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CHAPITRE II 

: COMMENT FAIRE DES CITATIONS

Introduction

Les citations et les notes de bas de page permettent d’évaluer la rigueur académique d’une
œuvre littéraire. Les citations servent à étayer votre propre réflexion. Tout chercheur sérieux
doit faire appel aux citations pour renforcer ses affirmations, critiquer, commenter ou
analyser les idées d’autrui.

A. La nature et importance des Citations


Les citations sont des extraits d’articles ou d’ouvrages lus qui vont être insérés dans
votre propre rédaction. Elles ont pour but de prouver des faits ou de reconnaitre des
idées qui ont contribué à votre travail de recherche.
Une citation diffère d’une paraphrase. Elle consiste à mentionner le texte exact avec
les termes précis rédigés par l’auteur cité. La paraphrase est la reproduction de la
pensée d’un auteur, reformulée avec d’autres mots.
La plupart des mémoires contiennent des citations d’ouvrages et de documents.
Celles-ci peuvent être classées en trois types :
- Des textes qui feront l’objet d’une interprétation ou d’une analyse critique.
- Des textes qui sont appelés à soutenir un point de vue (par un argument
d’autorité), confirmer, voire prouver une affirmation, expliquer une pensée,
compléter la pensée.
- Formuler sa propre pensée en utilisant un mot, une expression ou une phrase de
l’auteur, ect.

Précisons qu’il ne faut pas multiplier inutilement les citations. Un choix judicieux
s’impose. On ne cite pas lorsque la pensée est originale. On ne rapporte pas les
paroles d’auteur pour corroborer une évidence : pour dire deux et deux font quatre.
De même, il faut éviter de citer sans nécessité, par snobisme, des noms qui font
autorité ou qui sont à la mode.

Comme le remarque Raymond H. Shevenell :

On cite pour fournir une preuve, pour appuyer le contexte et pour l’éclairer, non pour le rendre obscur
ni pour le faire perdre de vue. On ne plante jamais une citation dans le texte comme un poteau au
milieu d’une rue. La citation fera toujours partie intégrante du texte ; […] elle sera liée intimement à la
marche des idées1

Ne pas indique sa source lorsqu’on cite le texte d’un autre ou que l’on reprend les idées
d’autre sont deux attitudes tout aussi inacceptables au plan de l’éthique intellectuelle. Ainsi,
résumer le texte d’un autre est permis, mais ne pas indiquer la source, c’est plagier.

S’approprier le travail de quelqu’un d’autre et le présenter comme sien, c’est plagier. Carol
Ellison a fait les remarques suivantes :
1
Raymond H. SHEVENELL, Recherches et Thèses. Research and Theses, 3 e éd., Ottawa, Editions de l’Université
d’Ottawa, 1963, p.76.
«  Il y a évidence de plagiat quand vous empruntez des phrases de vos sources de recherche sans citer
ces sources, quand vous paraphrasez une idée en utilisant vos propres mots sans citer l’auteur original,
quand vous vous assimilez l’œuvre d’un étudiant, quand vous soumettez à un professeur un devoir qui
a déjà été soumis à un autre professeur. »2

Pour éviter le plagiat, voici huit règles :

B. Huit règles pour utiliser les citations


1. Les textes qui font l’objet d’une analyse critique doivent être cités assez
largement.
2. Les textes qui ont une fonction critique doivent être cités quand ils font
véritablement autorité ou qu’ils confirment explicitement votre position.
3. Lorsque vous citez un texte, le lecteur peut raisonnablement penser que vous
partager les idées qu’il exprime, sauf si vous le dites explicitement (ou que votre
ton ironique…)
4. Pour chaque citation, il convient de préciser l’auteur et l’œuvre d’où elle a été
tirée, ainsi que le lieu et l’année de la publication.
5. Dans certains mémoires très spécialisés et sur des questions très techniques, il
est important de citer l’auteur dans l’édition et la langue originale. D’une manière
générale, cependant, il est préférable de conserver l’unité de la langue et de citer
l’édition que vous avez lue. Si votre citation est en langue étrangère, vous devez
en proposer une traduction en note de bas de page.
6. Quand une citation est courte (3 lignes), on l’insère dans le texte avec des
guillemets. Quand elle est plus longue, il est recommandé de la « rentrer » en
laissant une marge un peu plus importante à gauche ou en utilisant un caractère
italique.
7. Les citations doivent être reproduites avec fidélité. Evitez de les « corriger », d’en
modifier la ponctuation ou de souligner certains termes. Si vous souhaitez
éliminez des mots ou des phrases au milieu d’une citation, remplace-les par le
signe […]
8. Les références des textes que vous citez doivent être exactes. Car votre lecteur
doit pouvoir retrouver facilement l’ouvrage et la page dont vous extrayez la
citation retenue.
C. Comment utiliser une citation ?
Selon certains auteurs, on peut rapporter les propos d’une personne de deux façon
différente : citation isolée (de son propre texte) et par la citation fondue. Dans une
citation isolée, on reproduit intégralement les propos d’autrui en le faisant précéder
et suivre des guillemets ouvrants et fermants, à moins qu’il ne s’agisse d’une citation
longue. Il faut annoncer la citation au moyen d’une formule introduction. On peut
également ajouter une proposition incise au milieu ou à la fin de la phrase citée.
1. Avec une proposition introductive (citation courte : une, deux ou trois phrases) :

