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A voix haute

Arnaud Montebourg,
député PS de Saône-et-Loire

“Une candidature de reprise en main


de notre destin économique”
Arnaud Montebourg est un pragmatique qui a pour originalité de vouloir utiliser les instruments de l’économie de marché pour en corriger les dérives.
Il a des solutions pour régler la question de la dette en France, augmenter les salaires en Europe, et réorienter les pays émergents vers la demande intérieure.
SIPA

“Il faut bâtir un fonds souverain à but coopératif qui permettrait aux salariés de devenir propriétaires de leur outil de travail à crédit, des LBO coopératifs en quelque sorte.”

Par Jean-Michel Lamy


Il n’a rien d’un anticapitaliste primaire, le candidat Montebourg à la bancaire à mettre sous tutelle. A sa main, le candidat dispose du brûlot de
primaire socialiste. Il préfère l’intelligence du réel à la doctrine. Et il le Jean-Pierre Chevènement, La France est-elle finie ? Comme pour mieux
prouve en reconnaissant exorciser la malédiction. Que
“qu’aujourd’hui c’est la crise de
Nul ne s’étonnera de retrouver un souffle keynésien, faut-il ? Du civisme, un peu de
1929 vécue une deuxième fois”. version XXIe siècle tolérance à l’inflation, un “grand
Nul ne s’étonnera de retrouver un souffle keynésien, version XXIe siècle, emprunt” chaque année. Le contraire dans son esprit du laxisme spéculatif.
dans les objectifs qu’il assigne à l’économie réelle face à un système Oui, Arnaud Montebourg a beaucoup d’idées, et il rêve un peu.

