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La fiscalité des personnes physiques en

France et en Allemagne
Le système d'imposition en Allemagne

Vous le savez certainement : Les personnes ayant leur domicile fiscal en France,


sont imposables à l'impôt sur le revenu français en raison de l’intégralité de leurs
revenus de source française et étrangère, quelle que soit leur nationalité.
Les modalités de calcul comportent différentes dispositions qui permettent de
personnaliser au mieux l’imposition des personnes physiques. Cependant si
vous êtes frontalier, il se peut sous certaines conditions que vous soyez amené
à payer des impôts en Allemagne.
Voici en quelques points, les différences existantes entre le système
d’imposition français et allemand : classes d’imposition, cotisations sociales,
impôts complémentaires, taxation du patrimoine mobilier, taxe foncière et impôt sur
la fortune.

1. Le calcul de l’impôt sur le revenu en France et en


Allemagne
En France, l'impôt sur le revenu (IR), se calcule par tranche de revenu, il y en a 5.
On évolue de 0 % à 45 % : 11 % par exemple, pour un revenu compris entre 10 065
euros et 25 659 euros et 45 % pour les revenus supérieurs à 157 807 euros.
Le taux d’imposition en Allemagne (Einkommensteuertabelle nach Grundtarif) est
progressif et varie entre 0 % et 40 %. Il n’y a pas un nombre de tranche restreint
comme en France, mais à chaque salaire correspond un certain pourcentage
d’imposition (cela donne 40 tranches).
Ce qui différencie principalement la France et l’Allemagne est le mode de calcul.
Alors que les barèmes d'imposition allemands comportent 6
classes appelées Steuerklassen : selon que le contribuable est célibataire, en
couple, salarié ou non.
Le système français, lui, se base sur un quotient familial : on module l'assiette
imposable du revenu en fonction des parts du foyer fiscal (une part par adulte,
une demie pour les deux premiers enfants, une part pour le troisième, puis une
demie pour les suivants).
Paradoxalement, l'IR n'est payé que par 43 % des Français, les niches fiscales
ayant fleuries depuis plusieurs décennies. Les abattements concernent les foyers les
plus vulnérables mais aussi les plus fortunés, ce qui aboutit à un impôt "concentré et
troué", supporté essentiellement par les classes moyennes et aisées.

Voici les conseils vidéo de nos experts pour comprendre l'imposition sur le
salaire en Allemagne

2. Le montant des cotisations sociales en France et en


Allemagne
Dans les deux pays, les cotisations à la sécurité sociale assurent les risques de
maladie, vieillesse, chômage, accidents du travail et retraites. Les cotisations
salariales en Allemagne représentent entre 18 % et 20 % du salaire brut, soit un
montant égal aux charges patronales. En France, les charges sociales sont
d'environ 22 % du salaire brut, tandis que les cotisations patronales représentent
entre 25 % à 42 % du salaire brut.

3. Les impôts complémentaires en France et en


Allemagne
Les prélèvements sociaux (impôts proportionnels) en France, comme
la Contribution sociale généralisée (CSG), le Prélèvement social et la
Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), viennent ponctionner
une assiette beaucoup plus large de personnes, à des taux plus faibles (au total, les
taux combinés atteignent environ 17 %). Ils portent sur les revenus du capital, ceux
du travail mais également les prestations de chômage, de maladie, etc. En 2019,
la CSG a rapporté 115,5 milliards d'euros, contre 87 milliards d’euros pour l'IR.
En Allemagne, en plus de l'impôt sur le revenu, l'administration prélève
une contribution obligatoire de solidarité (Solidaritätszuschlag, historiquement
liée au rattachement de l'ex-RDA, elle correspond à 5,5 % de l'impôt) ainsi
qu'une contribution facultative pour l'Église (Kirchensteuer, 8 à 9 % selon les
Länder).

4. La taxation des revenus mobiliers en France et en


Allemagne
Les revenus du capital en Allemagne (Kapitaleinkünfte), qui regroupent les
intérêts, dividendes, plus-values de cession et autres sont taxés à hauteur de 25 %
en 2020, soit environ 28,5 % en intégrant le Solidaritätzuschlag et le Kirchensteuer.

5. Les revenus immobiliers en France et en Allemagne


La Grundsteuer (équivalent de la taxe foncière française) est un impôt qui touche
tous les terrains et immeubles, y compris les terrains agricoles et forestiers. Il est à la
charge du propriétaire. Son montant varie suivant le lieu, car la commune fixe elle-
même le taux multiplicateur qui intervient dans le calcul de l'impôt. De manière
générale, elle est beaucoup plus faible en Allemagne.
En France, le calcul du montant de la taxe foncière se fait selon plusieurs
critères : valeur locative cadastrale du bien, abattement forfaitaire de 50 % pour les
propriétés bâties et de 20 % pour les propriétés non bâties, taux fixés par les
collectivités territoriales.
Enfin, sachez que la taxe d'habitation française n'a pas d'équivalent en
Allemagne. Une bonne surprise pour les Français s'installant outre-Rhin !

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