2
Carol, Elison. Writing Research Papers. ( New York : Mc Graw-Hill Companies, 2010), 72.
Exemple : Le ministre de l’Eduction national, Philippe Sanon, affirme : «  Selon le
professeur Francklin Louis, de l’Université… »
2. Avec une citation incise placée au milieu d’une phrase citée (citation très courte,
une phrase) :
« L’urgence nous presse de repenser l’articulation du politique et du religieux »,
écrit le penseur haïtien, Max Dominique. »
3. Avec une citation incise placée à la fin du texte cité (citation très courte : une
seule phrase) 
Exemple :
« La terre d’Haïti a soif d’une nouvelle génération de penseurs et d’universitaires
compatissants », croit le sociologue Hérold Toussaint.
4. Il est évident que l’emploi d’une proposition incise du type « dit-il, affirme-t-
elle », n’est possible que si l’on a mentionné auparavant le nom de la personne
citée.
5. La citation courte (trois lignes au moins) est reproduite entre guillemets.
Exemple : Le Ministre de l’Education a déclaré : « … »
6. La citation longue (plus de trois lignes) s’inscrit en retrait du texte, toujours à
interligne simple, et de préférence avec des caractères plus petits. La citation en
double retrait (marges supplémentaires à gauche et à droite)
Exemple :
Dans son livre Psychanalyse sociale, religion et politique, le sociologue Hérold
Toussaint a affirmé :
«  Des dirigeants frustrés et cyniques ont trop perduré en Haïti. Notre avenir dépend en
grand partie de l’application d’un nouveau type de leadership : on doit passer du leader
autoritaire, démagogue et fanatique à un collectif de penseurs et d’universitaires vigilants et
créateurs. Ces penseurs, loin d’adopter une attitude revancharde ou un fanatisme aveugle, feront
preuve d’objectivité, de fermeté, de courage et de force d’âme.  »
7. Au début et à la fin d’une courte citation, on emploie les guillemets français
(« … »). Lorsqu’une seconde citation est insérée dans la première, on a recours
aux guillemets anglais (‘’ ‘’)
Exemple :
Le premier ministre a déclaré : «  Je n’ai jamais dit’’ Les sénateurs sont
incompétents’’ et vous admettez avec moi que j’ai été mal cité. »
8. Bien qu’une citation isolée doive, en principe, être reproduite intégralement, on
peut exceptionnellement utiliser les points de suspension entre crochets ou
parenthèse pour marquer l’omission d’une ou plusieurs parties du texte
reproduit.
Exemple :
L’article 238 de la Constitution de la République d’Haïti encourage les
fonctionnaires de l’Etat à déclarer leur patrimoine : « Le commissaire du
gouvernement doit prendre toutes les mesures (…) pour vérifier l’exactitude de la
déclaration. »
9. Une citation isolée, la ponctuation finale se place avant les guillemets fermants
parce qu’elle fait partie intégrante de la citation.
Exemple :
Le président de la République a déclaré : «  Le gouvernement répondra
énergiquement aux différents actes de banditisme. »
10. On place les guillemets à la fin d’une phrase citée si elle est suivie d’une
proposition incise et on met une virgule après les guillemets fermants
Exemple :
« Pour relever notre pays de l’abâtardissement intellectuel et moral auquel il
semble condamné, il faut que le scepticisme, qui diminue l’intelligence et le cœur,
fasse place à la foi dans le vrai, le juste et le bien », croit le penseur haïtien
Anténor Firmin.
11. Lorsqu’une phrase se termine par un point d’interrogation ou par un point
d’exclamation, on conserve la ponctuation originale et on ne fait pas suivre les
guillemets fermants par une virgule.
Exemple :
« Que désirez-vous ? » demande-t-elle.
« Quelle agressivité ! » s’écria-t-elle.
12. La citation fondue est un autre moyen pour rapporter les paroles ou la pensée de
quelqu’un. Il s’agit d’intégrer les propos de quelqu’un dans ses propres phrases.
On rapporte parfois les propos de quelqu’un sans employer les guillemets
d’usage. On doit recourir, cependant, à des termes introducteurs tels que
affirmer, convenir, dire, répéter, exposer, croire, estimer, juger, penser,
comprendre, concevoir, se rendre compte, ect.
Exemple :
L’ambassadeur a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de me consulter
Le doyen a jugé bon d’annuler ce contrat.
13. La citation comporte une erreur. S’il s’agit d’une faute de ponctuation ou
d’orthographe, on indique que l’on a vu l’erreur en la faisant suivre du mot latin
[sic], souligné et entre crochets (ou entre deux barres parallèles:/sic/) :
Exemple :
Il répéta :’’ Je lui ai tout donné, tout ce qu’il sic] avait besoin’’.
14. Au lieu de citer textuellement la pensée d’un auteur, on peut l’abréger ou la
résumer, ou reprendre les données dans ses propres mots. On doit alors
respecter fidèlement et scrupuleusement la pensée de l’auteur. Ce type de
citation est intégré au texte et porté évidemment la référence.

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