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La capacité d’absorption 

: une nouvelle
conceptualisation à travers l’intelligence économique
Boulbeba SLAMA1
Oussama AMMAR 2

Résumé
Les recherches antérieures en système d ’ information
soulignent que l’information et la connaissance jouent un
rôle essentiel dans la performance des entreprises. En même
temps, la littérature sur l’innovation a montré que l’accès
et l’intégration des connaissances provenant des sources
qui résident en dehors de l’entreprise, tels que les clients,
la concurrence, les universités ou les cabinets de conseil,
sont essentiels à la réussite des innovations des entreprises.
Dans cet article, nous nous basons sur l’approche par la
connaissance pour étudier la capacité d’une entreprise à
absorber les informations pertinentes en provenance des
sources externes et son exploitation par ses activités. Ce
travail vise aussi à améliorer notre compréhension sur la
formation de la capacité d’absorption à travers l’intelligence
économique. Notre modèle est testé à partir de 145 salariés
de PME françaises. Nous utilisons la méthode d’équations
structurelles pour la validation empirique. Les résultats
montrent que l’intelligence économique a une inf luence
positive sur l’amélioration de la capacité d’absorption des
PME françaises.

Abstract
Prior information systems research highlights the vital role of
information and knowledge in explaining firms’ performance.
At the same time, innovation literature has shown that
accessing and integrating knowledge from sources that reside

1 Boulbeba SLA MA : Docteur, EDHEC Business School – boulbeba.slama@edhec.edu


2 Oussama A MM AR : Docteur, Université Côte d’Azur – SKEMA Business School
– Raleigh, Caroline du Nord, États Unis – oussama.ammar@skema.edu

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outside the firm, such as customers, competitors, universities,


or consultants, are criticals to firms’ success innovation. In
this paper, we draw on the knowledge-based view of the
firm to investigate how firms absorb relevant information
from their external sources, and its exploitation through its
activities. The study seeks to improve our understanding
of the development of the absorption capacity through the
concept of Business Intelligence. Our model is tested a sample
of 145 employees of French SMEs. We use the structural
equation method to empirically validate our model. The
results show that Business Intelligence has a positive effect
on the enhancement of absorption capacity of French SMEs.

Introduction
Depuis l’article fondateur de Cohen et Levinthal (1990), le concept de capacité
d’absorption a été emprunté par plusieurs chercheurs afin d’expliquer plusieurs
phénomènes organisationnels à l’instar de Zahra et George (2002), Lane, Koka
et Pathak (2006) et Camison et Forés (2015). Néanmoins, une lacune métho-
dologique et une ambiguïté théorique perdurent dans la plupart des études
(Lane, Koka et Pathak, 2006 ; Van den Bosch, Van Wijk et Volberda, 2003). La
majorité des études sur la capacité d’absorption utilise des variables proxys tels
que les activités de Recherche et Développement (Cohen et Levinthal, 1990).
Parmi les autres proxys, les auteurs incluent les brevets (Zhang, Baden-Fuller et
Mangematin, 2007), le nombre de publications (Mangematin et Nesta, 1999) et
le nombre de salariés avec un niveau d’éducation élevée (Caloghirou, Kastelli et
Tsakanika, 2004). Cependant, cette mesure objective unidimensionnelle (Forés
et Camisón, 2015) ou bidimensionnelle (Ali et Park, 2016 ; Leal-Rodríguez
et al., 2014) est souvent critiquée, car elle s’avère insuffisante pour saisir la
richesse d’un concept aussi complexe.

Camisón et Villar-López, (2014), Cepeda-Carrion, Cegarra-Navarro et Jimenez-


Jimenez (2012), Chen, Lin et Chang (2009), Lane, Koka et Pathak (2006) ont tenté
une analyse plus approfondie de ce processus en formulant une opérationnali-
sation multidimensionnelle de la capacité d’absorption. Ils développent diffé-
rents instruments multi-items couvrant l’ensemble des aspects qui définissent
la capacité d’absorption, tels que les capacités innovatrices, la performance, la
base de connaissances, la structure organisationnelle, le système de manage-
ment de l’information et la culture organisationnelle. Bretonés et Saïd (2010)
proposent d’intégrer l’articulation entre l’intelligence économique et la gestion
des connaissances en tant que nouvelle dimension de la capacité d’absorption.
Mais malgré cet effort théorique, à ce jour il n’existe aucune étude qui analyse
empiriquement le rôle de l’intelligence économique dans l’amélioration de la
capacité d’absorption (Murad, Konan-Anderson et Marko, 2016). Selon Lane,
Koka et Pathak (2006), l’une des lacunes les plus significative de la littérature

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l’intelligence économique

sur la capacité d’absorption est le peu d’attention accordée aux processus réels
qui sous-tendent sa formation et identifient ses dimensions.