J
e suis un anti-doctrinaire en économie. Parce que je salaires et les revenus. Et c’est le surendettement des acteurs éco- Les raisons de la crise
pense que les doctrines se sont toujours révélées faus- nomique qui a artificiellement compensé. Ce qui a produit des Nous avons une ressource extraordinaire dans la mondialisation,
ses, ou alors elles ont connu des graves difficultés face au bulles. Mais à cause de la dérégulation du système financier et qui est notre très fort taux d’épargne, c’est une ressource in-
réel et à la réalité. Je suis plutôt un pragmatique qui em- bancaire, qui a permis la dissimulation de la dette, l’ajustement croyable. Qui d’ailleurs, relativise le poids de la dette publique,
prunte à plusieurs traditions en économie. Par exemple, si le key- est arrivé plus tardivement et plus gravement. On a perdu en Eu- même si c’est un taux d’épargne privé, bien sûr. Mais c’est un atout
nésianisme ou, pour ne pas employer le mot, si Keynes est rope, particulièrement en France, dans les deux dernières années dans la mondialisation.
évidemment aujourd’hui le meilleur analyste, le meilleur secours de crise, 30 % du niveau de la production industrielle. Eh bien cette épargne, elle va s’investir à l’extérieur, pourquoi?
pour l’analyse de la crise – il s’agit d’une crise de demande et de La Nation qui produit sera toujours plus forte que celle qui ne Parce que nous n’avons ni civisme économique, ni patriotisme in-
surproduction qui s’est résolue par l’endettement –, les libéraux produit pas. Elle sera toujours moins dépendante, et celle qui ne dustriel.Tous nos excédents d’épargne vont s’investir chez les au-
n’ont pas tous les torts. C’est le cas de Maurice Allais, prix Nobel produit pas sera toujours dans la main de celle qui produit. Cela tres pour produire chez les autres, créer des emplois chez les
d’économie, qui était un grand libéral. Il défendait, sur les sujé- signifie qu’aujourd’hui, la France devient un pays consommateur autres et fabriquer du profit ailleurs. Et chez nous, l’investisse-
tions à imposer au système financier, des mesures encore plus du- des produits fabriqués par les autres. Et qu’elle peut risquer dans ment est faible, les Français eux-mêmes ne croient pas dans leur
res que celles que je défends, notamment sur la mise sous tutelle dix ou quinze ans, si on continue à ce rythme de désindustriali- économie. Je visite de temps en temps dans la campagne électo-
du système bancaire. Plutôt que de nous intéresser à la doctrine, sation, de devenir un magnifique “Resort Hôtel” avec des sta-
ayons l’intelligence du réel! tions de ski, un littoral, des musées, de magnifiques paysages, une “L’épargne va s’investir à l’extérieur
La nature de la crise
parce que nous n’avons ni civisme économique
“La France devient ni patriotisme industriel”
Produire sans distribuer des salaires qui permettent, finalement,
d’écouler les produits, c’est arrivé en 1929. Aujourd’hui, c’est la
un pays consommateur des produits
crise de 1929 vécue une deuxième fois, je ne crois pas être le seul fabriqués par les autres” rale sur le terrain des PME qui disent que les grands groupes n’in-
vestissent pas dans les PME pour les faire grossir, que les banques
“La mondialisation muséographie très abondante et très vivante. Mais finalement, ne financent pas les entreprises qui prennent des risques car il
nous serons une sorte de grande région touristique et non plus n’y a presque pas d’activité privée de capital-risque. Il n’y a pas
a écrasé les salaires une région productive. Cette analyse renvoie à la façon dont la aujourd’hui de financement du développement des innovations
et c’est le surendettement qui a compensé” classe dirigeante s’est mal comportée par rapport au destin pro- technologiques dans notre pays. Pourquoi? Parce que nous avons
