se orme.
La LVC moyenne à 12 semaines est de 9 cm.
Le poids moyen est de 28 g.

4e mois Le corps croît rapidement.


L’ossifcation du squelette se poursuit.
La longueur des membres devient plus proportionnée à celle du corps.
L’encéphale et le crâne continuent de grossir.
La LVC moyenne à 16 semaines est de 14 cm.
Le poids moyen est de 170 g.

LVC : 14 cm

5e mois Les mouvements musculaires deviennent plus orts et plus réquents.


Le lanugo couvre la peau.
Le vernix caseosa recouvre la peau.
Les membres atteignent presque leurs proportions défnitives.
L’encéphale et le crâne continuent de grossir.
La LVC moyenne à 20 semaines est de 19 cm.
Le poids moyen est de 454 g.

LVC : 19 cm

6e au 9e mois Le corps réalise un gain de poids signifcati.


La graisse sous-cutanée se dépose.
Les sourcils et les cils apparaissent.
Les paupières s’ouvrent.
Les testicules descendent dans le scrotum (neuvième mois).
Les cellules sanguines ne sont ormées que dans la moelle osseuse.
La LVC moyenne à 38 semaines est de 36 cm.
La longueur totale moyenne à 38 semaines est de 53 cm.
LVC : 36 cm Le poids moyen est de 2,5 à 4,5 kg.
430 PARTIE IV Le système reproducteur

POINT DE MIRE Santé


Prévenir les anomalies congénitales
La plupart des anomalies congénitales sont attribuables à un anomalies. La consommation de céréales enrichies est une
déaut génétique, comme un nombre anormal de chromosomes. bonne açon de satisaire ce besoin, parce qu’elles contiennent
De nos jours, les emmes qui ont des bébés après l’âge de 35 ans une orme d’acide olique acilement absorbable.
sont plus nombreuses, et l’incidence d’une première naissance
chez les emmes de plus de 40 ans a augmenté de 50 % depuis S’abstenir de fumer et de consommer de l’alcool
1980. Les risques que court une emme plus âgée de porter un ou des drogues
enant présentant une anomalie congénitale due à un agent téra-
Une bonne hygiène de vie signi-
togène, c’est-à-dire qui provoque des malormations chez l’em-
fe aussi éviter les substances
bryon, ne sont pas plus élevés que chez une emme plus jeune.
qui peuvent traverser le pla-
Mais une emme plus âgée court davantage de risques d’avoir un
centa et nuire au œtus. La
enant atteint d’une anomalie chromosomique responsable de
umée de cigarette représente
nombreuses anomalies physiques chez le bébé. Le recours à la
un grave danger pour la santé
césarienne est aussi plus réquent chez les emmes plus âgées.
du œtus parce qu’elle contient
Quoi qu’il en soit, peu importe l’âge des emmes, toutes devraient
non seulement du monoxyde de
suivre certaines lignes de conduite pour améliorer leurs chances
carbone, qui risque de priver le
de mettre au monde un bébé en santé.
œtus d’oxygène, mais aussi
Subir un examen physique d’autres substances œtotoxi-
ques. Les enants dont la mère
Par exemple, il est préérable qu’une emme subisse un examen umait courent plus de risques
médical avant même de devenir enceinte. Elle pourra vérifer à FIGURE 12D
d’avoir une ente labiale (bec-
ce moment si elle est immunisée contre la rubéole. Selon le Enfant atteint du syndrome de-lièvre) ou palatine, pré-
moment exact où la emme enceinte est touchée, cette maladie d’alcoolisme fœtal
sentent une réquence plus
peut entraîner la cécité, la surdité, un retard mental, des malor- élevée de maladies respira-
mations cardiaques ou d’autres problèmes graves chez le bébé. toires et, plus tard, davantage de troubles de lecture que les
On peut administrer un vaccin contre la rubéole à une emme enants dont la mère ne umait pas pendant la grossesse.
avant qu’elle soit enceinte, mais non à une emme déjà enceinte,
car il contient des virus vivants. On devrait également aire le L’alcool traverse acilement le placenta, et il semble que même
dépistage du virus de l’immunodéfcience humaine (VIH, l’agent une seule consommation par jour augmente les risques d’avor-
causal du syndrome d’immunodéfcience acquise ou sida) parce tement spontané. Plus la quantité d’alcool consommée est
qu’il existe des thérapies préventives permettant d’améliorer la importante, plus les risques d’anomalies physiques sont élevés
santé de la mère et celle de l’enant. si la grossesse se poursuit. Une orte consommation d’alcool
entraîne le risque de retard mental chez le œtus parce que l’al-
Pratiquer une bonne hygiène de vie cool pénètre dans son encéphale. Les bébés nés de grosses
consommatrices risquent de aire du delirium tremens après la
Il est impérati d’adopter une bonne hygiène de vie durant la naissance – tremblements, vomissements et irritabilité
grossesse, en s’assurant par exemple d’avoir une alimentation extrême – et de présenter le syndrome d’alcoolisme œtal (SAF).
appropriée, de se reposer sufsamment et de aire de l’exercice. Les bébés atteints de ce syndrome ont une taille et un poids
La pratique d’un exercice modéré peut en général se poursuivre inérieurs à la normale, leur tête est plus petite, et ils présentent
pendant toute la grossesse et parois aciliter l’accouchement. des malormations de la tête et de la ace FIGURE 12D. Plus
Une bonne alimentation est nécessaire pour satisaire les tard, il est réquent d’observer un retard mental chez ces
besoins en nutriments du œtus et de la mère. enants, tout comme de nombreuses autres malormations
Il aut également consommer des quantités plus importantes de physiques.
sels minéraux, tels le calcium pour la croissance des os et le er Les drogues, telles la marihuana, la cocaïne et l’héroïne,
pour la ormation des globules rouges, et de certaines vitamines, devraient être complètement exclues durant la grossesse.
comme la vitamine B6 pour le bon onctionnement du métabo- L’usage de cocaïne entraîne chez la mère de graves variations
lisme. En outre, une emme enceinte a besoin d’un apport quoti- de la pression sanguine qui privent momentanément l’encé-
dien plus important d’acide olique pour soutenir le rythme accru phale du œtus d’O2. Les « bébés de la cocaïne » sourent de
de divisions cellulaires et de synthèse d’ADN dans son propre problèmes visuels et d’un manque de coordination, et accusent
corps et dans celui de l’enant en développement. On a associé un retard mental.
la carence en acide olique chez la mère à des anomalies du
développement du tube neural chez le œtus. Ces anomalies
comprennent le spina-bifda (la moelle épinière ou le LCS ont Éviter les radiations
saillie dans le dos) et l’anencéphalie (absence de cerveau). Il est Les enants nés de mères ayant reçu une radiothérapie pendant
possible qu’un apport adéquat d’acide olique, avant même le leur grossesse pour traiter un cancer, par exemple, risquent un
début de la grossesse, puisse prévenir jusqu’à 75 % de ces jour de présenter des anomalies congénitales ou d’être atteints
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 431

POINT DE MIRE Santé (suite)


de leucémie. Une plus petite quantité de radiations, par rapport naturels de la emme, était administré aux emmes enceintes pour
à l’adulte, est sufsante pour causer des mutations chez l’em- prévenir les crampes, les saignements et les risques d’avortement
bryon ou le œtus. spontané. Par la suite, dans les années 1970 et 1980, on s’est
Les radiographies dentaires et les autres radiographies dia- rendu compte que des adolescentes et de jeunes emmes dont la
gnostiques qui n’émettent qu’une aible quantité de radiations mère avait été traitée avec cette hormone présentaient diverses
sont probablement sans danger. La emme doit tout de même anomalies des organes reproducteurs et couraient plus de risques
s’assurer que le médecin sait qu’elle est enceinte. d’avoir un cancer du col de l’utérus. Il est possible que d’autres
hormones sexuelles, y compris les contraceptis oraux pris pen-
dant la grossesse, entraînent un développement œtal anormal,
Éviter le contact avec certaines substances chimiques dont des anomalies des organes sexuels.
De même, des produits chimiques toxiques, comme les pesti- La thalidomide était un antinauséeux populaire durant les années
cides, et de nombreux produits organiques industriels, comme 1950 et 1960 dans plusieurs pays européens et, dans une cer-
le chlorure de vinyle et le benzène, qui sont mutagènes, peuvent taine mesure, en Amérique du Nord. Ce médicament, qui était
traverser le placenta et provoquer des anomalies. Le plomb cir- administré pour prévenir les nausées chez les emmes enceintes,
culant dans le sang d’une emme enceinte peut causer un retard pouvait interrompre le développement des bras et des jambes de
mental chez l’enant. certains œtus et endommager également le cœur et les vais-
seaux sanguins, les oreilles et le tube digesti. Certaines des
Éviter certains médicaments ou suppléments mères d’enants atteints disent n’avoir pris ce médicament que
Une emme doit être très prudente si elle prend des médicaments pendant quelques jours. De telles expériences ont rendu les
ou des suppléments pendant qu’elle est enceinte. Une quantité médecins très prudents lorsqu’ils doivent prescrire des médica-
excessive de vitamine A, qu’on utilise parois pour traiter l’acné, ments durant la grossesse, et aucune emme enceinte ne devrait
peut nuire à l’embryon. Dans les années 1950 et 1960, du diéthyl- en prendre – même les médicaments ordinaires pour le rhume ou
stilbestrol, une hormone synthétique apparentée aux œstrogènes l’aspirine – sans d’abord consulter son médecin.

12.3 Le développement des organes À l’instar des gonades, les organes génitaux externes ont
la même origine chez le garçon et chez la ille. Les struc-
génitaux masculins et féminins tures de base sont présentes à la sixième semaine, mais ce
Le sexe d’un individu est déterminé au moment de la éconda- n’est que vers la huitième semaine qu’elles commencent à
tion et dépend du chromosome sexuel contenu dans le sperma- se diérencier en organes génitaux externes masculins ou
tozoïde. Si la méiose se déroule normalement, l’ovule contient éminins, selon la présence ou non de testostérone. Les sexes
toujours un chromosome X, et le spermatozoïde contient soit sont bien diérenciés vers la vingtième semaine de gesta-
un chromosome X, soit un chromosome Y. À la suite de la tion. La igure 12.9a montre le développement des organes
écondation, deux combinaisons de chromosomes sexuels sont génitaux externes.
alors possibles : XY ou XX. Ces combinaisons de chromosomes
déterminent le développement d’organes génitaux masculins
12.3.2 Le développement anormal des
ou éminins ; si la combinaison est XY, des organes masculins
se développeront, et si la combinaison est XX, on verra appa- organes génitaux
raître des organes éminins. La gure de la page suivante Ce ne sont pas tous les individus XY qui deviendront des
illustre le développement des organes génitaux internes et hommes. Ceux atteints de dysgénésie gonadique 46, XY (syn-
externes FIGURE 12.9. drome de Swyer) seront des emmes. De même, certains indi-
vidus XX, atteints du syndrome homme 46, XX (syndrome de
la Chapelle), pourront se développer en hommes. Chez les per-
12.3.1 Le développement normal des sonnes atteintes de dysgénésie gonadique, il manque le rag-
organes génitaux ment portant le gène SRY sur le chromosome Y, alors que chez
les personnes présentant le syndrome homme 46, XX, ce même
Les gonades commencent à se développer au cours de la cin-
ragment se trouve sur un chromosome X.
quième semaine de gestation. Ce n’est qu’à la septième semaine
chez le garçon, et à la huitième semaine chez la lle, que les Le gène SRY entraîne le développement des testicules qui
gonades commencent à se diférencier en testicules ou en sécréteront deux hormones : (1) la testostérone, qui stimule le
ovaires. Le sens du développement est déterminé par la présence développement des épididymes, des conduits déérents, des
ou l’absence du chromosome Y. Les éléments du développement vésicules séminales et des conduits éjaculateurs ; et (2) l’hor-
des organes génitaux internes sont représentés à la gure 12.9b. mone antimüllérienne (AMH), qui interrompt le développe-
432 PARTIE IV Le système reproducteur

Gonades
1 Conduit
paramésonéphrotique
Bourgeon Cloaque
Conduit
de membre
mésonéphrotique
4 semaines Rein Vessie primitive
Uretère
Cloaque
1 Tubercule génital
5 semaines
Sillon urogénital
Pli urogénital
Tubercule labioscrotal Chromosome Y Pas de chromosome Y

6 semaines Rein Testicules Ovaires

Chromosome Y Pas de chromosome Y


Gland Uretère
Vessie Utérus
Orice
2 Urètre 3
Anus vaginal
12 semaines 2 12 semaines 14 semaines 14 semaines
Gland Utérus Trompe utérine
du pénis
Gland du clitoris
Prépuce
Orice vaginal
Scrotum Conduit
Petite lèvre déférent Urètre Ovaire
Grande lèvre Testicule
Vagin
20 semaines 3 20 semaines 4 Pénis 5

a. Développement des organes génitaux externes b. Développement des gonades et des conduits

1 À six semaines, un petit bourgeon, le tubercule génital, apparaît 1 À cinq semaines, l’embryon de sexe masculin et l’embryon de
entre les jambes ; il peut se transformer en pénis ou en clitoris. sexe féminin ont tous deux les mêmes conduits pairs : le conduit
mésonéphrotique et le conduit paramésonéphrotique. Pendant ce stade
2 À 12 semaines, le pli urogénital commence à fusionner chez indifférencié, l’embryon a le potentiel de se développer en mâle ou en
le garçon. Chez la lle, le sillon urogénital persiste. Il formera femelle. Si le gène SRY est présent, les gonades se développent en
l’orice vaginal. testicules, et la testostérone qu’ils produisent stimule la transformation
des conduits mésonéphrotiques en conduits génitaux mâles.
3 À 20 semaines, les organes génitaux externes sont bien
2 Ces canaux rejoignent l’urètre qui, chez l’homme, appartient aussi
différenciés. Chez le garçon, un scrotum s’est formé à partir
bien au système urinaire qu’au système reproducteur. Les conduits
du tubercule labioscrotal. Chez la lle, les petites lèvres et les
paramésonéphrotiques régressent sous l’effet de l’hormone
grandes lèvres se sont développées à partir du pli urogénital
antimüllérienne (AMH).
et du tubercule labioscrotal. Ces changements sont
attribuables à la présence ou à l’absence d’une autre 3 En l’absence du gène SRY, les gonades se transforment en ovaires.
hormone : la dihydrotestostérone (DHT), un dérivé Les conduits mésonéphrotiques régressent, et, sous l’inuence des
de la testostérone. œstrogènes produits par les ovaires, les conduits paramésonéphro-
tiques se transforment en utérus et en trompes utérines. Un vagin se
développe aussi à partir de l’utérus. Il n’y a pas de communication
entre le système urinaire et le système reproducteur chez la femme. À
14 semaines, les testicules et les ovaires primitifs sont logés profondé-
ment à l’intérieur de la cavité abdominale. Un examen de l’intérieur
des testicules montrerait que des spermatozoïdes commencent
à s’y développer et que les ovaires renferment un grand nombre
de minuscules follicules contenant chacun un ovocyte.
4 Vers la n du développement, soit environ deux mois avant la
naissance, les testicules commencent à descendre dans le
scrotum, alors que
5 les ovaires demeurent dans la cavité abdominale.
FIGURE 12.9
Développement fœtal des organes génitaux
masculins et féminins
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 433

ment des trompes utérines et de l’utérus et cause plutôt leur


régression. La DHT, une hormone dérivée de la testostérone,
ormée dans les cellules cibles où elle agit, dirige pour sa part
le développement de l’urètre, de la prostate, du pénis et du
scrotum.
L’absence de l’une ou l’autre de ces hormones peut être la
cause d’une ambiguïté sexuelle, dans laquelle la personne pré-
sente l’apparence externe d’une emme, même si les gonades
éminines sont absentes. FIGURE 12.10
Dans le syndrome de l’insensibilité aux androgènes (testos- Syndrome de
térone et DHT), le récepteur de ces hormones ne réagit pas à l’insensibilité aux
androgènes ❯ Cette
leur présence. Celles-ci demeurent donc sans efets et l’individu personne a une
se développe en emme FIGURE 12.10. Des organes génitaux apparence éminine,
externes éminins se orment, et les conduits mésonéphro- mais possède les
tiques (mâles) dégénèrent à l’intérieur. Le gène SRY étant pré- chromosomes X et Y
comme un homme.
sent, les gonades se développent en testicules. Par contre, le Sa cavité abdominale
scrotum ne se ormant pas, les testicules ne peuvent pas des- renerme des testicules
cendre et ils restent à l’intérieur du corps. Extérieurement, plutôt que des ovaires
l’individu présente des caractères sexuels éminins, et l’on ne et un utérus. Elle a
développé une
soupçonne aucune anomalie jusqu’au moment de la puberté, apparence éminine
quand les menstruations n’apparaissent pas. L’absence de ces parce que ses récepteurs
dernières s’explique entre autres par le ait que les personnes membranaires pour la
touchées n’ont pas d’utérus, puisque l’AMH est sécrétée et testostérone sont
inefcaces.
onctionne normalement.
L’hermaphrodisme gonadique vrai, par lequel une personne
possède à la ois du tissu ovarien et du tissu testiculaire, est
rare. On estime touteois qu’environ 1 personne sur 25 000
pourrait être atteinte de pseudohermaphrodisme mâle. Le INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
syndrome de l’insensibilité aux androgènes, dont on parlait
au paragraphe précédent, est une orme de pseudoherma- Pour en savoir plus sur les sujets présentés dans cette sec-
tion, consultez les éléments suivants.
phrodisme mâle. Ce dernier peut avoir de nombreuses causes
diférentes. L’apparence des organes génitaux externes à La FIGURE 11.2, p. 373, illustre les structures du système
la naissance varie selon les cas. L’apparence physique peut reproducteur de l’homme.
varier ; elle peut être complètement éminine ou plus ou moins Les FIGURES 11.6, 11.9 et 11.10, p. 381, 385 et 387, illustrent
éminine et présenter divers degrés d’androgénisation (struc- les structures du système reproducteur de la emme.
ture dite ambiguë).

Vériiez vos progrès


L eparsexedéaut.
éminin est parois considéré comme le sexe
SAVIEZ-VOUS QUE...

Le terme sexe par déaut a quelque 11. Comment le développement des organes génitaux
chose à voir avec la présence ou l’absence du chromo- dière-t-il chez l’homme et chez la emme ?
some Y chez le œtus. Il existe sur le chromosome Y un
gène appelé SRY (région Y déterminant le sexe) rener-
mant le code d’une protéine qui induit le développement
des testicules. Sans le chromosome Y, et donc sans le
gène SRY, les testicules ne se orment pas, mais des 12.4 Les efets hormonaux chez la
ovaires apparaissent. Si des testicules se développent, ils
sécréteront de la testostérone et de l’AMH. La première emme enceinte
avorisera le développement des organes génitaux mas-
culins et la seconde empêchera le développement des Durant la grossesse, les changements physiologiques majeurs
organes génitaux internes éminins. Sans les testicules, et qui se produisent dans l’organisme de la emme sont attri-
donc sans les hormones qu’ils sécrètent, des organes buables à la présence des hormones placentaires telles que la
génitaux éminins se développeront chez l’embryon. progestérone et les œstrogènes, qui soutiennent le développe-
ment œtal.
434 PARTIE IV Le système reproducteur

12.4.1 Les fuctuations du niveau d’énergie et le tement, celle de l’eau, ce qui accroît le volume sanguin. Avant
gain de poids la grossesse, le volume sanguin de la emme est d’environ cinq
litres. Entre la vingt-huitième et la trente- deuxième semaine
Lorsqu’elle devient enceinte, une emme peut soufrir de nau- de la grossesse, le volume sanguin atteint son maximum,
sées et de vomissements, d’une perte d’appétit et de atigue. soit environ sept litres ; il s’agit d’une augmentation de 40 %.
Ces symptômes se calment par la suite, et certaines emmes Conséquemment, le débit cardiaque (volume de sang éjecté
disent avoir plus d’énergie et jouir d’une sensation générale par un ventricule en une minute) augmente de 20 à 30 %. Le
de bien-être, en dépit de l’augmentation de leur poids. débit sanguin (volume de sang qui circule dans un tissu en
Pendant la grossesse, la prise de poids de la emme est causée une minute) vers les reins, le placenta, la peau et les seins
par le développement des seins et de l’utérus, le poids du œtus, s’élève de açon importante.
la quantité de liquide amniotique, la taille du placenta, l’aug-
mentation de son propre volume liquidien et une augmenta- INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
tion de l’emmagasinage de protéines, de lipides et de minéraux.
Ce surplus de poids peut entraîner une lordose (accentuation
La prééclampsie
de la courbure lombaire de la colonne vertébrale) et des dou- La prééclampsie, aussi connue sous le nom de toxémie gravi-
leurs lombaires. dique ou d’éclampsisme, est une élévation de la pression
artérielle apparaissant dans la seconde moitié de la gros-
sesse et se caractérisant par la présence de protéines dans
INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN l’urine (protéinurie). Elle se présente dans environ 2 à 6 % des
grossesses et ses acteurs de risques sont l’obésité mater-
Les vomissements de la grossesse nelle, le diabète, l’âge avancé ou une grossesse précédente
avec prééclampsie. Sa cause est inconnue, mais les cher-
Les vomissements de la grossesse, ou hyperémèse gravi-
cheurs soupçonnent qu’une lésion des cellules endothéliales,
dique (émèse, vomissement ; gravida, enceinte), ont pour
due à une mauvaise irrigation du placenta, pourrait être à l’ori-
caractéristiques d’être sévères et continuels. Cet état peut
gine de ce trouble. La pression artérielle élevée porte avec
provoquer la déshydratation, le déséquilibre électrolytique
elle les risques de l’hypertension générale pour la mère. De
et la perte de poids chez la emme enceinte. Dans les cas
plus, la mauvaise irrigation du placenta a pour conséquence
graves, la emme doit être hospitalisée et recevoir des
que le œtus ne reçoit pas sufsamment de nutriments. Le
liquides par voie intraveineuse ou être alimentée par une
seul remède contre la prééclampsie est l’accouchement, de
sonde nasogastrique jusqu’à ce que les symptômes s’es-
sorte que, selon le moment d’apparition des symptômes, on
tompent ou qu’elle soit prête à accoucher. Heureusement,
prescrira à la emme de garder le lit et de prendre des médi-
l’hyperémèse gravidique est relativement rare en comparai-
caments pour abaisser sa pression artérielle ou, si elle est
son avec les ormes plus bénignes de nausées matinales.
proche de son terme, on déclenchera l’accouchement.
L’éclampsie est la conséquence d’une prééclampsie non trai-
tée. Il s’agit d’un état convulsi, potentiellement atal, causé
12.4.2 Le relâchement des muscles lisses par une hypertension artérielle intracrânienne. Elle constitue
une urgence médicale (Inserm, 2013). La préoccupation de
La progestérone diminue la motilité des muscles lisses, y com- toute emme en prééclampsie est de s’assurer que ses symp-
pris le myomètre, en les relâchant. Le relâchement de ce type tômes ne se transorment pas en une éclampsie déclarée.
de muscles explique aussi les efets gastro-intestinaux cou-
rants de la grossesse. Les brûlures d’estomac dont soufrent
plusieurs emmes enceintes sont attribuables au relâchement
du sphincter œsophagien inérieur, porte d’entrée de l’esto- 12.4.4 Les modications respiratoires
mac, et au reux du contenu gastrique dans l’œsophage. La Le relâchement des muscles lisses des conduits bronchiques
constipation est causée par la diminution de la motilité des de la mère ne peut expliquer à lui seul l’accroissement
intestins. typique de 30 à 40 % du volume d’une respiration normale.
L’augmentation de la taille de l’utérus, passant d’un poids
non gravide de 60-80 g à 900-1200 g chez la emme enceinte,
12.4.3 Les modications cardiovasculaires ait en sorte qu’il nit par occuper la majeure partie de la
La progestérone provoque également le relâchement des cavité abdominale, atteignant presque la pointe inérieure
muscles lisses vasculaires, ce qui entraîne des modications du sternum. Cette augmentation de taille ne ait pas que
onctionnelles du système cardiovasculaire. La vasodilata- pousser les intestins, le oie, l’estomac et le diaphragme vers
tion des artères provoque une diminution de la pression san- le haut, mais elle élargit aussi la cavité thoracique, procurant
guine qui activera le système rénine-angiotensine. Ce dernier ainsi plus de place aux poumons, qui pourront alors mieux
est aussi stimulé par les œstrogènes. L’activité du système répondre aux besoins du œtus en consommation d’O2 et en
rénine-angiotensine entraîne la rétention du Na+ et, indirec- élimination du CO2 .
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 435

12.4.5 D’autres efets 12.5 L’accouchement


L’augmentation de la taille de l’utérus occasionne touteois
L’accouchement, ou la parturition (processus de la mise
certains problèmes. Dans la cavité pelvienne, la compression
au monde du bébé), est la nalité de la grossesse. Dans les
des uretères et de la vessie peut entraîner de l’incontinence
semaines précédant ce moment, le œtus s’est retourné pour
d’efort.
placer sa tête vers le bas, et des changements hormonaux ont
En plus de sécréter des hormones stéroïdes comme les préparé le corps de la mère. Par exemple, les ovaires et le pla-
œstrogènes et la progestérone, le placenta produit aussi des centa produisent une hormone, la relaxine, an de avoriser
hormones peptidiques. L’une d’elles rend les cellules résistantes l’assouplissement de la symphyse pubienne. Pendant le travail
à l’insuline et risque de causer un diabète de grossesse. Pour et l’accouchement, cette hormone acilitera la dilatation du
dépister ce dernier, on ait subir aux emmes enceintes un test col utérin et l’élargissement du bassin pour aider au passage
d’hyperglycémie provoquée vers la vingt-huitième semaine de du bébé. De plus, à la n de la grossesse, l’action inhibitrice
gestation. En cas de diabète, les risques d’accouchement pré- de la progestérone sur les contractions utérines est contre-
maturé et de césarienne sont bien réels. Le bébé est susceptible carrée par les efets excitateurs des œstrogènes, dont les taux
d’être plus gros que la normale, de soufrir d’hypoglycémie et sanguins s’élèvent. Les œstrogènes provoquent aussi l’appari-
de dicultés respiratoires. Pour éviter ces problèmes, on pro- tion d’un grand nombre de récepteurs d’ocytocine (OT) sur les
pose à la mère un régime alimentaire adapté et, si nécessaire, bres musculaires utérines, en plus de avoriser la sécrétion de
on lui prescrit de l’insuline à s’injecter pour la durée restante prostaglandines par le placenta. Ces dernières interviennent
de sa grossesse. La plupart des emmes touchées ne ont plus de dans le processus d’assouplissement du col utérin. Pendant les
diabète après l’accouchement, mais elles sont plus à risque de préparatis à l’accouchement, il y a également l’expulsion du
développer un diabète de type II plus tard, surtout si elles ont bouchon muqueux. Celui-ci colmate l’orice du col utérin et
un excès de poids. empêche les bactéries et les spermatozoïdes de pénétrer dans
l’utérus au cours de la grossesse.
Certains des changements observés dans le système tégu-
mentaire (peau) sont aussi causés par les hormones placen- Souvent, dans les dernières semaines d’une première
taires. Des vergetures peuvent se ormer sur le ventre et la grossesse, des contractions peuvent se aire ressentir. Dans
portion inérieure des seins, en réaction aux taux élevés d’hor- certains cas, elles sont susamment ortes et assez ré-
mones stéroïdes bien plus qu’en raison de l’étirement de la quentes pour que la emme croie que le travail est com-
peau. L’activité des mélanocytes, cellules produisant un pig- mencé. Ces contractions sont cependant non douloureuses.
ment pour la coloration de la peau, augmente également ; on
observe donc réquemment, durant la grossesse, une coloration
plus oncée de la peau sur les aréoles, sur la ligne allant du nom- INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN
bril au pubis, dans certaines régions de la ace et du cou, et sur
la vulve. La position du œtus et les étapes
de la dilatation
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS Normalement, le œtus présente son vertex, soit le sommet
du crâne, dans le col et sa ace est tournée vers le sacrum.
Pour en savoir plus sur les sujets présentés dans cette sec-
C’est la position idéale à la ois pour la dilatation du col et
tion, consultez les éléments suivants.
pour la poussée du œtus à travers le vagin. Si le œtus se
La SECTION 4.4.2, p. 122, présente le tissu musculaire lisse. présente par le siège (les esses en premier), sa tête n’est
La SECTION 10.6.3, p. 345, traite du diabète sucré. pas en position pour pousser sur le col et la dilatation de
celui-ci pourrait être retardée et problématique. De même,
La SECTION 10.7.2, p. 353, explique le système rénine-
la dilatation cervicale ne sera pas optimale si le œtus a la
angiotensine.
tête en bas, mais la ace tournée vers la symphyse pubienne
plutôt que vers le sacrum. Chaque contraction utérine pous-
sera alors la tête du œtus sur le sacrum de la mère plutôt
que sur le col, ce qui retardera la dilatation en plus d’ampli-
Vérifiez vos progrès fer la douleur ressentie par la mère. Dans les deux cas par-
12. Quels acteurs chimiques sont responsables des ticuliers présentés ici, l’expulsion du œtus par le vagin est
nombreux changements physiologiques observés plus difcile et il audra peut-être recourir à une solution de
chez une emme enceinte ? rechange pour extraire le bébé (l’utilisation de orceps ou de
ventouses, par exemple). Si ce n’est pas sufsant, il audra
13. Comment le diabète de grossesse peut-il être traité ? alors pratiquer une césarienne : le bébé sera délivré par une
14. À quoi peut servir le surplus de nourriture qu’une incision horizontale aite au-dessus de la symphyse
emme enceinte ingère ? pubienne, à travers les parois abdominale et utérine.
436 PARTIE IV Le système reproducteur

Ce sont les contractions du faux travail ; elles sont appelées directement et par l’intermédiaire de prostaglandines. Les
contractions de Braxton-Hicks. Au cours de grossesses contractions de l’utérus poussent le fœtus vers le bas, et le col
subséquentes, ces contractions peuvent survenir en milieu se distend encore plus, entraînant une libération plus impor-
de grossesse. tante d’OT. Ce cycle se poursuit jusqu’à la naissance du bébé.
Le vrai travail est divisé en trois phases : la dilatation du col,
Le début du vrai travail est marqué par des contractions
l’expulsion et la délivrance.
utérines douloureuses qui se produisent à intervalles réguliers.
Ces intervalles varient d’une femme à l’autre, et en général les
contractions durent 40 secondes ou davantage. Quand elles INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
sont plus rapprochées, les contractions sont plus intenses et Pour en savoir plus sur le contrôle de l’accouchement,
donc plus douloureuses. consultez les éléments suivants.
Un mécanisme de rétroactivation explique le déroulement La SECTION 1.4.4, p. 15, explique le mécanisme de
du travail. À la suite de l’étirement du col utérin, causé par rétroactivation.
la pression qu’exerce la tête du bébé, les contractions sont La FIGURE 10.13, p. 334, présente les détails de la régulation
déclenchées, et la libération d’OT par la neurohypophyse de la sécrétion d’OT.
débute. Cette hormone stimule le muscle utérin, à la fois

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Les techniques d’anesthésie visant à faciliter le travail
Les contractions utérines peuvent être assez douloureuses et aient également besoin d’une injection intraveineuse d’OT
éprouvantes pour la uture mère. Alors que certaines emmes synthétique (Pitocin MD) pour s’assurer que les contractions
choisissent de ne pas absorber d’analgésique et d’avoir ce de l’utérus progressent bien.
qu’on appelle un accouchement naturel, d’autres recourent à On réserve généralement l’anesthésie spinale aux césa-
une médication antalgique orale ou à diverses techniques anes- riennes. Dans ce cas, l’aiguille est introduite dans la cavité
thésiques FIGURE 12E. subarachnoïdienne, en général entre les vertèbres T10 et L1. Cet
Le bloc pudendal est une anesthésie engourdissant le ner emplacement assure que la paroi abdominale antérieure est
pudendal (honteux) qui innerve les muscles périnéaux en plus engourdie avant d’être incisée. Les membres inérieurs et le
d’être le principal ner sensiti du périnée. Ce type d’anesthésie bassin sont eux aussi complètement engourdis par cette inter-
engourdit la portion inérieure du vagin ainsi que la peau et les vention. L’anesthésie spinale peut entraîner des eets secon-
muscles du périnée, mais la emme sent toujours les contrac- daires, comme des nausées et des céphalées, peut-être à
tions utérines et, dans une certaine mesure, l’étirement du cause de la perte de LCS par le site d’injection.
vagin. Pour cette intervention, l’obstétricien introduit une
aiguille dans le vagin et place son doigt au-dessus de l’aiguille T11
et en dessous de la tête du œtus, afn d’éviter de le blesser. On Anesthésie T12
procède à un bloc du ner pudendal durant la seconde phase spinale
L1
du travail, en conjonction avec une épisiotomie SEC-
L2
TION 12.5.2 (p. 438), ou encore après le travail, s’il est néces-
saire de réparer les tissus déchirés. L3

Pour l’accouchement, l’anesthésie péridurale s’administre Anesthésie L4


péridurale L5
dans l’espace épidural, habituellement entre les vertèbres L1
et L 4. L’anesthésique qui se répand dans la portion inérieure Sacrum
de l’espace épidural baigne l’enveloppe externe des ners
thoraciques inérieurs et des ners lombaires et sacraux. Col dilaté
Tous les ners en relation avec l’utérus, le vagin et le périnée Vessie
sont ainsi engourdis, de même que ceux des membres iné- Nerf
pudendal Vagin
rieurs dans une certaine mesure (selon le type d’anesthé-
Bloc du nerf
sique employé). L’anesthésie soulage la douleur associée pudendal
aux contractions utérines du travail, mais d’habitude elle FIGURE 12E
n’entrave pas les contractions utérines elles-mêmes. Il arrive Sites d’injection pour diverses techniques anesthésiques
touteois que certaines emmes qui reçoivent une péridurale
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 437

dilatation FIGURE 12.11a . Si la membrane qu’est l’amnios ne


ne mère atteinte d’herpès, de gonorrhée ou de chla- s’est pas déjà rompue, c’est au cours de cette phase qu’elle le
U
SAVIEZ-VOUS QUE...

mydiose peut transmettre sa maladie à son nouveau- era, libérant le liquide amniotique, qui s’écoulera par le vagin
né lorsqu’il traverse la flière pelvienne au moment de (on dit que la emme perd ses eaux). Dans certains cas, la
l’accouchement. Si le poupon contracte l’une de ces r upture de l’amnios ne survient pas naturellement, et le méde-
maladies, il risque de sourir de cécité ou d’autres ano-
cin doit alors la provoquer.
malies physiques ou mentales. Pour réduire ces risques,
un accouchement par césarienne pourrait être une solu-
tion de choix.
Le virus du VIH, responsable du sida, peut traverser le pla-
centa et donc contaminer l’enant. Environ 25 % des enants
inectés in utero sourent d’un retard mental. L’administra-
tion d’antirétroviraux à la mère séropositive au cours de sa
grossesse réduit de beaucoup les risques de transmission
de la maladie à l’enant (la probabilité passe de 25 % à 8 %). Col utérin
Malheureusement, ces solutions de ortune demeurent à Amnios rompu
l’heure actuelle les seules disponibles, car l’immunisation
contre la plupart des inections transmises sexuellement et
par le sang (ITSS) demeure impossible.

a. Phase 1 : la dilatation du col

INTÉGRATION BIOLOGIE AU QUOTIDIEN


Le déclenchement du travail
Si deux semaines après la date prévue de l’accouchement, le Placenta
travail n’a pas commencé, il est possible que le médecin décide
de déclencher le travail ou de procéder à un accouchement par
césarienne. Cela s’avère nécessaire, car plus le temps passe,
moins le placenta est en mesure de subvenir adéquatement
aux besoins du œtus. Sans intervention, ce dernier pourrait
subir des dommages cérébraux, et risquerait même de mourir.
Quand le médecin recommande à la emme de déclencher
le travail, elle est généralement admise à l’hôpital, et ce, la
veille du déclenchement. On applique dès lors un gel de
prostaglandine sur le col de son utérus. Ce gel avorisera la
dilatation du col (son amincissement et son élargissement)
et démarrera peut-être même le vrai processus de travail. Si
le travail n’a pas commencé le lendemain matin, le médecin
administrera de l’OT synthétique (appelée Pitocin MD) par
perusion intraveineuse pour le déclencher.
b. Phase 2 : l’expulsion du bébé et la naissance
Si, malgré l’OT synthétique, l’accouchement tarde à se dérou-
ler, on procèdera à un accouchement par césarienne avant
d’arriver à la quarante-deuxième semaine de gestation.
Placenta
Utérus
12.5.1 La phase 1 : la dilatation du col Cordon ombilical

La première phase du travail va du déclenchement des contrac-


tions utérines jusqu’à la dilatation complète du col utérin, soit
10 cm. Si Camille désire recevoir une anesthésie péridurale, il
audra qu’elle lui soit administrée quand la dilatation de son c. Phase 3 : la délivrance
col utérin sera d’au moins 4 cm et d’au plus 7 cm, sinon il sera
trop tard. Lorsque la tête du bébé arrive à proximité du col FIGURE 12.11
utérin, la pression qu’elle exerce sur ce dernier entraîne son Phases de l’accouchement
amincissement, nommé efacement du col de l’utérus, et sa
438 PARTIE IV Le système reproducteur

12.5.2 La phase 2 : l’expulsion du bébé 12.5.3 La phase 3 : la délivrance


Pendant cette phase, les contractions utérines s’accom- Le placenta et ses membranes, qui orment le délivre, sont
pagnent d’une envie de pousser. Le besoin de pousser devient expulsés durant la troisième phase de l’accouchement
de plus en plus ort à mesure que la tête du bébé descend gra- FIGURE 12.11c. Dans les minutes qui suivent la naissance du
duellement dans le vagin. Quand elle atteint l’extérieur, la bébé, des contractions du muscle utérin resserrent l’utérus et
tête se tourne, de sorte que son arrière est dirigé vers le haut décollent le placenta, qui est ensuite expulsé en passant par
FIGURE 12.11b (page précédente). Si la tête du bébé semble le vagin. La troisième phase est complétée dès que le placenta
avoir de la diculté à passer, pour prévenir le déchirement et ses membranes ont été expulsés. La fgure ci-contre pré-
des tissus du périnée de la mère, on réalise réquemment une sente les principales transormations anatomiques et physio-
épisiotomie. Il s’agit d’une incision, qui a pour but d’agran- logiques qui surviennent chez la emme durant la grossesse
dir l’orifce vaginal, que le médecin recoud par la suite. Dès FIGURE 12.12 .
que la tête est sortie, le médecin peut la tenir et la guider vers
le bas pour permettre à une épaule puis à l’autre de sortir. Le Vérifiez vos progrès
reste du corps du bébé suit acilement.
15. Comment la progestérone, les œstrogènes et l’OT
Une ois que le bébé respire normalement, on coupe le cor- interagissent-ils pour préparer le corps de la emme
don ombilical et on le ligature, séparant ainsi l’enant du pla- au vrai travail ?
centa, donc de la mère. Dans les 10 jours suivant la naissance, 16. Décrivez les trois phases du travail au cours d’un
le bout restant du cordon ombilical se dessèche et laisse une accouchement.
cicatrice, l’ombilic.

POINT DE MIRE Histoire


Mettre fn au pus louable
Imaginez que vous vivez au xixe siècle et que vous attendez un à comprendre la cause de la fèvre puerpérale quand l’un de
enant. Comme vous n’êtes pas riche, vous ne pouvez pas vous ses mentors mourut après s’être coupé accidentellement au
orir un accouchement privé à domicile. Vous êtes donc orcée cours d’une autopsie. Quand Semmelweis autopsia son men-
d’aller à l’hôpital et cela vous terrife. Vous craignez même pour tor, le corps de celui-ci ressemblait à celui des emmes vic-
votre vie. times de la fèvre puerpérale.
À cette époque, et ce, à travers toute l’Europe, environ 20 % Semmelweis supposa que quelque chose de contagieux
des emmes qui accouchaient à l’hôpital avec l’aide d’un était transporté des salles d’autopsie jusqu’aux salles d’accou-
médecin mouraient de ce qu’on appelait la fèvre puerpérale. chement. Il disposa des bassines contenant de la chaux chlorée
Une journée ou deux après l’accouchement, la emme com- à l’entrée de chaque salle et il exigea de tous ceux qui y entraient
mençait à présenter des signes d’inection : fèvre élevée, aible qu’ils se lavent les mains. Il instaura également l’usage de
pression artérielle et écoulement de pus par les voies repro- brosses pour le nettoyage des ongles. La réquence de la fèvre
ductives. Les médecins de l’époque acceptaient ces inections puerpérale baissa, passant de 18 % à 1,3 % durant les sept
quasi banales comme aisant partie du processus d’accouche- premiers mois qui suivirent l’établissement du protocole de
ment. On croyait même que l’écoulement de pus était béné- lavage des mains, et continua de diminuer par la suite.
fque et qu’il annonçait la guérison, d’où le nom qu’on lui Malheureusement, malgré ce succès spectaculaire, Semmelweis,
donnait : le pus louable. dont le caractère était pour le moins difcile, reusa longtemps
De leur côté, les emmes qui accouchaient à la maison avec de publier lui-même ses résultats et ne sut jamais les déendre
l’aide d’une sage-emme souraient rarement de la fèvre avec tact et diplomatie. Ce sont ses proches collègues qui, les
puerpérale, ce qui amena le médecin hongrois Ignaz premiers, publièrent ses résultats et frent la promotion de ses
Semmelweis (1818-1865) à se questionner sur ce ait. À cette méthodes. Elles devinrent pratique courante (et même
époque, la notion d’agents pathogènes ou d’inection n’exis- obligatoires après un décret gouvernemental) dans toute la
tait pas, mais Semmelweis commença à soupçonner les Hongrie bien avant qu’elles ne soient acceptées dans le reste
médecins d’être responsables de la mort de leurs patientes. de l’Europe.
L’urbanisation croissante de la société amenait de plus en En 1865, la condition mentale de Semmelweis commença à se
plus de emmes dans les hôpitaux construits pour soigner les détériorer et il ut interné dans un établissement psychiatrique. Il
pauvres. Ces hôpitaux urbains étaient le terrain d’expéri- mourut 2 semaines plus tard, à l’âge de 47 ans. Ironiquement, sa
mentation des médecins et une partie de leur ormation propre mort est vraisemblablement attribuable à une inection
consistait à pratiquer des autopsies. Semmelweis commença similaire à la fèvre puerpérale.
INTÉGRATION DES CONCEPTS CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 439
FIGURE 12.12
Transformations anatomiques et
physiologiques de la femme enceinte

L’adénohypophyse sécrète
de la prolactine ; celle-ci
stimule la croissance et le
développement des tissus
de la glande mammaire.

Les cheveux et les ongles L’utérus s’hypertrophie ; au


deviennent plus épais et plus neuvième mois, il atteint la base
solides durant la grossesse en du sternum.
raison des taux accrus
d’œstrogènes et de
progestérone (qui ralentissent la Le placenta produit plusieurs hormones.
perte des cheveux). Les concentrations de hCG,
d’œstrogènes et de progestérone

Concentrations relatives des hormones


augmentent.

Progestérone
Œstrogènes
hCG

Le placenta est
maintenant la
principale source
L’augmentation du volume d’œstrogènes et
sanguin entraîne une élévation de progestérone.
du débit cardiaque.

0 2 6 10 14 18 22 26 30 34
Semaines après l’ovulation

La femme prend
du poids.

Elle peut souffrir de constipation,


d’hémorroïdes, de brûlures
d’estomac et de nausées
matinales.

La lordose de la colonne verté-


brale s’accentue pour s’adapter
au poids supplémentaire.

La compression de la vessie par


l’utérus entraîne des mictions
plus fréquentes.
440 PARTIE IV Le système reproducteur

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


12.1 La fécondation • Seuls quelques milliers de spermatozoïdes sur les 300 millions éjaculés réussissent à
atteindre l’ovocyte. Un chemin est tracé à travers la zone pellucide, grâce au contenu de
plusieurs acrosomes, pour qu’un spermatozoïde puisse rejoindre l’ovocyte.
• La syngamie est la fusion d’un spermatozoïde avec l’ovocyte.
• Au contact d’un spermatozoïde avec l’ovocyte, des mécanismes sont déclenchés an d’évi-
ter la polyspermie.

12.2 Le développement 12.2.1 Le développement préembryonnaire


prénatal • La segmentation permet au zygote de se développer en morula. Celle-ci se transforme
ensuite en blastocyste constitué des cellules de l’embryoblaste et du trophoblaste qui déli-
mitent une cavité, le blastocœle.
• Le blastocyste s’implante dans l’utérus.
12.2.2 Le développement embryonnaire
• Les membranes embryonnaires, qui commencent à se former durant le développement
préembryonnaire, continuent à se développer. Elles comprennent le chorion – qui forme la
portion fœtale du placenta –, l’allantoïde – dont les vaisseaux sanguins deviennent ceux du
cordon ombilical –, le sac vitellin – qui correspond au premier site de formation des cellules
sanguines –, et l’amnios – qui protège l’embryon et le fœtus.
• Le placenta se développe ; il permet les échanges entre le sang maternel et le sang fœtal. De
plus, il produit et sécrète des œstrogènes et de la progestérone.
• La gastrulation assure la transformation du disque embryonnaire didermique en trois feuillets
embryonnaires primitifs – l’endoderme, le mésoderme et l’ectoderme – qui donnent nais-
sance à l’ensemble des tissus et des organes de l’organisme.
• Les systèmes nerveux et cardiovasculaire sont les deux premiers à apparaître.
• À la n de la période embryonnaire, tous les systèmes de l’organisme sont établis, et le pla-
centa, ayant ni sa maturation, est fonctionnel.
12.2.3 Le développement fœtal
• Durant le troisième et le quatrième mois, la croissance de la tête ralentit, le corps s’allonge,
le squelette s’ossie, et les battements cardiaques sont perceptibles.
• Il devient possible d’identier le sexe du fœtus.
• Du cinquième au neuvième mois, le fœtus continue à croître et à prendre du poids.

12.3 Le développement 12.3.1 Le développement normal des organes génitaux


des organes • Les gonades se différencient en testicules ou en ovaires selon la présence ou l’absence du
génitaux masculins gène SRY.
et féminins • Chez l’homme, la présence de testostérone stimule la transformation des conduits méso-
néphrotiques en conduits génitaux masculins (épididymes, conduits déférents, conduits éja-
culateurs et vésicules séminales).
• Chez la femme, l’absence de testostérone entraîne la différenciation des conduits paramé-
sonéphrotiques en structures génitales féminines internes (trompes utérines, utérus, vagin).
• Le développement des organes génitaux externes dépend de la présence ou de l’absence de
la DHT. Si elle est présente, des structures externes masculines se développeront.
12.3.2 Le développement anormal des organes génitaux
Le développement anormal des organes génitaux peut être lié à la disparition du gène SRY du
chromosome Y ou à sa présence sur un chromosome X. Un développement anormal se pro-
duira aussi si l’une ou l’autre des hormones masculinisantes (testostérone, AMH ou DHT) est
absente ou si les récepteurs pour ces hormones sont inefcaces.

12.4 Les effets Des changements majeurs, attribuables à la présence des hormones placentaires, se pro-
hormonaux duisent dans l’organisme de la mère durant la grossesse.
chez la femme 12.4.1 Les uctuations du niveau d’énergie et le gain de poids
enceinte Les nausées, les vomissements, la fatigue, la perte d’appétit marquent le début de la gros-
sesse. Le gain de poids est attribuable, entre autres, au développement des seins et de l’utérus.

12.4.2 Le relâchement des muscles lisses


La plupart des troubles digestifs s’expliquent par le relâchement des muscles lisses provoqué
par la progestérone.
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 441

12.4.3 Les modications cardiovasculaires


Le relâchement des muscles lisses vasculaires provoqué par la progestérone et l’activation
du système rénine-angiotensine provoquent des modications physiologiques du système
cardiovasculaire.

12.4.4 Les modications respiratoires


La capacité respiratoire des poumons s’adapte aux besoins de la mère et de son enfant grâce
à l’augmentation du volume de la cage thoracique et à la dilatation des conduits bronchiques.

12.4.5 D’autres effets


L’incontinence d’effort, le diabète de grossesse, les vergetures, les modications de la colo-
ration de la peau à certains endroits sont d’autres effets que peuvent provoquer les hormones
de grossesse.

12.5 L’accouchement Des changements hormonaux, notamment une élévation des œstrogènes et une diminution de
l’activité de la progestérone, préparent le corps de la mère à l’accouchement.
Un mécanisme de rétroactivation qui met en jeu des contractions utérines et l’OT explique le
déroulement du travail.

12.5.1 La phase 1 : la dilatation du col


Pendant la première phase de l’accouchement, le col de l’utérus s’efface et se dilate. Si l’am-
nios ne s’est pas déjà rompu, il le fera durant cette phase.

12.5.2 La phase 2 : l’expulsion du bébé


Les contractions de l’utérus expulsent le bébé : c’est la naissance.