À partir de ce contexte, nous adoptons une analyse multidimensionnelle en


mobilisant les travaux de Zahra et George (2002). Nous empruntons les quatre
dimensions (acquisition, assimilation, transformation et exploitation). L’objectif,
est de vérifier la robustesse de cette modélisation et voir si elles fournissent
les mêmes résultats (ou différents) pour des entreprises appartenant à des
secteurs d’activités différents.

Cette tentative a pour objectif, premièrement, de contribuer à la littérature sur


la capacité d’absorption à travers la création et la validation d’une nouvelle
mesure : l’intelligence économique. Deuxièmement, elle s’appuie sur l’approche
dynamique pour montrer le rôle essentiel joué par la multiplicité et la diver-
sité des sources externes dans l’amélioration de la base des connaissances de
l’entreprise. Dans ce sens, nous enrichissons les travaux antérieurs qui ne se
sont focalisés que sur les bénéfices de l’acquisition de la connaissance externe
en général. Ceci nous aide à bien comprendre les différences entre les entre-
prises qui tirent profit de l’exploitation des sources externes (Chesbrough,
2003 ; Lichtenthaler, 2016). Finalement, ce travail s’associe aux contributions
antérieures sur l’innovation (Cassiman et Veugelers, 2006) pour confirmer la
solide complémentarité entre l’acquisition externe et interne des connaissances.

Ce travail est structuré de la façon suivante : nous présentons le contexte


théorique de cette étude et le développement des hypothèses de recherche ;
la section 2 présente la méthodologie ; la section 3 passe en revue l’analyse
des données et les résultats ; la section 4 résume les principales conclusions,
implications et limites de ce travail.

1. Cadre théorique et développement des hypothèses


1.1. La capacité d’absorption
Cohen et Levinthal (1990), définissent la capacité d’absorption comme étant
« l’aptitude d’une firme à reconnaître la valeur d’une nouvelle information, à
l’assimiler et à l’appliquer à des fins commerciales ». Depuis cette nouvelle ap-
proche, la notion de capacité d’absorption s’est révélée très importante dans
la recherche en sciences de l’organisation (Lane, Koka et Pathak, 2006). Ainsi,
un niveau élevé en termes de capacité d’absorption peut aider les entreprises
à être plus proactives et à exploiter les opportunités offertes par le marché
(Cohen et Levinthal, 1990).

Depuis sa création il y a plus de vingt ans, le concept de capacité d’absorption


a fait l’objet d’une attention considérable (Park, 2011) et d’un certain nombre
d’extensions (Lewin, Massini et Peeters, 2011 ; Bretonès et Saïd, 2010 ; Todorova
et Durisin, 2007). Des études empiriques et théoriques ont exploré le concept
en se basant sur différentes méthodes (Newey et Shulman, 2004). Certaines

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études (Arbussà et Coenders, 2007 ; George et al., 2001 ; Liao, Fei et Chen
2007) ont commencé par une légère modification de la dimensionalisation en
se limitant à la construction de deux dimensions : la première est liée à l’éva-
luation, l’acquisition et l’assimilation de l’information externe ; et la deuxième
est liée à sa dissémination et à son application interne. Lane et Lubatkin (1996)
sont les premiers chercheurs à réinterpréter le concept introduit par Cohen et
Levinthal (1990). Ils ont défini un nouveau construit qui s’intitule la « capacité
relative d’absorption », dont la principale différence avec Cohen et Levinthal
réside dans le diagnostic du contexte stratégique de l’entreprise. Tandis que
Cohen et Levinthal (1990) analyse la capacité d’absorption à partir d’une étude
sectorielle, Lane et Lubatkin (1996) analyse la capacité d’absorption sur la
base d’une étude interorganisationnelle. Ces auteurs définissent la capacité
d’absorption relative par l’aptitude d’une organisation à valoriser, assimiler
et à appliquer l’information en provenance des autres organisations.