ductif de notre pays. Certains ont théorisé une France sans usi- un incivisme économique de ceux qui dirigent l’économie. Pour-
à dire cela. Tous les économistes donnent en quelque sorte à la nes. Tout le système du CAC 40, c’est-à-dire des grands groupes, quoi peut-on dire qu’il existe des gens qui dirigeraient l’écono-
crise actuelle les traits de celle de 1929. Ce que je sais, c’est que s’est extraverti, s’est tourné vers l’extérieur pour aller chercher mie? Parce qu’il y a dans notre pays un système extrêmement
pour avoir les bons remèdes à la crise, il vaut mieux ne pas se trom- des profits au lieu d’investir dans la croissance domestique. Je dominateur du donneur d’ordres sur le sous-traitant, qui est non
per sur sa nature. pourrais compter, comme le fait Jean-Pierre Chevènement dans pas valorisé, mais écrasé et pillé. C’est une caractéristique fran-
Cela nous ramène d’ailleurs à ce que disait Monsieur Ford, le fon- La France est-elle finie?, les milliards d’investissement qui sont al- çaise. C’est-à-dire un système issu du colbertisme, mais mainte-
dateur des automobiles du même nom: “je veux payer mes ouvriers lés ailleurs plutôt qu’en France. Nous avons, je crois, une balance nant entre les mains de monopoles. En fait, ce sont les rentiers
pour qu’ils achètent les voitures qu’ils produisent”. C’est exactement d’investissement direct déficitaire d’une centaine de milliards qui dirigent l’économie française, la grande distribution, les
le problème: la mondialisation effrénée, sans limite, a écrasé les d’euros par an: mille milliards en dix ans! grands réseaux de la gestion de l’eau, les opérateurs mobiles du

12 Le nouvel Economiste - n°1557 - Du 10 au 16 mars 2011 - Hebdomadaire


A voix haute
téléphone, de l’électricité maintenant, qui écrasent les autres ferme, mais accepter une certaine tolérance à l’inflation? La ré-
opérateurs économiques. ponse est oui. L’inflation quand elle n’est pas excessive, c’est-à-
dire qu’elle n’appauvrit pas excessivement les acteurs
Les propositions économiques – on peut avoir 3 à 4 % d’augmentation chaque an-
Mes propositions? Premièrement, mettre au pas le système fi- née –, eh bien sur 10 ans cela diminue de 25% le poids de la dette.
nancier, pour en quelque sorte le rendre beaucoup plus patriote Quel est le processus? L’inflation allège la dette des investisseurs,
et civique. Je veux des banques qui prennent des risques sur le les jeunes ménages croient davantage dans la possibilité de rem-
sol national, dans l’économie productive. bourser, donc obtiennent plus facilement du crédit, ce qui favo-
Je ne veux plus de banques qui investissent dans les paradis fis- rise l’investissement et défavorise la rente. Donc je suis favorable
caux, investissent en Chine et ailleurs. Cela suppose des contrain- à une meilleure tolérance à l’inflation. Et nous en aurons besoin
tes très fortes sur le système bancaire, pour rapatrier l’épargne pour alléger les dettes de toute l’Union européenne. La Banque
et l’investir sur le sol national, et y faire de la croissance. Si notre centrale européenne aura donc le devoir d’imiter en cela la FED
économie n’est pas assez compétitive, c’est parce qu’on n’y in- dont les choix, qui ont été très contestés il y a quelques mois, de
vestit pas assez. Qu’ils fassent du profit en Europe et sur notre sol
national prioritairement. Qu’ils réinvestissent dans l’économie “Quand l’inflation n’est pas excessive,
productive et non plus spéculative.
Il faut instaurer l’obligation d’investir dans des ratios prudentiels, je suis pour une certaine tolérance à l’inflation,
de réinvestir l’économie nationale et productive. C’est un point cela allège la dette”
important, je souhaite bâtir un fonds souverain coopératif qui com-
pléterait la Caisse des dépôts et consignations – qui est notre fonds faire marcher la planche à billet pour refinancer la dette du Tré-
sor américain, ont été validés.

