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2 conférences à venir :
→ Christine Ross, lundi 21/10 à 18h, en 035. Professeur de littérature comparée à la NYU.
Livre sur Rimbaud et la Commune de Paris : on ne comprend rien à Rimbaud si on ne voit pas que
Rimbaud est fondamentalement un acteur historique de la Commune.
→ Cécile Vandewelde. Recherche sur le mouvement des Indignés, l'émergence d'une génération
politique nouvelle.
Judith Butler
Enseigne à l'Université de Berkeley. Pas une sociologue à proprement parler (pas d'enquêtes
empiriques), mais ses théories concernent le monde social de très près.
A beaucoup influencé Eric Fassin.
Théoricienne queer. Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité (sous-titre
anglais). Sous-titre français : pour un féminisme de la subversion.
Dans le sous-titre anglais, il y a un concept fondamental chez Butler : le concept d'identité.
Autres théoriciens queer : Eve Sedgwick, auteur d'Epistémologie du placard.
Queer = retournement de stigmate car terme très péjoratif qui veut dire « bizarre ».
Théorie queer = critique assez radicale du féminisme classique, par ex, celui de Simone de
Beauvoir.
Thèse la plus connue de Beauvoir dans le Deuxième sexe : « on ne naît pas femme, on le devient ».
→ Être une femme, c'est une construction sociale. Être une femme, ce n'est pas porter un ensemble
de caractéristiques naturelles, biologiques.
Eternel féminin = caractéristiques que les femmes possèdent dès leur naissance, du fait qu'elles sont
des femmes → Deuxième sexe = un coup de tonnerre philosophico-politique.
Pour Beauvoir, les femmes possèdent effectivement les qualités de l'éternel féminin, mais ces
qualités sont socialement construites par la socialisation, pas le fait de données biologiques.
Constructivisme = paradigme sociologique contemporain dominant à l'heure actuelle. Être
constructiviste, cela consiste que ce qu'on croyait être naturel est en fait social. A ce titre, S. de
Beauvoir = un des précurseurs du constructivisme. La construction sociale de la réalité de Berger et
Luckmann = souvent perçu comme le bouquin fondateur.
Butler va s'accorder avec l'idée de Beauvoir selon laquelle les femmes ne sont pas des entités
naturelles, mais sont socialement et culturellement construites. Néanmoins, elle va critiquer une
idée implicite chez Beauvoir : quand celle-ci dit que femme = un devenir et non une essence
biologique ; ce qu'on devient, au terme du processus de devenir, c'est « femme ». Donc Beauvoir
critique, selon Butler, la conception biologisante de la féminité, mais elle laisse la catégorie de
« femme » elle-même intacte.
Distinction genre / sexe : forme canonique de cette distinction, dans le féminisme, se trouve chez
Ann Oakley, dans un ouvrage de 1972, Sex, Gender and Society.
Cette distinction est un des principes fondateurs du féminisme que Butler va critiquer.
Nature de cette distinction : pq les féministes ont-elles eu besoin de distinguer sexe et genre ? →
D'un côté, le sexe renvoie aux différences biologiques entre hommes et femmes alors que le genre,
au contraire, désigne les différences culturelles ou sociales qui les séparent.
L'un des gestes inauguraux du féminisme a consisté à découper le genre du sexe et à affirmer que le
statut social des femmes était sans fondement biologique et au contraire étroitement lié à la
socialisation des femmes. Raison qui conduit les féministes, à une époque, à distinguer sexe et
genre : permet de lutter contre les inégalités H/F car ce qui est de l'ordre de la culture est supposé
plus facile à modifier que ce qui est de l'ordre de la nature.
Henri Atlan : L'utérus artificiel. Idée que la techno humaine va mettre sur pied un utérus artificiel
qui va permettre que la gestation ne se fasse plus dans le ventre de la femme mais à l'extérieur de
son corps. Implications sur la domination masculine / les inég H/F ? → C'est un débat.
Contribue à rétablir une forme d'égalité radicale entre hommes et femmes.
Dona Haraway : une forme de techno-féminisme, qui a confiance dans le fait que la technologie,
l'intervention de l'homme dans la nature, va pouvoir dans une certaine mesure régler une partie des
pbs. L'hypo selon laquelle il faut se livrer à une distinction sexe / genre pour faire évoluer situation
de la femme est à relativiser selon D. Haraway.
Toute situation de domination est ambivalente (Foucault) : sur l'utérus artificiel : fait que l'utérus
soit dans le ventre de la femme = donne aux femmes un certain pouvoir, enjeu de luttes. Utérus
artificiel : à la fois potentiellement source d'émancipation et de domination.
Butler s'accorde avec le fait que le genre est une construction culturelle. Mais elle va ajouter que le
sexe, le terme biologique, est tout autant une construction culturelle. Donc effectue un pas de plus
que le féminisme classique dans le caractère socialement construit des genres et des sexes.