Cependant, les contributions les plus significatives, sont celles de Zahra et


George (2002) qui considèrent l’entreprise comme un ensemble de routines et
de processus organisationnels par lesquels elle collecte et exploite l’information
et la connaissance pour produire une capacité organisationnelle dynamique.
Leur théorie est différente du point de vue traditionnel (Cohen et Levinthal,
1989,1990). au moins selon deux aspects. Premièrement, ils définissent la
capacité d’absorption comme l’ensemble de routines et de processus organisa-
tionnels par lesquels l’entreprise ou le système acquiert, assimile, transforme
et exploite la connaissance pour produire une capacité organisationnelle dyna-
mique. En second lieu, ils suggèrent que la capacité d’absorption est un concept
multidimensionnel possédant quatre dimensions au lieu de trois (Cohen et
Levinthal, 1990 ; Van den Bosch, Volberda et De Boer, 1999 ; Lane et Lubatkin,
1998) qu’ils regroupent en deux catégories : capacité potentielle (acquisition
et assimilation) et capacité réelle (transformation et exploitation). Ces com-
posantes sont différentes mais complémentaires et expliquent comment la
capacité d’absorption influence les performances organisationnelles.

Tableau 1 – Dimensions de la capacité d’absorption

Dimensions Définition Auteurs


La capacité d’acquisition est la capacité Lane et Lubatkin
Acquisition d’une entreprise à localiser, identifier, valo- (1998), Zahra et
riser et acquérir des connaissances externes George (2002), Liao,
qui sont critiques à ses opérations. Fei et Chen (2007)
La capacité d’assimilation désigne la ca-
pacité d’une entreprise à absorber les
connaissances externes. Cette capacité peut Szulanski (1996),
Assimilation également être définie comme les processus Zahra et George
et les routines qui permettent d’analyser, (2002)
de traiter, d’interpréter, de comprendre,
d’internaliser et de classer les nouvelles
informations ou connaissances acquises.

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La capacité d’absorption : une nouvelle conceptualisation à travers
l’intelligence économique

Dimensions Définition Auteurs


La capacité de transformation est la capacité
d’une entreprise à développer et à affiner les
routines internes qui facilitent le transfert
et la combinaison des connaissances anté- Kogut et Zander
Transformation rieures avec les connaissances nouvellement (1992), Van den
acquises ou assimilées. La transformation Bosch, Volberda et
peut être obtenue par l’ajout ou l’élimination De Boer (1999)
des connaissances, ou par l’interprétation et
la combinaison des connaissances existantes
d’une manière différente et innovante.
La capacité d’exploitation se réfère à la
capacité organisationnelle basée sur des
routines qui permettent aux entreprises Lane et Lubatkin
d’intégrer les connaissances acquises, as- (1998), Zahra et
Exploitation similées et transformées dans leurs opéra- George (2002)
tions et routines pour créer de nouvelles
opérations, compétences, routines et formes
organisationnelles.
Source : Les auteurs.

Pour mener ce travail, nous adoptons les contributions de Zahra et George (2002)
dans leurs démarches de reconceptualisation de la capacité d’absorption. Dans
notre démarche, nous mobilisons le concept de l’intelligence économique. Ce
concept renferme une fonction de veille qui est tournée vers l’environnement
externe de l’entreprise (voir Figure 1). Son objectif principal est l’acquisition
de la connaissance à partir de sources externes, son assimilation, sa transfor-
mation et son exploitation. Notre objectif, est de tester empiriquement le rôle
joué par l’IE en tant que nouvelle dimension de la capacité d’absorption. En
conséquence, les apports théoriques sur la capacité d’absorption (Cohen et
Levinthal 1990 ; Zahra et George, 2002 ; Todorova et Durisin, 2007 ; Roberts et
al., 2012) se conjuguent parfaitement avec les caractéristiques de ce concept,
et améliorent notre compréhension du processus de traitement de la connais-
sance (information) au sein de l’entreprise.

Figure 1 – Un modèle de la capacité d’absorption

Source : Adapté de Zahra et George (2002).

