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PERSONNALITÉ:
Dans un premier temps nous verrons quel est le champ d’application ordinaire du
for du délit (I) et dans un second temps nous verrons comment ce for est concilié avec la
complexité d’un litige portant sur un droit de la personnalité (II).
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Ce choix offert au demandeur ne demeure pas moins complexe car emporte deux
conséquences:
- Définir la notion de dommage surtout lorsqu’il est financier ou par ricochet.
- Définir l’étendue du dommage ce qui n’est pas chose aisée en ce qui concerne les
délits de presse, ou sur internet.
Pour ce qui est de la notion de dommage, classiquement la CJCE le définis comme direct
rejetant la possibilité d’invoquer un préjudice par ricochet: arrêt DUMEZ de 1990, CJCE.
Aussi, en matière financière, le lieu ou s’est matérialisé pour seul dommage une perte
financière pure ne saurait consister le lieu du fait dommageable. C’est ce qu’a considéré
la CJCE en 2016, UNIVERSAL MUSIC.
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La Cour de cassation a quant à elle décidé (décision qu’on peut considérer de principe),
que la loi applicable serait celle de l’Etat du lieu ou le fait dommageable s’est produit (ce
lieu s’étend également au lieu du fait générateur ou du lieu de réalisation de ce
dommage) et assoit dès lors le principe de proximité « pays qui présente les liens les plus
étroits avec le fait dommageable ». Cependant la jurisprudence n’est pas fixée sur ce
point.
Dans tous les cas, la détermination du for du délit est conciliée avec le droit de la
personnalité afin d’accorder une faveur au demandeur dont le droit de la personnalité a
été bafoué.
En droit français, les atteintes à la vie privée sont sanctionnées sur le plan civil par les
dispositions de l’article 9 du CC. Les atteintes à ces droits sont sanctionnées par le Code
pénal. Les droits de la personnalité et spécialement les droits relatifs à la vie privée sont
constitutionnellement protégés (article 2 DDHC).
Avec l’essor des nouvelles technologies, il est apparu de manière significative que
certains délits ‘complexes’ nécessitaient une modulation des règles de compétence, du
fait de la nature de ces délits et de l’étendue des dommages subis. Le délit de presse ou
de diffamation au niveau international par exemple sont des délits considérés comme
‘complexes’ en ce qu’ils englobent plusieurs lieux. Ce fut notamment le cas en matière de
presse écrite (CJCE, 1995, FIONA SHEVILL ou encore l’affaire Romy Schneider ou
Caroline de Monaco) et en matière de délit sur internet, que l’agent soit une personne
physique (CJUE, 2011, E-DATE) ou morale (CJUE, 2017, BOLAGSUPPLY).
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Dans l’arrêt du 07 mars 1995, Fiona Shevill la CJCE estime qu’il est toujours possible de
saisir le for du demandeur. Ce for sera compétent pour réparer tous les dommages. Une
double compétence est alors reconnue:
- Compétence générale devant les juridictions du pays d’établissement de l’émetteur
(personne physique), ou le pays dans lequel se trouve le centre des intérêts de la
personne morale.
- Compétence restreinte devant les juridictions du pays dans lequel le dommage a été
subis, mais ces juridictions ne seront compétentes que pour le dommage subis dans
cet État.
Cette possibilité offerte à la victime lui est évidemment favorable, puisqu’en cas de
multiplicité des dommages elle pourra centraliser son action devant une seule et même
juridiction.
De plus, il doit être souligné que cette option reconnue au demandeur n’est soumise à
aucune condition, ce que la Cour justifie par l’équivalence parfaite entre les deux voies
ouvertes. Ainsi, le droit de s’opposer à l’utilisation de sa personnalité est soumis à la loi
du lieu de commission de l’atteinte, celui d’y consentir à la loi du contrat.
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