12.5.3 La phase 3 : la délivrance


Pendant la troisième phase, le placenta et les membranes sont expulsés.

Pour conclure...
Lors de ses visites suivantes chez le médecin, Camille doit pas- Michel, les résultats de tous ces tests sont normaux. Puis, autour
ser un certain nombre de tests. Étant donné qu’elle avait plus de de la vingtième semaine de grossesse de Camille, le médecin
35 ans à la conception de son premier enfant, il lui recommande l’envoie passer une échographie. Souvent utilisé pour conrmer
de subir une biopsie des villosités chorioniques an de déceler la date présumée de l’accouchement, cet examen permet aussi
des anomalies congénitales, tel le syndrome de Down. De plus, le de découvrir des anomalies congénitales, comme le bec-
médecin lui fait faire un test d’hyperglycémie provoquée pour de-lièvre. Encore une fois, tout semble normal. Le technicien
vérier si Camille est atteinte de diabète de grossesse. Un autre pose aux parents la question qu’ils attendent : désirent-ils
test sanguin, le dosage de l’alphafœtoprotéine, servira au dépis- connaître le sexe de leur enfant ? Un instant plus tard, Camille et
tage des anomalies du tube neural et, une fois encore, à déceler Michel apprennent que, dans quelques mois, ils seront les
le syndrome de Down. Au grand soulagement de Camille et de parents d’une petite lle.

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Fin duvet présent pendant la dernière portion du développement f. Phénomène qui permet la formation des trois feuillets
fœtal. embryonnaires.
b. Ensemble formé par le placenta et ses membranes qui sont expul- g. Régions membraneuses du crâne du bébé lui assurant de la exi-
sés durant la troisième phase de l’accouchement. bilité à son passage dans la lière pelvienne de la mère au moment
c. Union du noyau d’un spermatozoïde et du noyau d’un ovule, qui de l’accouchement.
crée un zygote doté d’un nombre diploïde (2n) de chromosomes. h. Cicatrice se formant parfois dans la peau des seins et du ventre au
d. Divisions cellulaires mitotiques du zygote sans augmentation de sa cours de la grossesse.
taille. i. Incision qui permet l’agrandissement de l’orice vaginal au cours
e. Étape au cours de laquelle le blastocyste s’enfouit dans l’endomètre. de l’accouchement.
j. Hormone qui assure le développement de l’urètre, de la prostate et
du pénis.
442 PARTIE IV Le système reproducteur

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Expliquez comment la polyspermie est évitée au moment de la 15. Laquelle de ces associations est incorrecte ?
écondation. (p. 416) a. Chorion – Perception sensorielle
2. Expliquez comment on divise le développement prénatal. (p. 417) b. Sac vitellin – Premier site de abrication des cellules sanguines
3. Que se passe-t-il au cours du développement préembryonnaire ? c. Allantoïde – Vaisseaux du cordon ombilical
(p. 417-421) d. Amnios – Contient un liquide qui protège l’embryon
4. Que se passe-t-il au cours du développement embryonnaire ? 16. Au cours du développement humain, quelle partie du blastocyste
(p. 421-426) ormera l’embryon ?
5. Quels sont les trois euillets embryonnaires primitis ? Quelles a. Le trophoblaste. c. Le chorion.
structures corporelles dérivent de chacun d’eux ? (p. 423 et 425) b. L’embryoblaste. d. Le sac vitellin.
6. Que se passe-t-il au cours du développement œtal ? (p. 426-429) 17. Laquelle de ces associations entre un euillet embryonnaire et
7. Énumérez les hormones intervenant dans le développement des l’organe ou le système qui en dérive est incorrecte ?
organes sexuels internes et externes de l’homme et de la emme a. Ectoderme – Système nerveux
et énoncez leurs onctions. (p. 431-433) b. Endoderme – Muqueuse du tube digesti
8. Décrivez certains des changements qui se produisent chez la c. Mésoderme – Système squelettique
mère durant la grossesse. (p. 433-435) d. Endoderme – Système cardiovasculaire
9. Quel événement marque la fn de chacune des phases de l’accou- 18. La hCG est :
chement ? (p. 437-438) a. une hormone ;
10. Un seul spermatozoïde pénètre dans l’ovocyte parce que : b. à la base du test de grossesse ;
a. le spermatozoïde a un acrosome ; c. la cause de la grossesse extra-utérine.
b. la corona radiata devient plus grande ; d. Les réponses a. et b. sont correctes.
c. des changements se produisent dans la zone pellucide ; 19. Quelle est la séquence correcte des événements qui se terminent
d. le cytoplasme durcit. par l’implantation de l’embryon ?
11. Choisissez le ou les énoncés corrects. a. Blastocyste, morula, disque embryonnaire
a. Tous les organes importants se orment durant le développe- b. Fécondation, morula, blastocyste
ment embryonnaire. c. Ovulation, disque embryonnaire, morula
b. Au début, les mains et les pieds sont des structures ressem- d. Segmentation, écondation, blastocyste
blant à des palmes. 20. Lequel de ces termes est synonyme de diérenciation ?
c. Le placenta onctionne jusqu’à la naissance. a. Morphogenèse. c. Spécialisation.
d. Tous ces énoncés sont corrects. b. Croissance. d. Gastrulation.
12. Quelle est la longueur approximative de l’embryon à la fn du 21. Quel mécanisme ait réérence à l’acquisition de ormes par l’em-
deuxième mois, quand il devient un œtus ? bryon et met en jeu des migrations cellulaires ?
a. Moins de 1 mm. c. Environ 33 cm. a. La segmentation. c. La croissance.
b. 30 mm. d. Environ 50 cm. b. La diérenciation. d. La morphogenèse.
13. Quel processus assure la ormation des trois euillets embryon- 22. Quelles structures deviennent des parties du placenta en se
naires (ectoderme, endoderme et mésoderme) ? développant ?
a. La blastulation. a. Villosités amniotiques. c. Villosités allantoïdes.
b. La ormation des membres. b. Villosités vitellines. d. Villosités chorioniques.
c. La gastrulation.
23. Laquelle ou lesquelles des associations suivantes sont
d. La ormation de la morula. incorrectes ?
14. Lequel de ces termes ne désigne pas un mécanisme du dévelop- a. Troisième semaine – Développement du cœur
pement embryonnaire ? b. Quatrième et cinquième semaines – Apparition des bourgeons
a. Neurulation. des membres
b. Segmentation. c. De la sixième à la huitième semaine – Formation des euillets
c. Placentation. embryonnaires
d. Gastrulation. d. Toutes ces associations sont correctes.
CHAPITRE 12 L’embryologie et le développement 443

24. Laquelle ou lesquelles des associations suivantes sont 26. À trois mois, l’embryon :
incorrectes ? a. est devenu un œtus ;
a. Troisième et quatrième mois – Le cœur œtal est ormé, mais il b. a déjà des systèmes d’organes ;
ne bat pas encore. c. a une tête, des bras et des jambes.
b. Du cinquième au septième mois – La mère sent les mouve- d. Toutes ces réponses sont correctes.
ments du œtus.
27. Le développement des organes sexuels masculins ou éminins ait
c. Huitième et neuvième mois – La tête est habituellement
intervenir :
tournée vers le col.
a. les œstrogènes ;
d. Toutes ces associations sont correctes.
b. l’AMH ;
25. À 25 jours, un embryon :
c. la DHT.
a. possède toutes ses membranes embryonnaires ;
d. Toutes ces réponses sont correctes.
b. possède un système nerveux et un système digesti ;
28. On peut reconnaître le sexe du œtus quand :
c. a déjà subi la gastrulation.
a. l’embryon est un zygote ;
d. Les réponses a. et c. sont correctes.
b. les euillets embryonnaires se sont ormés ;
c. les vertèbres sont apparues ;
d. le œtus a environ trois mois.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 11. La présence du gène SRY, sur le chromosome Y, entraîne le déve-
1. Des spermatozoïdes se raient un chemin à travers la corona loppement de testicules et d’organes génitaux masculins ; sinon,
radiata et percent la zone pellucide grâce à leur acrosome qui des ovaires et des organes génitaux éminins se développent.
libère des enzymes. Un seul de ces spermatozoïdes pourra se 12. Les hormones du placenta.
lier à l’ovocyte. Lorsqu’elles entrent en contact, les membranes 13. Par une alimentation adéquate et des injections d’insuline, si
des cellules usionnent (syngamie) ; le contenu du spermatozoïde nécessaire.
entre alors dans l’ovocyte, et c’est la usion des noyaux.
14. Au développement des seins et de l’utérus, à l’augmentation du
2. La segmentation et l’implantation. volume sanguin, au poids du bébé, à la quantité de liquide amnio-
3. Elle assure le maintien de l’activité du corps jaune afn qu’il pour- tique, à la taille du placenta, à l’augmentation de l’entreposage de
suive sa sécrétion de progestérone. protéines, de lipides et de minéraux.
4. Une grossesse où l’embryon s’implante ailleurs que dans l’utérus. 15. À la fn de la grossesse, la progestérone exerce toujours son
5. Ce sont des structures situées à l’extérieur de l’embryon et du action inhibitrice sur les contractions, mais son eet est contre-
œtus et n’en aisant pas partie. carré par la orte élévation du taux d’œstrogènes. Ces dernières
avorisent l’apparition d’un grand nombre de récepteurs d’OT sur
6. Le chorion – orme la portion œtale du placenta ; l’allan- les cellules du myomètre. Sous l’eet de l’OT, le muscle utérin se
toïde – orme les vaisseaux du cordon ombilical ; le sac vitel- contracte afn d’expulser le bébé.
lin – produit les cellules sanguines ; l’amnios – contient un liquide
qui orme un coussin protecteur. 16. Phase 1 – le col se dilate ; phase 2 – le bébé naît ; phase 3 – le
délivre est expulsé.
7. Permettre les échanges entre le sang maternel et le sang œtal ;
sécréter des œstrogènes et de la progestérone durant la grossesse. QUESTION DE VOCABULAIRE
8. Le sac vitellin et l’amnios. a. Lanugo ; b. Délivre ; c. Fécondation ; d. Segmentation ;
9. La neurulation. e. Implantation ; f. Gastrulation ; g. Fontanelles ; h. Vergeture ;
i. Épisiotomie ; j. DHT.
10. Le squelette s’ossife, l’encéphale grossit, les organes génitaux se
développent, tous les systèmes d’organes subissent une matura- QUESTIONS DE RÉVISION
tion, le œtus croît et prend du poids.
10. c ; 11. d ; 12. b ; 13. c ; 14. b ; 15. a ; 16. b ; 17. d ; 18. d ; 19. b ;
20. c ; 21. d ; 22. d ; 23. c ; 24. a ; 25. d ; 26. d ; 27. d ; 28. d ;
13
CHAPITRE

La génétique
e petit Alexis est né hier. Comme tous les nouveau-nés, il doit aminé, la tyrosine. Si elle n’est pas métabolisée, la phénylalanine s’ac-

L subir, selon le Programme québécois de dépistage néonatal


sanguin, un test visant à déterminer s’il est atteint de cer-
taines maladies génétiques. Le test est généralement réalisé dans
cumule dans l’organisme où elle est convertie en phénylpyruvate. Une
accumulation de ce dernier produit peut entraver le développement
de l’encéphale et provoquer une arriération mentale et des troubles
les 24 à 48 heures qui suivent la naissance. On a donc piqué le talon convulsis. Les parents d’Alexis ont demandé comment leur enant
d’Alexis pour y prélever une petite quantité de sang, puis on a pro- avait contracté cette maladie. Le Dr Duchesneau leur a expliqué qu’il
cédé à une chromatographie liquide à haute perormance. Dans le s’agissait d’un trouble génétique dont la cause se trouvait dans l’acide
cas d’Alexis, le test s’est révélé positi pour la phénylcétonurie. Le désoxyribonucléique qu’ils avaient transmis à leur fls. Pourtant, ni l’un
Dr Duchesneau a expliqué à ses parents que la phénylcétonurie est un ni l’autre n’était atteint de phénylcétonurie et ils se demandaient bien
trouble attribuable à un défcit d’une importante enzyme hépatique, comment Alexis pouvait l’être sans qu’eux-mêmes en présentent les
la phénylalanine-hydroxylase, dont l’organisme a besoin pour méta- signes. Le Dr Duchesneau leur a ait comprendre que ce type de
boliser correctement l’acide aminé phénylalanine en un autre acide trouble se transmettait selon un mode autosomique récessi.
LES CONCEPTS DU CHAPITRE

13.1 Les notions de base 13.5 Quelques maladies héréditaires d’intérêt


Les chromosomes portent les gènes. Les variantes de ces derniers La maladie de Tay-Sachs, la fbrose kystique, la drépanocytose, la
sont nommées allèles ; certains sont dominants, d’autres sont réces- phénylcétonurie, le syndrome de Maran et la chorée de Huntington
sis. L’individu homozygote possède deux allèles identiques pour un sont des maladies héréditaires résultant de mutations génétiques
trait ; l’hétérozygote en a deux diérents. Le génotype concerne les simples.
gènes d’un individu ; le phénotype correspond aux caractéristiques
découlant de ces gènes. 13.6 Les modes de transmission héréditaire
plus complexes
13.2 Les croisements monohybrides : transmission Il existe des modes de transmission héréditaire plus complexes
d’un seul caractère que la simple hérédité dominante/récessive, comme la dominance
Dans les croisements monohybrides, on considère la transmission incomplète, la codominance, l’hérédité polygénique et les allèles
d’un seul caractère. L’utilisation d’une grille de Punnett permet de multiples.
déterminer les probabilités qu’un couple mette au monde un enant
avec un trait donné. Le même calcul peut se aire à l’aide des règles 13.7 L’hérédité liée au sexe
de probabilités. Certains traits sont gouvernés par des allèles situés sur le chromo-
some X. Le chromosome Y n’a pas les allèles correspondants. Par
13.3 Les croisements dihybrides : transmission conséquent, les hommes sont plus susceptibles que les emmes
de deux caractères d’être atteints d’une maladie liée au sexe.
Dans les croisements dihybrides, on étudie la transmission simul-
tanée de deux caractères. Certains problèmes de dihybridisme 13.8 L’hérédité chromosomique
peuvent se traiter comme deux croisements monohybrides distincts. Les anomalies attribuables à l’hérédité chromosomique peuvent
être causées par des modifcations du nombre de chromosomes.
13.4 La généalogie des maladies héréditaires
De nombreuses maladies se transmettent selon le mode dominant/
récessi.

Pensez-y... Avant de commencer


Tout en parcourant ce chapitre, réféchissez aux Avant d’étudier ce chapitre, prenez le temps de consulter
questions suivantes. les points suivants.

1. Qu’est-ce qu’un trouble autosomique récessi ? SECTION 2.7 ❯ Quel est le rôle de l’acide désoxyribonucléique
dans une cellule ?
2. Quels sont les diérents modes de transmission héréditaire ?
SECTION 3.7 ❯ Quels sont les types de divisions cellulaires ?
3. Comment des personnes peuvent-elles transmettre des À quoi sert chacun de ces types ?
maladies dont elles ne présentent aucun signe ?
FIGURE 11.3 ❯ Comment se orment les spermatozoïdes ?
4. Peut-on savoir quels gènes une personne porte dans son acide
désoxyribonucléique simplement en la regardant ? FIGURE 11.8 ❯ Comment se orment les ovocytes de
deuxième ordre ?
446 PARTIE IV Le système reproducteur

13.1 Les notions de base Il est possible de visualiser les chromosomes d’une cellule ;
la technique pour y parvenir est relativement simple. On pré-
Comme il en a été question au chapitre 3, chaque chromosome lève du sang d’un sujet pour en extraire les globules blancs
est constitué d’acide désoxyribonucléique (ADN), et un gène (et non les globules rouges, car ils n’ont pas de noyau), on les
correspond à un segment d’ADN. Les gènes sont les unités héré-
dépose dans un milieu de culture, puis on les stimule à se
ditaires des êtres vivants. Ils détiennent l’inormation à l’origine
diviser. D’abord, la chromatine contenue dans le noyau des
des traits (ou caractères) d’un individu, comme la couleur de ses
cellules s’enroule et se condense en chromosomes compacts ;
cheveux, la pigmentation de sa peau ou son groupe sanguin.
sous peu, ils seront visibles au microscope. Ensuite, la division
Chaque cellule somatique nucléée d’un être humain contient cellulaire commence. On surveille son déroulement et, à la
46 chromosomes ; 23 sont d’origine paternelle et 23 sont d’ori- métaphase – quand les chromosomes sont bien visibles parce
gine maternelle. Ils orment ainsi 23 paires de chromosomes ; que très condensés –, on utilise un agent chimique pour tout
les 22 premières paires sont aussi appelées autosomes, et la arrêter. Après, on récolte les chromosomes, on les dépose sur
23e paire est celle des chromosomes sexuels (ou hétérochro- une lame de verre, on les colore et on les photographie à l’aide
mosomes). Les hommes ont les chromosomes sexuels X et Y, et d’une caméra intégrée à un microscope. La coloration ait
les emmes possèdent deux chromosomes X. apparaître des bandes oncées et pâles d’épaisseur variable.
Le chromosome X ne porte ni plus ni moins de gènes respon- On peut ensuite jumeler les chromosomes en paires de chro-
sables des caractéristiques sexuelles que les autres chromo- mosomes homologues : ils ont la même taille, la même orme
somes. Les gènes responsables des caractéristiques sexuelles et un patron de bandes identique. Le résultat est un caryo-
sont dispersés dans tout le bagage héréditaire. Le chromosome type. Celui présenté dans la fgure ci-dessous appartient à un
Y ne comprend que très peu de gènes. L’un d’entre eux déter- individu de sexe masculin FIGURE 13.1 ; ce pourrait être celui
mine la masculinisation de l’embryon. d’Alexis, mentionné au début du chapitre. Un examen attenti

Chromatides
sœurs

1 2 3 4 5 Centromère

6 7 8 9 10

Paire d’autosomes
homologues
11 12 13 14 15

Y
16 17 18
X Chez les hommes,
les chromosomes
sexuels ne sont
pas homologues.
19 20 21 22

FIGURE 13.1
Caryotype illustrant les 46 chromosomes d’un homme ❯ Dans toutes les cellules nucléées de l’organisme, à l’exception des gamètes ou
cellules reproductrices, les chromosomes sont présents par paires. Dans un caryotype, chaque paire est numérotée. Les chromosomes y sont
tous répliqués, et chacun se compose de deux chromatides sœurs.
CHAPITRE 13 La génétique 447

du caryotype révèle que les 22 paires d’autosomes sont des


Chromosomes homologues
homologues, mais que les chromosomes X et Y ne le sont pas ; (l’un est fourni par le père,
il s’agit là de la seule exception chez l’humain. l’autre par la mère)

On peut également représenter la constitution chromoso- Couleur des cheveux Couleur des cheveux
mique d’un individu à l’aide d’une ormule chromosomique. Pigmentation Pigmentation
Cette dernière tient compte du nombre total de chromosomes de la peau de la peau
en plus d’indiquer le type de chromosomes sexuels ainsi que
les chromosomes anormaux, s’il y a lieu. La ormule chromo-
Locus
somique de l’homme est (46, XY), la virgule signiant « dont »,
tandis que pour la emme, la ormule s’écrit (46, XX). Si la
ormule d’un individu est (47, XX, +21), on peut conclure qu’il
Forme des yeux Forme des yeux
s’agit d’une emme ayant un chromosome surnuméraire à la
21e paire d’autosomes.
Groupe sanguin Groupe sanguin

L ed’une
nombre de chromosomes varie considérablement
SAVIEZ-VOUS QUE...

espèce à l’autre. De plus, ce nombre n’est pas FIGURE 13.2


corrélé à la complexité de l’espèce. Par exemple, une dro- Chromosomes homologues ❯ Ces chromosomes (qui n’existent
sophile (mouche à fruits) a 8 chromosomes et les levures pas vraiment chez l’humain sous cette forme) illustrent que les
en ont 32, alors que l’être humain possède 46 chromo- membres d’une paire de chromosomes homologues possèdent,
aux mêmes locus, les mêmes gènes dans la même séquence.
somes et que le cheval en a 64. Le nombre record de
chromosomes est détenu par la fougère Ophioglossum
reticulatum qui en compte 1440.
homozygote pour ce trait. Il aura, par exemple, deux allèles
pour une pousse des cheveux en V ou deux allèles pour une
ligne des cheveux droite.
Les deux chromosomes d’une paire d’homologues portent
aux mêmes endroits, nommés locus, des gènes qui codent Comment déterminer l’apparence inale de la pousse
pour les mêmes caractères. Supposons qu’un chromosome des cheveux d’une personne à partir de ses allèles ? Pour
d’une paire contient une suite de quatre gènes, le premier l’homozygote, il n’y a pas de problème, puisqu’il possède
déterminant la couleur des cheveux, le deuxième, la pigmen- deux allèles identiques, mais pour l’hétérozygote, il aut
tation de la peau, le troisième, la orme des yeux et le dernier, connaître la nature de la relation qui s’établit entre les
le groupe sanguin ; l’autre chromosome de la paire portera allèles. Un allèle dominant s’exprime toujours, peu importe
alors, aux locus équivalents, ces quatre gènes dans la même qu’une personne en possède une ou deux copies. Un allèle
séquence FIGURE 13.2 . récessif ne se manieste que s’il est présent sur chacun
des chromosomes homologues ; autrement, sa présence est
Un gène donné peut exister en plusieurs variétés, légère- masquée par celle de l’allèle dominant. À partir de cela et
ment diférentes les unes des autres, appelées allèles. Étant sachant que l’allèle de la pousse des cheveux en V est domi-
donné que les chromosomes d’une paire ne proviennent pas nant et que l’allèle de la ligne des cheveux droite est réces-
du même parent, ils ne portent pas nécessairement le même si, on peut en conclure que l’hétérozygote a une pousse des
allèle pour un gène donné. Un individu qui porte deux allèles cheveux en V. Le tableau ci-dessous présente la relation de
diférents pour un gène est dit hétérozygote pour ce trait. Par dominance/récessivité de quelques traits héréditaires chez
exemple, il pourrait avoir reçu de son père un allèle codant l’être humain TABLEAU 13.1.
pour la pousse des cheveux en V et, de sa mère, un allèle
codant pour une ligne des cheveux droite. Si l’individu reçoit
de ses parents deux allèles identiques pour un gène, il est dit Quelques traits héréditaires chez
TABLEAU 13.1 l’être humain
Allèles dominants Allèles récessifs

INTÉGRATION STRATÉGIE POUR MIEUX APPRENDRE Pousse des cheveux en V Ligne des cheveux droite

Pour mieux comprendre la distinction entre un chromosome, Polydactylie (doigts et orteils Nombre normal de doigts et
un gène et un allèle, on peut utiliser une analogie. On peut surnuméraires) d’orteils
voir le chromosome comme un stationnement. Chaque
Myopie Vision normale
place dans le stationnement correspond à un locus et
une voiture garée dans une place, à un gène. Le modèle de Pigmentation normale de la peau Albinisme
la voiture, c’est l’allèle !
Fossettes aux joues Absence de fossettes aux joues
448 PARTIE IV Le système reproducteur

l aut prendre les termes « dominant » et « récessi »


I
SAVIEZ-VOUS QUE...

au sens guré et non au sens propre. En réalité,


aucun allèle ne domine ni ne masque un autre allèle. Pre-
nons l’exemple d’une espèce de plante dont les feurs
peuvent être rouges (génotypes RR ou Rr) ou blanches
(génotype rr). L’allèle dominant (R) code une enzyme (pro-
téine) responsable de la production de pigments rouges.
L’allèle récessi (r), pour sa part, est un allèle mutant qui
code pour une enzyme non onctionnelle. Avec r, aucun
pigment n’est produit. C’est ce qui explique que les indi-
vidus rr ont des feurs blanches : ils ne sont pas capables
de abriquer des pigments. Les individus RR ou Rr pro-
duisent des feurs rouges : ils ne produisent que des pig-
ments rouges.
On voit donc qu’en réalité, l’allèle R n’exerce aucune
infuence sur l’allèle r. Il ne le domine pas et ne le masque
pas non plus. Mais c’est ce qu’on croyait, avant que
FIGURE 13.3
l’on connaisse le onctionnement précis des gènes.
C’est ainsi que les termes « dominant » et « récessi » Polydactylie ❯ La personne dont on voit ici un pied est née avec
un nombre excédentaire d’orteils.
ont ait leur entrée en génétique. Leur usage est
aujourd’hui si ancré dans les habitudes qu’il subsiste
toujours.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
On pourrait croire que les allèles les plus répandus dans Le génotype d’une personne correspond à l’inormation
une population sont les allèles dominants, mais ce n’est pas contenue dans l’ADN de ses cellules. Pour en savoir plus sur
nécessairement le cas. On le comprend bien quand on sait l’ADN, consultez les éléments suivants.
qu’avoir un nombre normal de doigts et d’orteils est un trait La SECTION 2.7.2, p. 48, décrit la structure de la molécule
récessi ; l’allèle dominant code pour la polydactylie (avoir d’ADN.
des doigts et des orteils surnuméraires) FIGURE 13.3 . Force La SECTION 3.4.1, p. 73, étudie le rôle du noyau dans la
est d’admettre que la majorité des êtres humains possède cellule.
10 doigts et 10 or teils. La réquence d’un allèle dans une La SECTION 3.4.1, p. 73, explique la relation entre la chro-
population n’est donc pas liée au ait qu’il soit dominant ou matine et les chromosomes.
récessi ; cela dépend plutôt d’autres acteurs, évolutis en La SECTION 3.8, p. 97, décrit comment l’inormation de
particulier. l’ADN s’exprime dans une protéine.
La combinaison d’allèles dont une personne dispose se
nomme génotype. L’apparence physique, l’état de santé
ou toute autre caractéristique qui découle du génotype se Vérifiez vos progrès
nomme phénotype. Il est habituel de désigner le génotype 1. Quelle diérence y a-t-il entre le génotype et le
quant à un trait par un couple de lettres. Celles-ci corres- phénotype ?
pondent aux deux allèles portés par la paire de chromosomes 2. Quels sont les trois génotypes possibles et les deux
concernée. On choisit habituellement la première lettre du phénotypes pour un caractère gouverné par
mot décrivant le trait dominant. On utilise la majuscule pour deux allèles, l’un dominant et l’autre récessi ?
désigner l’allèle dominant et la minuscule correspondante
pour l’allèle récessi. Par exemple, on sait que chez l’être
humain, la pousse des cheveux en V est un trait dominant
par rapport à une ligne des cheveux droite ; on pourrait donc 13.2 Les croisements monohybrides :
désigner le premier trait par la lettre V et le second par la transmission d’un seul caractère
lettre v. La fgure ci-contre montre qu’il existe trois géno-
types possibles pour ce caractère : homozygote dominant Les croisements monohybrides se rapportent à la transmis-
(VV), hétérozygote (Vv – la majuscule est généralement indi- sion d’un seul caractère, mais avant de pouvoir étudier ce type
quée en premier) et homozygote récessi (vv) FIGURE 13.4. de croisement, il aut d’abord déterminer quels seront les allèles
Dans les deux premiers cas, le phénotype est pousse des che- contenus dans les gamètes, spermatozoïdes et ovocytes de
veux en V et dans le dernier, ligne des cheveux droite. 2e ordre, produits par chacun des individus qui se reproduisent.
CHAPITRE 13 La génétique 449

Ovocyte de
2e ordre

V v V v

V V v v
Spermatozoïde
Fécondation

VV Vv Vv vv

Croissance et
développement

VV Vv Vv vv

Pousse des cheveux Pousse des cheveux Pousse des cheveux Ligne des cheveux
en V en V en V droite

Légende des allèles : V = pousse des cheveux en V v = ligne des cheveux droite

FIGURE 13.4
Transmission héréditaire ❯ Les individus peuvent hériter d’allèles semblables ou différents pour chacune des caractéristiques de leur
anatomie et de leur physiologie. La transmission d’un ou de deux allèles dominants (V) donnera à la personne une pousse des cheveux en V ;
deux allèles récessifs (vv) auront pour résultat une ligne des cheveux droite. Remarquez que chaque individu reçoit un allèle de son père (par
l’intermédiaire d’un spermatozoïde) et un allèle de sa mère (par l’intermédiaire d’un ovocyte de deuxième [2e] ordre).

13.2.1 La formation des gamètes


C hez l’être humain, certains types cellulaires ne pos-
SAVIEZ-VOUS QUE...

Au cours de la gamétogenèse, il y a une réduction du nombre sèdent pas 46 chromosomes. Il s’agit, outre des
de chromosomes. Alors qu’un individu possède 46 chromo- gamètes, des globules rouges et des cellules du foie. Les
globules rouges n’ont pas de noyau et, par conséquent,
somes, ses gamètes n’en contiennent que 23. (S’il n’en était
ils ne renferment aucun chromosome. Les cellules du
pas ainsi, les individus de chaque nouvelle génération possé- foie, appelées hépatocytes, sont nombreuses à posséder
deraient deux fois plus de chromosomes que leurs parents.) quatre copies de chaque chromosome et certaines
La réduction du nombre de chromosomes se produit au d’entre elles en comptent même huit. On croit que c’est
moment où les membres d’une paire de chromosomes homo- cette caractéristique qui augmente la capacité du foie à
logues se séparent pendant la méiose. Étant donné que les dégrader les composés toxiques.
allèles sont situés sur les chromosomes, ils se séparent aussi,
et, par conséquent, les gamètes ne contiennent qu’un allèle Si un individu est de génotype VV, tous les gamètes qu’il
pour chaque trait. produit contiennent l’allèle V, puisqu’il n’y a pas d’autre
450 PARTIE IV Le système reproducteur

possibilité. De même, une personne de génotype vv ne produit 13.2.2 Les croisements monohybrides
que des gamètes contenant l’allèle v.
Les parents aimeraient souvent connaître la probabilité
Que se passe-t-il chez un individu Vv ? La moitié de ses d’avoir un enant présentant un certain génotype et donc un
gamètes contiendra V, et l’autre moitié contiendra v. La gure certain phénotype. Par exemple, dans le cas d’un croisement
ci-dessous montre les génotypes et les phénotypes pour cer- mettant en cause les taches de rousseur – un trait dominant –,
tains autres traits humains FIGURE 13.5. Tentez de déterminer si les deux parents sont des homozygotes dominants, comment
quels allèles seront présents dans les gamètes produits par des seront leurs enants ? Le génotype du père et de la mère est TT
individus ayant ces génotypes. et, dans un croisement TT × TT, tous les enants sont nécessai-
rement TT, donc tous rousselés.
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
La difculté augmente si l’on considère les résultats
Pour en savoir plus sur la relation existant entre la méiose et quand un homme homozygote dominant, qui a des taches
les modes de transmission héréditaire, consultez les élé- de rousseur, se reproduit avec une emme qui n’en a pas. Les
ments suivants. enants de ce couple auront-ils des taches de rousseur ? Pour
La SECTION 11.2.2, p. 374, explique la production des résoudre ce problème, il aut : (1) indiquer le génotype de
gamètes chez l’homme. chaque parent ; (2) déterminer quels gamètes chaque parent
La SECTION 11.4.1, p. 380, explore le mécanisme de forma- peut produire ; (3) combiner tous les gamètes possibles ; et
tion des gamètes chez la femme. nalement (4) déterminer les génotypes et les phénotypes
La FIGURE 13.8, p. 454, montre comment la méiose produit possibles pour les enants.
la variation génétique.

Vérifiez vos progrès Parents Taches de rousseur Absence de taches de rousseur


3. Pour chacun des génotypes suivants, donnez tous les
TT × tt
gamètes possibles.
a) WW. c) Tt. Méiose

b) Ss. d) gg.
Gamètes T t
4. Dans chacun des cas suivants, dites s’il s’agit du
génotype d’une cellule somatique ou d’un gamète. Tt
a) D. c) Pp. Enfants Taches de rousseur

b) Ll. d) L.
Dans le schéma ci-dessus, les lettres de la
première rangée donnent les génotypes des
parents. Chaque parent ne produit qu’un seul
type de gamètes en ce qui concerne les taches
de rousseur. Leurs enants auront donc tous
le même génotype et le même phénotype. Ils
seront hétérozygotes (Tt) et auront tous des
taches de rousseur.
Si les enants issus de ce croisement se repro-
a. Fossettes aux joues : FF ou Ff c. Doigts courts : CC ou Cc e. Taches de rousseur : TT ou Tt
duisent avec quelqu’un du même génotype qu’eux,
leurs enants auront-ils des taches de rousseur ?
Dans ce problème (Tt × Tt), chaque parent peut
produire deux types de gamètes (T et t) ; étant
donné que tous les types de spermatozoïdes ont
une chance égale de éconder tous les types d’ovo-
cytes de 2e ordre, on doit s’assurer de considérer
toutes les combinaisons possibles de gamètes.
b. Absence de fossettes aux d. Doigts longs : cc f. Absence de taches de Une açon d’y arriver est d’utiliser une grille de
joues : ff rousseur : tt Punnett dans laquelle on place dans une colonne
FIGURE 13.5 tous les types possibles de spermatozoïdes et sur
Traits héréditaires communs de l’être humain ❯ Pour chaque trait, les génotypes
une ligne, tous les types possibles d’ovocytes de
possibles sont indiqués. 2e ordre FIGURE 13.6. Puis, on réalise toutes les
combinaisons de gamètes dans les carrés.
CHAPITRE 13 La génétique 451

Après avoir déterminé les génotypes et les phénotypes de la qui ont déjà trois enants ayant des taches de rousseur attendent
progéniture, on peut établir les rapports génotypique et phéno- un quatrième enant, celui-ci a toujours 75 % des chances d’avoir
typique. Le rapport génotypique est 1 TT : 2 Tt : 1 tt, et le rapport des taches de rousseur et 25 % des chances de ne pas en avoir.
phénotypique est 3 individus rousselés : 1 non rousselé. Ainsi, ce couple pourrait avoir quatre enants rousselés ; il aurait
aussi pu avoir quatre enants qui ne l’étaient pas. Ce n’est que
s’ils avaient un grand nombre d’enants qu’on serait justié
de s’attendre à ce que 75 % d’entre eux soient rousselés et que
C ’est le généticien anglais Reginald Punnett (1875-
SAVIEZ-VOUS QUE...

1967) qui fut le premier à proposer l’utilisation de la 25 % ne le soient pas. En eet, les statistiques nous enseignent
grille qui porterait son nom. Il se servit d’abord de ce dia- qu’on a plus de chances de se rapprocher des rapports exacts si
gramme en 1909, comme outil d’enseignement pour l’on considère un grand nombre de croisements et une progé-
expliquer les modes fondamentaux de transmission héré- niture nombreuse. Ce n’est que dans ces conditions que toutes
ditaire aux étudiants de son cours d’introduction à la les combinaisons d’allèles auront eu l’occasion de se ormer un
génétique. Sa grille est demeurée pratiquement inchan- nombre de ois représentati des proportions prévues par la
gée pendant plus de 100 ans !
grille de Punnett. Naturellement, il est impossible d’observer
Les grilles de Punnett sont utiles pour représenter les des centaines d’enants issus d’un seul croisement chez l’être
croisements qui mettent en jeu un ou deux traits, mais
humain. Les enants d’un couple présentent très rarement les
elles deviennent vite encombrantes dans le cas de traits
complexes qui font intervenir beaucoup de facteurs diffé-
rapports génotypique et phénotypique théoriques donnés par la
rents. La plupart des généticiens comptent plutôt sur grille de Punnett.
l’analyse statistique pour prédire les résultats des croise- Une simple observation ne permet pas de déterminer si
ments complexes.
une personne qui exprime un allèle dominant est homozygote
dominante ou hétérozygote. Touteois, on peut parois le pré-
Attention, il n’est pas exact de dire que si le couple de la - ciser grâce aux résultats d’un croisement. La gure à la page
gure 13.6 a quatre enants, trois auront des taches de rousseur, suivante montre les deux résultats possibles quand un homme
et le quatrième n’en aura pas. La meilleure interprétation est de qui présente un trait dominant (cheveux en V sur le ront)
dire que chaque enant a trois chances sur quatre d’avoir des se reproduit avec une emme au trait récessi (ligne des che-
taches de rousseur ou une chance sur quatre de ne pas en avoir. veux droite) FIGURE 13.7. S’il est hétérozygote, Vv, chacun des
Il est important de bien comprendre que le hasard n’a pas de enants aura 50 % des chances d’avoir une ligne des cheveux
mémoire. Les probabilités d’apparition d’un trait sont remises à droite. La naissance d’un seul enant ayant une ligne des che-
zéro à chaque enant. Par exemple, si des parents hétérozygotes veux droite indique que l’homme est hétérozygote. Si l’homme
est homozygote dominant, VV, tous ses enants auront cette
pousse des cheveux en V sur le ront.

Vérifiez vos progrès


Tt × Tt
5. Si un homme et une femme n’ont pas de taches de
rousseur, quelle est la probabilité que leurs enfants :
Parents
a) aient des taches de rousseur ?
Légende
b) n’aient pas de taches de rousseur ?
T = taches de rousseur
T t t = absence de taches 6. Quelle est la probabilité d’avoir des taches de
de rousseur rousseur pour les enfants issus du croisement Tt × tt ?
Taches de rousseur
T TT Tt Absence de taches
de rousseur
13.2.3 Les règles de probabilités
Rapport phénotypique
3:1 La grille de Punnett permet d’évaluer les chances ou la proba-
t Tt tt
3 Taches de rousseur bilité qu’un descendant présente un génotype ou un phénotype
1 Absence de taches particulier. Il est possible de aire ces mêmes calculs en se basant
Enfants de rousseur
sur des règles de probabilités plutôt que sur la grille. Pour com-
FIGURE 13.6 prendre et appliquer ces règles, il aut d’abord savoir qu’une
Croisement monohybride ❯ Une grille de Punnett illustre les probabilité correspond toujours à une valeur comprise entre 0
résultats d’un croisement monohybride. Quand les parents sont (événement impossible) et 1 (événement certain). La somme des
hétérozygotes, chaque enfant a 75 % des chances de présenter probabilités des diverses issues d’un événement donne toujours
le phénotype dominant et 25 % des chances de présenter le
phénotype récessif. 1. Ensuite, il aut pouvoir reconnaître des événements indépen-
dants : ce sont des phénomènes qui ne s’infuencent pas l’un
452 PARTIE IV Le système reproducteur

Vv × vv VV × vv

Parents Parents

Légende v v v v Légende
V = pousse des cheveux en V V = pousse des cheveux en V
v = ligne des cheveux droite v = ligne des cheveux droite
V Vv Vv V Vv Vv
Pousse des cheveux en V Pousse des cheveux en V
Ligne des cheveux droite Ligne des cheveux droite

Rapport phénotypique Rapport phénotypique


1:1 v vv vv V Vv Vv
Tous Pousse des cheveux en V
1 Pousse des cheveux en V
1 Ligne des cheveux droite Enfants Enfants

Père hétérozygote Père homozygote dominant

FIGURE 13.7
Détermination d’un génotype ❯ L’observation des enfants d’un couple permet parfois de déduire le génotype des parents. Ici, le père
présente le phénotype dominant, donc son génotype est inconnu, et la mère a le trait récessif. Si un enfant a le trait récessif, on déduit avec
certitude que le père est hétérozygote. Si tous les enfants présentent la caractéristique dominante, le génotype du père ne peut pas être déduit
sans risque d’erreur. Dans ce cas, le père est probablement homozygote dominant, mais il peut également être hétérozygote.

l’autre. Par exemple, quand on lance deux pièces de monnaie en pile ou sur ace), mais on peut le démontrer par la règle de
même temps, le résultat d’une pièce n’infuence pas le résultat l’addition :
de l’autre ; il s’agit d’événements indépendants.
Les deux règles de probabilités sont la règle de la multiplica- ½ (probabilité que la pièce tombe du côté pile)
tion et la règle de l’addition. La règle de la multiplication stipule + ½ (probabilité que la pièce tombe du côté ace) = 1
que la probabilité que deux événements indépendants se pro-
duisent simultanément ou successivement est égale au produit Le résultat de la règle de l’addition ne donne pas toujours 1.
de la probabilité d’apparition de chacun. Par exemple, pour Par exemple, la probabilité de lancer deux pièces de monnaie et
calculer la probabilité d’obtenir pile en lançant une première
qu’elles tombent toutes les deux du côté pile ou toutes les deux
pièce de monnaie et, en même temps, pile avec une seconde, il
du côté ace est :
aut aire :

½ (probabilité que la 1re pièce tombe sur pile) ¼ (probabilité que les deux pièces tombent sur pile, voir
le premier calcul)
× ½ (probabilité que la 2e pièce tombe sur pile) = ¼
+ ¼ (probabilité que les deux pièces tombent sur ace) = ½
Donc, on a une chance sur quatre que les deux pièces
tombent en même temps du côté pile. Il aut remarquer que lorsqu’on place les allèles apportés
La loi de l’addition, pour sa part, stipule que la proba- par le spermatozoïde et par l’ovocyte de 2 e ordre dans une
bilité d’apparition d’un événement qui peut se produire de grille de Punnett et qu’on réalise toutes les combinaisons pos-
plus d’une açon est la somme de ses probabilités indivi- sibles, on utilise la règle de la multiplication pour connaître
duelles d’apparition. En utilisant encore l’exemple d’une la probabilité d’obtenir un génotype particulier. Ainsi, dans
pièce de monnaie, on peut maintenant déterminer la pro- la gure 13.6 (page précédente), on sait que la probabilité
babilité qu’elle tombe de deux açons diérentes : soit du qu’un enant soit TT vaut ¼ parce que le père a une chance
côté pile, soit du côté ace. On sait intuitivement que cette sur deux de ournir à ses descendants l’allèle T et que la mère
probabilité vaut 1 (il est certain que la pièce tombera sur a aussi une chance sur deux de ournir l’allèle T (½ × ½ = ¼).
CHAPITRE 13 La génétique 453

On u tilise la règle de l’addition quand on veut connaître la Étant donné que les chromosomes homologues se séparent
probabilité, par exemple, d’avoir au moins un allèle T et de durant la méiose I, chaque gamète reçoit un représentant de
présenter le phénotype dominant (¼ TT + ¼ Tt + ¼ Tt = trois chaque paire, c’est-à-dire, dans l’exemple de la gure 13.8,
chances sur quatre d’avoir des taches de rousseur). un chromosome long, un chromosome moyen et un chromo-
some court. Et comme les paires s’alignent indépendamment
les unes des autres, rien n’oblige à ce que tous les chromo-
Vérifiez vos progrès
somes maternels (rouges) se placent d’un côté de la plaque
7. La mère d’un homme dont les cheveux poussent équatoriale et que tous les chromosomes paternels (bleus) se
en V sur le front a une ligne des cheveux droite.
positionnent de l’autre. Bien que cet alignement soit possible
La pousse des cheveux en V (V) est un caractère
dominant par rapport à la ligne des cheveux droite (gure 13.8, cas 1), il peut aussi arriver que les chromosomes
(v). Quel est le génotype de cet homme ? s’alignent diféremment (gure 13.8, cas 2, 3 et 4). Donc, pour
chaque paire, l’un ou l’autre chromosome peut se trouver
8. Un homme et une femme sont tous deux
hétérozygotes pour les taches de rousseur. La
d’un côté ou de l’autre de la plaque équatoriale. Énoncé dans
présence de taches de rousseur (T) est un caractère des termes plus simples, cela signie qu’un gamète recevra
dominant par rapport à leur absence (t). Quelle est la un chromosome court, un chromosome moyen et un chro-
probabilité que leur enfant ait des taches de rousseur ? mosome long, mais on ne peut pas dire à l’avance quelle sera
9. Vous avez une ligne des cheveux droite, tout comme l’origine (la couleur) de chacun de ces chromosomes.
votre sœur (ou votre frère), mais vos deux parents ont La gure 13.8 montre également que les mécanismes de la
une pousse des cheveux en V. L’allèle de la pousse
des cheveux en V (V) est dominant par rapport à
méiose assurent que l’ensemble des gamètes possibles contient
l’allèle de la ligne des cheveux droite (v). Quel est le collectivement toutes les combinaisons possibles de chromo-
génotype de vos parents ? somes de chaque longueur.
10. Un homme a des fossettes, et sa femme n’en a pas.
Leurs cinq enfants ont des fossettes. La présence de 13.3.2 Les croisements dihybrides
fossettes (F) est un caractère dominant par rapport
à leur absence (f). Donnez le génotype probable de Dans un croisement dihybride, les individus qui se repro-
toutes les personnes mentionnées. duisent difèrent par deux caractères. Dans celui que décrit la
gure à la page 455, une personne homozygote pour la pousse
des cheveux en V et les doigts courts (VVCC) se reproduit avec
une personne ayant une ligne des cheveux droite et des doigts
longs (vvcc) FIGURE 13.9. Les gamètes du parent VVCC sont
13.3 Les croisements dihybrides : nécessairement VC, et ceux du parent vvcc doivent être vc. Par
transmission de deux caractères conséquent, tous leurs enants auront le génotype VvCc et le
même phénotype (pousse des cheveux en V et doigts courts).
Dans les croisements dihybrides, on considère la transmission Les individus de ce génotype sont des doubles hétérozygotes,
simultanée de deux caractères. Les gènes qui déterminent ces car ils sont hétérozygotes pour deux traits : la ligne des cheveux
caractères peuvent être portés par la même paire de chromo- et la longueur des doigts.
somes ; on dira alors que ce sont des gènes liés. S’ils sont por-
tés par des chromosomes appartenant à des paires diférentes, Lorsque deux doubles hétérozygotes VvCc se reproduisent
on les nommera gènes non liés. Les paragraphes qui suivent se ensemble, quels gamètes produiront-ils ? Chaque gamète ne
limitent à l’étude de ces derniers. peut contenir qu’un allèle de chaque sorte, selon toutes les
combinaisons possibles. Par conséquent, les gamètes ormés
par les deux doubles hétérozygotes sont VC, Vc, vC et vc. Une
13.3.1 La formation des gamètes grille de Punnett (gure 13.9) permet de s’assurer que toutes
La gure à la page suivante permet de lier les événements les combinaisons possibles de spermatozoïdes et d’ovocytes de
de la méiose à la ormation des gamètes FIGURE 13.8 . Dans 2e ordre sont considérées. S’il en est ainsi, voici le rapport phé-
l’exemple donné, la cellule contient trois paires de chromo- notypique attendu :
somes homologues qui se distinguent par leur longueur – une
paire d’homologues est courte, l’autre de grandeur moyenne et 9 Pousse des cheveux en V et doigts courts
la dernière est longue. (Les couleurs montrent l’origine paren- 3 Pousse des cheveux en V et doigts longs
tale des chromosomes ; un homologue de chaque paire est le 3 Ligne des cheveux droite et doigts courts
chromosome paternel, en bleu, et l’autre est le chromosome 1 Ligne des cheveux droite et doigts longs
maternel, en rouge.)
454 PARTIE IV Le système reproducteur

Cas 1 l Cas 2 l

c c

m m

l c m l c m l c m l c m

l c m l c m l c m l c m

Cas 3 Cas 4
l l

c c

m m

l c m l c m l c m l c m
c = court
m = moyen
l = long

bleu = origine paternelle l c m l c m l c m l c m


rouge = origine maternelle

FIGURE 13.8
Méiose et diversité génétique des gamètes ❯ Cette cellule contient trois paires de chromosomes homologues. Ils se distinguent par
leur longueur et non par leur couleur, qui indique l’origine parentale. Durant la méiose, les paires de chromosomes homologues s’alignent
indépendamment les unes des autres. Les quatre grands cercles représentent les alignements possibles dans une cellule mère 2n = 6. Les
petits cercles représentent les gamètes obtenus à la fn de la méiose. On remarque que toutes les combinaisons possibles de chromosomes
peuvent se trouver dans les gamètes. Dans le cas d’une cellule 2n = 6, il y a 8 combinaisons diérentes possibles.

Les croisements dihybrides et les probabilités


Vv × Vv :
On peut aussi utiliser les règles de probabilités dont il a déjà probabilité d’avoir une pousse des cheveux en V (VV ou Vv) = ¾
été question pour prédire les résultats du croisement dihy- probabilité d’avoir une ligne des cheveux droite (vv) = ¼
bride précédent. Cette technique présente l’avantage d’être Cc × Cc :
plus rapide que celle de la grille de Punnett. Les gènes étu- probabilité d’avoir les doigts courts (CC ou Cc) = ¾
diés se situent sur des paires diférentes de chromosomes probabilité d’avoir les doigts longs (cc) =¼
homologues et comme celles-ci se séparent indépendam-
ment l’une de l’autre, on peut traiter chaque caractère En utilisant la règle de la multiplication, on peut calculer les
individuellement : probabilités de présenter en même temps une ligne des che-
veux donnée et une certaine longueur des doigts :
CHAPITRE 13 La génétique 455

On remarque que si l’on multiplie la probabilité 9∕16 par 16


et que l’on fait la même chose avec les autres probabilités, on
Génération
× parentale (P) obtient le rapport phénotypique révélé précédemment dans la
VVCC vvcc grille de Punnett, soit 9 : 3 : 3 : 1.