L'argument de Butler est le suivant : la distinction entre genre et sexe a été créée par le féminisme
(classique). Ceci implique que cette distinction a une histoire. Si elle a une histoire, c'est qu'elle est
une construction sociale. Or du fait que cette distinction a une histoire et es une construction
sociale, les deux alternatives qui la composent ont elles-mêmes une histoire et sont donc des
construits sociaux.
Sexe = de la culture déguisée en nature.
Pb de l'argument de Butler : ce n'est pas parce qu'une distinction apparaît à un moment donné que
l'objet de cette distinction est forcément historique. Les choses existent avant d'être nommées, donc
le sexe pourrait exister avant d'être nommé dans la théorie féministe.
Pour parler de cette manière dont distinction / catégories construisent leur propre objet : Butler parle
de performativité - notion inspirée par Austin (Quand dire, c'est faire).
→ Idée : le concept, la représentation mentale et langagière collective va donner lieu à la
construction de l'objet.
(Prophéties autoréalisatrices (Merton) = même forme que processus de performativité. On a une
situation où réalité décrite par croyance n'existe pas, mais du fait que personnes se conforment à
croyance, celle-ci est rendue vraie.)
24/10
Pour Butler, tout se joue au niveau de la culture, de la construction sociale, laquelle peut être elle-
même contradictoire et lieu de conflits d'interprétation. Ce qui est certain, c'est que rien ne provient
du biologique. Théoriciens queer : ne nient pas qu'il y a des différences physiques entre hommes et
femmes. Mais rien d'essentiel ne se joue au niveau de la biologie, les différences physiques sont
inessentielles. Dès lors que l'on situe l'essentiel au niveau du culturel et du social, tout devient
concevable. Butler : considère le social comme une matière infiniment flexible. Autrememnt, dès
que genre / sexe = situé exclusivement au niveau culturel dans son ontologie, tout devient
concevable, dans son ontologie.
Ceci la conduit à énoncer deux thèses :
1) la distinction homme / femme, les relations hommes / femmes, les modes d'existence h / f
évolue au cours de l'histoire comme la culture qui est son substrat. Autrement dit, les
catégories de genre ont une historicité. Il y a des périodes où femmes sont plus ou moins
femmes aujourd'hui que demain, etc. L'argument, c'est que si être homme ou femme c'est
une condition culturelle ou sociale, et si la culture évolue au cours de l'Histoire, alors être
homme ou femme évolue aussi. Etre homme aujourd'hui / il y a un siècle : pas la même
chose. (Si on défend un essentialisme biologique : il n'y a pas d'historicité).
2) Homme et femme ne sont pas les seuls genres concevables, puisque ce sont des catégories
historiques. Autrement dit, ces catégories h / f sont trop réductrices pour rendre compte de la
complexité de la situation sexuelle / genrée de chaque individu. Il faut concevoir homme et
femme comme les deux pôles d'un continuum. Ce sont des sortes de types-idéaux à la Weber
(or les types-idéaux n'ont rien d'empirique, ce sont des synthèses opérées par le sociologue).
Chaque individu, dans sa singularité genrée, se trouve quelque part sur ce continuum. Ces
catégories ne sont pas pensées de manière binaire, mais gradualiste. Conception relativiste et
gradualiste des distinctions de genre.
Les drag-queen/kings : pour Butler, ils sont l'avant-garde de la lutte pour la subversion de l'identité.
Drag = se travestir. Reine, roi du travestissement. DQ/K = personnage haut en couleurs, vêtu de
façon très exubérante, qui apparaît dans 60s/70s et propose des spectacles de chanson das les
cabarets. Dans ses versions les plus connues : un homme déguisé en femme, mais cela peut être
aussi une femme déguisée en homme. On peut aussi avoir une femme déguisée en femme (en se
déguisant, accentue les traits féminins en elle), un homme déguisé en homme.
Travestissement = notion centrale.
DQ = 3 caractéristiques fondamentales qui en font un personnage descriptivement et normativement
intéressant :
Bakhtine : le carnavalesque chez Rabelais. Un carnaval, c'est le moment éphémère mais qui revient
régulièrement, dans la vie des sociétés, où les valeurs sont inversées. Inversion des valences, du
signe des symboles sociaux ordinaires. Pour un temps, toutes les identités sociales deviennent
fluides et leur relativité apparaît au grand jour. Carnavalesque = notion avec laquelle on peut faire
des rapprochements.
Différence avec le spectacle de DQ : le spectacle s'inscrit dans le quotidien. Carnaval : plutôt le
temps sacré qui prend le dessus sur le temps profane.
Dès lors qu'on a identifié des comportements et des pratiques comme étant basés sur des clichés : on
va chercher à s'en débarrasser et à retrouver une authenticité sous-jacente que le cliché masquait,
empêchait d'être opérée.
