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11. Ndiaye revient souvent sur les convergences avec d’autres communau-
tés soit issues de la colonisation (les Arabo-musulmans), soit les Juifs. S’il
s’arrête longuement sur la négritude et sur Damas (figure ailleurs assez
minorée), Ndiaye ne semble pas juger nécessaire de parler de Glissant.
Son « tuteur » est un sociologue américain et les black studies sont
omniprésentes comme grille de lecture pour la réalité de la minorité tri-
colore... La réédition de 2009 est préfacée par Marie Ndiaye, sa sœur, prix
Goncourt 2009, qui reste sagement à l’écart des créolistes et signataires
du Manifeste des 44.
12. Dans “Philosophies of Difference”, Gutting (2001) se limite à Lyotard
et Derrida, Deleuze et Guattari.
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15. Plus loin l’on trouve : « Excipit : pensée continentale, qui dévoile en
diasporas les splendeurs absolues de l’Un. Pensée archipélique, où se
concentre l’infinie variation de la Diversité. Mais leur alliance est encore
à venir. » (Glissant, 2005, p. 231) Et il intitule la dernière section « Les
EXCIPIT » (au nombre de 5), comme quasi-synonyme de « Conclusion ».
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18. « Vous naviguez sur le Nil dans le pays d’Égypte [...] et vous décou-
vrez au loin une distillerie puis on dirait des convois de chars à bœufs,
vous respirez le vezou [sic] en sucré brûlé. Ou bien c’est la nappe jaunie
du bayou de l’Atchafalaya près de Baton Rouge en Louisiane [...] et tout
ce plat vous précipite dans les hauts-fonds de la Tracée en Martinique. »
(Glissant, 1993, p. 235)
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20. Dans Philosophie de la relation, dans une section qui rappelle l’apar-
theid aux États-Unis, « Interdit aux nègres, aux juifs, aux chiens » (Glissant,
2009 a, p. 152), Glissant évoque ce que Damas avait bien avant lui poé-
tisé dans « Contre notre amour qui ne voulait rien d’autre ». Ailleurs,
l’émergence des revues est rappelée avec l’amitié entre Hughes, Wright
et encore Césaire et Senghor, mais aucun mot sur Damas là non plus.
Pourtant, Glissant prend soin ailleurs de le mentionner, par exemple à la
page 129.
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Ir/résolution
Between Camps paraît dix ans après The Black Atlantic. Ce
titre est celui d’une réédition destinée à un lectorat euro-
péen, qui ne peut que l’interpréter comme une allusion aux
camps de la mort nazis, alors que le titre américain était
After Race! Gilroy approfondit l’exploration de ce qu’il
avait abordé dans le dernier chapitre de The Black Atlantic :
le rapport entre Noirs et Juifs dans une société domi-
nante blanche et capitaliste (Amérique ou Europe). Dans
cette « suite » de The Black Atlantic, Gilroy pousse plus loin
encore le rapprochement entre communautés diasporiques.
Il veut tenir ensemble des histoires d’oppression qu’on
oppose d’ordinaire pour des raisons « raciales ». Le dernier
chapitre, « Not a Story to Pass on », analyse la dédicace de
Beloved de Morrison (“To the Sixty Million, and More”). On
pense à l’ouvrage de Levinas, Autrement qu’être ou au-delà de
l’essence, dédié à :
La mémoire des êtres les plus proches parmi les millions
d’assassinés par les nationaux-socialistes, à côté des mil-
lions et des millions d’êtres humains de toutes confessions
et de toutes nations, victimes de la haine de l’autre homme,
du même antisémitisme. (1990, p. 5)
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21. Dans Peau noire, masques blancs, Fanon met en garde le Noir lorsqu’il
entend vilipender le Juif. Il cite par ailleurs Césaire qui accuse la péren-
nité du système fasciste au-delà des frontières européennes : « Quand je
tourne le bouton de ma radio, que j’entends qu’en Amérique des nègres
sont lynchés, je dis qu’on nous a menti : Hitler n’est pas mort ; [...] que
j’apprends que des Juifs sont insultés, méprisés, pogromisés, je dis qu’on
nous a menti [...] et que j’apprenne qu’en Afrique le travail forcé est insti-
tué, légalisé, je dis que, véritablement [...] : Hitler n’est pas mort. » (Césaire,
cité par Fanon, 1975, p. 72)
22. Pensons, pour ne donner que cet exemple, à ses nuits d’insomnie évo-
quées dans « Nuit blanche » à cause du nazi si méconnaissable, sophistiqué :
« Mes amis j’ai valsé/ valsé/ follement valsé/ au point que souvent/ j’ai cru
tenir la taille/ du tonton Gobineau/ ou du cousin Hitler/ ou du bon aryen
qui mâchonne sa vieillesse/ sur quelque banc de square » (Damas, 1972,
p. 58).
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Échohées et palimpsestes
Donneur de leçon, prophète des temps modernes, par-
rain des créolistes ou du moins de Chamoiseau, Glissant est
en partie victime de son propre succès. Comme l’ont affirmé
tour à tour Peter Hallward, Chris Bongie et Katell Colin,
Glissant fait plus que « proposer à son lecteur un monde
antillais refondé » :
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Bibliographie
Arendt Hannah (1951), The Origins of Totalitarism [L’Impéria-
lisme, Martine Leiris (trad.), Paris, Fayard, 1982].
Artières Philippe (2003), « Solidaire et solitaire : entretien
avec Édouard Glissant », Terrain. Revue d’ethnologie de
l’Europe, n° 41, article disponible sur Internet : http://
terrain.revues.org/1599 (page consultée en octobre
2012).
Bancel Nicolas, Blanchard Pascale & Vergès Françoise
(2003), La République coloniale, Paris, Albin Michel.
Bernabé Jean, Chamoiseau Patrick & Confiant Raphaël
(1989), Éloge de la créolité, Paris/Saint-Joseph, Gallimard/
Presses universitaires créoles.
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