Vérifiez vos progrès


VC vc Gamètes
de la P 11. Une vision normale et la ligne des cheveux droite
sont des traits récessifs. Quel est le génotype d’un
homme myope dont la pousse des cheveux est en
V si sa mère a une vision normale et une ligne des
Première
génération
cheveux droite ?
liale (F1) 12. Si l’un des parents est homozygote récessif pour
VvCc
le nombre de doigts et homozygote dominant
pour la ligne des cheveux, et que l’autre parent est
Gamètes homozygote dominant pour le nombre de doigts
VC Vc vC vc
de la F1 et homozygote récessif pour la ligne des cheveux :
a) quel est le génotype des enfants ?
VC b) quelle est la probabilité qu’ils aient un enfant
VVCC VVCc VvCC VvCc
ayant une ligne des cheveux droite et un nombre
normal de doigts ?
Deuxième
Vc génération 13. Un homme qui a des fossettes et des taches de
liale (F2) rousseur (deux traits dominants) a un enfant qui n’en a
VVCc VVcc VvCc Vvcc pas ; la mère de l’enfant n’en a pas non plus. Quels sont
les génotypes de toutes les personnes mentionnées ?
vC

VvCC VvCc vvCC vvCc


13.4 La généalogie des maladies
vc
héréditaires
VvCc Vvcc vvCc vvcc
Enfants Une maladie héréditaire autosomique est transmise par l’une
des 22 premières paires de chromosomes (autosomes). Si cette
Légende Rapport phénotypique maladie est dominante, un individu ayant les allèles AA ou Aa
V = pousse des 9:3:3:1
en sera atteint. Si la condition est autosomique récessive, seuls
cheveux en V 9 Pousse des cheveux en V, doigts courts
v = ligne des cheveux 3 Pousse des cheveux en V, doigts longs les individus ayant deux allèles a seront atteints. Les conseil-
droite 3 Ligne des cheveux droite, doigts courts lers génétiques élaborent souvent des arbres généalogiques
C = doigts courts 1 Ligne des cheveux droite, doigts longs pour déterminer si une condition qui se transmet dans une
c = doigts longs
famille est dominante ou récessive et pour calculer la proba-
FIGURE 13.9 bilité que les enfants d’un couple en soient atteints. Voici deux
Croisement dihybride ❯ Étant donné que chaque double exemples d’arbres généalogiques :
hétérozygote peut produire quatre types de gamètes, quatre
phénotypes différents apparaissent dans la progéniture selon les Exemple I Exemple II
proportions indiquées.

Atteint
Probabilité d’avoir une pousse des cheveux en V Non atteint

ET des doigts courts = ¾ × ¾ = 9 ∕16


Dans les deux cas, les hommes sont représentés par des car-
Probabilité d’avoir une pousse des cheveux en V rés et les femmes, par des cercles. Les cercles et les carrés ombrés
ET des doigts longs = ¾ × ¼ = 3 ∕16 représentent les individus atteints. La ligne qui relie un carré et un
Probabilité d’avoir une ligne des cheveux droite cercle représente une union, et la ligne verticale dirigée vers le bas
ET des doigts courts = ¼ × ¾ = 3 ∕16 mène, dans ces cas-ci, à un enfant unique. (S’il y a plus d’un enfant,
Probabilité d’avoir une ligne des cheveux droite ils sont placés sur une ligne horizontale.) Lequel de ces exemples
ET des doigts longs = ¼ × ¼ = 1 ∕16 illustre la transmission d’un caractère autosomique dominant et
lequel représente un caractère autosomique récessif ?
456 PARTIE IV Le système reproducteur

13.4.1 Les maladies autosomiques récessives 13.4.2 Les maladies autosomiques dominantes
Dans le premier cas (exemple I), l’enant est atteint, mais aucun Dans le second cas (exemple II), l’enant n’est pas atteint, mais
de ses parents ne l’est ; cela ne peut se produire que si le carac- ses parents le sont. Il s’agit là d’un mode dominant de trans-
tère est récessi et que les parents sont Aa. Il aut remarquer mission héréditaire. Étant donné que la condition est domi-
que les parents sont porteurs, c’est-à-dire que bien qu’ils nante et que l’enant n’est pas atteint, il a hérité d’un allèle
semblent normaux, ils peuvent engendrer un enant atteint de récessi de chaque parent. Ceux-ci sont nécessairement Aa
la maladie héréditaire. La fgure ci-dessous montre un arbre (hétérozygotes). La fgure ci-dessous présente un arbre généa-
généalogique typique pour une maladie héréditaire récessive logique typique pour une maladie dominante FIGURE 13.11.
FIGURE 13.10. On énumère aussi, dans cette fgure, d’autres On y énumère aussi d’autres açons de reconnaître un mode
açons de reconnaître ce mode de transmission. de transmission autosomique dominant. Quand une maladie
est dominante, un des parents de l’enant atteint l’est néces-
Il est important de se rappeler que le hasard n’a pas de
sairement lui aussi.
mémoire ; par conséquent, chaque enant dont les deux parents
sont hétérozygotes a une probabilité de 25 % d’être atteint de
la maladie héréditaire. Autrement dit, si un couple d’hétéro-
zygotes a quatre enants, ceux-ci peuvent tous être atteints de 13.5 Quelques maladies héréditaires
la condition. La probabilité qu’un tel événement se produise se d’intérêt
calcule à l’aide de la règle de la multiplication : ¼ chance que le
1er enant soit atteint × ¼ chance que le 2e soit atteint × ¼ chance La génétique médicale s’est beaucoup intéressée à des mala-
pour le 3e × ¼ chance pour le 4e = 1 chance sur 64 que ce couple dies causées par des mutations génétiques simples. Ces der-
ait successivement 4 enants atteints de la maladie. nières se comparent à des autes d’orthographe à l’intérieur
d’un gène. Si le gène normal porte le message « abrique
cette protéine saine », le gène muté pourrait dire quelque
I aa A? chose comme « abrique cette protéine vaine ». Cet important

II Aa Aa
A? A? Aa
I Aa

◊ Cousins
III ◊
Aa Aa A? A?
II aa Aa A? aa aa aa

IV
aa aa A?
aa = atteint
Aa = non atteint (porteur)
III Aa Aa aa aa aa aa
AA = non atteint
Maladies autosomiques récessives A? = non atteint
Les enfants atteints peuvent avoir des (un allèle inconnu)
parents non atteints. AA = atteint
Les hétérozygotes ( Aa ) présentent le phénotype non atteint. Aa = atteint
Maladies autosomiques dominantes A? = atteint
Deux parents atteints auront toujours des enfants atteints. (un allèle inconnu)
Les individus atteints dont le partenaire n’est pas atteint (et homozygote) Les enfants atteints ont un parent atteint. aa = non atteint
auront des enfants non atteints. Les hétérozygotes ( Aa ) sont atteints.
Les parents proches qui se reproduisent ensemble risquent davantage Deux parents atteints peuvent avoir un enfant non atteint.
d’avoir des enfants atteints. Deux parents non atteints n’auront pas d’enfant atteint.
Les hommes et les femmes ont autant de chances d’être atteints. Les hommes et les femmes ont autant de chances d’être atteints.

FIGURE 13.10 FIGURE 13.11


Arbre généalogique pour un trait autosomique récessif La ❯ Arbre généalogique pour un trait autosomique
liste expose des moyens pour reconnaître une maladie autosomique dominant ❯ La liste présente des façons de reconnaître une
récessive. Qu’est-ce qui permet de dire que l’individu désigné par un maladie autosomique dominante. Qu’est-ce qui permet de conclure
losange (◊) est hétérozygote ? (Voir la section « Réponses aux que l’individu désigné par un losange (◊) est hétérozygote ? (Voir la
questions », p. 475, pour la solution.) section « Réponses aux questions », p. 475, pour la solution.)
CHAPITRE 13 La génétique 457

changement de signication peut être à l’origine d’une mala- psychomoteur deviennent apparentes. L’enant devient gra-
die. Quelques-unes des maladies résultant d’une mutation duellement aveugle, est atteint de convulsions, et il nit par
génétique simple sont présentées ici. paralyser.

La fbrose kystique
13.5.1 Les maladies autosomiques récessives
La fbrose kystique, ou mucoviscidose, est une maladie auto-
La transmission de deux allèles récessis est nécessaire pour somique récessive qui se manieste dans tous les groupes eth-
qu’une maladie autosomique récessive se manieste. niques, mais qui constitue la maladie héréditaire létale la plus
réquente parmi les personnes de race blanche aux États-Unis.
La maladie de Tay-Sachs Au Québec, comme au Canada, le taux de porteurs est d’environ
La maladie de Tay-Sachs est une maladie autosomique réces- 1 personne sur 25. Touteois, ce rapport monte à 1 sur 15 dans
sive généralement observée chez les Juis américains, dont la la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean (UQAC, 2003). On trouve
plupart descendent d’ancêtres provenant d’Europe centrale aussi, dans cette région, des prévalences plus élevées qu’ail-
ou d’Europe de l’Est. Cette maladie est attribuable à l’absence leurs pour d’autres maladies héréditaires, dont deux maladies
de l’enzyme bêta-hexosaminidase et à l’emmagasinage consé- métaboliques, un type de neuropathie et une orme d’ataxie.
cuti de son substrat, un type précis de chaînes d’acides gras Cela s’explique par divers phénomènes historiques et démogra-
nommées gangliosides, dans les lysosomes. Ces derniers se phiques, en particulier par le mode de peuplement de la région,
mettent à gonfer dans plusieurs cellules de l’organisme, mais qui s’est ait à partir de groupes d’individus restreints.
les cellules de l’encéphale sont particulièrement touchées, ce Chez les personnes en santé, les voies respiratoires et les
qui entraîne l’apparition des symptômes et la détérioration
conduits du système digesti contiennent un mucus clair, apte à
progressive des onctions psychomotrices FIGURE 13.12 .
capturer les poussières et les microbes, puis à avoriser leur éli-
À la naissance, il est impossible de voir qu’un bébé soure mination. Chez les personnes atteintes de la brose kystique, ce
de la maladie de Tay-Sachs. Mais entre l’âge de quatre et mucus est épais et entrave le onctionnement des poumons et
huit mois, son développement commence à ralentir, et des du pancréas, en particulier. Pour aciliter la respiration de ces
déciences neurologiques ainsi que des dicultés d’ordre personnes, on doit périodiquement déloger le mucus par des
percussions eectuées à la main (drainage postural avec percus-
sion ou clapping), mais malgré cela, les poumons restent sujets
Lysosomes à des inections réquentes, car les microbes prolièrent dans le
mucus accumulé. Quant à l’obstruction des conduits pancréa-
tiques, elle empêche les enzymes digestives d’atteindre l’intes-
tin grêle. An de avoriser la digestion, les personnes atteintes
doivent absorber des enzymes digestives avant chaque repas.
Les recherches ont démontré que, chez les personnes
Neurone sain atteintes de la brose kystique, les ions chlorure (Cl-) ne
peuvent pas emprunter un canal membranaire pour sortir
des cellules FIGURE 13.13 (page suivante). Normalement, l’eau
suit les ions Cl- qui ont traversé la membrane et dilue le mucus
situé à l’extérieur. Ici, le manque d’eau serait responsable de
la ormation du mucus anormalement épais qui obstrue les
conduits bronchiques et pancréatiques de ces personnes.
Lysosomes gonés
La drépanocytose
Neurone touché par La drépanocytose, ou anémie à hématies alciormes, est
la maladie de Tay-Sachs
une maladie autosomique récessive causée par une hémoglo-
bine anormale qui dière de l’hémoglobine normale par un
seul acide aminé. La modication de cet unique acide aminé
FIGURE 13.12 amène les molécules d’hémoglobine anormales à s’agglomérer
Neurone touché par la maladie de Tay-Sachs ❯ Dans la
et à ormer des baguettes insolubles lorsque le taux sanguin
maladie de Tay-Sachs, une enzyme lysosomale étant absente, le
substrat de cette enzyme s’accumule dans les lysosomes. de dioxygène (O2) est aible, par exemple à cause d’un exercice
vigoureux. Le changement de orme de l’hémoglobine déorme
458 PARTIE IV Le système reproducteur

développé, vers l’âge de sept ans ; sinon, il risque de sourir


H2O Cl– Cl– Cl– d’un important retard mental. Certains médecins recom-
mandent de suivre ce régime toute la vie ; un tel régime est
Cl– Cl– H2O
H 2O obligatoire pour une emme enceinte atteinte de phénylcéto-
nurie an de protéger l’enant qu’elle porte.

Nébuliseur

L esmiseboissons gazeuses hypocaloriques portent la

SAVIEZ-VOUS QUE...
Canal anormal en garde suivante : « Contient de la phénylala-
nine ». Cela tient au ait que l’édulcorant contenu dans les
boissons hypocaloriques est l’aspartame, un produit
Veste de percussion ormé par la combinaison de deux acides aminés : l’acide
aspartique et la phénylalanine. Lorsque l’organisme
dégrade l’aspartame, il y a libération de phénylalanine, un
Mucus épais
produit que les gens atteints de phénylcétonurie doivent
éviter, car il peut être toxique pour eux. Les œus, la
viande, le lait et les bananes sont d’autres aliments riches
en phénylalanine.
FIGURE 13.13
Fibrose kystique ❯ La fbrose kystique est causée par une
protéine déectueuse censée réguler le passage des ions Cl - à
travers la membrane des cellules.
13.5.2 Les maladies autosomiques dominantes
La possession d’un seul allèle dominant est susante pour
les globules rouges qui la contiennent : ils ne sont plus des qu’une maladie héréditaire autosomique dominante se mani-
disques biconcaves, mais ils deviennent irréguliers ; plusieurs este. Deux de ces maladies sont présentées ici.
adoptent la orme d’une aucille.
Étant donné que les hématies alciormes (globules rouges Le syndrome de Marfan
en orme de aucille) ne peuvent pas passer dans les petits Le syndrome de Marfan est une rare maladie génétique du
capillaires comme le ont les cellules normales en orme de tissu conjoncti qui provoque des anomalies squelettiques,
disque, elles obstruent les vaisseaux. Cela explique pourquoi cardiovasculaires et visuelles FIGURE 13.14. Il est causé par un
les personnes atteintes de drépanocytose sourent d’une mau- gène anormal du chromosome 15. Les personnes atteintes du
vaise circulation. L’occlusion des vaisseaux entraîne des crises syndrome de Maran ont en général : (1) les doigts, les orteils
douloureuses intenses. Les personnes atteintes sourent aussi et les membres supérieurs et inérieurs anormalement longs ;
d’anémie par manque de globules rouges, la rate détruisant les (2) une malormation de la cage thoracique ou de la colonne
globules rouges déormés. Les drépanocytaires ont également vertébrale attribuable à la croissance excessive des côtes ; et
une aible résistance à l’inection, car leur rate est rapidement (3) des articulations qui se luxent acilement à cause de la ai-
touchée par la maladie. Il aut savoir que la rate est un impor- blesse des ligaments, des tendons ou des capsules articulaires.
tant site de dégradation des globules rouges usés ou anormaux Les problèmes cardiovasculaires consistent en une aiblesse
et qu’elle participe à la réaction immunitaire. de l’aorte et des anomalies des
valves cardiaques. Les ano-
La phénylcétonurie malies du système visuel sont
La phénylcétonurie est un trouble métabolique autosomique attribuables au ait que les
récessi qui infue sur le développement du système nerveux. minces bres qui maintiennent
Il manque aux individus atteints une enzyme nécessaire au le cristallin en place sont
métabolisme normal de la phénylalanine, un acide aminé. Ne aibles, de sorte qu’une luxa-
pouvant plus être métabolisée, c’est-à-dire transormée en tion de celui-ci peut survenir.
une autre substance, la phénylalanine en excès se trouve donc Les symptômes du syndrome
dans le sang et dans l’urine. À l’hôpital, on soumet systémati- de Maran se maniestent habi-
quement les nouveau-nés, comme Alexis mentionné au début tuellement chez les personnes
du chapitre, à une analyse visant à mesurer leur taux san- atteintes vers l’âge de 10 ans ;
FIGURE 13.14
guin de phénylalanine. Si l’on détecte un taux élevé, on sou- celles-ci meurent souvent des
met le nouveau-né à un régime strict, aible en phénylalanine Syndrome de Marfan ❯
suites de problèmes cardiovas-
Personne atteinte du
an qu’il se développe normalement. L’enant devra suivre syndrome de Maran. culaires avant d’atteindre l’âge
ce régime jusqu’à ce que son cerveau se soit complètement de 50 ans.
CHAPITRE 13 La génétique 459

La chorée de Huntington INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS


La chorée de Huntington est un trouble neurologique qui Plusieurs des maladies abordées dans cette section sont
entraîne une dégénérescence progressive des cellules nerveuses liées à des aspects précis de la physiologie humaine. Pour
de l’encéphale FIGURE 13.15. Il arrive parois que les premiers en savoir plus sur ces maladies (précisées entre paren-
signes de la maladie se maniestent durant l’adolescence ou thèses), consultez les éléments suivants.
même avant, mais la plupart des personnes atteintes semblent La SECTION 3.3, p. 64, décrit la onction des protéines dans
bien-portantes jusqu’à ce qu’elles atteignent l’âge de 35-40 ans. la membrane plasmique (fbrose kystique).
Quand la maladie se déclare, elle provoque des mouvements La SECTION 3.4.3, p. 75, ore une description des lyso-
rapides et saccadés qui débutent habituellement de açon uni- somes (maladie de Tay-Sachs).
latérale dans le visage, mais qui, avec les mois et les années, La SECTION 4.3, p. 117, passe en revue les rôles du tissu
atteignent les bras et les jambes. Il y a également une détériora- conjoncti dans l’organisme (syndrome de Maran).
tion intellectuelle progressive, se maniestant notamment par
un changement de la personnalité, la perte de mémoire et l’irri-
tabilité. La maladie conduit à la mort 10 à 20 ans après l’appari- Vérifiez vos progrès
tion des premiers symptômes. À l’heure actuelle, il n’existe pas
14. Un arbre généalogique montre que tous les membres
de traitement efcace contre la chorée de Huntington.
d’une amille sont atteints d’une maladie héréditaire.
La maladie est causée par une copie anormale du gène codant a) Si ce caractère est récessi, quel est le génotype
une protéine appelée huntingtine. Il y a plusieurs années, les des membres de cette amille (la lettre A
chercheurs ont découvert que ce gène se situe sur le chromo- représente le gène) ?
some 4. Un test a été mis au point pour déceler sa présence, b) Si le caractère est dominant, quel est leur
mais peu de gens désirent savoir s’ils ont hérité de ce gène, génotype ?
sachant qu’il n’existe pas de traitement pour la maladie. Du 15. Un bébé est atteint de la maladie de Tay-Sachs, mais
moins sait-on maintenant que la maladie provient d’une muta- ses parents sont normaux. Quels sont les génotypes
tion qui entraîne la présence d’un trop grand nombre de copies des parents et de l’enant ?
de l’acide aminé glutamine dans la protéine huntingtine. La 16. Quelle est la probabilité que des parents
version normale de la protéine comprend des segments allant homozygotes normaux pour la fbrose kystique aient
de 10 à 25 molécules de glutamine. Si elle comprend plus de 36 un enant atteint de cette maladie ?
de ces molécules, elle change de conguration et orme de gros
17. Pourquoi les globules rouges adoptent-ils la orme
amas à l’intérieur des neurones. Pire encore, elle attire d’autres d’une aucille dans la drépanocytose ?
protéines et les amène à s’amasser avec elle. L’une de ces pro-
téines, appelée CBP, aide les cellules nerveuses à survivre, mais 18. Un enant est atteint du syndrome de Maran.
si la protéine huntingtine l’accapare, elle ne peut plus jouer son Croyez-vous que l’un de ses parents en est
également atteint ?
rôle. Les chercheurs ont remarqué qu’une augmentation des
taux de CBP semble empêcher la destruction des cellules. Cette
percée mènera peut-être à la découverte d’un traitement.

13.6 Les modes de transmission


héréditaire plus complexes
Certains caractères, comme ceux étudiés dans les sections pré-
cédentes, sont gouvernés par des allèles qui se transmettent selon
un mode simple de dominance ou de récessivité. Cependant, il
existe plusieurs autres modes de transmission héréditaire.

13.6.1 La dominance incomplète et la


a. Neurones nombreux b. Perte de neurones dans codominance
d’un encéphale normal la chorée de Huntington
On observe de la dominance incomplète lorsque l’hété-
FIGURE 13.15 rozygote présente un phénotype intermédiaire, situé entre
Chorée de Huntington ❯ La chorée de Huntington se caractérise
les phénotypes des deux homozygotes. Par exemple, quand
par des troubles psychomoteurs et mentaux de plus en plus graves
causés par la perte de cellules nerveuses. une personne aux cheveux risés (FF) se reproduit avec une
personne aux cheveux raides ( f ), leurs enants (F ) ont des
460 PARTIE IV Le système reproducteur

POINT DE MIRE Santé


Le diagnostic préimplantatoire
La femme est hétérozygote.
Si de uturs parents hétérozygotes pour l’une des mala-
dies héréditaires dont il est question à la section 13.4 Ovocyte de 2e ordre
(p. 455) décident de recourir à la écondation in vitro On retire Le globule
une cellule polaire a la tare
(FIV), ils pourront s’assurer que leur enant n’est pas Embryon de
embryonnaire. génétique.
atteint de cette anomalie en demandant de connaître le huit cellules
génotype de l’embryon. À la suite d’une FIV, le zygote Noyau de L’ovocyte de
l’ovocyte de 2e ordre est
(l’ovule écondé) se divise. Quand l’embryon est ormé 2e ordre génétiquement
de six à huit cellules FIGURE 13A, on peut prélever sain.
l’une de ces cellules à des fns d’analyse sans que cela La cellule est
entrave son développement normal. Si l’embryon ne génétiquement
Noyau du
saine.
présente pas les troubles génétiques étudiés, il sera spermatozoïde
par la suite transéré dans l’utérus afn de poursuivre
L’embryon L’embryon se
son développement.
se développe développe
On peut également appliquer le diagnostic à l’ovocyte normalement normalement
de 2e ordre si la condition en cause est récessive. dans l’utérus. dans l’utérus.
Il aut rappeler que, chez la emme, la méiose produit
un ovocyte de 2e ordre unique et au moins deux
globules polaires qui dégénèrent par la suite. Ces glo-
bules polaires reçoivent très peu de cytoplasme, mais
héritent d’un nombre haploïde de chromosomes. Dans
le cas d’une emme hétérozygote pour une maladie a. Diagnostic de l’embryon b. Diagnostic de l’ovocyte de 2e ordre
génétique récessive, environ la moitié de ses premiers
globules polaires reçoivent l’allèle mutant, et, dans ce FIGURE 13A
cas, l’ovocyte de 2e ordre aura reçu l’allèle normal. Par Diagnostic préimplantatoire ❯
conséquent, si l’examen révèle que le globule polaire a. Après la FIV et la segmentation, on réalise une analyse génétique sur une
contient un allèle mutant récessi, cela signife que cellule retirée d’un embryon de huit cellules. Si l’on trouve la cellule exempte de
l’ovocyte de 2e ordre a reçu l’allèle normal dominant. la tare génétique en cause, l’embryon de sept cellules est implanté dans l’utérus
Seuls les ovocytes de 2e ordre normaux seront ensuite et poursuit son développement. b. On peut réaliser une analyse chromosomique
et génétique sur un globule polaire attaché à l’ovocyte de 2e ordre. Si l’ovocyte de
utilisés pour la FIV. Même si le spermatozoïde devait
2e ordre ne porte pas la tare génétique, on l’utilise pour la FIV et l’on implante
porter la mutation, le zygote serait au pire hétéro- l’embryon dans l’utérus pour qu’il poursuive son développement.
zygote, mais son phénotype serait normal.

cheveux ondulés. Quand deux personnes aux cheveux ondulés aible densité ou Low Density Lipoprotein) de cholestérol pour
(F ) se reproduisent, le rapport génotypique attendu chez leurs entrer dans les cellules. L’allèle normal (H) code pour cette
enants est de 1 FF : 2 F : 1 f, et le rapport phénotypique est molécule réceptrice, et l’allèle mutant (h) ne code pas pour
de 1 enant aux cheveux risés : 2 enants aux cheveux ondu- cette molécule. Une personne qui a deux allèles normaux (HH)
lés : 1 enant aux cheveux raides. a un nombre normal de récepteurs ; une personne ne possédant
qu’un seul allèle normal (Hh) a la moitié du nombre habituel de
On peut comprendre la dominance incomplète en présumant récepteurs, et une personne ayant les deux allèles mutants (hh)
que seul l’allèle dominant code un produit acti et que cette n’a pas de récepteurs pour les transporteurs du cholestérol.
dose unique de produit est incapable à elle seule de générer le
phénotype dominant ; le résultat est « estompé ». Ainsi, la cheve- L’excès de transporteurs LDL de cholestérol dans le sang
lure de l’hétérozygote n’est pas risée, mais elle est ondulée. Si la provoque la ormation de dépôts lipidiques sur les parois
dominance avait été complète, la quantité de produit codée par des vaisseaux sanguins et le rétrécissement de ces vais-
un seul allèle dominant aurait suf à donner des cheveux risés. seaux (athérosclérose), en particulier ceux qui irriguent le
cœur lui-même (les vaisseaux coronaires). Les personnes
L’hypercholestérolémie familiale est une maladie hérédi- atteintes d’hypercholestérolémie amiliale risquent de voir
taire transmise sous le mode de la dominance incomplète. Cette leurs artères coronaires se bloquer et de subir un inarctus
maladie se caractérise par une orte concentration sanguine de du myocarde, ou crise cardiaque. L’âge auquel surviendra
cholestérol causée par l’absence de sites récepteurs auxquels cette crise dépend de l’importance du déaut protéique. La
se lient normalement les transporteurs LDL (lipoprotéine de plupart des personnes qui n’ont pas de récepteurs meurent
CHAPITRE 13 La génétique 461

Homozygote

Nombre de personnes
La plupart
Formation de dépôts

ont cette taille.

Hétérozygote
Dépôts de
cholestérol
Peu Peu
Normal

1,58 1,63 1,68 1,73 1,78 1,83 1,88


Taux de cholestérol sanguin
Taille en mètres
FIGURE 13.16
Hypercholestérolémie familiale ❯ L’hypercholestérolémie
familiale est un caractère incomplètement dominant. Les personnes
ayant un allèle mutant ont un taux anormalement élevé de
cholestérol dans le sang, et le taux de cholestérol sanguin de celles
qui ont deux allèles mutants est encore plus élevé.

pendant l’enance. Les personnes qui ont la moitié moins de


récepteurs que la normale risquent de mourir en bas âge ou
après avoir atteint l’âge mûr. Les personnes ayant un nombre
normal de récepteurs ne sont pas atteintes d’hypercholesté-
rolémie amiliale FIGURE 13.16. FIGURE 13.17
Hérédité polygénique de la taille ❯ Si l’on note la taille d’un
La codominance s’observe lorsque les deux allèles de l’hé- grand groupe de personnes choisies au hasard, les valeurs se
térozygote s’expriment également. Chez l’humain, le groupe distribuent selon une courbe normale en forme de cloche. Une telle
sanguin AB en ournit un exemple connu ; dans ce groupe, distribution continue est attribuable au fait que ce caractère est
les globules rouges ont à la ois les caractéristiques du groupe gouverné par plusieurs paires d’allèles. Des effets de
l’environnement entrent aussi en jeu.
A et celles du groupe B TABLEAU 13.2 (p. 463). On peut expli-
quer la codominance en présumant que les deux allèles codent
un produit et qu’on observe le résultat de la présence de ces
deux produits chez l’hétérozygote. Les groupes sanguins La pigmentation de la peau
donnent aussi un exemple de transmission par allèles multiples
SECTION 13.6.3 (page suivante).
La pigmentation de la peau est un exemple de caractère poly-
génique probablement contrôlé par de nombreuses paires
d’allèles. Ici, on utilise un modèle simple en tenant pour acquis
13.6.2 L’hérédité polygénique que seulement trois paires d’allèles (A, a ; B, b et C, c) entrent en
jeu. Les allèles A, B et C entraînent le dépôt de pigments on-
Les caractères polygéniques, comme la taille et la pigmen-
cés dans la peau et exercent une dominance incomplète sur les
tation de la peau, sont gouvernés par l’efet combiné de plu-
allèles a, b et c, qui conèrent un teint pâle. Quand une personne
sieurs gènes qui peuvent être situés sur diférentes paires de
très oncée (AABBCC) se reproduit avec une personne très pâle
chromosomes. Un caractère de ce type présente une varia-
(aabbcc), les enants ont une peau d’un brun moyen (AaBbCc).
tion continue des phénotypes qui se distribuent selon une
Quand deux personnes de génotype AaBbCc se reproduisent
courbe en orme de cloche, appelée distribution normale.
ensemble, la couleur de la peau des enants peut aller de très
Dans celle-ci, la majorité des personnes ont un phénotype
oncée à très pâle FIGURE 13.18 (page suivante).
moyen ou s’en approchent, et les personnes ayant un phéno-
type extrême sont les plus rares. Plus il y a de gènes impli- Il aut remarquer que certains génotypes, comme AaBBcc,
qués, plus la variation et la distribution des phénotypes sont AAbbCc et aaBBCc, donnent la même couleur de peau, car ils
continues. De plus, des efets de l’environnement peuvent possèdent le même nombre d’allèles dominants, chacun appor-
aire apparaître de nombreux phénotypes intermédiaires ; tant une « unité » de coloration oncée au teint. D’ailleurs, c’est
dans le cas de la taille, par exemple, des diférences dans l’ali- parce qu’il existe diférents génotypes permettant d’avoir la
mentation contribuent à ce que les valeurs de ce phénotype peau d’un brun moyen et peu de açons d’avoir la peau très on-
se distribuent selon une courbe normale dans une popula- cée ou très pâle que les teintes de peau se distribuent selon une
tion FIGURE 13.17. courbe en cloche.
462 PARTIE IV Le système reproducteur

Les maladies multifactorielles


La pigmentation de la peau est un caractère multifacto-
AaBbCc riel, soit un caractère polygénique infuencé également par
Fréquence

AaBbcc aaBbCC aaBBCC


AabbCc AAbbCc AAbbCC l’environnement. En eet, la couleur de la peau varie selon l’ex-
aaBbCc AabbCC AABBcc position au soleil. La taille est aussi un caractère multiactoriel,
Aabbcc AAbbcc AABbcc AaBbCC AaBBCC
aaBbcc aaBBcc aaBBCc AaBBCc AABbCC car comme on l’a déjà mentionné, l’alimentation peut infuen-
aabbcc aabbCc aabbCC AaBBcc AABbCc AABBCc AABBCC cer ce trait. Il est plus que probable que certaines maladies
0 1 2 3 4 5 6 observées chez l’être humain, comme la ente labiale (bec-
Nombre d’allèles dominants de-lièvre), le pied bot, la luxation congénitale de la hanche, l’hy-
pertension, le diabète, la schizophrénie et même des allergies et
a. Distribution normale des couleurs de peau
des cancers, soient gouvernées par des caractères polygéniques
soumis à l’infuence de l’environnement.
Au cours des dernières années, on a avancé que plusieurs
traits comportementaux, comme l’alcoolisme, les phobies et
même les tendances suicidaires, pouvaient être associés à des
gènes particuliers. Très peu de scientiques soutiendraient l’idée
que ces traits ne dépendent que des gènes. Par conséquent, il doit
s’agir de caractères multiactoriels. Des chercheurs tentent de
déterminer dans quelle mesure un trait est attribuable à la nature
(hérédité) et dans quelle mesure il l’est au milieu (environnement).
Pour ce aire, ils étudient des jumeaux vrais et des jumeaux rater-
nels séparés à la naissance. Ils supposent que si des jumeaux vrais
élevés dans des milieux diérents partagent le même trait, celui-ci
b. Alicia et Jasmine
est probablement héréditaire. Les résultats obtenus jusqu’à main-
FIGURE 13.18 tenant montrent que les jumeaux vrais se ressemblent plus que les
Hérédité polygénique de la couleur de la peau ❯ jumeaux raternels au point de vue de leurs talents intellectuels,
a. Ce modèle utilise trois gènes, à deux allèles chacun, pour de leurs traits de personnalité et du bonheur qu’ils éprouvent, et
expliquer les variations de la couleur de la peau chez l’être humain. ce, tout au long de leur vie. Cela appuie l’hypothèse que les traits
Plusieurs autres gènes interviennent probablement dans la comportementaux sont en partie héréditaires, mais que les gènes
détermination de ce trait, mais ce modèle n’en tient pas compte.
b. Ces petites flles, Alicia et Jasmine, sont jumelles ! Leur père est sont aussi soumis aux infuences du milieu.
allemand et leur mère, jamaïcaine-britannique.

13.6.3 La transmission par allèles multiples


Lorsqu’un trait est gouverné par des allèles multiples, le gène
La couleur des yeux possède plusieurs allèles, mais une personne ne peut avoir que
La couleur des yeux constitue un autre exemple de carac- deux de ces allèles, puisque les chromosomes existent en paires.
tère polygénique. Le nombre exact de gènes intervenant dans
ce trait n’est pas connu, mais on sait qu’il y en a plus d’une Les groupes sanguins du système ABO
soixantaine chez les souris ! Ces gènes entraînent le dépôt Trois allèles du même gène régissent la transmission des groupes
des pigments, déterminent leur distribution, peuvent causer sanguins du système ABO. Ces allèles déterminent la présence
l’apparition de petites taches blanches, etc. La gure ci-contre ou l’absence d’un petit glucide sur une macromolécule présente à
explique, de açon très simpliée, la transmission de la couleur la surace des globules rouges FIGURE 13.20 :
des yeux en n’utilisant que deux gènes où les allèles A et B (yeux
oncés) exercent une dominance incomplète sur a et b (yeux IA = code pour l’ajout d’un glucide A sur une macromolécule
pâles) FIGURE 13.19. À partir de ces données, on pourrait croire présente à la surace des globules rouges ;
que deux parents aux yeux bleus ne peuvent avoir que des
enants aux yeux bleus, mais ce n’est pas tout à ait vrai. Il peut I = code pour l’ajout d’un glucide B sur une macromolécule
B

arriver, bien que ce soit rare, qu’ils aient un enant aux yeux présente à la surace des globules rouges ;
brun pâle. On peut expliquer cette situation en supposant que i = ne code pour l’ajout d’aucun glucide sur une macro-
les parents détiennent chacun un allèle qui entraîne un aible molécule présente à la surace des globules rouges.
dépôt de pigments dans leurs yeux sans touteois les colorer.
Si les enants reçoivent un de ces allèles de chaque parent, le Chaque personne possède deux de ces trois allèles. Les
dépôt total de pigments pourra sure à donner une teinte allèles I A et I B sont codominants, c’est-à-dire qu’ils s’ex-
brun pâle à leurs yeux. priment pleinement en présence l’un de l’autre, et ils sont
CHAPITRE 13 La génétique 463

AaBb

AB Ab aB ab

AB
AABB AABb AaBB AaBb

Fréquence du phénotype
( 6⁄16)
Ab
( 4⁄16) ( 4⁄16)
AABb AAbb AaBb Aabb
AaBb
AaBb ( 1⁄16) AaBb ( 1⁄16)
aB aaBb AaBb AABb
AaBB AaBb aaBB aaBb aaBb AaBb AABb
Aabb aaBB AaBB
aabb Aabb AAbb AaBB AABB
ab 0 1 2 3 4
AaBb Aabb aaBb aabb Nombre d’allèles dominants
Enfants
a. Grille de Punnett pour la couleur des yeux b. Distribution normale de la couleur des yeux
FIGURE 13.19
Modèle simplifé de l’hérédité polygénique de la couleur des yeux ❯
a. Cette grille de Punnett explique la couleur des yeux chez l’humain à partir de deux gènes seulement ; la réalité est plus complexe. On sait
que plusieurs gènes sont requis, ne serait-ce que pour déterminer la distribution des pigments dans l’œil.
b. La répartition des cinq phénotypes selon leur fréquence détermine une courbe en cloche, comme on l’observe habituellement avec un
trait polygénique.

dominants par rapport à l’allèle i. Une personne qui hérite des IA


et IB sera du groupe AB. Il y a deux génotypes possibles pour le
groupe A et deux pour le groupe B (tableau 13.2). Le groupe O
I Bi × I Ai
ne peut résulter que de la présence de deux allèles i.

Parents TABLEAU 13.2 Groupes sanguins du système ABO


Légende Phénotype
Génotype Globules rouges
Groupe A (groupe sanguin)
IA i
Groupe B
A IA IA ou IA i Globule rouge
Groupe AB A
Groupe O A A
IB I AI B I Bi

Rapport phénotypique A A
1:1: 1:1 A Glucides
1
i I Ai ii B IB IB ou IB i B
1
B B
1
Enfants 1
B B
B
FIGURE 13.20
Hérédité des groupes sanguins ❯ Les groupes sanguins AB IA IB A
représentent un exemple de transmission par allèles multiples. B B
Le gène I a deux allèles codominants, IA et I B , et un allèle
récessif, i. Par conséquent, le croisement entre des individus A A
hétérozygotes du groupe A et du groupe B peut donner des B
enfants des quatre groupes sanguins possibles. Si les deux
O ii
parents étaient du groupe AB, quel groupe sanguin ne serait
pas représenté chez les enfants ? (Voir la section « Réponses
aux questions », p. 475, pour la solution.)
464 PARTIE IV Le système reproducteur

La détermination du groupe sanguin peut parois être utile 13.7 L’hérédité liée au sexe
dans les actions en recherche de paternité. Touteois, l’analyse
sanguine d’un père présumé ne peut que suggérer sa paternité, Comme il a été dit au début du chapitre, les hommes et les emmes
mais elle ne la prouve pas. Par exemple, il est possible, mais pas ont 23 paires de chromosomes ; 22 de ces paires sont des auto-
certain, qu’un homme du groupe A (génotype IAi) soit le père somes et la 23e paire est ormée de chromosomes sexuels qui déter-
d’un enant du groupe O. Par ailleurs, une analyse sanguine minent, entre autres, le sexe. Chez l’être humain, les hommes ont
peut parois prouver hors de tout doute qu’un homme n’est pas normalement un chromosome X et un chromosome Y dans cette
le père de tel ou tel enant. Par exemple, un homme du groupe 23e paire, alors que les emmes ont deux chromosomes X.
AB ne peut pas être le père d’un enant du groupe O. Par consé- Les traits gouvernés par des gènes situés sur les chromo-
quent, l’utilité légale des analyses sanguines consiste principa- somes sexuels sont dits liés au sexe ; un gène porté par le chro-
lement à exclure la possibilité qu’un homme soit le père d’un mosome X est lié au chromosome X (ou plus simplement lié à
enant en particulier. l’X), et un gène porté sur le chromosome Y est lié au chromo-
La fgure 13.20 (page précédente) montre que le croisement some Y. La plupart des gènes liés au sexe ne sont situés que sur le
d’un homme au génotype IBi et d’une emme IAi peut engendrer chromosome X, et ils sont absents du chromosome Y. D’ailleurs,
des enants de tous les groupes sanguins. on connaît très peu d’allèles portés sur le petit chromosome Y.

Il est intéressant de souligner que le acteur rhésus (Rh) est


hérité indépendamment des groupes sanguins ABO. Les indi- 13.7.1 Les gènes liés au chromosome X
vidus possédant le génotype DD ou Dd sont dits Rh positis et La plupart des gènes du chromosome X déterminent des carac-
présentent la protéine D à la surace de leurs globules rouges, tères qui n’ont rien à voir avec le sexe de l’individu. Par exemple,
tandis que les homozygotes dd n’ont pas cette protéine, et ils l’allèle du daltonisme rouge-vert (la orme la plus réquente de
sont qualifés de Rh négatis. daltonisme) entraîne un problème de vision pour ces couleurs,
les cônes verts ou les cônes rouges étant défcients. Chez les
INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS personnes de race blanche, environ 8 % des hommes et 1 % des
emmes sont atteints de ce trouble. La plupart de ces daltoniens
Pour en savoir plus sur le dépistage des troubles chromo-
somiques, consultez les éléments suivants.
perçoivent les verts brillants comme étant des teintes d’un brun
clair, et les rouges leur paraissent brun rouge. Quelques-uns
La SECTION 11.4.1, p. 380, explique la méiose chez la femme.
ne peuvent aucunement distinguer le rouge du vert et ne per-
Le POINT DE MIRE SCIENCE, p. 423, intitulé Le prélève- çoivent que les jaunes, les bleus, les noirs, les blancs et les gris.
ment des chromosomes fœtaux.
Lorsqu’on étudie des caractères liés à l’X, on désigne l’allèle
Le POINT DE MIRE SANTÉ, p. 460, intitulé Le diagnostic
préimplantatoire. lié à l’X par une lettre placée en exposant sur le X. Voici, par
exemple, la légende pour le daltonisme :

X D = vision normale
Vérifiez vos progrès
X d = daltonisme
19. Un trait polygénique est gouverné par plusieurs
paires d’allèles. Dans l’exemple de la pigmentation
de la peau, quels sont les deux génotypes extrêmes Les génotypes et les phénotypes possibles pour l’homme et
pour ce caractère ? la emme sont les suivants :
20. Quel est le génotype de l’enfant le plus pâle que Génotype Phénotype
pourraient avoir deux personnes dont la peau est
brun moyen ? X DX D Femme ayant une vision normale

21. Donnez quelques exemples de caractères X DX d Femme porteuse ayant une vision normale
multifactoriels chez l’humain.
X dX d Femme daltonienne
22. Donnez un exemple de dominance incomplète chez
X DY Homme ayant une vision normale
l’humain.
XdY Homme daltonien
23. Expliquez pourquoi les groupes sanguins ABO sont
un exemple de codominance et de transmission par
allèles multiples. Le deuxième génotype correspond à une emme porteuse
parce que même si une emme de ce génotype a une vision nor-
24. La mère d’un enfant du groupe O est du groupe A.
Quel est le génotype possible de cet enfant ?
male, elle peut transmettre l’allèle du daltonisme. Les emmes
Quel est le génotype de sa mère ? Quels sont les daltoniennes sont rares, car elles doivent recevoir l’allèle de
génotypes possibles du père ? chacun de leurs deux parents ; les hommes daltoniens sont
plus nombreux parce qu’ils ne doivent recevoir qu’un seul allèle
CHAPITRE 13 La génétique 465

pour être daltoniens. L’allèle du daltonisme provient nécessai- B est attribuable à l’absence du acteur IX. Le sang de la personne
rement de leur mère, car c’est elle qui leur transmet le chromo- atteinte ne coagule pas ou coagule très lentement. Les hémophiles
some X ; leur père leur lègue le chromosome Y qui ne porte pas ont des saignements eternes après une blessure, mais les saigne-
d’allèle concernant la vision des couleurs FIGURE 13.21. ments peuvent aussi être internes, et ils se localisent en particulier
dans les articulations. On peut reiner les hémorragies par une
transusion de sang rais (ou de plasma) ou de concentrés de pro-
13.7.2 La généalogie des maladies liées téines de la coagulation. En outre, les acteurs VIII et IX sont des
au chromosome X produits biotechnologiques maintenant oerts sur le marché.
Tout comme pour le daltonisme, la plupart des maladies liées Au début du xxe siècle, l’hémophilie était répandue parmi les a-
au see sont généralement portées par le chromosome X. La milles royales européennes, et l’on pouvait remonter l’ascendance
gure ci-dessous, à droite, présente un arbre généalogique pos- de tous les hommes atteints jusqu’à la reine Victoria d’Angleterre.
sible pour une maladie récessive liée à l’X FIGURE 13.22 . Plus La gure à la page suivante montre que sur les 26 petits-enants
d’hommes que de emmes sont atteints de la maladie parce que de la reine Victoria, 4 petits-ls étaient atteints d’hémophilie, et
les allèles récessis portés par le chromosome X s’epriment 4 petites-lles étaient porteuses FIGURE 13.23. Étant donné que per-
toujours chez les individus de see mâle – le chromosome Y ne sonne dans la amille de Victoria n’était atteint, il semble que l’allèle
portant pas d’allèle pour cette condition. Les conditions réces- déectueu qu’elle portait soit apparu par mutation, soit chez elle,
sives liées à l’X passent souvent du grand-père maternel à son soit chez l’un de ses parents. Ses lles porteuses, Alice et Béatrice,
petit-ls parce que les lles d’un homme atteint de la maladie ont introduit l’allèle dans les maisons régnantes de Russie et d’Es-
sont porteuses. La gure 13.22 énumère diérents moyens de pagne respectivement. Aleis, le dernier héritier de la couronne de
reconnaître un trouble récessi lié à l’X. Russie avant la révolution russe, était hémophile (gure 13. 23). Il n’y
a pas d’hémophile dans l’actuelle amille royale britannique, parce
Exemple d’une maladie récessive d’intérêt liée que le ls aîné de Victoria, le roi Édouard VII, n’hérita pas de l’allèle.
au chromosome X
Il eiste deu types communs d’hémophilies, une maladie INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
récessive liée à l’X. L’hémophilie A est causée par l’absence, ou Pour en savoir plus sur le daltonisme, consultez la
par la présence en quantité insufsante, d’un acteur de coagu- SECTION 6.5.2, p. 198, qui explique le daltonisme.
lation connu sous le nom de acteur VIII, alors que l’hémophilie

XDXD XdY Grand-père

XDY × XDXd

XDY XDXd Fille XDY XdXd


Parents

Légende
XD Xd XD = vision normale XDY XDXD XDXd XdY Petit-ls XDXd XdY
Xd = daltonisme
XDXD = femme non atteinte
Vision normale
XD XDXD XDXd XDXd = femme porteuse
Daltonisme XdXd = femme atteinte
XDY = homme non atteint
Rapport phénotypique Maladies récessives liées XdY = homme atteint
au chromosome X
Filles Toutes
Y XDY XdY Les hommes ont plus de chances que les femmes d’être atteints.
1:1
Un ls atteint peut avoir deux parents au phénotype normal.
Garçons 1
Pour qu’une femme présente le caractère, son père doit aussi le présenter.
Enfants 1 Sa mère le présente aussi ou en est porteuse.
Le caractère saute souvent une génération, du grand-père maternel
FIGURE 13.21 au petit-ls.
Croisement mettant en jeu un gène lié au chromosome X ❯ Si une femme présente le caractère, tous ses ls l’auront aussi.
Le père est normal, mais la mère est porteuse – un allèle pour le
daltonisme est situé sur un de ses chromosomes X. Par conséquent, FIGURE 13.22
chacun des fls aura une probabilité de 50 % d’être daltonien. Les
flles auront une vision normale, mais chacune aura une probabilité Arbre généalogique possible pour un trait récessif lié au
de 50 % d’être porteuse. chromosome X ❯ Le daltonisme illustre bien le mode de
transmission d’une maladie récessive liée au chromosome X.
Note : Pour un caractère lié au sexe, les rapports phénotypiques La liste propose divers moyens de reconnaître ce mode de
sont donnés séparément pour les hommes et les emmes. transmission héréditaire.
466 PARTIE IV Le système reproducteur

POINT DE MIRE Bioéthique


L’identifcation génétique et la justice pénale
Pendant longtemps, on a pu inculper des criminels et innocenter a pu arguer que les preuves ournies par l’ADN étaient inadmis-
des personnes qui avaient été injustement accusées de crimes sibles, car on ne pouvait pas prouver que les policiers n’avaient pas
grâce aux empreintes digitales. Il est maintenant possible d’arriver mis eux-mêmes le sang d’O. J. Simpson sur la scène du crime. On
aux mêmes résultats à l’aide des empreintes génétiques obtenues a aussi mis en cause la crédibilité des experts en criminalistique et
à partir d’un petit échantillon d’ADN. Cet échantillon peut être du rapporté des procédés de laboratoire peu soignés.
sang, du sperme ou même la racine d’un poil ou d’un cheveu. Malgré l’issue de ce procès, l’ADN s’avérant un puissant outil
Les partisans de l’identifcation génétique afrment qu’elle est « hors d’enquête, son utilisation s’est poursuivie et consolidée. En
de tout doute raisonnable ». En 2004, dans l’État de Virginie aux 2000, le Canada s’est doté d’une banque nationale de données
États-Unis, Arthur Lee Whitfeld a été libéré après qu’une identifca- génétiques. Sise à Ottawa, cette banque est tenue par la Gen-
tion génétique a démontré qu’il n’avait pas commis les 2 viols darmerie royale du Canada (GRC). Son rôle consiste à aider les
pour lesquels il purgeait une peine depuis 22 ans. C’est le sperme diérents corps policiers à résoudre des crimes comme des
prélevé sur la scène de crime, et conservé durant tout ce temps, qui meurtres ou des agressions sexuelles.
a ourni la preuve de son innocence. Les adversaires de cette tech- En plus d’identifer des criminels, l’identifcation génétique peut
nologie ont touteois remarquer qu’elle n’est pas sans problèmes. servir à reconnaître la paternité ou la maternité de même qu’à
La négligence policière ou celle du laboratoire d’analyse peuvent établir l’identité de victimes dans des cas de catastrophe, comme
invalider les preuves. C’est ainsi qu’en 1994-1995, durant le procès celle de l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 à New York ou
d’O. J. Simpson (un ancien joueur de ootball américain), la déense de l’accident erroviaire du 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic.