Butler refuse ce geste. Pourquoi ? Car le geste consistant à vouloir retrouver une authenticité que le
cliché aurait recouvert suppose qu'il y ait quelque chose d'authentique. Or Butler récuse cela : il n'y
a pas de nature humaine authentique sous les clichés, il n'y a que de la construction sociale, de la
culture, or la culture = du stéréotype.
Par conséquent : derrière les stéréotypes, il n'y a rien, ou plutôt, il y a des stéréotypes.
On est donc dans une circularité problématique.
Quelle est la solution que propose Butler ?
→ Le jeu avec les stéréotypes est la solution préconisée par Butler. La condition humaine consiste
non pas à retrouver une authenticité perdue, mais à admettre qu'il n'y a pas d'authenticité mais que
des clichés. Il faut se placer dans une distanciation ironique permanente avec les clichés. S'en
rapprocher, en rire...
Sur le plan strictement politique, Butler ne préconise pas d'abolir aux clichés, auxquels on
n'échappe pas. Mais il faut se placer dans une position de distanciation permanente pour laisser le
champ à l'autonomie et à la créativité de chacun.
Notion d'aliénation, chez Marx : un concept qui postule qu'une fois qu'on s'est débarrasé de
l'aliénation, on va retrouver une liberté, etc. Une pensée essentialiste, donc, car elle postule qu'avant
l'aliénation, il y a une nature humaine libre, autonome...
Cette idée d'une essence aliénée est ce contre quoi se place Butler : sous les apparences, il n'y a pas
de fondement.
Rôles sociaux, catég sociales : permettent de catégoriser une personne sans la connaître → sorte
d'économie de temps et d'énergie, de réduction de la complexité du monde social.
Butler : en même temps, les catégories sont oppressives pour les individus, enfermant les individus
dans des cases rigides.
Charles Taylor (théoricien du multiculturalisme) : Les sources du soi. Dit qu'on n'échappe pas à la
recherche de l'authenticité. Idée qu'il n'y a que des stéréotypes est intenable à l'échelle d'une vie
individuelle car nous sommes faits de telle manière que nous recherchons toujours une forme
d'authenticité de soi. Ce qui nous rend « humains après tout », c'est la recherche de cette
authenticité. C jeu ironique avec les clichés et les stéréotypes dont parle Butler est en fait une
recherche d'authenticité : on recherche la bonne distance qui convient à soi (donc une forme
d'authenticité) pour jouer avec les catégories de genre, etc.
Critique de l'authenticité : repose sur Nietzsche. Nietzsche démonte la dialectique de l'essence et des
apparences. Critique du mythe des origines, de l'authenticité, et selon laquelle il y aurait quelque
chose comme des valeurs absolues, authentiques...
La problématique des identités, que ce soit les identités de genre, les identités ethno-raciales, de
classe... est absolument centrale dans les pensées critiques contemporaines. Jusque dans les années
60-70, le concept central des pensées critiques était le concept de classe. S'y est substitué
progressivement le concept d'identité. Autrefois, on catégorisait le monde social en termes
d'affrontement de classes. Ce qui est monté en puissance, c'est une vision du monde qui ne se fait
plus par l'entremise de la lutte des classes, mais en termes identitaires. Tendance qui consiste à voir
des identités partout : se trouve dans la socio, mais aussi l'espace public en général.
Trois points que l'on peut faire découler de Butler et de sa théorie queer :
1) La pbtique des identités est étroitement liée à la distinction entre nature et culture. La
pbtique se pose en ces termes : les identités possédées par les individus sont elles
essentielles, substantielles, ou sont-elles des constructions sociales ? Grand partage nature /
culture : remonte au moins au XVIIIe. Sur le grand partage nature / culture : on peut évoquer
Bruno Latour (Nous n'avons jamais été modernes, La politique de la nature) et Philippe
D'Escola (Par-delà nature et culture), qui montre que cette distinction nature / culture est
quelque chose de typiquement occidental
2) Cette pbtique des identités est liée à un autre débat fondamental : le débat sur les processus
de catégorisation. Cette thématique renvoie à la question de savoir comment les individus
sont perçus socialement par autrui ou par les groupes sociaux auxquels ils appartiennent ou
non ; et comment ces catégorisations, perceptions par autrui, construisent les individus. Une
thématique largement pensée par Goffmann. Butler montre que nous sommes le produit de
catégorisations. Butler : un individu n'existe qu'en tant qu'il est perçu (Berkeley : « être c'est
être perçu ») car derrière la catégorisation, il n'y a pas de substrat ontologique.
3) Les identités sont toujours politiques. Plus précisément : la construction des identités est
toujours l'objet d'une lutte entre acteurs sociaux. Ces acteurs sociaux : ce sont ceux qui
perçoivent les individus, mais aussi l'individu lui-même.