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1.2. L’intelligence économique  : un processus d’acquisition,


d’assimilation, de transformation et d’exploitation de
connaissances
L’intelligence économique se réfère à la capacité de l’entreprise à identifier et
acquérir les connaissances externes qui sont essentielles à leur fonctionnement
(Zahra et George, 2002). L’acquisition des connaissances externes reflète la
fonction de l’identification, qui représentent le « générateur » de l’intelligence
de l’entreprise. Les signaux envoyés par l’environnement sont identifiés, et les
informations qu’ils véhiculent sont collectées et transmises à différentes activités
de l’entreprise. L’intelligence économique fait aussi référence à l’écoute active
et permanente de l’environnement. L’information et la connaissance peuvent
être obtenues à partir d’une large variété des sources, en utilisant une variété
de techniques. Cependant, la génération de la connaissance externe ne doit pas
être le monopole d’un quelconque département mais à une échelle étendue de
l’entreprise. Le caractère essentiel de l’intelligence économique se doit d’être
un chemin « dynamique » vers et pour la stratégie, et non pas un simple moyen
« statique » au service de la stratégie. Cependant, dans un environnement, vo-
latile, incertain et dynamique, il s’agit d’une activité qui inclut le processus de
renseignement, d’analyse, d’acquisition de la connaissance (Barney, Ketchen et
Wright, 2011). L’exécution efficace de la pratique de l’intelligence économique
est une caractéristique et une base essentielle pour mettre en place la stratégie
d’une entreprise.
Selon De Jouvenel (2004), l’intelligence économique est une démarche prospective
d’amélioration de la capacité d’absorption de l’entreprise. Ainsi, l’accumulation des
connaissances externes est une source pour reconnaître, valoriser et acquérir la
connaissance externe essentielle aux opérations de l’entreprise. Chaque connais-
sance acquise pourra aider l’entreprise à connaître ses concurrents et ses clients,
et à se positionner plus efficacement sur le marché. Par conséquence, l’intelligence
économique doit s’inscrire dans une dynamique environnementale qui encou-
rage la collaboration (West et Bogers, 2014). Les coûts croissants des activités
de recherche et développement (R&D) et la rapide volatilité des connaissances
technologiques rendent impossible de maintenir en interne toutes les capacités
et les connaissances requises pour la production. Les entreprises auront souvent
besoin des connaissances et compétences qui résident en dehors de l’entreprise.
Donc elles ont besoin de collaborer en dehors de leur périmètre pour apprendre.

Les résultats empiriques en apprentissage et innovation fournissent des preuves


empiriques sur le rôle important de l’acquisition des nouvelles connaissances
externes pour la survie des firmes dans un environnement dynamique. Laursen
et Salter (2006) montrent que les entreprises qui ont mis en place une stratégie
ouverte d’acquisition des connaissances ont tendances à être plus innovantes.
Dans leur étude sur les entreprises les plus innovatrices, Tsai et Yang (2017)
trouvent que l’acquisition des nouvelles connaissances en provenance des
sources externes (concurrents, fournisseurs, clients, universités, etc.) permet
l’actualisation de la base de connaissances de l’entreprise avec des idées nou-

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La capacité d’absorption : une nouvelle conceptualisation à travers
l’intelligence économique

velles pour alimenter le processus d’innovation. Par conséquent, l’intégration


de nouvelles connaissances réduira les tensions entre le secteur opérationnel
et innovant et favorisera ainsi une innovation réussie (Grant, 1996b). Ainsi, les
entreprises ayant un potentiel innovateur ont besoin de processus appropriés
d’absorption des connaissances nouvelles pour être plus performantes.