Légende

Homme non atteint

Hémophile

Femme non atteinte

Porteuse
Reine Victoria Prince Albert
4 enfants sur 9
sont représentés

Victoria Frédéric III Alice Louis IV Princesse Léopold Béatrice Prince Henri
(Allemagne) (Hesse) Hélène de (mort à de Battenberg
Waldeck 31 ans)
9 enfants sur 26
sont représentés

Waldemar Henri Irène Frédéric Alexandra Nicolas II Alice Alexandre Alphonse Victoria Léopold Maurice
(mort à (mort à (Russie) (comte XIII (mort à (mort à
11 ans) 3 ans) d’Athlone) (Espagne) 33 ans) 23 ans)
6 enfants sur 34
sont représentés

Waldemar Henri Alexis Rupert Alfonso Gonzalo


(mort à (mort à (assassiné) (mort à (mort à (mort à
56 ans) 4 ans) 21 ans) 31 ans) 20 ans)

FIGURE 13.23
Arbre généalogique simplifé montrant la transmission de l’hémophilie dans les amilles royales européennes ❯ Étant donné
que la reine Victoria était porteuse de l’hémophilie, chacun de ses fls avait une probabilité de 50 % d’hériter de cette maladie, et chacune de
ses flles avait une probabilité de 50 % d’en être porteuse. L’arbre généalogique ne montre que les descendants atteints. Beaucoup d’autres
n’ont pas été touchés, dont les membres de l’actuelle amille royale britannique.
CHAPITRE 13 La génétique 467

Vérifiez vos progrès il arrive que la grossesse soit menée à terme, mais alors il est
plus probable que l’enant ait un chromosome en trop plutôt
25. Pourquoi y a-t-il plus d’hommes que de emmes qui
qu’un chromosome en moins. On connaît plusieurs trisomies
sont daltoniens ?
chez l’être humain ; parmi les trisomies autosomiques, seule
26. Quel rapport phénotypique attend-on d’un croisement la trisomie 21, ou syndrome de Down, assure une probabilité
dans lequel les deux parents ont un allèle récessi lié à
appréciable de survie. Cela est probablement attribuable au ait
l’X ?
que le chromosome 21 est le plus petit des chromosomes.
27. La mère et le père d’un garçon hémophile semblent
tous deux normaux. De qui a-t-il reçu son allèle pour Les probabilités de survie sont supérieures lorsque les cas de
l’hémophilie ? Quels sont les génotypes de la mère, trisomie ou de monosomie touchent les chromosomes sexuels.
du père et de l’enant ? Dans chacune des cellules d’une emme normale XX, l’un des
28. Une emme est daltonienne. Quelle est la probabilité chromosomes X est inactivé et se condense en une masse sombre
que ses fls soient daltoniens ? Si elle a épousé de chromatine appelée corpuscule de Barr. Le processus se
un homme ayant une vision normale, quelle est la déroule durant le développement embryonnaire de açon aléa-
probabilité que ses flles soient daltoniennes ? Quelle toire ; il inactive, dans certaines cellules, le chromosome X hérité
est la probabilité qu’elles soient porteuses ?
de la mère et dans les autres, celui hérité du père. C’est ainsi que
29. Un homme et sa emme ont tous deux une vision les cellules de la emme remplissent leurs onctions avec un seul
normale. La emme donne naissance à une flle
chromosome X acti. Voilà probablement la raison pour laquelle
daltonienne. L’homme se demande s’il s’agit bien de
son enant. A-t-il raison de se questionner ? un zygote n’ayant qu’un seul chromosome X (condition appelée
syndrome de Turner) peut survivre. D’ailleurs, cette monosomie
est la seule viable chez l’humain. Le ait que tout chromosome
X supplémentaire orme un corpuscule de Barr explique pour-
13.8 L’hérédité chromosomique quoi on observe une certaine réquence de emmes poly X et
Les anomalies attribuables à l’hérédité chromosomique sont d’hommes XXY. Un chromosome Y supplémentaire (syndrome
causées par des modifcations du nombre de chromosomes ou du double Y) est toléré chez les humains, ort probablement
de leur structure. Les changements du nombre de chromosomes parce que le chromosome Y porte peu de gènes.
peuvent être causés par la présence d’un ou de plusieurs chromo-
somes en plus ou en moins. Les changements de structure sont 13.8.1 Le syndrome de Down, une trisomie
attribuables, par exemple, au retrait de certains segments chro- autosomique
mosomiques ou à la duplication d’autres segments. Ici, seules les La trisomie autosomique la plus couramment observée chez
modifcations du nombre de chromosomes seront considérées. l’être humain est le syndrome de Down, appelé aussi triso-
Il arrive que des individus naissent avec des autosomes ou mie 21. Les personnes atteintes de ce syndrome ont trois chro-
des chromosomes sexuels surnuméraires ou manquants ; la mosomes 21, généralement parce que l’ovocyte de 2 e ordre en
plupart du temps, c’est parce qu’il y a eu une non-disjonction contenait deux copies. Dans 23 % des cas étudiés cependant,
(non-séparation) de chromosomes pendant la méiose. La non- c’est le spermatozoïde qui était porteur du chromosome en
disjonction se produit durant la méiose I, quand les deux trop. Les personnes trisomiques possèdent des caractéris-
membres d’une paire de chromosomes homologues vont dans la tiques communes FIGURE 13.25a (p. 469), dont une aible taille,
même cellule flle, ou durant la méiose II, quand les chromatides une tête arrondie, un visage aplati, des yeux en amande et
sœurs ne se séparent pas et que les deux chromosomes fls se écartés, une langue épaisse, des mains et des pieds courts et
trouvent dans le même gamète. Dans la fgure à la page suivante, larges ainsi qu’une défcience mentale d’intensité variable.
on suppose que la non-disjonction s’est passée pendant l’ovogenèse
Les probabilités qu’une emme donne naissance à un enant
FIGURE 13.24 ; certains ovocytes de 2e ordre anormaux ont reçu 24
atteint d’une trisomie 21 augmentent rapidement avec l’âge,
chromosomes, et d’autres, 22 chromosomes. Si un ovocyte de 2e
à partir de 35 ans environ. Malgré cela, la plupart des bébés
ordre ayant 24 chromosomes est écondé par un spermatozoïde
trisomiques sont mis au monde par des emmes plus jeunes
normal, il en résulte un zygote à 47 chromosomes (2n + 1) ; un des
étant donné que le nombre de nouveau-nés est plus élevé chez
chromosomes se trouve en trois exemplaires, et l’on dit qu’il y a
ces dernières. De plus, on n’encourage pas les jeunes emmes
trisomie. Si un ovocyte de 2e ordre hérite de 22 chromosomes
enceintes à subir systématiquement le test de dépistage de la
et qu’il est écondé par un spermatozoïde normal, le résultat est
trisomie 21. Ce test implique l’obtention de cellules œtales par
un zygote à 45 chromosomes (2n − 1), et il y a monosomie, parce
amniocentèse ou par le prélèvement de villosités chorioniques
qu’un des chromosomes n’existe qu’en un seul exemplaire.
(fgure 12A, p. 423), afn de pouvoir établir le caryotype du
Le développement normal dépend de la présence des deux œtus. Le risque de complications associé à ces interventions
chromosomes de chaque paire. Si l’embryon possède un nombre est trop élevé. Il est même supérieur à celui d’avoir un enant
incorrect de chromosomes, la plupart du temps il y aura avor- atteint de la trisomie 21. Il existe cependant un test qui permet,
tement spontané (ausse couche), c’est-à-dire qu’il y aura à partir d’un échantillon sanguin de la mère, de reconnaître les
expulsion naturelle de l’embryon avant sa naissance. Touteois, œtus dont il audrait confrmer le diagnostic par un caryotype.
468 PARTIE IV Le système reproducteur

Paire de chromosomes Paire de chromosomes


homologues homologues

Méiose I Méiose I
Non-disjonction Normale

Non-
Méiose II Normale disjonction Méiose II

Fécondation par Fécondation par


un spermatozoïde un spermatozoïde
normal normal

Zygote Zygote

2n + 1 2n + 1 2n − 1 2n − 1 2n 2n 2n + 1 2n − 1
a. Non-disjonction durant la méiose I b. Non-disjonction durant la méiose II

FIGURE 13.24
Non-disjonction des chromosomes durant l’ovogenèse, suivie de la fécondation par un spermatozoïde normal ❯
a. La non-disjonction des chromosomes peut se produire au cours de la méiose I et produire des ovocytes de 2e ordre qui auront un
chromosome de plus (24) ou de moins (22) que le nombre normal de chromosomes (23). La écondation de ces ovocytes de 2e ordre anormaux
par un spermatozoïde normal produira un zygote anormal ayant 47 (2n + 1) ou 45 (2n − 1) chromosomes.
b. Il peut y avoir une non-disjonction des chromosomes au cours de la méiose II : lorsque les chromatides sœurs se séparent, les deux
chromosomes fls vont dans la même cellule flle. L’ovocyte de 2e ordre aura alors un chromosome surnuméraire ou manquant. La écondation
d’un de ces ovocytes de 2e ordre anormaux par un spermatozoïde normal produit un zygote ayant 47 (2n + 1) ou 45 (2n − 1) chromosomes.

de la prédisposition des trisomiques aux leucémies, aux cata-


’âge de la mère est un acteur lié au syndrome de ractes, au vieillissement accéléré et à la défcience mentale.
L
SAVIEZ-VOUS QUE...

Down. L’explication de ce phénomène pourrait résider Le gène de cette dernière, appelé gène GART FIGURE 13.25b,
dans le ait que la méiose se déroule diéremment chez provoque une augmentation de la concentration des purines
l’homme et chez la emme. À partir de la puberté, les hommes
produisent des spermatozoïdes de açon continue durant
dans le sang, une découverte qu’on avait déjà associée à la déf-
toute leur vie. Chez la emme par contre, la méiose débute cience mentale.
environ cinq mois après la conception, mais le processus
reste bloqué au stade de la prophase I. Ce n’est qu’après la
puberté qu’un petit nombre de cellules pourront poursuivre l existe d’autres trisomies, mais étant donné que la
I
SAVIEZ-VOUS QUE...

la méiose au cours d’un cycle ovarien de la emme. Étant plupart des chromosomes sont beaucoup plus gros
donné qu’une longue période de temps peut s’écouler entre que le chromosome 21, les anomalies associées à la pré-
le début et la fn de la méiose, les risques de non-disjonction sence de trois copies de ces chromosomes sont consi-
sont plus élevés et à mesure qu’une emme vieillit, la proba- dérablement plus sévères que le syndrome de Down.
bilité qu’elle ait un enant trisomique augmente.
La trisomie du chromosome 8 est rare. Les œtus atteints
ne survivent généralement pas jusqu’à l’accouchement
ou ils meurent peu après la naissance. Il existe aussi des tri-
Des recherches ont été menées dans le but de mettre en évi- somies du chromosome 13 (syndrome de Patau) et du chro-
dence les gènes précis responsables des caractéristiques de la mosome 18 (syndrome d’Edwards). Là encore, ces bébés
trisomie 21 et, jusqu’à présent, les scientifques en ont décou- ne vivent habituellement que quelques jours. La trisomie
vert plusieurs situés dans le tiers inérieur du chromosome. Ils des chromosomes X et Y semble être une exception.
ont repéré les gènes les plus susceptibles d’être responsables
CHAPITRE 13 La génétique 469

13.8.2 Les anomalies touchant le nombre


de chromosomes sexuels
Un nombre anormal de chromosomes sexuels est attribuable à
une non-disjonction au cours de l’ovogenèse ou de la sperma-
togenèse, ce qui produit des gamètes ayant trop ou pas assez de
chromosomes X ou Y. La fgure 13.24 peut aider à comprendre
l’origine de ces anomalies.
Une personne atteinte du syndrome de Turner (XO) est de
sexe éminin FIGURE 13.26a . Une personne atteinte du syn-
a. Fillette atteinte du syndrome drome de Klinefelter (XXY), caractérisé par la présence de
de Down deux chromosomes X et d’un chromosome Y, est de sexe mas-
culin FIGURE 13.26b. Cela démontre que, chez l’être humain,
c’est la présence du chromosome Y et non du nombre de chro-
mosomes X qui détermine le phénotype mâle. Le gène SRY
Chromosome 21
surnuméraire

21

1 2 3 4 5

b. Chromosome 21
6 7 8 9 10

11 12 13 14 15

16 17 18
X

19 20 21 22
a. Caryotype d’une personne atteinte
du syndrome de Turner

Gène GART
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5

6 7 8 9 10 6 7 8 9 10

11 12 13 14 15 11 12 13 14 15

Y
16 17 18 16 17 18
X XX
FIGURE 13.25
19 20 21 22 19 20 21 22
Nombre anormal d’autosomes ❯
a. Caryotype
a. Cette fllette est atteinte du syndrome de Down. d’une personne
Ce syndrome se atteinte b. Caryotype d’une personne atteinte
du syndrome de Turner du syndrome de Klinefelter
manieste entre autres par une fgure large et arrondie et par un pli
sur la paupière supérieure. De surcroît, en raison d’une défcience
FIGURE 13.26
mentale et d’une langue volumineuse, l’élocution est plus difcile
chez les trisomiques. Nombre anormal de chromosomes sexuels ❯
b. Caryotype d’un trisomique montrant un chromosome 21 a. Les personnes atteintes du syndrome de Turner n’ont qu’un seul
surnuméraire. Des techniques élaborées permettent aux chromosome sexuel, le X, comme on peut le constater sur le
chercheurs de localiser avec précision l’emplacement des gènes caryotype du haut.
spécifques associés aux caractéristiques de cette trisomie. Une b. Le syndrome de Klineelter se caractérise par la présence de
copie supplémentaire du gène GART, responsable de taux élevés deux chromosomes X en plus du chromosome Y. Les personnes
de purines dans le sang, pourrait expliquer le défcit intellectuel atteintes peuvent paraître tout à ait saines (surtout les enants) et
chez les trisomiques. mener une vie relativement normale.
470 PARTIE IV Le système reproducteur

(Sex-determining Region of the Y chromosome), situé sur le bras La présence de plus de trois chromosomes X chez les
court du chromosome Y, produit une hormone dite acteur emmes est un phénomène rare. Contrairement à ce qui se
de détermination testiculaire qui joue un rôle crucial dans le produit chez les emmes XXX, la probabilité est plus grande
développement des organes génitaux mâles. chez les emmes XXXX de présenter une décience intellec-
tuelle. Ces emmes présentent aussi diérentes malormations
Le syndrome de Turner atteint environ 1 emme sur 2500.
physiques, mais peuvent avoir des menstruations normales.
Ces emmes sont petites à l’âge adulte, elles ont une cage tho-
racique élargie et des replis de peau latéraux dans le cou. Les Le syndrome du double Y (XYY) se manieste chez les
ovaires, les trompes utérines et l’utérus sont très petits et sous- hommes XYY ; il est causé par une non-disjonction du chro-
développés. Ces emmes ne subissent pas la puberté et elles mosome Y pendant la spermatogenèse. Ces hommes sont habi-
n’ont pas de menstruations ; leurs seins ne se développent tuellement plus grands que la moyenne, ils sourent d’acné
pas. Elles ont habituellement une intelligence dans la norme persistante et ont tendance à éprouver des problèmes d’élocu-
et mènent une existence relativement normale à condition de tion et de lecture. Pendant un certain temps, on a pensé que
recevoir des suppléments hormonaux. ces hommes pouvaient avoir des tendances agressives et cri-
minelles, mais on a démontré qu’il n’y avait pas de diérence
Environ 1 homme sur 650 naît avec le syndrome de Klineelter.
signicative à ce chapitre entre eux et les hommes XY.
Les symptômes de cet état sont souvent si discrets que seuls
25 % des hommes atteints sont diagnostiqués, la plupart du INTÉGRATION LIENS ENTRE LES CONCEPTS
temps après l’âge de 15 ans. Souvent, les adolescents atteints
du syndrome de Klineelter produisent un taux de testostérone Pour en savoir plus sur les sujets abordés dans cette sec-
tion, consultez les éléments suivants.
inérieur à la normale. En conséquence, ils peuvent présenter
une pilosité aciale et corporelle réduite de même qu’une mus- La SECTION 3.7.2, p. 91, explique la formation des gamètes
lors de la méiose.
culature moins développée que celle de leurs amis. La majorité
des hommes atteints sont stériles et ont besoin d’une assistance La SECTION 12.3.2, p. 431, explique comment le gène SRY
médicale pour avoir des enants. Ils reçoivent couramment des dirige la formation du système reproducteur masculin.
suppléments de testostérone à partir de la puberté.
Une femme poly X a plus de deux chromosomes X et des Vérifiez vos progrès
corpuscules de Barr supplémentaires dans le noyau de ses cel-
30. Quel processus est habituellement responsable d’un
lules. Les emmes qui ont trois chromosomes X n’ont pas de nombre anormal de chromosomes chez un individu ?
phénotype particulier, à part le ait d’être grandes et minces.
31. Quelle est l’anomalie chromosomique précise
Même si un certain nombre présente un retard dans leur déve- observée chez les personnes atteintes du syndrome
loppement moteur et langagier, la majorité ne soure pas de de Down ?
décience intellectuelle. Certaines peuvent avoir des règles
32. Nommez quelques syndromes attribuables à la
difciles, mais la plupart ont des menstruations régulières et transmission d’un nombre anormal de chromosomes
peuvent avoir des enants. Leurs enants ont généralement un sexuels.
caryotype normal.

RÉSUMÉ DES CONCEPTS


13.1 Les notions de base • Les gènes sont les unités héréditaires des êtres vivants ; ils déterminent leurs traits (ou caractères).
• Chaque cellule somatique nucléée d’un être humain comporte 22 paires d’autosomes et
1 paire de chromosomes sexuels.
• Un caryotype est une représentation photographique des chromosomes d’une cellule en
cours de mitose.
• La formule chromosomique est une représentation chiffrée du bagage génétique d’un individu.
• Les gènes existent sous différentes formes nommées allèles.
• Un allèle dominant s’exprime toujours ; un allèle récessif ne s’exprime que s’il est présent en
deux copies.
• Le génotype se rapporte aux allèles de l’individu, alors que le phénotype concerne les carac-
téristiques associées à ces allèles.
• Les individus homozygotes dominants (VV, par exemple) présentent le phénotype dominant
(pousse des cheveux en V).
• Les individus homozygotes récessifs (vv) ont le phénotype récessif (ligne des cheveux droite).
• Les hétérozygotes (Vv) présentent le phénotype dominant (pousse des cheveux en V).
CHAPITRE 13 La génétique 471

13.2 Les croisements Les croisements monohybrides étudient la transmission d’un seul caractère.
monohybrides : 13.2.1 La formation des gamètes
transmission d’un Un individu possède deux allèles pour chaque caractère, mais un gamète ne renerme qu’un
seul caractère allèle par caractère.
13.2.2 Les croisements monohybrides
Lorsqu’on résout des problèmes de génétique, il aut :
• indiquer le génotype de chaque parent ;
• déterminer tous les types de gamètes possibles pour chaque parent ;
• combiner tous les types de spermatozoïdes possibles avec tous les types d’ovocytes de
2e ordre possibles à l’aide d’une grille de Punnett ;
• déterminer les rapports génotypique et phénotypique de la progéniture.
13.2.3 Les règles de probabilités
• La règle de la multiplication stipule que la probabilité que deux événements indépendants se
produisent simultanément ou successivement est égale au produit de la probabilité d’appa-
rition de chacun.
• La règle de l’addition dit que la probabilité d’apparition d’un événement qui peut se produire
de plus d’une açon est la somme de ses probabilités individuelles d’apparition.

13.3 Les croisements Les croisements dihybrides se rapportent à la transmission simultanée de deux caractères.
dihybrides : 13.3.1 La formation des gamètes
transmission de Si un individu est hétérozygote pour deux caractères, il peut ormer quatre types de gamètes,
deux caractères comme le déroulement de la méiose le laisse prévoir.
13.3.2 Les croisements dihybrides
• Si les caractères étudiés sont portés par des paires diérentes de chromosomes, le croi-
sement dihybride peut être vu comme deux croisements monohybrides qui se produisent
indépendamment l’un de l’autre et simultanément.
• Pour résoudre ce problème de dihybridisme, il aut d’abord déterminer les génotypes (ou les
phénotypes) résultant de chacun des croisements monohybrides, puis multiplier les proba-
bilités des divers génotypes (ou phénotypes) obtenus les unes par les autres.

13.4 La généalogie Un arbre généalogique peut illustrer le mode de transmission d’un caractère d’une génération
des maladies à l’autre à l’intérieur d’une amille.
héréditaires 13.4.1 Les maladies autosomiques récessives
Dans le schéma ci-après, l’exemple de gauche montre le mode de transmission d’une maladie
récessive. Les deux parents sont porteurs, et l’enant atteint est homozygote récessi.
13.4.2 Les maladies autosomiques dominantes
L’exemple de droite illustre la transmission d’un caractère dominant. Ici aussi, les deux parents
sont hétérozygotes.

Le caractère est Le caractère est Atteint


récessif. dominant. Non atteint

13.5 Quelques maladies Certaines des maladies génétiques simples résultent de mutations survenues sur un gène de l’ADN.
héréditaires d’intérêt 13.5.1 Les maladies autosomiques récessives
La maladie de Tay-Sachs, la fbrose kystique, la drépanocytose et la phénylcétonurie sont des
maladies autosomiques récessives.
13.5.2 Les maladies autosomiques dominantes
Le syndrome de Maran et la chorée de Huntington sont des troubles autosomiques dominants.

13.6 Les modes de Certains modes de transmission mettent en cause des allèles qui ne sont pas seulement domi-
transmission nants ou récessis.
héréditaire plus 13.6.1 La dominance incomplète et la codominance
complexes Dans la dominance incomplète (l’hypercholestérolémie amiliale, par exemple), l’hétérozygote
présente un phénotype intermédiaire entre ceux des deux homozygotes. Dans la codominance
(groupe sanguin AB, par exemple), les deux allèles de l’hétérozygote s’expriment également.
472 PARTIE IV Le système reproducteur

13.6.2 L’hérédité polygénique


Les caractères polygéniques, comme la pigmentation de la peau et la taille, sont gouvernés
par plus d’une paire d’allèles. Les allèles dominants ont des eets cumulatis sur le phénotype.

Allèle A
Allèle B Effet cumulatif des allèles dominants sur le phénotype
Allèle C

13.6.3 La transmission par allèles multiples


La transmission par allèles multiples chez l’humain est illustrée par les groupes sanguins du
système ABO. Chaque individu possède deux des trois allèles possibles : IA, IB et i. Les allèles
IA et IB s’expriment tous deux lorsqu’ils sont ensemble ; par conséquent, il s’agit aussi d’un cas
de codominance. L’allèle i est récessi par rapport à IA et à IB.

13.7 L’hérédité liée Les traits gouvernés par des gènes situés sur les chromosomes sexuels sont dits liés au sexe.
au sexe 13.7.1 Les gènes liés au chromosome X
Beaucoup de gènes des chromosomes X, comme ceux qui déterminent une vision normale par
opposition au daltonisme, n’ont rien à voir avec le sexe de l’individu. Les croisements géné-
tiques courants liés à l’X sont :
• X DXd × X D Y Toutes les flles seront normales, même si la probabilité qu’elles soient por-
teuses est de 50 %, mais les garçons ont 50 % des chances d’être daltoniens.
• X DX D × X d Y Tous les enants sont normaux (les flles seront porteuses).
13.7.2 La généalogie des maladies liées au chromosome X
• L’arbre généalogique pour une maladie récessive liée à l’X montre que le trait passe souvent
du grand-père maternel à son petit-fls par l’intermédiaire d’une flle porteuse. De surcroît,
plus d’hommes que de emmes présentent le caractère.
• Comme la plupart des maladies liées à l’X, l’hémophilie est récessive.

13.8 L’hérédité La non-disjonction modife le nombre de chromosomes dans les gamètes, produisant ainsi des
chromosomique trisomies ou des monosomies chez le zygote.
13.8.1 Le syndrome de Down, une trisomie autosomique
La trisomie 21 (syndrome de Down) est la trisomie autosomique la plus couramment obser-
vée chez l’être humain. Elle est le plus souvent causée par un problème survenu au cours de
l’ovogenèse.
13.8.2 Les anomalies touchant le nombre de chromosomes sexuels
• La non-disjonction des chromosomes au cours de l’ovogenèse ou de la spermatogenèse
peut produire des gamètes ayant des chromosomes X ou Y surnuméraires ou manquants.
• Les syndromes de ce type comprennent les syndromes de Turner, de Klineelter, du poly X
et du double Y.

Pour conclure...
Le Dr Duchesneau a recommandé aux parents d’Alexis de convulsions, sachant que le problème est dû à l’accumulation
consulter la conseillère en génétique de l’hôpital, ce qu’ils ont de phénylalanine. L’objecti premier est d’éliminer ou de
ait. Cette spécialiste leur a expliqué que la phénylcétonurie est réduire l’apport de cet acide aminé dans l’alimentation. La
une maladie autosomique récessive. Elle a tracé un tableau conseillère a expliqué aux parents qu’un régime limitant l’ap-
généalogique représentant Alexis et ses parents. Tous deux sont port de phénylalanine, amorcé immédiatement et se poursui-
porteurs du trouble, puisque Alexis en est atteint sans qu’aucun vant jusqu’à la fn de la puberté d’Alexis, permettrait d’éliminer
d’eux ne le soit. Elle leur a expliqué comment on avait posé le presque complètement les eets indésirables de la maladie.
diagnostic de phénylcétonurie grâce à la chromatographie Ce régime, pauvre en viande, poisson, œus, lait et noix, en
liquide à haute perormance et elle leur a parlé des conséquences combinaison avec un complément protéique prescrit, aiderait
possibles du trouble sur la santé et le développement d’Alexis. à éviter l’accumulation de phénylalanine dans les neurones
Il est possible d’éviter les eets de la phénylcétonurie, d’Alexis et permettrait à son encéphale de se développer
tels que la réduction du développement cérébral ou les normalement.
CHAPITRE 13 La génétique 473

QUESTION DE VOCABULAIRE
Quel terme décrit le mieux chacun des énoncés suivants ?
a. Grille permettant de calculer les résultats attendus de croisements f. Mode de transmission héréditaire où l’hétérozygote présente un
génétiques simples. phénotype intermédiaire entre ceux des deux homozygotes.
b. Diérentes ormes d’un gène qui occupent le même locus sur des g. Chromatine ortement colorée et correspondant à un chromosome
chromosomes homologues. X inactivé et condensé.
c. Seul allèle capable d’exercer son eet phénotypique chez h. État attribuable à l’absence d’un chromosome.
l’hétérozygote. i. Type de croisement considérant deux caractères héréditaires à la
d. Site précis qu’un gène occupe sur un chromosome. ois.
e. Combinaison d’allèles d’un individu, par exemple Aa. j. Caractère gouverné par plus d’une paire d’allèles.

QUESTIONS DE RÉVISION
1. Expliquez pourquoi les gamètes ne contiennent qu’un seul allèle 12. Chez l’humain, les sourcils en pointe (P) sont dominants par rap-
pour un caractère donné. (p. 449) port aux sourcils arrondis ( p). Le père de Marie a les sourcils en
2. Utilisez un arbre généalogique pour montrer le mode de transmis- pointe, mais sa mère et elle ont des sourcils arrondis. Quel est le
sion d’une maladie autosomique récessive et celui d’une maladie génotype du père ?
autosomique dominante. (p. 455-456) a. pp. c. PPpp.

3. Que aut-il pour qu’une maladie autosomique récessive se mani- b. Pp. d. pPpP.
este ? Citez quatre maladies autosomiques récessives. Que aut- 13. Le rapport génotypique d’un croisement monohybride entre deux
il pour qu’une maladie autosomique dominante se manieste ? hétérozygotes est :
Citez deux maladies autosomiques dominantes. (p. 455-459) a. 1 : 1. c. 1 : 2 : 1. e. 1 : 1 : 1 : 1.
4. Dénissez les modes de transmission suivants et donnez un b. 3 : 1. d. 9 : 3 : 3 : 1.
exemple de chacun : dominance incomplète, codominance, héré- 14. La ligne des cheveux droite est un caractère récessi. Si deux
dité polygénique, caractère multiactoriel et transmission par parents ayant une pousse des cheveux en V sur le ront ont un
allèles multiples. (p. 459-464) enant qui a une ligne des cheveux droite, quelle est la probabilité
5. Quels sont les génotypes et les phénotypes possibles pour les que leur prochain enant ait une ligne des cheveux droite ?
groupes sanguins ABO ? Si les deux parents sont du groupe AB, a. Nulle. c. 3/ .
16 e. 1/ .
16
quels génotypes et quels phénotypes pourrait-on observer chez b. 1/4. d. 1/
2.
leurs enants et quelle est la probabilité d’apparition de chacun ?
(p. 462-464) 15. Quelle est la probabilité que deux parents Aa aient un enant lui
aussi Aa ?
6. Comment un caractère lié au chromosome X dière-t-il d’un
a. 50 %. c. 0 %. e. 100 %.
caractère autosomique ? (p. 464-465)
b. 75 %. d. 25 %.
7. Dénissez le terme « non-disjonction ». Quand ce phénomène se
produit-il et quelles en sont les conséquences ? (p. 466-467) 16. La meilleure açon de déterminer le génotype d’un individu qui
présente le phénotype dominant est d’observer le résultat de sa
8. Nommez quelques syndromes causés par des changements dans reproduction avec :
le nombre de chromosomes et précisez quels sont ces change-
a. un homozygote récessi ;
ments. (p. 467-470)
b. un hétérozygote ;
9. Parmi les énoncés suivants, indiquez lequel ou lesquels sont
c. le phénotype dominant ;
corrects.
d. l’homozygote dominant.
a. Chaque gamète contient deux allèles pour chaque caractère.
e. Les réponses a. et b. sont correctes.
b. Chaque individu possède un allèle pour chaque caractère.
c. La écondation donne à chaque nouvel individu un allèle pour 17. Quelle est la probabilité qu’un croisement dihybride d’hétéro-
chaque caractère. zygotes produise un homozygote récessi pour les deux traits ?
d. Aucun de ces énoncés n’est correct. a. 9/ .
16 c. 1/ .
16 e. 1/
8.

e. Tous ces énoncés sont corrects. b. 1/ .


4 d. 3/ .
16

10. Lequel de ces génotypes représente un individu hétérozygote ? 18. Lequel des éléments suivants n’est pas une caractéristique de
l’hérédité multiactorielle ?
a. AA. b. Aa. c. aa.
a. Les eets des allèles dominants sont cumulatis.
11. Quels gamètes le génotype AaBb peut-il produire ?
b. Les gènes qui infuencent le trait peuvent occuper plusieurs
a. Aa, Bb. c. AB, ab. chromosomes diérents.
b. A, a, B, b. d. AB, Ab, aB, ab. c. L’environnement infuence le phénotype.
d. Les allèles récessis sont nuisibles.
474 PARTIE IV Le système reproducteur

19. Les groupes sanguins du système ABO illustrent : 28. Soit l’arbre généalogique suivant. Répondez aux questions qui s’y
a. la codominance ; rapportent.
b. la transmission par allèles multiples ; I
c. la dominance incomplète. 1 2
d. Les réponses a. et b. sont correctes.
20. Supposons que deux parents normaux ont un fls daltonien. Quel
parent est responsable du daltonisme du garçon ?
a. La mère.
b. Le père. II

c. Les deux parents. 1 2 3 4 5 6 7 8

d. Aucun parent ; deux parents normaux ne peuvent avoir un fls


daltonien.
21. Si un enant est du groupe O et si sa mère est du groupe A, quel
pourrait être le groupe sanguin de son père ? III
a. A seulement. c. O seulement. e. A, B ou O. 1 2 3 4 5 6
b. B seulement. d. A ou O. a. Si le trait est dominant, quel est le génotype de l’individu II 5 ?
22. Dans quelle(s) condition(s) une anomalie autosomique récessive b. Si le trait est récessi, quel est le génotype de l’individu III 1 ?
se manieste-t-elle ? c. Si le trait est récessi, quel individu nous permet de com-
a. Transmission d’un seul allèle récessi. prendre que le trait n’est pas lié au sexe ?
b. Transmission d’un allèle dominant et d’un allèle récessi. 29. Les canaris sauvages sont jaunes. Un allèle mutant dominant, B,
c. Transmission de deux allèles récessis. donne un plumage blanc. Le génotype BB est mortel. Si un canari
d. Les réponses a. et c. sont correctes. jaune est croisé avec un canari blanc, quelle est la probabilité
23. Alice et Henri sont aux extrémités opposées d’un trait polygé- d’avoir un rejeton jaune ?
nique. Leurs enants : a. 100 %. c. 25 %.
a. suivront la distribution normale en cloche ; b. 50 %. d. 0 %.
b. présenteront un rapport phénotypique de 3 : 1 ; 30. Trois bébés sont nés la même journée dans le même hôpital. Bébé
c. présenteront un phénotype intermédiaire entre leurs deux X est de groupe sanguin AB, bébé Y est B et bébé Z est O. À par-
parents ; tir de l’inormation colligée dans le tableau suivant, associez les
d. ressembleront à un parent ou à l’autre pour ce trait. bons bébés aux bons parents.

24. Deux personnes aux cheveux ondulés (l’allèle cheveux risés Groupe Groupe
Couple Mère Père
exerce une dominance incomplète sur l’allèle cheveux raides) se sanguin sanguin
reproduisent. Quelle est la probabilité que leurs enants aient des
cheveux ondulés ? 1 Aglaée B Hugues AB

a. 0 %. c. 50 %. 2 Éloïse A Clarence A
b. 25 %. d. 100 %.
3 Sabine AB Victorin O
25. Lequel de ces gamètes peut être produit par un individu de géno-
type PPrr ? a. Les parents du bébé X sont le couple …
a. PP. c. pr. b. Les parents du bébé Y sont le couple …
b. Pr. d. rr. c. Les parents du bébé Z sont le couple …
26. Quelle est la probabilité que deux parents ayant le génotype RrYy 31. Le rère de Suzie est hémophile, mais ses parents ne le sont pas.
aient un enant de génotype RrYy ? a. Quelle est la probabilité que Suzie soit porteuse de
a. 1/2. c. 1/8. l’hémophilie ?
b. 1/4. d. 1/16. 1) 25 %. 3) 50 %.
27. Une emme est porteuse d’une maladie récessive liée au sexe. Si 2) 100 %. 4) 0 %.
son conjoint a la maladie, quelle est la probabilité qu’ils aient une b. Supposons que Suzie soit eectivement porteuse, quelle est
flle atteinte de la maladie ? la probabilité que son fls Renaud soit hémophile ?
a. 100 %. c. 25 %. 1) 0 %. 3) 50 %.
b. 50 %. d. 0 %. 2) 100 %. 4) 25 %.
CHAPITRE 13 La génétique 475

32. La phénylcétonurie est une maladie autosomique récessive. Si 34. Complétez la phrase. Une personne atteinte du syndrome
un homme atteint de cette maladie a un enant avec une emme de Klineelter est de sexe ________ et a les chromosomes
porteuse de la maladie, quelle est la probabilité que leur premier __________.
enant en soure ? a. masculin, XYY c. éminin, XXY
a. 100 %. c. 25 %. b. masculin, XXY d. éminin, XO
b. 0 %. d. 50 %.
33. La trisomie 21 est aussi appelée :
a. syndrome de Down ; c. syndrome de Turner ;
b. syndrome de Klineelter ; d. syndrome du double Y.

RÉPONSES AUX QUESTIONS


VÉRIFIEZ VOS PROGRÈS 22. Hypercholestérolémie amiliale ; cheveux ondulés.
1. Le génotype se rapporte aux allèles d’un individu ; le phénotype 23. Codominance parce que IA et IB s’expriment pleinement en pré-
est une caractéristique de l’individu correspondant à l’expression sence l’un de l’autre ; transmission par allèles multiples parce qu’il
de son génotype. existe trois allèles du même gène.
2. Homozygote dominant (VV) et hétérozygote (Vv), qui donnent le 24. Enant : ii ; mère : IA i ; père : IA i, IB i, ii.
phénotype dominant, et homozygote récessi (vv), qui produit 25. Le daltonisme est une maladie héréditaire récessive liée au sexe
le phénotype récessi. (chromosome X) ; une emme doit recevoir deux allèles récessis
3. a) W. c) T et t. pour être atteinte de cette condition, alors qu’un homme en est
b) S et s. d) g. atteint s’il ne reçoit qu’un allèle récessi lié à l’X.

4. a) Gamète. c) Cellule somatique. 26. Filles : 50 % phénotype dominant, 50 % phénotype récessi ; gar-
b) Cellule somatique. d) Gamète. çons : 50 % phénotype dominant, 50 % phénotype récessi.

5. a) Aucune. 27. De sa mère ; mère : X HX h ; père : X HY ; fls : X hY.


b) 100 %. 28. 100 % ; 0 % ; 100 %.

6. 50 %. 29. L’homme en question n’est pas le père de cette flle, car les flles
daltoniennes ont un père daltonien.
7. Vv.
30. La non-disjonction des chromosomes.
8. 75 %.
31. La trisomie 21.
9. Vv.
32. Syndrome de Turner, syndrome de Klineelter, emmes poly X,
10. Père : F ? ; mère : ff ; enants : Ff. Le point d’interrogation indique
syndrome du double Y.
que le père pourrait être FF ou Ff.
Réponses aux questions liées aux fgures suivantes :
11. MmVv, où M = myopie et m = vision normale.
Figure 13.10 (p. 456) : L’individu n’est pas atteint de la condition, mais
12. a) PpVv, où P = polydactylie et p = nombre normal de doigts.
a un enant qui en est atteint. Il possède par conséquent un allèle
b) 0 %. récessi.
13. Père : FfTt ; mère : fftt ; enant : fftt. Figure 13.11 (p. 456) : L’individu est atteint de la condition et a un
14. a) aa. enant qui n’en est pas atteint. Il possède par conséquent un allèle
b) A? ; le point d’interrogation indique que chacun pourrait être récessi.
AA ou Aa. Figure 13.20 (p. 463) : Groupe O.
15. Les parents sont hétérozygotes (Aa), et l’enant est homozygote
récessi (aa).
QUESTION DE VOCABULAIRE
a. Grille de Punnett ; b. Allèles ; c. Allèle dominant ; d. Locus ;
16. 0 %.
e. Génotype ; . Dominance incomplète ; g. Corpuscule de Barr ;
17. L’hémoglobine anormale s’entasse quand le taux d’O2 sanguin h. Monosomie ; i. Dihybride ; j. Polygénique.
diminue.
18. Oui, parce que le syndrome de Maran est une maladie dominante. QUESTIONS DE RÉVISION
19. AABBCC (très oncé), aabbcc (très pâle). 9. d ; 10. b ; 11. d ; 12. b ; 13. c ; 14. b ; 15. a ; 16. a ; 17. c ; 18. d ; 19. d ;
20. a ; 21. e ; 22. c ; 23. c ; 24. c. ; 25. b ; 26. b ; 27. c ; 28a. Aa ; 28b. Aa ;
20. aabbcc (très pâle). 28c. III 2 ; 29. b ; 30. a-1 ; b-3 ; c-2 ; 31a. 3 ; 31b. 3 ; 32. d ; 33. a ; 34. b.
21. Fente labiale, pied bot, luxation congénitale de la hanche, hyper-
tension, diabète, schizophrénie, allergies, cancers et traits
comportementaux.
Annexe

Tableau périodique

1 18
IA VIIIA
1 9 Numéro atomique 2
H F He
Hydrogène 2 Fluor 13 14 15 16 17 Hélium
1,008 IIA 19,00 Masse atomique IIIA IVA VA VIA VIIA 4,003
3 4 5 6 7 8 9 10
Li Be B C N O F Ne
Lithium Béryllium Bore Carbone Azote Oxygène Fluor Néon
6,941 9,012 10,81 12,01 14,01 16,00 19,00 20,18
11 12 13 14 15 16 17 18
Na Mg Al Si P S Cl Ar
Sodium Magnésium 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Aluminium Silicium Phosphore Soufre Chlore Argon
22,99 24,31 IIIB IVB VB VIB VIIB VIIIB IB IIB 26,98 28,09 30,97 32,07 35,45 39,95
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
Potassium Calcium Scandium Titane Vanadium Chrome Manganèse Fer Cobalt Nickel Cuivre Zinc Gallium Germanium Arsenic Sélénium Brome Krypton
39,10 40,08 44,96 47,88 50,94 52,00 54,94 55,85 58,93 58,69 63,55 65,39 69,72 72,59 74,92 78,96 79,90 83,80
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
Rubidium Strontium Yttrium Zirconium Niobium Molybdène Technétium Ruthénium Rhodium Palladium Argent Cadmium Indium Étain Antimoine Tellure Iode Xénon
85,47 87,62 88,91 91,22 92,91 95,94 (98) 101,1 102,9 106,4 107,9 112,4 114,8 118,7 121,8 127,6 126,9 131,3
55 56 57 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
Cs Ba La Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
Césium Baryum Lanthane Hafnium Tantale Tungstène Rhénium Osmium Iridium Platine Or Mercure Thallium Plomb Bismuth Polonium Astate Radon
132,9 137,3 138,9 178,5 180,9 183,9 186,2 190,2 192,2 195,1 197,0 200,6 204,4 207,2 209,0 (210) (210) (222)
87 88 89 104 105 106 107 108 109 110 111 112 (113) 114 (115) 116 (117) (118)
Fr Ra Ac Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg
Francium Radium Actinium Rutherfordium Dubnium Seaborgium Bohrium Hassium Meitnerium Darmstadtium Roentgenium
(223) (226) (227) (257) (260) (263) (262) (265) (266) (269) (272)

58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
Cérium Praséodyme Néodyme Prométhium Samarium Europium Gadolinium Terbium Dysprosium Holmium Erbium Thulium Ytterbium Lutécium
140,1 140,9 144,2 (147) 150,4 152,0 157,3 158,9 162,5 164,9 167,3 168,9 173,0 175,0
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103
Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr
Thorium Protactinium Uranium Neptunium Plutonium Américium Curium Berkélium Californium Einsteinium Fermium Mendélévium Nobélium Lawrencium
232,0 (231) 238,0 (237) (242) (243) (247) (247) (249) (254) (253) (256) (254) (257)

Métaux
Métalloïdes
Éléments non métalliques
Glossaire

A Aire auditive associative Région corticale Anatomie Branche de la biologie qui a pour but
adjacente à l’aire auditive primaire ; impliquée dans la l’étude des structures d’un organisme et des rapports
Acétylcholine (ACh) Neurotransmetteur acti perception des stimulus sonores. qui existent entre elles.
dans le SNC et le SNP. Dans le SNP, il est libéré dans
les jonctions neuromusculaires ainsi que par tous les Aire de Broca (aire motrice du langage) Région Androgène Hormone sexuelle mâle ; la testostérone,
neurones du SNA sau les neurones postganglionnaires du lobe rontal qui coordonne les actions musculaires par exemple.
sympathiques. complexes de la bouche, de la langue et du larynx pour
Anesthésie épidurale Insensibilité régionale des
rendre la parole possible.
Acétylcholinestérase Enzyme qui dégrade l’ACh ners spinaux obtenue par l’injection d’anesthésiques
présente dans la ente synaptique. Aire de Wernicke (aire de compréhension du dans l’espace épidural de la moelle épinière.
langage) Région du cortex cérébral impliquée dans
Acide aminé Molécule organique ayant un groupe- Anesthésie spinale Insensibilité obtenue
la compréhension du langage.
ment amine et un groupement acide qui se lie à d’autres par l’injection d’anesthésiques dans la cavité
acides aminés par des liaisons covalentes pour ormer Aire intégrative commune (aire gnosique) subarachnoïdienne.
des protéines. Région du cortex cérébral qui reçoit et interprète
Anion Ion portant une charge négative.
l’inormation en provenance des diverses aires
Acide désoxyribonucléique (ADN) Macromolécule
associatives. Antagoniste Substance qui se xe sur des récep-
d’acides nucléiques, en orme de double hélice, résultant
de liaisons covalentes entre des nucléotides contenant le teurs spéciques et qui les inhibe ; aussi appelé agent
Aire motrice Région corticale d’où partent les com-
pentose désoxyribose. bloquant.
mandes déclenchant les mouvements volontaires.
Acide gras Molécule composée d’une chaîne hydro- Aire sensitive Région corticale recevant de l’inor-
Antérieur (adj.) Qui est situé en avant, devant.
carbonée se terminant par un groupement acide. Un mation en provenance des récepteurs sensoriels et Anticodon Séquence d’un triplet de nucléotides
acide gras saturé n’a que des liaisons simples entre permettant de prendre conscience des sensations. dans l’ARNt pouvant s’apparier à un codon complé-
ses atomes de carbone, tandis qu’un acide gras insa- mentaire de l’ARNm.
turé comporte une ou plusieurs liaisons doubles. Aire somesthésique associative (aire pariétale
postérieure) Région du cortex cérébral située der- Antre olliculaire Cavité remplie de liquide se or-
Acide ribonucléique (ARN) Macromolécule rière l’aire somesthésique primaire ; intègre l’inormation mant à l’intérieur d’un ollicule ovarique en maturation.
d’acides nucléiques ormés par des nucléotides qu’elle reçoit de cette dernière et permet, par exemple,
contenant le pentose ribose et retenus par des liaisons Apprentissage Processus d’acquisition de connais-
de reconnaître des objets sans les voir.
covalentes ; présent sous trois ormes : ARN messager, sances ou de comportements nouveaux au moyen de
ARN ribosomique et ARN de transert. Aire visuelle associative Région du cortex l’exercice et de la répétition.
cérébral située devant l’aire visuelle primaire ; compare
Acrosome Coie recouvrant la tête du spermato- Aquaporine Protéine membranaire permettant le
les éléments d’inormation qu’elle reçoit avec les expé-
zoïde et emmagasinant les enzymes qui lui permettront passage de l’eau.
riences visuelles passées an de les reconnaître et de
de pénétrer dans l’ovocyte de deuxième ordre.
les interpréter. Arachnoïde Fine membrane méningée comprise
Adaptation sensorielle Phénomène ressenti entre la pie-mère et la dure-mère.
Aldostérone Hormone du cortex surrénal qui
lorsqu’une sensation devient de moins en moins per-
diminue l’excrétion rénale du Na+ et hausse celle du Arbre de vie Disposition de la substance blanche
ceptible à la suite de stimulations répétées d’un même
K+ ; augmente le volume sanguin et élève la pression du cervelet qui adopte la orme ramiée d’un arbre.
récepteur.
sanguine.
Adénine (A) Une des quatre bases azotées nucléo- Arc réfexe Chemin le plus court parcouru par un
Allantoïde Membrane embryonnaire qui participe à infux nerveux depuis un récepteur jusqu’à un eecteur.
tidiques composant la structure de l’ADN et de l’ARN ;
la ormation des vaisseaux ombilicaux chez l’humain.
complémentaire à la thymine (T) et à l’uracile (U).
Artère ombilicale Chacune des deux artères qui
Adénohypophyse Lobe antérieur de l’hypo- Allèle Chacune des ormes que peut prendre un apportent au placenta le sang provenant du œtus.
physe, gouverné par l’hypothalamus ; produit diverses gène ; les allèles d’un même gène occupent le même
locus sur des chromosomes homologues. Aster Ensemble des courtes bres qui rayonnent à
hormones, dont certaines contrôlent d’autres glandes
partir des centrioles aux pôles du useau de division.
endocrines. Allèle dominant Allèle qui exprime son eet sur le
phénotype de l’hétérozygote et qui masque l’expression Astigmatisme Problème visuel (vision foue) causé
Adénosine triphosphate (ATP) Nucléotide
de l’allèle récessi. par des irrégularités dans les courbures du cristallin ou
d’adénosine ayant trois groupements phosphate. La
de la cornée.
dégradation d’une ATP en ADP + Pi libère de l’énergie Allèle récessi Allèle qui ne s’exprime que chez
qui devient disponible pour les réactions cellulaires. l’homozygote, son expression pouvant être masquée Astrocyte Gliocyte du SNC dont la orme rappelle
Adhérence interthalamique (commissure grise) chez l’hétérozygote par un allèle dominant. celle d’une étoile ; participe à l’élaboration de la barrière
Courte tige reliant les deux portions du thalamus sur le hématoencéphalique et libère des agents chimiques qui
Allèles multiples Mode de transmission héréditaire avorisent l’activité synaptique.
plan médial ; voir Commissure grise. dans laquelle un gène possède plus de deux ormes
Adrénaline (A) Hormone sécrétée par la médulla alléliques ; chaque individu ne peut posséder que deux Ataxie Déaut de coordination des mouvements
surrénale en réaction au stress. des allèles existants. volontaires ; peut être attribuable à une lésion du
cervelet.
Agent pathogène Agent susceptible de causer une Amitotique (adj.) Désigne une cellule dépourvue de
maladie. la capacité de se diviser. Atome La plus petite partie d’un élément qui en
possède les propriétés.
Agnosie Incapacité de reconnaître ce qui est perçu Amnios Membrane embryonnaire qui orme une
par les organes sensoriels. enveloppe remplie de liquide autour de l’embryon. Auricule Partie visible de l’oreille responsable de la
capture des ondes sonores.
Agoniste Substance qui se xe sur des récepteurs Anabolisme Ensemble des réactions de synthèse
spéciques et qui les stimule ; aussi appelé stimulant. qui se produisent dans l’organisme ; requiert de Autosome Tout chromosome qui n’est pas un chro-
l’énergie. mosome sexuel.
Aire associative Région corticale recevant de
l’inormation en provenance d’autres aires et impliquée Anaphase Troisième phase de la division cellulaire, Axone (neurobre) Prolongement neuronal qui
dans le mécanisme de reconnaissance ; peut également au cours de laquelle se ait le partage des chromo- conduit les infux nerveux depuis la zone gâchette
participer à des onctions mentales supérieures. somes entre les cellules lles. jusqu’à la synapse.
478 GLOSSAIRE