Butler : « post-féminisme » car féminisme présuppose l'idée qu'on va faire un mvt social pour
l'émancipation des femmes. Or Butler veut contester la catégorie de femme. On lui reproche, si elle
annihile la catégorie de femme, de barrer la route à des mouvements contre les inégalités hommes /
femmes, etc.
Gayatri Spivak : concept d' »essentialisme stratégique ». Par du constat selon lequel pr qu'il y ait
mvt soc, il faut qu'il y ait un acteur collectif à son fondement. Or on sait que tt acteur collectif est
relatif, etc car fruit de catégorisations, etc. Donc on va mettre en avant une essence pour construire
le mvt soc, mais on va rappeler qu'elle est provisoire. Suppose donc qu'on ait des acteurs très
réflexifs, au point sur les catégorisations dont ils font l'objet. Exemple d'essentialisme stratégique :
le concept de négritude. Achille Mbembé : Critique de la raison nègre (La Découverte). Revient sur
les débats internes au courant de la négritude, entre des formes d'essentialisme tout court (Senghor)
et plus stratégique (Césaire).
Pose le pb du fondement émotionnel de la mobilisation : le mythe qu'on peut créer autour d'une
cause, l'engagement passionnel de la politique...
Il y a des mvts sociaux qui se réclament de l'approche queer, ex aux US : Queer Nation est une
branche du mvt féministe et du mvt homosexuel. Cherche à la fois à prendre le meilleur du mvt
féministe traditionnel, et essaie de dépasser certaines apories, contradictions pbtiques du mvt.
Pdt lgtps, Butler s'est opposée à la revendication du mariage pour tous. Dit que la volonté du
mariage gay renforce les catégories hétéronormatives, hommes / femmes : ce que souhaitent les
gays, c'est être inclus dans une institutions hétérosexuelles.
Mariage = institution par essence patriarcale, il faudrait donc s'en tenir à distance. Le mariage gay =
le contraire de la subversion des identités.
Butler est revenue sur cette position, dans une approche plutôt d'essentialisme stratégique : c'est une
étape un peu transitionnelle, nécessaire, qui permettra ensuite de subvertir les identités.
7/11
Jacques Rancière
Jacques Rancière : par rapport à Butler, c'est une autre génération de penseurs (plus âgé que Butler)
+ un auteur français.
Il est né en 1940 et il s'est intéressé principalement à 3 champs d'investigation théorique :
– il a beaucoup écrit dans le domaine de la philosophie politique
– il a développé une esthétique, une philo des arts. Il se distingue par le fait qu'il accorde une
très grande importance au cinéma. Une esthétique adossée au cinéma (d'auteur) Il a
beaucoup écrit sur la littérature. A écrit notamment Politiques de la littérature.
– Un philosophe de l'éducation, aussi. Il s'inscrit dans une tradition qui remonte au moins à
Rousseau. Son livre le plus connu : Le Maître ignorant.
Il défend une idée, une seule, qu'il déploie dans ces trois domaines (selon Bergson : les philosophes
ne déploient qu'une seule idée).
A l'origine, Rancière est un disciple d'Althusser (1918-1990). Lire Le Capital : 1965.
Appartient à la tradition marxiste d'un côté, mais aussi à la grande tradition rivale du marxisme à
l'époque : le structuralisme (qui apparaît dans les années 50. Foucault, Barthes, Lacan...). En gros,
Althusser se proposait d'effectuer une synthèse de ces deux grands courants critiques rivaux. On
parle souvent, pour Althusser, de « structuralo-marxisme ». A écrit son autobiographie : L'Avenir
dure longtemps.
Lire Le Capital : ouvrage collectif, auquel ont contribué certains de ses élèves d'Ulm : Etienne
Balibar, Roger Establet, Pierre Macheray, Jacques Rancière. Rancière a consacré un chapitre de
l'ouvrage à la notion de critique chez Marx.
La matrice intellectuelle de Rancière, qu'il va rejeter par la suite, est l'althussérisme.
Biographie d'Althusser de Yann Moulier-Boutang.
En 1974, dans les « années rouges » (maoïsme et trotskisme triomphants), Rancière écrit un livre
qui rompt avec Althusser : La Leçon d'Althusser. Il pose les bases de sa propre théorie. En 1975,
Rancière fonde une revue : Les Révoltes logiques (l'expression est de Rimbaud, dans
« Démocratie » (Illuminations)).
A l'époque, Rancière est maoïste et proche de la GP.
1981 : La Nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier.
Au bord du politique : recueil de textes.
La Mésentente. Politique et philosophie.
La Haine de la démocratie.
Sur ce rapport connaissance / politique : Althusser défend une variante du marxisme qu'on qualifie
de « positiviste » ou « théoriciste », c'est-à-dire qu'il considère le marxisme comme une science,
qu'il en a une vision scientiste. Aux yeux d'Althusser, seule la science marxiste permet de
comprendre le déroulement de l'Histoire. En ce sens, il y a dans l'histoire des idées un avant et un
après du marxisme. Marxisme = connaissance historique faite science.