Compte tenu de ces points de vue et de ces arguments théoriques, l’acquisi-


tion des nouvelles connaissances à travers les différentes sources externes
participera à l’amélioration de la capacité d’absorption des entreprises. Plus
précisément, lorsque la capacité d’acquisition des nouvelles connaissances est
élevée, la capacité d’absorption de l’entreprise est plus forte.
Par ailleurs, les recherches antérieures confirment que la compétitivité et la
performance d’une entreprise dépend essentiellement de ces actifs intangibles
(Grant, 1996b). Parmi les actifs intangibles, la connaissance est sans doute la
ressource la plus importante que l’entreprise doit contrôler (Liebeskind, 1999 ;
Bhatt, 2000). Le Knowledge-Based-View (Kogut et Zander, 1992 ; Grant, 1996b)
considère la connaissance comme la ressource la plus précieuse d’une entreprise.
À présent, la connaissance, et en particulier la connaissance tacite, est l’actif
stratégique le plus important. Une entreprise pourra utiliser cette connaissance
comme base pour accéder et acquérir des nouvelles connaissances et compé-
tences en possession d’autres entreprises. Dans notre travail, nous suggérons que
l’intelligence économique regroupe aussi la capacité de l’entreprise à assimiler
et transformer les connaissances externes (Nonaka et Takeuchi, 1995). Cette
capacité peut également être définie comme l’ensemble des processus et des
routines qui permettent d’analyser, de traiter, d’interpréter, de comprendre,
d’internaliser et de classer les nouvelles connaissances acquises. Ainsi, par le
biais du processus de la transformation, les entreprises peuvent comprendre
les connaissances, qui sont initialement perçues comme incompatibles avec
le cadre cognitif de référence. La capacité de transformation aide les entre-
prises à développer de nouveaux schémas de perception ou de modification
de processus existants (Zahra et George, 2002). En partant du modèle SCECI3
(Nonaka et Takeuchi, 1994), on peut conclure que l’intelligence économique
englobe les connaissances explicites et tacites. Elle peut être décrite comme le
processus systématique qui permet d’identifier, choisir, organiser, interpréter
et présenter la connaissance de manière à améliorer la compréhension des
collaborateurs faisant partie d’un centre d’intérêt spécifique (Foray, 2000).
L’intelligence économique aide donc l’organisation à gagner de la perspicacité
et à structurer sa propre expérience.
En suivant la Figure 1 (Zahra et George, 2002), nous considérons la transfor-
mation non comme une conséquence mais comme un processus alternatif à
l’assimilation (Marshall, 1995 ; Piaget, 1952). Selon la contribution de Piaget
(1952), l’assimilation et la transformation sont les principales fonctions al-
ternatives d’apprentissage applicables aux différents types de connaissances

3 Socialisation Combinaison Externalisation Internalisation.

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externes. Les deux processus d’apprentissage impliquent un certain degré de


changement de la nouvelle connaissance et sa combinaison avec la connais-
sance existante. En ce sens, la capacité d’apprentissage externe et la capacité
d’absorption interne influencent la manière dont l’entreprise va exploiter les
connaissances. Les contributions de Gloet et Terziovski (2004) montrent que
la gestion des connaissances et l’innovation sont significatives et positivement
corrélées. Dans son travail, Darroch (2003) distingue trois composantes de l’in-
telligence économique à savoir : l’acquisition de la connaissance, l’assimilation
et la réactivité à la connaissance. Sur la base de ces travaux (Darroch, 2003
et Darroch, 2005), il confirme la relation positive entre les trois composantes
de l’intelligence économique. Il suggère qu’une entreprise avec un accès à une
multitude des sources de connaissance présenterait une meilleure assimilation
des connaissances et une plus grande réactivité.

Par conséquent, nous développons les hypothèses suivantes :


H1 : l’acquisition est positivement liée au processus de l’assimilation des
connaissances.
H2  : l’acquisition est positivement liée au processus de transformation des
connaissances.
H3 : l’assimilation des nouvelles connaissances influence positivement la capacité
d’une entreprise à transformer et à affiner les routines internes.
H4 : la transformation influence positivement la capacité d’une entreprise à
exploiter les connaissances nouvellement acquises et existantes.

2. Méthodologie de recherche
2.1. Le développement des items
Pour tester les hypothèses, nous avons mis en place un questionnaire4 qui
inclut l’ensemble des items développés par le modèle. Tous les items ont été
adaptés à notre contexte. Chaque item a été mesuré sur échelle de Likert à 5
points avec 1 « très limité » et 5 « très étendu ». Nous avons invité trois salariés
qui appartiennent à quatre secteurs d’activités différents (grande distribution,
ingénierie informatique, publique et transport et logistique) pour examiner la
cohérence, la terminologie, la pertinence contextuelle et la clarté des questions.
Les commentaires et suggestions de ce pré-test ont entraîné quelques modifi-
cations mineures des mesures, y compris la mise en forme du questionnaire,
la clarté des éléments et suppressions des quelques coquilles. Après les mo-
difications apportées, le questionnaire a été mis en ligne. Le Tableau 2 donne
un aperçu sur les items choisis pour mener notre étude.