B Canaux semi-circulaires Structures tubulaires de Cervelet Portion distincte de l’encéphale reliée au


l’oreille interne ; contiennent des récepteurs sensoriels tronc cérébral par les pédoncules cérébelleux ; joue un
Barrière hématoencéphalique (BHE) Barrière responsables de l’équilibre. rôle important dans l’équilibre, la coordination des mou-
relativement imperméable entre le sang et l’encéphale. vements et le maintien du tonus musculaire.
Capacitation Transormations subies par le spermato-
Base complémentaire Base azotée pouvant se zoïde dans les voies génitales éminines et qui le rendent Chiasma optique Point de croisement en orme de
lier par des liaisons hydrogène à une autre base azotée apte à éconder un ovocyte de deuxième ordre. X des neurobres optiques sur la surace inérieure de
ayant une structure chimique compatible ; les purines l’encéphale.
A et G sont complémentaires aux pyrimidines T et
Caractère multiactoriel Caractère polygé-
nique infuencé par divers acteurs, notamment par Chimiorécepteur Récepteur sensoriel sensible aux
C respectivement. A est aussi complémentaire à la
l’environnement. stimulus chimiques, comme ceux du goût et de l’odorat.
pyrimidine U.
Caractère polygénique Caractère déterminé par Chorée de Huntington Maladie génétique du
Blastocœle Cavité centrale du blastocyste remplie
plusieurs paires d’allèles ; les eets des allèles domi- système nerveux caractérisée par une détérioration
de liquide nutriti.
nants sur le phénotype sont semblables et cumulatis. progressive des noyaux de la base attribuable à la
Blastocyste Étape initiale du développement décience d’un neurotransmetteur.
Caryotype Arrangement caractéristique des chro-
embryonnaire ormée d’une sphère creuse de cellules
mosomes d’un individu ou d’une espèce, au regard de Chorion Membrane embryonnaire qui participe à la
emplies d’un liquide ; comprend à l’un des pôles une
leur nombre, de leur taille et de leur orme.
masse de cellules appelée embryoblaste. ormation du placenta.
Catabolisme Ensemble des réactions de dégradation Choroïde Membrane vasculaire et pigmentée de l’œil.
Blastomère Cellule issue des premières divisions qui se déroulent dans l’organisme ; libère de l’énergie.
du zygote. Chromatide sœur Chacune des deux unités chro-
Cataracte Opacication du cristallin qui embrouille
Bouchon muqueux Bouchon ormé par l’épaissis- mosomiques génétiquement identiques qui résultent de
la vision.
sement des sécrétions muqueuses du col de l’utérus et la réplication de l’ADN et qui demeurent attachées l’une
qui l’obstrue pendant la gestation. Catécholamine Hormone de la médulla surrénale, à l’autre par le centromère.
telles l’A et la NA.
Branche cochléaire Partie du ner crânien VIII Chromatine Réseau de laments ténus dans le
(vestibulocochléaire) qui véhicule des infux nerveux Cation Ion portant une charge positive. noyau, composé d’ADN et de protéines.
depuis l’organe spiral jusqu’au cortex auditi. Cavité subarachnoïdienne Espace situé entre Chromosome Chromatine condensée en une struc-
Branche vestibulaire Partie du ner crânien VIII l’arachnoïde et la pie-mère, et dans lequel circule le ture compacte.
(vestibulocochléaire) qui véhicule des infux nerveux liquide cérébrospinal.
Chromosome fls Chacun des deux chromosomes
depuis le vestibule jusqu’au cervelet. Cellule Plus petite unité possédant les propriétés de produits lorsque les chromatides sœurs se séparent.
Brin codant Portion d’ADN servant à la synthèse de la vie ; contient toujours un cytoplasme entouré d’une
membrane plasmique. Chromosome homologue Chacun des membres
l’ARNm au cours de la transcription.
d’une paire de chromosomes semblables qui portent
Bulbe rachidien (moelle allongée) Portion Cellule alpha Cellule des îlots pancréatiques sécré- les gènes responsables des mêmes caractères et qui
tant le glucagon ; voir Îlot pancréatique. s’apparient au cours de la prophase de la première divi-
inérieure du tronc cérébral qui relie la moelle épinière à
l’encéphale ; contient des centres autonomes contrôlant Cellule bêta Cellule des îlots pancréatiques sécré- sion de la méiose. L’un est ourni par le père et l’autre,
des onctions comme le rythme cardiaque, la respira- tant l’insuline ; voir Îlot pancréatique. par la mère.
tion et la déglutition.
Cellule chromafne Cellule de la médulla surrénale Chromosome répliqué Chromosome composé
sécrétant les catécholamines. de deux chromatides sœurs identiques issues de la
réplication de l’ADN.
C Cellule cible Cellule capable de réagir à une
hormone grâce aux récepteurs protéiques spéciques Chromosome sexuel Chromosome qui détermine
Calcémie Taux de calcium sanguin.
qu’elle possède. le sexe d’un individu ; chez l’être humain, les emmes
Calcitonine (CT) Hormone sécrétée par la glande possèdent deux chromosomes X, et les hommes ont un
Cellule interstitielle (cellule de Leydig) Cellule chromosome X et un chromosome Y.
thyroïde qui abaisse le taux de calcium sanguin.
située entre les tubules séminières et sécrétant la
Calicule gustati (bourgeons du goût) Organe du testostérone. Cil Courte projection liorme de la membrane plas-
goût localisé dans les papilles de la langue et sur la ace mique ; généralement observé en grand nombre.
Cellule nerveuse Voir Neurone.
interne de la bouche ; contient les cellules gustatives.
Circuit convergent Groupe de neurones composé
Cellule neurosécrétrice Cellule nerveuse
Canal central (canal épendymaire) Espace creux
sécrétant des hormones.
de plusieurs neurones présynaptiques communiquant
situé au centre de la moelle épinière et dans lequel tous avec le même neurone postsynaptique.
circule le liquide cérébrospinal. Cellule olactive Neurone bipolaire modié ayant
une onction de chimiorécepteur olacti.
Circuit divergent Groupe de neurones composé
Canal de uite Protéine membranaire toujours d’un neurone présynaptique communiquant avec plu-
ouverte aux ions ; en partie responsable de la perméa- Cellule somatique Toute cellule de l’organisme qui sieurs neurones postsynaptiques.
bilité de la membrane plasmique aux ions lorsque la n’est pas une cellule reproductrice.
Circuit neuronal Groupe de neurones dont la
membrane est au repos. Centre de régulation Dans un mécanisme de régu- disposition des synapses détermine les capacités onc-
Canal ionique à ouverture contrôlée Protéine lation, élément qui reçoit l’inormation provenant des tionnelles de l’ensemble.
membranaire pouvant modier la perméabilité de la récepteurs, qui l’analyse et qui émet des commandes
eectrices. Circuit parallèle postdécharge Groupe de
membrane plasmique en s’ouvrant ou en se ermant en
neurones composé d’un neurone présynaptique qui
réponse à des stimulus. Centriole Structure cellulaire paire qui organise communique avec quelques neurones disposés en
Canal ionique ligand-dépendant Type de canal vraisemblablement le useau mitotique ; celui-ci permet parallèle qui, eux-mêmes, communiquent tous avec le
ionique à ouverture contrôlée qui peut s’ouvrir ou se er- les mouvements des chromosomes durant la mitose et même neurone postsynaptique.
mer lorsqu’un ligand approprié se lie à un récepteur. la méiose.
Circuit réverbérant Groupe de neurones disposés
Canal ionique voltage-dépendant Type de canal
Centromère Région d’un chromosome retenant les en chaîne où chaque neurone stimule celui qui le suit.
deux chromatides sœurs.
ionique à ouverture contrôlée qui peut s’ouvrir ou se De plus, les neurones de la n communiquent avec
ermer en réponse à de aibles modications de voltage Centrosome Centre organisateur des microtubules ceux du début et leur renvoient le signal. Celui-ci passe
de la membrane plasmique. des cellules. Dans les cellules animales, il contient deux et repasse plusieurs ois dans le circuit de açon à
centrioles. produire une commande continue.
Canal vertébral Cavité ormée par la suite des
cavités centrales des vertèbres et qui contient la moelle Cerveau Principale région de l’encéphale ormée Clitoris Organe érectile et cylindrique situé à l’extré-
épinière. des deux hémisphères cérébraux. mité supérieure des petites lèvres de la vulve.
GLOSSAIRE 479

Cochlée Partie de l’oreille interne aisant penser à Cornes Nom donné à la substance grise dans la Cortex olacti (aire olactive) Région de l’encé-
une coquille d’escargot ; on y trouve l’organe spiral qui moelle épinière ; se partage en cornes dorsales, cornes phale ormée par la terminaison du tractus olacti dans
intervient dans l’audition. latérales (segments thoraciques et lombaires supérieurs le cortex cérébral à l’intérieur de la ssure latérale du
seulement) et cornes ventrales. cerveau ; site où les sensations olactives sont perçues
Codominance Mode de transmission héréditaire de açon consciente.
dans lequel les deux allèles d’un gène s’expriment Corona radiata Couches de cellules olliculaires qui
également. adhèrent à la zone pellucide entourant l’ovocyte. Cortex prérontal (aire prérontale) Région du
cortex cérébral associée à la pensée abstraite, à l’intel-
Codon Groupe de trois nucléotides d’ARNm corres- Corps blanc Corps jaune atrophié. lect et au jugement ; impliquée dans la régulation des
pondant à un acide aminé précis ou marquant le début comportements émotionnels et de l’humeur ; site de la
Corps calleux Faisceau le plus gros de neurobres
ou la n de la traduction. Seuls les codons d’arrêt ne motivation et de l’anticipation permettant de planier et
commissurales de l’encéphale ; relie les deux hémis-
correspondent à aucun acide aminé. d’amorcer les mouvements.
phères cérébraux.
Coenzyme Molécule organique, le plus souvent une
Corps caverneux Tissu érectile présent dans le Cortex prémoteur (aire prémotrice) Région cor-
vitamine du groupe B, associée à certaines enzymes. ticale située à l’avant de l’aire motrice primaire ; plate-
pénis et dans le clitoris.
Une coenzyme aide son enzyme à accomplir sa onction. orme sur laquelle les onctions motrices s’organisent
Corps cellulaire Partie du neurone contenant le avant d’être déclenchées par l’aire motrice primaire.
Colliculus inérieurs et supérieurs Noyaux du noyau ; les dendrites et l’axone s’y attachent. Il peut
tronc cérébral. Les colliculus inérieurs sont impliqués recevoir des stimulus et émettre des potentiels gradués Cortex somesthésique primaire (aire somes-
dans les réactions réfexes aux sons et les colliculus jusqu’à la zone gâchette. thésique primaire) Région du cortex cérébral où
supérieurs, dans les réfexes visuels. Ensemble, les aboutit l’inormation sensorielle venant de la peau et
colliculus inérieurs et supérieurs orment les tubercules Corps ciliaire Partie de la choroïde comprenant les des muscles squelettiques et concernant la proprio-
quadrijumeaux. muscles ciliaires, qui servent à l’accommodation, et les ception, la douleur, la pression et la température.
procès ciliaires, qui sécrètent l’humeur aqueuse.
Commissure blanche antérieure Ensemble Cortex surrénal Partie externe de la glande surrénale
d’axones s’étalant ventralement à la commissure grise Corps jaune Glande endocrine d’aspect jaunâtre qui sécrète les minéralocorticoïdes, comme l’aldosté-
médullaire d’un côté à l’autre de la moelle. ormée à partir d’un ollicule ovarique mûr à la suite de rone, et les glucocorticoïdes, comme le cortisol.
l’ovulation ; sécrète la progestérone et des œstrogènes.
Commissure grise Substance grise entourant le Cortex visuel primaire (aire visuelle pri-
canal central de la moelle épinière. Corps mamillaires Structures en orme de mame- maire) Région du cortex qui reçoit l’inormation
lons situées à la base de l’hypothalamus ; ils jouent un visuelle provenant de la rétine ; contribue à la percep-
Complexe golgien (appareil de Golgi) Organite rôle dans les réfexes olactis et dans les réactions tion des couleurs, des ormes et du mouvement.
ormé de saccules et de vésicules qui modie, condi- émotives aux odeurs.
tionne et distribue des molécules synthétisées dans la Corticolibérine (CRH ou ACTH-RH) Hormone
cellule. Corps spongieux Tissu érectile de nature spon- de libération hypothalamique qui stimule la sécrétion
gieuse situé entre le bulbe et le gland du pénis ; traversé d’ACTH par l’adénohypophyse.
Composé Substance composée d’atomes apparte- par l’urètre.
nant à au moins deux éléments chimiques diérents. Corticotrophine (ACTH) Hormone de l’adéno-
Corps vitré Liquide transparent et gélatineux hypophyse qui stimule l’activité du cortex surrénal.
Conduction continue Mode de propagation d’un contenu dans la cavité postérieure de l’œil entre le
potentiel d’action le long d’une neurobre amyélinisée ; cristallin et la rétine. Cortisol Glucocorticoïde sécrété par le cortex
plus lente que la conduction saltatoire. surrénal qui ournit une réaction à long terme au stress ;
Corpuscule de Rufni Mécanorécepteur cutané diminue l’infammation et avorise le métabolisme des
Conduction saltatoire Mode de propagation d’un proond sensible à la pression intense et à l’étirement. glucides, des protéines et des graisses.
potentiel d’action d’un nœud de la neurobre à un autre
dans une neurobre myélinisée ; plus rapide que la Corpuscule lamelleux (corpuscule de Pacini) Couche basale Couche de tissu de l’endomètre
conduction continue. Mécanorécepteur cutané sensible aux vibrations, utérin sur laquelle repose la couche onctionnelle.
à la pression intense et à l’étirement.
Conduit déérent Conduit amenant les spermato- Couche onctionnelle Couche de tissu tapissant la
zoïdes de l’épididyme au conduit éjaculateur.
Corpuscule nerveux terminal (bouton terminal) cavité utérine ; voir Endomètre.
Courte extension axonale à l’extrémité élargie rener-
Conduit éjaculateur Conduit ormé par l’union de mant de nombreuses petites vésicules contenant des Croissance Augmentation du nombre de cellules
l’extrémité distale du conduit déérent avec le conduit et/ou de la taille de ces cellules.
neurotransmetteurs ; terminaison présynaptique.
excréteur de la vésicule séminale ; s’ouvre dans l’urètre Cycle biologique Ensemble des transormations
Corpuscule tactile capsulé (corpuscule de
prostatique. qu’un organisme subit depuis sa conception jusqu’à sa
Meissner) Mécanorécepteur cutané sensible au tou-
mort, incluant sa propre reproduction.
Conduit lactière Conduit drainant les lobes de cher léger et entouré d’une capsule de tissu conjoncti.
la glande mammaire et s’ouvrant sur la surace du Cycle cellulaire Séquence répétitive d’événements
mamelon. Corpuscule tactile non capsulé (disque de
cellulaires comprenant l’interphase, la mitose et la
Merkel) Mécanorécepteur cutané sensible au cytocinèse.
Cône d’implantation Point d’origine de l’axone. toucher.
Cycle ovarien Ensemble des modications se
Cône médullaire Resserrement de la moelle épi- Cortex auditi primaire (aire auditive pri- produisant mensuellement dans l’ovaire d’une emme
nière sous le renfement lombaire ; la queue de cheval y maire) Portion du cortex cérébral responsable du sexuellement mature et non enceinte ; se termine par
prend son origine. traitement des qualités du son. l’ovulation et par la production de progestérone et
Conjonctive Mince muqueuse qui recouvre la por- d’œstrogènes.
Cortex cérébelleux Région périphérique du cerve-
tion antérieure visible de la sclère. let constituée de substance grise et ormant des replis Cycle utérin Série de modications qui se traduisent
Contractions de Braxton-Hicks Contractions appelés lamelles du cervelet. par des changements de l’endomètre utérin chez une
utérines se produisant à la n de la grossesse avant la emme sexuellement mature et non enceinte ; prépare la
Cortex cérébral Région périphérique des hémis-
dilatation du col ; aussi appelées aux travail. couche onctionnelle à l’implantation d’un embryon.
phères cérébraux constituée de substance grise.
Controlatéral (adj.) Du côté opposé. Cytocinèse Division du cytoplasme qui suit la
Cortex gustati (aire gustative) Région du cortex
mitose et la méiose.
cérébral où les sensations gustatives sont perçues de
Cordon Subdivision de la substance blanche dans la
moelle épinière.
açon consciente. Cytoplasme Région de la cellule située entre le
noyau et la membrane plasmique et comprenant les
Cordon ombilical Cordon contenant des vaisseaux
Cortex moteur primaire (aire motrice primaire)
organites.
Région du cortex cérébral à l’origine des infux nerveux
sanguins qui relie le œtus au placenta.
qui gouvernent de nombreux mouvements volontaires, Cytosine (C) Une des quatre bases azotées nucléo-
Cornée Structure transparente et antérieure de la notamment ceux qui permettent la motricité ne des tidiques composant la structure de l’ADN et de l’ARN ;
couche externe de l’œil. mains. complémentaire à la G.
480 GLOSSAIRE

Cytosquelette Armature protéique interne de la cel- Disque embryonnaire didermique Étape du en des substances ayant des propriétés diérentes ;
lule composée de microtubules, de laments d’actine et développement embryonnaire suivant le blastocyste n’est composé que d’un seul type d’atome.
de laments intermédiaires. et caractérisée par la présence de deux couches
Embryoblaste Masse de cellules internes du blas-
cellulaires, l’une qui deviendra l’endoderme et l’autre,
tocyste à l’origine de l’embryon.
l’ectoderme.
D Disque intervertébral Disque de cartilage situé
Émulsifcation Fragmentation de grosses goutte-
lettes de lipides en gouttelettes plus nes.
Décussation des pyramides Croisement des entre les vertèbres.
bres du tractus corticospinal latéral qui traversent
Distal (adj.)Qui est situé plus loin du point d’attache Émulsion Solution obtenue après l’émulsication
du côté opposé dans la portion inérieure du bulbe d’amas graisseux.
d’un membre ou de l’origine d’une structure.
rachidien.
Division équationnelle Dans la méiose, type de Encodage Étape du processus de mémorisation
Délivre Placenta et membranes expulsés après la
division cellulaire qui produit des cellules lles dotées consistant à traiter l’inormation et à se donner des
naissance du bébé. trucs pour la retenir.
du même assortiment chromosomique que celui de la
Dendrite Partie ramiée du neurone qui reçoit les cellule mère. Endocytose Entrée en vrac et à l’aide de vésicules
stimulus et qui émet des potentiels gradués en direction Division motrice (eérente) Division du SNP qui de substances dans la cellule.
du corps cellulaire. transmet des infux nerveux depuis le SNC jusqu’aux Endoderme Feuillet embryonnaire à l’origine de la
Dépolarisation Modication de la valeur du poten- eecteurs, les muscles et les glandes. muqueuse du système digesti et des glandes qui lui
tiel membranaire telle que l’intérieur de la cellule devient Division réductionnelle Dans la méiose, type sont associées.
moins négati que la valeur de repos. Le potentiel prend de division cellulaire qui produit des cellules lles ne
des valeurs qui se rapprochent ou dépassent 0 mV. Endomètre Membrane muqueuse tapissant la
présentant que la moitié du nombre de chromosomes
cavité utérine ; se desquame à la n de chaque cycle
Dermatome Région de la peau innervée par un ner de la cellule mère.
menstruel.
spinal. Division sensitive (aérente) Division du SNP
Endonèvre Dans un ner, ne couche de tissu
Développement Ensemble des étapes au cours des- qui transmet des infux nerveux depuis les récepteurs
conjoncti entourant chaque neurobre, qu’elle soit
quelles un zygote se transorme en un organisme com- sensoriels jusqu’au SNC.
myélinisée ou non.
plet ; ou ensemble des changements qui se produisent Dominance incomplète Mode de transmis-
au cours de l’existence dont ont partie, par exemple, la sion héréditaire dans lequel l’hétérozygote présente
Enjambement Échange de segments entre les chro-
puberté et le vieillissement. matides non sœurs d’une tétrade durant la méiose.
un phénotype intermédiaire entre ceux des deux
homozygotes. Enveloppe nucléaire Double membrane qui
Développement prénatal Ensemble des événe-
ments se produisant de la écondation à la naissance ; Dopamine (DA) Neurotransmetteur acti principale- entoure le noyau et qui est en relation avec le RE ;
se partage en développement préembryonnaire ment dans le SNC. contient des pores qui permettent aux substances de
(première semaine de grossesse), développement circuler entre le noyau et le cytoplasme.
embryonnaire (de la deuxième à la huitième semaine
Double hélice Ensemble constitué de deux brins
d’ADN enroulés en spirale l’un autour de l’autre. Enzyme Catalyseur biologique ; molécule protéique
de grossesse) et développement œtal (du troisième au ayant pour rôle d’augmenter la vitesse des réactions
neuvième mois de grossesse). Double innervation Innervation d’un organe par chimiques.
des neurones sympathiques et parasympathiques ; par
Diabète sucré Condition caractérisée par un taux Épargne du glucose Production d’ATP à partir
exemple, le tube digesti et le cœur.
élevé de glucose sanguin et par la présence de glucose de molécules autres que le glucose an de préserver
dans l’urine ; attribuable à l’incapacité des cellules Drépanocytose Trouble génétique causé par la le taux sanguin de ce dernier et de pouvoir répondre
d’absorber le glucose (diabète insulinodépendant ou de présence d’une hémoglobine anormale ; s’ils manquent aux besoins de l’encéphale en glucose dont c’est, en
type I) ou à un déaut de production d’insuline (diabète de dioxygène, les globules rouges des individus atteints somme, l’unique source énergétique.
non insulinodépendant ou de type II). adoptent la orme de aucilles et sont ragiles.
Épendymocyte Gliocyte du SNC tapissant les
Diaphragme Muscle squelettique en orme de dôme Dure-mère Membrane méningée résistante et
ventricules cérébraux et le canal central de la moelle
qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale ; breuse recouvrant l’encéphale et la moelle épinière ; la
épinière ; ses cils avorisent la circulation du LCS.
important muscle inspiratoire. plus externe des méninges.
Épididyme Conduit enroulé situé à l’extérieur de
Diencéphale Portion de l’encéphale située à la base Dystress Stress néaste pour l’organisme.
chaque testicule où les spermatozoïdes eectuent leur
des hémisphères cérébraux comprenant le thalamus, maturation.
l’hypothalamus et l’épithalamus.
E Épinèvre Couche de tissu conjoncti dense consti-
Diérenciation Spécialisation cellulaire. tuant l’enveloppe externe d’un ner.
Ectoderme Feuillet embryonnaire à l’origine de la
Diusion acilitée Utilisation d’un transporteur de peau et du système nerveux. Épisiotomie Intervention chirurgicale pratiquée au
la membrane plasmique pour déplacer une substance moment de l’accouchement et visant à agrandir l’ouver-
vers l’intérieur ou l’extérieur de la cellule, selon son gra- Eecteur Glande ou muscle qui répond à la com-
mande d’un centre de régulation. ture vaginale an d’éviter des déchirures du périnée.
dient de concentration ; se ait sans dépense d’énergie.
Eet antagoniste Eet contraire. Épithalamus Petite région supérieure et postérieure
Diusion simple Mouvement d’ions ou de molé-
au thalamus ; se compose de la glande pinéale et de
cules s’eectuant selon le gradient de concentration ; Électroencéphalogramme (EEG) Examen noyaux réagissant aux stimulations olactives.
ne requiert pas d’énergie et s’arrête lorsque la réparti- clinique permettant de détecter l’activité électrique de
tion est uniorme. l’encéphale. Épithéliocyte de soutien Cellule associée avec
les cellules spermatogéniques se développant dans les
Dihybride (adj.) Se dit d’un croisement où Électrolyte Composé qui, lorsque dissout dans tubules séminières au cours de la spermatogenèse.
l’on considère la transmission de deux caractères l’eau, se dissocie en ions qui conduisent un courant
simultanément. électrique. Érection Condition présente lorsqu’un organe
comme le pénis ou le clitoris se gorge de sang et
Diploïde (2n) (adj.) Condition d’une cellule dont le Électron Particule subatomique de charge négative. devient rigide.
noyau contient deux exemplaires de chaque sorte de
chromosomes. Électron de valence Électron présent sur la Érythrocyte Voir Globule rouge.
couche électronique la plus externe d’un atome et dis-
Disaccharide Glucide composé de deux ponible pour participer à la création d’une liaison entre Érythropoïétine (EPO) Hormone produite par les
monosaccharides. deux atomes. reins qui stimule la ormation des globules rouges.

Discrimination tactile Capacité de aire la distinc- Élément Constituant essentiel de la matière corres- Espace épidural Espace entre la dure-mère et le
tion entre deux stimulations cutanées voisines. pondant à une substance qui ne peut être décomposée canal vertébral ; contient du tissu adipeux.
GLOSSAIRE 481

Espace subdural Espace compris entre l’arach- Flagelle Fine et longue extension qui propulse une Ganglion prévertébral Ganglion du SNAS, situé
noïde et la dure-mère ; renerme une petite quantité de cellule dans un milieu liquide. plus loin que les ganglions du tronc sympathique, à
liquide séreux. l’avant de la colonne vertébrale ; aussi appelé ganglion
Follicule ovarique Structure présente dans l’ovaire
collatéral.
Espaces intervilleux Lacunes ormées par la et comprenant un ovocyte entouré d’une ou de plu-
dégradation de l’endomètre lors de l’implantation de sieurs couches de cellules. Ganglion terminal Ganglion nerveux situé à proxi-
l’embryon et remplies de sang maternel. mité des organes ou dans leur paroi.
Follicule ovarique dominant Seul ollicule ova-
Eustress Stress qui stimule l’organisme et qui le rique qui atteint sa pleine maturité au cours d’un cycle Ganglions du tronc sympathique Ensemble des
rend producti. reproducteur. ganglions sympathiques qui sont reliés les uns aux
autres pour ormer une chaîne des deux côtés de la
Exocytose Sortie de substances d’une cellule Follicule ovarique mûr (ollicule de De Graa) moelle épinière.
grâce à des vésicules qui usionnent avec la membrane Follicule ovarique arrivé à maturité et aisant saillie
plasmique. à la surace de l’ovaire. Gastrulation Étape du développement embryon-
naire au cours de laquelle les euillets embryonnaires
Extérocepteur Récepteur sensible aux stimulus Follicule ovarique primaire Follicule ormé de primitis se orment.
provenant de l’extérieur de l’organisme. deux couches de cellules ou plus entourant un ovocyte
de premier ordre. Gène Unité héréditaire présente sous orme d’allèles
situés sur les chromosomes ; chez les organismes
F Follicule ovarique primordial Follicule contenant diploïdes, chaque parent ournit un allèle de chaque
un ovocyte de premier ordre entouré d’une couche sorte à sa descendance.
Facilitation État dans lequel se trouve la zone récep- unique de cellules épithéliales squameuses.
trice d’un neurone quand la quantité de PPSE reçue est Gène SRY Portion d’ADN du chromosome Y codant
supérieure à celle des PPSI sans que le potentiel gradué
Follicules thyroïdiens Petites structures de la pour le développement des testicules et des organes
glande thyroïde constituées d’une sphère de cellules génitaux masculins.
permette l’atteinte du seuil d’excitation.
remplie d’un colloïde contenant la T 3 et la T4.
Facteur de croissance Signal extérieur à la cellule Génétique Branche de la biologie qui a pour but
pouvant stimuler son cycle cellulaire.
Fontanelle Région membraneuse non ossiée située l’étude des mécanismes de l’hérédité.
entre certains des os du crâne du œtus ou du bébé.
Facteur de stress Stimulus qui déclenche une suite Génome Ensemble du matériel génétique d’un orga-
de modications physiologiques qui éloignent l’orga-
Formation réticulaire Structure composée d’un nisme. Il comprend tout l’ADN (ou tout l’ARN chez des
réseau complexe de noyaux et de neurobres qui virus comme le VIH), soit les séquences codantes, à
nisme de l’homéostasie.
parcourent toute la longueur du tronc cérébral ; elle l’origine des protéines, et les séquences non codantes.
Facteur natriurétique auriculaire (FNA) reçoit de l’inormation sensorielle et envoie des ordres
Hormone sécrétée par les oreillettes du cœur et qui
Génotype Constitution génétique d’un individu pour
moteurs vers diérentes parties du SNC ; elle comprend
un ou plusieurs traits.
inhibe la sécrétion d’aldostérone par le cortex surrénal ; le système réticulaire activateur ascendant qui inter-
abaisse la pression artérielle en avorisant l’excrétion du vient dans le cycle veille-sommeil. Gestation Période de développement allant du
sodium et de l’eau. dernier cycle menstruel jusqu’à l’accouchement, d’une
Fossette centrale Région de la rétine très riche en
durée typique de 280 jours chez la emme.
Fécondation Union du noyau du spermatozoïde et de cônes ; zone d’acuité visuelle de l’œil.
celui de l’ovule aboutissant à la ormation du zygote. Glaire cervicale Sécrétion muqueuse des glandes
Frange de la trompe Projection digitiorme d’une
du col utérin.
Fécondation in vitro (FIV) Réalisation de la écon- trompe utérine ; recouvre l’ovaire.
dation en dehors du corps de la emme. Gland Extrémité dilatée du pénis.
Fréquence des potentiels d’action Nombre de
Femme poly X Femme ayant plus de deux potentiels d’action déclenchés par unité de temps en Glande Cellule ou groupe de cellules qui se spécia-
chromosomes X dans le noyau de ses cellules et, par réponse à un stimulus. lisent dans la sécrétion d’une substance.
conséquent, un ou plusieurs corpuscules de Barr
Frontal (adj.) Coupe rontale : section séparant Glande alvéolaire Structure responsable de la
supplémentaires.
l’organisme en une partie antérieure et une partie sécrétion du lait maternel, ormée de nombreux sac-
Fente synaptique Espace entre les membranes postérieure. cules tapissés de cellules sécrétrices.
présynaptique et postsynaptique d’une synapse.
Fuseau de division Structure ormée de microtu- Glande bulbo-urétrale (glande de Cowper) Une
Feuillet embryonnaire primitif Chacune des trois bules, qui permet les mouvements des chromosomes des deux petites glandes situées sous la prostate et
couches (endoderme, mésoderme et ectoderme) de durant la division nucléaire. sécrétant une partie du liquide spermatique.
cellules embryonnaires qui ormeront des tissus et des Glande cervicale Structure de la muqueuse du col
organes déterminés. Fuseau neuromusculaire Propriocepteur de la
tension musculaire situé dans le muscle squelettique et utérin responsable de la sécrétion de la glaire cervicale.
Feuillet pariétal Partie d’une séreuse qui tapisse sensible à l’étirement. Glande endocrine Glande dépourvue de conduit
une cavité. et sécrétant une ou plusieurs hormones ; celles-ci sont
Feuillet viscéral Partie d’une séreuse qui recouvre déversées dans le sang pour atteindre leurs tissus ou
un organe contenu dans une cavité.
G leurs organes cibles.
Gaine de myéline Substance blanchâtre et lipi- Glande exocrine Glande qui sécrète son produit
Fibre musculaire Cellule musculaire ; aussi appelée
dique ormée des membranes plasmiques de certains sur une surace épithéliale, directement ou par l’inter-
myocyte.
gliocytes et enrobant les axones ; isole, protège les médiaire d’un conduit.
Fibre nerveuse Voir Neurobre. axones et accélère la vitesse de conduction de l’infux
nerveux. Glande mammaire Glande dérivée de modica-
Fibrose kystique Trouble autosomique réces- tions subies par des glandes sudoripares, dont le rôle
si caractérisé par une dysonction généralisée des Gamète Cellule reproductrice haploïde ; ovule ou physiologique consiste à assurer la lactation, soit la
glandes exocrines entraînant la production d’un mucus spermatozoïde pouvant se rejoindre à la écondation synthèse et la sécrétion du lait.
épais qui entrave le onctionnement des systèmes pour ormer un zygote.
respiratoire et digesti. Glande pinéale (corps pinéal) Petite structure en
Gamétogenèse Production des cellules reproduc- orme de cône aisant partie de l’épithalamus ; produit
Filet radiculaire Structure ormée par une racine trices, les spermatozoïdes chez l’homme (spermato- la mélatonine.
d’un ner spinal et rattachée à la moelle épinière ; il genèse) et les ovules chez la emme (ovogenèse).
existe des lets radiculaires ventraux et dorsaux. Glande surrénale Glande endocrine située sur un
Ganglion autonome Ganglion contenant les corps rein et responsable de la sécrétion des hormones corti-
Filum terminal Mince cordon de tissu conjoncti qui cellulaires des neurones postganglionnaires du SNA. costéroïdes, minéralocorticoïdes et catécholamines.
ancre le cône médullaire au coccyx.
Ganglion de la racine dorsale Amas de corps Glande thyroïde Glande située dans le cou et respon-
Fissure longitudinale du cerveau Proonde cellulaires de neurones sensitis dans la racine dorsale sable de la sécrétion de plusieurs hormones importantes,
rainure qui sépare les deux hémisphères cérébraux. d’un ner spinal. dont la thyroxine, la triiodothyronine et la calcitonine.
482 GLOSSAIRE

Glande vestibulaire majeure (glande de Grande lèvre Un des deux replis cutanés entourant Hormone d’inhibition de la prolactine (PIH)
Bartholin) Une des deux glandes muqueuses les petites lèvres et le vestibule. Hormone hypothalamique qui inhibe la sécrétion de
situées de chaque côté de l’orice vaginal. PRL par l’adénohypophyse.
Granule cortical Vésicule contenue dans l’ovule qui
Glaucome Trouble de la vision causé par l’augmen- libère des enzymes transormant la membrane pellucide Hormone de croissance (GH) ou somatotro-
tation anormale de la pression intraoculaire en raison en une membrane impénétrable de açon à empêcher phine Hormone sécrétée par l’adénohypophyse ;
d’une trop grande accumulation d’humeur aqueuse la polyspermie. contrôle la taille d’un individu en avorisant la division
dans la cavité antérieure de l’œil ; peut mener à la Grossesse extra-utérine Grossesse anormale cellulaire, la synthèse des protéines et la croissance
cécité. caractérisée par l’implantation de l’embryon ailleurs que osseuse.
Gliocyte Cellule non conductrice de la névroglie dans l’utérus, le plus souvent dans une trompe utérine. Hormone de libération Hormone hypothala-
intimement associée à des neurones et participant à Guanine (G) Une des quatre bases azotées nucléo- mique qui stimule la sécrétion d’une hormone par
leur support, à leur protection et à leur nutrition. tidiques composant la structure de l’ADN et de l’ARN ; l’adénohypophyse.
Gliocyte ganglionnaire (cellule satellite) Cellule complémentaire à la C. Hormone de libération de l’hormone de crois-
spécialisée entourant les corps cellulaires neuronaux Gyrus (circonvolution) Saillie de substance grise à sance (GH-RH) Hormone hypothalamique qui
dans les ganglions nerveux sensitis et jouant un rôle de la surace des hémisphères cérébraux. stimule la sécrétion de GH par l’adénohypophyse.
protection ; aussi appelé cellule satellite.
Hormone folliculo-stimulante (FSH) Hormone
Globule blanc Élément guré du sang, transparent
s’il n’est pas coloré, qui protège l’organisme contre des H sécrétée par l’adénohypophyse ; stimule le dévelop-
pement d’un ollicule ovarique chez la emme ou la
substances ou des organismes étrangers. Habituation À la suite d’un apprentissage, proces- production de spermatozoïdes chez l’homme.
sus menant à la disparition d’une réponse malgré la
Globule polaire Petite cellule haploïde non onc- Hormone lutéinisante (LH) Hormone respon-
persistance du stimulus.
tionnelle produite durant l’ovogenèse. sable de la production de testostérone par les cellules
Globule rouge Élément guré du sang contenant de
Haploïde (n) (adj.) Condition caractéristique des interstitielles chez l’homme et chez la emme, hormone
gamètes, dont le noyau contient un seul exemplaire responsable de l’ovulation de même que de la matura-
l’hémoglobine ; transporte l’oxygène des poumons aux
de chaque sorte de chromosomes, soit la moitié du tion du corps jaune.
tissus et un peu de dioxyde de carbone des tissus aux
nombre diploïde.
poumons. Huile Lipide, habituellement d’origine végétale
Hématie Voir Globule rouge. et liquide à la température de la pièce ; se orme
Glucagon Hormone pancréatique qui avorise la
dégradation du glycogène par le oie et qui augmente le Hémisphère cérébelleux Chacune des masses lorsqu’une molécule de glycérol réagit avec trois molé-
taux de glucose sanguin. latérales du cervelet. cules d’acides gras.

Glucide Groupe de molécules comprenant les Hémisphère cérébral Chacune des masses laté- Humeur aqueuse Liquide aqueux présent dans la
monosaccharides, les disaccharides et les polysaccha- rales qui orment le cerveau. cavité antérieure de l’œil, c’est-à-dire entre la cornée et
rides ; source d’énergie à court terme ; généralement le cristallin.
Hémophilie Aection héréditaire caractérisée par un
soluble dans l’eau ; aussi appelé sucre ou hydrate de Hydrophile Se dit d’une molécule qui réagit avec
problème de coagulation qui entraîne des saignements
carbone. l’eau par interaction de charges.
incontrôlables.
Glucocorticoïdes Hormones sécrétées par le Hydrophobe Se dit d’une molécule qui ne réagit pas
Herpès Ensemble de maladies caractérisées par
cortex surrénal qui agissent sur le métabolisme des avec l’eau.
des plaies cutanées causées par un groupe de virus
glucides, des graisses et des protéines ; voir Cortisol.
appelés herpès virus.
Hymen Repli mince et membraneux obstruant de
Glucose Glucide composé de six atomes de
Hétérozygote (adj. ou nom) Individu qui possède açon incomplète l’orice externe du vagin ; rompu à
carbone que les organismes dégradent au cours de la l’âge adulte.
deux allèles diérents pour un caractère donné.
respiration cellulaire pour en retirer de l’énergie.
Histologie Branche de la biologie qui a pour but Hypercholestérolémie familiale Aection carac-
Glycémie Taux de glucose sanguin.
l’étude de la structure microscopique des tissus. térisée par une quantité excessive de cholestérol dans
Glycogène Polysaccharide de réserve chez les le sang ; prédispose les individus atteints aux maladies
Homéostasie Maintien des conditions internes
animaux composé de molécules de glucose. cardiaques.
stables d’une cellule ou d’un organisme, malgré des
Glycosurie Présence de glucose dans l’urine. fuctuations environnementales, grâce à des méca- Hyperglycémie Taux de glucose sanguin supérieur
nismes de régulation. à la normale.
Gonade Organe responsable de la production des
gamètes ; les ovaires produisent des ovules, et les Homolatéral (adj.) Du même côté. Hypermétropie Anomalie de la vision caractérisée
testicules, des spermatozoïdes. par une vision foue des objets rapprochés.
Homozygote (adj. ou nom) Individu qui possède
Gonadolibérine (Gn-RH) Hormone produite par deux allèles identiques pour un caractère donné, par Hyperpolarisation Augmentation de la dié-
l’hypothalamus qui stimule la sécrétion de FSH et de LH exemple AA (homozygote dominant) ou aa (homozygote rence de charges de part et d’autre de la membrane
par l’adénohypophyse. récessi). plasmique.

Gonadotrophine chorionique humaine (hCG) Hormone Signal chimique sécrété dans le sang Hypoglycémie Taux de glucose sanguin inérieur à
Hormone sécrétée par le chorion et dont la onction est par une cellule endocrine, puis transporté par le sang la normale.
de maintenir la muqueuse utérine en place au cours de jusqu’à des organes ou cellules cibles disséminés dans
l’organisme pour infuer de açon spécique sur leur Hypophyse Glande endocrine reliée à l’hypothala-
la grossesse.
activité. Une hormone appartient à l’un ou l’autre de mus par l’inundibulum ; ormée de l’adénohypophyse et
Gonadotrophines (LH et FSH) Hormones de ces deux groupes : stéroïde ou peptidique, protéique et de la neurohypophyse.
l’adénohypophyse qui régulent l’activité des ovaires et dérivée d’acides aminés.
Hypothalamus Important centre de régulation auto-
des testicules.
Hormone antidiurétique (ADH) Hormone hypo- nome et neuroendocrinien situé sous le thalamus.
Gradient de concentration Diérence de concen- thalamique entreposée et libérée par la neurohypo-
tration existant de part et d’autre d’une membrane physe qui augmente la perméabilité des tubules rénaux
semi-perméable. et avorise ainsi la réabsorption de l’eau. I
Gradient électrique Diérence de charges élec- Hormone d’inhibition Hormone hypothala- Îlot pancréatique Chacun des amas cellulaires
triques entre deux points. mique qui inhibe la sécrétion d’une hormone par qui constituent la portion endocrine du pancréas ; les
l’adénohypophyse. cellules alpha sécrètent le glucagon et les cellules bêta,
Graisse Lipide, habituellement d’origine animale
l’insuline.
et solide à la température de la pièce, composé d’une Hormone d’inhibition de l’hormone de crois-
molécule de glycérol et de trois acides gras ; présente sance (GH-IH) Hormone hypothalamique qui inhibe Implantation Mouvement de l’embryon qui s’attache
dans le tissu adipeux. la sécrétion de GH par l’adénohypophyse. à la muqueuse utérine (endomètre) et s’y enouit.
GLOSSAIRE 483

Incus (enclume) Voir Osselet. partagés équitablement, et polaire, s’ils sont partagés Malléus (marteau) Voir Osselet.
inéquitablement.
Inérieur (adj.) Qui est situé en dessous, plus bas. Matrice Substance amorphe qui remplit les espaces
Liaison hydrogène Liaison aible se ormant entre entre les cellules du tissu conjoncti ; se dit aussi de
Inertilité Incapacité de concevoir un enant après un l’atome d’hydrogène légèrement positi d’une molécule l’intérieur de la mitochondrie.
an de relations sexuelles non protégées. et un atome légèrement négati d’une autre molécule ou
Infux nerveux Potentiel d’action (modication élec- entre des parties d’une même molécule. Méat acoustique externe (conduit audi-
trochimique) se propageant le long d’une neurobre. ti) Structure tubulaire allant du pavillon de l’oreille
Liaison ionique Lien chimique dans lequel des
jusqu’au tympan.
Inundibulum Tige qui relie l’hypophyse à électrons sont transérés d’un atome à un autre.
l’hypothalamus. Mécanisme de rétroactivation Mode de régula-
Liaison peptidique Type de liaison covalente unis-
tion dans lequel la réponse produite en réaction à un
Inhibine Hormone produite par les testicules et les sant deux acides aminés.
stimulus vient amplier celui-ci.
ovaires, qui exerce une inhibition sur la sécrétion de
Lié au sexe Expression qui désigne un gène porté
FSH par l’adénohypophyse. Mécanorécepteur Récepteur sensible aux stimulus
par un des deux chromosomes sexuels, mais qui peut
mécaniques, comme la pression, les ondes sonores et
Insuline Hormone pancréatique qui abaisse le taux contrôler un trait n’ayant rien à voir avec les caracté-
la gravité.
de glucose sanguin en avorisant son absorption par les ristiques sexuelles d’un individu. Si ce gène est porté
cellules et sa conversion en glycogène et en lipides. uniquement par le chromosome X, on dit qu’il est lié au Médial (adj.) Qui est situé vers l’axe médian (milieu)
chromosome X. du corps.
Intégration Sommation des signaux excitateurs et
inhibiteurs par un neurone ou par certaines parties de Ligand Molécule qui se xe à un récepteur. Médulla surrénale (glande) Partie interne de la
l’encéphale. glande surrénale qui sécrète de l’A et de la NA.
Ligature des trompes Méthode contraceptive
Intercinèse Période de temps séparant la première consistant à sectionner et à ligaturer les trompes uté- Méiose Mécanisme de division nucléaire pro-
et la deuxième division de la méiose, au cours de rines an d’empêcher le passage des spermatozoïdes. duisant des gamètes ayant un nombre haploïde de
laquelle il n’y a pas de réplication de l’ADN. chromosomes.
Lipide Groupe de molécules comprenant les
Interneurone Neurone situé dans le SNC et qui triglycérides (ou huiles et graisses), les phosphoglycé-
Mélatonine Hormone sécrétée par la glande pinéale
transmet les messages des neurones sensitis aux neu- rolipides et les stéroïdes ; rôles variés ; généralement
et qui intervient dans le cycle veille-sommeil.
rones moteurs ; aussi appelé neurone d’association. insoluble dans l’eau.
Membrane basale Couche de matériel amorphe
Intérocepteur Récepteur sensoriel sensible aux Liquide cérébrospinal (LCS) Liquide remplis-
qui ancre le tissu épithélial au tissu conjoncti
stimulus provenant de l’intérieur de l’organisme, plus sant les ventricules cérébraux, les cavités sous-
sous-jacent.
précisément des viscères et des vaisseaux sanguins ; arachnoïdiennes et le canal central.
comprend les barorécepteurs, les osmorécepteurs et Membrane embryonnaire Chacune des mem-
Liquide extracellulaire Liquide qui baigne toutes
les chimiorécepteurs. branes qui, sans aire partie de l’embryon, sont néces-
les cellules vivantes de l’organisme ; se compose de
substances dissoutes qui quittent les capillaires sanguins saires à sa survie et à sa santé.
Interphase Étape du cycle cellulaire entre deux divi-
sions cellulaires. Elle comprend la phase G1, au cours par ltration et par diusion. Membrane plasmique Membrane entourant le
de laquelle la cellule est active sur le plan métabolique cytoplasme, qui consiste en une double couche de
Lobe antérieur Division avant d’un hémisphère
et croît rapidement, la phase S, pendant laquelle se phospholipides dans laquelle des protéines et du
cérébelleux.
déroule la réplication de l’ADN, et la phase G2, où la cholestérol sont enchâssés ; contrôle le passage des
cellule synthétise les protéines nécessaires à la division Lobe focculonodulaire Partie onctionnelle du molécules vers l’intérieur ou l’extérieur de la cellule.
cellulaire. cervelet qui contribue à maintenir le tonus des muscles
posturaux et qui aide à contrôler l’équilibre et à coordon- Membrane synoviale Revêtement interne de
Ion Atome ou groupe d’atomes ayant une charge
ner les mouvements des yeux. la capsule d’une articulation synoviale (mobile) ;
positive ou négative.
responsable de la production de la synovie, un liquide
Lobe insulaire Division d’un hémisphère cérébral
Iris Anneau musculaire coloré entourant la pupille et lubriant.
enoui dans le sillon latéral et en partie recouvert par les
régulant le passage de la lumière dans l’œil.
lobes temporal, pariétal et rontal. Membrane tectoriale Couche gélatineuse qui
recouvre les stéréocils des cellules sensorielles de
Lobe postérieur Division arrière d’un hémisphère
J cérébelleux.
l’organe spiral ; son déplacement génère des inlux
nerveux dans la branche cochléaire du ner crâ-
Jonction neuroglandulaire (JNG) Région de Lobule Petit lobe ; subdivision d’un lobe d’un testi- nien VIII.
contact (synapse) entre une terminaison axonale et une cule ou d’une glande mammaire, par exemple.
glande. Méninges Membranes de tissu conjoncti recou-
Locus Site précis qu’occupe un gène sur un vrant l’encéphale et la moelle épinière ; comprennent la
Jonction neuromusculaire (JNM) Région de chromosome. dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère.
contact (synapse) entre une terminaison axonale et une
bre musculaire. Loi du TOUT ou RIEN Loi énonçant qu’un potentiel Ménopause Arrêt permanent du cycle menstruel.
d’action apparaît dans un neurone uniquement lorsque
le seuil d’excitation est atteint ; ce potentiel a dès lors Menstruation Perte, par l’utérus, de sang et de
tissu à la n d’un cycle menstruel ; desquamation de
L toujours la même intensité, quelle que soit l’intensité du
l’endomètre.
stimulus.
Labyrinthe Synonyme de l’oreille interne dont le rôle
Lysosome Vésicule limitée par une membrane et Mésencéphale Région de l’encéphale qui se
est de convertir les ondes sonores en infux nerveux.
contenant des enzymes hydrolytiques pour la digestion compose des pédoncules cérébraux et des colliculus
Lamelles du cervelet Replis du cortex cérébelleux. de macromolécules. supérieurs et inérieurs.
Lanugo Fine pilosité présente sur le corps du œtus Mésoderme Feuillet embryonnaire à l’origine du
vers la n de son développement.
M squelette et du système musculaire.
Latéral (adj.) Qui est situé vers les côtés. Métabolisme Ensemble des réactions chimiques se
Macromolécule Molécule organique volumineuse
Leptine Hormone produite par le tissu adipeux ; agit constituée de nombreuses molécules simples unies par déroulant dans une cellule ou dans un organisme.
sur l’hypothalamus pour déclencher la sensation de des liaisons covalentes. Métaphase Deuxième phase de la division cel-
satiété. lulaire, au cours de laquelle les chromosomes sont
Macula Partie de la rétine au centre de laquelle se
Leucocyte Voir Globule blanc. trouve la ossette centrale ; aussi appelée tache jaune. alignés sur l’équateur du useau de division.