Du coup, chez Althusser, distinction extrêmement nette entre d'un côté la science, et de l'autre
l'idéologie.
Le contenu de l'idéologie peut varier selon les époques, mais l'idéologie est un invariant historique.
L'émergence de la science (syno de marxisme), en revanche, est un phéno nouveau qui caractérise
le XIXe puis le Xxe. La science marxiste permet de déchirer le voile de l'ignorance, du sens
commun. Sans cette grille de lecture qu'est le marxisme, les intellectuels marxistes et le parti qui
incarne le marxisme, masses = condamnées à une méconnaissance du réel → version fallacieuse du
monde et de leur propre condition).
Cette distinction qu'opère Althusser entre science et idéologie a une histoire :
G. Bronner : L'Empire des croyances. Sur comment les croyances se diffusent dans une société
donnée à un moment donné. Se distingue complètement de Rancière : dans le titre, il y a déjà la
notion de la croyance, potentiellement fallacieuse et irrationnelle, opposée implicitement à la
science rationnelle. G. Bronner tient fermement à la distinction entre science et idéologie.
Geste de Bourdieu prenant la parole à la gare de Lyon, en 1995, en soutien aux grévistes. Manière
d'utiliser pour Bourdieu son capital symbolique pour faire bouclier contre la violence symbolique
dont sont victimes les ouvriers. Tradition française d'intellectualité. Le problème, c'est que ce
faisant, Bourdieu récuse les dominants, mais sur leur propre terrain : l'affrontement entre capitaux
symboliques. En voulant accumuler du capital symbolique pour faire face aux dominants, on finit
par jouer le jeu des dominants.
Rancière n'est pas qqu'un qui refuse de voir qu'il y a des différences de connaissance entre les
individus. Le débat ne porte pas là-dessus, il n'est pas empirique. La question, ce n'est pas tant celle
du différentiel des savoirs ou de la transmission des savoirs ; c'est celle des conditions de
l'émancipation intellectuelle : à quelles conditions les ouvriers pourront-ils mettre en pratique
l'émancipation intellectuelle ? Un « maître ignorant », c'est une figure paradoxale qui va déclencher
certaines opérations, dans le cadre de la relation pédagogique, qui vont conduire à sa propre
abolition. Le maître ignorant s'empêche de tirer un certain pouvoir de sa condition de maître.
Il prend l'exemple de J. Jacotot, au XIXe, théoricien de l'émancipation intellectuelle, qui dit qu'on
peut enseigner ce qu'on ne sait pas, et que pour cela, il faut mettre l'élève dans certaines conditions :
il faut le mettre au courant de sa propre autonomie et de sa propre émancipation intellectuelle. Le
maître doit faire prendre conscience à l'élève de la puissance de sa propre autonomie intellectuelle,
de lui dire que ce qu'il l'apprendra, il l'apprendra seul.
5/12
A partir d'une réflexion sur ce qu'est ou n'est pas la pédagogie, Rancière élargit son propos à la philo
politique en général. En ce sens, il est l'héritier de Rousseau (Emile, autres textes → philo de
l'éducation qui est un pt de départ aussi pour une philo politique).
Rancière va poser une distinction entre police et politique (dans La Mésentente, 1995).
La police désigne l'ordre social existant : « l'ensemble des moyens qui sont mis en œuvre pour que
perdure la distribution inégale des statuts et des richesses ». Ces moyens peuvent être physiques ou
psychologiques / idéologiques. La police repose toujours sur un partage du sensible. Ce terme
désigne, dans une sté donnée à une époque donnée, le visible et l'invisible, le dicible et l'indicible →
fait que telle parole prononcée par un acteur est entendue comme un discours et telle autre comme
du bruit (bruit n'a pas de sens = inintelligible).
Exemple : dans le partage du sensible actuel, les sans-papiers sont du côté du bruit, de l'invisible,
car ils sont illégaux (ils n'ont pas de papier). Raison pour laquelle ils luttent : pour se rendre
visibles, pour que les gens insérés dans la police existante voient leur existence. La manifestation,
c'est une manière de vouloir transformer du bruit en discours.
La politique = terme qui désigne toutes les phases de contestation de la police qui font irruption
régulièrement à travers le temps. Cette contestation survient lorsque les sans-parts, ie ceux qui ne
sont pas comptés dans le décompte existant des parts, revendiquent leur part.
« La part des sans-parts » désigne la politique, la revendication d'être pris en considération dans le
décompte des parts.
La part des sans parts est une fonction, un peu fantômatique, vide, de l'ordre social existant, et elle
se remplit d'une revendication particulière selon l'époque historique considérée. Ce surgissement de
la part des sans-parts est inscrit dans le fonctionnement de la police. Dès lors qu'il y a partage du
sensible et ordre social, possibilité de les contester. La politique suit la police comme son ombre.