4 Pour avoir accès au questionnaire, vous pouvez contacter les auteurs.

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La capacité d’absorption : une nouvelle conceptualisation à travers
l’intelligence économique

Tableau 2 – Les items

Items
ACQ_1 : Nous organisons souvent des portes ouvertes pour acquérir des
nouvelles connaissances.
Acquisition

ACQ_2 : Notre entreprise organise périodiquement des réunions avec des


clients ou des tiers pour acquérir de nouvelles connaissances.
ACQ_3 : Nos salariés sont toujours en contact avec des experts, des conseillers
et des universités pour acquérir des nouvelles connaissances.

ASS_1 : Les nouvelles opportunités sont rapidement comprises par nos sa-
lariés pour servir nos clients.
Assimilation

ASS_2 : Nous analysons et interprétons rapidement les évolutions des de-


mandes du marché.
Intelligence économique

ASS_3 : Nous sommes très efficaces pour reconnaître les changements dans
notre marché (concurrence, réglementation, démographie).
TRANS_1 : Notre entreprise prend en considération régulièrement l’impor-
tance des nouvelles connaissances sur l’évolution des demandes du marché
Transformation

en termes des nouveaux produits et services.

TRANS_2 : Notre entreprise saisie laborieusement les opportunités des


nouvelles connaissances.
TRANS_3 : Notre entreprise se réunit périodiquement pour discuter des
conséquences des tendances du marché et le développement de nouveaux
produits et services.
EXP_1 : Il est clairement connu comment les activités doivent être effectuées
au sein de notre entreprise.
Exploitation

EXP_2 : Nous considérons constamment comment mieux exploiter les


connaissances.
EXP_3 : Notre entreprise a des difficultés à mettre en places des nouveaux
produits et services.

Source : Les auteurs.

2.2. Collecte des données


Au total, nous avons distribué environ 400 questionnaires, et seuls 172 par-
ticipants ont répondu à notre étude. Finalement, un total de 145 réponses a
été pris en compte (75 femmes et 70 hommes) pour l’analyse des données.
L’âge des participants varie entre 23 et 59 ans avec une moyenne de 32 ans.
Au total, 83 % des participants ont une ancienneté de 4 ans ou plus dans
l’entreprise. Notre échantillon est supposé être représentatif afin de pouvoir
vérifier le rôle joué par l’intelligence économique dans l’amélioration de la
capacité d’absorption.

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3. Analyse des données et résultats


Pour la vérification de nos hypothèses, nous utilisons la méthode de moindres
carrés partiels (Partiel Least Squares : PLS). La méthode PLS combine l’analyse
en composantes principales et l’analyse causale pour estimer et tester simulta-
nément les paramètres d’un modèle de recherche. Elle permet simultanément
de tester le modèle et d’en vérifier les propriétés empiriques. Nous recourons
à cette méthode plutôt qu’à LISREL (Linear Structural Relations) qui est plus
appropriée pour des analyses de causalité prédictive. Les trois propriétés vé-
rifiées sont la fiabilité de la mesure des variables, l’unidimensionnalité (ou la
validité convergente des variables mesurant un construit) et la validité dis-
criminante du construit.

3.1. Mesure du modèle


La qualité d’un modèle de mesure est généralement évaluée par sa validité et sa
fiabilité. Nous examinons d’abord la validité du modèle, qui comprend la validité
du contenu et la validité du construit. La validité du contenu mesure le degré de
représentativité du construit correspondant (Dinev et al., 2013). Notre modèle
devrait présenter une validité de contenu satisfaisante, puisque tous les élé-
ments ont été adaptés à partir des travaux antérieurs. La validité des construits
est testée en examinant la validité convergente et la validité discriminante. On
admet généralement que la condition de fiabilité est satisfaisante lorsque la
valeur des coefficients de saturation (Lambda) associés aux variables sous-ten-
dant un construit est au moins égale à 0,5 (Rivard et Huff, 1988). En deçà de
cette valeur, on recommande généralement l’exclusion de la variable concernée
(Hulland, 1999). Le coefficient rho fournit une mesure de l’unidimensionnalité des
construits. Pour que cette seconde condition soit satisfaite, il faut que la valeur
du coefficient soit au moins égale à 0,7 (Dinev et al., 2013). Une valeur du rho
supérieure à 70 % indique que la variance du construit explique au moins 70 %
de la variance des mesures. La validité discriminante est satisfaite, c’est-à-dire
que le construit du modèle représente des concepts distincts entre eux lorsque
la variance partagée (racine carrée du coefficient de corrélation) est inférieure
à la variance moyenne extraite (VME) par les variables sous-tendant chaque
construit (Fornell et Larcker, 1981 ; Sharma et Crossler, 2014).