Liaison covalente Lien chimique caractérisé par le Maladie de Tay-Sachs Maladie héréditaire réces- Micelle Structure sphérique ormée d’un agrégat de
partage d’électrons entre les atomes impliqués. La liai- sive mortelle, attribuable à la présence d’une enzyme molécules amphiphatiques entourant une substance qui
son est dite covalente non polaire si les électrons sont lysosomale déectueuse chez le nouveau-né. est hydrophobe et en suspension dans l’eau.
484 GLOSSAIRE

Microtubule Petite structure cylindrique aisant Myomètre Couche musculaire de l’utérus. Neurone unipolaire Neurone ayant un seul axone
partie du cytosquelette et composée de tubuline, une qui se divise en prolongements central et périphérique.
Myopie Diculté de bien distinguer les objets
protéine ; présent dans le cytoplasme, les centrioles, les Seul le prolongement périphérique porte des dendrites
éloignés.
cils et les fagelles. à son extrémité.
Milieu intérieur Ensemble des liquides de l’orga- Neurotransmetteur Substance chimique entrepo-
nisme qui assurent aux cellules des conditions avo- N sée dans des vésicules synaptiques à l’extrémité des
rables à leur survie ; se compose du liquide interstitiel axones et qui est responsable de la transmission des
Ner Groupe d’axones longs situé à l’extérieur du
ainsi que du sang et de la lymphe. infux nerveux à travers la synapse.
SNC.
Minéralocorticoïdes Groupe d’hormones Neutron Particule subatomique de charge neutre
Ner crânien Ner émergeant de l’encéphale.
sécrétées par le cortex surrénal qui régulent l’équilibre située dans le noyau d’un atome et ayant une masse
hydroélectrolytique et qui entraînent une augmentation Ner intercostal Ner s’étendant le long de chaque d’environ une unité de masse atomique.
du volume sanguin et de la pression artérielle. côte et innervant les muscles intercostaux, plusieurs
muscles abdominaux et la peau recouvrant ces Névroglie Tissu nerveux ormé par l’ensemble des
Mitochondrie Organite membraneux dans lequel les
muscles. gliocytes ; voir Gliocyte.
molécules d’ATP sont produites au cours du processus
de la respiration cellulaire. Ner spinal (rachidien) Ner ormé par l’union des Nocicepteur Récepteur de la douleur.
racines ventrale et dorsale issues de la moelle épinière ;
Mitose Type de division cellulaire dans laquelle les Nœud de la neurofbre (nœud de Ranvier)
il y a 31 paires de ners spinaux.
cellules lles reçoivent exactement le même bagage Étranglement dans la gaine de myéline ; partie de
chromosomique et génétique que celui de la cellule mère ; Neurofbre Axone d’un neurone. l’axone qui n’est pas recouverte de myéline.
permet la croissance et la réparation des tissus.
Neurofbre associative Neurobre qui relie des Non-disjonction Absence de séparation des
Mixte (adj.) Se dit d’un ner qui comporte à la ois régions du cortex cérébral à l’intérieur d’un même chromosomes homologues ou des chromatides
des neurobres sensitives et motrices. hémisphère. sœurs au cours de la méiose I ou de la méiose II
Modèle de la mosaïque uide Modèle de la Neurofbre commissurale Neurobre qui relie des respectivement.
membrane plasmique ondé sur la présence de pro- aires homologues des deux hémisphères cérébraux. Noradrénaline (NA) Neurotransmetteur libéré par
téines pouvant se déplacer à l’intérieur d’une bicouche
Neurofbre de projection Neurobre qui relie les la plupart des neurones postganglionnaires du SNAS ;
fuide de phospholipides.
hémisphères cérébraux avec les centres inérieurs de hormone libérée par la glande médulla surrénale.
Moelle épinière Partie du système nerveux située l’encéphale ou de la moelle épinière. Noyau Organite limité par une enveloppe membra-
dans le canal vertébral de la colonne vertébrale.
Neurohypophyse Lobe postérieur de l’hypophyse naire double renermant le matériel génétique (ADN) ;
Molécule Union de deux atomes ou plus d’un même qui emmagasine et libère des hormones produites par gouverne la structure et le onctionnement de la cellule ;
élément ou d’éléments diérents. l’hypothalamus. groupe de corps cellulaires dans le SNC.
Molécule amphipathique Molécule comportant Neurolemme (neurilemme) Autre nom donné à la Noyau cunéiorme Noyau présent dans le bulbe
une région polaire et une région non polaire, ce qui lui gaine de Schwann ; comprend le cytoplasme et le noyau rachidien et dans lequel les neurones de premier ordre
conère la capacité d’interagir simultanément avec des repoussés à la périphérie d’un neurolemmocyte enroulé du tractus cunéiorme en provenance de la partie supé-
substances non polaires, tels les lipides, et des subs- autour d’un axone. rieure du corps ont synapse avec les corps cellulaires
tances polaires, telle l’eau. des neurones de deuxième ordre.
Neurolemmocyte (cellule de Schwann) Gliocyte
Molécule organique Molécule composée d’atomes présent dans le SNP et qui s’enroule autour des axones. Noyau gracile Noyau présent dans le bulbe rachi-
de carbone et d’hydrogène.
Neurone Unité morphologique et onctionnelle du dien et dans lequel les neurones de premier ordre du
Molécule polaire Molécule présentant des charges système nerveux ; comprend généralement plusieurs tractus gracile en provenance de la partie inérieure
électriques partielles. dendrites, un corps cellulaire et un axone qui produit et du corps ont synapse avec les corps cellulaires des
transmet les infux nerveux. neurones de deuxième ordre.
Monohybride (adj.) Se dit d’un croisement dans lequel
on considère la transmission d’un seul caractère. Neurone adrénergique Neurone sécrétant les Noyau pontique Noyau situé dans le pont ; certains
Monosaccharide Glucide simple comme le glu- neurotransmetteurs A ou NA. des noyaux pontiques sont à l’origine de ners crâniens,
cose, ayant de trois à sept atomes de carbone. alors que d’autres règlent le sommeil et la respiration.
Neurone bipolaire Catégorie de neurones ayant
Monosomie Présence chez un individu d’un deux prolongements, soit une dendrite et un axone de Noyau rouge Noyau du mésencéphale qui sert de
seul représentant d’une paire de chromosomes part et d’autre du corps cellulaire. relais dans certaines voies motrices et qui joue un rôle
homologues. dans le contrôle de la motricité.
Neurone cholinergique Neurone sécrétant le
Monosynaptique (adj.) Se dit d’un réfexe qui ne neurotransmetteur ACh. Noyau suprachiasmatique Région de l’hypothala-
comprend qu’une synapse entre un neurone sensiti et mus, aussi appelée horloge biologique, qui reçoit
Neurone moteur Cellule nerveuse capable de
un neurone moteur. des données des yeux concernant les cycles
conduire les infux nerveux depuis le SNC jusqu’aux
Mont du pubis (mont de Vénus) Chez la emme, muscles et aux glandes ; aussi appelé neurone eérent. lumière/obscurité ; impliqué dans la atigue attribuable
proéminence attribuable à la présence de tissu adipeux au décalage horaire.
Neurone multipolaire Neurone ayant de nom-
recouvrant la symphyse pubienne. Noyaux de la base Régions de substance grise
breuses dendrites et un seul axone.
Morphogenèse Émergence de la orme dans les situées au cœur de la substance blanche des hémis-
Neurone postganglionnaire Neurone du SNA
tissus, les organes ou l’embryon lui-même au cours du phères cérébraux. Ils comprennent le noyau caudé
dont le corps cellulaire est situé dans un ganglion auto-
développement. et le noyau lenticulaire. Ils contribuent à la régulation
nome et qui innerve un eecteur.
motrice ; aussi appelés noyaux gris centraux et gan-
Morula Boule compacte de blastomères obtenue
Neurone préganglionnaire Neurone du SNA dont glions de la base.
après la écondation, par les divisions répétées du
le corps cellulaire est situé dans le SNC et dont l’axone
zygote.
se rend jusqu’à un ganglion autonome pour y aire
Nucléole Région sphérique oncée du noyau
responsable de la production des sous-unités des
Moteur (adj.) Se dit d’un neurone ou d’un ner synapse avec un ou des neurones postganglionnaires.
transportant un infux nerveux depuis le SNC jusqu’aux ribosomes.
Neurone pyramidal Neurone dont le corps
eecteurs du SNP. Nucléotide Sous-unité d’ADN et d’ARN compre-
cellulaire loge dans le cortex cérébral et régissant les
Muqueuse Membrane qui tapisse les conduits et les mouvements volontaires. nant un pentose, une base azotée et un groupement
cavités de l’organisme qui débouchent sur l’extérieur. phosphate.
Neurone sensiti Cellule nerveuse capable de
Mutation Altération d’un gène causée par une modi- transmettre les infux nerveux depuis un récepteur Nystagmus Mouvements involontaires des yeux,
cation de sa composition en ADN. jusqu’au SNC ; aussi appelé neurone aérent. saccadés et incessants.
GLOSSAIRE 485

O Parathormone (PTH) Hormone sécrétée par les Phase lutéale Période du cycle ovarien comprise
glandes parathyroïdes ; augmente le taux de calcium entre la ormation du corps jaune à la suite de l’ovula-
Ocytocine (OT) Hormone hypothalamique entrepo- sanguin. tion et le début de la menstruation, s’il n’y a pas eu de
sée et libérée par la neurohypophyse et qui provoque écondation.
la contraction de l’utérus et l’éjection du lait par les Parathyroïdes Glandes enouies à la ace
glandes mammaires. postérieure de la glande thyroïde ; produisent la Phase mitotique (M) (ou division cellulaire)
parathormone. Période du cycle cellulaire au cours de laquelle la
Œstrogènes Hormones sexuelles produites par cellule se divise.
les ovaires et qui avorisent le développement et le Paresthésie Trouble de la sensibilité se maniestant
maintien des organes sexuels et des caractères sexuels par des sensations anormales de ourmillement, de Phase proliférative Période du cycle utérin com-
secondaires de la emme. piqûre ou de brûlure. prise entre la n de la menstruation et le début de la
phase sécrétoire ; caractérisée par la reconstitution de
Oligodendrocyte Gliocyte dont les prolongements Pédoncules cérébelleux supérieurs, moyens et la couche onctionnelle de l’endomètre sous l’infuence
cytoplasmiques orment des gaines de myéline autour inférieurs Faisceaux nerveux qui relient le cervelet des œstrogènes.
des axones du SNC. au tronc cérébral.
Phase sécrétoire Période du cycle utérin comprise
Olive Noyau bulbaire jouant un rôle dans l’équilibre, Pédoncules cérébraux Portion du mésencéphale entre la n de la phase proliérative et le début de la
la coordination et la modulation des sons venant de consistant essentiellement en voies descendantes qui menstruation ; caractérisée par l’épaississement de
l’oreille interne. transmettent l’inormation motrice des hémisphères l’endomètre et l’activité sécrétoire des glandes utérines.
cérébraux au tronc cérébral et à la moelle épinière.
Oreille externe Structure responsable de la capture Phénotype Maniestation physique ou physiologique
des ondes sonores ; comprend le pavillon, le conduit Pénis Organe externe mâle à travers lequel passe d’un ou de plusieurs caractères déterminés par le géno-
auditi et le tympan. l’urètre ; organe de la miction et de la copulation. type, par exemple, la couleur des yeux.
Oreille interne Structure responsable de l’audition Perception Interprétation des sensations. Phénylcétonurie Aection héréditaire entraînant
et de l’équilibre ; comprend la cochlée, le vestibule et l’accumulation de phénylalanine et qui se caractérise
Péricarde Séreuse dont le euillet viscéral orme
les canaux semi-circulaires. par une aible pigmentation, un retard mental, ainsi
l’épicarde (tunique externe de la paroi du cœur) et dont
que des maniestations neurologiques.
Oreille moyenne Structure située derrière le le euillet pariétal tapisse la cavité péricardique.
tympan et comprenant trois osselets qui amplient les Phospholipide (phosphoglycérolipide) Molécule
Périnée Région anatomique en orme de losange
ondes sonores rappant le tympan. ormant la bicouche des membranes cellulaires ; pré-
limitée de l’avant à l’arrière par le pubis et le coccyx et,
sente une tête polaire, hydrophile, liée à deux queues
Organe Ensemble de deux tissus ou plus accomplis- latéralement, par les tubérosités ischiatiques.
non polaires, hydrophobes.
sant une même onction.
Périnèvre Dans un ner, couche de tissu conjoncti
Organe cible Organe capable de réagir à une entourant des groupes d’axones.
Photorécepteur Récepteur de la rétine sensible aux
rayons lumineux ; comprend les cônes et les bâtonnets.
hormone grâce aux récepteurs protéiques spéciques
Période réfractaire À la suite d’une stimulation
de ses cellules.
nerveuse, période de temps durant laquelle un neurone
Physiologie Branche de la biologie qui a pour but
l’étude du onctionnement d’un organisme et de ses
Organe spiral (organe de Corti) Structure située ne peut généralement déclencher aucun autre infux
parties.
dans la cochlée et responsable du sens de l’ouïe. nerveux. Elle se partage en période réractaire absolue,
où un neurone est totalement insensible à tout autre sti- Pie-mère Méninge la plus délicate adhérant
Organisme Être vivant unicellulaire ou pluricellulaire. mulus, et en période réractaire relative, où un stimulus ortement à la surace de l’encéphale et de la moelle
Organite Petit élément du cytoplasme doté d’une supérieur au seuil d’excitation peut déclencher un autre épinière.
structure et d’une onction déterminées. potentiel d’action.
Pinocytose Absorption de liquide par endocytose
Organogenèse Formation et développement des Péritoine Séreuse de la cavité abdominale, ormée par une cellule.
organes d’un organisme. d’un euillet viscéral recouvrant le oie, l’estomac, la
rate, les intestins, etc. ; son euillet pariétal tapisse Placenta Organe ormé à partir du chorion et de la
Osmorécepteur Récepteur sensible à la concentra- intérieurement la cavité abdominale. paroi utérine et qui permet à l’embryon, puis au œtus,
tion en solutés du plasma. de se procurer des nutriments et de se débarrasser de
Perméabilité sélective Degré variable de perméa- ses déchets.
Osmose Mouvement d’eau à travers une membrane bilité ; la cellule est imperméable à certaines subs-
semi-perméable ; l’eau se déplace de la solution pauvre tances et permet à d’autres de passer plus ou moins
Plaque équatoriale Plan perpendiculaire au useau
en solutés non diusibles vers la solution riche en de division sur lequel s’alignent les chromosomes à la
acilement.
solutés non diusibles. métaphase.
Petite lèvre Un des deux replis longitudinaux de la
Osselet L’un des petits os de l’oreille moyenne qui membrane muqueuse à l’intérieur des grandes lèvres
Plaquette Élément guré du sang essentiel pour la
comprend le malléus (marteau), l’incus (enclume) et le coagulation.
délimitant le vestibule.
stapès (étrier).
Phagocytose Mécanisme qui permet à certaines Plèvre Séreuse des poumons ; son euillet viscéral
Ovaire Gonade de la emme qui produit les ovules et cellules d’ingérer de grosses particules qu’elles ener-
recouvre les poumons, et son euillet pariétal tapisse
les hormones sexuelles. l’intérieur de la cavité thoracique.
ment dans une vésicule intracellulaire.
Ovocyte Ovule immature. L’ovocyte de premier Plexus Entrelacement de ners ou de vaisseaux
Phase de dépolarisation Première phase d’un
ordre est issu de la division mitotique d’une ovogonie sanguins.
potentiel d’action, au cours de laquelle le potentiel de
et l’ovocyte de deuxième ordre, de la première division
membrane s’éloigne du potentiel membranaire de repos Plexus choroïde Réseau de capillaires localisé
méiotique d’un ovocyte de premier ordre.
et devient plus positi. dans les ventricules cérébraux et sécrétant le liquide
Ovogenèse Ensemble des processus qui
Phase de repolarisation Deuxième phase d’un
cérébrospinal.
conduisent à la production de gamètes emelles.
potentiel d’action, caractérisée par un retour au repos Point G Zone érogène éminine palpable située sur la
Ovulation Libération d’un ovocyte de deuxième du potentiel membranaire. ace antérieure de la paroi vaginale.
ordre par l’ovaire ; s’il y a écondation, cet ovocyte
Phase folliculaire Période de temps du cycle Polarisé (adj.) Se dit d’une région présentant des
termine sa méiose II et se transorme en ovule.
ovarien comprise entre la n des menstruations et l’ovu- diérences de potentiel entre deux points.
Ovule Gamète emelle issu de la division méiotique lation ; caractérisée par le développement de ollicules
ovariques qui sécrètent des œstrogènes.
Polydipsie Soi excessive.
d’un ovocyte de deuxième ordre.
Phase G 0 Phase durant laquelle une cellule ne se
Polypeptide Molécule linéaire composée d’un
grand nombre d’acides aminés retenus par des liaisons
divise plus ; peut être temporaire ou permanente.
P peptidiques.
Phase G1 Voir Interphase.
Pancréas Glande qui produit des enzymes diges- Polyphagie Besoin excessi de manger, sans que se
tives ainsi que deux hormones, l’insuline et le glucagon. Phase G2 Voir Interphase. manieste la satiété.
486 GLOSSAIRE

Polysaccharide Macromolécule composée d’un vers l’encéphale, des infux renseignant sur la position y réagissant de nouveau seulement si son intensité
grand nombre de monosaccharides ; l’amidon et le dans l’espace des diérentes parties du corps. augmente.
glycogène sont composés de centaines de molécules
Prostaglandine Substance hormonale ayant des Récepteur adrénergique Catégorie de récepteur
de glucose.
eets locaux variés et puissants. compatible avec l’A et la NA ; se partage en récepteurs
Polyspermie Pénétration de plus de un spermato- alpha et bêta.
Prostate Glande entourant la portion supérieure de
zoïde dans l’ovule au moment de la écondation.
l’urètre mâle, située sous la vessie ; produit des sécré- Récepteur cholinergique Récepteur sur lequel se
Polysynaptique (adj.) Se dit d’un réfexe complexe tions aisant partie du sperme. xe l’ACh.
qui ait intervenir des chaînes de neurones et donc de
Protéine Macromolécule constituée d’un polypep- Récepteur complexe Récepteur associé aux sens
nombreuses synapses.
tide ou plus. spéciaux ; correspond à une cellule spécialisée aisant
Polyurie Production abondante d’urine. synapse avec un neurone sensiti.
Proton Particule subatomique de charge positive
Pompe à Na+/K+ Protéine membranaire qui située dans le noyau d’un atome et ayant une masse Récepteur cutané Récepteur présent dans la peau
transporte le Na+ et le K+ de manière inéquitable et à d’environ une unité de masse atomique. et sensible à la pression, au toucher, à la douleur et à la
l’encontre de leur gradient de concentration. température.
Proximal (adj.) Qui est situé plus près du point
Pont Portion du tronc cérébral située entre le bulbe d’attache d’un membre ou de l’origine d’une structure. Récepteur des ollicules pileux Terminaison
rachidien et le mésencéphale ; ormé de voies ascen- nerveuse libre s’enroulant à la base d’un ollicule pileux
Puberté Séquence d’événements physiologiques et
dantes et descendantes ainsi que de noyaux ; et déclenchant des infux lorsqu’il y a un contact avec
morphologiques au cours desquels l’enant devient un
voir Noyau pontique. le poil.
adulte sexuellement mûr.
Pore nucléaire Ouverture dans l’enveloppe Récepteur muscarinique (m ou µ) Catégorie
Pupille Ouverture au centre de l’iris.
nucléaire qui permet l’entrée de molécules dans le de récepteur cholinergique pouvant être stimulé par la
noyau et la sortie des sous-unités des ribosomes. Pyramide Dans la région inérieure du bulbe rachi-
muscarine et par l’ACh.
dien, renfement constitué de tractus descendants qui
Porteur Individu hétérozygote qui, sans être atteint
jouent un rôle dans le contrôle conscient des muscles Récepteur nicotinique (n) Catégorie de récepteur
d’un trouble héréditaire récessi, peut transmettre
squelettiques. cholinergique pouvant être stimulé par la nicotine et par
l’allèle qui en est responsable à sa descendance.
l’ACh.
Postérieur (adj.) Qui est situé derrière.
Q Récepteur sensoriel Structure spécialisée dans la
Postsynaptique (adj.) Dans une synapse, se dit détection de stimulus environnementaux externes ou
du neurone qui reçoit le message, sous la orme d’un Queue de cheval Regroupement des racines des internes.
neurotransmetteur. ners lombaires et sacraux, dans le canal vertébral, à
l’extrémité de la moelle épinière. Récepteur simple Récepteur associé aux sens
Potentiel d’action Modication du potentiel de généraux ; correspond aux terminaisons dendritiques
membrane dans un tissu excitable qui se traduit par un libres ou encapsulées d’un neurone sensiti.
signal électrique et qui se propage selon le mode TOUT R
ou RIEN. Réfexe Réaction automatique et involontaire à un
Racine dorsale Racine sensitive (aérente) d’un stimulus.
Potentiel gradué Modication locale du potentiel ner spinal.
membranaire de repos proportionnelle à l’intensité Réfexe autonome Catégorie de réfexe stimulant
Racine ventrale Racine motrice (eérente) d’un ner les muscles lisses, le cœur ou les glandes.
du stimulus ; aussi appelé potentiel local. Il existe des
spinal.
potentiels gradués dépolarisants, aussi nommés poten- Réfexe crânien Réfexe relevant de l’encéphale.
tiels postsynaptiques excitateurs (PPSE) et Rameau dorsal Subdivision d’un ner spinal à sa
des potentiels gradués hyperpolarisants, aussi appe- sortie de la colonne vertébrale innervant la partie posté- Réfexe d’accommodation Réfexe au cours
lés potentiels postsynaptiques inhibiteurs (PPSI). rieure du tronc. duquel le cristallin modie sa courbure en onction de la
distance de l’objet de açon à réracter les rayons lumi-
Potentiel membranaire de repos Polarité obser- Rameau ventral Subdivision d’un ner spinal à sa
neux exactement sur la macula de la rétine.
vée de part et d’autre de la membrane plasmique d’un sortie de la colonne vertébrale innervant les parties
neurone au repos et qui est causée par une distribution antérieure et latérale du tronc ainsi que les membres. Réfexe d’extension croisée Réfexe spinal per-
inégale des ions. mettant le transert du poids du corps d’une jambe à
RE lisse (REL) Portion du RE qui ne porte pas de
l’autre après la capture d’un stimulus douloureux.
Prépuce Repli cutané recouvrant le gland du pénis ribosomes ; responsable, entre autres, de la synthèse
ou du clitoris. de phospholipides membranaires. Réfexe de retrait Réfexe spinal déclenché par
un stimulus douloureux qui a pour eet d’éloigner du
Presbytie Trouble visuel causé par la perte d’élas- RE rugueux (RER) Portion du RE dont la mem-
stimulus la partie du corps menacée.
ticité du cristallin ; se traduit par une vision embrouillée brane porte des ribosomes sur sa ace cytoplasmique.
des objets rapprochés. Les protéines synthétisées à ce niveau pénètrent dans Réfexe patellaire Réfexe d’étirement caractérisé
la cavité du RE, où elles pourront être modiées. par l’extension de la jambe après percussion du tendon
Présynaptique (adj.) Dans une synapse, se dit
du neurone qui émet le message, sous la orme d’un Réaction d’alarme, ou réaction de lutte ou rotulien.
neurotransmetteur. de uite Réaction se produisant lorsqu’un individu Réfexe pupillaire Réfexe au cours duquel le diamètre
est soumis à un stress en raison, par exemple, d’une de la pupille varie selon l’intensité lumineuse, réglant ainsi
Progestérone Hormone sexuelle de la emme,
menace ou d’une peur intense. la quantité de lumière pénétrant dans l’œil.
produite par le corps jaune et par le placenta durant la
grossesse ; impliquée dans le cycle utérin. Réaction d’hydrolyse Procédé de dégradation Réfexe somatique Catégorie de réfexe stimulant
d’une molécule par l’addition d’une molécule d’eau. les muscles squelettiques.
Projection Renvoi par l’encéphale des sensations
cutanées vers leur source probable. Réaction de synthèse par déshydratation Réfexe spinal Catégorie de réfexe géré par la
Réaction chimique qui permet l’union de molécules moelle épinière.
Prolactine (PRL) Hormone sécrétée par l’adéno-
simples après le retrait d’une molécule d’eau.
hypophyse qui stimule la production de lait par les Renfement cervical Élargissement de la moelle
glandes mammaires. Récepteur Structure capable de capter un stimulus épinière au niveau des vertèbres cervicales, là où
et d’y réagir.
Prophase Première phase de la division cellulaire, arrivent et sortent les neurobres innervant les
au cours de laquelle la chromatine se condense, de Récepteur à adaptation lente Récepteur émet- membres supérieurs.
sorte que les chromosomes apparaissent ; les chromo- tant des infux nerveux aussi longtemps que dure le
Renfement lombaire Élargissement de la
somes sont épars. stimulus.
moelle épinière au niveau des vertèbres lombaires,
Propriocepteur Récepteur situé dans les muscles Récepteur à adaptation rapide Récepteur là où arrivent et sortent les neurobres innervant les
squelettiques, les tendons et les articulations émettant, réagissant à la première application d’un stimulus, puis membres inérieurs.
GLOSSAIRE 487

Rénine Enzyme libérée par les reins et qui entraîne Sillon (scissure) Rainure séparant les gyrus dans les Spermatozoïde Cellule reproductrice masculine ;
la sécrétion d’aldostérone et une augmentation de la hémisphères cérébraux. présente trois parties distinctes : une tête, une pièce
pression sanguine. intermédiaire et une queue.
Sillon de division Légère dépression qui apparaît
Repêchage Étape du processus de mémorisation dans le plan de l’équateur d’une cellule en train de se Sperme Liquide ormé par les sécrétions des vési-
durant laquelle on puise dans les souvenirs l’inorma- diviser ; ce sillon s’approondit et nit par séparer la cules séminales, de la prostate et des glandes bulbo-
tion qu’on y avait stockée. cellule en deux. urétrales, expulsé du pénis au moment de l’éjaculation ;
contient les spermatozoïdes.
Réplication Processus qui consiste à aire une Sillon latéral Sillon séparant le lobe temporal des
copie de l’ADN. lobes rontal et pariétal ; aussi appelé scissure de Spermiogenèse Partie de la spermatogenèse
Sylvius. au cours de laquelle la spermatide se transorme en
Respiration cellulaire Réactions métaboliques qui spermatozoïde.
extraient l’énergie de la dégradation des glucides prin- Sillon pariéto-occipital Sillon qui sépare le lobe
cipalement, mais aussi des acides gras et des acides pariétal du lobe occipital. Stapès (étrier) Voir Osselet.
aminés, an de produire des molécules d’ATP. Stéréocil Longue microvillosité agissant à titre de
Sinus de la dure-mère Espaces qui se orment
Réticulum endoplasmique (RE) Système com- aux endroits où les deux euillets de la dure-mère se mécanorécepteur pour les cellules sensorielles respon-
posé de sacs et de canaux membraneux présent dans séparent ; toutes les veines qui recueillent le sang de sables de l’ouïe et de l’équilibre.
le cytoplasme. l’encéphale s’y jettent ; aussi impliqués dans le drainage Stéroïde Catégorie de lipide constitué à partir de
du liquide cérébrospinal. cholestérol, un complexe de quatre cycles carbonés ;
Rétine centrale Région maculaire de l’œil, soit la
par exemple, la progestérone et la testostérone.
zone d’acuité visuelle ne comprenant que des cônes. Sinus lactifère Dilatation du conduit lactière avant
de déboucher dans le mamelon. Stimuline Hormone de l’adénohypophyse qui sti-
Rétine périphérique Région de la rétine riche en
mule la sécrétion d’une hormone par une autre glande
bâtonnets. Sinus sagittal supérieur Un des sinus de la
endocrine.
dure-mère.
Rétro-inhibition Mode de régulation homéostatique
Stimulus Modication du milieu intérieur ou extérieur
dans lequel la réponse produite en réaction à un stimu- Site actif Zone de la surace d’une enzyme sur
qui provoque une réaction chez un organisme.
lus vient atténuer ou supprimer celui-ci. laquelle le substrat se lie et où se déroule la réaction.
Stockage Étape du processus de mémorisation qui
Rétropéritonéal (adj.) Qui est situé derrière le Soluté Substance capable de se dissoudre dans un
consiste en l’entreposage de l’inormation encodée an
péritoine pariétal, entre celui-ci et la paroi abdominale solvant.
de pouvoir la récupérer plus tard.
dorsale.
Solution hypertonique Solution dont la concen- Structure conductrice Partie d’un neurone (axone)
Ribosome Organite ormé de deux sous-unités tration des solutés est supérieure à celle de la cellule ;
qui assure la propagation d’un potentiel d’action.
composées d’ARNr et de protéines ; site de la synthèse provoque la perte d’eau par la cellule.
des protéines dans le cytoplasme. Structure réceptrice Partie d’un neurone (corps
Solution hypotonique Solution dont la concen- cellulaire et dendrites) qui assure la propagation d’un
tration des solutés est inérieure à celle de la cellule ; potentiel gradué.
entraîne l’absorption d’eau par la cellule.
S Structure sécrétrice Partie d’un neurone (corpus-
Solution isotonique Solution dont la concentra- cule nerveux terminal) qui assure la transmission d’un
Sac vitellin Membrane embryonnaire constituant le
tion des solutés est la même que celle de la cellule ; ne potentiel d’action d’un neurone à un autre neurone ou à
premier site de ormation des cellules sanguines.
provoque ni la perte ni l’absorption nette d’eau par la une cellule eectrice.
Sagittal (adj.) Se dit d’un plan ou d’une coupe qui cellule.
partage l’organisme en une partie droite et une partie Substance blanche Faisceaux d’axones myélinisés
Solvant Liquide capable de aire passer des subs- parallèles dans le SNC.
gauche.
tances en solution, c’est-à-dire de les dissoudre.
Salpingite Infammation d’une ou des deux trompes Substance chromatophile (corps de Nissl) Dans
Somatotrophine Voir Hormone de croissance (GH). le corps cellulaire, amas de RER séparés par des neuro-
utérines.
laments ; leurs ribosomes sont les principaux sites de
Sommation Addition de potentiels locaux.
Sclère Couche externe blanche et breuse du globe synthèse protéique des neurones.
oculaire. Sommeil MOR Sommeil caractérisé par des
Substance grise À l’intérieur du SNC, masse de
mouvements oculaires rapides (MOR) et une paralysie
Scrotum Sac musculocutané contenant les corps cellulaires avec leurs prolongements dendritiques
des membres permettant d’éviter de mimer les rêves ;
testicules. et les gliocytes qui leur sont associés.
occupe généralement près de 20% du temps de som-
Segmentation Divisions cellulaires qui ne s’accom- meil ; aussi appelé sommeil paradoxal. Substance noire Noyau pigmenté du mésencé-
pagnent pas d’une augmentation de la quantité de cyto- phale qui participe au maintien du tonus musculaire et à
Sommeil non MOR Sommeil lent caractérisé par
la coordination des mouvements.
plasme ou de la taille des cellules ; se produit durant la
l’absence de mouvements oculaires rapides (MOR) ; se
première phase du développement.
divise en quatre stades ; occupe près de 80% du temps Substrat Réacti d’une réaction enzymatique.
Sensation Prise de conscience d’un stimulus grâce de sommeil.
Supérieur (adj.) Qui est situé au-dessus, en haut.
à des infux nerveux émis vers l’encéphale par des neu-
Sommeil paradoxal Voir Sommeil MOR. Synapse Zone permettant la transmission d’un
rones sensitis à partir d’un récepteur sensoriel.
Spermatide Cellule haploïde issue de la deuxième message d’une cellule à une autre. Les deux cellules
Séreuse Membrane épithéliale de la cavité anté- sont très près l’une de l’autre, mais ne se touchent pas.
division méiotique d’un spermatocyte de deuxième
rieure ormée de deux euillets ou lames : le euillet Il peut s’agir de deux neurones, d’un neurone et d’un
ordre ; se diérencie en spermatozoïde.
viscéral recouvre un organe de la cavité, alors que eecteur ou d’un récepteur et d’un neurone.
le euillet pariétal tapisse l’intérieur de celle-ci. Ces Spermatocyte de deuxième (2e) ordre Cellule
euillets sécrètent une sérosité qui les lubrie et réduit issue de la première division méiotique d’un spermato- Synapsis Appariement des chromosomes homolo-
la riction entre les organes mobiles de la cavité et la cyte de premier ordre. gues durant la prophase de la méiose I.
paroi de celle-ci. Syncytiotrophoblaste Partie la plus externe du
Spermatocyte de premier (1er) ordre Cellule
Sérosité Liquide lubriant sécrété par les euillets issue de la division mitotique d’une spermatogonie. trophoblaste.
d’une séreuse. Syndrome de Down Trouble attribuable à la
Spermatogenèse Formation et développement des
Sérotonine (5-HT) Important neurotransmetteur de spermatozoïdes. présence d’un chromosome 21 surnuméraire ; les
personnes touchées présentent un ensemble de traits
l’encéphale.
Spermatogonie Cellule germinale se divisant par communs, dont les yeux en amande, et sourent d’une
Seuil d’excitation Niveau d’excitation nécessaire mitose pour donner des spermatocytes de premier décience mentale plus ou moins marquée ; aussi
pour déclencher un potentiel d’action. ordre. appelé trisomie 21.
488 GLOSSAIRE

Syndrome de Klinefelter (XXY) Syndrome Système neuroendocrinien Système ormé par Thyréotrophine (TSH) Hormone produite par l’adé-
attribuable à la présence d’un ou de plusieurs chromo- le système nerveux et le système endocrinien dont nohypophyse et qui entraîne la sécrétion de thyroxine et
somes X surnuméraires dans les cellules d’un homme. l’étroite collaboration permet la régulation des activités de triiodothyronine par la glande thyroïde.
de l’organisme ; l’hypothalamus constitue le pont entre
Syndrome de Marfan Trouble congénital du tissu Thyroxine Hormone sécrétée par la glande thyroïde
les activités régulatrices de ces deux systèmes.
conjoncti, caractérisé par la longueur anormale des et qui stimule la croissance et le développement ; aug-
extrémités. Système porte Système vasculaire qui se compose mente généralement l’activité métabolique des cellules ;
de deux réseaux capillaires reliés par une veine. aussi appelée tétraiodothyronine.
Syndrome de Turner (XO) Aection attribuable
à la présence d’un seul chromosome sexuel, soit le Système porte hypothalamo-hypophysaire Tissu Ensemble de cellules semblables ayant une
chromosome X, dans les cellules d’une emme. Système porte situé entre l’hypothalamus et l’adéno- onction commune.

Syndrome du double Y (XYY) Syndrome associé hypophyse qui permet d’acheminer à cette dernière les Tissu conjonctif Tissu qui relie des structures entre
à la présence d’un chromosome Y surnuméraire dans hormones hypothalamiques de libération et d’inhibition. elles ; ournit support et protection, remplit les espaces
les cellules d’un homme ; attribuable à une non- et emmagasine la graisse ; le tissu adipeux, le cartilage,
Système reproducteur Système ormé des organes
disjonction pendant la spermatogenèse. le tissu osseux et le sang sont des types de tissus
sexuels masculins ou éminins qui se spécialisent dans la
conjonctis.
Syndrome général d’adaptation (SGA) production des cellules reproductrices qui permettront la
Ensemble de modications physiologiques qui sont ormation d’un nouvel individu. Tissu épithélial Tissu qui recouvre des suraces et
déclenchées par un stimulus stressant et qui éloignent qui tapisse les organes creux ; aussi appelé épithélium.
Système réticulaire activateur ascendant
l’organisme de l’homéostasie ; se divise en trois phases : Tissu musculaire Tissu qui se compose de bres
(SRAA) Voir Formation réticulaire.
l’alarme, la résistance et l’épuisement. pouvant se raccourcir et épaissir au cours d’une
Système spinothalamique Regroupement des contraction.
Syngamie Mode de reproduction sexuée impliquant
tractus ascendants (sensitis) qui convoie de l’inorma-
des gamètes ; usion des gamètes. Tissu musculaire cardiaque Tissu musculaire
tion sensorielle cutanée.
Système Ensemble d’organes collaborant à l’accom- strié involontaire que l’on ne trouve que dans le cœur ;
aussi appelé myocarde.
plissement d’un but commun.
T Tissu musculaire lisse Tissu musculaire invo-
Système du cordon dorsal et du lemnisque
Tache aveugle (disque du ner optique) Région lontaire, non strié, présent dans la paroi des organes
médial Tractus ascendants (sensitis) qui trans-
internes.
mettent des infux associés à la discrimination tactile, à de la rétine caractérisée par l’absence de cônes et de
la proprioception, à la pression et à la vibration. bâtonnets ; correspond à l’entrée du ner optique dans Tissu musculaire squelettique Tissu musculaire
le globe oculaire. strié et volontaire présent dans les muscles qui mettent
Système endocrinien Système de régulation les os en mouvement.
ormé par les glandes endocrines et les tissus endocri- Télodendron (terminaison axonale) Rami-
niens disséminés dans divers organes. Sa régulation cation terminale d’une neurobre. Tissu nerveux Tissu contenant des cellules ner-
s’exerce grâce à des hormones qui sont des messagers veuses (neurones) qui conduisent des infux, ainsi que de
Télophase Dernière phase de la division cellulaire, la névroglie qui supporte, protège et nourrit les neurones.
chimiques véhiculés par le sang.
durant laquelle les deux noyaux ls se constituent, un
Système endomembranaire Ensemble de struc- pour chaque cellule lle. Tonicité Capacité d’une solution de aire gagner ou
tures cellulaires dont les membranes sont les prolonge- perdre de l’eau à une cellule.
Terminaison réceptrice libre Dendrite dénudée
ments les unes des autres ou qui communiquent entre Toxicomanie État causé par la consommation de
d’un neurone sensiti agissant à titre de récepteur.
elles par le biais de vésicules. substances, comme l’alcool ou des stupéants, et
Système limbique Cerveau émotionnel ; comprend
Testicule Gonade mâle qui produit les spermato- créant un état de dépendance physique ou psychique à
zoïdes et les hormones sexuelles de l’homme. l’égard de leurs eets.
des structures proondes à l’intérieur de chaque hémis-
phère cérébral et qui entourent le diencéphale. Testostérone Hormone sexuelle mâle produite Tractus Groupe de neurobres dans la substance
Système nerveux Système de régulation composé par les testicules qui permet le développement et le blanche du SNC ; aussi appelé aisceau.
de l’encéphale, de la moelle épinière, ainsi que des maintien des organes sexuels et des caractères sexuels
Tractus corticonucléaire Tractus moteur issu du
ners et des ganglions. Sa régulation s’exerce grâce secondaires masculins.
cortex cérébral et se terminant dans un noyau du tronc
à des infux nerveux qui se propagent le long de Tétrade À la prophase de la méiose I, groupe de cérébral ; intervient dans l’innervation des muscles de
neurones. quatre chromatides issues de la réplication des deux la tête.
Système nerveux autonome (SNA) Division du chromosomes homologues d’une paire.
Tractus corticospinal Tractus moteur issu du cor-
SNP qui régule les muscles lisses, le muscle cardiaque Thalamus Masse importante de substance grise tex cérébral et se terminant dans la moelle épinière.
et les glandes ; comprend les divisions sympathique et dans la portion dorsale du diencéphale ; important
parasympathique du système nerveux. Tractus corticospinal latéral Tractus cortico-
centre relais pour les sensations. spinal logé dans le cordon latéral de la moelle épinière ;
Système nerveux autonome parasympathique Théorie cellulaire Une des principales théories de impliqué dans l’innervation du cou, du tronc et des
(SNAP) Division du système nerveux responsable la biologie ; stipule que tous les organismes sont aits membres.
des activités végétatives ou de repos, comme la diges- de cellules et que celles-ci ne peuvent provenir que de Tractus corticospinal ventral Tractus cortico-
tion des aliments ou l’évacuation de la vessie. cellules préexistantes. spinal logé dans le cordon ventral de la moelle épinière ;
Système nerveux autonome sympathique Thermorécepteur Récepteur sensible aux change-
impliqué dans l’innervation du cou et des extrémités
(SNAS) Division du SNA habituellement responsable des membres supérieurs.
ments de température.
des activités associées à des situations d’urgence, Tractus cunéiforme Tractus appartenant au
comme les réactions de lutte ou de uite. Thrombocyte Voir Plaquette.
système du cordon dorsal et du lemnisque médial
Système nerveux central (SNC) Division du Thymine (T) L’une des quatre bases azotées véhiculant des infux nerveux se rapportant au
système nerveux comprenant l’encéphale et la moelle nucléotidiques composant la structure de l’ADN ; se lie toucher n, à la proprioception et à la vibration issus
épinière. à l’A. de terminaisons nerveuses situées au-dessus du
milieu du thorax.
Système nerveux périphérique (SNP) Division Thymosine Groupe de peptides sécrétés par le thy-
du système nerveux à l’extérieur du SNC et comprenant mus et qui augmentent la production de certains types Tractus gracile Tractus appartenant au sys-
de globules blancs. tème du cordon dorsal et du lemnisque médial
les récepteurs sensoriels, les ners et des ganglions.
acheminant des sensations se rapportant au tou-
Système nerveux somatique (SNS) Division Thyréolibérine (TRH ou TSH-RH) Hormone de cher n, à la p roprioception et à la vibration issues
du SNP comprenant les neurones moteurs reliés aux libération hypothalamique qui stimule la sécrétion de de terminaisons nerveuses situées en dessous du
muscles squelettiques. thyréotrophine (TSH) par l’adénohypophyse. milieu du thorax.
GLOSSAIRE 489

Tractus nerveux Groupe d’axones dans la subs- Trompe utérine (trompe de Fallope) Conduit Ventricule Cavité cérébrale dans laquelle le liquide
tance blanche du SNC ; aussi appelé aisceau. s’étendant de l’ovaire jusqu’à l’utérus ; amène les ovules cérébrospinal peut circuler (il y a quatre ventricules
jusqu’à la cavité utérine. dans le cerveau).
Tractus optique Regroupement de neurobres
en provenance de la portion droite des deux rétines Tronc cérébral Région de l’encéphale ormée du Vermis Portion centrale étroite du cervelet.
(tractus optique droit) ou de la portion gauche des deux bulbe rachidien, du pont et du mésencéphale ; relie la
rétines (tractus optique gauche). moelle épinière au reste de l’encéphale. Vernix caseosa Substance ressemblant à du ro-
mage qui recouvre la peau du œtus.
Tractus spinothalamique latéral Tractus Trophoblaste Mince enveloppe entourant le blasto-
ascendant (sensiti) qui achemine des infux associés cyste ; permet l’implantation de l’embryon. Vésicule Petit sac membraneux qui transporte des
à la douleur et à la température ; ait partie du système substances à l’intérieur d’une cellule.
spinothalamique. Trou occipital Orice situé à la base du crâne, dans
l’os occipital, par lequel la moelle épinière passe pour Vésicule séminale Une des deux structures
Tractus spinothalamique ventral Tractus
s’unir à l’encéphale. glandulaires situées à la base de la vessie ; sécrète une
ascendant (sensiti) qui transmet des infux associés au partie du liquide spermatique.
toucher grossier, à la démangeaison, au chatouillement Tubercules quadrijumeaux Voir Colliculus iné-
et à la pression ; ait partie du système spinothalamique. rieurs et supérieurs. Vésicule synaptique Vésicule de sécrétion pré-
sente dans la portion présynaptique d’un neurone et
Traduction Processus au cours duquel les ribo- Tubule séminière contourné Long tubule orte-
somes utilisent la séquence de codons de l’ARNm pour renermant des neurotransmetteurs.
ment enroulé situé dans le testicule ; site de la ormation
produire un polypeptide ayant une séquence précise des spermatozoïdes. Vestibule Élément de l’oreille interne où sont logés
d’acides aminés. des mécanorécepteurs de l’équilibre. Terme désignant
Tunique fbreuse Couche externe de l’œil compre-
Transcription Synthèse d’une molécule d’ARNm nant la sclère et la cornée. également l’espace délimité par les petites lèvres de la
prémessager complémentaire à un segment d’ADN. vulve chez la emme.
Tunique interne (ou rétine) Comprend deux
Transduction Processus au cours duquel l’énergie couches, une pigmentaire qui absorbe la lumière pour Villosité arachnoïdienne Masse de tissu arach-
des stimulus est transormée en potentiel gradué par éviter l’éblouissement, et une nerveuse contenant les noïdien aisant saillie dans les sinus de la dure-mère
les récepteurs sensoriels. et servant au drainage du liquide cérébrospinal vers la
photorécepteurs, les neurones bipolaires et les cellules
Transport acti Mode de transport qui utilise une ganglionnaires dont les axones orment le ner optique. circulation sanguine.
protéine de la membrane plasmique et de l’énergie pour Villosité chorionique Chacune des extensions
Tunique vasculaire Enveloppe moyenne de
déplacer une substance vers l’intérieur ou l’extérieur
l’œil, comprenant la choroïde, le corps ciliaire et arborescentes du chorion qui se projettent dans les
de la cellule, souvent à l’encontre de son gradient de
l’iris. Cette tunique nourrit l’ensemble des tuniques tissus maternels au niveau du placenta.
concentration.
de l’œil, détermine la quantité de lumière qui
Transport acti par pompe Transport acti aisant
Viscère Organe interne contenu dans une cavité de
entre dans l’œil, absorbe une partie de la lumière
intervenir une protéine de transport appelée pompe l’organisme.
pour éviter l’éblouissement et participe au réfexe
pour déplacer des substances à l’encontre de leur d’accommodation. Voie directe Voie nerveuse motrice jouant un rôle
gradient de concentration.
Tympan Membrane séparant l’oreille externe de dans le maintien du tonus musculaire et dans la maî-
Transport passi Passage de molécules vers l’oreille moyenne. trise de la vitesse et de la précision des mouvements
l’intérieur ou l’extérieur de la cellule qui se réalise sans demandant de l’adresse, surtout les mouvements ns
dépense d’énergie par celle-ci, puisque le mouvement nécessaires pour la dextérité.
se ait dans le sens du gradient de concentration. U Voie indirecte Voie nerveuse jouant un rôle de
Transport vésiculaire Type de transport qui Uracile (U) Base azotée nucléotidique présente dans contrôle moins précis dans les onctions motrices, spé-
permet à certaines substances de pénétrer dans la l’ARN, mais non dans l’ADN ; complémentaire à l’A. cialement celles qui sont associées à la coordination
cellule ou d’en sortir par l’intermédiaire de vésicules qui
générale du corps et à la onction cérébelleuse, comme
viennent usionner avec la membrane plasmique (exo- Urètre Conduit amenant l’urine depuis la vessie
le maintien de la posture.
cytose) ou qui se orment à partir d’elle (endocytose). jusqu’à l’extérieur de l’organisme ; chez l’homme,
Transporteur Protéine membranaire qui intervient
amène également le sperme. Vulve Appareil génital éminin externe ; comprend
le mont du pubis, les grandes et les petites lèvres, le
dans le passage de molécules hydrophiles. Utérus Organe situé dans le bassin de la emme ; site
clitoris, le vestibule et les glandes qui y sont associées,
de développement du œtus.
Transversal (adj.) Se dit d’une coupe qui partage ainsi que le méat urétral et vaginal.
l’organisme en une partie supérieure et une partie
inérieure.
V
Triglycéride (triacylglycérol) Lipide neutre Z
composé de trois acides gras liés à une molécule de Vagin Organe génital interne compris entre l’utérus
et la vulve ; permet l’expulsion du fux menstruel et sert Zone gâchette Région du neurone comprenant
glycérol.
d’organe de copulation et de lière d’expulsion du œtus le cône d’implantation et le segment initial, et où sont
Trisomie Présence chez un individu de trois repré- au moment de l’accouchement. générés les infux nerveux.
sentants pour une paire de chromosomes homologues.
Vasectomie Méthode de stérilisation consistant à Zone pellucide Membrane transparente entourant
Trompe auditive Conduit reliant l’oreille moyenne à sectionner et à obturer les deux conduits déérents. l’ovocyte.
la partie supérieure de la gorge. Son ouverture consé-
cutive à des mouvements de la bouche permet d’équili- Veine ombilicale Vaisseau du cordon ombilical qui Zygote Cellule diploïde ormée par l’union d’un sper-
brer les pressions d’air de part et d’autre du tympan an amène le sang riche en nutriments et en oxygène du matozoïde et d’un ovocyte de deuxième ordre ; résultat
qu’il puisse vibrer librement. placenta au œtus. de la écondation.
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Chapitre 8 : p. 268 : Pressmaster/Shutterstock.com • p. 271b : © The © Medical-on-Line/Alamy • p. 461d : Gracieuseté de University o Connecticut,
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Index