Quand les sans-part apparaissent et bouleversent l'ordre social existant, quand on passe de la police
à la politique, le principe que mobilisent les sans-parts : l'égalité.
Rancière : l'égalité se situe au carrefour de la politique et des processus de connaissance.
Sur quels principes repose le partage du sensible ? → histoire de l'humanité = succession de phases,
d'articulations police / politique. La signification du discours à chaque époque dépend des processus
politiques précédents. Chaque police désigne, à une époque donnée, la sédimentation des phases de
politique antérieures, et la résume, en quelque sorte. Pas une conception transhistorique de ce qui a
du sens et n'en a pas, mais une déf historique, au contraire.
Ex : les Indiens, en Amérique latine : ont été victimes de la colonisation, puis l'ordre social qui a
suivi la colonisation a été aussi injuste pour eux. Depuis la fin des années 1990, les Indiens ont
réussi à faire entendre leur voix au point d'accéder à certaines positions comme la présidence de la
République (en Bolivie).
Rancière, en revanche, ne réfléchit pas aux conditions sociologiques de possibilité d'une
mobilisation des sans-parts. Il ne veut pas faire une sociologie ou une histoire des mouvements
sociaux – il cherche à réfléchir, en philosophe, à ce qu'est l'émancipation.
Jusqu'aux années 1970, la question indienne, en Amérique latine, était recouverte par la question
ouvrière. Ceux qu'on perçoit aujourd'hui comme Indiens : jusqu'aux années 1970, on les percevait
surtout comme classe, comme ouvriers.
L'élément important, selon Rancière, est que quand les sans-part se manifestent, ils ne se contentent
pas d'exiger la part qui leur revient. La part des sans-parts n'est pas une part parmi d'autres qui
existerait déjà. Lorsqu'ils apparaissent, les sans-parts exigent toutes les parts et vont s'identifier avec
la communauté dans son ensemble. Ceci est une caractéristique fondamentale de tous les processus
démocratiques depuis au moins la Révolution française.
Sans parts (pauvres antiques, tiers-Etat de l'Ancien Régime, prolétariat moderne) : ne peuvent avoir
d'autres part que tout ou rien → « Nous ne sommes rien, soyons tout ».
Qd les sans-parts apparaissent, ils se mettent à s'identifier avec la communauté dans son ensemble
et ce faisant, ils bouleversent complètement le partage du sensible existant.
Ex : Tiers-Etat, au moment de la R°F : ne se limite pas à exiger sa part de la richesse ou de la
souveraineté et à laisser celle de toutes les autres catég de la population. Avec la Révolution, le TE
invente la souveraineté moderne, une nouvelle forme d'organisation politique qui place le peuple au
centre. Il s'agit de se débarrasser du décompte existant dans l'Ancien Régime et de fonder un
nouveau monde politique.
En faisant passer le bruit qu'ils étaient autrefois à du discours, les sans-parts bouleversent le partage
du sensible préexistant. Fondements-même de la communauté existante sont remplacés.
Ce que Rancière appelle « peuple » n'est pas une catégorie sociologique. C'est « n'importe qui » : il
ne se définit par aucune caractéristique empirique, ne désigne aucune partie précise de la population
pour une raison simple : pour Rancière, il existe toujours une distance irréductible entre la position
qu'occupent les individus dans une structure sociale et d'a
Le peuple est une entité dont les contours sont indéterminés, c'est un peu l'idée du queer chez
Butler.
Concept de désidentification.
« Toute subjectivation est désidentification. L'arrachement à la naturalité d'une place, l'ouverture
d'un espace de sujet où n'importe qui peut se compter parce qu'il est l'espace d'un compte des
incomptés d'une mise en rapport d'une part et d'une absence de part. »
Cette notion de désidentification se rapporte à la question de l'identité. L'une des caractéristiques
des théories critiques contemporaines : concept de classe est progressivement supplanté par le
concept d'identité.
Chez Rancière : désidentification → concept qui renvoie à la critique de la naturalité des places
(idée qu'un individu possède un certain nb de caractéristiques qui font qu'il est ce qu'il est, qu'il doit
rester à sa place).
Politique = de l'ordre de la subjectivation d'un individu.
Butler dit qu'on peut queeriser les identités mais qu'on ne s'en débarrasse pas vraiment. Ironie
permet de prendre des distances vis-à-vis des identités, mais ce faisant, on entérine qd même leur
existence.
Rancière est un peu dans la même perspective. Idée que les processus de désidentification sont
susceptibles de transformer en profondeur indiv, mais la politique est un processus qui n'est pas
durable.