Nous avons évalué la validité convergente avec SmartPLS en extrayant les


coefficients de pondération pour l’ensemble des items avec leur variable latente
(factor loadings) ainsi qu’avec les autres variables du modèle de mesure (cross
loadings). L’ensemble de résultats indiquent tout d’abord que l’ensemble des
items sont plus fortement corrélés à leur propre variable latente (au construit
latent auquel ils sont liés) qu’à toute autre variable dans le modèle. L’ensemble
des items a un coefficient de pondération relatif à sa propre variable latente
supérieur ou égal à 0,70 ; ce qui permet de conclure à la validité convergente
pour nos variables latentes (Yoo et Alavi, 2001 ; Burton-Jones et Hubona, 2006).

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La capacité d’absorption : une nouvelle conceptualisation à travers
l’intelligence économique

L’analyse des propriétés du modèle empirique nous a conduit à ne garder


que les items où la condition de fiabilité est satisfaite, c’est-à-dire où le coef-
ficient λ (Lambda) associé aux construits est supérieur à 0,50. Ces résultats
indiquent aussi que la condition d’unidimensionnalité des construits est rem-
plie. Enfin, la condition de validité discriminante est également satisfaite étant
donné que la racine carrée de VME de chaque construit demeure supérieure
aux coefficients de corrélation avec les autres construits.

Figure 2 – Modèle structurel

3.2. Test des hypothèses


Après l’évaluation de la qualité de mesure du modèle, nous testons les hypo-
thèses de notre modèle conceptuel. Nous adoptons le logiciel SmartPLS 2.0 pour
examiner le degré de représentativité du modèle par rapport à nos données.
Nous résumons les résultats de la fiabilité du modèle dans le Tableau 3. Le
Tableau 4 reprend les propriétés empiriques du modèle.

Tableau 3 – Évaluation de la fiabilité du modèle de mesure

Alpha de Cronbachs Fiabilité Composite AVE R²


Acquisition 0,7774 0,8995 0,8174
Assimilation 0,8082 0,8689 0,6914 0,152
Transformation 0,8334 0,8985 0,7472 0,247
Exploitation 0,7610 0,8541 0,6612 0,509

L’analyse des propriétés du modèle empirique nous montre bien que l’ensemble
des hypothèses de notre modèle sont soutenues étant donné que les coefficients
sont des signes positifs et significatifs à un seuil de 95 % (|t|>1,96).

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Tableau 4 – Propriétés empirique du modèle structurel

Coefficient β t-student Hypothèses


Acquisition Assimilation 0,389 30,204 H1 : soutenue
Acquisition Transformation 0,297 22,671 H2 : soutenue
Assimilation Transfotmation 0,299 22,138 H3 : soutenue
Transformation Exploitation 0,713 125,493 H4 : soutenue

La soutenabilité des hypothèses montre que l’amélioration de la capacité d’ab-


sorption dépend de quatre processus : l’acquisition, l’assimilation, la trans-
formation et l’exploitation. Sur le plan pratique, les données collectées suite à
l’administration du questionnaire auprès de 145 salariés des petites et moyennes
entreprises (PME) opérant dans cinq secteurs nous ont permis d’accomplir les
tests statistiques nécessaires pour la confrontation de notre modèle conceptuel
de recherche à la réalité. La validation des hypothèses de recherche montre que
la capacité d’absorption des entreprises dépend positivement de l’intelligence
économique. Cette validation contribue également à une analyse des relations
entre les deux composantes et une explication des raisons pour lesquelles cer-
taines entreprises sont plus efficaces que d’autres dans l’utilisation de la capacité
d’absorption pour créer de la valeur. Les résultats suggèrent que le soutien de
l’avantage compétitif des entreprises repose sur une veille intelligente pour
bien saisir les opportunités et les menaces d’un environnement en perpétuel
mouvement.