Adénosine, 174, 257 Amnios, 421-422, 437 Arginine, 97


A diphosphate (ADP), 50, 81, 324 rupture de l’_, 437 Artère(s)
Absorption monophosphate cyclique (AMPc), Amphétamine, 172, 176 carotides, 191
des graisses, 19 324 Amygdale, 19 coronaires, 460
du calcium, 19 triphosphate (ATP), 49-50, 68, 76-77, Anabolisme, 80-81, 83, 326 ombilicales, 422
du glucose, 345 82-83, 324, 338, 358, 377 Analgésique, 191 Arthrite, 355
Accident vasculaire cérébral (AVC), 41, dégradation de l’_, 71 Analogue d’hormone, 323 rhumatoïde, 125
173-175, 231 synthèse de l’_, 50, 80 Anandamide, 178 Articulation(s), 192, 213
Accomodation du cristallin, 204-205 synthétase, 81-83 Anaphase, 90, 96-97 mobiles, 125
Accouchement, 18, 331-332, 363, Adhérence interthalamique, 234 I, 93-96 Asparagine, 97
435-438 Adipocyte, 118, 345 II, 93, 95-97 Aspartate, 97, 100
par césarienne, 405, 429, 435-437 Adrénaline, 302, 306, 308, 322, 324, Anatomie, 4 Aspirine, 191, 235
phases de l’_, 436-438 352-353 cellulaire, 4 Association des Alcooliques Anonymes,
prématuré, 428 Adventice vaginale, 385 macroscopique, 4 175
Accoutumance, 176 Agent microscopique, 4 Aster, 89
Acétaminophène, 235 bloquant, voir Antagoniste régionale, 4 Asthme, 355
Acétylcholine (ACh), 149, 163-166, 170, inectieux, 141 Androgène, 352, 357, 359, 375 Astigmatisme, 205-207
175, 287, 298, 306--308 neuroprotecteur, 174 Anémie, 15 Astrocyte, 137-138, 145
Acétylcholinestérase, 164 pathogène, 19, 45, 71, 75, 121, 252 à hématies alciormes, 49, 86, Ataxie, 457
Acide stimulant, voir Agoniste 457-458 Athérosclérose, 40, 460
alpha-linolénique (AAL), 41 stressant, 358-359 erriprive, 50 Atome, 4, 6, 28-29
aminé, 45-46, 49, 69, 82, 97-102, tératogène, 430 Anencéphalie, 427, 430 couches d’un _, 28-29
172-173, 196, 336, 354, vagolytique, 308 Anesthésie, 138, 226 noyau de l’_, 28
357, 457-458 Agnosie tactile, 241 épidurale, 277 particules de l’_, 28-29
dérivés d’_, 324 Agoniste, 308 péridurale, 436-437 Atropine, 308
arachidonique, 363 Agressivité, 254 spinale, 277, 436 Audition, 214-215, 231
citrique, cycle de l’_, 80, 82, 84 Aire(s) visant à aciliter le travail, 436 chez le œtus, 426
désoxyribonucléique (ADN), 6, 10, associatives, 240-242 Angiotensine perte de l’_, 216
47-49, 73-74, 85-86, 91, auditive associative, 241, 261 I, 353 Auricule, 120, 207
98, 101-103, 324, 402, de Broca, 242, 260-261 II, 353 Autosome, 446-447, 455
446, 466 de Wernicke, 242, 260-261 Angiotensinogène, 353 Avortement spontané, 91, 467
plasmidique, 102-103 motrices, 240 Anion, 29, 146-147 Axone, 123, 135, 139, 141, 163, 224
polymérase, 86 du langage, lésion des _, 242 Anomalie(s), voir aussi Trouble(s) amyélinisé, 144, 275, 298
recombiné, 103 sensitives, 240 attribuables à l’hérédité chromoso- controlatéral, 279
docosahexanoïque (ADH), 41 associatives, 260 mique, 467-470 d’un neurone sensiti, 287, 302
eicosapentanoïque (AEP), 41 somesthésique associative, 241 cardiovasculaires, 458 de neurones viscéraux, 302
olique, 427, 430 visuelle associative, 241, 260-261 chromosomiques, 91 dégénérescence de l’_, 144
carence en _, 430 Alanine, 97 congénitales, 430-431 long, voir Neurofbre(s)
gamma-aminobutyrique (GABA), Albuginée, 374 dans le développement des organes myélinisé, 160, 275, 298
165, 167, 172-173 Albumine, 46 génitaux, 431, 433 non myélinisé, 160-161
gras, 68, 82, 345, 354, 357 Alcool, 138, 167, 175 de la vision, 201-202, 205-206, 458 postganglionnaire, 298, 302, 306
insaturé, 39, 41-42 cervelet et _, 247 du système nerveux, 458 postsynaptique, 164
métabolisme des _, 354 dépendance à l’_, 172-173 du tube neural, 427 préganglionnaire, 298, 300, 302, 306
monoinsaturé, 39, 42 grossesse et _, 430 liée à l’hémoglobine, 457 regénération de l’_, 144-146
oméga-3, 41-42 hormone antidiurétique et _, 327 squelettiques, 458 Azoospermie, 400
polyinsaturé, 39, 42 inertilité et _, 401 touchant le nombre de chromo- Azote, 28, 30, 42, 45-46
saturé, 39-40 intoxication liée à l’_, 247 somes sexuels, 469-470
trans, 43 Alcoolisme, 175, 462 Antagoniste, 308
lactique, 84 Aldostérone, 352-354, 363, 434 Anticodon, 100-101 B
nucléique, 35, 46-51 Alexie, 237 Anticorps, 45, 121 Bactérie, 405-406
ribonucléique (ARN), 47-49, 73, 99 Alimentation Antigène, 45 Bagage génétique, 86, 92, 94
de transert (ARNt), 98-102 apport de calcium dans l’_, 344 prostatique spécifque, 377 Banque nationale de données géné-
messager (ARNm), 98, 100-102 aible en er, 50 Antre olliculaire, 381 tiques, 466
polymérase, 99 fbres dans l’_, 36-37 Anxiété, 178, 254 Banting, Frederick, 351
ribosomique (ARNr), 74, 98 graisses dans l’_, 39-42 troubles de l’_, 171 Banzène, 431
viral, 402 lors de la grossesse, 435 Aorte, 191, 458 Barbiturique, 172
urique, 46 recommandée, 40 Aphasie, 242 Barorécepteur, 191-192, 194, 309, 322
Acidité vaginale, 416 régimes et _, 40 motrice, 242 Barrière hématoencéphalique (BHE), 137,
Acidose, 348 régulation de la prise d’_, 235 sensorielle, 242 139, 167, 252-253
lactique, 84 Allaitement, 15, 18-19, 331, 334 Apport alimentaire, voir Alimentation, Base
Acromégalie, 337 Allantoïde, 421-422, 424 voir Régime alimentaire azotée, 48, 101
Acrosome, 375, 416 Allèle(s), 447-448, 450 Apprentissage, 254, 257 complémentaire, 48, 86, 100
Actine, 45, 77, 121 dominant, 447-449, 458, 460-461 Apraxie, 242 Bassin, 120
Activité(s) multiples, 462-464 idéatoire, 242 Bastocœle, 418
enzymatique, 44-45, 81 mutant, 460 idéomotrice, 242 Bâtonnet, 191, 200-203
hormonale, 45 récessi, 447-448, 450, 456-457 Aquaporine, 69 Battement cardiaque, 327
musculaire, 246 Allergie, 462 Arachidonate, 363 Benzodiazépine, 172
réexes, 287-291 Aménorrhée, 391 Arachnoïde, 249, 277 Best, Charles, 351
Acuité visuelle, 203 Amidon, 36 Arbre Bêta-bloquant, 308
Adaptation sensorielle, 193-194 Amine biogène, 171-172 de vie, 247 Bile, 38, 304
Adénine, 48, 86, 98 Amnésie, 258 généalogique, 455-456, 465 Biologie, 4
Adénohypophyse, 235, 321, 332-337, antérograde, 258 Arc humaine, 4
359, 363, 379-380, 389, 391, rétrograde, 258 réexe, 287-288 Biphosphonate, 344
422 Amniocentèse, 423, 467 vertébral, 276 Blastocyste, 418
INDEX 493

Blastomère, 417 lié au chromosome X, 465 organites de la _, 74-76, 78-79 fls, 87, 90, 92, 95-96
Bloc sexuels osseuses, voir Ostéocyte œtaux, prélèvement des _, 423
pudendal, 436 primaires, 359, 380 pancréatiques, 347 homologues, 91, 94, 446-447, 449,
spinal, voir Anesthésie spinale secondaires, 359, 376, 380, 393 procaryote, 64 453, 466
Bon cholestérol, 41-43 transmission d’un seul _, voir rénales, 134 mutation des _, 49
Botox, 127 Croisement monohybride reproductrices, voir Gamète nombre de _, 447
Botulisme, 170 transmission de deux _, voir sanguines, 21, 118, 421 non-disjonction des _, 467, 468-470
Bouche, 4, 19, 116, 196 Croisement dihybride sensorielles, 211-212 répliqué, 49, 87, 89-92, 94-95
Bouchon Carbone, 6, 28-29, 31-32, 35, 38-39, 45 somatique, 84-85 sexuels, 91, 431, 446, 464, 467
cervical, 385 Carence nucléée, 446 anomalies touchant le nombre
muqueux, 435 en acide olique, 430 souches, 89, 146, 421-422 de _, 469-470
Bourgeon, 425 en dopamine, 233 adultes, 89 X
Branche en er, 50 embryonnaires, 89, 422 gènes liés au _, 464-465
cochléaire, 211 en vitamine C, 118 nerveuses, 137, 146 maladies liées au _, 465
vestibulaire, 212 Cartilage, 120, 427 pluripotentes, 422 Cils, 77, 79
Brin, 48 élastique, 120 totipotentes, 422 Circoncision, 378
codant, 99, 101 fbreux, 120 structure de la _, 63-65 Circuit(s)
d’ARN, 402 hyalin, 120 taille de la _, 62-63 de récompense, 167, 171
non codant, 99 Caryotype, 446 terminales, 89 excitateurs, 246
Bronche, 116, 304 du œtus, 467 trophoblastiques, 419 inhibiteurs, 246
Bronchiole pulmonaire, 305 Cascade enzymatique, 324 Cellulose, 36-37 neuronal, 178-179
Bronchite, 116 Catabolisme, 83, 326 Centre(s) convergent, 178-179
Bronchodilatation, 353 Cataracte, 205, 207, 468 autonomes, 234 divergent, 178-179
Bronzage, 116 Catécholamine, 302, 353, 358 de la aim, 235, 252, 346 parallèle postdécharge, 178-179
Brûlure d’estomac, 434 Cation, 29, 146-147 de la satiété, 235, 252 réverbérant, 178-179
Bulbe Cavité(s) de la soi, 235, 252 Clitoris, 195, 305, 387, 396
olacti, 197, 253 abdominale, 7, 9, 374 de régulation, 12, 14-15, 19 Clonage, 102-103
rachidien, 196, 213, 226, 230-231, antérieure, 7 du sommeil, 231 Coagulation sanguine, 18, 465
248, 257, 280, 283, 309 de l’œil, 204 du vomissement, 252 acteur de _, 465
pyramides du _, 230 arachnoïdienne, 251 réexes autonomes, 230, 252, 312 protéine de _, 465
articulaire, 125 respiratoire, 231 Cocaïne, 171-172, 176, 430
corporelles, 7-8 Centriole, 77, 89 Cochlée, 210, 213
C crânienne, 7 Centromère, 87, 90, 95 Code génétique, 98-99
encéphalique, 167 Centrosome, 77, 79, 86, 89 Codéine, 166, 176
Caéine, 166, 174, 257
pelvienne, 7 Céphalée, voir Mal de tête Codominance, 461-462
Cage thoracique, 21
postérieure, 7 Cérumen, 207 Codon, 98, 101
Caillot sanguin, 41
de l’œil, 204 Cerveau, 226, 236-246, 248 d’arrêt, 101
Calcémie, 341-342
subarachnoïdienne, 249, 277, 436 Cervelet, 163, 178, 212, 234, 246-248, de départ, 98, 100
Calcitonine (CT), 337, 339, 341, 344
thoracique, 7, 9, 434 260 Coenzyme, 80, 83
Calcitriol, 342
vertébrale, 7 drogues et _, 247 Cœur, 7, 9, 19, 21, 125, 161, 304, 353,
Calcium, 21, 29, 120, 430
Cécité, 205, 430 lésion du _, 248 363
absorption du _, 19
Cellule(s), 4, 6, 62-64 Césarienne, 405, 429, 435-437 du œtus, 424, 428
apport alimentaire de _, 344
adipeuses, voir Adipocyte Chaîne Cognition, 240, 248
réabsorption du _, 342
alpha, 345 de transport des électrons, 80, 82 Col de l’utérus, 116, 384-386
sanguin, 341 dilatation du _, 435-437
amitotiques, 85 glucidique, 66, 74
Calicule gustati, 196-197 bêta, 345 protéique, 46 Colère, 254, 312
Canal ionique, 147-150, 193 caliciormes, 115-117, 125 Chaleur, récepteurs de la _, 191, 195 Collagène, 44, 118-120
à ouverture contrôlée, 149 cancéreuses, 91 Charge Colliculus
à sodium, 153-154, 156-157, 159-161 cardiaques, 134 négative, 28-29 inérieurs, 231-232
ligand-dépendant, 149, 163, 166 chromafnes, 351 neutre, 29 supérieurs, 231-232
voltage-dépendant, 149, 157, 159- cibles, 321, 323 partiellement négative, 30 Colonne vertébrale, 434
161, 163 ciliées, 77, 216 partiellement positive, 30 Coma, 255
Canal(aux) cuboïdes, 115 positive, 28-29 Commissure
anal, 116 cutanées, 85 Cheveux, 19 blanche antérieure, 275-276
central de la moelle épinière, 275 de soutien, 196 Chiasma optique, 206 grise, 275-276
de uite, 148-149 diploïdes, 87, 381 Chimiorécepteur, 190-192, 194, 197 Commotion, 255
inguinaux, 374 eectrices, 308-309 Chirurgie Complexe
protéique, 66, 69 embryonnaires, 86 bariatrique, 40 ARNt-acide aminé, 100-101
semi-circulaires, 210-211 épithéliales, 115, 137, 252 oculaire, 207 ARNt-peptide, 101
vertébral, 7, 248 eucaryote, 64 Chlamydiose, 405, 437 golgien, 74-75, 79
Cancer flles, 87, 89, 91-95 Chlore, 29 protéique, 82
des testicules, 376 œtales, 423 Chlorure Comportement
du col de l’utérus, 386 olliculaires, 336, 338, 381 de sodium, 29, 33, 71 approprié, 242
du sein, 388 ganglionnaires, 200, 202 de vinyle, 431 sexuel, 235
inuence de l’environnement et _, gonadotropes, 379 Cholestérol, 37-38, 41-43, 66, 460 Composé, 29
462 glandulaire, 163 sanguin, 41 Compréhension du langage, 242
Cannabinoïde, 178 granuleuses, 381 Chondrocyte, 118, 120 Concentration
Cannabis, 177-178 gustatives, 196 Chorée gradient de _, 70, 148-149, 151-152,
à des fns médicales, 177 haploïdes, 381-382 de Huntington, 459 251
Capacitation, 416 hépatiques, 345 de Sydenham, 245 sanguine d’hormones, 234
Capacité gastrique, 40 immunitaires, 119, 162 Choriocentèse, 423 Condom, 397-398
Capsaïsine, 191 insulinorésistante, 349 Chorion, 421 Conduction, 162
Capsule interne, 237 interstitielles, 375, 379-380 Choroïde, 199-200, 202, 205 continue, 160-161
Caractère(s), 450 lutéiques, 382 Chromatides sœurs, 87, 90-92, 94-95, saltatoire, 160-161
autosomique mère, 87, 91, 94 374, 467 Conduit(s)
dominant, 455-456 musculaires, 45, 50, 84-86, 163, 345 Chromatine, 73-74, 78, 87, 92, 94-95, bronchiques, 457
récessi, 455-456 cardiaques, 123, 309 446 cochléaire, 211
comportemental, 462 squelettiques, 341 Chromosome(s), 49, 73-74, 87, 91, 372, déérents, 372, 376, 396-397, 431
dominant, 448, 451 nerveuses, voir Neurone(s) 374, 382, 446 éjaculateurs, 372, 376, 431
multiactoriel, 462 neurosécrétrices, 327, 379 anomalies dans le nombre de _, épididymaire, 376
polygénique, 461-462 noyau de la _, 73-74, 78 467-470 lactières, 388
récessi, 448, 451 olactives, 68, 197 enjambement des _, 92, 94 pancréatiques, 457
494 INDEX

Condylomes acuminés, 386 prémoteur, 241-242, 246, 248, 283 des pyramides, 230 insulinodépendant, voir Diabète de
Cône lésion du _, 242 du lemnisque médial, 280 type I
d’implantation, 141 sensiti primaire, 240 Déécation, 304, 313 non insulinodépendant, voir Diabète
de l’œil, 191, 200-203 somesthésique primaire, 240-241, Défcience de type II
bleu, 201 245, 280 du cortex surrénal, 357 sucré, 327, 337, 345-351
rouge, 201 surrénal, 321, 324, 351, 353-357 intellectuelle, 459, 468 Diagnostic
vert, 201 défcience du _, 357 neurologique, 457 de l’embryon, 460
médullaire, 275 visuel, 193 Défcit, voir Carence de l’ovocyte de deuxième ordre, 460
Conjonctive, 198, 200 primaire, 204, 206, 240-241, 261 Dégénérescence préimplantatoire, 460
Conjonctivite, 200 Corticolibérine (CRH), 333, 354, 357, 359 de la gaine de myéline, 162 Diaphragme, 7, 434
Constipation, 434 Corticostéroïde, 344 de la rétine, 293 Diaphyse, 120
Constriction pupillaire, 200 Corticotrope, 332 maculaire, 203 Diencéphale, 226, 233-236, 245, 248
Contracepti Corticotrophine (ACTH), 332, 337, 353, Déglutition, régulation de la _, 230 Diéthylstilbestrol, 431
d’urgence, 398 357, 359 Dégradation, 81 Diérence de potentiel, 151
oral, 397-398 Cortisol, 43, 352, 354, 359 d’un dipeptide, 46 Diérenciation, 419
Contraception, 397-400 Cortisone, 354 de l’adénosine triphosphate (ATP), Diusion
Contraction(s) Couche(s) 50, 71 acilitée, 68-69, 72
gastriques, 308 basale, 385, 391 des graisses, 345 simple, 68, 72
musculaire, 21, 45 électroniques, 28-29 des lipides, 80 Digestion, 135, 161, 304, 457
utérines, 327, 330-331, 363, 435-438 onctionnelle, 385, 392 des macromolécules, 35 enzyme de _, 36, 304, 416, 418, 457
Contrôle nerveuse, 200, 202 des protéines, 326, 354 régulation de la _, 234, 298, 304
de la pollution sonore, 216 périphérique d’un atome, 29-30 des triglycérides, 38 Dihydrogène, 29
de la reproduction, 397-402 pigmentaire, 200 du glucose, 50 Dihydrotestostérone (DHT), 433
des mouvements, 245 Couleur des yeux, 462-463 du glycogène, 324 Dilatation
Convulsions, 243, 457 Coupe anatomique, 7-8 du lactose, 80 du col de l’utérus, 435-437
Coordination motrice, 230, 232, 246-247, Courant ionique, 160-161 du maltose, 80 pupillaire, 200
281 Courbe normale dans une population, enzymatique, 416 Dioxyde de carbone, 11-12, 19, 21,
fne, 247 461-462 Délai synaptique, 178 32-33, 68, 76, 84, 115, 120,
involontaire, 232 Crack, 176 Délivrance, 436, 438 138, 421-422
Cordon Crâne, 21 Délivre, 438 dans le sang, 194
dorsal, 275, 278-282 Créatine, 341 Démangeaison, 195 taux sanguin de _, 302
latéral, 275 Créatinine, 46 sensation de _, 190, 280 Dioxygène, 11, 19, 21, 29, 31, 50, 68,
ombilical, 89, 424, 438 Crémaster, 374 Démyélinisation progressive, 162 76, 80, 82, 84, 115, 120-121,
sang du _, 422 Crétinisme, 341 Dénaturation, 46 191-192, 226, 338, 353, 363,
ventral, 275 Cristallin, 200, 204-205 Dendrite, 123, 139, 141, 275 421-422
Corne(s), 275 accommodation du _, 204-205 Densité osseuse, 344 sanguin, 12, 194, 457
dorsales, 275, 279, 287 Densitométrie osseuse par absorptiomé- Dipeptide, 45-46
anomalies causés par le _, 205
latérales, 275 trie biphotonique (DEXA), 344 Disaccharide, 35-36
Croisement
ventrales, 275, 283, 287, 289 Dent, 4, 19 Discrimination tactile, 195-196, 230, 280
de la motricité et de la sensibilité,
Cornée, 198-199 Dépendance Disque(s)
283
Corona radiata, 381, 416 à l’alcool, 172-173 embryonnaire didermique, 421, 423
dihybride, 453-455
Corps à l’héroïne, 176-177 embryonnaire tridermique, 423
probabilités et _, 454-455
amygdaloïdes, 245, 253-254, 260 à la méthamphétamine, 176 intercalaires, 123
monohybride, 448-453
blanc, 382, 390 à la nicotine, 172 intervertébral, 120, 276
Croissance, 10
calleux, 237, 243 physique, 167 lombaire, hernie d’un _, 273
axonale, 144-145
caverneux, 378 psychologique, 167 Distribution normale, 461-462
Cryptorchidie, 374, 428
cellulaire, 123, 135, 139, 141, 240, Dépolarisation, 152-153, 156, 160-161, Division
Curare, empoisonnement au _, 170
275, 279-280, 289, 298 163 cellulaire, 84-97, 372
Cycle
cétoniques, 348 Dépôt équationnelle, voir Méiose II
biologique de l’être humain, 372
ciliaire, 199-200 lipidique, 460 motrice, 135-136
cellulaire, 85-86, 90
jaune, 382, 390, 392, 419 pigmentaire, 462 réductionnelle, voir Méiose I
circadien, 361
mamillaires, 234 Dépresseur, 167 sensitive, 135-136
spongieux, 378 de l’acide citrique, 80, 82, 84 Dépression, 255 Doigt, 195
striés, 245 ovarien, 388-390, 394-395 Dermatome, 274 Dominance, 447-451, 455-456
vertébral, 276 reproducteur, 388-393 Derme, 119, 194-195 hémisphérique, 243, 245
vitré, 11, 204 utérin, 390-392, 394-395 Désamination, 46 incomplète, 459-462
Corps humain veille-sommeil, 235-236, 253, 361 Déséquilibre(s) Dopamine, 139, 165, 167, 171-172, 175
caractéristiques du _, 10 vital saisonnier, 236 homéostatiques, 15 défcit de _, 233
cavités du _, 7-8 Cystéine, 97 liés à l’hormone de croissance, Double
composition du _, 28 Cytocinèse, 85, 90, 93-97 337 hélice, 48
niveaux d’organisation biologique Cytolyse, 70 liés aux hormones thyroïdiennes, innervation, 304
du _, 4-6 Cytoplasme, 64, 78, 99 341 Douleur
orientation du _, 7 Cytosine, 48, 86, 98 Déshydratation, 327 chronique, 288
Corpuscule(s) Cytosol, 64 réaction de synthèse par _, 35, 45 sensibilisation dans la _, 288
de Barr, 467, 470 Cytosquelette, 76-77, 79 Détecteur de mensonge, 304 du membre antôme, 194
de Rufni, 195 Développement, 10 inormation sur la _, 280, 288
lamelleux, 195 anormal des organes génitaux, 431, lombaire, 434
nerveux terminaux, 141, 163, 327
D 433 perception de la _, 234, 282, 288
tactiles capsulés, 195 Daltonisme, 201-202, 464-465 des organes génitaux, 431-433 proonde, 282
tactiles non capsulés, 195 Dartos, 374 embryonnaire, 421-426 projetée, 283
Cortex, 260 Débit œtal, 426-429 récepteurs de la _, voir Nocicepteur
auditi, 193, 211-212 cardiaque, 434 olliculaire, 381-383 sensation de _, 190, 194, 240, 254,
primaire, 240, 261 du liquide cérébrospinal, 251 préembryonnaire, 417-421 282
cérébelleux, 247 sanguin, 358, 434 prénatal, 417-429 superfcielle, 282
cérébral, 146, 178, 193, 234, 237- Déchet(s), 11-12, 19, 120, 138, 421 sexuel, 235 thérapie de la _, 174
243, 248, 253, 260, 282 azotés, 21, 46 Diabète, 205 Drainage postural avec percussion, 457
gustati, 196, 240 cellulaire, 33, 62-63 complications du _, 349 Drépanocytose, voir Anémie à hématies
moteur, 234, 247 œtaux, 422 de grossesse, 435 alciormes
primaire, 240-242, 247-248, 261, métaboliques, 21 de type I, 347-349 Drogue(s), 167
283 Déclenchement du travail, 330, 437 de type II, 349 cervelet et _, 247
olacti, 197, 240, 253 Décollement de la rétine, 202 gestationnel, 350 détoxication des _, 74
prérontal, 234, 242, 246, 248, 260 Décussation insipide, 327 œtus et eet de la _, 172
INDEX 495

grossesse et _, 430 Endonèvre, 144, 224 Expression aciale, 285 position du _, 428-429, 435
inertilité et _, 401 Endormissement, 257 Expulsion, 436 sang du _, 421-422
Dure-mère, 248, 276-277 Endorphine, 166-167, 174 du nouveau-né, 438 squelette du _, 120
spinale, 276-277 Énergie, 10 du placenta, 438 Foie, 7, 15, 19, 36, 43, 74, 119, 167, 305,
Dysonctionnement érectile, 175, 378 Enjambement, 92, 94 Extérocepteur, 191-192, 194, 302 322, 333, 336, 345, 354, 434
Dysgénésie gonadique, 431 Enregistreur polygraphique, 304 Folate, voir Acide olique
Dyskinésie, 245 Enveloppe nucléaire, 74, 78, 94 Follicule(s)
Dyslexie, 237 Environnement F ovarique, 380-381
Dysréexie autonome, 309 cellulaire, 11 Facteur(s) dominant, 381, 389, 391
Dystress, 358 hérédité et _, 462 VIII, 465 mûr, 381, 390
Enzyme(s), 44-46, 80 IX, 465 primaire, 381
bêta-hexosaminidase, 457 contrôlés, 12-13 primordial, 381
E de conversion (ACE), 353 de coagulation, 465 secondaire, 381
Eau, 11-12, 21, 29-30, 32, 38, 251 de restriction, 102-103 de croissance, 90, 144 pileux, 195
de mer, 70 dégradation des _, 416 de détermination testiculaire, 470 thyroïdiens, 336
diusion de l’_, 69 digestives, 36, 304, 416, 418, 457 de stress, 358 Fonction(s)
perte d’_, 327 hydrolytique, 75 natriurétique auriculaire (FNA), 353, cérébelleuse, 281
propriétés de l’_, 32-34 médicament et action des _, 80 363 cognitives, 240, 248
réabsorption de l’_, 327, 363 Épargne du glucose, 336 rhésus, 464 mentales supérieures, 256-261
régulation de la prise d’_, 235 Épendymocyte, 139, 250-251 Faisceau arqué, 261 motrices, 245, 281
Échelle des niveaux sonores, 216 Épiderme, 116, 194-195 Fatigue synaptique, 178 perte des _, 273
Échographie endovaginale, 401-402 Épididyme, 372, 376, 431 Fausse couche, voir Avortement psychomotrices, 457
Éclampsie, 434 Épilepsie, 243 spontané viscérales, 234
Éclampsisme, voir Prééclampsie Épinèvre, 224, 277 Faux Fontanelle, 427
Ecstasy, 176 Épiphyse, 120 du cerveau, 249 Foramen(s)
Ectoderme, 423, 425 Épisiotomie, 438 travail, 435-436 intervertébraux, 270, 275-276
primaire, 421 Épithalamus, 235-236, 248, 253 Fécondation, 372, 382, 416-417, 420 vertébral, 276
Eczéma, 355 Épithéliocyte de soutien, 374, 379-380 in vitro, 89, 401-402 Formation réticulaire, 231-232, 252
Eecteur, 12, 298, 305 Épithélium, 114, 125 Femme lésion de la _, 253
Eet(s) glandulaire, 117 enceinte, voir Grossesse Formule chromosomique, 447
pseudostratifé prismatique, 116 Fornix, 253
antagoniste, 304-305 poly X, 470
simple, 115-116 Fossette centrale, 203
euphorisant, 174 Fente
cuboïde, 115 Foyer, 204
hormonaux, 325-326 labiale, 462
prismatique, 115, 117 Franges de la trompe utérine, 382-383,
lors de la grossesse, 433-435 synaptique, 163
squameux, 115 390
inhibiteur, 305 Fer, 50, 121, 430
stratifé, 116-117 Fréquence
psychotique, 171 carence en _, 50
squameux, 116
stimulant, 305 Fermentation lactique, 84 cardiaque, 304-306, 308, 312
squameux kératinisé, 116
Éjaculation, 376, 378, 397 Feuillet(s) du œtus, 424
squameux non kératinisé, 116
Éjection du lait, 331, 334 embryonnaires primitis, 423, 425 des potentiels d’action, 159-160
structure de l’_, 114
Élastine, 118 externe de la dure-mère, 248 respiratoire, régulation de la _, 298
transitionnel, 117
Électrocardiogramme (EEG), 256-257 interne de la dure-mère, Frissons, 14, 235
Équilibre, 211-213, 230, 247
Électron, 28-29 248-249 Froid, récepteurs du _, 191, 195
hydrique, régulation de l’_, 327
de valence, 29-30 pariétal, 9 Fructose, 35, 377
hydroélectrolytique, régulation de l’_,
Élément(s), 28 viscéral, 9 Fuseau(x)
353, 363
fgurés du sang, 120-121 Fibre(s), 77, 79, 89 de division, 89-92, 94-95
ionique, 29
tableau périodique des _, 28-29 alimentaire, 36-37 neuromusculaires, 192, 278, 287
perception de l’_, 192
Élongation, 101 insoluble, 37 neurotendineux, 192
récepteurs de l’_, 210
Embryoblaste, 418-419, 421 Érection, 378, 396 soluble, 37
Embryon de collagène, 118-120
développement de l’_, 421-426
Érythrocyte, 121
du useau de division, 90, 94-95 G
Érythropoïtine (EPO), 361-363
diagnostic de l’_, 460 injection d’_, 363 élastiques, 118 Gain de poids, 434
implantation de l’_, 402 Espace(s) musculaire, 121 Gaine de myéline, 137, 139, 142-145,
Émotion, 234-236, 241, 254-255, 260, épidural, 248, 277, 436 squelettique, 122 160-162, 224
312 intervilleux, 422 nerveuse, voir Neurofbre(s) Galactose, 35
odeur et _, 197 sous-arachnoïdien, voir Cavité(s) protéiques, 117, 120 Gamète, 21, 84, 91, 95, 372, 416, 448
Empoisonnement subarachnoïdienne réticulaires, 118 ormation du _, 449-450, 453
à la strychnine, 173 subdural, 249, 277 Fibroblaste, 118-119 Gamétogenèse, 91, 449
au curare, 170 Estomac, 7, 12, 19, 40, 122, 124-125, 161, Fibrose kystique, 71, 457-458 Ganglion(s), 134-135, 139, 146
Émulsifcation, 38-39 308, 434 Fibula, 273 autonomes, 298
Émulsion, 38 brûlures d’_, 434 Fièvre, 18 cœliaques, 300
Encéphale, 5-7, 14, 21, 123-124, 134, 137- État(s) puerpérale, 438 de la base, voir Noyau(x) de la base
139, 145, 163, 167, 178, 191, pathologiques d’inconscience, 255 Filament(s) de la racine dorsale, 270, 280, 289
193-194, 212-213, 226-248, 257, psychotique, 176 arachnoïdiens, 277 du tronc sympathique, 300
260, 288, 353, 425 végétati chronique, 255 d’actine, 77, 121 intramuraux, 302
ablation d’une partie de l’_, 243 Éternuement, régulation de l’_, 230 de myosine, 121 mésentériques, 300
évolution de l’_, 230 Éthanol, 167 intermédiaires, 77 prévertébraux, 300
lésion de l’_, 258 Ethmoïde, 197 protéiques, 121 terminaux, 302
olacti, 254 Étirement des viscères, 302 Filets radiculaires, 270 Ganglioside, 457
protections de l’_, 248-252 Être Filum terminal, 275, 277 Gastrulation, 423
systèmes de l’_, 252-255 humain, 6, voir Corps humain Fissure Gaz respiratoire, 11
Enchevêtrements neurofbrillaires, vivant, voir Organisme vivant longitudinale du cerveau, 236 Gehring, Lou, 285
259-260 Eucaryote, 64 médiane ventrale, 275 Gène(s), 49, 73, 98, 101, 446
Encodage, 257 Eustress, 358 Flagelles, 77, 79 acti, 73
Endocrinologie, 4 Évaluation de l’activité réexe, 291 Flexion, 232 clonage d’un _, 102-103
Endocytose, 71-72 Évanouissement, 255 Fœtus GART, 468
Endoderme, 423-424 Excision, 387 audition du _, 426 inacti, 73
primaire, 421 Excitation, 309, 393, 396 caryotype du _, 467 lié au chromosome X, 464-465
Endolymphe, 210-211 seuil d’_ du neurone, 155, 160 cœur du _, 424, 428 lié au sexe, 464
Endomètre, 385, 390-392, 398, 418-419, sexuelle, 235, 378 développement du _, 426-429 liés, 453
422 Excitotoxicité, 173 drogue et _, 167 muté, 456
Endométriose, 400 Exocytose, 72, 163, 327 glycémie du _, 350 non liés, 453
496 INDEX

SRY, 428, 431, 433 Gonadolibérine (Gn-RH), 333, 359, 379- Hémolyse, 70 peptidique, 324, 435
Génétique, 456 380, 389, 391 Hémophilie, 465 placentaires, 435
Génie génétique, 102-103 Gonadotrope, 332 A, 465 protéiques, 324, 362
Génome humain, 47 Gonadotrophine, 332, 337, 379, 381, 391 B, 465 régulation par les _, voir Régulation
Génotype, 448-453, 461, 463-464 chorionique humaine (hCG), 392, Hémorragie, 327 sexuelles, 38, 43, 324, 344, 379-380,
Genou, 119 401, 419 Hépatite, 405 388
Gestation, 417 Gonorrhée, 405-406, 437 A, 405 emelles, 357, 359, 380
Gigantisme, 337 rectale, 406 B, 405 mâles, 357, 359, 374-375
Glaire cervicale, 385, 392, 396, 398, 416 Goût, 190-191, 196 C, 405 régulation des _, 359
Gland, 378 Gradient D, 405 surrénaliennes, 352-357, 359
Glande(s), 321 de concentration, 70, 148-149, 151- E, 405 thermogènes, 338
alvéolaires, 388 152, 251 G, 405 thyroïdiennes, 324-325, 338-341,
bulbo-urétrales, 372, 378, 396 électrique, 151 Hérédité, voir aussi Transmission 359
cérumineuses, 207 Graisse(s) héréditaire Hormonothérapie substitutive, 393
cervicales, 385 absorption des _, 19 chromosomique, 467-470 Huile, 38-39
corticosurrénale, 43 alimentaires, 39-42 des groupes sanguins, 462-464 hydrogénée, 43
endocrines, 21, 66, 117, 322, 324, animales, 38 environnement et _, 462 Humeur, 234, 236, 242, 254
351, 359-361, 382 dégradation des _, 345 liée au sexe, 464-465 aqueuse, 11, 204-205
exocrines, 117, 322 métabolisme des _, 348, 353 maladies liées à l’_, 455-459 Huntingtine, 459
gastriques, 305, 312 synthèse des _, 38 polygénique, 461-463 Hydrocéphalie, 252
génitales, 305 Grandes lèvres, 386, 396 Hermaphrodisme gonadique vrai, 433 Hydrogénation, 41, 43
lacrymales, 305 Granules corticaux, 416 Hernie d’un disque intervertébral lom- complète, 41
mammaires, 15, 331, 333-334, Grille baire, 273 partielle, 41
388-389 d’Amsler, 203 Héroïne, 166, 176-177, 430 Hydrogène, 28-32, 35, 38-39, 45
parathyroïdes, 336, 339, 341-343 de Punnett, 450-451, 453 Herpès, 270, 437 Hydrolyse, 35-36
pinéale, 236, 257, 360-361, 379 Gros intestin, 7, 19 de type 1, voir Herpès labial Hygiène de vie lors de la grossesse, 430
salivaires, 19, 114, 117, 178, 305, 312 Grossesse, 334, 439 de type 2, voir Herpès génital Hymen, 386
sébacées, 19 alcool et _, 430 génital, 270, 404-405 Hypercholestérolémie amiliale, 460-461
sexuelles annexes, 372, 376-378, cycle reproducteur et _, 392 labial, 270, 404 Hyperémèse gravidique, voir
397 drogue et _, 430 Hétérochromosome, voir Vomissement de la grossesse
sudoripares, 15, 19, 114, 117, 304- eets hormonaux lors de la _, Chromosome(s) sexuels Hyperglycémie, 336-337, 345-347, 349
305, 307-308 433-435 Hétérozygote, 447-448, 450-451, 453, test d’_, 435
surrénales, 321, 351-359, 380 extra-utérine, 382, 419 456, 459, 461 Hypermétropie, 205-207
urétrales, 397 hygiène de vie lors de la _, 430 Hexose, 35 Hyperpolarisation, 152-153, 156-157,
utérines, 392 tabagisme et _, 430 Hippocampe, 178, 253-255, 260, 359 163-164
vestibulaires majeures, 387, 396 test de _, 392 Histidine, 97 Hypersécrétion, 357
Glaucome, 205, 207 tubaire, 383 Histologie, 4, 114 Hypertension, 462
Gliocyte, 123-124, 137-139, 146, 226 Groupement Homéostasie, 10-12, 126, voir aussi Hyperthyroïdie, 341
ganglionnaire, 139 acide, 39, 45 Régulation Hypertrophie de la prostate, 377
Gliome, 137, 226 amine, 45 cellulaire, 66 Hypoglycémie, 15, 348-349, 435
Globe oculaire, voir Œil amphipathique, 42 mécanismes en _, 12-18 Hypoinsulinisme, 350
Globule(s) hème, 47 récepteurs sensoriels et _, 194 Hypophyse, 15, 19, 117, 235, 321, 323,
blancs, 19, 71, 75, 119, 121, 402 hydrophile, 42 systèmes et _, 19-21 327, 330, 332-336
polaire, 382 hydrophobe, 42 Homozygote, 447 Hypothalamus, 14-15, 19, 167, 191, 234-
rouges, 45, 49-50, 70, 85, 121, 363, ionisé, 45 dominant, 448, 450-451 235, 248, 253, 255, 257, 312,
458, 462 non polaire, 45 récessi, 448 321, 327, 330, 358, 362-363,
régulation de la production de phosphate, 42, 47-50, 81 Hoquet, régulation du _, 230 379-380, 389, 391, 422
_, 362 polaire, 45 Hormone(s), 12, 21, 235, 321, 323 Hypothyroïdie congénitale, 341
Globus pallidus, 245 radical R, 45 adénohypophysaires, 332-337, 363 Hypotonie, 283
Glucagon, 15, 345 Groupes sanguins, 461-464 antagonistes, 342, 345, 353 Hypoxémie, 191
Glucide(s), 35-37, 51 Guanine, 48, 86, 98 antidiurétique (ADH), 235, 327, 331,
métabolisme des _, 326, 336, 353 Guanosine monophosphate cyclique 337, 353, 363
synthèse des _, 50 (GMPc), 378 antimülérienne (AMH), 431, 433 I
Glucocorticoïde, 352-357, 359 Guide alimentaire canadien, 40 circulantes, 323 Ibuproène, 191
Glucose, 31, 33, 35-36, 69, 82, 138, 226, Gyrus, 236 corticosurrénaliennes, 358-359 Ictère, 428
234, 251, 322, 324-325, 345- du cingulum, 253-255, 282 d’inhibition, 332-333 Idée, voir Pensée
347, 349-350, 353-354, 357 parahippocampal, 253 de l’hormone de croissance Identifcation génétique, 466
absorption du _, 345 postcentral, 240 (GH-IH), 333, 336 Îlot(s)
dégradation du _, 50 précentral, 240 de la prolactine (PIH), 333-334 de Langerhans, voir Îlot(s)
épargne du _, 336 de croissance (GH), 45, 90, 321-322, pancréatiques
sanguin, 74, 336, 347 324, 332-338, 359 pancréatiques, 345
régulation du _, 15, 21 H de libération, 332-333 Implantation
Glutamate, 97, 165, 173, 196, 260 Habileté de l’hormone de croissance de l’embryon, 402
Glutamine, 97, 459 logique, 243 (GH-RH), 333 du préembryon, 417-418, 420
Glycémie, 15, 21, 36, 235, 322, 336, 345- motrice, 237 eets des _, 325-326 Inconscience, 255
347, 351, 353 musicale, 243 olliculo-stimulante (FSH), 332, 337, états pathologiques d’_, 255
du œtus, 350 rationnelle, 243 359, 379, 381, 389-390, Incontinence d’eort, 435
test de _, 348-349 verbale, 237 401 Incus, 208
Glycérol, 38, 345, 354 Habituation, 194 glycoprotéique, 361 Indice de masse corporelle (IMC), 40
Glycine, 97, 173 Hallucination, 176, 178 hypophysaires, 327, 330-337 Inarctus, 41
Glycogène, 15, 36-37, 345 Hallucinogène, 171 hypothalamiques, 327, 330, 332-336, du myocarde, 283, 460
dégradation du _, 324 Hématie, voir Érythrocyte 359 Inection(s)
Glycogenèse, 345 alciorme, 457-458 liées au cycle ovarien, 389-390 à chlamydia, 405
Glycogénolyse, 326, 336, 345 Hémisphère(s) liées au cycle utérin, 390-392 bactérienne, 200, 250, 405-406
Glycolipide, 66 cérébelleux, 246-248 locales, 323, 363 du système nerveux central, 285
Glycolyse, 80, 82, 84 cérébral, 226, 234, 236, 245, 248, lors de l’accouchement, 435 in utero, 437
Glycoprotéine, 66, 74, 324 288, 312 lors de la grossesse, 433-435 transmissible sexuellement et par le
Glycosurie, 346 dominant, 243 lutéinisante (LH), 332, 337, 359, 379- sang (ITSS), 386, 402-407,
Goitre gauche, 260 381, 389-390, 401, 419 437
exophtalmique, 341 Hémisphérectomie, 243 neurohypophysaires, 327, 331-332, Inertilité, 400-401
simple, 341 Hémoglobine, 45, 47, 49-50, 86, 121 337, 363 Inammation, 139, 191, 195, 354-355
Gonade, 91, 321, 372, 380, 421, 431-433 anormale, 457 pancréatique, 345-351 d’articulations, 355
INDEX 497