SIPA
“Que les banques fassent du profit en Europe Je préfère que nous maîtrisions un processus de soulagement de
la dette, plutôt que tuer nos économies en leur expliquant qu’el- “La “démondialisation” c’est l’outil par lequel les économies ne
et sur notre sol national, vont plus “esclavagiser” leurs salariés pour faire des ateliers
les seront guéries une fois mortes. Je n’ai pas dit que l’inflation
pas dans les paradis fiscaux” allait régler le problème de la dette. Je pense que cela ne suffira d’exportation.”
pas.
souverain à nous qui a déjà pris des participations dans 2000 en- Je proposerais aussi, dans la campagne, un pacte de désendette- un tout petit problème avec tous ces gens qui pensent tous la
treprises. Un fonds souverain à but coopératif permettrait aux sa- ment sur quatre ans de l’Etat et de l’ensemble des administra- même chose. Si j’étais président de la République, je ferais un
lariés de devenir propriétaires de leur outil de travail à crédit, sur tions, pour savoir comment on diminue le niveau d’endettement pacte de relance salarial pour l’Europe et le reste du monde.
le système du LBO, mais ce serait en quelque sorte des LBO co- de notre pays. Qui va faire l’effort, qui va payer, pendant combien
opératifs. Le levier de la dette “solvabiliserait” la capacité d’ac- de temps? Et s’il faut faire un emprunt forcé pour convertir la Le modèle allemand
quisition par les salariés de leurs outils de travail. C’est en fait un dette extérieure en dette domestique, et donc diminuer la Je pense que le modèle allemand est un anti-modèle qui ne de-
instrument de non-délocalisation. Si les salariés sont propriétai- contrainte extérieure, j’y suis prêt. vrait pas être érigé en modèle d’imitation. Il est un modèle d’é-
res de leur entreprise, l’entreprise ne délocalisera pas! Pourquoi On peut parfaitement faire rembourser par un emprunt forcé, de crasement du niveau des salaires, et qui ne fonctionne que sur
ne pas utiliser pour ce type d’opérations les réserves des compa- 500 milliards sur plusieurs années, de la dette à l’égard des mar- l’absence de coopération. C’est-à-dire que cela ne peut fonction-
gnies d’assurances et des banques? Au lieu d’aller les jouer sur les chés extérieurs. Ce qui desserre la contrainte extérieure d’une ner que si tous les autres ne font pas comme eux. Si on écoute les
marchés, les réserves seraient investies dans l’économie coopéra- dette détenue majoritairement par des non-résidents. J’ajoute Allemands, il n’y aura pas de consommateur pour consommer al-
tive. Cela remettrait d’aplomb le système de financement. qu’il faut relativiser le poids de la dette, je suis prêt à l’assumer lemand. Si les Allemands veulent continuer à vendre dans la zone
Deuxièmement, on a besoin de trouver 40milliards à investir dans lorsqu’elle est liée à de l’économie productive. euro, il va bien falloir solvabiliser la demande dans la zone euro,
la révolution industrielle verte, c’est-à-dire dans les nouvelles tech- et qu’eux-mêmes paient leurs salariés. Je suis favorable, comme
nologies qui vont fabriquer les produits de demain. Les pays qui Le pacte de compétitivité le SPD, comme les syndicats allemands, à l’augmentation des sa-
croient dur comme fer dans leur avenir investissent massivement Le pacte de compétitivité tel qu’il est présenté au sein de la zone
dans cette révolution industrielle verte, la Corée, la Chine, tous euro par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy est un pacte qui vise “Un anti-modèle qui ne devrait pas être érigé
d’abord à faire payer par les salariés, classes moyennes et classes en modèle d’imitation”
“Il faut chaque année 40 milliards populaires, le prix de l’ajustement de la crise. En dehors du fait
pour investir dans la mutation écologique que c’est parfaitement injuste, je vais même ajouter que c’est laires en Allemagne et, je le répète, je combats le pacte droitier
parfaitement injustifié. Je laisse la question de l’injustice, et je ultralibéral de Madame Merkel et Monsieur Sarkozy. Comme le
du système productif” vais me concentrer sur l’argumentation économique. Aujourd’- fait Jean-Claude Juncker ou comme le font tous les pays euro-
hui, mettre en œuvre la potion de diminution du pouvoir d’achat péens, qui sont aujourd’hui avec une économie à terre et qu’on
les pays asiatiques, le nouveau centre de gravité productif du – puisque c’est cela qui va se produire – signifie que finalement, va finir d’achever avec ce pacte. C’est un contresens magistral à
monde. Nous devons faire la même chose, et là cela vaut le coup par des mesures d’austérité, on va aggraver la situation écono- l’intelligence de la situation. S’il faut recommencer avec d’aut-
de le faire à crédit, en empruntant. Ces 40 milliards, pour investir mique de la zone euro. Car les mesures de relance prises par les res traités, on le fera. Un traité est fait pour être révisé.
dans cette mutation écologique de l’économie et du système pro- entités publiques s’arrêtent. Elles ont conduit au surendettement
ductif, c’est le grand emprunt chaque année. Le système financier public dans la zone euro et ont, aujourd’hui, privé les Etats de La démondialisation
privé peut faire cela, je préférerais. Sinon l’Etat peut s’y mettre. toute marge de manœuvre supplémentaire pour relancer à nou- Je pense que la démondialisation est une pensée partagée à la
C’est ce qu’a compris Jean-Hervé Lorenzi, du Cercle des écono- veau l’économie. fois par le Nord et par le Sud, c’est l’outil par lequel les économies
mistes On ne pourra agir, dans notre pays, que par des méthodes ne vont plus esclavagiser leurs salariés pour en faire des ateliers
un peu colbertistes pour faire pousser l’industrie de demain, en “Je suis favorable à ce que les Européens d’exportation, mais vont se mettre à développer leur marché in-
