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CAA de LYON, 6ème chambre, 30/03/2021, 18LY04735,

Inédit au recueil Lebon


CAA de LYON - 6ème chambre

 N° 18LY04735
 Inédit au recueil Lebon

Lecture du mardi 30 mars 2021


Président
M. GAYRARD
Rapporteur
M. Jean-Philippe GAYRARD
Rapporteur public
Mme COTTIER
Avocat(s)
SCP J. AGUERA & ASSOCIES - LYON
Texte intégral

RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

Vu la procédure suivante :

Procédure contentieuse antérieure :

La société CMA Transport Polska a demandé au tribunal administratif de Lyon


d'annuler la décision du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes du 7 octobre 2016
lui infligeant une sanction d'interdiction de réaliser des transports publics routiers de
marchandises sous le régime du cabotage sur le territoire français pendant une
durée de quatre mois à compter du 14 novembre 2016, sinon de réduire cette
sanction et de mettre à la charge de l'Etat une somme de 18 000 euros en
application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.

Par un jugement n° 1609121 du 18 octobre 2018, le tribunal administratif de Lyon a


rejeté cette demande.

Procédure devant la Cour :

Par une requête et des mémoires complémentaires enregistrés les 21 décembre


2018, 28 juin 2019, 29 octobre 2019 et 24 janvier 2020, la société CMA Transport
Polska, représentée par Me B..., demande à la cour :

1°) d'annuler le jugement n° 1609121 du 18 octobre 2018 du tribunal administratif de


Lyon ;

2°) d'annuler la décision du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes du 7 octobre


2016 ;

3°) de condamner le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes à lui verser la somme


de 18 000 euros en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Elle soutient que :
- les poursuites préalables à la sanction infligée sont entachées d'irrégularité ;
- la commission régionale de sanctions administratives du 30 juin 2016 était
irrégulièrement composée de par la présence d'un agent de la direction régionale de
l'environnement, de l'aménagement et du logement et a ainsi méconnu l'article 6-1 de
la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales ainsi que le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs ;
- le déroulement de cette commission est entaché de vices de procédure tenant au
quorum, aux modalités de vote, à la motivation de l'avis et à sa transmission ;
- le principe du contradictoire n'a pas été respecté faute d'une communication
préalable de l'avis de la commission avant le prononcé de la sanction ;
- la décision attaquée est insuffisamment motivée ;
- la décision est irrégulière en raison d'une erreur de qualification juridique sur la
définition d'un transport de cabotage au sens de la convention de Genève du 19 mai
1956 et d'une circulaire du 21 juin 2010 relative à la mise en oeuvre de la
réglementation concernant le cabotage routier des marchandises ;
- la décision est entachée d'une erreur de droit quant à la qualification d'infraction
grave à la législation communautaire au sens de l'article 13 du règlement CE
n°1072/2009 du 30 août 2009 et de l'article L. 3452-5-1 du code des transports et à
la violation du principe de présomption d'innocence consacré par l'article 6-2 de la
convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales et l'article 48-1 de la charte des droits fondamentaux de l'Union
Européenne tenant à l'absence de condamnation pénale ;
- la décision est entachée d'un détournement de pouvoir ;
- elle doit bénéficier du droit à l'erreur issu de la loi n° 2018-727 du 10 août 2018.

Par deux mémoires enregistrés les 28 juin et 10 septembre 2019, le ministre de la


transition écologique et solidaire conclut au rejet de la requête :

Il fait valoir que les moyens soulevés ne sont pas fondés.

Par ordonnance du 7 janvier 2020, la clôture d'instruction a été fixée au 24 janvier


2020.
Un mémoire, enregistré le 22 janvier 2020 et présenté par le ministre de la transition
écologique, n'a pas été communiqué en application du dernier alinéa de l'article R.
611-1 du code de justice administrative.
Deux mémoires, enregistrés les 24 janvier 2020 et 15 février 2021 et présentés par la
société CMA Transport Polska, n'ont pas été communiqués en application du dernier
alinéa de l'article R. 611-1 et de l'article R. 613-3 du code de justice administrative.

Vu les autres pièces du dossier.

Vu :
- la constitution ;
- la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales ;
- la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne ;
- le règlement (CE) n° 1072/2009 du Parlement européen et du Conseil du 21
octobre 2009 établissant des règles communes pour l'accès au marché du transport
international de marchandises par route ;
- le code des relations entre le public et l'administration ;
- le code des transports ;
- la loi n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un Etat au service d'une société de
confiance ;
- le décret n° 99-752 du 30 août 1999 relatif aux transports routiers de marchandises
;
- le décret n° 2013-448 du 30 mai 2013 relatif à la commission nationale des
sanctions administratives et aux commissions régionales des sanctions
administratives dans le domaine du transport routier ;
- le code de justice administrative.

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