Conclusion
La présente recherche est une continuité des investigations antérieures sur
la capacité d’absorption qui présente la particularité de mobiliser le concept
de l’intelligence économique. En tant que capacité multidimensionnelle, nous
suggérons de développer une nouvelle dimension de mesure valide et fiable
de la capacité d’absorption, en prenant en compte une nouvelle mesure, l’intel-
ligence économique. Notre innovation consiste à vérifier un apport théorique
initié par Bretonès et Saïd (2010) et à valider une nouvelle conceptualisation
de la capacité d’absorption à travers l’intelligence économique.

Afin d’atteindre cet objectif, nous avons consacré la première partie du pré-
sent travail de recherche à la présentation des théories sur lesquelles nous
nous sommes appuyées pour déduire nos hypothèses, et la deuxième partie,
à la vérification empirique de ces hypothèses par la confrontation du modèle
conceptuel retenu à la réalité de notre échantillon. À cet effet, nous avons mo-
bilisé les contributions de Zahra et George (2002) et Bretonès et Saïd (2010).
Certes, Bretonès et Saïd sont parmi ceux qui ont établi les fondements théoriques
du rôle de l’intelligence économique dans l’amélioration de la performance
de l’entreprise, néanmoins, leurs contributions restent sans une application
empirique. C’est là où réside la contribution de notre présente recherche.

26
La capacité d’absorption : une nouvelle conceptualisation à travers
l’intelligence économique

En effet, nous pouvons conclure la corrélation entre l’intelligence économique


à travers ses quatre processus d’acquisition, d’assimilation, de transformation
et d’exploitation de l’information et l’amélioration de la capacité d’absorption
Ceci est une clé de succès des entreprises opérant dans un environnement
volatile et concurrentiel. Ainsi, pour améliorer leur capacité d’absorption, les
entreprises devraient être en veille permanente afin d’identifier et acquérir
les connaissances vitales à leur survie, mais aussi à gérer ces connaissances
en développant des routines d’analyse, d’interprétation et de transformation.
Par conséquence, il permet de définir un cadre cognitif de référence qui, in
fine, améliore la capacité d’absorption.

Ce travail de recherche n’est pas sans limite. Il est ainsi important de souligner la
nature de l’échantillon que nous avons retenu pour tester notre hypothèse. Cet
échantillon est constitué de salariés de PME françaises appartenant à différents
secteurs d’activités. L’hétérogénéité des secteurs d’activité ne permet pas d’éta-
blir une vision précise sur la manière dont la connaissance est valorisée au sein
de l’entreprise. Une autre limite correspond à la taille réduite de l’échantillon.

Ces limites peuvent à la fois constituer des origines et des voies futures de re-
cherches. Il serait intéressant de tester notre modèle conceptuel auprès d’autres
entreprises, notamment de plus grande taille, et appartenant à d’autres sec-
teurs afin de vérifier si nos résultats s’y appliquent. Enfin, nous avons pris en
compte uniquement les dimensions qui ont une influence positive sur la capacité
d’absorption. L’absence de la dimension sociale ou/et psychologique telle que
l’opportunisme, la résistance ou encore le conflit (Meissonier et Houzé, 2010)
posent certaines limites à nos propositions. Aujourd’hui, pour collecter, traiter,
partager et stocker les connaissances, l’entreprise doit déployer des systèmes
puissants de type ERP (Entreprise Ressource Planning). Ici, les utilisateurs
peuvent exprimer leurs résistances aux outils informatiques sous une forme
active (visible et relativement facile à détecter) ou sous une forme passive
(plus difficile à détecter et difficile à traiter). Des études empiriques montrent
que la résistance est plus élevée au niveau du groupe qu’au niveau individuel.
En d’autres termes, un groupe de salariés (en fonction de leur catégorie so-
cioprofessionnelle, leurs compétences professionnelles, leur âge, leur sexe,
etc.) représente l’unité la plus susceptible de développer une forte résistance
à ces outils informatiques. En effet, au niveau du groupe, la résistance des sa-
lariés est souvent sociopolitique, alors qu’au niveau individuel, elle est plutôt
psychologique. La forte implication de ses outils et systèmes informatiques
dans les démarches de l’intelligence économique, à travers leur déploiement,
laissent imaginer qu’une situation de résistance peut affecter négativement
les mécanismes de coordination et entraver le partage des connaissances et
la création de la valeur. De futurs travaux de recherche pourraient exploiter
cette dimension.

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