Années 60 / 70 : un certain nb d'événements influencent la pensée de Rancière sur la qu° de la
désidentification. JR a fait partie de la Gauche prolétarienne, qui avait coutume de faire des voyages
sociaux → pratique de l'établissement. Quitter son identité d'étudiant et aller s'établir dans la classe
ouvrière. Pratique souvent mal comprise : l'idée était d'effectuer un voyage social, se désidentifier
au sens de Rancière, opérer une critique vivante, réelle, de la naturalité des places, en rentrant dans
une sorte de processus de rapprochement avec une autre catégorie sociale. Dimension corporelle
déterminante dans le processus d'établissement → rapport différencié au corps des étudiants et
ouvriers. Linhart montre, dans l'Etabli, que le processus de désidentification provoque une
souffrance littérale.
Svt, ces pcessus de désid° indiv prennent place dans un contexte de désid° collective → là : mai 68,
contexte d'insurrection, de révolution générale.
Un sujet politique, ce n'est pas un groupe qui prend conscience de lui-même, se donne une voix.
C'est un opérateur qui joint et disjoint les identités, les fonctions, les configurations existant dans
l'expérience donnée. Il ne nie pas que les classes existent, mais l'aspect à partir duquel il veut
étudier ces groupes sociaux particuliers n'est pas celui des sociologues et des historiens. Ce qui
l'intéresse, c'est l'événement de la politique, la politique comme événement. Un sujet politique a tjs
qch de contingent.
Les deux auteurs que nous étudierons montrent qu'à partir d'un même objet – ici les classes sociales
– il y a différentes manières d'être marxiste. On parlera de :
– E.P. Thompson. Historien britannique, auteur de La formation de la classe ouvrière
anglaise.
– Erik Olin Wright. Prof de socio dans le Wisconsin, était le président de l'Association
américaine de sociologie.
Tous deux ont fondé leur œuvre sur la question des classes sociales, dans un paradigme globalement
marxiste. Mais ils ont des options méthodo, épistémo, différentes. Thompson défend une vision
constructiviste des classes sociales alors que Wright défend une théorie analytique des classes
sociales.
Thompson
Le constructivisme, c'est un courant des sc soc contemp qui naît dans les années 50-60 qui affirme
que la réalité sociale et / ou la réalité matérielle est socialement construite. 1Er ouvrage
constructiviste : Berger et Luckmann, La construction sociale de la réalité (disciples de Schutz et
de la sociologie phénoménologique).
Les constructivistes défendent le plus souvent deux thèses principales :
1) les représentations sociales ont une influence sur le mode d'existence de la réalité sociale,
sur l'ontologie même de l'objet en question. Dans La vie de laboratoire, Latour affirme que
les entités que « découvrent » les biologistes sont des entités socialement construites → les
représentations des scientifiques ont en fait une grande influence sur la façon d'appréhender
ces entités, ces entités n'existent pas de manière autonome vis-à-vis des représentations. Une
forme de subjectivisme qui a ceci de particulier (par rapport aux subj philo tradi) que c'est
un subjectivisme collectif.
2) Processualisme. Idée que la réalité sociale est constituée de processus, et non de substances
ou d'essences. Le constructivisme est un anti-essentialisme. Selon les constructivismes, il n'y
a rien de figé, d'essentiel ou de substantiel, d'intact et d'absolument stable dans la réalité
sociale.
Variantes plus ou moins radicales de constructivisme. Certaines soutiennent que seule la réalité
sociale est socialement construite (Thompson est dans cette optique). D'autres, comme Latour,
disent que ce n'est pas seulement des processus sociaux qui sont construits, mais aussi des entités
matérielles.
Chez Thompson : ce qui est l'objet d'une construction, ce sont les classes sociales. Elles sont le fruit
de l'influence des représentations sociales ainsi que des processus.
Thompson est l'un des grands historiens britanniques du Xxe. A appartenu à un groupe d'historiens
britanniques très célèbres de l'après-guerre : le « groupe des historiens marxistes britanniques »,
auquel appartenaient aussi Eric Hobsbawm, Christopher Hill et J. Saville. Ils sont membres ou
proches du PC de GB et développent, dans le domaine historiographique, une méthodo historique
novatrice qui est l'histoire « par le bas », qui consiste à dvper une histoire sociale de la modernité et
du Kisme qui adopte le point de vue des classes subalternes. Constatent que jusque-là, l'histoire de
la modernité a été écrite du pt de vue des dominants par les dominants. Une partie de l'histoire, du
coup, reste méconnue. L'ambition de ces chercheurs est de déterrer des pans de l'histoire oubliés
parce que pas remarqués. Vont s'intéresser à des catég de la population considérées jusque-là
comme marginales. Ex : Ch. Hill et l'histoire de la piraterie. S'intéresse aux pirates et à leur rapport
au Kisme naissant au 17ème. Montre que les pirates sont à l'origine des paysans qui ont subi un
exode rural, qui n'ont pas trouvé à s'employer dans les villes → se sont engagés dans la marine
marchande officielle, commerciale, puis en sont venus pour diverses raisons à basculer dans
l'illégalité et à devenir des pirates. Par l'entreprise de cette attention portée à la piraterie moderne, il
remonte jusqu'à un des phénos caract de l'industrialisation : l'exode rural. Piraterie prolifère dans les
périodes de mondialisation → circulations créent des opportunités pour les pirates.