Inux K 249-252, 275, 277 Mastication, 285


moteur, 134, 278, 290 extracellulaire, 11, 120-121, 146, Matière, 10, 28
nerveux, 12, 14-15, 21, 26, 68, 134- Kératine, 44, 116 148, 151 Matrice, 118-120
136, 141-142, 146-163, Kératomileusie in situ au laser, 207 interstitiel, 11, 19, 21 Mauvais cholestérol, 41-43
165, 193, 195, 202, 211, Kinase, 324 intracellulaire, 146, 148, 151 Méat acoustique externe, 207, 210
234, 247, 261, 278, 282, péricardique, 33 Mécanisme(s)
287, 289, 331 L prostatique, 377
synovial, 125
d’action hormonale, 324
de régulation, voir Régulation
sensiti, 193, 234, 240, 247, 280
Inormation Labyrinthe, 207 Lobe(s) de rétro-inhibition, 13-15, 322, 327,
génétique, 47, 49 membraneux, 210-211 antérieur, 247 333, 336, 338, 345, 353,
héréditaire, 10 osseux, 210-211 occulonodulaire, 247 357, 359, 380, 389-390
liée à la température, 280 Lac séminal, 396 rontaux, 236, 240, 242, 254, 283 de rétroactivation, 13, 15, 18, 331,
nutritionnelle, 39, 41, 43 Lactase, 80 insulaire, 237 436
sensorielle, 12, 19, 190, 193, 196, Lactation, 334 occipital, 236, 240 homéostatiques, 12-18
202, 230, 232, 234, 236, Lactose, 35 pariétal, 236, 240, 242 Mécanorécepteur, 190-191, 194, 211-212,
258, 279, 289-290 dégradation du _, 80 postérieur, 247 282, 331
cutanée, 279 Lactotrope, 332 temporal, 236, 240-242 Médicament(s)
visuelle, 200, 202, 206, 241, 258 Lacune, 120 Lobotomie, 244 à action directe, 308
sur la douleur, 280, 288 Lamelles, 120 Lobule, 388 antiobésité, 40
du cervelet, 247 Locomotion, 247 détoxication des _, 74
tactile, 245
Langage, 242, 260-261 Locus, 447 emzymes et action sur la _, 80
Inundibulum, 234, 327
compréhension du _, 242 Loi système nerveux autonome et _, 308
Inhibine, 359-360
latéralisation du _, 243 de l’addition, 452 Médulla surrénale, 300, 302, 305-306,
Inhibiteur muscarinique, 308
Langue, 19, 191, 195-196, 234 du TOUT ou RIEN, 155-156 308, 321, 351-353
Inhibition, 309
mouvement de la _, 285 Lordose, 434 Méiose, 91-97, 372, 449, 453-454,
Initiation, 100
Lanugo, 428 Luxation congénitale de la hanche, 462 467-468
Initiative, 242
Laparoscopie, 383 Lymphe, 11, 19, 119-121 I, 91-96, 381-382, 453
Injection
Larynx, 380 Lymphocyte T auxiliaire, 402-403 II, 91-97, 374, 382, 416, 467
contraceptive, 397-398
mouvement du _, 285 Lysine, 97, 100 Mélanine, 200, 232, 357
d’EPO, 363
Latéralisation du langage, 243 Lysosome, 75-76, 79, 457 Mélanocyte, 435
d’insuline, 348-350
Lemnisque médial, 230, 232, 279-282 Mélatonine, 236, 257, 360-361, 379
de nicotine, 176
décussation du _, 280 Membrane(s)
Innervation réciproque, 290
Leptine, 362-363, 391 M basale, 114, 116
Insémination intra-utérine, 401
Lésion Macromolécule(s), 35 basilaire, 211
Insuline, 15, 21, 36, 45, 235, 322, 337,
d’un ner spinal, 274 synthèse des _, 35 corporelles, 125-126
345-347, 349-351, 435
de l’encéphale, 258 Macrophagocyte, 139, 144, 402 cytoplasmique, 142
injection d’_, 348-350
de la ormation réticulaire, 253 Macula de l’œil, 203 embryonnaires, 421-422
pompe à _, 349
de la moelle épinière, 274, 285, dégénérescence de la _, 203 plasmique, 37, 42, 64, 66-68, 70-72,
Intégration
312-313 Mal 78
neuronale, 178 des aires motrices du langage, 242 de tête, 249 perméabilité de la _, 147-150
synaptique, 165-166 des ners lombaires, 291 de tension, 249 polarisé, 151
Intelligence, 242 des tractus sensitis, 291 extracrânien, 249 potentiel de la _, 149
Intensité des stimulus, 159-160 du cervelet, 248 intracrânien, 249 potentiel de repos de la _, 147,
Intercinèse, 91, 93 du cortex prémoteur, 242 des transports, 213 151-153
Interneurone, 141, 275, 287, 289-290, du ner fbulaire, 273 Maladie(s) variation du potentiel de la _,
309 du système limbique, 255, 258 associées au stress, 235 152-154
bulbaire, 196 du tronc cérébral, 226 auto-immune, 162, 348 postsynaptique, 163, 260
Intérocepteur, 191-192, 194, 302 du tronc sympathique, 305 autosomiques, 455 présynaptique, 163-164
Interphase, 85-86 médullaire, 312-313 dominantes, 456, 458-459 séreuse, 9
Intestin, 71, 114, 122, 161, 342, 353, 434 Leucémie, 431, 468 récessives, 456-458 synoviales, 125
grêle, 7, 19, 125, 457 Leucine, 97-98 cardiovasculaire, 41, 84 tectoriale, 211
Intoxication liée à l’alcool, 247 Leucocyte, 121 vestibulaire, 211
d’Addison, 357
Intuition, 242 Lèvre, 195 Mémoire, 234, 236, 254, 257
d’Alzheimer, 46, 170, 173, 259-260
Iode, 71, 336, 341 Liaison de Basedow, 341 à court terme, 257-260
Ion, 29, 69 chimique, 29-32 de Creutzeldt-Jakob, 46 à long terme, 257-258, 260
calcium, 149, 151, 163, 251, 325 covalente, 29, 31 de Graves, 341 de travail, voir Mémoire à court
chlorure, 33, 71, 146, 148-149, 151, double, 30 de Lou Gehring, voir Sclérose laté- terme
153, 164, 166, 251, 457 non polaire, 30 rale amyotrophique (SLA) déclarative, 258, 260
de charge négative, voir Anion polaire, 30 de Parkinson, 139, 171, 233 échoïque, 258
de charge positive, voir Cation simple, 29 de Raynaud, 306 épisodique, 258
hydrogène, 81-83 triple, 30 de Tay-Sachs, 76, 457 iconique, 258
magnésium, 70 hydrogène, 32-33, 86 du cartilage des articulations, 125 odeur et _, 197
potassium, 69, 71, 137, 146, 148-149, ionique, 29-30 héréditaires, 455-460 perte de _, 255, 258-259, 459
151-153, 157, 159, 164, peptidique, 45, 101 liées au chromosome X, 465 physiologie de la _, 260
166, 251 Libido, 380 lysosomales, 76 procédurale, 258, 260
sodium, 33, 71, 146, 148-149, 151- Ligament(s), 119, 192 métaboliques, 457 sémantique, 258
154, 156-157, 159-160, dentelés, 277 multiactorielles, 462 sensorielle, 257-258
163, 166, 251 patellaire, 287 oculaires, 200 Mémorisation, 257
Iris, 200 Ligand, 66, 149 psychosomatiques, 235, 359 Méninge, 248-249, 276-277
Ischémie cérébrale transitoire (ICT), 231 Ligature des trompes, 377, 383 récessive liée au chromosome X, Méningite, 250
Isoleucine, 97 Lipase, 80 465 bactérienne, 250
Lipide(s), 35, 37-44, 51, 66, 349 respiratoires, 430 vaccin contre la _, 250
dégradation des _, 80 Malormation cardiaque, 430 virale, 250
J métabolisme des _, 326 Malléus, 208 Ménisque du genou, 120
Jonction Lipogenèse, 326, 345 Maltase, 80 Ménopause, 393
neuroglandulaire, voir Jonction Lipolyse, 326, 336, 345, 354 Maltose, 35 Menstruation, 385, 391, 398
neuromusculaire Lipoprotéine dégradation du _, 80 Mercure, 139
neuromusculaire, 173, 287 de aible densité (LDL), 43, 460 Mamelon, 195, 234 Mésencéphale, 226, 231-232, 248, 257
Jugement, 236, 242 de haute densité (HDL), 43 Mammographie, 388 Mésentère, 9
Jumeau(x) Liquide Manipulation de l’ADN, 102-103 Mésoderme, 423-424
raternels, 419, 462 amniotique, 422, 434, 437 Marihuana, 177-178, 430 Métabolisme, 10, 80, 235
vrais, 419, 462 cérébrospinal (LCS), 11, 33, 137, 139, Masse osseuse, 344 cellulaire, 80-83
498 INDEX

régulation du _, 21 rapides, 247-248 spinal(aux), 135, 270-277 humain, 4-6


des acides gras, 354 respiratoires, 252 cervicaux, 270, 277 d’organisation des protéines, 46-47
des glucides, 326, 336, 353 saccadés, 459 coccygien, 270 Nocicepteur, 190-191, 194, 199, 282, 288
des graisses, 348, 353 simples, 247 émoral, 273 cutané, 289
des lipides, 326 vibratoire, 210 intercostaux, 272-273 somatique, 191
des protéines, 326, 353 vitesse de _, 281 lésion d’un _, 274 viscéral, 191
Métal lourd toxique, 139 volontaires, 240, 247, 283 lombaires, 270, 275 Nœud(s)
Métaphase, 90, 96-97 Mucoviscidose, voir Fibrose kystique lésion des _, 291 de la neurofbre, 143, 160
I, 93-96 Mucus, 71, 77, 115-117, 125, 378, 385, médial, 273 lymphatiques, 19, 119, 121
II, 93, 95, 97, 381 387, 396, 457 mixte, 270 Non-disjonction, 466, 467-470
Métastase, 91 Multithérapie antirétrovirale, 403 musculo-cutané, 273 Noradrénaline, 164-165, 298, 302, 306,
Méthadone, 177 Muqueuse, 125-126 phrénique, 273 308, 352-353
Méthamphétamine, 176 nasale, 142 radial, 273 Nouveau-né prématuré, 428
Méthionine, 97-98, 100 olactive, 197-198 sacraux, 270, 275 Noyau(x), 6, 146
Méthode contraceptive, 397-400 vaginale, 385 sciatique, 273, 302 bulbaires, 230
Méthylène dioxyméthamphétamine, 176 Muscarine, 307-308 thoraciques, 270, 277 cellulaire, 73-74, 78
Micelle, 38 Muscle(s), 122, 213 ulnaire, 273 cérébelleux, 247
Microflament, 77 abdominaux, 272 structure du _, 224 cunéiorme, 230, 280
Microgliocyte, 139 cardiaque, 123, 298, 302, 308 Neurobiologie, 226 de l’atome, 28
Microphotographie, 63-64 ciliaire, 200, 204-205 Neurofbre(s), 123, 141, 230, 234, 240 de la base, 178, 232, 234, 245-246,
Microscope contraction des _, 21, 45 associatives, 237 248, 260
électronique, 64 de la paroi intestinale, 305 collatérales, 232 caudé, 245, 253
à balayage, 63 de la parole, 242 commissurales, 237 lenticulaires, 245
en transmission, 63-64 de la vésicule biliaire, 305 corticonucléaires, 285 troubles des _, 245-246
optique, 63-64 de la vessie, 305 corticospinales, 283 gracile, 230, 280
Microtubule, 77 dilatateur, 200 de projection, 237 gris centraux, voir Noyau(x) de la
Microvillosité, 79, 115, 196, 211 intercostaux, 272 de type A, 298 base
Miction, 135, 304-305, 313, 346 involontaire, 122 de type B, 298 hypothalamiques, 234
Migraine, 249 lisses, 298, 302 de type C, 298 pontiques, 231
Milieu interne, 11-12 relâchement des _, 434 motrices, 224, 278, 281 rouges, 232
Minéralocorticoïde, 352-353, 357, 359 squelettiques, 14, 21, 161, 230, 298, nerveuses motrices, 289 subthalamiques, 245
Minéraux, 21, 120, 430 304, 353 sensitives, 224, 278, 289 suprachiasmatique, 235
Mitochondrie, 76, 79-81, 115, 375 respiratoires, 134 Neurohypophyse, 235, 321, 327, 337, 363 thalamiques, 234
Mitose, 85-91, 96-97, 372, 374, 381, 417 volontaire, 122 Neurolemme, 142 Nucléole, 74, 78
Modèle de la mosaïque uide, 66 Musculeuse vaginale, 385 Neurolemmocyte, 139, 142-144, 161 Nucléotide, 47-49, 86
Moelle Mutation, 86, 100 Neuromodulateur, 166 Numéro atomique, 28-29
épinière, 5, 7, 21, 123-124, 134, 139, chromosomique, 49 Neurone(s), 5-6, 85-86, 123, 137, 139- Nutriment, 10-12, 19, 33, 41, 62-63, 120,
146, 226, 234, 237, 247, d’un allèle, 460 141, 226, 237, 260, 275, 459 138, 252, 421-422
251-252, 271-272, 282- génétique simple, 456-457 adrénergiques, 306-307 Nystagus, 248
283, 289-291, 302, 312 Mutilation génitale des emmes, 387 aérent, voir Neurone(s) sensiti
anatomie de la _, 275 Myasthénie grave, 170 bipolaires, 142-143, 200
lésion de la _, 274, 285, 312-313 Myéline, 123 cholinergiques, 306-307 O
physiologie de la _, 278-291 perte de _, 145 de deuxième ordre, 279-280 Obésité, 40, 349
protections de la _, 276-277 Myélinisation, 139, 160, 162, 237 de premier ordre, 279-280 chirurgie en cas d’_, 40
osseuse rouge, 21, 89, 119-120, 362 Myocyte, 121 de troisième ordre, 280 inertilité et _, 401
Molécule, 4, 6, 29 Myomètre, 385 eérent, voir Neurone(s) moteur régimes pour contrer l’_, 40
amphipathique, 32 Myopie, 205-207 moteur, 141, 144, 161, 282-283, 287, Ocytocine (OT), 15, 235, 322, 327, 331-
électrolyte, 33 Myosine, 45-46, 121 289-290, 298, 302, 309 332, 334, 337, 363, 385
hydrophile, 33 Myrongotomie, 211 somatique, 298 synthétique, 330
hydrophobe, 33, 68 Myxœdème, 341 multipolaire, 141, 143 Odeur, 196-197, 240-241
ionisée, 33 myélinisé, 145-146 émotions et _, 234, 236, 254
non polaire, 31-33 parasympathiques, 306, 312 Odorat, 190-191, 194, 196-198, 235-236
organique, 35, 51-53 N postganglionnaires, 298, 300, 306 saveur et _, 198
polaire, 31-33 Nanisme hypophysaire, 337 postsynaptique, 163-166, 178, 260 Œil, 198-206, 234
simple, 35 Nausées, 434 préganglionnaires, 298, 300, 302, couleur de l’_, 462-463
Monosaccharide, 35-36, 71 Néoglucogenèse, 326, 336, 354 306 mouvement de l’_, 285
Monosomie, 467 Néoplasme, 226 présynaptique, 163, 178, 260 Œsophage, 19, 116, 122, 434
Monoxyde d’azote, 175, 378 Ner(s), 5, 19, 21, 123, 134-135, 224, 252 pyramidaux, 282-283 Œstrogène, 38, 43, 334, 344, 357,
Mont du pubis, 386 crânien(s), 135, 224-227 sensiti, 141-142, 161, 166, 192, 196, 359-360, 380-382, 385, 389,
Morphine, 166, 176 abducens, 224, 227, 231 287, 309 391-393, 419, 422, 435
Morphogenèse, 423 accessoire, 224, 227, 230 somatique, 302 synthétique, 397
Morula, 417 acial, 224, 227, 231, 302 viscéral, 302 Œstrogénothérapie, 344
Motivation, 242, 254 glossopharyngiens, 227, 230, seuil d’excitation du _, 155 Oligodendrocyte, 123, 139, 142-143, 145,
Motricité, 134 302, 309 sympathiques, 306, 312 161-162
Mouvement(s) hypoglosse, 227, 230 unipolaire, 142-143 Oligospermie, 400
ataxiques, 248 oculomoteur, 224, 227, 231, 302 Neuropathie, 457 Olive, 230
cellulaire, 77 olactis, 197, 224, 227, 254, 302 Neuropeptide, 174 Ombilic, 438
complexes, 240, 242, 247-248 optiques, 193, 202, 206, 224, Neurophysiologie, 4, 168-169 Oméga-3, 41-42
contrôle des _, 245 227, 302 Neurotoxine, 158 supplément en _, 41
coordination des _, 230, 232, 246- trijumeau, 224, 226-227, 231, 274 Neurotransmetteur, 66, 72, 163-166, Onde(s)
247, 281 trochléaire, 224, 227, 231 306-309, 320 cérébrales, 256-257
de la langue, 285 vagues, 226-227, 230, 302, 309, Neurulation, 424 alpha, 256-257
des yeux, 285 312 Neutron, 28 bêta, 256
du larynx, 285 vestibulocochléaires, 193, Névrite delta, 256-257
du palais, 285 211-212, 224, 227, paralysante, 273 thêta, 256-257
du pharynx, 285 230-231, 302 sciatique, 273 sonores, 191, 207, 210, 212
dysmétriques, 248 fbulaire, lésion du _, 273 Névroglie, 123-124, 137 Ongle, 19
fn, 281-283 honteux, voir Ner(s) pudendal Nez, 120, 191 Opiacé, 166, 176-177
oculaire, 247 mixtes, 224 Niacine, 83 douleur et _, 174
perception des _, 240 moteurs, 224, 273 Nicotine, 175-176, 307-308 naturel, 174
planifé, 242 pudendal, 436 dépendance à la _, 172 synthétique, 177
précis, 240 sectionné, 144 Niveau(x) Oreille, 120, 207-211
précision de _, 281 sensitis, 224, 273 d’organisation biologique du corps externe, 207
INDEX 499

interne, 142, 191, 207, 210-211, 213, vaginale, 385, 396-397 mitotique, 85 d’action, 155-159, 165, 256
230, 232 Particule subatomique, 28 proliférative, 391-392 fréquence du _, 159-160
moyenne, 207, 210 Patella, 287 S, 85-86 propagation du _, 160-162
Organe(s), 5-6, 124-125 Pavillon, voir Auricule sécrétoire, 391-392 différence de _, 151
abdominaux, 9, 125 Peau, 19, 114, 191-192, 194, 234 Phénotype, 448, 450-451, 453, 461, gradué, 153-155, 158, 165, 193
annexes, 19 pigmentation de la _, 461-462 463-464 local, 153
cibles, 321 Pectine, 37 Phénylalanine, 97, 458 membranaire, 149
circumventriculaires, 252 Pédicule embryonnaire, 424 Phénylcétonurie, 458 de repos, 148, 151-153
génitaux, 372-378, 380 Pédoncule(s) Phényléphrine, 308 variation du _, 152-154
développement anormal des _, cérébelleux Phéromone, 254 postsynaptique excitateur (PPSE),
431, 433 inférieurs, 246 Phineas Gage (cas), 244 164, 289-290
développement des _, 431-433 moyens, 246 Phobie, 462 postsynaptique inhibiteur (PPSI),
externes, 234, 386-388, 431-432 supérieurs, 246 Phosphate, 42, 324 164, 289-290
féminins, 21, 380-388, 431-433 cérébraux, 232 Phospholipide, 32, 37, 42, 44, 66-67, Poumon, 4, 7, 9, 21, 125-126, 191, 353,
internes, 7, 385 Pénis, 21, 195, 305, 372, 378, 396 74, 324 457
masculins, 21, 431-433 Pensée synthèse de la _, 74 Prééclampsie, 434
lymphatiques, 119 abstraite, 236, 242 Phosphorylation oxydative, 80-82 Préembryon
lymphoïdes, 19 critique, 242 Photopériodisme, 236 développement du _, 417-421
sensoriel, 142 Pentose, 35, 48 Photorécepteur, 190-191, 200 implantation du _, 417-418, 420
spiral, 211, 216 Peptide, 45, 101, 324 Physiologie, 4 Prélèvement
viscéraux, voir Viscère Perception, 193 Pie-mère, 249, 277 des chromosomes fœtaux, 423
Organisme, 4, 6 auditive, voir Ouïe Pied des villosités chorioniques, 423
pluricellulaire, 4-5, 62 de l’équilibre, 192 bot, 462 du sang du cordon ombilical, 422
unicellulaire, 4, 62 de l’odorat, voir Odorat tombant, 273 Premier messager, 324
vivant, 10 de la douleur, 234, 282, 288 Pigmentation de la peau, 461-462 Prépuce, 378
Organite, 4, 6, 74-76 de la posture, 192 Pinocytose, 72 Presbytie, 205
Organogenèse, 424 de la pression, 234 Placenta, 421-423, 434 Pression
Orgasme, 393, 396-397 de la température, 234 expulsion du _, 438 artérielle, 191-192, 252, 302, 304, 312
Orientation du corps, 7 des couleurs, 240 Plaisir, sensation de _, 254 lors de la grossesse, 434
antérieure, 7 des formes, 240 Plan de coupe, 7-8 régulation de la _, 298, 353, 355
distale, 7 des goûts, voir Goût frontal, 7 intraoculaire, 205
inférieure, 7 des mouvements, 240 sagittal, 7 perception de la _, 234
latérale, 7 des sons, 240 transversal, 7 sanguine, 12-13
médiale, 7 spatiale, 243 Plaque(s) lors de la grossesse, 434
postérieure, 7 visuelle, voir Vision amyloïdes, 259 régulation de la _, 353
proximale, 7 Péricarde, 9, 126 équatoriale, 90, 94-95 sensation de _, 190-191, 194, 230,
supérieure, 7 Périlymphe, 210-211 lipidiques, 41, 43 240, 280
Os, 21, 45, 342 Périnée, 388 Plaquette, voir Thrombocyte tympanique, 210
compact, 120 Périmétrium, 385 Plasma sanguin, 11, 120 Probabilité héréditaire, voir Règle(s) de
spongieux, 120 Périnèvre, 224 Plasmide, 102-103 probabilités
Osmorécepteur, 192, 327 Période recombiné, 103 Procaryote, 64
Osmose, 69-70, 72, 251 de facilitation, 165 Plateau, 393, 396 Procès ciliaire, 200
Osselets, 208 réfractaire, 159, 397 Plèvre, 9, 126 Processus
Ostéocyte, 118, 120, 321 absolue, 159 Plexus, 272 de mémorisation, 257
Ostéon, 120 relative, 159 brachial, 272-273 semi-conservateur, 86
Ostéoporose, 344, 355 Péristaltisme de la paroi utérine, 416 cervical, 272-273 Procréation médicalement assistée,
Otite, 211 Péritoine, 9, 126 choroïdes, 139, 250-251 401-402
Ouïe, 190, 207-211, 236 Péritonite, 9 coccygien, 272-273 Produit, 80
Ovaire, 21, 43, 91, 115, 321, 324, 359- Perméabilité membranaire, 147-150 lombaire, 272-273 Progestatif, 397-398
360, 372, 380, 393, 421, 428, sélective, 68, 147 sacral, 272-273 Progestérone, 90, 334, 359-360, 380,
433, 470 Personnalité, 242 Plomb, 139, 431 382, 390, 392-393, 419, 422,
Ovocyte, 380 Perte Pluricellulaire, 4-5, 62 434-435
de deuxième (2e) ordre, 372, 375, d’eau, 327 Poil(s), 19 Projection, 193
380-383, 389-390, 401- de l’audition, 216 Point G, 397 Projet Génome humain, 47
402, 416, 448, 467 de mémoire, 255, 258-259, 459 Polarité, 32-33 Prolactine, 333-334, 337
diagnostic de l’_, 460 de myéline, 145 Poliomyélite, 285 Proline, 97
de premier (1er ) ordre, 381, 389 de sensation, 273 Pollution sonore, 216 Prolongement périphérique, 142
Ovogenèse, 372, 381, 383-384, 467, des fonctions motrices, 273 Poly-ovulation, 419 Propagation des potentiels d’action,
468-469 Petites lèvres, 386-387, 396 Polydactylie, 448 160-162
Ovogonie, 381, 421 Peur, 254 Polydipsie, 346 Prophase, 87, 89, 96-97
Ovulation, 388-390 Phagocyte, 121 Polypeptide, 46-47, 101 I, 92-94, 96, 381
Ovule, 21, 63, 91, 372, 380, 431 Phagocytose, 71-72 Polyphagie, 346 II, 93, 95, 97
Oxyde nitrique, 175 Phagolysosome, 75 Polysaccharide, 36-37 Propriocepteur, 191-192, 194, 213, 282
Oxygène, 28-30, 32, 35, 38, 45, 194 Pharmacodépendance, 175 Polyspermie, 416 Proprioception, 190, 230, 240, 280
dans le sang, 12 Pharynx, mouvement du _, 285 Polyurie, 346 Prostaglandine, 80, 191, 323, 363, 377,
Phase(s) Pompe 435-437
d’alarme, 358 à insuline, 349 Prostate, 372, 377
P d’épuisement, 359 à Na+/K+, 71, 147-148, 151-152 Protéine(s), 35, 44-47, 51, 146, 251, 324,
Palais, mouvement du _, 285 d’hyperpolarisation, 157 à solutés, 71-72 341, 377
Pancréas, 9, 15, 19, 21, 36, 115, 305, de dépolarisation, 156 Ponction lombaire, 277 ABP, 379
321-322, 337, 345-351 de l’accouchement, 436-438 Pont, 226, 230-231, 248, 257 anionique, 147
Papille gustative, 196 de la méiose, 92-95 Pore nucléaire, 74, 78 CBP, 459
Paralysie, 273, 285 de la mitose, 87-90 Porteur, 456, 464 contractile, 45
infantile, voir Poliomyélite de la réponse sexuelle, 393, 396-397 Position D, 464
Paraplégie, 285 de repolarisation, 156-157 anatomique, 5, 7 de coagulation, 465
Parathormone (PTH), 339, 341-343 de résistance, 358-359 fœtale, 428-429, 435 de reconnaissance, 97
Parathyroïde, 321 du potentiel d’action, 156-157 rétropéritonéale, 9 de transport, 69, 71
Paresthésie, 274 folliculaire, 388-390 Posture, 246-247, 281 dégradation des _, 326, 354
Paroi G1, 85-86 perception de la _, 192 dénaturation des _, 46
abdominale, 126 G2, 85-86 Potassium, 29 fonctionnelle, 45
intestinale, 305 G0, 86 dans le sang, 353 fonctions des _, 44-45
thoracique, 126 lutéale, 389-390 Potentialisation à long terme (PLT), 260 membranaire, 66-67
utérine, 90 menstruelle, 391 Potentiel métabolisme des _, 326, 353
500 INDEX

motrices, 77 135, 190, 240, 258, 278, 287, 353, 363 centrale, 203
niveaux d’organisation des _, 46-47 289, 309, 322 de l’éternuement, 230 décollement de la _, 202
structurale, 44-45 à adaptation lente, 194 de la déglutition, 230 dégénérescence de la _, 293
structure des _, 46-47 à adaptation rapide, 194 de la digestion, 234, 298, 304 périphérique, 203
synthèse des _, 49-50, 74, 83, 86, auditis, 213 de la ormation des globules rouges, Retrait synaptique, 164-165
97-102, 324, 345 classifcation des _, 190-192 362 Rétroaction
tau, 259 complexe, 192 de la réquence respiratoire, 298 biologique, 298
transport des _, 45 cutanés, 194-196, 282 de la glycémie négative, voir Rétro–inhibition
Protéinurie, 434 de ollicules pileux, 195 par l’insuline, 348 positive, voir Rétroactivation
Protéogenèse, 326 de l’équilibre, 210 par le glucagon, 347 Rétroactivation, 13, 15, 18, 331, 436
Protéolyse, 326 de la douleur, 282, 288 de la pression artérielle, 298, 353, Rétro-inhibition, 13-15, 322, 327, 333,
Proton, 28-29 de la température, 191, 195, 234 355 336, 338, 345, 353, 357, 359,
Puberté, 334, 372, 374, 393 gustati, 198, 234 de la pression sanguine, 353 380, 389-390
Pupille, 200, 305 homéostasie et _, 194 de la prise d’aliments, 235 Réverbération, 178
Purine, 48, 174 olacti, 196 de la prise d’eau, 235 Rhésus
Pus louable, 438 phasique, voir Récepteur(s) de la respiration, 230-231 négati, 464
Putamen, 245 sensoriel(s) à adaptation de la sécrétion positi, 464
Pyramides du bulbe rachidien, 230 rapide d’ocytocine, 332 Rhume, 125
décussation des _, 230 physiologie des _, 193-194 de l’aldostérone, 354 Riboavine, 83
Pyrimidine, 48 simple, 192 de l’hormone antidiurétique, 331 Ribosome, 74, 78, 100-102
Pyruvate, 84 tonique, voir Récepteur(s) de l’hormone de croissance, libre, 78, 141
sensoriel(s) à adaptation 335-336 lié, 78
lente de la calcitonine, 342 Ride, 127
Q Récessivité, 447-448, 450-451, 455-456 de la parathormone, 343 Rupture de l’amnios, 437
Quadriplégie, 285 Rectum, 7 des glucocorticoïdes, 356 Rythme
Quatrième ventricule, 226, 250 Redondance du code, 98 de la température, 14-17, 235, 327 cardiaque, 252, 305
Queue de cheval, 275 Réexe(s), 287-291 de la toux, 230 régulation du _, 230, 234, 298,
acquis, 287 des battements cardiaques, 327 353
autonomes, 287, 309, 312 des onctions viscérales, 234 respiratoire, 306
R controlatéral, 290 des gonadotrophines, 359
Rachicentèse, voir Ponction lombaire crâniens, 287 du cycle cellulaire, 90
Racine(s) d’accommodation, 204-205 du cycle veille-sommeil, 235 S
dorsale, 275 d’étirement, 287 du diamètre des vaisseaux sanguins, Sac vitellin, 421
d’un ner spinal, 270 d’extension croisée, 289-291 230 Saccharose, 35
ventrales, 275 de la déécation, 313 du glucose sanguin, 15, 21 Sacrum, 270
Radiation optique, 206 de la miction, 313 du hoquet, 230 Salive, 178, 196
Raisonnement, 240 de retrait, 290 du métabolisme cellulaire, 21 Salpingite, 400
Rameau(x) du clignement, 199 du rythme cardiaque, 230, 234, 298, Sang, 19, 21, 120-121
communicants, 271 du retrait, 287, 289 353 caillot dans le _, 41
dorsaux, 271 évaluation des _, 291 du système nerveux autonome, 309, calcium dans le _, voir Calcémie
ventraux, 271-272 homolatéral, 287 312-313 coagulation du _, 18
Rampe inné, 287 du volume sanguin, 353, 355 dioxygène dans le _, 12, 194, 457
tympanique, 211 médullaire somatique, 287 du vomissement, 230 du cordon ombilical, 422
vestibulaire, 211 monosynaptique, 287 hormonale éléments fgurés du _, 120-121
Rapport nocicepti, voir Réexe(s) de retrait chez l’homme, 379-380 œtal, 421-422
génotypique, 451, 460 olactis, 234 de la lactation, 334 glucose dans le _, 15, 21, 74, 336,
phénotypique, 451, 453, 455, 460 parasympathiques, 312, 396 sexuelle, 359 347
Rate, 7, 19, 119, 458 patellaire, 287, 290-291 involontaire, 135 maternel, 422
Rayon(s) polysynaptique, 287, 290 mécanismes de _, 12-18 oxygène dans le _, 12
lumineux, 200, 204-205 pupillaire, 200 par les centres cérébraux supé- volume du _, voir Volume sanguin
ultraviolets (UV), 116 rotulien, voir Réexe(s) patellaire rieurs, 312-313 Satiété, 362-363
Réabsorption, 115 somatiques, 287 Rein, 21, 114-115, 342, 346, 351, 353, Saveur, 198
de l’eau, 327, 363 spinaux, 287, 313 361, 363, 374 Schizophrénie, 462
du calcium, 342 sympathique, 309, 312 Réinnervation, 144 Sciatique (névralgie), 273
du sodium, 353, 363 visuels, 231 Relâchement des muscles lisses, 434 Sclère, 198
Réacti, 80 Regénération de l’axone, 144-146 Relaxation musculaire, 192 Sclérose
Réaction Régénérescence nerveuse, 146 Relaxine, 435 en plaques, 162
acrosomiale, 416 Régime alimentaire, 40 Renement latérale amyotrophique (SLA), 285
anabolique, voir Anabolisme Atkins, 40 cervical, 275 Scopolamine, 213
au stress, 21 de l’homme des cavernes, 40 lombaire, 275 Scorbut, 118
catabolique, voir Catabolisme en cas de diabète, 349 Rénine, 353 Scrotum, 372, 374, 396
d’alarme, 304 aible en phénylalanine, 458 Repêchage, 257 Second messager, 324
d’hydrolyse, 35-36 lors de la grossesse, 435 Réplication de l’ADN, 49, 85-86, 91, 95 Sécrétion
de dégradation, voir Catabolisme Miami, 40 Repolarisation, 156 des glandes gastriques, 312
de lutte ou de uite, 304, 353 Pritikin, 40 Réponse(s) des glandes salivaires, 312
de synthèse, voir Anabolisme Zone, 40 parasympathiques, 312 digestive, 304
de synthèse par déshydratation, Région thoracique, 272, 285 sexuelle humaine, 393, 396-397 Segmentation, 417, 420
35, 45 Règle(s) sympathiques, 312 Sein, 388, 393, 396, 434
enzymatique, 324 de l’addition, 452-453 Reproduction, 235 Sel(s), 11
inammatoire, voir Inammation de la multiplication, 452, 454, 456 contrôle de la _, 397-402 inorganiques, 120
Récepteur(s), 12-13 de probabilités, 451-453 Réseau réverbérant, 260 minéraux, 21
adrénergiques, 308-309 croisements dihybrides et _, Résolution, 393, 397 Séminalplasmine, 377
alpha, 309 454-455 Respiration, 457 Sens, 190
bêta, 309 maladies autosomiques et _, 456 cellulaire, 76, 80-84 généraux, 190
cholinergiques, 307-308 Règlement sur l’accès à la marihuana à centre de la _, 231 somatiques, 190
d’ocytocine, 435-436 des fns médicales, 177 régulation de la _, 230-231 spéciaux, 190, 196-216
synthétique, 437 Régulation, 12, 45, voir aussi Restriction gastrique, 40 viscéraux, 190
de glutamate, 260 Homéostasie Réticulum endoplasmique, 74, 78 Sensation, 193, 240
muscariniques, 307-308 centre de _, 12, 14-15, 19 lisse, 74, 78 de démangeaison, 190, 280
nicotiniques, 307-308 de l’équilibre hydrique, 327 rugueux, 74, 78, 141 de la douleur, 190, 194, 240, 254,
Récepteur(s) sensoriel(s), 14-15, 21, 134- de l’équilibre hydroélectrolytique, Rétine, 142, 200-205 282
INDEX 501

de la pression, 190-191, 194, 230, Spermiogenèse, 374 commotionnel, 255 spinothalamique, 279
240, 280 Sphincter d’alcoolisme œtal, 430 squelettique, 20-21
de la température, 190, 194, 240 de l’urètre, 378 d’Edwards, 468 anomalie du _, 458
de la vibration, 190-191, 195, 230, de la pupille, 200 d’immunodéfcience acquise (sida), tégumentaire, 19-20
280 œsophagien, 434 402-404 lors de la grossesse, 435
de plaisir, 254 Sphingomyéline, 142 de Cushing, 357 urinaire, 12, 20-21, 46, 125, 387
gustative, 240 Spina-bifda, 427-428, 430 de détresse respiratoire, 428 Système nerveux, 6, 12, 15, 19-21, 126,
illusionnelle, 194 avec myéloméningocèle, 427-428 de Down, 423, 467-468 159-160, 320, 363
perte de _, 273 occulte, 427-428 de Gilles de la Tourette, 164 anomalie du _, 458
Sensibilisation Squelette, 21 de Guillain-Barré, 145 autonome, 135, 234, 298-299, 302,
centrale, 288 du œtus, 120 de Horner, 305 397
dans la douleur chronique, 288 Stade(s) de Klineelter, 469-470 conséquences d’une lésion
périphérique, 288 du développement œtal, 429 de l’insensibilité aux androgènes, médullaire sur le _,
Sensibilité, 134 du sommeil, 256-257 323, 433 312-313
Séreuse, 9, 125-126 Stapès, 210 de la Chapelle, 431 onctions générales du _,
Sérine, 97, 100 Stéréocils, 211-212 de Maran, 458 304-306
Sérosité, 9, 11, 126 Stérilité, 374, 470 de Patau, 468 médicaments et _, 308
Sérotonine, 165, 171 Sternum, 120 de Raynaud, voir Maladie(s) de parasympathique, 135, 257, 302,
Seuil d’excitation du neurone, 155, 160 Stéroïde, 38, 42-44, 324-325, 435 Raynaud 304-308, 310, 312
Sevrage, 167, 175, 323 anabolisant, 360-361, 380 de Swyer, 431 régulation du _, 309, 312-313
Sexe Stimulant, 167, 175-176 de Turner, 467, 469-470 sympathique, 135, 300, 302,
hérédité liée au _, 464-465 Stimulation des ovaires polykystiques, 401 304-308, 311, 353, 358
par déaut, 433 endocrinienne, 322-323 du double Y, 467, 470 central, 134-139, 163, 167, 175-176,
Signal(aux) ovarienne, 401 général d’adaptation, 357-359 178-179, 193-194, 226,
chimique, 323 parasympathique, 304-306 inammatoire pelvien, 405 274, 288, 298
excitateurs, 165 sexuelle, 396-397 Syngamie, 416 inection du _, 285
inhibiteurs, 165 sympathique, 304-306 Synovie, 125 développement embryonnaire
Sillon(s) Stimuline, 332 Synthèse, 81 du _, 425
de division, 90 Stimulus, 10, 12-13 d’ARNr, 98 organisation du _, 134-136
du cerveau, 236-237 auditi, 253 d’ARNt, 98 périphérique, 134-136, 139, 163, 175,
latéral, 237 externe, 358 d’un dipeptide, 46 224, 298
médian dorsal, 275 hormonal, 322 d’un disaccharide, 36 somatique, 135, 298-299, 397
pariéto-occipital, 236 humoral, 322-323 d’un polypeptide, 101 troubles du _, 459
Sinus intensité des _, 159-160 de l’adénosine triphosphate vue d’ensemble du _, 134
de la dure-mère, 249, 251-252 interne, 358 (ATP), 50, 80
lactière, 388 nerveux, 322-323 des glucides, 50
sagittal supérieur, 249 stressant, 235 des graisses, 38 T
Site visuel, 253 des huiles, 38
Tabac, 167, 175
acti, 80 Stockage, 257 des macromolécules, 35
Tabagisme, 116, 170
de liaison, 100 Stress, 135, 353 des phospholipides, 74
grossesse et _, 430
Sodium, 29, 71, 363 acteur de _, 358 des protéines, 49-50, 74, 83, 86,
inertilité et _, 401
dans le sang, 353 maladies associées au _, 235 97-102, 324, 345
Tableau périodique des éléments, 28-29
réabsorption du _, 353, 363 mental, 255 des triglycérides, 38
Tache
Soluté, 33 réaction au _, 21, 304 par déshydratation, 35, 45
aveugle, 202
hydrophile, 68 syndrome général d’adaptation en Syphilis, 406-407
jaune, voir Macula de l’œil
Solution situation de _, 357-359 congénitale, 406
concentrée, 70 Striation, 122 Système, 5-6, 126 Taille, 461-462
diluée, 70 Structure ABO, 462-464 Taux
hypertonique, 70 conductrice, 141 cardiovasculaire, 19-20, 126, 397 de cholestérol, 41
hypotonique, 70 en position rétropéritonéale, 9 anomalie du _, 458 sanguin
isotonique, 70 réceptrice, 141 développement embryonnaire d’alcool, 167
Solvant, 33 sécrétrice, 141 du _, 424 de dioxyde de carbone, 302
Somatomédine (IGF), 333, 336 Strychnine, empoisonnement à la _, 173 lors de la grossesse, 434 de dioxygène, 457
Somatostatine, voir Hormone(s) Stupéfant, 167, 176 craniosacral, 302 Technique(s)
d’inhibition de l’hormone de Stupeur, 255 de l’encéphale, 252-255 d’anesthésie, 436
croissance (GH–IH) Substance(s) digesti, 11, 19-20, 125-126, 457 LASIK, 207
Somatotrope, 332 blanche, 145-146, 275 du cordon dorsal et du lemnisque Télodendron, 141
Somatotrophine, voir Hormone(s) de cérébrale, 237, 248 médial, 280-282 Télencéphale, voir Cerveau
croissance (GH) chromatophile, 141 endocrinien, 12, 19-21, 45, 126, 134, Télophase, 90, 96-97
Sommation, 153 œtotoxiques, 430-431 234-235, 320-322, 328- I, 93-94, 96
Sommeil ondamentale, 117-118 329, 363 II, 93, 95, 97
centre du _, 231 grise, 145-146, 226, 275, 287 endomembranaire, 74-75 Température
lent, voir Sommeil non MOR hydrosoluble, 252 homéostasie et _, 19-21 corporelle, 11-12
MOR, 256-257 liposolubles, 138, 252 immunitaire, 19-20, 347, 403 régulation de la _, 14-17, 327
non MOR, 256-257 noire, 232 limbique, 197, 234-235, 245, 253- des testicules, 374
paradoxal, voir Sommeil MOR P, 166, 174 255, 260, 312 inormation liée à la _, 280
stades du _, 256-257 toxiques, 138 lésion du _, 255, 258 perception de la _, 234
Son(s), 191, 230 Substrat, 80 lymphatique, 19-20 récepteurs de la _, 191, 195, 234
perception des _, 240 Sucs digestis, 125 musculaire, 20-21 régulation de la _, 235
reconnaissance de _, 241 Sudation, 304-305, 363 musculosquelettique, 213 sensation de la _, 190, 194, 240
Soure, 30 Sueur, 15, 235, 305, 363 neuroendocrinien, 363 Tendance suicidaire, 462
Spermatide, 374 Supplément en oméga-3, 41 porte, 332 Tendon, 119, 192, 213
Spermatocyte de deuxième (2e) ordre, Surdité, 216, 430 hypothalamo-hypophysaire, 332, Tension musculaire, 249
374 Symphyse pubienne, 435 354, 379 Tente du cervelet, 249
Spermatogenèse, 372, 374-375, 379- Symptômes psychotiques, 355 rénine-angiotensine, 353, 355, 434 Terminaison, 101
380, 469-470 Synapse, 135, 137, 141, 178, 232, 234, reproducteur, 20-21, 125, 372 réceptrice, 192, 195-196
Spermatogonie, 374, 421 260, 287, 289-290 de l’homme, 21, 372-378 libre, 195
Spermatozoïde, 10, 21, 91, 372, 374-378, chimique, 163-178 de la emme, 21, 380-388 Test
380, 385, 397, 400-402, 416, Synapsis, 92 respiratoire, 12, 20-21, 125-126, 397 d’hyperglycémie, 435
431, 448, 467 Syncope, voir Évanouissement lors de la grossesse, 434 de densité osseuse, 344
Sperme, 21, 372, 375, 377-378 Syncytiotrophoblaste, 418 réticulaire activateur ascendant de dépistage de la trisomie 21, 467
Spermicide, 397-398 Syndrome (SRAA), 235, 252-253 de glycémie, 348-349
502 INDEX

de grossesse, 392 gracile, 280 neurologique, 459 Vessie, 7, 21, 117, 122, 304-305, 309,
de Papanicolaou, 116 moteurs, 230, 278, 280-286 Tryptophane, 45, 97 422, 435
Testicule, 7, 21, 43, 74, 91, 321, 324, 357, nerveux, 145 Tube Vestibule, 210
359-360, 372, 374-376, 396, olacti, 197 digesti, 19, 36, 40, 71, 115, Vibration, 210
421, 428, 433 optique, 206 122, 304 sensation de la _, 190-191, 195, 230,
Testostérone, 38, 43, 74, 323, 359-360, sensitis, 230, 232, 252, 278-280, neural, 426 280
375, 379-380, 431, 433, 470 286 anomalies du _, 427 Vieillissement accéléré, 468
Tétanie, 343 lésion des _, 291 Tubercules quadrijumeaux, 231 Villosité(s)
Tétanos, 343 spinothalamique, 232, 278-280 Tubule(s) arachnoïdiennes, 251
Tétrade, 92 latéral, 279-280 rénaux, 71, 115, 327, 363 chorioniques, 421-422, 424, 467
Tétrahydrocannabinol, 177-178 ventral, 279-280 séminières contournés, 374 prélèvement des _, 423
Thalamus, 196, 206, 211, 233, 235, 247- Traduction, 98-102 Tubuline, 77, 90 Virion, 402
248, 253, 255, 280, 282, 288 Trait, voir Caractère(s) Tumeur(s), 91 Virus
Thalidomide, 431 Transcription, 97-99, 101 bénigne, 91 à acide ribonucléique (ARN), 402
Théorie Transduction, 193, 197, 200, 212 du système nerveux central, 226 de l’herpès humain de types 1 et
cellulaire, 62 Transmission maligne, 91 2, 270
du portillon, 282 héréditaire, voir aussi Hérédité secondaires, 91 de l’immunodéfcience humaine
Thérapie d’un seul caractère, 448-453 Tunique (VIH), 19, 252, 402-404,
antidépressive, 171 de deux caractères, 453-455 fbreuse, 198-199 437
cognitivo-comportementale, 176 maladies et _, 455-459 interne de l’œil, 200 de la varicelle et du zona, 274
conjugale, 175 par allèles multiples, 462-464 vasculaire, 199-200 du papillome humain (VPH), 386
de groupe, 175 par codominance, 461-462 Tympan, 207, 210-211 Herpes simplex, 404
de la douleur, 174 par dominance incomplète, Tyrosine, 97 Viscère, 7
Thermorécepteur, 190-191, 278 459-462
Vision, 190, 198-206, 208-209, 236
Thermoréception, 195 règles de probabilités et _, 451-
Thréonine, 97, 100 453, 456 U anomalies de la _, 201-202, 205-206,
458
Thrombocyte, 121 synaptique, 163-178, 260 Unicellulaire, 4, 62
Thymine, 48, 86 Transport membranaire, 68-72, 251 troubles de la _, 464-465
Uracile, 48-49, 98 Vitamine(s), 80
Thymus, 19, 321, 360 acti, 71-72 Urée, 33, 138
Thyréolibérine (TRH), 333, 338 par pompe, 71 A, 431
Uretère, 117, 435 B12, 427
Thyréotrope, 332 passi, 68-70, 72 Urètre, 117, 372, 376, 397
Thyréotrophine (TSH), 332, 337-338 Transport(s) B2, 83
spongieux, 378 B3, 83
Thyroïde, 21, 71, 115, 117, 321, 336, 338, axonal, 141
Urine, volume d’_, 327 B6, 430
342 des protéines, 45
Utérus, 4, 114, 384-385, 396-397, 433, C, 118
Thyroxine, 336 mal des _, 213
470 carence en _, 118
Timbre transdermique protéine de _, 69, 71
col de l’_, 116, 384-386, 435-437 D, 43, 116, 342, 344
à la nicotine, 175 vésiculaire, 71-72, 251
lors de la grossesse, 434-435
de scopolamine, 213 Transporteur, 69 prénatales, 427
Tissu(s), 5-6 Traumatisme Voie(s)
adipeux, 74, 118, 322, 336, 338, 345, crânien, 258 V aérente, 12
349, 354, 362-363 médullaire, 291 auditives, 231
Vaccin
cartilagineux, 120 psychologique, 258 de transduction, 90
conjoncti, 117-118 Travail, 331 anti-VIH, 404
directes, 281-282, 285
aréolaire, 118 anesthésie visant à aciliter le _, 436 contre la méningite, 250
eérente, 12
de soutien, 120 déclenchement du _, 330, 437 contre la rubéole, 430
extrapyramidales, voir Voie(s)
dense irrégulier, 119 aux _, 435-436 contre le VPH, 386
indirectes
dense régulier, 119 vrai _, 436 contre le zona, 274
génitales, 304
lâche, 118-119 Tremblement cérébelleux, 248 Vagin, 116, 385-386, 396
gustatives, 197
liquide, 120-121 Triglycéride(s), 37-38, 44, 74 Vaisseau(x)
indirectes, 281-282, 285
réticulaire, 118-119 dégradation des _, 38 coronaires, 460
motrice
de soutien, 45 synthèse des _, 38 lymphatiques, 19, 121
autonome, 298-299
endocrine, 345 Trisomie, 467 sanguins, 19, 114, 122, 304-305
somatique, 298-299
épithélial, 114-117 21, voir Syndrome de Down constriction des _, 14
parasympathiques, 135, 303
exocrine, 345 autosomique, 467-468 dans l’œil, 200
pyramidales, voir Voie(s) directes
musculaire, 121 du chromosome 13, voir Syndrome dilatation des _, 15
régulation du diamètre respiratoires, 305, 457
cardiaque, 122-123 de Patau sensitives, 134
lisse, 122 du chromosome 18, voir Syndrome des _, 230
Valeur de réérence, 12-13, 15 sensorielle, 278
squelettique, 122 d’Edwards sympathiques, 135, 301
nerveux, 5-6, 85, 123-124, 137-146 du chromosome 8, 468 Valine, 97
Valves cardiaques, anomalies liées aux visuelles, 206
osseux, 120 Troisième ventricule, 226, 234, 250
_, 458 Volume
Tolérance, 167, 176 Trompe(s)
Varicelle, 274 d’urine, 327
à l’héroïne, 177 auditive, 210-211
Vasectomie, 376-377 respiratoire lors de la grossesse, 434
à la méthamphétamine, 176 utérines, 115, 377, 382-383, 390, 397,
Vasoconstriction, 14 sanguin
Tonicité, 70 405, 416, 419, 431, 470
Vasodilatation, 15 lors de la grossesse, 434
Tonus musculaire, 232, 246, 252, 281 ligature des _, 377, 383
Veine ombilicale, 422 régulation du _, 353, 355
Toucher, 190-191, 194, 240-241 Tronc
Toux, régulation de la _, 230 cérébral, 226, 230-232, 234, 248, Ventricule(s) de l’encéphale, 226, 250 Vomissement
Toxémie gravidique, voir Prééclampsie 260, 282, 312 latéraux, 226, 250 de la grossesse, 434
Toxicomanie, 166-167, 171, 175-178 lésion du _, 226 quatrième _, 226, 250 régulation du _, 230
Toxine botulinique de type A, 127 sympathique, lésion du _, 305 troisième _, 226, 234, 250 Vrai travail, 436
Trachée, 116-117, 120 Trophoblaste, 418 Ver d’oreille, 212 Vulve, 386-387, 396
Trachome, 200 Trou occipital, 134 Vermis, 246-247
Trouble(s), voir aussi Anomalie(s) Vernix caseosa, 428
Tractus, 275, 278
ascendant, voir Tractus sensitis bipolaires, 255 Vertèbre(s), 276
Z
corticonucléaires, 282, 284-285 cardiovasculaires, 458 coccygiennes, 270 Zona, 274
corticospinaux, 230, 240, 281-284 de l’anxiété, 171 sacrales, 270 Zone
latéraux, 283-284 de la vision, 464-465 thoraciques, 270 asciculée, 353
ventraux, 283-284 défcitaires de l’attention avec hype- Vésicule(s), 79 gâchette, 154-156, 160
cunéiorme, 280 ractivité (TDAH), 172 biliaire, 7, 19, 38, 305 glomérulée, 353
de la substance blanche cérébrale, des noyaux de la base, 245-246 de sécrétion, 74 pellucide, 381, 416
237 héréditaires du tissu séminales, 372, 377, 431 réticulée, 353
descendant, voir Tractus moteurs conjoncti, 118 synaptique, 163 Zygote, 62, 91, 372, 416-417, 420
Une référence dans le domaine
de la biologie humaine au collégial

Un manuel essentiel
conçu pour le cours de biologie humaine
Adapté par deux Québécoises passionnées par l’enseignement, ce manuel se distingue des
autres ouvrages de biologie humaine, car il est le seul conçu précisément pour le cours
collégial. Il présente une introduction à la biologie et aborde trois thèmes principaux :
le système nerveux, le système endocrinien et le système reproducteur.

Une approche pédagogique intégrée


Cette nouvelle édition conserve la rigueur scientifque et les qualités pédagogiques grande-
ment appréciées de la première édition, et comporte plusieurs ajouts destinés à avoriser
l’apprentissage et à aciliter l’enseignement. Notamment, de nouvelles rubriques et des
fgures synthèses permettent d’établir des rapprochements entre les concepts et de bien
comprendre comment interagissent les systèmes.
Les nombreuses fgures, les photographies, les schémas, les tableaux, les compléments
d’inormation, les résumés synthèses de fn de chapitre et les questions permettant de
vérifer la compréhension de la matière sont autant d’éléments qui donneront à l’étudiant
le goût de découvrir, de comprendre et d’apprécier la biologie humaine.

Les auteurs
Sylvia S. Mader a enseigné dans plusieurs universités américaines. Ses manuels de biologie
sont des incontournables pour quiconque désire apprendre ou enseigner cette matière.
Michael Windelspecht enseigne la biologie à l’Appalachian State University de la Caroline
du Nord.

Les adaptatrices
Nicole Dubois enseigne au Cégep de Trois-Rivières.
Nancy Pelletier enseigne au Cégep régional de Lanaudière.

ISBN 978-2-7651-0693-7

www.cheneliere.ca/mader

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