alliant la recherche, la technologie, les financements, les savoir- térieur, leur demande domestique. Et donc, vont commencer à
aient une stratégie concertée de relance
faire et l’entreprenariat dont nous avons besoin. salarier, protéger davantage leur force de travail.
par la hausse conjuguée et commune des salaires” C’est la grande tendance, aujourd’hui chinoise, indienne, brési-
La méthode lienne. Pour accélérer ce processus, la responsabilité de la pre-
Je suis un pragmatique et un réindustrialisateur de la France. Or, alléger le poids de la dette et continuer à faire tourner l’éco- mière zone économique au monde qu’est l’Union européenne, est
Il faudra certainement qu’on ait un pacte, ou plutôt une sorte nomie ne peut pas passer par une réduction de la demande, mais d’amener dans une stratégie concertée les pays émergents à ré-
de compromis politique, entre les forces sociales du travail et forcément par une augmentation de la demande. C’est la raison orienter leurs excédants sur leur demande intérieure. Donc, moins
les forces de la création économique, pour se mettre d’accord pour laquelle je suis favorable à ce que les Européens, première de dumping social, que nous allons combattre par un protection-
sur les nouvelles règles qu’il faudrait imaginer dans le secteur zone économique du monde, aient une stratégie concertée de re-
j’allais dire de “réindustrialisation”: sur la fiscalité, sur le fi- lance par la hausse conjuguée et commune des salaires. Pour- “C’est la grande tendance, aujourd’hui chinoise,
nancement de la protection sociale dans les secteurs qui de- quoi? Parce que les profits aujourd’hui sont trop élevés et les indienne, brésilienne”
vront être ultra-compétitifs, sur l’approche de la rentabilité salaires sont trop faibles. Les entités publiques ne peuvent pas
aussi de ces investissements, pour accélérer la rentabilité. Soit relancer l’économie: l’impulsion ne peut venir que des entrepri- nisme nécessaire, comme le font toutes les grandes nations mer-
on a des investisseurs qui demandent moins de rentabilité, soit ses profitables qui doivent mieux distribuer la richesse créée, là cantiles. Les Américains sont protectionnistes. Les Chinois
on améliore la rentabilité par la fiscalité pour que nous puis- où elles sont performantes. Cette stratégie économique ne passe déposent plus de plaintes à l’OMC que l’Union européenne.
sions être dans une bonne compétition avec le reste du monde par le Smic, mais par l’indexation des salaires sur la performance Nous sommes des naïfs, voilà. La démondialisation, c’est l’outil par
pour inventer les produits de demain. Et cela suppose qu’on se des entreprises. Quand la tendance est bonne, on distribue plus, lequel on peut construire une convergence plus généreuse et plus
mette d’accord par un échange de concession réciproque en- c’est ce que j’appelle le partage de la réussite. L’économiste Mi- humaine des économies. C’est l’outil de la mutation du capitalisme.
chel Aglietta et Michel Rocard le proposent sous la forme d’in- Nous avons excessivement laissé l’économie à des experts qui
“Il faudra un compromis entre les forces du travail dexation des salaires sur les gains de productivité des entreprises, nous ont menés au désastre. Maintenant, l’économie doit appar-
tenir aux citoyens, c’est le sens de ma candidature. C’est une can-
et les forces de la création économique didature de reprise en main de notre destin économique.
“L’Europe doit appuyer sur l’accélérateur
sur les règles de la “réindustrialisation”
du partage des richesses, sinon nous allons
continuer dans la spirale déflationniste”
tre les syndicats et le patronat, et qu’on en discute.
L’objectif n’est pas de régler des comptes dans le cadre de la
Bio express
lutte des classes. L’objectif est bien de se mettre d’accord au- entreprise par entreprise, en distinguant rentabilité et profita- Franc-tireur
tour d’un objectif commun dans lequel les syndicats comme bilité. C’est une loi de partage. Avocat de formation – il a eu le prix du barreau
le patronat trouveront leur intérêt à cette réindustrialisation Je propose le contraire du Pacte Merkel-Sarkozy: l’Union euro- de Paris pour l’éloge d’Edgar Faure –, Arnaud
accélérée du pays. Et c’est le rôle d’un nouveau président de péenne doit conduire toutes les entreprises profitables à distri- Montebourg met son éloquence au service
la République d’une génération nouvelle, portant des idées buer des hausses de salaire, avec des propositions conjuguées de d’une certaine idée des principes. Pour les
nouvelles, que de construire ce compromis. Alors, cela vous hausse de salaires dans les pays émergents, sous de forme de sa- respecter, il a la franchise qui bouscule. Avocat
surprend peut-être mais… personne ne parle comme cela, laire direct ou de protection sociale augmentée. L’Europe doit ap- des causes perdues? Peu lui chaut, ce qui
c’est cela qui me désole, c’est pour cela que je suis candidat. puyer sur l’accélérateur du partage de la richesse, sinon nous compte c’est la cause. Un exemple : il a pourfendu les paradis fis-
allons perdre encore des actifs, continuer dans la spirale défla- caux à une époque où personne n’en parlait. Peut-être sera-t-il pré-
Les contraintes tionniste. curseur dans d’autres domaines. Et pourquoi pas pour ses thèses
La contrainte de la dette? J’ai deux propositions pour y faire face. Il faut s’enlever le goudron libéral excessivement incrusté dans sur laVIe République ou sur la “démondialisation”. Il vient d’écrire
Est-ce que nous pouvons, non pas établir l’inflation, je suis très nos cerveaux. Je suis candidat à la présidentielle parce qu’il y a Des idées et des rêves(Edition Flammarion). Il est né en 1962.

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