Eric Hobsbawm : Les bandits. Dans cet ouvrage, dvpe le concept de « bandit social ». Le bandit
social, c'est Robin des bois (qui n'a pas existé mais résume des caractéristiques de gens qui ont
existé) qui vole au riche et donne au pauvre. Il fait une généalogie du bandit social, motivé par des
considérations de justice sociale et de redistribution des richesses. Hobsbawm montre que les
bandits sociaux prolifèrent dans les phases de transition. Le bandit social est celui qui fait reposer
ses actes sur une sorte de code de l'honneur ou une conception de la justice sociale qui remonte à
l'Ancien Régime, mais au moment où ce dernier bascule vers l'industrialisation → précède le monde
ouvrier moderne.
1956 : insurrection de Budapest réprimée par l'URSS + rapport secret de Khrouchtchev sur les
crimes de Staline.
A partir de ce moment-là, Thompson quitte le Parti communiste et devient membre de la New Left,
une gauche qui se veut nouvelle par rapport à l'ancien mvt ouvrier organisé et critique l'ordre social
en vigueur en URSS. Thompson se définit alors comme défenseur d'un « socialisme humaniste ».
Comme Rancière mais en des termes différents, Thompson a radicalement critiqué Althusser. Il a
notamment écrit La Pauvreté de la théorie, critique radicale du structuro-marxisme d'Althusser, lui
reprochant un biais théoriciste et une attention insuffisante portée à l'Histoire, aux faits empiriques.
La Marche de l'Egalité = un cas de part des sans-parts à la Rancière. Intéressante pour comprendre
l'ordre social en général. Evénément qui a été oublié pendant 30 ans.
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Ceci le conduit à un « singularisme méthodologique » : une CS est tjs définie par sa singularité.
Thompson : il n'y a rien d'automatique pour une CO de s'identifier à une autre CO dans le monde.
Singularisme méthodo = singularité de chaque position d'une classe dans une époque et un lieu.
Ces éléments sont déjà présents chez certains communistes de la période antérieure : Gramsci, par
exemple, critique l'internationalisme un peu abstrait qui présuppose que classes ouvrières vont être
solidaires les unes les autres spontanément. Dit qu'il n'y a aucune automacité à ce propos.
En somme, les classes sociales sont un phénomène fondamentalement dynamique; les processus les
sous-tendant ne semblent pas susceptibles de s'interrompre. "on peut parler de classes lorsque les
hommes, à la suite d'expériences communes qu'ils partagent (...) perçoivent ou véhiculent des
intérêts en commun (...) s'incarnent dans des traditions, des systèmes de valeurs (...) mais nous ne
pouvons pas formuler de lois". Ainsi, toute expérience est fondamentalement contingente:
appartenir à une classe sociale est tjs un fait de culture, de conscience de soi. Ceci est illustratif de
la façon dont Thompson définit les classes: théorie culturaliste des classes, accordant à la culture
une place de plus en plus importante. On ne congédie certes pas la dimension matérielle des
phénomènes sociaux, mais on insiste de plus en plus sur la dimension culturelle du marxisme.
Qu'est-ce qui explique le tournant culturaliste dans le marxisme dans les années 1960:
– après la Deuxième Guerre Mondiale, apparaissent les médias de masse, qui se standardisent
et se mettent à la portée de tous les ménages: dès lors, comme les autres courants, marxisme
doit prendre en considération émergence de ceux-ci ; médias de masse influent sur le
fonctionnement du champ social, sur le domaine politique ;
– nous sommes au sein des Trente Glorieuses: impression va se faire jour que le capitalisme a
trouvé une réponse aux inégalités: dès lors, préoccupations culturelles prennent de
l'importance; massification culturelle, augmentation du pouvoir d'achat, ... rapport de toutes
les catégories sociales à la culture change ; complexification de la structure de classe, y
compris dans les pratiques culturelles ;
– la génération de marxistes de Thompson est désormais composée quasi-exclusivement de
professeurs d'universités; auparavant, nous avions affaire à des dirigeants de formations
ouvrières; à partir de la deuxième moitié du Xxème, marxistes snt de plus en plus des
universitaires: culture devient leur pain quotidien; en général, autonomisation entre le champ
de la pratique politique à gauche, et le champ intellectuel marxiste.
Durkheim : notion d'homo duplex. Nous sommes à la fois des individus éminemment singuliers et
de sociabilité, de société.